Guy Loando à la conquête de la questure
du Sénat
international LE PLUS FORT TIRAGE | LA PLUS FORTE VENTE | LA PLUS FORTE AUDIENCE | DE TOUS LES TEMPS
SINCE 1989 N°1459| JEUDI 11 JUILLET 2019 | 20 PAGES €7 $8 CDF 10500 | FONDÉ À KINSHASA PAR TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA
Celui qui incarne l’État et que le Congo et l’Histoire jugeront
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oici que tout le Congo se laisse alarmer par une trop longue attente! À tort? À raison? Sept mois c’est un bébé mais un bébé prématuré. Il va donc falloir attendre neuf mois, soit encore deux mois pour un bébé ne devant pas passer par le stade de couveuse? À Athènes, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a pris ses fonctions dès le lendemain de l’annonce de sa victoire en faisant ses adieux à son prédécesseur Aléxis Tsípras. Le jour après, le nouveau Gouvernement grec composé de 51 membres, ministres et vice-ministres, était connu. Certes, dans sa première interview, à Rfi et France
C’est lui et lui seul (suite en page 2).
Monarque républicain, la Constitution donne le pouvoir et les moyens d’action au Président de la République, Félix Tshisekedi. DR.
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La UNE |
C’est lui et lui seul Celui qui incarne l’État et que le Congo et l’Histoire jugeront
(suite de la page 1). 24, le 29 juin, veille de la fête de l’Indépendance, le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo attendu sur le sujet, a donné deux pays d’Europe restés longtemps sans gouvernement appelant à ne pas «stigmatiser le Congo», citant l’Allemagne et la Belgique. Sauf que l’ancienne puissance coloniale était en crise politique et institutionnelle. Sommesnous dans ce cas au Congo? Il semble que rien de tel. Du moins, officiellement... L’IMPASSE POLITIQUE. En Belgique, il y eut une crise politique ouverte après les législatives fédérales du 13 juin 2010. De 2007 à 2008, le royaume avait déjà dû attendre 194 jours pour voir se former un nouveau gouvernement issu des scrutins de juin 2007. Le Chef du Gouvernement sortant, battu aux élections, le libéral flamand Guy Verhofstadt (Open VLD) avait été mis au régime des affaires courantes. Il avait dû former un nouveau gouvernement intérimaire en attendant que son successeur, le Chrétien démocrate (CD&V) Yves Leterme constitue un gouvernement qui ne vint que le 20 mars 2008. La situation politique née en 2010 fut encore plus invraisemblable. Cette fois, c’est au tour de Yves Leterme, sur fond de divisions entre Wallons et Flamands, d’être aux affaires
Monarque républicain, la Constitution donne le pouvoir et les moyens d’action au Président de la République. DR.
courantes attendant la désignation d’un successeur apte à former une équipe gouvernementale. Le 6 décembre 2011, le socialiste francophone Elio Di Rupo prête serment devant le Roi Albert II («je jure fidélité au Roi, obéissance à la Constitution et aux lois du peuple belge») suivi de ses dix-neuf ministres. Il est nommé Premier ministre. LES BELGES HONTE D’EUX. Il en aura fallu au total 541 jours de pilotage automatique entre la démission du Cabinet Leterme II et la formation de l’équipe Di Rupo. Ce fut la plus longue impasse politique de l’histoire contemporaine européenne et les Belges avaient longtemps eu honte de leur pays puisque chaque jour qui passait, les partis
politiques ne s’accordaient pas sur le nom du Premier ministre, ce qui les rapprochait d’un record: celui du pays du monde ayant passé le plus grand nombre de jours sans gouvernement. Dix-huit mois de crise politique à cheval entre 2010 et 2011. Le pays avait failli battre en effet de peu le record du monde détenu par... l’Irak. Au niveau européen, le record belge était battu le 25 août 2018 par l’Irlande du Nord. Sauf que dans ce cas, l’impasse politique n’a été que de pure forme, le pouvoir central se situant à Londres. Dans le cas du petit plat pays à l’administration très décentralisée, tout a pu fonctionner sans trop de problèmes même si le royaume était allé, entre-temps, en guerre en Libye.
En dehors de la Belgique, il y a le Cambodge (353 jours sans gouvernement entre le 27 juillet 2003 et le 30 juin 2004) et, surtout, la Moldavie (567 jours sans Président, sans Premier ministre). Mais les Constitutions ont prévu ces cas de force majeure; Des régimes d’intérim souvent embarrassant et fragilisant les institutions, n’inspirant aucune confiance auprès des investisseurs et des bailleurs de fonds. Le Congo va-t-il resté plus longtemps encore sans gouvernement alors que le Chef de l’État a annoncé cette équipe comme «imminente»? Le Congo où les négociations traînent, la fumée blanche annoncée est chaque fois reportée. Le Président de la République a prêté serment le 24 janvier 2019, a pris les clés
du Palais de la Nation dès le lendemain 25 janvier. Cela dure 167 jours... Certes, le Congo doit à raison se frotter les mains. Si chaque jour qui passe, les camps n’arrivent pas à accorder leurs violons, les enchères ou les positions de négociations bougeant à chaque rencontre, notre pays est encore loin de battre le record de la Belgique de 2008 et de 2011, de l’Irak, de l’Irlande du Nord, du Cambodge, de la Moldavie. Il n’empêche! Un pays aussi pauvre qui attend en gare avant de repartir, ne saurait disposer d’une seconde à perdre. Un pays dont plus de trois-quarts de membres du gouvernement s’est déversé au Parlement conformément aux dispositions de l’article 108 de la Constitution sur l’incompatibilité, laissant, du coup,
l’État à des vice-ministres peu expérimentés, fait face à toute situation. LE POUVOIR ET LES MOYENS. Dépourvu d’administration, le Congo n’a que ses dirigeants pour plonger dans les dossiers, mener les études, opérer les choix, conduire les politiques. Il leur en faut d’ailleurs à chaque fois un séminaire... gouvernemental. Une mise à niveau. Mais vu du Congo et de l’étranger, l’homme qui incarne l’État congolais est Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Monarque républicain, de par la Constitution, celle-ci lui en donne le pouvoir et les moyens. «Le Président de la République est le Chef de l’État. Il représente la Nation et il est le symbole de l’unité nationale.
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Il veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l’État. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la souveraineté nationale et du respect des traités et accords internationaux» (art. 69). Tout retard dans le rythme des réformes lui sera imputable à lui, à lui seul. Le Congo, le monde, l’Histoire lui en réclameront les comptes, à lui, à nul autre. Il est probable que des parties prenantes rompues dans l’art de la ruse s’investissent à ériger des pièges sur sa trajectoire en espérant freiner sa marche. Elles qui n’auraient rien à perdre... À lui d’identifier ces pièges, de trouver les astuces pour les démonter ou de les contourner et d’avancer. L’homme politique n’a jamais le temps comme partenaire. Chaque seconde est cruciale. Ce peuple qui applaudit est celui qui va réprouver. Ce Tshisekedi a accompli ce que son père n’a jamais accompli: prendre les rênes du pouvoir suprême. Il a pourtant plus de son père que de lui-même. Plongé dès son plus jeune âge dans la politique, il est comme lui: ferme dans son verbe, redoutable dans son action. Ceux qui seraient tentés de minimiser seraient bien mal inspirés... T. MATOTU n
Communication |
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the bestsoft |
Le jour où il fut nommé Premier
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epuis belle lurette, des proches étaient au courant, en tête des membres de famille prudemment priés de n’en tenir informé personne. LE SOFT INTERNATIONAL N°1163 DATE 19 AVRIL 2012. À Kindu, chef-lieu du Maniema où il est né un 5 juin 1964, la famille savait que le fils, le frère, l’oncle avait à nouveau séduit le Président de la République au point de l’appeler à la plus haute charge gouvernementale. Mais à Kinshasa c’est seulement mercredi 18 avril en début d’après-midi que tout s’est emballé: le Président de la République venait de rendre publique la liste du nouveau Bureau politique, l’organe dirigeant de la Majorité Présidentielle - le «Sacré Collège», comme d’aucuns l’appellent affectueusement - et ordre était donné de le faire savoir par lettre et sans délai à la vingtaine de «Cardinaux» «avant 18 heures». Boulevard du 30-juin, siège du ministère des Finances qui ouvre jusqu’aux petites heures du matin pour rouvrir peu de temps plus tard à 6 heures, heure d’arrivée - qu’il vente, qu’il pleuve, etc. - du ministre Augustin Matata Ponyo Mapon, ordre est donné aux agents et cadres de quitter les lieux plus tôt! «C’est inhabituel», avoue un proche. Quelque chose de grand est attendu. Ce n’est plus la fumée noire que l’on percevait depuis plusieurs jours au-dessus de la Capitale, c’est la fumée blanche. Peu après 20 heures locales, la 1ère chaîne de la Rtnc la chaîne publique nationale, voie officielle d’annonce de grands événements du pays - profite de l’arrêt à la mi-temps du match de foot en retransmission en direct pour annoncer un urgent - qu’ailleurs on appellerait un breaking news: la nomination d’un Premier ministre. L’ordonnance est lue. La ville, le pays, le monde sont électrisés. Habemus Premier ministre (Nous avons un Premier ministre). Il a pour
Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon lors de l’investiture de son Gouvernement dit de «surdoués». DR.
nom Augustin Matata Ponyo Mapon. Désormais, il n’y a plus personne que l’on puisse avoir au bout de fil: ça appelle et ça sonne comme à minuit le jour de la Saint Sylvestre! Tout le monde cherche à passer l’info... ANTICIPATION ET PRÉDICTION. À Kindu où on a suivi la lecture de l’ordonnance en direct que le commun des mortels murmurait, la fête peut commencer. Une double fête: celle du fils, du frère, de l’oncle qui reçoit une si haute promotion. Celle pour cette province croyante - de l’enfant qui renaît. Depuis l’accident de mi-février qui avait coûté la vie à l’éminent conseiller du Président de la République, l’Hon. Augustin Katumba Mwanke, qui avait failli emporter Matata, la famille attendait ce moment. Kabila a doublement récompensé le Maniema. Le Soft International avait tout vu. Disons-le tout de go: nous le tenions, Le Soft International le tenait son Premier ministre d’après Adolphe Muzitu Fumunji. Le 23 mars 2012, alors que tout allait et venait, tout était sens dessus, sens dessous, Le Soft International s’est jeté, contraint et forcé par la pression de
l’opinion publique nationale, dans l’exercice le plus détestable qui soit à nos yeux tant il est risqué, périlleux et dévastateur pour la réputation mais auquel Le Soft International n’a au fond à ce jour guère échoué: le jeu d’anticipation, de prédiction, le jeu de prophétisation. Il est vrai que quand l’analyse est bien menée partant d’éléments authentiques et objectifs, il n’y a guère risque de ne pas approcher voire atteindre le but, c’està-dire, la vérité. C’est le poète, écrivain et critique français Nicolas Boileau (1636-1711) qui le dit fort bien: «Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément». Alors, c’est vrai, nous le savions: ce Premier ministre devrait provenir de la Majorité présidentielle, devrait avoir mouillé (c’est impératif) sa chemise pour Kabila, devrait être issu de l’une des cinq provinces électrices de Kabila (les Swing States) Katanga, Bandundu, Province Orientale, Kivu-Maniema. Or, le Bandundu après avoir exercé toute une législature durant ne pouvait qu’accepter sa rétrogradation - encore que la province venait d’être élue au perchoir avec la candidature de
l’Hon. Aubin Minaku Ndjalandjoku. Or, le Président de la République étant issu du Katanga, le débat restait engagé sur la nécessité de confier les clés de l’immeuble de l’avenue du Roi Baudouin au Katanga quoique Mobutu l’ait fait trois fois avec Kengo wa Dondo - autres temps autres mœurs. Or, le Maniema était la seule province électrice de Kabila à ne s’être pas retrouvée jeudi 12 avril au bureau de l’Assemblée nationale... Or, par ces temps de crise financière, le Candidat Premier ministre devait avoir un plus qui emporte la décision: être issu des milieux de la banque et/ou de la finance... C’est le cas de l’Italien Mario Monti, un économiste diplômé de l’université Bocconi de Milan, ainsi que de l’université Yale aux États-Unis. Cet ancien recteur de Bocconi a mené des recherches qui l’ont conduit à la définition du modèle Klein-Monti pour la description du comportement des banques en régime de monopole... Il en est de même du tout récent premier ministre sénégalais Abdoul Mbaye que le tout récent président élu Macky Sall a nommé. Ancien directeur général de la Banque de l’habitat du Sénégal, de la
Banque sénégalo-tunisienne et de l’Attijari Bank du Sénégal... Voilà pourquoi sur les six «plus sérieux primaturables», le Soft International a glissé deux noms imparablement clé: le gouverneur JeanClaude Masangu Mulongo, des années comme patron à la Citi-Congo, 15 ans de banque centrale et le ministre des Finances Augustin Matata Ponyo Mapon, né le 5 juin 1964 à Kindu, Maniema, un ancien de la Banque Centrale, ancien du système financier international au titre de directeur général du BCECO et qui, dans la troïka financière nationale, a conduit la R-dC au Point d’achèvement de l’Initiative PPTE à un moment où on s’attendait à la fois le plus et... paradoxalement le moins. À la demande du Président de la République, le pays venait de se serrer la ceinture des années durant et en était à la célébration du Cinquantenaire de l’Indépendance. Le Soft International a joué et gagné. Certes, nous avions pris les précautions d’usage en écrivant: «Et si, le jour J, aucun de ces noms n’est cité, vous aurez été prévenu: ceci n’est qu’un jeu même si au pronostic, il nous arrive d’être imbattable...». Ci-après.
Circulez, il n’y a rien à voir... Depuis des jours, la nervosité est perceptible dans le microcosme politique national. Tous et chacun font grise mine... «Le Chef a tout verrouillé! Rien ne filtre...», constate un membre du sérail la mine défaite... «Le Chef n’a rien dit! Il ne répond pas aux questions... Quand vous essayez d’effleurer le sujet, il vous prend congé», explique un autre. Pourtant, plus les jours passent, plus le secret le mieux gardé de la République - le nom du prochain Premier ministre de la République risque de n’être plus un, simplement parce que la Constitution de la République instaure un calendrier strict. Et le Président de la République est un légaliste. DÉBAT RAGE À L’EXÉCUTIF. Joseph Kabila Kabange a juré de veiller et d’observer la Constitution qu’il a promulguée. En clair, dans un maximum de dix jours, à compter du jour du dépôt à la Cour suprême du projet de règlement intérieur de l’Assemblée nationale, la Chambre basse disposera de son bureau définitif et l’opposition aura deux de ses membres siégeant au perchoir. Certes, le débat est loin d’être tranché. Va-t-elle au perchoir
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se retrouver parmi les adjoints - adjoint questeur, adjoint rapporteur? Ou au contraire lever le beau maroquin en réussissant à placer l’un des siens au présidium - l’un des Vice-présidents? Pourquoi pas? Si le débat fait rage pour l’Exécutif, on oublie qu’il faudra d’abord boucler la boucle: la question du perchoir. Et là, le débat portant sur la candidature du président resterait plein et entier. On sait le PPRD est dans la course. On sait aussi que le Palu a pris la même course. A qui reviendra le maroquin? Retour à l’Exécutif. On sait que depuis sa rencontre mardi 20 mars au 1840 du GHK avec l’informateur Charles Mwando Nsimba, le président du Sénat Léon Kengo wa Dondo réclame le droit de faire partie de la Majorité présidentielle! Du coup, il officialise sa candidature à la Primature! On le savait, on est servi en plein visage! Or, ce poste de Premier, le PPRD souhaiterait l’avoir. En le confiant à qui? Ancien ministre des Affaires étrangères, actuel président du groupe parlementaire PPRD à la Chambre haute, Léonard She Okitundu n’en fait pas mystère. Suivez mon regard! Il faisait partie - logique - de la délégation du PPRD qui a rencontré dimanche 18 mars au 1840 l’Informateur! Restent que nombre d’autres affûtent les armes. Allez, hop! Allons-nous nous risquer dans le périlleux exercice? Voici donc les noms de primaturables les plus cités dans la ville haute: en ordre alphabétique, Boshab Mabudj Evariste, Kengo wa Dondo Léon, Koyagialo Louis-Léonce, Lumbi Pierre Okongo, Masangu Mulongo Jean-Claude, Matata Ponyo Mapon Augustin. Mais aussi l’actuel ministre de la Coopération internationale en charge de la Francophonie, Raymond Tshibanda. Et si, le jour J, aucun de ces noms n’est cité, vous aurez été prévenu: ceci n’est qu’un jeu même si au pronostic, il nous arrive d’être imbattable... D. DADEI n Le Soft International n°1157 daté 23 mars 2012.
