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N°1258 | 1ère éd. jeudi 21 novembre 2013 | 24 PAGES €6 $7 CDF 4500 | FONDÉ à kinshasa PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA
Jusqu’où ira Museveni? la une du soft |
D
Les présidents congolais Joseph Kabila Kabange et ougandais Yoweri Kaguta Museveni au sortir de l’une des rencontres de cette énième crise des Grands lacs. dréservés.
epuis la défaite suivie de la reddition de la rébellion du mouvement du 23 mars, attestée par le communiqué officiel du président de la rébellion Bertrand Bisimwa, informations et déclarations d’officiels font état de bruits de bottes à la frontière ougando-congolaise. Bertrand Bisimwa et le chef militaire du M23, Sultani Makenga ont été accueillis à Kampala, capitale de l’Ouganda sans que personne ne connaisse leur statut et ce pays a tôt fait état de l’arrivée sur son territoire de 1.700 rebelles du M23 défaits. Alors qu’il est tenu à des engagements stricts dans le cadre de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, portant sur la République Démocratique du Congo, signé le 24 février 2013 par les Chefs d’état de la sous-région, outre le fait qu’il conduit une médiation délicate dans cette énième crise de la sous-région et se doit, de ce fait, de tenir une posture de neutralité pour ne pas compromettre les chances de réussite de sa médiation, c’est un autre spectacle que Kampala
nous envoie. Un jour, il explique qu’il n’est pas un service de la République Démocratique du Congo et en tire comme conclusion qu’il ne saurait renvoyer «ces individuslà» dans leur pays. Un autre, on reçoit confirmation des dirigeants ougandais eux-mêmes que les chefs politique et militaire de la rébellion ont bien été accueillis à Kampala et qu’ils résident dans un «lieu sûr, tenu secret»: que les combattants défaits, arrivés avec armes et bagages, ont été délestés de leurs armes et placés dans un second temps vers le massif du Ruwenzori à la frontière congolaise quand des responsables de la société civile congolaise généralement bien renseignés des déplacements de personnes dans cette région, disent avoir vu le chef militaire du M23 parader à la frontière ougando-congolaise et certainement pas en touriste. C’est à cette frontière que la présence des combattants du M23 a été annoncée… Question: à quoi jouent Kampala et clairement, le président Museveni, le maître du pays? Et, à quoi sert cette nouvelle
escalade dans une région qui n’a que besoin de paix? Au fait que peuvent Kampala et Museveni contre notre pays? Mieux: jusqu’où peuvent-ils aller plus loin dans ce jeu de montée des périls? Dans la fameuse «annonce de fin de rébellion» en deux paragraphes, Bisimwa paraît assez clair. que peut faire Kampala contre nous? «La Direction du Mouvement du 23 Mars annonce à l’opinion nationale et internationale qu’elle a décidé à dater de ce jour de mettre un terme à sa rébellion et de poursuivre, par des moyens purement politiques, la recherche des solutions aux causes profondes qui ont présidé à sa création». Puis: «à cet effet, le Chef d’état-major Général ainsi que tous les commandants des grandes unités de l’Armée Révolutionnaire Congolaise sont priés de préparer les hommes des troupes au processus de désarmement, démobilisation et réinsertion sociale dont les modalités sont à convenir avec le Gouvernement de
la République Démocratique du Congo». Puis: «Fait à Kampala, le 05 Novembre 2013, le Président du Mouvement du 23 Mars, Bertrand Bisimwa». Dès cet instant, le processus déclenché par la déroute suivie de la reddition, semble s’être bien déroulé. Le nettoyage des zones occupées s’est bien effectué. Des chancelleries étrangères représentées par leurs attachés militaires ont visité les anciens bastions des rebelles. Le pouvoir de l’état congolais s’est remis en place avec, après le départ des forces combattantes des zones urbaines, l’arrivée des forces de police pour veiller à la sécurité des personnes et de leurs biens et consolider la paix. Tout baignait dans l’huile hormis certes le rendez-vous manqué de Kampala où la signature au bas du document de fin de guerre n’avait pu être apposée le 11 novembre par aucune des parties à la suite de la contestation par le Gouvernement de la République Démocratique du Congo de l’intitulé du document. Le gouvernement a fait savoir qu’il avait
tout approuvé sauf l’intitulé du document. C’est ce qu’on a appelé la «guerre de sémantique» - importante - du point de vue du Gouvernement qui, invoquant sa souveraineté et sa légitimité, n’accepterait pas de signer un «accord» avec une rébellion défaite, inexistante et illégitime mais accepterait de parapher une «déclaration» de fin de guerre… En clair, très peu de choses… Alors, qu’est-ce qui justifie les fâcheries ougandaises que l’on aperçoit dans les diverses prises de position de Kampala et, surtout, dans ce qui apparaît comme un redéploiement des forces rebelles à la frontière ougandaise? La question vaut la peine d’être posée. Mais, le plus important - le Congo n’étant guère dupe des intentions belliqueuses récurrentes de ses voisins - que peut faire Kampala de plus déterminant contre notre pays? Disons-le: rien. Kampala ne peut rien faire contre nous. Que de guerres passées contre le Congo, que d’échecs accumulés face à un Congo uni, mobilisé et déterminé d’assumer son destin
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même si jamais le Congo n’a manqué de traîtres dans ses rangs au service de l’étranger. Mais qu’est-ce que cela a - in fine - donné? Il y a eu la rébellion de l’Afdl face à un régime Mobutu décadent et honni, qui a gagné. Jamais depuis, une seule rébellion n’a réussi contre notre pays. Ni le RCD, ni le MLC, ni le CNDP, ni - pour couronner le tout - le M23. Ils ont beau ravager tout sur leur passage dans nos territoires riches en minerais rares qu’ils convoitent, ils n’ont jamais terrassé, ni ne terrasseront un pays uni, soudé et fier. Il n’y a pas un habitant dans cette partie orientale convoitée qui ne respire le Congo et, en tout cas pas, plein ses poumons. Alors, comment Kampala et Museveni feront-ils pour changer la donne? Et, précisément aujourd’hui où notre pays a pris conscience de ses responsabilités et développe le sentiment de révolte et… de puissance! Et, précisément aujourd’hui que le monde a compris les enjeux de cette guerre et a pris l’option de se ranger aux côtés du Congo! Qui n’a pas compris que dans le
jeu des relations internationales jamais les amis n’ont été éternels - seuls les intérêts le sont? Quand on voit ce qui se passe dans le monde, nos voisins peuvent-ils jurer que rien ne pourrait jamais les rattraper et aucune juridiction internationale? L’Ouganda plus précisément n’estil pas déjà dans un contentieux avec notre pays et n’a-t-il jamais perdu bataille, face au Congo, devant une Cour d’arbitrage internationale? Le Congo qui a fait monter en puissance son armée et sa diplomatie et qui travaille à la cohésion nationale, n’a rien à craindre de ses voisins, lui qui, en dépit de tout, les a toujours tous vaincus par sa force tranquille. Face à l’Afdl, face aux rébellions du RCD, du MLC, du CNDP, c’est l’option nationale, la Maison Congo qui a toujours vaincu. Il en sera ainsi tant que tous les habitants de ce pays seront et se sentiront Congolais. Ce que Kabila appelle «avoir la passion du Congo». Les 70 millions de Congolais ont tous cette passion du Congo.
T. matotu n
l’actus |
Peu avant de décoller pour Kisangani, première étape d’une tournée dans les provinces de l’Est endeuillé par la guerre
Le Président de la République révoque le ministre de l’ESU Chelo Lotshima
L
e ministre de l’ESU a été révoqué par ordonnance présidentielle lue mercredi 20 novembre au principal jt de 20 heures de la chaîne publique Rtnc Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Bonaventure Chelo Lotshima a été révoqué mercredi 20 novembre, a annoncé une présentatrice du journal télévisé Rtnc lors de la principale édition de 20 heures. Selon l’ordonnance présidentielle lue par la télévision, le ministre a été révoqué pour «manquements graves» dans l’exercice de ses fonctions et «sur proposition du Premier ministre».
académique 2009-2010 en constitue le fondement juridique, et nous en sommes à la 4ème édition. Les frais tels que fixés dans l’instruction académique n° 014 MINESURS/ CABMIN/2012 du 15 août 2012 sont connus de toutes les autorités politiques du pays et sont bien justifiés étant entendu qu’outre les frais d’études, il existe également des quotités dues par les parents des étudiants au titre des frais connexes dont la quotité Expo s’élève à 3 $US par étudiant. 2. La mauvaise interprétation, voire l’ignorance de l’instruction académique n° 014 en son point 2.1.7 sur la Conférence des Chefs d’Etablissements et l’Exposition des œuvres de l’esprit de l’ESU 2013 et son financement». (...)
«manquements graves». Aux termes de l’art. 78 de la Constitution de la République, «le Président de la République nomme le Premier ministre (...); le Président de la République nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions sur proposition du Premier ministre». L’ordonnance présidentielle a été signée peu avant que le Chef de l’état ne s’envole pour Kisangani, première étape d’une tournée qui doit le conduire dans les provinces orientales meurtries par des conflits et des guerres. Originaire de la province Orientale, plus précisément de Djugu district de l’Ituri, l’ancien ministre est issu de la tribu Lendu en conflit avec la tribu rivale Hema. Professeur
Le ministre de l’ESURS Bonaventure Chelo Lotshima. dr. à l’Université de Kis’abstenir jusqu’à nou- sance l’extrait de l’artisangani, il a aussi travel ordre de tout acte cle intitulé «Organisavaillé aux côtés d’une engageant l’état sauf tion de l’Expo-ESURS assistante allemande dérogation expresse 2013 à Kinshasa, de la Monusco. Connu du Premier ministre. Bonaventure Chelo à Kisangani comme Ancien correspondant appelé à s’expliquer sympathisant du Parti à Kisangani du journal sur le double financelumumbiste Unifié, La Référence Plus, le ment» publié dans le Palu, c’est comme ministre, critiqué dans journal «L’Observamembre du parti prési- la gestion de nombre teur» n° 4146 du lundi dentiel PPRD qu’il sié- de dossiers, dont celui 08 juillet 2013, dont geait au gouvernement de l’organisation de copie en annexe. «En depuis plus d’un an. l’Expo-ESURS 2013, effet, à la lecture de cet On ne saura peut-être avait fait parvenir une article, il se dégage les pas plus sur ces «man- note de «clarification constats suivants: quements graves» mais au Premier ministre» et 1. La mauvaise indes sources proches cette correspondance tention de penser du dossier indiquent adressée au Chef du que l’organisation de que le ministre avait Gouvernement fut rel’Expo-ESURS est signé nombre d’arrêtés prise dans son intégraune imagination du très critiqués de mise lité dans les colonnes Ministre actuel pour en place au sein des de La Référence Plus contraindre les étuétablissements d’ensei- qualifiant les critiques diants à payer des frais gnement universitaire de «campagne d’insupplémentaires. En et que ces décisions toxication». On y lit fait, l’initiative d’orauraient été prises notamment: ganiser ce forum date au lendemain d’une «Excellence Monsieur depuis l’année acainstruction du Premier le Premier Ministre, démique 2009-2010, ministre adressée aux Par la présente, nous l’instruction académimembres du Gouveravons l’honneur de que n° 011 portant Dinement les appelant à porter à votre connaisrectives sur la rentrée
ne quarantaine de militaires congolais, dont cinq officiers, accusés de viols à Minova, dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu, ont été jugés en audiences publiques mercredi 20 novembre par la Cour militaire opérationnelle, dans la salle de la cathédrale catholique de Virunga, à Goma, au Nord-Kivu. Le ministère public les poursuit pour crimes de guerre, meurtres et
pillages. L’audience du jour était essentiellement consacrée à l’identification des prévenus, a indiqué le premier président de la cour militaire opérationnelle, le colonel Mokako. Après avoir identifié tous les prévenus, le colonel Mokako a suspendu le procès aux environs de 15 heures. La prochaine audience est prévue au 4 décembre prochain. Les officiers inculpés dans ce procès sont libres de leurs mouvements, tandis que les soldats de rang, ont été
U
Dans son texte, le ministre s’explique aussi sur la perception de 5 $US auprès de chaque étudiant lors de l’inscription. Autre dossier délicat: celui de l’Université Pédagogique nationale où existent deux comités de gestion, l’un dirigé par le professeur ordinaire Ndandula nommé par arrêté du ministre Chelo, l’autre conduit par le professeur ordinaire Edouard Tshisungu Lubambu suspendu par le ministre pour s’être rendu coupable de malversation financière. Cette situation avait paralysé toutes les activités académiques. Bonaventure Chelo Lotshima vient grossir le cimétière de ministres révoqués par Joseph Kabila Kabange. Avant lui, il y a eu certain ministre Palu Sylvain Ngabu
démis de ses fonctions du même ESURS. Il avait fait passer à tabac des journalistes. Il y a eu Henri-Rémy Kuseyo, révoqué des TransComs après le crash d’un aéronef Hewa Bora. Puis Laure-Marie Kawanda des TransComs révoquée sous le premier ministre Palu Muzitu, pour «incompétence». Il y avait trop de naufrages d’embarcations. Barthélemy Botswali, ministre des Affaires Humanitaires, a été limogé dans une sombre affaire de «bagarre dans un débit de boissons» à Bandalungwa. Puis, Philippe Undji, révoqué, mis en état d’arrestation, conduit à la prison centrale de Makala CPRK pour «détournement de deniers publics».
alunga Mbuwa n
Le Katanga, Que veut-il?
Viols perpétrés par l’armée, procès en série renvoyés à la prison de Munzenze. Quelques victimes et des membres de leurs familles ont pris part à l’ouverture du procès. Au moins 126 femmes ont été violées fin novembre dans les Kivu, selon un rapport des Nations Unies publié en décembre. Les Nations Unies avaient indexé des militaires congolais des FARDC qui perpétraient ces crimes sexuels lors de leur fuite face à l’avancée des rebelles du M23 près de Goma. En octobre dernier, la
Monusco avait déploré le manque de poursuites judiciaires contre les présumés auteurs de ces viols, demandant aux autorités de «remplir leurs obligations conformément au droit international et au droit congolais». Neuf militaires avaient été arrêtés après une enquête initiée par le gouvernement congolais mais des chancelleries occidentales avaient jugé cette sanction insuffisante. La justice a poursuivi son travail procédant à de nouvelles arrestations.
Vernissage mercredi 20 nov 2013 au Restaurant Le Palais, de 17h00 à 19h30’.
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l’actus |
La crise prend de l’ampleur
Au Palu, Laure-Marie Kawanda a refusé de vendre sa peau, même au plus offrant
De g. à dr., le Dép. Willy Makiashi, Mme Laure-Marie Kawanda Kayena (révoquée?), Adolphe Muzitu Fumunji «Mfumu Mpa» et Godefroid Mayobo Mwene Gantien. dr.
Mme Kawanda s’est rendue chez Gizenga pour s’assurer de l’authenticité de la signature de la décision qui la révoque, elle a été braquée par sa garde
A
u Palu, la crise de leadership s’intensifie dangereusement. Les grappes humaines qui font le piquet devant la permanence du Parti Lumumbiste Unifié se réclamant de Laure-Marie Kawanda Kayena, révoquée sur papier, par Gizenga, empêchaient quiconque de s’approcher de l’enceinte dont l’entrée fait face au boulevard Lumumba, et réclamaient toujours le retour de leur «Maman». Mercredi 20 novembre, ces hommes entrés clairement en dissidence ont tenté de marcher sur le boulevard Lumumba, chantant et dansant sans arrêt - comme ils savent le faire - voulant aller chercher Mme Kawanda chez elle afin de l’installer à «son» bureau. Ils ont été gazés par la police qui suspectait une émeute et voulait dégager le boulevard. Makiashi et son équipe ont trouvé un espace où se rencontrer, l’ancienne maison de Gizenga Antoine, avenue Canas, non loin de la résidence d’étienne Tshisekedi, à Limeté. Une sorte de bureau sous les manguiers. Boulevard Lumumba, danger de mort. Makiashi était interdit d’approche, pas même son ombre. Tout comme Adolphe Muzitu Fumunsi fortement suspecté par les militants d’avoir «perpétré» le coup
anti-Kawanda, avec la complicité de son ancien DirCaba, JeanClaude Mashini, un ancien candidat Premier ministre, neveu de Maman Anne Mbuba Gizenga, l’épouse du patriarche, la véritable patronne du Palu et de sa Communauté paysanne de solidarité Com-asol, la banque du Parti Lumumbiste Unifié, depuis que «le Vieux» a «lâché».
à la veille d’une mission. Dimanche 17 novembre, l’ancien Premier ministre Adolphe Muzitu Fumunji s’est néanmoins rendue à la résidence de Mme Mme Kawanda accompagné du professeur Nsaman, le président du Groupe parlementaire Palu, pour tenter «de la faire revenir à la raison». Expliquant qu’elle avait eu tort de ne pas l’associer à l’effort de recherche des voies de sortie de crise. Peine perdue! Dure comme fer, Mme Mme Kawanda lui a expliqué que c’est lui - Adolphe Muzitu Fumunji - qui précisément était LE problème, que les militants ne voulaient pas voir. L’associer dans l’appareil du parti était LA faute à ne pas commettre. Cette nouvelle crise au Parti Lumumbiste Unifié a commencé avec la décision n°PL/SGCP/009/2013 du 8 novembre 2013 «portant nomination du secrétaire permanent et porte-parole du Parti Lumumbiste Unifié - PALU». Décision signée Antoine Gizenga.
Laure-Marie Kawanda Kayena n’aura donc fait qu’un an, jour pour jour, à la tête de l’administration du Parti Lumumbiste Unifié. L’ancienne ministre des Transports et Communications du Gouvernement Muzito, ancienne Viceministre des Transports et Communications du Gouvernement Gizenga, Mme LaureMarie Kawanda Kayena s’est ainsi retrouvée «démise» de ses fonctions de secrétaire permanent par décision du patriarche Antoine Gizenga Fundji. à sa place, c’est le Député Willy Makiashi qui est nommé. Curieux! La nouvelle a fait même l’objet d’une annonce au jt de 20 heures de la Rtnc - télé - dimanche soir 10 novembre. Ceci n’est pas courant. Le Parti Lumumbiste Unifié n’est pas connu pour communiquer de cette façon. Qui a fuité cette décision? Ahurie, Laure-Marie Kawanda Kayena a voulu en avoir le cœur net. Comment Gizenga a-t-il pu la révoquer alors qu’il l’avait reçue peu avant et avait signé - approuvé - un ordre de mission afin qu’elle se rende en tournée dans le Bandundu? Depuis que le vieux patriarche a commencé à «lâcher», on raconte dans son entourage qu’on lui fait prendre «trop de décisions». Dimanche 10 novembre, elle s’est rendue chez Gizenga, dans les faubourgs de Kinshasa. Frayeur et surprise: l’entrée de
la grande résidence du «Vieux» lui a été interdite par la garde, prête à ouvrir le feu. Ordre avait été donné qu’elle n’approche pas le portail... Elle a insisté mais impossible. le doigt sur la gâchette, les balles ont voulu parler. Elle a fait marche arrière. Selon des proches du dossier, c’est précisément le Député Willy Makiashi, «nommé à la succession», qui est intervenu au téléphone, intimant l’ordre qu’on n’ouvre pas le feu et qu’on la traite dignement... en lui demandant de regagner son véhicule et de rebrousser chemin. à Limeté, les grappes humaines du Palu comme dans le Mayumbu, disent ne pas comprendre... alors que le thème national est à 30% des femmes voire plus! «Qu’a-t-elle fait la Maman?» âpres lutte de succession. Pharmacienne de formation, Antoine Gizenga Fundji avait semblé frapper un grand coup en l’appelant à la tête de l’administration du Palu! Et on disait, le dernier de sa vie! Que non! Par décision n°PL/ SG/Léo/n°002 du 21 septembre 2012 portant nomination de Madame Laure-Marie Kawanda Kayena en qualité de Secrétaire permanent représentant le Secrétaire général Chef du Parti, le patriarche octogénaire avait en effet évincé
celui qui, à ce jour, passait pour son dauphin désigné, Godefroid Mayobo Mwene Gantien. Avant Mayobo, il y avait eu Thérèse Pakasa depuis lors entrée en rébellion contre Gizenga, Gérard Gifuza, Sylvain Ngabu, puis Mayobo, puis Robert Makina, puis Rémy Mayele, puis Dover Mpango - le seul en réalité venant d’ailleurs, un Tetela du Kasaï Oriental. avec certes Mayobo (on verra!). On pensait la liste clôturée, voici Willy Makiashi, Député Palu de Gungu - on dit le meilleur élu avec plus de 42.000 voix aux dernières Législatives. Comme toujours, au Palu, depuis peu, rien n’est plus si simple. Depuis qu’en sa résidence de Kintambo au lendemain de son départ de la Primature pour raison de «fatigue physique», le patriarche avait fait face à une bronca de la base qui réclamait la tête de Mayobo Mwene Gantien - alors tout puissant ministre délégué auprès du Premier ministre et qui avait le tort de n’être ni de Gungu, ni d’Idiofa, ni Pende, ni Ambuun, rien qu’un Yanzi du territoire de Bagata mais qui, ces dernières années, ne l’avait jamais quitté d’une semelle, celui sans lequel Gizenga ne prenait place à bord d’aucun avion, celui sans lequel, le Secrétaire général du Palu ne pénétrait pas dans un bureau
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du temps des années Primature, celui qui, selon une rumeur, lui était si proche qu’il l’aidait à allumer son PC, à pianoter sur la Toile ou l’aidait à s’éloigner quand venait l’heure du repos, etc. - ce qui paraît être comme la lutte de succession est désormais ouverte et âpre. Défenestrée par Muzitu dont les crocs devenaient chaque jour un peu plus menaçants au point de se faire appeler «Mfumu Mpa» (le nouveau Chef, le Dauphin), qui invoqua de l’incompétence après moult accidents dans le système des transports, on savait Mme Laure-Marie Kawanda Kayena attendant son heure pour régler de vieux comptes. Femme de caractère, cette Ambuun d’Idiofa les a en effet réglés. Et comment! Elle a écarté de la liste Palu des Concertations nationales tous les vieux crocodiles: Mayobo, Mashini, etc. «Mfumu Mpa» s’est retrouvé aux Concertations mais c’est au titre d’ancien Premier ministre. Encouragée par un dur comme Constantin Kage - un ancien opérateur économique qui a beaucoup fait pour le Palu et parent de l’épouse Gizenga, Anne Mbuba Gizenga - Laure-Marie Kawanda Kayena a fait mieux. Elle a avalisé sa liste aux dernières réunions de la nouvelle Céni (Commission électorale nationale indépendante) où
étaient exclus «tous ces vieux de la vieille», comme leurs affidés. C’était trop fort. En réalité, «elle avait surestimé son pouvoir dans la cour et avait sous-estimé la capacité de nuisance des autres».
très fragilisé, très diminué. Cela devenait trop compliqué alors que plusieurs échéances pointent à l’horizon. à court terme, il va falloir faire parvenir au Président de la République la liste du Palu dans les Institutions. «Avec elle: ni Mayobo, ni Muzitu, ni aucun des leurs», explique un proche. Ensuite, il y a les élections. Là non plus, personne ne se faisait aucune illusion. Et le Vieux patriarche n’est plus assez jeune. Comment gérer le jour après? Selon toutes les confidences, l’homme qui a porté le coup. Faisant valoir sa qualité de neveu de Maman Anne Mbuba Gizenga, l’épouse du patriarche, contre l’oncle Kage, Mashini, «encouragé» par «Mfumu Mpa» a levé le gros lot et placé Makiashi. Faisant revenir du même coup - par la grande porte - le pouvoir revient à Gungu, au secteur Lonzo, aux Pende. Mais ces crises à répétition fragilisent désormais un Palu déjà très diminué politiquement et on imagine ce qui en restera. Très bientôt!
