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international THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER

SINCE 1989 N°1495 | VENDREDI 14 AOÜT 2020 | 24 PAGES €7 $8 CDF 10500

La Justice s’est mise à fouiner

La grande peur Calme et timide, le ministre honoraire des Finances Henri Yav Mulang, invité jeudi 13 août au Parquet Général près la Cour d’Appel de la Gombe en vue de comparaître devant le Procureur général Bonheur Luntaka Madi, ne s’est pas présenté. Craignant inculpation et mise en détention provisoire, l’homme est resté terré chez lui dans le quartier de Ma Campagne. La veille, ses communicants ont battu le pavé dans les rédactions de presse, d’où... l’omerta constatée? DR. THE NEWSPAPER LE SOFT INTERNATIONAL IS PUBLISHED BY FINPRESS GROUP BRUSSELS PARIS KINSHASA DIFFUSION MONDE PRESSHOP BRUSSELS.


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l’actu

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L’épilogue AFDC-A, leçon pour les adeptes du tripatouillage politique

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Ayant occupé indûment des postes au sein de l’équipe Ilunkamba, Néné Nkulu Ilunga et Steve Mbikayi vout être sortis par Modeste Bahati Lukwebo. DR.

ne longue marche. Une vraie longue marche. Une trop longue marche. Modeste Bahati Lukwebo a fini par être reconnu comme seul chef de l’AFDC-A au moins par une autorité de ce pays. Gilbert Kankonde Mbala, a, dans un courrier, repris une position déjà exprimée de reconnaissance du seul Modeste Bahati Lukwebo à la tête du regroupement politique AFDC-A au détriment des dissidents. Dans son

courrier avec ampliation au Président de la République, au Premier ministre, Chef du gouvernement et au Secrétaire général chargé des partis politiques, le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, il est fait état de la prise en compte des revendications de l’AFDC-A. Dans son courrier, Gilbert Kankonde rappelle le contenu des copies qui lui avaient été réservées des lettres du secrétaire général aux Relations avec les partis politiques du 22 juillet 2019 et du 14 octobre 2019 en réponse à la requête de Modeste Bahati Lukwebo,

président national statutaire et Autorité Morale du regroupement AFDC-A. Gilbert Kankonde dont le ministère a la gestion les relations avec les partis et les regroupements politiques outre que la charge de reconnaissance des partis et regroupements, appelle «toutes les parties» à prendre acte de ce nouveau courrier. EN CLAIR, UN JOUR ARRIVE... « J’en appelle donc à toutes les parties concernées par ce litige au respect des correspondances susmentionnées et cela conformément à la

loi n°04/002 du 15 mars 2004, spécialement à son article 7 qui interdit le dédoublement des partis politiques en République Démocratique du Congo». Après différents autres arrêtés des cours et tribunaux défavorables à Bahati, ce courrier de Kankonde vat-il changer la donne au sein de la plate-forme FCC, Front commun pour le Congo en clair, en faisant par exemple sortir du gouvernement Ilunga Ilunkamba des personnalités dissidentes, jamais désignées par leur président national mais par la seule volonté de la seule puissance dominatrice du FCC, à savoir, notamment, la ministre d’État en charge de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale Néné Nkulu Ilunga et son collègue des Actions humanitaires et solidarité nationale, Steve Mbikayi ayant occupé indûment

des postes au sein de l’équipe gouvernementale, vont être sortis par Modeste Bahati Lukwebo, outre d’autres autres postes qui leur ont été attribués ailleurs au sein de la coalition FCC? Comment en est-on arrivé à «gérer» un État par des décisions de ces juristes du FCC? Même si le Congolais n’a jamais aucune mémoire, quelle légitimité auront ces personnalités demain si le courrier de Kankonde venait à être appliqué? Comment dans un même pays, on peut aussi différemment interpréter un acte? Et si Bahati réclamait, devant les tribunaux, réparation du préjudice subi? Il reste que cet épisode constitue une belle leçon pour les adeptes du tripatouillage. En clair, un jour arrive... Et, dans la vie, soyons et restons modestes. D. DADEI n

L’IGF fait rapport et veut Quatre personnes tuées dans un crash montrer ses crocs aérien au Sud-Kivu

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e trop faible niveau des recettes publiques du pays, leur amenuisement depuis mars dernier des suites notamment de la pandémie du Covid-19 - mais ce n’est pas la seule cause - et le coulage trop souvent stigmatisé dans des déclarations publiques sans qu’il n’y ait des mesures conséquentes paraissent être désormais au cœur des préoccupations de l’Exécutif congolais, le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Celui-ci a reçu en audience jeudi 13 août, à l’Hôtel du Conseil le Directeur de cabinet adjoint du Président de la République en charge de l’Économie et Finances, Guylain Nyembo ainsi que l’Inspecteur général des Finances Jules Alingete Key. L’Inspection générale des

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Le patron de l’IGF, Jules Alingete Key se dit doté des moyens. DR.

ouveau crash aérien au Congo. Un avion ayant à son bord quatre personnes dont le pilote et le co-pilote, a fait un crash jeudi en province du Sud-Kivu tuant toutes les quatre personnes. Selon des déclarations faites par le gouverneur de province Théo Kasi, l’aéronef appartient à la société Agefreco, venait de Kalima pour se rendre à Bukavu. Une enquête a été annoncée. Elle seule «déterminera les causes de l’accident. Je partage la douleur avec les familles éplorées et présente mes condoléances les plus attristées», a-t-il poursuivi oubliant la multitude de crashs aériens au Congo qui n’ont donné lieu à aucune enquête. L’un de ces crashs est celui en octobre 2019 d’un vol affrété par le Président de la République, transportant sa logis-

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tique disparu miraculeusement avec plusieurs personnes à bord dont le chauffeur officiel du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. La petite compagnie aérienne du Sud-Kivu est une propriété d’un député provincial Bashengezi Mirindi selon qui, l’avion avait perdu le contact avec la tour de contrôle sept minutes avant l’heure d’atterrissage annoncée. «L’avion a fait Bukavu-Kalima. Ils ont dit dans 7 minutes, ils vont atterrir. Mais on attendu pendant ces 7 minutes sans que l’avion n’atterrisse. C’était aux environs de 15h30. On a demandé à l’équipage d’un avion de la MONUSCO qui a atterri peu après les nouvelles de cet avion. Ces pilotes n’en savaient rien. Alors, on a décollé à bord d’un autre avion pour chercher mais il y avait trop de brouillards. Nous avons demandé à Shabunda et partout ils nous ont dit que l’avion n’est pas arrivé».


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L’Inspection Générale des Finances juge illégales les compensations (suite de la page 2). Finances est un service dépendant du Président de la République. La délégation est venu faire un rapport miparcours des missions de contrôle entreprises par l’IGF afin d’aider le Gouvernement Central à disposer des moyens de sa politique. «US$ 900 MILLIONS DE COMPENSATIONS». «Il y a aujourd’hui nécessité de bien encadrer les recettes de l’État pour voir là où il faut réajuster afin d’aider les autorités à prendre des décisions idoines», a déclaré Guylain Nyembo à des représentants des médias. L’Inspecteur général des Finances a fait part des meilleures dispositions de l’IGF dans l’accomplissement des missions qui lui ont été assignées par le Gouvernement Central. L’homme qui s’est dit doté des moyens conséquents semble décidé de montrer les crocs déclarant devant des médias qu’il a rencontrés que 99 % de produits de la corruption ne profitent qu’à 1% de la population congolaise. Il insiste sur les compensations, dossier qui fait l’objet de plusieurs arrestations au sein d’une régie financière, la DGDA, Direction générale des douanes et

Le DG a.i de la DGDA Jean-Pierre Nkongolo Kabila Mutshi assiste impuissant à la prise de corps de nombre de ses collaborateurs désormais internés au CPRK, la prison Centrale de Makala. DR. Accises dont le DG a.i Jean-Pierre Nkongolo Kabila Mutshi assiste impuissant à la prise de corps de nombre de ses collaborateurs désormais internés au CPRK, la prison Centrale de Makala, expliquant que les compensations sont interdites dans les Finances publiques. Jean Alingete Key a constaté que la pression fiscale est descendue à 9

Belle leçon pour le faux des réseaux sociaux

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e 29 juillet, @ kkmtry postait sur son compte Twitter : «Les Géants du Net ont inventé une horreur absolue dont ils interdisent l’accès à leu fratrie. Face aux fakes regretterai-je d’avoir réinventé mon volontarisme pour basculer mon pays un 8 juillet 2013 dans la Société de l’Information faisant de son habitant un HomoSmartoPhonicus». Voilà que dans son rapport de juillet 2020 publié le 7 août, la plate-forme Facebook annonce avoir supprimé 66 comptes Facebook et 25 comptes Instagram «inauthentiques». «Lorsque nous découvrons des campagnes nationales et non

%. Cela dans un contexte marqué par des compensations « fantaisistes » et des exonérations « injustifiées ». «Nous avons 900 millions USD de compensation qui sont faites sur rien. Cela sous prétexte de différentes condamnations judiciaires », a t-il déclaré l’inspecteur général des Finances. «99% de produits de la corruption ne profitent qu’à 1% de la population et 99% de la population ne profitent qu’à 1% des produits de la corruption. 1% de la

population qui profite de 99% des ressources de la corruption fait pression parce qu’il est constitué des personnes puissantes. Ces personnes font pression pour que le mécanisme de compensation ou le travail sur l’analyse d’exonération soit abandonné», a t-il déclaré. Face aux contraintes de la faiblesse dans la mobilisation des recettes publiques, le gouvernement préconise entre autres les mesures consistant à « la retenue à la source de l’impôt

sur les rémunérations et autres avantages, la délivrance des quittances lors de la retenue de l’impôt sur les rémunérations et autres avantages, la mesure relative à la suspension de l’exonération de la TVA sur les importations des sociétés minières, la mesure de la suspension de la compensation des crédits TVA avec la redevance minière». L’IGF est un service de contrôle supérieur des finances et des biens publics, placée sous

gouvernementales comprenant des groupes de comptes et des pages qui cherchent à induire les gens en erreur sur leur identité et leurs activités tout en s’appuyant sur de faux comptes, nous retirons les comptes, pages et groupes non authentiques et authentiques directement impliqués dans cette activité», écrit le réseau qui a supprimé en juillet 798 comptes Facebook, 259 comptes Instagram, 669 pages et 69 groupes. Plus de la moitié de ces réseaux se sont concentrés sur des audiences nationales dans leur propre pays, dont les États-Unis, le Brésil, l’Ukraine, le Yémen ou le Congo/RDC. ALUNGA MBUWA n LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1495 | PAGE 4.

l’autorité du Président de la République. Comme service d’audit supérieur du Gouvernement, il peut procéder à toute mission de contre-vérification, au second degré de toutes les situations douanières, fiscales ou parafiscales des contribuables ou redevable d’impôts, droits, taxes ou redevances, soit en cas de découverte d’une fraude lors de l’exécution d’une mission de contrôle ou de contre-vérification, soit sur une réquisition des autorités politiques et administratives, soit sur une réquisition des autorités judiciaires, soit par une dénonciation de tiers. Pour ce travail de contrôle, le corps des inspecteurs des finances comprend cinq Brigades permanentes ou ponctuelles : la coordination, l’animation et encadrement des services, les recettes douanières, fiscales et parafiscales contrôle. L’IGF vérifie auprès des services générateurs des recettes toutes les opérations de constatations, de taxation, de liquidation, d’ordonnancement et de recouvrement des recettes, d’apurement du contentieux et les documents comptables y afférentes. Il existe aussi une autre brigade de dépenses publiques, qui contrôle et vérifie la liquidation, l’ordonnancement et le paiement des dépenses publiques. avec AGENCES n


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dérapages judiciaires

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Une épouse forte, «Citoyenne congolaise» étrille l’ancien conseiller anti-Corruption Luzolo Bambi

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ller à à la pêche n’est pas une sinécure. Que de risques courus. Il y a poisson et poisson. Il semble que la truite soit le poisson le plus difficile à leurrer par le premier hameçon venu. Il faut écouter, prendre le temps de regarder, de soulever des pierres ; compter avec la météo voire aller plus haut, plus loin sur des petits cours d’eau plus discrets, loin de tout bruit... Il arrive aussi que le hameçon prenne du gros que le pêcheur seul ne saurait amener à la surface et qu’il abandonne la partie sauf à courir le risque d’être entraîné dans l’eau profonde où les risques d’une mauvaise rencontre avec plus fort sont plus élevés. Un groupe d’inspecteurs judiciaires habitués à pêcher du poisson d’étangs depuis des années semblent s’être aventuré en allant en haute mer à la pêche du gros. L’époux de Mog Dieudonné Aimé Lokadi Moga - a certes mordu à l’hameçon mais un troupeau de lions qui irait dans la jungle s’attaquer à un éléphant ne court-il pas le risque de se laisser happer, balancer en l’air, maltraiter et abîmer par les défenses d’un impressionnant éléphant qui a chargé ? Voilà qui semble être arrivé lundi 3 août au groupe du ministre honoraire de la Justice Emmanuel-Janvier Luzolo Bambi Lessa, récemment Conseiller anti-corruption du Président de la République qui seraient, à en croire Mme Lokadi Mog, MM. Francis Lusakweno, Garry Mabongo Katembo et Boyau. Dans un courrier de 11 pages, daté du 10 août, une semaine après que son mari soit sorti du cachot nauséabond au pied d’une aile de l’immeuble qui abrite le Palais de la Jusitice, et adressé «à Monsieur le Président de la République Palais de la Nation, à Kinshasa/Gombe», l’épouse forte, SciencePo Paris-Dauphine, Énarque de Paris, cheffe de division à la Direction Générale des Impôts, inspectrice des Impôts, Coordonatrice de la cellule d’études fiscales, enseignante à l’École Nationale des Impôts de Kinshasa, qui signe «Mme Lokadi Mog, Citoyenne congolaise», réclame une «réparation des préjudices causés à sa famille par le Parquet de la Présidence». Elle demande l’intervention du Président de la République et son «implication personnelle» en sa «double qualité de magistrat suprême et d’institution Président de la République, afin de mettre fin aux agissements d’un groupe d’individus, bien connus, qui soutiennent travailler pour le compte du Président de la République et qui sont dans (les) murs» du Palais de la Nation. Dans un État de droit, comment écarter la légitimité d’une telle action? Certes, dans un nouveau communiqué (n°03/PJP/2020) qui ne cite pas ce courrier de l’épouse forte mais qui fait clairement suite à celui-ci, daté du 12 août 2020, signé par Albert Kibwe Kasau, Directeur administratif et services généraux relevant du service de presse de la police judiciaire des parquets, il est écrit que «la Police Judiciaire des Parquets observe l’abattage médiatique de ces derniers jours au sujet des enquêtes qu’elle a amorcées depuis mi-juillet 2020» et «constate avec ahurissement que la mythomanie et la délation de la part des kleptocrates impénitents ont atteint des proportions inquiétantes». Puis : «Loin de se

accepte d’être violée par des intrigants qui la tiennent par la bourse (...), n’osant intervenir, administrativement, de peur des représailles» et dont un membre du groupe «se promène avec des carnets de convocations dans sa poche». Ci-après.

Si le courrier de cette «Citoyenne Congolaise» ne le dit pas expressis verbis, on lit entre les lignes que l’ex-ministre de la Justice Emmanuel-Janvier Luzolo Bambi Lessa, récemment encore Conseiller anti-Corruption du Chef de l’État entretiendrait un groupe obscur mafieux. DR. décourager, elle assure l’opinion tant nationale qu’internationale que les Inspecteurs Judiciaires, conformément aux pouvoirs leur reconnus par les textes légaux et réglementaires, sont résolument décidés à en découdre avec cette pègre qui écume nos Institutions. Elle ne se laissera jamais distraire par les simagrées de ces potentiels prévenus qui cachent mal la peur du lendemain». LA POLICE EMPRUNTE AU VOCABULAIRE ISLAMISTE LE MOT «MÉCRÉANT». Dans un précédent communiqué de presse du 7 août 2020, le même Albert Kibwe Kasau écrivait : «La Police Judiciaire des Parquets a documenté plusieurs faits infractionnels et constitué cinq équipes d’Inspecteurs Judiciaires qui sont à pied-d’œuvre depuis trois semaines. Il se trouve que parmi les dossiers phares, il y a des cas où certaines entreprises et sociétés minières, pétrolières et de commerce général ont, d’une part, minoré leurs productions pour amenuiser leurs Impôts sur les bénéfices, et d’autre part, ont déclaré des pertes pour ne pas payer conséquemment les Impôts par rapport aux bénéfices et profits réalisés, alors que les investigations menées par les Inspecteurs Judiciaires, sur le plan international, étant entendu que celles-ci font partie des consortiums, démontrent qu’elles ont réalisé des gros bénéfices. Curieusement, les enquêtes ont permis de découvrir que parmi les administrateurs et auditeurs internes de ces entreprises et sociétés, il y a des personnalités politiques congolaises qui occupent actuellement des très hautes fonctions dans les Institutions du pays et qui ont même touché des dividendes pour les exercices déclarés sans profits. En

outre, la Police Judiciaire des Parquets a cerné certains procédés mis en place par les importateurs, exportateurs, commissionnaires en douane et contribuables avec la complicité des agents et cadres des régies financières, aux fins de priver l’État de ses ressources. La Police Judiciaire des Parquets travaille sereinement pour débusquer tous ces mécréants». Ce mot mécréant désigne une personne qui n’adhère pas à la religion qui serait la seule vraie, originellement la religion chrétienne. D’après Wikipédia, le terme issu du mot mescreant, lui-même formé à partir du verbe croire et du préfixe péjoratif més, trouve un équivalent dans la religion islamique avec le terme kâfir. Reste le problème : nombre d’officiels ne comprennent pas les descentes musclées d’un «service qui a cessé d’exister» en reconnaissant en matière fiscale la compétence de la seule Inspection Générale des Finances et de la Cour des comptes. Quelle communication du Gouvernement dans un contexte de crise dans la coalition au pouvoir FCCCACH? Et si toutes les épouses congolaises réagissaient comme l’épouse forte, on pourrait se demander qui se risquerait d’aller à la pêche au gros. Le courrier de cette épouse débusque une « justice où on arrête d’abord, on publie dans les médias et ensuite on commence les enquêtes avant de constituer le dossier d’instruction «. L’intégralité de cette «lettre ouverte» d’une rare véhémence juste extraite de ses innombrables «Monsieur le Président de la République», signe d’une aigreur face à ce que son auteure qualifie de «Rebelles» «œuvrant au gré des vagues des potins mondains, flirtant avec la sacre Justice qui refuse l’influence politique pour garder son indépendance mais

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«DES GROUPES OBSCURES OPÈRENT EN TOUTE IMPUNITÉ DANS UN ÉTAT DE DROIT (...)». «À la suite de l’arrestation de mon époux, le Directeur Général des Impôts, M. Lokadi Moga Dieudonné-Aimé, je voudrais dénoncer, avec tout le respect que je dois à Votre Excellence, Votre Cabinet politique ainsi que les membres de votre structure de lutte contre la corruption, impliqués dans une vaste mafia de corruption sur fond de banditisme et d’escroquerie. Ma famille en a payé les frais ce lundi 3 août 2020. Mon époux a été arrêté par ce groupe qui opère entre Votre Cabinet et le Palais de Justice. Ces gens se terrent dans un local derrière le Palais de Justice, sous les marches de son esplanade. Ils sont identifiés au Parquet de la Gambe, comme étant « la bande de Luzolo Bambi » ou encore « les supers Inspecteurs». Ils utiliseraient des éléments de la police jadis commis à la sécurité du Conseiller Luzolo Bambi pour procéder à des arrestations musclées, arbitraires et illégales. Tout le monde le sait et personne n’agit. Mon époux a été arrêté pendant deux jours sur la base d’une simple convocation émise par un de ces individus qui n’appartiennent à aucune structure du Parquet, encore moins de la Justice congolaise. Je voudrais comprendre comment une personne considérée comme « déserteur» par la nouvelle Inspection de police judiciaire peut interpeller un haut cadre de l’Administration en violation des procédures et, comment peut-elle tenir le Parquet Général de la Gombe tout entier en état : du Procureur Général à ses Substituts, en passant par les Avocats généraux ! Je voudrais comprendre pourquoi les matières administratives ne sont pas traitées par les Cours et tribunaux administratifs mais par des pseudo experts de l’inspection judiciaire qui les transforment, toujours, en infractions alors qu’il s’agit des remises en cause des actes administratifs? Par ma lettre ouverte, je voudrais rompre cette Omertà des autorités judiciaires et de la sécurité intérieure qui acceptent qu’un groupe de gens opère autour du Palais de Justice au nom de la Président de la République sans les renvoyer au Palais de la Nation, Vos bureaux situés à deux minutes à pied du Palais de Justice. Je voudrais que l’opinion publique soit informée du danger qu’ils représentent. En effet, M. Garry se promène avec des carnets de convocations dans sa poche, il passe le clair de son temps dans Vos locaux. Il travaillerait sous les ordres directs de monsieur Francis Lusakweno, de la Présidence toujours. Pendant deux jours, le sort de Monsieur M. Lokadi était entre les mains d’une certaine bande composée de MM. Francis Lusakweno, Mabongo Katembo Garry et Boyau. Aucune autorité judiciaire n’a osé intervenir, administrativement, de peur des représailles nous a-t-on expliqué, officiellement, à moi et à mes Avocats. Le mode opératoire habituel de ce groupe serait le suivant : ils montent des faux dossiers - arrêtent les personnalités ciblées - publient des fausses informations dans les médias (suite en page 6).


