LE SOFTINTERNATIONAL 1516

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L’Équateur entreprend d’exterminer ses enfants

Le Sén. Guy Loando dans l’œil du cyclope

international THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER

SINCE 1989 N°1516 | VENDREDI 5 FÉVRIER 2021 | 20 PAGES €7 $8 CDF 10500

Tous sacrifiés Ceux qui à ce jour ont quitté la scène ou vont la quitter, de g. à dr., Bénoît Lwamba, Jeanine Mabunda, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Alexis Thambwe Mwamba. DR. LE SOFT INTERNATIONAL A ÉTÉ RÉPERTORIÉ PAR LE SITE DU THE NEW YORK TIMES COMME UNIQUE NEWSPAPER EN ZONE AFRIQUE CENTRALE.


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Le chef anti-corruption interdit de sortie du territoire congolais

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e patron antiCorruption, service lié à la présidence de la République, ne peut franchir l’espace national. C’est ce qui ressort d’un courrier qui lui a été adressé par le Directeur de cabinet du Chef de l’État, Guylain Nyembo Mbwizya. La correspondance relayée sur les réseaux sociaux date du 3 février 2021. IL S’OCTROIE DES POUVOIRS INDUS. Le coordonnateur de la Commission nationale de lutte contre la Fraude Minière qui est aussi Directeur Général du Centre d’Expertise et d’Evaluation et de Certification des Substances Minérales Précieuses et Semi Précieuses, CEEC, Pascal Nyembo Muyum-

accordée restreint votre liberté de circulation, je vous exhorte de déléguer l’un de vos collaborateurs pour effectuer cette mission». Arrêté le 6 janvier 2021 après un mandat d’amener émis contre lui, Pascal Nyembo est passé par la prison centrale de Makala après instruction de son dossier au Parquet Général de Grande instance Gombe. Il est soupçonné de malversations financières, de détournement de fonds et d’usage de faux.

Le Coordonnateur de la Commission nationale de lutte contre la Fraude Minière et Directeur Général du CEEC Pascal Nyembo Muyumba. DR. ba, aurait voulu se voque. «Étant donné rendre à l’étranger mais que vous avez encore un la réponse du Directeur dossier pendant ouvert à de cabinet du Président votre charge à la justice de la République à son et que la liberté procourrier, est sans équivisoire qui vous a été

DOSSIER CONTRE UN AUTRE ANTI-CORRUPTION. La dernière faute serait son implication dans la falsification de dispositions de l’organisation du CEEC dans le journal officiel sans l’autorisation du Président de la République. «Dans le décret, à l’article 38, seul le conseil d’administration autorise la mutation, l’affectation des Directeurs et Cadres de Commandement (chefs de Division), cet

article sera changé en disant que seul le Directeur général affectait les Directeurs et Cadres de Commandement», selon un membre de la délégation syndicale cité par des médias congolais. « Il a fallu la vigilance d’un collègue pour écrire au Journal Officiel qui va reconnaître l’erreur et le journal n°019 du 01 octobre 2020 va reconnaître ce pouvoir au conseil d’administration », a expliqué la même source selon laquelle des Directeurs auraient été licenciés, des Chefs de divisions mutés en désordre grâce à ce faux document. « Ni la délégation syndicale, ni le Conseil d’administration, ni le ministre des Mines ne sont capables de lever le doigt face à notre Directeur Général. Des détournements, des malversations financières y sont opérées sans que personne ne dise mot,… Corruption, pots de vins… Les mauvaises pratiques décriées», confie un autre

Chef de service ayant requis l’anonymat. Un autre Monsieur anti corruption, Ghislain Kikangala, coordonnateur de l’APLC, Agence de prévention et de lutte contre la corruption avait été arrêté le 18 décembre 2020 dans la Capitale avant d’être «mapé», après plusieurs heures d’audition, par le parquet général de Gombe. L’affaire est en lien avec une opération de blanchiment d’argent qui oppose l’APLC à la banque ACCESS Bank. Ghislain Kikangala, un ancien de la diaspora congolaise de Belgique en complicité avec deux de ses cadres - le directeur des opérations ainsi que le directeur d’études et stratégies qui répondraient aux noms de Nzanza Luzy et Bondekwe Bo - aurait extorqué des fonds à la banque - soit 30.000 US$ - après avoir procédé à l’arrestation arbitraire du directeur général de cette banque, Arinze Osuachala. ALUNGA MBUWA n

Elle reporte l’octroi des crédits promis à l’EPST mais la Banque Mondiale félicite Kinshasa pour la transparence dans la gestion des fonds publics

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a Banque Mondiale a annoncé qu’elle suspendait le versement d’une somme de 100 millions de $US destinés à venir en appui au Congo dans le cadre du grand projet du président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo lancé en septembre 2019 portant sur la gratuite de l’enseignement. La décision de suspension ce financement annoncée lundi 1er février fait suite à des révélations de fraude, de détournement et de corruption faites par l’IGF, l’Inspection Générale des Finances. La Banque mondiale avait approuvé le versement d’une aide de 800 millions de US$ échelonnée sur quatre ans, dont le premier versement de 100 millions devait intervenir en décembre dernier. Mais, une enquête de l’Inspection générale des finances, a révélé des cas de fraude et de détournement au sein du secteur de l’Enseignement primaire, secondaire et technique. Des risques qui expliqueraient la décision de la Banque

Promoteur d’écoles privées, le ministre de l’EPST Willy Bakonga Wilima, vivant un réel conflit d’intérêts, ne pouvait notamment que torpiller le projet de gratuité de l’enseignement. NPM Delon Delphin Kampay Mbwel, le patron de SECOPE incarcéré à la prison centrale de Makala à Kinshasa. DR. mondiale qui s’est néanmoins félicitée de l’engagement des autorités congolaises de promouvoir la transparence dans la gestion des finances publiques. L’enquête de l’Inspection générale des finances a révélé des faiblesses liées à la gestion des fonds publics dans le secteur de l’Éducation natio-

nale. Soit les risques de détournement d’argent sont encore trop importants. L’ÉTAU SE RESSERRE AUTOUR DU MINISTRE. Des opérateurs du secteur comme des officiels congolais redoutent les conséquences du report du versement de ces

fond sur le secteur de l’éducation. Pour Valeur Musiya, coordonnateur du Projet pour l’équité et le renforcement du système éducatif, «cela pourrait avoir effectivement des conséquences notamment sur la mise en œuvre de la gratuité dont nous savons très bien que cette gratuité dépend en grande partie du paiement des salaires des enseignants, de la prise en charge des nouvelles unités. C’est une bonne chose, il ne faut pas trop de bruit là-dessus. Mais il faut que ça se termine très rapidement pour épargner le secteur de l’éducation de tout ce qu’on peut imaginer comme conséquences sur la scolarité des enfants et la qualité de l’éducation», a-t-il poursuit. En novembre dernier, l’Inspection générale des finances a rendu public un rapport révélant l’existence de listes gonflées d’enseignants fictifs dans des écoles inexistantes, de fausses factures, ainsi qu’un détournement présumé de CDF 62 milliards (31 millions de US$). L’IGF a signalé, dans le cadre de cette enquête,

« des manquements, notamment des cas de fraude et de détournements de fonds publics, ainsi que des faiblesses dans les contrôles internes », précise la Banque mondiale. «Tenant compte de ces conclusions, le décaissement prévu au mois de décembre a été reporté à une date ultérieure», a annoncé la représentation de la Banque Mondiale à Kinshasa. Le 22 janvier, deux hauts fonctionnaires du ministère de l’EPST mis en cause dans l’enquête, le directeur national du Secope, le Service du contrôle de la paie des enseignants Delon Delphin Kampay Mbwel et l’Inspecteur général de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, ont été mis aux arrêts, en attente d’un procès. Ils seraient en réalité cinq hauts fonctionnaires cités dans le rapport d’audit effectué par les équipes de l’Inspection générale de finances mais jusqu’ici seuls deux sont aux arrêts. Avec ces enquêtes, l’étau se resserre autour du ministre de tutelle Willy Bakonga Wilima dont la nomination avait

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fait couler beaucoup d’encres et de salives étant lui-même promoteur d’écoles privées. Il y avait là un réel conflit d’intérêts. Willy Bakonga Wilima qui a fait des activités éducatives son gagne pain par la création d’écoles privées dont « Madame de Sévigné » pouvait-il faire la promotion de la gratuité de l’enseignement élémentaire voulue par la constitution et mise en application par le Président de la République ne pouvait qu’être un frein à l’expansion de ses activités lucratives. Depuis sa venue à la tête de l’EPST, le promoteur du Lycée Madame de Sévigné a fait l’objet de plusieurs accusations de malversations financières et de prise des arrêtés fantaisistes dont la mécanisation des enseignants de ses écoles, la nomination des nouvelles unités à un grade supérieur dans l’administration. Cela dit, quand la Toile fait état de l’arrestation du ministre ou d’une garde à vue, sa communication dément. Le ministre est libre de tous mouvements... ALUNGA MBUWA n


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Le fils du Sphinx pose devant le Sphinx

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e Fils du Sphinx de Limete a profité d’un voyage officiel cette semaine, invité du président Abdel Fattah alSissi d’Égypte, pour faire une sorte de pèlerinage et poser devant le Sphinx de Gizeh. Un moment historique. Sculpture monumentale monolithique et la plus grande du monde avec 73,5 m de longueur, 14 m de largeur et 20,22 m de hauteur, ce Sphinx est la statue thérianthrope se dresse devant les grandes pyramides du plateau de Gizeh, en Basse-Égypte. Réalisée vers 2500 av. J.C, attribuée à Khéphren, l’un des pharaons de la IVe dynastie de l’Ancien Empire voire à son père, Khéops, elle représente un sphinx couchant. Le Président congolais ne pouvait pas ne pas faire ce détour, lui qui venait de Kinshasa où il avait commémoré les quatre ans de mise sous terre de son père, le Sphinx de Limete Étienne Tshisekedi wa Mulumba. Le Chef de l’État qui a regagné Kinshasa mer-

credi après cette visite de 48 heures au Caire, a présidé, dans la capitale égyptienne, avec son homologue égyptien, à la cérémonie de signature de contrats qui pourraient concourir au développement de l’arrièrepays. Peu avant de prendre son avion pour Kinshasa, il a visité les travaux de construction de la nouvelle capitale du Caire, lancés depuis près de deux ans par le président Abdel Fattah al-Sisi, et qui tendent vers la fin. Sur ce gigantesque site, non loin du site des pyramides, s’étendent des infrastructures qui vont permettre de désengorger l’ancienne ville. Une smart city, avec espaces verts, mosquée et cathédrale. Le président congolais a pu, avec cette visite, se rendre compte de la qualité du génie civil militaire égyptien qui, participera, aux côtés de quelques sociétés congolaises, à la construction des infrastructures au Congo notamment la fameuse nouvelle ville Kitoko, sur un site de la Capitale Kinshasa. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo veut dupliquer le projet de la nouvelle ville du Caire à

Kinshasa, cette nouvelle capitale congolaise « Kitoko » dont l’appellation emprunte à «Kin-LaBelle, qui ne l’est plus, hélas ! «Je profite de cette occasion pour visiter la nouvelle ville du Caire que je voudrais dupliquer à Kinshasa qui n’est habitée que sur un tiers de sa partie et que dans les années qui viennent, nous allons avoir la ville la plus peuplée d’Afrique avec à peu prés 30 millions d’habitants», a déclaré le Président. Ce projet est susceptible de résoudre le problème démographique que connaît Kinshasa. Le Président congolais et son homologue égyptien ont convenu d’œuvrer de commun accord pour aider le Congo à pacifier tout le territoire congolais. Tshisekedi s’est réjoui de l’engagement égyptien à s’impliquer dans la pacification du pays afin que le Congo retrouve la paix et la sécurité. Le Président Abdel Fattah al-Sisi a salué les efforts fournis par le Congo pour la stabilisation politique et sécuritaire et a promis son implication «pour aider à aller plus loin encore». avec LES AGENCES n

mière fois, une alternance pacifique du pouvoir ». Il loue la qualité de la relation qu’il a entretenue avec le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo sans convaincre personne. «En ce qui me concerne personnellement, en dépit des circonstances actuelles, je saisis cette occasion pour remercier le Président de la République, de la confiance et de la cordialité qui ont caractérisé nos relations au cours des 15 derniers mois durant lesquels j’ai été Premier Ministre». Il n’oublie l’autorité Le désormais ex-Premier ministre n’oublie pas l’Autorité Morale du FCC pour laquelle il a une pensée, en cette minute historique et solennelle. « Mes remerciements, last but not least, à Son excellence Joseph Kabila Kabange, Président Honoraire de la République Démocratique du Congo, qui avait proposé mon nom comme candidat Premier ministre, ce qui m’a permis de servir le peuple congolais à cette haute fonction». Puis, le venin étant dans la queue, il délivre un

percutant uppercut contre ses ministres qui l’ont quitté et ont traversé la rue, avec armes et bagages, et déjeunent chez le voisin : « Comme l’a dit un célèbre chansonnier (Charles Aznavour qu’il ne cite pas), je cite : «il faut savoir quitter la table quand elle est desservie». Mais, je ne vais pas quitter la table desservie chez moi pour aller continuer à manger chez le voisin». Katangais, Ilunkamba est semblable à ce cheval guerrier et furieux qui, avant de s’en aller paître ailleurs, règle tous ses comptes contre ceux qui l’ont trahi, après avoir longtemps partagé le déjeuner avec eux. «Flic et journaliste, c’est comme chien et chat, c’est comme flic et avocat aussi. Ça s’attire, ça se respecte, ça se cajole ; jusqu’au coup de griffe qui laisse des cicatrices» (Hervé Jourdain, Le Sang de la trahison, éd. Fayard, 2013). Qu’en reste-t-il d’essentiel : un réel aveu d’échec. Ilunkamba est comme Kabila. Tous les deux ont été roulé dans la farine. Affaire terminée, il faut avancer... D. DADEI n

Le coup de griffe du Premier ministre contre ses ministres

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l aura laissé pantois bon nombre d’observateurs de la scène politique congolaise. Le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba n’avait pas, par exemple, besoin, de prendre un vol pour le Katanga, à deux heures de la Capitale Kinshasa,parcourir une trentaine de kilomètres depuis l’ex-capitale du cuivre, prendre du temps à attendre à la ferme de Kashamata en vue de rencontrer l’ex-président de la République Joseph Kabila, muni d’un ordre de mission. Et quelle mission : un colloque singulier avec le sénateur à vie, lui poser son problème, revenir dans la Capitale sa réponse en mains, la livrer aux Congolais... S’il avait vraiment besoin d’avoir une conférence call avec lui, pas besoin d’un déplacement physique. Pour un Chef de Gouvernement, il doit exister des lignes téléphoniques sécurisées... Le taiseux Sylvestre Ilunga Ilunkamba dont le Congo et le monde retiendront qu’il n’avait jamais su communiquer, prendre contact et le