D. dadei n
Le réveil du Léopard opinion |
L
’imaginaire populaire assimile le grand Congo à un léopard, animal totem présent dans nos armoiries et maintes fois exalté dans les récits de nos ancêtres. Félin intelligent, vigilant, courageux et persévérant, il renonce rarement à achever sa proie quelles que soient les difficultés. Devant une adversité qui se veut insurmontable, le Nkoyi n’abandonne jamais le combat. Lorsqu’il quitte la scène de la bataille, ce n’est qu’une feinte. Soyez assuré qu’il reviendra encore plus fort par une autre voie. Qu’on l’appelle Chui ou Nkashama, il sait attendre le moment opportun. Quand il recule c’est pour mieux jauger le défi, apprécier la situation et le moment venu reprendre la charge, qui s’avère alors décisive.
«Léopard», c’est sous cet emblème que nos sportifs s’affichent lorsqu’ils représentent le pays. Par une mélodie qui atteindra bientôt un demi-siècle d’âge, le grand artiste Pascal Tabu Ley a immortalisé dans sa chanson «Congo avenir», ce que cet animal signifie pour les Congolais. Comme agit le léopard, ainsi se comporte le pays de Patrice émery Lumumba. La République Démocratique du Congo que d’aucuns pensaient morte, en dislocation à cause de son poids jugé trop lourd à porter par les Congolais, a vaincu l’humiliation qui a tant duré. Le peuple congolais, hier encore, méprisé, infantilisé, aujourd’hui uni, revigoré, révolté, se réveille et veut reprendre sa place, retrouver son honneur. La démarche était annoncée: la politique, la diplomatie et la guerre. La réponse est venue sans précipitation, se-
lon la trilogie prévue, mais d’un pas assuré et déterminé.
La Politique. En Concertations Nationales, les participants se sont regardés dans les yeux sans complaisance ni antagonisme forcené. Mettant de côté les étiquettes et les positionnements politiques de majorité, opposition ou Société Civile, les Congolais ont analysé la situation dans le seul objectif de mieux connaître les véritables pesanteurs qui empêchent le pays d’avancer. Nos compatriotes ont défini les problèmes les plus aigus sans omettre les autres, stimulés par la volonté de changer les comportements en profondeur, ils ont proposé des solutions à concrétiser ensemble. Le Président de la République les a écoutés et entendus, selon sa propre expression. Le peuple s’est montré attentif, disposé à suivre
et mettre en œuvre les nouvelles résolutions. L’espoir est à nouveau à l’ordre du jour.
La Diplomatie. Traversant cieux et mers, la diplomatie congolaise conduite par Son Excellence Monsieur le Président Joseph Kabila a apporté au monde notre point de vue et défendu la cause d’un peuple meurtri à cause des innombrables ressources que Dieu a placées sous ses pieds. Après tant de doutes et d’hésitations, à force d’explications et de démonstrations, les Puissances du monde ont pris conscience du véritable sens des drames qui se déroulaient réellement dans la Région des Grands Lacs. C’est ainsi que certains parmi elles nous ont accompagnées dans ce combat de la reconquête, non pas seulement de l’intégrité territoriale de notre pays, mais aussi de notre dignité d’hommes libres.
La Guerre. Sur le plan militaire, poussées à bout, ridiculisées, insultées, contraintes par un mépris qui ne cessait de plonger toute la nation dans le doute sur sa propre capacité à défendre ses intérêts les plus légitimes, nos forces armées ont relevé la tête. Avec un courage plus qu’admirable, après un temps de préparation, les FARDC, bravant le feu ennemi, se sont surpassées lavant ainsi la République de la honte dans laquelle certains pensaient nous enfermer indéfiniment. Partout à Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Mbandaka, Matadi, Mbuji-Mayi, Kananga, Bukavu, Goma, Kindu, Bandundu et à travers nos monts et vallées, sans triomphalisme aucun, car conscient que la victoire doit encore se consolider, les nationalistes expriment reconnaissance et fierté à l’égard de notre armée.
Avec la victoire au Nord-Kivu, les Forces Armées Congolaises ont payé leur dette à la nation au prix de la sueur et du sang de nos enfants, donnant ainsi à l’ensemble de la Nation un exemple d’un prix considérable. Les populations du Nord-Kivu, notamment les femmes qui ont participé à ce dur combat méritent aussi notre gratitude.
a paix (...) qui devrait clôturer une guerre entamée durant l’été 2012 serait-elle déjà mort née? Alors qu’à Kinshasa les congratulations se poursuivent et que d’immenses affiches vantent la force d’une armée qui a remporté sa plus grande victoire depuis l’indépendance, des informations en provenance du Nord Kivu donneraient plutôt à penser que si une bataille se termine, la guerre n’est pas conjurée pour autant. En effet, des troupes rwandaises ont été vues à Murambi en territoire congolais et d’importantes concentrations d’hommes et d’armements ont été observés à proximité de la frontière congolaise. Tout se passe comme si le Rwanda, après la défaite de ses alliés, redoutait une attaque des rebelles hutus, qu’il accuse d’être intégrés au sein des forces congolaises (ce que récusent tous les observateurs militaires) et se tient prêt à se porter au secours des «cousins» tutsis congolais du Nord Kivu, s’ils étaient victimes de persécutions sur base ethnique. à ce stade, les seules informations disponibles font état d’arrestations à Kiwanja, Rutshuru et surtout Bunagana, le fief politique du M23, de civils soupçonnés d’avoir collaboré avec le mouvement M23 qui, on le sait, avait établi une administration parallèle et percevait des taxes élevées sur tous les mouvements transfrontaliers. Ces arrestations sont le fait de l’armée congolaise mais, à
ce stade, les observateurs ne les qualifient pas (encore ?) de chasse à l’homme ou de délit de faciès, même si, comme après toute guerre, des règlements de compte ne peuvent être exclus. Le document signé à Kampala marque la fin d’une médiation ougandaise très contestée par les Congolais qui constatent que 1700 rebelles ayant traversé la frontière (un chiffre qui surprend…) ont simplement été cantonnés et qui estiment que le président Museveni, prenant le relais d’un Rwanda mis sous pression, essaie toujours de maintenir un semblant d’existence au M23, un mouvement défait par les armes et dont les chefs ont été mis en fuite. Plus qu’un «accord» de paix, il s’agît plutôt d’une simple déclaration marquant la fin des hostilités et la transformation du M23 en formation politique. Jusqu’au bout, sous la pression de l’opinion nationale et internationale, Kinshasa a refusé que l’éventuelle réintégration des mutins se fasse en bloc et sans conditions et a publié une liste d’une centaine de multirécidivistes, accusés de nombreux crimes de guerre (viols, tueries, recrutement d’enfants soldats) dont la place, à l’avenir, devrait être devant les tribunaux, voire la Cour pénale internationale. Alors qu’avec constance, les mouvements rebelles pro rwandais qui se sont succédé au Kivu ont refusé que leurs hommes, après leur intégration dans l’armée, soient dispersés dans d’autres provinces de cet immense pays et
Pourquoi L Kinshasa dit non
R
éhabiliter les rebelles? Le Congo dit non, à
l’unanimité Kinshasa, Non, trois fois non. Pour une fois, c’est l’unanimité au Congo: la classe politique, majorité et opposition côte à côte, l’opinion publique s’exprimant autant dans les associations que dans la rue et les forces armées qui s’en tiennent à leur victoire militaire et consolident leur contrôle sur le Nord Kivu, tous approuvent les négociateurs qui, à Kampala, ont claqué la porte et refusé de signer le document que leur présentait le médiateur ougandais. «Le match est fini, le boxeur M23 a été mis dans les cordes, on ne peut le faire remonter sur le ring», expliquent les vendeurs de journaux, proposant des quotidiens aux manchettes qui se ressemblent toutes. En termes plus politiques, Séraphin Ngwej, le conseiller diplomatique du chef de l’état, ne dit pas autre chose: «comment pouvons nous accepter que l’on mette sur pied d’égalité un mouvement qualifié de «force négative» par les Nations unies, qui a été vaincu sur le terrain militaire, avec un gouvernement
légitime?» «Accord de paix» ou simple «déclaration»? La question n’était pas seulement sémantique. Ayant vaincu militairement ses adversaires, qui, mis en débandade se sont repliés dans les pays voisins (non sans se démultiplier, passant de quelques centaines de rebelles en déroute à 1700 combattants accueillis en Ouganda…).
Mugabe voit rouge. Kinshasa n’entend pas signer autre chose qu’un document par lequel le M23 accepte de mettre fin à la guerre. Bref, une capitulation en rase campagne, traduisant le nouveau rapport de forces établi à la fois sur le terrain des opérations et sur le plan diplomatique, où Kinshasa a pu compter sur le soutien de ses alliés d’Afrique australe. Du côté de la branche politique du M23, refusant l’idée d’une reddition pure et simple, on exige toujours un «accord», assorti de certaines conditions, entre autres en ce qui concerne la réintégration des combattants au sein des forces congolaises, ce qui suscite plus que des réticences au sein d’une armée requinquée et qui n’entend plus être infiltrée par des hommes à la loyauté douteuse.
à l’instar des négociateurs congolais à Kampala, Séraphin Ngwej n’hésite plus à mettre en cause la neutralité du médiateur ougandais, le ministre de la défense Crispus Kyonga: «cette fois, il a abattu ses cartes, démontré qu’il a un autre agenda que celui de simples bons offices, qu’en réalité il ne cherche qu’à sauver la mise du M23…». Un négociateur congolais, qui participait au sommet de Pretoria, qui avait rassemblé voici huit jours les présidents des pays de la région des Grands Lacs (Paul Kagame brillant par son absence) et les chefs des Etats d’Afrique australe, raconte lui aussi comment le président ougandais Museveni fut apostrophé par ses pairs: «terminez votre travail», lui intima le vieux président ougandais Mugabe tandis que le président Kabila, d’un calme olympien, assénait: «nous, nous n’avons jamais menti à personne» et précisait «il est temps que tout cela s’arrête, désormais nous n’avons plus de temps à perdre…» (ce qui est un euphémisme, alors que depuis onze mois, tous frais payés par le gouvernement congolais, les pourparlers de Kampala tournent en rond…). «à chaque fois que nous avons conclu un accord
de paix, une nouvelle rébellion, peu de temps après, a resurgi de ses cendres et désormais nous voulons mettre fin à ce cycle infernal», ajoute Séraphin Ngwej, estimant que «la victoire militaire des forces congolaises aura une onde de choc dans les pays voisins, l’Ouganda et le Rwanda, qui, depuis vingt ans avaient misé sur la fragilisation de la RDC…». Galvanisées par la victoire militaire, assurées du soutien de la force d’intervention africaine (Malawi, Afrique du Sud et surtout Tanzanie, qui a perdu trois officiers au cours des combats), les autorités congolaises se montrent désormais intransigeantes. Le consensus est tel que l’on peut se demander si le «gouvernement d’unité nationale», toujours en gestation et qui risque de ressembler à un paquebot sur lequel toutes les forces politiques trouveraient leur place au soleil est encore réellement nécessaire. «Au lieu de satisfaire les politiciens qui veulent leur part du gâteau, le président ferait mieux de laisser travailler le Premier Ministre Matata Mponyo… On ne change pas une équipe qui vient de gagner…», assurent les vendeurs de journaux…
colette breackman n
par Jean-Pierre Kambila Kankwende
Et après… Et nous, qu’allonsnous faire, depuis nos bureaux, nos ateliers, nos chantiers ou nos champs? Qu’allonsnous rendre à cette nation qui nous a tant donné? Que chacun tire la leçon du comportement exemplaire de nos enfants et de leurs officiers pour que le Congo de demain soit meilleur que celui d’hier. Pour que le pays se confirme «RDC eloko ya Makasi», chacun doit y apporter du sien. Donner sa part à l’édification du Congo, contribuer avec vigilance à la
lutte contre tous les fléaux qui nous affaiblissent en se gardant de retomber dans le sommeil qui nous caractérise parfois. Ainsi, nous aurions aussi contribué à faire gagner la République Démocratique du Congo. La République Démocratique du Congo n’a aucun projet expansionniste, ni aucune revendication sur des ressources appartenant à un autre pays. Son adhésion aux valeurs démocratiques est irréversible et la politique de bon voisinage un principe fondamental de sa diplomatie. Les ressources que Dieu a placées sous notre responsabilité sont là pour le bonheur de notre peuple et le progrès de l’humanité toute entière. Le léopard ne s’attaque pas à la proie qui est dans la gueule d’un autre fauve, mais défend avec acharnement celle qui est sous ses griffes.
Jean-Pierre
KAMBILA KANKWENDE n
L’accord pose toujours problème
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ont toujours exigé de demeurer proches de la frontière du Rwanda, les caches d’armes découvertes sur la colline de Chanzu expliquent peut-être cette obstination. Le colonel belge Steve Vermeer, qui, en compagnie d’autres attachés militaires occidentaux, a été invité à se rendre sur les positions abandonnées par les rebelles, n’en revient toujours pas: «nous sommes tombés sur des centaines de tonnes de munitions (300, de source officielle) entreposés dans des caches depuis longtemps creusées dans ces collines attenantes au parc des Virunga. Dans une galerie de 10 mètres de long et haute de deux mètres, nous avons vu découvert des stocks énormes. Plus loin, nous avons vu des pièces d’artillerie, dont un canon 122, presque neuf, que l’armée congolaise ellemême ne possède pas et qui avait tiré sur la ville de Bunagana. Ce sont d’ailleurs les hélicoptères de combat sud africains qui ont du intervenir pour neutraliser ce canon vers la population civile…Un tel engin ne peut avoir été emporté au départ de Goma après le pillage des stocks de l’armée régulière». Si le document de paix signé à Kampala est loin d’avoir dissipé tous les nuages, l’un des négociateurs, joint par téléphone, nous confie que la principale question n’a toujours pas trouvé de réponse: «nous avons répondu à tout le cahier des charges des rebelles et de leurs alliés, mais nous ignorons toujours la véritable raison de cette guerre…» colette breackman n
La BCC s’engage sur la voie du soutien à l’économie ayant gagné le pari de la stabilité des prix
T
aux d’inflation en 2011 : 15,4 %, en 2012 : 2,72 %, projection 2013 : 1,01 %. 8 baisses du taux directeur opérées depuis début 2012. Les chiffres sont éloquents : la Banque Centrale du Congo, ayant réussi à maitriser l’inflation, oriente sa politique monétaire vers le soutien à l’activité par des mesures visant à promouvoir le financement de l’économie.
Le respect par la Banque Centrale du Congo des dispositions constitutionnelles et légales du pays en matière de conception et de mise en œuvre de la politique monétaire porte de plus en plus de fruits. La stabilité recouvrée du niveau général des prix qui s’est installée dans la durée semble en être la preuve incontestable aussi bien pour les observateurs avisés que pour la population. Néanmoins, il a paru récemment dans la presse des articles, par ailleurs très orientés, suggérant non sans malice, une remise en cause des choix de politique monétaire menée par la Banque Centrale du Congo. Cet article se propose donc d’être une analyse objective visant à éclairer le public sur la pertinence des récentes décisions de la Banque Centrale du Congo en matière de conduite de la politique monétaire, dont les résultats plus qu’encourageants de ces dernières années, placent inéluctablement l’Institut d’Emission en pole position de l’arsenal économique national pour le relèvement du Congo. Mais avant tout, nous nous permettons d’abord de rappeler que par amour pour notre chère patrie, il est important de souligner que le Congo a besoin des compétences de tous ses fils et filles. Leurs apports, expériences et savoirfaire constituent un actif de grande valeur dont le pays devrait en retirer des avantages durables et un retour sur investissement significatif. Mais les différentes contributions des compatriotes n’auront de sens et d’impact positif que si
Jesse Lisasi, professeur de Finance d’Entreprise et de Finance de marché (UPC), chercheur à Edhec Risk Institute, Edhec Business School, France Consultant, Associé de Wordson Consulting, Paris. droits réservés. elles sont réalisées dans développées par une de découvert eu taux la politique monétaire et taux sont appelés taux directeurs de la banque un esprit apaisé et non banque centrale pour directeur; d’encadrer les taux du centrale. La BCC quant partisan et sans calcul influencer le niveau de w le fait d’effectuer marché au jour le jour. à elle n’applique que personnel. Le temps l’activité économique des opérations d’open En Europe occidentale, la facilité de prêt aux n’est donc pas aux et maintenir la stabilité market aux conditions deux facilités banques commerciales. attaques personnelles des prix grâce à de marché (acheter, permanentes sont à la mais plutôt à un débat la régulation de la vendre, mettre en disposition des banques Autrement dit, quand il est parlé du taux d’idées mené par des quantité et du coût pension des créances du SEBC qui peuvent directeur de la Banque personnes bien éclairées de la monnaie. La et titres négociables y recourir à leur propre Centrale du Congo, sur la question. quantité de la monnaie en intervenant sur les initiative: il s’agit presque Dans cet article exprimée en masse marchés de capitaux). w Facilité de prêt uniquement du taux de nous commencerons monétaire s’obtient en Constitution des marginal : pour obtenir la facilité de prêt. d’abord par rappeler additionnant les dépôts réserves obligatoires des banques centrales le sens d’une politique auprès des banques et Les réserves nationales des liquidités La Banque Centrale intervient également monétaire, les différents les billets émis par la obligatoires servent au jour le jour contre dans des opérations instruments utilisés banque centrale. essentiellement à des actifs éligibles. qui entrent dans le avant d’aborder Cependant le maintien stabiliser les taux Dans des circonstances cadre des opérations la question de la de la stabilité des d’intérêt du marché normales, il n’existe d’open market. IL stabilisation retrouvée prix semble être et de créer (ou aucune limite ni s’agit notamment de et un éclairage sur la l’objectif principal de d’accentuer) un aucune restriction à l’émission des billets pertinence des récentes beaucoup de banques besoin structurel de l’accès des banques de trésorerie, qui décisions prises par la centrales. C’est le cas refinancement. Une à la facilité, mise à permettent d’intervenir Banque Centrale du de la Banque Centrale hausse du taux des part l’obligation de sur des termes beaucoup Congo. Européenne (BCE) réserves doit en principe présenter suffisamment plus longs que le jour le mais également de provoquer une demande d’actifs en garantie. jour. Tous ces différents 1. De la politique la Banque Centrale nette des liquidités de Le taux d’intérêt de la monétaire et de ses du Congo, BCC. la part des banques. Les facilité de prêt marginal instruments utilisés constituent la boîte à instruments. Un certain nombre banques auront alors constitue normalement outils de la BCC en vue La politique monétaire d’instruments sont tendance à augmenter un plafond pour le taux de la stabilisation des doit permettre à ainsi à la disposition les taux d’intérêts ce qui d’intérêt du marché prix dans l’économie. une économie de des banques centrales doit se traduire par une au jour le jour. (Par Quel en est alors le disposer des liquidités pour mener à bien leur baisse du crédit. exemple 1,75% depuis résultat au cours de nécessaires à son politique monétaire Le montant des le 13 mai 2009); bon fonctionnement et ainsi atteindre les réserves obligatoires à w Facilité de dépôt: pour ces quelques dernières années ? Le sujet est et à sa croissance objectifs chiffrés de constituer par chaque effectuer des dépôts abordé dans le point équilibrée. L’action des stabilité fixés. Parmi ces établissement est au jour le jour auprès suivant. autorités monétaires instruments on pourrait déterminé en fonction des banques centrales s’inscrit dans la citer: d’éléments de son bilan nationales. Dans des démarche générale des w la possibilité (actuellement 8% sur circonstances normales, 2. De la stabilité gouvernements qui d’imposer la les dépôts à vue et 7% il n’existe aucune limite consolidée. Au cours de la dernière visent au plein-emploi constitution de les dépôts à terme. de dépôt ni aucune décennie, la BCC et à l’équilibre de la réserves obligatoires restriction à l’accès des a réussi à réduire balance des paiements, aux banques des états Facilités permanentes banques à cette facilité. sensiblement le rythme tout en préservant la membres; (taux directeurs). Le taux d’intérêt de de formation des stabilité des prix et du w le fait de prêter ou Les facilités la facilité de dépôt prix intérieurs, après taux de change de la recevoir à discrétion permanentes permettent constitue normalement avoir cassé, en 2001, monnaie nationale. des fonds dans le cadre de fournir ou de retirer un plancher pour le l’hyperinflation de La politique monétaire d’opérations de facilité des liquidités au jour taux du marché au jour triste mémoire. Le taux se définit comme permanentes. Facilité le jour, d’indiquer le jour (0,25% depuis d’inflation a été ramené l’ensemble des actions de découvert ou facilité l’orientation générale de le 13 mai 2009). Ces LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1258 | PAGE 6.
à 135 % à fin 2001, à 4,4 % en 2003, 2,72 % à fin 2012 et un taux de 1,01 % est attendu à fin 2013, un record jamais égalé depuis l’accession du pays à l’indépendance. Ces résultats constituent la preuve incontestable de l’efficacité de la conduite de la politique monétaire par la BCC. Après avoir gagné le pari de la stabilité, l’Institut d’Emission s’est engagé, sans préjudice à la stabilité du niveau général des prix, à soutenir la politique économique générale du Gouvernement, conformément à l’article 03 alinéa 03 de la loi 005/2002 du 07 mai 2002 relative à la constitution, à l’organisation et au fonctionnement de la BCC et ce, via notamment la prise de mesures destinées à améliorer le financement de l’économie. Cette option a été réaffirmée par le nouveau Gouverneur qui envisage effectivement de soutenir l’économie. Il sied de rappeler que c’est dans ce contexte que la Banque Centrale a réduit à 5 reprises son taux directeur en 2012, le faisant passer de 20 % à fin 2011 à 4 % à fin 2012. Point n’est besoin de rappeler que l’efficacité d’une politique se juge par les résultats obtenus et non pas par quelques spéculations intellectuelles fussentelles savamment concoctées. L’enfer est pavé de bonnes intentions, dit-on et le diable est dans le détail. Aussi, au regard de ce qui vient d’être dit, chiffres à l’appui, il est naturel de se permettre de conclure que la voie engagée par la BCC ces quelques années a porté des fruits dans le sens d’une bien meilleure maîtrise des prix et de l’inflation. Que dire alors de récentes mesures prises par la BCC dans le cadre de sa politique monétaire? 3. Des récentes décisions prises par la BCC. Fort d’une revue documentée de l’évolution de la conjoncture tant nationale qu’internationale, le Comité de Politique
(suite en page 7).
communiqué |
La BCC sur la voie du soutien à l’économie (suite de la page 6).
