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N°1393 | jeudi 6 avril 2017 | 20 PAGES €7 $8 CDF 10500 | FONDÉ à kinshasa PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA
Invité à remettre sa démission, Badibanga joue à exacerber une crise déjà intolérable
Le Congo n’attendait pas un discours. Face à l’urgence extrême, c’est de l’action directe dont le pays avait besoin. Le Chef de l’état l’a compris. En 15’ chrono, en direct à la télé, face à la Nation, il a révoqué un PM qui n’avait aucune étoffe. Une erreur de casting. Le Palais du Peuple a vibré comme jamais (pages 6 à 9).
L’onde de choc Trump pulvérise déjà l’ONU
C
’est peu de dire qu’ils (il) avaient (avait) misé gros dans la
campagne d’Hillary Clinton. Mais Dieu n’a pas voulu d’elle, ni de lui et c’est le
Républicain Donald Trump qui a gagné la Maison Blanche. Il aurait voulu faire ac-
ter par le Conseil de Sécurité la désignation de Pierre Lumbi Okongo comme pré-
sident du Conseil des Sages et, du coup, président du CNSA mais l’administra-
tion Trump est restée catégorique dans sa vision de non-ingérence. échec total. La
résolution 2348 fera moins de bruits à Kin que la précédente. (Lire pages 10 à 14) t
Le soft international est une publication de droit étranger | AUTORISATION DE DIFFUSION en R-dCongo M-CM/LMO/0321/MIN/08 daté 13 janvier 2008
l’actu|
Agressions d’Africains, 44 ambassadeurs africains accusent l’Inde de ne pas faire assez
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’Inde a rejeté lundi 3 avril les accusations des diplomates de 44 pays africains l’accusant de ne pas en faire assez pour mettre un terme aux agressions contre de jeunes Africains. Dans un rare communiqué, des ambassadeurs du continent avaient estimé que le gouvernement indien n’avait pas pris,
face aux violences, «des mesures dissuasives suffisantes». New Delhi réplique que ces accusations sont «regrettables» et que l’enquête concernant le récent passage à tabac de Nigérians dans la lointaine banlieue de Delhi suit son cours. La semaine dernière, un jeune Indien disparaît d’un quartier de la banlieue
de New Delhi. Les voisins affirment l’avoir vu avec des Nigérians et accusent donc ces derniers de l’avoir tué, voire de l’avoir mangé. Le garçon est finalement retrouvé mort dans la rue, la police assure que les Africains ne sont pas responsables. C’est alors que des dizaines d’Indiens passent cinq Nigérians à ta-
bac. La ministre des Affaires étrangères dit regretter ces actes criminels isolés, plusieurs personnes sont arrêtées, mais jamais il n’est question pour elle de «racisme». Une quarantaine de diplomates africains ont donc rédigé un communiqué de presse, condamnant gravement la hausse des attaques racistes dans le pays et me-
naçant New Delhi de porter l’affaire devant les instances internationales. Une démarche assez rare pour être soulignée. Ils accusent les autorités indiennes de ne pas «suffisamment condamner» les agressions dont sont parfois victimes les Africains. «Nous considérons que les récentes attaques contre des Africains
sont xénophobes et racistes par nature, et que le gouvernement indien ne les a pas suffisamment condamnées». La réprobation du groupe des ambassadeurs africains en Inde est forte et pointe du doigt un problème récurrent: les autorités indiennes refusent de considérer les fréquentes agressions contre
des Africains comme des actes racistes et donc d’agir pour éviter qu’elles se répètent. Parce que les incidents de la semaine dernière ne sont pas les premiers du genre. Un jeune Congolais a même été tué en pleine rue, l’an dernier, après une querelle avec un chauffeur de rickshaw. Puis une Congolaise…
Une ville morte peut cacher un désir de prolonger un week-end
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Lundi 19 décembre 2016, trafic pratiquement à l’arrêt dans les rues de la Capitale Kinshasa comme de certaines autres villes du pays. REUTERS Thomas Mukoya. undi 3 nco. Lundi, présenté cette jourde réussir. Surtout la majorité se décise rendre au travail, où le Chef de l’état avril, il Kinshasa et aussi, née comme un test. ce premier minisdait en l’espèce, elle ils hésitaient et, à a choisi de recevoir y a eu et c’est plus rare, la Il s’agissait de détre qui prétendait aurait sa ville morte. nouveau, «cela vaut- des représentants de beaudeuxième ville du montrer à la face du qu’il connaissait les Appeler à une ville il vraiment la peila classe politique et coup pays, la capitale mimonde qu’en dépit «réseaux de subvermorte un lundi est ne?» Peut-être faut-il des membres de la moins nière Lubumbashi, du décès d’étienne sion» de l’UDPS et une opportunité un jour - comme en société civile au sièd’emont vu leurs actiTshisekedi, l’oppode l’ancien gouverdonnée aux Kinois Europe - expliquer ge de la Présidence bouteillages que vités ralenties en sition avait toujours neur Moïse Katumbi et aux Congolais en que quiconque veut de la République, le d’habitude au centre périphérie surtout la capacité de moChapwe à Kinshasa général de gagner suivre ce mot de Palais de la Nation. des affaires dans dans les quartiers biliser la rue même et qu’il saurait les un jour de plus de «grève générale» est Félix Antoine Tshila Capitale comme réputés proches de si ce 3 avril n’était déminer... Tout repos. Dans un pays libre, à condition sekedi Tshilombo dans toutes les coml’opposition. Tout pas choisi au hasard. comme l’inventeur où le chômage est de perdre sa paie de ne s’est pas rendu munes de Kinshasa. comme Mbujimayi, C’est le premier jour des villes mortes et, généralisé et où les ce jour d’absence. à ce rendez-vous, De nombreux mafief du premier parti en effet des vacances en l’espèce, le Grand salaires sont si inCela appellerait réclamant dans un gasins sont restés de l’opposition, scolaires et la garan- Maître de ce phésignifiant c’est toucertainement à la premier temps une fermés. Tout comme l’UDPS. tie déjà que personnomène, l’opposant jours un prétexte de responsabilité. Car invitation écrite, les banques et les ne ne se rendrait à Joseph Olenghandire à l’entreprise c’est ainsi que cela puis, plus tard, pumarchés. test d’emprise l’école, que les rues koy désormais entré que «le transport a se passe dans nombliant un communiC’est le résultat d’un de la rue. seraient par conséen dissidence contre fait défaut». Et, com- bre de pays euroqué selon lequel ces appel à une journée L’appel a été moins quent vides... l’UDPS et son menme malgré tout, le péens. Vous êtes rencontres n’étaient ville morte lancée suivi dans l’Est, à Cela dit, on peut tor qui passe désorsalaire suit puisque libre de débrayer à pas «appropriées». par l’opposition du Kisangani et Goma admettre que l’opmais pour le leader ce n’est pas de la la demande de votre Estimant que ce type Rassemblement, notamment, où les position a réussi de l’opposition radi- faute de l’agent... centrale syndicale et de réunions ne pouaile Moïse Katumbi quartiers commerson coup à Kinscale, Moise Katumbi De même, les proautant de jours que vait se faire que sous Chapwe. Le @rassop ciaux ont fonctionné hasa. Samy BadiChapwe. priétaires de véhivous souhaitez, à les bons offices des voulait ainsi protescomme d’habitude banga Ntita et les La vérité est autre. cules privés ne peucondition de ne pas évêques catholiques ter contre l’impasse tout comme à Mban- opposants entrés Qui veut appeler à vent exposer leurs réclamer la paie les ou ceux du Secrédes pourparlers didaka au Nord-Ouest. au Gouvernement la ville morte peut automobiles au risjours d’absence... taire général des Narects menés par les L’opposition du Ras- n’ont pas su empêle faire. Et réussira. que de caillassage. Mais ce lundi 3 avril tions Unies. évêques de la Césemblement avait cher cette ville morte Même si un jour, Même s’ils voulaient est également le jour alunga mBuwa n LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1393 | PAGE 2.
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l’actu |
Le P.A a un nouveau Secrétaire général: Me Blaise Georges Thayeye Mundwene
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e Parti pour l’Action, P.A en sigle a unnouveau Secrétaire Général: c’est Maître Blaise Georges Thayeye Mundwene. Cette nomination qui date du 31 mars 2017 fait suite aux recommandations du IIIème Congrès Extraordinaire du Parti pour l’Action tenu à Kinshasa du du 25 au 26 mars 2017. Un Congrès qui a procédé à l’élection d’un nouveau président National du P.A (affectueusement PNPA). Crispin Miyambi Mwana Pambi a ainsi succédé au professeur Joseph Ibongo. Le nouveau PNPA a reçu mission de procéder sans délai à la redynamisation du P.A qui passe par la restructuration de ses organes. à la veille du lancement par la Céni de la
campagne d’identification et d’enrôlement des électeurs dans les 13 provinces dont celles de l’Ouest, bastion du P.A, le leadership a estimé que le temps est venu de revoir l’appareil du Parti. Selon les statuts du P.A, si le Président PNPA est élu par le Congrès, le secréiare général est désigné par le président du PNPA. Le nouveau président du P.A a voulu démarrer son mandat avec des collaborateurs engagés aux côtés du P.A et dans sa vision et à la loyauté éprouvée. Avec le Secrétaire général Maître Blaise Georges Thayeye Mundwene, le nouveau PNPA va étudier les dossiers de chacun des candidats et procéder à la nomination d’un Exécutif de combat. Me Blaise Georges Thayeye Mundwene lors d’une récente mafestation de présentation de nouveaux adhérents DR.
Exclu de l’UDPS, Mubake reste candidat Premier ministre avec Katebe, Lumbala et Tshibala
En se rendant mardi 4 avril 2017 au Palais de la Nation, Mubake s’attendait à ce qui lui arrive. Il dit pouvoir assumer pleinement. DR. ur dur pour les bles pour que l’exde ce mercredi 5 avril membres des conseiller du Sphinx 2017, la présidence partis politiques. Il soit abattu. Ordre est du parti prend acte suffit de bouger mal, certainement venu et constate l’autovous voilà éjecté. à d’ailleurs... de Moïse exclusion de M. l’UDPS, les listes ne Katumbi Chapwe, Valentin Mubake et font que s’allonger. explique-t-on. lui interdit d’utiliser Après Badibanga - le Selon un communila dénomination du même -, Mavungu, qué signé par Jean parti, son logo, son Tshibala, au tour Marc Kabund, le insigne et de parler du pur jus de la tout récent puissant en son nom». Selon fille aînée des partis secrétaire général des informations du d’opposition à être de l’UDPS, un proSoft International, poussé dans la rue. Il MKC, il est reproché le Rassemblement a fallu que Valentin à l’incriminé d’avoir aile Olenghankoy a Mubake, délégué fait droit à l’invitadéposé cinq noms du Rassemblement tion du Président de de primaturables: au dialogue politila République que le Katebe Katoto, Roger que inclusif, se soit parti avait rejetée. Lumbala, Valentin rendu au Palais de la Selon ce communiMubake, Bruno TshiNation, reçu au titre qué, Mubake s’est bala. Des parieurs de «personnalité porendu coupable du miseraient sur ce litique» par le Chef non-respect de la dernier, un homme de l’état et que son hiérarchie, des insissu de l’espace nom figure désortructions du parti kasaïen d’où sévit mais dans la short et de vagabondage Kamwina Nsapu. list des primaturapolitique. «à dater alunga muwa n
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la UNE |
Crash en plein vol en direct à la télé
Même ceux qui détestaient Matata en viennent à regretter amèrement
L
’homme n’a serré la main du Président de la République ni à l’arrivée de celui-ci dans l’hémicycle, ni à son départ. Le Chef de l’état avait fait un tour de l’estrade serrant la main de tous ceux qui s’y trouvaient: les deux Présidents des Chambres Aubin Minaku Ndjalandjoku et Léon Kengo wa Dondo. Mais aussi tout le monde, grand et petit. S’il a choisi de descendre par l’escalier opposé au strapontin où s’était affalé Samy Badibanga Ntita, Kabila s’est directement rendu vers son véhicule...
Erreur de protocole? A-t-il décidé d’ignorer ce Premier ministre qu’il a choisi de descendre en flèche, en direct à la télé, face aux deux Chambres réunies en Congrès, face à la Nation? Grosse erreur de casting. Infiniment poli, développant une capacité inouïe de ne pas manifester ses sentiments, Kabila vous affiche le sourire même si vous l’avez blessé... Sans rien oublier! Qu’il ait décidé d’ignorer ce Ntita, c’est signe d’un état d’exaspération extrême. Le discours sur l’état de la Nation a été le plus court de tous les temps - moins d’un quart d’heure. Face à l’urgence extrême en passe de se muer en insurrection généralisée dans le centre du pays, au Kasaï, même à l’Ouest, dans le Kongo Centrale et à Kinshasa, le temps n’était plus au discours; le Congo n’en avait cure. Le temps était à l’action directe. Or, Badiban-
Au prononcé de cette phrase, Badibange accuse le coup. Il pousse un cri, effondré, expire comme emporté par un AVC. Et ferme les yeux. On craint le pire! Les «mortels» réalisateurs donnent ordre aux caméras d’approcher de plus près leur proie, comme pour l’expier davantage. L’homme n’a ouvert les yeux qu’à la fin du discours du Chef de l’état. DR.
ga Ntita n’était déjà plus l’homme de la situation. Incapable de se rendre dans le Kasaï, lui, l’originaire alors que des scènes d’atrocités extrêmes et de décapitation de fonctionnaires internationaux, des militaires et des policiers en service, etc., s’y déroulaient! Il fut même interdit par deux fois de s’y rendre perdant toute légitimité. Grosse erreur de casting. Côté économie, jamais le franc ne s’était aussi déprécié; jamais les réserves internationales n’avaient atteint un tel niveau quasi plancher; jamais le moral des chefs d’entreprise n’avait atteint aussi la poisse. Jamais les périls n’ont été aussi généralisés. Si le mot indolence n’avait pas existé, il aurait porté son nom... Dans son discours sur l’état de la Nation mercredi 5 avril, chaque mot présidentiel était à sa place. D’entrée de jeu, Kabila attaque et
par l’économie - un vrai boulet, une vraie bombe à retardement: «Après Mon adresse sur l’état de la Nation, le mois de novembre dernier, la situation socio-économique, politique et sécuritaire du pays M’obligent ce jour à M’acquitter de ce devoir constitutionnel, plus tôt, que de coutume». Puis, d’enchaîner: «En effet, la morosité des indicateurs macro-économiques laisse aujourd’hui nos concitoyens perplexes, au regard de son incidence bien compréhensible sur leur pouvoir d’achat»! Puis, avant de conclure, il enfonce impitoyablement: «Comme relevé dans Mon message de novembre 2016, et tenant compte du fait que le pays ne doit plus être l’otage d’intérêts personnels et de lutte de positionnement des acteurs politiques, le Premier Ministre sera impérativement nommé dans les 48 heures».