Le taiseux Sylvestre Ilunga Ilunkamba dont l’Histoire retiendra qu’il n’a jamais su communiquer, prendre contact et le maintenir. DR. maintenir, tout au long de son année et demie passée à l’Hôtel du Conseil, n’avait jamais pu se rendre nulle part ailleurs sauf dans son Katanga natal - hormis deux sympathiques petites virées en fin de mandat dans le Kwango

où il s’est déplacé avec son fauteuil et dans le Kongo Central - a surpris tous en donnant un coup de griffe à ses ministres quand il prend brièvement la parole au pied de l’escalier du Palais de la Nation, sur ce tapis rouge sur lequel il

marche pour la dernière fois. Le (désormais) exPremier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba basculé sur le régime des affaires courantes fait part, le cœur gros, la, parole trébuchante, pour la première fois, de sa démission qu’il vient de remettre au Président de la République qui avait tant hâte de la recevoir et d’accuser réception. Alors qu’il continue de contester les prérogatives du bureau d’âge à organiser une plénière pour l’entendre - et devant laquelle il refuse de se présenter - il dit néanmoins avoir tiré les conséquences de la situation politique et décidé, « en toute responsabilité et conformément à la Constitution de notre pays, de présenter la démission de son Gouvernement au Président de la République, Chef de l’État ». Puis : « Je saisis cette occasion pour remercier, au nom de mon Gouvernement, le Président de la République, Chef de l’État, de la confiance qu’il nous a témoignée dans le cadre de notre Accord de Coalition qui a permis à notre pays de connaître, pour la pre-

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Les nouveaux visages de la Chambre basse congolaise

Le bureau de la Chambre basse du Parlement aura désormais les visages ci-après, de haut en bas, de g., à dr., Christophe Mboso N’kodia Pwanga (Président), Jean-Marc Kabund-A-Kabund (Premier Vice-Président), Vital Banywesize Mukunza Muhini (Deuxième Vice-Président), Joseph Lembi Libula (Rapporteur), Colette Tshomba Tundu (Rapporteure Adjointe), Angèle Tabu Makusi (Questeure), Jean-Pierre Kanefu (Questeur adjoint). DR.

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ul doute : la vengeance ce un plat qui se déguste surgelé. Une nouvelle fois, on vit cette vérité toute crue. Fin mai 2020, Jean-Marc KabundA-Kabund est destitué de son poste de 1er Viceprésident de la Chambre basse du Parlement. Président a.i du tout puissant parti présidentiel UDPS, le député élu de Kinshasa est démis de son poste par une coalition de députés membres de partis fidèles à l’exprésident Joseph Kabila Kabange. Le vote fut le point culminant d’une journée extraordinairement controversée qui voit les députés UDPS et Alliés en venir aux mains avec des députés pro-Kabila décidés de déchoir JeanMarc Kabund-A-Kabund. Eux voulaient empêcher l’examen d’une motion de déchéance contre le porte-étendard du parti présidentiel. Une séance dont les images font le tour de la planète sur les réseaux sociaux...

Il n’empêche ! Au total, 289 députés conduits par la présidente du bureau de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi votent pour la destitution sur les 315 qui ont pris part à la plénière qui se tient plus tard malgré le chaos, 17 votent contre et 9 s’abstiennent. UDPS et FCCPRRD sont pourtant en coalition. C’est le premier point de rupture qui va précipiter les événelents que vint depuis le pays... CE QUE LA POLITIQUE EST CAPABLE DE FAIRE. A l’origine, une pétition signée par 62 députés dont l’initiateur, le député MLC Jean-Jacques Mamba désormais réfugié à l’étranger. Grief retenu à l’encontre du 1er Vice-président : le fait d’avoir dénoncé sur une radio commerciale privée le projet de tenue d’une réunion de congrès trop coûteuse qui cachait en réalité une tentative de destitution du président de la République à la suite d’un incident «de protocole» lors de la proclamation en mars 2020 de l’état d’urgence sani-

taire lié à la pandémie de Covid-19. Certes, l’Assemblée nationale tente de remplacer Jean-Marc KabundA-Kabund par la députée Patricia Nseya Mulela, élue de Likasi, dans l’exKatanga. La candidate est formellement présentée par l’UDPS via son secrétaire général Augustin Kabuya Tshilumba mais jamais la Chambre basse bloquée par des décisions de justice ou par la mobilisation populaire, ne parvint à ses fins. Depuis le 3 février, dernier jour d’une session extraordinaire qui a clôt ses travaux, vent debout, le président a.i du parti présidentiel a retrouvé son poste après avoir obtenu 365 voix favorables sur 493 députés votants et Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi éjectée du bureau en décembre dernier assiste impuissante à ce que la politique est capable de faire. Jean-Marc KabundA-Kabund va former un duo avec le député Christophe Mboso N’kodia Pwanga élu président du bureau définitif de l’Assemblée nationale par 389 voix sur 460

votants (69 bulletins nuls, 8 abstentions). Président du bureau d’âge de l’Assemblée nationale mis en place en vue de l’éviction de Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi, Mboso était candidat unique à la succession de sa dévancière. Mboso et Kabund figuraient dans un ticket présenté par l’Union Sacrée de la Nation symbolisant une vision du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Autres membres du bureau définitif de l’Assemblée nationale élus le mercredi 3 février : Vital Banywesize Mukunza Muhini élu 2ème Vice-président (367 voix sur 493). Membre du parti AFDC-A, Alliance des forces démocratiques du Congo et Alliés de Modeste Bahati Lukwebo, élu de la circonscription de Kahele, SudKivu. Joseph Lembi Libula devient rapporteur. Unique candidat à ce poste, il est député MLC élu de la circonscription de Lisala, dans la province de la Mongala, l’une des provinces de l’Équateur. Il l’a emporté par 373 voix sur 493 votants. Deux

candidatures - celles d’un autre MLC Jacques Ndjoli Eseng’Ekeli et de Joseph Kokonyangi de l’AA/a avaient été retoquées pour absence de lettre de consentement du parti. L’ex-journaliste Colette Tshomba Tundu a battu son collègue Shisso Nkongolo à la confrontation au poste de rapporteur adjoint. Élue de la circonscription de la Funa à Kinshasa, Colette Tshomba Tundu l’a emporté avec 239 voix sur les 476 exprimées. Elle était seule à concourir à ce poste, les candidatures de Willy Bonio, Bonane Yanganzi, Geneviève Inagosi, Joseph Kahenga, Josué Mufula, Musao Kalombo, Arthur Sedea Ngamo Zabusu et Arthur Tshilemb n’ayant pas été retenues pour défaut notamment d’absence de lettre de consentement du parti et de non élu indépendant. Angèle Tabu Makusi élue (388 voix sur les 476 députés votants) au poste de questeur. Seule candidate à ce poste après le rejet des candidatures des députés Nelly Muinga, Matthieu Kansuka et Jean Marie

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Kilisho, elle est élue de la circonscription de Djugu, en Ituri, sur les listes du MS, Mouvement Social et membre de la plateforme politique Ensemble pour la République de l’exgouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe. Elle aura comme adjoint le député Jean Pierre Kanefu de l’ADRP, Alliance des Démocrates pour le Renouveau et le Progrès, élu par 349 voix sur les 478 exprimées. Le député Kanefu était candidat unique, les candidatures de Prosper Kabwika, Mukundji Nyembo, Aminata Namasia et Tatiana Pembe ayant été jugées non recevables. Le nouveau bureau de la Chambre basse se présente comme suit : Président : Christophe Mboso N’kodia Puanga; 1er Vice-président : JeanMarc Kabund ; IIème Vice-président : Vital Banyiwesize ; Rapporteur : Lembi Libula; Rapporteur adjoint : Colette Tshomba ; Questeur : Angel Tabu; Questeur adjoint : Jean-Pierre Kanefu. Une page est tournée... ALUNGA MBUWA n


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Toutes les têtes couronnées sacrifiées

Union Sacrée, le Grand Chelem

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Ceux qui à ce jour ont quitté la scène ou vont la quitter, de g. à dr., Bénoît Lwamba, Jeanine Mabunda, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Alexis Thambwe Mwamba. DR.

e premier à quitter la scène fut Benoît Lwamba Bindu. En juillet 2020, le visage de la Haute Cour du pays disparaissait sur la pointe des pieds abandonnant tout derrière lui. Un départ qui donna lieu à une vive polémique. L’ex-parti présidentiel PPRD reste sans voix. Inconsolable. Il croit rêver. Ce fut pourtant la réalité. Le tout puissant Haut Magistrat sur lequel le parti politique avait basé toute sa stratégie de vie et de survie avait bel et bien quitté la scène. De lui-même. Face aux pressions politiques directes irréfragables, de moins en moins supportables venues des caciques de son ex-parti, il avoue son impuissance, jette l’éponge aux pieds du Président de la République auprès de qui il sollicite des facilitations afin qu’il s’en aille aussi loin que possible de la scène politique. Le Président lui ouvre les portes d’une Europe qui l’avait blacklisté - lui et des camarades de son désormais ex-parti après des accusations de corruption électorales. Le second personnage à faire ses adieux en abandonnant son marteau est Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi. La toute puissante présidente de la Chambre basse ne s’était jamais imaginée que son tour viendrait, qu’il allait se précipiter, que les choses iraient si vite. Ce fut pourtant à la vitesse lumière... Élue le 24 avril 2019 présidente du bureau de l’Assemblée natio-

nale, les députés en majorité de son propre camp la destituent le 10 décembre 2020 : 281 voix contre 200. Dans la foulée, tout son bureau... Le troisième est le Premier ministre Ilunga Ilunkamba. Le 27 janvier 2021 - soit un mois et demi après la chute du bureau Mabunda - c’est donc au tour du Chef du Gouvernement de s’en aller. Sur 377 députés, 367 lui retirent la confiance, 7 votent contre, 2 s’abstiennent et un bulletin nul. Vote sans appel... L’un aprèsv l’autre, tous tombent. Sacrifiés. Restait un nom sur la liste : le président du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba. Mais revenons sur la chute du Premier ministre. Qui l’aurait cru? Ilunkamba fit fort de le rappeler. À peine la même assemblée venait de lui renouveler sa confiance par le vote du budget 2021... Est-ce la même logique qui lui fait faire le voyage du Katanga jusqu’à la lointaine autre ferme de l’ex-président devenu définitivement un gentleman-farmer où il s’entend dire - discours repris par «sa communauté katangaise» qu’il vante - qu’il ne pouvait jeter l’éponge, qu’au contraire, il lui fallait poursuivre sa mission à la tête de l’Exécutif... Ilunkamba l’écrit dans nombre de courriers. Y croit-il ou est-ce un baroud d’honneur? Il n’est pas question pour lui de s’en aller. Il ne reconnaît (toujours pas) le bureau d’âge qui est un bureau provisoire. Il attendra l’élection du bureau définitif de l’Assemblée nationale, seul habilité, à ses yeux, à traiter de son

sort. Sans doute était-il loin de s’imaginer que les carottes, de toutes façons, étaient cuites... Mais l’outrage commençait à prendre corps. Quand il voit le grand nombre de députés qui s’expriment contre lui, en tête des Katangais, Ilunkamba attend encore, explique-til, dans un courrier, qu’il en soit notifié. Mais par qui donc? Sans doute pense-t-il pouvoir arrêter le temps... Mardi 2 février, se sachant cerné, à la fois par la justice qui l’accuse de détournement de fonds publics (plus de 5 millions de $US passés de la banque à son domicile, puis l’IGF, Inspection Générale des Finances qui lui brandit, par courrier fuité sur les réseaux sociaux, 107 milliards de CDF - près de 600 millions de US$ non retraçables) et par les sénateurs qui réclament son départ par motion de censure, Alexis Thambwe Mwamba lâche : «Nous sommes en démocratie. Un poste ce n’est pas pour la vie. Si ceux qui m’ont élu décident de me désavouer, il n’y a aucun problème, je m’en irai...». Cela ne l’empêche pas d’user de tous les artifices et d’abuser de son marteau pour déclarer la séance levée et précipiter la fin d’une session extraordinaire qui n’aura duré au final que moins de trois heures. Certainement la plus courte de l’histoire du Parlement congolais ! Sauf qu’à malin, malin et demi. Un caucus de sénateurs désormais inscrits sur les listes de l’Union Sacrée de la Nation prônée par le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, portée à la foix

par les Congolais que par les chancelleries occidentales et les chefs d’État africains, ne veut rien entendre. Il veut en découdre, et tout de suite, sans perdre une minute... Au tennis, cela s’appelle le Grand Chelem quand un joueur remporte au cours d’une même année les quatre tournois les plus prestigieux et les plus difficiles à gagner sur le circuit professionnel international. C’est l’Open d’Australie à Melbourne en dur qui ouvre la troisième semaine de janvier; ce sont les Internationaux de France de tennis à Paris à «Roland-Garros» sur terre battue qui commencent la dernière semaine de mai ; c’est le tournoi de Wimbledon «The Championships» à Londres sur gazon qui débute la première semaine de juillet; c’est l’US Open à New York en dur qui débute la dernière semaine d’août. À ce jour, ce sont des prodiges (Andre Agassi, Rafael Nadal, Serena Williams, Roger Federer et Novak Djokovic) qui sont parvenus à détenir les quatre titres du Grand Chelem simultanément. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et l’Union Sacrée de la Nation ont mis le cap sur le Grand Chelem. Il n’y a aucun doute. REFONDATION. Tout part du discours du 6 décembre 2020 qui s’inscrit dans l’histoire comme le discours fondateur de la nouvelle vision du Président de la République. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo n’est pas allé par quatre chemins. D’une part, explique-t-il, «le Gouvernement de coali-

tion formé au lendemain de l’alternance politique intervenue en janvier 2019 (n’ayant) pas permis de mettre en œuvre le programme pour lequel (le Candidat n°20) a été porté à la magistrature suprême, que d’autre part, ce gouvernement n’a pas été capable de répondre aux attentes et aux aspirations de notre peuple, de même «le rejet de la coalition entre le Front Commun pour le Congo et le Cap pour le Changement» ayant été «mis en évidence à une écrasante majorité», ou le Président de la République se reconstitue «une nouvelle coalition réunissant la majorité absolue des membres au sein de l’Assemblée Nationale» pour accompagner sa vision d’«une démocratie exemplaire et d’un véritable État de droit», en clair, de lutte contre «le cancer de la corruption» et l’impunité, celui «de voir émerger un Congolais nouveau pour un Congo debout, entamant résolument sa marche vers le progrès» ou, «fort de ce que les raisons de dissolution sont réunies en ce qu’il existe effectivement une crise persistante cristallisée notamment par le refus du Parlement de soutenir certaines initiatives du Gouvernement comme ce fut le cas lors de la prestation du serment des membres de la Cour Constitutionnelle», le Chef de l’État usera «des prérogatives constitutionnelles qui (lui) sont reconnues, pour revenir vers (le) peuple souverain, et (lui) demander une majorité». Un Président plus que jamais très décidé. «Près de trois semaines durant, avec les repré-

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sentants des différentes forces politiques et sociales du pays, j’ai eu le privilège d’aborder les sujets les plus préoccupants pour l’avenir de notre pays. J’ai recueilli des mémorandums, cahiers de charges, notes, projets et autres courriers aussi bien individuels que collectifs. J’ai été impressionné par la clarté des analyses et recommandations de mes différents interlocuteurs. J’ai ressenti l’immense douleur, doublée de révolte, de mes compatriotes face à la situation d’instabilité et de guerre larvée qui perdure dans une partie du pays ; j’ai été anéanti par les témoignages renouvelés des victimes d’atrocités ; j’ai mesuré la soif, exprimée par tous, d’une démocratie exemplaire et d’un véritable État de droit; j’ai compris que notre peuple et la majorité de ses élites, ne supportent plus d’être pris en otage par le cancer de la corruption, des traitements discriminatoires, des discours creux et démagogiques; j’ai ressenti la lassitude de nombre d’entre vous, toujours plus impatients de voir des résultats concrets sur le front socio-économique changer leur quotidien et celui de leurs enfants. J’ai pris bonne note des attentes précises de chaque catégorie consultée, ainsi que celles spécifiques aux différentes provinces». Le Président de la République avait mis un nouveau cap pour le Congo et pour ses populations. C’’était bien clair : ou ça passe ou ça casse, advienne que pourra. Nulle autre perspective n’avait été envisagée... D. DADEI n


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La guerre du Sénat aura lieu De g. à dr., Alexis Thambwe Mwamba (Président), Samy Badibanga Ntita (1er Vice-président), Modeste Bahati Lukwebo, candidat président retoqué. DR.

