Le FCC se vide
dans les rangs international THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER
SINCE 1989 N°1511 | MARDI 15 DÉCEMBRE 2020 | 24 PAGES €7 $8 CDF 10500
L’acte de décès est signé I
l a signé sinon formellement confirmé lundi 14 décembre 2020 l’acte de décès qu’il avait délivré le 6 décembre dernier, lors de son
message à la Nation à l’issue des Consultations, de la coalition «paralysante» FCCCACH qui lui a fait subir «les humiliations» qu’il avait «tolérées», mais face à l’impossi-
bilité de «la concrétisation du changement tant réclamé par notre peuple», le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo s’est résolu de tourner la page de
la coalition et de mettre le cap sur l’Union Sacrée de la Nation d’où sortira une équipe gouvernementale annoncée. Signe que c’est fini et c’est désormais fini pour le Premier
ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba dont des ministres notamment Julien Paluku de l’Industrie, réclament publiquement la démission. (Lire pages 6 et 7).
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international
l’actu
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Sanctions reconduites, les Occidentaux ne s’arrêtent pas en si bon chemin
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ans les relations internationales, tout est rapport de force. De même seuls les intérêts priment, eux qui sont éternels. Au Congo, engagés à protéger et à défendre leurs intérêts, jamais les Occidentaux ne feront rien à moitié et ne s’arrêteront en si bon chemin. C’est pour n’avoir pas tenu compte de cette donne que d’aucuns expliquent les difficultés au sein des PPRD-FCC dont la page est en train d’être inexorablement tournée, tout au moins dans sa forme actuelle.
UN RÉGIME DE PRÉDATION. L’Occident avait ouvert la voie au départ de Mobutu et souhaité un changement avec le père Kabila voulu comme un homme de transition mais ses excès nationalistes, l’absence de vision, les querelles avec l’extérieur expliquent son bref passage au pouvoir. Après son assassinat dans le bureau de sa résidence du Palais de Marbre resté à ce jour non élucidé, une aprèsmidi du 16 janvier 2001, soit, quarante ans après jour pour jour l’assassinat du Premier ministre Lumumba, ce sont des armées sous-régionales en tête angolaises qui imposent le choix du fils à la succession du père. Un fils politiquement trop fragile, contesté, ne parlant pas la langue Lingala la plus répandue du pays, qui reçut cependant appui de la communauté internationale et mission de renouer le dialogue avec les multiples rébellions du Nord et de l’Est. Ce fut le dialogue inter-congolais qui passa par Lusaka, Gaberone, Addis-Abeba, puis Sun City en Afrique du Sud et donna lieu à l’«Accord Global et Inclusif de Prétoria» signé le 2 avril 2003 à Sun City. Jamais tout au long de cette crise, les Occidentaux n’avaient abandonné l’ex-Zaïre, bien au contraire. Si, ce sont les puissances régionales - sud-africaine et angolaise - qui agissaient, comme lors du débat en 2018 consistant à savoir si Joseph Kabila pouvait encore se représenter ou non, les Occidentaux veillaient au grain, finan-
De g. à dr., de ht en bas, sous sanctions européennes et américaines, le SG du PPRD Emmanuel Ramazani, les ex-présidents de l’Assemblée nationale Évariste Boshab et Aubin Minaku, l’exprésident de la Cour Constitutionnelle Benoît Lwamba Bindu. DR.
çant, via diverses organisations, ces rencontres, s’assurant qu’elles ne déborderaient pas de leurs objectifs initiaux. C’est rêver de s’imaginer qu’on peut s’appeler Congo, être situé au centre et au cœur du Continent, disposer d’un sol et d’un sous-sol dotés d’une telle richesse dont dépend l’avenir du monde, avoir échoué, soixante ans après les indépendances, à ériger un pays au cœur du monde émergent, à le mettre sur un cap du développement économique et social qui inspire le respect des Nations, et croire que vous pourriez vous passer des Nations du monde en invoquant un nationalisme porté par un régime de prédation rarement imaginé dans le monde. Si la chute de Mobutu a ouvert une période de transition, il faut savoir que l’Occident est désormais puissamment de retour au Congo. Les élections de décembre 2018 avaient donné le go en refermant la page Kabila et l’entrée en scène du nouveau président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo mais les manœuvres des caciques du régime honni qui cherchent à bloquer les réformes annoncées par le nouveau président font consensus au sein de la communau-
té internationale appelée à se ranger derrière le nouveau pouvoir. D’où l’unanimité qui s’observe désormais et le rejet de la Kabilie. Si la Chine dit «soutenir les efforts de la communauté internationale en faveur du dialogue et pour préserver la stabilité au Congo» tout en appelant au respect de la souveraineté du Congo, selon ce qu’écrit sur son compte Twitter l’ambassadeur Zhu Jing accrédité à Kinshasa, relayant la déclaration de la mission chinoise aux NationsUnies, Américains, Français, Canadiens, Japonais, Sud-coréens, Belges, etc., appellent tous à appuyer le mouvement de changement qui s’opère dans le pays. «La RDC a l’occasion historique de mener à bien les réformes nécessaires qui apporteront le changement que les Congolais souhaitent. Les ÉtatsUnis appuient les efforts visant à atteindre cet objectif et appellent tous les acteurs à saisir cette opportunité et de s’abstenir de toute violence», écrit sur son compte Twitter l’ambassadeur américain Mike «Nzita» Hammer (@USAmbDRC, @MikeHammerUSA) relayant le tweet de Mr Afrique de l’administration Trump, Tibor Nagy («We support the ongoing democratic process
with a view for what is best for DRC’s future. It is paramount that all parties refrain from violence and that political leaders listen to the voices of the Congolese people, who are calling for change» @ AsstSecStateAF). «La France soutient les réformes engagées par le Président Tshisekedi et appelle toutes les parties prenantes à un débat politique apaisé», écrit l’ambassade de France sur son compte Twitter @ AmbaFranceRDC. «Soutien total de la #France aux nouveaux engagements pris par le Président Tshisekedi dans la lutte pour le climat. Tous solidaires, nous n’avons qu’une planète» @AmbaFranceRDC (12 déc. 2020). PRESSIONS EN ACCENTUATION. L’ancienne puissance coloniale belge se dit «prête à contribuer à la mise en œuvre des importantes réformes présentées suite aux consultations menées par le Président Tshisekedi. Nous encourageons l’ensemble des acteurs à relever ce défi pacifiquement et dans le dialogue» @BelgiumMFA. L’Union Européenne, EU en sigle, par le compte de son ambassadeur au Congo Jean-Marc Châtaigner n’en dit pas moins en écrivant son compte Twitter : «Encourager
toutes les parties prenantes en RDC à œuvrer pacifiquement, en respectant le cadre constitutionnel et acquis démocratiques en place depuis l’alternance de 2019, à la réalisation des réformes demandées par le peuple congolais lors des consultations politiques présidentielle» @Jmchataigner (Jean-Marc Châtaignier, ambassadeur de l’UE en RDC). «J’ai rencontré aujourd’hui le Chef de l’état @fatshi13 #RDC pour lui faire part du soutien de l’Union européenne à l’ambitieux programmer de réformes qu’il a annoncé à l’issue des consultations politiques, que nous souhaitons accompagner, notamment en matière de paix & sécurité», écrit l’ambassadeur de l’UE sur son compte Twitter. «La République démocratique du Congo a besoin d’institutions stables et fonctionnelles se remettant au travail le plus possible et se concentrant sur le relèvement économique national et la stabilisation de l’est du pays», écrit la @MONUSCO, citant l’Algérienne Leila Zerrougui, la représentante au Congo du Secrétaire général des Nations Unies. En toute logique, le 11 décembre, le Conseil de l’UE a annoncé avoir prolongé d’une année,
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jusqu’au au 12 décembre 2021, les mesures restrictives imposées à une dizaine de personnalités congolaises faisant suite à des violations des droits de l’homme commises avant la tenue des élections générales en 2018. Ces mesures comprennent gel des avoirs et interdiction d’entrer dans le territoire de l’UE. Parmi ces personnes toutes proches de l’exprésident Kabila, des politiques (Emmanuel Ramazani Shadari, Évariste Boshab Mabudj, Kalev Mutond, Alex Kande Mupomba, Jean-Claude Kazembe Musonda) mais aussi des officiers de l’armée (Gabriel Amisi Kumba, Célestin Kanyama, John Numbi, Eric Ruhorimbere, etc.). Il ne faut pas s’attendre à ce que les États-Unis qui disposent de leur propre liste lèvent le pied sur les sanctions infligées au président de la CÉNI Corneille Nangaa Yobeluo, à son adjoint Norbert Basengezi Kantintima, au fils de celuici, Marcellin Basengezi, à l’ex-président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku Ndjalandjoku et à l’autre ex-président de la Cour constitutionnelle Benoît Lwamba Bindu. Washington accuse ces personnes d’avoir mutualisé leurs intelligences en gonflant «de 100 millions de $US les coûts du contrat de la machine à voter». L’administration américaine les soupçonne aussi d’avoir détourné des fonds destinés à financer les opérations électorales. Une partie de l’argent détourné aurait servi à l’enrichissement personnel des personnalités concernées, une autre à des pots-de-vin, notamment versés à des juges de la Cour constitutionnelle pour qu’ils valident le report des élections. Le reste de l’argent aurait financé la campagne électorale du dauphin de Kabila, Emmanuel Ramazani Shadari. Nangaa et son équipe sont accusés d’avoir «pris des mesures qui ont ralenti l’inscription des électeurs, facilitant ainsi le retard des élections». Au fur et à mesure que les enjeux se font plus précis, les Occidentaux pourraient être tentés d’accentuer les pressions sur la Kabilie jusqu’à envisager toute autre hypothèse. Il arrive hélas! qu’on l’oublie mais l’Histoire reste un éternel recommencement. D. DADEIn
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coup de gueule
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Atundu, l’apprenti politicien mais tortionnaire de premier ordre, n’a plus le temps de s’occuper de l’électricité du Congo
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l passe désormais pour un donneur universel de leçons. Coup de gueule ! Avec son parler décousu approximatif et monologue, sa voix éteinte, l’impitoyable tortionnaire des années Mobutu, M. André-Alain Atundu Liongo, le grand flic du CND des années sombres à la base de nombre de scandales financiers, d’extorsions des biens et d’arrestations arbitraires, nommé PCA début novembre 2020 de la Snél qu’il a rendue plus moribonde que jamais, trouve-t-il le temps de s’occuper de l’électricité du Congo et des Congolais? DES «CONVICTIONS KABILISTES» TROP TARDIVES. L’ancien - et toujours? - porte-parole de l’exmajorité présidentielle aux allocutions kilométriques et incompréhensibles connues sans que nul ne sache le message subliminal qu’il passe - qui n’avait jamais été membre du Bureau politique de l’ex-MP, ni n’avait jamais pris la parole aucune fois à aucune réunion de l’ex-MP - n’en joue pas moins les prolongations même si, toujours battu à toutes les élections nationales et locales, il ne se retrouve nulle part dans les structures de la
Texte revu, corrigé, complété, actualisé.
PCA de la Snél, le flic honoraire des années Mobutu jamais élu, André-Alain Atundu Liongo fait trop de politique qu’il n’a plus le temps à consacrer à l’entreprise publique. DR nouvelle méga-structure de la Kabilie, le Front Commun pour le Congo, ni n’est associé à ces rencontres messes noires du site de Kingakati. Sentil comme tous le vent de changement souffler très fort annonçant la fin inéluctable de son mandat, suivie des missions d’audit, celui qui fut un temps porte-parole du candidat anti-Kabila patenté à la Présidentielle de 2011 - l’ex-gouverneur de la Banque Centrale Pierre Pay-Pay wa Syakassighe dont le seul attrait fut, pour Atundu désargenté, son compte en banque pour un homme dont nul ne sait l’origine - Équateur? Province Orientale ? D’où absence d’identification et de reconnaissance - n’en vante pas moins ses «convictions politiques» sans parvenir à expliquer sa venue tardive à la Kabilie, lui qui fut ramassé dans la rue par l’ex-gouverneur de la Banque Centrale du Congo, à l’époque
Banque du Zaïre. Oublie-t-il son rôle dans les tragiques événements du campus de Lubumbashi ou dans les relations avec le Rwanda du temps où il fut l’éphémère ambassadeur de Mobutu à Kigali ? Il faut pourtant qu’il continue d’exister. Comment? Voyant avec raison le poste de PCA à la Snél lui échapper, qu’il confond avec la gestion directe de l’entreprise publique, ce qui le ferait retourner à nouveau à la paille comme il l’a été des années durant avant de chercher à succéder à feu Sébastien Luzanga Shamandevu, passé lui, par une école de métier, mais sacrifié par un soit-disant des siens, il renoue avec son mentor, un ancien dirigeant de l’ex-MP, parachuté dans une circonscription de l’ex-Bandundu, candidat échoué au dauphinat, amateur des guerres contre le Palu, et contre tous dans la province, rêvant d’un miracle
incertain : se payer à vil prix la province de Cléophace Kamitatu... S’il ne trouve plus d’espace public où parler, qu’importe ! André-Alain Atundu Liongo trop connu par l’un de ses mentors Honoré Ngbanda Nzambo-ku-Atumba d’APARECO qui ne dit pas toujours que des balivernes, ne peut, politiquement, être utile à personne. Désormais, il croître ses réunions de presse sans saveur dans la cour de sa maison dans le quartier Ma Campagne. S’il lui manque du contenu - les éléments de langage made in Kingakati où il ne pense plus jamais se rendre un jour - il en inventera sans nul doute! Il suffit de faire comme si Joseph Kabila Kabange était toujours Président de la République et distributeur de quelques maroquins. Il est vrai que ses sorties médiatiques qui n’ont
jamais créé d’événement ne sont jamais suivies par les Congolais même ceux des FCC. Les journalistes se lamentent à aller perdre leur temps sauf à espérer se faire remettre un petit coupage reçu du mentor. Les temps sont durs, trop durs, avouons-le. Certes. La caisse d’une Snél en fin de vie ne peut encore servir. Quand un homme se noie, il peut s’accrocher à un crocodile à l’idée qu’il a trouvé une planche de sauvetage... Au moins, lui, on ne lui reconnaîtra pas d’avoir réussi l’exploit de quitter la fille d’autrui pour se rapprocher des mamans Benz en route pour s’assurer une place à la grande mangeoire tout en se martyrisant corporellement et psychologiquement quand d’autres - et non des moindres, semblet-il - optent pour le béret rouge et la danse rampante, celle du boa... Reste que pour en avoir envoyé tant d’ex-Zaïrois au peloton d’exécution, aucune Mémoire ne saura jamais oublier même s’il n’y a qu’au Congo qu’on oublie. Estce si sûr (encore) sous le Régime du Fils du Sphinx? Quand je vois Stockholm (Capital of Sweden) qui rédige un texte sur Zaida Catalán et Kamwina Nsapu, on peut déjà se mettre à frémir... En attendant les G’IS pour leur Michael Sharp.
BOULEVARD DU 30 JUIN N° 1287, IMMEUBLE RWINDI LOCAL 33A. KINSHASA GOMBE, DRC. TÉL +243998865500 E-mail acrepvoyagesettourisme@gmail.com
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À nos lecteurs
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evonsnous l’écrire ? Qui l’ignore qui sache lire quand l’identité de ce journal est écrite à la première comme à la dernière des 20, 24, 32 pages voire plus de ce journal en lettres capitales et en gras ? «Le journal Le Soft International est une publication de droit étranger propriété de Finpress Group».
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nternational Le Soft ou Le Soft International, ditesle comme vous voulez, est un journal de droit étranger, enregistré à l’AMP, Agences et Messageries de la Presse belge SIP-AFRIMAGES, à l’adresse B-1410 Belgique, tél +32488205666 Fax 00322-3548978, eFax 00-1-707-313-3691, présent sur le territoire r-dcongolais suite à un accord conclu avec le ministère de la Communication et des Médias sous forme d’autorisation de diffusion délivrée par le ministre de la Communication et des Médias Lambert Mende Omalanga à la date du 13 janvier 2008 (M-CM/LMO/0321/ MIN/08). International Le Soft (ou Le Soft International) à ne pas confondre ni avec FINPRESS ni avec une identité quelconque, n’est pas de droit congolais.
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l n’a aucune carte, n’est membre d’aucun syndicat ni d’aucune organisation professionnelle congolaise, ne participe à aucune activité d’aucune organisation patronale ou professionnelle avec toute conséquence juridique que cela implique mais le monde étant ce petit village planétaire de Mac Luhan, la publication se dit solidaire avec la corporation d’ici et d’ailleurs.
