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SINCE 1989 N°1489 | VENDREDI 19 JUIN 2020 | 20 PAGES €7 $8 CDF 10500
À l’UNC, on retient son souffle
Quel
sort
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e quoi demain samedi 20 juin 2020 sera fait? Voici un samedi qui mettait interminablement du temps pour venir, attendu avec anxiété, fait de trauma pour nombre de personnes à l’UNC, le parti de Vital Kamerhe Lwa-Kanyiginyi Nkingi où on retient son souffle même si la politique pour sûr, ce n’est jamais comme à l’église ou en famille biologique. (suite en page 6).
Le DirCab Kamerhe (ici avec son inséparable ami Pacifique Kahasha dans toute sa splendeur) a recruté à l’étranger des groupes d’avocats dont le Français Pierre-Olivier Sur et d’activistes pour plaider sa cause dans des enceintes internationales. DR.
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Comment faire face aux pressions extérieures qui se mettent à pleuvoir
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ans aucun doute, s’il y a eu état de grâce pour Fatshi, cette situation appartiendrait désormais au passé. La visite toute récente à Kinshasa et à Goma d’une délégation européenne de haut rang (un ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, un ministre belge de la Défense Philippe Goffin, un Commissaire Européen (ministre) en charge de Gestion des crises Janez Lenarcic reçus en audience commune lundi 8 juin par le Président de la République, n’est pas impromptue. Il s’agit d’une mission européenne, occidentale, pensée, réfléchie, cohérente si elle a revêtu une couverture humanitaire. «ENTRETIENS TRÈS APPROFONDIS». Les Missi Dominici européens étaient porteurs d’un message perceptible dans le propos tenu devant la presse à Kinshasa par le chef de cette délégation. «Nous avons (également) eu des entretiens très approfondis sur des questions politiques, économiques, sécuritaires et sociales», a déclaré le Slovène Janez Lenarcic. Clair comme l’eau de roche... Comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’Amnesty International à son tour s’en mêle. Dans un rapport dont fait écho le 17 juin, Rfi, la radio française, cette ONG «tance» - le mot est d’elle - publiquement le président de la République disant son désaccord de voir qu’il n’a rien fait pour donner le sentiment d’une justice à ceux qui ont souffert de la répression sous le régime Kabila. Il est vrai que pendant la campagne de la Présidentielle et même avant, le Président de la République, alors opposant anti-Kabila, avait promis, s’il est élu, d’«éradiquer» le
Quand les rumeurs s’enflent, présenter, illustrer, défendre, convaincre, un travail qui n’incombe pas au Président mais à ses proches, à des membres du Gouvernement. DR. régime de son prédécesseur en faisant triompher l’État de droit et donc la justice. Il a rappelé cet engagement lors de sa première visite à Washington DC en parlant de «déboulonner». «Je le dis sans peur. Je suis là pour déboulonner le système dictatorial qui était en place», avait-il affirmé le 5 avril 2019 dans la Capitale fédérale lors d’une conférence au Council on Foreign Relations, un atelier de réflexion sur la politique étrangère américaine. Le Président qui venait d’être reçu par le Secrétaire d’État Mike Pompeo avait reçu le soutien de l’administration américaine au «changement promis». «Ma présence ici interpelle les États-Unis à nous accompagner dans cette belle aventure et le plus longtemps possible. Sans cet appui, nous aurons des difficultés à nous en sortir», avait-il expliqué. Mais cinq mois plus tard, le 22
septembre 2019, le Président prit un autre cap, lors d’une émission de grande audience avec TV5 Monde et le journal français Le Monde. «Je ne ferai pas ce travail d’aller fouiner dans le passé» rassurant du coup l’allié PPRD-FCC, effarouchant des milieux de la Société civile qui n’ont de cesse de réclamer justice pour des crimes de sang et des crimes économiques commis. Mais voilà que dans un contexte où des rumeurs s’enflent, Amnesty International fait part d’un sentiment partagé en notant dans un rapport signé par son spécialiste Congo, le Congolais JeanMobert N’Senga que depuis l’arrivée au pouvoir de Fatshi, les victimes de la répression politique n’ont toujours pas obtenu justice, même pas les militants de son propre parti UDPS. Entre 2015 et 2018, cette répression a fait plus de 300 morts, des milliers de bles-
sés et de détenus arbitraires, selon ce rapport intitulé «Sans suite». UN TRAVAIL DES PROCHES DU PRÉSIDENT. Selon ce rapport, le Président Tshisekedi peut faire beaucoup en restant dans ses prérogatives constitutionnelles. «Nous lui demandons de reconnaître personnellement et publiquement la souffrance des victimes et leur besoin de justice. Nous lui demandons aussi de suspendre toutes les personnes qui sont soupçonnées d’être responsables de ces violations de droits humains commises entre 2015 et 2018 en lien avec le processus électoral afin que ces personnes puissent répondre de leurs actes devant la justice, y compris les personnes qui ont été ciblées par les sanctions de l’Union européenne et des États-Unis d’Amérique pour soupçons de violations graves
des droits humains, mais aussi des personnes qui font l’objet de plaintes par les victimes, notamment le commissaire provincial de la police pour la ville de Kinshasa qui est toujours en fonction aujourd’hui, qui s’appelle Sylvano Kasongo, ainsi que tous les autres dont il est question dans le rapport, y compris d’ailleurs Major Lokeso que plusieurs témoins ont cité comme étant responsable de la mort de Rossy Mukendi en février 2018». Il est clair que les pressions extérieures ont commencé de pleuvoir. Signe que l’état de grâce est désormais derrière. Ainsi, le diplomate américain à Kinshasa Michael A. Hammer dit Nzita peut avec ostentation accueillir l’un des poids lourds de l’opposition, l’ancien chef de guerre de l’Équateur Jean-Pierre Bemba Gombo. Un échange qui n’a pas manqué de donner lieu à une note à la centrale. Ces pressions vont être chaque jour certainement plus précises et plus pressantes si elles ne le sont déjà. Aux diplomates congolais d’entrer en scène et de se déployer en allant expliquer à leurs collègues, aux décideurs, la vision politique du Président congolais. On sait comment, lors de ses derniers années de pouvoir, un des derniers diplomates de Kabila - Léonard She Okitundu, alors vice-premier ministre en charge des Affaires étrangères - s’était lancé dans les capitales étrangères pour présenter, illustrer, défendre, convaincre et sauver... le régime Kabila. Ce travail n’incombe certainement pas au Président de la République. Il est celui de ses proches, des membres du Gouvernement, de la communication du Président. C’est vrai que Lambert Mende Omalanga n’est plus en place... pour en entendre au moins un mot. Fort dommage!
ALUNGA MBUWA n
On a tué le juge pendant le procès
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orreur ! On le savait... C’est désormais confirmé. On l’a donc éliminé. Un poison, comme l’affirme la famille sur base d’une autopsie, la première? Des coups assénés voire un petit doigt bien appuyé sur une partie de crâne, formule connue de tous les agents de l’ordre, selon le résultat d’une deuxième autopsie dont les résultats ont été révélés mardi 16 juin par un communiqué du Vice-premier ministre en charge de la Justice, le PPRD-FCC Célestin Tunda Ya Kasende? C’est officiel, le juge Raphaël
Mort du juge Raphaël Yanyi Ovungu. La famille rejette la thèse officielle, croit à l’empoisonnement de son parent. DR. Yanyi Ovungu n’est donc pas mort de mort naturelle. Il a
donc été tué. Il a été assassiné. Un meurtre prémédité. Lundi
25 mai 2020, le magistrat qui paraissait en bonne santé, venait de présider la deuxième audience publique, retransmise en direct, sur des multiples chaînes de radio et de télévision, du procès Kamerhe. Dès les premières secondes de cette audience, le juge tombe son masque à la demande d’un avocat de la défense invoquant une mauvaise audition de sa parole avant que le magistrat n’en mette aussitôt un autre plus encombrant au grand étonnement du public, déposé face à lui par un inconnu dans l’assistance sans que cela ne soulève la moindre protestation des avocats conseils des prévenus. «Le juge Yanyi est mort principalement à la suite des coups
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qu’il a reçus, qui ont occasionné un traumatisme crânien. Il y a eu coagulation de sang dans le crâne. C’est cette situation qui a entraîné l’arrêt cardiaque la mort», écrit le communiqué du Vice-premier ministre. En clair, le magistrat est décédé des suites d’une hémorragie intracrânienne. Mais à quel moment ce coup fatal a été asséné au juge, lui qui est supposé avoir une garde armée en permanence vu la sensibilité du procès qu’il présidait? Pourquoi le juge ne s’était-il pas plaint auprès de sa famille en arrivant chez lui à son domicile dans la commune de Bandalungwa après cette agression? Comment n’avait(suite en page 13).
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Dans le conflit Kabund-Mabunda, Kitenge Yesu exhorte à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain
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ans le conflit qui envenime comme sans doute jamais auparavant la coalition CACH-FCC au pouvoir après une rixe le 25 mai opposant des députés en plein vote dans l’enceinte de la Chambre basse suivi de la déchéance à la hussarde du 1er Viceprésident du bureau, le CACH-UDPS Jean-Marc Kabund-a-Kabund, hors de toute existence sur papier et donc légale de la plate-forme présidentielle CACH, le dossier se trouvant sur la table du Président de la République, autorité morale de celle-ci, les diverses positions exprimées par le patriarche Kitenge Yesu au titre de Haut-Représentant du Président de la République doublé d’Envoyé Spécial, depuis l’éclatement de ce conflit, auront servi de marqueur pour les observateurs avisés. Dans une présentation attachée à son compte Twitter @KitengeYesu, l’homme de longue et grande expérience politique de l’État depuis les années Mobutu quand il fut un très influent ministre des PTT puis de l’Information, ici tenant le porte-parolat, surtout aux dernières années d’un Maréchal où il occupait une position centrale, arbitrant sautes d’humeur et conflits entre politiques et généraux de l’armée, a étalé sa perception, lundi 15 juin, en plein affrontement à fleurets mouchetés CACH-FCC. Dans ce texte en onze points intitulé «à propos du bouclage du pourtour de l’Assemblée nationale ce 12 juin 2020», il apprécie «hautement, à sa juste valeur, la démarche de Mme Mabunda» qui venait de se rendre ce même jour auprès du Président de la République «et la solution d’apaisement qui a été trouvée. Le Congo est à nous tous. Un seul Président : Fatshi. Une seule Nation: RD. Congo. Une seule Assemblée : l’Assemblée Nationale et c’est pour cela qu’elle se nomme ainsi car elle assemble nos Honorables Députés de toutes origines et de toutes couleurs, de toutes colères». De poursuivre : «Quand des situations semblent se compliquer, la politique doit toujours avoir le dessus sans porter préjudice à la Loi du
Dans le conflit Kabund-Mabund qui alarme les relations CACH-FCC, la coalition au pouvoir, Kitenge Yesu, fort de sa longue expérience de l’État, appelle aux fondamentaux de l’État de droit. DR. Dialogue, même des signes. Quant aux noms d’oiseaux dont on affuble le Président, Il a le dos assez large, une carapace épaisse. Faire du tac au tac, c’est amplifier et prolonger des œuvres inutiles. De plus, beaucoup font leur apprentissage démocratique, la vraie, après 50 ans de tâtonnements entrecoupés par des faux semblants». Il poursuit son texte, se référant, comme à son habitude, à un proverbe, cette fois, chinois (l’un des pays qu’il connaît pour y avoir séjourné des années durant pendant les années d’opposition anti-Mobutu, avec Confucius, sage philosophe, premier éducateur de la Chine) : «Un bon chef de famille, c’est celui qui se montre un peu sourd». ARDENT APPEL À LA TEMPÉRANCE. De repartir : «Mais, n’exagérons pas car Il est le symbole de la Nation: le Seul. Comme le drapeau, même quand il arrive que des inciviques le brûlent, ils ne peuvent en créer d’autres. Il ne se défend pas, le Drapeau, il s’impose à tous, tout comme l’hymne national. C’est la trilogie : Président-Drapeau-Hymne». Puis : «Les architectes de l’Alternance sont ceux-là mêmes de la Coalition. Ils ont réussi là où c’était impossible. Dès lors ontils le droit ou l’intérêt d’étouffer leur enfant? La Nation les condamnera pour infanticide national ou violation du droit à la vie des Congolais»! Dans ce dossier, le HautReprésentant et Envoyé
Spécial avait dès le 29 mai, montré un cap, recourant à la plateforme de communication de prédilection Tweeter, à l’instar de l’Américain Donald Trump, sans toutefois chercher à en abuser. Il écrit : «La destitution du 1er VP de l’AN est une mauvaise idée. La colère, mauvaise conseillère ; mais, contrôlée, elle peut être une force quelque part. La priorité c’est l’état des lieux franc de la coalition. Je suggère humblement au SG de geler le point 3 de sa déclaration du 28». Il exhortait avec force et conviction, mais avec respect, à la tempérance, les camps CACH et FCC. Surtout ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Après l’arrêt de procédure du Conseil d’État rendu public le 10 juin qui venait de bloquer le processus de remplacement au bureau de la Chambre du 1er VicePrésident Jean-Marc Kabund-a-Kabund par la mise aux voix de la candidature de la députée CACH-UDPS Patricia Nseya Mulela prévue pour vendredi 12 juin et choisie avec le consentement de l’Autorité Morale de la plate-forme CACH - le Président de la République lui-même - et présentée à l’administration de la Chambre, par le Secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya Tshilumba, la Cour constitutionnelle, en venant au fond, a rejeté mercredi 17 juin la requête du président a.i de l’UDPS qui réclamait l’annulation de la décision de la plénière
de l’Assemblée nationale prise le 25 mai ouvrant du coup la voie au plébiscite de l’élue de Likasi, au Haut-Katanga. Si la requête a été jugée «recevable», la Haute Cour en est arrivée à la qualifier de «non fondée». Sur sept juges, 5 auraient voté contre la requête. Quel sort pour le député pétitionnaire MLC Jean-Jacques Mamba sous le coup d’une inculpation par le procureur général près la Cour de cassation? C’est un autre dossier qui pourrait rebondir lors des vacances parlementaires aujourd’hui interdites avec l’état d’urgence dû à la COVID-19. Pendant un mois, l’affrontement Kabund-Mabunda aura mis à rude épreuve la coalition au pouvoir avec la montée en première ligne des politiques et des juristes souvent des professeurs d’université. Quand certains voyaient de mauvais l’œil «l’intrusion des juges» en politique, parlant d’instauration inacceptable d’«un gouvernement des juges», de violation de lieu inviolable qu’est le siège du Parlement avec l’intervention des forces de l’ordre bloquant l’entrée des députés dans leur enceinte, craignant le retour d’un régime totalitaire, d’autres faisaient valoir le fait que «le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif» (art. 149); que «le pouvoir judiciaire est le garant des libertés individuelles et des droits fondamentaux des citoyens»; que «les
juges ne sont soumis dans l’exercice de leur fonction qu’à l’autorité de la loi (art. 150); que, last but not least, «le pouvoir législatif ne peut ni statuer sur des différends juridictionnels, ni modifier une décision de justice, ni s’opposer à son exécution» (art. 151) outre le fait que le «Conseil d’État connaît, en premier et dernier ressort, des recours pour violation de la loi, formés contre les actes, règlements et décisions des autorités administratives centrales» (art. 155, al. 1). Dans ce texte très élaboré, signe d’une situation politique volatile inédite et qui dénote d’un réel leadership, Kitenge Yezu commente également la décision du Conseil d’État qualifiée de conforme tant à la Constitution ainsi qu’aux lois et règlements du pays. Il explique que lorsque le Pouvoir législatif s’oppose à l’exécution d’une décision de justice, cet acte est qualifié de «rébellion» par le Code Pénal. Puis, achève-t-il, «il appartient au Procureur général près le Conseil d’État, en tant que ministère public près ce dernier, d’accomplir tous les devoirs de son ministère notamment de veiller à l’exécution des décisions de cette haute juridiction (art. 35 Loi organique précitée), ce, au nom du Président de la République (art. 149 al. 4 de la Constitution)». Récapitulant le conflit, le Haut-Représentant et Envoyé Spécial explique que le 25 mai 2020, l’Assemblée Nationale
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a voté une pétition de déchéance du Premier Vice-président «sans lui avoir donné l’occasion de présenter ses moyens de défense» (art. 19 + 61 de la Constitution) et sans que le vote ait atteint la majorité de deux tiers de présence exigée (art. 73, Règlement intérieur de l’Assemblée Nationale). L’intéressé a attaqué en référé-liberté devant le Conseil d’État, non pas le vote de déchéance lui-même (celui-ci étant attaqué plutôt devant la Cour Constitutionnelle), mais la décision de la la Présidente de la Chambre basse, Mme Jeannine Mabunda Lioko fixant le calendrier de l’élection et de l’installation du nouveau Premier Vice-Président de l’Assemblée nationale ainsi que la lettre-décision du Secrétaire général de cette institution demandant la restitution des clés, bureaux et biens de l’Assemblée Nationale. En tant qu’ils sont pris par ces deux autorités administratives, la Présidente de l’Assemblée nationale agissant ici en tant qu’autorité administrative, ces deux actes administratifs sont de la compétence du Conseil d’État, juge desdits actes, et c’est à son droit que celui-ci a décidé de la suspension des effets des deux décisions précitées en attendant le futur arrêt de la Cour Constitutionnelle». «Face à la décision de l’Assemble Nationale de critiquer et de refuser d’exécuter cette décision de justice (Cfr la déclaration inappropriée de son 2ème Vice-président la veille), le Conseil d’État, par son Procureur général, n’avait pas d’autre choix que de requérir la force publique en vue d’assurer l’exécution de sa décision, en empêchant l’Assemblée Nationale de tenir sa séance électorale». Du coup, pour Kitenge Yesu, l’intervention des forces de l’ordre devant le Palais du Peuple est «conforme à la Constitution et aux lois du pays, et l’Assemblée Nationale n’a à exciper ni du principe de la séparation des pouvoirs (celui-ci n’excluant pas le contrôle des uns et des autres) ni du principe de l’inviolabilité de son siège (ce principe de rang réglementaire ne prévalant pas sur les principes supérieurs consacrés par la Constitution et par les lois)».
