L’ACGT défend son Business Model de péage avec SOPÉCO
A
u mois d’août dernier, une commission d’enquête
parlementaire du Kongo Central a dénoncé une situation de mauvaise gestion du poste de péage sur la RN1 accusant les services officiels
affectés à la collecte de cette taxe de détournement des fonds, évoquant la Constitution qui institue la rétrocession, estimant que 40 %
des recettes de ce poste péage devaient revenir à la province. Sauf que chiffres à l’appui, l’ACGT défend et vante le Business Model de
concession conclu avec des entreprises du secteur privé dans le cadre des contrats chinois qui vient de générer un chiffre record de US$
2,3 milliards en 2017 et a permis de lancer d’importants ouvrages d’infrastructures à Kinshasa et dans l’arrière-pays. (article pages 10 et 11).
international THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER
SINCE 1989 N°1473 | JEUDI 28 NOVEMBRE 2019 | 20 PAGES €7 $8 CDF 10500
La seule province à s’être extraite du démembrement sombre dans le chaos
Où va le Trois des protagonistes qui s’entre-déchirent à Matadi enfonçant la province dans une rare crise (de g. à dr.), le Gouverneur Atou Matubuana élu de Mbanza-Ngungu, Jean-Claude Vuemba élu de Kasangulu, Matusila Malungeni Ne Kongo élu de Madimba, Président de l’Assemblée provinciale. DR.
Kongo
Central THE NEWSPAPER LE SOFT INTERNATIONAL IS PUBLISHED BY FINPRESS GROUP BRUSSELS PARIS KINSHASA DIFFUSION MONDE PRESSHOP BRUSSELS.
politic
Des morts à Goma, des morts à l’Équateur, des morts à Kinshasa, novembre noir au Congo...
Catastrophe après catastrophe. À chaque fois, le Président de la République se déploie sur le terrain pour se rendre compte lui-même et consoler les familles. DR.
E
st-ce novembre noir pour notre pays? Des morts dans l’ex-province de l’Équateur des suites des pluies diluviennes. On n’a pas fini de compter les morts... Des morts des suites de la maladie d’Ebola à Beni - au Nord Kivu - que le pays paraît cependant maîtriser jour après jour. Peu avant, une catastrophe aérienne ayant mis à l’épreuve les services de la Présidence de la République. Un Antonov affrété par l’armée pour la logistique présidentielle avait disparu des écrans radars peu après son décollage de la piste de Goma. Nul ne sait où on en est avec les enquêtes. Mais voici que dimanche 24 novembre, sur la même piste de Goma, un énième crash aérien tue le personnel de bord, les passagers et des malheureux Congolais piégés au sol. Au total, pas moins de 26 personnes mortes. Les médias n’avaient pas encore fini d’écrire sur cette catastrophe que dès le lendemain 25 novembre, une énième pluie faisaient des deuils dans la Capitale. Au moins 50 morts. Bilan provisoire car des corps étaient enfuis dans des décombres des habitations écroulées ou emportées par des glissements de terrains. Novembre noir? Dans un pays où les catastrophes se
succèdent aux catastrophes, décréter des deuils qui succéderaient aux deuils? Au moins, le Chef de l’État est-il présent auprès des familles, sur les sites en compagnie, de son épouse Denise Nyakeru Tshisekedi, pour apporter aux victimes sa consolation et tenter de trouver des solutions d’urgence... On l’a vu à Kinshasa lors de précédents glissements de terrain. On l’a vu au lendemain du crash de l’Antonov rendre visite à la famille du chauffeur du Président de la République qui avait péri dans la catastrophe. LE GÉNIE MILITAIRE À LA RESCOUSSE. Félix Tshisekedi n’a pas attendu un jour de plus pour se déployer dans la capitale, dès mardi 26 novembre, et ordonner des travaux d’urgence de réhabilitation de l’avenue de l’Université coupée en deux sur une trentaine de mètres, empêchant toute circulation sur une artère stratégique conduisant au campus universitaire. Dans la Capitale, les eaux de pluie qui s’était abattue dans la nuit de lundi 25 novembre à mardi 26 novembre avaient causé d’importants dégâts matériels et malheureusement humains. Au moins, 50 personnes auraient péri dans les éboulements constatés dans la ville. Le Président de la République qui s’est rendu, le même jour
sur certains sites accompagné, a également ordonné que les travaux soient entamés dès le lendemain mercredi 27 novembre au quartier Livulu où un trou béant a englouti plusieurs maisons d’habitation non loin de la paroisse catholique Elimo Santu. Outre la cinquantaine de personnes mortes - le bilan est malheureusement encore provisoire - plusieurs autres manquent à l’appel de leurs familles tandis que d’autres ont été contraintes d’abandonner leurs habitations menacées d’être emportées par les prochaines pluies annoncées. Tshisekedi s’est rendu sur les sites les plus touchés. Sur Kyanza, il a constaté l’affaissement de l’asphalte sur cette principale artère qui relie les communes de Ngaba et de Lemba. Des équipes de secours de l’OVD, Office de Voire et Drainage ont été instruites afin de rétablir la circulation dans les plus brefs délais. Face à ces catastrophes naturelles, le Président a appelé à la rescousse les services du génie militaire. Le Directeur général
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 2.
de l’OVD Bénjamin Wenga a assuré qu’il se mettait au travail. «Dès mercredi, nous allons commencer à nous produire», a-t-il promis. La veille dimanche 24 novembre au matin, un avion petit porteur de la compagnie privée de Goma Busy Bee desservant des zones enclavées du Nord-Kivu appartenant à un certain «Commandant Ted» - s’était écrasé au décollage sur un quartier populaire à Goma faisant au moins 26. L’avion, un Dornier-228 assurait des vols entre Goma et le Grand Nord, à Beni et Butembo, à 350 km. Il s’est écrasé sur l’un des quartiers densément peuplés qui entourent l’aéroport. «Il y avait 17 passagers à bord et deux membres d’équipage. Il a décollé vers 9h-9h10», selon Héritier Said Mamadou, en charge de la réservation de Busy Bee, propriété d’un certain «Commandant Ted» sans aucune référence dans le secteur. Les 19 personnes à bord ont toutes péri. Sept personnes au sol ont trouvé la mort dans la chute du Dornier-228.
ALUNGA MBUWA n
communication
|
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 3.
politic
|
Cette fois, ç’en est fin de Bemba
Dans l’affaire de subornation des témoins, l’ex-chef de la rébellion armée du MLC Jean-Pierre Bemba Gombo est désormais «définitivement» condamné par la Cour Pénale Internationale de la Haye. Du coup, l’un des chefs de la coalition Lamuka voit ses ambitions politiques et présidentielles partir en fumée. DR. ette fois, ç’en est Fonds au profit des victimes. (iii) ainsi que leurs degrés de Rappel : Le 19 octobre 2016, poursuivies contre lui. Mais peut-être fini de Pour fixer les nouvelles peines, participation et d’intention res- Jean-Pierre Bemba Gombo, contre Jean-Pierre Bemba, la politique pour la Chambre de première inspectifs. Elle a aussi tout partiAimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Mangenda ainsi «le Chairman». tance VII a tenu compte de culièrement souligné les effets Jean-Jacques Mangenda Kaque Aimé Kilolo, la Chambre Invalidé à la prél’annulation des déclarations dissuasifs qui s’attachent au bongo, Fidèle Babala Wandu avait d’appel avait cassé les sidentielle de de culpabilité pour une infracfait que ces trois personnes ont et Narcisse Arido ont été peines prononcées contre eux décembre dernier, il contestait et avait renvoyé cette question tion (production d’éléments été emprisonnées pendant de déclarés coupables d’atteintes l’arrêt de la Cour Constitude preuve faux ou falsifiés en longues périodes en l’espèce, à l’administration de la jusà la Chambre de première instionnelle qui avait confirmé connaissance de cause, en verce qui a eu des répercussions tice pour avoir intentionneltance pour qu’elle prononce son invalidation par la CÉNI, tu de l’article 70-1-b du Statut) considérables sur leur réputalement suborné des témoins de nouvelles peines. Donc, la la Commission électorale tion professionnelle, leur situa- et sollicité la présentation de Chambre de première instance et elle a pris en considération, nationale indépendante, dans leur ensemble, des faction financière et leur situation faux témoignages par des avait prononcé de nouvelles estimant avoir été «blanchi» teurs tels que : (i) la gravité des familiale. témoins de la Défense dans le peines», a poursuivi Patrick par la Cour de La Haye dans infractions dont les personnes La Chambre de première inscadre de l’autre affaire visant Tshibuyi. Jean-Pierre Bemba l’affaire secondaire après «les condamnées ont été jugées tance VII est composée des Jean-Pierre Bemba devant avait été condamné à un an excuses» - c’est tout comme responsables ; (ii) le rôle des juges Bertram Schmitt (juge la CPI. Le 22 mars 2017, la d’emprisonnement et €300.000 - obtenues de la Cour dans d’amendes. Le condamné est intéressés dans la tentative de président), Marc Perrin de Chambre de première instance l’affaire principale. Il était allé en appel contre cette décifaire échec à l’enquête ouverte Brichambaut et Raul Pangalan- VII a prononcé les peines dans allé en appel, estimant n’avoir sion. «Donc, aujourd’hui la concernant ces infractions ; gan. cette affaire. pas été condamné «définitive- Chambre d’appel a rejeté les ment» par aucun tribunal de moyens d’appel qui étaient son pays ou de l’extérieur, essoulevés par Mr Jean-Pierre pérant être «clairement lavé». Bemba et donc a confirmé la Mais voici que la Cour Pénale décision portant sur la fixaInternationale «confirme la tion des nouvelles peines; décision portant fixation des tel que c’était prononcé par peines à l’encontre de Jeanla chambre de première insPierre Bemba, président du tance7», a-t-il encore expliqué. MLC, dans l’affaire de suborM. Bemba avait été reconnu nation des témoins : un an de coupable d’atteinte à l’admiprison et €300 000 d’amendes». nistration de la justice le 17 En clair, JPB est condamné et, septembre 2018. selon la Constitution congoCi-après, le communiqué offilaise, ne saurait pas concourir ciel de la CPI: à une élection présidentielle. Communiqué de presse : 17 Cela ne l’empêche pas de serSeptember 2018 vir son pays à un autre niveau Affaire Bemba et al. : La de responsabilité... Chambre de première instance La chambre d’appel de la CPI, VII rend sa décision portant la Cour pénale internationale fixation des nouvelles peines a confirmé mercredi 27 noAujourd’hui, 17 septembre vembre à La Haye la décision 2018, la Chambre de première portant fixation des peines instance VII de la Cour pénale à l’encontre de Jean-Pierre internationale («la CPI» ou «la Bemba, président du MLC, Cour») a prononcé des peines dans l’affaire de subornation à l’encontre de Jean-Pierre des témoins : un an de prison Bemba Gombo, Aimé Kilolo et €300 000 d’amendes. Par Musamba et Jean-Jacques son arrêt d’appel, elle rejette Mangenda Kabongo après tous les trois moyens évoqués l’annulation par la Chambre par l’ex-chef de la rébellion du d’appel des peines initialement MLC portant sur les erreurs de fixées et le renvoi de la quesla décision de la chambre de tion pour réexamen devant la première instance. La Cour a Chambre VII. Les déclarations conclu que la chambre de prede culpabilité et les acquitmière instance s’était confortements concernant les cinq mée à ses instructions conceraccusés sont définitifs. nant la fixation de nouvelles Dans sa nouvelle décision, la peines, qu’elle n’avait commis Chambre de première instance aucune erreur de droit ni de VII a condamné M. Bemba à fait. Par conséquent, rien n’a un an d’emprisonnement ainsi changé sur le plan judiciaire, qu’à une amende de 300.000 a déclaré Patrick Tshibuyi, euros. M. Kilolo et M. Mangenchargé de sensibilisation à la da ont chacun été condamnés CPI à Kinshasa. Au niveau à une peine totale de 11 mois de la procédure, la chambre d’emprisonnement. M. Kilolo de première instance avait a également reçu une amende rendu son verdict de culpabide 30 000 euros. La Chambre a lité contre Jean-Pierre Bemba ordonné que soit déduit de ces et les autres personnes qui peines le temps déjà passé en étaient poursuivies contre lui. détention sur ordre de la Cour Elle avait prononcé des peines et a par conséquent considéré et les parties étaient allées en que les peines d’emprisonneappel contre ces décisions. «Et ment avaient été purgées. Les la chambre de première insamendes seront à verser à la tance avait confirmé la culpaCour dans un délai de 3 mois bilité de Monsieur Jean-Pierre à compter de la décision et Bemba et d’autres personnes seront ensuite transférées au
C
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 4.
politic
|
Mokia n’avait de cesse de se vanter d’être membre de la tribu Mbunza qui cogne quiconque l’énerve
S
ur de nombreuses vidéos visibles sur les réseaux sociaux comme sur des plateaux de télévision, il a toujours un homme «à part». «Dites un mot et je vous me une gifle...». S’il a un jour fait la prison c’est après s’être battu sur un plateau télé, en direct... Ce fut en 2010. L’irascible fut arrêté pour «coups et blessures volontaires» portés contre son co-débateur, Benoît Yolama en pleine émission politique. Gabriel Mokia passa trois ans derrière les barreaux... Candidat Président de la République à l’élection du 30 novembre 2018, il est resté un homme «à part», l’homme qui règle le problème, lui-même, à mains nues, à la minute, sans attendre et il assume. «Chassez le naturel, il revient au galop»... MEMBRE DE L’ÉTHNIE MBUNZA ET FIER DE L’ÊTRE. L’impossible Mokia. S’il se déplace dans la rue, assis sur la banquette arrière de son 4X4, n’essayez pas de le regarder par deux fois, ce Mbunza guerrier et fier de l’être pourrait vous soupçonner de le défier. «Or, vous savez, un Mbunza..., il est né pour cogner», n’avaitil de cesse de se vanter. Que des incidents à son actif! Accusé de «tentative de meurtre sur Mlle Lisombo Poso» - un incident intervenu le 22 novembre, filmé et mis sur les réseaux sociaux, Mokia a été arrêté mardi 26 novembre et transféré au Parquet de Grande de Kinshasa. Placé sous mandat d’arrêt provisoire, Mokia a été transféré mercredi 27 novembre au CPRK, le Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, à Makala. Sur son compte Twitter, le président d’une ONG ACAJ Georges Kapiamba «demande au Parquet d’instruire les faits avec indépendance et aux Autorités politiques de ne pas y interférer». Aux dires du chef de la police de la ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, Mokia a été entendu par un officier de la police judiciaire à la suite de la convocation (qui lui avait été) lancée samedi 23 novembre. Après son audition, il a été arrêté et déféré au parquet près le tribunal de grande instance de la Gombe. Le général Kasongo affirme que
électrique entre le garde de corps de Mokia et Mlle Lisombo Poso, Mokia a pris son véhicule et a donné un coup de pneu à la victime qui s’est écroulée.
