LE SOFTINTERNATIONAL 1509

Page 1

BUKANGA LONZO EXCLUSIVITÉ PLANÉTAIRE

Matata, Kitebi, Louise Munga, Ida Naserwa, etc., accusés, levez-vous

international THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER

SINCE 1989 N°1509 | LUNDI 7 DÉCEMBRE 2020 | 20 PAGES €7 $8 CDF 10500

Une page se tourne

R

ien ne sera plus jamais comme avant. Félix-Antoine Tshisekedi a tourné la page de la coalition FCCCACH pleine de disputes. «Je vous ai consultés, vous m’avez parlé...», a-t-il déclaré di-

manche 6 décembre 2020 dans un discours de 30’ chrono, 17:00-17:30’. Ce que le Peuple lui a demandé, à une majorité écrasante, le Président de la République lui répond, agissant selon les pouvoirs que lui reconnaît la Constitution

de la République : «Je vais le faire avec vous». Félix-Antoine Tshisekedi a annoncé la nomination d’un informateur - «une personnalité en vue d’identifier une coalition» (art. 78, al. 2) que le Président appelle «une nouvelle coali-

tion réunissant la majorité absolue des membres au sein de l’Assemblée nationale» - et si cet informateur n’y parvient pas, le Chef de l’État brandit la menace de dissolution de la Chambre basse invoquant une «crise persistante, cristal-

lisée notamment par le refus du Parlement de soutenir certaines initiatives du Gouvernement», il reviendra devant le Peuple souverain pour demander cette majorité», en clair, des élections législatives anticipées. Lire pages 5-6.

LE SOFT INTERNATIONAL A ÉTÉ RÉPERTORIÉ PAR LE SITE DU THE NEW YORK TIMES COMME UNIQUE NEWSPAPER EN ZONE AFRIQUE CENTRALE.


international

l’actu

|

Atundu Liongo, l’apprenti politicien PCA de la Snél, n’a plus guère le temps de s’occuper de l’électricité du Congo

I

l passe désormais pour un donneur universel de leçons. Coup de gueule ! Avec son parler décousu approximatif et monologue, sa voix éteinte, AndréAlain Atundu Liongo, le grand flic du CND des années Mobutu à la base de nombre de scandales financiers, d’extorsions des biens et d’arrestations arbitraires, nommé PCA début novembre 2020 de la Snél qu’il a rendue plus moribonde que jamais, trouve-t-il le temps de s’occuper de l’électricité du Congo et des Congolais? DES «CONVICTIONS KABILISTES» TROP TARDIVES. L’ancien - et toujours ? - porteparole de l’ex-majorité présidentielle aux allocutions kilométriques et incompréhensibles connues sans que nul ne sache le message subliminal qu’il passe - qui n’avait jamais été membre du Bureau politique de l’ex-Majorité présidentielle, ni n’avait jamais pris la parole aucune fois à aucune réunion de l’ex-MP - n’en joue pas moins les prolongations même si, toujours battu à toutes les élections nationales et locales, il ne se retrouve nulle part dans les structures de la nouvelle méga-structure de la Kabilie, le Front Commun pour le Congo, ni n’est associé à ces rencontres messes noires du site de Kingakati. Sent-il comme tous le vent de changement souffler très fort annonçant la fin inéluctable de son mandat, suivie des missions d’audit, celui qui fut un temps porte-parole du candidat antiKabila patenté à la Présidentielle de 2011 - l’ex-gouverneur de la Banque Centrale Pierre Pay-Pay wa Syakassighe dont le seul attrait fut, pour Atundu désargenté, son compte en banque pour un homme dont nul ne sait l’origine - Équa-

PCA de la Snél, le flic honoraire des années Mobutu jamais élu, André-Alain Atundu Liongo fait trop de politique qu’il n’a plus le temps à consacrer à l’entreprise publique. DR teur? Province Orientale ? D’où absence d’identification et de reconnaissance - n’en vante pas moins ses «convictions politiques» sans parvenir à expliquer sa venue tardive à la Kabilie, lui qui fut ramassé dans la rue par l’ex-gouverneur de la Banque Centrale du Congo, à l’époque Banque du Zaïre. Oublie-t-il son rôle

dans les tragiques événements du campus de Lubumbashi ou dans les relations avec le Rwanda du temps où il fut l’éphémère ambassadeur de Mobutu à Kigali ? Il faut pourtant qu’il continue d’exister. Comment? Voyant avec raison le poste de PCA à la Snél lui échapper, qu’il confond avec la gestion directe de l’entre-

prise publique, ce qui le ferait retourner à nouveau à la paille comme il l’a été des années durant avant de chercher à succéder à feu Sébastien Luzanga Shamandevu, passé lui, par une école de métier, mais sacrifié par un soit-disant des siens, il renoue avec son mentor, un ancien dirigeant de l’ex-MP, parachuté dans une circonscription de l’ex-Bandundu, candidat échoué au dauphinat, amateur des guerres contre le Palu, et contre tous dans la province, rêvant d’un miracle incertain : se payer à vil prix la province de Cléophace Kamitatu... S’il ne trouve plus d’espace public où parler, qu’importe ! André-Alain Atundu Liongo trop connu par l’un de ses mentors Honoré Ngbanda Nzambo-ku-Atumba d’APARECO qui ne dit pas toujours que des balivernes, ne peut, politiquement, être utile à personne. Désormais, il croître ses réunions de presse dans

la cour de sa maison dans le quartier Ma Campagne. S’il lui manque du contenu les éléments de langage made in Kingakati où il ne pense plus jamais se rendre un jour - il en inventera sans nul doute! Il suffit de faire comme si Joseph Kabila Kabange était toujours Président de la République et distributeur de quelques maroquins. Il est vrai que ses sorties médiatiques qui n’ont jamais créé d’événement ne sont jamais suivies par les Congolais même ceux des FCC. Les journalistes se lamentent à aller perdre leur temps sauf à espérer se faire remettre un petit coupage reçu du mentor. Les temps sont durs, trop durs. Certes. La caisse d’une Snél en fin de vie ne peut encore servir. Quand un homme se noie, il peut s’accrocher à un crocodile à l’idée qu’il a trouvé une planche de sauvetage...

ALUNGA MBUWA n

Kabila, la météo n’était pas au rendez-vous

I

l était chez lui, sans pouvoir quitter son domicile de GLM à la Gombe ou sa ferme de Kingakati, banlieue Est de la Capitale Kinshasa. Libre d’aller et de venir. Mais mesures strictes de se déplacer ailleurs dans le pays sauf autorisation expresse. Mesure de précaution? Assigné à résidence? Éloignement administratif? Problèmes de... météo à destination et très mauvais présage qui aurait poussé JoKa à repousser luimême ce déplacement, à en croire le Conseiller spécial du Président de la République

en matière de Sécurité, patron des Services congolais cité par Rfi. Samedi matin 5 décembre 2020, deux jets privés étaient sur la piste de l’aéroport de N’Djili. Le fret embarqué afin de tenir le congé sabbatique, le plan de vol validé, les autorisations de survol délivrées. Les comités d’accueil au départ et à l’arrivée en place. Restait le décollage qui n’aura pas lieu... Selon des sites en ligne à la recherche du moindre fait «intéressant», un coup de fil venu de la Présidence de la République a stoppé net le voyage à L’Shi inutilement médiatisé.

Ils montrent l’ex-ambassadeur Barnabé Kikaya Bin Karubi tout de roc et la toute nouvelle communicante Barbara Nzimbi se fendant d’un selfie quand tous les cadres FCC venus saluer mode Covid-19 «l’Autorité Morale» rebroussaient chemin. «Le protocole est allé faire les démarches administratives avec nos cartes d’électeurs pour signaler aux autorités aéroportuaires que je prenais l’avion pour L’Shi. On lui a dit que Kikaya ne peut pas aller à Lubumbashi», explique aux médias l’ancien ParSec de Kabila très remonté ces derniers mois sur son blog.

Covid-19, montée en flèche

A

lerte Covid-19 ! Il y a surpopulation des malades dans les centres de Kinshasa, déclare le virologue JeanJacques Muyembe Ngatiem, coordonnateur du secrétariat technique du comité multisectoriel de la riposte contre la pandémie, spécialiste Ebola. Et ce, à l’issue d’une visite vendredi 4 décembre 2020, des centres Covid-19 que l’annonce a été faite, parlant de «situation grave». Le 3 décembre, le pays a enregistré 149 nouveaux cas de contamination dont 119 pour la seule capitale, épicentre du coronavirus. La deuxième vague de la pandémie déclenchée en Europe, est présente au Congo.

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 2.

«Il n’y avait pas que moi. Il y avait Antoine Boyamba, JeanMarie Kassamba, l’ambassadeur Mugalu, Barbara Nzimbi et beaucoup d’autres», poursuit-il. «Aucune raison n’a été avancée quant à ce refus. On nous a dit : «si vous voulez, appelez le Chef de l’État», a-til poursuivi. Le nouveau paysage politique commence à prendre place... C’est une erreur de tout faire politique. Une descente dans son village mérite-t-elle un accueil «politique» susceptible de troubler l’ordre public? «Ce ne sont pas des sorties. Ce sont des provocs». Alors?

ALUNGA MBUWA n


international

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 3.


international

l’actu

|

À nos Un week-end lecteurs où soudain les lignes D se mirent à bouger

E

xceptionnel week-end, le moins que l’on puisse dire. Attendu, très attendu. L’inconnue pour les uns quoiqu’évidence - question : quelle largeur prendra le changement -, l’espoir voire le grand espoir pour les autres sans aucun doute la majorité du Peuple congolais. Un départ de Joseph Kabila, le président statutaire du PPRD et Autorité morale des FCC, au Katanga qui s’annonçait comme un come back millimétré, médiatisé à outrance mais qui n’aura pas lieu... Qui s’en plaindrait? Fallait-il vraiment en rajouter à une confrontation directe, perceptible et dont le décor était déjà planté? Le pays n’en avait pas besoin. La politique ne se fait pas chaque jour de l’année... car cela évite de penser à l’essentiel, économie, développement, social. Il n’empêche : les réseaux sociaux se sont lâchés... WEEK-END TROP FORT EN NEWS. Une cérémonie de dépôt d’une pétition anti-Mabunda - historique, le moins que l’on puisse dire - initiée par des députés de l’opposition rejoints par «plus de 250 Députés» toutes tendances confondues, qui n’aura pas lieu après que les services de courrier de l’Assemblée nationale paniqués eurent déserté leurs bureaux, informés ou alertés par le bureau présidé par Mme Jeanine Mabunda Lioko mais qu’importe ! c’est partie remise : le document

Ci-haut, Cité de l’UA, décor déjà planté pour le Discours attendu du Président de la République en lien avec la fin des Consultations. Ci-bas, deux communicants de l’équiqe du Sénateur à vie Kabila empêché de faire le voyage de Lubumbashi. DR.

parviendra aux concernés par une voie plus contraignante, la voie de huissier de justice. Cette procédure appelée à terme à aboutir, fait bouger toutes les lignes,

la chute du bureau de la Chambre et... le reste, le départ programmé du Premier ministre, Chef du Gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba par une motion

de censure (art. 147 de la Constitution), qui entraînera, ipso facto, la chute de son Gouvernement. « Je veux dire que la majorité absolue des députés qui composent l’As-

semblée nationale a retiré sa confiance au bureau de l’Assemblée nationale par conséquent la requalification de la majorité au niveau du parlement est effective», déclare, la veille, un député national pro-Katumbi (Lamuka), élu de la circonscription de Lubéro, Nord-Kivu, Muhindo Nzangi Butondo. Et, la grande attente, le discours du Chef de l’État venant en conclusion de ses consultations, annoncé pour dimanche 6 décembre à une heure d’horloge, 14:30’ - signe qu’il aura été précédemment enregistré le même jour voire la veille - il n’y a plus rien à improviser - et comme déterminé de faire précisément bouger les lignes. Jamais week-end n’aura été aussi fort en news... Si, depuis un mois, le Président de la République a suspendu les Conseils des ministres, peu désireux de voir «des têtes qui ne plaisent pas», il semble que le Premier ministre ait décidé de poursuivre son travail... «constitutionnel» - par défi - comme si cette suspension n’avait rien changé. Après deux ans quasi full de Primature, il vient de battre un nouveau record, franchir le cap d’une troisième province du pays qu’il visite, à savoir, le Kongo Central, où, néanmoins, il a été reçu par des quolibets des partisans de l’UDPS et des partis alliés venus en masse sur la petite piste aérienne où s’est posé son jet privé, lui demandant de quitter la Primature au plus vite.

BOULEVARD DU 30 JUIN N° 1287, IMMEUBLE RWINDI LOCAL 33A. KINSHASA GOMBE, DRC. TÉL +243998865500 E-mail acrepvoyagesettourisme@gmail.com

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 4.

ALUNGA MBUWA n

evonsnous l’écrire ? Qui l’ignore qui sache lire quand l’identité de ce journal est écrite à la première comme à la dernière des 20, 24, 32 pages voire plus de ce journal en lettres capitales et en gras ? «Le journal Le Soft International est une publication de droit étranger propriété de Finpress Group».

I

nternational Le Soft ou Le Soft International, ditesle comme vous voulez, est un journal de droit étranger, enregistré à l’AMP, Agences et Messageries de la Presse belge SIP-AFRIMAGES, à l’adresse B-1410 Belgique, tél +32488205666 Fax 00322-3548978, eFax 00-1-707-313-3691, présent sur le territoire r-dcongolais suite à un accord conclu avec le ministère de la Communication et des Médias sous forme d’autorisation de diffusion délivrée par le ministre de la Communication et des Médias Lambert Mende Omalanga à la date du 13 janvier 2008 (M-CM/LMO/0321/ MIN/08). International Le Soft (ou Le Soft International) à ne pas confondre ni avec FINPRESS ni avec une identité quelconque, n’est pas de droit congolais.

I

l n’a aucune carte, n’est membre d’aucun syndicat ni d’aucune organisation professionnelle congolaise, ne participe à aucune activité d’aucune organisation patronale ou professionnelle avec toute conséquence juridique que cela implique mais le monde étant ce petit village planétaire de Mac Luhan, la publication se dit solidaire avec la corporation d’ici et d’ailleurs.


