LE SOFTINTERNATIONAL 1456

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Fatshi précipite les firmes vers le fisc (Lire page 6).

international LE PLUS FORT TIRAGE | LA PLUS FORTE VENTE | LA PLUS FORTE AUDIENCE | DE TOUS LES TEMPS

Le fils SINCE 1989

N°1456 | JEUDI 30 MAI 2019 | 20 PAGES €7 $8 CDF 10500 | FONDÉ À KINSHASA PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA

honore le père

E nfin! Définitivement, on ne perd rien à attendre. Le pays n’aura rien perdu à attendre... FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo a attendu vingt-sept mois (deux ans et trois mois) avant de décider de la date des obsèques de son père. Étienne Tshisekedi wa Mulumba aura finalement droit à des funérailles officielles dignes de la légende qu’il fut et qu’il restera chez le

Tshitshi a attendu 27 mois (2 ans et 3 mois) avant d’avoir droit dans son pays à une digne sépulture. DR.

Congolais et dans le monde. Qui l’aurait cru ce mercredi 1er février 2017 quand, à la surprise générale, Étienne Tshisekedi parti en Belgique pour un contrôle de routine, rendit l’âme? On pourrait pinailler sur tel ou tel comportement de tel ou tel. Dans une vidéo au goût du jour, Manda Mobutu, fils disparu et inconnu sous les lambris dorés de la République de son père, admet publiquement les erreurs du long règne du Maréchal. Qui aurait dû régulièrement honorer la solde de sa garde prétorienne, DSP. Le Léopard aurait dû prévenir les pillages perpétrés par son armée... «Le Kantisme a les mains propres, mais il n’a pas de mains». C’est Charles Péguy qui le dit. Si Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (suite de la page 2).

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top news |

Accompagné par tout un pays, le fils honore le père

Qui l’aurait cru ce 1er février 2017 quand, à la surprise générale, Étienne Tshisekedi parti en Belgique pour un contrôle médical de routine, rendit l’âme? DR.

Tshitshi, l’icône de l’opposition congolaise, a attendu vingt-sept mois (deux ans et trois mois) avant d’avoir droit dans son pays à une digne sépulture. DR. le Président de la du bois. Le fils aura qu’il aurait eu autant un jeudi soir du 27 (suite de la page 1). juillet 2017, six mois République Démogagné tous les paris. de présence à Kinn’avait pas fait shasa de monarques après la disparition, cratique du Congo, Voilà qu’accompagné montre de patience étrangers, dix, faisant savoir ses fils d’Étienne Tshipar tout un peuple, - et, du coup, de semble-t-il, au total. larmes, appelant Pré- sekedi wa Mulumba. le fils s’apprête à sagesse - pas sûr que Comment cela aurait sidents et Premières Que n’a-t-il pas reçu faire son deuil, lui le Sphinx parti à un été possible quand le Dames à la rescousse, comme quolibets! et sa famille, après moment où le pays régime du dilatoire invoquant la couPourquoi allait-il avoir offert à son géavait tant besoin de faisait rage allant tume bantoue qui fait attendre aussi longniteur SA sépulture, lui, aurait eu droit à que l’homme reçoive temps avant de jusqu’à faire éclater devant le Congo, des égards auxquels de douleur la veuve, la sépulture sur la conduire son père devant le monde. il a droit aujourd’hui, Maman Marthe, terre de ses ancêtres? en terre? La fin de Comme on dit, Dieu de la part de son sur une télévision «Ce fut un mal pour l’histoire lui donne fait grâce... peuple, de l’État et publique française, un bien», aime à dire raison. Touchons T. MATOTU n

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Communication |

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news |

Moïse Katumbi pourrait ne pas avoir droit de cité partout dans le pays

I

l avait prévu qu’il ferait du safari à son retour au pays, parcourant le Congo de part en part, aussitôt après Lubumbashi. L’ex-gouverneur du Grand Katanga Moïse Katumbi Chapwe pourrait ne pas avoir son vœu exaucé. D’abord, il y a eu ce couac de Goma où Moïse était attendu dimanche dernier peu après qu’il a

Retour de MKC lundi 20 mai à L’shi. DR. assisté à l’intronisation du président sud-africain Cyril

Ramaphosa. Certainement, pour des raisons techniques, le

Une fatwa contre les auteurs des violations des droits de l’homme

jet affrété n’a pu redécoller vers Goma. Y a-t-il eu refus d’autorisation par la Direction de l’Aviation civile? Celle-ci dit n’avoir enregistré aucune demande et les proches de Moïse Katumbi Chapwe d’ordinairement bavards, n’ont plus communiqué. MKC avait aussi annoncé une visite à l’Équateur par la grande ville de Mbandaka. Celle-ci pourrait ne pas avoir lieu alors que les conflits se multiplient à Lamuka où des alliés lui contestent des pouvoirs qu’il se serait octroyés notamment en nommant Cherubin Okende porteparole de ce regroupement, Georgette Biebie au poste de Secrétaire Technique et le député Valentin Gerengo catapulté Conseiller chargé de l’Émergence de l’État de droit, bonne gouvernance et lutte contre la corruption. C’est Stève Kivuata, conseiller de l’ancien Premier ministre Muzito qui a été chargé

de porter la charge contre le multi-millionnaire ex-gouverneur alors que le puissant ex-Vice-Président Bemba dont l’Équateur est le fief annonce, de son côté, sa venue. «La restructuration que vient de faire le président en exercice de la coalition Lamuka l’est de manière unilatérale, en violation de la convention (...). Avant de vouloir installer le secrétariat technique, il devrait d’abord installer la cellule politique qui devrait être organisée selon le règlement intérieur de Lamuka (...) L’article 8 de la charte constitutive de Lamuka stipule, pour le secrétariat technique, que «chaque coordinateur met en place sa propre équipe de travail devant assurer la gestion administrative quotidienne de la plate-forme (...). Il n’est pas précisé que le coordinateur, fonction exercée de façon tournante pendant 3 mois, par les 5 fondateurs de

la coalition, nomme un porte-parole. L’article 6 précise que «le coordinateur représente et engage la plate-forme auprès des tiers. Il en est le porte-parole». Mais voici que la province de Lualaba (chef-lieu Kolwezi) ferme sa porte à une éventuelle visite de l’ex-gouverneur du Katanga où il est déclaré persona non grata sauf si on veut que «le sang couler. Expliquant que «le Lualaba n’est pas un champ de maïs où on pourrait se promener aussi librement». Commentaire de l’opposant JeanClaude Muyambo Kyasa: «Le Katanga recule de plus de 50 ans. Quel exemple pour les jeunes et les générations futures avec des propos insurrectionnels, haineux, immoraux, violents, tribaux et cet esprit meurtrier et d’assassinat. Ceci sort de la bouche d’un député. Une honte pour le Katnag et la RDC».

Réception par le DirCab Kamerhe de la pétition sur les DH. DR.

D

es membres de la société civile émettent une voix. Voulant être reçus par le Président de la République, celui-ci les a orientés vers son Directeur de cabinet, Vital Kamerhe Lwa Kanyinginyi Nkingi qui a déclaré que Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo les recevra au lendemain des obsèques de son père. Ces personnes avaient initié une pétition contre une éventuelle nomination au sein du prochain gouvernement des personnalités impliquées dans des violations des droits de l’homme. La pétition recueillie dans toutes les provinces du pays et dans les milieux de la diaspora, a récolté 16.000 signatures. «Je vais la transmettre fidèlement au Président de la République qui sait que je suis en train de vous recevoir en ce moment et il a promis de vous recevoir après les obsèques»,

a déclaré Kamerhe à ces membres de la société civile accueillis au siège de la Présidence de la République, le Palais de la Nation, saluant la lutte de la société civile qui sert de «contrepoids» aux gouvernants, n’émettant aucun doute sur la l’acceptation de la demande des forces vives. «Dans tous les pays du monde, l’élément régulateur c’est la société civile. On ne peut gouverner sans tenir compte des avis, remarques, considérations, observations et propositions de celle-ci parce qu’elle est l’expression de la population. Et nous, nous voulons effectivement être auprès de cette population, comme l’avait dit le président de la République. Je sais que cette pétition est le résultat d’un combat pour la démocratie. Nous encourageons les efforts de chacun pour sa réalisation et je ne doute pas un seul instant de la

mise en pratique de ce qui est demandé dans ce document», a poursuivi Vital Kamerhe Lwa Kanyinginyi Nkingi. En avril dernier, les victimes de la répression du régime précédent, pour nombre d’eux, des membres des mouvements citoyens, anciennement détenus dans les cachots de l’ANR, Agence nationale de renseignements, avaient également demandé au nouveau Chef de l’État de n’accorder aucun poste de responsabilité aux auteurs de violations graves des droits de l’homme. Dans une lettre ouverte adressée au Chef de l’État et dévoilée le 9 avril, ces jeunes avaient cité le cas de Roger Kibelisa qui est sous sanctions de l’Union Européenne mais nommé assistant principal du Conseiller spécial en matière de sécurité du Président de la République, Jean-François Beya Kasongo. avec AGENCES n

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ALUNGA MBUWA n

InfOx sur Muyej

R

ichard Muyej Mangez Mans déclare n’avoir pas formé son gouvernement quand des moutures circulent sur les réseaux sociaux. «Il s’agit d’un montage grossier (fake news) et [le cabinet] invite l’opinion à prendre son mal en patience. Au Lualaba, les actes légaux de nominations des animateurs des institutions publiques et des membres du gouvernement se font avec solennité et sous forme requise», écrit un communiqué signé par le directeur de cabinet du gouverneur de Lualaba, Joseph Yav Katshung. Ces jours-ci, les réseaux sociaux sont passés maîtres dans l’infOx.


revue de presse |

Carrière de technocrate

serviteur de Mobutu

Q

uatre mois après son arrivée au

pouvoir, le président Félix Tshisekedi a nommé, lundi 20 mai, son premier ministre à la suite d’âpres négociations avec son prédécesseur, Joseph Kabila. Un c­ onsensus a fini par être trouvé, alors que des experts du Fonds monétaire international se trouvent sur place pour examiner les comptes publics en vue d’une r­ eprise du

partenariat avec la RDC, à l’arrêt depuis fin 2012. Le nouveau chef de gouvernement, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, 74 ans, n’incarne pas vraiment un nouveau cap. Ce docteur en sciences économiques enseignant à l’université de Kinshasa, a derrière lui une carrière de technocrate serviteur de Mobutu Sese Seko, dont il a été vice-ministre, conseiller, puis ministre. Depuis 2014, il dirigeait la Société nationale des chemins de fer congolais.

C’est bien Joseph Kabila qui va constituer une grande partie du gouvernement. A ce curriculum bien rempli s’ajoute un détail qui compte: il est originaire de la région du Katanga, comme l’ex-président Kabila. Ce dernier continue d’exercer son influence, renforcée par une majorité écrasante obtenue par sa formation au Parlement et dans les assemblées provinciales. C’est bien Joseph Kabila qui va constituer une grande partie du prochain gouvernement et placer ses hommes

à la tête des ministères-clés. Félix Tshisekedi lui doit son accession au pouvoir à l’issue d’un accord négocié avant la proclamation des résultats à la présidentielle du 30 décembre 2018, contestés par son rival de l’opposition, Martin Fayulu, qui continue de se considérer comme le «président élu» et dont le principal soutien n’est autre que le riche homme d’affaires et ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi. Cet ancien proche de Kabila avait été

contraint à l’exil et poursuivi en justice. Sa condamnation à trois ans de prison dans une ­affaire immobilière a finalement été annulée. Et Félix Tshisekedi est parvenu à négocier les conditions de son retour avec Kabila, avec l’espoir de pouvoir neutraliser ce dernier. Pour ce faire, le nouveau président ramène à ses côtés ses alliés de l’opposition d’autrefois. Le

jet privé de Katumbi s’est posé ce lundi à Lubumbashi, trois ans après son départ contraint du pays. Ses conseillers ne parlent plus d’une «élection trafiquée». Après avoir exprimé ses doutes sur des résultats jugés «non ­conformes» à la vérité des urnes, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a, lui aussi, changé de position, pris de court par les

États-Unis, qui ont choisi de soutenir M. Tshisekedi. Ce lundi, à Kinshasa, M. Le Drian a salué «une vraie élection démocratique» et a annoncé une aide de 300 millions d’euros à la RDC. JOAN TILOUINE n Titre d’origine: «La République démocratique du Congo a enfin un premier ministre». Le Monde Afrique, Paris, mardi 21 mai 2019.

fin 2019, témoigne de cette confiance retrouvée. La situation est, cependant, plus difficile dans le cas des mines d’or artisanales. Le trafic transfrontalier se poursuit entre les lieux de production de la RDC orientale et les comptoirs de négoce des trois pays voisins: Ouganda, Burundi et Rwanda. Ces trois pays n’ont que très peu de mines et exportent pourtant d’importantes quantités d’or vers Dubaï : chaque année, environ vingt tonnes d’or congolais quittent l’Ouganda et le Rwanda pour les Emirats arabes unis. Sanctions par Dubaï Ce trafic alimente un reliquat de bandes armées qui échangent l’or contre des équipements et des armes, contraignant l’ONU à laisser sur place plus de 18 000 soldats de l’ONU pour un coût annuel de 1,2 milliard de dollars (environ 1,071 milliard d’euros). Dans ces conditions, il reste à Kinshasa de passer des discours aux réformes pour qu’une traçabilité effective des minerais s’impose à l’ensemble des pays de la zone des Grands Lacs. Une solution radicale consisterait déjà à investir dans une fonderie d’or située

dans une ville frontalière de la RDC orientale, comme Goma, Bukavu ou Butembo. Actuellement, l’African Gold Refinery, une usine d’affinage ougandaise proche de l’aéroport d’Entebbe, absorbe l’or illégal de toute la sous-région. Elle a été récemment sanctionnée par les autorités de Dubaï, et le gouvernement belge surveille ses activités. S’il se confirmait qu’elle aurait importé entre quatre et huit tonnes d’or venant du Venezuela en mars 2019, sa pérennité serait menacée par des sanctions américaines. L’autre sujet complexe concerne les mines de cobalt situées dans le sud du pays, dans les provinces du Lualaba et du Haut-Katanga. Il ne s’agit pas ici de «minerais de sang», puisqu’il n’y a ni contrebande, ni financement de bande armée, mais un problème économique de répartition de la manne minière.

Minerais de sang, sortie des Une diabolisation ténèbres des années Mobutu nourrie aux mamelles des réseaux sociaux

L

Ç

a sent de l’inquisition à mille lieues!

Il ne fait pas bon être ancien gestionnaire de la chose publique par les temps qui courent. Anciens ministres, responsables d’entreprises publiques sous le Régime Kabila… devient un indice de culpabilité. Quasiment une infraction. Et lorsque son nom est repris sur «leur majesté «les réseaux sociaux ou dans un tabloïd en mal de sensationnel mais façon délation, la coupe est pleine. Cela vaut condamnation irrévocable. Une sentence dont la conséquence immédiate est de voir le «condamné» être estampillé «innommable». C’est bien cela le but de la manœuvre, mieux de la mécanique inquisitoire. A savoir disqualifier

tous ceux qui sont susceptibles d’être appelés à tel ou tel autre poste de responsabilité. Des officines, qui pullulent dans la ville, tournent à plein régime. Des listes de la Commission des biens mal acquis de la Conférence nationale souveraine, celles des débiteurs du FPI … sont exhumées et sorties de leur contexte pour le besoin de la cause. L’imminence de la grande redistribution des cartes étant synonyme de «haute saison». Gouvernement, entreprises publiques, régies financières… Ça donne des idées dont les plus tordues: la fameuse diabolisation des années Mobutu nourrie aux mamelles des réseaux sociaux. Retentissement planétaire garanti. Quitte -pour paraphraser feu François Mitterrand- à livrer aux chiens l’honneur des adversaires.

Et, finalement, leur vie? On n’y est pas encore. Certes, la fin de l’impunité est le commencement de la sagesse. Dès le seuil de son mandat, Félix-Antoine Tshisekedi a décrété la lutte contre les «anti valeurs». Personne de sensé ne saurait ramer à contre-courant de cette croisade présidentielle. Il est vrai aussi que des cas d’indélicatesse dans la gestion de certains nababs, dignitaires et autres cols blancs de la kabilie ont défrayé la chronique. Les autorités d’alors avaient déclaré ouvertes les portes de Makala ainsi que celles d’autres prisons du pays. On connaît la suite. Pour autant, cela ne fait pas de tout gestionnaire d’hier et d’avant-hier un détourneur des deniers publics. À moins d’opter pour la justice à la tête du client. Sauf aussi à réinstaurer «la justice

expéditive» ou à tropicaliser et actualiser l’inquisition. Nous revoilà dans les «anti valeurs». JOSÉ NAWEJ n Titre d’origine : «La disqualification à l’aide de l’inquisition». Forum des As, Kinshasa, lundi 27 mai 2019.

