LE SOFTINTERNATIONAL 1481

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Le mari abandonné qui a défenestré

l’amant de son épouse condamné à mort

international THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER

SINCE 1989 N°1481 | MARDI 11 FÉVRIER 2020 | 24 PAGES €7 $8 CDF 10500

Les chantiers inachevés du Président

A

nnée de l’Action. Le Président de la République avait annoncé à ses compatriotes que 2020 serait l’année de l’action. Basta «Bla-bla et Bla-blateurs», pour reprendre une expression célèbre du Maréchal Mobutu de l’ex-Zaïre. Voilà qu’en toute vitesse, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, passe en effet à l’action. En mettant hors circuit notamment deux personnalités majeures du régime précédent accusées de tout par des organisations de la Société civile. En tête l’inamovible Flory Kabange Numbi et, un autre inamovible Jérôme Kitoko Kimpele. Il donne le pouvoir à de nouveaux magistrats connus pour leur intégrité. Mais cela ne suffit pas. Au même moment, alors que le débat fait rage sur des détournements massifs - en plusieurs US$ millions -, que la rue gronde, il y a urgence que la justice fasse la lumière et règle la question. En premier, le Programme des 100 jours. Sur ordre du Vice-Premier ministre en charge de la Justice, le Procureur général près

la Cour d’Appel de Kinshasa /Matete, Adler Kisula Betika Yeye lance une série de lettres de «réquisition à expert» adressées à des membres du Gouvernement (Infrastructures, Budget, Finances) et

au Gouverneur de la Banque Centrale du Congo. Réquisitions portant sur la transmission - «exécution ponctuelle, il y a urgence» - de tous les documents en rapport avec le Programme des 100 jours. Co-

pies de tous les bonds d’engagement établis en faveur des sociétés des 100 jours, numéros des dossiers, ordres de paiements informatisés (OPEI) et de toutes les lettres de paiement d’urgence; plan de trésorerie et de décaissement des fonds en faveur de ces entreprises; liste complète de ces entreprises; documents de passation des marchés publics; statuts de ces entreprises soumissionnaires et

contractuelles; contrats et protocoles d’accord; copies de tous les bons d’engagement établis en faveur de ces sociétés; relevé complet des paiements effectués en leur faveur ainsi que les bordereaux de paiement tout comme les avis des crédits. Sur le front judiciaire, nul doute, il y a un réel frémissement. Qui s’en plaindrait? T. MATOTU n (Dossier pages 5 à 14).

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En plein Gombe, un mari abandonné surprend sa femme dans un appartement et tue l’amant par défenestration

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lle était déjà bien en peine sur les mortels réseaux sociaux. Sa vidéo «Lelo okomata nga» («ce soir, tu vas me monter»), chanson culte et chanson taboue qui fit scandale lorsque des ados à peine habillées dans la cour d’un centre scolaire du Révérend KIM un évangéliste d’origine coréenne qui multiplie des écoles dans la Capitale - se déhanchaient sur des rythmes sensuels évoquant des ébats amoureux, était devenue virale. Le message était explicite : «Je me trouve en vacances à l’étranger et je me fous de ce que les gens à Kinshasa peuvent raconter sur moi...». Elle était sur les traces d’une autre Congolaise, Maman Mimi du chef-lieu de la province du Kongo Central, Matadi, à la base d’une crise guère résolue depuis des mois dans la territoriale... Mimi avait eu des rapports sexuels avec l’adjoint du gouverneur de province, mais cette fois, elle fit faire une vidéo compromettant l’avenir politique de l’homme. Pamela Kabakele Makwala, jeune et belle femme, est connue de la haute society congolaise. SUR LES TRACES DE MAMAN MIMI. Des années durant, elle trôna dans l’antichambre commune aux patrons de la première banque commerciale du pays, la Rawbank. Le président de la banque Mazhar Rawji et le Directeur général Thierry Teaymans. Impossible de passer dans le bureau de l’un ou l’autre sans rencontrer la frimousse joyeuse de Pamela. Quel lien avait cette ParSec des deux grands patrons de la Rawbank avec la ravissante épouse du DirCab du Président de la République Vital Kamhere Lwa Kanyiginyi Nkingi. Selon des vidéos postées sur YouTube, Pamela aurait été invitée par Hamida Shatur Kamerhe à son domi-

Tragédie en pleine comme de la Gombe. Ci-haut, l’ancien Directeur financier de Vodacom. Yeza Mutaama tué par défenestration. Ci-bas, la joyeuse Pamela Kabakele poursuivie par la loi des séries? Condamnée à 12 mois de prison; son mari Thomas Makwala à la peine capitale. DR.

cile et lui aurait remis une somme en cash de US$ 350.000,00 à déposer sur le compte Hamida ouvert à la Rawbank mais l’argent ne serait jamais arrivé à destination. LA LOI DES SÉRIES RATTRAPE PAMELA. Ces fonds seraient liés avec l’affaire des US$ 15 millions, la fameux dossier dans lequel pétroliers et hauts fonctionnaires, dont des ministres, sont mêlés. Toujours sur les réseaux sociaux, on entendit une conversation disculpante entre les deux femmes. Hamida serait celle qui aurait poussé Pamela à réaliser un audio. Mise hors de cause par Hamida, Pamela ne fit pas d’audio, se limitant à poster sa conversation disculpante avec Hamida piégée. Avant de revenir à la charge avec la vidéo «Lelo okomata nga» où, joyeuse, l’exParSec des Grands Patrons de la Rawbank qui, depuis, a reçu une promotion et a changé de service, bougeait sensuellement ses fesses, une façon de se foutre de Kin. Mais voilà que la loi des séries rattrape cette jeune dame engluée dimanche 9 février dans un épisode tragique. Celui d’un meurtre prémédité, «coups et blessures ayant entraîne . Menant à l’envie une vie sulfureuse, Pamela Kabakele Makwala oubliait qu’elle était épouse et mère. Elle aurait abandonné le toit conjugal situé dans un quartier de Lime-

té où elle vivait avec son mari - un certain Thomas - pour un cossu appartement du sixième étage, à un jet de pierre du nouveau siège de la Rawbank, dans le très chic quartier de la Gombe. C’est là que, dimanche 9 février, aux environs de 19 heures, Thomas Makwala la surprend en excellente compagnie. L’époux inconsolable avait perdu toute trace de sa femme et ignorait qu’elle avait un ami, Yeza Mutama, ancien cadre d’une société minière et ancien directeur financier de Vodacom Congo. En clair, un jeune doré de Kinshasa qui logeait sa belle à la Gombe. IL DÉFENESTRE SON CO-ÉPOUX. S’étant plaint auprès de ses parents, sa sœur lui explique qu’elle connaissait la nouvelle adresse de sa belle-sœur et Thomas Makwala contraint celle-ci à l’y conduire. Arrivé à la nouvelle adresse de sa femme, tapi derrière sa sœur, celle-ci sonne à la porte et sans que Pamela ne sache que sa bellesœur complice avait vendu la mèche à son mari blotti derrière elle, ne se doutant de rien Pamela déverrouille la porte laissant, toute heureuse, sa belle-soeur pénétrer dans son nouvel appartement. Mais voilà que comme un lion, le mari surgit et constate les dégâts : sa femme est devant lui et dans l’appartement, le nouvel homme de sa femme. Mukwala fonce droit vers celui qui lui a

Ci-haut, la belle et joyeuse Pamela. Poursuivie par la loi des séries? Ci-bas, Thomas Makwala, le mari amoureux, inconsolable et vengeur. Le couple condamné pour le meurtre de l’ancien Directeur financier de Vodacom, Yeza Mutama (ci-contre) tué par défenestration. DR.

pris sa belle Pamela. S’ensuit une violente dispute, selon diverses sources. Décidé de régler la question à sa manière, Thomas, fils d’un couple de militaires - père et mère des généraux des FARDC - roue de coups le nouvel élu de cœur de sa femme avant, alors que Yeza Mutama résiste comme il peut, de conclure l’affaire en le virevoltant pour le passer par une fenêtre de l’appartement depuis le sixième étage. Tombé à terre comme un sac de ciment, le coépoux n’avait aucune chance de vie. Quand des voisins alertés par des gardes au sol accourent de toutes parts, l’homme émet quelques signes de vie mais ce sera pour une courte durée. Amené par la police à bord d’un «Ketch», le petit véhicule de

taxi jaune kinois, celui qui, peu de temps, venait de passer un moment de joie avec sa belle, n’a qu’une destination à prendre : la morgue. PROCÈS EN FLAGRANCE. Le couple a été aussitôt mis aux arrêts, gardé dans un commissariat avant d’être le lendemain lundi, présenté à un juge du tribunal de Grande Instance de la Gombe saisi, où l’affaire a été traitée en procédure de flagrance. Les débats ont commencé dès lundi à 18h16’ pour prendre fin à 23h32’. Makwala a plaidé non coupable estimant que «l’homme qu’il a trouvé avec sa femme s’est sauvé seul en se0 jetant par la fénêtre». Après les débats, le jugement est tombé. Le couple a été reconnu coupable de «coups et blessures volontaires

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ayant occasionné la mort de Yeza Mutama». Thomas Makwala, accusé de coups et blessures volontaires ayant occasionné la mort de Yeza Mutama, a été condamné à la peine de mort, son épouse Pamela Kabakele Makwala à la base de la bagarre entre Thomas Makwala et Yeza Mutama à 12 mois de servitude pénale.

«Par ce motif, … le tribunal requalifie la charge de meurtre pour Thomas Makwala et non assistance à personne en danger pour Pamela Kabakele Makwala». Le tribunal condamne Thomas Makwala à dédommager la famille de sa victime à hauteur de US$ 200.000.

ALUNGA MBUWA n


communication |

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Élu à Addis Abeba par ses pairs, Félix Tshisekedi sera en 2021 le premier président du Congo à présider l’UA depuis le Maréchal du Zaïre Mobutu

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e Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a été élu, dimanche 9 février, Premier Vice-président de l’UA pour l’année 2020 de même Président de cette organisation continentale pour l’année 2021. Une année durant, il aura été ainsi mis au contact des dossiers prioritaires du Continent. La double élection du Président congolais a été formalisée lors d’une réunion à huis clos regroupant les Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Africaine, peu avant la grande cérémonie d’ouverture des travaux de

Le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo doublement élu à l’UA par ses pairs. DR. la 33e session de l’Assemblée générale réunie à AddisAbeba. On savait

depuis peu, que ces deux postes reviendrait au Chef de l’État congolais.

Ni «ex» autorité, ni élu quelconque n’ira au Salon gouvernemental

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lle était accusée d’être amorphe, avalée dans ses attributions par son collègue ministre FCC de la Coopération internationale, Intégration régionale, Francophonie, Me Pépin Guillaume Manjolo. Voici que la ministre d’État en charge des Affaires étrangères Marie Tumba Nzeza, frappe. L’ex-combattante des réseaux sociaux porte le fer sur les élus (députés, sénateurs, tout autre dignitaire néanmoins ex) interdits d’accès au Salon VIP (appel aussi salon officiel) de l’aéroport international de N’Djili. Bien avant, la Cheffe de la diplomatie congolaise avait limogé trois ambassadeurs (un accrédité au Japon, à Tokyo, deux autres aux Nations Unies à New York), ce qui lui avait valu un tollé de critiques d’usurpation de pouvoir. Elle fut convoquée à s’expliquer au Sénat par une motion d’information de la Sénatrice PPRD-FCC Francine Muyumba. Diverses sources citées par Rfi ont fait état de pressions de Washington sur

La ministre Marie Tumba Nzeza. DR. Kinshasa pour le rappel du diplomate aux Nations Unies, Ignace Gata Mavita wa Lufuta qui serait un pro-Beijing alors qu’on annonçait la démission comme Secrétaire général du ministère, l’ambassadeur Christian Atoki Ileka «irrité par une série d’actes illégaux» de la ministre. Depuis le 1er janvier 2020, la seule détention d’un passeport diplomatique ne donne pas droit au salon diplomatique. Députés et Sénateurs en fonction, présidents honoraires des deux chambres du Parlement, Premier Ministre honoraire, Hauts fonctionnaires, Hauts Représentants des Églises, etc., nul n’a plus accès à ce salon dont, par ailleurs, on peut se demander à quel privilège ce lieu donne droit. Ce salon souvent

bondé des membres des familles des plénipotentiaires, réaménagé un temps soit peu par l’ancien D-G de la RVA, Célestin Lumuna Sando, ne dispose pas d’un service de thé aux normes comme il en existe sur toutes les plateformes aéroportuaires. Hormis un bar bien sec... Dans son communiqué du 30 décembre 2019, le ministère annonce que le salon ne sera ouvert qu’aux personnes ci-après : Diplomates accrédités en RDC, Chefs des corps constitués, membres du Gouvernement, Directeur du cabinet du Président de la République, Conseillers spéciaux et invités du Chef de l’État avec rang de ministre, ambassadeur. Du coup, Députés et Sénateurs et autres personnalités emblématiques ayant servi la Nation, détenteurs d’un passeport diplomatique, n’auront plus avoir droit à ce salon. Faut-il s’en plaindre? En Belgique, un dirigeant congolais n’est guère reçu au Salon gouvernemental sauf s’il verse au préalable une belle somme en euros. JULIEN MAO n

Félix Tshisekedi Tshilombo qui présidera aux destinées de l’Union Africaine en 2021 sera le deuxième Président du Congo à prendre la présidence de l’organisation continentale après le Maréchal du Zaïre Mobutu en 1967 qui s’était longuement appuyé sur le Continent pour porter sa politique. RETOUR SUR SCÈNE. Le Président congolais s’est dit honoré d’occuper la première vice-présidence de l’UA,

qui est, a déclaré le Président de la République, un signal fort du retour du pays sur la scène internationale. «Mon pays a longtemps été absent de la scène internationale en général et en particulier de la scène africaine. C’est un retour marquant. C’est une fierté pour moi et mon pays.», a-t-il déclaré dans une interview à Africa 24 à Addis Abeba. Le bureau 2020 de l’UA est présidé par le Président Sudafricain Cyril Ramaphosa. Il s’est choisi

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pour thème : «Faire taire les armes : créer des conditions propices au développement de l’Afrique». Cyril Ramaphosa remplace à ce poste le président égyptien Al Sisi arrivé fin mandat. Sous le leadership de Félix Tshisekedi, le pays reprend, sans aucun doute, peu à peu, sa place dans le concert des Nations. Il suffit de noter le nombre de voyages effectué à l’étranger, par Fatshi, depuis sa prise de fonctions en janvier 2019. Après cette double élection, le pays va faire campagne pour gagner le poste de Secrétaire général de la ZLEC, la Zone de libre libre-échange africain. La candidature congolaise serait en bonne position. Signalons qu’ayant souvent ignoré l’importance d’une présence du pays dans les organisations internationales, le CongoZaïre n’a jamais été représenté dans ces organisations au plus haut niveau élevé. Le seul, au niveau de l’organisation continentale, fut le brillant diplomate, Me Gérard Kamanda Wa Kamanda

qui fut directeur de cabinet du Guinéen Diallo Telli, Secrétaire général de ce qui fut alors l’OUA, l’Organisation de l’Unité Africaine l’OUA (1967 et 1972), puis Secrétaire général adjoint (1972 et 1978). Il fut chargé des affaires économiques et sociales (1972 et 1974), des affaires scientifiques et culturelles (1974), puis des affaires administratives et financières (1974 et 1978). Il sera nommé ambassadeur auprès de l’Office européen, des Nations unies et des institutions spécialisées à Genève entre 1978 et 1979, avant d’être nommé représentant permanent auprès des Nations unies, à New York (entre septembre 1979 et janvier l983). Il fut également Vicepremier ministre en charge de la Justice (1994- 1995), Vicepremier ministre en charge de l’Intérieur (1995 - 1996), Vicepremier ministre en charge des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (1996-1997), ministre de la Recherche scientifique et technologique (2003-2005). D. DADEI n


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Sur le front judicaire, il y a un réel frémissement

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e président de la République a nommé vendredi des membres du bureau du Conseil supérieur de la magistrature qui sont parmi les plus importants magistrats du pays. Depuis septembre 2019, les anciennes compositions s’en étaient remise au pouvoir discrétionnaire de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. La décision était attendue. Régulièrement accusé par la société civile d’être sous la coupe de l’ancien président Joseph Kabila, l’inamovible Flory Kabange Numbi s’en est allé. CHANGEMENTS ANNONCÉS. Le nouveau premier Procureur général près de la Cour de cassation était jusque-là avocat général. Victor Mumba Mukomo le remplace. Il aura comme défi le traitement notamment de nouveaux dossiers en lien avec les soupçons de corruption et de détournement de US$ 15 millions ou des US$ 180 millions

Nominations dans les plus hautes fonctions de la magistrature, dossiers de justice ouverts dans plusieurs secteurs dont celui des 100 jours du Présidents. Sur le front judiciaire, nul doute. Les choses paraissent bouger. DR.

que la société civile impute au nouveau régime. Jean-Paul Mukolo est le nouveau procureur général près la Cour constitutionnelle, largement considérée comme corrompue. Très proche de l’UDPS, le nouveau procureur général est réputé compétent et intègre. Il a été longtemps avocat général du Parquet général de la République. Dominique Thambwe est le nouveau premier président de la Cour de cassation en remplacement