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Fatshi veut agir dans l’urgence dans le domaine de la justice et des élections
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ans son premier discours à la Nation prononcé à l’occasion de la commémoration du 59ème anniversaire de l’Indépendance, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a reconnu que le pays fait face à d’énormes défis qui ne sont cependant pas «insurmontables», a-t-il déclaré le 29 juin dernier. Le Président de la République a réitéré son engagement au titre de Magistrat Suprême, de «nommer des hommes et des femmes intègres afin qu’ils redorent le blason terni de notre justice». Il a annoncé une réforme du système électoral «dans la mesure où celui qui est en vigueur a montré ses limites, plus précisément dans le mode de désignation des sénateurs et des gouverneurs». Il a responsabilisé les Congolais au plan politique. «Si nous adhérons tous à la vision selon laquelle tout doit être fait et revenir d’abord au peuple, celui-ci a aussi sa part de responsabilité, particulièrement dans le changement des mentalités», exhortant les Congolais «à regarder tous dans la même direction». Discours prononcé depuis un studio de Lubumbashi, capitale de la province du Haut-Katanga où le Président de la République séjournait après une visite en Zambie et avant de s’envoler pour l’ex-province Orientale - dans les territoires de Djugu et de Mahagi - où il s’est engagé à s’impliquer personnellement pour que la paix règne entre Hema et Lendu. Le Chef de l’état y a passé dans la méditation le jour de l’Indépendance. Ci-après, en intégralité. Chers Compatriotes, Ce 30 juin 2019, la République Démocratique du Congo va commémorer le
Le Président reconnaît que le pays fait face à d’énormes défis qui ne sont cependant pas «insurmontables». DR.
59ème anniversaire de son indépendance. Dans des circonstances normales, nous nous serions réjouis tous ensemble en évoquant notamment les hauts faits des femmes et des hommes qui se sont sacrifiés pour que notre pays puisse accéder à la souveraineté nationale et internationale. Tout en ayant une pensée pour ceux des pionniers de l’indépendance qui nous ont quittés et ceux qui sont encore en vie, les Congolaises et les Congolais ne peuvent que se rendre à l’évidence: cinq mois après mon accession à la Magistrature Suprême, je ne peux nier que notre pays fait encore face à des défis majeurs. Ils sont énormes certes, mais pas insurmontables. La problématique de l’insécurité récurrente dans certaines parties du territoire national, principalement dans les provinces de l’Ituri du Nord-Kivu, du SudKivu, du Tanganyika,
du Kasaï et du Kasaïcentral est très préoccupante. Je fais du rétablissement de la paix sur l’ensemble du territoire, ma priorité car il y va de la survie de centaines de milliers de compatriotes, de la stabilité des institutions établies, de la relance économique et du climat de paix avec tous nos voisins. En attendant la mise en place imminente du Gouvernement de la République, je n’ai pas croisé les bras. Après la passation de pouvoir, je me suis rendu à Lubumbashi pour prendre des mesures à même d’endiguer le banditisme qui faisait rage dans cette ville et mettre fin aux tracasseries existant au poste frontalier. Je me suis ensuite rendu dans la province du Nord Kivu, plus précisément à Goma et Béni pour faire l’état des lieux de l’insécurité grandissante et de la persistance de l’épidémie à virus Ebola. J’ai terminé ce premier périple à l’intérieur du pays par la
ville de Kisangani. Partout où je suis passé, je me suis rendu compte que nos compatriotes vivent dans la peur du lendemain à cause de l’insécurité. Et en ce qui concerne Béni et Butembo, comme si cela ne suffisait pas, le drame humanitaire que constitue cette épidémie à virus Ebola est venu s’ajouter à ce tableau déjà très sombre. Les derniers cas de résurgence d’insécurité en Ituri m’affectent profondément car ils constituent un grand recul en matière de pacification. C’est ainsi que je viens d’ordonner à nos forces armées de mener des opérations de grande envergure dans les territoires de Djugu et Mahagi. Ces opérations vont s’étendre à Minembwe dans le Sud Kivu pour mettre définitivement fin aux aventures de tous les hors la loi qui endeuillent nos populations et sèment la désolation dans cette partie du pays. Nous saluons les
nombreuses redditions des groupes armés observées depuis notre accession à la Magistrature Suprême. Le Gouvernement en concertation avec la MONUSCO est en train d’étudier le cadre adéquat pour leur prise en charge en vue de leur réinsertion dans la société. Nous lançons un vibrant appel aux groupes armés encore actifs à déposer les armes pour bénéficier des avantages de ce nouveau cadre de Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR). L’insécurité est aussi et surtout le fait des groupes armés étrangers. Un plan de leur éradication totale est en train d’être discuté avec la MONUSCO et les pays voisins concernés. Chers compatriotes, En signe de solidarité avec nos compatriotes de Beni, Bunia, Mahagi, Djugu, Butembo, des villes environnantes et des autres contrées du pays, touchées par l’insécurité, j’ai décidé de commémo-
rer ce 30 juin dans la province de l’Ituri. Ma présence dans cette province s’explique par un souci de compassion envers des milliers de familles congolaises endeuillées. Chers compatriotes, Mon propos d’aujourd’hui ne constitue pas un bilan à miparcours du Chef de l’État. Cependant, il est de bon ton, après cinq mois à la tête du pays, que je vous dise ce qui revient à l’actif de mon administration. S’agissant du social, j’ai entrepris dans le domaine de la santé, de mettre en œuvre des mesures qui produiront des effets bénéfiques à l’ensemble de la population, à court terme. Ces mesures sont mises en place de manière progressive. Il en est ainsi de la gratuité des soins médicaux au profit de nos hommes de troupes, ce qui constitue un prélude à la couverture maladie universelle que j’ai annoncée et à laquelle plusieurs partenaires extérieurs
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ont adhéré, promettant leur accompagnement. Pour renforcer la lutte contre le virus Ebola, j’ai créé un comité de coordination nationale placé directement sous la tutelle de la Présidence, qui réunit, outre le ministère de la santé, des experts congolais dont la renommée en la matière est reconnue au delà de nos frontières. Je ne ménagerai aucun effort pour enrayer ce fléau. C’est pourquoi aux actions du Gouvernement, j’ai décidé d’associer les leaders politiques locaux et ceux de la société civile. Car ce combat nous concerne tous. La problématique de l’eau et de l’électricité à Kinshasa et dans l’arrière-pays se doit d’être définitivement résolue. À Kinshasa, la capitale, certains travaux d’aménagement de modules de traitement d’eau sont à terme et d’autres, en cours de finition. C’est le cas, pour ne citer que ces exemples, de la station de Lemba Imbu, tout comme la reprise en alimentation d’eau au Camp militaire de Kitona dans la province du Kongo central, après plusieurs décennies de pénurie. Dans le domaine des infrastructures, les travaux en cours, sur l’étendue du territoire national, en particulier des routes et ponts d’intérêt général, démontrent ma détermination à favoriser l’intégration nationale et les échanges entre les provinces. Dans les centres urbains, la ville de Kinshasa a donné le ton avec la construction des travaux d’aménagement, notamment des sauts de mouton en vue de débarrasser la capitale de ses interminables embouteillages. En ce qui concerne la réhabilitation des routes, plusieurs ouvrages sont en voie d’être achevés à Kinshasa et dans les pro(suite en page 6).
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Fatshi exhorte les Congolais à regarder dans la même direction (suite de la page 4).
vinces, comme j’ai pu m’en rendre compte personnellement lors de ma visite dans la Tshopo où j’ai inauguré deux ponts d’intérêt national. Des travaux de grande envergure ont été confiés à l’office des routes dans toutes les 26 provinces. Et à l’office des voiries et drainage (OVD) en ce qui concerne Kinshasa et les principales villes du pays. S’agissant des travaux en province, ils concernent la réhabilitation et la réouverture des routes d’intérêt général mais aussi la remise en état des ouvrages de franchissement, c’est-à-dire ponts et bacs. Nous construisons ces routes et ces ouvrages de franchissement pour une meilleure circulation des biens et des personnes sur l’ensemble du territoire national, ce qui va induire une véritable intégration nationale sur le plan économique. Les produits vivriers seront ainsi facilement acheminés des milieux ruraux où ils sont produits vers les grands centres urbains. Les échanges entre les différentes provinces selon leurs spécificités et spécialités vont entraîner l’embellie de notre économie aujourd’hui fortement extravertie. Mon objectif à terme est d’assurer l’autosuffisance alimentaire à toutes les Congolaises et à tous les Congolais. Il est en effet incompréhensible que la République Démocratique du Congo, dotée d’innombrables ressources naturelles tels que des terres arables, des fleuves et rivières poissonneux, des pâturages puisse importer la quasi totalité des biens de première nécessité. Le même élan sera poursuivi pour certaines mesures préconisées, concernant notamment la baisse des prix des denrées alimentaires. Pour ce qui est des volets politiques
et des Droits de l’homme, je me réjouis avec l’ensemble des Congolais que notre pays ait connu sa première alternance pacifique et historique, à l’issue des élections du 30 décembre 2018. Le mérite revient en premier lieu au peuple congolais qui est allé accomplir son devoir civique dans la paix. Ensuite, l’attitude affichée par mon prédécesseur à propos de l’alternance pacifique a été très déterminante pour le maintien de la paix et de la stabilité dans notre pays. Enfin, le rôle joué par les acteurs nationaux et internationaux impliqués dans le processus électoral a été tout aussi primordial. Concernant les libertés publiques, je ne vous cacherai pas ma satisfaction d’avoir permis la concrétisation de la décrispation politique telle que stipulée dans l’Accord de la SaintSylvestre. Les exilés politiques sont de retour, les réunions et manifestations politiques se tiennent sans aucune entrave. Je tiens à vous rassurer sur ce chapitre que, les choses iront de mieux en mieux dans le strict respect des lois de la République et de l’établissement d’un État de droit. Nous n’avons plus de cachots privés dans notre pays, nos pénitenciers se vident de leurs prisonniers politiques et d’opinion: plus de 700 prisonniers ont pu être relaxés, comme vous avez pu vous en rendre compte avec la libération, notamment de certains cas dits emblématiques. Et, pour respecter les standards dans le milieu carcéral, j’ai décidé de l’assainissement des prisons qui sont devenues de véritables mouroirs et de l’augmentation de leur capacité d’accueil. C’est dans ce cadre que les travaux entamés au niveau du centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa (CPRK)
communément appelé «Prison de Makala» constituent la première étape. Si, toutes les manifestations politiques qui se sont tenues jusqu’à ce jour n’ont connu aucun mort, aucune arrestation dans les rangs des manifestants, il est cependant déplorable de constater que ce sont des éléments de la police nationale qui se retrouvent agressés ou grièvement blessés. C’est le cas de la dernière manifestation, qui s’est tenue le 23 juin dernier à Kinshasa. Je me suis rendu au chevet des victimes d’actes de vandalisme commis par des inciviques, des manifestants mal encadrés qui n’ont pas hésité à s’attaquer aux ouvrages publics, aux paisibles citoyens et à leurs biens. Ceci doit prendre fin et la loi doit s’appliquer dans toute sa rigueur, car je refuse que certains leaders mal intentionnés puissent confondre démocratie et anarchie. Pour renforcer la protection des droits humains, j’ai créé récemment un organisme chargé de lutter contre la traite de l’être humain. Toujours sous ce chapitre, il n’est pas vain de signaler que toutes les tendances politiques ont désormais accès aux médias officiels notamment la Radio et Télévision Nationale Congolaise (RTNC). Mes chers compatriotes, Cinq mois après mon avènement au pouvoir, je ne peux produire de miracle, c’est pourquoi, je fais appel au patriotisme de tout un chacun pour les nombreuses réformes à réaliser en vue de répondre aux besoins multiples et variés de la population. Si nous adhérons tous à la vision selon laquelle tout doit être fait et revenir d’abord au peuple, celui-ci a aussi sa part de responsabilité, particulièrement dans le changement des mentalités.
Dès lors, je vous exhorte tous à regarder dans la même direction. Notre pays ne pourrait qu’en retirer le plus grand bien. De nouvelles opportunités s’offriront aux Congolais. À la faveur de l’amélioration en cours du climat des affaires, la diversification de notre économie attirera de nouveaux investisseurs. Des emplois seront créés au profit des chômeurs et surtout de nos jeunes. Chers compatriotes, Enfin, s’agissant de la Diplomatie et de la coopération régionale dès ma prise de fonction, j’ai procédé à la réouverture de la Maison Schengen pour normaliser nos relations avec l’Union Européenne qui est un partenaire traditionnel de notre pays. J’ai organisé un premier déjeuner diplomatique. J’ai décidé d’échanger régulièrement avec tous les ambassadeurs accrédités dans mon pays. C’est dans ce cadre que j’ai reçu au mois de février dernier tous les ambassadeurs pour partager avec eux ma vision en politique étrangère. Dans ce même cadre, j’ai tenu à mettre en place des «déjeuners diplomatiques» dont le premier s’est tenu avec les ambassadeurs de l’Union Européenne et du Canada. Cet exercice va se poursuivre avec les ambassadeurs des autres pays. Dans ce domaine, ma politique sera celle de l’ouverture au monde dans un partenariat gagnantgagnant. Quant à la coopération régionale, la position géographique de mon pays, situé au carrefour de plusieurs organisations sous régionales, lui confère un rôle majeur dans l’intégration africaine préconisée par tous les Chefs d’État regroupés au sein de l’Union africaine. L’intégration africaine étant l’objectif ultime, j’ai entamé des voyages au niveau de la région
pour partager cette idée avec mes pairs. Cette démarche consiste à réaliser d’abord l’intégration au niveau de chaque sous région, avant sa consolidation au niveau continental. C’est dans ce cadre que mes visites m’ont déjà permis d’échanger avec les Chefs d’État de l’Ouganda, du Rwanda, du Burundi, de la Tanzanie, de la Zambie, de l’Angola, et du Congo en ce qui concerne nos voisins. À cette liste s’ajoutent mes fructueuses rencontres avec les Chefs d’État du Kenya, de la Namibie, d’Afrique du Sud, du Gabon et de la Guinée-équatoriale. Avec les uns et les autres nous avons conclu que nous n’atteindrons pas cet objectif d’intégration africaine et du développement de notre continent, si nous ne menons pas un combat farouche contre l’insécurité et les différents conflits qui déstabilisent l’Afrique. Ceci n’est possible que par la construction d’infrastructures transnationales: les routes, les chemins de fer, les voies aériennes, les voies fluviales et maritimes et par l’élimination des barrières douanières. Toujours sur ce chapitre de la diplomatie, je voudrais aussi souligner mon dernier passage à Washington où j’ai eu des discussions avec Directrice générale du Fonds Monétaire International. Ces discussions ont débouché sur une mission de cette institution à Kinshasa au titre de l’article 4. Le rapport de cette mission augure la reprise des programmes avec le FMI, qui est une bonne chose pour l’économie de mon pays. Avec la Banque Africaine du Développement, je voudrais remercier ici le Président de cette institution, mon frère Akinwumi Adesina. Au cours de nos échanges, il a clairement indiqué sa satisfaction concernant l’assainissement du cadre macroécono-
mique et a également promis le soutien de son institution aux différents projets de mon pays. Je voudrais aussi dire qu’au niveau de la Banque Mondiale, je viens de recevoir à Lubumbashi, le viceprésident de cette institution financière internationale avec qui nous avons partagé des vues communes sur la reprise de leurs programmes en RdC.
Chers compatriotes, Après avoir dressé ce constat à mi-parcours dans les domaines étayés, je vous annonce ma détermination à engager le Gouvernement à réponde aux attentes de la population par des réformes nécessaires au développement de notre pays. Ainsi la promotion des droits de la femme et un critère qui rentre en compte pour ce faire. C’est pourquoi je demanderai au Parlement de réfléchir sur un système de quota aussi bien dans les assemblées électives que dans l’administration, à réserver d’emblée aux femmes afin de renforcer leur participation active dans la société. De la même manière, je prendrais des mesures pour lutter contre le chômage des jeunes. Des mesures incitatives seront prises en faveur des entreprises qui vont employer des jeunes. Un fonds de garantie sera créé pour leur permettre d’accéder aux crédits bancaires tout en bénéficiant d’un accompagnement dans la gestion de leurs projets. J’envisage également une profonde restructuration du Service National, et le renforcement du rôle de l’INPP (Institut National de Préparation professionnelle) pour prendre en charge les jeunes désoeuvrés et favoriser leur réinsertion dans la société. Chers compatriotes, La lutte contre la corruption et en faveur de la bonne administration de la justice
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sont des gages de bonne gouvernance. Sans une justice équitable, il est inutile de parler d’État de droit. «La Justice élève une nation» dit-on! Cette parole biblique doit nous inspirer dans notre quête d’une justice juste qui serait rendue par des juges intègres. Je prends l’engagement et réitère, en tant que Magistrat Suprême, mon vœu de nommer des hommes et des femmes intègres afin qu’ils redorent le blason terni de notre justice. Une autre grande réforme devra viser le système électoral dans la mesure où celui qui est en vigueur a montré ses limites, plus précisément en ce qui concerne le mode de désignation des sénateurs et des gouverneurs. Chers compatriotes, Au moment où nous déplorons l’insécurité dans les six provinces précitées, voilà qu’un autre drame vient durement assombrir cette journée anniversaire de l’indépendance avec l’effondrement d’une mine à Kolwezi qui a causé plusieurs morts parmi nos concitoyens. Après avoir ordonné une assistance aux familles éplorées, je leur présente mes condoléances les plus attristées. Je viens de diligenter une enquête pour établir les responsabilités dans ce drame.