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La UNE
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Le Président signe l’acte de décès de la coalition FCC-CACH
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ans son deuxième discours en date sur l’état de la Nation, devant le Congrès (les deux Chambres parlementaires réunies) un an après jour pour jour après le précédent, le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est revenu lundi 14 décembre 2020 sur la crise qui secoue la coalition FCCCACH et qui a abouti, jeudi 10 décembre, à la destitution démocratique du bureau de l’Assemblée nationale en tête sa présidente Jeanine Mabunda Lioko signant l’acte de décès d’une «coalition FCC-CACH (qui) avait pour vocation (...) de garantir une alternance pacifique et d’éviter à notre pays des conflits majeurs, (...) de servir de catalyseur pour l’action du Gouvernement (mais) qui est devenue «paralysante pour l’action du Gouvernement» sans «rencontrer les attentes de la population». En intégralité. Honorable Président du Bureau d’âge de l’Assemblée Nationale, Honorable Président du Sénat, Honorables Députés et Sénateurs, Distingués invités, Mes chers compatriotes, Il y a un an, jour pour jour, que Je prononçais devant ce même auditoire et ce même lieu mon premier discours sur l’état de la Nation. Ce fut alors une occasion non seulement de dresser à l’attention des Congolaises et des Congolais le bilan de l’action des pouvoirs publics durant l’année civile, mais aussi de partager avec mes compatriotes ma détermination à engager dans tous les secteurs de la vie nationale les réformes nécessaires à l’amélioration de leur vécu quotidien selon notre leitmotiv : le peuple d’abord ! Aujourd’hui, par la grâce de Dieu Tout Puissant, j’ai à nouveau le privilège de présenter devant votre auguste assemblée le deuxième discours de mon quinquennat sur l’état de la Nation. Il s’agit de situer, à l’intention du peuple congolais, les moments clés qui ont ponctué la vie de la Nation tout au long de l’année qui s’achève. Honorables Députés et Sénateurs, Distingués invités, Permettez-moi, avant toute chose, de m’incliner devant la mémoire des Congolaises et Congolais qui ont perdu leur vie au cours de cette année 2020 pour des raisons diverses, dues notamment à la crise sanitaire et à l’insécurité dans l’Est du pays. Pour cela, je vous demande de garder une minute de silence. Merci. Je ne peux passer sous silence le profond respect que j’ai pour le peuple congolais pour son endurance et sa résilience face à des situations de crises multiformes, qu’il a parfois subies en tant que victime de l’injustice sociale et du déficit de gouvernance. Honorables Députés et Sénateurs, Distingués invités, Le 13 décembre 2019, dans cette même salle, j’avais annoncé que l’an 2020 serait l’année de l’action, durant laquelle tout devait être mis en œuvre pour rendre irréversible notre lancée vers le progrès et l’émergence. Ma détermination était renforcée par l’expérience réussie de l’alternance pacifique au sommet de l’État, événement majeur qui tranchait avec le passé tumultueux de notre pays depuis son indépen-
dance. Dans cette optique, j’avais pris devant notre peuple l’engagement d’opérer des réformes courageuses et ambitieuses qu’impose la reconstruction de notre pays. Mais, Je savais que le seul vouloir n’allait pas suffire. Qu’il fallait établir un cadre politique et institutionnel qui soit propice à leur mise en œuvre. Et que, dans le même élan, j’ai formulé le vœu qu’ensemble, dans le cadre de notre Coalition, mon prédécesseur et moi-même allions relever les défis qui s’imposaient à nous tous en tant que citoyens de ce beau pays. En effet, telle qu’elle était pensée après les élections de 2018, la coalition FCC-CACH avait pour vocation non seulement de garantir une alternance pacifique et éviter à notre pays des conflits majeurs, mais aussi à servir de catalyseur pour que l’action du Gouvernement puisse mieux rencontrer les attentes de la population. Malheureusement, la réalité des faits est que, malgré les efforts que j’ai déployés, les sacrifices que j’ai consentis et les humiliations que j’ai tolérées, cela n’a pas suffi à faire fonctionner harmonieusement cette coalition. Cela n’a pas non plus empêché l’émergence de difficultés de tous ordres au sein de celle-ci, rendant ainsi aléatoire la concrétisation du changement tant réclamé par notre peuple. Face à cette situation qui menaçait à la longue le fonctionnement normal de nos Institutions dont Je suis le Garant, il me fallait absolument réagir, mieux, agir. Ce que j’ai fait en trois temps : w Tout d’abord en lançant, le 23 octobre 2020, un appel à tous mes compatriotes, toutes tendances confondues, de nous rassembler dans une Union Sacrée de la Nation, autour de Principes, de Valeurs et d’Actions dédiés au service de la population ; w Ensuite, me fondant sur les prérogatives que me confère l’article 69 de notre Constitution, j’ai engagé de larges consultations des forces vives de la nation à travers des leaders les plus représentatifs de la Société Civile et de la classe Politique, afin de recueillir leurs avis et éventuelles recommandations sur les solutions de sortie de crise ; w Enfin, par mon message à la Nation du 6 décembre dernier, j’ai rendu publiques les décisions que j’avais prises, enrichies par les apports de différents groupes et personnalités consultés. En effet, comme cela est ressorti dans mon dernier message à la Nation, j’ai noté une forte convergence entre la très grande majorité des parties consultées et moi-même sur la nécessité de : w Rompre avec une coalition FCCCACH devenue paralysante pour l’action du Gouvernement ; w Nommer un Informateur aux fins d’identifier une coalition, conformément à l’alinéa 2 de l’article 78 de la constitution ; w Procéder à la formation d’un Gouvernement d’Union Sacrée de la Nation qui travaillera en harmonie avec le Chef de l’État ; w Mettre en œuvre les réformes issues des consultations dont la plupart sont les mêmes que celles voulues par le Président de la République et contenues dans le Programme du Gouvernement. C’est le lieu ici de rendre un vibrant et mérité hommage à vous, Honorables Députés et Sénateurs de toutes tendances politiques, qui avez participé activement à ces consultations où vous vous êtes appropriés des résultats et
décisions qui en ont découlé, en vous inscrivant dans la dynamique de travailler avant toute chose dans l’intérêt du Peuple dont vous êtes les représentants. Comme Je n’ai cessé de vous le rappeler, vous avez un rôle immense à jouer pour aider à corriger les excès du passé, à implémenter un nouveau mode de gouvernance et à veiller à ce que nous ayons un Congo pacifié, plus efficace, plus démocratique et surtout plus solidaire. C’est pourquoi, la mission du nouveau Bureau sera de se pencher sur la revalorisation de la mission parlementaire, tout en veillant bien sûr à un meilleur traitement des Députés. La crise à laquelle nous avons assisté au sein de l’Assemblée nationale et son dénouement démocratique exemplaire à travers le traitement et le sort réservé à la pétition engagée par les Députés de tous bords contre l’ancien Bureau, constitue un indice sérieux de maturité politique. Ce fait tend à démentir une certaine doxa populaire qui soutient encore que le sort de notre pays ne peut s’inscrire que dans le sang, la violence, les rébellions, les assassinats et autres coups d’Etat. Le moment est donc venu de comprendre qu’il n’y a d’alternative à la construction démocratique que dans la paix et la concorde nationale, aussi laborieuse soit-elle. Que l’on soit de la majorité ou de l’opposition, chacun doit jouer sa partition dans l’amour du pays et de son Peuple, et dans le respect des institutions. Le processus de maturation de notre démocratie est irréversible. Il doit se refléter dans les prochaines échéances de remplacement des nouveaux membres du Bureau. Dans le même ordre d’idées, pour témoigner la reconnaissance de la patrie envers ses filles et fils qui auront agi dans l’intérêt du peuple, j’annonce qu’en juin 2021, en marge de la célébration du 61ème anniversaire de notre indépendance, la patrie témoignera sa reconnaissance envers le Premier ministre Patrice Emery Lumumba, un des héros nationaux dont on n’aura procédé au rapatriement des reliques et à qui on donnera enfin une sépulture digne de son sacrifice pour la patrie. Honorables Députés et Sénateurs, Distingués invités, Un autre événement déterminant qui a marqué un tournant décisif dans la vie nationale et a rendu indispensables des actions de courage, reste sans nul doute l’apparition dans notre pays de l’épidémie de Coronavirus (Covid-19) qui met en danger la santé de nos populations déjà fortement vulnérables des suites de l’accès insuffisant à la santé, à l’eau et à l’électricité et en proie à d’autres maladies et épidémies. En effet, l’année qui s’achève a été profondément affectée par la crise sanitaire et socioéconomique provoquée par la pandémie de la Covid-19 ainsi que d’autres épidémies, dont la maladie à virus Ebola, qui ont occasionné de lourdes pertes en vies humaines à travers le pays. Il sied de rappeler que, pour mettre la population à l’abri de toute propagation de la contamination au Coronavirus, j’ai immédiatement mis en place des mesures pour contenir sa progression. A cet effet, j’ai proclamé l’état d’urgence sanitaire en imposant une série de mesures de prévention et de protection qui ont permis de ralentir la propagation de l’épidémie dans la Capitale ainsi que dans les provinces. La prise en charge de la lutte contre la Covid-19 a été confiée à un Comité
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multisectoriel. Une Task Force Présidentielle a été mise en place pour le suivi et l’évaluation de toutes les activités de prévention et de riposte contre la pandémie de Coronavirus (Covid-19). L’on peut noter avec satisfaction que, grâce à mon impulsion, l’année 2020 a marqué la fin de l’épidémie mortelle de la maladie à virus Ebola (qui a sévi à l’Est du pays et dans la province de l’Equateur) et de l’épidémie de rougeole, grâce aux campagnes de ripostes menées avec efficacité par les experts nationaux et internationaux, intégrant la vaccination, la prise en charge des cas et la surveillance de la maladie. De même les interventions du Gouvernement et de ses partenaires ont permis de réduire à 40% la mortalité pour cause de choléra. En revanche, l’on doit constater, que notre pays continue encore à faire face à la pandémie de Covid-19, dont le premier cas a été détecté en mars 2020. En dépit de l’existence de ce dispositif qui a permis d’obtenir de résultats probants en termes notamment de maîtrise du nombre de cas de contamination et de baisse de cas de décès, l’on doit admettre que la riposte à la covid-19 reste confrontée dans notre pays à des défis majeurs, dont principalement la prise en charge gratuite des patients, la réalisation des tests à grande échelle et la mitigation des conséquences socioéconomiques qui nécessitent beaucoup des moyens. A cela s’ajoutent le déficit de structures de santé capables de répondre à une épidémie à grande échelle, les besoins en ressources humaines de pointe ainsi que la gestion de transport des malades. Ces différents défis justifient mon appel à une maximisation des recettes publiques par le Gouvernement, à l’intensification de la lutte contre la corruption, à la création d’un Fonds National de Solidarité pour faire face à la Covid-19, à la solidarité et à la coopération internationales tant sur le plan bilatéral que multilatéral. Entre temps, j’appelle les Congolaises et les Congolais à la vigilance tous azimuts face à la remontée des cas de Covid-19 qui se confirme maintenant comme une deuxième vague, principalement dans la ville de Kinshasa. Cette deuxième vague est essentiellement due à l’importation des cas venant des pays étrangers mais aussi au relâchement de mesures de prévention. Il nous sera difficile de maîtriser cette nouvelle vague si la population n’obéit pas aux gestes barrières. C’est pourquoi, j’invite notre population à respecter toutes les mesures édictées à cet effet par les autorités sanitaires, notamment le port obligatoire de masque. Honorables Députés et Sénateurs, Distingués invités, Au cours de cette année 2020, la vie nationale est aussi restée dominée par le défi sécuritaire. En effet, la situation demeure toujours préoccupante dans l’Est et dans le Nord-Est de notre pays. Diverses actions ont été menées et continuent à être menées pour y faire face. Des programmes publics et privés de sensibilisation de la population sont implémentées sur terrain ; des opérations de nos forces armées tendant à traquer et neutraliser les ennemis sont toujours en cours et une réforme des programmes DDR et STAREC est actuellement en
(suite en page 7).
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LA UNE |
Il fait état des «humiliations» subies au sein de l’ex-coalition (suite de la page 6).
phase de finalisation pour aboutir à un programme unique et fusionné DDRCS (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion Communautaire et Stabilisation) destiné à gérer les cas des personnes qui renoncent aux activités des groupes armés. Je vous demande donc de soutenir mon action pour le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans cette partie de notre pays. Les FARDC dont j’assume le Commandement Suprême vont prendre de plus en plus d’ampleur, de plus en plus de force et elles seront capables de défendre notre pays et tout le territoire national. Tous ces efforts fournis et d’autres qui le seront au cours de la nouvelle année, ne visent qu’à redonner à notre armée et à notre police une capacité offensive et dissuasive indispensable à garantir la paix et à protéger notre patrie. Dans cet effort, nous bénéficions du concours de la Monusco, de la FIB et de nos partenaires bi et multilatéraux à qui j’adresse tous mes remerciements pour le soutien financier, logistique, technique et opérationnel. Dans cette optique, je signale qu’au cours de cette année 2020, notre pays vient de formaliser la reprise de la coopération militaire avec les USA matérialisée par la signature d’un mémorandum d’entente. Dans le même ordre d’idées, j’annonce la création d’une Ecole de guerre en RDC l’année prochaine, fruit de la coopération avec la France, avec pour objectif d’améliorer la formation et la remise à niveau de nos officiers supérieurs dans tous les domaines. De même, je signale que les travaux de construction de l’Académie de la Police et du Ministère de la Défense sur financement de l’Union européenne, vont commencer au début de la nouvelle année 2021. Par ailleurs, se poursuivront au cours de la même année la coopération avec la Chine pour la construction de nouvelles infrastructures. Dans le même ordre d’idées, le Mini-Sommet de Goma tenu à mon initiative, en visioconférence, en date du 7 octobre 2020, et qui a réuni les Chefs d’Etat de l’Ouganda, du Rwanda, de l’Angola et de la RDC, a permis notamment d’évaluer la situation sécuritaire dans la région des Grands Lacs, en particulier en RDC, marquée par l’activisme et la menace des groupes armés et des forces négatives. À cette occasion, les Chefs d’Etat ont rappelé l’Accordcadre d’Addis Abeba qui affirme les préoccupations sécuritaires des pays de la sous-région et ont affirmé leur volonté de conjuguer leurs efforts visant à éradiquer ces forces négatives et groupes armés opérant dans la sousrégion, et en particulier dans l’Est de la RDC. Tous ces efforts fournis et d’autres qui le seront au cours de la nouvelle année, ne visent qu’à redonner à notre armée et notre police une capacité offensive et dissuasive indispensable pour la protection de la patrie. Honorables Députés et Sénateurs Distingués invités, Je ne peux passer sous silence un autre défi qui a marqué mon action au cours de cette année 2020, à savoir l’éducation. Point n’est besoin de rappeler que l’éducation constitue un des facteurs qui élève le niveau d’une nation. En application de l’article 43 de la Constitution, j’ai décidé de la mise en œuvre effective de la gratuité de l’enseignement à l’ensemble du niveau primaire et sur toute l’étendue du territoire national dès la rentrée scolaire 2019-2020. Cette importante décision a permis à plus de 4 millions d’enfants d’intégrer ou de réintégrer le système éducatif en allant à l’école et de réduire de manière substantielle les charges des parents
pour l’éducation de leurs enfants. Je me dois de souligner que la politique de gratuité a induit des effets de divers ordres. Des instructions précises ont été données au Gouvernement afin d’arrêter des mesures d’accompagnement. Il s’agit notamment de : la prise en charge, par le Trésor public, des salaires de 230.536 enseignants non-payés (NP) ; l’allocation des frais de fonctionnement aux écoles primaires publiques de Kinshasa et de Lubumbashi, jadis non bénéficiaires ; le réajustement des salaires de tous les enseignants en ramenant le salaire de l’enseignant le moins payé à l’équivalent de 100$ ; l’octroi des indemnités de logement et de transport aux enseignants des villes et chefs-lieux des provinces administratives ; le réajustement des frais de fonctionnement aux écoles primaires publiques et aux bureaux gestionnaires ; l’acquisition et la distribution des manuels scolaires et matériels didactiques ; la construction de quelques nouvelles salles de classe ; la prise en charge, depuis octobre dernier, de 58.735 enseignants nouvelles unités du primaire. Je suis conscient que beaucoup reste encore à faire afin de consolider et pérenniser cette réforme bien accueillie par nos populations et par nos partenaires. Considérant que l’éducation est le moteur de développement d’un pays, Je m’engage à ne ménager aucun effort pour que les réformes fondamentales retenues dans la Stratégie Sectorielle de l’éducation et de la Formation 20162025 soient mises en application. Ainsi donc, au fur et à mesure que la mobilisation des recettes publiques va s’accroître, la quote-part du budget allouée à l’éducation s’améliorera conséquemment.