international

La UNE

|

Tshisekedi tourne la page FCC-CACH

D

ans un discours de trente minutes chrono, le Président de la République a tourné la page de la coalition au pouvoir FCCCACH faisant valoir «la dégradation de la situation de notre pays, voulue et orchestrée par les fossoyeurs de la République», critiquant des «replis tactiques et des combats d’arrière-garde», symbole de «statu quo et d’immobilisme», expliquant que «le temps n’est plus propice aux atermoiements, ni aux discussions stériles, ni encore moins, aux intérêts partisans». «Les replis tactiques et les combats d’arrière-garde n’ont plus aucun sens», a-t-il poursuivi. Estimant qu’aujourd’hui est un « moment historique (qui) nous impose de prendre nos responsabilités, en vue d’instaurer un État de droit et de démocratie, conformément à la mission que vous m’avez confiée, et dont je mesure la grandeur». Il a annoncé la nomination d’un informateur - «une personnalité en vue d’identifier une coalition» (art. 78, al. 2) que le Président appelle «une nouvelle coalition réunissant la majorité absolue des membres au sein de l’Assemblée nationale» - et si cet informateur n’y parvient pas, le Chef de l’État brandit la menace de dissolution de la Chambre basse invoquant une «crise persistante, cristallisée notamment par le refus du Parlement de soutenir certaines initiatives du Gouvernement», il reviendra devant le Peuple souverain pour demander cette majorité», en clair, des élections législatives anticipées. Ci-après en intégralité. Congolaises, Congolais, mes Très Chers Compatriotes, Comme je vous l’ai promis le 23 octobre dernier, Me voici devant vous pour vous rendre compte du résultat des consultations que j’ai engagées depuis le 2 novembre dernier, ainsi que des décisions qui en découlent. Près de trois semaines durant, avec les représentants des différentes forces politiques et sociales du pays, j’ai eu le privilège d’aborder les sujets les plus préoccupants pour l’avenir de notre pays. J’ai recueilli des memoranda, cahiers de charges, notes, projets et autres courriers aussi bien individuels que collectifs. J’ai été impressionné par la clarté des analyses et recommandations de mes différents interlocuteurs. Une fois de plus, j’ai ressenti l’immense douleur, doublée de révolte, de mes compatriotes face à la situation d’instabilité

et de guerre larvée qui perdure dans une partie du pays ; j’ai été anéanti par les témoignages renouvelés des victimes d’atrocités ; j’ai mesuré la soif, exprimée par tous, d’une démocratie exemplaire et d’un véritable État de droit ; j’ai compris que notre peuple et la majorité de ses élites, ne supportent plus d’être pris en otage par le cancer de la corruption, des traitements discriminatoires, des discours creux et démagogiques ; j’ai ressenti la lassitude de nombre d’entre vous, toujours plus impatients de voir des résultats concrets sur le front socioéconomique changer leur quotidien et celui de leurs enfants. J’ai pris bonne note des attentes précises de chaque catégorie consultée, ainsi que celles spécifiques aux différentes provinces. J’ai aussi été marqué par votre reconnaissance des efforts consentis pour trouver des solutions aux multiples problèmes auxquels nous faisons face. J’en suis d’ailleurs ragaillardi. À tous ceux que j’ai eu l’honneur de rencontrer, j’adresse mes remerciements les plus patriotiques. Je remercie également chacun d’entre vous qui n’avez pas pu participer directement à ces consultations, mais qui avez manifesté un grand enthousiasme pour cet exercice démocratique. Je suis très fier de constater que les uns et les autres partagent largement avec moi les mêmes aspirations pour notre pays ; tous veulent voir émerger un Congo nouveau entamant résolument sa marche vers le progrès. Mes chers compatriotes, La responsabilité qui est la mienne est de rassembler tous les Congolais et de les faire progresser. Le devoir constitutionnel qui m’incombe est celui d’être le garant de la Nation et d’assurer le bon fonctionnement des institutions de la République. Nous traversons en cette période un tournant décisif de notre construction démocratique. Ce moment nous confère un devoir collectif ; celui du sursaut ! Un vrai sursaut démocratique, que nous devons porter partout sur notre territoire, pour anéantir les desseins des cyniques, pour réveiller les somnambules, et pour barrer le passage à celles et ceux qui portent la haine et la honte dans notre pays. Je veux le faire avec vous, autour de principes, de valeurs, de et d’actions. Actions pour le redressement moral de notre Nation, pour sa réhabilitation sécuritaire, économique et sociale. Pour atteindre chaque Congolais dans son vécu quotidien, et que, in fine, personne ne soit laissé pour compte. Mes chers compatriotes, Je vous ai consultés et vous m’avez parlé. De tout ce qui

m’a été rapporté, individuellement ou collectivement, il se dégage une large convergence de vues au niveau national sur les questions essentielles. Vous m’avez parlé de la paix et de la sécurité, j’ai retenu comme propositions : - Établir une administration appropriée dans les zones en proie à l’instabilité et aux conflits (Cas de Beni et Butembo notamment) ; - Impliquer davantage les communautés des zones affectées dans les processus de pacification ; - Proscrire strictement l’incorporation des rebelles au sein de l’armée régulière ; - Appliquer rigoureusement les dispositions pénales contre le viol ; - Lancer dans les meilleurs délais la campagne tolérance zéro contre les violences basées sur le genre ; - Consacrer plus de ressources à la prise en charge des victimes d’atrocités ; - Exercer notre devoir de mémoire par des symboles, actes et initiatives pérennes, afin que de telles calamités ne se reproduisent plus ; - Recourir aux instruments de justice transitionnelle pour bâtir le chemin de la réconciliation et de la paix ; - Obtenir de la communauté internationale et des Nations unies en particulier, le soutien à l’initiative visant l’établissement d’un tribunal pénal international et de chambres spécialisées mixtes en RDC ; - Poursuivre la réforme de l’armée, de la police et des services spécialisés ; - Obtenir la levée de l’embargo contre la RDC en matière d’achat d’armes et autres équipements militaires ; - Revoir les lois qui tendent à protéger tous ceux qui ont commis des crimes graves se rapportant aux droits de l’homme et autres crimes économiques ; - Fusionner les programmes de DDR et STAREC pour la réinsertion des démobilisés vers des activités économiques et d’intérêt public, loin du métier des armes ; - Réorganiser les marchés locaux des minerais afin de réduire le lien entre conflits armés et exploitation minière ; - Élaborer et mettre en œuvre un plan de rapatriement urgent des Mbororo dans leur pays d’origine. Sur le renforcement de la démocratie et de l’État de droit, j’ai noté qu’il faut : - Mettre fin à l’Accord de coalition CACH-FCC, considéré comme la raison principale à la base du blocage actuel ; - Dissoudre l’Assemblée Nationale ; - Assurer et pérenniser le processus d’alternance démocratique au sommet de l’État ; - Opérer, sur la base d’un large consensus, des réformes

constitutionnelles portant sur le mode de scrutin ou le seuil minimum aux élections législatives nationales, la rétrocession aux provinces afin de rendre effective la décentralisation, la loi sur la nationalité afin de permettre aux nombreux concitoyens de la diaspora de conserver, selon le cas, la nationalité congolaise d’origine ; - Renforcer la caisse de péréquation ; - Ouvrir un débat en vue de la réintroduction de l’élection présidentielle au suffrage universel direct à la majorité absolue (deux tours) et, le cas échéant, verrouiller ces dispositions dans une révision constitutionnelle ; - Réhabiliter les partis politiques dans leur rôle de principaux moteurs de la démocratie et acteurs de la vie parlementaire, en lieu et place des regroupements politiques, conformément à l’esprit et à la lettre de la Constitution, notamment son article 6 ; - Réduire la taille du gouvernement ; - Accorder à chaque groupe parlementaire constitué au sein des deux chambres, des plages horaires gratuites et équitables au sein de la chaîne de télévision publique parlementaire, pour y défendre leurs opinions, idées ou activités ; - En 2023, organiser les premières élections locales en même temps que les élections nationales ; - Changer le mode de scrutin des Gouverneurs de provinces et des Sénateurs ; - Accélérer la désignation du porte-parole de l’opposition ; - Supprimer le Ministère de la Décentralisation et réintégrer sa fonction au sein du Ministère de l’Intérieur ; - Dépolitiser l’Administration du territoire en privilégiant les critères d’ancienneté et de compétence dans la nomination des administrateurs des territoires, ainsi que promouvoir la nomination des nonoriginaires ; - Procéder à l’identification des citoyens Congolais et résidents étrangers, et délivrer de nouvelles cartes d’identité sécurisées avant fin 2022 ; - Assurer le vote pour les Congolais de l’étranger aux prochaines élections nationales; - Créer des sièges pour les Congolais de l’étranger à l’Assemblée nationale ; Pour organiser des élections crédibles dans le délai constitutionnel, vous avez souligné l’urgence de : - Réaliser le recensement de la population dans des délais raisonnables ; - Réformer la loi électorale et la CÉNI avant la désignation de ses membres ; - Constituer des provisions budgétaires annuelles pour le financement des élections. Sur l’indépendance et la bonne

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 5.

administration de la justice, vous avez relevé qu’il faut : - Mettre en place un programme de recrutement de nouveaux magistrats et de formation continue intensive pour les magistrats en fonction; - Améliorer les conditions de vie et de travail des magistrats et sanctionner sévèrement les magistrats qui abuseraient de leur position ; - Renforcer le respect de la loi, intensifier la lutte contre la corruption et autres antivaleurs, ainsi que la lutte contre la criminalité économique, notamment par la création d’un parquet financier ; - Protéger, par une loi, les lanceurs d’alerte, en vue de juguler l’enrichissement sans cause ; - Procéder à la mise en place des responsables de la Cour des comptes et à la prestation de serment de ses magistrats ; - Initier et poursuivre les enquêtes judiciaires sur différents dossiers. Parlant de l’amélioration des finances publiques et du climat des affaires, vous avez suggéré qu’il faut : - Intensifier les efforts visant une meilleure cohérence fiscale et traquer tous les abus préjudiciables à l’efficacité et au climat des affaires ; - Mettre fin à l’impunité et renforcer la législation pénale afin que tout détournement en bande organisée de la paie des fonctionnaires, civils ou militaires, soit assimilé à un acte de haute trahison et sévèrement puni ; - Réduire le nombre et le volume de nos représentations diplomatiques à l’étranger et les renforcer en capacités humaines en matière de coopération et de partenariats économiques ; - Réduire le train de vie des institutions politiques et interdire strictement toute augmentation des salaires en leur sein, jusqu’à la réalisation intégrale du Contrat social de l’innovation, dit Accord de Mbudi, qui tarde à se matérialiser depuis sa signature en 2004 ; - Mettre en place un système de déclaration annuelle d’impôts pour les personnes physiques ; - Réformer les lois et règlements sur les exonérations et les compensations fiscales et parafiscales ; - Opérationnaliser effectivement l’identifiant fiscal unique pour les personnes physiques et morales ; - Renforcer la synergie entre les régies financières, et accroître le recours à la digitalisation, en vue de mieux maîtriser la base fiscale et mieux combattre la fraude ; - Sécuriser les contrats et le droit de propriété, en particulier en ce qui concerne les titres fonciers et immobiliers ; (suite en page 6).


international

La UNE

|

Le Président liquide la coalition FCC-CACH, symbole «de statu quo et d’immobilisme» (suite de la page 5). - Combattre l’évasion des primes d’assurance et instaurer un système de pénalités dissuasif ; - Renforcer le contrôle des structures des prix des produits de base et sanctionner toutes les formes d’abus conduisant à des hausses injustifiées des prix au consommateur ou un manque à gagner à l’État ; - Créer une véritable banque nationale de développement ; - Créer une banque agricole en vue de répondre aux besoins spécifiques de financement de ce secteur ; - Créer une banque de l’habitat en vue de promouvoir le crédit hypothécaire en RDC ; - Accélérer la mise en place de dispositifs de contrôle en vue de mettre fin au coulage des recettes à nos différentes frontières ; - Diversifier notre économique par le développement de l’agriculture et la création de zones agro-industrielles ; - Faire émarger au budget de l’État certaines catégories de recettes, notamment les bonus, réalisés par les entreprises étatiques ; - Poursuivre la politique de stabilité du cadre macroéconomique. Pour mieux planifier notre développement et bâtir nos infrastructures, vous avez souligné la nécessité de : - Procéder sans délais à l’application du Plan National Stratégique de Développement (PNSD), le rendre plus centré, plus opérationnel et l’assortir d’une liste de projets et actions prioritaires ; - Doter chaque province d’un Plan de développement Local cohérent, en phase avec les priorités nationales et assorti des capacités pour sa mise en œuvre ; - Réécrire la loi sur le petit commerce, afin de garantir l’exclusivité aux nationaux ; - Valoriser et protéger nos actifs miniers, grâce à un programme de certification minière, en vue de mieux soutenir le financement de nos infrastructures et la mise en valeur de notre économie ; - Construire davantage de logements sociaux ; - Renforcer les règles de construction et d’urbanisation ; - Renforcer la lutte anti-érosions sur l’ensemble du territoire ; - Réformer la loi sur les marchés publics pour la rendre mieux adaptée aux contraintes et spécificités nationales et faciliter l’exécution rapide et fiable des projets ; - Finaliser le cadre légal de mise en œuvre des Partenariats Public Privé pour permettre l’accélération des réformes et des grands projets de développement du pays ; - Renforcer la culture et la pratique de l’évaluation à tous les niveaux, y compris pour les membres, de la présidence,

du gouvernement central, les gouvernements provinciaux et les mandataires publics ; - Fixer des objectifs précis de desserte des populations en eau potable, en énergie électrique, en infrastructures de transport, et en assurer un suivi rapproché au plus haut niveau du Gouvernement ; - Promouvoir l’écologie et la protection de l’environnement; - Organiser dans les tous prochains mois, dans un format à définir, une conférence des bailleurs de fonds publics et investisseurs privés, pour la mise en œuvre rapide et efficace des priorités nationales. Afin de promouvoir l’émergence d’un Congolais nouveau en investissant davantage dans le capital humain vous avez proposé de : - Concrétiser la promesse de la couverture santé universelle par sa mise en œuvre immédiate et progressive ; - Construire et réhabiliter les hôpitaux et les centres de santé; - Financer les recherches médicales et médicinales, promouvoir l’industrie pharmaceutique locale et le recours aux médicaments génériques ; - Assurer un suivi plus rigoureux de la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement primaire et la suppression de la prise en charge par les parents et en rendre régulièrement compte ; traquer et punir sévèrement tous les abus et actes de sabotage dans ce domaine ; - Combattre la corruption dans les écoles, instituts supérieurs et universités ; - Rendre efficace le cadre déontologique des enseignants ; - Améliorer la condition de l’enseignant ; - Promouvoir l’enseignement technique et professionnel par un dialogue renforcé et des actions concertées avec les acteurs du secteur privé et de la société civile ; - Redynamiser le système de gestion des bourses d’études nationales et internationales ; - Réviser les programmes scolaires de l’enseignement national ; - Promouvoir la culture, les arts et les sports comme vecteur de modélisation de l’homme Congolais en investissant notamment dans les infrastructures et la réhabilitation de l’économie culturelle. Pour donner de l’emploi et une vraie perspective de vie à la jeunesse, vous avez suggéré de : - Combattre l’exclusion, l’extrême pauvreté et la vulnérabilité partout où elles se manifestent, car les enfants et les jeunes en sont les principales victimes ; - Mettre en place, avec les autorités provinciales et locales, une véritable politique multidimensionnelle de lutte contre le désœuvrement des jeunes et le phénomène des enfants des rues ; - Mettre en place, conjointement avec le secteur privé, un

programme visant la mise à niveau, la diversification et le développement de l’offre de formation professionnelle (y compris l’entrepreneuriat) sur toute l’étendue du territoire national ; - Accélérer la mise en place du Fonds de garantie pour les jeunes entrepreneurs ; - Garantir, par la loi, un quota de participation des jeunes entrepreneurs aux grands marchés publics ; - Adopter, sans délais, le projet de loi révisant la loi agricole de 2013 ; - Faciliter l’accès au foncier agricole pour les jeunes producteurs ruraux ; - Faciliter aux jeunes l’accès aux différentes formes de crédit à des conditions avantageuses. Quant à la promotion des droits de la femme, vous avez insisté sur la nécessité de : - Renforcer les incitations en faveur d’une plus grande participation des femmes aux compétitions électorales ; - Veiller à une meilleure représentation des femmes au sein des instances dirigeantes des entreprises et institutions publiques ; - Promouvoir, par des initiatives spécifiques, l’entreprenariat des femmes. Mes chers compatriotes, L’engouement suscité par les consultations ayant dépassé toutes les prévisions, je ne saurai être exhaustif dans cette énumération. Qu’à cela ne tienne, toutes ces attentes, ces interrogations, ces inquiétudes, cette lassitude, cette colère exprimées, mais aussi les sujets de satisfaction, ont été pris en compte et ont fait l’objet de ma profonde réflexion. J’en ai retenu que d’une part, le Gouvernement de coalition institué au lendemain de l’alternance politique intervenue en janvier 2019 n’a pas permis de mettre en œuvre le programme pour lequel vous m’aviez porté à la magistrature suprême, et que d’autre part, il n’a pas été capable de répondre aux attentes et aux aspirations de notre peuple. Vous avez un rôle immense pour aider à corriger les excès du passé, et veiller à ce que nous ayons un Congo plus efficace, plus démocratique et plus solidaire. Nous y œuvrerons ensemble. Aussi devons-nous cultiver chaque jour et à chaque instant le vivre ensemble sur des valeurs d’égalité de traitement entre les citoyens, d’équité et de solidarité dans le partage des richesses nationales, ainsi que de justice pour tous. Nous devons également renforcer les piliers de la cohésion nationale et la législation, en réprimant plus sévèrement les actes et propos incitant à la haine tribale, aux discriminations en tout genre et au séparatisme. Mes Très Chers Compatriotes,