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dérapages judiciaires

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Dans sa lettre ouverte au Chef de l’État, elle porte des graves accusations à l’endroit de la police judiciaire des parquets (suite de la page 5). en mettant en exergue des montants exorbitants supposés détournés pour manipuler l’opinion publique - ensuite, ils neutralisent les autorités judiciaires en prétendant que c’est un dossier du Président de la République lui-même. À la fin, ils réclament à leur victime le paiement d’une somme d’argent pour être relâchée. La marche vers un État de droit ne peut tolérer que des groupes obscures, opèrent en toute impunité, étalent les dossiers des contribuables dans la presse au mépris des conséquences sur le climat des affaires, diffusent des communiqués de presse dans les médias, fassent éruption dans les services de l’État, sans être inquiétés. Ces gens ont acquis un statut officiel de « Rebelles », œuvrant au gré des vagues des potins mondains, flirtant avec la sacre Justice qui refuse l’influence politique pour garder son indépendance mais accepte d’être violée par des intrigants qui la tiennent par la bourse. En 2014, à la suite de la réforme de la Justice, l’Inspection Judiciaire des Parquets avait été supprimée et son personnel versé à la Police Judiciaire des Parquets dont l’organisation et fonctionnement sont fixés par Arrêté ministériel n° 016/CAB/ME/MIN/ J&GS/ 2019 du 11 janvier 2019. La Police nationale, ayant été elle-même reformée, ce groupe d’inspecteurs qui travaillaient avec l’ancien Ministre de la Justice M. Luzolo BambiI, avait refusé d’intégrer la nouvelle structure. Le problème de la Justice est abyssal ! Une poignée d’individus, pas plus de cinq personnes, résiste encore au changement. Leur défection est constatée mais pas sanctionnée. Ces électrons libres se considèrent comme personnel de la Présidence de la République, rodent autour du Palais de Justice et entretiennent une confusion sur leur statut réel. C’est ce groupe qui actif dans les médias, son lieu naturel de travail, méprise sa hiérarchie naturelle. Son unique terrain de chasse : les Régies financières et les grandes entreprises. Le rapport de l’Office de lutte Contre la Corruption dans les Établissements Publics, OCEP en sigle, attribue la palme d’or en matière de corruption à la Justice congolaise. La DGI occupe l’avant dernière place après la DGDA. Comment expliquer alors que ces gens n’ont jamais diligenté une enquête tendant à améliorer l’image de la Justice ? Comment n’ont-ils jamais mis fin aux jugements et arrêts qui bloquent les actions en recouvrement des Receveurs des Impôts, alors que le Ministre des Finances avait transmis à son collègue de la Justice Luzolo, en son temps, une liste des dossiers et jugements condamnant injustement le Trésor public ? Comment l’État congolais perd-il tous les procès avec les particuliers ? Tous les contribuables savent que pour ne pas payer ses impôts, il faut chercher un magistrat. Pourquoi ces supers inspecteurs n’ont-ils jamais évalué le manque à gagner pour le Trésor public dont le montant est estimé à plus que ce qu’ils étalent sur la place publique et qu’ils attribuent, à tort, aux grands bonnets, la seule catégorie des agents de l’État qui les intéressent ? Pourquoi ces Inspecteurs judiciaires n’enquêtent-ils jamais sur des milliers de morts enregistrés à l’hôpital Maman Yemo parce que la famille n’a pas donné deux mille cinq cents (2 500) Francs congolais à l’infirmier pour enregistrer le malade ? Pourquoi n’enquêtent-ils pas également sur les relations entre les petits taxis jaunes et les agents de la police de circulation routière ? Pourquoi enfin n’enquêtentils pas sur les jeunes bandits commu-

nément appelés « kuluna » souvent libérés sans condamnation ? Ou encore enquêter sur les sommes collectées par les agents de l’État auprès des vendeuses qui étalent leurs produits sur les abords des routes. Dès le soir du lundi 03/08/2020, l’indignité de ce groupe obscur est allée jusqu’à vouloir m’extorquer des fonds dans un scénario digne d’un mauvais polar policier. En effet, ce groupe m’a appelée au téléphone pour me demander d’aller dans la commune de Lemba, dans une boutique, pour y déposer toute somme d’argent que je pouvais avoir, sur un compte « Mpesa » qui me sera communiqué sur place et tout de suite mon époux sera libéré par le Procureur Général (PG) ! N’ayant pas réussi leur coup, le mardi 04/08/2020 M. Garry est sorti du bois pour réclamer « 10 Unités » c’est-à-dire 10 000 dollars en précisant la clé de répartition entre la Présidence et le Parquet. L’État me verse cent quatre-vingt-deux milles (192.000) Francs congolais de salaire par mois pour mobiliser six mille milliards de budget, qui servent entre autres à payer ce groupe pou m’arnaquer. C’est honteux et inadmissible ! Le mercredi 05/08/2020, le fameux Garry ayant épuisé toutes ses cartouches va sortir de sa gibecière les dossiers clos de M. Luzolo : une pile des documents sans suite logiquequ’il ne comprenait pas lui-même. C’est au cours de cette deuxième audition que le fameux Garry est revenu à la charge pour exiger ceci à mon époux « vous devez parler car la Présidence est convaincue que vous protégez le Ministre Yav et le Gouverneur de la Banque Centrale Mutombo ». D’autant plus vrai que le lendemain, dans les journaux on pouvait lire : M. Lokadi a parlé ! C’est totalement inadmissible ! Une expertise ne se décrète pas. Elle se forge au prix de formations et de pratiques qui construisent petit à petit l’expérience dont on peut se prévaloir. D’où ces inspecteurs tirent-t-ils l’expertise technique en matière de contrôle financier dévolue aux Inspecteurs des Finances et à la Cour des Comptes? Que savent-ils des contrôles fiscaux réservés aux seuls vérificateurs des impôts ? Certaines langues au Parquet parlent des dossiers montés de toutes pièces dans une officine privée avec la complicité de certains agents des Régies véreux. La crise économique et sociale est vraiment là et tous les moyens sont bons pour se payer sur la bête ! Nous attendons soutenir le fait que tout ceci découle des besoins désespérés, des déserteurs d’un service de l’État réformé, de prouver leur efficacité et de trouver au plus vite un coupable qui satisfait leur conception de justice. Cette démarche a entraîné une myopie au niveau du travail de Vos Services: défauts de perspectives, erreurs de méthode et procédures, mauvaises compréhensions des documents, interprétations biaisées des lois et règlements fiscaux. Alors que les vraies raisons sont ailleurs. Je me borne à indiquer les faits que j’entends prouver. J’entends particulièrement prouver qu’une mauvaise orientation des enquêtes du Conseiller Luzolo Bambi a conditionné la qualité et la crédibilité de son travail. En effet, ses enquêteurs débauchés parmi les Inspecteurs judiciaires qui ont eu à travailler avec son Cabinet Ministériel ont transformé, par une sorte d’enchaînement, peut être inconscient, des soupçons en conjectures et des conjectures en preuves présumées. Mon objectif consiste à dévoiler ce mécanisme, à faire le chemin à rebours en pointant les passages hasardeux de l’équipe

Luzolo, les déductions erronées, la flagrante injustice et les manipulations des enquêtes de ses collaborateurs. Mon époux n’a rien à prouver à la Présidence de la République, c’est à la supposée bande de Luzolo plus précisément M. Lusakweno de prouver, qu’au-delà de tout doute raisonnable, la responsabilité personnelle d’un Directeur Général des Impôts, qui n’est plus en fonction, du fait des actes posés dans l’exercice de ses fonctions, il y a 4 ans, liés à ses attributions en rapport avec l’accomplissement de missions régaliennes de l’Etat, dévolues une administration fiscale sont sortis de leur cadre. Après coup, on ne doit pas se cacher derrière une Justice qui n’a pas initié l’interpellation de mon époux à moins qu’il n’existe une procédure de régularisation des abus des agents de la Présidence par le Parquet. Je plaide alors pour l’ouverture des guichets dans tous les Cours et tribunaux pour enregistrer les plaintes des usagerslésés par une justice partiale ou victime des actes d’extorsion de la part des agents de justice. C’est le début de la lutte contre la corruption. Par magie, nous sommes partis du dossier de 100.000.000 de dollars , difficile à soutenir, aux dossiers de dégrèvements extirpés des archives de M. Luzolo. Le temps ne pardonne pas ! Nous sommes en 2020, la plupart de dossiers de M. Luzolo sont périmés, certains d’ailleurs datent de l’époque où mon mari n’était pas DG des Impôts, avant octobre 2010. D’autres dossiers ont fait l’objet des contrôles fiscaux, dans les délais fixés par loi et sont frappés de prescription. L’opinion publique se souviendra du rappel à l’ordre du Procureur Général de la République Kabange Numbi adressé à Luzolo Bambi, éminent professeur des procédures judiciaires à l’Université de Kinshasa, sur la nécessité de veiller au respect des procédures judiciaires et attributions des services de l’État, par sa structure et par lui-même. La fiscalité est une affaire des techniciens bien que son essence soit politique. Loi fiscale accorde des garanties et la sécurité aux contribuables. Cette loi, initiée par l’administration fiscale est bafouée avec la résurrection des dossiers sur lesquels le Procureur Général de la République s’est prononcé qui, par un coup de force, ont été instruits quand même par le Parquet Général puis classé faute d’éléments probants. Des dossiers pour la plupart frappés aujourd’hui (2020) de prescription fiscale et administrativement déclassifiés. Ces actions médiatisées ne relèvent que de la tracasserie, pas d’un souci de mobiliser les recettes fiscales. Pour rappel des faits : le DG Lokadi s’est présenté naturellement devant la juridiction compétente, accompagné d’un Inspecteur des impôts, comme il s’agissait d’un problème de service. Le Parquet lui a expliqué que le dossier n’est ni enregistré ni instruit chez eux mais que la personne qui a émis la convocation est bien connue des services. Au bureau de I’AGR, le prétendu inspecteur judiciaire Garry, invité, a soutenu que c’est un dossier qu’il a reçu directement de la Présidence de la République. Ces mots magiques ont désarmé I’AGR qui demandera à M. Lokadi de se mettre à la disposition du fameux inspecteur et de lui fournir les informations attendues par la Présidence de la République. Après avoir informé mon époux que son interpellation faisait suite aux nombreuses enquêtes menées par Votre Conseiller Bilomba, qui l’avait cité sur les antennes de Top Congo, lors d’un débat, M. Garry a demandé à mon mari

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de justifier l’utilisation des 100.000.000 de dollars prêtés à l’Etat congolais, que l’entreprise Mutanda Mining a versé en 2015 à la Banque Centrale. C’était un emprunt contracté par le Gouvernement auprès/ d’une entreprise pour ses dépenses, en 2015. Un protocole d’accord avait été signé à l’occasion et qui explique, en français simple, que ces sommes seront traitées comme des avances au Trésor à valoir sur les impôts à venir au lieu d’un remboursement. En quoi la DGI est-elle concernée? En quoi M. Lokadi de surcroît estil concerné ? Après l’audition de mon époux, M. Garry et son Chef, M. Boyau e sont rendus à la Présidence pour faire rapport à M. Lusakweno de la Cellule de lutte contre la corruption de qui ils dépendent depuis l’époque de Luzolo Bambi. M. Garry est revenu seul au Parquet pour expliquer ce qui suit: « La Présidence exige que M. Lokadi produise les quittances délivrées par la DGI à l’entreprise Mutanda Mining en 2015. Sans ces documents, il ne doit pas quitter les lieux». Pendant que la DGI informée s’attelait à préparer ces pièces, archivées par le Receveur des Impôts, mon époux sera conduit par M. Garry au poste de police du Parquet, au cachot des enfants, Amigo. Il est 16h00. Ensuite ce monsieur s’est rendu dans plusieurs médias pour diffuser l’information selon laquelle M. Lokadi devrait répondre à la Justice au motif d’un détournement de 100.000.000 de dollars. Certains médias ont même cité cette source pour étayer leur version des faits. Qui va réparer les torts causés à ma famille ? Qui va expliquer à une opinion publique qui ne connaît pas les procédures fiscales et financières que c’est un mensonge cousu de fil blanc destiné à extorquer de l’argent à un ancien DG? Peut-on se permettre ainsi sans vergogne, pour citer l’ancien Président français, F. Mitterrand, au cours de son discours prononcé dans la Nièvre, suite aux obsèques l’ancien Premier Ministre Pierre Bérégovoy : « jeter l’honneur d’un homme aux chiens? ». L’arrestation par vos services (agissant au nom de la Présidence la République) de mon époux a été savamment organisée, pendant une période marquée par les nouvelles mises en place, sur fond de haine et de vengeance car le DG Lokadi a déjà eu à faire à ce groupe qui opère à la Présidence et rode toujours autour des régies financières. Il suffit de supprimer la prime des aviseurs pour constater l’arrêt des tracasseries dans les Régies. En effet, ce gens se sont constitués en Aviseurs professionnels pour bénéficier des primes que la DGI octroie aux Aviseurs externes. En son temps, ce groupe avait arrêté illégalement le responsable du groupe MinoCongo au motif qu’il refusait d’honorer un avis de redressement émis par l’Inspection Générale des Finances. Il voulait ainsi le forcer à payer le montant redressé pour toucher une la prime, comme facilitateur. Alors que l’entreprise était en contentieux et la procédure d’arbitrage était engagée. Comme il s’agissait des questions de fiscalité, le Parquet a exigé à ce groupe la présentation d’un document de l’administration compétente, en l’occurrence la DGI. M. Luzolo Bambi n a saisi alors le DG des Impôts M. Lokadi pour obtenir plutôt une plainte contre le groupe MinoCongo, afin de justifier l’arrestation de cet opérateur économique. Le DG Lokadi a refusé de produire ce genre de document en violation des procédures fiscales. Il s’en est suivi des convocations, invitations et des menaces de la part de ces inspecteurs judiciaires de la présidence jusqu’à la publication dans (suite en page 7).


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dérapages judiciaires

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Mme Lokadi dénonce l’action mafieuse d’une «bande de Luzolo Bambi» dont sa famille «a payé les frais» (suite de la page 6). les médias des prétendus détournements des deniers publics, corruptions et dégrèvements illégaux que le DG Lokadi aurait accordés. C’est le fameux dossier de Luzolo, présenté comme pouvant rapporter beaucoup d’argent à l’État et qui aurait occasionné un coulage des recettes et qui remonte à la surface dans cet embrouillamini. Un dégrèvement n’est pas une infraction encore moins un acte criminel mais une garantie accordée légalement au contribuable qui conteste une imposition mise à sa charge. En outre, un dégrèvement n’est pas une recette comptabilisée dans le compte général du Trésor mais un acte pour rétablir un contribuable dans ses droits. Un DG des impôts n’accorde pas de dégrèvements, il ne gère pas. On publie des fausses informations avec des gros montants pour attiser la haine de la population déjà très pauvre. Il n’y a là aucune intention de maximiser les recettes de l’État. Il serait souhaitable de solliciter des Régies, des vraies stratégies de mobilisation des recettes à partir d’un schéma technique, pour chaque catégorie d’impôt, si le niveau des recettes intéresse réellement les services de Votre autorité. S’accrocher aux dossiers qui sortent des mallettes des accusateurs -chasseurs -des primes est une perte de temps inutile au regard du rapport de la Fédération des Entreprises du Congo, FEC, sur la situation des entreprises et le ralentissement de la consommation des ménages. Les effets de Covid-19 sur les recettes sont très graves pour se distraire avec des communiqués de presse des Inspecteurs judiciaires et des publications sur des prétendus détournements. Voilà ce qui arrive à Lokadi Moga, un honnête citoyen, après plus de 30 ans de service dans l’administration publique congolaise, dont 6 ans et 10 mois comme Directeur Général des Impôts. Je vous informe que c’est le seul DG des Impôts qui a fait l’objet de 58 audits, Inspections, contrôles pendant son mandat. Toutes ces missions n’ont jamais trouvées une faille dans sa gestion d’une transparence incroyable comme l’a relevé un Député national, lors des travaux de préparation du Budget. Je suis fière d’être l’épouse de ce Monsieur là ! Les tracasseries dans les Régies financières se sont amplifiées après la publication sur le site de la présidence des informations faisant état de l’annulation de la décision du Premier Ministre Muzito d’interdire toute mission de contrôle dans les Régies, des services autres que ceux prévus par la Loi : l’Inspection des finances et la Cour de comptes. Toute information sur des prétendus détournements, corruptions devraient suivre la procédure judiciaire normale. Toute information sur le dossier d’un contribuable devrait être sollicitée à travers une réquisition du Parquet. Avec l’ouverture de cette boîte de pandore, la confidentialité du dossier du contribuable n’existe plus en RDC, il va s’en suivre des débats stériles entre fiscalistes et non fiscalistes. Avec mes Avocats, je me suis battue contre un monstre à plusieurs têtes. En effet, pendant tout le temps que mon époux a passé au poste de police, aucune autorité judiciaire n’est intervenue. Toutes neutralisées ! Ces autorités, impuissantes, nous ont dit clairement et sans équivoque craindre pour leur carrière « on ne sait pas qui est derrière ces gens et à qui ils rendent compte à la Présidence mais, ils ont une forte capacité de nuisance ». C’est la justice qui me répond ainsi ! Tout en sachant que c’est cette même justice qui dans un