Ce texte pertinent oublie de citer l’affaire de faux diplômes, celle de pizzas livrées, l’attribution de licences au Rwandais Miko Rwayitare et, du coup, au lobby tutsi, par l’actuel Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba... et, pourquoi pas, l’exhumation des dossiers des pendus de la Pentecôte et des acquéreurs de biens notamment un certain... Étienne Tshisekedi. Un véritable déficit de sagesse, une approche revancharde en proie à ouvrir la Boîte de Pandore, commente quelqu’un.

e commerce illégal des minerais, qui finance la guerre civile dans l’est de la République démocratique du Congo, est de mieux en mieux contrôlé, observe Didier Julienne, spécialiste des ressources naturelles, dans une tribune au «Monde». Contrairement aux idées reçues, la sécurité et la traçabilité des «minerais de sang» - tungstène, étain, tantale, or, cobalt, dont le trafic clandestin finance les groupes armés d’une des guerres civiles africaines les plus longues et les plus sanglantes du continent - se sont considérablement améliorées en République démocratique du Congo (RDC). Sous l’égide de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL [organisation régionale]), les efforts de traçabilité de ces minerais sont certes coûteux pour les mineurs artisanaux, mais ils ont presque éradiqué les trafics dans le tungstène, l’étain et le tantale. La future mine industrielle d’étain de Bisié, pilotée par la société Alphamin, qui devrait commencer à produire

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DIDIER JULIENNE n

Expert du négoce et de l’industrie minière. Titre d’origine: «En RDC, la lutte contre le trafic des «minerais de sang» s’améliore. Le Monde, Paris, mercredi 8 mai 2019.


conjoncture économique |

Cet index précipite les grosses firmes vers le fisc, booste le CDF

O

n dira peu dans le contexte rdcongolais qu’il y aurait eu montée de confiance en le voyant arriver aux affaires tout comme un élan de citoyenneté inconnu à ce jour dans le pays. Ce pourrait être très certainement cet index deuxième doigt de la main - qu’il use quand il s’adresse en public et qui leur aurait foutu la trouille voyant arriver un homme bien trempé, décidé de redresser les torts r-dcongolais et, du coup, les a fait précipiter devant les guichets du fisc. Qu’importe! Seul le résultat compte. L’arrivée de FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo aux affaires a fait atterrir sur le compte du Trésor des sommes impensables en un laps de temps, de janvier à mars. De grossesfirmes telles SAFRICAS et Malta Forrest (Bâtiment et Travaux publics) ou CFAO (distribution automobiles), etc., se sont acquittées comme jamais de leurs obligations fiscales redonnant des airs au CDF.

En dépit des dépenses du Trésor public dans le cadre du Programme d’Urgence du Président de la République (routes, ponts, électricité, eau, santé, sécurité, etc.) qui aurait pu faire craindre la déroute pour le CDF, le marché des changes a, au contraire, du fait de ces entrées, été marqué par une relative stabilité du CDF dans ses deux segments. Au 23 mai 2019, le CDF a connu une dépréciation hebdomadaire de 0,15% à l’interbancaire et une appréciation de 0,06% au parallèle, se fixant respectivement à 1.641,61 CDF le dollar américain et 1.665,83 CDF. Le taux d’inflation en cumul s’est fixé à

L’index qu’il use quand il s’adresse en public a dû foutre la trouille aux géants, les amenant au guichet du fisc. DR. L’analyse sectorielle en production de 1,643% contre 1,592% cembre 2018, la crois- que cette croissance de la croissance rensance est estimée à est localisée au KCC, d’Anvil Mining la semaine passée et seigne globalement niveau des dépôts et de l’entrée en en glissement annuel, 5,8% en 2018 contre que l’activité écono3,7% en 2017, soit des banques qui renphase de production il a atteint 4,035% mique serait essenune progression de seignent une hausse de la société Mikas contre 4,126%. À tiellement boostée 2,1 points. Ce niveau de 116,4 milliards de Mining. tendance inchangée, par le dynamisme est en progression de CDF. Pour ce qui est du le taux d’inflation du secteur primaire, secteur secondaire, annualisé pourrait se 2,8 points de pourUN SECTEUR avec une contribuil connaîtrait une situer à 4,118% contre centage, en comparaison à la croissance PRIMAIRE DYNAcroissance moins tion à la croissance 4,191% une semaine réalisée au niveau de MISME. du PIB réel de 4,7 dynamique en 2018, avant, face à un obl’Afrique SubsahaPour ce qui est du affichant une propoints, suivi des jectif à moyen terme marché interbanrienne. secteurs tertiaire et gression de 4,0% de de 7,00%. Au 24 mai 2019, la comptabiliEn 2019, il est prévu caire, le volume des secondaire, lesquels sa valeur ajoutée sation des opérations un taux de croissance transactions a baissé afficheraient des contre 7,6% une anéconomique de 5,9%. d’une semaine à contributions respec- née plus tôt. L’apport financières, incluant l’amortissement de la L’exécution du budtives de 0,6 point et l’autre pour se situer de ce secteur à la dette, affiche un défi- get en devises, au 14 à 5,0 milliards de 0,5 point. création des richesses cit profond de 420,5 mai 2019, s’est soldée CDF contre 29,5 milPar ailleurs, les taxes baisserait ainsi de 1,2 milliards de CDF. par un déficit menliards. En cumul ansur les produits depoint en 2017 à 0,6 Les recettes ont suel de 13,68 millions nuel, les opérations vraient accuser une, point en 2018, suite atteint 320,0 milliards de USD, réduisant le en interbancaire ont contribution nulle à à la contreperforde CDF contre des niveau des réserves atteint 1023,0 milla croissance du PIB. mance enregistrée au liards de CDF. S’agissant du secteur niveau de la branche dépenses de 740,4 de change à 1.137,18 milliards. En cumul milliard de USD, Au 22 mai 2019, l’en- primaire, moteur de Bâtiment et Travaux annuel, la situation correspondant à 5 cours global du Bon la croissance, son publics. financière de l’État semaines et 3 jours BCC est passé de 40,0 évolution induirait En effet, la croissance affiche un déficit de d’importation des milliards à 42,0 milune progression de de cette branche biens et services sur liards de CDF, soit 5,3% à 11,0% entre 137,5 milliards de chuterait à 10,1% en CDF. ressources propres. une ponction hebdo2017 et 2018. Cette 2018 contre 31,4% Selon les réalisations Au 24 mai 2019, le madaire de 2,0 milévolution résulterait une année plus tôt, de la production à bilan monétaire de liards. Comparativede la consolidaconsécutivement au fin décembre 2018, la BCC renseigne ment à fin décembre tion de 16,9% de la ralentissement des une augmentation 2018, il se dégage une branche Extraction la croissance est estiactivités de construcmée à 5,8% en 2018 hebdomadaire de injection annuelle de en 2018 après 7,8% tion tant par les pricontre 3,7% en 2017, la base monétaire 0,5 milliard. Au 24 en 2017. Cette perfor- vés que par l’État. de 133,0 milliards mai 2019, le compte mance est consécusoit une progression En ce qui concerne de CDF, la situant courant des banques tive à l’évolution fade 2,1 points. Ce le secteur tertiaire, à 2.892,2 milliards. a connu une hausse vorable de la produc- il enregistrerait une niveau est en prohebdomadaire de tion des principaux gression de 2,8 points Cette création de la faible progression de monnaie centrale 116,4 milliards de produits miniers, de pourcentage, en 1,1% en 2018 après s’explique essentielCDF, s’établissant comparaison à la notamment le cuivre 3,0% en 2017, avec à 1.160,5 milliards. croissance réalisée au lement par la hausse et le cobalt, lesquels une contribution à des avoirs intérieurs Rapproché à la niveau de l’Afrique ont enregistré des la croissance de 0,5 nets, sous l’impulmoyenne notifiée de Subsaharienne. En volumes de producpoint contre 1,2 point sion des créances sur la réserve obligatoire tion respectifs de 2019, il est prévu un en 2017. Cette situales banques qui se de 905,1 milliards, il taux de croissance 1.225.227 tonnes et tion résulterait d’une se dégage un niveau économique de 5,9%. sont accrus de 158,3 109.402 tonnes contre diminution de 1,4% ont payéi aussi lon milliards de CDF. De des avoirs libres des 1.094.637 tonnes et de la branche «Transbanques de 255,4 les réalisations de la l’analyse des com82.461 tonnes, à la ports et Télécommumilliards de CDF. posantes, il apparaît faveur de la reprise production à fin dénications», après une LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1456 | PAGE 6.

croissance de 2,7% en 2017, en raison principalement de la contreperformance enregistrée par le secteur des Télécommunications dont la valeur ajoutée régresserait de 6,1% et du ralentissement des activités de commerce. Les patrons eux, ont globalement apprécié en avril 2019 le comportement de l’activité économique du pays quoique leur confiance ait été en léger repli par rapport au mois précédent. Depuis près de quatre mois, les entrepreneurs se sont montrés optimistes en ce qui concerne l’évolution de la conjoncture économique. Ce maintien de confiance s’est traduit par un solde global de leurs opinions qui demeure positif, à hauteur de +10,4% au cours du mois sous revue, après un net redressement à +19,2% en mars, venant de +5,1% un mois plus tôt. Ainsi, l’analyse par secteur d’activité au mois d’avril se présente comme suit: Dans les mines, la confiance s’est légèrement effritée en avril 2019. Le solde d’opinions dans cette branche s’est ainsi replié à +10,4%, alors qu’il s’était redressé à +18,3% un mois auparavant. Le repli enregistré au cours du mois sous publication reflète la crainte que nourrissent les entrepreneurs par rapport à l’amélioration des facteurs de production, notamment la fourniture de l’énergie électrique dans les zones d’exploitation industrielle. Toutefois, l’évolution favorable des cours mondiaux des produis miniers dont la tendance à la reprise tend à s’inscrire dans la durée a contribué au maintien de la confiance dans ce secteur. Dans la branche électricité et eau, le solde brut (suite en page 8).


conjoncture économique | EVOLUTION DE LA CROISSANCE DE L’ÉCONOMIE MONDIALE FMI

OCDE

2018

2019

2018

2019

Croissance mondiale

3,6

3,3

3,5

3,2

Pays avancés

2,2

1,8

Etats-Unis

2,9

2,3

2,9

2,8

Zone euro

1,8

1,3

1,8

1,2

Japon

0,8

1

0,8

0,7

Chine

6,6

6,3

6,6

6,2

Afrique Subsaharienne

3,0

3,5

Source: FMI et OCDE

COURS DES PRODUITS MINIERS ET ÉNERGÉTIQUES

Pétrole brent $/ baril

11 déc. 18 11 jan19 28,fév.-19

19 mars 19

30 avr 19

2 mai 19

9 mai 19

16 mai 19

17 mai 19

20 mai 19

21 mai 19

22 mai 19

23 mai 19

53,19

var hebdo

60,90

66,96

68,2

71,66

70,52

70,69

73,11

72,06

72,18

71,78

70,4

68,36

variation (en %)

1,23

1,33

0,56

0,74

1,60

1,45

l,53

1,45

0,17

-0,55

2,01

2,81

cuivre LME $/tm 6015,00

6076,00

6532,00

6380,00

6449,56

6396,00

6102,00

6001,00

6083,00

6020,00

5934,00

6003,00

5919,00

variation (en %)

1,64

0,96

0,66

0,90

~,83

,1,13

-0,03

1,45

,1,12

.0,60

0,32 ‘

.1,40

34000,00 33000,00

30000,00

J4 500,00

34500,00 34500,00 34500,00

14500,00 34500,00 34500,00 34250,00 34250,00 0,72

10,53

0,00

0,00

0,00

0,00

Cobalt LME (baursaramo/ tonne

55000,00

variation (en %) Cobalt LME (Cath 99805)$/ tonne

22849,00

Variation en % Or New York i/a,t,

1177,65

variation %

3,13

0,00

0,00

0,00

0,00

,0,72

+1,37

0,00

56291,39 45253,86

31456,95 31456,00 31456,95 31456,95 31456,95

36975,72 36975,72 36975,72 36975,72 38079,47 2,99

0,00

0,00

0,00

0,00

0,00

0,00

17,54

0,00

0,00

0,00

0,00

2,99

1 319,30

1J18~3

1239,44

1236,26

1270,84

1231,34

1296,16

1236,39

1276,96

1275,61

1214,03

1273,14

2,83

-0,72

-1,57

0,02

-1,20

0,11

0,03

-0,76

-0,23

-0,10

-0,10

-0,12

-0,07

Sources: les échos /Boursorama,

COURS DES PRODUITS AGRICOLES

31 déc18

31 janv. 19

18 févr 19

19 mars 19

30 avr19

2 mai 19

9 mai l9

16 mai 19

17 mai 19

20 mai 19

21 .mai 19

22 ma 19

23 mai19

var hebdo

11,63

10,61

10,40

10,8

10,41

10,41

10,66

10,91

11,07

11,13

11,31

11~4

11,55

5,91

.(J,66

1,07

.(J,50

1,03

,0,11

0,00

.(J,09

l,51

0,95

1,11

0,21

1,90

516,50

363,7\

457,75

4\1,26

433,15

511,75

473,50

471,25

437,50

486,00

430,75

418.15

‘0,96

0,00

‘1,45

5,74

,3,99

10,99

18,15

.(J,4S

3,45

,0,31

‘1,03

,0,51

138,42

133,09

131,07

131,53

133,09

116,65

139~4

140,90

143,47

144,94

145,04

143,19

.(J,13

,0,48

,4,68

1,64

1,18

,3,03

2,57

1,12

1,83

1,02

0,06

.1,20

Riz Chicago Cts/ variation (en %) Blé Chicago cts/baisseau

417,00

variation!en %) Maïs Chicago $/ tonne

131,99

variation (en %) Sources: Les échos

1,00

2,84

PLAN DE TRÉSORERIE DE LA BCC AU QUADRIMESTRE TRIMESTRE 2019 (EN MILLIARDS DE CDF) CUMUL ANNUEL FIN AVRIL RUBRIQUES

MOIS D’AVRIL 2019

2018

2019

VARIATION en %

PROGRAM MENSUELLE

. EXECUTION MENSUELLE

TAUX D’EXEC. En %

ENCAISS.

134,776

132,695 -

1,5

29,364

33,970

115,7

DECAISS.

134,750

132,652 -

1,6

29,364

33,968

115,7

RESULTAT

0,027

0,044

61,7

-

0,002

Source: Banque Centrale du Congo.

