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i n terna t i o n a l
SINCE 1989 N°1429 | VENDREDI 30 MARS 2018 | 20 PAGES €7 $8 CDF 10500 | FONDÉ à kinshasa PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA www.lesoftonline.net
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Nouveau et cinglant camouflet pour la MP c
ette fois c’est sans appel. Il n’y aura pas d’autre évaluation politique
ou technique possible. L’échec cuisant est total. Il n’y aura pas de deuxième tour pour aucun candidat de la Majorité Pré-
sidentielle. Ni en province du Kwango, dans l’ex-Bandundu, ni dans celle du Maniema, province de l’est restée à ce jour
fidèle à la Majorité Présidentielle. Retour à la maison le soir même du vote pour les Missi Dominici. Si, dans le Manie-
ma, le candidat indépendant a été élu dès le premier tour à la majorité absolue, au nez et à la barbe des envoyés
de la Majorité Présidentielle littéralement humiliés, dans le Kwango, le ticket Majorité est éliminé dès le premier tour
récoltant 4 maigres voix, avec un deuxième tour opposant des candidats scotchés par des bonzes de la Majorité Présiden-
tielle. C’est le problème: obéissant à aucune discipline sinon individuelle, la MP est allée en ordre dispersé. Article page 2.
Comment les Belges Samy et Oly ont recouvré leur nationalité perdue De g. à dr., l’ancien PM Samy Badibanga Ntita, le ministre d’état en charge de la Justice Alexis Thambwe Mwamba et le ministre de la Santé Oly Ilunga. DR.
A
u moins deux membres du Gouvernement congolais ont acquis la nationalité étran-
gère en l’espèce belge. Il s’agit de Samy Badibanga Ntita et Ilunga Kalenga Oly. Le premier issu du Dialogue de la
Cité de l’Union Africaine fut nommé Premier ministre avant d’être dénoncé pour son statut d’étranger par
un tweet venant d’un ex-camarade resté dans l’opposition. Après vérification dans le registre belge
par le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba, l’ordonnance fut annulée jusqu’à ce que Samy
Badibanga produise la preuve du recouvrement de sa nationalité congolaise. Une autre ordonnance fut prise.
Le second qui dirigeait comme Belge un établissement hospitalier à Bruxelles, fut contraint de renoncer à sa
nationalité belge avant d’être nommé ministre. C’est le ministre de la Santé Oly Ilunga. (Dossier Pages 7-12). t
Le soft international est une publication de droit étranger | AUTORISATION DE DIFFUSION en R-dCongo M-CM/LMO/0321/MIN/08 daté 13 janvier 2008
actu |
Nouveau et cinglant camouflet pour la MP
E
t patatras! Ni à Kindu au Maniema.
Ni à Kenge au Kwango, dans l’exBandundu. Au lendemain de la double élection de gouverneur qui se déroulait mercredi 28 mars dans ces deux provinces présentée comme des scrutins test, à dix mois des confrontations
cruciales annoncées pour le 23 décembre 2018 comme marquant la fin du monde, la Majorité est groggy. Sonnée. Elle avait misé sur des tickets littéralement écrasés. Humiliés! Au Kwango, le couple Edouard Wenzi WakuyulaEmery Kaputu Vita n’a récolté que 4 minuscules voix. Sur 24 (16,7%). Eliminé! Au Maniema, le ticket Justin Omolela Selemani-Michel Nyangilolo Museme a fait
un peu mieux mais rien que 7 voix sur 24 (19,17%). Eliminé! Ici, c’est un indépendant Prosper Tunda Kasongo et son colistier Josué Pataule Kalema qui gagne, dès le 1er tour, ayant récolté la majorité absolue, 16 (66,67%).
serait «dans l’obligation de prendre ses responsabilités». Clair, net. Sauf si Antoine Gizenga Funji a été désacralisé par les siens, on est face à une Rébellion Plus Plus qui sonne comme un crime de lèse-majesté passible… d’excommunication… La réaction de Muzitu venait en écho à une série d’initiatives récentes qu’il n’apprécie pas. Sa révocation et celle du fils Gizenga, le 15 mars, de l’appareil du parti. Puis la nomination comme numéro deux du PALU d’un homme que l’ancien Premier ministre avait jeté en prison. Wolf Christian Kimasa, alors D-GA de l’Office Congolais de Contrôle accusé d’indélicatesse mais que d’aucuns attribuent à un règlement de comptes. Puis, cette visite le 19 mars, à la Résidence du GLM, la résidence officielle du Président de la République suivie, le 24 mars, d’une communication officielle du Parti Lumumbiste Unifié via son porte-parole qui, en réalité, donna lecture d’un communiqué du Secrétaire général Chef du Parti, Antoine Gizenga lui-même. Ce texte - «message du Secrétaire général Chef du Parti, le Camarade Antoine Gizenra, aux cadres du Parti sur sa rencontre avec le Président de la République, Chef de l’Etat, le 19 mars 2018»
- est, en réalité, un rappel ferme à l’ordre adressé à l’ancien Premier ministre. Certes, le message aborde nombre de sujets, explique le bien-fondé de cette rencontre Kabila-Gizenga au GLM, évoque l’accord politique conclu le 30 septembre 2006 à la veille du deuxième tour de la Présidentielle entre «le Grand Camarade Antoine Gizenga et Monsieur le Président de la République, Joseph Kabila Kabange», précise que depuis, «les rencontres entre les deux Autorités Morales de la Majorité Présidentielle, Son Excellence Monsieur Joseph Kabila Kabange et du Parti Lumumbiste Unifié, le Grand Camarade Antoine Gizenga, ont été fréquents».
place aux indépendants. Au Kwango, ce sont deux Indépendants qui vont croiser le fer lors d’un duel convoqué samedi 31 mars. La liste Kanys Mako-
fi Kabamba-Kayiman Muteba Nswan Tison (10 voix) contre celle de Romain Kasuwa Mupangi TsokiHenry Tshimbunz A-Mboyi (5 voix). Fin août 2017, après une perte de positions historiques à Bandundu dans le Kwilu et à Kisangani, dans la Tshopo, Le Soft International avait prévenu dans un texte resté célèbre: «La Majorité recule», expliquant que la Majorité a perdu, dans ces élections,
s’interrogeant: «Le casting avait-il été mal opéré ou les nouveaux maîtres de la territoriale n’avaient pas répondu à l’engagement» (Le Soft International, n° 1406 daté lundi 28 août 2017) alors que le Chef de l’Etat avait prévenu les membres du Bureau politique de la MP lors d’une réunion à Kingakati que ces élections seraient un «test» pour la plate-forme au pouvoir. Hélas!, «le résultat est là.
Terrifiant! La rupture. Le front percé. La débâcle, commente quelqu’un qui observe l’évolution de la psychologie générale et qui cala la Majorité dans un bastion ostensiblement pro-opposition. La débâcle avant la débandade?» (op. cit.). A qui sait lire le langage des signes, il est temps que des positions acquises soient reconsidérées, une réflexion de fond engagée. La MP ne saurait aller d’échec
en échec... La victoire n’est jamais là où vous n’avez pas mis les pieds. L’électorat demande à être connu, reconnu, fréquenté, considéré, chouchouté. Il veut se sentir «in» (faisant partie de la communauté nationale) et non «out» (étranger à LA communauté). Si le discours ne passe que par de grands principes d’appartenance, il faut encore qu’il en fournisse des preuves.
vous, nous venons, et demain, deuil chez nous, nous vous invitons avec insistance de venir nous assister. La réciprocité symétrique nous oblige de rappeler l’Autorité de la Majorité Présidentielle sur nos engagements pris dans le passé en sa faveur et sur nos attentes aujourd’hui. Le PALU attend que la Majorité Présidentielle accepte de soutenir le candidat du PALU à l’élection Présidentielle prévue en décembre 2018. Cette observation est d’une importance capitale pour la suite. En 2006, la Majorité Présidentielle était venue au PALU solliciter notre soutien. En 2018, le PALU se déplace et va vers l’Autorité morale de la Majorité Présidentielle pour solliciter son soutien réciproque symétrique en faveur du futur candidat du PALU à l’élection présidentielle prochaine. C’est la raison unique et fondamentale pour laquelle, le vénérable Patriarche Secrétaire Général, Chef du Parti, Monsieur Antoine Gizenga, s’était déplacé, vers l’Autorité Morale de la Majorité Présidentielle. C’est une démarche essentielle et déterminante». Puis, ce qui est l’essentiel du message: «Nous voulons attirer votre attention qu’au cours de ces derniers temps, on assiste à une propagation des rumeurs
qui frisent l’intoxication politique, la suspicion du public et la destruction de la conscience de la population. Ce qui risque de nuire à la combativité et à la discipline interne de notre Parti. Il y a beaucoup de rumeurs fantaisistes qui circulent dans les réseaux sociaux. La Direction politique du Parti demande que ce jeu dangereux s’arrête, puisque cela ne profite qu’aux ennemis de notre Parti. Nous ne pouvons garder silence face à ces rumeurs; car le silence connote l’accord avec les fausses nouvelles, le faux bruit. C’est pourquoi, le Patriarche Secrétaire Général, Chef du Parti nous a exhorté de mettre fin à ces fausses rumeurs». Muzitu qui entretient une cour efficace dans la cour du Patriarche, est-il soupçonné d’alimenter des réseaux qui diaboliseraient Gizenga? Si Gizenga lui-même n’a pas accès aux réseaux sociaux, son entourage immédiat s’en tient religieusement informé et passe le message quand la virulence des attaques prend de l’ampleur. Comme au lendemain de la révocation du couple Lugi-Muzitu ou, après la rencontre du GLM… Peut-être aussi Muzitu en saitil plus sur ce cache ce changement de personnel... D’où ce qui sonne comme une mise en garde: «En ce qui
concerne la discipline et le comportement des Cadres au sein des partis politiques, le Grand Camarade Secrétaire Général, Chef du Parti, nous demande tous de renoncer au mensonge car le mensonge tue, disperse et ruine. Donc, il faut que les cadres des Partis politiques soient honnêtes. Le Patriarche Antoine Gizenga dit qu’il n’y a pas de place au sein du PALU pour «le goût excessif de l’argent, la course au pouvoir, les ambitions personnelles démesurées, la mégalomanie, le délire, l’arrogance, la folie de grandeur, les intrigues, les coupbas, l’indiscipline, la division, l’égoïsme, le fractionnisme, l’individualisme, le mercenariat et l’esprit de domination», car, contraire à la moralité socialiste et lumumbiste». Et, le fin mot: «En ce qui concerne les candidatures à des postes politiques dans notre pays, Le Patriarche Antoine Gizenga appelle à la discipline. Notre Regroupement politique alignera près de 500 candidats députés nationaux, près de 700 candidats députés provinciaux et un candidat Président de la République. Cependant, pour être Candidat du Regroupement politique «PALU & Alliés», il faut que le prétendant soit préalablement investi par la Direction politique du Regroupement politique
«PALU & Alliés». C’est dire qu’il y a donc des procédures, il y a des formes et il y a des formalités à respecter. Les vices de forme, comme disent les juristes, les vices des procédures, les vices de formalités entraînent inévitablement les vices de fond, les vices de validité de la candidature, à la méfiance et au rejet pur et simple de la candidature. Dans notre Parti, les formules d’auto-désignation et d’autoproclamation à une quelconque élection politique n’existent pas. Le PALU a toujours son grand mot à dire. Tous ses candidats seront connus le moment venu. Les actes d’indiscipline conduisent fatalement à l’échec». Ceci dit, dans l’entourage du Patriarche, on minimise la capacité de Muzitu de lever des foules dans le BandunduKwilu. Membre d’une ethnie Kweso inconnue quand les scrutins sont fondés sur la sociologie en Afrique, «il fut battu aux Législatives de 2006 à Kinshasa alors que le PALU rafla 37 sièges à ces élections. Depuis, le PALU coule, élection après élection au point de n’avoir pas su former un groupe parlementaire aux Législatives de 2011. Si Muzitu s’est fait élire en 2011, tout le monde sait comment cela fut possible à Kikwit…», explique un proche du dossier.
T. MATOTU n
Muzitu ira à la présidentielle sans Gizenga
A
u PALU, la crise est totale. Disposant d’un réel pactole financier et d’un discours de campagne, l’ancien Premier ministre Adolphe Muzitu Fumunji répond du tic au tac à son (presqu’ex) parti, le Parti Lumumbiste Unifié. «Je m’engage à soutenir le candidat (PALU) à la Présidentielle et les candidats (PALU) aux Législatives» à condition qu’ils soient choisis «de manière démocratique» et, poursuit celui que son fan’Club appelle «Fumu Mpa» (nouveau Chef), «pour l’intérêt du parti et pour l’intérêt de la nation». En clair, Adolphe Muzitu Fumunji n’obéira pas à une instruction autre que «démocratique» même si elle venait du Patriarche. Si le mot rébellion n’existait pas, il porterait sans nul doute celui de Muzitu. L’ancien Premier ministre qui fut également ministre du Budget sous Gizenga, est, sans équivoque. Au cas où la procédure démocratique n’était pas respectée, en clair, si l’ordre de désignation des candidats venait, comme c’est toujours le cas au PALU, de Gizenga, comme un «oracle», cette volonté de Dieu annoncée par les prophètes et les apôtres, lui, Muzitu,
ethnie Kweso. Le message souligne que la rencontre du 19 mars 2018 «est déterminante dans la vie politique future du Parti lumumbiste Unifié et de la Gauche politique de notre pays», annonce une candidature potentielle d’Antoine Gizenga à la Présidentielle. Puis, cette longue tirade: «En Afrique, celui qui vous assiste aujourd’hui attend de vous votre assistance le jour suivant. C’est la loi de la réciprocité symétrique qui est même quérable. C’est une dette morale et sociologique dans la culture africaine. Deuil chez
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D. Dadei n
Communication Rawbank |
COMMUNIQUE DE PRESSE République démocratique du Congo
PRESSE RAWBANK confirme sa place deCOMMUNIQUE meilleure banque DE de la République démocratique du COMMUNIQUE DE PRESSE Congo dans le classement 2018 du magazine américain Global Finance République démocratique du Congo République démocratique du Congo RAWBANK sa place année de meilleure banque de la est Kinshasa, le 26 mars 2018 –confirme Pour la quatrième consécutive, RAWBANK désignée meilleure banque de la Républiquedu démocratique duleCongo par Global République démocratique Congo dans classement RAWBANK confirme sa place de meilleure banque de la République démocratique du Finance 2018ledu magazine américain Global Finance Congo dans classement 2018 du magazine américain Global Finance Le prestigieux magazine américain Finance, spécialisé dans les Kinshasa, le 26 mars 2018 - Pour Global la quatrième année consécutive, RAWBANK est désignée meilleure banque de République démocratique Congo Global publications financières dont2018 le lasiège se situe à NewduYork, aparpublié Kinshasa, le 26 et mars – Pour la quatrième année consécutive, RAWBANK est Finance ème son 25désignée classement des meilleures banques du monde démocratique par régions meilleure banque de la République du Congo par Global Le prestigieux magazine américain Global Finance, spécialisé dans les publications financières et dont le siège et paysFinance en 2018. se situe à New York, a publié son 25ème classement des meilleures banques du monde par régions et pays en 2018.