L’ex-ministre de la Justice, ex-Monsieur anti-corruption Luzolo, abîmé par son groupe d’inspecteurs. DR. État de droit est censée protéger mon époux et garantir la présomption d’innocence. Vous comprendrez aisément que l’arrestation de mon époux n’est qu’un acte de vengeance! Dans les couloirs du Parquet, on parle de règlements des comptes en faisant croire au Président, que les Inspecteurs judiciaires sont efficaces et peuvent récupérer beaucoup d’argent. Mais combien de « Makuta » ont-ils déjà récupérés par le passé ? La mobilisation des recettes fait-elle parti de leurs missions ? Ne sommes-nous pas en présence d’une extrapolation de la compréhension des textes fiscaux ? Les questions de fiscalité sont très techniques et la fraude fiscale très subtile. Quant à la corruption d’un agent du fisc, elle peut relativement se concevoir, dans une certaine mesure, dans la gestion des défaillances et non dans la gestion des recettes comptabilisées. Depuis la réforme de 2003, l’impôt est payé directement au Compte du Trésor logé à la Banque centrale. La vérification fiscale est très technique notamment celle de la comptabilité. D’ailleurs, elle n’est pas pratiquée par tous les agents des impôts. Elle est l’apanage d’une seule catégorie d’agents appelée : vérificateurs des Impôts, formés à cette fin. Si on doit parler de coulage des recettes, c’est au robinet qu’il faille chercher, les dépenses, et non dans le tuyau qui remonte les recettes. La France a lancé une réforme des finances publiques basée sur des économies budgétaires à travers sa RGPP. La ROC, en cette période, peut booster ses recettes en faisant des économies. Les agents des Régies financières étaient mobilisés pour proposer des stratégies de maximisation des recettes pendant cette période de Covid-19 notamment mon époux. Le sursaut patriotique a laissé la place à une psychose. Tout le monde se sent en insécurité du fait que les services non compétents interprètent à leur manière la règlementation fiscale, les décisions et activités normales de gestion et d’administration des impôts. De quelle manière faut-il accomplir son travail de fonctionnaire si des personnes qui ne prennent pas la peine de se former aux finances publiques s’invitent aux débats sur la fiscalité parce qu’ils sont à la Présidence, dépendent de la Présidence ou des Parquets? Je suis révoltée et profondément déçue. J’ai passé deux journées et deux nuits debout au Parquet à surveiller mon

époux, guettant le moindre signe de malaise, appelant les médecins de partout pour obtenir des conseils sur les premiers gestes à poser en cas de/ problème. Peut-on imaginer l’angoisse d’une femme dont le mari sort d’une opération délicate et qui souffre des tassements des vertèbres, à force de rester assis au bureau, à chercher les recettes pour l’État. Est-ce là sa récompense pour avoir servi fidèlement l’État? Tard la nuit, quand les policiers me demandaient de sortir de l’enclos du Palais de Justice, dans sa voiture je retrouvais toujours sa farde contenant les stratégies innovantes de mobilisation des recettes TVA pendant cette période marquée par les conséquences de la pandémie à Covid-19 qu’il devait présenter à la nouvelle équipe de la DGI, qui a fait appel à son expertise. Quelle est cette recette qu’un Inspecteur Judiciaire peut mobiliser ou récupérer en arrêtant M. Lokadi pour des dossiers mal compris qui datent de plus de 10 ans à l’époque où il n’était même pas encore DG ? Comment les quittances des sommes versées au Trésor pour l’exécution du budget 2015 peuvent-elles ramener 100 millions de dollars dans le budget 2020 ? Comment un dégrèvement issu d’un contentieux peut-il remplir les caisses du montant contesté ? Comment des dividendes distribuées peuvent-elles remplir la caisse de l’État? Il n’y a que l’Inspection Générale des Finances et la Cour de compte qui peuvent évoquer une faute dans la gestion et l’administration des impôts. Mon époux est un haut fonctionnaire de l’État, diplômé de l’Université de Kinshasa en économie, diplômé de l’Université Paris Dauphine en administration fiscale (DESS). Il a conduit plusieurs réformes fiscales qui ont rapporté beaucoup d’argent à l’État. Mon époux a fait carrière aux impôts, recruté sur cours en 1989. Il a notamment travaillé pour les administrations fiscales du monde réunies au sein du Centre de Recherche et d’Études des Administrations Fiscales (CREDAF). Mon époux n’a pas été nommé Directeur Général des Impôts parce qu’il est l’ami de l’ancien Premier Ministre Matata Ponyo, comme avancé par ces gens. Il était déjà directeur des Impôts quand son ami avait fait appel à ses compétences pour mettre en œuvre son pacte de doublement des recettes qui a été un vrai succès pendant une période similaire à celle que nous traversons. Dans quel manuel de bonne gouvernance est-il interdit à un ami de faire appel à un autre ami, intelligent et techniquement, compétent pour l’appuyer dans son mandat ? Le Président Chirac au pouvoir n’a-t-il pas fait appel à son ami Jean-Louis Debré pour diriger le Conseil Constitutionnel ? Une réputation se construit et se gagne au prix des sacrifices et des privations. La tentation est toujours grande mais nous avons le choix. La décision de glisser ou de ne pas glisser la main nous appartient. Mon mari n’est pas un envieux , un cupide ou un « m’as-tu vu ». Mon mari est fils d’un banquier décédé trop tôt mais qui a eu le temps d’inculquer à son unique garçon des vraies valeurs de vie. Il est marié à la fille d’un Haut Cadre de l’Armée congolaise, Magistrat militaire retraité par Joseph Kabila avec honorariat et éméritat, la plus grande reconnaissance de la République, alors qu’il s’occupait de la discipline dans l’UDPS. Avocat respecté, descendant d’une famille des Chefs coutumiers, mon père n’a jamais été cité dans une affaire de détournement alors qu’il a eu la charge d’installer les tribunaux militaires sur toute l’étendue du ter-

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ritoire national ainsi que les prisons militaires. Instructeur dans l’armée, il a toujours veillé sur la discipline dans les rangs et les valeurs républicaines. Mon époux nage dans cette marre de valeurs. Un détourneur ne laisse pas dans la caisse de la DGI, à son successeur, près de 7.000.000 de dollars comme fonds de secours, économisés pendant son mandat pour parer à tout imprévu. Un détourneur ne laisse pas les services attitrés de la DGI gérer les marchés publics qui ont abouti à la construction des grands bâtiments dans l’arrière-pays pour loger les services des Impôts et les villas des Directeurs provinciaux. Un détourneur n’exige pas à ses services de retenir l’impôt sur toutes leurs primes et de les reverser au Trésor pour prêcher par l’exemple. Un détourneur ne partage pas sa prime de fonction avec les anciens DG qui l’ont précédé comme argent de poche. Un détourneur ne crée pas un fonds pour faire soigner ses agents à l’étranger. Un détourneur ne réveille pas son épouse à trois heures du matin pour lui parler d’une nouvelle stratégie qu’il envisage pour booster les recettes. Je me battrais pour cet homme jusqu’à la dernière énergie pour que son honneur bafoué lui soit rendu. Dans ce sens, mon courrier est le seul moyen, en guise d’alternative dont je dispose, pour commencer cette entreprise de réhabilitation. Je tiens à préciser que le Procès-Verbal d’audition a commencé par : « Sur instruction du Président de la République, Chef de l’État, nous... Au lieu de : « Sur instruction du Procureur... ». Ce qui a justifié ma démarche de trois jours auprès de Votre Conseiller Bilomba, cité par M. Garry comme responsable du dossier. Nous sommes en 2020, c’est votre Cabinet qui est concerné. Voilà pourquoi à cet effet, je l’ai contacté pour connaitre la procédure de saisine du Parquet de la Présidence quand j’ai remarqué que M. Garry avait commencé à constituer, en notre présence, le dossier Lokadi avec les éléments sollicités, après son arrestation ! Quelle est donc cette justice où on arrête d’abord, on publie dans les médias et ensuite on commence les enquêtes avant de constituer le dossier d’instruction ? Le train de vie de mon mari est le même, avant d’être Directeur Général des Impôts et après son mandat, malgré les hautes fonctions assumées grâce à son pays. Il est resté un homme modeste et humble. Vat-il détourner pour enterrer l’argent quelque part et mener la même vie? Il s’agit bien de 100 millions avec six 0 à la fin! Je demande seulement que cet harcèlement inutile s’arrête, que nous puissions, mon cher époux et moimême, retrouver notre quiétude que nous n’aurions jamais due quitter si ces événements malheureux n’étaient pas survenus. S’il a commis une faute qui engage sa responsabilité personnelle qu’il soit traduit devant une juridiction compétente et non devant un parquet obscur qui se prétend de la Présidence. La cause que je défends est juste et j’attends de vous des décisions, un soutien sans ambiguïté, plein et entier. Que le Dieu très haut et tout puissant ne vous cache jamais sa face. Que par son fils unique Jésus-Christ, qui a tout accompli sur la croix de Golgotha, se souvienne que solennellement et devant le monde entier vous lui avez confié ce que vous avez de plus cher : la Nation congolaise et Votre peuple ! Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l’expression de ma très haute considération. Fait à Kinshasa, le 10 août 2020. MME LOKADI MOG n Citoyenne congolaise.


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Étrillé, Yav aurait décidé de balancer

La grande peur Devant le magistrat, le ministre Yav se serait fait étriller par le gouverneur de la BCC Déogratias Mutombo reçu plusieurs jours auparavant dans l’affaire des 100 millions de $US du minier Mutanda quand le ministre jure de vouloir vendre guère à bas prix sa peau et rejette l’idée de se faire «maper» à Makala. Les deux hommes étaient déjà d’importants témoins (NPM) lors du procès des 100 jours relatif aux maisons préfabriquées turques du Libanais Jammal. DR. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1495 | PAGE 8.


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Ministre des Finances de 2014 à 2019

Déo étrille Yav qui s’en prend à Déo en très mauvaise passe

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ont engagé la machine et engrangé du résultat... Cela peut être du tape à l’œil mais c’est déjà ça en vue de la pédagogie. Il faut commencer par l’exemple en frappant plus haut, plus fort... Que l’État a été dépouillé de son patrimoine. Que des domaines de l’État détournés et distribués. Que des gens tout récemment arrivés à Kin, se retrouvent propriétaires des maisons dans la grande commune de la Gombe... Par quel miracle?

ls détournent l’attention vers des dossiers inexistants. Ils usent de la délation et de la monnaie pour neutraliser l’adversaire mais se neutralisent. «Je te tiens tu me tiens par la barbichette». Ils entrent tous en course en même temps et à celui qui saura le plus débourser, le mieux payer qu’ira le projecteur. Joseph Kabila avait peut-être rêvé d’une élite politique mais inintelligente, nulle part assise sociologiquement dans le pays, ses soi-disants membres de son cercle fermé lui ont montré le chemin qu’il ne fallait en aucune façon prendre en espérant chaque jour mieux se servir. C’EST LA FORCE. LA TOTALE... Ils pouvaient faire peur à Kabila qui se recherchait un parent, un pays, une langue, une religion, certainement rien de tel avec le fils du Sphinx dont les assises sont telles qu’il n’a nul besoin de corrompre quiconque pour exister et qui a, à la bouche, deux ou trois mots : «le peuple d’abord». C’est la force, sa totale... Ils peuvent tenter de lui faire peur en jouant des attelages, des majorités fabriquées, achetées à prix d’or ou à vil prix, c’est selon mais au jugement dernier, c’est chacun pour soi, Dieu pour tous. Certes, tout n’est pas parfait. Qui a déjà vu la perfection et où? L’essentiel est de commencer... Un pays c’est un groupe d’hommes debout, décidés d’atteindre un objectif mais qui avance dans une forêt noire en supposant s’être tracé un objectif et une direction et qui se choisit un chef. L’essentiel est que celui en fonction fasse sa part dans la bonne direction et lègue à la postérité des actions, des avancées...

Fac-similé d’une lettre du ministre Henri Yav Mulang portant sur des montants colossaux - 100 millions de $US - bien compromettante à laquelle s’intéressent différents services. DR. Le groupe peut se lancer dans des crocs-en-jambe, contester un pouvoir, une direction, cela est compréhensible car humain. Mais si ces crocen-jambes se multiplient au point de détourner l’attention du groupe et

de le faire reculer, cela n’est pas acceptable... Entre autres moyens que le groupe doit pouvoir se doter pour atteindre ses objectifs, c’est l’ordre, la justice, donc la loi. Opposant, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo

voulait tant régler ses comptes aux pilleurs et autres détourneurs des biens publics; au pouvoir, il a hésité et déclaré être trop occupé pour trouver le temps d’aller «fouiner dans le passé des gens», explicitant

qu’il ne lui appartient pas de faire ce travail mais c’est le travail de la Justice. Et voilà que des magistrats nouvellement nommés ont pris l’affaire en mains. Désirant faire montre de loyauté, ils

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GROS RISQUE D’ÊTRE «MAPÉ». Certains ont même trouvé où loger à la Gombe une fratrie. Faut-il vraiment que Fatshi ferme les yeux à des tels dérèglements? Si oui, comment serait-il jugé par le peuple lui qui n’a que «le peuple d’abord» à la bouche? Ne serait-ce pas de la trahison que ni ses contemporains, ni l’Histoire en majuscules ne saurait pardonner... Tel haut fonctionnaire est convoqué à comparaître, il se trouve toujours un parent pour lui demander de rester à la maison et de défier la justice. Tel ministre en fonction ou honoraire est convoqué, il se trouve toujours des égarements et le convoqué profitera de ces «erreurs de procédures» pour rester à la maison, terré. Est-ce le cas de Henri Yav Mulang, ministre des Finances de 2014 à 2019 qui a reçu mandat de comparution avec menace explicite, c’està-dire qu’il y aura prise de corps automatique s’il arrivait qu’il ne se présente pas par devant le Procureur général près la Cour d’Appel de la Gombe, le Procureur général Bonheur Luntaka Madi clairement remonté à la suite manifestement d’un dossier consolidé enfermant d’irréfutables de culpabilité? Mais voilà que le fameux jeudi 13 mars, le ministre ne s’est rendu ni au Parquet Général près la Cour d’Appel de la Gombe, ni (suite en page 10).


Quid Déo? international

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(suite de la page 9).

ailleurs, ni à 13 heures, ni à une quelconque heure quand diverses explications tombent. A-t-il défié la Justice après des assurances quelconques d’impunité? Y-a-t-il eu erreur de procédures? Au fait, à l’époque de la commission des faits, Henri Yav Mulang étant membre du Gouvernement de la République, son juge naturel est-il celui qui l’avait convoqué à la Cour d’Appel de la Gombe ou, au contraire, celui de la Cour de Cassation sauf si le procureur de cette cour a autorisé celui de la Cour d’Appel à poser des actes et à lui en faire rapport? L’IGF S’EN MÊLE. Il est aussi possible au Procureur de la Cour d’Appel de recourir à un avis d’ouverture tendant à obtenir du procureur général près la cour de cassation l’autorisation pour enclencher des poursuites contre une personne relevant de sa compétence. Ceci manifestement ne semble pas avoir été entendu de la même façon... Reste que devant son Procureur naturel, Bonheur Luntaka Madi, le ministre se soit fait étriller par le gouverneur de la Banque Centrale du

Dans une conférence de presse jeudi 13 août, le nouvel Inspecteur Général des Finances Jules Alingete Key a dénoncé la gestion du Compte général du Trésor par la Banque Centrale du Congo. DR. Congo Déogratias Mutombo Mwana Nyembo dit «Déo» reçu plusieurs jours auparavant dans l’affaire des 100 millions de $US versés par le minier Mutanda quand le ministre jure de ne guère vouloir vendre à bas prix sa peau et rejette toute idée de se faire «maper» - comme ça - à Makala en disant, dans sa communication qui a beaucoup évolué ces dernières heures, «avoir reçu instruction expresse de la Hiérarchie» et avoir laissé le Gouverneur disposer de tous ces 100 millions de $US de Mutanda Mining... Mais au fond, finalement qu’a-t-on fait de ces 100

millions de $US (Du blanchiment d’argent? Du financement des élections? Du remboursement à la myriade de firmes de l’Israélien Dan Getler, jeune opérateur dans le diamant devenu multi-milliardaire en $US une décennie plus tard grâce au Congo et désormais sous sanctions du Trésor américain?) et pour lesquels un ancien Directeur Général de la DGI Dieudonné-Aimé Lokadi Moga a été raflé par un groupe d’inspecteurs judiciaires, retenu deux jours durant, remis en liberté sans autre explication alors que, à entendre Mme Lokadi Mog, son épouse, ces ins-

pecteurs n’avaient ni titre ni droit pour opérer dans ce secteur (lire article en page 5, 6, 7)? Selon la déposition du Gouverneur de la BCC, «cette opération était régulière, autorisée par le ministre des Finances par un courrier, les fonds déposés sur un sous compte instruit par le ministère des Finances et gérés directement par le Trésor public», qui lui, dépend du ministère des Finances, non de la Banque Centrale. C’est l’implication personnelle du ministre des Finances de l’époque qui ne s’est donc pas présenté à la convocation du Procureur général Bonheur

Luntaka Madi ayant certainement trouvé de bonnes raisons. Mais est-ce par ignorance que le Parquet Général près la Cour d’Appel de Kinshasa-Gombe ait émis, en date du 11 août 2020, un mandat de comparution DPJ n°074/ QPGJP/2020 destiné à l’ancien ministre Henri Yav Mulang, résidant avenue Benseke, au n°50, Quartier Joli Parc, à Kinshasa-Ngaliema afin qu’il se rendant à son office jeudi 13 août à 12 heures en vue de comparaître sur des faits infractionnels lui imputés? Le mandat précisait en effet que «faute de se présenter devant le procureur»,

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à cette date 13 août, le ministre honoraire des Finances «sera contraint conformément à la loi». Reste, dans tous les cas, à saluer toutes ces initiatives qui visent à voir clair dans la gestion de l’État. Lors d’une rencontre avec des médias jeudi 13 août 2020, le tout nouvel inspecteur général des Finances, Jules Alingete Key a ainsi fait part d’une sorte d’un rapport mi-parcours. Certaines de ses missions ont déjà pris fin, celles relatives à la gestion des fonds alloués pour la lutte contre la pandémie du Covid-19, celles du compte général du Trésor logé à la Banque Centrale du Congo, révélant d’importants faits de mégestion caractérisée dénichés par les inspecteurs. L’inspecteur a appelé la Justice à interpeller dans les touts prochains jours les personnes impliquées dans ces faits de mégestion. Il faut croire que suite à ce rapport mi-parcours que l’inspecteur général des Finances a fait au Président de la République que le Chef de l’État a autorisé celuici, accompagné de son Conseiller principal en charge de l’économie et des Finances à aller en faire part au Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba et à en rendre compte aux médias. D. DADEI n


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On a tout écrit

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La lourde faute de

Déogratias Mutombo

L

a phrase est tombée jeudi 11 juin à la séance des plaidoiries des parties au procès : «il y a présomption de fraude par l’autorité qui a effectué ces paiements». Une «fraude aggravée». Mais quelle «autorité»? Faut-il vraiment faire un dessin ? Tous invoquent la notion d’urgence. Interminablement. Voire d’extrême urgence. Le piège au procès des 100 Jours dans son acte des 4500 maisons turques préfabriquées commandées ou pas à la société Karmod. Classique pour quiconque a pensé, rêvé, mis au point un subtil attelage pour l’emporter sur des interlocuteurs naïfs. Suffit de dire que le temps presse ; que le Chef a hâte de voir du résultat ; que cela ne saurait attendre ; et que s’il faut se passer des procédures, des préalables techniques - les prérequis - il faut. Le Président auraitil instruit qu’on passe les procédures invoquant l’urgence voire l’extrême urgence ? Le Chef met le cap, étale une vision, donne une impulsion. Aux collaborateurs en charge du dossier de s’assurer de la faisabilité, de l’atteignabilité dans le plus strict respect des procédures quelconques, sociales, politiques, techniques. Alors que la tempête frappe fort, un pilote de Kenya Airways a hâte d’assouvir une envie, passe par perte et profits les recommandations de la tour de contrôle, lève son Boeing 737-800. Le vol KQ 507 affrété par la compagnie aérienne kenyane reliait les villes de Douala à Nairobi. À bord, 114 personnes, 105 passagers dont 34 Camerounais, 9 membres d’équipage.