Chers compatriotes, Ce 30 juin est le premier que je célèbre avec vous en tant que Chef de l’état. Je l’ai voulu moins fastueux et plus dans la méditation et la prière. Ce qui nous permet à tous de faire l’état des lieux afin de mieux nous projeter dans l’avenir. Un avenir que je veux radieux et prospère pour tous les Congolais. Que vive la République Démocratique du Congo. Que Dieu bénisse notre pays et son peuple. Je vous remercie. Lubumbashi, 29 juin 2019.
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L’interview fleuve de Fatshi à Rfi et France 24
I
nterrogé par deux journalistes français Christophe Boisbouvier de Rfi et Marc Perelman de France 24, Fatshi a fait face, samedi 29 juin à Lubumbashi, à une interview fleuve.
Sur l’Ituri. «Il y a lieu d’aller vers nos compatriotes qui sont en détresse pour le moment. Et le but est de les réconforter bien entendu, mais aussi de leur apporter des solutions. Et les solutions ici, je les vois à trois niveaux: il y a d’abord le renforcement des capacités de nos forces de sécurité et de défense; ensuite l’encouragement à avoir des dialogues intercommunautaires, parce qu’il y a des causes endogènes, exogènes à ce conflit; puis, il y a cette diplomatie régionale que j’ai entamée depuis mon accession au pouvoir». Sur Daech. Est-il présent sur le territoire congolais? Quid des Américains après la visite de Washington, du 3 au 5 avril. Soutien opérationnel? Selon les renseignements en notre possession, les ADF se sont inscrites dans cette logique terroriste prônée par l’État islamique. Donc, oui, je confirme que les ADF sont un mouvement terroriste, islamiste, dangereux, dangereux à la fois pour nous, pour les Congolais, mais également pour toute la région, parce qu’il y a comme une sorte de syndicat du crime, du terrorisme, avec les Shebabs et Boko Haram qui ne sont pas loin. Cela est clair et nous avons l’appui des États-Unis là-dessus, mais pas seulement de toutes les autres nations qui forment l’organisation internationale contre le terrorisme. Le Congo en fait partie depuis mon passage à Washington parce que j’avais demandé évidemment la solidarité de toutes ces nations qui font face au terrorisme. Des Américains présents au Congo aux côtés des FARDC? Cela n’est pas une question à laquelle je pourrai répondre. Mais ce qui est vrai, c’est que j’ai le soutien des ÉtatsUnis et de toutes les nations qui sont contre le terrorisme, qui se battent contre le terrorisme. Sur plus de 70 groupes
armé présents au Congo, rien que dans l’Est. Des troupes rwandaises sur le sol congolais aux côtés des FARDC? Ah ça non, je ne crois pas que nous ayons besoin d’en arriver là. Je ne pense pas. Mais en revanche, il y a une très bonne entente que ce soit avec le Rwanda ou avec l’Ouganda, le Burundi. Bref, avec tous les voisins. Donc, c’est pour cela que j’ai, dès mon accession aux affaires de l’État, entamé cette tournée régionale ou ces tournées régionales, parce que j’en ai fait plusieurs. C’est dans le but d’établir une coopération entre ces pays et nous, pour évidemment unir nos efforts, nos intelligences, nos capacités afin d’éradiquer tout cela. Parce qu’il y a à la fois des groupes armés locaux au Congo, mais aussi étrangers qui menacent la sécurité de ces pays. Donc, nous devons travailler de concert pour éradiquer tout cela. Paul Kagame, partenaire fiable ? Ah oui, absolument. Et nécessaire. Paul Kagame, Yoweri Museveni, Pierre Nkurunziza et bien d’autres sont des partenaires essentiels pour la paix et la sécurité dans la région. Sur l’interdiction du gouverneur de Kinshasa de la marche de l’opposition? Bien sûr que j’accepte. Je suis d’accord avec cette interdiction, parce que souvenez-vous il y a quelques jours, il y a une manifestation qui a été autorisée et elle a donné lieu à des débordements. Depuis que je suis là d’ailleurs, je n’ai interdit aucune manifestation. Les droits et les libertés des citoyens sont garantis, mais nous avons comme l’impression qu’il y en a qui confondent démocratie et anarchie. On ne peut pas, alors qu’on a l’autorisation de manifester, faire des débordements, s’en prendre à de paisibles citoyens ou à du mobilier urbain. Ce sont des choses inacceptables. Crainte d’une répression brutale? Il n’y aura pas de répression. Les forces de sécurité sont formées pour maintenir la paix. Il n’y aura pas de répression. Sur la Cour constitutionnelle et l’invalidation de plus de 20 députés de l’opposition au profit de candidats de la majorité. D’abord, j’aimerais dire ici que je ne dois pas m’immiscer dans
la justice, dans le fonctionnement de la justice. La justice doit être indépendante et ne doit pas subir de pression. Lorsque j’ai reçu le président de la Cour constitutionnelle, c’était pour en savoir plus sur ces arrêts qui étaient pour certains scandaleux. Et j’ai eu les explications qu’il fallait. Je lui ai fait part de ma façon de voir les choses parce que, après tout je suis aussi un citoyen, et j’ai eu la réponse qu’il fallait, c’est-à-dire il y a au sein même de la Cour constitutionnelle une procédure en réparation d’erreurs matérielles, comme ils disent. Des invalidations «scandaleuses»? Oui. Il y a eu des choses inacceptables. Êtes-vous «une marionnette» de Kabila, selon Fayulu? En politique lorsque vous avez un certain statut, et c’est le cas avec moi, je suis président de la République, je dois accepter les bons points comme les mauvais points. Monsieur Fayulu a le droit de s’exprimer à partir du moment où il ne diffame pas, il a le droit de s’exprimer. Nous sommes en démocratie, en tout cas nous essayons de l’être. Moi, je ne pense pas que je suis une « marionnette ». J’ai privilégié, ça il faut le dire, la stabilité de l’État. Nous sommes dans une alternance qui s’est historiquement bien déroulée. Je crois qu’il faut préserver la paix et la stabilité du pays. Et c’est peut-être ça qui fait dire à certains que je suis une «marionnette», parce qu’ils espéraient peutêtre qu’il y ait du sang, qu’il y ait de la violence comme nous avons toujours été habitués depuis nos années d’indépendance. Mais cette fois-ci, mal leur en a pris parce qu’il n’y aura pas de sang, il n’y aura pas de violences. Les choses devront se passer normalement. Et voilà, tout ce que je peux dire. Sur la Conférence épiscopale nationale du Congo qui a déployé 40.000 observateurs et des données attribuées à la Commission électorale nationale indépendante donnant Fayulu largement vainqueur. Je ne le comprends pas. D’abord, parce que ce que vous dites de la Cenco n’est pas vrai. La Cenco n’a jamais démontré ce qu’elle a avancé. Il y a eu prétendument… La Cenco a menti? Il faudrait lui poser la question… Il y a eu
prétendument 44.000 observateurs de la Cenco, ce qui n’est pas vrai, puisque la Céni n’en a accrédité que 17.000. Et le jour même du scrutin, il y en avait 5.000, un peu plus de 5 000, qui avaient été répertoriés sur l’ensemble du territoire. Donc cela veut dire que les chiffres que la Cenco donne, si elle les a réellement donnés, sont sujet à caution. Ensuite, le candidat malheureux lui-même a eu mondialement l’occasion de démontrer qu’il avait raison, devant toutes les caméras du monde. Il n’a pas réussi à le faire. Pour moi, c’est passé. Aujourd’hui d’ailleurs, je suis en très bons termes avec les évêques de la Cenco et ils ne sont plus revenus sur cette affaire. Regardons devant, c’est le Congo qui m’importe et plus rien d’autre. Quid du sort de procès-verbaux de vote du 30 décembre? Ça, il faut demander à la Céni. Nous, nous avons nos propres PV, je vous l’ai dit. Nous les avons confrontés avec eux que certains observateurs avaient. Nous en tout cas, nous avions nos chiffres. Nous étions prêts à aller partout et nous avons été à la Cour constitutionnelle avec ces chiffreslà. Nous avions attendu le contraire, il n’y a pas eu. Maintenant, la Céni, c’est aussi une institution à part. Moi, je ne peux pas répondre des faits de la Céni, mais c’est vrai qu’il y a eu toutes ces irrégularités, qu’on les appelle comme ça ou pas, constatées. C’est pour cela que je dis qu’à l’avenir, pour éviter cela, nous allons maintenant lancer le recensement et l’indentification de la population. Cela nous mettrait à l’abri de ce genre d’erreurs regrettables. Sur de sérieux doutes s’agissant de la vérité des urnes exprimés par de nombreux pays africains, occidentaux. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian parle d’une «espèce de compromis à l’africain». Oui. Mais rappelezvous en 2011, et même en 2006, où il y a eu deux guerres dans la ville de Kinshasa, on a eu droit aux mêmes contestations. La vie ne s’est pour autant pas arrêtée. Voilà. Ça veut dire qu’il y a quelque part une raison pour laquelle les résultats sont toujours controversés. Et pour moi, c’est à cause du recensement qui n’a jamais eu lieu dans ce pays et
de l’identification de la population. C’est pour cela qu’à un certain moment, certains malins peuvent fabriquer des électeurs ou multiplier des électeurs en multipliant les enrôlements etc., mais ça, on compte l’éradiquer en passant par le recensement et l’identification de la population. Si non, nous retomberons toujours dans ce genre de contestations qui sont regrettables et qui amènent parfois des débordements. Accord politique entre le FCC de Joseph Kabila et votre coalition Cach? Qu’y a-t-il dedans? Au départ, il y avait un accord verbal pour coaliser nos forces. Parce que la situation est inédite. On n’a jamais eu un président d’un autre bord politique et une majorité parlementaire différente. Et donc, ici on s’est dit: ok, l’idée est là ; on lève l’option de coaliser d’autant plus qu’idéologiquement, nous avons une même sensibilité, c’està-dire sociale-démocrate. Maintenant, il faut se mettre d’accord sur le programme du gouvernement, sur la formation même de ce gouvernement, des hommes et des femmes qui vont le composer. Et c’est tout cela que nous sommes en train de faire actuellement. Au lieu de la cohabitation qui aurait été assez, moi je pense dramatique pour notre pays, parce que jamais vécue, nous avons opté pour la coalition parce que, comme je le disais, nous avons une même approche idéologique. Donc ce serait beaucoup plus facile de coaliser nos forces. Le reste, cette spéculation qui prétend à dire qu’il y a eu des arrangements, qu’il y a eu des deals... Si deal il y a, il n’y a que ce deal de mettre nos forces ensemble, c’est tout. Et le reste sera écrit. Il est en train de l’être? Il sera écrit. La remise en liberté d’opposants a-t-elle été difficile? Avez-vous dû être très très persuasif avec Kabila? Non, mais nous sommes deux hommes d’État, donc on ne peut pas s’empêcher d’en parler. Mais il n’est pas là pour me faire de l’ombre. On en parle parce que, d’un côté j’ai besoin de ses expériences vécues dans certains domaines et, de l’autre, il a aussi besoin d’une certaine assurance aussi de ma part, au nom de la stabilité de la continuité de l’État. Donc, forcément, il faut qu’on échange. Des sujets qui fâchent
entre le camp Kabila et le vôtre, notamment les nominations aux postes de Premier ministre, à la direction de deux grandes sociétés d’État. Des ordonnances ayant déclenché la colère du FCC de Joseph Kabila, même provoqué des affrontements entre vos partisans. Êtes-vous «un petit peu l’équivalent de la Reine d’Angleterre»? (rires) Bonne question. En fait, vous devez savoir que c’est très difficile de changer certaines habitudes ancrées en certaines personnes. Mais moi, je reste serein parce que j’ai un cap que je me suis fixé : je veux le changement, le changement, mais alors radical en mettant fin aux mauvaises habitudes telles que la corruption, telles que l’impunité. Et ça je suis déterminé. Il n’y a rien qui m’empêchera de le faire. Et soyez-en sûr, mon prédécesseur ne m’empêche pas de le faire, contrairement à ce que certains pensent. Donc voilà, il n’y a pas de soucis de ce côté-là. Sur l’absence de gouvernement à bientôt six mois de présidence. Sera-t-il formé avant la fin programmée de la session extraordinaire du Parlement, c’est-àdire avant la mi-juillet? D’abord, ce que j’aimerais dire, c’est qu’on arrête une bonne fois pour toutes de stigmatiser le Congo comme si nous étions le seul pays au monde où il y a eu plusieurs semaines sans gouvernement. Je vous rappelle que même dans des pays à tradition démocratique, comme la Belgique que je connais très bien, ou l’Allemagne par exemple où il y a eu des mois et des mois sans gouvernement. Donc ce n’est pas du tout un cas unique au Congo. Ensuite, je vous dirais que ce qui se passe, c’est simplement le fait, comme je vous ai dit, de certaines habitudes qui s’étaient installées, et de certains réflexes que les uns et les autres ont gardés. Mais l’essentiel est d’avancer et nous avançons. Nous avançons vers le dénouement. Il y aura bientôt un gouvernement. À quel moment exactement ? Je ne sais pas parce que ces discussions, c’est vraiment poste pour poste, individu sur individu… Ça avance à petits pas. Mais l’essentiel est d’aller vers l’objectif. Et je suis sûr que nous atteindrons cet objectif. Sur ce que disent tous les Congolais: le camp de Joseph Kabila réclame pour les ministres le même ratio
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que pour les députés, c’est-à-dire 80% des postes, alors que vous, vous dites, je suis le président, je revendique la moitié? Ce ne sera pas 80%, ce ne sera pas la moitié non plus. Ce sera entre les deux? Entre les deux. Exigez-vous les ministères régaliens, c’està-dire l’Intérieur, la Défense, la Justice… pour vous? C’est normal, non? Et ça, c’est acquis? Vous l’avez obtenu? Lorsque vous dites «pour moi», c’est-à-dire je dois avoir un droit de regard et de désignation, oui. Mais ça ne veut pas dire, pour votre parti ? Mais, non, puisque maintenant nous allons coaliser nos forces. Donc, ça veut dire que nous serons d’une même famille politique grosso modo. Et donc, que ce soit l’un ou l’autre, peu importe, l’essentiel étant qu’il soit choisi par le président. Le président de la République est le garant de la nation et de son bon fonctionnement, et donc je dois avoir des appréhensions positives sur les animateurs de ces ministères régaliens. C’est clair. L’accord est donc intervenu sur la répartition des postes sauf les noms qui manquent? Entre autres. Sur l’ex-Monsieur Afrique» des ÉtatsUnis Herman Cohen parle d’un mariage avec Kabila qui ne durera pas plus d’un an. La situation est-elle bloquée? Dissolution attendue de l’Assemblée l’année prochaine, comme la Constitution vous en donnera le droit? Nous n’en sommes pas encore là et ne soyons pas les prophètes de malheur. Moi, je souhaite tout le bien possible à mon pays et ce scénario, je ne l’envisage pas du tout parce que je crois que nous sommes entre compatriotes, et nous voulons le bien de nos compatriotes, de notre peuple. Et quand on est dans un état d’esprit comme celui-là, on ne pense pas à ces scénarios catastrophes. Est-il «pleinement» Président? Je suis «pleinement» Président. Tout le monde n’en est pas persuadé? Ce n’est pas votre dernière question alors. (Rires) C’était une petite relance. Je suis «pleinement» président.
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Le Sénat en phase électorale Me Guy Loando Mboyo à la conquête de la Questure
G
uy Loando Mboyo a décidé de s’offrir de nouveaux horizons. Au fond, cet avocat d’affaires qui pilote un groupe d’entreprises crédibles dans les milieux de la finance au pays et à l’étranger, n’avait pas en soi, pour vivre, lui et sa famille, besoin ni d’un strapontin au Parlement congolais, ni d’un siège haut perché dans sa Chambre haute. TAPIS D’ADRESSES. S’il a décidé de prendre de l’envol en se lançant en candidat indépendant dans la conquête de la questure au Sénat c’est poussé et encouragé par les siens. Mais, fondamentalement, parce qu’il a un projet pour les siens et qu’en l’espèce, il estime que dans la vie, il ne faut jamais faire les choses à moitié et que cet homme qui s’identifie comme l’un de ces jeunes nouvelle génération à l’esprit conquérant trempé, est tout sauf
Maître Guy Loando Mboyo (à droite) dans les travées du Sénat, la Chambre haute du Parlement. DR.
celui qui n’aurait pas envie de faire de vieux os dans ce qu’il
entreprend. Élu Sénateur le 15 mars dernier par les
élus formant l’Assemblée provinciale de la Tshuapa, l’une
des cinq provinces que compte le Grand Équateur découpé
(avec le Nord et le Sud Ubangi, l’Équateur et la Mongala),
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ce Licencié en Droit de l’Université de Kinshasa, option Droit économique et social, a d’abord accumulé des années d’expérience professionnelle dans le domaine du droit des affaires avant de se spécialiser dans celui du droit minier, mais aussi dans d’autres comme le droit du travail, le droit des sociétés, le droit foncier et immobilier et dans l’évaluation juridique de projets et droit de l’OHADA, puis dans les négociations, reprise et développement des projets miniers, or et cuivre. Désormais, il déroule un tapis d’adresses impressionnant. Avocat au Barreau de Kinshasa, dans sa commune de la Gombe, mandataire en Mines et Carrières, avocat associé fondateur du cabinet GLM & Associates, Guy Loando Mboyo noue, à l’international, avec nombre de cabinets, BDL International Law Firm, Cabinet Heenan Blaikie AARPI, basé à Paris, Cabinet Émery (suite en page 9).
