LE SOFT INTERNATIONAL 1408

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Gizenga fin d’une histoire Une analyse historique et sociologique à lire de la page 6 à la page 10.

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Les noirs millions de Soros SINCE 1989 N°1408 | lundi 11 septembre 2017 | 20 PAGES €7 $8 CDF 10500 | FONDÉ à kinshasa PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA www.lesoftonline.net

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’Afrique aux Africains ne doit pas être un slogan. Nul autre que l’Africain luimême ne viendra à la rescousse du Continent pourvu que le débat soit expliqué, lancé, partagé par le plus grand nombre. Si l’homme sur terre recherche le bienêtre en visant le développement, pour y parvenir, il n’existe pas un modèle mais plusieurs. Le monde n’est jamais

égalitaire; les puissants n’ont jamais recherché le partage des richesses accumulées. Au contraire, de l’assujettissement du reste de la planète dépend la reproduction et la survie de leur modèle de développement. Ce sont là des lieux communs. Tous les Dirigeants passés ou actuels le savent. Ceux qui peuvent témoignent. Tout est Finance. Tout est Haute Finance. Nul n’est à l’abri d’elle. Tous

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ceux qui ont brisé cette entrave en voulant se sortir de cette tutelle l’ont appris à leurs dépens. Ce ne sont pas les prétextes qui manquent pour vous subjuguer et poursuivre l’œuvre d’exploitation et d’accumulation. Les plus en vue sont les plus sexy. Liberté, démocratie, élections, droits de l’homme. Quel homme repousserait le droit légitime de s’exprimer, le droit à la liberté et,

en même temps, comment oublier cette phrase d’un fin connaisseur du Continent, le président français Jacques Chirac dans les années 90: «La démocratie est un luxe pour l’Afrique». Même si quand il fut prononcé, ce propos souleva une levée de boucliers, comment ne pas faire réfléchir le Continent à une grande échelle? Un livre - «Les réseaux Soros à la conquête de l’Afrique (Paris,

VA éditions, collection Guerre de l’Information) - signé par trois Français, une experte en communication et en analyse stratégique Stéphanie Erbs et deux anciens officiers de renseignement, experts en gestion des risques, de la sûreté et de la cybersécurité et de géopolitique, Vincent Barbé et Olivier Laurent à la tête de la société Adytum Security - étudie l’idéologie, le système déployé

par un milliardaire américain au Burkina Faso et en RDC. Ce qui rend le «système» de ce milliardaire puissant, c’est en effet son apparente légitimité morale. Officiellement, George Soros défend le faible, le pauvre, les minorités, les droits de l’Homme, la démocratie mais c’est pour appeler des régimes postiches. Sous couvert d’actions «philanthropiques», cet hom(Lire pages 2 et 7-9). t T. matotu n

Le soft international est une publication de droit étranger | AUTORISATION DE DIFFUSION en R-dCongo M-CM/LMO/0321/MIN/08 daté 13 janvier 2008


La UNE |

Référendum

Démocratie, le modèle U occidental n’est pas universel Pour le sociologue ivoirien Alfred Babo qui a publié la réponse est simple: l’Afrique doit remettre en une tribune dans lemonde.fr intitulée «Faut-il continuer question le modèle politique imposé par l’Occident, d’organiser des élections présidentielles en Afrique?», trop coûteux en argent et en vies humaines. aut-il démocratique des c’est s’émanciper généralement à «printemps arabe», continuer classes politiques d’acteurs politiques base ethnique et soit elle ne s’est pas d’organiser africaines. en manque depuis longtemps réalisée. Le même des élections L’opposition embourbées dans président, le même d’inspiration. Le gain présidentielles en dénonce toujours des humain, économique, des luttes de pouvoir clan ou système, Afrique? Cette fraudes et demande moral et politique de fratricides. trentenaire, voire question peut être l’annulation de la non-organisation De fait, le niveau de cinquantenaire, jugée provocatrice l’élection. Depuis de présidentielles violence électorale demeure au pouvoir. par les idéologues le 30 août, date (avant, pendant et Il en est ainsi du l’emporte sur le de la démocratie en de proclamation maintien d’un après) est devenu Togo et du Gabon, Afrique. Cependant, des résultats de simulacre qui ne la jauge du bon puis, dans une elle fait suite à une la présidentielle vise qu’à satisfaire déroulement et de certaine mesure, de observation des gabonaise, le la communauté la crédibilité d’une toute la sous-région élections sur le candidat de élection. La dernière de l’Afrique centrale internationale. continent africain Le modèle présidentielle du 27 notamment l’Angola, l’opposition, Jean ces vingt-cinq démocratique août au Gabon s’est le Congo, le Tchad, la Ping, n’a cessé de dernières années, crier à la fraude tout occidental, terminée par des Guinée équatoriale, particulièrement la en s’autoproclamant contrairement à la violences exactement le Cameroun et, plus dernière élection lui-même vainqueur pensée distillée, comme en 2009. loin, le Zimbabwe et présidentielle au du scrutin et n’est pas universel. Les violences l’Ouganda. Gabon. Lorsque président de la Chaque société électorales les plus Jacques Chirac République en devrait s’inventer graves sont celles Inculture jugeait, au début dehors de tout cadre son propre modèle qui se sont déroulées démocratique. des années 1990, juridique. de gouvernance qui au Kenya en 2008, La tendance, la que «la démocratie En 2015, en Guinée, assure sa pérennité puis en Côte d’Ivoire grande, reste la foire est un luxe pour l’opposant Cellou dans la paix et le en 2010 et, plus aux modifications l’Afrique», beaucoup récemment, au Dalein Diallo progrès. des Constitutions d’Africains, réclamait la reprise à ce titre, l’élection Burundi en 2015. pour que des y compris les de l’élection avant Le scrutin présidents qui présidentielle intellectuels et même la fermeture présidentiel à venir avaient accepté pourrait être politiques s’en des bureaux de en République aux forceps le maintenue étaient offusqués. vote. Lors de la démocratique du multipartisme, uniquement dans les Vingt-cinq ans après, Congo a déjà généré présidentielle demeurent au pays où l’expérience la réalité du terrain ivoirienne de 2015, des violences avant pouvoir vingtsemble fructueuse. ne lui donne-t-elle les candidats de même que l’on ne cinq ans après Mais, dans les autres, pas raison? l’opposition tels se rapproche de son l’instauration de il faut penser à autre La démocratie Mamadou Koulibaly chose, avant que organisation. En la démocratie. électorale en Afrique outre, même dans et Essy Amara ont Aujourd’hui, ils sont l’Occident ne trouve a échoué parce les pays considérés nombreux à se lancer suspendu leur - encore - une autre que les élections, participation avant comme les plus dans l’aventure «solution» à imposer notamment même l’ouverture avancés dans la de la modification aux Africains, présidentielles, des bureaux de consolidation de la constitutionnelle en faute d’avoir donnent d’observer vote, dénonçant de démocratie comme vue de conserver le trouvé par euxtrois constantes qui graves irrégularités le Ghana, le Mali, le pouvoir, à l’instar du mêmes. Le régime militent, à mon sens, et la mainmise du Sénégal, et le Bénin, Burundi, du Congo parlementaire, entre pour leur abandon. président sortant, la présidentielle a et du Rwanda. autres, peut peutAlassane Ouattara, polarisé les tensions Ce sont des être contribuer à La démocratie, sur le processus. et l’on a parfois présidents qui réduire tensions et un luxe? En face, le pouvoir, frôlé la tragédie. organisent l’élection, violences à l’échelon Premièrement, qui contrôle les Entendons-nous et la gagnent régional ou local l’élection organes électoraux bien, l’absence de inéluctablement. plutôt que national. présidentielle est pompeusement brutalité visible Dans un passé Aussi, un candidat improductive car non ne signifie pas qualifiés récent, Abdoulaye à la présidentielle seulement elle est d’«indépendants» qu’il n’y a pas de Wade avait essayé ivoirienne de 2015 très onéreuse pour bat toujours violation, même ce passage en force. avait proposé la les pays africains, en brèche les symbolique, des En Côte d’Ivoire, brillante idée d’un mais elle produit contestations droits de l’homme la tentation reste système tout à fait très peu de résultats et recours des par la restriction des grande avec le inédit fondé sur une positifs dans la vie opposants et libertés politiques, projet de nouvelle présidence tournante des populations. proclame vainqueur notamment Constitution prévue entre les régions ou La présidentielle le président en place. blocs ethniques. l’emprisonnement, par le régime en ivoirienne de 2010 les tortures et place. Au Bénin, ce L’épicentre de a été reconnue par Penser autre les menaces des n’est pas faute d’y l’élection serait l’ensemble des chose. opposants, ainsi avoir pensé. Au alors dans la région observateurs comme Sur le continent, que des acteurs Burkina Faso, la chargée de désigner, l’une des plus les élections de la société civile tentative de Blaise parmi ses élus, celui coûteuses au monde. (syndicats, unions, présidentielles Compaoré a connu qui accédera à la Le coût de donnent à voir cette journalistes, etc.) une fin fatidique. En présidence. L’on l’organisation du avant ou après RDC, les manœuvres même complainte de pourrait exiger de scrutin a été estimé à une élection. Ces fraude, de tricherie sont en cours tout candidat visant 300 millions d’euros, et de manque de violences en général pour trouver les un siège régional, ce qui en faisait transparence et débouchent sur ressorts juridiques puis la présidence, l’élection la plus d’équité. Pourquoi la conservation d’une éventuelle d’obtenir un quota chère d’Afrique. organiser une du pouvoir par le prolongation de signatures dans La démocratie en élection dont le président sortant ou du mandat de les autres régions. Afrique, dans des processus est de le régime en place. Joseph Kabila. Ces Ce qui l’amènerait pays pauvres et toute façon remis en Deuxièmement, manœuvres qui très à organiser une très endettés, est cause et ne débouche campagne nationale. les élections souvent provoquent devenue un véritable présidentielles que rarement sur des violences, Le président élu luxe. Ces pays font l’alternance, mais en Afrique ne débouchent se prévaudrait très souvent appel plutôt sur des débouchent que très inexorablement sur ainsi d’une double à des financements violences, et des rarement sur une la contestation des légitimité, régionale extérieurs auprès de morts? alternance. résultats. et nationale. l’Union européenne Mon argument est En dehors de Ce qui nous amène Ce système et d’autres bailleurs qu’il ne faut pas quelques pays justement au parlementaire pour organiser les organiser d’élection comme le Ghana, le troisième point: tournant aurait présidentielles. Mais présidentielle Mali, le Sénégal, le la contestation l’avantage de tout cela pour quels dans certains Bénin et le Malawi, des résultats est régler la question résultats? pays africains. Ne l’alternance politique devenue quasi ethnique récurrente, Dans de nombreux pas le faire, c’est s’est faite soit par consubstantielle de pacifier les pays, l’élection épargner des vies le biais des putschs à l’exercice de élections et garantir met aux prises humaines, c’est ou soulèvements ces scrutins et l’alternance. des factions, épargner de l’argent, populaires lors du dénote l’inculture Alfred Babo n

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n Front pour le Référendum veut rencontrer le Président de la République. Dans un courrier du 8 septembre, il réclame «dans un délai raisonnable» cette rencontre en vue de lui remettre un «mémo pour le Référendum». Copie du courrier adressé à toutes les notabilités du pays ainsi qu’au corps diplomatique. Présidé par Carlos Kabwe avec pour secrétaire général Bossekota Fulgeance,

ce Front écrit: «Nous jeunes de plusieurs associations (...) unis par le destin et par l’histoire autour des nobles idéaux de liberté, de l’amour, de la paix et de la sécurité du peuple congolais, animés par la volonté commune de sauver le pays dans la situation actuelle, affirmant notre détermination à consolider la souveraineté et l’unité nationale». Ces jeunes réclament un référendum avec révision constitutionnelle.

DSK conseille DSN

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SKqui multiplie désormais les activités de conseil auprès de gouvernements africains, serait devenu le conseiller du Président brazza-congolais Denis Sassou N’Guesso, selon les informations du magazine français Challenges. Une deuxième vie pour celui à qui ses frasques amoureuses ont barré en 2011 le chemin de l’élysée. L’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) travaillerait ainsi aux côtés du chef de l’état pour favoriser l’obtention d’un soutien financier de cette institution financière internationale. «Dominique StraussKahn continue ses tribulations africaines. Selon nos informations, cela fait plusieurs semaines qu’il conseille le Président congolais Denis Sassou-Nguesso», écrit l’hebdomadaire français généralement bien informé. La situation financière de la République du Congo s’est déteriorée en 2016, le pays subissant en particulier la baisse du prix du pétrole, sa première ressource, dont la part dans son PIB n’a cessé de croître au cours de la dernière décennie. «Pour obtenir les financements du FMI et relancer son économie, le Président Denis Sassou N’guesso a sollicité l’expertise de l’ancien directeur général du FMI, Dominique StraussKahn», note pour sa part Africtelegraph, le site marocain 360Afrique précisant

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que cette mission de conseil s’exerce à travers la société de conseil Parnasse International, cabinet de consultant créé au Maroc par Dominique StraussKahn, après la cabale médiatique dont il a été victime le 14 mai 2011, faisant suite aux révélations de Nafissatou Diallo, femme de ménage au Sofitel de New-York. à en croire l’hebdomadaire français Valeurs Actuelles, «l’ex-patron du FMI conserve une bonne cote de popularité en Afrique, notamment au Togo, où il a permis à son président, Faure Gnassingbé, de décrocher un accord financier important avec le FMI». La proximité qui existe entre les présidents togolais et congolais aura facilement permis à Dominique Strauss-Kahn de décrocher à Brazzaville un nouveau contrat de conseil, s’ajoutant à celui qu’il a obtenu il y a quelques mois en Tunisie aux côtés de la banque Arjil. Ainsi, alors que sa sulfureuse réputation de séducteur lui a brutalement barré la route de l’élysée, pour lequel il faisait figure de favori en 2011, permettant ainsi à François Hollande de le coiffer au poteau, ses qualités de financier restent toujours très prisées sur le continent africain où l’on est visiblement moins regardant sur la morale sexuelle... Et à en juger par les résultats obtenus, on peut comprendre que nos dirigeants choisissent de faire l’impasse sur ses frasques...


Communication Rawbank |

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l’actu |

Le gouverneur Mutombo admoneste l’état dans la crise du secteur bancaire national

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elon le gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, l’état congolais est en partie à la base des difficultés que traversent les institutions financières dans le pays, la mauvaise gestion de ces institutions faisant le reste. Jeudi 31 août, le gouverneur de la BCC s’exprimant en marge d’une conférence sur l’amélioration du climat des affaires initiée par le Premier ministre Bruno Tshibala Nzhenze, a tapé fort sur le Gouvernement. Très en verve, il s’est dit d’avis que le démembrement du territoire national qui a fait passer le nombre des provinces de 11 à 26, a défavorisé la bonne marche de nombre de banques. Certaines entités issues de ce découpage administratif n’accueillent aucune agence bancaire, faute de dynamisme économique. Dans

Déogratias Mutombo Mwana Nyembo. dR. leur stratégie d’implantation, les banques privilégient les régions minières, les grandes villes et une poignée de centres urbains dans l’est du pays. les pires ennuis. Déogratias Mutombo Mwana Nyembo impute la responsabilité des faillites bancaires à l’état «si la Banque Congolaise est tombée, c’est l’état. Si la Banque internationale pour l’Afrique au Congo est tombée c’est toujours l’état et ses démembrements

qui en sont responsables. . Avant le démembrement des nouvelles provinces, les anciens gouverneurs avaient contracté des dettes dans les banques. Mais actuellement, les nouvelles provinces ne veulent pas en parler ni restituer cet argent. Les nouveaux gouverneurs ne veulent pas initier des pourparlers sur ce dossier». Il est vrai que dans le dossier BIAC notamment, le gouverneur Mutombo paraît avoir eu les pires en-

nuis avec le Premier ministre de l’époque, Augustin Matata Ponyo Mapon qui n’avalisait pas toujours les moyens de sortie de crise. Une manière de demander à l’état que les domaines financiers soient uniquement gérés par la Banque centrale afin, dit-il, d’éliminer les ingérences dans les affaires de la BIAC. La confusion ferait hésiter les potentiels repreneurs de la BIAC, sous administration provisoire de la BCC. Propriété à 100% de la famille Elwyn Balttner, la banque compte plus de 150 agences et un des réseaux les plus vastes du pays. Bref, aux yeux du gouverneur de la BCC, le secteur bancaire congolais souffre d’une fragilité chronique qui a lourdement impacté la Biac et la Fibank par

exemple. Selon les résultats publiés au début du mois d’août, le total du bilan des établissements bancaires dans le pays reste insignifiant (USD 5 milliards) pour un pays de plus de 70 millions d’habitants. Quant au taux de bancarisation, il est nettement en-deçà de la moyenne d’Afrique subsaharienne, qui se situe à 25 %. Entre autres facteurs plombant les institutions financières, certains opérateurs économiques pointent du doigt le fait que certaines banques soient des banques familiales où les responsables se servent «des caisses» sans suivre des procédures requises en la matière et sans être inquiétés. Donc, des faits de détournements soupçonnés ou avérés qui restent impunis.