En direct. à la télé. Face au Congrès. Face à la Nation. Jamais passage n’a reçu autant de pétarades. Si Badibanga voulait apprécier sa cote de popularité dans cette enceinte, il avait là un début de réponse. Il accuse le coup, effondré. Au prononcé de cette phrase, Badibange accuse le coup. Il pousse un cri, effondré, expire comme emporté par un AVC. Et ferme les yeux. Les «mortels» réalisateurs donnent ordre aux caméras d’approcher de plus près leur proie, comme pour l’expier davantage. L’homme n’a plus ouvert les yeux qu’à la fin du discours du Chef de l’état. Quand il quitte l’hémicycle, celui qui est déjà l’ex-Premier ministre de la République Démocratique du Congo, qui prétendit, dans un tweet resté tristement célèbre, sur son compte officiel, avoir «rencontré au sommet
le président Donald Trump» alors que tel n’était pas le cas - il lui avait juste serré la main avec tant d’autres lors d’un petit déjeuner de prières à Washington et présenta le selfie comme un trophée, une reconnaisance au pouvoir congolais par son Premier ministre, montrant déjà tôt des limites certaines - prend la direction de sa maison, à Binza-UPN... La vingtaine de gardes de sa suite l’accompagne-t-elle, en cet instant, automatiquement, elle qui a suivi en direct le discours présidentiel? L’histoire ne le dit pas... Mais voici qu’on déplie un peu la vie de ce Ntita qui, Député, chef de groupe parlementaire, des années durant, n’avait jamais pris la parole une seule fois. Qu’est-il? Badibanga avait su séduire ses recruteurs et rendu attrayant son casting. Sa proximité biologique et politique avec les Tshisekedi présa-
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geait un déminage en règle de la transition, sa connaissance supposée du pays et des réseaux de subversion interne et externe, sa conviction que hors du Dialogue, il n’y avait point de salut. Du sexy... Depuis son arrivée dans les appartements de l’Hôtel du Conseil, plus de chlorophylle dans le bâtiment où tout est ruine, les murs déjà décolorés... Même les plus anti-Matata viennent à regretter l’homme macro-économique... Quand le gouvernement doit consacrer l’essentiel de son travail à la population, les ministres eux, vont, viennent, à deux voire à trois quand le Gouvernement ne parle que d’une voix et d’une seule! Devant l’Assemblée nationale, le 22 décembre 2016, dans son discours d’investiture, il se fixe trois objectifs à atteindre à court terme: les élections, la cohésion nationale, la crise économique et sociale. Si les décaissements en faveur de la CéNI suivent, on est à la peine partout ailleurs. «Nous travaillerons à la décrispation de la vie politique, à la pacification des esprits, afin d’éviter les pertes inutiles en vies humaines, tout simplement». Il insiste sur les questions sécuritaires en Ituri, au Tanganika, au Nord et Sud-Kivu, «où des groupes armés nationaux et étrangers, tuent sans pitié nos compatriotes». Comme au Kasaï Central, avec la prolifération de la milice tribale Kamwina Nsapu, question qui, déclarait Badibanga, le tenait «à cœur», et qu’il jurait de «régler, définitivement et rapidement, par une solution pacifique et durable». «Mon gouvernement s’attellera, via des partenariats techniques et financiers, à
la relance des exploitations à l’arrêt, et au soutien de l’agriculture familiale, pour qu’elle dispose de l’énergie, et des routes de dessertes locales, dont la rénovation donnera du travail à la jeunesse». Interdit de fêter ses 100 jours. De la jeunesse, il érige «la gratuité de l’enseignement primaire en «priorité du gouvernement» en vue de «contribuer à relever les taux de scolarisation et éradiquer l’analphabétisme». En matière de santé, il fait fort, très fort. «La santé publique, l’une des missions principales de l’état, et le troisième des objectifs de développement durable, nous avons le devoir d’assurer, au minimum, la gratuité des soins aux enfants de moins de cinq ans, ainsi que la gratuité des accouchements sur l’ensemble du territoire». D’annoncer l’augmentation des recettes budgétaires en vue de «donner à l’état les moyens de conduire ses politiques, et de payer des salaires décents aux enseignants, au personnel médical, aux forces de sécurité, aux militaires, aux magistrats et aux autres agents de l’Etat». Il aurait dû accomplir ses 100 jours le 10 avril, moment fatidique pour tout Gouvernement de présenter des comptes. Tout indique que les dégâts sont tels que nul ne permettrait à Babibanga d’aller plus loin. Si cela ne dépendait que du Président de la République, il y a longtemps qu’il aurait arrêter les dégâts... Rien qu’à voir les notes qui tombent des milieux d’affaires et des demandes incroyables qui sont faites! T. MATOTU n
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Il a joué à exacerber une crise impossible, Badibanga est révoqué en direct en plein discours
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l n’existe aucune autre façon de commenter le discours du Président de la République mercredi 5 avril 2017 devant les deux Chambres parlementaires réunies en Congrès. Face à l’urgence extrême en passe de se muer en insurrection généralisée dans le centre du pays, au Kasaï, le temps n’était plus au discours et le Congo et les Congolais n’en avaient cure. Le temps était à l’action directe. Or, le premier ministre Samy Badibanga Ntita n’était déjà plus, depuis belle lurette, c’est le moins que l’on puisse dire, l’homme de la situation. Sans manifestement aucune étoffe politique ou quelconque, ni la taille de la fonction - fort dommage pour le casting - il n’a pu ni faire un déplacement dans le Kasaï dont il est par ailleurs originaire qui aurait pu dexacerber une crise tribale basculée en terrorisme avec des décapitations des fonctionnaires internationaux, des policiers et soldats, des fonctionnaires congolais; il n’a pas plus aidé, par une initiative volontariste, à l’atténuation de la crise économique et sociale, véritable boulet et bombe à retardement pour le pouvoir. Mais voilà que, contre toute attente, il réserve une fin de non recevoir quand des émissaires du Président de la République et donc de la Majorité Présidentielle, lui demandent, puis le pressent pendant 48 heures, d’être la solution en remettant sans attendre sa démission afin de faciliter et d’accélérer la nomination d’un nouveau Premier ministre dans le cadre d’un accord à légitimité internationale. Badibanga préfère jouer à la complication, exacerbant du coup une crise déjà im-
départ de l’hémicycle alors qu’il a fait le tour de l’estrade pour serrer la main de tout le monde, non seulement celle des Présidents des Chambres Aubin Minaku Ndjalandjoku et Léon Kengo wa Dondo - signe de la qualité de ses relations avec le Président de la République - pensait avoir quelque appui au Parlement. Il a su mesurer sa popularité puisque l’annonce de ce crash en direct en plein vol d’essai, a été salué comme jamais par le brouhaha des élus et du public. Prononcée à la fin de ce discours sur l’état de la Nation, une phrase présidentielle restera à jamais historique dans les annales de la vie politique nationale - et pourquoi pas internationale, celle de la révocation en direct d’un Premier ministre. «Comme relevé dans Mon message de novembre 2016, et tenant compte du fait que le pays ne doit plus être l’otage d’intérêts personnels et de lutte de positionnement des acteurs politiques, le Premier Ministre sera impérativement nommé dans les 48 heures». Le cri d’expiration que Badibanga a poussé à la lecture de cette phrase, et les yeux qu’il a fermés alors que la caméra lui faisait un zoom in, en disent long sur le désarroi qui l’a habité. Le Soft International publie le discours du Chef de l’état, qui d’entrée de jeu, explique que l’urgence de la situation l’a conduit à délivrer ce discours sur l’état de la Nation, à s’«acquitter de ce devoir constitutionnel plus tôt que de coutume». Ci-après. Les Hauts Cadres de la Majorité Présidentielle reçus mardi 4 avril au Palais de la Nation par le Président de la République qui s’était pendant deux jours à nouveau «mis à l’écoute de la classe politique et sociale» en vue de procéder à des décisions qu’impose l’urgence de la situation. droits réservés. possible, caressant d’invoquer les articles 90, 146 et 147 de la Constitution et d’actionner l’Assemblée Nationale. Certes, le Président nomme mais ne révoque pas le Premier ministre mais
Badibanga a fait montre de peu de réalisme, oubliant que la majorité qui lui a donné le plein de voix le jour de son investiture le 22 décembre 2016 était la majorité présidentielle. Celle dont
les représentants lui demandaient son départ dans la dignité. Du coup, face à l’urgence qu’impose le Salut national, il ne restait au Président de la République qu’une solution: le démettre
publiquement, devant les deux Chambres réunies, devant le Congres, en direct sur les télés. Badibanga que le Chef de l’état n’a salué, ni à son entrée dans l’hémicycle du Palais du Peuple, ni à son
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Honorable Président de l’Assemblée Nationale, Honorable Président du Sénat, Honorables Députés et Sénateurs, Mes Chers compatriotes, Après Mon adresse sur l’état de la Nation, le mois de novembre dernier, la situation socio-économique, politique et sécuritaire du pays
M’obligent ce jour à M’acquitter de ce devoir constitutionnel, plus tôt, que de coutume. En effet, la morosité des indicateurs macro-économiques laisse aujourd’hui nos concitoyens perplexes, au regard de son incidence bien compréhensible sur leur pouvoir d’achat, alors qu’au plan politique, les négociations du Centre interdiocésain sur l’arrangement particulier relatif à la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016, ont généré quelques inquiétudes pour avoir achoppé sur deux difficultés du reste surmontables: les modalités de nomination du Premier Ministre et la désignation d’une nouvelle personnalité à la tête du Conseil National du Suivi de l’Accord, CNSA en sigle. Aussi, les dernières évolutions dans le Kasaï Central et ses environs sont-elles restées marquées, au plan sécuritaire, par les actes de barbarie inacceptables et condamnables dont la profanation et le saccage de nombreux édifices religieux, le viol et la décapitation de nombreuses femmes, d’une centaine d’éléments de nos forces de Police et de l’Armée, ainsi que celle de plusieurs civils et deux experts des Nations Unies. En leur mémoire, et en celle de tous les fils et filles de ce pays qui nous ont quittés en ce début d’année 2017, sous le drapeau, ou de mort naturelle, dont le Président de l’UDPS, Monsieur étienne Tshisekedi wa Mulumba, Je vous invite à observer une minute de silence. Honorable Président de l’Assemblée Nationale, Honorable Président du Sénat, Honorables Députés et Sénateurs, Mes Chers compatriotes, Le premier trimestre de l’année en cours a été marqué, au plan sécuritaire, par une évolution positive et encourageante de la situation dans (suite en page 8). t
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Badibanga a caressé l’idée d’actionner des articles de la Constitution en s’imaginant qu’il pourrait manipuler la majorité (suite de la page 8). t
l’Est du pays où nos populations du Tanganyika, du Sud et du Nord-Kivu ont renoué progressivement avec la paix et la tranquillité, grâce aux opérations militaires de nos forces de sécurité, mais grâce aussi aux efforts de sensibilisation des autorités et notabilités locales. Ces actions doivent se poursuivre pour atteindre l’objectif d’une paix durable. Le temps de se réjouir un instant à juste titre, de ce vent favorable, l’épicentre de l’insécurité se déplacera vers le Centre du pays où un conflit coutumier a dégénéré en violence meurtrière aveugle, entretenue par les milices muées en terroristes, violant, tuant, brûlant et détruisant tout sur leur passage. Il s’agit là, vous vous en doutez, d’une situation aujourd’hui au cœur de nos profondes préoccupations. L’énigme du départ aux contours coutumiers a été dénouée à travers un processus politique et administratif initié par le Gouvernement central. Face aux atrocités inacceptables commises sur des victimes innocentes et en raison de la persistance des troubles à l’ordre public, mettant en péril la paix et la stabilité du pays, il ne nous reste plus qu’à déférer à notre obligation constitutionnelle: celle de rétablir l’autorité de l’état dans cette partie de la République, par tous les moyens légaux possibles. C’est ici le sens des Ordonnances que Je viens de signer, mettant en place un secteur opérationnel dans les Kasaï. En même temps, des instructions ont été données au Gouvernement central de manière à intensifier sa présence accrue dans les provinces touchées, à travers les Ministres ayant en charge l’Intérieur et les Affaires Coutumières, en vue de la poursuite du règlement politique et administratif de nombreux conflits coutumiers signalés ça et là, et ce, avec
Les membres de l’opposition signataire de l’accord du 18 octobre dit de la Cité de l’Union Africaine reçus mardi 4 avril au Palais de la Nation par le Président de la République qui s’était pendant deux jours à nouveau «mis à l’écoute de la classe politique et sociale» en vue de procéder à des décisions qu’impose l’urgence de la situation. droits réservés. l’aide de l’Association Nationale des Autorités Traditionnelles du Congo. Il est clair que les responsables présumés de toutes les exactions et crimes graves sur les civils dont, à ce jour, sept militaires des Forces Armées, déjà aux arrêts, répondront de leurs actes devant la justice. De la même façon, les crimes commis par les miliciens sur les paisibles citoyens, les agents de l’ordre et ceux des Nations Unies ne resteront pas impunis. Leurs auteurs qui font eux aussi déjà l’objet des enquêtes judiciaires au niveau des Parquets et Auditorats militaires compétents, devront être sanctionnés conformément à la loi. D’ores et déjà, des instructions ont été données au Gouvernement de la République, afin qu’il apporte le concours nécessaire à la réalisation desdites enquêtes.