Monétaire (CPM) a pris la décision, au cours de sa réunion ordinaire du 04 octobre 2013, d’introduire une discrimination entre les taux de la réserve obligatoire (RO) appliqués aux dépôts à vue et ceux à terme à l’instar de ce qui est fait dans d’autres banques centrales, afin d’encourager la mobilisation des dépôts à moyen et long termes (stimuler l’épargne à long terme) qui ne représentent que moins de 10 % du total, fondamentalement destinés à financer l’économie par l’octroi des crédits. La BCC soucieuse de stimuler l’octroi des crédits à plus long terme viserait donc à encourager les banques à le faire. Néanmoins les institutions financières, par ailleurs soumises à une stricte réglementation prudentielle inspirée des accords de Bâle, savent plus que toute autre personne que le principe de l’équilibre financier n’est pas un vain mot. Autrement dit, plus il y aura des dépôts à terme dans les bilans des banques, plus ces dernières seront plus enclin à accorder à leurs clients des concours de termes voisins. Aussi, le CPM a décidé de maintenir le coefficient de la RO à 7 % pour les dépôts à terme mais de relever celui des dépôts à vue à 8 %. La ponction de la liquidité d’environ 22 milliards de CDF qui en a découlé ne devrait avoir aucun impact sur le crédit, étant donné que les banques ont utilisé leur excédent de liquidité pour souscrire aux billets de trésorerie au lieu de l’affecter aux opérations de crédit. Par ailleurs, il est démontré que les banques au lieu de prêter de l’argent aux opérateurs économiques pour leurs projets d’investissements pourtant créateurs de valeurs, préfèrent effectuer des placements en billets de trésorerie, un actif sans risque. D’un point de vue financier, cette situation traduit une aversion au risque de la part des banquiers. Malheureusement les résultats escomptés du point de vue de la politique économique et monétaire sont loin d’être satisfaits. Cette allocation de fonds dans un portefeuille privilégiant les billets de trésorerie au détriment des prêts aux opérateurs économiques, est confirmée par les chiffres. En effet l’encours de ces
évolution de l’inflation en RDC de 2000 à 2013.
Encours du billet de trésorerie en milliards de CDF.
refinancement en milliards de CDF.
!
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derniers est passé de 95 milliards de CDF à fin décembre 2012 à 195 milliards à fin octobre 2013, soit une augmentation de 100 milliards de CDF. Aussi, faudrait-il mentionner que cette mesure n’avait pas pour objectif de contrer les tensions inflationnistes (le taux d’inflation de 1 % étant largement en deçà des prévisions de 4 %) mais visait plutôt, comme repris dans le Communiqué de presse du 04 octobre 2013, à «éponger la surliquidité observée depuis un certain temps et à encourager les banques à mobiliser davantage les dépôts à terme, gage du financement de l’économie». à ce propos, il importerait de souligner que la surliquidité des banques est avérée à l’heure actuelle et se traduit par un gonflement des avoirs des banques auprès de la Banque Centrale audelà du niveau requis et un niveau record atteint par l’encours des billets de trésorerie. En conclusion, il apparaît donc clairement que l’objectif visé par la Banque Centrale du Congo serait plutôt de réorienter l’affectation des liquidités excédentaires des banques commerciales et non pas un lutte acharnée contre des pseudo pressions inflationnistes. Dire le contraire serait se mettre hors sujet. Cette surliquidité est en outre attestée par le fait que les banques s’adressent de moins en moins aux guichets de la Banque
Centrale en vue de leur refinancement. S’agissant de la décision du 08 novembre 2013 relative à la baisse du taux directeur de 3 à 2 %, cet abaissement a comme objectif «d’accompagner la croissance économique et d’amener les banques à soutenir la reprise de l’activité économique» tel qu’indiqué dans le Communiqué de presse du même jour. Cette baisse a été effectuée en considérant: (i) la marge de positivité très importante par rapport au rythme de formation des prix intérieurs : le taux d’inflation attendu à fin période est d’environ 1 % contre une cible de 4 %; (ii) les résultats des calculs effectués grâce à une fonction de réaction sur la base du modèle de Taylor, développée par la BCC, et qui intègre, outre l’écart de production et du taux d’inflation par rapport à sa cible, la variation du taux de change. Cette fonction sert de référence aux analyses qui sous-tendent les décisions du CPM; (iii) importance de l’écart entre le taux d’intérêt du marché interbancaire situé à 1,7 % et le taux directeur de 3 %. 4. De la cohérence des décisions prises par la BCC. D’aucuns ont vu dans les deux mesures prises par la BCC une contradiction de principe. Ils se sont précipités alors de crier «Eureka» à tous vents, tels les économistes
d’antan dont la vertu reconnue par le public, était celle de prédire des catastrophes («dismal economists») qui pourtant tardaient toujours à venir. Loin s’en faut. Nous allons démontrer que cette prétendue trouvaille de mauvais goût pour critiquer le CPM et réclamer un changement au sein de l’équipe de l’Institut d’émission n’en est pas une. De plus, elle verse dans un débat sur les personnes au lieu d’être véritablement un débat sur les idées, les outils. Au lieu d’être force de proposition, cette trouvaille, disons-nous pèche par son déni de la réalité, tel d’après la légende, cet étudiant de l’école météorologique de Binza qui annonçait la pluie (d’après ses calculs) au moment même où le soleil luisait pleinement. De plus elle révèle par son habileté à user de la technique de changement de pied chère aux avocats, d’autres motivations non avouées. Mais revenons aux mesures. Les deux mesures, prises dans l’intervalle d’un mois, sont loin d’être contradictoires mais forment, en revanche, un tandem cohérent poursuivant le même objectif: stimuler l’épargne en vue du financement de l’économie (1ère mesure s’attaquant aux causes structurelles) et réduire le loyer de l’argent (2ème mesure relative aux aspects conjoncturels). Cette stratégie est en parfaite adéquation
avec la règle de Robert Mundell qui recommande «d’affecter à chaque objectif un instrument disposant d’un avantage comparatif par rapport aux autres pour raison d’efficacité». C’est dans cet ordre d’idées qu’en 2012, la BCC, dans le but de conforter le niveau de ses réserves, a effectué des achats de devises sur le marché de change (injection de liquidité) tout en procédant à la vente des billets de trésorerie (retraits de liquidité). Ces injections stérilisées ont permis à la BCC d’accroître ses réserves de 265 millions de USD tout en préservant la stabilité du cadre macroéconomique. Il est donc important, pour les chercheurs, de revoir leurs projets de publication de manière à s’assurer de la conciliation de la théorie et de la pratique, de placer chaque décision dans son contexte et surtout d’évaluer chaque mesure par rapport à son objectif, sans quoi toute thèse développée perd son sens. 5. Du processus de conception et de mise en œuvre de la politique monétaire par la Banque Centrale. Les missions confiées à la BCC par le Législateur tirent leur source de la Constitution. Dans cette optique, elle veille à ce que le processus qu’elle suit pour concevoir et mettre en œuvre sa politique monétaire demeure conforme aux dispositions légales en la matière. Pour ce qui est du Conseil de la Banque, l’on retiendra qu’en tant qu’organe suprême ayant les pouvoirs les plus
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étendus pour concevoir, orienter la politique de la Banque et en contrôler la gestion, il met en place la stratégie en matière de définition de la politique monétaire et se réunit une fois le trimestre (Article 23, alinéa 1). Le Gouverneur, pour sa part, dispose de tous les pouvoirs nécessaires pour assurer la gestion courante de la Banque. Il détermine les directives de cette gestion et en surveille l’exécution (Article 30, alinéas 1 et 2). C’est justement en vertu de ces pouvoirs que le Législateur lui a conférés, que le Gouverneur prend des actes d’autorité (ordres de services) pour lesquels le Conseil de la Banque se prononce généralement. Les exemples des ordres de services notamment sur l’organigramme de la Banque et la constitution du Comité de Politique Monétaire l’attestent. Le fonctionnement actuel de la Banque Centrale s’apparente d’ailleurs assez près de celui des organisations modernes et de grandes sociétés où l’on rencontre une structure duale à l’allemande composée de deux organes : un directoire et un conseil de surveillance. Le conseil de surveillance élabore la politique générale et contrôle les activités menées par le directoire qui met en œuvre sur le plan opérationnel les objectifs fixés par le conseil. Du reste la structure répond assez bien aux préoccupations soulevées par la théorie de l’agence. La Banque Centrale du Congo, dans le cadre de sa politique de communication fondée sur des impératifs de transparence, publie, à
la fin de chaque réunion ordinaire du CPM, un Communiqué de presse dûment signé par le Gouverneur, lequel explique les motivations de la Banque en matière de décisions de politique monétaire. L’opinion devrait se référer à ce document. En outre, à la fin de chaque semestre, la BCC publie son Rapport de Politique Monétaire qui présente la manière dont cette politique a été mise en œuvre. Les lecteurs sont invités à se procurer ce rapport de haute portée technique. Enfin, il convient d’orienter tout professionnel ou chercheur vers l’ouvrage «Politique Monétaire de la Banque Centrale du Congo: cadre de référence» publié par l’Institut d’Emission en juillet 2013 afin de partager avec le public, son expérience dans le domaine de la conduite de la politique monétaire abordée sous trois angles principaux, à savoir : institutionnel, analytique et opérationnel. Nous espérons que cet article pourra servir à dépassionner le débat autour de la question de la politique monétaire et favoriser des contributions plutôt positives, sans parti pris ni calcul personnel. Mais nous sommes conscients que des contradicteurs ne manqueront pas. Le Général De Gaulle ne disait-il pas de la France: «Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 246 variétés de fromage?» Si la RDC n’a aucune variété de fromage, elle ne manque pas du tout de variétés de polémistes.
Banque centrale du Congo n
émergence: le jour où l’Afrique le voudra mettre le cap |
L’émergence de nouveaux secteurs d’activité (infrastrcutures, télécoms, tourisme, scolarisation, érection d’une classe moyenne, etc.) permet le décollage du Continent. dréservés.
à
Par ses ressources naturelles et culturelles, le potentiel touristique de l’Afrique est énorme mais l’Afrique doit améliorer le climat des affaires et les infrastructures. dréservés.
Kinshasa, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon a lancé lundi 18 novembre au Club Roméo Golf une conférence interationale sur la transformation et l’émergence de l’Afrique. Animé par des experts du Cafrad, encadré par quatre ministres du Guvernement central dont Tryphon Kinkiey Mulumba, Modeste Bahati et JeanClaude Babala. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1258 | PAGE 8.
émergence: le Congo aussi s’est mis à l’œuvre O mettre le cap |
n a de la peine à y croire. La Capitale du Congo siège de conférences internationales sur la Finance, la Recherche, le Développement, la Transformation et l’émergence. Incroyable! On croyait Kinshasa, Capitale de la seule BMW - Beer, Music, Wife. Voilà qu’elle se met à réfléchir et qu’elle fait courir l’Afrique! Quelque chose est certainement en train de bouger et il n’y a que certains compatriotes à ne pas s’en rendre compte! Du 18 au 20 novembre, Kinshasa a donc abrité une conférence - la première du genre - sur la transformation et l’émergence du Continent. Ministres - et délégations gouvernementales - sont venus du Mali, du Sénégal, du Burkina Faso, du Tchad, du Niger, de l’Algérie, de la Tanzanie, etc., pour une conférence internationale de haut niveau organisée par le CAFRAD, en collaboration avec le Gouvernement congolais. CAFRAD? Le Centre africain de Formation et de Recherche Administratives pour le Développement basé à Tanger au Maroc et qui ne fait que ça, dans nombre de pays. Dirigé depuis plusieurs années par un compatriote - Dr Simon Mamosi Lelo - c’est pourtant pour la toute première fois que le CAFRAD jetait son ancre le long du fleuve Congo! Ayant choisi comme modérateur un autre compatriote, Al Kitenge - expert de haut vol dans les domaines du développement - il faut avouer que cette conférence a connu un réel succès. Par les thèmes: émergence et vision. Emergence, les outils pour y arriver. La gouvernance axée sur les résultats. Les technologies de l’information et de la communication, ce qu’elles peuvent et doivent apporter à la gouvernance, etc., on en sort littéralement transformé.
Ci-dessus, le Ministre Délégué aux Finances Patrice Kibol Mvul représentant le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon. Ci-bas, les membres du Gouvernement de la République. La Gouvernance axée sur les résultats (GAR), ils en savent quelque chose, eux qui ont reçu, en arrivant, une lettre de mission à réaliser et qui sont cotés et, logiquement... sanctionnés. droits réservés.
Lire aussi page 16. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1258 | PAGE 9.
Si l’Afrique veut, elle peut A mettre le cap |
vec l’une des plus fortes croissances du continent, le pays pourrait compter d’un point de vue économique d’ici dix à quinze ans. 7 %: c’est la croissance du PIB éthiopien en 2012, selon le FMI. L’éthiopie, le nouvel émergent. Un chiffre stable puisqu’il s’élevait à 7,5 % en 2011 et 8 % en 2010. C’est moins que la période faste comprise entre 2005 et 2009, pendant laquelle la croissance du PIB n’est jamais descendue en dessous des 10 %. 86 millions: le nombre d’habitants en 2013 selon l’Agence centrale de statistiques du pays. L’éthiopie compte désormais la deuxième population d’Afrique derrière le Nigeria et devant l’égypte. évoquer l’éthiopie, c’est convoquer une foule de stéréotypes: pauvreté endémique, sous-développement et violence politique. Et pourtant, le pays connaît depuis une dizaine d’années un taux de croissance du PIB qui tourne autour des 10%, l’un des plus élevés d’Afrique. Ces trois dernières années, ce taux est resté très stable, malgré la crise économique mondiale: 8% en 2010, 7,5% en 2011 et 7% l’année dernière, selon les estimations du CIA World Factbook. Bien évidemment, ces données macroéconomiques ne peuvent cacher que plus d’un quart d’éthiopiens vit en-dessous du seuil de pauvreté, ni que l’agriculture compte encore pour près de la moitié du PIB et emploie environ 85% de la population active. Ni l’inflation galopante, même si elle est passée de 33% à 23% entre 2011 et 2012. Néanmoins, le dynamisme économique du pays est tel que plusieurs études ont récemment conclu qu’il faudra bien compter avec l’ancienne Abyssinie dans les années à venir.
la récente décision d’H&M. Ça commence dès maintenant. Preuve en est la récente décision d’H&M, n°2 mondial de l’habillement, d’étendre son réseau de fournisseurs au pays et, pourquoi pas, chercher à y installer de nouvelles usines. Confrontées à la hausse inéluctable des salaires en Chine, désormais plus élevés qu’au Mexique ou qu’en Turquie, plusieurs multinationales, en
particulier dans le textile, lorgnent vers d’autres pays asiatiques et vers l’Afrique, là où la main-d’œuvre est bon marché. Parmi ces pays, l’Éthiopie apparaît comme l’un des meilleurs candidats. Dans une note publiée en juillet par le think tank libéral Fondapol, l’économiste Laurence Daziano classe le pays aux côtés du Bangladesh, du Nigeria, de l’Indonésie, du Vietnam et du Mexique parmi les nouveaux émergents, les BENIVM, appelés à succéder aux désormais célèbres BRICS. Parmi les critères retenus figurent la démographie, le potentiel de croissance, l’urbanisation importante, le développement des infrastructures et la stabilité politique. De fait, outre la très forte croissance du PIB de la dernière décennie, «le volontarisme politique du régime a conduit à engager de grands projets» comme celui du barrage hydroélectrique sur le Nil bleu, près de la frontière avec le Sud Soudan. «Cet ouvrage colossal devrait permettre à la fois de satisfaire les besoins en électricité du pays, donc de diminuer les importations de pétrole, et de le rendre fortement exportateur, lui apportant ainsi de nouvelles ressources», écrit Laurence Daziano. Un constat partagé par l’économiste du CNRS Gérard Fuchs qui ajoutait dans une note publiée en avril par la Fondation Jean Jaurès: «Le régime a su conduire, à travers une série de Plans, une politique sociale efficace, en matière d’éducation (écoles et universités) et de santé notamment, ainsi qu’une politique d’infrastructures routes et maintenant rail -, le tout avec des résultats très visibles pour les populations concernées». Le taux net de scolarisation à l’école primaire a ainsi atteint les 82% entre 2008 et 2011, selon les derniers chiffres de l’Unicef. Tandis qu’une classe moyenne émerge timidement, le pays peut aussi compter sur les 2 à 3 millions d’expatriés, principalement en Amérique du Nord et dans les pays arabes, «dont les transferts apportent de 1,5 à 2 milliards de dollars par an», selon Gérard Fuchs. Certains d’entre eux seraient désormais tentés par un retour, attirés par les nouvelles opportunités qu’offre la croissance économique. Plusieurs incertitudes
demeurent néanmoins quant à l’évolution économique et sociale du pays. Le premier défi de l’éthiopie est politique. Gouvernée d’une main de fer par Menes Zelawi jusqu’à sa mort en 2012, le pays doit encore consolider la cohabitation pacifique entre orthodoxes et musulmans, gérer le problème de l’Ogaden, une région de l’est majoritairement peuplée de Somalis, et pacifier ses relations avec l’érythrée voisine, qui s’est séparée de l’éthiopie au prix de plusieurs conflits qui ont fait des dizaines de milliers de morts des années 60 jusqu’aux années 90. Membre fondateur de l’ONU et siège de l’Union africaine, le pays entend désormais retrouver sa place dans le concert des Nations, celle du seul territoire africain - avec le Liberia - qui n’a pas connu la colonisation européenne.