Dans Le la prestigieux catégorie meilleure banque africaine, RAWBANK est Dans la catégorie magazine meilleure banque africaine, RAWBANK est consacrée meilleure banque de la République américain Global Finance, spécialisé dans les démocratique du Congo pour la quatrième année consécutive, confirmant ainsi l’inscription de son action dans consacrée meilleure banque deetladont République du York, Congo publications financières le siègedémocratique se situe à New a publié la durée et dans l’excellence. pour lason quatrième année consécutive, confirmant ainsidul’inscription 25ème classement des meilleures banques monde parderégions Alors qu’elle ne comptait qu’une dizaine d’employés en 2002, la banque est forte aujourd’hui de 1600 collaborateurs et plus de 90 points de vente son action dans durée et dans l’excellence. et pays enla (agences et 2018. guichets avancés). Répondant aux meilleurs standards internationaux, RAWBANK est notée par Moody’s (B3), certifiée ISO/IEC 20000 et ISO/IEC 27001 et a noué des partenariats de financement avec plusieurs bailleurs internationaux (Proparco, IFC, Shelter Africa...).
internationale consacrée par Global Finance estafricaine, l’aboutissement de l’excellent travail de toutes les équipesaujourd’hui de RAWBANK Alors qu’elle ne comptait qu’une dizaine d’employés en 2002, la banque estest forte Dans« Cette la reconnaissance catégorie meilleure banque RAWBANK dont le succès est le fruit de notre esprit entrepreneurial et de notre approche commerciale au plus près des réalités du terrain. de 1600 collaborateurs et banque plus dede90 points de vente (agencesduetCongo guichets avancés). consacrée meilleure la République démocratique Ce sont ces valeurs qui continueront de nous guider pour réaliser les grandes ambitions que nous nous sommes fixées pour l’avenir, fidèles Répondant meilleurs standards RAWBANK est Thierry notée par (B3), pour aux consécutive, confirmant ainsi l’inscription de Moody’s àla nosquatrième engagements pour année le financement de internationaux, l’économie congolaise et l’inclusion financière», déclare Taeymans, Directeur Général de RAWBANK. certifiée ISO/IEC 20000laet ISO/IEC 27001 et a noué des partenariats de financement avec son action dans durée et dans l’excellence. Le prix Global Finance est le résultat d’un processus sélectif réalisé Shelter par les éditeurs du magazine, en consultation avec les experts financiers, plusieurs bailleurs internationaux (Proparco, IFC, Africa...). banquiers, consultants et analystes du monde entier. Parmi les critères objectifs retenus pour ce classement figuraient notamment les éléments croissance actifs, rentabilité, portée géographique, stratégiques, développement affaires et innovation dansforte les produits. Alorssuivants: qu’elle ne des comptait qu’une dizainerelations d’employés en 2002,desla banque est aujourd’hui Quant aux critères plus subjectifs, ils incluaient les opinions des analystes de capitaux propres, des analystes de notation de crédit, des conseillers « Cettede reconnaissance consacrée parbancaire. Global Finance est l’aboutissement de 1600 plus de dans 90 lepoints de vente (agences et guichets avancés). bancaires,collaborateurs ainsi que desinternationale autres parties et prenantes impliquées secteur l’excellent travail de toutes les équipes deinternationaux, RAWBANK dont le succèsce, est le fruit de notre (B3), Répondant aux meilleurs RAWBANK notée paréconomique Moody’s Le prix Global Finance récompense lesstandards innovations et bons résultats du premier acteur bancaire en RDC et est malgré un contexte mondial et nationalet changeant et parfois difficile. esprit entrepreneurial de notre commerciale au plus des réalités du terrain. avec certifiée ISO/IEC 20000 etapproche ISO/IEC 27001 et a noué des près partenariats de financement En tant que numéro un du secteur bancaire congolais, l’objectif de RAWBANK est de mettre à la disposition de ses clients (particuliers, entreprises, les techniques les plus modernes et les produitsguider les plus récents dans les différents métiers de la banque et de la finance. En 2017, Ce sontplusieurs cesinstitutionnels) valeurs qui continueront de nous pour réaliser les grandes ambitions que bailleurs internationaux (Proparco, IFC, Shelter Africa...). RAWBANK a par exemple largement développé son offre digitale, notamment avec IlIicoCash et Rawbank online, un volet stratégique qu’elle nous nous sommes fixées pour l’avenir, continuera de faire évoluer dans les années à venir. fidèles à nos engagements pour le financement de En construisant son avenir sur des bases solides reconnues à l’international par des prix comme celui de Global Finance, RAWBANK connaît un l’économie congolaise l’inclusion financière », déclare Thierry Taeymans, Directeur « Cette reconnaissance internationale consacrée par Global Finance est l’aboutissement de développement continuet et solide dans un secteur dont la croissance est évaluée à 25% par an. Général de RAWBANK. l’excellent travail de toutes les équipes de ***RAWBANK dont le succès est le fruit de notre À propos de Rawbank : Créée en 2002 par le groupe Rawji, présent en République démocratique du Congo depuis des le débutréalités du XXème siècle espritw entrepreneurial et de notre approche commerciale au plus près du terrain. dans le commerce, la distribution et l’industrie, RAWBANK est la banque leader du pays en ayant été la première à dépasser 1 milliard de Le prixCe Global Finance estqui résultat d’undeprocessus réalisé les éditeurs sont dollars ces valeurs continueront pour réaliser les grandes que en total de bilan enle 2015. Avec 1.600 collaborateurs etnous plus de 90guider points sélectif de vente (agences et guichets par avancés), Rawbank est ambitions notée pardu Moody’s (B3), certifiée ISO/IEC 20000 et ISO/IEC 27001 et a noué des partenariats de financement avec plusieurs bailleurs internationaux magazine, consultation avec les experts financiers, consultants etlesaanalystes nousen nous sommes pour l’avenir, fidèles à banquiers, nos engagements pour financement de (Proparco, IFC, Shelter fixées Africa...). Sûreté, rentabilité et pérennité sont les priorités opérationnelles de Rawbank pour consolider stratégie de croissance,Parmi notamment en direction des particuliers et du secteur privé. du monde entier. les objectifs retenus ce Thierry classement figuraient l’économie congolaise etcritères l’inclusion financière », pour déclare Taeymans, Directeur Pour plus d’informations sur le classement de Global Finance Magazine: w notamment les éléments suivants : croissance des actifs, rentabilité, portée géographique, Général de RAWBANK. https://www.gfmag.com/awards-rankings/best-banks-and-financial-rankings/ relations stratégiques, développement des affaires et innovation dans les produits. Quant Contact presse: aux critères plus subjectifs, ils incluaient les opinions des analystes de capitaux propres, des Le prix Global est le etrésultat d’un processus sélectif réalisé par les éditeurs du Rawbank - DirectionFinance Performance Economique Sociale Email: contact@rawbank.cd analystes de notation de crédit, avec des conseillers que des autres parties magazine, en consultation les expertsbancaires, financiers, ainsi banquiers, consultants et analystes prenantes dans Parmi le secteur du impliquées monde entier. les bancaire. critères objectifs retenus pour ce classement figuraient notamment les éléments suivants : croissance des actifs, rentabilité, portée géographique, relations stratégiques, développement des affaires et innovation dans les produits. Quant aux critères plus subjectifs, ils incluaient les opinions des analystes de capitaux propres, des analystes de notationLEde des conseillers bancaires, ainsi que des autres parties SOFTcrédit, INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1429 | PAGE 3. prenantes impliquées dans le secteur bancaire.
actu |
Trois cents faux juges vont être révoqués et déjà trois magistrats sont derrière des barreaux
o
n le connaît. C’est un homme de fer. Craint et respecté au sein de la magistrature, Alexis Thambwe Mwamba n’a jamais badiné quand il doit châtier. Sous Mobutu et aux côtés de Kengo - le même -, les Zaïro-Congolais l’ont connu comme patron des Douanes où il fit la pluie et le beau temps et sous le surnom de Tarzan sinon de Terreur. Un jour, il menaça dans des termes non équivoque, un fils Mobutu qui se jouait des douanes... («Ça ne marchera pas avec moi et je vous conseille d’aller dire à votre père de m’enlever d’ici, sinon...»). Aujourd’hui Garde des Sceaux de la République, poste qu’il occupe après un intermède intervenu après un passage remarqué au ministère des Affaires étrangères où le langage, devant les diplomates, fit le même, ATM est toujours ATM. Il ne badine pas. Lors d’un conflit avec un avocat de l’état, le ministre n’hésite pas de faire «coffrer», puis, d’envoyer, pour plusieurs mois, en prison. à Makala! A ses confrères qui envisagèrent de faire montre de solidarité et de déclencher un mouvement de grève, il n’eût point besoin de leur brandir la menace de retrait de tout contrat avec le Gouvernement et, ipso facto, avec toute entreprise et service de l’état. Le respect était au rendez-vous! Il qualifie ses juges, devant eux, humiliés comme jamais, dans un discours officiel lors d’une rentrée judiciaire, de «Messieurs 3 V» (V comme Veste, V comme Voiture, V comme Villa). On sait qu’aussi vite qu’il a été nommé par le Magistrat Suprême, le juge congolais n’a en tête que le Grand Chelem... On s’attendait à une réaction musclée de la corporation, elle n’est jamais venue. Nul doute, ATM inspire respect... Il a donné
la chasse aux faux magistrats - près de trois cents sont (presque) à la porte de sortie, pour faux diplôme, pour avoir été mal sélectionnés, mal engagés, etc. -, mais d’ores et déjà, trois magistrats croupissent derrière les barreaux de la prison centrale de Makala, le fameux CPRK de Kinshasa: Bienvenu Mananagi, Junior Bojabwa et Julbert MwambaMwamba. Les deux premiers étaient, au moment de leur arrestation, juges au tribunal de paix d’Assossa à Kinshasa. Le 5 décembre 2017, les magistrats Bienvenu Mananagi et Junior Bojabwa membres d’une composition de la chambre VII, rendent un jugement portant condamnation d’un prévenu - un nommé Kabeya - à deux ans de servitude pénale principale. Le 26 février 2018, les mêmes juges rédigent un autre jugement dans la même cause, portant le même numéro dans lequel ils disent que Kabeya est condamné à sept mois de SPP. Raison de ce deuxième jugement? Permettre la libération du condamné au 7 mars 2018 au lieu du 19 juillet 2019 date à laquelle le prévenu aurait à purger la première condamnation de deux ans. Le secrétaire du parquet près le Tribunal de paix de Kinshasa/ Assossa se rend à la prison muni du deuxième jugement - un faux - en vue d’exiger la libération urgente du condamné au motif qu’il est très souffrant. Vérification faite sur le registre d’écrou, le directeur adjoint du CPRK constate l’existence du premier jugement du 5 décembre 2017 qui condamnait Kabeya à deux ans de jugement. Le gardien de prison donne l’alerté au faux. Le Parquet général de la Gombe est sollicité. Une enquête est lancée pour faux en écriture et tentative d’évasion. Le parquet traduit les deux magistrats devant la Cour d’appel de Kins-
hasa/Gombe. à la première audience, les deux magistrats sont placés en détention, interjette appel et restent jusqu’à ce jour en détention à Makala. Le troisième magistrat Julbert Mwamba Mwamba est substitut du procureur de la République. Accusé de faux et usage de faux. Le magistrat avait approché deux de ses collègues Nsilu Diakieleka et Ntoto Mbikila en vue de leur faciliter un voyage aux états-Unis. Il leur réclame passeports de service, numéros matricule et le fameux relevé bancaire. Ces éléments avec lui, il falsifie les relevés bancaires de ses collègue, fait établir d’autres passeports de service avec les identités de ses collègues mais avec des photos d’autres personnes. Il introduit ces dossiers au consulat de Belgique et, visas délivrés, fait voyager ses complices. En même temps, qu’il se fait payer du trésor des frais de mission pour des personnes non magistrats. Quand l’une de ces victimes se rend à la banque, elle apprend que son compte est bloqué pour avoir présenté des faux documents au consulat belge. Le Parquet est saisi et, après investigation, retient le faux et usage de faux dans le chef du magistrat Mwamba-Mwamba. L’homme est mis sous mandat d’arrêt provisoire.
des magistrats. Ses attributions? En quinze jours chrono, et, «à travers toute la République et à l’égard de tous les magistrats tant civils que militaires», les flics ATM ont mission d’«extirper les fictifs non magistrats et autres pris en charge par le Trésor public afin de maîtriser les effectifs réels; de vérifier les dossiers personnels des magistrats en ce, compris le cursus académique, le processus de recrutement et de nomination, la régularité et l’authenticité des titres académiques conférant qualifications requises»; de «s’assurer de la régularité de recrutement
ou nomination des Magistrats du siège ou du ministère public, civils et militaires en 2010 et 2011 et 2016 ainsi que ceux l’ayant été par les différents mouvements politico-militaires d’avant la Constition de la transition du 4 avril 2003». ATM prend appui sur une résolution de la cinquième session extraordinaire de l’Assemblée Générale du Conseil Supérieur de la Magistrature tenue en octobre 2017 appelant à l’institution de cette COSVECOM. La commission est placée sous l’autorité directe d’un délégué du ministre. C’est le 1er avocat général de la République éméri-
te, Nkata Bayoko, directeur de cabinet du ministre de la Justice et Garde des Sceaux qui sera secondé de M. Elameji Tsbiakampa, président du Tribunal pour enfants, conseiller au cabinet du ministre. Les autres membres de la COSVECOM proviennent de la Cour Constitutionnelle, à savoir, deux (M. Kombe Kalala, conseiller principal au Cabinet du Président de la Cour Constitutionnelle en charge du Conseil Supérieur de la Magistrature et de M. Valentin Ngoie Kalenda, Président à la Cour suprême de Justice), un de la Cour Suprême de Justice (M. Tuka Ika
chasse au faux. Trop d’escrocs au sein de la magistratures congolaise, trop de faussaires aussi. Dans une ordonnance d’organisation judiciaire n°002/2017 datée du 28 décembre 2017 signée par le président du Conseil Supérieur de la Magistrature, Benoît Lwamba Bindu, également président de la Cour Constitutionnelle, Alexix Thambwe Mwamba institue une COSVECOM, la Commission Spéciale du Conseil Supérieur de la Magistrature chargée de la vérification des dossiers administratifs et du contrôle physique
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Bazongula), un du Parquet Général de la République (M. Safari Kasongo, 1er Avocat Général de la République), un de la Haute Cour Militaire (M. Kalala Shambuyi, conseiller à la Haute Cour Militaire), un de l’Auditorat Général des Forces Armées de la RDC (M. Kangudi Mungul Diaka, avocat général des FARDC), et un du Secrétariat Général du Conseil Supérieur de la Magistrature (M. Nduba Kilima, Président de la Cour d’Appel et Chargé de la Carrière au Secrétariat Permanent). En clair, les petits récalcitrants» des tribunaux ne perdent rien à attendre.
alunga Mbuwa n
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l’actu |
Le CNSA ne reconnaît pas l’UDPS/Tshibala, fait reposer en paix Banza
L
e CNSA, Conseil national du suivi de l’accord de la SaintSylvestre, a recommandé, dans une décision au Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité de retenir la dénomination UDPS/Tshisekedi au groupe animé par JeanMarc Kabund a Kabund et au deuxième groupe de l’UDPS/Tshisekedi, de créer des conditions favorables à la réintégration des autres groupes. A défaut de cette réintégration, le CNSA recommande au Groupe du Premier ministre Bruno Tshibala Nzhenze de créer un nouveau
parti et de se choisir une autre dénomination qui ne prête pas à confusion avec l’UDPS/Kabund, parti auquel appartient le fils Tshisekedi, FélixAntoins Tshisekdi Tshilombo étant donné qu’ils ont élaboré de nouveaux statuts depuis leur congrès. Au groupe de Valentin Mubake de créer un nouveau parti et de se choisir une dénomination qui ne prête pas à confusion. Au groupe de Corneille Mulumba, de créer un nouveau parti et de se choisir une dénomination qui ne prête pas à confusion. M17 à KIKUKAMA. Le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité est invité à leur faciliter l’enregistrement
en vue d’éviter de préjudicier leur participation aux prochaines élections. Concernant le parti Mouvement du 17 Mai (M17), les deux groupes qui se disputent cette appellation ont présenté deux statuts différents. Devant les cours et tribunaux jusqu’en cassation, Célestin Lwangi a été condamné pour faux en écriture, usage de faux et imputations dommageables ainsi qu’au paiement de US$ 5.000,00 en faveur de M. Kikukama. Plusieurs documents montrent que Kikukama, Secrétaire Général et Célestin Lwangi, porte-parole ont travaillé ensemble notamment pour les élections de 2006 et celles de 2011. Mme Joséphine Mpaka, veuve Lwangi, a été investie par
certains membres comme présidente. D’où le dédoublement du M17. Le CNSA recommande au Vice-premier en charge de l’Intérieur et Sécurité de réserver la dénomination Mouvement du 17 Mai (M17) au groupe de M. Kikukama et de faciliter l’enregistrement d’un parti à créer par Mme Joséphine Mpaka. Dans le même type d’affaires, le ministère de l’Intérieur et Sécurité a tranché, dans le conflit qui opposait deux ailes du parti UDCO, Union pour le développement du Congo, en faveur de l’UDCO dirigé par Edmond Kabongo Ngoy. Selon la lettre du secrétaire général aux Relations avec les partis politiques du ministère de l’Inté-
Au tribunal, l’aile Tshibala semble avoir vécu l’insécurité extrême
rieur, seul Kabongo est habilité à engager ce parti politique de feu Baudouin Banza Mukalayi Nsungu. Banza peut enfin reposer en paix. Il a pour autorité morale l’ancien gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Jean-Claude Masangu Mulongo qui fit face, des mois durant, à plusieurs autres ailes et fut même, vrai baptême politique, traîné dans la boue. L’UDCO appelle ses militants à se préparer aux élections prochaines, à s’unir et à se mobiliser. «Nous remercions les institutions de la République notamment le Président de la République, mais aussi le Vice-Pre-
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ls n’en finissent pas de s’entre-déchirer. En jeu: le congrès qui doit désigner le nouveau président de l’UDPS après la mort de son fondateur Etienne Tshisekedi wa Mulumba il y a plus d’un an et dont le corps est désormais attendu. La branche de l’UDPS, menée par le Premier ministre Tshibala, accuse la celle de l’UDPS menée par Félix Tshisekedi de faux et juge illégale la décision de convoquer un congrès pour désigner le nouveau président de l’UDPS. Le Tribunal de paix Kinshasa-Matete a convoqué le secrétaire général de
l’UDPS, Jean-Marc Kabund-A-Kabund et, mercredi 28 mars, le ministère public a jugé l’action de l’ancien Vice-ministre des Finances, Tharcisse Loseke, président délégué de l’UDPS, menée par le camp de Bruno Tshibala, de téméraire et vexatoire. Et l’affaire a été prise en délibéré devant une foule en furie qui n’attendait que de «manger» du Tshibala. Le document de l’UDPS/ Tshibala dénonce une convocation frauduleuse qui vise à désorienter la base de l’UDPS et à nuire aux intérêts du parti. En clair, pour Tharcisse Loseke, Jean-Marc Ka-
bund-A-Kabund n’a pas le pouvoir de convoquer un congrès: «Monsieur Kabund a eu 30 jours après le décès de Monsieur Tshisekedi pour organiser un congrès extraordinaire, il ne l’a pas fait. Maintenant il le fait plus d’un an après. C’est tout à fait illégal et inadmissible». Pour le camp du Premier ministre, Bruno Tshibala, la succession de l’UDPS a déjà été réglée lors de leur congrès en décembre 2017. «Faux», répond l’UDPS de Félix Tshisekedi, qui estime que Jean-Marc Kabund, en tant que membre du directoire du parti, est le
seul habilité à convoquer le congrès. C’est un peu la réponse du berger à la bergère. «Monsieur Loseke est dans une logique de destruction de notre parti, l’UDPS, estime Peter Kazadi, conseiller juridique de l’UDPS de Félix Tshisekedi. On peut bien se demander qui donne pouvoir à Loseke de convoquer un congrès en violation des statuts puisque nous sommes quand même une organisation politique bien constituée, avec des statuts». Tshibala avait prédit de reprendre les clés du siège... Cela semble désormais peu réaliste.