Le vol n’ira pas loin. Il disparaît des écrans radar après avoir décollé. Cette nuit du 4 au 5 mai 2007 (le Boeing sorti d’usine, un an auparavant, en 2006), il faisait très mauvais temps dans la Capitale économique camerounaise : forte pluie avec des vents très violents.

Nul doute, l’homme par qui le crime économique est survenu est le Gouv’ lui-même. DR.

Des $$$ comme s’il en pleuvait

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CONTRÔLE, COORDINATION. La tour de contrôle fait part de ses réserves sur la météo. D’autres vols sont cloués au sol. Le pilote, âgé de 52 ans et totalisant 8.682 heures de vol, a décollé. L’homme avait un rendez-vous galant à Nairobi qui aurait pu attendre le lendemain et qui n’aura jamais lieu. Il est minuit environ à Douala et l’avion devait se poser à 6h10’ du matin sur la piste de l’aéroport international Jomo Kenyatta. Au petit matin du 5 mai, la nouvelle se répand à travers le monde, des équipes de recherches au départ de Douala et de Yaoundé se déploient sur l’itinéraire que l’avion était supposé emprunter. En France, le Centre de recherche par satellite de Toulouse indique qu’il avait capté un signal de détresse dans le Sud du Cameroun. Les équipes se dirigent vers la province du Sud, à Kribi et Mvengue. Des pêcheurs disent avoir entendu une explosion dans la nuit au large de la ville. On commence à penser que le vol s’est abîmé en mer. Pourtant pas trace d’épave. Les équipes remontent vers Douala. Rien à signaler. La nuit tombe sans résultat. Le lendemain, en début de soirée, un chasseur de Douala découvre le lieu du crash à Mbanga Pongo, une mangrove située à moins de 5 km du bout du lieu de décollage, la piste de l’aéroport international de Douala. Deux difficultés avaient empêché de découvrir le site : nul ne savait combien de temps l’avion

avait encore mis en vol après sa dernière communication avec la tour de contrôle. Ensuite, la végétation abondante au lieu du crash avait couvert l’avion abîmé. Résultats de l’enquête technique ouverte quelques jours après l’accident par l’Autorité aéronautique du Cameroun, rendus publics en mai 2010 : l’équipage du vol KQ 507 avait été victime d’une désorientation spatiale. Le pilote a négligé les procédures de vol et fait preuve d’une collaboration insuffisante. Le rapport d’enquête est formel : «L’avion s’est crashé après une perte de contrôle par l’équipage résultant d’une désorientation spatiale (…) après une longue et lente inclinaison pendant laquelle aucune vérification des instruments de bord n’a été effectuée, et en l’absence de repères visuels dans une nuit noire». Le rapport poursuit: «un contrôle opérationnel inadéquat, manque de coordination de la part de l’équipage, associés au non-respect des procédures de vol, confusion dans l’utilisation du pilote automatique ont également contribué à causer cette situation». IL SE FIE À LUI-MÊME. La conclusion du rapport d’enquête est accompagnée d’une relation des différents faits qui ont marqué les derniers instants de ce vol, depuis la piste jusqu’au moment où il s’écrase dans la mangrove. Il apparaît que dès le départ, le pilote «ne vérifie pas ses instruments de vol» comme il est d’usage. Ensuite, il lance la procédure de décollage à 0 h 06 min sans autorisation de la tour de contrôle. Néanmoins, jusqu’à une altitude de 1.000 pieds (305 m), il parvient à maîtriser l’avion qui a tendance à s’incliner progressivement vers (suite en page 12).


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on a tout écrit

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De lourdes fautes pèsent sur Déogratias (suite de la page 11). la droite. C’est à cette altitude qu’intervient l’erreur qui attire le plus l’attention dans les conclusions du rapport. L’enquête révèle qu’à partir de cette altitudelà, le pilote relâche les commandes de l’avion pendant 55 secondes, sans avoir au préalable branché le pilote automatique qu’il annonce pourtant comme étant en marche. Assis à ses côtés, le copilote (âgé de 23 ans avec un total de 831 heures de vol) «qui est de nature réservé, n’attire pas l’attention du commandant de bord sur ces erreurs de pilotage». Toujours est-il que l’angle d’inclinaison de l’avion sur la droite continue à s’accroître lentement sans que le pilote ne

s’en rende compte. Il ne le constate qu’au moment où l’inclinaison atteint un seuil critique et juste avant le déclenchement d’une alarme prévue à cet effet. Il reprend alors soudain le contrôle et, dans la confusion, il augmente plutôt l’angle d’inclinaison qui passe de 34° à 50°. C’est alors qu’il branche le pilote automatique qui stabilise l’inclinaison. Mais cette stabilisation ne suffit pas et le pilote reprend le contrôle et l’angle d’inclinaison de l’appareil passe à 70°. Il hurle : «On va s’écraser!», ce que confirme aussitôt le copilote. Tentant de reprendre la situation, le commandant de bord actionne vers la droite et de manière prolongée la gouverne de direc-

tion, pièce verticale située sur la queue de l’avion. Cette manœuvre a deux inconvénients: elle fait passer l’angle d’inclinaison à 90°; puis, l’avion décroche et commence à descendre en vrille. C’est alors que le copilote lui demande d’actionner les ailerons à droite, avant de corriger aussitôt : «à gauche, à gauche, à gauche, commandant». Peu après, l’avion revient à une inclinaison de 70°. MORALE DE L’HISTOIRE? Mais il est déjà trop tard et l’appareil percute le sol à environ 0h08 min, ne laissant aucune chance de survie à ses 114 occupants. L’enquête conclut : «L’avion s’est écrasé après que l’équipage a perdu le contrôle

en raison d’une désorientation spatiale (de type non reconnu ou subtil qui tend vers une désorientation spatiale reconnue), après un long et lent roulis au cours duquel il n’y a pas eu de balayage visuel des instruments, et en l’absence de repères visuels externes en pleine nuit. Cette situation peut également s’expliquer par un contrôle inapproprié des opérations, un manque de coordination entre les membres de l’équipage, associé à un non-respect des procédures de surveillance de vol et à une confusion dans l’utilisation de l’AP». Morale de l’histoire? S’il y a à inventer sur Terre, on n’inventera pas le fil à couper le beurre. Il va d’un vol comme d’un projet quel-

conque. Vous avez beau être pressé, il faut au préalable vous assurer de la faisabilité, de l’atteignabilité dans le plus strict respect des procédures quelconques, sociales, politiques, techniques. Dans les choix, il faut associer les équipes. Dans le projet des 100 jours, il n’y a eu rien de tel. En l’espèce, l’homme à qui l’on doit décerner la palme d’or de l’incurie ou de... est le gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Déogratias Mutombo Mwana Nyembo dit «Déo». Dans ce dossier comme dans d’autres, le gouverneur n’a pas été à la hauteur. Il est certainement aussi poursuivable par la justice au même titre que les deux co-accusés. Voire plus qu’eux.

Même si le Libanais de Samibo, Jammal Samih dispose d’une recette imparable pour arriver à ses fins - feindre en public de s’immoler - pour émouvoir ses vis-à-vis, nul ne l’a cité tout au long de ce procès comme ayant rencontré ou approché Déogratias Mutombo Mwana Nyembo. Mais comment et pourquoi le gouverneur a-t-il d’une part autorisé la paie de plusieurs millions de $US et, d’autre part, n’a alerté aucune autorité, ni aucune structure de compliance quand ce pactole a été dérouté de la banque d’origine, puis payé cash et, last not least, a pris diverses directions et diverses destinations? Comment a-t-il osé puiser ces millions

dans les réserves stratégiques pour les mettre encore plus en danger? At-il vraiment voulu satisfaire l’envie d’un homme ou le gouverneur dont le mandat peu performant qui prend fin dans moins d’un an a-t-il trouvé son propre compte - en millions de $US - dans ces tripatouillages d’autant que, tirant les conséquences du témoignage du conseiller lanceur d’alerte Marcellin Bilambo Mbale dit Lino, les chiffres ne sont pas ceux généralement balancés? Certes, la justice congolaise a pris le bon élan. Elle doit néanmoins pousser plus loin. T. MATOTU n

in Le Soft International, n° 1488 daté vendredi 12 juin 2020.

Le coup de massue du Conseiller économique

Au procès des 100 Jours, le Gouverneur de la BCC Déogratias Mutombo (à g.) et le conseiller principal Marcelin Bilomba (à dr.) qui crée l’événement. DR.

L

’homme qui assomma et le ministre des Finances honoraire Henry Yav Mulang et le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo en fonction, lui, Déogratias Mutombo Mwana Nyembo dit «Déo» tout comme le Directeur de cabinet du Chef de l’État Vital

Kamerhe Lwa-Kanyingini Nkingi, a pour nom Marcelin Bilomba Mbala. INTERDIT AUX CARDIAQUES. C’est une bombe atomique qu’il largua au procès du Programme des 100 Jours du Président de la République. Ce conseiller principal à la parole très libérée en charge de l’Économie et des

Finances de FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo appelé à la barre comme témoin dans ce procès transmis en direct sur des chaînes de télé et sur des radios et, du coup, suivi en live par des millions de Congolais sur les réseaux sociaux, a, jeudi 4 juin, créé l’événement à ce procès sur le détournement, la corruption, le blanchiment

d’argent et le financement du terrorisme en affirmant, devant le tribunal et en contredisant, le ministre Yav, le Gouverneur de la Banque centrale, le DirCab du Chef de l’État, sur la somme exacte versée à la société Samibo pour le projet d’achat et d’érection des maisons préfabriquées turques. Ce n’est donc pas 57 millions

de $US qui furent sortis des caisses de la Banque Centrale du Congo mais une somme de 66.700 millions de $US versée en espèces à Samibo de l’incroyable Libanais Samih Jammal, avait déclaré le Conseiller Principal. Peu avant, devant les mêmes juges, alors qu’ils avaient levé la main et juré «de dire la vérité, toute la véri-

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té, rien que la vérité», l’ancien ministre et le Gouverneur de la BCC avaient reconnu avoir versé 57 millions de $US à la fameuse société. Puis, Marcelin Bilomba Mbala de pointer du doigt le DirCab le désignant comme étant le seul responsable du «désordre observé dans le programme des 100 jours». S’il avait existé une

«Coordination» de ce Programme qui aurait été dirigée par l’ambassadeur itinérant du Président de la République Nicolas Kazadi Kadima Nzuji, elle n’était que de «façade». «Le Président donne la vision, la voie, il ne donne pas quitus au tripatouillage», déclare-t-il devant le tribunal. Bilomba a traversé l’Histoire... D. DADEI n


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LE dossier

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La Banque Centrale

du Congo au cœur d’une envolée des prix

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éjà au cœur de moult scandales étouffés le procès Kamerhe dit des 100 Jours du Président de la République où le gouverneur de la Banque Centrale du Congo Déogratias Mutombo Mwana Nyembo a, publiquement, face à des caméras des chaînes de télévision, reconnu avoir autorisé un paiement en

espèces sonnantes et trébuchantes de plus de 50 millions de US$ à un sujet libanais peu recommandable, puisés dans la réserve stratégique nationale, aussitôt affectés à des opérations de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme sans que la Banque Centrale n’ait pu ouvrir l’œil, n’exerçant aucun contrôle sur les banques commerciales ou étant de connivence avec elles en est un - voici l’Institut d’émission mis en accusation, politiques suivies et chiffres à

l’appui fournis par elle-même et par le FMI, dans l’accélération de l’inflation et de la décote de la monnaie nationale, dans la récession qui plombe le pays. Sait-on toujours qu’il existe une démarcation nette entre la politique budgétaire relevant du Gouvernement et la politique monétaire, de change ainsi que la supervision bancaire à charge de la Banque Centrale? L’Institut d’émission qu’est la Banque Centrale est banquier et

comptable des opérations financières de l’État. La formulation et la mise en œuvre de la politique budgétaire incombent aux ministères des Finances via le plan de trésorerie et le ministère du budget via le plan d’engagement lequel doit s’ajuster au plan de trésorerie. La politique se situe dans le domaine de l’action. Elle est une réponse ou une réaction à un malaise constaté. Des rapports de politique monétaire mis en exergue à grand

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renfort de publicité dans la presse ne donnent pas de réponse au malaise en termes d’utilisation des instruments à la disposition de la Banque Centrale. Trop souvent, ils se limitent à un descriptif de la conjoncture sans en poser le diagnostic en stigmatisant continuellement le défaut d’ajustement de la politique budgétaire sans dire ce qu’a été l’ajustement de la politique monétaire.

Six pages, de 13 à 19. Uniquement Le Soft International.


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Banque Centrale au cœur LE dossier

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d’une envolée du marché C ela saute à l’œil même d’un borgne. La situation économique du pays va mal voire très mal et, à court terme, si des mesures fortes ne sont pas prises et appliquées, le pire est proche, le dollar flambe, passant sur certains marchés à CDF 2030 avant, en une nuit, de miraculeusement s’annoncer à CDF 1500, puis de repartir à la hausse comme si rie ne s’était passé, entraînant dans ce yo-yo plus jamais vécu depuis les années Mobutu, des mouvements désespérés sur les marchés des biens et services. Le mal qui répand la terreur - mal que le Ciel en sa fureur inventa pour punir les crimes de la terre, Covid-19 (puisqu’il faut l’appeler par son nom) - est loin d’être le seul en cause. Si tous étaient frappés, en effet, comme ces Animaux malades de la Peste de la fable de Jean de La Fontaine (1621 1695), ils ne mouraient pas tous... Il y a ceux en effet qui en étaient préparés, mieux préparés, et s’en tirent plutôt bien, dont dans la région, le Rwanda, l’Ouganda, etc. Il y a d’autres... parmi lesquels le Congo, notre pays, jamais absent des blacklists du monde. Que faire? Sur la maladie mortelle proprement dite, curieu-

en pis après ces deux explosions qui ont donné l’image de Hiroshima et de Nagasaki?

Aussi invraisemblable que cela paraisse, le Gouverneur de la BCC Déogratias Mutombo Mwana Nyembo chercherait à imposer le $US comme monnaie nationale à la place du CDF, le Franc congolais. DR. sement, l’INRB et le Fauci congolais - né Stephen Anthony Fauci - Monsieur Ebola et, désormais également Monsieur Covid, le virologue Jean-

Jacques Muyembe Tamfun, annonçaient mercredi 5 août, plus du tout de décès au Congo depuis deux semaines sans toutefois jamais dire quelles

seraient les raisons de ce brusque renversement de tendances, sans jamais communiquer avec pertinence et persuasion et sans entraîner un

mouvement d’adhésion populaire susceptible de reconstruire énergies et cerveaux. Le Congo sur les chemins du Liban dévasté allant de mal

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DE CONNIVENCE AVEC LA BANQUE CENTRALE? Scandale... Quand un gouverneur de Banque Centrale a, dans le monde, mission de protéger et de sauvegarder la monnaie nationale, à la stupeur générale, celui du Congo Déogratias Mutombo Mwana Nyembo offre de payer en $US salaires et frais de fonctionnement des membres du Gouvernement Syvestre Ilunga Ilunkamba voulant participer à l’épuisement de la Réserve stratégique du pays, comme il l’a fait dans le dossier des 100 Jours en payant rubis sur l’ongle, en espèces sonnantes et trébuchantes, au moins 58 millions de US$, dans l’incrédulité totale et dans l’impunité absolue à ce jour, au moins, un troublant sujet libanais Samih Jammal, des millions de US$ aussitôt affectés à des opérations de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme sans qu’aucun service de la Banque Centrale n’ait pu ouvrir l’œil n’exerçant aucun contrôle sur les banques commerciales ou étant de connivence avec elles, appuyant mieux encore sur le champignon de l’accélérateur de l’inflation et de la décote de la mon(suite en page 15).


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La BCC encourage la flambée du dollar

(suite de la page 14).

naie nationale, faisant plomber le pays par la récession. Ne sont-ce pas des faits de crime économique qui se paient cash sous d’autres cieux? Si, sur le front Covid-19, l’accalmie est annoncée, restent les désastreux dégâts collatéraux. Là, sans attendre, il faut ouvrir l’œil et le bon, commencer par faire le diagnostic de cette situation économique et financière à n’en point douter tragique à court terme pour le pays. Outre cette pandémie chinoise, quelles sont les autres causes qui expliquent la situation économique que vit le Congo? Surtout, quelles politiques fortes de rectification engranger et les perspectives à court terme de la détérioration actuelle du cadre macroéconomique? Partant des données officielles pas toujours connues et en travaillant avec des scientifiques et des experts éprouvés du secteur, grâce à différents rapports de la Banque Centrale du Congo et des perspectives régionales du FMI, le Fonds Monétaire International, il est possible de tenter une ébauche de lecture. VISIBILITÉ ÉCONOMIQUE BROUILLÉE. Le diagnostic relève, d’une part, la phase cyclique caractérisant actuellement l’économie de notre pays et les causes à la base de la surchauffe observée sur les marchés de changes et des biens et services. Les conséquences de la propagation de la crise de Covid-19 intervenue dans le monde dès février 2020 sont certes dévastatrices au plan économique avec la survenue de la récession due au recul de la production sur deux trimestres consécutifs voire plus. Une situation qui s’accompagne du repli de l’emploi, du coup, de l’envolée du chômage. À la base de cette récession, on trouve l’effondrement de la demande internationale des biens et services provoqué par les contrecoups des mesures de confinement

Quand un gouverneur de Banque Centrale a mission de protéger et de sauvegarder la monnaie nationale, à la stupeur générale, le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo Déogratias Mutombo Mwana Nyembo offre de payer en $US les membres du Gouvernement participant à l’épuisement de sa Réserve stratégique, comme il l’a fait dans le dossier des 100 Jours. DR. prises pour lutter contre la pandémie. Le Congo n’est pas en reste. En effet, les projections établies sur la base des volumes de production réalisés au premier trimestre 2020 situent la variation de la production d’ici à fin décembre, à -2,2%. Signe que l’économie congolaise se trouve dans la phase de récession, inconnue dans le pays depuis fin 2001, en clair, depuis l’assassinat en janvier 2001 du président Laurent-Désiré Kabila. Normalement, la récession classique observée dans les économies avancées se caractérise par le recul de la production intérieure, la baisse de l’emploi et du niveau général des prix. Comment s’en sortir? Il est fait recours aux politiques de relance à travers la stimulation de la demande : il s’agit des politiques budgétaire et monétaire expansives combinées à des politiques structurelles visant la stimulation de l’offre. Dans le cas des économies en développement, comme celle du Congo, il s’observe certes une baisse de la production intérieure. Cependant, celle-ci s’accompagne d’une inflation forte et d’une dépréciation rapide de la monnaie nationale, le Franc congolais.

