L’épopée fantastique des Léopards du Congo in t e rn a ti o na l
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N°1348 | vendredi 19 février 2016 | 20 PAGES €6 $7 CDF 4500 | FONDÉ à kinshasa PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA
La police kinoise à sa tête le général Célestin Kanyama a été exemplaire pendant la journée de mardi 16 février en réalité journée de provocation. john bompenGO. Le soft international est une publication de droit étranger | AUTORISATION DE DIFFUSION en R-dCongo M-CM/LMO/0321/MIN/08 daté 13 janvier 2008
Dilemme congolais la une du soft |
L’émissaire international togolais Edem Kodjo face à une impasse: tenir ou pas le Dialogue?
V
oilà que pour la énième fois, la... Communauté internationale a parlé! Puisque sur le dossier Congo seule compte la parole de la Communauté internationale... Mais pour une rarissime fois, cette parole n’est pas du goût des opposants, du moins d’une partie d’elle.
Est pris qui croyait prendre? Communauté internationale? Comme à chacun des enjeux majeurs, elle s’est exprimée d’une seule et même voix. w L’UN (Nations Unies) qu’appellent de tous leurs vœux l’UDPS et étienne Tshisekedi wa Mulumba! w Mais aussi l’UE (Union Européenne) jamais détestée, à ce que l’on sache, par l’opposition! w L’UA (Union Africaine), notre union continentale hautement suspectée - sinon détestée - par l’opposition. w L’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) s’est jointe à ce consensus international sinon planétaire. Que disent ces quatre Organisations internationales? Rien de plus ni de moins - de ce que dit et répète le Président de la République. En clair: w Les élections doivent se tenir mais de bonnes élections. Pour cela, w la classe politique nationale toutes tendances doit se retrouver autour d’un dialogue national et l’ensemble des acteurs politiques appor-
Le commissaire de la police Ville de Kinshasa, le général Célestin Kanyama lors d’une parade. droitsréservés.
ter une entière coopération à Edem Kodjo, l’émissaire de l’UA qui consulte les acteurs politiques et sociaux en vue d’un dialogue que l’opposition elle-même a réclamé. Cette classe politique réunie dans un dialogue a pour mission de: w se mettre d’accord sur un calendrier électoral crédible - les scrutins se tenir «à bonne date» - et débattra librement et démocratiquement de toute autre question qui lui tiendrait à cœur. Il faut noter que tôt, l’opposition a fait état d’un corps électoral inexistant basé sur un fichier électoral vicié,
donc entaché de nullité. Du coup, il faut faire exister ce corps électoral en revisitant le fichier. De même, c’est l’opposition qui a estimé que pour être légitimes, les prochaines élections doivent prendre en compte ceux de nos compatriotes qui ont atteint l’âge de voter - les «nouveaux majeurs» - tout comme nos compatriotes de l’étranger - la diaspora congolaise légale. Interpellée, la centrale technique électorale Céni déploie la faisabilité - les contraintes... w Toute publication de calendrier électoral est liée à un accord de la
classe politique étant donné que toutes ces demandes déplacent les scrutins au-delà des dates constitutionnelles. Est pris qui croyait prendre?
Aucune vacance à la tête de l’état. Il est temps que l’opposition - tout au moins sa frange dure - UNC, écidé, MLC, Dynamique de l’opposition, G-7, Front Citoyen Goréen 2016, etc. - dise au pays ce qu’elle veut exactement. Si elle conditionne toute participation au Dialogue qu’elle a elle-même réclamée à
une déclaration préalable du Président de la République, Chef de l’état annonçant et garantissant qu’il n’irait pas au-delà de son mandat et qu’il remettrait celui-ci à son terme, il faut craindre qu’elle n’y parvienne pas dès lors que cela n’est inscrit nulle part dans nos lois; qu’au contraire, en l’espèce, la Constitution est explicite. w Le Président de la République en fonction ne remet le pouvoir qu’à un Président légalement élu. En clair, la Constitution du pays ne prévoit nullement de vacance à
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la tête de l’état. w «à la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu» (art 70, al. 2, Constitution de la République Démocratique du Congo, Kinshasa, février 2011). Or, ce Président «veille au respect de la Constitution». Il l’a juré. «Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des Institutions ainsi que la continuité de l’état» (art. 69). Si le refus de l’opposition d’aller au Dialogue
est maintenu, l’émissaire international, le Togolais Edem Kodjo se trouve face à un dilemme: confirmer le Dialogue en faisant publier son Comité préparatoire en prononçant la mise à l’écart d’une frange des Congolais légitimes ou faire rétropédaler l’état en prononçant la révocation du Dialogue? Il lui en faut du génie créateur! Reste aux services de police d’aider à ce que chaque Citoyen libre vaque en toute tranquillité à ses occupations, que l’état assure ses prérogatives régaliennes. C’est le lieu de saluer la police pour la journée de mardi 16 février qui a été en réalité une provocation mais qui s’est déroulée sans la moindre bavure policière. Signe de responsabilité. La veille, lors d’une parade, le commissaire de la police Ville de Kinshasa, le général Célestin Kanyama, avait insisté sur l’apolitisme de son corps. «Ce mardi est un jour comme tous les autres. Et les gens doivent travailler […] Malgré que nous [policiers] travaillons 24 heures sur 24, mais je sais que nous n’avons pas reçu une instruction particulière pour dire que demain, on ne va pas travailler. Demain, on doit travailler. Tout le monde doit aller au travail puisque la journée n’est pas décrétée fériée». Il a annoncé le déploiement de ses hommes à travers la ville. Mission: interpeller toute personne qui tenterait d’enfreindre la liberté de mouvement des autres Congolais. Un point de gouvernance.
t. Matotu n
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l’actus |
La majorité fourbit ses armes en vue de l’élection des Gouverneurs
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a majorité présidentielle s’est mise au travail. Depuis que le calendrier de la CéNI, la Commission électorale nationale indépendante) a surpris plus d’un, en annonçant la tenue des élections des gouverneurs et vice-gouverneurs précédées, selon la Constitution par celles des bureaux définitifs des Assemblées provinciales, le regroupement des partis politiques de la majorité présidentielle n’a pas eu de choix. Elle a encaissé le coup.
L’ex-gouv. Jean-Claude Baende pourrait faire son come back à l’équateur. DR.
Pour survivre, elle s’est jetée à l’eau. à la suite d’une réunion présidée par l’Autorité Morale, à savoir, le président de la République, Chef de l’état, il y a une dizaine de jours à sa ferme de Kingakati, banlieue est de la Capitale, des réunions se tiennent sans désemparer avec son allié lumumbistegizengiste PALU (Parti Lumumbiste Unifié) afin d’évaluer ses hommes. Ceux en poste et d’autres qui pourraient l’amener à la victoire. La majorité présidentielle cherche à rafler
sinon tous les postes, du moins le maximum de postes au sein des exécutifs provinciaux comme des bureaux des assemblées provinciales afin de s’assurer démocratiquement un avantage politique psychologique. Une cellule technique a fait des propositions à évaluer et à valider au sein de l’instance d’orientation et de décision de la Majorité Présidentielle, le Bureau politique que préside, par délégation, son secrétaire générale, le président de l’Assemblée nationale
Aubin Minaku Ndjalanjoku. Les arbitrages sont souvent douloureux. Même si on s’attend qu’ils le soient moins depuis le départ du groupe de partis dits du G-7 (MSR, UNAFED, UNAFEC, PDC, ARC, ACO, etc.) dont certes nombre de députés et des personnalités ont renouvelé leur fidélité à la Majorité aussi bien qu’à la personne de son chef. Les listes définitives ne sauraient plus tarder d’être connues après que celles-ci auront été soumises à l’approbation
ultime de l’Autorité Morale. Mais on s’attend que des figures qui ont fait leurs preuves soient représentées. Le cas de Ngoy Kasanji ou d’Alex Kande Mupompa. Tout comme certaines figures pourraioent faire leur come back. Tel l’ex-gouverneur Jean-Claude Baende à l’équateur Par contre nombre de commissaires spéciaux pourraient être retoqués pour avoir fait montre d’incompétence dans la gestion des entités administrives.
dat, que l’opposition, la société civile et une partie de son camp jugent contraire à la Constitution et à l’Accord d’Arusha, qui avait mis fin à la guerre civile (1993-2006). Plus de 400 personnes ont été tuées depuis le début de la crise, qui a poussé 230.000 personnes à l’exil. Le secrétaire général Ban Ki-moon doit se rendre au Burundi pour pousser Bujumbura à dialoguer avec l’opposition et à accepter une présence internationale accrue dans le pays afin d’apaiser les violences.
concerne le projet pharaonique Grand Inga et ses barrages hydroélectriques.
élections congolaises Bujumbura et Kinshasa désignent Kigali «déstabilisateur commun» «à bonne date»
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es élections au Congo doivent avoir lieu «à bonne date». Quatre organisations internationales (Union Africaine, Nations unies, Union Européenne et Organisation internationale de la francophonie) ont soutenu mardi 16 février 2016 dans un communiqué conjoint - comme à chaque fois qu’il y a une crise majeure dans ce pays afin que le message soit bien clair expliquant que la communauté internationale est unanime sur la question - la tenue d’un dialogue politique en vue de l’organisation des élections en appuyant le travail du facilitateur, l’ancien premier ministre togolais Edem Kodjo.
Un comuniqué acceptable. Le Congo doit organiser une série de scrutins qui doit culminer par les législatives et la présidentielle couplées prévues en novembre 2016, mais le processus électoral traîne à être lancé à cause des contraintes techniques et financières, selon la Commission électorale nationale indépendante alors que des partenaires extérieurs évoquent surtout des contraintes politiques. Les quatre organisations ont souligné dans leur communiqué «l’importance du dialogue et de la recherche d’un accord entre les acteurs politiques dans le respect de la démocratie et de l’état de droit». Le déroulement des élections dans les conditions requises de paix, de transparence de régularité, et à bonne date, contribuera grandement à la consolidation des progrès enregistrés par
la RDC depuis plus d’une décennie, souligne le texte. Les quatre organisations insistent sur l’importance cruciale de ces élections, qui devraient se tenir dans 9 mois. Le communiqué n’appelle pas ouvertement le respect des délais constitutionnels mais parle de l’importance de tenir ces scrutins «à bonne date» et fait référence au respect du cadre de la Constitution. Le communiqué ne fait aucune remarque en revanche sur la restriction de l’espace politique et les violations supposées des droits de l’homme alors que des ONG estiment que cela menace déjà la crédibilité du processus électoral. Les quatre organisations exhortent par ailleurs les acteurs politiques congolais à apporter leur «entière coopération» à l’envoyé spécial de l’Union africaine, l’ancien premier ministre togolais Edem Kodjo. Un message à ceux (membres de la Dynamique de l’opposition et les partis du G7) qui dans l’opposition, contrairement aux partis de la Majorité présidentielle qui appuient totalement l’action d’Edem Kodjo, n’ont pas voulu le rencontrer. Un message aussi à l’opposant étienne Tshisekedi wa Mulumba et son parti UDPS qui après avoir rencontré Edem Kodjo ont refusé le dialogue tel que convoqué par le président de la République Joseph Kabila Kabange. Comme pour rassurer tous ces interlocuteurs, les organisations citent la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, qui prône dans son article 5 le respect de l’ordre constitutionnel et l’al-
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ternance. Du point de vue des officiels congolais, cette prise de position de la «Communauté internationale» est la bienvenue après l’appel du Pape Français au Dialogue. Dans un premier commentaire diffusé sur les ondes d’une radio privée captée à Kinshasa, le secrétaire général aux Relations Extérieures de l’UDPS, Félix Tshisekedi Mukendi n’a pas rejeté cette démarche – expliquant que son parti s’était inscrit dans le sens du dialogue - mais a rappelé la «feuille de route» de son parti.
ujumbura et Kinshasa ont demandé au Conseil de sécurité de rappeler à l’ordre le Rwanda, accusé de recruter des réfugiés burundais pour déstabiliser Bujumbura. Dans des lettres rendues publiques mercredi, l’ambassadeur burundais Albert Shingiro a réclamé une réunion d’urgence du Conseil afin de «prendre des mesures appropriées» pour s’assurer que Kigali ne cherche pas à déstabiliser le Burundi. Son homologue congolais
Ignace Gata Mavita demande «d’inviter le Rwanda à respecter (ses) engagements internationaux et à arrêter sans délai ces recrutements et toutes les opérations qui s’en suivent».
fausses cartes congolaises. Le Conseil doit «condamner sans atermoiements ce comportement» de Kigali, ajoute la lettre. Des experts de l’ONU avaient accusé dans un récent rapport le Rwanda de recruter et d’entraîner des réfugiés du Burundi
afin de renverser Pierre Nkurunziza. Le gouvernement rwandais a toujours nié ces accusations. Selon la lettre de la RDC, ces réfugiés, une fois entraînés au Rwanda, «sont infiltrés en RDC», avec des fausses cartes d’électeurs «pour les faire passer comme des habitants de ce pays», puis introduits ensuite au Burundi. Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril 2015 du président Nkurunziza - réélu en juillet - à un troisième man-
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ga III lors de la visite au Caire du Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon.. Le
président Joseph Kabila Kabange s’était lui-même rendu en égypte en août dernier. à l’issue
de cette visite, un accord avec plusieurs volets avait été paraphé, dont le plus important
D. Dadei n
Accord sur le Grand Inga
’égypte et le Congo ont signé un accord sur le montage financier d’In-
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analyses |
Les affrontements politiques préélectoraux
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a «journée villes mortes» décrétée mardi 16 février par l’opposition pour appeler au respect de la Constitution, et notamment des délais constitutionnels pour la Présidentielle, a été diversement suivie dans le pays. à Lubumbashi, elle a connu un échec total, l’opposition elle-même l’a reconnu. Tout comme à Goma, la journée ayant coïncidé avec l’arrivée de la coupe du CHAN amenée le jour même
par nos héros les Léopards. à Kinshasa, à la suite notamment de la fermeture des écoles consulaires (américaine, française et belge), des messages de prudence adressés à leurs ressortissants par diverses ambassades occidentales et leur répercussion dans les médias, la population a fait le choix d’observer la prudence craignant des troubles. Du coup, les premières heures de la matinée ont ressemblé à un dimanche même si les administrations, les banques et nombre de com-
Le Député d’opposition Martin Fayulu Madidi est aussi un homme d’affaires congolais et chef d’entreprise. John Bompengo.
merces étaient ouverts tout comme les bus TransCo mis en circulation. Au fur et à mesure que les heures passaient, nombre de quartiers de la Capitale ont retrouvé leur animation habituelle aux places des marchés municipaux. Il n’empêche! L’opposition crie victoire et appelle le Gouvernement à considérer la réussite des «villes mortes» comme un avertissement. Si la veille de ce 16 février, le collectif d’opposition a reçu le soutien d’Etienne Tshisekedi wa Mu-
lumba et son UDPS, ce ralliement de dernière minute en surpris plus d’un, le secrétaire général de l’UDPS Bruno Mavungu ayant publiquement rejeté cette journée «villes mortes». Allant jusqu’à reprocher à ses organisateurs de vouloir récupérer la date très symbolique du 16 février à des fins politiques. Un épisode qui illustre la lutte d’influence qui sévit au sein de l’UDPS témoignant plus largement d’une guerre de leadership au sein de l’opposition.
au sein de la classe politique de notre pays quant à la manière de gérer le futur immédiat de l’état congolais. Cependant, ce qu’attend le peuple congolais, c’est que ces divergences se résolvent autour d’une table, sans nécessairement exiger à un pouvoir encore légitimement en place d’écourter son mandat, ce qui équivaudrait à un coup d’état manifestement insoutenable dans une démocratie et interdit par l’article 64 de notre Constitution dont certains ne veulent voir appliquer que certaines lignes. Comment comprendre qu’un élu qui, de plus, se prétend démocrate, s’enferme dans une logique insurrectionnelle alors que le pays est déjà engagé dans un processus électoral? Le Député Fayulu devrait savoir que l’on ne démocratise ni par la haine ni par la casse mais dans l’écoute de toutes les opinions.