L’UDPS interpelle le Premier Ministre

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ix mois après l’installation du Gouvernement Ilunga Ilunkamba, la Coordination nationale des présidents interfédéraux de l’UDPS constate un dysfonctionnement au sein des cabinets ministériels. Dans une déclaration dimanche 9 février, Didier Kondo Pania, porte-parole de cette coordination, attribue au Premier ministre qui tarde à envoyer au Président de la République l’ordonnance portant organisation et fonctionnement du gouvernement ainsi que le projet fixant les attributions des membres du gouvernement. «Sur base des orientations du Premier ministre, chef du gouvernement, le secrétariat

général du gouvernement prépare le projet d’ordonnance portant organisation et fonctionnement du gouvernement et le projet fixant les attributions des ministres. Considérant le comportement actuel des membres du gouvernement, c’est le Premier ministre, qui a la tutelle du secrétaire général du gouvernement, qui doit «fixer clairement l’opinion sur l’absence jusqu’à ce jour de ces outils de travail», déclare Didier Kondo pour qui, les ministres se plaignent de l’absence de ces outils indispensables. Kondo Pania dit regretter cet état de choses en rappelant que des prédécesseurs de Ilunga avaient fait diligence. Avec AGENCES n

du tout puissant Jérôme Kitoko. le nom du nouveau Procureur général près le Conseil d’État est Octave Tela Ziele qui prend la place de Joseph Mushagalusa dont le départ était réclamé par la société civile accusé de faire obstruction à certaines décisions du Conseil d’État. Ces nouvelles nominations se sont longtemps fait attendre. On évoquait alors des blocages entre le Président et son prédécesseur. Côté justice militaire,

le général Joseph Mutombo Katalay, est le premier président de la Haute Cour militaire; le lieutenant-général Mukuntu est reconduit au poste d’auditeur général près la Haute Cour militaire. Les organisations de la société civile ont notamment salué le départ de certains hauts magistrats accusés d’être sous la coupe de l’ancien président Joseph Kabila Kabange et de faire obstruction à la justice. Selon l’organisation citoyenne

Lucha, ces nominations constituent un premier pas vers un changement. Mais, elle attend de voir, explique un de ces militants, Jacques Issongo dès lors que certains de ces magistrats étaient déjà en place sous l’ancien régime. Même réaction du président du SYNAMAC, Edmond Isofa pour qui il s’agit d’un pas vers le changement et le renouveau. Il y a en effet un certain nombre de magistrats accusés par la

Willy Bakonga limoge à Éduc TV

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illy Bakonga a limogé en date du 19 décembre 2019 le comité de gestion d’ÉDUC TV et nommé un nouveau. Problème majeur : l’ancien comité était constitué d’agents et cadres de carrière des services publics. Joint, l’un de ces agents s’indigne: «Le ministre nous a limogés sans initier une mesure disciplinaire. Après que nous ayons manifesté notre désaccord, il s’est cabré et a subitement ordonné au SECOPE, Service de contrôle et de la paie des Enseignants, d’enlever nos noms des listes de paie. Il a instruit la banque qui nous prend en charge de boucher tous nos comptes bancaires». Dans une correspondance adressée

au Président de la République datée du 6 janvier 2020, les avocats de ces agents limogés représentés par Me Kikwa Kasala Reagan accusent le ministre de comportements «qui empiètent les droits reconnus» aux agents de l’État. Il a agi en violation intentionnelle des droits garantis aux particuliers. Pour le ministre, les allégations des cadres limogés sont fausses. Il leur reproche de détournement de CDF 30.000.000 destinés aux frais de fonctionnement mensuels de la chaîne. Il accuse le comité de harcèlement sexuel, de recrutement fantaisiste et fantaisiste, etc. EDUC TV est une chaîne de télévision thématique publique axée sur la promo-

tion de l’éducation au Congo. Elle émet dans le paysage médiatique congolais depuis le 4 juillet 2018 sur Canal 13 de la TNT. Propriété de l’État congolais, elle est instituée au ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, EPST. Sa mission principale est de répondre à l’exigence d’une éducation solide de la jeunesse à travers la diffusion des émissions à caractère purement éducatif. La réussite de ce projet est à comptabiliser dans le bilan de Gaston Musemena, ancien Ministre de l’EPSP. Depuis son installation, le Comité de gestion d’EDUC TV et tout son personnel dépendent du cabinet du ministre de l’EPST. JULIEN MAO n

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société civile d’être sous la coupe de l’ancien régime qui s’en vont comme Flory Kabange Numbi.

«RÉQUISITIONS À EXPERT». Pour lui, il faut que «la volonté politique de voir les choses changées soit réellement en action». Le premier dossier sur la table des magistrats est l’affaire des US$ 15 millions de dollars. Elle avait été évoquée au tout début du mandat du Président Félix Tshisekedi. L’affaire concerne le surplus des fonds servis à financer l’importation des produits pétroliers. Surplus qui aurait fait l’objet d’un détournement. Le second est celui du détournement présumé de US$ 128 millions à la Gecamines. Et tout récemment, un autre détournement présumé de fonds, destinés cette fois, au programme des 100 jours du Président de la République. En dehors de ces affaires de malversations financières présumés, il y a des cas de violation des droits de l’homme. L’assassinat en 2017 des deux experts des Nations Unies au Kasaï en fait partie. Le procès se poursuit laborieusement alors que sur le terrain, des populations ont été massacrées. Sur la table également : l’affaire Floribert Chebeya qui attend d’être clarifiée. En juin 2010, deux activistes de la Voix des Sans Voix pour les droits de l’homme,

Floribert Chebeya et Fidèle Bazana avaient été assassinés à Kinshasa dans les installations de la police nationale. En janvier 2015, un témoin fugitif - le colonel Paul Mwilambue - s’est livré à la justice sénégalaise. Il demande, depuis, à être extradé pour permettre d’éclaircir des zones d’ombre. Dans la foulée, on fait état d’une série de lettres de «réquisition à expert» issues du procureur général près la Cour d’Appel de Kinshasa /Matete, Adler Kisula Betika Yeye adressées à des membres du Gouvernement (ministres ITPR, Budget, Finances) ainsi qu’au Gouverneur de la Banque Centrale du Congo sur ordre du VicePremier ministre en charge de la Justice. Ces réquisitions portent sur la transmission - «exécution ponctuelle, il y a urgence», indiquent ces courriers - de différents documents en rapport avec le Programme des 100 jours du Président de la République. Dont copies de tous les bonds d’engagement établis en faveur des sociétés exécutant les travaux des 100 jours ainsi que les différents numéros des dossiers; des ordres de paiements informatisés (OPEI) et de toutes les lettres de paiement d’urgence établies en faveur de toutes les entreprises retenues dans le cadre de l’exécution des travaux de 100 jours; le plan de trésorerie et de décaissement des fonds en faveur de ces entreprises; la liste complète de ces entreprises; les documents de passation des marchés publics; les statuts de ces entreprises soumissionnaires et contractuelles; les contrats et protocoles d’accord; les copies de tous les bons d’engagement établis en faveur des sociétés; le relevé complet des paiements effectués en leur faveur ainsi que les bordereaux de paiement tout comme les avis des crédits. Sur le front judiciaire, nul doute. Les choses paraissent bouger.

ALUNGA MBUWA n


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l’Enjeu

Le programme des 100 jours du Président l’interminable débat V

oici que le pays regorge de discours citoyens, mis sous l’empire burkinabé du lendemain du 1er novembre 2014 avec la Révolution qui chassa Blaise Compaoré du pouvoir confiant celui-ci à la rue (ou presque). En clair au Balai Citoyen. Il faut encourager un mouvement de veille citoyenne sans cependant entraver le travail des Institutions de la République et des organes de l’État sauf si l’option de la chienlit est levée. Où en est désormais le Burkina Faso, ce petit pays du Sahel, «pays des hommes intègres», au lendemain de la fuite à l’étranger, après 27 ans de

Jean-Marc Kabund et Augustin Kabuya se disent outrés par le projet des sauts-de-mouton. DR.

règne, du dictateur Blaise Campaoré. Qui entend parler de Balai Citoyen quand l’urgence nationale est au salut public face à la montée des périls terroristes désormais maîtres des lieux? Qu’en est-il du Programme des 100 Jours du Président de la République

lancés à Kinshasa en mai 2019? À KIN, ON RETIENT SON SOUFFLE. On pensait pouvoir les exécuter dans l’espace des 100 jours... Voici que le plus officiellement, le Gouvernement Ilunkamba s’octroie un bonus des 100 jours

dans un contexte de crise de coronovirus et annonce de nouveaux chiffres. Un des sites iconiques - le Pompage - avait été annoncé à l’inauguration le 23 décembre 2019. Les Chinois du CREC, les Congolais de l’OVD, les militants du CACH avaient afflué. Puis cérémo-

nie annulée. Sans aucune explication. Un autre rendezvous fut donné par le DirCab du Président de la République Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi jurant sur les médias que si l’événement n’avait pas lieu à cette date annoncée, que la presse aille le chercher. Cérémonie

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annulée. Sans aucune explication. Ulcérées, le lendemain de ce nouveau rendez-vous manqué, des foules prennent possession de la rue pour ouvrir elles-mêmes le trafic «inutilement encombré par les sauts-de-mouton» et, en se rendant compte que finalement rien n’avait été fait. Plus tard, c’est au tour d’une délégation de l’UDPS en tête son président a.i, JeanMarc Kabund a Kabund, de battre jeudi 6 février le pavé et de faire état de sa «désolation», «l’inadéquation entre le taux de financement et le taux d’exécution» appelant chacune des parties de «se remette en cause» quand,

dans la foulée, un meeting était annoncé. Il aura lieu le 15 février. Après les échanges électriques par médias interposés annonçant une crise majeure entre le DirCab Kamerhe et le ministre des Finances Sele : «donner la position officielle du parti quant à cette problématique des sauts-de-mouton». Une date guère au hasard: 38ème anniversaire de l’UDPS, 1er anniversaire de l’accession de l’UDPS au pouvoir. En attendant, les Congolais retiennent leur souffle... T. MATOTU n Lire pages 8 à 14,

L’Enjeu revu, corrigé, complété.


Enjeu national

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Ce tout puissant ministre José Sele T. MATOTU. Texte revu, corrigé, complété. L’Enjeu.

JS-VK, le duel du siècle. «Cette manie de faire du tic au tac avec le DirCab amuse Kingasani et Ngaba. Elle emballe la santé financière et la politique congolaise. Elle crée la surchauffe sur la monnaie et une effervescence à la base d’une action de dégradations des plateformes installées pour les travaux de voirie publique prévus dans le Programme des 100 jours du Président de la République». DR.

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avonsnous que l’argent a peur du bruit et que les brillants financiers qui écument le monde sont les pires individus qui existent sur terre? Ignore-ton que qui affecte le culte affiné des philosophies pour façonner une image cache des cadavres dans des placards? Or, dans un parler à la vitesse de l’éclair digne de hauts espaces de la science qui a atteint toutes les strates de la population au pays comme à l’extérieur par ces temps de 3G, 4G, 5G, YouTube, WhatSapp, etc., synonyme d’instantanéité, ne portant l’œil sur aucune note écrite, les mots et les

chiffres déclinés dans une logique de mitraillette, les yeux droits dans ceux du journaliste, l’argentier national congolais qui a, comme tout autre au monde, mission première de confidentialité, de la boucler en toutes circonstances pour préserver la confiance fragile des milieux d’affaires, d’attirer, de rassurer les investisseurs, a été celui qui, une semaine durant, a mis en péril la logique des Finances publiques et de l’économie en affrontant publiquement, épée à la main, tel un matador descendu dans l’arène de la corrida, le Directeur de Cabinet du Président de la République, l’agressant comme au tragique jeu de la tauromachie, le poursuivant dans

ses derniers retranchements, décidé de lui porter l’estocade avec sa lame acérée pour sa mise à mort et, du coup, celle des Finances publiques, de l’Économie nationale, de… l’État ! UN EXÉCUTIF N’A QU’UNE VOIX, UNE SEULE. Qui a armé le ministre pour cette lugubre scène? Ce combat singulier entre l’homme et l’animal interdit dans nombre de pays hispaniques européens et sud-américains où il est né, remis en selle dans d’autres, comme «bien d’intérêt culturel», à l’issue duquel le taureau est percé mortellement, ne pourrait-il pas se transformer en course camarguaise, où le bœuf dressé, irait mettre le rase-

teur sous ses cornes? «Le Kantisme a les mains pures» sauf qu’«il n’a pas de mains. Et nous, nos mains calleuses, nos mains noueuses, nos mains pécheresses, nous avons quelquefois les mains pleines» (Péguy). En poursuivant le collaborateur institutionnel direct du Président de la République devant tous les micros où il est passé, en lui apportant la contradiction publique, en l’exposant à l’opprobre et au mépris public, à quelle philosophie ce ministre racé obéitil? «Aux termes de l’art. 93 de la Constitution de la République, le ministre est le chef de son département. Il applique la politique du Gouvernement sous la

conduite du Premier ministre. Non sous celle du Directeur de Cabinet du Président de la République». Le ministre fait fort de rappeler des évidences. Sauf qu’il n’est que membre du Gouvernement. En présentant des chiffres voire un tableau économique «effrayants» constatés à sa prise de fonction à la Gombe, au bureau du boulevard du 30 Juin, dans ce petit immeuble d’acier et de béton sans ambition érigé par Mobutu où un mythique 3P (Pierre Pay Pay... Wa Syakassighe) fit ses classes marquant son territoire - mais pourquoi ne rend-t-il pas public le rapport d’experts qui crédibiliserait ses déclarations ? («déficits structurels, précarité

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des ressources», etc.), a-t-il renforcé ou pilonné l’image des finances publiques et de l’économie du pays? Quel conseiller a poussé ce ministre pour descendre la culotte en public ? En déclarant haut et fort que malgré cette catastrophe financière proche de la banqueroute, que «tout est payé, aucun retard de paiement n’a été enregistré dans les dépenses contraignantes»; que «les dépenses contraignantes d’un point de vue du trésor public, ce sont les rémunérations, les frais de fonctionnement, les rétrocessions aux provinces, aux régies financières, etc., toutes sont payées, bien que, pour certaines, elles s’exécutent avec un léger déca-

lage mais elles sont payées», n’est-ce pas apporter une autre voix dans un Exécutif qui ne pourrait avoir qu’une voix et parler d’une seule? En clair, lorsque la première légitime ou pas a été donnée au public par un locuteur iconique, aucune autre n’est possible face au public sauf à foncer droit dans une crise majeure au sein du Gouvernement. Un homme a dit : «La bonne monnaie est partie; elle a été remplacée par la mauvaise». Comment ne pas croire? Un Exécutif est une équipe. Face à l’opinion, ses membres ne peuvent jouer en solo. Comment comprendre ce jeu d’individus, jeu de coulisses poussé à l’extrême dans un (suite en page 9).


Enjeu national

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À trop polémiquer, le ministre détruit son système financier (suite de la page 8). pays si fragile? Un an après, nul ne saurait comprendre et mettre ces incohérences sur le dos de «simples soubresauts (...) inhérents à toute nouvelle expérience politique», comme l’a déclaré, le 13 décembre 2019, le Président de la République, FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo, dans son discours sur l’état de la Nation, au Palais du Peuple, devant le Congrès. «Un ministre ça se tait ou ça s’en va». La phrase d’un homme politique français de gauche Jean-Pierre Chevènement qui passe les temps. Plusieurs fois ministre dans les années 1980 et 1990, député, maire de Belfort, sénateur, tirant les conséquences logiques de sa contradiction, il a parlé et s’en est allé, recouvrant sa liberté de parole... «Un militaire, c’est comme un ministre: ça ferme sa gueule ou ça s’en va», a surenchéri Alain Juppé, homme politique français de droite, ancien Premier ministre de Chirac. Il fut ministre des Affaires étrangères et de la Défense. «Tous les militaires ont le droit de penser mais il y a des limites à ne pas dépasser. Si on laisse à chaque militaire la possibilité de critiquer le Gouvernement, il n’y a plus de Gouvernement». Le contraire est vrai... Comme les hommes servant sous le drapeau, les ministres sont astreints au devoir de réserve. Ils n’ont pas à exprimer leurs opinions philosophiques, religieuses ou politiques sauf autorisation préalable d’une hiérarchie habilitée. Qui a donné quitus aux rappels à l’ordre doctrinaires et capacitaires d’un ministre adressés au DirCab du Chef de l’Etat, bien que guère une entité constitutionnelle?

