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Dokolo Sindika, une ambition présidentielle
Le plus fort tirage | la plus forte vente | la plus forte audience | de tous les temps
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Nangaa interview bombe I www.lesoftonline.net
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N°1399 | vendredi 2 juin 2017 | 20 PAGES €7 $8 CDF 10500 | FONDÉ à kinshasa PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA
Le Président de la Céni dit tout au Soft International
l n’est pas homme à avoir sa langue dans sa poche. Le moins que l’on puisse dire! Devant ses compatriotes comme devant des représentants de la Communauté internationale qu’il rencontre journellement, Corneille Nangaa Yobeluo sur qui d’aucuns veulent faire peser tous les maux du Congo, est infiniment l’homme du parler vrai. Lors du Dialogue de la Cité de l’UA, il décide de remettre au lendemain son intervention très attendue par les 300 délégués. Au centre de plus d’une controverse, accusé par les opposants d’être de connivence avec la Majorité Présidentielle dont
Le Président de la Céni Corneille Nangaa Yobeluo en son bureau de travail jeudi 1er juin 2017. Trésor M.
il serait membre quand sa candidature émane de la composante Confessions religieuses, soupçonné par des strates de la communauté de diplomates de manipulation du «glissement» en gonflant notamment délibérément le budget électoral sinon de renvoi pur et simple des scrutins aux calendes grecques, le président de la Commission électorale nationale indépendante du Congo affable mais remonté, a juré d’affronter ces critiques en direct à la télé. Or, le jour de sa présentation - celle de son calendrier électoral, vendredi 30 septembre 2016, le co-modérateur serait Alexis Thambwe Mwamba, ministre de la Justice et Garde des Sceaux. Guère enthousiasmant; guère sexy, s’édicte ce vertueux mais homme de bagarre,
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Le soft international est une publication de droit étranger | AUTORISATION DE DIFFUSION en R-dCongo M-CM/LMO/0321/MIN/08 daté 13 janvier 2008
top news |
Dokolo Sindika, une ambition présidentielle
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n ne le savait que trop: la guerre est désormais sur les réseaux sociaux. Qui veut exprimer une ambition choisit dorénavant ce canal où il peut atteindre des millions d’individus dans le monde en un simple click et où qu’ils se trouvent, sans qu’ils ne soient en voiture (pour la radio, par exemple, c’est plus commode), au salon (pour la télé). Il suffit d’avoir son smartphone allumé... On comprend pourquoi les présidents des états-Unis - Barack Obama jusqu’à Donald Trump - voire même le Saint Père, tweetent... pour communiquer et d’autres vont sur leur «mur» Facebook pour passer des messages... C’est l’Internet que le fils héritier de Dokolo, Dokolo Sindika, a choisi de passer ses messages, de «diffuser sa capacité d’indignation, celle de l’indigné - mot sexy par excellence!», pour atteindre ses compatriotes restés au pays quand lui arpente le monde, assiste à tous les galas à New York, Chicago, Tokyo, brandit avec un beau-frère les montres les plus chères
du Continent selon le classement du prestigieux Forbes, celui qui officiellement se présente comme un collectionneur d’art, est né d’une mère norvégienne et d’un père zaïrois du Kongo Central avec une cuillère d’argent dans la bouche, fils du patron doré des années Mobutu, Augustin Dokolo Sanu, arrivé par accident à la banque qu’il sut construire et dilapider en épuisant le crédit de la clientèle dans une ribambelle de sociétés n’ayant que ses enfants mineurs comme actionnaires... Mobutu qui porta son ami au firmament s’empressa de l’en descendre, lui faisant risquer même la case prison après lui avoir arraché nombre de biens...
Le crésus collectionneur d’art Dokolo Sindika et sa femme Isabel Dos Santos, la femme la plus riche du Continent, selon Forbes. dr. de la joaillerie, Frank Multi-milliardaire en président José EduarMiller et Rolex à plus $US comme sa femdo Dos Santos et la me Isabel, la fille du de €500.000. femme la plus riche
poussive et boutefeu. On ignore quand et pourquoi le fils Dokolo, choisit l’expatriation qui lui permit l’entrée au Palais de la Cidade Alta qui domine la superbe rade de la Capitale angolaise et la grande rencontre avec Isabel, la fille du président, née d’une liaison, lors d’un stage en Union soviétique, avec une championne d’échecs, Tatiana Kukanova.
Mais on sait que le président angolais 74 ans, au pouvoir depuis 37 ans et le deuxième plus ancien président en exercice après l’équato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, son aîné d’un mois au pouvoir, a annoncé, le 21 mars 2016, son départ du pouvoir en 2018. Est-ce la perspective de se retrouver hors de la Cidade Alta et, du coup, sans réelle protection politique, qui le pousse à multiplier des messages sur Facebook et sur Tweeter à ses frères et sœurs restés «souffrir et mourir» au Congo afin se s’attirer des sympathies et, pourquoi pas, de postuler à la présidentielle en retrouvant un autre palais présidentiel? Dans une longue interview poussive et boutefeu au journal belge La Libre Belgique menée par le charmant journaliste Hubert Leclercq, il s’alarme sur les conséquences des tueries de Kamwina Nsapu - et il a raison, de ce point de vue - dans son pays d’adoption (qui partage 2.000 kms de frontières avec le Congo), se déchaîne sur des dirigeants «totalement crétins» de son pays, n’a de
Une force militaire régionale de la CIRGL?
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e Centre d’étude pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’homme ONG du Nord-Kivu - a lancé un appel à l’intention des chefs d’état de la CIRGL afin qu’ils créent une force militaire régionale en vue de lutter contre ce qu’il qualifie de «terrorisme émergeant». Le CEPADHO a lancé cet appel dans
une déclaration faite vendredi 26 mai, à Beni considérant «la radicalisation des terroristes ADF au Nord-Kivu, les terroristes Kamuina Nsapu au Kasaï, la persistance des FDLR et Maï-Maï dans l’est de la RDC ainsi que le M23 en Ouganda et au
Les présidents sud-soudanais Salva Kiir, congolais Kabila, ougandais Museveni et rwandais Kagame à la clôture du VIIè sommet extraordinaire de la CIRGL à Kampala. DR.
Rwanda, sans parler de la rébellion au Sud-Soudan, la violence au Burundi». Omar Kavota, coordonnateur du CEPADHO a expliqué» que toute la région des Grands lacs est «en proie à la déstabilisation de la sécurité», estimant que la création d’une force militaire régionale renforcerait l’action de la Brigade d’intervention de la MONUSCO. Cet appel est lancé à la suiteintervient deux jours après que les ministres de la Défense de la CIRGL aient recommandé le renforcement des opérations de la traque contre des forces rebelles dans l’Est de la RDC, par les FARDC avec le soutien de la MONUSCO.
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T. Matotu n
référence qu’en Angola dont il vante la vision des dirigeants, distribuant photos de ses ranchs et images bling-bling dans des châteaux, posant à la frontière angolaise quelque actes de générosité (200 tonnes de vivres) médiatisés - qui offre n’a nul besoin d’en faire la propagande sauf idée cachée. Sindika ne cache plus son ambition présidentielle même s’il prétend que «le Congo n’a vraiment pas besoin d’un candidat en plus. «Des hommes politiques, il y en a bien assez», explique-t-il. Sauf s’il laboure pour l’ami Moïse pour qui il étale une infinie considération, qui vient de nommer porte-parole un autre ami «mais de tous les temps», Olivier Kamitatu Etsu. Qui dit avoir apporté le Bandundu-Kwilu sur un plateau d’argent! Tout en accablant les dirigeants congolais dont il voit la «volonté délibérée de créer les conditions d’une crise sous-régionale», expliquant «qu’il n’y a plus - là-bas! - le moindre échelon de pouvoir légitime»; que «tout indique qu’il s’agit bel et bien d’une stratégie de la terre brûlée». Et «si tel était le cas, et face au bilan humain, cela pourrait relever de la justice internationale ou de la Cour Constitutionnelle qui seule peut établir les éléménts constitutifs du crime de haute trahison». Puis: «Il est dramatique de pouvoir penser que des hommes politiques pourraient instrumentaliser la mort de Congolais et de civils étrangers à des fins politiques». De comparer «la RDC d’aujourd’hui à l’Irak des années 90». Problème: Sindika est inconnu au Kongo Central et au Congo; doit se constituer une association «les Amis de Dokolo, ensemble pour un Congo meilleur». Pour se trouver un trône, il pourrait cependant miser sur des réseaux étrangers réactivés certes ces derniers mois. Car, ici, nul ne le voit accéder au pouvoir par la voie démocratique...
T. Matotu n
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RAWBANK célèbre ses 15 ans RAWBANK célèbre ses 15 ans au Katanga, avec l’écrivain Georges ANTIPPAS et l’artiste musicien LOKUA KANZA. C’est ici l’occasion de souligner que depuis sa création en 2002, RAWBANK a toujours affirmé son engagement en faveur de la culture et de l’éducation, qu’elle considère comme des nécessités sociales et des facteurs de développement. En effet, RAWBANK accompagne des créateurs congolais dans des disciplines artistiques tels que la création littéraire, la musique et les arts visuels. Nous pensons notamment à l’artiste musicien LOKUA KANZA, à l’artiste peintre BOTEMBE et à l’Orchestre Symphonique de Kinshasa, pour ne citer que ceux-là. Pour ses 15 ans d’existence, RAWBANK a rendu hommage du 04 au 07 Mai dernier dans la province du Katanga, à l’écrivain Georges ANTIPPAS, Auteur du livre «KOLWEZI LES ANNEES 50 A 70». Dans ce livre historique, l’auteur présente KOLWEZI comme une ville à plusieurs cultures. Pour Georges ANTIPPAS, lui-même natif de KOLWEZI, cette ville doit son existence à l’exploitation du cuivre par l’union minière du Haut-Katanga. C’est à travers la projection d’un film résumant le contenu de son ouvrage que l’auteur a clôturé son intervention. Ce livre sera par la suite distribué en signe de remerciement à chaque client de RAWBANK présent aux soirées organisées dans les villes de Kolwezi et Lubumbashi.
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es invités de RAWBANK ont vécu une soirée animée par la musique de l’artiste musicien LOKUA KANZA, spécialement venu pour célébrer l’anniversaire de RAWBANK sous les pas de la chanson « RAWBANK 15 ANS ». Il a su par ses talents emporter les invités dans une ambiance musicale hors du commun. Pour Thierry TAEYMANS, Directeur Général de RAWBANK, cette soirée était une occasion de rendre hommage à Georges ANTIPPAS et LOKUA KANZA qui sont désormais comptés parmi les partenaires de RAWBANK. Une clientèle plus que confiante… Pour les clients, les services qu’offre RAWBANK sont plus que satisfaisant et ce quinzième anniversaire est un pas de plus vers les nouvelles perspectives. “C’est toujours un plaisir de voir une entreprise arriver à ce qu’on appelle maturité” a déclaré Eric MONGA, Président provincial de la Fédération des Entreprises du Congo. Les Katangais ne sont pas restés insensibles à la présentation de la projection du film résumant le contenu du livre sur KOLWEZI. « Nous remercions RAWBANK pour ce merveilleux cadeau, un ouvrage splendide à la mémoire des personnages, des artisans et des histoires qui ont marqué la ville de KOLWEZI. Un
livre qui nous rappelle à nous-mêmes, et témoigne du chemin que nous avons parcouru.» Le Président du Conseil d’administration de RAWBANK invite tous les passionnés d’histoire du Congo à découvrir ce livre exceptionnel.» a déclaré Thierry TAEYMANS lors de son discours adressé aux invités.
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l’actu |
Antonio Guterres attendu à Kinshasa en vue de l’apaisement
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ntonio Guterres tient à «l’application intégrale et en toute bonne foi» de l’accord de la Saint-Sylvestre, a déclaré le porte-parole intérimaire de la MONUSCO, Charles Bambara, mercredi 31 mai, lors de sa conférence de presse hebdomadaire de l’ONU dans la Capitale. Pour le Secrétaire général des Nations unies, de nationalité portugaise, cette «application intégrale et en toute bonne foi de l’Accord politique du 31 décembre [2016] comme le prévoit la résolution 2348, reste la seule voie viable
Le Secrétaire général des Nations Unies, le Portugais Antonio Guterres, attendu à Kinshasa. DR.
K N’S www.kinsonline.net
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vers la création d’un climat politique apaisé», a-t-il poursuivi alors que diverses chancelleries font état de l’arrivée prochaine de M. Guterres à Kinshasa où il pèserait de tout son poids sur l’apaisement de la situation politique dans le pays. Le 17 mai, rappelle-t-on, Antonio Guterres a présenté devant le Conseil de sécurité de l’ONU, un rapport sur l’application de l’accord signé le 31 décembre 2016, au Centre interdiocésain, à Kinshasa. Un rapport à ce
point «neutre» qu’il a donné lieu à une nouvelle charge de l’opposition contre l’envoyé spécial des Nations Unies, le Nigérien Maman Sambo Sidiku accusé de l’avoir rédigé. Ce texte prévoit la gestion consensuelle de la transition au terme de laquelle les élections se tiendront avant fin 2017. Dans le cadre de sa mission, la MONUSCO va donc continuer à contribuer à la création d’un environnement propice à la tenue des élections pacifiques, crédibles et inclusives dans les délais prévus», a indiqué le porte-parole intérimaire Charles Bambara.