America de San Francisco, Californie d’où il sort avec un MBA. Il rejoint le groupe pétrolier Mobil Oil à Kinshasa en septembre 1984 et termine sa carrière dans le groupe en 2003 au poste de Directeur général d’ExxonMobil Ethiopie, après avoir assumé diverses responsabilités au siège de Mobil à Fairfax, aux états-Unis, au siège de Mobil Africa à Paris et dans d’autres groupes affiliés ExxonMobil Côte d’Ivoire, Kenya, Nigeria, Mali. En 1990, il est Président de FDD, Forum pour la Démocratie et le Développement, membre de l’Union Sacrée de l’Opposition. En 1991, il prend part à la CNS, Conférence Nationale Souveraine où il est Vice-président de la Commission Économie, Industrie et PME. En 1993, il est élu par ses pairs membre du HCR-PT, Haut Conseil de la République-Parlement de Transition. élu député provincial de la ville de Kinshasa en 2006, réhabilité député national par la Cour suprême, il opte de siéger à l’Assemblée provinciale de Kinshasa laissant ainsi son mandat de député national à son suppléant. En mars 2009, il participe à la création de l’éCiDé, dont il est Président. Fayulu est aussi Coordonnateur des FAC, Forces Acquises au Changement, plate-forme politique qui regroupe une vingtaine de partis politiques. Ainsi que Sauvons la RDC, un regroupement socio-politique né le 18 novembre 2013.
On ne démocratise ni par la haine, ni par la casse mais dans l’écoute de toutes les opinions
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imanche 14 février 2016, la presse internationale, notamment Rfi (la radio publique française destinée à l’international), a annoncé l’arrestation en début d’après-midi du Député congolais Martin Fayulu Madidi. Quelques heures plus tard, on apprenait la libération de ce Député d’opposition. Qu’en est-il au juste? Il faut d’abord préciser que le Député Fayulu n’a pas été arrêté mais seulement interpelé pour qu’il explique sa tournée de la ville, distribuant des messages de haine et d’incitation à la destruction. En effet, depuis le vendredi 12 février 2016, ce Député à la tête d’un groupe d’amis, visitait les campus universitaires de la Capitale et certains quartiers périphériques non pas pour y faire de la politique, ce qui serait son droit le plus absolu, mais pour inoculer la haine et inciter la jeunesse congolaise à
descendre dans la rue pour y opérer des casses. Tous ceux qui ont entendu ce Député de Kinshasa et ses acolytes témoignent dans ce sens. Pour ce Député, la journée du 16 février ne devrait pas servir à commémorer - donc à penser aux victimes de la défunte dictature tombées alors qu’ils marchaient pacifiquement pour exiger la réouverture de la Conférence nationale, qui, ellemême, était assise sur une volonté d’entrer en démocratie par les voies pacifiques. Travestissant l’histoire, M. Fayulu voulait faire du 16 février le début d’une insurrection qu’il espérait populaire. Que signifie le 16 février? Cette date nous rappelle que le 16 février 1992, sous l’impulsion des églises chrétiennes, les populations congolaises s’étaient mobilisées pour contraindre la dictature, alors en place, d’entrer en dialogue en réouvrant la Conférence Nationale Souveraine interrompue par le régime Mo-
butu pour avoir été à ses yeux hostile au régime. En cette date, nous devrions donc célébrer l’attachement des Congolais au Dialogue et à la Démocratie et non en faire le moment du déclenchement d’une insurrection qui doit venir perturber la mise en application d’un programme électoral déjà en cours. L’action de Fayulu et ses acolytes est une tentative de détournement du symbole de cette date historique. Il faut donc dénoncer cette manœuvre politicienne. La démarche de Martin FAYULU. Les observateurs politiques savent que le champ d’action de ce Député et ses amis est limité dans les sphères de la partie de notre jeunesse la plus faible psychologiquement et intellectuellement. Ces politiciens escomptent, à l’aide de ce que nous appelons à Kinshasa les «Kuluna», déclencher des émeutes qui embraseraient la Ville selon
leur vœu et, dans leurs sinistres espoirs, entraîneraient les forces de l’ordre dans une riposte qu’ils souhaitent sanglante pour des raisons évidentes. Ceux qui aiment réellement la République Démocratique du Congo savent que ce n’est ni par la haine ni par la casse que notre pays ira vers une démocratie plus approfondie, mieux assurée et vers l’accroissement de sa richesse et du bien-être de sa population. La démocratie est un système d’échanges, de débats, de dialogue et de persuasion. Dans ce système politique l’arme se trouve être l’argument, non l’insulte, ni le jet de pierres, ni les attaques contre les biens d’autrui. Est-il nécessaire de rappeler aux Congolais ce que la violence leur a déjà coûté, lors des pillages, en termes de morts (plus de 6 millions d’âmes sacrifiées) et en termes de destruction des embryons d’industrialisation de nos villes? Que dire du retard dans l’instruction de
nos enfants qui a eu pour conséquence notre dégringolade dans tous les indices de développement humain pendant des années? Les élites congolaises vont-elles laisser un homme, fût-il l’élu du peuple, déclencher un processus qui pourrait entraîner à nouveau le pays dans un cycle des violences, dont on connaîtrait le début mais jamais la fin et dont personne ne peut prédire le niveau de conséquence? Manifestement le Député Fayulu et consorts veulent forcer l’alternance. Est-il indispensable pour accéder au pouvoir de détruire tout ce qui a été construit jusqu’ici? La RDC doit-elle mettre en place un cycle d’éternel recommencement? Est-il politiquement raisonnable d’ignorer ou d’annihiler tous les efforts accomplis dans ce pays tant dans le domaine de la réconciliation, de la mise en place des institutions démocratiques que de la reconstruction des infrastructures? Il est évident qu’il existe des différends
de servir de marchepieds à certains personnages aux ambitions mal définies et sans considération aucune des intérêts réels de nos populations, de notre jeune démocratie bref de la République Démocratique du Congo. Cette épreuve démocratique, grandeur nature, remportée de haute lutte par la Majorité Démocratique, est une preuve de l’adhésion de toute la population congo-
laise à la politique de modernité et de dialogue du Président Kabila, tournant ainsi résolument le dos aux vendeurs d’illusions, aux bonimenteurs et autres adeptes des laboratoires malfaisants. La Majorité Présidentielle saisit cette occasion pour rendre un hommage mérité au Président Kabila, son Autorité morale, pour ses efforts de gouvernance démocratique et l’encourage à œu-
vrer pour la nouvelle citoyenneté de l’homme congolais, gage d’un avenir radieux pour notre peuple. Considérant l’avertissement politique que constitue pour l’opposition l’échec de l’opération «ville morte» de ce 16 février 2016, la Majorité Présidentielle exhorte les hommes politiques qui hésitent encore, à rejoindre la dynamique nationale du Dialogue convoqué par le Chef de l’état, à se rendre
à l’évidence: leurs calculs de laboratoires ne coïncident pas avec les aspirations réelles des populations congolaises. Seul le dialogue inclusif permettra au peuple et à la classe politique de s’approprier le destin démocratique de la RDC dans la souveraineté. Pour la Majorité Présidentielle Ambassadeur André Alain ATUNDU LIONGO Porte-Parole
«Cinglant échec», aux dires de la majorité
A
u regard des objectifs d’une ville morte, à savoir perturber le déroulement normal de la vie et paralyser la ville, l’appel de l’opposition a été, de toute évidence, un échec cinglant. Mais au-delà de cet échec patent, la Majorité Présidentielle a noté avec satisfaction et salue la maturité politique du peuple congolais qui a refusé
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KAJEPA MOLOBI
Martin Fayulu Madidi est un homme d’affaires congolais (chef d’entreprise, il investit dans l’hôtellerie, l’immobilier et l’agriculture) né à Kinshasa le 21 novembre 1956. De l’éthnie Mbala, originaire de l’ex-province de Bandundu (Bagata, Kwilu), il est également député national et président de l’éCiDé, Engagement pour la Citoyenneté et le Développement, parti d’opposition. Il a fréquenté l’université Paris XII où il obtient une maîtrise en économie générale, puis l’Institut supérieur de gestion de Paris, puis l’European University of
l’actus |
Ville morte, à chacun sa vue
Le précieux coup de pouce des chancelleries
L
’opposition politique qui a appelé à la journée Villes mortes mardi 16 février estime son bilan «très positif». L’UNC Front Citoyen 2016 Vital Kamerhe Lwa-Kanyiginyi n’a pas boudé son plaisir en embarquant à bord de son tout-terrain une équipe de reportage de TV5 qu’il a circulée à travers une «ville fantôme», assurant lui-même le commentaire. Un long document aussitôt posté sur les réseaux sociaux. Bien joué. Reste à savoir exactement à quelle heure il a pris ces images et pourquoi il avait besoin de tant se justifier. Coup de pouce des chanclleries. Même commentaire de la secrétaire générale du MLC (Mouvement de libération du Congo) ève Bazaïba qui note que le mot d’ordre de la villemorte a été suivi par tout à travers le pays, mais à différentes proportions à cause
Le marché central de Kinshasa ouvert tout de même mais la caméra des opposants a évité de filmer. droits réservés. des pressions exercées pour demander qu’on présidentielle parle Mende Omalanga qui population congolaise par les autorités sur puisse les ouvrir, et d’un «échec cinglant», «félicite la population est mûre. Elle a refusé la population. «Par dans d’autres coins à en croire son porte- qui n’a pas répondu à de se laisser prendre exemple le cas du de la République, parole André Alain cet appel». au piège de ces ma[Haut-Katanga où comme à Kisangani, Atundu Liongo (page «L’apocalypse annon- nipulateurs, dont la on a vu] le commisoù les habitants ont 6) appuyé par le cé» par les opposants plupart justement saire spécial passer de subi des pressions». porte-parole du Goun’a pas eu. «Je me sont les bourreaux des boutique en boutiques Mais la Majorité vernement Lambert rends compte que la Chrétiens du 16 fé-
vrier». Il soutient que le Gouvernement n’a pas recouru aux menaces pour contraindre les fonctionnaires à aller vers leurs lieux de service. Il reste qu’à partir du moment où les principales écoles consulaires occidentales (américaines, françaises, belges, etc.) avaient décrété «écoles fermées» invoquant des «risques évidents d’affrontement» dans les rues des grandes villes, recommandant à leurs ressortissants de se terrer prudemment chez eux, que les médias internationaux et les réseaux sociaux ont fait large écho de ces décisions de fermeture des classes, sachant que ce sont les chancelleries occidentales qui mesurent le mieux le niveau de dangerosité de nos pays, il y avait peu de monde qui pouvait s’aventurer le lendemain dans la rue sans s’assurer au préalable que tout y était calme. De ce fait, il faut reconnaître que le mot d’ordre de «villes mortes» a reçu un véritable coup de pouce.
alunga Mbuwa n
Opposition et majorité, à chaque camp ses images
R
éussite pour l’opposition, échec pour la majorité, l’opération ville morte a été diversement commentée sur les réseaux sociaux, alors que l’opposition vient de découvrir un moyen pacifique et efficace de mobilisation. Drôle d’ambiance dans les rues de Kinshasa ce mardi matin. L’atmosphère trépidante de cette mégapole de 10 millions d’habitants a laissé place à des rues désertes, des boule-
vards vides, des magasins et des marchés fermés. Les transports publics tournaient au ralenti et les bus de la Transco circulaient à moitié vide (...).
Guerre des images. Dès le milieu de la matinée, la guerre des mots et des photos faisait rage sur la toile. Pour l’opposition, images à l’appui, la journée ville morte était un succès. Pour la majorité, la lecture était tout autre. Ce mardi, les réseaux
sociaux ressemblaient à un immense concours photo, chacun cherchant le meilleur angle pour montrer aux yeux du monde la réussite ou l’échec de la mobilisation. Les opposants montraient «une ville pleinement vide». à Kinshasa, l’avenue du 30 juin, la gare centrale, le grand marché étaient inhabituellement vides. Les écoles et l’Université de Kinshasa aussi. Même l’ambassade de France avait recommandé à ses ressortissants de rester
chez eux et aux établissements scolaires de fermer les portes. à Bukavu, Bunia, Butembo, le mouvement a également été suivi. L’opération ville morte a été moins forte à Lubumbashi, où la circulation était quasi normale dans la matinée. Seules quelques écoles et le marché Kenya sont restés déserts. à Goma, des magasins étaient fermés, mais la visite très opportune des Léopards de l’équipe nationale de football dans la ville, a ravivé
la capitale du NordKivu. Sur les réseaux sociaux s’engage alors un dialogue surréaliste entre le compte Twitter du PPRD, le parti présidentiel, celui du ministre Tryphon Kinkiey, pour qui «tout est normal à Kinshasa» et des Kinois qui continuent de photographier leur capitale déserte. Pour l’opposition, cette journée est incontestablement une réussite. Contacté par Afrikarabia, émery Okundji, député des Fonus et membre de la Dyna-
central de la capitale grouille de monde mais le brouhaha habituel a fait place à un silence de cathédrale. Les «mama mombongo» (commerçantes) ont massivement déserté les lieux, la clientèle aussi. On entend presque le ronflement des clochards avachis devant les lignes de petites boutiques fermées. (...) Une coalition d’opposants avait appelé à une grève générale nationale afin d’adresser un «avertissement» au Chef de l’État alors que la perspective de la
tenue d’une présidentielle s’éloigne chaque jour davantage. La grève a été diversement suivie à l’échelle nationale, mais massivement à Kinshasa. La traversée du marché se fait ici sans encombres: l’inverse de la normale où il faut se frayer un chemin difficilement dans une masse humaine compacte. «Les acheteurs ne sont pas venus. Mes poulets, je vais les consommer de peur de subir une perte sèche», regrette Déborah, vendeuse d’une quarantaine d’années,
mère de quatre enfants. «Nous vivons au jour le jour, ces manœuvres politiciennes pénalisent notre business. Que mangeront mes trois enfants aujourd’hui?» s’indigne Christine, vendeuse de piments et d’oignons d’une cinquantaine d’années dont les produits pourrissent sous un soleil ardent. à côté, Cécile la quarantaine, ne décolère pas, alors qu’elle asperge d’eau un tas de poissons noyés sous un nuage de mouches, dans l’espoir de leur rendre leur fraicheur
perdue. «J’ai baissé les prix [jusqu’à vendre à perte], mais personne ne vient acheter, à cause de cette maudite grève décrétée par ces politiciens qui ignorent tout de nos conditions de vie», tempête Catherine, vendeuse de poisson importé. Comme l’immense majorité des dix millions d’habitants que compte Kinshasa, ces vendeuses dépendent de leurs maigres revenus journaliers, qui souvent nourrissent bien plus que leur famille proche (...). Afp.
«Cette maudite grève décrétée par les politiciens»
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ille morte pour quoi? Que le chef de l’état vienne voir comme les étals sont désespérément vides!» Philomène, vendeuse au grand marché de Kinshasa, espérait tirer profit de la grève générale décrétée par l’opposition pour augmenter sa recette grâce à une concurrence amoindrie. Mais l’opération «ville morte» a si bien pris qu’à la fin d’une journée gâchée, elle maudit tout à la fois le pouvoir et l’opposition. D’ordinaire, le marché
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mique de l’opposition, confirme «les boulevards et les avenues vides de la capitale» et estime que «cette journée vient d’envoyer un message fort et clair à la majorité». Même son de cloche pour Vital Kamerhe, le leader de l’UNC, qui salue «la maturité du peuple congolais qui a désormais son destin entre ses mains». Et de noter que (pour une fois) «le rassemblement de l’opposition a fait la force et la réussite de cette journée». Il faut dire que l’ensemble de l’opposition avait appelé à cette journée ville morte, UDPS compris. La lecture de cette journée par la majorité présidentielle est très différente. «Un pétard mouillé» pour le porte-parole de la majorité présidentielle, André Atundu. Réfutant tout succès de la journée ville morte, Atundu parle «d’échec cinglant» et de «preuve de l’adhésion de toute la population congolaise à la politique de modernité et de dialogue du président Kabila». (...) L’assurance de la majorité présidentielle sur
l’échec de la journée ville morte tranche avec les mesures de sécurité prises et les tentatives d’intimidations. Des circulaires du ministère de la Fonction publique et du ministre du Travail ont appelé les fonctionnaires à se rendre sur leur lieu de travail sous peine de sanctions. Le signal de Rfi, la radio la plus écoutée à Kinshasa, a été coupé une partie de la journée «par mesures conservatoires». Onze opposants ont également été arrêtés, selon l’ONU. La Lucha, un mouvement citoyen, dénonce l’arrestation de six de ses membres à Goma et trois à Kinshasa. Preuve d’une certaine crispation du pouvoir. (...). L’opposition vient de découvrir une nouvelle arme contre le pouvoir: la paralysie du pays. Si elle a été toute relative ce mardi, l’opposition pense pouvoir bloquer le pays au cours de prochaines actions. Pourtant, l’opération ville morte sera-t-elle suffisante pour faire plier le pouvoir? Pas si sûr.