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nal juridique pour déjouer ce jeu.

ouvent repoussée par toutes formes d’artifices, la guerre au Sénat était chaque jour inévitable. Elle était attendue. La faute c’est l’absence de bonne perception politique dans le chef de certains acteurs de l’ex-parti présidentiel et de sa mosaïque. Comme les Mobutistes qui rêvaient au lendemain de la chute du Léopard, le 16 mai 2017, de sa résurrection et de leur retour au pouvoir, les Kabilistes n’avaient que ça en tête. Ils chantaient à tue-tête, le béret rouge vissé sur le crâne... Rampant à même le sol, s’adonnant à la danse du boa... DES DOSSIERS, QUE DE DOSSIERS D’ARGENT. Pourtant que de dossiers contre le bureau présidé par Alexis Thambwe Mwamba ! Le questeur du Sénat Éric Rubuye a disparu dans la nature. C’est l’homme clé de l’ex-parti présidentiel PPRD et de sa multitude de partis politiques. À ce poste où auraient transité notamment pas moins de 600 millions de US$ (CDF 107.393.869.128,82 pour la période allant de janvier 2019 à fin 2020) irretracables, «pas justifiés» et que recherche l’IGF, l’Inspection Générale des Finances, il avait dû affronter en juillet 2019 le Sénateur Guy Loando Mboyo de la Tshuapa, ex-Équateur, menacé de mort physique pour avoir eu le toupet de concurrencer Éric Rubuye. Il y a eu l’affaire Bijoux Goya Kitenge, la sénatrice élue du Katanga traitée de «bonne pour le sofa, rien qu’une immorale» quand elle engage une procédure réglementaire en lien avec le contrôle parlementaire. Des millions de US$ ont été engloutis de connivence

avec un entrepreneur asiatique dans la réfection de l’hémicycle de la Chambre haute sans que le budget n’ait été inscrit, voté et autorisé par l’assemblée plénière... Bijoux Goya saisit la justice et veut s’entendre dire le droit. Elle s’estime outragée... Il faut rappeler que la Sénatrice est membre du parti politique AFDC & Alliés du Sénateur Modeste Bahati Lukwebo, candidat président au bureau du Sénat retoqué avec violence par les partis PPRD et ceux dits de la mosaïque de la Kabilie et politiquement indexé... Mais dont l’espoir renaît avec le projet dit de l’Union sacrée de la Nation porté par le Président de la République FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo. Dans son discours de nouvel an, le Président de la République désigne en effet Modeste Bahati Lukwebo informateur en chargé d’identifier une nouvelle majorité parlementaire. Une décision qui fait suite « à la fin de l’ac-

cord politique entre les Forces politiques membres du Cap pour le Changement des mentalités (CACH, du président de la République Tshisekedi) et celles du Front commun pour le Congo (FCC, de l’ex-président Joseph Kabila) ». UN INGRÉDIENT CENTRAL MANQUE POUR FAIRE LA SAUCE. Désormais en première ligne dans le pays, l’ancien ministre (passé successivement au Travail, au Plan, à l’Économie nationale après avoir été président de la Société nationale d’assurance), celui qui fut le premier à se rapprocher du nouveau président dès janvier 2019, sans néanmoins s’afficher publiquement, peut activer toutes sortes de ressorts en vue de punir celui qui lui a ravi son poste de deuxième personnage de l’État susceptible de remplacer le Président de la République en cas de vacance à ce poste. La vengeance est nul doute ce plat qui se déguste

surgelé. Et, une nouvelle fois, on vit cette vérité toute crue... Alexis Thambwe Mwamba est donc rattrapé... Certes, Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi a passé son marteau à la Chambre basse du Parlement après Benoît Lwamba Bindu de la Cour constitutionnelle et avant Sylvestre Ilunga Ilunkamba qui a fini par jeter son éponge en emportant son gouvernement. Mais tant qu’Alexis Thambwe Mwamba restait à son poste, nul doute, jamais les convives ne sauraient passer à table et savourer la sauce. Il manquerait à celle-ci un ingrédient mais un ingrédient central qui en détient le goût. Nul doute que même s’il a eu recours à un génie d’artifices - traînant à convoquer une session extraordinaire réclamée par le Président de la République, trouvant son moment pour enfin tenir celle-ci, rejetant toute demande de parole de ses collègues, y voyant un piège, il existe tout dans l’arse-

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POUR THAMBWE, LES CAROTTES SONT BIEN CUITES. Ainsi le Secrétaire général du Sénat, Gilbert Kikudi Kongolo Ndjibu a dû convoquer une plénière jeudi 4 février 2021 en vue d’identifier et d’installer le bureau d’âge afin de délibérer sur le cas du président du bureau du Sénat. Dans la foulée, il a saisi l’administrateur directeur général de la chaîne nationale Rtnc en vue de la retransmission en direct de l’événement. En réaction, le professeur Kaumba Lufunda, rapporteur du Sénat et membre de l’ex-parti présidentiel PPRD, dit non et alerte les sénateurs sur la nécessité de veiller au strict respect de la légalité, disant que la plénière convoquée l’était en violation des lois et règlements qui régissent la chambre haute, qu’elle est nulle et de nul effet quand une réunion d’urgence est convoquée dans la soirée par Alexis Thambwe Mwamba en vue de statuer sur la question. Impossible pourtant d’arrêter le temps. Un bureau d’âge est installé, présidé par le Sénateur Léon Mamboleo Mughuba. Il sera assisté par deux moins âgés, Victorine Lwese Bakwamoyo et Reagan Ilanga Bakonga. Mission : examiner les pétitions visant les membres du bureau Thambwe Mwamba, élection et installation d’un nouveau bureau de la Chambre haute. Voyant venir le danger, la rapporteure adjointe du bureau Thambwe Mwamba, Marie-Josée Kamitatu Sona, anticipe en remettant sa démission au doyen d’âge. Pour ATM, les carottes sont cuites. Ou il s’en va, ou il sera humilié, jure-t-on. ALUNGA MBUWA n


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Thambwe Mwamba, à l’origine de toutes les crises politiques L’homme qui n’ouvrait jamais la bouche sans faire une bourde

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mpossible de savoir comment il fonctionne. Alexis Thambwe Mwamba, ATM pour les siens, n’ouvre jamais la bouche sans faire une bourde. Dans une vie passée, l’ancêtre du Soft International - Le Soft - écrit un jour, in tempore no suspecto - que «si le mot arrogance n’existait pas, il porterait certainement celui d’Alexis Thambwe Mwamba». Comment être un homme public - politique en l’occurrence - et avoir l’injure, l’excès verbal aussi facile? L’excès? Du temps des années RCDGoma, c’est lui qui se vante d’avoir fait abattre le 12 octobre 1998 par un tir de missile sol-air un avion qui, assure-t-il, atterrissait avec, à son bord, «quarante soldats et des armes»... destinées à détruire les rebelles. Dont lui... Il le dit sur Rfi, depuis Goma. La compagnie aérienne parle d’un avion de transport de passagers touché à l’atterrissage à Kindu, la ville d’ATM, dans le Maniema. Bilan : trois membres d’équipage et trentehuit passagers, pour la plupart des femmes et des enfants tués. Depuis, l’ancien ambassadeur du Zaïre de Mobutu à Rome, en Italie, qui fut le redoutable patron des douanes et accises, pour le compte de Léon Kengo wa Dondo, laissé sur le carreau par ses amis de l’UDI, dirigea enfin un ministère - celui des Transports et Communications avant de porter la responsabilité du crash d’un Antonov An-32B - resté dans l’histoire comme la deuxième pire catastrophe aérienne du continent africain - qui fit le 8 janvier 1996, entre 225 et 348 morts et plus de 500 blessés (vendeurs, clients passagers) au décollage sur la place du marché Tye Ka, celui qui fut en charge de la Diplomatie au RCD-Goma, se défend sur tous les théâtres et les tribunaux qui ne le lâchent pas... Ministre d’État en charge de la Justice au moment de la «passation civilisée du pouvoir», il fait, le 18 octobre 2017 à Kinshasa, un réquisitoire

Le président du Senat Alexis Thambwe Mwamba, ATM en sigle. Après Mabund, à lui le tour? DR.

sans appel contre la justice et le magistrat congolais, déclarant, devant le Conseil supérieur de la magistrature, que «l’arrestation et la détention sont devenues un instrument d’intimidation et de terreur contre les inculpés pour les amener à libérer leurs avoirs, avec à la clé le fameux principe et objectif de «3V» : V comme Villa, V comme Véhicule et V comme Veste que tous les magistrats cherchent à avoir par l’exercice d’une profession, qui jadis, fut un apostolat». IL MET LE FEU AUX POUDRES ENTRE FCC ET CACH «Pour des peccadilles comme pour les faits purement civils, le ministère public est prêt à priver de liberté l’inculpé dans le seul but d’obtenir de celui-ci des sommes d’argent pour accorder la liberté provisoire». Fin septembre 2015, il fait incarcérer un avocat, Me Tshibangu Kalala à Makala qu’il juge indélicat, le barreau menace de faire un sit-in devant le cabinet du ministre. Lui a tout pouvoir pour les éteindre : il ordonne à toute entreprise publique qui a signé un contrat de conseil avec un avocat congolais de le dénoncer. ATM a mis à terre les avocats qui, pris de peur, décommandent la manifestation. L’avocat incarcéré siégera plus tard à ses côtés comme ministre délégué auprès du Premier ministre Bruno Tshibala Nzenze. Au tour de la presse. Elle en reçoit pour son grade. Le 20 juillet 2018, lors d’un cadre de concertation avec la Commission électorale nationale, il traite les journalistes de «minables», de « misérables » et de « malheureux ». «Il suffit d’un 300 US$ pour se payer quel titre on veut à la une d’un journal». A-t-il vraiment tord? Comme ministre de la Justice, quelle réforme a-t-il proposé

ou propose-t-il? Faut-il ne s’arrêter qu’à la critique? La presse le met sous embargo pendant six mois, le menaçant de poursuite judiciaire devant la Cour de cassation... Il explique s’en amuser pas mal. Ministre des Affaires étrangères, il prend part en mai 2009 à une rencontre sous-régionale. Mais à Kinshasa, le Parlement bouge. Les Députés menacent... Prenant la parole, il estime que les députés gagnent déjà trop - cent fois plus que les enseignants pour ce qu’ils sont en réalité - qu’ils devraient faire un peu plus attention dans leurs propos publics. Il a droit, à son retour dans la Capitale, à une motion de défiance mais est sauvé par une voix - une seule, miraculeusement inventée par le président de l’Assemblée nationale, Évariste Boshab Mabudj qui a reçu ordre de le sauver. Alexis Thambwe Mwamba n’a jamais quitté le pouvoir Kabila aucune fois depuis qu’il y est entré sous le Premier ministre PALU Adolphe Muzitu Fumundji même si des vidéos virales du Président père Kabila le traitent nommément comme membre d’«un conglomérat d’aventuriers». S’il perd son poste au gouvernement après dans la dynamique de cette motion de défiance des députés et les bisbilles que lui fait subir à Kindu, son «ennemi devant l’Éternel» - feu le sénateur Aubin Ngongo Luwowo - qui se vante d’avoir acquis radio et télé pour le combattre «jusqu’à ce que mort s’en suive - et qu’il trébuche aux élections de 2011, qu’importe ! ATM a la cote auprès du «Raïs», Joseph Kabila Kabange qui le rappelle vite à Kinshasa alors que l’ancien ministre des Affaires étrangères séjournait à Bruxelles en route pour les États-Unis. Quand il revient dans la Capitale, c’est pour se voir offrir le portefeuille de souveraineté de

la Justice, puis, plus tard, de ministre d’État au même ministère. Kabila a-t-il besoin de se laisser entourer de grosses gueules pour le défendre? Il y a nombre d’autres ministres devenus inamovibles. C’est le cas du ministre de la Défense Aimé Ngoy Mukena. Après avoir fait une vidéo s’attribuant le rôle de «donneur de nationalité», il n’a plus jamais quitté un seul gouvernement... «C’est la grande faiblesse de Kabila. Il ne peut tenir face au chantage dont il est victime de la part de ceux qui disent être ses partisans. S’il ne donne pas un poste, il ne peut tenir. Or, il en a désormais de moins en moins à distribuer...» Il faut reconnaître à ATM d’avoir la vérité facile. S’il te déteste, il te le dit toute crue. Voire, il te la crache. Si tu le prends bien ou... mal, ça ne lui fera ni chaud ni froid ! L’homme n’a jamais su comment présenter des excuses... Jusqu’au jour où, au Sénat, il affronte en mai 2020 sa «collègue Bijou Goya qui le stoppe net alors qu’il était déjà bien engagé dans une avalanche d’insultes et de grossièretés... Si ATM s’est laissé arrêter, les dégâts - même collatéraux sont incalculables. Des pleurs et la guerre totale à la Chambre haute du Parlement congolais. Bijou Goya avait initié une question orale adressée à son président du Sénat en vue de savoir comment a-t-il pu engager des dépenses aussi importantes pour réfectionner la grande salle de la plénière sans passer par la plénière. Pour toute réponse, c’est des secrets d’Alcôve que sert, du haut de sa chaire, le président de la Chambre haute. - Oui, elle m’a téléphone plusieurs fois m’invitant chez elle pour manger et boire du Champagne et... Candidate au poste de questeure, les responsables du FCC ont rejeté son nom, estimant qu’elle était trop légère pour avoir le profil de l’emploi... Mais elle me disait que c’était une opportunité pour qu’on se fasse du fric à deux. Mais, moi, j’en ai déjà assez pour moi-même et pour ma famille... Rouvrir le Sénat suppose une séance d’échange des excuses. Mot que Alexis Thambwe Mwamba n’a jamais prononcé et qu’il ne prononce pas, se contentant de poser un bouquet de fleurs à «la collègue». Les associations féminines