«Tout ce qui concerne le fonctionnement de la Présidence est payé, y compris les frais de fonctionnement de tous les services de la Présidence, d’ailleurs, souvent en procédure d’urgence hormis les dépenses de prestige extravagantes»; «les projets du Programme des 100 jours du Président de la République sont exécutés à hauteur physique de 50% voire de 30% quand l’exécution financière est à hauteur de 70%»; «la Présidence de la République réclame des paiements alors qu’ils ont déjà été honorés par le FONER»; «les entreprises engagées dans les projets des 100 jours ont refusé de justifier l’utilisation physique des fonds reçus du Trésor public alors qu’il s’agit des prérogatives du ministre des Finances» (non de son collègue des Ponts et Chaussées, ITPR, Infrastructures, Travaux Publics, Reconstruction). «Comment comprendre que des entreprises privées (ou étatiques) aient retourné à leurs études des fonctionnaires de l’État dûment en mission officielle du ministre des Finances pour contrôler le niveau d’exécution des travaux d’infrastructures et de voir si le niveau d’exécution physique correspond au niveau d’exécution financière?» FAMILLE EN OR, JET PRIVÉ, SELFIES. Le ministre a raison. En revanche, a-t-il choisi le bon cadre pour se plaindre des possibles abus de pouvoir et des détournements des fonds publics alloués aux entreprises certes accusées dans le pays et à l’étranger d’être de connivence avec certains décideurs politiques, en premier, des membres du cabinet du Président de la République en tête le

DirCab qui auraient conclu des contrats de gré à gré et négocié des opérations retour? En présentant un tableau et des chiffres différents de ceux brandis peu avant au même micro par le DirCab du Président de la République, qui en réalité veut-il atteindre? Une nouvelle affaire des US$ 15 millions où des pétroliers sont mêlés et qui serait devant les tribunaux? Kamerhe est-il en vie après cette vague de coups à laquelle il a été proprement soumis? José Sele Yalaghuli a osé sortir le fer et lancé le duel avec Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi deux fois Candidat Président de la République, le meilleur élu Député national au Kivu mais aussi dans le pays. Sele a osé publiquement défier un homme qui, «apparemment, il en connaît un peu plus», cogne dur encore Sele. Cette fois, le coup de grâce? Ce Kamerhe que certains présentent, à tort ou à raison, comme Président de la République-Bis ou, à tout le moins, comme Vice-Président de la République Démocratique du Congo... Ce Kamerhe qui non plus ne la boucle pas, prend tous les risques de protocole ; s’affiche avec épouse et enfants aux côtés du couple présidentiel sacral ; se met entre le Président et l’officier d’ordonnance comme pour mutualiser l’officier ; se déplace en jet privé d’où il poste des selfies d’une famille en or ; sait passer des messages... En dur. «Vous n’êtes tout de même pas sans savoir que j’ai signé l’accord de Nairobi; que je suis le partenaire de Félix Tshisekedi; que je ne suis pas n’importe quel Directeur de Cabinet; que même le Premier ministre Bernardin Mungul Diaka, en acceptant

le poste de Gouverneur de la ville de Kinshasa, a réclamé au Maréchal Mobutu le rang de ministre d’État», met-il au pilori le journaliste qui l’importune avec mille questions peu avant qu’il ne reçoive au même micro José Sele pour la riposte! Quel sombre théâtre! Qu’est-ce qui a pris ce ministre qui se présente lui-même face à d’anciens collègues du BCECO, le Bureau Central de Coordination des fonds de la Banque Mondiale trop fiers de sa fulgurante ascension, lors d’un bling-bling garden party en plein quartier select du centre ville, comme sorti de la plus Haute École de Finances du... monde qui serait la London Business School, que des condisciples mettent en doute ? Quelle effronterie ! Puis, d’administrer une leçon des Finances publiques à Kamerhe qui, lui aussi, est économiste, sorti du campus de Kinshasa - non des moindres quoique peu couru à la suite d’un nivellement par le bas - et à qui pourrait lui contester la haute compétence dans la gestion financière... «L’argent ne circule pas? Qui vous dit ça?» Le journaliste qui ne mâche pas ses mots, coince, pousse à dévoiler la vérité pour monter en puissance son audimat, en mettant la pression au maximum, au top, cite en haute et intelligible voix l’auteur de ces propos incendiaires : Kamerhe. Il a mis le feu aux poudres ! Selé s’était-il fait communiquer les questions au préalable dans un programme com’, donc rétribué ? Sinon, quelle en est la logique… professionnelle de ces allées et venues sur les médias et, à quel jeu médias et politiciens jouent-ils dans un contexte qui aurait dû être citoyen ?

Il semble qu’il existe un Département en charge de la Citoyenneté… Pris au piège, souffrant étrangement d’incontinence verbale, le ministre des Finances, en professionnel de la politique, aurait pu (dû) ne pas répondre à certaines questions et botter en touche. Jamais en l’espèce, personne n’est contraint à rien, surtout à répondre à toutes les questions de journaliste. Un mot, une phrase subliminale aurait suffi... Ce jour-là, il n’en sera pas question. Le ministre en donnant des leçons en vue de séduire le public, a choisi de s’enfoncer. Il a coulé. «J’ai toujours structuré l’Économie en trois pôles : la production, la distribution, la consommation. Aller voir si la production est en recul dans le pays; si la distribution est en recul; si la consommation, moins encore, est en recul. L’économie tourne sauf, bien entendu, pour certaines entités et certaines personnes qui dépendaient strictement de l’État». Ça continue de cogner fort. Objectif déclaré et assumé : administrer un KO debout à l’adversaire… Massacre ! Arrêtez ce massacre, s’il vous plaît! Succession de coups assénés par un homme brillant qu’un de ses prédécesseurs dans ce bâtiment froid, celui qu’il considère comme son mentor, à qui il voue un respect filial. Athanase Matenda Kyelu qui l’a recruté à haute vitesse pour en faire son conseiller de premier ordre en le retirant de force du fameux BCECO dirigé par un certain Augustin Matata Ponyo Mapon lui aussi plus tard ministre des Finances avant de diriger le Gouvernement de la République cinq ans durant. Quand

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Matata sort Matenda des Finances, il maintient Sele au cabinet mais en fait son chef de cabinet. Quand il traverse le 30 juin et niche au premier étage face au majestueux fleuve Congo où Lumumba fit un court séjour avant d’être détruit par des forces obscures, il emporte Sele mais le maintient au même poste de chef de cabinet plutôt que de lui confier un ministère. LE MEILLEUR POUR LUI EST À VENIR. Matata tout puissant - il a reçu tous les pouvoirs du Président de la République Joseph Kabila - a choisi de faire d’un collaborateur de son chef de cabinet, ministre délégué auprès du Premier ministre en charge des Finances. En clair, sans signature, le secteur des Finances étant rattachées à la Primature. Il s’agit de Patrice Kibol M’Vul, un professeur, aujourd’hui grand patron d’une banque de Développement, le Fonds de Promotion de l’Industrie. Sele qui, de février 2007 à mai 2012 comme DirCab du ministre des Finances, monte tous les produits com’ de Matata, l’a mis sur le toit de l’État, apprécie peu. Il se souvient de l’image belge des Mongo interdits d’accès, pendant la colonisation, à la fonction de caisse ou de ses accointances familiales avec un homme qui ne s’efface pas de la mémoire des Congolais, l’ex-chef rebelle, Jean-Pierre Bemba Gombo. Or, Sele est Mongo ou Ngbaka, qu’importe! Il est du Sud-Ubangi, cheflieu Gemena, le fief propre de Bemba Gombo où il est né un 24 août 1968. Bien que détenu à la Cour Pénale Internationale de La Haye, Bemba est dans tous les esprits des Équatoriens. Cet homme qui

s’osa à Kinshasa, en pleine ville, arme à la main, avec l’armée des GR du fils du Mzee qui répliqua avec puissance en faisant bombarder la villa de Bemba qui, poltron d’ordinaire, prit la résolution de s’évader le lendemain sous bonne garde, après s’être blotti dans sa cave, une nuit durant, avec femme et enfants, avec des diplomates venus le voir et le dissuader de se mettre Kabila sur le dos, au lendemain d’une victoire électorale contestée de Joseph Kabila. Un Kabila trop puissant. En décidant de partir en exil en Europe par le Portugal vers son fastueux palais avant de prendre le chemin de la banlieue bruxelloise de Rhodes-Saint-Genèse, Bemba a pris la pire décision. Il s’est rendu à ceux qui l’observaient depuis longtemps et attendaient de le prendre, dossier des rébellions armées du nord du pays, en mains. Depuis leurs bureaux, les chancelleries firent simplement encercler sa maison avant de lui passer les menottes devant femme et enfants. Ce jour-là, son père Jeannot Bemba Saolona, l’attendait dans un huppé restaurant de la proche commune de Waterloo pour consoler et conseiller ce fils obstiné au lendemain de sa défaite électorale. Quand les policiers belges lui mettent les menottes et le jettent dans leur fourgon, le panier à salades, ils lui expliquent qu’eux, n’avaient rien à voir dans cette arrestation musclée; qu’ils travaillaient pour compte de tiers, la CPI ; que sa prochaine destination serait la Cour Pénale de La Haye… Sele paie-t-il comptant et au prix fort, son appartenance tribale ou, son lien avec Bemba? (suite en page 10).


Enjeu national

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Les as de la Haute Finance sont de vrais escrocs

Pourquoi avoir pris un tel risque dans un monde où nul n’a les mains propres quand le Congo est, hélas! tout sauf un monde idéal? Quand le ministre prêche publiquement l’exemplarité, est-il conscient de ce que cache dans ses placards, ce qui pourrait lui être reproché? Qui ne sait cette parabole de la paille et de la poutre prononcée, selon l’Évangile, par Jésus-Christ à son sermon sur la montagne quand il met en garde ses disciples des dangers qu’ils couraient en jugeant les autres, leur disant qu’ils seraient eux aussi jugés selon la même norme? «Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère».

(suite de la page 9).

Maintes fois, agacé de son sort, il envisage de retourner d’où il est venu: Cambrige, dans le Massachusetts, aux États-Unis où il a séjourné près de dix ans notamment pour des études à la John F. Kennedy School of Government et où il veut reprendre ses études. Reste que pour Sele qui, près de 15 ans, a bâti dans l’ombre la réputation technique et scientifique de Matata au BCECO, aux Finances et à la tête d’un Exécutif qualifié de «surdoués», le meilleur est à venir. En novembre 2016, au moment de prendre congé des affaires de l’État, quand la tête du Gouvernement à venir doit être confiée à un membre de l’opposition après un énième dialogue congolais, celui de la cité de l’UA, Matata fait montre d’une exceptionnelle bonté envers ce collaborateur Mongo, parent de l’ancien chef de guerre Bemba. Mais pourquoi le Premier ministre sortant a-t-il changé soudainement d’avis? Veut-il profiter de l’exceptionnel génie - mais lequel? - de son éternel DirCab qu’il a laissé à la poisse sauf pour des produits com’? VOUS AVEZ DIT «EXEMPLARITÉ»? Sele reçoit mission expresse : assurer les arrières de son bienfaiteur, l’ancien Premier ministre qui vient de monter une entreprise de consulting et s’est offert un niveau dans le plus beau gratte-ciel de la Capitale, digne de Manhattan, au cœur du centre des affaires de la Capitale, boulevard du 30 Juin. À cette condition et à cette condition seulement, il lui confie un poste de rêve, lui qui s’apprête à se lancer dans la politique active : la Direction Générale des Impôts où, des années durant, Sele va trôner,

Sele a eu quelques complices nichés pour parfaire LE Dossier afin d’être couvert. En premier, le Gouverneur du Sud-Ubangi, Jean-Claude Mabenze Gbey Benz. Léopold II va ressusciter de sa tombe. Tout comme Mobutu. pesant en US$ millions plus que plusieurs ministres du Gouvernement. Là, si ce financier de haut vol, a les mains propres, c’est qu’il n’a pas de mains... Là, précisément, à cette DGI, où, selon un texte

anonyme sur Internet, Sele «a bâti un partenariat franc et dynamique avec les contribuables dans l’optique du rôle de l’Administration fiscale qui consiste à partager avec les contribuables, une lecture commune des

textes qui fondent les différents impôts». Il faut reconnaître que dans une vie passée au cabinet des Finances, Sele a été tout: membre du comité de mobilisations des recettes et des reformes dans le secteur des

finances publiques; membre du comité d’administration de la Banque Africaine de Développement; membre du Comité d’administration de la Gécamines; président du Conseil d’administration du Bureau central de

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coordination (BCECO); point focal pour la RDC de l’Initiative PPTE/Pays pauvres très endettés lors de l’atteinte du Point d’Achèvement; etc. Une plongée dans ses livres le laisserait indemne, exempt de toute poursuite?

DOSSIER DE US$ 10 MILLIONS. Au fond, qu’en est-il de la gestion des comptes du Ministère des Finances et de ses différents services? Est-elle indemne? Que de bruits sur des exonérations distribuées pour faire entrer dans le pays, par divers postes frontières, des produits de commerce général (ciment gris, barres de fer, tôles galvanisées, camions bennes, niveleuses, chargeurs, buldozers, véhicules utilitaires essence, mazout, etc.) déversés plus tard sur le marché! Au total, 1.000 vélos, 250 motos, 52 véhicules tout terrain, 6 buldozers, 10 camions bennes autant pour les niveleuses, 10.000 tonnes de barres de fer, 20.000 m3 de gasoil, 20.000 m3 d’essence, 20.000 tonnes de ciment (suite en page 11).


L’Enjeu

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Des exonérations sur des produits de commerce

De sa propre initiative? Nul ne peut, ne doit obéir à un ordre manifestement illégal. Le mot est de la Constitution de la République. En apparence clair comme l’eau de roche et très professionnel, ce montage n’est-il pas digne des montages des génies intellectuels, les génies du mal de celui d’un Roberto Calvi à la base de la faillite de la banque Ambrosiano, de Mgr Marcinkus, le propre secrétaire particulier du pape Jean Paul II à la base de la faillite de la banque du Vatican, de la quatrième banque américaine Lemhan Brothers à New York, grosse victime de la crise des subprimes ou, last but not least, de Jérôme Kerviel, le trader français qui faillit faire disparaître de la surface terre la mythique Société Générale après que l’agent de change eût dissimulé des positions sur près de 50 milliards d’euros grâce à un montage élaboré de transactions fictives? Tous ces agents financiers parlaient si vite qu’ils impressionnaient et complexaient ceux qui s’étaient placés face à eux.

(suite de la page 10). gris, etc. Document signé par le ministre lui-même... Pourquoi le ministre n’a-t-il pas cherché la réalité de ces importations proposées à l’exonération? Pourquoi acceptet-il le passage de ces importations par une province, l’Ituri, par un poste frontière Mahagi de notoriété publique trop poreux, là où quand il faut payer US$ 20.000 au Trésor, on s’en sort avec moins de US$ 2.000 et quand on sait que le but n’est pas d’acheminer ces produits vers une province, sa province, le Sud-Ubangi, à Gemena, qui n’en a aucune capacité d’absorption, vers le gouverneur de province et qui, finalement, seront écoulés entièrement en cours de route, en Ituri, au Haut-Uele, au NordKivu, à la Tshopo, au Bas-Uele.? Quelles poches ont pris les fonds provenant de cette vente? Peut-on en retracer le chemin? À supposer que ces importations soient parties à Gemena, au gouvernement de province, la province du SudUbangi, une ETD, pourquoi aucune autre province n’a accès à ce privilège interdit par le même ministre? Exemplarité? Pourquoi l’on serait face à une politique de deux poids, deux mesures? Qui finalement tire profit de ce génie du mal? Un dossier parmi mille qui a rapporté US$ 10 millions. La DGDA (Douanes et Accises) sous tutelle du ministère des Finances, est citée. Le Directeur Général Déo Ruguiza saisi par un courrier du ministre, pousse son directeur en charge du service de la Réglementation et Facilitations, David Kalande Muyiya. Ce Ruguiza à la rigueur légendaire, que cadres et agents apprécient pour son professionnalisme, a-t-il enjoint son directeur en charge de la Réglementation et des Facilitations? Il se trouve que le directeur a précipitamment donné ordre.

IL S’ATTRIBUE TOUS LES SUCCÈS D’ÉQUIPE. Pourtant, ce ne furent que de vrais escrocs dont certains finiront leurs jours en prison... Dans le déploiement de sa rhétorique, Sele n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Il se vante d’être l’homme au cœur de multiples actions menées par le Gouvernement au risque de révéler des secrets d’État. «C’est moi qui ai discuté personnellement avec le Premier ministre de...»; «c’est moi qui ai préparé la mission du Président de la République à Washington dont le résultat a été l’octroi par le FMI d’une aide de US$ 368 millions»; «c’est moi qui négocie avec la Banque Mondiale et en voie d’obtenir US$ un milliard orientés au secteur de l’Éducation ; c’est (suite en page 12). LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1481 | PAGE 11.


L’Enjeu

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«Des dépenses fastueuses expliquent le rejet du ministre» Parlement. Fatshi a-t-il jamais désavoué VK ? Le Président de la République a, au contraire, lors de ses multiples prises de position publique, répété toute sa confiance à son DirCab. Comme à cette émission française France 24-Rfi quand le 29 juin 2019, à la veille du jour de commémoration de l’Indépendance, répondant à une question de Christophe Boisbouvier de Rfi (Monsieur le Président, faites-vous confiance à votre Directeur de Cabinet, M. Vital Kamerhe?), il a ces mots, sortis de la bouche et sans la moindre hésitation: «Tout à fait». Tout comme récemment, le 19 janvier 2020, devant la diaspora à Londres. Si des coups de griffe en-deçà de la ceinture existent, seule la parole publique compte en politique.

(suite de la page 11). moi qui parle avec la Banque Mondiale, sur un autre US$ un milliard mais, cette fois, comme appui budgétaire pur; c’est moi qui vais obtenir un appui de US$ 500 millions de la Banque Africaine de Développement...» ! Attends, où sommesnous? Certes, ulcéré par l’incroyable capacité de travail de ses derniers Premiers ministres, Kabila a donné ordre à son DirCab Néhémie Wilanya Wilonja de présider des réunions de ministres sous les lustres du Palais de la Nation, siège de la Présidence de la République, et de lui faire rapport. Réunions connues des seuls initiés. En l’espèce, nul n’a accusé personne d’avoir enfreint la loi. Le Président va annoncer la révocation d’un Premier ministre dans un discours public sur l’état de la Nation, devant le Congrès et un public rempli, sans avoir ni requis, ni reçu la démission du candidat à la révocation. Sauf démission volontaire, charge qui relève de la seule Chambre basse du

DE QUELLE ÉCORCE VK SE COUVRE? Comment ne pas aimer celle d’un homme qui compte dans le sérail présidentiel : «J’entends tout. Je reçois tout. Je

(suite en page 13). Une connivence entre la DGDA et sa tutelle? Les Douanes et Accises qui relèvent du ministre, citée. Le très rigoriste D-G Déo Ruguiza apprécié pour son professionnalisme, saisi par courrier par le ministre, pousse son directeur en charge de la Réglementation/Facilitations, David Kalande Muyiya de gérer. DR.