L’homme qui a donné un coup de pneu volontaire à une jeune dame dans la rue avec son 4x4 pour la punir de supposées insultes proférées contre lui, a passé sa première nuit en prison. DR. le prévenu «a expliqué l’acte d’agression commis par lui à l’aide de son véhicule contre
Mlle Lisombo Poso», en date du 22 novembre. «Ç’a été fait sciemment. implorait à la suite
Ce n’était pas un accident de circulation», explique le chef de la police. Après échange
IL DONNE UN COUP DE PNEU À L’AIDE DE SON 4X4. Ce fut vendredi 22 novembre aux alentours de 15 heures. Mokia est face à un bureau de la police routière, à la Gombe. À l’aide de sa jeep de marque Nissan de type Armada de couleur blanche, immatriculée 7426BB0, il accuse la jeune dame de l’avoir insulté avant de l’agresser à l’aide son véhicule à la jambe droite au niveau du bassin. «La victime a été admise en urgence dans un hôpital de la commune de la Gombe», selon un communiqué de la Police. Une vidéo sur les réseaux sociaux montre Mokia interpellant sa victime qui se défendait de n’avoir eu aucun mot déplace à l’endroit du candidat Président. C’est peut-être en prison qu’il prouvera ce qu’un membre de la tribu Mbunza sait faire...
ALUNGA MBUWA n
Mabunda «Femme Le FCC se retire à Kisantu d’influence 2019» pour réfléchir
A
près sa première «matinée politique» en octobre à Lubumbashi qui fit grand bruit couverte par tous les médias, le FCC (en coalition au Gouvernement avec CACH) en a remis une couche, un mois après, mardi 26 novembre, en se rendant en retraite à Kisantu sur le site touristique de Mbuela Lodge, propriété de l’un de ses membres, Antoine Ghonda. Toujours face à une meute de journalistes invités, le FCC détaille son objectif à Mbuela Lodge: évaluer la marche politique de la coalition depuis sa mise en place en 2018, définir une nouvelle ligne, procéder à la restructuration de la plateforme, réfléchir sur son financement. «L’autorité morale du FCC est militaire de formation et devant chaque situation, il aime bien présenter un tableau comme une carte pour que ses soldats puissent savoir comment avancer pour le développement. Pour lui, il ne faut pas qu’on avance vaille que vaille. Il faut toujours faire une évaluation et préparer des stratégies pour qu’il y
ait une cohésion d’abord au sein de sa famille politique, ensuite au sein de l’Alliance faite avec CACH», a expliqué Ghonda. «La défaite à la présidentielle a privé notre plateforme politique de l’impérium. Il paraît indiqué de faire l’autopsie de notre échec électoral à la présidentielle dans un esprit constructif afin de baliser le chemin vers une reconquête du pouvoir lors du prochain scrutin», a expliqué, pour sa part, le coordonnateur du FCC, Nehemie Mwilanya Wilondja. «L’autorité morale a invité les participants à réfléchir sur la stratégie de proximité. Il s’agit de faire en sorte qu’à l’avenir le FCC gagne en capital sympathie auprès de la population face à la concurrence des autres partis», a précisé Nehemie Mwilanya. «La problématique de la restructuration du FCC qui se pose très justement devra faire l’objet d’échanges mûrs entre participants dans l’objectif de doter la plate-forme d’organes lui permettant de poursuivre la défense de ses valeurs», a encore déclaré Nehemie Mwilanya. avec AGENCES n
Mme Jeanine Mabunda Lioko à Paris à l’occasion de la remise de son prix Femme d’influence. DR.
M
me Jeanine Mabunda Lioko a été élue Femme d’influence 2019, remportant à Paris un prix qui lui a été remis en mains propres lundi 25 novembre. Elle a gagné ce prix catégorie «Politique» face à d’autres femmes, la ministre française de la Santé Agnès Buzyn, l’ex-Premier ministre britannique Theresa May, la Présidente de Georgie Salomé Zourachabily, la Grande Duchesse du Luxembourg Marie Teresa de Luxembourg, etc. La speaker de la chambre basse du Parlement congolais a été primée suite à «son engagement politique en faveur de son peuple», a-t-on expliqué. Il faut espérer que la victoire
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 5.
d’une brillante dame n’est pas du «politiquement correct», «du juste pour la photo» dans un monde où le black - actrice, mannequin, présentatrice télé - n’est appelé - exposé - que pour «faire bien». Reçue à Rfi, Mabunda a défendu la coalition FCC-CACH, se dévoilant une personne qui prend les choses du bon côté. Ainsi, sur des propos du Président de la République disant qu’«il y a quelques mois, ces gens-là (FCC) étaient nos adversaires, on ne va pas soudainement se faire des bisous sur la bouche», Mabunda dit ne retenir que le discours de Berlin «où il a valorisé la coalition et la nécessité du vivre ensemble».
D. DADEI n
La UNE du SOFT
|
MATADI. Envoyé Spécial.
T
ension extrême au Kongo Central. À Matadi, nul ne se résout à parler. PierreAnatole Matusila Malungeni Ne Kongo, le Président de l’institution parlementaire locale, se terre... Quand un envoyé du «Soft International» arrivé la veille, cherche à l’interroger dans son cabinet sur la situation trouble que vit la province, le médecin répond qu’il ne peut parler, invoque la tradition séculaire Ne Kongo qui veut que quand il y a problème en famille, on garde silence jusqu’à l’éclaircie. Espérant «le problème» se régler «vite», Matusila jure, devant un collaborateur, de se confier en primeur à un «grand journal du pays» qu’il connaît... LA MORT N’EFFACE RIEN. Quel «problème»? Quand espérer une éclaircie? Motus et bouche cousue pour l’opposant qui, en 2006, eût le toupet d’annoncer sa candidature à la présidentielle contre Kabila mais s’affaissa, à sa première sortie en public, au bas du micro, mitraillé par une crise inconnue... Le médecin fut évacué dans une ambiance de tragédie vers un centre médical. Il ne communiqua pas sur cette attaque perpétrée à la Place YMCA, là d’où partit le mouvement de l’Indépendance avec à la tête le Ne Kongo «Mbuta Muntu Kasavubu». Pour Matusila, le débat électoral et politique était clos. Élu plus tard député de Madimba - le pays Bantandu dont la ville phare est Kisantu, l’homme qui revendique l’héritage de Kasavubu au point d’avoir tenté de ressusciter son parti ABAKO, l’Alliance des Bakongo, est porté le 11 mars 2019 à la tête de l’Assemblée provinciale quand l’opinion clivante lui conteste tout. Au moins, Matusila sait-il que cette province aux quatre ethnies clés - les Ntandu, les Ndimbu, les Nianianga, les Nyombe - très ancrées chacune dans son histoire glorieuse et ses traditions séculaires, est prête à lui déclarer une guerre de cent ans... Voilà la province qui s’est liguée contre son gouverneur Jacques Mbadu Nsitu plusieurs fois à la tête de l’exBas-Zaïre dont le corps n’a pu être rapatrié, la population lui a refusé une dernière sépulture chez lui à Boma où il a érigé un palais royal ou, mieux, à Tshela où il trouve ses origines Yombe. Dans le pays Ne Kongo, la mort n’efface rien... Le gouverneur foudroyé à Kinshasa dans la journée de 19 juillet 2018, à l’approche du Palais du Peuple où il se rendait à bord de son tout-terrain Toyota pris en charge par une escorte de véhicules, pour un événement politique majeur - Joseph Kabila allait parler à la Nation dans l’une de ses rares adresses - fut admis aux soins intensifs à l’Hôpital du Cinquantenaire tout proche. Le gouverneur n’ouvrira plus l’œil... Mais la nouvelle de décès de celui qui défia son propre parti politique PPRD en se présentant en indépendant à l’élection de gouverneur avant de s’en rapprocher, fut fêtée comme un jour de libération dans les villes, cités et villages
À g., Atou Matubuana Nkuluki (député de Mbanza-Ngungu élu gouverneur le 10 avril 2019), au centre, Jean-Claude Vuemba Luzamba, député de Kasangulu, à dr., Dr Matusila Malungeni Ne Kongo Pierre-Anatole, député de Madimba, élu Président de l’Assemblée provinciale le 11 mars 2019. DR.
Les Bantandu, les Bandibu, les Banianga, les Bayombe prônent le divorce entre eux
Où va le
Kongo
Central
du Kongo Central. Le roi est mort... Vive le roi, son successeur Atou Matubuana Nkuluki, un ancien du parti ARC, qui fut longtemps son vice-gouverneur passé au parti PPRD (présidentiel) avant d’être élu gouverneur et d’adhérer à la plate-forme (présidentielle) FCC, est cité dans un sextape. Il aurait piégé son vice-gouverneur quand dans une déclaration, le FCC s’empresse de lui retirer sa confiance et réclame sa démission ou sa révocation par le Président de la République. Son mal : avoir défié et battu (26 contre 12) le candidat officiel PPRD-FCC, un autre ex-gouverneur Yombe, Simon Mbatsi Mbatsia... Atou s’est jeté dans la forêt en organisant une résistance farouche...
FOUDROYÉ. S’il se trouve des députés pour réclamer sa destitution, au vote, une majorité d’élus (21 contre 19) lui reste fidèle, mettant, à une délégation politicienne kinoise peu au courant dépêchée la veille, une raclée d’indépendance toute Ne Kongo. Mais voilà que l’antiAtou président de l’Assemblée provinciale est aux cordes. Une motion de défiance s’apprête à le déchoir. Un ténor de la vie politique nationale, le député de Kasangulu passé
à la province, est bon pour le service. Son propre frère Muntandu Jean-Claude Vuemba Luzamba proche du richissime ex-gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe. Alors que Vuemba s’apprête à monter dans sa voiture pour aller prendre le marteau de la chambre parlementaire, ses belles pompes italiennes retiennent ses pieds. Foudroyé! Un sabot de Denver cloue au sol ce député au verbe haut... Ses collègues l’attendent en vain. Sur les réseaux sociaux, la nouvelle devient virale. Dans un état critique, Vuemba a quitté Matadi et sa cité Kasangulu. Admis aux soins intensifs dans un établissement hospitalier à Kinshasa, il passe d’un hôpital à un autre et reçoit des «vieux potes». L’un d’eux lui apporte une petite enveloppe «inespérée très appréciée» qui l’aide à honorer ses soins. Depuis, ses médecins lui ont prescrit un repos complet et ont conseillé un centre de retraite où, surveillé par son éternel cuisinier, les visites sont filtrées. Les ancêtres qui l’ont préservé à YMCA ont sauvé Matusila. En attendant ceux de Vuemba? Des mystérieux accidents qui rendent prudents l’élite locale qui n’ose pas s’exprimer sur le chaos que vit la province.
Même Atou toujours gouverneur qui reçoit des soutiens appuyés à Kinshasa, reste introuvable - son téléphone sonne aux abonnés absents, il a changé de carte SIM - quand tout le monde dit qu’il est présent au Kongo Central. Là où l’élite fédérée fit la différence au débat du démembrement du pays... Contrairement à ce qui se passa ailleurs, l’ex-Bas Zaïre décidait de maintenir indivisible «le patrimoine légué par Mbuta Muntu Kasavubu» alors que partout, les élites dépeçaient leurs territoires afin que chacun trouve un maroquin, au sein de sa tribu rassemblée. Si le Kivu ne put poursuivre son dépeçage, le Kasaï fut le grand déménagement (six provinces) suivi par trois autres provinces démembrées chacune en cinq provinces mais le Bandundu moins gourmand prit l’option d’aller à trois (Kwilu, Kwango, Maîndombe). Le Kongo Central est-il rattrapé par ses démons? Obnubilée par le désir d’administrer une leçon de cohésion aux autres provinces, celle qui se vante d’avoir été la première à être au contact avec la civilisation occidentale veut avancer. À Matadi, ceux qui ont le plus dirigé la province sont les Bayombe (peuple à l’extrême
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 6.
est entre les deux rives et proche du Congo Brazzaville), l’ethnie du premier président du Congo, Kasavubu toujours majoritaire au Sénat avec quatre membres à la Chambre haute. La gestion des ambitions est l’arbre qui cache la forêt. Car au Gouvernement national, pas un Muyombe quand dans le passé, «ils régnaient en maîtres», accuse un ténor d’ailleurs. Inacceptable au Bas-Fleuve.
RATTRAPÉE? L’arrivée d’un homme du centre, Mundimbu de Mbanza Ngungu, Atou Matubuana Nkuluki, ne fut tolérée que lorsqu’il forma un ticket avec un jeune du Muyombe BasFleuve Justin Luemba qu’il voulut sacrifier par le sextape de sa secrétaire Mimi Mathy Muyita... Atou n’a pu être pardonné. Quoique Vuemba l’a rejoint avant d’être foudroyé par les anciens. L’entrée en scène de ce Muntandu de Kinvula est-il un appui à un ticket consensuel porté par un Mudimbu géographiquement proche? Son accident - l’enflement de ses pieds au moment où il s’apprête à arracher le marteau de son frère Muntandu PierreAnatole Matusila Malungeni Ne Kongo - est-il compris, dans un pays où le fétiche et la sorcellerie sont rois, comme un message subliminal d’outre-tombe? Nul doute, le Kongo Central se dirige vers la partition. Trois provinces sur le papier. L’Embouchure (pays Yombe, capitale Boma avec Lukula, Seke Banza, Tshela); les Cataractes (pays Ndimbu capitale Matadi avec Luozi, Mbanza Ngungu, Songololo), la Lukaya (pays Ntandu avec capitale Kisantu avec Madimba, Kasangulu et Kinvula). Si Matusila, Vuemba et un certain Kikoka iraient à la Lukaya, Gilbert Kiakwama, Jacques Lungwana, Déo Nkusu, Ne Muanda Nsemi et Atou se retrouveront dans les Cataractes quand les Yombe et les Nianga se voient dans la nouvelle province de l’Embouchure avec deux villes Muanda et Boma. Là où se retrouveraient l’éternel candidat malheureux Mbatsi Mbatsia, l’opposant extrême Puela et... un certain élu local Fuani qui, ces temps-ci, a la cote... T. MATOTU n
capital
|
Des annonces financières américaine et française qui renforcent le leadership de Félix Tshisekedi
L
es ÉtatsUnis ont annoncé la semaine dernière à Kinshasa l’octroi d’une aide de US$ 600 millions au Congo, somme qui sera débloquée d’ici 2022. Une aide visant à consolider la transition politique en cours depuis l’investiture du président Félix Tshisekedi en janvier. La France, de son côté, renforce son partenariat antiEbola.