Pas plus de 5 étages ou plus sans l’accord des voisins

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ia un communiqué officiel daté du 4 septembre 2017 dont Le Soft International a reçu copie, le ministre AFDC de l’Urbanisme et Habitat, Joseph Kokonyangi Witanene «porte à la connaissance de tous les promoteurs immobiliers qu’à dater de ce jour (ndlr: 4 septembre 2017), la délivrance du Permis de Construire pour tous les immeubles de cinq niveaux ou plus est subordonnée à une consultation préalable avec les voisins». Le communiqué officiel du ministre AFDC Joseph Kokonyangi Witanene conclut en ces termes: «La vie privée et intime de chaque Congolais est sacrée et protégée par les Lois de la République». Il faut sans doute saluer cette mesure

Des bisbilles au PDC

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ncore des bisbilles au sein d’un parti membre de la Majorité Présidentielle. Dans un courrier au vitriol adressé à son secrétaire a.i. (il s’agit en fait du Secrétaire Général a.i Sébastien Impeto), avec copie au Chef de l’état, Président de la République au titre d’autorité morale de la Majorité Présidentielle, le président national, le Dép. Pierre Castro Bamboka Lobendi, annonce avoir saisi la justice sur «l’invalidité des décisions» issues d’une réunion tenue le 29 juin 2017 dans la Capitale. En se soumettant «à l’interprétation de l’autorité judiciaire (...) sur le fond de ce litige», invoquant les articles 28 et 32 de la Loi n°04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des Partis Politiques, Pierre Castro Bamboka Lobendi souhaite «ne pas offrir aux adversaires du Parti la possibilité de le fragiliser lors de contentieux éventuels sur la qualité de la

personne devant engager celui-ci ni «de favoriser l’instauration de l’anarchie dans le Parti et, par conséquent, son éclatement, ce qui entraverait l’atteinte des objectifs que le parti s’est assigné lors de son Congrès de novembre 2015 et ferait sans aucun doute, les affaires de nos anciens camarades qui ont quitté la Majorité Présidentielle».

aux juges. Dans cette lettre (réf DN/015/BL/2017 datée du 5 septembre 2017), le Député admonester son Secrétaire général en des termes sévères. «Suite à la confusion délibérément entretenue par vous à la suite de la signature et l’introduction par vos soins à la Majorité Présidentielle d’une liste des candidats du Parti au Gouvernement, parallèle à celle régulièrement introduite par le Président national du Parti après délibération avec le Secrétaire Général a.i que vous êtes,

accentuée ensuite par la réunion irrégulière que vous avez convoquée et présidée sans titre, ni qualité, dans le dessein maléfique d’obtenir la destitution du Président national du Parti que je suis, j’ai eu à vous rappeler à l’ordre, croyant à votre capacité de procéder à la relecture des textes du Parti et de faire amende honorable». Mieux encore: «En dépit de votre incompétence au regard des textes du Parti de convoquer et de présider une réunion du Bureau Politique (art. 24 et 26 des Statuts et 26 et 28 du Règlement intérieur) ainsi que de l’altération de la vérité et le montage frauduleux de la liste des présences à la réunion du 29 juin 2017, je me suis jusqu’ici réservé en espérant que vous allez revenir à la raison». Le Député de Maï-Ndombe dit «avoir épuisé la procédure interne au sein du Parti pour un règlement à l’amiable» et ne s’en tenir désormais qu’aux juges. Alunga Mbuwa n

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qui aurait dû être prise depuis bien longtemps. Avec le boom immobilier qui s’observe dans la Capitale congolaise, dans nos quartiers, des voisins décident impunément d’élever des étages avec vue sur les voisins qui ne peuvent plus par exemple avoir accès à leurs piscines ou organiser des manifestations loin des regards des voisins. Nombre de conflits opposent des voisins dans nos tribunaux. Tel celui qui a contraint l’exgouverneur Jean Bamanisa Saidi très porté sur le béton (il est président de l’ExpoBéton RDC) à arrêter la poursuite d’un immeuble dans le quartier UtexAfrica. Il faut espérer que dans un pays où les instructions administratives ne sont guère suivies, celle-ci sera de stricte application.


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l’actu |

Le Belge qui a embaumé étienne Tshisekedi doute de la conservation du corps

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u début de février, lorsque Alain Koninckx a été appelé à la clinique Ste-Élisabeth, à Bruxelles, il était loin de se douter de ce qui l’y attendait. Cet embaumeur belge est spécialisé dans les soins préalables à des rapatriements, le plus souvent vers l’Afrique - et en particulier vers la R-dCongo. C’est donc à ce jeune homme passionné de 33 ans qu’a été confiée la dépouille d’Étienne Tshisekedi wa Mulumba. Tenu par la déontologie de sa profession, il n’en dira pas plus sur les soins qu’il a prodigués à ce client si particulier. Tout juste consent-il à préciser que, dans cet établissement haut de gamme, il a travaillé dans d’excellentes conditions. Longue barbe soignée, cheveux peignés, blouse blanche, il se démène, souriant, entre des bonbonnes de formol et les dépouilles de deux personnes âgées. Les techniques d’embaumement actuelles ont peu à voir avec celles de l’Égypte antique: aucun organe n’est

Ci-haut l’hommage rendu à étienne Tshisekedi en février 2017 à Bruxelles. Ci-bas, le Belge Alain Koninckx qui a embaumé la dépouille de l’icône de l’opposition. dr.

retiré. Et, sauf exception, les corps ne sont pas congelés. «Ils se dégraderaient encore plus vite ensuite», explique

à L’shi, Pandé proclamé par la Cour d’Appel

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a cour d’appel a publié samedi 9 septembre les résultats définitifs de l’élection du Haut-Katanga. Avec 27 voix sur 28 contre 1 au candidat indépendant Pierre Lukona, Célestin Pande Kapopo et Jean Kalenga Mabempa sont élus gouverneur et vice-gouverneur. Les juges ont refusé de donner la parole aux avocats du gouverneur réhabilité par la Cour constitutionnelle, Jean- Claude Kazembe qui avaient introduit le 4 septembre une requête en

contestation volontaire, demandant aux juges de ne pas publier les résultats définitifs de l’élection invoquant son caractère «inconstitutionnel». La cour motive sa publication du fait qu’il n’y avait pas de recours en contestation introduit. Le ministère public a indiqué que le contentieux électoral est une matière spéciale qui déroge aux règles générales et qui n’a pas prévu l’intervention volontaire en matière électorale. L’action initiée par les avocats de M. Kazembe a été déclarée irrecevable.

Alain Koninckx. Pour l’essentiel, les soins consistent à injecter dans les artères du défunt, à partir de deux incisions, une solution à base de formol, remplaçant en partie son sang. La concentration du liquide conservateur varie en fonction de la durée de préservation souhaitée. Dans la plupart des cas, celle-ci est de quelques jours, afin que le corps soit présentable et inodore lors de l’inhumation. embaumement intermédiaire. Pour les embaumements destinés à un rapatriement en avion, on a recours à des concentrations intermédiaires, réalisées à partir de six incisions. Mais, à très forte concentration, cette solution permet de conserver un corps pendant plusieurs années - par exemple pour l’enseignement de la médecine. «On peut aller très loin, confirme

l’embaumeur. En fait, ce n’est pas la technique qui détermine cette limite, mais la loi belge: un corps ne doit pas être conservé plus de dix ans». Pour les embaumements destinés à un rapatriement en avion, on a recours à des concentrations intermédiaires, réalisées à partir de six incisions. Le corps est censé tenir au moins une quinzaine de jours, souvent un peu plus. Pour favoriser la conservation, la dépouille doit ensuite être maintenue à une température basse, mais surtout stable, pour éviter la condensation et l’humidité. Si Alain Koninckx se refuse à le confirmer, c’est bien ce type de traitement qu’a subi le corps sans vie d’Étienne Tshisekedi. Depuis, Alain Koninckx suit, avec un mélange de curiosité professionnelle et d’appréhension, les nouvelles concernant le rapatriement

de la dépouille de l’ancien opposant. «Je n’ai jamais connu pareille situation, reconnaît-il. Malgré la durée, je ne pense pas que le corps posera de problème sanitaire. Il n’est pas en décomposition, comme j’ai pu le lire, mais sera-t-il présentable? Ça, je n’en ai aucune idée». Betuku Mesu Lubuyu Didi ne s’inquiète pas outre mesure. Président d’une association culturelle des peuples du Kasaï dont Tshisekedi luimême était proche, il est particulièrement sensible au respect des traditions. «Mais, si nécessaire, tous les rites peuvent être menés avec un cercueil fermé», assure-t-il. Pierre Boisselet n jeuneafrique.com

Le choléra atteint des «proportions inquiétantes»

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’OMS s’est alarmée samedi 9 septembre à Kinshasa de la propagation d’une épidémie de choléra déclenchée en juillet, qui touche désormais 20 des 26 provinces du pays et a tué 528 personnes. «L’épidémie du choléra en République Démocratique du Congo atteint des proportions inquiétantes avec désormais 20 provinces sur 26 touchées par la maladie», écrit l’Organisation mondiale de la santé dans un communiqué. «Plus de 1.500 cas suspects» sont enregistrés par semaine depuis la fin du mois de juillet 2017 et, au 2 septembre, «les autorités de la RDC ont déjà recensé un total cumulé de 24.217 cas suspects avec 528 décès», indique le bureau de l’OMS dans la Capitale. La maladie touche plusieurs villes de l’est, de l’ouest et du nord. «Le risque de propagation demeure encore très élevé vers la région du Grand Kasaï où les conditions sanitaires et sécuritaires dégradées accroissent encore la vulnérabilité face à cette épidémie».

La dernière épidémie de choléra dans la région du Kasaï remonte à 2003. L’OMS s’est «engagée à donner une contribution financière immédiate de 400.000 dollars américains pour le déploiement des équipes techniques dans les zones prioritaires» afin de soutenir les autorités congolaises dans la lutte contre l’épidémie. Cependant, il est «essentiel que l’assainissement des milieux, l’hygiène individuelle et collective soient mis en pratique et que l’eau potable soit accessible aux populations les plus exposées au risque de contamination du choléra», déclare le Dr Allarangar Yokouidé, chef de l’OMS en RDC. Pour l’ONU, le choléra est devenu un problème de santé publique majeur dans le pays, avec des milliers de cas enregistrés chaque année dans de nombreuses provinces de l’immense pays dépourvu d’infrastructures, et où la majeure partie de la population vit dans la pauvreté. En 2016, une épidémie de choléra avait tué 817 personnes dans l’ensemble du pays, selon l’OMS.

Tshibala au Sénat français

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ontroverse! Qu’a donc été faire Bruno Tshibala Nzhenze dans une salle du Sénat français vide? à l’extérieur du pays depuis le 3 septembre, c’est quatre jours plus tard que les premières images du Chef du Gouvernement au pays du président Emmanuel Macron ont été diffusées notamment sur les réseaux sociaux. Le Premier ministre aurait été reçu «avec honneur» par le MEDEF et le Sénat avec lesquels il aurait eu des entretiens sur la RDC et qui auraient promis tout leur soutien à son gouvernement. Mais,

selon un site en ligne de l’opposition, du 4 au 9 septembre, l’agenda du Sénat ne prévoit aucune visite d’un officiel congolais reçu par le président Gérard Larcher qui est loin d’être Ladislas Poniatowski. L’on soutient que Tshibala aurait déambulé en touriste à l’hémicycle du Sénat, admirant le luxe des lustres français. Un membre du cabinet du Premier ministre ayant requis l’anonymat, explique que Tshibala «est à Paris pour des raisons médicales. Il répond à un rendez-vous de son médecin». Après son escale parisienne,

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Tshibala se rendrait en Belgique pour une consultation chez son ophtalmologue. C’est le deuxième déplacement de Tshibala à l’extérieur après l’Afrique du Sud où il avait représenté le Président de la République au 29e sommet de la SADC. Un voyage à Washington de son prédécesseur Samy Badibanga avait fait l’objet de risée sur les réseaux sociaux. L’éphémère Premier ministre avait, par un selfie sur son compte Twitter, prétendu avoir eu une «rencontre au sommet avec le président Donald Trump».


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Les réseaux de déstabilisation des régimes africains dévoilés (Suite de la page 1). t

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me développe une stratégie d’influence hyperstructurée et modulable, lui permettant d’installer des régimes politiques favorables à ses intérêts financiers. Le Général De Gaulle a prévenu à qui l’aurait ignoré: «La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts». médias, ong, partis politiques. Le milliardaire a compris que dans cette société de l’information dans laquelle le monde vit, les média constituent un vecteur redoutable de manipulation des opinions à grande échelle. Ces média lui permettent de façonner les opinions dans le sens de ses intérêts. En Afrique, la zone d’étude du livre, George Soros finance de très nombreux supports d’information - Amnesty international, Human Rights Watch, Global Witness, Transparency International, International Crisis Group, Le MondeAfrique et des mouvements citoyens Y’en a marre, Balain Citoyen et, au Congo, Lucha, Filimbi, la radio onusienne Radio Okapi, etc. - qui l’aident à mobiliser les opinions et les gouvernements occidentaux contre des «crimes» commis par des dirigeants «ennemis» qui sont du coup diabolisés et affaiblis. Les partis politiques d’opposition ne sont pas loin. Conclusion sans appel des auteurs de ce livre dont les stocks auraient soudain été épuisés - et pour cause? - à la FNAC en France: «Si ponctuellement son action peut revêtir des aspects positifs, plus généralement, elle vise à soutenir des intérêts qui, à terme, ne sont pas forcément ceux des peuples africains». Milliardaire américain, il est admiré par certains, vilipendé par d’autres mais omniprésent sur le continent. Qui est est cet homme qui a tissé l’un des réseaux les plus puissants de la planète? Un opposant équatoguinéen, un homme d’affaires sulfureux

Proche des démocrates américains, le milliardaire américain George Soros finance de très nombreux supports d’information sous prétexte de respect des droits de l’homme et de liberté mais c’est pour servir ses intérêts financiers. dréservés. d’origine libanaise, un avocat français réputé et un milliardaire américain, tous alliés dans le but de déstabiliser un régime africain: le scénario déroulé ce 27 juin par l’ancien mercenaire britannique Simon Mann devant les juges ébahis de la 32e chambre correctionnelle de Paris est digne des plus grandes intrigues hollywoodiennes. «En 2011, j’ai prévenu le président Obiang que Severo Moto, Ely Calil, William Bourdon et George Soros envisageaient de déstabiliser la Guinée équatoriale», lance ce personnage tout droit sorti d’un SAS de Gérard de Villiers. La «bombe» a eu l’effet escompté par la défense: les frasques du vice-président de Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue, jugé notamment pour blanchiment et recel de fonds publics dans le premier procès dit des biens mal acquis (BMA), ont cédé la place à la thèse d’un complot ourdi par des puissances étrangères - et dont, bien sûr, Teodoro serait une victime collatérale. financier de «Y’en a marre». à la tête d’une fortune estimée par le magazine américain Forbes à 25 milliards de dollars, George Soros ne devrait pas s’émouvoir outre mesure d’avoir été ainsi jeté en pâture. À 86 ans, ce natif de Budapest, en Hongrie, de son nom de naissance, György

Schwartz, en a vu d’autres et est toujours admiré par des générations de spéculateurs pour l’un de ses principaux faits d’armes: avoir fait «sauter» la Banque d’Angleterre en 1992 en misant contre la livre sterling, empochant 1 milliard de dollars en une nuit et forçant Londres à dévaluer. Les rumeurs les plus folles qui circulent à son sujet sont donc à la hauteur de ce personnage, qui aime à cultiver le secret. Philanthrope avec l’Open Society Foundations (OSF), businessman à travers le Soros Fund Management (20 % de rentabilité en moyenne par an), lobbyiste adossé à l’un des réseaux les plus puissants de la planète… Homme complexe aux multiples facettes, il fait l’objet de vives critiques - dont il n’a apparemment cure - depuis sa Hongrie natale, où le président Viktor Orbán l’a récemment vilipendé (alors qu’il a lui même bénéficié d’une bourse Soros), jusqu’aux États-Unis, sa terre d’adoption depuis 1956 et où ses relations avec Donald Trump sont exécrables, en passant par Israël, où les nationalistes les plus radicaux l’accusent d’antisémitisme - un comble pour ce Juif ashkénaze qui a subi le nazisme. Une vidéo largement diffusée sur la Toile depuis mars par le Français d’origine béninoise Kemi Seba est symptomatique du «Soros bashing» ambiant: pêle-mêle,

durant treize minutes, le polémiste «afrocentriste» habitué des plateaux sénégalais lie le milliardaire aux Printemps arabes, à l’assassinat de Kadhafi, mais aussi aux mouvements citoyens comme Y’en a marre. Motivé à la fois par la réussite financière et par la lutte contre les régimes autoritaires, il se dit «guidé par le bien public». Figure de proue des manifestations qui ont émaillé la présidentielle sénégalaise de 2012 (Abdoulaye Wade briguait un troisième mandat dont la légalité était très contestée), Y’en a marre avait défrayé la chronique trois ans plus tard à cause d’une photo sur laquelle George Soros, entouré de militants, apparaissait vêtu d’un tee-shirt du collectif. Polémique née l’année où le mouvement citoyen recevait son premier financement de l’Open Society Initiative for West Africa (Osiwa, branche ouest-africaine de l’OSF). Beaucoup y ont vu les preuves de l’implication de Soros dans l’éviction d’Abdoulaye Wade. Le cas sénégalais n’est pas une exception, et pour cause. Disposant d’une fortune colossale qu’il redistribue depuis quatre décennies (il a dépensé à ce jour 12 milliards de dollars dans des activités philanthropiques), il est partout, notamment en Afrique, où le fonds Leapfrog Investment, dont il est l’un des principaux actionnaires, entend

notamment investir quelque 800 millions de dollars dans les prochaines années, en particulier dans la banque et les assurances. Droits de l’homme via des ONG. Les liens de Soros avec le continent remontent à 1979, année de la création de sa fondation Open Society Institute (qui deviendra en 2010 l’OSF) et de l’octroi de bourses aux étudiants noirs de l’Université du Cap alors que sévit l’apartheid. Traumatisé par le nazisme et la dictature communiste, Soros a très tôt mis ses moyens au service de la lutte contre les régimes autoritaires, en Europe de l’Est comme ailleurs dans le monde. Parfaitement rodée, la méthode allie bourses universitaires, développement de médias libres, appuis logistiques à l’opposition, rapports sur les Dès le début des années 1980, il tisse des liens avec des élites africaines, qui n’hésiteront pas à le solliciter pour leur carrière politique. C’est le cas de la présidente libérienne Ellen JohnsonSirleaf. Cette proche faisait partie des 500 invités au troisième mariage du milliardaire, avec Tamiko Bolton, de quarante et un ans sa cadette, le 20 septembre 2013 dans sa vaste propriété de Bedford. Johnson-Sirleaf a connu Soros lorsqu’elle était en exil aux États-Unis et occupait le poste d’économiste à la Banque mondiale.