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Pandémie en pleine expansion, Riposte Covid-19 en mauvaise posture
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ul doute, l’évolution de la pandémie paraît de plus en plus inquiétante au Congo au point que partout, on en vient à se poser la question si la Riposte est maîtrisée. Y a-t-il eu une nomination de trop pour l’expert Ebola JeanJacques Muyembe Tanfum quand il a été appelé à la Riposte COVID? Il y a eu l’annonce de l’arrivée des tests d’un vaccin non découvert qui fut une faute tout comme une autre annonce faite et qui fit grincer des dents : celle suspecte via un média d’un budget «astronomique» réclamé par la Riposte quand le pays peine à satisfaire à l’énorme demande
Y a-t-il eu une nomination de trop pour l’expert de grande réputation pour la maladie d’Ebola Jean-Jacques Muyembe Tanfum. DR. sociale. La Riposte à sans rapport avec la menace au Congo elle seule s’apprêtait maladie planétaire... quand l’Europe et à avaler 135 millions En clair, problème de le monde rouvrent de $US. D’où suspigouvernance et de portes et frontières cion. D’où l’envolée communication de la après trois mois de exponentiels de fin maladie. Depuis, une fermeture. du monde fut prise commission est mise Au Lualaba, Richard comme une tentative en place au ParleMuyej annonce le d’un appel des fonds ment. La pandémie confinement de sa en vue d’un usage devenant une réelle province - isolée de
celle du Haut-Katanga à partir de jeudi 18 juin. Pendant cinq jours, le trafic des personnes sera interrompu. Le gouverneur se dit inquiet suite à l’augmentation des cas suspects certes non encore confirmés par l’INRB à Kinshasa. Chez le voisin HautKatanga, l’ère est au confinement quand la province atteint 87 malade outre 1316 cas documentés. Dès samedi 20 et dimanche 21 juin, la capitale Lubumbashi, la ville de Kasumbalesa et la cité de Kipushi, passent en mode confinement total. Une période qui permettra aux équipes de riposte de procéder au prélèvement des échantillons auprès des personnes contacts.
Et le Président de la République s’est mis au front. Mercredi 17 juin, il a participé par visioconférence à un sommet extraordinaire Chine-Afrique sur la solidarité contre la Covid-19 présidé depuis Beijing par le président chinois Xi Jimping. C’est à sa double qualité de premier Vice-président de l’UA et de Représentant de la zone Afrique Centrale qu’il a pris part à cette rencontre à l’initiative de la Chine, de l’Afrique du Sud qui assure la présidence en exercice de l’Union Africaine et du Sénégal, pays qui co-préside le Forum sur la coopération sino-africaine. «La pandémie de Covid-19 constitue une réelle menace à la
Provinces ciblées : Mai-Ndombe, Kwilu, Kwango, Sud Ubangi, Mongala, Équateur, Tshuapa, Haut Katanga, Lualaba, Haut Lomami, Maniema, les deux Kivu (Nord et Sud) et Kinshasa. «Il s’agit de poursuivre et de renforcer les efforts en cours», précise Hadia Samaha, spécialiste en chef de la santé à la Banque mondiale. «Cette approche de financement basé sur la performance a déjà permis d’améliorer la qualité des services, tout en renforçant le système de santé publique,
la surveillance des maladies et les capacités de riposte pour permettre de mieux faire face aux flambées épidémiques». Le projet pour l’équité et le renforcement du système éducatif (PERSE) comprend un crédit de 444 millions de $US et un don de 356 millions de $US, tandis que le quatrième financement additionnel du projet de renforcement du système de santé (PDSS) comprend un crédit de 121 millions de $US et un don de 79 millions de $US.
La BM nous promet 1 milliard de $
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a Banque mondiale vient d’approuver un financement d’un montant total de 1 milliard de $US de l’IDA, l’Association internationale de développement visant à améliorer le capital humain au Congo. Dans un communiqué mardi 16 juin à Kinshasa, la Banque Mondiale précise que ce financement comprend 800 millions de $US en faveur du projet pour l’équité et le renforcement du système éducatif (PERSE) et 200 millions de $US de financement additionnel en faveur du projet de renforcement du système de santé (PDSS) visant à améliorer la santé maternelle et infantile. «En soutenant la gratuité de l’enseignement primaire
et l’amélioration de la santé maternelle et infantile dans les provinces les plus pauvres du pays, ces deux projets visent à aider les populations les plus vulnérables à accéder aux services de base», souligne Jean-Christophe Carret, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Congo-RDC, la Centrafrique et le Burundi. LES PROVINCES CONCERNÉES. Ce financement soutient le projet pour l’équité et le renforcement du système éducatif (PERSE) qui vise à améliorer l’accès à l’enseignement primaire dans 10 provinces et à renforcer les systèmes éducatifs de base. Les provinces sélectionnées sont
le Kivu (Nord et Sud-Kivu), l’Ituri, le Lomami, le Kasai, deux Kasai (Central et Oriental), le Kwilu, le Kongo Central et la ville de Kinshasa. «Le PERSE va aider le gouvernement à mettre en œuvre la réforme sur la gratuité de l’enseignement primaire en renforçant les systèmes de gouvernance et la qualité de l’enseignement», explique Scherezad Joya Monami Latif, spécialiste en chef de l’éducation à la Banque mondiale. «Grâce à cet appui, plus de 9 millions d’enfants vont pou-
voir être réinscrits et retourner en classe, lorsque les écoles rouvriront après le confinement, donnant ainsi accès à l’école à plus d’un million d’enfants pauvres, actuellement exclus du système scolaire». Un financement additionnel du projet de renforcement du système de santé (PDSS) qui va permettre d’améliorer l’utilisation et la qualité des services de santé maternelle et infantile ; et apportera une réponse immédiate et efficace à toute crise sanitaire.
Polémique
in mandat, le F président de la Commission électo-
rale nationale indépendante Corneille Nangaa Yobeluo a remis mercredi 17 juin 2020 son rapport d’exercice 20192020 validé jeudi 11 juin par une assemblée plénière qu’il a présidée. Qui pour le remplacer? Là où les Romains s’empoignèrent. Membre emblématique de l’équipe sortante, le candidat à la succes-
sion Ronsard Malonda Ngimbi (photo) fait polémique, du coup, ne fait pas l’unanimité ni chez les politiques, ni chez les religieux. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1489 | PAGE 5.
avec AGENCES n
paix, à la sécurité et à la santé des populations ; elle soumet à rudes épreuves les économies et les systèmes de protection sociale», s’est exprimé le Président selon ce qu’en rapporte la presse présidentielle. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui a dit sa reconnaissance, pour sa contribution, envers l’OMS, l’Organisation mondiale de la Santé au centre de moult critiques dans le monde, a fait remarquer qu’«aucun pays au monde n’est à l’abri de ce fléau», profitant de l’occasion pour présenter en l’espèce les mesures prises par son gouvernement : tests systématiques, traçage, mise en quarantaine, traitement et restriction de mouvements et de contacts pour éradiquer la propagation du virus. Il a fait part des défis majeurs auxquels est confronté le pays avec l’insuffisance des ressources financières pour une prise en charge gratuite des patients, la réalisation des tests à grande échelle, le déficit des structures de santé, la gestion de transport des malades, la gestion des ressources humaines de pointe, etc. Le Chef de l’État a lancé un appel à la solidarité et plaidé pour un Fonds national de solidarité entre peuples tout comme pour une coopération mondiale et régionale.
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À l’UNC, chacun retient son souffle
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(suite de la page 1).
Le roi est mort, vive le roi. Un samedi au moins jour d’Histoire. Un samedi pour la justice au Congo. Sauf changement improbable de programme, demain samedi 20 juin, avant certainement que le coup de midi ne sonne, dans l’enceinte du CPRK, le Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, la prison centrale de Makala, le sort du Directeur de cabinet du Président de la République, Vital Kamerhe, aura été scellé. Est-ce le couperet qui va tomber impitoyablement comme cela paraît évident, logique pour qui a suivi le déroulement de ce procès qui est à son premier acte dans le cadre des affaires du Programme des 100 Jours du Président de la République - les maisons
L’Avocat général Sylvain Katshewa Lumbu. DR. préfabriquées turques - à bien d’années il va écoécouter le cinglant réqui- per. Il y en a pourtant qui sitoire prononcé jeudi 11 rêvent - le dernier carré juin par l’avocat général des fidèles - d’une remise près le Parquet général en liberté sans vraiment de Kinshasa-Gombe Syly croire une seconde vain Katshewa Lumbu sauf miracle inattendu. après la brillante présenÀ la Chambre foraine du tation des faits par l’avoTribunal de Grande Inscat de la République, le tance de la Gombe qui se bâtonnier Coco Misamu tient à la prison centrale Kayudi du barreau de de Makala, l’État de droit Kinshasa-Matete? aura ce samedi 20 juin au Pour certains, la question moins franchi une étape n’est pas de savoir s’il majeure. sera condamné, la ques«Jamais un tel événement tion est de savoir comne s’était passé sous un
régime quelconque au Congo, en public, en direct à la télé» a tweeté le 4 juin, sur son compte Tweter @kkmtry, le fondateur du Soft International, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba. Le Congo réclamait une justice libre, pleine, indépendante. Elle est certainement là. Elle ne saurait être une justice à plusieurs vitesses, une justice expéditive, une justice des tenants du pouvoir, celle des règlement des comptes à des adversaires. Ce procès qui se tient depuis le 11 mai 2020 a mobilisé tout le pays. Il frappe tous les esprits pour ceux qu’il a appelé à barre. Un couple blingbling Kamerhe-Hamida dont le fastueux mariage célébré il y a un an pendant plusieurs jours et qui a culminé le 14 février, jour de fête des
Amoureux - celle de la Saint Valentin - est dans tous les esprits. «Tous les Congolais sont égaux devant la loi» (art. 12 de la Constitution). «Le pouvoir judiciaire est le garant des libertés individuelles et des droits fondamentaux des citoyens. Les juges ne sont soumis dans l’exercice de leur fonction qu’à l’autorité de la loi» (art. 150). «Le pouvoir exécutif ne peut donner d’injonction au juge dans l’exercice de sa juridiction, ni statuer sur les différends, ni entraver le cours de la justice, ni s’opposer à l’exécution d’une décision de justice» (art. 151). «Le droit de la défense est organisé et garanti» (art. 19). «Les audiences des cours et tribunaux sont publiques, à moins que cette publicité ne soit jugée dangereuse pour
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l’ordre public ou les bonnes mœurs» (art. 20). «Tout jugement est écrit et motivé. Il est prononcé en audience publique. Le droit de former un recours contre un jugement est garanti à tous» (art. 21). S’il est condamné, Kamerhe va interjeter appel. Lui qui ne ferme jamais l’œil multipliant des voies de recours en inconstitutionnalité. Dans l’intervalle, le Procureur général près la Cour d’Appel de Matete Alder Gisula Betika Yeye, a ordonné une commission rogatoire en France et au Liban pour s’assurer des avoirs immobiliers en vue d’une éventuelle saisie au profit de la République. À noter que ce procès n’est pas sans conséquence sur le couple dans son statut de résident dans les pays de Schengen.
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Le réquisitoire
Jeudi 11 juin, le ministère public par l’avocat général Sylvain Lumbu Katshewa a requis vingt ans de prison, le remboursement des 47 millions de $US et des dommages et intérêts de 100 millions de $US. Suivi ou pas par le juge dans l’ampleur de la peine, VK contestera le jugement, ira en appel. DR.
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e procès tel que fixé à suivre la présentation des faits.
À suivre les diverses parties à ce procès, il y a deux camps opposés à ce procès dans son premier acte des maisons préfabriquées turques. D’une part le Libanais Samih Jammal agissant en intelligence avec un ami de longue date, le Directeur de cabinet du
Président de la République Vital Kamerhe Lwa-Kanyinginyi Nkingi, de l’autre, le camp de membres du comité de suivi du Programme des 100 Jours du Président de la République. Donc, celui de témoins. Le Libanais Samih Jammal et le Directeur de cabinet Vital Kamerhe ont, avec eux, des membres de famille de celui-ci, l’épouse Hamida Shatur Kamerhe, la belle-fille Soraya Mpiana Tshituka, le cousin Daniel Shangalume Nkingi, le frère Justin Kamerhe et un autre dont le témoignage n’a présenté
aucun intérêt à personne et, du coup, le nom n’intéresse personne. LA FAMILLE ET LA FAMILLE SEULE. Ces trois derniers - frères biologiques ou géopolitiques du territoire de Walungu dans la province du Sud Kivu - font tous partie d’une manière ou d’une autre du cabinet du Président de la République et leurs noms étaient repris dans la décision du DirCab désignant une multitude de membres du comité de suivi. Mais c’est eux et eux seuls, la famille, qui
ont été en contact avec l’entreprise Samibo Sarl, propriété de Jammal Samih et celle Husmal Sarl dont nul ne sait, à l’heure actuelle, à qui elle appartient ayant vu le jour pendant la période de la commission des faits. En dehors des membres de la famille biologique ou géopolitique du DirCab au comité de suivi, nulle autre personne du Cabinet du Président de la République n’a accès au projet des maisons préfabriquées. Pour ces personnes tenues à l’écart, «ce fut un enfumage», conclut l’avocat de la Répu-
blique, partie civile lésée. À ces personnes comme aux ministres, Directeurs d’entreprises publiques, gouverneur de la Banque Centrale, etc., aucune information n’est donnée. Lui et lui seul - le DirCab Vital Kamerhe Lwa-Kanyinginyi Nkingi - et les siens biologiques et géopolitiques du territoire de Walungu, dans la province du Sud-Kivu dont il est issu, sont dans le secret bien gardé du dossier des maisons préfabriquées qui vaut 57 millions de $US auxquels il tente d’ajouter, par lettre écrite pour compte
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d’entreprises libanaises, sans être l’autorité contractante, 57 autres millions de $US alors que les premiers paiements ont été versés cash quand la loi sur les marchés publics ne permet que le paiement à la commande de 30% de la facture avec garantie de bonne exécution et qu’aucun début de livraison n’a débuté... À suivre ce procès retransmis pour la quatrième audience en direct à la radio et à la télévision et qui a mobilisé les Congolais du pays grâce certes à la Snél qui, en (suite en page 8).