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s’en mêlent et l’affaire doit être réglée devant les cours et tribunaux. Mais quand le magistrat se saisit de la plainte, la plénière dominée par les FCC rejette la procédure. D’ordre sans aucun doute du chef de la plate-forme FCC, l’ex-président Kabila qui n’a jamais cessé de voir en Alexis Thambwe Mwamba un «Géant» politique, se vantant de son indépendance, n’ayant jamais intégré l’ex-parti présidentiel PPRD. En avril 2019, il ouvre le feu qui conduit à la guerre actuelle entre le FCC et le CACH. À la base la crise sanitaire planétaire de COVID-19 et les mesures de confinement qu’annonce le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et l’état d’urgence décrété le 24 mars par le chef de l’État. Dans un régime semi-présidentiel ou semi-parlementaire, l’état d’urgence répond à un protocole strict. Entre en scène le Parlement mais aussi la Cour constitutionnelle. Accusé de souvent violer la Constitution, le Président de la République est soupçonné d’avoir outrepassé ses pouvoirs. Et, à la clé, la menace de destitution via le Congrès. Tout cela déclaré en haute et intelligible voix sur une radio privée commerciale, TopCongo. Parlant du Directeur de cabinet du Président de la République - très actif dans les travaux des 100 jours - Thambwe estime que «cet homme qui n’est pas une entité constitutionnelle» est «l’équivalent de mon maître d’hôtel»... La perspective d’un congrès réveille l’UDPS et des proches du Président. Jean Marc Kabund-A-Kabund réclame le droit de réplique, dénonce une sortie injustifiée de 7 millions de $US pour ce Congrès. Une motion est lancée contre lui. Et le Président a.i de l’UDPS à qui une révision du règlement d’ordre intérieur avait retiré tous les pouvoirs qui sont confiés à son second FCC, à qui on n’a jamais donné la possibilité de présider une plénière (si Mabunda est en mission, Kabund doit d’office aller en mission afin de laisser les plénières être présidées par le IIème Vice-président) se fait défenestrer. La chute jeudi 10 décembre de Mabunda et de tout son bureau, c’est la revanche de Kabund. Qui met tout le bureau K.O. ALUNGA MBUWA n


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PPRD-FCC mort subite

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’aucuns - et ils n’avaient pas toujours tort - lui vouaient le destin d’un AKM - Augustin Katumba Mwanke l’homme fort jamais remplacé de l’entourage de Joseph Kabila, qui fut de tous les secrets d’État, organisa tout pour le Président, géra tous ses comptes à l’étranger tout au moins d’après ce qu’on en dit, mort mystérieusement le 12 février 2012 dans le crash d’un jet privé non élucidé à l’atterrissage sur le tarmac du petit aéroport de Kavumu, à Bukavu. Mais voilà que Néhémie Mwilanya Wilondja, le puissant DireCab du Président de la République Joseph Kabila est moqué, humilié, désacralisé, abandonné... En cause, les claques répétées du Front commun pour le Congo après l’échec à la Présidentielle qui préfigure la fin de la Kabilie - le déboulonnage.

La petite histoire raconte que le FCC est né de l’imagination fertile d’un ex-cadre du MLC, parti politique de Jean-Pierre Bemba Gombo. L’homme qui lança le «made in Congo», porta Le Centre sur les fonts baptismaux en compagnie d’un ami ex-vice-gouverneur en province Orientale Joseph Bangakya et le pasteur Daniel Ngoy Mulunda-Nyanga, suggéra de se prénommer «Macron» (du nom du nouveau et jeune président français Emmanuel Macron) mais «Macron congolais», venait de rallier Joseph Kabila Kabange au lendemain des concertations de l’hôtel Royal. Il sera nommé peu après le 7 décembre 2014 ministre dans le Gouvernement Matata II sauf qu’il n’aura pas assez de courage de s’assumer en intégrant l’ex-Majorité présidentielle sous sa forme initiale. Si «le Chairman» JPB donna son accord à cette jonction s’il ne l’avait pas carrément sollicité comme celle de son n°2 au parti, Thomas Luhaka Losenjola, alors Secré-

De haut en bas, de g. à dr., Néhémie Mwilanya Milondja, Emmanuel Ramazani Shadari, Francine Muyumba Nkanga, Évariste Boshab Mabudj-maBilenge, Aubin Minaku Ndjalandjoku, Henri Mova Sakanyi, Aggée Aje Matembo Toto, Adolphe Lumanu Mulenda Bwana N’sefu. DR. taire général du MLC qui hérita du ministère des PTNTIC replacé au niveau d’une Vice-primature - l’homme fort de Gemena regrettera longtemps cet acte puisque ses deux hommes ayant pris goût du pouvoir, ne retournèrent point à la maison. COMMENT IL DONNA NAISSANCE AU FCC. Si le premier a connu des hauts et des bas au point de se contenter désormais, à l’exécution de son schéma, d’un poste de vice-ministre dans l’équipe Ilunkamba, Luhaka a, au contraire, fait carrière dans la Kabilie faisant valoir d’autres arguments qui n’ont rien d’objectif, ni de politique et à la base aujourd’hui de la subite extinction - mais une extinction attendue - du FCC et demain, celle du PPRD. Au moins, ç’en est fini des 303 députés FCC «sûrs et acquis» et il y aura plus jamais de FCC bling-bling, arrogant et vantard. Désormais, c’est le chacun pour soi. Kabange Numbi veut le FCC Renaissance, Steve Mbikayi le FCC Rénovateur, Guy Kwete le FCC Républicain, Agée Matembo le FCC Progressite. Fin tragique. Désormais, les langues se délient. C’est le puissant Néhémie dont des FCC purs et durs réclament désormais publiquement la tête. Steve Mbikayi @Cartesien243: «Après le énième échec, nous attendions une auto-

critique sévère suivie de démission. Rien de tel! L’équipe perdante depuis la présidentielle continue! Co-fondateur du FCC, nous récusons l’actuelle coordination. Et, dorénavant, nous prendrons des initiatives courageuses pour sauver les meubles». «Nous remercions les camarades qui étaient à la manœuvre jusqu’à ce jour. L’heure du renouveau est arrivée. On ne change pas une équipe qui gagne mais celle qui multiplie les échecs malgré les occasions répétées de corriger les erreurs. Plusieurs ont failli dans la gestion des hommes» (Sénatrice Francine Muyumba Nkanga @Muyumba). Il va certainement falloir tout reconstruire, avec d’autres têtes, une autre technostructure. Sans que personne ne sache quel sort demain attend qui au sein de ce FCC. L’histoire est loin d’être écrite. Il faut au moins être sûr d’un fait : le FCC c’est fini... Plus personne ne reviendra jamais à ce FCC. Un seul coup a suffi pour provoquer une mort subite. Un coup tiré par Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Signe qu’en réalité, le FCC n’a jamais vraiment existé... C’est en quittant le gouvernement le 14 novembre 2016 que Germain Kambinga Katomba fit germer son projet de Front Commun pour le Congo aussitôt adoubé par Aubin Minaku Ndjalandjoku alors puissant président de l’Assemblée nationale,

fonctions qu’il cumule avec celles de Secrétaire général de la Majorité Présidentielle.Minaku réussit le tour de main de normaliser ses relations électriques avec Néhémie, parvînt à convaincre le puissant Directeur de Cabinet du Président Kabila sur l’importance sinon l’urgence de préparer l’après élections 2017 (ou 2018, qu’importe!) annoncé comme devant être un désastre pour le pouvoir après qu’un groupe de personnalités dites de G-7 eût, le 25 septembre 2015, contre toute attente, claqué les portes de la Majorité présidentielle pour passer à l’opposition pure et dure et rallier l’ex-gouverneur multi-millionnaire du Katanga, Moïse Katumba Chapwe. C’est du lourd qui s’en alla : un ancien ministre de la Défense nationale Charles Mwando Nsimba qui avait pourtant identifié la majorité parlementaire au titre d’informateur; l’ancien Conseiller spécial du Président de la République en matière de sécurité, Pierre Lumbi Okongo; l’ancien gouverneur du Katanga Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza; l’ancien 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, Christophe Lutundula Pene Apala; des ministres qui rendirent leurs tabliers tel l’ancien président de l’Assemblée nationale Olivier Kamitatu Etsu, ministre du Plan (8 décembre 2014-25 septembre 2015), un ministre des Sports, Sama Lukonde Kyenge nommé sous Félix Tshisekedi,

Directeur général de la Gécamines. Des espaces qui comptent : le Katanga, le Kivu, le Bandundu, le Sankuru. Mais surtout, des intelligences... et de la mobilisation qui feront désormais défaut à la MP. Préparé dans la plus grande discrétion dans des cellules de stratégie de la MP, le projet qui reçut le visa du président de la République - Autorité Morale de la MP - est présenté en juillet 2018, lors d’une réunion houleuse «au lieu habituel» - le Procoki - du Bureau politique. Le moins que l’on puisse dire est que l’idée faillit être retoquée comme jamais auparavant. Les stratèges de la Kabilie doivent revoir leur copie, joindre le président Kabila avant de revenir tenter de faire baisser la colère. C’est celle qu’exprime désormais le parti politique ANADEC de l’actuel ministre de l’Aménagement du Territoire, Aggée Aje Matembo Toto qui, dans sa déclaration politique du 15 décembre, évoque «les frustrés, les découragés, les démobilisés, les marginalisés, les incompris, les étouffés, les laissés pour compte» avant de dénoncer «un groupe de caciques ayant échoué à fédérer la cohésion et l’unité, brillant par une incompétence notoire, naviguant à contre-courant vers un vaste trou noir au profit de leurs intérêts égoïstes caractérisés par le népotisme, le clientélisme, la concussion, l’absence d’un vrai dialogue, prenant tout pour le PPRD et ses partis mosaïques». Si ces caciques reculent, ils n’organisent pas moins des messes noires dans la grande salle du Pullman Fleuve Congo Hotel, rassemblant des personnalités diverses, faisant signer une charte. Certes, des hordes de personnalités se rendent en rangs serrés à ces signatures mais le cœur n’y point... On vit néanmoins défiler tout un pays officiel : des chefs de partis et regroupements politiques, des ministres, des gouverneurs de provinces, des chefs des confessions religieuses dont Mgr Marini Bodo, ancien président

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de l’Église du Christ au Congo, ECC. «Le front commun pour le Congo est ouvert à l’adhésion des partis et regroupements politiques, des personnalités indépendantes et de la société civile», délivre l’article 6 de la charte d’un regroupement qui se veut «constitué de ceux qui veulent devenir des remparts pour protéger le Congo. Aussi, de ceux qui pensent que les querelles nous ont fait reculer, et qu’il est temps que nous puissions nous rassembler pour aller à la rencontre de notre peuple, lui faire une offre nouvelle. L’offre d’un renouveau mental qui va permettre de tirer des leçons du passé et se mettre la main dans la main pour travailler», déclare celui qui alors s’affiche comme l’homme clé, Néhémie Mwilanya Milondja, encore DirCab de Kabila. Une série infinie de rencontresadhésion massive a lieu. Le FCC est alors célébré. Objectif affiché : rafler la mise aux prochaines élections, à toutes (présidentielle, législatives nationales, provinciales, les sénatoriales et..., celles des gouverneurs des provinces). Si la présidentielle apporte la paix en portant au pouvoir un homme attendu Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, rien de tel aux Législatives. Le FCC a perdu la bataille qui compte, la Présidentielle. Il s’est néanmoins arrangé pour se fabriquer une majorité, grâce à une trouvaille de taille, inventée par un expert moyen-oriental, le seuil et grâce au système de nomination, avantage aux caciques qui placent cousins, cousines, épouses, épousettes, etc., partout dans les assemblées, au sein des gouvernements, dans les entreprises, dans des cabinets ministériels. En clair, chacun des caciques a une belle part du gâteau. En clair, pas un schéma qui puisse perdurer ou se reproduire quand le Congolais devient de plus en plus vigilant, démocratie oblige! D. DADEI n


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Le jeune Sénateur Guy Loando Mboyo dans l’œil du cyclope des caciques de l’Équateur

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l est jeune. Très jeune. Il est dynamique. Trop dynamique ? Avocat d’affaires installé dans la Golden City, Guy Loando Mboyo ne passe pas inaperçu. Chez lui à Boende, dans la Tshuapa, jour après jour, cet homme inlassablement érige des infrastructures. Depuis peu, élu Sénateur, il entreprend ailleurs, étend son empire socio-philanthropique, à Mbandaka, dans la Capitale Kinshasa, etc., quand les questions de partout fusent, légitimes. D’où lui vient cet argent à cet homme qui n’est pas un riche héritier et même s’il l’était ? Sans aucun doute des montages financiers, de ses contrats avec les minings pour qui son cabinet d’avocats défend les intérêts et d’autres. L’État lui prêtant main forte... Y a-t-il quelque chose d’illégal ? Ni un parquet financier, ni l’IGF (la très vigilante Inspection Générale des Finances qui traque journellement la pieuvre), à l’heure actuelle. ne s’en sont émus... Comment expliquer l’alerte des réseaux sociaux qui impitoyablement traînent ce philanthrope dans la boue? Rien que d’une résolution de combattre un jeune émergent, qui affiche de l’ambition légitime, qui veut mettre à la disposition des populations des instruments pour le développement là où des aînés ont piteusement échoué mais qui veulent être et rester les seules références, les portes qui donnent accès au pouvoir. La politique vit-elle sa dérégulation alors que le pays entreprend, sous Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, sa transition? Beaucoup se posent la question... Tout pour Guy Loando Mboyo commence en décembre 2020 quand il décide de prendre la course pour la questure de la Chambre haute. «Il n’aurait jamais dû. Il jouait les trouble-fête. Il empêchait de tourner en rond.» C’est sa famille politique désormais -ex qui lui jette les œufs pourris, brandit le risque encouru d’éli-