US$ 1,25 MILLIARDS DEPUIS 2015. «Le gouvernement américain soutient le programme de changement du président Tshisekedi», a déclaré l’ambassadeur américain à Kinshasa Mike Hammer, cité dans le communiqué de l’ambassade annonçant l’accord de coopération. «Le nouveau financement appuiera les activités de développement liées à l’éducation, à la croissance économique, à la santé, à la lutte contre la corruption et à la bonne gouvernance, à la protection
Le président Félix Tshisekedi accueilli à l’Élysée début novembre 2019 par son homologue français Macron. DR. de l’environnement et à l’aide humanitaire», détaille le communiqué. Cet accord qui a été signé par le directeur de l’USAID, Paul Sabatine et le ministre de la Coopération internationale, PépinGuillaume Manjolo Buakila, «porte l’aide
américaine dans ces secteurs à 1,25 milliards de dollars depuis 2015», ajoute le communiqué. Pour sa part, Paris a annoncé, au cours de la même semaine, que la France souhaitait renforcer ses «efforts conjoints» avec le Congo dans la lutte
La plus riche province du Congo veut la paix pour booster l’économie
L
e Lualaba détient pour le moment les plus riches gisements miniers du pays, même ceux qui sont très prisés dans le monde, le coltan indispensable dans la fabrication des véhicules du futur voulus électriques. Du coup, la province acclame que le Lualaba est capable de supporter le budget national 2020 de US$10 milliards présenté par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkama et reçu par les députés. Ilunkamba compte sur le secteur minier pour faire face à ses défis. Mais le Lualaba où la coalition CACH-
Richard Muyej, Gouverneur de Lualaba. DR.
FCC paraissait s’affronter, par militants interposés, a besoin de la paix et de la cohésion nationale pour que la province réponde à l’appel de l’histoire pour booster l’économie nationale et réduire la pauvreté qui ronge la grande majorité des Congolais. Il faut rappeler que, c’est
Dans le Lualaba, les effigies de l’actuel Chef de l’État et de son prédécesseur ont été arrachées et brûlées par des militants respectivement du PPRD et ceux de l’UDPS, conduisant le gouverneur Richard Muyez Mangez Mans à interpeller ses compatriotes. avec AGENCES n
contre l’épidémie d’Ebola en cours dans l’est du pays. Une «feuille de route franco-congolaise» a prévu trois priorités:
«une réponse humanitaire d’urgence», «un renforcement du partenariat scientifique», et «des actions de développe-
ment pour renforcer le système de santé congolais à moyen et long terme», indique le communiqué du Quai d’Orsay, le mi-
nistère français des Affaires étrangères. «La France s’est engagée à mobiliser 71 millions d’euros dans le domaine de la santé en RdC entre 2018 et 2021», conclut le communiqué. Le président français Emmanuel Macron avait annoncé début novembre, en accueillant son homologue congolais Félix Tshisekedi, «le deuxième combat «de développement bilatéral, qui verra la France «investir 65 millions d’euros pour accompagner le travail de modernisation et de transformation de la RdC» du président congolais. En mai, à Kinshasa, le ministrefrançais des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Brian avait annocé «un programme de 300 millions d’euros sur la durée du mandat du président Tshisekedi» jusqu’en 2023. Deux annonces qui sans nul doute renforcent le leadership de Félix Tshisekedi dans le pays. avec AGENCES n
Le ministre Julien Paluku nourrit l’ambition de créer beaucoup de millionnaires congolais
I
l ne rêve pas de milliardaires. Il rêve de millionnaires. Certainement pas en CDF. Mais en $US. L’ancien gouverneur du Nord Kivu aujourd’hui ministre national de l’Industrie Julien Paluku a donné récemment une conférence à la Faculté d’Économie de l’Université Protestante au Congo désireux de partager son expérience sur l’industrie congolaise, à l’occasion de la célébration de la journée de l’industrialisation de l’Afrique. Le ministre s’est appesanti sur les défis auxquels fait face le pays pour créer beaucoup d’industries et, du coup, des millionnaires congolais en US$. «Le défi à relever est énorme: en 1951 la colonie comptait 9.604 entreprises
Le ministre de l’industrie Julien Paluku livre ses ambitions. DR. industrielles. Aujourd’hui, le Congo n’en compte plus que 726 dont 76 sont à l’arrêt et 164 fermées. Voilà qui justifie notre politique industrielle qui vise la promotion des pôles de compétitivité locaux», a-t-il expliqué. De renchérir: «le secteur de l’industrie ne participe plus au produit intérieur brut et n’aide pas à créer des richesses». Le ministre a saisi l’occasion de cette rencontre pour présenter les avantages qu’offre la loi sur les
allègements fiscaux accordés aux entreprises qui voudront s’installer dans les six zones économiques spéciales, de même que les aménageurs. Paluku a dit toute sa détermination à accompagner les jeunes et les femmes qui produiront des projets banquables en vue de bénéficier du financement du FPI, Fonds de Promotion de l’Industrie, se disant décidé de conduite et de mener à terme la récupération des US$ 150.000.000 qui
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 7.
seraient encore entre les mains des créanciers du FPI par la saisie d’immeubles qu’il se charge «bientôt de mettre en vente publique». «Si l’arrangement à l’amiable est privilégié», Julien Paluku qui entend répartir dans les 145 territoires du pays ces fonds afin de financer différents projets, dit avoir mis toutes ses batteries en marche en vue de contraindre ceux qui ne voudront pas s’acquitter. avec AGENCES n
capital
|
Les firmes canadienne Feronia et belge Bio mises en cause dans l’exploitation des palmiers à huile au Congo
D
es banques européennes de développement et une société publique belge du nom de Bio financent une entreprise produisant de l’huile de palme au Congo précisément dans l’ex-province de l’Équateur à Boteka, Lokutu et à Yaligimba violant les droits des travailleurs, rejetant des déchets non traités, à en croire l’ONG américaine de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) dans un rapport. Dans un rapport de 95 pages intitulé «Un investissement sale: le lien des banques européennes de développement avec les abus commis dans l’industrie du palmier à huile en République démocratique du Congo», l’ONG américaine basée à New York HRW indique que les banques d’investissement détenues par la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas
Une plantation des palmiers à huile en République démocratique du Congo. DR. et le Royaume-Uni ne parviennent pas à protéger les droits des personnes qui travaillent et vivent dans trois plantations qu’elles financent. L’ONG HRW écrit avoir constaté que la firme canadienne
Feronia et sa filiale congolaise, Plantations et Huileries du Congo, S.A. (PHC), exposaient leurs travailleurs à des pesticides dangereux, déversant leurs déchets industriels non traités dans les cours
d’eau locaux, appliquant des pratiques de travail abusives qui entraînaient des salaires extrêmement bas. «Ces banques pourraient jouer un rôle important dans la promotion du développement, mais
Le minier canadien Ivanhoe présente un projet de US$ 1,3 milliards
L
e Premier Ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba a reçu le 21 novembre une délégation de l’entreprise minière canadienne Ivanhoe Mines Ltd qui lui a présenté l’évolution de ses projets d’exploitation du cuivre et du cobalt dans les gisements de Kamowa Kakula, dans le Lualaba, et à Kipushi, dans le Haut Katanga. Ivanhoe Mines Ltd est une société minière canadienne basée à Vancouver, en Colombie-Britannique Président de la firme Ivanhoe Mines, Tony Giardini a expliqué que la première phase du projet de Kamowa Kakula s’exécute avec un budget approuvé de US$
La délégation de l’entreprise canadienne reçue à la Primature. DR. 1,3 milliard pour la production jusqu’au troisième trimestre de 2021, et aussi pour des phases supplémentaires. Du côté de Kipushi, des discussions se poursuivent encore avec la Gécamines comme partenaire en
attendant les études de faisabilité. La délégation s’est déclarée très encouragée par le Premier Ministre congolais qui réalise que cette entreprise minière a déjà investi plus de US$ 500 millions pour les gisements
de Kamowa Kakula, avec comme retombées plusieurs autres opportunités d’affaires dans le cadre des investisseurs locaux et la création d’emplois, à en croire Tony Giardini. avec AGENCES n
elles sabotent leur mission en ne s’assu-
rant pas que l’entreprise Feronia qu’elles financent respecte les droits de ses travailleurs et des communautés qui vivent dans les plantations», a déclaré l’auteur du rapport et chercheuse en environnement et droits de l’homme à Human Rights Watch, Luciana Téllez. «Les banques devraient insister pour que Feronia remédie aux abus et s’engage à définir un plan concret pour y mettre fin». L’ONG HRW a interrogé plus de 200 personnes, dont une centaine de travailleurs dans les trois plantations de l’entreprise à Boteka, dans la province de l’Équateur, Lokutu dans la province de Tshopo et Yaligimba dans la province de Mongala. Les chercheurs ont également interrogé plusieurs dizaines de fonctionnaires et de diri-
geants d’entreprise congolais, dont l’ancien P-dG de Feronia et directeur général de PHC à Kinshasa. Feronia avait déjà été mise en cause en avril dernier par la plateforme d’ONG de développement belge, pour les mêmes raisons. Feronia a racheté ces trois plantations à Unilever pour profiter de la demande internationale d’huile de palme. Elle a reçu «plus de US$ 100 millions» d’institutions publiques de financement du développement de pays occidentaux. Dont US$ 11 millions de Bio - société publique belge d’investissement dans les pays en développement au nom de «l’emploi rural», malgré les mises en garde sur le risque d’appuyer un cas d’accaparement de terres. avec AGENCES n
Les cimentiers ont les yeux braqués vers le PM Ilunga Ilunkamba
L
e secteur reste stratégique pour le pays aussi bien par sa capacité à attirer des investissements lourds et à forte valeur ajoutée localement que par sa contribution à la transformation du pays. Cependant, pour atteindre le niveau de rentabilité nécessaire, les cimentiers devront attendre le démarrage d’autres grands travaux d’infrastructures d’envergure. En se référant à la documentation de la Banque centrale du Congo, l’industrie locale du ciment continue à enregistrer un faible taux d’utilisation de sa capacité installée, près de 16% en janvier 2017, et le record de 52% en février 2019. La BCC situe la tendance du taux d’utilisation de la capacité installée autour de 40 à 50%. La production de 2018 se situe à 1,842 million de tonnes de ciment, dont 1,825 tonne consommée localement. Par ailleurs, les cimentiers ont pu stocker plus de quatre-vingt mille tonnes au cours de cette période. Une
année après, en prenant en compte la production jusqu’à avril de l’année en cours, le pays a produit trois cent quatre-vingt-dixsept mille tonnes de ciment, dont trois cent quatre-vingt-dix mille consommées localement. Ici, l’on parle de plus de quatre-vingt-dix mille tonnes stockées au cours de cette période. Réagissant à ce débat, plusieurs experts apportent des éléments très intéressants. En fait, selon eux, il existerait de nombreuses explications à cette faiblesse, en dépit d’une mesure d’interdiction de l’importation du ciment gris, qui s’applique exclusivement dans la partie ouest du pays. Un choix stratégique parce que les investissements les plus lourds se trouvent dans cette partie. Au sujet des effets réels de cette mesure sur le terrain, les avis restent partagés. En effet, nombre d’experts estiment tout simplement que les efforts du pouvoir public sont encourageants mais il en faut encore plus. Selon eux, le secteur du ciment, éminemment
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 8.
stratégique pour le pays, n’est toujours pas bien protégé par l’État à ce jour. En analysant de manière plus spécifique la faiblesse du taux d’utilisation des capacités installées, les chiffres provenant du secteur de la cimenterie sont plus alarmants, évoquant une moyenne d’à peine 30%. La plupart de ces sociétés, particulièrement celles créées récemment dans de l’ouest du pays, ont mis sur pied une chaîne de production intégrée plutôt moderne utilisant les dernières technologies. Ce déclic devrait plutôt être l’œuvre d’une hausse considérable de la demande courante. Outre les besoins de transformation de l’environnement qui exige du ciment, le démarrage de plusieurs grands travaux comme les barrages, les ports et autres infrastructures recourant systématiquement au béton va booster le taux d’utilisation. Pour rappel, rien que pour la partie ouest de la RdC, les cimentiers sont en mesure de produire plus de trois millions de tonnes par an. avec AGENCES n
capital
|
La BCDC bientôt sous pavillon kenyan Equity publie des résultats historiques L ‘auditorium du Fleuve Congo Hotel by Blazon Hotels - nouvelle appellation du joyau que fut il y a peu le Kempinski Fleuve Congo Hotel - dans l’extrême Gombe, a accueilli du beau monde mercredi 13 novembre en fin de journée. Actionnaires privés et mandataires de l’État actionnaire, partenaires et clients particuliers, PME, Grandes entreprises et Organismes gouvernementaux, etc., triés sur le volet parmi les plus iconiques, se pressaient dans le hall de la plus haute tour du Congo. Costumes et robes stricts, têtes sorties des casques sèche cheveux, chaussures à talon aiguille pour nombre de belles, les convives étaient à la Kin High Society... À l’entrée, décor aux couleurs de la banque d’éléphant, l’animal totem de la Banque Commerciale du Congo planté, annonçant l’événement de la banque centenaire qui s’inscrit, selon ses communicants, «dans la logique d’une communication transparente». Événement annuel de la tradition bancaire auquel, à Kin, depuis quelques années, la BCDC sous pavillon George Arthur Forrest, apporte une touche particulière.
JAMAIS DEPUIS VINGT ANS... Inutile avant l’arrivée du maître des céans, le Belge Yves Cuypers, de tenter de se rendre à la salle aux strapontins de tissu couleur Bordeaux... Comme les années précédentes, le service soigne les petits détails. Le protocole millimétré rend l’accueil aussi agréable que possible. Aux hôtesses vêtues d’uniforme et au charmant sourire de prendre en charge les invités en les dirigeant par un escalier de bois noir au balcon du premier étage où un verre de bienvenue porté sur des petits plateaux est servi. Pour les amateurs, des flûtes
paré à cette question, l’homme ne botte pas en touche. Nul ne le lui reproche... «Les discussions qui se sont engagées entre Equity Group Holding et la BCDC vont dans le sens de renforcer la banque (ndlr : la BCDC)». «C’est dans l’optique de maximiser les intérêts que la Banque Commerciale du Congo s’associe à la deuxième banque du Kenya. C’est un partenariat complémentaire que la BCDC vient d’effectuer».