Ce qui brouille la visibilité de l’économie et freine la propension à investir. Voilà qui plombe des possibilités de reprise de la croissance et de l’offre de l’emploi. Dans ce cas, il ne faut pas faire de la décalcomanie, reproduire le type de politiques appliquées dans les économies avancées. Pour résoudre un tel malaise dans les économies en développement, il faut des politiques budgétaires et monétaires prudentes luttant prioritairement contre l’inflation et la dépréciation monétaire. En effet, l’impératif est la stabilisation des prix intérieurs et du taux de change d’où viendra se greffer la reprise de la croissance et de l’emploi. Sans préjudice de la baisse de l’offre des devises consécutive au repli des cours des matières premières, la cause de la dépréciation monétaire et de la hausse du niveau général des prix au Congo procède aussi des facteurs alimentant la demande des devises que sont : Primo, le financement monétaire des déficits du secteur (l’État, du moins jusqu’à fin avril 2020 et la Banque Centrale du Congo, lequel se perpétue à ce jour). Secundo, la composition très déséquilibrée de la dépense publique. Tercio,

la pratique au niveau de la politique monétaire des taux d’intérêt réels négatifs qui sont loin de lutter contre l’instabilité des prix et de celle du taux de change. Les taux d’intérêt réels négatifs entretiennent plutôt l’inflation et la dépréciation monétaire. Et pour cause, durant toute la période de 1989 à 2001, où l’économie congolaise est entrée dans les abysses de l’hyperinflation et de la récession, les taux d’intérêts ont été largement réels négatifs. Cette politique monétaire expansive n’a fait qu’ajouter de l’huile sur le feu allumé par une politique budgétaire débridée. Quarto, la capacité limitée de la politique de change à compenser l’augmentation du Crédit Net à l’État résultant de l’utilisation d’une partie de l’appui budgétaire. Quinto, les faiblesses de la supervision bancaire attestées par la progression des crédits litigieux nécessitant la constitution des provisions ad hoc par les banques. Sexto, les limitations de la politique en matière de suivi et de respect des délais de rapatriement et d’utilisation des devises. Qu’est-il de la nature des causes de la détérioration récente et actuelle de la conjoncture intérieure ? Cette détérioration tient

à des chocs délétères, externes et internes. Les chocs externes procèdent des à-coups de l’environnement international marqué par l’accélération de la baisse de la demande et de l’offre subséquente aux mesures de confinement, à la vague des mesures protectionnistes et isolationnistes (fermeture des frontières, suspension des vols internationaux, contingentement des mouvements des biens et des personnes, etc.). De la réduction de la demande internationale résulte la baisse des principaux cours de matières premières et celle de l’offre des devises considérée comme la principale cause de la dépréciation monétaire. Les chocs internes, outre ceux relevés ci-haut, résultent de la prise des mesures de confinement entraînant notamment la fermeture de nombre d’entreprises et, du coup, l’arrêt de la production et la perturbation de l’activité intérieure. A cela s’ajoutent la suspension des vols internationaux et la fermeture des frontières par certains pays voisins. Ces situations ont davantage ralenti l’activité du commerce extérieur. Les pressions sur les marchés tant des changes que des biens et services ont été particulièrement alimentées par plusieurs faits énoncés d’entrée de jeu dont principalement cinq. Il y a d’abord et sans aucun doute le financement, par la Banque Centrale du Congo, pendant les quatre premiers mois de l’année en cours, des déficits de l’État. Il y a ensuite le défaut de flexibilité et la faible capacité d’adaptation et de réaction de la politique monétaire. Ceci est attesté par le maintien des taux d’intérêts réels négatifs en pleine période de surchauffe entretenant de la sorte cette dernière. En outre, en lieu et place d’élargissement des fourchettes d’appel des bons BCC pour ponctionner plus de liquidité, on a plutôt observé un rétrécissement des fourchettes donnant lieu à des injections de la liquidité, l’huile ajoutée sur le feu.

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Le troisième fait est le déficit de trésorerie de la Banque Centrale, déficit quasi fiscal couvert par la planche à billets et ayant les mêmes conséquences que celles de l’État. Le quatrième fait est clairement l’absence, disons, la faiblesse de la supervision bancaire au regard de l’expansion des crédits litigieux, lesquels peuvent être à la base de l’augmentation indue de la masse monétaire. Le cinquième fait enfin procède de l’acquisition, dans une situation de surchauffe, des devises par certaines entreprises à partir des excédents de trésorerie nés de la suspension du paiement de la TVA ( la Taxe sur la valeur ajoutée), de mars à juillet 2020. Ce cocktail devient explosif s’il est couplé, comme c’est le cas en l’espèce, avec la faiblesse avérée de l’offre des devises. QUID DE LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE DE L’ÉTAT? Au 4 août 2020, les recettes et dépenses de l’État ressortant du Budget Général, depuis le début de l’année, ont totalisé CDF 3.620,8 milliards pour les premières et CDF 4.331,5 milliards pour les secondes. Il se dégage un déficit de CDF 710,7 milliards couvert comme suit, selon des chiffres officiels portés à la connaissance du Soft International : CDF 560,8 milliards par le financement monétaire de la Banque Centrale jusqu’à fin avril, au cœur de l’instabilité des prix et du taux de change observée au cours de cette période, CDF 65,5 milliards par les Bons du Trésor et CDF 84,4 milliards par l’appui budgétaire. Ainsi, à partir de fin avril, l’État ne recourt plus aux avances de la Banque Centrale et couvre son déficit exclusivement avec les produits des Bons du Trésor et de l’appui budgétaire. Il ne contribue plus ainsi à l’augmentation des moyens de paiement dans l’économie sans contrepartie en termes des biens et services. Elle présente cependant deux limitations : (suite en page 16).


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LE dossier

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Au cœur de l’inflation et de la décote du franc

(suite de la page 15).

La première est la composition très déséquilibrée et contreproductive de ses dépenses. Déséquilibrée du fait de la nette prédominance de la dépense de consommation à raison de 98,2% du total dont 72% pour les salaires ; contre-productive à raison de la partie congrue réservée aux investissements, à savoir, 1,8% du total des dépenses. Augmenter substantiellement les investissements revient à supprimer les dépenses improductives pour libérer les ressources destinées au financement du développement et de la croissance. Ces dépenses improductives ont cette marque déposée de ne pas être couvertes par les procédures des passations de marchés (ateliers, forums, caravanes humanitaires, bal pour la paix et la réconciliation, sensibilisation tutti quanti…). Ces dépenses souvent surfacturées, en mode d’urgence et non affectées à l’objet indiqué dans la Loi des Finances (c’est un secret de Polichinelle). La seconde est la faiblesse du niveau des recettes nécessitant l’augmentation du rendement du système de collecte des recettes par la mise en place d’une chaîne digitalisée, la généralisation de la surveillance électronique (tracking), la simplification du système fiscal par la suppression des taxes multiples et redondantes, la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales ainsi que la rationalisation de la politique en matière des exonérations et des compensations fiscales en statuant sur leur conformité à la Loi, à leur opportunité et à leur productivité. PEINS FEUX SUR LA POLITIQUE DE CHANGE. Ainsi, depuis fin avril, la politique budgétaire de l’État n’est plus la source d’écoulement monétaire dans l’économie. D’où provient alors l’excédent de liquidité observé dans l’économie? L’évaluation de la politique monétaire est opé-

rée au travers de deux approches : l’approche par les instruments et l’approche par les facteurs institutionnels de la liquidité. L’approche par

les instruments porte sur le caractère réel du taux d’intérêt directeur d’où partent les principales impulsions de la politique monétaire. L’évo-

lution du taux directeur réel, depuis le début de l’année en cours, peut être consultée au tableau 1 ci-haut. En situation de récession

combinée avec une inflation forte et une dépréciation rapide, la priorité consiste à lutter contre ces deux malaises. L’un des instruments pour ce

TABLEAU 1 : ÉVOLUTION DU TAUX D’INTÉRÊT RÉEL À FIN JUILLET 2020. TAUX D’INTÉRÊT

DÉCEMBRE 2019

Taux d’intérêt nominal Taux d’inflation annualisée Taux d’intérêt réel

MARS 2020

AVRIL 2020

JUILLET 2020

9,0%

9,0%

7,5%

7,5%

4,6% 4,4 points

6,8% 2,2 points

11,6% -4,1 points

21,3% -13,8% SOURCE BCC ET FMI.

TABLEAU 2 : ÉVOLUTION DES FACTEURS INSTITUTIONNELS DE LA LIQUIDITÉ. AGRÉGATS

FIN DÉCEMBRE 2019

Refinancement Bons BCC Réserve obligatoire PONCTION NETTE

31 JUILLET 2020

1,67 55,00 1.061,20

VARIATION

36,70 27,50 1.163,83

+35,03 +27,50 102,63 62,53 SOURCE BCC ET FMI.

TAUX D’INTÉRÊTS RÉELS NÉGATIFS ET PERSISTANCE DE L’HYPERINFLATION ET DE LA RÉCESSION. ANNÉES 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

TAUX DE CROISSANCE -1,4% -6,6% -8,4% -10,5% -13,5% -3,9% 0,7% -1,1% -5,4% -1,7% -4,3% -6,9% -2,1%

ÉVOLUTION CYCLIQUE Récession Récession Récession Récession Récession Récession Récession Récession Récession Récession Récession Récession Récession

TAUX D’INFLATION

TAUX D’INTÉRÊT NOMINAL

95,8% 233,2% 3.644,9% 2.989,6% 4.651,7% 9.796,9% 370,3% 693,0% 13,7% 134,8% 134,8% 511,2% 135,1%

45% 45% 55% 55% 95% 145% 125% 238% 13% 22% 120% 120% 140%

faire est le taux d’intérêt réel auquel il faut conférer un caractère positif. Dans l’histoire de notre pays, pendant toute la période d’hyperinflation et de récession allant de 1989 à 2001, la politique monétaire était inefficace en raison de la pratique des taux d’intérêts réels négatifs. L’adoption de la positivité des taux d’intérêts réels directeurs, à partir de 2002, a contribué largement à l’éradication de l’hyperinflation et de l’hyperdépréciation monétaire, et, de ce fait, à la reprise de la croissance, comme indiqué aux tableaux ci-dessous. En pratiquant des taux d’intérêt réels négatifs, la Banque Cen(suite en page 17).

TAUX D’INTÉRÊT RÉEL -54,5 -188,2 -3.589,9 -2.934,6 -4.556,7 -9.651,9 -245,3 -455 -0,7 -112,8 -14,8 -391,2 4,9 SOURCE BCC ET FMI.

TAUX D’INTÉRÊTS RÉELS POSITIFS, REPLI DE L’INFLATION ET REPRISE DE LA CROISSANCE. ANNÉES 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

TAUX DE CROISSANCE 3,5% 5,8% 6,6% 6,5% 5,6% 6,3% 6,2% 2,8% 7,1% 6,9% 7,2% 8,5% 9,5% 6,9% 2,4% 2,8% 4,1% 4,4% -2,2%

ÉVOLUTION CYCLIQUE Expansion Expansion Expansion Expansion Expansion Expansion Expansion Expansion Expansion Expansion Expansion Expansion Expansion Expansion Expansion Expansion Expansion Expansion Récession

TAUX D’INFLATION

TAUX D’INTÉRÊT NOMINAL

15,8% 4,4% 9,0% 21,5% 18,2% 9,9% 27,6% 53,4% 9,8% 15,4% 2,7% 1,07% 1,07% 0,85% 23,6% 46,6% 7,23% 4,6% 21,3%

24% 8% 14% 28,75% 40% 22,5% 40% 70% 22% 20% 4% 3% 2% 2% 7% 20% 14% 14% 7,5%

TAUX D’INTÉRÊT RÉEL 8,2 3,6 5 7,25 21,8 12,6 12,4 16,6 12,2 4,6 1,7 1,97 0,93 1,15 -16,6 -26,6 6,77 9,4 -13,8 SOURCE BCC ET FMI.

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Au cœur de l’incohérence des politiques (suite de la page 16).

trale tend à entretenir l’inflation et la dépréciation monétaire. Quant à l’approche par les facteurs institutionnels de la liquidité, elle porte sur le suivi des éléments ciaprès : l’encours de refinancement des banques par l’Institut d’émission qu’est la Banque centrale du Congo, le niveau de la réserve obligatoire et l’encours des bons de la Banque centrale du Congo comme indiqué ci-contre (en CDF milliards, cfr., tableau n°2, évolution des facteurs institutionnels de la liquidité). La politique monétaire a contribué, à travers les facteurs «Refinancement et Bons BCC» à l’augmentation nette de la liquidité à raison de CDF 62,53 milliards. Le caractère réel négatif du taux d’intérêt est l’un des éléments déterminants de ces encours. Par contre, la politique monétaire a exercé une ponction de CDF 102,63 milliards via la réserve obligatoire. L’impact de ce dernier facteur est à nuancer suite à la constitution de l’assiette à près de 87% sous forme des dépôts en devises. Globalement, il s’observe un caractère ambigu de la politique monétaire procédant d’un problème de cohérence entre les facteurs institutionnels de la liquidité, les premiers revêtus d’un caractère expansif et le second à portée restrictive. Dans la programmation monétaire convenue avec la mission du FMI, Fonds Monétaire International, les réserves officielles internationales devraient baisser de US$ 313 millions (équivalant au taux de CDF 1950 pour/1 US$) à CDF 610,3 milliards. De cette façon, la politique de change pouvait compenser l’augmentation du Crédit intérieur résultant notamment de l’utilisation de l’appui budgétaire. Au 31 juillet 2020, les réserves internationales de la Banque Centrale du Congo n’ont baissé que de CDF 100,6 milliards contre une augmentation de CDF 324,7 milliards du Crédit intérieur. Il en résulte une capacité limitée de la politique de change à éponger, à tra-

Des dossiers séjournent sur la table du Gouverneur de la Banque Centrale du Congo Déogratias Mutombo Mwana Nyembo la rendant encombrante. A-t-il jamais le temps de les traiter? DR. vers les prélèvements sur les réserves de change, l’augmentation du Crédit intérieur induite de l’utilisation de l’appui budgétaire. Par ailleurs, les banques commerciales présentent au 31 juillet 2020 des excédents des créances en devises sur les engagements extérieurs de l’ordre de CDF 6.528,5 milliards, soit l’équivalent de US$ 3,3 milliards (position longue). Quant à la Banque Centrale, elle affiche des excédents des engagements extérieurs sur les avoirs en devises. D’où une position courte de CDF 172,7 millions. Du coup, la Banque Centrale du Congo n’est pas normalement en capacité de répondre aux besoins nets en devises des banques dont l’essentiel des excédents en devises est placé. En outre, le suivi des rapatriements mensuel des devises est requis, et surtout de la partie à utiliser pour les transactions intérieures. Criblage de la supervision bancaire. Cette politique est appréhendée à partir de l’évolution du poste «crédits litigieux» des banques commerciales. Il s’agit clairement des crédits octroyés mais non remboursés. Depuis le début de l’année en cours, ces crédits litigieux sont passés de CDF 805,7 à CDF 875,4 milliards, soit une augmentation de CDF 69,7 milliards. Cette évolution peut s’expliquer par la défaillance de plusieurs entreprises fermées à la suite des dommages

collatéraux de la crise de Covid-19. Une situation qui met les entreprises dans l’incapacité de rembourser les crédits. Il se pose alors la question de la constitution par les banques commerciales des provisions ad hoc en vue d’éviter une création monétaire définitive. Ciblage du déficit de trésorerie. Entre fin décembre 2019 et le 31 juillet 2020, le solde cumulé de trésorerie de la BCC est resté déficitaire, passant de CDF 350,8 milliards à CDF 374,8 milliards, soit un montant de CDF 24 milliards. Normalement, en situation de non recouvrement de certaines créances, l’ajustement oblige que la banque n’engage pas des dépenses au risque de couvrir son déficit quasi fiscal par le financement monétaire. En le faisant, elle crée de la monnaie, laquelle est une créance à vue de l’économie sur la Banque Centrale. La Banque Centrale, c’est comme l’orfèvre de la belle époque. Il remettait des récépissés aux commerçants contre l’or déposé auprès de lui, lequel représente une dette à court terme. Ce sont ces accusés de réception, inscrits au passif de son bilan, qui deviendront les billets de banque d’aujourd’hui. Il ne peut donc produire des récépissés sans contrepartie en or déposé. Sinon, il s’endette vis-à-vis de lui-même ou crée de la monnaie pour son propre compte. Or, il ne peut détenir une créance

sur lui-même. C’est pourquoi, il est interdit à la banque centrale d’avoir un déficit. Au cas contraire, ce déficit doit être couvert par les subventions de l’État. Sans cela, la Banque Centrale ne peut que se contenter de ses produits encaissés pour couvrir ses charges. POLITIQUES ALTERNATIVES ET PERSPECTIVES. Il faut au pays et sans attendre concevoir et conduire des politiques alternatives ayant pour objectif affirmé la sortie de la récession dans un contexte de stabilisation du taux de change et des prix intérieurs. Diverses mesures sont à préconiser et les plus essentielles, selon plusieurs scientifiques et experts, peuvent être énumérées comme suit : t poursuite d’une politique budgétaire axée sur le dispositif de gestion sur base Caisse excluant tout recours aux avances de la Banque Centrale et l’ajustement strict du plan d’engagement budgétaire au plan de trésorerie ; t lancement de l’audit sur l’état liquidatif de la paie et sur toutes les étapes de collecte de la recette (de la constatation au recouvrement) ; t observance stricte des règles de passation des marchés pour toutes les transactions en-deçà de l’équivalent de US$ 50.000 ; t paiement par voie bancaire des frais de fonctionnement de tous

les services publics ; t définition d’un échéancier de règlement mensuel de la dette de l’État au titre de TVA non remboursable assortie à l’audit préalable de ce stock ; taudit des soldes débiteurs des contribuables et leur recouvrement progressif ; t accélération des réformes structurelles visant l’amélioration du système de collecte des recettes notamment l’achèvement de la chaîne digitalisée des recettes, l’acquisition des caisses enregistreuses pour le suivi des opérations de la TVA ; t signature des contrats de performance avec les responsables des régies financières assortis des sanctions positives et négatives ; t lutte contre toute forme d’évasion et de fraude fiscales ; t sensibilisation sur le civisme fiscal, etc; t affectation de toutes les recettes supplémentaires provenant de la levée de la suspension de la TVA, de la rationalisation des exonérations et de la régulation des compensations fiscales au financement des investissements en veillant sur l’adéquation entre l’exécution physique et financière des projets ; t étalement de la dépense sur des périodes relativement acceptables en vue d’éviter les pressions inhérentes à sa concentration excessive sur des courtes périodes ; t affectation des espaces budgétaires qui seront dégagés à la suite des décaissements des appuis budgétaires de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de développement au financement des investissements urgents en vue de la transformation structurelle de l’économie congolaise ; t application, par la Banque Centrale, dans le cadre de son budget de trésorerie, du dispositif de gestion sur la base Caisse à l’instar de l’État ; t restructuration en profondeur de la Politique monétaire notamment par la pratique de taux d’intérêt réels positifs et l’élargissement des fourchettes d’appel d’offre des titres pour contrer

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l’inflation et la dépréciation monétaire ; t contrôle par la BCC du respect des délais de rapatriement des devises et de l’utilisation de la partie réservée pour les transactions intérieures ; t amélioration de la supervision bancaire par la Banque Centrale qui doit s’assurer de la constitution ad hoc par les banques commerciales des provisions en vue de la couverture des crédits litigieux.

(1) Le Crédit Net à l’État correspond à la différence entre, d’une part, les avances totales reçues par l’État de la Banque Centrale, et d’autre part, les dépôts de l’État ou l’accumulation de ses entrées nettes (recettes moins les dépenses). Il augmente si le niveau des avances croit plus vite ou est supérieur à celui des dépôts. Dans le cas inverse, il diminue. Comme les avances à l’État sont nulles, depuis fin avril, l’évolution du Crédit Net à l’État est fonction uniquement de la variation de ses dépôts: en cas d’augmentation des recettes et des ressources d’appui budgétaire supérieure à celle des dépenses, les dépôts augmentent et le Crédit Net à l’État diminue. Dans le cas inverse, les dépôts baissent et le Crédit Net à l’État augmente. Dans la situation observée depuis fin avril, toute augmentation du Crédit Net à l’État résultant de la baisse des dépôts (consommation d’une partie de l’appui budgétaire ou des recettes), doit être compensée à due concurrence par des prélèvements opérés par la Banque Centrale sur ces réserves internationales sous forme des ventes directes ou indirectes des devises. Aux sept premiers mois de l’année, le Crédit Net à l’État augmenté de CDF 55,5 milliards. Le Crédit Net à l’état, hors déficit de trésorerie de la Banque Centrale, a augmenté de CDF 31,4 milliards. Or, les réserves, censées compenser cette augmentation par une baisse correspondante, sont baissé de CDF 100,6 milliards.

