Kabila comme jamais i nt e rn ati onal Le plus fort tirage | la plus forte vente | la plus forte audience | de tous les temps
www.lesoft.be 1 9 8 9 N°1380 | jeudi 24 Novembre 2016 | 20 PAGES €6 $7 CDF 4500 | FONDÉ à kinshasa PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA
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ertains - nombreux - s’attendaient à ce «Comprenez mon émotion» d’un certain 24 avril. Car dès l’entame de son discours sur l’état de la Nation - exactement dès l’attaque, la première phrase courte pour justifier sa présence devant ces deux Chambres du Parlement congolais réunies en Congrès «rendre compte ce jour de l’état de la Nation devant les élus du peuple» - à la deuxième phrase, Joseph Kabila Kabange plonge dans le passé d’il y a quinze ans à son avènement à la tête du pays, au lendemain de l’ignoble assassinat de son père, Mzee Laurent-Désiré Kabila. «Quinze ans durant, les Congolaises
Clameurs et bains de foule comme jamais
Après son discours triomphe, Joseph Kabila Kabange quitte le podium, descend les marches, s’offre un bain de foule. dr.
et Congolais m’ont accordé leur confiance et assuré de leur soutien indéfectible». Que nous réserve Joseph Kabila Kabange, s’inquiètent - en se jetant un coup d’ œil - ses partisans qui ont pris d’assaut le vaste hémicycle, stupéfiés, suffoquant. Kabila n’en a cure. Il est reparti: «Il y a quinze ans en effet, la République démocratique du Congo, ce précieux héritage commun, était en lambeaux; un pays en ruines; un non état; divisé en quatre morceaux avec des administrations, des forces armées, voire des monnaies différentes». De s’y installer confortablement. Gare aux cardiaques! Déjà, un bruit court l’hémicycle. Un Député - HenriThomas Lokondo, Indépendant - s’est effondré, évanoui sans
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Le soft international est une publication de droit étranger | AUTORISATION DE DIFFUSION en R-dCongo M-CM/LMO/0321/MIN/08 daté 13 janvier 2008
Jamais Kabila n’avait fait autant fibrer la foule pour l’Histoire |
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doute pour d’autres raisons. Il a été évacué vers un centre médical pour une prise en charge appropriée. Pourtant, imperturbablement, impitoyablement, Kabila poursuit son massacre. Y reste, s’y installe même, s’y sentant manifestement parfaitement à l’aise. Que nous réserve-t-il?
Washington exprime son agacement
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ashington paraît exaspérée par le désordre politique congolais qui perdure et des discours boutefeux journellement développés. Désormais, l’administration Obama ne réserve plus ses flèches à la majorité présidentielle; elle les dirige aussi vers l’opposition. Dans un communiqué, elle ne cache plus son exaspération. «Nous exhortons la coalition du Rassemblement sous la direction d’étienne Tshisekedi à faire des propositions constructives et pratiques et à s’abstenir de rhétorique incendiaire». Ce qui n’est rien moins qu’un signe d’agacement et un début de désaveu quand on sait le nombre de visites qu’aussi bien des diplomates en poste à Kinshasa que des envoyés spéciaux américains rendent à l’avenue Pétunias. Les autorités américaines disent apporter leur soutien à la nouvelle médiation des évêques de la CNéCO. Mais le président de la République Joseph Kabila paraît avoir - tout au moins provisoirement refermé cette porte en nommant un Premier ministre, expliquant «que les résultats de leurs louables efforts témoignent malheureusement, une fois encore, du peu d’intérêt réservé par les concernés à cette quête de solution à nos différends par le dialogue».
Le Président de la République Joseph Kabila Kabange lors de son discours sur l’état de la Nation. droits Réservés. Après tout ça, que vasemblent se préoccuper Puis: «La préoccutriomphe... Puis, desmicycle conquis se t-il nous dire? à longueur de journées pation majeure, la cendu dans la salle, lâche sur son idôle? Le de mon avenir politiseule qui soit légitime, de serrer des mains à commentaire est sans que ça! que, je tiens à dire, tout devrait donc être, et la première rangée où équivoque. C’est dans les trois en les en remerciant, demeure plutôt, celle avaient été installés Quand des officines dernières phrases de que la République Déde savoir quel avenir des VIP. En véritable ont décidé de vous son discours - alors mocratique du Congo nous voulons offrir au rock star, à la fin d’un diaboliser, vous avez que l’hémicycle nourrit est une démocratie Congo et aux Congomeeting! beau faire, rien à faire. des sentiments contras- constitutionnelle et que lais». Sans aucun doute, Voilà qui rappelle cette tés - qu’il fixe. toutes les questions jamais - de mémoire interpellation d’un En trois phrases, il a pertinentes relatives jamais avant. d’observateur politique paysan Nande au Kivu vidé un nauséabond au sort des Institutions Et l’artiste de s’extir- Kabila n’avait fait qui s’est trouvé face au climat qui durait, deet de leurs animateurs per de la scène sur: vibrer autant la foule Chef de l’état et que le puis plusieurs mois sont réglées de ma«Que Dieu bénisse la en ces lieux. Président de la Répu- sinon des années nière satisfaisante par République DémocraCraignait-elle une blique raconta un jour avait pourri tout, au la Constitution». tique du Congo»! «mauvaise blague» aux siens, à la ferme point que le moindre Puis: «N’ayant jamais Pas avant d’avoir fait et que la fin étant inde Kingakati, banlieuejournaliste ne recherété violée, la Constitu- un tour de piste - partervenue sans anicroEst de la Capitale. chait que ça! Voici tion sera toujours resdon! de podium - en che - sans l’annonce - Donnez-le leur; ils comment il le dit: pectée, et ce, dans tou- clameur -, la main en redoutée, «Comprenez vous laisseront tran«Quant à tous ceux qui tes ses dispositions». l’air pour le salut de Mon émotion» - l’héquille...
«Il y a 15 ans....»
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i-après en intégralité le discours sur l’état de la Nation prononcé par le Président de la République Joseph Kabila Kabange le mardi 15 novembre devant les deux Chambres parlementaires réunies en Congrès conformément à la Constitution qui stipule notamment en son article 77: «Le Président de la République (...) prononce, une fois l’an, devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès, un discours sur l’état de la nation». Joseph Kabila Kabange a reconnu qu’au cours de ces 15 ans, «malgré tous les progrès accomplis, de nombreux défis res-
tent encore à relever» appelant ses compatriotes à «persévérer sur la voie de la protection de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de notre pays, ainsi que sur celle de la consolidation de l’unité nationale envers et contre tout». «Pour peu qu’on ait le sens de l’état et qu’on se préoccupe du bien de la Nation, la stabilité politique doit être considérée comme un patrimoine commun. Elle ne peut et ne doit être consolidée que par et dans le respect, par tous, de la souveraineté populaire telle que prescrite par la Constitution, avec pour conséquence, l’organisation régulière des élections démocratiques et apaisées à tous les niveaux». Puis: «Les chaînes de la colonisation et
de la dictature ayant déjà été brisées, la préservation de notre indépendance et la consolidation de notre démocratie ont plus besoin de la vitalité de tous nos concitoyens, hommes et femmes, jeunes et vieux, que du sacrifice de leur vie. Aucun différend, aucun agenda politique ne saurait donc justifier la violence, moins encore des pertes en vies humaines». Ci-après. Il m’est un agréable devoir de rendre compte ce jour de l’état de la Nation devant les élus du peuple, membres de deux Chambres du Parlement réunies en Congrès. Quinze ans durant, les Congolaises et Congolais m’ont accordé leur confiance et assuré de leur soutien indéfectible. Ce qui M’a permis, ensemble avec toutes
les Institutions du pays, de remettre celui-ci sur orbite, dans le concert des Nations. Au cours de cette période, certains de ces compatriotes nous ont quittés, soit sur différents champs d’honneur, soit par une mort naturelle, soit encore, victimes de la barbarie des forces terroristes et criminelles à Beni, dans le Kasaï Central et Oriental ainsi qu’à Kinshasa. En leur mémoire, Je vous invite à vous lever en vue d’observer une minute de silence. Honorables Députés et Sénateurs, Chers Compatriotes, Il y a quinze ans en effet, la République démocratique du Congo, ce précieux héritage commun, était en lambeaux; un pays en ruines; un non état; divisé en quatre morceaux avec des admi-
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nistrations, des forces armées, voire des monnaies différentes. Au plan sécuritaire, le pays écumait d’une multitude des groupes armés qui, dans toute la partie Est, faisaient la loi sur près de la moitié du territoire national, se substituant aux pouvoirs publics devenus l’ombre d’eux-mêmes, et distribuant impunément la mort et la violence à souhait avec, à la clé, une comptabilité macabre de nombreuses victimes au sein de la population, particulièrement les femmes et les enfants. Au plan politique, le processus de démocratisation était en panne, les partis politiques et les associations de la Société civile assujettis à des sévères restrictions de fonctionnement, le dialogue politique bloqué, et il n’y avait aucun schéma
- Quoi donc leur donner? Si au moins je savais!, répond le Chef de l’état... Comme pour dire qu’il y a des choses qu’un Dirigeant ne peut donner: l’honneur, la dignité, l’intégrité de son pays. Car dans la deuxième partie de son discours, Joseph Kabila Kabange s’y engouffre et traite le mal en profondeur. Il dénonce qu’«une frange de notre population (soit) devenue le terrain fertile de l’expérimentation des stratégies insurrectionnelles diverses de certains acteurs politiques»; que nos jeunes se retrouvent «vulnérables face aux incantations démagogiques de certains politiciens et à l’instrumentalisation malveillante des certaines officines étrangères nostalgiques d’un temps pourtant bien révolu»; qu’il ne peut «permettre que (notre pays) soit pris en otage par une frange de sa classe politique, et exposé au risque d’instabilité»; que «notre pays a droit, comme tout état membre des Nations Unies, au respect de sa souveraineté et de son indépendance politique»; que - last but not least - il «n’entend pas transiger làdessus». L’hémicycle exulte. Du délire.
T. Matotu n
électoral en perspective. Au plan économique, les indicateurs macroéconomiques étaient tous au rouge. Une inflation perpétuellement en hausse au point d’atteindre en 2000, le niveau de 511%; un taux de croissance constamment négatif, oscillant autour de moins 7%; une balance des paiements déficitaire; un déficit budgétaire chronique; un endettement insupportable et odieux de 12 milliards de dollars et des réserves internationales d’à peine 51 millions de dollars. Au plan social, les stigmates des pillages de 1991 et 1993 et la perte constante du pouvoir d’achat de la population se faisaient terriblement sentir, comme en témoignent un taux de chômage de 84%, un taux de scolarisation
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Très prochainement
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Communiqué officiel
Le Pape François nous honore, le nouvel évêque du Diocèse de Kikwit est fils de Masimanimba
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Mgr Timothée Bodika Mansiyayi, le nouvel évêque de Kikwit. DR. C’est une très grande nouvelle pour la province du Kwilu. Sa Sainteté le Pape François a nommé le 19 novembre 2016 un fils du Territoire de Masimanimba évêque du Diocèse de Kikwit qui comprend les territoires de Bulungu, Gungu et Masimanimba. C’est donc Mgr Timothée Bodika Mansiyayi, à ce jour évêque auxiliaire à Kinshasa, qui a été choisi par le Pape François évêque de Kikwit. Le nouvel évêque Son Excellence Mgr Timothée Bodika Mansiyayi succède à Mgr Edouard Mununu Kasiala, 80 ans, dont la renonciation a été acceptée par le Pape. Mgr Timothée Bodika Mansiyayi, des Prêtres de Saint-Sulpice (PSS) est né à Kinshasa, et a été ordonné Prêtre en 1990. Il a ensuite complété ses études à l’Institut Catholique de Toulouse en France où il a obtenu un Doctorat en Théologie Morale. Il a été Recteur du Grand Séminaire de Philosophie Saint André Kaggwa, puis Recteur du Grand Séminaire Bienheureux de Jean XXIII. Son intronisation se déroulera le 5 décembre 2016 dans la ville de Kikwit. L’élu et le Réélu du Territoire de Masimanimba, le Ministre Tryphon Kin-kiey Mulumba lance un appel à tous les ressortissants du Grand Bandundu, du Kwilu et du Territoire de Masimanimba d’accompagner par leurs prières notre nouvel évêque et à ceux qui peuvent de rehausser de leur présence cette intronisation qui élève un fils de Masimanimba. Fait à Kinshasa, le 22 novembre 2016 Tryphon Kin-kiey Mulumba Ministre des Relations avec le Parlement.
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«La stabilité politique, notre patrimoine commun» LE document |
Premier discours officiel intervenant après la clôture du Dialogue de la Cité de l’UA, sur la première rangée (de g. à dr.) on distingue le nouveau Premier ministre Samy Badibanga Ntita, le co-modérateur du Dialogue Vital Kamerhe -Lwa Kanyinginyi et le président du RCD-Goma, Me Azarias Ruberwa Maywa. droits réservés.