Plus que jamais, Me Guy Loando Mboyo incarne le renouvellement de la classe politique congolaise intervenu à l’occasion des derniers scrutins. Porteur d’une vision d’un Congo de l’alternance par la compétence, l’avocat d’affaires est déterminé à mettre au service de la Nation et de la population congolaise son expérience acquise dans le secteur privé. DR. mination physique. Le jeune sénateur perçoit le message et préfère s’arrêter net. AYANT-DROITS? Depuis, il a appris la leçon, commence à prendre ses distances d’une famille qui se délecte des plats préparés à la sauce de chair de ses propres enfants. Le pouvoir naissant a découvert la manœuvre et approché le jeune sénateur. La réaction est positive. Guy Loando Mboyo s’implique dans le projet, travaille à apporter sa contribution à la vision présidentielle, sa connaissance et son intelligence. « Il n’aurait jamais dû le faire sans le go head des ayantdroits» qui font le guet sur tout se qui bouge dans l’espace géo-politique de l’Équateur. Au nom de quoi donc ? Le jeune sénateur Guy Loando Mboyo est dans l’œil du cyclope de ces ayant-droits de l’Équateur qui ont toujours su faire consensus pour descendre leurs enfants de leur piédestal. « Si ce n’est pas nous, c’est personne... ». Jusqu’où ira cette logique ? Malgré ces quolibets, cette campagne de sape - le «ôtes-toi de là que je m’y mette» des laboratoires politiques réactivés taxant le jeune Sénateur

talentueux de «personnalité narcissique, orgueilleux, arrogant» - Guy Loando Mboyo reste de marbre, brandit quatre des qualités rares qu’il réunit : expertise, rigueur, dynamisme, simplicité. Il met incroyablement la barre haut. Après plus de dix ans dans les milieux des affaires tant en interne qu’en international, il offre un profil favorable à tout ce qui nécessite expertise, rigueur, dynamisme outre le parfait homme avenant qu’il est. Licencié en droit de l’Université de Kinshasa, avocat d’affaires et Mandataires en Mines et Carrières de son état, Me Guy Loando fait partie de ces 21 Sénateurs élus du Grand Équateur dont vingt élus en province et un dans la Capitale, Kinshasa. Son parcours professionnel dans l’univers juridique et d’administration des sociétés au Congo l’a équipé d’atouts requis pour assumer avec compétence toutes les obligations d’État. Avant son élection au Sénat, cet originaire de la Province de la Tshuapa, marié et est père de famille, fonde le cabinet d’affaires GLM & Associates qui intervient notamment dans le domaine des mines et carrières. Guy Loan-

do Mboyo noue avec nombre de cabinets, BDL International Law Firm, Cabinet Heenan Blaikie AARPI, basé à Paris, Cabinet Émery Mukendi Wafwana & Associates, basé en RSA et New York, etc. Ce n’est pas qu’un homme de droit. Guy Loando Mboyo est également un Congolais épris d’humanisme. Conscient des défis sociaux qui sévissent dans son pays, le juriste s’est vu investir de la mission d’y répondre en s’engageant dans le bien-être de la collectivité. Il crée ainsi en 2018 la Fondation Widal, une structure humanitaire dont il est président et qui vise à assister les plus vulnérables de la société congolaise en général et de sa province d’origine en particulier. La structure recherche la résorption du chômage au moyen des formations en entreprenariat assurées aux jeunes congolais. Elle veut promouvoir les valeurs qualitatives dans les domaines social, culturel et éducatif. Pour ce faire, WIDAL œuvre au développement de nouvelles initiatives en favorisant des contacts productifs et des échanges d’information avec différents partenaires œuvrant tant dans le secteur public que privé, sur le plan natio-

nal et international. Élevé dans la foi catholique par des parents enseignants, Loando a été dès son enfance forgé aux valeurs de discipline, de travail, d’honnêteté et d’altruisme. Ces valeurs ont accompagné le Sénateur tant dans son parcours scolaire, social que professionnel. Elles ne manqueront pas de dicter la conduite de cet avocat à la questure du Sénat. Plus que jamais, Me Guy Loando incarne le renouvellement de la classe politique congolaise intervenu à l’occasion des derniers scrutins. Porteur d’une vision d’un Congo de l’alternance par la compétence, l’avocat d’affaires est déterminé à mettre au service de la Nation et de la population congolaise son expérience acquise dans le secteur privé. Au regard de ce profil, le Congo peut s’en server au mieux. UNE AMBITION. Au fond, Me Guy Loando Mboyo n’avait pas en soi, pour vivre, lui et sa famille, besoin ni d’un strapontin au Parlement, ni d’un siège haut perché dans sa Chambre haute. S’il a décidé de prendre de l’envol en se lançant en candidat indépendant dans la conquête du Sénat c’est poussé et encouragé par les siens.

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Mais, fondamentalement, parce qu’il a un projet et une ambition pour les siens et pour le Congo et qu’en l’espèce, il estime que dans la vie, il ne faut jamais faire les choses à moitié et que cet homme qui s’identifie comme l’un de ces jeunes nouvelle génération à l’esprit conquérant trempé, est tout sauf celui qui n’aurait pas envie de faire de vieux os dans ce qu’il entreprend. Dans l’un de ses multiples bureaux aseptisés tapis dans le summum quartier du fond de la Gombe qui ne désemplit pas, l’élu des élus de la Tshuapa s’enfonce peu dans son fauteuil de cuir noir de trône. Allant d’un invité à un autre, il consulte, écoute, parle. D’abord avec ses collègues Sénateurs avec qui il a tissé des relations de parfaite confiance. Puis avec ceux sur qui ilveut plus que jamais s’appuyer et dont il a besoin d’un accompagnement engage : les opérateurs politiques du Grand Équateur qu’il veut pleinement et entièrement mobiliser en offrant de mutualiser des projets de développement mais aussi avec tout autre élu d’influence, local ou national dans cet exGrand Équateur qui, des années durant, vibra sous le charme du Maréchal, et qui a semblé aller en mille morceaux, ces dernières années. Puis avec les milieux de la haute finance et des investisseurs, ceux sans lesquels rien n’est possible. Me Guy - comme on l’appelle familièrement, a juré de faire la différence quand une certaine génération d’aînés de la province a trébuché. Il a ainsi entrepris de se porter en martyr, expliquet-il, en se sacrifiant pour le sort de la Tshuapa trop longtemps marginalisée et qu’il ne veut plus jamais que sa population soit considérée comme des rebuts de la République. Dans un pays où le positionnement politique est crucial pour qui veut entreprendre et réussir, ce serait se mentir à soimême si Me Guy Loando Mboyo refusait de lorgner sur un piédestal d’où il boosterait mieux l’espoir des siens. T. MATOTU n


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Un document du ministère des Finances annonce la sortie du Congo de la récession

C

ontrairement aux saillies des députés qui, dans leur motion de censure contre le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba justifiant le retrait de confiance au Premier ministre, ce qui a conduit à sa déchéance, parlant d’un «constat amer» s’agissant du bilan en deux ans d’exercice du secteur économique et financier (notamment que le Gouvernement n’a pas été capable de concevoir une politique innovante en matière de lutte contre la fraude et la corruption, n’a pas réussi à améliorer la situation des finances publiques, il a été moins performant que certains gouvernements qui l’ont précédé», etc.), le ministère des Finances aligne au contraire d’autres réalités. En 2020, le Congo a connu «une certaine reprise de 0,8%», cela en dépit de la crise de Covid-19 qui a paralysé les économies du monde. Le pays est l’un des rares au monde à être sorti de la récession. Un résultat favorable faisant «suite notamment à la mise en œuvre d’une politique budgétaire prudente reposant sur l’observance du financement monétaire nul du déficit public. Une politique qui a permis de restaurer la stabilité du taux de change et du niveau général des prix avec comme impact la préservation de la demande et la sortie de la récession». Entre fin mars 2020 et fin décembre 2020, les créances brutes sur l’État ont baissé, passant de 1.511,9 à 1.492,3 milliards de CDF, soit une baisse des injections résultant des opérations du Trésor de 19,6 milliards de CDF. D’où la stabilité remarquable du taux de change relevée particulièrement entre août et décembre où le dollar américain s’est échangé et continue à être échangé jusqu’à ce jour, au marché parallèle, entre 2015 et 2020 CDF pour 1 US$ alors qu’en début d’année, les estimations situaient ce taux de change à 4.000 CDF/1 US$. Quand l’inflation sur l’année était annoncée à 30%, ce document d’une quarantaine de pages du ministère des Finances «Bilan de la politique budgétaire en 2020» daté janvier 2021, fait une présentation contraire. «La hausse du coût de la vie a triplé comparativement en 2019, passant de 4,6% à 15,76% en 2020. Mais, cette flambée du niveau général des prix occulte l’effort de désinflation rapide réalisée au cours de quatre derniers mois de l’an-

née, les mesures de confinement, d’isolement de la Capitale Kinshasa du reste du pays, la fermeture des frontières par certains voisins, la renonciation de la Banque Centrale à la politique des taux d’intérêt réels positifs, entre mars et juillet. Les répercussions de la propagation du COVID-19 peuvent être synthétisées dans les lignes qui suivent. I. Répercussions de la pandémie COVID sur l’activité dans les quatre secteurs de l’économie congolaise en 2000. Ces répercussions ont concerné quatre secteurs ci-après :

Quand il parle des résultats qu’il a engrangés, le Grand Argentier national José Sele Yalaghuli avoue être surpris du tableau des Finances publiques nationales peint par des acteurs politiques. Puis, de lâcher, avec une pointe d’humour : «certes, à chacun son métier». Comme pour paraphraser ce grand argentier français passé dans l’Histoire qui interpellait les politiques : «Faites-moi de la bonne politique et je vous ferai des bonnes finances». DR. née. En effet, de 12,2% entre janvier et juillet 2020, soit 1,7% en moyenne mensuelle, le cumul d’inflation est passé à 3,2% entre août et décembre, soit une moyenne mensuelle de 0,64%. Les pressions inflationnistes observées aux sept premiers mois de l’année procèdent des effets consécutifs à plusieurs faits : le financement monétaire du déficit public aux quatre premiers mois de l’année, les mesures de confinement, d’isolement de la Capitale Kinshasa du reste du pays, la fermeture des frontières par certains voisins, la renonciation de la Banque Centrale à la politique des taux d’intérêt réels positifs, entre mars et juillet». Quand il parle des résultats que son ministère a engrangés, très à l’aise dans son fauteuil ministériel, le Grand Argentier national José Sele Yalaghuli avoue être surpris sur le tableau des Finances publiques nationales peint par des acteurs politiques. Puis, de lâcher, avec une pointe d’humour : «certes, à chacun son métier». Comme pour paraphraser ce grand argentier français passé dans l’Histoire qui interpellait sèchement les politiques en ces termes : «Faites-moi de la bonne politique et je vous ferai des bonnes finances». Le Soft International publie ci-après ce «Bilan de la politique budgétaire en 2020» : En 2020, la politique bud-

gétaire du Gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba a été mise en œuvre dans un environnement international et national délétère. Au plan externe, le monde a fait face à une récession quasi généralisée des économies avancées et émergentes, procédant plus d’un choc d’offre né des mesures de confinement entraînant la fermeture de plusieurs activités. Ce choc est suivi de celui de la demande résultant des reports des consommations non essentielles et des pertes d’emplois se traduisant par la contraction des dépenses et des revenus subséquents. Cette situation compatible à la stagflation (recul de la production et accélération de l’inflation) et muée en récession du fait des chocs de la demande prévaut principalement au niveau tant des économies avancées qu’émergentes, à l’exception de la Chine où la croissance de l’activité, quoique faible, s’est maintenue. Au Congo, les réalisations de production au premier semestre, projetées sur l’année, indiquent un recul de la production intérieure de 1,7 %. Aux neuf premiers mois de l’année 2020, cependant, l’activité a connu, sur la base des données de production prolongées sur l’année, une certaine reprise de 0,8 %. De ce fait, l’économie congolaise est sortie de la stagflation/ récession observée au premier semestre au prix de la désinflation rapide, d’août à

décembre 2020. Ce résultat favorable fait suite notamment à la mise en œuvre d’une politique budgétaire prudente reposant sur l’observance du financement monétaire nul du déficit public. La politique en cause a permis de restaurer la stabilité du taux de change et du niveau général des prix avec comme impact la préservation de la demande et la sortie de la récession. Il y a lieu, coté offre, de signaler la mesure non conventionnelle, à partir de septembre, consistant au cantonnement des ouvriers dans les sites de production au niveau du secteur cuprifère. La réponse a été la confirmation de la reprise de l’activité dans ce secteur déterminant dans la formation des richesses au Congo à l’effet d’impulser la croissance. Sur le front de l’inflation, la hausse du coût de la vie a triplé comparativement en 2019, passant de 4,6% à 15,76% en 2020. Mais, cette flambée du niveau général des prix occulte l’effort de désinflation rapide réalisée au cours de quatre derniers mois de l’année. En effet, de 12,2% entre janvier et juillet 2020, soit 1,7% en moyenne mensuelle, le cumul d’inflation est passé à 3,2% entre août et décembre, soit une moyenne mensuelle de 0,64%. Les pressions inflationnistes observées aux sept premiers de l’année procèdent des effets consécutifs à plusieurs faits : le financement monétaire du déficit public aux quatre premiers mois de l’an-

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I.1. Secteur réel. Sous l’effet du choc de l’offre lié aux mesures de confinement, l’économie congolaise a été confrontée à la réapparition de la stagflation (reprise de l’inflation sur fond de recul du Pib réel). Ce choc entraînant celui de demande a cristallisé la récession attestée par des réalisations de production au premier semestre 2020 prolongées sur l’année indiquant un taux de variation de l’activité de -1,7%. Les mesures de confinement expliquent pour l’essentiel l’augmentation des faillites et fermetures des entreprises. Ces dernières se sont accompagné des pertes d’emploi lesquelles ont impliqué l’augmentation du taux de chômage et la perte du capital humain. Par-delà ces effets négatifs, il est à relever de bonnes perspectives en ce qui concerne le recours de plus en plus accru au télétravail avec expansion des technologies au sens large (télécoms, e-commerce, services Internet, média et loisirs en ligne, etc.). D’après une étude de la Fédération des Entreprises du Congo, FEC, menée en mai 2020, sur un échantillon de 100 unités de production enquêtées, 91% ont été affectées par les conséquences de la propagation du COVID-19. Celles-ci vont de l’impossibilité à importer les matières premières, l’incapacité à satisfaire la demande des clients, la suspension des contrats de travail, la non réception des commandes des clients, la hausse des invendus, l’incapacité à honorer les engagements envers les tiers (personnel, fournisseurs, banques, État...), la baisse des ventes, l’arrêt total des activités. Par ailleurs, 65 % des entreprises ont enregistré dans les quatre premiers mois de 2020 une perte évaluée comprise entre 10 et 75% du chiffre d’affaires réalisé en 2019. 14 % de ces entreprises reconnaissent que la perte en cause a représenté plus de 75% de leurs chiffres d’affaires. La phase conjoncturelle de récession ne s’est pas poursuivie au regard de la reprise (suite de la page 12).


