international THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER
SINCE 1989 N°1498 | LUNDI 7 SEPTEMBRE 2020 | 20 PAGES €7 $8 CDF 10500
Guerre au cœur de la mafia financière
L’IGF frappe un grand coup THE NEWSPAPER LE SOFT INTERNATIONAL IS PUBLISHED BY FINPRESS GROUP BRUSSELS PARIS KINSHASA DIFFUSION MONDE PRESSHOP BRUSSELS.
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Le P.A fait part de théâtralisation de la scène politique quand la priorité est de réinventer l’après COVID-19
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haque jour ne pouvant être un jour de campagne électorale, le Congo, sous le leadership légitime du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Chef de l’État, doit se tourner vers la priorité d’aujourd’hui et de maintenant, à savoir, se réinventer un modèle de vie pour l’aprèsCOVID-19 qui ne sera jamais comme avant la COVID-19, se reconstruire économiquement et socialement pour son bien et celui de son peuple, a déclaré, mot à mot, mardi 2 septembre, le P.A, le Parti pour l’Action, dont l’Autorité Morale et fondateur est le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba. La prise de position faisait suite à diverses postures observées au sein de la classe politique congolaise ces dernières semaines. Dès lors que certains acteurs politiques, «loin de faire montre de responsabilité, s’adonnent plutôt à la propagande permanente, à la manipulation à un niveau jamais atteint, à la vaine polémique, à la médiatisation ignorant le plus important pour le Congo et son Peuple : une existence comme pays et comme État, ce qui passe par des actions fortes
et innovantes de Salut National», poursuit la déclaration du P.A. Aussi, «Le P.A, le Parti pour l’Action et son Autorité Morale, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba, qui ont tourné la page des Législatives de 2018, invitent fermement ces acteurs de quelque bord qu’ils soient à l’abandon de l’infantilisation, de la théâtralisation et de la safarisation de la vie politique par d’incessants coups bas et, face aux défis qui menacent notre existence comme nation, à mettre le cap sur l’avenir, à projeter le Congo dans le long terme, à préparer le pays à résister et à ne pas sombrer». Surtout que dans le contexte d’aujourd’hui : «Le Congo, notre pays, fait face à une crise économique, financière et sociale majeure avec la fermeture des frontières, l’arrêt des exportations, l’absence de la production suite notamment, à la crise sanitaire planétaire de COVID-19, ce qui appelle notre Peuple, à l’instar d’autres Peuples du monde, à réinventer son avenir quand la récession jamais connue à ce jour frappe de plein fouet à nos portes», déclare le Parti pour l’Action. «Tryphon Kin-kiey Mulumba, troisième figure emblématique du Cap pour le Changement, dès sa création, peu avant la tenue des élections du 30 décembre 2018, est un acteur politique majeur dans le pays»,
écrit le quotidien La Prospérité Congo. «De génération en génération, il traverse les âges et il est mieux connu pour sa fertilité de l’esprit et son flair avéré dans l’anticipation des événements. Plein de fougue et d’initiatives, même s’il n’est plus à présenter, il y a lieu de retenir, néanmoins, qu’il est un homme entièrement dévoué au service du Congo et de son peuple. C’est d’ailleurs à ce titre-là, qu’il a eu à occuper plusieurs fonctions dans les institutions et, même, à consentir d’énormes sacrifices pour apporter sa pierre à l’avènement de la démocratie dont l’alternance pacifique intervenue au sommet de l’État, depuis le 24 janvier 2019, n’est qu’un des premiers fruits». L’ESTOCADE. Au moment où le P.A prenait ainsi position, deux candidats à la dernière Présidentielle, le pasteur Théodore Ngoyi et Martin Fayulu faisaient jonction pour annoncer qu’ils se joignaient pour mener une action judiciaire contre le Président de la République FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo accusé de haute trahison pour avoir nommé à la Cour de cassation, par ordonnance présidentielle, deux juges de la Cour constitutionnelle. Pasteur Théodore Ngoyi est un avocat mais un autre avocat Célestin Bokongoma - qui se définit, comme «spécialiste
du droit constitutionnel» - a su lui répondre en lui portant l’estocade notant que «quand il y a violation intentionnelle de la Constitution, le Congrès, dit l’exposé des motifs de la Constitution du 18 février 2006, a compétence pour déférer le Président de la République devant la Cour constitutionnelle pour violation de la Constitution et délit d’initié», a-t-il affirmé à la radio commerciale Top Congo expliquant qu’il n’y a que le Procureur général près la Cour constitutionnelle qui peut mettre en accusation le Chef de l’État, au fin d’une déchéance. La loi-organique de 2013 sur l’organisation et le fonctionnement de la Cour constitutionnelle dispose en son article 5 «que le procureur général est le seul habilité à demander la tenue du Congrès dans la procédure de destitution du Président de la République». Aux termes de cette disposition, «le Congrès ne peut pas se réunir, dans cette procédure, ni sur convocation d’un des présidents des deux chambres, ni de qui que ce soit en dehors de la demande du Procureur général près la Cour constitutionnelle». Me Bokongoma explique : dans le cas d’espèce, «le Congrès se réunit deux fois. D’abord pour autoriser le procureur général à poursuivre le Président de la République, ensuite pour le mettre en accusation». Ainsi donc, «les deux
Chambres réunis en Congrès, n’ont pas le pouvoir de destituer le Président de la République, le congrès n’a pour mission que de voter l’autorisation de poursuite». Selon ce ce spécialiste de droit constitutionnel, «si (le Congrès) autorise les poursuites, il dépose le dossier auprès du Procureur général et celui-ci apprécie de l’opportunité de poursuite». En effet, «le Procureur général jouit de ce qu’on appelle le droit de l’opportunité de poursuites. Il peut apprécier si le contexte justifie qu’on poursuive un Chef de l’État», fait savoir Me Bokongoma, «encore qu’il faille démontrer qu’il s’agit des faits graves», note-t-il. C’est ici le juriste pense que «le Procureur général (près la cour constitutionnelle) ne peut prendre la décision (de poursuivre le Président de la République)». Il avance : «dans les compétences qu’il est reconnu au Procureur général, vous pensez que cet homme dans le contexte politique de notre pays, peut mettre en accusation le Chef de l’État pour qu’on puisse organiser des élections, avec quels moyens?», s’interroge l’avocat, qui est, par ailleurs, Secrétaire général d’un parti politique, ouvertement pro Fatshi (entendez, Félix-Antoine Tshisekedi), « les transformateurs», de l’ancien député national, Toussaint Alonga. avec AGENCES n
Le Covid-19 peut-il faire maper son ministre à l’instar d’Ebola ?
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es responsables de la gestion des fonds Covid-19 ont été mis en accusation par l’IGF, l’Inspection générale des Finances qui n’en démord pas après une enquête qui remet en cause des membres du gouvernement impliqués dans la chaîne de la dépense. Le ministre de la Santé, l’UDPS Eteni Longondo, médecin de son état, est en première ligne des personnalités sur qui pèsent de lourds soupçons de malversations financières, de surfacturation notamment des soins et de services aux malades. Des responsables de la Banque centrale du Congo et des responsables connexes sont également dans le viseur de l’IGF. Lors d’une conférence de presse, l’inspecteur général
des Finances Jules Alingete Key, est apparu sûr de lui, affirmant que la justice interpellera les personnes impliquées. AU KENYA, LE VICE-PRÉSIDENT DANS LA TOURMENTE. C’est à la demande du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo que l’IGF avait lancé ses enquêtes pour auditer les comptes de plusieurs administrations. Si le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba affirmait avoir débloqué de mars à juin, plus de 10 millions de $US, Jean-Jacques Muyembe, le chef de la lutte, assurait lui, n’avoir reçu que moins de 1,5 million de $US depuis l’apparition des premiers cas. Le ministre de la Santé dit avoir géré 3 millions de $US quand des agents et du personnel soignant restaient impayés outre des allégations massives de listage de faux cas pour
gonfler le budget. Une copie de ce rapport a été remis au Président de la République ainsi qu’au Premier ministre et un dossier plus lourd de mise en accusation a été déposé au parquet général près la cour de cassation pour le déclenchement es poursuites judiciaires. Le week-end dernier, l’IGF a assuré avoir «dans le détail» les dépenses effectuées par le ministre de la Santé sur ces fonds. «Le scandale est flagrant. Il est incontestable», assurait une source proche du dossier. Après avoir réuni une conférence de presse et réfuté des accusations de détournement, le ministre de la Santé a été recadré par un fonctionnaire de l’IGF qui s’est dit surpris que le ministre n’ait pas voulu attendre de s’expliquer devant le parquet, y voyant une fuite an avant. Le pays sur le chemin Ebola qui a vu l’ex-ministre de tutelle Oly Ilunga écoper d’un an de pri-
son? Les détournements des fonds COVID-19 ne touchent pas seulement le Congo. Au Kenya, des responsables politiques et hommes d’affaires sont dans la tourmente. Plusieurs officiels ont été auditionnés la semaine dernière devant le Parlement kenyan. 400 millions de $US de fournitures médicales essentielles auraient été dérobés. Le Vice-président William Ruto était en passe d’être entendu dans cette affaire. C’est ce qu’exigent des hommes politiques kényans. C’est le chef du parti au pouvoir, David Murathe, qui a lâché la bombe lors d’une interview accordée aux médias locaux. Il appelle la commission d’éthique et de lutte contre la corruption à auditionner le vice-président du Kenya lui-même. Selon lui, l’homme entretiendrait des liens étroits avec la société citée au cœur de l’enquête sur le détournement des fonds destinés à lutter contre le coronavirus.
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William Ruto n’en est pas à sa première affaire de corruption, considéré par les Kényans, selon un sondage, comme l’un des hommes politiques le plus corrompu du pays. Depuis plusieurs semaines, l’affaire ébranle la population. Des manifestations éclatent dans les grandes villes et les médecins des hôpitaux publics sont en grève, scandalisés alors que beaucoup d’établissements souffrent d’un manque de matériel médical pour faire face à l’afflux de malade. L’enquête ordonnée par le président Uhuru Kenyatta se concentre particulièrement sur la KEMSA, l’Agence kényane de fourniture médicale chargée de l’approvisionnement des hôpitaux. 400 millions de $US de matériels auraient disparu ainsi qu’une partie du don offert par le milliardaire chinois Jack Ma (né Ma Yun), fondateur du groupe Alibaba. avec AGENCES n
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À nos lecteurs
À Goma, une occasion rêvée de rapprochement dans D les pays des Grands lacs
Trois thèmes au mini-sommet sous-régional annoncé de Goma fin septembre qui verra arriver les Présidents angolais João Lourenço, burundais Évariste Ndayishimiye, ougandais Yuweri Kaguta Museveni, rwandais Paul Kagame : paix, sécurité, économie. DR.
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inshasa veut mettre les petits plats dans les grands pour les préparatifs du mini-sommet annoncé à Goma, au Nord-Kivu, des pays des Grands Lacs africains avec ses voisins angolais, burundais, ougandais, rwandais. Trois thèmes de cette rencontre en terre congolaise, hors de la Capitale Kinshasa et dans une ville endeuillée mais se reconstruit, jour après jour : paix, sécurité, économie. Des ministres (Intérieur, Affaires Étrangères, Coopération Internationale, Défense, Commerce extérieur) ont été appelés vendredi, à l’issue du conseil des ministres, de préparer les dossiers pour une occasion de rapprochement rêvée. Trop de tempête dans la sous-région et seule la volonté politique a su, à ce jour, sauver la situation. POUR LA DIPLOMATIE DU SILENCE. Au Congo, le cas du Dr Denis Mukwege de l’hôpital de Panzi l’homme qui réparait les femmes - au Sud-Kivu fait recette dans la région et à l’étranger sans savoir
très bien qui a dit quoi à propos de ce Prix Nobel de la Paix, pourquoi, comment et où est la part de la manipulation? La meilleure réponse, dans nombre de cas, peut être le silence. C’est le type de diplomatie - la diplomatie du silence - que semble avoir adopté le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et qui lui réussit. Il y a eu certes, le tweet, vite effacé, de l’ambassadeur du Rwanda à Kinshasa. Vincent Karega avait semblé remettre en cause les événements de Kasika et de Makobola des années RCD-Goma, une rébellion soutenue par l’armée rwandaise. Une façon peu diplomatique de réagir. Mais faut-il accorder trop d’importance à ces courts textes qui font recette dans certains cas et que des diplomates, dans certaines situations, devraient éviter? En l’espèce, le plus important n’est-il pas ailleurs, à savoir, reconstruire, dans la paix, cette amitié qui a longtemps existé dans la sous-région? À ce propos, Paul Kagame a commenté les accusations des crimes commis du Sud-Kivu
lors d’un échange avec ses compatriotes, bottant en touche, désignant les vrais responsables que seraient certains pays occidentaux. « S’ils veulent qu’on rentre dans l’histoire, on se rendra rapidement compte qu’ils sont eux-mêmes plus responsables dans la tragédie que le Congo ou le Rwanda ». Puis : «Les auteurs du rapport Mapping prennent le
Rwanda pour bouc-émissaire pour cacher leur propre implication. C’est pour obtenir les faveurs des Congolais considérés comme victimes face aux bourreaux rwandais. Ils ne voient pas d’un bon œil les bonnes relations pouvant exister entre les deux pays». Certains ont pu critiquer la décision de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de postposer le face à face,
devant la justice internationale, entre Kampala et Kinshasa priorisant les relations de bon voisinage. Comment ne pas lui donner raison? À tout, il y a l’occasion et l’opportunité. Fallait-il aussitôt arrivé se lancer dans des règlements des conflits armés ou donner le temps au temps, et en débattre, les esprits apaisés? ALUNGA MBUWA n
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evons-nous l’écrire ? Qui l’ignore qui sache lire quand l’identité de ce journal est écrite à la première comme à la dernière des 20, 24, 32 pages voire plus de ce journal en lettres capitales et en gras ? «Le journal Le Soft International est une publication de droit étranger propriété de Finpress Group». International Le Soft ou Le Soft International, dites-le comme vous voulez, est un journal de droit étranger, enregistré à l’AMP, Agences et Messageries de la Presse belge SIP-AFRIMAGES, à l’adresse B-1410 Belgique, tél +32-488205666 Fax 00-322-3548978, eFax 00-1-707-313-3691, présent sur le territoire r-dcongolais suite à un accord conclu avec le ministère de la Communication et des Médias sous forme d’autorisation de diffusion délivrée par le ministre de la Communication et des Médias Lambert Mende Omalanga à la date du 13 janvier 2008 (M-CM/ LMO/0321/MIN/08). International Le Soft (ou Le Soft International) à ne pas confondre ni avec FINPRESS ni avec une identité quelconque, n’est pas de droit congolais. Il n’a aucune carte, n’est membre d’aucun syndicat ni d’aucune organisation professionnelle congolaise, ne participe à aucune activité d’aucune organisation patronale ou professionnelle avec toute conséquence juridique que cela implique mais le monde étant ce petit village planétaire de Mac Luhan, la publication se dit solidaire avec la corporation d’ici et d’ailleurs.