alunga Mbuwa n
alunga Mbuwa n
Le Congo promet de financer seul ses élections
K Bruno Tshibala avait prédit de reprendre les clés du siège... Cela semble désormais peu réaliste. dr.
mier ministre et ministre de l’intérieur d’avoir tranché en faveur de la raison. Ça a été l’objet de la première réunion Bureau politique du comité directeur élargie aux présidents fédéraux et secrétaires nationaux de l’UDCO pour indiquer que l’UDCO est un grand parti et que nos militants doivent se mettre en ordre de bataille. Ils doivent savoir qu’il est temps, de ne plus nous distraire. Nous devons nous investir, nous préparer aux prochaines élections au niveau national et provincial», a affirmé Jean-Max Mayaka, vice-président chargé des stratégies de développement et relations extérieures du parti.
inshasa a annoncé avoir décidé de financer sur fonds propres les élections de décembre prochain invitant les bailleurs de fonds étrangers à orienter à d’autres secteurs l’argent prévu pour les élections. «La RDC dispose des moyens pour financer seule les élections du 23 décembre puisque nous enregistrons une embellie dans les finances de l’État», a rapporté l’Afp citant Lambert Mende, porte-parole du gouvernement. «Il y a eu deux propositions que nous avons repoussées parce qu’il est exclu que les prochaines élections soient financées par l’extérieur», a ajouté le ministre. «Nous ne voulons plus revivre les expériences du passé où ceux qui apportent des financements ont tendance à vouloir orienter l’issue des élections», a argu-
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menté le ministre. Les participants à la réunion inter-institutionnelle ont «décidé de manière souveraine que la RDC va financer sur fonds propres les élections du 23 décembre 2018», a pour sa part déclaré le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Henri Mova Sakany. «Des montages financiers pour le financement des élections existent. Nous invitons les partenaires à les orienter vers d’autres secteurs», a ajouté Mova, faisant le compte-rendu de cette réunion présidée par le le Chef de l’état Joseph Kabila Kabange qui n’avait eu de cesse, à ce jour, à déclarer - question de dignité nationale - que le Congo allait financer seul ses scrutins. Ont pris part à cette réunion, des ministres, les présidents des chambres du parlement, les chefs de l’armée et de la police, les présidents de la Céni et celui de l’organe de suivi de l’accord du 31 décembre signé sous l’égide de l’Église catholique, le CNSA.
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Comment ces Belges Samy et Oly ont recouvré la nationalité congolaise perdue
De g. à dr., l’ancien PM Samy Badibanga Ntita, le ministre d’état en charge de la Justice Alexis Thambwe Mwamba et le ministre de la Santé Oly Ilunga. DR.
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ela fait très grand débat dans le pays et sur les réseaux sociaux. Depuis que le procureur général de la République Flory Kabange Numbi a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire pour «faux et usage de faux» à l’encontre de Moïse Katumbi Chapwe, sur le dossier de la nationalité, ses réseaux sont montés en première ligne. Cité par Rfi, Radio France Internationale, Flory Kabange Numbi s’interroge: «comment un individu, se sachant de nationalité italienne, pourrait se présenter devant nos bureaux pour avoir le passeport, la carte d’électeur?» Pour le haut magistrat congolais, Moïse Katumbi Chapwe s’est prévalu «d’actes faux et de faux documents» alors qu’il était gouverneur du Katanga, élu sur base des maux faux, Député national et provincial. Le procureur général de la République a repris à son compte des documents publiés par le magazine transafricain Jeune Afrique. L’article signé Olivier Liffran cite la municipalité du
Ayant acquis la nationalité italienne, MKC doit solliciter le recouvrement de sa nationalité d’origine. La loi instaure une procédure donnant pouvoir au ministre de la Justice de répondre positivement ou, négativement. DR. laise est une et son intention de mots: «Il appartient d’Agnano lors de sa sud de l’Italie qui a demande de naturaexclusive. Elle ne se présenter à la à M. Katumbi, s’il confirmé que «Moïse prochaine présidenpeut être détenue sait qu’il est dans Katumbi d’Agnano» lisation - a acquis la nationalité italienne concurremment avec cette situation, d’en- tielle. avait bien détenu le 3 octobre 2000, Pourtant, la loi c’est une autre» (art. 10). clencher la procéla nationalité itaavant d’y renoncer le En ayant acquis la la loi. Nul n’est dure prévue par la lienne entre 2000 et nationalité italienne, loi pour recouvrer la censé l’ignorer. 2017. Cette situation, 13 janvier 2017. Deux membres au Moïse Katumbi a de nationalité congocontraire au droit «l’indignité». moins du Gouverfacto perdu sa natio- laise». Dans une congolais, porte D’après JA, MKC nement congolais nalité congolaise. déclaration écrite, préjudice à la canfigurant dans le En juin 2017, le mil’ensemble des chefs ont acquis la natiodidature annoncée à registre, est né le 28 nalité étrangère en nistre de la Justice traditionnels du l’élection présidendécembre 1964, tout l’espèce belge: Samy et Garde des Sceaux Haut-Katanga aptielle de l’opposant comme l’ancien gouBadibanga Ntita et Alexis Thambwe porte son soutien à en exil. Contactée verneur du Katanga. Ilunga Kalenga Oly. Mwamba, au couMoïse Katumbi et par Jeune Afrique, la Or, la Constitution Le premier fut nomrant de la rumeur s’indigne des critimunicipalité confirde 2006 interdit la d’une double naques et des menaces mé Premier ministre me que l’opposant le 17 novembre 2016 tionalité de Moïse qu’il a à subir de- qui a choisi le nom binationalité. «La nationalité congoKatumbi, a eu ces puis qu’il a annoncé avant d’être dénoncé de Moïse Katumbi LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1429 | PAGE 7.
pour son statut d’étranger. L’ordonnance fut annulée jusqu’à ce qu’il produise la preuve de recouvrement de sa nationalité congolaise. Une autre fut signée. Le second, directeur médical au titre de Belge du site Saint-Michel des Cliniques de l’Europe, à Bruxelles, fut contraint de renoncer à sa nationalité belge avant d’être, nommé le 19 décembre 2016, ministre sous Badidabanga de la Santé et d’être reconduit sous Bruno Tshibala, le 9 mai 2017. Si l’acquisition d’une nationalité étrangère fait perdre d’office la nationalité congolaise, la renonciation de la nationalité étrangère ne vous fait pas recouvrer d’office la nationale congolaise. La loi instaure une procédure qui donne pouvoir au ministre de la Justice de répondre positivement ou, le cas échéant, négativement à une demande de recouvrement. En invoquant notamment des cas d’indignité. Au ministre d’en informer le Gouvernement. Pages suivantes.
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Comment les Belges Samy Badibanga et Oly Ilunga ont recouvré la nationalité congolaise perdue Ci-après. Par sa lettre (N/Réf: RDC/AN/CP/AM/ MNT/l0/1767/2016 du 17 octobre 2016), l’Honorable Président de l’Assemblée Nationale m’a transmis la question orale avec débat, m’adressée par l’Honorable Toussaint Alonga Likili aux termes de sa lettre N/Réf: DN/ HTAL/CP/25/2016 datée du 13 octobre 2016. Aux termes de sa question orale avec débat, l’Honorable Toussaint Alonga Likili semble être fortement préoccupé par la détention de la double nationalité par certains Congolais dans les Institutions de la République. Sans préjudice de ce que l’Honorable Alonga n’a nommément désigné ni les personnes ni les Institutions, je me fais l’agréable devoir, patriotique et fonctionnel, de livrer à l‘attention des Honorables Députés nationaux en particulier, et au peuple congolais en général, les éléments de clarification sollicités, en rapport avec l’usage ou la détention de la nationalité congolaise en République Démocratique du Congo. Et pour ce faire, un bref rappel des débats qui ont eu lieu autour de la question relative à la nationalité en République Démocratique du Congo s’avère nécessaire. Force est de reconnaître qu’en République Démocratique du Congo, la question de la nationalité fait couler non seulement encre et salive mais également du sang. C’est ainsi que certains groupes ethniques qui se sont sentis marginalisés, craignant l’exclusion et l’apatridie avaient jugé bon de recourir à la force afin de se faire reconnaître la nationalité congolaise pour intégrer la sphère politico-administrative et socioéconomique du pays. En effet, au cours de quatre dernières décennies, les lois de la République relatives à la nationalité, ont été modifiées près de quatre fois, bien souvent au détriment de certains groupes qui
à g., la lettre de renonciation de la nationalité belge par Samy Badibanga. à dr. l’arrêté du ministre de la Justice. DR. ont été privés, par intermittence, de leurs droits à la nationalité congolaise. Ainsi donc, comme on peut s’en rendre compte, la question de la nationalité est un problème éminemment sensible auquel la République Démocratique du Congo a été et est encore confrontée d’autant que la nationalité confère aux citoyens des droits que les étrangers - entendez les non Congolais, ne peuvent exercer. Dans le cadre de la recherche des solutions à ce problème, il y a lieu de rappeler que depuis l’Accord de Lusaka en 1999 jusqu’à ce jour, la question de nationalité a suffisamment évolué juridiquement, en ce que la loi sur la nationalité qui a été promulguée en novembre 2004, à l’issue d’un vote très serré au Parlement, confère à son article 6 la nationalité d’origine à toute personne appartenant aux groupes ethniques et nationalités dont les personnes et le territoire constituaient
ce qui est devenu le Congo (présentement la République Démocratique du Congo) à l’indépendance. Cette formulation est presqu’identique à celle consacrée par l’actuelle Constitution en son article 10 qui stipule qu’est Congolais d’origine, toute personne appartenant aux groupes ethniques dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo (présentement la République Démocratique du Congo) à l’indépendance. Cette formulation paraît plus permissive que celle arrêtée par l’article 6 de la Constitution du 1er août 1964, dite de Luluabourg. Aux termes de cet article, «la nationalité congolaise est attribuée, à la date du 30 juin 1960, à toute personne dont un des ascendants est ou a été membre d’une tribu ou d’une partie de tribu établie sur le territoire du Congo avant le 18 octobre 1908». à notre connaissance, ces deux Consti-
tutions sont les seules à avoir traité de la nationalité d’origine, les autres Constitutions intervenues ayant relégué ce problème à la loi. C’est ainsi que la loi s’étant montrée tantôt permissive, tantôt restrictive, a engendré des tensions citées précédemment où les gens ont dû prendre les armes pour réclamer la nationalité congolaise. De l’unicité et de l’exclusivité de la nationalité congolaise. L’un des aspects les plus importants de notre loi sur la nationalité est l’unicité et l’exclusivité de la nationalité congolaise. a. Fondement de l’unicité et de l’exclusivité de la nationalité congolaise. L’article 10 de la Constitution de la République Démocratique du Congo, telle que révisée à ce jour, proclame: «La nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec aucune
autre». Ce double principe évoqué par la Constitution du 18 février 2006 avait déjà été affirmé par le Constituant de Luluabourg le 1er août 1964, ainsi que par toutes les autres Constitutions ultérieures. A titre illustratif, il convient de rappeler: w l’article Il alinéa 1er de la Constitution de la République du Zaïre du 24 juin 1967, telle que modifiée le 15 février 1978 ainsi que les différentes modifications ultérieures; w l’article 8 de l’Acte Constitutionnel de la Transition du 09 avril 1994 (J.O de la République du Zaïre, 33ème année, n°spécial, avril 1994); w l’article 14 de la Constitution de la Transition (J.O, 44ème année, numéro spécial du 04 avril 2003). Ce principe constitutionnel est repris à l’article 1er de la loi actuelle relative à la nationalité congolaise. Il en découle que l’acquisition par un Congolais d’une nationalité étrangère
entraîne ipso facto la perte de la nationalité congolaise. De même, l’acquisition par l’étranger de la nationalité congolaise entraîne de par ce fait même la perte de la nationalité étrangère. b) De la ratio legis du double principe de l’unicité et de l’exclusivité de la nationalité congolaise proclamé par l’article 10 de la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006, telle que révisée à ce jour. Bien que nous n’ayons pas de travaux préparatoires sur la Constitution de 2006, nous croyons qu’il s’agit du même esprit qui a animé le Législateur lors de l’élaboration de la loi de 2004 sur la nationalité. Ainsi donc, ce double principe constitutionnel est rappelé au paragraphe 2 de l’exposé des motifs de la loi n°004/024 du 12 novembre 2004 sur la nationalité congolaise, adoptée en exécu-
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tion de la résolution n°DIC/CPR/03 du Dialogue intercongolais, de l’Accord global inclusif et de la Constitution de la Transition. Les délégués au Dialogue inter-congolais avaient, en effet, décidé de mettre fin à la fracture sociale résultant de querelles relatives à la question de la nationalité d’origine, pour rétablir la paix sociale entre toutes les couches de la population se trouvant sur le territoire national. En effet, depuis l’accession de la République Démocratique du Congo à l’indépendance, la question de la nationalité se pose avec acuité, tant il est vrai que les populations étrangères qui ont immigré au Congo Belge lors de la colonisation n’étaient toujours pas considérées par les autochtones comme des populations nationales. La question de la nationalité d’origine ayant été souvent reléguée à la loi, la loi n°1972-002 du
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Une lettre belge de renonciation, une demande de recouvrement, un avis positif du Garde des Sceaux
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05 janvier 1972 relative à la nationalité Zaïroise avait réglé le problème dans le même sens que la Constitution de 1964, avant d’être abrogée par celle n°1981/002 du 29 juin 1981 qui rendait plus restrictif l’accès à la nationalité zaïroise d’origine, mais tout en maintenant la règle de la nationalité zaïroise une et exclusive. De la nationalité congolaise d’acquisition. L’article 10 de la Constitution prévoit la nationalité congolaise d’origine et la nationalité congolaise d’acquisition. La nationalité congolaise d’origine est acquise à toute personne appartenant aux groupes ethniques et nationalités dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo (présentement la République Démocratique du Congo) à l’indépendance comme rappelé précédemment. La nationalité d’acquisition s’obtient par l’effet de la naturalisation, de l’option, de l’adoption, du mariage ou de la naissance et de la résidence en République Démocratique du Congo. Ces différents modes d’acquisitions sont contenus dans la loi (n°04/024 du 12 novembre 2004). Je passe directement à la perte de la nationalité congolaise avant d’exposer sur le recouvrement de la nationalité congolaise. De la perte de la nationalité congolaise. La perte de la nationalité congolaise résulte de la déchéance ou de l’acquisition d’une nationalité étrangère. La déchéance est prononcée par le Gouvernement par voie de Décret conformément aux articles 27 à 29 de la loi. Quant à la perte à la suite de l’acquisition d’une nationalité étrangère, elle la conséquence du principe constitutionnel de l’unicité et de l’exclusivité qui veut que la nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue
concurremment avec une autre nationalité. C’est ainsi qu’aux termes de l’article 26 de la loi «toute personne de nationalité congolaise qui acquiert une nationalité étrangère perd la nationalité congolaise en vertu des dispositions de l’article 1er de la présente loi». Si nous pouvons avoir tous la même lecture et la même compréhension de la Constitution et de la loi, personne ne saura affirmer que dans notre pays, il y a des Congolais à double nationalité, c’est-àdire des personnes qui détiendraient à la fois la nationalité congolaise et une nationalité étrangère. Il s’agit en fait des étrangers qui se disent Congolais et tirent des avantages y afférents grâce à la
défectuosité du mécanisme de détection de notre administration. La seule voie qui leur reste pour réintégrer le bercail est le recouvrement de la nationalité congolaise. Du recouvrement de la nationalité congolaise par un sujet congolais ayant obtenu une nationalité étrangère. Le recouvrement de la nationalité congolaise implique l’accomplissement des conditions prévues par la loi sur la nationalité. a. Le principe. Aux termes de l’article 30 de la loi, «le recouvrement de la nationalité congolaise de la personne qui établit avoir possédé la nationalité congolaise résulte d’un Décret ou d’une
déclaration suivant les distinctions fixées aux articles 31 et 32 de la présente loi. Le recouvrement par voie de Décret concerne les sujets étrangers ayant acquis la nationalité congolaise et qui l’ont perdue lors de l’acquisition d’une autre nationalité. Par contre, le recouvrement par simple déclaration vise les Congolais d’origine qui ont perdu la nationalité congolaise par le fait de l’acquisition d’une nationalité étrangère. Pour tout Congolais d’origine tout comme celui qui exerce dans les Institutions de la République, la seule voie c’est le recouvrement dont la procédure est la suivante: b. La procédure. Le requérant au recouvrement de la
nationalité congolaise dépose sa déclaration adressée au Ministre de la Justice par le truchement de la Direction de la Chancellerie du Ministère et ce conformément au prescrit de l’article 34 de la loi qui dispose: «Toute déclaration en vue d’acquérir la nationalité congolaise, d’y renoncer ou de la recouvrer dans les cas prévus par la présente loi doit satisfaire aux conditions suivantes»: 1. Être présentée en double exemplaire; 2. Comporter élection de domicile en République Démocratique du Congo de la part de l’intéressé; 3. Comporter la signature légalisée de l’impétrant; 4. Être accompagnée des documents qui sont déterminés par Arrêté du Ministre
de la Justice et Garde des Sceaux délibéré en Conseil des Ministres; 5. Être adressée au Ministre de la Justice et Garde des Sceaux par lettre recommandée avec accusé de réception ou par porteur contre récépissé après remise des pièces requises. L’arrêté ministériel n°261/CAB/ MIN/J/2006 du 04 juillet 2006 portant certaines mesures d’exécution de la loi n°04/024 du 12 novembre 2004 relative à la nationalité congolaise détermine, en son article 8, les documents à produire à l’appui d’une déclaration de recouvrement de la nationalité congolaise. L’on ne peut solliciter le recouvrement de la nationalité congolaise qu’après avoir renoncé à la nationalité étrangère pour prévenir le cumul de nationalités.Il sied cependant de retenir que le recouvrement n’est pas automatique dès lors qu’aux termes de l’article 33 de la loi, le Gouvernement peut s’opposer au recouvrement de la nationalité congolaise de l’impétrant pour indignité. Bien entendu, comme pour toutes les décisions administratives, le rejet par le Gouvernement pour indignité, devra être motivé. Si ces conditions sont réunies, le recouvrement sollicité de la nationalité produira alors des effets. C’est ici le lieu de souligner que le fait pour d’aucuns d’envoyer une lettre à l’Ambassade du pays dont ils ont acquis la nationalité, pour renoncer à cette dernière, ne donne nullement lieu, en Droit, au recouvrement automatique de la nationalité congolaise. c. La prise d’effet. La déclaration n’a d’effet qu’à compter du jour de son enregistrement. Le Ministre de la Justice, après enregistrement par la Direction de la Chancellerie en charge des questions de nationalité, délivre à l’impétrant une attestation de recouvrement de la nationalité. La question orale
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du Député national Toussaint Alonga Likili se fonde sur l’article 10 alinéa 1er de la Constitution, qui est lui-même une reprise de l’article 1er de la loi 004/024 du 12 novembre 2004 relative à la nationalité congolaise et qui dispose, que: «La nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec une autre nationalité». Cette question s’articule de la manière ci-après: «1. Savezvous qu’il y a des Congolais détenteurs de double nationalité dans nos Institutions? «2. Pourquoi le Gouvernement continue à garder silence coupable face à cette violation grave? «3. Êtes-vous prêts à mener des enquêtes et engager les poursuites contre les Congolais détenteurs de double nationalité et les chasser de leur responsabilité? «4. Pourquoi le Gouvernement peine à faire respecter la Constitution et les lois de la RDC; n’estce pas là une complicité? «5. Est-ce que le Gouvernement n’est-il pas juge et partie?»