En attendant, Je lance un appel au calme dans le Kasaï Central et J’invite les quelques jeunes entraînés dans des aventures sans lendemain, aux conséquences dévastatrices pour nos populations des provinces affectées, à déposer les armes et à cesser leurs actions criminelles. Honorable Président de l’Assemblée Nationale, Honorable Président du Sénat, Honorables Députés et Sénateurs, Je me fais le devoir de rappeler, une fois de plus, la fragilité des fondamentaux de notre tissu économique tournés essentiellement vers le secteur tertiaire, et marqué d’une part, par l’importation des biens de première nécessité consommés par les Congolais et que nous ne produisons pas, et d’autre part, par l’exportation des matières premières, vers les pays industrialisés,
source de nos principales recettes budgétaires, mais dont la fixation des cours échappe à notre contrôle. Il va sans dire que tant que nous ne changerons pas ce paradigme, notre économie restera fragile et fera continuellement les frais des soubresauts de la conjoncture économique internationale. Dans le même ordre d’idées, tant que notre système fiscal sera écrasant, discriminatoire et truffé d’une parafiscalité lourde, le climat des affaires ne sera pas propice à l’investissement productif ni au civisme fiscal. Aujourd’hui, nous avons pris la mesure du défi. Il nous faut agir sans plus attendre. En plus des investissements publics légitimes, l’option est donc définitivement levée de promouvoir le soutien au secteur privé productif à travers, particulièrement, l’appui direct
aux petites et moyennes industries et aux petites et moyennes entreprises, spécialement celles engagées dans l’agro-industrie et inscrivant leurs activités dans le cadre des chaînes des valeurs. Il nous faut, en effet, produire ce que nous consommons et, comme J’ai eu déjà à le dire, conférer de la valeur ajoutée à nos produits destinés, non seulement à la consommation domestique, mais aussi à l’exportation, en vue de les rendre plus compétitifs. Notre pays ne saurait plus indéfiniment être ce grand marché offrant l’opportunité d’affaires et d’emplois aux peuples des pays tiers, au détriment de sa propre population et de son économie. Par ailleurs, les efforts de mobilisation des ressources internes seront poursuivis à travers la lutte sans concession contre la fraude douanière et fiscale ainsi que la
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contrebande, grâce aux réformes fiscales nécessaires et grâce à l’implantation très prochaine, au sein de nos régies financières, des systèmes de gestion informatisées des contribuables, fournis par une expertise appropriée. C’est ici le lieu pour Moi d’insister sur l’impérieuse nécessité pour le Gouvernement de la République, l’Assemblée Nationale et le Sénat de prendre des dispositions utiles en vue de l’adoption, dans les plus brefs délais, et, pendant la session en cours, d’une nouvelle Loi sur la fiscalité, de celle sur le Partenariat Public Privé, sans omettre la finalisation de la Loi portant révision de certaines dispositions du Code minier, en sursis depuis plusieurs mois devant les deux Chambres. Le Gouvernement pourra ainsi disposer des outils solides pour stabiliser, de manière pérenne et structurelle, la situa-
tion économique en cours, avant d’inverser définitivement la tendance préoccupante actuelle. L’amélioration de la situation sociale de nos populations, en dépend. Honorables Députés et Sénateurs, Mes Chers Compatriotes, Je voudrais rappeler à la jeunesse de notre pays que la mise en œuvre effective des politiques appropriées promises en novembre dernier en vue de sa réinsertion socio-économique a démarré. La promotion de l’entrepreneuriat local à travers les mesures susmentionnées de soutien au secteur privé ainsi que l’entrée en vigueur de la Loi sur la sous-traitance aux PME et PMI locales constituent aujourd’hui, des opportunités à saisir. Parallèlement à ces efforts qui créeront plusieurs milliers (suite en page 9). t
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Au prononcé de la phrase qui le congédie, Badibanga tel un condamné, pousse un cri, expire, ferme ses yeux et la télé lui fait un zoom in (suite de la page 8). t
d’emplois, les entreprises du portefeuille de l’état ont été instruites de privilégier, dans le cadre de leur plan de redressement, la résorption du chômage des jeunes. Quant aux agents et fonctionnaires de l’état, civils et militaires, le processus engagé de l’amélioration de leurs conditions de vie sera poursuivi, grâce aux réformes relatives à la maîtrise des effectifs et de la masse salariale, qui permettront en dernier ressort, la réaffectation des économies réalisées, aux réajustements progressifs de leurs traitements. Honorable Président de l’Assemblée Nationale, Honorable Président du Sénat, Honorables Députés et Sénateurs, Conformément à ce qui est devenu une tradition politique dans notre pays, J’ai levé l’option, depuis juin 2015, d’engager la classe politique et sociale de notre pays dans un dialogue, afin de dégager le consensus indispensable à l’organisation du troisième cycle électoral apaisé. Cette initiative faisait suite du reste, aux efforts entrepris dans le même sens en 2012, lorsqu’à la recherche du consensus national en vue de défendre la patrie contre les pseudorébellions, J’avais convoqué les Concertations Nationales ayant permis de renforcer notre cohésion en tant que Nation et de soutenir, d’une seule voix, notre armée engagée dans les opérations de défense de la patrie. Dans le même ordre d’idées, une fois de plus, la recherche du consensus M’a inspiré, dans la convocation, en novembre 2015, du dialogue politique national inclusif tenu sous la facilitation internationale de l’Union Africaine. Ce Forum, précédé lui-même du prédialogue entre la Majorité et l’UDPS, tenu dans plusieurs villes européennes, débouchera, à la Cité de l’Union Africaine, sur l’Accord du 18 octobre 2016, entre
à g., l’ex-conseiller de Tshisekedi, le Dur Valentin Mubake arrive mardi 4 avril au Palais de la Nation où il a eu un long entretien avec le Chef de l’état quand le Président de la République s’est «mis à l’écoute de la classe politique et sociale» en vue de procéder à des décisions qu’impose l’état de la Nation. à dr., la délégation du Rassemblement tshisekediste avec Lumbala, Tshibala et Olenghankoy. Dr. l’Opposition politique, la Société civile et la Majorité. Quoique cet Accord ait jeté des bases solides à nos attentes, J’avais résolu de déférer à l’impératif de l’inclusivité en vue d’un plus large consensus des parties prenantes au processus électoral, en confiant à la Conférence épiscopale Nationale du Congo une mission de bons offices auprès du «Rassemblement» de l’Opposition. C’est ici le lieu de rendre hommage aux évêques de l’église catholique pour l’excellent travail abattu, ayant donné lieu à l’Accord du 31 décembre dernier, et à certains points de convergence sur les modalités de mise en œuvre dudit Accord. Hélas, en dépit de leurs efforts louables ayant permis l’atteinte de plus de 90% des résultats escomptés, les parties prenantes n’ont pu dégager de consensus sur deux points concernant respectivement la désignation du Premier Ministre et celle du Président du Conseil National de Suivi
de l’Accord, tel que renseigné dans le rapport final de médiation Me transmis en date du 28 mars dernier. Honorable Président de l’Assemblée Nationale, Honorable Président du Sénat, Honorables Députés et Sénateurs, J’aimerais rappeler, une fois de plus, que l’objectif poursuivi en organisant le Dialogue est, et reste, l’organisation des élections apaisées. Je félicite pour cela notre Centrale électorale qui, dans des conditions extrêmement difficiles, a abattu un travail remarquable ayant permis, à ce jour, de dépasser la barre de 21.500.000 électeurs enrôlés avec, essentiellement, le financement propre du Gouvernement de la République, évalué à ce jour, à 320 millions de dollars. Je voudrais annoncer solennellement à notre peuple, que les élections auront bel et bien lieu. Que ceux qui en doutent encore soient rassurés. Tout sera mis en œuvre, en ef-
fet, pour atteindre cet objectif, conformément au calendrier qui sera fixé par la CéNI. L’Accord du 18 octobre, comme celui du 31 décembre 2016 ayant dégagé le consensus jadis recherché sur la problématique des séquences des élections et du fichier électoral, aussitôt celui-ci constitué, et la répartition des sièges déterminée par une Loi qui sera adoptée par les deux Chambres, plus rien ne devra empêcher la convocation du scrutin. Honorables Députés et Sénateurs, Ce processus étant l’œuvre des Congolais, financé par les Congolais eux-mêmes, aucune ingérence étrangère ni dans son pilotage, moins encore dans son déroulement, ne sera tolérée. Comme dans tout autre pays membre des Nations Unies, il s’agit là d’une question de politique intérieure et relevant, en conséquence, de la souveraineté nationale. Et notre devoir, c’est bien celui de
défendre justement l’indépendance et la souveraineté nationales, conformément à l’engagement pris devant notre peuple, aux termes de notre serment constitutionnel. Honorable Président de l’Assemblée Nationale, Honorable Président du Sénat, Honorables Députés et Sénateurs, Mes Chers Compatriotes, Au cours de ces dernières 48 heures, J’ai été à l’écoute de la classe politique et sociale qui a répondu à Mon invitation. J’ai noté une convergence des vues, notamment sur l’urgence qu’impose le règlement de deux points relatifs à la mise en œuvre de l’Accord, spécialement en ce qui concerne la question de la désignation d’un nouveau Premier Ministre. à ce propos, un large consensus s’étant dégagé sur la procédure de désignation de celui-ci, et sur les compétences de l’autorité de nomination, J’invite le «Rassemblement» à surmonter ses querel-
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les intestines et à harmoniser les vues sur la liste des candidats Premier Ministre ayant le profil requis et convenu, comme souhaité depuis plusieurs mois, en vue d’accélérer le processus de formation du nouveau Gouvernement d’Union Nationale. Comme relevé dans Mon message de novembre 2016, et tenant compte du fait que le pays ne doit plus être l’otage d’intérêts personnels et de lutte de positionnement des acteurs politiques, le Premier Ministre sera impérativement nommé dans les 48 heures. Quant à la présidence du Conseil National de Suivi de l’Accord, Je demande aux deux Chambres du Parlement d’adopter rapidement la Loi organique y relative, en même temps que J’en appelle à l’accélération des tractations au sein de la classe politique en vue de la désignation, dans la foulée de l’entrée en fonction du nouveau Gouvernement, d’une personnalité consensuelle devant présider cette structure.
Honorable Président de l’Assemblée Nationale, Honorable Président du Sénat, Honorables Députés et Sénateurs, Mes Chers compatriotes, Comme par le passé, la République Démocratique du Congo n’a pas vocation à sombrer, mais plutôt à émerger. Ses difficultés conjoncturelles étant bien cernées, elles sont en voie de trouver des réponses appropriées. Je suis convaincu que grâce à l’engagement de tous, Opposition, Société civile et Majorité, et surtout grâce à l’appui de notre peuple, nous saurons surmonter les défis qui se présentent à nous. Et notre beau pays survivra aux prédictions apocalyptiques et malveillantes de ses détracteurs. Que Dieu bénisse notre pays! Mesdames et Messieurs, Je vous remercie. Joseph Kabila Kabange
Kinshasa n Palais du Peuple, 5 avril 2017.
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L’onde de choc Trump pulvérise déjà l’ONU et touche la Monusco
L’ambassadeure des états-Unis auprès des Nations-Unies, Mme Nikki Haley a bien inquiété des cercles politiques à Kinshasa. dR.
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n dira plus de peur que de mal. Après les déclarations diversement interprétées de l’ambassadeure des états-Unis auprès des Nations-Unies, Mme Nikki Haley, Kinshasa avait toutes les raisons de craindre des foudres de la nouvelle administration américaine. Il n’en a rien été. La nouvelle résolution 2348 préparée par la France comme nombre d’autres fera moins de bruits dans la Capitale que la précédente, signe qu’il y a réellement changement de politique à la Maison Blanche depuis que le locataire a changé. L’ambassadrice américaine avait déclaré mercredi 29 mars, deux jours avant le vote sur le renouvellement du mandat des Casques bleus de la MONUSCO présente depuis bientôt 18 ans au Congo, que l’ONU aide, au Congo, un gouvernement «corrompu et prédateur, qui assaille ses citoyens». «La mission de maintien de la paix de l’ONU est mandatée pour établir un partenariat avec le gouvernement (congolais)». Une déclaration faite devant le Council on Foreign Relations
de New York, un think tank américain non partisan qui analyse la politique étrangère des ÉtatsUnis. «Autrement dit, l’ONU aide un gouvernement qui inflige des actes criminels à son propre peuple. Nous devrions avoir la décence et le bon sens d’y mettre fin», avait ajouté la diplomate. Initialement composée de 500 observateurs militaires, chargés du suivi de l’application du cessez-le-feu de juillet 1999 entre le Congo et cinq États de la région qui s’affrontaient sur son territoire, la mission de l’ONU s’est progressivement étoffée. De 5.537 soldats pour la supervision des premières élections libres, en juillet 2006, elle passe à l’effectif actuel en 2010, devenant la plus grande opération de maintien de la paix au monde. Son mandat: garantir la protection des civils, et aider le gouvernement à stabiliser et consolider la paix. À partir d’avril, les États-Unis, principaux contributeurs financiers de l’ONU, vont assurer la présidence tournante du Conseil de sécurité. Une opportunité pour Washington, qui cherche les moyens de réduire ses financements, de revoir la mission
congolaise, dont le budget annuel avoisine les 1,2 milliards de dollars. «Nous allons revenir aux principes fondateurs et poser des questions difficiles. Quelle était l’intention initiale de la mission? Remplit-elle son objectif?», explique Nikki Haley. Plus de peur que de mal, on dira en effet. La résolution 2348 prise vendredi 31 mars insiste sur le processus politique et électoral et sur le fameux accord du 31 décembre 2016 qu’elle veut voir mise en œuvre «sans délai (...), en toute bonne foi et dans son intégralité», revient sur les droits de l’homme - en appelant le Gouvernement à «amener à répondre de leurs actes les auteurs de violations du droit international humanitaire ou de violations des droits de l’homme ou d’atteintes à ces droits, selon qu’il conviendra, en particulier lorsque ces infractions peuvent constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité, y compris lorsqu’elles ont été commises dans le contexte du processus électoral», et agite le spectre de la Cour Pénale Internationale. Autres points sur lesquels porte la résolution: le mandat de la MO-
NUSCO prorogé d’un an jusqu’au 31 mars 2018 mais la MONUSCO voit le nombre de ses effectifs réduit de 18 %, passant de 19.815 à 16.215, 660 observateurs militaires et officiers d’état-major, 391 policiers et 1.050 membres d’unités de police constituées. La résolution souligne combien il importe que le Gouvernement congolais et les autres autorités nationales, les entités des Nations Unies et les agents de développement renforcent leur coordination et leur coopération afin de consolider et pérenniser la paix, de stabiliser la situation, d’améliorer les conditions de sécurité et de rétablir l’autorité de l’État et réaffirme que la protection des civils doit être la priorité lorsqu’il s’agit de décider de l’usage des capacités et ressources disponibles. Ci-après la Résolution 2348 Demandant à nouveau à toutes les parties de coopérer pleinement avec la MONUSCO et de continuer à œuvrer à la mise en œuvre intégrale et objective du mandat de la Mission, réaffirmant sa condamnation de toutes les attaques dirigées contre les soldats de la paix et soulignant que les
auteurs de ces attaques doivent répondre de leurs actes, Soulignant que les activités de la MONUSCO devraient être menées de manière à consolider et pérenniser la paix et à faciliter les progrès vers une paix et un développement durables, soulignant également la nécessité d’associer l’équipe de pays des Nations Unies, et, à cet égard, insistant sur le fait qu’il importe de procéder à une analyse conjointe et à une planification stratégique efficace avec l’équipe de pays des Nations Unies, Constatant que la situation en République démocratique du Congo constitue toujours une menace pour la paix et la sécurité internationales dans la région, Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, Processus politique et électoral. w 1. Demande à toutes les parties prenantes en République démocratique du Congo, y compris au Président Kabila, à la majorité présidentielle et à l’opposition, de mettre en œuvre sans délai l’accord du 31 décembre 2016, en toute bonne foi et dans son intégralité, et à redoubler d’efforts en vue de parvenir rapidement à la conclu-
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sion des pourparlers en cours sur les «arrangements particuliers», afin de nommer sans tarder un Premier Ministre présenté par le Rassemblement, conformément à l’accord conclu, de mettre en place le Conseil national de suivi de l’accord et d’appliquer pleinement les mesures de confiance, afin de commencer sans plus tarder la préparation des élections présidentielle et législatives qui devraient avoir lieu avant la fin de 2017; w 2. Réaffirme sa volonté d’appuyer pleinement la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016 et rappelle qu’une mise en œuvre effective, rapide et opportune de cet accord est essentielle à un processus crédible et à la paix et à la stabilité de la République démocratique du Congo; w 3. Demande au Gouvernement de la République démocratique du Congo et à ses partenaires nationaux, en particulier la Commission électorale nationale indépendante (CéNI), de veiller à la transparence et à la crédibilité du processus électoral, étant donné qu’il leur incombe au premier chef de créer des conditions propices à la tenue des
prochaines élections, en vertu de l’accord du 31 décembre 2016, Y compris de veiller à la pleine participation des femmes à toutes les étapes; w 4. Prend note des progrès accomplis dans l’établissement des listes électorales avec le concours de la MONUSCO, demande à la CéNI de publier immédiatement un calendrier électoral complet révisé, conformément à l’accord du 31 décembre 2016, et de procéder sans tarder à une mise à jour crédible des listes électorales, demande au Gouvernement de la République démocratique du Congo d’établir rapidement un budget électoral suffisant et crédible pour assurer le déroulement des élections en décembre 2017 au plus tard, conformément à l’accord et à la Constitution, et dans le respect de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, encourage les donateurs à financer à cet effet le fonds multipartenaire du Projet d’appui au cycle électoral au Congo (PACEC) afin d’appuyer l’éducation civique, le déploiement d’observateurs électoraux et de fournir d’autres formes importantes de soutien au processus électoral, et rappelle qu’à cet égard il importera d’instaurer effectivement le Conseil national de suivi de l’accord et le Gouvernement d’unité nationale et qu’il faudra que les Nations Unies adoptent une approche transparente et intégrée; w 5. Demande au Parlement, pendant la session ordinaire ouverte le 15 mars 2017, de modifier la loi électorale selon qu’il conviendra pour que le calendrier électoral soit conforme à l’accord du 31 décembre 2016; w 6. Exhorte le Gouvernement et toutes les autres parties concernées à créer les conditions nécessaires pour que le processus électoral soit libre, juste, crédible, ouvert, transparent, pacifique et conforme au calendrier électoral et à la Constitution congolaise, qu’il s’accompagne d’un débat politique libre et constructif, et (suite en page 11). t
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La résolution 2348 fera moins de bruits à Kin que la précédente (suite de la page 10). t
que soient assurés la liberté d’opinion et d’expression, y compris pour la presse, la liberté de réunion, un accès équitable aux médias, y compris aux médias d’État, la sécurité de toutes les acteurs politiques et la liberté de circulation de tous les candidats, ainsi que des observateurs et témoins, des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme et des acteurs de la société civile, notamment des femmes; w 7. Souligne qu’une mise en œuvre complète et rapide de l’accord du 31 décembre 2016 est essentielle pour appuyer la légitimité des institutions chargées de la transition, exprime son plein appui à la médiation conduite par la Conférence épiscopale nationale du Congo, demande instamment à toutes les parties prenantes nationales de poursuivre la concertation de manière transparente et ouverte et de coopérer avec la Conférence à cet égard, et prie le Secrétaire général de fournir un appui politique à ces efforts conformément aux dispositions de la présente résolution, notamment en usant de ses bons offices; Droits de l’homme.
w 8. Demande instam-
ment au Gouvernement de la République démocratique du Congo d’amener à répondre de leurs actes les auteurs de violations du droit international humanitaire ou de violations des droits de l’homme ou d’atteintes à ces droits, selon qu’il conviendra, en particulier lorsque ces infractions peuvent constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité, y compris lorsqu’elles ont été commises dans le contexte du processus électoral, et souligne l’importance à cet égard de la coopération régionale et de la coopération avec la CPI; w 9. Prie les autorités congolaises de faire en sorte que les responsables d’infractions constituant de graves violations des droits de l’homme et des atteintes à ces droits commises à l’occasion des élections du
Mark Toner, porte-parole du Département d’état américain. Avec l’administration Trump, le Congo peut souffler. dr.