epuis les élections du Sénégal avec la tentative du président Wade a voulu se maintenir au pouvoir, un mouvement citoyen «Y’en a marre» est né. Le même modèle s’est reproduit au Burkina Faso sous le nom «Le balai citoyen». Puis deux mouvements similaires ont vu le jour au («Lucha» et «Filimbi»). Vecteurs d’une nouvelle image de la jeunesse africaine luttant pour l’établissement d’une vraie démocratie dans leurs pays respectifs, ces

mouvements n’ont pas réussi à tromper les spécialistes des questions politiques africaines. Il suffit de s’interroger sur le financement des activistes pour percevoir une télécommande occidentale pilotant à distance qui paraît comme une «génération spontanée». à Kinshasa, des jeunes activistes ont été arrêtés et jetés en prison alors qu’ils assistaient à une «rencontre-débat» et l’ambassadeur américain n’avait pas hésité à revendiquer la paternité de la réunion via l’USAID».

Près de vingt ans plus tard, en 2001, elle est la première responsable d’Osiwa. En 2005, alors farouche opposante au dictateur Charles Taylor - emprisonné à la Cour pénale internationale (CPI, créée avec le soutien de Soros) - elle contribue à la création de la West Africa Democracy Radio (WADR), financée par l’Osiwa et basée à Dakar. L’année suivante, elle est élue présidente du Liberia. Le lancement de la WADR est appuyé par un autre opposant, l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara (ADO). Le tombeur, en 2011, de Laurent Gbagbo (lui aussi jugé par la CPI) ne se considère pas comme un intime du milliardaire, mais les deux hommes se rencontrent régulièrement en marge des sommets internationaux, comme à New York en septembre 2014, à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU. Leurs liens prennent racine en 1999, lorsque ADO est directeur général adjoint du FMI, où il a également connu Jeffrey Sachs, un ami de Soros. Sachs tient une place centrale dans le dispositif Soros, tout comme l’ancienne secrétaire d’État américaine Madeleine Albright et l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Il est intervenu auprès de nombreux gouvernements africains, dont ceux du Nigeria et du Ghana. Jeffrey Sachs a également fourni ses services pour le compte de Soros à São Tomé-

et-Príncipe. En 2004, alors que les spéculations vont bon train sur les potentielles réserves d’hydrocarbures au large de ce petit archipel de 300.000 âmes, le président Fradique de Menezes fait appel aux bons offices du milliardaire. Il lui dit vouloir établir un cadre législatif pour gérer au mieux les futurs revenus pétroliers. Alors directeur de l’Institut de la Terre à l’université Columbia, Sachs débarque avec une armée de conseillers pour plancher sur ce projet. Mais, selon un proche témoin de l’époque, «Sachs s’est vite rendu compte que, derrière, la volonté politique n’existait pas. Le président Fradique de Menezes était surtout préoccupé par sa proximité avec Soros». En plein apartheid, il octroie des bourses aux étudiants noirs de l’université du Cap.

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pactole de Soros: mines africaines. Les ressources naturelles sont depuis longtemps une préoccupation du spéculateur. Il est notamment à l’origine de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), signée à ce jour par 52 pays dont 25 africains. Sur ce terrain, deux affaires illustrent son implication. En 2013, l’ONG Oxfam (financée par l’OSF) et le Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (Rotab, financée par

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Il provoque des alternances violentes pour mieux se servir

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l’Osiwa), tous deux membres de la coalition Publish What You Pay (également financée par Soros), présentent «Areva au Niger: à qui profite l’uranium?», un rapport qui fait grand bruit. Doit-on y voir la main directe de l’Américain? Si oui, dans quel dessein? Pour Ali Idrissa, coordinateur national du Rotab, «la question ne se pose même pas!». Il précise: «L’Osiwa fait des appels à propositions, nous y répondons. À aucun moment on ne nous a demandé d’écrire un quelconque rapport». En Guinée, l’affaire du mont Simandou, l’une des plus importantes réserves de fer au monde, révèle cependant des méthodes moins orthodoxes (comme nous le révélons dans cet article: Bras de fer de titans entre Soros et Steinmetz autour d’une mine géante en Guinée). Ami de George Soros depuis au moins 2010 - les deux hommes s’appellent de temps en temps - le président Alpha Condé s’est appuyé sur le milliardaire pour faire le ménage dans le secteur minier à son arrivée au palais de Sékoutoureya. Soros dépêche alors à Conakry, en 2011, le cabinet d’avocats DLA Piper, dont fait partie son ami de trente ans Scott Horton. Le Franco-Israélien Beny Steinmetz s’en souviendra longtemps: alors qu’il était le principal actionnaire de la mine à travers BSGR, des soupçons de corruption révélés durant l’enquête de Horton l’écarteront définitivement du pays. L’histoire serait banale si elle n’avait pas un relent de revanche personnelle. Soros et Steinmetz s’étaient en effet déjà affrontés en 1998 en Russie lors d’un appel d’offres. Le second l’avait emporté sur le premier dans des conditions pour le moins opaques. Depuis, Soros et Steinmetz se détestent cordialement. Les mines africaines ont également fourni à Soros l’occasion de réaliser un autre de ses plus beaux coups financiers. Au début de 2016, il

achète 19,41 millions d’actions du minier Barrick Gold (notamment présent au Mali, au Burkina, au Kenya et en Tanzanie à travers sa filiale Acacia Mining), puis en revend 94 % alors que l’action a grimpé de 191,46 %. guidé par le bien public mais business...Il effectue une plus-value nette de 127 millions de dollars en… quatre-vingt-dix

jours. Alors qu’Acacia Mining est interdit d’exportation en Tanzanie, accusé par les autorités de sousdéclarer ses quantités d’or produites. Chez Soros, le business ne s’embarrasse pas d’éthique. «Le personnage a, il est vrai, un côté schizophrène», admet Vincent Barbé, coauteur des Réseaux Soros à la conquête de l’Afrique. «Mais ce qu’il faut aussi comprendre, c’est qu’il

est capable de rappeler à l’ordre certaines de ses connaissances si leurs actions ne vont plus dans le sens de ses objectifs», poursuit-il. Ellen Johnson-Sirleaf ellemême en a fait les frais. En 2015, Global Witness, ONG soutenue par l’OSF et dont Alexander, l’un des fils du milliardaire, est un des administrateurs, publie un rapport soupçonnant la firme Golden Veroleum, spécialisée

dans l’huile de palme, d’avoir corrompu les autorités pour obtenir des terres en pleine crise Ebola. La Libérienne s’est fait publiquement sermonner par Alexander. Autre chef d’État ayant connu un revirement «sorosien», le SudAf Thabo Mbeki. Arrivé au pouvoir en 1999, le successeur de Nelson Mandela intègre Soros à un conseil économique aux côtés d’autres hommes d’affaires

internationaux, pensant pouvoir compter sur le soutien inconditionnel de son ami américain. Mais, dès décembre 2000, le milliardaire accuse Mbeki d’aider Robert Mugabe à rester au pouvoir, alors qu’il rend ce dernier responsable du climat délétère entretenu dans la région, qui rend peu propice le développement des affaires. Celui qui se dit «guidé par le bien public» est ainsi

motivé à la fois par la réussite financière et par la lutte contre les régimes autoritaires, obstacles selon lui au développement humain. De là à le soupçonner d’utiliser tous les moyens dont il dispose pour provoquer des alternances à son profit, il n’y a qu’un pas que l’ancien mercenaire Simon Mann n’a pas hésité à franchir.

Michael Pauron n

jeuneafrique.com 11 juillet 2017.

Il finance puissamment les médias

I

l se définit luimême comme un chef d’état sans état. Il s’est juré de «démolir le Président Trump», Trump l’a désigné comme «une menace pour la sécurité nationale». Qui est cet homme qui a déclaré la guerre au Président américain? Alors que les pressions des réseaux Soros se sont encore manifestées en Hongrie au début du mois d’avril 2017, avec une manifestation de «l’université Soros» contre Viktor Orban, un livre de Stéphanie Erbs, Vincent Barbe et Olivier Laurent vient de sortir et analyse en profondeur les méthodes d’action des réseaux Soros en Afrique. Interview des auteurs. L’actualité s’est récemment faite l’écho des démêlés de George Soros et du Président Trump. Comment en est on arrivé là? George Soros est un fervent soutien du camp démocrate. Il a financé les campagnes électorales de Barack Obama et d’Hillary Clinton à hauteur de plus d’une dizaine de millions de dollars. La politique extérieure américaine définie et menée par les Démocrates ainsi que leurs valeurs progressistes convergent avec la vision du monde de George Soros ainsi qu’avec ses intérêts financiers. Le Président Trump a quant à lui une vision complètement différente. Méfiant envers les

politiques transparents. George Soros a fait sienne cette définition et pour assurer la diffusion de l’Open Society dans le monde, a développé son réseau d’Open Society Foundations (OSF). Il veut ainsi promouvoir l’idéal démocratique et diffuser l’économie de marché dans le monde entier. Il considère les frontières territoriales et les différences culturelles comme des handicaps et souhaite favoriser les migrations. On le voit ainsi actuellement en Europe où il n’hésite pas à soutenir des mouvements violents d’extrême gauche pro-migrants.

La couverture du livre sur les réseaux d’influence de George Soros invisible désormais en librairie. Acheté par qui? drvés. flux migratoires incontrôlés, combattant l’islamisme, dénonçant la politique de puissance chinoise et prônant une relocalisation industrielle aux états-Unis, il défend une vision isolationniste des relations internationales. Il y a là un conflit de valeurs et d’intérêts manifeste. Soros considère ainsi Donald Trump comme «un escroc» et un «dictateur» potentiel. Il n’a pas accepté le résultat de la présidentielle américaine. Il a donc voulu agir en sous-main en

soutenant des organisations et des mouvements hostiles au nouveau Président américain. Il a ainsi financé l’organisation MoveOn.org qui appelle aux manifestations anti-Trump. En outre, plus de cinquante partenaires de la «Marche des femmes de Washington», qui s’est déroulée le 21 janvier, avaient des liens avérés avec Soros. Cette guérilla informationnelle à visée subversive a généré un accroissement des tensions entre Soros et Trump. Ce dernier

a d’ailleurs déclaré que Soros représente une menace pour la sécurité des étatsUnis. En quoi consiste cette idéologie puissante qu’est l’Open Society? L’Open Society telle que définie par le philosophe K. Popper, dont Soros a été l’un des étudiants à la London School of Economics, consiste globalement en une société non-autoritaire basée sur la liberté et les droits de l’Homme et comprenant des mécanismes

Comment décrire les rouages de ce mécanisme de puissance et quels sont les gages de son efficacité? Ce qui rend l’idéologie de Soros si puissante, c’est son apparente légitimité morale. Il défend officiellement le faible, le pauvre et les minorités; les droits de l’Homme et la démocratie. C’est la face visible de l’iceberg (la face cachée est beaucoup plus sombre et elle n’apparaît que lorsqu’on étudie de près ces activités). Soros a parfaitement compris que dans le type de société de l’information dans laquelle nous sommes, les média constituent un vecteur de manipulation des opinions à grande échelle redoutable. Ils lui permettent de façonner les opinions dans le sens de ses intérêts. En Afrique, la zone d’étude de notre livre, il finance donc de très nombreux supports d’information. La

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radio constitue un pilier de son arsenal. Il soutient ce média dans de nombreux pays (Radio Okapi en RDC, Radio Democracy, etc.) et a même développé des réseaux radiophoniques comme par exemple West Africa Democratic Radio (WADR), un réseau ouest-africain lancé par sa fondation. Il finance aussi de nombreuses ONG internationales qui défendent de «nobles causes»: Amnesty international, Human Rights Watch, Global Witness, Transparency International, etc., ainsi que des ONG de «référence» considérées comme détentrices d’une expertise indubitable sur un sujet donné, comme International Crisis Group. Ces ONG constituent un maillon essentiel du dispositif d’influence de Soros car leur résonance internationale et leur indépendance apparente les placent au dessus de tout soupçon de partialité dans l’opinion publique. Elles peuvent mobiliser les opinions et les gouvernements occidentaux contre des «crimes» commis par des dirigeants «ennemis». Ils sont alors de facto diabolisés et affaiblis. Soros finance par ailleurs directement ou indirectement plusieurs centaines d’ONG locales qui viennent compléter son dispositif. Il soutient et finance également des mouvements citoyens (ex: Y’en a marre au Sénégal) qui ont parfois permis le renversement de certains Chefs d’état. Dans notre ouvrage, nous étu(Suite en page 9). t


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ONG, maillon essentiel de son dispositif (Suite de la page 8). t

dions tout particulièrement l’action de ces mouvements au Burkina Faso et en République Démocratique du Congo. Soros dispose donc de leviers d’influence multiples actionnables indépendamment les uns des autres ou ensemble. C’est cela qui rend son «système» si efficace. Sans oublier que fréquemment, il avance main dans la

main avec la diplomatie américaine, ce qui démultiplie la puissance de son action. Une certaine ambivalence apparaît dans le comportement du personnage. D’un côté, il soutient financièrement un réseau d’ONG philanthropiques, et de l’autre, il n’hésite pas à spéculer sans scrupule, en pleine contradiction avec les objectifs de ces

mêmes ONG. Comment s’explique cette dualité? Expliquer cette dualité serait quelque peu présomptueux. Nous ne disposons pas de suffisamment d’éléments (d’ordre psychologique ou autres) pour émettre des hypothèses satisfaisantes. En revanche, nous avons mis cette dualité en lumière. Ce qui n’est pas toujours chose aisée car si Soros se fait le chantre de la

transparence «pour les autres», il cherche à maintenir une véritable opacité sur ses activités. Dans le domaine des industries extractives, la dualité (hypocrisie, cynisme?) est flagrante. Soros a ainsi pu investir dans Barrick Gold dont la branche africaine, Acacia Mining, favorise l’expulsion des populations locales pour mener à bien ses activités en Afrique de l’Est. Le ser-

vice de sécurité de la société a quant à lui été accusé à plusieurs reprises d’employer la force de manière disproportionnée sur ses sites miniers. Des morts ont même été à déplorer. Nous sommes bien loin du Soros défenseur des droits de l’Homme. Nous avons relevé ces contradictions dans de nombreux domaines (OGM, accaparement des terres, etc.) où Soros le businessman est

en opposition totale avec Soros l’idéologue. Quel avenir pour la Sorosafrique? L’activité de Soros en Afrique devrait se poursuivre et prendre de l’ampleur. Sa force, c’est qu’il n’agit pas de manière frontale mais privilégie des stratégies d’action indirectes, parfois difficilement détectables. Il agit sur des échiquiers différents (po-

litique, économique, social, sociétal, etc.) ce qui contribue à progressivement diffuser son influence par des canaux multiples. Il est pour le moment difficile de dire si l’élection de Donald Trump va significativement perturber son action sur le continent. Nous ne disposons pas encore d’assez de recul. Propos recueillis par

Hubert De LANGLE n

journaldeleconomie.fr 26 avril 2017.