L’eldorado nigerian. Les faits - la ministre du Commerce extérieur vient de se rendre en mission (15-17 septembre) au Nigeria où elle accompagnait une délégation de quinze grands groupes (Total, Bouygues, Alstom, Thales, General Electric France, Schneider, etc.) et PME françaises qui regardent avec appétit ce gigantesque marché. «Celui qui n’est pas au Nigeria n’est pas en Afrique». Nicole Bricq, de retour de mission (15-17 septembre) chez le géant ouest-africain, a fait sienne cette antienne de la ministre nigériane des Finances, Ngozi Okonjo Iweala. De loin le pays le plus peuplé du Continent avec 170 millions d’habitants (un Africain sur six est nigérian), le Nigeria devrait en compter 440 millions en 2050. Un essor démographique qui lui permet d’afficher une insolente croissance de 8 % par an depuis près d’une décennie (7,2 % prévu en 2013 et 7 % en 2014). Et de prétendre au statut de 20e puissance économique mondiale, première d’Afrique, après 2020. Elle reléguera l’Afrique du Sud au deuxième rang. La natalité ne fait pas tout. Le boom économique repose aussi sur les hydrocarbures (87 % des recettes d’exportation et 75 % des recettes budgétaires) et l’émergence de nouveaux secteurs d’activité (télécoms, commerce de gros et de détail, finance, transports). Une classe
moyenne, urbanisée, très jeune (70 % de la population a moins de 40 ans) émerge progressivement. Les entreprises hexagonales ont réalisé 1,3 milliard d’euros d’exportations dans ce pays en 2012. Mais leur part de marché globale est passé de 5 % en 2000 à 3,5 % aujourd’hui. Quatre vingt-cinq entreprises, battant pavillon français, sont installés dans le pays et 1.800 sociétés y exportent (essentiellement du BTP, des télécommunications, des services parapétroliers). La France souhaite doubler le nombre des firmes exportatrices d’ici 2017 et retrouver ses 5 % de parts de marché. Des opportunités voient le jour dans l’agroalimentaire, les vins et spiritueux (74 millions d’euros de CA en 2012), des marchés en pleine progression. La délégation française a rencontré les entrepreneurs locaux, notamment Ali Dangote, patron du groupe qui porte son nom. Il est devenu en l’espace de trente ans le plus riche des Africains, à la tête d’un groupe diversifié (selon le magazine Forbes, la valorisation des parts dans ses quatre sociétés cotées s’élève à plus de 16,1 milliards de dollars). Les PME françaises pourraient lui apporter leur expertise dans l’agroalimentaire. Pour satisfaire les besoins de la classe moyenne urbanisée, les franchises et grandes surfaces se multiplient, notamment à Lagos, la métropole économique de 10 millions d’habitants. Nicole Bricq a lancé avec son homologue, Olusegun Aganga, le Comité franco-nigérian pour le commerce et l’investissement dont la vocation sera d’apporter un appui politique et financier aux entreprises. Certaines se plaignent de l’environnement des affaires, de l’instabilité juridique et fiscale ainsi que des problèmes de sécurité dans la région du Delta. Elles comptent sur les aides et garanties françaises du type Coface. Le comité doit aussi accompagner la mise en œuvre des grands projets énergétiques (nécessité de multiplier la capacité électrique installée au Nigeria, actuellement de 4500 MW) et les transports urbains (métro de Lagos notamment). à l’occasion de la visite, Schneider Electric a signé des contrats pour la fourniture de
générateurs et centre de données à des sociétés privées. L’entreprise réalise 148 millions d’euros de chiffre d’affaires dans le pays. La délégation a visité les sites de Total à Snake Island, où la major pétrolière fabrique des plateformes pour la production offshore, et de Bolloré Africa Logistics, qui assure le tiers de la gestion du trafic portuaire à Lagos. Elle a aussi visité Eko Atlantic City et présenté une offre française pour ce projet porté par un homme d’affaires libanais, Ronald Chagoury. Les travaux de cette ville nouvelle, créée par remblaiement sur la mer à proximité Lagos, viennent de débuter. à terme, elle accueillera 250.000 habitants dans des immeubles résidentiels et 150.000 salariés qui viendront travailler quotidiennement dans ce nouveau centre financier de la métropole. Des consommateurs en puissance de produits alimentaires, de biens d’équipements et de services que les entreprises tricolores souhaitent conquérir. Le tourisme, moteur de croissance. Du fait de ses ressources naturelles et culturelles, le potentiel de l’Afrique en matière de tourisme est énorme. Pour développer le secteur, l’Afrique devra cependant améliorer le climat des affaires et les infrastructures. Un nouveau rapport fait état des obstacles et offre des solutions pour renforcer le secteur du tourisme en Afrique. Selon ce rapport de la Banque mondiale intitulé «Tourism in Africa: Harnessing Tourism for Improved Growth and Livelihoods» (Le Tourisme en Afrique: Exploiter l’industrie touristique pour améliorer la croissance et les sources de revenus), les pays d’Afrique pourraient rivaliser avec les régions les plus touristiques du monde s’ils accordaient au tourisme la place qu’il mérite dans leur économie. Les pays du monde entier ont tiré profit du tourisme grâce à l’augmentation du nombre d’arrivées au niveau mondial. Par exemple, le nombre d’arrivées dans la région Asie-Pacifique est passé de 8 % en 1980 à 22 % en 2000, contribuant ainsi à la croissance économique et à l’amélioration des sources de revenus. Durant la même période cependant,
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la part de marché de l’Afrique dans le tourisme mondial n’a augmenté que de 2 %, passant de 3 % en 1980 à 5 % en 2010. Pour combler ce fossé, le rapport invite les États africains et le secteur privé à collaborer afin de s’attaquer à des obstacles tels que l’accès aux terres et les règles d’obtention des visas. Cela leur permettra de développer des opportunités touristiques, de transformer le climat économique et de dynamiser la création d’emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes. «La beauté des montagnes, de la savane et des rivières africaines ainsi que la richesse de la culture au travers de la musique, de la danse et des festivals surpassent largement les atouts naturels et culturels d’autres régions», explique Iain Christie, coauteur du rapport. «Le tourisme peut tirer parti de ces attributs et jouer un rôle fondamental dans le développement de la région. Pour y parvenir, le tourisme doit cependant faire partie intégrante de l’économie et de la structure étatique de chaque pays; il doit être vu comme une plus-value par tous: le président, les ministres, les citoyens». «Tourism in Africa» est le premier rapport de la Banque mondiale à examiner à la loupe le tourisme dans l’ensemble de l’Afrique subsaharienne et à recommander la prise de mesures pratiques et fondées sur des recherches empiriques pour favoriser l’essor du tourisme sur l’ensemble du continent. Le rapport montre le potentiel élevé d’expansion touristique de pays comme, notamment, le Botswana, le Cap-Vert, la Namibie, l’Afrique du Sud et la Tanzanie, au cours des cinq prochaines années. Il souligne que la réussite touristique est la portée de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. voie solide pour le développement. Le tourisme est non seulement l’un des secteurs de l’économie mondiale les plus importants, mais aussi l’un de ceux qui se développent le plus rapidement. Comme le souligne le rapport, le tourisme africain ne demande qu’à prendre son envol. Le nombre de touristes arrivant en Afrique subsaharienne a par exemple augmenté de plus de 300 % depuis 1990, avec un record
de 33,8 millions de touristes ayant visité la région en 2012. Les revenus générés par le tourisme ont également augmenté: les recettes des hôtels, des excursions et d’autres attractions se montaient à plus de 36 milliards de dollars en 2012, selon le rapport, et ont directement contribué à un peu plus de 2,8 % du PIB de la région. Cet essor du tourisme coïncide avec l’explosion de la croissance économique sur l’ensemble du continent africain. Au cours des cinq dernières années, le PIB réel a affiché une hausse moyenne de 4,9 %, soit une hausse plus élevée que la moyenne mondiale de 3 %. Misant sur la bonne santé économique des pays d’Afrique subsaharienne ces dernières années, plusieurs chaînes d’hôtel mondiales sont, selon le rapport, prêtes à investir des centaines de millions de dollars en Afrique au cours des prochaines années pour répondre à une demande croissante tant de la part des touristes étrangers que de celle de la classe moyenne africaine, qui ne cesse de croître. «L’Afrique constitue un marché de croissance émergent important, et malgré l’incertitude politique dans certaines régions, nous constatons toujours une demande d’expansion de toutes nos marques sur l’ensemble du continent», a déclaré Hassan Ahdab, viceprésident et directeur régional des opérations des hôtels Starwood pour la région Afrique et Océan Indien. «Starwood va augmenter son portefeuille africain de presque 30 %, avec douze nouveaux hôtels destinés à s’ouvrir au cours des trois prochaines années, ce qui ajoutera presque 3.000 chambres au continent et créera, localement, des milliers de possibilités d’emploi». Obstacles actuels. L’expansion du tourisme en Afrique subsaharienne fait cependant face à un certain nombre d’obstacles. Des questions telles que la propriété foncière, la disponibilité du terrain et le transfert des droits fonciers sont essentielles à l’évolution du commerce et du tourisme et se doivent d’être abordées. D’autres obstacles existent à des degrés variables dans plusieurs pays d’Afrique
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mettre le cap |
Les grands émergents ont une stratégie pour l’Afrique mais l’Afrique n’en a pas pour les grands émergents
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subsaharienne : l’accès aux finances pour les investisseurs, les impôts sur les investissements touristiques, le manque de compétences professionnelles dans cette industrie parmi la population africaine, l’insécurité et la forte criminalité, la bureaucratie. Le rapport présente des mesures pour surmonter chacun de ces obstacles. Une voie pour la croissance. Pour mieux comprendre quelles destinations d’Afrique subsaharienne sont celles qui réussissent le mieux et pourquoi, le rapport présente une typologie des destinations. Les 48 pays d’Afrique subsaharienne y sont classés par niveau de développement touristique, des pays en voie d’émergence (ceux qui sont en pleine guerre civile ou qui en sortent tout juste) aux pays en voie de consolidation (ceux dont le secteur touristique est déjà relativement mature). Des recommandations appropriées à chaque pays en fonction de son niveau de développement touristique y sont offertes. Le rapport explique comment les pays qui veulent accroître plus rapidement leurs activités touristiques doivent investir dans la promotion et le marketing, prendre des mesures pour se présenter sous un meilleur jour, et offrir des mesures d’incitation aux investisseurs. Les pays qui désirent asseoir leur succès devraient, quant à eux, diversifier leurs offres touristiques, se pencher sur la question du caractère saisonnier de leur industrie et adopter une stratégie pour gérer leur croissance. La réussite comme modèle. Le rapport présente 24 études de cas de l’industrie du tourisme tirées d’un large éventail de destinations et datant du milieu des années 70 au milieu des années 2000. Chaque cas a été choisi pour illustrer un défi particulier ou une réussite notoire, et les effets de certaines décisions de planification. Les cas illustrent les bonnes pratiques ainsi que les leçons tirées des pays ayant privilégié le tourisme comme source de croissance et de réduction de la pauvreté. On y trouve de grands projets basés sur l’aménagement de
terrain à large échelle (comme Antalya au sud de la Turquie) ou sur des programmes municipaux (comme Cancún ou Dubaï) et des cas décrivant des activités particulières, comme la protection de la nature en Namibie ou l’alpinisme au Kenya. De plus petits projets, généralement des îles, des stations balnéaires ou des activités touristiques (comme Nihiwatu, en Indonésie, ou Jungle Bay Dominica, aux Caraïbes) y sont également présentés. Le rapport décrit de nombreuses expériences touristiques réussies en Afrique subsaharienne. Il invite les États à former des alliances avec le secteur privé, et le secteur privé à s’associer au gouvernement aux niveaux local, régional et national. Ensemble, États et secteur privé peuvent planifier et développer l’infrastructure touristique nécessaire, accroître la transparence pour la propriété foncière et créer un environnement favorable aux affaires pour les voyagistes et autres entreprises. Géré dans une optique de durabilité, le tourisme alimente la transformation économique, accélère les réformes, déclenche des améliorations au niveau de l’infrastructure, et renforce la position des femmes et des minorités dans toute l’Afrique. tirée par le Ghana. Le pays anglophone a enregistré le plus fort taux de croissance du produit intérieur brut réel du continent de ces trois dernières années, selon les statistiques du CIA World Factbook et les projections 2011 du Fonds monétaire international (FMI) reprises par la presse internationale. D’autres indicateurs ont été pris en compte. L’on a cité, notamment, le taux de corruption sorti du rapport publié par l’organisation Transparency international. Les différents documents servant de référence se sont également appuyés sur l’Indice de développement humain calculé par les Nations unies et le PIB par habitant établi par la Banque mondiale (BM) et le FMI. Ainsi l’objectif recherché n’était pas de dresser un simple état des lieux ou classement selon un ordre d’importance mais plutôt de faire ressortir la dynamique actuelle observée en Afrique avec des pays qui émergent à côté de ceux les mieux cotés
traditionnellement comme l’Afrique du Sud. Selon les renseignements fournis, la majorité du top 10 est constituée des pays appartenant à la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), soit six sur dix. Ces derniers appartiennent à la région la plus stable d’Afrique. L’économie marche ainsi toujours de pair avec une certaine stabilité politique.
Top 10 des meilleures économies. Pour le Ghana, les projections du FMI ont signalé des taux de croissance à deux chiffres importants, dépassant les 13% en 2011. Ce pays a la plus forte progression économique d’Afrique et même du monde. Cette croissance est soutenue principalement par l’agriculture, représentant le tiers du PIB. Le secteur agricole avec sa filière la plus productrice, le cacao, emploie la moitié de la population active. Il y a aussi sa production pétrolière offshore en expansion. Le Ghana a réussi le pari de tripler sa croissance depuis 2009. Classée en deuxième position, la République du Congo a une croissance alimentée essentiellement par ses revenus du pétrole qui représentent environ 90% des exportations et 80% des revenus du pays. Cela l’oblige aujourd’hui à diversifier son économie. Le Botswana est le pays qui a maintenu une croissance économique élevée en dépit de la crise majeure de 2008 et ses effets dont le recul de 3% du PIB réel. Ce pays vient en deuxième position après l’Afrique du Sud pour la production de diamants dans le monde. Mais l’agriculture et l’élevage des bovins demeurent les principales sources de revenus de la population. Après un recul économique dû au blocus international et à son engagement militaire en RDC, le Zimbabwe a renoué avec la croissance depuis 2009. L’amélioration du climat des affaires grâce à la décrispation politique intérieure y est pour quelque chose. Le gouvernement zimbabwéen a planifié un plan de quatre ans projetant une croissance annuelle de 7%. Il compte sur l’arrivée des capitaux étrangers pour redresser ses entreprises. Un des géants africains: le Nigéria. Sa croissance est portée essentiellement par l’activité pétrolière.
Ce pays pourrait en effet bien évincer l’Afrique du Sud en devenant la première puissance économique africaine en 2028. Mais des tensions internes dues notamment à la dégradation de la situation sécuritaire, la mauvaise répartition des richesses et la montée de la corruption contribuent à sa déstabilisation. Autre pays essentiellement minier: la Zambie. Son économie est fortement dépendante de son cuivre. D’où sa vulnérabilité face aux soubresauts des cours mondiaux des matières premières. En dépit d’un taux élevé de croissance, 63% de sa population vit dans une extrême pauvreté. L’Éthiopie figure parmi les meilleures économies africaines avec 8 à 10% de croissance au cours des trois dernières années. Cependant, les mêmes rapports reconnaissent des difficultés majeures dont la faiblesse du revenu par habitant. Ce pays de la corne de l’Afrique prospère entre autres pour son agriculture. Enfin, les trois derniers: Mozambique, Tanzanie et Malawi. Pour le Mozambique, le FMI a annoncé une croissance de 7,5%. Il est le second pays producteur d’aluminium, après l’Afrique du Sud. Sa tendance à l’expansion n’a cessé de se confirmer après la fin de la guerre civile. Mais 70% de la population vivent encore sous le seuil de pauvreté. Quant à la Tanzanie, sa croissance variant entre 6 à 7% a reposé essentiellement sur l’agriculture mais aussi sur l’activité touristique en expansion dans ce pays qui affiche une stabilité depuis les années 2000. Ses sites phares sont visités par au moins 20 000 touristes chaque année. La Tanzanie est aussi le quatrième producteur d’or d’Afrique. Le tout dernier: le Malawi. Sa croissance est restée stable. Il a réussi à atteindre l’autosuffisance alimentaire et 80% de sa population vivent de l’agriculture. Sa production de tabac, secteur privilégié, a enregistré ses plus mauvais scores depuis trois ans. la croissance ne créé pas de l’emploi. Longtemps restés dans une économie de rente basée sur les exportations de matières premières, les pays africains doivent s’industrialiser pour transformer structurellement leurs économies. Cette
industrialisation permettra de créer des emplois décents, d’inverser la courbe du chômage, d’éradiquer la pauvreté et d’assurer un développement généralisé - l’économie de proximité pour les Africains. À l’heure où l’économie des principales puissances peine à croître durablement, l’Afrique est devenue la nouvelle frontière de la croissance économique mondiale. Les pays africains se placent en tête de liste des pays ayant la plus forte croissance économique depuis plus d’une décennie et les perspectives soulignent que cette croissance est durable (une prévision moyenne de 4,8 en 2013 et 5,1 en 2014, Source Banque Mondiale). Or, cette croissance n’impacte donc que très peu les sans-emplois et ceux qui survivent dans la précarité et les emplois informels, sans disposer de protection sociale : malnutrition, pauvreté, illettrisme, situation sanitaire désastreuse, le continent africain demeure la première victime du creusement des inégalités dans le monde. L’Afrique doit donc renforcer le rôle du commerce dans la transformation économique en améliorant son accès aux marchés et en nouant des accords avec les partenaires traditionnels et émergents. Les grands émergents ont une stratégie pour l’Afrique. Mais l’Afrique n’en a pas pour les grands émergents. Face au volontarisme des grands émergents, l’Afrique est figée dans un rôle d’observateur dans cette relation aux formes nouvelles, aux contours imprécis et aux enjeux majeurs pour le continent. L’Afrique réagit plus qu’elle n’agit vis-à-vis de ces pays émergents et suit plus qu’elle ne guide. Enfin, elle attend une offre plus qu’elle n’émet une demande. Certes, les pays africains connaissent la croissance depuis plus d’une décennie, mais n’ont su réaliser leur potentiel industriel, ni la création d’emplois en nombre conséquent, ni le développement socioéconomique. Or, l’émergence économique de l’Afrique nécessite de modifier la structure de ses relations commerciales avec les grands émergents et les partenaires traditionnels en passant d’une économie à prédominance agricole et artisanale à celle industrielle. Il faut que les pays africains
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prennent conscience qu’ils jouent sur le terrain mondial de la stratégie économique et non plus la doctrine philosophique et les sommets produisant des rapports qui n’aboutissent à aucun acte Business.
L’impératif: Business Alliance. Dans une économie planétaire et au fur et à mesure que les grands émergents progressent dans les chaines de valeur mondiales cela se traduira par un déplacement des activités à haute intensité de travail vers l’Afrique et surtout le développement des capacités d’accueil pour des nouvelles activités industrielles et de services (Textiles - Usines de confection, Agri-Business, Manufacturing, Packaging-Assemblage, Business Process Outsourcing, Business Captive, R&D…). Cette stratégie de Business Alliance sous la forme de la mondialisation ouvre des possibilités non encore exploitées d’intensifier les liens en matière d’industrialisation et de services pour les pays africains (passage de la délocalisation vers une colocalisation, du Supply Chain Management vers le Supply Chain Intelligence). Afin d’appréhender la transformation profonde des règles et de la structuration actuelle du commerce international, il est nécessaire de bien saisir les effets de la mondialisation. D’une part, les entreprises multinationales ont joué un rôle dominant dans la création de ces chaînes de valeur mondiales qui ont modifié en profondeur les règles et l’organisation du commerce et du travail. En restant à l’écart de ces chaînes de valeur mondiales, les pays africains ne pourront donc prétendre accéder aux marchés globaux, ni même développer leurs marchés intérieurs à un rythme nécessaire pour faire face à leurs défis majeurs, tels que l’explosion démographique, la pauvreté et le chômage endémique. À titre d’exemple, l’insertion de plusieurs entreprises en Asie (Chine, Inde, Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande, Vietnam, Japon) et en Amérique latine (Brésil, Mexique, Argentine) dans des Chaônes de Valeur Mondiales dynamiques dans lesquelles les entreprises dominantes sous-traitaient de plus en plus d’activités
a valeur ajoutée, a créé d’importantes opportunités d’industrialisation. Cette insertion des entreprises africaines dans les CVM participera aussi au développement des infrastructures nécessaires à l’émergence d’industries et services. La transformation des matières premières et ressources naturelles en produits finis : l’axe majeur pour le développement industriel et des services - Le Made in Africa. Ces dernières années, la croissance effrénée des pays émergents a dopé la demande de matières premières, et du fait de l’abondance de ses richesses naturelles l’Afrique devient de plus en plus visible sur la scène internationale. De même que certains pays émergents ont su utiliser leurs ressources naturelles comme base de départ d’une économie de transformation, l’Afrique doit définir une stratégie de développement adaptée à la transformation de ses matières premières (agricoles, minérales, et énergétiques). Par ailleurs, la conjugaison inédite de plusieurs facteurs indique qu’une opportunité sans précédent se présente à l’Afrique : crise économique en Europe, stabilité politique relative et ouverture économique du continent, investissement des étrangers (IDE) en hausse, flambée des coûts de main-d’œuvre et mouvements sociaux dans les pays émergents. Conjuguées à l’abondance de matières premières, ces perspectives créent pour l’Afrique l’espace qui lui manquait jusqu’alors pour s’intégrer aux chaines de valeur mondiales. L’Afrique peut et doit désormais mener une stratégie politique volontariste d’investissement massif dans la transformation de ses matières premières. Ce développement de l’industrie africaine s’accompagnera nécessairement d’une montée en puissance du secteur des services, aussi bien ceux nécessaires à la création et au fonctionnement des usines, que ceux qui seront dérivés par les emplois créés. Comme l’évoquait Donald Kaberuka Président de la Banque Aficaine de développement lors du Africa CEO Forum: «Il est temps pour les Lions africains de rejoindre les Tigres asiatiques sur leurs territoires industriels et commerciaux».
notes de conjoncture économique |
USD 1.694 millions assurent 9 semaines d’imports
Analyse de l’environnement international. w Aperçu de l’économie mondiale. Dans l’ensemble, les fonds obligataires ont accusé des sorties nettes de 7,2 milliards de USD sur la période contre un retrait de 7,4 milliards une semaine plus tôt. Il sied de noter que ces retraits se sont opérés au profit des actions européennes, dont les fonds ont enregistré des entrées nettes de 1,3 milliard de USD, confirmant l’attractivité retrouvée de l’économie. Par ailleurs, le Comité de Bâle a donné, le mercredi 28 août, un rapport rassurant sur le système financier
Amérique. Aux états-Unis, la consommation des ménages, principal moteur de la croissance, s’est affaiblie sur fond de baisse des salaires. Au deuxième trimestre, elle n’avait connu qu’une progression infime de 1,8 % contre 2,3 % au premier
trimestre 2013. Cette baisse est de nature à perturber le calendrier du resserrement de la politique monétaire de la Fed.
améliorations devraient se poursuivre, avec une reprise modérée tirée par une demande intérieure solide et l’accélération de l’activité à l’étranger.
Asie. La Chine a signé le 27 août un accord de coopération fiscale sous l’égide de l’Organisation de coopération et de développements économiques (OCDE). Par le biais de cette convention, elle s’associera aux efforts de la communauté internationale pour lutter contre l’évasion et la fraude fiscales. Par ailleurs, selon des chiffres des douanes, la balance commerciale de la Chine s’est établie à 17,8 milliards de USD tenant à des exportations de 186 milliards de et des importations de 168,2 milliards, soit un recul de 29,6 % sur un an. Cette situation est expliquée par la faiblesse de la demande intérieure et extérieure. Au Japon, la Banque Centrale a maintenu inchangé sa politique d’assouplissement monétaire dont l’objectif est de sortir le pays de la déflation d’ici à deux ans. La Banque Centrale pense que les récentes
Afrique. Lors des échanges des pays de Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) tenus à Johannesburg autour du commerce avec l’Afrique, il est apparu la volonté de renforcer le commerce avec l’Afrique et de mettre en oeuvre le projet de création d’une banque de développement. Par ailleurs, suite à l’instabilité que connait l’Egypte, le FMI vient d’arrêter les discussions sur le plan d’aide de 4,8 milliards de USD convenu entre les deux parties. Marchés des produits de base intéressant l’économie congolaise. Au 29 août 2013, les cours des principaux produits de base intéressant l’économie congolaise ont évolué de manière divergente. Produits agricoles. Blé, Maïs, Soja D’une semaine à l’autre, les cours de produits agricoles, ont
(suite en page 13).
évolution du cours du cuivre. 9000,00
mai - 13
avr - 13
mars -13
6000,00
7210,00
29 août -13
22 août -13
7000,00
juil - 13
juin -13
8000,00
évolution DU cours du pétrole brut (londres).
100,00 95,00 90,00
29 août -13
22 août -13
juil - 13
105,00
mai - 13
110,00
115,11
avr - 13
115,00
juin -13
120,00
mars -13
Pour le cours du pétrole. Au 29 août 2013, il s’est inscrit en hausse en se situant à 115,11 USD le baril contre 109,96 USD une semaine avant, suite à la crainte d’une intervention militaire américano-britannique contre la Syrie. Les résultats publiés sur les enquêtes de baromètre de conjoncture du mois d’août 2013 font état de la poursuite de l’optimisme de la part des chefs d’entreprises dans l’évolution de la conjoncture
Secteur monétaire. Le taux directeur reste maintenu à 3 % et sa marge de positivité s’établit à 2,09 points. Le marché interbancaire est de moins en moins actif, le volume mensuel des opérations en août est de 5 milliards au taux moyen pondéré de 1,5 %. Au 28 août 2013, l’encours global du titre BTR s’est établi à 129,5 milliards de CDF venant de 127 milliards. Son évolution a donné lieu à des ponctions annuelle et hebdomadaire respectives de 34,5 milliards de CDF et de 2,5 milliards. En cumul annuel, à fin juillet 2013, les dépôts
Europe. Dans le Zone euro, selon des données publiées par la Commission européenne, l’indice de confiance économique a continué de s’améliorer en août pour le quatrième mois consécutif et a atteint son plus haut niveau en deux ans, s’inscrivant à 95,2 points, soit une hausse de 2,7 points par rapport à juillet. Dans l’ensemble de l’UE, l’indice de confiance économique a progressé de 3,1 points, à 98,1 points.
févr -13
Pour les produits miniers et énergétiques. Malgré une baisse de 1,8 % d’une semaine à l’autre, le cours du cuivre demeure toujours élevé et se situe à 7.210,00 USD la tonne en raison des perspectives favorables de la demande.
w Secteur extérieur. Au 30 août 2013, le marché des changes demeure stable. En comparaison à la semaine dernière, il se dégage une appréciation du cours indicatif de 0,01 % et une dépréciation de 0,18 % du cours parallèle. Le taux de change s’est établi à 917,89 CDF à l’indicatif et à 928,00 CDF au marché parallèle.
évolution de l’activité dans les principaux pays et zones économiques
févr -13
Pour les produits agricoles. Maïs (+0,6%), soja (+7,6%) et blé (-0,9%). D’une semaine à l’autre, les cours de produits agricoles, ont été caractérisés par des progressions, en raison de la révision à la baisse des prévisions américaines consécutives au manque de pluies et à des températures élevées.
mondial. Ce rapport aboutit à la conclusion selon laquelle les banques sont plus solides qu’elles ne l’étaient en 2007 et sont à même de résister à un nouveau choc financier majeur.
janv - 13
w Marché des biens. Au 29 août 2013, les cours des principaux produits de base intéressant l’économie congolaise ont évolué de manière divergente.
w Opérations financières de l’état. Au 30 août 2013, la balance du Compte Général du Trésor indique un déficit mensuel de 28,2 milliards de CDF, consécutif aux recettes de 270,8 milliards de CDF et aux dépenses de 299,1 milliards. Ce résultat tient principalement de la faiblesse des recettes au titre des impôts directs et indirects. En cumul annuel, le compte Général du Trésor affiche un excédent de 4,8 milliards de CDF. La situation consolidée des principaux souscomptes du Trésor laisse apparaître un déficit de 88,3 milliards. Quant à l’exécution du plan de trésorerie de la BCC, au 29 août 2013, elle affiche un excédent mensuel de 1,0 milliard de CDF, soit 1,8 milliard en cumul annuel.
bancaires ont augmenté de 4,79 % par rapport à décembre 2012 et de 1,47 % rapport à juin 2013 et les crédits à la clientèle de 3,48 %, d’un mois à l’autre, et de 15 % par rapport à fin décembre 2012. D’un mois à l’autre, il s’observe une baisse, de faible ampleur, des taux d’intérêt aussi bien en monnaie nationale qu’en monnaies étrangères pour les banques classiques. Tous les objectifs de la politique monétaire sont sous contrôle.
janv - 13
Marchés mondiaux. w Le marché des changes. La parité entre l’euro et le dollar américain s’est établie à 1,32 revenant de 1,33 une semaine avant, consécutivement à la possibilité de réduction des achats d’actifs par la Fed au mois de septembre prochain et aux craintes d’une intervention militaire en Syrie.