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inférieur à 2% et un taux moyen d’indice de la pauvreté de 80%. Au plan des infrastructures, le pays n’était relié d’un coin à l’autre que par voie aérienne, grâce uniquement, à des compagnies privées, à l’exception près de quelques routes en piteux état, reliant des localités limitrophes de quelques provinces. Honorables Députés et Sénateurs, Face à ce tableau sombre et à une Nation déchirée par plus de trois ans de guerre d’agression particulièrement prédatrice, j’avais pris un engagement précis dans mon discours d’investiture du 26 janvier 2001, celui de m’employer à réaliser des changements profonds dans tous les secteurs de la vie nationale. J’en avais appelé au courage, à la détermination et à l’esprit de sacrifice de tous pour affronter et surmonter les défis à la fois nombreux et complexes, auxquels nous étions
confrontés. Il s’agissait, en premier lieu, de l’instauration de la paix et de la consolidation de la communion nationale, par le dialogue et la réconciliation. Il s’agissait, en second lieu, de redonner effectivement le pouvoir au peuple en normalisant la vie politique, en renforçant l’état de droit et en consolidant la démocratie à travers l’organisation des élections libres et transparentes sur toute l’étendue de la République. Il s’agissait, aussi, de la reconstruction nationale sur tous les plans, les efforts entrepris depuis la libération du 17 mai 1997 ayant, entretemps, été freinés par la guerre d’agression. Au plan économique, l’engagement consistait à libéraliser l’activité économique et, en conséquence, à engager des réformes structurelles dans les secteurs clés de la vie nationale à travers, notamment, la promulgation d’un nouveau Code minier, d’un nouveau Code d’investissements, ainsi que celui des Marchés
publics. L’objectif ultime étant d’attirer les investissements privés, de créer des richesses et de combattre la pauvreté. De 2001 à ce jour, du chemin a été parcouru vers la réalisation de ces objectifs. Un long chemin, semé de beaucoup d’embûches, mais aussi jalonné de plusieurs réalisations dont nous sommes en droit d’être fiers. Ainsi, au plan politique, grâce aux nombreux sacrifices consentis par nos forces de sécurité et l’ensemble de la population, mais aussi par le dialogue, l’Accord global et inclusif a permis d’organiser la Transition, de réunifier et de pacifier le pays. Une Constitution a été adoptée par référendum; des élections ont été organisées en 2006 et en 2011. Des institutions républicaines et légitimes ont été depuis lors, installées et gèrent aujourd’hui le pays avec responsabilité, entraînant des résultats positifs sans précédents. Dans le cadre de la réforme de l’état, le
processus de décentralisation a été engagé sur fond du découpage territorial. Ce qui a permis au pays de passer de 11 à 26 provinces prévues par la Constitution, toutes dirigées aujourd’hui par des Gouverneurs démocratiquement élus. La réforme du secteur de la justice a été marquée, quant à elle, par l’éclatement bientôt achevé de la Cour Suprême de Justice, en Cour Constitutionnelle, Cour de Cassation et Conseil d’état, les deux derniers devant être respectivement à la tête des Ordres de juridiction judiciaire et administratif, conformément aux lois déjà promulguées. Au plan sécuritaire, grâce à d’importantes réformes engagées au niveau de notre système national de sécurité, les zones de non-droit, jadis occupés par divers groupes armés, ont été réduites à une portion congrue. La pression militaire reste activement maintenue sur les éléments résiduels des forces négatives, singulière-
ment les FDLR et les islamistes radicaux de l’ADF, dont les sanctuaires ont été détruits mais qui, malheureusement, demeurent encore actifs dans certaines localités du territoire de Beni, au Nord-Kivu. Les efforts ainsi fournis, couplés à ceux de notre justice militaire ont permis d’assurer la poursuite d’une meilleure protection de la femme et des enfants, contre les violences qui leur sont faites. Honorables Députés et Sénateurs, Hier sujet de profondes préoccupations au plan international, la République Démocratique du Congo est aujourd’hui citée en modèle réussi, et en exemple à suivre, dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, en raison des résultats remarquables de sa stratégie en la matière. Les efforts entrepris se poursuivront dans un contexte de paix et de sécurité retrouvés, l’objectif à atteindre étant celui de zéro viol en République Démocrati-
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que du Congo. Au plan économique, le cercle vicieux de l’hyperinflation et de la dépréciation de la monnaie nationale a été brisée, le taux d’inflation ramené à moins de 1% en 2015 et la dette extérieure effacée à plus de 90%, tandis que l’investissement direct privé a connu un bond appréciable, grâce à une politique économique rigoureuse et aux réformes structurelles engagées depuis 2001. Il en est ainsi de la libéralisation économique consacrée notamment par la nouvelle réglementation de change, la restructuration du système bancaire, la réforme des secteurs des mines, des hydrocarbures, des télécommunications, de l’énergie. Sont également concernés les secteurs des forêts, de l’eau, des marchés publics, parallèlement à la promulgation d’un nouveau Code des investissements, assorti de la création de l’Agence nationale de promotion des investissements, ANAPI en sigle, laquelle cristallise cette volonté de
libre concurrence. La réforme dans le secteur des Finances publiques a été marquée par la mise en place de la chaîne de la dépense et la restructuration des régies financières. Conséquence logique, le pays a renoué avec la croissance économique qui, avant la présente crise économique internationale, née de la chute brutale des cours des matières premières d’exportation, avait frôlé les deux chiffres et qui, en dépit de cette crise, n’en reste pas moins au-dessus de la moyenne africaine. Au plan des infrastructures de base, conformément au programme ambitieux de la révolution de la modernité, et dans la continuité de celui des Cinq Chantiers de la République, le pays est en voie d’être totalement réunifié par voie routière, ferroviaire, fluviale et aérienne, facilitant ainsi la circulation des personnes, des biens et des services, sur toute l’étendue du territoire national. Le réseau routier na-
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«La Constitution sera respectée et ce, dans toutes ses dispositions»
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tional a été marqué, jusqu’en 2015, par des travaux de bitumage, de réhabilitation et d’ouverture de 7.818 km supplémentaires. Dans le secteur des transports et voies de communication, la dotation à la SNCC de nouvelles locomotives devra permettre de desservir, pour la première fois depuis vingt ans, la ligne Kisangani-Ubundu par train, tandis que la remise en service des unités flottantes récemment réhabilitées, relancera et facilitera davantage le transport, en toute sécurité et confort, des biens et des personnes sur le fleuve Congo, autoroute naturelle de notre pays, ainsi que sur ses affluents. Au plan social, des efforts ont été engagés pour améliorer la rémunération du personnel civil et militaire, la finalité de la croissance économique recherchée demeurant, par ailleurs, la création continue d’emplois dans tous les secteurs de la vie économique et la promotion de la classe moyenne, tant en milieux urbains que ruraux. Bien plus, la santé, l’éducation, l’eau et l’électricité, ainsi que le logement, ont été inscrits en priorité, depuis 2007, dans le programme 2007-2011 du Gouvernement. S’agissant de l’éducation, il est bon de noter que, grâce à l’application progressive de la politique de la gratuité de l’enseignement et aux efforts soutenus de construction et de réhabilitation des infrastructures scolaires, le taux brut de scolarisation de nos enfants a connu un accroissement significatif au niveau tant préscolaire, primaire que secondaire. De 2006 à 2014, il est ainsi passé, au niveau primaire, de 83% à 107% , soit un accroissement de 23%, tandis que le nombre d’écoles est passé de 29.420 à 48.147, soit un accroissement de 64%. Il est bon de souligner, par ailleurs, qu’en République Démocratique du Congo, le secteur de l’éducation est devenu le premier poste budgétaire. De 6% en 2001, il est passé à 16% en 2015. En termes de perspectives, un plan stratégique national de développement indique la voie que nous avons tracée pour l’avenir, afin de
matérialiser notre rêve commun d’un Congo émergent à l’horizon 2030 et développé à celui 2050. Honorables Députés et Sénateurs, Chers Compatriotes, Il est évident que malgré tous les progrès accomplis, de nombreux défis restent encore à relever. Il nous faut, en effet, persévérer sur la voie de la protection de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de notre pays, ainsi que sur celle de la consolidation de l’unité nationale envers et contre tout. La paix chèrement acquise demeure fragile. Elle doit être chaque jour entretenue sur l’ensemble du pays et traduite en actes par chacun de nous. Faute de quoi, elle pourrait, à tout moment, être sévèrement, voire durablement remise en cause. En témoignent, les soubresauts récents dans le Haut-Lomami et le Tanganyika liés aux conflits dits BantousPygmées, d’atteinte grave à l’ordre public dans une partie du Kasaï Central et du Kasaï Oriental. Il en est de même de l’activisme des groupes armés récalcitrants à l’Est du pays et les menaces permanentes de déstabilisation à partir de l’extérieur du pays, sans compter les tristes évènements des 19 et 20 septembre dernier que Je condamne fermement. Pour peu qu’on ait le sens de l’état et qu’on se préoccupe du bien de la Nation, la stabilité politique doit être considérée comme un patrimoine commun. Elle ne peut et ne doit être consolidée que par et dans le respect, par tous, de la souveraineté populaire telle que prescrite par la Constitution, avec pour conséquence, l’organisation régulière des élections démocratiques et apaisées à tous les niveaux. Cela permettrait à notre peuple de demeurer l’arbitre incontesté du jeu politique, conférant le pouvoir à ceux des citoyens qui, à ses yeux, le méritent, vu la qualité de leurs projets de société et le bilan de leur action antérieure. Ce qui garantit la moralisation de la vie politique et assure le renouvellement continu de la classe politique, qui sont tous deux des impératifs incontournables pour la consolidation de notre jeune
démocratie.
Honorables Députés et Sénateurs, Les chaînes de la colonisation et de la dictature ayant déjà été brisées, la préservation de notre indépendance et la consolidation de notre démocratie ont plus besoin de la vitalité de tous nos concitoyens, hommes et femmes, jeunes et vieux, que du sacrifice de leur vie. Aucun différend, aucun agenda politique ne saurait donc justifier la violence, moins encore des pertes en vies humaines. Miser, pour accéder au pouvoir, sur le sang des Congolais et la destruction méchante de leurs biens publics ou privés, est pour le moins moralement condamnable. Au plan économique, au-delà de la préservation des acquis de la stabilité macro-économique retrouvée, J’invite mes compatriotes de tous les horizons, à unir leurs efforts à ceux du Gouvernement de la République pour résister avec courage et détermination, aux conséquences tragiques de la baisse actuelle des cours des matières premières. Un programme économique prioritaire, articulé en 28 mesures est actuellement en exécution afin de limiter les conséquences négatives de cette conjoncture, de renforcer la résilience de notre économie et de préserver les conditions de sa relance. Il mérite l’accompagnement de tous. La matrice essentielle de ce programme a pour axe principal, la diversification de notre économie, avec pour conséquence, la réduction de son extraversion, à travers la promotion d’autres secteurs porteurs de croissance dont, notamment, l’agriculture. Elle repose aussi sur la rationalisation des dépenses publiques. Ce qui a justifié la réduction du train de vie de l’état à concurrence de 30% des dépenses de fonctionnement. Au plan social, une frange de notre population est devenue le terrain fertile de l’expérimentation des stratégies insurrectionnelles diverses de certains acteurs politiques, à la faveur, sans doute, des frustrations, particulièrement des jeunes et des sans emploi, qui se sentent victimes d’exclusion socio-économique. Pour les jeunes, l’absence d’emplois et
l’oisiveté qui en résulte assombrissent les perspectives d’avenir. Ce qui les rend vulnérables face aux incantations démagogiques de certains politiciens et à l’instrumentalisation malveillante de certaines officines étrangères nostalgiques d’un temps pourtant bien révolu. Je tiens à dire à notre jeunesse que les stratégies de leur réinsertion socio-économique sont en cours. Je félicite, par ailleurs, ceux qui refusent ou ont renoncé à la voie de la violence ou qui, d’ores et déjà, sont intégrés dans la communauté nationale où ils rendent service à cette dernière, à travers les travaux d’intérêt communautaire. Quant à ceux des Congolais qui ont le sens de l’initiative et qui osent entreprendre des activités économiques, Je les exhorte à prendre avantage des politiques menées à ce jour en matière de promotion d’une classe moyenne congolaise dans les différents secteurs de la vie économique nationale. C’est le cas des dispositions légales réservant le petit commerce aux nationaux et l’existence du Fonds national de Micro-finance. J’en appelle, par ailleurs, aux deux Chambres du Parlement de vider leur saisine sur le projet de Loi relative à l’attribution, en priorité, aux entreprises congolaises, des contrats de soustraitance, notamment dans les secteurs minier, agricole et des infrastructures, texte que Je souhaite voir être appliqué sans faille par le Gouvernement, une fois promulgué. L’objectif pour nous, c’est de faire du Congolais, le premier investisseur dans son pays, et de la demande intérieure, le moteur de notre économie. Honorables Députés et Sénateurs, Au plan institutionnel, notre défi majeur demeure la consolidation de notre jeune démocratie. Conformément à la Constitution de la République, il est impératif que nous conjurions, de manière définitive et irréversible, les vieux démons tendant à emprunter des raccourcis pour s’emparer du pouvoir d’état par la force, ou par toute autre voie anticonstitutionnelle et non démocratique. Je lance donc une in-