a. S’agissant de la question de savoir s’il existe dans les Institutions de la République Démocratique du Congo des Congolais détenteurs de la double nationalité. Il n’existe pas, au regard de la Constitution et de la loi, des Congolais qui détiendraient une nationalité étrangère. Le moratoire de trois mois, décrété par la loi n°004/024 du 12 novembre 2004 sur la nationalité, aux termes de son article 51 al. 2 avait pour but de permettre aux binationaux d’opter pour l’une de deux nationalités et de se conformer à la loi de sorte que ceux qui ne se sont pas conformés à la loi ont perdu la nationalité congolaise. Leur présence au sein des Institutions de la République s’explique par ce que j’ai dit précédemment. Ils ont déjoué la vigilance de notre administration pour se (suite en page 12). t
un acte de foi |
L’APPEL DE MASIMANIMBA oi ns f e sa d te troi uel c a e ct n a d U nt rs ta jou a d tou
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«Ne nous mentons pas à nous-mêmes, reconstruisons le Congo du consensus»
irant profit d’une visite le 27 juin dans l’arrièrepays, dans son fief du Bandundu, le président de l’Asbl Kabila Désir, le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba a vanté l’œuvre de Joseph Kabila Kabange depuis son accession à la tête du pays - œuvre qui découle de sa Vision des 5 Chantiers et de sa politique de Révolution de la Modernité - et montré que le Bandundu est l’une des provinces bénéficiaires de cette vision et de cette politique, ce qui explique ses scores électoraux plébiscitaires en 2011 et en 2006. Devant 5.000 membres de son parti P.A, le Parti pour l’action et membres et sympathisants de l’Asbl Kabila Désir, en présence des notabilités du territoire réunis à l’esplanade du territoire, il a lancé un appel historique aux Congolais à se mobiliser autour de Kabila «pour le salut de la Nation». «Rien ne se fera aujourd’hui ou demain sans Kabila, ni contre Kabila», poursuit-il. «Sauf à plonger le Congo dans de nouveaux conflits». Il a expliqué que c’est «la compétence avérée et acceptée également partagée» en Occident et «des administrations qui fonctionnent» qui conduisent aux alternances démocratiques pacifiques. «Dans nos pays, cela est peu probable! Ne nous mentons pas à nous-mêmes! (...) Il faut avoir de la compétence avérée et acceptée pour espérer accéder à la haute charge de l’Etat et s’y maintenir (...). Il faut être accepté, à commencer par les forces internes (l’armée, la police, les services de sécurité, nos 400 tribus) et externes». Il a préconisé de repenser le modèle politique électoral congolais en passant du mode de scrutin direct qui fait du Président l’incarnation du Peuple, inventé par les Français, à un scrutin universel indirect qui ferait du Parlement élu par le Peuple souverain, le lieu de désignation du Président. Lire l’appel ci-contre.
Madame l’Administrateur de territoire, Messieurs les Membres du Comité territorial de sécurité, Peuple de Masimanimba, Peuple du Kwilu, Peuple du Bandundu, Peuple du Congo,
à la frontière du Kasaï, en passant par Maï Ndombe, Bukanga Lonzo, Kenge, Masimanimba, Kikwit.
Je vous salue. Mbote na beto yonso. Bonjour à nous tous.
Le kwashiorkor connu comme syndrome de dénutrition infantile, courant en Afrique tropicale, dû à une carence protéique, n’existe pas chez nous. Le pain de Kinshasa arrive tout chaud, tout comme le lait et le poulet qui respectent la chaîne du froid.
Nous voici nombreux ce matin du 27 juin, venus de toutes les provinces de notre Congo - du Kasaï, du Kivu, du Katanga, du Kongo Central, de la Province Orientale - réunis ici à Masimanimba, pays de Baudouin Mavula, de Mungul Diaka, de Cléophas Kamitatu, d’Antoine Gizenga. J’ai voulu vous rassembler à cette porte d’entrée du Kwilu pour vous permettre de palper le miracle Kabila. Beaucoup de Congolais veulent savoir comment Kabila fait pour faire un tabac, réaliser des scores électoraux plébiscitaires de 97 % dans ce pays du Bandundu, dans ce Kwilu chez nous, chez vous, lui qui n’est pas né ici, n’a jamais vécu ici, n’a pas de lien sociologique ici, ne parle pas notre langue Kikongo, ne connaît pas notre culture! La réponse? Le Bandundu est l’un des plus grands bénéficiaires de sa Vision des 5 Chantiers et de sa politique de Révolution de la Modernité. En 2006, il y a neuf ans, il fallait à un véhicule de tourisme quatorze heures pour joindre Masimanimba, à 350 kms de Kinshasa et jusqu’à une semaine pour un véhicule de transport, sur des pistes dévastées par des éboulements de terrains sur lesquelles fut posé naguère un macadam introuvable. Aujourd’hui, trois heures suffisent pour vous transporter dans cette contrée. Une route nourricière, une Nationale qui porte bien son nom, la plus belle avenue du Congo sans aucun doute, vous glisse de Kinshasa à Loange
Ceux qui reviennent ici en restent abasourdis par le miracle réalisé! Une route qui repousse la misère.
Le villageois vend son igname, son Ndjindji, ses racines qu’il prend dans une brousse verdoyante ou produit d’une terre généreuse et peut envoyer son enfant à l’école. Qui pouvait croire que ce pays ravagé par des forces rebelles, allait avec une armée reconstruite en moins de dix ans, gagner ses premières guerres post-indépendance dans les montagnes escarpées du Kivu? Qui aurait pensé qu’un tour cycliste international allait traverser ce pays, de part en part? Voici que nos magnifiques plaines de l’ouest et de l’est vont être parcourues au volant - de Moanda à Sakania à la frontière zambienne - et que l’avion ne sera utile qu’à l’homme pressé! Mes chers amis, Ceux qui sont ou viennent dans la capitale savent comment la vie change jour après jour. Un infini boulevard à huit bandes conduit à l’aéroport comme il n’en existe ni en Belgique, ni en France, ni en Allemagne. Jeudi 25 juin, face à la Nation - témoin la terre entière par la magie de la communication, la fameuse fibre optique - Kabila a bougé une plaque tectonique de ce pays ouvrant une nouvelle frontière sur le chemin de la modernité. L’étranger qui atterrit à N’Djili trouve au sol les mêmes conditions d’accueil, de vie, le même bien-être qu’à Paris, Bruxelles ou Londres.
Voici soixante-et-un ans que l’aéroport de N’Djili a été construit par la Belgique. Depuis 1954 que cette plateforme semblable à une piste de brousse était la honte du pays! Il a fallu Kabila pour la transmuter et lancer le projet de trois terminaux, N’Djili 1, N’Djili 2, N’Djili 3, sur le même site, sur le modèle de Paris-Roissy Charles de Gaulle et qu’une chaîne hôtelière s’apprête à prendre place! N’Djili Aéroport est aujourd’hui un ravissement pour le voyageur… Les Congolais peuvent et doivent être fiers de leur pays. Quand en Belgique et en France, la croissance peine à atteindre 0,1%, au Congo, nous sommes à 9% et bientôt à 10%. C’est la Banque Mondiale qui le dit. C’est le Fonds Monétaire International qui l’atteste. Si les bonnes actions ne sont pas ébruitées, les mauvaises feront le tour du monde. Mais l’étranger hier très critique voire hostile à nos gouvernants, le fait désormais savoir. Et tout devient possible! Peuple de Masi, Peuple du Kwilu, Peuple du Bandundu, Peuple du Congo, Oui, Kabila a encore des miracles à produire s’il veut apporter le bien-être partout dans ce pays. Quand vous avez accumulé des dettes et que vous trouvez un emploi, c’est formidable. Il vous faudra cependant des mois de travail, des mois de salaire, des mois de privations pour parvenir à honorer vos engagements, ce qui vous permettra d’espérer sortir la tête de l’eau. Vous ne vous en tirerez pas du jour au lendemain mais l’espoir est devant vous. Il en va de même pour un pays. Car le Congo décolle et l’étranger l’annonce avec empressement. Alors, mes amis, je veux lancer un appel au rassemblement autour de
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Kabila. L’homme politique d’opposition fait son jeu en guerroyant, torpillant, brocardant, se contredisant! Il n’empêche! Le Congo bouge, le Congo décolle et c’est la vérité. Contrairement aux pays d’Europe, en politique malheureusement, nos pays n’ont pas de stock. Ne nous mentons pas à nous-mêmes! Un mois avant qu’il ne le devienne, nul ne donnait le fils de Louis Michel Premier ministre de Belgique. Charles Michel est devenu Premier ministre de Belgique! Car la Belgique c’est comme la France c’est vrai pour Manuel Valls, c’est vrai pour le président Hollande - ou les états-Unis: ils ont des stocks de compétences avérées et acceptées et des administrations qui marchent. La compétence également partagée permet une sorte de tirage au sort, ce qui empêche l’accaparement du pouvoir par une famille ou un groupe social ou un jeu de passe-passe, l’alternance distribuée entre groupes d’intellectuels de droite et de gauche. Le tirage au sort comme à Athènes d’où la démocratie nous est venue. N’importe qui stricto sensu pouvait devenir Président de la République! N’importe qui stricto sensu pouvait être désigné Premier Ministre! N’importe qui pouvait être choisi Ministre! N’importe qui pouvait être ce que la chance rend possible. Chance eloko pamba, disent les Kinois. Dans nos pays, cela est peu probable! Ne nous mentons pas à nous-mêmes! (Suite en page 11). t
l’appel historique de masimanimba |
«Rien ne se fera aujourd’hui ou demain sans Kabila, ni contre Kabila» (Suite en page 10). t
Disons-nous la vérité. Il faut avoir de la compétence avérée et acceptée et être reconnu pour espérer accéder à la haute charge de l’état et s’y maintenir. Par quel miracle le premier quidam du Congo viendrait à se hisser à la tête du Congo et à diriger un pays Continent, 80 fois plus grand que la Belgique, que ses fabuleuses richesses rendent paradoxalement fragile? Il faut être accepté, à commencer par les forces internes (l’armée, la police, les services de sécurité, nos 400 tribus) et externes. Au nom de la paix, au nom de la sécurité nationale, au nom de la stabilité politique, l’Algérie continue de faire confiance à son Président malade, affaibli, atteint par le grand âge! L’Amérique face à la guerre ne fit pas différemment. Elle offrit quatre mandats à son Président Franklin Delano Rossevelt malade, affaibli, l’homme du new deal qui mourut au pouvoir! Au nom de la paix, au nom de la sécurité nationale. Face au doute, au nom de la paix, au nom de la sécurité nationale, au nom de la stabilité politique, le Peuple d’Algérie a opéré le choix de la raison. Il refuse le pire du Printemps arabe qui a frappé à sa porte en la tenant en haleine. Cher amis, N’abandonnons pas le Congo à ceux qui pensent l’aimer plus que nous-mêmes! Regardons la Tunisie qui mit le feu aux poudres. En dépit des élections saluées, la voilà engluée dans des massacres et que le Président qui vient de décréter l’état d’urgence, évoque une perspective critique pour son pays: celle de l’effondrement de l’état tunisien.
Une rare photographie de Roosevelt en fauteuil roulant, dans sa propriété de Hyde Park. Le Président américain qui fit quatre mandats. DROITS RESERVÉS.
La Libye de Kadhafi qui faisait rêver nos jeunes, distribuait palaces et mosquées sur le Continent, se voulait le champion de la fierté africaine. Démantelée, celle qui fut le modèle de la renaissance africaine célébré à Paris, Londres, Washington, irradie le terrorisme partout, en commençant à ses frontières: Mali, Nigeria où la Présidentielle n’a à ce jour
rien changé, Niger, Tchad, jusqu’au Cameroun à nos portes! La Libye qui engendra Daesch, l’organisation de l’état Islamiste ou Boko Haram, énième groupe jihadiste né de la même mouvance terroriste qui massacre et rase villages et mosquées, enlève des classes de jeunes filles mariées de force, faites esclaves sexuelles, donne le tournis à nos gouvernants, les présidents du Nigeria, du Niger, du Tchad, du Cameroun en première ligne. Par quel impossible, notre Congo fourbi de minerais recherchés par tous les groupes de financement du terrorisme, serait exempté de cette mouvance? Il nous faut des élections, il n’existe aucun doute. Il nous faut définitivement des élections, transparentes et démocratiques. Comment les organiser? à quel prix? La CéNI, menacée par ceux qui nous aiment plus que nous-mêmes sauf à risquer son extinction, a présenté à son corps défendant la facture des scrutins: 1 milliard 200 millions de dollars! Quand un pays peine à mobiliser un budget de 7 milliards, ne peut donner à boire et à manger à sa population, il doit réfléchir avant de décaisser 1 milliard de dollars qu’il aurait consacré à l’eau, à l’électricité, à la santé, aux écoles, aux routes, fournitures primaires qui ne peuvent malheureusement cruellement être honorées par le Trésor! Face aux élus qu’il a reçus lors de ses consultations, le Président a mis les cartes sur la table. Les élections coûtent chères, trop chères; leur facture est un péril pour le pays. Chers amis, Il nous faut certainement repenser notre modèle politique électoral, penser à changer son logiciel en passant par exemple du mode de scrutin direct au mode de scrutin indirect, du scrutin universel direct qui amènerait 40 à 50 millions de Congolais à désigner un Président incarnation du Peuple, inventé par les Français à Paris, réinventé par De Gaulle à Paris, à un scrutin universel indirect qui ferait du Parlement élu par le Peuple souverain, le lieu de désignation du Président.