Devant un parterre de convives de pied en cap au top, Yves Cuypers vante une BCDC en voie de passer sous contrôle du Kenyan Equity Holding. DR. de Champagne circulent... Mais le protocole annonce l’arrivée du patron belge, président du comité de direction et directeur général de la BCDC, président tournant de l’Association congolaise de banque, ACB, le cercle très fermé de la banque commerciale congolaise quand les énormes portes de l’auditorium se trouvent grandes ouvertes font place aux invités... Puis, silence de mort interrompu par le seul boss. Le Belge Cuypers ne cache pas sa fierté. Il a atteint des réalisations «les plus élevées des vingt dernières années de l’histoire de la BCDC», déclare-t-il. Au total US$ 96 millions... Une BCDC dont l’actionnaire principal était encore, il y a peu, le Belgo-néo-zélandais connu aussi sous le nom de «Roi du Katanga», George Arthur Forrest. Son groupe, George Forrest International, est arrivé à la deuxième place, selon le classement 2019 du magazine américain Forbes Afrique, après les frères indo-pakistanais Rawji de la banque Rawbank, des plus grosses fortunes du Congo avec US$ 800 millions d’avoirs propres. Côté total bilantaire, Cuypers n’a pas à rougir: US$ 861 millions. Résultat net après impôts:
US$11,7 millions pour des fonds propres réglementaires de US$ 82 millions. «Ce qui est surtout important à retenir, ce qu’au terme de l’exercice, notre solvabilité s’élève à 9,20%. Ce qui est largement audessus de la norme réglementaire qui est actuellement de 7,50%», s’émerveille un homme connu pour un cassant parler de première cordée sans trahir la moindre émotion... À ceux de ses invités qu’il qualifie de... «non-experts», le président-directeur général de la BCDC a une phrase: «la solvabilité traduit (signifie) la solidité de la banque». En clair, à ce jour, jamais la BCDC n’a été aussi forte. Si, dans la suite de sa traditionnelle présentation publique - sorte de grand oral annuel qu’il improvise mais la meilleure improvisation n’est-elle pas celle qui est préparée? - Cuypers traite de quatre points: présentation des comptes 2018, faits marquants de l’année 2019, résultats intermédiaires de l’exercice en cours. Face aux informations faisant état de la reprise ou du rachat de la BCDC par le groupe bancaire kenyan Equity Group Holding, au vacuum de communication, le Belge était attendu sur le sort à venir de sa banque. Pré-
BCDC CHANGE DE MAINS. Puis, comme un couperet, Cuypers tombe: «Faux, on n’a pas vendu la BCDC. La BCDC est solide et elle gardera son enseigne sans la changer». Cinq jours plus tard, Equity Group Holdings PLC publie dans les médias kinois un communiqué qui recadre - dément? - ce propos quand à l’ère de l’information en temps réel, des images montrent ce qui ressemble à une séance de signature d’un protocole d’accord. On y distingue la partie kenyane Equity Group Holding d’un côté et de l’autre, la partie BCDC avec George Arthur Forrest et son président du comité de direction et directeur général de la BCDC Yves Cuypers. Le communiqué officiel d’Equity Group Holding PLC publié - afin que nul n’en ignore rien - est sans équivoque. Depuis son titre: «Equity Group Holdings vient de conclure un accord d’achat d’actions pour l’acquisition d’une participation majoritaire dans la Banque Commerciale Du Congo et propose d’augmenter sa participation dans Equity Bank Congo dans un accord des rachats des parts de KfW-Kreditanstalt Für Wiederaufau». Daté de Nairobi, Kenya, siège social de EGH, le 18 novembre 2019, le texte écrit: «Equity Group Holdings (EGH) a conclu un accord d’achat d’actions
avec George Arthur Forrest en vue d’acquérir 66,53% des actions détenues par M. Forrest dans la Banque Commerciale du Congo (BCDC), une société anonyme (S.A) supervisée par la Banque Centrale du Congo en République démocratique du Congo (RDC). Après la réalisation de l’opération, les activités de la BCDC seront éventuellement fusionnées avec celles de la filiale bancaire existante d’EGH en RDC, Equity Bank Congo S.A. (EBC). L’accord est soumis aux approbations réglementaires entre autres de la Banque Centrale du Kenya, de la Banque Centrale du Congo, de la Commission de la concurrence du COMESA et des conseils d’administration de la BCDC et d’EGH. L’accord précise qu’EGH versera une contrepartie en espèces de cent cinq millions de dollars US (105 millions USD) pour les 625.354 actions à acheter, y compris les dividendes déclarés après le 1er janvier 2019, soit un prix de dividende cumulé par action de 167,9 USD par action». Au terme d’une opération amicale de vente-rachat, aucune partie prenante ne feint sa joie. George Arthur Forrest se déclare «heureux de conclure cette transaction en sachant que son héritage est entre les mains de la banque qui se développe le plus rapidement en Afrique subsaharienne déjà présente en RDC». James Mwangi d’EGH PLC voit dans cette transaction une opportunité pour son groupe «de concrétiser sa vision de bâtir la première institution financière d’Afrique subsaharienne». Gardera son enseigne «sans la changer» comme tient à l’affirmer haut et fort son président-directeur général mercredi 13 novembre devant ses invités et devant des journalistes ou, «les activités de la BCDC seront éventuellement fusionnées avec celles de la filiale
bancaire existante d’EGH en RDC, Equity Bank Congo S.A. (EBC)» comme le fait entendre diplomatiquement plus tard, lundi 18 novembre, le communiqué officiel de Equity Group Holding PLC?
CE TRÈS CRAINT «MISTER FORTIS». Les jours qui viennent diront de quel habit sera couvert l’immeuble en plaques de béton dressé en plein centre des affaires, en plein boulevard du 30juin... Qu’importe! Le très vertueux Yves Cuypers égrène la politique qu’il mène à la tête de la BCDC depuis près de dix ans qu’il a rejoint un pays et une ville dont il n’avait connaissance qu’en parcourant des pages d’une bande dessinée célèbre dans le monde Tintin au Congo - «trop coloniale», aux dires de certains - d’une série de son compatriote Hergé. Cuypers venait alors de quitter le n° 1, Cantersteen, 1000 Bruxelles, cette Belgolaise qui a fermé ses portes le 31 décembre 2006 avant de disparaître une semaine plus tard, le 8 janvier 2007, radiée, des écrans radars du monde. C’est deux ans plus tard en 2009 après cette faillite retentissante qui porte les patrons de la Cantersteen devant les tribunaux pour blanchiment d’argent et qui ne sauront plus jamais exercer dans le secteur, que George Arthur Forrest rachète, par ses connexions en bourse, les parts des actions BCDC détenues par BNP Paribas devenue Fortis Bank à travers Belgolaise portant son capital de 11,55% à 55,66%. Avant de recruter celui que ses collègues, au n° 1, Cantersteen, 1000 Bruxelles, avaient surnommé, «le très redoutable et très craint Monsieur Fortis Bank». Si l’année en cours marque les 110 ans de l’ex-BCZ, Cuypers explique que l’ex-Banque du Congo Belge,
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 9.
BCB, qui a changé plusieurs fois de nom (Banque Commerciale du Congo, Banque du Congo, Banque Commerciale Zaïroise) fait partie, depuis sa création, le 11 janvier 1909, du paysage bancaire congolais, et est, témoin de l’histoire économique du Congo. Partenaire «le plus privilégié de nombreuses entreprises qui, au fil du temps, ont cru dans ce pays extraordinaire», le PDG explique que les objectifs prioritaires de sa banque pour l’exercice écoulé, étaient de quatre ordres : couverture des risques, présentation de sa liquidité, renforcement des fonds propres et, donc, de sa solvabilité et, last not least, réalisation d’un résultat net positif. Il insiste sur «la transparence dans la communication (qui) est un culte annuel au sein de la BCDC, les clients devant avoir l’information la plus complète possible». L’homme au discours cassant insinue-t-il que ce culte n’est pas également partagé au sein du système bancaire congolais? Transparence, transparence. Il vante une banque qui a obtenu de l’agence de notation financière internationale Moody’s le rating Caa2 sur les dépôts à long terme avec un horizon «stable», notation (de dignité d’une banque) reçue après «un examen approfondi de ses comptes audités ainsi que des perspectives d’avenir». Puis... «Soucieuse d’assurer la diffusion d’une information la plus exhaustive possible, et conformément à la recommandation de Moody’s, la BCDC avait souhaité attendre, avant toute publication, que ses comptes audités au 30 juin 2019 soient disponibles». Pour Cuypers, «il aurait été possible, en cas de mauvais résultats, que ces résultats impactent négativement la note attribuée le 3 juillet 2019»...
DÉBORAH M. UBA n JULIEN M. MAMPO n
Péage capital
|
Voie royale pour l’entretien et l’aménagement d’ouvrages d’infrastructures
D
Ci-dessus, le pont sur la rivière Lualaba entre Lubumbashi et Kolwezi, ouvrage érigé sous les soins de l’ACGT grâce au péage perçu par la SOPECO SGR. DR.
es débats à en point finir au Kongo Central. Faut-il interdire l’érection du pont Brazzaville-Kinshasa sur le fleuve et bloquer la marche du développement du Continent quand l’Afrique unanime presse, que la BAD, Banque Africaine de Développement se
déclare prête à débloquer d’importants fonds en vue de relancer l’Afrique? Le sujet fait polémique au Kongo Central où des voix farouchement opposées hier à ce projet semblent cependant avoir évolué ces derniers mois et n’exigeraient finalement que «la construction au préalable» du port en eau profonde de Banana, projet ambitieux datant des années Mobutu, non loin de la ville de Muanda, à l’embouchure du
fleuve qui permettrait de sauver l’économie de la province menacée par le projet d’érection du pont à Kinshasa. DES VOIX DISCORDANTES. Faut-il privilégier une province seule même si les communautés demandent à être consultées en toute matière d’intérêt général ou, au contraire, le Congo, l’intérêt national et donc, le Continent africain? À en croire des ténors
locaux, l’arrivée du pont sur le fleuve réduirait à néant l’économie du Kongo Central basée sur ses deux ports Boma et Matadi au profit du port brazza-congolais de Pointe-Noire déjà porte d’entrée du bassin du fleuve Congo desservant au moins six pays, Centrafrique, Tchad, Cameroun, Gabon, Angola et... Congo-Kinshasa. Quand dans la Capitale, un Gouvernement national invoque des raisons de sécurité, veut sauve-
garder des vies humaines autant que placer la mobilité dans le pays sur un standard international, et décide de limiter l’importation de véhicules à moteur à un type d’automobiles - interdiction d’importation d’engins de plus de dix ans - à Matadi et Boma, des voix s’élèvent et mobilisent. La mesure va asphyxier l’économie de la province bâtie autour... des importations des véhicules. C’est comme si le Congo doit servir de cimetière
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 10.
d’engins déclassés dans leurs pays d’origine, interdits de circulation et voués à la casse... Si l’État a mission d’écoute de sa population, il a aussi mission d’explication sinon aucune infrastructure d’envergure pont, viaduc, tunnel, etc., - nécessitant un aménagement de territoire, ne serait possible... En août, une commission parlementaire du Kongo Central a clos une (suite en page 11).
capital
|
L’ACGT vante son modèle
Péage PPP conclu avec la SOPÉCO (suite de la page 10). enquête sur le péage sur la route nationale n°1. Dénonçant un état de mauvaise gestion de la ressource provenant du péage, accusant des services officiels affectés à la collecte de cette taxe de détournement des fonds, évoquant la Constitution qui institue la rétrocession aux provinces, estimant que 40 % des recettes générées par le péage sur cette route devaient revenir au Kongo Central. Sauf que, depuis de longues années, le débat portant rétrocession aux provinces reste sur la table. Les élus critiquent le contrat de concession liant le ministère des ITPR (Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction) et la Société SOPECO, Société de péage du Congo. Le contrat «a amputé la province, d’une manière unilatérale et arbitraire, d’une très grande partie des recettes, qui fait que le Kongo Central ne reçoit plus aucune quotité, la petite qui lui revenait jadis a été confisquée suite à un dossier judiciaire»... LA VOIE ROYALE DES OUVRAGES. À Matadi, chef-lieu de la province, pas un élu n’a demandé de démonter un système instauré par le gouverneur César Tsasa-di-Ntumba en 2001. Car ce droit que les véhicules acquittent sur la RN1 est une voie royale pour tout État qui veut aménager des infrastructures, entretenir ses voies de communication, moderniser celles-ci et, ne disposant pas de fonds pour financer ces ouvrages, rejette l’idée d’un impôt spécial ou, comme en Suisse, d’une vignette autoroutière. À Kinshasa, que des personnes non seulement des citoyens Lambda ont raté un vol à la suite d’énormes et permanents bouchons sur l’unique voie conduisant à l’aéroport? Des solutions alternatives existent, il suffit de le vouloir. L’État peut autoriser tout projet de transport héliporté ou fluvial ou construire, grâce à un PPP (Partenariat Public-Privé) une voie rapide et payante le long du fleuve. Quand actuellement, trois ou quatre heures peuvent ne pas suffire pour joindre l’aéroport, un autre moyen de transport innovant pourrait impliquer dix à vingt minutes... Quelle firme dans le monde ne serait pas intéressée par une offre de construction d’ouvrages d’art facilitant la mobilité des personnes et des
d’offrir à la Capitale une voirie structurante. Le constat dressé en 2007 a été que Kinshasa ne disposait pas de routes capables d’absorber l’épaisseur du trafic de son parc automobile grandissant.
Ci-dessus, une route au Congo construite sous label de l’ACGT au titre de maître d’œuvre grâce au péage routier perçu par la SOPECO SGR. Ci-dessous, franchissement d’un point de poste de péage routier. DR.
biens en se faisant rembourser les fonds investis directement par les usagers de ces ouvrages? En Europe ou aux ÉtatsUnis comme partout où ce système existe, ce sont des sociétés privées ou d’économie mixte titulaires d’une licence de concession d’exploitation qui gèrent les infrastructures de ce type. En France existe une société concessionnaire d’autoroutes. Pourquoi un modèle qui fonctionne ailleurs ne le serait pas au Congo? Reste la gestion du péage. Qui gère la recette issue du péage? Quel système a été mis en place? L’État y trouve-t-il son compte ou la concession octroyée le désavantage-t-il? Il est possible que le système actuel ne permette pas la prise en compte suffisante des intérêts des usagers et de l’État. Face à d’importantes dégradations des chaussées - décollement du revêtement sur des sections du réseau du réseau -, on doit s’interroger sur les obligations d’entretien
du réseau routier qui ne seraient pas respectées et, sur la qualité de l’enrobé par exemple... Comment comprendre que l’avenue de l’Université en plein quartier populaire de Ngaba reconstruite à grands frais il y a deux mois, se lâche à la première pluie, se transformant en trou béant, comme cela l’a été dans la nuit de lundi 25 à mardi 26 novembre? L’ACGT VANTE SON MODÈLE. Directeur général de l’ACGT, Agence Congolaise des Grands Travaux, Charles Médard Ilunga, se veut rassurant... Devant des journalistes qu’il avait réunis le 5 novembre dans la Capitale, l’ingénieur explique le modèle mis en place qui assure transparence et traçabilité dans la collecte et la gestion des fonds du péage. À chaque poste de péage, les différents tarifs sont affichés selon le type de véhicule - tractant une remorque ou pas, poids lourds, etc. - outre à proximité un guichet de
banque - celui de la Rawbank en contrat avec le concessionnaire. Les frais de péage sont collectés au guichet Rawbank, automatiquement enregistrés par la banque, affectés par voie bancaire selon un mécanisme légal requis. Ainsi, 90% des recettes vont aux travaux d’infrastructures, une faible quotité est versée aux provinces. Des réunions d’évaluation regroupant les parties prenantes ont lieu. Depuis la mise en place de ce système, les recettes sur le tronçon KinshasaMatadi ont fait un bond passant de US$ 35 à 36 millions de 2010 à 2018, au «chiffre record» de US$ 43 millions en 2017. «Signe de gouvernance, de savoir-faire imposé par la SOPECO». «L’État congolais éprouve des difficultés dans la construction et dans l’entretien des infrastructures routières», explique Charles Médard Ilunga pour qui l’existence du FONER, Fonds national pour l’entretien des routes, «très limité dans la mobilisation des
recettes pour faire face à l’entretien des routes», n’a rien réglé. Créée en 2008 dans le cadre des contrats chinois et fonctionnant sous la tutelle du ministère des ITPR, l’ACGT a mission de concevoir et de réaliser des projets d’infrastructures structurantes dans les secteurs des routes et des voiries mais aussi des ports, aéroports, chemins de fer, architecture, énergies, infrastructures passives de télécommunication et de l’environnement, etc. Délégué de l’État, maître d’ouvrage pourvu de mission d’assurer le contrôle de conformité des travaux d’infrastructures réalisés pour le compte du gouvernement par des entreprises chinoises, l’ACGT compte à son actif, grâce aux fonds générés par les contrats de concession routière, une soixantaine de projets d’infrastructures conduits «avec succès» et dont la valeur totale est estimée à US$ 2,3 milliards. «Ces projets sont visibles, explique le Directeur général. La priorité a été
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 11.