Cela dit, vos contributions devront conduire ainsi à de profondes réformes. La femme, la jeunesse et le monde de la culture doivent y jouer un rôle intense. La culture et l’éducation, sont les piliers sur lesquels se construit le développement et le progrès, la création et l’innovation. L’implication et la responsabilité des femmes dans ce combat vaut son pesant d’or. Ne dit-on pas que partout où l’homme a dégradé la femme, il s’est dégradé lui-même. Nous avons à construire la société que notre jeunesse mérite. Mes Très Chers Compatriotes, Au-delà du large consensus sur les objectifs de la gouvernance ainsi plébiscités par les forces vives de la Nation et par de nombreux élus, ces consultations ont également mis en évidence, à une écrasante majorité, le rejet de la coalition entre le Front Commun pour le Congo et le Cap pour le Changement. Cette triste conclusion intervient après deux années d’efforts inlassables, de patience et d’abnégation pour préserver l’essentiel au sein de la coalition. Deux années de grâce qui n’auront malheureusement pas réussi à éviter une situation de crise persistante et de défiance inacceptable entre les institutions de la République dont je suis le seul garant. Ba ndeko ba bolingo, bana mboka, Lisanga ya bana Congo ekatisa mikakatano ebele, kasi Congo na biso etikala kaka na bomoko. Etumba oyo ezali ya kobimisa ekolonabiso na bobola na bozangi. Bitumba yasolo esengeli kobunda, ezali ya kosilisa moyibi na kaniaka na mboka na biso. Toboyi bokabuani na bitumba oyo toyebeli ntina te ! Na sengi na bino banso tosangana mpo to bimisa mboka ya ba koko na biso na etumbu oyo. Mes Très Chers Compatriotes, Ceci n’est pas seulement un discours, c’est un appel à la mobilisation générale face à la dégradation de la situation de notre pays, voulue et orchestrée par les fossoyeurs de la République. Mes Très Chers Compatriotes, Comme j’ai eu à vous le dire le 23 octobre dernier, nous n’avons pas le droit de prendre en otage le devenir de notre Nation à cause de querelles politiciennes et de repositionnement. Je ne peux en conséquence me résoudre à demeurer dans le statu quo et l’immobilisme. Le temps n’est plus propice aux atermoiements, ni aux discussions stériles, ni encore moins aux intérêts partisans. Les replis tactiques et les combats d’arrière-garde n’ont plus aucun sens. Ce moment historique nous impose de prendre nos responsabilités, en vue d’ins-

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 6.

taurer un État de droit et de démocratie, conformément à la mission que vous m’avez confiée, et dont je mesure la grandeur. C’est pourquoi, j’ai décidé de faire porter le grand projet de refondation du pays par l’ensemble des forces vives politiques et sociales que compte notre pays, au sein d’une Union Sacrée de la Nation. Par Union Sacrée, j’entends une nouvelle conception de la gouvernance basée sur les résultats dans l’intérêt supérieur de la Nation. Il s’agit d’adhérer aux principes, valeurs et cadre programmatique dont je viens de fixer ici les grandes lignes. Ainsi pour rendre effectives et concrétiser les réformes envisagées, la majorité parlementaire actuelle s’étant effritée, une nouvelle majorité est nécessaire. En conséquence, j’ai décidé de nommer un INFORMATEUR, conformément aux dispositions de l’article 78, alinéa 2, de la Constitution. Il sera chargé d’identifier une nouvelle coalition réunissant la majorité absolue des membres au sein de l’Assemblée Nationale. C’est avec cette nouvelle coalition que le Gouvernement qui sera mis en place au plus vite, conduira son action durant le reste du quinquennat, suivant Ma vision, dans le but de répondre aux aspirations du peuple. Au cas contraire, fort de ce que les raisons de dissolution sont réunies en ce qu’il existe effectivement une crise persistante, cristallisée notamment par le refus du parlement de soutenir certaines initiatives du Gouvernement, comme ce fut le cas lors de la prestation de serment des membres de la Cour Constitutionnelle, j’userai des prérogatives constitutionnelles qui me sont reconnues, pour revenir vers vous, peuple souverain, et vous demander cette majorité. Mes Très Chers Compatriotes, Forces vives de la Nation, Députés nationaux et Sénateurs, Le moment est ainsi venu de réunir toutes les bonnes volontés, quelles que soient leurs origines politiques, idéologiques ou ethniques pour donner un nouvel élan à notre destin national dans l’Union Sacrée de la Nation, et que le Congo, notre cher et beau pays, dont le peuple est le bouclier et la force de dissuasion, cesse d’être un problème pour nous-mêmes et pour le monde. Wandugu wapenzi musimame, kazi ya inchi ina anza ! Ba mpangi ya luzolo, beno telama, kisalu me banda! Bana betu basuibue, jukayi, mudimu wa bangi ! Bandeko babolingo, bana mboka, bino banso boteleme, mosala ebandi ! Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo ! Je vous remercie. Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO n


international

Le Grand Débat

|

Comment le Président fit monter la pression en faisant mariner son texte

Risque

AVC

D

isons-le tout de go. S’il n’a pas appris le métier sur les bancs et l’a appris à l’ouvrage, le patron de TopCongo est désormais sur le toit des médias au Congo. C’est le point fort de tout grand : avoir du flair, savoir sentir les événements, les anticiper en en créant éventuellement. En fin de semaine dernière, il avait tout improvisé avant de sauter dans ces avions mode Covid-19 en partance pour l’Europe. La veille, il appelle KKM (Kkmtry), lui propose un débat. KKM est surpris, hésite, refuse, puis... demande à réfléchir. Flairant finalement le refus - ce n’est pas la première fois que KKM rejette des sollicitations des médias - , Christian Lusakueno le lie, lance un audio, puis une vidéo. Des jingles. L’annonce... La grande annonce du Grand Débat du débat de son émission culte Face à Face, cette fois d’après Consultations présidentielles. Dans les genres journalistiques enseignés dans les écoles de presse, il n’y a pas débat à ce stade car rien n’est connu. Il faut attendre qu’une option soit levée, annoncée. Certes, le Congo et le monde

Le Congo et le monde s’attendaient à ce que le Président de la République revienne à eux trois ou quatre jours après la fin des Consultations pour leur livrer ses conclusions. Ils doivent encore prendre leur mal en patience, le temps que le Chef de l’État fasse mariner son texte. DR.

s’attendaient à ce que le Président de la République revienne à eux trois ou quatre jours après la fin le 23 novembre des Consultations entamées le 2, pour leur livrer ses conclusions. Ils doivent prendre leur mal en patience. Le temps pour le Chef de l’État de consolider son option, de la valider, de la faire mariner

avant de la livrer à son peuple souverain, quitte, entre-temps, à faire courir à certains un risque d’arrêt cardiaque. IL PLEUT SUR KIN. Un message diffusé sur les réseaux sociaux, alerte : «C’est chaud, cette fois. Ruberwa, Kamerhe, Mwilanya, avec des organisateurs externes, Kabila,

Shadary, etc., pourraient provoquer un accident grave, hôpital en feu, camion sans frein, tueries voire ouvrir les prisons. Ils deviennent fous à l’approche du discours de Félix-Tshisekedi»... Lusakueno, lui, a senti les événements. Il veut créer le buzz, tenir ses millions d’auditeurs et de téléspectateurs (l’émis-

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 7.

sion est aussi diffusée sur des télés de streaming) en laisse, maintenir la pression, garder l’audience. Des millions de Congolais ont vu le jingle comme tous ceux qui suivent les événements du Congo. Ce soir-là, il pleut sur Kin. Qu’importe ! KKM a pris sa décision. Il poste un tweet : «J’y vais, 19:30’, sans aucun doute pour la bonne cause nationale #Congo». Malgré embouteillages et lacs à traverser, redoutant tout, il parvient par miracle à atteindre le portail noir de la radio TopCongo FM hissée sur les hauteurs de la ville quand son smartphone sonne. Christian Lusakueno en ligne, inquiet. Pourquoi ? - «J’ai peur... Vous ne venez pas ? Le Sénateur Okitundu est déjà là, à mon bureau...». - «Calme Christian», répond KKM qui fonce au volant de son véhicule. «Deux acteurs politiques majeurs» - c’est ainsi que le top journaliste français d’origine congolaise, présente ses invités - ont fait un débat houleux vendredi 27 novembre sur la radio très suivie TopCongo FM. Ce face-à-face oppose Léonard She Okitundu du FCC à Tryphon Kin-kiey Mulumba du CACH sur les enjeux de (suite en page 8).


international

Le Grand Débat

|

Le PPRD, «une machine à calculs qui empêche le couple d’exister» les records, à en croire Christian Lusakueno.

(suite de la page 7).

l’heure. Le premier a tout été dans le pays, l’autre, professeur d’Université, est un ancien ministre, président de parti, troisième homme de la présidentielle Fatshi. «De l’avis général, le leader du Parti pour l’Action l’a emporté. Aussitôt après l’émission, la toile s’est enflammée. Le leader du Parti pour l’Action, l’homme fort de Masi a gagné. Pour emprunter à la boxe, on a frôlé le K.O. Mais l’opinion publique, dans son rôle d’arbitre, a compté les points. Et les uppercuts de Tryphon Kinkiey Mulumba ont fait pencher la balance du côté du leader du parti du Crabe. KKM, comme l’appellent si affectueusement ses partisans, a su défendre les couleurs du CACH à un moment décisif. Kin-kiey Mulumba qui est à la fois dans la réserve de la République et sur le banc de réserve côté CACH, est monté sur le terrain tel ce joueur que l’entraîneur utilise pour changer la physionomie d’un match. Coaching payant parce que KKM n’a pas raté son objectif. Face à She Okitundu, l’autorité morale du P.A. défend Fatshi, les arguments béton à l’appui. Très applaudi sur les réseaux sociaux et dans l’opinion publique, Kin-kiey Mulumba met en avant les intérêts du peuple et de la Nation face au juridisme des FCC», écrit Forum des As, daté 30 décembre. «C’est rarement que les médias proposent aux Congolais un débat civilisé, dans lequel les participants ont un respect l’un pour l’autre, la courtoisie de mise. C’est pourtant à une partie aussi intéressante que nous ont convié MM. Kin-kiey Mulumba et She Okitundu. De la qualité, il y en avait aussi. Pas des propos érudits dans lesquels le public congolais se serait perdu, à cause des élocutions juridiques, constitutionnelles et autres termes savants qui ne cadrent plus avec la réalité vécue. Et d’ailleurs, l’une des parties au débat a demandé que l’on s’abstienne de juridisme, que l’on ne tombe pas dans la vulgarité. Pas d’insultes qui avilissent celui qui insulte autant que l’insulté. C’était un débat de bonne facture auquel les Congolais aimeraient assister une fois de plus. Ce débat montre que ce ne sont pas les bonnes têtes qui

Si Okitundu coupé des réalités, ne faisant aucun des attentes des gens, s’enfonce dans le juridisme, maîtrisant à la perfection le mode opératoire de l’ex-majorité présidentielle et son parti phare PPRD, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba en profite pour avancer, valser quand il est provoqué. DR. manquent au pays. Ce pays a de la matière grise. Il lui manque la rigueur dans la méthode. Et si la personne qui introduirait cela aurait des bonnes têtes comme nos deux parties au débat, il ne s’en plaindrait pas», surenchérit La Prospérité (datée 1er février 2020) qui, la veille déjà, avait écrit : «On avait presque oublié la saveur des débats intellectuels, se fondant sur de vrais arguments, avec un respect mutuel et pour un véritable éclairage de la population sur des questions capitales. Le diplomate Léonard She Okitundu, membre de la plateforme politique Front Commun pour le Congo était vendredi dernier en face d’un ancien allié, le politique expérimenté Tryphon Kin-kiey Mulumba du Cap pour le changement, sur le plateau de l’émission Le Débat de la radio Top Congo FM. Questions de l’heure, crise actuelle, conflits majeurs, les co-debaters ont mis en exergue leurs expériences personnelles de la gouvernance du pays, avec un come back sur l’histoire. À en croire KKM, pour sortir de la crise politique de l’heure, le référendum reste le dernier acte de l’œuvre constitutionnelle. «Le Président de la République élu démocratiquement est face à un parlement qui ne correspond pas à sa vision. Que voulez-vous qu’il fasse?», s’est-il interrogé. En tout cas pour ceux qui ont suivi le débat, KKM a jonglé avec le ballon dans l’histoire du général de Gaulle et le référendum en France. Pour d’autres encore, Kin-kiey Mulumba a défendu Fatshi avec les arguments béton à l’appui. Comme pour dire que CACH fait mon-

ter en première ligne ses attaquants de choc restés à la réserve jusqu’ici. Reconnaissant envers les internautes qui n’ont pas tari d’éloges envers sa personne, le Crabe a, dans un tweet buzzé, appelé les «Congolaises et Congolais, tous Ensemble, à être du bon côté de l’Histoire en majuscules». Puis, toujours La Prospérité (éd. datée 30 décembre): «Déjà pour ce qui est de la sortie de la crise politique actuelle, Kin-kiey Mulumba brandit la carte du référendum comme solution idoine. Il s’agit d’une question qui continue d’alimenter les débats, même après les consultations nationales initiées par le Président FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo dont les grandes décisions sont attendues par le peuple congolais (...). Kin-kiey Mulumba reste focus sur cette possibilité de résolution de crise. «Nous sommes face à une crise majeure, pourquoi ne pas passer à l’autre République comme cela s’est fait ailleurs ; le référendum est le dernier acte de l’œuvre constitutionnelle», déclare-t-il à la suite du Général de Gaulle lors de ce débat radiodiffusé et retransmis sur la chaîne Youtube de Top Congo. Sur les possibilités matérielles de l’organisation d’un référendum, Tryphon Kin-kiey Mulumba fait valoir la minimalité des moyens requis. «On ne va pas dépenser 200 ou 600 millions de US$. Nous pouvons faire des économies. Le Président de la République élu démocratiquement est face à un parlement qui ne correspond pas à sa vision, que voulez-vous que le Président de la République fasse? (...). Avantage au Crabe dans le rôle offensif.

Toujours au cours dudit débat, lorsque Kin-kiey Mulumba évoque les conflits majeurs entre le Chef de l’État et le Premier Ministre, puis entre la Présidente de l’Assemblée nationale et le Président de la République, avec des réponses au chef de l’État par voie de communicants. She Okitundu donne des arguments qui, visiblement, ne satisfont pas son contradicteur. KKM de fustiger l’élection législative truquée de Masimanimba, en particulier, et à travers la République, en général, avant d’interroger son co-debater concernant la possibilité de pouvoir nommer un Premier ministre autre que celui du PPRD comme ce fut le cas avec le Palu à l’époque de Gizenga et Muzito. Lors de ce débat houleux, Kin-kiey Mulumba dénonce l’évasion fiscale organisée par les dignitaires des FCC, des encaissements et réserves bancaires de moins de 600 millions de $US avant d’évoquer le fameux blocage du FCC pour favoriser l’échec de Tshisekedi, ce qui serait un bel argument pour les proches de Kabila aux élections 2023». « Jamais depuis les années Mobutu, on n’avait eu droit à un débat d’une telle qualité » (Forum des As, daté 30 décembre). Au total, Léonard She Okitundu aurait peutêtre pu mettre Tryphon Kin-kiey Mulumba en difficulté s’il était dans le «vécu quotidien» des Congolais, qui ont l’intense envie de changement et qu’ils attendent mais l’ex-VPM de la Gombe connaît-il les réalités du pays profond hormis celles de l’État profond? Coincé dans le juridisme

en ignorant ce qui bouge partout, se passe alentours - Tunisie, Burkina Faso, Mali, Soudan, etc. - où constitutions et lois sont jetées à la rue, n’ayant pas répondu aux attentes des gens, coupé des réalités, il n’a su être à la hauteur. Maîtrisant à la perfection le mode opératoire de l’ex-majorité présidentielle en tête son parti emblématique PPRD, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba en profite pour avancer, dénoncer, valser quand il est provoqué. Le PPRD? Une «machine à calculs, à stratégies, à pièges, éloignant le couple de la cohésion nécessaire», rebaptisant cette fausse Coalition par son véritable nom - Cohabitation - rappelant, dossiers à l’appui, les différents pièges tendus. Au fait, quel Congolais sait comment Antoine Gizenga Fundji fut destitué - invoquant finalement «un cerveau en état de marche mais un corps qui ne suivait pas» -, comment le Palu put garder la Primature, comment Adolphe Muzitu sut terminer le mandat du vieux Patriarche de Gungu, mais finit par être éjecté; comment les candidats Palu dégommés par la CÉNI, ont été confirmés dégommés par la Cour constitutionnelle, et comment cette cour dut se rasseoir pour les valider afin d’éviter l’éclatement des FCC? Comment des personnalités sans dossier à la CÉNI, au fameux BRTC, croyant aller au dauphinat furent «élus», depuis la Cour constitutionnelle au grand désarroi de la CÉNI ne put protester. Vous dites «Parlement»? Extraits de ce Grand débat du Grand Face à Face qui aura battu tous

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 8.