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1456 | PAGE 7.


conjoncture économique |

L’optimisme reste de mise chez les patrons (suite de la page 6). d’opinions s’est redressé à +44,4% en avril contre +42,9% un mois auparavant grâce à la poursuite des travaux d’amélioration de la capacité de production et de transport de l’énergie électrique et de l’eau potable Les industries manufacturières ont été caractérisées par un faible taux d’utilisation de la capacité industrielle installée associée à une prévision à la baisse de la demande dans les industries du papier, de la viande et du poisson, alimentaire, textile et de fabrication des produits chimiques. Cette situation a entraîné une chute à -20,7% du solde d’opinions des chefs d’entreprises y opérant contre une hausse de +26,7% un mois auparavant. S’agissant du secteur de la construction, l’optimisme des patrons s’est affermi. Le solde brut de leurs opinions est passé de + 11, 1% en mars à +34,3% au cours du mois sous examen. Cette consolidation de la confiance est consécutive à l’intensification des travaux de reconstruction des infrastructures de base dans le cadre du programme d’urgence du Chef de l’État. S’agissant des services, le pessimisme qui s’était atténué en mars 2019 est reparti à la hausse avec un solde d’opinions qui a chuté à -48,6%, revenant de -8,2% un mois auparavant. Ce fléchissement de forte amplitude est consécutif à l’évolution morose enregistrée dans la quasi-totalité des sous-branches. Cette situation est attribuable à une appréciation ainsi qu’à des prévisions très pessimistes à la fois de l’activité propre des firmes et, dans une plus large mesure, de la demande générale du marché. À la quatrième semaine du mois de mai 2019, l’évolution des prix à la consommation sur le marché des biens et services est demeurée relativement stable. En rythme hebdomadaire, le taux d’inflation s’est établi à 0,050% contre

Évolution favorable de la production des principaux produits miniers, cuivre et cobalt. DR. 0,081% la semaine précédente, soit une baisse de 0,03 point. Le taux d’inflation en cumul s’est fixé à 1,643% contre 1,592% la semaine passée et en glissement annuel, il a atteint 4,035% contre 4,126%. À tendance inchangée, le taux d’inflation en annualisé pourrait se situer à 4,118% contre 4,191% une semaine avant, face à un objectif à moyen terme de 7,00%. Au 24 mai 2019, la comptabilisation des opérations financières, incluant l’amortissement de la dette, affiche un déficit profond de 420,5 milliards de CDF. Les recettes ont atteint 320,0 milliards de CDF contre des dépenses de 740,4 milliards. En cumul annuel, la situation financière de l’État affiche un déficit de 137,5 milliards de CDF. Aux vingt-quatre premiers jours du mois de mai 2019, les ressources mobilisées par le Trésor public ont atteint 320,0 milliards de CDF, soit un taux de réalisation de 56,3% rapporté à leur prévision mensuelle. Concernant la structure de ces ressources, les trois régies financières ont contribué à 45,5%, 39,7% et 14,8% du total, respectivement pour la DGI, la DGDA et la DGRAD. Le Trésor public n’a pas encore encaissé des recettes au titre de pétroliers producteurs ainsi que des autres recettes et dons. En cumul annuel, à la date sous analyse, les recettes publiques ont atteint 2.953,6 milliards de CDF dégageant ainsi un taux de réalisation de 93,2% rapporté à leur prévision aux cinq premiers mois de l’année en cours. Pour ce qui est des dépenses publiques, intégrant l’amortis-

sement de la dette, elles se sont chiffrées à 740,4 milliards de CDF, représentant un dépassement de 18,8% rapporté à leur prévision mensuelle. La composition de ces dépenses est restée dominée par les dépenses courantes représentant 70,1% du total avec un dépassement de 6,8% alors que celles en capital n’ont que représenté 20,6% bien qu’en dépassement de 62,9% rapportées à leur prévision mensuelle, portées par les dépenses liées au programme d’urgence. En ce qui concerne l’analyse par poste de dépenses courantes, il sied de relever la prépondérance des charges relatives à la rémunération des agents et fonctionnaires de l’État dont la part a été de 52,4% de ces dépenses. Quant aux dépenses allouées aux frais des ministères et des institutions politiques, elles ont représenté 25,8% de dépenses courantes avec un dépassement de 61,6% rapporté à leur prévision mensuelle. Aux quatre premières semaines du mois en cours, les recettes et les dépenses publiques ont connu une évolution croissante d’une semaine à l’autre. Au cours de la semaine sous examen, les recettes publiques ont augmenté de 32,4% par rapport à la semaine précédente, se chiffrant à 158,1 milliards de CDF. Cette performance tient principalement de l’accroissement de ressources collecté par de la DGDA, lesquelles ont pratiquement doublé par rapport à la troisième semaine pour se situer à 63,4 milliards de CDF, représentant 40,1% des recettes publiques collectées à la quatrième

semaine. S’agissant des dépenses, elles ont presque doublé à la quatrième semaine comparativement à la semaine précédente, enregistrant une hausse de 92,8% pour se situer à 434,1 milliards de CDF. Cette augmentation des dépenses est consécutive à la hausse des dépenses liées aux investissements et à la rémunération des agents et fonctionnaires de l’État. En outre, l’analyse hebdomadaire du solde des Opérations Financières de l’État, renseigne des déficits croissant de la première à la quatrième semaine. Il sied de signaler que les déficits du Trésor à la quatrième semaine se sont profondément creusés de 170,2 milliards par rapport à la troisième semaine, pour situer le solde hebdomadaire à un déficit de 276,0 milliards, portant le cumul mensuel à un déficit de 420,5 milliards de CDF. EXCÉDENTAIRE PLAN DE TRÉSORERIE. S’agissant du plan de trésorerie, à fin avril 2019, l’exécution du Plan de Trésorerie de la BCC s’est clôturée par un léger excédent de 2,0 millions de CDF, résultant des encaissements de 33,970 milliards de CDF et des décaissements de 33,968 milliards. Rapporté à leur niveau prévu, les encaissements et les décaissements ont connu un dépassement de 15,7%. Les encaissements ont été portés principalement par les Commissions sur paiements de la clientèle et par la Redevance suivi de change lesquelles ont représenté respectivement 28,3% et 24,8% du total des

encaissements tout en connaissant des dépassements de 15,1% et de 12,1% dans le même ordre. Par ailleurs, au premier quadrimestre 2019, l’exécution du Plan de Trésorerie de la BCC s’est clôturée par un excédent de 44,0 millions de CDF, consécutif aux encaissements de 132,695 milliards et aux décaissements de 132,652 milliards. Ce résultat tient de la volonté de la Banque de maintenir son plan de trésorerie en équilibre. Comparativement à la période correspondante de l’année précédente, il s’est observé des légères régressions de 1,5% pour les encaissements et de 1,6% pour les décaissements. Concernant l’analyse des marchés, au 23 mai courant, l’évolution des cours des produits énergétiques et miniers intéressant l’économie congolaise s’est inscrite à la baisse tandis que celle des produits céréaliers a connu des hausses: Pétrole (-6,51%), Cuivre (-1,37%), Cobalt brut (-1,72%), Or (-1,78%), Maïs (+2,84%), Riz (+5,91%) et Blé (+1,00%). Notons que l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE) encourage les gouvernements à agir pour revigorer la croissance en (i) investissant dans les infrastructures, le numérique et les compétences pour relever les défis du futur; (ii) associant les réformes structurelles et une politique budgétaire pour stimuler l’activité et (iii) mettant fin aux, contentieux commerciaux en accroissant la coopération internationale. Par ailleurs, d’après le dernier Indicateur des perspectives du

commerce mondial (WTOI), publié le lundi 20 mai courant par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la croissance du commerce mondial devrait-elle rester faible au deuxième trimestre 2019, s’établissant à 96,3, soit son plus bas niveau depuis 2010. Pour rappel, l’indicateur WTOI a été lancé en juillet 2016, visant à fournir des renseignements en temps réel sur les tendances du commerce mondial. Cet indicateur, mis à jour chaque trimestre, complète les outils existantstels que les prévisions du commerce à long terme de l’OMC ainsi que d’autres statistiques. Un chiffre de 100 indique que la croissance du commerce suit les tendances récentes, un chiffre supérieur à 100 indique une croissance supérieure à la tendance et un chiffre inférieur à 100 indique une croissance inférieure à la tendance. Dans la Zone Euro, selon le compterendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) publié le jeudi 23 mai 2019, la BCE croit moins à une reprise de l’activité au second semestre estimant que la croissance économique dans la zone euro devrait rester plus faible que prévue, au regard des perspectives économiques mondiales fragiles suite à la persistance de conflits commerciaux et l’incertitude entourant le Brexit. Cette tendance tend à se confirmer au regard des données préliminaires publiées le jeudi 23 mai 2019 par le cabinet Markit qui estime que la croissance de l’activité du secteur privé dans la zone euro a légèrement progressé par rapport à avril dernier, s’établissant à 51,6 contre 51,5. Pour stimuler la croissance, l’Institution de Frankfurt n’a pas exclu la possibilité de prendre des mesures de soutien à l’économie en accordant aux banques des prêts à long terme ciblés à des conditions très

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avantageuses pour garantir aux entreprises et aux ménages un accès sans difficulté au crédit. Aux États-Unis, la conjoncture économique reste marquée par l’intensification des tensions commerciales avec la Chine et ses effets sur l’économie américaine. En effet, d’après la Réserve Fédérale, les nouvelles hausses des tarifs douaniers sur les importations en provenance de la Chine, soit de 10% à 25% sur 200 milliards de USD de produits chinois importés conjuguées aux mesures de représailles Chinois, devraient peser non seulement sur le ménage américain moyen à environ 831 USD par an mais également sur les perspectives des entreprises, in fine sur les ressources de l’État. Au Japon, les statistiques officielles publiées, le 24 mai courant, renseignent une légère hausse des prix à la consommation au mois d’avril dernier, bien qu’ils demeurent en deçà de l’objectif de 2,0% fixé par la Banque centrale, alimentant ainsi les inquiétudes du marché dans un contexte de tensions commerciales croissantes. En effet, l’Indice national des prix à la consommation (CPI), incluant les produits pétroliers mais qui exclut les produits alimentaires, a augmenté en rythme annuel de 0,9% au mois d’avril 2019 contre 0,8% le mois précédent. En excluant l’énergie, l’inflation de base a progressé de 0,6% au mois d’avril 2019, soit sa plus forte hausse depuis juin 2016. En Afrique du Sud, la Banque centrale sud-africaine a maintenu son taux directeur à 6,75%, au regard des récents résultats mensuels en matière d’inflation, lesquels sont restés proches du point médian de sa fourchette cible entre 3,0% et 6,0%, en partie à cause de la faiblesse de la demande. En effet, le taux d’inflation s’est établi à 4,4% en avril, soit 0,1 point de pourcentage de moins par rapport au mois de mars.


conjoncture économique | EVOLUTION DU PIB CONSTANT ET DE SES COMPOSANTES SELON L’APPROCHE PAR LA VALEUR AJOUTÉE DECEMBRE 2017

B RANCHES D’ACTIVITES

DECEMBRE 2018

val

var %

contr cro is PIB reel

contrib en point de croiss

val

var %

contr cro is PIB reel

contrib en point de croiss

Secteur primaire

4 849,3

5,3

59,6

.2,2

5383,4

11,0

80,9

4,7

Agnculture, foret, élevage, cha

1867,6

1,6

7,2

0,3

1897,0

1,6

4,5

0,3

Agriculture

1781,7

1,7

7,3

0,3

1812,2

1,7

4,6

0,3

vivrière

1754,1

1,7

7,1

0,3

1784,0

1,7

4,5

0,3

rente

27,6

2,0

0,1

0,0

28,2

2,3

0,1

0,0

sylviculture

82,7

-0,4

-0,1

0,0

81,5

-1,4

-0,2

0,0

elevage, peche et chasse

3,3

3,0

0,0

0,0

3,4

3,0

0,0

0,0

Extraction

2981,7

7,8

52,5

2,0

3486,4

16,9

76,5

4,4

Secteur secondaire

1843,8

7,6

-31,7

1,2

1917,3

4,0

11,1

0,6

Industries manufacturières

1378,1

2,5

!S,1

0,3

1366,5

-0,8

-1,8

-0,1

Autres industries alimentaires,boisso

1 158,4

1,4

3,9

0,1

1 1315,1

-1,7

‘-3,1

-U,L

Autres industries manufacturi

219,8

8,4

4,1

0,2

228,4

3,9

1,3

0,1

Eleclricité, gaz. vapeur et cau

74,5

5.3

0,9

0.0

119,9

61.0

6.9

0,4

Bâtiment et travaux publics

391,2

31,4

22,7

0,8

430,9

10,1

6,0

0,3

sectur tertiere

455.),u

,j,u

32,u

1,2

40u4,7

1,1

7,!S

0,5

Transports et télécommunication

1 422,9

2,7

!S,:.’

v,->

1 402,1>

-.,4

-J,v

-U,2

Transports

847,9

4,7

~,3

0,3

862,6

1,7

2,2

0,1

Télécommunications

575,0

-0,3

-0,4

0,0

540,2

-6,1

-5,3

-0,3

1 74’01,3

4,~

1 :.’,-’

V,7

1 7~0,6

I,IS

‘1,7

U,.)

Autres services hors adm, publ

1049,1

2,0

5,1

0,2

1099,8

4,8

7,7

0,4

Banques et aussurances

160,5

2,4

U,:.’

0,0

178,2

11,0

2,7

0,2

Autres services

888,6

2,0

4,2

0,2

921,6

3,7

5,0

0,3

Services d’administration public

408,5

-1,0

-1,0

0,0

406,8

-0,4

-0,3

0,0

Education

11,9

0,4

0,0

0,0

12,0

0,9

0,0

0,0

santé

1,8

3,4

0,0

0,0

1,9

3,4

0,0

0,0

Autres services non marchan

394,8

-l,a

-I,U

0,0

393,0

-0,5

-0,3

0,0

SIFIM

-76,8

2,4

-0,4

0,0

-85,3

11,0

-1,3

.0,1

11246,1

4,7

123,3

4,6

11905,4

8,9

99,9

8,8

Taxes sur les produits

215,5

-30,8

-23,3

-0,9

216,2

0,3

0,1

0,0

PIB aux prix constants

11491,6

3,7

100,0

3,7

12121,6

5,8

100,0

5,8

PIB hors mines

8480,0

2,4

47,5

1,77

8635,19

1,8

23,5

1,4

Commerce

PIB au pnx de base

EVOLUTION DU SOLDE BRUT D’OPINIONS EN 2018 ET 2019 2018

Secteur

2019

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Sept

Octobre

Nov

Décembre

Janvier

Février

Mars

Avril

Solde global

17,9

10,9

26,4

5,9

1,8

.1,0

-3,1

‘5,4

-2,3

6,2

5,1

19,2

10,4

Industries manufact

49,1

.4,0

0,1

11,0

12,3

13,0

21,2

13,6

23,3

33,4

14,5

26,7

.20,7

Electricitéet Eau

52,1

2,0

19,5

37,7

33,3

10,7

20,0

58,7

45,9

41,9

48,5

42,9

44,4

Industries extractives

23,6

27,5

40,5

12,4

5,0

5,9

5,3

.2,7

.5,3

7,8

4,3

18,3

10,4

Construction

,40,7

.41,9

.22,9

5,3

.5,5

,47,0

‘13,0

,86,9

-7,9

‘68,2

,21,4

11,1

34,3

.59,9

,34,9

.56,4

.65,4

.45,3

.50,7

-51,1

‘49,9

.28,2

.16,5

,34,5

.8,2

.48,6

Services Source: BCC

COURS DE CHANGE EURO DOLLAR janv.

fév.

mars

avril

mai

juin

juillet

août

sept

Oct.

Nov.

Déc.

Taux moyen

2018

1,24

1,23

1,23

1,21

1,17

1,17

1,17

1,16

1,16

1,14

1,14

1,14

1,18

2019

1,14

1,13

1,12

1,12

1,12

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LE document |

Congo, cinquante mesures d’urgence

A

u Capitole, la grande salle de Kin Plaza Arjaan Rotana, au cœur du quartier résidentiel de Kinshasa, le public venu sur invitation, tiré à quatre épingles, attendait ce moment. Mardi 16 octobre 2018 était le jour choisi par le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba pour dévoiler son Programme de Gouvernement, en clair, son ambition pour le Congo. La veille, le Candidat n°7 à la Présidentielle du 30 décembre 2018 avait pris une suite dans cet établissement sélect et, avec ses équipes, avait procédé aux tout derniers réglages de son programme intitulé «Faire à nouveau rêver le Congo, recréer la cohésion et le consensus perdus» et peaufiné jusqu’au petit matin une présentation qu’il voulait forte. Mais ce Programme aux 50 mesures précises et, de l’avis unanime, d’une cohérence implacable, ne sera pas présenté aux Congolais lors d’une série d’émissions radio-télévisées du Conseil national de l’Audiovisuel et de la Communication, ni défendu lors de la campagne électorale. Face à l’imbroglio électoral et politique prévisible, le Candidat n°7 @kkmtry a décidé de rallier le ticket FatshiVit (Félix Tshisekedi-Vital Kamerhe) dans le cadre de la coalition CACH, Cap pour le changement né à Nairobi, au lendemain de l’échec de l’accord de Genève. À consommer sans modération. Extrait. (...) Avant de dérouler mes cinquante mesures d’urgence, je voudrais les regrouper sous cinq thématiques : ◗ 1. VERS UN ÉTAT DE CRÉDIBILITÉ RETROUVÉE. Face au peuple et face à l’international - le monde étant un petit village - il va falloir redonner à l’État toute sa puissance et toute sa crédibilité en garantissant le fonctionnement des Institutions

publiques dans le strict respect des règles de droit ; rechercher plus de cohérence dans la vie politique ; assurer l’équité dans l’accès aux responsabilités publiques ; impliquer davantage la population dans la prise des décisions à la base ; former la population à la citoyenneté. ◗ 2. VERS UN ÉTAT DE SÉCURITÉ RECOUVRÉE. Repenser le système de défense nationale; Négocier et conclure du partenariat stratégique avec nos partenaires traditionnels; Construire une diplomatie dynamique principalement en direction des pays voisins. ◗ 3. VERS UN ÉTAT FINANCIER BOOSTÉ. Améliorer le niveau du budget national; Améliorer l’attractivité du pays à l’investissement; Renforcer la capacité des régies financières en dématérialisant le processus de collecte des recettes publiques et l’élargissement de l’assiette fiscale; Veiller au transfert des ressources publiques au profit des masses défavorisées; Rationaliser les dépenses publiques surtout à caractère politique; ◗ 4. VERS UN ÉTAT POURVU D’INFRASTRUCTURES. Repenser le secteur des transports, celui de fourniture d’eau et d’électricité, tout comme celui de la santé publique et de l’habitat aussi bien dans les milieux urbains que ruraux. ◗ 5. VERS UN ÉTAT DE PRODUCTION ACCRUE. Relancer et mécaniser l’agriculture ; Construire et développer le secteur du tourisme ; Construire et booster des secteurs innovants tels les NTIC ; Promouvoir la formation et l’apprentissage des métiers. Voici enfin les cinquante mesures d’urgence et d’envergure : ◗ 1. l’école publique