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Des résultats réalisés grâce à une politique de financement zéro du déficit public

Ministère des Finances, RDC, Kinshasa. (suite de la page 11).

constatée aux neuf premiers mois où les réalisations de production indiquent, en projection annuelle, une croissance du PIB réel de 0,8%. I.2. Secteur des Finances publiques. Le ralentissement noté en 2020 de la mobilisation des recettes a tenu notamment des contrecoups du COVID. Il découle des mesures d’assouplissement fiscal prises par le Gouvernement, au cours des mois d’avril à juillet, dans un contexte d’expansion des dépenses, pour soutenir les entreprises et les ménages. Face au caractère quasi incompressible des dépenses non discrétionnaires (salaires, service de la dette, filets de sécurité sociale), l’économie congolaise a été confrontée à une augmentation du déficit public en 2020, soit 991,7 milliards CDF contre 592,5 milliards de CDF en 2019. Il en est résulté la montée de l’endettement public. En termes nominaux, le niveau de recettes mobilisées est resté globalement

le même, soit 7.019,2 milliards de CDF en 2019 et 7.019,9 milliards de CDF en 2020. Exprimées en US$ courants, les recettes totalisent 6,997 milliards et 7,019 milliards respectivement en 2019 et 2020. En termes nominaux, les dépenses ont totalisé 8.011,7 milliards de CDF en 2020 contre 7.611,7 milliards de CDF en 2019, d’où une augmentation de 400 milliards de CDF. Exprimées en US$ courants, elles sont évaluées à 7,2 et 7,4 milliards respectivement en 2019 et 2020. S’agissant de la composition de la dépense publique, en 2020, les dépenses courantes s’arrogent 97% des dépenses totales contre 3 % pour les dépenses d’investissement. En 2019, les dépenses courantes représentaient 93% des dépenses totales contre 7% pour les dépenses d’investissement. Ainsi, il s’observe un processus de désinvestissement public en 2020 au détriment d’une expansion des dépenses courantes. Ce qui peut aussi, toutes proportions gardées, expliquer le ralentissement de

la croissance en 2020 (0,8%) contre 4,4 % en 2019. L’analyse de l’exécution des opérations financières du Budget Général du Gouvernement au cours de l’année 2020 permet de relever deux principales périodes, à savoir: w la période de janvier à avril caractérisée par le recours aux avances de la Banque Centrale du Congo; w la période de mai à décembre marquée par la suppression du financement monétaire du déficit public, couvert exclusivement par des moyens non monétaires. Pour revenir aux mesures d’assouplissement fiscal, elles ont été prises par le Gouvernement au mois d’avril 2020 et ont été levées en août. Elles portaient sur trois domaines, à savoir : w la suspension de toutes les missions de contrôle fiscal surplace,de contrôle douanier et de contrôle des recettes non fiscales ; w la surséance des actions en recouvrement forcé des obligations fiscales et non fiscales ; w la suspension de la perception de la

taxe sur la valeur ajoutée sur certains produits de première nécessité, intrants et produits pharmaceutiques, matériels et équipements médicaux. Ces mesures visaient notamment la maîtrise de l’inflation et la protection du pouvoir d’achat de la population à travers la rationalisation des coûts imputés tant aux contrôles qu’aux l’application de la taxe sur la valeur ajoutée. Cependant, il est à constater qu’en dépit de ces mesures d’assouplissement fiscales et de l’arrêt du financement monétaire, considéré comme la principale cause de la surchauffe sur les marchés des biens et services et de celui des changes, dès le début du mois de mai, la dépréciation monétaire et la hausse du niveau général des prix se sont accélérées. Tout laisserait croire que l’augmentation des chiffres d’affaires des entreprises ayant bénéficié de ces allégements fiscaux et du moratoire des contrôles a servi à la reconstitution de leurs positions en

devises. Ce qui expliquerait, dans ce contexte de financement monétaire nul, les pressions sur les marchés de changes et la dépréciation subséquente de la monnaie nationale impliquant la hausse du niveau général des prix. I.3. Secteur extérieur. L’activité dans le secteur extérieur a été marquée par la baisse rapide des importations par rapport aux exportations entraînant la hausse de l’excédent commercial. Au niveau du marché des changes, les vibrations relevées ont procédé de l’effet conjugué de la baisse de l’offre des devises à la suite de l’affaiblissement des cours de plusieurs produits exportés et de l’augmentation de la demande des devises. Celle-ci a été d’abord impulsée par le financement monétaire du déficit public aux quatre premiers mois, et ensuite, par l’accroissement des revenus du secteur privé exemptés du prélèvement de la taxe sur la valeur ajoutée, entre avril et juillet 2020. Ainsi, le CDF a

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1516 | PAGE 12.

connu une dépréciation relativement élevée par rapport au billet vert, soit 15,2% en 2020 contre 2,23% en 2019, localisée essentiellement entre janvier et août 2020. Cette contre-performance est reflétée par la volatilité accrue de l’évolution du taux de change de la monnaie nationale en 2020 (écart-type de 7,9 points contre 1,5 point en 2019. C’est au niveau des réserves internationales que la situation est de plus préoccupante. De 818 millions de US$ en 2019, soit quatre semaines d’autonomie en termes de couverture des importations), les réserves de change sont passées à 730 millions de US$ en 2020 (deux semaines et deux jours d’autonomie en termes de couverture des importations). I.4. Secteur monétaire et du crédit. Le rythme de formation des liquidités intérieures s’est accéléré en 2020 avec une expansion de la masse monétaire de 42,5 % contre 29,6% en 2019, justifiant ainsi l’envolée de l’inflation au cours

de cette année. Cette évolution du niveau général des prix a déterminé celle de la dollarisation dont le ratio mesuré à partir du rapport «Dépôts en devises sur M2 avec provisions» est passé de 76,2% à 79,5%, d’une année à l’autre. Paradoxalement, l’expansion de la base monétaire a été moins forte en 2020 par rapport à 2019 en raison notamment de l’augmentation des ventes directes et indirectes de devises, via le paiement en devises des résidents. Ces opérations ont davantage réduit le niveau des avoirs extérieurs nets et pesé négativement sur la base monétaire. Au cours de l’année 2020, il a été observé une pause dans le respect du principe de flexibilité et de positivité de taux d’intérêts réels. Cependant, l’option de conférer un caractère négatif au taux d’intérêt réel, entre avril et juillet 2020, n’a impulsé ni la demande des crédits en monnaie nationale ni celle en devises. Elle s’est accompagnée de tensions inflation(suite en page 14).


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Recettes VS dépenses en millions de US$

Dépenses publiques en millions de US$

Ministère des Finances, RDC, Kinshasa. LE SOFT SOFT INTERNATIONAL INTERNATIONAL || ÉDITION ÉDITION NATIONALE NATIONALE N°1515 N°1516 || PAGE PAGE 19. 13. LE


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Stabilité du taux de change du Franc comme celle des prix restaurée de justesse

(suite de la page 12).

nistes et d’une forte dépréciation de la monnaie nationale au cours de la période susmentionnée. Par ailleurs, avec la perte de l’instrument «taux d’intérêt» devenu réel négatif, le poids de l’ajustement au niveau de la politique monétaire a été supporté notamment par les prélèvements sur les réserves internationales. Le niveau de celles-ci est passé de 980 millions de US$ à fin avril à 803 millions à fin août pour s’établir, au 16 décembre 2020, à 730,21 millions de US$, soit une baisse de 249,8 millions de US$. I.5. Situation épidémiologique du Covid-19 à la date du 18 janvier 2020. Déclarée depuis le 10 mars 2020 au Congo, la pandémie du COVID-19 totalise à ce jour 21.139 cas confirmés de contamination, 639 décès et 14.812 personnes guéries. L’objectif à court terme du Gouvernement est de généraliser le dépistage de la population. D’ici à la fin de cette année, le Gouvernement entend organiser la campagne de vaccination de la population après une consultation ad hoc des spécialistes sur les choix à porter sur les différents vaccins

présentés dans le monde. II. Réactions et contribution de la politique budgétaire dans la lutte contre l’instabilité économique résultant des dégâts collatéraux de la pandémie. L ’exécution du plan de trésorerie du Budget Général s’est clôturée par un déficit de 991,7 milliards de CDF résultant des recettes de 7.019,9 milliards de CDF et des dépenses de 8.001,7 milliards de CDF. Ce déficit a été financé à raison de 690,2 milliards de CDF par les appuis budgétaires dont 82% provenaient du FMI. En l’absence des ressources non monétaires suffisantes, le Gouvernement, aux quatre premiers mois de l’année, s’est résolu de couvrir la totalité des dépenses non discrétionnaires par le recours aux avances de la Banque Centrale exclusivement pour un import de 320,5 milliards de CDF. Il est à noter que, sur l’exercice, les remboursements des bons du Trésor excédaient les souscriptions de 10 milliards de CDF. Pour rappel, en 2019, l’excédent des dépenses sur les recettes s’est chiffré à 592, 5 milliards de CDF et a été couvert à concurrence de 110,7 milliards de CDF par les bons du

Ministère des Finances, RDC, Kinshasa. essentiellement sur économique. Celle-ci Trésor et 481,8 milliards de CDF par les la lutte contre l’infla- a résulté des dégâts collatéraux de la avances de la Banque tion et la dépréciation monétaire. En pandémie sous forme Centrale du Congo. effet, la stabilisation d’instabilité du taux préalable des prix de change et des prix II.1. Mise en œuvre intérieurs et du taux intérieurs ainsi que stratégique de la de recul de l’activité. politique budgétaire. de change constitue la force de rappel C’est ainsi qu’une Comme en 2019, la bonne partie des politique budgétaire, des déterminants de la croissance et de appuis budgétaires d’une manière génél’emploi. a servi à financer le rale, a été expansive Les six premiers mois déficit public pour et discrétionnaire, de l’année illustrent éviter les travers du exception faite de à suffisance ce diafinancement monél’adoption de la gnostic au regard de taire. Il en a découlé règle de financela récession sur fond la prédominance des ment monétaire nul d’inflation ouverte. dépenses courantes à partir de fin avril. Pour y remédier, la non discrétionnaires Normalement, la récession classique politique budgétaire (salaires, filets de empreinte de prusécurité sociale en observée dans les économies avancées dence devrait s’axer faveur des segments se caractérise par le soit sur la stratégie pauvres de la popudiscrétionnaire en ré- lation, dépenses sérecul de la production intérieure, la solvant les problèmes curitaires, sanitaires et humanitaires). baisse de l’emploi au cas par cas ou et du niveau génésur l’observance de Ces dernières ont ral des prix. D’où la certaines règles d’or. représenté 97% du focalisation sur des Dans tous les cas, il total des dépenses politiques de relance était entendu que le contre 3% pour les par la demande financement monédépenses d’investis(politiques budgétaire du déficit public sement. En 2019, les taire et monétaire était exclu et que proportions étaient expansives) combile Gouvernement respectivement de nées à des politiques devrait se résoudre 93% et 7%. structurelles visant la à mobiliser les restimulation de l’offre. cettes internes, et, en II.2. Mise en œuvre Dans le cas des situation de déficit, opérationnelle de la économies en déverecourir aux bons du politique budgétaire. loppement, à l’instar trésor et aux appuis Afin d’observer de de celle du Congo, il budgétaires. Il s’agis- façon stricte la sups’observe certes une sait aussi d’améliorer pression du financebaisse de la prola composition et la ment monétaire, il a duction intérieure qualité de la dépense été procédé à la crissur fond cependant publique. tallisation du déficit d’une inflation forte S’agissant de l’arbide trésorerie cumulé de l’État à 1.925,7 et d’une dépréciation trage entre la crise milliards de CDF à monétaire rapide. Ce sanitaire et la crise qui freine les possila clôture définitive économique résulbilités d’une reprise de la journée du 30 tant des mesures de de la croissance et avril 2020. À partir restriction contre le de l’emploi. D’où la COVID, sans préjudi- de cette date, pour polarisation sur des cier la lutte contre la pérenniser la règle de politiques budgépandémie, une atten- financement monétaires et monétaires tion particulière a taire nul, le solde du prudentes axées été portée sur la crise compte courant de LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1516 | PAGE 14.

l’État affiche un solde créditeur. Deux cadres respectifs de mise en œuvre opérationnelle de la politique budgétaire ont été convenus à cet effet entre les ministères du Budget et des Finances, d’une part, et la Banque Centrale du Congo, d’autre part, à savoir : w Le Dispositif de Gestion sur la Base Caisse (DGC), du 8 mai au 18 août 2020, selon lequel la disponibilité préalable des ressources saines conditionne l’exécution des paiements. Ces ressources sont les suivantes: les recettes mobilisées par les régies financières, les produits des bons du Trésor et des obligations d’état, les ressources budgétaires au titre d’appuis budgétaires. w Le Pacte de Stabilité signé en date du 18 août 2020, entre le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo, venait renforcer ce Dispositif et préciser les engagements des uns et des autres pour la consolidation de la stabilité du cadre macro-économique. Ces engagements insistent sur la renonciation à la monétisation du déficit public, l’ajustement du plan d’engagement budgétaire du Ministère du Budget au Plan de Trésorerie du Ministère des

Finances, et l’ajustement de ce dernier au Plan de liquidité de la Banque Centrale du Congo. Au regard de ce qui précède, le ministère du Budget limitera les engagements des gestionnaires aux montants retenus dans le plan d’engagement budgétaire et n’exécutera les liquidations qu’en fonction des disponibilités de trésorerie. Quant au ministère des Finances, il n’exécutera les ordonnancements qu’en fonction du solde créditeur du compte courant du Trésor représentant la trésorerie disponible de ce dernier. Enfin, pour la Banque Centrale, elle se gardera de rendre débiteur le solde du Compte général du Trésor et renverra tous les titres de paiement non couverts par les disponibilités ad hoc. II.3. Réformes structurelles. Les réformes structurelles, dans le cadre de la transformation à moyen et long terme de l’économie congolaise, mettent un accent particulier sur l’amélioration du rendement du système de collecte des recettes en vue du financement des projets structurants. Elles portent sur (suite en page 15).