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Les abords de l’hôtel cinq étoiles Kin Plaza Arjaan by Rotana dégagent une irrespirable odeur pestilentielle
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mpossible de se mettre aux abords de l’hôtel Kin Plaza Arjaan by Rotana pour prendre un bol d’air au soleil. Surtout côté pharmacie et donc entrée principale d’un hôtel dont la maison mère se trouve dans la belle ville des Émirats arabes unis Dubaï. Le problème est que cela dure des mois, des années sans solution... Ce côté est-il celui des évacuations des égoûts, mieux, des puits perdus ou côté fosse septique ? En tout cas, ceela en a tout l’air vu les émanations pestilentielles que cet espace dégage qui empêche quiconque d’y rester une seconde... Pourtant, situé au 88, croisement des avenues de la Justice et Ouganda dans le chic quartier de la Gombe - non loin de la résidence officielle du pré-
sident honoraire Joseph Kabila et de l’ambassade de la Russie, Kin Plaza Arjaan by Rotana est, nul doute, de classe internationale, fier d’afficher ses cinq étoiles à l’instar du Fleuve Congo Hotel ou du Pullman Kinshasa Grand Hotel, à un jet de pierre. Pour ses propriétaires, est-il si difficile d’éviter aux touristes et aux visiteurs d’avoir à ingurgiter des odeurs fétides là où ils viennent trouver sommeil ou partager un repas? On pourrait s’imaginer que les espaces publics incombent aux pouvoirs publics, en l’espèce à l’Hôtel de ville. N’y voit-on pas néanmoins une urgence pour la santé de la clientèle? Le comble de tout est que ces puanteurs refoulent dans la pharmacie, lieu où l’on vient tenter de recouvrer la santé... D. DADEI n
Les premiers pas de Muyembe Tamfum contre la fièvre Ebola à Yambuku et Kikwit
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élix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a décidé de confier à Jean-Jacques Muyembe Tamfun la coordination de la riposte à l’épidémie à la maladie à virus Ebola qui a repris, pour la énième fois, depuis le 1er juin 2020 dans ce que l’on pourrait dire sa province de prédilection de l’Équateur. Le virologue congolais de réputation déjà engagé dans la riposte contre la pandémie de Covid-19, continuera à s’occuper du travail de coordination du Secrétariat technique de la Cellule multisectorielle de la riposte contre la pandémie. Jean-Jacques Muyembe Tamfun avait coordonné la dernière partie de la dixième épidémie d’Ebola au Nord-Kivu, 287 décès pour 3.470 cas, après l’échec de l’ancien ministre de la Santé Oly Ilunga depuis en prison pour mauvaise gestion des fonds. Cette énième nomination à la tête de la réponse contre la onzième épidémie d’Ebola a été annoncée à l’issue du conseil des ministres présidé par visioconférence par le Président de la République. À ce stade, le pays compte 109 contaminations confirmées dont 47 décès et 45 guérisons. Tout récemment, le ministre de la Santé, Eteni Longondo avait fait le déplacement de l’Équateur à la tête d’une forte délégation officielle appuyée par des spécialistes de la mission des Nations Unies, MONUSCO qui avait déployé des moyens logistiques. Le retour à la tête de la maladie à virus Ebola de ce virologue est signe du leadership qu’exerce Jean-Jacques Muyembe Tanfum dans le secteur des épidémies qui fait
Le virologue congolais Jean-Jacques Muyembe Tamfun. DR. sa réputation au point où une équipe américaine s’est rendue au Congo jusqu’e dans le Kwilu pour réaliser un film sur le virologue africain certainement l’un des plus connus à l’étranger. Les nouveaux malades rapportés à l’Équateur se trouvent à Bomongo à Buburu et à Lotumbe. DANS LE VILLAGE DE YAMBUKU À L’ÉQUATEUR. Comment Muyembe a-t-il fait sa réputaton? Il raconte ses premiers pas dans une revue de l’OMS. «Après avoir obtenu mon diplôme de médecine, j’ai décidé de faire un doctorat en virologie à l’Université de Louvain, en Belgique, où j’ai com-
mencé à faire des recherches sur le traitement des infections virales, en travaillant sur les souris. Quand je suis revenu au Congo, je ne pouvais pas poursuivre mes travaux car il n’y avait ni laboratoires ni animaux de laboratoire. Cette année-là, en 1974, il y a eu une épidémie de choléra dans le port de Matadi et j’ai été envoyé pour enquêter. L’année suivante, on m’a envoyé pour enquêter sur une flambée de méningite bactérienne qui tuait de nombreux soldats dans le camp militaire de Kitona, dans la province du Kongo Central. Je me suis rendu dans ce lieu et j’ai isolé la bactérie. Le gouvernement a lancé une campagne
de vaccination qui a mis fin à l’épidémie». Ce travail lui a fait prendre conscience qu’il ne pouvait pas se contenter d’étudier les microbes en laboratoire et qu’il fallait aussi aller sur le terrain. «n 1976, il y a eu une flambée d’une maladie mystérieuse dans une mission catholique dirigée par des religieuses belges à Yambuku, dans le nord du pays. Le ministre de la Santé m’a envoyé avec le Dr K. Omombo pour examiner la situation. Yambuku était un village isolé dans la forêt et, quand je suis arrivé, le lieu était désert, comme si personne ne vivait là. C’était la même chose à l’hôpital. La plupart des infirmières étaient mortes et tous les patients, sauf un enfant, avaient fui. La mère disait qu’il avait le paludisme, mais il est mort cette nuit-là. Le lendemain, les villageois sont venus à l’hôpital. Ils avaient entendu que nous étions venus de Kinshasa avec des médicaments. Beaucoup d’entre eux avaient de la fièvre et de la diarrhée. J’ai pensé qu’ils avaient peutêtre la typhoïde et j’ai prélevé des échantillons de sang. Mais j’ai remarqué qu’en retirant l’aiguille du bras, le point de ponction saignait beaucoup. J’avais les doigts et les mains couverts de sang et je les ai lavés à l’eau et au savon». «À cette époque, nous travaillions à mains nues, sans vêtements de protection. Plus tard, j’ai prélevé des échantillons de foie sur deux cadavres, à l’aide d’une tige métallique et, bien sûr, il y avait encore plus de sang que j’ai de nouveau lavé à l’eau et au savon. Les biopsies hépatiques n’ont pas été concluantes. En examinant une religieuse belge ayant développé de la fièvre, je lui ai dit : « comme nous ne savons pas
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diagnostiquer cette maladie, je vous emmène à Kinshasa ». Elle a répondu qu’elle ne pouvait pas partir de crainte qu’on pense qu’elle fuyait la maladie. Finalement, j’ai fini par la persuader et nous sommes partis. En arrivant à Kinshasa, nous lui avons prélevé un échantillon de sang que nous avons envoyé à l’Institut de médecine tropicale d’Anvers ou Peter Piot travaillait. C’est à partir de l’échantillon de cette religieuse que le Dr Piot a isolé pour la première fois le virus Ebola». «Après Yambuku, il n’y a plus eu de flambées pendant longtemps. Puis, en 1995, j’ai reçu un appel du directeur de l’hôpital général de Kikwit me disant qu’il y avait une flambée de diarrhées sanglantes qui avait déjà provoqué plusieurs décès. J’ai également reçu un message du Diocèse de Kikwit me demandant de venir à la rescousse. Je pensais qu’il s’agissait d’une shigellose ou de quelque chose de ce type et que j’allais résoudre le problème rapidement. Je suis donc parti avec deux pantalons seulement. En arrivant et en regardant autour de moi, je me suis rendu compte que ce n’était pas la shigellose. C’était Ebola. Et Kikwit différait de Yambuku ; c’était une ville, pas un village, et le risque de propagation était beaucoup plus grand. Comme ils étaient à au moins 1000 kms de Yambuku, les gens me demandaient comment ce pouvait être Ebola. Mais j’étais sûr de moi. J’ai donc prélevé des échantillons que j’ai envoyés aux Centers for Disease Control and Prevention par l’intermédiaire de l’Institut de médecine tropicale d’Anvers. Deux jours plus tard, ils m’ont confirmé qu’il s’agissait bien du virus Ebola». avec AGENCES n
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Du cobalt à gogo à Kabeya Kamwanga?
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u cobalt à profusion à Kabeya Kamwanga, Franck Diemu et Ludo Mwanga respectivement directeur provincial a.i. et chef de division technique du CEEC, le Centre d’expertise, d’évaluation et de certification des substances minérales pré-
cieuses et semi-précieuses au Kasaï Oriental l’ont fait savoir au gouverneur de province, l’UDPS Jean Maweja. Une exploitation est envisageable à court terme, ont fait savoir les deux cadres du CEEC. La nouvelle s’est répandue à travers les réseaux sociaux comme une traînée de poudre. Mais ancien du CEEC, l’ingénieur Léonide Mupepele dont les recherches et publications font foi dans le monde minier, émet encore des
De Kin Bopeto à Kin Elenda
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’administration Tshisekedi gagne en crédibilité, elle a derechef obtenu un financement de la Banque mondiale pour poser les jalons du Projet de développement multisectoriel et de résilience urbaine de Kinshasa débaptisé, par le cabinet Ngopoos, Kin Elenda (Kinshasa en mode bétonné, comme on dit aussi de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo).
ESTOCADES OU ACCOLADES? Estocades ou accolades avec l’opération Kin Bopeto du Gouv’ Ngobila, toutes les perspectives sont envisageables. Voilà sans doute pourquoi, le ministère des Infrastructures et des Travaux publics, se cherche un médiateur qui sera rémunéré par la Cellule de développement urbain de Kinshasa, afin d’assurer la coordination des activités de différents intervenants dans le domaine de la gestion urbaine et devrait impulser une stratégie cohérente de développement urbain et jouer le rôle d’interface entre la Cellule Infrastructures du ministère des ITPR, qui gère le projet Kin Elenda, et l’Hôtel de ville, en clair Kin Bopeto. Celui qu’aux Infrastructures, l’on désigne expert en gestion urbaine devrait également «contribuer à l’élaboration des termes de référence en rapport avec les activités de gestion urbaine et tout autre étude des volets transversaux… servir d’interface entre le projet et les entités urbaines et communales en charge de l’urbanisme, de l’aménagement du territoire et autres… », précise-t-on aux ITP. Des experts déplorent, cependant, la mise à l’écart du service officiel attitré dans le domaine, à savoir, le BEAU, Bureau d’études et d’aménagement du territoire dans tous les
projets conçus, ces dernières années, sur la modernisation de la ville de Kinshasa. Comme pour étouffer le BEAU qui a émis des réserves sur moult projets financés à grands frais, un ministère à part entière a été créé de bric et de broc, rappellent des observateurs, un portefeuille de la Rénovation de la ville, greffé à l’Aménagement du Territoire dans les gouvernements Badibanga et Tshibala. Confié à l’ECT-FCC Félix Kabange, il n’a été d’aucune utilité jusqu’à son extinction. Il est également rappelé que, sous Tshibala, le gouvernement avait, dans le cadre de la salubrité publique, acquis, le BCECO, des équipements auprès de l’entreprise Standard Companypour environ 26.000 de $US. Plus rien. Le recrutement annoncé de 3.000 jeunes, par l’Hôtel de ville, pour former une armée de videurs de poubelles dans la capitale, en dehors de la Régie d’assainissement et des travaux publics de Kinshasa (RATPK) n’est plus qu’histoire… autant que le Fonds d’assainissement de Kinshasa (FONAK) dont le financement devrait être assuré par l’OCCC, l’Office congolais de contrôle, l’OGEFREM, l’Office de gestion du fret multimodal, la DGRAD, la Direction générale des douanes et accises et le FPI, le Fonds de promotion de l’industrie. Kinshasa entre dans la saison humide dans les prochains jours, des pluies diluviennes en perspectives selon les projections de Mettelsat. L’opération Kin Bopeto dont le budget échappe encore à l’Assemblée provinciale accorde priorité à planter de la pelouse le long du boulevard Lumumba alors que toutes les rivières qui traversent la commune semiindustrielle de Limete sont pleines d’immondices qui font le lit des inondations. POLD LEVI MAWEJA n
réserves face à cet optimisme relayé notamment par des associations et organisations de la société civile du secteur minier à Kinshasa. RÉSERVES DE QUOI OU SUR QUOI ? «Je précise qu’il n’existe pas au sein du CEEC des techniciens outillés pour identifier, délimiter et quantifier un gisement minéral… indépendamment de toute considération que je peux avoir pour le CEEC », écrit Mupelele, en ajoutant : « il est vrai qu’il existe du cobalt dans le Kasaï mais pas à Kabeya Kamwanga ni même dans le Kasaï Oriental. Ceux qui ont lu mon livre « l’Industrie minérale congolaise : chiffres & amp ; défis » édité en 2012 chez L’Harmattan savent que je signale à Nkonko et à Lutshatsha, dans le Kasaï Central, la présence
du Nickel et du chrome associés à de faibles teneurs du cobalt et dont les réserves sont actuellement estimées à quelques milliers de tonnes. Quant au Kasaï Oriental, j’indique dans le livre qu’il existe des indices de cuivreplomb dans le district de Lubi-Lukula, au Nord de Mbuji-Mayi ainsi qu’au sudest de Ngadajika. Ces indices sont d’ailleurs sont d’ailleurs fait sommairement l’objet d’une exploitation artisanale au milieu de la décennie 2010. Ceci étant, et même si cela paraît improbable, mais il n’est pas impossible que ces indices de cuivre-plomb puissent présenter quelques traces de cobalt d’autant que finalement tout le Congo est une terre de minerais. Mais de là, à parler des milliards de tonnes de cobalt, Mupepele trouve cela on ne peut plus
excessif. Kabeya Kamwanga ne se présente pas. Cette contrée natale de l’opposant historique, Étienne Tshisekedi wa Mulumba, au cœur du pays kasaïen, connaît une certaine rurbanisation grâce au projet PADIR portant sur des constructions infrastructurelles en milieux ruraux et financé par la BAD, la Banque africaine de développement. la contrée de Kabeya Kamwanga dispose à présent d’un débarcadère qui reçoit des navires et des baleinières en provenance de Kinshasa avec divers produits de consommation. Une certaine exploitation minière, non pas seulement du diamant, se développe dans la région. Il existe également un projet d’électrification de la contrée à partir du gaz décelé également dans la région. POLD LEVI MAWEJA n
Le Libanais Safrimex gagne tous les marchés de Kin intéresserait l’IGF
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on deal de plus de 24,6 millions de $US avec le Libanais de Safrimex exhale des irrégularités, le Gouv pourrait se faire bien de soucis avec l’IGF qui fait des plongées dans la mafia financière. Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, s’attire dans les radars du très redouté inspecteur général des finances, Jules Kilengeti Key. Alors que Ngobila a lancé en pompes, les travaux de reconstruction de l’avenue Kikwit (centre-Est de la capitale), le 6 août 2020, ce n’est que le 25 août dernier, soit près de trois semaines plus tard, que la firme libanaise Safrimex a été notifiée de l’attribution définitive de ce marché, selon l’ARMP, l’Autorité de régulation des marchés publics. SAFRIMEX, UN AUTRE SAMIBO. Le Gouv de Kin a commis une faute administrative lourde, selon des experts consultés par Le Soft International, qui supputent une fuite en avant, une anticipation qui laisse à penser à des présomptions de dol, de surfacturation en vue d’opérations retour. Pour une réfection linéaire de 3,5 kms, l’Hôtel de ville de Kinshasa a, en effet, convenu avec le Libanais de Safrimex, un autre Samibo de Jammal, d’une facture de plus de 24,6 millions de $US avec la procé-
Le Gouverneur de Kinshasa Gentiny Ngobila serait trop lié au Libanais le 24 janvier 2019 lors de sa prestation de serment. DR. dure de gré à gré. Certes, il est Selon des observateurs, les prévu des expropriations des dernières prestations de Safribordiers de l’avenue Kikwit mex n’auraient été que du gâafin d’élargir la voie, au nichis, à l’exemple de l’avenue veau des quartiers populeux Luambo Makiadi ex-Bokassa, et coupe-gorge de Makala plus de 5 millions de $US dont la plupart des habitaversés à la société libanaise tions sont plutôt modestes, pour réparer quelque 3.000 m des chapelets des masures et en 2016. Hélas ! L’OVD, l’Ofdes taudis pour lesquelles les fice de voirie et drainage a dû indemnisations ne devraient refaire faire les travaux. excéder, en tout et pour tout, Mars 2018, la cellule Infrasles 3 millions de $US, selon tructures du ministère des des experts consultés par Le ITPR a dû écarter Safrimex, Soft International. De toute dès les préliminaires, pour manière, le Gouv de Kinshasa insuffisances diverses, du a un alibi de taille : toutes marché de bitumage de cinq les procédures d’attribution artères de la capitale. Mais dudit marché ont été menées depuis l’avènement de Ngobipar son ministre des Infrasla à la mairie de la capitale, la tructures, Richard Tshitenga, firme libanaise remporte tous qui a obtenu en un temps les marchés ou presque émarecord toutes les autorisations nant de l’Hôtel de ville avec la dont le fameux avis de nonmême procédure, le gré à gré. objection, qui a fait défaut au De quoi par ces temps-ci intémarché Kamerhe- Jammal, resser particulièrement l’IGF. auprès de la Direction provin- Ngobila sous observation de ciale de contrôle des marchés l’IGF? publics. POLD LEVI MAWEJA n
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Au cœur de la mafia financière
L’IGF frappe un grand coup
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endredi 4 septembre, le Conseil des ministres qui a suivi par visioconférence une communication du Chef de l’État sur les exonérations accordées à l’import-import au ministère des Finances, de 2017 à 2020, a été ferme.