obligatoire (maternelle, primaire, secondaire), école publique d’excellence gratuite garantissant à tout enfant congolais un niveau d’éducation fondamentale de base, outre l’amour et la défense de sa Patrie. Au supérieur, acteur majeur du développement, un régime de bourse d’étude aux plus méritants sera instauré. En l’espèce, l’action s’articule autour des principaux axes ciaprès : 1. modernisation des sites ; 2. adaptation des programmes ; 3. introduction de la langue anglaise ; 4. lutte contre la déperdition ; 5. mise à niveau des instituteurs et élèves; 6. montée en puissance de l’intelligence humaine (distribution, sous certaines conditions, de smart phones et des tablettes) ; 7. fonds de promotion des nouveaux diplômés universitaires ; 8. formation et apprentissage. ◗ 2. un revenu d’existence, le filet de secours universel. Chaque Congolais qui fonde une famille doit disposer d’une allocation familiale. ◗ 3. une couverture médicale universelle. Aucun Congolais ne doit plus être jeté hors de l’hôpital et plus aucune mère ne sera prise en otage pour défaut de paiement des frais de maternité. Le secteur de la santé devra être repensé et doté d’infrastructures adéquates. De même, les maladies (paludisme, pneumonie, etc.) qui continuent de faire payer un lourd tribut à la population, seront combattues. ◗ 4. un système public de communication de cohésion nationale appuyé par des supports de service public et de production œuvrant à construire une culture commune en partage. Lorsqu’il est pratiqué « avec le souci de vérité et du bien commun », le journalisme est un idéal de démocratie, affirme

la Secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie, OIF, Mme Michael Jean, ancienne journaliste elle-même. Est-ce vrai au Congo où, sans début de construction de système, règne un désordre parfait? Rien ne justifie ce désordre dans un secteur aussi sensible que stratégique qui a mission de cristalliser, sécuriser et stabiliser l’opinion publique avec une boulimie de médias sans marché publicitaire commercial, et, ce qui est insécurisant pour l’opinion, sans centrale de presse en mesure de vérifier et de valider avant la diffusion l’information et la source. Les 7 questions de Lasswell qui fondent une information sont ici littéralement foulées aux pieds au nom de... qui répondra? De là le peu d’audience du secteur et la conséquence, la trop forte consommation des médias étrangers considérés comme crédibles contrairement à la presse locale. D’où la ruée du marché commercial local vers ces médias qui ont fini pour booster la consommation, et ont créé de ce fait, des rubriques locales... On imagine le danger de cette surconsommation locale des médias étrangers sur la cohésion nationale. L’agriculture, le tourisme, le numérique, les infrastructures. Le territoire du Congo représente l’équivalent des deux-tiers du territoire de l’Union Européenne. Notre pays dispose de 80 millions d’hectares de terres arables cultivables, soit, en l’espèce, le deuxième pays de la planète après le Brésil mais seulement 10% de ces terres sont mises en valeur. ◗ 5. Dans le secteur agricole, l’objectif est que le lait, le miel, le jus coulent à profusion et ne proviennent plus d’ailleurs; que l’œuf et le légume ne soient plus jamais importés;

que le poisson dans nos rivières ne meure plus de vieillesse. Pour cela, l’option de mise est la mécanisation. ◗ 6. En l’espèce, il nous incombe d’assurer non seulement l’auto-suffisance alimentaire à nos populations mais une saine alimentation par la création d’une agence Bio, chargée du développement et de la promotion de l’agriculture biologique. ◗ 7. Alors que notre pays dispose d’un potentiel touristique enviable, il s’agit de faire du tourisme un levier majeur créateur de richesses, porteur du développement, pesant d’un poids au PIB. L’objectif de 10% doit être atteignable à court terme. ◗ 8. Le Congo doit cesser d’être un trou noir dans le secteur des télécommunications en se dotant d’un Plan numérique. Le pays doit être interconnecté aux câbles à fibre optique présents à ses frontières, fiabiliser la connexion, et entrer pleinement dans la société de l’information. ◗ 9. Il sera lancé un programme des lignes alternatives dites de redondance afin d’assurer continuité et pérennité du service. ◗ 10. Le .CD logera tous nos cerveaux et apporter sécurité au développement des idées des jeunes créateurs congolais en étant concurrentiel à l’étranger ; ◗ 11. de la valeur ajoutée à nos matières premières stratégiques en vue de créer de l’emploi et d’endiguer un chômage endémique. L’eau c’est la vie; l’électricité, base de tout développement. ◗ 12. L’objectif, par la privatisation intégrale de ces deux secteurs avec appel d’offres international, est d’atteindre des taux de couverture dignes. L’objectif atteignable est l’arrêt de tout délestage. ◗ 13. L’action favorisera toute forme de création et d’utilisation d’énergie

dite verte, éolienne et solaire. On sait désormais que le soleil, la chaleur, le vent et l’usage de matières organiques représentent des sources d’énergie inépuisables et très peu polluantes. Les technologies sont fiables, les investissements rentables. Le secteur des transports privatisé verra la construction des voies d’accès rapide qui rendent l’accessibilité et la mobilité plus aisées dans des agglomérations urbaines trop encombrées. ◗ 14. Une vraie autoroute avec péage traversera le Congo de l’est à l’ouest, de Banana au Kongo Central à Kasumbalesa au Katanga. ◗ 15. Des voies nationales secondaires seront construites par des promoteurs privés à charge pour eux d’en assurer une saine gestion. ◗ 16. Des ponts seront jetés sur les principales rivières et le projet du port en eau profonde de Banana dont l’absence offre une croissance en PIB de plusieurs milliards aux pays voisins, deviendra réalité. ◗ 17. Une voie expresse sur berge avec péage sera érigée à Kinshasa reliant le centre ville dont l’accès sera régulé comme dans toutes les grandes villes du monde, à l’aéroport de N’Djili et un périphérique sera construit autour de la Capitale en vue de désengorger la circulation dans la Capitale. ◗ 18. des études seront entreprises sur d’autres types de transport privé urbain et interurbain, la voie fluviale et la voie ferrée avec un réseau express métropolitain, seront au cœur de l’action. ◗ 19. le projet de transformation de l’aéroport de N’Djili sera revisité dans le sens de le porter au niveau de l’ambition du pays, le site de l’aéroport transformé en plateforme d’activités commerciales avec hôtels, centre d’affaires, restaurants, etc. ◗ 20. Il en sera de

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même de nombre d’autres aéroports du pays, Lubumbashi, Kisangani, Goma, Kananga, MbujiMayi, Mbandaka, Gemena, Matadi, Kikwit, etc. ◗ 21. Il sera un devoir patriotique de redonner ses ailes à la compagnie aérienne nationale en lui trouvant un statut propre susceptible de lui donner de la compétitivité. Qui ne sait le symbole fort que représente sur les pistes du monde la présence d’une couleur nationale ? Des pays comme le Kenya, l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, etc., font, sur les plateformes aéroportuaires du monde, la fierté de leurs concitoyens avec des avions modernes et concurrentiels. Le projet est de réinventer ce rêve autrefois réalisé par Air Zaïre qui, avec une trentaine d’appareils, sut se poser des années durant, sur les principales villes du pays, tout comme en Afrique (Entebbe, Nairobi, Dar es-Salaam, Bujumbura, Libreville, Douala, Lagos, Lomé, Luanda, Abidjan, Dakar) et en Europe (Athènes, Bruxelles, Londres, Madrid, Paris, Rome). Retrouver ce réseau national, africain et européen qui fit la fierté du Grand Congo certes, mais l’objectif est de le dépasser en le poussant dans nombre de nos villes et en ouvrant des lignes Atlantique Nord et Asie. ◗ 22. le retrait, négocié avec les parties prenantes, suivi des mesures d’accompagnement, d’un type de véhicules sur nos routes, les chemins du Congo n’ayant pas vocation d’être des dépotoirs pour vieilles carcasses qui enlaidissent nos villes et détruisent l’environnement. ◗ 23. Le système bancaire sera réorganisé et revitalisé afin de faciliter l’accès au crédit et aux micro-crédits pour les ménages les plus modestes comme levier à la réduction de la pauvreté. (suite en page 11).


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L’héritage des régimes passés (suite de la page 10). Le redressement de l’image publique du pays passe par des symboles, monuments, patrimoine, mémoire. ◗ 24. Un site sera recherché, avec le concours des experts, en vue de l’érection d’un Palais de la République, siège de la Présidence et un état des lieux sera fait visant à ériger ou à moderniser bâtiments publics et monuments nationaux. ◗ 25. une Cité de l’Économie et des Finances sera construite en vue d’abriter des ministères ainsi que tous les services qui se trouvent en lien avec les Finances publiques afin que ce regroupement facilite le travail des fonctionnaires dans la mobilisation des recettes publiques, clé de voûte du développement. ◗ 26. une TechCity, sorte de Silicon Valley, cœur de la hightech congolaise, de l’invention et de l’innovation, sera érigée dans les environs de la Capitale abritant le génie créatif de la jeunesse congolaise. ◗ 27. les artistes congolais décédés, musiciens, peintres, graphistes, etc., seront immortalisés avec l’érection d’un musée de l’histoire. ◗ 28. Nos valeurs culturelles seront sublimées. Une action de promotion de l’art et de l’artiste congolais sera lancée. Il n’est pas acceptable que le pays de Wendo Kolosoy, de Kalle Jeef, de Lwambo Makiadi, de Tabu Ley, de Papa Wemba, etc., le pays de la Rumba et de Soucous, soit aujourd’hui si peu connu dans le monde. ◗ 29. le retour sur scène d’un Congo performant s’accompagnera d’un retour de la filière automobile avec des véhicules automobiles, assemblés et, dans un deuxième temps, fabriqués, sur place. La question de l’aménagement du territoire est cruciale. ◗ 30. J’ai à cœur de procéder à des regroupements de nos villages éparpillés et lancer, dès la première année du quinquennat, un programme de logement Smart City, villages intelligents soumis à des règles strictes

notamment d’intégration à l’environnement, desservis à des coûts réduits par des projets urbains modernes notamment de connectivité. Il s’agit d’un vaste chantier de modernisation de l’habitat et du logement en milieu rural confié à des investissements privés. Un programme de réhabilitation des rues et avenues de nos villes sera lancé avec des espaces piétons et cyclables. De très sévères amendes destinées à discipliner des conducteurs réfractaires au code de la route, précédées d’une campagne de communication, seront imposées. ◗ 31. Une banque de l’habitat et du logement sera créée avec pour but de donner aux Congolais accès à un logement décent. ◗ 32. La loi Bakajika sera revisitée, le régime du certificat d’enregistrement en milieu urbain revu dans le sens d’un droit de propriété pouvant permettre la levée de fonds. ◗ 33. La salubrité publique sera une priorité du septennat par la mise en place d’un système d’enlèvement et de traitement des immondices et des déchets. ◗ 34. Le sport c’est la santé. En l’espèce, il sera question dès le jeune âge d’éveil de conscience avec la mise en place d’une culture sportive. Des centres de sport pour tous verront le jour dans chaque municipalité. Il est inacceptable que le pays qui abrita le combat du siècle en 1974, fit entrer dans la légende le boxeur Muhammad Ali Cassuis Clay, représenta le Continent la même année à la Coupe du monde, n’ait pas eu la moindre ambition de prétendre accueillir la moindre petite manifestation sportive internationale outre qu’année après année, il périclite dans ce secteur. Je m’engage : ◗ 35. à entreprendra une réforme électorale faisant passer l’élection du Président de la République du suffrage universel direct au suffrage indirect et introduire le système de parrainage aux législatives nationales et provinciales. Il s’agit de réaliser des économies subs-

tantielles à affecter dans les secteurs sociaux. ◗ 36. à soumettre au débat la question de la double nationalité. Il s’agit de permettre aux Congolais de l’étranger, vrai atout pour le pays, d’apporter expertise et compétence dans la totale sécurité en participant au rayonnement international de leur pays mais les bi-nationaux ne devraient postuler à la plus haute charge de l’État, ni accéder à des fonctions régaliennes (sécurité, diplomatie, défense, députation, etc.). ◗ 37. à instaurer un régime de frontières ouvertes aux citoyens des pays dits de réciprocité, ceux qui réserveront cette réciprocité à nos compatriotes. Le renforcement des services de l’État, le contrôle strict aux postes frontières par une police d’accompagnement hautement professionnelle, le visa délivré à l’arrivée, etc., permettront une plus grande liberté de circulation boostant le secteur clé du tourisme. Au centre et au cœur du Continent, le Congo ne saurait ériger des barricades à ses frontières. ◗ 38. L’harmonie dans les relations au sein de la République conduira à désigner un Ombudsman, médiateur national, défenseur et protecteur des droits des Citoyens. Il s’agit d’une personnalité indépendante en charge de recevoir et d’étudier les plaintes des citoyens contre les abus des organismes et services publics ou de tout autre organisme privé. Cet homme ou cette femme formulera des recommandations consensuelles en veillant à ce qu’aucun acte quelconque ne soit posé contre l’intérêt du Citoyen. Ce médiateur national aidera le Congolais à se réconcilier avec lui-même. Il lui permettra d’avoir une autre approche de la vie en communauté, une communauté dont le Congolais veillera à protéger et à préserver les intérêts. ◗ 39. Les nominations dans l’administration publique et des dirigeants d’entreprises publiques interviendront au terme d’une procédure transparente, assurée par un

bureau d’embauche, prenant en compte seules les compétences techniques des individus, non l’origine tribale ou le compagnonnage. ◗ 40. En vue d’une nécessaire concertation permanente, une Conférence territoriale annuelle sera instituée, réunissant tous les Gouverneurs de province autour du Président de la République. ◗ 41. Les questions de défense et de sécurité nationale hautement sensibles et prioritaires, appelleront, dans le terme des 100 premiers jours, une profonde réflexion avec la tenue des États Généraux de la Défense et de la Sécurité. Le Congo n’étant pas une île isolée mais une part du monde et certainement très sensible, un débat permettra de définir le type de défense qu’il faut à notre pays, les moyens de défense dont il doit être pourvu en tenant compte de l’immensité de son territoire et du type d’hommes qu’il faut à nos forces. Bien entendu, ces États Généraux traiteront du niveau de rémunération de nos compatriotes servant sous le drapeau. ◗ 42. Il faut repenser le système de défense nationale dans la sécurisation et la protection de nos frontières héritées de la colonisation et, en conséquence, il faut des moyens conséquents. ◗ 43. En l’espèce, aller vers des filières de production (génie civil, secteur agricole, etc.), l’objectif est d’assurer à nos compatriotes sous le drapeau des moyens propres susceptibles de leur permettre une auto-suffisance alimentaire. ◗ 44. D’ores et déjà, j’opte pour le service militaire obligatoire structurant l’homme citoyen, en faisant de celui-ci un patriote engagé. ◗ 45. Il est urgent de refonder nos différents Services de renseignement et d’intelligence dont la mission, en lien avec d’autres services étrangers, est la capacité de rassembler et de disposer de l’information de sécurité susceptible de conduire à une prise de décision d’État. ◗ 46. Secteur noble par excellence, la défense et la sécurité nationales doivent

susciter enthousiasme, vocations et fierté auprès de nos jeunes et de l’homme congolais en général. ◗ 47. Dans ce grand village interdépendant qu’est notre Planète, où le repli sur soi est synonyme de crime, où le poids économique réel fait fonction de critère pour qui veut prendre place aux côtés des Grands, le Grand Congo étant de retour sur scène, je vais asseoir ma politique étrangère sur le partenariat stratégique négocié et conclu avec nos partenaires traditionnels. ◗ 48. Pour asseoir la cohérence, une Conférence diplomatique annuelle sera érigée qui réunira en début d’année dans la Capitale ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques autour du Président de la République. ◗ 49. Avec ses neuf voisins, une diplomatie dynamique renforcée devra être construite, basée sur la paix, la sécurité, la stabilité, la fraternité. Cette diplomatie suppose des relations commerciales bilatérales fortes avec échange régulier des visites destinées à faire mieux connaître les intérêts des filles et fils du Congo. Il est inacceptable que depuis les années Lunda Bululu et Gérard Kamanda wa Kamanda, ce Grand Congo ne puisse compter aucune personnalité à la tête d’une organisation d’échelle mondiale voire africaine, ce qui montre la portée et le niveau de grandeur de notre parole diplomatique quand en l’espèce, d’autres accumulent des trophées. C’est un devoir national de rendre sa grandeur et sa stature au Congo. ◗ 50. La CÉPGL, Communauté Économique des Pays des Grands Lacs, sera relancée. Il sera lancé un programme d’entreprises communes en vue d’asseoir et de consolider cette coopération. Ceux qui s’assemblent ne peuvent se combattre. Je l’ai dit, ce Programme a vocation de porter le Congo à devenir : ◗ 1. un pôle de paix, de sécurité, de stabilité, d’attractivité et de compétitivité sur le Continent ;