«à terme, Soros soutient des intérêts qui ne sont pas ceux des pays africains»

S

pécialistes des Relations internationales, formés à l’école de Guerre économique, Stéphanie Erbs, Vincent Barbé et Olivier Laurent ont enquêté sur le phénomène George Soros. Ils ont publié un livre: «Les réseaux Soros à la conquête de l’Afrique» (VA Editions, collection «Guerre de l’Information»). Deux des trois auteurs, Stéphanie Erbs et Vincent Barbé répondent aux questions. Les Fondations de Soros défendentelles exclusivement des valeurs de transparence, de justice sociale, de libertés individuelles et de bonne gouvernance? C’est bien leur credo mais, au motif de défendre ces grands principes, l’action de la fondation Soros et des ONG qu’il soutient déborde de la sphère humanitaire et sociale pour impacter le champ économique. Ainsi, par exemple, comme nous l’expliquons dans notre ouvrage, la fondation de George Soros, Open Society Foundations (OSF), via le Soros Economic Development Fund (SEDF) qui lui est rattaché, investit dans des sociétés ou soutient des programmes dans des secteurs ciblés, comme notamment le secteur agricole, contribuant au développement des biocarburants et des OGM. En outre, on observe que les réseaux Soros (fondations, ONG, media, relais institutionnels, conseillers et experts partenaires, etc.) in-

terviennent et militent pour modifier le cadre réglementaire et législatif dans certains pays dans des secteurs aussi variés que l’agriculture, les secteurs minier et énergétique ou les télécommunications. George Soros mène en Afrique, d’une part des activités d’investisseur à travers plusieurs fonds, et d’autre part, des activités militantes ou philanthropiques à travers plusieurs fondations et ONG. Quels liens entre ces deux volets? Plus que des liens, nous avons notamment tenté de démontrer les contradictions entre certains investissements financiers de Soros (mines, pétrole, agrobusiness) et ses activités militantes ou philanthropiques. à titre d’exemple, il va soutenir des programmes favorisant le développement des OGM en Afrique alors que certaines ONG que finance Open Society Foundations mènent un combat contre ces mêmes OGM, comme par exemple Peasant Farmers Association Of Ghana. Entre contradictions et cynisme, la frontière est ténue… En quoi le soft power américain de Soros se distinguet-il en Afrique du soft power français, chinois ou marocain? La différence tient moins aux moyens employés qu’au discours et au positionnement de chacun. Forte d’une proximité historique, géographique et linguistique, la France joue beaucoup sur le registre du lien

ancestral et de la fraternité. Arrivés plus tard sur le continent, les états-Unis ont mis en avant leur rayonnement de première puissance mondiale, figure à la fois protectrice et aspirationnelle, porteuse de valeurs universelles. à ces positionnements, la Chine a opposé le pragmatisme, se posant en modèle d’un succès économique atteignable par ses partenaires avec son aide, dans le cadre d’une relation d’intérêts bien compris. Quant au Maroc, il se positionne lui aussi dans le cadre de la coopératon Sud-Sud mais s’inscrit dans une posture d’exemplarité et de responsablité régionales, les tournées royales et l’intégration à l’Union africaine contribuant à nourrir l’idée d’une communauté d’identité et d’intérêt. Vous prêtez à Soros le projet d’imposer en Afrique le biocarburant et les OGM. à ce jour, peut-on dire qu’il y soit parvenu? Soros n’est qu’un maillon d’un vaste ensemble de fondations et d’organisations internationales qui militent pour le développement d’une agriculture intensive en Afrique, notamment en favorisant le développement des biocarburants et l’introduction des semences et fertilisants à «hauts rendements». Parmi ces grandes fondations, on distingue la Bill and Melinda Gates Foundation, chantre de «la révolution verte en Afrique» et ardent promoteur de l’introduction des OGM sur le continent. à ce jour, on ne

peut pas dire que Soros et consorts soient parvenus à leurs fins. Toutefois, ils façonnent l’environnement à travers des modifications réglementaires, des partenariats avec les grands groupes semenciers internationaux mais aussi le soutien à des sociétés semencières locales ou encore des programmes d’assistance et de dons de semences aux petits paysans. Vous citez, parmi les actions d’influence de Soros sur les médias, les cas de la Fondation Hirondelle et du MondeAfrique. Visez-vous particulièrement Serge Michel qui est membre du Conseil de l’un et rédacteur en chef de l’autre? Nous n’avons à aucun moment visé Serge Michel et ne disposons d’aucune information concernant les relations qu’il pourrait entretenir avec George Soros. On notera toutefois avec intérêt qu’outre les éléments que vous mentionnez, l’intéressé est par ailleurs co-fondateur du Bondy Blog et membre de l’ICIJ (l’International Consortium of Investigative Journalists qui s’est récemment distingué dans le cadre des Panama Papers, NDLR), tous deux connus pour avoir également bénéficié de subsides de la fondation Soros. Quand on observe Rfi, France 24, Le MondeAfrique, le PointAfrique, JeuneAfrique, La TribuneAfrique, SlateAfrique, etc., peut-on dire que Soros et plus généralement les états-

Unis d’Amérique, déploient plus de moyens que la France pour influencer l’Afrique? Nous ne disposons pas de suffisamment d’éléments d’analyse et de comparaison sur ces supports pour répondre sur cette base, mais la volonté des étatsUnis d’accroître leur soft power en Afrique est effectivement un élément que nous soulignons dans le livre, tandis qu’a contrario, l’apparent recul du soft power français sur le continent africain est un constat que font nombre d’observateurs. Cela étant, les changements récents à la tête des deux états pourraient contribuer à modifier la donne. Pourquoi politiquement, Soros serait-il favorable à Alassane Ouattara ou à Helen Johnson Sirleaf, mais opposé à Joseph Kabila, à Paul Biya ou à Ali Bongo? Les trois derniers ont en commun les doutes qui planent quant à la validité de leur élection et/ ou leur volonté de se maintenir au pouvoir au mépris des règles constitutionnelles de limitation des mandats; le respect des libertés fondamentales dans leurs pays respectifs est par ailleurs régulièrement mis en doute. Issus du «système» (tous deux ont travaillé pour les Nations Unies), Ellen Johnson Sirleaf et Alassane Ouattara affichent un plus grand respect du jeu démocratique. Pour autant, comme nous le soulignons dans le livre, ils ne sont pas exempts d’une sur-

veillance de la part des ONG subventionnées par Soros, qui n’hésitent pas à dénoncer d’éventuels manquements en termes de gouvernance. Vous affirmez que l’association Sherpa de William Bourdon est soutenue par Soros. Ainsi, Soros serait-il impliqué dans les procédures dites des Biens mal acquis? Nous n’avons pas d’information nous permettant d’affirmer l’existence d’une implication directe, mais il est effectivement avéré que la fondation de George Soros, OSF, et plusieurs ONG qu’il finance (Amnesty International, Global Witness ou encore Human Rights Watch), ont été ou sont partenaires de Sherpa, l’association qui est à la manœuvre dans la procédure dite des Biens mal acquis. Et on peut souligner que le premier financement de Soros à Sherpa dont nous ayons la trace coïncide avec l’année de dépôt de la première plainte, en 2007. Soros est-il à la manœuvre contre la gouvernance très contestée de Jacob Zuma en Afrique du Sud? Sans aller jusqu’à dire que Soros serait à la manœuvre contre le Président Zuma, on note que les réseaux Soros «soutiennent avec bienveillance» une partie des opposants et détracteurs du Président sud-africain Jacob Zuma. On pourra notamment citer l’Open Democracy Advice Centre (partie prenante de la campagne Save

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South Africa), qui bénéficie de subventions d’Open Society Foundations for South Africa (OSFSA), mais aussi le collectif de journalistes Amabunghane, également financé par OSF-SA, et qui est à l’origine de nombreuses révélations concernant les affaires de corruption du clan Zuma. Est-il engagé contre les mouvements terroristes tels que AQMI, Boko Haram ou les Shebabs? Bien que certaines des ONG qu’il finance publient des rapports sur la question - on pensera notamment à Amnesty International ou Human Rights Watch - on ne peut pas vraiment dire que George Soros témoigne d’un tropisme particulier pour la problématique terroriste. Diriez-vous que le bilan de son action philanthropique est plutôt positif ou négatif pour l’Afrique? Il est difficile de répondre de manière globale à cette question. L’action de Soros diffère en effet d’un pays à l’autre du continent. Par ailleurs, nous n’avons pas mis en place à ce jour d’indicateurs permettant de répondre en toute objectivité à cette question. Intuitivement, nous serions tenté de dire que si ponctuellement son action peut revêtir des aspects positifs, plus généralement elle vise à soutenir des intérêts qui, à terme, ne sont pas forcément ceux des peuples africains. Propos recueillis par

Dominique Flaux n

27 mai 2017 agenceecofin.com


les grandes analyses du Soft |

Gizenga fin d’une histoire L

a vague déferlante de 2006 s’est-elle à jamais fondue comme neige au soleil en 2017? Au fond, a-t-elle jamais existé ou s’est-il agi d’une erreur d’optique, un problème de polarisation, un malentendu avec des communautés villageoises bandundoises spécialement kwiloises guère informées, très vite réglé dès le prochain tour de scrutin en 2011? Avec le cuisant échec essuyé par le PALU samedi 26 août dans la ville de Bandundu lors de la confrontation démocratique pour l’élection de gouverneur de province à l’Assemblée provinciale, comment ne pas l’affirmer. Disposant de neuf Députés sur les trente-cinq que compte depuis 2006 l’organe délibérant, un total de dix-huit avec ceux issus du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, principal parti de la Majorité Présidentielle outre des élus de certaines autres formations politiques alliées de la Majorité, le parti d’Antoine Gizenga Fundji qui a dirigé le Gouvernement de la République, une législature durant, s’est mêlé à la gestion de la chose publique, a donné la preuve de ce qu’il sait ou ne

Ci-dessus Cléophas Kamitatu. Ci-contre Antoine Gizenga chouchouté par l’homme qui se veut son héritier testamentaire Muzitu. à l’extrême droite, Thérèse Pakasa. DR.

L’homme d’affaires Placide Lengelo. DR. Lumumbistes. Christophe Gbenye, ministre de l’Intérieur, président de la République Populaire marxiste-léniniste du Congo, siège à Stanleyville, chef rebelle Simba et Thérèse Pakasa. DR.

Matthieu Mpita manœuvre à la Céni. DR. sait pas faire, occupe des pans entiers du pouvoir d’état national et local, entreprises publiques majeures, diplomatie, etc., n’a guère séduit

son électorat local et n’a su faire élire son candidat, un Suku du secteur de Bindungi, territoire de Masimanimba, le Dép. Floribert Lu-

boto Ngwangu qui a réalisé un score d’exclusion de 47,06% face à un Yansi du secteur de Dwe, dans le territoire de Bulungu, dissident PALU du secteur de l’enseignement supérieur, Michel Balabala Kasongo qui, en se présentant en candidat indépendant, a sonné le cor en raflant la mise avec 52,94%. aux abois l’animal. L’animal poursuivi est aux abois! Depuis, le Parti Lumumbiste Unifié

cherche des bisbilles à ses alliés de la Majorité en tête le PPRD qui aurait craché sur des accords toujours invoqués, jamais exhibés, allant jusqu’à adresser le 1er septembre 2017 un ultimatum à la Majorité Présidentielle et, à s’en féliciter bruyamment, en clair, à l’Autorité Morale de la Majorité Joseph Kabila Kabange, Président de la République, Chef de l’état, le sommant de régler l’affaire sous trois jours sous peine de... «remise en cause de l’Alliance qui ne ré-

pondrait plus à l’objectif que nous nous sommes fixés depuis 2006 qui était de sauvegarder les acquis de la démocratie par la consolidation de la gauche congolaise pour la conquête du pouvoir par les socialistes et les lumumbistes»! Si le mot chantage n’avait pas existé, il aurait fallu l’inventer ici... Au fond, cet ultimatum provient-il d’un homme tombé en décrépitude, pris en charge totalement par une cour sangsue qui, sous d’autres cieux, séjournerait

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depuis belle lurette en maison de repos, celui qui, un jeudi 25 septembre 2008, avoua dans un courrier pathétique lu à la télévision publique que si son cerveau fonctionnait encore, le corps ne répondait plus, après qu’une gouvernance folklorique eût été chahutée et fut contraint de remettre de gré ou de force sa démission au Président de la République, ses ministres menaçant de s’en aller si Gizenga ne s’en allait pas? Est-ce Gizenga ou sa cour qui se délecte ce même 1er septembre que le Président de la République ait «accepté l’évaluation de l’Alliance avec le PALU en vue de sa révision»? «D’espérer à la construction de la Gauche Congolaise dans un avenir proche»! Projet ubuesque cette Gauche congolaise qui taraude le cerveau du vieil homme... Depuis 1960! Depuis Sun City où le seul discours entendu fut celui de restaurer un Gouvernement marxiste-léninistelumumbiste pourtant (Suite en page 11). t


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Si Kinshasa passe pour son bastion, cela n’a jamais été vérifié dans les urnes (Suite de la page 10). t

réglé le 22 juillet 1961 par le Parlement au Conclave de Lovanium! Soupçonnant, last but not least, un fils du Kwilu d’être à la manœuvre antiPALU! «Certains recherchent encore des boucs émissaires quand les urnes ont parlé», se lamente à Jeune Afrique Aubin Minaku Ndajandjoku. Souvent cité comme dauphin à la succession du Président Joseph Kabila Kabange au titre de Président de l’Assemblée nationale, n°2 du régime mais surtout comme Secrétaire général de la Majorité Présidentielle où il aurait la haute main sur la gouvernance de l’état, l’avocat a beau s’en défendre, son sort est jeté chez les Pende de Gungu, territoire voisin du sien, Idiofa, peuplé des Ambuun, l’ethnie dont est issu son père. Nos pires ennemis ne viennent jamais de très loin: ils sont nos propres frères! Résident dans l’arrière-cour. Un ami ça se choisit. Un frère... mystico-religieux. Bien que ne provenant pas d’une même lignée angolaise, Pende et Ambuun sont si liés peuplant des territoires si voisins qu’ils ont ensemble subi la pire rébellion qui se soit abattue sur le Kwilu, la première de l’histoire du pays. Une histoire qui aide à débrouiller l’écheveau des rapports enchevêtrés qui marquent cette province de l’ex-Bandundu, certainement l’un des derniers bastions du kabilisme. *** Les icônes ne meurent jamais. Vénéré comme nul autre dans le Kwilu, par sa tribu Pende qui majoritairement peuple Gungu, territoire de l’est du district depuis province, Gizenga qui fête ses 93 ans de vie lundi 25 septembre, dans une énième propriété du cossu quartier de Ma Campagne offerte par l’état en signe de reconnaissance du patriarchat, reste et restera un mythe jamais percé. Son nom fait surface avec un certain Cléophas Kamitatu,