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Me Guy Loando Mboyo à la conquête de la Questure du Sénat
Depuis la Chambre haute, droit dans ses bottes, niché au Bureau de cette Chambre, fort d’une expérience avérée dans divers domaines du droit et des affaires, Me Guy Loando Mboyo disposera des nouveaux leviers pour «agir en faveur du pays». DR. (suite de la page 8). Mukendi Wafwana & Associates, basé en RSA et New York, etc. Dans l’un de ses multiples bureaux aseptisé tapis dans le summum quartier du fond de la Gombe qui, ces temps-ci, ne désemplit pas, l’élu des élus de la Tshuapa s’enfonce peu dans son fauteuil de cuir noir de trône. Allant d’un invité à un autre, il consulte, écoute, parle. «CELA DOIT S’ARRÊTER». D’abord avec ses collègues Sénateurs avec qui il va passer cinq ans dans les travées de ce Palais du Peuple, niché à califourchon entre la commune de Lingwala et le quartier Matongé dans celle de Kasavubu et avec qui il veut tisser des relations de parfaite confiance. Puis avec ceux sur qui il devra plus que
jamais s’appuyer et dont il a besoin d’un accompagnement engagé: les opérateurs politiques du Grand Équateur qui pèse 20 sénateurs sur les 108 que compte le Sénat et qu’il veut pleinement et entièrement mobiliser en offrant de mutualiser des projets de développement mais aussi avec tout autre élu d’influence, local ou national dans cet exGrand Équateur qui, des années durant, vibra sous le charme du Maréchal, et qui a semblé aller en mille morceaux, ces dernières années. Puis avec les milieux de la haute finance et des investisseurs, ceux sans lesquels rien n’est possible. Issu d’une province où certains prennent d’autres, sans savoir pourquoi sinon de vieux stéréotypes, pour des «sous hommes», allant jusqu’à les surnommer des Mingando, l’énorme potentiel
intellectuel et financier entre ses mains, Me Guy Loando Mboyo a juré de faire la différence quand une certaine génération d’aînés de la province a trébuché. Il a ainsi entrepris de se porter en martyr, explique-t-il, en se sacrifiant pour le sort de la Tshuapa trop longtemps marginalisée et qu’il ne veut plus jamais que sa population soit considérée comme des rebuts de la République. Dans un pays où le positionnement politique est crucial pour qui veut entreprendre et réussir, ce serait se mentir à soi-même si Me Guy Loando Mboyo refusait de lorgner sur un piédestal d’où il boosterait mieux l’espoir des siens. Un jour, il a eu ces mots à la bouche, signe de grande révolte: «C’est à tort qu’on attribue aux Tshuapoises et Tshuapois de Kinsha-
sa le rôle du second plan. Non! Cela doit s’arrêter. La Tshuapa ne mérite pas ça!». C’est précisément cette condition qui l’a conduit avec son épouse Deborah, à pousser les leurs - Tshuapoises et Tshuapois - à s’engager à déplacer les limites de la précarité constatée avec dégoût lors d’un retour au pays de ses ancêtres, après en être parti, 28 ans plutôt, à Bokungu et autres territoires de la Tshuapa, qui l’ont vu naître. Le 5 septembre 2018, le couple (respectivement président et vice-présidente), a ainsi lancé une ONG de développement, un vrai navire amiral. «MAIS SEUL, JE NE SAURAI PAS». Objectif de cette Widal Foundation: «Redonner de la valeur aux fils et filles de la Tshuapa, participer à l’émergence de la
dignité humaine de la population de la province, poursuivre l’atteinte des valeurs qualitatives dans le domaine de l’action sociale, culturelle et éducative». Ce projet dont la devise est «toujours ensemble pour le bienêtre de tous», est né d’«une réflexion approfondie précisément sur la précarité de la situation sociale des habitants de la province de la Tshuapa en particulier et celle de la ville province de Kinshasa en général… Nous
voudrions, à travers Widal Foundation, porter la situation de Tshuapa», explique Guy Loando Mboyo. «Mais seul, je ne saurai porter ce combat. Aussi, je demande votre concours pour qu’ensemble, nous donnions valeur, dignité et puissions redorer l’image de notre chère province», explique-t-il. Fondamentalement, Guy Loando Mboyo se dote d’une mission qui consiste à «participer à l’émergence de la dignité humaine de la popu-
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lation de la Tshuapa et, par ricochet, celle de tous les Congolais». Depuis la Chambre haute du Parlement, droit dans ses bottes, niché au Bureau de cette Chambre, fort d’une expérience avérée dans divers domaines du droit et des affaires, Guy Loando Mboyo disposera des nouveaux leviers pour «agir en faveur du pays, apporter sa part de contribution à un Congo meilleur», explique-t-il. D. DADEI n
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Congo, cinquante mesures d’urgence
A
u Capitole, la grande salle de Kin Plaza Arjaan Rotana, au cœur du quartier résidentiel de Kinshasa, le public venu sur invitation, tiré à quatre épingles, attendait ce moment. Mardi 16 octobre 2018 était le jour choisi par le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba pour dévoiler son Programme de Gouvernement, en clair, son ambition pour le Congo. La veille, le Candidat n°7 à la Présidentielle du 30 décembre 2018 avait pris une suite dans cet établissement sélect et, avec ses équipes, avait procédé aux tout derniers réglages de son programme intitulé «Faire à nouveau rêver le Congo, recréer la cohésion et le consensus perdus» et peaufiné jusqu’au petit matin une présentation qu’il voulait forte. Mais ce Programme aux 50 mesures précises et, de l’avis unanime, d’une cohérence implacable, ne sera pas présenté aux Congolais lors d’une série d’émissions radio-télévisées du Conseil national de l’Audiovisuel et de la Communication, ni défendu lors de la campagne électorale. Face à l’imbroglio électoral et politique prévisible, le Candidat n°7 @kkmtry a décidé de rallier le ticket FatshiVit (Félix Tshisekedi-Vital Kamerhe) dans le cadre de la coalition CACH, Cap pour le changement né à Nairobi, au lendemain de l’échec de l’accord de Genève. À consommer sans modération. Extrait. (...) Avant de dérouler mes cinquante mesures d’urgence, je voudrais les regrouper sous cinq thématiques : ◗ 1. VERS UN ÉTAT DE CRÉDIBILITÉ RETROUVÉE. Face au peuple et face à l’international - le monde étant un petit village - il va falloir redonner à l’État toute sa puissance et toute sa crédibilité en garantissant le fonctionnement des Institutions
publiques dans le strict respect des règles de droit ; rechercher plus de cohérence dans la vie politique ; assurer l’équité dans l’accès aux responsabilités publiques ; impliquer davantage la population dans la prise des décisions à la base ; former la population à la citoyenneté. ◗ 2. VERS UN ÉTAT DE SÉCURITÉ RECOUVRÉE. Repenser le système de défense nationale; Négocier et conclure du partenariat stratégique avec nos partenaires traditionnels; Construire une diplomatie dynamique principalement en direction des pays voisins. ◗ 3. VERS UN ÉTAT FINANCIER BOOSTÉ. Améliorer le niveau du budget national; Améliorer l’attractivité du pays à l’investissement; Renforcer la capacité des régies financières en dématérialisant le processus de collecte des recettes publiques et l’élargissement de l’assiette fiscale; Veiller au transfert des ressources publiques au profit des masses défavorisées; Rationaliser les dépenses publiques surtout à caractère politique; ◗ 4. VERS UN ÉTAT POURVU D’INFRASTRUCTURES. Repenser le secteur des transports, celui de fourniture d’eau et d’électricité, tout comme celui de la santé publique et de l’habitat aussi bien dans les milieux urbains que ruraux. ◗ 5. VERS UN ÉTAT DE PRODUCTION ACCRUE. Relancer et mécaniser l’agriculture ; Construire et développer le secteur du tourisme ; Construire et booster des secteurs innovants tels les NTIC ; Promouvoir la formation et l’apprentissage des métiers. Voici enfin les cinquante mesures d’urgence et d’envergure : ◗ 1. l’école publique
obligatoire (maternelle, primaire, secondaire), école publique d’excellence gratuite garantissant à tout enfant congolais un niveau d’éducation fondamentale de base, outre l’amour et la défense de sa Patrie. Au supérieur, acteur majeur du développement, un régime de bourse d’étude aux plus méritants sera instauré. En l’espèce, l’action s’articule autour des principaux axes ciaprès : 1. modernisation des sites ; 2. adaptation des programmes ; 3. introduction de la langue anglaise ; 4. lutte contre la déperdition ; 5. mise à niveau des instituteurs et élèves; 6. montée en puissance de l’intelligence humaine (distribution, sous certaines conditions, de smart phones et des tablettes) ; 7. fonds de promotion des nouveaux diplômés universitaires ; 8. formation et apprentissage. ◗ 2. un revenu d’existence, le filet de secours universel. Chaque Congolais qui fonde une famille doit disposer d’une allocation familiale. ◗ 3. une couverture médicale universelle. Aucun Congolais ne doit plus être jeté hors de l’hôpital et plus aucune mère ne sera prise en otage pour défaut de paiement des frais de maternité. Le secteur de la santé devra être repensé et doté d’infrastructures adéquates. De même, les maladies (paludisme, pneumonie, etc.) qui continuent de faire payer un lourd tribut à la population, seront combattues. ◗ 4. un système public de communication de cohésion nationale appuyé par des supports de service public et de production œuvrant à construire une culture commune en partage. Lorsqu’il est pratiqué « avec le souci de vérité et du bien commun », le journalisme est un idéal de démocratie, affirme
la Secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie, OIF, Mme Michael Jean, ancienne journaliste elle-même. Est-ce vrai au Congo où, sans début de construction de système, règne un désordre parfait? Rien ne justifie ce désordre dans un secteur aussi sensible que stratégique qui a mission de cristalliser, sécuriser et stabiliser l’opinion publique avec une boulimie de médias sans marché publicitaire commercial, et, ce qui est insécurisant pour l’opinion, sans centrale de presse en mesure de vérifier et de valider avant la diffusion l’information et la source. Les 7 questions de Lasswell qui fondent une information sont ici littéralement foulées aux pieds au nom de... qui répondra? De là le peu d’audience du secteur et la conséquence, la trop forte consommation des médias étrangers considérés comme crédibles contrairement à la presse locale. D’où la ruée du marché commercial local vers ces médias qui ont fini pour booster la consommation, et ont créé de ce fait, des rubriques locales... On imagine le danger de cette surconsommation locale des médias étrangers sur la cohésion nationale. L’agriculture, le tourisme, le numérique, les infrastructures. Le territoire du Congo représente l’équivalent des deux-tiers du territoire de l’Union Européenne. Notre pays dispose de 80 millions d’hectares de terres arables cultivables, soit, en l’espèce, le deuxième pays de la planète après le Brésil mais seulement 10% de ces terres sont mises en valeur. ◗ 5. Dans le secteur agricole, l’objectif est que le lait, le miel, le jus coulent à profusion et ne proviennent plus d’ailleurs; que l’œuf et le légume ne soient plus jamais importés;
que le poisson dans nos rivières ne meure plus de vieillesse. Pour cela, l’option de mise est la mécanisation. ◗ 6. En l’espèce, il nous incombe d’assurer non seulement l’auto-suffisance alimentaire à nos populations mais une saine alimentation par la création d’une agence Bio, chargée du développement et de la promotion de l’agriculture biologique. ◗ 7. Alors que notre pays dispose d’un potentiel touristique enviable, il s’agit de faire du tourisme un levier majeur créateur de richesses, porteur du développement, pesant d’un poids au PIB. L’objectif de 10% doit être atteignable à court terme. ◗ 8. Le Congo doit cesser d’être un trou noir dans le secteur des télécommunications en se dotant d’un Plan numérique. Le pays doit être interconnecté aux câbles à fibre optique présents à ses frontières, fiabiliser la connexion, et entrer pleinement dans la société de l’information. ◗ 9. Il sera lancé un programme des lignes alternatives dites de redondance afin d’assurer continuité et pérennité du service. ◗ 10. Le .CD logera tous nos cerveaux et apporter sécurité au développement des idées des jeunes créateurs congolais en étant concurrentiel à l’étranger ; ◗ 11. de la valeur ajoutée à nos matières premières stratégiques en vue de créer de l’emploi et d’endiguer un chômage endémique. L’eau c’est la vie; l’électricité, base de tout développement. ◗ 12. L’objectif, par la privatisation intégrale de ces deux secteurs avec appel d’offres international, est d’atteindre des taux de couverture dignes. L’objectif atteignable est l’arrêt de tout délestage. ◗ 13. L’action favorisera toute forme de création et d’utilisation d’énergie
dite verte, éolienne et solaire. On sait désormais que le soleil, la chaleur, le vent et l’usage de matières organiques représentent des sources d’énergie inépuisables et très peu polluantes. Les technologies sont fiables, les investissements rentables. Le secteur des transports privatisé verra la construction des voies d’accès rapide qui rendent l’accessibilité et la mobilité plus aisées dans des agglomérations urbaines trop encombrées. ◗ 14. Une vraie autoroute avec péage traversera le Congo de l’est à l’ouest, de Banana au Kongo Central à Kasumbalesa au Katanga. ◗ 15. Des voies nationales secondaires seront construites par des promoteurs privés à charge pour eux d’en assurer une saine gestion. ◗ 16. Des ponts seront jetés sur les principales rivières et le projet du port en eau profonde de Banana dont l’absence offre une croissance en PIB de plusieurs milliards aux pays voisins, deviendra réalité. ◗ 17. Une voie expresse sur berge avec péage sera érigée à Kinshasa reliant le centre ville dont l’accès sera régulé comme dans toutes les grandes villes du monde, à l’aéroport de N’Djili et un périphérique sera construit autour de la Capitale en vue de désengorger la circulation dans la Capitale. ◗ 18. des études seront entreprises sur d’autres types de transport privé urbain et interurbain, la voie fluviale et la voie ferrée avec un réseau express métropolitain, seront au cœur de l’action. ◗ 19. le projet de transformation de l’aéroport de N’Djili sera revisité dans le sens de le porter au niveau de l’ambition du pays, le site de l’aéroport transformé en plateforme d’activités commerciales avec hôtels, centre d’affaires, restaurants, etc. ◗ 20. Il en sera de
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même de nombre d’autres aéroports du pays, Lubumbashi, Kisangani, Goma, Kananga, MbujiMayi, Mbandaka, Gemena, Matadi, Kikwit, etc. ◗ 21. Il sera un devoir patriotique de redonner ses ailes à la compagnie aérienne nationale en lui trouvant un statut propre susceptible de lui donner de la compétitivité. Qui ne sait le symbole fort que représente sur les pistes du monde la présence d’une couleur nationale ? Des pays comme le Kenya, l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, etc., font, sur les plateformes aéroportuaires du monde, la fierté de leurs concitoyens avec des avions modernes et concurrentiels. Le projet est de réinventer ce rêve autrefois réalisé par Air Zaïre qui, avec une trentaine d’appareils, sut se poser des années durant, sur les principales villes du pays, tout comme en Afrique (Entebbe, Nairobi, Dar es-Salaam, Bujumbura, Libreville, Douala, Lagos, Lomé, Luanda, Abidjan, Dakar) et en Europe (Athènes, Bruxelles, Londres, Madrid, Paris, Rome). Retrouver ce réseau national, africain et européen qui fit la fierté du Grand Congo certes, mais l’objectif est de le dépasser en le poussant dans nombre de nos villes et en ouvrant des lignes Atlantique Nord et Asie. ◗ 22. le retrait, négocié avec les parties prenantes, suivi des mesures d’accompagnement, d’un type de véhicules sur nos routes, les chemins du Congo n’ayant pas vocation d’être des dépotoirs pour vieilles carcasses qui enlaidissent nos villes et détruisent l’environnement. ◗ 23. Le système bancaire sera réorganisé et revitalisé afin de faciliter l’accès au crédit et aux micro-crédits pour les ménages les plus modestes comme levier à la réduction de la pauvreté. (suite en page 11).