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Vingt ans
de réclusion (suite de la page 7). ces moments, ne fait pas défaut, et de la diaspora, de même que les expatriés intéressés au Congo, à écouter réquisitoire et plaidoiries qui s’en sont suivis jeudi 11 juin 2020 (partie civile, ministère public, la défense), ministère public et partie civile ont établi des «comportements répréhensibles» qui sont le détournement, la corruption avec des circonstances aggravantes, le blanchiment des capitaux et, du coup, s’agissant du blanchiment, le financement de terrorisme d’autant que plusieurs millions de $ US ont passé la frontière frauduleusement, en espèces, pour atterrir au Liban quand les 57 millions décaissés par le Trésor congolais étaient destinés à payer un fournisseur turque. Tout commence par la lettre d’interdiction signée de sa propre main par le Directeur de Cabinet du Président de la République adressée aux membres du Gouvernement, en tête, le premier d’entre eux, à savoir le Premier ministre - à l’époque Bruno Tshibala Nzenzhe - aux ministres du Gouvernement national et autres mandataires publics, de cesser, à compter de la date de la signature de cette lettre, d’engager le moindre $US et le moindre CDF comme de recruter du personnel dans leurs administrations sauf à requérir son accord préalable et son accord préalable seul. Du coup, le Directeur de cabinet du Président de la République s’attribuait tout le pouvoir de l’État et devenait le centre d’ordonnancement des dépenses publiques. Ce qui est illégal... À partir de ce moment, Vital Kamerhe va multiplier démarches et produire du courrier à la pelle en faveur des entreprises du Libanais en intervenant directement agissant comme propriétaire ou copropriétaire de ces entreprises. En clair, travaillant
Ci-haut, le DirCab du Président de la République, Vital Kamerhe Lwa-Kanyinginyi. Cicontre le co-accusé libanais Samih Jammal passé pour un maîtrechanteur et dont la recette révélée consiste à jouer à se donner la mort en public. DR. pour compte de, faisant pression, réclamant des paiements, etc. Il intervient toujours «sur instruction du Président de la République» mais il lui arrive d’écrire «sur instruction du Président de la République et de moi...», prenant la posture de Co-Président de la République. UN COUPLE INSTALLÉ À LA PRÉSIDENCE. Dans une autre lettre, il écrit : «J’autorise...». Mais aussi : «Son Excellence Monsieur le Président de la République m’a instruit...». Ou : «Son Excellence Monsieur le Président de
la République me charge de vous demander de payer...». Ou : «Ce marché est confié à...». Est-il le ministre sectoriel et en vertu de quel acte? Qui ignore qu’un DirCab n’est pas une entité constitutionnelle? Or, c’est à cette période qu’il embarque femme et enfants sur un jet privé et poste des photos; c’est à cette période - pour se vendre et mettre en
confiance ses interlocuteurs - qu’il se dispute la préséance avec le Président de la République, faisant de l’officier d’ordonnance du Chef de l’État celui du Président et de lui-même; c’est à cette période que dans la ville haute, les salons matelassés s’affolent à la vue de ces images et que le protocole d’État se fait incendier quand l’avion présidentiel atterrit sur la piste de l’aéroport
de N’Djili et que le Président de la République emprunte la passerelle pour en descendre non avec l’officier d’ordonnance dans son dos mais avec le DirCab comme si le militaire commis à la protection se trouvait là non pour assurer la sécurité du seul Président mais pour assurer la sécurité d’un «couple de Présidents». Dans ses courriers qu’il adresse au ministre des
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Finances et au Gouverneur de la Banque Centrale, il ne fournit aucune preuve de l’instruction reçue du Président de la République et même s’il en fournissait une, l’ancien ministre de l’Information qu’il fut au lendemain du Dialogue inter-congolais de Sun City et président de l’Assemblée nationale outre membre de plusieurs cabinets ministériels sous Mobutu, ignore-t-il le code de bonne conduite de l’Agent public de l’État, ignore-t-il qu’un Chef donne une vision et, donc, une impulsion, que c’est aux collaborateurs exécutants - dont lui, le DirCab - d’agir au sens plein du terme, en veillant à ce que l’action soit étudiée préalablement dans tous ses détails, exécutée éventuellement mais dans le plus strict respect de l’orthodoxie et des textes légaux? Or, d’importantes (suite en page 9).
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Ce Jammal, ce prête-nom Vue de juriste futé
(suite de la page 8). sommes en $US ont été payées en espèces sonnantes et trébuchantes à un prestataire - son ami libanais Jammal Samih sans soubassement, sans contrat ni existant, ni légalement validé, sur sa seule et unique instruction donnée à la Banque Centrale agissant «sur instruction du Président de la République et de... moi». JAMMAL N’ÉTAIT RIEN QU’UN CANAL. Lui, le DirCab, instruisant que «le présent virement est à effectuer à son compte (du Libanais, ndlr), compte logé à Rawbank». Comment le DirCab détient-il ces informations sur le Libanais lui qui a prétendu ne le jamais le connaître, ne l’avoir jamais rencontré? En clair, selon le team d’avocats de la République, il s’agit d’un détournement prémédité en complicité avec le Libanais Jammal Samih. Celui-ci n’aura jamais été qu’un canal - en d’autres termes un prête -nom par lequel Kamerhe passait en vue de s’enrichir de façon illicite. Lui, le Directeur de cabinet du Président de la République se déplace au ministère des Finances, pour le compte de l’homme d’affaires libanais, et, depuis le bureau du ministre des Finances Henri Yav Mulang, téléphone le gouverneur Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, ignorant l’indépendance de la Banque Centrale. S’ensuit un courrier : «À la suite d’une réunion tenue au ministère des Finances à laquelle nous avons associé le Gouverneur de la Banque Centrale, je vous prie de payer (...), selon la formule convenue». Ailleurs, la formule est la même : «Selon nos précédents entretiens...». Le DirCab ne s’arrête pas en si bon chemin. Il s’adresse même par courrier, à des transitaires... Comme si le fameux marché du Libanais Jammal des maisons turques préfabriquées, payé illégalement en entièreté, sans contrat, ni avenant, avait été passé
R Le percutant avocat de la partie civile-La République au procès des 100 Jours à la prison de Makala. DR. par la Présidence de la République... Pour établir un acte de détournement, le détourner, soutient la partie civile, n’a pas besoin d’être saisi avec des sommes d’argent. Il suffit qu’il exerce une influence dans la chaîne du détournement. Cette entreprise criminelle, Kamerhe l’a conçue bien avant la conception et le lancement du Programme des travaux des 100 Jours du Président de la République. La régularisation qui vient après la liquidation et le paiement de l’argent public est fait pour couvrir des opérations de détournements. Pour la partie civile comme pour le ministère public, le DirCab Vital Kamerhe Lwa-Kanyinginyi Nkingi a violé toutes les lois du pays en la matière, toutes les instructions. Il porte une responsabilité politique, administrative, pénale. Il appartient à celui qui pose les actes répréhensibles d’en répondre. Il s’agit rien moins que d’une entreprise criminelle dans laquelle on trouve le Libanais Jammal Samih, ses deux enfants ayant pris depuis la poudre d’escampette (mais une commission rogatoire a été instruite par le procureur général près la Cour d’Appel de Kin-Matete, Adler Gisula Betika Yeye), le cousin du DirCab, le faux agent de la Sonas Daniel Shangalume Nkingi alias Massaro qui exhibe un subit enrichissement insolent avec l’acquisition de
véhicules rutilants, d’immeubles à plusieurs millions de $US et plusieurs titres immobiliers, l’épouse Hamida Shatur, la fille de celle-ci Soraya Mpiana Tshituka. Outre que le couple Kamerhe a acquis un hôtel particulier à plusieurs étages à Paris et a décidé de le réfectionné au prix de plus d’un million d’euros, en France. Des comptes bancaires qui débordent de millions de $US pendant la même période suspecte et dont l’argent ne saurait venir ni du commerce de Madame, ni des cadeaux reçus lors d’une célébration nuptiale. Jeudi 11 mai à l’ultime audience de cette cause, c’est une peine de 20 ans de «travaux forcés» qui a été requise par le procureur contre le Directeur de cabinet du Président de la République. NI ÉLECTEUR, NI ÉLIGIBLE PENDANT 10 ANS. Deux fois candidat à la présidentielle dont celle de 30 décembre 2018 avant de se désister au profit du candidat n°20 Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo un mois avant le scrutin et de conclure un accord CACH à Nairobi, le président de l’UNC (Union pour la Nation congolaise), parti qui compte plusieurs ministres au sein du gouvernement de coalition de même que des chefs d’entreprises, ne sera pas éligible, doit être interdit du droit de vote et d’exercice des fonctions publiques pendant 10
ans, a requis le ministère public. Âgé aujourd’hui de 61 ans, si cette peine est confirmée par le tribunal, le principal accusé de ce procès anti-corruption sans précédent, sortira de prison à l’âge de 81 ans sauf grâce présidentielle. La même peine de 20 ans a été requise contre le premier de ses deux coaccusés, le Libanais Jammal Samih, 78 ans, dont plus de 50, dit-il, passés au Congo. Après après avoir purgé sa peine, le Libanais devra être expulsé du Congo et être interdit de revenir. Une peine supplémentaire de 15 ans a également été requise contre Kamerhe et Samih pour «corruption aggravée». Le cumul des peines ne doit cependant pas dépasser «20 ans de travaux forcés ou de servitude pénale», a indiqué le procureur du Tribunal. Le troisième accusé, Jeannot Muhima, fonctionnaire à la Présidence en charge d’import/ export a aussi été condamné. Et doit être arrêté immédiatement. Le Parquet a requis la «confiscation des fonds» bancaires de l’épouse Hamida Shatur Kamerhe, de Soraya Mpiana Tshituka et du cousin Daniel Shangalume, ainsi que «la confiscation des propriétés immobilières acquises avec les fonds détournés pendant la période allant de janvier 2019 à ce jour». Kamerhe et Jammal doivent rembourser l’État congolais plus
de 47 millions de $US, dédommager l’État à hauteur de 100 millions de $US. La défense a soulevé une «exception d’inconstitutionnalité» contre la peine requise de 20 ans de «travaux forcés», en affirmant que cette peine n’est pas conforme à la Constitution du pays. Depuis Paris, un collectif d’avocats de M. Kamerhe a annoncé avoir saisi un «groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire», en «sollicitant une intervention urgente pour garantir le respect des droits fondamentaux de Vital Kamerhe». «La procédure fait état de détournements d’argent public. Mais il n’y a aucune preuve de flux financiers coupables», écrivent le collectif dans un communiqué signé Me Jean-Marie Kabengela et Me Pierre-Olivier Sur. Les deux avocats reviennent également sur la mort soudaine du magistrat Raphaël Yanyi qui présidait les débats, dans la nuit du 26 au 27 mai, soit deux jours à peine après la deuxième audience. Dans l’attente d’un compte-rendu d’autopsie, «plusieurs sources» avancent que le magistrat a été «empoisonné et dé=signent Vital Kamerhe comme responsable». «Dans ce contexte tendu, les autorités pénitentiaires congolaises ne sont pas en mesure de garantir la sécurité» de Vital Kamerhe, estiment les avocats. D. DADEI n
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egard de la partie en accusation au procès du siècle. Ci-après, de texte de plaidoirie de Maître Kaluba, membre du Collectif des Avocats de la République, Professeur de droit à la Faculté de droit de l’Université de Kinshasa. Il y a le tribunal qui vient d’être convaincu ou qui dit qu’il l’est déjà. En tout cas, qui a sa religion éclairée. Il y a cette opinion publique qui nous suit de part et d’autre. Et toute la stratégie de la défense consiste à confondre ces deux auditoires. Or moi, comme avocat de profession, et comme eux d’ailleurs (ceux de la défense) car ce sont d’excellents confrères, nous savons que seul le juge doit être convaincu. Voilà pourquoi moi, je me suis préparé à venir convaincre le juge, pas l’opinion publique. L’opinion, oui, mais l’opinion intéresse l’homme politique et non l’avocat, non la défense, et non les acteurs judiciaires dans cette audience. C’est un malentendu qu’il fallait lever. DES ACTES DE RATTRAPAGE. Le deuxième malentendu sérieux, vraiment sérieux parce qu’il est d’ordre juridique. C’est qu’on ne se comprend pas très bien sur la notion de contrat de marché public. À la deuxième ou troisième audience, le prévenu Kamerhe vous a même dit que le contrat pouvait être verbal. Il vous l’a dit. Peut-être par ce développement, il a même dit qu’il était possible de régulariser. C’est pourquoi, j’ai failli intituler cette plaidoi(suite en page 10).
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Des mains qui agissent (suite de la page 9). rie «la plaidoirie de rattrapage». Et vous verrez que toute la succession d’actes dont je vous avais parlé à la première audience, ce ne sont que des actes de rattrapage. Comment? Le contrat de marché public, quelle d’abord est sa nature juridique? Ce n’est pas un contrat de droit privé. C’est un contrat de droit public et plus précisément un contrat de droit administratif. Cette qualification a quelque chose d’important en droit, parce que justement lorsqu’un contrat est de droit public, sa nullité a une nature différente que la nullité d’un contrat de droit privé. Je suis obligé de dissiper ce malentendu. Les confrères reviendront peut-être plus tard dans les répliques sur cela. Un contrat de droit public est soumis à des règles d’ordre public. Qu’est-ce que cela veut dire? Ce sont des règles auxquelles on ne peut pas déroger et qui entraînent en cas de violation, une nullité absolue. Et la nullité absolue dans la théorie générale du droit interdit toute confirmation postérieure. Donc, tout rattrapage est interdit. C’est très important de le savoir dès l’entame de cette plaidoirie, parce que M. Kamerhe et les prévenus qui sont en corréité avec lui, viendront vous dire : «oui mais nous avons tenté de nous rattraper». C’est tellement grave, parce qu’au commencement de ce procès, c’est ce qui se passe réellement. Qu’est-ce qui se passe? Il se passe qu’il y a déjà un plan de décaissements qui indique même le montant qui doit être payé pour Samibo Sarl. Ce plan est antérieur à la facture
Le subit changement de train de vie du cousin du DirCab, Massaro, dû à un enrichissement illicite donne du grain à moudre à la Cour. DR. elle-même, et cette facture est antérieure à l’avenant au contrat qu’il invoque lui-même. Vous voyez qu’il est dans un processus de régularisation. Si la régularisation existe en comptabilité publique, elle n’existe pas en droit des contrats des marchés publics. Ce malentendu doit donc être dissipé dès le départ. Je ne reviendrai pas sur ce qu’avait dit l’un des témoins ici, je crois que c’est Monsieur Bilomba, qui contestait les diplômes qu’on achetait ailleurs. Je pense qu’il ne parlait pas du Congo parce qu’à voir la qualité des gens qui sont ici, le Congo a produit des per-
sonnes suffisamment compétentes pour savoir quelles sont les conditions légales de la passation d’un marché public. Et ces étapes sont indiquées dans la loi. Peut-être pour ne pas vous distraire, je prends ces étapes. Elles se retrouvent dans l’article 194 du Manuel des Procédures qui dit ceci, s’agissant de l’Avenant : Un avenant n’est valable que s’il a obtenu la non-objection de la Direction Générale de Contrôle des Marchés Publics. Et de deux, s’il est approuvé par l’Autorité approbatrice compétente compte tenu du montant du marché augmenté de celui de l’Avenant. Mon honoré confrère
reviendra sur les détails techniques de cela mais vous voyez déjà que ces deux conditions viennent à manquer. Ce sont des choses qui ne peuvent pas être faites. GRAND CHEF D’ORCHESTRE. Le deuxième malentendu qu’il faut évacuer, ce sont les règles de l’administration de la preuve en matière pénale. Le prévenu Kamerhe et à sa suite, beaucoup d’autres personnes, et même ses conseils, ont exigé un procès pièce contre pièce. Oui, mais ce raisonnement est valable en matière de procès civil qui a une autre règle qui préside à l’administration de la preuve qui
est la hiérarchie des modes des preuves. Mais en matière pénale et cela doit être entendu de nous tous, la procédure obéit plutôt à une autre réalité qui est la conviction du juge mais qui n’est pas une conviction arbitraire. Celle-ci s’appuie sur des éléments de preuves qui sont administrées de manière libre par les parties. Il faut que les choses soient claires pour nous tous. Ainsi, lorsque nous parlions à la première audience d’une infraction non pas intellectuelle comme j’ai lu chez certains semi-juristes mais d’intellectuel, penser que Monsieur Kamerhe vienne vous dire : «regardez dans mes poches si vous
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ne voyez pas l’argent du détournement…», ce serait trop facile. Mais puisque c’est un intellectuel, qu’estce qu’il fait? Nous sommes dans un processus de toile d’araignée. Dans cette toile d’araignée, il y a un chef d’orchestre. Et puis, il y a des mains. «Il y a des mains qui agissent». C’est ça le processus criminel que nous devons démontrer. Ce n’est pas produire des pièces, encore que nous allons en produire, puisqu’au procès pénal les pièces sont produites mais la seule règle est qu’elles soient soumises au contradictoire. Un autre malentendu, ce sont les fameuses annotations du Chef de l’État.