D. dadei n
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Même choix éditorial que son frère aîné. Même rigueur. Sorti de la cuisse de Jupiter. REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO Office Congolais de Contrôle
Le Conseil d’Administration KINSHASA/GOMBE Le Président MESSAGE DE FéLICITATION A SON EXCELLENCE MONSIEUR LE MINISTRE DU COMMERCE EXTéRIEUR Le Président du Conseil d’Administration, l’Honorable Placide TSHISUMPA TSHIAKA TUMBA, le Directeur Général Monsieur Pierre Célestin RISASI TABU Wa M’SIMBWA et l’ensemble du personnel de l’Office Congolais de Contrôle (OCC), présentent leurs vives et chaleureuses félicitations à Son Excellence Monsieur Jean-Lucien BUSA TONGBA, Ministre d’état en charge du Commerce Extérieur à l’occasion de sa nomination par le Président de la République, Chef de l’état. Ils saisissent cette opportunité pour vous assurer un soutien indéfectible dans la réussite de votre mandat au sein du Gouvernement et en qualité de l’autorité de tutelle de l’Office Congolais de Contrôle. Pour l’Office Congolais de Contrôle. Le Directeur Général Mr. Pierre Célestin RISASI TABU WA M’SIMBWA Le Président du Conseil d’Administration Hon. Placide TSHISUMPA TSHIAKATUMBA
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l’actu |
Kabila en apôtre de la paix dans le Kasaï central
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e Président de la République, en séjour à Kananga depuis mardi 30 mai, a ouvert jeudi 1er juin des audiences avec différentes couches sociales en vue de rétablir la paix dans cette province. Joseph Kabila Kabange, a sollicité l’implication de l’organe délibérant provincial dans la lutte contre l’insécurité dans le Kasaï Central. «Nous l’avons remercié puisqu’il s’est totalement impliqué pour le rétablissement de la paix dans notre province. La paix est en train d’être rétablie. Il nous a demandé de l’accompagner
Des chefs coutumiers Luba reçus par le Chef de l’état à Kananga font acte d’allégeance. dr.
pour consolider cette paix. Il va continuer à surveiller jusqu’à ce qu’il va récupérer toute la province du Kasaï Central, ramener la paix», a expliqué le président de l’Assemblée provinciale Augustin Kamuitu. Pour les opérateurs économiques, le tissu économique s’est dégradé par l’insécurité. Ils s’engagent à sensibiliser la population sur l’importance de la paix dans la recherche du développement. «Nous avons parlé avec le chef de l’état qui nous a dit que la pauvreté ne peut pas justifier cette barbarie. Parce que la pauvreté est partout. Cette pauvreté ne peut pas justifier la décapi-
tation des gens. Au niveau des opérateurs économiques, nous sensibilisons la population pour qu’elle abandonne ce mouvement. Parce que sans la paix, on ne peut rien faire», conseille Jean Assaka Tchiombe, président provincial de la FEC. Des chefs coutumiers, des membres de la société civile et des jeunes ont également été reçus. Des provinces entières du Kasaï sont balayées par le mouvement Kamwina Nsapu à la base de plusieurs décapitations dont celles d’une trentaine de policiers et de deux jeunes experts onusiens à la base d’une controverse dans les médias.
alunga MBuwa n
L’Assemblée nationale L’UE est-elle fondée adopte le Budget Tshibala 2017 d’imposer des sanctions à nos Dirigeants?
Le Premier Ministre Tshibala et son équipe à la présentation du budget à l’Assemblée nationale le 31 mai 2017. John Bompengo. e projet était de USD 4,5 mil- contre les corromde budliards. Et, comme on pus. Bruno Tshibala get 2017 pouvait s’y attendre, a souligné que FC a été jugé nombre d’élus éco1.169 milliards sont recevable nomistes l’ont trouprévus dans ce budjeudi 1er vé irréaliste et d’exé- get pour l’organijuin à l’Assemblée cution impossible. sation des élections nationale peu après C’est le cas notamprévues pour cette que la plénière de la ment de l’opposant année. chambre basse eût Gilbert Kiwakwama Aux députés qui écouté la réplique Kia Kiziki. estiment que l’augdu Premier minisLes recettes promentation de 68,8 % tre Bruno Tshibala viennent du budget du budget est surNzhenze qui a régénéral en raison de réaliste, Bruno Tshipondu aux préoccuFC 10.013, 4 milbala fait remarquer pations des élus sou- liards et du budget que le pays doit être levées dans le débat annexe et comptes ambitieux et avoir général de la veille spéciaux de FC une grande vision. mercredi 31 mai. 1287,9 milliards. Le En ce qui concerne Le projet de loi de chef de l’exécutif a l’importance que le finance pour l’exerci- fait remarquer que Gouvernement doit ce 2017, est évalué à ce projet trouvera accorder à l’agricul11.301.343.655.581 FC des ressources grâce ture, le chef de l’exé(7.783.294.528,637052 à la moralisation de cutif qui «partage USD). Il tranche la vie publique, à la les préoccupations nettement avec celui lutte contre la cordes élus» des élus, présenté par l’alors ruption, la fraude, rappelle qu’une Premier ministre l’évasion fiscale et ligne de crédit est Augustin Matata douanière et aux allouée à ce secteur Ponyo Mapon qui sanctions sévères dans le budget 2017.
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Seulement, a-t-il reconnu, l’état seul ne peut tout faire. «La RDC a actuellement de l’argent destiné aux entrepreneurs privés en vue de financer les activités connexes», a-t-il révélé, invitant les opérateurs économiques à proposer «des projets crédibles et bancables, présentant aussi des garanties de remboursement. Le gouvernement veut voir les parlementaires devenir des agriculteurs, pêcheurs, éleveurs…», a soutenu Bruno Tshibala aux députés nationaux. Le texte qui a été envoyé à la commission ECOFIN pour examen approfondi devrait y rester sept jours avant de l’envoyer en deuxième lecture au Sénat. à la présentation du Budget, le Premier ministre a promis d’appliquer rigoureusement «une politique de la dépense publique basée sur la dépense qualitative et le respect de la chaîne des dépenses». D’après lui, l’ambition du gouvernement est de réduire le chômage, d’arrêter la dégradation de la vie des Congolais, d’étendre la couverture de la protection sociale et l’augmentation de l’enveloppe de la rémunération.
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Mwayila Tshiyembe sur le Jt Afrique de TV5. Capture d’écran. n actes unilatéraux. Et droit, dès lors qu’il spécia- ces actes unilatéraux y a un partenariat liste de ont des conséquences qui a été signé dans Géosur les états contre le cadre des droits polilesquels ils sont pris. de l’homme et que tique Ces derniers peuvent l’UE considérant basé à Nancy explicependant riposter que pour ce qui se que que toute organi- en appliquant la passe en RDC, il y a sation internationale réciprocité», anades activités ou des peut, de façon unilyse le professeur comportements dans latérale, prendre des Mwayila Tshiyembe, les chefs de la police sanctions contre un directeur de l’Instiou des autorités, elle état avec qui elle a tut panafricain de peut prendre de actes signé des accords. Nancy, France. Dès unilatéraux», souli«Les sanctions sont lors qu’un pays a signe le professeur. un moyen de presgné des accords avec L’affaire des sancsion à la disposition l’Union Européenne tions ciblées fait des états souverains sur la gouvernance grand débat au ou des organisadémocratique et le Congo. Nombre de tions internationales respect des droits de commentateurs exdans leurs rapports l’homme, l’UE peut pliquent que la RDC avec les partenaires. prendre des sancn’étant pas membre Je ne sais pas si les tions sur des personde l’UE, ses dirisanctions qui sont nalités de ces pays geants ne sauraient annoncées auront qui violeraient ces être sanctionnés par un impact sur la vie accords, a poursuivi elle. L’éclairage du politique ou sur les le spécialiste. «Je ne géopoliticien Mwayipersonnalités concer- sais pas si les raisons la Tshiyembe d’orinées. Les organisaavancées par l’UE gne congolaise vient tions internationales sont avérées, mais contredire les propos peuvent prendre des sur le principe du de certains médias.
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les grandes interviews du soft |
Nangaa, interview bombe
Corneille Nangaa Yobeluo, vertueux mais homme de bagarre, vous fixe des yeux sans les détourner quand il vous parle, signe qu’il est droit dans ses bottes. Trésor M. (Suite de la page 1). t
qui vous fixe des yeux sans les détourner quand il vous parle, signe qu’il est droit dans ses bottes. Nangaa, jouant à fond la crédibilité, ce perfectionniste musclé qui lit et relit ses textes autant de fois que nécessaire, jusqu’aux petites heures et ne les libère que lorsqu’il en a acquis l’intime conviction, choisit que son exposé soit introduit comme le débat qu’il s’est convaincu houleux qui s’en suivrait, conduit par le plus éminent des opposants présents, candidat déclaré à la Présidentielle, arrivé troisième à la dernière Présidentielle, le président de l’UNC Vital Kamerhe LwaKanyiginyi, ancien président culte de l’Assemblée nationale, certainement l’un des plus grands debaters du pays, qui dirige par ailleurs la
délégation de l’opposition au Dialogue. Alors, Nangaa passe à l’acte. Le président de la Commission électorale Nationale Indépendante saisit son smartphone, lance un appel à Kinshasa, informe le facilitateur togolais unionafricain Edouard Edem Kodjo, feint d’un agenda chargé qui le retient sur Paris un jour supplémentaire. Il prendra le vol du lendemain. Quand devant les 300 dialogueurs rassemblés sous l’énorme chapiteau de la Cité de l’UA, Corneille Nangaa Yobeluo prend la parole ce samedi 1er octobre 2016 peu avant midi, il manque une larme à l’œil. Les phrases qu’il a alignées d’entrée de jeu sont choisies, cadencées et comme mécaniques. Au total, pleines de gravité! «C’est avec un sentiment d’humilité que je prends la parole
devant vous» (Le Soft International n° 1374 dété vendredi 7 octobre 2016). Il parle de tragédie... congolaise. «Je suis pleinement pénétré de la gravité de ces instants qui, sous d’autres cieux, sont des moments ordinaires d’une vie démocratique mais prennent d’autres reliefs chez nous à cause de la tragédie qui entoure les efforts de normalisation démocratique». Puis: «Nous sommes une grande Nation; une grande famille; nous pouvons et nous devons construire notre agir collectif dans la paix et la concorde et parvenir à faire des cycles électoraux des grandes célébrations citoyennes et non des moments de rupture dans le tissu social». Puis: «Je prends la parole en mesurant l’importance de cette communication au regard des atten-
tes de notre peuple qui sont celles d’un peuple jouissant de tous ses droits politiques et qui tient à les exercer» (Le Soft International n° 1374 dété vendredi 7 octobre 2016). Puis, heureux comme satisfait, soulagé: «Je prends la parole avec un sentiment de soulagement car je peux légitimement me dire que deux faits concourent à cet état d’âme: le travail actuel a bénéficié de la meilleure expertise interne et externe; il s’est construit autour des intelligences consacrées dans le domaine» (Le Soft International n° 1374 dété vendredi 7 octobre 2016). Nangaa les a conquis tous. Ce samedi 1er octobre 2016 quand l’énorme chapiteau libère son auditoire, Nangaa a séduit et conquis tous. Même
de suspicieux membres de la Majorité Présidentielle qui, en interne, opinaient du bonnet à la manipulation... Face à des réalités techniques imparables, tout le monde a déposé les armes. «Avec la technique, on ne triche pas», avoue vaincu sinon séduit le co-modérateur opposant Kamerhe Lwa-Kanyiginyi. Un autre opposant Jean-Lucien Bussa Tongba au verbe haut - depuis entré au gouvernement (ministre du Plan sous Badibanga, puis au Commerce Extérieur dans Tshibala) avait beau affiné son attaque - en préparant certainement la meilleure dissertation attendue de ses pairs -, c’est le secrétaire général du PPRD Henri Mova Sakany qui trouve le mot juste. «Corneille Nangaa a administré une magistrale leçon élec-
torale aux politiciens congolais», lance-t-il. L’un de ses adjoints Emmanuel Ramazani Shadari, depuis passé au Gouvernement comme Vice-Premier ministre à l’Intérieur et Sécurité, surenchérit: «La matière électorale est éminemment technique à ce point qu’il ne faut pas chercher à la politiser». Ce président de la CéNI a conclu - et avec quelle vaillance! - que le pays a encore besoin d’un délai d’au moins 504 jours consolidés incompressibles pour tenir ses élections (en réalité entre 784 et 646 jours) - présidentielle, législatives, provinciales, municipales et locales le même jour, suivies des indirects y afférents c’est-à-dire celles de gouverneurs de provinces et du Sénat - si les contraintes techniques et financières le permettent - s’il ne veut pas laisser
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loin du processus au moins 10 millions d’électeurs, les fameux «nouveaux majeurs». L’ancien secrétaire général de l’OUA, Edem Kodjo opine de la tête. Puis: «Mais, une date n’est qu’une date, rien d’autre. Elle sera tenue si nous construisons avec panache notre chemin critique pour y arriver». Nangaa qui a juré d’organiser les meilleures élections que le pays ait jamais organisées, et, en passant, a dit chercher «un nom pour qualifier celles de 2011», a mis en garde les acteurs politiques: «Je tiens encore à préciser que les efforts de rationalisation qui ont été menés pour construire une réalité calendaire exigent une perception dynamique du processus en évitant le fétichisme des (Suite en page 8). t
les grandes interviews du soft |
Les écueils inhérents sont gérés avec toute responsabilité (Suite de la page 7). t
dates qui, parfois, augmente non seulement la pression sur les acteurs, mais fait dévier les actes attendus de la trajectoire voulue». Le président de la Céni a présenté trois options, en laissant à la classe politique le soin d’en lever l’option finale. Il est prêt à travailler selon toute hypothèse: w 1. élections législatives provinciales et locales en premier, suivies des scrutins indirects y afférents, présidentiel et législatif national en second; w 2. élections Présidentielle et législatives nationales en premier, législatives provinciales et locales en second, suivies des scrutins indirects y afférent: w 3. Tous les scrutins directs (Présidentiel, Législatif, Provincial, Municipal et Local) le même jour, suivis des scrutins indirects y afférents. Depuis, il y a eu l’autre Dialogue - des évêques catholiques - qui, avec une trentaine de participants, soit dit en passant, occulté celui des trois-cents participants, tout au moins médiatiquement. Alors que la CénI a lancé dimanche 28 mai le dernier marathon de la campagne d’enrôlement dans les 13 dernières provinces en tête la Ville province de Kinshasa, le Soft International a sollicité et obtenu que l’homme qui n’ouvre pas sa bouche sans faire bouger ou trembler les lignes, se prête au jeu de questions réponses. Ci-après. Vous revenez d’un énième voyage à l’étranger. Monsieur le Président, peut-on en savoir l’objet? J’ai répondu à une invitation qui m’a été adressée pour une mission d’observation électorale en Suisse où se sont déroulées le dimanche 21 mai 2017, les élections du Conseil d’État et la votation fédérale de la nouvelle loi sur l’énergie. Chacun de mes voyages a un objet spécifique. J’ai été à Laval pour m’assurer de la bonne préparation des kits qui devraient servir, dans les délais impartis, aux opérations en cours d’identification
numéro de série de sa carte d’électeur ainsi que tous les documents administratifs ayant servi de soubassement à son enrôlement. La combinaison de ces deux forces du matériel et du logiciel permet la détection aisée de toute inscription multiple d’une part et la sécurité des données des électeurs enrôlés d’autre part.