Honorables Députés et Sénateurs, Distingués invités, Dans le registre des réformes que Je porte, Je voudrais mentionner aussi le défi de la desserte en électricité et en eau potable au profit de notre population. Le triste constat largement partagé aujourd’hui est que cette desserte reste insuffisante et faible. Cette situation de fait est d’autant inacceptable que l’immensité et la diversité des sources et des ressources énergétiques et hydrauliques de la République Démocratique Congo sont quasiment sans limite. Ce déficit est dû à l’incapacité par le passé à anticiper les exigences de la démographie galopante d’aujourd’hui et la multiplication de nos cités et de nos villes qui ont fini de prendre de court nos infrastructures insuffisantes et vieillissantes. Comme Je le répète souvent, nous devons rompre avec la culture du potentiellement riche pour s’inscrire dans la logique de la réalisation effective et efficiente de nos potentialités. C’est fort de cette conviction qu’a été organisé, du 20 au 22 août 2019, le forum de Matadi sur l’énergie, mère du développement rapide et de la modernité bien comprise. De ce forum est sortie l’option volontariste que l’Energie devrait être considérée comme une priorité du quinquennat en cours. Cette annonce tirait son réalisme des lois n° 14/011 du 17 juin 2014 sur l’électricité et n° 15/026 du 31 décembre 2015 sur l’eau qui ont révolutionné notre gestion passée de ces deux domaines désormais libéralisés. C’est toujours grâce à cette conviction que j’ai encouragé certaines réalisations, par exemple à Kinshasa dont la grandeur et la densité comptent parmi les plus grandes de notre pays, du continent et du monde. Deux nouvelles usines de production d’eau potable sont actuellement en construction pour résorber le déficit. Il s’agit de l’usine de Lemba Imbu dont la production finale sera de 220.000 m3/jour et de celle de
Binza-Ozone qui, elle, en produira à terme 300.000 m3/jour. Par ailleurs, la réhabilitation du captage de N’djili ramènera au réseau kinois 330.000 m3/ jour supplémentaires. Ce qui se fait à Kinshasa se fait également, toutes proportions gardées, dans bien de nos provinces où l’existant est entretenu et réparé, où les nouvelles structures de production et de distribution sont projetées ou en construction, et même où les forages, les adductions d’eau et les bornes fontaines sont installés pour répondre aux besoins de nos populations. S’il s’observe un tel dynamisme dans le domaine de l’amélioration de la production et de la distribution de l’eau potable, celui-ci est encore plus notable dans le domaine de l’électricité où l’application de la loi de libéralisation ne pose pas un problème. Pour ce qui est du Projet Grand Inga, les financements sont en passe d’être bouclés avec plusieurs développeurs et off-takers (acheteurs). Il est évident que quand ces ouvrages seront totalement opérationnalisés, la République Démocratique du Congo reprendra son rôle de leader africain de l’énergie pour le bien-être de toutes ses populations et même du continent. A ce jour, J’ai l’avantage de vous annoncer que l’Autorité de Régulation du secteur de l’Electricité, ARE en sigle et l’Agence National d’Electrification et des services Energétiques en milieux Rural et Péri-Urbain, ANSER en sigle, sont pleinement opérationnelles depuis la désignation de leurs animateurs. L’ARE veillera à ce que la libéralisation du secteur de l’électricité se déroule aussi bien efficacement que dans l’ordre. Tandis que l’ANSER, qui est une première, s’occupera enfin de l’électrification de nos villages qui n’auront été que très oubliés jusqu’ici. La stratégie choisie ici est de trouver rapidement des moyens pour la construction des micro et mini centrales hydroélectriques et solaires de manière à fournir de l’énergie aux principales grandes agglomérations et aux chefs-lieux de tous nos territoires. Bientôt il en sera également ainsi pour la loi sur l’eau dont les mesures d’application ont fini d’être examinées au niveau du Gouvernement. Honorable Députés et Sénateurs, Distingués invités, L’un de points déterminant dans le parachèvement de la réforme des entreprises publiques et la mise en œuvre effective des établissements publics susvisés, est la révisitation du monopole dont jouissaient hier encore la SNEL et la REGIDESO. Ces deux entreprises publiques devenues des sociétés commerciales, paraissent insuffisamment outillées pour continuer à desservir notre population devenue plus nombreuse à travers toute la République. Cette importante réforme dans les secteurs de l’électricité autorise dorénavant tout opérateur, remplissant les conditions prévues par la loi, à investir dans l’un de ces domaines. Je nourris la conviction que l’aiguillon de la concurrence dans le secteur non seulement accroîtra la production mais aussi occasionnera une baisse conséquente des prix. Honorables Députés et Sénateurs, Distingués invités, Un autre défi qui a retenu mon attention au cours de cette année 2020 est celui qui touche à l’environnement. En effet, à l’instar des autres pays du monde, la RDC fait face à trois défis environnementaux : le changement climatique, l’érosion de la biodiversité et le changement d’utilisation des sols et de l’eau. Parmi les initiatives prises pour apporter des solutions à ces pro-
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blèmes, j’ai mis en œuvre un ambitieux programme intitulé «Jardins scolaires pour un milliard d’arbres » en vue de la reconstitution du couvert forestier du pays. A cet égard, j’ai instruit la finalisation du tout premier document de politique forestière nationale devant jeter les jalons de la révision du code forestier. Enfin, j’ai créé au sein de la Présidence une Agence de transition écologique et du développement durable ayant pour mission de concevoir, coordonner et implémenter les politiques nationales relatives à la transition écologique. Cette Agence établit les indicateurs nationaux de performance et développement durable pour mesurer le niveau d’avancement de la transition écologique en RDC. Honorables Députés et Sénateurs, Distingués invités, Un autre défi tout aussi important qui a fait l’objet de nos préoccupations au cours de cette année 2020 est celui de la diplomatie. En effet, sous notre leadership, la RDC est en train de reprendre progressivement sa place dans le concert des nations. Le 9 février de cette année 2020, en marge de l’ouverture des travaux de la 33e session de l’Assemblée générale de l’Union Africaine, j’ai été élu Premier Vice-Président pour 2020 et Président de cette organisation régionale en 2021. Nous devons contribuer, chacun, à la réussite de ce mandat qui offre à notre pays l’opportunité de faire progresser plusieurs reformes et projets au niveau continental, mais aussi d’améliorer son image et d’accroître son influence dans le concert des Nations. Pour ce faire, une bonne prise en charge de nos ambassades et consulats s’impose dans le but de développer une diplomatie plus ambitieuse, en même temps qu’il est urgent d’apporter certaines réformes qui tiennent comptent des contraintes du moment. Honorables Députés et Sénateurs, Distingués invités, Les faits saillants qui ont marqué l’année 2020 et dont les plus importants ont été ici épinglés, ont l’avantage de nous rappeler que personne ne peut gagner seul la bataille contre la COVID-19 et vaincre les différents défis de nos ambassades et consulats s’impose dans le but de développer une diplomatie plus ambitieuse, en même temps qu’il est urgent d’apporter certaines réformes qui tiennent comptent des contraintes du moment. Honorables Députés et Sénateurs, Distingués invités, Les faits saillants qui ont marqué l’année 2020 et dont les plus importants ont été ici épinglés, ont l’avantage de nous rappeler que personne ne peut gagner seul la bataille contre la COVID-19 et vaincre les différents défis auxquels nous faisons face. L’élaboration et la mise en œuvre de différentes réformes vont prendre pour certaines un peu plus de temps. Mais, avec la détermination, nous finirons par y arriver. La feuille de route du prochain Gouvernement qui sera issu de la nouvelle coalition nous engagera sans répit, au sein de l’Union sacrée de la Nation, dans le travail qu’elle impose pour le bien du Peuple congolais. Dès lors, travaillons tous ensemble dans la concorde, sans exclusion aucune, pour mettre fin à cette pandémie, pour mettre en place des systèmes de santé résilients à même de protéger nos peuples à l’avenir et pour bâtir notre pays. Fortifions-nous, soyons fermes et montrons du courage pour notre peuple, pour nos villes et pour notre nation. Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo. Je vous remercie.
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Congolais d’exception |
Un homme, une ambition
Steve Kabasele Kabalu né Stephan Kabalu, l’homme éclectique
Directeur Général d’ACREP Voyages et Tourisme, mon jeune frère Guillaume Kabasele dit Kallo me reçoit lors d’une réception sous l’œil vigilant de José Ekondo. À dr., escale à Dakar devant la chambre n°13 de la Cité Universitaire jadis occupée par l’étudiant né Stephan Kabalu. DR.
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teve Kabasele Kabalu né Stephan Kabalu. Je suis le fils cadet d’un comptable de banque. Mon père Bonaventure Kabasele Mpiana était un féru des pièces justificatives dans toute opération financière. Il me disait toujours, regardant un ticket de bus de transport en commun déchiqueté, que c’est une pièce comptable. A 76 ans, il venait encore dès 7 heures du matin à mon bureau pour mettre de l’ordre au sein de mon administration. Cela me sert encore de leçon aujourd’hui. Je suis né à Tshikula dans la
région du Kasaï Central. C’est une importante gare de chemin de fer comprenant une Mission catholique dont le curé me fit vite baptiser en me prénommant Stephanus Guillaume Blaise, au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Mon nom de famille Kabalu provient de mon oncle paternel, comme il est de coutume chez nous les Baluba. MON CÔTÉ UN PEU REBELLE NAISSANT. Plus tard, je reprendrai le patronyme familial comme l’exigeaient les colons, pour les enfants nés d’un parent commun. Je suis donc allé à l’encontre de la volonté de ma maman
qui était convaincue, de retour d’une visite familiale, pouvoir rentrer à Kolwezi où la banque avait affecté mon père, d’y arriver et pouvoir accoucher à terme. C’est peut être mon côté un peu rebelle naissant et mes origines tribales qui m’ont caractérisé ainsi de manière précoce. Les Baluba sont un peuple riche, culturellement, têtu et convaincu de par leur orgueil propre. J’ai lu quelque part dans une revue mensuelle « Le Kasaï Natal » qu’un sociologue belge du nom de Van Nerck recommandait en 1929 à l’autorité de l’époque, de maintenir à bon escient la division entre les Baluba du Kasaï et ceux du Katanga qui sont pourtant des
populations d’un Empire qui portait le même nom. Il disait en substance : « Il faut supprimer surtout l’esprit de cet empire qui rend les chefs religieux, les chefs politiques et militaires après intronisation et investitures, plus puissants et les amène à acquérir une puissance spirituelle de haute tension » (réf. revue mensuelle Le Kasaï Natal, octobre 2015). Donc, j’ai tout de même passé ma première enfance dans le Lualaba, zone minière par excellence que mon père décidera de quitter en 1954 contre l’avis de son employeur. Nous empruntons le train pour Kananga via Tenke, une autre gare de mémoire. La nuit, alors qu’on y attendait le train de correspondance,
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aucun enfant ne pouvait se hasarder seul le soir venu. Les blancs appelés Mutumbula rôdaient avec leurs lampes torches pour braquer et bâillonner toute personne isolée et les emmener à une destination inconnue. Comme dans un village sous couvre feu permanent. J’apprendrai plus tard que c’était plutôt une forme de résurgence du travail forcé ayant ses origines dans la période de la traite négrière. On continuait à vendre de la main d’œuvre bon marché pour les mines d’or de Rhodésie et d’Afrique du Sud en pleine époque coloniale. Lorsque nous arrivons à Léopoldville en 1955, nous nous (suite en page 9).
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portrait |
Kabalu, l’homme qui touchait à tout (suite de la page 8).
guichets traditionnels. ACREP est une structure que j’ai créée le 14 septembre 1977 après avoir été remercié sans raison valable de la Compagnie Maritime Zaïroise où je ne comptais pas faire carrière. Cependant, tirant profit de l’erreur commise par mon ancien employeur, je gagnerai un procès dont le dédommagement va m’aider à lancer financièrement mon microcosme d’entreprise qui va aller de l’Agence des Relations Publiques et Commerciales aux activités culturelles et cinématographiques, en passant par la location de véhicules, le transport de biens et des personnes, etc. Un grand frère et ami banquier créateur de la CNECI, Jules Ngole, dit de moi que je suis devenu boulimique. Je l’accepte avec un sourire en coin et préfère d’ailleurs le terme d’éclectique puisque je touche à beaucoup trop de choses à la fois. On dit : «qui trop embrasse mal étreint». Moi, j’aime bien seulement embrasser au propre comme au figuré, mais je m’étreins pas. Je préfère me limiter aux embrassades puis je passe la touche à mes proches, que je garde sous surveillance. C’est ainsi qu’assez tôt, je me suis défait de l’Agence de Voyages et tourisme ACREP au profit de mon jeune frère Guillaume Kabasele dit Kallo qui justement dirige cette entité de main de maître qu’il est d’ailleurs en judo. A ma grande satisfaction... Même par ce temps de Covid-19, il fait montre de beaucoup de dextérité, tapi au 1287, boulevard du 30 Juin dans la commune de la Gombe. Il y tient encore le coup. De l’Université de Dakar devenue Cheikh Anta Diop en hommage à ce grand savant égyptologue, j’ai gardé une image positive se référant à tout le peuple sénégalais. Mes professeurs Pathé Diagne et son épouse, la sociologue Dr Fatou Sow, sont des personnes m’ayant initié aux principes d’insatisfaction dans la recherche analytique et de simplicité dans la vie. Le premier m’a initié au cinéma à Tubatul avant de me faire rencontrer M. Sembène Ousmane, l’homme des Bouts de doigts de Dieu et du célèbre long métrage Le Mandat. La seconde m’a permis de connaître d’autres historiens de renom comme Ibrahima Kake, le Guinéen, Ndaywell Enziem, le R-dCongolais et autre Théophile Obenga du Congo voisin, dont je suis devenu fervent lecteur. Historien moi-même, j’ai fait une maîtrise en Philosophie
installons dans le quartier dit ImmoCongo qui s’appellera plus tard Quartier du 20 Mai. Mon père fut accueilli par un ami d’enfance, agent de l’Administration coloniale, du nom de Misakabo, où on nous traitait de Bawuta parce qu’effectivement nous venions d’ailleurs. Les immigrés d’aujourd’hui… Aussitôt que la banque lui proposa de le réengager, mon père ne vit aucun inconvénient et nous emmena dans un premier temps à nous installer au quartier dit Renquin sur l’avenue Lokolama (une des rues qui comprendra la cité ou le quartier Molokay de Papa Wemba avec comme voisin le futur professeur Tshuinza Mbiye spécialiste reconnu d’Économie monétaire. Puis, il va acheter une villa dans le nouveau quartier de Yolo Sud au sein de la même commune. ON DIT : «QUI TROP EMBRASSE MAL ÉTREINT». Nous vivions à proximité d’un bureau de la gendarmerie surnommé Mabanga à cause des jets de pierres qui s’y déroulaient lorsqu’il y avait rixe entre délinquants! Cependant, la première dame bourgmestre Mme Elonga n’hésita pas à faire construire en face un centre hospitalier devenu célèbre aujourd’hui au point d’intéresser Mme Denise Nyakeru Tshisekedi, la Première dame actuelle de la RDC. En 1957, on nous inscrit à l’école primaire dit Athénée de Limeté, dans la commune du même nom. Le terrain qu’occupe l’École Massamba aujourd’hui était notre espace d’apprentissage grandeur nature des règles de bonne conduite pour connaître les risques encourus à l’extérieur de la maison ou de l’école. Chaque mercredi après-midi était consacré au divertissement, sport et natation au sein de Funa Club situé sur le boulevard Lumumba non loin de l’aéroport de Ndolo. C’est en souvenir de ces bons moments que j’ai repris l’appellation Funa Club pour notre complexe sis 3036 avenue Macon, Quartier Funa Industriel. Ce n’est pas seulement un lieu de résidence. On y trouve un terrain de basketball et de tennis. On peut y jouer du tennis de table, billard et autres jeux de société sans compter la piscine et la salle de fête, de fitness, etc. A cela, il faut ajouter le partenariat avec la banque EQUITY qui fait qu’une agence est ouverte pour y effectuer l’essentiel des opérations nécessitant une économie de temps que prend l’attente devant les
«Né Stephan Kabalu. Visite de pèlerinage chez le Vieux (Sphinx) à Kabeya Kamwanga». DR. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1511 | PAGE 9.
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Kabalu, à qui le colonel promit la peine de mort
Guichet extérieur de l’agence bancaire ACREP qui ambitionne de payer jusqu’à 500 fonctionnaires par jour grâce à la préparation d’enveloppes à l’avance. DR.
(suite de la page 9). africaine avec pour Mémoire «La Logique Bantoue » défendu à Dakar en 1974. Recommandé auprès de Mgr Tshibangu, recteur des Universités Nationales du Zaïre, je vais finalement renoncer à la carrière de chercheur ou enseignant pour me consacrer au Développement économique de mon pays. Lorsque sonne le glas du régime dictatorial de Mobutu, je m’intéresse aux machines industrielles de la Minoterie du Congo qui se désintéresse de la production de la farine de maïs afin de concurrencer la MIDEMA qui détenait le monopole de la production et de la distribution de la farine de froment. Avec mon associé José Ekondo Nguma, nous créons AWA (African and World Alimentary) que je dirige avec satisfaction. Des gros marchés locaux et internationaux tombent dans notre escarcelle jusqu’au jour où suite au conflit de
l’Afdl, le barrage d’Inga est occupé et fermé par des forces étrangères qui nous coupent l’approvisionnement en courant électrique. Le PAM, Programme Alimentaire Mondial qui assurait nos commandes, ferme ses bureaux pour s’installer à Nairobi au Kenya. Je décide pour la première fois de quitter le pays malgré moi. COMMENT J’ARRIVE CHEZ LOUIS MICHEL. Exil au Congo Brazzaville où Mr Lissouba a maille à partir avec son prédécesseur Sassou Nguesso. Départ pour le Cameroun et tentative infructueuse d’y installer une activité en location des véhicules, puis refuge au pays de nos oncles les Belges. Installation dans la ville diamantifère d’Anvers et association éphémère avec l’Agence de voyages Boschmans Reizen et d’une imprimerie dans la région de Brussels avec la famille Stroobans.