AU MOINS 100 ANS DE DURÉE DE VIE. Sous la supervision de l’ACGT, des entreprises chinoises, en tête le GREC 7, ont lancé le chantier de reconstruction du boulevard du 30 Juin en lui donnant plus de capacité, de même que celui du boulevard Lumumba qui conduit à l’aéroport de N’Djili et du boulevard Triomphal au cœur de la Cité, entre les communes de Lingwala et de Kasavubu. Tout comme de l’avenue de la Radio, de celle du Tourisme et de l’avenue Lutendele. C’est le cas aussi de la route By-pass (UPN-Mitendi) dont le cût est évalué à US$ 59 millions, selon le Directeur général. Divers autres projets sont cités dont au moins six ponts jetés à Kinshasa sur le boulevard Lumumba. Mais, il n’y a pas que la Capitale qui absorbe les fonds du péage. Dans l’ex-Katanga, l’ACGT a permis la construction en béton du pont Lualaba long de 702 m, de même que la route KolweziLikasi tout comme la modernisation de la route Lubumbashi-Likasi quand dans la capitale cuprifère une nouvelle route de contournement bitumée longue de 27 km a vu le jour. Au Kongo Central, grâce au fruit du péage, des entreprises chinoises s’activent à moderniser le tronçon Matadi-Boma tout comme MoandaBoma. À Boma précisément, le péage a permis l’érection d’un boulevard baptisé Joseph Kabila du nom de l’ancien président. Ilunga explique qu’au Congo, les meilleures routes sont celles concédées au secteur privé. Outre que les coûts unitaires sont les plus faibles. «Nous construisons des routes performantes à 600 dollars américains qui ont une durée de vie de plus de 100 ans. Le Partenariat Public-Privé est un montage que tous les pays du monde mettent en place pour répondre à la problématique des infrastructures. Avec les privés, l’avantage est, pour nous, de bénéficier de leur savoir-faire. Avec la SOPECO SGR, nous avons une belle expérience», déclare Charles Médard Ilunga. T. MATOTU n
capital
|
Dans l’Enfer du
train de Kasangulu
Dans le désordre le plus parfait, ils se déversent de partout à bord du train vers des places pouvant leur permettre de gagner quelques CDF afin de survivre... DR.
D
epuis la remise en marche, le 14 août, du transport inter-urbain reliant la cité de Kasangulu au Kongo Central à la Gare centrale dans la Capitale, le service SNCC se veut chaque jour au rendez-vous. De lundi à vendredi, les riverains de la ligne de chemin de fer qui passe par les communes de Kisenso, Matete, Limete, Lemba, Mont Ngafula, sont servis à foison... À 7 heures quand le train siffle son arrivée en gare, tous ceux des communes avoisinantes sont en alerte. Il y a ceux qui s’éloignent du chemin de
fer voulant se mettre hors de portée de tout déraillement et ceux attendant le train, le temps de ses deux minutes d’arrêt pour y «prendre place». REPAS DU SOIR ASSURÉ... Sacs en bandoulière, tenues «kata-fumbwa» (accoutrement au pantalon troué), des milliers de jeunes se dressent le long du rail. Dans les 10 minutes qui suivent le sifflement, le train arrive en gare. Arrêt de deux minutes, pas plus, le temps de laisser descendre ceux qui en descendent. Quand le train referme ses portes et se lance en direction
de sa gare terminus, ceux qui n’ont pas réussi à vider les wagons n’ont pas de choix - sauter quand ceux qui n’ont pu prendre place à bord, se scotchent à qui mieux mieux aux parois, parcourent le chemin suspendus jusqu’à l’arrivée en gare ou lâchent en route quand ils atteignent leur destination. Ils sont ainsi des centaines à quitter le train à l’arrêt Kingabwa Uzam, quartier où le petit commerce fleurit... À bord, il n’y a guère place à l’agent de l’ordre. S’il est aperçu, nul ne lui donne la moindre importance quand lui, ne paraît vouloir se mêler de rien...
Ce train qui rend service a pourtant pour nom l’Enfer. À bord, chacun y fait sa loi. Un petit marché informel de vente d’alcools frelatés a pris place. La drogue fumée à gogo à la chaîne. Gare à celui qui refuse de se passer une petite fumée. Infiltré, il est exposé à l’opprobre publique. Il n’est pas d’ici... En chemin, ces milliers de passagers qui, bientôt, vont se déverser en ville, entonnent des cantiques couverts d’insanités quand tout riverain se laisse. Vrai cassetête pour ces riverains contraire de subir un martyre de lundi à samedi, une semaine durant,
entre 7h, heure du passage du train vers la gare centrale et 17h, heure du retour vers Kasangulu. Si, partir de Kasangulu à Kimwenza revient à CDF 500, la Société Nationale des Chemins de fer du Congo réclame CDF 1000 de Kasangulu à Kinshasa. Une somme dérisoire. Mais qui de ces curieux passagers paierait le parcours? Pas du doute: ici, la SNCC fait, sans le vouloir, du service social... L’arrivée en gare sonne la surchauffe du centreville. Ces corps des métiers - cireur de chaussures, vendeur de cigarettes ou d’eau en sacs plastiques, de biscuits de fabrication incon-
nue - qui se jettent hors du train tête en l’air, se répandent le long du 30 juin se constituant en mendiants ou en escrocs ou s’évaporent dans les rues et ruelles cahotées des sites infâmes de la vieille ville nauséabonde. Une journée qui permet à chacun de quitter le lieu peu avant le sifflement du train, à 17.00’. CDF 2000 ou 3000 en poche, chacun aura assuré le soir un repas à sa famille avant de revenir le lendemain en chants et danses à bord du train de Kasangulu quand sous l’emprise de l’alcool frelaté, injure aux passants et riverains ont repris. EMMANUEL LUYATU n
Le Congo Call Center du Français Orange remet à la rue des jeunes congolais qu’il forme
I
ncroyable mais vrai... Après qu’il leur a assuré une formation même de niveau trois - le top - le Call Center de
l’opérateur téléphonique français Orange jette à la rue des jeunes Congolais. Comme du Kleenex. Pour les plus chanceux, cela se passe au bout de dix-huit mois des bons et loyaux services! Très
souvent, bien plus tôt. N’atteint le sommet pas qui veut. Plus grave, nul, à son départ, ne perçoit rien. Pas de décompte final, pas une quelconque indemnité pour un travail hautement
stressant, casque scotché des heures durant aux oreilles avec une contrainte de performance : au moins 100 appels téléphoniques/ jour... En clair, Orange qui
sous-traite ses appels entrants et sortants, n’a besoin de ces jeunes que pour un usage unique... Un business model type scandale d’exploitation... Vous avez beau être agronome, électronicien, mé-
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 12.
decin, infirmier, qu’importe! Vous trouverez une place au Call Center d’Orange... à condition, si vous êtes retenu, de signer un contrat qu’en bout de piste, vous vous (suite en page 13).
capital
|
Comme du papier Kleenex, Orange fait
usage unique des jeunes congolais qu’il recrute (suite de la page 12). en irez, sans rien réclamer au Patron... TÉLÉCONSEILLERS. Situé au n° 1 de l’avenue de l’OUA, dans la concession Procoki - là où trôna, des années durant, le très redoutable «Vice-Président de la République», l’ambassadeur Augustin Katumba Mwanke au titre de Vice-Roi du pays - CCC embauche à la pelle... La petite entreprise dispose d’un centre d’appels doté de plusieurs positions installées et peut faire travailler jusqu’à 300 agents appelés «téléconseillers». Au sein du secteur des télécommunications au Congo, le Congo Call Center s’est taillé une place de choix. Depuis juin 2005, les télécoms disposent d’une entreprise de gestion de la relation client. C’est en fait une agence de télétransmission qui gère des appels entrants et sortants pour le compte du Français Orange qui, grâce à des nouvelles opportunités, a élargi ses activités à la vente de contenus (forfaits appels, forfaits Internet, musique, cinéma, téléchargement, etc.), au commerce électronique, publicité en ligne, solutions M2M, domotique et de téléassistance. CCC développe ses services à la lumière des technologies et standards les plus avancés. Chaque trimestre, la société de l’avenue de
Au Congo Call Center d’Orange, aucun jeune même un virtuose, n’a une chance de passer plus de 18 mois pour un US$300/jour. DR. l’OUA recrute des jeunes diplômés dans toutes les disciplines. SERVICE ORANGE. Un recrutement qui ne tient compte d’aucune capacité technique particulière. Sauf que le postulant doit avoir fait des études supérieures. Un informaticien y trouvera sa place, tout comme un agronome sauf que le postulant est soumis en interne à une formation serrée. Y trouver sa place tient du calvaire et pas un agent aussi performant ou vertueux soit-
il, n’y passerait plus de dix-mois. CCC embauche après un épisode d’interviews suivi de plusieurs modules de formation s’étendant sur deux mois. C’est à l’issue de cette formation que le newcomer peut accéder au Call. Pendant la formation, le nouveau venu a droit à CDF 20.000 (US$15) toutes les deux semaines, soit en fin de mois US$30. Sauf que rien n’est garanti... Il faut parfois hurler, face à la hiérarchie du serveur, pour espérer se faire reconnaître un droit...
L’étape des interviews et de la formation terminée, les heureux retenus sont conduits aux plateaux. Il s’essayer aux machines. Cette étape qui court deux semaines. Après, le jeune admis avec brio au test, peut mettre le casque et prendre en charge les clients Orange. Le premier contrat de prestation pour un arrivant après formation ne dépasse pas six mois. À ce stade, le novice perçoit un US$150/mois, transport et restauration inclus. Le niveau de performance exigé est, à
ce stade, d’un minimum de 100 appels téléphoniques/jour... Cette étape franchie, le jeune talentueux signe un second contrat d’une durée de six mois et voit son salaire aller de US$150 à US$210. Après cette étape suit une nouvelle évaluation qui, si elle se révèle positive, ouvre une autre saison de six mois quand le jeune voit son salaire passer de US$210 à US$250. Entre temps, les moins performants ont vidé le Call sans rien en poche. Ni décompte
Le CDF dévisse à nouveau face au dollar, les réserves de change au plus bas
L
e CDF dévisse pour la deuxième fois en quelques semaines face à la devise étrangère, face à celle qui est la plus utilisée ou utilisée concomittament avec le CDF dans les échanges au Congo, le US$. Il y a peu, il avait franchi la barre de CDF 1600 à laquelle la monnaie nationale était bloquée de longs mois, avènement Fatshi supposant apaisement oblige! Mais elle s’est lâchée mettant le cap à CDF 1700 sans toujours l’atteindre, s’arrêtant à CDF 1650. Alors que les fêtes de fin d’année (la Noël et la fête de
la Saint-Sylvestre) approchent à pas de géant, le CDF se libère davantage en atteignant le CDF 1700 voire en le dépassant allègrement. RECHERCHE DE LA DEVISE. Selon des chiffres de la Banque Centrale, au 21 novembre 2019, le CDF a connu des dépréciations hebdomadaires de 0,13 % et 0,50 % respectivement à l’indicatif et au parallèle. Pour 1 US$, le taux de change s’est fixé à CDF 1.659,66 à l’indicatif et CDF 1.709,83 au parallèle. Le budget en devises, tel qu’exécuté au 19 novembre 2019, s’est soldé par un déficit mensuel de US$ 4,50 mil-
lions. En cumul annuel, il s’observe un déficit de US$ 29,26 millions de, fixant les réserves internationales à US$ 849,81 millions et correspondant à 3 semaines et 2 jours d’importations des biens et services sur ressources propres. Soit au plus bas. Au 21 novembre 2019, la situation monétaire renseigne une hausse hebdomadaire de la masse monétaire de CDF 563,1 milliards, la situant à CDF 12.270,2 milliards. Cet accroissement de la masse monétaire est expliqué principalement par l’augmentation des avoirs intérieurs nets de CDF 546,7 milliards. À combien le CDF sera en fin d’année? C’est en
effet à cette période que des mouvements haussiers sont légion. Selon les observateurs, cette période est celle où les opérateurs économiques, à la recherche de la devise pour leurs importations de fin d’année, déversent le plus de masse de CDF sur le marché de change. Cette masse de CDF est constituée de recettes issues de vente de leurs produits de consommation est souvent stockée en surveillant la météo politique. Mais en fin d’année, pas de choix, il faut importer, poulets, riz, viande, autres babioles afin de les écouler. Conséquence: une masse abondante de billets en circulation déprécie la
monnaie elle-même tout en entraînant l’inflation. En clair, la hausse des prix des biens de consommation. Pour gérer cette situation, le ministère de l’Économie en lien avec la Banque Centrale devraient évaluer les besoins des importateurs en devises et mettre à leur disposition le montant dont ils ont besoin afin d’éviter l’embrasement. C’est de sa capacité à pouvoir passer ce cap sans coup férir que le Gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba sera jugé. Un dollar trop haut face au CDF sera un mauvais signal au plan psychologique.
ALUNGA MBUWA n
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 13.
final, ni une indemnité quelconque. Les plus performants sont admis au stade suivant, six mois à nouveau et voient le salaire gagner US$ 50 passant de US$250 à US$300. Mais stop, c’est le terminus, le bout de piste pour les jeunes à qui le CCC montre la porte de sortie. Ni décompte, ni indemnité... Le français Orange se paie bien le jeune congolais... SUR LA BÊTE? Si nul ne le sait, au Congo Call Center, il y a plus de droits que de devoirs. Les agents sont constitués en trois groupes. Le premier groupe de jeunes prend le service le matin, 7 heures 30’ et s’en va à 15 heures. Le shift suivant intermédiaire arrive à 10 heures pour lever le pied à 18 heures. Le troisième reprend le flambeau à 14 h et reste jusqu’à 22 heures. Aucune crainte, par contraire, pour le retour à la maison de la dernière équipée. L’opérateur Orange met des bus à disposition... Mais la pause n’est que de 25 minutes. De là diverses maladies qui frappent ces jeunes restés des heures, le casque collé aux oreilles... Malheur à qui enfreint la règle, il voit son maigre salaire amputé sans aucune forme de procès... Selon des sources, le Français verserait US$700 par newcomer jusqu’à US$1200 à ceux arrivés de la dernière catégorie. De ces US$700 par exemple versés au newcomer, le jeune ne verra que US$150. CCC se servirait-il sur la bête? JULIEN MAO MAMPO n
conjoncture économique
|
COURS DE CHANGE EURO DOLLAR janv.
fév.
mars
avril
mai
juin
juillet
août
sept
Oct.
Nov.
Déc.