Christophe RIGAUD n
Afrikarabia.com
l’actus |
Une copération judiciaire s’installe entre l’égypte et le Congo
d
Les magistrats congolais et égyptiens vont tirer profit de l’accord signé par le Procureur général de la République Floribert Kabange Numbi et son homologue égyptien Nabeel Ahmed Sadek lors de leur rencontre en marge d’une mission officielle de travail en égypte (4-7 février courant). droits réservés.
ans le souci d’améliorer l’image et le bon fonctionnement de la justice congolaise, le Procureur général de la République Floribert Kabange Numbi s’est engagé sur le front de la coopération judiciaire. Lors d’une mission officielle de travail effectuée en égypte (4-7 février courant), le Procureur général de la République a signé un accord de coopération judiciaire avec son homologue égyptien, Nabeel Ahmed Sadek. Selon une source proche du PGR, c’est pour la toute première fois dans l’histoire judiciaire entre ces deux pays qu’un tel accord est signé au
Difficile être femme et noire en France
niveau de ces deux juridictions. L’accord consiste à un bon accomplissement des missions confiées par des constitutions et lois à leurs parquets respectifs et comporte deux axes. Le premier axe consiste à faire bénéficier aux magistrats des parquets des deux pays des visites et stages professionnels. Des formations continues par de mises à niveau des magistrats sont prévues. Le deuxième axe porte sur l’échange d’informations sur les individus et les personnes recherchés par les deux pays. Les deux parties s’engagent à mener une réflexion commune et continue sur les méthodes de fonctionnement et de gestion de leurs parquets respectifs.
à l’occasion de la signature de cet accord, le Procureur général de la République de la R-dCongo et le Procureur général de la République Arabe d’égypte, ont procédé à la mise en place d’une commission de suivi composée de six
hauts magistrats dont trois de la R-dCongo et trois du Parquet général de la République Arabe d’égypte. Pendant son séjour, le Procureur général de la République Démocratique du Congo a visité le gigantesque complexe qui abrite
le Parquet général de la République Arabe d’égypte. Cette visite marque nul doute l’excellence des relations entre nos deux pays et entre les présidents Al-Sissi et Joseph Kabila Kabange.
de 2006, saura enfin s’il est innocenté des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis en République Centrafrique entre 2002 et 2003 par les hommes de son alors groupe rebelle, le MLC (Mouvement de libération du Congo), dont il assurait le commandement. S’il est reconnu coupable, la vie reprendra son cours normal. Mais s’il est acquitté - «hypothèse la plus probable», selon la défense et les siens, les cartes devraient être rebattues au sein de la classe politique congo-
laise. «Surtout du côté de l’opposition, où il y a déjà trop de prétendants au fauteuil présidentiel», tacle Henri Mova Sakanyi, secrétaire général du parti présidentiel PPRD, Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, principale formation de la coalition au pouvoir. Même si «un Bemba à nouveau libre, ce sont des suffrages en moins pour le camp Kabila dans l’ouest du pays», réputé favorable au leader du MLC, rétorque un proche de Mova. «Son acquittement l’érigerait en héros, et sa
libération lui donnerait une nouvelle légitimité pour s’imposer comme le chef de l’opposition face au président Kabila». Mais en l’absence de Bemba, de grandes figures de l’opposition se sont regroupées au sein du Front citoyen 2016, qui prône l’alternance démocratique. On y trouve le multimillionnaire (en dollars) Moïse Katumbi Chapwe, qui en détient le leadership tacite, Vital Kamerhe Lwa-Kanyiginyi désormais désargenté mais sui survit en partie aux mamelles de Chapwe et en partie à
celles paradoxalement de la famille présidentielle, très populaire dans le Kivu, et Félix Tshisekedi, le fils de son père, opposant historique. Seraientils prêts à s’effacer devant Bemba? Pas sûr. «S’il est libéré, il y aura certes un élan de sympathie à son égard dans tout le pays, mais pour réexister politiquement, il aura tout à gagner à se rallier à notre cause», estime un membre du Front Citoyen. Tout dépendra, une fois de plus, des egos des uns et des autres…
t
Mardochée NGOMBEn
La relaxe éventuelle de JP Bemba ne ferait pas l’affaire de tout le monde dans l’opposition
E
t si le chairman recouvrait sa liberté? Kinshasa retient son souffle. Et tous les yeux se tournent vers La Haye, où, le 21 mars, l’on connaîtra le verdict de la CPI (Cour Pénale Internationale) dans l’affaire JeanPierre Bemba contre le Procureur de la CPI. Détenu et poursuivi depuis 2008, l’ancien vice-président de la République du régime 1+4, en charge de l’économie et des Finances, arrivé deuxième à la présidentielle
avec jeune afrique n
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rouver un emploi en France? Faut être un homme, pas africain, être une femme, de quelque origine que ce soit, sauf une africaine, selon une étude de France Stratégie, organisme de réflexion rattaché à Matignon (primature française) qui s’est penché sur les inégalités «inexpliquées» sur le marché du travail, en fait imputables en partie à la discrimination (origine, sexe, résidence). «Les hommes sans ascendance migratoire ou d’origine européenne restent significativement avantagés sur le marché du travail», selon cette étude. «à caractéristiques égales, ils ont un accès privilégié à l’emploi à temps plein et ils bénéficient de salaires plus élevés», poursuit l’étude. Les hommes sans ascendance migratoire ou d’origine européenne sont mieux lotis que les hommes originaires des Dom (Guyane, Martinique, Guadeloupe, Réunion) et du continent africain, Maghreb compris, dont les salaires sont plus faibles, le «surchômage important» et l’accès aux postes les plus rémunérés «moindre». Quelle que soit l’origine, les hommes ont plus de chances que les femmes d’accéder aux 10% des salaires les plus élevés. Ces dernières «restent perdantes sur de nombreux tableaux: elles ont un taux d’activité plus faible, des salaires inférieurs à poste donné
et un accès difficile aux postes les mieux rémunérés», souligne l’étude. Les femmes rencontrent plus de difficultés à trouver un emploi que les hommes, même en étant davantage diplômées. Dans le détail, le taux de chômage chez les personnes originaires du continent africain est de 18% pour les hommes et 13% pour les femmes. Chez les hommes et femmes sans ascendance migratoire, il est à 6%. Avec une ascendance européenne, le taux passe à 6,5% pour les femmes et 6,6% pour les hommes. Parmi les personnes travaillant à temps partiel, les écarts en fonction des origines s’effacent sensiblement, avec un taux de chômage de 4% pour les hommes sans ascendance migratoire (7% pour les descendants d’immigrés AfriqueMaghreb) et de 28% pour les femmes de la même catégorie (29% pour les descendantes d’immigrés AfriqueMaghreb). L’enquête se base sur une étude de l’Insee portant sur un échantillon de 22,7 millions de personnes interrogées entre 1990 et 2014 en France métropolitaine. Elle porte sur des individus nés en France et âgés de 25 à 59 ans, dont 90% n’ont aucun parent immigré ou né dans les DOM; 1% sont natifs des DOM, 5% descendants d’immigrés européens et 4% d’immigrés africains y compris le Maghreb.
mon porte-monnaie |
Les chefs des secteurs de la Mongala s’installent à l’école de la bonne gouvernance
L
es secrétaires administratifs, les receveurs comptables et les préposés de l’état-civil de tous les secteurs de la Mongala (l’une des cinq nouvelles provinces issues du découpage de l’ancienne province de l’équateur) se sont retrouvés autour de l’exécutif provincial le 12 janvier. Cette rencontre, la première depuis bien des décennies, avait pour finalité de transmettre à ces agents les notions de base de la décentralisation, un nouveau concept auquel tous sont appelés à se conformer. Au concours d’un entretien à bâtons rompus avec eux, quelle n’a pas été la stupéfaction pour Mme Marcelline Mondjiba, la commissaire spéciale d’apprendre de la bouche de ses interlocuteurs que la dernière rétrocession perçue par les ETD (Entités Territoriales Décentralisées) de
sa province datait du mois de juin 2015. Où va donc toute cette somme? Il ne faut pas être sorcier pour trouver la réponse. Plus grave, la commissaire spéciale Mondjiba va apprendra, par la même occasion, que les frais de rétrocession arrivaient déjà charcutés aux Entités Territoriales Décentralisées et trouvaient refuge dans les poches du chef de secteur! Aussitôt, elle a pris ses responsabilités. Halte aux antivaleurs! Désormais, tout détourneur des deniers publics devrait s’attendre à rejoindre les quatre murs de la célèbre prison d’Angenga à 25 km de Lisala. racadrage à point nommé. La commissaire spéciale a, par voie de conséquence, décerné le certificat de décès à l’opération «katakata». C’est donc l’épée de Damoclès suspendue sur la tête des chefs des secteurs. Pour répondre donc à
la nouvelle impulsion donnée par la Commissaire Spéciale, les treize chefs de secteur de la Mongala ont été conviés à un «séminaire de renforcement des capacités pour une territoriale de développement». Ce séminaire a été ouvert par Mme Jeannine Otoho, commissaire spéciale a.i en date du 2 février 2016 dans la salle Polyvalente de la Paroisse St Hermès. Une foultitude de participants y a répondu présente: autorités de la province, agents et cadres de l’administration publique et ceux des entreprises paraétatiques, y compris la crème scientifique locale dont le recteur de l’Université de Lisala. Plusieurs thèmes aussi variés qu’intéressants ont été animés par une brochette d’éminentes personnalités triées sur le volet en raison de leur expertise dans tel ou tel domaine. Michael Sakombi, commissaire spécial en
charge de l’Économie, Finances et Développement a été le premier orateur. Dans un cours magistral qui a fait honneur à son cursus scolaire et professionnel, il a emballé la salle et surtout les concernés, les chefs des secteurs autour du thème «élaboration d’un plan de développement d’une entité locale». Pour le commissaire spécial en charge de l’Économie, Finances et Développement, il est indispensable que chaque secteur se dote d’un plan de développement local qui doit être «ce que le plan de construction est pour la construction d’une maison. Même si les moyens manquent pour bâtir sa maison en un ou deux ans, il permet à l’entité de formuler ce qu’elle veut être dans un horizon determiné, ce qui doit etre fait, par qui, quand, où, comment et avec quoi». Poursuivant sa rhétorique dans la même lancée, Michael Sakombi a expliqué
à l’assistance qui le suivait religieusement les huit principes essentiels qui soustendent un plan de développement: la participation de tous les acteurs locaux pour un diagnostic participatif; la subsidiarité; la transparence; la célérité; l’intégration du principe genre ; la règle de conformité avec le plan provincial de développement; la pertinence et enfin la pleine responsabilisation autonomisation. Un seul regret pour cette éminente personnalité, c’est l’absence d’étudiants de l’université et des instituts supérieurs dans la salle pour croiser le fer intellectuel avec lui sur le sujet. Quant à M. Louis Mbonga, secrétaire général honoraire des Finances et ministre provincial honoraire qui traitait du thème «Finances publiques provinciales et locales: facteurs de développement», il a édifié l’assistance sur les ressources des
ETD notamment les ressources propres, comme les taxes et impôts prévus par la loi,celles provenant des recettes à caractère national et enfin, celles dites exceptionnelles. Mbonga a aussi rappelé certains principes et préalables pour que les finances publiques soient facteur de développement dans la Province. ne pas rater le train. Le procureur de la République, Bruno Kasaka s’est appesanti sur le rôle des chefs de secteur en tant qu’officiers de police judiciaire et officiers d’état-civil, les appelant à tenir régulièrement leurs registres de naissance, décès, mariage etc pour une maîtrise des données de population et aussi pour renflouer les caisses de ces ETD. Le commissaire provincial de la PNC, le Général Joli Limengo et le directeur provincial de l’Agence Nationale de Renseignements,
Résultats du quatrième trimestre 2015
Lubumbashi, 5 février 2016: Tenke Fungurume Mining (TFM ou la Société) est heureux d’annoncer qu’au 4ème trimestre 2015 il a produit environ 49990 tonnes de cathodes de cuivre et 4 571 tonnes de cobalt métal sous forme d’hydroxyde de cobalt. Pour l’exercice 2015, TFM a produit 203964 tonnes de cathodes de cuivre et 16014 tonnes de cobalt métal sous forme d’hydroxyde de cobalt. Au 4ème trimestre 2015, la Société a versé un montant net d’environ 107 millions USD à titre d’impôt et autres paiements connexes au Trésor public et à d’autres services administratifs publics de la République Démocratique du Congo (RDC). Pour l’exercice 2015, ces paiements ont atteint environ 379 millions USD. Tous les paiements sont conformes aux lois de la RDC. Depuis le démarrage du projet en 2006, ces paiements ont atteint un montant total d’environ 1,450 milliard USD, répartis comme suit: w 729 millions à titre d’impôt sur le revenu, redevance et autres obligations fiscales, dont 79 millions USD payés au 4ème trimestre 2015 ; w 391 millions USD à titre de droits de douane et droits connexes, dont 19 millions USD payés au 4ème trimestre 2015 ; w 293 millions USD à titre de cotisation sociale et autres obligations sociales, dont 9 millions USD payés au 4» trimestre 2015 ; w 37 millions USD à titre de permis de travail, visas et autres paiements connexes, dont 0,2 million USD payé au 4ème trimestre 2015. L’investissement cumulé de TFM dans le projet atteint environ 3 milliards USD et représente l’investissement privé le plus important dans l’histoire de la nation. Les nouvelles installations de broyage se comportent bien, avec une capacité moyenne, au quatrième trimestre 2015, de 15.900 tonnes par jour. Au cours du trimestre, TFM a été l’heureux gagnant de deux prix de distinction lui remis à l’édition 2015 de la conférence i PAD sur les mines et les infrastructures, tenue à Kinshasa, une double reconnaissance en tant qu’Entreprise minière de l’année et Meilleure performance en gestion environnementale. Les opérations actuelles donnent de l’emploi à environ 3 400 employés
Mpoy wa Mpoy ont animé, chacun dans son domaine un thème sur leurs services. Enfin, le Président de la Fédération des Entreprises du Congo de la Mongala, Prosper Bodumbo a appelé les chefs de secteur a collaboré avec les entreprises locales puis l’inspecteur provincial de la territoriale adjoint Botuli a tiré son épingle de jeu en assurant la modération avec brio, pour terminer par le sujet-phare du jour, les différentes étapes de la décentralisation. Les principaux animateurs des ETD sont entrés dans la salle avec de vieux démons, ils en sont ressortis empreints des idées novatrices sur la gestion de la res publica, tel que prônée par la président Joseph Kabila, dans un Congo qui jette des bases de la décentralisation pour faire partie des pays émergents. La Mongala ne veut pas rater le train. Malheur à ceux qui vont traîner les pas!
Correspondance n
permanents et 5 900 contractants. Environ 98 % des employés de TFM et 84 % de la main-d’œuvre contractante sont des citoyens congolais. TFM continue à se livrer aux activités de forage, aux analyses d’exploration et aux tests métallurgiques pour évaluer le potentiel de ce district minier très prometteur de Tenke Fungurume. Ces analyses sont, au fur et à mesure, intégrées dans les plans nous permettant d’évaluer nos possibilités d’expansion. TFM espère que les volumes de production du projet continueront à augmenter sensiblement avec le temps. La Société a aussi fait des investissements importants dans le domaine du développement communautaire. Depuis 2006, TFM a financé pour un total de 120,4 millions USD des projets communautaires, dont 5,7 millions USD au 4ème trimestre 2015, qui incluent le personnel engagé dans le programme et les coûts administratifs. En outre, depuis le début de la production commerciale, TFM alloue 0,3 % du produit net de la vente des métaux au Fonds social communautaire. Depuis le lancement de la production, les contributions au Fonds s’élèvent à 23,6 millions USD. Le Fonds social communautaire de TFM est dirigé par des représentants des communautés de Tenke et de Fungurume, du gouvernement de province et de TFM, qui gèrent des fonds pour des projets de développement communautaire. Dans l’ensemble, les paiements de taxes, les primes de cession, les paiements d’actifs, les contributions au développement communautaire et les contributions au Fonds représentent une somme de plus de 1,7 milliard en contributions financières et contributions au développement communautaire faites à la RDC. Au regard des conditions fiscales prévues dans sa convention minière, TFM estime que plus de la moitié des retombées économiques générées par le projet restent en RDC à titre de taxes, redevances et droits. Et si l’on inclut les impacts économiques résultant de la fourniture des services au niveau local (par exemple: achat de l’énergie auprès de la SNEL c’est plus des deux tiers des retombées du projet qui restent au pays. Étant l’un des plus grands producteurs de cuivre de la RDC, et avec des perspectives de croissance et de succès constants, TFM est fier de contribuer à la croissance de cette nation dynamique.