vitation solennelle à la classe politique congolaise à se préparer activement à aller à la rencontre du souverain primaire car, dans quelques mois, le fichier électoral en cours de constitution sera prêt et les scrutins seront convoqués. Je rends, à cet effet, un vibrant hommage à la CéNI qui, à la faveur des efforts du Gouvernement ayant permis l’acquisition de 20.200 kits d’enrôlement, et forte de la mise à disposition des moyens logistiques aériens et roulants de l’Armée, a rendu effectif mon appel à l’enrôlement des électeurs depuis le 31 juillet à partir du NordUbangi où 766.345 électeurs sont signalés comme enregistrés, à ce jour, sur un total de 850.000 attendus. J’encourage vivement la poursuite dudit processus dans les aires opérationnelles une et deux, déjà annoncés, comprenant onze autres provinces. J’invite particulièrement les jeunes à y participer massivement, afin de se donner le moyen légal de décider de l’avenir de leur pays et de participer à sa gouvernance, plutôt que de servir éternellement de marchepied à des acteurs politiques qui, souvent, n’ont rien à proposer à notre peuple, mais plutôt des comptes à rendre à ce dernier. Honorables Députés et Sénateurs, Comment ne pas remercier, par ailleurs, ceux qui, pour avoir balisé le chemin vers la tenue certaine et paisible des élections, avaient, dès le mois de juin 2015, répondu à mon appel en vue des consultations préparatoires au dialogue national, ou ont, il y a peu, œuvré activement à l’aboutissement heureux du dialogue proprement dit, mené avec dextérité et intégrité par le Facilitateur désigné par l’Union Africaine, le Premier Ministre Edem Kodjo, à qui je rends hommage. Je salue les différentes recommandations issues de cet important forum national, particulièrement l’Accord politique pour l’organisation des élections apaisées, crédibles et transparentes dans notre pays. Certes, comme toute œuvre humaine, cet Accord politique est perfectible. Il n’en
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reste pas moins, cependant, qu’il constitue aujourd’hui la seule feuille de route mise au point par les Congolais eux-mêmes, représentants aussi bien l’Opposition Politique, la Société Civile que la Majorité. Il fixe, en effet, des perspectives, réalistes et responsables, tant pour l’organisation des élections, que pour la stabilité des Institutions pendant la période préélectorale, électorale et post-électorale. Une fois de plus, comme Je l’avais dit il y a deux ans dans les mêmes circonstances, les Congolais viennent de démontrer que, placés dans des conditions de libre exercice de leur droit à l’autodétermination, ils sont capables de régler en toute responsabilité leurs divergences. Ceci M’offre l’occasion de dénoncer à nouveau, toute ingérence dans les affaires internes de notre pays qui a droit, comme tout état membre des Nations Unies, au respect de sa souveraineté et de son indépendance politique. Il n’entend pas transiger là-dessus. Mon vœu le plus ardent est que, conformément à l’article 24 de l’Accord politique, ceux qui, pour une raison ou pour une autre, n’ont pas participé à sa conclusion, puisse y adhérer en le signant, de manière à ce qu’à l’unisson nous offrions à notre peuple le précieux cadeau qu’il attend de nous: l’exercice effectif de son droit légitime de se choisir ses dirigeants, librement, sans entrave aucune, mais aussi dans la paix physique et des cœurs. Que ceux qui viennent de le faire, par vagues successives, en soient ici félicités. C’est également dans le cadre des dispositions pré-rappelées que s’inscrivait la mission que J’avais confiée aux Evêques membres de la CéNCO, que Je remercie au passage, en direction de ceux des membres de l’Opposition n’ayant pas encore signé l’Accord politique. Les résultats de leurs louables efforts témoignent malheureusement, une fois encore, du peu d’intérêt réservé par les concernés à cette quête de solution à nos différends par le dialogue. C’est ici le lieu d’affirmer que l’alternative que, de l’intérieur comme de l’extérieur, certains opposent à cette
option de bon sens, est tout simplement inacceptable, car elle aurait pour effet de replonger notre cher et beau pays dans le chaos, comme c’est aujourd’hui le cas de certains pays frères à travers le monde. Soucieux de Mes responsabilités de garant du bon fonctionnement des Institutions, Je ne peux permettre que la République soit prise en otage par une frange de sa classe politique, et exposée au risque d’instabilité, avec pour conséquence de retarder davantage l’organisation des élections. Conformément à l’Accord politique susmentionné, Je désignerai donc incessamment, le Premier Ministre qui aura la charge de former le Gouvernement d’union nationale dont la mission principale sera de conduire le peuple aux élections, tout en préservant les acquis économiques et sociaux des quinze dernières années. J’assigne ainsi à ce Gouvernement la mission, tout aussi prioritaire, d’œuvrer à l’amélioration du social de notre population. Je salue le Premier Ministre sortant, Monsieur Augustin Matata Ponyo et son Gouvernement qui, avec dévouement, ont abattu un travail remarquable au cours des quatre dernières années. Quant à tous ceux qui semblent se préoccuper à longueur des journées de mon avenir politique, je tiens à dire, tout en les en remerciant, que la République Démocratique du Congo est une démocratie constitutionnelle et que toutes les questions pertinentes relatives au sort des Institutions et de leurs animateurs sont réglées de manière satisfaisante par la Constitution. N’ayant jamais été violée, la Constitution sera toujours respectée, et ce, dans toutes ses dispositions. La préoccupation majeure, la seule qui soit légitime, devrait donc être, et demeure plutôt, celle de savoir quel avenir nous voulons offrir au Congo et aux Congolais. Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo ! Honorables Députés et Sénateurs, Mesdames et Messieurs, Je vous remercie. Kinshasa, 15 novembre 2016.
Joseph Kabila kabange n
De la nationalité congolaise LE débat |
L
e débat qui fait rage aujourd’hui dans notre pays sur la nationalité congolaise à la suite de la nomination par le Président de la République, Chef de l’Etat, du Premier ministre Samy Badibanga Ntita n’aurait certainement pas eu d’intérêt si le ministre de la Justice et Garde des Sceaux Alexis Thambwe Mwamba avait été auditionné à la Chambre basse du Parlement tout récemment encore avant la démission du Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon entraînant celle de son équipe gouvernementale et le basculement, dès le 14 novembre, du Gouvernement dans le régime des mesures conservatoires qui conduisent les ministres à expédier les affaires courantes. Dans un courrier adressé aux Membres du Gouvernement datant du 14 novembre, le Premier ministre les instruit en effet «de ne plus poser un quelconque acte engageant vos ministères et le Gouvernement aussi bien par voie de correspondance que par voie d’arrêt (sauf) autorisation expresse et écrite» de sa part. Par une correspondance (N/Réf: RDC/AN/ CP/AM/MNT/ l0/1767/2016 du 17 octobre 2016), le Président de l’Assemblée Nationale Aubin Minaku Ndjalandjoku, dans le cadre du contrôle parlementaire, transmet une question orale avec débat au ministre et Garde des Sceaux Alexis Thambwe Mwamba. La question émanait du Député national Toussaint Alonga Likili. Par sa lettre (N/Réf: DN/HTAL/ CP/25/2016 datée du 13 octobre 2016), l’élu était fortement préoccupé par la détention de la double nationalité par des Congolais œuvrant au sein des Institutions du pays sans cependant désigner nommément ni les personnes incriminées, ni les Institutions visées. Le ministre Alexis Thambwe Mwamba avait bien apprêté sa réponse, imprimé et
Alexis Thambwe Mwamba, ministre de la Justice, Garde des Sceaux. DR. multiplié celle-ci afin de quatre fois, bien personne appartenant que chacun des 500 souvent au détriment aux groupes ethniques de certains groupes dont les personnes et le Députés en dispose qui ont été privés, territoire constituaient une copie mais voilà, par intermittence, ce qui est devenu le sauvé par le gong, le débat qui fâche, n’a de leurs droits à la Congo (présentement pu avoir lieu. Mais nationalité congolaise. la République Ainsi donc, comme Démocratique un vent favorable a on peut s’en rendre du Congo) à pu faire atterrir sur la compte, la question l’indépendance. Cette table des rédactions du Soft International ce de la nationalité formulation paraît plus document (in tempore est un problème permissive que celle arrêtée par l’article no suspecto) qui répond éminemment sensible à toutes les questions auquel la République 6 de la Constitution Démocratique du du 1er août 1964, qui font aujourd’hui débat. Congo a été et est dite de Luluabourg. encore confrontée Aux termes de cet Ci-après. d’autant que la article, «la nationalité Détention de la double nationalité confère aux congolaise est nationalité par un citoyens des droits que attribuée, à la date du certain nombre de personnes membres les étrangers - entendez 30 juin 1960, à toute les non Congolais, ne personne dont un des des Institutions peuvent exercer. ascendants est ou a été de la République Dans le cadre de la membre d’une tribu ou Démocratique du recherche des solutions d’une partie de tribu Congo. D’abord un bref rappel des à ce problème, il y établie sur le territoire a lieu de rappeler du Congo avant le 18 débats qui ont eu lieu que depuis l’Accord octobre 1908». autour de la question de Lusaka en 1999 A notre connaissance, relative à la nationalité en République jusqu’à ce jour, la ces deux Constitutions Démocratique du question de nationalité sont les seules à Congo s’avère a suffisamment évolué avoir traité de la juridiquement, en nationalité d’origine, nécessaire. les autres Constitutions Force est de reconnaître ce que la loi sur la qu’en République nationalité qui a intervenues ayant Démocratique du été promulguée en relégué ce problème à Congo, la question de novembre 2004, à la loi. C’est ainsi que la nationalité fait couler l’issue d’un vote très la loi s’étant montrée non seulement encre et serré au Parlement, tantôt permissive, salive mais également confère à son article 6 tantôt restrictive, a du sang. C’est ainsi la nationalité d’origine engendré des tensions que certains groupes à toute personne citées précédemment ethniques qui se sont appartenant aux où les gens ont dû sentis marginalisés, groupes ethniques prendre les armes pour craignant l’exclusion et nationalités dont réclamer la nationalité et l’apatridie avaient les personnes et le congolaise. jugé bon de recourir territoire constituaient à la force afin de se ce qui est devenu le De l’unicité et de faire reconnaître la Congo (République l’exclusivité de la nationalité congolaise Démocratique nationalité congolaise. pour intégrer la sphère du Congo) à L’un des aspects politico-administrative l’indépendance. les plus importants et socio-économique Cette formulation est de notre loi sur la du pays. Au cours presqu’identique à celle nationalité est de quatre dernières consacrée par l’actuelle l’unicité et l’exclusivité décennies, les lois de Constitution en son de la nationalité la République relatives article 10 qui stipule congolaise. à la nationalité, ont qu’est Congolais w a) Fondement été modifiées près d’origine, toute de l’unicité et de
l’exclusivité de la nationalité congolaise. L’article 10 de la Constitution de la République Démocratique du Congo, telle que révisée à ce jour, proclame: «La nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec aucune autre». Ce double principe évoqué par la Constitution du 18 février 2006 avait déjà été affirmé par le Constituant de Luluabourg le 1er août 1964, ainsi que par toutes les autres Constitutions ultérieures. à titre illustratif, il convient de rappeler: w l’article Il alinéa 1er de la Constitution de la République du Zaïre du 24 juin 1967, telle que modifiée le 15 février 1978 ainsi que les différentes modifications ultérieures; w l’article 8 de l’Acte Constitutionnel de la Transition du 09 avril 1994 (J.O de la République du Zaïre, 33ème année, n°spécial, avril 1994); w l’article 14 de la Constitution de la Transition (J.O, 44ème année, numéro spécial du 04 avril 2003). Ce principe constitutionnel est repris à l’article 1er de la loi actuelle relative à la nationalité congolaise. Il en découle que l’acquisition par un Congolais d’une nationalité étrangère entraîne ipso facto la perte de la nationalité congolaise. De même, l’acquisition par l’étranger de la nationalité congolaise entraîne de par ce fait même la perte de la nationalité étrangère.
w b) De la ratio legis du double principe de l’unicité et de l’exclusivité de la nationalité congolaise proclamé par l’article 10 de la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006, telle que révisée à ce jour. Bien que nous n’ayons pas de travaux préparatoires sur la Constitution de 2006, nous croyons qu’il s’agit du même esprit qui a animé le Législateur lors
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de l’élaboration de la loi de 2004 sur la nationalité. Ainsi donc, ce double principe constitutionnel est rappelé au paragraphe 2 de l’exposé des motifs de la loi n°004/024 du 12 novembre 2004 sur la nationalité congolaise, adoptée en exécution de la résolution n°DIC/ CPR/03 du Dialogue inter-congolais, de l’Accord global inclusif et de la Constitution de la Transition. Les délégués au Dialogue intercongolais avaient, en effet, décidé de mettre fin à la fracture sociale résultant de querelles relatives à la question de la nationalité d’origine, pour rétablir la paix sociale entre toutes les couches de la population se trouvant sur le territoire national. En effet, depuis l’accession de la République Démocratique du Congo à l’indépendance, la question de la nationalité se pose avec acuité, tant il est vrai que les populations étrangères qui ont immigré au Congo Belge lors de la colonisation n’étaient toujours pas considérées par les autochtones comme des populations nationales. La question de la nationalité d’origine ayant été souvent reléguée à la loi, la loi n°1972-002 du 05 janvier 1972 relative à la nationalité Zaïroise avait réglé le problème dans le même sens que la Constitution de 1964, avant d’être abrogée par celle n°1981/002 du 29 juin 1981 qui rendait plus restrictif l’accès à la nationalité Zaïroise d’origine, mais tout en maintenant la règle de la nationalité Zaïroise une et exclusive. De la nationalité congolaise d’acquisition. L’article 10 de la Constitution prévoit la nationalité congolaise d’origine et la nationalité congolaise d’acquisition. La nationalité congolaise d’origine est acquise à toute personne appartenant aux groupes ethniques et nationalités dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le
Congo (République Démocratique du Congo) à l’indépendance comme rappelé précédemment. La nationalité d’acquisition s’obtient par l’effet de la naturalisation, de l’option, de l’adoption, du mariage ou de la naissance et de la résidence en République Démocratique du Congo. Ces différents modes d’acquisitions sont contenus dans la loi (n°04/024 du 12 novembre 2004). Je passe directement à la perte de la nationalité congolaise avant d’exposer sur le recouvrement de la nationalité congolaise.