Au départ, on vous a dit que tout se fait sur instruction du Chef de l’État. Je pensais qu’il y avait des annotations écrites. Maintenant, on évolue et on vous dit qu’il ne s’agit pas d’annotations écrites mais d’un discours. Supposons que ce discours soit une instruction, mais est-ce qu’une instruction vaut un contrat ou un mandat criminel donné aux prévenus d’aller faire autre chose que ce pourquoi on a été envoyé en mission? Vous voyez bien que ce sont des choses qui ne tiennent pas et nous reviendrons là-dessus. Alors, le schéma criminel. Je vous ai dit (suite en page 11).
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Un fatras intelligent (suite de la page 10). qu’il s’agissait d’une toile d’araignée. Au centre de tout, il y a Vital Kamerhe. Ils accèdent au pouvoir le 24 janvier 2019. Le 25 janvier, il paralyse le gouvernement et les entreprises publiques par un communiqué. C’est évident. LOGIQUE DU DÉTOURNEMENT. Ça, c’est un fait constant dans le dossier. Mais en dehors de Vital Kamerhe, il y a sa famille biologique et sa famille politique. Dans sa famille biologique, il y a un certain Massaro qui connaît les enfants Jammal et les enfants Jammal qui connaissent Massaro. Et Massaro se met en contact avec Monsieur Jammal qui, au départ, avait déjà un contrat depuis 2018 de 900 maisons sur 9 provinces non exécuté faute de moyens, malgré l’ordre de mission déjà lancé, malgré la demande des fonds de 7 millions 700 mille $US qui avait déjà été engagée. Ce contrat n’est pas exécuté. Alors Monsieur Jammal, «on peut recommencer ce dossier, mais au lieu de rester sur vingt-six millions qui sont des cacahuètes, allons sur un montant plus important. On va sur le montant de 57 millions 500 mille $US». On dit mais on peut réduire le nombre des provinces. Au lieu de neuf, on en revient à cinq. Voilà Messieurs. Quand vous demandez à Massaro s’il connaît Jammal, au départ il titube et répond : «Je l’ai connu par ses enfants». Mais à la première audience rappelezvous, M. Kamerhe et M. Jammal vous ont dit de manière claire, de manière sérieuse comme une crise cardiaque qu’ils ne
Sortant des années de braise, le fastueux mariage du DirCab semble tôt avoir donné l’alerte sur des possibles opérations illicites au Palais. DR.
se connaissaient pas et qu’ils ne s’étaient jamais vus, même si plus tard, à la dernière audience, peut-être après avoir médité autrement, ils sont arrivés à dire qu’ils se sont vus. Pour Kamerhe pendant deux ou trois minutes peut-être, et pour Jammal, une fois ou deux fois. Les deux ont une sorte d’amnésie sélective. Tantôt ils se rappellent qu’ils se sont vus, tantôt ils oublient qu’ils se sont vus. Mais un seul document montre qu’ils se sont vus, c’est le plan de décaissement. Comment pouvaitil le 1er mars 2019 prévoir un paiement pour Samibo qui ne lui avait adressé ni contrat ni facture? Ce serait soit un cadeau, soit une révélation du Saint-Esprit, mais je ne crois pas que le Saint-Esprit agit dans ce genre de circonstances. Il le sait, parce que la facture arrive après. Elle arrive le 6, mais il a déjà indiqué que Samibo doit être payé, non pas le montant de 26 millions qui figurait dans le premier contrat. Il s’agit d’un autre montant, celui qui sera d’ailleurs payé plus tard. Vous vous rendez bien compte qu’il s’agit des gens qui se connaissent. Et là, je comprends son argument premier selon lequel un
contrat de marché public peut être verbal. Mais pour qu’il soit verbal, il faut que les gens se soient rencontrés. C’est de la logique. Vous voyez que dans ce fatras d’éléments isolés, on peut trouver une logique. C’est cette logique-là qui va vous amener au détournement. Mais lorsque cet argent arrive, qu’estce qu’il fait? Puisque tout le monde est paralysé, parce que l’autorité contractante s’appelle le Ministère du Développement Rural, c’est cette autorité contractante qui doit solliciter le paiement au profit du titulaire du marché qui est Samibo Sarl. Non, ce n’est pas cette autorité. C’est plutôt le Directeur de Cabinet du Chef de l’État agissant, cette foisci, non pas comme Directeur de Cabinet parce que dans l’ordonnance qui crée le Cabinet du Chef de l’État, il n’y a aucune compétence particulière pour aller réclamer l’exécution d’un contrat de marché public. Non. Alors, qu’est-ce qu’il fait? Il sollicite le paiement dans sa totalité, au mépris du contrat lui-même qu’il invoque, puisque ce contrat dit en première tranche 30%. Mais avant même ces 30%, les agents du Ministère du Développement Rural devaient faire un
voyage en Turquie pour checker, pour contrôler la qualité. Tout ça n’est pas fait et je vous dirai plus tard pourquoi tout ça n’est pas fait, pourquoi il passe outre. Et vous avez posé intelligemment la question. Vous avez dit: «quels sont les engagements des parties dans le contrat?». Le prévenu Kamerhe vous a dit que ce n’est pas son rôle de lire les contrats. En d’autres termes, dans ce contrat, une seule disposition l’aurait intéressé, c’est le prix. Cinquante-sept millions cinq cents mille $US. Le reste, les engagements des parties, ce n’est pas son affaire. Mais pour quelqu’un qui est sorti d’une bonne école, de l’Université de Kinshasa, qui a de l’expérience, qui est un intellectuel - il vous l’a dit à la première audience - c’est quand même curieux qu’il ne lise qu’une seule disposition du contrat et pas les autres. Et il ne s’arrête pas là. Il dit mais puisque l’argent est arrivé chez les tiers, parce que le vrai problème du détournement, contrairement au vol, le vol on doit trouver le bien volé entre les mains du voleur mais pas le détournement. Le détournement ça peut être même au bénéfice d’un tiers. Ici, l’argent va au
bénéfice d’un tiers. Mais curieusement, nous constatons des mouvements suspects tout autour. Autour de cette famille biologique, vous avez entendu des gens et vous avez les pièces, des mouvements d’argent. Des gens qui avaient vingt-huit mille $US le 31 mars 2018, tout d’un coup se retrouvent tous autour de quatre cents mille, cinq cents mille, huit cents mille. Tout ça c’est curieux. Juste au moment où le premier paiement a eu lieu. C’est curieux. Plus tard, parce qu’on garde toujours le meilleur pour la queue, je laisserai vers la fin le plaisir à mon estimé confrère de revenir sur une pièce capitale qui montre cette intention. Vous avez tout autour la famille biologique. Massaro, tout agent de la Sonas qu’il est, se retrouve en train d’acheter à la vente publique des immeubles à un million cent vingt mille $US, d’acheter des maisons à six cents mille dollars à la même période, c’est-à-dire avril-mai 2019. Il y a un enrichissement qui ne s’explique pas. On vous dit que ce sont des réserves, ce sont des économies mais on n’indique pas l’origine de ces économies. Pire encore, on achète quelques immeubles dans la
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ville. Mais tous ces immeubles, puisque le crime ne peut pas être parfait, ont connu un seul monsieur comme chargé des démarches administratives. C’est Monsieur Kaniemesha. Et Monsieur Kaniemesha dépose devant l’Officier du Ministère Public pour dire oui, voilà la liste de tous les certificats d’enregistrement et il ajoute d’ailleurs, je les ai tous en original moi. C’est M. Kamerhe qui m’a demandé de les garder. Quand on regarde cette liste, on ne voit pas un seul document au nom de M. Kamerhe, à part un terrain qu’il aurait à N’Sele. Tous les biens sont au nom des membres de sa famille. Et, curieusement, sa famille politique s’invite. Plus d’une fois, lorsqu’on établit un titre de propriété, celui-ci se retrouve demandé dans un ministère, c’est le ministre Sakombi, curieusement de la même famille politique que lui, qui apparaît pour dire «oh, écoutez, amenez-moi le certificat». Les témoins ont été entendus. Les procès-verbaux sont au dossier, c’est lui qui a demandé. Se rendant compte que cette toile d’araignée, qui a quelques fissures déjà, parce que le 23 janvier 2019, Madame Soraya était cession-
naire d’un terrain, se rendant compte de cette difficulté, vous avez vu le débat qui s’est passé la dernière fois. Massaro dit: «moi j’ai acheté», mais celui chez qui on est censé avoir acheté - Jammal dit «Non, même si je ne parle pas très bien français, je ne me trompe pas. Je n’ai pas vendu, moi j’ai donné cadeau». D’ailleurs, c’est tellement vrai que son avocat, Me Tshitsha Bokolombe, a écrit, parlant de cession et non de vente. On est dans un processus de rattrapage des erreurs. Mais ce processus va même plus loin Monsieur le Président, au point d’atteindre le Parquet Général de la Gombe. On ouvre un faux dossier parce que M. Kamerhe vous a dit, rappelez-vous, comment il a vu dans les réseaux sociaux que sa fille ou plutôt sa belle-fille était devenue cessionnaire d’une parcelle sur la baie de Ngaliema. Il fallait faire annuler ce contrat. Très bien. Et il en aurait parlé au Chef de l’État. Très bien. Mais il est allé plus loin, sans le faire ouvertement. On est passé par le Parquet près la Cour d’Appel de la Gombe qui a ouvert un dossier je ne sais contre qui. Mais au cours de ce dossier, on a intimé l’ordre au Conservateur (suite en page 12).
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Le ministre et le pognon (suite de la page 11). d’annuler le certificat d’enregistrement de Soraya. Ç’a été fait, vous verrez le certificat là-bas. Il y a les procès-verbaux dans le dossier. Mais Monsieur le Conservateur étant un homme intelligent, il dit : «oui, mais je vais annuler sur quelle base, parce que les actes sont faits régulièrement?». Il a annulé pour des raisons de superficie mais a rétabli les titres au nom des parties, de telle sorte que cet argument de rattrapage n’a pas pu tenir, parce qu’en avril, le contrat de concession perpétuelle a été établi au nom de Soraya. Malgré les dénégations de son père ou plutôt de son beau-père selon lesquelles ce contrat était mauvais. Il était donc tout à fait au courant, au moment où il signait en avril 2019 le paiement, que le contrat avec Soraya existait, parce qu’ils étaient déjà au Parquet. Voilà pourquoi je vous disais que l’ensemble des actes isolés va nous inviter sur la voie du processus. S’agissant de son épouse, vous l’avez entendu. Vous avez vu comment elle s’est battue en faisant une belle récitation, mais comme toutes les belles récitations, celles-ci ont toujours des défauts. Alors, madame vous dit au départ qu’elle est commerçante, elle ne connaît pas sous quel registre de commerce elle exerce son commerce. Elle se rappelle quand même qu’il y a 826.000 $US qui ont été donnés en cash à son mariage, 33.000 euros en cash, 10 millions de FCFA, 4 véhicules 4×4 neufs. Cet argent qui est donné au mois de février, parce que c’est un mariage public, en tout cas qui a connu une grande publicité, ne se retrouve sur le compte
Ci-haut, le cousin Daniel dit Massaro dans ses œuvres. DR. qu’au mois d’avril. Exactement après le 8 avril c’est-à-dire après le paiement de la première tranche de quatorze millions de $ US donnés à Samibo. Ce sont des coïncidences. Le Saint-Esprit agit, c’est possible. Il peut agir, que les gens d’une famille aient de l’argent tous presqu’au même moment, achètent leurs biens presque tous au même moment. Le Saint-Esprit agit, mais il agit dans le bien. Il n’agit pas de cette manière-là. Parce que le Directeur de Cabinet, toutpuissant qu’il est, a un salaire connu. Ce salaire, on peut le retracer et il est incapable, ce salairelà, d’acheter tous ces biens-là, dans une année. C’est impossible. Encore que je ne veuille pas aller plus loin parce que le code d’éthique
interdit d’ailleurs aux agents publics et à leurs épouses, même par personnes interposées, de faire le commerce. En tout état de cause, cette voie-là n’est pas la meilleure de toutes les manières. Voilà comment cela se passe. UNE SORTE D’ENTENTE COMMUNE. Et au-delà, il y a Monsieur Muhima. Malgré l’article 6 du contrat qu’ils invoquent eux-mêmes mais qu’ils ont mal lu puisque l’article 6 de ce contrat parle du titulaire du marché. Dans l’entendement des autres, ils nous disaient que c’est plutôt le gouvernement congolais qui doit payer les taxes et la douane. Mais non, le mot titulaire dans le droit des marchés publics concerne d’abord le soumissionnaire dont l’offre
a été acceptée, c’està-dire à la personne qui a obtenu le marché public, ça ne peut pas être l’État. En clair, il y a comme une sorte d’entente, je ne dirai pas préalable, mais d’entente commune. C’est ce que la jurisprudence d’ailleurs exige, pour que l’argent de l’État atterrisse dans les bonnes mains et ne fasse pas ce qu’il doit faire. Mais maintenant, on va vous donner un dernier argument. Oui, mais il y a 211 maisons. Oui, il y a 211 maisons, on sait les voir. Mais où est l’argent? Parce que l’argent avait été donné au mépris des lois et des règlements de la République, pour que cela soit fait dans l’urgence. Le ministre Yav a été encore plus disert parce certainement sorti des bonnes écoles, il n’a pas voulu dire beaucoup de choses mais a sorti
une bonne phrase, il a dit: «Monsieur le Président, le Directeur de Cabinet m’a fait comprendre la priorité qu’il y avait dans ce dossier. Cette priorité qui est allée jusqu’à toucher les réserves internationales et donc, on ne peut pas revenir plus d’une année après pour nous dire qu’il y a 211 maisons sinon la priorité s’est émoussée. Il n’y en a pas. Pourquoi fallait-il aller si vite si, en fin de compte, on est allé si lentement? Pourquoi? Ce sont donc des manœuvres de rattrapage. S’étant rendu compte que finalement tout était bouclé, et que la faute était là, le prévenu Kamerhe et sa suite ont commencé à chercher… Plus grave encore, Muhima qui va toucher de l’argent de la République, a un comparse qui est également un membre de la famille politique de Monsieur Vital Kamerhe, Monsieur le Ministre Ntumba John. Je n’ose pas appeler Excellence parce que le mot Excellence doit avoir un contenu moral. Ce ministre se promène avec de l’argent de la République dans les caisses de sa voiture et se retrouve à Matadi pour importer non pas les maisons mais finalement des voitures de la Présidence. Finalement quoi? Les véhicules, les meubles et les appareils matériels qu’on a vu peut-être à la télévision être donnés comme des cadeaux dans les hôpitaux. Mais ça s’appelle comment tout ça? C’est ça le détournement Monsieur le Président. Voilà pourquoi je m’en tenais d’abord à lever ce malentendu pour passer la parole à mon excellent confrère qui va revenir sur chacune des préventions, et me réservant la parole plus tard pour reve-
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nir sur des questions vraiment de droit, parce qu’en réalité, ce dossier est un dossier juridique très intéressant. Un dossier pédagogique qui va donner au peuple congolais l’occasion de savoir quelles sont les infractions dont on est susceptible lorsqu’on gère les deniers publics. Car, en fait, la République c’est quoi? La République c’est nous tous, c’est notre vouloir vivre ensemble, mais notre manière aussi de nous repartir les ressources pour avoir une vie meilleure. HYBRISME DU POUVOIR. Mais si quelques-uns d’entre nous, parce qu’ils ont simplement créé des partis politiques, peuvent accéder à ces charges et gèrent nos biens communs comme si c’étaient leurs propres poches, c’est une occasion pédagogique de les corriger et de manière claire. Parce qu’au fait, en dehors de l’adhésion ou de l’appartenance à un parti politique, il y a beaucoup de Congolais qui ne sont membres d’aucun parti politique mais qui sont d’une compétence avérée. Je ne sais même pas pourquoi on ne les nomme pas. Pourquoi on s’abrutit dans des partis politiques qui forment des gens qui se comportent de la sorte? Il y a tout, sauf de la rigueur, sauf du sérieux. Malgré tous les conseils qui lui ont été donnés, notamment par un des témoins, Monsieur Kangudia qui est son ami, quelle est la réponse du prévenu Kamerhe? Il a convaincu le Chef de l’État. C’est ce qu’il nous dit. Kangudia lui dit : «j’ai vu dans la salle M. Jammal, je le connais depuis la Rtnc, il n’a jamais fait les travaux mais il a réclamé vingt-cinq millions de dollars, ne
faites pas cela». Il dit: «non, il a convaincu le Chef de l’État». Est-ce l’attitude d’un cadre responsable? Parce qu’en réalité, dans le procès pénal, ce ne sont pas seulement les actes, c’est le comportement de l’infracteur qu’on juge. On juge un homme, on ne juge pas les papiers. C’est pour ça que dès le départ je vous avais dit, lorsque je l’ai vu s’agglutiner à des bouts de papier, «non, on juge le comportement». Le comportement de l’infracteur est-il le comportement d’un père de famille? Diligent? Moyennement intelligent? Or ici, on vous a vanté qu’on n’est même pas moyennement intelligent. On est carrément intellectuel qui est un terme que moi-même je n’ose pas m’attribuer. Être intellectuel, c’est appartenir à une classe sociale. Cette classe sociale, c’est une classe non pas seulement des gens qui détiennent des diplômes mais des gens qui ont, comme la morale, le bien commun comme valeur absolue. C’est ça les intellectuels, à ne pas confondre avec les universitaires. Les universitaires sont tous ces gens qui ont des diplômes et ils sont nombreux au Congo. L’intellectuel, c’est une classe d’individus rares. Même en Europe, vous retrouvez rarement les intellectuels. On s’est donné des mots, j’appelle ça l’hybrisme du pouvoir, parce que généralement quand on est au pouvoir, on se croit doté d’une intelligence supérieure du fait d’être assis sur une chaise alors que l’intelligence est une denrée bien partagée, peut-être par d’autres personnes. Voilà Monsieur le Président, je ne vais pas abuser de votre temps. Tout ça c’était le malentendu théorique. ME KALUBA n
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Le procès
du siècle
À qui profite le décès du juge?