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vie |
Des lettres d’amour qui laissent penser que le Pape Jean Paul II avait une petite amie
L
e pape Jean Paul II avait-il une soupirante? La BBC (British Broadcasting Corporation, le média audiovisuel public britannique) révèle l’existence d’une série de lettres écrites de la main du souverain pontife, vendues à la bibliothèque nationale polonaise en 2008 peu avant la mort de leur propriétaire. Le courrier du cœur du pape Jean Paul II.
tenu compte de cette correspondance et des ambiguïtés qu’elle démontre. De son côté, la bibliothèque nationale polonaise a précisé dans un communiqué que «les thèses formulées par des médias ne trouvent aucune confirmation
Par la bouche, on court plus le risque de cancer que la femme
Conservées pendant plus de trente-deux ans par une amie proche, ces lettres révèlent un aspect intime de la vie du pape, disparu en 2005 après vingtsix ans à la tête de l’église catholique. Les lettres ne portent pas les preuves d’une relation amoureuse et confirment une amitié que l’on connaissait déjà à Jean Paul II, puisque Anna-Teresa Tymieniecka apparaît dans plusieurs de ses biographies. Nombre de visites au Vatican. Entre autres amies, d’ailleurs, puisqu’il a également été très proche d’une psychiatre, Wanda Poltawska, avec qui il a correspondu pendant plusieurs décennies. Mais ces lettres-ci révèlent que sa relation avec AnnaTeresa Tymieniecka allait au-delà de la simple complicité intellectuelle. Cette dernière est une philosophe américaine née polonaise, mariée à un économiste. En 1973, elle entre en contact avec le cardinal Karol Wojtyla, le futur Jean Paul II, alors archevêque de Cracovie, au sujet d’un livre de philosophie dont il est l’auteur. Ils se rencontrent plusieurs fois pour un projet de réédition en anglais. C’est cette partie de leur relation, soit leur collaboration professionnelle, qui était déjà connue des biographes. En 1976, le futur Jean Paul II participe à une conférence aux étatsUnis, et se rend dans la maison de vacances de Mme Tymieniecka, en Nouvelle Angleterre. D’après les missives de la main du pape, consultées par la BBC, Teresa Tymieniecka aurait révélé des sentiments pour lui pendant ce séjour, puisque les lettres qui suivent semblent indiquer
dans le contenu des lettres de Jean Paul II à Anna Tymieniecka qui font partie des collections de la bibliothèque nationale» et rappelle que la relation du pape avec Teresa Tymieniecka n’était «ni confidentielle, ni exceptionnelle».
L
La relation du cardinal Wojtyla avec Teresa Tymieniecka ne s’est pas arrêtée à son entrée au Vatican, en octobre 1978. Elle s’est poursuivie longtemps après que l’archevêque de Cracovie soit devenu Pape. Ses lettres le prouvent. dr. qu’il s’interroge souvenir de tout, même tôt dans leur relation. par le régime dont elle sur la nature de leur à cette nouvelle étape «La correspondance était l’ennemie, et cette relation. Dans un pli de mon cheminement». reflète complètement relation ambiguë aurait daté de septembre cela», a-t-elle pu être utilisée contre 1976, il écrit: «Ma Vacances affirmé à la BBC. lui. chère Teresa, j’ai dans La maison Par ailleurs, une série D’après Marek Lasota, reçu vos trois lettres. de son amie. de photographies un chercheur de Vous m’écrivez votre Bien plus tard, au conservées par Mme l’Institut national du déchirement, mais je ne début des années Tymieniecka est rendue souvenir de Cracovie trouve pas de réponse 1990, alors que le publique pour la interrogé par la à ces mots». Il affirme pape Jean Paul II était première fois sur le site BBC, le cardinal qu’elle est «un cadeau atteint de la maladie de de la BBC. était sur écoute, son de Dieu». Parkinson, son amie lui La montrant aux côtés appartement était Les lettres révèlent a également rendu de du futur Jean Paul II équipé de micros et également que le nombreuses visites au dans des scènes de la chaque lettre était cardinal Wojtyla a fait Vatican, lui envoyant vie courante. Sur des interceptée. cadeau à son amie des fleurs et des clichés datés entre d’un scapulaire de photos de sa maison en 1973 et 1978, on voit le canonisation dévotion, un objet Nouvelle-Angleterre, cardinal et son amie en «éclair» qui religieux auquel il où il était allé passer vacances en camping s’explique. tenait beaucoup. Le des vacances. «Je ou encore au ski. Il profitait donc de ses 10 septembre 1976, pense à vous, et dans D’après Ed Stourton, séjours à l’étranger il écrit: «Déjà l’an mes pensées, je viens à le journaliste de la pour répondre aux dernier, je cherchais Pomfret [le village du BBC qui a enquêté lettres de Mme une réponse à ces mots Vermont où se trouve la sur la correspondance Tymieniecka en toute «je vous appartiens», maison] tous les jours», du pape avec Mme liberté. La première et finalement, avant de lui écrira-t-il. Tymieniecka, les lettres marque d’intimité date quitter la Pologne, j’ai Le fond de lettres auraient été gardées ainsi de l’automne trouvé un moyen - un vendues à la dans le plus grand 1974, lorsque le scapulaire. Je vous bibliothèque nationale secret entre 2008 et cardinal est à Rome. accepte et ressens votre polonaise n’inclut aujourd’hui, alors Il explique avoir présence dans toutes aucune missive de même que, lorsqu’un emmené avec lui les situations, quand la main de Mme fond public acquiert plusieurs des lettres vous êtes proche, et Tymieniecka. Il des documents de cette de son amie, car elles quand vous êtes très est donc difficile importance, il est plutôt sont «si pleines de loin». La relation du d’affirmer avec d’usage d’en faire la sens et profondément cardinal Wojtyla avec certitude si, de son publicité, et de les personnelles», et il dit Teresa Tymieniecka côté, elle faisait mettre à disposition des vouloir lui répondre ne s’est pas arrêtée à explicitement part chercheurs. «sans utiliser la poste son entrée au Vatican, de ses sentiments Ed Stourton affirme polonaise». en octobre 1978. En au pape. Mais pour que l’amitié entre à ce stade, la BBC effet, peu après être Marsha Malinowski, Mme Tymieniecka et ne peut pas confirmer devenu pape, il lui dit: une experte en le cardinal de Cracovie si le processus de «Je vous écris après manuscrits rares qui mettait ce dernier en canonisation «éclair» l’événement, afin que a négocié la vente, danger. En effet, dans de Jean Paul II, qui notre correspondance Mme Tymieniecka est la Pologne communiste a abouti en 2014 puisse continuer. Je tombée amoureuse du des années 1970, soit seulement neuf vous promets de me cardinal Wojtyla très l’église était surveillée ans après sa mort, a LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1348 | PAGE 10.
es hommes sont deux fois plus touchés que les femmes par le cancer de la gorge et de la bouche lié à une infection par un papillomavirus (HPV) qui résulte de la fréquence de rapports sexuels bucco-génitaux, selon une étude américaine. Près de deux cancers oropharyngés sur trois sont provoqués aux états-Unis et dans la plupart des pays occidentaux par une infection par le HPV 16 et leur fréquence a nettement augmenté ces dernières années, a expliqué Gypsyamber D’Souza, professeur adjointe d’épidémiologie à l’Université Johns Hopkins à Baltimore, qui présentait ses travaux à la conférence annuelle de l’American Association for the Advancement of Science (AAAS) à Washington. La pratique de la fellation ou du cunnilingus entraîne ces cancers qui touchent beaucoup plus les hommes, surtout blancs d’âge moyen, que les femmes. L’analyse montre que ces pratiques répandues commencent à un plus jeune âge et que la fréquence de nouveaux partenaires est plus grande. «Notre étude montre que chez les hommes le risque d’une infection par le HPV s’accroît avec le nombre de leurs partenaires avec qui ils ont eu des relations sexuelles buccales», a expliqué la chercheuse.
En revanche chez les femmes, le nombre de récents partenaires n’a pas semblé augmenter le risque d’infection. Ainsi à nombre égal de partenaires, les hommes ont beaucoup plus de risques d’être infectés par des HPV. L’étude montre que les femmes qui ont eu plus de partenaires pour des relations vaginales avaient moins de risque d’infection par le HPV transmis par ces pratiques. Cela suggère qu’une première exposition vaginale au HPV confère une plus grande protection en déclenchant une forte réaction immunitaire, déduit l’auteur de l’étude. Il semblerait que chez les hommes la réponse du système immunitaire soit plus faible ce qui les rend plus vulnérables à une infection. Cette infection est assez fréquente et la plupart des personnes l’élimine en un ou deux ans mais les hommes moins que les femmes. Le HPV ne déclenche pas directement les mutations responsables de la tumeur mais provoque des changement dans les cellules qu’il infecte dans la gorge ou le col de l’utérus qui deviennent cancéreuses. Le sexe oral augmenterait le risque de cancer oropharyngé de 22%, selon une étude publiée en janvier dans le Journal of the American Medical Association. Ce type de cancer a augmenté de 225% depuis 20 ans.
auto essai |
Infiniti Q30, mieux qu’une Mercedes Classe A?
A
près la berline familiale Q50, Infiniti lance sa première compacte sur un marché premium dominé par les Audi A3, BMW Serie 1 et Mercedes Classe A. Elle partage d’ailleurs de nombreuses pièces avec cette dernière, mais avec une philosophie de conception très différente. Essai Infiniti Q30: mieux qu’une Mercedes Classe A?
Infiniti n’a vendu qu’un peu plus de 150.000 voitures dans le monde en 2014, essentiellement grâce au marché américain où la division premium de Nissan y est déjà bien implantée. Mais après une berline Q50 déjà plus «européenne», la marque lance enfin un modèle capable de se vendre à grande échelle sur le Vieux Continent. La nouveauté est importante puisqu’elle doit contribuer à atteindre l’objectif de 500.000 ventes mondiales par an d’ici 2018, histoire de se porter à la hauteur de Lexus, JaguarLand Rover ou Volvo chez les challengers premium. Et de piquer un maximum de clients à BMW, Audi et Mercedes. La Q30 est à ranger dans la catégorie des «compactes premium», elle s’attaque frontalement aux Audi A3, BMW Serie 1, Volvo V40 et autres Mercedes Classe A. Née sous une bonne étoile? Vous aurez probablement du mal à reconnaître la filiation avec une Mercedes Classe A en observant cette Infiniti Q30. L’Allemande lui a pourtant donné son châssis et une grande partie de sa mécanique, grâce à un accord passé avec Mercedes-Benz dans le but d’optimiser les coûts de développement du modèle. Le style extérieur n’a vraiment rien à voir: la Q30 est plus longue et même si les proportions générales sont similaires à la Classe A, son design très personnel a été modelé exclusivement par Infiniti. C’est sans doute le modèle le plus audacieux de la catégorie à ce niveau, et ce dessin nous paraît franchement réussi. Certains lui trouveront peut-être des faux airs de Nissan Juke par l’arrière, en raison de sa poupe ondulée et de son assise assez haute. On pourrait presque la prendre pour un crossover, ce qu’assume totalement Infiniti qui tente
Après une berline Q50 déjà plus «européenne», la marque lance un modèle capable de se vendre à grande échelle sur le Vieux Continent. dréservés.
ainsi un pari rappelant un peu celui du dernier Renault Espace dans une autre catégorie. à noter d’ailleurs que cette Q30 sera aussi vendue aux Etats-Unis, tout comme le futur QX30 qui adoptera un positionnement encore plus «SUV». L’air de famille avec la Mercedes Classe A se ressent un peu plus à l’intérieur puisque la plupart des interrupteurs et autres boutons sont les mêmes. En revanche, la planche de bord a été entièrement redessinée et là aussi, nous serions tenté de dire que le résultat est plus réussi que sur la donneuse d’organes. Deux regrets toutefois: la finition toujours pas irréprochable notamment au niveau de l’assemblage des panneaux de porte ou du bas de la console centrale, ainsi que des places arrière un peu moins spacieuses que
sur la plupart des compactes «généralistes». Cette voiture Bat la Classe A. Cet intérieur flatte tout de même par ses matériaux relativement précieux à l’avant comme à l’arrière, lorsque vous optez pour des finitions hautes. Quant au coffre, il est dans la bonne moyenne «premium» avec 368 litres et une facilité d’accès suffisante. Nous avons testé l’entrée de gamme équipée du petit bloc diesel 1,5 litres 109 chevaux d’origine Renault, puis la variante la plus puissante propulsée par le quatre cylindres 2,0 litres essence de 211 chevaux d’origine Mercedes, accouplé à une boîte à double embrayage et une transmission intégrale. Dans les deux cas, le confort de roulage nous a surpris. Il n’y a pas de suspension pilotée (même
en option), Infiniti préférant se contenter d’un amortissement «à l’ancienne» avec un réglage plus souple que celui de la Classe A. Même sur du tarmac de mauvaise qualité, le filtrage est remarquable et malgré la hauteur de caisse assez haute et ces réglages résolument souples, l’auto se vautre moins qu’un crossover en courbe. Notez que notre variante 211 chevaux était équipée d’un châssis sport rabaissant l’auto de 15 millimètres avec des réglages plus fermes (et de jantes 19 pouces), mais là aussi les réglages restent quand même plus tournés vers le confort que la sportivité. Même lorsque vous haussez le rythme, la conduite reste plaisante dans l’ensemble à un détail près: le bruit d’aspirateur du bloc 211 chevaux qui gâche vraiment le plaisir sur
la variante haut de gamme en utilisation sportive. Quant au petit diesel de 109 chevaux, son insonorisation est bien maîtrisée et la boîte manuelle, seulement un peu trop longue. Côté consommation, nos relevés sont dans les normes de la catégorie avec un peu plus de 10 litres aux 100 kilomètres relevé sur la version 211 chevaux 4x4, et environ cinq litres sur le petit diesel. Ouvrir son porte-monnaie. Avec une addition à 26.300 euros en version essence 122 chevaux (que nous n’avons pas essayé), la Q30 se paye le luxe d’un prix de base identique à une Audi A3 Sportback essence 125 chevaux. Les prix sont à peu près calqués sur ses principales rivales premium, avec un petit avantage par rapport à la Classe A qui reste la
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plus chère de toutes à motorisation équivalente. Comptez 26 850 en prix de base pour le diesel 109 chevaux, et jusqu’à 41 030 euros pour la version 211 chevaux 4x4 boîte double embrayage. C’est clair, Infiniti ne voulait pas user d’une tarification agressive pour séduire ses clients. La force de la Q30, c’est de proposer à la fois un style intrigant et une mise au point singulière en partant d’éléments techniques pourtant très classiques. Au final, la proposition nous paraît nettement plus attrayante que celle de Lexus avec sa CT200h, par exemple. Reste le problème du réseau : Infiniti compte actuellement 13 concessions implantées dans la plupart des grandes villes du pays. La marque promet que ce chiffre passera à 23 l’année prochaine, et que l’entretien de routi-
ne pourra se faire aussi chez Nissan ou Renault par commodité. Si tout se passe comme prévu pour Infiniti qui doit aussi lancer le SUV QX30 dans quelques mois, les années à venir devraient être celles d’une très forte croissance sur notre marché.
Infiniti, carte de visite
Moteur: 4 cylindres 1,5 litres diesel (version de base) Puissance: 109 chevaux Couple: 260 Nm Poids: 1464 kilos 0 à 100 km/h : NC Vitesse de pointe: 190 km/h Consommation annoncée: 4,1 litres/100 km CO2: 108 g/km Prix: 26.850 euros (prix de base)
L’épopée fantastique des Léopards nos héros |
A
près leur exploit au CHAN au Rwanda, les Léopards effectuent présentement une tournée en province offerte par le Président de la République Joseph Kabila Kabange en vue de présenter leur coupe au Peule congolais. Mardi 16, ils étaient à Goma. Occasion de revivre quelques moments forts de ce que fut cette équipe avec les bonnes feuilles de Je me souviens des exploits des Léopards, JosephRichard Kazadi Djodjo Mbayo, éd. Compodor, Kinshasa, 2012, 242 pages.