à g., Ministre Palu des TransCom révoquée en mai 2011 à l’instigation du Premier ministre PALU Adolphe Muzitu, l’Ambuun d’Idiofa Laure-Marie Kawanda Kayena a créé son propre PALU avant d’être traquée par des pro-Gizengistes. à dr. le Vice-Premier ministre honoraire en charge du Travail et de l’Emploi, Willy Makiashi nourrit une sainte colère à l’égard des ses camarades... DRéservés. sang une révolte Penoriginaire comme gères est lié d’une de anti-colonialiste? lui du Kwilu, issu amitié presqu’infanCette révolte éclatée de l’ethnie minoritile avec un homme, dès les années 30 à taire Ngongo, dans Kamitatu, le patriarGungu alors Kanle territoire de Mache de Masimanimdale, fait passer le simanimba à l’ouest ba. Mobutu n’ignore Mupende aux yeux avec qui, à l’aube de rien... du pouvoir colonial l’Indépendance, il Après la sortie de pour un personnage fonde le PSA, Parti route de Lumumba réfractaire à l’ordre Solidaire Africain. le 30 juin 1960 - le colonial qui travaille C’est Pierre Mulele, clash du jour de l’Inà l’œuvre civilisatrice Ambuun (ou Mbundépendance devant occidentale... Il lui da ou Mumbunda), le Roi des Belges est interdit d’aspirer ethnie minoritaire Baudouin 1er dans à un autre rôle que de Gungu, du secla grande salle de celui de porteur de teur Lukamba qui l’actuel Palais de la bagages ou de transen conçoit le projet Nation, où siège la porteur de tipoy «nationaliste radical Présidence de la Ré(chaise juchée sur des révolutionnaire papublique, le Premier épaules d’indigènes nafricain», en offre la ministre marxisteLa compagne de vie de Gizenga. pour déplacer sur présidence à Antoine léniniste devient Anne Mbuba Gizenga. Suspectée de maltraitance par les enfants, de longues distances Gizenga, un homme l’ennemi public n°1 éloignée de l’entourage. DRoits réservés. sans histoire œuvrant des Occidentaux. Ses l’administrateur codans le privé et dans vaste. Elle couvre ble-ronde de Bruxelgurer les chrysanthè- liens avec les mouve- lonial européen). l’enseignement, issu ments progressistes tout le pays Kongo, les, réclame le poste mes... de l’ethnie Pende africains ne le sauve- désaveu s’étend sur l’actuelle clé dédié au PSA et Sauvé de l’opprobre, et fin. majoritaire de Gungu ville de Kinshasa, ront pas. Lumumba l’obtient sans coup le Président du PSA Installé à Stanquand il se réserve est révoqué par Kale Kongo Central férir. n’a pas le choix. leyville, Gizenga tenle poste de Secrétaire et l’ex-Bandundu. savubu, pourchassé Quand sonne la fin C’est le début du lien te en septembre 1960 Général et confie la par Mobutu, meurt Régner sur un tel de la mise en place qui unit Gizenga et de relancer un gouméga-province de sauvagement le 14 territoire, une puisdes Institutions, Gison mentor et, par vernement marxiste Léopolville à Cléoseptembre 1960 au sance économique et zenga est groggy. ricochet, celui des relumumbiste et phas Kamitatu. Katanga, son corps politique de premier Président d’un PSA lations tumultueuses s’autoproclame PreAux premières élecjeté dans de l’acide ordre, fait de l’ancien dont les statuts rédans le Kwilu. mier ministre mais tions du pays en afin qu’il disparaisse président provincial digés par Mulele Gizenga et Kamitatu ses ministres qui 1959, le PSA est à la à jamais, que jamais du PSA-Kwilu, un prévoient qu’il sera se lâchent une borl’ont rejoint l’en distable des vainqueurs nul n’aille le recherpersonnage central dissout et intégré dée de jurons. Jamais cher pour un quelsuadent avant qu’il avec une dizaine de la scène politique dans un nouveau ils ne se reverront conque pèlerinage... ne soit désavoué le d’élus tous issus du nationale. Connu parti issu de la fujamais! Jamais, ils ne Un certain Bernardin 22 juillet 1961 par un Kwilu où Cléophas pour son indolence, sion des différentes se serreront jamais Mungul Diaka alias Parlement réuni au Kamitatu, représenGizenga, Président formations nationala main! Jusqu’à ce Koda Kombu (le cou Conclave de Lovatant de l’aile modédu PSA, ne s’est pas listes - toujours ce que Dieu les rappelle de chèvre... qu’on ofnium (67 voix pour, rée du PSA, a battu déplacé dans le Kwi- rêve folklorique de à lui. Ce juron sera fre à couper, comme une contre et 4 abscampagne et qui se lu pour appuyer ses rassemblement des tenu. il aimait à se brocartentions) qui lui prérevendiquent tous de candidats en campaforces combattantes Quand le 12 octoder dans un contexte fère Cyrille Adoula lui. gne. marxistes-léninistes bre 2008, Kamitatu de régime mobuproclamé par les élus Au partage du anti-impérialistes -, le s’éteint en Afrique tiste sanguinaire), un «successeur légal gâteau dans l’ExéGizenga président du PSA n’a du Sud, que le pays Mbala du territoire du Gouvernement cutif, le leader de Groggy. pas été affecté. Très le pleure dans le hall de Bulungu, à l’ouest Lumumba sorti des l’ABAKO, Alliance Il est resté à Léoen furie, il déboule du Palais du Peuple, du Kwilu, fait partie élections en 1960». des Bakongo, le poldville, a continué chez Lumumba. rend hommage à du convoi quand Puis d’être démis de Président Joseph ses enseignements Soucieux d’asseoir «l’héros de l’Indél’armée loyaliste arses fonctions de ViKasavubu avec qui à l’Athénée de Kala cohésion de ses pendance», il n’a rête la cavale. ce-Premier Ministre Gizenga et le PSA lina, l’actuel Athénée équipes, Lumumba droit à la gerbe de Où est le Vice-prequand l’un de ses sont en alliance et de la Gombe. S’il a qui n’a plus légalefleurs ni du PALU, ni mier ministre? Il a partisans, Christophe Patrice-émery Ludonné de la voix lors ment de postes à dis- de quiconque memquitté Léopoldville, Gbenye, ministre de mumba et son MNC, des rares meetings, tribuer, propose de bre de l’ethnie Pende. a pris la direction de l’Intérieur, l’assigne à accordent au PSA le il n’a réalisé aucun passer en force et de Quand fin novembre Stanleyville (l’actuel résidence. poste de Président de résultat. à bon droit, créer un poste de Vi1963, Mobutu fait Kisangani). Pourquoi Pour Gizenga c’est Léopoldville, l’équile sémillant homme ce-Premier ministre cueillir à Brazzaville ne s’est-il pas rendu la fin... Le Pende de valent aujourd’hui de de Masimanimba, sans portefeuille. En «l’horreur du Kwidans son Kwilu natal Gungu, originaire Gouverneur de proKamitatu qui s’est clair, Gizenga peut le lu», il met à la tâche du village de Kiehuvince... octroyé une stature suivre dans un GouJean-Marie Bomboko proche? A-t-il craint «la colère des Belges» Mushigo, secteur de La province de Léointernationale à la vernement national Lokumba. Le minisqui ont maté dans le poldville est très (Suite en page 12). t Conférence de la tamais c’est pour inau- tre des Affaires étranLE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1408 | PAGE 11.


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La vague déferlante de 2006 s’est à jamais fondue en 2011

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Kandale est arrêté, transféré à la prison de Bula Mbemba d’où il s’évade et rejoint l’Union Soviétique en pleine guerre froide. On le retrouve plus tard à Pékin, au Caire, à Brazzaville sous le Commandant Marien Ngouabi en plein sous l’empire du marxisme-léninisme - le socialisme scientifique. Entre-temps, celui qui s’est autoproclamé «le successeur idéologique et le légataire testamentaire de Lumumba», a lancé le PALU, le Parti Lumumbiste Unifié avec sur papier quelques mouvements lumumbistes de moindre importance mais c’est une camarade, la Dame de fer Thérèse Pakasa restée au pays, qui en prend une direction ferme. C’est elle, au nom d’un compagnon de lutte comme au nom d’un projet politique d’essence fondamentalement Pende, qui, dans la clandestinité, fait battre le cœur de l’ethnie de MashitaA-Gijungu, du nom d’un site dans l’actuel Angola, lieu vers où convergèrent tous les Pende avant leur dispersion dans la sous-région d’Afrique. Mais les Pende n’ont pas fini de faire parler d’eux. Le 3 juillet 1963, retour du Caire et de Pékin où il s’est formé à l’art de la guérilla, aux révolutions populaires victorieuses du marxisme-léninisme, l’anti-colonialiste Pierre Mulele, ministre de l’éducation nationale du Gouvernement Lumumba, déclenche la première rébellion Maï-Maï-Simba d’après-indépendance. Dès 1959, il a appelé du centre de négoce de Kikwit «la masse exploitée à se mobiliser et la population à être prête à se battre les armes à la main», annonçant des «événements sanglants». Sous couvert d’activités éducatives et sportives, Mulele arrache ses futurs partisans parmi la jeunesse des villages, «entraînés dans des camps dans la forêt. Pour les initiés, la finalité révolutionnaire de la préparation ne fait dès le début aucun doute; la conquête violente du pouvoir et le renversement radical du régime

Le prof. Michel Balabala Kasongo, élu gouverneur du Kwilu. droits réservés. Bérézina au Kwilu où le candidat PALU (MP) Floribert Luboto Ngwangu (au milieu) est battu avec 16 voix (47,06%) face à un ex-PALU. droits réservés. sont les objectifs avoués. L’entraînement est orienté vers la formation pratique au combat et à l’action révolutionnaire. La préparation idéologique n’est pas négligée» (C.R.I.S.P., Bruxelles, 1966). Gungu et Idiofa tombent sous la férule des jeunesses mulelistes qui déferlent, déciment colons européens, clergé catholique, etc., saccagent écoles et œuvres missionnaires, violent, tuent et décapitent les sœurs religieuses. Les orphelinats ne sont pas épargnés. Visée? L’élite Pende de Gungu paie le plus lourd tribut d’une rébellion conçue et menée par un Ambuun Mulele, conduite sur le terrain par un Ambuun du nom de Kifungu... Auraient-ils planifié l’extermination Pende et épargné leur tribu? Un Pende - un certain Fimbo - tente un coup de force: pousser au soulèvement de sa tribu contre cette rébellion Ambuun...! Quand les jeunesses sont matées dans le sang par les loyalistes mobutistes, Gungu est par terre, dévasté économiquement, Idiofa est debout. La route de Masimanimba est interdite aux jeunesses. Une digue imprenable a été érigée. Masimanimba et Kinshasa sont saufs... Les communications coupées, les approvisionnements manquent, le révolutionnaire marxiste bat en retraite vers Brazzaville qu’il joint en pirogue par la rivière Kwilu, d’où le 29 septembre 1968, il se rend à Kinshasa, se livre pieds et mains liés à son pire ennemi, poussé par le Commandant Ngouabi qui l’a

contraint de répondre à l’appel d’amnistie. Torturé quatre jours plus tard, le 2 octobre, certains de ses membres amputés dont des parties génitales, nez et oreilles coupés, yeux retirés de leurs orbites alors qu’il était encore vivant, les restes de son corps sont enfouis dans un sac poubelle jeté dans le fleuve. Un Comité de défense et de sécurité siégeant comme cour martiale avec de hauts gradés de l’armée (les généraux Bobozo, Bumba, les colonels Nkulufa, Singa, Malila, etc.) a peu avant prononcé la sentence mortelle. vingt-six ans plus tard. Où se trouve Antoine Gizenga pendant que Gungu et Idiofa sont en feu? C’est vingtsix ans plus tard que l’ex-séminariste de Kinzambi et de Mayidi, qui voulut devenir prêtre en vue d’acquérir «l’intelligence des Blancs» afin qu’un jour il «puisse leur enlever la vie et les chasser» de sa «terre natale en vue de recouvrer liberté et paix», regagne le pays par Brazzaville à la faveur de l’annonce de l’ouverture politique. Ayant repris le flambeau du PALU que détenait Thérèse Pakasa, il choisit de marquer d’un grand coup son retour. Il décrète un mot d’ordre OTT (Opération Tremblement de terre) précurseur des villes mortes tshisekedistes en vue de chasser Mobutu et de rétablir son Gouvernement marxiste. L’appel ne reçoit aucun écho ni à Kinshasa, ni à Gungu. Mobutu se frotte les mains. En réalité, il ne s’était jamais inquiété. Il a réduit à néant le dernier sur-

vivant du Lumumbisme. Il oubliera à jamais l’homme qui, déjà, se conjugue au passé face à d’autres membres de sa tribu en premier l’homme d’affaires Placide Lengelo Muyangandu promu Vice-Premier ministre après avoir été ministre des Postes et Télécommunications, puis des Affaires sociales. Cet homme qui n’apparaît jamais en public sans soigner son image, met un prix à son look vestimentaire (costume trois pièces haute couture, gilet de rigueur même sous 36 sous l’ombre) et dont la survie politique tient à son apathie, s’est éteint pour toujours. Il a pris congé de la politique. Comment expliquer sa résurrection en 2006? Au sortir des scrutins, le PALU surprend. Non seulement son candidat nonantenaire est arrivé troisième au 1er tour de la Présidentielle et va jouer les faiseurs des rois au deuxième, lui qui ne disposait pas d’un dollar pour payer la caution à la Commission électorale indépendante, le PALU s’est arrogé un tel score à la députation nationale avec une trentaine d’élus qu’il est assuré de constituer un groupe parlementaire autonome avec lequel il va falloir désormais compter. Quand on rappelle le discours ultra-nationaliste glaçant de campagne, toutes les hypothèses sont ouvertes... Malgré ses moyens financiers colossaux, le PPRD qui s’est approprié la candidature du Président Joseph Kabila Kabange a raté son pari d’une élection dès le 1er tour. Outre cela, le parti présidentiel ne dispose pas d’as-

sez de Députés pour s’assurer une législature sans histoire. Avenue Lukusa où siège jour et nuit l’équipe de campagne, c’est le branlebas de combat qui renvoie les hommes à la chasse d’alliance à commencer, face à la tentation, par celle de grosses têtes. Le fils de l’ancien patron des patrons, ex-chef rebelle du nord - le Mwana Mboka Bemba - qui a présidé le secteur économico-financier national pendant une transition aux tensions et crises à fleurets mouchetés, a fait une razzia sur la Capitale et son Équateur, constitue une vraie menace pour Kabila dont le thème de campagne a été «mumemi maki abundaka te» (le porteur d’œufs ne cherche pas bagarre). Au Kwilu, l’effet PALU est tel que le PPRD n’a su faire élire qu’un des siens, Aubin Minaku Ndjalandjoku. Sur la centaine de candidats. Sa circonscription: son territoire d’origine, Idiofa. En clair, en 2016, autant le PALU est adulé, autant le PPRD est détesté et banni... les dégâts du typhon. Les candidats indépendants dont d’aucuns disaient n’avoir aucune chance n’entraînant aucune voix autre que celle qui leur était destinée sur une liste qui ne porte qu’un nom, ont littéralement retourné la table! Ils ont pour noms Matenda Kyelu, Bahati Lukwebo, Kin-kiey Mulumba, Banza Mukalayi, Thambwe Mwamba. Ils sont à l’initiative d’un groupe parlementaire si puissant qu’il va se révéler être une pépinière de l’élite. Ils ont mobilisé une machine électorale semblable

à celles des partis politiques voire les dépassent. Il s’agit surtout de personnalités localement ancrées au sein de leurs communautés qu’elles sont incontournables. Si la mortalité parlementaire atteint ou dépasse les 80% à chaque renouvellement démocratique, toutes seront réélues au tour suivant... Ayant adhéré à l’Alliance pour la Majorité Présidentielle, ces personnalités ont vocation de battre campagne pour le Président Candidat au second tour. Dans le Kwilu, alors que le typhon a tout dévasté, il faut réinventer le discours pour renverser la vapeur... Au fond, comment expliquer que l’AMP, devancière de l’actuelle MP ait signé un accord de Gouvernement avec le PALU qui lui reconnaît tout, lui cède tout, lui laisse tant de liberté s’agissant par exemple de la discipline de groupe et qui explique des écarts intolérables de langage? Rien qu’à voir les critiques au vitriol de Muzitu dans sa chronique médiatique, il est évident que le PALU ne fait pas partie de la Majorité Présidentielle; il appartient à l’opposition radicale... A-t-il jamais été une machine politique? Il a proliféré sur un terreau d’incurie et d’analphabétisme qu’explique l’échec de politiques de communication publique comme l’absence d’une élite locale assise. Ainsi, dans la Capitale, ses deux ténors Godefroid Mayobo Ngantiem et Adolphe Muzitu Fumundji sont battus à plate couture. Si Kinshasa est l’arrière-boutique de son bastion sociologique kwilois, comment expliquer la

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cinglante défaite de la garde rapprochée du patriarche? Les deux hommes et d’autres l’ont compris! Aucun n’osera plus défier la Capitale en 2011. Bien que l’un et l’autre aient occupé de hautes fonctions dans l’Exécutif national - ministre délégué auprès du Premier ministre pour Mayobo, ministre du Budget puis Premier ministre, chef du Gouvernement pour Muzitu - et doivent disposer d’un bilan et de moyens pour repartir à la charge, ils optent au scrutin suivant pour l’arrière-pays. Le premier choisit la circonscription de Kenge dans le Kwango bien que Yansi de Bagata dans le Kwilu; le second ira troubler la quiétude de Kikwit, ville peuplée de Mbala bien que Pende de Gungu! Il ne faut pas un dessin pour imaginer ce qui a pesé dans le redéploiement de ce corps de garde, ni comment cela s’est géré! Sans médias, intellectuellement et politiquement désavantagé, l’arrière-pays est un vaste champ de ruines ouvert à toutes les démagogies. Mais si à Gungu, le PALU parvient à s’octroyer des sièges, c’est en l’absence du Comité territorial local de la CéNI qui a préféré plier bagage face aux pressions et menaces du Premier ministre Muzitu pour qui les cinq sièges de la circonscription sont d’office dévolus à son parti au nom du patriarche Gizenga. Il ne peut en l’espèce y avoir de compromis. Son homme de main, Matthieu Mpita, rapporteur CéNI après avoir été ministre des Transports et Voies de communication, est à la manœuvre... C’est lui et d’autres qui opèrent désormais à la CéNI sous la direction bien contrôlée d’un pasteur protestant d’église méthodiste Daniel Ngoy Mulunda Nyanga... Des pressions que dénonce avec sa véhémence habituelle le Conseiller spécial du Président de la République en matière de sécurité, un certain Pierre Lumbi Okongo menaçant de porter l’affaire en pu(Suite en page 13). t


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Seule sa cour sait quand et comment elle le débranchera