Christian Lusakueno: Qu’attend le FCC des consultations et du discours présidentiel annoncé ? Léonard She Okitundu : Merci d’abord de m’avoir invité à cette émission pour débattre avec mon cher ami Tryphon Kinkiey Mulumba, de la situation politique dans notre pays, particulièrement après l’initiative prise par le chef de l’État de procéder à des consultations et pour voir, d’après lui, comment assurer une Union sacrée qui permet de résoudre la crise latente que nous vivons actuellement dans notre pays. Vous demandez ce qu’attend le FCC? Je dirais tout simplement que l’initiative a été prise par le Chef de l’État et c’est le Président de la République, au terme de ses consultations, qui devra nous dire, maintenant qu’il a écouté autant de monde qu’il a voulu, quelle conséquence il veut en tirer. Au fait, la balle est dans le camp, peut-être de mon co-debater, parce que c’est lui qui représente le CACH et, quelque part, le Président de la République. C’est donc au CACH de nous dire qu’est-ce qu’ils veulent trier comme conséquence de ces consultations. CL. Vous ne craignez rien au FCC, puisque vous n’étiez pas de ces consultations… Vous n’avez pas idée de ce qu’il pourrait avancer, parce que cette coalition existe toujours ? LSO : Pour nous, la coalition existe toujours parce qu’elle n’a pas été formellement rompue. Je pense que la coalition a été formée entre le Président en fonction et son prédécesseur en tant que chef de la majorité parlementaire. Et comme vous le savez, pour ne pas entrer dans le fond du problème, le contexte qui prévalait à l’époque, justifiait qu’au lieu de lever l’option pour la cohabitation, parce qu’il y avait discordance entre la majorité parlementaire et la majorité présidentielle, on aurait pu vivre ici, pour la première fois, une cohabitation. Mais voyant le caractère conflictogène de la cohabitation, je pense qu’il y a eu entente entre les deux responsables politiques de plutôt œuvrer dans une coalition qui (suite en page 9).


international

Le Grand Débat

|

Dribblé plusieurs fois, le Vieux Gizenga eut souvent la vie sauve... par miracle (suite de la page 8). constituait un contrat de gouvernement, autant nous avons accepté d’associer les ministres CACH au Gouvernement. C’était ça, dans notre entendement. Mais l’implication, l’association des ministres CACH devait se faire dans le respect de la constitution. La constitution de 2006 a instauré dans notre pays un régime parlementaire. Donc, dès lors qu’il y a discordance de majorité, inévitablement, l’effectivité du pouvoir appartient au Chef du Gouvernement qui représente la majorité parlementaire au sein du bicéphalisme qu’il y a à l’Exécutif. Nous avons préféré la coalition. C’est pour cette raison que nous aurions voulu qu’avant que le Chef de l’État annonçât son initiative de procéder aux consultations, on aurait pu débattre de ce problème au sein de la coalition avant de l’annoncer. Tel n’a pas été le cas. Nous avons été surpris comme tout le monde par la presse. Jusqu’à présent, la coalition demeure, parce que le Chef de l’État n’en a pas encore annoncé le retrait. Et donc, nous pensons que jusqu’à présent, celle-ci demeure et c’est au Président de la République, initiateur des Consultations, de nous dire quelle conséquence en tirer. J’ajouterais que si nous n’avons pas voulu participer à ces consultations, par la suite, vous connaissez les événements, on a failli, en fin de compte, nous résoudre de participer, mais il y a eu quelques couacs qui n’ont pas permis à ce que nous puissions participer à ces consultations. Donc pour l’instant, je crois que c’est à mon contradicteur qui représente le CACH et, quelque part, le Président de la République, de nous dire exactement, ou même essayer de nous dire ce que le Chef de l’État voudrait tirer comme conséquence par rapport à ces consultations qui viennent de prendre fin. KKM : Bien, écoutez, Christian. Je vous remercie d’abord de m’avoir associé à ce débat. Deux fondamentaux. D’abord, j’ignore ce que dira le Président de la République. Je n’ai jamais rencontré le Chef de l’État pour parler des consultations avant son adresse du 23 octobre. La dernière fois que j’ai rencontré le Président de la République, c’est au mois de février dernier - on était ensemble - à Washington. Rassurez-vous, Christian, même si je savais ce que dirait le Président de la République, je ne viendrais pas le dire ici. Ça c’est le premier fondamental. Le deuxième, on m’appelle ici co-debater. Cette émission, journalistiquement parlant, n’est pas un débat. Un débat aurait pu avoir lieu si le Président de la République avait déjà levé l’option et qu’on

s‘était retrouvé ici pour en débattre. CL On va débattre de ce qu’il pourrait faire… KKM : Exactement. Nous sommes dans une sorte d’émission qui s’apparente à la présentation d’hypothèses que pourrait lever le Président de la République. C’est vrai, les consultations font débat voire grand débat dans l’opinion nationale et à l’international. Mais, il faut savoir que lorsque toutes les options seront sur la table du Chef de l’État, il va s’isoler, prendre de la hauteur, voir quelle option il pourrait prendre. Il sera seul, devant sa conscience. Personne, même pas un collaborateur quelconque, ne pourra lui dire ce qu’il faut faire. Et d’ailleurs dans son discours du 23 octobre, il a dit qu’il n’excluait aucune hypothèse, aucun cas de figure. C’est dire que même la poursuite de cette fameuse coalition que moi j’appelle cohabitation. Donc, à tout moment, le Président de la République peut surprendre ses collaborateurs. Rappelez-vous Mobutu lors de ses consultations un certain 24 avril 1990 alors que 90% des Congolais - Zaïrois à l’époque avaient opté pour la poursuite du MPR. Lui a préféré écouter la minorité et ouvrir le pays au multipartisme. Seul devant sa conscience. Qu’est-ce que le Président de la République dira le jour où il décidera de prendre parole? Je n’en sais rien. Mais il est vrai que Mobutu, en annonçant ce multipartisme - j’imagine que vous étiez à la Cité de la N’Sele, moi, j’y étais - contrairement à ce que l’on imaginait, il a eu droit à une sorte de standing ovation. Tout le MPR s’est mis debout pour applaudir, alors que le MPR disparaissait. Cela veut dire quoi? Que le Président de la République a écouté la majorité silencieuse. Et je suis convaincu qu’aujourd’hui, le Président Félix Tshisekedi après la grande annonce qu’il a faite, après l’immense attente de la population, va écouter la majorité. CL. Vous-même, étiez à ces consultations. Plusieurs fois, vous avez eu à faire des déclarations invitant le Président de la République à reprendre le contrôle du Gouvernement. Le Professeur Tryphon Kinkiey Mulumba du CACH, ressortissant, notable du Grand Bandundu, souhaite donc que le Gouvernement changeât demain et que cette coalition n’existât plus? KKM : Je ne sais pas si j’avais dit ça, Christian. Je suis assez prudent pour dire ça. Le problème ici, c’est encore l’un des fondamentaux : les élections. Tout est parti des élections. Il y a deux volets : la Présidentielle qui nous a donné un Président élu. Shadari, le candidat qu’a soutenu mon ami

d’en face, a concédé. Et bien, pour les autres, que ce soit les Kikuni, les Ifoku, etc., tous ont concédé. Sauf un, Fayulu. Mais tous ses soutiens ont concédé. Moïse a concédé, Bemba a concédé, Freddy Matungulu, Mbusa Nyamwisi. Tous. Sauf un : Muzito. Et pourquoi il n’a pas concédé ? Il y a des gens comme ça qui peuvent se sentir martyrisés. En clair, la présidentielle a été une élection de cœur. Le Congo a élu Félix Tshisekedi, parce qu’une élection, finalement, c’est la paix qu’elle apporte le lendemain. Lorsqu’il y a guerre civile, ce n’est pas une élection. Lorsqu’il y a une paix comme nous la vivons aujourd’hui - la paix de cœur - c’est une élection parfaite. Par contre, les Législatives, parlons-en. C’est là où il y a eu des problèmes. Christian, vous avez dit que je suis du Bandundu. Oui, je vais parler de ce que j’ai vu personnellement. Et là, j’ai toute une histoire à raconter. Avant je n’en avais pas. Bandundu, Kwilu, etc. Mais vous étiez le jour de la proclamation des résultats de ces Législatives. On a appelé la province X, on termine avec les circonscriptions. On a appelé la province Y, on termine avec les circonscriptions. Arrive le tour du Kwilu, on prend une circonscription et puis, on saute. On se retrouve dans une autre province qu’on proclame et, puis, on revient sur le Kwilu… Le Kwilu a été proclamé 4, 5, 6 fois. Du désordre parfait ! On dit que le crime n’est jamais parfait. Puis, et bien, ils lèvent la séance. Oui, ils lèvent la séance. Et c’est la salle qui hurle : «Masimanimba, Professeur Kin-kiey ! Masimanimba, Professeur Kin-kiey !» Le bureau se rassoie. Nangaa, le président regarde son viceprésident Basengezi, Basengezi le regarde… Nangaa regarde Élodie qui proclamait, Élodie le regarde… Tous gênés. Tout ça, devant les écrans, vous pouvez voir. Le plus courageux d’entre eux, c’est Basengezi qui déchire une feuille de papier et se met à écrire devant les caméras les noms qui sortaient de son cerveau. Euh! Les élus de Masimanimba ont été proclamés comme çà. Il prend la feuille, il donne à Nangaa. Nangaa regarde et sourit en direct et donne à Élodie. Élodie regarde et proclame. Ça c’est un. Des problèmes aux Législatives. Autre chose que je peux dire, Christian, puisque vous le rappelez. Quand on a commencé cette aventure... démocratique, électorale, j’ai suivi par exemple les pas du sénateur. Il a souffert pour se faire élire. Il est passé d’une circonscription à une autre. Il était même candidat plusieurs fois à Kinshasa. Mais on a vu des gens. Mayobo s’était présenté ici. Il a été battu ici à Kinshasa en 2006. Muzito battu ici à plate couture à Kinshasa alors qu’on disait que

Kinshasa était le fief de leur parti, le PALU. Les élections, pour moi, les plus ouvertes, les plus démocratiques, ce fut en 2006. Voici deux géants du PALU qui étaient battus à plate couture. Aux prochaines élections, ils se retrouvent en province. L’un, Mayobo, va dans le Kwango alors qu’il est du Kwilu. Muzito va à Kikwit alors qu’il aurait pu aller à Gungu. Ce que, je voulais dire, en 2006, le PPRD n’a eu qu’un député. Un seul. Aux élections suivantes en 2011, ils ont raflé tout. Ils ont fait un triomphe. Et le 30 novembre 2018, c’était le plébiscite. Moi, je me pose la question : le Kwilu a-t-il désormais des boulevards ? L’eau coule-t-elle partout ? L’électricité éclaire-t-il tous les Kwilois? Les hôpitaux, les écoles… Bref? Comme je l’ai dit l’autre jour, le Kwilu s’est-il transformé en Dubaï pour que d’un député en 2006, il puisse donner un triomphe au PPRD en 2011 puis faire le plébiscite en 2018? Rafler! Le PPRD a tout raflé. Et si vous allez aujourd’hui dans le Bandundu comme ailleurs dans les provinces, le pays a reculé de deux cents ans en arrière. C’est comme hier. Kikwit est une ville complètement abandonnée. Ce n’est pas une ville. C’est un village. Les érosions sont partout. Non seulement en provinces. Même ici à Kinshasa. J’habite Binza. Pour venir ici, je dois traverser deux ou trois lacs. Les gens se déplacent sur des échasses dans la ville-province de Kinshasa. Quand il pleut, on tremblote parce qu’on va mourir. Voila le résultat économique, social du régime qui a tout raflé. Alors, nous avons donc un Parlement dominé par le roc FCC. Et la Nation ? On a un Président de la République qui a un contrat signé avec le peuple congolais mais qu’on veut qu’il se contente d’inaugurer des chrysanthèmes… Certes, Fayulu avait dit depuis Genève qu’il resterait Président de la République pendant deux ans. Mais Tshisekedi a un mandat. Il a un contrat. Qu’est-ce qu’il fait? C’est le discours qu’il a tenu le 23 octobre. Il a demandé aux FCC de venir. Sa parole aurait pu être entendue. Le FCC a préféré la politique de la chaise vide qui ne paye pas. Voila ! Et, aujourd’hui, le Président se retrouve là ! Sans avoir écouté les FCC. J’espère que d’ici là, comme il l’a dit, les portes ne sont pas fermées, le FCC viendra pour dire ce qu’il pense de cette initiative. Nous, nous ne parlons pas du Parlement parce que celui qui existe làbas, est en contradiction avec la majorité. On va peut-être en parler. CL. Vous dites clairement que le Parlement tel qu’il est défini ne devrait plus être la boussole pour le Président Tshisekedi ? KKM : Écoutez. On a parlé

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 9.

de la souveraineté nationale. La souveraineté nationale s’exprime par les représentants que sont les députés nationaux ou par le peuple souverain. Il va pouvoir s’exprimer. Et aujourd’hui, quand on sent que ce parlement ne représente pas les intérêts du peuple - c’est le discours du Président de la République, lisez-le. C’est un discours extraordinaire. J’ai le texte ici. Je peux donner lecture de ce discours de six minutes. Tout était dit. Et aujourd’hui, le Président de la République n’a pas du tout rejeté le FCC. Au contraire, dans sa chute, il dit : « tous les cas de figure sont sur la table. J’attends que le FCC vienne ». Mais le FCC n’a pas voulu venir. Il a usé de chantage. «Nous ne venons pas». Mais il y a rupture avec la population. Que voulez-vous que le Président de la République fasse ? CL. Les pouvoirs du Président de la République, qu’en ditesvous? KKM : J’ai écouté religieusement le Sénateur, nous avons un problème. Le Sénateur est en train de faire du juridisme alors que nous Congolais, avons à faire face à un pays qui n’existe pas. Est-ce que vous savez qu’on a aujourd’hui 600 millions de US$ comme réserves à la Banque centrale. Cela ne fait même pas ce que fait une Banque de quartier dans des pays africains. Estce que vous savez que l’État profond est tenu par les FCC? Pétrole, mines, cobalt, cuivre, coltan, agriculture, bois, bâtiment, etc., c’est le FCC. Toutes les grosses entreprises sont détenues par le FCC : Bukangalonzo, immeuble intelligent, aéroport de N’djili, Transco, Congo Airways, Office des Routes, etc. L’argent est entre les mains du FCC. Qu’est-ce que le Président de la République qui a un contrat avec le peuple a, lui qui conduit un mandat dont vous connaissez la durée ? Voila le problème. On fait du juridisme - moi, j’aime bien les juristes mais ils aiment à jouer les commissures de leurs lèvres - je dis : nous avons un problème. Comment faire ? C’est la question que le Président de la République a posée. Il a un contrat, un programme qui a été présenté devant le peuple congolais via les députés. Aujourd’hui, nous n’avançons pas. En clair, parce je sais qu’ils sont terribles dans des calculs, des stratégies, des officines, etc. On peut en parler. Parlons des élections. Il y a eu de gros problèmes dans ces élections-là. Et, aujourd’hui, nous nous trouvons face à un allié qui est expert dans des stratégies, c’est quoi ? On leur concède la Présidence, et nous on prend le Parlement. Ils savaient que le pouvoir, c’est au parlement et ils ont passé le temps à lire la Constitution. (suite en page 10).


international

Le Grand Débat

|

Des candidats non élus confirmés tels par la Cour constitutionnelle revalidés sous menace par la... même cour (suite de la page 9). «Finalement, par le Premier ministre, nous les tenons. Et nous allons régner et gouverner et lui sera là pour inaugurer les chrysanthèmes. Ce n’est pas possible. Il a cité la France, je suis content. Il a cité la Constitution française, je suis content. Savez-vous comment on est passé de la IVème République à la Vème République? Je connais l’histoire, parce que j’ai fait Sciences Po. Et c’est le Général de Gaule qui a décidé. Pourquoi ? Parce qu’il faisait face à une crise majeure. Le Président de la République a toute autorité pour faire bouger les lignes et je suis sûr qu’il va faire bouger les lignes. CL. Professeur Kin-kiey, vous avez cité le Maréchal Mobutu. Vous citez maintenant le Général de Gaule. Vous êtes le Représentant du CACH. Est-ce que le Président Tshisekedi peut faire bouger les lignes ? KKM : Je vous ai dit que je ne suis pas l’homme qui écoute aux portes du Président de la République. Je ne suis pas celui qui souffle à ses oreilles, je ne le permettrais pas. Je constate qu’il y a une crise majeure. Il y a une situation de cassure, de rupture. Un peuple qui est cent mille fois plus pauvre aujourd’hui qu’hier. Et l’État profond tenu par les FCC. Ils disent : « Lui a la Présidence, et nous nous organisons pour 2023, et on revient au pouvoir». Christian, parlons Congo. Le Président de la République a dit quoi ? Il dit que «chaque année, plus de 2 millions d’enfants congolais naissent et s’ajoutent au nombre déjà important de notre population. Nous sommes individuellement et collectivement responsables de leur destin ». Ces 2 millions d’enfants congolais viennent s’ajouter à une population qui dépasse déjà les 85 voire les 90 millions. Qu’est-ce que nous allons leur laisser, à eux et à ce pays ? Quand on voit comment ces gens ont tout dans leurs mains, il faut faire bouger les lignes. Je pense que c’est l’un des leurs, Luzolo, qui parlait de 15 milliards de $US. Il y a l’Inspection Générale des Finances qui est en train de faire du bon travail et on la critique. L’homme de la RVA qui est en prison, celui de l’Office des routes qui est sorti ou de l’OVD, etc., faisons l’audit pour que notre trésor puisse disposer de 20 milliards de US$. Est-ce que vous savez que ce pays aujourd’hui se trouve en cessation des paiements. Il ne peut même pas envoyer un ministre en mission officielle à l’étranger. Dites-moi dans la sous-région, quel pays se trouve dans la même situation que nous ? On a 600 millions de dollars, et puis on va se contenter d’un Parlement... Il faut des