Il a «condamné ces exonérations et ces allégements fiscaux illégaux», selon le compte-rendu officiel qui en a été fait par le porte-parole du Gouvernement, le ministre de la Communication et des Médias, l’UNC David Jolino Diwampovesa Makelele, attendant
«un rapport circonstancié» lors d’un Conseil des ministres qui n’a pas été précisé mais, selon toute vraisemblance, vu l’urgence qui découle du dessèchement du compte général du Trésor, ce rendez-vous pourrait avoir lieu vendredi 11 septembre et per-
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mettrait d’entendre une présentation de l’Inspecteur général des Finances, Jules Alengeti Key invité qui aurait en face le ministre des Finances, José Sele Salanghuli. Du sort réservé à ce dossier dépend la suite du mandat du Président de la République.
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L’IGF frappe un grand coup Les exonérations au cœur de la mafia financière
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t si l’IGF était la bouée de sauvetage du mandat de Fatshi? Après un budget de 11 milliards de $US voté par le Parlement, un plan de trésorerie du ministère des Finances porté par le FMI a réduit de moitié une loi des Finances 2020 fort contestée par les partenaires extérieurs puis la pandémie de COVID-19 a fait le reste avec l’arrêt des exportations, l’arrêt de la production, conséquence logique de la fermeture des frontières des principaux pays importateurs de nos produits, les minerais en l’occurrence, la Chine en premier suivie par le reste du monde. QUAND LES RECETTES PUBLIQUES PLONGENT. Nul, à un jet de pierre d’une rentrée parlementaire qui s’annonce de tous les dangers, ne saurait dire à quel niveau pourrait aujourd’hui se situer le budget de l’État congolais. Voté le 18 décembre 2019 par l’Assemblée nationale après un réajustement à CDF 18.545,2 milliards (11 milliards de $US) réalisé au sein des commissions économiques et financières des deux chambres (Assemblée Nationale et Sénat), promulgué par le Président de la République le 31 décembre 2019, le pays en serait à moins de 3 milliards huit mois plus tard ? Les réalisations des trois régies financières (DGDA, DGI, DGRAD), principales pourvoyeuses des recettes du Trésor public ont ces derniers mois fait des plongées historiques même si elles font depuis peu une
RDC. Répartition des exonérations par institution 80%
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Ministère des Finances
2% Ministère de la Défense
De septembre 2019 à décembre 2019 timide remontée. À fin août 2020, les assignations budgétaires totales n’ont été réalisées qu’à près de 28%. Aucune régie financière n’a atteint 40% de ses assignations annuelles. Au 21 août 2020, les statistiques de la Banque centrale du Congo indiquent que sur les prévisions de CDF 17.225 milliards inscrites au budget de l’État, seuls CDF 4.771 milliards ont été mobilisés. Soit un taux de réalisation de 27,7%. Gravissime, le moins que l’on puisse dire... Le compte général du Trésor paraît avoir été siphonné à ce point que l’État s’est trouvé en cessation des paiements ne pouvant garantir que le paiement des salaires des fonctionnaires. Dans ce cas, comment faire face aux promesses
électorales du Candidat n° 20 aujourd’hui Président de la République et surtout à son programme dévoilé dans son discours d’investiture prononcé jeudi 24 janvier 2019 dans les jardins du Palais de la Nation insistant sur la réalisation des infrastructures de base routières, portuaires, aéroportuaires, les nouvelles technologies, l’eau, l’électricité, la gratuité de l’enseignement fondamental, le système d’assurance maladie ? Dans un régime dit officiellement de coalition en réalité de cohabitation, comment exclure des coups bas sinon des coups de canif comme on l’a vu en France sous les trois cohabitations Mitterrand-Chirac (1986-1988), MitterrandBalladur (1993-1995), Chirac-Jospin (1997-2002)
Ministère de l’Agriculture
Présidence Reste de toutes les de la République autres institutions
De janvier 2020 à août 2020 susceptibles dans nos pays de conduire à des situations plus tragiques? Les incessantes crises de tempête à tourbillon, de tourbillon à tempête que vit le Congo depuis la passation des pouvoirs le 24 janvier 2019 voulue «civilisée» ne sont-elles pas annonciatrices d’une situation plus grave et plus violente entre CACH et FCC si les suspicions de complot que vit ce couple rendaient le pays ingouvernable ? JETER DANS LE PRÉCIPICE UNE EXPÉRIENCE. L’un des dossiers qui pourrait envenimer gravement les rapports au sein de ce couple et précipiter un affrontement fatal serait l’amenuisement des recettes publiques mettant le Gouvernement en inca-
Source : Ministère des Finances.
pacité d’honorer une paie déjà modique des fonctionnaires, des militaires et des policiers. Or, selon les chiffres de la Banque Centrale et les réalisations des régies financières, cet effondrement des caisses du Trésor public ne serait pas une vue d’esprit. Ce serait même, selon nombre d’analystes, le moment attendu et annoncé par des caciques du PPRD-FCC dans un Parlement parfaitement sous contrôle et de déclarer l’impossibilité de la poursuite d’une expérience tombée en faillite. Qui, dans ce cas, pourrait exclure la probabilité d’accusations directes désignant le ministère des Finances et la Banque Centrale du Congo tenues par des personnalités PPRD-FCC comme des instruments ayant
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œuvré à torpiller l’action du Président de la République et à la jeter dans le précipice avec finalité de lever la population ou de la prendre à témoin en vue d’un retour aux affaires de ces caciques? Lorsque la Banque Centrale assèche le compte du Trésor public, que le ministère des Finances est accusé à tort ou à raison de distribuer à la pelle compensations et exonérations aux opérateurs économiques amis en touchant au passage des retours sur investissement, qui ne pourrait logiquement s’interroger s’il ne s’agit pas d’une action coordonnée de sape? Certes, les ministres des Finances qui ont travaillé et travaillent sous FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo depuis la passa(suite en page 9).
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Une mafia financière bien conçue : le partenariat stratégique (suite de la page 8). tion des pouvoirs - qu’il soit Henri Yav Mulang ou l’actuel José Sele Yalaghuli - ou le Gouverneur de la Banque Centrale Déogratias Mutombo Mwana Nyembo ont beau livrer une posture «personnalité classe», au-dessus de tout soupçon, et clamer innocence et loyauté, qui pourrait exclure quelle hypothèse en ce moment où les brigades financières de l’Inspection Générale des Finances plongent dans les livres des régies financières et du compte général du Trésor et font des découvertes qui glacent le sang? Il en est ainsi des exonérations accordées par les différents ministres des Finances de 2017 à 2020 qui totaliseraient le nombre hallucinant de 1581 autorisées soit par simple lettre soit par arrêté ministériel - une trentaine au total - qui seraient en réalité, à en croire diverses sources officielles, au cœur d’une véritable mafia financière dans le pays. LE PARTENARIAT STRATÉGIQUE NEUTRALISE L’IMPÔT. Depuis la prise de fonction de l’équipe gouvernementale Sylvestre Ilunga Ilunkamba, nommée le 26 août 2019 (ordonnance présidentielle n°19/077), l’IGF fait état de 482 exonérations accordées par simple lettre au bénéfice d’institutions publiques et d’ambassades mais aussi à des opérateurs économiques et à des personnes physiques. L’Inspection Générale des Finances qui dispose «d’une compétence générale en matière de contrôle des finances et des biens publics» (Ordonnance n° 87-323 datée du 15 septembre 1987 portant création de l’Inspection Générale des Finances, en abrégé «I.G.F.»), soupçonne nombre de ces exonérations non seulement comme ayant été monnayées mais surtout comme une part de la mafia financière opérant au Congo. Ce service qui relève du Président de la République, qui «vérifie et contrôle toutes les opérations financières de l’État, des entités administratives décentralisées, des établissements publics et organismes
Guylain Nyembo, DirCab Adjoint du Président de la République en charge de l’ÉCOFIN et Jules Alingete Key, Inspecteur Général des Finances, jeudi 13 août après une rencontre avec le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. DR. para-étatiques ainsi que des organismes ou entreprises de toute nature bénéficiant du concours financier de l’État, des entités administratives décentralisées et des établissements publics ou organismes para-étatiques sous une forme de participation en capital, de subvention, de prêt, d’avance ou de garantie», aimerait connaître le bien-fondé de ces exonérations. Comment par exemple valider l’exonération accordée à une société privée comme Palmeco, Palmeraie de Gosuma (Sud-Ubangi, Équateur) qui bénéficie d’une exonération de biens (valeur CIF 470 millions de $US) avec une liste de 115 biens importés sans paiement des droits ? Le pire semble être le cas de la société PPC Barnet DRC Manufacturing SA qui bénéficie d’exonération sur 503 équipements dans le cadre d’un régime institué, à en croire des sources proches de l’Inspection Générale des Finances, par l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon. «Le partenariat stratégique imaginé à une certaine époque et toujours courant aujourd’hui neutralise les droits d’entrée, de sortie, la fiscalité intérieure et toute la parafiscalité», commente-t-on en haut lieu à l’IGF. Or, le principe de base des lois congolaises est qu’«il ne peut être établi d’impôts que par la loi. Il ne peut être établi d’exemption ou d’allégement fiscal qu’en vertu de la loi» (art. 9, loi n°
011/11 du 13 juillet 2011 relative aux Finances publiques). Ces lois sont le Code des investissements, le Code minier, le Code des douanes, le Code agricole, la loi sur les Asbl. Au terme de ces lois, tout bénéficiaire d’une exonération présente un dossier auprès du ministre sectoriel qui, après approbation, prépare un arrêté interministériel à signer conjointement avec le ministre ayant les Finances dans ses attributions. Tous les arrêtés qui impactent le budget de l’État doivent avoir un avis du ministre ayant le Budget dans ses attributions, art. 107, loi relative aux Finances publiques n° 011/11 du 13 juillet 2011 ainsi libellé : «Tout projet de loi, toute décision ou convention quelconque pouvant avoir une répercussion immédiate ou future, tant sur les recettes que sur les dépenses ainsi que tout acte d’administration portant création d’emploi, extension des cadres organiques, ou modification du statut pécuniaire des agents de carrière des services publics du pouvoir central, doivent être soumis à l’avis préalable du ministre ayant le budget dans ses attributions et, le cas échéant, du ministre ayant les finances dans ses attributions comme prévu à l’article 108 de la présente loi» libellé comme suit : «Les opérations financières du pouvoir central, sous la forme notamment d’emprunts, de prêts, de garanties, de
subventions ou de prises de participations sont conclues par le ministre ayant les finances dans ses attributions après avis du ministre ayant le budget dans ses attributions. Elles ne peuvent entrer en vigueur que si une loi les autorise». Du coup, toute personne ayant bénéficié du nonpaiement d’impôt par simple lettre ou par arrêté non interministériel tombe dans l’illégalité. S’agissant du Code des douanes, celui-ci fait du ministre des Finances un ministre technique tout comme ce code, se basant sur les conventions internationales, consent des exonérations aux ambassades, à la Présidence de la République, à la Primature et au ministère de la Défense. Ces avantages ne peuvent être étendus aux opérateurs économiques. S’il existe un régime de partenariat stratégique institué sous le Gouvernement Matata par un décret du Premier ministre, «ce décret a créé un système visant à sauver des entreprises nationales en difficulté» sauf qu’aucune loi n’a prévu en l’espèce la prise d’un décret du Premier ministre qui, du coup, tombe dans l’illégalité. S’il faut en revanche décider de quelle entreprise bénéficierait d’un régime d’exonération, c’est au ministre ayant l’Économie dans ses attributions et son collègue de l’Industrie de préparer un arrêté interministériel devant octroyer ces avantages. En l’espèce, estime-t-on
à l’IGF, le ministre des Finances n’a aucune autorité. On comprend que ce débat ait occupé vendredi 4 septembre le Conseil des ministres. LE CONSEIL DES MINISTRES «CONDAMNE». À en croire le porte-parole du Gouvernement, le ministre de la Communication et des Médias, l’UNC David Jolino Diwampovesa Makelele, qui a fait état des «résultats préliminaires de l’examen des exonérations fiscales, nonfiscales et douanières» portés à la connaissance des ministres par le Président de la République réalisés par l’Inspection Générale des Finances, ces résultats «révèlent que certaines des exonérations et des allégements fiscaux, quoique prévus par la loi, ont été octroyés en violation de la réglementation en vigueur». Aussi, à l’initiative du Président de la République, le Conseil des ministres, qui «a exigé un rapport circonstancié à soumettre au Conseil des ministres», a condamné de telles pratiques et a enjoint aux ministres concernés d’annuler sans délai, toutes ces exonérations et ces allégements fiscaux en cas de violation de la loi, notamment ceux octroyés par voie de simple lettre ou en l’absence d’arrêté interministériel intervenu dans le respect de la procédure légale». Faisant suite à cette réunion, l’Inspecteur Général des Finances Jules Alingete Key est monté au créneau et, dès le lendemain, a signé une lettre portant
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«encadrement de la mise en œuvre de la décision gouvernementale de suppression des exonérations illégales». Daté du 5 septembre (n° 447/ PR/IGF/IG-CS/JAK/ SMI/2020), ce courrier, avec ampliation au Président de la République, au Premier ministre-Chef du Gouvernement, au ministre du Budget, au ministre des Finances, au Directeur Général de la DGDA, au Directeur Général de la DGI, à Mme la DG de la DGRAD, à l’Inspecteur Général de la Police Judiciaire des Parquets, au Coordonnateur-Inspecteur Général des Finances, «instruit» tous les inspecteurs généraux des Finances, chefs de mission des équipes d’encadrement des recettes au niveau des Règles financières, «de veiller à la stricte application de cette mesure (gouvernementale) étant entendu que l’illégalité entachant les actes à travers lesquels ces exonérations ont été obtenues, rend ces dernières inéligibles au bénéfice de la clause transitoire prévue notamment dans les dispositions préliminaires du tarif douanier». La lettre de Jules Alingete Key précise qu’il s’agit «particulièrement des arrêtés d’agrément au régime fiscal applicable aux entreprises éligibles au partenariat stratégique sur les chaînes de valeur et de simples lettres, quels qu’en soient les bénéficiaires». «Aussi cette décision de suppression devant sortir ses effets dès la publication du compte-rendu de la réunion susmentionnée du Conseil des ministres, son application sans délai est de rigueur». L’inspecteur général des Finances dont la priorité actuelle est donnée aux questions financières avant de plonger dans le dossier de BukangaLonzo dans le Kwango, demande instamment aux inspecteurs généraux des Finances, «de faire usage des compétences d’officier de police judiciaire à compétence restreinte en matière dès finances publiques, avec le concours de la Police Judiciaire des Parquets pour constater les infractions en rapport avec cette décision et en traduire les auteurs devant les instances judiciaires compétentes». D. DADEI n
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La folle liste des bénéficiaires des exonérations «mafieuses»
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da Raphaël, Kalume Matingo, du professeur Tshimanga Ntumba, des sociétés Kin Oasis Mall, Groupe Brabanta, Management Engineering & Consultant SARL, Minocongo, CFAO RDC SARL par deux fois en mai 2020, TASC Waste Management SARL par deux fois en juillet 2020, de GAMA, par deux fois en juillet 2020, de Malta Forrest/Bld JKK, de la Fondation Monga Kathy Asbl, du voyageur indien Jeffery Travels ou de la compagnie belgo-allemande Brussels Airlines, etc.