Le tout se soldant par des faillites à répétition malgré un sursaut d’édition culturelle avec ma Bande Dessinée Au village de Mambou issue d’un projet manqué de film pour enfants, le contact est repris avec le terroir national. Entre-temps, à Sun City, en Afrique du Sud, un processus de Dialogue National Congolais se met en place. N’ayant jamais rompu le lien avec le célèbre opposant politique congolais et parent Étienne Tshisekedi Wa Mulumba, il m’accorde le statut de conseiller financier privé, ce qui me fait précipiter dans un avion pour Johannesburg. Ce sera un séjour prolongé qui prendra presque deux ans au cours desquelles j’ai retrouvé un Aîné de l’Université de Dakar, M. Moustapha Niasse venu en remplacement d’un médiateur contesté. De confidence en confidence, il va m’avouer être, en tant que fonctionnaire des Nations Unies, en service commandé pour remettre de l’ordre dans l’Affaire congolaise, asseoir et confirmer le pouvoir de Joseph Kabila et surtout, dans la mesure du possible, éviter l’emprise de mon mentor trop imbu de lui et empêcheur de tourner en rond, le Sphinx de Limeté. Il me conseillera de prendre langue avec les tenants de l’opposition non violente qu’étaient les Me Kamanda, Zahidi Ngoma, le Palu Antoine Gizenga ainsi que la dame de fer mobutiste Nzuzi Wa Mbombo. La suite est connue de tous. Aucune de ces personnalités ou représentants ne voulait de nous, alléchées qu’elles étaient par la possibilité d’occuper un poste, une fois le schéma occidental approuvé. Devant jouer mon rôle de Conseiller Pélérin, je prendrai mon bâton pour rencontrer, grâce à mon frère Gilbert Mundela, l’actuel président Cyrille Ramaphosa encore de la COSATU en transit pour le pouvoir, dans son bureau
Vue cour intérieur côté jardin du complexe ACREP côté piscine. DR. psychologique. Suite et clap de cossu de Sandton pour m’enfin ! tendre confirmer à 90% la Le retour après le Dialogue version de M. Niasse. Le soir, je fais un compte rendu comInter-congolais d’Afrique du plet et détaillé de la situation Sud a été plutôt rude. à mon Boss qui donne son feu Je suis, avec quelques compavert pour un dernier coup de triotes et un Sud-africain, accupoker. Le lendemain, je prends sés d’avoir comploté contre l’avion pour le Royaume de le régime de Joseph Kabila Belgique, convaincu que c’est et conduits à la prison de la là-bas qu’il faut rencontrer Kasapa le vrai maître des céans, le L instruction durera plus de Commissaire Européen Louis quatre mois et je reste en déMichel. tention. Arrivé à Bruxelles, je suis reçu Le colonel instructeur Tim par son Directeur de cabinet Mukuntu me promettait la qui m’informe qu’il n’y a pas peine de mort. de nuages entre lui et la faGrâce à mon téléphone pormille, au contraire. table, j’arrive à joindre une fois Toutefois, il promet de transde plus M. Moustapha Niasse mettre mon message à son chef au Sénégal qui appelle le et me fixe rendez-vous le lundi Président Kabila en insistant, suivant 11 heures. m’a-t-il confirmé, qu’après Alors que je pensais être porles accords de Sun City, il ne teur d’un message de paix, je pouvait plus y avoir des prim’entendrai dire que le Comsonniers pour raisons politique missaire ne pourra me receen RDC. voir qu’après avoir obtenu du Ainsi, un autre colonel du nom responsable qui me délègue de Nzabi va établir un PV qui la preuve de sa déclaration va finalement permettre ma concernant la possession par relaxation. M. Louis Michel d’un compLes poursuites contre mes toir de diamant à Tshikapa en proches vont en effet prendre République Démocratique du fin dès avril 2004, ce qui va Congo tel qu’il l’avait déclaré permettre à la famille Kabasele publiquement. de reprendre le fonctionneL’affaire que je croyais poliment normal de ses affaires, tique avait finalement pris avec plus de sérénité. avec STEVE KABALU n une dimension privée, voire
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l’actu |
Les FCC se vident dans les rangs
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ous s’en vont, tous vident les rangs ou presque. Qui l’eût cru? De Modeste Bahati Lukwebo à François Rubota Masumbuko en passant par Léon Kengo wa Dondo - donc Michel Bongongo Ikoli Ndombo, donc Franck Di Malila Apenela, etc. - et Jean-Claude Baende Etafe Eliko, et encore d’autres PPRD pur sang Jean-Pierre Lihau ou Justin Bitakwira Bihona, c’est la grande décrue. Sans compter le Palu mené par Godefroid Mayobo Mpwene Ngantien qui, au moins, dans ce dossier, fait consensus avec l’autre aile... Jusqu’à des ministres du Gouvernement national, celui-là même conduit par Sylvestre Ilunga Ilunkamba - Jean-Lucien Bussa Tongba, Julien Paluku Kahongya à Claude Nyamugabo Bazibuhe et, bien entendu le Vice-ministre (Kengo) à la Santé Albert M’Peti Biyombo - les lignes se défoncent incroyablement au point où on se demandait ce qui pourrait encore arrêter ce tsunami. PLATE-FORME EMBRASSE-TOUT. Il faut ne pas voir seulement des têtes d’affiche. Dans ce système des regroupements politiques, le diable est dans les détails. Il faut ainsi gratter pour voir - comme c’est le cas du regroupement ADRP dont on disait appartenir au coordonnateur du FCC, Néhémie Mwilanya Milondja, l’ancien puissant DirCab du président honoraire Joseph Kabila Kabange - ce que cela cache. On y trouve ainsi des Trésor Kapuku Ngoy, des Jean Chrysostome Vahamwiti Mukesyayira, etc., dont nul, il y a peu, n’aurait jamais douté une seconde la «loyauté» pour la kabilie. Voici qu’ils aban-
qui va permettre de tirer des leçons du passé et se mettre la main dans la main pour travailler», déclare celui qui se détache, de plus en plus, comme l’homme clé, Néhémie Mwilanya Milondja, encore Directeur de cabinet du président de la République et membre d’un Comité stratégique dont nul n’en connaîtra la composition. Ci-haut, à dr., Léon Kengo wa Dondo - le chef du parti politique Les Républicains - consulté par le Chef de l’État et ci-haut à g., Modeste Bahati Lukwebo, de l’AFDC-A. Tous désormais ex-FCC. DR.
Ci-haut, de g. à dr., le ministre Julien Paluku Kahongya, le Député PPRD pur sang Jean-Pierre Lihau. Ci-bas, l’ex-ministre Jean Chrysostome Vahamwiti Mukesyayira et le ministre Claude Nyamugabo Bazibuhe. DR.
donnent, voici qu’ils l’abandonnent... Le FCC, plate-forme embrassetout, conçue sur du vide idéologique, qui voulait conquérir les cœurs des Congolais, s’imaginant qu’elle pouvait faire rêver le pays. Combien en reste-t-il (encore)? Dès juillet 2018, alors que la Kabilie échoue à apporter les réponses pratiques au vivre des Congolais, elle tente, lors des messes noires organisées au Pullmann Fleuve
Congo Hotel, de rassembler les Congolais en faisant signer une charte. Une heure avant, une réunion improvisée «au lieu habituel» - Procoki légué par feu Augustin Katumba Mwanke - avait failli, face à une navigation à vue, ne répondant qu’à des intérêts partisans, particuliers et non du Peuple, mettre le feu aux poudres... Si des hordes de personnes se rendent aux séances des signatures, le cœur
n’y guère... On vit néanmoins défiler tout un pays officiel: des chefs de partis et regroupements politiques, des ministres, des gouverneurs de provinces, des chefs des confessions religieuses dont Mgr Marini Bodo, ancien président de l’Église du Christ au Congo, ECC. «Le front commun pour le Congo est ouvert à l’adhésion des partis et regroupements politiques, des personnalités
indépendantes et de la société civile», délivre l’article 6 de la charte d’un regroupement qui se veut «constitué de ceux qui veulent devenir des remparts pour protéger le Congo. Aussi, de ceux qui pensent que les querelles nous ont fait reculer, et qu’il est temps que nous puissions nous rassembler pour aller à la rencontre de notre peuple, lui faire une offre nouvelle. L’offre d’un renouveau mental
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ET DES LANGUES QUI SE DÉLIENT. Une série infinie de rencontres-adhésion massive a lieu. Le FCC est alors célébré. Objectif affiché : rafler la mise aux prochaines élections, à toutes (présidentielle, législatives nationales et provinciales, et..., celles des gouverneurs des provinces). Si la présidentielle apporte la paix en portant au pouvoir un homme attendu Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, rien de tel aux Législatives. Désormais, les langues se délient. C’est le puissant Néhémie Mwilanya dont des FCC purs et durs - il en existe - réclament publiquement la tête. Steve Mbikayi @Cartesien243: «Après le énième échec, nous attendions une autocritique sévère suivie de démission. Rien de tel! L’équipe perdante depuis la présidentielle continue! Co-fondateur du FCC, nous récusons l’actuelle coordination. Et, dorénavant, nous prendrons des initiatives courageuses pour sauver les meubles». «Nous remercions les camarades qui étaient à la manœuvre jusqu’à ce jour. L’heure du renouveau est arrivée. On ne change pas une équipe qui gagne mais celle qui multiplie les échecs malgré les occasions répétées de corriger les erreurs. Plusieurs ont failli dans la gestion des hommes» (Sénatrice Francine Muyumba Nkanga @ Muyumba). D. DADEI n
international DÉBOULONNEMENT EN MARCHE ACCÉLÉRÉE l’Analyse |
Thambwe Mwamba à l’origine de toutes les crises politiques récentes L’homme qui n’ouvrait jamais la bouche sans faire une bourde
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mpossible de savoir comment il fonctionne. Alexis Thambwe Mwamba, ATM pour les siens, n’ouvre jamais la bouche sans faire une bourde. Dans une vie passée, l’ancêtre du Soft International - Le Soft - écrit un jour, in tempore no suspecto - que «si le mot arrogance n’existait pas, il porterait certainement celui d’Alexis Thambwe Mwamba». Comment être un homme public - politique en l’occurrence - et avoir l’injure, l’excès verbal aussi facile? L’excès? Du temps des années RCDGoma, c’est lui qui se vante d’avoir fait abattre le 12 octobre 1998 par un tir de missile sol-air un avion qui, assuret-il, atterrissait avec, à son bord, «quarante soldats et des armes»... destinés à détruire les rebelles. Dont lui. Il le dit sur Rfi, depuis Goma. La compagnie aérienne parle d’un avion de transport de passagers touché à l’atterrissage à Kindu, la ville d’ATM, dans le Maniema. Bilan : trois membres d’équipage et trente-huit passagers, pour la plupart des femmes et des enfants, tués. Depuis, l’ancien ambassadeur du Zaïre de Mobutu à Rome, en Italie, qui fut le redoutable patron des douanes et accises, pour le compte de Léon Kengo wa Dondo, laissé sur le carreau par ses amis de l’UDI, dirigea enfin un ministère - celui des Transports et Communications avant de porter la responsabilité du crash d’un Antonov An-32B - resté dans l’histoire comme la deuxième pire catastrophe aérienne du continent africain - qui fit le 8 janvier 1996, entre 225 et 348 morts et plus de 500 blessés (vendeurs, clients passagers) au décollage sur la place du marché Type Ka, l’homme qui fut en charge de la Diplomatie au RCDGoma, se défend sur tous les théâtres et les tribunaux qui ne le lâchent pas... Ministre d’État en charge de la Justice au moment de la «passation civilisée du pouvoir», il fait, le 18 octobre 2017 à Kinshasa, un réquisitoire sans appel contre la justice et le magistrat congolais, déclarant, devant le Conseil supérieur de la magistrature, que «l’arrestation et la détention sont devenues un instrument d’intimidation et de terreur contre les inculpés pour les amener à libérer leurs avoirs, avec à la clé le fameux
Le président du Senat Alexis Thambwe Mwamba, ATM en sigle. Après Mabund, à lui le tour? DR.
principe et objectif de «3V» : V comme Villa, V comme Véhicule et V comme Veste que tous les magistrats cherchent à avoir par l’exercice d’une profession, qui jadis, fut un apostolat». «Pour des peccadilles comme pour les faits purement civils, le ministère public est prêt à priver de liberté l’inculpé dans le seul but d’obtenir de celui-ci des sommes d’argent pour accorder la liberté provisoire». IL MET LE FEU AUX POUDRES ENTRE FCC ET CACH. Fin septembre 2015, il fait incarcérer un avocat, Me Tshibangu Kalala à Makala qu’il juge indélicat. Le barreau menace de faire un sit-in devant le cabinet du ministre. Lui a tout pouvoir pour éteindre ces «impénitents». Il ordonne à toute société d’État qui a signé un contrat de conseil avec un avocat congolais de le dénoncer. ATM met à genoux les avocats qui, pris de peur, décommandent la manifestation. L’avocat incarcéré siégera plus tard à ses côtés comme ministre délégué auprès du Premier ministre Bruno Tshibala Nzenze. Au tour de la presse. Elle en reçoit pour son grade. Le 20 juillet 2018, lors d’un cadre de concertation avec la Commission électorale nationale, il traite les journalistes de «minables», de « misérables » et de « malheureux ». «Il suffit d’un 300 US$ pour se payer quel titre on veut à la une d’un journal». A-t-il tord? Ministre de la Justice, quelle réforme a-t-il proposé ou propose-t-il? Faut-il ne s’arrêter qu’en si bon chemin? Furieuse, la presse congolais le place sous embargo pendant six mois, le menaçant de poursuite judiciaire devant la Cour de cassation. Sans tenir le pari. Lui, s’en amuse trop...
Ministre des Affaires étrangères, il prend part en mai 2009 à une rencontre sous-régionale. Mais à Kinshasa, le Parlement bouge. Les Députés menacent... Prenant la parole, il estime que les députés gagnent déjà trop - cent fois plus que les enseignants pour ce qu’ils sont - qu’ils devraient faire un peu plus attention dans leurs propos publics. Il a droit, à son retour dans la Capitale, à une motion de défiance mais est sauvé par une voix - une seule, miraculeusement - inventée par le président de l’Assemblée nationale, le PPRD kabiliste Évariste Boshab Mabudj qui a reçu ordre de le sauver. ATM n’a jamais quitté le pouvoir Kabila aucune fois depuis qu’il y est entré sous le Premier ministre PALU Adolphe Muzitu Fumundji même si des vidéos virales du Président père Kabila le traitent nommément comme membre d’«un conglomérat d’aventuriers». S’il perd son poste au gouvernement dans la dynamique de cette motion de défiance et les bisbilles que lui fait subir à Kindu, son «ennemi devant l’Éternel» - feu le sénateur Aubin Ngongo Luwowo - qui se vante d’avoir acquis radio et télé pour le combattre «jusqu’à ce que mort s’en suive - et qu’il trébuche aux élections de 2011, qu’importe ! ATM a toujours la cote auprès du «Raïs», Joseph Kabila Kabange qui le rappelle en urgence alors que l’ancien ministre des Affaires étrangères séjournait à Bruxelles en route pour les États-Unis. Quand il revient dans la Capitale, c’est pour se voir offrir le portefeuille de souveraineté de la Justice, puis, plus tard, de ministre d’État au même ministère. Kabila a-t-il besoin de se laisser entourer de grosses gueules pour le défendre? Il y a nombre d’autres ministres devenus inamovibles. Le cas
du ministre de la Défense Aimé Ngoy Mukena. Après avoir fait une vidéo s’attribuant le rôle de «donneur de nationalité», il n’a plus jamais quitté un seul gouvernement. «C’est la grande faiblesse de Kabila. Il ne peut tenir face au chantage dont il est victime de la part de ceux qui disent être ses partisans. S’il ne donne pas un poste, il ne peut tenir. Or, il en a désormais de moins en moins à distribuer...» Il faut reconnaître à ATM d’avoir la vérité facile. S’il appelle tout le monde «mon ami», s‘il vient à vous détester, il vous le dira cru. Voire, il vous le crachera. Si vous le prenez bien ou... mal, ça ne lui fera ni chaud ni froid ! Cet homme n’a jamais su comment et pourquoi présenter des excuses...Jusqu’au jour où, en mai 2020, au Sénat, il est dans les cordes, poussé par sa «collègue» Bijou Goya qui le stoppe net alors qu’il était bien engagé dans une avalanche d’insultes et de grossièretés... Si ATM s’est laissé arrêter, les dégâts - même collatéraux sont incalculables. Pleurs et guerre totale à la Chambre haute. La sénatrice avait initié une question orale adressée à son président de chambre en vue de savoir comment a-t-il pu engager des millions de US$ pour réfectionner la grande salle de la plénière sans requérir l’autorisation légale de la plénière. Pour toute réponse, c’est des secrets d’Alcôve que sert, du haut de sa chaire, le président de la Chambre haute. - Oui, elle m’a téléphoné plusieurs fois m’invitant chez elle pour manger et boire du Champagne et... candidate au poste de questeure, les responsables du FCC ont rejeté son nom, estimant qu’elle était trop légère pour avoir le profil de l’emploi... Mais elle me disait que c’était une opportunité pour qu’on se fasse du fric à deux. Mais, moi, du fric, j’en ai déjà assez pour moi-même et pour ma famille... Rouvrir le Sénat suppose une séance d’échange des excuses. Mot que Alexis Thambwe Mwamba n’a jamais prononcé et qu’il ne prononce pas, se contentant de poser un bouquet de fleurs «à la collègue qui se serait sentie offensée». Les associations féminines s’en mêlent et l’affaire doit être réglée devant les tribunaux. Mais
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quand le magistrat se saisit du dossier, la plénière dominée par les FCC met fin à la procédure, invoquant... la séparation des pouvoirs. D’ordre du chef de la plate-forme FCC, l’exprésident Kabila qui n’a jamais cessé de voir en Alexis Thambwe Mwamba un «Géant» de la politique, lui-même se vantant de n’avoir jamais intégré l’ex-parti présidentiel PPRD. En avril 2019, il ouvre le feu qui conduit à la guerre actuelle entre le FCC et le CACH. À la base la crise sanitaire planétaire de COVID-19 et les mesures de confinement qu’annonce le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et l’état d’urgence décrété le 24 mars. Dans un régime semi-présidentiel ou semi-parlementaire, l’état d’urgence répond à un protocole strict. En scène le Parlement et la Cour constitutionnelle. Accusé de souvent violer la Constitution, le Président de la République est soupçonné d’avoir outrepassé ses pouvoirs. Et, à la clé, la menace de destitution via le Congrès. Tout cela déclaré en haute et intelligible voix sur une radio privée commerciale, TopCongo. Parlant du Directeur de cabinet du Président de la République - très actif dans les travaux des 100 jours - Thambwe estime que «cet homme qui n’est pas une entité constitutionnelle» est «l’équivalent de mon maître d’hôtel»... La perspective d’un congrès réveille l’UDPS et des proches du Président. Jean Marc Kabund-A-Kabund réclame le droit de réplique, dénonce une sortie injustifiée de 7 millions de $US pour ce Congrès. Une motion est lancée contre lui. Et le Président a.i de l’UDPS à qui une révision du règlement d’ordre intérieur avait retiré tous ses pouvoirs confiés à son second FCC, à qui on n’a jamais donné la possibilité de présider une plénière (si Mabunda est en mission, Kabund doit d’office aller en mission afin de laisser les plénières être présidées par le IIème Viceprésident) se fait défenestrer. La chute jeudi 10 décembre de Mabunda et de tout son bureau est la revanche de Kabund. Qui met tout le bureau K.O tout le bureau Mabunda. La vengeance est un plat qui se déguste... surgelé. ALUNGA MBUWA n
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porte-monnaie
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Zéro taxe dans les télécoms, la FEC veut euthanasier l’État, s’offusque-t-on dans les régies financières
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es télécoms devraient rapporter environ 245 millions de US$ (244.902.032 US$) au Trésor selon les prévisions de la loi budgétaire 2021. La Fédération des entreprises du Congo, FEC propose plutôt aux deux chambres du Parlement de mettre une croix sur ces recettes pour booster le secteur du numérique. Une délégation de la FEC est passée quasi incognito à la commission ECOFIN et contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale, dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances de l’exercice 2021, pour solliciter l’atténuation sinon la suppression de certaines mesures fiscales et non-fiscales. En pratique, la FEC a proposé la défiscalisation des services de télécoms pour booster le secteur du numérique. La Fédération des entreprises
du Congo est d’avis que l’Internet a un impact sur la croissance économique et le développement du pays à travers notamment les flux d’informations échangés, l’accès aux données sur les marchés, le fonctionnement des entreprises, des administrations publiques et des ménages ainsi que l’éducation, la santé et la recherche. Mais selon les estimations du patronat r-dcongolais, «malheureusement 14% seulement de la population ont accès à l’internet fixe. Ce service est déjà soumis au paiement de la TVA de 16%, l’assujettir de nouveau aux droits d’accises de 10% aura comme conséquence de limiter l’utilisation de ce service combien important en cette période de pandémie à covid-19 et d’encourager l’informel et de rendre moins compétitif le secteur dans la perspective des échanges intra-africains où la
plupart des pays, sinon tous, accordent un régime de faveur aux nouvelles technologies». Il sied, en effet, de relever que, dans le budget 2021, les recettes attendues des télécoms se présent comme suit, 33.575.644,4 dollars pour l’Autorité de régulation des postes et des télécommunications, 105.164.246 dollars pour le Secrétariat général des PT&NTIC, 62.462 dollars des dividendes attendues de la Société congolaise des postes et des télécommunications (SCPT ex-OCPT) et 106.099.680 dollars des droits d’accises pour les services télécoms captés par la douane. LA FEC DIT FAUX, AUX DIRES DES RÉGIES. A juste titre, la Direction générale des douanes et accises (DGDA) a fermement rejeté la proposition «zéro taxe dans les télécoms» soutenue par la FEC
au motif que la communication cellulaire a été fiscalisée depuis la loi des accises de 2008, voilà plus de dix ans. Que cette fiscalisation a été reconduite par l’ordonnance-loi de 2012 et en 2018 sans qu’elle soit un obstacle pour la numérisation de la société r-dcongolaise. Et que le nouveau code des accises a spécifié les différents services dont la voix, la messagerie, le data, l’accès à internet, les services à valeur ajoutée et la location d’une liaison spécialisée pour la transmission des données. La Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations (DGRAD) qui encadrent notamment les recettes de l’ARPTC et de PT&NTIC estime également que l’Etat devrait plutôt renforcer la législation dans les télécoms pour mieux recouvrer toutes les recettes du secteur.