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Taux de change et stabilité des prix sauvés par des appuis budgétaires extérieurs (suite de la page 14).

la mise en place d’une chaîne digitalisée, la généralisation de la surveillance électronique (Tracking), la simplification du système fiscal par la suppression des taxes multiples et redondantes. Il en est de même de la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales ainsi que la rationalisation de la politique en matière des exonérations et des compensations fiscales en statuant sur leur conformité à la Loi, leur opportunité et leur productivité.

III. Résultats de la politique budgétaire. Les résultats peuvent être répartis en deux catégories : les résultats globalement satisfaisants et ceux mitigés. III.1. Les résultats globalement satisfaisants. Le premier résultat est le maintien de la discipline à travers le respect du financement monétaire nul depuis avril 2020. Cette discipline a déterminé la stabilité du taux de change et des prix intérieurs entre août et décembre 2020. Il a aussi

réduit l’impact négatif sur le taux de change et les prix intérieurs de certains faits décrits ci-haut. Il a joué un rôle déterminant dans le respect de l’évolution du Crédit Net sur l’État suivant la programmation convenue avec le FMI. À titre illustratif, le crédit net à l’État est passé de 134,9 milliards de CDF à fin avril à 114 milliards de CDF à fin novembre 2020.Le deuxième résultat est la poursuite de la prise en charge régulière de la paie des salaires en cette période affectée par

le COVID. Le troisième résultat est le respect du principe consistant à ne pas recourir aux emprunts extérieurs non concessionnels et à s’en tenir aux plafonds des garanties accordées par la Banque Centrale au titre d’emprunts contractés auprès des banques commerciales. Le quatrième résultat est le respect de l’engagement en rapport avec le remboursement sans conditions des bons du trésor. III.2. Les résultats mitigés.

Les résultats mitigés concernent l’accentuation du déficit public par rapport à 2019 et partant du solde budgétaire intérieur ainsi que l’effritement des dépenses d’investissement au profit des dépenses courantes. Il importe de relever aussi les difficultés de rencontrer à bonne date, à partir de fin septembre 2020, le service de la dette extérieure. Enfin, il y a lieu de relever les résultats non satisfaisants des politiques conjoncturelles mises en œuvre entre avril et juillet 2020

en matière de riposte contre les effets négatifs du COVID, notamment l’assouplissement fiscal concernant la politique budgétaire pour peser sur le niveau général des prix et l’adoption des taux d’intérêts réels négatifs concernant la politique monétaire pour relever la demande de crédit. Ces politiques se sont traduites par une dépréciation poussée du taux de change et une accélération des prix intérieurs et n’ont pu atteindre les objectifs recherchés.

ESTIMATION DE LA CROISSANCE AUX NEUF PREMIERS MOIS DE 2020 FIN MARS 2020

BRANCHES D’ACTIVITES

VAR (%)

VA

FIN JUIN 2020

Contrib en point de croiss

VA

VAR (%)

FIN SEPTEMBRE 2020

Contrib en point de croiss

VA

VAR (%)

Contr.Crois. PIB Reel (%)

Contrib en point de croiss

Secteur primaire

5 388,8

-1,6

-0,70

5 533,9

1,0

0,45

5 760,6

5,2 289,3

2,24

Agriculture, foret, élevage, chasse et pêche

2 000,5

2,2

0,35

1 991,7

1,8

0,28

1 996,7

2,0 40,8

0,32

Agriculture

1 910,2

2,2

0,33

1 925,1

3,0

0,44

1 924,0

3,0 56,3

0,44

Vivrière

1 880,0

2,3

0,33

1 895,0

3,1

0,44

1 895,0

3,1 57,5

0,44

Rente

30,2

-0,1

0,00

30,1

-0,4

0,00

29,0

-3,9 -1,2

-0,01

Sylviculture

86,8

2,9

0,02

63,1

-25,2

-0,17

69,1

-18,1 -15,6

-0,12

3,6

3,0

0,00

3,6

3,0

0,00

3,6

3,0 0,1

0,00

Extraction

3 388,2

-3,8

-1,05

3 542,2

0,6

0,17

3 763,9

6,9 248,5

1,92

Secteur secondaire

2 015,6

-4,6

-0,76

2 029,4

-3,9

-0,65

2 027,7

-4,0 -85,8

-0,66

Industries manufacturières

1 391,1

-4,1

-0,47

1 402,8

-3,3

-0,37

1 382,4

-4,7 -69,1

-0,53

Industries alimentaires,boissons et tabac

1 170,4

-3,0

-0,28

1 184,7

-1,8

-0,17

1 173,9

-2,7 -33,2

-0,26

220,7

-9,4

-0,18

218,1

-10,5

-0,20

208,5

-14,4 -35,9

-0,28

82,7

4,0

0,02

84,9

6,7

0,04

85,0

6,9 5,6

0,04

541,7

-6,9

-0,32

541,7

-6,9

-0,32

560,3

-3,8 -22,3

-0,17

Secteur tertiaire

4 846,1

-0,3

-0,13

4 725,2

-2,8

-1,08

4 835,8

-0,5 -26,7

-0,21

Transports et Télécommunications

1 536,7

4,7

0,54

1 539,1

4,8

0,56

1 593,4

8,5 127,9

0,99

Transports

863,1

-3,0

-0,21

827,0

-7,1

-0,50

848,9

-4,6 -41,8

-0,32

Communication

673,6

16,5

0,75

712,2

23,1

1,06

744,5

28,7 169,7

1,31

Commerce

1 824,2

-1,5

-0,23

1 731,1

-6,6

-0,96

1 774,4

-4,2 -80,0

-0,62

Autres services hors adm. publique

1 163,3

-2,4

-0,23

1 133,5

-4,9

-0,46

1 146,6

-3,8 -46,3

-0,36

Banques et aussurances

199,2

1,0

0,02

200,2

1,5

0,02

200,2

1,5 3,0

0,02

Autres services

964,1

-3,1

-0,24

933,3

-6,2

-0,49

946,4

-4,9 -49,4

-0,38

Services d’administration publique

417,3

-5,9

-0,21

417,3

-5,9

-0,21

417,3

-5,9 -26,8

-0,21

12,0

-5,0

0,00

12,0

-5,0

0,00

12,0

-5,0 -0,6

0,00

2,0

8,0

0,00

2,0

8,0

0,00

2,0

8,0 0,2

0,00

Autres services non marchands

403,3

-6,0

-0,20

403,3

-6,0

-0,20

403,3

-6,0 -26,3

-0,20

SIFIM

-95,3

1,0

-0,01

-95,8

1,5

-0,01

-95,8

1,5 -1,4

-0,01

12 250,5

-1,6

-1,58

12 288,5

-1,3

-1,28

12 624,1

1,4 176,8

1,37

100,9

-51,9

-0,86

161,9

-22,8

-0,38

134,4

-35,9 -76,8

-0,59

PIB aux prix constants

12 351,3

-2,4

-2,44

12 450,4

-1,7

-1,66

12 758,5

0,8 100,0

0,77

PIB hors mines

8 963,09

-1,9

-1,40

8 908,13

-2,5

-1,83

8 994,62

-1,6 -148,5

-1,15

Elevage, peche et chasse

Autres industries manufacturières Electricité, gaz, vapeur et eau Bâtiment et travaux publics

Education Santé

PIB au prix de base Taxes sur les produits

Ministère des Finances, RDC, Kinshasa. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1516 | PAGE 15.


international

porte-monnaie |

La DGRAD est très remontée contre les ministres Ilunkamba Leur refus de s’accorder sur des arrêtés interministériels aurait fait perdre plus de 2 milliards de $US au Trésor public

L

a DGRD n’en revient pas. Elle est folle furieuse. Elle n’a que des récriminations contre les ministres de Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Qu’ils soient de telle ou telle obédience politique, qu’importe! Ils n’auraient pas été à la hauteur du service, fulminent des milieux syndicaux de la DGRAD, la Direction Générale des recettes administratives et domaniales, en clair, la régie financière en charge des recettes parafiscales. Tout passe : «absence de volonté politique et mauvaise foi», «incurie», «prévarication», des «ministres rois-fainéants», «incapables de s’accorder pour poser leur seing sur des arrêtés interministériels devant booster les recettes des services d’assiette sous leur gestion». Pas moins de vingt arrêtés interministériels ont été expédiés dans des tiroirs sinon dans des corbeilles des ministres sortants. L’État aura perdu, selon des experts en budget, au bas mot 2 milliards de US$ - de quoi prendre totalement en charge la gratuité de l’enseignement sans compter sur l’aide de la Banque mondiale - suite à la nonactivation d’un chapelet de taxes et droits par des ministres. Le Premier ministre sortant Sylvestre Ilunga Ilunkamba avaitil laissé trop de liberté à ses ministres, oubliant de travailler à mobilisser les recettes du Trésor? Reste que la DGRAD ne compte réaliser qu’environ 820 millions de US$ en 2021, hormis les recettes des pétroliers producteurs. L’ordonnance-loi n°18/003 du 13 mars 2018 a modifié celle de 2013 et établi une nouvelle nomenclature des droits, taxes et redevances du Pouvoir Central. Son exécution a malheureusement été mise

elle ne prend pas en compte toutes les NTIC. En 2014, l’alors ministre du Portefeuille, Louise Munga en rajoute à la confusion en créant un second opérateur public, la SOCOF, Société congolaise de fibre optique qui a dépouillé l’opérateur traditionnel, SCPT exOCPT, de certaines de ses prérogatives. Pour l’exercice 2021, le ministère des Hydrocarbures ne pourrait rapporter que 20 petits millions de dollars au Trésor. Motif, non-signature de l’Arrêté interministériel fixant les taux de certains actes générateurs. Il s’agit notamment de bonus de signature des conventions de pipeline, bonus de renouvellement des contrats de fourniture des produits pétroliers, ou encore des redevances superficiaires sur concession pipeline, bonus de signature des conventions pétrolières d’exploration-production. Par ailleurs, les ministères des Hydrocarbures et de Ressources hydrauliques et Electricité (RHE) s’arrachent des droits sur l’exploitation du gaz. Fin 2020, la DGRAD a annoncé le «non-aboutissement des négociations déjà entamées concernant les royalties sur les gaz qui devraient porter sur la vente de celles-ci et entraîner la signature d’un bonus de l’avenant de

l’exploitation on shore». En 2014, une étude de Citybank/Afrique a établi que le gaz pourrait plus rapporter au Congo que les mines. Au moins un demi-milliard de US$/l’an. Hélas. Aux RHE, il est fait état de non-signature de l’arrêté interministériel (RHE/Finances) portant fixation des taux des droits, taxes et redevances dont la redevance sur la consommation de l’électricité par les usagers finaux, taxe sur l’accès ou le raccordement aux réseaux de transport de l’électricité, des eaux naturelles de surface ou souterraines, thermales, des fleuves, des lacs et de leurs affluents, pour immeuble à usage non résidentiel et celui résidentiel de plus de deux étages, etc., la redevance sur l’utilisation de la ressource énergétique par les infrastructures de production de l’électricité d’intérêt national… L’arrêté interministériel (Enseignement supérieur et universitaire et Finances) fixant le taux pour l’acte de retrait de diplôme ramenant la part du Trésor Public à 25 US$ au lieu de 5 US$ n’a non plus été signé alors que la révision du taux de taxation de l’acte relatif aux droits d’octroi du numéro d’identification nationale passant de 10 US$ à 100 US$ pour les

personnes physiques et 30 US$ à 200 US$ pour les personnes morales d’une part, et de son renouvellement conformément à la loi OHADA d’autre part sollicitée par la ministre de l’Economie n’aura jamais eu le quitus de la primature. Des sources DGRAD, le défaut d’arrêtés interministériels a empêché tous les ministères services d’assiette de réaliser des substantiels revenus, à savoir Environnement, Agriculture, Pêche et Elevage, Affaires étrangères… même les Sports &Loisirs où faute d’arrêté, le Trésor public ne peut encaisser les droits sur le transfert international d’athlète. Autre arrêté interministériel gelé de longue date porte sur la taxe sur les marchés publics passés de gré à gré. Il aurait dû être signé depuis 2016 par les ministres des Finances et du Budget. Les marchés publics absorbent pourtant 60% des dépenses de l’Etat. Même les missions de contrôle sectorielles en compagnie des régies financières n’ont guère obtenu le quitus des ministres. L’action gouvernementale a donc été effectivement sabordée, comme l’a déploré le chef de l’État. Au prochain gouvernement de rectifier le tir.

Le PM Sylvestre Ilunga Ilunkamba avait-il laissé trop de liberté à ses ministres, oubliant de travailler à mobilisser les recettes du Trésor? DR. à mal par des ministres Par ailleurs, les ministres qui, depuis environ des PT&NTIC et du trois ans, n’ont jamais Portefeuille ne se sont manifesté de volonté pas accordés depuis 2002 politique d’accroître les - depuis 19 ans - sur la recettes de l’État. Aux structure capable d’évaministres Tshibala se sont luer le volume de trafic succédés ceux d’Ilunga des appels opérés par Ilunkamba. Le dénomiles opérateurs ou encore nateur commun des uns de quantifier le chiffre et des autres aura été leur d’affaires déclarées par les entreprises ainsi que désintérêt pour des arrêle prestataire pour évatés interministériels qui luer, gérer et quantifier auraient pu permettre à le volume des appels la DGRAD de collecter entrants et sortants. En plus des recettes admi2012, l’alors ministre nistratives, judiciaires, des PT&NTIC, Tryphon domaniales et de participations de l’État dans des Kin-kiey Mulumba avait chiffré à 12 millions de entreprises. US$ le mois, le manque à gagner pour le Trésor. TANT PIS Hélas, il n’a pas bénéPOUR PERSONNE. ficié de la solidarité du Les PT&NTIC constigouvernement pour en tuent le second gros finir avec le phénomène contributeur des recettes «SIM BOX». À ce jour, non fiscales de l’État, la loi sur les télécoms après les mines. Mais de 2002 est devenue la DGRAD n’y capte obsolète d’autant plus que du menu fretin, POLD LEVI MAWEJA n que, selon la DGRAD, et n’escompte que 106.974.792,14 US$ pour 2021. Ces recettes de misère sont la conséquence du manque de collaboration entre les ministres de tutelle et celui des Finances pour signer l’arrêté interministériel sur la messagerie financière. Les deux ministres ne se sont pas accordés, non plus, sur l’arrêté interministériel devant réglementer les amendes transactionnelles au bénéfice de l’ARPTC, l’Autorité de régulation des postes et télécommunications notamment sur les flux des consommations, qualité des services 2G, 3G, 4G, intra réseaux et extra BOULEVARD DU 30 JUIN N° 1287, IMMEUBLE RWINDI LOCAL 33A. réseaux, etc., Au Sénégal, KINSHASA GOMBE, DRC. TÉL +243998865500 en Algérie, et même au E-mail acrepvoyagesettourisme@gmail.com Rwanda voisin, une seule licence 3G se vend à plus de 200 millions de US$. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1516 | PAGE 16.