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L’héritage des régimes passés (suite de la page 10). Le redressement de l’image publique du pays passe par des symboles, monuments, patrimoine, mémoire. ◗ 24. Un site sera recherché, avec le concours des experts, en vue de l’érection d’un Palais de la République, siège de la Présidence et un état des lieux sera fait visant à ériger ou à moderniser bâtiments publics et monuments nationaux. ◗ 25. une Cité de l’Économie et des Finances sera construite en vue d’abriter des ministères ainsi que tous les services qui se trouvent en lien avec les Finances publiques afin que ce regroupement facilite le travail des fonctionnaires dans la mobilisation des recettes publiques, clé de voûte du développement. ◗ 26. une TechCity, sorte de Silicon Valley, cœur de la hightech congolaise, de l’invention et de l’innovation, sera érigée dans les environs de la Capitale abritant le génie créatif de la jeunesse congolaise. ◗ 27. les artistes congolais décédés, musiciens, peintres, graphistes, etc., seront immortalisés avec l’érection d’un musée de l’histoire. ◗ 28. Nos valeurs culturelles seront sublimées. Une action de promotion de l’art et de l’artiste congolais sera lancée. Il n’est pas acceptable que le pays de Wendo Kolosoy, de Kalle Jeef, de Lwambo Makiadi, de Tabu Ley, de Papa Wemba, etc., le pays de la Rumba et de Soucous, soit aujourd’hui si peu connu dans le monde. ◗ 29. le retour sur scène d’un Congo performant s’accompagnera d’un retour de la filière automobile avec des véhicules automobiles, assemblés et, dans un deuxième temps, fabriqués, sur place. La question de l’aménagement du territoire est cruciale. ◗ 30. J’ai à cœur de procéder à des regroupements de nos villages éparpillés et lancer, dès la première année du quinquennat, un programme de logement Smart City, villages intelligents soumis à des règles strictes
notamment d’intégration à l’environnement, desservis à des coûts réduits par des projets urbains modernes notamment de connectivité. Il s’agit d’un vaste chantier de modernisation de l’habitat et du logement en milieu rural confié à des investissements privés. Un programme de réhabilitation des rues et avenues de nos villes sera lancé avec des espaces piétons et cyclables. De très sévères amendes destinées à discipliner des conducteurs réfractaires au code de la route, précédées d’une campagne de communication, seront imposées. ◗ 31. Une banque de l’habitat et du logement sera créée avec pour but de donner aux Congolais accès à un logement décent. ◗ 32. La loi Bakajika sera revisitée, le régime du certificat d’enregistrement en milieu urbain revu dans le sens d’un droit de propriété pouvant permettre la levée de fonds. ◗ 33. La salubrité publique sera une priorité du septennat par la mise en place d’un système d’enlèvement et de traitement des immondices et des déchets. ◗ 34. Le sport c’est la santé. En l’espèce, il sera question dès le jeune âge d’éveil de conscience avec la mise en place d’une culture sportive. Des centres de sport pour tous verront le jour dans chaque municipalité. Il est inacceptable que le pays qui abrita le combat du siècle en 1974, fit entrer dans la légende le boxeur Muhammad Ali Cassuis Clay, représenta le Continent la même année à la Coupe du monde, n’ait pas eu la moindre ambition de prétendre accueillir la moindre petite manifestation sportive internationale outre qu’année après année, il périclite dans ce secteur. Je m’engage : ◗ 35. à entreprendra une réforme électorale faisant passer l’élection du Président de la République du suffrage universel direct au suffrage indirect et introduire le système de parrainage aux législatives nationales et provinciales. Il s’agit de réaliser des économies subs-
tantielles à affecter dans les secteurs sociaux. ◗ 36. à soumettre au débat la question de la double nationalité. Il s’agit de permettre aux Congolais de l’étranger, vrai atout pour le pays, d’apporter expertise et compétence dans la totale sécurité en participant au rayonnement international de leur pays mais les bi-nationaux ne devraient postuler à la plus haute charge de l’État, ni accéder à des fonctions régaliennes (sécurité, diplomatie, défense, députation, etc.). ◗ 37. à instaurer un régime de frontières ouvertes aux citoyens des pays dits de réciprocité, ceux qui réserveront cette réciprocité à nos compatriotes. Le renforcement des services de l’État, le contrôle strict aux postes frontières par une police d’accompagnement hautement professionnelle, le visa délivré à l’arrivée, etc., permettront une plus grande liberté de circulation boostant le secteur clé du tourisme. Au centre et au cœur du Continent, le Congo ne saurait ériger des barricades à ses frontières. ◗ 38. L’harmonie dans les relations au sein de la République conduira à désigner un Ombudsman, médiateur national, défenseur et protecteur des droits des Citoyens. Il s’agit d’une personnalité indépendante en charge de recevoir et d’étudier les plaintes des citoyens contre les abus des organismes et services publics ou de tout autre organisme privé. Cet homme ou cette femme formulera des recommandations consensuelles en veillant à ce qu’aucun acte quelconque ne soit posé contre l’intérêt du Citoyen. Ce médiateur national aidera le Congolais à se réconcilier avec lui-même. Il lui permettra d’avoir une autre approche de la vie en communauté, une communauté dont le Congolais veillera à protéger et à préserver les intérêts. ◗ 39. Les nominations dans l’administration publique et des dirigeants d’entreprises publiques interviendront au terme d’une procédure transparente, assurée par un
bureau d’embauche, prenant en compte seules les compétences techniques des individus, non l’origine tribale ou le compagnonnage. ◗ 40. En vue d’une nécessaire concertation permanente, une Conférence territoriale annuelle sera instituée, réunissant tous les Gouverneurs de province autour du Président de la République. ◗ 41. Les questions de défense et de sécurité nationale hautement sensibles et prioritaires, appelleront, dans le terme des 100 premiers jours, une profonde réflexion avec la tenue des États Généraux de la Défense et de la Sécurité. Le Congo n’étant pas une île isolée mais une part du monde et certainement très sensible, un débat permettra de définir le type de défense qu’il faut à notre pays, les moyens de défense dont il doit être pourvu en tenant compte de l’immensité de son territoire et du type d’hommes qu’il faut à nos forces. Bien entendu, ces États Généraux traiteront du niveau de rémunération de nos compatriotes servant sous le drapeau. ◗ 42. Il faut repenser le système de défense nationale dans la sécurisation et la protection de nos frontières héritées de la colonisation et, en conséquence, il faut des moyens conséquents. ◗ 43. En l’espèce, aller vers des filières de production (génie civil, secteur agricole, etc.), l’objectif est d’assurer à nos compatriotes sous le drapeau des moyens propres susceptibles de leur permettre une auto-suffisance alimentaire. ◗ 44. D’ores et déjà, j’opte pour le service militaire obligatoire structurant l’homme citoyen, en faisant de celui-ci un patriote engagé. ◗ 45. Il est urgent de refonder nos différents Services de renseignement et d’intelligence dont la mission, en lien avec d’autres services étrangers, est la capacité de rassembler et de disposer de l’information de sécurité susceptible de conduire à une prise de décision d’État. ◗ 46. Secteur noble par excellence, la défense et la sécurité nationales doivent
susciter enthousiasme, vocations et fierté auprès de nos jeunes et de l’homme congolais en général. ◗ 47. Dans ce grand village interdépendant qu’est notre Planète, où le repli sur soi est synonyme de crime, où le poids économique réel fait fonction de critère pour qui veut prendre place aux côtés des Grands, le Grand Congo étant de retour sur scène, je vais asseoir ma politique étrangère sur le partenariat stratégique négocié et conclu avec nos partenaires traditionnels. ◗ 48. Pour asseoir la cohérence, une Conférence diplomatique annuelle sera érigée qui réunira en début d’année dans la Capitale ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques autour du Président de la République. ◗ 49. Avec ses neuf voisins, une diplomatie dynamique renforcée devra être construite, basée sur la paix, la sécurité, la stabilité, la fraternité. Cette diplomatie suppose des relations commerciales bilatérales fortes avec échange régulier des visites destinées à faire mieux connaître les intérêts des filles et fils du Congo. Il est inacceptable que depuis les années Lunda Bululu et Gérard Kamanda wa Kamanda, ce Grand Congo ne puisse compter aucune personnalité à la tête d’une organisation d’échelle mondiale voire africaine, ce qui montre la portée et le niveau de grandeur de notre parole diplomatique quand en l’espèce, d’autres accumulent des trophées. C’est un devoir national de rendre sa grandeur et sa stature au Congo. ◗ 50. La CÉPGL, Communauté Économique des Pays des Grands Lacs, sera relancée. Il sera lancé un programme d’entreprises communes en vue d’asseoir et de consolider cette coopération. Ceux qui s’assemblent ne peuvent se combattre. Je l’ai dit, ce Programme a vocation de porter le Congo à devenir : ◗ 1. un pôle de paix, de sécurité, de stabilité, d’attractivité et de compétitivité sur le Continent ;
◗ 2. une plate-forme d’imagination et d’innovation ; ◗ 3. un hub de gouvernance et d’intelligence en Afrique. Dès lors, il me faudra: ◗ 1. Lancer un grand chantier de privatisation, l’État ayant vocation d’impulser, non de gérer ; ◗ 2. relever notablement le niveau de vie du Congolais ; ◗ 3. restituer au Congolais sa dignité perdue ; ◗ 4. Amener ce pays à recouvrer son image de crédibilité et de respectabilité internationale qui lui permette de ; ◗ 5. Jouer enfin ce rôle de leadership qui est naturellement le sien, doté d’autant de ressources naturelles au centre et au cœur du Continent africain. Mesdames et Messieurs, Très Chers Compatriotes, Chacun de nos régimes passés a légué au Congo des pages qui nous serviront de repères. En ce moment précis, une pensée me transperce l’esprit. Celle de toutes ces figures qui ont marqué notre vie, celle du peuple de ce pays et qui, indubitablement, ont forgé ma pensée politique. Kasavubu, est le modèle consommé de probité et de droiture. Ses descendants que nous sommes devons nous inspirer de l’exemple de ce père fondateur. Lumumba voulut que l’histoire du Congo fût écrite par ses fils et filles. Comment cela le serait autrement? Mobutu s’engagea à fond au respect et à la dignité de l’homme africain et, après Senghor, de l’homme noir. Avec l’armée nationale, il entreprit, par toutes ses forces, de défendre l’honneur de la Patrie. Cette Patrie qu’aucun Congolais ne devra jamais trahir, ne cessa de répéter le «Mzee» tout entier immergé dans le nationalisme. Quel Congolais irait à l’encontre de cet appel de Laurent-Désiré Kabila? Appelé tout jeune au pouvoir, Joseph Kabila entreprit à Sun City de réconcilier les Congolais, passa l’épreuve redoutée du point d’achèvement de l’initiative
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PPTE, mit le cap sur l’émergence, lança la reconstruction par les 5 Chantiers et la Révolution de la Modernité. Je n’oublierai pas un homme qui me sert de balise dans ma vie politique pour son intelligence et son audace : Bernardin Mungul Diaka, Ya Mungul Goda Kombu, le compagnon d’exil interne de Lumumba, qui, en plein affrontement Mobutu-Tshisekedi qui menaça de fracturer davantage une Capitale meurtrie, travailla au rapprochement et à l’apaisement. Ni Henri-Désiré Takizala pour son humilité, son efficacité et son exemplarité ; ni Cléophas Kamitatu Kwadros pour son énergie et son leadership unanimement reconnu à la Conférence de la Table Ronde de Bruxelles; ni le survivant des pères fondateurs, Antoine Gizenga. Aujourd’hui, nous avons mission de reprendre la main, de poursuivre et d’amplifier l’action engagée par nos prestigieux ancêtres. Je voudrais enfin saluer un Patriarche, l’ancien Premier ministre Joseph Nsinga Udjuu Ungwankembi Untube, qui nous honore par sa présence ici parmi nous. C’est le dernier sage qui nous reste, nous du Grand Bandundu. Nous de l’ex-province de Léopoldville. Certainement nous de ce Congo. Il a entrepris de réconcilier ses fils et filles que nous sommes. En l’honneur de notre Patriarche Joseph Nsinga Udjuu Ungwankembi Untube, je voudrais vous prier de vous lever et de lui faire une ovation. Merci à vous. Plus que jamais, notre Congo a besoin d’une «sametová revoluce», un passage des flambeaux de velours. Sans que le peuple congolais n’ait à verser la moindre goutte de sang. Face au Congo, face aux Congolais, nous représentons plus que jamais, l’offre politique crédible. Merci à vous. (Problèmes recensés, objectifs poursuivis, actions à entreprendre, en annexe). Fait à Kinshasa, 16 octobre 2018 Prof. Tryphon Kin-kiey Mulumba n
La guerre du Sénat aura lieu top news |
Modeste Bahati décide de défier jusqu’au bout l’autorité de l’ex-Président Kabila et ouvre une grande faille
I
l avait toujours été ainsi. Mobutu qui avait maîtrisé le personnel politique de son époque et a eu à s’approcher de lui, séduit par son esprit de combativité, avait lâché ces mots à des proches, parlant de lui: «Tata oyo, soki opesi ye pouvoir te, okolala pongi te» (cet homme, tant que tu ne l’as pas placé à une position de gestion, tu ne trouveras pas le sommeil). Sous Joseph Kabila, Dieudonné Bolengetenge Balela, alors candidat questeur de la Majorité présidentielle, l’avait échappé belle. Questeur sortant dans le bureau de Vital Kamerhe Lwa Kanyinginyi Nkini, Modeste Bahati Lukwebo également membre de la Majorité présidentielle, s’était maintenu mordicus dans la confrontation jusqu’à défier Kabila alors représenté par un homme de grande confiance et, du coup, très puissant, présenté à l’époque comme le Vice-Président de la République, Augustin Katumba
Mwanke. Dans un système électoral jamais ouvert, nul n’a vraiment su, qui de Bahati et de Bolengetenge, l’avait emporté dans les urnes. Même si c’est Bolengetenge qui fut proclamé... Le 24 février 2009, après que le bureau Kamerhe fut sacqué et que des élections furent organisées, il n’y avait pourtant eu que du Bahati, Bahati, Bahati, Bahati, peu ou pas de Bolengetenge, puis Bahati, Bahati qui reprenait de plus belle. SOMMATIONS EN CASCADES. En clair, cet homme né le 13 janvier 1956 à Katana au Sud Kivu, issu de la Société civile, passé à la politique comme P-dG de la SONAS, et plusieurs fois ministre (Travail, Plan, Économie, etc.) sait donner des insomnies à qui lui cherche noise. «Il est comme un serpent qui se déplace et qui s’arrête quand on le frappe mais reprend sa marche en avant et s’arrête quand
on le frappe, mais n’a jamais arrêté sa marche qu’il estime que ses intérêts ont été pris en compte parfois sous forme d’alternative alléchante», témoigne un homme qui l’a longtemps approché dans l’ancien GPI, Groupe Parlementaire des Indépendants dont la présidence fut exercée longtemps par le Député Tryphon Kin-kiey Mulumba et qui comptait en son sein un membre - un certain Alexis Thambwe Mwamba bientôt ministre des Affaires étrangères et un autre Athanase Matenda Kyelu alors ministre des Finances quand Bahati trônait à la questure sous Kamerhe. «C’est à cette époque que Bahati tissa sa toile en consolidant ses arrières, sous un Kamerhe peu regardant sur la caisse tenue par un frère de sang», témoigne un autre. Les relations entre les deux n’ont jamais été franches. «Dans un Kivu où on vous dit oui quand c’est non, les relations humaines n’ont
été qu’ainsi», tempère un sociologue. Quand le 25 mars 2009, Kamerhe remet sa démission - accusé de crime de lèsemajesté après des déclarations le 21 janvier 2009 sur Radio Okapi regrettant le début des opérations militaires conjointes entre FARDC et l’armée rwandaise, Forces armées rwandaises, FAR, dans le Nord-Kivu - et entre dans l’opposition, ses relations avec Bahati demeuré proche de Kabila, restent floues. Quand le G-7 se crée, il s’en trouve pour expliquer, documents à l’appui, que le groupe de ces sept personnalités (Charles Mwando Nsimba, Pierre Lumbi Okongo, Christophe Lutundula Pene Apala, Charles Kyungu wa Kumwanza, Olivier Kamitatu Etsu, José Endundo Bononge, Banza Maloba) traitées par l’alors gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe qui rejoindra bientôt son G-7, était à l’origine 8. Le huitième était Bahati qui, au dernier mo-
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Modeste Bahati Lukwebo. Mieux vaut la mort dans le combat que la vie d’un vaincu? DR.
ment, a trouvé son compte ailleurs. Il en aurait récolté un «petit» prix. Une «petite» promotion. Passant du ministère du Travail à celui à bon goût de l’Économie nationale bien que délesté des PME... En rage, Bahati s’écrase mais n’en pense pas moins. Même si au Travail, il avait eu sous son escarcelle deux services convoités par des connaisseurs, INSS (depuis CNSS), INPP... «Le week-end dernier, il n’y avait que ça! Ce pavé dans la mare. Le ministre du Plan avait-il choisi de s’en aller loin (très loin) de la Majorité Présidentielle? Lors d’une réception samedi 28 avril de ses nouveaux adhérents, Modeste Bahati Lukwebo déclare, rapportent des journaux en ligne: «Nous sommes dans la Majorité Présidentielle. Nous voulons que ça soit clair: «nous n’accepterons aucune décision qui sera prise sans nous par un groupe de gens au sein de la Majorité Présiden(suite en page 13).