Le Président de la République Joseph Kabila Kabange a obtenu la carte n°1 délivrée de la ville de Kinshasa. DR. et d’enrôlement des au maximum le délai tion Internationale constaté témoigne en 2005 et 2011 à un électeurs. Ce défi est qui sépare la fin du de la Francophonie, de l’engagement des format miniaturisé désormais derrière vote de l’annonce des ndlr.) rendu public populations dans et léger aujourd’hui. nous. L’observation résultats. en date du 29 avril le processus et leur En dépit de cette électorale que nous 2017, qui dit, je cite appropriation de ce miniaturisation, le venons de faire en La CéNI attaque «le résultat des opédernier. C’est cela le nouveau matériel Suisse nous aide à la seconde phase rations d’enrôlement plus important. intègre plus de compercevoir avec auda- des dernières treize conduites dans les posants notamment ce et responsabilité provinces restantes 13 premières provin- Qu’est-ce qui a le scanner et le lecles défis qui restent pour l’enrôlement. ces attestent tant les marché cette fois et teur d’empreinte encore pendants Quel regard jeter sur capacités techniques qui n’a pas marché digital à 10 doigts, chez nous, particule déroulement des organisationnelles et lors des campagnes ainsi que la camera lièrement en ce qui opérations dans les opérationnelles de la précédentes? webcam. Du point de concerne la confiance treize premières pro- CéNI que l’engoueComme vous le savue du software, on des parties prenantes vinces enrôlées? ment populaire». vez, le fichier constinote quelques améet des populations Le premier constat, tué en 2005 a permis liorations importandans le processus est que dans la Comment expliquer l’organisation du tes. Tout d’abord, le électoral. Voyezprovince-pilote du le succès constaté à référendum en désystème permet dévous, en Suisse on Nord-Ubangi et les ce jour en mobilisacembre 2005, et des sormais la photograpeut voter par corres- autres provinces des tion des électeurs? scrutins présidentiel, phie qui respecte la pondance sans que aires opérationnelL’évaluation de législatifs nationaux norme ICAO, qui est cela ne puisse entraî- les 1 et 2, il y a eu l’opération dans la et provinciaux en la norme internationer de suspicions; engouement tel que province pilote du juillet et novembre nalement reconnue le dépouillement nous avons atteint le Nord-Ubangi avait 2006. La refonte de à ce jour et qui rend se fait sans qu’on chiffre de 21.711.155 révélé une relative ce fichier en 2011 n’a ainsi le fichier élecpuisse observer de enrôlés alors qu’on faiblesse de mobilipermis que l’organitoral conforme aux tension autour de s’attendait à un peu sation, particulièresation des élections principes directeurs cette opération ; les moins de 20.000.000. ment dans le chef des présidentielle et du fichier d’état civil. perdants acceptent Je vous laisse qualipartis politiques et législative. Dans les En outre, le système sportivement leur fier cela vous-même. autres parties predeux cas, devant la permet l’intégration défaite sans en appe- Nous avons donc là nantes. Depuis lors, méfiance des acteurs, et la comparaison des ler à brûler le pays une opération maînous avons pris des l’option levée était empreintes digitales pour satisfaire leur trisée qui ne manque dispositions pour l’enrôlement biomédes 10 doigts pour ego. Nous avons, en pas d’écueils, mais impliquer davantrique des électeurs chaque électeur alors tant que jeune démo- maîtrisée. Les écueils tage les partis et en utilisant la techno- qu’en 2006 et 2011 cratie, beaucoup à sont gérés avec ressurtout les élus dans logie de pointe. Et je cette comparaison apprendre de touponsabilité et nous la sensibilisation de ne dirai pas que les ne pouvait se faire tes ces expériences, avançons. Ce qui est la population. Le campagnes précéden- que sur 2 doigts. Bien sans oublier le volet sûr est qu’en ce qui succès constaté peut tes n’ont pas marché plus, fort de la stabitechnique qui a égaconcerne la CéNI, donc être mis à l’actif mais laissez-moi lisation de la nomenlement éveillé notre nous avançons sûde tous ces acteurs vous donner quelclature des entités intérêt, notamment rement vers les élecimpliqués dans la ques améliorations administratives du en ce qui concerne tions et souhaitons sensibilisation. Il y a au fichier en cours de pays, le système la consolidation que les différentes sans doute d’autres constitution qui per- permet la sélection et numérisée des réparties prenantes mobiles particuliers mettent de garantir la non la saisie de ces sultats des scrutins. puissent consolider la qui motivent les uns sécurité des données. dernières jusqu’au N’oubliez pas qu’en démarche technique et les autres, notamLe dispositif actuel a niveau le plus bas ce qui concerne le de la CéNI. Comme ment du fait que été amélioré tant au c’est-à-dire le village. système électoral le reconnaît si bien le la carte d’électeur niveau du hardware Enfin, le système congolais, nous récent rapport de la tient lieu de carte que du software. Au établit un lien coétudions les mécanis- mission d’évaluation d’identité dans notre niveau du hardware, hérent pour chaque mes qui nous peret d’appui technique pays. Tout compte on est parti du Kit électeur entre son mettront de réduire de l’OIF (l’Organisafait, l’engouement grand format et lourd numéro national, le LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1399 | PAGE 8.
à l’Est, il est établi que la CéNI a enrôlé des étrangers et, situation aggravante, des réfugiés rwandais. Quel problème s’est-il posé? Je voudrais tout d’abord affirmer que le fichier en cours de constitution de par sa conformité aux exigences légales est un fichier fiable devant permettre la tenue des prochains scrutins à tous les niveaux. Il n’est pas exclu que des personnes n’étant pas éligibles aient pu frauder en se procurant l’une ou l’autre pièce répondant aux exigences légales pour l’enrôlement d’un électeur. N’exagérons donc rien. Je vous ai parlé d’une opération maîtrisée dont les écueils sont gérés avec responsabilité. Somme toute, l’importance desdits écueils n’est pas significative au regard des résultats. Ils n’ont aucune influence significative sur le processus. Ce qu’il faut, ce n’est pas amplifier la moindre indication relative à l’enrôlement d’étrangers, mais de suivre ce que la loi prévoit à cet effet. Il faut noter que la procédure d’identification et d’enrôlement des électeurs exigent l’affichage quotidien des listes albums des personnes enrôlées devant les centres d’inscription. La loi quant à elle, oblige tout citoyen à dénoncer, dans les formes prévues, les personnes inscrites qui n’en auraient pas qualité. Apparemment, beaucoup ignorent leur devoir légal quant à ce. Dans le cas du Nord-Kivu, puisque c’est certainement celui que vous insinuez, il a été rapporté une certaine négligence dans le chef de certains agents dans la gestion des cartes d’électeurs et (suite en page 8).
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Le fichier en cours se constitue grâce à du matériel autrement plus intelligent (suite de la page 9).
favoriser tel acteur de tel coin au détriment des autres. Les critères retenus pour l’implantation des centres d’inscription l’ont été sur une base totalement objective, notamment la garantie que chaque groupement puisse disposer d’au moins un centre d’inscription; qu’aucun électeur n’ait à parcourir plus de 10 kilomètres pour atteindre un centre d’inscription, etc. Il y a également, bien sûr et pour les mêmes raisons objectives, le souci de ne pas priver de centre d’inscription des communautés situées au sein d’un même groupement, mais qui sont de fait séparées par une barrière naturelle ou humaine. C’est le cas dans des groupements où cohabitent des peuplades en conflit: dans ce cas, nous avons garanti un centre d’inscription à chacune des communautés concernées. Vous voyez bien que cela n’a rien à voir avec ce que vous appelez favoritisme.
une tentative d’enrôlement en ligne contournant ainsi la loi. La CéNI a diligemment sanctionné ceux des membres de son personnel dont la culpabilité était avérée dans ce dossier par une révocation pure et simple. Pour le reste, la CéNI applique les lois; elle ne légifère pas. Elle enrôle les candidats électeurs conformément aux conditions fixées par la loi. Elle n’a pas de raison de ne pas enrôler un requérant qui remplit lesdites conditions. S’il y a une faiblesse au niveau de ces conditions et que certains en profitent indûment, c’est au législateur d’y remédier, pas à la CéNI qui ne fait qu’appliquer la loi. Voilà donc toute la complexité de ce dossier qui doit nous interpeller tous en tant que congolais sur l’impérieuse nécessité de procéder au recensement administratif de la population afin de constituer un registre d’état civil et délivrer à toutes les congolaises et à tous les congolais une carte d’identité nationale. Ces réfugiés auraient été «importés», semble-t-il, par des hommes politiques congolais soucieux de s’assurer des voix aux prochaines législatives, du Nord-Kivu jusqu’en Ituri. Ce sont des accusations extrêmement graves pour la CéNI. Monsieur le Président avez-vous établi les responsabilités et pris des sanctions alors que certains font état d’une stratégie délibérée? Je viens de vous dire que les coupables côté CéNI ont été sanctionnés. Quant à savoir si cela procède d’une stratégie délibérée, et qui en est le concepteur, cela relève de la compétence de services étatiques autres que la CéNI qui a hâte d’avoir toute la lumière là-dessus. Cependant si vos supputations venaient à être confirmées, alors nous serions devant une situation préoccupante, non seulement pour la CéNI, mais pour la République, puisqu’il s’agirait des questions qui excèdent la matière électorale du
Le président Corneille Nangaa nous dit avoir «toutes les raisons d’être positif». DR. fait qu’elles toucheraient la citoyenneté, la sécurité nationale voire la souveraineté de l’état congolais. On ne peut se permettre d’entrer dans ce jeu-là. Face à une telle situation, les critiques légitimes ne vont pas manquer, pensez-vous devoir revoir vos listes pour rester crédibles? Comme indiqué tout à l’heure, le fichier en cours de constitution est crédible de par sa conformité à la loi. Ce qu’il y avait à corriger l’a été de par nos traitements rigoureux des don-
nées. Je ne crois pas qu’il faille, à cause d’un incident somme toute bien cerné, en arriver à généraliser le soupçon. Ce ne serait profitable ni au processus ni au pays. Le plus important, c’est la gestion efficiente des problèmes qui se présentent, chose qui est faite avec toute la responsabilité requise en ce qui concerne la situation que vous évoquez.