économique intérieure. En effet, le solde global brut s’est établi à +15,7 % revenant de +16,0 % un mois plus tôt.
déc -12
mondial. Ce rapport aboutit à la conclusion selon laquelle les banques sont plus solides qu’elles ne l’étaient en 2007 et sont à même de résister à un nouveau choc financier majeur.
déc -12
L
e taux d’inflation hebdomadaire au cours de la semaine allant au 30 août s’est établi à 0,036 %, soit un recul de 0,001 point par rapport à la semaine précédente, soit un taux d’inflation mensuel de 0,2 % contre 0,1 % au mois de juillet. L’exécution du budget en devises au 29 août 2013 renseigne des recettes de 93,60 millions de USD et des dépenses de 69,95 millions, soit un excédent de 23,65 millions. En cumul annuel, le solde du plan de trésorerie en devises indique une accumulation annuelle nette de devises de 49,06 millions de USD. Ce qui porte les réserves à 1.694,14 millions de USD correspondant à 8,98 semaines d’importations des biens et services. Le taux directeur reste maintenu à 3 % et sa marge de positivité s’établit à 2,09 points. Le marché interbancaire est de moins en moins actif, le volume mensuel des opérations en août est de 5 milliards au taux moyen pondéré de 1,5 %. S’agissant du secteur de B&T, l’optimisme des chefs d’entreprises est en léger recul progressif amorcé depuis le mois de juillet dernier, le solde de leurs opinions pondérées a encore une fois fléchi, en passant de +16,2 % un mois plus tôt à +12,0 % en août 2013. coup d’ Œil. La conjoncture économique internationale était dominée par le sommet du G20 (5-6 septembre 2013 à Pettersbourg, en Russie) et qui, par crainte d’un retour à la crise de 2008-2009, a traité de la volatilité des marchés émergents créée par la perspective d’une réduction des achats d’actifs par la Réserve fédérale américaine. En effet, les spéculations autour de la mise à terme du quantitatif easing ont occasionné des retraits de fonds obligataires d’environ 2 milliards de USD des marchés des pays émergents au cours de la semaine au cours de la semaine sous analyse (allant au 30 août) selon une étude de la Bank of América. Il sied de noter que ces retraits se sont opérés au profit des actions européennes, dont les fonds ont enregistré des entrées nettes de 1,3 milliard de USD, confirmant l’attractivité retrouvée de l’économie. Par ailleurs, le Comité de Bâle a donné, le mercredi 28 août, un rapport rassurant sur le système financier
Cours des principaux produits de base (2013). Rubrique
Déc-12
Janvier-13
Février-13
Mars-13
Avril-13
Mai -13
Juin-13
Juil-13
22 août-13
29 août-13
Produits agricoles Mais USD/T.
271,75
272,33
264,71
255,61
251,19
243,57
251,84
183,46
181,53
182,54
Blé USD/T.
770,75
782,00
708,00
691,00
725,25
706,00
646,75
664,25
634,25
640,00
Soja USD/T
531,99
540,26
542,46
514,71
540,17
555,33
573,90
505,15
490,35
527,39
Produits miniers Cuivre USD/T.
7.914,5
8.168,0
7.825,0
7.582,0
7.073,0
7.240,0
6.750,0
6.800,0
7.340,0
7.210,0
Cobalt USD/T.
25.644,15
26.460,0
26.195,40
25.137,00
27.893,25
28.995,75
31.641,75
31.531,50
29.106,00
28.665,00
100,05
101,97
108,10
109,96
115,11
Produit énergétique Pétrole USD/baril Londres
111,25
115,72
111,80
109,69
101,86
SOURCE: BANQUE CENTRALE DU CONGO, 2 SEPTEMBRE 2013.
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1258 | PAGE 12.
notes de conjoncture économique |
Un taux d’inflation de 0,2% en août contre 0,1% en juillet été caractérisés par des progressions, en raison de la révision à la baisse des prévisions américaines consécutives au manque de pluies et à des températures élevées. Produits miniers. Le cuivre. Malgré une baisse de 1,8 %, d’une semaine à l’autre, le cours du cuivre demeure toujours élevé et se situe à 7.210,00 USD la tonne en raison des perspectives favorables de la demande. Le cours du pétrole. Au 29 août 2013, le cours du pétrole s’est inscrit en hausse, se situant à 115,11 USD le baril contre 109,96 USD une semaine auparavant. Cette montée est provoquée par la crainte d’une intervention militaire américano-britannique contre la Syrie. Le marché des changes. La parité entre l’euro et le dollar américain s’est établie à 1,32 revenant de 1,33 une semaine avant, consécutivement à la possibilité de réduction des achats d’actifs par la Fed au mois de septembre prochain et aux craintes d’une intervention militaire en Syrie. évolution de la conjoncture intérieure. Secteur réel. La Production intérieure w Le taux de croissance. Les récentes estimations faites sur base des réalisations de production à fin juin 2013, ont fourni des indications selon lesquelles le rythme de progression de la croissance du PIB réel serait de 7,8 %, après un taux de 7,9 % estimé en avril dernier contre des résultats provisoires de 7,1 % enregistrés en 2012. Cette évolution, qui représente une accélération de la croissance de l’ordre de 0,7 point de pourcentage par rapport à l’année précédente, reste toutefois en deçà des prévisions annuelles de 8,2 % retenues dans le cadrage macroéconomique 2013. w Approche par la valeur ajoutée. Selon le calcul du PIB suivant l’approche de la valeur ajoutée, les estimations de la croissance économique obtenues en appliquant la méthodologie du SCN 93 sur les données de production à fin du mois de juin de l’année en cours, révèlent que le rythme de création de la richesse
nationale devrait être principalement soutenu par le secteur primaire à concurrence de 4,3 points de pourcentage revenant de 3,3 points une année plus tôt. Cette évolution résulterait de la contribution de 2,9 points à la formation du PIB pour la branche de «l’Extraction minière et des hydrocarbures» et 1,4 point pour celle de l’«Agriculture, forêt, élevage, chasse et pêche» contre respectivement 2,1 et 1,1 point en 2012. w Approche par la dépense. L’analyse de la croissance économique par l’approche de la dépense indique que l’activité économique serait principalement tirée par la demande intérieure dont la contribution à la croissance atteindrait 7,2 points de pourcentage sur les 7,8 % de progression du PIB réel en 2013, contre 6,1 points une année plus tôt, soit une amélioration de l’ordre de 1,1 point de croissance.
w Quant à la contribution de la demande extérieure nette, elle est passée de 0,9 point de pourcentage à 0,5 point entre les années 2012 et 2013, soit une contraction de 0,4 point qui consacre ainsi un accroissement du taux de dépendance de la RDC vis-à-vis de l’extérieur en dépit de la forte augmentation des exportations des biens et services en termes réels de 46,1 % contre 9,4 % une année plus tôt.
Le Baromètre de conjoncture. En août 2013, en dépit d’un léger repli du solde global brut à +15,7 % revenant de +16,0% un mois plus tôt, les entrepreneurs dans leur ensemble continuent à croire au raffermissement de la conjoncture économique. Cet optimisme est entretenu, au plan national, par la pérennisation de la stabilité du cadre macroéconomique et la poursuite par le Gouvernement de la République des efforts de reconstruction des infrastructures de base en vue d’assurer la circulation aisée et rapide des biens et des personnes sur l’étendue du territoire national. Analyse des soldes d’opinions par secteur d’activité économique. w Dans le secteur des industries manufacturières, la confiance des chefs d’entreprises, se réconforte davantage avec une nette appréciation observée au cours du mois
sous analyse. En effet, le solde brut d’opinions dans ce secteur, qui s’était situé à +15,8 % en juillet dernier, est remonté à +25,7%. Ce regain de confiance s’explique par l’effervescence exceptionnelle que connaissent les marchés de principaux produits alimentaires et chimiques avec l’ouverture des activités foraines à Kinshasa. w Dans les industries extractives, il convient de noter que la confiance affichée par les Chefs d’entreprises depuis plus d’une année demeure significativement positive, mais tout en étant marquée par un léger repli en août. En effet, le solde brut d’opinions dans ce secteur est passé de +18,8 % un mois plus tôt à +16,4 % en août 2013. Ce maintien de l’optimisme de la part des entrepreneurs reste soutenu par la relative stabilité de la demande dans un environnement économique où les cours des matières premières intéressant l’économie congolaise sont demeurés globalement haussiers au cours du mois sous revue.
restent optimismes, dans la mesure où ils jugent satisfaisantes l’évolution de l’activité et des demandes des travaux reçues et favorables, celle de la remise des prix.
hebdomadaire au cours de la semaine sous analyse (allant au 30 août) s’est établi à 0,036 %, soit un recul de 0,001 point par rapport à la semaine précédente, dégageant un taux d’inflation mensuel 0,2 % contre 0,1 % au mois de juillet. Il sied de noter que la dernière fois que le taux mensuel avait franchi la barre de 0,1 % remonte en février 2012 où le taux s’était situé à 0,5 %. En cumul, le taux d’inflation se situe 0,65 %. La prolongation de cette tendance à fin décembre 2013 établirait le taux d’inflation à 0,966 %. En glissement annuel, l’inflation s’établi à 0,905 % contre un objectif de 4,0 % en moyenne. Sur la place de Kinshasa, il s’observe une détende du taux d’inflation hebdomadaire qui a connu un repli de 0,008 point, soit un niveau de
w En ce qui concerne le secteur des services, il a été affiché en août un solde d’opinions positif de +1,7 % revenant de +2,7% correspondant au maintien d’une stabilité relative. Ce maintien de l’optimisme à un niveau jugé bas par les entrepreneurs reste expliqué par le comportement moins rassurant de la demande des services et l’évolution des prix pratiqués dans les marchés intérieurs contrairement aux prévisions correspondant à cette période de grandes vacances.
Les prix intérieurs. Le taux d’inflation
0,027 %.
influencé par le bon comportement des recettes des droits de portes qui ont représenté 49,8 % de l’ensemble des recettes. Les autres rubriques des recettes dont les impôts directs et indirects ainsi que les recettes administratives ont contribué respectivement à concurrence de 17,9 % et 9,2 % de l’ensemble des recettes. Quant aux dépenses, les montants décaissés à ce titre ont été alloué principalement aux dépenses courantes qui ont représenté 97,4 %. En ce qui concerne les dépenses d’investissement sur ressources propres, elles n’ont représenté que 2,6 %. Les débours au titre des dépenses courantes ont concerné principalement les rémunérations (43,1 %), les frais de fonctionnement (34,3
Secteur Public. Exécution des Opérations financières de l’état. Au 30 août 2013, la balance du Compte Général du Trésor indique un déficit mensuel de 28,2 milliards de CDF, consécutif aux recettes de 270,8 milliards de CDF et des dépenses de 299,1 milliards. Ce résultat tient principalement de la faiblesse des recettes au titre des impôts directs et indirects comme l’illustre le graphique ci-dessous. Toutefois, en cumul annuel, le compte Général du Trésor affiche un excédent de 4,8 milliards de CDF. La situation consolidée des principaux souscomptes du Trésor laisse apparaître un déficit de 88,3 milliards. Les ressources, comptabilisées à cette date ont été
(suite en page 14).
évolution du taux d’inflation hebdomadaire 2012-2013 (INS).
w Quant au secteur de la construction, l’optimisme des chefs d’entreprises demeure en léger recul progressif amorcé depuis le mois de juillet dernier, le solde de leurs opinions pondérées a encore une fois fléchi, en passant de +16,2 % un mois plus tôt à +12,0 % en août 2013. En dépit de ce fléchissement, il importe de noter que les entrepreneurs évoluant dans ce secteur
janvier
février
mars
avril
mai
juin
juillet
1er sem août
2è sem août
3è sem août
4è sem août
Taux d’inflation hebdomadaire 2012
1,63
0,50
0,09
0,06
0,06
0,03
0,05
0,02
0,01
0,01
0,01
Taux d’inflation hebdomadaire 2013
0,07
0,07
0,05
0,06
0,08
0,06
0,11
0,032
0,038
0,033
0,037
évolution du taux de l’inflation hebdomadaire 2012-2013.
0,037
0,004 0,03
0,03
0,036
0,022
0,026
0,02 0,01 0
0,01 1ère sem jan 2ème sem jan 3ème sem jan 4ème sem jan 5ème sem jan 1ère sem fév 2ème sem fév 3ème sem fév 4ème sem fév 1ère sem mar 2ème sem mar 3ème sem mar 4ème sem mar 1ère sem avr 2ème sem avr 3ème sem avr 4ème sem avr 2ème sem mai 3ème sem mai 4ème sem mai 5ème sem mai 1ère sem juin 2ème sem juin 3ème sem juin 4ème sem juin 1ère sem juill 2ème sem juill 3ème sem juill 4ème sem juill 1ère sem août 2ème sem août 3ème sem août 4ème sem août 5ème sem août
(suite de la page 12).
Evolution trimestrielle comparée du plan de trésorerie de la BCC entre 2012-2013 (en milliards de CDF) 2012 1er Trim 1er Sem
2013
Juillet
août
cumul
1er Trim 1er Sem
Juillet
29 août
cumul
Variation 2013/2012
I. Encaissements
47,3
101,0
20,4
21,4
142,8
55,1
112,8
18,0
14,3
145,1
2,4
II. Decaissements
60,2
119,6
19,8
20,7
160,1
55,0
112,4
17,7
13,3
143,4
16,7
III. Résultat
12,9
18,6
0,6
0,7
17,3
0,1
0,4
0,3
1,0
1,7
19,1
évolution du Plan de trésorerie de la BCC (en millions de CDF) Rubriques
Prév. Juillet
Réal. Juillet 2013
Taux dexéc en %
Prév. Août
Réal. Août au 29
Taux dexéc en %
Encaissements
17 890,0
18 014,0
100,7
18 053,0
14 841,0
82,2
Dép. BCC Entreprise
13 208,0
11 878,0
89,9
12 607,0
10 859,0
86,1
- Charges courantes
12 806,0
10 401,0
81,2
12 205,0
9 988,0
81,8
402,0
1 477,0
367,4
402,0
871,0
216,7
Résultat BCC Entrep.
4 682,0
6 136,0
131,1
5 446,0
3 982,0
Dép./ Pol mon et Int Gén.
4 682,0
4 667,0
99,7
4 348,0
2 034,0
46,8
- Charges d’expl. mon.
3 963,0
3 151,0
79,5
3 490,0
1 389,0
39,8
- Charges d’exploit banc.
540,0
1 435,0
265,7
679,0
562,0
82,8
- Autres charges/intér. Publ.
179,0
81,0
45,3
179,0
83,0
46,4
Débours à récupérer
0
1 138,0
1 098,0
925,0
TVA
0
0
0
0
0
0
17 890,0
17 683,0
98,8
18 053,0
13 818,0
76,5
-
331,0
-
1 023,0
- Dép. d’investiss.
II. Décaissements III. Solde
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notes de conjoncture économique |
Le marché interbancaire peu actif, le B&T est en léger recul
SECTEUR EXTERIEUR. Le marché des changes. Au 30 août 2013, le marché des changes demeure stable. En comparaison à la semaine dernière, il se dégage une appréciation du cours indicatif de 0,01 % et une dépréciation du cours parallèle de 0,18 %. Le taux de change s’est établi à 917,89 CDF à l’indicatif et à 928,00
w Marché interbancaire (en milliards de CDF). Marché des titres BTR. Au 28 août 2013, l’encours global du titre BTR s’est établi
Comportement des facteurs de la liquidité bancaire. Au 27 août 2013, le bilan monétaire provisoire de la Banque Centrale indique que les facteurs de la liquidité bancaire ont induit une injection nette de la liquidité de 46,5 milliards de CDF
Evolution des facteurs autonomes et institutionnels.
l’autre, une baisse de 0,41 point en monnaie nationale et de 0,28 point en monnaie étrangère pour les banques classiques, alors que pour les banques de microfinance, il s’observe un statu quo. Un constat analogue est fait pour les taux créditeurs des banques classiques qui ont connu, d’un mois à l’autre, un décru de 0,17 point en monnaie nationale et de 0,13 point en monnaie étrangère.
Evolution des taux d’intérêt. D’un mois à l’autre, il s’observe une baisse, de faible ampleur, des taux d’intérêt aussi bien en Monnaie nationale qu’en monnaie étrangère pour les banques classiques. Le taux débiteur a connu, d’un mois à
Evaluation des objectifs de la politique monétaire. L’un des trois objectifs de la politique monétaire, en l’occurrence la masse monétaire hors dépôts en devises et provisions est en léger dépassement par rapport à la cible programmée.
1ère sem sept
4ème sem août
2ème sem août
5ème sem juill
1ère sem juill
3ème sem juin
1ère sem juin
Taux parallèle Taux plafond
4ème sem mai
2ème sem mai
4ème sem avr
Taux indicatif Taux plancher
2ème sem avr
960,00 950,00 940,00 930,00 920,00 910,00 900,00 890,00 880,00 870,00
2,5 % par rapport à fin juin 2013. w l’augmentation du crédit à la clientèle de 3,48 %, d’un mois à l’autre, et de 15 % par rapport à fin décembre 2012 ; w la hausse du crédit en monnaie nationale de 10 % par rapport à juin et 3,9 % par rapport à décembre; w la hausse du crédit en monnaie étrangère par rapport au mois précédent et à fin décembre 2012 de, respectivement, 2,8 % et 15,2 %.
évolution Evolution du taux de change
4ème sem mar
w Facilités permanentes (en milliards de CDF). à l’interbancaire, le volume mensuel des opérations se chiffre à 13,0 milliards de CDF au taux moyen de 2 %. En rythme annuel, le volume des transactions effectuées sur ce guichet a totalisé à cette date 1.545,9 milliards de CDF.
évolution de l’encaisse monétaire. Au 23 août 2013, les émissions nettes cumulées se sont établies à 101,1 milliards de CDF. Le total des billets recyclés s’est établi à 643,2 milliards de CDF. En province, le recyclage a représenté 60,7 % contre 39,3 % au Siège.
évolution des facteurs institutionnels. L’arsenal opérationnel de la Banque Centrale, via principalement les Billets de Trésorerie et le coefficient de la réserve obligatoire, a permis de réduire de 46,3 milliards de CDF le total d’injections signalées. Ce qui a ainsi favorisé une injection nette de 46,5 milliards de CDF contre celle de
2ème sem mar
Monnaie et Crédit. w Marché monétaire. Le guichet des prêts à court terme et celui des facilités permanentes sont demeuré inactifs. S’agissant notamment du second guichet, il n’a plus fait l’objet de sollicitation depuis la dernière opération du 23 mai dernier qui a porté le cumul annuel des transactions y enregistrées à 20,9 milliards de CDF. Cette situation dénote une aisance en liquidité pour les banques.
évolution des avoirs libres des banques. Au 30 août 2013, le compte courant des banques a totalisé 241,7 milliards de CDF contre 261,2 milliards de CDF une semaine auparavant. Par ailleurs, la moyenne notifiée des réserves obligatoires pour la période du 15 août au 14 septembre 2013 se chiffre à 167,3 milliards de CDF; ce qui a situé les avoirs excédentaires des banques à 74,4 milliards de CDF.
Dynamisme de l’Activité bancaire. Dépôts de la clientèle et crédits à l’économie L’analyse des dépôts de la clientèle des banques dégage les enseignements ci-après: w les dépôts bancaires ont augmenté de 4,79 % en juillet 2013 par rapport à décembre 2012 et de 1,47 % rapport à juin 2013 ; w les dépôts à terme ont enregistré une hausse de 16,1 % en termes annuels contre une baisse 0,6 % d’un mois à l’autre. Cela dénote la confiance du public dans la consolidation de la stabilité économique et monétaire; w les dépôts en monnaie nationale ont augmenté de 8 % en juillet par rapport à fin 2012 et de
Evolution des facteurs autonomes. Ils ont injecté 92,8 milliards de CDF contre un flux programmé de 106,7 milliards de CDF. Cette situation procède principalement de l’évolution moins importante que prévue des Avoirs Extérieurs Nets.
4ème sem fév
évolution du plan de trésorerie de la Banque Centrale Au 29 août 2013, l’exécution du plan de trésorerie de la BCC affiche un excédent mensuel de 1,0 milliard de CDF. En cumul annuel, la Banque a réalisé un excédent de 1,8 milliard. Par rapport aux prévisions, les encaissements et les décaissements en cette période du mois ont atteint respectivement 82,2 % et 76,5 %. Les décaissements ont été effectués en grande partie au profit des dépenses courantes avec une proportion de 72,3 %. Les autres rubriques, à savoir: les dépenses de politique monétaire et d’intérêt général ainsi que celles d’investissement, ont représenté respectivement 14,7 % et 6,3 % du total décaissé. A cette même période, la BCC en tant qu’entreprise a réalisé un excédent de 4,0 milliards de CDF lequel, après l’intégration des dépenses de politique monétaire et d’intérêt général, s’est chiffré à 1,0 milliard.
45,5 milliards de CDF attendue à cette date.
2ème sem fév
Budget en devises et réserves internationales. L’exécution du budget en devises au 29 août 2013 renseigne des recettes de 93,60 millions de USD et des dépenses de 69,95 millions, soit un excédent de 23,65 millions. En cumul annuel, le solde du plan de trésorerie en devises indique une accumulation annuelle nette de devises de 49,06 millions de USD. Ce qui porte les réserves à un niveau de 1.694,14 millions de USD correspondant à 8,98 semaines d’importations des biens et services.
contre une injection programmée de 45,5 milliards de CDF.
5ème sem jan
%), les rétrocessions (11,0 %) ainsi que les autres dépenses urgentes (9,5 %).
à 129,5 milliards de CDF venant de 127 milliards. Son évolution a donné lieu à des ponctions annuelle et hebdomadaire respectives de 34,5 milliards de CDF et de 2,5 milliards. Le coût financier hebdomadaire a été de 10,87 millions de CDF contre 11,46 millions la semaine d’avant. Une diminution du taux moyen pondéré a été enregistrée, le taux s’étant situé à 1,35 % contre 1,51 % la semaine précédente. En termes réels, la marge de positivité s’est chiffrée à 0,45 point pour les BTR à 7 jours et de 2,09 points pour le taux directeur.
3ème sem jan
CDF au parallèle.
1ère sem jan
(suite de la page 13).