◗ 2. une plate-forme d’imagination et d’innovation ; ◗ 3. un hub de gouvernance et d’intelligence en Afrique. Dès lors, il me faudra: ◗ 1. Lancer un grand chantier de privatisation, l’État ayant vocation d’impulser, non de gérer ; ◗ 2. relever notablement le niveau de vie du Congolais ; ◗ 3. restituer au Congolais sa dignité perdue ; ◗ 4. Amener ce pays à recouvrer son image de crédibilité et de respectabilité internationale qui lui permette de ; ◗ 5. Jouer enfin ce rôle de leadership qui est naturellement le sien, doté d’autant de ressources naturelles au centre et au cœur du Continent africain. Mesdames et Messieurs, Très Chers Compatriotes, Chacun de nos régimes passés a légué au Congo des pages qui nous serviront de repères. En ce moment précis, une pensée me transperce l’esprit. Celle de toutes ces figures qui ont marqué notre vie, celle du peuple de ce pays et qui, indubitablement, ont forgé ma pensée politique. Kasavubu, est le modèle consommé de probité et de droiture. Ses descendants que nous sommes devons nous inspirer de l’exemple de ce père fondateur. Lumumba voulut que l’histoire du Congo fût écrite par ses fils et filles. Comment cela le serait autrement? Mobutu s’engagea à fond au respect et à la dignité de l’homme africain et, après Senghor, de l’homme noir. Avec l’armée nationale, il entreprit, par toutes ses forces, de défendre l’honneur de la Patrie. Cette Patrie qu’aucun Congolais ne devra jamais trahir, ne cessa de répéter le «Mzee» tout entier immergé dans le nationalisme. Quel Congolais irait à l’encontre de cet appel de Laurent-Désiré Kabila? Appelé tout jeune au pouvoir, Joseph Kabila entreprit à Sun City de réconcilier les Congolais, passa l’épreuve redoutée du point d’achèvement de l’initiative

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PPTE, mit le cap sur l’émergence, lança la reconstruction par les 5 Chantiers et la Révolution de la Modernité. Je n’oublierai pas un homme qui me sert de balise dans ma vie politique pour son intelligence et son audace : Bernardin Mungul Diaka, Ya Mungul Goda Kombu, le compagnon d’exil interne de Lumumba, qui, en plein affrontement Mobutu-Tshisekedi qui menaça de fracturer davantage une Capitale meurtrie, travailla au rapprochement et à l’apaisement. Ni Henri-Désiré Takizala pour son humilité, son efficacité et son exemplarité ; ni Cléophas Kamitatu Kwadros pour son énergie et son leadership unanimement reconnu à la Conférence de la Table Ronde de Bruxelles; ni le survivant des pères fondateurs, Antoine Gizenga. Aujourd’hui, nous avons mission de reprendre la main, de poursuivre et d’amplifier l’action engagée par nos prestigieux ancêtres. Je voudrais enfin saluer un Patriarche, l’ancien Premier ministre Joseph Nsinga Udjuu Ungwankembi Untube, qui nous honore par sa présence ici parmi nous. C’est le dernier sage qui nous reste, nous du Grand Bandundu. Nous de l’ex-province de Léopoldville. Certainement nous de ce Congo. Il a entrepris de réconcilier ses fils et filles que nous sommes. En l’honneur de notre Patriarche Joseph Nsinga Udjuu Ungwankembi Untube, je voudrais vous prier de vous lever et de lui faire une ovation. Merci à vous. Plus que jamais, notre Congo a besoin d’une «sametová revoluce», un passage des flambeaux de velours. Sans que le peuple congolais n’ait à verser la moindre goutte de sang. Face au Congo, face aux Congolais, nous représentons plus que jamais, l’offre politique crédible. Merci à vous. (Problèmes recensés, objectifs poursuivis, actions à entreprendre, en annexe). Fait à Kinshasa, 16 octobre 2018 Prof. Tryphon Kin-kiey Mulumba n


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Le Congo en voie de passer à côté

d’une chance historique avec son cobalt

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e boom attendu des véhicules électriques annonce une explosion de la demande de certaines matières premières. Il y en a surtout une qui pose un sérieux problème d’approvisionnement pour la nouvelle industrie: le cobalt. Or, à lui seul, le Congo en assure 65% de la production mondiale et dispose de la moitié des réserves connues. Hélas, le pays risque de ne pas profiter de cette position de force: travail des enfants, trafics, insécurité, etc. Les investissements miniers se multiplient à travers le monde pour trouver rapidement des alternatives plus acceptables.

Si des voitures électriques (VE) circulaient déjà dans les rues des villes d’Europe et des États-Unis, il y a plus de cent ans, elles ont été supplantées par les automobiles à essence. Avec les pressions sur le prix du carburant et les questions d’ordre environnemental, la technologie a refait surface au début du XXIe siècle. Ces véhicules, mus par la force de moteurs électriques alimentés par des batteries d’accumulateurs ou une pile à combustible, sont ainsi présentés comme l’une des «solutions contre le réchauffement climatique» et l’un des enjeux majeurs de la mobilité de demain. «Face à l’inquiétude grandissante suscitée par le changement climatique et les effets de la pollution à l’échelle mondiale, le virage rapide vers les voitures électriques est désormais impossible à arrêter », ont déclaré les analystes d’Investec. Depuis, le marché est en pleine croissance. Selon l’Agence internationale de l’énergie, plus d’un million de véhicules hybrides ou électriques ont été vendus dans le monde en 2017, soit une croissance de 57%. Cette croissance a été principalement portée par la Chine, qui en a vendu 580 000. Si la part des véhicules électriques dans l’ensemble des voitures en circu-

ment, moins de 10% de l’approvisionnement en cobalt est un produit primaire, le reste étant extrait comme sous-produit des mines de cuivre et de nickel et plus de 65% de la production mondiale étant concentré au Congo (Kinshasa).

Grâce à sa batterie, la voiture électrique peut offrir bien plus que de la mobilité. Branchée, elle est capable de stabiliser le réseau et faire économiser de l’argent à son utilisateur. Usée, elle est réutilisable pour stocker de l’électricité d’origine renouvelable. DR. lation reste encore «très faible», un beau futur est annoncé. Selon Patrick Koller, PDG de l’équipementier automobile Faurecia, cité par l’AFP, «l’électrification est une tendance importante». Il a indiqué que près de la moitié du marché automobile sera «électrifié» d’ici 2030 dont 13% de véhicules purement électriques, alors que la part du moteur thermique tombera de 95% en 2017 à 57% en 2030. Dans la même lignée, Bloomberg New Energy Finance prévoit dans une étude 11 millions de véhicules électriques sur le marché en 2025, année à partir de laquelle les tarifs des véhicules électriques devraient commencer à être plus compétitifs que ceux de l’essence. En 2040, ce chiffre devrait augmenter à 60 millions, soit 55% des ventes globales. Toutes ces prévisions sont toutefois à prendre avec des pincettes étant donné le grand degré d’incertitude. Progrès technologique, degré d’adoption par le consommateur, développement de l’infrastructure sont autant d’éléments de nature à faire varier fortement le succès commercial des voitures électriques. UN NOUVEL ÂGE D’OR. Plusieurs matières premières minérales sont concernées par le boom des voitures électriques, du fait de

leur utilisation dans les batteries. Dans les batteries dites au lithium-ion, les plus compétitives du marché actuellement, on retrouve une anode, généralement en carbone graphite, et une cathode, composée de lithium et d’autres métaux, capables de stocker l’énergie et de rester stable pendant le fonctionnement. Ainsi, selon le modèle et le type, on peut citer le nickel, le cobalt, l’aluminium, le manganèse. D’autres métaux, comme le cuivre, le platine et le palladium, le vanadium, l’étain, le tungstène et certaines terres rares sont concernés. «Avec une part de marché qui ne peut, techniquement, dépasser les 5% à l’horizon 2021 sur le marché automobile, l’impact pour les principaux métaux nécessaires à la fabrication de ces véhicules devrait rester gérable, à l’exception du cobalt, qui pourrait connaître de vraies tensions d’approvisionnement dès les prochaines années», a conclu une étude publiée en 2018 par Ofi Asset Management. LE COBALT ET LE LITHIUM. Les marchés du lithium et du cobalt ont toujours été alimentés par la demande de batteries - principalement de produits électroniques grand public - représentant respectivement 40 % et 25 % de la demande en 2017.

Pour McKinsey, le lithium et le cobalt seront les plus grands bénéficiaires de la révolution des voitures électriques, du fait des inquiétudes au sujet de la disponibilité à long terme de ces produits de base. Citant les «augmentations spectaculaires de prix» de ces deux produits de ces dernières années, elle prédit une croissance de l’intérêt qu’on leur porte. Selon le scénario de base prévu par McKinsey, en supposant que les batteries au lithium-ion do-

minent le marché, la demande de lithium triplera, passant de 214.000 tonnes à 669.000 tonnes entre 2017 et 2025. Quant au cobalt, sa demande augmentera de 60%, de 136.000 tonnes à 222.000 t sur la même période. À l’heure actuelle, plus de 95% de l’approvisionnement mondial en lithium se présente sous forme de saumure ou de minerai de roche dure, et provient notamment de l’Amérique latine, de l’Australie et de la Chine. Inverse-

LE MONOPOLE SUR LE COBALT. Le cas du cobalt est plus préoccupant étant donné le manque de transparence dans la chaîne de valeur. Plusieurs ONG dénoncent le travail des enfants dans les mines congolaises, ce qui pousse les utilisateurs (y compris les compagnies automobiles) à investir dans la traçabilité. En avril dernier, BMW a indiqué qu’elle utilisera dès 2020 du cobalt provenant du Maroc et de l’Australie pour s’assurer qu’il n’est pas produit par le travail des enfants. En outre, la production du métal est extrêmement concentrée. Le Congo où se trouverait environ la moitié des réserves connues, est le leader mondial de la production avec plus de la moitié de l’offre mondiale. «Cette situation entraine un risque politique important, le pays réalisant la position de force qui est la sienne aujourd’hui. Notam-

ment, de plus en plus de voix s’élèvent dans ce pays pour réclamer la renationalisation des ressources naturelles du pays, estimant ne pas être correctement rémunérées pour l’exploitation qui est faite par les sociétés privées», explique Ofi Asset Management dans son rapport. Preuve des inquiétudes croissantes des investisseurs, une coalition de milliardaires composée de Bill Gates, Jeff Bezos, Ray Dalio ou encore Michael Bloomberg a annoncé en mars 2019 vouloir financer la recherche de nouvelles sources de cobalt. La start-up, Kobold Metals, constitue une base de données géologiques qu’elle introduit dans un algorithme, à la recherche de signaux qui indiquent la probabilité d’une concentration accrue de cobalt. Selon Kurt House, le PDG de Kobold Metals, l’approche a de grandes chances de réussir parce que les compagnies minières ne se sont jamais concentrées sur la recherche de cobalt. D’après Darton Commodities, qui compile des données sur le secteur, il y a plus de 50 projets d’exploration du cobalt, principalement en Australie et au Canada. AGENCE ECOFIN n

Bon point à la Snél grâce au programme des 100 jours

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ans le cadre du programme des 100 jours du Chef de l’État, la production de la Centrale hydroélectrique d’Inga est passée de 600 à 1.150 MW, a annoncé le directeur intérimaire de la production Ouest Snel, Willy Ndala Makangila. C’est lors du lancement des travaux de remise en exploitation de deux groupes dans la cité du Kongo Central. À Inga I, toutes les six machines ont été réhabilitées et remises en services. Par contre à Inga 2, six machines seulement fonctionnent à plein régime sur les huit installées. Les

La Centrale hydroélectrique d’Inga. DR. deux autres groupes sont en pleine réhabilitation, l’un des deux pourrait déjà être mis en service avant la fin de cette année. LE SOUTIEN DES PARTENAIRES. Pour palier au problème d’étiage (baisse du niveau d’eau et de production), la SNEL a réso-

lu de construire une deuxième prise d’eau pour alimenter le canal d’amener faisant fonctionner toutes les machines remises en service. Pour garder la quantité suffisante d’eau, matière première de la SNEL, «la drague Itreco a été réparée par la firme Mari Techniek après près d’une année à l’arrêt». Pour réaliser

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tous ces travaux, la SNEL bénéficie du co-financement de la Banque africaine de développement, de la Banque mondiale et de ses partenaires, soutiens indispensables car la réhabilitation de ces machines nécessitent des moyens financiers importants, a-t-on expliqué. La Cité d’Inga a aussi vu l’exécution de travaux d’urgence car ses routes étaient coupées à trois endroits. «L’enclavement a été évité de justice grâce au programme d’urgence des 100 jours», à en croire Willy Ndala. Les travaux sont effectués par une société chinoise qui avait gagné le marché de construction de la deuxième prise d’eau.


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La Capitale kinoise va se doter d’au moins trois viaducs L es travaux de construction des sautsde- mouton (croisement de deux lignes à deux niveaux différents afin que la présence d’un véhicule par exemple sur une ligne n’empêche pas un autre de circuler sur l’autre ligne ou encore séparation des flux ou séparation des sens de circulation ou, encore, viaduc) ont démarré sur certains sites de la Capitale, a annoncé le ministère des Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction, ITPR, par le truchement de son service technique, OVD, Office des voies et drainage. Ces travaux de fouille ont commencé au croisement du boulevard du 30 juin et de l’avenue de Libération (ex. 24 novembre) - rond

Un modèle de passerrelle (viaduc, saut-de-mouton) qui se construit dans la Capitale. DR. point Mandela - à la Gombe en prévision de la construction des sauts-de- mouton autrement appelés viaducs. Selon le ministère, ces travaux s’inscrivent dans le cadre du programme d’urgence de 100 jours décrété par le Président de la République Félix Antoine

Tshisekedi Tshilombo. Ces travaux de fouille consistent en la construction des piles qui vont recevoir les socles des saute–moutons pour une fondation solide et forte. D’autres sites, celui de pompage dans la commune de Ngaliema et de Debonhomme

sur le boulevard Lumumba. Ces travaux sont financés par le Trésor public et devraient durer 90 jours pour chaque ouvrage. La société chinoise CREC 8 vient de démarrer les travaux de construction d’un viaduc au Rondpoint Pompage dans

la commune de Ngaliema. Ces travaux, qui s’inscrivent dans le cadre du Programme d’urgence du Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, consistent en la construction d’un viaduc devant assurer la diffusion du trafic dans cinq sens

vers Mbudi, Brikin, Maman Yemo, Nzolantima et Saint Mukassa en vue d’éliminer les embouteillages constatés souvent aux heures de pointe dans cette partie de la capitale. La société CREC 8 a commencé dans une première phase, par l’aménagement de la plate-forme du site avant d’entreprendre la fouille pour l’implantation des socles, devant recevoir les piles qui devront soutenir l’ouvrage en armature métallique. Un des responsables de l’entreprise a demandé aux usagers de prendre leur mal en patience en attendant la fin des travaux avant de rappeler que le Directeur général de l’Office des voiries et drainage avait prévenu les usagers des désagréments qui devraient découler de l’exécution des-

dits travaux. La construction des ouvrages d’assainissement sur l’axe Pompage Brikin en passant par la carrière des grès de la CARRIGRES est presque achevée. L’OVD devrait aussitô procéder à la construction de différentes couches de la chaussée. Dans le même cadre du programme d’urgence du Président de la République, les travaux de reconstruction de l’avenue du Commerce dans son tronçon compris entre les avenues Kasaï et Kasa-Vubu ont également démarré par le décapage de la chaussée suivi de son rechargement sur toutes les deux bandes. L’assainissement des ouvrages de drainage fait également partie des travaux en exécution sur ce tronçon.

Avec AGENCES n

Il sortirait le Congo du trou noir, le pont Kinshasa-Brazzaville fait débat

L

e projet de construction d’une route reliant les deux capitales les plus rapprochées du monde fait débat à Kinshasa et à Brazzaville entre pro et alter sur les réseaux sociaux. Congolais et RdCongolais sont divisés sur ce projet que certains curieusement qualifie d’inopportun alors qu’il s’agit d’avancer vers une route continentale.

Pour certains, ce projet est économiquement inutile pour le Congo (Kinshasa) car le grand profit serait tiré de l’autre côté du Fleuve, à Brazzaville. Un flux important des marchandises à destination du Congo (Kinshasa) échapperait aux ports maritimes du Kongo Central. Car les importateurs auront plus de bénéfice en déchargeant leurs marchandises par Pointe noire - qui offre un tarif douanier avantageux - pour les acheminer à Kinshasa par la route. Le Congo (Kinshasa) ne dispo-

Le lancement des travaux du pont Kinshasa-Brazzaville sur le fleuve Congo pour août 2020 est au centre des débats dans les deux capitales, séparées par 4 kilomètres. DR. sant pas d’un port en eau profonde pour permettre l’accostage de navires de charge, verra toute sa cargaison déchargée à Pointe noire, avant d’atteindre facilement et sans peine la capitale r-dcongolaise par ladite route. L’actuel schéma Europe ou Asie-Kongo Central via Pointe Noire appartiendra désormais au passé. Si le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshi-

lombo s’est lancé sur le terrain de la mobilisation des capitaux, à l’interne comme à l’international, pour renflouer les caisses de l’État et actionner à une vitesse exponentielle le processus de modernisation du pays, ce projet passe, aux yeux de certains, comme une action politique, mieux cosmétique ne contribuant qu’à l’embellissement du Fleuve Congo, entre les deux Capitales.