Selon les projections internes, les télécoms ne devraient guère atteindre 70% des assignations à fin décembre 2020, alors même que les experts escomptaient plus, du fait de la pandémie de la Covid-19, la télécommunication s’est érigée en principale secteur porteur de croissance. A fin juin 2020, on n’en était qu’à 32% des recettes captées sur des projections semestrielles d’environ 115 millions de dollars. Selon la DGRAD, cette contreperformance est due notamment au fait que la licence 5G n’a pas été vendue comme prévue. (Ce qui revient à revient à dire que toutes les publicités sur la 5G balancées par des concessionnaires de la place ne sont que des attrapenigauds.) Par ailleurs, la DGRAD et les PT&NTIC peinent toujours à capter les recettes relatives à la messagerie financière, faute d’une loi sur les télécoms qui
prend en compte toutes les NTIC. Dix-huit ans après la libéralisation officielle du secteur des télécoms, l’État ne dispose pas toujours d’une structure capable d’évaluer le volume de trafic des appels opérés par les opérateurs ou encore de quantifier le chiffre d’affaires déclarées par les entreprises. Selon les assurances du ministère des PT&NTIC, une nouvelle loi sur les télécoms devrait être promulguée courant 2021, et un prestataire devrait également être désigné pour évaluer, gérer et quantifier le volume des appels entrants et sortants. L’on se souviendra, qu’en son temps, Tryphon Kin-kiey Mulumba, alors ministre des PT&NTIC, avait lancé une véritable croisade contre le phénomène «Sim box», entre 2012 et 2013. L’Etat perdait au bas mot 12 millions de dollars le mois suite à cette
fraude sur les appels entrants, soutenait Kin Kiey qui a pu dénicher certains réseaux maffieux liés notamment à la firme Orange. Hélas, le ministre Kin-kiey n’a jamais véritablement reçu le soutien de l’Exécutif. Selon la Direction générale des politiques et programmation budgétaire, la croissance du secteur tertiaire devrait être principalement portée par les branches «Commerce » et « Transports et télécommunications » en 2021. Pour ce qui est des transports et télécommunications, sa contribution se situerait autour de 0,56 point en 2020 et 1,25 point en 2021. En effet, cette branche serait notamment confortée par l’augmentation du trafic des télécommunications, impulsée par un développement important des Technologies de l’Information et de la Communication.
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Avec le Covid-19, le quinquina c’est du cobalt mais l’État n’a droit qu’à 100 US$ sur une exportation qui a rapporté des millions
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i un exportateur chinois ou indopakistanais du quinquina r-dcongolais gagne 5 millions de dollars, l’Etat ne devrait espérer se retrouver tout au plus avec 100 dollars sur la transaction. Ce sont des agents des ministères de l’Agriculture et du Commerce extérieur qui ont étalé au grand jour ce coulage des recettes. Le team leader du réseau Gouvernance économique de la société civile, le prof et Bishop Abraham Djamba Samba a préféré taire leur nom devant le VPM du Budget, JeanBaudouin Mayo, lors de la plénière du 18 novembre 2020, de l’examen du projet de loi des Finances 2021 par la commission ECOFIN de l’Assemblée nationale à l’Hôtel Royal. Mais selon ces agents, a-t-il
fait comprendre, la faute est à l’Etat qui n’a jamais actualisé l’acte générateur des recettes inhérent au quinquina qui date du siècle dernier. Par ce temps de crise mondiale de coronavirus, le quinquina vaut de l’or. Il est autant recherché, parfois plus que le cobalt ou le lithium pour la fabrication des véhicules électriques. Il n’y a que des étrangers qui l’ont compris. Et dans l’Est, dans les régions du Kivu, Chinois et Indopakistanais venus en quête des métaux rares se sont reconvertis dans l’agro-quinquina. L’on observe d’ailleurs une flambée des prix des écorces du quinquina et de la poudre de totaquina sur le marché mondial. Les écorces du quinquina sont passées de 1,50 US$ à 3,5 US$ le kilo, et la poudre de totaquina de 52,80 US$ à 112 US$s, en l’espace de quelques mois. Sans doute du fait de la pandémie de coronavirus. Mais les
majors de l’industrie pharmaceutique ne le diront jamais de peur de pousser l’opinion mondiale vers la pharmacopée et laisser échapper ainsi des centaines des millions de dollars des revenus attendus de la vente d’un hypothétique vaccin contre la Covid-19. Le quinquina est, en effet, un arbre longtemps perçu comme important grâce à la substance qu’il renferme, la quinine. Son écorce et ses racines sont utilisées pour leurs propriétés médicinales, ce qui lui a valu pendant un temps d’être récolté de manière excessive. Cet arbre renferme de la quinine, de la quinidine, des tanins et bien d’autres principes actifs importants. MULTIPLICITÉ DES TAXES. Au Sud-Kivu, c’est plutôt les pharmacies locales qui font les frais d’une multiplicité des taxes créées par le fisc local, aussitôt emboîté par l’ex-Office national
du café (ONC) et les autres services au niveau étatique. A Kinshasa, le ministère de l’Industrie a dû revoir la liste des droits, taxes et redevances dus à l’État et aux entités administratives décentralisées quand la société Pharmakina a menacé de suspendre ses activités. Pharmakina, propriété de Roche Suisse, dispose, en effet, de 4 000 ha - dont 3 800 ha dans le NordKivu et le Sud-Kivu - de plantations de quinquina en RDC et au Rwanda, et en tire l’essentiel de sa matière première. Le laboratoire congolais est l’un des premiers producteurs africains de sels de quinine et de toute une gamme de médicaments (sirops, comprimés, solutions injectables pour nourrissons, enfants et adultes) destinés à combattre la fièvre et le paludisme, l’une des maladies les plus mortelles en Afrique subsaharienne. Installée à Bukavu, l’entreprise produit
100 tonnes de sels de quinine par an. Mais Pharmakina doit encore acheter une bonne quantité d’écorces auprès des paysans en vue d’atteindre 2 400 t d’écorce de quinquina l’an requis pour ses usines de transformation. Mais de plus en plus, des entreprises kinoises qui fabriquent des liqueurs achètent aussi des écorces quinquina dans la région. Un marché d’exportation s’y est aussi développé, selon le ministère provincial de l’Agriculture du Sud-Kivu. Seule entreprise de la filière en RDC, Pharmakina qui emploie quelque 2 000 personnes, dont 1 300 saisonniers, est aussi l’unique unité pharmaceutique du pays à avoir ciblé l’export. Un marché qui représente environ 40 % de son chiffre d’affaires - dont le montant reste confidentiel. Ce sont surtout les sels de quinine qui sont exportés vers l’Asie (Inde, Pakistan, Chine),
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l’Europe (Allemagne, Espagne, France) et quelques pays africains dont le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Sénégal, le Cameroun, le Bénin et le Ghana. Mais Pharmakina doit depuis quelques mois, affronter la concurrence asiatique (Shalina, Zenufa, etc.). Des pharmacies indiennes viennent également s’approvisionner en quinquina dans le Kivu, puis fabriquent en Inde des médicaments qu’ils exportent ensuite vers la RDCongo. Et combien la vente locale ou l’exportation du quinquina et ses dérivés rapporte-t-elle au Trésor public ? Aucune régie financière, ni le ministère de l’Agriculture, ni la BCC, la Banque centrale du Congo, ne dispose des données spécifiquement retracées sur les exportations de quinquina. Pendant que des expatriés s’enrichissent dans l’exportation du quinquina, l’Organisation Mondiale de la
Santé (OMS) a alerté les autorités locales sur la circulation de la fausse quinine portant la mention Pharmakina avec comme date d’expiration l’an 2020. Plus de 2.000 boîtes de quinines auraient donc été mises sur le marché par la maison Zenufa. Au Sud-Kivu, l’autorité provinciale a rassuré qu’une enquête indépendante était déjà ouverte pour établir des responsabilités et punir sévèrement les coupables. Mais d’ores et déjà, des faisceaux d’indices avaient mis à nu des pratiques obscures de l’ONG américaine TPH citée par ailleurs par l’OMS et sa compère, la firme Zenufa. L’ONG américaine avait, en effet, vendu les 2 000 boîtes à Zenufa pour une somme de 150.000 US$ au lieu de 250.000 US$, croiton savoir à l’Ordre national des pharmaciens congolais. POLD LEVI MAWEJA n
international BUKANGA LONZO EXCLUSIVITÉ PLANÉTAIRE dossiers noirs de la République faillie |
Matata, Kitebi, Louise Munga, Ida Naserwa, etc., accusés, levez-vous
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ukanga Lonzo, petite localité territoriale de l’une des provinces les plus pauvres du Congo, le Kwango, sur la nationale n°1, à quelques encablures de Kenge, sa capitale, sur la route de la grande agglomération humaine de l’ex-province du Bandundu, Kikwit, traversant le plat territoire agricole de Masimanimba : c’est aussi l’un des dossiers noirs d’une IIIème République faillie… Pourquoi et comment le Congo ne décolle pas. Comment expliquer la révolte populaire silencieuse qui a lieu dans le pays et la crise d’Histoire qui se déploie à l’Assemblée nationale avec l’éviction au grand complet du bureau Mabunda, prémices qui annoncent la chute du Gouvernement Ilunkamba et l’appui unanime de la Communauté internationale les États-Unis en tête - venant en soutien à l’initiative présidentielle des Consultations annoncée le 13 octobre, ouverte le 2 novembre, conclue le dimanche 6 décembre 2020, engagée à déboulonner un système de prédation rarissime au monde maintes fois dénoncé publiquement par le Président de la République. ENQUÊTE. Sur le dossier Bukanga Lonzo, voici les noms qui reviennent avec récurrence : Christo Grobler et Peter Venter, deux Sud-Africains, administrateurs de plusieurs sociétés dont certaines occultes et des complices congolais, des officiels hier et aujourd’hui au plus haut niveau de l’État congolais : Augustin Matata Ponyo Mapon, Patrice Kitebi Kibol Mvul, Louise Munga Mesozi, Rémy Musungayi Bampale, Robert Mbwinga Bila, Henri Yav Mulang, Modeste Bahati Lukwebo, Wivine Mumba Matipa, Isidore Kabwe Muewu, Néhémie Mwilanya Wilonja, Mbienga Kayengi, Lumbu Kiala, etc., mêlés à un niveau ou à un autre dans ce scandale d’un siècle congolais gâchis.
Texte revu, corrigé, complété, actualisé.
Le projet vanté de Bukanga Lonzo fut un spectacle qui n’aboutit sur aucun résultat en avalant néanmoins des millions de $US. DR.
Parmi les personnalités impliquées dans la débâcle du projet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, de g. à dr., l’ex- PM Matata Ponyo, ses ministres Patrice Kitebi (Finances), Louise Munga (Portefeuille), sa conseillère nommée D-G Ida Kamonyi Naserwa. DR.
Si Néhémie Mwilanya Wilonja n’a pas, à proprement parler, fait partie d’un gouvernement quelconque, le très puissant DirCab du Président de la République Joseph Kabila Kabange dont il affirme désormais vouloir perpétuer l’œuvre en acceptant de se hisser à la tête de la plate-forme politique kabiliste Front Commun pour le Congo, FCC, créée pour le service, à la base des controverses et dysfonctionnements politiques dans le pays; et si les deux derniers cités Mbienga Kayengi et Lumbu Kiala furent des fonctionnaires comptables d’État (le premier à la Primature, code 0561, le second au ministère des Finances, code 0536, désormais «élu» Député national), toutes les autres personnalités étaient ministres au national à l’époque de la commission des faits et occupaient des portefeuilles économiques
clés: Finances, Portefeuille, Industrie, Petites et Moyennes Entreprises, Agriculture et Développement rural. En mission, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural en fonction à l’époque Jean-Chrysostome Vahamwitiùùù fut représenté par son collègue Robert
Mbwinga Bila en charge des Affaires foncières. ACCUSÉS LEVEZ-VOUS. Toutes ces personnalités sont en lien étroit avec la firme AFRICOM Commodities (PTY) Ltd, société holding de droit sud-africain malheureusement inexpérimentée, ne to-
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talisant alors à peine que trois ans d’âge, travaillant dans la fourniture d’équipements, de matériels et d’intrants agricoles, qui est choisie pourtant pour réaliser un projet agroindustriel pharaonique de près de 1 milliard de US$. Elles sont mêlées dans la conduite et la signature des contrats dont une Convention d’actionnaires datée du 24 mars 2015. Des contrats de gré à gré, n’ayant pas, comme plusieurs autres, respecté la loi sur la passation des marchés publics, n’ayant jamais sollicité, ni requis l’autorisation de la DGCMP, la Direction Générale de Contrôle des Marchés Publics, sortant très souvent, des cadres légaux. Dans la foulée de ce projet de Bukanga Lonzo, plusieurs sociétés voient le jour pour servir de (suite en page 15).