avoir qualité ont été signalées dans toutes les aires opérationnelles dans les zones frontalières, mais nous sommes techniquement outillés pour les gérer. Je rappelle que la loi en prévoie la possibilité et stipule clairement la manière dont ces cas doivent être gérés. Sans vouloir rien minimiser, je suis tout de même étonné du nombre de questions que vous me Pensez-vous qu’il y a posez là-dessus alors eu ces mêmes proque vous n’évoquez blèmes ailleurs qu’à pas du tout le cas l’Est du pays? autrement plus grave Des cas de persond’insécurité dans nes enrôlées sans en certaines parties du
territoire nationale. D’autres critiques portent sur un certain favoritisme. Ainsi, la CéNI aurait aidé des hauts responsables à réaliser des forts taux d’enrôlement dans leurs fiefs électoraux en réduisant au maximum les distances qui séparent les centres d’enrôlement... La CéNI est composée de personnes venues d’origines diverses tant du point de vue géographique qu’idéologique. Je ne vois pas comment toutes ces personnes se mettraient d’accord pour
L’enrôlement à Kinshasa qui vient d’être lancé vous parait-il difficile ou, au contraire, facile? De toutes les provinces du pays, la ville de Kinshasa est celle qui pose le moins de problèmes logistiques possibles, principalement à cause de la présence du siège de la CéNI. Du coup, il y est plus facile de déployer aussi bien le matériel que le personnel. à Kinshasa, on peut plus facilement réparer une panne de machine, il y est plus loisible aux contrôleurs techniques d’y agir dans le cadre de leur mission, etc. Au besoin, même le président de la CéNI en personne peut se déployer en urgence si une situation particulière l’exige. C’est donc plus facile à Kinshasa que dans les autres provinces. N’oubliez pas qu’il y a des territoires où le déploiement de matériels a dû être fait à dos d’hommes pendant une dizaine de jours à travers un territoire où opèrent des groupes armés. Kinshasa n’a pas ce type de problèmes. Cependant le défi à Kinshasa est d’un tout autre ordre; à savoir la sécurisation de par la densité de la population mais
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aussi la politisation et une manipulation éventuelle. L’opération est lancée depuis près d’une semaine et révèle l’engouement des électeurs à se faire enrôler et l’appel de la classe politique toutes tendances confondues à l’enrôlement massif des Kinois. En clair, vous vous attendez à quel chiffre? Les prévisions pour Kinshasa sont de 4.413.038 électeurs. Mais un dépassement à Kinshasa de ces prévisions n’est pas à exclure. Tout est fonction de la mobilisation des uns et des autres. Pourquoi n’avoir pas lancé l’enrôlement sur toute l’étendue de la Capitale et avoir choisi d’abord 4 Communes sur les 24? Simplement pour des raisons d’efficacité. Kinshasa compte 969 Centres d’inscription avec plus de 4 millions d’électeurs attendus. La prise en charge managériale et technique efficace d’une telle opération requiert un lancement progressif en stabilisant les centres lancés avant d’en ouvrir d’autres. Au regard de la sensibilité du fichier, l’enrôlement se fait toujours de manière graduelle, ce que nous avons fait en provinces et c’est également ce qui se fait ailleurs. à partir de ce vendredi 2 juin, nous étendrons à 17 autres communes et, la semaine prochaine, nous couvrirons toute la capitale. Les opérations d’enrôlement doivent durer 90 jours au total. Mais ne risquet-on pas de dépasser le 31 juillet? En clair, le deadline que s’est fixé la CéNI elle-même semble ne plus tenable… La CéNI travaille pour mettre en œuvre un fichier fiable et inclusif. Chaque partie du territoire national doit pouvoir bénéficier du même traitement que les autres en termes de délai, de matériels et autres. Sinon, en l’absence de traitement équitable, les mêmes qui nous accuseraient de ne pas respecter le deadline prévu risquent de nous accuser de partialité. (suite en page 10).
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La Céni n’a jamais perçu les 20 millions de USD dont parle l’UE (suite de la page 9).
La CéNI ne saurait expliquer en effet qu’au Nord-Kivu et au Nord-Ubangi, par exemple, elle ait accordé 90 jours d’enrôlement aux électeurs et qu’elle en accorde moins au Kasaï ou à Kinshasa. Le plus important c’est qu’on avance vers les élections et ça, c’est aujourd’hui plus que jamais, à portée des mains des Congolais. Entretemps, il y a des cas de force majeure qui doivent être maitrisé par qui de droit. C’est le cas des problèmes de sécurité au Kasaï, de la présence des Mbororo dans les Uele et l’épidémie d’Ebola déclarée dans le Bas-Uele. Vous avez offert le changement de mode de scrutin comme solution au défit électoral du pays, comment avance ce projet? En clair, avez-vous fait des propositions au Gouvernement? L’accord de la SaintSylvestre en son point IV 4 recommande, entre autres, au gouvernement et à la CENI d’explorer les voies et moyens de rationalisation du système électoral pour réduire le coût excessif des élections. Étant donné que la loi électorale doit être révisée pour notamment corriger toutes les références de la loi actuelle aux données de la population qui ne peuvent être disponibles sans l’organisation du recensement, cette opportunité devrait servir pour insérer les dispositions relatives au nouveau mode de scrutin, lequel ne requiert pas qu’on touche à la constitution. Les propositions y afférentes ont été transmises au gouvernement conformément à la Constitution et à la loi portant organisation et fonctionnement de la CéNI. La CéNI en appelle ainsi à un débat républicain pour en juger la pertinence. Plus précisément, quelles sont ces options faites au Gouvernement en vue de rendre ce processus électoral congolais moins coûteux? Je préfère laisser cette question au gouvernement qui doit
encore délibérer sur ces options et juger de l’opportunité d’un projet de loi y afférent. Seulement alors un débat républicain pourra être ouvert sur la question. La CéNI quant à elle, jouera son rôle de conseiller technique du Gouvernement et du Parlement sur cette question touchant le cadre légal, en vertu des dispositions importantes de la Loi portant organisation et fonctionnement de la CéNI. Le budget de la CéNI avait été évalué à 1,5 milliards de dollars. Combien à ce jour le Gouvernement a-t-il décaissé? Le budget des opérations électorales a été évalué à un peu plus de 1.3 milliard de dollars. Il sied de préciser que c’est un budget tri-annuel couvrant l’ensemble du processus électoral allant de l’identification et l’enrôlement des électeurs, les scrutins combinés présidentiel; législatif national et provincial et les indirectes y afférents ainsi que les scrutins urbain, municipale et local. Quant à savoir combien le gouvernement a décaissé à ce jour, rassurez-vous, nous n’en serions pas arrivés où nous en sommes n’eut été le financement du gouvernement. Entre temps, plusieurs gouvernements se sont succédés en un temps record. Il faut attendre que nous ayons remis les choses en perspective avec l’actuel gouvernement pour pouvoir procéder à l’exercice d’évaluation que vous souhaitez. Rien que le budget de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs représente un peu plus de 400.000.000 de Us dollars. En décembres 2015, un plan de décaissement de 300.000.000 de US dollars avait été approuvé par le Premier Ministre d’alors pour couvrir l’année 2016 c’est l’exécution de ce plan qui nous a permis d’arriver aux résultats que nous avons aujourd’hui. La Délégation de l’Union Européenne à Kinshasa déclare dans la presse avoir versé à ce jour 20 millions de USD à la CéNI mais il
semble qu’il s’agisse de fonds offerts directement par l’Union Européenne elle-même à des associations des jeunes telle LUCHA et autres partis politiques choisis par elle sans que cela ne participe au Budget mis en place par la CéNI? Que pouvezvous nous dire? Je n’ai pas personnellement suivi la déclaration que vous évoquez. Je ne suis donc pas en mesure de savoir dans quel contexte elle a été faite. Que je sache, l’appui des partenaires au processus électoral est multiforme: ils interviennent principalement en termes logistiques à travers la MONUSCO. Je saisis d’ailleurs cette occasion pour saluer l’apport logistique de la MONUSCO dans les opérations en cours. Les partenaires interviennent aussi en termes d’assistance technique: Il y a lieu de noter que la CéNI bénéficie à ce jour de l’appui technique d’une soixantaine d’experts nationaux et internationaux de la MONUSCO et ce chiffre va évoluer jusqu’à 170. On compte aussi la présence d’une vingtaine d’experts du PNUD et de quatre experts de l’Union Européenne. Quant au financement, nous attendons encore les fonds promis qui devraient passer par le Basket FUND géré par le PNUD, dans le cadre du Projet d’Appui au Cycle électoral Congolais (PACEC). Nous sommes en discussion technique sur la reformulation de ce projet en tenant compte des réalités du moment. Les discussions évoluent bien de ce côté-là. La céni n’a pas connaissance d’avoir perçu ces 20 millions de US dollars. Finalement quand pensez-vous annoncer le calendrier électoral? Sans doute bientôt. Mais, comme j’ai eu à le dire à plusieurs reprises, la CéNI doit au préalable avoir la lisibilité voulue sur le financement, la logistique ainsi que l’évaluation, conformément à l’Accord politique de la Saint Sylvestre, de la faisabilité des élections du point de vue
technique, selon la séquence prévue par ledit accord. Dès que ces indications sont claires, le calendrier sera publié. Il y a déjà quelques bonnes nouvelles à cet effet notamment: w Un, l’appui logistique tel que stipulé par la Résolution 2348 du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui donne un mandat clair à la MONUSCO quant à ce. w Deux, le débat en cours sur la loi des finances 2017 donnera des indications sur les décaissements. Ces deux facteurs associés à l’évaluation conjointe du processus par la CéNI, le gouvernement et le Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA) ouvriront la voie à la publication du calendrier par la CéNI. Nos équipes techniques intégrées sont déjà à pied d’œuvre et en voie d’évaluer la question. Il s’agit bien du calendrier électoral global révisé et budgétisé… Le calendrier électoral qui sera présenté, est celui qui tiendra compte des options levées par l’Accord politique de la Saint Sylvestre, notamment la révision du Fichier électoral, la tenue de trois scrutins en une séquence unique, à savoir les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales, et ensuite les élections urbaines, municipales et locales. Quelle image la CéNI jouit-elle désormais à l’international que vous visitez tant? Les partenaires savent que la CéNI travaille avec hardiesse pour faire avancer le processus électoral vers la tenue effective des élections attendues. Ils apprécient à leur juste valeur les performances atteintes par les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs. Ça, nous le savons parce qu’ils le disent. Pour autant que cette perception positive contribue à accroître la confiance dans le processus, nous nous en réjouissons. Mais la CENI étant l’arbitre, elle ne fait pas seule le jeu.
La part des compétiteurs est toute aussi importante, sinon plus, pour la réussite du processus. Votre Bureau a été sous menace de la classe politique. L’est-il toujours? C’est à vous de me le dire. Si la CéNI devait passer son temps à s’occuper de son propre sort, nous n’en serions pas où nous en sommes. J’espère que le travail accompli jusqu’à ce jour aura suffisamment démontré aux uns et aux autres que la CéNI travaille pour tous afin de garantir des élections véritablement libres, transparentes, crédibles et apaisées. Elle n’est dans aucun plan politicien. Et quiconque veut l’y entraîner fait erreur. Monsieur le Président, vous me paressez résolument positif... J’ai toutes les raisons de l’être. Tenez, la situation d’aujourd’hui est nettement meilleure que celle de décembre 2016 en ce qui concerne le processus électoral. La CéNI a déjà enrôles à ce jour plus de 25.000.000 d’électeurs sur les 42.000.000 attendus; ceci est un indicateur clair que nous cheminons sûrement vers les scrutins prévus. Je ne peux donc être qu’optimiste. Pour ce qui nous concerne nous en appelons à chaque partie prenante à jouer pleinement son rôle w Au Parlement de voter rapidement les lois en souffrance; w Au gouvernement de poursuivre les efforts de financement et de sécurisation du pays notamment dans les provinces du Kasaï, Kasaï Central et de la Lomami ainsi que de stabiliser les situations dans les provinces des Uélé en ce qui concernent la présence massive des éleveurs Mbororo, des refugiés Sud Soudanais et la menace de l’épidémie d’Ebola dont l’épicentre se trouve à Likati dans le territoire d’Aketi. w Aux partenaires techniques et financiers, leur mobilisation au processus conformément à l’Accord de la Saint Sylvestre. Au fait, certains
vous voient rencontrant régulièrement le Président de la République pour lui faire rapport des travaux de la CéNI et de quelques stratégies. Qu’en est-il au juste? Les rencontres que j’ai avec le Président de la République, Chef de l’état, sont normales. Elles se situent en droite ligne dans le cadre constitutionnel et légal de la République Démocratique du Congo qui définit clairement la mission dévolue à la CéNI, ainsi que ses rapports avec les autres Institutions de la République et les parties prenantes au processus électoral. En effet, la Constitution du 18 février 2006, en son article 69, alinéa 3, fait du Président de la République, le garant du fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des Institutions. La CéNI en est une. L’article 7 de la loi organique de la CéNI surenchérit. Il affirme l’indépendance de celle-ci par rapport aux autres Institutions de la République mais et, c’est important, précise qu’«elle bénéficie de leur collaboration». Elle rentre également dans le cadre des attributions du Président de la CéNI telles que définies par la Loi organique qui fait de lui le lien de notre Institution avec les autres Institutions et les tiers, parmi lesquels tous les acteurs du processus électoral. Le Président de la République dans ce cadre, doit être régulièrement informé de l’état d’avancement du processus électoral, des difficultés rencontrées. Et dans son rôle d’assurer cette régularité de fonctionnement des Institutions, trouver des solutions qui permettent d’avancer. Ainsi, dans la mise en œuvre de l’opération d’Identification et d’enrôlement des électeurs, la CENI a été confrontée à des défis de divers ordres notamment en ce qui concerne la logistique, la sécurité et autres. C’est le Chef de l’Etat qui a permis de décanter la situation. Au demeurant, la CéNI ne rencontre pas que le Président de la République. Dans le
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cadre de la collaboration et des concertations prévues par la loi, elle s’entretient régulièrement avec les deux Chambres du Parlement, le Gouvernement, la Cour Constitutionnelle, mais aussi avec les autres parties prenantes comme les partis politiques de toutes tendances, la Société Civile et autres partenaires, pour leur faire part des contraintes dont les solutions sont de leur ressort. Rassurez donc vos lecteurs et les électeurs: la CéNI ne monte de stratégie particulière ni avec une Institution ni avec des acteurs politiques de quelque bord qu’ils soient. Elle donne l’information exacte à tous, car elle a l’obligation de conduire le processus électoral dans la transparence, la lisibilité et l’accessibilité pour tous les Congolais. Enfin, laissez-moi profiter de l’opportunité que m’offre le Soft International pour remercier et rendre un hommage tout mérité: w Aux Membres de l’Assemblée Plénière de la CéNI. C’est grâce à leur cohésion, à la foi solide en leur mission, à leur esprit d’équipe sans faille, à leur engagement et à leur sens du devoir qu’aujourd’hui, le processus électoral est en très bon chemin avec plus de 25 millions d’électeurs inscrits. w Aux cadres et agents de la CéNI, particulièrement au Secrétaire Exécutif National ainsi qu’à son personnel permanent et opérationnel qui, chacun à son niveau, brave chaque jour des dangers de tous ordres et fait son travail consciencieusement jour et nuit, dimanche et jours fériés s’il le faut, pour que le processus électoral avance et en soit là où il en est aujourd’hui. à ceux qui ont perdu la vie, en pleine exécution de leur mission, ils sont 19 agents dont 7 policiers et M. Iyamba, Chef d’antenne de Dekese, décapité parce qu’il faisait son travail. w à tous ceux-là, un hommage particulier. Leur sacrifice n’a pas été vain: ce sont des martyrs de la démocratie. © Copyright 2017 FINPRESS.