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L’Enjeu

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Des déclarations à la base de la surchauffe de la monnaie

(suite de la page 12).

vois tout. Il m’arrive d’en faire part au Président de la République. Mais c’est lui, et nul autre, ne dispose de la décision. Je dis bien: Lui et nul autre…». Un Grand Sage cet homme... Voit-on Néhémie Wilanya Wilonja qui convoquait à son bureau officiel - et même privé ! - des ministres voire des Premiers ministres, Badibanga éphémère certes ou Tshibala Nzenzhe, qui fit miraculeusement des mois, se faire retoquer par un membre du Gouvernement qu’il faisait attendre des heures dans son antichambre du Palais de la Nation ou, mieux, dans le hall du Palais de la Nation, et se faire renvoyer à ses études aussi publiquement, mieux, sur des médias, un international et un local, et devant ses anciens camarades, les yeux hagards, sans que celui-ci ne voit la foudre tomber sur sa tête? Si les journalistes de Rfi se sont amusés d’une telle hardiesse, l’image d’un ministre faisant remonter les bretelles au Directeur de Cabinet du Président de la République, un journaliste réagissant sur le coup, s‘étonne d’une telle assurance en posant la question attendue de ses auditeurs à celui qui se dit déterminé de conduire une mission de servir l’État congolais avec abnégation, consistant à consolider la restauration de l’orthodoxie dans la gestion des Finances publiques et de garantir le succès du Programme de référence avec le FMI conformément à la vision du Chef de l’État : - «Pensez-vous qu’on va vous laisser mener jusqu’au bout votre mission? Pensez-vous, dans cette animosité ambiante affichée, arriver jusqu’au bout?» Amusé - c’est la première fois qu’il se prend un coup humain - Sele rapplique : - «Qui va me laisser mener jusqu’au bout... (Quoi ?) Quelle animosité?» Avant de retrouver

Souvent guère pressé dans le traitement des dossiers qui lui viennent de l’étage du D-G, le Directeur de la Réglementation/Facilitations, David Kalande Muyiya s’est exceptionnellement activé dans celui de Mahagi des US$ 10 millions. Preuve de connivence entre le fonctionnaire et son ministre de tutelle ou était-il préalablement «informé», donc dans le coup? DR.

son élan, faisant montre de la même inouïe arrogance, enfonçant encore le clou sur ses détracteurs, en tête, celui connu de tous qu’il vise : - «C’est une animosité autour des dépenses...». Grave ! Et, pour une énième fois, Sele rappelle - afin que nul n’en ignore rien - l’article 93 bombe atomique de la Constitution de la République. «Le ministre est le chef de son département; il applique la politique du Gouvernement, du Premier ministre, définie avec le Président de la République, non seule du Directeur de cabinet». Kamerhe toujours en vie ? À moins qu’il se couvre d’une écorce d’éléphant que certaines dents même d’acier ne peuvent percer ! Sauf à passer par le bas qui neutraliserait même un… Puis, l’ébouriffante annonce d’un aparté qu’il a eu avec le Président de la République à l’issue «du dernier Conseil des ministres». C’est pour dire qu’il

est en parfaite cohérence avec ses deux chefs hiérarchiques: le Premier ministre, le Président de la République. Et que cela suffisait pour le rassurer dans ses fonctions. «SUIS BCECO NE JAMAIS L’OUBLIER». Il explique la politique qu’il mène depuis qu’il a pris les clés du ministère de la petite bâtisse en verre et en béton: viabilité, soutenabilité, externalités positives. Un homme s’empresse à ouvrir son Littré, ne trouve rien. «Il nous a juste impressionnés. Ah! cet homme». Objectif brillance néanmoins atteint… L’homme aurait dû recourir, sans faire de pub, à un iPhone 11 Pro, puis à Google. «Les ressources doivent être bien affectées. Et pour bien les affecter, il n’y a pas place à la magie. Il faut financer les investissements. Nous devons développer les externalités positives qui vont amener des inves-

tisseurs. Le peu de ressources que nous glanons sont à affecter aux projets de développement de la RDC. Pour y parvenir, il faut mobiliser plus de ressources internes, maintenir la discipline budgétaire pour mettre fin au cycle des déficits et contrôler l’endettement public dont le désordre légendaire constitue le point faible des Finances publiques congolaises (...)». À qui au finish est destiné ce message subliminal? Le Gouvernement qui peine à trouver son marqueur? À ses anciens collègues du Bureau central de coordination des fonds de la Banque mondiale, il adresse ces mots: «Vous pouvez compter sur mon accompagnement, mon engagement et surtout mon exemplarité en tant qu’ancien du BCECO pour que l’institution (BCECO, simple service de l’État, ndlr.) ne soit pas souillée par mes actions au niveau de l’Exécutif national». Quel beau français! Mais, en même

temps, quel mélange des genres? Sele a littéralement recalé le DirCab comme lui un as de l’art de la parole, un politique de haut vol. Mais le ministre se prend un râteau en mêlant le Président dans un débat de caniveau, indigne d’un homme d’État. Sans peur d’aucun risque même collatéral. Car c’est le même Président de la République qu’évoque le DirCab quand il se vante d’être «le gardien des prérogatives» du Président de la République, dit œuvrer chaque jour à veiller à ses engagements «Le Peuple d’abord»». Déjà, de «petits» dossiers se mettent à tomber. Des dossiers sortis de placards sablonneux depuis peu revitalisés par les tribunaux… Dossiers sales de mœurs au moment où des cercles restreints évoquent un «état de troubles bipolaires», «des difficultés de concentration, d’orientation, de décision» dont certaines auraient une «origine lointaine». «Cette manie de faire du tic au tac avec le Directeur de Cabinet du Président, amuse

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la commune de Kingasani et celle de Ngaba. Elle emballe la santé financière et la politique», explique un haut responsable à la Banque Centrale. «Elle crée la surchauffe sur la monnaie, une effervescence à la base de la destruction des plate-formes installées pour les travaux de voirie publique prévus dans le Programme des 100 jours du Président», commente un homme à Washington à l’écoute des marchés. C’est ce désordre qui est à la base de la désacralisation par les Kinois des viaducs - les fameux sautsde-mouton - désormais moqués dans le monde sur les réseaux sociaux, par la 3G, la 4G, etc., et que, c’est évident, nul ne voit le Président de la République aller les inaugurer lors des cérémonies officielles. Ces infrastructures iconiques introuvables en Afrique Centrale sauf à Luanda et que les Kinois, le pays, le monde attendaient de saluer le jour où le premier véhicule passerait par-dessus nos têtes

et nos immeubles... Dans ce gâchis où ça va, ça vient, comment espérer envoyer un message crédible à l’extérieur? Comment ne pas s’attendre à des campagnes qui freinent l’enthousiasme des puissants très pragmatiques? Le 29 mars 2013, Xi Jinping a atterri à Brazzaville, la ville d’en face avant de décoller vers Kigali en survolant Kinshasa. Fin août 2018, deux Premières ministres des pays européens clé - l’une britannique Theresa May, l’autre allemande Angela Merkel avaient en même temps parcouru l’Afrique sans qu’aucune de s’arrête dans la «grande» Capitale congolaise. Voici que Mike Pompeo, le secrétaire d’État de Donald Trump dont le pays avait été le premier, hors Continent, auquel notre Président avait réservé sa première visite, qui, à son tour, atterrit à Luanda et redécolle pour Addis. En survolant Kinshasa... Redevenu petit rien, le Congo a encore un long chemin à parcourir avant de redevenir un pays respecté. T. MATOTU n


L’Enjeu

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Le Chef de l’État furieux hésitait à se rendre sur le site des sauts-de-mouton

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ne question à 50 CDF. Après la meute de Kinois déversés à la dégradation et à désacralisation des viaducs, quel Congolais voit le Président aller inaugurer un seul? Les divers propos sur des médias comme ceux prononcés devant ses ex-collègues du BCECO, sont à la base des manifestations «spontanées» des Kinois attaquant ces chantiers dont l’inauguration aurait été un moment fort de célébration de la gouvernance Fatshi. FOSSOYEUR DE L’ŒUVRE DU PRÉSIDENT? Dans ce cas, existe-t-il une chance que le Chef de l’État se rende sur ces sites pour une cérémonie d’inauguration? Existet-il un complot contre l’image publique de l’œuvre de transformation du pays menée par le Président de la République? «Les propos du ministre Sele sont à la base de la surchauffe de la monnaie, à la base de l’effervescence ayant conduit à la destruction des travaux de voirie prévus dans le Programme des 100 jours du Président», commente un homme à Washington DC qui suit la situation économique et politique du Congo. «Au cours de l’année 2019, nous avons pris nos fonctions au ministère des Finances avec un niveau de déficit extrêmement criant qui nous a poussés à mener une politique de rigueur extrême. Cette politique ne fait pas le bonheur de tous. Lorsqu’on dit qu’il n’est pas possible de payer quand il n’y a pas de ressources, ce n’est pas tout le monde qui est heureux», déclare le ministre qui justifie le coup de frein au décaissement des fonds destinés au Programme des 100 jours. Avis que ne partage pas un affidé du DirCab pour qui, Sele est le fossoyeur de l’œuvre du Président. Ses déclarations contestant celles du DirCab - qui ne parle qu’au nom du Président de la République, jamais en son nom - sont une catastrophe, ont mis en colère les Kinois, poussant ceux-ci à se jeter dans la rue en s’opposant aux chantiers des sautsde-mouton. «Contrairement à l’attitude de tout ministre des Finances, Sele a occupé les médias pour son image, pas pour celle du pays. Il a agi pour compte...», poursuit-il, participant, tout argentier national qu’il est, non à l’œuvre de consolidation de la monnaie, mais

à celle de sa destruction quand il parle des caisses vides du Trésor. Comment la théorie du cadre macro-économique peut-elle être maîtrisée quand l’assiette du peuple est vide? Le peuple ne mange ni le FMI ni la Banque Mondiale», accuse un autre pro-Kamerhe. Dans l’affaire Mahagi, pour le seul carburant détourné, soit 40.000 m3, soit 1.140 camions de 35 m3, soit US$ 6.840.000 partis chez un privé; US$ 8.500.000 de recettes de l’État siphonés. Mais Sele ne manque pas d’appuis souvent... orientés. Tel est le cas de ce député et professeur Sam Bokolombe Batuli sauf que celui-ci est venu à la rescousse d’un «frère de tribu» et..., continue de détester Kamerhe dont Bokolombe fut longtemps l’une des figures marquantes de son parti, l’UNC. Pour ce député, dans un contexte où personne d’entre eux n’ignore l’état des Finances publiques et les engagements pris notamment avec le FMI, José Sele prend la mesure de ses responsabilités patriotiques pour accompagner l’action du Chef de l’État à relever les défis qui s’imposent. La décision du ministre des Finances prise en novembre dernier exigeant son accord préalable à tout prêt bancaire à accorder aux

institutions publiques et aux Entités territoriales décentralisées, est motivée par le non respect du critère quantitatif relatif au plafond du crédit net accordé au Gouvernement exigé par le FMI à fin novembre 2019 et conformément à l’article 15 de la Loi des Finances publiques. La dette publique consiste, notamment, dans la consolidation de tous ces crédits

contractés en désordre ainsi que dans leurs intérêts par les institutions publiques et les ETD. Il n’y a que le ministre des Finances pour y veiller». Sauf qu’il faut aller convaincre les Congolais. Combien de pays n’ont pas connu d’ennuis à la suite de ces «exigences» des Institutions de Bretton Woods et comment ne pas rappeler que Matata dont Sele fut

l’homme à la manœuvre, se passa des années durant de ces Institutions. Sans mal se porter. Sauf manipulation des chiffres sous Matata? Ce que d’aucuns ont toujours

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soupçonné sans qu’il n’y ait eu débat public. Mais, hormis lors de la lointaine Conférence nationale souveraine, débat, y a-t-il eu dans ce pays? D. DADEI n


porte-monnaie

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Face au virus, une loi rectificative des Finances pour sauver le budget

L

e géant asiatique, deuxième économie mondiale, est un vorace consommateur des matières premières du monde, dont celles du Congo dont le cuivre, métal thermomètre de l’activité industrielle mondiale sur lequel, outre le cobalt, le Gouvernement Ilunga Ilunkamba mise pour exécuter son budget de US$ 11 milliards, jugé «irréaliste» aussi bien par le FMI et que par tout partenaire extérieur dès lors qu’il est plus de deux fois supérieur à ce que le Congo a été capable de réaliser en 2019. LE CUIVRE SONNE LE CLAIRON. À l’époque, la mine de Mutanda dont les activités sont suspendues pour deux ans, était l’un des principaux contributeurs de l’impôt sur les bénéfices avec plus de US$600 millions versés à l’État. L’une des conditions posées par le FMI, est de refaire ce budget raisonnable à un niveau d’environ US$ 6 à 7 milliards. Une loi rectificative, profitant de la crise du conoravirus, éviterait au pays l’opprobre. Le malheur ne venant jamais seul, la cette crise qui paralyse une partie de l’économie chinoise mais aussi d’autres pays pourrait avoir, si elle se prolonge, de graves conséquences économiques sur la croissance du pays. L’épidémie a des effets sur l’économie mondiale via la baisse des prix des matières premières. Pour faire face à l’épidémie de coronavirus qui se répand dans le pays (811 morts jusque dimanche, plus de 37.200 personnes infectées, soit 2.600 cas supplémentaires par rapport au précédent bilan quotidien, ce dernier chiffre est nettement inférieur aux près de 3.900 nouvelles contaminations annoncées mercredi dernier par les autorités dans leur bilan quotidien), la Chine a annoncé des mesures drastiques : mise en quarantaine de villes entières, limitation des déplacements, fermeture de

Face au viruschinois mortel, Déo Mutombo Nyembo, le gouverneur de la Banque centrale, a sonné le tocsin. DR.

magasins et d’usines, etc. Ces mesures radicales pèsent indéniablement sur l’activité économique chinoise, même s’il est encore bien trop tôt pour évaluer son impact sur la croissance économique. La comparaison avec l’épidémie de SRAS de 2003 semble peu pertinente, puisque les mesures de confinement avaient été à l’époque bien moins draconiennes. Selon Bloomberg, la demande de pétrole chinoise a chuté de 20 %, soit une diminution de 3 millions de barils par jour. Une telle baisse soudaine n’avait plus été enregistrée depuis le 11 septembre 2001, quand les attentats avaient paralysé le transport aérien. Après une longue interruption en raison des congés pour le Nouvel An lunaire, les bourses de Shanghaï et de Shenzhen ont plongé lundi 3 février à leur réouverture perdant près de 9%. Et ce, en dépit

de l’annonce de la Banque de Chine d’injecter 1.200 milliards de yuans (US$ 173 milliards) dans le système financier pour soutenir l’économie chinoise (cette injection de liquidités permet de faciliter l’octroi de crédit par les banques) avant de légèrement se reprendre mardi. La Chine est à l’arrêt. La principale répercussion de l’épidémie en Chine sur l’économie mondiale est liée à la chute de la demande de matières premières, qui fait plonger les cours. Le pétrole et le cuivre ont ainsi plongé d’environ 10 % en une semaine. Les pays producteurs comme la Russie (pétrole) ou le Chili (cuivre) pourraient être impactés si la baisse des cours se prolongeait. Par ailleurs, la Chine représente environ le quart de la production industrielle mondiale, et fabrique de nombreux composants pour le reste du monde. Un ralen-

tissement durable de l’industrie chinoise pourrait bloquer des usines du monde entier, à qui il manquerait des composants essentiels. LE VENT FRISQUET DE L’INQUIÉTUDE. L’impact économique de l’épidémie n’est pas à ce jour catastrophique. Cependant, un blocage durable de la deuxième économie au monde, pourrait faire dérailler la croissance mondiale. En clair, la peur du coronavirus a atteint les salles de marché. La fièvre est montée chez les spéculateurs, qui tentent de mesurer l’ampleur du choc réel de cette maladie sur l’économie chinoise et donc mondiale. Le thermomètre de cette soudaine poussée de tension n’est autre que le cours du cuivre. Depuis deux semaines, au gré des nouvelles provenant de Wuhan, le cuivre n’a cessé de se recroqueviller. À la Bourse de

Londres, il est passé sous la barre des US$ 6.000/ la tonne et se négociait vendredi 31 janvier autour des US$ 5.600. En repli de près de 9 % depuis le début de l’année. Alors que Wuhan est mise en veilleuse et que la machine chinoise tourne au ralenti, le cuivre sonne le clairon… Bien sûr, les investisseurs savent qu’en cette période de Nouvel An, cruciale pour les Chinois, le pays s’octroie habituellement une semaine de répit. Cette respiration a soudain pris une tournure irrespirable pour nombre d’habitants de la province du Hubei inquiets de la tournure des événements. Et chacun retient son souffle en espérant que le virus soit terrassé rapidement et sa propagation asphyxiée. Les annonces faites par McDonald’s, Starbucks ou Ikea de la fermeture de restaurants et magasins, et celles d’industriels prolongeant la