ur une liste d’entreprises ayant bénéficié d’un arrêté du ministre des Finances allant de 2017 sous Henri Yav Mulang à 2019 et 2020 sous José Sele Yalaghuli, on trouve diverses sociétés privées opérant dans divers secteurs qui se recrutent dans des secteurs de l’agriculture (Ferme Espoir Sarl, Ferme Jambo, Palmco SARL, Agrofood Congo SARLU, Congo Oil and Derivatives, etc.), de la cimenterie (Cimenterie de la Lukala SA, Cimenterie du Congo CICO SARL, Cimenterie de Kabimba/Interlacs SA, Nyirangongo Ciment, Groupe Taverne/ Cimenterie de KatanaKin, etc.), des services (Nyumba Ya Akiba SA, PPP Barnet DRC Manufacturing SA, African Milling Company Congo SARL, Bureaux Comptables Publics, Mashamba Enterprise DRC SA, Congo International Investment Group SA, Marsavco SA, etc.), du textile (Textile de Kisangani), etc. UN RÉGIME D’EXONÉRATION À VIE ? Au total, une trentaine de sociétés privilégiées recensées sur cette liste fournie à l’Inspection Générale des Finances par la DGDA, Direction des Douanes et Accises, sans que n’apparaisse à première vue la moindre cohérence entre elles. Certaines de ces sociétés bénéficient ou ont bénéficié d’un état de «sans impôt» ou de «no tax» pendant deux ans (Congo Oil and Derivatives, Textile de Kisangani, PPP Barnet DRC Manufacturing SA, Nyumba ya Akiba), d’autres pendant trois ans (Palmco SARL), d’autres, les plus nombreuses sur cette liste de la DGDA consultée par Le Soft International, pendant quatre ans (African Milling Company Congo SARL, Agrofood Congo SARLU, Cimenterie de Kabimba/ Interlacs SA, CongoEufs SARLU, Ferme Espoir SARL, Ferme Jambo, Mashamba Enterprise DRC SA, Nyirangongo Ciment), d’autres ont ou bénéficié de ce régime de «no taxes» au moins
Si l’extérieur de l’Inspection Générale des Finances, avenue Haut Commandement à la Gombe, apparaît quelconque, l’allée en forme d’avenue qui conduit vers les bureaux est impressionnante. DR. deux fois (Textile de Kisangani), Nyumba Ya Akiba SA, Marsavco SA, Mashamba Enterprise DRC SA, Cimenterie du Congo CICO SARL). S’il existe des sociétés qui ont totalisé huit ans de «no tax» à l’import ou à l’export telle Mashamba Enterprise DRC SA en 2017 et dès l’année suivante en 2018, il en existe qui n’ont pas de durée. S’agirait-il d’un régime d’exonération à vie ? Cela en a tout l’air. C’est le cas de Bureaux Comptables Publics (arrêté ministériel n° 021/CAB/ MIN/FINANCES/2019 du 23 décembre 2019), de Cimenterie de Lukala SARL SA (arrêté ministériel n° 002/CAB/MIN/
FINANCES/2019 du 7 février 2019 modifiant et complétant arrêté ministériel nr CAB/MIN/ FINANCES/2017/012 du 01 juillet 2017 portant agrément de la société Cimenterie de Lukala SA au régime fiscal applicable aux entreprises éligibles au partenariat stratégique sur les chaînes de valeur). $US 180 MILLIONS, MANQUE À GAGNER POUR LE TRÉSOR. Quant à la liste générale d’entreprises privées et publiques, des institutions, ambassades ou des personnes physiques ayant bénéficié d’une simple lettre d’exonération du ministre des
Finances, il y a des cas qui glacent le sang au point de devoir être soulignés au bic rouge. Tel le cas de la sénatrice PPRD-FCC Francine Muyumba Kanga (lettre CAB/MIN/FINANCES/ FIS/KK/2019/2681), de son collègue Léonard She Okitundu (lettre CAB/MIN/FINANCES/ FIS/KK/2017/1243), de Mmes Joceline Lukundula par deux fois en février 2020, Régine Nambuwa Bila, Emilie Mushobekwa, Angele Kiyana Vumilia, de MM. Lambert Mende Omalanga, Joseph Ilunga Okito, Babi Balukuna Bila, Bismack Biyombo, Mitonga Zongwe, Etshumba Jacky, Mwen-
ÉCLAIRAGE ET AFFRONTEMENT EN VUE AU CONSEIL. Quant au régime de «partenariat stratégique sur les chaînes de valeur» - une expression «trop savante» à laquelle l’IGF ne comprend rien sauf à lui trouver un montage de type sexy de type mafieux, ce régime n’étant prévu par aucune loi - «il ne peut être établi d’impôts que par la loi. Il ne peut être établi d’exemption ou d’allégement fiscal qu’en vertu de la loi» (art. 9, loi n° 011/11 du 13 juillet 2011 relative aux Finances publiques) - sur un total de 30 entreprises ayant tiré profit de ce qui est dénoncé et condamné, l’Inspection Générale des Finances estime que ces entreprises ont causé un manque à gagner d’un total de 180 millions de $US au Trésor public. En tête, Palmco SPRL (33 millions 491 $US), Congo Oil and Derivatives SARL (31 millions 906 $US), Ferme Espoir SPRL (22 millions 829 $US), Compagnie Internationale de Développement (19 millions de $US), Nyumba ya Akiba Sprl (près de 16 millions de $US), PPC Barnet Manufacturing SA (environ 10 millions de $US), Cimenterie de Lukala (8 millions de $US), Cimenterie du Congo (4 millions de $US). Avec près de 15.000 $US, Fezuta Energy & Ressources RDC fait figure de la société qui doit le moins d’argent au Trésor public congolais. Viennent peu avant elle les sociétss Interlacs SARL ($US 18.464.568) et CIDI SPRL ($US 23.464.615). Au Cabinet du ministre des Finances accusé dans un communiqué de l’IGF de «tentative dangereuse de manipulation des
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syndicalistes» des régies financières en vue de discréditer la mission d’encadrement des régies financières» et qui appelle ces syndicalistes de «ne pas céder aux manipulations de leurs bourreaux et de faire confiance au Chef de l’État», on explique que «les exonérations sont fondées sur dix-neuf textes de loi, initiées par plusieurs ministères sectoriels, les plus demandeurs étant le Plan, l’Agriculture, les Affaires sociales, la Santé, la Défense, l’Industrie, etc.». Ajoutant : «Les demandes d’exonération sont initiées par ces ministères sectoriels et jamais par le ministère des Finances. Ce dernier n’approuvant qu’au bout du processus». Puis : «Les exonérations qualifiées d’illégales (contre legem) proviennent essentiellement de la Présidence de la République (Maison Civile, Maison militaire, Cabinet du Président de la République, Bureau du Conseiller spécial en matière de sécurité)». Ces proches du ministre critiquent «la recherche du sensationnel, et non le besoin d’un travail analytique» voire même, plus grave, «le criant manque de culture de l’État dans le chef de ceux qui préparent les dossiers pour le Président de la République». Si, à l’issue du Conseil des ministres de vendredi 4 septembre présidé par le Président de la République FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo, les membres du Gouvernement ont condamné l’illégalité des exonérations et des allégements fiscaux et «exigé un rapport circonstancié à soumettre au Conseil des ministres», on apprend que le patron de l’Inspection Générale des Finances est invité au Conseil des ministres de vendredi 11 septembre pour tenir les ministres «pleinement informés» sur ces pratiques. En l’espèce, il devrait affronter le titulaire du ministère des Finances. Une situation on ne peut plus trop embarrassante pour l’équipe gouvernementale. Qu’importe ! Ce sont des réalités des équipes gouvernementales qui ne sauraient toujours éviter des éclats de voix voire des clashs surtout dans un cas de... presque cohabitation. D. DADEI n
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Il fout une véritable trouille quand il passe
Qui est cet homme
qui répand la terreur
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l a eu 57 ans le 25 juin. Condisciple à l’Unikin en Sciences Éco de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon qu’il connaît, avec lui, plusieurs autres membres des Gouvernements actuel et passés, Jules Alingete Key né à Kinshasa, commune de Barumbu, s’est distingué partout où il est passé, connaît la ville Capitale et maints des services de l’État où il a travaillé comme le fond de sa poche même si, volontiers, il botte en touche sur certains autres dont cet auxiliaire de la justice regrette le passage promettant d’en dire plus un jour. Son modèle - sa référence c’est un homme des années Mobutu, l’immense Kazumba, né Léon Kazumba-Luaula, originaire de l’actuel Kasaï Occidental, qui a laissé ses marques à un service resté depuis les années Mobutu intact comme si ce corps de l’élite financière de l’État, avait été laissé à l’abandon afin qu’il n’ose pas empêcher de faire tourner en rond le
pays. Comme Kazumba, Jules Alingete Key s’emploie à marquer son territoire. Trois dossiers sont d’ores et déjà remplis : fonds Covid-19. Sur 6 millions de $US mobilisés par le Gouvernement, 2 millions de $US manquent à l’appel. Soit 30% du financement total qui ont pris une destination inconnue. Deuxième dossier : les exonérations. Si ce dossier doit encore livrer tous ses secrets, Jules Alingeti Key y voit «un mode savamment imaginé de détournement des dépenses publiques», mis en place par les autorités gouvernementales. Au total, plus de 1.500 cas d’exonérations identifiés, un manque à gagner de plus de 2 milliards de $US. Troisième dossier : les compensations des recettes publiques via « des créances farfelues ». Cet originaire de la province de Maï-Ndombe jure : il ne restera jamais sans réaction face au système de pillage et de coulage des finances publiques mis en place par les hauts fonctionnaires. Un message gratuitement délivré : les prisons du Congo attendent du monde... Quatre pages ci-après. Uniquement Le Soft International.
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L’homme qui traquait la mafia
Qui est-il
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Jules Alingete Key, l’Inspecteur Général des Finances des années Tshisekedi nommé le 30 juin, qui a pris ses fonctions le 7 juillet. DR. l rencontre le Président de la République FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo «au moins une fois par semaine».
Clair. Sans équivoque.
L’homme qui voit le Président de la République, Chef de l’Etat, «au moins une fois par semaine» - cela suppose qu’il peut le rencontrer, échanger avec la plus haute autorité de la Nation bien plus qu’une fois, trois fois pourquoi pas, bien plus, tous les sept jours que Dieu fait LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1498 | PAGE 12.
- n’est pas le Congolais lambda. Cet homme là appartient sans nul doute à un cercle présidentiel très fermé, à la garde rapprochée du Président de la République, comme disent les médias, dans leurs jargons. (suite en page 13).
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L’IGF était mise à l’abandon depuis les années Mobutu mandat. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo le sait… D’où le poids qu’il met sur cet homme, né à Kinshasa, dans la commune de Barumbu, âgé de 57 ans au 25 juin dernier, «connu pour être direct» - c’est, en l’espèce, un avantage -, qui fait trembler des pans entiers du secteur des finances publiques quand il passe pour en ramener le plus vers le Trésor public. Cet homme nommé le 30 juin Inspecteur Général des Finances et Chef de Service, qui a pris ses fonctions le 7 juillet, qui, comme une machine à écrire, donne de mémoire et, à l’infini, une pluie des dates de sa vie (son diplôme d’état obtenu en 1983 avec 71%, son entrée à l’Université de Kinshasa en 1983, son départ de l’Université en 1988 avec sa licence en Economie, son recrutement l’année d’après le 7 janvier à l’Inspection Générale des Finances, sa cote à ce concours à l’IGF où il se classe en ordre utile 6ème sur les 50 recrutés face à une foule de candidats -, promu inspecteur principal à l’IGF en 2010, inspecteur général à l’IGF dix ans plus tard en 2020, dispose d’un chapelet d’anecdotes à raconter sans fin...
(suite de la page 12).