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blic. Mais celle-ci se conclut très vite dans une cour interne entre hommes de... bonne compagnie. Face au contre-feu des Services, Muzitu a reculé sans lâcher sa proie. Il veut cependant négocier en concédant un siège qui ira à une candidate MSR, le parti de... Pierre Lumbi Okongo! à Bulungu, l’un des cinq territoires du Kwilu, les Yansi qui dominent économiquement, veillent au partage comme à la prunelle de leurs yeux. Le PALU c’est Has been. Car le Kwilu a deux candidats Premier Ministre déclarés. Si Muzitu a mis l’est en coupe réglée, Olivier Kamitatu Etsu, ministre du Plan, n’entend pas lâcher prise. Il dispose d’atouts: les siens de la CéNI... En 2011, à Bulungu, le PALU ne passera pas. En 2006, les Gizengistes avaient raflé cinq sièges. À eux seuls! Tout comme à Masimanimba, l’autre territoire très disputé qui a la particularité d’avoir vu naître un certain... Kamitatu, l’homme qui, en 1960, priva Gizenga du prestigieux poste

de Président de Léopoldville, l’humilia de ce fait en le contraignant à aller dans un Gouvernement Lumumba sans portefeuille au point qu’il lui est resté redevable à vie, puis à un exil de vingt-six ans! La vengeance est un plat qui se déguste surgelé... D’avoir précipité sans parachute le jeune Luboto depuis son strapontin de député explique-t-il cela? En 2006, le PALU a aligné maîtres d’école et menuisiers, incapable d’investir des candidats valables dans un territoire Quartier Latin pour la qualité de l’enseignement des Pères jésuites et des Frères Joséphites. Les Gizengistes ont envoyé cinq Députés au Parlement, des membres issus de cette classe ouvrière marxiste-léniniste, adeptes de l’église des Noirs en Afrique qui prient à même le sol dans des baraquements de branches d’arbres et de feuilles qu’aucun Congolais n’a vus devant le pupitre et dont nul n’a entendu la voix. En 2011, le combat se déroule au corps à corps alors que des médias (radio, télé, Internet, réseaux sociaux, etc.) semblables à ceux de gran-

des villes du monde affluent le Kwilu, arrosent en temps réel quand, en 2006, Kamitatu n’avait su installer qu’un tableau noir le long de la Nationale n°1, délivrant lui-même à la craie blanche au petit matin l’info du jour. En réalité l’info plongée dans sa sauce haineuse! Résultat: les urnes font mordre la poussière au PALU même si le parti a relevé le niveau de son offre électorale mais le centre de compilation de Kikwit à deux heures de route à l’est, où Muzitu ferraille, soucieux de rempiler à l’Hôtel du Conseil, changera la donne... Au moins, on entendra plus jamais parler du PALU et de ses Députés charpentiers... Ailleurs, ce n’est pas une paire de claques donnée sur les joues, c’est un coup de massue qui s’abat sur sa tête. Quand arrive l’heure de constituer des groupes parlementaires, le Parti Lumumbiste Unifié est en déliquescence. Malgré les millions de dollars de son nouveau roi Muzitu «Mfumu Mpa» amassés lors du long passage au Budget et à la Primature, il n’a récolté qu’un tiers du score de 2006. échec et mât! Le re-

cadrage politique a marché! Muzitu doit se payer des alliés s’il veut disposer d’une voix, rêver à nouveau Primature! Il a les millions. Grâce à l’accord passé avec la Majorité, les Gizengistes ont la main mise sur l’Exécutif national, les entreprises publiques, la territoriale, la diplomatie, etc. Ils siègent au Bureau Politique de la MP où ils veillent à leurs intérêts sans prendre la parole, ni se risquer de se mouiller. Ils ne sont en première ligne sur aucun dossier. Sur le thème de frustrations, la colère enfle et la Majorité dit s’être fait gruger. La défense de Kabila et de la Kabilie ce n’est pas l’affaire des Gizengistes, encore moins des néo-Gizengistes qui mouillent en rade, attendant le coup de gong... S’il se voulait propriétaire d’une villa à Limete que lui conteste un directeur de banque commerciale qui dit l’avoir acheté comptant auprès de son premier propriétaire Pende Placide Lengelo Muyangandu, Gizenga a changé de statut. Il vit dans un château impérial que l’ethnie Pende nostalgique des années

angolaises a baptisé Mashita-A-Gijungu.

mobutu proteste. Voici un homme qui, à 93 ans, au crépuscule de sa vie, a vu sa fin se transformer en success story. Gardé par une cour qui ne lève pas le pied, assurée d’être légataire universelle et tient le sceau au grand secret, combien ne se rêveraient pas d’un tel destin? à Rabat, Mobutu-le Léopard qui s’apprête à accueillir enfants et légataires à l’occasion des vingt ans de sa disparition, le 7 septembre, proteste dans sa tombe du carré catholique... Réduit physiquement et intellectuellement, Gizenga qui approche le centenaire vit en dépendance totale. Ceux qui le voient comme ce dernier carré de privilégiés qui font partie de suites présidentielles quand Joseph Kabila à la veille du scrutin de l’ex-Banningville, rend visite ce vendredi 25 août à son allié dans sa nouvelle résidence de Ma Campagne payée comptant par l’état et assurent le vieil homme sans qu’il ne l’entende que «le Kwilu n’a pas à tomber, le Kwilu est dans la poche» - ce que les

urnes ne confirmeront pas - témoignent d’une décrépitude mentale avancée, de déficience totale, d’absence parfaite de lucidité, d’un état de déchéance extrême. Concluent à la maltraitance... Kabila et Gizenga étendu éternellement sur son lit en quasi état de morbidité ont eu un tête-à-tête sans s’entendre... En Europe, cet homme depuis belle lurette serait en maison de repos, aurait intégré la section de grands âges. À Kinshasa, il présiderait des conclaves, gérerait le PALU au jour le jour, adresserait des ultimatums à ses alliés comme s’il en avait la capacité et en savait la pertinence! C’est son entourage tenu par Muzitu «Mfumu Mpa» (le nouveau Roi) qui décide de tout, décidera du jour, de l’heure, de la minute, de la seconde pour débrancher le câble, arrêter des frais certes pris en charge par l’état généreux au nom des accords de la MP. Ce sera aux conditions de la cour qui a éloigné femme et membres de famille trop encombrants! Hier inconnus, les enfants refluent, réclament des droits

longtemps ignorés. Ceux qui sont au parti et à sa banque, La COM-A-SOL, Communauté africaine de solidarité agricole qui brasse des millions de $ et de €. Outre la troupe de Minganza (les masques Pende de Gungu) du Festival du même nom que Maman Anne Marthe Mbuba, l’ex-épouse Pende, a réussi in extremis à garder. La MP en a-t-elle conscience? Gizenga est comme son congénère Tshisekedi qui l’a précédé dans l’au-delà. Même si les deux hommes se haïssaient mutuellement, chacun prenant le contre-pied de l’autre en politique, le premier accusant le second d’être un espion impérialiste mobutiste, un assassin de Lumumba, le second le traitant de «rêveur éternel». Aussi longtemps que son corps restera visible, mort ou vivant, immobile dans un funérarium dans le quartier bruxellois de Matonge ou dans une chambre dans le cossu quartier du Mont Fleuri ou de Ma Campagne, il servira de chantage et continuera à hanter ceux qui s’exposeraient.

T. matotu n

La vraie patronne du PALU a essayé de donner de la voix sans être entendue

A

u PALU, la vie n’a jamais été un long fleuve tranquille. Comme dans d’autres partis, ici certainement plus qu’ailleurs, des comités se succèdent à des comités à un rythme effréné. Suspensions, révocations, radiations, le Parti Lumumbiste Unifié a tout vu au point de laisser sa base perplexe. Icône du Kwilu - celle des années Mobutu - a, avant Marie-Laure Kawanda Kayena et d’autres, eu sa part. La Dame de fer n’a jamais eu la langue dans sa poche. Lors d’une conférence de presse le 11 novembre 2006 tenue à son habitation à Kinshasa, commune de Ma-

Mme Pakasa lors de sa conférence de presse, entourée par deux de ses lieutenants, Fidèle (à g.) et Jackson (à dr.). PHOTO le soft numérique. tete, la maison qui «longue villégiature par Jackson Bofunga retrouver la trace du «libère l’homme», que» (...), contre «les accueillit des mois européenne», à en qui déclara avoir leader du Palu -, contre «la servilité», croyances mysticodurant le couple Gicroire le vibrant entrepris une tourThérèse Pakasa apcontre «le mensonge (Suite en page 14). t zenga, retour d’une témoignage livré née en Europe pour pelait à la lutte qui historique et politiLE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1408 | PAGE 13.


les grandes analyses du Soft |

En 2006, il y eut un malentendu électoral, explique Mme Pakasa (Suite de la page 13). t

religieuses» qui ont conduit au malentendu électoral. Son message montrait déjà le déclin vers lequel le PALU se dirigeait en dénonçant un «mensonge historique», «la croyance à un pouvoir mystico-religieux tutélaire», à un «Dieu» sur terre, «l’échec avéré d’une gestion de l’Exécutif du pays par une branche d’opportunistes et d’affairistes unanimement décrié», à savoir ceux du PALU. Extraits: (...) 4. Face au mensonge historique et politique qui a conduit notre Peuple à tourner le dos aux valeurs de justice, de paix, d’effort, de lutte, de sacrifices, d’honnêteté et de travail, face à la propagande et à la manipulation qui conduisent le Peuple à croire servilement à un «Dieu» sur terre, face au vote qui, dans certaines de nos provinces, n’a pas été démocratique, mais un malentendu qui a fait que des pans entiers de notre Peuple se sont exprimés par un bulletin sans disposer d’éléments de jugement citoyen et responsable mais en croyant à un pouvoir mysticoreligieux tutélaire, face à l’échec avéré d’une gestion de l’Exécutif du pays par une branche d’opportunistes et d’affairiste unanimement décriés; 5. Étant donné que rien dans l’arrièrepays n’a démarré et qu’aucune promesse de campagne n’est tenue, alors que l’heure de vérité a sonné, et constatant la tendance plausible d’un exercice de pouvoir moniste, népotiste et clanique par des partis qui ont conduit à l’exode massif des cadres et de la jeunesse vers des forces émergentes modernes et démocratiques; 6. Considérant l’Accord Politique qui a jeté le pont entre l’Est et l’Ouest de la République Démocratique du Congo et fondé l’Alliance de la Majorité Présidentielle devenant ainsi un héritage commun des

Peuples de la RDC à la base d’une paix relative observée dans le pays; 7. Étant donné que cet Accord Politique de Gouvernement n’a été rendu possible qu’au lendemain de la victoire au 2e tour à l’élection présidentielle du Candidat de l’Alliance de la Majorité Présidentielle Joseph Kabila Kabange, victoire à laquelle des leaders du Peuple ont concouru dans nos territoires et circonscriptions sans moyens spéciaux sinon leur passion et leur détermination; 8. Vu qu’à un an de la fin de la Législature, cette victoire a profité et profite exclusivement à une frange d’égoïstes, de fondamentalistes, de népotistes, des opportuniste et des affairistes qui laissent indifféremment le peuple affamé ainsi que les provinces divisées et déconcertées; 9. Face à la propagande qui prône l’appartenance du pouvoir actuel à la province de Bandundu et aux Militants meurtris du PALU qui n’en tirent aucun profit et surtout qu’aucun projet des 5 Chantiers n’a vu le jour à l’heure actuelle dans cette province; NOUS, MAMAN THÉRèSE PAKASA, - Concernant nos Accords Politiques qui, du reste, sont positivement justifiés, l’AMP doit savoir que les véritables Accords naissent de l’harmonie de pensées nationales et non des intérêts partisans ou totalement personnels qui n’apportent absolument rien à notre peuple. Tout en étant parfaitement d’accord avec l’Alliance, nous souhaitons de tout cœur qu’elle soit animée par des personnes crédibles et vertébrées afin de produire de bons résultats pour l’intérêt général de la Nation; - L’Alliance de la Majorité Présidentielle et les Parlementaires sont vivement interpellés pour ne pas se laisser influencer ni intimider par Tout Parti Politique aux

visées intégristes, fondamentalistes ou de sectes et dont les membres, transformés en milices ou xénophobes, agissent dans le but bien compris de sauvegarder les intérêts égoïstes des Chefs de Parti, Seigneurs de guerre ou Gourous. (...) Nous adressant comme toujours aux Camarades Militantes et Militants du PALU cher à Lumumba, Sendwe, Lubaya, Mulele, Mombele, Petipeti, Kashamura, Bisikiro, MabikaKalanda et Kabila, pour ne citer que ces vaillants Lumumbistes, nous déclarons que sous notre actuelle direction, le PALU qui vient de démontrer ses limites et ses déficits fortement décriés par la Nation Congolaise, deviendra, à l’instar des autres Grands Partis Nationalistes du Monde, la Pépinière du Nationalisme Congolais et le Berceau de l’Alternance Démocratique pour la Bonne et Heureuse Gouvernance au service du peuple. Cette réforme radicalement envisagée changera remarquablement du fond en comble l’image de marque de notre pays longtemps ternie tant sur le plan national qu’international. Vous conviendrez avec nous (...), qu’en R-dCongo, Mme Pakasa figure parmi les toutes premières femmes pionnières de la lutte pour la Démocratie au prix de sa Vie. En ces temps, certains dirigeants des actuels partis politiques au pouvoir, complices politiques et matériels du Maréchal Mobutu, dansaient et chantaient pour la gloire du Dictateur. Les réformes que nous nous imposons pour restructurer et innover le PALU aujourd’hui en déclin que nous avons jadis personnellement implanté et mobilisé pendant la dictature malgré les brimades, les tortures et autres maltraitances subies matin, midi et soir sont bien justifiées. Car, ne rien faire serait l’assassinat

pour la seconde fois de Patrice-émery Lumumba, Président d’Honneur Perpétuel du Parti Lumumbiste Unifié PALU. Nous n’avons pas le droit de nous taire devant le déviationnisme, le népotisme, le clientélisme et le despotisme institués actuellement à dessein au sein du PALU par des personnes que nous avons naturellement plébiscitées et élevées au sein du Parti pendant que ces déficits précités consacrent la misère sans nom du peuple congolais alors que Lumumba, le Tronc commun national du Parti, prônait le Progrès, le Bienêtre, la Cohésion et l’Unité Nationale. à ce titre, nous

vous annonçons solennellement la tenue imminente du Premier Congrès National du PALU et lequel nous permettra avant tout de réconcilier les Filles et les Fils Lumumbistes frustrés, éparpillés, mécontents et exclus pendant que personne ne détient aujourd’hui cette légitimité statutaire de trois ans, et ensuite de mettre sur pied de nouvelles structures exigées devant nous permettre de préparer avec sérénité les échéances électorales prochaines. Nous ne pouvons terminer cet appel sans nous adresser à nos Frères et Soeurs de Bandundu

toutes tendances confondues en ces mots: 1. Investie de la légitimité que nous confèrent vingtdeux ans de lutte acharnée contre la féroce dictature surannée mobutiste qui a, permis de tirer de l’apathie et de l’immobilisme le noble projet de notre Héros National Patrice-émery Lumumba lancé à Ibadan en 1959 et ayant abouti à la création du Parti Lumumbiste Unifié (PALU); 2. Soucieuse d’éviter le risque d’éclatement et d’explosion des provinces, et singulièrement celle de Bandundu suite à un régime obscurantiste

consacré par le démonisme, le clanisme, le népotisme, les privilèges, les passedroits, les rentes à vie inacceptables et dans le souci de réconcilier les Filles et les Fils de l’Est et de l’Ouest de cette province et de maintenir allumée la flamme de l’espoir en changeant le cours de notre histoire commune; Lançons en ce jour du 11 novembre 2009 à Kinshasa, Capitale de la R-dCongo, l’appel solennel à tous nos Frères et Soeurs de Bandundu à unir leurs forces aux nôtres pour dire que seule la Lutte libère l’homme» (...). Le Soft International n° 1016 daté 12 novembre 2009.

Le véhicule électrique relance le cuivre

L

e développement du marché des voitures électriques va entraîner une forte hausse de la demande de cuivre dans ce secteur au cours des dix années à venir, selon Franco Gonzalez, analyste d’IDTechEx et auteur d’un rapport du cabinet de conseil IDTechEX pour le compte de l’Association Internationale du cuivre (International Copper Association, ICA). La demande de cuivre pour équiper les voitures et bus électriques devrait passer de 185.000 t en 2017 à 1,74 million de t en 2027, soit une multiplication par neuf. Les véhicules électriques utilisent du cuivre dans leurs batteries mais aussi pour des éléments du moteur. Un véhicule peut avoir jusqu’à six km de câbles en cuivre, selon l’ICA. Le marché mondial du cuivre est actuellement de 23,9 millions de t, explique un autre groupement professionnel, l’International Copper Study Group (ICSG). Cela signifie que les véhicules électriques pourraient représenter 6% de la demande mondiale de cuivre dans 10 ans contre moins de 1% cette année, selon les estimations d’IDTechEX. Le nombre de véhicules électriques en circulation dans le

monde a doublé l’an dernier pour atteindre 2 millions d’unités, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie qui soulignait aussi que dix pays concentraient 95% des ventes: Chine, états-Unis, Japon, Canada, Norvège, Royaume-Uni, France, Allemagne, Pays-Bas et Suède. Alors que les véhicules équipés de moteurs à combustion contiennent jusqu’à 23 kilos de cuivre, ce total atteint 40 kg, pratiquement le double, dans les véhicules électriques hybrides et 60 kg, près du triple, dans les véhicules hybrides rechargeables. Un bus électrique, lui, peut utiliser entre 224 et 369 kg de cuivre selon la taille de sa batterie. Du coup, les minings se sentent pousser des ailes. Ainsi, Ivanhoe Mines, compagnie listée sur TSX, mène des négociations pour conclure des accords afin de faire entrer la mine historique de Kipushi dans une nouvelle ère de production. D’après les déclarations de ses dirigeants, les parties impliquées dans les discussions sont Gécamines, partenaire d’Ivanhoe sur le projet, SNCC, compagnie nationale ferroviaire, ainsi que de potentiels bailleurs de fonds.