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période de vacances pour ne pas rouvrir leurs usines contribuent à alourdir l’atmosphère. De même que les décisions successives des compagnies aériennes de ne plus desservir Wuhan, voire d’autres grandes villes chinoises. Ou celles des autorités du pays de prolonger la période de vacances au moins jusqu’au 9 février dans plusieurs provinces. «L’impact de l’épidémie de coronavirus est inconnu pour le moment», a pourtant déclaré Alan Jope, PDG d’Unilever qui écoule thé Lipton ou crème de douche Dove dans l’empire du Milieu. Il n’empêche, les marchés frissonnent. Et le cuivre n’est pas le seul à sentir le vent frisquet de l’inquiétude. D’autres métaux industriels subissent le coup de froid. À l’exemple de l’acier, du zinc ou de l’aluminium. À Kinshasa, Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, le gouverneur de la Banque centrale, a sonné le tocsin : «Oui, nous devons craindre l’épidémie de Coronavirus par ce que la Chine c’est notre premier partenaire économique. C’est une épidémie qui sévit en Chine mais qui a déjà touché d’autres pays du continent asiatique et même en dehors de l’Asie». Ajoutant : «Si cette épidémie perdure en Chine, cela aura un impact sur l’économie du Congo qui est dépendante principalement de ses exportations des produits miniers dont la

Chine est le premier acheteur. Elle va induire le ralentissement économique en Chine et donc sa croissance économique. Or, la Chine est notre premier partenaire économique. Ça inquiète. Cela peut affecter l’activité économique en RDC et sa croissance. En 2018, la RDC a exporté pour US$ 5,8 milliards vers la Chine et importé pour US$ 2,7 milliards. En somme, notre balance commerciale bilatérale a été excédentaire à notre faveur de US$ 2,8 milliards. Cela est intéressant pour nous. Mais, si cette épidémie perdure, le virus se contamine très facilement et cela dissuade les gens à être ensemble, surtout à travailler ensemble dans les usines, dans les super marchés. Indubitablement, cela va ralentir l’activité économique en Chine. Et la baisse de l’activité économique va induire la baisse de la demande surtout extérieure parce que la Chine importe nos matières premières pour les transformer. Conséquence : nos exportations vont baisser, nos recettes d’exportation vont baisser, le solde de notre balance commerciale peut conduire à un déficit extérieur», a-t-il expliqué estimant que «cette situation doit interpeller le gouvernement congolais qui pourrait être confronté à la baisse des ressources financières pour mettre en œuvre sa politique». «La baisse des recettes extérieures va induire la baisse des recettes publiques au titre de la fiscalité. Ce qui risque d’aggraver le déficit des finances publiques et nous mettre dans une situation de déficit intérieur et extérieur. Et là, les pressions sur le marché des biens et services et le marché des changes risquent de devenir plus forte. Avec ces pressions, l’activité intérieure va baisser et la croissance risque également de baisser. Cela doit nous interpeller, nous qui avons des économies dépendantes des cours de quelques produits de base et qui ne diversifions pas notre économie», a-t-il ajouté. Avec AGENCES n


vision d’avenir

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Il veut que le prochain Einstein soit un Noir, porte un nom africain

I

l y a trop de chanteurs, trop de danseurs, trop de sportifs connus en Afrique mais il faut un effort pour trouver le nom d’un Scientifique. C’est la thèse du NEF, le Next Einstein Forum dont la prochaine rencontre aura lieu du 10 au 13 mars 2020, à Nairobi, au Kenya sous le patronage du président Uhuru Kenyatta. Lancé en 2013 par son initiateur, l’AIMS, Institut panafricain des sciences mathématiques, le travail du NEF est façonné par une conviction que le prochain Einstein sera Africain. «Nous nous appliquons à faire de l’Afrique une plateforme scientifique et technologique mondiale. Le NEF relie la science, la société et les politiques africaines au reste du monde - avec l’objectif d’utiliser la science pour le développement humain à l’échelle mondiale. Nous sommes convaincus que les contributions de l’Afrique à la communauté scientifique internationale sont essentielles au progrès mondial. Au NEF, la jeunesse africaine, force vive de la renaissance scientifique en Afrique, est au centre de nos préoccupations. Le NEF a organisé des rencontres internationales, bi-annuelles, la conférence des sciences et de l’innovation la plus importante d’Afrique. Bien plus qu’un simple forum scientifique, nos rencontres internationales placent les sciences au centre des efforts mondiaux de développement. En présence de leaders politiques et industriels, et une attention particulière envers les jeunes et les femmes, les voix des leaders scientifiques peuvent être entendues et avoir une incidence majeure sur l’avenir scientifique de l’Afrique», explique Thierry Zomahoun, fondateur, président du NEF et président-directeur général de l’AIMS. À Kigali où se tenait dernière édition, ce Béninois âgé de 51 ans, a présenté la troisième promotion de lauréats de son organisation. Soit 25 scientifiques, tous âgés de moins de 42 ans dont les recherches et les innovations contribuent à relever les défis les plus urgents pour l’Afrique et le monde. «Je suis ravi de présenter la IIIème promotion des lauréats NEF pour deux raisons : la première est le fait que nous avons presque atteint la parité, avec 11 femmes au sein de la promotion.

des cerveaux. 2. Le Dr Ademola Adenle (Nigéria) mène des recherches dans le domaine des politiques scientifiques et technologiques pour répondre aux enjeux de développement durable tels que le changement climatique, l’insécurité alimentaire, les innovations en matière énergétique et sanitaire en Afrique. 3. Le Dr Fanelwa Ajayi (Afrique du Sud) cherche à développer diverses nanoparticules, notamment avec l’utilisation de substances consommables telles que les fruits et les légumes, et à leur trouver d’autres applications.

Le promoteur béninois du NEF Thierry Zomahoun qui rêve d’une Afrique dont le monde parle autrement. DR. reux d’accueillir la nouLa seconde raison est la variété des domaines velle promotion au sein de la communauté granet des pays d’où sont dissante des scientifiques issus les lauréats. Les du NEF, et des trentelauréats sélectionnés cinq lauréats ayant précéfont de la recherche de pointe dans le secteur de dé ce groupe. Cette promotion a été sélectionnée l’énergie renouvelable, en un temps record grâce de la nanomatériau et de à la qualité de ces profils la nanotechnologie, de la sécurité alimentaire, et nous sommes impade la médecine de prétients de compter ces contributions parmi nos cision, des systèmes de programmes de travaux santé, de la science du prospectifs et d’engageclimat et de l’urbanisme. Le fait que deux scientiment public tels que la fiques sociaux aient été Semaine Africaine de la Science», a déclaré le Dr sélectionnés pour cette Youssef Travaly, vice-prépromotion constitue sident des sciences, de également une première pour le groupe des laul’innovation et des parteréats. Nous sommes nariats du NEF.S’agissant des innovations, la convaincus que leurs deuxième promotion a découvertes actuelles et été à l’avant-garde des futures résoudront les enjeux mondiaux et nous recherches innovantes sommes ravis de vous en matière de blockchain pour les microcrédits, les présenter», a déclaré de bioinformatique pour Thierry Zomahoun. l’amélioration de la proAUCUN LAURÉAT duction agricole et de déCONGOLAIS. tection non-invasive de la malaria. Plusieurs lauC’est à Nairobi que ces réats ont été récompensés lauréats recevront leurs prix. Ceux-ci perpépar un US$ million pour tueront la tradition qui leurs recherches. Les lauconsiste à présenter leurs réats du NEF ont dirigé la publication du journal recherches innovantes scientifique africain du lors de cette rencontre. Ils sont sélectionnés par NEF qui en est à son quaun comité de programme trième numéro depuis scientifique internatiomars 2018. En reconnaissance de leurs travaux nal, grâce à un proceset de leur excellence sus rigoureux prenant en compte le mérite en scientifique, trois lauréats matière académique et ont rejoint le comité de scientifique, le nombre programme scientifique international du NEF. de publications, l’obtention des brevets, des prix Ci-après, les lauréats et la preuve de levées NEF 2019-2021 parmi de fonds indépendantes lesquels aucun Congopour la recherche. Les lais. Le pays serait-il plus poussé vers la danse et la lauréats doivent égalemusique? ment démontrer la pertinence de leurs recherches ou innovations vis-à-vis 1. Le Dr Badre Abdselam des grands enjeux de (Maroc) contribue à la l’humanité, ainsi qu’une conception et à la mise volonté de promouvoir en œuvre de politiques le profil scientifique de régionales relatives à la l’Afrique et d’inspirer les mobilité volontaire des générations futures de jeunes scientifiques sur leaders scientifiques. le continent africain pour «Nous sommes très heuoptimiser la circulation

4. Le Dr Daniel Akinyele (Nigéria) se consacre à la découverte de connaissances plus approfondies dans la planification, le développement et la gestion de nouveaux systèmes d’électrification pour les communautés dépourvues d’électricité, grâce à la politique environnementale économique, technique et sociale, connue sous le nom de STEEP. 5. Le Dr Zaheer Allam (Ile Maurice) étudie la dynamique de façonnement de la vie urbaine de l’Anthropocène afin de développer de manière plus adéquate des politiques visant à améliorer le niveau économique et d’habitabilité des villes futures, qui devront héberger la majorité des êtres humains de la planète. 6. Le Dr Ibrahim Cissé (Niger) s’intéresse au développement de méthodes de microscopie à haute résolution allant directement à l’intérieur des cellules vivantes et de biomolécules simples pouvant décoder le génome humain d’ADN en ARN. 7. Le Dr Menattallah Elserafy (Égypte) étudie les mécanismes de réparation ADN, afin de comprendre les processus cellulaires, qui, une fois décryptés, modifieront les diagnostics et ouvriront la voie à des thérapies personnalisées. 8. Le Dr Obidimma Ezezika (Nigéria) étudie les processus permettant de contribuer au développement de nouveaux modèles industriels afin de renforcer efficacement les interventions sanitaires en Afrique subsaharienne. 9. Le Dr Jesse Gitaka (Kenya) travaille à l’élimination de la malaria, au diagnostic précoce et à la gestion des infections bactériennes maternelles infracliniques permettant de prévenir les enfants morts-nés, prématurés, les septicémies et la mor-

talité maternelle et du nouveau-né. 10. Le Dr Alpha Keita (Guinée) espère développer, avec son équipe en Guinée et en France, les réservoirs de virus pour mieux comprendre l’histoire naturelle de la propagation du virus Ebola. 11. Le Dr Agnes Kiragga (Ouganda) a pour objectif de fusionner les méthodes de science des données et d’apprentissage automatique avec les «ensembles de données» disponibles et les dossiers médicaux existants pour prévoir et prévenir le VIH au sein des groupes à haut risque en Afrique. 12. Le Dr Eric Lontchi (Cameroun) étudie les manières de combattre l’épidémie croissante d’obésité et de diabète, et espère découvrir de nouvelles informations relatives à la pathogenèse et à des traitements potentiels du diabète. 13. Le Dr Salome Maswime (Afrique du Sud) dirige un projet de recherche visant à étendre la mise en œuvre du modèle de programme d’identification du problème périnatal à quatre autres systèmes de santé en Afrique. 14. Le Dr Blessing Mbabie (Nigéria) cherche à traiter l’état en temps réel de la résistance antimicrobienne et les facteurs sociaux qui l’entraînent, en découvrant des médicaments naturels dotés d’inhibiteurs à haut potentiel du mécanisme de résistance antimicrobienne. 15. Le Dr Ebele Mogo (Nigéria) consacre ses recherches à la transformation des systèmes sociétaux qui reconnaissent les réalités contextuelles africaines pour imaginer des communautés saines et prévenir les maladies non transmissibles. 16. Le Dr Vidushi Neergheen-Bhujun (Ile Maurice) est déterminé à établir un lien entre le rôle de l’alimentation fonctionnelle et la prévention du cancer. 17. Le Dr. Marian Nkansah (Ghana) se concentre sur le développement de la connaissance publique en matière de produits chimiques toxiques issus d’emplacements inhabituels et le risque associé sur les communautés locales, renforçant le croisement de l’évidence scientifique et des politiques. 18. Le Dr. Eucharia Nwaichi (Nigéria) dirige des projets de recherches dont l’objectif est de

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trouver des stratégies d’assainissement durable et sécurisé pour la réhabilitation des environnements affectés par le pétrole dans le delta du Niger. 19. Le Dr Cecil Ouma (Kenya) exploite les recherches actuelles sur les ressources énergétiques et technologies associées, avec l’espoir d’innover dans le domaine des technologies hors réseau bon marché et à petite échelle pour les agglomérations rurales et périurbaines d’Afrique. 20. Le Dr Dyllon Randall (Afrique du Sud) souhaite modifier nos systèmes d’assainissement modernes pour se consacrer à la récupération des ressources plutôt qu’à leur simple traitement, pour amener les communautés à repenser « les eaux usées » comme étant une ressource précieuse. 21. Le Dr Samson Rwahwire (Ouganda) met à profit ses connaissances en science des matériaux et en nanotechnologies pour modifier le bitume pour la construction des routes en utilisant les nanosciences écologiques comme agent de couplage des déchets plastiques. 22. Le Dr Cheikh Sarr (Sénégal) s’intéresse au développement d’un prototype de véhicule autoconduit, équipé de nombreux réseaux de capteurs, visant à faciliter la mobilité des personnes en situation d’handicap. 23. Le Dr Geoffrey Siwo (Kenya) souhaite associer l’intelligence artificielle aux données génétiques et aux connaissances scientifiques afin d’accélérer la découverte de principes fondamentaux pouvant permettre un développement équitable de la médecine de précision. 24. Le Dr Sara Suliman (Soudan), co-inventrice d’un biomarqueur quatre gènes, étudie la raison pour laquelle les gènes impliqués dans la régulation des électrolytes des membranes cellulaires des mammifères peuvent conférer une sensibilité au pathogène le plus mortel au monde : Mycobacterium tuberculosis. 25. Le Dr Jessica Thorn (Namibie) utilise le modèle de système écologique et social et la planification participative des scénarii pour étudier et mesurer l’impact des corridors de développent sur l’occupation des territoires, les moyens de subsistance, l’écosystème, et la cohérence sociale. Avec AGENCES n


vie

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En Afrique du Sud, l’arrivée d’un nouveau médicament change la vie des séropositifs

L

’Afrique du Sud qui concentre 20 % de la population mondiale sous antirétroviraux, déploie peu à peu le TLD, un traitement moins toxique et plus efficace que les précédents. Dans le centre d’essais cliniques Ezintsha, à Johannesburg, le seul moyen de distinguer les patients séropositifs du personnel est l’épais dossier médical que les premiers trimballent sous le bras en arrivant. L’image résume assez bien une situation en passe de se généraliser dans toute l’Afrique du Sud : en dehors d’un suivi médical rigoureux, la vie des patients sous traitement ressemble de plus en plus à celle de Monsieur Tout-lemonde, jusque dans les quartiers pauvres de la capitale économique. TROIS MOLÉCULES. Le 27 novembre, le gouvernement sudafricain a annoncé la mise à disposition progressive et gratuite du meilleur traitement antirétroviral existant. Abrégé «TLD», il est la combinaison de trois molécules: tenofovir disoproxil, lamivudine et dolutegravir. Derrière cette litanie de noms obscurs se cache un traitement réduit à sa plus simple expression : une seule pilule par jour. L’apparition du dolutegravir (DTG), surtout, fait place à un traitement moins toxique, plus efficace et moins susceptible de rencontrer des résistances que les précédents. Avant l’Afrique du Sud, qui concentre 20 % de la population mondiale sous antirétroviraux (avec 4,8 millions de personnes concernées), la version générique du TLD a été introduite au Kenya, en Ouganda et au Nigeria dès 2017, soit trois ans seulement après sa mise à disposition en Europe et aux États-Unis. En plus d’améliorer le quotidien des patients, la nouvelle théra-

La vie des patients sous traitement contre le VIH (Virus de l’immunodéficience humaine) ressemble, en Afrique du Sud, de plus en plus à celle de Monsieur Tout-le-monde. DR. pie, moins chère et plus légère, devrait permettre d’augmenter le nombre de personnes sous

traitement et de diminuer le rythme des nouvelles contaminations. D’après l’Onusida, l’Afrique

du Sud comptait 7,7 millions de séropositifs en 2018. L’annonce du gouvernement a été

rendue possible en partie grâce à l’essai mené à Ezintsha. Depuis avril 2018, plus de 1.000 patients

Le virus est né à Kinshasa

C

’est à Kinshasa alors Léopoldville que la pandémie a débuté et c’est dans les années 20, avant de se propager dans le monde en pleine mutation. Telles sont les conclusions de chercheurs qui ont déterminé le cheminement de cette infection. Cette équipe internationale de recherche a pu reconstituer l’histoire génétique du rétrovirus VIH responsable du sida, se concentrant sur la souche du groupe M, la plus fréquente. Les résultats de ces travaux parus le 2 octobre 2014 dans la revue américaine Science suggèrent que l’ancêtre commun du VIH est «très probablement» apparu à Kinshasa vers les années 1920. Les virologues savaient déjà que ce rétrovirus a été transmis des singes à l’homme au moins à treize reprises, mais qu’une seule de ces transmissions est responsable de la pandémie humaine. C’est seulement cette transmission spécifique qui a abouti à l’émergence du VIH-1, à l’origine de la pandémie qui a entraîné des millions d’infections à ce jour, la plus grande partie en Afrique subsaharienne. Les analyses du groupe de

chercheurs des universités britannique d’Oxford et belge de Louvain laissent penser qu’entre les années 1920 et 1950, une combinaison de facteurs, dont l’urbanisation rapide, la construction des chemins de fer dans l’exCongo belge, ainsi que des changements dans le commerce du sexe, a favorisé l’émergence et la propagation du sida à partir de Kinshasa. RÔLE CLÉ DU CHEMIN DE FER. «Pour la première fois, nous avons analysé toutes les données génétiques disponibles en recourant aux dernières techniques phylogéographiques pour estimer statistiquement l’origine du virus», explique le professeur Oliver Pybus du département de zoologie d’Oxford, l’un des principaux auteurs de l’étude. «Nous pouvons ainsi dire avec un degré élevé de certitude d’où et quand la pandémie est partie», a-til dit. Un des facteurs analysés laisse penser que le développement des chemins de fer, en particulier au Congo belge, a joué un rôle clé dans le développement de la pandémie à ses débuts en faisant de Kinshasa une des villes les mieux desservies de toute

l’Afrique centrale, une plaque-tournante. «Les informations des archives coloniales indiquent qu’à la fin des années 40, plus d’un million de personnes transitaient par Kinshasa par le train chaque année», précise Nuno Faria, de l’Université d’Oxford, également l’un des principaux auteurs. «Nos données génétiques nous disent aussi que le virus VIH s’est propagé très rapidement à travers le Congo, d’une superficie équivalente à l’Europe de l’Ouest, se déplaçant avec des personnes par les chemins de fer et les voies d’eau», souligne-t-il. Ainsi, le VIH a pu atteindre MbujiMayi et Lubumbashi dans l’extrême Sud et Kisangani dans le Nord entre la fin des années 30 et le début des années 50. Ces migrations ont permis au virus d’établir les premiers foyers secondaires d’infection dans des régions qui disposaient de bons réseaux de communication avec des pays du sud et de l’est de l’Afrique, selon ces chercheurs. «Nous pensons que les changements dans la société qui se sont produits au moment de l’indépendance du Congo en 1960 ont aussi probablement fait que le

virus a pu s’échapper de petits groupes de personnes séropositives pour infecter des populations plus étendues, avant de se propager dans le monde» à la fin des années 70. Le VIH a été identifié pour la première fois en 1981. Outre le développement du transport, certains changements dans les attitudes sociales, notamment parmi les travailleurs du sexe, ainsi qu’un plus grand accès aux seringues que se partageaient les toxicomanes, dont certains étaient infectés, ont fait flamber l’épidémie. «Notre recherche suggère qu’après la transmission initiale du virus de l’animal à l’homme par la chasse et la consommation de viande de brousse, il y a eu une brève fenêtre à l’époque du Congo belge qui a permis à cette souche particulière du VIH d’émerger et de se propager», conclut le professeur Pybus. Dans les années 60, le système de transport notamment ferroviaire, qui a permis au virus de se disséminer sur de vastes distances, avait joué son rôle et «les graines de la pandémie étaient déjà semées partout en Afrique et au-delà», ajoute-t-il.