Il en est ainsi de l’Inspecteur Général des Finances de la République. Il en résulte que Jules Alingete Key est LE premier conseiller financier du Président de la République. Du coup, le premier Conseiller économique du Chef de l’Etat. C’est LE lanceur d’alerte, LE Gendarme économique et financier du Président de la République... Sans aucun doute l’homme clé à un moment où, plus que jamais, l’économie - en clair les Finances de l’Etat - passe plus que jamais par ces temps de Covid-19 avant tout. Au cours d’un conseil des ministres réuni à Guizot, le baron Louis (17551837) prononce cette phrase : « faites nous de bonne politique, et je vous ferai les bonnes finances ». Conseiller au Parlement de Paris sous l’Ancien Régime, administrateur du Trésor public sous l’Empire, ministre des Finances sous la Restauration qui lui doit son redressement financier, à 75 ans, le baron retrouve le même poste sous la Monarchie de Juillet. Il redresse les finances publiques, réforme le ministère des Finances, place à la tête de la Banque de France le banquier Laffitte, autre honnête homme soucieux de « bonne politique » et de « bonnes finances ». Aujourd’hui en 2020, le baron est appelé à revoir sa copie, opter ou privilégier pour cette autre phrase : « L’argent c’est le nerf de la guerre ». Les Finances c’est le nerf de la guerre. Le flux de trésorerie c’est le nerf de la guerre. On peut tout idéologiser : sans argent, on n’est rien. Sans argent, un pays n’est rien… Qui contrôle l’argent - qui contrôle le nerf de la guerre - dispose du pouvoir ultime. Sous Mobutu, c’est Jean Nguz a Karl-i- Bond, ministre des Affaires étrangères qui savait tout dire, séduisait toutes ses convives dans tous les cercles diplomatiques, se lamente, laisse tout tomber, dresse un tragique constat : « Quand le Zaïre exportait plus de 450.000 tonnes de cuivre, le pays
L’Inspecteur Général des Finances des années Mobutu Léon Kazumba-Luaula dont s’inspire Jules Alingete Key, le nouvel IGF nommé le 30 juin dernier, qui a pris ses fonctions le 7 juillet. DR. était respecté à l’étranger. Maintenant qu’il en produit moins de 50.000, qui le respecte encore au sein de la communauté internationale? Qui écoute la parole du Zaïre ? » C’est juste que le Gendarme Jules Alingete Key rencontre le Président de la République «aussi souvent que possible, chaque semaine, comme
il déclare en fin de semaine au Soft International. Il doit « faire rapport au Chef de l’Etat, « obtenir des orientations» de l’autorité suprême du pays afin de travailler. De travailler afin ramener au Compte général du Trésor public le plus de ressources possible afin que le pays mène des bonnes politiques (relance éco-
nomique, reconstruction des infrastructures économiques, sociales, eau, électricité, santé, etc.), que son image se redresse alors que le mandat de cinq ans, a, à deux ans déjà, été presqu’accompli… Ce qui n’a pu l’être hier, ce qui ne peut l’être aujourd’hui, ne le sera certainement pas la veille de fin officielle de
«OÙ EST L’IGF QUE JADIS J’AI CONNUE?» Au mois de mars 2019, trois mois après l’investiture du Président de la République, l’homme qui a été tout à Kinshasa - à la ville de Kinshasa sous le gouverneur de la ville Théophile Mbemba Fundu di Luyindu comme coordonnateur de cabinet, avec Christophe Muzungu Kabemba aujourd’hui ambassadeur à Brazzaville, Commissaire aux Comptes à la Régideso, passé à la Primature sous deux Premiers ministres comme conseiller en charge du climat des affaires dont il se tait d’évoquer le second mandat, un des premiers directeurs à la DGRK, la Direction générale des recettes de Kinshasa, DirCaba au cabinet de la ministre de l’Economie Acacias Bandubola Mbongo - rencontre le nouveau Président de la République
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après qu’il a entamé une série de visites à l’étranger dans des pays voisins où il a écouté et peu parlé. Jules Alingete Key n’est alors pas le Chef de service de l’IGF qu’il est aujourd’hui. Le Président de la République qui le découvre, lui rappelle ses années de jeunesse, auprès de son père, sur la mythique rue les Pétunias, à Limete, cette avenue longue de moins de 500 m. Quand un certain Kazumba, né Léon Kazumba-Luaula, originaire de l’actuelle province du Kasaï Oriental, alors tout puissant Inspecteur des Finances des années Mobutu, respecté sinon craint, venait rendre visite à son père Etienne Tshisekedi wa Mulumba au domicile familial, «à moi tout jeune, papa expliquait ce qu’était cet homme en réalité, l’importante charge qu’il occupait dans le pays, dans la bonne marche des Finances publiques». «Je nourrissais un tel fantasme pour cet homme», ajoute le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui certainement a déjà jeté son dévolu sur ce brillant jeune, de taille moyenne, physiquement guère imposante quand il passe la rue, qui a fait ses études à Limete, à SaintRaphaël, les a poursuivies à l’Institut commercial de Bikanga non loin de là, à Matete, dont les parents sont originaires de l’actuelle province de Maï-Ndombe, d’un village proche de la localité de la CKE, à Dima, sanctuaire de l’huile de palme, à la frontière de la province du Kwilu. Le Chef de l’Etat interroge l’homme qu’il reçoit ce jour sur ce que l’IGF de ses rêves d’enfance est devenue. «Où est donc passé l’IGF que j’ai connue? Qu’avez-vous fait de ce grand service de l’Etat? Moi, je ne retrouve plus ce Grand Service que vantait mon père...» Alingete ne dit pas la réponse qu’il donne au Chef de l’Etat. Quand il déclare au Soft International plus tard dans cette conversation libre que l’un de ses chantiers prioritaires - le (suite en page 14).
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Alingete s’inspire d’un conte de Tshilombo appris à l’école des Finances (suite de la page 13). tout premier plus précisément - consiste en la «réhabilitation de l’Inspection Générale des Finances comme organe de contrôle qui doit contribuer efficacement à la bonne gouvernance du pays», qu’il en fait désormais son «rêve de tous les jours» depuis qu’il a été nommé à la tête de ce service, il est clair que s’il botte en touche, on a compris que depuis les années Mobutu, l’IGF avait cessé d’être, était devenue introuvable, s’était mutée en vieille casserole... De préciser aussitôt - ce qui permet de mieux comprendre la tragédie que vit ce service et, du coup, celle des finances publiques du pays - tragédie connue sous le nom que lui a donnée un Vice-Premier ministre en charge du Budget, le professeur Daniel Mukoko Samba, de la première équipe Matata, un jour lors d’un séminaire scientifique en la salle Congo du Grand Hotel Kinshasa - «coulage des recettes publiques» - d’aucuns ont parlé de plus de 10 milliards de $US perdus chaque année par les Finances publiques : «Si nous ne prenons pas garde aujourd’hui et maintenant, dans dix ans au plus tard, l’IGF n’existera plus». Ce service disparaîtra à coup sûr des radars... A-t-elle jamais existé, depuis la fin de Mobutu, dès lors que l’inspecteur des Finances le plus jeune est aujourd’hui âgé de 55 ans - autrement dit, est déjà à la retraite -, que les structures actuelles de l’Inspection Générale des Finances remontent à 1987, soit à trente-trois ans, sont, en 2020, en parfait déphasage avec les réalités de la gestion des Finances publiques? De là l’autre chantier de Jules Alingete Key : recruter une nouvelle génération des inspecteurs des Finances afin de garantir l’existence et la poursuite des missions de ce Service, pièce maîtresse des finances publiques. Si sur papier, l’IGF a été créée pour fonctionner avec 200 inspecteurs des finances, le service n’en dispose que de 70, la majorité ayant choisi d’aller voir ailleurs ou est en détachement plus motivant. L’urgence consiste à travailler pour
Le mur de façade de l’Inspection Générale des Finances à la Gombe qui abrite des membres d’un corps d’élite financière qui aurait également mission de redresser les torts des fonctionnaires des Finances publiques. DR. faire ressusciter ce corps jadis de l’élite financière du pays, en lui redonnant ses lettres de noblesse d’antan. Mission reçue par Jules Alingeti Key du Président de la République. De là son appel à candidatures lancé le 22 juillet 2020. Un concours de recrutement des jeunes inspecteurs des Finances... Il s’agit de rajeunir ce Service, de renforcer ses «forces spéciales de l’IGF comme il nomme ses brigades en charge d’œuvrer en faveur de la restauration de la bonne gouvernance attendue des gestionnaires des finances et biens publics. Le concours de recrutement de ces «forces spéciales» a eu lieu du 10 au 20 août 2020. Les dossiers attendus de ces candidats devraient comprendre, outre la lettre protocolaire de motivation et le curriculum vitae, un diplôme en photocopie, un relevé des notes obtenues à la dernière année de licence en Droit, Sciences économiques, commerciales, financières ou d’un diplôme équivalent répondant à la législation congolaise. Mais puisque le but ultime de Jules Alingete Key est de rajeunir le Service, de lui doter des nouvelles forces qui lui assurent un passage de flambeau, la condition pour que la candidature soit valable était l’âge du postulant au moment du dépôt de dossier, cet âge étant compris entre 25 et 35 sauf pour les fonction-
naires de l’Etat désireux de concourir, l’IGF tolérait l’âge de 40 ans maximum. Si l’on rappelle que le tout dernier recrutement à l’IGF remonte à 1991, il y a trois décennies - soit six ans avant la chute de Mobutu - on comprend l’état d’abandon dans lequel s’était depuis trouvé ce grand service de l’Etat et l’extrême urgence de sa réhabilitation pour une gouvernance dont la vision, sous Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, est la montée en puissance des finances publiques par l’arrêt du coulage des recettes publiques si tant est que le redressement du pays est l’ultime objectif du mandat en cours. COMME LES ENFANTS TSHILOMBO». Aux termes de l’article 2 de l’ordonnance n°87-323 datée du 15 septembre 1987 signée par Mobutu, Président-Fondateur du MPR, parti-Etat, portant création de l’Inspection générale des Finances, seul texte en vigueur, jamais revu depuis, ce service de contrôle des Finances publiques qui «dispose d’une compétence générale en matière de contrôle des finances et des biens publics» a mission de «vérifier et contrôler toutes les opérations financières de l’État, des entités administratives décentralisées, des établissements publics et organismes para-étatiques ainsi que des organismes ou entre-
prises de toute nature bénéficiant du concours financier de l’État, des entités administratives décentralisées et des établissements publics ou organismes para-étatiques sous une forme de participation en capital, de subvention, de prêt, d’avance ou de garantie». Il est un «service d’audit supérieur du Gouvernement » et, du coup, «peut procéder à toute mission de contre-vérification, au second degré, de toutes les situations douanières, fiscales ou parafiscales des contribuables ou redevables d’impôts, droits, taxes ou redevances, soit en cas de découverte d’une fraude lors de l’exécution normale d’une mission de contrôle ou de vérification, soit sur réquisition des autorités politiques et administratives, soit sur réquisition des autorités judiciaires, soit, enfin, sur dénonciation des tiers» (art. 2 bis). Délaissé sinon méprisé hier, remis en selle et en première ligne désormais par Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo sous l’autorité duquel ce grand service de l’État est placé, on imagine la peur que les enquêtes des forces spéciales de l’IGF provoquent. Au total au nombre de six, ces brigades couvrent tous les secteurs des finances publiques, à l’échelle nationale et provinciale, du Gouvernement comme des entreprises et services de l’Etat. Outre la brigade qui, sous l’autorité de
l’inspecteur général-chef de service et de son adjoint, assure les fonctions d’animation et d’encadrement des services de l’IGF, l’ordonnance n°87-323 datée du 15 septembre 1987 de Mobutu crée deux types de brigades : celles «mixtes et/ ou ponctuelles chargées des missions particulières leur confiées» et celles permanentes. Dans cette deuxième catégorie, on trouve une brigade des recettes douanières, fiscales et parafiscales qui «contrôle et vérifie, auprès des services générateurs des recettes, toutes les opérations de constatation, de taxation, de liquidation, d’ordonnancement et de recouvrement des recettes, l’apurement du contentieux et les documents comptables y afférents» ; une brigade des dépenses publiques qui «contrôle et vérifie l’engagement, la liquidation, l’ordonnancement et le paiement des dépenses publiques» ; une brigade des établissements ou organismes publics, des entreprises publiques, des sociétés d’économie mixte ou subventionnées et des entités administratives décentralisées qui «contrôle et vérifie toutes les opérations financières de ces organismes, entreprises, sociétés et entités ainsi que celles de tout organisme bénéficiant du concours financier de l’État, des entités administratives décentralisées, des entreprises publiques, des établissements publics ou organismes para-étatiques sous une forme quelconque, notamment sous forme de participation en capital, de subvention, de prêt, d’avance ou de garantie» ; une brigade enfin de contrevérification douanière, fiscale, parafiscale et comptable qui «vérifie, au second degré, toutes les situations douanières, fiscales, parafiscales et comptables soumises à la vérification des organes de contrôle interne des autres services publics de l’État, soit en cas de découverte d’une fraude lors de l’exécution normale d’une mission de contrôle ou de vérification, soit sur réquisition des autorités politiques et administratives, soit sur réquisition des autorités judiciaires, soit, enfin, sur dénonciation des tiers».
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Une autre anecdote de Jules Alingete Key : elle évoque curieusement le sort tragique des enfants d’un certain… Tshilombo... Tiens ! Cette histoire est racontée au cours de sa formation à l’IGF par l’un de ses enseignants et qui fonde sa vision des contrôles des finances publiques. Kasaïen, Tshilombo fut un Congolais fortuné promoteur d’une entreprise familiale dont il attend des dividendes. Il nomme, pour ce faire, un directeur général et un directeur financier à la tête de son entreprise. Mais voilà que l’exercice financier écoulé, l’homme qui n’en a perçu aucun bénéfice alors qu’avec sa famille, il meure de faim, fait venir les deux dirigeants et leur demande des comptes. Ce qu’il entend de ses deux dirigeants le déroute. Malgré la grande production réalisée pendant l’année, l’entreprise n’aurait fait aucun bénéfice et, du coup, Tshilombo n’avait droit à aucun dividende. Furieux, le propriétaire presse de questions son Directeur général. Combien par mois s’est-il octroyé comme salaire ? Réponse : 15.000 $US/ mois. Ce salaire est-il continuellement payé ? Réponse : oui. Le Directeur a-t-il à son service un domestique? Réponse: oui. Ce travailler de maison est-il régulièrement payé par l’entreprise, propriété de Tshilombo? Réponse : oui. Le Directeur général a-t-il des chiens pour surveiller son domicile ? Réponse : oui. Ces chiens sont-ils régulièrement nourris, bien nourris? Réponse : oui. Ils ne meurent pas de faim ? Réponse : non. Tshilombo se lève, renverse la table face à lui, casse chaises et bahuts en pensant à ses enfants qui n’ont pas mangé ce jour quand les chiens du Directeur général de son entreprise mangent et mangent bien... Tshilombo ordonne à ses enfants d’aller plonger dans le contrôle des comptes de l’entreprise, de «fouiner » dans la gestion de ce Directeur général et du Directeur financier de son entreprise et de lui faire rapport... Jules Alingete Key et ses (suite en page 15).
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L’IGF ne restera pas sans réaction face au pillage des ressources du pays (suite de la page 14). cinq brigades veulent se comporter comme les enfants de Tshilombo. Remonté face aux hommes qui ont pillé entreprises et services de l’Etat en s’enrichissant aux dépends de la Nation, le chef de l’IGF veut afficher sa colère, exprimer son côté impitoyable, enfile une tenue d’uniforme de tissu de fond de nuance bleu nuit avec pattes d’épaule, galons et boutons dorés. «Quand on m’invite dans ces réunions où il y a suspicion de détournement, j’enfile ma tenue. Je veux que nul n’en ignore rien », nous explique Jules Alingete Key pour qui si l’habit ne fait pas le moine, on reconnaît le moine par son vêtement. «Cet habit c’est tolérance zéro», déclare-t-il au Soft International, et si cet homme qui est sorti major de sa promotion en 1988 en Sciences Eco, dont l’un des condisciples à l’Université de Kinshasa est le Premier ministre honoraire Augustin Matata Ponyo Mapon, observe une minute de silence avant de donner le nom de son modèle, il affirme avec force que l’homme qui est sa référence, n’est autre que ce Kazumba né Léon Kazumba-Luaula des années Mobutu pour lequel le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo alors jeune, nourrissait un fantasme. Quand on demande les dossiers sur lesquels ses brigades travaillent, il n’hésite pas par contre. D’abord, le ministère de la Santé. Dossier des fonds octroyés à la lutte contre la pandémie de Covid-19. Sur 6 millions de $US mobilisés par le Gouvernement, 2 millions de $US « restent injustifiés ». «En trois mois, ce sont au moins 2 millions de $US ont pris une destination inconnue. C’est 30% du financement total. Sur un an, combien aurait disparu?», s’interroge, visage ferme, le Gendarme de Fatshi dans sa tenue de chef de police. Puis de donner des détails : «Le rapport sur la mégestion des fonds de Covid-19 a été transmis à la Justice. Nous n’en dirons pas plus présentement. Il ne faut pas entraver l’action de la Justice.
Dans le viseur de l’Inspection Générale des Finances, la BCC qui actionne le compte général du Trésor. DR.