Taux moyen
2018
1 ,24
1 ,23
1 ,23
1 ,21
1,17
1,17
1,17
1 , 16
1 , 16
1 , 14
1 , 14
1 , 14
1 ,18
2019
1,14
1,13
1,12
1,12
1,12
1,14
1,11
1,10
1,10
1,11
1,10
Source: forcx. tradingsat. com/cours-euro-dollar
ÉVOLUTION DU SOLDE BRUT D’OPINIONS EN 2018 ET 2019 Secteur
2018
2019
Janv.
Févr.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Solde global
12,5
9,4
17,6
17,9
10,9
26,4
5,9
1,8
.1,0
-3,1
9,8
Indu\tries manufacturières
-10,2
11,4
-1,2
49,1
.4,0
0,1
11,0
12,3
13,0
21,2
Electricité et Eau
14,2
44,7
43,6
52,1
2,0
19,5
37,7
33,3
10,7
Industries extractives
20,2
11,8
26,7
23,6
27,5
12,4
5,0
5,9
Construction
-33,3
-25,6
-11,9
-40,7
-40,7
-41,9
-22,9
-48,4
-22,7
-33,3
-5,9
-34,9
-56,4
-65,4
Services Source: BCC.
Sep-tembre Octo-bre Moyen-ne Janvier
SeptemOctobre Moyenne bre
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
6,2
5,1
19,2
10,4
6,1
8,4
14,0
11,5
6,8
3,4
9,1
10,3 -30,7
15 ;1
-1 ;2
1,2
2,6
13,5
16,0
10,1
20,0
29,8
41,9
48,5
42,9
44,4
22,1
19,1
22,1
38,0
7,6
6,1
26,6
5,3
17,9
7,8
4,3
18,3
104
5,4
19,0
13,7
10,8
11,5
11,8
11,3
5,3
-5,5
-47,0
-13,0
-23,7
+68,2
-21,4
11,1
34,3
34,2
30,9
29,0
15,6
10,0
--5,3
9,9
4,9
6,4
61,4 .
41,0
0,1
11,1
1 .46
10,3
SITUATION MENSUELLE DES OPÉRATIONS DU TRÉSOR (EN MILLIARDS DE CDF) CUMUL OCT. 2018
Program.
Réalisation
Douanes et accises (DGDA)
1515,5
2159,9
Impôts directs et indirect (DGI)
3072,1
Recettes non fiscales (DGRAD) Pétroliers Producteurs
RUBRIQUES
CUMUL OCTOBRE 2019
MOIS DE NOVEMBRE 2019
Exéc.en %
VARIATION 2019/2018
Program
Réa1.22/11
Exéc.en %
1687,1
78,1
11,3
165,0
100,0
60,6
3106,7
2960,9
95,3
-3,6
682,9
164,8
1110,9
964,1
976,9
101,3
-12F1
94,5
34,4
188,8
329,2
240,1
72,9
27,1
37,9
-
5,5
-
0,0
-. -
100
-
Total revenus et dons
5892,8
6559,9
5864,9
89,4
-0,5
980,3
299,2
30,5
Dépenses courantes
4354,8
5079,5
5520,9
108,7
26,8
796,0
456,0
57,3
Dont Salaires
2201,5
2854,3
2894,4
101,4
31,5
333,5
339,9
101,9
Intérêt sur la dette
174,2
70,1
44,3
63,2
-74,5
12,8
4,6
35,7
dont dette extérieure
31,1
26,1
20,3
77,9
-34,6
4,8
4,6
95,0
Frais de fonct. Inst.et Min.
1191,2
1008,5
1386,0
137,4
16,4
196,1
68,8
35,1
Institutions Politiques
434,2
406,5
554,9
136,5
27,8
74,5
34,3
46,1
Ministères
757,0
602,0
831,1
138,1
9,8
121,6
34,4
28,3
Dépenses en capital
353,9
874,3
527,4
60,3
49,0
30,7
4,1
13,3
Autres dépenses
812,9
454,9
267,2
58,7
-67,1
42,6
38,8
91,0
‘Elections
533,2
120,0
47,7
39,7
-91,1
1,0
-
Total dépenses
5521,6
6408,7
6315,5
98,5
14,4
869,4
498,9
57,4
Amortissement de la dette
158,2
175,0
142,3
81,3
-10,1
16,5
20,2
122,8
Total dépenses(+amort.dette)
5679,8
6583,7
6457,8
98,1
13,7
885,9
519,1
58,6
1. Solde global
371,2
151,3
-450,6
-297,9
- 221,4
110,9
-199,7
180,0
2. Solde courant
1532,5
1480,4
344,0
23,2
-77,6
184,3
156,9
-85,1
3. Solde primaire
545,4
221,4
-406,3
-183,5
- 174,5
123,8
- 195,2
-157,7
4. Solde (intégr.l’amort.dette) 213,0 -23,8 -592,9 Source: BCC sur base des données PTR du secteur public (DTO/Min. Finances).
2493,4
- 378,4
94,5
- 220,0
-232,9
Dons et autres
.
24,1 36,4
EVOLUTION HEBDOMADAIRE DES OPÉRATIONS FINANCIÈRES DE L’ETAT (EN MILLIARDS DE CDF) RUBRIQUES
Au 1 er nov.
du 01 au 08/11:l
u 08 au 15/11
du 15 au 22/11
Cumul mensuel
RECETTES
0,3
29,3
184,4
85,1
299,2
Douanes et accises (DGDA)
0,1
20,6
67,4
11,9
100,0
Impôts directs et indirects (DGI)
0,2
5,5
105,8
53,4
164,8
Recettes non fiscales (DGRAD)
0,0
3,2
11,3
19,8
34,4
Autres recettes
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
DEPENSES(+amort,dette)
8,5
16,9
223,8
270,0
519,1
Dont - salaires
1,4
2,5
44,2
291,8
339,9
-frais de fonct.
6,8
9,2
36,2
16,6
68,8
-subvention
0,0
0,4
29,0
0,0
SOLDE
-8,2
12,5
-39,4
-184,9
29,4 -220,0
Source: BCC sur base des données PTR du secteur public (DTO/Min. Finances).
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 14.
conjoncture économique
|
ÉVOLUTION DE L’ÉCONOMIE MONDIALE FMI
en %
OCDE
2018
2019
2020
2018
2019
2020
Croissance mondiale
3,6
3,0
3,4
3,5
2,9
2,9
Pays avancés
2,3
1,7
1, 7
Etats-Unis
2,9
2,4
2,1
2,9
2,3
2,0
Zone euro
1,9
1,2
1,4
1,9
1,2
1,1
Japon
0,8
0,9
0,5
0,8
1,0
0,6
3,8
3,1
3,2
6,6
6,2
5,7
Pays du G20 Chine
6,6
6,1
5,8
Afrique Subsahara
3,2
3,2
3,6
Sources: FMI et OCDE
COURS DES PRODUITS AGRICOLES 31-déc.18
31 janv 19
28 juin 19
31 juiI 19
30 août 19
30 sept 19
31 oct 19
7 nov 19
14 nov 19
15 nov 19
18 nov 19
19 nov.19
20 nov 19
21 nov 19
var hebdo
11,58
10,61
11,30
11,95
11,67
12,02
11,73
11,77
11,85
11,89
12,09
12,09
12,09
12,10
-0,66
1,61
.1,14
0~5
-1,15
0,16
0,34
1,18
0,38
1,68
0,00
0,08
1,14
427,00
516,50
547,75
487,15
451,15
495,75
508,75
511,50
507,75
501,75
507,15
511,00
515,50
509,00
-0,96
0,61
-1,01
.3,94
1,74
-0,10
.0,81
-0,15
-0,98
0,90
0,94
0,68
-1,16
131,99
138,41
16J,14
147,15
131,61
141,65
143,38
137,96
138,14
136,49
135,10
136,03
134,83
-0,13
1,02
-1,67
-0,49
4,44
-0,19
-0,91
0,13
.1,10
-0,94
0,61
-O~8
0,48
Riz Chicago variaüan (en %) Blé Chicago cts/boisseau variatian (en %) Mois Chicago i/tanne variaüan (en %)
135,48
Source: Les échos.
ÉVOLUTION DU PIB ET DE SES COMPOSANTES DECEMBRE 2018
2019 ESTIMATION A FIN JUIN
2019 A FIN SEPTEMBRE
val
var (%)
Contrib en point de ctoiss
val
var (%)
contrib en point de ctiss
val
var(%-
contrib en point de croiss
Secteur primaire
5383,4
11,0
4,7
5707,3
6,0
2,67
5492,2
2,0
0,90
Agriculture, foret, élevage, cha.
1 897,0
1,6
0,3
1 949,8
2,8
0,44
1 949,8
2,8
0,44
Agriculture
1 812,2
1,7
0,3
1 862,0
2,7
0,41
1 862,0
2,7
0,41
vivrière
1784,0
1,7
0,3
1 832,1
2,7
0,40
1 832,1
2,7
0,40
rente
28,2
2,3
0,0
29,8
0,4
0,01
29,8
5,9
0,01
sylviculture
81,5
-1,4
0.0
84,4
3,5
0,02
84,4
3,5
0,02
elevage, peche et chasse
3,4
3,0
0,0
3,5
3,0
0,00
3,5
3,0
0,00
Extraction
3 486,4
16,9
4,4
3 757,4
7,8
2,24
3 542,4
1,6
0,46
Secteur secondaire
1 923,8
4,3
0,7
2082,8
8,3
1,31
2 113,6
9,9
1,56
Industries manufacturières
1 366,5
-0,8
-0,1
1410,3
3,2
0,36
1433,7
4,9
0,55
Industries alimentaires,boissoi
1 l38.1
-1,7
-0,2
1 164,9
2,4
0,22
1 188,6
4,4
0,42
Autres industries manufacturi
228,4
3,9
0,1
245,4
7,5
0.14
245,1
7,3
0,]4
Electricité, gaz, vapeur et eau
78,4
5,2
0,0
82,5
5,3
0,03
82,2
4,9
0,03
Bâtiment et travaux publics
479,0
22,4
0,8
590,0
23,2
0,92
597,7
24,8
0,98
Secteur tertiaire
4605,4
1,2
0,5
4704,8
2,2
0,82
4814,1
4,5
1,71
Transports et Télécommunicati
1402,8
-1,4
-0,2
1409,3
0,5
0,05
1443,7
2,9
0,33
Transports
862,6
1,7
0,1
870,2
0,9
0,06
902,6
4,6
0,32
Télécommunications
540,2
-6,1
-0,3
539,1
-0,2
-0,01
541,1
0,2
0,01
Commerce
1 780,6
1,8
0,3
1 795,7
0,8
0,12
1 862,6
4,6
0,68
Autres services hors adm. publ
1 100,5
4,9
0,4
1 171,2
6,4
0,58
1 163,]
5,7
0,52
Banaues et aussurances
178,2
11,0
0,2
200,9
12,7
0.19
192,8
8,2
0,12
Autres serviccs
922,3
3,8
0,3
970,3
5,2
0,40
970,3
5,2
0,40
Services d’administration publique
406,8
-0,4
0,0
424,8
4,4
0,15
437,0
7,4
0,25
Education
12,0
0,9
0,0
12,2
1,3
0,00
12,2
1,9
0,00
santé
1,9
3,4
0,0
1,9
0,9
0,00
1,9
1,0
0,00
Autres services non marchan
393,0
-0,5
0,0
410,8
4,5
0,15
422,9
7,6
0,25
SIFIM
-85,3
Il,0
-0,1
-96,2
12,7
-0,09
-92,3
8,2
-0,06
11 912,6
5,9
5,8
12 494,9
4,9
4,80
12 419,9
4,3
4,17
216,2
0,3
0,0
254,5
17,7
0,32
270,4
25,1
0,45
12 912,8
5,8
5,/j
12749,4
5,1
5,12
12690,3
4,6
4,62
8642 ;4
1,9
1,42
8991,98
4,0
2,88
9285,36
6,6
4,65
BRANCHES D’ACTIVITES
PIB au prix de base Taxes sur les produits PIB aux prix constants du n PIB (hors mines) aux prix Source: CESCN.
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 15.
technosoft
|
La 5G paraît plus attrayante que la 4G
S
elon le dernier rapport d’Ericsson sur la mobilité, la 5G devrait compter 2,6 milliards d’abonnements dans le monde à la fin de 2025, contre 13 millions à la fin de 2019. Dans cinq ans, elle devrait couvrir 65% de la population mondiale. Le développement de la 5G s’annonce plus rapide que celui de la 4G. Selon le dernier rapport d’Ericsson sur la mobilité, publié le 25 novembre 2019, la 5G devrait compter 13 millions d’abonnements à la fin de 2019. Avec la généralisation des déploiements en 2020, le démarrage devrait s’accélérer pour atteindre 2,6 milliards d’abonnements à la fin de 2025, soit 29% du total des abonne-
5G. La première de produits s’appuie sur un modem 5G séparé. La prochaine vague bénéficiera de puces intégrées. Le trafic de données mobiles devrait quadrupler en cinq ans, passant de 38 exaoctets par mois en 2019 à 160 exaoctets par mois en 2025, dont 45% transitant par la 5G. Le trafic de données mensuel par smartphone devrait passer en moyenne de 7,2 à 24 gigaoctets d’ici la fin 2025.
La 5G devrait compter 13 millions d’abonnements à la fin de 2019. DR. ments mobiles. En 2020, il devrait se
vendre 160 millions de terminaux 5G,
contre 13 millions en 2019. Tous les grands
constructeurs de mobiles auront alors
Les Huawei P40 et P40 Pro sortiraient bien Europe en 2020
T
he Information rapporte que Huawei prévoirait bien de sortir ses Huawei P40 et P40 Pro à travers le monde, l’Europe et donc la France comprise, début 2020. La forme de cette sortie reste à déterminer. Huawei est toujours sous le joug de son bannissement américain, faisant qu’il ne peut pas légalement intégrer la suite Google à ses smartphones sous Android. Ce fut le cas pour la famille Mate 30 en fin d’année, dont le Mate 30 Pro que nous avons pu prendre en main. Ces derniers ne sont toujours pas sortis en France et en Europe. De quoi s’inquiéter pour les futurs Huawei P40, qui devraient être annoncés au début de l’année 2020? Pas selon le journal
toujours de lancer ses Huawei P40 et P40 Pro à travers le monde rapidement après leur annonce, que l’on attend aux environs du mois de mars comme il est tradition. Qui plus est, l’événement d’annonce est typiquement organisé au sein d’un pays européen, ce qui serait quelque peu ironique si les produits en eux-mêmes n’y étaient pas disponibles. C’est à peu près tout ce que l’on sait. Mais pourquoi une telle confiance? L’extension de la licence temporaire américaine ne lui permet après tout pas pour autant de sortir de nouveaux produits sous Android, simplement de continuer à mettre à jour ses produits déjà existants. Le Huawei Mate 30 Pro encore absent en Europe et... en France. DR. The Information, rapporté par Neowin.