28 novembre 2011 et dans le cadre de l’actuel processus électoral, en particulier en janvier 2015 et les 19,20 et 21 septembre et 19 décembre 2016 comparaissent devant la justice; w 10. Condamne les actes de violence observés dans la région du Kasaï au cours des derniers mois, se déclare vivement préoccupé par les violations graves du droit international humanitaire commises par les milices locales dans cette région, y compris lors d’attaques visant les forces de sécurité de la République démocratique du Congo et les symboles de l’autorité de l’État, le recrutement et l’utilisation d’enfants en violation du droit international applicable, et de meurtres de civils par des membres des forces de sécurité de la République démocratique du Congo, qui pourraient constituer des crimes de guerre au regard du droit international, et se félicite que le Gouvernement de la République démocratique du Congo ait annoncé qu’il allait enquêter sur les violations du droit international humanitaire et les violations des droits de l’homme ou les atteintes à ces droits au Kasaï, en coordination avec la MONUSCO et le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme et en collaboration avec l’Union africaine,
afin de traduire en justice et de faire répondre de leurs actes tous les responsables, et attend avec intérêt les résultats de leur action; w 11. Se félicite de l’action menée par le Gouvernement de la République démocratique du Congo pour prévenir et combattre les violences sexuelles en période de conflit, y compris les progrès enregistrés dans la lutte contre l’impunité grâce à l’arrestation, la poursuite et la condamnation de membres des Forces armées de République démocratique du Congo et de la Police nationale congolaise, et prie instamment le Gouvernement de la République démocratique du Congo de continuer à intensifier ses efforts pour lutter contre l’impunité en cas de violences sexuelles commises en période de conflit, y compris les violences sexuelles commises par des membres des Forces armées et de la Police nationale congolaises à tous les niveaux, et de fournir tous les services nécessaires aux survivants et aux victimes et assurer leur protection, et demande également au Gouvernement de la République démocratique du Congo de mener à terme, conformément à la politique de tolérance zéro, les enquêtes ouvertes sur les allégations d’exploitation et d’atteintes sexuelles commises
par des membres des FARDC et, le cas échéant, de traduire les responsables en justice; w 12. Encourage le Gouvernement de la République démocratique du Congo à mettre pleinement en œuvre sa stratégie nationale et la feuille de route adoptée lors de la Conférence nationale qui s’est tenue à Kinshasa du 11 au 13 octobre 2016 pour évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Communiqué conjoint du Gouvernement de la République démocratique du Congo et de l’Organisation des Nations Unies sur la lutte contre les violences sexuelles commises en période de conflit, adopté à Kinshasa le 30 mars 2013; w 13. Se félicite des progrès accomplis dans la mise en œuvre du plan d’Action visant à prévenir et à faire cesser le recrutement et l’utilisation d’enfants par les FARDC, et prie le Gouvernement de la République démocratique du Congo de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour faire cesser et prévenir les violations et les maltraitances commises sur la personne d’enfants, et de veiller à ce que les enfants ne soient pas détenus pour association présumée avec des groupes armés et soient remis aux acteurs de la protection de l’enfance comme
le prévoient les Directives du Ministère de la défense et de l’Agence nationale de renseignement publiées en 2013; Groupes armés w 14. Condamne fermement tous les groupes armés opérant en République démocratique du Congo et les violations du droit international humanitaire et d’autres normes applicables du droit international ainsi que les atteintes aux droits de l’homme qu’ils commettent, notamment les attaques contre la population civile, le personnel des Nations Unies et les intervenants humanitaires, les exécutions sommaires, les violences sexuelles et sexistes et le recrutement et l’utilisation généralisés d’enfants, en violation du droit international applicable, et réaffirme que les auteurs de tels actes doivent être amenés à en répondre; w 15. Exige que tous les groupes armés mettent immédiatement fin à toutes les formes de violence, y compris aux violations et sévices commis sur des enfants et aux autres activités déstabilisatrices, à l’exploitation et au trafic illégaux des ressources naturelles, et exige également que leurs membres soient immédiatement et définitivement démobilisés, déposent les armes et libèrent les enfants qui se trouvent dans leurs rangs, rappelle à cet égard sa réso-
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lution 2293 (2016), dans laquelle il a reconduit le régime de sanctions établi dans sa résolution 1807 (2008), et, de plus, demande le désarmement des dirigeants et combattants actifs des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) qui ont participé au génocide de 1994 visant les Tutsi au Rwanda, lors duquel les opposants au génocide, d’origine hutu ou autre, ont également été tués, et qui ont continué de promouvoir et commettre, au Rwanda et en République démocratique du Congo, des meurtres à motivation ethnique ou autre; w 16. Demande que les FARDC et la MONUSCO mènent des opérations conjointes, notamment des activités de planification conjointe et de coopération tactique, conformément au mandat de la MONUSCO, afin de veiller à ce que tous les efforts possibles soient faits pour neutraliser les groupes armés, et souligne que ces opérations doivent être conduites dans le strict respect du droit international, notamment le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, selon qu’il conviendra; w 17. Condamne le massacre de plus de 1.000 civils dans la région de Beni depuis octobre 2014, dont plus de 230 au
cours de la seule année 2016, certains de ces civils ayant été tués à proximité de bases de la MONUSCO, exprime sa profonde préoccupation devant la persistance de la violence dans cette région, souligne qu’une enquête approfondie sur ces attaques doit être menée dans les meilleurs délais afin d’amener les auteurs à répondre de leurs actes, et demande au Gouvernement de la République démocratique du Congo de mener de nouvelles opérations militaires, dans le respect du droit international, notamment du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, selon qu’il conviendra, en coordination avec la MONUSCO et avec l’appui de cette dernière, conformément à son mandat, en vue de mettre fin à la menace que représentent les groupes armés présents dans l’est de la République démocratique du Congo; w 18. Demande de nouveau au Gouvernement de la République démocratique du Congo et à l’ensemble des États signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région de redoubler d’efforts pour honorer pleinement et rapidement leurs engagements, en toute bonne foi, et notamment ceux consistant à s’abstenir de toute ingérence dans les affaires intérieures des pays voisins, à ne pas tolérer de groupes armés ou leur fournir une assistance ou un appui de quelque nature que ce soit et à s’abstenir d’offrir un asile à des criminels de guerre; w 19. Se déclare préoccupé par les récentes incursions de combattants de l’ex-Mouvement du 23 mars (ex-M23) en République démocratique du Congo, prie les Gouvernements de la République démocratique du Congo, de l’Ouganda et du Rwanda de renforcer leur collaboration afin d’assurer le rapatriement des combattants de l’ex-M23 (suite en page 12). t
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Critiquée, la Monusco réduit ses effectifs de 19.815 à 16.215 militaires
(suite de la page 11). t
se trouvant sur leurs territoires, conformément aux déclarations de Nairobi et aux engagements pris au titre de l’Accord-cadre, demande aux chefs de l’exM23 d’apporter leur pleine coopération en vue du rapatriement des ex-combattants, comme ils s’y sont engagés dans les déclarations de Nairobi, et réaffirme qu’il importe que toutes les dispositions des documents signés soient appliquées rapidement et de bonne foi et, à cet égard, que le M23 s’abstienne d’intégrer d’autres groupes armés ou de s’associer à eux, ou de reprendre ses activités militaires; w 20. Demande que soit trouvée une façon appropriée de procéder à la ré installation des éléments du Mouvement/ Armée populaire de libération du Soudan dans l’opposition qui sont actuellement présents sur le territoire congolais, avec l’appui du Gouvernement de la République démocratique du Congo, de l’ensemble des pays de la région, des partenaires internationaux et du Secrétaire général, dans le cadre de sa mission de bons offices, se félicite de la création d’un groupe de travail mixte et appuie les efforts déployés par l’ONU à cet égard; w 21. Demande au Gouvernement de la République démocratique du Congo, sur qui repose au premier chef la responsabilité de protéger la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays, de s’employer encore plus activement à s’acquitter des engagements qu’il a pris au titre de l’Accord-cadre, notamment ceux qui concernent la consolidation de l’autorité de l’État, la réconciliation, la tolérance et la démocratie, et de demeurer fermement déterminé à protéger la population civile, en se dotant rapidement de forces de sécurité professionnelles, responsables et pérennes, en mettant en place une administration civile congolaise responsable, en particulier dans les secteurs de la police, de la justice, de l’administration pénitentiaire et de l’administration territoriale, et en renfor-
ci-après, l’idée étant que ces tâches ainsi que celles visées au paragraphe 35 cidessous se complètent mutuellement:
Le mandat de la MONUSCO prorogé jusqu’au 31 mars 2018 et, à titre exceptionnel, de sa Brigade d’intervention. dr.
çant l’état de droit et la promotion et la protection des droits de l’homme; w 22. Note avec une profonde préoccupation que les progrès dans ces domaines essentiels à la stabilisation de la République démocratique du Congo sont limités et demande de nouveau au Gouvernement de prendre de nouvelles mesures, dans le but en particulier de tenir les engagements qu’il a pris s’agissant de la réforme du secteur de la sécurité, et de mettre en œuvre sans délai l’intégralité du programme national de désarmement, démobilisation et réintégration; 23. Demande que se poursuivent les efforts déployés par la République démocratique du Congo pour contrer la menace que représentent le transfert illicite, l’accumulation déstabilisante et le détournement d’armes légères et de petit calibre, notamment ceux tendant à organiser en toute sûreté et efficacité la gestion, l’entreposage et la sécurité des stocks d’armes et de munitions, avec l’appui renouvelé de la MONUSCO, selon qu’il conviendra et dans les limites des ressources existantes; 24. Prie instamment le Gouvernement de la République démocratique du Congo de mettre en œuvre l’intégralité de son programme de désar-
mement, de démobilisation et de réintégration, et d’allouer sans délai les fonds nécessaires à cet effet, notamment aux fins de l’exécution des activités liées à la réintégration, la formation et la préparation des excombattants en vue de leur réinstallation au sein de communautés ainsi que des activités de gestion des armes et des munitions, afin de s’occuper efficacement des ex-combattants, notamment de ceux qui sont déjà sous la responsabilité des FARDC, et constate que l’absence d’un programme crédible de désarmement, de démobilisation et de réintégration empêche les éléments armés de déposer les armes; w 25. Demande à l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs de continuer à se mobiliser à l’échelle régionale et internationale en faveur de la paix, de la stabilité et du développement économique en République démocratique du Congo et dans la région, notamment en favorisant la tenue rapide d’élections nationales crédibles et ouvertes à tous, en ouvrant un dialogue régional et en continuant à diriger, coordonner et évaluer, en étroite concertation avec le Représentant spécial du Secrétaire général pour la République démocratique du
Congo, l’action menée pour donner suite aux engagements nationaux et régionaux pris au titre de l’Accord-cadre, et de continuer à participer activement, avec des partenaires clefs, aux initiatives régionales visant à remédier aux causes profondes du conflit, en veillant toutefois à ne pas empiéter sur les domaines d’action d’autres institutions des Nations Unies; Mandat de la MONUSCO. w 26. Décide de proroger jusqu’au 31 mars 2018 le mandat de la MONUSCO en République démocratique du Congo et, à titre exceptionnel et sans créer de précédent ni remettre en cause les principes convenus régissant les opérations de maintien de la paix, de sa Brigade d’intervention; w 27. Tenant compte des recommandations formulées par le Secrétaire général dans son rapport paru sous la cote S/2017/2016, décide que la MONUSCO maintiendra un effectif maximum autorisé de 16.215 militaires, 660 observateurs militaires et officiers d’état-major, 391 policiers et 1.050 membres d’unités de police constituées; 28. Décide que les priorités stratégiques de la MONUSCO sont de contribuer à: a) Assurer la protection des civils, telle
que décrite au paragraphe 34, alinéa i) de la présente résolution; b) Appuyer la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016 et du processus électoral, selon les modalités décrites au paragraphe 34, alinéa ii) de la présente résolution, afin de contribuer à la stabilisation de la République démocratique du Congo; w 29. Demande à toutes les composantes de la force de la MONUSCO, ainsi qu’à la composante police et à la composante civile de la Mission de travailler ensemble de façon intégrée, et encourage la MONUSCO et les organismes des Nations Unies présents en République démocratique du Congo à renforcer l’intégration par l’intermédiaire d’une analyse et d’une planification conjointes, fondées sur les avantages comparatifs et un système de mise en œuvre commune; w 30. Note que les motivations des différents groupes armés sont variées et qu’une solution purement militaire ne permettra pas de régler ces problèmes, souligne qu’il importe de procéder à une analyse plus approfondie de la situation politique et du conflit propre à permettre la mise au point d’une réponse militaire et civile globale associant les différentes composantes
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de la MONUSCO pour faire face à ces menaces, notamment grâce à la collecte et à l’analyse des informations sur les réseaux criminels qui appuient ces groupes armés et souligne également la nécessité de lancer des actions spécialement adaptées pour combattre ces groupes; w 31. Souligne combien il importe que le Gouvernement de la République démocratique du Congo et les autres autorités nationales, les entités des Nations Unies et les agents de développement renforcent leur coordination et leur coopération afin de consolider et pérenniser la paix, de stabiliser la situation, d’améliorer les conditions de sécurité et de rétablir l’autorité de l’État; 32. Réaffirme que la protection des civils doit être la priorité lorsqu’il s’agit de décider de l’usage des capacités et ressources disponibles; 33. Autorise la MONUSCO, en vue d’atteindre les objectifs énoncés au paragraphe 32 ci-dessus, à prendre toutes les mesures nécessaires pour s’acquitter de son mandat et prie le Secrétaire général de l’informer immédiatement en cas de défaillance de la force ou de la police de la MONUSCO à cet égard; w 34. Décide que le mandat de la MONUSCO comportera les tâches prioritaires