Pour lui, il n’existe aucun doute : les fonds Covid ont été mal gérés; d’importantes sommes ont été détournées. Plus grave : des autorités gouvernementales qui acceptent de payer une facture à l’hôpital du Cinquantenaire à raison de 12 $US par malade soigné atteint de Covid. C’est du jamais vu ! Ni le ministère de la Santé, ni quiconque n’accepte de porter la responsabilité de ce détournement avéré. Néanmoins, le ministère de la Santé a bel et bien réceptionné la facture sans l’honorer. Le ministère des Finances a mis les fonds à la disposition du ministère de la Santé... Et 2 millions de $US restent injustifiés...». Deuxième dossier : le ministère des Finances. Il s’agit du dossier des exonérations et des compensations. Si le dossier des exonérations est encore sous examen et doit «prochainement» livrer tous ses secrets, cela n’empêche pas Jules Alingeti Key de faire les premiers commentaires. En observant le comportement de nos finances publiques, ce dossier a été identifié comme l’un des points importants de fraude au Congo qu’il faut combattre comme première priorité. «C’est un mode savamment conçu de détournement des dépenses publiques», mis en place par les autorités gouvernementales. «Si le régime des exonérations est organisé par nos lois, les autorités d’exécution les octroient en s’appuyant certes sur ces lois mais sans opportunité ni fondement économique avéré». Au total, plus de 1.500 cas d’exonérations
ont été identifiés par l’IGF avec un manque à gagner de 2 milliards de $US. «Notre combat, explique Jules Alingete Key, consiste à réduire ce niveau des exonérations au moins à un niveau qui nous permettrait de récupérer au moins 500 millions de $US/an pour le Trésor». LA SANCTION DE L’HISTOIRE EST PLUS SÉVÈRE. Troisième dossier : les compensations des recettes publiques via « des créances farfelues ». Il s’agit ici « des cas des autorisations accordées à des opérateurs économiques à ne pas payer des impôts et taxes sous prétexte qu’ils détiendraient des créances sur l’État. C’est le cas des crédits remboursables aux sociétés minières dont la hauteur est extrêmement surévaluée, de la dette intérieure dont le contenu pose problème et parfois, des condamnations judiciaires de la République. Les compensations faussent la comptabilité publique en recettes comme en dépenses. Elles font du ministre des Finances l’unique autorité qui à la fois engage, liquide, ordonnance et paie une dépense. Or, les compensations sont interdites par nos lois des Finances», dénonce Jules Alingete Key faisant état en l’espèce d’un coulage de plusieurs centaines de millions voire de milliards de $US. Pourtant, au bout du compte, l’Inspecteur général des Finances se dit satisfait. «Les compensations sont désormais interdites. Plus personne ne pourra plus
y recourir désormais... Et c’est le résultat du travail de l’IGF…». Qu’en est-il des suites judiciaires? «Ce qui a été fait a été fait. Il faut maintenant regarder l’avenir. L’essentiel est que les compensations sont désormais neutralisées du fait de l’IGF...», répond Jules Alingete Key pour qui les rapports de l’IGF sont publics et il promet tout prochainement de les publier mais préfère miser sur des «sanctions sociales au cas où il y aurait défaillance des sanctions judiciaires». Il estime que les «sanctions sociales» plus importantes pour l’Histoire qui doit retenir ce que tel a été et a fait... Qui est-il ? L’homme qui cherche à renflouer les caisses de l’Etat afin que le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo redonne vie à l’économie en réussissant son mandat ou un lanceur d’alerte, redresseur des torts de la société, un moralisateur, un éducateur, un super-héros, l’homme qui réparait les injustices? «A force de vivre dans les antivaleurs, beaucoup de nos compatriotes pensent qu’il s’agit là d’une normalité. Nous avons pensé livrer un message d’avertissement, d’éveil des consciences en frappant. C’est ça aussi le rôle de l’Inspection Générale des Finances. Des missions qui s’achèvent par des recommandations, expliquer par exemple que retirer cash des fonds publics, se rendre auprès d’un concessionnaire et s’offrir des véhicules, cela est inacceptable mais nous n’allons pas nous acharner sur des
tels cas. Nous pourrions avantageusement prodiguer des conseils. Tels des cas des fonds publics libérés et destinés à une activité qui n’a pas lieu puisqu’annulée du fait par exemple de Covid-19, que faire ? C’est demander au gestionnaire d’entrer en contact avec le ministère du Budget pour se voir autorisé de réorienter ces fonds vers une dépense. En cas de contrôle, le gestionnaire pourrait brandir ce document d’autorisation émanant du ministère du Budget...». «Bref, le travail de l’IGF est aussi un travail de pédagogie... C’est notre rôle aussi...». «Il nous faut, plus que jamais et, petit à petit, commencer à réaliser les rêves des Pères fondateurs de ce grand service de l’État en le réhabilitant. L’IGF ne sera plus jamais un simple spectateur dans un environnement d’inversion des valeurs où la mégestion avait tendance à s’ériger en vertu. Partout où les finances publiques crient au secours, l’IGF va aller avec fermeté et détermination afin d’aider le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à mobiliser les recettes de l’État pour la reconstruction du pays». Jules Alingeti Key revient sur les suites judiciaires comme pour les déplorer lorsqu’une autorité refuse de se présenter devant un magistrat qui l’a convoqué ou lorsque la justice ne fait pas toujours son travail quand les preuves sont évidentes. «Nous sommes des auxiliaires de justice. Nous faisons notre part. Nous établissons les responsabilités dans la mégestion,
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le détournement, etc., et mettons la justice devant ses responsabilités». Lorsqu’on demande s’il est déçu des suites que réserve la justice aux enquêtes de l’IGF, réponse de la même veine. «Nous sommes satisfaits d’avoir relevé les faits d’une manière juste. Nos rapports ne sont pas secrets. Nous les communiquons toujours. La sanction d’une faute ce n’est pas seulement la justice. La sanction de l’Histoire est beaucoup plus sévère que celle de la justice». Quand lui l’inspecteur général des Finances dont le service «est placé sous l’autorité directe du Président de la République» rencontre le Premier ministre, Chef du Gouvernement, en compagnie du Directeur adjoint du cabinet du Président de la République en charge des questions économiques et financières, comme ce fut le cas le 13 août 2020, que va-t-il y faire ? Communiquer au Chef du Gouvernement, à la demande du Président de la République, Chef de l’État, les résultats accablants de ses enquêtes afin que le Premier ministre en soit pleinement informé et, dans un régime de coalition, qu’il en soit convaincu et en partage éventuellement les sanctions à venir ? Jules Alingete Key explique que les résultats des enquêtes de l’IGF sont destinés au seul Président de la République et que c’est au seul Président de la République qu’il revient, s’il le juge nécessaire, de les communiquer au Premier ministre, il précise qu’à cette rencontre du 13 août, il était question «d’expliquer au Premier ministre le travail de l’IGF, de mettre à sa disposition certaines informations importantes entrant dans le cadre de la gestion de Finances publiques ». Puis : « Nous avons apporté au Premier ministre la vraie information. Il a été suffisamment éclairé. Il a été question des exonérations, des compensations, des dérapages dans l’exécution des dépenses publiques. Nous lui avons fait part des résultats de nos enquêtes : fonds Covid-19, gestion des Finances publiques, ministère des Finances et Banque Centrale du Congo». T. MATOTU n
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Finances : purifions la boîte de Pandore
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e la boîte de Pandore, tout était sorti, sauf l’espérance. En effet, il ne restait que l’espérance, l’espérance de la purification, du nettoyage à sec de la jarre en vue de sa restauration. Au fait, il ne restait que l’exorcisation de la boîte des esprits impurs qui s’y sont sortis pour répandre les maux à travers la terre, les forêts, les océans, les mers, les fleuves et les rivières. Les esprits impurs ont véhiculé les maux qui ont accompagné «le malin» dans sa chute. L’heure est venue d’immuniser la boîte de Pandore de la RDC de toute possibilité d’incursion ou d’intrusion de ces maux. Dans la mythologie grecque, Pandore a été créée sur l’ordre de Zeus qui voulait se venger de Prométhée. Pour rappel, Prométhée est ce personnagehéros qui avait volé le feu aux dieux pour apporter la lumière aux hommes. Aujourd’hui, Prométhée, c’est l’élite, qu’elle soit politique, économique, scientifique, ecclésiastique… C’est elle qui a en charge l’éclairage et la gestion de la Cité. Pandore épousa Épiméthée, le frère de Prométhée. Pour se venger du forfait «salvateur» de Prométhée, Zeus donna à Pandore une mystérieuse boîte qu’elle ne devait pas ouvrir, tout en forgeant dans son caractère la curiosité. La boîte contenait tous les maux de l’humanité, notamment la Vieillesse, la Maladie, la Guerre, la Famine, la Misère, la Folie, la Mort, le Vice, la Tromperie, la Passion, l’Orgueil ainsi qu’une voie de sortie, l’Espérance. Débordée par sa curiosité et aidée en cela par le «malin», Pandore brava l’interdiction. Alors, tous les maux contenus à l’intérieur de la boîte s’en échappèrent et écumèrent la Terre. Pandore la referma, mais il était trop tard ; plus aucun mal ne s’y trouvait, sauf l’Espérance,» la donne bienfaisante» plus lente à sortir. C’est avec raison qu’Alexandre Dumas, père dans «Le Comte de MonteCristo (1845-1846) écrit ceci : «Jusqu’au jour où Dieu daignera dévoiler l’avenir à l’homme, toute la sagesse humaine sera dans ces deux mots: Attendre et espérer». C’est ainsi que l’on explique que, même si les êtres humains sont frappés par de nombreux maux, ils ne perdent jamais l’espoir, mieux l’espérance, en d’autres termes, l’espoir fondé sur la foi. Au Congo, l’actualité économique est en effervescence. Elle semble tomber de Charybde en Scylla, en d’autres termes, aller de mal en pis : l’année 2020 est très agitée en affaires. C’est du Tao Tao, comme le disait si bien Germain Gabio. De l’affaire «15 millions de dollars américains» au procès concernant le Programme d’Urgence des 100 jours, du dossier «exonérations» à celui des compensations, nous en sommes aujourd’hui dans l’affaire des «Comptes du Trésor». «Beaucoup de chaleur mais peu de lumière» : invectives, imprécations, élucubrations, manipulations, dénonciations,
condamnations, arrestations à la va-vite, affabulations, intoxication, recherche effrénée du sensationnel, agitation, désinformation, magouillages, attaques, répliques, contre-répliques, montages grotesques, fanfaronnades, imbroglio, embrouillamini, etc. Tout cela aboutit à un foin terrible, à un cafouillage indescriptible, à un cafouillis impénétrable, au capharnaüm, à la chienlit propre au Général Charles de Gaulle (avec respect!), tout cela évoque le «Pandémonium, lieu où règne le désordre infernal. «Or, dans le désordre, il n’y a pas de développement possible», écrivait l’économiste Guy Sorman dans son livre-phare «l’économie ne ment pas». C’est pourquoi, peut être, le philosophe Johann Wolfgang Goethe «préfère l’injustice au désordre» même si la première est génératrice aussi de désordre. L’élite constituée des descendants de Prométhée a la responsabilité historique et morale d’éclaircir la situation. Chacun dans son domaine de spécialisation - titres académiques et expériences professionnelles faisant foi - doit apporter la lumière à la Société, donner l’explication appropriée pour que l’écran de fumée se dissipe, que la confusion fasse place à la compréhension. De cette façon, les apprentis-sorciers et les anarchistes de tous bords qui écument et polluent les réseaux sociaux des contrevérités, contresens, inepties, contrepèteries se tairont à jamais. Ainsi, reviendra l’ordre comme condition impérative de l’amorce du processus de développement durable du Congo, de sa bâtisse en tant qu’État-Nation, République et Pays où il fait bon vivre. C’est à quoi s’évertue ce texte en commençant à démêler le fil d’Ariane ou l’écheveau de l’affaire «Comptes du Trésor». 1. Généralités sur les Comptes du Trésor : Compte Général du Trésor et Sous-Comptes. Le Trésor, dans le sens où nous l’entendons dans ce texte, c’est l’agent financier de l’État. Il a en charge des opérations financières de l’État. Il a des comptes ouverts en les livres de la Banque Centrale, ici du Congo, et dans les livres des Banques commerciales installées au Congo. Le Trésor dispose généralement de deux types de comptes : ◗ le Compte Général, c’est le compte principal qui enregistre toutes les opérations courantes du Trésor en recettes, en dépenses ainsi que le solde qui en découle. Ce solde présente souvent des découverts. Ces derniers, à l’époque, amenaient au recours à la planche à billets ou au financement monétaire. Il s’ensuivait comme conséquences que l’on connaît, le gonflement sans contrepartie de la masse monétaire (ensemble des moyens de paiement dans l’économie) et la hausse du niveau général des prix et partant du coût de la vie entraînant la dégradation du pouvoir d’achat de la population. Actuellement, le déficit sur le Compte Général du Trésor est couvert par les ressources provenant des bons
du trésor et des appuis budgétaires financés par les partenaires extérieurs; ◗ les sous-comptes sont des embranchements, des souscomposantes, des prolongements du Compte Général. Ils sont généralement ouverts pour : primo, la gestion des dépenses en procédure d’urgence avant leur régularisation, secundo, le financement des projets spécifiques de développement dans un cadre autonome ou dans le cadre des relations avec les partenaires extérieurs. Ces projets exigent au moment de leur lancement la disponibilité des moyens de financement. Ils sont ainsi préaffectés et dédiés à un objet précis. Tertio, ils sont aussi ouverts dans le cadre du suivi systématique des transferts d’une partie des ressources provenant de l’appui budgétaire ou de l’opération «bons du Trésor» vers le Compte Général du Trésor en cas de déficit de ce dernier. Les recettes du Compte Général du Trésor comprennent les versements des impôts, des droits - des douanes et d’accises - et des recettes non fiscales - taxes diverses telles que celles des recettes administratives et domaniales ainsi que les recettes de participation. Les recettes obéissent à quatre étapes, à savoir, la constatation, la liquidation, l’ordonnancement et le recouvrement. À ce jour, il n’existe pas une chaîne formalisée et digitalisée pour la collecte de la recette selon une procédure standardisée. Les dépenses de l’État concernent les salaires, les frais de fonctionnement, le service et l’amortissement de la dette, les rétrocessions aux régies, les transferts aux provinces (Gouvernorat, assemblées provinciales et entités territoriales décentralisées), les interventions économiques, les dépenses sécuritaires, humanitaires, électorales, etc. Les dépenses sont appréhendées dans une chaîne digitalisée dotée de la procédure standard comprenant l’engagement par les services dépensiers, la liquidation au niveau du Ministère du Budget, l’ordonnancement au niveau du ministère des Finances et le paiement au niveau de la Banque Centrale. a. Le sous-compte dépenses en urgence. Outre la procédure standard, il existe une procédure des dépenses à traiter en urgence pour des raisons de souveraineté, de catastrophes naturelles, d’urgences sécuritaires ou sanitaires. Comme ces dépenses ne sont pas couvertes par les documents de la procédure standard, elles sont préalablement logées dans un sous-compte dénommé «souscompte des dépenses en urgence». C’est seulement après régularisation de la dépense en urgence par les ordres de paiement ad hoc, que le Compte Général du Trésor sera débité par le crédit du sous-compte «dépenses en urgence». b. Les sous-comptes «appui budgétaire et bons du trésor». Deux sous-comptes ont été ouverts pour s’assurer d’un meilleur suivi et une bonne