(suite de la page 2). il pas accusé un malaise puisqu’aux dires de son épouse, c’est de son domicile que le juge pris de malaise après avoir consommé une banane, a été conduit à l’hôpital, sa peau noircissant minute après minute? «Des substances toxiques à doses non létales ont été trouvées dans son organisme, substances qui seraient d’origine alimentaire et fortement antérieures», poursuit le communiqué du ministre Tunda que la famille a rejeté expliquant que cette autopsie a été menée en deux étapes, corporelles et au niveau des organes internes et qu’elle a été dirigée par un médecin légiste congolais et un médecin de la Mission des Nations Unies au Congo. Reste l’horreur! Au Congo désormais, on peut donc désormais mourir en direct à la télé. Le changement de masque a-t-il un lien avec cette mort? Mais à qui profite ce crime, cette mort brutale d’un magistrat à l’écoute des parties au procès? Détenait-il des documents compromettants? Si oui, de quel type pour mériter un tel sort aussi tragique? Avait-il annoncé un penchant pour telle ou telle partie au procès? Tunda a annoncé l’ouverture d’une enquête criminelle. Dans un communiqué du 17 juin, la famille «doute de la procédure enclenchée par la justice nationale, exige une enquête internationale
Le juge Raphaël Yanyi Ovungu mort assassiné en plein exercice de ses fonctions. Pourquoi? Par qui? DR. indépendante pour plus de crédibilité afin de soulager tant soit peu sa douleur». Elle estime la «procédure viciée» vu que «l’annonce des rapports d’autopsie faite par le ministre revêt un caractère politique que judiciaire». «C’est la famille, écrit le communiqué, qui a saisi le Parquet et a formalisé la demande d’autopsie. De sorte que la primeur de l’information devrait lui être réservée à elle plutôt qu’à l’opinion publique. Ce qui viole le secret de l’instruction judiciaire par la médiatisation». VIOLENTS ÉCHANGES ET MENACES. La famille rejette le rapport du ministre, ses conclusions contredisent les deux rapports préliminaires dont la teneur avait été révélée à la famille. La deuxième
autopsie l’a été à l’insu de la famille alors que la famille avait réclamé la mise à sa disposition des éléments du premier rapport avant d’enclencher une deuxième autopsie. La famille se dit «plongée dans une ombre de désolation sévère dès lors que la justice ou mieux l’État qui devrait consoler, coopérer et sécuriser la famille, agit curieusement en dehors d’elle et sans elle». Le juge est mort dans la nuit du 26 au 27 mai, le lendemain de la deuxième audience de ce procès suivi par tout le pays vu son côté historique, le rang du principal accusé qui passait pour le Vice-Président sinon le co-Président de la République. Le procès avait ouvert lundi 11 mai et le tribunal régulièrement composé avait pu identifier chacune des parties et
principalement les trois prévenus, Vital Kamerhe Lwa Kanyinginy Nkingi, le Libanais Samih Jammal et un fonctionnaire de la Présidence de la République en charge d’import/export Jeannot Muhima. Les avocats conseils des prévenus avaient sollicité une remise à deux semaines, soit le 25 mai, afin de prendre connaissance des pièces versées au dossier et ainsi être en mesure d’assurer la défense des intérêts de leurs clients. Lundi 25 mai fut donc la deuxième audience avant la troisième annoncée pour le 3 juin au cours de laquelle plusieurs témoins - des ministres anciens et en fonctions - allaient être entendus. Mais le juge Raphaël Yanyi Ovungu ne reprendra pas ce procès. Le lendemain mardi 26 mai, le juge a rendu
l’âme au Centre Nganda où il venait d’être conduit par sa famille après qu’il fit un malaise. Ce 25 mai à l’ouverture des débats, les questions portaient sur les contrats d’acquisition des maisons préfabriquées, sur la procédure du choix de la société Samibo du Libanais Samih Jammal. Avocat de lui-même, debout devant des micros, la parole toujours aussi tranchée, le directeur de cabinet du Président de la République clame son innocence, explique qu’il n’avait pas participé à cette procédure. «Je veux d’abord laver l’honneur de mes enfants, de ma famille. À quel moment, moi, Vital Kamerhe, j’ai détourné l’argent à la Banque centrale. À quel moment, j’ai dévalisé une banque», réclamant qu’on lui oppose un document qui prouve sa culpabilité. «On me
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reproche des détournements de deniers publics. Je voudrais que le procureur puisse démontrer comment j’ai détourné l’argent payé à Monsieur Jammal. Je voudrais savoir quel jour et par quel document, on m’a remis 57 millions de $US?». Comme à la première audience, il explique n’avoir pas été seul superviseur des 100 jours. Quels éléments avaient concouru au choix de Samibo? Il renvoie la responsabilité de ce choix à Justin Bitakwira Bihona-Hayi, à l’époque ministre du Développement Rural. Le tribunal demande au principal prévenu comment des millions de $US avaient été versés à la société Samibo alors que l’avenant au contrat des maisons préfabriquées n’avait pas encore été signé. Réponse : c’est au ministre du Budget de répondre à cette question. «Je n’ai jamais payé un dollar à qui que ce soit. Je ne suis qu’un directeur de cabinet», explique-t-il. Sur proposition de la partie civile et du ministère public, le tribunal annonce l’audition de plusieurs témoins dont des ministres. L’avocat de l’État demande au juge d’appeler à la barre l’épouse de Vital Kamerhe, Hamida Shatur et de la fille de celle-ci née d’un précédent mariage, Soraya Mpiana Tshituka. Ce qui donna lieu à des violents échanges ponctués de menaces...
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porte-monnaie
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Le fisc et la douane face à Lufu I l a beau être soldat de rang bombardé général et chef des armées, Barnabé Mwakadi Mwamba, tout nouveau DG de la DGI (fisc) se serait déjà illustré, apprend-on, par des hauts faits… fiscaux. Dénonciation des exonérations de complaisance, recouvrement forcé des restes, débusquage des assujettis… Mais le nouveau patron du fisc et son collègue des douanes JB Nkongolo Kabila Mutshi qui assume l’intérim de Déo Rugwiza Magera décédé le 15 avril 2020 après une longue maladie, font face à une réforme délicate : les patronats (FEC,
COPEMECO, etc.,) ne veulent plus de la TVA au taux de 16% et font pression sur le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, qui se montre plutôt conciliant.
ELECTRONIC FISCAL DEVICE. Les patronats vont plus loin. Ils recommandent à l’Etat de fermer le marché de Lufu. Alors que Nestlé (Nido) a fermé son usine de Kinshasa, voilà deux ans, Cowbell DRC a plutôt réalisé de bonnes affaires, en dépit du ralentissement de l’activité économique, suite à la Covid-19, selon les propres déclarations de son patron sur une radio congolaise.
La fermeture du marché de Lufu, à Songololo, à la frontière angolaise, suite à la pandémie du coronavirus, combinée à la suspension de la perception de la TVA par les régies financières, DGDA (douane) et DGI (fisc), a redonné du souffle à l’industrie locale, déclare le patron de Cowbell. Il est aussi vrai que le marché est inondé des biens de première nécessité (sucre, lait, farine de froment, huile, etc.,) made in DRC. Mais cette relance ne fait guère les affaires des vendeurs au détail sur différents marchés de Kinshasa qui préfèrent les articles made by Lufu pour leurs bas prix d’achat. Il se trouve éga-
Fatshi souhaite éradiquer les exonérations fantaisistes
L
e procès VK a étalé des défaillances de la chaîne des dépenses mise en place il y a dix-sept ans par une circulaire du ministre des Finances et du Budget (n°0446/ CAB/MIN/FIN & BUD/ AC/2003 du 7 juin 2003). Mais l’épicentre de la gabegie se trouve en amont dans la collecte des revenus. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo souhaite doter l’Etat d’une chaîne des recettes. Il a projeté pour courant juin 2020 la mise en exécution de cette chaîne des recettes. Il en a donné les assurances le 13 décembre 2019 lors de son discours au congrès (les deux Chambres législatives réunies). Depuis, peu d’informations ont filtré sur l’élaboration de cette chaîne des recettes. Selon Gérard Mutombo Mule Mule, ex-Dircab de l’exministre des Finances, Henri Yav Mulang, les stratégies de mobilisation des ressources domestiques et externes ont déjà été peaufinées par les experts du ministère des Finances, particulièrement pour la période allant de 2020 à 2022. L’amélioration de la mobilisation des ressources intérieures passe par la mise en place d’un cadre macro-fiscal à moyen terme, qui comporte trois composantes principales à savoir, les prévisions macro-économiques et budgétaires, l’analyse macro-fiscale et le développement de politiques et le suivi macro-fiscal. Les administrations financières constituent,
dans ce cadre, des instruments privilégiés de mobilisation des ressources intérieures devant tirer le meilleur profit des ressources naturelles. Le gouvernement devant inciter les minings et les pétroliers à rapatrier une quotité des recettes en devises dont 40% des recettes réalisées pour les miniers. Dans cette perspective, la Convention sinocongolaise soutenue par Exim Bank of China sera mise à contribution en vue d’attirer les investissements productifs et d’améliorer la compétitivité des entreprises locales.
QUID ISYS-REGIES? On rappelle que l’ambassade de Chine a démenti toute poursuite judiciaire contre le Congo en lien avec Exim Bank of China. A travers la chaîne des recettes, l’État s’applique notamment à la digitalisation de différents paiements de l’Etat pour réduire la circulation fiduciaire hors banque à l’effet de favoriser l’épargne et le crédit à l’économie. La prise des parts dans les institutions financières de développement africaines (Afreximbank, TDB), offrant des larges marges de financement des grands projets aux sociétés œuvrant dans le pays ou encore la coopération avec la MIGA du Groupe de la Banque mondiale pour la couverture des risques politiques des projets. Autre mesure : la création d’un marché des bons et obligations. Avec des titres
de la dette publique, le ministère des Finances met à la disposition des opérateurs économiques de nouveaux instruments de placement de leur épargne. Il sied de rappeler que le 15 mars 2017, les régies financières (DGI, DGDA et DGRAD), la Banque Centrale qui encadre les banques commerciales, ont convenu de la mise en œuvre de l’application de traçabilité de paiement ISYS-REGIES permettant à la Banque Centrale d’avoir, en temps réel, une gestion automatisée de la récolte des recettes de l’Etat à travers le versement par les assujettis auprès des banques commerciales jusqu’à la Banque Centrale où s’opère le nivellement des impôts et taxes au compte général du Trésor public. Hélas, dans la pratique, l’application ISYS-REGIES sera court-circuitée par des exonérations que Fatshi tient désormais à rationnaliser voire à abroger. De 1. 705.938.615.816 CDF (1,18 milliard $US) à fin juin 2017, le volume des exonérations est passé à 2.491.580.596.081 CDF soit un peu plus de 2.1 milliards $US à fin juin 2018, déplore la DGDA. Par ailleurs, financé à 10 millions de € par des partenaires extérieurs sous la supervision de l’Agence française pour le développement, le projet ISYS-REGIES ne s’étendait que sur 36 mois, soit de 2015 à 2018. La chaîne des recettes tombe à point nommé. POLD LEVI MAWEJA n
lement que la douane et le fisc sont favorables à la réouverture de ce marché frontalier pour étendre leur assiette d’imposition (impôts, taxes et droits d’accises). La DGI voudrait également taxer derechef les produits de première consommation dès déconfinement du centre des affaires, la Gombe. La Direction générale des impôts souhaite se doter des dispositifs électroniques fiscaux (Electronic Fiscal Device (EFD) pour la collecte des données de la Taxe sur la Valeur
Ajoutée (TVA) sur les opérations réalisées par les assujettis. Ce programme rentre dans le cadre du projet de mise en place d’un Système d’information pour la collecte et la gestion des données de la taxe sur la valeur ajoutée sur les opérations réalisées par les assujettis (PROJET SYCO-GD-TVA). La FEC a déjà fait comprendre que l’Etat ferait mauvaise affaire en remettant la TVA au taux de 16% dans la nomenclature fiscale qui suffoque les opérateurs
économiques locaux. Au Congo, l’absence des prévisions des recettes des droits d’accises sur des articles et ouvrages en caoutchouc synthétiques, en régime intérieur, dans le budget, voudrait tout simplement dire qu’il n’existe plus d’industrie locale dans le secteur. Il en est de même pour les usines des huiles de graissage et lubrifiant, liquides pour freins hydrauliques. Et pour causse, la pression fiscale et le marché de Lufu, déplore le patronat.