Ce qui paraît mieux adapté au Congo - un pays aux vastes étendues que ne peut parcourir la CéNI, où l’identification et le recensement des populations sonnent comme une gageure, ce qui rend contestable tout scrutin. Ce qui ferait faire des économies au Trésor public... C’est ce qui se passe en Afrique du Sud, en Angola, au Botswana et aux étatsUnis d’Amérique où le Président - chef de l’administration et guère monarque républicain - est désigné par les Grands électeurs, qui eux, sont directement élus par le Peuple. Au fond, Jacob Zuma n’est pas moins président que François Hollande. Ni les présidents Dos Santos et Barack Obama, élus au suffrage universel indirect, ne le sont face à M. Hollande. Pour cela, le Peuple doit s’exprimer. Il nous faut envisager une Constituante lors de ce Dialogue que le Président pourrait convoquer à l’issue de ses Consultations, et que le Peuple Congolais tout entier - même les opposants de la journée qui ne sont pas opposants à la nuit tombée - réclame. N’écoutons pas ce qu’ils disent en public. Aucun d’eux n’est prêt... Chers amis, Face à l’inéluctable, il faut nous parer du courage. Les élections ne sont pas la démocratie. Les élections n’ont jamais été la démocratie. Les lendemains des élections sont pires dans nos pays que la veille des élections. Ils sont marqués par des violences civiles dans nos provinces, des contestations qui remettent tout en cause, des combats entre forces et milices armées. Au fond, les élections dans nos pays n’ont jamais été une solution mais un problème. Mais puisqu’il faut y aller, montons en puissance la vigilance et élevons des digues sanitaires. L’opposant Ne Mwanda Nsemi Badiengila dont la secte Bundu Dia Kongo déferla sur le Kongo Central, l’a dit, après avoir rencontré le Président au Palais: «fin de mandat, glissement, élections, tout cela ce sont des mots». Il nous faut reconstruire le Congo du consensus. Il nous faut rêver d’un pays plus
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fort et plus beau. Il nous faut retrouver de l’audace. Il nous faut arrêter d’abaisser notre pays à l’étranger. Il nous faut travailler à le relever. Au pauvre on impose l’opprobre. Au riche, on affiche la compréhension. Le monde n’a point d’état d’âme. Seuls les intérêts comptent. Quand ici on prononce une phrase tueuse, là, on s’émerveille devant des contrats signés! C’est Machiavel qui enseigne: il n’y a de bonnes lois que là où il y a de bonnes armes… Pour le salut de la Nation, le Congo doit se mobiliser autour de Kabila. Sauf à plonger le Congo dans de nouveaux conflits qui remettront tout en question, on sait que rien ne se fera aujourd’hui ou demain, sans Kabila, ni contre Kabila. C’est un acte de foi. Mes chers amis, C’est ça Kabila Désir. C’est ça le désir de Kabila. C’est ça l’envie de Kabila qui s’exprime partout dans le pays, dans ce Congo qui par son soussol redonna fierté et espoir à l’Occident quand celui-ci fit face au péril de la deuxième guerre mondiale. Ce Congo, avenir de l’humanité. Ce Congo à la base du monde comme il est ce jour. Ce Congo qui avait sa place à la table des vainqueurs… Le Congo doit connaître son destin et sa place dans le monde. De l’avoir ignoré l’a conduit aux crises à la base de son recul. Kabila Désir Asbl veut sa place dans ce Congo. Kabila Désir est sans aucun doute la majorité qui s’exprime au Congo de nos aïeux. Alors, chers amis, debout et en avant pour le Congo. Masimanimba, 27 juin 2015. Prof. Tryphon Kin-kiey Mulumba,
Président de Kabila Désir Asbl.
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Comment Samy Badibanga et Oly Ilunga Kalenga ont recouvré la nationalité d’origine perdue (suite de la page 9). t
faire passer comme Congolais. Et s’il faut comprendre la motion incidentielle initiée en 2007 par l’Honorable José Makila Sumanda, alors Député national et membre du Mouvement de Libération du Congo, en sigle MLC (aujourd’hui gouverneur de province du Sud-Ubangi, Gemena), son intérêt était d’expurger tous les étrangers œuvrant au sein des institutions publiques. L’Assemblée Nationale avait accepté le principe du moratoire en précisant que la Commission Electorale Indépendante, CEI, devrait surseoir à invalider les candidatures à l’élection des Gouverneurs, des personnes détentrices d’une nationalité étrangère. Bien plus, une commission d’enquête devait être mise en place à cet effet et devait préparer une proposition de loi modificative de l’article 51 de la loi sur la nationalité. A ma connaissance, à ce jour, ladite commission n’a ni été mise en place, ni n’a fonctionné. Le moment n’est-il pas indiqué pour que l’Assemblée Nationale y revienne? b. Quant à la question de savoir pourquoi le Gouvernement continue de garder silence coupable face à cette violation grave. L’Honorable Député national Toussaint Alonga Likili fustige le silence qu’observerait le Gouvernement face à l’interdiction faite par la Constitution de la République Démocratique du Congo de détenir concurremment la nationalité congolaise avec une nationalité étrangère. Je me dois de rassurer que le Gouvernement n’a guère fermé les yeux sur cette question, bien au contraire. L’Arrêté n°261/CABIMIN/J/2006 du 4 juillet 2006 avait déjà édicté certaines mesures d’exécution de la loi n°004/024 du 12 novembre 2004 sur la nationalité et nous attendons de
Fac-similé du journal officiel ayant reproduit l’arrêté du ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba s’agissant du cas du Dr Ilunga Kalenga Oly. DR. votre Auguste Assemblée des conclusions sur le moratoire décrété en vue de prendre des mesures complémentaires, le cas échéant. L’Assemblée nationale doit prendre ses responsabilités et mettre fin à l’hypocrisie actuelle. Ceux qui cachent au fond de leur sac de voyage le passeport congolais dès le décollage de N’Djili et exhibent à Paris ou à Bruxelles un passeport de l’Union Européenne sont des tricheurs. c. Sur la question de savoir si le Ministre de la Justice est prêt à mener des enquêtes et des poursuites à charge des Congolais détenteurs de la double nationalité et les chasser de leurs responsabilités. La loi sur la nationalité n’est pas assortie des sanctions pénales en cas de sa violation. Néanmoins, dans la procédure d’acquisition de la nationalité congolaise ou de son recouvrement, il est possible que l’impétrant commette des infractions sur base de fausses déclarations ou sur présentation de fausses pièces et qu’il tombe ainsi sous le coup de la loi pénale qui
proscrit le faux en écritures et usage de faux, prévus et punis par les articles 124 à 126 du Code Pénal Congolais Livre II. Informé, le Ministre de la Justice peut donner injonction au Ministère Public en vue de procéder aux enquêtes et aux poursuites qui peuvent s’ensuivre. Dois-je rappeler que sous réserve du pouvoir d’injonction me reconnu par la loi, il ne me revient pas de mener des enquêtes judiciaires ni de mener des poursuites en cas de violation de la loi, mission dévolue aux organes des poursuites et de jugement que sont les Parquets et les Cours et Tribunaux. Toutefois, s’agissant de la question précise de la violation de la loi en matière de la nationalité congolaise, qui est une et exclusive, il incombe à toute personne ou à chaque institution au sein de laquelle se trouveraient les personnes concernées par le cas, de les dénoncer. Ainsi donc, l’Assemblée Nationale peut, sans nullement se référer au Pouvoir Exécutif, invalider ceux de ses membres détenteurs de la nationalité étran-
gère car n’étant plus Congolais. Je vous rappelle qu’aux termes de l’article 102 de la Constitution, nul ne peut être candidat aux élections législatives et, partant, être Député national s’il n’est pas Congolais. d. Pour ce qui concerne la question de savoir pourquoi le Gouvernement peine à faire respecter la Constitution et les lois de la République; n’est-ce pas là une complicité? Le Gouvernement a fait sa part en édictant certaines mesures d’exécution de la loi de 2004 sur la nationalité. L’Assemblée nationale ayant adopté un moratoire suivi d’une commission d’enquêtes, le Gouvernement estime attendre les résultats des enquêtes parlementaires de peur de jouer à toute anticipation. Bien plus comme rappelé précédemment, le Ministre de la Justice n’est pas l’organe légalement habilité à mener des enquêtes dans les cas où il y aurait violation de la loi, lato ou stricto sensu. e. En ce qui concerne la question de savoir si le Gouvernement
est juge et partie. L’expression «juge et partie» s’entend dire de «celui qui a un pouvoir de décision dans une affaire où il a des intérêts personnels». Comment le Gouvernement pourrait-il être juge et partie pour une question d’intérêt général, qui relève du domaine de la loi? Une telle lecture des choses nous paraît inexacte.Le Gouvernement n’a aucun intérêt personnel, direct ou indirect sur cette question, dès lors que le moratoire pris au sujet de la prétendue «double nationalité» n’est pas de son fait, mais plutôt l’œuvre du Législateur lui-même. Le Gouvernement de la République ne peut non plus «être juge et partie» lorsque l’Assemblée nationale qui avait décidé de la création d’une commission d’enquête parlementaire ad hoc, ne lui a jamais communiqué les conclusions de ladite enquête, ni encore moins formulé à son endroit une quelconque recommandation à ce propos. CONCLUSION. Le Gouvernement est d’avis que la question de la prétendue «double nationalité»
est éminemment importante, en ce qu’elle préoccupe non seulement l’Assemblée, nationale mais également l’opinion nationale toute entière qui aimerait être fixée à ce sujet. Il reste que l’examen de la problématique y relative doit faire l’objet de beaucoup de maturité politique pour qu’il débouche sur une réponse idoine et définitive, tant il est vrai que lors des débats relatifs à l’adoption de la loi sur la nationalité, la question avait fait l’objet d’âpres débats. Faute d’avoir trouvé une solution, le Ministre de la Justice d’alors avait proposé qu’il soit traité à la prochaine législature. Et, au niveau du Sénat, les Honorables Sénateurs avaient, pour leur part, voulu que la question soit urgemment débattue car le double principe de l’unicité et de l’exclusivité de la nationalité semblait être obsolète et que la prohibition de la double nationalité pourrait constituer un frein au développement du pays. Toutefois, dans le cas où le principe de la double nationalité viendrait à être adopté, cela requiert non seu-
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lement de revisiter notre Constitution, et au cas où cette option serait prise, il faudrait à mon avis, interroger le souverain primaire, par la voie du referendum. Encore conviendrat-il de limiter l’accès à certaines fonctions importantes de responsabilité, à l’instar de celles de Chef d’Etat et des Chefs des Institutions, aux personnes détentrices d’une nationalité étrangère. Déjà l’article 24 alinéa 2 de la loi actuelle sur la nationalité prévoit la possibilité d’exclure de certaines fonctions publiques les bénéficiaires de la nationalité congolaise d’acquisition. Les interdictions similaires avaient été instituées par la loi n°81/002 du 29 juin 1981 sur la nationalité, dans sa version initiale. Aux termes de l’article 13, celui qui acquiert la nationalité zaïroise par naturalisation ne peut être investi des fonctions politiques ou de mandat électif, il ne pouvait accéder dans l’armée à un grade supérieur à celui d’AdjudantChef, il ne pouvait être nommé dans la fonction publique à un grade supérieur à l’attaché de bureau de première classe. L’article 22 de la même loi prévoyait aussi les incapacités à l’égard de l’étranger devenu Zaïrois par l’effet de l’option qui ne pouvait pas être investi des fonctions politiques ni faire partie de l’armée. Pour l’heure et dans l’état actuel de la législation sur la nationalité congolaise, la conséquence logique et immédiate serait d’expurger des Institutions politiques de la République tous les détenteurs d’une nationalité étrangère. Faute d’un moratoire légal, et il n’en existe pas à ce jour, la CENI et le Ministère Public devraient s’opposer à l’inscription tant sur les listes des électeurs que des candidats, de toutes les personnes ayant acquis une nationalité autre que la nôtre. Fait à Kinshasa, le Alexis THAMBWEMWAMBA.
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Les patrons miniers multi-milliardaires sont loin de battre en retraite à Kinshasa
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a guerre des mines est loin d’avoir pris fin. Nul dou-
te... Ministre du secteur, l’indéboulonnable Martin Kabwelulu a prévenu. Il rejette, d’ores et déjà, toute proposition des compagnies minières visant à assouplir certaines dispositions du nouveau code minier en échange de redevances plus élevées. L’industrie aurait offert en effet US$ 1 milliard, selon diverses sources mais l’information n’a pas été confirmée... Les multi-milliardaires patrons des compagnies minières (Randgold Resources, Glencore, Ivanhoe Mines, Gold Mountain International/Zijin Mining Group, MMG Limited, Crystal River Global Ltd and China Molybdenum Co, LTD/CMOC, AngloGold Ashanti) qui exploitent plus de 85% des mines du cuivre, cobalt et or du pays ont dépêché dans la Capitale, depuis une semaine, des top cabinets d’affaires dont le très sérieux sud-africain Norton Rose Fulbright avec mission de ferrailler, au corps à corps s’il le faut, avec des experts congolais dans le cadre de l’élaboration d’un projet de réglementation minière qui permettrait la mise en œuvre du nouveau code minier promulgué le 9 mars, par le Président de la République au lendemain d’une réunion électrique le 7 mars au Palais de la Na-
Kinshasa, Palais de la Nation, mercredi 7 mars 2018. Kabila rencontre les patrons des sociétés minières. DR. tion à Kinshasa avec ces patrons miniers dont Mark Bristow (Rangold Resources, or), Robert Friedland (Ivanhoe Mines, cuivre, cobalt), Ivan Glasseberg (Glencore, cuivre, cobalt). L’industrie minière aurait offert de payer davantage de redevances si l’Etat accepte de respecter la fameuse «clause de stabilité» de l’ancien code qui les protégeait pendant dix ans contre les changements du régime fiscal et douanier mais aucune source n’a confirmé cette rumeur. par paliers. Invariablement, les entreprises invoquent l’ancien Code minier datant de 2002 spécialement son article 276 ayant trait à la fameuse clause de stabilité qui stipule ce qui suit: «The State
guarantees that the provisions of the present Code can only be modified if, and only if, this Code itself is the subject of a legislative amendment adopted by Parliament. The rights attached to or deriving from an exploration licence or mining exploitation licence granted and valid on the date of the enactment of such a legislative modification, as well as the rights relating to or deriving from the exploitation licence subsequently granted by virtue of such an exploration licence, including among others, the tax, customs and exchange regimes selt forth in this Code, remain acquired and inviolable for a tenyear periode from the date of: a) the entry into force of the legislative modification for the valid
exploitation licences existing as of that date; b) the granting of the exploitation licence subsequently granted by virtue of a valid exploration licence existing on the date of entry into force of the legislative modification». Les travaux de Kinshasa auxquels prennent part des experts venus de plusieurs ministères (Mines, Environnement, Finances, etc.), des régies financières et du patronat, vont durer un maximum d’un mois avant de passer la main au Conseil des ministres en vue de validation des conclusions sous forme de projet de Décret à prendre par le Premier ministre. Finalement, un maximum de trois mois est prévu pour clore ce nouveau chassécroisé. Aux dernières nouvelles, l’industrie
proposerait une redevance minière par paliers en fonction de la montée ou de la baisse des cours des minerais. «Nous ne pouvons rien changer au code minier. La taxation telle que prévue dans le code minier est intouchable», a prévenu Kabwelulu au début de ces discussions. Des propos qui s’inscrivent dans la lignée de ceux du président du conseil d’administration de la Gécamines, Albert Yuma Mulimbi, également président du patronat congolais pour qui, «il ne peut y avoir aucune renégociation» dès lors que le code a été promulgué. Expliquant que les compagnies minières n’obtiendraient pas de concessions substantielles dans les discussions avec l’Etat, qui avait pourtant promis de pren-
Kinshasa jette le pont avec Dubaï
L
’opérateur portuaire dubaïote DP World a confirmé le 25 mars avoir remporté une concession de 30 ans pour le premier port du pays en eau profonde à Banana et prévoit d’investir US$ 350 millions dans la première phase de développement de ces infrastructures. Selon DP World, ce contrat prévoit la possibilité d’extension de 20 ans pour la gestion et le développement
du port en eau profonde de Banana. Ce port de la côte atlantique, comprendra «un quai de 600 m et des terre-pleins de 25 ha d’une capacité de conteneur de 350.000 EVP (pour unités «équivalents vingt pieds», une unité de mesure standard pour les conteneurs) et de 1,5 million de tonnes pour les marchandises générales», d’après le communiqué de DP World. La construction du port devrait commencer en 2018 et durer 24 mois.