Sur le plateau du Grand Débat Face à Face à TopCongop. PPRD? KKM a la réponse : Une «machine à calculs, à stratégies, à pièges, éloignant le couple de la cohésion nécessaire», rebaptisant cette fausse Coalition par son véritable nom - Cohabitation - rappelant, dossiers à l’appui, les différents pièges tendus à des partis alliés. DR. réformes. Au Sénégal, on a fait des réformes. Le Sénat a été enlevé. Il faut faire comment? La Constitution est là, le pouvoir revient au Président de la République. On le bloque par le Premier ministre, très bien, mais la population est là. Donc, ne faisons pas le juridisme, voyons en face les problèmes des Congolais. Parce que tous on est comptables de cette situation. Si ça barde aujourd’hui, le Sénateur qui habite la Gombe va passer le fleuve ou escalader le mur. Je ne lui souhaite pas ça et je ne me souhaite pas ça. C’est pour cela qu’il nous faut nous asseoir ensemble et trouver une réponse pour ce pays, pour ce peuple. CL. Ensemble avec le FCC ? KKM : Oui, et je regrette qu’ils fassent la politique de la chaise vide. Ce qui correspond à du chantage. On ne peut pas faire chanter un Président de la République. C’est inacceptable. CL. Monsieur She Okitundu, stop au juridisme. Le Président appelle à des résultats. Vous parlez d’un programme commun avec le CACH. Aujourd’hui est-ce que le FCC peut se dire, contredisant le Président de la République, que cette coalition marche ? LSO : Tryphon a fait allusion au Général de Gaule. La grande particularité qui lui a été reconnue était de fonder la Vème République, c’est de consulter le peuple... KKM : Le référendum. Je suis pour le référendum... LSO : Je vous rappelle, la particularité du Général De Gaule, c’était de consulter l’arbitre suprême, le peuple. C’est comme ça qu’il a fondé la Vème République. CL. Il a changé de constitution. On peut envisager aujourd’hui le changement de constitution? LSO : Il a consulté le peuple. C’est pour ça que nous avons dit, si on ne veut plus du cadre actuel dans lequel nous évo-

luons, nous pouvons consulter le peuple, élections générales c’est-à-dire élections présidentielles et législatives. Comme ça le peuple tranche une fois pour toutes, tout à fait clairement. Nous n’avons pas dit que le Président devait inaugurer les chrysanthèmes. Faire référence à la Constitution ne veut pas dire faire du juridisme. La Constitution c’est la loi fondamentale. Il ne faut pas empêcher les gens de se référer à la Constitution sous prétexte que l’on fait du juridisme. Le Gouvernement dont parle Tryphon, il est là avec la participation des ministres CACH, et pas des moindres. Des ministères régaliens, Intérieur, Affaires étrangères. Aujourd’hui, le ministère de la Justice est entre leurs mains. A tous les niveaux, il y a des garde-fous partout dans la gestion gouvernementale. Tout le monde se surveille. Là où il y a un ministre CACH, il y a un vice-ministre FCC et viceversa. Le Gouvernement est CACH et FCC. Aujourd’hui, nous assumons tous la responsabilité devant le peuple par rapport au programme que nous avons élaboré et sur la base duquel le Gouvernement a été investi. Arrêtez de dire que nous avons voulu que le Président de la République inaugure les chrysanthèmes. Non. Nous voulons que le Chef de l’État assume ses responsabilités. Le Président préside, et le Gouvernement gouverne. C’est là la grande divergence que nous avons. Il ne peut y avoir un programme présidentiel et un programme gouvernemental. Et ce programme gouvernemental a été déterminé en concertation avec le Chef de l’État. CL. Aujourd’hui, si ça ne marche pas au niveau du Gouvernement, c’est une responsabilité collective ? Professeur Kin-kiey... KKM : J’ai une question. Que fait aujourd’hui le Premier ministre face au Président de la République ? Pensez-vous

qu’il est en collaboration avec le Président de la République ? Nous sommes retombés dans la cohabitation. Il y en a eu trois ou quatre en France. Un Premier ministre qui répond au Président de la République par voie de communiqués de presse, par des communicants. La Présidente de l’Assemblée nationale qui répond au Président de la République par voie de communiqué de presse. Nous sommes en crise, Messieurs. Contrairement à ce que le Sénateur dit, nous sommes dans une crise majeure. Relisez le discours du Président de la République. J’ai ici des phrases adorables du Général de Gaule. «Le peuple français doit trancher par luimême dans ce qui est essentiel à son destin ». CL. Au moment où She Okitundu parle d’élections, vous parlez de changement constitutionnel. Est-ce bien ça ? KKM : Je veux qu’on se mette d’accord. Je ne suis pas, à nouveau, celui qui chuchote à l’oreille du Président de la République. Je vous dis ceci: Nous sommes face à une crise majeure, et le Général de Gaule a fait faire trois référendums. «La démocratie c’est le gouvernement du peuple par le peuple et la souveraineté nationale c’est le peuple exerçant sa souveraineté sans entrave». Et il dit «Le référendum est le dernier acte de l’œuvre constitutionnelle. Il procure au peuple la faculté de me donner raison ou tort, sur un sujet dont son destin allait dépendre pendant des générations ». «Le référendum c’est le mode privilégié de l’expression de la volonté politique. Son résultat exprime la décision de la Nation ». CL. Professeur Kin-kiey vous citez le Général de Gaule. Vous parlez référendum, mais il faut que nos auditeurs comprennent bien à quoi conduit le référendum. Référendum sur un point particulier ou référendum sur un texte de la Constitution ? KKM : Je suis en train de vous

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 10.

dire que nous sommes face à une crise majeure exactement comme celle devant laquelle s’était trouvé le Général de Gaule. Puisque le Sénateur a cité la Constitution française, pendant la IVème République, il a changé et on s’est retrouvé dans la Vème République en France. C’est celle que nous imitons aujourd’hui. Pourquoi on ne passerait pas à l’autre République aujourd’hui par voie référendaire ? Le référendum, je vais vous dire en quoi ça me séduit : on ne va pas dépenser 200 ou 600 millions de US$. C’est plus facile à organiser un référendum plutôt qu’à envoyer dix mille candidats battre campagne en province et dans la ville de Kinshasa pour 500 sièges. Nous pouvons faire l’économie. Et, face à cette crise majeure, une crise que je peux appeler une crise d’Histoire, le Président de la République élu démocratiquement, face à un Parlement qui ne correspond pas à sa vision, un discours de 6 minutes, martial, il appelle l’autre partenaire pour dire je suis ouvert, venez à ma table nous allons discuter de ce pays, et il refuse, que voulezvous que le Président de la République fasse ? Qu’il laisse se détruire ce peuple qui est déjà retourné 200 cents ans en arrière? Et qu’il laisse une minorité s’enrichir chaque jour? Aujourd’hui, l’Inspection générale des Finances est coincée et chaque fois qu’elle ouvre une action, elle est bloquée. Les juges aussi sont bloqués. Face à un mur, il faut faire bouger les lignes. CL. Référendum sur quelle question particulière ? KKM : Je ne suis pas le Président de la République... Quand le Général de Gaule a voulu faire le référendum, il a annoncé plusieurs matières : le Sénat à joindre avec le Conseil économique et social, l’entreprise et les régions, l’Université. Dans son discours du 24 mai 1968, le général affirmait aux Français la « nécessité d’une mutation de la société française » qui devait se traduire par « participation plus effective de chacun à la marche et au résultat de l’activité qui le concerne directement ». Il était à ce point porté par le référendum que quand il a posé la question «approuvez-vous le projet de loi soumis au peuple français par le président de la République et relatif à la création de régions et à la rénovation du Sénat ?» et que le peuple français lui a dit non à 52,41%, il est parti. Donc ça montre la grandeur de l’homme. Aujourd’hui, c’est la même chose. Pensez-vous qu’aujourd’hui une question posée aux Congolais face à cette majorité FCC, pensez-vous que le Président ne gagnerait pas le référendum. avec radio TOP CONGO n


international

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 11.


international

On a tout écrit

|

Mabunda

pourrait perdre son marteau

D

Le 24 avril 2019, Jeanine Mabunda, seule candidate à la présidence de l’Assemblée nationale, est élue sans surprise, brandit le marteau, symbole de sa prise de pouvoir. DR.

ans une toute récente vie, tous les deux ont eu un point commun. Ils ont

eu maille à partir avec leur parti. Jeanine Mabunda Lioko n’a jamais été le choix des apparatchiks de l’ex-parti présidentiel mais celui personnel du désormais président statutaire du PPRD Joseph Kabila Kabange. Un choix surprenant mais stratégique qui laissa sans voix les différentes autorités de ce par-

ti, à divers échelons, qui, très vite, ont entrepris de défenestrer la «Chairperson». Choix salué néanmoins au sein de la communauté internationale au point où la Nancy Pelosi des Tropiques a été admise à Paris dans un club jusque là inconnu de femmes au titre de l’une des femmes les plus influentes de la Planète Terre ! Sauf que

quand les grands médias vous montent, tout devient suspect et à l’ex-parti présidentiel, nul ne pouvait l’ignorer. INCOMPÉTENCE, MÉPRIS, ARROGANCE. A-t-on senti qu’elle pourrait être le prochain choix de «Shina Rambo» à la présidentielle à venir? Car très

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 12.

vite, la moutarde va monter de plusieurs crans au nez des apparatchiks invoquant incompétence, mépris envers les pairs, arrogance avérée, attitude vachement hautaine voire salace et très vite, une pétition est cognée pour la faire sauter. La dégager. Horrifiée mais pas toujours unanime, (suite en page 13).


international

On a tout écrit

|

Cet incroyable cas de figure jamais prévu par le constituant (suite de la page 12). la communauté congolaise de la femme se met debout, entoure la soldat Mabunda qu’elle cherche à protéger, et à sauver. Juste un petit répit... Rien qu’un petit répit ! Bientôt la colère contenue au sein du PPRD-FCC va atteindre l’allié CACH. Tout commence avec le dossier Malonda (le tout puissant secrétaire exécutif de la CÉNI Ronsard Malonda Ngimbi qui fit la pluie et le beau temps dans les bureaux de dépouillement et devant des juges électoraux), candidat présenté par le président fin mandat de la Commission électorale nationale indépendante Corneille Nangaa Yobeluo, entériné début juillet à la hussarde par la plénière de l’Assemblée nationale sans que ni CACH, ni le Président de la République n’en soit informé, au grand désarroi de tout un pays qui se déversa dans la rue en guise de protestation parfois violente. LA COUPE ÉTAIT PLEINE. S’ensuit l’éviction pour le moins inamicale sinon carrément hostile du perchoir du 1er Viceprésident du bureau de l’Assemblée nationale qui n’est autre que le tout puissant président a.i. de l’UDPS Jean Marc Kabund-A-Kabund. Puis, cerise sur le gâteau, mépris sinon outrage systématique de l’autorité et de la personne du Président de la République (recours à des communiqués de presse par attaché de presse pour communiquer avec le Président de la République, mieux, pour réagir aux initiatives présidentielles, refus d’assister à la cérémonie de prestation de serment des juges constitutionnels suite aux ordres du PPRD, etc.), la coupe était pleine. Sans doute trop... Mabunda peut-elle survivre? Le marteau est-il en train de lui filer entre les mains? Selon des proches du dossier, ce n’est plus une question de jours, c’est une questions de minutes, invoquant «une détermination sans faille du Président».

Déjà, Bemba l’aurait lâchée estimant qu’il n’y a pas place pour deux crocodiles dans un même marigot... Même état pour le Premier ministre. Découvert tel un oiseau rare dans son Katanga natal à la tête d’une société des chemins de fer SNCC à la dérive avec un avenir incertain et du personnel des années resté impayé, celui qui fut de tous les ministères du secteur économicofinancier sous Mobutu, désigné au COPIREP (réforme du portefeuille de l’État) par la même Jeanine Mabunda alors ministre du Portefeuille de Muzitu, apparut très vite comme l’homme du consensus, le moindre mal, face à des plus jeunes, plus aguerris, plus robustes, plus à l’aise dans des dossiers à l’agenda international, avec du carnet d’adresse (c’est éclairant qu’en deux ans, il n’ait jamais franchi la frontière et s’il a été ailleurs que dans son Katanga, c’est à moins de 150 kms à l’Ouest de Kinshasa), puis d’être rattrapé par les mêmes apparrachicks furieux que ce professeur d’Économie leur ait raflé si dangereusement la mise. Très vite, les têtes couronnées du PPRD veulent cette proie. Convoqué pour l’obtenir, Sylvestre Ilunga Ilunkamba traite de tous les noms d’oiseaux ceux qui le prennent pour un incompétent, un faiblarad, un chétif - ce qu’il rejette en bloc répliquant que tous ses ministres, ils les lui ont été imposés, qu’il n’en a pas choisi un seul, ni formé seul son cabinet - avant de quitter les lieux en claquant la porte... Douche froide et honte dans la pièce... Le Premier ministre bénéficie alors d’un certain appui à la présidence qui estime que son départ ferait trop retarder la mise en place des réformes attendues des politiques publiques dès lors que les négociations pour lui trouver un remplaçant pourraient prendre des semaines voire des mois avant d’aboutir. Mais ce sont précisément ces saillies de plus

en plus précises de son parti qui lui font prendre conscience qu’il a intérêt à être de connivence avec sa base s’il veut espérer passer quelques moments encore au 5, avenue Roi Baudouin. Ilunkamba s’est donc vissé sur son camp qui lui dicte désormais tout au point où lorsque l’hypothèse d’une dissolution de la chambre basse est évoquée par CACH, la réponse FCC est dans les mêmes éléments de langage : il n’y a ni crise, ni «crise persistante» entre l’Exécutif, à savoir, le Gouvernement et l’Assemblée nationale invoquant l’article 148 de la Constitution qui n’entrevoit la dissolution qu’«en cas de crise persistante entre le Gouvernement et l’Assemblée nationale». C’est cette crise et elle seule qui pourrait ouvrir la voie au Président de la République, «après consultation du Premier ministre et des Présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat», (...) à «la dissolution de l’Assemblée nationale». Certes, faire tomber un Chef du Gouvernement soutenu par une majorité parlementaire est bien compliqué, le Président de la République, aux termes de la Constitution, ne pouvant le démettre de son propre chef sauf à organiser un passage en force mais cela suppose qu’il ait le contrôle de la chambre basse. En l’espèce, la règle du parallélisme des compétences, dite théorie de l’acte contraire ne fonctionne pas. Que d’embûches et d’obstacles dressés par la loi qui gèle la migration humaine pendant une législature... Ainsi, un député perd son mandat s’il quitte de façon délibérée son parti politique (art. 26, Règlement d’ordre intérieur, novembre 2006). «Au début de chaque législature, les partis et regroupement politiques déposent au bureau provisoire de l’assemblée nationale les listes des noms de leurs députés dûment signés par chacun d’eux». «Un député ne peut faire partie que d’un seul Groupe parlementaire. Le député qui n’appar-

tient à aucun groupe parlementaire est appelé non inscrit. Chaque député est membre du groupe parlementaire auquel appartient le parti politique dans le cadre duquel il a été élu. Les groupes parlementaires sont constitués pour la durée de la législature. Un député qui quitte son Groupe parlementaire perd le droit de s’affilier à un autre groupe parlementaire. Il devient un non inscrit» (art. 46). CAS D’ÉROSION DE LA MAJORITÉ. Un député non-inscrit est un député fantôme. S’il ne renforce aucun parti politique, sa voix est marginale. La prise de parole dans l’hémicycle est en effet accaparée par les groupes parlementaires selon leur poids en termes de représentation, ce qui laisse une portion congrue aux non-inscrits. Sauf que le législateur n’avait pas prévu un autre cas de figure : l’hypothèse d’avalanche au cours d’une législature ouvrant un basculement de majorité ou un rééquilibrage significatif des forces. Mieux, une érosion massive des députés de la majorité qui rejoindraient le banc des noninscrits, uniraient leurs voix, en l’espèce, à celles du CACH et de l’opposition d’Ensemble, du MLC et de l’AFDC-A mettant à mal le bureau de l’Assemblée nationale conduisant à sa destitution. Hypothèse qui donnerait lieu au vote d’un nouveau règlement d’ordre intérieur avec création de nouveaux groupes parlementaires, et c’en serait fini du Gouvernement. Clairement, l’horizon pour Mabunda de perdre son marteau s’éclaircit? C’est l’hypothèse privilégiée sur la table de nombre de stratèges qui éviterait une dissolution trop coûteuse... Selon diverses sources, le président de la République «dispose d’un canon sans recul». Mais selon le professeur Kodjo Ndukuma Adjayi, un proche du Sénateur PPRD Évariste Boshab Mabudj qui dénonce une « tentative de présidentialisation

du régime politique», contraire « aux prescrits de la Constitution qui prônent un régime parlementaire rationalisé », les «stratégies de retrait de la coalition » par CACH, en quête d’une nouvelle majorité numérique, ne sera pas facile, « des contre-stratégies sont en œuvre, dont on ne peut parler présentement». Reste qu’à considérer l’attente soulevée dans l’opinion publique par ce discours présidentiel martial du 23 octobre décliné en six minutes, l’unanimité est faite que le Chef de l’État, au terme d’un mois de consultations, devrait tout changer et le jeu et des joueurs. S’il veut entrer définitive-

ment dans l’Histoire avec H en majuscule, il doit sans équivoque mettre le cap sur un système de gouvernance nouveau, avec de l’intelligence avérée et des hommes pétris de force nouvelle. Des hommes qui connaissent, savent, anticipent. Reste une question : comment et quand y arriver? Comme c’est toujours le cas en pareille circonstance, c’est seul et dans sa solitude de Chef de l’État, après s’être concerté avec ses équipes techniques et politiques, qu’il lèvera l’option finale à porter à la connaissance de la Nation. T. MATOTU n Le Soft International n°1507, daté lundi 16 novembre 2020.