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Le FCC exclut Bahati, l’Afdc-A de Bahati fait ses adieux au FCC
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ur scène, tout se radicalise. La veille 9 juillet, le chef de l’Afdc-A Modeste Bahati Lukwebo a été exclu avec fracas du FCC. Réaction fumante le lendemain 10 juillet, de l’AfdcA, celle-ci prend ses clics et ses clacs et s’en va du FCC. Incroyable Bahati déjà craint par Mobutu le Maréchal Léopard. Ci-après communiqué de l’ex-ministre de l’Industrie, Rémy Musungayi Bampale. Déclaration de la conférence des présidents des partis et personnalité politiques élargie aux
sénateurs, députes nationaux et députés provinciaux du regroupement politique AFDC-A, a examiné la situation politique de l’heure. A l’issue de cette réunion, après débats et délibération, le Regroupement Politique AFDC-A en conférence des Présidents des Partis et Personnalités Politique fait la déclaration ci-après : 1. Dénonce le climat de haine, d’animosité et les règlements de comptes devenus un mode gestion au sein du FCC. 2. Renouvelle sa confiance au Président et Autorité Morale du Regroupement Politique
AFDC-A, l’Honorable Sénateur Modeste Bahati Lukwebo; 3. Note que la Conférence des Présidents des Partis et Personnalités Politiques demeure l’unique organe compétent habilité à engager l’AFDC-A et, ce, par la personne de son Président et Autorité Morale, l’Honorable Sénateur Modeste Bahati Lukwebo. En conséquence, elle fait observer que la déclaration faite en date du 05 juillet 2019 par un groupuscule d’élus et de non élus de notre regroupement, ne peut engager l’AFDC-A; 4. Invite particulièrement les Députés
Nationaux à examiner scrupuleusement les disposition pertinentes des articles 110 in fine de la Constitution et 95 du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale; 5. Met en garde tous ceux qui tentent de débaucher en son sein car ils n’auront ni légitimité ni légalité pour engager notre regroupement. L’AFDC-A reste une et indivisible; 6. Invite son Groupe Parlementaire à l’Assemblée Nationale à reconstituer son bureau; 7. Confirme la déclaration de la Conférence des Président des Partis et Personnalités Politique élar-
gies aux Sénateurs, Députés Nationaux et Députés Provinciaux et Autorité Morale du regroupement politique AFDC-A, l’Honorable Sénateur Modeste Bahati Lukwebo, a été investi en qualité de candidat au poste de Président du Sénat; 8. Rappelle ici qu’à l’issue du scrutin combiné du 30 décembre 2018 l’AFDC-A demeure une des deux organisations politiques ayant franchi le seuil de 1.000.000 des suffrages exprimés en sa faveur soit exactement 1.243.326. Ceci traduit la confiance de la population congolaise à l’AFDC-
A et à son Président. Avec cette confiance de la population, l’AFDC-A mérite de diriger l’institution Sénat; 9. Fait remarque qu’à la suite du communiqué suspendant son Président et Autorité Morale de la Conférence des Présidents des regroupements du FCC, la Conférence des Présidents des Partis et Personnalités Politiques signale que c’est l’AFDC-A qui est membre du FCC et non son Autorité Morale. De ce fait, seule cette dernière engage ses membres au sein d’autres instances et n’enverra personne au FCC quant à ce; 10. Prend acte de
cette suspension et annonce que le Regroupement Politique AFDC-A reprend son autonomie totale vis-à-vis des institutions de la République, des Associations de la Société Civile ainsi que d’autres regroupement et partis politiques. Fait à Kinshasa, le 10 juillet 2019 Pour la Conférence des Présidents des Partis et Personnalités Politiques élargie aux Sénateurs Député Nationaux et Député Provinciaux du Regroupement Politique AFDC-A; dont liste en annexe. Le rapporteur, Prof. Musungayi Bampale Rémy.
Contre toute attente, Bahati maintient sa candidature au perchoir et rend incertain le résultat de la confrontation (suite de la page 12). tielle. L’AFDC doit être associée à toutes les décisions stratégiques de la MP. Au cas contraire, nous n’accepterons aucune décision qui sortirait de ces réunions». Animateur d’un site en ligne, Stanys Bujatera Tshiamala poste un tweet peu après: «Bahati Lukwebo: «On doit veiller aux prochaines élections parce qu’il y a des gens qui préparent la tricherie». Venu de la bouche d’un ministre... d’État, l’alerte fait sérieux. Sauf démenti, les commentaires à qui mieux mieux vont s’emballer!» (lesoftonline 5/01/2018 12:02:00 am, édition papier n°1433, datée 30 avril 2018). À MALIN MALIN ET DEMI. Qui vraiment, au sein de l’ex-Majorité présidentielle, jetterait la première pierre à Bahati? Elle qui est devenue une véritable caste d’hypocrites, chacun plaçant des ministres au sein de diverses équipes gouvernementales présentés comme membres de l’opposition alors qu’ils y sont de service? Après Mobutu, Kabila a mis du temps à connaître son personnel politique
«Le Candidat du Chef». Sur une scène d’hypocrites, un TST (Tout Sauf Thambwe) lors d’un vote secret au sénat? DR. mais y est parvenu. Quand mercredi 8 août 2018, il désigne peu avant midi le SG de son parti PPRD Emmanuel Shadary Ramazani candidat président de la République après que le président eût tenté lui-même en vain de rempiler, guère accompagné ni par sa cour, ni par la communauté internationale cordialement opposé, le président place un traquenard devant ses caciques, chacun candidat résolu à sa succession. Ce 8 août 2018 était la date limite de dépôt des candidatures à la Présidence de la République dont le scrutin était annoncé
pour le 30 décembre. Le long chemin de croix était tel que si on ne s’y était pas pris à temps, on tombait hors délai. Or, la veille 7 août, Kabila avait réuni tous ses caciques dans sa ferme de Kingakati et avait pu faire comprendre à chacun qu’il était son candidat avant de demander qu’ils regagnent la maison en toute sécurité en laissant le téléphone ouvert. Le nom serait annoncé la nuit... C’est finalement le lendemain peu avant midi que Kabila sort du chapeau Ramazani lui-même surpris. À malin malin et demi. Se sachant pié-
gé, chacun des candidats au dauphinat avait pu apprêter son dossier, dépensé des sommes colossales, mis en place les équipes. Dans la matinée de ce 8 août, Bahati avait déployé ses militants portant son drapeau rouge dans les environs du siège de la Centrale électorale, sûr que ce serait lui. Ou que, dans tous les cas, il pourrait rattraper la situation... Trop tard, les événements vont s’accélérer à ce point qu’il ne restait plus à chacun que de réaffirmer «son allégeance, sa fidélité, sa loyauté, etc., à l’Autorité Morale de la Majo-
rité Présidentielle», les yeux rougis de larmes. Jamais dupe, Kabila a fait fonctionner les Services de l’ANR et autres qui l’ont informé. Le coup de maître a magistralement fonctionné. En sanglots, les hommes sont revenus dans les rangs... Dans son salon, il savoure sa victoire. Mais Bahati, si bien traité par son ami Mobutu, n’a rien oublié. Aux Législatives nationales de 2018, il a à nouveau mordu la poussière, trop mal inspiré d’avoir migré de sa circonscription d’origine Kabare - où il n’avait pas été élu en 2006 - pour la ville de Bukavu contestataire et toujours aussi acquise à l’opposition portée cette fois par Kamerhe. Longtemps soupçonné d’être tout sauf kabiliste, tout logiquement, la Centrale électorale acquise et aux ordres de la MP, a exclu Bahati de la liste des élus. Qu’importe! Cet homme qui pèse lourd (plusieurs millions de $US), qui a toujours su retrouver sa place auprès des juges (en 2006, à la Cour suprême), sait mettre en jeu sa fortune colossale, cette fois pour le Sénat. Mieux vaut la mort dans le combat que la vie d’un vaincu.
Bahati a juré... Il vise désormais le prestigieux fauteuil haut perché: le perchoir qui lui permettrait, en cas de vacance à la présidence de la République - hypothèse souvent avancée au PPRD, d’être Président de la République... Bahati oublie les calculs du PPRD qui cherche du pur sang, du dur, capable de faire à CACH. Le portrait robot exclut d’office Bahati. Mercredi 8 juillet 2019, lors d’une réunion du Saint des saints du FCC dans une salle du Rotana Kin Plaza, Bahati en sort contusionné. Sur le modèle consommé de la MP, tous les chiens enragés ont été lâchés. Menaces, injures, etc., tout passe. Ses frères du Sud-Kivu lui évitent tout contact visuel. Trop dangereux. Le président de l’Afdc-A a trop longtemps joué avec le feu. Kabila a pris le temps de le maîtriser. Il s’en prend violemment à ces proches qui l’avaient longtemps retenu alors que la décision avait été prise de le sortir du clan. Un délai de 48 heures lui est donné de s’amender publiquement, en faisant un nouvel acte d’allégeance. C’est peu connaître ce Shi de Kabare. C’est peu
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connaître Kabila... La guerre est repartie. À qui saura le plus claquer ses $US... Bahati peut cracher $US 5 millions. Pas sûr que le FCC en sorte autant. Et si la tragédie Kengo-She se rééditait? Après avoir fait rêver Abdoulaye Ndombasi Yerodia, c’est She qui fut choisi. Impliquant un TSS, tout sauf She. En clair, le vote Kengo wa Dondo, ce 11 mai 2017 (55 contre 49). Cette fois, un duo de la province Orientale a été consulté - JeanPierre Lola Kisanga et John Tibasima Mbogemu - et désigné. Il a mobilisé, faisant rêver. Tous deux d’anciens rebelles du RC-Goma. C’est finalement le Maniema qui a été désigné et Alexis Thambwe Mwamba. Lui aussi ancien RCD-Goma. Du coup, tout devient incertain. Un TST (Tout Sauf Thambwe) lors d’un vote secret? Voici qui, sur scène, est troublant. Qui ne présage rien de bon. Et tout se radicalise. Quand le FCC se prend à rêver d’une fronde Afdc-A et exclut Bahati, l’Afdc-A fait ses adieux au FCC. Mobutu-Le Léopard qui connaissait Modeste Bahati, n’avait jamais su se mesurer à ce Shi. T. MATOTU n
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exclusif |
Les géants miniers avaient voulu en découdre avec Kabila
C
e fut comme lors de la deuxième guerre mondiale. Kabila détenait entre ses mains la bombe atomique capable d’anéantir l’économie mondiale. De détruire l’Occident. En 1945, Washington n’en peut plus de la résistance farouche du Japon qui rejette son ultimatum. Le président Truman décide de conclure cette guerre du Pacifique. Il va larguer l’arme fatale sur Hiroshima et Nagasaki. Le Congo, grâce à sa mine de Shinkolobwe, détient le gisement le plus riche au monde. Jusqu’à 65% d’uranium quand l’uranium canadien n’en contient que 0,2%. À la tête de la Société Générale de Belgique et de l’Union Minière du Haut Katanga, le Belge Edgar Sengier est l’homme clé du «Projet Manhattan» d’anéantissement du Japon et de la fin de la guerre que pilote le général Leslie Groves quand Enola Gay décolle avec Little Boy largué le 6 août 1945 sur Hiroshima et le 9 août sur Nagasaki... Soixante-treize ans plus tard, à Kinshasa, au Palais de la Nation, la présidence congolaise, le Congo est toujours au centre du monde. Sept patrons qui pilotent des sociétés minières et disent avoir investi entre 1 à 8 milliards US$ dans notre pays posent chacun son jet privé sur le tarmac de l’aéroport de N’Djili où aucun d’eux n’a jamais mis les pieds et bivouaquent à la Gombe qu’ils découvrent. Si leurs sociétés pèsent plusieurs milliards de US$, aucun d’eux ne dispose d’un immeuble à Kinshasa. Tous n’ont d’adresse que postale, sur l’avenue Tombalbaye, certainement le pire quartier de la ville, immeuble Prestige qui n’a de prestige que le nom. Pas un siège... Pis que ça, là, ce monde minier de la toute Planète terre se partage un même étage. C’est le cas de Randgold Resources, comme de CMOC International, d’Anglo Gold Ashanti ou d’Ivanhoe, de Gold
Kinshasa, Palais de la Nation, mercredi 7 mars 2018. Kabila rencontre les patrons des sociétés minières. DR. Mountain International de Zijin Mining Group ou de MMG Limited. Quant à Glencore, son grand patron Ivan Glasenberg n’est pas plus logé à meilleure enseigne. Son courrier lui parvient au 4ème étage de l’avenue Kwango, n°130, pas plus connue, par Mutanda Mining... ÉLECTRIQUE. Comment ces patrons dont l’agenda journalier les amène à parcourir des continents, petit-déjeuner à Stockholm, déjeuner à Londres ou Dubai, dîner à Zurich ou à Beijing, n’ont-ils jamais érigé chacun un bâtiment, le long de la principale avenue d’un pays d’où ils tirent l’essentiel de leurs affaires? Et ce rendez-vous qu’ils ont obtenu ce mardi 6 mars 2018 à Kinshasa au Palais de la Nation avec le Président de la République Joseph Kabila Kabange est si crucial que même s’il a été remis au lendemain mercredi 7 mars sans qu’ils n’aient été avertis au préalable et sans qu’aucune autre précision n’ait été fournie à quiconque, est si vital pour eux et pour le monde que chacun a annulé ou suspendu tous ses rendez-vous de la semaine. La réunion débute à la mi-journée dans une atmosphère électrique. Le Chef de l’État qui fait son entrée dans cette salle qui sert parfois de Conseil des ministres ne serre la main à aucun de ses hôtes rangés devant
lui chacun devant une table de bois lisse qui ressemble à un pupitre. Avec lui son Directeur de cabinet, Nehemie Mwilanya Wilondja, l’inamovible ministre des Mines Martin Kabuelulu, le conseiller diplomatique principal Barnabé Kakaya Bin Karubi, le président du patronat également président du Conseil d’administration de la Gécamines, Albert Yuma Mulimbi, le Chef de l’État souhaite la bienvenue à ses hôtes et donne la parole à celui qui veut la prendre. Mark Bristow de Rangold Resources (or) parle le premier, dit présenter la position du groupe. S’ils se trouvent au Congo, c’est suite à une loi minière très favorable, à la présence à la tête de l’Etat congolais d’un homme visionnaire. Il félicite le Président de la République pour la conduite des affaires de l’Etat. Ils sont des investisseurs qui aiment ce pays où ils ont déployé un business plan de dix ans. Si la loi change et si elle réduit la clause de stabilité de 10 à 5 ans, c’est tout leur business qui coulera. «Chacun de nous aura perdu toute crédibilité. Chacun de nous va être contraint de fermer son entreprise». Puis de vanter l’œuvre sociale réalisée par Randgold Resources: route nationale RN26, hôpital, écoles, 15.000 travailleurs. Chacun des miniers présents serait toujours au stade d’investisse-
ment, ce qui est loin de la vérité. Depuis 2002, selon divers cabinets, ils ont pourtant amorti le pactole investi, récupéré les fonds injectés et filent au super profit des suites du boom des cours - cuivre et cobalt. Stratégique pour l’industrie de la téléphonie mobile et pour le véhicule électrique qui constitue le futur de l’automobile, le cobalt est passé de 18.000 US$/t à plus de 84.000 US$/t. De même, un rapport du Cabinet britannique Ernst & Young conclut que le code minier actuel fait perdre au Congo entre 2 à 4 milliards US$/an au pays outre des critiques de la vénérable Banque Mondiale qui appelle à la révision du Code minier guère favorable à l’économie du pays. MENAÇANT. Il n’empêche! «Si vous signez le Code dans son format actuel, je ferme. Je mets 15.000 de vos compatriotes dans la rue, au chômage», estime Mark Bristow. Puis, menaçant, le patron de Rangold passe un message qui sonne comme un avertissement: «Le Nord-Est de votre pays où Randgold Resources est installé est une contrée dangereuse, où foisonnent des groupes armés. Les 15.000 chômeurs vont rallier les groupes armés qui vont exploiter cet or sans rien verser un franc à l’État». Le deuxième à prendre la parole est le patron d’Ivanhoe Mines (cuivre, cobalt), Robert Friedland
qui explique avoir rédigé son business model sur l’ancien Code, insiste sur la clause stabilité, le principal problème. Cette clause qui garantissait dix ans de job sans changement. S’en prend à la notion très floue de «minerai stratégique», qui met le secteur «à la merci et au bon vouloir de qui que ce soit, qui peut déclarer tel minerai «minerai stratégique», sans aucune base». De conclure: «Pour cette raison, vous ne pouvez signer ce Code». Puis: «je vous implore de nous accorder 30 jours en vue d’échanger avec vos hommes». Au tour du patron de Glencore (cuivre, cobalt), Ivan Glasseberg, de loin, le plus riche de tous. Il s’insurge contre un texte voté au Parlement sans qu’il n’ait tenu compte des observations des miniers. «Nous avons pourtant envoyé une matrice sur ce code au profit et du pays et des investisseurs. Nous ne comprenons pas que la loi n’ait pas tenu compte de ce travail». Puis, comme ses prédécesseurs: «nous demandons un peu de temps» qui serait mis à profit «en travaillant avec votre entourage. Le Chinois George Qixue Fang de Zijin Mining Group, qui a racheté Tenge Fungurume dit être destabilisé mais se reprend: «Certes, il existe une convention minière qui protège un tant soit peu notre entreprise. Mais le Président ne doit, en
aucun cas, signer ce nouveau code. Le signer serait un mauvais signal envoyé au marché mondial des métaux». TROIS HEURES. Trois heures se sont écoulées quand vers 17 heures, Joseph Kabila Kabange termine le tour de table. Il explique que ce code est à l’étude depuis deux ans. Il doit remplacer la loi minière de 2002 post-conflit voulue favorable aux investisseurs afin de les attirer. Il aurait dû être révisé en 2012 mais ne l’a pas été. Le secteur a été associé. Deux sessions parlementaires ont dû débattre de ce code envoyé en commission mixe paritaire Assemblée nationale-Sénat. La mouture finale adoptée est le résultat des concertations. Les Congolais attendent avec impatience la promulgation de ce texte. Puis de circuit législatif congolais. «Dans les six jours de son adoption, la loi est transmise au Président de la République pour sa promulgation (...)» (art. 136). «Dans un délai de quinze jours de la transmission, le Président de la République peut demander à l’Assemblée nationale ou au Sénat une nouvelle délibération de la loi ou de certains de ses articles...». Or, ces quinze jours sont dépassés. Ne pas promulguer un texte de loi voté par le Parlement c’est aller à l’encontre de la Constitution congolaise. En clair, ce code ne saurait
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désormais être sujet à des discussions quelconques. Il explique à l’un d’eux que si l’homme d’affaires court le risque de perdre une mise ou une partie de celle-ci, le le Chef de l’État est garant de la vie des 80 millions de ses compatriotes. En conséquence, il ne pourrait ne pas promulguer le Code. Kabila annonce qu’il signerait ce Code «très bientôt», sans rien modifier au texte. Si les miniers ont brandi la perspective d’aller en arbitrage international, ce qui sousentend une longue bataille judiciaire, le Président offre une issue. La mise en œuvre du Code appelle une réglementation minière sous forme de Décret à prendre par le Premier ministre. Les revendications du groupe des miniers seraient prises en compte dans ce texte comme mesures d’accompagnement. Le Président est si convaincant que ses hôtes l’applaudissent pour la première fois. On lit des sourires sur ces visages. La tension est retombée... Enfin presque. Alors qu’aux environs de 18h30’, le Président suspend la réunion, les échanges téléphoniques avec des cabinets d’avocats prennent place. Le Code sera appliqué intégralement et opposé sans aucun doute aux nouveaux venus. Les anciens bénéficieraient cependant d’un régime de faveur... Logés sous l’ancien régime, ils disposent des contrats que l’on ne saurait abroger unilatéralement. Mais la question doit encore être examinée dans une commission à mettre en place. «À la partie gouvernementale de bien gérer les intérêts du pays dans les négociations à venir. Qu’elle ne s’éloigne pas trop des intérêts du peuple congolais», avertit un proche du dossier. Vendredi 9 mars, dans la soirée, la Rtnc donne lecture du communiqué de presse de la Présidence annonçant la promulgation du code minier. Une page se tourne.