Il ne serait curieusement pas une priorité pour le pays, au stade actuel, le Congo (Kinshasa) doit viser des infrastructures rentables en lieu et place d’œuvres architecturales purement esthétiques. NOS PORTS EN DANGER. Deuxième pourvoyeuse des recettes fiscales et budgétaires, après l’ex-Katanga, il y a plus de

deux ans, la province du Kongo Central est aujourd’hui le premier poumon économique du pays, après l’éclatement de la province cuprifère, grâce aux recettes générées au niveau des ports internationaux de Matadi, Boma et Banana. Le projet de la route reliant Kinshasa à Brazzaville, dont les travaux de construction démarrent en août 2020, risquent de compromettre

non seulement l’avenir de cette province, mais, par ricochet, paralyser l’économie de tout le pays. Face à une certaine opinion qui estime que l’État congolais doit surseoir momentanément ce projet, d’aucuns proposent des solutions pour prévenir ce danger qui guette le pays et faire profiter ce projet au Congo (Kinshasa) au même titre que son voisin d’en face. À en croire ces analystes, cela doit nécessairement passer par l’accélération des travaux de construction du port en eau profonde de Banana, dont les travaux ont été lancés début 2018, d’une part, pour que les importations à destination du Congo (Kinshasa) ne transitent plus par Pointe-Noire. D’autre part, le nouvel Exécutif doit penser à revoir à la baisse ses tarifs douaniers, qui ne reflètent plus la réalité de nouveaux paradigmes du marché économique mondial. Et au-delà de tout ca, quel avenir pour les sociétés et services (SCTP, OCC, DGDA) qui tirent

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leurs ressources et autres prélèvements des importations et exportations au niveau de ces ports maritimes? Ce sont des milliers d’emplois qui risqueraient d’être supprimés, au moment où la résorbation du chômage figure parmi les priorités des priorités. Des défis énormes restent à relever en amont pour donner du crédit à ce projet auprès d’une partie de la population encore sceptique. C’est après avoir réalisé ces défis, croient dur comme fer, ces mêmes observateurs, que la route Kinshasa-Brazzaville pourra servir de commune mesure les deux capitales les plus proches du monde, en assurant la fluidité des échanges commerciaux, mais aussi la circulation rapide et sécurisée des personnes et de leurs biens. Pourtant, la modernisation du Continent passe par ce pont, le Congo (Kinshasa) ne devant pas empêcher la modernisation de l’Afrique et rester un trou noir...

Avec AGENCES n


supercars |

Cette Ferrari est le V8 le plus puissant de D tous les temps igne remplaçante de la Ferrari 488 GTB, la Ferrari F8 Tributo a été récemment dévoilée par le constructeur. Conçue à partir du moteur de la supercar 488 Pista, la nouvelle Ferrari F8 Tributo est tout simplement surpuissante avec son moteur V8. Découvrez-en plus sur le nouveau modèle de Ferrari.

LA PLUS RAPIDE À CE JOUR. D’après Ferrari, la Ferrari F8 Tributo est « la berlinette V8 de série la plus rapide et la plus excitante de l’histoire« . Et en effet, il lui faut seulement 2,9 secondes pour atteindre les 100 km/h et 7,8 secondes pour atteindre les 200 km/h. Sa vitesse de pointe est de 340 km/h grâce à son moteur V8 de 720ch. Le bolide reste cependant facile à piloter grâce à une grande stabilité et une parfaite gestion de la glisse. Cette Ferrari F8 Tributo est donc la voiture parfaite pour tous les amateurs de Ferrari qui désirent profiter d’un bolide agréable à conduire tout en conservant ses performances exceptionnelles. Selon certaines sources, la F8 Tributo est la dernière voiture Ferrari dotée d’un moteur V8 avant le passage à l’hybride ou l’arrivée du modèle V6. UN BOLIDE ULTRA LEGER. Ferrari a tout mis en œuvre pour que ce nouveau modèle soit plus léger que la 488 GTB… La F8 Tributo gagne donc 40kg sur la balance avec un poids total de 1 330 kg. Le bolide est légèrement plus lourd que la 488 Pista, mais c’est un poids plus que correct pour les performances du véhicule. La différence de poids est notamment due au fait que la 488 Pista possède des panneaux de carrosserie conçus en fibre de carbone, ainsi que des jantes en carbone. De plus, la Ferrari F8 Tributo comporte des éléments intérieurs apportant un véritable confort au conducteur et au

Sa vitesse de pointe est de 340 km/h grâce à son moteur V8 de 720ch. Le bolide reste facile à piloter grâce à une grande stabilité. DR. passager, notamment au niveau de l’inso-

norisation. L’intérieur a également été

repensé par rapport à la 488 GTB, avec

l’ajout d’un volant plus petit pour le

confort de conduite ainsi qu’un écran

interactif.

THE MILLIARDAIRE n

Hennessey est tenté par une version de la Venom F5

S

ur Instagram, Hennessey Performance a publié des illustrations d’une Venom F5 Roadster pour tester la réaction du public. Cette Venom F5 est bleue, et Hennessey Performance n’a pas réalisé une, mais plusieurs illustrations afin de pouvoir la montrer sous différents angles. Pour faire simple, c’est juste une Venom F5 sans toit, mais il y a quelques questions auxquelles il faudra apporter des réponses. Est-ce rai-

Si la Venom F5 Roadster devient réalité, Hennessey ferait quelque chose que Bugatti a refusé de faire avec la Chiron. DR. sonnable de commercialiser un cabriolet de 1600 ch? Est-ce que les conducteurs se sen-

tiront en sécurité? Qu’en est-il de la rigidité de l’hypercar? De plus, combien d’unités pourraient

être produites étant donné que la version coupé est limitée à seulement 24 exemplaires? Bien qu’il

s’agisse de questions auxquelles nous ne pouvons pas vraiment répondre pour l’instant (Hennessey y répondra prochainement), nous ne pouvons pas nier le fait que l’idée d’une hypercar sans toit semble farfelue. Pour rappel, Hennessey est en lice pour être le premier constructeur à commercialiser une hypercar capable d’atteindre les 500 km/h. On vous laisse imaginer ce que cela peut donner avec la même hypercar sans toit... Si la Venom F5 Roadster devient réalité, Hennessey ferait

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quelque chose que Bugatti a refusé de faire avec la Chiron. Bien sûr, les supercars sans toit comme l’Huracan ont l’air très amusantes, mais la Venom F5 vient d’une autre planète. Avec un moteur de 7,4 litres développant 1600 chevaux, l’idée est quelque peu troublante... Aussi, si la Venom F5 Roadster est vraiment produite, pensez-vous que la Koenigsegg Jesko devrait suivre son exemple? Faites-lenous savoir dans la section commentaires ci-dessous. JACOB OLIVA n


softech |

Stupéfiant, un appareil prend des photos à 45 kms

E

n combinant un télescope à Lidar bricolé et un algorithme de reconstruction d’image, des chercheurs chinois ont mis au point un appareil capable de saisir des objets à très longue distance en s’affranchissant des perturbations de l’atmosphère et de la pollution. Le télescope à Lidar (Light Detection And Ranging) monophotonique utilise les ondes infrarouges pour mesurer la distance à un objet en fonction du temps mis par les photons reflétés pour revenir. Il constitue l’outil idéal pour saisir des vues d’objets très lointains. Ces dernières années, des progrès considérables ont été accomplis sur la sensibilité des capteurs, avec des appareils en mesure de capter les photons à plus de 10 kilomètres de distance. Au-delà, malheureusement, ces appareils, par ailleurs très coûteux, ne recueillent plus assez de lumière pour prendre des clichés suffisamment nets,

L’appareil a été testé à Shanghai, installé au 20e étage d’un immeuble de l’île de Chongming. DR. et sont parasités par des «échos» de photons se réfléchissant sur l’atmosphère, notamment dans des environnements très pollués comme les villes. L’équipe de ZhengPing Li, de l’université des Sciences et Technologies de Shanghai (Chine) vient de dévoiler un appareil qui tient dans une boîte à chaussures et capable

La police française teste des drones pour les infractions routières

A

fin de faciliter la tâche des forces de l’ordre sur les routes, la possibilité d’utiliser des drones est en train d’être testée dans le département de l’Essonne. Les motards sont la cible principale de ses engins. Les drones sont évoqués pour réaliser des vidéos ou photos, ou parfois pour livrer des colis. Mais ils ne servent pas qu’à cela, on trouve énormément d’utilités à ces engins volants et la police nationale en a trouvé une: les utiliser pour traquer les «fous du volant». Bien plus pratiques qu’une patrouille sur terre pour surveiller les mauvais conducteurs et bien moins chers qu’un hélicoptère, les drones semblent être une

bonne solution. DES RÉSULTATS CONCLUANTS. Le modèle de drone utilisé est un DJI Matrice 200 équipé d’une caméra Zenmuse Z30. Ainsi, l’appareil possède un zoom optique x30 et un zoom numérique x6 soit un zoom général de x180. Connecté à un écran de contrôle, le drone y envoie les images qui sont analysées par un policier qui détectera les mauvais comportement et préviendra les patrouilles si nécessaire. Depuis la mise en place de ce système, le nombre de verbalisations a doublé. Les motards sont les plus visés par ce genre d’actions, traversant souvent des lignes blanches continues pour dépasser des véhicules.

prendre des photos 3D à 45 km de distance, y compris avec une visibilité très limitée. Leur méthode, publiée sur le site de prépublication arXiv, repose sur la combinaison d’un Lidar amélioré et d’un algorithme spécial qui va reconstruire chaque pixel de l’image. Les chercheurs se sont donc d’abord attelés à améliorer le Lidar. Ils sont pourtant partis d’un matériel très bon marché: un télescope astronomique ordinaire de 280 mm de focale et un détecteur

laser monophonique du commerce. La longueur d’onde choisie, 1.550 nanomètres (proche infrarouge), présente l’avantage de ne pas être dangereuse pour l’œil humain et de filtrer les photons solaires qui, autrement, submergeraient le détecteur. Plusieurs autres améliorations ont été apportées, comme un petit miroir mobile pouvant balayer un objet avec une grande précision en évitant une distorsion en «coussin». La deuxième partie de l’invention se situe au niveau

logiciel, avec un algorithme pouvant reconstruire une image avec très peu de pixels valides. FILTRAGE DES PIXELS. Ce genre de technique a connu d’impressionnants progrès ces dernière années jusqu’à, par exemple, pouvoir photographier un objet simplement à partir de son ombre en utilisant un appareil photo classique. Ici, le défi était de limiter le bruit dû aux multiples réflecteurs ainsi que la faible résolution du maté-

riel optique dans les longues focales. Les chercheurs ont construit un algorithme capable de repérer uniquement les pixels de l’objet souhaité en sélectionnant le laps de temps correspondant à la distance à laquelle il se trouve. Les photons «inutiles» sont éliminés de l’environnement, ce qui enlève le bruit de la photo. Une vue en 2D est ainsi obtenue, mais il est possible de reconstruire l’image 3D en changeant les temps de déclenchement pour capter les

photons à différentes distances. L’appareil a été testé à Shanghai, installé au 20e étage d’un immeuble de l’île de Chongming, d’où il a pu photographier les détails d’un bâtiment de l’aviation civile de Pudong, à 45 km au sud de l’autre côté du fleuve. Là où la diffraction limite habituellement la résolution à 1 mètre à cette distance, la technique de ZhengPing Li et ses collègues produit une image avec une résolution de 60 cm. De plus, elle s’affranchit du «bruit» de la pollution, ce qui permet de voir à travers le brouillard et cela, de jour comme de nuit - même si les clichés de jour sont un peu plus flous en raison des interférences plus nombreuses. «Cette technique ouvre une nouvelle voie pour l’imagerie optique 3D haute résolution, rapide et basse consommation sur de très longues distances», se félicite Zheng-Ping. Les chercheurs estiment d’ailleurs que l’on pourrait atteindre des distances de plusieurs centaines de kilomètres en affinant la configuration du Lidar et de l’algorithme. De nombreuses applications sont envisageables, comme la télédétection, la surveillance aérienne et la reconnaissance de cibles lointaines.

C. DELUZARCHE n

Des corrections apportées au design du Samsung Galaxy Fold

S

amsung a repoussé la sortie de son Galaxy Fold pour corriger certains problèmes. Voici ce que le géant a modifié.

Pour éviter un nouvel accident de trop grande ampleur, Samsung a préféré repousser la sortie de son Galaxy Fold après que les premiers testeurs aient rencontré quelques problèmes avec l’appareil. La firme promet désormais qu’elle

Des messages d’alertes pour expliquer qu’il ne faut pas retirer le film de protection. DR. n’arrivera pas trop tard, sans préciser une nouvelle date de commercialisation. L’agence de presse

coréenne Yonhap a pu obtenir des informations sur les corrections apportées par Samsung.

Les améliorations D’après l’agence, Samsung a pu mieux intégrer la couche de protection au-dessus de l’écran pour que l’utilisateur ne puisse plus la retirer. Certains testeurs avaient en effet pu trop facilement retirer ce film de protection pourtant vital pour le fonctionnement du smartphone. L’autre problème identifié était bien le petit espace laissé au niveau de la charnière, en haut et en bas du smartphone, qui permettait à la poussière de se glisser dans le

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smartphone. Samsung aurait tout simplement réduit cet espace avec son nouveau design. Enfin, Samsung aurait ajouté plusieurs messages d’alertes pour mieux expliquer à l’utilisateur qu’il ne faut pas retirer le film de protection. Désormais, les nouveaux prototypes seraient entre les mains de testeurs internes qui doivent vérifier la compatibilité avec les réseaux mobiles, une étape obligatoire avant la nouvelle commercialisation.


Mettre les gaz en période d’incertitude

C’est ce qui s’appelle une salle noire de monde, que nul n’avait jamais remplie avant où, en pleine période d’incertitude et de reniement, sur le thème «Tous ensemble derrière Kabila», le P.A refuse du monde sur une terre passant pour hostile, laisssant des grappes humaines traîner dans les dépendances de cette Fikin. LESOFT.

Le Parti Pour l’Action (P.A). Le parti du Crabe.

À DUNDA, DANS KITOY, SUR NOS TERRES BÉNIES DE MASI-MANIMBA, RIVIÈRE LUYE.

LORS DU DEUXIÈME TOUR DE LA PRÉSIDENTIELLE, DES VILLAGES ENTIERS SE VIDENT ET RISQUENT LA NOYADE POUR ALLER SALUER «BAKALA YA NGOLO» VISIBLE SUR L’AUTRE RIVE. UN SUIVEUR PHOTOJOURNALISTE DE ANTENNE A TV IMMORTALISE LA SCÈNE. LE SOFT. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1456 | PAGE 16.


vie |

Le diabète est dangereux pour le cœur, les reins et les yeux

L

e diabète de type 2 se développe silencieusement pendant que le sucre s’attaque aux vaisseaux sanguins. D’où l’importance pour les personnes à risque de surveiller régulièrement leur glycémie.