i) Protection des civils. a) Assurer une protection efficace et évolutive des civils se trouvant sous la menace de violences physiques, notamment en dissuadant et en empêchant tous les groupes armés et toutes les milices locales de commettre des violences contre la population ou en intervenant pour y mettre fin, et en appuyant ou engageant des initiatives de médiation locale pour empêcher l’intensification de la violence, en prêtant une attention particulière aux civils regroupés dans les camps de déplacés et de réfugiés, au personnel humanitaire et aux défenseurs des droits de l’homme, notamment en cas de violences commises par l’une des parties au conflit ou dans le cadre des élections, et atténuer les risques auxquels sont exposés les civils avant, pendant et après toute opération militaire; b) Travailler de concert avec le Gouvernement de la République démocratique du Congo afin de déceler les menaces qui pèsent sur les civils, appliquer les plans de prévention et d’intervention existants et renforcer la coopération civilo-militaire, notamment la planification conjointe, pour protéger les civils contre les violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits et contre les violations du droit international humanitaire, y compris toutes les formes de violence sexuelle et sexiste et les violations et exactions commises à l’encontre d’enfants et de personnes handicapées, et accélérer la mise en œuvre coordonnée des dispositifs de suivi, d’analyse et de communication de l’information sur les violences sexuelles liées au conflit; c) Renforcer son interaction, y compris celle des contingents, avec la population civile afin de mieux faire connaître et comprendre son mandat et ses activi(suite en page 13). t
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La résolution 2348 demande au Gouvernement de pérenniser la paix (suite de la page 12). t
tés, renforcer son dispositif d’alerte rapide et redoubler d’efforts pour détecter et constater les violations du droit international humanitaire, les violations des droits de l’homme et les atteintes à ces droits, notamment dans le cadre des élections; d) Neutraliser les groupes armés au moyen de la Brigade d’intervention, à l’appui des autorités de la République démocratique du Congo, sur la base des informations recueillies et analysées et compte dûment tenu de la nécessité de protéger les civils et de réduire les risques avant, pendant et après toute opération militaire, mener, par l’intermédiaire de la Brigade d’intervention et avec l’appui de l’ensemble de la MONUSCO, agissant seule ou avec les FARDC, des offensives ciblées et énergiques, en faisant preuve d’une grande mobilité et adaptabilité et dans le strict respect du droit international, y compris’ le droit international humanitaire, et dans le respect des instructions permanentes applicables aux personnes qui sont faites prisonnières ou se rendent, et de la Politique de diligence voulue en matière de droits de l’homme en cas d’appui de l’ONU à des forces de sécurité non onusiennes, empêcher l’expansion de tous les groupes armés, les neutraliser et les désarmer de façon à contribuer à réduire la menace que constituent ces groupes pour l’autorité de l’État et la sécurité des civils dans l’est de la République démocratique du Congo et à préparer le terrain pour les activités de stabilisation, et veiller à ce que l’ensemble de la force de la MONUSCO garantisse une protection efficace des civils, y compris à l’appui des opérations menées par la brigade d’intervention pour neutraliser des groupes armés et dans les zones où les groupes armés ont été neutralisés; e) Offrir ses bons offices, ses conseils et son appui au Gouvernement de la République démocratique du Congo, afin
de garantir le soutien de sa composante civile et de sa composante police à la lutte contre les groupes armés, dans le cadre d’une planification groupée, qui complète globalement les mesures de stabilisation prises à l’échelle locale; f) Travailler de concert avec les autorités de la République démocratique du Congo afin d’arrêter et de traduire en justice ceux qui sont présumés coupables de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, de violations du droit international humanitaire et de violations des droits de l’homme ou d’atteintes à ces droits dans le pays, en particulier les chefs des groupes armés et ceux qui soutiennent ces groupes, notamment en coopérant avec les États de la région et la CPI; g) Offrir ses bons offices, ses conseils et son appui au Gouvernement de la République démocratique du Congo en vue de promouvoir les droits de l’homme, en particulier les droits civils et politiques, ainsi que la lutte contre l’impunité, notamment par l’application de la «politique de tolérance zéro» du Gouvernement à l’égard des infractions à la discipline et des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises par les éléments des forces de sécurité, et engager et faciliter des initiatives de médiation au niveau local afin de faire progresser l’instauration d’une paix durable; ii) Appui à la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016 et au processus électoral. a) Fournir un appui technique et politique à la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016, notamment au CNSA, au Gouvernement d’unité nationale, à la Conférence épiscopale nationale du Congo, qui assure la médiation, et à d’autres institutions compétentes, en coordination avec les partenaires régionaux et afin de favoriser la réconciliation et la démocratisation et d’ouvrir la voie à la tenue d’élections avant la fin de l’an-
née 2017, conformément aux dispositions énoncées aux paragraphes 1 à 6 ci-dessus; b) Constater et signaler immédiatement au Conseil de sécurité les violations des droits de l’homme, les atteintes à ces droits et les infractions au droit international humanitaire, y compris celles qui se produisent dans le cadre des élections, et y donner suite, signaler tout rétrécissement de l’espace politique et tout acte de violence commis dans le cadre des élections, et aider les organismes des Nations Unies présents dans le pays à faire en sorte que l’appui qu’ils fournissent soit conforme au droit international humanitaire, au droit international des droits de l’homme et au droit international des réfugiés, le cas échéant; c) Fournir une assistance technique et un soutien logistique dans le cadre du processus électoral, selon qu’il conviendra et en coordination avec les autorités congolaises, l’équipe de pays des Nations Unies et les acteurs régionaux et internationaux, afin de faciliter le déroulement du cycle électoral, en particulier en engageant un dialogue régulier et portant sur les questions de fond avec la CéNI, ce soutien devant être évalué et réexaminé en permanence en fonction des progrès accomplis par les autorités congolaises dans la conduite des opérations électorales, en particulier des élections présidentielle et législatives, conformément aux dispositions énoncées aux paragraphes 1 à 6 ci-dessus; d) Contribuer à la formation, notamment dans le domaine des droits de l’homme, de la police nationale civile en vue d’assurer la sécurité des élections, en conformité avec la Politique de diligence voulue en matière de droits de l’homme en cas d’appui de l’ONU à des forces de sécurité non onusiennes. iii) Protection du personnel et des biens des Nations Unies. a) Assurer la protection du personnel, des installations et du matériel des Nations Unies et la
sécurité et la liberté de circulation du personnel des Nations Unies et du personnel associé; 35. Autorise par ailleurs la MONUSCO à entreprendre les activités suivantes: i) Stabilisation et désarmement, démobilisation et réintégration. a) Assurer la coordination entre le Gouvernement de la République démocratique du Congo, les partenaires internationaux et les organismes des Nations Unies selon une approche ciblée, graduelle et ordonnée de la stabilisation fondée sur une analyse actualisée des conflits, dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie internationale d’appui en matière de sécurité et de stabilisation et de l’adoption d’une démarche tenant compte des risques de conflit dans ‘toute la zone de la Mission, en vue de doter l’État d’institutions fonctionnelles, professionnelles et responsables, y compris dans les domaines de la sécurité et de la justice; b) Continuer de collaborer avec le Gouvernement de la République démocratique du Congo en vue de faire appliquer rapidement et rigoureusement le plan d’action visant à prévenir et faire cesser le recrutement et l’utilisation d’enfants par les FARDC, ainsi que les violences sexuelles commises par celles-ci à l’encontre des enfants, et poursuivre le dialogue avec toutes les parties afin d’obtenir qu’elles s’engagent de nouveau et œuvrent davantage en faveur de l’élaboration et de la mise en œuvre de plans d’action visant à prévenir les violations et les violences contre les enfants, et à y mettre un terme; c) Offrir ses bons offices, ses conseils et son appui au Gouvernement de la République démocratique du Congo, en étroite coopération avec d’autres partenaires internationaux, en vue du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration des combattants congolais qui ne sont pas soupçonnés de génocide, de crimes
de guerre, de crimes contre l’humanité ou de violations des droits de l’homme, et de leur retour à une vie civile paisible, selon une approche de réduction de la violence au sein de la communauté comportant des mesures coordonnées de stabilisation et de sécurité de proximité qui s’inscrivent dans la Stratégie internationale d’appui en matière de sécurité et de stabilisation, l’accent étant particulièrement mis sur les besoins des enfants qui ont été associés à des forces et groupes armés; d) Offrir un appui au désarmement, à la démobilisation, au rapatriement ou à la réinstallation et à la réintégration des combattants étrangers non soupçonnés de génocide, de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité ou de violations des droits de l’homme, et au retour de ces combattants et de leur famille à une vie civile paisible dans leur pays d’origine ou dans un pays tiers d’accueil, l’accent étant particulièrement mis sur les besoins des enfants qui ont été associés à des forces et groupes armés;
tionaux et bilatéraux et les organismes des Nations Unies; c) Afin qu’il puisse réformer l’armée nationale de manière à la rendre plus responsable, plus efficiente, plus autonome, mieux entraînée, plus sélective et plus efficace, en conformité avec les dispositions de la Politique de diligence voulue en matière de droits de l’homme de l’ONU, tout en gardant à l’esprit que tout appui fourni par les Nations Unies, notamment sous la forme de rations ou de carburant, doit l’être dans le cadre d’opérations conjointes et faire l’objet d’un contrôle et d’un examen minutieux; d) En vue de l’application de toutes les recommandations applicables à la réforme des secteurs de la justice et de la sécurité figurant dans le rapport final des États généraux de la justice, y compris en ce qui concerne la lutte contre l’impunité des auteurs d’actes de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, en vue d’établir des institutions chargées de la justice et de la sécurité qui soient indépendantes et responsables et qui fonctionnent;
ii) Réforme du secteur de la sécurité Collaboration avec le Gouvernement de la République démocratique du Congo. a) Dans le domaine de la réforme de la police, notamment en aidant le Comité de réforme de la police, et en plaidant pour la création du Secrétariat général à la sécurité et à l’ordre public qui aura pour fonction de coordonner les institutions chargées de la sécurité devant assurer une mission de maintien de l’ordre; b) Afin de l’encourager à s’investir plus rapidement dans la réforme du secteur de la sécurité, notamment en formulant une stratégie nationale commune qui sera traduite en une politique de sécurité nationale, ainsi qu’en élaborant un plan d’exécution de la réforme clair, complet et assorti d’étapes et d’échéances, et diriger la coordination de l’appui à cette réforme fourni par les partenaires interna-
iii) Régime de sanctions. Surveiller la mise en œuvre de l’embargo sur les armes visé au paragraphe 1 de la résolution 2293 (2016), en coopération avec le Groupe d’experts créé par la résolution 1533 (2004), et en particulier observer et signaler les mouvements de personnel militaire, d’armes ou de matériel connexe à travers la frontière orientale de la République démocratique du Congo, en recourant notamment, comme indiqué dans la lettre du Président du Conseil datée du 22 janvier 2013 (S/2013/44), à des moyens de surveillance tels que des systèmes de drones aériens, saisir, collecter, enregistrer et détruire les armes ou le matériel connexe introduits dans le pays en violation des mesures imposées par le paragraphe 1 de la résolution 2293 (2016), et échanger des renseignements pertinents avec le Groupe d’experts;
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iv) Activités minières Encourager la consolidation d’une structure nationale civile efficace qui contrôle les principales activités minières et gère équitablement l’extraction, le transport et le commerce des ressources naturelles dans l’est de la République démocratique du Congo; Protection de l’enfance. 36. Prie la MONUSCO de tenir pleinement compte de la question transversale de la protection de l’enfance dans toutes les activités inscrites à son mandat et d’aider le Gouvernement de la République démocratique du Congo à veiller à ce que la question de la protection des droits de l’enfant soit prise en considération, ,entre autres dans le cadre des programmes de désarmement, démobilisation et réintégration et de la réforme du secteur de la sécurité, ainsi que lors des interventions conduisant à la séparation d’enfants des groupes armés, de façon à faire cesser et à prévenir les violations et les violences dont sont victimes les enfants; Problématique hommes-femmes, violences, exploitation et agressions sexuelles. w 37. Prie également la MONUSCO de tenir pleinement compte dans toutes les activités inscrites à son mandat de la question transversale que constitue la problématique hommesfemmes et d’aider le Gouvernement de la République démocratique du Congo à assurer la participation et la représentation des femmes à tous les niveaux, y compris dans l’instauration de conditions propices à la tenue d’élections, la protection des civils et l’appui aux activités de stabilisation, notamment en mettant à sa disposition des conseillers spécialistes de la problématique hommesfemmes, et prie en outre la MONUSCO de lui présenter des rapports plus détaillés sur cette question; w 38. Rappelle la déclaration de son Président publiée (suite en page 14). t
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L’ONU brandit la menace de la Cour Pénale Internationale
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sous la cote S/ PRST/2015/22 et sa résolution 2272 (2016), prie le Secrétaire général de prendre les mesures qui s’imposent pour s’assurer que la MONUSCO respecte pleinement la politique de tolérance zéro de l’Organisation des Nations Unies s’agissant de l’exploitation et des atteintes sexuelles et de le tenir pleinement informé dès progrès de la Mission à cet égard dans ses rapports, et prie instamment les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police de prendre des mesures de prévention appropriées, notamment l’organisation d’une formation de sensibilisation avant le déploiement, et de faire en sorte que les membres de leurs contingents qui se rendraient coupables de tels actes aient à en répondre pleinement; w 39. Reconnaît le rôle crucial que jouent les conseillers pour la protection des femmes de l’Organisation des Nations Unies déployés à la MONUSCO pour aider le Gouvernement de la République démocratique du Congo à mettre en œuvre ses engagements en matière de lutte contre les violences sexuelles en période de conflit et demande à la MONUSCO de veiller à ce qu’ils continuent à travailler en étroite collaboration avec le Gouvernement de la République démocratique du Congo tant au niveau stratégique que sur le plan opérationnel; w 40. Prie la MONUSCO de veiller à ce que l’appui fourni aux forces de sécurité nationales soit strictement conforme à la Politique de diligence voulue en matière de droits de l’homme de l’ONU et demande au Gouvernement de la République démocratique du Congo de travailler avec la MONUSCO en vue de soutenir la promotion des membres des services de sécurité congolais qui présentent des états de service exemplaires en matière de respect des droits de l’homme; Accès humanitaire.