De la perte de la nationalité congolaise. La perte de la nationalité congolaise résulte de la déchéance ou de l’acquisition d’une nationalité étrangère. La déchéance est prononcée par le Gouvernement par voie de Décret conformément aux articles 27 à 29 de la loi. Quant à la perte à la suite de l’acquisition d’une nationalité étrangère, elle la conséquence du principe constitutionnel de l’unicité et de l’exclusivité qui veut que la nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec une autre nationalité. C’est ainsi qu’aux termes de l’article 26 de la loi «toute personne de nationalité congolaise qui acquiert une nationalité étrangère perd la nationalité congolaise en vertu des dispositions de l’article 1er de la présente loi». Si nous pouvons avoir tous la même lecture et la même compréhension de la Constitution et de la loi, personne ne saura affirmer que dans notre pays, il y a des Congolais à double nationalité, c’est-àdire des personnes qui détiendraient à la fois la nationalité congolaise et une nationalité étrangère. Il s’agit en fait des étrangers qui se disent Congolais et tirent des avantages y afférents grâce à la défectuosité du mécanisme de détection de notre (suite en page 9).
LE débat |
Des étrangers «congolais» qui tirent avantage du mécanisme défectueux de détection l’administration
(suite de la page 8).
administration. La seule voie qui leur reste pour réintégrer le bercail est le recouvrement de la nationalité congolaise. Du recouvrement de la nationalité congolaise par un sujet congolais ayant obtenu une nationalité étrangère. Le recouvrement de la nationalité congolaise implique l’accomplissement des conditions prévues par la loi sur la nationalité. w a) Le principe. Aux termes de l’article 30 de la loi, «le recouvrement de la nationalité congolaise de la personne qui établit avoir possédé la nationalité congolaise résulte d’un Décret ou d’une déclaration suivant les distinctions fixées aux articles 31 et 32 de la présente loi. Le recouvrement par voie de Décret concerne les sujets étrangers ayant acquis la nationalité congolaise et qui l’ont perdue lors de l’acquisition d’une autre nationalité. Par contre, le recouvrement par simple déclaration vise les Congolais d’origine qui ont perdu la nationalité congolaise par le fait de l’acquisition d’une nationalité étrangère. Pour tout Congolais d’origine tout comme celui qui exerce dans les Institutions de la République, la seule voie c’est le recouvrement dont la procédure est la suivante: w b) La procédure. Le requérant au recouvrement de la nationalité congolaise dépose sa déclaration adressée au Ministre de la Justice par le truchement de la Direction de la Chancellerie du Ministère et ce conformément au prescrit de l’article 34 de la loi qui dispose: «Toute déclaration en vue d’acquérir la nationalité congolaise, d’y renoncer ou de la recouvrer dans les cas prévus par la présente loi doit satisfaire aux conditions suivantes»: w 1. Être présentée en double exemplaire; w 2. Comporter élection de domicile en République Démocratique du Congo de la part de l’intéressé; w 3. Comporter la signature légalisée de l’impétrant; w 4. Être accompagnée des documents qui sont déterminés par Arrêté du Ministre de la Justice et Garde des
Sceaux délibéré en Conseil des Ministres; w 5. Être adressée au Ministre de la Justice et Garde des Sceaux par lettre recommandée avec accusé de réception ou par porteur contre récépissé après remise des pièces requises. L’arrêté ministériel n°261/CAB/MIN/ J/2006 du 04 juillet 2006 portant certaines mesures d’exécution de la loi n°04/024 du 12 novembre 2004 relative à la nationalité congolaise détermine, en son article 8, les documents à produire à l’appui d’une déclaration de recouvrement de la nationalité congolaise. L’on ne peut solliciter le recouvrement de la nationalité congolaise qu’après avoir renoncé à la nationalité étrangère pour prévenir le cumul de nationalités. Il sied cependant de retenir que le recouvrement n’est pas automatique dès lors qu’aux termes de l’article 33 de la loi, le Gouvernement peut s’opposer au recouvrement de la nationalité congolaise de l’impétrant pour indignité. Bien entendu, comme pour toutes les décisions administratives, le rejet par le Gouvernement pour indignité, devra être motivé. Si ces conditions sont réunies, le recouvrement sollicité de la nationalité produira alors des effets. Le fait pour d’aucuns d’envoyer une lettre à l’Ambassade du pays dont ils ont acquis la nationalité, pour renoncer à cette dernière, ne donne nullement lieu, en Droit, au recouvrement automatique de la nationalité congolaise. w c) La prise d’effet. La déclaration n’a d’effet qu’à compter du jour de son enregistrement. Le Ministre de la Justice, après enregistrement par la Direction de la Chancellerie en charge des questions de nationalité, délivre à l’impétrant une attestation de recouvrement de la nationalité. La question orale du Député national Toussaint Alonga Likili se fonde sur l’article 10 alinéa 1er de la Constitution, qui est lui-même une reprise de l’article 1er de la loi 004/024 du 12 novembre 2004 relative à la nationalité congolaise et qui dispose, que:
«La nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec une autre nationalité». Cette question s’articule de la manière ci-après: «1. Savez-vous qu’il y a des Congolais détenteurs de double nationalité dans nos Institutions? «2. Pourquoi le Gouvernement continue à garder silence coupable face à cette violation grave? «3. Êtes-vous prêts à mener des enquêtes et engager les poursuites contre les Congolais détenteurs de double nationalité et les chasser de leur responsabilité? «4. Pourquoi le Gouvernement peine à faire respecter la Constitution et les lois de la RDC; n’est-ce pas là une complicité? «5. Est-ce que le Gouvernement n’est-il pas juge et partie?» w a) S’agissant de la question de savoir s’il existe dans les Institutions de la République Démocratique du Congo des Congolais détenteurs de la double nationalité. Il n’existe pas, au regard de la Constitution et de la loi, des Congolais qui détiendraient une nationalité étrangère. Le moratoire de trois mois, décrété par la loi n°004/024 du 12 novembre 2004 sur la nationalité, aux termes de son article 51 al. 2 avait pour but de permettre aux binationaux d’opter pour l’une de deux nationalités et de se conformer à la loi de sorte que ceux qui ne se sont pas conformés à la loi ont perdu la nationalité congolaise. Leur présence au sein des Institutions de la République s’explique par ce que j’ai dit précédemment. Ils ont déjoué la vigilance de notre administration pour se faire passer comme Congolais. Et s’il faut comprendre la motion incidentielle initiée en 2007 par l’Honorable José Makila Sumanda, alors Député national et membre du Mouvement de Libération du Congo, en sigle MLC (aujourd’hui gouverneur de province du Sud-Ubangi, Gemena), son intérêt était d’expurger tous les étrangers œuvrant au sein des institutions publiques. L’Assemblée Nationale avait accepté le principe du moratoire
en précisant que la Commission électorale Indépendante, CéI, devrait surseoir à invalider les candidatures à l’élection des Gouverneurs, des personnes détentrices d’une nationalité étrangère. Bien plus, une commission d’enquête devait être mise en place à cet effet et devait préparer une proposition de loi modificative de l’article 51 de la loi sur la nationalité. à ma connaissance, à ce jour, ladite commission n’a ni été mise en place, ni n’a fonctionné. Le moment n’est-il pas indiqué pour que l’Assemblée Nationale y revienne? w b) Quant à la question de savoir pourquoi le Gouvernement continue de garder silence coupable face à cette violation grave. L’Honorable Député national Toussaint Alonga Likili fustige le silence qu’observerait le Gouvernement face à l’interdiction faite par la Constitution de la République Démocratique du Congo de détenir concurremment la nationalité congolaise avec une nationalité étrangère. Je me dois de rassurer que le Gouvernement n’a guère fermé les yeux sur cette question, bien au contraire. L’Arrêté n°261/ CABIMIN/J/2006 du 4 juillet 2006 avait déjà édicté certaines mesures d’exécution de la loi n°004/024 du 12 novembre 2004 sur la nationalité et nous attendons de votre Auguste Assemblée des conclusions sur le moratoire décrété en vue de prendre des mesures complémentaires, le cas échéant. L’Assemblée nationale doit prendre ses responsabilités et mettre fin à l’hypocrisie actuelle. Ceux qui cachent au fond de leur sac de voyage le passeport congolais dès le décollage de N’Djili et exhibent à Paris ou à Bruxelles un passeport de l’Union Européenne sont des tricheurs.
w c) Sur la question de savoir si le Ministre de la Justice est prêt à mener des enquêtes et des poursuites à charge des Congolais détenteurs de la double nationalité et les chasser de leurs responsabilités. La loi sur la nationalité n’est pas assortie des sanctions pénales en cas de sa violation.
Néanmoins, dans la procédure d’acquisition de la nationalité congolaise ou de son recouvrement, il est possible que l’impétrant commette des infractions sur base de fausses déclarations ou sur présentation de fausses pièces et qu’il tombe ainsi sous le coup de la loi pénale qui proscrit le faux en écritures et usage de faux, prévus et punis par les articles 124 à 126 du Code Pénal Congolais Livre II. Informé, le Ministre de la Justice peut donner injonction au Ministère Public en vue de procéder aux enquêtes et aux poursuites qui peuvent s’ensuivre. Dois-je rappeler que sous réserve du pouvoir d’injonction me reconnu par la loi, il ne me revient pas de mener des enquêtes judiciaires ni de mener des poursuites en cas de violation de la loi, mission dévolue aux organes des poursuites et de jugement que sont les Parquets et les Cours et Tribunaux. Toutefois, s’agissant de la question précise de la violation de la loi en matière de la nationalité congolaise, qui est une et exclusive, il incombe à toute personne ou à chaque institution au sein de laquelle se trouveraient les personnes concernées par le cas, de les dénoncer. Ainsi, l’Assemblée Nationale peut, sans nullement se référer au Pouvoir Exécutif, invalider ceux de ses membres détenteurs de la nationalité étrangère car n’étant plus Congolais. Aux termes de l’article 102 de la Constitution, nul ne peut être candidat aux élections législatives et, partant, être Député national s’il n’est pas Congolais. w d) Pour ce qui concerne la question de savoir pourquoi le Gouvernement peine à faire respecter la Constitution et les lois de la République; n’est-ce pas là une complicité? Le Gouvernement a fait sa part en édictant certaines mesures d’exécution de la loi de 2004 sur la nationalité. L’Assemblée nationale ayant adopté un moratoire suivi d’une commission d’enquêtes, le Gouvernement estime attendre les résultats des enquêtes parlementaires de peur de jouer à toute anticipation. Bien plus comme rappelé précédemment, le
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Ministre de la Justice n’est pas l’organe légalement habilité à mener des enquêtes dans les cas où il y aurait violation de la loi, lato ou stricto sensu.
w e) En ce qui concerne la question de savoir si le Gouvernement est juge et partie. L’expression «juge et partie» s’entend dire de «celui qui a un pouvoir de décision dans une affaire où il a des intérêts personnels». Comment le Gouvernement pourrait-il être juge et partie pour une question d’intérêt général, qui relève du domaine de la loi? Une telle lecture des choses nous paraît inexacte. Le Gouvernement n’a aucun intérêt personnel, direct ou indirect sur cette question, dès lors que le moratoire pris au sujet de la prétendue «double nationalité» n’est pas de son fait, mais plutôt l’œuvre du Législateur lui-même. Le Gouvernement de la République ne peut non plus «être juge et partie» lorsque l’Assemblée nationale qui avait décidé de la création d’une commission d’enquête parlementaire ad hoc, ne lui a jamais communiqué les conclusions de ladite enquête, ni encore moins formulé à son endroit une quelconque recommandation à ce propos. Il découle de tout ce qui est dit que le Gouvernement est d’avis que la question de la prétendue «double nationalité» est éminemment importante, en ce qu’elle préoccupe non seulement l’Assemblée, nationale mais également l’opinion nationale toute entière qui aimerait être fixée à ce sujet. Il reste que l’examen de la problématique y relative doit faire l’objet de beaucoup de maturité politique pour qu’il débouche sur une réponse idoine et définitive, tant il est vrai que lors des débats relatifs à l’adoption de la loi sur la nationalité, la question avait fait l’objet d’âpres débats. Faute d’avoir trouvé une solution, le Ministre de la Justice d’alors avait proposé qu’il soit traité à la prochaine législature. Et, au niveau du Sénat, les Honorables Sénateurs avaient, pour leur part, voulu que la question soit urgemment débattue car le double principe de l’unicité et de
l’exclusivité de la nationalité semblait être obsolète et que la prohibition de la double nationalité pourrait constituer un frein au développement du pays. Toutefois, dans le cas où le principe de la double nationalité viendrait à être adopté, cela requiert non seulement de revisiter notre Constitution, et au cas où cette option serait prise, il faudrait à mon avis, interroger le souverain primaire, par la voie du referendum. Encore conviendrat-il de limiter l’accès à certaines fonctions importantes de responsabilité, à l’instar de celles de Chef d’Etat et des Chefs des Institutions, aux personnes détentrices d’une nationalité étrangère. Déjà l’article 24 alinéa 2 de la loi actuelle sur la nationalité prévoit la possibilité d’exclure de certaines fonctions publiques les bénéficiaires de la nationalité congolaise d’acquisition. Les interdictions similaires avaient été instituées par la loi n°81/002 du 29 juin 1981 sur la nationalité, dans sa version initiale. Aux termes de l’article 13, celui qui acquiert la nationalité zaïroise par naturalisation ne peut être investi des fonctions politiques ou de mandat électif, il ne pouvait accéder dans l’armée à un grade supérieur à celui d’Adjudant-Chef, il ne pouvait être nommé dans la fonction publique à un grade supérieur à l’attaché de bureau de première classe. L’article 22 de la même loi prévoyait aussi les incapacités à l’égard de l’étranger devenu Zaïrois par l’effet de l’option qui ne pouvait pas être investi des fonctions politiques ni faire partie de l’armée. Pour l’heure et dans l’état actuel de la législation sur la nationalité congolaise, la conséquence logique et immédiate serait d’expurger des Institutions politiques de la République tous les détenteurs d’une nationalité étrangère. Faute d’un moratoire légal, et il n’en existe pas à ce jour, la CéNI et le Ministère Public devraient s’opposer à l’inscription tant sur les listes des électeurs que des candidats, de toutes les personnes ayant acquis une nationalité autre que la nôtre. Alexis THAMBWE-MWAMBA n Ministre de la Justice, Garde des Sceaux.