Le communiqué précise que «l’investissement initial de US$ 350 millions sur 24 mois et tout autre investissement supplémentaire dépendra de la demande du marché», le coût total des travaux pour le développement de ce port étant estimé à plus d’un milliard de dollars. L’opérateur portuaire dubaïote va créer une co-entreprise, qu’il possédera à hauteur de 70 %, avec le gouvernement congolais, qui disposera d’une participation de 30%,
qui sera chargée de gérer et d’investir dans les infrastructures portuaires de Banana. Cité par le communiqué de presse, le ministre des TransComs, José Malika Sumanda, indique que ce port en eau profonde «améliorera considérablement le coût et la durée du commerce, car la majorité du fret est traitée par les pays voisins». Filiale de la société d’investissement public Dubai World, Dubai Port World est l’un des plus grands opérateurs
portuaires du monde, à la tête d’un portefeuille de 78 terminaux maritimes et intérieurs. Avec une présence au Sénégal, en Égypte, au Mozambique, en Algérie, le groupe développe au Somaliland le port de Berbera. L’opérateur a perdu fin février sa concession pour le terminal à conteneur Doraleh (Djibouti), mais a remporté début 2016 une concession de 25 ans pour développer et exploiter un centre logistique à Kigali, au Rwanda.
dre en compte leurs préoccupations au cas par cas. On rappelle le communiqué au vitriol d’Albert Yuma Mulimbi qui n’a pas sa langue dans sa poche et, en réaction à l’annonce du départ en bloc des miniers du patronat congolais, tempêtait: «La FEC tient à ce propos à rappeler à tous ses membres, que la fonction d’un syndicat patronal national, et à plus forte raison le premier d’entre eux, n’est pas d’être une simple chambre d’enregistrement et de promotion de leurs demandes, quelles qu’elles soient. Pour cela, il existe des agences de communication et de relations publiques, mais ce n’est en aucun cas le rôle de l’Assemblée délibérante de la FEC et de ses instances exécutives. Celles-ci représentent et délibèrent en faveur des intérêts de l’ensemble du tissu économique de la République Démocratique du Congo, conformément à l’objet social de la FEC» (...) «La FEC n’a jamais été, et n’a pas vocation à devenir, la tête de pont des intérêts particuliers de tel ou tel, quand ceux-ci ne lui semblent pas conformes au Bien commun et à l’Intérêt supérieur de la Nation» (Le Soft International, n°1428 daté vendredi 23 mars 2018). Selon diverses sources, en 2017, le secteur minier du pays a généré des revenus de US$ 822,2 millions en hausse de 35,6%. Dans le même
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temps, les revenus du secteur des hydrocarbures (pétrole et gaz) ont augmenté de 103% à US$ 203,9 millions. Selon l’agence britannique Reuters qui rapporte ces informations, relayant des données du ministère des finances du pays, la hausse annuelle des revenus miniers aurait été portée par une augmentation de plus du double, des recettes durant le quatrième trimestre grâce aux prix plus élevés des principaux produits d’exportations, en l’occurrence le cuivre et le cobalt. Le secteur minier génère avec celui du pétrole, 95% des recettes d’exportation du pays. Dans le premier, les activités sont actuellement ralenties par les négociations autour du nouveau code minier qui ne fait pas l’unanimité, tandis que depuis plusieurs années, l’Etat nourrit de grandes ambitions pour développer l’industrie pétrolière. La tonne de zinc est projetée à US$ 3.252, au cours de la semaine du 24 au 31 mars contre US$ 3.245,60 la semaine du 19 au 24 du même mois, soit une hausse de US$ 6,4, représentant 0,20%, selon la Commission nationale des mercuriales, concernant la tendance des valeurs de base des produits miniers marchands et semiprécieux. Selon ce communiqué, le cobalt, le manganèse et le tantale resteront stables sur le marché international. Le prix de ces produits se situera respectivement à 84.892,50 USD, 260 USD la tonne et 12,53 le kg. Le cuivre, l’or et l’argent connaîtront une légère baisse sur le marché en se négociant respectivement à 6.832,90 USD contre 6.840,80 USD la tonne, 42. 584, 77 USD contre 42.782, 77 USD et 477,18 USD contre 480,60 le kg. Selon cette tendance des valeurs de base des produits miniers et semi-précieux, le cobalt totalisera deux semaines de stabilité après plusieurs semaines de hausse de valeur. L’once d’or connaîtra une tendance à la baisse après une semaine de stabilité de sa valeur de la semaine dernière. alunga mbuwa n
softech |
Peut-on vraiment quitter Facebook?
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’affaire Cambridge Analytica pousse certains utilisateurs de Facebook à supprimer leur compte. Estce suffisant pour contraindre le réseau social à de meilleures pratiques? Parler de Facebook en public nous expose généralement à trois types de réaction. D’un côté, une personne, généralement jeune, affirmera ne jamais utiliser le réseau social. Elle se lancera ensuite dans une présentation détaillée de ses applications préférées dont, au mieux, vous n’avez jamais entendu parler ou, au pire, qui appartiennent à Facebook sans qu’elle ne le sache (plus de 60% des Américains ignorent qu’Instagram est la propriété de l’entreprise de Mark Zuckerberg). De l’autre, quelqu’un d’autre expliquera avoir supprimé son compte Facebook et nous conseillera d’en faire de même au plus vite. Enfin, il y a les interlocuteurs silencieux. Ceux qui n’ont rien à dire, puisqu’ils utilisent Facebook, volontairement, et sans que cela ne leur pose problème. Qui a raison et qui a tort? L’affaire Cam-
Il est dans la grande tourmente ce jeune PDG américain de Facebook multi-milliardaire Mark Zuckerberg. DR. bridge Analytica a rappelé à beaucoup l’étendue de la surveillance en ligne menée par le réseau social, à des fins publicitaires et plus encore. Les appels à quitter Facebook se multiplient. Les opposants au réseau social sont nombreux et bruyants. Le cofondateur de WhatsApp, une application rachetée 19 milliards de dollars par le réseau social, s’est retourné contre son ancien employeur. Elon Musk, très doué pour
attirer la couverture médiatique à lui en toutes circonstances, a suspendu les pages Facebook de Space X et de Tesla, mais pas leurs comptes Instagram. Derrière ces célébrités, on retrouve aussi une foule de critiques anonymes, militants pour les libertés en ligne ou simples personnes déconnectées, et heureuses de le rester. Exiger un Web meilleur Nous aimons détester Facebook. Nous aimons aussi Facebook, tout court. Le
réseau social compte plus de 2 milliards d’utilisateurs dans le monde. En France, 34 millions de personnes s’y connectent au moins une fois par mois. Facebook et sa galerie d’applications (WhatsApp, Instagram, Messenger) nous servent à communiquer avec nos proches, se tenir au courant des événements de notre ville, partager des photos de nos vacances. Difficile de mener les mêmes activités sur d’autres plateformes: notre famille, nos
amis et nos collègues sont sur Facebook, et pas ailleurs. Cet effet réseau joue en la faveur du premier réseau social au monde. En 2013, Mark Zuckerberg comparait son entreprise à l’électricité. Il aurait plutôt réinventé le téléphone, le calendrier, le carnet d’adresses et l’album photo, tout à la fois. Quitter Facebook est une option. Il en existe d’autres. Donnons raison, un instant, à Mark Zuckerberg, et comparons son réseau
social à un autre produit du quotidien. Si j’achète un tee-shirt et que je découvre qu’il est troué, on me conseillera de me plaindre au magasin, pas d’arrêter de porter des vêtements. Il est de la responsabilité de la boutique de me fournir des produits de qualité, et de ne pas me mentir sur leur état. Tim Berners-Lee, créateur du Web, a récemment appelé à la régulation des grandes entreprises des nouvelles technologies. «Beaucoup d’entre
nous acceptons que nos données soient collectées contre des services gratuits, mais nous ignorons une ruse», écrivaitil. «On les enferme dans des silos loin de nos regards, et nous perdons les bénéfices potentiels d’un contrôle direct de nos propres informations personnelles». L’adage veut que si quelque chose est gratuit, c’est l’utilisateur qui est le produit. Nous sommes en fait riches de nos données, et libres de les dépenser contre des services de qualité. Les gens qui utilisent Facebook ne sont pas bêtes. Ils ne méritent pas non plus que leur vie privée soit malmenée. Facebook est un outil utile à de nombreuses personnes. Nous avons le droit de le rejeter ou de chercher des alternatives. Nous pouvons, aussi, l’utiliser et demander des comptes à une entreprise qui a réalisé presque 40 milliards de chiffre d’affaires en 2017, grâce à nos informations personnelles. Facebook n’est qu’une première étape. C’est tout le modèle économique des grandes entreprises de la Silicon Valley, et d’ailleurs, qui est en question. Doit-on quitter le Web, ou le forcer à changer?
Lucie Ronfaut n
Apple dévoile son nouvel iPad 9,7 pouces
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euros n’a pas encore été communiqué).
omme anticipé, Apple a dévoilé un nouvel iPad 9,7 pouces d’entrée de gamme accompagné d’une série d’applications pour le monde de l’éducation. Mais les autres produits supputés aka AirPower, nouveau MacBook Air, Apple Watch et iPhone SE 2 se feront attendre jusqu’à la WWDC, voire encore plus longtemps... La conférence Apple du 27 mars 2018 qui s’est tenue à Chicago a, comme prévu, servi de tremplin à un nouvel iPad d’entrée de gamme dont la principale nouveauté est la compatibilité avec le stylet Apple Pencil. Cela s’accompagne d’une série de nouvelles applications et services pour les étudiants et les enseignants. Et c’est
La conférence de Chicago de Apple était très attendue. DR. tout. Sachant que l’évènement était clairement orienté sur le thème de l’éducation, nous ne nous attendions pas à en voir davantage. Pourtant, il y a pas mal de choses dans les tuyaux dont nous aurions pu entendre parler lors de la conférence ou même voir apparaître sur
le site Apple à l’issue de celle-ci. Voici un résumé de ce que nous n’avons pas vu. w Pas de vraie baisse de prix sur l’iPad. La rumeur allait bon train quant à un «nouvel iPad moins cher» avec un tarif aux alentours des 259 dollars. Bien qu’il ajoute la com-
patibilité avec le stylet Apple Pencil (jusqu’ici réservée aux iPad Pro) et un nouveau processeur A10 plus véloce, cet iPad 2018 est vendu au même tarif que le modèle 2017, à savoir 359 euros. Seuls les établissements scolaires auront droit à une remise le mettant à 299 dollars (le tarif en
w Toujours pas de clavier Apple. L’une des attentes fortes de la part des fans de l’iPad est un clavier ou un étui clavier qui ferait de la tablette une véritable alternative à l’ordinateur portable. Au lieu de cela, Apple a mis en avant le Rugged Combo 2 de Logitech, un clavier détachable réservé aux établissements scolaires qui vient se brancher à une coque résistante aux chutes via un connecteur propriétaire. La coque intègre une béquille, ce qui n’en fait absolument pas une configuration type ordinateur portable. Peut-être qu’Apple a-t-il choisi de réserver un vrai clavier à l’ iPad Pro ou à un tout nouveau portable iOS? w Et le MacBook Air plus abordable? Des rumeurs assurent que le MacBook
Air aura droit à une mise à jour et/ou une baisse de prix. Si tel est le cas, il faudra donc patienter encore. En général, les achats de la rentrée scolaire débutent en juillet. Un lancement à la fin de printemps collerait parfaitement à ce tempo. w Toujours rien sur AirPower. Présenté succinctement en septembre dernier, le pavé de charge sans fil AirPower est pensé pour l’iPhone X, les iPhone 8 et 8 Plus, l’Apple Watch et une nouvelle version du boitier AirPod. Mais malgré une sortie annoncée pour cette année, Apple n’a toujours rien annoncé côté date et prix. w Un iPhone SE 2? Il y a exactement deux ans que l’iPhone SE d’entrée de gamme a été lancé. Il a eu droit à un toilettage l’année passée
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avec plus de mémoire et une baisse de prix en septembre (419 euros). Apple va-t-il revoir son design (peu probable à court terme) ou rafraichir sa fiche technique (plus vraisemblable)? w Il n’y a rien à voir ailleurs... Les autres produits Apple étaient aussi aux abonnés absents et n’ont pas eu droit à une annonce post conférence ou une mise à jour tarifaire furtive. Au final, la marque à la pomme s’en est tenue au thème principal de sa conférence: l’éducation. Mais que les fans se rassurent, la prochaine conférence d’ouverture de la WWDC arrive à grand pas (4 juin). Elle sera l’occasion de nouvelles annonces et, qui sait, peut-être des iPad Pro ou de nouveaux Mac.
Marc Zaffagni n
véhicules d’exception |
Le tout-terrain Mercedes G63 AMG est plus rapide qu’une Porsche
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a Mercedes Classe G a été renouvelée en début d’année et au Salon de Genève et déjà, elle est présentée dans une variante AMG délicieusement délurée. Elle accélère plus fort qu’une Porsche 911... Pas question de dénaturer la Classe G pour la remplacer après presque 40 ans de carrière. Mercedes a donc choisi d’en conserver le style inimitable qui fait le bonheur des inconditionnels du modèle, non sans en adoucir quelques angles et sans le doter de technologies des plus modernes. Un moteur V8. Ainsi par exemple
Le moteur V8 offre des performances insoupçonnées, notamment une vitesse de pointe de 240 km/h en optant pour le Driver’s Package. dr. le modèle 2018 a-t-il mances dignes d’une conde sur cet exerlance! Un allègement AMG reçoit le noule capot de l’AMG recours massivement conséquent, qui sportive: avec 4,5 cice qu’une Porsche veau moteur V8 4 GT. Il délivre dans secondes pour passer 911 Carrera! à l’aluminium, lui devrait se traduire litres bi-turbo de le cas présent 585 permettant de se sur la route par un Mercedes, le même chevaux et un couple de 0 à 100 km/h, il se Pas mal pour un engin d’une telle délester de quelque montre plus rapide comportement plus que l’on retrouve de 850Nm qui lui carrure. 300 kilos sur la bad’un dixième de sealerte. Cette variante notamment sous assurent des perfor-
Pour Toyota Europe, le diesel, c’est (presque) fini
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oyota annonce arrêter la vente de voitures diesel en Europe dès cette année. Après l’annonce de l’arrêt du diesel en France et en Italie, ce n’était plus qu’une question de temps avant que la marque phare japonaise étende cette stratégie à l’ensemble de l’Europe. C’est désormais chose faite; le constructeur nippon annonce cesser la commercialisation de voitures particulières diesel sur le Vieux Continent dès cette année 2018. Le diesel, dont la popularité et les ventes déclinent à grande vitesse y compris en France, son bastion historique, est déjà minoritaire chez Toyota. Dès 2015, les hybrides représentaient
Plus de voitures diesel en Europe. dr.
autant de ventes que le diesel pour Toyota en Europe. Depuis, l’hybride a gagné du terrain pour atteindre 41% des livraisons en 2017 là où le diesel est descendu sous les 10%. En France l’an dernier, Toyota a vendu 60% d’hybrides, 30% d’essence et 7% de diesel. Davantage d’hybrides. Pour prendre le relais du diesel dans sa gamme, Toyota
pourra proposer à l’avenir non plus une mais deux versions hybrides d’un même modèle, dont une à l’orientation sportive. Cela débutera avec la prochaine Auris qui sera disponible avec trois motorisations au choix: un bloc essence 1,2L turbo de 122ch, une mécanique hybride 1,8L de 122ch et un moteur 2L hybride de 180ch. Seuls les Land Cruiser, Hilux et ProAce resteront proposés en diesel après cette année. «Sur les véhicules utilitaires et les tout-terrain, où il reste un besoin spécifique lié au couple moteur et à la capacité de charge, nous continuerons à proposer les diesel dotés des technologies les plus récentes.», a expliqué Johan van Zyl, PDG de Toyota Europe.
Un tout-terrain McLaren 720S
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n ne sait pas si la tentative finit bien pour la supercar anglaise. Comme toutes les sportives de sa catégorie, la McLaren 720S fait partie des automobiles les plus basses du marché. Avec sa garde au sol ridicule et ses généreux portes à faux, elle ne représente pas vraiment le
modèle idéal pour se lancer dans une excursion tout-terrain. Voilà pourquoi une vidéo donne tout simplement des frissons d’angoisse quand on s’imagine à la place du conducteur. On y voit une McLaren 720S de couleur sombre, perdue sur un chemin de terre plein de boues et d’ornières à priori infranchissables. La
McLaren s’avance prudemment dans la première partie de la vidéo, parvenant notamment à franchir un passage très délicat. Mais à la fin de la séquence, elle se retrouve sur une partie encore plus difficile, avec le bouclier avant contre la terre. La vidéo s’arrête là, et on voit mal comment l’auto aurait pu aller plus loin dans l’absolu...
Une marque Jeep fière de son nouveau Wrangler
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omme chaque année, Jeep dévoile plusieurs conceptcars pour son «Safari de Pâques» dans le désert de Moab (USA). Mais l’édition 2018 de l’événement est un peu particulière puisqu’elle permet au constructeur de présenter des véhicules originaux basés sur le dernier Wrangler, son modèle phare tout juste renouvelé. Cinq des sept voitures présentées sont des Wrangler. Le Jeep 4Speed est ainsi une version biplace allégée du baroudeur de dernière génération. Dépourvu de boucliers, de toit et de portières, raccourci de 56cm pour un empattement inchangé et doté d’ailes surélevées et de pneus toutterrain, il est équipé d’un capot, d’une benne et d’ailes en fibre de carbone. à toutes les sauces. Le gain de poids lui permet d’afficher une garde au sol en hausse de 5 cm par rapport au Wrangler standard en conservant la suspension d’origine. Le Jeep
Ses aptitudes hors des sentiers battus ne sont pas oubliées avec une prise d’air «snorkel». dréservés.
Sandstorm est inspiré par le rallye-raid Baja 1000. Sa partie arrière est ouverte, sa suspension est surélevée, ses ailes sont ajourées, un pare-buffle a été installé à l’avant avec des feux additionnels. L’essieu arrière a été reculé tandis que l’engin ne compte plus que deux portes. Il est animé par un V8 associé à une boîte manuelle. Plus proche d’une auto de série, le Jeepster évoque le modèle éponyme de 1966 avec sa teinte bi-ton rouge et blanche. Avec son pare-brise incliné et ses deux portes, le tout-ter-
rain surélevé de 5 cm a une allure sportive. Il dispose d’un arceau-cage. Seul Wrangler cinq-portes de la liste, le JWagon se veut haut de gamme avec sa teinte gris foncé, ses vitres teintées, ses marchepieds en métal noir ou encore sa sellerie en cuir brun. Ses aptitudes hors des sentiers battus ne sont pas oubliées avec une prise d’air «snorkel» et des pneus tout-terrain. Le Nacho Jeep est quant à lui un catalogue roulant des accessoires officiels Mopar disponibles pour le nouveau Wrangler. L’équipe-
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mentier maison du groupe FCA compte déjà 200 pièces pour le 4x4. Admission revue et capot spécifiquement adapté, calandre satinée, protections de carrosserie, pare-chocs raccourcis, feux additionnels, portières tubulaires, suspension rehaussée ou pneus tout-terrain font partie de la panoplie du concept. au charme vintage. Le nouveau Wrangler n’est pas le seul véhicule mis à l’honneur puisqu’un Renegade nommé B-Ute a également été présenté.