vie |
à condition d’avoir commencé tôt votre trithérapie, vous pourriez vivre aussi longtemps que quiconque
S
elon une étude publiée le 11 mai par la revue médicale britannique The Lancet HIV, l’espérance de vie des séropositifs en Europe et en Amérique du Nord a augmenté d’environ 10 ans depuis l’introduction des trithérapies en 1996. Cette amélioration signifie que de nombreux patients atteints du sida ont désormais la même espérance de vie que la population générale, précise ce rapport issu d’un réseau d’observation
espérance de vie proche de la moyenne européenne pour les personnes atteints de sida. Dr.
international piloté par l’université bri-
tannique de Bristol. Selon les cher-
cheurs, ces progrès sont principalement
liés au développement d’associations
médicamenteuses moins toxiques, d’un choix de traitement plus large pour les personnes infectées par des souches résistantes du virus et d’une meilleure observance des protocoles de soins. L’espérance de vie d’un patient de 20 ans qui a commencé son traitement à partir de 2008 et n’est pas décédé durant la première année, atteint aujourd’hui 73 ans chez les hommes et 76 chez les femmes. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande le début du traitement le plus tôt possible après le diagnostic
de séropositivité. Les combinaisons d’antirétroviraux, ou trithérapies, ont commencé à être utilisées en 1996. Elles associent trois substances ou davantage pour empêcher le virus VIH de se reproduire et stopper les dommages qu’il cause au système immunitaire. Cette étude se base sur les données de 88.504 patients de 18 pays d’Europe et d’Amérique du Nord qui ont entamé un traitement par antirétroviraux entre 1996 et 2010. Ceci dit, ce n’est pas une façon d’encourager quiconque dans le vagabondage sexuel.
«Le défrisage des cheveux est dangereux, la pression trop forte»
A
line Tacite, 43 ans, est une précurseuse en France de la coiffure naturelle pour les femmes noires et métissées. Une tendance autant capillaire qu’identitaire. D’après une étude de l’Institut Ipsos sur les femmes africaines, 68% des Kenyanes préfèrent les coiffures naturelles, contre seulement 3% des Ivoiriennes et 4% des Sénégalaises. La question divise aussi les afro-descendantes. Victime d’une importante chute de cheveux occasionnée par des défrisages répétitifs, cette ancienne assistante de direction trilingue dans un cabinet d’avocats international a découvert aux états-Unis le natural hair movement, ou «nappy», qui invite les femmes noires à abandonner les altérations chimiques pour se réapproprier leur véritable texture. En 2001, Aline Tacite lance la première journée de débats et ateliers autour de la coiffure noire, puis en 2005 le salon Boucles d’Ebène devenu un rendez-vous incontournable pour les communautés noires. Sa VIe édition se tient à la Cité des sciences et de l’industrie les 27 et 28 mai. Un événement consacré à l’estime de soi. Les femmes noires ont souvent une histoire complexe avec leur chevelure. Quelle est la vôtre? Je suis née à Paris de parents guadeloupéens. Enfant, je me souviens de moments
me à de petits animaux. Quand elles décrochent un entretien pour un job, elles demandent souvent à leur coiffeur «une coiffure qui passe». Et quand elles ont envie d’être ellesmêmes sans avoir à se justifier, elles manquent d’informations sur la façon d’y parvenir. Porter ses cheveux naturels est, pour moi comme pour beaucoup de femmes, un simple retour à l’essentiel. Un retour à soi sans autre besoin de justification.
Les tresses de Christiane Taubira au gouvernement: un message. DR.
douloureux quand ma maman me tressait et, à 7 ans, j’ai pris conscience de ma différence le jour où on m’a traitée de «sale grosse vache noire» à l’école. J’ai intériorisé cette différence comme un problème qu’il fallait corriger en grandissant. Je me rappelle de crises de larmes: «Maman, dis-moi que quand je serai grande, je serai blanche avec des cheveux lisses». C’était le seul moyen d’accéder aux canons de beauté de la société française. Mal dans ma peau, j’ai commencé à me défriser les cheveux à l’adolescence. à
force de brûlures au cuir chevelu et de chutes de cheveux, je n’en avais plus. Ma meilleure amie blonde aux yeux bleus a explosé de rire nerveusement en me découvrant. Catastrophée, je me suis interrogée sur ce mal-être que je n’arrivais pas à identifier. Pourquoi est-ce que je faisais ça? Pourquoi chercher à être quelqu’un que je ne serai jamais? Afficher des cheveux naturels, moyen de faire reconnaître votre identité? Depuis que nous avons créé Boucles d’ébène avec ma
sœur Marina, le mouvement du retour au naturel s’est enraciné, dans la lignée du retour au bio, de l’acceptation de nos rondeurs… Mais je n’aime pas l’étiquette «nappy», contraction de «nap», qui désigne de façon péjorative la petite frisure mal organisée, et «happy» pour le remasteriser de façon positive. C’est stigmatisant. Les femmes noires ou métissées se sont longtemps laissées enfermer dans le regard cliché qu’on portait sur elles. On leur répète qu’elles sont impossibles à coiffer, ou on sniffe leur chevelure com-
Mais les coiffures afros restent encore stigmatisées… Je préfère parler de textures - crépues, bouclées, frisées - que d’afro parce qu’avec les métissages, des femmes caucasiennes peuvent avoir les mêmes cheveux. Mais oui, il est triste de constater que Beyoncé a créé une polémique en laissant libre la chevelure de sa fille, que Voici a jugé qu’Omar Sy «frisait le ridicule» en laissant pousser ses cheveux pour le film Chocolat ou que pour Public, Solange Knowles était «coiffée comme un dessous-de-bras». Des écoles interdisent encore les afros et locks, jugés inacceptables. Nous manquons de role models. Il y a les cheveux courts du mannequin Alec Wek et de l’actrice Lupita Nyong’o. Les tresses de Christiane Taubira au gouvernement étaient aussi une façon de dire «je suis ce que je suis, je ne me plierai pas à vos codes». Elle a envoyé un puissant message
d’affirmation de soi. Michelle Obama a dû jouer une autre carte stratégique. Mais ses cheveux lisses ne sont pas défrisés, c’est un brushing.Une différence subtile. Le cheveu est une arme politique? On parle à travers le cheveu d’acceptation et de valorisation de la femme noire, de problèmes d’identification, de représentation, de sociologie, de santé. Mais nous ne voulons pas être vues comme politiques. Il s’agit juste d’être soi. On a été les premières à ouvrir le débat en France, il y a quinze ans. Le sujet était tabou pour les Noirs assimilés qui ont tellement intégré la beauté lissée, et les Blancs qui y voyaient du communautarisme. Le défrisage et la dépigmentation restent de très gros marchés. Les femmes savent que c’est dangereux, mais la pression est trop forte. Nous ne sommes pas dans le jugement. Notre but est de transmettre des informations et de donner accès à des produits naturels. La réalité change à grande vitesse. On a vu naître des marques françaises comme Les Secrets de Loly, aujourd’hui sponsor de l’événement. Vous pointez les risques pour la santé à cause de certaines coiffures. Quels sont-ils? Dans mon salon de coiffure ouvert en 2011 à Bagneux, je vois des petites filles aux yeux tirés par les tresses, des jeunes femmes de 20 ans chauves. Le défrisage
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est le seul produit de coiffure chimique que l’on trouve en grande surface alors que son pendant, la permanente, est réservé aux professionnels. Ces produits contiennent de la soude, des perturbateurs endocriniens, mais affichent des visages d’enfants sur leurs paquets. Une pause trop longue entraîne des risques de brûlures. Ça passe dans le sang et peut créer des cancers. Ce devrait être interdit pour les enfants et les femmes enceintes. Quand on ne connaît pas les bons produits et techniques, on crée beaucoup de souffrance. Le démêlage se transforme en arrachage. Après le tressage trop serré, des femmes doivent prendre du Doliprane pour supporter le mal de tête. Le poids des mèches peut aussi entraîner des alopécies. Beaucoup de femmes noires se cachent sous des perruques et tissages, mais quand le cuir chevelu ne respire pas cela peut causer des mycoses. Que peut-on découvrir au salonévénement Boucles d’ébène? Notre cheval de bataille, c’est la transmission. En Afrique et aux Antilles, on a des techniques de grand-mères pour assouplir les cheveux. Sous un climat humide et un climat tempéré, les ressentis ne sont pas les mêmes. Le cheveu dit texturé a besoin d’hydratation et de nutrition, une synergie qui va lui donner malléabilité, souplesse, brillance et le rendre coiffable.
vie |
Le fabricant sud-coréen LG propose un concept smarphone à écran rétractable
L
e «serial leaker» Evan Blass a publié sur Twitter des images de ce que pourrait être le prochain LG V30. Un smartphone disposant d’un second écran coulissant. Après le G6, LG prépare le V30. Le prochain smartphone haut de gamme du Coréen devrait être annoncé en fin d’année et pourrait être le modèle de transition vers l’OLED. Si aucune information sur le design de l’appareil n’avait fuité jusque-là, Evan Blass, spécialiste en la matière, vient de changer la donne. Le professionnel des fuites de smartphones a révélé différentes images d’un drôle de concept: un smartphone capable de révéler un second écran. écran de contrôle. Le second écran rétractable serait à ce smartphone ce que la Touch Bar est au MacBook Pro. Une sorte de moniteur externe permettant un meilleur contrôle de ses applications sans en abîmer l’expérience principale. Evan Blass a publié différents rendus
Un des concepts imaginé par le constructeur sud-coréen LG pour le V30 proposerait un second écran dans un clapet. DR. imaginés par LG. Le clavier ou des raccourcis système pourraient y être affichés pour permettre à l’écran principal de n’afficher que votre contenu. Si l’on en
croit les images de l’appareil fermé, le bas du second écran ne pourra être caché et servira de bandeau informatif, pour lire ses notifications par exemple.
Si le concept imaginé par LG séduit par son côté innovant, il ne verra pas forcément le jour: «Il n’est pas certain que le projet soit toujours orienté dans cette
direction», précise Evan Blass. Ces images dateraient de plusieurs mois et ne seraient pas forcément celles du produit choisi par le constructeur coréen.
Toujours est-il que même s’il venait à voir le jour, LG devrait batailler auprès des développeurs pour ne pas voir son second écran tomber dans la catégorie
gadget, faute d’applications. D’autant plus que si cet hypothétique V30 suit la route du V20, son prédécesseur, rien ne dit qu’il sera disponible en Europe.
programmeurs sont invités à prendre en compte cette nouvelle fonction pour améliorer les prochaines versions de leurs applications. Prévu pour le début du mois de juin au prix de 759 euros, le HTC U11 séduit par son design soigné, dans la lignée des modèles Ultra de la marque. Verre incurvé sur les coins, décor arrière composé de plusieurs couches translucides qui produisent un effet «liquide»: ce modèle est particulièrement réussi. Le boîtier est étanche et l’écran tactile reste fonctionnel si l’on porte des gants. Techniquement aussi, HTC a voulu marquer les esprits. Ce modèle est particulièrement réactif, en grande partie grâce à son puissant processeur Snapdragon 835. L’appareil photo dispose d’un nouveau capteur de 12
mégapixels très lumineux (f/1.3) avec un autofocus ultrarapide (0,3 ms) et, en mode vidéo, le niveau d’enregistrement du son augmente si l’on zoome sur un sujet. À l’avant, le capteur de 16 mégapixels est accompagné d’un objectif ultra grand angle (150 degrés) pour élargir le champ de vision et capturer davantage de personnes. Le son, certifié HiRes, offre un excellent rendu, d’abord grâce au haut-parleur interne qui exploite tout le téléphone comme caisse de résonance: nous avons pu apprécier une puissance efficace et une bonne répartition des fréquences. Et surtout grâce aux écouteurs audio qui accompagnent le téléphone: un microphone intégré leur permet en effet de calibrer la restitution du son selon l’utilisateur et d’éliminer le bruit ambiant.