POLD LEVI MAWEJA n
Mission Batumona
E
t la lumière...! Le député élu de la Funa à Kinshasa, Laurent Batumona Nkhandi Kham, nouveau DG de la Direction générale de la dette publique, DGDP, a mission de résoudre l’énigme de la dette intérieure avec des fournisseurs locaux payés, chaque année, au-delà des prévisions mais le stock de la dette intérieure ne diminue guère et titille toujours le milliard de $US ? En 2016, la dette intérieure a été payée à hauteur de 268 %. En 2017, le taux d’exécution était de 100,5% et la dette commerciale à 507,7 %. En 2009, sous la primature de Adolphe Muzito Fumunji, la paie de la dette intérieure à plus de 502 % des prévisions avait refroidi la coalition AMP-PALU. L’alors député AMP Pius Muabilu, aujourd’hui ministre de l’Urbanisme et Habitat, voulait disposer de la liste des bénéficiaires. La DGDP est dans la ligne de mire de FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo en croisade contre la corruption et les détournements des deniers publics. Ancien D-G de la DGI, Batumona est un proche du Président de la République. Il a pour adjoint Anicet Kuzunda Mutangiji, un ancien ministre de l’Industrie sous Muzito. Il y a peu, des médias locaux ont nommément accusé un fonctionnaire au ministère du Budget de conditionner tout paiement des fournisseurs locaux à une opération retour des 40% du montant dû. Autre énigme, le Club de Kinshasa. En 1986, dix-neuf créanciers de l’Etat crée
L’enjeu de l’arrivée de Batumona à la DGDP. DR. le Club de Kinshasa sés dans le secteur des qui, lors de l’atteinte biens et services. D’audu Point d’achèvement cuns se demandent ce de l’Initiative des pays qui se cache aujourd’hui pauvres très endettés sous la casquette de Club (IPPTE en sigle) en 2010, de Kinshasa. Nombre de quelque trente créanciers. victimes de la zaïrianisaIl s’agit notamment des tion étaient des Belges, privés et des entreprises des Grecs, des Portugais bancaires non assurés et dans une moindre au Congo, naguère vicproportion, des Italiens times de la politique de et des Français. À la suite la zaïrianisation entre de la création de l’Office 1973 et 1974. L’Etat leur des biens mal acquis devait un acompte de (OBMA), l’État a démêlé 83.310.554.000 CDF en le faux du vrai, vrais faux 2019. biens zaïrianisés et faux vrais immeubles, usines, NERFS SOLIDES. plantations. Des fausses Alors que la FEC, Fédévictimes de la natioration des entreprises nalisation de Mobutu du Congo, estime que auraient également été le gouvernement ne fait décelées. Hélas, l’OBMA pas assez pour des dettes s’est lui-même trempé criardes des fournisseurs dans des affaires de locaux. Le gouvernevente des biens immoment, sous Augustin biliers sous le label des Matata Mapon, avait biens sans maître à tel remis en doute le monpoint que les congolais tant avancé par le patroont salué sa dissolution. nat. Le Premier ministre Ce Diplômé en 1984 de va même geler le paiel’École nationale des ment d’une facture due Finances, Vice-ministre à son président, Albert des Travaux publics en Yuma Mulimbi, pour une novembre 2005 mais livraison des drapeaux, aussi Vice-gouverneur alors que les dettes dues en charge des questions au Club de Kinshasa politiques et administra(reprises dans la rubrique tives de la ville de Kinde la dette extérieure shasa, reparti longtemps comme celles du Club de dans l’opposition quand Londres et de Paris) ont le pouvoir lui vidait ses été payées à 1. 084,2 %, partenaires, doit faire soit plus de 21 millions appel à ses nerfs solides de $US. Mais des anapour faire face aux défis lystes estiment que ces qui l’attendent. fonds ne sont pas reverPOLD LEVI MAWEJA n
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Aux États-Unis, noir c’est noir, qu’on soit africain ou afro-américain
A
parce que nous étions des immigrants, nous étions différents», m’a-telle dit cette semaine. «Et maintenant, nous comprenons que si un flic voit la couleur de votre peau, il n’est pas prêt à vous demander si vous êtes du Ghana, du Nigeria ou du Zimbabwe, ou d’Atlanta ou du sud de Dallas. Il voit simplement une personne noire». Des célébrités africaines comme l’actrice Lupita Nyong’o - actrice et réalisatrice mexico-kényane - et le comédien Trevor Noah - acteur, humoriste et animateur de télévision sudafricain actif aux ÉtatsUnis - utilisent leurs puissantes plateformes pour soutenir l’agitation pour la justice et pour dénoncer l’hypocrisie de certaines critiques des manifestations. L’Union africaine a même publié une rare déclaration condamnant la mort de Floyd et demandant au gouvernement américain de «garantir l’élimination totale de toutes les formes de discrimination».
lors que les protestations secouent les ÉtatsUnis suite à la mort de l’AfroAméricain George Floyd asphyxié par un policier blanc le 25 mai à Minneapolis, le journaliste kenyan Larry Madowo écrit sur le racisme qu’il a subi dans le pays. Au cours de ma première semaine à New York l’été dernier, j’ai été invité à dîner dans l’appartement d’un couple ami dans le riche Upper West Side. J’ai pris pour elle des fruits et je suis arrivé à son immeuble en portant un sac en plastique. La réception m’a fait traverser une cour ouverte à l’arrière de l’immeuble, passer devant les sacs à ordures des résidents et entrer dans un ascenseur étonnamment sale. PORTIER RACISTE. Quand je suis descendu à l’étage, son épouse m’a ouvert la porte, mortifiée, toute la couleur s’est écoulée de son visage. «Mon portier raciste vous a pris pour un livreur et vous a fait utiliser l’ascenseur de service», m’a-t-elle expliqué en s’excusant. J’ai travaillé dans les hiérarchies raciales compliquées de l’Afrique du Sud et du RoyaumeUni et j’ai voyagé dans le monde entier, mais il n’en demeure pas moins qu’un majordome américain ne pensait pas que des blancs accomplis comme mon amie et son mari pouvaient avoir un invité noir au dîner. Cette micro-agression précoce m’a averti que l’Amérique était peutêtre le pays des opportunités pour beaucoup, mais qu’elle me réduirait encore à la couleur de ma peau et me trouverait indigne. Peu importe que je sois d’une nation africaine à majorité noire, les gens qui me ressemblent ici doivent négocier pour leur humanité avec un système qui les aliène, les efface et les punit constamment. Au Kenya, je peux disparaître dans la foule, mais en Amérique, j’ai toujours une cible sur le dos parce que je suis noir. Amy Cooper, une banquière d’affaires, a appelé la police après qu’un Noir sorti de Harvard lui a demandé de suivre les règles du parc et de mettre son chien en laisse. C’était juste un jour après qu’un policier blanc se soit agenouillé sur le cou de George Floyd pendant si longtemps que cela a fini par le tuer. J’ai eu le cœur brisé. Alors
Derek Chauvin, le policier responsable de la mort de George Floyd, a comparu pour la première fois devant la justice américaine, lundi 8 juin, de la prison d’Oak Park Heights (Minnesota), par écran interposé. En 19 ans de métier, il a alterné réprimandes et félicitations. Il risque quarante ans de prison pour meurtre non prémédité. DR. que des protestations et de comprendre que 24 ans, née aux Étatsse sont lâchés dans tout nous sommes tous les Unis, a été l’une des le pays pour demander mêmes», a déclaré un personnes qui ont fait justice pour Floyd et manifestant. J’ai demanentendre leur voix dans les innombrables autres dé à Tom Gitaa - un édiles rues. noirs qui ont été tués teur du journal Mshale, Il y a toujours eu des tenpar la police, j’ai retenu qui sert les immigrants sions entre les Africains mon souffle. Comment africains dans le Midwest et les Noirs américains. pouvais-je faire le deuil des États-Unis - ce qu’il Mon amie, Karen Attiah, d’une personne que pensait des protestations, et moi-même en avons je ne connaissais pas? des émeutes et des pilabordé la question dans Comment pouvais-je lages qui ont commencé le Washington Post il y a posséder une douleur dans sa ville de Minneadeux ans, à l’occasion de que je n’avais pas vécue, polis. «Beaucoup d’entre la sortie du film de suen tant qu’Africain «fraînous n’ont pas grandi per-héros Black Panther. chement débarqué du avec certaines de ces Elle est la rédactrice en bateau» en Amérique? questions de droits civils chef de Global Opinions, Je me suis demandé si je en Afrique, donc parfois une fille d’immigrants m’approprierais la lutte notre compréhension africains - née aux Étatsafro-américaine à un n’est pas là. Mais avec Unis, mais profondément moment opportun. Puis des problèmes comme la liée au continent d’orij’ai vu une vidéo tournée brutalité policière et la gine de ses parents. lors d’une manifestation discrimination sur le lieu Karen m’a dit que ses à Long Beach, en Califor- de travail, nous sommes parents discutent mainnie. confrontés à beaucoup de tenant du racisme blanc choses que les Afro-Amé- d’une manière qu’elle et IL Y A NOIR ET NOIR? ricains ont vécues au fil ses frères et sœurs n’ont «La meilleure façon pour des ans», a déclaré Gitaa pas entendue en granles Africains d’Améqui a quitté l’Afrique de dissant. «Je pense que rique de soutenir les l’Est pour s’installer aux nous étions censés garder Afro-Américains est États-Unis il y a environ presque une distance de se tenir à nos côtés 30 ans et dont la fille de avec les noirs américains
NOIRS ENSEMBLE. Les premiers Africains réduits en esclavage sont arrivés aux ÉtatsUnis - dans la colonie britannique de Virginie - il y a 401 ans. L’année dernière, certains de leurs descendants ont fait le voyage de retour en Afrique pour marquer «l’année du retour» là où leurs ancêtres ont été enlevés il y a quatre siècles. L’un des événements marquants a été le festival Afrochella au Ghana en décembre dernier, une idée d’Abdul Karim Abdullah. Lorsque j’ai appelé, il se remettait d’une longue nuit après que des manifestations aient eu lieu dans son quartier du Bronx à New York. «Beaucoup d’Africains ignorent que c’est aussi leur combat», a-t-il déclaré. «L’injustice envers les Noirs, où qu’elle se produise, est une injustice. Nous devons nous lever et nous battre ensemble, en toute solidarité». Les Africains aux ÉtatsUnis ont marché aux côtés des militants de Black Lives Matter, ont soutenu les protestations contre la suprématie blanche, ont donné de l’argent aux causes de justice sociale et ont organisé leurs propres événements pour montrer l’unanimité dans la communauté noire. Des manifestants portant des drapeaux africains ou des signes dans des langues du continent ont également été repérés lors d’événements organisés dans différentes régions des États-Unis.
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«Les gens de couleur, en particulier les hommes noirs, sont la communauté la plus maltraitée, la plus dévalorisée et la plus incomprise sur cette planète», a déclaré en larmes Jada Walker à une foule de manifestants devant l’hôtel de ville de Dallas, au Texas. Elle s’inquiète de ce qui attend son neveu de deux ans, qui a des besoins particuliers lorsqu’il sera grand. «Comment un flic va-t-il le traiter alors qu’il mesure 1,80 m comme son père, qu’il n’est pas communicatif et qu’il ressemble à quelqu’un qu’ils recherchent?» En raison de l’histoire violente de la police américaine pour les communautés noires et métisse, les parents sont toujours sur les nerfs. Ifrah Udgoon, professeur de sciences au lycée de Columbus (Ohio), né en Somalie, vit avec cette peur pour son fils de 13 ans. «Chaque jour qui passe lui fait prendre conscience que bientôt, si ce n’est déjà fait, il passera du statut de mignon à celui de menaçant. Et mon cœur se brise pour son innocence», écrit-elle dans le Mail & Guardian d’Afrique du Sud. Mme Udgoon a fait sienne une bataille que beaucoup d’autres immigrants africains ressentent : «On s’attend à ce que je sois reconnaissante d’être ici. Mais ai-je vendu mon âme au diable?» M. Abdullah voit Afrochella comme une plateforme pour unir la diaspora noire qui doit faire face à des obstacles apparemment insurmontables comme celui-ci. «Je me suis renseigné auprès d’amis noirs d’Haïti, du Bénin et de Saint-Vincent-et-lesGrenadines parce que la discrimination n’a pas de nationalité. Le racisme systémique nous affecte tous. Pendant longtemps, je n’avais pas réalisé que c’était une injustice jusqu’à ce que je commence à lui trouver un langage. J’ai été arrêtée, fouillée et profilée racialement. Ce combat est mon combat», a déclaré M. Abdullah. Ce n’est pas seulement son combat pour les Afro-Américains comme lui, c’est un combat pour le droit d’être noir en toute sécurité en Amérique. J’ai rejoué la note vocale de Karen parce qu’elle avait une conclusion puissante : «Je pense qu’en ce moment, ce qui est exposé est antiNoir et cela fait prendre conscience de la connexité de tant de nos luttes, pas les mêmes mais très liées».
Avec BBC n
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vie
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La jeune ministre française noire fait l’unanimité contre elle sur un projet de statistiques ethniques
La proposition de la ministre française d’origine sénégalaise et porte-parole du Gouvernement français Sibeth Ndiaye battue en brèche par tout l’Exécutif. DR.