T. MATOTU n
Le Soft International n°1427 daté 14 mars 2018.
supercars |
Ces trop belles bêtes qui donnent soif de l’Amérique
Ces véhicules se garent partout. La puissante direction assistée de l’Escalade par exemple, ses sièges et son pédalier réglable (électriquement) permettent de trouver une position de conduite parfaite. De quoi faciliter la manoeuvre, surtout pour les conducteurs féminins, souvent avides de se mettre à son volant. DR.
E
lles roulent sur nos routes mais très peu. Ces belles américaines hyper puissantes autrefois très prisées sous Mobutu ont reculé face à l’envahissement des européennes. Elles n’en donnent pas moins soif de l’Amérique.
Le Lincoln Navigator. Capable de générer une puissance de 450 chevaux, le moteur de 3,5 L avec double turbocompresseur de cet américain est puissant à souhait et livre une performance qui reflète à la fois votre humeur et la route devant vous. Toutes les surfaces et tous les espaces à l’intérieur du Navigator sont optimisés de manière à offrir un confort inégalé, sans oublier le meilleur dégagement pour les jambes à la deuxième rangée lorsque les sièges de la deuxième rangée sont reculés au maximum. L’habitacle polyvalent comprend des sièges de deuxième rangée de type «incliner et faire glisser» à une touche ainsi
qu’une banquette de troisième rangée inclinable électriquement qui présentent une approche cohérente en matière de confort, d’espace et et de style pour tous les passagers. VÉHICULE VIP PAR EXCELLENCE. Quant à la Cadillac, c’est le véhicule VIP par excellence depuis quelques années aux États-unis. Sa stature imposante combinée à un style raffiné lui confère une allure
unique qui affiche fièrement ses prestigieuses origines. La traditionnelle limousine Cadillac a laissé sa place au Cadillac Escalade, le SUV le plus spacieux et le plus luxueux... Entre New York et Baltimore, Los Angeles et San Francisco, l’Escalade n’attirera guère le regard. Chez nous, il ne passera jamais inaperçu. Les badauds s’interrogent. Que va-t-il sortir du ventre de ce monstre
aux vitres fortement teintées? Une vedette du show-biz? Un chef mafieux russe? Mais, une fois la porte ouverte, l’engin suscite la sympathie. Ses nombreux gadgets le rendent même attendrissant. Il est enfin pris pour ce qu’il est. Un grand garçon tout simple, prêt à vous rendre tous les services si vous manifestez un peu de sympathie pour le monde d’où il vient et de compassion pour sa ten-
dance à la boisson. Avant même de monter à bord, ce véhicule vous fait entrer dans un autre univers. Le capot du gaillard arrive presque à l’épaule, son toit culmine à 1,93 m du sol et sa largeur signe un record avec exactement 2 mètres. Son poids de 2,6 tonnes. Tout est à une autre échelle, celle de l’Amérique. On l’imagine bien emmenant une bande de copains crapahu-
tant entre montagnes et forêts du Nouveau Monde pour aller à une partie de pêche ou de kayak, avec Robert Redford. Sous les cieux européens ou... africains - pourquoi pas? -, le Cadillac Escalade est d’abord une bête d’autoroute. Car c’est là où il se tient le plus tranquille. À 130 km/h, son V8 de 6,2 l de cylindrée, pas moins, et de 409 ch tourne à 1 900 tr/mn. Il ne consomme alors «que» 13 litres si on ne force pas trop sur les relances. Sur route, la consommation approchera les 20 litres; en ville, elle les dépassera largement. Un équipement au gaz peut être monté sur le marché français. Il réduira de près de moitié le budget carburant. À cette allure, la faible vitesse de rotation du moteur conjuguée à un CX de 0,36 (qui n’a pas du être facile à obtenir) garantissent un silence sépulcral. La climatisation, probablement conçue par un collectif d’ingénieurs chauffagistes et frigoristes, procure un climat de rêve. Les passagers avant,
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calés dans des sièges à la fois chauffants ou rafraîchissants (toujours le même collectif), les reins maintenus par un remarquable système de soutien lombaire, voient la route lentement défiler. Quand on évolue aussi haut dans la circulation, l’impression de vitesse diminue. Attention à ne pas se laisser piéger. L’Escalade n’est pas un poids plume, il faut le tenir dans les virages. Son essieu, rigide à l’arrière, typiquement américain, envoie de temps en temps des rappels à l’ordre toutefois bien maîtrisés par une suspension pilotée électroniquement. Ses accélérations sont impressionnantes, voire brutales, les quatre roues motrices n’éprouvant aucune difficulté à faire passer la puissance. De quoi surprendre les autres automobilistes, peu enclins à imaginer qu’un tel engin puisse se mouvoir aussi rapidement qu’une berline traditionnelle. Par prudence, la vitesse a été bridée à 170 km/h (180 compteur).
vie |
Cancer du sein: quels sont les premiers signes? C ’est le cancer le plus répandu chez les Françaises. Et pourtant, le cancer du sein pourrait être combattu de manière plus efficace. Chez les femmes, un examen régulier et une autopalpation sont vivement recommandés. E-Santé fait le point sur les signes à surveiller avec le Dr Nasrine Callet, gynécologueoncologue à l’Institut Curie (Paris). UNE GROSSEUR AU SEIN. Les femmes se voient conseiller, très tôt, de palper régulièrement leur poitrine à la recherche d’anomalies comme une boule. Elle peut être sentie du bout des doigts. Bien sûr, la présence d’une grosseur ne signifie pas automatiquement qu’il s’agit d’un cancer. «Parfois, surtout chez les femmes jeunes, les seins peuvent être pleins de boules, ou être douloureux. Ce n’est généralement pas méchant», souligne un spécialiste. Ces manifestations s’observent généralement sur les deux seins. Pour résumer, «il faut se méfier d’une tuméfaction dure, qui ne fait pas mal et qui est tout le temps présente, explique la gynécologue-oncologue. Sa taille ne varie pas avant, pendant et après les règles.» Ce détail est important, car les variations hormonales peuvent influencer le développement d’un kyste, par exemple. Le Dr Callet conseille aussi de prêter attention aux zones qui entourent le sein. «Son prolongement, sous l’aisselle, peut aussi être touché par une tumeur, tout comme les ganglions». ÉCOULEMENT ANORMAL. Le sein est composé de glandes mais aussi de canaux chargés de produire le lait qui s’écoule par le mamelon. Ce sont les canaux lactifères. Ceux-ci peuvent, de temps à autre, produire un liquide blanchâtre, notamment en cas de dérèglements hormonaux. Mais d’autres écoulements doivent
Chez les femmes, il est vivement recommandé de pratiquer un examen régulier et une autopalpation. DRÉSERVÉS. alerter, lorsqu’ils sont verdâtres ou sanguinolents. «Si cet écoulement se situe d’un seul côté, et qu’il est associé à des modifications du mamelon – comme des lésions d’eczéma –, cela peut traduire un cancer du sein», souligne Nasrine Callet. Ces symptômes s’expliquent par le positionnement de la tumeur. «Si c’est un cancer, il est situé dans le canal lactifère. Celui-ci est irrité, ce qui peut produire un écoulement», détaille la gynécologue-oncologue. LA PEAU DES SEINS. La présence d’un cancer modifie aussi l’aspect du sein, ce qui se remarque à l’œil nu. C’est pourquoi, au cours de l’autopalpation, il est conseillé de se placer devant un miroir. «On remarquera une rougeur, un pli ou une adhérence», illustre le Dr Callet. Le mamelon peut aussi être dévié ou rétracté, l’épiderme peut avoir l’aspect d’une peau d’orange. «Cela peut être dû à la présence d’une tumeur adhérente sous la peau, précise la gynécologue-oncologue. Elle tire la peau ou s’y colle. Les cancers inflammatoires, eux, donnent des signes semblables à des abcès.» En cas de douleur au sein persistante ou anormale, il est important de consulter un médecin. Mais ce n’est que rarement le signe d’un cancer.
«En général, il n’y a pas de douleurs», tranche le Dr Nasrine Callet. C’est ce qui rend l’autopalpation et le dépistage si importants. «Si douleur il y a, et
qu’elle est située des deux côtés ou qu’elle fluctue, ce n’est pas cancéreux», rassure la spécialiste. Si un seul sein est touché, cela peut être le signe d’un cancer inflam-
matoire, mais ces cas sont rarissimes. Des métastases osseuses peuvent aussi se traduire par de tels symptômes. Mais là encore, cela reste rare. Étant
donnée l’absence de symptômes clairs, les femmes sont incitées à assurer elles-mêmes la surveillance de leur poitrine, tous les trois mois après les
règles. «Il est bon de pratiquer une autopalpation régulièrement, confirme le Dr Nasrine Callet. Elle se réalise avec la pulpe des doigts, cadran par cadran, en faisant le tour du sein.» Une bonne palpation se réalise sous deux positions: allongée et assise. «Il faut bien plaquer la glande mammaire sur la cage thoracique», insiste la spécialiste. À partir de 50 ans, des mammographies tous les deux ans sont recommandées, dans le cadre du dépistage organisé. Ces deux stratégies, combinées, augmentent les chances de repérer un cancer du sein lorsqu’il est encore en stade précoce. Cela permet de bénéficier d’interventions peu invasives, donc de préserver sa qualité de vie.
A. VAUGRENTE n
Est-il impossible de faire disparaître les vergetures?
B
ien qu’elles n’aient aucun impact sur la santé, les vergetures sont souvent jugées inesthétiques et peuvent ainsi empoisonner la vie de bien des femmes (et de certains hommes)! Est-il possible de les éviter? Peut-on les faire disparaître? C’EST QUOI? Les vergetures sont liées à des dommages dans le derme, induits par une distension excessive de la peau. Ces dommages causent ensuite une cicatrice linéaire à la surface de la peau, que l’on nomme vergeture. «Suite à un dysfonctionnement des fibroblastes, les cellules qui synthétisent le collagène et l’élastine, les fibres élastiques profondes du derme se rompent. Ceci induit des cicatrices dans le derme, avec secondairement une atrophie de l’épiderme. Des stries linéaires se forment alors à la
surface de la peau», explique le Dr Claire Debusscher, dermatologue à l’Hôpital Érasme et au Brussels Skin Center. Violacées au début de leur évolution, les vergetures prennent avec le temps une couleur blanc nacré. Chez les femmes, elles apparaissent généralement sur l’abdomen, les hanches, les seins, les fesses et l’arrière-jambe (cuisses et genoux). Chez les hommes, en revanche, elles se localisent principalement sur le bas du dos et les cuisses. DES CAUSES HORMONALES ET PHYSIQUES. La génétique joue incontestablement un rôle dans l’apparition des vergetures : certaines peaux y sont naturellement plus sensibles. Le climat hormonal est par ailleurs un facteur déterminant; les périodes d’intenses changements hormonaux, comme la puberté et la grossesse, sont ainsi propices à la formation des vergetures. Une production plus importante de cor-
tisol est notamment mise en cause. «Pendant la grossesse, la production de cortisol augmente, ce qui bloque la production de collagène et rend la peau moins élastique.» Les patients qui recourent à l’application prolongée de préparations cortisonées puissantes ou ceux à qui des corticoïdes par voie orale sont prescrits pendant longtemps sont également plus sujets aux vergetures. Enfin, la prise ou la perte de poids brutale peut également en être à l’origine. UNE PRÉVENTION LIMITÉE. La prévention passe, bien sûr, par la réduction des facteurs de risque comme les régimes yo-yo. Quant aux nombreuses crèmes antivergetures disponibles sur le marché? «Aucune preuve scientifique fiable n’est venue confirmer l’intérêt réel d’une préparation topique sur la prévention des vergetures. Petite exception: un essai avec placebo a démontré
que les femmes enceintes utilisant une crème contenant un extrait de centella asiatica présentaient moins de vergetures que celles qui appliquaient une crème placebo.» Si l’hydratation de la peau procure quant à elle un effet agréable, elle n’a aucune action sur les fibroblastes et ne permet donc pas de se protéger des vergetures. ATTÉNUER LES VERGETURES. Les vergetures sont malheureusement irréversibles… S’il est impossible de les faire disparaître totalement, il existe néanmoins quelques méthodes pour les atténuer. Ainsi, les crèmes à base de trétinoïne (à un dosage de 0,1%) ont prouvé leur efficacité quand elles sont appliquées précocement. «En stimulant l’activité des fibroblastes, la trétinoïne augmente la production de collagène». Attention, ce traitement est disponible uniquement sur ordonnance et ne doit jamais être utilisé
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pendant la grossesse. D’autres thérapeutiques peuvent aussi améliorer l’apparence de la peau: laser fractionné, laser colorant pulsé, radiofréquence… «En raison de leur coût onéreux, ces traitements ne sont généralement prescrits que si les vergetures entraînent un véritable complexe». Ne reste plus alors comme solution qu’à patienter – les marques s’estompent avec le temps – et apprendre à vivre avec ses vergetures… LE SYNDROME DE CUSHING Si les vergetures ne peuvent pas s’expliquer par une cause évidente (puberté, grossesse, prise ou perte rapide de poids…), mieux vaut en parler à votre médecin. Par le biais d’une prise de sang, celuici pourra doser votre taux de cortisol dans l’organisme afin d’écarter un éventuel syndrome de Cushing, une affection sérieuse mais heureusement rare.
M. GARTEISER n
côté rose |
Et si on essayait en mode lenteur
D
ans notre société de consommation où le sexe est devenu un produit comme les autres, soumis à de trop nombreux diktats, un nouveau courant émerge plus light, plus slow. Et si la clé d’une sexualité épanouie était d’en faire moins? «Arrêtons d’en faire trop!» s’indigne Stephen Vasey, gestalt thérapeute à Lausanne. Découvrez le sexe en mode sobriété heureuse. «Il y a beaucoup trop de stress autour de la sexualité» a pu observer Stephen. La tendance est à l’érotisme torride, or performance et obligation de jouissance sont en réalité de puissants freins au plaisir sexuel. LAISSONS DU TEMPS AU TEMPS. Pour preuve, la complainte égrenée par de trop nombreux couples dans les consultations de sexothérapie. «La frustration domine, chacun a du mal à se relaxer pendant les ébats, et ressent au final un sentiment d’insatisfaction diffus» confie notre spécialiste. Une fois émoussée la passion du début, les amants peinent à trouver leurs marques dans la durée. Ce n’est pas Fifty Shades of Grey tous les soirs dans les chaumières, ni l’apologie du latex ou de la fessée. La sexualité cherche un nouveau souffle. De nouveaux besoins émergent : plus de lenteur, de détente, de connexion et de laisser faire. Si la demande est majoritairement féminine, il y a fort à parier que les hommes aussi gagneront à sortir de stéréotypes contraignants et à expérimenter de nouveaux modes. OPTEZ POUR LA LENTEUR! Beaucoup d’hommes sont, aujourd’hui encore, «pris» dans une sexualité mécanique, où les femmes ne s’y retrouvent plus.
«Commencez par fixer un cadre, l’heure et le lieu... Slow Sex. DR.