C’est une maladie qui se développe sans faire de bruit, sans signes apparents pendant des années. Puis, un jour, si elle n’a pas été dépistée entre-temps, elle s’impose brutalement. «Le diabète m’est tombé dessus sans crier gare. J’ai fait un infarctus, on m’a posé deux stents et on m’a annoncé que c’était à cause de mon diabète de type 2. C’est la première fois que j’en entendais parler! J’avais fait un dosage sucre il y a des années, le médecin m’avait dit qu’il était limite, mais c’est tout», raconte Bernard, 71 ans. Le cas du septuagénaire est loin d’être une exception. En effet, comme le rappelle le Pr Bruno Vergès, diabétologue au CHU de Dijon, «la moitié des diabétiques qui font un infarctus découvre leur pathologie à cette occasion». Or, l’infarctus du myocarde est l’une des complications les plus fréquentes chez les personnes atteintes de diabète de type 2, le diabète le plus répandu, qui se développe généralement après 40 ans. Un diabétique a, en effet, un risque deux à trois plus élevé qu’un non-diabétique de faire un infarctus du myocarde. Au total, un tiers des personnes frappées par un infarctus sont diabétiques. Le diabète est éga-

On estime qu’en France, environ 700.000 personnes vivent avec une hyperglycémie et ne sont pas diagnostiquées. DR. lement à l’origine d’autres complications cardio-vasculaires tout aussi graves, comme l’accident vasculaire cérébral ou encore l’artériopathie des membres inférieurs. Pour comprendre pourquoi, il faut revenir aux causes de la maladie. LES VAISSEAUX SANGUINS. Le diabète est caractérisé par une augmentation du taux de sucre dans le sang, l’hyperglycémie. C’est l’insuline, une hormone fabriquée par le pancréas qui régule ce taux en permettant au sucre d’entrer dans les cellules pour être utilisé comme source d’énergie. Dans le diabète de type 2, les cellules de l’organisme deviennent moins sensibles à l’insuline qui agit moins bien: c’est l’insulinorésistance. En réponse, le pancréas doit produire plus d’insuline et finit par s’épuiser. Le surpoids et la sédentarité vont favoriser l’insulinorésistance et faire le lit du diabète de type 2 chez des personnes génétiquement prédisposées. Le sucre, présent en trop grande quantité dans le sang, va alors endommager les vaisseaux. Mais ce n’est pas

la seule raison qui explique l’apparition de complications cardio-vasculaires. «Le diabète de type 2 s’accompagne d’autres perturbations métaboliques, avec notamment des troubles lipidiques et une hypertension, qu’il faut absolument prendre en charge. En clair, le diabète de type 2 n’est pas uniquement une pathologie liée au sucre», insiste le Pr Michel Krempf, diabétologue au CHU de Nantes. Ainsi, un diabétique devra non seulement veiller attentivement à maintenir sa glycémie dans l’objectif (en mesurant régulièrement son hémoglobine glyquée), mais il sera également soumis à une surveillance étroite de ses paramètres cardiaques. Outre un bilan lipidique, un diabétique doit passer un électrocardiogramme tous les ans, voire un doppler des artères si besoin.

parfois dramatiques qui vont concerner le rein, l’œil ou encore les nerfs. «40 % des dyalisés sont diabétiques en raison de la néphropathie du diabétique», précise le Dr Olivier Dupuy, diabétologue à l’hôpital Saint-Joseph à Paris. Le risque d’atteinte des reins va être augmenté par l’hypertension et des maladies qui touchent le rein comme la goutte ou par certains médicaments «Il faut être particulièrement prudent lorsqu’on est diabétique et éviter de prendre des médicaments comme l’Ibuprofène ou d’autres anti-inflammatoires en automédication», met en garde Olivier Dupuy. Lorsque le sucre s’attaque aux petits vaisseaux de l’œil, c’est la rétinopathie du diabétique qui touche environ 30%

ATTEINTES RÉNALES ET OCULAIRES. Outre les grosses artères, le sucre va s’attaquer aux petits vaisseaux et provoquer ce que les spécialistes appellent les microangiopathies. Elles sont responsables de complications diverses et

S

des diabétiques. Cette complication est également redoutable puisqu’elle est la première cause de cécité avant 65 ans. «Dès le diagnostic du diabète de type 2, il est primordial de réaliser un examen du fond de l’œil. Ensuite il sera renouvelé tous les ans, voire tous les deux ans», déclare le Pr Hélène Hanaire, présidente de la Société francophone du diabète. Les atteintes des petits vaisseaux vont, par ailleurs, toucher ceux des nerfs. «Et plus la fibre nerveuse est longue, plus les filets vasculaires sont fragiles. C’est pour cette raison que les polyneuropathies touchent plus fréquemment les membres inférieurs», affirme le Dr Olivier Dupuy. Le pied est le plus fréquemment concerné: l’atteinte des nerfs lui fait perdre sa sensibilité ce qui peut être à l’origine de blessures pouvant dégénérer. L’examen des pieds est donc également particulièrement important dans le suivi des diabétiques. Encore aujourd’hui, les plaies du pied parfois associées à une artérite des membres inférieurs mal soignées sont responsables de 8000 amputations par an! CONTRÔLER SA GLYCÉMIE. La liste des pathologies liées au diabète

ne s’arrête malheureusement pas à ces complications. La maladie augmente également le risque de maladies parodontales, de maladies infectieuses, de dépression, voire de certains cancers… Voilà pourquoi, comme le rappellent les spécialistes: «Il n’y a pas de petit diabète». Mais si cette maladie est potentiellement grave, une bonne prise en charge et un diabète bien équilibré permettent de diminuer très fortement le risque de complications. «C’est pourquoi les patients doivent se saisir de leur santé, comprendre les enjeux et acquérir les compétences pour leur suivi. Leur participation est essentielle, elle passe forcément par l’éducation thérapeutique», insiste le Pr Hanaire. Aujourd’hui, quelque 700.000 personnes vivent avec une hyperglycémie et ne sont pas diagnostiquées. Encore fautil savoir que l’on est diabétique. Or, aujourd’hui, comme Bernard, quelque 700.000 personnes vivent avec une hyperglycémie et ne sont pas diagnostiquées. Pourtant, il suffirait d’une simple prise de sang pour la dépister: le diabète est avéré lorsque la glycémie à jeun s’élève à plus

de 1,26 g/l lors de deux dosages consécutifs. «Ce dépistage, simple et peu coûteux, devrait être systématiquement proposé après 40 ans chez les personnes à risque», suggère le Pr Bruno Vergès. UNE MALADIE À VIE. Le mieux serait même d’intervenir avant la survenue de la maladie. Car, comme le rappelle le Pr Michel Krempf: «Lorsqu’on est diabétique, c’est pour la vie, même lorsqu’on arrive à ramener la glycémie à la normale, ce qui arrive… C’est une rémission, jamais une guérison». Or, quelques années avant d’entrer dans la maladie la plupart des diabétiques, vont développer un «prédiabète». Une «zone grise» entre l’état normal (une glycémie à moins de 1 g/l) et le diabète. À ce moment-là, une bonne hygiène de vie consistant à perdre du poids et à pratiquer 30 minutes d’activité physique par jour diminue de moitié le risque de développer un diabète. Pour les spécialistes, ces mesures relativement simples à mettre en place retardent de plusieurs années l’entrée dans la maladie, voire l’éloignent définitivement.

ANNE PRIGENT n

Des chercheurs payés pour minimiser les effets néfastes des sodas elon une enquête réalisée par le quotidien Le Monde, Coca-Cola aurait dépensé plus de 8 millions d’euros à des recherches en France pour faire oublier les effets santé de ses produits. Entre 2010 et 2016, selon l’enquête réalisée par les journalistes du Monde , des chercheurs ainsi que des professionnels français de la santé auraient été rémunérés pour réorienter le résultat de leurs études. À savoir, plutôt que de mettre en avant le rôle de l’alimentation dans l’obésité, les chercheurs

Des travaux sur l’obésité ne pointent jamais du doigt le lien entre aliment et prise de poids. DR. auraient été payés pour insister sur le manque d’activité physique, en cause dans cette maladie. La firme, qui possède aussi les marques Minute Maid, Sprite ou encore Fanta

aurait donc dépensé plus de 8 millions d’euros rien qu’en France pour financer des recherches en santé. Pour révéler ces informations, Le Monde, accompagné de l’ONG Foodwatch de défense des consommateurs ont épluché une longue série de chiffres publiés par la marque en 2016. Des associations sportives et médicales, et des événements auraient été financés, eux aussi, par Coca-Cola. CONCLUSIONS FAUSSÉES. Parmi ces «budgets» on trouve notamment une étude menée par le CHU de Rennes pour l’Institute for European Expertise in Physio-

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logy. Les comptes révèlent que ce dernier a touché, entre 2010 et 2014, 720.000 euros de la part de l’entreprise américaine. Les conclusions des travaux sur l’obésité ne pointent presque jamais du doigt le lien de cause à effet entre aliment et prise de poids. L’ancien président de la Société française de médecine du sport, Xavier Bigard, a d’ailleurs reconnu avoir touché 4.000 euros à l’occasion d’une conférence sur les règles d’hydratation du sportif. Cet argent venait de Powerade, boisson énergétique que Coca-Cola a lancé en 1988.

JANE ROUSSEL n


Roland-Garros 2019 |

Serena Williams en quête d’un 24e titre majeur à Paris

À

la peine sur le plan physique depuis un an et demi, Serena Williams se présente à Roland-Garros avec l’espoir d’enfin effacer le mythique record de 23 grands chelems de Margaret Court. Un défi de taille pour l’Américaine de 37 ans. Bien trop souvent trahie par son physique depuis plus d’un an et demi, Serena Williams, 37 ans, toujours en quête d’un 24e titre majeur, n’a disputé qu’un match sur terre battue en un an, et va se présenter à Roland-Garros dans quatre jours sans véritable repère. Y parviendra-t-elle? Cette question hante le circuit féminin depuis près de deux ans et demi, depuis que l’ex-numéro 1 mondiale a remporté son 23e Grand Chelem à Melbourne en janvier 2017. Presque inenvisageable il y a quelques années, le record de Margaret Court (23 trophées entre 1959 et 1975) avait atteint le champ des possibles. Assez vite, beaucoup de joueuses, dont Margaret Court ellemême, d’ex-stars du tennis ou de commentateurs avaient estimé que ce n’était désormais plus qu’une question de temps. Une conviction qui perdure. «Serena Williams battra le record de Margaret», a par exemple récemment pronostiqué la nouvelle coach de Karolina Pliskova (2e mondiale), l’Espagnole Conchita Martinez. DEUX FINALES PERDUES DEPUIS. Mais voilà, à 37 ans, c’est justement le temps qui pourrait peut-être manquer à Serena Williams. Car depuis son sacre australien, le compteur est resté bloqué. Entre-temps, l’Américaine a accouché d’une fille (septembre 2017) et quitté le circuit pendant plus d’un an, pour le retrouver en mars 2018 à Indian Wells. Un come-back timide en Californie suivi quelques semaines plus tard par Roland-

Garros, première occasion de battre le fameux record après sa maternité. Un come-back remarqué, notamment en raison de la combinaison tout en noire portée par l’Américaine. Mais pour son retour sur terre, Serena n’avait pu enchaîner comme elle le souhaitait, contrainte à l’abandon après trois matches, juste avant

Serena Williams rêve d’écrire un peu plus l’histoire du tennis. DR. le choc des reines en à Kerber), une fois près... huitièmes de finale à New York (face à Du coup, à chaque face à Maria Sharaétape du Grand Osaka), théâtre d’un pova, qui ne sera pas psychodrame. Chelem, l’équation là cette fois. Cette est la même pour la étape parisienne PAS SA MEIL10e mondiale. Mais écourtée n’avait LEURE SURFACE. à Roland-Garros, pourtant pas entamé un tournoi qu’elle Aux États-Unis, ses son ambition. nerfs avaient lâché. a remporté à trois Car ensuite, elle est Ses larmes et sa passe reprises (2002, 2013, parvenue à toucher d’armes avec l’arbitre 2015), les données du doigt son objectif. avaient éclipsé un sont toutefois un peu Mais juste toucher. match à sens unique plus complexes. La Elle a en effet calé en faveur de Naomi terre battue, une surdeux fois en finale de Osaka, la désormais face plus exigeante Grand Chelem, une numéro 1 mondiale. physiquement, n’est fois à Londres (face Le rêve est passé tout pas sa surface pré-

férée en dépit de ses trois couronnes parisiennes. «Pour son jeu, c’est peut-être la surface la moins favorable», a confirmé son entraîneur, Patrick Mouratoglou, à L’Équipe. Sa première partie de saison n’offre aucune garantie sur sa capacité à tenir le rythme. Neuf matches joués, un seul sur terre, et trois forfaits en cours de tournoi (Rome,

Indian Wells, Miami). Touchée à son genou droit, elle n’a pas joué sur le circuit pendant deux mois et demi entre Miami et Rome. «Ce n’était pas un choix, c’était par la force des choses. Je voulais être sur le circuit et jouer mais ça ne fonctionnait pas...», avait-elle expliqué après son premier match à Rome. Une période que l’Américaine n’a pas vraiment adoré: «Quand vous êtes sédentaire, ça devient compliqué de se gérer physiquement. En gros, vous devez manger de l’herbe. C’était un cauchemar», a-t-elle raconté. C’est encore son genou droit qui l’a contrainte à l’abandon à Rome après son premier match sur terre battue cette saison. Beaucoup d’inconnues précèdent son arrivée Porte d’Auteuil. «Elle a gagné Roland en 2015 avec 40°C de fièvre», a rappelé récemment Mouratoglou, histoire de laisser la porte ouverte à une belle surprise pour l’Américaine.

Avec AFP n

Federer retrouve la terre battue parisienne

L

’événement est majeur à RolandGarros puisque, pour la première fois depuis 2015, la légende Roger Federer a décidé de s’aligner dans le tableau. Un retour longtemps espéré du côté de la porte d’Auteuil.

Enfin de retour! Après trois éditions manquées, Roger Federer foule à nouveau la terre battue de Roland-Garros, la surface qui lui sourit le moins et qu’il a évité les deux saisons précédentes, mais aussi la surface sur laquelle il a grandi. Si l’on se réfère aux statistiques, c’est sur terre battue que Federer

Roger Federer effectue son grand retour sur l’ocre parisien. DR. connaît le moins de succès. Parmi ses 101 titres, le Suisse aux 20 couronnes record en Grand Chelem n’en a gagné «que» 11 sur ocre. Au total, il y affiche 76% de réussite (218 victoires pour 69 défaites) quand, sur les autres surfaces, il atteint au moins les 80%. Sur

gazon, sa surface de cœur, celle sur laquelle il a triomphé huit fois à Wimbledon, il dépasse même les 87% de victoire. Et Roland-Garros est le seul tournoi du Grand Chelem où il n’a été sacré qu’une fois. Il y a dix ans. Alors la terre battue, pas la tasse de thé

de Federer? Pas si simple. Oui, c’est la surface qu’il a délibérément esquivée en 2017, saison de son retour après une pause de six mois consécutive à une opération du genou gauche, comme en 2018, pour se ménager en vue de Wimbledon, invariablement son objectif prioritaire. Le Suisse, qui fêtera ses 38 ans début août, ne cachait pas il y a quelques mois ne pas avoir «joué un seul point sur terre battue l’année dernière» et seulement «deux jours dessus l’année précédente». CINQ FINALES POUR UN TITRE. Oui, il a également reconnu depuis que ça ne lui avait «pas

vraiment manqué», 2016 mis à part, quand son dos l’avait contraint à renoncer à Roland-Garros. Impossible, néanmoins, de ne pas expliquer en bonne partie la moindre réussite de Federer sur ocre par l’obstacle auquel il s’est heurté si souvent, Rafael Nadal, onze fois victorieux de Roland-Garros, un record. C’est précisément ce que pointe Dominic Thiem, finaliste porte d’Auteuil il y a un an. «Roger est aussi un des meilleurs joueurs de l’histoire sur cette surface. La seule chose qui l’a stoppé tellement de fois, c’est Rafa (Nadal). Probablement que si Rafa n’avait pas été là, il aurait

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gagné cinq ou six fois Roland-Garros», estimait récemment l’Autrichien. De fait, en plus de la finale qu’il a remportée en 2009 (contre Söderling), Federer a joué - et perdu quatre autres finales à Paris, toutes contre Nadal (2006, 2007, 2008 et 2011). Sur terre depuis le début du printemps «Il est à l’aise sur cette surface, il sait comment bouger. En Suisse, il a grandi dessus», soulignait Thiem. Ce qui a permis à Federer de vite retrouver ses habitudes quand il a repris l’entraînement sur terre battue au début du printemps, entre les montagnes des Grisons et Zurich.

Avec AFP n


côté rose |

Femme fontaine, le summum de la féminité

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es femmes fontaines existent! Cette éjaculation féminine désigne chez la femme la libération d’un liquide à l’approche ou au moment de l’orgasme. Sachez que c’est parfois plus sexy qu’on ne l’imagine.