T. MATOTU n

Avec la collaboration d’Experts avérés.


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La BCC se trompe d’époque, nous dit Tshiani

F

ace à la dépréciation continue et l’appréciation fictive du Franc

sur le marché des changes, l’économiste, ancien haut fonctionnaire de la Banque mondiale et candidat à l’élection présidentielle de 2018, Noël K. Tshiani Mudianvita estime que «la haute direction de la Banque centrale du Congo est fatiguée; elle est à court d’imagination et ne sait plus innover». «Face à la crise de Covid-19, l’Institut d’émission applique les mêmes stratégies qu’en temps ordinaire alors que les données ne sont pas les mêmes», écrit-il. En clair, la BCC se tromperait d’époque... Cet homme qui a travaillé dans plusieurs banques commerciales et d’investissement, à des questions pertinentes que se posent les Congolais, donne ses avis ci-après. «La surchauffe actuelle sur le marché des changes est la conséquence d’un déséquilibre entre l’offre et la demande des devises, déséquilibre alimenté d’une part, par l’apparition et l’expansion de la pandémie de la Covid-19 dans le monde et ses effets négatifs sur l’économie nationale, d’autre part, par une augmentation incontrôlée de la masse monétaire à cause de la monétisation du déficit budgétaire et la contraction du matelas des devises disponible dans l’économie congolaise. Il y a des facteurs explicatifs de cette situation. Sur le plan externe, il y a des effets négatifs des suites de la pandémie, ayant provoqué notamment une baisse de la demande mondiale et un recul de l’activité économique (-3,0 %) après une expansion de 2,9 % en 2019. Il y a aussi la transmission de ces effets sur l’économie congolaise par les canaux du commerce international, des investissements directs et

Noël K. Tshiani Mudianvita, ex-haut fonctionnaire de la Banque mondiale. DR. des transferts des revenus. Sur le plan intérieur, il y a des effets des mesures de riposte à la pandémie visant notamment à soutenir l’offre et la demande des biens et services. La combinaison de ces chocs extérieurs et intérieurs a conduit aux conséquences néfastes ci-après. Du point de vue de l’offre et de la demande intérieure, la baisse de l’offre des biens et services a été exacerbée par les mesures internes de riposte à la Covid-19 (confinement, réduction de la circulation des personnes et des biens et services), ce qui alimente la demande des devises. Il y a eu aussi la baisse moins que proportionnelle des dépenses (- 11,6 %) par rapport à la baisse des recettes. Les dépenses se sont établies à 2,23 milliards de $ US en cumul annuel au 20 juillet 2020 contre 2,72 milliards $ US à fin juillet 2019. Cependant, les recettes publiques ont reculé de 23,1 %, se situant à 1,9 milliards de $ US en cumul au 20 juillet 2020 venant de 2,67 milliards de $US à fin juillet 2019. En mettant ensemble les dépenses et les recettes publiques, on aboutit à des déficits importants à financer. Comment ces déficits ont été financés? Le financement monétaire des déficits publics à fin avril 2020 a été de CDF 419,0 mil-

liards après avoir atteint CDF 500,0 milliards au 22 avril 2020. Ensuite, il y a eu monétisation de l’appui budgétaire du FMI dans un contexte de baisse de la production et de la rareté des devises étrangères. Cette monétisation correspond à un financement monétaire en l’absence de la cession des devises par la Banque centrale. Enfin, il faut noter que la faible attractivité du bon du Trésor ne peut permettre de ponctionner suffisamment de liquidité sur le marché pour atténuer la surchauffe. Du point de vue de l’offre et demande extérieure, il faut noter la chute des exportations des biens de 7,3 milliards $US au premier semestre 2019 à 4,8 milliards $US à la période correspondante de 2020, soit une baisse drastique de 34,0 %. À ceci, il faut ajouter la baisse de 60,2 % des donations extérieures, reçues sous la forme d’aide publique au développement, passant de 296,7 millions de $US au premier semestre 2019 à 118,1 millions $US au premier semestre 2020. Il faut souligner la contraction de 73,5 % des transferts publics en capital reçus, soit de 268,2 millions de $US à fin juin 2019 à 71,0 millions de $US à fin juin 2020. Il y a également un recul de 19,2 % des investissements directs

entrants dans le pays, soit de 825,0 millions de $US à fin juin 2019 à 667,3 millions de $US à fin juin 2020 ; et une baisse du volume d’importations des billets de banque en $US par les banques commerciales : soit 121,0 millions de $US au mois d’avril 2020 et 163,8 millions de $US au mois de mai contre 304,0 millions de $US au mois de mars 2020 et une moyenne de 255,6 millions de $US pour les deux premiers mois de l’année. Cette situation tient principalement de la faiblesse de l’offre des devises, dans un contexte où la demande demeure croissante, alimentée tant par des besoins réels du commerce extérieur que par une forte demande intérieure des divises liée à la préférence accrue de devises pour motif notamment de protection du pouvoir d’achat et de spéculation. La forte demande des dollars est ainsi et aussi expliquée par la forte dollarisation de l’économie dans un pays où la population a littéralement abandonné l’usage de la monnaie nationale qui a perdu les trois prérogatives d’une monnaie moderne (moyen des payements, unité de compte et réserve de valeur) à cause du taux d’inflation élevés au fil des années. Notre économie est une économie de rente, tour-

née vers l’exportation de matières premières, principalement le cuivre et le cobalt. Et ces exportations sont la principale source des devises pour notre économie. Avec la baisse de la demande mondiale, conjuguée aux mesures de restrictions de mouvement des personnes dans plusieurs économies dont la Chine, l’Union Européenne et les USA, principaux partenaires du Congo, les exportations congolaises ont fortement baissé, réduisant sensiblement l’offre de devises. Cette crise a montré, une fois de plus, la vulnérabilité de l’économie congolaise fondée sur sa dépense extérieure. La politique monétaire de la BCC ne peut à elle seule tout faire. Il est indispensable que ses actions soient relayées par des mesures aussi bien budgétaire (réforme du système fiscal) que structurelles pour consolider la stabilité macroéconomique. En effet, il n’y a pas de monnaie forte sans une économie forte, tournée principalement vers une production et une consommation intérieure significative. Que faire pour stabiliser le cadre macro-économique ? Pour stabiliser durablement le cadre macroéconomique, il est nécessaire que des mesures additionnelles soient simultanément envisagées aux niveaux budgétaires, monétaire, de change et économique. Au niveau de politique budgétaire, il faut améliorer la mobilisation des recettes publiques notamment par la lutte contre la fraude et l’arrêt des exonérations extra-légales ; améliorer la mobilisation d’autres ressources externes et internes (notamment les obligations indexées au taux de change) ; améliorer la gestion des régies financières à travers la signature des contrats de performance ; amorcer la réforme du système fiscale actuel ; et contenir les dépenses de fonctionnement et établir la hiérarchie entre les dépenses contraignantes (salaires, dettes extérieures,),

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prioritaires (dépenses liées à la Covid-19) et non prioritaires. Au niveau de la politique monétaire, il faudra dans l’immédiat ponctionner au maximum toute liquidité excédentaire. En plus, il faut envisager la restructuration complète du système financier pour diversifier l’actionnariat des banques en y amenant des capitaux importants et nouveaux actionnaires et d’autre part, développer le marché financier, y compris l’introduction de nouveaux instruments dont le leasing et le marché boursier et des capitaux. Une nouvelle réforme monétaire est à envisager dans le cadre d’un programme global pour mettre fin à la dollarisation afin de permettre à la BCC de regagner le contrôle de la masse monétaire, élément essentiel pour conduire une politique monétaire crédible. Au niveau de la politique de change, il faut augmenter l’enveloppe d’interventions indirectes ; programmer une intervention directe sur le marché, contrôler les rapatriements des devises par les entreprises minières et s’assurer de leur utilisation dans l’économie nationale. Au niveau économique, il faut repenser certaines politiques sectorielles en mettant en œuvre des mesures sectorielles visant à relancer l’activité économique et augmenter l’offre des biens sur le marché. Un redéploiement des ressources vers le développement et la mécanisation de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche ainsi que l’accélération de l’industrialisation du secteur minier devront s’inscrire dans le cadre d’une stratégie globale du développement du pays. La Banque Centrale mission d’assurer la stabilité du niveau général des prix. Cette mission est-elle assurée convenablement? De 1998 à nos jours, le Franc congolais s’est déprécié 156.000 % et est devenue une mon(suite en page 19).


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Noël Tshiani Mudianvita : «La BCC à court d’imagination» (suite de la page 18). naie sans valeur ou une monnaie des singes. La Banque Centrale du Congo n’assure pas convenablement sa principale mission. Les tensions inflationnistes qui s’observent depuis le début de l’année ont mis à rude épreuve l’efficacité de la politique monétaire que mène la BCC et l’atteinte de l’objectif de stabilité des prix par celle-ci. D’aucuns estiment que cette efficacité et l’atteinte des résultats par la BCC dépendant en partie de la nature ou la gravité du choc subi, du régime de change, de la qualité des marchés monétaires et financiers ainsi que de la capacité financière de la Banque centrale. De par la structure et les caractéristiques de notre économie, la politique monétaire est très limitée, surtout quand il s’agit des chocs économiques d’origine extérieure et réelle, tel que nous le vivons à présent. Voilà pourquoi, la politique monétaire doit se faire accompagner d’autres politiques macroéconomiques et structurelles. Il faut donc une coordination intelligente des politiques économiques, budgétaires, monétaires et sectorielles pour atteindre les résultats escomptés. Mais pour que des résultats durables soient atteints, toutes les actions doivent être menées dans le cadre d’une vision cohérente de développement par des hommes capables et crédibles. Le recours à la planche à billets est-ce une solution face à la crise que traverse le pays ? Existet-il d’autres alternatives? De manière générale, l’État dispose de quatre leviers pour se financer : faire des coupes budgétaires (pour baisser ses dépenses) ; augmenter les recettes via l’impôt; s’endetter auprès des créanciers disposés à lui prêter de l’argent ; et recourir à un financement monétaire. Si l’on considère les deux premiers leviers, la situation du Congo est très alarmante. En effet, le budget actuel est quasiment consacré aux dépenses courantes, notamment les rémunérations des agents et fonctionnaires de l’État. Dans ces circonstances, décider de baisser ces dépenses pourrait entraîner à coup sûr la montée des tensions sociales non souhaitées pour la stabilité du pays. Par contre, une révision à la baisse du train de vie de l’État en cette période de crise

peut apporter des ressources additionnelles dont l’État a besoin. Concrètement, le Gouvernement peut décider par exemple une baisse de 20 % des émoluments et autres primes perçus par tous les membres du Gouvernement, les députés, les sénateurs, les gouverneurs de province, etc., et, dans la foulée, plafonner les dépenses de fonctionnement des ministères et autres institutions publiques. Ces genres de mesures ont permis à nombre de pays de dégager des épargnes qu’ils ont pu affecter à d’autres besoins prioritaires. Il faut aussi chercher des voies et moyens pour accroître les recettes publiques, notamment par l’augmentation des impôts via le taux ou l’assiette, ce qui implique des réformes structurelles à engager. La lutte contre la fraude et la réduction des exonérations fiscales devrait avoir un effet bénéfique. Enfin, le troisième levier concerne l’endettement. Ce dernier peut s’opérer sur le marché extérieur ou sur le marché intérieur. Sur le marché extérieur, le Congo est une candidate qui ne présente pas assez de crédibilité, ni de garantie aux yeux des bailleurs de fonds. Cette situation est principalement exacerbée par le fait que le pays n’est pas encore admis à un programme économique formel avec les institutions financières internationales. À cet effet, la levée des fonds à des conditions concessionnelles est très difficile surtout dans ce contexte de la propagation de la pandémie. Toutefois, un tel exercice serait possible si le manque de crédibilité financière du pays était compensée par la crédibilité des acteurs clé, notamment dans le domaine économique et monétaire. Sur le marché intérieur, l’État a la possibilité de lever les fonds pour le financement de son action à travers les bons du Trésor. Cependant, la situation de la dépréciation actuelle de la monnaie nationale n’est pas de nature à rassurer les investisseurs pour ces placements en faveur de l’État congolais. L’inexistence d’un marché financier structuré est une contrainte importante. Comparativement aux pays européens, en 2020, pour financer son plan d’urgence dans le contexte de Covid-19, la France a prévu d’emprunter au moins 90 milliards d’euros de plus que ce qui était initialement prévu dans

le budget, soit 323 milliards d’euros. La seule alternative en termes de financement par des ressources propres serait alors le recours au dernier levier, c’est-à-dire le financement monétaire. Cependant, l’évolution notamment du marché congolais en ces sept premiers mois de 2020 oblige à repenser cette stratégie. En effet, après avoir enregistré des taux de dépréciation mensuels de 1,99 % et 1,82 %, respectivement en mars et avril 2020, le Franc a connu une accélération de sa perte de valeur face au dollar américain pour atteindre des taux mensuels de 4,58 % et 4,45 %, respectivement en mai et juin 2020. Ces taux auraient été beaucoup plus importants n’eût été l’encaissement de l’appui à la balance des paiements de décembre 2019 et le rachat de l’appui budgétaire d’avril 2020, du FMI. Ces appuis ont permis à la BCC de conforter, tant soit peu, son matelas des devises et de procéder à des interventions indirectes sur le marché, en exécutant certaines dépenses du Trésor en devises. Les pressions sur le marché des changes se sont portées sur celui des biens et services avec un cumul annuel du taux d’inflation de 10,90 % et de 13,39 % en glissement annuel, contre respectivement 2,29 % et 4,14 % à la période correspondante de l’année 2019, érodant substantiellement les pouvoirs d’achat des ménages. C’est ce lien, entre l’expansion de la masse monétaire et l’inflation, qui est craint dans cette stratégie de financement monétaire du déficit public. Ainsi, en réalité, sans un autre moyen de couverture, un financement monétaire, ne ferait qu’aggraver la situation dans ce contexte de la pandémie, surtout si c’est pour couvrir les dépenses de consommation courante. En l’absence d’appui extérieur, la seule alternative serait de consacrer une partie ou l’essentiel de ce financement au secteur de la production. Mais là également, il faudrait au minimum exiger ou interdire la circulation de la devise étrangère et exécuter scrupuleusement la loi qui consacre l’usage exclusif de la monnaie nationale sur toute l’étendue du territoire national. Par ailleurs, il faudrait négocier ardemment la conclusion d’un programme avec le FMI pour la crédibilité du pays, ce qui lui permet-

trait de lever les fonds sur le marché international qui pourraient alors être affectés au financement des infrastructures de production des biens et services. Face à la crise, existe-t-il une politique monétaire adaptée à la BCC ? Avez-vous l’impression qu’on navigue à vue ? Si oui, quelles politiques mettre en place pour financer le fonctionnement de l’État et en même temps juguler la surchauffe sur le marché des changes ? La BCC conduit sa politique monétaire en utilisant les différents instruments ad hoc à sa disposition. Ces instruments sont flexibles suivant le contexte économique en présence. Ainsi, en période de surchauffe, les instruments de politique monétaire sont orientés en vue du resserrement de la liquidité. Tel est le cas du contexte de la crise actuelle. Cependant, en période d’expansion économique, les mêmes instruments sont utilisés pour accompagner la croissance (politique monétaire accommodante). Ainsi, la problématique de l’efficacité de la politique monétaire ne devrait pas seulement se poser, en considérant la crise actuelle de la Covid-19. Cependant, l’efficacité de cette politique monétaire a toujours été fragilisée par le contexte de dominance budgétaire et de dollarisation qui minent le pays. La dollarisation a pour effet de plomber le canal de transmission des impulsions monétaires sur la sphère réelle tandis que la dominance budgétaire prive la banque de ressources financières. L’absence de moyens suffisants à sa disposition ne permet pas non plus à la Banque centrale de mettre en œuvre, en toute indépendance, sa politique, en luttant efficacement contre ce fléau. S’agissant des politiques à mettre en place pour financer le fonctionnement de l’État et en même temps juguler la surchauffe sur le marché des changes, il convient de préciser que la fiscalité est la principale source de financement de l’État et, en cas de financement du déficit éventuel, recours peut être fait au marché ou à l’endettement. Concernant le financement monétaire, il est une source qui peut être efficacement utilisé si dans la limite de la programmation monétaire, ces ressources de la BCC mises à la disposition de l’État sont utilisées prin-

cipalement pour financer les investissements et autres projets capables de s’auto-rembourser. Ainsi, la monnaie créée à la période T devrait stimuler l’économie avant d’être détruite lors du remboursement du crédit à la période T+N. L’utilisation de cet instrument dans l’environnement congolais implique une grande discipline au risque d’alimenter la déstabilisation du cadre macroéconomique. Ainsi, les mesures prises par la BCC dans le cadre de la riposte à la Covid-19, pour préserver la stabilité du cadre macroéconomique, conjointement aux mesures prises pour soutenir l’offre et la demande des biens et services, sont quasiment les mêmes que celles prises par toutes les autres banques centrales à travers le monde. La BCC est-elle victime de sa propre gestion avec sa sous-capitalisation ? La BCC est l’une des rares banques centrales au monde à ne pas disposer d’actifs rentables et donc d’un seigneuriage conséquent. La raison est à trouver dans la dominance budgétaire qui a fait qu’aucun crédit fait à l’État n’a jamais été remboursé. La créance actuellement reconnue par l’État atteindrait les 1.250 milliards de CDF. Une créance sans intérêt ni perspective de remboursement du capital. La haute direction de la BCC me semble fatiguée, dépassée, à court d’imagination actuellement et ne sait plus innover. Elle répète comme un perroquet les mêmes recettes de politique monétaire qui ont montré leurs limites. Un changement de vision, de stratégie et de politique et d’hommes serait bénéfiques pour la BCC et le pays. Pour réussir à restructurer la BCC, il faut réformer et renouveler la haute direction de l’institut d’émission, le Comité de politique monétaire qui conçoit et met en œuvre la politique monétaire et de change, et le conseil d’administration de la BCC dont les mandats des administrateurs ont expiré depuis plusieurs années. Pourquoi restructurer le Comité de politique monétaire de la BCC? Le Comité de Politique Monétaire est l’organe de décision des politiques monétaires. À la BCC, le CPM est juste une affaire interne comprenant le Gouverneur, son Vice et quelques directeurs. Dans d’autres banques

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centrales (la FED américaine, la Banque d’Angleterre ou la Banque Centrale Européenne), le CPM comprend les gouverneurs des banques centrales régionales et des experts en économie, finances ou d’autres domaines sectoriels venant des coins différents du pays et amenant une diversité d’expertises et d’informations provenant de tous les secteurs et de tout le pays. Je trouve que le CPM congolais est trop limité aux fonctionnaires de la BCC à Kinshasa et n’a pas toutes les expertises requises et une vue nationale pour être crédible. Il faut envisager la restructuration de ce CPM à la congolaise et l’adapter aux pratiques internationales qui ont fait leurs preuves ailleurs. Que pensez vous du Franc congolais aujourd’hui ? Le Franc est devenu l’ombre de lui-même et est hors d’état d’usage. Il se trouve dans la même situation que le Zaïre-monnaie à la fin du régime de Mobutu : totalement discrédité, ce qui fait que le dollar américain représente 95 % de la masse monétaire du pays, ne laisse au Franc qu’un rôle marginal. La politique monétaire de la BCC ne porte que sur 5 % de la masse monétaire du pays en CDF, d’où l’inefficacité et l’absence de résultats satisfaisants. En plus, la dollarisation fait perdre au pays chaque année près de 600 millions de $US sous forme de revenus de seigneuriages qui sont transférés aux États-Unis pendant que la BCC absorbe des pertes d’exploitation énormes. La BCC est sous capitalisée en partie à cause de ces pertes des revenus de seigneuriages et ressemble à une entreprise qui se contente de fonctionner à perte. Les États-Unis d’Amérique ne peuvent pas se plaindre de la situation monétaire actuelle du Congo car ils en tirent profit. Aucune politique économique et sociale ne peut réussir en RDC dans la configuration actuelle de la BCC, du Franc congolais et du système financier limité exclusivement aux petites banques commerciales étrangères sans fonds propres conséquents. Nous devons envisager sans tarder la restructuration complète de l’institut d’émission, de la monnaie nationale et du système financier pour qu’ils jouent les rôles qui leur reviennent dans le développement économique et social du pays.