La piètre participation à la CAN 1965. Il est impossible de conter et d’égrener l’histoire de l’équipe nationale congolaise sans évoquer l’intention de Joseph Kasa-Vubu, Père de l’indépendance et premier président de la République, celle de rassembler la jeunesse sportive congolaise. Le match, organisé sous son haut patronage le 4 janvier 1965 au stade Baudouin, qui oppose la sélection du Congo-Léopoldville à celle des joueurs congolais évoluant en Belgique est la preuve que l’avenir du football dans son pays le préoccupe. Le chef de l’état permet par la suite à l’équipe nationale, surnommée Le Lion, de prendre part à la Vème Coupe d’Afrique des Nations (CAN) dont la phase finale a lieu en Tunisie. En fait, les Lions participent
Les Léopards du Zaïre qualifiés en 1974 pour la Coupe du Monde en Allemagne. Notre pays est la première nation d’Afrique noire à prendre part à une phase finale de Coupe du monde. DRoits réservés. pour la première fois réalisent en rétablissant Nations, les fauves du rond qui, semble-t-il, président Mobutu, à la plus prestigieuse l’équilibre avant la Congo-Léopoldville a toujours rêvé d’une ulcéré, ordonne le compétition de pause (2-2) grâce au auront eu le malheur grande nation sportive. retour au pays des la Confédération doublé de Luc Mawa de se retrouver dans le N’ayant sans doute pas footballeurs congolais Africaine de Football (43’ et 45’). Alors que même groupe que des digéré la raclée que opérant en Belgique. (CAF). En tant que Mukuna Trouet espère sélections aguerries. les Lions ont subie à Cette mesure que prend novices, ils entendent faire un bon résultat Sousse, il va inviter «l’homme seul» se profiter de cette grande fàce à la Côte d’Ivoire invités à les Black Stars à jouer, révélera bénéfique. fête de la jeunesse en alignant l’attaquant Léopoldville. le 30 janvier 1966, Le ministre de la pour démontrer leurs Saïo Mokili aux à peine les Lions en terre congolaise. Jeunesse et des Sports, talents. C’est cela qui côtés de Pierre Kalala viennent-ils de Le président Mobutu Antoine Nguenza, est fait dire l’entraîneur et Luc Mawa, ses quitter la CAN, des pense peut-être qu’en délégué à Bruxelles Léon Mukuna, attentes sont ruinées, bouleversements évoluant à domicile, pour négocier le ancien professionnel le 14 novembre, par la politiques se produisent ses Lions pourront rachat des contrats de Belgique et du prestation du gardien à Léopoldville. Le faire mieux. Illusions! de «Belgicains». Portugal: «Nous Ngoie. Ce dernier ne Haut-Commandement En dépit de toutes les «Nous devons avoir sommes venus gagner résiste pas à la fougue de l’Armée Nationale précautions prises par la meilleure équipe la coupe». de l’Ivoirien Eustache Congolaise (ANC) l’autorité suprême, les d’Afrique un jour», C’est une prétention Manglé, auteur d’un s’empare du pouvoir Ghanéens marchent promet le nouvel exagérée dans la mémorable triplé (0 et le confie au général sur le Onze national homme fort de mesure où ses poulains à 3). Ainsi donc, en Mobutu, l’officier congolais (0 à 3). Léopoldville. Makiadi, Katumba, deux sorties, les Lions le plus éveillé et le Osei Koftï, Franck Kabamba, Mulongo, Lessa, Mabela, Mbuli, viennent de ramasser plus rodé dans les Odoï, Koftï Paré, Ben Muwawa, Kasongo, Kibonge, Diantela. huit buts et n’ont opérations d’officine Acheampong, Sana Mayunga, Mayama, Kalala, Mawa, Kabeya marqué que deux. jusque-là inconnues des Acquah, Odametey, Bula, Bonga-Bonga, et Mwila subissent un Un bilan négatif qui Congolais aux horizons Jones, etc., et Evans etc., et Mutshimwana pénible baptême de prouve que le football bouchés. L’avènement s’adonnent à une regagnent le pays, et feu. Opposés aux Black congolais est encore de cet homme à la exhibition sans Mobutu crée sitôt le Stars du Ghana, le 12 sur le parking. tête du pays est une précédent en présence Léopard - nouvelle novembre à Sousse, Une chose est aubaine pour le football du généralprésident et appellation de l’équipe ils se font infliger un cependant vraie: pour national, entendde ses collaborateurs. nationale congolaise cinglant 5-2 malgré leur apprentissage en on dire. C’est un Au lendemain de - en remplacement de le mini-exploit qu’ils Coupe d’Afrique des amoureux du ballon cette déconfiture, le Lion. Cette initiative LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1348 | PAGE 12.
est saluée avec enthousiasme dans tous les milieux sportifs du pays car, pense-t-on, elle va contribuer à une grande mutation dans le football congolais. Toutefois, il faut signaler que le retour des «Belgicains» ne résout pas tout de suite les problèmes. Le sélectionneur fait aussi appel aux jeunes valeurs des clubs de Léopoldville, de Luluabourg et d’Elisabethville. Au début, constate-ton, l’ossature de la sélection créée autour des «revenants» manque d’esprit d’équipe et de cohésion au point de vue humain. «Les différents éléments formaient des clans séparés selon les affinités des provinces d’origine, se souvient Kidumu. Certains parlaient des idiomes non compris par d’autres. Ainsi, les ressortissants du Katanga ne parlaient pas le lingala utilisé à Léopoldville. Ensuite, les places allaient coûter cher, Le retour au pays des Congolais évoluant en Belgique avait créé l’esprit d’émulation et de combat parmi les jeunes». Afin de mener à bien la barque «Léopard», le staff technique, composé d’Emmanuel Elonga, Dragussin et Nicolas Nzoï, s’attèle à faire une symbiose entre deux générations, d’une part celle des Belgicains qui ont tous presque plus de dix années de métier dan les jambes et dont la plupart approche, au moment de leur rapatriement, la fin de leur carrière, et, d’autre part, celle (Suite en page 13).
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Quand le journaliste Tshimpumpu déniche l’entraîneur yougoslave Vidinic
(Suite de la page 12).
des jeunes éléments restés dans le pays et dont la valeur est également grande. Petit à petit, les différences vont s’estomper, les clans vont se dissoudre, et des liens de camaraderie vont s’établir. «C’est ce qui va faire la force des Léopards et leur permettre de devenir la meilleure équipe d’Afrique», souligne Kidumu. Dans la stratégie du staff technique, la sélection nationale doit livrer de nombreux matchs afin d’acquérir des mécanismes propres aux grandes formations. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’organisation des rencontres avec des équipes africaines, européennes et sud-américaines à Léopoldville, débaptisée Kinshasa: The Uganda Cranes perdent (5-1), Vasco de Gama (Brésil) s’incline (0 à 2), Congo Sport (sélection du Congo voisin) succombe 1 à 4, Vasas de Gyor (Hongrie) tombe 3 à 5, la sélection centrafricaine est battue par 1 à 4. Les Black Stars du Ghana qui, une année plus tôt, avaient humilié les Lions, subissent la loi de la nouvelle équipe congolaise (0 à 2), le 30 avril 1967 à Kinshasa. Les Léopards, devenus intraitables, ne rencontrent qu’un seul obstacle: le FC Santos du Roi Pelé. Invité à se produire à Kinshasa, le célèbre club brésilien parvient à battre la sélection nationale congolaise par 2 à 1. Le spectacle auquel on assiste avant la rencontre de ce 21 janvier ]967 mérite d’être décrit pour comprendre la grandeur de ce joueur que la planète tout entière adule. En effet, le stade Tata Raphaël ouvre ses portés à 8 heures pour permettre aux sportifs d’entrer sans se bousculer. Le président Mobutu vient assister personnellement à la rencontre. Avant de prendre place à la tribune d’honneur, il
Le général Mobutu et sa suite debout dans le stade Tata Raphaël lors de l’hymne national. dr. représentera pas le comme les meilleurs salue les joueurs de qui non seulement pays à la compétition de leur poste, les deux équipes. Mais dès est préoccupé par continentale. A sa arrières Mukombo qu’il serre la main de l’avenir du football place, Englebert a été et Ngoie, les milieux Pelé, il lui dit, sourire national, mais aussi désignée, ce compte Bwanga et Saïdi, et aux lèvres: «Vous avez suit l’actualité à tenu de son expérience. les attaquants Kalala honoré l’homme noir!» l’étranger. Cet homme Le technicien sur et Tshinnabu, il est sûr Autour du meilleur connaît bien des qui le journaliste d’accomplir sa mission. footballeur du monde équipes performantes, Tshimpumpu met Mais aussitôt arrivé s’assemble une dizaine des joueurs de talent la main est Blagoje en terre congolaise, d’enfants vêtus des et des techniciens Vidinic. De nationalité la carte de visite, très maillots aux couleurs mieux cotés. Lui dont yougoslave, il avait, impressionnante, de FC Santos pour la on dit qu’i1 est de apprend-on, aidé la poussent les autorités photo. Un groupe de l’obédience du Toutsélection marocaine sportives à proposer mamans lui apportc Puissant Englebert de au Yougoslave des cadeaux et posent Lubumbashi est chargé à se qualifier pour la Coupe du Monde 70 de s’occuper de par la suite à ses côtés. par les dirigeants du dont la phase finale l’encadrement de Comme on peut le club noir et blanc s’était déroulée au l’équipe nationale constater, l’accueil de prendre contact Mexique. Et au cours qui avait fait piètre est à la hauteur de la avec un entraîneur figure à Wad-Medani. réputation de l’hôte compétent en prévision de ce championnat mondial, le Maroc L’homme, informé de la République du come back sur le de l’existence des Démocratique du continent. Tshimpumpu n’avait pas été ridicule dans la mesure où manieurs de ballon Congo. Dans aucun n’est pas n’importe il avait opposé une dans son nouveau autrc pays où il quel journaliste. C’est résistance acharnée pays d’accueil, mord à séjournera, après son un mordu du sport à la grande équipe l’hameçon. Il a la tâche passage à Kinshasa, roi. Il n’aime pas d’Allemagne de quelque peu aisée, il sera rcçu de cette rater un événement. l’Ouest avant de car les Léopards ont manière. Pour les Il accompagne les s’incliner (1 à 2). Battu franchi le premier tour Congolais, la défaite représentants du à nouveau (0 à 3) par des éliminatoires de des Léopards ne pays dans toutes les la VIIIè édition de la représente rien. compétitions africaines le Pérou, conduit par le Brésilien Didi, il Coupe d’Afrique des Ce qui compte ce si bien qu’il jouit à la avait dû se racheter Nations (Cameroun’72) jour-là c’est voir Pelé fois de la sympathie en arrachant un après deux victoires (1 sourire, marcher, et de l’admiration (1-1) à la Bulgarie. à 4 à Kampala et 1 à 0 saluer le stade et se des membres de Vidinic, qui avait à Kinshasa). Sous sa faire photographier délégations. Son entendu parler du Tout- houlette, ils n’auront avec des enfants, dcs excellent travail Puissant Englebert et qu’un seul adversaire mamans et des joueurs pousse Bonaventure à affronter, à savoir la de l’équipc du CongoMwananteba, attaquant du football congolais, ne trouve aucun Zambie qui les a battus Kinshasa. Comme si d’ Englebert, à le inconvénient pour par 1 à 2, le 6 juin à cette ambiance est une qualifier de féru de Ndola. Un petit but à bénédiction pour le football. La République venir en République Démocratique du remonter! football congolais (...). Démocratique du Congo. Il est heureux Le fait d’avoir permis Congo a pris ses de savoir que le club aux Marocains de nation responsabilités au qu’il va entraîner a, en se qualifier face aux planète de regard de la contreAlgériens (4 à 3 et 3 football. performance de V. Club son sein, d’excellents joueurs qui avaient à 0), il y a quelques Il existe au pays en Coupe d’Afrique. fait trembler l’Afrique semaines, laisse penser des Léopards un Cette formation, pendant quatre années. que le nouveau venu journaliste sportif quoique sacrée Avec Kazadi et parviendrait à ramener en la personne de vainqueur de la VIIIè Coupe du Congo, ne Kalambayi, considérés les Congolais en phase Lucien Tshimpumpu, LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1348 | PAGE 13.
finale de la prochaine CAN. Comme on peut le constater, la République Démocratique du Congo vient d’engager un technicien qui aura à sa charge à la fois l’encadrement du ToutPuissant Englebert et des Léopards. Il est donc appelé à conduire le club lushois vers le laborieux triplé, qu’il rêve de réaliser depuis 1969, et la sélection nationale à la reconquête de sa place sur l’échiquier continental. Vidinic a la chance de venir évoluer dans une nation qui donne l’impression d’être une planète de football. Des joueurs se forment par milliers dans la rue, si bien que des équipes n’éprouvent aucune difficulté pour recruter ceux qu’elles estiment être les meilleurs. En outre, en République Démocratique du Congo, on joue pour le plaisir et non pour la rémunération. Le public est fou du sportroi et voue un culte aux stars du stade. Plus intéressant, le président de la République adore le football. Son épouse également. Le premier n’hésite pas à recevoir des joueurs à sa résidence ou à leur rendre visite sur le lieu de l’internement. Il se rend personnellement au stade pour assister à un match. Beaucoup d’équipes étrangères sont venues se produire à Kinshasa sur son invitation. C’est ainsi qu’on parle dans la presse du très sportif général Mobutu. La mise sur pied d’une sélection compétitive ne va pas prendre trop de temps d’autant plus que celle-ci va être montée autour des joueurs du Tout-Puissant Englebert en raison de l’expérience acquise en Coupe d’Afrique des clubs - et de V. Club qui domine la compétition nationale. Imana, Bilima et Lupopo, trois autres formations se disputant le leadership avec les deux précédentes tant en championnat local qu’en Coupe du Congo, céderont aussi
des joueurs. Mais, face à la discipline et à la rigueur qu’impose l’entraîneur de nationalité yougoslave, seuls les plus appliqués et les plus aguerris tiendront. Kazadi, Kalambayi, Pombi, Lungwila, Ngoie, Mukombo, Bwanga, Saïdi, Kilasu, Ngasebe, Kibonge, Kembo, Kidumu, Tshamala, Kakoko, Kalala et Mayanga sont des Léopards avec lesquels la République Démocratique du Congo poursuivra les éliminatoires de la VIIIè édition de la CAN. Le premier test de Vidinic aura lieu à Kinshasa, au cours du match retour contre la Might Zambia. à cette occasion, il remplacera officiellement Lucien Ndala qui, bénéficiant de la collaboration de Nicodème Kabamba, avait conduit la barque dans la première partie des éliminatoires. Mais, la manière dont les voix se sont élevées dans le pays à la suite de la sortie «manquée» de la sélection congolaise effraie le nouveau venu. Il comprend qu’il est venu travailler dans un pays, où seule compte la performance immédiate. Aussi se voit-il obligé d’arracher la qualification afin d’y prolonger son séjour. Pour cette manche retour, qui se joue le 20 juin au stade Tata Raphaël, il met au point une armada formidable pour bousculer la Mighty Zambia: Kazadi est dans les perches. Il est couvert, en défense par Mukombo, Lungwila, Bwanga et Ngoie. Le milieu du terrain est tenu par Ngasebe, Kibonge et Kidumu. Le trio Kembo-KalalaKakoko constitue le fer de lance de l’équipe congolaise. L’équipe zambienne, acculée, est à la peine tout le long de la partie. La conséquence de cette pression est la victoire des Léopards par 3 à 0. Ceux qui avaient vilipendé Lucien Ndala commencent à faire confiance (Suite en page 14).