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y sont suivis par une équipe de l’université de Witwatersrand soutenue par Unitaid. Le but : comparer différentes combinaisons de molécules afin d’évaluer les bénéfices et les effets indésirables de chaque traitement sur les populations d’Afrique australe et les femmes en particulier. En 2018, une étude menée au Botswana avait jeté un froid sur le déploiement du TLD : plusieurs femmes sous traitement avaient donné naissance à des enfants souffrant de malformations du tube neural qui peuvent affecter le cerveau, la colonne vertébrale ou la moelle épinière. À Johannesburg, aucune mauvaise surprise n’est venue contrarier l’étude. Au contraire. «La plupart de nos patients vont très bien. Les effets secondaires du DTG, comme les maux de tête ou les troubles intestinaux, sont moins nombreux que ceux des molécules classiques et disparaissent plus rapidement», explique la docteure Esther Bashkar. «Rose», l’une des rares patientes à accepter de parler à condition que son nom soit modifié, suit un traitement à base de DTG depuis près de deux ans. Elle estime que le VIH n’a pas changé grand-chose à sa vie: «Je me sens comme avant, je n’ai pas d’effets secondaires et je continue de travailler». L’essai permet aussi d’observer l’efficacité des différents traitements en cas d’interruption momentanée de la prise de médicaments, un problème courant en Afrique du Sud. «Certains arrêtent la thérapie dès qu’ils vont mieux, pensant que le virus a disparu. Il faut trouver des mots simples pour expliquer que ce n’est pas le cas», explique Noxolo Tom, infirmière. Les déplacements d’une région ou d’un pays à un autre constituent également une cause fréquente d’interruption. Les nouvelles molécules «per-

mettent de réduire la charge virale plus vite, ce qui signifie que le virus est de nouveau neutralisé très peu de temps après que les patients reprennent le traitement», poursuit l’infirmière. Le risque de contracter une maladie opportuniste pouvant mener à une hospitalisation ou à la mort s’en trouve réduit d’autant. NEUTRALISER LA CONTAGION. Par ailleurs, les patients qui ont accepté de parler au Monde Afrique assurent que la stigmatisation associée à la maladie recule. «Au début, j’ai eu peur de la réaction de mes proches. Mais à ma grande surprise, leur regard n’a pas changé», explique Rose. «Les choses ont évolué, la plupart de nos patients ont informé leur partenaire de leur statut et certains viennent ensemble», confirme Esther Bashkar. En diminuant le nombre de copies du virus présentes dans l’organisme, les antirétroviraux permettent de neutraliser la contagion et de ralentir l’évolution du virus. «90 % de nos patients ont intégré que le VIH n’était plus une sentence de mort, l’infection se gère, on peut avoir un conjoint et des enfants sans transmettre le virus», poursuit Noxolo Tom. Pourtant, s’ils sont de plus en plus nombreux à avoir entendu parler de ces avancées, beaucoup en Afrique du Sud ont encore du mal à y croire, explique l’infirmière : «Dans certaines communautés, des gens refusent encore de partager des repas avec des personnes séropositives». Les patients ont du mal à intégrer les progrès. Rose ignore comment gérer ses relations sexuelles sans transmettre le virus à son partenaire. Quand on lui pose la question, elle ouvre des yeux ronds avant de se tourner vers son infirmière: «Comment ça?», ignorant qu’elle pouvait avoir des enfants. MATHILDE BOUSSION n


insolite |

Un orang-outan offre sa main à un homme coincé dans une rivière boueuse

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n Indonésie, un orangoutan a tendu sa main à un homme en contrebas, dans une rivière boueuse. Image saisissante. La photo a été prise dans une zone forestière protégée de Bornéo, où les espèces menacées sont protégées des chasseurs. Le photographe, Anil Prabhakar qui travaille pour le Mailonline, était en randonnée avec des amis lors d’un safari lorsqu’il a aperçu l’homme, qui travaille dans le cadre d’un projet de protection des orangs-outans, dans la rivière. «Un orangoutan s’est approché de la rivière pour voir ce que l’homme était en train de faire. Il s’est rapproché encore et il a tendu sa main», raconte-t-il.

En réalité, l’homme photographié était en train d’éliminer des serpents, ennemis du grand singe, dans la rivière, jusqu’à ce qu’il soit interrompu par un singe au comportement curieux. L’orangoutan, sentant peut-être l’homme en danger lui a proposé de l’aide en lui tendant la main. Mais l’homme n’a pas accepté la main tendue de l’animal du fait que l’orangoutan n’est pas un animal inapprivoisé. L’homme engagé dans la préservation des orangs-outans à Bornéo connaît bien cette espèce de singe et rappelle que l’orang-outan reste un animal à l’état sauvage et qu’il est impossible d’anticiper ses réactions: «C’est un animal sauvage avec lequel

on ne peut pas se familiariser». Le bénévole, fait partie de l’association d’aide à la conservation des orangs-outans et de leur habitat, une organisation à but non lucratif visant à protéger les espèces menacées L’organisation comporte 400 membres qui prennent soin au quotidien des orangs-outans. L’orang-outan, est une espèce menacée. D’après l’orga-

nisation WWF, ce grand singe aussi appelé «homme de la forêt» est amené à disparaître en milieu naturel dans les prochaines décennies. Anil Prabhakar a ajouté à la superbe photo postée sur Instagram un commentaire qu’on pourrait traduire comme ceci: «Alors que l’humanité de l’Homme se meurt, les animaux nous ramènent parfois à l’essentiel». Avec AGENCES n

Un enfant conçu pour satisfaire leurs Le ministre Une jeune pulsions bouscule femme tuée par pédophiles une femme,

démissionne

L’orang-outan croyait l’homme coincée dans la rivière boueuse. DR.

des lions en Afrique du Sud

D Ministre agresseur Evode Uwizeyimana. DR.

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u Rwanda, ça ne blague pas avec les principes. Un ministre a rendu son tablier après avoir bousculé une femme, par dessus tout un agent de sécurité. Le ministre en charge des Affaires juridiques, Evode Uwizeyimana a démissionné jeudi 6 février après avoir poussé à terre l’agent de sécurité. L’incident, qui a eu lieu lundi 3 février, a été révélé après qu’un témoin oculaire a tweeté à ce sujet. Uwizeyimana s’est excusé sur son compte Twitter, disant qu’il regrettait profondément ce qui s’était passé. «Cela n’aurait pas dû m’arriver en tant que responsable et fonctionnaire. Je me suis déjà excusé

auprès du personnel de l’ISCO (Intersec Security Company) et je le fais maintenant publiquement...». L’homme a ensuite rendu visite à l’agent de sécurité dans le bureau de son employeur. Il a pris une photo avec elle. Mais de nombreux Rwandais sur les médias sociaux ont continué à faire pression pour obtenir la démission du ministre. Jeudi 6 février, le Bureau du Premier ministre a annoncé la démission du ministre par un tweet en même temps que celle, pour d’autres raisons, du ministre en charge de l’Éducation primaire et secondaire, Issac Munyakazi. Avec AGENCES n

es lions ont tué une jeune femme de 21 ans, employée dans une réserve de chasse privée en Afrique du Sud, a déclaré la police, samedi 8 février. La femme âgée de 21 ans a apparemment été attaquée et tuée par un groupe de lions dans une réserve de chasse privée d’Afrique du Sud, a indiqué dans un communiqué un porte-parole de la police, le colonel Moatshe Ngoepe.

La victime a été attaquée jeudi 6 février après-midi dans le cadre de son travail, dans une réserve de la province du Limpopo, au nord-est du pays, a précisé le colonel. TUÉE SUR SON LIEU DE TRAVAIL. À l’arrivée des services de secours, la jeune femme, victime de multiples blessures, se trouvait à l’extérieur d’un enclos à lions. Elle était morte à son arrivée à

l’hôpital. «Nous tentons de comprendre ce qui a pu se passer, a déclaré le colonel Ngoepe. «Tout ce que nous savons, c’est qu’elle travaillait et habitait sur place». L’Afrique du Sud compte quelque 8.000 lions élevés en enclos pour la chasse, le commerce des os, le tourisme et la recherche universitaire, à en croire des groupes de défense de la faune sauvage. Avec AGENCES n

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eux mères et un père ont été arrêtés en Italie pour avoir forcé leurs fillettes de moins de dix ans à avoir des relations sexuelles avec eux, abus qui étaient également filmés et ensuite diffusés et partagés sur différents réseaux pédopornographiques. Selon le juge d’instruction Agnese Di Girolamo en charge de l’affaire, l’une des deux fillettes aurait même été spécialement conçue par les parents «dans le but précis de réaliser des fantasmes sexuels communs».

L’Afrique du Sud compte quelque 8.000 lions élevés en enclos pour la chasse. DR. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1481 | PAGE 18.

L’enquête, visant initialement à découvrir les réseaux pédophiles actifs sur le service crypté de messagerie Télégram, avait dans un premier temps permis d’identifier le père, très actif dans plusieurs groupes dédiés au partage de matériel lié à la pornographie enfantine, y compris également sur WhatsApp. L’enquête, réalisée dans la plus grande discrétion, a ensuite permis d’identifier les deux femmes et leurs fillettes respectives, dont l’une était la propre fille de l’homme. Les deux femmes ont reconnu avoir participé avec lui à ces pratiques pédophiles, dès le plus jeune âge des filles. Toujours selon le juge d’instruction, un tchat entre l’homme de 40 ans et l’une des femmes arrêtées prouverait que l’une des fillettes a été conçue dans le but de l’agresser sexuellement ensemble. Les recherches sur les ordinateurs et tablettes ont également montré que l’homme possédait un manuel répertoriant toutes les pratiques pédophiles à utiliser avec des enfants. Avec AGENCES n


vie |

Vivant aux États-Unis dans des conditions modestes, ce jeune Congolais sera demain millionnaire à la NBA

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Il ne finira le lycée qu’en 2021, mais est déjà considéré par certains comme le jeune joueur qui intéresse le plus la NBA. À 17 ans, le basketteur congolais Jonathan Kuminga attend son heure dans un petit établissement du New Jersey. Il sera peut-être et très bientôt millionnaire en $US dans deux ans, avec la vie qui va avec, mais pour l’heure, Jonathan passe la plupart de son temps dans un modeste bâtiment de briques rouges d’Hillside, à étudier et s’entraîner. En cette veille de Noël, l’entraîneur Chris Chavannes, à la rigueur connue, relève quelques absences chez le maillot numéro 1 durant les presque trois heures d’entraînement qu’il a infligées à l’équipe. «Il vient d’un endroit où il n’y avait pas autant de talent et où ce n’était pas aussi intense. Donc, il lui faut intégrer nos exigences, physiques et mentales», explique le coach de The Patrick, petite école privée située à 30 km au sud-ouest de New York.

COURONNE DE CHEVEUX ET SHORT SERRÉ. «Mais il adore le basket, enchaîne-t-il. Donc la transition ne sera pas si difficile pour lui». Pour le reste, ce joueur de 2,03 m à la couronne de cheveux et aux shorts serrés a déjà tout, ou presque. Une charpente, d’abord. «Physiquement, il a déjà le corps pour jouer en université ou en NBA», confie Al Harrington, parmi les très rares joueurs à avoir réussi la transition directe du lycée à la NBA. «C’est très rare de voir une telle combinaison, un gars de son gabarit capable de dribbler vite et de se poster» près du panier, analyse Chris Chavannes. À l’aise balle en main, patient sur jeu placé, le jeune Congolais devient même effrayant sur transition. Son entraîneur a repéré quelques voies d’amélioration,

d’Afrique centrale à ses côtés.

Le jeune joueur congolais de 17 ans encore au lycée, Jonathan Kuminga, à l’entraînement à Hillside, New Jersey, États-Unis. AFP. comme son shoot. «Mais nous n’allons pas nous attribuer le mérite d’avoir fait de «Jon» ce qu’il est», pondère-t-il. «C’était un joueur fantastique avant même qu’il n’arrive chez nous». Depuis son arrivée de RDC aux États-Unis à 13 ans, Jonathan Kuminga a connu un parcours chaotique, passé par quatre lycées en autant d’années, ce qui ne l’a pas empêché d’acquérir un bagage technique très au-dessus de la moyenne. Dans le New Jersey, il est entouré par plusieurs membres de sa famille, mais vit loin de ses parents, qu’il n’a plus revus depuis son départ. «Je suis encore un gamin. Donc, ils me manquent», dit d’une voix posée celui dont le frère aîné, Joel Ntambwe, évolue en championnat universitaire américain, à Texas Tech. Le coût du voyage et la question des visas empêchent, pour l’instant, les retrouvailles, ou son intégration en équipe nationale, lui qui n’a encore jamais porté le maillot du Congo en sélection de jeunes. Le manager de la fédération congolaise, Joe Nkoy, songe à 2021 à l’occasion de l’AfroBasket. «On le suit de près», dit-il, tout en rappelant que l’ailier est encore jeune. «On se laisse le temps». À Hillside, Jonathan est dans

un cocon. Une petite cellule familiale, une

école à taille humaine, un staff étoffé,

plusieurs autres élèves originaires

AVEC UN OBJECTIF CLAIR À L’ÉTRANGER. De quoi le protéger de l’attention dont il devient progressivement l’objet. Car depuis l’an dernier, «Jon» est considéré par beaucoup comme le meilleur joueur de la génération qui finira le secondaire en 2021. «Avec son talent, il pourrait être le n°1 de la draft» NBA, l’an prochain, dit son cousin, le meneur du Utah Jazz, Emmanuel Mudiay. La ligue nord-américaine n’accepte que les joueurs ayant achevé leurs études secondaires depuis un an au minimum. Ceci devrait être revu prochainement, mais sans doute pas à temps pour permettre à Jonathan Kuminga de devenir le premier joueur de

lycée aux États-Unis à passer directement en NBA depuis 15 ans. Pour contourner la difficulté, il pourrait quitter le lycée très vite, puis passer un an dans le basket universitaire, avant d’intégrer la NBA en 2021, à 18 ans. «Il a les pieds sur terre que cela rend tout très facile pour lui. Il ne se laisse pas distraire», assure son entraîneur. Pour garder le cap, il y a aussi les anciens de The Patrick, comme Al Harrington ou la star des Brooklyn Nets Kyrie Irving, qui passent parfois à l’entraînement et parlent aux joueurs. «Nous, les étrangers qui venons de loin, arrivons avec un objectif», explique Emmanuel Mudiay, lui-même né en RDC. «Le sien, c’est d’aller en NBA». Avec AGENCES n

Our «Rumble in the Jungle»

Junior Makabu : «Il a touché le sol deux fois, je lui ai cassé le nez, j’ai fait mon boulot». DR.

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es Kinois ont cru vivre le Combat du siècle Muhammad Ali-George Foreman du 30 octobre 1974 surnommé «The Rumble in the Jungle». On peut dire qu’ils ont un peu eu cela vendredi 31 janvier 2020 au Shark Club Kinshasa avec le Congolais Junior Ilunga Makabu face au Polonais Michak Cieslak se disputant le titre de champion du monde de lourd-

léger de la plus prestigieuse des versions de boxe au monde, la WBC, World Boxing Council. LA MOITEUR A FAIT LE BOULOT. Les deux boxeurs s’étaient entraînés la veille en plein air à l’espace Gare centrale au centre-ville de Kinshasa après qu’ils eurent rencontré les journalistes. La confrontation avait mal débuté pour Jr Makabu face à un Cieslak plus précis et disposant

d’une meilleure allonge. C’est à partir de la 3e reprise que le boxeur congolais se met à avancer. À la 4e reprise, Makabu réussit à placer un puissant crochet du gauche, faisant chanceler son adversaire. Compté par l’arbitre, Michal Cieslak repart à l’assaut et met Makabu en difficulté, à son tour. Ce dernier est compté à la 5e reprise. La moiteur de Kinshasa ne fait pas les affaires de Cieslak qui semble fatiguer.