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Au FPI, gros retour sur investissement

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ela peut s’appeler un gentelman Gift fait à un mentor ou, s’agissant d’une affaire d’argent, retour sur investissement sauf qu’il s’agit de questions de gouvernance, des questions de l’État. D-G d’une banque en puissance de développement qui brasse plusieurs centaines de millions de US$ à prêter à qui veut généralement à des amis bien placés -, Patrice Kitebi Kibol M’vul a accordé, le 18 juin dernier, le marché d’élaboration d’un Plan directeur d’industrialisation du Congo au cabinet Congo Challenge, propriété de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon (document en fac-similé ci-contre). Problème : la note d’attribution non référencée est muette sur le coût de la prestation (les sommes que devra débourser le FPI au bénéfice de Congo Challenge) outre qu’elle n’informe pas sur les données standards d’adjudication d’un marché public tel que le recommande l’Autorité de Régulation des Marchés publics, particulièrement la procédure de passation du dit marché.

UN PROCHE DE MATATA PONYO MAPON. Ministre délégué honoraire des Finances, Kibol M’vul sait pertinemment l’obligation légale de rendre public le coût de ce marché sans lequel le fisc (Direction Générale des Impôts) ne saurait percevoir la TVA, la Taxe sur la valeur ajoutée. «Tout porte à croire qu’il s’agit d’un marché de gré à gré, un arrangement convenu au temps fort de la gué-guerre dans la coalition FCC-CACH au pouvoir. L’attention de tout le monde était tournée ailleurs», explique un délégué syndical du FPI «horrifié par la conclusion de ce marché» et dont les rapports sont bien électriques avec le D-G. La loi dispose que les conditions essentielles pour un marché de gré à gré sont la détention d’un brevet d’invention, d’une licence ou d’un droit exclusif, les raisons techniques ou artistiques détenues par un seul prestataire, l’extrême urgence… les marchés spéciaux. Or, Congo Challenge (qui publie une revue dite scientifique,

propriété de l’ancien Premier ministre) n’a été créé qu’en 2017, l’avantveille du départ de Matata de la Primature

et n’a encore fourni, en l’espèce, aucune preuve... sauf médiatique, commente un «opérateur politique» qui note «le bruit

dans les médias» autour de cette revue dont la qualité d’impression ou graphique est réelle. Par ailleurs, le décret sur les

de 60 ans, d’un pas lent, franchit la double porte de la salle aux couleurs vintage. À l’intérieur, des rideaux blancs crème déployés sur les fenêtres, un tapis gris flanqué au sol et une table rectangulaire placée face à une vingtaine de fauteuils. Le nouveau coordonnateur doit prendre possession de son bureau dans les heures qui suivent. Symbolique que courtoise, la passation de pouvoir débute à l’arrivée du Directeur de cabinet a.i de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Désiré Eberande Kolongele. Accolade très chaleureuse, les hommes suivent le protocole qui les installe.

poignée de mains de quelques secondes, la foule applaudit ! Puis, tout s’enchaîne très vite. Ghislain Kikalanga fait un petit mot avant de rejoindre ses convives au cocktail. Dans sa déclaration, celui qui fut avocat du Sphinx Étienne Tshisekedi wa Mulumba, le père du Président de la République, désormais Monsieur Anti-Corruption réitèré son engagement dans la mission : la lutte contre la corruption, la fraude et les antivaleurs. Il invite au repentir «de manière consciente ou inconsciente» tous ceux ayant concouru à la corruption et... «à se dénoncer eux-mêmes, avant qu’il ne soit trop tard». Car, «la structure ne fera preuve d’aucune clémence pour ceux qui se seront fourvoyés en volant les deniers de la République».

Monsieur anti-corruption est arrivé

L

ieu champêtre, pelouse verte aux cimes jaunâtres, au centre, un bâtiment de quelques mètres carrés devant abriter, ce jeudi 30 juillet, la cérémonie officielle de remise et reprise entre Luzolo Bambi, Conseiller Spécial du bureau de lutte contre la corruption et Ghislain Kikalanga, le Coordonnateur de l’APLC, l’Agence de Prévention et de lutte contre la corruption. C’est une marée humaine accourue sur invitation du Mont Ngaliema. Nul ne voulut louper la grande sortie et la grande entrée. La restreinte solennité se verra élargie à compter des minutes par plusieurs autres costumes, cravates, masques buccaux. Le plus réfléchi antagoniste de la corruption jamais nommé, âgé

L’APLC NE FERA PREUVE D’AUCUNE CLÉMENCE. Le sortant passe traditionnellement le relais à son successeur. Les deux hommes échangent une

DÉBORAH MANGILI n

marchés spéciaux attendu depuis 2010 n’a pas encore été rendu public. Pourtant, sur sa décision d’attribution définitive, Kibol M’vul écrit qu’il a obtenu, à la date de 16 avril 2020, l’avis de non-objection de la Direction de Contrôle des Marchés Publics. S’agirait-il de la Direction Générale de Contrôle des Marchés publics dont le témoignage du DG a.i a été déterminant dans la condamnation de Kamerhe et Jammal au procès du siècle? Ensuite, en cette période, les experts du gouvernement, les industriels délégués des organisations patronales dont la FEC et des partenaires extérieurs réunis dans un palace dans la Capitale venaient de valider le Document de la politique et des stratégies industrielles de la RDC, après 10 jours (20-29 février 2020) d’intenses réflexions. L’atelier de validation du document précité était présidé, au nom du Premier ministre Sylvestre Ilunkamba, par la VPM en charge du Plan, Élysée Munembwe, avec la participation du ministre de l’Industrie, Julien Paluku. «Le document qui sera validé est le fruit de travail effectué par les experts du ministère de l’Industrie lors d’un atelier organisé du 5 au 6 novembre 2019», avait rappelé, à l’ouverture de ces assises, le ministre de l’Industrie. Kibol n’a-t-il pas été au courant de ce document ou a-t-il fait précipiter les choses pour ne pas être gêné par le gong? La «Décision d’attribution définitive» du marché de l’élaboration d’un Plan Directeur d’Industrialisation du Congo, se fonde sur le plan de passation des marchés de l’exercice 2020 du FPI. Donc a posteriori. De quel plan directeur peutil s’agir car le ministère de l’Industrie en dispose déjà? «L’élaboration de la politique industrielle va toucher le plan directeur de l’industrialisation qui sera chiffré», dixit Julien Paluku. Qui poursuit : «comme nous sommes encore au processus d’élaboration du budget programme, nous allons devoir sortir les financements qui seront faits par le gouvernement de la République et le gap qui devra être négocié auprès des partenaires». Fort de son plan stratégique d’industrialisation du pays, le ministre de l’Industrie qui exerce la tutelle du FPI, a réussi à convaincre, le 30 juillet 2020, l’ambassadeur de

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la République Islamique d’Iran, Mohamed Javad Sahiriati, de faire profiter aux industriels iraniens des faveurs des zones industrielles économiques de la RDC en gestation. L’Iran et le Congo ont déjà convenu des accords commerciaux portant sur le transport aérien, la fourniture du pétrole, la création d’une commission spéciale mixte en matière commerciale, etc. Le Plan directeur d’industrialisation confié à l’ONG de Matata, ne serait que de trop, redondant et superflu, inutile, d’autant plus qu’il ne s’agit même pas d’un concours de meilleur plan pour l’industrialisation du pays. Des observateurs estiment que le marché offert au Premier ministre honoraire, actuellement sénateur, n’est qu’un retour sur investissement. Ancien conseiller de Matata - lors des années Finances -, Kibol N’Vul a suivi le nouveau Premier ministre au Gouvernement mais au simple titre de ministre délégué près le Premier ministre en charge des Finances avant de passer la main à un ministre plein, Henri Yav Mulang. Signe que le vrai décideur aux Finances était celui qui avait été élevé au rang de Premier ministre... Avant de passer les clés de la Primature à Samy Badibanga le 20 décembre 2016 à l’issue du dialogue de la Cité de l’Union Africaine, Matata a fait nommer, son ancien ministre délégué, D-G au FPI mais cette nomination ne fut jamais lue sur la télé publique Rtnc comme de coutume ni publiée au Journal officiel au point où le D-G en place, Constantin Mbengele Kwete Thamuk, crut longtemps à un canular et n’y fut déloger que manu militari. Selon un sénateur qui a requis l’anonymat, Kibol s’est toujours complu à jouer des rôles d’exécutant. C’est le cas des fonds détournés - financement de l’opposition, le blanchiment des capitaux à Access Bank, dont le lanceur d’alerté n’a jamais été autre que l’alors président du Sénat Léon Kengo wa Dondo, etc. Ghislain Kikalanga, le nouveau Monsieur anti-corruption, qui vient de prendre possession de son bureau, à l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APCL), un service rattaché à la présidence de la République, a du pain sur la planche. POLD LEVI MAWEJA n


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vie

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L’un des plus glamour des couples au monde est fait de milliardaires

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a femme d’affaires Kim Kardashian et épouse de Kanye West a conclu un accord avec le géant américain des cosmétiques Coty. Du coup, elle devance désormais sa sœur Kylie Jenner. Mais où s’arrêtera Kim Kardashian ? Déjà à la tête d’une fortune colossale, la star de télé réalité à succès, L’Incroyable Famille Kardashian, devenue puissante femme d’affaires est officiellement devenue milliardaire. Celle qui est l’épouse du rappeur afroaméricain Kanye West a cédé 20% de sa marque de maquillage KKW Beauty pour 200 millions de US$. «TELLEMENT FIER DE MA BELLE ÉPOUSE». Ce partenariat stratégique à long terme vise «à lancer des produits de beauté dans de nouvelles catégories et à les développer dans le monde entier. Il va me permettre de me concentrer sur les éléments créatifs, pour lesquels je suis si passionnée, tout en bénéficiant des ressources incroyables de Coty», a réagi cette personnalité médiatique, productrice, styliste et animatrice de télévision américaine, mère de quatre enfants. Née Kimberly Noel Kardashian, née à Los Angeles, en Californie où elle vit, d’origine écossaise et néerlandaise du côté de sa mère, et d’origine arménienne du côté de son père, Kim est la fille de l’avocat Robert Kardashian, qui a défendu l’acteur et joueur de football américain O.J. Simpson, alors accusé du meurtre de sa femme. Elle a deux sœurs : Kourtney, son aînée, et Khloé, sa cadette, ainsi qu’un frère, Rob. Sa mère est Kris Jenner, qui est aussi sa manager. Ravi du succès de sa femme, Kanye West, lui aussi milliardaire et qui de son côté vient de signer un accord entre sa marque de mode Yeezy et Ga, a tenu à la féliciter sur son compte Twitter. «Je suis tellement fier de ma belle épouse Kim Kardashian West qui est officiellement devenue milliardaire. Tu as traversé les tempêtes les plus folles et maintenant Dieu

rappeur semble avoir eu une crise en pleine conférence de presse. Réel soutien pour son époux, Kim explique sur Instagram que ses propos ne reflètent aucunement ses intentions. Ceux-ci sont plutôt le reflet de sa maladie, son mari refusant de prendre ses médicaments car il pense qu’ils freinent sa créativité.

Le couple formé par le rappeur afro-américain et la femme médiatique d’origine écossaise et néerlandaise de par sa mère, et d’origine arménienne de par son père, est désormais fait de milliardaires. DR.

brille sur toi et notre famille. Je suis tellement béni que ce soit notre vie, alors je t’ai fait cette nature morte. Nous vous aimons tant», a réagi le rappeur en légende d’une photo sur laquelle il a assemblé des tomates et des fleurs. Grâce à ce contrat, Kim Kardashian, 39 ans, fait donc mieux que sa sœur Kylie qui, à 21 ans, avait été sacrée plus jeune milliardaire autodidacte de tous les temps selon le magazine Forbes. Mais, coup de théâtre, en mai dernier le magazine a retiré son titre de milliardaire à la benjamine du clan qu’il soupçonnait d’avoir menti sur sa fortune estimée à un peu moins de US$ 900 millions de dollars. Quant à Kanye West, après être annoncé officiellement milliardaire dans les colonnes du journal économique Forbes avec une bagatelle 1, 3 milliard de US$, a rectifié. Dans sa note de rectification à Forbes, le rappeur annonce que sa fortune s’élève à 3,3 milliards de US$ au lieu de 1,3 mil-

liard de US$ que le magazine économique avait auparavant donné. Mécontent par le chiffre donné par le magazine, Kanye West a écrit un message à Forbes, expliquant «Ce n’est pas un milliard. C’est 3,3 milliards de dollars comme personne ne sait compter chez Forbes». Soit deux petits milliards supplémentaires et Kanye est bien décidé à ce qu’on ne les néglige pas. Kanye West est le rappeur après Jay-Z à avoir le droit à cette qualification. CANDIDAT PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS. Des révélations ont été faites concernant le lieu de vacances du couple star, dans lequel ils souhaitent conserver une totale intimité, loin de ce à quoi ils nous ont habitué par le passé. L’épouse du rappeur a construit toute sa carrière en se basant sur le fait de ne rien (ou presque) cacher à ses fans. Grâce à sa télé-réalité familiale «L’Incroyable Famille Kardashian» et ses réseaux sociaux, les aficionados de sa vie sont

au courant chaque jour des moindres rebondissements qui la ponctuent. La femme d’affaires souhaite garder un contrôle total de tout ce qu’elle décide de montrer pour soigner son image, elle qui gagne sa vie en grande partie grâce à elle. La dernière conférence de presse de Kanye West lui a pourtant totalement échappé et mis en péril son mariage avec le rappeur. Ce n’est un secret pour personne, Kanye West souhaite devenir Président des États-Unis et succéder de ce fait à Donald Trump. Le rappeur a rempli tous les papiers nécessaires pour une candidate, même si celle-ci risque d’être mise à mal par la plainte déposée par un avocat qui l’accuse d’avoir falsifié plus de six cents signatures. Il y a peu, le rappeur a officiellement lancé sa campagne électorale avec une conférence de presse. Mais celle-ci ne s’est pas déroulée comme prévu et a inquiété les fans de la star. En pleurs, hystérique et visiblement déstabilisé, il a argumenté

ses positions anti-avortement en racontant une histoire (très) privée. Le rappeur nous a ainsi dévoilé qu’en apprenant être enceinte, Kim Kardashian avait d’abord souhaité avorter, pour une raison inconnue qui lui appartient. Sans le consentement de sa femme, Kanye West a raconté cette histoire intime, alors même que sa fille North est suffisamment âgée pour comprendre. D’après certaines sources, Kim Kardashian aurait été dévastée en découvrant les images. La polémique se poursuit sur Twitter, Kanye West écrivant des dizaines de messages lunaires où il explique être dans le film Get Out, annonce vouloir se séparer de sa femme car elle lui a été infidèle ou surnomme sa bellemère Kris Jenner d’une horrible façon (Kris Jong-Un, en référence au dictateur Nord-Coréen). Kim Kardashian décide de réagir et met le doigt sur la santé mentale de son mari, lui qui souffre de troubles bipolaires. Déjà interné en 2016, le

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ELLE SUPPLIE SON MARI DE RENONCER. Après plusieurs jours de retraite dans un ranch, Kanye West a vu sa femme, et la discussion semble avoir mal tourné puisque celle-ci apparaissait en pleurs. Elle lui aurait supplié de renoncer à la campagne présidentielle, Mais Kanye West aurait refusé catégoriquement. Mais Kim Kardashian ne recule devant rien et le couple est parti en vacances avec ses enfants pour recoller les morceaux. «Nous sommes généralement habitués à savoir où les amoureux passent leurs vacances, mais cette fois-ci, tout est différent. Un jet privé est parti de Los Angeles, s’est arrêté dans le Wyoming pour récupérer le rappeur et s’est envolé vers une destination inconnue». D’après des sources, la famille profiterait actuellement d’une île tropicale déserte. Ils se trouveraient dans une « forteresse » afin qu’aucune photo ne fuite pas dans la presse. Il s’agirait d’un ultime test pour le couple, bien fragilisé par la maladie de Kanye West et ses dernières sorties médiatiques. C’est pour cela qu’ils voulaient se retrouver en toute intimité, sans que des photographes ne soient présents pour immortaliser ces moments intimes. Le clan Kardashian a en tout cas été complètement choqué par les propos du rappeur, et on imagine que les relations entre celui-ci et les membres de la famille (surtout Kris Jenner) mettront du temps à s’arranger. Quant aux élections, et alors que Donald Trump a dit souhaiter les reporter, on ignore si Kanye West pourra aller jusqu’au bout, sa santé mentale compromettant ses chances d’y parvenir tout comme la plainte déposée par l’avocat qui pourrait anéantir ses chances. avec agences n


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glamour

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Cet hypercar Bugatti Divo s’est arraché à euros 5,5 millions, soit le prix d’un honorable jet privé

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près deux longues années de mise au point et de production, le premier exemplaire de Bugatti Divo a été livré le 5 août 2020 à son heureux propriétaire mais dont le nom n’a pas été dévoilé. La Bugatti Divo est une machine spéciale. Le simple fait d’entendre son nom dans une conversation suscite automatiquement l’intérêt de tout passionné. La Divo, au cas où vous l’auriez oublié, est un modèle ultra-exclusif de chez Bugatti développé pour être plus agile que rapide. Elle repose biensûr sur une plateforme de Bugatti Chiron et en partage le même moteur. Mais plutôt que de rechercher la vitesse de pointe la plus élevée, c’est une voiture que vous êtes censé apprécier sur circuit. Après de longs mois d’attente, ceux qui ont la chance de s’être offert l’un des exemplaires ont vu leur commande honorée peu après puisque les premières Divo ont quitté l’usine de Molsheim en France. La production de l’hypercar à euros 5,5 millions - en clair, le prix d’un jet privé - a été brièvement ralentie en début d’année mais tout est désormais redevenu normal. L’EXCLUSIVITÉ DANS L’EXCLUSIVITÉ. Si le simple fait d’avoir une Bugatti est déjà synonyme d’exclusivité, la Divo fait partie des modèles les plus exclusifs de la marque. Ce modèle pourrait aussi être considéré comme une Chiron Pur Sport, mais encore une fois, en beaucoup plus exclusif. Sa carrosserie est similaire à bien des égards à la pistarde de chez Bugatti, mais possède des éléments de style uniques. Par exemple, des blocs optiques spécifiques à l’avant, des feux arrière imprimés en 3D et bien d’autres appendices aérodynamiques. Mais pour en revenir au caractère ultra-exclusif, le gros point fort de la Divo est qu’il n’en existera que 40. Ce n’est pas tout! Sur ces 40 exemplaires, il n’y en aura pas deux identiques. En effet, à plus de 5 million d’euros l’auto, vous imaginez bien que chacun des 40

Produites en quarante exemplaires, cet hypercar français Bugatti Divo pour milliardaires produit à l’usine de Molsheim, dans le département du Bas-Rhin, en Alsace, s’est arraché à (seulement) euros 5,5 millions, le prix d’un jet privé. DR.

clients a pu personnaliser à souhait sa Divo. Autant dire que cette hypercar française est sûrement

l’une des Bugatti les plus convoitées des collectionneurs. La Divo, du nom d’un pilote français qui

a concouru pour Bugatti (Albert Divo), reprend le W16 8.0 litres de 1 500 ch. Mais ici, la vitesse

maxi est limitée à 380 km/h (contre 420 sur la Chiron), ce qui a permis aux designers d’imaginer

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une carrosserie inédite qui génère plus d’appui aérodynamique. HUGO QUINTAL n


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côté rose

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Comment embrasser à la française C omment embrasser et comment le faire à la française? Comment donne-t-on ce French Kiss, ce terme légué par des soldats américains lors de la Première Guerre mondiale qui décrit ce baiser si torride entre eux voire à leurs amis et familles? Comment y parvenir? 1. Gardez vos lèvres douces, lisses et légèrement humides, l’idéal. Avant de faire le premier pas, vous devez vous assurer que vos lèvres ne sont pas gercées ou sèches pour que votre partenaire ne soit pas distrait ou n’en soit pas repoussé. Utilisez donc un baume pour les lèvres. Passez-en un peu sur vos lèvres et pincez-les l’une contre l’autre. Si vous êtes une fille et si vous avez du baume aromatisé, c’est encore mieux! Appliquer ce baume ou ce gloss environ une heure ou plus avant le baiser pour que votre partenaire sente que vos lèvres sont douces sans sentir l’épaisse couche de baume ou de gloss. Buvez de l’eau. Les lèvres sèches sont un signe de déshydratation, alors avalez un ou deux grands verres d’eau. Léchezvous les lèvres. Si vous êtes pressé et si vous n’avez pas le temps, passez rapidement votre langue sur vos lèvres et pincez-les l’une contre l’autre. Cela devrait les humidifier légèrement sans les rendre trop glissantes ou trop mouillées. Vous pouvez aussi lécher subtilement vos lèvres tout en regardant dans les yeux votre partenaire de baiser. 2. Rafraîchissez votre haleine. Vous ne voulez jamais avoir mauvaise haleine lorsque vous êtes sur le point d’embrasser quelqu’un, que ce soit avec la langue ou non. Puisque votre bouche va être ouverte pendant un baiser avec la langue, l’haleine est très importante. Prenez soin de votre hygiène buccale. Si vous savez que vous allez embrasser quelqu’un, prenez un petit instant pour vous brosser les dents ou

lèvres auparavant, il vous semblera plus naturel de vous toucher et vous devriez faire un effort pour toucher cette personne avant que vos lèvres ne se touchent pour la mettre plus à l’aise.