Mettre les gaz en période d’incertitude
C’est ce qui s’appelle une salle noire de monde, que nul n’avait jamais remplie avant où, en pleine période d’incertitude et de reniement, sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila», le P.A refuse du monde sur une terre passant pour hostile, laisssant des grappes humaines traîner dans les dépendances de cette Fikin. lesoft.
Le Parti Pour l’action (P.a). le parti du Crabe.
à Dunda, dans Kitoy, sur nos terres bénies de Masi-Manimba, rivière LuYE.
Lors du deuxième tour de la Présidentielle, Des villages entiers se vident et risquent la noyade pour aller saluer «Bakala ya Ngolo» visible sur l’autre rive. un suiveur photojournaliste de Antenne A TV immortalise la scène. le soft. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1429 | PAGE 16.
vie |
Les antibiotiques, trop automatiques, menacent la santé
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a consommation mondiale d’antibiotiques a augmenté de 65% entre 2000 et 2015, dopée par une utilisation qui explose dans les pays à revenu intermédiaire et faible mais qui représente une menace pour la santé mondiale, ont rapporté des chercheurs. Car ces experts rappellent dès le début de leur rapport que «la résistance aux antibiotiques, entraînée par la consommation d’antibiotiques, est une menace croissante pour la santé mondiale». Publiée lundi dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), cette étude, fondée en partie sur des projections, donne le tournis: «La consommation globale totale d’antibiotiques en 2015 était estimée à 42,3 milliards de doses quotidiennes déterminées». Dans les 76 pays étudiés, l’absorption d’antibiotiques est passée de 21,1 milliards de doses quoti-
«Eliminer l’utilisation inutile (des antibiotiques) devrait être une première étape et une priorité pour chaque pays». DReservés. doses quotidiennes. Economics & Policy des taux plus élevés diennes déterminées Et entre 2000 et 2015, et l’un des auteurs de de résistance» aux en 2000 à 34,8 milla hausse n’a été que l’étude, cette augantibiotiques. liards en 2015. de 6%. Le taux de mentation signifie Or, cette résistance Corrélé à l’augmenconsommation pour des bactéries est restation de leur Produit «un meilleur accès 1.000 habitants et par à des médicaments ponsable de 700.000 intérieur brut (PIB), an reste bien plus morts par an dans le niveau de consom- nécessaires dans des élevé dans les pays à pays avec beaucoup le monde selon un mation d’antibiotihaut revenu. Mais en de maladies qui groupe d’experts ques a particulièreinternationaux formé 16 ans, ce taux a augment augmenté dans peuvent être traitées efficacement avec des en 2014 au Royaume- menté de 77% pour les pays à revenu les pays à revenu antibiotiques». Uni. intermédiaire ou faiintermédiaire ou ble (LMIC): +114% en Mais le chercheur faible, tandis qu’il a avertit: «Alors que de 77% d’augmen16 ans, pour atteindiminué de 4% pour plus en plus de pays tation. dre 24,5 milliards de les pays riches. obtiennent l’accès à La consommation doses quotidiennes Et certains pays ces médicaments, ces est plus faible pour déterminées. LMIC ont dépassé les pays à haut rePour Eili Klein, cher- taux (de consommale taux de consomtion) augmenteront venu (HIC), avec cheur au Center for mation d’antibioti(...) ce qui conduira à 10.3 milliards de Disease Dynamics,
ques de pays à haut revenu. En 2015, la Turquie, la Tunisie, l’Algérie et la Roumanie faisaient ainsi partie des six pays aux taux de consommation d’antibiotiques le plus élevé, alors qu’en 2000, les cinq premiers appartenaient tous à la catégorie des pays à haut revenu. Autre exemple, en 16 ans, la consommation d’antibiotiques a doublé en Inde, a augmenté de 79% en Chine et de 65% au Pakistan. Ces trois pays sont les plus gros utilisateurs d’antibiotiques parmi les pays LMIC. Au contraire, la hausse n’a été que marginale dans les trois pays leaders de la consommation dans les nations à haut revenu, les États-Unis, la France et l’Italie, explique l’étude. Salut de l’humanité. Les chercheurs tirent la sonnette d’alarme pour l’avenir: «Les projections de la consommation globale d’antibiotiques en 2030, présumant aucun changement de politique, sont jusqu’à 200% supé-
rieures aux 42 milliards de doses quotidiennes déterminées en 2015». «Eliminer cette utilisation inutile (des antibiotiques) devrait être une première étape et une priorité pour chaque pays», confie à l’AFP Eili Klein. «30% de l’utilisation dans les pays à haut revenu est inappropriée», renchéritil, ajoutant que la consommation considérable d’antibiotiques chez certains pays LMIC suggère également qu’un usage inadéquat y en est fait. La résistance aux antibiotiques pourrait causer dix millions de décès par an d’ici à 2050, rapportait une récente étude britannique. Le salut de l’humanité pourrait alors peut-être venir des ornithorynques. Cet animal, qui vit en Australie, est un des rares mammifères qui pond des oeufs. Une équipe australienne a récemment découvert qu’une protéine contenue dans le lait maternel de l’ornithorynque pouvait avoir des vertus thérapeutiques pour l’humain.
Un nouvel organe découvert dans le corps
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’interstitium est une couche de tissu remplie de fluide circulant dans l’ensemble du corps. Jusqu’à présent, ce qui pourrait être le plus grand organe de notre corps était invisible pour les techniques de microscopie utilisées. Mais sa découverte pourrait expliquer la propagation de certains cancers. Ce n’est pas son nom officiel mais il fait déjà beaucoup parler de lui. L’interstitium serait le 80e organe qui composerait le corps humain, d’après une étude américaine publiée ce mardi, dans la revue Scientific Reports. Pas encore officiellement reconnue par la communauté scientifique internationale, cette découverte, si elle le devient, pourrait constituer une avancée majeure dans la lutte contre le cancer. «Elle permettrait
L’étude révèle qu’il s’agit d’un vaste système interconnecté. DR. de mieux étudier, l’interstitium, appelé donc de mieux comainsi par les scientiprendre la propagafiques, est un tissu tion des métastases situé sous la peau, le dans les tissus et les long du système diorganes du corps gestif, des poumons, humains», précise des voies urinaires, Neil Theise, un des autour des artères et médecins à l’origine des veines, et entre de l’étude, à la revue les muscles. Live Science. L’étude révèle qu’il s’agit d’un vaste sysw Qu’est-ce tème interconnecté que l’interstitium? de compartiments Ce 80e organe n’est remplis de liquide pas complètement qui s’étend à travers «nouveau». Les tout le corps. Souscientifiques avaient tenu par un réseau déjà noté l’existence de protéines fortes de plusieurs cou(collagène) et flexible ches de tissus. Mais, (élastine), il a pour jusqu’à présent, ils fonction de protéger envisageaient cela les organes. comme un élément compact alors que w Comment a-t-il été
découvert? À l’automne 2015, à l’Institut médical Mount Sinai Beth Israel, basé à New York (États-Unis), les Dr David Carr-Locke et Petros Benias sondaient la voie biliaire d’un patient pour évaluer la propagation d’un cancer avec une technique récente, l’endomicroscopie confocale, rapporte le site Sciences et avenir. Cette technique permet d’observer les tissus vivants sans avoir à les fixer grâce à une sonde laser. Ils ont alors observé une série de cavités interconnectées qui ne correspondaient à aucune anatomie connue. Devant ce mystère, les endoscopistes ont envoyé les images à un pathologiste partenaire, le Dr Neil Theise, professeur au Département de pathologie à NYU Langone Health, également situé dans la Grosse Pomme. Lorsque ce dernier a tenté de fixer les mêmes tissus sur des lames pour les observer au
microscope, l’étrange structure a disparu… w Pourquoi parle-ton d’organe oublié? Si l’interstitium n’avait jusqu’ici pas été découvert, c’est parce que la méthode traditionnelle de préparation des lames de microscope détruisait la structure de l’organe. Lorsque les scientifiques préparent des échantillons de tissus pour leurs lames, ils traitent les échantillons avec des produits chimiques, les découpent en fines tranches et les colorent pour mettre
en évidence leurs caractéristiques. Mais ce processus de «fixation» évacue le fluide de l’interstitium. Les cellules avaient donc été considérées comme une simple couche de tissu, explique le site LiveScience. w Est-ce une avancée pour le cancer? Les scientifiques assurent que ces compartiments remplis de liquide peuvent agir comme des «amortisseurs», protégeant ainsi les tissus du corps contre les dommages causés par la maladie. Mais ils fourni-
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raient également une «voie» pour répandre le cancer dans l’organisme. Cette découverte pourrait également permettre aux scientifiques de développer de nouveaux tests. «Elle pourrait conduire à des avancées spectaculaires en médecine, comme la possibilité d’échantillonner directement du liquide interstitiel (qui remplit l’espace entre les capillaires sanguins et les cellules», explique Neil Theise, dans le quotidien The Independent. LUCY EMBARK n
côté rose |
Ces phénomènes fabuleux à l’approche de l’ovulation
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es changements physiques à l’allure générale, en passant par l’effet sur la libido, l’ovulation est un phénomène extraordinaire qui mérite quelques explications! Il y a des saisons tel, en Occident, l’automne qui marquent pour plusieurs mammifères la période de grande réceptivité sexuelle. Enclenché par l’horloge biologique, le rut chez le mâle se présente comme un comportement compétitif intrasexe, tandis que chez la femelle ce sera les signaux d’une parade dite nuptiale, dans le but d’informer le partenaire qu’elle est enfin prête à s’accoupler. Bien que l’être humain soit un mammifère, sa période de «rut» ne s’accompagne heureusement pas de signes aussi embarrassants que les fessiers gonflés rouge écarlate des femelles Macaques! Mais saviez-vous que les jours les plus fertiles des femmes ne passent pas inaperçus pour autant? Et que les hommes y sont très sensibles? En mammifère subtil, la femme envoie inconsciemment des signaux que son ovulation approche. Elle adopte certains comportements, des changements dans son corps se produisent, qui feront ressortir sa pleine féminité et son pouvoir d’attraction… dans le but d’attirer le meilleur partenaire et d’assurer la survie de l’espèce! w Plus attirant. Des études ont démontré que des changements physiques s’opéraient chez la femme au cours de son cycle et qu’ils influençaient l’évaluation de son charme par l’homme. Par exemple, la cambrure de son dos s’accentuerait à l’approche de l’ovulation. Par de subtils changements aux hanches, seins et oreilles, de même qu’au visage, le corps féminin tenterait d’atteindre la plus impeccable symétrie pour la période fertile. La symétrie est en effet un critère d’at-
truations, tandis qu’ils s’élevaient à la période post-ovulatoire. Toutefois, les revenus les plus fameux se produisaient pendant la période de fertilité féminine. C’est une augmentation de 80% des revenus lorsque l’on compare les danseuses menstruées et les danseuses fertiles! Si l’on ne planifie pas pour l’instant de se reproduire, la conscience de ces phénomènes favorise plaisir et découvertes. Une testostérone élevée incite l’homme à courtiser la femme, de même qu’à rivaliser avec les autres hommes pour l’attention de celle-ci. Dr.
traction chez l’être humain. w Plus éblouissante. À l’approche de l’ovulation, la femme adopterait une démarche plus lente et sensuelle. La tendance serait à se vêtir de manière plus attrayante et à se faire belle avec plus d’attention, non seulement pour séduire le partenaire, mais aussi pour mieux se distinguer des autres femmes. w Plus féminine. Autre phénomène de renforcement du charme féminin, en lien avec la période de fertilité du cycle: les femmes parlent inconsciemment dans des registres plus aigus quand elles sont les plus fertiles. Autrement dit, la voix des femmes s’affine pour devenir plus agréable. w Plus de flair. La femme en période fertile est beaucoup plus sensible aux arômes, particulièrement à ceux des phéromones masculines. Utile pour flairer le partenaire le plus viril! Mais les hommes les sentent aussi… Ils sont indéniablement plus attirés par les femmes en période fertile. Lors d’une expérience scientifique, on a donné à des hommes des chandails à renifler: certains portés récemment par une femme en période de fertilité et d’autres n’ayant jamais été portés du tout. Résultat: les niveaux de testostérone étaient plus élevés chez les hommes qui avaient
humé les chandails de femmes en période de fertilité. Une testostérone élevée incite l’homme à courtiser la femme, de même qu’à rivaliser avec les autres hommes pour l’attention de celle-ci. w Plus forte libido. Comme chez les mammifères, l’activité sexuelle estelle alors exacerbée précisément lorsque la femme est fécondable? En effet, des chercheurs ont dé-
montré que l’activité sexuelle des femmes augmente de 24% lors de la fenêtre de fertilité du cycle, sans qu’il y ait désir d’enfant. Cette période ne dépasse pas six jours (le jour de l’ovulation et les cinq jours précédents) et correspond précisément aux jours les plus fertiles du cycle des femmes. Ce phénomène physiologique serait en partie expliqué par le fait que la libido de la femme varie de fa-
çon cyclique, avec un maximum à l’approche de son ovulation. w Le mammifère. D’autres chercheurs ont voulu démontrer l’équivalent de l’œstrus ou «chaleurs» chez la femme. Cette étude controversée s’est penchée sur les variations de revenus des danseuses nues au cours de leurs cycles. Les chercheurs ont découvert que les plus bas revenus avaient lieu lors des mens-
Au naturel. Bien sûr pour les vivre, il ne faut pas utiliser une contraception hormonale, comme la pilule, qui empêche l’ovulation de se produire. Une femme qui choisit une alternative naturelle à la contraception, comme la méthode symptothermique, apprend justement à observer les changements dans son corps liés à sa fertilité. Elle observe quotidiennement cette sécrétion du col de l’utérus qui s’écoule dans le vagin, sans être suscitée par une ex-
citation sexuelle, que l’on nomme la glaire. D’absente à blanchâtre et opaque, après les menstruations, plus l’ovulation approche, plus elle se liquéfie et devient transparente. Comme pour le col de l’utérus qui change, ces transformations visent à faciliter le déplacement et la survie des spermatozoïdes, en vue de la fécondation. Leur observation dans le cycle permet d’identifier dès le début la fenêtre de fertilité. Les utilisatrices de la méthode symptothermique témoignent souvent d’innombrables autres changements plus personnels, associés à la période fertile, comme cet agréable sentiment d’être bien dans sa peau ou d’être plus heureuse, d’avoir la peau plus douce et saine, et même les cheveux plus lustrés, qui n’en demeurent pas moins des phénomènes fabuleux, comme autant d’apprentissages sur le chemin de la connaissance de soi.
M-Hélène Viau n
Une habitude toute simple qui booste la libido
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ans la sexualité, les cinq sens jouent un rôle primordial: ils perçoivent des signaux qui renforcent ou affectent l’excitation sexuelle. Si l’hiver est passé par vous et que votre désir sexuel est sur pause, vous pouvez compter sur le printemps et les épaules qui se dénudent pour retrouver un peu de chaleur. Mais ce n’est pas tout. Un réflexe très simple pourrait stimuler votre libido. Prenez un vélo et un peu de temps, mélangez le tout et obtenez une meilleure libido. Hein? Oui. Selon une étude publiée dans la revue médicale Journal of Sexual Medicine, la pratique intensive
plus ardente. Elles seraient également moins sujettes aux dysfonctionnements sexuels.
Et si, à l’inverse, faire l’amour donnait envie de faire du vélo? Dréservés. du vélo aiderait les pédales et leur vie femmes à améliorer sexuelle. leur désir sexuel. Il en résulte que les Les chercheurs de cyclistes de haut l’université de Caniveau déveloplifornie à San Franpent davantage de cisco ont interrogé petits soucis gynéplus de 3000 femmes cologiques (foutus de moins de 40 ans frottements) mais sur leurs coups de présentent une libido
LA SELLE, OBJET ÉROTIQUE? Cependant, difficile de comprendre «pourquoi», au-delà du constat. Les experts ont pu observer que les cyclistes faisaient plus souvent l’amour. Et si, à l’inverse, faire l’amour donnait envie de faire du vélo? À moins que la selle soit un objet érotique? Que le sport soit bon pour le désir sexuel? On sait, en effet, que lors d’une activité physique, l’organisme sécrète de l’endorphine, hormone du plaisir. Si bien qu’on n’a pas tellement envie de s’arrêter là. Seulement, notons que selon une étude récente publiée sur
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le site de la revue Medicine & Science, les hommes qui pratiquent des sports d’endurance à haute dose (du genre courir dix bornes ou grimper un vélo tous les jours) verraient leur libido se tasser. Qu’en penser? Que les hommes doivent ralentir et les femmes accélérer? Que nous sommes définitivement différents? Ou encore que nous n’avons pas la même définition d’un sport intensif (c’est ça, ouais)? En attendant, faire régulièrement du sport, avec modération, ça ne fait jamais de mal. Et si en plus, ça stimule notre vie sexuelle, alors c’est d’accord pour la randonnée VTT de ce week-end en forêt de Fontainebleau. Mais toi, chéri, tu restes à la maison.