Cinq ans plus tard LE document |
E
Avec le ministre Kin-kiey au sortir du Conseil. Il faut y aller vite avec le problème. Car le temps presse. Le Premier ministre se déplace comme un éclair. dréservés.
t si on tentait un premier témoignage? Sur ce que l’un et l’autre ont vu sous lui; ont fait sous lui; ont appris à ses côtés... Cinq ans plus tard! Certes, une page est tournée. Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo a entrepris de faire ses adieux. Bientôt, il s’envolera certainement vers la ville qu’il paraît aimer le plus au monde - Kindu au Maniema. Le Président de la République l’appellera, à l’une ou l’autre fonction importante de l’état. Cela paraît sûr...
Dans l’intervalle, le Premier ministre visite pour la dernière fois des lieux par où il est passé - immeuble du Gouvernement, son œuvre grandiose, l’Hôtel du Conseil, la Primature, refait dans les détails en en faisant un véritable bijou aseptisé - certainement le nec plus ultra, le ravissement des jeunes qui y arrivent voir «le beau, le bien, le bon» qu’il trouva en piteux état de dégradation un mi-avril 2012 quand il traverse le boulevard et s’installe le long de ce majestueux fleuve...
Dès la première réunion, nombre de ministres bivouaquent dans le grand hall. Ils n’auront pas accès à celle qui fut autrefois la salle du Conseil - désaffectée depuis pour servir de simple salle des réunions interministérielles.
apprentissage. Le Premier Ministre est strict. Personne après lui ne peut franchir la porte capitonnée. Leçon assimilée. Aucun ministre ne viendra jamais «en retard». Certains squattaient plusieurs heures avant
et s’y précipitaient aussitôt que la porte d’entrée était ouverte. «La discipline, il faut savoir se l’imposer», assurait Matata. Jamais en près de 5 ans de Matata, un ministre n’est arrivé après lui. Quitte à inventer un bobo quand un bouchon vous retenait dans le trafic... L’apprentissage. On y a appris. Avec Matata - il avoue lui-même que les divergences dans une communauté humaine ne sauraient manquer, bien entendu - mais sans aucun doute, certains y ont appris
un modèle de rigueur dans la production intellectuelle. Moment de grande solennité, au Conseil, ne prend pas la parole qui veut. s’il faut que les dossiers soient expédiés en 45’, ils le seront. Car il y a du travail qui attend. Nul ne trouve à redire. Surtout que ces dossiers sont passés par divers autres échelons en amont. Le Conseil ne fera que valider. «Le Conseil des Ministres n’est pas un Parlement; on y est pas pour parlementer mais pour décider». «La décision, c’est ce
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qu’on a le plus fait», confie un ministre. «Chacun venait avec un dossier. Voire plusieurs dossiers. mais l’inscription requérait l’autorisation préalable du Premier Ministre. Encore fallait-il être à la hauteur de le défendre. Il suffit d’une objection d’un collègue pour que le dossier soit retoqué. Certes, la parole du Chef du Gouvernement est prépondérante. C’est lui qui donne le tempo». Certains auraient trouvé cela «gênant», les séminaires
gouvernementaux qui précédaient l’entrée en fonction des ministres furent une excellente plateforme de connaissance. Sous Matata, deux séminaires eurent lieu, à Zongo et à la Cité de l’UA. Certains peuvent éprouver quelques pincements au cœur que ces équipes n’aient pu faire montre de plus de chaleur humaine, qu’importe! Face à la montagne des problèmes, y’aurait jamais eu une place pour la socialisation.
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N°1163 | 1ère éd. jeudi 19 avril 2012 | 24 PAGES €6 $7 CDF 4500 | FONDÉ à kinshasa PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA
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epuis belle lurette, des proches étaient au courant, en tête des membres de famille prudemment priés de n’en tenir informé personne. à Kindu, chef-lieu du Maniema où il est né un 5 juin 1964, la famille savait que le fils, le frère, l’oncle avait à nouveau séduit le Président de la République au point de l’appeler à la plus haute charge gouvernementale. Mais à Kinshasa c’est seulement mercredi 18 avril en début d’après midi que tout s’est emballé: le Président de la République venait de rendre publique la liste du nouveau Bureau politique, l’organe dirigeant de la Majorité Présidentielle - le «Sacré Collège», comme d’aucuns l’appellent affectueusement - et ordre était donné de ç
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Le ministre des Finances Augustin Matata Ponyon Mapon a été nommé Premier ministre mercredi 18 avril 2012 par le Président de la République. le soft numérique.
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«Nous avons un Premier ministre» cinq ans dejà! |
Après le crash de Kavumu, le Maniema rend doublement grâce au Ciel ç (Suite de la page 11).
le faire savoir par lettre et sans délai à la vingtaine de «Cardinaux» «avant 18 heures». Boulevard du 30-juin, siège du ministère des Finances qui ouvre jusqu’aux petites heures du matin pour rouvrir peu de temps plus tard à 6 heures, heure d’arrivée - qu’il vente, qu’il pleuve, etc. - du ministre Augustin Matata Ponyon Mapon, ordre est donné aux agents et cadres de quitter les lieux plus tôt! «C’est inhabituel», avoue un proche. Quelque chose de grand est attendu. Ce n’est plus la fumée noire que l’on percevait depuis plusieurs jours au-dessus de la Capitale, c’est la fumée blanche. Peu après 20 heures locales, la 1ère chaîne de la Rtnc - la chaîne publique nationale, voie officielle d’annonce de grands événements du pays - profite de l’arrêt à la mi-temps du match de foot en retransmission en direct pour annoncer un urgent - qu’ailleurs on appellerait un breaking news: la nomination d’un Premier ministre. L’ordonnance est lue. La ville, le pays, le monde sont électrisés. Habemus Premier ministre (Nous avons un Premier ministre). Il a pour nom Augustin Matata Ponyo Mapon. Désormais, il n’y a plus personne que l’on puisse avoir au bout de fil: ça appelle et ça sonne comme à minuit le jour de la Saint Sylvestre! Tout le monde cherche à passer l’info... à Kindu où on a suivi la lecture de l’ordonnance en direct que le commun des mortels murmurait, la fête peut commencer. Une double fête: celle du fils, du frère, de l’oncle qui reçoit une si haute promotion. Celle - pour cette province
croyante - de l’enfant qui renaît. Depuis l’accident de mi-février sur la piste de Kavumu, à Bukavu, qui avait coûté la vie à l’éminent conseiller du Président de la République, l’Hon. Augustin Katumba Mwanke, qui avait failli emporter Matata, la famille attendait ce moment. Kabila a reconnu les mérites d’un politico-technocrate au parcours sans faute. Il a doublement récompensé le Maniema.
T. MATOTU n
Avec la Française Christinne Lagarde, D-g du FMI. Avec l’Américain Robert Zoellick, président sortant de la Banque mondiale. Des moments rares, signe de considération. dr.
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La MP peut La MP doit www.lesoft.be 1 9 8 9 N°1375 | mardi 11 octobre 2016 | 20 PAGES €6 $7 CDF 4500 | FONDÉ à kinshasa PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA
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Quand le parjure constitutionnel est interdit
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ela fait dix ans que la Majorité Présidentielle (AMP, Alliance pour (de) la Majorité Présidentielle puis MP, Majorité Présidentielle) existe. Une coalition de partis politiques et de personnalités née en 2006 avec objectif d’assurer la victoire au second tour de Joseph Kabila Kabange à la présidentielle face à l’opposant Jean-Pierre Bemba Gombo du MLC. Qui totalise dix ans en 2016. Dix ans de combats ensemble - des victoires électorales. Dix ans de frustrations, de frondes, de mazarinade, de guerres féroces. «Des plaies et des cicatrices», l’expression est de Joseph Kabila Kabange luimême. Devenue depuis famille, l’heure pour la MP d’engager une réflexion profonde, de lancer un chantier de restructuration en vue de préserver ce qui doit l’être, de donner l’assaut au retranchement.
C’est la grande décision du Bureau Politique élargi aux présidents des partis politiques et des groupes parlementaires ainsi qu’à des personnalités, présidé dimanche 9 octobre dans le faubourg Est de la Capitale, à Kingakati, par le Chef de l’état au titre d’Autorité Morale de la Majorité Présidentielle. La MP indubitablement peut; la MP doit. Elle en a les moyens. En a-t-elle le choix? Toutes affaires cessantes, elle doit se préparer aux élections que la Céni pourrait convoquer à tout moment en tenant compte de l’accord (ou du désaccord) qui pourrait sortir du Dialogue. Un réarmement moral des troupes que Kabila entend - a-t-il le choix? - continuer à faire gagner démocratiquement sans minimiser l’adversaire identifié: celui qui, tôt, a assassiné le Premier ministre Lumumba en torpillant la démocratie! Alors que le Dialogue avait comme objectif
accepté de baliser le chemin d’un processus électoral apaisé, comment expliquer qu’il soit soudain devenu le lieu de partage du pouvoir hors scrutins? La MP irait à ce parjure constitutionnel qu’elle serait durement jugée! Dix ans, face aux coups endurés, quelle résilience! à qui lui promet le crépuscule, la décadence, au regroupement kabiliste d’annoncer l’aube: sa renaissance. Si, dimanche 9 octobre, contrairement à son habitude, Kabila n’a pas ouvert le débat, c’est signe que le discours n’en appelait pas un. à la Majorité de se parer pour gagner. Le Bureau Politique de la Majorité se donne cela pour seul objectif. à elle, après avoir ouvert ses chantiers économiques et sociaux porteurs, de se lancer dans la présentation, l’explication, la communication. vers ceux qui souhaitent voir et comprendre. à elle d’effacer des mensonges trop répandus.
à Kingakati, faubourg Est de la Capitale Kinshasa, Joseph Kabila Kabange préside une réunion du Bureau Politique de la Majorité Présidentielle. archives.
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Comment la Majorité pourrait se parer et gagner LES indélébiles du soft |
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à Kingakati, l’une de ces photos de famille restées historiques au nlendemain de la vitoire avec les membres du Bureau Politique de la MP d’avant le G-7. DR.
l est minuit moins... L’heure a sonné pour mettre les bouchées doubles. Sans perdre une minute... De travailler sur l’image. Celle de la MP. C’est le message subliminal qu’a lancé le Président de la République, Chef de l’état au titre d’Autorité Morale au Bureau Politique élargi dimanche 9 octobre dans le faubourg Est de la Capitale, à Kingakati. En pleine première guerre mondiale africaine, ce fut JeanPierre Bemba Gombo et son MLC qui caracolaient sur des théâtres d’Afrique et d’Occident. Contre le RCDGoma, l’autre rébellion
engagée contre le régime de Kinshasa. Résultat: le MLC a tout eu; le RCD-G rien. Bemba et le MLC n’avaient rien inventé. Qui t’agressé m’agresse!. Ils avaient su se rendre sexy! Mais où est le Chairman? à la Haye à la Cour Pénale Internationale - depuis près de dix ans pour encore près de dix ans! Le monde n’a pas d’état d’âme. Ainsi tourne la roue! Belle leçon d’humilité. Que donc Bemba et les siens avaient-ils fait pour se rendre si sexy chez leurs concitoyens et dans le monde? Ils ont juste trouvé le filon: construire une bonne communication à l’international qui nous met tous en éveil,
que tous suivons - faute de mieux? -, mener une diplomatie de combat (ou de proximité), se faire connaître auprès de ceux dont la parole compte, sceller des partenariats exemplaires, stratégiques avec des pays qui pèsent. Sur le modèle qui t’agresse m’agresse! Ainsi, fonctionne le monde! Que serait Israël qui se moque de toute résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies sans les étatsUnis? La Syrie sans la Russie? L’égypte sans les états-Unis? Le Maroc sans les états-Unis, la France? Le Mali, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le CongoBrazzaville sans la France? Le Rwanda de Paul Kagame en passe de réussir des paris économiques fous sans
«la compréhension», la «bénédiction» - le petit coup de main - de la Grande-Bretagne, des états-Unis et..., d’une certaine manière, de la France toujours aussi conciliante quand il s’agit de Paul Kagame mais qui se passe de tous, en se faisant au passage arrogant mais en levant d’un tournemain des millions de dollars, quitte à s’offrir une flotte d’Airbus A330 zéro kilomètre quand le Congo malgré son potentiel, peine? Pourquoi ce qui est permis à d’autres nous est-il refusé? Alors qu’un Dialogue se tient à Kinshasa, que la classe politique s’étripe pour se doter d’un délai raisonnable pour la tenue de ses scrutins, c’est à une mobilisation générale
que l’on assiste dans les principales capitales du monde autrefois amies. Pourquoi des généraux congolais sont-ils sanctionnés par les étatsUnis? Tel, par exemple, ce général John Numbi Banza Tambo guère plus en fonction depuis l’affaire Floribert Chebeya, le directeur exécutif de l’ONG La Voix des Sans Voix assassiné à Kinshasa en juin 2010? John Numbi Banza Tambo aurait menacé de... mort un homme politique congolais candidat à une élection... Une menace? Rien que ça? Et quel homme politique pour que la plus grande puissance du monde s’en émeuve quand il y a tant de tragédies dans le monde? L’a-t-on en-
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tendu ce général, avant sa condamnation? La justice congolaise devant laquelle il est justiciable, a-t-elle été saisie? Questions sans réponses!
construire une image. Voici que Moïse Katumbi Chapwe triomphe... sur tous les théâtres! Qu’a-t-il d’exceptionnel cet ex-gouverneur - qui vantait il y a peu encore tous les mérites de Kabila - qui vient de réussir le tour de bras de domestiquer le fils, l’épouse et ... le Sphinx Tshisekedi lui-même, eux engagés aux côtés de la Majorité Présidentielle, avaient conclu et signé un accord, le fameux accord de l’avenue Kléber, Paris XVIème, à Raphael Hotel? Et,
du coup, à passer pour l’opposant congolais n°1? Moïse Katumbi Chapwe n’a eu recours qu’à la même recette qui marche: construire l’image internationale, investir l’extérieur dont l’incidence est garantie sur nos perceptions locales. L’art de la communication emprunte à l’art militaire. Qui veut défendre un site menacé d’être assiégé ne le fait pas en se réfugiant à l’intérieur du site mais en se déployant à l’extérieur. Lorsque les bombes tombent du ciel, ce ne sont pas nos mains nues qui pourraient répliquer. Ce sont les hommes postés au guet qui avertiront du danger et pourraient l’anéantir...