Arnaud, 28 ans, a testé le flot de sa première dulcinée il y a quelques années déjà. «Au début je trouvais ça étrange voire dégoutant… Surtout parce que c’était l’inconnu pour moi!», se souvient le jeune homme qui ignorait tout du phénomène avant de faire quelques recherches sur le sujet. D’OÙ VIENT LE LIQUIDE? On ne sait pas grand chose sur ce processus aqueux. Remontons à la source grâce à Marie-Noëlle Lanuit, sexothérapeute et spécialiste du plaisir féminin: «Être une femme fontaine, c’est vivre l’effet source» comme on dit. C’est à Frédérique Gruyer, psychanalyste et psycho sexologue, que l’on doit ce joli terme si poétique. Elle l’a écrit en sous-titre de

«C’est résolument la chose la plus sexy qui existe! Les mecs qui n’aiment pas ça loupent quelque chose…». DR. son livre Ce paradis si violent paru en 1984. Pour faire simple, disons que cela signifie que la femme fontaine possède la totalité de son pouvoir orgasmique naturellement alors que bien des femmes le recherche! FEMMES ONT UNE PROSTATE. On se demande souvent d’où vient cette eau de l’amour? De la prostate! Et oui, toutes les femmes ont une prostate mais peu le savent et trop peu apprennent à l’apprivoiser. Grâce à ses nombreuses recherches sur le sujet, Milan

Zaviacic, un anatomiste slovaque qui travaille aux États-Unis, a réussi à faire enregistrer le terme prostata femina en 2001. La prostate féminine est donc enfin reconnue comme organe génital urinaire fonctionnel produisant un liquide prostatique. Par ailleurs, le point G n’est rien d’autre que la «partie de contact» de la prostate féminine. Juste à l’entrée du vagin, il y a sa tête qui correspond à l’urètre et lorsqu’on y glisse notre doigt tout doucement, on a le corps du point G (il suit la courbe du doigt, il

est comme ondulé). Enfin un peu plus loin, il y a la queue du point G plus lisse et plus doux. BANALISÉ DANS L’ANTIQUITÉ. Dans l’Antiquité, l’éjaculation féminine était un événement banal tout à fait ordinaire dans la vie quotidienne et sexuelle des grecs et des romains. Ils appelaient ce liquide le liquor vitae (liqueur de vie). Ils pensaient qu’il était indispensable au processus de reproduction, qu’il avait la même valeur fécondante que le sperme et que le mélange des

deux pouvait assurer la procréation à lui seul. Par ailleurs, en Inde on l’appelle L’Amrita: nectar des dieux. L’enseignement tantrique invite et conseille de boire ce fluide à sa source car il constitue un élément nutritif sain, rempli d’hormones, de vitamines et de sels minéraux. En Inde toujours, on a même retrouvé des statues de déesses jaillissantes dans des temples dédiés au Tantra. On sait aussi que l’éjaculation féminine était utilisée dans de nombreuses pratiques religieuses sacrées». Une fois qu’on en sait plus,

cela facilite apparemment les choses. Rémi, passionné par l’anatomie des femmes, en connaît un rayon sur la question. Il met d’ailleurs ses connaissances en pratique régulièrement. «Avec ma copine, je me suis pris au jeu de repérer les signes avant-coureurs de son éjaculation et de savourer le moment…», raconte l’amoureux, en couple depuis 5 ans. «C’est résolument la chose la plus sexy qui existe! Les mecs qui n’aiment pas ça loupent quelque chose…». AUSSI JOUISSIF QUE DE JOUIR. D’après lui, c’est aussi jouissif que de jouir soi-même. «Tu sens que ta partenaire est en totale perdition, elle lâche tout… C’est proche de l’extase et c’est prodigieux parce que tout sort! Un peu grâce à toi! C’est vivifiant», assure Rémi. Géraldine, femme fontaine qui s’auto-qualifie en tant que tel depuis peu - faute d’info sur le sujet auparavant jouit parfaitement de son potentiel. Celle qui aime papillonner de corps en corps, a rencontré plusieurs types d’amateurs. Le plus fréquent: celui

Toutes les femmes le peuvent-elles?

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aviezvous que 75% des femmes éjaculent lors de l’orgasme, mais que la plupart du temps, la quantité est trop petite pour s’en rendre compte?! Plein feu sur les femmes fontaines et l’éjacuféminine! ◗lation Qu’est-ce que l’éjaculation féminine et d’où provient-elle? L’éjaculation féminine est composée d’un liquide expulsé par l’urètre quand la femme est sur le point d’avoir un orgasme ou qu’elle en a un. La plupart des femmes éjaculent sans s’en rendre compte parce que l’émission de liquide est très faible. Toutefois, chez d’autres, le liquide est vraiment abondant. On les appelle

de maîtriser l’éjaculation avec des exercices de relaxation, car cela demande un lâcher prise physique et mental. Il faut être à l’écoute de ses sensations physiques et érotiques et bien connaître son propre sexe pour y parvenir. Évidemment, une confiance en son partenaire est également primordiale pour expérimenter le phénomène femme fontaine. Les chercheurs ne s’entendent pas sur la composition du liquide libérer par les femmes lors de l’éjaculation. DR. les «femmes foncroient qu’il est prin- hommes. taines». Les femmes cipalement composé peuvent éjaculer avec d’urine très diluée ◗ Est-ce que toutes les la stimulation vagiet d’autres pensent femmes peuvent éjacunale, mais également que c’est un mélange ler? Si non, pourquoi? par la stimulation du d’urine diluée et On dit que toutes les clitoris seule. de sécrétions des femmes peuvent éjaLes chercheurs ne glandes de Skene, culer, que le mental s’entendent pas sur qu’on appelle aussi la y est pour beaucoup, la composition du «prostate féminine». mais que le physique liquide libérer par les Ce liquide s’appajoue également un femmes lors de l’éjarente au liquide prérôle important. Il est culation. Plusieurs éjaculatoire chez les possible d’obtenir et

◗ Comment fait-on pour éjaculer comme les femmes fontaines? Le meilleur conseil qu’on puisse donner à une femme qui désire tenter l’expérience, c’est de ne pas chercher à y arriver! L’éjaculation féminine survient surtout quand on ne s’y attend pas et qu’on vit pleinement le moment présent. Un truc pour aug-

menter la capacité à éjaculer plus fort est de muscler son plancher pelvien avec les exercices de Kegel. Ces exercices préviennent l’incontinence urinaire et augmente aussi les sensations érotiques. C’est à cela que servent les fameuses boules de geisha! En gros, il s’agit de localiser le muscle de votre périnée et de faire des exercices. Pour le localiser, penser au muscle que vous utilisez si vous désirez arrêter de faire pipi et effectué ces exercices n’importe quand, même dans l’autobus en vous rendant au travail. Notez qu’il est contre-indiqué d’effectuer cet exercice au moment où vous urinez puisque vous risqueriez ainsi de développer une infection urinaire.

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MARIE-ÈVE D. n

qui ne sait pas quoi faire. «En général, il s’immobilise puis recule et revient, un peu perturbé», sourit la jeune femme. Bisexuelle, elle avoue que la pilule passe généralement mieux avec ses partenaires femmes. «Souvent, elles s’y connaissent davantage sur le sujet et trouve ça cool de constater que ce n’est pas un mythe!». D’après elle, pour certaines personnes, coucher avec une femme fontaine c’est aussi fascinant que de croiser le chemin d’une licorne un soir de pleine lune. Forcément sexy donc. «Ça ajoute un petit plus à l’émoi». Et puis il y a aussi ceux qui confondent ce liquide avec les pertes vaginales et alors là bien souvent, c’est du grand art. «Évidemment, rien de très sexy quand tu te retrouves obligée d’expliquer à ton camarade de lit que c’est «normal» et que ce n’est pas sale…». Du coup, la jeune femme a maintenant tendance à prévenir ses amant(e)s avant de passer aux choses sérieuses. LE SUMMUM DE LA FÉMINITÉ. Des femmes fontaines, les draps s’en souviennent assurément. «Avec mon mari, on a eu beaucoup de fous rires au début. C’était un peu déstabilisant… Je n’avais jamais connu ça avec mes anciens compagnons», explique Claudine. Si la question c’est de savoir si c’est sexy d’être une femme fontaine, je réponds oui et plus encore! C’est un peu le summum de la féminité, c’est un épanouissement total qui est lié à ton désir le plus profond de t’exprimer totalement». Son mari est d’après elle, «un homme qui prend plaisir à faire plaisir». Sexy, ça aussi! Et d’après Claudine, c’est d’ailleurs parce qu’elle aime tout de lui qu’elle a envie de tout lui donner en lâchant prise totalement, quitte à mettre tous ses tabous de côté, effet source compris. «Être une femme fontaine ça donne envie de faire l’amour encore et encore».

M-N. LANUIT n


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Ce Burkinabé veut tirer un avion

U

n mètre 90, 183 kilos, 66 cm de tour de bras… Iron Biby est un géant. Dans la cour de sa maison de BoboDioulasso, au Burkina Faso, s’entassent pierres d’Atlas, troncs d’arbres et pneus de tracteurs, à côté d’une dizaine d’haltères et de bancs de musculation. «Vous voyez ça? C’est un eucalyptus que j’ai transformé en «log press», explique-t-il en montrant une bûche de 200 kgs. Il faut plus de dix personnes normalement pour le soulever». Mais pour Iron Biby l’haltérophile, deux biceps suffisent. Il est l’un des hommes les plus forts du monde. «Je peux y ajouter des poids de cinq à dix kilos, il n’y a pas de limite tant que ça passe!», crâne-t-il, son visage juvénile s’illuminant d’un large sourire. À 27 ans, le Burkinabé a réussi un exploit le 6 avril à Leeds, en Angleterre: il a été sacré champion du monde de log lift en soulevant une charge de 220 kilos au-dessus de ses épaules. Depuis, Iron Biby, premier Africain à avoir remporté ce titre, fait figure de fierté nationale au Burkina. Longtemps, pourtant, Cheick Ahmed Al-Hassan Sanou - son vrai

L’un des hommes les plus forts du monde. DR. nom - a souffert de ne pas être un petit garçon «normal». Complexé par sa corpulence, il subit les moqueries de ses camarades de classe. «Trop gros», «trop lent», lui répète-t-on. «J’ai toujours fait beaucoup de sport et j’ai essayé de nombreux régimes, mais rien ne marchait», raconte ce passionné de basket-ball et de football américain. Ce timide fils de directeur d’école «encaisse» jusqu’à ce jour où, à 9 ans, il ne peut s’empêcher de repousser un mauvais plaisantin, de cinq ans son aîné.

«C’est la seule fois. Je n’ai jamais été violent, mon père m’a toujours appris à respecter mon prochain», regrette-t-il encore. Mais ce banal accident de cour d’école provoque chez lui un déclic. Ce corps qu’il a tant de mal à aimer va devenir sa «force», réalise-t-il. À 17 ans, Cheick Ahmed Al-Hassan Sanou part étudier au Canada, où il obtiendra un master en administration des affaires. «J’ai commencé à m’entraîner à la salle de gym entre les cours, mais au lieu de maigrir

je devenais chaque jour plus fort», se rappelle celui qui travaillait comme vigile de casino, la nuit, pour payer son logement. En 2013, on lui parle du «powerlifting» (force athlétique, en français), un sport qui consiste à soulever et déplacer des charges très lourdes. Il n’en a jamais entendu parler mais il se lance et, très vite, le Burkinabé gagne ses premières compétitions. L’année suivante, il se qualifie déjà au niveau mondial. «Tout le monde était impressionné, je voulais être le meilleur», confie l’autodidacte. Repousser ses limites devient une passion, tirer des camions et soulever des roches, un «hobby». Iron Biby sera le premier Burkinabé à figurer dans le Guinness Book des records, en 2018 d’abord puis en 2019, en soulevant 82 fois une personne de 60 kilos en une minute. «Une fierté pour mon pays», glisse-t-il, modeste. Dans la maison de la famille Sanou, les trophées et les médailles encombrent désormais les étagères et les murs du salon. Assis sur le canapé, le père les regarde avec une pointe d’émotion. «Biby n’était pas un bébé comme les autres. Nous l’avons toujours encouragé à

croire en ses rêves, mais on ne s’attendait pas à ce qu’il aille si loin. Je suis fier», commente Lancina Sanou, encore surpris par la célébrité fulgurante de son fils. Du tarmac de l’aéroport de Ouagadougou, où il a été accueilli en héros par une foule de fans à son retour d’Angleterre, jusque dans les rues de Bobo-Dioulasso, difficile désormais de passer incognito. «Iron Biby, un selfie!», l’acclament des passants en le voyant circuler au volant de sa voiture de sport bleue. «Dès que je mets un pied dehors, on me reconnaît, explique-t-il, gêné. Alors je préfère rester travailler à la maison et mener ma petite vie tranquille». Quand il ne s’entraîne pas, il aide à gérer l’administration des trois écoles du «papa» à la retraite, lui «donne un coup de main» sur ses chantiers ou construit de nouveaux appareils de musculation. «Il y a toujours quelque chose à faire. Je viens d’une famille aisée, mais on m’a appris à travailler très dur. Je ne crois pas au divertissement, chaque jour j’essaie d’être meilleur que la veille», prêche-t-il. Iron Biby, qui laisse toujours sa porte «ouverte aux enfants du quartier», espère devenir un

tème Android équipe l’immense majorité des smartphones dans le monde - a annoncé qu’il allait devoir couper les ponts avec le groupe chinois. Ce dernier pourrait ainsi ne plus pouvoir accéder à certains services d’Android et à ses applications Gmail ou Google Maps. La décision US touche aussi de nombreuses entreprises américaines. Et de grands fabricants de semi-conducteurs comme Qualcomm ou Intel ont informé leurs employés qu’ils cesseraient, eux aussi, de fournir Huawei, selon l’agence Bloomberg. «Nous n’allons pas, à la légère et sur un coup de tête, nous passer désormais des puces américaines. Nous devons

grandir ensemble (avec ces compagnies)», a plaidé mardi Ren Zhengfei. «Mais en cas de difficulté d’approvisionnement, nous avons des solutions de rechange. En période de paix [avant la guerre commerciale, NDLR], nous nous fournissions pour moitié en puces venant des États-Unis et pour moitié venant de Huawei. On ne pourra pas nous isoler du reste du monde», a-t-il martelé. Dans le monde entier, beaucoup d’utilisateurs de smartphones Huawei s’interrogent: pourrontils toujours accéder aux services Google sur leur appareil? Face aux inquiétudes, Washington a semblé vouloir calmer le jeu, en décrétant lundi un délai de 90 jours.

Huawei montre ses dents L e patron de Huawei a répliqué au président américain après plusieurs actions des États-Unis pour bloquer les ambitions internationales de l’entreprise. «Le personnel politique américain, par ses façons de faire à l’heure actuelle, montre qu’il sous-estime notre force», a indiqué mardi 21 mai le patron de Huawei dans un entretien avec la presse. Donald Trump fait tout depuis plusieurs mois pour bloquer les ambitions internationales du géant chinois des télécoms, dans son collimateur depuis 2018. Ren Zhengfei s’exprimait près d’une semaine après que Washington a décidé d’interdire aux groupes

Entre Huawei et Trump, la guerre fait rage. DR. américains de commercer dans les télécommunications avec les sociétés étrangères jugées «à risque» pour la sécurité nationale, dont Huawei. «La 5G de Huawei ne sera absolument pas affectée (par tout cela). En matière de technologie 5G, ce n’est pas en

deux, trois ans que les autres entreprises pourront rattraper Huawei», a promis Ren Zhengfei en référence aux groupes américains et européens. Depuis le placement de Huawei sur liste noire par Donald Trump, le géant informatique Google - dont le sys-

modèle pour la jeunesse de son pays. «Ils passent souvent me demander des conseils ou essayer les machines. Je les encourage à être fiers de leur corps et de leurs différences», explique-til. Son prochain projet : ouvrir un centre sportif à Bobo-Dioulasso. «Il y a plein de talents ici, mais ils sont délaissés et s’éteignent. Je veux les réveiller. À leur tour de me dépasser!» Iron Biby qui mange au moins cinq repas par jour et jusqu’à huit «poulets bicyclettes» a promis de battre son propre record cette année en soulevant 230 kilos au log lift - une charge encore jamais soulevée. Et «l’homme de fer», comme certains le surnomment, ne compte pas s’arrêter là. Son rêve: tirer un avion de la compagnie nationale Air Burkina. Pour l’exploit, bien sûr... SOPHIE DOUCE n FINANCE PRESS GROUP. RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M FONDATEUR Tryphon Kin-kiey Mulumba. Le Soft International Kin’s Global site www.lesoftonline. net/www.lesoft.be LeSoftConcept LeWebSoftConstruct InterCongoPrinters Radio Télé Action kkmtry@lesoft.be info@lesoft.be SIP-AFRIMAGES B-1410 Belgique. Tél 00-32-488205666. Fax 00-322-3548978. eFax 00-1-707-313-3691 DIRECTEUR GÉNÉRAL Alain Bubu Kiese. Phone +243-815302583. DIRECTEUR ADMINISTRATIF & COMMERCIAL Yerkis Muzama. Phone +243-818371479. Directeur associé Yves Soda. Marketing: Sophia Ahmadi Somji. Phone +243817780000. Directeur de la publication. Munyonga Mubalu. AMP Agences et Messageries de la Presse belges. Accords spéciaux. Belgique. Trends. Trends, Tendances. Le Vif/ L’Express. Knack. © Copyright 2017 FINPRESS. Imprimé à Kinshasa InterCongoPrinters THE NEWSPAPER LE SOFT INTERNATIONAL IS PUBLISHED BY FINPRESS GROUP | DIFFUSION MONDE PRESSHOP.

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LE SOFT INTERNATIONAL EST UN JOURNAL DE DROIT ÉTRANGER | AUTORISATION DE DIFFUSION EN R-DCONGO M-CM/LMO/0321/MIN/08 DATÉ 13 JANVIER 2008.


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