C’est une évidence! De façon caricaturale et pourtant très réaliste, les mâles opèrent avec précipitation, brûlant les étapes, en allant droit au but (les seins, les fesses, le sexe). «Messieurs, nous ne sommes pas sur un terrain de foot» ontelles envie de dire. D’autant plus que cette approche du corps de la femme, est souvent perçue comme prévisible et répétitive. Et qui plus est, semble échouer à les exciter véritablement et à les préparer à la rencontre. Ralentissez! «Elles expriment souvent le besoin d’un rythme, d’une lenteur et d’une approche par détours, qui prend du temps» rapporte Stephen Vasey. Une réelle progression dans l’approche permettrait sans doute de plonger dans une corporalité et une sensualité, qui les prédisposerait à développer leur désir sexuel et l’envie d’être pénétrée. Et là les deux parties y gagnent! ÉVITEZ LES ATTENTES ÉLEVÉES. «Les attentes sont fortes, et bien souvent nous n’en sommes pas conscients» soulève Stephen Vasey. Les modèles imposés de jouissance véhiculés par le cinéma, les médias et aussi le porno, sont devenus très anxiogènes, plaçant la barre très haut. «Si le désir d’orgasme tonitruant est très présent, rappelons toutefois,
que ce n’est pas la norme» s’insurge-t-il. Désamorcez le programme «toujours plus», ouvrez-vous à ce qui est là. Dans un premier temps, prendre conscience de cette pression est nécessaire, cela va permettre de lâcher (enfin) des représentations le plus souvent irréalistes. Retour à la réalité! «Dans la relation sexuelle, il n’y a nulle part où aller, pas de but, sinon celui de rester ouvert à ce qui est là!» poursuit Stephen Vasey. Dans ce domaine, comme partout ailleurs, il y a des hauts et des bas, c’est normal. Espérer
sans cesse que ce soit mieux la prochaine fois est très toxique. La simple idée de devoir prendre rendez-vous pour retrouver une sexualité épanouie, peut en faire bondir plus d’un. Cette proposition entraîne souvent des réflexions du type: «Nous en sommes arrivés là, c’est navrant!». Et bien non justement! Quand la spontanéité n’est plus au rendezvous (ce qui est toutà-fait normal), où que les ébats restent fréquents mais expédiés, ouvrir un espace érotique identifié dans le temps est une bonne idée.
Espacez vos galipettes, faites le choix de la qualité. «Commencez par fixer un cadre, l’heure et le lieu sans chercher forcément à savoir ce qui va se passer» conseille Stephen Vasey. Pour dépasser cette mini angoisse du «mais qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire?», décidez de vous en charger chacun votre tour. Vous pouvez proposer d’animer ce moment érotique, avec des massages, des lectures érotiques, des caresses… Ca peut vous paraître artificiel, mais en réalité c’est une amorce créative. Le plus important est de viser une ambiance sensuelle, affective et ludique. METTEZ-Y DU CŒUR! «Il y a un réel besoin de trouver une nouvelle façon de se ‘‘connecter’’» formule Stephen Vasey. C’est-à-dire? Par connexion, le sexothérapeute entend «qualité de présence aimante». La femme a souvent besoin d’être touchée dans son cœur, de sentir ses sentiments et ceux de son partenaire, pour passer en
mode sexualité. Il n’est pas rare que les femmes confient que faire l’amour commence bien avant dans la journée, par de petites attentions et des paroles aimantes. Inversement l’homme peut se laisser toucher par des attentions érotiques que sa partenaire envoie dans la journée (le ton de sa voie, un texto, une allusion…) et inonder son cœur du désir qu’il a pour elle. C’est une voie presque tantrique, mais qui en réalité peut se cultiver au quotidien: rire ensemble, goûter des plats, s’offrir au regard, se sentir… Il n’y a rien à faire, juste se laisser toucher par l’amour. Face à la surenchère actuelle de moyens à mettre en œuvre pour atteindre le nirvana, il est évident que des pistes en apparence trop simples se révèlent tout simplement subversives. Une incitation à désobéir à la routine et aux modèles en cours, en quelque sorte. Quels que soient nos choix, Stephen Vasey tient à nous rappeler la nature expansive de l’éner-
gie sexuelle, «qui a besoin d’espace et de liberté, qui a besoin que nous ne l’encombrions pas». Alors, en faire moins, et surtout laisser faire, peut nous ouvrir la voie à la rencontre sexuelle et amoureuse. L’homme a un rapport très particulier avec sa sexualité; il se sent aimé s’il se sent reçu par le sexe de sa femme. C’est excitant, jouissif, et surtout symbolique: c’est la preuve qu’il existe en tant qu’homme et reconnu comme tel. Il semble que son sexe et plus précisément son sexe en érection est essentiel dans la perception de son identité… Ce besoin identitaire peut mettre la relation en péril, une fois la lune de miel passée, et la femme en défusion amoureuse. Insatisfaite par une sexualité trop masculine et masturbatoire, elle ne s’y retrouve guère… Un détail qui n’en est pas un, pouvant entraîner de nombreuses crispations. Il est nécessaire de trouver un équilibre entre le besoin masculin, et la saturation que peut éprouver la femme face à ce type de sexualité.
cesse collés l’un à l’autre est fondamental pour la bonne santé du couple. Mais ne plus prendre le temps de se voir, au contraire, c’est la fin du couple. Et si vous essayiez plutôt d’innover ensemble? Surprendre à nouveau son partenaire. Offrir un bijou précieux, lui faire la surprise d’un week-end de rêve, réunir sans la prévenir de vieux amis pour son anniversaire, faire placarder sur un grand panneau d’affichage son nom suivi de «Je t’aime», c’est romantique mais pas très facile à réaliser!!! Mieux vaut trouver des moyens plus simples pour donner du piquant au quotidien! Pour commencer, évitez d’avoir une vie trop planifiée. Sachez impro-
viser! Inspirez-vous des idées suivantes: Attendez-le(la) à la sortie de son travail, ou téléphonez-lui pour déjeuner avec lui (elle)! Décidez d’une sortie à la dernière minute, juste pour le plaisir d’être ensemble! Achetez-lui le livre ou le disque dont il (elle) a parlé devant vous avec intérêt! Grand classique: offrez lui des fleurs! Ne vous habillez pas toujours pareil! Ne choisissez pas indéfiniment la même destination de vacances, même si c’est commode! N’attendez pas toujours que ce soit lui (elle) qui prenne les petites et grandes décisions et organise votre vie! Quant aux câlins, apprenez à en prendre chacun votre tour l’initiative!
Comment briser la routine?
L
’habitude est un véritable poison pour le couple! Car la monotonie est synonyme d’ennui! Comment continuer à surprendre votre conjoint? Et si vous faisiez de votre vie commune un éternel recommencement… Tant que vous ne viviez pas ensemble, votre histoire d’amour était chaque jour plus belle. Chacun attentif aux désirs de l’autre, vous cherchiez à vous plaire réciproquement. Vous réinventiez la vie et ses petits bonheurs. Il ou elle vous couvrait d’attentions; vous ne vous lassiez jamais d’être ensemble et vous auriez été bien en peine de trouver à votre nouvel amour le moindre défaut!
Rien ne laissait donc présager que la vie commune tuerait ou du moins banaliserait l’amour. Et pourtant, comme pour tant d’autres couples avant vous, votre histoire a du mal à résister au quotidien. Vous aimiez la même émission de télé? Maintenant la regarder est une obligation: il (elle) n’envisage plus de sortir à l’heure ou elle a lieu ! Vous n’aimiez pas la même musique mais vous vous plaisiez à vous communiquer mutuellement vos goûts? Aujourd’hui, chacun écoute ses play-lists musicales de son côté. Chaque fois que vous vous retrouviez, vous vous offriez un cadeau, même minuscule? Vous vous contentez maintenant de fêter Noël et les anniver-
saires. Vous étiez toujours impatients de vous voir après le travail? Maintenant, c’est à peine si vous songez à l’embrasser quand il ou elle rentre. Même vos étreintes sexuelles ont un goût de déjà vu! Votre libido n’est plus comme au premier jour.
UNE VIE D’AVENTURES. Inventer sa vie chaque jour, c’est le moyen de ne pas se lasser l’un de l’autre. Pour certains, l’absence de routine passe par l’indépendance au sein du couple. Il est vrai que sortir séparément donne de l’oxygène, parfois. Mais attention! Rester unis en se construisant deux vies séparées est extrêmement difficile! Ne pas être sans
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Angela Merkel prise à nouveau de tremblements
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roisième fois en quelques mois et voici la chancelière allemande Angela Merkel prise d’importants tremblements, cette fois lors d’une cérémonie officielle avec le premier ministre finlandais, Antti Rinne, mercredi 10 juillet. Mais un peu plus tard, Mme Merkel s’est montrée rassurante: «Je vais très bien, il ne faut pas se faire de souci». La chancelière se tenait debout à côté de son homologue finlandais pour écouter les hymnes nationaux des deux pays lorsqu’elle a commencé à trembler très distinctement. Ses bras et ses jambes notamment étaient pris de petites secousses jusqu’à ce qu’elle se remette en marche avec son homologue finlandais à la fin des hymnes. «ENJEU POLITIQUE». C’est la troisième fois que de tels tremblements surviennent en public. Le premier incident s’est déroulé le 18 juin en présence du président
elle ensuite déclaré. La dirigeante conservatrice, qui aura 65 ans dans quelques jours, avait également été prise de tremblements le 27 juin lors de la cérémonie officielle de prise de fonction de la nouvelle ministre de la justice à Berlin, mais a
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allemand Bild, le plus vendu. «Si des signes de faiblesses physiques ou psychologiques apparaissent souvent, le gouvernement devrait repenser sa stratégie de communication. Sinon, les rumeurs vont empirer», prévient le quotidien.
L’Afrique à l’Élysée
E Angela Merkel avec son homologue finlandais, Antti Rinne, le 10 juillet à Berlin. AP-MARKUS SCHREIBER. ukrainien, Volodymyr Zelensky. Elle les avait alors attribués à une déshydratation liée à la forte chaleur qui régnait sur
Berlin. «J’ai bu au moins trois verres d’eau, c’est ce qui m’a manifestement manqué et, à présent, je me sens très bien», avait-
Réinventons le journalisme éunies pour leur congrès mondial du 9 au 11 juillet à l’université Paris-Dauphine-PSL, les écoles de journalisme du monde entier lancent un appel pour «la liberté de l’enseignement du journalisme». «Enseigner le journalisme à l’ère de la disruption». Pour leur premier congrès parisien, les écoles de journalisme du monde entier ont opté pour une ligne éditoriale bien dans l’air du temps. Le World Journalism Education Congress (WJEC) - seule manifestation internationale exclusivement consacrée à l’enseignement du journalisme - se tient cette année à l’université parisienne Dauphine-PSL, dont l’Institut pratique du journalisme (IPJ) est un des quatorze membres de la Conférence (française) des écoles de journalisme (CEJ). Le WJEC se tient tous les trois ans depuis 2007, et fédère 32 organisations d’écoles de journalisme dans le monde. Pour cette pre-
jusqu’ici assuré être en bonne santé. Les médias allemands avaient fait montre de retenue après les deux premières crises. Cette troisième scène a suscité plus de réactions. «La santé d’Angela Merkel est désormais un enjeu politique», a estimé sur Internet le quotidien
mière parisienne, les organisateurs du congrès ont mis les petits plats dans les grands: discours d’introduction mardi prononcé par Audrey Azoulay, la directrice de l’Unesco, soirée à l’Hôtel de Ville de Paris, mercredi, à l’invitation d’Anne Hidalgo, la maire de Paris. «Ce sont nos JO à nous», glisse dans un clin d’œil Pascal Guénée, le directeur de l’IPJ, cheville ouvrière de cette édition. 550 INSCRITS VENANT DE 70 PAYS. Est également associée l’EJTA (association européenne des écoles de journalisme), qui a créé cette année le site Eufactcheck pour «combattre les mésinformations dans la perspective des élections européennes de 2019», précise l’organisme européen. L’IPJ s’en est fait le relais dans l’Hexagone avec la création de Eucheck France, plateforme française de fact-checking. Les organisateurs attendaient «deux fois plus de participants que les édi-
tions précédentes». Soit 550 personnes inscrites, venues de quelque 70 pays - dont bon nombre où le journalisme n’a pas bonne presse (Chine, Iran, Pologne, Russie, Zimbabwe). «Je n’ai pas fait de la liberté d’expression du pays d’origine un prérequis, sinon nous risquions de nous retrouver entre nous…», sourit M. Guénée. Ils échangeront donc sur la «disruption», sujet d’actualité à l’heure où des ballons d’essai politiques sont envoyés en France sur une remise en cause de la loi de 1881 ou la création d’un conseil de l’ordre des journalistes… Les étudiants de tous les pays ont été mis à contribution par le WJEC, via un concours international sur le thème «Imaginer l’école de journalisme de demain». Cinq projets seront présentés par des étudiants lors de la «keynote» animée vendredi par François Taddei, directeur du Centre de recherches interdisciplinaires (CRI) de l’université Paris Descartes.
nviron 350 étudiants,, chefs d’entreprise et responsables associatifs originaires du Continent sont invités jeudi à venir débattre à l’Élysée. On y comptera parmi les convives de «jeunes leaders» - des têtes d’affiche comme le chanteur Abd Al-Malik, l’ex-footballeur Lilian Thuram ou la femme d’affaires et animatrice Hapsatou Sy, et une cinquantaine d’élus ou de responsables d’institutions. Le président français aime faire bouger les lignes. Ou le laisser espérer. Macron tient à affirmer un double message: que l’Afrique ne soit plus perçue par les Français comme une seule affaire de politique étrangère et que le regard sur ce continent ne se limite pas aux «prismes anxiogènes» de la sécurité et des flux migratoires. La lutte contre l’islamisme armé au Sahel et le contrôle des frontières sont les deux axes forts de la politique poursuivie par Emmanuel Macron en Afrique mais, davantage que ses prédécesseurs, le chef
de l’État semble avoir intégré que les diasporas africaines - concept large qui regroupe les Africains installés en France, les binationaux et les afrodescendants - sont à la fois un atout pour la diplomatie économique au sud de la Méditerranée et un enjeu de politique intérieure. Durant les deux heures d’échanges prévus, l’Élysée promet «un débat spontané, sans tabou, où l’on espère qu’il y aura des interpellations sur la place des diasporas en France et leur visibilité». Les questions d’image et de représentation de l’Afrique en France et inversement de la France en Afrique demeurent centrales. Préparateur de cette journée d’échanges, le CPA, Conseil présidentiel pour l’Afrique, dont sept des neuf membres actuels sont originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, avait été envisagé comme un outil permettant de faire entendre des voix différentes que celles remontant par les canaux classiques de la diplomatie et de la défense mais aussi comme un instrument susceptible de donner un autre visage à la
Le ministre raffole de homards géants
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inistre français de l’Écologie, François de Rugy alors président de l’Assemblée nationale, a organisé (octobre 2017 et juin 2018) au moins une dizaine de dîners luxueux. Sur la table des salons de l’hôtel de Lassay, résidence du président de l’Assemblée, ont notamment été servis des homards géants, du champagne et des vins de la cave de l’Assemblée - du Château Cheval Blanc 2001 estimé à 550 euros la bouteille ou du Château d’Yquem 1999, estimé à 265 euros. «Il n’y a pas eu de dîners entre amis (…) qui auraient été financés par l’Assemblée nationale», a répondu le ministre, préférant parler de «dîners informels de travail». Or, parmi les convives identifiés par Mediapart, auteur de l’érticle, figurent notamment des membres de sa famille et des amis de sa femme Séverine, journaliste à Gala, qui a confirmé au site d’information qu’elle opérait elle-même un «filtre relationnel» et que les invités appartenaient pour l’immense majorité à son cercle «amical».
politique de la France en Afrique. Près de deux ans après sa création, le bilan réel de ses actions reste difficile à établir. Alors que la figure la plus visible du CPA, l’ancien ambassadeur du Bénin en France, JulesArmand Aniambossou, a été nommé ambassadeur de France en Ouganda, l’Élysée devrait annoncer, jeudi après-midi, l’arrivée de six nouvelles personnalités ayant «un profil permettant d’établir des passerelles entre les deux continents et de mobiliser les acteurs de la diaspora». FINANCE PRESS GROUP. RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M FONDATEUR Tryphon Kin-kiey Mulumba. Le Soft International Kin’s Global site www.lesoftonline. net/www.lesoft.be LeSoftConcept LeWebSoftConstruct InterCongoPrinters Radio Télé Action kkmtry@lesoft.be info@lesoft.be SIP-AFRIMAGES B-1410 Belgique. Tél 00-32-488205666. Fax 00-322-3548978. eFax 00-1-707-313-3691 DIRECTEUR GÉNÉRAL Alain Bubu Kiese. Phone +243-815302583. DIRECTEUR ADMINISTRATIF & COMMERCIAL Yerkis Muzama. Phone +243-818371479. Directeur associé Yves Soda. Marketing: Sophia Ahmadi Somji. Phone +243817780000. Directeur de la publication. Munyonga Mubalu. AMP Agences et Messageries de la Presse belges. Accords spéciaux. Belgique. Trends. Trends, Tendances. Le Vif/ L’Express. Knack. © Copyright 2017 FINPRESS. Imprimé à Kinshasa InterCongoPrinters THE NEWSPAPER LE SOFT INTERNATIONAL IS PUBLISHED BY FINPRESS GROUP | DIFFUSION MONDE PRESSHOP.
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