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Le Zaïre est la meilleure équipe d’Afrique, explique unanime le Continent
(Suite de la page 13).
dans le nouveau staff technique. Ils disent du bien de Vidinic. Ils rappellent sa brillante prestation à la tête de la sélection marocaine et lui prédisent une excellente CAN au Cameroun. C’est cela le côté négatif du sport congolais. L’entraîneur n’est bon qu’au terme d’une victoire. Au regard de ce comportement, il est donc clair que Vidinic n’a pas droit à l’erreur. Il est appelé à effacer de la mémoire du Congolais l’échec du Français André Mori. Même si deux des trois nations avec lesquelles la République Démocratique du Congo formera le groupe seront des adversaires de taille! Le Soudan et le Maroc, deux adversaires à prendre au sérieux Dans le groupe de Douala, où la République Démocratique du Congo débaptisée le Zaïre - à la suite des réformes de l’authenticité devra se produire, sont casés le Soudan, le Maroc et le Congo-Brazzaville. Cependant, les deux premières nations attirent le plus d’attention dans la mesure où el1es disposent, de l’avis des observateurs, assez d’atouts pour jouer des principaux rôles lors du premier tour. Le Soudan est le tenant du titre. Sans doute, avec ses Hasabu, Bushara, El Issed, .. .et Kaunda, il cherchera à le conserver comme l’égypte et le Ghana l’avaient fait respectivement en 1959 et en 1965. Premier adversaire du Zaïre à Douala, on pense qu’il sortira toutes ses griffes pour ne pas être surpris par une formation qui tient à reconquérir sa place au sommet de l’Afrique. Quant au Maroc, il brandira son statut de représentant du continent africain à la dernière Coupe du Monde, organisée au Mexique, pour effrayer ses adversaires. Conduit par le redoutable attaquant, Faras, son objectif est
Vidinic a réuni des éléments disposant des atouts pour participer mais aussi réussir dans une grande compétition. dr. certainement d’accéder en demi-finale. On se demande de quoi le Congo-Brazzaville, moins performant en 1968 et absent en 1970, sera capable, au cours du premier tour face à une équipe marocaine qui avait compliqué l’Allemagne de l’Ouest et la Bulgarie à la Coupe du Monde. Toutefois, le Maroc aura le désavantage de se retrouver devant le Zaïre entraîné par Blagoje Vidinic. Celuilà même qui l’avait amené au Mexique, deux années plus tôt. Son nouveau coach, l’Espagnol Sabino Barrinaga, qui l’avait aidé à franchir l’obstacle égyptien (3 à 0 et 2 à 3) après la démission du Yougoslave, est donc obligé de défier son prédécesseur. Mais, il ne faudra pas minimiser le Congo, Quoique n’ayant qu’une réputation modeste en matière de football, il pourrait jouer le rôle de troublefête. La présence dans ses rangs des éléments tels Matsima, Dengaky, Ngasaki, Minga, Bahamboula,… et M’Bono rassure l’entraîneur Amoyen Bibanzoulou. Gare donc à ceux qui oseraient jouer les yeux fermés face à ces Congolais. Vidinic est
conscient de la tâche qui l’attend, et entend faire bonne figure dans cette CAN. à défaut du titre, il doit ramener une place honorable. Quand les Léopards débarquent à Douala, on ne leur accorde que la réputation d’avoir gagné le titre, en 1968, en battant en finale les Black Stars du Ghana, alors deux fois champions d’Afrique. Mais sur le tableau des pronostics, ils ne figurent pas comme super favoris. Pourtant, conduits par un excellent technicien, ils sont sur le point de surprendre. En effet, opposés aux Soudanais, vainqueurs de la précédente édition, ils créent la sensation en ouvrant le score par Mayanga, à la 53ième minute. Cependant, emportés par l’euphorie de l’exploit, ils se font rejoindre aussitôt (55’) au marquoir à la suite d’un joli but d’Hasabu (1-1). Ce résultat restera inchangé jusqu’à la fin de la partie. Vidinic, qui a aligné Kazadi, Lunguila, Bwanga, Kialunda (un footballeur zaïrois évoluant en Belgique), Mukombo, Mutombo Pelé, Kidumu, Mayanga, Ngasebe et Kakoko, espère jouer des principaux rôles dans ce groupe.
Et l’occasion lui est donnée, le 27 février, face aux Diables rouges du Congo. Avec un Ntumba Kalala, doté d’un sens du but impressionnant; les Léopards battent leurs adversaires par 2 à 0. Il est vrai que l’incorporation de Kilasu Masamba, au milieu du terrain, et de Tshamala «Machine», en attaque, a fourni plus d’efficacité au groupe, au cours de cette rencontre perturbée par la coupure d’électricité à deux reprises. Et chaque fois il a fallu attendre 30 minutes pour que la situation soit rétablie. Cette victoire place la sélection zaïroise à la tête du classement et motive les joueurs qui abordent le match contre les Marocains avec sérénité. Même si Faras donne l’avantage aux siens, dès la 3lème minute, ils mettent en doute la forme des représentants d’Afrique à la dernière Coupe du Monde en rétablissant l’équilibre par Mayanga, à la 36ième minute. Le nul d’un but partout qu’ils arrachent lors de cette troisième sortie leur suffit pour accéder en demi-finale. Kazadi, Lungwila, Bwanga, Kialunda, Mukombo, Mutombo Pelé, Ntumba, Kilasu,
Mayanga, Ngasebe et Kakoko sont les artisans de cette qualification. Ils viennent d’effacer l’élimination prématurée subie, deux années plus tôt, à Wad-Medani. La valeur des joueurs dont dispose l’équipe du Zaïre ne suscite aucune inquiétude en ce début du match qui l’oppose au Mali. L’attaquant Ntumba donne le ton à la 6ième minute (1 à 0). Par la suite, les deux formations se neutralisent jusqu’à la mi-temps (1-1). Aussitôt revenus sur le terrain, Fantamady Keïta double le score (2 à 1), mais cette avance sera annihilée, à la 61 ième minute, par Kakoko Etepe (2-2). Bako Touré obtient le troisième but malien, à la 68 ième minute. Ngasebe Garry égalise dix minutes après (3-3) et oblige les Aigles du Mali à aller aux prolongations. Les Zaïrois vont se battre vaillamment pour refaire leur retard malheureusement la maladresse de Ngassebe va anéantir leurs forces. Cette course-poursuite va toutefois se terminer à l’avantage des Maliens qui, sur une bourde du libéro Kialunda, surprennent le gardien Kazadi: un tir à
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distance de Fantamady Keïta porte le score à 4 à 3, à la 2 ième minute des prolongations. Ainsi la tete, commencée le 25 février devant le Soudan, tenant du titre et favori de la compétition, s’achève le 2 mars face au Mali, un outsider. (...) pour faire une brillante campagne. L’entraîneur Vidinic est parvenu à réunir des éléments disposant des atouts pour non seulement participer, mais aussi réussir dans une grande compétition. De 1a cage à l’attaque, en passant par la ligne défensive et le milieu du terrain, la constitution de l’équipe zaïroise éloigne des observateurs l’idée d’une débâcle. Ydnekatchew Tessema, président de la CAF, déclare: «Je suis convaincu que le Zaïre est incontestablement la meilleure équipe d’Afrique». Ce que reconnaît également le Sénégalais N’Diaye, retenu pour l’arbitrage en Coupe du Monde. Et c’est avec cette sérénité que les Léopards accueillent la désignation de jouer en compagnie des écossais, des Yougoslaves et des
Brésiliens. Il n’est pas question dans l’esprit des footballeurs zaïrois de pouvoir vaincre tous leurs adversaires. Leur intention est seulement de faire bonne figure. En revanche, ils estiment que le onze national écossais est une équipe à leur portée. La grande inconnue c’est leur faculté à pouvoir endiguer les assauts de l’attaque yougoslave. En Europe, les Léopards devront conclure un maximum des rencontres amicales, avant juin, avec des équipes de haut niveau. Ils sont particulièrement attachés à nouer des contacts avec certains dirigeants de clubs européens. Pour bien figurer en Coupe du Monde, c’est surtout sur les éclairs de Kidumu Mantantu que comptent les Zaïrois, Capitaine incontesté des Léopards, c’est un organisateur précis qui a fait sa carrière de footballeur entre les Diables rouges (FC Nsona-Nkulu) de Mbanza-Ngungu et Cercle Sportif Imana de Kinshasa. à côté de lui, devrait jouer le fougueux Kibonge Mafu, joueur rapide, fameux par ses dribbles, ses passes ajustées et son jeu de tête redoutable. C’est probablement les meilleurs meneurs de jeu d’Afrique. C’est donc autour de ces deux hommes que Vidinic entend préserver le style de son équipe et l’esprit de conquérants des onze joueurs de base car le corps de la sélection zaïroise risque bien peu de changer, sauf blessure ou défaillance de dernière minute, et les héros du Caire ont toutes les chances d’être reconduits à leurs postes. Ainsi, Kazadi Mwamba, 27 ans, est le meilleur du continent, comme déclare Blagoje Vidinic dont la confiance en ses joueurs est assez impressionnante: «Mon gardien est le meilleur d’Afrique. Et je crois qu’actuellement en Europe, il n’en a guère (Suite en page 15).
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Le 14 juin 1974 à Dorthmund, le Congo fait son entrée en Coupe du Monde
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de meilleur!» En défense, Mukombo Nel Mwanza, 29 ans, ne craint pas de monter balle au pied. Il a fait une brillante carrière au Tout-Puissant Mazembe. Au centre de la défense, on retrouve Bwanga Tshimen, puîné de Kazadi, meilleur footballeur d’Afrique récompensé par le «Ballon d’or» de France Football pour l’année 1973, et Lobilo Boba, le plus jeune de l’équipe, 22 ans, meilleur défenseur du tournoi final du Caire, Le poste d’arrière droit revient, lui, sans conteste au Mazembien Mwepu IIunga, 25 ans. Au milieu du terrain, Mavuba Mafwuila, 25 ans, avec Mana Mambwene, 27 ans, le tandem qui a fait feu de tout bois. En attaque, Ndaye Mulamba, l’«enfant terrible du football africain», 26. ans, devenu «grande vedette» après le tournoi du Caire, où il a fait sensation avec 9 buts. Ndaye n’est pas seul en attaque. Il y a également Mayanga Maku, 25 ans, et Kakoko Etepe, 24 ans. Deux virtuoses du ballon rond, deux figures connues du grand public, deux jongleurs, deux grands buteurs: Mayanga opère à l’Association Sportive Vita Club tandis que Kakoko au Cercle Sportif Imana. Les autres? Ce sont ceux que le patron du football zaïrois refuse de nommer les «remplaçants», préférant plutôt le terme de «doubles»: Kalambayi Otepa, Tubilandu Dimbi, Mwape Mialo, Kilasu Masamba, Ngoie Sendwe, Kabasu Babo, Ntumba Kalala, Kembo Uba Kembo, Mbungu Ekofo et Tshinabu wa Munda. Avec tous ces joueurs, même s’il est peu probable que le Zaïre remporte des victoires à Dorthmund et à Gelsenkirchen face à l’écosse, à la Yougoslavie et au Brésil, il ne semble pas pour autant promis à des défaites écrasantes. Il serait sans doute
Selon une légende, après le 9-0 face à la Yougoslavie, Mobutu aurait fait enfermer les Léopards dans une chambre d’hôtel par ses gardes et les aurait menacé qu’ils ne reviendraient pas au pays s’ils perdaient de manière humiliante (4-0) le prochain match. Droits réservés. collée au transistor. d’octroyer des primes parvenu à limiter les rouge à Ndaye qu’il Très tôt, l’écosse aux joueurs avant dégâts. Vidinic est croit être l’auteur de pourtant lucide: «Pour marque un but. Puis la rencontre crée un l’acte anti-sportif. moi, cette Coupe dit un second sur une climat malsain au sein D’autres buts vont position litigieuse (2 à de l’équipe. Certains Moseka n’est pas une venir (28’, 33’, 59’, 0), Curieusement, un menacent même de ne consécration pour les 62’, 69’) sans que les sursaut d’orgueil fait pas descendre sur le Léopards, c’est plutôt Léopards réagissent. un départ du point de rentrer les Léopards terrain, mais reviennent La Yougoslavie l’ vue football mondial. dans le match. Avec à la raison à cause de emportera donc par 9 Lobilo et Bwanga gros risques qu’ils Et je serai fixé sur à 0. Il s’agit du plus en défense, Mana et courent. On peut donc les possibilités de gros score réalisé dans Kilasu (puis Kibonge) comprendre dans mes joueurs avec les ce championnat du prochains matchs de en ligne médiane, quel état d’esprit ils Monde au cours duquel Kakoko à l’aile gauche, abordent le second Coupe du Monde». toutes les équipes Mayanga à l’aile droite, match qui démarre Peut-être aura-t-il engagées se défendent Ndaye sur la pointe de avec un retard de réussi le mini exploit courageusement. l’attaque, ils se révèlent quinze minutes. de venir à bout des Les petits esprits écossais qu’il ne faut une équipe agressive Ce sont des chercheront à imputer en deuxième période, joueurs, diminués tout de même pas la responsabilité de surtout, où la montée psychologiquement, mésestimer. Toutefois, cette lourde défaite à du seigneur Kibonge, qui affrontent les on souhaite que, Blagoje Vidinic, qui est n’ayant rien à perdre revivifiant le milieu Yougoslaves. En d’origine yougoslave. sur le plan des résultats, du terrain, soumet conséquence, en L’entraîneur aurait, les Léopards expriment l’adversaire à rude lieu et place de la d’après eux, trahi. épreuve. Dieu seul sait victoire, survient la en Allemagne Ils oublient que ce qui arriverait si le défaite: en l’espace fédérale, leurs qualités c’est plus tôt leur originales, leur vraie Zaïre n’encaissait pas de dix-sept minutes malhonnêteté et leur personnalité et leur plus tôt. (7’, 13’, 17’), ils sont manque d’humanisme amour du football Ce soir-là, toute menés 0 à 3. Vidinic, qui sont à la base de croyant pouvoir arrêter cette débâcle. Fautoffensif et créatif qu’ils l’Afrique bouge. «C’est bien parti pour 1’hémorragie, monte partagent avec tous il se laisser faire une leurs frères africains. nos Ambassadeurs!» le gardien Tubilandu fois encore face aux comme on ne cesse de en remplacement de Brésiliens? En tout La grande clamer. Le Cardinal Kazadi qui n’est pas cas, une autre défaite entrée du Zaïre. Malula, ébloui par dans son grand jour. effacerait tout le passé Le 14 juin 1974, la prestation des Mais à peine rentré, le glorieux du Zaïre. Les à Dorthmund, la Léopards du Zaïre, Vitaclubien encaisse. joueurs, conscients du sélection zaïroise envoie un message à Ce quatrième but, danger qui les guettent, effectue son apparition ces derniers dans lequel intervenu à la 20ième décident de se battre en Coupe du Monde. il rappelle qu’ils ont minute, provoque la pour prouver que la Ce premier match est perdu la bataille et non contestation dans le volonté de mieux faire suivi avec attention la guerre. On pense camp zaïrois. L’arrière y est. dans toutes les villes par la suite qu’avec Mwepu, courroucé, et tous les villages plus de volonté et de fait un croc-en-jambe QUAND Les d’Afrique par plusieurs détermination, les à l’arbitre colombien Brésiliens suent millions de supporteurs Zaïrois s’en sortiront Omar Delgado qui, sang et eau. devant les écrans de devant la Yougoslavie. se retournant, inflige Le 24 juin dans télévision ou l’oreille Hélas, le refus curieusement le carton la même ville de LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1348 | PAGE 15.
Gelsenkirchen, les Léopards livrent un match héroïque en première mi-temps. Après le but de Jarzinho, à la 14ième minute, ils opposent une résistance à leurs valeureux adversaires, mettant en doute leur statut de meilleurs footballeurs de la planète. Les attaquants Mayanga, Ntumba et Tshinabu, soutenus par Kidumu, Kibonge et Mana, réussissent de bonnes actions donnant parfois de la sueur froide aux tenants du titre. Même si le second but, œuvre de Rivelino, intervient à la 67ième minute, cela n’arrange rien à la situation du Brésil dans le groupe, désavantagé par rapport à l’écosse et à la Yougoslavie. La bande à Vidinic va accentuer la résistance avec l’excellent keeping de Kazadi. Ce dernier, décidé de prouver qu’il demeure le meilleur d’Afrique, décourage les plus vaillants des tireurs brésiliens. C’est finalement à
la 81ième minute que survient la délivrance du Brésil: un ballon frappé par Valdomiro est intercepté puis relâché par le goal keeper zaïrois à la grande satisfaction des Sud-américains, qui accèdent au tour suivant au détriment bien sûr des écossais, Le journaliste Ngbanzo-la-Mangale, qui commente le match pour le compte de La Voix du Zaïre, se dit étonné par la faille: «Ce n’est pas possible, Kazadi. Un gardien de ta classe ne peut pas encaisser un but pareil!» L’aventure zaïroise vient de s’arrêter là. En trois sorties, ils ont enregistré trois défaites. Toutefois, ils doivent bénéficier des circonstances atténuantes car, sans l’apport des joueurs évoluant à l’étranger, ils ont affronté des sélections composées d’éléments prenant part aux championnats professionnels. Une erreur à éviter à tout prix à l’avenir. (...)
Je me souviens des exploits des Léopards, Joseph-Richard Kazadi Djodjo Mbayo, éd. Compodor, Kinshasa, 2012, 242 pages.