w 41. Enjoint à toutes
les parties d’autoriser et de faciliter la libre circulation du personnel, du matériel et des fournitures humanitaires, dans de bonnes conditions de sécurité et sans entrave et sans délai, et l’acheminement rapide de l’aide humanitaire vers les populations qui en ont besoin, en particulier les personnes déplacées, sur l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo, dans le respect des principes directeurs des Nations Unies concernant l’aide humanitaire, notamment l’humanité, l’impartialité, la neutralité et l’indépendance, et des dispositions applicables du droit international; 42. Demande à tous les États Membres de répondre généreusement à l’appel humanitaire lancé par l’ONU en faveur de la République démocratique du Congo pour que les organismes humanitaires des Nations Unies et les autres organisations internationales disposent des fonds nécessaires et puissent répondre aux besoins de protection et d’assistance des déplacés, des rescapés de violences sexuelles et d’autres groupes vulnérables de la population;
Appui au Groupe d’experts. w 43. Assure le Groupe d’experts des Nations Unies créé par la résolution 1533 (2004) de son soutien sans réserve, appelle au renforcement de la coopération entre tous les États, en particulier ceux de la région, la MONUSCO et le Groupe d’experts, encourage l’échange rapide d’informations entre la MONUSCO et le Groupe d’experts, engage toutes les parties et tous les États à veiller à ce que les individus et entités relevant de leur juridiction ou placés sous leur contrôle coopèrent avec le Groupe d’experts, et exige de nouveau que toutes les parties et tous les États assurent la sécurité des membres du Groupe d’experts et du personnel d’appui au Groupe et permettent au Groupe d’accéder librement et sans délai aux personnes,
aux documents et aux sites qu’il estime utiles à l’exécution de son mandat; Efficacité de la force. 44. Exhorte l’Organisation des Nations Unies à tenir compte en permanence des enseignements à retenir pour procéder à des réformes au sein de la MONUSCO afin qu’appuyée par les contingents, elle soit mieux à même d’exécuter son mandat, concernant en particulier la protection des civils, et pour améliorer la chaîne de commandement de la Mission, accroître l’efficacité de ses opérations, renforcer la sûreté et la sécurité du personnel et faire en sorte qu’elle soit en mesure de gérer des situations complexes; w 45. Exige de toutes les parties concernées qu’elles coopèrent pleinement au déploiement et aux opérations de la MONUSCO, ainsi qu’à ses missions de surveillance, de vérification et de constatation, notamment en garantissant la sécurité et la liberté de circulation totale du personnel des Nations Unies et du personnel associé sur tout le territoire de la République démocratique du Congo; 46. Prie la MONUSCO de continuer d’optimiser l’interopérabilité, la souplesse et l’efficacité de la force dans le cadre de l’exécution de l’intégralité de son mandat, notamment en déployant des unités de déploiement rapide, des capacités spécialisées, y compris des ressources en matière de collecte d’informations et d’infanterie spécialisée, et en continuant de moderniser la force et d’en améliorer les performances, en ayant à l’esprit la sûreté et la sécurité de tous les contingents militaires, policiers et observateurs militaires, et en particulier des observateurs non et au Secrétaire la nécessité de tenir à jour les mémorandums d’accord et état par entre pays fournisseurs de contingents et d’effectifs de police et l’ONU; w 47. Salue la détermination dont font preuve les pays fournisseurs de contingents et d’effectifs de police dans l’exécu-
tion du mandat de la Mission dans un environnement difficile, et, à cet égard, souligne que les restrictions nationales non déclarées, l’absence de direction et de commandement efficaces, le refus d’obéir aux ordres, l’inaction face aux attaques perpétrées contre des civils et l’insuffisance des équipements risquent de compromettre l’exécution efficace du mandat dont chacun partage la responsabilité; w 48. Prie la MONUSCO d’être sensible aux effets qu’ont sur l’environnement les activités qu’elle mène en exécution des tâches qui lui sont confiées, et de maîtriser ces effets, selon qu’il convient et conformément aux résolutions de l’Assemblée générale et règles et règlements applicables de l’Organisation. w 49. Prend note de la recommandation du Secrétaire général tendant à envisager d’autoriser le déploiement de deux unités de police constituées et d’éléments habilitants correspondants et, à cet égard, prie le Secrétaire général d’étudier la possibilité d’une coopération entre les missions grâce à des transferts appropriés à la MONUSCO de contingents provenant d’autres missions des Nations Unies et de leurs biens, sous réserve: i) que ces transferts soient portés à sa connaissance et soumis à son approbation, notamment en ce qui concerne leur portée et leur durée ii) que les pays fournisseurs de contingents et d’effectifs de police y consentent et iii) que les conditions de sécurité sur le théâtre des opérations de ces missions des Nations Unies le permettent et que cela ne nuise pas à l’exécution de leurs mandats, et de lui faire rapport en temps voulu, en formulant en tant que de besoin d’éventuelles recommandations supplémentaires; Plan de retrait 50. Souligne que le retrait de la MONUSCO doit s’effectuer par phases et de façon progressive, en fonction d’objectifs spécifiques définis de concert avec le
Gouvernement de la République démocratique du Congo et en consultation avec d’autres parties prenantes, le Secrétaire général étant prié de lui faire rapport à la fin de chaque phase et à intervalles réguliers des’ progrès accomplis et de formuler toutes recommandations nécessaires concernant la planification des phases ultérieures du retrait, et attend avec intérêt la reprise d’un dialogue stratégique entre le Gouvernement de la République démocratique du Congo et l’Organisation des Nations Unies à cet égard; Examen stratégique
w 51. Prie le Secrétaire
général de procéder, conformément aux meilleures pratiques, à un examen stratégique de la MONUSCO, en vue de déterminer si toutes les tâches prescrites, les priorités et les ressources connexes sont toujours pertinentes et s’il est nécessaire d’adapter le mandat de la Mission aux besoins spécifiques de la phase postélectorale, l’objectif étant de: a) Proposer au Conseil, au plus tard le 30 septembre 2017, plusieurs modalités pour réduire la force de la MONUSCO et ses composantes afin de parvenir à l’utilisation la plus efficace possible des ressources de la Mission, après la bonne mise en œuvre de l’accord du 3 J décembre 2016, et pour continuer à réduire durablement la menace que constituent les groupes armés, compte tenu des avantages comparatifs, capacités et autres facteurs pertinents que présentent la Mission et de l’équipe de pays des Nations Unies, en vue de transférer des activités pertinentes à l’équipe de pays des Nations Unies et à d’autres partenaires compétents, selon qu’il conviendra; b) En fonction de la réaction du Conseil aux propositions qui lui auront été faites et lorsque l’accord du 31 décembre 2016 aura bien été mis en oeuvre, lui donner des avis sur une stratégie de retrait, conformément au paragraphe 50 ci-dessus et préalablement au prochain renouvelle-
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ment du mandat; Rapports du Secrétaire général. w 52. Prie le Secrétaire général de lui rendre compte tous les trois mois de l’état d’avancement de l’exécution du mandat de la MONUSCO, y compris sa Brigade d’intervention, tel qu’il est défini dans la présente résolution et en particulier: i) Des progrès réalisés par la République démocratique du Congo dans la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016 et du processus électoral, notamment en ce qui concerne l’application des dispositions 1 à 6 ci-dessus, et la façon dont la MONUSCO peut se préparer au mieux à faire face aux menaces sur la sécurité et à constater et dénoncer les violations des droits de l’homme et les atteintes à ces droits pendant la période électorale, y compris en ce qui concerne les modalités de déploiement de la force dans les zones jugées potentiellement instables et la configuration de la composante civile et de la composante police de la MONUSCO, les violences sexuelles et les incidences du conflit sur les femmes et les enfants, et les éventuelles considérations de parité entre les sexes; ii) Dé la situation sur le terrain, notamment des dernières opérations visant à neutraliser les groupes armés, conformément au paragraphe 34. i) d) , ainsi que des cas où la Mission n’aurait pas exécuté efficacement son mandat de protection des civils et des circonstances y afférentes; iii) Des progrès accomplis par la République démocratique du Congo s’agissant de la protection des droits de l’homme et de la tenue des engagements qu’elle a pris au titre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, notamment au moyen de la création et de l’application d’un plan national de réforme du secteur de la sécurité et de son plan de stabilisation dans les provinces appuyé par la Stratégie inter-
nationale d’appui en matière de sécurité et de stabilisation, et de la mise en oeuvre des plans de désarmement, démobilisation et réintégration et de désarmement, démobilisation, réintégration, et réinstallation ou rapatriement; iv) De l’état d’avancement de l’application des mesures prises pour transformer la force de la MONUSCO et améliorer ses prestations, y compris les mesures visant à assurer l’efficacité de la Force, comme indiqué aux paragraphes 44 à 47, du déploiement de bataillons d’intervention rapide et de l’emploi des capacités de la Brigade d’intervention, afin qu’elle devienne plus mobile, plus rationnelle et plus efficace dans l’exécution de son mandat, et des progrès réalisés en ce qui concerne la définition d’un plan de retrait de la MONUSCO, y compris la Brigade d’intervention; v) Des risques que d’éventuelles opérations militaires peuvent faire peser sur la sécurité du personnel et des installations d’es Nations Unies, ainsi que des mesures prises pour renforcer la sécurité et réduire ces risques; 53. Prie le Secrétaire général de le tenir informé par écrit tous les 45 jours, lorsqu’aucun rapport périodique n’est prévu, des progrès réalisés et des obstacles qui pourraient se poser aux niveaux politique et technique dans la mise en oeuvre de l’accord du 31 décembre 2016et la préparation des élections; w 54. Prie le Secrétaire général de lui présenter, tous les six mois, en coordination avec son m Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs et son Représentant spécial pour la République démocratique du Congo, un rapport sur le respect des engagements pris dans l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération et de manière plus générale, ses liens avec la situation en matière de sécurité dans la région des Grands Lacs; w 55. Décide de rester activement saisi de la question.
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Théophile Mbayo Kifuntwe se veut critique de la classe politique congolaise
I
l a été depuis les années 90 de presque tous les cabinets ministériels et en a dirigé certains. Pendant cinq ans en charge de questions des Grands lacs, on l’a également vu dans toutes les délégations parties négocier à l’étranger la paix au Congo. Conseiller principal au Bureau du Président de la République en charge du Collège politique, Théophile Mbayo Kifuntwe livre dans une interview à la Rtnc sa lecture de questions politiques qui font débat aujourd’hui. S’il se montre très critique de la classe politique congolaise - qui a érigé des discussions oiseuses à n’en point finir plutôt que s’en tenir au respect de l’état de droit - il ne cache pas son optimisme. Grâce à la vision partagée de renouvellement de la classe politique congolaise lancée par Joseph Kabila Kabange par la politique de la nouvelle citoyenneté, notre Congo est bien parti. Du moins à en croire Théophile Mbayo Kifuntwe. Ci-après.
Depuis l’accession de notre pays à l’Indépendance, le Congo a connu plusieurs crises cycliques. Il y a eu plusieurs endroits dans le monde et en Afrique où la paix, la concorde ont été discutées. Je note que ceci a été le fait d’hommes politiques depuis 1960. Il fut un moment où évariste Kimba Mutombo a dû remplacer Moïse Tshombe. Dans les années 90, un principe a été souvent entendu lors de ces discussions, à savoir, le premier ministre viendrait d’une famille «autre que celle du Chef de l’état». L’opposition a dû donc prendre la gestion du pouvoir mais cela n’a pas mis le pays à l’abri de nos crises. En fait, depuis les années 60, le pays est entré dans des cycles interminables de discussions entre acteurs politiques au point où cela
telle ambassade». Je pense que nous devons nous ressaisir! Comment allonsnous supporter le poids des exigences du développement si nous ne nous décidons pas de nous départir des comportements qui ne nous permettent pas de nous développer. Nous voulons une chose et son contraire.
Théophile Mbayo Kifuntwe, conseiller principal au Bureau du Président de la République en charge de questions politiques. dr.
a dû interpeller la patience du peuple. Ces discussions ont porté plusieurs noms. Certaines étaient des conclaves ou dialogue ou concertation ou encore conférence. Notre pays a surpris le monde en organisant la conférence la plus longue de la planète. Elle s’est appelée Conférence Nationale Souveraine. Toute la classe politique de ce pays y était mais elle n’en finissait pas de discuter au point où je pense que nous sommes entrés dans un cycle qui n’en finit pas; on tourne en rond. Pourquoi en sommes-nous encore là? Il y a eu pourtant Sun City… Je pense que la classe politique de notre pays a un problème. Pourquoi depuis les années 60, cette situation perdure-telle et le pays ne s’en sort pas? Est-ce la meilleure façon pour la République de gérer ses problèmes? Je pense que la classe politique dès le départ a refusé de s’inscrire dans la logique des principes modernes de gestion d’un pays, d’une République. Si la classe politique congolaise avait accepté de se mettre sous le régime de la loi, depuis des décennies, nous serions sortis de ce cycle de discussions
interminables. J’ai l’impression que de manière consciente ou inconsciente, la classe politique nationale pense qu’il est peut-être mieux de gérer ce pays à la manière de nos anciennes sociétés traditionnelles. Car en effet, nous sommes toujours en train de gérer notre pays avec nos prismes de l’arbre à palabre. Il y a là un réel problème. J’entends tous les temps les gens dire opposition, majorité, société civile, citoyens et tous répètent comme un refrain: état de droit… Quelle notion ont-ils de cet état de droit? Il me semble que la classe politique congolaise a su ériger le fait que dans une République, il n’y a que des droits. Malheureusement on n’insiste pas sur les devoirs. Ailleurs, c’est le respect du policier et du magistrat qui est le début de la discipline. Cette discipline individuelle et collective qui emmène un état à fonctionner de manière acceptable et à préserver les droits de tous. On a dit au peuple qu’il n’a que des droits (droit de manifester consacré par la Constitution, droit de s’associer, etc.). Insiste-t-on sur le fait que si le peuple a le droit de manifester, il n’a pas
celui de casser des biens d’autrui, le privé et le public? Allons-nous chaque fois nous convaincre de créer des situations qui nous ramènent à des discussions qui n’en finissent pas? Quand on crie décrispation politique, en fait, on refuse ce que la justice a dite pour que des délinquants qui enfreignent la loi soient punis. Comment allonsnous fonder la République? Il y a des situations qui ne permettent pas que dès maintenant, notre pays fonctionne comme tous les autres pays du monde qui nous servent de boussole. Ceci est un problème. Un autre cas, même jour, j’ai vu un titre dans un journal de la place: «Pour la sortie de crise et la relance du dialogue initié par la CéNCO, le Ministre des affaires étrangères tape du point sur la table». Ce journal parlait du ministre belge? Il parlait du ministre français et c’est très grave de la part de quelques compatriotes qui se convainquent de cela. Moi, je voie de temps en temps, des opérateurs politiques qui disent avec fierté: «J’ai dîné aujourd’hui avec un conseiller de
à près de 57 ans après l’Indépendance, on va de négociations en négociations, de dialogues en dialogues… D’où ces dialogues tirent-ils leur légitimité? Ces dialogues tirent leur légitimité de plusieurs sources. De l’extérieur et, là, les agendas ne sont pas ceux du Congo et chacun des acteurs dans ce cas a son agenda personnel. Avant le dialogue de la Cité de l’Union Africaine, il y a eu beaucoup de discussions parce qu’une partie de la classe politique estimait que les Congolais ne pouvaient pas tenir le dialogue entre eux pendant que le Président de la République a continué à dire que ce dialogue entre Congolais était possible et que les Congolais devraient pouvoir se rencontrer entre eux, discuter et trouver des conclusions à leurs problèmes. Ces Congolais là se sont imaginés qu’un dialogue n’aurait de légitimité que soutenu de l’extérieur et conduit par l’extérieur. Mais le dialogue de la Cité de l’Union Africaine a trouvé sa légitimité dans l’ordonnance du Président de la République, après de longues consultations. Ce dialogue s’est déroulé avec le soutien de la communauté internationale
fortement représentée. Ce qui s’est passé à la CéNCO n’est que la suite de ce dialogue de la Cité de l’UA. L’expression trouvée est concertations directes parce qu’il s’est agi d’une rencontre qui avait pour objectif de répondre à la question d’inclusivité. Au regard de tout cela, voulezvous parler de la refondation de la République? Plus d’une fois, dans son itinérance, devant la jeunesse, devant le peuple, le Chef de l’état a fait état d’une grande vision, en parlant de renouvellement de la classe politique. Il me semble que le Chef, depuis un temps, a fait le décryptage de la situation, est arrivé à la conclusion qu’il nous faut renouveler la classe politique. Il ne s’agit pas du remplacement automatique par d’autres de ceux qui sont là. La jeunesse qui doit hériter de cette République doit s’impliquer dans la logique du processus électoral. Il faut que nous pensions à une politique de recrutement des intelligences et de placement des intelligences pour que nous puissions un jour avoir une République entre les mains d’expertise avérée. Il nous faut des hommes et des femmes qui ont une autre manière de penser le Congo. Il y a urgence de mutation. Mutation des mentalités, de notre façon de faire et d’agir. Avec l’avènement des mouvements citoyens et la pression internationale, pensez-vous que cela facilite cette refondation? Il ne s’agit pas de cela, je ne suis pas du tout d’accord avec ces
jeunes qui se font instrumentaliser par certains milieux extérieurs pour poser des actes qui ne permettent pas réellement le développement de notre pays. Je plaide pour un pacte républicain dans lequel effectivement les acteurs politiques conviendraient d’abandonner des conceptions négatives, du genre que lorsqu’un homme politique a un problème avec la justice, que nécessairement c’est un problème politique, qu’il faut le libérer. Il faut nous départir de ce genre de pratiques. Nous avons besoin d’acteurs politiques qui s’inscrivent dans le développement de ce pays, dans la défense de la Patrie. Nous n’avons pas besoin de personnes qui penseraient qu’il faut à tout moment que ce soit d’une ambassade ou d’une puissance étrangère que proviendrait des orientations pour la gestion de notre pays. Cela nous éloigne de la République… Comment éviter le diktat de l’Occident? Le Chef de l’état a déjà donné des pistes depuis longtemps. Est-ce que nous le comprenons? Est-ce que nous le saisissons? Le Chef, depuis longtemps, a lancé deux visions : le renouvellement de la classe politique et celle, de la nouvelle citoyenneté. Pour cela, il a institué ce dernier programme dans le Ministère des médias, puis celui de l’Enseignement Primaire et Secondaire et aujourd’hui à celui de la jeunesse. Voilà la thérapeutique. Il nous faut des vrais patriotes. Interview réalisée par
Esther Mpezo n
Retranscrite par
K N’S www.kinsonline.net
2 0 1 7
Yves soda n
www.kinsonline.net
Même choix éditorial que son frère aîné. Même rigueur. Sorti de la cuisse de Jupiter.