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Au Collège de France, Macron dévoile son ambition de faire de la France le leader de l’intelligence artificielle
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mmanuel Macron a détaillé sa stratégie pour faire de la France un leader mondial de l’intelligence artificielle. «Nous en avons les moyens, nous allons en créer les conditions», a-t-il promis jeudi 29 mars au Collège de France. 1,5 milliard d’euros seront alloués d’ici 2022 pour développer la recherche et des appels à projets. Dans les grandes lignes, le plan de la France pour se relancer dans la course à l’intelligence artificielle s’inspire du rapport du député LREM et mathématicien Cédric Villani. En guise d’investissements massifs, les 1,5 milliard d’euros iront d’abord et avant tout soutenir la recherche dans le domaine. C’est là que la France pêche face à la concurrence anglosaxonne et asiatique. Dans cet engagement, 400 millions d’euros concernent des appels à projets. Des financements qui puisent dans des fonds publics préexistants et dans le fonds pour l’innovation de rupture (10 milliards d’euros au total), alimenté en grande partie par des privatisations. L’intelligence artificielle est le premier chantier à bénéficier de ce fonds. immense vivier de chercheurs. Dans sa longue allocution, il est revenu sur l’immense vivier de chercheurs que la France possède mais qu’elle laisse s’échapper à l’étranger, faute de leur proposer des conditions satisfaisantes. Pourtant, le président n’a pas retenu la proposition de Cédric Villani de doubler le salaire des chercheurs publics en début de carrière pour les retenir sur le sol français. A la place, il s’agit de monter un réseau d’instituts de recherche sur tout le territoire pour attirer les meilleurs chercheurs, français et étrangers. De la même manière que l’initiative «Make our Planet great again», en faveur de la recherche sur le climat, il veut attirer les
29 mars 2018, Emmanuel Macron au Collège de France lors de son allocution sur l’intelligence artificielle. Laurent/Reuters.
meilleurs savants et les meilleurs projets de recherche vers l’Hexagone. Réduire les délais d’expérimentation Pour encourager les expérimentations, le président a annoncé sa volonté de «mettre fin à la porosité» entre le monde de la recherche et le monde industriel. Cela passe par un allongement du temps que pourrait consacrer un chercheur à des projets financés par le secteur privé. Enfin, il faut réduire les délais d’expérimentation, singulièrement long en France, et qui ne sont pas adaptés au développement d’une économie de l’innovation, selon Emmanuel Macron. Ainsi, le président de la République a annoncé que la France se doterait dès 2019 du cadre législatif qui permettra d’expérimenter sur les routes les véhicules autonomes de niveau 4 (autonomie quasitotale), permettant ainsi à l’automobiliste de s’engager dans d’autres tâches que la conduite telles que regarder un film ou travailler sur un écran. Les principaux constructeurs français sont engagés dans le développement de ces innovations. La question sensible des données L’autre chantier, déjà pointé par Cédric Villani dans son rapport rendu public mercredi 28 mars, est celui des données, la matière première de l’apprentissage automatique des machines. être un état jacobin être un état jacobin a du bon, souligne Emmanuel Macron. La puissance publi-
que veut tirer profit de l’immense masse de données centralisées dans ses administrations pour les mettre à disposition des chercheurs. Secteur prioritaire: la santé. Assurance-
maladie, hôpitaux, médecine de ville devront être précurseurs en la matière. La France et l’Union européenne doivent garantir ensemble que les données des citoyens seront proté-
gées et anonymisées comme il se doit. Rebondissant sur les récentes polémiques sur le scandale Facebook-Cambridge Analytica, Macron a rappelé l’un des défis majeurs de l’intelligence artificielle. Dans une compétition qui mettra aux prises des Etats, des acteurs non-étatiques, des grands géants du net, la France et l’Europe devront ériger leur propre modèle. Ainsi, la transparence des algorithmes devra être la norme, selon Emmanuel Macron. Etablir un cadre pour garantir le respect de la liberté individuelle, de l’intimité est important pour préserver la « confiance démocratique », souligne le
président français. Des «choix civilisationnels» devront aussi être faits. Dans cette «quatrième révolution industrielle» qu’est l’émergence de l’IA, il faudra choisir d’inclure tout le monde, prendre des engagements de non-discrimination raciale, sexuelles et instaurer plus de diversité parmi les chercheurs afin d’éviter les biais parfois reprochés aux algorithmes actuels. En parallèle, le secteur privé a annoncé des investissements massifs en particulier pour la recherche et le développement de l’intelligence artificielle en France. Ainsi, l’US Microsoft promet d’investir 30 millions de dollars sur trois ans en Fran-
ce, dans la formation d’une part, via l’école IA Microsoft, ouverte début mars. Plus tôt, le conglomérat sudcoréen Samsung a annoncé l’installation de son troisième plus grand centre de recherche, fort à terme de plus de cent chercheurs. Le Japonais Fujitsu, lui, va installer un centre de dimension européenne. DeepMind, société créatrice du logiciel AlphaGo va également installer des chercheurs à Paris tandis que Google va parrainer une chaire IA à Polytechnique. Des décisions qui illustrent le nouvel attrait des investisseurs pour la France, redevenue attractive depuis le Brexit et l’élection de Donald Trump.
Dans une autre affaire que libyenne, Sarkorzy renvoyé en Correctionnelle
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icolas Sarkozy, son avocat Thierry Herzog et l’ex-magistrat Gilbert Azibert ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour «corruption active» et «trafic d’influence». «Les emmerdes, ça vole toujours en escadrilles», disait Jacques Chirac. Une formule que ne renierait sans doute pas Nicolas Sarkozy, qui aura réussi à faire passer son prédécesseur pour un justiciable modèle. Quatre jours après avoir été mis en examen dans l’affaire libyenne pour «corruption passive», «recel de fonds publics libyens» et «financement illégal de campagne électorale», l’ancien président de la République vient d’être renvoyé devant le tribunal correctionnel pour «corruption active» et «trafic d’influence» dans l’affaire dite «Bismuth», comme l’a révélé le Monde. Dans ce dossier, le second qui lui vaut un renvoi après l’affaire Bygmalion, il est soupçonné d’avoir sollicité un haut magistrat de la Cour de cassation par l’intermédiaire de son avocat, Thierry Herzog, afin d’obtenir des informations confiden-
«Les emmerdes, ça vole toujours en escadrilles», disait Jacques Chirac. DR. tielles sur un dossier judiciaire en cours. Il s’agissait alors de connaître la position de la plus haute juridiction concernant le statut des agendas présidentiels, saisis dans une autre affaire. En retour, l’ancien président avait promis d’intervenir en faveur du magistrat, qui rêvait alors d’obtenir un poste prestigieux à Monaco. L’affaire démarre en 2013. sur écoute. à l’époque, l’ancien président de la République est déjà sur écoutes dans un autre dossier, celui du financement présumé de la campagne présidentielle de 2007 par le régime libyen de Kadhafi.
Une surveillance qui permet rapidement aux enquêteurs d’identifier une ligne secrète ouverte au nom de Paul Bismuth, puis d’établir le lien avec Thierry Herzog et Gilbert Azibert. Pendant plusieurs semaines, se pensant à l’abri des oreilles indiscrètes, Nicolas Sarkozy et son avocat vont échafauder leurs plans. Le 30 janvier 2014, Me Herzog se félicite ainsi du travail effectué par leur taupe auprès de la Cour de cassation: «Il a eu accès à l’avis qui ne sera jamais publié du rapporteur […]. Tu sais que là, c’est du boulot…» A son avocat qui s’enquiert le lendemain du «coup de pouce»
promis à Gilbert Azibert, Nicolas Sarkozy répond: «Non, ben, t’inquiète pas, dis-lui. Appelle-le aujourd’hui en disant que je m’en occuperai, parce que, moi, je vais à Monaco et je verrai le prince». Des écoutes accablantes qui conduiront le parquet national financier (PNF) à ouvrir peu après une information judiciaire pour «corruption active» et «trafic d’influence». Saisi de l’enquête, l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales se fendra par la suite d’un rapport de synthèse sans appel: «Les conversations enregistrées entre Thierry Herzog, Nicolas Sarkozy et Gilbert Azibert sont claires sur leurs intentions, et leurs propos ne suscitent pas d’interrogation quant à leur volonté et leurs attentes […]. Ces faits sont constitutifs du trafic d’influence.» Dans leur rapport, les policiers soulignent également avoir établi que «Thierry Herzog et Nicolas Sarkozy ont bénéficié […] d’une information leur ayant permis de savoir que des investigations étaient menées en liaison avec la ligne Bismuth». Plus grave encore
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selon le document: «Ces informations dont ils ont bénéficié n’ont pas permis de dérouler normalement des investigations». Une fuite qui vaut à Sarkozy et Herzog d’être également poursuivis pour «violation du secret professionnel». La mise en examen des deux hommes va toutefois provoquer une violente polémique au sein de la justice. à la fois en raison de la méthode utilisée dans le dossier libyen par le juge Serge Tournaire, adepte d’écoutes «à filet dérivant» qui permettent d’ouvrir des enquêtes incidentes en cas de découverte d’infractions connexes. Mais aussi car ces écoutes entre un avocat et son client sont considérées comme une violation du secret professionnel. «Pendant plusieurs mois, on m’écoute, comme un filet qu’on lance à la mer, espérant me piéger, s’indignera Sarkozy lors de sa garde à vue. Je ne suis pas un trafiquant de drogue, mon casier judiciaire est vierge, et on m’écoute pendant des mois, c’est scandaleux». Plusieurs requêtes en nullité sont alors déposées pour faire annuler la totalité de la procédure.
i n t e r n a t i o n a l SINCE 1989
Diplomates expulsés à la pelle M
oscou a annoncé jeudi 29 mars l’expulsion de 60 diplomates américains ainsi que la fermeture de la représentation consulaire américaine de Saint-Pétersbourg, soit le même nombre que les membres du corps diplomatique sommés de quitter les états-Unis. S’exprimant jeudi lors d’une conférence de presse commune à Moscou avec Staffan de Mistura, envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a précisé que les membres du corps diplomatique américain avaient deux jours pour quitter le territoire russe. Après l’annonce par une vingtaine d’états de l’expulsion de plus de 100 diplomates russes le 26, Moscou, regrettant un signal inamical envoyé par l’Occident, avait immédiatement fait savoir que des mesures russes de rétorsion seraient prises. Les étatsUnis pour leur part avaient annoncé l’expulsion de 60 diplomates, requalifiés au passage d’«espions» russes, dans le cadre d’une action coordonnée entre pays occiden-
Le consulat général des états-Unis à Saint-Pétersbourg, Anton Vaganov-Reuters. taux pour répondre Uni. Parmi les du Pentagone. Le 23 mars, les états de à l’empoisonnement l’Union européenne, 60 ressortissants Canada a également décidé d’expulser d’un ex-agent-douemboîtant le pas russes expulsés par ble russe et de sa les états-Unis, on quatre diplomates au Royaume-Uni, russes à la suite de fille au Royaumeavaient à leur tour compte 48 agents Uni. Le 14 mars l’empoisonnement jugé «très probable» de renseignements dernier, Londres connus du consulat en Grande-Bretagne la culpabilité de la de l’ex-espion russe de Russie à Seattle, avait désigné Russie dans cette Sergueï Skripal, a Moscou comme affaire. Puis, les 26 ainsi que 12 de la annoncé Chrystia responsable de et 27 mars, une ving- mission russe des Freeland, minisNations unies. Ils l’empoisonnement taine d’états occide Sergueï Skripal tre des Affaires dentaux ont annoncé ont sept jours pour étrangères. Le goule 4 mars à Salisquitter le pays. l’expulsion de plus bury. Le Royaumevernement canadien de 120 diplomates a par ailleurs rejeté Uni avait alors déquatorze pays russes. Dénonçant cidé d’expulser 23 européenns. trois demandes de une «provocadiplomates russes La Maison Blanche personnel diplomation», Moscou a tique supplémenet annoncé le gel a également anpromis une réponse des relations bilatétaires présentées par symétrique. noncé la fermeture rales. La Russie, du consulat russe le gouvernement Pour sa part, Paris a de Seattle, la raiqui clame son inrusse, précise la annoncé l’expulsion nocence et accuse son donnée étant cheffe de la diplode quatre diplomatie russe dans Londres de ne «pas la proximité d’une mates russes «dans vouloir entendre les un délai d’une sebase de sous-marins un communiqué. réponses», avait riEnfin, l’Australie, maine». Une mesure et d’une grande parposté en ordonnant tie des installations autre pays du de rétorsion conl’expulsion de diplo- sécutive à la tentaindustrielles de Commowealth, a également décidé mates britanniques Boeing, un des plus tive d’assassinat, et la fin des activités imputée à la Russie, l’expulsion de deux gros fournisseurs du British Council d’un agent double de matériel milidiplomates. Le sur son territoire. Le russe au Royaumetaire pour le compte Premier ministre
Un juge valide une plainte contre le président Donald Trump
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n juge a considé recevable une plainte contre Donald Trump, soupçonné d’avoir profité de sa fonction présidentielle pour amasser des gains financiers venus de l’étranger, ce qui constituerait une violation de la Constitution. «Nous avons remporté la première reprise! Notre dossier peut avancer», a écrit sur Twitter le procureur général du Maryland, Brian
Frosh, qui avait déposé plainte en juin 2017 avec son homologue de Washington, Karl Racine. «Un juge dans le dossier #émoluments dit que nous pouvons demander des comptes au président Trump, qui viole la Constitution», a renchéri M. Racine sur le réseau social. La plainte devrait ouvrir un long combat judiciaire au cours duquel les collectivités démocrates comptent exiger les déclarations fiscales
de Donald Trump, qu’il a toujours refusé de rendre publiques. Après sa prise de fonction en janvier 2017, Donald Trump a confié à ses fils le contrôle au jour le jour de ses affaires mais a conservé toutes ses parts dans la Trump Organization. Près de 200 élus démocrates du Congrès ont également assigné en justice Donald Trump, estimant qu’il était coupable de conflits d’intérêt permanents en n’ayant pas pris
suffisamment de distance avec son groupe économique. La Maison Blanche n’a pas souhaité réagir, arguant qu’elle ne commente jamais les affaires judiciaires. Les procureurs des deux états accusent M. Trump d’accepter des paiements de gouvernements étrangers via son empire immobilier, alors que la «clause sur les émoluments», inscrite dans la Constitution interdit à toute personne occupant une fonction
publique d’«accepter cadeau, émoluments, fonction ou titre de quelque sorte que ce soit d’un roi, prince, ou d’un état étranger» sans accord du Congrès. Selon les plaignants, des délégations étrangères ont ainsi choisi de loger au Trump International Hotel ouvert en septembre 2016 par M. Trump près de la Maison Blanche, ce qui pose un problème de concurrence pour les autres hôtels de luxe de la région.
australien Malcolm Turnbull a déclaré que ces deux personnes étaient « des agents de renseignement non déclarés » et avaient sept jours pour quitter l’Australie. En Europe, l’Allemagne, la Pologne et la France ont annoncé en parallèle l’expulsion de quatre diplomates russes chacun. Cette décision «fait suite aux conclusions du Conseil européen des 22 et 23 mars», indique JeanYves Le Drian dans un communiqué. Le ministre français des Affaires étrangères ajoute que «l’attaque de Salisbury constitue une menace grave à notre sécurité collective et au droit international» et que «le Conseil européen est convenu qu’il n’existait pas d’autre explication plausible que celle de la responsabilité de la Fédération de Russie». L’Italie, le Danemark et les Pays-Bas vont pour leur part expulser deux diplomates russes chacun, tandis que la Finlande a annoncé une expulsion. D’autres pays européens ont annoncé prendre des dispositions semblables, notamment d’anciens membres du bloc soviétique comme la Lituanie ou la République tchèque qui ont annoncé l’expulsion de trois diplomates russes, mais aussi l’Estonie et la Lettonie qui vont en expulser. La Pologne a quant à elle déclaré persona non grata quatre diplomates russes. Selon le président du Conseil européen Donald Tusk, dans le cadre d’une réponse coordonnée après l’affaire Skripal, 14 pays de l’Union européenne ont pris des mesures similaires. L’Ukraine a quant à elle annoncé l’expulsion de 13 diplomates russes. Une décision prise «dans un esprit de solidarité avec nos partenaires britanniques et nos alliés
transatlantiques et en coordination avec les pays de l’UE», a déclaré le président ukrainien Petro Porochenko cité par son service de presse. Ces expulsions sont les plus importantes depuis au moins la fin de la guerre froide. A noter aussi que le président de la République tchèque, Milos Zeman, a demandé aux services secrets de son pays d’ouvrir une enquête pour déterminer si l’agent neurotoxique militaire Novitchok, utilisé pour l’empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille, a pu être fabriqué en République tchèque, comme l’a laissé entendre Moscou. FINANCE PRESS GROUP. RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M Fondateur Tryphon Kin-kiey Mulumba. Le Soft International Kin’s Global site www. lesoftonline.net/www. lesoft.be LeSoftConcept LeWebSoftConstruct InterCongoPrinters Radio Télé Action kkmtry@lesoft.be info@lesoft.be SIP-AFRiMAGES B-1410 Belgique. Tél 00-32-488205666. Fax 00-322-3548978. eFax 00-1-707-3133691 Directeur général Alain Bubu Kiese. Phone +243-815302583. Directeur Administratif & commercial Yerkis Muzama. Phone +243-818371479. Directeur associé Yves Soda. Marketing: Sophia Ahmadi Somji. Phone +243817780000. Directeur de la publication. Munyonga Mubalu. AMP Agences et Messageries de la Presse belges. Accords spéciaux. Belgique. Trends. Trends, Tendances. Le Vif/ L’Express. Knack. © Copyright 2017 FINPRESS. Imprimé à Kinshasa InterCongoPrinters THE NEWSPAPER LE SOFT INTERNATIONAL IS PUBLISHED BY FINPRESS GROUP | DIFFUSION MONDE PRESSHOP.
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