L’épopée fantastique des Léopards du Congo nos héros |
Jeef Kibonge, Seigneur Kibonge, Seigneur Gento, le tombeur du Roi Pélé
P
ilier de la grande équipe des Léopards du Zaïre, Joseph («Jeff») Kibonge Mafu y a gagné un surnom, Gento, et un titre de noblesse footballistique: Seigneur. Seigneur Kibonge ou Seigneur Gento, a fêté ses 70 printemps en cette année 2015. Mondafrique a rendu un hommage mérité à ce grand milieu (très) offensif. Joseph Kibonge Mafu vient au monde le 12 février 1945 à l’hôpital général de Leopoldville, future Kinshasa, dans ce qui est encore le Congo belge. Il grandit dans le quartier de KasaVubu, en plein cœur de la cité, avant d’aller avec ses parents s’installer quelques années à Bukavu (alors Costermansville), dans la province du Sud-Kivu. De retour à Kinshasa, le jeune adolescent, bon élève, se fait aussi remarquer pour ses talents de footballeur. Il intègre l’équipe de V Sport, bientôt radiée, puis se fait recruter par l’Association sportive Vita Club. Fondée en 1935 et basée à l’origine dans le quartier de Kananga, cette équipe est déjà l’une des plus prestigieuses et titrées d’une ville qui vibre pour le football. La star de V.Club. Milieu offensif mobile et inspiré, capable d’évoluer sur tout le front de l’attaque, Joseph Kibonge, désigné footballeur de l’année 1965, réussit des débuts prolifiques sous la tunique des «Dauphins Noirs», ainsi que l’on surnomme les joueurs de «V Club». De dauphins, Kibonge et ses compères de l’attaque - Kembo, Mayaula et Makanga - se muent en requins dès qu’ils pénètrent sur une pelouse. Avec sa redoutable escouade offensive, Kibonge va conduire son équipe vers plusieurs titres
comme on savait le faire. Or, le niveau était différent», racontait Joseph Kibonge sur les ondes de Radio Okapi en 2009. Et pourtant, le régime Mobutu n’avait pas lésiné sur les moyens, en débauchant Blagoja Vidinic, le technicien yougoslave qui avait mené le Maroc quatre ans auparavant au Mexique. Malgré un mois de préparation studieuse en Suisse, les Léopards sont loin du compte pour leur entrée en lice, qui les voit néanmoins limiter la casse face à l’écosse (2-0). «Au milieu de terrain, contre l’écosse on a tenu le choc, malgré la défaite ce n’était pas décevant», dira Kibonge.
Lors d’une rencontre de préparation au stade Tata Raphaël, les Léopards du capitaine Joseph Kibonge surprennent. Le «capi» contribue à la victoire de son équipe (3-2) en tombant Pélé. DR. nationaux à compter du Maréchal Mobutu remportant tous leurs première victoire. En début de la décennie Sese Seko, s’efforce matchs, dont la finale égypte, les Léopards soixante-dix. 1970, de placer Kinshasa face aux Black Stars sont au rendez-vous et 1971, 1972, 1973: les sur la carte des grands du Ghana (1-0). Le jeu se fraient un passage années se suivent et événements sportifs. de tête surpuissant de jusqu’en finale, se ressemblent pour Et l’homme à la coiffe Joseph Kibonge, son en sortant le pays Joseph Kibonge et ses en peau de léopard, dribble dévastateur organisateur. Soucieux coéquipiers, sacrés qui décidera ensuite et son coup d’œil de rattraper le temps champions du Zaïre que l’équipe nationale sûr en font un des perdu après avoir avec l’implacable serait désormais hommes de base de ce manqué l’édition 1972 régularité d’un surnommée «Les triomphe continental sur suspension, Joseph métronome. également Léopards», et non plus qui en appelle d’autres. Kibonge soulève le représenté dans les les «Simba», ne fait Déjà adopté par ses trophée, après avoir dû Coupes africaines pas les choses à moitié. compatriotes, notre rejouer la finale face par le Tout Puissant Un beau jour de 1968, héros du jour sera à la Zambie (2-0), un Mazembe Englebert, l’équipe de Santos, adoubé par le roi Pelé, premier match s’étant équipe de Lubumbashi, avec en ses rangs le posant avec lui pour la soldé par un score le football zaïrois roi Pelé, meilleur postérité après avoir de parité. Fier de ses domine l’Afrique au footballeur du moment échangé les fanions. joueurs, Mobutu envoie tournant des années (et peut-être de tous De quoi lui donner l’avion présidentiel au 1960-1970. En raison les temps), pose ses des ailes et le pousser Caire. Au retour des de son charisme, de valises à Kinshasa. vers la consécration héros, Joseph Kibonge son talent et de son Au programme, continentale, en club remet le trophée au caractère, Joseph une rencontre de comme en équipe chef de l’état. Ce Kibonge, déjà capitaine préparation, au stade nationale. dernier ne quitte plus de l’AS Vita Club, Tata Raphaël (théâtre son équipe nationale: devient le détenteur quelques années plus L’accolade dans quelques mois, du brassard des Simba tard du «rumble in de Mobutu. elle sera en Allemagne (Lions). Dès 1965, the jungle», le combat Avec V Club, le la première nation l’année de ses grands de boxe «du siècle» numéro un zaïrois d’Afrique noire à débuts, le jeune homme entre Mohammed Ali incontesté du début des prendre part à une dispute sa première et George Foreman), années 1970, Joseph phase finale de Coupe phase finale de Coupe contre les Léopards Kibonge goûte enfin du monde. d’Afrique des Nations, du capitaine Joseph aux joies de la victoire La leçon sera en Tunisie. Le «Congo Kibonge. Ce jour-là, le en Coupe des clubs douloureuse pour Léopoldville», repêché, «capi» contribue à la champions africains le Zaïre, tombé perd ses deux matchs, victoire de son équipe fin 1973, quand les dans une poule très faute d’expérience. (3-2), en suppléant Kinois viennent à difficile avec le Mais, on le verra, son gardien Kazadi, bout des Ghanéens de Brésil et deux bonnes Joseph Kibonge battu sur un coup franc l’Asante Kotoko (2-4, équipes européennes, et les joueurs du de… Pelé. Prestigieux, 3-0) en matchs aller et la Yougoslavie et sélectionneur Trouet ce succès surprend retour. Pas le temps de l’écosse. «Nous Mokuna sauront en moins dans la mesure savourer ce sacre aux sommes allés à la tirer les conséquences. où, quelques mois yeux de l’Afrique: les Coupe du monde Conscient du potentiel auparavant, Kibonge Léopards sont qualifiés comme de simples promotionnel du et ses coéquipiers ont pour la CAN 1974 amateurs, venus d’un football pour la jeune gagné en éthiopie qu’ils se sont juré de pays d’Afrique noire. nation congolaise, leur première Coupe ramener au pays, près On pensait juste à le chef de l’état, le d’Afrique, en de six ans après leur jouer notre football, LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1348 | PAGE 16.
Le grand naufrage. Le pire est à venir. Il va se dérouler aux yeux du monde, en marge du deuxième match, contre la Yougoslavie. Mécontents de ne pas voir leurs primes versées dans les temps, les Léopards menacent de ne pas jouer. C’est dans une tension extrême que se prépare cette rencontre. Bilan: des Zaïrois absents, au figuré - ils errent sur le terrain - comme au propre, pour Joseph Kibonge, écarté par Vidinic et une défaite (9-0) parmi les plus cuisantes de l’histoire de la compétition. Le troisième match
verra les Léopards limiter la casse face à un petit Brésil (3-0), mais le cœur n’y est plus. L’ingratitude du régime Mobutu sera à la hauteur de la déception. Interrogé sur ces heures difficiles, Joseph Kibonge les évoque sans amertume ni sans langue de bois: «L’entraîneur, paix à son âme, nous avait menti sur la Yougoslavie, en nous disant que les joueurs étaient petits de taille et ne savaient pas jouer au football. On s’est retrouvés contre des grands, de 2 mètres, et bons footballeurs… On ne pouvait rien faire». Pour «Seigneur Gento» comme pour ses coéquipiers, une ère faste vient de s’achever. Le football du Zaïre rentre dans les rangs. Notre héros du jour termine paisiblement sa carrière à l’AS Vita Club, gagnant encore trois titres de champion avant de raccrocher les crampons en 1980. Retiré des affaires du football, il reste un observateur attentif des Léopards, revenus sur le devant de la scène africaine depuis la fin des années 2000, avec une victoire au CHAN, Championnat d’Afrique des Nations (la CAN des joueurs locaux) en 2009 et une place sur la troisième marche du podium lors de la CAN 2015.
Patrick Juillard n
Plongés dans l’anonymat
A
vis de Kisaki Wa Mukusa, fondateur de leopardsfoot.com «Joseph Kibonge dit «Gento» fait partie de ces exceptionnels joueurs zaïrois qui ont eu la chance et la malchance d’appartenir à cette génération 74. Chance, parce qu’à cette époque et bien plus qu’aujourd’hui, la sélection des Léopards du Zaïre était une priorité nationale, pour ne pas dire une affaire personnelle du
Maréchal Mobutu, ce qui leur a valu de bénéficier de toutes les attentions présidentielles. Malchance, parce que loin des conditions du football actuel et de la médiatisation que connaissent les footballeurs de cette trempe aujourd’hui, Jeff Kibonge, comme tous les autres de cette génération d’ailleurs, auraient pu connaître une meilleure fin de carrière au lendemain de ce Mondial 74 qui les a tous plongés dans l’anonymat».
gala |
Beyoncé et Mariah Carey prennent une photo ensemble et affolent Internet
B
eyoncé et Mariah Carey ont pris la pose le temps d’une soirée organisée par une fondation à Los Angeles. Résultat: des fans heureux et un buzz sur la toile! Deux femmes, une seule cause. C’est par cette légende que Mariah Carey a illustré cette jolie photo postée sur son compte Instagram où elle pose aux côtés d’une autre diva bien connue: Beyoncé. Les deux stars américaines se sont retrouvées lors d’un évènement de charité, la soirée de la Heartview Global Foundation organisée à Los Angeles, une fondation qui travaille sur la recherche sur les maladies cardiaques. Pour l’occasion, elles avaient revêtu une jolie robe de soirée, en total look blanc pour Beyoncé et robe dos nu à paillettes pour Mariah Carey. Les deux artistes ont ainsi fait une pose dans leur emploi du temps très chargé: Mariah Carey est actuellement en représentation à Las Vegas et prépare son mariage avec James Packer, quand à la femme de Jay Z, celle-ci s’apprete à dévoiler au monde entier son nouvel album après avoir enflammé
Beyoncé et Mariah Carey ont pris la pose le temps d’une soirée organisée par une fondation à Los Angeles. Résultat: un buzz sur la toile! dr.
la scène du superbowl le week end dernier. Pour immortaliser leur rencontre, les deux
chanteuses ont pris la pose pour une photo qui a rapidement fait le tour du monde du web.
Selon un journaliste du Daily Mail présent sur place, Mariah et Beyoncé auraient
discuté de longues minutes comme deux copines. En ont-elles profité pour évoquer
un possible duo? à en croire les très nombreux commentaires sur les réseaux sociaux,
les fans en rêvent. Mais seul l’avenir nous le dira. Wait and see.
La compagne de Fabius reprend le job de son ex-mari
L
e récent remaniement ministériel en France n’a pas causé que des changements au gouvernement. Si Laurent Fabius a quitté son poste de ministre des Affaires étrangères, qu’il occupait depuis l’élection de François Hollande en mai 2012, pour reprendre la tête du Conseil constitutionnel, sa compagne a, elle aussi, pris de nouvelles fonctions.
il cède son fauteuil à son ex. En effet, MarieFrance MarchandBaylet est devenue ce lundi la nouvelle présidente du groupe de presse La Dépêche, qui détient notamment La Dépêche du Midi et Midi Libre. Un poste jusqu’ici occupé par... son exmari, Jean-Michel Baylet! Président du Parti radical de gauche, ce dernier a
été nommé Ministre de l’Aménagement du Territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales jeudi dernier lors du même remaniement. Une nouvelle ligne sur son CV qui a contraint l’ancien sénateur de Tarn-etGaronne à quitter son poste de patron de presse. En couple avec Laurent Fabius depuis une quinzaine d’années, MarieFrance MarchandBaylet n’est pas seulement l’excompagne de JeanMichel Baylet. Actuellement à la tête de la Fondation La Dépêche, elle est également actionnaire majoritaire du groupe. Elle a aussi fondé Flag-France Renaissance, une association dont la principale mission est de valoriser le patrimoine français, et dispose, à ce titre, d’un bureau... au ministère des Affaires étrangères. La boucle est bouclée!
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côté rose |
Le latex, son grand problème
D
es hommes de 20 à 50 ans et plus nous racontent sans pudeur comment ils passent, ou pas, le cap du latex. Pour BernardElie Torgemen, psychanalyste, l’usage du préservatif dépend d’abord de l’image de soi. «Lorsqu’un homme ne supporte pas le préservatif, cela peut renvoyer à son histoire personnelle. Pour certains, le simple fait de penser à se protéger les renvoie à l’image de la mort et de l’angoisse. Ils sont dans le déni de la protection. Mais, de manière plus générale, c’est surtout une question de bonne ou de mauvaise image de soi. La pratique du préservatif va gêner les hommes peu sûrs d’eux, plus précisément ceux qui peuvent avoir des doutes sur leur image phallique. Disons que le préservatif est un levier exponentiel de l’érection: il renforce le doute ou la confiance de chacun et ne fait qu’accentuer, dans un sens ou dans l’autre, sa tendance. Pour ceux qui ont déjà ce doute, le souci supplémentaire que constitue la pose du préservatif vient l’aggraver. Ils craignent de débander lorsqu’ils le mettent. En résumé, ce n’est pas dur de mettre un préservatif, c’est quand on n’est pas sûr de sa propre dureté que mettre un préservatif devient dur! Si les hommes de plus de 50 ans éprouvent plus de difficultés à en porter, c’est donc d’abord à cause de ce problème physiologique indéniable - ils sont moins sûrs de leur érection que ceux de 20 ans - mais surtout parce qu’ils anticipent la culpabilité de ne pas arriver à le mettre, ce qui fait qu’ils y arrivent encore moins. C’est un masque qui cache le sexe, mais pas l’angoisse de la panne! Soulignons que le préservatif imposé par la partenaire est souvent très mal vécu, et cela, quelle que soit la génération. Ainsi, bien souvent, elle prend le phallus, c’est-à-dire qu’elle prend la direction phallique de l’opération sexuelle. Selon que les hommes aiment être dirigés ou pas - qu’ils puissent laisser parler un peu leur féminité -, cela peut marcher ou non. Mais si certains ont des doutes avec leur masculin et qu’ils ne supportent pas l’image de leur fé-
ami, qui a 32 ans et n’a jamais connu autre chose. Mais même s’il me demandait de
L
retirer la capote, je ne le ferais pas. Je serais terrorisé à l’idée de le contaminer».