A
lors que la mobilisation contre le racisme fait rage aux ÉtatsUnis et dans le monde notamment en France après la mort d’Adama Traore, un jeune de 24 ans, mort le 19 juillet 2016 à un poste de gendarmerie, après son interpellation, une proposition de la jeune ministre française d’origine sénégalaise et porte-parole du Gouvernement Sibeth Ndiaye de rouvrir «de manière apaisée et constructive le débat autour des statistiques ethniques» a été contestée par plusieurs membres du gouvernement mais aussi par Emmanuel Macron lui-même, ont déclaré des membres de son entourage. La porte-parole du gouvernement, déjà très critiquée en France, s’est-elle prononcée trop vite en faveur d’une réouverture «apaisée et constructive [du] débat autour des statistiques ethniques»? Dans dans une tribune publiée le 13 juin par le journal français Le Monde, elle disait vouloir, ainsi, «revenir avec force aux outils de lutte contre les discriminations raciales». Elle voit en effet dans les statistiques ethniques
un moyen de lutter contre une «forme de racisme impensé». Selon ce membre du gouvernement français d’origine sénégalaise, «[des statistiques ethniques] permettraient au fond de réconcilier parfois deux rives de notre société qui s’écharpent éternellement, ceux qui vous disent : les Noirs et les Arabes, les personnes de couleur n’ont accès à rien et ceux qui vous disent : le problème ne se pose pas», a-t-elle développé. CONSENSUS CONTRE ELLE. «J’aimerais bien qu’on puisse partager un constat commun et que sur la base de ce constatlà, on puisse décider des actions qu’on veut mener ensemble», a-t-elle ajouté en insistant sur le besoin d’«objectiver les choses». Or, cette proposition de Sibeth Ndiaye est désapprouvée par le président Macron ayant indiqué le 15 juin à ses conseillers qu’il ne souhaitait «pas ouvrir à ce stade [ce débat]», selon son entourage cité par l’Afp. Par la suite, les conseilleurs du président français ont précisé qu’Emmanuel Macron était «favorable à des actions concrètes en matière de lutte contre les discriminations, davantage qu’à un nouveau débat sur un
sujet qui aura du mal à se traduire par des résultats rapides et visibles». «Le président de la République est attentif à la question des discriminations et déterminé sur le terrain de la lutte pour l’égalité des chances. Ce sujet était au cœur de son programme en 2017, avec la question de l’émancipation, et demeure une préoccupation dans le contexte actuel», ont-ils ajouté. La proposition fait grincer des dents, plus largement, au sein de la macronie. Gérald Darmanin, sur la chaîne BFMTV, a ainsi déclaré : «Moi je serais plutôt favorable à la proposition de Julien Denormandie [ministre de la Ville et du Logement], qui évoquait des statistiques par géographie», car «quand vous êtes issu d’un quartier difficile, par votre adresse, quelle que soit votre couleur de peau, c’est plus difficile de trouver un stage que quand vous êtes quelqu’un d’une couleur de peau différente des Blancs, comme on dit aujourd’hui, dans le VIIe arrondissement de Paris». Julien Denormandie avait estimé dans le journal Le Parisien que «la meilleure piste est les statistiques en fonction du lieu d’habitation», «c’est moins stigmati-
sant et c’est très performant» afin d’«améliorer la diversité au sein d’une entreprise, d’une administration». Autre ministre, Bruno Le Maire en charge de l’Économie a martelé, sur la chaîne France Info : «Je reste défavorable aux statistiques ethniques qui ne correspondent pas à l’universalisme français, au fait qu’un Français est un Français et que je ne regarde pas quelle est sa race, son origine, sa religion, et que je ne souhaite pas le regarder». Puis d’ajouter : «En avançant dans cette direction des statistiques ethniques, on risque là encore d’abîmer un des biens les plus précieux qui rassemble la nation française, cet universalisme républicain». En outre, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, Frédéric Potier, a estimé que les outils existaient déjà pour lutter contre les discriminations. «Là où les statistiques ethniques existent, elles répondent à une histoire particulière : aux ÉtatsUnis, c’est l’histoire de la ségrégation», a-t-il déclaré avant d’ajouter que «dans notre République, le seul endroit où il y a cet indicateur, c’est en Nouvelle-Calédonie, avec une situation très particulière : une coloni-
sation très tardive et des groupes de population qui se sont affrontés». Enfin, Agnès Buzyn, candidate du parti présidentiel LREM (La République En Marche) à la mairie de Paris, a estimé qu’établir des statistiques ethniques était «plus risqué qu’utile». «Il faut bien peser les risques et les bénéfices, et si un jour on doit le faire, il faut le faire dans un champ excessivement restreint, avec toutes les garanties nécessaires, mais je pense qu’en pratique, c’est infaisable et à mon avis plus risqué qu’utile», a jugé l’ancienne ministre de la Santé. «Cela oblige à classer les gens et fondamentalement, je ne peux pas imaginer qu’on classe les gens - un humain est un humain - et en fonction d’un critère pseudoethnique puisqu’on sait bien à quel point c’est contestable», a déploré Agnès Buzyn, qui se dit «viscéralement attachée à l’universalisme». «Cela débouche sur la division, le conflit, la violence», selon Marine Le Pen Au sein de l’opposition, Marine Le Pen s’est montrée également très critique sur LCI : «On va mettre en place à l’américaine le calcul des gens en fonction de leur couleur ? Ça n’est pas ma vision. J’ai une vision profondément
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républicaine». «Je sais que cela débouche sur la division, le conflit, la violence» et «je veux la paix dans mon pays, la sérénité, l’unité», a insisté la présidente du Rassemblement national. Par ailleurs, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) a réaffirmé le 14 juin son hostilité aux statistiques ethniques, qui ne sont pour elle «pas des outils neutres», estimant que la reconnaissance par l’État de catégories ethniques ou raciales risquerait de les «essentialiser». Rappelant son avis sur les statistiques ethniques de 2012 et son rapport sur la lutte contre le racisme publié en 2019, elle met en garde contre un risque pour l’État «d’ethniciser sa perception de la société» et «d’ethniciser en conséquence l’ensemble des rapports sociaux». Constatant que «les autorités publiques ne parviennent pas en l’état à combattre avec suffisamment d’efficacité les inégalités dont sont victimes certaines catégories de personnes à raison de leur origine», elle estime que l’utilisation d’«outils quantitatifs» devrait respecter des règles très strictes et éviter tout «fichage ethnique». Avec AFP n
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grosses calendres
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À bord desquels bolides, ils roulent? Jay Z a offert à sa chérie Beyonce, pour une maudite somme de 1 million de $US, une Rolls-Royce Silver Cloud II. DR. des Range Rover, Cadillac, Audi, Jeep et bien d’autres. Kanye West est souvent considéré comme l’un des meilleurs rappeurs du monde, pas éton-
A
CB. Argent, célébrité, bolide. Le triptyque. Qui dit beaucoup d’argent, dit souvent garage bien rempli. Au volant desquels bolides les célébrités milliardaires roulent-elles? Qui n’a jamais rêvé de se faire offrir une véhicule venant de sa bien aimé (e)? Le couple de chanteurs le plus riche du monde c’est dans la cour des grands. Devinez quelle voiture Jay Z, stylisé Jay-Z , de son vrai nom Shawn Corey Carter, a offert à sa chérie Beyonce? Une magnifique RollsRoyce Silver Cloud II, perle rare est un millésime 1959. La voiture a coûté à Jay Z la maudite somme d’un million de $US. Quand on aime, on ne compte pas n’est ce pas? David Robert Joseph Beckham est le footballeur internationalement connu souvent considéré comme une vraie légende du foot. Il a un amour inconditionnel pour sa femme Victoria, et ils partagent ensemble une réelle passion pour le luxe. Les voitures sont loin d’être exclues. Dans ses nombreuses villas, ranchs, et maisons, le joueur possède de nombreux modèles. Il faut dire qu’il peut se le permettre. Il possède une Rolls Phantom Drophead, qui vaut environ 400.000 $US. Nous pouvons aussi trouver des Bentley (Mulsanne et Continental Super-Sports),
Ci-ht : David Robert Joseph Beckham qui voue une réelle passion pour le luxe et sa Rolls Phantom Drophead. DR.
Ci-haut : Kanye West, le mari de Kim Kardashian possède une magnifique Rolls-Royce Phantom David. DR.
Ci-haut : P.Diddy et sa Rolls Royce Phantom Drophead. Ci-bas : Cristiano Ronaldo et sa Bugatti Veyron. DR.
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nant d’avoir un égo surdimensionné. Kanye West, le mari de Kim Kardashian est très riche : villas, jet privés, diamants et j’en passe. Les voitures font partie du lot : il possède une magnifique RollsRoyce Phantom, des Lamborghiniun G-Wagon, une Maybach, une SLR et une incroyable Aston Martin DB9. Avec petite préférence pour l’Aston Martin, et Kanye. Sa voiture préféré est la McLaren AMG SLR achetée 800 000 $US. Voici Puff Daddy dit P.Diddy, le célèbre rappeur américain, producteur, acteur et homme d’affaires. S’il est connu pour ses chansons, il excelle dans les autres domaines, et c’est l’un des rappeurs les plus riches au monde. Une fortune s’élevant à US$ 1 milliard. Il possède une Corvette de 1958, une Rolls Royce Phantom Drophead faite à la main et une Lamborghini Gallardo. Cristiano Ronaldo est un des joueurs les plus célèbres de sa génération. Sportif exceptionnel, s’il est un homme au grand cœur qui aide énormément les gens dans le besoin, il se fait aussi plaisir. Nous savons tous qu’il a une passion intense pour les voitures, et il possède un garage avec plus de 18 voitures à l’intérieur (la collection ne cesse de grandir). Certes, ces voitures sont loin d’être données, mais pourquoi pas se faire plaisir lorsqu’on se nomme Cristiano Ronaldo? Audi, Ferrari, Bentley, Porsche, Aston Martin, Lamborghini, et sa Bugatti Veyron. Rien que d’y penser, nous adorerions faire un tour dans sa petite collection.
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côté rose
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Panne ou manque de désir
Les hommes voient le sexologue pour des problèmes d’érection ou d’éjaculation précoce, les femmes, même si elles consultent parfois pour des douleurs physiques, les fréquent d’abord pour des problèmes de désir. DR.
S
i les hommes vont voir un sexologue pour des problèmes d’érection ou d’éjaculation précoce, les femmes, même si elles consultent parfois pour des douleurs physiques, vont d’abord au cabinet de sexologie pour des problèmes de désir. La sexologie, discipline née il y a
35 ans, compte en France trop peu de praticiens pour une demande croissante de consultations, regrettent des professionnels français. «J’ai une très grosse clientèle, près de 180 patients et j’ai du mal à suivre», selon un psychologue et sexologue qui reçoit des patients de 17 à 75 ans dans son cabinet. «Les gens concernés sont pressés, en crise. Ils vont mal et je ne peux les recevoir avant un mois et
demi ni les voir très régulièrement. C’est frustrant et cela va à l’encontre de l’harmonie recherchée», ajoute un autre. LA DIFFÉRENCE ENTRE L’HOMME ET LA FEMME. «Tous les sexologues ne sont pas médecins généralistes, psychiatres ou gynécologues», mais ils doivent faire partie d’une discipline médicale ou para-médicale pour être reconnues
par la profession : «kinésithérapeuthes, infirmières, sagesfemmes, psychologues...», affirme un médecin. «Nous œuvrons depuis 30 ans pour l’encadrement de la profession et éviter que n’importe qui ne s’installe. C’est une garantie pour les personnes qui rencontrent des problèmes», ajoute-t-il. Car si la majorité des sexologues appartiennent d’abord au monde médical ou
scientifique avant de suivre une formation complémentaire dans une université de médecine, il est légalement possible d’apposer sa plaque en bas de chez soi, sans aucune qualification dans le domaine de la sexologie. «Je connais un ancien agent immobilier parisien, reconverti en sexologue! Et c’est contre ça qu’on lutte», affirme un autre. Il y a en France une seule adresse : le site de la Fédération française de sexologie et de santé sexuelle (FF3S), regroupant des associations de professionnels. C’est parce que «la Sécurité sociale ne rembourse pas», qu’on compte en France encore trop peu de sexologues, même si «onze universités de médecine forment à la discipline». Et les consul-
Faire le virtuel ou éviter le face à face
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omment pratiquer «du sexe sûr» sous Coronavirus? «Sortez couverts!» recommande New-York à ses habitants dans un guide destiné aux pratiques sexuelles, baptisé Safer Sex and Covid-19. Mais contrairement à ce que cette expression sous-entend d’habitude, on ne parle pas ici de préservatifs, mais de masques. La ville américaine recommande aux NewYorkais de porter un masque pour avoir des relations sexuelles. L’idée du document diffusé par la mairie : réduire le taux de propagation du
freiner les ardeurs de quelques hypocondriaques. D’autant que des traces du virus ont déjà été retrouvées dans le sperme, affirment certaines études.
À ses habitants sous régime COVID-19, New York dit : «Sortez couverts!». DR. coronavirus. Après une longue période de confinement, les rendez-vous romantiques reprennent et les contacts physiques avec... Alors pour commencer, la ville demande à ses citoyens de «rester chez eux autant que possible et minimiser les contacts avec les autres». Peu sûr que cela suffise... Il prie les lecteurs de
limiter au maximum le nombre de partenaires. Avant de s’engager sur la voie médicale, insérant juste ce qu’il faut de doutes : le document rappelle le peu de connaissance concernant la transmission par voie sexuelle du Covid-19. «Nous ne savons pas si le Covid-19 peut se propager par voie vaginale ou anale». De quoi
SEXE VIRTUEL ET MASTURBATION. Finalement, la ville donne des conseils de «bonne conduite» sexuelle. En rappelant que la masturbation est la plus sûre des réponses ! «Vous êtes votre partenaire sexuel le plus sûr. La masturbation ne propage pas le Covid-19», stipule le document. Suite à cette information médicale cruciale, il reprend en avisant de privilégier le sexe virtuel (une nouvelle utilité pour Zoom !), et sinon à se servir de positions qui mettent
le moins possible face à face les deux partenaires. Outre les classiques conseils de nettoyage au gel hydroalcoolique (pour les mains uniquement) et de «privilégier des espaces grands, ouverts et ventilés» (une incitation à pratiquer le sexe dans les espaces publics?) le document proclame qu’il serait plus sûr de porter un masque bien couvrant pour le visage. La sécurité, avant tout ! Une médaille d’or du cours d’éducation sexuelle spéciale Covid-19 pourrait être remise à la mairie de New-York prochainement. (En l’occurrence, cette dernière phrase est du registre de la plaisanterie).