gestion des ressources de bons du trésor et de l’appui budgétaire. Le premier concerne les bons du trésor, le second l’appui budgétaire. En cas de déficit du Compte Général du Trésor, par exemple, de CDF 100 milliards, le sous-compte «appui budgétaire» est débité de CDF 90 milliards et celui de bons du Trésor de CDF 10 milliards. Ainsi, la traçabilité de la provenance des ressources en financement du déficit du Compte Général du Trésor est garantie. c) Illustration de l’exécution du budget général du Gouvernement Central aux sept premiers mois de l’exercice 2020. Prenons le cas typique actuel du Budget Général du Gouvernement Central du Congo. Aux les sept premiers mois de l’année, le Budget a totalisé en recettes, CDF 3621,8 milliards, soit en moyenne mensuelle, CDF 517,4 milliards. En dépenses, il a enregistré CDF 4.324,7 milliards, soit en moyenne mensuelle de CDF 617,8 milliards. Il résulte un déficit (excédent des dépenses sur les recettes) de CDF 702,9 milliards, soit en moyenne mensuelle, CDF 100,4 milliards. Ce déficit, jusqu’à fin avril 2020, était couvert à concurrence de 90%, par la planche à billets. Depuis le mois de mai, il est financé totalement par les produits de l’appui budgétaire et des bons du Trésor par débit de leurs sous-comptes respectifs. Donc, ces sous-comptes ne sont pas des comptes parallèles. Ils n’échappent pas au contrôle du Trésor Public. Bloquer ou saisir, à titre d’exemple, par le parquet (par quelle procédure et par quelle habilitation?) ces deux sous comptes laisse entendre, si même c’est possible dans Alice au pays des merveilles et d’illusions, que le déficit ne saura être financé par des moyens sains constitués des produits d’appui budgétaire et des bons du trésor. De ce fait, le découvert en Compte Général du Trésor non financé par ses produits, du fait du blocage éventuel de ces sous-comptes, donnera lieu à la planche à billets, dans le cas d’espèce de notre pays. On tombe des nues. C’est l’utopie ou la mort. De deux, comment alléguer que des crédits se trouvant dans ces deux sous-comptes auraient été détournés? Par quel mode opératoire, pièces contre pièces? Quelle est la traçabilité de ce soi-disant détournement? L’ouverture d’un compte pour y loger les fonds garantit les pistes d’audit, participe de la transparence et de garde-fou à d’éventuels détournements. Ceci n’est qu’une introduction à la matière. Revenons au fil d’Ariane, en français facile, des Comptes du Trésor à partir des illustrations non cérébrales. 2. Illustration non cérébrale du fonctionnement de compte et sous-comptes. Un fonctionnaire dispose d’un compte dans une banque commerciale de la place. Son revenu, salaires et primes compris, se chiffre à CDF 3,3 millions qu’il répartit comme suit : a. Nourriture : 1.200.000 ;
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b. Loyer: 600.000 ; c)Transport plus celui de son épouse et de ses deux enfants ainsi que les frais de communication : 800.000 ; d. Frais scolaires et soins de santé : 500.000 ; e. Facture eau et électricité : 200.000. Il se rend compte que du fait de l’augmentation des prix sur le marché des biens, il lui arrive souvent de prélever 100.000 à 150.000 sur les postes «frais scolaires et soins de santé». Ce qui a amené, à deux reprises, à l’expulsion de ses enfants de l’école et à des acrobaties pour le cas d’hospitalisation de sa femme. Il décide alors de contacter son banquier à l’effet pour ce dernier d’ouvrir deux sous-comptes: le premier de 300.000 pour les frais scolaires, le second de 200.000 pour les soins de santé. De cette façon, il pourra s’assurer à tout moment de la prise en charge de ces postes sans s’exposer à d’autres scènes d’humiliation ou de pourparlers vexatoires. Aussi, le profil de ces comptes a-t-il évolué désormais comme suit : a. Compte principal (par où viennent toutes les tribulations) : 2.800.000 ; b. Sous-compte «frais scolaires» : 300.000 ; c. Sous-compte «soins de santé» : 200.000. Mutatis, mutandis, son Compte principal ramène au compte général du Trésor et ses sous-comptes aux fameuses cachettes des recettes. En procédant de la sorte, notre fonctionnaire a bon espoir d’avoir des assurances de faire face, à moins d’un changement important et brusque des coûts de scolarisation et de soins de santé, à ces dépenses et éviter d’aller à Canossa. Supposons qu’à la suite de la hausse des prix des denrées alimentaires, les dépenses y afférentes passent de 1.200.000 à 1.600.000. Notre fonctionnaire va réduire son niveau de consommation alimentaire (en supprimant par ex. le lait, le thé du soir, et en divisant par deux les achats des unités pour les communication). S’il maintient le même train de vie, il sera obligé de prendre un découvert auprès de son banquier, à raison de 300.000. Ce n’est pas en demandant à son banquier de ramener tous les fonds qui se trouvaient dans les sous-comptes qu’il comblera le découvert et évitera les paiements des intérêts débiteurs y afférents. Ce découvert demeurera puisque les fonds se trouvant dans les sous-comptes sont pré-affectés à des objets précis, ici les soins de santé et les frais scolaires. Son épouse, à moins qu’elle ne soit de mauvaise foi ou ignorante, ne lui taxera pas d’avoir détourné les fonds par la création de sous-comptes. Pour permettre une bonne digestion de la matière, nous nous arrêtons ici, au nom des sacro- saints principes de la pédagogie (principes de Merrill, 2006, d’alignement de Biggs, 1999 et de Reeves, 1998). Restez branchés, la suite au deuxième épisode.
SINGO-SAKU n Chercheur indépendant en Questions financières.
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Ces différents types de diabète
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i l’on en croit les prévisions, on comptera 300 millions de diabétiques en 2025. Le diabète est une maladie qui, en l’absence de traitement approprié, peut être à l’origine de graves complications. Se caractérisant par un excès permanent de sucre dans le sang, le diabète peut être de différents types: type 1 et type 2. Quelle est la différence? Quel rôle joue l’insuline pour chacun? Réponses d’experts. Le diabète est une
Un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par l’alimentation. DR.
maladie chronique persiste toute la vie. La prise en charge correcte de la maladie par le patient lui-même, avec l’aide
de son médecin, doit permettre d’en éviter les complications. Le diabète est responsable de mauvais états de santé et de
Avocat à consommer chaque jour
décès prématurés. Le diabète est un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par l’alimentation. Cela se traduit par un taux de glucose dans le sang (aussi appelé glycémie) élevé: on parle d’ hyperglycémie. Il est causé par un manque ou un défaut d’utilisation d’une hormone appelée insuline. À noter: la glycémie normale est inférieure à 1,10g/l à jeun et inférieure à 1,40 g/l après un repas. Le diabète est défini par une glycémie à jeun supérieure à 1,26 g/l à deux reprises. LE RÔLE DE L’INSULINE. L’insuline, fabriquée par le pancréas, est présente en permanence dans le sang. Son rôle est de maintenir la glycémie autour de 1 g/l lorsque les apports de sucre sont importants. Lorsque le taux de sucre s’élève, par exemple après un repas, le pancréas produit plus d’insuline pour ramener le taux de sucre dans le sang à un niveau normal. Si l’insuline est en quantité insuffi-
sante ou si elle est inefficace, le sucre s’accumule dans le sang et la glycémie augmente de façon excessive (hyperglycémie). L’insuline chez la personne non-diabétique. ◗ Libérée par le pancréas, l’insuline permet l’absorption du glucose par les cellules. Pour ce faire, elle se lie à un récepteur spécifique de la cellule qui active une protéine de surface dont le rôle est le transport du glucose vers l’intérieur; ◗ Via ce transporteur activé, le glucose pénètre dans la cellule où il est converti en énergie; ◗ Le taux de glucose sanguin (glycémie) reste ainsi stable. L’insuline chez la personne diabétique. ◗ L’insuline est produite en quantité insuffisante (diabète de type 1 ) ou ne peut se lier à son récepteur (diabète de type 2) laissant le transporteur inactif; ◗ Le glucose ne pénètre pas dans la cellule et reste dans la circulation sanguine. Le taux de glucose n’est pas régulé. Diabète type 1 et diabète type 2: quelles différences?
Le diabète de type 1, Insulino-dépendant (DID). ◗ Aussi appelé diabète «maigre»car l’un des premiers symptômes est l’amaigrissement, ou diabète «juvénile» parce qu’il touche des sujets jeunes; ◗ Il compte pour environ 10% des cas et il est traité obligatoirement par l’insuline; ◗ Il résulte de la disparition des cellules bêta du pancréasentraînant une carence totale en insuline; ◗ Les symptômes sont généralement une soif intense, des urines abondantes, un amaigrissement rapide; ◗ L’unique traitement est l’apport d’insuline: soit sous forme d’injections (avec une seringue ou un stylo), soit avec une pompe à insuline destinée à administrer l’insuline en continu. Le diabète de type 2, non Insulino-dépendant (DNID). ◗ Aussi décrit sous le nom de diabète «gras» ou diabète de la maturité, puisqu’il survient souvent autour de la cinquantaine chez des personnes en surpoids; ◗ Il compte pour environ 90% des cas; ◗ Deux anomalies
sont responsables de l’hyperglycémie: soit le pancréas fabrique toujours de l’insuline mais pas assez, par rapport à la glycémie: c’est l’insulinopénie; soit cette insuline agit mal, c’est l’insulinorésistance; ◗ Indolore, le développement peut passer longtemps inaperçu: on estime qu’il s’écoule en moyenne 5 à 10 ans entre l’apparition des premières hyperglycémies et le diagnostic; ◗ Il est traité par régime, plus médicaments pris par voie orale si nécessaire, et éventuellement insuline, après quelques années d’évolution. Le diabète de type 2 est en constante évolution dans le monde. D’après l’OMS, le nombre de diabétiques de type 2 dans le monde est passé de 108 à 422 millions entre 1980 et 2014. Cette augmentation trouve son origine dans plusieurs phénomènes: ◗ La croissance et le vieillissement de la population; ◗ La hausse de prévalence à des âges déterminés; ◗ L’interaction des deux facteurs.
C. CORDONNIER n
Les enfants aussi peuvent Une consommation quotidienne d’avocat, sous forme de jus ou de toasts, est bénéfique à l’organisme. DR. ’avocat va Les participants De plus, après avoir s’inscrire sur la étaient ensuite assisuivi le régime comlongue liste des gnés à trois régimes prenant l’avocat, les aliments qui nous différents pendant participants enregisveulent du bien. Une cinq semaines. traient des niveaux petite étude parue très abaissées de dans le Journal of À CONSOMMER particules oxydées de Nutrition, menée par CHAQUE JOUR. LDL. Les chercheurs des chercheurs de Les premiers suiexpliquent que, de la l’université amérivaient un régime même manière que caine de Penn State pauvre en graisses, l’oxygène peut faire sur 45 participants les membres du deu- pourrir un aliment, le âgés de 21 à 71 ans xième groupe adopprocessus d’oxydasouffrant de surpoids taient un régime mo- tion peut aussi nuire ou d’obésité, montre dérément gras avec au corps humain. Le qu’ajouter un avocat un avocat par jour, et groupe assigné aux à ses menus quoticeux du troisième un avocats voyait par diens permettrait de régime modérément ailleurs grimper son limiter l’oxydation gras sans l’avocat taux de l’antioxydant du corps et la survemais avec l’ajout de appelé lutéine. nue du cholestérol. bonnes graisses pour «Lorsque l’on pense Le fruit de l’avocatier arriver à la même au mauvais choles(Persea americana) quantité d’acides térol, il va de pair semble prouver une gras mono-insaturés avec les particules fois de plus que la présente dans l’avode LDL dont la taille santé est aussi dans cat. Leurs résultats varie, a commenté nos assiettes et qu’un ont montré qu’après l’auteure de l’étude, avocat au quotidien cinq semaines, les Penny Kris-Etherton. éloigne le médeparticipants qui ont Toutes les LDL sont cin. Tous les sujets consommé un avocat néfastes, mais les devaient suivre quotidiennement afpetites lipoprotéines une alimentation fichaient des niveaux denses sont partiqui s’apparentait à plus faibles de LDL culièrement maucelle des Américains (lipoprotéines de vaises». Les chermoyens pendant faible densité), aussi cheurs conseillent les deux premières appelés «mauvais ainsi d’ajouter des semaines. Tout le cholestérol», qu’en avocats à son alimenmonde démarrait début d’étude ou tation sous forme de l’étude avec le même après avoir suivi les jus ou de toasts au apport nutritionnel. deux autres régimes. pain complet.
L
être touchés par l’AVC
C
haque année, près d’un millier d’enfants sont touchés par l’AVC, une urgence vitale face à laquelle il faut agir rapidement.
L’accident vasculaire cérébral de l’enfant, moins connu que celui de l’adulte, représente une urgence vitale dans la plupart des cas, a souligné mardi dans un communiqué le secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance Adrien Taquet, à l’occasion de la journée mondiale consacrée à cette maladie. La plupart de ces AVC survient chez des enfants en bonne santé, de façon soudaine et les signes peuvent être identiques à ceux des adultes: déformation de la bouche, faiblesse d’un côté du corps, troubles de la parole, crises convulsives... Dans ce cas, il faut vite appeler
le 15. Chaque année près d’un millier d’enfants en sont victimes.
DES SÉQUELLES RESTENT. Seule la moitié de ces AVC a une cause identifiée (malformation congénitale, pathologie cardiaque...) et près de 70% des enfants gardent des séquelles telles qu’un handicap physique et/ou détérioration des capacités intellectuelles, indique le communiqué. L’AVC de l’enfant est la première cause de handicap acquis de l’enfant (retards psychomoteurs, difficultés scolaires...). Parce que leur cerveau est en développement, une lésion peut n’apparaître que plusieurs années après l’accident sous la forme d’un retard psychomoteur ou des difficultés scolaires. Autre donnée marquante: un adulte sur dix qui vit avec des séquelles d’AVC l’a
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eu dans son enfance. La prise en charge de l’attaque cérébrale passe par l’acheminement de la victime vers l’une des 135 unités neuro-vasculaires (UNV), l’un des 37 centres de neuroradiologie interventionnelle (NRI) ou l’une des structures des urgences disposant d’un recours aux UNV par la téléconsultation et la téléexpertise (plus de 111 établissements). TRAITEMENTS EFFICACES. La France améliore chaque année la prise en charge thérapeutique, assure le communiqué: depuis 2003, la thrombolyse (injection d’un médicament pour dissoudre le caillot, ndlr) diminue de 10% les risques de décès et de handicap, et depuis 2015, la thrombectomie diminue de 20% les risques de décès et handicap. Le traite-
ment rapide réduit considérablement le risque de séquelles. La thombectomie consiste à introduire une sonde dans l’artère fémorale (au niveau de l’aine) et à la remonter jusqu’à l’artère cérébrale obstruée pour retirer le caillot. La thrombolyse correspond à l’injection d’un traitement qui dissout le caillot: elle doit être mise en œuvre dans les 4h30 suivant le début des symptômes. Plus de 140.000 AVC surviennent chaque année en France, en majorité des AVC ischémiques (dus à un caillot). L’autre type d’AVC, l’AVC hémorragique, est moins fréquent. Plus de 30.000 personnes décèdent des suites d’un AVC chaque année en France. Il s’agit de la première cause de mortalité chez la femme et la troisième chez l’homme.
AFP n
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passion de l’auto
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Pick up électrique au nom trouvé, Endurance
S
Un nouveau pick up électrifié Lordstown Motors vient d’être révélé il y a peu : il porte un nom tout indiqué : Endurance. Pourvu qu’il en fasse la preuve. DR.
ur le marché nord américain, sont attendus les grands pick up électriques dont Ford F-150, Tesla Cybertruck, Rivian R1 T, Bollinger B2, Nikola Badger, GMC Hummer. Il faudra désormais y ajouter le Lordstown Endurance annoncé pour 2021.