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supercar |
Un véhicule extrême B ugatti Chiron, un modèle qui poursuit le mythe des pur-sang aux calandres en fer à cheval. La Chiron est un miracle. Dans tous les sens du terme. Tirant son nom de l’un des meilleurs pilotes français de la marque durant les décennies 1920-1930, la dernière née des supercars Bugatti a failli être sacrifiée sur l’autel de l’affaire du «dieselgate» qui a écorné l’image et les finances du groupe Volkswagen, propriétaire de la marque alsacienne. La centaine de chèques de réservation a finalement emporté la décision d’aller au bout du projet de renouvellement de la fameuse Veyron. On ne boude donc pas notre plaisir à découvrir le résultat qui s’apparente à un véritable miracle technologique. Plus de dix ans après la Veyron pour laquelle tous les superlatifs avaient été convoqués, la Chiron impose d’inventer un nouveau vocabulaire.
missile sol-sol. À partir de l’expérience de la Veyron, les ingénieurs ont donné naissance à une automobile qui dépasse, une nouvelle fois, tout ce qui existe dans ce domaine. Les amateurs ne s’y sont pas trompés: la moitié de la série de 500 véhicules est déjà réservée. L’Europe, c’est une surprise, arrive en tête des commandes devant les États-Unis et le Moyen-Orient. La Chiron, vous en conviendrez, échappe au qualificatif automobile. Elle est à l’automobile ce qu’une montre à complication est à l’horlogerie. La deuxième Bugatti du XXIe siècle est une œuvre d’art mobile, qui défie le sens commun. Elle relève de l’univers de la mécanique de haute précision, se flattant d’être la voiture la plus puissante, la plus rapide et la plus exclusive du marché. Projet totalement fou, la Chiron revendique une puissance mirifique de 1500 ch, ce qui représente une hausse de 50% par rapport à la première Veyron et de 25% par rapport à la version Super Sport. Ce missile sol-sol incarne le
brayage répond comme une mitraillette en mode rafale. La direction beaucoup plus communicative et directe s’apparente à celle d’une voiture de course. Les quatre roues motrices sont à l’ouvrage pour assurer une parfaite motricité. L’aiguille du compteur dépasse les 300 km/h et la poussée est toujours impressionnante. On touche là tout le sel de la Chiron. Lorsque les autres supercars commencent à s’essouffler, la Bugatti continue à accélérer. Fort. On passe de 300 à 340 km/h dans un claquement de doigt. C’est finalement le conducteur qui finit par lâcher prise.
Bugatti Chiron, la voiture la plus puissante, la plus rapide et la plus exclusive des supercars. droits réservés.
fantasme absolu, en étant capable d’atteindre 420 km/h, la vitesse d’un avion d’affaires à hélice. Ces données qui dépassent l’entendement et qui pourraient passer pour une ultime provocation de l’ingénieur Ferdinand Piëch, l’ex-omnipotent président du groupe allemand promoteur de cette renaissance, ont placé les ingénieurs devant un défi titanesque à relever, notamment en matière d’aérodynamique et de refroidissement. On recense ainsi dix radiateurs. Plus de 60.000 litres d’air sont nécessaires pour refroidir les quatre énormes turbos séquentiels. Sous la houlette du Français Étienne Salomé, les designers ont travaillé en étroite collaboration avec les aérodynamiciens pour livrer des formes beaucoup plus agressives qu’avant et renvoyant à l’histoire de la marque. Le mytique coupé 57 SC Aerolithe dit «Atlantic» de 1938 a servi de modèle à la Chiron. L’encadrement des portes de la cellule monocoque en arc de cercle rappelle la signature d’Ettore Bugatti et la ligne de pavillon du mythique coupé. L’arête centrale traversant la voiture est un clin d’œil aux rivets de son aïeule, hérissés tout au long de la carrosserie. Dans la rue, la Chiron fait sensation avec ses lignes tendues, sa carrosserie élargie de 40 mm par rapport à la Veyron
Ce missile sol-sol incarne le fantasme absolu, en étant capable d’atteindre 420 km/h, la vitesse d’un avion d’affaires à hélice. DR. disparaîtra», assure idée de l’obsession et son regard féroce de la perfection qui a qui s’appuie sur huit étienne Salomé. Un exposé technoloprésidé à la conceppetits cubes lumigique de près de trois tion de ce pur-sang, neux. La silhouette, heures n’a pas été de la trame du carbone c’est une prouesse, trop pour apprécier peut être apparente, n’est pas entachée les évolutions appor- selon des lignes ind’un disgracieux tées à la Chiron et en clinées à 45 degrés et aileron grâce à un quoi elle se distingue sans rupture. Ce tour énorme travail en de la Veyron. Les de force est facturé soufflerie qui s’est efforts, qui ont par300.000 €! concrétisé par de fois pris des allures multiples entrées de défi, ont porté sur UN fauve. d’air. Les aérodynala réduction du poids L’intérieur reflète miciens n’ont certes de tous les compoavec beaucoup d’élépas pu se passer sants, sans dégrader gance et de distincd’aileron mais à l’arla fiabilité, le confort tion l’architecture rêt, il disparaît dans extérieure. Notre le capot arrière. Selon et la qualité des matériaux et leur voiture d’essai se le mode de conduite assemblage. Réalisée paraît d’une magnienclenché et la situapour la première fois fique sellerie en cuir tion, son angle de en fibres de carbone bicolore. Les baquets braquage varie de 3 renforcées de plastienveloppants acdegrés à 49 degrés. que, la coque rivalise cueillaient un caDans cette dernière en rigidité avec les pitonnage sur leur position, il se dresse pour faire office d’aé- prototypes du Mans. dossier mais Bugatti L’emploi massif du se fait fort d’accéder rofrein. à l’arrière, carbone, du titane, à quasiment tous les une fine lame horide l’aluminium et du caprices de sa clienzontale traverse la tèle. Le soin apporté voiture. Elle assure la carbure de silicium permet de ne pas à la confection et à signature lumineuse dépasser le poids de l’assemblage des éléde la Chiron. «C’est la Veyron (1 995 kg). ments étaie l’obsesla pièce de la Chiron Les ingénieurs ont sion de la perfection. que vous verrez le réussi à gagner 3,7 La planche de bord plus souvent et c’est kgs sur les caches est réduite à l’esla dernière chose culasses, 1,4 kgs sur sentiel. Pas d’écran que vous apercevrez le vilebrequin. Une tactile mais au milieu quand la Chiron LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1393 | PAGE 16.
du combiné trône un énorme tachymètre gradué jusqu’à 500 km/h. Sur la position 12 heures, l’aiguille se cale à 250. Une vitesse atteinte en 8 secondes. 5,6 secondes plus tard, vous voilà catapultés à 300 km/h. Le W16 s’ébroue en pressant un bouton placé sur le volant. Levier de vitesses en position «drive», légère pression sur l’accélérateur: la Chiron quitte son emplacement sur la pointe des pieds. En douceur. On laisse faire l’automatisme. Les vitesses s’empilent sans rupture. Jusqu’ici, on pourrait se croire au volant d’une vulgaire Golf, si ce n’est que l’on est assis au ras du sol et que l’on ne voit pas le bout du capot avant. Dans l’instant où votre pied droit enfonce franchement l’accélérateur, la Chiron se métamorphose en fauve à la poursuite de sa proie. La poussée, vertigineuse et oppressante, vous plaque au dossier du siège tandis qu’un frisson parcourt l’échine. Pour les bizuts, la puissance des accélérations et du freinage est une épreuve physique. Quant au pilote aguerri, il se délectera des progrès accomplis. Les sensations ne sont plus aseptisées et mènent à une sorte d’exaltation. La violence des accélérations noyées sous un torrent de couple est grisante. Le sifflement des turbos a laissé place à une sonorité rauque qui flatte l’ouïe. La boîte à double em-
tel un tgv. La stabilité remarquable est digne d’un TGV. La Chiron conserve en toutes circonstances une assiette plate, ne suscitant jamais de mouvement de cabrage ou de plongée. Tenir le volant de ce pur-sang implique de conserver son sang-froid et d’avoir un minimum de sensibilité dans le pied droit. Si l’on se contente d’effleurer l’accélérateur, la Chiron reste parfaitement docile, empilant les 7 rapports automatiquement et sans à-coups. Après trois heures passés à son volant, on peut sans conteste assurer que la Chiron tient ses promesses sur le plan technique. On pourra lui reprocher le manque de sensibilité du bouton rotatif gérant les modes de conduite et de la course de la pédale d’accélérateur, sur les premiers millimètres. De même, le mode Sport de la boîte de vitesses est apparu d’une brutalité excessive. Quant à la fonctionnalité, elle n’est pas l’atout premier de la Chiron. S’évader le temps d’un week-end avec la Bugatti impose de prendre ses précautions. Un espace de seulement 44 litres a été dégagé dans le coffre avant pour accueillir un bagage sur-mesure confectionné par Bugatti. Aboutissement d’une philosophie extrême, la Chiron véhicule une certaine idée de l’excellence sur quatre roues. Aussi fascinante à piloter qu’à contempler, elle synthétise la vénération que suscite la marque française.
Sylvain Reisser n
Mettre les gaz en période d’incertitude
C’est ce qui s’appelle une salle noire de monde, que nul n’avait jamais remplie avant où, en pleine période d’incertitude et de reniement, sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila», le P.A refuse du monde sur une terre passant pour hostile, laisssant des grappes humaines traîner dans les dépendances de cette Fikin. lesoft.
Le Parti Pour l’Action (P.A). Le parti du Crabe.
à Dunda, dans Kitoy, sur nos terres bénies de Masi-Manimba, rivière LuYE.
Lors du deuxième tour de la Présidentielle, Des villages entiers se vident et risquent la noyade pour aller saluer «Bakala ya Ngolo» visible sur l’autre rive. un suiveur photojournaliste de Antenne A TV immortalise la scène. le soft. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1393 | PAGE 17.
côté rose |
Sentiment de satisfaction de 48 heures, effets bénéfiques à la qualité de la relation de couple
U
ne nouvelle étude suggère que pour entretenir une relation, le sexe a non seulement un effet satisfaisant à court terme, mais également des effets positifs à long terme. Il raffermit les liens de couple et renforce les relations. Menée par des chercheurs de la Florida State University, l’étude se basait sur l’hypothèse selon laquelle si le sexe est essentiel à la reproduction, et bien sûr source de plaisir, il joue également un autre rôle, celui de raffermir les liens du couple. Bénéfique à la qualité de la relation de couple. La plupart des gens déclarant avoir des relations sexuelles à intervalle de quelques jours, et
Effet satisfaisant à court terme, des effets positifs à long terme. dr. non pas tous les jours, les chercheurs ont cherché à savoir quel effet le sexe pouvait avoir à court terme en matière de satisfaction sexuelle, et comment il pouvait créer et maintenir le lien de couple entre deux actes sexuels.
Ils désiraient également savoir si les relations sexuelles pouvaient avoir un effet positif à plus long terme sur la relation de couple. Pour tester leur hypothèse, ils ont examiné des données extraites de deux études longitudinales
indépendantes, l’une portant sur 96 couples venant tout juste de se marier, et l’autre sur 118. Un sentiment de satisfaction de 48 heures. Ces couples avaient tous rempli pendant au moins trois jours
consécutifs un journal intime dans lequel, chaque nuit, avant de s’endormir, il leur était demandé d’indiquer s’ils avaient eu des relations sexuelles ce jour-là. Qu’ils aient eu des relations ou non, ils devaient aussi noter leur niveau de satisfaction par rapport à leur vie sexuelle, et par rapport à leur partenaire, leur relation et leur mariage. La qualité de leur mariage était également mesurée au début de chaque étude puis quatre à six mois plus tard. Les entrées des journaux intimes montrent qu’en moyenne, les participants déclaraient avoir eu des relations sexuelles au cours de quatre des 14 jours qu’avait duré chaque étude, les réponses étant très variables
selon les couples. Toutefois, quelle que soit la fréquence des relations sexuelles, les chercheurs ont constaté qu’avoir des relations sexuelles un jour donné conduisait à une satisfaction sexuelle non seulement le jour même, mais également le lendemain et même deux jours après. Ainsi, un seul acte sexuel procurait au couple un «afterglow» (sentiment de satisfaction) de 48 heures. Ce sentiment de satisfaction se retrouvait tant chez les hommes que chez les femmes, quel que soit leur âge, et après avoir éliminé les autres facteurs pouvant jouer un rôle, notamment les traits de caractère et la durée de la relation. Même si l’équipe de scientifiques a pu constater qu’en général le niveau de
satisfaction maritale avait décliné entre le début de l’étude et la session finale, quatre à six mois plus tard, les couples qui rapportaient un sentiment de satisfaction plus fort 48 heures après un acte sexuel étaient également ceux dont le niveau de satisfaction maritale, au début de l’étude, était le plus élevé et qui avaient connu une baisse moins prononcée après quatre à six mois de mariage. Les deux études examinées fournissant des résultats similaires, les chercheurs pensent qu’elles fournissent une indication forte soutenant la théorie selon laquelle le sexe et la satisfaction sexuelle sont liés à la qualité de la relation dans le temps, et servent à raffermir les liens de couple. Alors, allez-y.
Le bondage: ficeler son ou sa partenaire pour son plaisir
E
lle publie un essai «Bondage: théorie érotique des cordes et de l’attachement». Croset-Calisto, sexologue clinicienne, psychoaddictologue et écrivaine, explique cet art érotique consistant à savamment ficeler un partenaire ou à se faire ficeler pour restreindre le mouvement. Le bondage s’inscrit dans la pratique BDSM, pour bondage, discipline, domination, soumission, sadomasochisme. La recherche du plaisir n’en est pourtant pas le seul but, explique l’auteure: il y a la notion de jeu, le fort pouvoir esthétisant des nœuds sur le corps, et peut-être, le langage sans mots qu’il développe. Revenant sur l’histoire du bondage, depuis son apparition dans le Japon du XVe siècle où l’art des nœuds était utilisé comme technique de supplice et de torture, jusqu’à sa pratique érotique actuelle, Magali Croset-Calisto mêle analyses littéraires et sexologiques et enquêtes de terrain. Qu’est-ce que le bondage? Et d’où vient cette pratique dont les enjeux
Attaché, le «dominé» n’a plus à jouer de rôle, ni à prendre des décisions. Son état de contrainte (cordes, menottes, combinaison en latex, corset, etc.) ouvre un cadre propice à la reddition psycho-corporelle. DR. diffèrent selon bonder ? Les femmes les époques et les sont-elles «toujourscultures? Comment déjà» objectivées? se décline-t-il Quelle sexualité aujourd’hui? Qui éclot lors du rituel sont les attacheurs d’attachement? Qui et leurs attachés? «prend son pied»…? Pourquoi vouloir se J’ai pu observer que faire «bonder»? Je le BDSM apparaît me suis donc posé comme un terrain ces questions en tant de jeu à l’intérieur que sexologue et en duquel des adultes tant que chercheuse consentants mettent sensibilisée aux en scène leur propre représentations de fantaisie érotique de la sexualité dans manière assumée et notre société. Les transgressive, dans hommes se font-ils un cadre sécurisé.