Budget en devises 2013 (en millions de U5D). Moyenne 1er semestre 2013
Juillet
29/08/2013
1 686,41
1 692,66
1 670,48
106,05
91,16
93,60
A. Recettes d’exploitation
3,69
4,78
3,81
1. Redevance de contrôle de change
3,11
4,11
3,25
B. Opérations de change
102,39
86,37
89,79
1. Rachats recettes fiscales et non fisc.
95,06
84,37
79,87
- Recettes pétrolières
45,24
33,68
32,95
- Recettes minières
44,01
49,31
36,82
3. Achats interbancaires (Adjudications)
4,60
2,00
2,00
Il. FLUX PROJETES EN DEPENSES
98,15
113,33
69,95
A. Dépenses du Trésor
88,00
109,58
67,69
RUBRIQUES Stock initial* I. FLUX PROJETES EN RECETTES
Programmation 06 juin 2013
Réalisation flux 06 juin 2013
27 août 2013
27 août 2013
1. Fact. autonomes (hors circul fiduc.)
106,7
92,8
-13,8
a) AEN
50,9
28,6
-22,2
b) AIN
55,8
64,2
8,4
- Crédits intérieurs
71,2
29,3
-41,9
1. Service de la dette extérieure
11,37
38,49
4,72
* CNE
102,1
30,1
-72,0
* Créances sur BCM (RME)
-32,2
-4,3
26,9
2. Paiements diverses créances
13,98
11,83
7,49
* Créances sur secteur privé
0,3
3,5
3,2
3. Fonctionnement
62,64
59,25
55,47
- APN hors BTR
-15,4
34,9
50,0
2. Fact. Institutionnels
61,1
46,3
-14,9
- Fournisseurs
29,28
21,43
35,37
a) Encours BTR
50,1
32,0
-18,1
B. Dépenses de la BCC
10,15
3,75
2,25
b) Réserve Obligatoire
13,2
17,0
3,8
c) Encours refinancement
2,1
2,7
0,6
5. ventes interbancaires
4,80
-
-
Fact. Auton. Fact.Instit. (1-2)
45,5
46,5
1,0
BALANCE
7,91
22,17
23,65
POSTES
Ecart
Variation en milliards de CDF
(+) injection; (-) ponction
Stock final SOURCE: BANQUE CENTRALE DU CONGO, 2 SEPTEMBRE 2013.
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1258 | PAGE 14.
1.678,51
1.670,49
1.694,14
Mettre les gaz en période d’incertitude
C’est ce qui s’appelle une salle noire de monde, que nul n’avait jamais remplie avant où, en pleine période d’incertitude et de reniement, sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila», le Parti pour l’Action refuse du monde sur une terre passant pour hostile, laisssant des grappes humaines traîner dans les dépendances de cette Fikin. lesoft numérique.
Sur les bords de la Luye, sur nos terres bénies de Bandundu, dans Masimanimba, des villages entiers se vident et entrent en transe à l’apparition de Ya Khala (le Grand Crabe).Une histoire vient de commencer qui passera par la matinée politique de rentrée organisée dans la mythique salle de la Fikin sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila». lesoftNumérique.
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mon porte-monnaie |
«Une capacité de leadership fort et engagé»
C
i-après le discours du Ministre Délégué aux Finances Patrice Kibol Mvul représentant le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon, prononcé lundi 18 novembre à l’ouverture de la 1ère Conférence Panafricaine sur la transformation et l’émergence du Continent, organisée à Kinshasa au Roméo Golf par le Centre africain de Formation et de Recherche Administratives pour le Développement en collaboration avec le Gouvernement congolais.
Honorables Députés et Sénateurs, Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement congolais et des pays amis, Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement provincial, Monsieur le Directeur Général du Centre africain de Formation et de Recherche Administratives pour le Développement, Distingués Invités, Mesdames et Messieurs, L’émergence économique et sociale est devenue aujourd’hui, pour les Africains, un défi majeur à relever, parce qu’elle constitue un levier idéal pour hisser l’Afrique sur l’orbite du développement. Depuis juillet 2001, la mise en place du NEPAD par l’Union Africaine, notamment avec les projets d’infrastructures des corridors, me semble un pas positif vers une vision commune du développement de l’Afrique. La République Démocratique du Congo qui accueille cette première Conférence Panafricaine sur la transformation et l’émergence du Continent est totalement engagée, sous le leadership de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’état, Joseph Kabila Kabange, dans des réformes profondes, en vue de son émergence économique et sociale à l’horizon 2030. Dotée de fabuleuses et inestimables richesses naturelles qui suscitent, à la fois, l’admiration et les convoitises, l’Afrique, autrefois connue sous le prisme du
Le Ministre Délégué aux Finances Patrice Kibol Mvul représentant le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon lors de son discours lundi 18 novembre à l’ouverture de la 1ère Conférence Panafricaine sur la transformation et l’émergence du Continent. droits réservés. sous-développement plus au bien être Les faits nous montrent stratégies et politiques et de la pauvreté, économique et social. que l’expérience de de développement attire de plus en plus l’Afrique en matière national établies, des des investisseurs Lorsqu’en 1981, de croissance ne s’est institutions stables qui s’intéressent l’économiste pas accompagnée tournées vers le particulièrement à néerlandais de la d’une transformation changement et la l’exploitation des Société Financière structurelle complète. vision de la modernité. matières premières Internationale (SFI) En particulier, la Permettez-moi et aux avantages Antoine Van Agtmael transformation d’insister sur un substantiels qu’offre le utilisait pour la économique point que je juge secteur des affaires. première fois le mot incomplète dans un crucial, fondamental. C’est dans ce contexte «émergent» pour sous- certain nombre de L’Afrique accuse que les gouvernements entendre les pays en pays africains peut être un déficit criant en africains, poussés développement offrant attribuée à l’influence infrastructures, pilier par l’aspiration des opportunités pour d’abondantes dotations important des plans irrésistible du bien-être les investissements, il en ressources et de de développement à économique et social ne mesurait pas encore, politiques inefficaces. moyen et long termes de leurs populations, certes, le poids de ce De même, le secteur de plusieurs pays. Des se sont résolument terme dans les années industriel moderne n’a politiques budgétaires engagés dans des qui suivraient! pas réussi à absorber accommodantes seront programmes ambitieux La littérature nous l’excédent de mainindispensables pour et novateurs de renseigne que sur d’œuvre rurale et soutenir les efforts réformes structurelles environ une période de d’autres ressources. de construction et consistant à libérer le 30 ans, beaucoup de Alors que peut faire de réhabilitation secteur de l’économie, pays en développement l’Afrique? «Quelles des infrastructures à assainir le climat des ont mené des innovations et quelles en appui aux autres affaires et à soutenir le politiques économiques capacités a l’Afrique secteurs-clé de la vie secteur privé. courageuses pour son émergence nationale. On ne peut En effet, après plus et ambitieuses économique et parler de l’émergence de cinquante années pour réaliser des sociale?» économique sans d’indépendance transformations Sans anticiper sur les s’arrêter un moment et quelques foyers économiques résolutions de cette sur sa consœur, d’insécurité menaçant importantes à travers importante conférence, l’émergence sociale. l’intégrité de certaines des réformes de nature il me semble que Nous savons que nations, les pays politique, économique l’Afrique devrait les progrès sociaux africains ont connu et sociale conduisant, consacrer assez de ses seront déterminés une forte croissance notamment: énergies à consolider par la croissance démographique qui n’a a) à une forte ou à rectifier le tir économique et le pas été accompagnée intégration de en ce qui concerne degré de redistribution malheureusement leurs économies sa transformation de cette croissance, par des mécanismes à l’économie économique et ainsi que la qualité d’insertion internationale du point politique. et la quantité de la professionnelle et de de vue commercial et La transformation prestation des services création d’emplois, au financier; économique publics, un autre point que ces pays sont b) une diversification nécessitera que l’état pilier important pour encore dans la majeure et une modernisation joue un rôle central réaliser les Objectifs partie des cas, qualifiés de la structure de leurs - à partir d’un cadre du Millénaire pour de «pauvres», voire de économies; de développement le Développement. «très endettés». c) une amélioration détaillé - pour planifier, En effet, beaucoup Cette situation ne peut des conditions internes formuler et appliquer de pays connaissent plus perdurer et des de fonctionnement de des politiques visant à actuellement une efforts doivent être leurs économies. assurer une allocation croissance non consentis davantage Pour espérer atteindre efficace des ressources. inclusive, souvent pour changer de face l’émergence assez Dans sa composante tirée par des et attirer une attention rapidement, l’Afrique politique, nos pays secteurs hautement accrue du monde a besoin d’une devront être dotés capitalistiques, telle en faisant grandir méthode et des leaders des gouvernements secteur minier en l’intérêt pour les politiques bénévoles, dotés de la volonté RDC, et dans bien matières premières dotés d’une capacité d’assumer des d’autres pays. Nous du continent, en de leadership fort et fonctions de devons inverser fournissant des efforts engagé pour la cause développement, cette tendance, mais pour l’émergence de leurs nations tout d’une administration n’oublions pas que la économique et en en visant l’intérêt professionnelle transformation est dans aspirant de plus en continental. qui applique les la durée; il nous faut LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1258 | PAGE 16.
donc de la patience pour voir le bout du tunnel. Je pense que l’Afrique doit partager la même vision et le même rêve pour aller dans la même direction vers l’émergence. Mais, il y a une condition sine qua non, celle d’assurer une stabilité politique et une coopération régionale responsable. En effet, il est impensable au XXIème siècle que des nations partageant les mêmes peuples, la même langue entretiennent des conflits armés séculaires, fratricides, inutiles et qui constituent le frein vers l’émergence. L’avenir de l’Afrique dépendra de sa capacité à dompter les chefs belliqueux et à convertir la haine en amour entre les peuples. C’est à ce prix et à ce prix seulement que l’Afrique pourra trouver sa place dans le concert des nations développées. Honorables Députés et Sénateurs, Mesdames et Messieurs les Ministres, Distingués Invités, Je ne peux m’empêcher de relever que plusieurs actions ont été entreprises ces dernières années par le Centre Africain de Formation et de Recherche Administratives pour le Développement CAFRAD en guise de soutien aux efforts des gouvernements dans le sens de favoriser leur émergence. Ce renforcement des capacités par les échanges et la formation est primordial, car comme le disait le philosophe français du XVIème siècle Jean Bodin: «Il n’est de richesse que d’hommes». Ainsi, au cours de ces assises, il sera question de répondre à une exigence, mieux, à une urgence: celle de renforcer les capacités des pays africains afin d’accélérer le processus de transformation et d’émergence. à cet effet, les participants devraient, à la fin de ces assises, donner des pistes et réponses aux préoccupations suivantes: 1. Comment formuler et mettre en œuvre une vision, un plan ou une stratégie de développement national? 2. Quels sont les outils de la transformation et de l’émergence? 3. Comment
développer les ressources humaines, scientifiques et technologiques pour l’émergence? 4. Quelles sont les réformes administratives et institutionnelles nécessaires au développement et quelle est la place de la décentralisation pour l’émergence du continent africain? 5. D’où tirer les ressources (comment canaliser les ressources) pour le financement de cette émergence? Concrètement, les réponses aux préoccupations soulevées, qui résulteront de cette conférence, doivent permettre aux participants de: w Créer un cadre
de dialogue et de concertation en matière de transformation et d’émergence économique et sociale; w Permettre aux pays d’avoir une vision partagée, viable et réalisable dans le court, moyen et long terme; w Procéder à l’identification des stratégies et approches propices à l’émergence et à la transformation du continent; w Renforcer les capacités des participants, échanger les expériences et les bonnes pratiques dans la formulation et la mise en œuvre des actions de transformation et d’émergence; w Contribuer au processus de réforme, d’innovation et de modernisation de l’Administration publique et des institutions de l’état. En réalisant ces objectifs, Mesdames et Messieurs les Participants, vous aurez fait œuvre utile pour le continent et pour le monde. Pour la RDC, ce rendez-vous devra être celui d’un consensus des institutions et des opérateurs politiques sur l’arrimage des administrations publiques, bras séculier des institutions, à la vision nationale de l’émergence et du développement, pour des choix de réformes douloureuses, courageuses mais salutaires acceptés par tous. Sur ce, je déclare ouverte la Première Conférence Panafricaine sur la transformation et l’émergence du Continent africain, et je vous souhaite pleins succès dans vos travaux. Je vous remercie.
prestige de l’auto |
La GT3 type 911 atteint un niveau de technologie jamais vu sur ses devancières
L
Avec 1.430 kg, la GT3 991 est plus lourde de 35 kg que la GT3 997 et affiche 15 kg de plus que la Carrera S 991. Porsche n’a pourtant pas lésiné sur l’aluminium (toît, ailes, ouvrants), mais le régime compense en partie seulement le surpoids lié au bagage high-tech et à la boite automatique. droits réservés.
e constat est toujours le même. On se demande où Porsche trouve sa marge de progression pour faire de chaque nouvelle 911 une machine toujours plus aboutie. Cela vaut surtout pour la GT3, sa version radicale. Mais cette fois, la GT3 type 991 vit une stupéfiante révolution avec un contenu technologique inédit. Suffisant pour conforter son aura de terreur des circuits… et de tout ce qui comporte de l’asphalte.
allemande: une relative polyvalence et facilité d’utilisation. D’aucuns sont formels: avec un peu de concessions sur le confort des vertèbres et l’équipement, une GT3 fait l’affaire en trajet domicile-travail… ou pour se rendre par la route sur son circuit préféré. Au risque de troubler les adeptes de la première heure, la GT3 type 991 atteint aujourd’hui un niveau de technologie jamais vu sur ses devancières. Citons notamment les roues arrière directrices et l’arrivée de la boite PDK montée d’office. Voilà qui annonce un chambardement.
Circuit des Écuyers, (Aisne). Dans la famille 911, il y a la Carrera et ses dérivés. S, 4S… À l’autre bout de la gamme, on trouve la Turbo, monstre à mi-chemin entre GT et supercar. La GT3 occupe une place à part: celle de l’athlète, qui s’épanouit aussi bien sur piste que sur route ouverte. Voilà son rôle depuis sa naissance en 1999, sur la génération 996. Par la suite, la GT3 997 a gagné en efficacité au fil de ses évolutions, culminant à 435 ch en fin de carrière (500 ch avec l’éphémère RS 4.0 en 2012). C’est surtout auprès des puristes que la GT3 trouve écho. Avec l’embourgeoisement progressif des modèles Carrera, certains considèrent la GT3 comme la véritable descendante de la 911 originelle. Rude, mais sans se départir de ce qui fait le sel de la mythique
QUOI DE NEUF SUR LA 911? Une zone rouge à 9.000 tr/min, 40 ch de plus par rapport à la précédente GT3, un peu plus de couple (440 Nm à 6.250 tr/min), et surtout quelques nouveautés qui marquent un tournant pour les 911 radicales… Déjà, l’abandon de la boîte manuelle au profit de la transmission PDK fera tiquer les adeptes du talon-pointe. Ensuite, elle hérite d’une direction à assistance électrique, également une première pour une GT3. Le plus spectaculaire concerne ses roues arrière, désormais directrices. Le principe est connu: à basse vitesse, les roues arrière braquent à l’inverse de l’avant, puis s’orientent dans le même sens à partir de 80 km/h. Dans les faits, le dispositif est censé améliorer l’agilité et la stabilité de la 911. Le train arrière de la GT3 est aussi épaulé
par le PTV (Porsche Torque Vectoring), agissant comme un autobloquant électronique au niveau du différentiel. L’autre grosse évolution porte sur le moteur. Cette fois, le flat-6 n’est plus un bloc développé à part (le «Metzger», extrapolé de la course sur les précédentes GT3), mais dérive du 3,8 litres civil de la Carrera S. Donc, doté de l’injection directe (autre grande première pour une GT3). Pour passer de 400 à 475 ch et grimper 1.400 tours plus haut, il a subi de sérieuses optimisations. Outre l’admission remaniée, ce moteur à carter sec reçoit de nouveaux éléments mobiles (bielles en titane, pistons en alu forgé, nouveau vilebrequin). On oublie presque que l’allègement, l’un des piliers de la GT3, n’est pas au rendez-vous. Avec 1.430 kg, la GT3 991 est plus lourde de 35 kg que la GT3 997, et affiche 15 kg de plus que la Carrera S 991. Porsche n’a pourtant pas lésiné sur l’aluminium (toit, ailes, ouvrants), mais le régime compense en partie seulement le surpoids lié au bagage high-tech et à la boite automatique. Le reste de l’évolution réserve moins de surprise. Hormis le compte-tours, l’absence des sièges arrière et quelques inscriptions GT3 (seuils de portes…), rien ne distingue l’habitacle de celui d’une simple Carrera. Les baquets de notre modèle sont optionnels (3.336 €). Pour plus de sport, il faut choisir le pack Clubsport (option
gratuite incluant arceau, harnais, extincteur), ou attendre une future GT3 RS, dépouillé et allégée. Esthétiquement, on retrouve les éléments aérodynamiques typiques de la GT3. Large bouclier ajouré et imposant spoiler arrière rendent sa silhouette facilement identifiable. à ceci près que de la 997 à la 991, les dimensions ont enflé: plus longue de 8,5 cm, la GT3 cru 2013 repose aussi sur un empattement de 2,457 m, soit 10 cm de plus que la devancière. Par la même occasion, les voies ont été élargies de 4 cm à l’avant. CE QUE ÇA CHANGE? Le constat est clair : la GT3 991 pose de nouvelles références dans le petit monde des supersportives. En matière de dynamisme, équilibre et facilité, un cap spectaculaire est franchi. Déjà, ses dimensions en hausse se traduisent par une stabilité accrue à haute vitesse. Quant aux quatre roues directrices, leur bénéfice se fait très vite sentir. Le système, couplé au répartiteur de couple PTV, gomme totalement la tendance au museau baladeur typique de la 911. Un gros travail a aussi été mené au niveau du train avant pour arriver à ce résultat. Aucune autre 911 n’offrait une telle agilité jusqu’alors: on entre très vite en courbe, avec une aisance ahurissante, et on en ressort encore plus fort. Avec une surprise : le sur-virage intervient progressivement, et relativement tôt. L’effet sac à dos
a presque disparu, au profit d’un équilibre plus neutre. En fait, cette GT3 se rapproche d’une super-sportive à moteur central (comme une certaine Ferrari 458 Italia). Autre bonne surprise, la direction offre une consistance et un ressenti de vraie sportive, infiniment plus connectée à la route que sur une Carrera. On sait à quel moment les Michelin Sport Cup vont lâcher prise (très tard). Avec ce châssis, on dispose de quoi exploiter sans retenue ce flat-6 au tempérament de moteur de course. Docile sous les 5.000 tours, il parait presque étouffé, demandant à être sollicité par ses raclements rauques. C’est en milieu de compte-tours que cette mécanique libère son muscle et pousse de plus belle jusqu’en zone rouge, dans un méchant râle métallique. Pas vraiment élégant, mais terrifiant. Surtout lorsque votre serviteur rétrograde à presque 7.000 tours… et que la boite s’exécute. Ce geste n’était pas nécessaire: en mode Sport Plus, la gestion de la PDK est suffisamment intelligente pour maintenir le régime dans la plage d’utilisation optimale, entre 6.000 et 9.000 tours. Pour le plus grand plaisir des oreilles, et du chrono: avec un 400 m D.A. en 11,4 s, la GT3 accélère plus fort que la redoutable RS 4.0 (12,1 s). Elle la dépasse aussi de 5 dixièmes sur le 0 à 160 km/h (7,5 s pour la GT3 991). C’est moins qu’une 911 Turbo S, mais les sensations sont autrement plus viriles. Au vu des libertés
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permises par la PDK, on se demande ce qu’il reste à une transmission manuelle conventionnelle… En rapidité (100 millisecondes) et anticipation, la machine fait mieux que la plupart des pilotes. Garder les mains sur le volant et
commander la boite aux palettes permet de se concentrer sur ses trajectoires et son freinage. Toujours indestructible et ultra-puissant, avec une attaque à la pédale très directe et facile à doser. Mais vous devez disposer de 139.000 €.
Assurez-vous que vous n’êtes pas en France...
O
n peut imaginer assez facilement que de temps en temps, Jeremy Clarkson et ses complices se retrouvent légèrement audessus de la limitation légale de vitesse sur une voie rapide. Lui et le reste des présentateurs de Top Gear conduisent régulièrement des machines extraordinairement puissantes, sur toutes les plus belles routes du monde. Il y a quelques semaines, Jeremy Clarkson et Richard Hammond ont justement emprunté les routes françaises avec deux machines de rêve, une Aston Martin Vanquish et une Porsche 911 GT3, dans le but de tourner une émission spéciale qui sera très prochainement diffusée. Mais alors qu’ils roulaient à un rythme assez tranquille au regard des capacités de leur machine, ils ont eu la mauvaise surprise de se faire arrêter par la police. Des policiers qui effectuaient des contrôles radars dans le coin, et qui ont attrapé les deux compères en excès
de vitesse: 141 km/h pour Jeremy et 143 km/h pour Richard, sur une portion qu’ils croyaient limitée à 130 km/h comme c’est normalement le cas sur une portion d’autoroute sans aucun danger en France. Erreur! La portion était en fait limitée à 90 km/h. La suite a rendu Jeremy Clarkson très en colère: «ils ont pris nos permis de conduire sur le champs. Pas de procès, pas d’explication, rien. Après avoir collecté l’amende, ils nous ont laissé sur l’autoroute avec l’Aston Martin et la Porsche, sans moyen de les déplacer puisque nous étions, Richard et moi, interdits de conduite sur le territoire français pour trois mois. Fort heureusement, les membres de notre équipe de tournage ont pu nous sauver mais que ce serait-il passé si nous avions été seuls? Il n’y a qu’en France où j’ai eu ce problème, mon permis de conduire était intact depuis 25 ans. Un conseil: si vous pensez dépasser la limitation de vitesse, assurez-vous de ne pas être en France».