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Il parvient certes à asséner encore quelques coups au détenteur de la ceinture silver WBC des cruiserweights. Mais il est touché au nez et saigne. À la fin de l’ultime reprise, Jr Makabu est sûr de son fait et dresse les poings vers le ciel. Devant les siens et le président de la République Félix Tshisekedi, il est déclaré vainqueur. Sacré à l’issue de sa 25e victoire en 27 combats. À Rfi, le nouveau

champion avoue avoir «fait un combat un peu difficile. Je suis content de pouvoir accomplir ce à quoi je pensais depuis des années, chez moi, au pays. Je suis content de pouvoir m’exprimer et de remercier tout d’abord le Président de la République pour avoir accepté que ce championnat se déroule ici. Je suis en joie car j’ai écrit une histoire qui n’a jamais existé en République démocratique du Congo. La ceinture est à Kinshasa, elle le restera. J’étais face à un adversaire qui n’a jamais perdu et il m’a fallu combattre intelligemment avec toute mon expérience pour gagner. Il n’avait jamais fait douze rounds et je devais l’emmener vers cette direction pour remporter la victoire. Je me suis préparé pour douze rounds et je savais qu’au bout de ces douze rounds, j’allais gagner. Je n’ai jamais combattu quelqu’un qui a résisté devant moi, tous ceux que je combats doivent toucher le sol. Mon adversaire a touché le sol deux fois, je lui ai cassé le nez, j’ai fait mon boulot». Avec AGENCES n


glamour

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Les sept SUV les plus performantes au monde I ls sont gros, ils sont lourds mais ils affichent des performances de voitures sportives. Voici la liste des SUV les plus puissants du marché! 1. Jeep Grand Cherokee Trackhawk (707 ch) 121.900 €. Au niveau de la puissance superlative, qui fait mieux que les Américains? La division performance SRT a glissé le gros V8 compressé de 6,2 litres sous le capot du Grand Cherokee pour lui offrir plus de 700 ch. De quoi emmener ce mastodonte de 2,5 t jusqu’à 100 km/h en seulement 3,7s. Non contant d’être le plus puissant, il est également le moins cher! 2. Lamborghini Urus (650 ch) 212.960 €. Chez Lamborghini, quand on a décidé de faire un SUV, on ne rigole pas. Bien qu’il repose sur la plateforme du Q7, cet Urus est animé par le V8 biturbo de 4,0 litres du groupe Volkswagen. Il est ici boosté à 650 ch. Heureusement, les ingénieurs ont également travaillé le châssis pour en faire un SUV rapide et performant. 3. Tesla Model X P100D (612 ch) 159.250 €. Malgré les

nouvelles arrivées sur le marché des SUV superpuissants, le SUV électrique signé Tesla figure toujours parmi les plus explosifs. Grâce à ses 612 ch et, surtout, ses quelques 1.000 Nm de couple disponibles dès 0 tr/min, le Tesla Model X P100D passe le 0 à 100 en 3,1 sec. Preuve que l’on peut être écolo et rapide. 4. Bentley Bentayga W12 (608 ch) 215.017 €. Même si la vocation du Bentayga est de transporter ses passagers dans le confort le plus absolu, le W12 qui se cache sous le capot dispose tout de même d’un peu de muscle… Avec ses 608 ch et 900 Nm de couple, le cachalot germano-britannique fera en effet rougir plus d’une supercar au démarrage ! Et cela, dans un silence religieux. 5. Maserati Levante Trofeo (590 ch) N.C. Lorsqu’est venue dans la tête de Maserati l’idée folle de produire un SUV hyperpuissant, il a suffi de frapper à la porte du cousin Ferrari. Ce nouveau Levante Trofeo se retrouve ainsi propulsé par une version édulcorée du

V8 des Portofino et 588. Fort de 590 ch, il emmène le baroudeur italien jusqu’à 100 km/h en 3,9 secondes. 6. Mercedes-AMG G63 (585 ch) 156.211 €. Bien que trois gros SUV de Mercedes-Benz disposent d’une version AMG à puissances identiques, notre liste reprend le plus récent d’entre eux : le G63. Ce tout nouveau modèle est propulsé par un V8 de 4,0 litres. Deux turbos situés entre les cylindres l’aident à produire 585 ch. Une puissance un peu surprenante… compte tenu des origines de tout-terrain hardcore de ce Classe-G. 7. Range Rover Sport SVR (575 ch) 135.300 €. Avec «seulement» 575 ch, ce Range Rover SVR vient en dernier des SUV puissants. Contrairement à d’autres, ce gros engin britannique met en avant son comportement dynamique, aidé par une nouvelle calibration du châssis et des suspensions pilotées. Il est le seul à offrir un capot en fibre de carbone apparente. Si vous n’aimez pas trop son look, rien qu’une option!

Ci-haut, Lamborghini Urus, 650 ch., 212.960 €.

1. Ci-haut Jeep Grand Cherokee Trackhawk, 707 ch.

Ci-bas, Tesla Model X P100D, 612 ch., 159.250 €.

Ci-haut à g., Bentley Bentayga W12, 608 ch, 215.017 €. À dr., Maserati Levante Trofeo. Ci-bas à g., Mercedes-AMG G63, 585 ch, 156.211 €. À dr., Range Rover SVR.

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glamour

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Le père des sœurs Williams escroqué par son ex-femme

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epuis plusieurs années, le père de Vénus et Serena Williams est empêtré dans un divorce plus que houleux. Diminué physiquement après deux AVC, l’homme qui a longtemps entraîné les deux championnes de tennis est incapable de mener à bien ses affaires. Ses filles vont donc devoir l’aider à obtenir réparation. ELLES VEULENT AIDER LEUR PÈRE. Vénus et Serena Williams vont devoir faire face à la justice... pour aider leur père. Après sept ans de mariage et la naissance d’un enfant, Richard Williams a divorcé de Lakeisha en juin 2017. Dans les documents officiels qu’il avait remplis à l’époque, il accusait son ex-épouse d’être alcoolique mais surtout de s’en être prise à ses biens. Elle aurait notamment falsifié la signature de celui qui a longtemps entraîné les deux championnes de tennis pour s’approprier leurs voitures, sa maison en Floride et empocher de l’argent de leur compte commun. Plus de deux ans et demi plus tard, la procédure est au point mort. Richard William «est totalement incapable de mener des affaires», selon les documents officiels obtenus par The Sun. Après avoir fait un

C-haut, les deux sœurs Williams aux côtés de leur père Richard Williams cicontre diminué physiquement après deux AVC. BESTIMAGE. AVC, le père de Vénus et de Serena Williams n’a plus été vu en public depuis des années et aurait même du mal à parler. Après avoir accusé Lakeisha, l’ex-entraîneur de tennis a poursuivi David Simon, un prêteur auquel elle aurait emprunté US$ 300.000 en son nom. Les deux, qui nient les actes dont ils sont accusés, tentent depuis plus d’un an de faire renvoyer l’affaire hors du tribunal. David Simon essaye

maintenant d’impliquer les sœurs tenniswomen dans cette affaire. Il a demandé à leur père de «décrire tous les revenus, biens immobiliers, biens personnels ou cadeaux reçus de Venus ou Serena Williams depuis 2015 jusqu’aujourd’hui». Richard Williams a refusé de donner une réponse, jugeant par l’intermédiaire de son avocat Thomas Gruseck que cela n’avait rien à voir avec cette affaire. En juin 2018,

la déposition incohérente du père des sportives avait été interrompue par les avocats. Dans un document juridique révélé, son médecin révélait que son AVC avait affecté sérieusement sa «fonction cérébrale»: «Les complications après l’accident vasculaire cérébral comprenaient l’incapacité à se souvenir des événements récents et des incidents survenus il y a des années (...)».

Kobe Bryant et sa fille Gianna tués dans le crash. STEPHEN R. SYLVANIE USA TODAY. climatiques qui auraient composants importants entraîné une erreur de l’hélicoptère ont été de pilotage. Dans ses localisés aux alentours conclusions, le régulateur de l’épave. L’examen des des transports évoque la pièces du rotor principal dernière communication et de queue a permis du pilote, qui fait savoir d’identifier des dégâts conformes à une rotation à la tour de contrôle qu’il cherche à monter au-desentraînée par le moteur au moment de l’impact», sus de l’épais brouillard présent ce jour-là. Une détaille le rapport. En tentative confirmée par d’autres termes, le moles données collectées, teur fonctionnait bien au qui montrent également moment du crash. que le pilote a cherché Une erreur humaine ? à faire demi-tour avant Pour l’heure, les enquêteurs privilégient la piste l’impact fatal. Il faudra cependant attendre de mauvaises conditions

au moins un an pour connaître tous les détails de ce tragique accident. La mort du basketteur star et de sa fille a créé une véritable onde de choc dans le monde du sport. Peu après l’annonce, de nombreux fans se sont rassemblés devant le Staples Center de Los Angeles, parquet mythique où Kobe Bryant a réalisé plus d’un exploit. Après les anonymes, ce sont les stars qui ont rendu hommage à Black Mamba, notamment LeBron James, son «frère». Restée silencieuse pendant plusieurs jours, sa femme, Vanessa Bryant a fini par s’exprimer sur Instagram dans un post bouleversant. Ce crash a brisé non seulement leur envie d’avoir un cinquième enfant, mais aussi la carrière prometteuse de Gianna, 13 ans, qui avait commencé à marcher dans les pas de son père. Sur son compte Instagram, la veuve «dévastée» publie un message bouleversant: «Mon meilleur ami, le meilleur des pères».

Divorcé de sa femme, qui «s’occupait des papiers», l’ancien entraîneur de tennis va donc sûrement

devoir compter sur l’aide et le soutien de ses filles Venus et Serena William. Avec AGENCES n

La star d’Hollywood meurt tragiquement

Kobe : on en sait un peu plus

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rès de 15 jours après le crash d’hélicoptère qui a coûté la vie à Kobe Bryant, à sa fille Gianna et à sept autres personnes, la lumière commence à être faite sur les circonstances de l’accident. Samedi 8 février, le NTSB, le Conseil américain pour la sécurité des transports a rendu les premières conclusions d’une analyse des débris de l’appareil. Le crash ne serait lié à aucune défaillance technique. «Des sections visibles des moteurs n’ont montré aucune preuve de défaut interne incontrôlé ou pouvant conduire à une catastrophe», affirment les enquêteurs. Le 26 janvier dernier, l’hélicoptère, un Sikorsky S-76B, s’est écrasé peu avant 10h (heure locale) sur une colline à proximité de Los Angeles. L’appareil, complètement détruit par la force de l’impact et l’incendie qui a suivi, a néanmoins révélé des éléments essentiels. «Tous les

Mort écrasé par un véhicule, puis par un autre. DR.

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l a tenu l’épicerie de Colorado Springs pendant cinq saisons. Orson Bean, l’inoubliable et grincheux commerçant de la série «Docteur Quinn, femme médecin», est mort vendredi 7 février dans la soirée, dans un terrible accident de circulation. Le comédien, âgé de 91 ans, s’est fait renverser par une voiture, puis par une deuxième, alors qu’il traversait la route dans le quartier de Venice Beach, à Los Angeles. «La voiture qui venait vers l’ouest ne l’a pas vu et l’a percuté, puis il est tombé. Un deuxième véhicule arrivait mais il a été distrait par les gestes des gens qui essayaient de le prévenir, il a levé les yeux et une deuxième collision s’est produite, et celle-ci a été mortelle», a révélé à ABC le capitaine de la police de Los Angeles, Brian Wendling. «Docteur Quinn, femme

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médecin» n’est pas la seule série à succès à avoir popularisé le visage du comédien dans le monde entier, mais aussi à la télévision française. Orson Bean est également apparu dans «Desperate Housewives», «How I Met Your Mother» ou encore «Modern Family». Une carrière commencée dans les années 1950, qui a pris de l’ampleur lorsque l’acteur a joué dans des séries américaines très populaires, à l’image de «La Quatrième Dimension», «Will & Grace» ou encore «Sept à la maison». En parallèle à ces apparitions, Orson Bean a fait plusieurs incursions sur le grand écran, notamment dans le film «Dans la peau de John Malkovich» et dans le récent «Equalizer», sorti dans les salles en 2018. Pour le nonagénaire, tout s’est pourtant arrêté vendredi 7 février.


côté rose

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Comment faire quand bébé vient?

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orsque bébé pointe le bout se son nez, la sexualité passe souvent au deuxième plan. Plus le temps pour y penser, plus d’espace pour faire l’amour. Que faire pour avoir de nouveau une sexualité épanouie ? Réponses de Laura Beltran, psychologue et sexologue. Est-ce fréquent qu’un couple délaisse sa sexualité quand il est dépassé par le rythme de sa vie ? Faut-il obligatoirement de l’espace et du temps pour avoir du désir ? Quand on rentre du boulot, qu’on attaque la deuxième journée avec les enfants, on va au lit épuisés ! Alors, on fait comment ? Programmer ses relations sexuelles en les mettant dans le calendrier, c’est une solution ? Parfois le désir et le plaisir sont coupés par la peur de faire du bruit vis-àvis des enfants, ou alors qu’il y en ait un qui débarque dans le lit… Comment gérer ces barrières au quotidien ? Comment retrouver un désir spontané ? Est-ce fréquent qu’un couple délaisse sa sexualité quand il est dépassé par le rythme de sa vie ? Bien sûr ! Un des premiers ingrédients nécessaires pour avoir une sexualité, c’est d’être disponible - psychologiquement, et dans le temps. L’argument le plus fréquent mis en avant par les couples pour expliquer l’absence de rapports sexuels demeure la fatigue. Il faut avoir de l’énergie pour avoir une sexualité. Travailler sur la sexualité revient à travailler sur la qualité de vie. On parle d’ailleurs de santé sexuelle, qui est une composante de notre santé. Faut-il obligatoirement de l’espace et du temps pour avoir du désir ? Oui. Mais nous devons dissocier deux types de désir :

des moments pour avoir des rapports sexuels, mais des moments pour être avec l’autre. Plus on est bien ensemble, plus on laisse de la place à la sexualité. On prévoit donc des moments dans son agenda pour recréer du lien à l’autre.

Si la Rwandaise ne peut «pisser» sur le matelas, elle est devenue «femme sèche comme la roche». Elle doit consulter un médecin pour une solution buvable à base de plantes. DR.

Quand bébé pointe son bout de nez, la sexualité passe souvent au deuxième plan. Plus le temps pour y penser, plus d’espace pour faire l’amour. Que faire pour avoir de nouveau une sexualité épanouie? DR.

le désir spontané et le désir réactif. Le «spontané» est celui qui arrive au début d’une relation. On vit une période de découverte, où tout se fait rapidement, sans avoir besoin de grand-chose. Au fur et à mesure que la relation s’installe, ce désir spontané se transforme en désir réactif, c’est-à-dire qu’il vient en réponse à un certain nombre de stimulations. Je rentre du boulot, je suis fatiguée, j’ai envie de me vautrer dans le canapé,

mais pas forcément d’avoir un rapport sexuel. Par contre, si j’ai une soirée qui change un peu de la routine, j’ai un compliment de la part de mon compagnon, on ne se couche pas trop tard, on a ri ensemble et une main a glissé dans le bas des reins… Là, je suis venue stimuler le désir. Mais pour ce type de désir, il faut du temps et de la disponibilité. Quand on rentre du boulot, qu’on attaque la deuxième

journée avec les enfants, on va au lit épuisés ! Alors, on fait comment ? On fait comme on peut ! Il y a des périodes où on est moins disponible pour la sexualité, et il faut aussi l’accepter. On subit un discours social où il faut être disponible tout le temps, en forme, jolie, prête à faire l’amour à tout moment. C’est faux ! Dans l’histoire de vie d’une personne et d’un couple, il y a des périodes où la sexualité prend une

place importante, et d’autres pas du tout, parce qu’on vient par exemple d’avoir un enfant. Il est important d’accepter cet aspect cyclique de la sexualité. Maintenant, on peut aussi faire attention à partager des petits moments sympas à deux parce que, parfois, pris dans le quotidien, on ne se parle plus que de choses très concrètes liées la logistique du foyer. Programmer ses relations sexuelles

en les mettant dans le calendrier, c’est une solution ? On peut imaginer organiser des moments agréables à deux qui n’aboutissent pas obligatoirement à un rapport sexuel. On se dégage des moments de disponibilité. On organise tous notre quotidien, et même quand on a la flemme d’aller le jeudi soir à son cours de sport, on y va, et c’est ce qui nous permet de mettre les choses en place et de les faire. Le but n’est donc pas d’organiser

Parfois le désir et le plaisir sont coupés par la peur de faire du bruit vis-à-vis des enfants, ou alors qu’il y en ait un qui débarque dans le lit… Comment gérer ces barrières au quotidien ? Il faut instaurer certaines règles… La chambre des parents doit avoir des règles. Les enfants doivent comprendre qu’on ne rentre pas comme ça dans l’espace intime des parents. On peut installer un verrou ou dire, quand les enfants sont en âge de comprendre, qu’on ne rentre qu’après avoir frappé et que les parents aient répondu. C’est essentiel de créer des limites et des barrières pour que la sexualité puisse exister. On peut aussi expliquer que le jeudi soir, c’est «soirée parents», qu’on ne les dérange pas et qu’on se couche plus tôt, ou que le dimanche matin, on les laisse un peu plus dormir… On crée des espaces et des lieux privés pour le couple.