Les motivations menant au bondage se conçoivent communément en tant que liberté jouant avec les rapports de force; en tant que pratique venant désorganiser les codes sociétaux et les relations humaines établies (jeux de rôles et renversement des codes). La constriction puis le lâcher-prise qu’offre l’encordage permet à l’être de tester une nouvelle forme de liberté. La revendication de soi à travers la mise en exposition de l’intime auprès des spectateurs-voyeurs engage aussi la notion d’»extimité». Se faire bonder, c’est offrir son corps aux regards, dans toute sa souplesse, ses tensions et ses ouvertures. L’encordé expose son intimité de manière scénarisée, conscientisée. L’expérience du plaisir dans la douleur permet au Moi de se faire présent, de se révéler. Le bondage est un révélateur psychocorporel de conscience». «à travers les témoignages recueillis, j’ai pu observer puis établir que le bondage est une forme de langage qui s’appuie
sur une scripturalité épidermique (le marquage du corps) exercée par la pression des cordes et des ficelles sur le corps. A travers le ligotage, des messages sont émis. Ils peuvent se lire à même la peau. La chair est à vif. Une communication sans mot apparaît petit à petit. Aussi la scripturalité des cordes de tissu sur le corps vient remplacer l’oralité des cordes vocales. Un nouveau langage surgit. Le bondage produit ce qui ne peut se dire… J’ai pu noter aussi une quête de rétablissement d’un contact perdu. Car aujourd’hui, on écrit de moins en moins et l’on communique de loin. Les ordinateurs, les connexions internet, les téléphones sont désormais sans fil… Le bondage questionne assurément la recherche des liens perdus. Le bondage c’est l’art des liens dans un monde sans fil… La corde devient métaphore de la parole et du contact avec autrui. à l’heure du monde sans fil, le bondage propose de relier les êtres entre eux. En cela, il représente une nouvelle forme 2.0 du langage dans laquelle la notion
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de jeu culmine (jeux de mots, jeux de rôles, jeu entre le réel, l’imaginaire et le symbolique). Le bondage s’avère fondamentalement performatif: il fait ce qu’il dit. Et inversement, il dit ce qu’il fait. Il attache et crée des liens. Quant à l’interprétation de la pratique du bondage dans notre société, celle-ci est à prendre au pied de la lettre. C’est-àdire à partir du sens littéral des vocables «cordes», «liens» et «attachement». Le bondage participe donc d’un processus d’attachement polymorphe. Une production d’un système de codes et de signes vient supplanter la communication vocale au nom d’une communication filaire, de réseaux nodulaires (les nœuds du kinbaku japonais) et de toiles en série (les suspensions). Voilà pourquoi, je pense que «le bondage est un langage». «Dans le bondage l’oubli puis l’extinction de soi en passe par une expérience du corps contraint, qui peut mener jusqu’à la jouissance de ses adeptes. D’un point de vue général, les adeptes du bondage ont une approche
«sécure» où le jeu et la prise de plaisir dégénitalisé s’avèrent privilégiés. Cela renvoie à la notion d’«étayage de la pulsion sexuelle», selon Freud. Pour reprendre une de ses expressions, il est possible de dire aujourd’hui que le bondage participe également d’une mise en jeu des «pulsions sexuelles partielles». En langage de sexologue, un décalage de la satisfaction sexuelle s’opère en délaissant les caractères sexuels primaires (vulve, vagin, pénis) au profit d’une érotisation des caractères sexuels secondaires (torse, sein, cuisses, pieds, etc.). Car dans le bondage, la sexualité n’est pas vécue «telle quelle», ni «comme telle». Elle est décalée, transportée. Cela laisse place à d‘autres formes de plaisirs et permet aux adeptes de sortir du clivage des genres et des sexes. Quand il est très poussé, ce plaisir conduit même à une forme de jouissance appelée le subspace. Le subspace possède les mêmes manifestations que l’orgasme sans être produit par une génitalisation des rapports».
étranger |
Emmanuel Macron, le début de la fin?
E
mmanuel Macron a tenu à La Réunion un meeting en demi-teinte, avant de déclarer que la Guyane était une île. Pour Arnaud Benedetti, la stratégie de communication du candidat est en train de se fissurer. Macron est-il en passe de perdre la main? Nonobstant sondages favorables, commentaires médiatiques flatteurs et ralliements prometteurs, tout se passe comme si la séquence que traversait le jeune inspecteur des finances laissait entrevoir des failles qui révèlent tant les fragilités d’une personnalité que les limites d’une stratégie. La personnalité tout d’abord: celle-ci est la clef de voûte d’une élection qui se joue aussi sur la perception d’une psychologie, le test d’un caractère, la certification de qualités présupposées. Les opinions, ces variantes mesurables et «sociologisées» des peuples, agissent comme autant de tamis qui en viennent à profiler les candidats... IL ne rassure pas. De ce point de vue une récente étude qualitative parue dans le Journal du Dimanche a souligné que pour une majorité de Français (52%) Emmanuel Macron ne rassure pas. L’inquiétude qu’il suscite influe fort logiquement sur l’appréhension de son aptitude à habiter la fonction qui ne remporte pas
L’inquiétude que le chef d’En Marche! suscite influe fort sur l’appréhension de son aptitude à habiter la fonction. DR. non plus l’adhésion dernière, hypervisible, «l’ombre d’un doute»... étrangère estimait que à la Guyane alimendes sondés. Quand apparaît crûment pour Les Français, peuple sa prestation l’avait taient cette impression bien même le candice qu’elle est: la seule d’épargnants, peuvent plutôt desservi. Les de trou d’air. Coup sur dat pourrait toujours cohérence d’un homme aimer l’aventure mais réseaux, quant à eux, coup l’échec patent du certes se rassurer en dont la ligne brisée sur instruits par leur propre ne manquaient pas de meeting réunionnais et observant que ses les marches de la droite histoire, ils la préfèbruisser avec ironie sur la gaffe géographique concitoyens lui accoret de la gauche ne parrent très généralement ses accords explicites relative à une Guyane dent majoritairement vient pas à stabiliser un dans la fiction, dans et répétitifs avec Fransoudainement deveune proximité vis-àprojet, encore moins à les romans d’Alexançois Fillon tout en monue insulaire dans la vis de leurs préoccuoffrir un contenu autre dre Dumas ou de Jules quant des agacements bouche de l’ancien pations ainsi qu’une que... «communicant». Verne, plus rarement trahissant pour nombre ministre de François capacité à réformer le quand il s’agit de s’y de «twittos» une féHollande, alimentaient pays, sa personnalité télé évangélisadonner eux-mêmes. À brilité et une nervosité cette impression de interroge. Cette interplusieurs reprises ces peu maîtrisée. Très trou d’air que les rallie- me souriant. rogation ouvre aussi derniers jours, le leavite sur le sismograments de quelques figu- À La Réunion dans une explication à la der d’En Marche! est phe ultrasensible de la res socialistes essentiel- une île socialement cristallisation relative, souffrante, le télé venu corroborer malgré campagne s’évanouislement, plus rarement quoiqu’en progrès, évangélisme souriant lui le voile de sceptisaient les premières à droite (et encore le des intentions de vote cisme qui enveloppe appréciations positives plus souvent retirées de et artificiellement les plus fermes et les son comportement, son postdébats, lesquelles la politique active pour participatif a fini par plus déterminées en sa vider les rares travées positionnement et son se modéraient au fur et ces dernières) ne saufaveur. Il existe à vrai occupées par un public projet. Alors que des à mesure du retour à la raient combler. Par-dedire un mystère Masondages instantanés campagne de terrain. là sa personnalité, c’est clairsemé. Images tercron, un «je-ne-saisribles, peu reprises en le consacraient comme Coup sur coup l’échec bien la stratégie de quoi et presque rien» boucle par les chaînes le «vainqueur» du prepatent du meeting Macron qui interpelle. d’instable, d’inachevé info mais «viralisées» mier débat présidentiel, réunionnais et la gaffe Trop de com’ finissant qui entretient comme par les médias sociaux, une partie de la presse géographique relative par tuer la com’, cette
Leur stratégie à moins de 15 jours
(suite de la page 20). t
Critiqué pour son programme et son bilan, il reste impassible, presque apathique. Quand Philippe Poutou lance «Fillon, plus on fouille et plus on sent la corruption et la triche», il répond calmement: «On n’accuse pas comme ça, merci». Vers la fin, il tente des attaques vers Jean-Luc Mélenchon, qui se rapproche de lui dans les sondages. Benoît Hamon. Benoît Hamon, coincé à sa droite par la dynamique d’Emmanuel Macron et à sa gauche par celle de Jean-Luc Mélenchon, misait sur ce débat pour reprendre de l’élan. Calme mais pas assez mis en avant, sauf en fin de soirée, le socialiste, qui a déroulé son programme dans le peu de temps imparti, créera un million
d’emplois en cinq ans. Il s’est montré pédagogue avec le revenu universel, sa mesure phare à 35 milliards d’euros. Le candidat socialiste a retrouvé un second souffle, ou peut-être un vrai premier, au moment de la question des fonctionnaires. À leur propos, il a dénoncé la vision de François Fillon, qui propose de supprimer 500.000 postes. Le vainqueur de la primaire de La Belle alliance populaire a défendu les fonctionnaires travaillant dans le domaine de la santé. «Ce sont eux qui ont tenu le pays» au moment de la crise. «Moi, j’aime la fonction publique. C’est pour cela que je veux la soutenir». À l’attention du candidat des Républicains, qui l’accuse de vouloir la ruine du pays, il répond: «Vous, vous l’avez
ruiné le pays, cela ne vous a pas empêché de supprimer des postes, et vous venez nous donner la leçon cinq ans après».
Marine Le Pen. Dès le début, la candidate FN, se met en avant comme «Française et mère de famille», stratégie rassurante souvent utilisée lors de cette campagne. Elle frappe dur tout au long du débat avec un vocabulaire brutal comme «terrorisme», «civilisation en danger», «mondialisation sauvage». Ses réponses: protectionnisme et patriotisme, deux mots martelés avec force. Elle veut montrer qu’elle connaît la France, qu’elle est allée voir les agriculteurs qui souffrent «de la concurrence déloyale» des autres pays. Attaquée sur son refus de se rendre à
la convocation des juges, Marine Le Pen perd son calme, attaque Philippe Poutou sur les «salariés protégés», les responsables syndicaux, et se dit «persécutée politiquement».
Emmanuel Macron. Fidèle à sa campagne, il veut être le candidat de «l’optimisme retrouvé». Et incarner «une véritable alternance» en imposant de nouveaux visages autour de lui. S’exprimant d’un ton plus direct que lors du débat sur TF1, le candidat d’En Marche ! a réaffirmé ses propositions économiques telles que le «zéro charge pour les emplois au niveau du Smic». Il est également apparu moins timoré lorsqu’il s’est opposé à Marine Le Pen et à son souhait de sortir de l’Europe: «Ce que vous proposez, c’est une baisse du pou-
voir d’achat pour les Français, ce sont des destructions d’emplois».
Jean-Luc Mélenchon. Plus le candidat de la France insoumise grimpe dans les sondages, plus son ton s’apaise. «Je suis prêt à gouverner», a-t-il assuré d’un ton calme au début du débat télévisé. Rapidement toutefois, le tribun Jean-Luc Mélenchon s’est réveillé et a interpellé son voisin, François Fillon, qui souhaite augmenter la durée légale du temps de travail: «Vous nous direz si entre 35 et 39 heures, les gens travailleront gratuitement», le tacle-t-il. Dans un format plus contraint, laissant moins de place à sa verve oratoire, JeanLuc Mélenchon a tenté de se démarquer: par exemple, en détaillant comment
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un pourcentage du corps électoral pourrait révoquer tout élu défaillant, y compris le président de la République. Jean-Luc Mélenchon a aussi eu parfois des accents que n’aurait pas reniés un certain candidat François Hollande en meeting au Bourget: «La finance doit rendre l’argent. C’est à elle de payer le plein-emploi».
Dupont-Aignan. Le président de Debout la France frôle depuis peu les 5 % d’intentions de vote. Le protectionniste et eurosceptique veut changer de cadre «sinon la France crèvera à petit feu». Nicolas Dupont-Aignan, qui a «toujours servi les Français sans jamais [se] servir», différencie ainsi «ceux qui parlent et ceux qui agissent». Il se compte, bien sûr, dans la seconde catégorie.
et qui renvoient implicitement à ce soupçon de vide qui lancinant accompagne la démarche du jeune postulant à l’élysée. Le lapsus guyanais, quant à lui, au moment où la région s’enflamme relèverait de l’insignifiance s’il ne contribuait à entretenir des réserves sur la dimension «présidentiable» de l’impétrant à l’heure où la digitalisation subvertit toujours plus l’assurance des hommes publics en les exposant en temps réel à leurs contradictions, leurs oublis, leurs imprécisions et parfois leurs lacunes. Au fond, ce sont les limites de la com’ qu’éprouve soudainement Emmanuel Macron: confronté à l’extrême visibilité, il en subit tous les risques; s’efforçant de toujours plus contrôler et scénariser ses apparitions, son comportement en est d’autant plus disséqué et scanné, laissant peu de places désormais à l’indulgence et à l’inattention des observateurs; s’adressant prioritairement aux médias, il en oublie le peuple. À trop vouloir embrasser tous les codes de la com’ du médiatiquement lisse et correct, il en oublie aussi la politique... Ce qu’a contrario le vieil animal des tréteaux électoraux, Jean-Luc Mélenchon réintroduit non sans gourmandise: le peuple et la politique, ces deux grandes figures de la mythologie nationale, égrènent de toutes parts la narration du héraut de l’insoumission. Les mobilisations physiques réussies de sa manifestation pour une mythique VIe République et son meeting de Rennes viennent aussi rappeler, par contraste avec les démonstrations formatées et un tantinet kitchissimes du jeune favori des sondages et des médias, que la politique se fait aussi avec des gens, des foules, de la sueur et des cris, des colères et des sentiments, tout ce que la com’ aseptisée du jeune Macron tend à tenir à distance, voire à exfiltrer, pour ne pas dire évacuer... Là où le communicant paraît s’essouffler, si ce n’est stagner, le politique regagne du terrain, relance sa campagne, redonne à entendre ce qu’est la rhétorique tribunitienne, incarne une histoire de chair et d’os; il fait en quelque sorte ce qu’on attend de lui: de la politique! Et tout laisse à penser que cette élection sera politique ou ne sera pas... Arnaud Benedetti n
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Nos six sont plus prudents since 1989
l’image d’un patriote anxiogène; Emmanuel Macron a été moins attaqué et est resté moins présent dans le débat; JeanLuc Mélenchon reste toujours offensif. François Fillon. La stratégie du candidat LR: se présenter comme le seul qui, par son expérience, peut sauver la France d’une «situation explosive»; il est le seul à avoir la force de «parler clair aux Américains, aux Chinois à la Russie». Il développe un catalogue de mesures techniques pour «redonner de l’espoir», et promet de faire de la France la première puissance en Europe d’ici à 10 ans. Il demande qu’on lui fasse «confiance». (suite en page 19). t
De g., à dr., François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan. afp.
S
elon une analyse d’un grand quotidien provincial français, Ouest-
France en l’occurrence, faite mardi 4 avril sur BFM TV et CNews par les candidats à la Présiden-
tielle française, après un premier débat entre les cinq favoris des sondages - Marine Le
Pen, Emmanuel Macron, François Fillon, Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon - on retient
les stratégies ciaprès de chacun des candidats. S’il a été attaqué, François Fillon a combattu
peu; posé mais peu exposé, Benoît Hamon a donné de la voix en fin de débat; Le Pen veut donné
Des Chefs d’état sur Instagram
B
eyoncé, Selena Gomez, Justin Bieber, Cristiano Ronaldo… Si vous êtes sur Instagram, vous n’avez sans doute pas échappé aux clichés de ces stars, «likés» plusieurs millions de fois. Mais vous auriez tort de croire qu’il n’y a que des people sur ce réseau social. Il y a aussi des Chefs d’état dont des Africains. Paul Biya n’est ni Beyoncé (99 millions d’abonnés), ni Justin Bieber (84 millions). Mais qu’importe, le chef de l’État camerounais est lui aussi sur Instagram, où sont immortalisés, depuis le 1er janvier 2017, les moments importants de sa vie de président. Paul Biya
Le Chef de l’état gabonais Ali Bongo Ondimba n’a que 1.675 abonnés sur son compte Instagram, et de sa femme Sylvia, qui poste ses photos de famille à ses 11.000 fans. DR.
est très loin, avec ses 1.800 et quelques abonnés, d’égaler celui qui fait habituellement office de référence en matière de politique digitale: Paul Kagame, et ses plus de 20.000 fidèles. à Kigali, on est rodé, y compris dans la publication des grands classiques comme les rencontres avec les chefs d’État. Ce sont le Marocain Mohammed VI, le Béninois Patrice Talon, le Tchadien Idriss Déby Itno, le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Gabonais Ali Bongo Ondimba ou encore Joseph Kabila, de RDC, qui passent à la postérité numérique sur le compte Instagram de leur homologue rwandais.
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