Il semble en effet que Huawei prévoit
SOLUTION OU OPTIMISME? Sortir un smartphone sous HarmonyOS, son propre système, semble également
encore un peu compliqué pour le constructeur puisque selon les développeurs, il n’est tout simplement pas prêt à supporter un smartphone. Rester sous Android et compter sur son propre magasin d’application, AppGallery? Une tâche complexe, mais qui pourrait servir d’alternative temporaire. Très sincèrement, il y a pour le moment fort à parier que Huawei compte sur le fait que les problèmes entre l’Amérique du Nord et la Chine soient résolus à temps, et que l’entreprise soit enfin retirée de l’Entity List. Mais si ce n’était pas le cas à date… Difficile d’établir comment Huawei pourrait rebondir. Au moins, l’entreprise chinoise semble toujours optimiste. Peut-être devrions-nous également l’être.
lancé des produits. Ce sera notamment le cas d’Apple qui ne dispose pas aujourd’hui d’iPhone
90% EN CORÉE DU SUD ET EN SUISSE. Aujourd’hui, il y a une cinquantaine de réseaux 5G en service dans le monde, pour la plupart à couverture limitée. La Corée du Sud et la Suisse font partie des rares pays à prévoir une couverture de plus de 90% à la fin 2019. Fin de 2025, la couverture de la population mondiale par la 5G atteindrait 65%. RIDHA LOUKIL n
Un bouclier d’invisibilité conçu au Canada
C
’est un véritable exploit technologique qu’a réalisé l’entreprise canadienne HyperStealth Corp. Après 9 ans de recherche, l’entreprise a enfin réussi à mettre au point une technologie qui permet de rendre invisible un objet ou une personne. L’exploit du bouclier d’invisibilité repose sur le fait qu’il permet de dévier le trajet de la lumière. Ainsi, les objets et personnes placés à l’arrière ne sont pas perçus puisqu’ils ne sont pas éclairés. Les équipes d’HyperStealth se sont basées sur des principes scientifiques datant du 17e siècle pour mettre au point leur dispositif. Ces principes - lois de SnellDescartes - décrivent le comportement de la lumière à l’interface de deux milieux, soit la réflexion et la réfraction des rayonnements lumineux.
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 16.
Le dispositif repose sur la propriété de réfraction de deux matériaux afin de créer un angle mort de réflexion, ainsi la lumière ne passe pas à travers le bouclier et n’éclaire pas l’objet ou la personne qui se trouve derrière. L’illusion n’est cependant pas parfaite, on peut voir que quelque chose se cache derrière, mais on ne peut en distinguer la forme ni la nature. HyperStealth a évidemment déposé un brevet auprès des autorités compétentes afin de protéger sa création et de pouvoir lancer le processus de fabrication à moyenne échelle. L’entreprise étant spécialisée dans la fabrication d’uniformes de camouflage, le dispositif Quantum Stealth se destine principalement à un usage militaire. Très peu d’information à propos du matériau utilisé a filtré. J. MERTENS n
vie
|
La pneumonie est plus létale que le paludisme ou la rougeole
L
e 12 novembre 2019 a eu lieu, comme chaque année depuis 2009, la Journée Mondiale de lutte contre la pneumonie, infection des voies aériennes mortelle qui touche particulièrement les jeunes enfants et les personnes âgées. Le tabagisme, les systèmes de chauffage polluants et la malnutrition sont des facteurs aggravants de cette maladie. Cette journée sert à sensibiliser le public à la «principale cause de mortalité infectieuse chez les enfants de moins de 5 ans, soit 15 %» à travers le monde, a fait savoir l’OMS, Organisation mondiale de la santé. On a tendance à l’oublier : la pneumonie reste plus létale que le paludisme ou la rougeole. Près d’un million d’enfants de moins de 5 ans (922.136) ont succombé en 2015 des suites de cette maladie aiguë qui touche particulièrement les âges extrêmes de la vie, avant 2 ans et après 65 ans. «Le tabagisme, et particulièrement le tabagisme passif chez les enfants, est un grand facteur de risque», précise Jean-Philippe Santoni, pneumologue français à la Fondation du souffle, en pointant du doigt les systèmes de chauffage et de cuisine au bois ou à la bouse. C’est en Asie du Sud-Est et en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante. «La malnutrition est une explication, en particulier si les enfants ne sont pas allaités suffisamment longtemps, ajoute-t-il. Ce qui ne leur laisse pas le temps d’acquérir les anticorps dont ils ont besoin». Cependant, les conséquences ne sont pas partout les mêmes. «Dans ces régions du globe, les enfants gravement malades deviennent, faute de soins, incapables de s’alimenter, peuvent perdre conscience, convulser ou faire des hypothermies. Nombre de décès sont en réalité imputables à des complications consécutives à la pneumonie», ajoute Jean-Philippe Santoni. La journée du 12 novembre cherche à «susciter des actions, y compris des investissements continus de donateurs, car, bien que les vaccins et d’autres efforts de prévention réduisent le fardeau de la maladie, il reste encore beaucoup à faire. Chaque enfant, quel que soit son lieu de naissance, mérite d’avoir accès à des vaccins et des médicaments», déclare l’OMS. Un dernier conseil, en cas de contamination : pensez
d’hypothermie et de convulsions. Le traitement de cette pathologie est préventif et aussi curatif. Plus vite la maladie est détectée, plus vite la personne a des chances d’en être guéri. Comment cette maladie se transmet-elle? Généralement, la pneumonie se transmet lors d’un contact direct avec une personne infectée. Elle peut se transmettre aussi de différentes manières. Les virus et les bactéries couramment présents dans les voies nasales ou le pharynx des enfants peuvent infecter les poumons en cas d’inhalation. Ils se transmettent également par voie aérienne, par le biais des gouttelettes émises lors de la toux ou des éternuements. De plus, la pneumonie est aussi transmissible par voie sanguine, pendant ou peu après la naissance. Quels chiffres d’enfants morts de cette maladie dans notre pays? Notre pays en Afrique est le deuxième après le Nigeria où le taux de décès dû à la pneumonie est élevé. La province du Nord Kivu est la plus touchée par cette maladie. Il faut savoir que l’année dernière, cette
pathologie a touché un million sept cent mille enfants de moins de 5 ans dans le monde. Comment s’en prévenir? La vaccination est un moyen efficace de prévention comme pour la rougeole et la coqueluche. Un enfant qui a reçu ses vaccins tel que prévu dans le calendrier vaccinal et, s’agissant de la pneumonie, avant l’âge de 11 mois, ne court aucun risque. Tous les vaccins luttent indirectement contre la pneumonie. Parlant encore de la prévention, il existe d’autres moyens tels l’allaitement maternel exclusif jusqu’à six mois, l’assainissement de l’environnement en évitant d’exposer les personnes vulnérables tels les enfants de moins de 5 ans à la fumée et au froid. Et le traitement? Nombre de cas de pneumonie se règlent par des antibiotiques par voie orale. Le plus courant est l’amoxicilline. L’hospitalisation n’est nécessaire que dans des cas les plus graves. Chez l’enfant infecté par le VIH, on administre quotidiennement le cotrimoxazole en vue de réduire le risque de contracter une pneumonie. DÉBORAH MANGILI UBA n
Elle frappe les enfants et les sujets fragiles
Dr Jean-Fidèle Ilunga Mubiayi, médecin directeur du PNIRA, le Programme National des Infections Respiratoires Aiguës. DR.
à vous laver les mains régulièrement. À Kinshasa, cette journée a été l’occasion d’une conférence-débat organisée le 17 novembre à la Gombe, salle de la Kethulle, par le ministère de la Santé en partenariat avec l’USAID, l’UNICEF et l’ONG Save the Children. Entre autres orateurs, le Dr Jean-Fidèle Ilunga Mubiayi, médecin directeur du PNIRA, Programme National des Infections Respiratoires Aiguës qui a accepté de répondre aux questions du Soft International. «La pneumonie est une maladie inflammatoire qui touche le poumon. Plusieurs facteurs la favorisent notamment l’environnement pollué contenant des microbes, des fumées, des poussières, l’exposition au froid, la malnutrition, la promiscuité, le VIH-Sida, la drépanocytose. Les poumons sont constitués d’alvéoles qui se remplissent d’air quand une personne en bonne santé respire. En cas de pneumonie, les alvéoles sont remplies de
pus et de liquide, ce qui rend la respiration douloureuse et limite l’absorption d’oxygène», explique le médecin. Quelles en sont les causes et les symptômes? Cette anomalie respiratoire est causée par un certain nombre d’agents infectieux, notamment, les bactéries, virus ou champignons, l’environnement, la fumée, la poussière, le froid, la malnutrition, la drépanocytose. Celle-ci constitue une menace pour la vie humaine et provoque chez les enfants des difficultés respiratoires en raison du pus et du fluide qui envahissent leurs poumons. Concernant les symptômes, la pneumonie provoque une respiration rapide/ difficile avec ou sans fièvre, la toux, et la douleur au niveau du thorax, une respiration sibilante est plus typique d’une infection virale. Les nourrissons très gravement malades peuvent être incapables de s’alimenter ou de boire, et peuvent également souffrir de pertes de conscience,
L
a pneumonie fait partie des infections respiratoires les plus fréquentes. Une infection aiguë qui touche les poumons, et plus précisément, les voies aériennes inférieures. Cette infection peut être due à différents types de germes: bactéries, virus ou des champignons. Dans la majorité des cas, c’est une bactérie appelée pneumocoque, qui en est à l’origine. La pneumonie peut survenir à tout âge mais elle est plus fréquente chez les sujets fragiles, notamment les jeunes enfants et les personnes âgées. Le tabagisme, les maladies chroniques respiratoires et un déficit immunitaire sont également des facteurs de risque de la pneumonie. Après que les germes présents dans l’air ont pénétré dans les poumons, ils vont voyager dans les voies respiratoires jusqu’aux alvéoles où ils vont provoquer une inflammation. Du pus et des sécrétions vont s’accumuler dans ces petits
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 17.
sacs, provoquant les symptômes de la maladie. Les symptômes de la pneumonie varient selon le germe mis en cause et selon l’état de santé de la personne atteinte. Les signes les plus fréquents sont sont une fièvre élevée (pouvant atteindre 41°C) avec des frissons; de la toux. Au départ sèche, elle devient ensuite grasse et peut être accompagnée de sécrétions verdâtres ou jaunâtres ; un essoufflement, une augmentation de la fréquence de respiration et du cœur ; une gêne respiratoire plus ou moins importante; des douleurs thoraciques lors de la toux ou de la respiration. Ces signes peuvent s’accompagner d’une grande fatigue, de maux de tête, de nausées, de vomissements voire de diarrhées. Toutefois, chez certains sujets fragiles, la pneumonie peut se manifester par des signes plus graves comme de la confusion mentale, une augmentation plus importante de la fréquence cardiaque et respiratoire, une hypothermie, une chute de tension.
hypercars |
McLaren Elva, héritage du passé, excellence du présent
L
e speedster est la McLaren la plus légère de l’histoire! Dans les années 60, il n’était pas rare qu’une marque automobile fasse construire sa voiture par une société extérieure. En Italie, Touring était l’un des plus connus, et lorsque McLaren a créé des speedsters de course, le premier étant nommé M1A, c’est Elva Cars qui a produit un nombre limité de ces modèles, avant de recréer une petite production de ce qui était alors la McLaren-Elva M1A. Un nom auquel la marque de Woking rend aujourd’hui hommage avec son nouveau speedster.
Pour rendre hommage à Elva Cars et au M1A, McLaren n’a pas fait les choses à moitié puisque, comme le teaser nous l’avait confirmé, cette Elva n’est constituée d’aucun vitrage. Le constructeur assure qu’un pare-brise est disponible en option sur certains marchés mais explique toutefois que la conception de son modèle est étudiée pour entou-
À vos chèques. Ce McLaren ne sera produit qu’en 399 exemplaires, à un prix de départ situé à 1.500.000 euros. DR. rer ses occupants dans une sorte de bulle aérodynamique. MCLAREN SUPERCARS HYPERCARS. L’air est en effet guidé depuis l’avant de la voiture pour ressortir par les ouvertures présentes devant les occupants, et le système AAMS (Active Air Manage-
ment System) permet de guider l’air autour de l’habitacle, pour conserver un maximum de calme pour ceux qui y sont installés. Un calme certainement relatif, puisque les occupants sont à proximité du V8 bi-turbo de 4.0 litres conçu par McLaren, et déjà embarqué sur la Senna. Si le bloc développait 800
chevaux sur l’hypercar, il est poussé ici à 815 chevaux et est accompagné d’une boîte de vitesses à sept rapports. L’Elva étant la McLaren la plus légère jamais conçue, elle abat le 0 à 100 km/h en moins de trois secondes et bat la Senna sur l’exercice du 0 à 200 km/h, avalé ici en 6,7 secondes. «McLaren continue a
repousser les limites du développement des supercars et des hypercars, dans le but poursuivi d’offrir à nos clients une expérience de conduite exceptionnelle et sans équivalent», a déclaré Mike
Flewitt, le PDG de la marque anglaise. «Et la McLaren Elva incarne parfaitement cet esprit pionnier. La McLaren-Elva M1A MkI et ses descendantes représentaient déjà l’esprit des McLaren actuelles,
avec les plus hauts niveaux de performance et d’excellence dynamique. Cela correspond parfaitement au nouveau roadster des McLaren Ultimate Series, une voiture moderne unique qui offre la connexion parfaite entre le conducteur, la voiture et les éléments, et ce nouveau plaisir de conduite correspond à l’héritage du nom Elva». La McLaren Elva dispose d’un écran d’info-divertissement de 8 pouces, tandis que le double bosselage derrière l’habitacle permet de ranger deux casques. Une nouvelle fois, il s’agit d’un modèle qui sera produit en quantité limitée, avec 399 exemplaires, à un prix de départ situé à 1.500.000 euros. Le prix de l’excellence et d’une voiture hors de son temps, et de ce parfait mélange entre héritage et modernité. La production du modèle débutera rapidement et les premières livraisons devraient avoir lieu en 2020. E. TOUZOT n
L’Aspark Owl
de série dévoilée Ferrari Roma dans la pure tradition de Maranello
E
n termes de réputation et souvent de produits, Ferrari règne depuis longtemps en maître sur le marché des voitures de sport, ouvrant des niches et dictant les tendances d’un geste du pouce que la concurrence suit avec attention. Par exemple, la gamme Super Series de McLaren est venue grappiller quelques parts de marché aux berlinettes V8 de Maranello, la Ferrari 812 Superfast est nettement plus puissante que l’Aston Martin DBS Superleggera, et la GTC4Lusso à quatre places du cheval cabré n’a pas de rivale directe. Mais aujourd’hui, Ferrari
La supercar électrique japonaise, dans sa version définitive. DR.
C La Roma, une «petite» GT 2+ qui se veut à la fois élégante, performante et polyvalente. DR.