Trop de médicaments absents de pharmacies
E
n France, les clients sont mis à l’amende, jure le Gouvernement. «Après l’abolition de la traite des esclaves, nous devons abolir la traite des prostituées». Najat VallaudBelkacem place la barre haut. Alors que les députés français s’apprêtent à examiner le 29 novembre la proposition de loi «renforçant la lutte contre le système prostitutionnel», la ministre des Droits des femmes aimerait bien élever le débat sur le terrain des grands principes et balayer la polémique centrée sur la pénalisation du client. Dès sa nomination aux Droits des femmes, elle avait voulu faire de ce sujet l’un de ses dossiers prioritaires, annonçant la tenue d’une «grande conférence de consensus». Las. à Matignon - le siège du Gouvernement - et à l’élysée - la présidence française -, on lui a fait comprendre que le sujet n’était «pas dans l’agenda du gouvernement», explique-t-on dans l’entourage de la ministre. Depuis un an, c’est donc une députée, la socialiste Maud Olivier, qui porte ce dossier jugé trop polémique au sommet de l’état. Avant son élection, François Hollande avait annoncé son intention d’ouvrir le débat, en promettant notamment la suppression du délit de racolage. Mais voici qu’à moins de trois semaines de son examen par l’Assemblée, les critiques pleuvent sur un texte jugé tantôt moral, tantôt inutile, tantôt dangereux. Pourquoi légiférer? La question de la prostitution démange en réalité la classe politique depuis près de trois ans. Poussée à la fois par les féministes, qui souhaitent un système abolitionniste, et par le secteur associatif de terrain, qui n’a eu de cesse d’alerter sur les conséquences néfastes
Le texte prévoit une série d’aides, plus ou moins réalistes, aux prostituées qui accepteraient de s’inscrire dans un «parcours de sortie de la prostitution» : remises d’impôts, titre de séjour provisoire de six mois pour les personnes étrangères ou encore versement de l’aide temporaire d’attente (336 euros par mois). Ce volet social a déclenché la colère du Planning familial, association féministe pourtant très engagée contre la marchandisation du corps et les violences faites aux femmes, qui estime notamment «inacceptable» «de conditionner [les] droits sociaux des personnes […] à la sortie de la prostitution». Comment pénaliser les clients? C’est la grande question. La proposition de loi prévoit une
Une dame dans la rue pour le plus vieux métier du monde. REUTERS. de la loi Sarkozy de 2003 - instaurant le délit de racolage passif qui a fragilisé les prostitué(e)s. En 2011, le rapport de la mission d’information parlementaire, menée par l’UMP Guy Geoffroy et la PS Danielle Bousquet, a posé le problème sur la table en évoquant pour la première fois l’idée de pénaliser les clients. Mais ce travail n’a abouti qu’à une prise de position de principe: le vote d’une résolution pour «réaffirmer la position abolitionniste de la France». Attitude constante depuis… 1946, date de la loi Marthe Richard ayant mis fin aux maisons closes. Quel est l’esprit de la loi? C’est un tabouret à trois pieds: abrogation du délit de racolage passif,
pénalisation du client et aide à la réinsertion des prostituées. Philosophiquement, la loi s’appuie sur l’idée qu’il faut «inverser le regard, en responsabilisant le client et en faisant de la prostituée non plus une délinquante mais une victime qu’il faut aider», explique Maud Olivier. Avec pour corollaire «le refus de toute marchandisation des corps». Des députés PS estiment que la prostitution choisie est «marginale» et que les réseaux tiennent la quasi-totalité des prostituées, pour la plupart étrangères. Néanmoins, le texte ne prévoit pas de toucher aux arrêtés municipaux antiprostitution qui, depuis les années 2000, ont contribué, au même titre que le délit de racolage passif, à fragiliser les prostituées en les sanctionnant
directement. Pour les opposants à la loi, pénaliser le client pourrait aussi pousser les filles à prendre plus de risques. mesures pour les prostituées? Sur le volet social, la proposition de loi prévoit de créer un fonds pour accompagner les personnes qui veulent sortir de la prostitution. Selon les calculs du ministère des Droits des femmes, le montant nécessaire serait de «10 à 20 millions d’euros». La ministre s’est engagée à augmenter la participation de l’Etat (qui a été divisée par trois ces cinq dernières années, passant de 6,7 à 2,2 millions d’euros). Mais le gros du financement proviendrait de «la confiscation des biens et produits issus du proxénétisme».
contravention, sanctionnable d’une amende de 1.500 euros (3.000 euros en cas de récidive) et d’une obligation de suivi d’un stage «de sensibilisation aux conditions d’exercice de la prostitution». Problème, il va falloir que les policiers puissent constater l’infraction, ce qui implique qu’ils assistent à la négociation ou à la transaction «sexe contre argent», voire «sexe contre cadeau», puisque la proposition de loi a vu large sur les formes de rémunérations condamnables, étendant ainsi le champ de la pénalisation. Sauf qu’en droit, c’est un peu plus compliqué. Au ministère des Droits des femmes, on s’en tire d’une pirouette en forme de position de principe: «Notre objectif est d’abord de sensibiliser le client pour faire changer les mentalités». D’où les fameux
stages. Ils seraient d’une journée. Et leur contenu reste à inventer.
une chance d’être adopté en l’état? Oui, mais les débats devraient être animés. Ainsi, à l’UMP, on a beau être officiellement «abolitionniste», on rechigne à toucher au délit de racolage passif, emblématique de la politique sécuritaire sous Nicolas Sarkozy. Guy Geoffroy, député UMP très actif à la commission spéciale sur la proposition de loi et ancien rapporteur de celle qui avait été déposée en 2012 (sous la majorité précédente), risque d’avoir du mal à convaincre ses collègues. à gauche, c’est sur la pénalisation du client que le consensus n’est pas acquis. Au cabinet de Najat VallaudBelkacem, on anticipe déjà quelques possibles absences au moment du vote. Alice GÉRAUD n
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LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1258 | PAGE 18.
since 1989
ma vie |
L’homme qui s’est construit sur le bronze va être raconté une semaine durant à Kinshasa
A
lfred Liyolo Limbe Pwanga va être honoré lors d’une semaine culturelle qui lui est dédiée (du 26 au 28 novembre) pour ses nombreuses œuvres dans un pays où l’art est presque relégué au second plan.
sa fille l’expose à Kin. Rien de mieux que l’agence Oxygène dirigée par la fille du grand maître - pour organiser et réussir la manifestation. «Nous sommes résolus à offrir un espace d’expression et de promotion à la culture congolaise, en général et à l’art plastique en particulier dont Maître Liyolo reste plus que jamais, l’icône, la figure de proue, l’un des plus ardents défenseurs», a déclaré Myoto Liyolo, la directrice de l’Agence, lors d’une conférence de presse dans la Capitale. Liyolo a su transcender son époque et ses œuvres rayonnent partout au monde. L’une de ses sculptures géantes a décoré le hall d’entrée de la banque Belgolaise, à Bruxelles, qui fut alors spécialisée dans des opérations sur l’ex-Zaïre. L’artiste, âgé de 70 ans, a consacré 50 ans à son art. Autant d’années de riche carrière et de passion pour le bronze qui ont valu le titre d’éméritat à cet originaire de Maï-Ndombe, en
Le grand maître sculpteur Alfred Liyolo Limbe Pwanga dans son atelier à la périphérie de Mt Ngafula à Kinshasa. drvés.
province du Bandundu. dans les jardins de la primature. «La semaine culturelle Liyolo reste une occasion inédite de présenter la vie et l’œuvre de l’artiste dans sa riche diversité à travers des expositions, projections vidéo, conférences et témoignages», a affirmé Myoto Liyolo. L’événement se tiendra au sein de l’académie des Beauxarts dont il fut étudiant avant d’en devenir professeur, puis directeur général. S’il
continue d’enseigner à l’Académie des Beauxarts, l’artiste dont la compagne de vie est une Allemande qui partage sa vie d’artiste, se consacre désormais pleinement à son art tout en trouvant du temps pour «encadrer des jeunes». Dans sa demeure du quartier Mont Ngafula à Kinshasa, ol a installé une véritable exposition permanente qui attire les weekends des amateurs d’art. Oxygène dit avoir voulu briser la tradition qui voudrait que les hommages soient toujours rendus à un
artiste disparu. Exception faite récemment pour l’artiste-musicien Tabu Ley alias Rochereau qui vit malade et affaibli en France mais est revenu récemment au Congo pour recevoir les hommages de ses compatriotes. «Liyolo a fait de grandes choses pour ce pays mais il est encore méconnu du grand public. C’est pourquoi, nous voulons lui rendre tous les hommages mérités comme il est encore vivant», a ajouté sa directrice de fille. La semaine culturelle Liyolo sera une
tribune d’expression de l’excellence de l’art plastique au Congo mais aussi une vitrine ouverte sur le monde. Pour le président du comité d’organisation, God’snazir Adé Babaloa, beaucoup d’échanges et d’exposés auront lieu à cette occasion. Oxygène a recouru à l’expertise de grands professeurs d’université pour animer les conférences-débat sur la culture de notre pays: professeurs Bamba, Kambayi Bwatsha et Yoka Lye Mudaba. Passionné de la culture, le Premier
ministre Augustin Matata Ponyo Mapon apporte son soutien à la semaine. Le chef du Gouvernement lui a déjà commandé plusieurs œuvres dont celle monumentales de l’ancien Premier Premier ministre du pays, émery-Patrice Lumumba qui orne les jardins de la Primature sur les berges du fleuve Congo. La Semaine Liyolo offrira à l’artiste une occasion de faire revivre l’art congolais en crise et qui éprouve certainement le besoin d’être soutenu par l’état.
émissions, pour lancer une radio sur Internet. L’objectif, donner une image positive de l’Afrique.
qui traitent aussi bien des questions de société, la vie quotidienne dans les différentes régions du continent, les sujets économiques, les préoccupations liées à l’immigration et de l’Histoire de l’Afrique. Pourtant, quand Radio Top Africa est lancée il y a quatre ans, elle n’a qu’une seule émission: «Washington Débats». Il s’agit d’une émission politique, toujours présente sur la grille, qui permet aux Africains installés à Washington D.C. de donner leur avis sur la marche du continent. Comme tous les débuts, il y a eu des hésitations, quelques bugs et beaucoup de doutes, comme le fait
savoir une Aminatou Bah, une Sénégalaise, responsable d’une association de soutien aux nouveaux arrivants à D.C. et auditrice des premiers jours de Top Africa. «Au début, certains d’entre nous étaient assez sceptiques. Commencer un projet comme celui-là par une émission politique, alors qu’on sait que c’est un sujet très clivant, ne semblait pas très indiqué. Mais, très vite, cette émission, parce quelle était menée avec beaucoup de finesse a réussi à rapprocher les uns et les autres». De fait, explique Georges-Léonard Sagno, «Washington Débats» demeure l’une des émissions les
plus écoutées. Même si ce programme est devancé par une autre qui a le vent en poupe: «Mémoires d’Afrique». Comme son titre l’indique, «Mémoires d’Afrique», diffusé tous les mardis à 21h (heure de Washington) a pour ambition de faire connaître les grandes heures de l’Histoire du continent. Les documents d’archives, les éclairages de spécialistes et, dans la mesure du possible, les témoignages de quelques acteurs valent à ce programme d’être l’un des plus attendus de la radio. Tout au moins si l’on s’en tient aux nombreux appels des auditeurs chaque semaine.
Alunga Mbuwa n
Ambition: raconter aux Américains l’Afrique qui réussit
L
’initiateur du projet le dit pratiquement avec des trémolos dans la voix: «Radio Top Africa est la voix du continent au pays de l’Oncle Sam». Peu importe si tous les Africains vivant dans la capitale fédérale américaine, et ailleurs aux étatsUnis, n’écoutent pas forcément tous cette station, en se levant le matin. Ils sont néanmoins certains de pouvoir y trouver la chaleur et le quotidien de leur terre d’origine. Le fondateur, GeorgesLéonard Sagno, un journaliste guinéen installé à Washington depuis plus de dix ans, a voulu cette radio comme «le tam-
tam qui raconte la chronique quotidienne de l’Afrique, et surtout ce que le continent a de positif». «Lorsque l’idée m’est venue en 2009, j’avais surtout à l’esprit de contribuer à réparer une double injustice. L’Afrique est très mal représentée dans les médias américains. Et les rares fois où l’on en parle, c’est pour évoquer les drames et les horreurs qui s’y déroulent, comme si des choses horribles ne se déroulaient pas aussi ailleurs». Georges-Léonard Sagno met donc à profit l’expérience et les contacts noués à la Voix de l’Amérique, où il produit déjà des
hésitations, bugs, beaucoup de doutes. «Il se passera toujours des choses pas cool, et bien sûr, nous avons l’obligation d’en parler. Mais nous devons aussi relayer et mettre en avant toute la beauté et le dynamisme de l’Afrique, au moins pour que la fatalité ne l’emporte pas. Personnellement, c‘est ce qui me fait tenir en tant qu’immigré», soutient-il encore. Aujourd’hui, la chaîne propose un large éventail de programmes
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Du graffiti à Kin pour lutter contre le VIH/ SIDA
K
inshasa va accueillir le premier festival de Graffiti en RDC. Cette manifestation aura lieu du 14 au 21 décembre 2013, a annoncé le site Internet sakola.info. Ce festival de peinture est une initiative de l’Asbl Culture Plus. La plateforme qui travaille dans des innovations dans la Capitale Kinshasa, veut «peindre contre le VIH/SIDA». Culture Plus veut permettre au graffiti d’être un vecteur de sensibilisation efficace dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Au programme, la réalisation de fresques murales dans différents lieux de la Capitale, expositions de toiles réalisées sur le thème «Peindre contre le SIDA» dans différents lieux de la ville (centres culturels, écoles, etc.), ateliers de graffitis, organisation de la Nuit du Graffiti. L’ouverture du festival sera marquée par la projection d’un film de sensibilisation sur le VIH/Sida et d’un autre sur le graffiti, suivie d’une conférencedébat. Pourquoi le VIH Sida? Selon Culture Plus, après 30 ans de découverte du virus, la pandémie est toujours l’une des premières causes de mortalité en Afrique. Aucun vaccin n’est aujourd’hui mis au point mais les chercheurs s’y attèlent sans relâche. Au Congo, la maladie fait des ravages et s’est imposée comme l’un des problèmes prioritaires de développement au regard de sa vitesse de propagation et de ses conséquences dévastatrices aux plans sanitaire, social et économique. La situation s’aggrave en raison des conflits dans la partie orientale du pays et de l’utilisation du viol comme arme de guerre. Devant l’augmentation du nombre de personnes infectées notamment dans la couche des jeunes, Culture Plus et une autre Asbl Imagination - ont voulu s’impliquer dans la lutte contre la propagation de la maladie en vue d’une amélioration des conditions de protection des vies des Congolais. Le festival Kin-graff ne sera pas seulement axé sur l’artistique mais également mais une part utile sera réservée à la sensibilisation des jeunes en vue de combattre la maladie. L’Asbl veut passer par le graffiti un message de conscientisation des jeunes.
Alunga Mbuwa
ma vie |
Un décès sur 10 est dû au manque d’exercice physique
L
L’homme est l’héritier génétique de cet individu programmé pour prendre facilement du poids, mais n’a plus à chasser, ni à courir dans les bois. dr.
’être humain dans le monde occidental n’accomplit pas aujourd’hui le dixième des exercices physiques que ses ancêtres étaient contraints d’effectuer. Au début du siècle dernier, couper le bois, aller chercher l’eau, marcher pour se déplacer, laver le linge
à la main, assurer sa production agricole… étaient le sort quotidien des Européens en général. Aujourd’hui, l’homme et la femme modernes passent - pour la majorité - leur temps assis, rivés à un ordinateur. Et pour le reste, il leur suffit d’appuyer sur des boutons pour avoir chaud ou froid, monter ou descendre, laver
le linge, disposer de nourriture… Or, nous avons été sélectionnés sur le plan génétique à l’époque préhistorique pour affronter les disettes: seul celui qui était le mieux prédisposé à accumuler les graisses en temps de famine survivait. Nous sommes les héritiers génétiques de ces individus programmés pour prendre facilement
du poids, mais nous n’avons plus à chasser, ni à courir dans les bois. Le résultat est que notre sédentarité nous tue littéralement. L’inactivité physique serait responsable, selon les scientifiques, de 10 % des décès dans le monde. Pour la seule année 2008, la sédentarité aurait entraîné 5,3 millions de décès, soit autant que le tabac.
L’exercice phyique est bon pour les résultats scolaires
U
n exercice physique régulier, modéré ou élevé, aide les collégiens à avoir de meilleurs résultats scolaires, particulièrement les filles.
Selon le Dr I-Min Lee (Harvard Medical School de Boston), 6 à 10 % des quatre grandes maladies non-transmissibles (maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, cancers du sein et du côlon) seraient liées au fait de pratiquer moins de 150 minutes d’activité modérée par semaine. Pour les seules maladies cardio-vasculaires,
Pourquoi les femmes s’essoufflent plus vite que les hommes? sont contraintes de faire plus d’efforts pour respirer pendant un exercice physique.
Les chercheurs ont étudié les données recueillies sur un échantillon de 5.000 enfants, qui faisaient partie d’une étude de suivi à long terme de 14.000 enfants nés en 1991 et 1992 dans le sud-est de l’Angleterre. le physique et le scolaire. Leur niveau d’activité physique a été mesuré sur 3 à 7 jours lorsqu’ils ont atteint leurs 11 ans. Afin de mesurer précisément la durée
Choléra au Kivu ésurgence du R choléra à Baraka, à 250 km au sud
de Bukavu, au Sud Kivu. Plus de 50 cas, principalement chez les enfants, ont été enregistrés au Centre local de traitement. Il indique que le manque d’hygiène dans plusieurs ménages serait à la base de cette situation. Les aires de santé les plus touchées sont Baraka centre, Mwangaza et Mushimbakye. Baraka a enregistré à elle seule au moins 30 cas mais aucun décès n’a été enregistré.
C
Si l’exercice physique est bon pour la santé, la femme s’essouffle plus vite que l’homme. Pourquoi? dr.
et l’intensité de leur activité physique, ils ont été équipés d’un accéléromètre, porté à la ceinture. Résultat, le temps moyen d’exercice physique modéré ou élevé s’est avéré être de 29 minutes par jour pour les garçons et de 18 minutes pour les filles. Loin des 60 minutes recommandées par les spécialistes. Les résultats scolaires en anglais, mathématiques et sciences ont également été compilés aux âges de 11, 13 et 15-16 ans. Les chercheurs ont pondéré ces données avec des facteurs pouvant avoir une influence sur ces résultats comme le poids de naissance, l’âge de la mère au moment de l’accouchement,
la consommation de poisson, le fait qu’elle fume ou non, le poids de l’élève au moment des tests, le fait qu’il ait atteint ou pas sa puberté et divers facteurs socio-économiques. Première conclusion: à l’âge de 11 ans, bons résultats scolaires et activité physique sont bien corrélés. À plus d’activité physique, correspondent de meilleures notes dans les trois matières considérées. Avec un pic chez les filles pour les sciences. À 13 ans, même corrélation en fonction de l’activité physique. À 15-16 ans, même chose. Mais les chercheurs ont pu déterminer que l’accroissement des résultats scolaires était corrélé à ceux qui faisaient à 11 ans
au moins 17 minutes de plus de sport que la moyenne chez les garçons, et 12 minutes chez les filles. Avec aussi un effet apparent chez ces dernières pour les sciences. Un résultat qui, pour les auteurs, serait à prendre en compte dans les politiques européennes d’éducation, surtout si l’on veut que plus de filles se tournent vers les sciences. Quant à expliquer pourquoi il y a un lien entre activité physique et résultats scolaires, les chercheurs avouent ne pas le savoir. Mais ils se demandent malicieusement ce qu’il en serait si les collégiens atteignaient les 60 minutes recommandées… Alors, à nos étudiants de s’y mettre.
400.000 décès (dont 121.000 en Europe) auraient ainsi pu être évités dans le monde en 2008. En généralisant l’activité physique, l’espérance de vie dans le monde pourrait augmenter de 0,68 année, soit à peu près autant que si tous les obèses américains revenaient à un poids normal. Par ailleurs, la pratique d’un exercice régulier a un impact
préventif favorable sur d’autres affections, comme l’ostéoporose, la dépression, la maladie d’Alzheimer, l’obésité… Pour éviter cela, il est nécessaire de pratiquer, quels que soient son âge et ses capacités, un exercice physique régulier, adapté à ses possibilités, cinq jours par semaine pendant au moins trente minutes, comme le recommande l’Organisation mondiale de la santé. À condition que les efforts faits sollicitent un peu plus qu’habituellement les muscles, la respiration, le cœur. Dans ce dossier, vous trouverez des informations sur les bienfaits sur l’organisme d’une activité physique régulière et les risques à éviter, et des conseils pour changer votre mode de vie en douceur de façon à suivre les recommandations des spécialistes. Alors à vos marques, un deux trois: bougez!
omment expliquer que les femmes s’essoufflent plus vite que les hommes? L’explication tiendrait à la plus petite taille de leurs poumons. Il suffit parfois de monter un escalier en compagnie de son compagnon ou de sa compagne pour remarquer que les femmes on tendance à s’essouffler plus vite que les hommes. Et ceci même si les deux personnes sont en bonne santé, ont le même âge et font la même taille. Une étude, menée par des chercheurs de l’université McGill au Québec et parue en novembre dans la revue Experimental Physiology, explique pourquoi les femmes
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une affaire de poumons. On sait que, à taille égale, les femmes ont des poumons et des voies respiratoires plus petites que les hommes. Elles compensent donc par un souffle au rythme plus rapide. Pour mieux comprendre ce mécanisme, cinquante volontaires (25 hommes et 25 femmes) on été invités par les chercheurs à pédaler sur un vélo d’appartement, réglé pour que la difficulté de l’exercice augmente avec le temps. Ils devaient aussi noter l’intensité et le caractère désagréable de leur essoufflement. Pendant l’exercice, les chercheurs mesuraient le rythme respiratoire, le volume d’air inspiré et expiré et la stimulation nerveuse des muscles respiratoires, dont le diaphragme. Ce test d’effort amenait les participants à aller jusqu’aux derniers retranchements de leur capacité respiratoire. Les femmes arrivaient plus vite à un niveau élevé de ventilation, proche de leur maximum théorique. Leurs muscles respiratoires étaient alors davantage sollicités par le système nerveux que ceux des hommes, jusqu’à une sensation de respiration pénible et difficile, la dyspnée. Quoiqu’intéressantes, ces données «ne sont pas forcément
adaptées pour décrire le quotidien», commente le Dr Bruno Sesboüe, de la Société française de médecine du sport, praticien au CHU de Caen. Les volontaires sont en effet poussés au maximum et, dans la vie de tous les jours, «on est toujours en-dessous de ces valeurs. En courant un marathon, on arrive au mieux à 80% de sa ventilation maximale». De son côté, Dennis Jensen, directeur du laboratoire d’exercice clinique et de physiologie respiratoire à l’université McGill, et auteur de l’étude, pense que ces résultats offriront la possibilité de mieux comprendre pourquoi «les femmes souffrant d’emphysème pulmonaire ou d’insuffisance cardiaque ont des symptômes respiratoires plus importants que les hommes». Une piste possible, estime-til, vers des pistes de traitements ciblant le ressenti de l’effort.
Viols à Masi
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es viols auraient été commis à Masi-Manimba et l’affaire a été à la base de l’incarcération des deux jeunes gens au commissariat de police puis un «procès» expéditif aurait conduit le substitut du procureur de la République à exiger des sommes au-delà du bon sens: 350.000 FC.
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Ces seins qui nous éblouissent tous
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es femmes s’attardent tout autant que les hommes sur la poitrine de leurs interlocutrices, mais pas pour les mêmes raisons, révèle une étude américaine.
«Regardez-moi dans les yeux… J’ai dit les yeux». La réplique mythique, popularisée par une publicité de soutiengorge, en dit long sur le ressenti de nombreuses femmes d’être ramenées à un objet dans le regard de leurs interlocuteurs. Mais il semblerait que les hommes ne soient pas les seuls à blâmer pour cela, selon une étude américaine parue cette semaine dans la revue Sex Roles. Les auteurs, Sarah Gervais et Michael Dodd, de l’université
Nebraska-Lincoln, sont des spécialistes de la théorie de l’objectivation, qui étudie de quelle façon le regard porté sur les parties sexuelles du corps de la femme (poitrine, hanches) agit sur leur santé mentale. Les recherches de ce courant tendent à montrer que l’objectivation des femmes peut générer chez elles de l’anxiété, baisser leurs performances intellectuelles et les pousser à s’autocensurer. Gervais et Dodd ont voulu vérifier un a priori largement répandu, à savoir que ce regard insistant était davantage le fait des hommes et qu’il était d’autant plus appuyé que la silhouette de la personne observée répondait aux canons actuels de beauté (forte poitrine, taille fine). Ils ont pour cela demandé à 65 étudiants en licence de psycho-
«Regardez-moi dans les yeux… J’ai dit les yeux». Pas aux seins. Sophia Loren et Jayne Mansfield. dr.
logie sur leur campus (29 filles, 36 garçons) de noter les photos d’une dizaine de fem-
mes. Celles-ci avaient été parfois retouchées à l’aide d’un logiciel informatique pour ac-
centuer leurs attributs (poitrine amplifiée, taille affinée) ou pour les atténuer (taille
épaissie, poitrine réduite). Les étudiants étaient équipés d’une techno-
logie de suivi du mouvement des yeux (eyetracking, en anglais). Résultat: les femmes s’attardent autant que les hommes sur la poitrine et la taille des femmes. Mais, contrairement aux hommes, elles le feraient «plutôt pour se comparer à leurs semblables», analyse Sarah Gervais. Les silhouettes «très féminines» étaient par ailleurs perçues plus positivement que les autres par les observateurs masculins, même lorsque la consigne était de se concentrer sur la personnalité se dégageant de la photo. Un cliché, tout de même, est tombé: même lorsqu’on leur demande d’évaluer l’apparence des modèles, les hommes, comme les femmes, s’attardent plus longtemps sur le visage que sur les seins ou les hanches.