(suite en page 6). T. Matotu n
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La Majorité Présidentielle peut, elle doit; elle n’a pas le choix LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1375 | PAGE 12.
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Sur les réseaux sociaux par exemple - Facebook, Twitter, WhatsApp - @ moïse_Katumbi (146.000 followers Twitter) multiplie ses armées de combattants, conduites ou animées par l’épouse @carine_ katumbi (24.000 followers Twitter) et frappent l’opinion publique. mensonges en réseaux. Quand François Hollande s’apprête à se rendre à Kinshasa pour le sommet de l’OIF, ce sont les réseaux sociaux qui l’effraient, avec leurs montages. Dimanche 21 février 2016, la Bolivie s’est prononcée dans un référendum sur la Constitution de façon à permettre la réélection du président Evo Morales en 2019. Résultats inattendus: 51,3% de Non, 48,7% de Oui. Le président indigène qui avait remporté élection après élection durant une décennie et rêvait de diriger le pays jusqu’en 2025, n’a pas d’autres explications à sa défaite historique. «Je crois que nous n’avons pas été experts sur le thème des réseaux sociaux. Les réseaux sociaux, avec leurs mensonges, nous ont fait du mal. Nous en sommes convaincus. Durant cette campagne, il n’y a pas eu de débat idéologique, ni programmatique, encore moins éthique. Nous n’avons jamais pardonné et nous ne pardonnerons jamais la corruption. Les informations, les enquêtes, sont les bienvenues. Mais avec des documents, avec la vérité, et non pas comme sur les réseaux sociaux, avec des mensonges et des mensonges», soupire-til. Dans aucun pays du Continent, il n’y a plus désormais une élection sans un regard porté sur les réseaux sociaux. Que fait donc la MP? Fort tardivement, des partisans y affluent et apportent la riposte. Depuis que Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi (@ VitalKamerhe1) et son UNC sont au Dialogue et négocient à genoux le poste de Premier ministre - en font une question de vie ou de mort - leurs ouailles hier virulentes à l’égard des «caciques» de la MP ont baissé pavillon, elles-mêmes prises en tenailles par des Tshisekedistes
Le 11 septembre 2011, dépôt de la candidature du Président de la République au bureau de l’ex-Céi, boulevard du 30 Juin. droits réservés. outrés que par des Katumbistes remontés. En réalité, la communication n’a jamais été le point fort de la MP qui n’a jamais su s’en donner les moyens. Si Kamerhe revendique le poste de Premier ministre et conditionne la signature de l’accord négocié avec le facilitateur Edem Kodjo à l’obtention de ce poste, il oublie qu’à l’origine, il n’avait jamais voulu de ce Dialogue, ne s’était jamais rendu aux consultations du Palais de la Nation - à l’initiative du Président de la République - prétextant d’un Dialogue incluant des jeunes et des syndicats dont ce n’était pas la place. l’affront à l’assemblée. Il n’en a pas moins cherché à faire venir plus tard des jeunes de la Lucha et... même ceux plus radicaux de Filimbi! S’il s’est rendu finalement au Dialogue c’est, avaitil expliqué, avec la même conviction, pour «sauver la République, interdire à Kabila le troisième mandat, le sortir du Palais de la Nation, assurer l’alternance démocratique». Jamais Kamerhe ne voulut y aller pour le partage du pouvoir. «Jamais», assurait-il! Depuis, le discours a muté. Kamerhe réclame la Primature. Toute la Primature.
Rien que la Primature. Comment la MP feindrait-elle d’oublier l’affront de 2009 lorsqu’un certain 21 janvier, alors président de l’Assemblée nationale, il vînt à critiquer publiquement des décisions du Haut-Commandement de l’Armée sur des opérations conjointes délicates entre les FARDC et l’armée rwandaise au NordKivu, prétextant n’en avoir jamais été informé, ce qui était inexact, invoquant un article de la Constitution? Si le PPRD dont il fut à l’époque membre prééminent après en avoir été le secrétaire général, lui retira sa confiance par une lettre du nouveau secrétaire général évariste Boshab Mabudj, la majorité avait dû venir à la rescousse le parti présidentiel semé des mois durant et littéralement épuisé n’avait pu rien faire. Alors que la bataille était perdue, c’est fin mars 2009 que Kamerhe résolut de lâcher le marteau. Par pitié! «Voici un homme que nous avons mis sous l’eau - la théorie de l’immersion - et que l’eau nous rend, mort, abîmé et à qui non seulement nous redonnerions vie, mais qui serait en passe de nous gouverner, nous, Majorité; donc de nous dominer», se surprend un élu MP. D’ajouter: «Qui serions-nous? La
plus bête des Majorités au monde...». Certes, il existe un précédent. Mobutu avait remis en place un Jean Nguz a Karl-iBond, le remit à la tête de la diplomatie (pour l’en punir avec pour mission de retourner en Occident, en Belgique battre campagne pour le régime où il lui fit pourrir la vie avec l’opposition formée par des dissidents dont Daniel Monguya Mbenge et Cléphas Kamitatu Massamba). IL n’a pas de parole. Sauf que Karl-i-Bond fut un homme de parole. Or, Kamerhe n’a pas de parole. Ami de tout le monde - en politique c’est tout sauf une qualité l’auteur d’une plaquette «Pourquoi j’ai choisi Kabila» présentée mimars 2006 devant un parterre de diplomates au lieu dit piscine de l’Hôtel Invest, adapte sa parole en fonction de son auditoire. «J’ai découvert que Joseph Kabila Kabange, humain comme vous et moi, possède une qualité essentielle: le sens du devoir, l’oubli de soi, la patience, l’humilité, l’abnégation et la sagesse face aux épreuves que la vie lui impose. C’est pour cela que je le considère comme une des meilleures opportunités qui est donnée au pays d’expérimenter», témoigne-t-il dans sa plaquette. Extrait d’un article
MMC, daté 11 mars 2006: «Le livre vient d’être porté sur les fonts baptismaux à l’occasion de sa présentation publique par une cérémonie particulièrement brillante organisée vendredi à la terrasse piscine de l’Hôtel Invest de Kinshasa devant une nombreuse assistance et présenté par M. Tryphon Kinkiey Mulumba (...). En fait de surprise, l’auteur et le présentateur du livre ont brillamment répondu à l’attente du public dans l’exercice qu’ils se sont donnés d’expliquer et de justifier l’opportunité de la sortie de l’œuvre en vedette». Puis: «M. Vital Kamerhe a écrit son livre pour rendre témoignage sur les mérites du président de la République dont il est l’un des plus proches collaborateurs. Il révèle un Joseph Kabila manifestement mal connu du public, comme il le reconnaît, en se chargeant du devoir de le faire découvrir, pour démentir le mauvais visage que la rumeur fait courir». Certes, quelques années plus tard, il publie un livre mea culpa, fit amende honorable. Le livre commandé carte de visite au titre séducteur pour l’Occident «les fondements de la politique transatlantique de la RDC» - se charge de corriger des errements idéologiques. De faire
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sexy. Présenté cette fois à l’étranger. Kamerhe a-t-il jamais été un opposant? Nombre de ses camarades dans l’opposition doutent. à sa décharge, on pourrait dire que seuls les imbéciles ne changent pas d’avis. Reste le verrou constitutionnel! Ainsi, la Constitution du 18 février 2006 dispose que le Président de la République nomme le Premier ministre au sein de la majorité parlementaire (art. 79). Kamerhe rallierait-il la Majorité? Cela ne semblait pas lui poser un problème, aux dires de ses proches. Traité de «Kamerhéon» dans la presse étrangère, qu’adviendrait-il de son ancrage idéologique UNC? Appliquerait-il la vision Kabila? Rien n’est moins sûr... Or, le régime du 18 février 2006 confie des pouvoirs énormes au Premier ministre. S’il est nommé par le Président de la République, celui-ci ne saurait le démettre. Seule possibilité de le dégager: le recours à une motion de censure (art. 146). Trop laborieuse! Quel Premier ministre en effet n’userait pas d’artifices pour se maintenir même s’il n’a pas accès, par impossible, au Trésor public à la suite d’une présence de personnalités fortes et, dans ce cas, comment assurer le nécessaire
fonctionnement régulier des Institutions de la République? «Un Kamerhe Premier ministre ferait de la Constitution sa Bible. Chef du Gouvernement (art. 90), il donnerait du fil à retordre au Chef de l’état, refuserait le contreseing aux ordonnances présidentielles, viderait la majorité de sa substance, s’approprierait l’administration publique, les forces armées, les services de sécurité. Ce serait la fin des carottes pour la Majorité», grommelle, sur le chemin de Kingakati, un autre élu MP. «Ce serait un boulevard ouvert pour le Palais de la Nation». «Certes, nombre de personnalités clament leur loyauté. Ceux qui ont créé le G-7 n’avaient-ils rien clamé? La Majorité a une histoire. Le Bureau politique aussi. Une histoire à préserver, à sauvegarder, à pérenniser», poursuit l’homme. «La MP n’a rien à avoir avec ces gens. La MP doit gagner seule. Elle en a les moyens...». Puis, de jeter un coup d’œil dans la brume de la plaine verdoyante de cette contrée: «En septembre 2011, nous étions combien ici qui avons désigné Kabila, notre candidat? Nous avons fait une photo de famille. Nous avons pérennisé ce moment. Combien sommes-nous aujourd’hui?» T. Matotu n
La limousine de maître prend de la hauteur le grand luxe |
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Une véritable Rolls du 4 × 4 uniquement que l’on croyait destiné aux marchés aristocratiques chinois et nord-américain, friands de ce type de modèle. Sur ce Range Rover Autobiography Black long châssis, le silence est d’or, le confort souverain, les capacités de franchissement spectaculaires. droits réservés. ‘est sa première de son histoire: le Range Rover se dote d’une version rallongée servie par un luxe confondant. Visitons le Range Rover Autobiography Black long châssis. Souvent imité mais jamais égalé, l’aristocrate des SUV mérite plus que jamais le surnom de «Rolls des sables». Alors qu’il vient passe la Mercedes GL télévision ou un DVD Les sièges massants d’entrer dans sa 45ème de 80 mm et la prosur des écrans de 10,2 et ventilés épousent année d’existence, le chaine Audi Q7 de 150 pouces ou d’effectuer parfaitement le corps Range Rover gravit la mm, tout en rendant à une sieste réparatrice. grâce à leurs 22 posidernière marche qui le peine 45 mm à la plus Le dossier des sièges tions de réglage. La séparait des limousines longue des Mercedes s’incline de quelques finition Autobiography du marché. Né en 1970 Classe S. Visuelledegrés. Une position est également associée en version 3 portes, le ment, l’élégance des semi-allongée avec reau nec plus ultra en doyen des 4 × 4 de luxe lignes est préservée et pose-pieds est possible matière de technologie avait accédé au rang il faudra un œil aiguisé à condition de basculer multimédia. Casque sur de véhicule familial en pour percevoir que les sur la version Autobio- la tête, le passager suit 1981 en s’offrant deux portes arrière ont été graphy Black. En cas un programme télé ou portes supplémentaires. agrandies. Ce Range de vague de chaleur, un film sans perturber En 1992, c’est au tour châssis long que l’on on pourra aussi réfril’attention du conducd’une déclinaison LSE pensait uniquement gérer les sièges munis teur qui, de son côté, de se distinguer par un destiné aux marchés de soutiens lombaires continue de disposer empattement allongé chinois et nord-amériet actionner les pades autres fonctions de de 200 mm (4,65 m de cain, friands de ce type re-soleil électriques l’écran, à commencer long). Passé dans la de modèle, débarque latéraux. L’impression par la navigation. quatrième dimension finalement en Europe. d’évoluer dans un autre Ce véhicule est un fin 2012, le voici déUn véhicule qui n’a monde est renforcée Range à part entière: sormais en mesure de pas lésiné sur les raffipar le moelleux des le silence est d’or, le revendiquer le statut de nements pour installer sièges et le rembourra- confort souverain, les voiture de maître grâce les passagers dans une ge des appuie-tête qui capacités de franchistionnels et sa grille à une nouvelle variante nouvelle dimension. relèvent de la literie de sement spectaculaires. véhicules où l’on se un espace aux jambes de calandre chromée. bénéficiant d’un emL’examen des équipepalace. Et l’épaisseur Mais il est fort proprécipite aux places amélioré de 186 mm pattement allongé de ments s’apparente à un arrière. Configuré pour par rapport à la version Cette définition parde la moquette incite à bable que les posses200 mm. Avec ses 5,20 inventaire à la Prévert. se déchausser. à deux seurs de cette Rolls deux personnes sépacourte, ce Range est as- ticulièrement soignée transporte les passagers m, le Range LWB pour places, l’espace arrière du 4×4 rechigneront rées par une console socié uniquement à la dans un voyage impé«long wheelbase», en Voyage impérial. bénéficie de 186 mm à la plonger dans un centrale très profonde, finition ultraexclusive rial. Chacun des deux français «grand emC’est un signe qui ne de plus pour allonger gué ou à l’engager sur cet espace plonge Autobiography, reconinvités peut décider, pattement», devient le trompe pas: ce véhicule ses occupants dans les jambes. Les occuun chemin boueux ou naissable à ses roues de au choix, de se divéhicule le plus long de luxe appartient à pants des places avant cabossé. un luxe confondant. 21 pouces, ses projecvertir en regardant la de son segment. Il déla catégorie des rares n’ont pas été négligés. Sylvain Reisser n Non content d’offrir teurs au xénon direcLE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1380 | PAGE 16.