Elle ne peut plus tenir

E

lle ne peut plus tenir. Mabunda était en train de passer son dernier week-end comme présidente de l’Assemblée nationale. Après avoir échappé à une décision de justice à la Cour de cassation où l’avait traînée le député Albert Fabrice Puela en lien avec la violation supposée de l’article 139 du règlement intérieur qui dispose qu’«à la fin de chaque exercice budgétaire, le Bureau présente à l’Assemblée plénière un rapport complet de la gestion financière de l’Assemblée nationale dans les trente jours après l’ouverture de la session de mars. Passé ce délai, le bureau est réputé démissionnaire», voici qu’une autre initiative - une pétition anti-elle - aurait réuni suffisamment de signatures pour obtenir la déchéance sans

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 13.

casse de la présidente de l’Assemblée nationale. Qui, maîtrise les arcanes du Parlement congolais sait que réunir des signatures est une chose, faire aboutir la pétition en est une autre. Combien d’élus n’ont jamais à ce jour retiré une signature ou déclaré n’avoir jamais rien signé nulle part, ce qui, dans l’histoire de notre Parlement congolais, n’a jamais permis l’aboutissement, à proprement parler, d’une motion de déchéance d’un ministre, ni, encore moins,... de censure. Autres temps autres m mœurs? Si Jeanine Mabunda Lioko a échappé à l’initiative de ses deux collègues de l’opposition, il paraît acquis que ses jours, à la tête de l’Assemblée nationale, sont désormais comptés. Le discours du Président de la République attendu dimanche ne devrait, en aucune manière, à terme, épargner la présidente de l’Assemblée nationale. ALUNGA MBUWA n


international BUKANGA LONZO EXCLUSIVITÉ PLANÉTAIRE dossiers noirs de la République faillie |

Matata, Kitebi, Louise Munga, Ida Naserwa, etc., accusés, levez-vous

B

ukanga Lonzo, petite localité territoriale de l’une des provinces les plus pauvres du Congo, le Kwango, sur la nationale n°1, à quelques encablures de Kenge, sa capitale, sur la route de la grande agglomération humaine de l’ex-province du Bandundu, Kikwit, traversant le territoire de Masimanimba : c’est aussi l’un des dossiers noirs d’une IIIème République faillie… En l’espèce, les noms qui reviennent avec récurrence : Christo Grobler et Peter Venter, deux Sud-Africains, administrateurs de plusieurs sociétés dont certaines occultes et des complices congolais, des officiels au plus haut niveau de l’État : Augustin Matata Ponyo Mapon, Patrice Kitebi Kibol Mvul, Louise Munga Mesozi, Rémy Musungayi Bampale, Robert Mbwinga Bila, Henri Yav Mulang, Modeste Bahati Lukwebo, Wivine Mumba Matipa, Isidore Kabwe Muewu, Néhémie Mwilanya Wilonja, Mbienga Kayengi, Lumbu Kiala, etc., mêlés à un niveau ou à un autre dans ce scandale d’un siècle congolais gâchis. Si, Néhémie Mwilanya Wilonja n’a pas, à proprement parler, fait partie d’un gouvernement quelconque, le très puissant DirCab du Président de la République Joseph Kabila Kabange dont il veut désormais perpétuer l’œuvre en acceptant de se hisser à la tête de la plate-forme politique kabiliste Front Commun pour le Congo, FCC, créée pour le service, à la base des controverses et dysfonctionnements politiques dans le pays ; si les deux derniers cités Mbienga Kayengi et Lumbu Kiala furent des fonctionnaires comptables d’État (le premier à la Primature, code 0561, le second au ministère des Finances, code 0536, désormais «élu» Député national), toutes les autres personnalités étaient ministres à l’époque de la commission des faits et occupaient des portefeuilles économiques clés: Finances, Portefeuille, Industrie, Petites et Moyennes Entreprises, Agriculture et Développement rural. En mission, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural en fonction à l’époque Jean-Chrysostome Vahamwiti fut représenté par son collègue Robert Mbwinga Bila en charge des Affaires foncières. Toutes ces personnalités sont étroitement en lien dans le

Le projet vanté de Bukanga Lonzo fut un spectacle qui n’aboutit sur aucun résultat en avalant néanmoins des millions de $US. DR.

Parmi les personnalités impliquées dans la débâcle du projet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, de g. à dr., l’ex- PM Matata Ponyo, ses ministres Patrice Kitebi (Finances), Louise Munga (Portefeuille), sa conseillère nommée D-G Ida Kamonyi Naserwa. DR.

choix de la firme AFRICOM Commodities (PTY) Ltd, société holding de droit sudafricain malheureusement inexpérimentée, ne totalisant alors à peine trois ans d’âge, travaillant dans la fourniture d’équipements, de matériels et d’intrants agricoles. De même qu’elles sont mêlées dans la conduite et la signature des contrats dont une convention des actionnaires datée du 24 mars 2015. ACCUSÉS LEVEZ-VOUS. Des contrats de gré à gré, n’ayant pas, comme plusieurs autres, respecté la loi sur la passation des marchés publics, n’ayant jamais sollicité, ni requis l’autorisation de la DGCMP, la Direction Générale de Contrôle des Marchés Publics. Dans la foulée, plusieurs sociétés voient le jour pour servir de paravent dans ce qui est une véritable toile d’araignée, une opération de «corruption et de fraude à grande échelle», reconnaît dans un email, daté du 17 novembre 2020, l’un des administrateurs sud-africains, Christo Grobler. On cite PARCAGRI SA (aménagement et gestion du Parc

agro-industriel, 85% des parts pour l’État congolais, 15% pour AFRICOM), SEPAGRI SA (exploitation du parc, 70% des parts pour l’État, 30% pour AFRICOM), MARIKIN SA (Marché… International de Kinshasa pour l’écoulement des produits du parc dont nul ne saura le pourquoi de cette appellation inutilement bling-bling de «marché international», 50% des parts pour l’État, 50% pour AFRICOM…), AFRICOM Commodities DRC SARL. À l’issue d’arrangements douteux, Ida Kamonyi Naserwa, épouse d’un homme politique congolais en vue, se fait bombarder au poste de Directeure

générale du PARCAGRI SA. Depuis, soucieuse de se prévenir de toute poursuite en s’assurant d’une immunité parlementaire, elle a fait le choix, comme d’autres membres de cette mafia de premier ordre, de se faire élire «Honorable», préférant la Chambre haute du Parlement où, plus que jamais, seule suffit une montagne de billets de $US à distribuer à un corps électoral plus réduit... Total des fonds décaissés par ces « partenaires » d’un État failli pour un projet de parc agro-industriel de Bukanga Lonzo présenté pourtant comme un projet majeur devant pousser le Congo à l’émergence économique et so-

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 14.

ciale : 287.050.817,91 US$. Des fonds liquidés par le Trésor public (285.939.621,87 US$), le reste - soit 1.115.196,04 US$ déboursé par le FPI, le Fonds de Promotion de l’Industrie. Premier d’une longue liste des personnalités déjà, selon toute vraisemblance, dans le box des accusés, à en croire toutes les sources judiciaires dans la Capitale : Augustin Matata Ponyo Mapon. Il fut de 2003 à 2010 Directeur général du BCeCo, un Bureau central où il coordonne les financements des bailleurs de fonds en tête la Banque Mondiale, destinés à la reconstruction du Congo, déjà sous de hauts soupçons à l’époque, ministre des Finances le 19 février 2010 jusqu’en avril 2012, puis, fulgurante ascension, est nommé à cette date, Premier ministre. Battu en 2011 aux élections législatives dans sa province d’origine, le Maniema, Matata Ponyo met en place une mosaïque de partis et regroupements politiques qu’il finance directement, qu’il affilie prudemment au FCC pro-Kabila, tout en étant sur papier membre de l’alors parti pré(suite en page 16).


international

dossiers noirs de la République faillie |

Des chiffres qui vous glacent le sang

L

es chiffres figurant sur les différents tableaux (ci-contre, ci-bas) montrent ce que fut le Projet de parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. Une réelle machine de «corruption, de fraude à grande échelle», avoue l’un des administrateurs sud-africains d’AFRICOM AFRICOM Commodities (PTY) Ltd, société de droit sud-africain Christo Grobler dans un email daté du 17 novembre 2020. «J’espère que cet email vous trouvera en bonne santé. Ceci a été un grand choc pour moi comme je n’avais pas réalisé ou imaginé une pareille corruption ou fraude à grande échelle qui s’est produite. Ceci apporte beaucoup d’éclairage sur beaucoup de choses. C’est pourquoi, nous étions traités de manière hostile et beaucoup d’autres situations ont été insupportables au dernier moment (de notre séjour). Nous espérions toujours que les choses allaient s’améliorer et certainement ignorant de ce qui se passait (...)». Il faut dire que les différentes équipes qui ont plongé dans ce dossier sont arrivées à la conclusion ci-après : vu les fonds décaissés par l’État (287.050.817,91 millions de US$, les trois-quarts du coût total prévu), le projet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo aurait pu s’autofinancer dès sa deuxième année de vie, tout avait été pris en charge par l’État qui n’aurait jamais dû continuer à injecter de millions de US$ alors que la gestion du parc était opaque... De là l’aspect «auteur intellectuel» dans la conception, la planification, la réalisation. Un autre aspect à relever : un conflit d’intérêt dans la gestion des trois sociétés du parc, AFRICOM a été le gestionnaire réel de ces trois entreprises même minoritaire à PARCAGRI SA et SEPAGRI SA, égalitaire avec l’État à MARIKIN SA.

LES DEUX PHASES DU PROJET BUKANGA LONZO PHASE DU PROJET 1.

Phase I.

2.

Phase II.

ACTIVITÉ PRINCIPALE

EN MILLIONS US$

Construction du parc et production du maïs

54.165.000,00

Phase II.I.

Élargissement des activités du Parc en y ajoutant irrigation, plantation des légumes, élevage des poulets, porcherie, production d’aliments pour bétail, abattoir

256.959.678,00

Phase II.I.

Construction du Marché International de Kinshasa

101.526.000,00

Sous Total

358.484.678,00

Total Général

412.649.678,00

PAIEMENTS DIRECTS VERS L’AFRIQUE DU SUD ET AILLEURS EN FAVEUR D’AFRICOM ET SES FILIALES PRESTATAIRES BÉNÉFICIAIRE

PÉRIODE

MONTANT EN CDF

1.

AFRICOM (PTY), compte en Afrique du Sud. Avril 2014 - Oct. 2016

2.

Société SENLER, acquisition pivots d’irrigation.

EQUIVALENT EN US$

151.467.291.849,13

161.303.962,97

2.425.980.585,75

2.619.821,15

6 mars 2014

PAIEMENTS AU CONGO EN FAVEUR D’AFRICOM VIA LES SOCIÉTÉS DU GROUPE DU PARC AGRO-INDUSTRIEL DE BUKANGA LONZO BÉNÉFICIAIRE

PÉRIODE

MONTANT EN CDF

EQUIVALENT EN US$

1

Société SEPAGRI

Av. Sep. 2015

829.049.430,00

895.902,75

2

Société MARIKIN

Mai 2015

192.072.900,00

207.698,02

3

Société PARCAGRI

Jul. 2014 - Mars 2016

34.338.174.676,20

34.472.438,87

4

Société SEPAGRI (Libération capital social)

05 Mai 2017

192.072.900,00

207.698,02

5

Province de Kwango (Phase 2 PAI et MARIKIN)

Fév. 2016

9.231.298.980,00

7.100.000,00

6

Société TRIMOMF RDC SA

Fév. 2014 - Mars 2015

7.652.378.107,50

8.269.907,83

52.435.046.993,7

51.153.465,49

TOTAL

TOTAL DES PAIEMENTS EN FAVEUR D’AFRICOM, SES FILIALES ET MIC INDUSTRIES LIEUX DE PAIEMENTS EFFECTUÉS 1.

Paiements en Afrique du Sud et ailleurs

2.

Paiements en RDC Total Général

MONTANT EN CDF

EQUIVALENT EN US$

183.656.449.051,24

196.099.692,46

52.435.046.993,7

51.153.465,49

236.091.196.044,94

247.253.157,95

AUTRES PAIEMENTS LOCAUX POUR COMPTE DES ACTIVITÉS DU PARC AGRO-INDUSTRIEL DE BUKANGA LONZO BÉNÉFICIAIRES 1.

Paiements en faveur des autres prestataires (Afrika German Consult/ Ex FICHNER SAI pour les études sur l’électrification du Parc, AEE Power S.A pour le soutirage et la construction de la sous-station électrique, CFAO, Ernest & Young, etc.)

2.

Paiements en faveur des institutions publiques (Codes comptables Primature, Cabinet Finances... pour frais de mission, campagne de lancement de la récolte du maïs, etc.). TOTAL GÉNÉRAL LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 15.