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dossiers noirs de la République faillie |
Gros retour sur investissement ou comment rétribuer un mentor
S’il échoue dans un projet d’industrialisation à Bukanga Lonzo, Matata gagne le marché d’industrialisation du Congo
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ela pourrait s’appeler un gentelman Gift fait à un mentor ou, s’agissant d’une affaire d’argent, retour sur investissement sauf qu’il s’agit de questions de gouvernance, des questions de l’État. D-G d’une banque en puissance de développement qui brasse plusieurs centaines de millions de US$ à prêter à qui veut généralement à des amis bien placés -, Patrice Kitebi Kibol M’vul a accordé, le 18 juin dernier, le gros marché d’élaboration d’un Plan directeur d’industrialisation du Congo au cabinet Congo Challenge, propriété de son mentor, l’ex-Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon (document en fac-similé ci-contre). Problème : la note d’attribution non référencée est muette sur le coût de la prestation (les sommes que devra débourser le FPI au bénéfice de Congo Challenge) outre qu’elle n’informe pas sur les données standards d’adjudication d’un marché public tel que le recommande l’Autorité de Régulation des Marchés publics, particulièrement la procédure de passation du dit marché. PROCHE DE MATATA PONYO MAPON. Ministre délégué honoraire des Finances, Kibol M’vul sait pertinemment l’obligation légale de rendre public le coût de ce marché sans lequel le fisc (Direction Générale des Impôts) ne saurait percevoir la TVA, la Taxe sur la valeur ajoutée. «Tout porte à croire qu’il s’agit d’un marché de gré à gré, un arrangement convenu au temps fort de la gué-guerre dans la coalition FCC-CACH au pouvoir. L’attention de tout le monde était tournée ailleurs», explique un délégué syndical du FPI «horrifié par la conclusion de ce marché» et dont les rapports sont électriques avec le D-G. La loi dispose que les conditions essentielles pour un marché de gré à gré sont la détention d’un brevet d’invention, d’une licence ou d’un droit exclusif, les raisons techniques ou artistiques détenues par un seul prestataire, l’extrême urgence… les marchés
spéciaux. Or, Congo Challenge (qui publie une revue dite scientifique, propriété de l’ancien Premier ministre) n’a été créé qu’en 2017, l’avant-veille du départ de Matata de la Primature et n’a encore fourni, en l’espèce, aucune preuve... sauf médiatique, commente un «opérateur politique» qui note «le bruit dans les médias» autour de cette revue dont la qualité d’impression ou graphique est cependant réelle. Par ailleurs, le décret sur les marchés
spéciaux attendu depuis 2010 n’a pas encore été rendu public. Pourtant, sur sa décision d’attribution définitive, Kibol M’vul écrit qu’il a obtenu, à la date de 16 avril 2020, l’avis de non-objection de la Direction de Contrôle des Marchés Publics. S’agirait-il de la Direction Générale de Contrôle des Marchés publics dont le témoignage du DG a.i a été déterminant dans le procès des 100 jours et dans la condamnation de Kamerhe et Jammal au procès du siècle? Ensuite,
experts du gouvernement, industriels délégués des organisations patronales dont la FEC et partenaires extérieurs réunis dans un palace dans la Capitale venaient de valider le Document de la politique et des stratégies industrielles de la RDC, après 10 jours (20-29 février 2020) d’intenses réflexions. L’atelier de validation était présidé, au nom du Premier ministre Sylvestre Ilunkamba, par la VPM en charge du Plan, Élysée Munembwe. Présent : le ministre de l’Industrie,
Julien Paluku qui a la tutelle du FPI. «Le document qui sera validé est le fruit de travail effectué par les experts du ministère de l’Industrie lors d’un atelier organisé du 5 au 6 novembre 2019», a déclaré Paluku en ouverture. Kibol n’en était-il pas au courant ou a-t-il fait précipiter les choses pour ne pas être gêné aux entournures? La «Décision d’attribution définitive» du marché de l’élaboration d’un Plan Directeur d’Industrialisation du Congo, se fonde
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sur le plan de passation des marchés de l’exercice 2020 du FPI. De quel plan s’agit-il ? Le ministère de l’Industrie en dispose déjà un? Julien Paluku : «L’élaboration de la politique industrielle va toucher le plan directeur de l’industrialisation qui sera chiffré». Puis : «Comme nous sommes encore au processus d’élaboration du budget programme, nous allons devoir sortir les financements qui seront faits par le gouvernement de la République et le gap qui devra être négocié auprès des partenaires». Fort de son plan stratégique d’industrialisation du pays, Paluku a réussi à convaincre, le 30 juillet, l’ambassadeur de la République Islamique d’Iran, Mohamed Javad Sahiriati, de faire profiter aux industriels iraniens des faveurs des zones industrielles économiques du Congo en gestation. Les deux pays ont signé des accords commerciaux sur le transport aérien, la fourniture du pétrole, la création d’une commission spéciale mixte en matière commerciale. Le marché confié à Matata paraît pour le moins injustifié ou redondant. Mais comment l’homme qui a échoué dans un projet agro-industriel à Bukanga Lonzo malgré la mise à disposition de plusieurs centaines de millions de $US par le Trésor, a pu gagner le marché d’industrialisation du Congo? Conseiller de Matata lors des années Finances -, Kibol N’Vul a suivi le nouveau Premier ministre au Gouvernement mais comme ministre délégué près le Premier ministre en charge des Finances avant de passer la main à un ministre plein, Henri Yav Mulang. Signe que le vrai décideur aux Finances était celui qui avait été élevé au rang de Premier ministre... Avant de passer les clés de la Primature à Samy Badibanga nommé le 20 décembre 2016 à l’issue du dialogue de la Cité de l’UA, Matata a fait désigner son ancien ministre délégué, D-G au FPI. Une nomination jamais lue sur la télé publique Rtnc comme de coutume ni publiée au Journal officiel. POLD LEVI MAWEJA n
Le Soft International n°1494 daté 10 août 2020.
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Des chiffres qui vous glacent le sang
L
es chiffres figurant sur les différents tableaux (ci-contre, ci-bas) montrent ce que fut le Projet de parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. Une réelle machine de «corruption, de fraude à grande échelle», avoue l’un des administrateurs sud-africains d’AFRICOM AFRICOM Commodities (PTY) Ltd, société de droit sud-africain Christo Grobler dans un email daté du 17 novembre 2020. «J’espère que cet email vous trouvera en bonne santé. Ceci a été un grand choc pour moi comme je n’avais pas réalisé ou imaginé une pareille corruption ou fraude à grande échelle qui s’est produite. Ceci apporte beaucoup d’éclairage sur beaucoup de choses. C’est pourquoi, nous étions traités de manière hostile et beaucoup d’autres situations ont été insupportables au dernier moment (de notre séjour). Nous espérions toujours que les choses allaient s’améliorer et certainement ignorant de ce qui se passait (...)». Il faut dire que les différentes équipes qui ont plongé dans ce dossier sont arrivées à la conclusion ci-après : vu les fonds décaissés par l’État (287.050.817,91 millions de US$, les trois-quarts du coût total prévu), le projet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo aurait pu s’autofinancer dès sa deuxième année de vie, tout avait été pris en charge par l’État qui n’aurait jamais dû continuer à injecter de millions de US$ alors que la gestion du parc était opaque... De là l’aspect «auteur intellectuel» dans la conception, la planification, la réalisation. Un autre aspect à relever : un conflit d’intérêt dans la gestion des trois sociétés du parc, AFRICOM a été le gestionnaire réel de ces trois entreprises même minoritaire à PARCAGRI SA et SEPAGRI SA, égalitaire avec l’État à MARIKIN SA.
LES DEUX PHASES DU PROJET BUKANGA LONZO PHASE DU PROJET 1.
Phase I.
2.
Phase II.
ACTIVITÉ PRINCIPALE
EN MILLIONS US$
Construction du parc et production du maïs
54.165.000,00
Phase II.I.
Élargissement des activités du Parc en y ajoutant irrigation, plantation des légumes, élevage des poulets, porcherie, production d’aliments pour bétail, abattoir
256.959.678,00
Phase II.I.
Construction du Marché International de Kinshasa
101.526.000,00
Sous Total
358.484.678,00
Total Général
412.649.678,00
PAIEMENTS DIRECTS VERS L’AFRIQUE DU SUD ET AILLEURS EN FAVEUR D’AFRICOM ET SES FILIALES PRESTATAIRES BÉNÉFICIAIRE
PÉRIODE
MONTANT EN CDF
1.
AFRICOM (PTY), compte en Afrique du Sud. Avril 2014 - Oct. 2016
2.
Société SENLER, acquisition pivots d’irrigation.
EQUIVALENT EN US$
151.467.291.849,13
161.303.962,97
2.425.980.585,75
2.619.821,15
6 mars 2014
PAIEMENTS AU CONGO EN FAVEUR D’AFRICOM VIA LES SOCIÉTÉS DU GROUPE DU PARC AGRO-INDUSTRIEL DE BUKANGA LONZO BÉNÉFICIAIRE
PÉRIODE
MONTANT EN CDF
EQUIVALENT EN US$
1
Société SEPAGRI
Av. Sep. 2015
829.049.430,00
895.902,75
2
Société MARIKIN
Mai 2015
192.072.900,00
207.698,02
3
Société PARCAGRI
Jul. 2014 - Mars 2016
34.338.174.676,20
34.472.438,87
4
Société SEPAGRI (Libération capital social)
05 Mai 2017
192.072.900,00
207.698,02
5
Province de Kwango (Phase 2 PAI et MARIKIN)
Fév. 2016
9.231.298.980,00
7.100.000,00
6
Société TRIMOMF RDC SA
Fév. 2014 - Mars 2015
7.652.378.107,50
8.269.907,83
52.435.046.993,7
51.153.465,49
TOTAL
TOTAL DES PAIEMENTS EN FAVEUR D’AFRICOM, SES FILIALES ET MIC INDUSTRIES LIEUX DE PAIEMENTS EFFECTUÉS 1.
Paiements en Afrique du Sud et ailleurs
2.
Paiements en RDC Total Général
MONTANT EN CDF
EQUIVALENT EN US$
183.656.449.051,24
196.099.692,46
52.435.046.993,7
51.153.465,49
236.091.196.044,94
247.253.157,95
AUTRES PAIEMENTS LOCAUX POUR COMPTE DES ACTIVITÉS DU PARC AGRO-INDUSTRIEL DE BUKANGA LONZO BÉNÉFICIAIRES 1.
Paiements en faveur des autres prestataires (Afrika German Consult/ Ex FICHNER SAI pour les études sur l’électrification du Parc, AEE Power S.A pour le soutirage et la construction de la sous-station électrique, CFAO, Ernest & Young, etc.)
2.
Paiements en faveur des institutions publiques (Codes comptables Primature, Cabinet Finances... pour frais de mission, campagne de lancement de la récolte du maïs, etc.). TOTAL GÉNÉRAL LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1511 | PAGE 16.
EQUIVALENT EN US$ 42.262.749,74
3.523.527,08
45.786.276,82
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Des indices qui attirent la justice
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Deux ex-ministres nient avoir été associés
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émy Musungayi Bampale qui venait de l’opposition pour répondre à Kabila qui, son élection fortement contestée par toutes les chancelleries, intronisé en catimini à l’esplanade de la Cité de l’UA devant un seul président, le Zimbabwéen Robert Mugabe, faisait appel à tous ceux qui ont «la passion du Congo»
de le rejoindre, aujourd’hui AFDC-A Bahati et le FCCPPRD Robert Mbwinga Bila, ministres respectivement de l’Industrie et PME et des Affaires foncières à l’époque des faits, dans des courriers adressés au Soft International, disent n’avoir rien eu à avoir avec le projet Bukanga Lonzo. «Le Premier ministre Matata nous a demandés de signer
le contrat. Point barre», dit l’un. L’autre s’étonne qu’on leur ait parlé d’un projet de 80 millions de US$ alors qu’il est de plus de 200 millions de $US, que ce sont les Sud-afs qui allaient financer alors que c’est le Trésor public congolais. Le courrier de l’ex-Premier ministre reçu dans les rédactions du Soft International se complaît à vanter une
«gouvernance économique et financière (à son époque), le taux de pression fiscale ayant culminé à près de 15% contre moins de 9% aujourd’hui». Il appelle à l’audit de son passage aux affaires de 2003 à 2010, de DG BCeCO à la Primature en passant par le ministère des Finances. Il avoue qu’«aucune structure gouvernementale n’était
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impliquée dans la gestion des fonds destinés au projet» et impute le chaos du projet à l’arrêt des décaissements par l’État». Pourtant, un système économique prédateur pire que celui qu’avait érigé Mobutu a existé et a fonctionné dans le pays, que veut faire sauter le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. ALUNGA MBUWA n
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Bukanga Lonzo, «l’auteur intellectuel de la débâcle : Matata»
Dans le projet Bukanga Lonzo, le ministre délégué aux Finances Patrice Kitebi Kibol Mvul ordonne des paiements par le Trésor public de 40.122.733,10 US$ en faveur d’une autre firme sud-africaine AEE POWER SA en vue du soutirage et de la construction d’un système d’électrification du parc agro-industriel. DR. (suite de la page 14). paravent dans ce qui est une véritable toile d’araignée, une opération de «corruption et de fraude à grande échelle», reconnaît dans un email, daté du 17 novembre 2020, l’un des administrateurs sud-africains, Christo Grobler. Parmi ces sociétés-écran qui rénumèrent indûment cette mafia, on cite PARCAGRI SA (aménagement et gestion du Parc agro-industriel, 85% des parts pour l’État congolais, 15% pour AFRICOM), SEPAGRI SA (exploitation du parc, 70% des parts pour l’État, 30% pour AFRICOM), MARIKIN SA (Marché… International de Kinshasa pour l’écoulement des produits du parc dont nul ne saura le pourquoi de cette appellation inutilement bling-bling de «marché international», 50% des parts pour l’État, 50% pour AFRICOM…), AFRICOM Commodities DRC SARL. À l’issue d’arrangements douteux, Ida Kamonyi Naserwa, épouse d’un homme politique congolais en vue, se fait bombarder au poste de Directeure générale du PARCAGRI SA. Depuis, soucieuse de se prévenir de toute poursuite en s’assurant d’une immunité parlementaire, elle a fait le choix, comme d’autres membres de cette mafia de premier ordre, de se faire élire «Honorable», préférant elle, la Chambre haute du Parlement où, plus que jamais, seule suffit une montagne de billets de $US à distribuer à un corps électoral plus réduit... Total des fonds décaissés par ces « partenaires » d’un État failli pour un projet de parc
agro-industriel de Bukanga Lonzo présenté comme un projet majeur devant pousser le Congo à l’émergence économique et sociale : 287.050.817,91 US$. PILLARDS EN COL BLANC. Des fonds liquidés par le Trésor public (285.939.621,87 US$), le reste - soit 1.115.196,04 US$ - déboursé par le FPI, le Fonds de Promotion de l’Industrie. Premier d’une longue liste des personnalités, selon toute vraisemblance, déjà dans le box des accusés, à en croire toutes les sources judiciaires dans la Capitale : Augustin Matata Ponyo Mapon. Il fut de 2003 à 2010 Directeur général du BCeCo, un Bureau central où il coordonne les financements des bailleurs de fonds en tête la Banque Mondiale, destinés à la reconstruction du Congo, déjà à l’époque, selon des articles parus dans des médias congolais, sous de hauts soupçons de détournements de fonds, ministre des Finances de février 2010 à avril 2012, puis, fulgurante ascension, est nommé à cette date, Premier ministre. Battu en 2011 aux élections législatives dans sa province d’origine, le Maniema, Matata Ponyo travaille à mettre en place une mosaïque de partis et regroupements politiques qu’il finance directement - en tête, le parti PR, le Parti Républicain de son ami et ex-mentor Justin Kalumba Mwana Ngongo, et le Regroupement ATEC, l’Alliance pour la Transformation et l’émergence du Congo, dont il est l’Autorité Morale - qu’il affilie prudemment au FCC pro-Kabila, tout
en étant sur papier membre de l’alors parti présidentiel PPRD et qui recrutent des amis et mentors amenés au gouvernement quand il y devient Premier ministre et de se faire élire... «Honorable Sénateur» en 2019. Pas avant d’avoir obtenu une chaire d’Université longtemps rêvée. Le Premier ministre tient tellement à ses amis que quand en juin 2015, le très puissant ministre des Transports et Communications Justin Kalumba Mwana Ngongo est sous le coup d’une motion de défiance au Parlement, il lui fait faire le faux malade afin de l’extraire de la battue parlementaire, le fait admettre au centre médical Diamant, au centre-ville, lui signe un ordre de mission, organise son exfliltration à l‘étranger quand le ministre se balade dans un salon d’exposition en Europe. A son retour au pays, aucun Député - ni aucun Congolais - ne se souvient de rien. Sur Bukanga Lonzo, tous les documents authentifiés rassemblés et consultés par Le Soft International (des centaines de pages, des mémos, des témoignages, un rapport d’audit du très réputé comptable de Cleveland Ernst & Young datant de 18 février 2016, etc.) renseignent Augustin Matata Ponyo Mapon comme «auteur intellectuel» (conception, planification, paiements de plus de 83% de fonds à des entreprises sudafricaines directement versés dans des comptes dans le pays de Nelson Mandela où régulièrement la fratrie se retrouve pour le partage du butin de guerre). C’est lui et lui seul qui gère directement le pro-
jet Bukanga Lonzo assisté de son cabinet de la Primature et de son ministre délégué aux Finances Patrice Kitebi Kibol Mvul. Comme d’ailleurs tout autre dossier «faussement économique émergent» de sa Primature validé à la va-vite lors de ses réunions de l’aurore sinon de l’aube, en premier, celle du «secteur productif» qui regroupe des ministères clés d’assiette, et qu’il présente lui-même en cas d’absence du ministre de tutelle ou d’absence avérée de pertinence du ministre. Cas de TransCo, CongoAirways, Immeuble Intelligent, Aéroport Modulaire, Aéroport de N’Djili, gestion des fonds générés par la connexion de la Fibre optique, etc. Souvent, il se passe des avis de l’un de ses Vice-premiers ministres, en l’occurrence, celui en charge du Budget, Daniel Mukoko Samba dont il obtient très vite le 7 décembre 2014 l’éviction du Gouvernement pour absence de collaboration. Sur la fibre optique gérée directement par la Primature au plus grand désarroi des agents et fonctionnaires de la SCPT, n’est-il pas temps que les fameux parlementaires anticorruption APNAC et LICOCO - des ONG qui ressemblent à des églises de réveil, juste lieu de recueil des fonds - se penchent sur le dossier, lèvent un coin du voile pour voir qui a signé le contrat, comment a été financé en surfacturation le projet Point d’atterrage Muanda, comment l’affaire BIAC s’est résolue, pourquoi le Congo a raté à Cape Town son basculement quand tous les autres y étaient, pourquoi deux individus ont passé une
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semaine dans un cachot du CNS sous feu Pierre Lumbi Okongo? Certes, ce fut avant la Primature Matata. Mais ce fut un dossier bouclé sous Muzitu et par les Finances... ! Dans ces mêmes colonnes, dans un dossier, «Fibre optique, qui veut cacher qui?», il est écrit : «Pourquoi les Chinois de CITCC (la firme ayant construit la ligne de la fibre optique Muanda-Kinshasa avec des malfaçons, ndlr) avaient refusé de se présenter devant la Commission d’enquête parlementaire Mayobo pour être auditionnés? Qui les avait entêtés? Pourquoi le ministre délégué des Finances Patrick Kitebi Kibol M’vul, actuellement patron du FPI, Fonds de Promotion de l’Industrie - agissant sous les ordres du Premier ministre, Chef du Gouvernement Augustin Matata Ponyo - avait rejeté l’invitation de se présenter devant la Commission parlementaire? Lequel Augustin Matata Ponyo avait été ministre des Finances à l’époque du dossier fibre optique? Pourquoi le Président Kabila avait-il décidé de ne traiter de ce dossier - son suivi, contrats et paiements ayant été conclus et effectués des mois avant la nomination de Tryphon Kin-kiey Mulumba aux PTNTIC - qu’avec le nouveau ministre au point de lui réserver à lui et à lui seul – non à un quelconque membre du Gouvernement, ni au Premier ministre - sa décision de procéder à l’inauguration de la station d’atterrage de Moanda le 8 juillet 2013? À nouveau, pour qui est intéressé par ce (suite en page 20).