L’homme noir l’aurait-il surdimensionné?

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es organes génitaux des hommes noirs d’Afrique subsaharienne alimentent l’imaginaire des savants. Le pénis des Africains est décrit comme surdimensionné dans la littérature médicale et anthropologique. La démesure du sexe de l’homme noir est un lieu commun datant de l’époque antique dans le but de conférer aux Éthiopiens une caractéristique bestiale. Les scientifiques contribuent à vali-

der et à diffuser ces stéréotypes au xixe siècle. Dans un ouvrage publié en 1827, Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent (1778-1846) affirme au sujet de l’«espèce éthiopienne» : «Elles ont aussi le vagin en tout temps large et proportionné au membre viril du mâle, souvent énorme, mais à peu près incapable d’une érection complète». Cette idée d’adaptation parfaite des organes génitaux masculins et féminins au sein d’une même race est réitérée dans de nombreux dis-

cours jusque dans les premières décennies du xxe siècle. Ces assertions permettent aux polygénistes de prouver l’existence de plusieurs espèces humaines et révèlent implicitement les défiances face aux relations interraciales et au métissage. Ces défiances s’accentuent lorsque la colonisation française est installée et que les relations entre colons et indigènes se développent comme en témoignent la littérature coloniale mais aussi les textes d’administrateurs ou les rapports médicaux.

L’idée qui prédomine à cette époque est que le Noir, au pénis démesuré, ne peut copuler avec la Blanche au vagin étroit. Il s’agit de préserver l’intégrité de la femme blanche et de sa race. Si le sexe de l’Africain est considéré comme plus développé que celui de l’Européen, les hommes noirs ont, en revanche, une capacité d’érection moindre que celle des Blancs: «le pénis du nègre est plus long et plus volumineux dans l’état de flaccidité que

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celui du blanc; dans l’état d’érection c’est l’inverse». Les savants européens redorent ainsi leur virilité menacée. Le sexe et la capacité sexuelle incarnent la puissance masculine. Ainsi, émettre des hypothèses sur la capacité d’érection amoindrie de l’homme noir permet à la fois de l’inférioriser mais aussi de conférer à l’homme blanc une puissance supérieure. Ce pouvoir peut ainsi s’affirmer envers les femmes blanches, les femmes indigènes mais aussi

les hommes qui demeurent inférieurs. Le pouvoir de l’homme blanc en Afrique se trouve ainsi légitimé. L’histoire des masculinités en contexte colonial, apparue depuis moins d’une dizaine d’années, demeure encore une piste de recherche à explorer. Elle s’est développée au sein d’une histoire de la virilité florissante. Elle vise à éclairer les relations entre le colonisateur et les indigènes notamment à travers le prisme des rapports de genre.


étranger

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L’UA avait juré de faire taire les armes, elle échoue

L

e sommet annuel de l’UA a pour thème «Faire taire les armes». Il s’est ouvert dimanche 9 février sur un constat amer: l’échec de l’engagement pris par l’Union Africaine en 2013 de «mettre un terme à toutes les guerres en Afrique d’ici à 2020».

RAMAPHOSA ET TSHISEKEDI. En amont du sommet, Moussa Faki, le président de la Commission de l’UA, a dressé un portrait peu flatteur de la situation du continent, du Sahel à la Somalie, estimant que le temps écoulé depuis 2013 a davantage permis de mettre en lumière «la complexité de la problématique sécuritaire en Afrique» que de résoudre les conflits. Après plusieurs sommets lors desquels les réformes de l’UA - notamment son financement - et la mise en place de mesures telles que la Zone de libre-échange continentale ont occupé le devant de la scène, les débats se concentreront sur les conflits dont l’Afrique est le théâtre, Libye et Soudan du Sud

Session dimanche et lundi de l’UA à son siège à Addis Abeba, en Éthiopie. DR.

en tête. Les problématiques sont diverses, allant du terrorisme aux contestations post-électorales, et les conflits sont nombreux. Si des progrès ont été enregistrés dernièrement en Centrafrique ou au Soudan, de nouvelles crises sont nées, du Cameroun au Mozambique. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui a pris la tête de l’UA pour un an, succédant à l’Égyptien Abdel Fattah al-Sissi, avec comme vice-président, le Congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui lui succédera l’année prochaine à la tête de l’Organisation continentale, a reconnu fin janvier l’ampleur de la tâche qui attend l’UA, rappelant que les conflits continuent de «limiter» le développement de l’Afrique. Pour M. Faki, il s’agit désormais de «nous questionner sur les causes profondes» des conflits, et y apporter «des solutions innovantes qui relativisent la solution militaire en l’assortissant de mesures relevant d’autres registres, notamment le développement». Pour

Naledi Pandor, chef de la diplomatie sud-africaine, l’UA «doit être plus proactive» dans sa réponse aux conflits, au lieu de laisser cette tâche à des acteurs extérieurs. Mais, entre les dissensions internes et le financement insuffisant des missions de maintien de la paix, l’UA aura fort à faire pour devenir un acteur de poids dans la résolution des conflits. Une des priorités de l’UA est d’occuper une place plus importante dans le processus de négociations dans la crise en Libye, un dossier géré principalement par l’ONU et dans lequel l’UA s’est récemment plainte d’avoir été «systématiquement (...) ignorée». Mais il faudra pour cela parvenir à dépasser des dissensions internes - selon plusieurs sources, l’Égypte, un poids lourd du continent et alliée du maréchal Haftar, ne souhaite pas que l’UA se charge de ce dossier - et convaincre les Européens, très actifs en raison de la proximité géographique du conflit, de lui laisser cette place. Avec AGENCES n

Au Gabon, infanticide, cannibalisme, fétichisme

Son enfant a été enlevé, le corps démembré retrouvé sur une plage au bord de la mer à Libreville. Aucune enquête n’a abouti. DR.

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lusieurs centaines de morts ont été enregistrées au cours des quinze dernières années. L’élite politique gabonaise est pointée du doigt par une association de victimes. C’est un père de famille marqué à jamais par la perte d’un être cher. Jean Elvis Ebang Ondo a perdu son fils de 12 ans dans des conditions particulièrement tragiques. C’était en 2005 au Gabon. Depuis ce drame, cet homme s’est mobilisé avec d’autres parents de victimes contre «le marché du crime rituel». De

là est née l’Association de lutte contre les crimes rituels au Gabon dont il est président. MAINTIEN AU POUVOIR, RICHESSES MATÉRIELLES. Elvis Ebang Ondo explique que malgré les démentis répétés des autorités, les phénomènes d’infanticide, de cannibalisme et de fétichisme n’ont jamais disparu du Gabon. Il en veut pour preuve la psychose qui s’est emparée de ses compatriotes au début de l’année, alors que les réseaux sociaux bruissaient de rumeurs

d’enlèvements d’enfants à Libreville et dans d’autres villes du pays. Les autorités ont reconnu un seul cas d’enlèvement avéré d’un jeune garçon de trois ans dans le nord du pays. Libreville a apporté un démenti formel «aux rumeurs sur une vague d’enlèvements» propagées sur les réseaux sociaux. Cela n’a pas empêché les parents de mettre leurs enfants à l’abri pendant plusieurs jours. Les écoles de Libreville, sécurisées par les forces de sécurité, n’ont rouvert leurs portes que le 3 février 2020. «Quand on parle d’enlè-

vements, tous les Gabonais pensent directement aux crimes rituels. Depuis 15 ans, nous travaillons sur la question. Plus on les dénonce, plus ils changent de mode opératoire. Avant, les tueurs jetaient les corps de leurs victimes dans la nature. Aujourd’hui, ils les font disparaître», dénonce Jean Elvis Ebang qui décrit des pratiques occultes particulièrement sauvages, dont le seul but est de «maintenir au pouvoir leurs commanditaires et leur procurer des richesses matérielles». Il parle d’une véritable «mafia du crime» qui

dispose de réseaux bien organisés. Avec un calendrier et des périodes bien définies pour commettre leurs crimes rituels. «Ces forces du mal» profiteraient des événements politiques notamment pour cibler des personnes. Les victimes meurent souvent après avoir subi des souffrances atroces, témoigne Jean Elvis Ebang. «Ils peuvent couper le sexe ou le nez de leurs victimes, ou retirer leur sang qui est bu dans les temples démoniaques. Ils récupèrent ces organes pendant que la personne est encore vivante».

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En 2012, la chaîne de télévision française Canal + avait diffusé un reportage intitulé Les organes du pouvoir sur le phénomène des crimes rituels au Gabon. Dans ce document glaçant, un féticheur expliquait que la souffrance de la victime était un élément indispensable pour garantir l’efficacité du fétiche. «Lorsqu’on vous coupe le clitoris vivant, qu’on vous coupe la langue vivant, vous criez. Et plus vous avez mal, plus vous vous dédoublez et plus vous serez utile», témoignait le féticheur tout en précisant que les organes humains sont très recommandés pour accéder au pouvoir. On y apprenait aussi que les organes humains «les plus prisés» pour le pouvoir, étaient le cœur, pour «rassembler les foules», la langue pour «s’exprimer facilement», et les organes génitaux «qui apportent la vitalité». La diffusion de ce reportage avait provoqué un électrochoc au Gabon. Mais les assassinats n’avaient pas cessé pour autant. En 2013, l’Association de lutte contre les crimes rituels s’était émue de la découverte de corps de jeunes filles démembrées sur les plages gabonaises. MARTIN MATESO n


international Nancy Pelosi rattrapée par Trump SINCE 1989

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ira bien qui rira le dernier. Donald Trump a rattrapé le cheffe des démocrates de la Chambre des Représentants, Nancy Pelosi qui avait déchire son discours sur l’état de l’Union. Le président américain a tenté de retourner un coup d’éclat de Nancy Pelosi à son avantage - ce qui n’a pas du tout plu à la présidente démocrate qui a demandé à Facebook et Twitter d’agir. En vain. Mercredi 5 février, le président des États-Unis prononçait le traditionnel discours sur l’état de l’Union. Dans le champ de la caméra, juste derrière lui, se trouve Nancy Pelosi. À la fin de l’allocution, celle-ci déchire ostensiblement le texte du discours qu’elle tient entre les mains. L’image fait le tour du monde. Le lendemain, Donald Trump publie sur les réseaux sociaux une vidéo visant à critiquer ce geste médiatique. Intitulée «De puissantes histoires américaines réduites en pièces par Nancy Pelosi». Elle dure cinq minutes et enchaîne plusieurs extraits du discours. On y voit, entre autres, Donald Trump rendre hommage à des soldats américains, saluer la baisse du chômage chez les Afro-Américains, annoncer à une jeune fille qu’elle disposera d’une bourse pour ses études et révéler à une femme en larmes que son époux militaire est de retour du terrain, le tout accompagné d’une musique larmoyante. Chacune de ces séquences est ponctuée de l’image de Nancy Pelosi déchirant le discours du président américain. Le message que veut faire passer Donald Trump est clair : en déchirant l’intégralité du texte, Nancy Pelosi renie également ces instants. Pour le clan Pelosi, le contenu de cette vidéo relève du mensonge et de la manipulation. «Les Américains savent que le président n’a aucun scrupule quand il s’agit de leur mentir - mais c’est une honte de voir Twitter et Facebook, où s’informent des millions de personnes, faire la même chose», s’est offusqué Drew Hammill, le chef de cabinet de Nancy Pelosi. «Cette fausse vidéo de Nancy Pelosi est conçue pour tromper les Américains et leur mentir», assure-t-il. «En la laissant en ligne, ces platesformes nous rappellent à nouveau qu’elles s’intéressent davantage aux intérêts de leurs actionnaires qu’à ceux des citoyens». Le cabinet de Nancy Pelosi souligne, par exemple, que la démocrate s’est levée

Un porte-parole de Facebook publie une réaction acide : «Excusez-moi, prétendez-vous que le président n’a pas prononcé ces mots et que [Nancy Pelosi] n’a pas déchiré le discours?». DR. et a applaudi au moment de l’hommage rendu à Charles McGee, dernier pilote encore en vie des Tuskegee Airmen, un groupe d’aviateurs afroaméricains de la seconde guerre mondiale. Alors que le montage publié par Donald Trump la montre en train de déchirer le discours, a déploré le cabinet, peut-on lire sur le site de la chaîne américaine CNBC. LA VIDÉO N’EST PAS BANNIE PAR LES RÉSEAUX SOCIAUX. Ni Facebook, où la vidéo a engrangé plus de 3 millions de vues, ni Twitter (près de 10 millions) n’ont accepté de retirer la vidéo. Andy Stone, un porte-parole de Facebook, a publié une réponse acide à

Drew Hammill : «Excusezmoi, prétendez-vous que le président n’a pas prononcé ces mots et que [Nancy Pelosi] n’a pas déchiré le discours?» Avant de préciser : «Si je vous demande si les choses qui apparaissent dans cette vidéo ont bel et bien existé, c’est parce que cela est central dans nos règles qui encadrent ce type de contenus». Facebook, dont les règles sur les fausses informations sont particulièrement scrutées en cette année d’élection présidentielle américaine, avait précisé en janvier sa politique sur les vidéos «trafiquées et trompeuses». Facebook s’engageait alors à les supprimer si elles avaient été «éditées (…) de façon à faire croire que quelqu’un a prononcé des mots qu’il n’a

en fait jamais prononcés». Le réseau social soulignait qu’il fallait aussi que l’auteur de la vidéo a sciemment tenté de la faire passer pour authentique. Les critères ne sont donc pas réunis, selon Facebook, pour supprimer la vidéo publiée par Donald Trump. «Sur quelle planète vivez-vous?», s’est emporté Andy Stone. «Cette vidéo a été trafiquée afin de tromper. Supprimez-la». Twitter a également refusé de bannir la vidéo. Son règlement va toutefois bientôt changer. Le réseau social a récemment annoncé qu’à partir du 5 mars, de nouvelles règles allaient prohiber certaines «vidéos trafiquées», en fonction de trois critères : «La vidéo a-t-elle été trafiquée de façon significative?», «a-t-elle été partagée de

Mme Merkel perd sa dauphine

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lle était politiquement très affaiblie. Mais nul ne s’attendait à ce qu’elle prenne maintenant une telle décision : Annegret Kramp-Karrenbauer («AKK») ne sera pas candidate à la succession d’Angela Merkel à la chancellerie. Elle compte également quitter prochainement la présidence de la CDU, Union chrétiennedémocrate. Sa décision a été annoncée à l’état-major de son parti, lundi 10 février dans la matinée. «AKK» restera en revanche ministre de la Défense, a-t-elle annoncé, en début d’après-midi, lors d’une conférence de presse au siège de la CDU, à Berlin. L’événement constitue un séisme politique

«AKK» jette l’éponge. DR. en Allemagne : à un an et demi des prochaines élections légis-

latives, prévues à l’automne 2021, la droite conservatrice - toujours la première force politique du pays dans les sondages - se retrouve sans chef de file et sans prétendant pour succéder à Mme Merkel, qui gouverne le pays depuis 2005. La décision de Mme KrampKarrenbauer a pour cause immédiate la crise qui a secoué la Thuringe, mercredi 5 février, quand le candidat du petit parti libéral FDP, Thomas Kemmerich, a été élu, à la surprise générale, avec les voix de la CDU et du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD). Une élection qualifiée de «coup de tonnerre» et de «tabou brisé» par tous les journaux allemands.

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façon à faire croire qu’elle était vraie?», «son contenu peut-il avoir un impact sur la sécurité publique ou causer des dommages sérieux?» L’équipe de Nancy Pelosi avait déjà été échaudée l’an dernier par une vidéo trafiquée de la démocrate. On la voyait lors d’une intervention publique parler lentement et articuler avec difficulté, comme ivre – la vidéo avait en fait été ralentie afin de générer cet effet. «Si Nancy Pelosi craint les images d’elle déchirant le discours, alors c’est qu’elle n’aurait pas dû déchirer le discours», a ironisé Tim Murtaugh, un des porteparole de la campagne de Donald Trump, dans les colonnes du New York Times samedi. Son équipe a également affirmé au quotidien américain que cette vidéo relevait par ailleurs clairement de la parodie. À l’approche des élections américaines, la façon dont les règles seront appliquées par les plates-formes seront mises à rude épreuve, certaines étant encore relativement floues et soumises à interprétation. FINANCE PRESS GROUP, FPG RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M FONDATEUR Tryphon Kin-kiey Mulumba. kkmtry@lesoft.be Twitter @kkmtry Kin’s Global site www.lesoftonline.net/www. lesoft.be LeSoftConcept LeWebSoftConstruct InterCongoPrinters Radio Télé Action Masimanimba. Grand Bandundu info@lesoft.be SIP-AFRIMAGES B-1410 Belgique. Tél 00-32-488205666. Fax 00-322-3548978. eFax 00-1-707-313-3691 DIRECTEUR GÉNÉRAL. Yerkis Muzama Muzinga. Phone +243-818371479. Directeurs associés Yves Soda. Christophe Dandy Lukeba. RESPONSABLES ÉDITORIAL Emmanuel Luyatu Julien Mao Mampo Déborah Mangili Uba. DIRECTION COMMERCIALE. Phone +243-818371479. Directeur de la publication. Munyonga Mubalu. AMP Agences et Messageries de la Presse belges. Accords spéciaux. Belgique. Trends. Trends, Tendances. Le Vif/L’Express. Knack. © Copyright 2019 FINPRESS. Imprimé à Kinshasa InterCongoPrinters Autorisation de diffusion en R-DC. M-CM/LMO/0321/MIN/08 datée 13 janvier 2008.

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