Mettre les gaz en période d’incertitude
C’est ce qui s’appelle une salle noire de monde, que nul n’avait jamais remplie avant où, en pleine période d’incertitude et de reniement, sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila», le Parti pour l’Action refuse du monde sur une terre passant pour hostile, laisssant des grappes humaines traîner dans les dépendances de cette Fikin. lesoft numérique.
Sur les bords de la Luye, sur nos terres bénies de Bandundu, dans Masimanimba, des villages entiers se vident et entrent en transe à l’apparition de Ya Khala (le Grand Crabe).Une histoire vient de commencer qui passera par la matinée politique de rentrée organisée dans la mythique salle de la Fikin sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila». lesoftNumérique.
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Le dernier territoire de l’intime
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orsque nous parlons de sexualité, nous mentons, nous trichons ou nous en disons trop. Autant de façons de nous protéger, au risque de fausser la relation. Et si nous apprenions juste à ne pas tout dévoiler?
«Le sexe a besoin de mensonges et de secrets pour survivre au reste». Cette jolie phrase de Denis Robert tirée du Bonheur (Pocket) dit toute la douceur de l’illusion que nous allons chercher dans cette plongée intime qu’est notre sexualité. Dès que nous offrons notre corps, nous dévoilons la part de nous la plus secrète. Mais la mettre au jour revient parfois à la mettre en danger. Anne, 46 ans, en a fait la triste expérience: «J’ai payé le prix de la transparence». Avec émotion, elle se souvient: «J’étais en rejet complet d’un fonctionnement familial où tout le monde se mentait. Chaque vérité restait enterrée, donnant naissance à des situations pourries. En réaction, j’ai entamé une quête spirituelle pour «être dans le vrai», y compris dans ma sexualité. Quelle erreur… Dans ce domaine plus qu’ailleurs, vouloir être dans le vrai est faux. Le vrai étant par nature subjectif». À trop dire, à trop vouloir savoir, Anne s’était enfermée dans ce qu’elle appelle une tyrannie de la vérité: «Je réclamais à mon homme de me parler de ce qui le rendait fou au lit. Je croyais ne rien exiger et me donner du mal pour le comprendre. Faux: dans la sexualité, personne ne comprend personne». Aujourd’hui, Pierre et Anne sont séparés, après vingt ans de mariage, leur relation tuée par la quête de transparence. Des mots difficiles à dire. En dépit de ce que tente de nous faire croire une société ultralibérée en apparence, il est toujours aussi difficile
L’absolue absence d’intrusion dans le territoire intime de l’autre permet, selon un spécialiste de la question, de faire durer le couple? droits réservés.
de dire la vérité sur ses orgasmes, sa frigidité ou ses fantasmes. Mais les raisons ont changé. Autrefois, le silence permettait d’être conforme à des valeurs archaïques - parler de sa sexualité, cela ne se fait pas - sources d’emprisonnement. Aujourd’hui, le mensonge a pris le relais pour nous protéger d’un excès de liberté. Pour nous mettre à l’abri de ces obligations de transparence, de performance, et de ces mises à nu permanentes qui font froid dans le dos. Car nul ne veut trouver, dans son beau miroir comme dans les yeux de l’autre, le reflet de quelqu’un de faible dans un monde fort. Nul ne veut confier ses échecs, ses doutes, ses failles à ses amis. Avec eux, on cherchera plutôt un divertissement à la «dictature» du quotidien, pour ne pas remuer le couteau dans sa propre plaie en avouant: «Je n’ai pas joui aujourd’hui. D’ailleurs, je ne bande plus». Ou: «Il me dégoûte depuis trois ans, je déteste l’odeur de sa peau». Ou: «On n’a jamais vraiment été heureux au lit, je ne sens rien quand il me pénètre, je rêve qu’il me prenne parderrière». L’explication sociale du mensonge cache la raison intime. Celle qui
dicte que la puissance du désir naît toujours d’une volonté de percer les mystères de l’autre. Mais aussi que la charge érotique vient du saut dans l’inconnu. Or, en toute logique, cet autre nous est plus familier au fil du temps. Dès lors, il devient indispensable de protéger son propre jardin secret. Ce que Pierre, 48 ans, l’ex-mari d’Anne, analyse ainsi: «Il y a une magie dans la sensualité qui réside dans l’indicible. Le plus fort dans un couple est la part instinctive qui veut que les amoureux sentent ce que l’autre désire sans mot dire. La difficulté est de parvenir chaque jour à deviner les fantasmes de l’autre et à le faire rêver. À l’inverse, la confidence, sans doute plus facile, figera l’identité de chacun dans le marbre, jusqu’à l’empêcher d’évoluer». Pour Jacques, 40 ans, «celles et ceux qui se racontent sont souvent d’une cruauté et d’une indélicatesse sans égales. Ils ne peuvent pas s’empêcher de déverser leurs inquiétudes et souffrances sans que leur importe le vrai rapport à l’autre, sa vulnérabilité». Alain Héril, psychothérapeute et sexothérapeute, raconte: «J’ai des patients qui avouent ne pas avoir envie
de parler à leur conjoint du plaisir qu’ils prennent à se masturber. Ils ont des orgasmes tonitruant seuls… mais ne jouissent jamais avec leur partenaire».
Des mots difficiles à entendre. La sexualité serait-elle le dernier territoire de l’intime? Des béances que l’on ne garde que pour soi? Car dès que nous sommes deux, le désir de nous isoler de l’autre dans la masturbation, l’adultère ou l’abstinence signifie que nous cherchons à découvrir, sans lui, nos propres zones d’ombre. La quête devient identitaire. «Au début d’une histoire, chacun participe à la recherche de la part sombre de l’autre, explique Alain Héril. C’est excitant. Puis peu à peu, chacun se recentre sur son cheminement intime, dans lequel le partenaire devient un obstacle». Pour camoufler cette quête d’une vérité si personnelle, mentir serait alors un moindre mal. Mais, à haute dose, le mensonge ne fait que souligner à quel point la première personne à qui nous mentons, c’est nousmême. «En sexualité, chacun entend parfois tout de travers», décrypte Alain Héril. Anne se remémore: «Quand j’ai confié à mon mari que je
n’aimais pas réellement le sexe et que je ne savais pas pourquoi, il a cru que cela signifiait que je ne le désirais pas, lui. Ma vérité a été prise dans son sens contraire». Hélène, la quarantaine, s’est aussi trouvée piégée: «Henry croyait que j’avais envie de tout ce que je taisais. J’ai fini par réclamer des choses, même celles que je ne désirais pas, car le fait de demander atténuait un peu sa fièvre, encouragée autrefois par l’interdit». Selon le médecin sexologue Damien Mascret, «ceux qui prônent le mensonge pour entretenir le désir se trompent: la rencontre avec l’autre se fonde sur des vérités qui prennent racine dans la confiance, le respect, le partage. Il convient donc de faire un chemin à deux, et non seul. J’ai vu des gens faire croire à leur partenaire, par amour, qu’ils aimaient des pratiques sexuelles. L’ajustement est alors permanent, sans fin et dangereux, car le mensonge oblige l’autre à s’adapter à quelque chose de faux. Et la relation meurt. Un vrai rapport sexuel est fondé sur le partage de l’intime. Cela prend du temps, et c’est un mélange de complicité et de mystère». Alexandre, 36 ans, a dû faire un travail sur luimême: «À force de me raconter des histoires,
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je ne savais plus qui j’étais ni ce que je voulais. À trop vouloir me protéger, je m’étais perdu en route». La solution? Elle existe: les couples qui fonctionnent bien avancent main dans la main. Ils ont une quête commune, mais ils se connaissent mal car ils se respectent. L’un n’essaie jamais de violer le territoire de l’autre. Alexandre vit aujourd’hui une histoire où l’«on se dit peu, mais où l’on ne se ment jamais», estime oblige. Il ajoute: «Mentir à l’autre sur des choses graves, c’est se mentir à soi à long terme. Je ne suis pas un adepte du «quitte à devoir se taire, autant mentir», mais du «plutôt que de mentir, autant se taire». Damien Mascret confirme: «Je réalise une enquête sur le pourquoi des couples qui fonctionnent. Leur seul point commun est l’absolue absence d’intrusion dans le territoire intime de l’autre. Leur attirance perdure grâce à ce secret, alternance parfaite entre le fameux «mensonge ou vérité». Le secret est la densité nécessaire au sexe, le sexe étant lui-même la plus belle déclinaison de l’amour. Ils se vantent, elles femmes minorent. Depuis les années 1960 qu’existent les sondages sur la sexualité, on
s’interroge à propos de la différence affichée entre hommes et femmes dans leurs réponses. Les premiers, qu’ils parlent du nombre de partenaires ou de fréquence des rapports, énoncent des chiffres systématiquement supérieurs aux secondes. On a longtemps accusé les hommes de forfanterie ou de mémoire approximative. En 2003, une enquête américaine (In The Journal of Sex Research (février 2003)) ouvrait d’autres pistes. Des jeunes femmes, de 18 à 25 ans, interrogées sur leurs partenaires, se sont vues divisées en trois groupes. Le premier répondait en face à face avec l’enquêteur, le deuxième par écrit, anonymement, et le troisième en étant relié à un (faux) détecteur de mensonge. En face à face, elles ont rapporté en moyenne 2,6 partenaires sexuels. En anonyme, 3,4. Et celles qui craignaient d’être démasquées par le détecteur de mensonge, 4,4. Moralité, tirée par le professeur Terry Fischer: «En matière de sexualité, les femmes sont plus sensibles à la pression sociale. Sous peine de passer pour des femmes faciles, elles ont tendance à répondre davantage en fonction de ce que l’on attend d’elles».
’augmentation soudaine de la pression artérielle a provoqué une rupture d’anévrisme. Attention, la masturbation tue! Heureusement, l’affaire est exceptionnelle. Les spécialistes du domaine ont retrouvé sur une période allant de 1985 à 2012 que deux cas d’hémorragie sous-arachnoïdienne dans notre registre exhaustif, explique le Dr Constantin Blanke-Roeser de l’Institut de médecine légale de l’université de Hambourg sur le blog Réalités Biomédicales, rédigé par Marc Gozlan
et hébergé par Sciences et Avenir. «Un cas concerne un homme décédé pendant l’acte sexuel, l’autre est celui de cette femme de 24 ans retrouvée morte dans sa salle de bain». La jeune femme avait été retrouvée sans vie, après une fête, enfermée dans la salle de bain, un sextoy à ses pieds. Les médecins légistes sont arrivés à la conclusion que l’orgasme avait provoqué une «hémorragie méningée consécutive à la rupture d’un anévrisme cérébral». En fait, c’est la soudaine augmentation de la pression artérielle, liée à l’orgasme qui a provoqué le décès de la jeune femme.
On en meurt
L
Fin de l’OTAN en vue? étranger |
C
omment Vladimir Poutine risque de provoquer la fin de l’Otan ou une guerre mondialeLe prochain coup de Vladimir Poutine risque d’être bien plus dangereux que les précédents. Et précipiter la fin de l’Otan ou créer les conditions d’une guerre mondiale. Il y a quatre ans, je prédisais l’invasion russe en Ukraine. Voici mon nouveau pronostic qui, pour beaucoup, sonnera comme une évidence: les pays Baltes seront les prochains sur la liste. L’invasion ne sera probablement pas directe. Et c’est là que la présidence Trump connaîtra sa première et plus importante mise à l’épreuve. Les desseins du président russe, Vladimir Poutine, sont clairs et sa stratégie globale. Mais elle diffère un peu de la perception habituelle des réalistes. Pour certains, Poutine est mû par des objectifs rationnels et défensifs: l’expansion de l’OTAN semble menacer la Russie et la Russie se protège. L’Occident étend sa sphère d’influence aux dépens de celle de la Russie et la Russie riposte. Et «la crise ukrainienne est la faute de l’Occident», pour reprendre les termes de John Mearsheimer. à l’instar du gros de
Français taperont du poing sur la table. Tout le monde se tournera vers les États-Unis pour voir de quel côté penche le leader de l’alliance.