Ce nouveau pick up électrifié est en fait une grosse évolution du Workhorse W-15 4WD présenté en 2018 qui devait alors être construit dans l’usine de Lordstown dans l’Ohio. LE PROJET LORDSTOWN MOTORS. Lordstown Motors Corp. et DiamondPeak Holdings Corp., New York, ont annoncé qu’ils avaient conclu un accord définitif pour un regroupement d’entreprises avec une valeur de capitaux propres de 1.6 milliard de dollars. General Motors qui
a cédé en fin d’année 2019 son usine à ce nouveau constructeur est de la partie avec un investissement de 75 millions de dollars. En plus de Lordstown Motors Corp., DiamondPeak Holdings Corp. et GM, les sociétés financières Fidelity Management & Research Company LLC, Wellington Management Company LLP, Federated Hermes Kaufmann Small Cap Fund et des fonds gérés par BlackRock complètent le tour de table financier du projet qui va pouvoir désormais être coté en bourse. Lordstown Motors a révélé il a quelques jours son pick-up Endurance. Bien qu’il s’agisse d’un véhicule de pré-production, le constructeur a expliqué qu’il est quasiment identique au véhicule de production qui doit mis sur le marché en 2021. UN BEAU BÉBÉ ÉLECTRIQUE. Avec près de 6.0 m de long, plus de 2.0 m de large, le pick up Endurance est à
classer dans la catégorie des pick-ups dits « full-size », c’est à dire celle des Ford F-Series, Chevrolet Silverado et autres RAM Classic et RAM 1500 pour rester dans le monde des pick up à moteur thermique. L’Endurance propose une allure qui hésite entre classicisme et modernité notamment par son imposante face avant pleine, ses phares et feux à leds effilés ou ses jantes alu à l’apparence d’un bobinage de moteur… électrique. L’apparence générale est massive mais se fait aussi solide avec un design rigide, des passages de roues « carrés » associés à des flancs presque lisses. QUATRE MOTEURS ET 600CH. La spécificité technique du pick up Lordstown Endurance est de disposer de 4 moteurs électriques à moyeu intégré dans chacune des roues. De ce fait, l’Endurance est un véhicule à transmission intégrale. Chaque moteur dé-
veloppant quelques 111 kW (~150 ch), le nouveau pick up peut annoncer une puissance combinée de l’ordre de 445 kW ou plus de 600 ch. L’autonomie annoncée est de 250 miles ou 402 km et la Vmax fixée aux environs de 130 km/h. Toujours selon
les éléments du constructeur, l’exercice du 0 à 100 km/h serait abattu en seulement 5.5 secondes. L’Endurance peut remorquer jusqu’à 3.400 kg. Sur une Wallbox, il faudra une dizaine d’heure pour obtenir une recharge à 95% des batteries et sur
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une borne Haute Puissance en continu, il faudra compter entre 30 min et 1h30 pour une recharge de même niveau. L’habitacle s’annonce finalement assez classique avec ses 5 places, son large ensemble console centrale-accoudoir et son tableau de bord
fait d’un seul tenant qui associe probablement deux grands écrans (un pour l’instrumentation de bord et l’autre pour le système d’infotainment). Il faudra toutefois attendre encore un peu pour le découvrir plus en détail.
FRÉDÉRIC EUVRARD n
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Il arrive que la libido féminine impose son pouvoir
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lyse Gérard Bonnet. Comme elles, d’autres ne trouvent leur jouissance que dans cette posture extrêmement égoïste. Mener ainsi le jeu leur renvoie une image de «grandeur» d’où elles tirent leur plaisir. En tenant ainsi le haut du pavé, leur image est extrêmement valorisée au détriment de l’autre. «En réalité, elles ont une telle peur de ne pas être à la hauteur, qu’elles sont obligées de contrôler et de dominer», ajoute notre expert. Le problème? Il leur est difficile d’investir réellement une relation où l’autre n’est qu’un faire-valoir.
ominer au lit! Jusqu’à maintenant, cette posture était réservée aux hommes seuls. Voilà qu’aujourd’hui, les femmes s’y mettent et s’approprient ébats, fantasmes et parfois même perversions. Seraientelles devenues maîtres en jeux de domination? Immanquablement, quand surgit le fantasme de domination, c’est d’abord aux hommes que l’on pense. Mais il semblerait que la tendance s’inverse, et dominer sexuellement n’est plus la panacée du mâle. La libido féminine sort des sentiers battus et impose elle aussi son pouvoir. Nouveau mode sexuel, fantasme ou pathologie: décodage du désir de domination au féminin. LA POSTURE DOMINANTE. Ce n’est plus exceptionnel pour les femmes actuelles, élevées dans une conception plus libre de la sexualité, de prendre les rênes de leur jouissance. «Elles ressentent une sorte de conviction intérieure de leur autonomie», explique le psychanalyste Gérard Bonnet. Modernité et girl power obligent, certaines femmes ne sont plus de gentilles oies blanches et revendiquent haut et fort des fantasmes bien trempés, à l’aune de leur époque. Mais quand commence «la domination»? «Dominer va de pair avec la notion de position active», répond notre expert. Une posture qui peut s’affirmer dès le premier contact. Elles repèrent leurs cibles et partent à sa conquête en vue d’une relation sexuelle. Pendant le rapport sexuel aussi, leur posture reste extrêmement active, elles sont souvent audessus, par exemple. Autre particularité : tout se déroule selon un scénario qui est le leur. «Elle mène le jeu sans concertation, ni entente masculine. Leur désir prime», précise le psychanalyste. Lancées sur la voie
Jeux érotiques fantasmés : l’homme soumis à sa maîtresse, se fait fouetter, piétiner avec des talons aiguilles, etc. DR.
de la libération de certains schémas, les femmes dominantes sont pourtant encore en butte à des diktats bien ancrés dans nos mémoires. «Quoi qu’on en dise, le contexte reste assez macho et oser l’initiative au féminin continue à être une
prise de risque», soulève Gérard Bonnet. Dès qu’une femme est entreprenante, perçue comme dominante, les hommes ne sont pas forcément à l’aise. «Quand c’est elle qui me drague, ça me fait peur. Ça a quelque chose d’inquiétant», avoue
Fabien, 35 ans. «Cela a l’effet inverse sur ma libido», observe Mickael, 40 ans. Explications: «Inévitablement, ce comportement peut leur évoquer la Mère Toute Puissante et intrusive», analyse Gérard Bonnet. Cette posture, également
connotée phallique, peut mettre à mal leur virilité. Certains peuvent être stimulés, bien sûr, mais ce n’est pas la majorité. D’autres encore réalisent leur fantasme de soumission avec ces dominantes. Là, chacun occupe sa place. «Je ne peux
avoir de plaisir qu’en mode domination», confie Clara, 37 ans, sur le divan du psy. Sa sexualité se joue sur un mode exclusivement phallique et actif. «Elle est dans un contexte narcissique, où le partenaire n’a pas de place», ana-
DU FANTASME À LA PRATIQUE. Dans le cadre du fantasme, l’homme peut être soumis à sa maîtresse. Se faire fouetter, piétiner avec des talons aiguilles, en arborant des tenues en cuir ou en latex sont autant de jeux érotiques fantasmés. Mais cela peut aller jusqu’à la lacération, les morsures, les humiliations... Il y a une différence fondamentale entre le fantasme qui est un facteur d’érotisation et de jouissance, et le passage à l’acte. Dans ce cas précis, un contrat préalable est nécessaire, sur les limites à fixer et à ne pas franchir. CATH. MAILLARD n
La pratique qui prive les femmes d’orgasme
E
nviron 200 millions de filles et femmes dans le monde ont été victimes d’excision, selon l’ONG Plan International. Au Mali, 91% des femmes de 15 à 45 ans sont excisées. De l’avis de certains experts, cette pratique douloureuse ne présente aucun avantage sur la santé de ces jeunes filles et femmes. Par contre, elle a des répercussions énormes sur la santé physique et psychologique de ces filles ou femmes, dont la plus grave est le manque d’orgasme lors des rapports sexuels. Selon le Dr Abdramane Diabaté, chef de service gynéco-obs-
Outil fait maison fabriqué à partir d’un clou utilisé pour la mutilation génitale féminine. AFP-YASUYOSHI CHIBA. tétrique du centre de Santé de Dïola, «il existe plusieurs types d’excision. Le type 1, qui est aussi le minimum, est l’ablation du clitoris et le clitoris à des racines nerveuses. Si ces racines nerveuses sont touchées le plus souvent c’est difficile pour ces femmes
d’avoir un orgasme». Selon ce spécialiste, il est très difficile voire impossible de remédier à des telles conséquences malheureuses. Le plus souvent, la femme vit avec ce manque durant le reste de sa vie. Ce qui est difficile à traiter c’est cet aspect (manque d’en-
vie). Mais, clarifie-til, le plus souvent si cela se fait à des âges avancés, la petite fille garde l’expérience malheureuse de cette mutilation c’est-àdire la douleur. Pour lui, qu’il y ait atteinte ou pas des nerfs, l’expérience douloureuse va faire que la fille peut avoir un
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manque d’orgasme à vie. «C’est ce type qu’on peut traiter, le plus souvent, si c’est une atteinte nerveuse, cela est difficile à traiter». Le médecin signale que deux cas de manque d’orgasme, sont dûs à l’atteinte nerveuse. Souvent c’est purement psychologique. La peur des mauvais souvenirs de l’excision, surtout si c’est fait à un âge où la personne ne pourra plus oublier tout ce qui s’est passé comme évènement malheureux. Comme solution, le médecin dit que le traitement se fait d’abord avec un psychologue et surtout l’apport du conjoint. En termes de thérapie, il propose à ces patients
de procéder à une consultation gynécologique pour voir si c’est un autre problème qui peut être la cause avant de se focaliser sur les conséquences de l’excision. «S’il y a une infection ou une sécheresse vaginale ou même si c’est pas le mari qui est trop rapide. L’orgasme de la femme est souvent en retard par rapport à l’homme. Il invite ces femmes et jeunes filles à faire une consultation psychologique, s’il n’y a pas autre chose, telle une cause organique. Il conseille aussi l’apport du conjoint en matière de stimulation du clitoris et des préliminaires lors des rapports sexuels.
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Trump droit dans ses bottes
I
l a ordonné la suppression des formations contre le racisme dispensées dans l’administration fédérale, qui constituent de la «propagande clivante et anti-américaine», a annoncé vendredi la Maison-Blanche. Cette annonce survient à huit semaines de l’élection présidentielle américaine, en pleine campagne électorale marquée par de fortes tensions entre les deux camps sur la question du racisme. Donald Trump reste donc droit dans ses bottes, ne changeant guère de cap. «Selon des informations de presse, des employés de l’administration ont été priés de suivre des formations où il leur est dit que «pratiquement toutes les personnes blanches contribuent au racisme», où il leur est demandé de dire qu’ils «bénéficient du racisme»», indique la Maison-Blanche dans un communiqué. «Dans certains cas, ces formations sont allées jusqu’à affirmer que le racisme est ancré dans la croyance que l’Amérique est une terre d’opportunités ou que les emplois devraient être attribués aux personnes les plus qualifiées», poursuit le texte de la
Le président Donald Trump reste droit dans ses bottes, ne changeant guère de cap. DR. présidence. L’administration présidentielle a reçu l’ordre de «s’assurer que les agences fédérales cessent d’utiliser les dollars des contribuables pour financer ces séances de propagande clivantes et anti-américaines», ajoute le communiqué. Un mouvement de protestation sans précédent contre le racisme et les violences policières a démarré aux ÉtatsUnis après la mort de l’Afro-
Américain George Floyd sous le genou d’un policier blanc à Minneapolis fin mai. Donald Trump cite régulièrement en exemple les manifestations antiracistes, qui dégénèrent parfois en affrontements avec la police, pour agiter le spectre d’une Amérique à feu et à sang, à la merci des «voyous» d’extrême gauche et autres «terroristes de l’intérieur» en cas de vic-
toire de son adversaire démocrate Joe Biden. De son côté, Melania, l’épouse du célèbre milliardaire président défend son mari alors que la presse multiplie les déclarations à son sujet, vraies et fausses, comme le dénonce sa femme dans un tweet surprenant. Comme celle du magazine The Atlantic assurant que Donald Trump a estimé que les soldats américains tombés lors de la Pre-
Rencontre à minima
À
l’Élysée rencontre à minima vendredi 4 septembre autour d’un déjeuner de travail entre le président ivoirien Alassane Ouattara qui sollicite un troisième mandat à la présidentielle du 31 octobre décrié dans son pays et le Français Emmanuel Macron. Loin de tout regard, aucune déclaration officielle d’aucun côté, ni français, ni ivoirien, ni, encore moins, conférence de presse, aucune photo sauf sur Twitter, dans son compte quand ADO se dit satisfait de voir «son ami ». On le voit saluer son homologue français avec les coudes... Masques sur le visage, les deux chefs d’État se donnent une accolade. Pas de déclaration côté français comme ivoirien à l’issu de ce tête-à-tête. Quasiment rien n’a donc filtré de ces échanges. «Des éléments de clarté ont été partagés de part et d’autre », résume-t-on brièvement côté français. Le président français a rap-
mière Guerre mondiale étaient des «losers» lors de sa visite en France, en novembre 2018, à l’occasion des commémorations des 100 ans de la fin de la Première Guerre mondiale. Trump n’avait pas annulé la visite d’un cimetière américain près de Paris à cause de la météo. il n’avait pas envie de s’y rendre. «Pourquoi devrais-je aller à ce cimetière ? C’est rempli de losers...», aurait-il lancé. Ces prétendues déclarations font tellement polémique aux États-Unis que Melania Trump est sorti du silence pour s’en prendre à Atlantic. «L’article de The Atlantic n’est pas vrai. Ça devient très grave si on commence à croire avant tout des sources anonymes, sans que personne ne connaisse leurs motivations. Ce n’est pas du journalisme, c’est du militantisme, et ça ne rend pas service aux habitants de notre grande nation», a-t-elle noté. FINANCE PRESS GROUP, FPG RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M FONDATEUR Tryphon Kin-kiey Mulumba. kkmtry@lesoft.be Twitter @kkmtry Kin’s Global site www.lesoftonline.net/www. lesoft.be LeSoftConcept LeWebSoftConstruct InterCongoPrinters Radio Télé Action Masimanimba. Grand Bandundu info@lesoft.be SIP-AFRIMAGES B-1410 Belgique. Tél 00-32-488205666. Fax 00-322-3548978. eFax 00-1-707-313-3691 DIRECTEUR GÉNÉRAL. Yerkis Muzama Muzinga. Phone +243-818371479. Directeurs associés Yves Soda. Christophe Dandy Lukeba. DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Pold Levy Maweja. RESPONSABLES ÉDITORIAL. T. Matotu D. Dadei Pold Levy Maweja Alunga Mbuwa. DIRECTION COMMERCIALE. Phone +243-818371479.
Visite très discrète à l’Élysée du président ivoirien Alassane Ouattara à son «ami Macron». DR. pelé qu’il était « fidèle » à son engagement posé lors de son discours à l’université de Ouagadougou en novembre 2017 : le président français est attaché au « principe de ne pas s’ingérer dans la politique intérieure des pays », indique une source à l’Élysée, sans préciser s’il a été question des vives tensions qui agitent la Côte d’Ivoire
à quelques semaines de la présidentielle. L’opposition ivoirienne a moqué cette visite silencieuse qui permet à JeanLouis Billon, secrétaire exécutif du PDCI, de railler Alassane Ouattara dans un tweet : « le président ivoirien parle de convergences de vues avec le président Macron, ne confondrait-il pas désir et réalité ? »,
ironise l’ancien ministre du Commerce. En mars, Macron avait salué la décision d’ADO de ne pas se représenter; Pour l’ex-Premier Ministre Guillaume Soro, aujourd’hui candidat au poste suprême, Alassane Ouattara « a voulu faire une entourloupe à Emmanuel Macron », qui selon lui, ne s’est pas « fait berner ».
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