Kipushi, une mine qui existe depuis 1924. Gérée par Kipushi Corporation (KICO), coentreprise Ivanhoe Mines (68%) et Gécamines (32%), la mine Kipushi existe depuis 1924. Elle a été construite par l’Union Minière qui l’a exploitée pendant 42 ans avant que Gécamines n’en prenne le contrôle en 1967. De 1924 à 1993, la mine a produit un total de 6,6 millions de t de zinc, 4 millions de t de cuivre, 278 t de germanium et 12 673 t de plomb. En 1993, suite à des facteurs économique et politiques, Gécamines l’a placée en régime de maintenance et entretien. Dans un communiqué de presse sur son site web, Ivanhoe Mines a indiqué avoir réalisé d’«excellents progrès» depuis la mise en œuvre de son programme de restauration de la production à Kipushi. Telle la mise à jour des ressources minérales indiquées et mesurées du gisement Big Zinc découvert par Gécamines juste avant que la mine ne devienne inactive. Le gisement situé à une profondeur de 1 250 m, héberge désormais 10,2 millions de tonnes, titrant 34,9% de zinc, 0,65% de cuivre, 19 g/t d’argent, et 51 g/t de germanium. Il contient 7,8 milliards

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de livres de zinc et serait la mine de zinc de plus haute teneur au monde. Le programme de restauration de la production se concentrera dans sa première phase sur le gisement Big Zinc. Ivanhoe Mines est en train de moderniser l’infrastructure souterraine de Kipushi, et compte ensuite se focaliser sur la modernisation et la mise à niveau des infrastructures de surface. Une étude de préfaisabilité (PFS) est en cours pour affiner les résultats de l’évaluation économique préliminaire réalisée en mai dernier qui table sur une production annuelle de 530 000 t de concentré de zinc sur une durée de vie de 10 ans. La PFS sera achevée avant la fin de l’année. KICO mène par ailleurs un programme de forage de 41 trous d’une profondeur de 6 500 m, l’objectif visé étant d’élargir et de mettre à jour les ressources inférées du projet Kipushi. à un moment où les prix du cuivre et du zinc sont en hausse, c’est donc une bonne nouvelle pour le pays. En dehors du projet Kipushi, Ivanhoe Mines opère sur le grand projet Kamoa-Kakula, reconnu comme hébergeant l’une des plus grandes ressources de cuivre au monde.


softheque |

Un immense écran bord-à-bord pour Huawei Mate 10

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un peu plus d’un mois de sa présentation, le prochain smartphone de Huawei apparaît sur la Toile. Deux photos montrent que son écran sera bel et bien «borderless», sans aucun bouton en façade. C’est donc à cela que ressemblera le Mate 10. Le vaisseau amiral de la gamme de smartphones du Chinois sera dévoilé le 16 octobre prochain. En attendant, les fuites se multiplient, dont celle concernant ce qui seraient ses premières photos. Dévoilée par le site indien 91Mobiles et TechMSD, elles montrent un appareil équipé d’un écran bord-à-bord. l’intelligence artificielle. Détail d’importance: il n’y a aucun bouton en façade. Le 6 septembre dernier, le compte Twitter OnLeaks dévoilait en effet un rendu 3D de l’appareil muni d’un bouton. Un choix qui paraît étonnant de la part du constructeur chinois, à l’heure où ses principaux concurrents tels que Samsung, LG et vraisemblablement bien-

Il n’y a aucun bouton en façade. Un choix qui paraît étonnant quand ses principaux concurrents (LG, Samsung, Apple) l’ont fait. drvés. tôt Apple l’ont fait. Selon les dernières rumeurs, l’écran 18:9 du Mate 10 devrait

mesurer 6,3 pouces et en faire ainsi le plus grand modèle du marché à ce format,

aux côtés du Galaxy Note 8 de Samsung. Surtout, le Mate 10 embarquera le

nouveau processeur Kirin 970. Conçu par HiSilicon, la filiale semi-conducteurs de

Huawei, cette puce inclut pour la première fois un NPU (Neural Processing

Unit) prenant en charge les calculs liés à l’intelligence artificielle.

w Avec la fonction Moto Sounds, il est possible de diffuser le son du Moto X vers 4 dispositifs Bluetooth simultanément, casques ou enceintes nomades. De quoi se créer un système multiroom facilement et à moindre frais. Derrière cette fonction, la technologie du français Tempow, intégrée pour la première fois dans un smartphone. Avec Moto Key, il devient aussi possible d’accéder au contenu de son PC ou d’un site sécurisé sous Chrome d’une simple pression… sur le capteur d’empreintes de son smartphone! Il suffit pour cela d’installer un petit logiciel sur son PC qui enregistre les mots de passe et communique en Bluetooth avec le Moto X. w En plus de toutes ces fonctions, on retrouve les gestes

qui permettent d’activer l’appareil photo ou la lampe torche d’un simple mouvement du poignet!

de 12 MP qui s’appuie sur la technologie Dual AF pixel comme sur le Galaxy S7 et d’un capteur grand angle 8 MP (format panoramique).

Ce smartphone est plein d’astuces

D

isponible vers fin septembre au prix de 399 euros, ce smartphone est bien équipé et tourné vers la photo. Le nouveau Moto X de Motorola, nourri à l’IA, facilite le déverrouillage de votre PC ou balance la musique sur vos enceintes nomades en multi-room. La série X de Motorola a profité de l’édition 2017 du salon IFA de Berlin pour faire sa réapparition après une longue absence. Venant s’intercaler entre les Moto Z et les Moto G (respectivement le haut et le milieu de gamme du constructeur), le Moto X de 4ème génération est un smartphone qui mise à la fois sur son design sophistiqué, ses aptitudes photo et ses fonctions intelligentes. Pour moins de 400 euros, ce smartphone étanche (IP68)

affiche de belles caractéristiques : un écran IPS Full HD de 5,2 pouces, un puissant processeur Snapdragon 630 couplé à 3 Go de mémoire vive, un double capteur photo (12 + 8 MP), un espace de stockage de 32 Go (extensible par MicroSD de 2 To), un capteur d’empreintes sous l’écran et une batterie de 3000 mAh. w Des fonctions intelligentes au menu. Au-delà du design et de la photo que Motorola met particulièrement en avant, nous avons apprécié les fonctions intelligentes de ce Moto X qui rendent cet appareil particulièrement astucieux. En plus de Google Assistant, précisons que l’appareil embarque Alexa. L’assistant d’Amazon ne parle pas encore français, mais cela ne devrait plus trop tarder!

La photo pour les créatifs. L’appareil photo principal se compose d’un capteur «classique» de 12 MP qui s’appuie sur la technologie Dual AF pixel comme sur le Galaxy S7 et d’un capteur grand angle 8 MP. dréservés.

w Design: avantages et désagréments du verre. Côté design, le dos en verre de ce Moto, décliné en noir et en bleu, joue sur des reflets irisés et chatoyants, plutôt agréables à l’œil. w Une matière qui adore, malheureusement, les traces de doigts! Mais c’est hélas le cas sur la plupart des boîtiers en verre. L’appareil reste relativement fin avec 8 mm d’épaisseur mais l’appareil photo crée une protubérance, de 1,5 mm supplémentaire, un peu trop importante à notre goût. w La photo pour les créatifs. L’appareil photo principal se compose d’un capteur «classique»

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w De nombreux outils sont proposés pour booster la créativité des utilisateurs: effet Bokeh, ajustable en intensité et avec choix du flou sur le premier ou le second plan, détourage d’objet pour placer une partie d’une photo sur une autre, fonction spot color avec un filtre qui permet de conserver un sujet en couleur et le fond en noir et blanc, ou le contraire, comme ci-dessous. w Pour les selfies, on trouve, à l’avant, un capteur de 16 mégapixels accompagné de fonctions d’amélioration et de création (mode panoramique, mode basse lumière, filtres).


vie |

À 50 ans, un homme sur 10 a un cœur trop âgé

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voir un cœur plus abîmé qu’il ne devrait l’être fait courir un risque important d’attaque cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral. Quel âge à votre cœur? Grâce à un questionnaire mis en ligne depuis février 2015 par l’Agence de Santé Publique britannique (Public Health England), il est possible d’avoir la réponse (en anglais). Au total, plus de 1,2 million de Britanniques ont répondu à ce test afin d’en savoir un peu plus sur l’état de santé de leur muscle cardiaque et, 167.000 (12% des participants) ont découvert que leur cœur avait une décennie d’avance sur eux, selon l’étude publiée le 4 septembre par la Public Health England. Une nouvelle

de mortalité après les cancers. À l’origine de ce vieillissement cardiaque précoce figurent les éternels facteurs de risque tels que le tabagisme, l’alcoolisme, la sé-

A

près de 80% des décès dus à une attaque cardiaque ou à un AVC pourraient être évités chez les moins de 75 ans en changeant ces mauvaises habitudes de vie.

Quatre signes méconnus de l’insuffisance cardiaque L’âge de notre cœur peut correspondre à une perte de vie de dix ans. dr.

peu réjouissante selon l’agence de santé publique britannique, qui rappelle qu’avoir un «vieux» cœur augmente significativement le risque d’attaque cardiaque et d’accident vasculaire cérébral, de même que celui de développer une maladie chronique du rein ou un diabète. Pour ces person-

nes, l’âge avancé de leur cœur correspond en effet à une perte de vie de dix ans. Des décès évitables Les hommes sont plus fortement concernés que les femmes puisqu’ils représentent 64% des personnes ayant un cœur plus abîmé qu’il ne devrait l’être à leur âge. Au total, un homme sur dix a

un cœur plus vieux de dix ans que le reste de son corps. En Angleterre, les maladies cardiovasculaires, bien qu’en baisse, restent la principale cause de décès chez les hommes et la seconde chez les femmes. En France, elles représentent un peu plus de 20% des décès, soit la seconde cause

éléments sur l’arthrose du genou. En comparant les données actuelles avec celles de l’ère préindustrielle, les chercheurs ont découvert que le nombre de cas d’arthrose du genou avaient doublé en l’espace de 50 ans.

d’exercice entraîne un amincissement des cartilages articulaires, ce qui favorise la survenue de l’arthrose, explique Le Point. Un mode de vie trop sédentaire aurait également un impact sur les muscles péri-articulaires: affaiblis, ces derniers ne pourraient plus stabiliser correctement les cartilages du genou. À l’inverse, faire du sport permettrait à ces cartilages de se renforcer en augmentant leur densité.

trop riche également pointée du doigt. Le second coupable serait notre alimentation moderne, trop riche en sucre et en graisses, ce qui entraînerait des inflammations chroniques de faible ampleur à leur tour amplifiées par le manque d’activité. C’est donc notre mode de vie, davantage que l’allongement de la durée de vie ou même notre poids, qui serait en cause. Au final, ce n’est peut-être pas plus mal: cela signifie que l’on peut y faire quelque chose!

De l’arthrose du genou

u fur et à mesure des études sur l’arthrose, les chercheurs commencent à mieux comprendre cette affection qui touche un nombre croissant de personnes dans le monde. L’arthrose, ou ostéoarthrite, résulte d’une dégradation du cartilage qui recouvre les extrémités des os, au niveau des articulations. Une étude parue dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) met en lumière de nouveaux

dentarité, une alimentation trop riche en gras, le diabète, le cholestérol, l’hypertension artérielle et le surpoids. Selon l’agence de santé publique britannique,

Le manque d’activité, principal responsable. Si la forme de nos chaussures ou même la dureté des trottoirs pourraient être des facteurs aggravants, la principale responsable est bien l’inactivité physique. Le manque

Notre aimantation

L

’insuffisance cardiaque est une maladie grave, responsable d’au moins 165 000 hospitalisations et plus de 70.000 décès chaque année en France. Comment reconnaître les symptômes qui font suspecter la maladie? «Aujourd’hui les gens savent ce qu’est un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral, mais ils connaissent mal l’insuffisance cardiaque», explique le Dr Florence Beauvais (Hôpital Lariboisière, Paris), secrétaire du groupe Insuffisance cardiaque et cardiomyopathie (GICC) de la Société française de cardiologie. «Il y a là un enjeu thérapeutique car il existe des médicaments qui améliorent la vie des gens et réduisent la mortalité», souligne le Pr Thibaud Damy (Henri Mondor, Créteil), président du GICC. Les signes cardinaux pour détecter l’insuffisance cardiaque. w L’essoufflement est le premier signe qui doit attirer l’attention. «L’insuffisance cardiaque étant une incapaci-

té du cœur à envoyer suffisamment de sang aux différents organes, les patients commencent par se plaindre d’être essoufflés en montant deux étages, puis un seul, puis quelques marches», explique le Pr Damy. L’engorgement de sang dans les poumons explique la gêne respiratoire. w Le deuxième signe, la prise de poids, est lié à la rétention hydrosodée (eau et sel). «Il faut toujours s’inquiéter devant une prise de poids rapide, quelques kilos sur quelques jours ou quelques semaines», indique le Pr Damy. La rétention hydrosodée est particulièrement visible sous forme d’un gonflement au niveau des jambes et des pieds. w Ces œdèmes constituent le 3e signe majeur d’insuffisance cardiaque: «On n’entre plus dans ses chaussures», raconte le Dr Beauvais. w Enfin quatrième signe, la fatigue. «Elle est liée à la fatigue cardiaque», explique le Pr Damy, car le cœur est un muscle. «C’est une fatigabilité excessive, même pour des petits efforts, ajoute-t-il mais les autres muscles par exemple ceux des jambes sont aussi mal irrigués». Une consultation

médicale s’impose rapidement! Devant l’apparition d’un ou plusieurs de ces signes, et a fortiori s’il y a des cas de maladies cardiaques dans la famille ou si l’on est un sujet à risque cardiovasculaire (hypertendu, diabétique, survivant d’un infarctus, fumeur, etc.), une consultation médicale est indispensable. «On effectuera alors des dosages de biomarqueurs (le NTproBNP, NDLR), un électrocardiogramme (car il est rarement normal en cas d’insuffisance cardiaque) et une échocardiographie pour confirmer le diagnostic et mesurer le dysfonctionnement cardiaque (gravité de la maladie)», explique le Dr Beauvais. Le traitement permettra d’améliorer la qualité de vie et de réduire la mortalité mais l’insuffisance cardiaque impose une autosurveillance permanente (par exemple en traquant les sels cachés dans l’alimentation ou en surveillant quotidiennement son poids). La télésurveillance pourra sans doute s’avérer précieuse dans l’insuffisance cardiaque. damien Mascret n

K N’S www.kinsonline.net

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Même choix éditorial que son frère aîné. Même rigueur. Sorti de la cuisse de Jupiter.

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véhicules d’exception |

Avec la E-Type Zéro, Jaguar revient au style rétro des années 60

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oadster 100% électrique qui allie le style rétro des années 60 aux technologies de propulsion électrique actuelles, Jaguar a dévoilé la «E-Type Zéro». Mais si les performances et le look de ce véhicule séduisent, il n’est pas certain de pouvoir la conduire un jour… Il y a toujours un dilemme chez les amateurs de voitures anciennes soucieux de l’environnement: comment assouvir sa passion sans consommer de pétrole? Jaguar a peut-être une solution: la «E-Type Zéro» qu’elle vient de dévoiler. Un concept vintage inspiré de son roadster «Type E» produit entre 1961 et 1975 doté de belles performances électriques. 300 chevaux et 0 à 100 en 5,5 secondes. La transmission du moteur électrique de 220 kW (300 ch), est intégrée dans la structure existante du Type E. Pour Tim Hannig, directeur de Jaguar Land Rover Classic désormais indien, «(cela) signifie qu’un moteur conventionnel pourrait être réinstallé». «Nous pensons que c’est essentiel puisque cela permet à

On peut toujours rêver de ce véhicule mais une commercialisation de ce véhicule n’est pas envisagée pour le moment. droits réservés. Jaguar de rester authentique à son ADN» explique t-il. Le groupe motopropulseur électrique, capable d’abattre le 0 à 100 km/h en 5,5 secondes, pourrait équiper d’autres rééditions de prestigieux modèles an-

ciens de la marque à l’avenir. «Nous pouvons utiliser cette technologie pour transformer n’importe laquelle de nos Jaguar à moteur XK» affirme le cadre. Produit entre 1948 et 1992, le XK était un moteur essence

6 cylindres de 265 chevaux à bord de la Type E. Batterie de 40 kWh, 270 km d’autonomie. Avec une batterie de 40 kWh, l’autonomie du concept E-Type

Zéro devrait se situer autour de 270 km, ce qui est plutôt rarissime. Le prototype a été allégé de 46 kilogrammes par rapport à la version originale. à l’intérieur, la firme british désormais sous pavillon indien a harmonieusement

mélangé les époques: tableau de bord moderne avec large écran tactile aux côtés d’un grand volant en bois et métal perforé et d’un authentique système de démarrage à clé. N’imaginez pas pavoiser sur les prome-

nades Azuréennes à bord de l’engin de sitôt… une commercialisation n’est pas envisagée pour le moment. Jaguar est probablement plus préoccupée par le développement de son futur SUV électrique «I-PACE».

Roadster 100% électrique, cette Jaguar allie le style rétro des années 60 aux technologies de propulsion électrique actuelles mais si les performances et le look de ce véhicule séduisent, il n’est pas certain de pouvoir conduire un jour la «E-Type Zéro», la firme a désormais d’autres préoccupations. dréservés. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1408 | PAGE 17.