Un smartphone qui se presse comme un citron
é
quipé de bordures sensibles à la pression de chaque côté de l’écran, le nouveau smartphone du constructeur taïwanais est aussi l’un des modèles les plus innovants du secteur. Après l’écran tactile banalisé par les smartphones et l’écran sensible à la pression inauguré sur les iPhone récents, HTC parie sur une nouvelle manière de piloter un téléphone avec son nouveau modèle U11… que l’on peut presser comme un citron. Dernier-né de la gamme Ultra du constructeur taïwanais, ce smartphone de 5,5 pouces est en effet équipé sur les côtés de zones sensibles qui détectent la pression des doigts. En appuyant fort, on provoque ainsi une action préprogrammée, comme déclen-
Un ensemble de caractéristiques susceptibles de permettre au constructeur taïwanais HTC de reprendre sa place dans le haut de gamme du smartphone après des années décevantes. DR. cher l’appareil photo, icônes avec le Mapressera les côtés l’horizontale, on a activer l’assistant cintosh, puis l’écran du téléphone. «C’est vraiment l’impresvocal de Google, lan- tactile avec l’iPhone. bien plus pratique sion d’appuyer sur cer une application Nous inventons une pour prendre un le déclencheur d’un ou encore enregistrer nouvelle façon inselfie, souligne Darappareil photo. HTC un mémo. «C’est tuitive de contrôler ren Sng: plus besoin signale que l’action l’ultime évolution de un appareil électrode tapoter l’écran et déclenchée dépend l’interface utilisateur, nique». En standard, donc de faire boudu contexte (créer estime Darren Sng, les réglages permetger l’appareil». Lors un nouveau message directeur du marketent de choisir parmi de notre prise en dans l’appli de mesting produit internadifférentes actions main, nous avons sagerie par exemple) tional de HTC. On a qui s’exécuteront constaté qu’en visant et de l’appli en cours connu la souris et les quand l’utilisateur avec le téléphone à d’utilisation. Les
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rêve d’auto|
Les véhicules des Présidents français
Le 14 mai 2017, Macron a descendu les Champs-élysées à bord du SUV français, une DS7. En 2012, François Hollande l’a paradé à bord d’une Citroën DS5. DR.
à g., Nicolas Sarkozy, il a choisi la Peugeot 607 Paladine. Au milieu, Jacques Chirac fut le premier client Citroën. François Mitterrand avait préféré la Renault 30. Dr.
A
à g., Valérie Giscard d’Estaing fut un grand amateur de la Peugeot 604 ici avec Jimmy Carter. à dr., Jacques Chirac à bord de la Citroën SM décapotable. dr.
u cours de la Vè République, les présidents qui se sont succédé ont toujours eu l’ambition de promouvoir le meilleur de l’industrie automobile française. Pour la cérémonie d’investiture du VIIIème président de la Ve République, DS a réalisé une DS7 Crossback unique pour le président Macron. En 2012, François Hollande l’a
paradé à bord d’une Citroën DS5 modifiée au niveau du toit qui adoptait un rideau en toile. Quant à Nicolas Sarkozy, il avait choisi la Peugeot 607 Paladine. Cette limousine avec chauffeur carrossée en landaulet avait été exposée au salon de Genève 2000. La principale originalité du concept réside dans la partie arrière qui s’escamote dans le coffre. Bien avant que la Citroën C6 ne soit commercialisée,
Guère modèle d’élégance, cette super DS immatriculée 1 PR 75 fut peu utilisée par De Gaulle, appréciant peu la vitre fixe séparation chauffeur.
Jacques Chirac a été le premier «client» de la Citroën. Avec François Mitterrand, Renault entre à l’élysée en 1981. Le soir de son élection, il traversa Paris à bord d’une R30 à moteur V6. Commandée par Georges Pompidou, la Citroën SM habillée en décapotable par le carrossier Chapron fut utilisée par Giscard d’Estaing, Mitterrand et Chirac pour un certain nombre de défilés. Valérie Giscard d’Es-
à dr., à ce jour, la SM Présidentielle est la dernière commande véritablement spéciale du palais de l’élysée. Mais De Gaulle (à g.) fut un amateur de la DS. Il a beaucoup utilisé ce modèle avec le toit découpé qui lui permettait de se tenir debout lors des défilés. dr. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1399 | PAGE 13.
taing était un amateur de la Peugeot 604. Autre amateur de voitures, Georges Pompidou avait fait réaliser la SM décapotable en honneur de la visite officielle de la reine Elizabeth II à Paris en 1972. à ce jour, la SM Présidentielle est la dernière commande véritablement spéciale du palais de l’élysée. Deux exemplaires identiques de ce modèle seront réalisés par les ateliers Chapron de LevalloisPerret. La voiture mesure 5,60 m de long et a bénéfié d’un aménagement intérieur spécial. à la demande du Général de Gaulle, les ateliers Henri Chapron livrèrent à l’élysée une DS 21 très spéciale durant l’année 1968. Le Général de Gaulle était un amateur de la DS. Il a beaucoup utilisé ce modèle avec le toit découpé qui lui permettait de se tenir debout lors des défilés.
Mettre les gaz en période d’incertitude
C’est ce qui s’appelle une salle noire de monde, que nul n’avait jamais remplie avant où, en pleine période d’incertitude et de reniement, sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila», le P.A refuse du monde sur une terre passant pour hostile, laisssant des grappes humaines traîner dans les dépendances de cette Fikin. lesoft.
Le Parti Pour l’Action (P.A). Le parti du Crabe.
à Dunda, dans Kitoy, sur nos terres bénies de Masi-Manimba, rivière LuYE.
Lors du deuxième tour de la Présidentielle, Des villages entiers se vident et risquent la noyade pour aller saluer «Bakala ya Ngolo» visible sur l’autre rive. un suiveur photojournaliste de Antenne A TV immortalise la scène. le soft. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1399 | PAGE 14.
glamour |
Chris Kin-kiey et Jean-Michel Kalubi au coutumier
Le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba a donné vendredi 19 mai 2017 un dîner dansant dans les jardins de la Résidence VillAmih connue aussi sous l’appellation de Maison du Soft à l’occasion du mariage coutumier de sa fille Chris avec Jean-Michel, fils du Dr Marcel Kalubi Tshimankinda. DR.
à dr., les jeunes mariés avec certains de leurs amis lors de la cérémonie de prise de photos. à dr., le couple Kalubi. Ci-bas, certains des 150 invités. DR.
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glamour |
JBM avait promis de mettre le feu, il tînt promesse
L’immense artiste JB et son groupe Wenge Musica BCBG avaient promis de mettre le feu après minuit. Sans aucun doute, ils surent tenir leurs promesses. DR.
Un programme millimétré décliné par le président du PA Crispin Miyambi fut exécuté face à deux groupes, Mbala Mokamo Populaire et BCBG. DR.
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côté rose |
Passer à l’action, bouger
L
degrés d’excitation. L’intensité. Les caresses peuvent effleurer le corps, le palper, le masser, le pétrir et même pincer la peau. Selon Sylviane Larose, il est généralement préférable de commencer par les caresses les plus douces et d’aller graduellement vers les plus intenses à mesure que monte le plaisir. Les zones érogènes. Bien sûr, si on veut étirer le plaisir, il vaut mieux éviter de caresser dès le départ les zones génitales ou les seins. L’excitation et le désir grandiront d’ailleurs d’autant plus qu’un des partenaires, de plus en plus frustré, «suppliera» l’autre de lui offrir enfin des caresses génitales.
a passivité est l’ennemie du plaisir. Que l’on reçoive ou que l’on donne! Bouger. Les mouvements d’un corps qui offre une caresse ou qui y répond devraient s’apparenter à une danse. Ils peuvent être fluides, parfois doux, parfois intenses, ou à peine perceptibles, mais devraient toujours être présents. Les mouvements du corps permettent d’être beaucoup plus réceptif. Ils expriment aussi quelles caresses suscitent le plus de plaisir et permettent d’en demander encore plus. À l’opposé, la peur de bouger et d’exprimer son désir ou son plaisir ralentit l’éclosion de l’excitation. S’abandonner dans le mouvement du corps éveille des idées, des émotions et des pensées, et encore plus de désir. Varier. Varier les positions. Premier conseil de la sexologue Sylviane Larose1: «Sortez du lit et de l’horizontale». On oublie trop souvent qu’on peut aussi faire l’amour debout, accroupis sur une chaise, sur un sofa ou lovés dans des coussins. On peut aussi explorer la partie postérieure du corps, le creux des bras, le «tendre» des cuisses. Se procurer des livres comme le classique 101 positions de l’amour peut servir d’inspiration et faire subtilement comprendre à son partenaire qu’on aimerait plus de fantaisie... Quand on surmonte sa gêne, le registre des positions peut devenir étonnamment large. Mais il faut se rappeler que ce n’est pas l’acrobatie qui est recherchée, mais l’exploration créatrice. Varier les lieux. Débuter dans la cuisine, poursuivre au salon et terminer dans la chambre... Des caresses furtives dans l’auto en revenant du cinéma ou, discrètement, sous la table du restaurant peuvent être un joli prélude. Dans un champ de blé désert, avec une vieille couverture bien épaisse... Varier l’horaire. Pourquoi ne pas faire l’amour l’après-midi (et, s’il le faut, dire aux enfants de ne
L’impuissance masculine qui peut se produire à tout âge, n’est pas nécessairement due à une absence de désir. DR. pas déranger papa et maman pendant leur «sieste»)? Ou le matin au moment où le taux de testostérone de l’homme est à son summum (en ayant pris soin de régler le réveil 30 minutes plus tôt)? Avec l’âge, le rythme biologique masculin serait aussi plus favorable aux relations du matin qu’à celles du soir2. S’amuser. Jouer. La routine peut, à petit feu, tuer le désir et le plaisir. La fantaisie constitue un excellent antidote. Il importe que les deux partenaires fassent preuve d’ouverture, de confiance et d’abandon, dans un esprit de jeu. Mais ils doivent aussi se sentir respectés et ne pas exercer de pression indue l’un sur l’autre. C’est le plaisir qui compte, pas la performance. Voici quelques exemples de jeux: w Faire semblant de ne pas se connaître et se rencontrer «par hasard». w Rejouer sa première rencontre. w Faire un strip-tease privé. w Lire à haute voix des récits érotiques ou regarder une vidéo. w Déshabiller l’autre en utilisant les mains le moins possible. w Utiliser des accessoires et des gadgets sexuels w Oser se costumer, et quoi encore... Le scénario et les objets utilisés ont relativement peu d’importance. Ce sont des prétextes. Ce qui compte, c’est de retrouver le plaisir de jouer, précurseur du plaisir sexuel. Créer l’ambiance. Chandelles, encens, parfums, en plus de créer une atmosphère romantique ou érotique, envoient un message clair: tu
m’attires et je suis disponible! Se masser. Les massages peuvent être explicitement érotiques. Il est aussi possible de convenir qu’il n’y aura aucun attouchement sexuel pendant une période de temps déterminée... après quoi tout deviendra permis. Dominer-être dominé. Il s’agit d’un jeu qui peut être à la fois agréable et profitable à long terme. Tour à tour, pendant une demi-heure par exemple, chaque partenaire sera le dominant, puis le dominé, ou le maître et l’esclave. Avant de commencer, il faut bien sûr se fixer certaines balises pour se sentir à l’aise et en sécurité. Le sexologue Yvon Dallaire propose même un contrat de «connivence sexuelle» de plus longue durée. Pendant toute une semaine, la femme et l’homme sont à tour de rôle responsables de la vie sexuelle du couple. Chaque partenaire accepte pendant ce temps de se «plier» aux désirs de l’autre. Ce genre d’exercice peut entre autres permettre de découvrir ce qui fait vraiment plaisir à l’autre et d’exprimer ce qu’on n’a peut-être jamais osé demander. Regarder, ou ne rien voir. Yeux ouverts. Se mettre au défi de garder les yeux ouverts pendant toute la relation sexuelle et de se regarder régulièrement dans les yeux peut susciter beaucoup d’excitation. Yeux fermés. Un bandeau noué sur les yeux permet de s’abandonner bien différemment aux caresses et aux initiatives de son partenaire. Ce peut
aussi être l’occasion d’utiliser une panoplie d’objets pour caresser l’autre: tissus, plumes, glaçons, miel, huiles parfumées, bougies, etc. C’est aussi le temps de surprendre, de faire languir, d’étonner. Surprendre. Selon une étude réalisée par l’Indice relatif du bonheur, les personnes qui surprennent souvent leur conjoint avec de petites attentions non prévues (15 % des répondants) affichent un indice relatif du bonheur (IRB) de 84, considérablement au-dessus de la moyenne. Celles qui n’en font jamais (6%) ont un IRB plutôt bas, soit 58. Parmi les surprises: une rose et un mot doux, sans aucune raison particulière; un sousvêtement coquin; une escapade à l’hôtel en plein milieu de la semaine; la prise en charge du repas; un bon bain chaud parfumé; réchauffer sa robe de chambre dans le sèche-linge... On peut improviser une Saint-Valentin n’importe quel mois de l’année! Raffiner les caresses. Il y a 1.000 façons de donner et de recevoir des caresses. Voici quelques suggestions pour les rendre encore plus satisfaisantes. w Imaginer que l’endroit que l’on caresse est ce qu’il y a de plus précieux au monde. w Regarder amoureusement
l’endroit que l’on caresse et être attentif aux réactions suscitées. w Imaginer que la partie du corps que l’on caresse avec sa main, par exemple, est elle-même en train de caresser notre main. w Caresser avec d’autres parties du corps que les mains: pieds, bras, ventre, poitrine... w En recevant une caresse, demeurer constamment en mouvement avec souplesse, et s’ouvrir à ce que son partenaire nous considère comme la chose la plus importante au monde. Moduler l’excitation. Différentes stratégies permettent de faire augmenter l’excitation ou, au contraire, de faire «durer le plaisir». La respiration. Une respiration rapide augmente l’excitation et accélère l’arrivée de l’orgasme. Si on s’efforce de la ralentir et d’en augmenter l’amplitude, les sensations seront plus douces. On pourra alors varier l’intensité et faire durer plus longtemps la relation sexuelle. Le mouvement. De la même façon, des mouvements courts, rapides et circonscrits au bassin font monter l’excitation rapidement. Des mouvements plus lents et amples qui font onduler le corps entier permettent de diffuser les sensations à l’ensemble du corps et de réduire les
Créer des zones réflexes. On sait qu’à force de répétition, il est possible de créer chez l’humain toutes sortes de conditionnements et de réflexes. Souvenons-nous du chien de Pavlov chez qui on avait associé la nourriture et le son d’une clochette. Il salivait ensuite automatiquement en entendant la clochette. Il est possible de profiter de ce réflexe dans les relations sexuelles. Par exemple, si une personne se fait régulièrement mordiller le cou pendant qu’elle atteint l’orgasme, elle pourra ultérieurement ressentir des sensations érotiques simplement en se faisant mordiller le cou de nouveau, durant les préliminaires, par exemple. Sexualité et plaisir: créer les conditions gagnantes Il sera plus facile de passer à l’action si on est bien dans sa peau, si on communique facilement et si on a confiance en l’autre. Voici d’autres propositions qui pourraient non seulement enrichir votre sexualité, mais également votre relation avec votre partenaire. Exprimer ses désirs D’après un sondage international, seulement 57 % des Canadiens seraient suffisamment à l’aise pour exprimer à leur partenaire ce qu’ils veulent au lit. Ce même sondage6 indique que, parmi ceux qui communiquent clairement à leur
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partenaire leurs besoins sexuels, 90 % s’avèrent extrêmement satisfaits de leurs relations sexuelles. Il serait donc profitable de faire l’effort de dire ce qu’on aime et ce qu’on aime moins, y compris au sujet de «banalités» comme l’hygiène... Un conseil classique, parler au «je»: je me sens bien quand tu fais ceci; je deviens impatient quand tu fais cela; non pas: tu m’énerves quand tu agis comme ça. Et pendant les relations sexuelles, les soupirs, les gémissements, les grondements, les frissons peuvent aussi communiquer bien des choses... Il ne faut pas hésiter à être à la fois expressif et à l’écoute. Il peut aussi être bon de se demander à l’occasion à quels besoins on répond quand on fait l’amour: plaisir physique, détente, relation humaine, tendresse, passion, transcendance, performance, intimité, ou juste l’habitude... Et si les deux partenaires partagent leurs réponses, cela peut être encore plus bénéfique. Se sentir en confiance. Bien sûr, voilà une chose plus facile à dire qu’à faire... Pour faire confiance à l’autre, il faut d’abord avoir confiance en soi, et prendre les moyens pour y arriver (psychothérapie, lectures, travail personnel, demande d’aide, etc.). Le Dr Gérard Leleu mentionne, dans son livre Le traité des caresses, «qu’il faut peut-être plus de confiance pour se laisser caresser que pour faire l’amour». Il faut vaincre la pudeur inculquée par la culture et la religion ainsi que la peur du jugement et oser se placer, nu, en position de vulnérabilité, de fragilité et de besoin. Réduire son stress. Les causes les plus fréquentes d’une faible libido seraient la tension, la fatigue et les problèmes relationnels, selon la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. Il est possible de gérer son stress, entre autres par l’activité physique ou par des exercices de détente ou de méditation.