Les présidents russe Vladimir Poutine et américain Barack Obama, le 20 novembre à Lima. AFP Brendan Smialowski. la production réaliste, et le destin historique première étape de deux ans à venir. Peutpousseront les pays ces arguments sont de son pays. Poutine (et l’intégration. La Russie être que des Lettons Baltes au bord de absurdes. Poutine n’est la chose est peut-être s’opposera clairement ou des Estoniens la guerre civile. Un pas animé par les froids encore plus vraie pour et publiquement à russophones (un petit mouvement calculs d’un intérêt son cercle rapproché) toute marche vers une quart de la population insurrectionnel pourrait personnel rationnel, car ne se contente pas adhésion à l’OTAN de lettone et estonienne voir le jour. aucun être humain ne d’être nationaliste. ces deux pays - avant est composée de La Russie bloquera l’est. Nous ne sommes Le Kremlin est de les envahir. Russes ethniques) toutes les résolutions pas des Vulcains. Nous visiblement poussé par Les invasions russes se soulèveront, du Conseil de Sécurité sommes animés par ce une forme particulière en Géorgie et en manifesteront pour de l’ONU, mais offrira que nous pensons être de nationalisme russe Ukraine ont généré des défendre leurs droits, unilatéralement ses notre intérêt personnel mâtiné de religion, territoires contestés affirmeront qu’on les services pour maintenir tel que le façonnent de fatalité et de - l’Ossétie du Sud, persécute et feront la paix. Le Conseil de et le définissent nos messianisme. Dans ce l’Abkhazie et la Crimée appel à une «protection l’Atlantique Nord se présupposés et nos grand récit, la Russie - occupés par des internationale». Un réunira. La Pologne croyances les plus est la gardienne de la soldats russes. Jamais «Front populaire sera en première ligne profonds - autrement chrétienté orthodoxe. un pays n’entrera pour la libération des pour invoquer l’Article dit, notre idéologie et Sa mission: protéger et dans l’OTAN s’il est pays Baltes russes» 5, déclarer les pays notre religion. propager la foi. partiellement occupé naîtra comme par Baltes attaqués par Une Russie réellement par la Russie. enchantement, tout la Russie, et battre le forme rationnelle ne verrait Pour poursuivre armé, casqué et rappel d’une défense particulière de pas l’expansion de l’expansion de la bizarrement très bien collective contre nationalisme l’OTAN et de l’Union Russie, Poutine jouit formé. Quelques l’agression russe. russe. européenne comme actuellement du climat assassinats et attentats Les Allemands et les Ce que croit Poutine, une menace, parce que international le plus c’est que l’hégémonie l’ordre libéral étant favorable depuis la fin de la Russie sur ses ouvert et inclusif, il de la Guerre froide. plus proches voisins est finira par renforcer la L’unité européenne nécessaire à sa sécurité, sécurité et la prospérité est fracturée. Les car c’est ainsi qu’il de la Russie. Sauf membres de l’Alliance conçoit la Nation russe que pour Poutine et s’interrogent sur la d’autres Russes qui valeur du pacte de projets pour l’ancien (suite de la page 20). voient le monde à sécurité mutuelle. Et chef de l’État, mis en travers les lunettes le prochain président examen dans l’affaire Pas un mot n’a été du nationalisme américain semble des «écoutes» et qui prononcé contre qui religieux, l’Occident ouvertement favorable risque un procès en que ce soit, assure-test intrinsèquement à la Russie et prompt à correctionnelle? Lors on, même si l’ancien néfaste du fait de sa excuser tout éventuel de cette réunion, il ne candidat s’est dégénérescence et de comportement s’est apparemment inquiété du «volume son mondialisme. irresponsable de sa confié à personne. sonore» actuel. «Le Sauf que cette fois-ci, Dans cette perspective, part. à peine ses soutiens déchaînement contre elle n’emprunte pas son l’OTAN n’est pas Le prochain coup de ont-ils appris qu’il moi s’est retourné chemin habituel. Sur un garant inoffensif Poutine risque d’être resterait à Paris jusqu’à contre Fillon. C’est la la vidéo, Dona s’arrête de l’ordre libéral bien plus dangereux dimanche, pour voter. règle médiatique», a-tà un carrefour pour se en Europe, il est que les précédents, Il partira ensuite en il lâché. recoiffer. «Ah! Tu es l’agent méphitique de vu qu’il avancera vacances avec Carla et en train de te faire belle l’Occident abâtardi probablement dans leur petite Giulia. Vacances pour l’homme avec et le premier obstacle les pays Baltes qui, «D’abord au Cap au Maroc. qui tu vas tromper ton à l’avènement de la eux, sont membres Dimanche s0oir, quand Nègre», dans la mari!», s’écrie John, grande Russie. Dès de l’OTAN. Il propriété familiale de ils ont compris que sous le choc de ce qu’il lors, la stratégie globale n’enverra pas de son épouse, «puis au les dés étaient jetés découvre. Dona se de Poutine exige de larges contingents Maroc à Noël, comme et que leur champion dirige vers le parking briser l’OTAN. Et, de soldats russes en chaque année», croit était éliminé, certains d’un magasin. On la plus précisément, de uniforme franchir leur savoir un proche. de ses soutiens lui ont voit alors embrasser vider de sa substance frontière – même les La suite n’est pas conseillé de «prendre le conducteur avant l’Article 5, garantie de plus précautionneux encore calée. Mais de la hauteur» en ne de s’asseoir sur le sécurité mutuelle pour membres de l’OTAN plusieurs proches le soutenant aucun des siège passager. C’est tous les signataires du ne pourront ignorer deux finalistes. Il ne les voient déjà reprendre à ce moment que John Traité de l’Atlantique une invasion ses conférences a pas écoutés. laisse éclater sa colère. Nord. Poutine a déjà conventionnelle. internationales, «Fillon a été mon «Et voilà dix-huit sérieusement écorné la comme il en avait Premier ministre ans de mariage qui crédibilité de l’OTAN. Le scénario pris l’habitude après pendant cinq ans, s’effondrent . Dix-huit Ses deux dernières d’une crise sa défaite en 2012 son projet est le plus p***** d’années! Je cibles, la Géorgie mondiale et même après avoir proche du mien», pensais que nous étions et l’Ukraine, n’en Mais Poutine repris la tête de l’UMP a-t-il répliqué. En lui un couple heureux. faisaient pas partie. pourrait bel et bien déclarant dès dimanche fin 2014 (Brésil, Visiblement non...». Mais en 2008, ces provoquer une crise Moscou, Suisse, soir son soutien, M. Il montrera la vidéo à pays s’apprêtaient tout militaire ambiguë via Qatar, Montréal, Sarkozy a estimé qu’il sa femme deux jours à fait officiellement des intermédiaires New York, Israël...), allait «contribuer à plus tard, accompagné à participer au avec lesquels il parfois couplées avec ne pas faire éclater le d’une demande de plan d’action pour niera tout lien, et ce les tours de chants parti». Et maintenant? divorce. l’adhésion, soit la probablement dans les de son épouse et qui Que l’avenir, quels
Il la filme le trompant
C
’est une étonnante vidéo qui circule en ce moment sur les réseaux sociaux. On y voit une femme, Dona, filmée depuis un drone par son mari John, qui veut prouver qu’elle le trompe avec un autre. La vidéo a déjà été visionnée par 10 millions de personnes en moins d’une semaine. John et Dona sont mariés depuis 18 ans. Mais depuis quelques temps, John a des doutes sur la fidélité de sa femme. C’est de cette façon qu’il justifie le fait d’utiliser un drone pour la filmer, sans qu’elle le sache, et la démasquer enfin. Cet homme, originaire de la Pennsylvanie, décide donc de filmer sa femme quand elle part travailler le matin.
La mort de l’Otan ou la guerre. Si l’Alliance n’invoque pas l’Article 5, la garantie de sécurité mutuelle de l’OTAN sera matériellement vidée de son sens. Désormais, plus aucun membre de l’alliance n’accordera le moindre crédit au Traité pour garantir sa propre défense face à la Russie. L’horloge géopolitique remontera jusqu’en 1939. Certains pays d’Europe de l’Est choisiront l’équipe russe. D’autres, comme la Pologne, s’armeront jusqu’aux dents. Le rêve de Poutine se réalisera: l’Occident sera disloqué et il aura le champ libre en Europe. Mais si l’Alliance invoque l’Article 5, alors cela équivaudra à une déclaration de guerre de l’Occident contre la Russie. Et c’est là que Trump devra décider si la défense de la Lettonie mérite ou non de risquer une Troisième Guerre mondiale.
Sarkozy éliminé retrouve le business
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Paul D. Miller n
lui permettaient de s’entretenir avec les grands de ce monde. Autre piste: la création d’«une boîte en conseils économiques» ou la reprise de son projet de fondation d’un fonds d’investissement. M. Sarkozy n’a jamais officiellement parlé de ce projet, qui avait été abandonné à son retour en politique. Le Financial Times avait affirmé en 2013 que le Qatar lui avait proposé de placer 500 millions d’euros dans ce fonds pour des investissements en Espagne, au Maroc ou au Brésil. Retournerat-il au Conseil constitutionnel, où il a droit de siéger? à sa profession d’avocat? «Une chose est sûre, il ne restera pas inactif», assure M. Péchenard. «Je le sens attentif à la vie politique. Je ne me laisserais pas couper la tête qu’il ne reviendra jamais. J’ai le sentiment qu’il a tourné la page mais n’a pas refermé le livre», assure un proche.
Nadège PULJAK n
Lui a-t-on chopé des voix
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D
es spécialistes en informatique font pression sur l’équipe d’Hillary Clinton pour qu’elle présente un recours dans trois états clés, où ils ont remarqué des résultats qu’ils jugent étonnants. Un recompte des voix qui pourrait tout faire changer? Selon le «New York Magazine», des spécialistes en informatique et des avocats pressent l’équipe de campagne d’Hillary Clinton de demander un recompte des voix dans le Wisconsin, la Pennsylvanie et le Michigan. Ces experts, qui se sont tournés vers le directeur de campagne John Podesta, ont constaté qu’Hillary Clinton avait reçu moins de voix dans les bureaux de vote utilisant des machines que dans ceux utilisant encore des feuilles de papier. Dans le Wisconsin, cette différence répétitive d’environ 7% pourrait représenter jusqu’à 30.000 voix. Or, la candidate démocrate a perdu cet état et ses 10 grands électeurs à 22.000 voix près. Pour l’instant, les 16
Photographiée le 9 novembre à New York, si Hillary Clinton, qui a prononcé un discours confirmant sa défaite le lendemain de l’élection, venait à finalement contester les résultats, elle pourrait créer un conflit important sans garantie d’issue positive pour la Démocrate. Reuters-Brian Snydergrands électeurs du Mi- aussi touchée par ces une toute petite chance pour le Wisconsin, lun- des milliers de messachigan n’ont pas encore étranges différences en- d’emporter l’élection di pour la Pennsylvanie ges qui ont provoqué été comptabilisés tant tre votes électroniques du 19 décembre proet mercredi prochain un scandale durant la les votes sont serrés: et votes sur papier, chain, où les grands pour le Michigan. campagne - au sein du ils pourraient s’ajouter pourraient faire bascuélecteurs voteront offiParti démocrate dont aux 232 déjà réunis par ler l’élection. Surtout ciellement pour le futur deux millions la présidente Debbie Hillary Clinton - Dosi on les ajoute aux président. Si elle décide de voix... Wasserman Schultz nald Trump en compte quelques grands élecde former un recours, Ces soupçons d’erreur avait démissionné après 290, au-dessus des 270 teurs qui ont annoncé l’équipe de campagne surviennent quelques des révélations sur requis pour être élu. qu’ils voteraient pour d’Hillary Clinton doit semaines après que l’inégalité de traitement Les 20 grands électeurs Hillary, cela laisse à la se dépêcher: elle n’a Washington a accusé entre Hillary Clinton et de la Pennsylvanie, candidate malheureuse que jusqu’à vendredi la Russie d’avoir piraté Bernie Sanders. Seule-
éliminé sèchement, il retrouve le business
L
’hyperactif Nicolas Sarkozy, 61 ans, est le dernier à s’imaginer à la retraite: il devrait bientôt se remettre en selle pour d’autres projets, créer une entreprise de conseils en économie ou pourquoi pas reprendre son projet de fonds d’investissement. L’ex-chef de l’État, sèchement éliminé du premier tour de la primaire, où il est arrivé troisième (20,7%) derrière François Fillon et Alain Juppé, avait invité mercredi midi une cinquantaine de ses soutiens parlementaires et élus pour leur témoigner sa «reconnaissance» et son «amitié». La réunion s’est déroulée pendant deux heures
Photographiée le 9 novembre à New York, si Hillary Clinton, qui a prononcé un discours confirmant sa défaite le lendemain de l’élection, venait à finalement contester les résultats. Reuters-
rue de Miromesnil, à Paris, dans les salons sobres et cossus des bureaux qui lui sont dévolus en tant qu’ancien président. Plusieurs participants ont résumé son attitude avec les mêmes mots: «calme» et «sérénité». «C’est ce qui m’a frappé chez lui», a confié son fidèle soutien Frédéric Péchenard, directeur général de LR. «Il a été formidable et a analysé la situation avec beaucoup de recul». Selon plusieurs participants, Sarkozy a demandé qu’«on aide Fillon». «L’étape suivante n’est pas encore gagnée», a-til dit à propos de la présidentielle de 2017. «Il faut garder l’unité et le rassemblement de la famille politique». (suite en page 19).
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ment, la Maison Blanche ne serait pas en faveur d’un recompte des voix qui irait à l’encontre de la transition en douceur entamée avec l’équipe de Donald Trump. Ce dernier a d’ailleurs déjà commencé à former son cabinet, et devrait encore annoncer d’autres nominations dans les jours à venir. Si Hillary Clinton, qui a prononcé un discours confirmant sa défaite le lendemain de l’élection, venait à finalement contester les résultats, elle pourrait créer un conflit important sans garantie d’issue positive pour elle. Dans le même temps, l’écart entre les deux candidats s’est creusé dans le vote populaire: Hillary a désormais plus de deux millions de voix d’avance sur Trump, avec 64.223.958 voix contre 62.205.395 pour le président élu.
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