Mettre les gaz en période d’incertitude

C’est ce qui s’appelle une salle noire de monde, que nul n’avait jamais remplie avant où, en pleine période d’incertitude et de reniement, sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila», le P.A refuse du monde sur une terre passant pour hostile, laisssant des grappes humaines traîner dans les dépendances de cette Fikin. lesoft.

Le Parti Pour l’Action (P.A). Le parti du Crabe.

à Dunda, dans Kitoy, sur nos terres bénies de Masi-Manimba, rivière LuYE.

Lors du deuxième tour de la Présidentielle, Des villages entiers se vident et risquent la noyade pour aller saluer «Bakala ya Ngolo» visible sur l’autre rive. un suiveur photojournaliste de Antenne A TV immortalise la scène. le soft. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1408 | PAGE 18.


côté rose |

Le plaisir n’est jamais là où les lieux communs l’attendent

«Il nous faut admettre qu’on ne sait pas ce qu’il faut faire, ce qu’il faut dire, de quoi on a l’air, vers quoi on va, ni s’il est bien raisonnable d’y aller». dréservés.

P

lus de liberté, plus de spontanéité, plus d’émoi… Tels sont les éléments nécessaires à des échanges sexuels plus intenses. Ils naissent d’une plus grande écoute de soi… et de l’autre. Sophie Cadalen, psychanalyste, nous parle de cet art des vraies rencontres.

Reproduire des gestes décrits dans des manuels d’éducation sexuelle aide-t-il à progresser sexuellement? Il est tentant de penser que pour bien faire l’amour, il y aurait une technique à acquérir. Or, je crois que ce qu’il faut apprendre, au contraire, c’est une forme d’ignorance. Se laisser envahir par des pseudo-savoirs du type «les hommes aiment les fellations, les femmes aiment être prises debout…» enlève toute chance de se rencontrer soi-même, et de rencontrer l’autre. Mieux vaut oublier tout ça, le plaisir n’est jamais là où les lieux communs l’attendent. La sexualité est le lieu, pour chacun, de ses inventions, de ses peurs, le lieu où il est le plus unique, où il ne ressemble à aucun autre. Il s’agit donc d’admettre que, décidément, on ne sait pas ce qu’il faut faire, on ne sait pas ce qu’il faut dire, on ne sait pas de quoi on a l’air, on ne sait pas vers quoi on

va, ni s’il est bien raisonnable d’y aller. Même si personne ne s’affranchit jamais tout à fait de ses appréhensions, être à l’écoute de cette voix singulière qui nous constitue est le seul but à atteindre. Pourquoi est-ce si difficile de se laisser aller à écouter cette voix? Parce que nous craignons que cette voix soit sulfureuse, qu’elle nous dévoile des choses pas très agréables sur nousmêmes, un peu dégoûtantes, qu’elle nous métamorphose en animaux obsédés, se léchant et se pénétrant bestialement. Ou qu’elle nous fasse prononcer des obscénités qui sortiraient de notre bouche comme les crapauds s’échappent de la bouche des méchants dans les contes. Nous avons peur de découvrir que notre désir est infidèle aux normes, à ce que nous croyons être et à ce que

nous voudrions être. Et, toujours au nom de cette peur, beaucoup refoulent leurs fantasmes: ils pensent que s’ils laissent parler ces images, elles les entraîneront vers la pire débauche. Mais apprendre à faire l’amour suppose justement d’accueillir ces rêveries, car les fantasmes portent nos désirs inconscients, qu’ils dissimulent à notre conscience pour ne pas nous «déranger». Lorsqu’une femme imagine être prise successivement par plusieurs hommes ou bien qu’un homme rêve de soumettre sa partenaire à d’autres, il ne s’agit pas d’interpréter ces fantasmes au pied de la lettre. Fantasmer un viol n’est pas désirer être violée, c’est plutôt aspirer intensément à la pénétration, à la violence d’un corps à corps amoureux que l’on n’ose pas s’avouer. Fantasmer des scènes violentes ou immorales est un

moyen de ne pas affronter de plein fouet la crudité de sa pulsion sexuelle, tout en en laissant passer certains éléments. Comment dépasser cette peur, si elle est inconsciente? Le premier pas consiste déjà à reconnaître que l’on n’ose pas, à se permettre d’écouter ses peurs et à les identifier. La sexualité est le seul endroit où il est impossible de tricher avec soi-même. Me raconter que je jouis quand je ne jouis pas, ça ne sert à rien. Si mon corps est fermé, j’aurai beau me répéter qu’il est agréable de faire l’amour et que mes organes sont naturellement innervés, cela ne changera rien. Il nous faut parvenir à lâcher la toutepuissance de l’esprit. Et nos fantasmes sont là pour nous y aider puisque les laisser venir entraîne notre corps à se dilater, à être troublé, peu à peu envahi par les

émois, par le désir. Finalement, notre corps, si nous nous mettons à l’écoute de tous les infimes mouvements qui le traversent, nous guide autant que nous le guidons. Quel est le rôle du partenaire dans le fait d’arriver, ou pas, à faire l’amour? Tout d’abord, il faut arrêter d’attendre de l’autre. Les hommes se plaignent: «Elle ne me désire pas». Les femmes se lamentent : «il ne sait pas s’y prendre». Prononcer ce genre de phrases, c’est ne parler de personne, ni de soi, ni de l’autre. Il faut en finir avec cette passivité qui commande au partenaire de se débrouiller comme il peut avec nous. Dire «j’aimerais qu’il…» reflète la peur de dire «je veux». Dans la sexualité, il y a un élan égoïste, très intime, une voix, très basse, qui dit «je veux», «j’aime» ou «je n’aime pas», qui dit «viens maintenant» ou «pas comme cela»; une voix qui n’est comparable à aucune autre. C’est bien pour cela qu’aucun apprentissage n’est possible. Avec certains partenaires, nous avons d’emblée l’impression que tout est là, qu’il n’y a rien à apprendre. Pourquoi? Lorsque nous parvenons à nous écouter, à travers chaque nouveau

partenaire, il s’agit d’une nouvelle rencontre avec nousmêmes. Chaque relation nous prend en défaut par rapport à ce que nous croyions savoir de nous. Et c’est ainsi que, alors que nous refusions jusquelà la sodomie ou telle caresse, elle devient évidente avec ce partenaire. La sexualité nous ramène toujours à l’improvisation. Il faut accepter de ne pas savoir, d’être surpris. Hommes et femmes rencontrent-ils des problèmes spécifiques liés à leur sexe? Non. Ce qui crée la différence entre l’autre et soi dépasse les signes physiques et culturels définissant le masculin et le féminin, puisqu’il s’agit de notre inconscient qui s’est modelé à partir du modèle parental. La façon qu’ont eue nos parents de vivre leur sexualité a eu un impact sur la nôtre. Par exemple, à l’encontre du discours actuel selon lequel la sexualité des femmes serait totalement libérée, celles-ci portent encore les inhibitions de leurs mères, avec des interdits de jouissance qui peuvent être très forts, légués d’inconscient à inconscient, et inexplicables, si ce n’est par l’histoire parentale.

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1408 | PAGE 19.

C’est pour cela que tout inconscient est singulier et qu’il échappe à un quelconque classement par sexe et par âge. Je le vérifie en clinique. Chaque patient, à un moment de son analyse, va dire: «Je ne suis pas une femme (ou un homme) comme les autres». C’est un moment clé où, évacuant peu à peu les poncifs qui traînent dans sa tête, il commence à s’accepter comme unique. Quand une femme a compris comment atteindre la jouissance, n’a-telle pas tendance à reproduire le même scénario sexuel? C’est une tendance inhérente à la sexualité, pour les hommes comme pour les femmes. Celle-ci est un tel océan d’ignorance que lorsque nous trouvons quelque chose qui fonctionne, nous nous y tenons. Cela dit, nos rencontres sexuelles n’ont pas besoin d’être des créations originales à chaque fois. Si les deux partenaires sont satisfaits, tout va bien. En revanche, si cela devient sclérosant, il faut tenter de repérer ces protections afin de s’en libérer. Il suffit parfois d’un décalage impalpable pour que quelque chose de nouveau se passe, et que soit relancé le désir de la découverte.


interna t i o n a l

L’Apocalypse SINCE 1989

C

omme un petit air d’apocalypse. Même si c’est la saison des cyclones, voir coup sur coup les ouragans Harvey et Irma s’abattre sur les terres fait froid dans le dos. Surtout que Jose, une tempête tropicale juste derrière Irma, s’est transformée en typhon mercredi 6 septembre, de même que la tempête Katia, plus à l’ouest, mais toujours dans l’Atlantique.

Et alors qu’Harvey a entraîné des inondations jamais connues au Texas, Irma est lui le cyclone le plus puissant jamais formé dans l’océan Atlantique. L’île française de Saint-Martin a ainsi été «détruite à 95%», entraînant la mort d’au moins 8 personnes. La faute au réchauffement clima-

Des arbres déracinés, des poteaux électriques abattus. droits réservés. tique? Certains responsables politiques établissent un lien clair, à l’instar d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, qui a déclaré jeudi 7 septembre qu’Irma est une «manifestation concrète» du réchauffement. Quelques heures plus tard, Emmanuel Ma-

cron a estimé qu’il fallait se consacrer aux «causes profondes qui créent ce type d’événements». La question est en réalité très compliquée. Surtout qu’elle en cache plusieurs. Y’at-il de plus en plus d’ouragans? Sont-ils plus puissants? Des-

tructeurs? Et dans les années à venir? Typhons, cyclones, ouragans (c’est la même chose, la différence tient seulement dans l’endroit où le phénomène se forme) et réchauffement climatique, interrogeons Robert Vautard, le climatologue du CNRS

spécialiste de la relation entre événements extrêmes et changement climatique. Moins d’ouragans? Pour voir à quoi pourrait ressembler le futur du climat, les chercheurs créent des modèles mathé-

Mme Zuma devient Députée me Zuma, l’ex M de Jacob Zuma, a été désignée le 8

même du gouvernement. L’opposition, Alliance démocratique, a réagi. Le chef de la DA à l’Assemblée parle «d’un début de purge à la tête de l’État». Pour lui, aucun doute: la nomination comme députée de l’ex-femme de Zuma est une première étape vers un vaste remaniement ministériel qui signifierait une plus grande emprise du camp Zuma sur le gouvernement.

septembre par l’ANC pour siéger à l’Assemblée, remplaçant un député de la majorité. Une promotion qui n’a rien d’anodin: Mme Zuma est en campagne pour briguer la présidence de l’ANC en décembre. à trois mois de l’élection, sa nomination fait craindre des changements en profondeur à l’intérieur

Les formules-chocs du président Macron

à

Athènes, Emmanuel Macron a voulu afficher sa «détermination absolue» sur la réforme du droit du travail qu’il engage en France, quitte à employer des formules-chocs. à l’école française d’Athènes, outre qu’il a assuré vendredi 8 septembre qu’il serait «d’une détermination absolue» sur cette réforme, il a jouté: «Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes. Et je vous demande d’avoir, chaque jour, la même détermination». Il entendait par cette formule «assumer» ses propos polémiques tenus fin août sur la France qui

«n’est pas un pays qui se réforme». «Je l’ai souvent dit et je le disais il y a quelques semaines en Roumanie. D’aucuns faisaient semblant de découvrir cette forme de provocation que j’assume», a-t-il reconnu, théorisant ainsi au passage l’utilisation de formules-chocs. Un lourd passé de macroneries. Ce qui n’a pas empêché l’élysée d’atténuer la portée des propos. Selon une source élyséenne, le président français parlait, en fait de fainéants, «de la classe politique qui appelle à des réformes depuis 15 ans». Réduire les opposants aux ordonnances à des «fainéants»,

des «cyniques» ou des «extrêmes» ne manquera pas de faire réagir. Jean-Luc Mélenchon a été le premier ténor politique à réagir, faisant de l’expression présidentielle (un peu modifiée «Abrutis, cyniques, fainéants tous dans la rue les 12 et 23 septembre!») un nouveau mot d’ordre pour sa mobilisation contre les ordonnances le 23 septembre. D’autant que la formule n’est pas sans rappeler certaines outrances passées du président et du candidat Macron. Le 29 juin dernier, lors de l’inauguration de Station F, plus grand incubateur de start-up au monde, le Chef de l’état avait observé qu’elle était installée

dans une ancienne gare et avait ajouté qu’une «gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien, parce que c’est un lieu où on passe, un lieu que l’on partage (...)». Un propos qui avait provoqué une avalanche de réactions indignées, notamment sur les réseaux sociaux. En janvier, le candidat Macron avait abordé lors d’une visite dans les Hauts-de-France, à Hénin-Beaumont, la question des difficultés économiques et sociales vécues par les habitants de cette zone frappée par le chômage. Selon L’Avenir de l’Artois, Emmanuel Macron aurait notamment affirmé que «l’alcoo-

lisme et le tabagisme se sont peu à peu installés dans le bassin minier». En mai 2016, lorsqu’il était encore ministre de l’économie, Macron s’était déplacé cette fois à Lunel. Le ton y était monté avec deux militants CGT qui lui faisaient part de leurs difficultés financières et du fait qu’ils ne pouvaient pas se payer de «costard cravate». Réponse cinglante: «Le meilleur moyen de se payer un costard c’est de travailler!». En septembre 2014 cette fois, et pour sa première intervention en tant que ministre dans les médias, il avait parlé de «salariées illettrées» dans l’abattoir breton Gad. Cette foislà, il s’était excusé.

matiques pour tester l’évolution possible de notre production de gaz à effet de serre (et donc du réchauffement des océans et de l’air). C’est en utilisant ces modèles qu’il devient possible d’extrapoler l’évolution de différents phénomènes climatiques dans le futur, en fonction de la température moyenne de la Terre. Comme les ouragans. Alors que disent ces modèles? Et bien, pas grand chose de sûr. «Les résultats sont plutôt à la baisse sur le nombre de cyclone et à la hausse sur la force des vents. Mais il y a beaucoup d’incertitudes», explique Robert Vautard. En gros, même s’il semble y avoir des petites tendances, les modèles sont trop incertains pour se fier à ces prédictions. Car si les programmes arrivent bien à prédire le climat global de la planète, il faut un degré de précision très élevé pour arriver à prévoir avec certitude l’évolution de cyclones, qui sont, à l’échelle de la planète, des événements minuscules. Des dégâts plus importants? «En revanche, les impacts des cyclones vont augmenter, car l’atmosphère va se réchauffer et donc contenir plus d’eau. Cela veut dire plus de pluie», rappelle Robert Vautard. Or, les dégâts des ouragans sont certes liés aux vents violents, mais aussi et surtout aux précipitations et aux inondations, comme on l’a vu avec Harvey. Ce lien entre augmentation de la température et de la pluviométrie, une «simple» formule mathématique, fait consensus chez les scientifiques. Une autre certitude, c’est que le niveau de la mer augmente avec le réchauffement climatique. Logiquement, quand un cyclone touchera une côte dans le futur, les vagues seront donc encore plus élevées qu’aujourd’hui. «Avec ces deux éléments, on peut dire que des ouragans touchant des îles peu élevées vont donc créer des dommages plus importants, même s’ils ont les mêmes caractéristi-

ques qu’aujourd’hui», explique Robert Vautard. Bref, même si les scientifiques ne sont pas sûrs du nombre et de la puissance des cyclones de demain, ils sont plutôt certains que les dégâts seront plus importants en moyenne. Du moins, si rien n’est fait pour endiguer le réchauffement climatique. La faute au réchauffement? Les inondations provoquées par Harvey sont les plus importantes de l’histoire du Texas. Une preuve de l’impact déjà présent du réchauffement climatique? Peut-être, mais à l’inverse de l’organisation météorologique de l’ONU et de certains climatologues américains, Robert Vautard ne veut pas être trop affirmatif. «Il est trop tôt pour dire cela. Globalement, on peut dire que le réchauffement a surement entraîné une augmentation des pluies, mais sur le cyclone Harvey en particulier, il faudra attendre les études en cours», précise-t-il. FINANCE PRESS GROUP. RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M Fondateur Tryphon Kin-kiey Mulumba. Le Soft International Kin’s Global site www. lesoftonline.net/www.lesoft. be LeSoftConcept LeWebSoftConstruct InterCongoPrinters Radio Télé Action kkmtry@lesoft.be info@lesoft.be SIP-AFRiMAGES B-1410 Belgique. Tél 00-32-488205666. Fax 00-322-3548978. eFax 00-1-707-313-3691 Directeur général Alain Bubu Kiese. Phone +243-815302583. Directeur Administratif & commercial Yerkis Muzama. Phone +243-818371479. Directeur associé Yves Soda. Marketing: Sophia Ahmadi Somji. Phone +243817780000. Directeur de la publication. Munyonga Mubalu. AMP Agences et Messageries de la Presse belges. Accords spéciaux. Belgique. Trends. Trends, Tendances. Le Vif/ L’Express. Knack. © Copyright 2017 FINPRESS. Imprimé à Kinshasa InterCongoPrinters THE NEWSPAPER LE SOFT INTERNATIONAL IS PUBLISHED BY FINPRESS GROUP | DIFFUSION MONDE PRESSHOP.

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