étranger |
Lettre d’Afrique au Président Macron
L’arrivée à l’élysée d’Emmanuel Macron est perçue comme «une opportunité pour l’Afrique et le monde. Elle correspond à l’un de ces moments de chambardement et de rupture radicale qui portent les germes de nouveaux départs, et dont seule l’histoire a le secret», écrit l’ex-Première Dame du Mali. DR.
M
onsieur Macron, soyez en marche avec l’Afrique ! Une lettre de Mme Adame Ba Konare, Historienne et ancienne Première dame du Mali. jeune Afrique, 26 mai 2017, 16h23. Monsieur le Président, vous avez pointé du doigt le désarroi français. L’une de vos exigences, avezvous dit, est de «rendre aux Français cette confiance en eux depuis longtemps affaiblie parce que depuis des décennies, la France doute d’ellemême». Désarroi, oui, puisque, comme pour appuyer vos propos, le PS aura enregistré son plus faible score depuis cinquante ans, et la droite se sera disqualifiée pour la première fois. Vous avez renouvelé les règles du jeu. Il est symptomatique qu’il vous ait suffi d’une toute petite année, d’avril 2016 à avril 2017, pour créer et mettre en marche votre mouvement En Marche! Vous avez renvoyé dos à dos les traditionnelles gauche et droite. Vous les avez endiguées dans
une espèce de fusion qui n’est pas loin d’une certaine forme de consensus. Certainement, en Europe, vous allez faire des émules! En Afrique, cette voie a été déjà expérimentée. Au Mali, mon pays, dans les années 1990, elle a été prônée pour faire face aux situations quasianarchiques consécutives à la fin du régime à parti unique et à l’avènement de la démocratie. Elle est aussi recommandée depuis des années par la communauté internationale pour stabiliser les pays fracturés, telle que la République Démocratique du Congo, ou pour juguler des crises menaçant la paix. Voyez-vous, monsieur le Président, ce qui semble être une expérience inédite pour la France, est une réalité pour l’Afrique qui en tire déjà les leçons et en signale les dangers. Les présidents ayant opté pour cette alternative sont accusés de «débauchage et de volonté de casser les partis politiques», partis sans lesquels, l’on ne saurait parler de démocratie. Cette situation est perçue aujourd’hui
par Adame Ba Konare Historienne et ancienne Première dame du Mali.
comme la confiscation du pouvoir par une minorité d’hommes politiques qui font de leur pays un gâteau à partager. Quant aux personnalités de la société civile cooptées, elles apparaissent comme des «opportunistes» qui, sans participer aux combats politiques, profitent d’un cadeau obtenu sans effort. Dans ces conditions, comment opérer la convergence entre votre innovation et l’expérience africaine? Quels enrichissements en tirer de part et d’autre? Je m’interroge: que vont devenir les ersatz africains des partis politiques français, ceux se disant de gauche comme de droite? Ou encore centriste, centre-gauche, centre-droite…?
Ces partis traditionnels sont surtout bousculés par d’autres formations, qui n’utilisent pas le nom de partis politiques mais qui sont là, partie prenante du jeu politique, et très actives sur le terrain. Ce sont toutes ces associations corporatistes ou islamiques. Je n’entends pas être Cassandre mais ne faut-il pas euthanasier l’ensemble des partis politiques en les remplaçant par quelque chose de plus extensible et qui va au-delà de leurs énoncés aux bases sclérosées? à l’évidence, est révolu le temps des grandes idéologies univoques dominatrices et à prétention universelle. Le 19 mai, monsieur le Président, en votre qualité de Chef su-
prême des Armées vos premiers pas sur le sol africain vous ont conduit au Mali, pour visiter la force Barkhane engagée dans la guerre du Sahel. Vous êtes directement allé à Gao, où sont concentrées les troupes de la force Barkhane. Les images font revivre ce qui semble déjà être votre style: démarche solennelle et lente lorsque vous passiez les troupes en revue, sans tapis rouge, comme lorsque vous traversiez la cour de l’élysée le soir de votre élection. Puis, inversion de tableau, où à la cantine, votre plateau-repas en mains, vous vous êtes installé, très décontracté, vous leur Chef suprême, côte à côte avec vos soldats pour partager leur repas, presque en osmose avec eux. Vous les avez rassurés et exprimé votre détermination: «exigent, lucide, toujours présent» tout en évitant d’exposer leurs vies. Par delà la France et vous-même, fervent pro-européen, vous avez exprimé votre souhait pour plus de coopération de l’Europe et de l’Allemagne, particulièrement, en interpellant nommément mada-
me Angela Merkel. Vous y avez affirmé l’engagement militaire de la France pour la sécurisation des territoires face aux groupes jihadistes jusqu’à l’éradication complète du jihadisme. Devant le président malien, vous avez souhaité que «l’engagement militaire soit accompagné d’une stratégie de développement». On a noté ce qui pourrait être une mise en garde dans votre entretien téléphonique avec le président algérien lorsque vous survoliez son territoire: «Je n’enverrai pas nos soldats se faire tuer si tous les gouvernements responsables de la situation localement ne prennent pas l’intégralité de leur responsabilité». Vous avez dit continuer avec le dossier du Nord Mali tel que l’a enclenché le président François Hollande. Votre discours, pareillement, s’inscrit en droite ligne de celui de votre prédécesseur et de ses anciens ministres, notamment Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian, par exemple lorsque vous dites «on ne peut pas manifester quelque
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faiblesse que ce soit à l’égard de mouvements terroristes» et, mot pour mot: «nous serons intraitables». «Nous avons besoin de poursuivre et d’accroître notre engagement. Il restera de haute intensité ici au Sahel…» Et, pourtant, votre champ de bataille, le Sahel, est miné, tant au propre qu’au figuré, monsieur le Président. Les populations du Nord Mali le savent. Ne vous laissez pas emporter par la seule fougue guerrière. N’exaltez pas la seule solution militaire. Osez trancher le nœud gordien, monsieur le Président, dans vos procédés discursifs en direction de l’Afrique comme vous l’avez fait avec la France et l’Europe. Élargissez votre champ d’analyse tant pour cette question précise que pour toutes les autres questions concernant les destinées communes de l’Afrique et de l’Europe. Toute solution envisagée devra être partagée, avec méthode et discernement, en rompant avec les recettes unipolaires et usées. En Marche ! Avec des
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étranger |
Lettre d’Afrique au président Macron «L’Europe pourra-t-elle survivre dans son confort à quelques encablures d’un continent de très grande pauvreté»? (Suite de la page 18). t
mots forts. Vous avez dit, monsieur le Président, que «nous sommes à l’orée d’une extraordinaire renaissance», et déclaré vouloir «mettre l’innovation au cœur de votre action». Deux déclarations fortes. Alors faites en sorte, monsieur le Président, d’innover aussi dans les relations de la France avec l’Afrique afin que nous soyons vraiment à l’orée d’une «extraordinaire renaissance». Vous projetez de «corriger les excès du cours du monde». Dans cette entreprise, pensez à l’Afrique, monsieur le Président. «Je veux l’unité de notre peuple», avez-vous dit. Vous proclamez que vous voulez «une France qui sache inventer l’avenir». Fort de cette détermination, préemptez l’espace franco-africain, monsieur le Président, dans la verticalité, pour «inventer l’avenir» avec cet espace. Union, rassemblement, amour… voici des mots que vous avez martelés, des mots pleins d’empathie, face à ces défis, si caractéristiques des temps de crise. Les grandes nations savent que ce sont là des mots magiques à même de concocter des recettes idoines pour sortir des périodes de déconfiture. Votre arrivée devrait être une opportunité pour l’Afrique et le monde, monsieur le Président. Elle correspond à l’un de ces moments de chambardement et de rupture radicale qui portent les germes de nouveaux départs, et dont seule l’histoire a le secret. Chaque pays, chaque nation, avant de dompter les forces de rééquilibrage, connaît des périodes de fracture où tous les voyants affichent le rouge. «Présider autrement, c’est maintenant», avez-vous dit à la mairie de Paris aux côtés d’Anne Hidalgo, maire de Paris, le jour de votre investiture. À Berlin, auprès de la Chancelière Angela
Merkel, vous avez annoncé votre volonté de «refondation historique de l’Europe». Vous avez affirmé que vous seriez «un partenaire franc, direct et loyal». Imprégnée de vos mots, je vous demande, monsieur le Président, d’être pour l’Afrique ce partenaire franc, direct et loyal qui saura préserver la dignité de ce continent berceau de l’humanité mais qui porte toujours en lui les meurtrissures causées par l’esclavage, la traite et la colonisation que l’Europe lui a fait subir. Le défi africain du président Macron. «L’Europe et le monde nous regardent», avez-vous affirmé. J’entends fort bien, monsieur le Président même si j’aurais aimé que vous ayez une phrase pour l’Afrique, que vous citiez nommément l’Afrique, car ce qui va se jouer en Europe ne peut pas se définir en dehors de l’Afrique. L’Europe n’a pas de devenir sans l’Afrique. Son avenir n’estil pas plutôt à la fois européen et africain, ne serait-ce qu’à cause des problèmes d’immigration, de terrorisme ou d’écologie? L’Europe pourra-telle survivre dans son confort à quelques encablures d’un continent de très grande pauvreté? Sûrement non et c’est pour cette raison que l’avenir des deux continents doit être aménagé en commun. On vous dit agile, plein d’intelligence et de virtuosité, monsieur le Président. Déployez une partie de ces talents sur l’Afrique! Osez aborder avec nous et de façon franche, les problèmes qui engagent nos destinées communes. Nous pensons déjà, monsieur le Président, que vous devriez inscrire l’Afrique dans le projet dont vous rêvez pour la France, pour l’Europe et pour le monde. Il vous revient une tâche bien délicate mais oh combien
noble, qui mette au pilori tous les vieux poncifs coloniaux et néo-coloniaux tenaces dans votre pays et en Europe: celle de définir et de mettre en œuvre une stratégie globale pour l’Afrique, une stratégie ambitieuse et courageuse que vous partagerez et accomplirez avec l’Afrique. Monsieur le Président, repensez la politique africaine de la France! Quelle politique française pour l’Afrique? C’est un débat de fond qu’il faut engager. Osez assumer votre fougue! Permettez à votre intelligence d’être au service du défi à relever. Oui, monsieur le Président, votre défi sera de repenser les relations franco-africaines, de les mettre en mouvement, de les normaliser, c’est-à-dire de les rendre plus égalitaires, mutuellement avantageuses, en mettant fin à la politique des réseaux et du «copain-copain» à l’endroit des chefs d’État africains. Pour y parvenir, inscrivez-vous dans une dynamique de collaboration sans arrogance ni paternalisme, sans triomphalisme, en sachant que ce continent a encore besoin d’aide. Décomplexez les relations franco-africaines en apportant vision neuve et comportements nouveaux. Condescendant, le discours de la France peut l’être, tant elle apparaît toujours aux Africains comme une puissance coloniale. Or, elle est souvent bien trop frileuse dans ses déclarations. Quand elle hausse le ton, on la dit arrogante, et pour éviter ce faible risque, elle adopte des précautions de langage tellement surfaites qu’elles versent dans la démagogie. N’a-t-on pas trop entendu des formules comme «mon frère et mon ami», «j’aime les Africains», etc., là où un langage franc, direct, mais respectueux et loyal eut été de mise? De François Mitterrand à François Hollande, chacun de vos prédécesseurs a tracé ce qui semblait