Les baisers avec la langue peuvent transmettre des maladies infectieuses comme l’herpès ou la mononucléose infectieuse. DR. au moins pour vous rincer la bouche avec de l’eau. Gardez toujours des bonbons à la menthe ou du chewing-gum à la menthe avec vous s’il y a une possibilité que vous embrassiez quelqu’un. Évitez les aliments qui laissent un goût désagréable ou des restes dans la bouche après les avoir consommés, surtout l’ail, le café, l’oignon, le lait et le maïs. Si vous sortez dîner avant le baiser, faites attention à ce que vous mangez. 3. Trouvez le bon moment. Un bon baiser, surtout si c’est le premier ou si c’est un baiser avec la langue, est le point culminant d’une tension et d’une intimité qui ont monté petit à petit. Choisissez le bon moment pour vous assurer que vous et votre partenaire êtes dans un état d’esprit qui va vous permettre de vous oublier pendant ce baiser. Vous devez avoir suffisamment d’intimité et sentir le romantisme du moment au lieu d’être stressé ou distrait. Quand est-ce le bon moment ? Voici plusieurs signes que vous pouvez garder à l’esprit. Vous êtes loin des autres. Que vous soyez seuls sur un balcon ou assis sur un banc reculé dans un parc, vous ne vous inquiétez pas de vous faire déran-

ger par quelqu’un d’autre. L’autre n’arrête pas de vous envoyer des signaux, par exemple il vous regarde dans les yeux, regarde vos lèvres, ou il se rapproche physiquement de vous petit à petit. Que vous embrassiez un garçon ou une fille, son langage corporel vous indiquera si c’est le bon moment de le faire. Vous arrivez à la fin d’un rendez-vous qui s’est très bien passé. La voiture ou la porte d’entrée est un excellent lieu pour un baiser d’au revoir. Vous sentez que c’est le bon moment. Si vous vous sentez irrésistiblement attiré par ses lèvres, n’ayez pas peur de le faire. 4. Regardez-le dans les yeux. Regardez profondément dans les yeux de l’autre. Si vous voulez que vos intentions soient extrêmement claires, déplacez lentement votre regard vers ses lèvres, puis vers ses yeux. Vous pouvez même le regarder intensément dans les yeux, regarder autre part pendant quelques secondes avant de le regarder de nouveau. C’est une façon de montrer à la personne que vous voulez embrasser que vous vous ressentez des émotions agréables en le regardant. 5. Souriez. Si vous

êtes très excité à l’idée de ce baiser, montrez-le! Un sourire permet de garder la situation légère et amusante tout en l’aidant à se sentir en sécurité et détendu. Assurez-vous que votre sourire est doux et sincère, ne faites pas de sourire forcé, trop large ou trop intense. Détendez simplement vos lèvres avec un sourire. Montrez à votre futur partenaire de baiser que vous êtes heureux de vous retrouver en sa compagnie. Vous pouvez aussi choisir un baiser avec les lèvres fermées au lieu de sourire et de montrer vos dents, ce qui pourrait paraître plus amical que séduisant ou romantique. 6. Touchez l’autre. Une fois que vous êtes seul avec cette personne, que vous lui avez souri et que vous vous êtes regardé dans les yeux, vous pouvez décider de l’embrasser sans la toucher ou vous pouvez la toucher en premier. Cela peut signifier vous asseoir l’un à côté de l’autre en laissant vos jambes se toucher, vous tenir par la main, mettre votre main sur le genou de cette personne, la tenir par le bras ou lui témoigner n’importe quel signe d’affection. Si vous avez déjà embrassé cette personne sur les

7. Approchez-vous. Lorsque vous sentez que c’est le bon moment, rapprochezvous. En général, vous devrez vous rapprocher lentement pour que l’autre ait le temps de dire non, mais pas trop lentement pour que le moment ne perde pas de sa magie. Lorsque vous commencez à sentir que votre partenaire de baiser est prêt à passer à l’étape suivante, vous ne devriez plus hésiter longtemps. Déplacez votre cou vers le sien jusqu’à ce que vos têtes se retrouvent à quelques centimètres l’une de l’autre. C’est à ce moment-là que vous devrez pencher la tête pour obtenir la meilleure position de baiser. Allez-y lentement. Une approche lente permet de faire monter la tension et l’anticipation. 8. Penchez légèrement la tête sur le côté. Vous allez vous cogner le nez l’un contre l’autre si vous gardez la tête droite. Au lieu de cela, penchez légèrement la tête sur la gauche ou sur la droite. Si vous remarquez que votre partenaire choisit une direction, choisissez la direction opposée. Si vous et votre partenaire vous cognez en vous rapprochant, ajustez naturellement votre position pour en trouver une plus confortable, où vos nez ne se touchent pas. À la différence de ce que vous pourriez penser en regardant des films, cette étape ne doit pas se passer au ralenti. Vous penchez votre tête au fur et à mesure que vous rapprochez votre tête de celle de votre partenaire, mais, pas très lentement, ne vous faites pas de souci pour obtenir un effet parfait. 9. Fermez les yeux. Juste avant de vous toucher, fermez les yeux. Le baiser avec les yeux ouverts est souvent associé à la malhonnêteté et au manque de sincérité, en plus, en gardant

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les yeux fermés, vous pourrez vous concentrer et profiter de ce qu’il se passe au niveau de vos lèvres. Même si vous pouviez être tenté d’ouvrir les yeux pendant le baiser pour voir à quoi ressemble votre partenaire dans le feu de l’action, cela pourrait en fait complètement casser l’émotion du moment. En fermant les yeux, vous arriverez mieux à vous concentrer sur vos lèvres et à profiter de l’instant présent au lieu d’essayer d’observer ce qu’il se passe juste sous vos yeux.

10. Gardez votre bouche en une position facile à embrasser. Ne serrez pas les lèvres comme si vous alliez embrasser votre grand-mère, cela transmet des signaux non romantiques, mais il est aussi plus difficile d’embrasser avec la langue dans cette position. D’un autre côté, en gardant les lèvres complètement détendues, vous montrez aussi que vous n’êtes pas intéressé. Voici comment trouver le juste milieu. Pincez légèrement vos lèvres vers l’avant pour ressentir une légère tension musculaire tout autour. Ouvrez légèrement votre bouche. Au lieu d’ouvrir grand la bouche de manière agressive pour embrasser votre partenaire, gardez vos lèvres légèrement entrouvertes pour que votre langue puisse passer entre les deux lèvres. 11. Frottez doucement vos lèvres sur les lèvres de l’autre. Appuyez tout doucement sur les lèvres de l’autre au début, pour que vos lèvres ne fassent que frôler les siennes. Cela permet de faire monter l’anticipation du baiser et l’excitation plutôt que de plonger directement dans sa bouche. Cela peut aussi signaler à votre partenaire que vous en voulez plus sans avoir l’air trop direct. Faites des gestes lents. 12. Prenez la température. Une fois que vous avez construit des fondations solides pour votre baiser à la française en embrassant l’autre sans la langue, vous pouvez lui envoyer des signaux plus

subtils que vous êtes prêt à monter d’un cran. En général, si c’est la première fois que vous embrassez cette personne, vous devez faire attention avant de l’embrasser avec la langue, car cela pourrait sembler trop rapide. Si ce n’est pas le cas, voici plusieurs choses que vous devez garder à l’esprit pour prendre la température et pour montrer que vous êtes prêt à embrasser avec la langue. Ouvrez votre bouche encore plus grand. Un accès illimité à votre bouche invite l’autre à faire la première tentative de contact avec la langue. Touchez vos lèvres pour que la lèvre inférieure de l’autre se retrouve entre vos deux lèvres. Ensuite, passez doucement le bout de votre langue sur sa lèvre inférieure. Faites un mouvement rapide et léger pour que le contact ne dure pas plus d’une seconde. Si votre partenaire est intéressé, il répondra. 13. Explorez avec votre langue. Si votre partenaire a l’air intéressé, lancez-vous dans un vrai baiser avec la langue. Souvenezvous de garder votre langue en mouvement et de toucher sa langue doucement. Au début, glissez lentement votre langue dans la bouche de votre partenaire. Vous pouvez commencer par placer votre langue sur ou sous la langue de votre partenaire ou même la bouger un peu autour de sa langue si vous vous en sentez le courage. 14. Utilisez vos mains. Même si vous devez éviter les mains baladeuses, surtout lors du premier baiser, vous ne voulez pas non plus qu’elles pendent sur les côtés. En utilisant vos mains et en touchant le corps de votre partenaire (de manière respectueuse), vous pouvez augmenter le romantisme du moment et rendre la connexion entre vous et votre partenaire de baiser plus intense. Une fois que vous avez touché le corps de votre partenaire, vous pouvez bouger doucement vos mains sans trop les agiter. avec agences n


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La colistière de Joe Biden SINCE 1989

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ercredi 12 août à Wilmington, la ville où réside Joe Biden dans le Delaware, première apparition conjointe du candidat démocrate et de sa colistière mercredi 12 août à Wilmington, la ville où réside Joe Biden dans le Delaware. L’ex-vice président de Barack Obama a vanté les compétences de la sénatrice de Californie qu’il a choisi pour figurer avec lui sur le ticket démocrate. Kamala Harris elle s’est montrée offensive à l’égard du président américain Donald Trump. « C’est un beau jour pour notre campagne et un beau jour pour l’Amérique », entame Joe Biden. Kamala Harris est assise à distance : « Nous respectons les règles », explique le candidat démocrate avant de louer les qualités de sa colistière. TRUMP, « UN TYPE PAS À LA HAUTEUR ». « Kamala comme vous le savez tous est intelligente, elle est solide, elle est expérimentée, elle a prouvé qu’elle se battait pour la colonne vertébrale de ce pays, la classe moyenne. Kamala sait gouverner, elle sait passer les coups de fil difficiles, elle est prête à gouverner dès le premier jour ». Puis il cède la parole à Kamala Harris qu’il présente comme la future vice-présidente des États-Unis. « Je suis prête à me mettre tout de suite au travail », confirme l’ancienne procureure générale de Californie avant de se lancer dans un véritable réquisitoire contre Donald Trump : « Nous avons un président qui se préoccupe plus de lui-même que des gens qui l’ont élu. Un président qui rend tous les défis aux-

Noire? Blanche? Indo-jamaïcaine, Kamala Harris, 55 ans. DR. quels nous sommes confrontés encore plus difficiles à surmonter». Elle développe sur Covid-19 qui a fauché des dizaines de milliers de vie américaines depuis plusieurs mois : « Ce virus a touché presque tous les pays mais il y a une raison pour laquelle les États-Unis ont été frappés plus durement que n’importe quelle autre nation développée : c’est parce que Donald Trump a refusé de le prendre au sérieux dès le début ». Et de poursuivre son réquisitoire : « Trump est aussi la raison pour laquelle des millions d’Américains sont au chômage. Il a hérité de Barack Obama et de Joe Biden de la plus longue période de croissance économique de l’histoire, et comme tout ce dont il a hérité, il l’a directement démoli. À cause du manque de leadership de Trump, notre économie est l’une de celles

qui a le plus souffert parmi les nations industrialisées. C’est ce qui se passe quand on élit un type qui n’est pas à la hauteur de son mandat : notre pays finit en lambeaux. Comme notre réputation à travers le monde. Mais soyons clairs : cette élection n’a pas seulement pour but d’infliger une défaite à Donald Trump ou à Mike Pence. Il s’agit de reconstruire notre pays, en mieux. Et c’est exactement ce que Joe et moi allons faire ». Kamala Harris joue aussi de la carte de l’émotion en évoquant son amitié avec Beau Biden, le fils décédé en 2015 du candidat démocrate. Elle parle de sa propre famille et conclut : « Le 3 novembre, nous avons besoin de plus qu’une victoire, nous avons besoin d’un mandat qui prouve que ces quatre années ne représentent pas ce que nous sommes. Élire Joe Biden n’est que le début du

travail qui nous attend ». Depuis des semaines, la pression était de plus en plus grande sur Joe Biden pour que la femme qu’il avait prévu de choisir comme colistière soit une Afro-Américaine. Mais réduire Kamala Harris, 55 ans, à ses origines serait une erreur : procureur puis sénatrice, elle a largement eu le temps de bâtir une carrière et de défendre des convictions qui n’ont pas toujours été du goût de son camp progressiste… Elle est née le 20 octobre 1964 à Oakland, en Californie - elle en deviendra en 2011 la procureure générale, première femme à ce poste dans tous les États-Unis. Ses parents, nés en Jamaïque et en Inde, divorcent quand elle a cinq ans et c’est sa mère, chercheuse en cancérologie, mais aussi militante des droits civiques, qui l’élève. Elle l’emmène lors de ses visites en Inde, mais prend bien garde, explique Kamala Harris dans son autobiographie The Truths We Hold, à faire profiter ses deux filles de la culture noire d’Oakland : « Ma mère savait que son pays adoptif nous verrait, Maya et moi, comme deux filles noires, et elle était décidée à faire en sorte que nous devenions deux femmes noires confiantes et fortes ». À l’adolescence, elle passe cinq années au Canada, à Montréal, où sa mère a décroché un poste d’enseignante, puis la famille revient aux États-Unis où Kamala Harris décide d’intégrer la Howard University, à Washington. C’est un choix important pour Kamala Harris, qui, estime le Washington Post, «a grandi dans un univers majoritairement blanc», mais qui veut alors «être entourée d’étudiants noirs, de culture noire et de tradition noire dans la plus fameuse des universités historiquement noires» d’ail-

Dubaï brûle

U

n incendie a ravagé dans la nuit de jeudi à vendredi un des plus hauts gratte-ciel de Dubaï, la Torch Tower, un gratte-ciel résidentiel situé dans le quartier Marina, prisé des expatriés. Les autorités de Dubaï, l’un des Emirats arabes unis, ont annoncé qu’il

n’y avait eu aucune victime. Le feu a été maîtrisé. L’origine de cet incendie, qui a affecté la moitié supérieure de l’immeuble de 79 étages, n’a pas encore été déterminée. Sur des images diffusées tôt vendredi par la Défense civile de Dubaï après que les pompiers ont pu maîtriser le sinistre, les lumières étaient

allumées à certains des étages inférieurs de la tour, mais la partie médiane et la partie supérieure semblaient complètement brlées. The Torch, qui fut un moment le plus haut immeuble d’habitation du monde, avait déjà été en partie ravagé en février 2015 par un incendie qui n’avait pas fait de victimes.

En janvier, les autorités de Dubaï ont annoncé l’adoption de règles de construction plus rigoureuses pour minimiser les risques d’incendie, après une série de sinistres dans des gratte-ciel de l’émirat dus pour la plupart à des matériaux facilement inflammables utilisés pour leur revêtement extérieur.

LE JOURNAL LE SOFT INTERNATIONAL EST UNE PUBLICATION DE DROIT ÉTRANGER PROPRIÉTÉ DE FINPRESS GROUP.

leurs surnommée « le Harvard noir ». Le journal souligne que « quand quelqu’un remet en cause son identité noire, elle fait toujours référence aux quatre années qu’elle a passées à la Howard University ». Kamal Harris étudie ensuite le droit. Elle est reçue au barreau de Californie en 1990 et gravit les échelons : elle est élue procureure du district de San Francisco en 2003, et en 2010 procureure générale de Californie, l’État le plus peuplé du pays - 40 millions d’habitants, elle sera réélue en 2014. Le candidat démocrate explique que s’il a décidé de prendre Kamala Harris comme colistière, c’est parce qu’il l’a vu travailler à l’époque avec son fils et a pu observer « comment ils ont défié les grandes banques, aidé les travailleurs et protégé les femmes et les enfants face aux mauvais traitements ». FINANCE PRESS GROUP, FPG RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M FONDATEUR Tryphon Kin-kiey Mulumba. kkmtry@lesoft.be Twitter @kkmtry Kin’s Global site www.lesoftonline.net/www. lesoft.be LeSoftConcept LeWebSoftConstruct InterCongoPrinters Radio Télé Action Masimanimba. Grand Bandundu info@lesoft.be SIP-AFRIMAGES B-1410 Belgique. Tél 00-32-488205666. Fax 00-322-3548978. eFax 00-1-707-313-3691 DIRECTEUR GÉNÉRAL. Yerkis Muzama Muzinga. Phone +243-818371479. Directeurs associés Yves Soda. Christophe Dandy Lukeba. DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Pold Levy Maweja. RESPONSABLES ÉDITORIAL. Emmanuel Luyatu Julien Mao Mampo Déborah Mangili Uba. DIRECTION COMMERCIALE. Phone +243-818371479. Directeur de la publication. Munyonga Mubalu. AMP Agences et Messageries de la Presse belges. Accords spéciaux. Belgique. Trends. Trends, Tendances. Le Vif/L’Express. Knack. © Copyright 2019 FINPRESS. Imprimé à Kinshasa InterCongoPrinters Autorisation de diffusion en R-DC. M-CM/LMO/0321/MIN/08 datée 13 janvier 2008.


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