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tations, plus longues, poussent à des dépassements d’honoraires: un médecin généraliste ne va pas facturer 23 euros une consultation sexologique qui dure 45 minutes, alors que pendant ce laps de temps, il aurait pu voir plusieurs patients «lambda». Par ailleurs, l’Ordre des Médecins veille et la publicité est interdite. Ainsi, si un psychologue peut créer son site Internet publicitaire, un médecin ne le peut pas. Le profil de ces clients de plus en plus nombreux: aussi bien des hommes que des femmes, les premiers principalement pour des problèmes d’érection ou d’éjaculation précoce, tandis que les femmes, même si elles consultent parfois pour des douleurs physiques, viennent d’abord pour des problèmes de désir. «Soit elles n’en ont jamais ressenti, parce qu’elles ont été battues ou à cause de leur éducation, soit le cumul d’un travail à l’extérieur avec les tâches ménagères les épuise. Dans ce cas, c’est la problématique conjugale qui est à questionner», affirme un spécialiste. En outre, «les motifs de consultation évoluent avec l’arrivée de nouveaux médicaments, car le fait de savoir qu’il y a des solutions dédramatise les situations. Par exemple, en 1998, le Viagra a fait prendre un virage», rappellet-on. Depuis, il existe un autre traitement de la dysfonction érectile chez l’homme adulte, le Cialis guère indiqué chez la femme. Mais une stimulation sexuelle est requise pour que le Tadalafil soit efficace. La
dose recommandée de cette molécule indolique, dérivée de base azotée de la famille des inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5, utilisée dans le traitement des troubles de l’érection, est de 10 mg à prendre avant toute activité sexuelle prévue, pendant ou à distance des repas. Chez les patients pour lesquels une dose de 10 mg de tadalafil ne produit pas un effet suffisant, une dose de 20 mg peut être préconisée. La fréquence d’administration maximale est d’une prise par jour. Le Tadalafil 10 mg et le tadalafil 20 mg sont indiqués en prévision d’un rapport sexuel mais ils ne sont pas recommandés pour une utilisation quotidienne prolongée. Chez les patients qui prévoient un usage fréquent de Cialis (au moins deux fois par semaine), la prise d’un comprimé par jour, avec des doses plus faibles de Cialis peut être considérée comme adéquate, la décision dépendant du choix du patient et de l’avis du médecin. Chez ces patients, la posologie recommandée est de 5 mg en prise quotidienne, approximativement au même moment de la journée. La dose peut être réduite à 2,5 mg en prise quotidienne, en fonction de la tolérance individuelle. Le choix de la posologie quotidienne doit être réévalué périodiquement. Aucun ajustement posologique n’est nécessaire chez les hommes âgés. Parmi les effets indésirables possibles, sensation vertigineuse, accident vasculaire cérébral, syncope, migraine. Avec AFP n
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étranger
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John Magufuli, Dieu et Covid-19
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epuis l’apparition de la pandémie du Coronavirus, le président tanzanien John Magufuli s’est voulu clair. Il ne compte sur Dieu pour vaincre la Covid-19. Ses prières semblent avoir été exaucées. C’est ce qu’il a annoncé à ses compatriotes le 7 juin 2020 à Dodoma, capitale politique de la Tanzanie, lors d’un culte. La Covid-19 «a été éliminée grâce à Dieu», a-t-il déclaré, selon BBC. «Je tiens à remercier les Tanzaniens de toutes les confessions. Nous avons prié et jeûné pour que Dieu nous sauve de la pandémie qui a frappé notre pays et le monde. Dieu nous a répondu». Puis : «Je crois, et je suis certain, que de nombreux Tanzaniens croient que la maladie (...) a été éliminée par Dieu». Bonne nouvelle sauf qu’elle est l’épilogue d’une série de décisions, pour gérer la crise sanitaire, qui préoccupent l’opposition et l’Organisation mondiale de la Santé. Le Chef de l’État, surnommé le bulldozer («Tingatinga» en swahili), fait partie de ces dirigeants dans le monde qui doutent de la dangerosité de la pandémie, du moins en public. Son fils a attrapé le virus, dont il a réussi à se débarrasser. «Je suis sûr que c’est juste le vent qui tourne et que (le virus) disparaîtra comme d’autres avant lui ont disparu. Il y a tellement de menaces qui circulent autour de ce coronavirus, mais c’est une petite maladie et nous la vaincrons au nom de Dieu. Je demande aussi aux Tanzaniens de continuer à travailler dur», avait-il déclaré en mars dans une église de Dodoma. Comme beaucoup de dirigeants africains, il s’est dit préoccupé des conséquences économiques d’un confinement. Le 10 avril, lors du Ven-
En Tanzanie, la Covid-19 aurait été vaincue «grâce à Dieu», selon le président bulldozer John Magufuli. DR. dredi Saint, il a tenu des propos similaires, expliquant que Dieu protégerait les Tanzaniens du virus. Contrairement à la plupart des pays africains qui ont décrété des mesures plus ou moins strictes de confinement et des couvre-feux, la Tanzanie n’avait fermé que ses établissements scolaires, les commerces et les transports continuant de fonctionner normalement. La fréquentation des gares routières et des marchés n’a pas changé. PAPAYE, CAILLE, CHÈVRE. Si le le président a appelé ses concitoyens à éviter les «rassemblements non nécessaires», il les a aussi encouragés à continuer de faire marcher l’économie et à se rendre à la mosquée ou à l’église. «C’est l’heure de consolider notre foi et de continuer à prier Dieu, plutôt que de dépendre de masques sur le visage. N’arrêtez pas d’aller dans les églises et les mosquées pour prier», avait-il lancé en mars, aux premières heures de l’apparition de la maladie sur le territoire. Matshidiso Moeti,
la responsable de l’OMS pour l’Afrique, avait souligné en avril le retard pris dans la mise en œuvre des règles de distanciation physique dans le pays, comme le fait d’avoir continué à autoriser les rassemblements religieux et d’avoir tardé à isoler la capitale économique, Dar es Salam, du reste du pays au moment où le gouvernement a su que c’était un foyer épidémique. Depuis le 1er juin, les étudiants sont de retour dans les amphithéâtres sans la moindre mesure de distanciation physique. Le président s’en est aussi pris au suivi de la maladie fait par le ministère de la Santé et à la fiabilité des tests de dépistage. Le 22 avril, il a ainsi accusé le ministère d’alimenter «la panique» en mettant l’accent sur le nombre de nouveaux cas. Quelques jours plus tard, il avait évoqué de possibles «sabotages» au sein du laboratoire en charge de les effectuer, affirmant y avoir fait tester secrètement une papaye, une caille et une chèvre, qui s’étaient tous avérés positifs. «Il est possible qu’il y ait des erreurs techniques
ou que les réactifs importés aient des problèmes. Il est également probable que les techniciens soient payés pour induire en erreur», avait-il déclaré dans un discours retransmis par la télévision publique TBC. Résultat : la ministre de la Santé Ummy Mwalimu avait ordonné le lendemain de son intervention, le 4 mai, la suspension du directeur du laboratoire et du responsable du contrôle de conformité, dans l’attente d’une enquête. Quelques jours plus tard, le Centre de contrôle et de prévention des maladies de l’Union africaine a rejeté les critiques du dirigeant tanzanien en affirmant avoir validé les tests utilisés en Tanzanie, comme dans tous les pays du continent, et qu’ils étaient «très performants». «Nous jouons un rôle clé dans la formation dans presque tous les pays africains et nous leur fournissons des kits de dépistage», avait indiqué John Nkengasong, le directeur du CDC Afrique, précisant que des tests de la fondation du milliardaire chinois Ma Yun dit Jack Ma avaient été aussi distribués et que ceux-ci
«(avaient) été validés et se sont révélés très, très fiables». SIMILAIRE AU BURUNDI. Les autorités tanzaniennes ont décidé de ne plus fournir de chiffres officiels sur l’évolution de la pandémie depuis le 29 avril (le pays comptait alors 480 cas et avait enregistré 16 décès). Seul l’archipel semi-autonome de Zanzibar continue d’actualiser le nombre de cas. La reprise de la publication des bilans interviendrait, selon le gouvernement, une fois résolus les problèmes de tests au laboratoire national évoqués par le chef de l’État. Au 11 juin, 509 cas et 21 décès ont été répertoriés par l’OMS en Tanzanie, où le premier cas de contamination au nouveau coronavirus a été déclaré le 16 mars 2020. Deux jours plus tôt, la ministre tanzanienne de la Santé annonçait que la capitale politique «Dodoma et 15 autres régions» du pays n’avaient pas enregistré de nouveaux cas. L’opposition dénonce l’attitude du pouvoir face à la pandémie. Le leader du principal parti d’opposition (Chadema), Freeman
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Mbowe, a pointé le manque de transparence du pouvoir face à la propagation du nouveau coronavirus, accusant le président John Magufuli de persister dans le «déni» de la maladie. «Il n’y a pas de transparence et quand les gens n’ont pas d’information, cela laisse le champ libre aux rumeurs», avait alors déploré le chef de l’opposition. «Le gouvernement ne devrait pas traiter cette pandémie comme un secret», a également plaidé Freeman Mbowe, qui a été hospitalisé à la suite d’une agression dans la nuit du 8 au 9 juin. Comme l’opposition, plusieurs pays étrangers et des militants de la société civile ont critiqué la Tanzanie pour son choix de ne plus diffuser d’informations sur le coronavirus. «Il est important que nous ayons des informations complètes et régulières pour connaître la direction à prendre et mettre en place les décisions adéquates» pour lutter contre l’épidémie, a estimé Onesmo Ole-Ngurumwa, coordinateur de la Coalition des défenseurs des droits de l’Homme de Tanzanie. En 2019, l’OMS avait déja
reproché à la Tanzanie de ne pas avoir fourni d’informations détaillées sur une autre maladie mortelle, celle causée par le virus Ebola. Fin mai, les autorités tanzaniennes ont convoqué le représentant américain, Inmi Patterson (il n’y a plus d’ambassadeur américain dans le pays depuis 2016, NDLR), pour protester contre un avis publié sur le site de l’ambassade des Etats-Unis avertissant les voyageurs d’une «augmentation exponentielle» des cas de coronavirus dans ce pays d’Afrique de l’Est. Cette information «n’est pas vraie et peut provoquer de la panique parmi les Tanzaniens et les étrangers», avait rétorqué dans un communiqué le ministère tanzanien des Affaires étrangères. Le Burundi s’est aussi placé sous la protection divine pour faire face à la pandémie. La première dame, de retour dans son pays après la mort de son mari Pierre Nkurunziza le 8 juin 2020 d’une crise cardiaque, avait été évacuée au Kenya pour des soins. Elle aurait souffert de la Covid-19, une information démentie par les autorités burundaises. À l’instar du Burundi en mai dernier, une élection présidentielle est prévue en Tanzanie en octobre 2020. Le Parlement tanzanien a approuvé le 10 juin un projet de loi comportant une série d’amendements qui renforceront l’immunité des principaux dirigeants du pays, malgré les vives critiques formulées par l’opposition ces derniers jours. L’un de ces amendements protège, entre autres, le président, le vice-président, le président de l’Assemblée ainsi que son vice-président, de toute poursuite directe pour tout acte ou omission réalisé dans le cadre de leurs fonctions. Avec AGENCES FALILA GBADAMASSI n
FranceInfo.
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Trump à cinq mois de la présidentielle
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l lui reste cinq mois de la Présidentielle, Donald Trump est pris à la confluence de trois crises historiques : à la traîne dans les sondages, visé par un livre explosif de son ancien conseiller à la Sécurité nationale John Bolton expliquant que le Républicain n’est «pas apte à la fonction» de président, et accumule les revers à la Cour suprême. Mais le retour prochain en campagne entretient l’espoir d’un rebond. La Maison-Blanche a beau tenter d’en bloquer la parution, prévue mardi prochain, les fuites et les déclarations de l’ex-conseiller alimentent l’image d’un président américain incompétent sur la scène internationale, moqué par de hauts responsables de sa propre administration, mais surtout qui fait passer sa soif de réélection le 3 novembre avant l’intérêt national américain. Quitte à demander des faveurs à des dirigeants étrangers : un geste de la Chine pour satisfaire ses agriculteurs, une enquête sur son rival démocrate Joe Biden à l’Ukraine... «Les conversations de Trump avec Xi reflètent non seulement les incohérences de sa politique commerciale, mais aussi l’interconnexion dans l’esprit de Trump entre ses propres intérêts politiques et l’intérêt national américain», écrit John Bolton. De la «pure fiction», a dénoncé jeudi le Président, pour qui celui qui fut son conseiller à la sécurité nationale d’avril 2018 à septembre 2019 n’est qu’un «malade» qu’il a «viré» comme
Rien n’est joué, et le président mené dans les sondages compte sur son retour en campagne pour se relancer. DR. il le méritait. La route est encore longue jusqu’au scrutin qui l’opposera au démocrate Joe Biden, et Donald Trump a le temps de se relever. BRÈVE HAUSSE EN MARS. Mais en ce mois de juin, les nuages s’accumulent pour le milliardaire new-yorkais, sur tous les fronts. Après une brève hausse en mars, sa courbe de popularité a replon-
gé. Sa gestion de la pandémie de coronavirus est vivement critiquée. Et la crise de la COVID-19 alliée au confinement ont durement frappé l’économie américaine, faisant exploser le taux de chômage alors même que l’homme d’affaires comptait faire campagne sur la bonne santé économique du pays. Et au moment même où les États-Unis s’ouvraient vers le déconfinement, le pays a été
saisi par une vague historique de colère contre le racisme et les brutalités policières après la mort de George Floyd, le 25 mai. Même s’il a dénoncé la mort de cet homme noir asphyxié par un policier blanc, il n’a pas saisi l’occasion de s’inscrire en président rassembleur, porte-voix d’une prise de conscience inédite aux ÉtatsUnis, pour s’en prendre plutôt, dans des termes dénoncés comme ayant des connotations racistes, aux manifestants. Deux revers en une semaine: le président républicain est en plus assailli par deux décisions de la Cour suprême sur des sujets sensibles. Lundi, la plus haute juridiction des ÉtatsUnis avait accordé une victoire à des millions de salariés homosexuels et transgenres en leur donnant le bénéfice des mécanismes de lutte contre les discriminations au travail, malgré l’opposition du gouvernement Trump. Jeudi, la Cour suprême a validé les protections accordées par son prédécesseur Barack Obama à 700.000 jeunes migrants, les Dreamers, que le milliardaire républicain voulait supprimer. Des décisions «horribles» et «orientées politiquement» venant d’une Cour qui ne «m’aime pas», a réagi Donald Trump. Malgré sa campagne en sourdine, Joe Biden, 77 ans, prend lui le large dans les sondages. Au niveau national, il devance de plus de huit points Donald Trump, 74 ans, dans la moyenne établie par le site spécialisé RealClearPolitics. Mais de façon plus cruciale et inquiétante pour le républicain, le démocrate mène aussi dans plusieurs États clés, qui font et défont les victoires
Après la crise de Covid en France, on se règle furieusement des comptes
C
hristian Perronne, auteur de «Y a-t-il une erreur qu’ILS n’ont pas commise? L’Union sacrée de l’incompétence et de l’arrogance», ce chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, dans les Hautsde-Seine, en France, et qui a été en première ligne dans la crise de SRAS, vient de jeter un pavé dans la mare en se rangeant mercredi 17 juin, du côté du Professeur Didier Raoult de Marseille concernant l’hydroxychloroquine. «Sa méthode est imparable.
C’est une démonstration formelle. À Marseille, on est beaucoup moins mort du coronavirus qu’à Paris. Je m’en suis servi et dans mon service, la mortalité était beaucoup plus faible que dans toute la région parisienne», assure-t-il. «J’ai nommé professeur Jérôme Salomon (médecin infectiologue, Directeur général de la Santé, s’est fait connaître du grand public en 2020 lors de la pandémie de Covid-19), c’est un très bon médecin qui a été mon élève. Mais je ne reconnais plus mon Jérôme en qui j’ai une grande estime. Il a peut-être été pris dans le système. Les décisions n’ont pas été prises pendant des semaines et des
semaines et c’est ce que je reproche à Emmanuel Macron et aux deux ministres de la Santé. Ils attendaient que tout soit prouvé sur le plan scientifique. C’est complètement débile en période de guerre», charge Christian Perronne. «UN MENSONGE D’ÉTAT». D’ajouter : «J’hallucine quand je vois ce qui a été fait. On a attendu, attendu. Bien sûr que je demande des réponses judiciaires. On a laissé crever des vieux dans les Ehpad sans traitement alors que des signes dans le monde montraient que la chloroquine fonctionnait. Les directeurs d’Ehpad n’avaient pas de masques». Et d’expliquer,
«un vrai mensonge d’État». Il accuse des lobbyings des laboratoires phramaceutiques et des médecins qui ont reçu des milliards de $US». Des copains généralistes «qui ont touché le plus d’argent sont ceux-là qui ont été le plus dur avec Raoult. Et j’hallucine quand je vois ce qui a été fait en France. On a laissé crever des vieux dans les Ehpad...». C’est une catastrophe nationale. «Avec 19% de létalité en France, c’est une catastrophe nationale, déplore-t-il. La France est championne du monde de létalité juste après le Yémen, un pays en guerre. On accuse les États-Unis mais qui ont 6% de natalité...»
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en basculant d’un parti à l’autre. Donald Trump n’a pas choisi l’un de ces États pivots pour tenter de redonner une impulsion à sa campagne de réélection, mais un Oklahoma conservateur. Celui pour qui les réunions de campagne sont toujours une bouffée d’oxygène y retrouvera samedi 20.000 de ses partisans dans une salle surchauffée de la ville de Tulsa. Son retour sur les estrades est pourtant aussi un pari risqué, au message déjà brouillé par deux polémiques. Il fait d’une part l’objet d’un tir de barrage pour les risques de contamination à grande échelle au nouveau coronavirus que représente ce genre de grand événement. Et de l’autre, pour avoir au départ prévu de l’organiser le 19 juin, jour anniversaire de la fin de l’esclavage, dans cette ville marquée par le souvenir du plus grand massacre d’Afro-américains, en 1921. Mais des partisans l’attendent déjà, enthousiastes, à Tulsa. Et le républicain l’affirme : «Nous allons bien nous amuser». FINANCE PRESS GROUP, FPG RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M FONDATEUR Tryphon Kin-kiey Mulumba. kkmtry@lesoft.be Twitter @kkmtry Kin’s Global site www.lesoftonline.net/www. lesoft.be LeSoftConcept LeWebSoftConstruct InterCongoPrinters Radio Télé Action Masimanimba. Grand Bandundu info@lesoft.be SIP-AFRIMAGES B-1410 Belgique. Tél 00-32-488205666. Fax 00-322-3548978. eFax 00-1-707-313-3691 DIRECTEUR GÉNÉRAL. Yerkis Muzama Muzinga. Phone +243-818371479. Directeurs associés Yves Soda. Christophe Dandy Lukeba. DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Pold Levi Maweja. RESPONSABLES ÉDITORIAL. Emmanuel Luyatu Julien Mao Mampo Déborah Mangili Uba. DIRECTION COMMERCIALE. Phone +243-818371479. Directeur de la publication. Munyonga Mubalu. AMP Agences et Messageries de la Presse belges. Accords spéciaux. Belgique. Trends. Trends, Tendances. Le Vif/L’Express. Knack. © Copyright 2019 FINPRESS. Imprimé à Kinshasa InterCongoPrinters Autorisation de diffusion en R-DC. M-CM/LMO/0321/MIN/08 datée 13 janvier 2008.