EQUIVALENT EN US$ 42.262.749,74

3.523.527,08

45.786.276,82


international

dossiers noirs de la République faillie |

Bukanga Lonzo, «l’auteur intellectuel de la débâcle : Matata»

Dans le projet Bukanga Lonzo, le ministre délégué aux Finances Patrice Kitebi Kibol Mvul ordonne des paiements par le Trésor public de 40.122.733,10 US$ en faveur d’une autre firme sud-africaine AEE POWER SA en vue du soutirage et de la construction d’un système d’électrification du parc agro-industriel. DR. (suite de la page 14). sidentiel PPRD qui recrutent des amis et mentors amenés au gouvernement quand il y devient Premier ministre avant de se faire élire... « Honorable Sénateur » en 2019. Mais pas avant d’avoir obtenu une chaire longtemps rêvée à l’Université... Tous les documents authentifiés consultés par Le Soft International (des centaines de pages) dont un rapport d’audit du très réputé comptable de Cleveland Ernst & Young datant de 18 février 2016, renseignent Augustin Matata Ponyo Mapon comme «auteur intellectuel» (conception, planification, paiements de plus de 83% de fonds à des entreprises sud-africaines directement versés dans des comptes dans le pays de Nelson Mandela où régulièrement la fratrie se retrouve pour le partage du butin de guerre). C’est lui et lui seul qui gère le projet Bukanga Lonzo assisté de son cabinet de la Primature et de son ministre délégué aux Finances Patrice Kitebi Kibol Mvul. Comme d’ailleurs tout autre dossier «faussement économique émergent» de sa Primature validé à la va-vite lors de ses réunions de l’aurore sinon de l’aube, en premier, celle du «secteur productif» qui réunit des ministères assiettes et qu’il présente lui-même en cas d’absence du ministre de tutelle ou d’absence avérée de pertinence par le ministre. Souvent, il se passe des avis de l’un de ses Vice-premiers ministres, en l’occurrence, celui en charge du Budget, Daniel Mukoko Samba dont il obtient très vite le 7 décembre 2014

l’éviction du Gouvernement pour absence de collaboration. Accusée : Ida Kamonyi Naserwa, conseillère du Premier ministre Matata à l’époque de la commission des faits. Interrogée par des OPJ, elle passe aux aveux. «Oui, des paiements furent en effet effectués au compte de la firme sudafricaine AFRICOM». Mais explique n’en avoir eu aucun contrôle. Accusée : Louise Munga Mesozi, ministre du Portefeuille à l’époque des faits. Originaire du Sud-Kivu, elle a depuis choisi de se proclamer à la Chambre basse du Parlement comme «Honorable Députée nationale». Citée comme complice dans un incident majeur de morale de gestion, Mme Munga est particulièrement visée, par la justice, pour n’avoir pas veillé à ce que l’État congolais ne libère que la quotité des parts due au capital social des sociétés PARCAGRI SA, SEPAGRI SA et MARIKIN SA. Mêmes graves accusations dans le cas de la firme AFRICOM. MATÉRIEL DU PARC PILLÉ. Accusé : Patrice Kitebi Kibol Mvul. Originaire de Kolokoso, dans le Kwango, ancien conseiller du ministre des Finances Matata, il succède à son mentor dans l’immeuble de verre et de béton mais comme ministre délégué auprès du Premier ministre Matata Ponyo Mapon. Sorti du Gouvernement le 7 décembre 2014, il retrouve, deux ans plus tard, fin novembre 2016, un poste juteux à la tête du Fonds de Promotion de l’Industrie offert - et pour cause - dans des conditions sombres, par son

mentor, à la veille de céder la Primature à l’opposant UDPS Samy Badibanga Ntita, désigné au lendemain du dialogue de la Cité de l’Union Africaine. Depuis, en guise de reconnaissance, il confie des marchés à ses différences entreprises dans la totale opacité... dont le fameux think tank dénommé Congo Challenge, une ONG Fondation Mapon qui financerait des œuvres caritatives dans les secteurs de la santé, de l’éducation et du développement communautaire. Kitebi s’emploie à financer et à stipendier partis politiques et médias soucieux de se prévenir d’un chaos personnel. S’il ordonne des paiements monstre par le Trésor public dont celui de 40.122.733,10 US$ en faveur d’une autre firme sud-africaine AEE POWER SA en vue du soutirage et de la construction d’un système d’électrification du parc agroindustriel, ce n’est pas pour aider à l’émergence de la province de Kwango dont il est originaire. Il s’agit d’une surfacturation allant jusqu’à près de 20 fois la valeur des factures d’origine. En l’espèce, le montant réel était de 37.659.725,63 US$. Kitebi est aussi cité dans le pillage de plusieurs biens du parc de Bukanga Lonzo dont au moins trente tracteurs, des groupes électrogènes, une dizaine de jeeps tout-terrain de marque Toyota, une dizaine de véhicules benne, des pièces de rechange, des tonnes de maïs, etc. Nombre de ces biens ont pris le chemin de sa ferme agricole, à 16 kms de la cité de Mongata, dans la banlieue proche à l’Ouest de Kinshasa, voisine de celle du Directeur

de cabinet du Président de la République détenu et, depuis, condamné à 30 ans (20 ans de prison ferme, 10 ans d’inéligibilité), Vital Kamerhe Lwa-Kanyingini. Un rapport circonstancié consulté par Le Soft International cite «Son Excellence Kitebi» parmi les personnes coupables «d’actes criminels, vols, pillage, tueries des Congolais dans le parc agroindustriel (...) avec la complicité du commandant Tigre, du Colonel Ramazani, de NdukuPala Antoine, Mayala, MbwaMabe et autres». Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre en grande compagnie «Son Excellence» sur le site de Bukanga Lonzo au cœur d’une opération de pillage du matériel du site. Accusé : Matondo Mbungu, Directeur général du BCeCo, service dépendant du ministère des Finances dont un précédent D-G ne fut autre que Matata qui, depuis son départ, en 2010 après y avoir exercé sept ans durant, de 2003 à 2010, veille avec génie à la sélection de ses successeurs. Craint-il la découverte d’une boîte de pandore? Un BCeCo qui, en l’espèce, avait la charge du marché d’électrification du parc agroindustriel. La question porte sur la connivence qui aurait existé dans le cadre de ce marché arraché au BCeCo et qui atterrit dans le bureau du ministre délégué auprès du Premier ministre en charge des Finances Patrice Kitebi Kibol Mvul, qui ordonne soudain des décaissements en millions de US$ au bénéfice de la firme sudaf AEE POWER SA. Les noms d’autres person-

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 16.

nalités sont égrenés dans ce scandale à divers niveaux de responsabilité : Henri Yav Mulang, Modeste Bahati Lukwebo, Wivine Mumba, Kabwe Muewu, etc. Ces personnes, ministres à l’époque des faits, ont notamment pris part à une réunion en 2016 à l’issue de laquelle la D-G du PARAGRI SA, Ida Naserwa, est menacée de révocation par le Premier ministre Matata Ponyo. La question est de savoir ce qui les aurait opposés… Selon toute vraisemblance, il s’agit de savoir qui porte la responsabilité de la gestion des millions de $US versés par le Trésor publics. La main sur le cœur, Ida Naserwa confesse n’avoir jamais eu à gérer plus de 2 millions de $US dont la subvention du FPI d’un total certifié de 927.962 $US. Le reste concernerait la paie des salaires et des prestations diverses... Si elle finit par se lâcher le 18 juillet 2016 en dénonçant des détournements massifs, sa trop longue omerta consentante lui porte désormais préjudice. D’autres irrégularités et non des moindres constatés dans la réalisation de ce projet : bien que disposant d’un actionnariat minoritaire, la firme AFRICOM Commodities (PTY) Ltd, n’a jamais libéré ses parts dans les sociétés PARCAGRI SA et SEPAGRI SA. Selon tous les rapports d’audit qui plongent dans ce dossier et le plombent, la firme sudafricaine s’est payée, avec ses complices congolais, pas moins de 232.163.936,97 US$. En mars 2015, à l’annonce du projet, que n’a-t-on pas dit? Que n’a-t-on pas écrit? (suite en page 17).


international

dossiers noirs de la République faillie |

Des marchés surfacturés multipliés parfois par 20 la facture d’origine, passés de gré à gré (suite de la page 16). «Comment le Congo aurait pu l’imaginer? À une heure de route de la Capitale, voici des plaines verdoyantes du Bandundu qui s’étendent à perte de vue, où le tout-terrain glisse en toute liberté en entendant le seul bruit du moteur 12 cylindres ! C’est sur ces terres à la suite de la seule volonté de Kabila que s’érige une vraie plate-forme moderne de distribution des produits alimentaires. Lancé en juillet dernier, le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo a donné en mars sa première récolte de maïs. À terme, légumes, fruits, viande de porc, poulets de chair, poissons, œufs, lait, céréales (maïs et soja), etc., vont quotidiennement inonder le marché de produits frais de la Capitale. Il fallait y penser... Le Président de la République, accompagné des chefs des corps (Premier président de la Cour Suprême, Procureur général de la République, Premier ministre, Président de l’Assemblée nationale représenté par son 1er Vice-président, etc.), le Gouvernement au grand complet, des gouverneurs de province invités pour la circonstance, des représentants du corps diplomatique, etc., a donc lancé la première récolte du parc qui s’étend sur 50.000 ha. La récolte qui a commencé en mars se poursuivra jusqu’en avril pour la première saison. Celle de la saison suivante débute en juillet et ira jusqu’en août. Une technologie de la dernière génération permet aux moissonneuses équipées d’un système GPS, de récolter le maïs sur 5.000 ha. Grâce à la technologie installée, ces moissonneuses sauront le rendement de la récolte par zone plantée », écrit Le Soft International, daté 19 mars 2015. Qui poursuit dans la même veine : «L’importance de la récolte au parc conduit à la mise en place d’un ensemble de silos à grains en acier et des bunkers de stockage horizontaux. Un mode de stockage qui offre une préservation efficace et économique à grande échelle de même qu’une disponibilité des grains en fonction de la demande, à en croire l’opérateur sud-africain. Bukanga Lonzo produira à terme dans ses abattoirs 48.000 poulets par jour au moins, traités et emballés. Les abattoirs du parc - le premier d’une série à voir le jour dans le pays - font partie intégrante de la chaîne d’approvisionnement en viande de porc et de poulets. Le parc annonce la production journalière de 500 tonnes des légumes pendant les 365 jours de l’année qui iront inonder le marché de Kinshasa sous la marque de fabrique «made in RDC». Outre cela, 500 ménages vont être appuyés dans les activités agricoles grâce à deux

Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo avait toujours incroyablement réussi à mobiliser toutes les notabilités du pays, du Président de la République aux gouverneurs des provinces en vue de légitimer ses projets économiques d’émergence. DR. projets : le programme des villages agricoles et le réseau africain de forêt moderne, une coopérative des femmes de Bukanga Lonzo. «Le temps est venu pour transformer l’agriculture congolaise d’un secteur de subsistance en un puissant moteur de développement économique global», avait annoncé Joseph Kabila Kabange. Voici les voies désormais ouvertes » (text, cit.). Que du rêve finalement imaginé en grande pompe en septembre 2014 par des Ouestafs, présenté comme LA solution au déficit alimentaire chronique congolais, qui ne vit jamais le jour. Une catastrophe financière... IL CRÉE L’ÉVÉNEMENT. «Matata Ponyo avait annoncé qu’après Bukanga Lonzo qui s’étendait sur un espace de plus de 70.000 ha entre les rivières Kwango et Lonzo, qui donnerait une production de 4 tonnes de maïs par ha quand une deuxième récolte était prévue au mois de juillet, d’autres projets similaires allaient naître en série à travers le pays. Il n’eût ni deuxième récolte, ni projet quelconque similaire dans le pays, des sortes de smart cities essaimées» (text, cit.). Le 19 août dernier, arrivé à bord d’un petit porteur, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba s’emploie à exposer l’un de ses prédécesseurs à l’Hôtel du Conseil à la critique de gouvernance facile. En s’y rendant et, pour la toute première fois depuis un an en dehors de sa province natale katangaise, Ilunga Ilunkamba crée l’événement. À lire les réactions sur les réseaux sociaux

après la diffusion sur la télé publique Rtnc, de cette visite, on ne pouvait s’imaginer une telle tragédie! Un crime d’État dans un pays où 73% de la population vit en insécurité alimentaire. Le trop tempéré Ilunga Ilunkamba en avait-il eu marre de l’ABC qu’administre à longueur de journée ce l’un de ses prédécesseurs depuis la Chambre haute que lors de ses conférences qui n’en finissent pas et ce Premier ministre qui, un jour, fut convoqué par un cercle de caciques du PPRD qui lui réclamaient sa démission immédiate et qu’il traita comme des jeunes irresponsables alors que des rumeurs faisaient savoir que son remplaçant pouvait être précisément Matata, voulut-il étaler au grand jour un forfait si flagrant et manifeste que la geôle serait recommandée avant dire droit? Sur Facebook comme sur Tweeter ou sur WhatSapp, il pleut des appels à la très redoutée Inspection Générale des Finances, IGF en sigle, de se saisir du dossier. L’un de ces messages est mortel : «Il a semé des grains de maïs à Bukanga Lonzo et a récolté une Université bling-bling à Kindu». Quidam se rappelle d’une vidéo sur la Toile où l’ex-Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, refuse à plusieurs reprises de serrer la main de son Premier ministre Matata et se demande si cette attitude n’était pas la conséquence de ce qu’il avait vécu en live à Bukanga Lonzo. Ce 19 août, à l’issue de sa visite, Ilunga Ilunkamba dresse un tableau peu reluisant de ce projet qui a coûté plusieurs millions de dollars américains

à l’État congolais. Il désigne des épandeurs (machines destinées à survoler de terres agricoles) qui n’ont jamais décollé, cloués au sol, des tracteurs neufs jamais utilisés et dont les moteurs ont été retirés et montés sur des baleinières privées, des tonnes d’engrais chimiques abandonnés. Message explicite... À en croire le reportage de la Rtnc, la télé nationale, tous les ministres Sylvestre Ilunga Ilunkamba dénoncent une incurie et une prévarication qui ne sauraient demeurer impunies. Assistant principal du Président de la République FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo, Michée Mulumba, ne garde pas silence après le constat de Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Il fait un lien avec le concept «anarqueurs VIP» d’une belle série télé anglaise. « 80 millions de $US pour escroquer 80 millions d’habitants. Ça me rappelle «Anarqueurs VIP, cette belle série TV anglaise que je raffolais jadis», poste-t-il dans un tweet sur son compte. Député national, André Claudel Lubaya évoque un mensonge que « seule l’impunité endémique peut justifier ». Sur cette visite, un site belgocongolais CheikFitaNews.net écrit : «Les images sont tellement parlantes qu’il n’est pas nécessaire d’écrire un article: des gros engins agricoles en panne et cannibalisés, des hangars à l’abandon. Et tout cela avait été acheté avec l’argent du contribuable congolais». Puis, en cherchant sur le Net, on lit sur le site https://www. oaklandinstitute.org : «La mise en place et l’effondrement du projet pilote de parc agro-industriel de Bukanga Lonzo (...)

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 17.

ont donné lieu à d’importantes violations des droits fonciers et des droits humains, de la pollution, du gaspillage de publics, de sérieuses suspicions de détournement de fonds et de corruption, ainsi qu’à une action en justice contre le pays...». «Le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo a été créé en 2014 dans le cadre d’un partenariat public-privé entre le gouvernement et une SOCIÉTÉ SUD-AFRICAINE, Africom Commodities. Il devait utiliser 80.000 hectares de terres pour la production de maïs et d’autres cultures. L’État a dépensé près de 100 millions de $US d’argent public dans le projet. Cependant, trois ans après son lancement, le projet s’effondrait en 2017. AFRICOM invoquait les coûts élevés et le manque de fiabilité des plans et des paiements du gouvernement. En juillet 2018, l’entreprise intentait une action en justice contre la RDC pour non-paiement de ses dépenses. Le gouvernement congolais blâme quant à lui AFRICOM pour cet échec». Le sénateur MLC Jacques Ndjoli est à la charge : des produits (farine de maïs, riz, etc.,) estampillés Bukanga Lonzo vendus à Kinshasa sont en réalité venus d’ailleurs. La pub, balancée en boucle, notamment sur la Rtnc, d’une femme dégustant du maïs BL n’est qu’attrapenigaud. Ndjoli va, bien au contraire, se retrouver sur le brasero d’une presse stipendiée pour faire éloges et dithyrambes du Premier ministre honoraire. Le mensonge d’État sera mis à nu au lendemain du départ de Matata de l’Hôtel du Conseil. ALUNGA MBUWA n


international

véhicules de rêve

|

Le tout-terrain le plus cher du monde

Après une bataille féroce entre enchérisseurs, dans la salle, en ligne et au téléphone, un modèle de ce plus qu’un simple Classe G, le Mercedes-Maybach G650 Landaulet a fini par trouver preneur pour... 1,2 million d’euros ! Soit le double de son prix de départ, en seulement 7 mois. DR.