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Des marchés surfacturés multipliés parfois par 20 la facture d’origine, passés de gré à gré (suite de la page 19). dossier de backbone congolais, nulle part, et dans aucune ligne du rapport d’enquête parlementaire, le ministre Tryphon Kin-kiey Mulumba étranger à ce dossier, n’avait été mis en cause. Ce dossier de fibre optique fut géré et bouclé par des ministres (Portefeuille, Finances, PTNTIC), des services et des institutions de l’État (Présidence de la République, SCPT, Banque Centrale, Bureau de coordination des investissements chinois), etc., bien avant l’arrivée de Tryphon Kin-kiey Mulumba en 2012 aux PTNTIC» (n°1464 daté vendredi 16 août 2019 en ligne ven, 16/08/2019 - 17:23). Accusée : Ida Kamonyi Naserwa, conseillère du Premier ministre Matata à l’époque de la commission des faits. Interrogée par des OPJ, elle passe aux aveux. «Oui, des paiements furent en effet effectués au compte de la firme sudafricaine AFRICOM». Mais explique n’en avoir eu aucun contrôle. Accusée : Louise Munga Mesozi, ministre du Portefeuille à l’époque des faits. Originaire du Sud-Kivu, elle a depuis choisi de se proclamer à la Chambre basse du Parlement comme «Honorable Députée nationale». Citée comme complice dans un incident majeur de morale de gestion, Louise Munga serait particulièrement visée par la justice, pour n’avoir pas veillé à ce que l’État congolais ne libère que la quotité des parts due au capital social des sociétés PARCAGRI SA, SEPAGRI SA et MARIKIN SA. Mêmes graves accusations dans le cas de la firme AFRICOM. Accusé : Patrice Kitebi Kibol Mvul. Originaire de Kolokoso, dans le Kwango, ancien conseiller du ministre des Finances Matata, il succède à son mentor dans l’immeuble de verre et de béton mais comme ministre délégué auprès du Premier ministre Matata Ponyo Mapon. Sorti du Gouvernement le 7 décembre 2014, il retrouve, deux ans plus tard, fin novembre 2016, un poste juteux à la tête du Fonds de Promotion de l’Industrie offert - et pour cause - dans des conditions sombres, par son mentor, à la veille de céder la Primature à l’opposant UDPS Samy Badibanga Ntita, désigné au lendemain du dialogue de la Cité de l’Union Africaine. Depuis, en guise de reconnaissance, il confie des marchés dans la totale opacité à ses différences entreprises dont le fameux think tank Congo Challenge, une ONG Fonda-
Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo avait toujours incroyablement réussi à mobiliser toutes les notabilités du pays, du Président de la République aux gouverneurs des provinces en vue de légitimer ses projets économiques d’émergence. DR. tion Mapon qui financerait des œuvres caritatives dans les secteurs de la santé, de l’éducation et du développement communautaire. Kitebi s’emploie à financer et à stipendier partis politiques et médias, de même que cours et tribunaux, soucieux de se prémunir des conséquences néfastes d’un chaos personnel. S’il ordonne des paiements monstre par le Trésor public dont celui de 40.122.733,10 US$ en faveur d’une autre firme sud-africaine AEE POWER SA en vue du soutirage et de la construction d’un système d’électrification du parc agroindustriel, ce n’est pas pour aider à l’émergence de la province du Kwango dont il est originaire. Il s’agit d’une surfacturation allant jusqu’à près de 20 fois la valeur des factures d’origine. En l’espèce, le montant réel était de 37.659.725,63 US$. Kitebi et d’autres pillards en col blanc sont cités dans la razzia qui s’opère sur le site sur au moins trente tracteurs, des groupes électrogènes, une dizaine de jeeps tout-terrain de marque Toyota, une dizaine de véhicules benne, des pièces de rechange, des tonnes de maïs, etc. Nombre de ces biens prennent le chemin de sa ferme agricole, à 16 kms de la cité de Mongata, dans la banlieue proche à l’Ouest de Kinshasa, voisine de celle du Directeur de cabinet du Président de la République, Vital Kamerhe Lwa-Kanyingini détenu et, depuis, condamné à 30 ans (20 ans de prison ferme, 10 ans d’inéligibilité). Un rapport circonstancié consulté par Le Soft Interna-
tional cite «Son Excellence Kitebi» parmi les personnes coupables «d’actes criminels, vols, pillage, tueries des Congolais dans le parc agroindustriel (...) avec la complicité du commandant Tigre, du Colonel Ramazani, de NdukuPala Antoine, Mayala, MbwaMabe et autres». Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre en grande compagnie «Son Excellence» sur le site de Bukanga Lonzo au cœur d’une opération de pillage du matériel du site. Accusé : Matondo Mbungu, Directeur général du BCeCo, service dépendant du ministère des Finances dont un précédent D-G ne fut autre que Matata qui, depuis son départ, en 2010 après y avoir exercé sept ans durant, de 2003 à 2010, veille avec génie à la sélection de ses successeurs. Craint-il la découverte d’une boîte de pandore? Un BCeCo qui, en l’espèce, avait la charge du marché d’électrification du parc agroindustriel. La question porte sur la connivence qui aurait existé dans le cadre de ce marché arraché au BCeCo et atterrit dans le bureau du ministre délégué auprès du Premier ministre en charge des Finances Patrice Kitebi Kibol Mvul, qui ordonne soudain des décaissements en millions de US$ au bénéfice de la firme sudaf AEE POWER SA. Les noms d’autres personnalités sont égrenés dans ce scandale à divers niveaux de responsabilité : Henri Yav Mulang, Modeste Bahati Lukwebo, Wivine Mumba, Kabwe Muewu, etc.
Ces personnes, ministres à l’époque des faits, ont notamment pris part à une réunion en 2016 à l’issue de laquelle la D-G du PARAGRI SA, Ida Naserwa, est menacée de révocation par le Premier ministre Matata Ponyo. La question est de savoir ce qui les aurait opposés… Selon toute vraisemblance, il s’agit de savoir qui porte la responsabilité de la gestion des millions de $US versés par le Trésor public. La main sur le cœur, Ida Naserwa confesse n’avoir jamais eu à gérer plus de 2 millions de $US dont la subvention du FPI d’un total certifié de 927.962 $US. Le reste concernerait la paie des salaires et des prestations diverses... Si elle finit par se lâcher le 18 juillet 2016 en dénonçant des détournements massifs, sa trop longue omerta consentante lui porte désormais préjudice. D’autres irrégularités et non des moindres constatés dans la réalisation de ce projet : bien que disposant d’un actionnariat minoritaire, la firme AFRICOM Commodities (PTY) Ltd qui n’a jamais libéré ses parts dans les sociétés PARCAGRI SA et SEPAGRI SA, a été le réel gestionnaires de ces firmes du fait des initiateurs du projet Bukanga Lonzo. Selon tous les rapports d’audit qui plongent dans ce dossier et le plombent consultés par Le Soft International, la firme sudafricaine s’est payée, avec ses complices congolais, pas moins de 232.163.936,97 US$. Accusés : deux sociétés sudafricaines dont la société-écran DESTICLOX Pty Ltd (propriété
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des mêmes SudAfs Christo Grobler et Pieter Venter, disposant de la même adresse que la firme AFRICOM) qui reçoit des paiements de 11.069.300,09 US$ dont 510.883,84 US$ au titre de frais de gestion du Parc rémunérant au passage les membres de la mafia congolaise. Mais à quel titre DESTICLOX Pty Ltd perçoit ces frais de gestion par exemple dès lors que ce contrat lie l’État à la firme AFRICOM Commodities (PTY) LTD? Obtenir des paiements pour une activité existante est un cas de détournement des fonds publics. La seconde firme est précisément AFRICOM Commodities (PTY) LTD. Selon tous les audits dont Le Soft International a pris connaissance, en partant du système de surfacturation mis en place par cette mafia sudafricaine de connivence avec des officiels rdcongolais au plus haut niveau de l’État, c’est une somme de 34.150.507,00 de $US qui aurait été affectée au parc de Bukanga Lonzo, «l’estimation des fonds non justifiés représenterait un montant de 204.903.042,00 de US$». AFRICOM Commodities est aussi accusée d’abus de confiance pour n’avoir pas libéré la quotité du capital social de 15% dans PARCAGRI, 30% dans SEPAGRI et 50% dans MARIKIN». Il existe plusieurs autres griefs. Telle l’absence de mécanisme de bonne gestion, absence de convocation d’assemblée des actionnaires, abandon des sites exposés à différents pillages perpétrés par les plus hauts (suite en page 21).
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Des pillards en col blanc opèrent une véritable razzia sur le matériel de Bukanga Lonzo (suite de la page 20). dirigeants eux-mêmes - un lot d’engins lourds, véhicules, avarie des intrants agricoles, etc. Des pertes lourdes pour le projet de parc agro-industriel. En mars 2015, à l’annonce du projet, pour faire sexy, que n’at-on pas dit? Que n’a-t-on pas écrit? «Comment le Congo aurait pu l’imaginer? À une heure de route de la Capitale, voici des plaines verdoyantes du Bandundu qui s’étendent à perte de vue, où le tout-terrain glisse en toute liberté en entendant le seul bruit du moteur 12 cylindres ! C’est sur ces terres à la suite de la seule volonté de Kabila que s’érige une vraie plate-forme moderne de distribution des produits alimentaires. Lancé en juillet dernier, le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo a donné en mars sa première récolte de maïs. À terme, légumes, fruits, viande de porc, poulets de chair, poissons, œufs, lait, céréales (maïs et soja), etc., vont quotidiennement inonder le marché de produits frais de la Capitale. Il fallait y penser... Le Président de la République, accompagné des chefs des corps (Premier président de la Cour Suprême, Procureur général de la République, Premier ministre, Président de l’Assemblée nationale représenté par son 1er Vice-président, etc.), le Gouvernement au grand complet, des gouverneurs de province invités pour la circonstance, des représentants du corps diplomatique, etc., a donc lancé la première récolte du parc qui s’étend sur 50.000 ha. La récolte qui a commencé en mars se poursuivra jusqu’en avril pour la première saison. Celle de la saison suivante débute en juillet et ira jusqu’en août. Une technologie de la dernière génération permet aux moissonneuses équipées d’un système GPS, de récolter le maïs sur 5.000 ha. Grâce à la technologie installée, ces moissonneuses sauront le rendement de la récolte par zone plantée », écrit Le Soft International, daté 19 mars 2015. Qui poursuit dans la même veine : «L’importance de la récolte au parc conduit à la mise en place d’un ensemble de silos à grains en acier et des bunkers de stockage horizontaux. Un mode de stockage qui offre une préservation efficace et économique à grande échelle de même qu’une disponibilité des grains en fonction de la demande, à en croire l’opérateur sud-africain. Bukanga Lonzo produira à terme dans ses abattoirs 48.000 poulets par jour au moins, traités et emballés. Les abattoirs du parc - le premier d’une série à voir le jour dans le pays - font partie intégrante de la chaîne d’approvisionnement en viande de porc
Un rapport cite «Son Excellence Patrice Kitebi Kibol Nvul» (en face sur la photo) parmi les personnes coupables «d’actes criminels, vols, pillage, tueries des Congolais dans le parc agro-industriel (...) avec la complicité du commandant Tigre, du Colonel Ramazani, de NdukuPala Antoine, Mayala, Mbwa-Mabe et autres» quand une vidéo virale postée sur les réseaux sociaux montre en grande compagnie «Son Excellence» sur Bukanga Lonzo au cœur d’une opération de pillage du matériel du site. DR. et de poulets. Le parc annonce la production journalière de 500 tonnes des légumes pendant les 365 jours de l’année qui iront inonder le marché de Kinshasa sous la marque de fabrique «made in RDC». Outre cela, 500 ménages vont être appuyés dans les activités agricoles grâce à deux projets : le programme des villages agricoles et le réseau africain de forêt moderne, une coopérative des femmes de Bukanga Lonzo. «Le temps est venu pour transformer l’agriculture congolaise d’un secteur de subsistance en un puissant moteur de développement économique global», avait annoncé Joseph Kabila Kabange. Voici les voies désormais ouvertes » (text, cit.). Que du rêve finalement imaginé en grande pompe en septembre 2014 par des Ouestafs, présenté comme LA solution au déficit alimentaire chronique congolais, qui ne vit jamais le jour. Une catastrophe financière... IL CRÉE L’ÉVÉNEMENT. «Matata Ponyo avait annoncé qu’après Bukanga Lonzo qui s’étendait sur un espace de plus de 70.000 ha entre les rivières Kwango et Lonzo, qui donnerait une production de 4 tonnes de maïs par ha quand une deuxième récolte était prévue au mois de juillet, d’autres projets similaires allaient naître en série à travers le pays. Il n’eût ni deuxième récolte, ni projet quelconque similaire dans le pays, des sortes de smart cities essaimées» (text, cit.). Le 19 août dernier, arrivé à bord d’un petit porteur, le
Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba s’emploie à exposer l’un de ses prédécesseurs à l’Hôtel du Conseil à la critique de gouvernance facile. En s’y rendant et, pour la toute première fois depuis un an en dehors de sa province natale katangaise, Ilunga Ilunkamba crée l’événement. À lire les réactions sur les réseaux sociaux après la diffusion sur la télé publique Rtnc, de cette visite, on ne pouvait s’imaginer une telle tragédie! Un crime d’État dans un pays où 73% de la population vit en insécurité alimentaire. Le trop tempéré Ilunga Ilunkamba en avait-il eu marre de l’ABC qu’administre à longueur de journée ce l’un de ses prédécesseurs depuis la Chambre haute que lors de ses conférences qui n’en finissent pas et ce Premier ministre qui, un jour, fut convoqué par un cercle de caciques du PPRD qui lui réclamaient sa démis-
sion immédiate et qu’il traita comme des jeunes irresponsables alors que des rumeurs faisaient savoir que son remplaçant pouvait être précisément Matata, voulut-il étaler au grand jour un forfait si flagrant et manifeste que la geôle serait recommandée avant dire droit? Sur Facebook comme sur Tweeter ou sur WhatSapp, il pleut des appels à la très redoutée Inspection Générale des Finances, IGF en sigle, de se saisir du dossier. L’un de ces messages est mortel : «Il a semé des grains de maïs à Bukanga Lonzo et a récolté une Université bling-bling à Kindu». Quidam se rappelle d’une vidéo sur la Toile où l’ex-Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, refuse à plusieurs reprises de serrer la main de son Premier ministre Matata et se demande si cette attitude n’était pas la conséquence de ce qu’il avait vécu en live à Bukanga Lonzo. Ce 19 août, à l’issue de sa visite, Ilunga Ilunkamba dresse un tableau peu reluisant de ce projet qui a coûté plusieurs millions de dollars américains à l’État congolais. Il désigne des épandeurs (machines destinées à survoler de terres agricoles) qui n’ont jamais décollé, cloués au sol, des tracteurs neufs jamais utilisés et dont les moteurs ont été retirés et montés sur des baleinières privées, des tonnes d’engrais chimiques abandonnés. Message explicite... À en croire le reportage de la Rtnc, la télé nationale, tous les ministres Sylvestre Ilunga Ilunkamba dénoncent une incurie et une prévarication qui ne sauraient demeurer impunies.
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Assistant principal du Président de la République FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo, Michée Mulumba, ne garde pas silence après le constat de Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Il fait un lien avec le concept «anarqueurs VIP» d’une belle série télé anglaise. « 80 millions de $US pour escroquer 80 millions d’habitants. Ça me rappelle «Anarqueurs VIP, cette belle série TV anglaise que je raffolais jadis», poste-t-il dans un tweet sur son compte. Député national, André Claudel Lubaya évoque un mensonge que « seule l’impunité endémique peut justifier ». Sur cette visite, un site belgocongolais CheikFitaNews.net écrit : «Les images sont tellement parlantes qu’il n’est pas nécessaire d’écrire un article: des gros engins agricoles en panne et cannibalisés, des hangars à l’abandon. Et tout cela avait été acheté avec l’argent du contribuable congolais». Puis, en cherchant sur le Net, on lit sur le site https://www. oaklandinstitute.org : «La mise en place et l’effondrement du projet pilote de parc agro-industriel de Bukanga Lonzo (...) ont donné lieu à d’importantes violations des droits fonciers et des droits humains, de la pollution, du gaspillage de publics, de sérieuses suspicions de détournement de fonds et de corruption, ainsi qu’à une action en justice contre le pays...». «Le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo a été créé en 2014 dans le cadre d’un partenariat public-privé entre le gouvernement et une SOCIÉTÉ SUD-AFRICAINE, Africom Commodities. Il devait utiliser 80.000 hectares de terres pour la production de maïs et d’autres cultures. L’État a dépensé près de 100 millions de $US d’argent public dans le projet. Cependant, trois ans après son lancement, le projet s’effondrait en 2017. AFRICOM invoquait les coûts élevés et le manque de fiabilité des plans et des paiements du gouvernement. En juillet 2018, l’entreprise intentait une action en justice contre la RDC pour non-paiement de ses dépenses. Le gouvernement congolais blâme quant à lui AFRICOM pour cet échec». Le sénateur MLC Jacques Ndjoli est à la charge : des produits (farine de maïs, riz, etc.,) estampillés Bukanga Lonzo vendus à Kinshasa sont en réalité venus d’ailleurs. La pub, balancée en boucle, notamment sur la Rtnc, d’une femme dégustant du maïs BL n’est qu’attrape-nigaud. Ndjoli va, bien au contraire, se retrouver sur le brasero d’une presse stipendiée pour faire éloges et dithyrambes du Premier ministre honoraire. Le mensonge d’État sera mis à nu au lendemain du départ de Matata de l’Hôtel du Conseil. ALUNGA MBUWA n © Copyright 2020 FINPRESS
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super cars
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Le luxe ultime de l’automobile
S
avez-vous l’état des sommes pour 2018 dans le super haut de gamme de l’automobile, les supercars évidemment réservés
aux millionnaires voire aux milliardaires et qui représentent le luxe ultime de l’automobile? Depuis le dernier salon de Genève, LA
référence européenne en matière de luxe, certains véhicules sont entrés dans ce cercle très fermé et rivalisent avec la Lamborghini Veneno qui
conserve toutefois son trône. Le cas de la Bugatti Chiron qui remplace sa devancière la Bugatti Veyron au titre de voiture de série la plus chère
du monde et surtout de l’impressionnante Aston Martin Valkyrie. Lamborghini n’est pas loin notamment avec sa dernière Centenario pour fêter
le centenaire de naissance du créateur de la marque italienne. Conséquence de cette guerre: des prix toujours plus ahurissants.