à la conquête du point G
Le préservatif a peut-être contribué à faire comprendre aux femmes que les hommes n’étaient pas que des machines à bander. ce n’est pas dur de mettre un préservatif, c’est quand on n’est pas sûr de sa propre dureté que mettre un préservatif devient dur! Droits réservés. minin, ils perdent alors tous leurs moyens. Mieux vaut donc suggérer qu’imposer. Bien des femmes ne se rendent pas compte de la complexité de la sexualité masculine. Et le préservatif a peutêtre contribué à leur faire comprendre que les hommes n’étaient pas que des machines à bander! Il est aussi une sorte de masque transparent où la problématique de chacun se révèle. Il suffit de lire tous ces témoignages pour en être convaincu! Les 20-30 ans Christophe, 25 ans, étudiant en médecine. «Je n’ai jamais fait l’amour sans préservatif. Je ne pense pas qu’il y ait une énorme différence. Sauf la première fois. Le jour où l’on décide de faire sans, ça doit être la fête! Ça veut dire que l’on fait confiance, que l’on s’engage. Cette année, je suis restée trois mois avec une fille. On parlait de faire le test, mais j’hésitais, je ne la sentais pas. Et j’ai eu raison puisqu’elle m’a trompée avec un de mes potes. Je ferai le test avec une fille quand je serai sûr qu’elle n’ira pas voir ailleurs, et moi non plus. Quand je saurai que c’est la bonne». Nicolas, 20 ans, boulanger. «Ma copine et moi, on a tout de suite fait sans parce que nous étions vierges tous les deux. On est restés ensemble deux ans, et on s’est quittés il y a six mois. Quand j’ai eu une aventure, j’étais perdu: je ne savais ni comment, ni quand au juste mettre le préservatif. J’étais mal à l’aise, je n’y arrivais pas. Pendant un mois, j’ai été obsédé par ça. Je demandais conseil à
tous mes potes». René, 20 ans, étudiant en économie. «Pour moi, le préservatif est totalement associé à l’acte sexuel. J’ai été tellement averti! Les parents, l’école, la télé… Je n’ai jamais fait l’amour sans. Ça peut casser le rythme au départ, mais j’ai le coup de main. Je l’enfile en une seconde. Ça ne me pose pas de problème. La seule chose, c’est que je devine que les sensations seraient plus agréables sans. Je devine même que j’aurais peut-être une sexualité différente. Si je pouvais rester un peu à l’intérieur de la fille, je suis sûr que je serais plus détendu, plus câlin. Quand il faut se relever vite fait pour enlever le préservatif et aller le jeter, forcément, on déplane un peu». Lionel, 26 ans, étudiant en art. «Je mets toujours un préservatif mais, avant de finir, je l’enlève et je jouis sur le corps de ma partenaire ou dans sa bouche. C’est important pour moi de jouir quelque part! Si ce n’est pas dans la fille, je préfère que ce soit sur son corps, et pas à l’intérieur d’un bout de plastique. éjaculer dans un préservatif, je trouve ça très proche de la masturbation. Puisque c’est sur soimême que l’on éjacule!» Les 30-40 ans Redwane, 32 ans, ingénieur. «Pour les filles d’un soir, ça ne me pose pas problème. J’en mets un systématiquement sans qu’elles me le demandent. Mais dès que je flashe vraiment et que je sens que l’on pourrait avoir une vraie histoire, je préfère faire sans. Ça m’est arrivé trois fois, et à chaque
fois, j’ai insisté pour faire l’amour sans. C’était important pour moi d’accéder tout de suite à une vraie intimité, sans barrière. Mais les filles l’ont mal compris. Elles ont cru à un manque de respect de ma part. Ça m’a mis mal à l’aise. Je l’ai vécu comme un rejet… Quand j’ai des sentiments, j’imagine ma partenaire comme la future mère de mes enfants. Non pas que je veuille un enfant tout de suite, mais je trouve plus excitant, dans le fantasme, qu’une relation soit potentiellement féconde. Le préservatif protège de la mort, mais aussi de la vie. C’est un acte neutre. Un non-lieu. J’en mets bien sûr, parce qu’il le faut, mais j’ai souvent l’impression d’être un godemiché pour la fille et de ramer dans le vide». Marc, 38 ans, scénariste. «J’ai toujours utilisé le préservatif, et cela ne me dérange pas. La seule chose, c’est que la sensation est un peu moins fine, ce qui présente aussi un avantage: ça émousse la sensation et, du coup, ça permet de tenir plus longtemps. Un autre inconvénient, peut-être: on est privé de la forme de satisfaction qu’il peut y avoir à laisser quelque chose de soi en l’autre. Lorsque c’est fini, on se quitte un peu comme si rien ne s’était passé. Il n’y a pas eu échange de fluides. Pas de prise de risque, pas d’engagement. C’est «l’amour light». Mais je crois que ça me convient: chaque fois qu’une de mes copines m’a demandé de faire le test pour supprimer le préservatif, j’ai temporisé. Je pense même peut-être avoir en partie condamné certaines relations en ne manifestant pas un désir
d’aller plus loin…». Guy, 36 ans, directeur de communication. «J’ai une réputation de tombeur. C’est vrai que je résiste mal aux tentations. Et le préservatif est pour moi un incitateur. Il me pousse au passage à l’acte. Il y a un côté préméditation qui me conditionne. à tel point que, depuis quelque temps, j’ai décidé de ne plus en avoir sur moi. Je voudrais changer de vie, apprendre à m’engager dans une relation. Si j’en ai un dans mon portefeuille, je ne me conduis pas de la même manière que si je n’en ai pas. Il y a par exemple des femmes avec lesquelles je n’aurais jamais fait l’amour si je n’avais pas eu un préservatif à portée de main. Je ne les trouvais pas très nettes… Je crois que le préservatif est aussi une excellente protection pour ceux qui désirent se protéger de l’amour». Thomas, 36 ans, chef cuisinier. «J’ai commencé ma vie sexuelle avec des femmes et je n’ai pris conscience de mon homosexualité qu’à 26 ans. J’ai toujours utilisé des préservatifs. Pourtant, je suis séropositif… L’histoire d’un préservatif qui a craqué, probablement… L’année où j’ai appris ma séropositivité, le ciel m’est tombé sur la tête. J’étais tellement bouleversé que je me foutais de tout. Je faisais l’amour sans capote, je me disais que le pire était arrivé. Je précise qu’à chaque fois, j’ai prévenu mes partenaires. Ceux qui ont accepté étaient eux-mêmes porteurs du virus. Aujourd’hui, je vis en couple et nous nous protégeons systématiquement. Ça ne dérange pas mon
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e point G existe, c’est le docteur Grafenberg qui l’affirmait déjà en 1950. Le problème c’est qu’il ne nous a pas dit comment l’atteindre. Quelques pistes pour aller chercher le fameux, le désirable, le vif d’or de la sexualité féminine, le point G. Le point G, un terme vulgarisé par les chercheurs américains dans les années 80. Selon Grafenberg, le point G serait une zone du vagin, située à 2,5 cm de l’entrée, reconnaissable à son aspect bombé et sa muqueuse un peu plus râpeuse que sur les autres zones de cette partie intime. Sa stimulation amènerait presque systématiquement à l’orgasme. Ça pour une découverte! Si la théorie n’a pas été validée par la communauté scientifique, il n’en reste pas moins certain que le vagin possède des zones dont la stimulation intensément érogène pouvant conduire à l’orgasme. L’hypothèse la plus crédible aujourd’hui serait que la zone la plus sensible du vagin corresponde à la zone de contact avec la partie interne du... clitoris.
G comme... Gonflé. Inutile de chercher sans savoir où aller. Si on a l’impression de mal s’y prendre et de ne jamais pouvoir l’atteindre, c’est parce que le graal est aussi une question de timing. En particulier pour les plus novices d’entre nous, inutile de chercher à l’atteindre uniquement durant la chevauchée fantastique, lorsque nous donnons dos à notre cavalier. Le point G n’est perceptible que lorsqu’il se gonfle d’excitation parce que la mayonnaise prend ailleurs. En quelque sorte, il réagit à d’autres sollicitations. C’est donc quand la température monte qu’il faut se mettre à le chercher, non pas après. Gardez-le. Gardez-le pour la pénétration. S’il faut le localiser en amont, le point G n’est pas, malgré ce que l’on
peut croire, une affaire de préliminaires. C’est au moment de la pénétration qu’il déploie tout son potentiel. Une fois localisé un peu plus tôt (voir plus haut), gardez-le bien en mémoire au moment de la pénétration, où ses rencontres plus ou moins inattendues avec le pénis de votre partenaire embelliront la chevauchée fantastique. La position la plus adaptée à ce type d’exercice serait le chevauchement inversé (on tourne le dos à notre partenaire en position d’amazone). Esprit de Groupe. à deux, c’est mieux! Vous êtes timides et cherchez un moyen de vous concentrer pour que votre partenaire reste au bon endroit, aux moments appropriés. Ce serait plus simple de l’y inviter. La quête du point G n’est malheureusement pas réservée aux timides, car c’est le plus souvent dans une position bien précise que l’on peut y arriver: à quatre pattes, les reins creusés, on s’offre aux caresses de notre homme qui devra réaliser des mouvements qui ne lui sont pas forcément les plus naturels d’un premier abord, mais qu’il devrait comprendre assez rapidement. En visant une partie plus basse, il devrait sentir une zone assez délimitée, de la taille d’une pièce, et y réagir assez rapidement. Mais il faut y aller à pas de velours, car ce seront des mouvements lents qui vous feront avancer. Gagner ses éperons. La sexualité comme toute discipline a besoin d’entraînement. Tout n’est pas évident au début, mais petit à petit, on apprend à détecter les zones plus ou moins sensibles, les moments où il faut persister dans une voie, ou une autre. Le tout est de lâcher prise, en prenant conscience de nos blocages, et progresser un peu plus, jour après jour, vers le plaisir, avec la complicité de son partenaire. Mais une chose est sûre, le plaisir est l’affaire de toutes.
Mettre les gaz en période d’incertitude
C’est ce qui s’appelle une salle noire de monde, que nul n’avait jamais remplie avant où, en pleine période d’incertitude et de reniement, sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila», le Parti pour l’Action refuse du monde sur une terre passant pour hostile, laisssant des grappes humaines traîner dans les dépendances de cette Fikin. lesoft numérique.
Sur les bords de la Luye, sur nos terres bénies de Bandundu, dans Masimanimba, des villages entiers se vident et entrent en transe à l’apparition de Ya Khala (le Grand Crabe).Une histoire vient de commencer qui passera par la matinée politique de rentrée organisée dans la mythique salle de la Fikin sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila». lesoftNumérique.
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE | N° 1348 | PAGE 19.
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Le Sénégalais Macky Sall veut le pouvoir contre ses engagements since 1989
L
Le chef de l’état sénégalais Macky Sall se réfugie derrière un avis consultatif du Conseil constitutionnel pour se dédire et garder le pouvoir. AFP. e chef alors que son projet de treprises par plusieurs rant sa campagne, une formé de cinq juges, a Macky Sall lors d’une de l’état révision constitutionde ses pairs pour se réduction immédiate avalisé la réduction du allocution télévisée sénénelle le prévoyait. En maintenir au pouvoir. du mandat du chef de mandat présidentiel de mardi. «J’entends me galais réduisant son mandat, Macky Sall a convoqué l’état (le nombre de sept à cinq ans, prévue conformer à la décision Macky il entendait «donner un référendum constimandats étant limité à par ce projet de révidu Conseil constituSall a un exemple», avait-il tutionnel pour le 20 deux consécutifs). Il a sion. Mais il considère tionnel», a souligné le rétropé- expliqué en mars 2015. mars. élu au second plusieurs fois réitéré que la disposition préprésident sénégalais dalé. Il n’a pu tenir ses «Il faut qu’on comtour, en 2012, pour sept cette promesse visant, voyant l’application de qui restera au pouengagements électoprenne, en Afrique aus- ans face à Abdoulaye selon lui, à consolider cette réduction au man- voir à contrecœur. La raux. Il restera donc si, qu’on est capable de Wade (2000-2012), la démocratie au Sédat en cours «doit être question de la durée du aux commandes du donner la leçon, et que Macky Sall a saisi en négal, un pays réputé supprimée», au motif mandat a pratiquement pays jusqu’en 2019. Il le pouvoir ce n’est pas janvier la plus haute ju- pour sa stabilité. que la durée de ce man- occulté les autres volets a mis un terme, mardi une fin en soi», avait-il ridiction sénégalaise de dat, «préalablement de cette réforme en soir 16 février, à des déclaré, au moment où son projet de réforme au pouvoir à fixée dans le temps, et quinze points portant mois de faux suspense, le débat sur le continent de la Loi fondamentale contrecœur. par essence intangible, sur les règles électorarenonçant à écourter portait sur les révisions prévoyant, comme il Le Conseil constituest hors de portée de la les et l’élargissement son mandat en cours, constitutionnelles ens’y était engagé dutionnel consultatif, loi nouvelle», a précisé des pouvoirs de l’As-
Quand l’histoire se répète
M
acky Sall a renoncé, sur avis du Conseil constitutionnel, à écourter son mandat en cours, comme le prévoyait son projet de révision constitutionnelle. Ce qui donne du grain à moudre à ses opposants, tandis que ses partisans invoquent la stricte application de la loi. Faites ce que je dis mais pas ce que je fais. C’est en substance le sentiment qu’a l’opposition face à l’annonce du chef de l’état. Après quatre années de suspense, Macky Sall a annoncé lors d’une allocution télévisée, mardi soir, qu’il terminerait bien son mandat de sept ans. Conformément à l’avis rendu par le Conseil constitutionnel qui n’est pourtant que consultatif, mais
contrairement à sa promesse de campagne. Pour consolider la démocratie de son pays, Macky Sall s’était engagé à réduire le mandat présidentiel de sept à cinq ans.
«Ma waxoon, waxeet» («Je l’ai dit, je me dédis»). Il a bien fait modifier la Constitution, puis il a saisi le Conseil constitutionnel pour avis. Or, si l’instance, formée de cinq juges, a approuvé son projet, elle a estimé que la disposition prévoyant l’application de cette réduction au mandat en cours devait «être supprimée», au motif que la durée de ce mandat, «préalablement fixée dans le temps, et par essence intangible, est hors de portée de la loi nouvelle». «J’entends me confor-
mer à la décision du Conseil constitutionnel», a déclaré M.Sall mardi soir. En conséquence, «le mandat en cours du président de la République connaîtra son terme en 2019», a-t-il ajouté. La réforme, qui porte également sur les règles électorales et l’élargissement des pouvoirs de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, sera toutefois soumise à referendum le 20 mars prochain. Mais d’ores et déjà, les mécontents pointent du doigt le syndrome du «wax waxeet», expression née de l’aveu de l’ancien président Abdoulaye Wade: «Ma waxoon, waxeet» («Je l’ai dit, je me dédis», en wolof, une des langues nationales). Rappelons que quand M. Wade s’était représenté pour un troisième mandat en
2012, ses détracteurs lui avaient reproché de violer le principe constitutionnel limitant à deux le nombre de mandats présidentiels consécutifs. Mais Wade avait alors rétorqué que cette disposition ayant été introduite durant son premier mandat elle ne devait pas lui être appliquée... L’histoire se répète donc. Ses opposants estiment que M. Sall se «réfugie» derrière le Conseil constitutionnel pour se maintenir au pouvoir, comme l’a expliqué l’avocat Me Abdoulaye Babou au micro de la radio sénégalaise RFM. Effectivement, le débat porte sur l’aspect liant ou non ce cette décision. D’après le ministre et conseiller juridique de Macky Sall, Ismaël Madior Fall, professeur de droit constitutionnel à l’Université Cheikh
Anta Diop de Dakar (Ucad), la réponse est évidemment oui. De même pour Me Omar Youm, ministre, directeur de Cabinet du président qui s’exprimait sur le plateau de la RTS: «Dans un état de droit, on ne peut pas, en tant que président de la République du Sénégal, méconnaître les décisions de droit qui sont rendues par nos institutions juridictionnelles». Et d’insister: «Je crois que les motivations qui ont été évoquées par le Conseil constitutionnel sont pertinentes… Le président de la République, qui a prêté serment de respecter la Constitution et les lois de notre République, doit respecter les institutions dont il est le garant du bon fonctionnement». Macky Sall a été élu en 2012 pour sept ans face à son ancien
mentor Abdoulaye Wade (2000-2012). L’ingénieur de formation fut notamment l’un des conseillers les plus proches, avant de devenir ministre des Mines et de l’Énergie, puis ministre de l’Intérieur, porte-parole du gouvernement et vice-président du comité directeur du Parti démocratique sénégalais (PDS, créé en 1974 par Wade) et enfin son Premier ministre de 2004 à 2007. Le désamour s’est installé avec la fin du premier mandat d’Abdoulaye Wade. Lors de sa réélection, en février 2007, le président refuse de reconduire son chef de gouvernement. La rupture sera consommée quand Macky osera convoquer à l’Assemblée le fils de son «maître», Karim Wade, relativement à des soupçons de malversations financières.
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semblée nationale et du Conseil constitutionnel, et installé depuis plusieurs mois une controverse dans le pays. L’avis du Conseil constitutionnel, qui n’est pourtant que consultatif, «lie» le président Macky Sall qui doit obligatoirement la respecter, a plusieurs fois déclaré son ministre et conseiller juridique, Ismaïla Madior Fall, professeur de droit constitutionnel à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. L’Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel, est divisée par la question. Des militants et responsables de cette formation, dont des ministres, ont appelé le président Sall à effectuer les sept années de son mandat au motif qu’il a prêté serment en jurant de respecter la Constitution instituant le septennat. L’opposition a de son côté plusieurs fois appelé le président Sall à concrétiser son engagement électoral qu’il disait ferme. Trop lui demander. «Macky Sall entre le marteau et l’enclume», titrait mardi le quotidien indépendant Le Populaire.
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