(re)descend dans la fosse aux lions en présentant la Roma, une «petite» GT 2+ (deux places et un peu d’espace derrière) qui se veut à la fois élégante, performante et polyvalente. Avec son V8 3,9L biturbo centralavant de 620ch relié aux roues arrière et
un prix qui devrait tourner autour de 200.000€, la Roma vient chasser sur les terres des Aston Martin DB11 AMR (2+2, V12 biturbo avant, propulsion, 639ch), McLaren GT (biplace, V8 biturbo central, propulsion, 620ch) et autres Audi R8 Performance
(biplace, V10 atmo central, 4x4, 620ch) en attentant la prochaine Porsche 911 Turbo (2+2, flat-six biturbo arrière, 4x4, plus de 600ch). Ce segment de marché est donc foisonnant mais chacune de ces autos représente une proposition unique.
omme promis, le jeune constructeur japonais Aspark dévoile au salon de Dubaï 2019 la version de série de sa supercar électrique Owl. Le coupé biplace reprend quasi-intégralement le design du conceptcar de 2017. Les vitres latérales ont été légèrement redessinées, des rétroviseurs agrémentés de caméras ont fait leur apparition et l’aileron arrière est désormais mobile, se déployant auto-
matiquement à 150 km/h et se rétractant seul à 100 km/h. La Owl mesure 4,79m de long, 1,94m de large et seulement 0,99m de haut pour 2,75m d’empattement. La suspension hydraulique propose trois hauteur de caisse allant de 8cm à 16cm. L’habitacle est épuré avec des interrupteurs situés au plafond et quatre écrans regroupant instrumentation et information. La Nippone affiche des lignes fluides et épurées, presque sobres
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 18.
au regard des performances annoncées. La Owl est animée par quatre moteurs électriques fournissant 2.012ch et «environ» 2.000Nm de couple, alimentés par une batterie lithiumion de 64 kWh installée au centre. L’Aspark Owl sera assemblée en Italie par la Manifattura Automobili Torino, à 50 exemplaires. Chacun demande 2,9 millions d’euros et un acompte préalable de 50.000€. Les premières livraisons en 2020.
côté rose
|
Juste pour le seul plaisir de l’homme A lors que même la procréation peut passer par des seringues, à quoi sert la pénétration sinon quasiment pour le seul plaisir de l’homme? Une pénétration qui cesse quand l’homme a atteint son plaisir, ne peut plus fourrer son pénis dans une personne... Sans vouloir la bannir de nos pratiques, de plus en plus d’auteurs invitent à imaginer un «audelà» et à s’intéresser à «tout le reste», analyse Maïa Mazaurette... «Le but de la pénétration au fond n’est pas vraiment le plaisir des deux partenaires, mais en premier lieu celui de l’homme, puis éventuellement celui de la femme (d’ailleurs la pénétration cesse généralement quand l’homme a atteint son plaisir). C’est l’instauration d’une relation inégalitaire comme modèle». Contrairement à ce que pourront penser les paranoïaques post-metoo, le paragraphe ci-dessus ne provient pas d’une bible lesbo-féministe séparatiste. Un homme en est l’auteur : le romancier Martin Page, dans un remarquable essai paru récemment aux éditions Monstrograph. Le titre annonce la couleur : «Au-delà de la pénétration». Le propos est ponctué de punchlines étourdissantes : «Si la sexualité était une question de plaisir, les femmes seraient moins pénétrées et les hommes le seraient davantage». Car admettons-le : en 2019, la pénétration constitue toujours l’alpha et l’omega de la pratique hétérosexuelle, hermétiquement divisée entre le «vrai sexe» (celui qui consiste à fourrer son pénis dans une personne) et le «reste» (préliminaires, masturbation, fantasmes, cunnlingus, BDSM, fist-fucking, sextoys, électro-stimula-
Du côté des hommes: eh bien sans surprise, ça fonctionne. 95 % jouissent à tous les coups ou presque (Archives of Sexual Behavior, février
tion, effleurements fétichistes, tartes aux pommes). «COMMENT ELLES FONT, DU COUP?» De manière plus surprenante, la pénétration définit éga également les rapports gays : «qui fait le bonhomme?» (Sousentendu : les gays passent leur temps à s’emboîter selon des hiérarchies coulées dans le marbre - une assomption contredite par les études sur leurs pratiques.) Même chose pour les rapports lesbiens: «mais comment elles font, du coup?» (Sous-entendu : les lesbiennes ne se pénètrent jamais. Elles sont condamnées à jouer au Scrabble avec uniquement des
Faire l’amour n’est pas forcément pénétrer sa conjointe. DR. W et des N jusqu’à la fin des temps). Prenons donc le taureau par les cornes (quitte à rester dans les métaphores oblongues et pénétratives). À une époque où même la procréation peut passer par des seringues, la pénétration doit-elle être remise en cause? Du côté du plaisir féminin hétérosexuel, toutes les études mettent en lumière le caractère relativement
inefficace de cette pratique. 50 % des femmes aimeraient donner plus de place aux autres formes de sensualité, comme les caresses (Ifop, France, 2019). La pénétration peut en outre exposer à des douleurs, des grossesses ou des infections. Cette performance en demi-teinte constitue-t-elle un motif de relégation? Non. Les femmes ne mettent pas le feu au Fouquet’s pour
demander la fin de la pénétration. 74 % d’entre elles ont eu un orgasme lors de leur dernier rapport (Ifop, 2019). On peut aussi mentionner, en sa faveur, la logistique minimale d’une pénétration : voici un assemblage attendu, pas compliqué, vite expédié (5 minutes et 40 secondes en moyenne), parfois désinvesti (on peut compter les rainures du plafond), assurant la paix des ménages.
2017). La mécanique pénétratoire est tellement bien rôdée qu’on peut poser la question qui fâche : la pénétration constitue-t-elle une forme augmentée de masturbation? Et quitte à vraiment finir fâchés: quid des inconvénients? Car même pour les hommes, la pénétration génère son lot de contrariétés : l’éjaculation rapide, les angoisses de performance ou de
taille, la routine. Justement parce qu’elle est efficace, cette pratique peut réduire la sexualité à un seul organe au détriment d’une sensualité plus globale. Le phallocentrisme n’est pas qu’une question politique, il déborde sur nos terminaisons nerveuses: quand on utilise toujours les mêmes circuits cérébraux, on devient paresseux. Comme l’explique Martin Page, le renouvellement du répertoire sexuel passe à la trappe - et avec lui, d’infinies richesses physiques et fantasmatiques : «J’ai l’impression que nous sommes prisonniers de conceptions naturalistes, de représentations, et même si on sait que certaines choses pourraient nous être incroyablement jouissives, nous les refusons». Culturellement, la pénétration implique encore d’autres paradoxes. Côté pile, nous sommes attachés au grandiose idéal de la fusion des corps (pure construction imaginaire, soit dit en passant: quitte à fusionner comme des rubans de Möbius, il serait beaucoup plus romantique d’imaginer deux partenaires se pénétrant mutuellement avec leurs doigts). Ne crachons cependant pas dans le gaspacho : la pénétration asymétrique porte en effet une part de transcendance. Le philosophe Vincent Cespedes y consacre des lignes émouvantes : «Le phallus entre, c’est là sa fonction, sa jouissance, c’est cette capacité d’entrer et d’y trouver délectation. Entrer en quoi? Entrer en l’autre. […] Nous retrouvons Hermès, le dieu des routes : il s’agit de se frayer un chemin vers l’altérité.» (Le texte complet est à savourer dans Éloge de l’Érection, ouvrage collectif supervisé par Barbara Polla, éd. La Muette, 2016.) Côté face, nous pouvons difficilement ignorer que la pénétration est systématiquement associée à des hiérarchies
LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1473 | PAGE 19.
gagnant/perdant, à un vocabulaire de la dégradation, à un folklore de la possession dénué de toute logique effective. Comme le note la journaliste Victoire Tuaillon dans une récente émission audio dédiée à la pénétration (podcast «Les Couilles sur la table», productions Binge Audio), «on utilise le verbe prendre pour un homme qui pénètre une femme, alors que si vous prenez un caillou, ce n’est pas le caillou qui vous prend.» Ces tensions symboliques posent la question de la compatibilité entre une sexualité phallocentrée et les valeurs contemporaines d’égalité, de plaisir, d’excitation, de nouveauté, d’intensité, ou tout simplement d’amour. Pour Martin Page, «à force de pénétrer, à force de ne penser qu’à ça, on oublie tout le reste, on ne voit pas l’étendue du corps. Pénétrer c’est passer à côté et fuir. C’est penser qu’on fait l’amour alors qu’on s’en débarrasse. J’ai le sentiment qu’on pénètre pour cacher les sexes, ne pas les voir, comme si c’était une honte. C’est un aveuglement. […] Sans pénétration, tout le reste du corps est hypersensible et délicieusement hyperactif. Faire l’amour devrait être la rencontre des corps et leur conversation». Cette conversation est engagée - par la politique, la technologie, la recherche, l’art, les apéros entre amis. Elle flotte dans l’air du temps, non comme une injonction, encore moins comme une condamnation ou une interdiction, mais comme une délicieuse invitation. Le Manifeste ContraSexuel de Béatriz Preciado, l’Au-delà de la Pénétration de Martin Page, nous proposent, certes, d’entrevoir ce qui se tapit au-delà de la pénétration… mais aussi et surtout, de voir plus loin que le bout de notre nez.
MAÏA MAZAURETTE n
Le Monde.
international SINCE 1989
La France pleure ses treize soldats tués au Mali
P
fait au Mali, parce qu’on ne comprend plus vraiment les raisons de notre présence là-bas et les Maliens ne la comprennent pas plus [...] Le souhait que de jeunes Français n’aillent plus mourir au Mali pour des raisons que l’on ignore en réalité. On doit pouvoir en tout cas en débattre de manière démocratique au niveau de l’Assemblée nationale».
aris n’écartait mercredi aucune piste après la collision qui a tué treize de ses soldats engagés en Afrique dans la guerre contre des djihadistes. Cet accident d’hélicoptères intervenu lundi 25 novembre est le plus lourd bilan humain subi par les militaires français depuis le début de leur déploiement au Sahel en 2013, et l’une des plus grandes catastrophes de l’armée française depuis l’attentat contre le quartier général français Drakkar à Beyrouth en 1983, qui avait fait 58 morts. «Ces treize héros n’avaient qu’un seul but: nous protéger», a réagi sur Twitter le président français Emmanuel Macron tandis que la ministre des armées, Florence Parly évoquait une «terrible nouvelle» et annonçait l’ouverture d’une enquête confiée au bureau d’enquête et d’analyse, sur les circonstances de l’accident. PLUIE D’HOMMAGES. Les plus hautes instances politiques et militaires chef de l’État, ministres et chef d’état-major des armées - ont salué l’engagement des treize soldats morts dans l’accident. À l’hexagone Balard, siège de l’état-major situé à Paris, on serre les rangs, mais l’émotion est vive ce mardi après-midi. «Nous sommes debout, unis, résilients», affirme Florence Parly, ministre des Armées. Même unanimité dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale qui a respecté une minute de silence. À Pau, ville du sud-ouest où sept des militaires étaient basés, l’émotion est vive. Une minute de silence a été observée devant l’Hôtel de ville aux drapeaux en berne, à l’appel du maire François Bayrou. «C’est le minimum que je puisse faire, d’être présente ce soir. Mon mari connaissait les sept personnes, et moi j’en
connaissais. On aurait pu être à cette place». Cette femme d’officier serre près d’elle son fils d’une dizaine d’années». Soutenue par la majorité, la droite et les socialistes, l’opération Barkhane est actuellement la plus importante opération extérieure de l’armée
française avec 4.500 hommes déployés. C’est en particulier du côté de La France insoumise que des voix discordantes se sont élevées pour interroger la pertinence de poursuivre cette opération, en cours depuis 2014. Pour Jean-Luc Mélenchon, les six ans de
présence militaire française sont un échec : «Il faut que le peuple malien soit maître de la décision. Ce n’est pas à nous les Français de décider ce qui est bon et ce qui ne l’est pas pour le Mali». «À un moment donné, il faudra bien que l’on s’interroge sur ce que l’on
L’AFRIQUE SALUE. Un débat immédiatement balayé par le Premier ministre Edouard Philippe, interpellé à l’Assemblée : «C’est un très long combat dont la dimension militaire n’est pas la seule dimension, nous le savons parfaitement. Mais elle est indispensable». La question trouve un écho au Mali où le président Ibrahim Boubacar Keïta a rendu hommage aux militaires morts en rappelant les raisons profondes de leur présence. «Aujourd’hui encore, nous avons à déplorer la mort de treize jeunes Français venus au Sahel pour y défendre les valeurs qui nous sont communes, de paix, de tolérance, de vivre ensemble, pacifiques. Le Mali est un pays reconnaissant, le Mali sait ce qu’il coûte à ce pays-là d’envoyer ses enfants au Sahel pour la défense de ces causes-là: la cause de la paix, l’antiterrorisme, et également la promotion du développement et de la démocratie dans nos espaces. C’est tout cela que ces jeunes gens-là étaient venus défendre. Donc leur mort ne saurait jamais nous laisser indifférents. Mieux : nous sommes en empathie totale avec la France et les familles de ces jeunes gens disparus. Le Mali sait ce qu’il coûte à ce pays-là d’envoyer ses enfants au Sahel». Pour le porte-parole du gouvernement du Mali, Yaya Sangaré, un affaiblissement du dispositif français sur le terrain ne serait pas la solution. Ils sont morts pour la France, ils sont morts pour le Mali, pour la
paix, pour la liberté pour tout le Sahel [...] Nous implorons Dieu pour que leur mort ne soit pas vaine et nous pensons que cela va donner plus de courage, plus d’engagement aux autres pour que nous puissions vaincre le terrorisme définitivement». Sur Twitter, le président voisin burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, lui aussi en proie au terrorisme, en forte recrudescence ces derniers mois, «salue» la «mémoire» des soldats disparus et «adresse (ses) sincères condoléances à leurs familles ainsi qu’à l’ensemble du peuple français».
FINANCE PRESS GROUP. RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M FONDATEUR Tryphon Kin-kiey Mulumba. kkmtry@lesoft.be Twitter @kkmtry Kin’s Global site www.lesoftonline. net/www.lesoft.be LeSoftConcept LeWebSoftConstruct InterCongoPrinters Radio Télé Action Masimanimba. Grand Bandundu info@lesoft.be SIP-AFRIMAGES B-1410 Belgique. Tél 00-32-488205666. Fax 00-322-3548978. eFax 00-1-707-313-3691 DIRECTEUR GÉNÉRAL. Yerkis Muzama Muzinga. Phone +243-818371479. Directeurs associés Yves Soda. Christophe Dandy Lukeba. RESPONSABLES EDITORIAL Emmanuel Luyatu Julien Mao Mampo Déborah Mangili Uba. DIRECTION COMMERCIALE. Phone +243-818371479. Directeur de la publication. Munyonga Mubalu. AMP Agences et Messageries de la Presse belges. Accords spéciaux. Belgique. Trends. Trends, Tendances. Le Vif/ L’Express. Knack. © Copyright 2019 FINPRESS. Imprimé à Kinshasa InterCongoPrinters Autorisation de diffusion en R-DC. M-CM/LMO/0321/MIN/08 datée 13 janvier 2008.
LE JOURNAL LE SOFT INTERNATIONAL EST UNE PUBLICATION DE DROIT ÉTRANGER PROPRIÉTÉ DE FINPRESS GROUP.
BELGIUM