D

e G, il ne reste plus que le nom. Ce Classe G est en effet la voiture la plus antinomique. Après quelques teasers qui annonçaient l’arrivée d’une version Cabriolet de l’auto, on ne s’attendait pas vraiment non plus à une telle mouture. Il s’agit du quatrième modèle signé Mercedes-Maybach G 650 et il fait bien évidemment la part belle à tout ce qu’il y a de plus luxueux et, comme il est de tradition, le dénominatif «Landaulet» signifie que la voiture est découvrable et dispose d’un toit en toile rétractable électriquement. Outre ses indéniables qualités routières, Mercedes-Maybach s’est avant tout concentré sur le bienêtre de ses occupants. À l’arrière, des sièges individuels directement empruntés à la Mercedes Classe S avec tout un lot

de spécificités et de réglages électriques en tout genre. La partie arrière est séparée de la partie avant par l’intermédiaire d’une vitre pouvant s’opacifier à la guise des voyageurs. Les passagers arrière bénéficient d’un espace généreux pour les jambes grâce à l’empattement de 3,43 m de l’auto, et peuvent ainsi profiter en toute décontraction de leur programme favori retransmit sur des écrans HD de 10 pouces. Techniquement, Mercedes-Maybach oblige - et surtout Classe G oblige - la voiture bénéficie d’une garde au sol de 45 cm afin de s’affranchir des obstacles les plus rudes. Et auquel cas, il rencontrerait des difficultés, vous pourrez toujours bloquer le différentiel et enclencher la boîte courte pour bénéficier des 1000 Nm de couple disponible via un moteur V12 6,0 litres biturbo développant la bagaLE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 18.

telle de 630 chevaux. Oui, 630 chevaux dans un -vrai- toutterrain luxueux, il fallait oser. Ce véhicule d’exception - un mix entre un 4×4 tout terrain et une berline de luxe qui fait rêver les aficionados du constructeur allemand - fut présenté pour la première fois au Salon de Genève et mis en vente en 2017. Pour faciliter l’accessibilité au 4×4, Mercedes a disposé des aides à la montée électriques. Une maîtrise parfaite de la conduite, même dans les conditions extrêmes, a été mise en avant par Mercedes. La conduite est en effet facilitée par des pneus aux dimensions 325/55 R 22. La Mercedes G 650 Landaulet se montre également très puissante grâce à son moteur V12 turbo et ses 630 chevaux. Le plus cher tout-terrain au monde, un modèle de ce véhicule a été vendu à 1,2 million d’euros.


international

glamour

|

L’eau du plaisir féminin au cœur d’une tradition africaine

U

ne pratique sexuelle originaire du Rwanda qui met le plaisir féminin au centre de la relation sexuelle. Mais en quoi consiste cette méthode ? Envie de sexe sans pénétration ? La méthode Kunyaza est peut-être faite pour vous. Cette pratique sexuelle consiste à stimuler le clitoris avec la verge, les doigts ou un sextoy afin que la femme atteigne le summum de l’excitation. Le but ? Favoriser l’orgasme et l’éjaculation féminine. Derrière ce mot méconnu se cache une pratique sexuelle ancestrale tout droit venue d’Afrique centrale et plus particulièrement du Rwanda. Le mot Kunyaza signifie « uriner » ou « éjaculation féminine » en rundi. Cette méthode, qui met le plaisir féminin au centre de l’acte sexuel, vient d’une légende ancestrale qui explique l’origine du lac Kivu, dans la région Grands Lacs. La légende raconte qu’une reine, lassée d’attendre le retour de son roi parti en guerre, demanda à un serviteur s’assouvir ses désirs. Celuici avait tellement peur et craignait pour sa vie, qu’il accomplit sa mission en tremblant, sans réussir à la pénétrer. Les vibrations provoquées par ces tremblements donnèrent tant de plaisir à la reine, qu’elle éjacula et donna ainsi naissance au lac Kivu. Cette pratique sexuelle a peu à voir avec la pénétration. « C’est plutôt utiliser le pénis et rester à l’extérieur [afin de] stimuler le clitoris de la femme », explique Olivier Jourdain, réalisateur du documentaire L’eau sacrée qui aborde le sujet. Cette technique centenaire consiste à stimuler les terminaisons nerveuses de la vulve avec le gland du pénis, les doigts ou un jouet sexuel. Cette stimulation précise donne lieu à l’éjaculation féminine. Pour y parvenir et intensifier l’orgasme, l’idée est d’alterner les caresses, les mouvements et le

«Si l’homme trouve cette eau c’est un grand honneur. Tu te sens vraiment une femme», témoigne une femme dans «L’eau Sacrée». DR. rythme. Le Kunyaza en riant et en faisant ruisseaux se transfor- t-elle chez toutes les envoyé un jour une on voit une Grandpeut cacher une autre mèrent en rivière. La femmes? Saviez-vous de grands gestes auditrice pendant Mère accompagner pratique sexuelle avec les mains. «Je rivière en fleuve. Le qu’il existe même un son émission. sa petite fille tout en dénommée le Gufleuve en lac. Ce lac, rituel pratiqué sur les ne connaissais pas, je Dusabe Vestine passe haut d’une montagne kuna. Cette dernière voyais ça pour la pre- également dans les c’est aujourd’hui le jeunes filles ? Rituel à l’abri des regards consiste à étirer les mière fois». célèbre lac Kivu qui qui augmenterait les écoles et dans les du village. Elles se petites lèvres du Elle ajoute avec un traverse le Rwanda effets du Kunyaza… villages pour sensicachent sous un vagin pour augmenet le Congo DémoBref, je vous explique sourire apaisé: «Mais biliser les Rwandais drap, on comprend ter la zone érogène et cratique. Bon, il y a tout cela dans cet à ce sujet. Pour elle, en fait ça peut renalors que c’est le mofaciliter la pratique aussi une autre verarticle. Enjoy ! plus qu’une simple forcer ton couple. Il ment du Gukuna. Un du Kunyaza. sion de l’histoire qui Qu’est-ce que le y a peut-être d’autres technique sexuelle, il acte qui a presque totalement disparu dit que la reine s’est Kunyaza ? Au moyens. Mais ça c’est s’agit véritablement IL ÉTAIT UNE en ville, mais qui est satisfaite toute seule. Rwanda, le Kunyaza important, ça peut pour les Rwandais FOIS AUX MILLE Pareil, l’eau jaillit. Et est une pratique de renouer avec leurs encore présent dans aider ton couple». ’ COLLINES. les villages. au retour de son mari ancestrale destinée à Mais est-ce que origines. Jugez par Cette pratique déCela consiste à tirer le roi, elle lui montra faciliter l’éjaculation toutes les femmes vous-même. criée est considérée simultanément vers comment faire ! féminine. Il faut que ont en elle la possibi- Dans les salles de comme une mutile bas les petites Je vous laisse choisir l’homme arrive à lité de vivre ça ? classes, elle comlation génitale par la version qui vous faire jaillir l’eau du lèvres de la jeune Au Rwanda en tout mence toujours son l’OMS (Organisation plaît le plus. Moi corps de la femme. cas, si certaines discours par : «Je suis femme. On réalise mondiale de santé) ce rituel avec des ce qui m’intéresse Pour les plus cufemmes n’arrivent venue vous parler et par certaines herbes du nom de (comme toujours sur rieux, et les plus pas (ou n’arrivent de la culture rwanONG occidentales. Abenafrica), c’est de curieuses, je vous plus) à obtenir les daise». Et quand une Gukuna. Ces herbes Pour d’autres, au vous parler de la tra- explique un peu plus effets attendus du sont chauffées au feu élève soulève le fait contraire, elle serait dition qui découle de loin en quoi consiste, Kunyaza, le docteur qu’une formatrice lui de bois. Puis, on les émancipatrice car Simba Kakongi Ali a cette histoire qui fait concrètement, un a dit qu’il ne faut pas mélange à du beurre elle permettrait aux aujourd’hui partie pensé à tout : la Vepour éviter de brûler Kunyaza… faire le Gukuna. Car femmes d’obtenir intégrante du patritexine. Il s’agit d’une c’est pêcher et cela le sexe au moment Le Kunyaza auplus de plaisir. moine culturel rwan- jourd’hui : qu’est-ce concoction à base de de l’application pousse à la masL’histoire se déroule dais. Une pratique plantes locales qui (puisque les herbes que les Rwandais turbation, Dusabe au Pays des mille que l’on connaît agit sur les hormones répond : «Tu veux sont encore chaudes). en pensent ? Si cette collines. Une reine plus communément de la femme pour «li- perdre les traditions L’objectif final est pratique est connue s’ennuyait toute sous le nom de bérer» l’eau qu’elle d’étendre les petites de tous les Rwanrwandaises ? De seule dans son châKunyaza. J’ai décou- dais, le Kunyaza, a en elle. Le médecin quel Rwanda cette lèvres de manière a teau. Son mari le vert ce sujet grâce insiste en tout cas sur formatrice te parle ? augmenté la zone reste un thème assez roi était parti en au Festival de Films secret qu’on n’aborde le fait que si l’homme C’est une tradition érogène (et donc de guerre. Ayant besoin Africains en ligne pas ouvertement en ne sait pas maîtriser faciliter la réussite du rwandaise et on va d’assouvir ses désirs (l’#OAFF) organisé société. Il est presque le Kunyaza, avec Kunyaza). la transmettre de les plus intimes, par Cinewax. Il s’est devenu pour certains ou sans concoction, Notons que le génération en généelle ordonna à un tenu du 15 novembre un mystère : une rien ne se passera ! Kunyaza consiste à ration». serviteur de la satisau 15 décembre 2018. chose que certains Est-ce que cela fonc«balayer» le vagin de Attendez deux faire. Le serviteur Je vous avais partagé hommes arrivent à tionne? Le docteur la femme avec son minutes, d’abord, je refusa. Elle menaça la cérémonie d’ouréaliser et d’autres Simba Kakongi Ali vous parle de Kunya- pénis en insistant verture dans mes pas. Une eau, que de le faire tuer s’il : «Je n’ai pas testé, za. Mais maintenant, sur le clitoris. Il n’y a certaines femmes ont donc je ne peux rien donc pas pénétration, n’obéissait pas. Alors stories Instagram et c’est le Gukuna? En je vous avais parlé en elle et d’autres il s’exécuta. Pendant vous dire». Dusabe mais uniquement stiréalité, il s’agit de de l’événement dans pas. mulation «vibrante» l’acte, il tremblait Vestine quant à elle, deux choses diffémon Afro Agenda de Dans le documende la zone clitoritellement de peur pense que 80 à 90% rentes, mais qui sont Novembre ! L’un des taire L’eau Sacrée, que cela provoqua des Rwandaises sont étroitement liées. dienne de la femme. films de la sélection une femme témoigne capables de réagir Et là, tadaaa, jaillisdes vibrations au Je vous explique. était le documen(pendant l’interview, contact de la reine. de la sorte face à un Le Gukuna : ce rituel, sement il y a. Et, il taire ’’ L’Eau Sacré ‘’ son mari est assis y a des aliments qui Elle ressentit des Kunyaza. Dusabe pratiqué sur le sexe favoriseraient ce jailchoses qu’elle n’avait (2016). Eau qui, vous à côté d’elle) : « Si Vestine ? C’est une des jeunes femmes, l’aurez compris, fait l’homme trouve cette animatrice très popu- qui permet d’augjamais connu avec lissement si rechereau c’est un grand ché tels tous les plats le roi. La jouissance référence à l’éjaculalaire au Rwanda. Elle menter les effets du honneur. Tu peux en en sauce, les bananes était à son apogée. tion féminine. tient l’émission de ra- Kunyaza. C’est une être fière. Vraiment. dio Zirara Zubakwa Et là, l’eau jaillit. La Mais qu’est-ce que pratique qui se trans- vertes, les légumes Tu te sens vraiment dans laquelle elle en général, les harilégende raconte que le Kunyaza ? Quel met de mère en fille. une femme. J’ai aborde régulièrement Elle doit être faite lorsqu’elle étendit ses est le rapport que la cots, les pommes de découvert ça avant terre et les courges. draps le lendemain, société rwandaise le sujet. «Sachez que au moment où la notre mariage. J’ai Sans oublier de surl’eau coula en abona aujourd’hui avec Dieu nous a donné jeune femme atteint tout boire beaucoup dance. Cette eau créa cette pratique ? Cette eu peur, je croyais cet océan à chacune l’adolescence. Dans d’eau. être percée !», dit-elle d’entre nous», a des ruisseaux. Ces «eau sacrée» existele documentaire, LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1509 | PAGE 19.


international SINCE 1989

Trump promet de contester devant la Cour Suprême colère parce qu’on nous a volé tant de votes. Et vous vous dîtes : «On ne va pas y aller, on ne va pas voter.» Mais si vous faîtes ça, la gauche radicale gagne ! » Donald Trump appelle ses partisans à voter par tous les moyens possibles. Il a également promis de contester les résultats de la présidentielle devant la Cour suprême très prochainement où les républicains disposent de la majorité des juges. «Joe Biden ne sera jamais Président des étatsUnis», jurent ses partisans sûrs que certains états vont laisser se réorganiser ces élections. Le journal Le Soft International est une publication de droit étranger propriété de FINANCE PRESS GROUP en abrégé FINPRESS Groupe ou FPG. FONDATEUR Tryphon Kin-kiey Mulumba. kkmtry@lesoft.be Twitter @kkmtry FINANCE PRESS GROUP RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M

Donald Trump samedi au meeting électoral en faveur de la réélection des sénateurs républicains David Perdue et Kelly Loeffler. DR.

L

e président américain Donald Trump a tenu samedi 5 décembre son premier meeting de campagne présidentielle. Dans l’État de Géorgie, il s’y est rendu pour soutenir les deux candidats républicains au Sénat. Il a appelé ses partisans à aller voter en masse et n’a pas manqué de répéter une nouvelle fois ses accusations de fraude électorale. « J’ai eu plus de votes qu’aucun président sortant auparavant ! ». Face à ses partisans, Donald Trump n’en démord pas. Pendant une heure et demie de discours, le président sortant passe près de la moitié du temps à répéter ses accusations de fraudes électorales. Il s’en prend au gouverneur républicain de Géorgie, l’accusant de ne rien faire contre ces «fraudes». Un discours qui a failli éclipser la raison principale de la venue de Donald Trump : soutenir David Perdue et Kelly Loeffler, deux républicains en course pour le Sénat dans une élection cruciale prévue le 5 janvier prochain. « Ce qui est en jeu dans cette élection, c’est le contrôle du Sénat américain, a rappelé le président. Cela signifie le contrôle de ce pays! Et ces

deux sièges sont la dernière ligne de défense pour protéger les États-Unis et tout ce qu’on

a accompli ». Face aux craintes de certains Républicains que les accusations de fraudes de

Donald Trump découragent les électeurs, le président lance un avertissement : « Vous êtes en

La mort de VGE

Valéry Giscard d’Estaing a été terrassé par le COVID-19. DR.

V

aléry Giscard d’Estaing est décédé mercredi 2 décembre 2020. Mercredi 9 décembre a été décrété jour de deuil national, a annoncé par le président Emmanuel Macron. «VGE» - comme on l’appelait familièrement - s’est éteint

à 94 ans. Sa famille, qui l’a entouré jusqu’au bout dans sa maison d’Authon, dans le Loir-et-Cher, a fait savoir que l’ancien président avait succombé des suites du Covid-19. Alors qu’il était le plus ancien président de la République française encore en vie, il laisse derrière lui l’image d’un homme d’État ayant

profondément modernisé la société pendant son mandat, de 1974 à 1981. Alors plus jeune président en exercice, il permet la légalisation de l’IVG, l’interruption volontaire de grossesse, le consentement mutuel du divorce et abaisse la majorité légale à 18 ans, au lieu de 21. Les hommages se sont multipliés depuis le décès de celui qui restera également célèbre pour avoir dit «au revoir» aux Français, avant de passer la main à François Mitterrand en 1981. Il y a bien entendu Emmanuel Macron, dont le parallèle avec la jeunesse a été dressé plusieurs fois, qui a célébré le «serviteur de l’État» et l’«homme politique de progrès et de liberté» que fut son prédécesseur. Les hommages à Valéry Giscard d’Estaing ont afflué de tous bords politiques, que ce soit les mots de François Hollande, de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Anne Hidalgo, Marine Le Pen, Yannick Jadot...

Le Soft International Global site lesoftonline.net lesoft.be Kin’s kin-s.net LeSoftConcept LeWebSoftConstruct InterCongoPrinters Radio Télé Action Masimanimba. Grand Bandundu info@lesoft.be SIP-AFRIMAGES B-1410 Belgique. Tél 00-32-488205666. Fax 00-322-3548978. eFax 00-1-707-313-3691 DIRECTEUR GÉNÉRAL. Yerkis Muzama Muzinga. Phone +243-818371479. Directeurs associés Yves Soda. Christophe Dandy Lukeba. DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Pold Levy Maweja. RESPONSABLES ÉDITORIAL. T. Matotu D. Dadei Pold Levy Maweja Alunga Mbuwa. DIRECTION COMMERCIALE. Phone +243-818371479. Directeur de la publication. Munyonga Mubalu. AMP Agences et Messageries de la Presse belges. Accords spéciaux. Belgique. Trends. Trends, Tendances. Le Vif/L’Express. Knack. © Copyright 2020 FINPRESS. Imprimé à Kinshasa InterCongoPrinters Autorisation de diffusion en R-DC. M-CM/LMO/0321/MIN/08 datée 13 janvier 2008.

THE NEWSPAPER LE SOFT INTERNATIONAL IS PUBLISHED BY FINPRESS GROUP BRUSSELS PARIS KINSHASA DIFFUSION MONDE PRESSHOP BRUSSELS.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.