Toujours voiture la plus chère du monde, la Lamborghini Veneno Roadster est la version dévoilée pour fêter les 50 ans de la marque. Elle se dote du V12 6.5 l de 750 ch. Son poids atteint les 1.490 kg. Cela n’empêche pas le roadster d’avaler le 0 à 100 km/h en tout juste 2,9 secondes et d’atteindre les 355 km/h. Prix des neuf exemplaires produits euros 3,3 millions d’euros hors taxes.
La Lamborghini Veneno est le cadeau que la marque au taureau s’est offert pour son demi-siècle d’existence en 2013. Avec seulement 1.450 kg sur la balance, la supercar italienne, mue par le V12 6.5 l de 750 ch, accélère de 0 à 100 km/h en 2,6 secondes et atteint les 355 km/h. Prix: euros 3 millions hors. Les trois exemplaires produits déjà tous adoptés. DRÉSERVÉS.
C’est l’Aston Martin Valkyrie, la plus extrême jamais sortie. Conçue en collaboration avec l’écurie de F1 Red Bull, la Valkyrie promet des performances à couper le souffle avec 1000 ch pour autant de kilos grâce à un V12 atmosphérique couplé à la technologie hybride. US$ trois millions l’exemplaire.
La W Motors Lykan Hypersport, désormais connue pour son rôle dans la saga Fast and Furious. Cette supercar radicale profite d’une conception en carbone, dessinée par le Studio Torino et une mécanique issue des ateliers du spécialiste allemand RUF. Dotée du flat-six biturbo de 750 ch, la Libanaise avale ainsi le 0 à 100 km/h en 2,8 secondes et atteint les 395 km/h. Euros 2,5 millions d’euros.
La Bugatti Chiron rejoint le groupe de tête des voitures les plus chères du monde. La nouvelle création de Bugatti remplace la Veyron en affichant des performances extrêmes: 1500 ch, 420 km/h en vitesse annoncée et un prix (euros 2,4 millions) qui bat aussi les records de la marque. Cristiano Ronaldo a craqué pour un modèle personnalisé avec une inscription CR7 sur l’aile.
Au salon de Genève 2018, Bugatti a présenté la première version en édition limitée de la Chiron, baptisée Chiron Sport. Elle ne propose pas plus de puissance mais un poids allégé grâce à un travail sur de nombreux éléments.
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Laissez la femme se libérer elle-même R éponse à une tribune publiée dans «Libération» de gynécologues inquiets de voir les Françaises se détourner de la pilule pour des méthodes «naturelles» d’un autre âge. Mais qu’est-ce que se libérer? Refuser l’aliénation technique et chimique n’équivaut-il pas à se défaire des contraintes qui pèsent sur le corps féminin?
Dans cette édition de Libération, deux gynécologues, David Elia et Anne de Kervasdoué, ont proposé une tribune prétendant expliquer aux femmes comment elles doivent se libérer de la nature en se soumettant à l’industrie pharmaceutique. Voilà donc deux médecins en train d’expliquer aux femmes que leur corps est défaillant, que leur biologie est aliénante et qu’il est bon de se libérer de ses limites et de ses contraintes… en adoptant d’autres contraintes, comme celle de la camisole chimique. Ce serait cela, être féministe. Le féminisme est une lutte pour des droits, notamment pour le droit d’exercer son libre arbitre, de disposer de son corps. La lutte pour le droit à l’avortement et à la contraception a symbolisé à une époque la lutte pour la libération des femmes, et qu’Anne de Kervasdoué et David Elia se rassurent: nos aïeules ont bel et bien gagné et nous les remercions d’avoir ouvert le chemin de la libération. Mais la vie continue, le sida est passé par là et l’usage du préservatif, nouveau symbole de la liberté sexuelle sans danger, s’est généralisé. Se «libérer», c’est bien plus que pouvoir contrôler sa fertilité ou vivre une sexualité non reproductive. Rejeter l’objet qui a symbolisé la conquête féministe ne signifie pas rejeter la conquête en ellemême. La conquête n’est pas l’objet mais
Se «libérer», c’est bien plus que pouvoir contrôler sa fertilité... DROITS RÉSERVÉS. sa possibilité, c’est-à- douleur de l’accoudire le droit d’y avoir chement autrement qu’à l’aide d’une recours. C’est très analgésie péridurale différent. Les luttes ne se soumet-elle pas féministes actuelles à sa biologie ou à «la pour le droit à disnature»: elle choisit poser de son corps simplement d’exploidurant l’accouchement ou pour le droit d’allaiter sont des approfondissements et des prolongations des luttes passées, et non leurs négations. LA «NATURE», CETTE ENNEMIE. Les deux gynécologues déplorent un «retour à la nature»: comme si Homo sapiens, animal social et culturel, avait été, «à ses débuts», un être purement instinctif et que sa technologie l’avait affranchi de ses instincts, comme si sa capacité à créer des comportements adaptés à son environnement naturel et social, entre autres grâce à la technologie, ne caractérisait pas l’être humain! On peut agir sur son environnement «naturel» et y prélever des objets, voire produire des environnements et des objets non «naturels» pour se protéger de certains aléas extérieurs, mais en aucun cas on ne peut s’extraire de sa condition d’animal régi par une certaine physiologie. Ainsi une femme qui choisit une méthode contraceptive qui consiste en l’observation des signaux de fertilité ou qui choisit d’éviter la
ter les ressources de son corps, de sa riche symptomatologie, pour vivre au mieux, voire dans un plaisir qui peut être intense (oui, l’orgasme à l’accouchement existe, plus qu’on ne le dit), les grandes expériences de son désir et de sa sexualité. Au fond, ce que nous voyons là, ce sont deux gynécologues à court d’arguments, brandissant l’épouvantail d’un déterminisme biologique très mal compris (un comble pour des médecins !) qui semblent exprimer un mépris du corps féminin et de sa physiologie. Malheureusement, en cela, ils ne font que refléter la façon dont notre société organise l’accueil des expressions caractéristiques du corps féminin: par la dissimulation. Derrière cette idée de «contrainte spécifique», c’est-à-dire liée au sexe, il y a une forme de déva-
lorisation du corps féminin par la suggestion que celui-ci est plus fragile, plus vulnérable. C’est précisément cette idée de fragilité du corps féminin qui a justifié son assujettissement à la médecine. La vulnérabilité féminine, ce «roman obstétrical», cette histoire de notre incompétence foncière qu’on nous raconte depuis que nous sommes de petites filles, et qui fait fi des preuves et des faits (comme la physiologie extrêmement performante et adéquate de la parturition) est le mensonge par lequel la médecine a pu revendiquer un pouvoir sur nos corps et ce pouvoir s’exerce encore aujourd’hui dans une rhétorique fallacieuse de libération. Or la libération ne se situe pas dans la médicalisation à outrance, elle se situe dans le droit et le choix. La pilule peut
aussi être vue comme une soumission à la sexualité masculine, les femmes étant rendues sexuellement disponibles à tout moment ; pourquoi supposer que l’épanouissement sexuel implique une disponibilité sept jours sur sept? Et que sait-on de l’épanouissement sexuel de l’époque pré-pilule? Si la contraception médicalisée ou autres modes de médicalisation de la physiologie féminine tels la péridurale, le THS (traitement hormonal substitutif pour la ménopause), voire tous moyens qui permettent de museler les manifestations de la physiologie féminine: patchs suppresseurs de menstrues, tampons absorbants, etc.) peuvent être vus comme une libération, ils peuvent aussi être vus comme une nouvelle forme d’aliénation, plus insidieuse car se don-
nant l’allure d’une libération et d’un progrès moral (tristement réduit au progrès technique). Alors, refuser l’aliénation technique et chimique équivaut à se libérer des contraintes culturelles, sociales, économiques, politiques qui pèsent sur le corps des femmes. Limiter les raisons du choix des femmes en direction de méthodes non médicales à des scandales sanitaires, c’est complètement nier les effets secondaires réels subis par de nombreuses utilisatrices. Rendre vraiment les personnes libres, c’est permettre leur autonomie, ne pas entraver l’exercice de leur libre arbitre et de leur jugement avec des arguments aussi déloyaux que ceux que l’on trouve sous la plume des deux gynécologues. Laissez-nous nous libérer nous-mêmes! D. MILOVANOVIC n
Tue-l’amour à éviter L es relations amoureuses sont parfois compliquées. Et de petites choses peuvent faire fuir les hommes. L’amour ne rend pas toujours aveugles. Un mot à la place d’un autre, la mauvaise attitude, la réponse qu’il ne fallait pas faire, des petites choses peuvent tout faire basculer dans une relation. Et les hommes sont souvent plus sensibles aux détails qu’on ne le pense. Des chercheurs australiens se sont même penchés sur la question il y a quelques années. Une étude a été menée par la Western Sydney University et a porté sur un panel de 5.500 personnes célibataires âgées de 21 à 76 ans. w Les cheveux sales: ils détestent! Et le premier tuel’amour évoqué par les hommes n’est pas surprenant. Ils sont 63% à affirmer détester la malpropreté. Mauvaises odeurs, cheveux
Les hommes à la recherche d’une femme qui prend soin d’elle et de son corps. DR. veloppés et sollicités gras, ongles sales, épilations douteuses, chez l’homme». la gente masculine serait donc assez sen- w Interdit d’être pasible à une bonne hy- resseuse? giène corporelle. Les Au cours de leur hommes sont donc étude, les chercheurs à la recherche d’une ont constaté que les hommes étaient refemme qui prend soin d’elle et de son butés par les femmes corps. À en croire paresseuses. Dans le plusieurs témoidétail, ils sont 60% gnages, les hommes à évoquer ce défaut comme un véritable peuvent être repoussés par les femmes tue-l’amour. Et à tous au maquillage trop les niveaux. Prépaprononcé. Alors, ration de repas, vie mieux vaut opter sociale, travail, etc. pour un maquillage les hommes ne sont naturel et léger afin pas attirées par les de ne pas tomber femmes paresseuses dans la vulgarité. «Le qui se laissent aller. désir masculin est fortement lié aux stiw Demander trop muli visuels. L’excid’affection. tation masculine en Une promenade passe d’abord par la main dans la main, vue. La vue est l’un un massage par jour, des sens les plus dédes déclarations
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enflammées au restaurant, toujours vouloir avoir la main de son compagnon sur son épaule, certaines femmes veulent des marques d’affection constante. Cependant, cette attente permanente de proximité peut effrayer (et agacer) certains hommes. 57% des hommes estiment que ce comportement est même un tue-l’amour. Une constatation partagée par les femmes puisqu’elles sont 69% à dénoncer aussi un excès d’affection. La distance fonctionne sur un principe de mise en tension qui attise et prolonge le désir dans le temps. À contrario, un couple trop fusionnel (avec une proximité ou une tendresse envahissante) aura du mal à perdurer sur un mode érotique à long terme. w Ne pas avoir le sens de l’humour. Si le physique est important, ce n’est évidemment pas tout ce qui compte. Et pour
les hommes, le plus important des traits de caractère c’est l’humour. En effet, pour la moitié des hommes interrogés par les scientifiques, ne pas avoir d’humour représente un tue-l’amour. L’humour est un excellent moyen pour désamorcer les situations tendues ou conflictuelles.
w Être «mauvaise au lit»? Il semble que 44% d’hommes disent qu’une partenaire «mauvaise au lit» est un tue-l’amour dans une relation amoureuse et 39% d’hommes s’en vont si leur compagne a un manque de libido. «Il n’y a pas de bons ou de mauvais partenaires en soi. Il y a des alchimies psycho-corporelles qui prennent ou ne prennent pas. L’entente sexuelle peut s’améliorer au fil du temps si les deux partenaires sont motivés. La sexualité est un apprentissage».
JOHANNA A. n MAGALI C.-C. n
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Cette afro-américaine est la première personne à se faire vacciner l’immunité contre Covid. Le vaccin Oxford AstraZeneca utilise un virus inoffensif modifié pour ressembler beaucoup plus au Sars-CoV-2 - le virus qui cause le Covid-19. Les vaccins contiennent parfois d’autres ingrédients, comme l’aluminium, qui rendent le vaccin stable ou plus efficace. Rien ne prouve que ces ingrédients soient nocifs lorsqu’ils sont utilisés en si petites quantités. Les vaccins ne provoquent pas de maladie. Au contraire, ils apprennent au système immunitaire de notre corps à reconnaître et à combattre l’infection contre laquelle ils ont été conçus pour nous protéger. Le journal Le Soft International est une publication de droit étranger propriété de FINANCE PRESS GROUP en abrégé FINPRESS Groupe ou FPG. FONDATEUR Tryphon Kin-kiey Mulumba. kkmtry@lesoft.be Twitter @kkmtry FINANCE PRESS GROUP RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M
L’aide-soignante Sandra Lindsay du Jewish Medical Center a New York, a été la première personne vaccinée contre le Covid-19 aux États-Unis, ce 14 décembre. Mark Lennihan POOl-AFP.
S
andra Lindsey, une aide-soignante afro-américaine, est la première personne à recevoir le vaccin anti-Covid aux États-Unis. Cela s’est passé lundi matin 14 décembre dans un hôpital de New York. Le tout retransmis en direct à la télévision et sur les réseaux sociaux. Devant les flashs des photographes et sous les applaudissements du personnel médical, cette infirmière new-yorkaise qui travaille en unité de soins intensifs en contact direct avec des patients atteints de Covid-19, s’est dit «se sentir bien». « Je me sens bien. Ça s’est passé comme pour tout autre vaccin », a déclaré la jeune femme qui avait surtout un message à faire passer : «J’espère que c’est le début de la fin de cette période douloureuse. Je veux que les gens soient rassurés et qu’ils sachent que le vaccin est sans danger ». L’opération retransmise en direct marque le début de
la plus vaste vaccination de l’histoire des États-Unis. Pays aujourd’hui le plus touché par le coronavirus et qui enregistre chaque jour plus de 3000 morts. Pour l’instant, seul le personnel médical et les résidents de maisons de retraite devraient être vaccinés. UN VACCIN EST SÛR ? Pour Andrew Cuomo, le gouverneur de New York, il est crucial que les Américains continuent de respecter les restrictions : « Il faudra attendre des mois avant que le grand public soit vacciné. C’est la lumière à la fin du tunnel, mais c’est un long tunnel ». Sur Twitter, Donald Trump s’est félicité : « Félicitations aux États-Unis ! Félicitations au monde ». Mais si de nombreuses personnes souhaitent être vaccinés dès que possible, d’autres craignent de se faire injecter quelque chose d’inconnu dans leur corps. Comment savoir si un vaccin est sûr ? Les essais de sécurité commencent en laboratoire, avec des tests et des recherches sur les cellules et les animaux,
avant de passer aux études sur l’homme. Le principe est de commencer petit et de ne passer à l’étape suivante des essais que s’il n’y a pas de problèmes de sécurité en suspens. Tant que les données de sécurité des laboratoires sont bonnes, les scientifiques peuvent vérifier que le vaccin ou le traitement est également efficace. Cela implique des tests sur un grand nombre de volontaires - environ 40.000 personnes dans le cas de Pfizer/BioNTech. La moitié des volontaires reçoivent le vaccin et l’autre moitié un vaccin factice ou un placebo. Les chercheurs et les participants ne sont pas informés du groupe auquel ils appartiennent avant l’analyse des résultats, afin d’éviter tout préjugé. Tous les travaux et les résultats sont contrôlés et vérifiés de manière indépendante. Les essais du vaccin Covid se sont déroulés à une vitesse fulgurante, mais ils n’ont sauté aucune de ces étapes. L’essai du vaccin Covid d’Oxford/AstraZeneca a été volontairement suspendu à un moment donné
afin de déterminer pourquoi un participant - sur plusieurs milliers - était mort. Il a repris une fois qu’il a été clair qu’il n’y avait pas de lien avec le vaccin. Au Royaume-Uni, par exemple, un vaccin ne sera approuvé que si l’organisme gouvernemental de réglementation, la Medicines & Healthcare products Regulatory Agency (MHRA), est satisfait de son innocuité et de son efficacité. Les contrôles sur le vaccin se poursuivront pour s’assurer qu’il n’y a pas d’autres effets secondaires ou de risques à long terme. Les experts indépendants du Comité mixte sur la vaccination et l’immunisation (JCVI) décident de la meilleure façon d’utiliser un vaccin et de qui doit le recevoir en premier. Le vaccin de Pfizer/BioNTech (et celui de Moderna) utilise des bouts de code génétique pour provoquer une réponse immunitaire ; c’est un vaccin à ARNm. Il ne modifie pas les cellules humaines, mais se contente de présenter au corps des instructions pour renforcer
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