être sa feuille de route, avec plus ou moins de bonheur et de réussite mais aussi de ratés. On dit que le discours de La Baule de François Mitterrand a impacté les révolutions africaines, en débouchant sur la démocratie pluraliste ici et là en Afrique, avec les conférences nationales organisées au Congo-Brazzaville, au Togo, ou encore au Mali. Relativisons, le terrain était favorable, les contestations contre les dictatures déjà en marche. Vos deux derniers prédécesseurs ont tous brandi leur volonté d’opérer une rupture radicale, manifestant leur ardeur d’en finir avec la France des réseaux parallèles et occultes, une volonté de rupture avec la «Françafrique». Pourtant, cette Françafrique existe toujours. Elle se manifeste à travers les sommets FranceAfrique aux allures de «liturgies laïques», budgétivores dans leur organisation, néo- coloniale d’une certaine façon dans leur conception actuelle, la France restant toujours la grande patronne. Ces sommets croulent sous le poids de discours lyriques, d’auto-satisfecits aux relents démagogiques et complaisants tandis qu’en arrièrefond subsistent ces vieilles peurs coloniales présentes chez les chefs d’État africains qui, hantés par la force de nuisance du maître de l’Élysée, redoutent, à tort ou à raison, sa capacité de les «faire» et surtout de les «défaire». Au-delà de tout ça, la Françafrique, c’est le business (parfois crapuleux), les réseaux mafieux, l’argent sale circulant entre l’Afrique et la France. Les soutiens, la solidarité avec les chefs d’état africains s’étendent à d’autres sphères de fraternité et de reconnaissance mutuelles qui ne concernent que la cour «des grands»: franc-maçonneries, Rose-Croix, Internationale socialiste… La majeure partie, sinon l’ensemble des présidents actuels de
la bande sahélienne appartiennent à l’Internationale socialiste: le Niger, le Mali, le Burkina Faso. L’Internationale socialiste a le vent en poupe! L’Afrique ne se ramène pas à ses chefs d’état et à ses ministres, monsieur le Président, tout comme la France ne se ramène pas aux réseaux de la Françafrique: il y a ici et là une opinion publique - quand bien même elle est plurielle - il faut l’informer et l’éduquer; la France doit s’adresser à elle, ici et là-bas, et les compétences pour ce faire ne manquent pas: ce sont les universitaires, les chercheurs, les spécialistes de l’Afrique, mais aussi les hommes et femmes de terrain. Les analyses de ces hommes et femmes vous seront plus utiles que celles qui jouent sur la peur ou sur les intérêts à courte vue. Leurs analyses vous seront aussi utiles sinon plus, que celles de Conseillers au profil plus politique que scientifique. Leurs analyses vous seront plus utiles que celles de célèbres «Messieurs Afrique», agissant dans l’ombre des services secrets et des circuits obscurs, tel que le fameux réseau Foccart et ses émanations, des perles que l’on croit rares, mais qui sont aussi rares que sont nombreux les vrais spécialistes de l’Afrique. Le repositionnement de l’Afrique. J’entends dire qu’il appartient aux Africains de prendre euxmêmes leurs responsabilités pour sortir de cette dépendance dans l’indépendance, de prendre en mains leurs destinées, en mettant de l’ordre dans leur façon de gouverner, avec des dictateurs et pseudodictateurs et autres apprentis-sorciers ça et là. Sans réfuter ces prises des position, je dis que cela fait près d’un demi-siècle que nous rabâchons tous ces discours et plus nous les rabâchons, plus l’étau de l’ancienne puissance coloniale se resserre sur nous.
Je dirai que nous sommes dans l’interdépendance avec l’ancienne puissance coloniale. Tout est tellement enchevêtré, les relations tellement multidimensionnelles! Dressons ce tableau, posons-nous cette question, qui relève du seul truisme: que sera la France sans l’apport de ses anciennes colonies, sans l’apport des immigrés, tant sur le sol français, européen et africain même. Tablons sur le donnant-donnant, le gagnant-gagnant. Dans les rues de Paris, j’observe les courageux techniciens de surface, je vois de plus en plus de femmes baby-sitters africaines avec des enfants blancs, dans les magasins on retrouve cette même main d’œuvre noire tant au niveau de la sécurité que de la manutention. Je ne comptabilise pas les étudiants, les chercheurs, les artistes, les sportifs, les créateurs et autres cadres, les relations amicales et parentales nées d’un long parcours commun, le partage de la langue française et que saisje d’autre… Si nous sommes tous d’accord pour dire que l’arrivée du Président Macron en France constitue un événement majeur, m’adressant à mes concitoyens africains, alors, je dis: cette opportunité-là, il nous faut la saisir. Marquons le nouveau président français, scotchons-nous à lui, assiégeons son esprit, provoquons chez lui l’électrochoc capable de changer la donne. Nous parlons de partenariat, de liens complémentaires; alors, arrêtons d’hypostasier nos jugements sur une Afrique où tout va se régler par incantation. Renouvelons nos discours, dans la clairvoyance et dans la lucidité. Saisissons le formidable renouvellement du jeu politique en France pour nous réinventer. Inventons un autre paradigme avec des mots-clés, seulement des mots d’AMOUR: partenariat, solida-
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rité, respect mutuel, empathie, humanisme, fraternité des cœurs, interdépendance, échanges réciproques, paix… L’espoir en marche. Pourquoi tous ces développements, monsieur le Président? Parce que j’ose espérer en vous, car: - on a appris que, au sortir de l’ENA, vous aviez choisi de faire votre stage en Afrique, au Nigeria précisément, et non en Europe ou en Amérique - en pleine campagne électorale, vous avez pris le risque de vous aliéner une certaine frange de l’opinion française qui professe que la colonisation a eu des aspects positifs, en proclamant haut et fort et en assumant courageusement, lors de votre visite à Alger, que la colonisation était un crime contre l’humanité. Alors qu’un de vos devanciers avait évoqué des aspects positifs de la colonisation et qu’un autre disait de l’Afrique qu’elle n’était pas encore entrée dans l’histoire… Permettez-moi, monsieur le Président de terminer sur ce vœu particulier: alors que sont certainement à saluer les efforts de parité de genre et la diversité de l’outil exécutif du gouvernement que vous venez de composer, on ne peut pas ne pas remarquer qu’il comporte deux départements consacrés à l’Europe: le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et le ministère des Relations avec l’Europe. Singulièrement, et quand bien même les approches et résultats étaient discutables, les ministères de la Coopération ou du Développement, où étaient domiciliées les Affaires africaines ont disparu. Monsieur le Président, là aussi, pour bien marquer votre volonté de renouveau audacieux, un ministère des Affaires africaines aurait été le bienvenu. Bon vent, Monsieur le Président! Adame Ba Konare n Historienne et ancienne Première dame du Mali.
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Le retrait du Climat
Lors de son annonce, Donald Trump a expliqué «avoir été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris». Droits réservés.
D
onald Trump a annoncé jeudi 1er juin une sortie des états-Unis de l’accord de Paris sur le climat, au risque de provoquer une onde de choc mondiale pour les 194 autres pays signataires de ce texte historique. Après des semaines d’atermoiements, le président tient ainsi une de ses promesses de campagne, au nom de la défense des emplois américains. «Afin de remplir mon devoir solennel de protection de l’Amérique et de ses citoyens, les états-Unis se retireront de l’accord de Paris sur le climat», a-t-il déclaré depuis la roseraie de la Maison Blanche, sous les applaudissements. Il a redit qu’il ne «voulait rien qui puisse se mettre en travers» de son action pour redresser l’économie de la première puissance mondiale. «Je ne peux pas, en conscience, soutenir un accord qui punit les états-Unis (…). J’ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris», a-t-il insisté, ajoutant que son pays était prêt à négocier un nouvel accord climat. Donald Trump s’était engagé à abandonner un accord multilatéral scellé fin 2015 dans la capitale française et voulu par son prédécesseur Barack Obama, qui vise à limiter la hausse de la température
moyenne mondiale. Ce dernier a aussitôt jugé dans un communiqué que son successeur «rejetait l’avenir». Preuve de son caractère sensible, cette décision n’a cessé d’être repoussée. Au moins deux réunions présentées comme décisives ont été annulées en avril et en mai dans une Maison Blanche soumise à la pression de deux camps opposés. De nombreuses voix, sur la scène internationale - notamment la Chine et l’Union européenne -, dans le monde des affaires et au sein même de son administration, l’ont appelé à revoir sa position, rappelant
ces derniers jours l’urgence d’agir face au réchauffement en cours. Climatosceptique revendiqué, M. Trump devra désormais s’armer de patience. Un pays souhaitant dénoncer l’accord doit patienter trois ans à compter de son entrée en vigueur (intervenue le 4 novembre 2016), puis respecter un préavis d’un an avant de s’en libérer effectivement, précise l’article 28 du document. Les étatsUnis pourront donc sortir de l’accord en novembre 2020… au moment de la prochaine présidentielle américaine. Les états-Unis sont le
deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre, derrière la Chine. La portée de cette décision ira, de fait, bien audelà de la question climatique; elle donnera une indication sur la place que les états-Unis entendent occuper sur la scène internationale dans les années à venir. à l’approche de l’allocution présidentielle, la Chine et l’Union européenne sont montées au créneau pour défendre l’accord qui vise à contenir la hausse de la température moyenne mondiale «bien en deçà» de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle. De
nombreux dirigeants politiques européens ont critiqué jeudi soir le président américain. Il a beau assurer que cela «n’aura pas beaucoup d’impact» sur le climat, Donald Trump ne s’est pas fait que des amis en annonçant le retrait des états-Unis des accords de Paris. La chancelière allemande, Angela Merkel, a immédiatement attaqué cette décision. Les états-Unis «nuisent» au monde entier, a-t-elle dénoncé. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a qualifié de «gravement erronée» cette marche arrière du président
américain. En France, Ségolène Royal a déploré dans «Le Parisien-Aujourd’hui en France» «un délit contre l’humanité» alors qu’on attendait la réaction d’Emmanuel Macron. François Hollande est sorti de son silence pour rappeler dans un communiqué que «ce qui s’est produit à Paris est irréversible». La maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé que l’Hôtel de Ville de la capitale serait symboliquement éclairé en vert le soirmême pour marquer sa «désapprobation». Le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni a appelé
à garder le cap. «Ne reculons pas (...) L’Italie est engagée pour la réduction des émissions, les énergies renouvelables, le développement durable», soutient-il sur Twitter. Paris, Rome et Berlin se sont par ailleurs dits dans un communiqué commun «fermement convaincus que l’accord ne peut pas être renégocié». Le Premier ministre danois Lars Lokke Rasmussen voit dans ce jeudi une «triste journée pour le monde». «Le Danemark est prêt à poursuivre la bataille pour le climat pour sauver les générations futures», assure-t-il. Donald Trump s’est également exposé aux critiques dans son pays. Avec, parmi les premières voix de l’accusation, Barack Obama. «J’estime que les étatsUnis devraient se trouver à l’avant-garde», a regretté dans un communiqué l’ancien président démocrate. Les pays qui restent dans l’accord de Paris seront ceux qui en récolteront les bénéfices en termes d’emplois et de secteurs d’activité créés». FINANCE PRESS GROUP. RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M Fondateur Tryphon Kin-kiey Mulumba. Le Soft International Kin’s Global site www. lesoftonline.net/www.lesoft. be LeSoftConcept LeWebSoftConstruct InterCongoPrinters Radio Télé Action kkmtry@lesoft.be info@lesoft.be SIP-AFRiMAGES B-1410 Belgique. Tél 00-32-488205666. Fax 00-322-3548978. eFax 00-1-707-313-3691 Directeur général Alain Bubu Kiese. Phone +243-815302583. Directeur Administratif & commercial Yerkis Muzama. Phone +243-818371479. Directeur associé Yves Soda. Marketing: Sophia Ahmadi Somji. Phone +243817780000. Directeur de la publication. Munyonga Mubalu. AMP Agences et Messageries de la Presse belges. Accords spéciaux. Belgique. Trends. Trends, Tendances. Le Vif/ L’Express. Knack. © Copyright 2017 FINPRESS. Imprimé à Kinshasa InterCongoPrinters THE NEWSPAPER LE SOFT INTERNATIONAL IS PUBLISHED BY FINPRESS GROUP | DIFFUSION MONDE PRESSHOP.
Depuis la roseraie de la Maison Blanche, des républicains applaudissent l’annonce du retrait américain. Dréservés. Le soft international est un Journal de droit étranger | AUTORISATION DE DIFFUSION en R-dCongo M-CM/LMO/0321/MIN/08 daté 13 janvier 2008.
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