Découvrez la recette qui permet d’entretenir la flamme aux couples
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ous connaissons tous un couple de ce genre: cela fait des années qu’ils sont ensemble, mais ils se font toujours tourner la tête comme deux adolescents. Quel est leur secret? La chance? Une pilule du bonheur? En fait, cela tient peut-être simplement à quelques bonnes habitudes et une pincée d’efforts de leur part. Découvrez la recette secrète qui permet d’entretenir la flamme malgré le temps qui passe.
1. Rire ensemble. Certains des couples les plus heureux du monde ne sont pas forcément ceux qui ont le moins de problèmes. Ce sont simplement ceux qui mettent de l’humour dans leurs difficultés. «Nous sommes mariés depuis bientôt 10 ans, et je suis malade depuis presque aussi longtemps», raconte Nathalie. «Mais nous sommes heureux tous les deux, et nous l’avons toujours été. Je pense que l’importance que nous accordons au bien-être de l’autre joue un rôle primordial. Et nous gardons toujours le sens de l’humour». 2. Se retrouver régulièrement, en toute simplicité. Hélène Sauvage, psychothérapeute, aide les couples en capitalisant sur ce qui marche déjà. Elle suggère par exemple de prendre l’autre dans vos bras lorsque vous vous retrouvez. Ou si vous sortez le soir,
Quel est leur secret? La chance? Une pilule du bonheur? Bonnes habitudes et pincée d’efforts. dr. promenez-vous 10 ou 5. Se pardonner l’un mois, ni même tous routine, des corvées, de 15 minutes ensemble, l’autre et passer outre les ans. Soyez attentif la banalité et du stress main dans la main, aux centres d’intérêt de du quotidien, ravive ins- les petites contrariétés avant de rentrer chez de la vie. votre partenaire, à ses tantanément la flamme vous. Lorsqu’un couple entre nous». Les couples amoureux besoins et à ses désirs, se touche et échange des développent une aptout en essayant de gestes tendres, il crée titude à pardonner, et nouvelles choses en4. Communiquer un cocon naturel contre entretiennent cette apsemble. Bien souvent, efficacement et savoir le stress. Vous pouvez titude. Jennifer Dupuis, il ne faut pas plus qu’un admettre qu’on a tort. aussi consacrer un quart Les couples amoureux psychologue, observe: petit geste attentif ou d’heure par jour à sim«J’ai vu de nombreuses romantique pour raviver assument leurs paroplement discuter avec personnes refuser de l’étincelle. «Les microles et leurs actes. De votre moitié. pardonner les broutilles comportements sont nombreuses personnes les plus infimes. Ces les petites choses que s’acharnent à rejeter la 3. Voyager et essayer responsabilité des proproblèmes finissent par l’on fait pour l’autre de nouvelles choses. blèmes que rencontre s’envenimer et devenir quand on est amoureux, Les couples amoureux leur couple sur l’autre. lancinants comme des mais qu’on arrête de sont heureux de chanMalheureusement, cette maux de dents, jusqu’à faire au fil du temps. Et ger de décor de temps attitude les empêche ce que le couple ne se après, on se demande en temps, et de rester d’amener quelque chan- supporte plus. Avoir une où est passé l’amour», ouverts à la nouveauté. gement positif que ce relation intime signifie explique Simon Rego, Diane Lemercier, une soit. Pour prendre vos qu’à un moment, vous psychologue. journaliste, conseille responsabilités, vous ferez forcément de la «C’est un peu comme de voyager et de faire pouvez tous les deux peine à votre conjoint, l’œuf et la poule : estde nouvelles choses commencer par comcar après tout, nous ne ce qu’on arrête de se ensemble, des choses muniquer de manière sommes que des êtres comporter ainsi quand amusantes et palpitansincère et constructive. humains. Mais le parle sentiment amoureux tes, au moins une ou La communication est don s’apprend, et plus s’étiole, ou l’inverse?» deux fois par an. un pilier essentiel qui on est prêt à le pratiSi vous aviez l’habitude «Les voyages sont l’un permettra à un mariage quer, plus ça devient de vous embrasser pour des moyens les plus ou à une relation de facile». vous dire au revoir ou efficaces pour apporter résister à l’épreuve du de vous écrire des petits un souffle d’air frais temps: le dénominateur 6. Entretenir les élémots et que vous avez dans notre relation, à commun de nombreux ments romantiques de arrêté de le faire, il est mon mari et moi. Nous divorces, c’est que l’un la période de séduction. temps de réintroduire retrouver quelque part, Les couples amoureux ces petites habitudes des partenaires, ou les loin de la maison et de ne font pas le point sur gentilles et romantiques deux, a cessé de comses obligations, de la leur relation tous les dans votre routine. muniquer avec l’autre. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N°1258 | PAGE 22.
7. Laisser à son partenaire l’occasion de passer du temps tout seul. Être amoureux ne signifie pas être constamment l’un avec l’autre… Passer du temps chacun de votre côté, à l’occasion, peut être une manière saine de mieux vous retrouver. Lisa, une Américaine vivant à Paris, est mariée depuis huit ans. Ce sont leurs secondes noces à tous les deux. «J’ai beaucoup appris des Françaises sur ce qui fait le ciment des couples», observe-telle. «Aussi surprenant que cela puisse paraître, il ne s’agit pas de la proximité. Bien sûr, c’est merveilleux d’être ensemble, mais il faut aussi passer du temps loin de l’autre. Quand on se retrouve, on apporte quelque chose de nouveau et de passionnant dans le mariage. Et avouons-le: ces retrouvailles romantiques sont un délice». 8. Rester en forme et actifs, ensemble. Pour Léon Marchal, avocat retraité, «les couples qui font de l’exercice ensemble se soutiennent, passent du temps tous les deux et font le plein d’endorphines, ce qui les rapproche et leur procure un sentiment de bien-être. Et puis, quand on fait de l’exercice ensemble, on se motive l’un l’autre, ce qui nous aide à donner le meilleur de nous-mêmes». 9. Ne pas être avare de marques d’affection
et de reconnaissance. Janine Vribois, psychothérapeute, est convaincue qu’«entretenir la tendresse et l’admiration est l’un des facteurs majeurs qui permettent aux couples de rester amoureux malgré le nombre des années. Montrer régulièrement à votre partenaire que vous appréciez sincèrement ses qualités tout en acceptant et comprenant le rôle que vous jouez dans les défauts qui vous agacent reste le meilleur moyen de conserver une note positive et aimante dans votre relation, au lieu de laisser les choses tourner au vinaigre». 10. Entretenir une ambiance torride dans la chambre. Les couples amoureux savent s’exprimer sous la couette. «Ne laissez pas votre vie sexuelle s’endormir», recommandent Pierre et Annie Lenormand, qui animent des séminaires sur le mariage. «Retrouvez-vous régulièrement en amoureux, surtout si vous sentez que vous y mettez moins d’entrain. C’est surprenant comme l’anticipation peut mettre en appétit, comme c’était le cas quand vous sortiez ensemble. Laissez vos petits désaccords sur les préliminaires et sur les rôles passifs ou actifs de côté en menant la danse à tour de rôle. Les réactions chimiques déclenchées dans le cerveau par l’activité sexuelle sont essentielles pour entretenir le lien entre vous».
Les Français comme jamais étranger |
I
Héros inattendu mais incontestable de la qualification tricolore pour la Coupe du monde 2014, Mamadou Sakho (à g.) a signé un match colossal contre l’Ukraine mardi soir. dr. lls n’avaient une place de titulaire «Un défenseur qui toire collective d’un conteste-t-il. Moi, je tournable du groupe de Mais Sakho vient de contre l’Ukraine lors de marque deux buts, ça jamais été groupe convergeant ensuis à la disposition Didier Deschamps. Cela changer de dimension. ce barrage retour. aussi fiers n’arrive pas souvent. fin dans un même élan de l’équipe». De bien n’avait rien d’une éviLe simple soldat est Mais il a aussi fallu que Je me souviens juste de d’eux, les vers son objectif. Mais belles dispositions. dence il y a 24 heures. devenu général. le destin le pousse jusFrançais et Lilian Thuram sous le c’est aussi celle, singuMamadou Sakho a donc que-là. Un match comfiers de ces maillot bleu». lière, de celui qui, il y trouvé son acte fondapliqué pour éric Abidal Noirs que a une semaine, n’était teur en même temps que à Kiev, un carton rouge certains Des matches que la quatrième roue les Bleus. Cette compour Laurent Koscielny et des buts qu’on du carrosse de la chard’entre eux maltraimunion des trajectoires au même endroit et, tent, conspuent, injun’oublie pas. nière centrale. Même si a tout pour être duraquatre jours plus tard, rient publiquement Mais ce n’est peut-être l’intéressé s’en défend. ble. L’ancien Parisien Sakho se retrouve dans jusqu’à la une des pas un hasard. Il était «Quatrième homme, s’inscrit désormais elon la verbal», a affirmé Mme journaux (l’histoire de l’arène. Dire qu’il a fait pour ce match, c’est vous qui le dites, comme un pion inconministre Benguigui. saisi cette chance traduit Sakho. Parce qu’il resChristiane Taubira, Yamina De son côté, le Hautbien mal la réalité d’une semble à cette équipe, la ministre Garde des Benguigui, Commissariat des droits soirée qui marquera un Sceaux française) qui passée par des moments Claudine de l’Homme déclare avant et un après pour aurait le tort d’être compliqués avant de liDeclerck que «l’intention raciste Sakho. Ni lui ni pernée Noire et dont les bérer. «C’est un mec qui qui a détourné une pub derrière les mots» en sonne ne peut savoir de propos, estime-t-elle ne lâche jamais rien, dit Banania au dépens de Une de Minute «ne fait quoi sera fait sa carrière de lui son ancien coéelle-même, «prétenChristiane Taubira doit aucun doute». (suite de la page 24). en bleu dans les mois et quipier au PSG, Blaise dent m’expulser de non seulement être La Une de Minute les années à venir. la famille humaine, Matuidi. Ce soir (mardi exclue de l’UMP mais comparant la garde des «C’est la République Mais il est probable dénient mon apparsoir), je suis fier pour également répondre Secaux à un singe est qui est insultée. La que ce 19 novembre tenance à l’espèce lui, parce que ça n’a pas une de Minute est un de ses actes devant un «d’une extrême violen2013 constitue ad vitam toujours été facile. Il humaine». tribunal. ce», ces propos «prétencrachat au fronton aeternam un moment m’avait dit qu’il allait L’élue municipale a dent m’expulser de la de nos mairies» s’incharnière dans sa trajec- répondre présent et il a Coupe du monde 2014, pastiché une publicité famille humaine, désurge Maurice Ulrich toire personnelle. le jour où Sakho est donné le maximum». sur son site Facebook nient mon appartenance dans L’Humanité devenu grand. Dès dimanche, le aux dépens de la mià l’espèce humaine», qui déplore que «des Un destin à la Il y aura un avant et défenseur central avait nistre de la Justice, doit avait déclaré Christiane esprits «décomplexés», Domergue, à la un après 19 novembre annoncé la couleur à être jugée: «Je pense Taubira. des éditorialistes, ont Thuram. 2013 pour Mamadou Clairefontaine. Il ignoque la loi doit s’appliCes «abus totalement à leur tour soufflé sur Sakho a fait son Thuram rait alors s’il serait Sakho. Auteur d’une quer, absolument», a inacceptables perpéle feu. Au nom de la limardi. Son Domergue, performance majustitulaire mais il était déclaré la ministre délé- trés à l’encontre d’une berté de parole, comaussi, pour les plus cule face à l’Ukraine, remonté comme un cou- me si la parole raciste, guée à la Francophonie, responsable politique anciens (Lors de l’Euro le défenseur a livré un cou. Il avait fait part de afin de sanctionner la connue en raison de la parole qui nie, qui match qui fera date. Les 1984, Jean-François son envie de bouffer ce conseillère municipale sa couleur de peau enchaîne, la parole qui Domergue n’était que le match retour à pleines routes du paradis ne le symptôme de ce UMP. Claudine Desont une manifestation tue, était une parole sont pas les mêmes pour remplaçant de Manuel qu’endurent, certes de clerck a associé sur son dents. claire de la montée du libre!» Amoros au début de la tout le monde. Mamamanière moins média- profil Facebook l’image racisme, de la xénophoDans Les Dernières compétition. Mais l’exdou Sakho, lui, a pris tique, des centaines de de la Garde des Sceaux «Mamadou, bie et de l’intolérance à Nouvelles d’Alsace, les chemins de traverse, pulsion de ce dernier milliers de Français au à un slogan publicitaire c’est un soldat». l’encontre des minorités Pascal Coquis s’en dès le match d’ouverplus que l’autoroute. quotidien, des noirs, Deux jours plus tard, pastiché en «Y’a pas ethniques ou religieuses prend à ceux qui penture face au Danemark Moins direct, mais pas dès le coup d’envoi, il a sent qu’il «ne faudrait des juifs, des arabes bon Taubira». et des migrants dans de a propulsé Domergue moins savoureux. mais aussi de certains dévoré son premier bal- pas hurler avec les Pour Yamina Benguinombreux pays eurodans le XI de départ. Héros inattendu mais blancs, le racisme lon dans un duel aérien. loups, ne pas se transgui, depuis les années péens», indique le HautIl n’allait plus en sortir, incontestable de la Et cette rage ne l’a 70, «il y a un racisme Commissariat. former en caisse de ré- n’étant exclusif de signant un doublé lors qualification tricopersonne», assure de jamais quitté, à l’image pernicieux, insidieux, L’agence de l’ONU rapsonance et contribuer de la mémorable demilore pour la Coupe du son côté Jean-Marcel des deux buts où il s’est à diffuser ces idées-là, invisible». «Trente ans pelle encore les recomfinale face au Portugal, monde 2014, il a siBouguereau (La Répu- après, ce racisme est retrouvé en première mandations adressées à le mieux serait de ne 3-2). Rien de moins. gné un match colossal blique des Pyrénées). ligne. Sakho est monté frontal, il est direct, il la France par le Comité rien en dire». «Ne Aucun défenseur n’avait au front. C’est comme contre l’Ukraine mardi Quant à Raymond s’assume, il est décompour l’élimination de la pas piper mot, ne inscrit deux buts en soir. Et pourtant!... à Couraud de L’Alsace, ça qu’on gagne les plexé. (Il) n’est pas plus discrimination raciale, rien faire, renoncer à équipe de France depuis batailles et, comme le quoi a tenu la présence il fait partie de ceux actif, il est visible, c’est qui lui demande d’utilis?indigner sous préle fameux France-Croa- souffle encore Matuidi, du défenseur central de qui cite Pierre Despro- ça qui est nouveau», ser tous les moyens postexte que les propos Liverpool dans le XI de tie de 1998. C’était au «Mamadou, c’est un sibles pour contrer une en question, racistes et ges qui «disait que l’on a déclaré la ministre. Stade de France, déjà. départ de Didier Despeut rire de tout mais soldat». «Finalement je suis vague croissante de raignominieux, ont été à l’époque, Thuram champs? à une sucpas avec n’importe Et le soldat sait rester à contente que ça decisme et de xénophobie. tenus dans une feuille avait expédié les Bleus cession d’évènements, qui. L’extrême droite sa place, sans se metvienne visible parce que Le Haut-Commissariat d?extrême droite en finale de Coupe du certains relevant de son veut faire croire que tre en avant. C’est qui la loi va s’appliquer et avait déjà condamné ultra-confidentielle, monde. Plus modespropre chef, comme sa l’on peut rire de tout le rend si respectable. cette femme de l’UMP, en juillet dernier les comme si cela les attement, le doublé de décision de quitter le en faisant n’importe Alors qu’on ne lui parle ténuait, ne serait-ce non seulement elle attaques racistes simiSakho les a envoyés au PSG pour l’Angleterre. que de lui, Sakho ne dit devrait être radiée -et ça laires contre la Ministre pas cela le piège??», se quoi. Pas n’importe premier tour. Mais ça Sans cela et un indisquand en l’occurrence. me ferait vraiment très pas je. Il dit nous. «Le italienne de l’intégrademande-t-il. vaut de l’or. La filiation héros, c’est l’équipe», pensable temps de jeu La crise donne des plaisir- mais surtout elle tion, Cécile Kyenge, «Il fallait réagir car est évidente. Elle ne lui récurrent, rien ne dit ailes aux extrémistes», doit être condamnée dit-il. Il a raison. d’origine katangaise, au ce que Christiane a pas échappé. qu’il aurait pu briguer analyse-t-il. Ce match, c’est l’hiscar c’est du lynchage Congo démocratique. Taubira a subi est
Montage raciste contre Taubira
«Surtout ne pas se taire»
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1258 | PAGE 23.
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Politique: sans pitié pour l’immigré interna t i o n a l
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pour dire stop. La parole raciste se libère. Et ce n’est pas l’apanage de l’extrême-droite. Dans la classe politique, dans mon propre camp, les insinuations sont de plus en plus fortes. Alors, en effet, on ne m’apporte pas de bananes mais je sens le racisme. Bizarrement dans ce pays, dès que l’on se porte candidat, on se souvient de vos origines. Quand je faisais campagne, mes détracteurs annonçaient qu’il y aurait plus de mosquées, que j’avais des liens avec telle ou telle organisation litigieuse. On encaisse les coups jusqu’à ce que cela ne soit plus supportable. Ce matin, un de mes amis m’a dit que la France «devenait impossible». Pour la première fois, je n’ai pas su quoi lui répondre…»
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De g. à dr., Rama Yade, Malek Boutih et Kofi Yamgnane respectivement ancienne secrétaire d’état, Député PS et ancien secrétaire d’état. Dréservés.
es dessins de singe pour Yade, les courriers de merde pour Yamgnane: les élus issus de l’immigration racontent le racisme. Le racisme quotidien, ils connaissent. De Kofi Yamgnane, premier ministre français de couleur sous Mitterrand à Ali Soumaré, conseiller régional d’Ile de France en passant par Rama Yade, secrétaire d’état chargée des Affaires étrangères de 2007 à 2009, cinq hommes politiques issus de l’immigration donner leur point de vue sur le racisme ambiant. Témoignages…
Rama Yade, secrétaire d’état de Nicolas Sarkozy. «Je me souviens des courriers avec des dessins de singe que je recevais au ministère… Je n’ai pas eu le droit à la une de journaux. Mais le pire, ce sont les commentaires sur internet toujours très durs et anonymes. Je n’avais pas le temps et surtout pas l’envie de répondre. Cette fois-ci, la polémique est différente. Minute est un journal
raciste. On ne peut pas discuter avec eux car la morale, les principes et la République sont des concepts qui leur glissent sur la peau. Ils sont trop éloignés de leur sphère de réflexion. Ils ne comprennent pas. Il faut donc saisir la justice pour dire stop. Et comme pour les voyous, il faut taper au portefeuille pour qu’ils souffrent!» Razzy Hamadi, Député (PS). «C’est bien que JeanMarc Ayrault ait réagi aussi vite. Pour la ministre concernée, ce n’est pas évident de prendre position. Cette couverture de journal est honteuse. Mais finalement pas surprenante. Minute est le journal de l’extrême-droite. Mais attention, l’extrême droite n’a pas le monopole du racisme. Au niveau local, j’en suis moi-même victime au quotidien. Par des opposants mais aussi par des gens de gauche qui instrumentalisent mes origines pour me nuire… Maintenant ça suffit!» Malek Boutih, Député (PS), ancien, président de SOS Racisme. «En tant qu’enfant
d’immigré, j’ai été insulté pour toutes les couvertures et les articles de Minute depuis qu’il existe. Mais je ne suis pas pour l’exploitation politique du racisme. Il faut avoir la même attitude que pour le Front national. Il faut rassembler et combattre. Ensuite, soit le journal est autorisé, soit il est interdit. Aujourd’hui, il est autorisé. Saisir la justice ne sert donc à rien pour moi…» «Tous les élus sont victimes d’une manière ou d’une autre de racisme. Mais quand on s’engage en politique, il faut accepter de prendre des coups, il faut avoir le cuir épais pour passer outre ce genre d’attaques insultantes. Le plus important pour moi est de ne pas confondre une minorité d’agités et la majorité de ce qui fonde la France…» Kofi Yamgnane, secrétaire d’Etat chargé de l’Intégration de 1991 à 1993. «Les gens de l’extrême droite sont sur un autre schéma de pensée que le nôtre. Mais à un moment donné, il faut leur faire comprendre que le racisme n’est pas une opinion mais un délit. Donc attaquer en
justice est une bonne idée. Augmenter le montant des amendes en cas de condamnation serait bien aussi. Cette fois, la chose est tellement grave que le chef de l’état devrait prendre la parole. Christiane Taubira n’est pas la première. Je me souviens des courriers anonymes que je rece-
vais quand j’étais ministre. J’en avais rempli trois cartons. Celui qui m’a le plus marqué contenait une feuille de papier vierge avec laquelle quelqu’un s’était torché le derrière… Lors d’un déplacement, je me souviens aussi de syndicats qui m’ont conseillé de retourner
dans les arbres. Tout ça n’est pas acceptable à notre époque…»
toire? ou de «faire le jeu» d’on ne sait quel Front», estime JeanClaude Souléry dans La Dépêche du Midi. Dans Libération, Fabrice Rousselot crie «Assez!» «Comme un cri de colère. Une envie d’en finir avec l’odieux. Assez de ces dérives racistes et discriminatoires qui polluent l’espace public. Assez de ces insultes que l’on met en une d’un magazine - si extrémiste soit-il et que l’on ose justifier ensuite par le biais de la satire. Les attaques dont est victime Christine Taubira depuis
des semaines sont nauséabondes et dangereuses», pense-t-il. «Contre cette attaque, il n’y a pas d’autre riposte qu’une dénonciation systématique des idées et des propos racistes. Pas d’autre riposte, à chaque fois que c’est possible et pénalement justifié, que la poursuite de leurs auteurs devant les tribunaux. Pas d’autre riposte que l’effort inlassable d’éducation des enfants et des jeunes», juge l’éditorialiste du Monde.
Ali Soumaré, Conseiller régional (PS): «Il y a six mois, j’aurai sans doute préconisé d’ignorer la une de Minute. Mais aujourd’hui, il faut agir en justice
«Surtout ne pas se taire»
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ace à la Une de Minute et aux attaques racistes dont est l’objet Christiane Taubira, la plupart des éditorialistes estime que c’est «assez» et qu’il «faut surtout ne pas se taire». «Surtout ne pas se taire, sous prétexte qu’il faudrait éviter trop de publicité pour un journal de faible audience. Surtout ne pas minimiser la parole raciste, sous prétexte qu’il faudrait craindre de réveiller, en retour, les fantômes de l’His-
(suite en page 23).
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