international

glamour

|

SudAf, noire, cheveux

crépus, Miss Univers

D

eux Sudafricaines avant elle avaient eu ce prix Miss Univers. Elle est donc la troisième à gagner ce prix de US$ 5 millions sauf que les deux premières étaient de couleur blanche, avec de longs cheveux. Elle Zozibini Tunzi est noire, avec de courts cheveux, crépus et noirs et à un moment où la mode - la tendance - est, chez la femme noire, celle de cheveux longs descendant le long du cou... Zozibini Tunzi, Miss Afrique du Sud, a été donc couronnée Miss Univers 2019, dimanche 8 décembre à Atlanta, aux États-Unis, à l’issue d’une cérémonie où il a beaucoup été question du droit des femmes à disposer d’elles-mêmes. La jeune femme noire de 26 ans a terminé devant les concurrentes de Porto Rico et du Mexique, dans un concours animé par le présentateur Steve Harvey et où un panel de sept femmes a jugé les candidates. Étudiante en relations publiques, silhouette longiligne, Miss Afrique du Sud a été chaleureusement applaudie après son dernier discours, une nouveauté dans la compétition, où elle a déclaré vouloir tout faire pour encourager les jeunes filles à prendre confiance en elles. «J’ai grandi dans un monde où une femme qui me ressemble, avec ma peau et mes cheveux, n’a jamais été considérée comme belle, et je pense qu’il est temps que cela cesse aujourd’hui. Je veux que les enfants me regardent et voient mon visage, et je veux qu’ils voient leurs visages reflétés dans le mien», a-t-elle déclaré. La jeune femme aux cheveux courts a battu plus de 90 autres candidates pour remporter ce 68e titre de Miss Univers et succéder à Catriona Gray, Miss Philippines et Miss Univers 2018. Une des favorites avant le concours, Miss Philippines, ne s’est pas qualifiée parmi les dix finalistes. La Française Maëva Coucke y est parvenue mais n’a pas atteint le top 5. Miss Birmanie, Swe Zin Htet, a également été éliminée avant la finale, elle qui avait défrayé la chronique une semaine auparavant en devenant la première candidate ouvertement homosexuelle. ​

Miss Univers (US$ 5 millions) est Sud-Af, a de beaux cheveux crépus et noirs, une première historique. DR. Zozibini Tunzi est la troisième Sud-Africaine «à remporter cette prestigieuse couronne», souligne The South African. Mais ses prédécesseures,

Margaret Gardiner en 1978 et Demi-Leigh NelPeters en 2017, n’ont pas eu à franchir les mêmes obstacles, observe le site News24 dans une

chronique. Le média sud-africain constate que ces obstacles sont «plus importants et plus difficiles à surmonter quand on est une femme

noire […]. Zozibini est la première Sud-Africaine noire à remporter la compétition, et bien que nous sachions que notre pays pouvait gagner,

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1516 | PAGE 17.

nous savons maintenant qu’une Sud-Africaine noire en est également capable». «Je pense que nous [les femmes] sommes les êtres les plus puissants du monde et qu’il faut nous donner toutes les chances». Le droit des femmes est une question très présente lors de cette édition, et au cœur de l’actualité de son pays. Zozibini a insisté sur l’importance «d’apprendre aux jeunes filles à devenir des leaders et des dirigeantes, pour atteindre l’émancipation». Le site News24 note également que Zozibini Tunzi a reçu la couronne de Miss Univers sur «ses cheveux naturels, un détail que certains ont détesté - même lors du concours de Miss Afrique du Sud». D’après Nthabi Nhlapo, auteure de la chronique pour le site sud-africain, ce détail rend la victoire de Zozibini Tunzi encore plus belle : «Eh bien, devinez quoi, cette couronne de 5 millions de dollars repose sur de beaux cheveux crépus et noirs - une première historique et, espéronsle, le début d’une série». Une victoire célébrée sur les réseaux sociaux par de nombreuses personnalités, comme l’animatrice de télévision Oprah Winfrey, ou le président Cyril Ramaphosa, qui espère que de nombreux enfants sud-africains seront inspirés par ce couronnement.


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the bestsoft |

Le somptueux Cadillac Escalade ressemble à un Boeing sur terre

U

n SUV hors norme! Plus de cinq mètres de long (5,18 m), une calandre géante aux lignes anguleuses et chromées arborant fièrement l’emblème prestigieux de la marque américaine, des projecteurs formés de rangées verticales de LED, ne soyez pas étonnés si les regards se tournent sur son passage. Ah! Cerise sur le gâteau, en version Platinum, les seuils de porte ne sont pas seulement éclairés, ils sont aussi rétractables. L’habitacle se veut à la hauteur des lignes extérieures. La planche de bord, toute illuminée, évoque le cockpit d’un Boeing. On s’installe dans un véritable salon roulant bénéficiant d’une insonorisation parfaite. Sept places sont disponibles, dont quatre fauteuils larges, confortables et chauffants dans les deux premières rangées (avec accoudoirs sur la deuxième). À l’arrière, une banquette rembourrée rabattable électriquement depuis le coffre peut accueillir les trois autres personnes. Les revêtements en luxueux cuir semianiline, avec garnitures en frêne d’Asie et ciel de toit en microfibre de Suède, créent un espace accueillant. Les passagers postérieurs bénéficient de trois écrans, deux dans les dossiers avant et un central pour la troisième rangée. Ce dernier pourrait gêner la visibilité, mais grâce au rétroviseur relié à une caméra, le conducteur dispose d’une vision parfaite en roulant. Le coffre reste généreux (410 l) avec sept passagers mais se transforme en espace de déménagement lorsque toutes les assises arrière sont repliées. Seul petit problème, un seuil de chargement trop haut. L’Escalade est doté d’un V8 essence de 6,2 l géré par une boîte de vitesses automatique à 8 rapports. Il développe 426 ch et bénéficie d’un couple maximum géant de 621 Nm. Ce duo offre

Un habitacle qui se veut à la hauteur des lignes extérieures et la planche de bord, toute illuminée, qui évoque le cockpit d’un Boeing. DR. une belle harmonie, des accélérations puissantes sans à-coups et en souplesse. Malheureusement, le levier de vitesse se trouve

sur le volant, cela manque de glamour. En revanche, la consommation est complètement bluffante. Surtout sur des trajets effectués

uniquement en montagne. Mais quelle surprise de constater la moyenne réalisée: 15,3 l/100 km. Cet Escalade est équipé de la fameuse

suspension Magnetic Ride Control, qui absorbe en douceur toutes les imperfections du bitume ou des routes en terre empruntées. Il se

dandine à peine hors des chemins fort peu carrossables, sa transmission intégrale et ses multiples aides à la conduite gérant toutes les

situations difficiles sans montrer la moindre hésitation. Alors, qu’attendezvous? Prenez le volant.

V. ZERMATTEN n

US$ 12,5 millions pour qui veut s’offrir la petite «Voiture Noire»

C

ela peut paraître incroyable, mais c’est pourtant vrai. En effet, vous devrez débourser US$ 12,5 millions si vous tenez à vous offrir la nouvelle voiture de Bugatti la «Voiture Noire». Magnifique bolide, ce petit bijou vous assure une expérience en voiture incroyable. LA PLUS CHÈRE AU MONDE. Présentée au salon de Genève 2019, cette nouvelle voiture est actuellement considérée comme la plus chère au monde. Ceci rappelle la Rolls-Royce Sweptail qui était vendue au prix de

À ce jour seule la Rolls-Royce Sweptail vendue à US$ 13 millions pourrait la battre. DR. US$ 13 millions il y a quelques années. Bugatti a replongé dans le passé en redevenant un carrossier hors pair. En effet, la carrosserie de la Voiture Noire de Bugatti a été faite à la main

en fibre de carbone. De plus, les performances de ce modèle sont, comme toujours, exceptionnelles avec un moteur W16 de 8 litres, quadriturbo qui développe 1.500 chevaux. Le couple est simi-

laire à celui d’un poids lourd à 1 600 Nm. Le 0 à 100 km/h n’a malheureusement pas été communiqué, mais il devrait tourner aux alentours des 2,5 secondes avec une vitesse maximale dépassant les 400

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1516 | PAGE 18.

km/h. Cette Bugatti est directement inspirée de la Type 57 SC Atlantic que l’on a connu durant les années 30. Ce nouveau véhicule est donc un véritable hommage à la marque en représentant de la

plus belle des façons les 110 ans de travail exceptionnels du constructeur français. Pour le moment, ce modèle n’est encore qu’un concept-car, mais la version commercialisée sera très proche de la version présentée selon des journalistes américains. Cela ne fait que six mois que Bugatti travaille sur ce véhicule et d’autres changements pourraient donc survenir avec la construction du modèle finale. Il faudra patienter environ deux ans pour que la voiture soit livrée et Bugatti précise que chaque élément de cette voiture est fabriqué à la main.

THE MILLIARDAIRE n


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côté rose

|

Il arrive que la libido féminine impose son pouvoir

D

lyse Gérard Bonnet. Comme elles, d’autres ne trouvent leur jouissance que dans cette posture extrêmement égoïste. Mener ainsi le jeu leur renvoie une image de «grandeur» d’où elles tirent leur plaisir. En tenant ainsi le haut du pavé, leur image est extrêmement valorisée au détriment de l’autre. «En réalité, elles ont une telle peur de ne pas être à la hauteur, qu’elles sont obligées de contrôler et de dominer», ajoute notre expert. Le problème? Il leur est difficile d’investir réellement une relation où l’autre n’est qu’un faire-valoir.

ominer au lit! Jusqu’à maintenant, cette posture était réservée aux hommes seuls. Voilà qu’aujourd’hui, les femmes s’y mettent et s’approprient ébats, fantasmes et parfois même perversions. Seraientelles devenues maîtres en jeux de domination? Immanquablement, quand surgit le fantasme de domination, c’est d’abord aux hommes que l’on pense. Mais il semblerait que la tendance s’inverse, et dominer sexuellement n’est plus la panacée du mâle. La libido féminine sort des sentiers battus et impose elle aussi son pouvoir. Nouveau mode sexuel, fantasme ou pathologie: décodage du désir de domination au féminin. LA POSTURE DOMINANTE. Ce n’est plus exceptionnel pour les femmes actuelles, élevées dans une conception plus libre de la sexualité, de prendre les rênes de leur jouissance. «Elles ressentent une sorte de conviction intérieure de leur autonomie», explique le psychanalyste Gérard Bonnet. Modernité et girl power obligent, certaines femmes ne sont plus de gentilles oies blanches et revendiquent haut et fort des fantasmes bien trempés, à l’aune de leur époque. Mais quand commence «la domination»? «Dominer va de pair avec la notion de position active», répond notre expert. Une posture qui peut s’affirmer dès le premier contact. Elles repèrent leurs cibles et partent à sa conquête en vue d’une relation sexuelle. Pendant le rapport sexuel aussi, leur posture reste extrêmement active, elles sont souvent audessus, par exemple. Autre particularité : tout se déroule selon un scénario qui est le leur. «Elle mène le jeu sans concertation, ni entente masculine. Leur désir prime», précise le psychanalyste. Lancées sur la voie

Jeux érotiques fantasmés : l’homme soumis à sa maîtresse, se fait fouetter, piétiner avec des talons aiguilles, etc. DR.

de la libération de certains schémas, les femmes dominantes sont pourtant encore en butte à des diktats bien ancrés dans nos mémoires. «Quoi qu’on en dise, le contexte reste assez macho et oser l’initiative au féminin continue à être une

prise de risque», soulève Gérard Bonnet. Dès qu’une femme est entreprenante, perçue comme dominante, les hommes ne sont pas forcément à l’aise. «Quand c’est elle qui me drague, ça me fait peur. Ça a quelque chose d’inquiétant», avoue

Fabien, 35 ans. «Cela a l’effet inverse sur ma libido», observe Mickael, 40 ans. Explications: «Inévitablement, ce comportement peut leur évoquer la Mère Toute Puissante et intrusive», analyse Gérard Bonnet. Cette posture, également

connotée phallique, peut mettre à mal leur virilité. Certains peuvent être stimulés, bien sûr, mais ce n’est pas la majorité. D’autres encore réalisent leur fantasme de soumission avec ces dominantes. Là, chacun occupe sa place. «Je ne peux

avoir de plaisir qu’en mode domination», confie Clara, 37 ans, sur le divan du psy. Sa sexualité se joue sur un mode exclusivement phallique et actif. «Elle est dans un contexte narcissique, où le partenaire n’a pas de place», ana-

DU FANTASME À LA PRATIQUE. Dans le cadre du fantasme, l’homme peut être soumis à sa maîtresse. Se faire fouetter, piétiner avec des talons aiguilles, en arborant des tenues en cuir ou en latex sont autant de jeux érotiques fantasmés. Mais cela peut aller jusqu’à la lacération, les morsures, les humiliations... Il y a une différence fondamentale entre le fantasme qui est un facteur d’érotisation et de jouissance, et le passage à l’acte. Dans ce cas précis, un contrat préalable est nécessaire, sur les limites à fixer et à ne pas franchir. CATH. MAILLARD n

La pratique qui prive les femmes d’orgasme

E

nviron 200 millions de filles et femmes dans le monde ont été victimes d’excision, selon l’ONG Plan International. Au Mali, 91% des femmes de 15 à 45 ans sont excisées. De l’avis de certains experts, cette pratique douloureuse ne présente aucun avantage sur la santé de ces jeunes filles et femmes. Par contre, elle a des répercussions énormes sur la santé physique et psychologique de ces filles ou femmes, dont la plus grave est le manque d’orgasme lors des rapports sexuels. Selon le Dr Abdramane Diabaté, chef de service gynéco-obs-

Outil fait maison fabriqué à partir d’un clou utilisé pour la mutilation génitale féminine. AFP-YASUYOSHI CHIBA. tétrique du centre de Santé de Dïola, «il existe plusieurs types d’excision. Le type 1, qui est aussi le minimum, est l’ablation du clitoris et le clitoris à des racines nerveuses. Si ces racines nerveuses sont touchées le plus souvent c’est difficile pour ces femmes

d’avoir un orgasme». Selon ce spécialiste, il est très difficile voire impossible de remédier à des telles conséquences malheureuses. Le plus souvent, la femme vit avec ce manque durant le reste de sa vie. Ce qui est difficile à traiter c’est cet aspect (manque d’en-

vie). Mais, clarifie-til, le plus souvent si cela se fait à des âges avancés, la petite fille garde l’expérience malheureuse de cette mutilation c’est-àdire la douleur. Pour lui, qu’il y ait atteinte ou pas des nerfs, l’expérience douloureuse va faire que la fille peut avoir un

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1516 | PAGE 19.

manque d’orgasme à vie. «C’est ce type qu’on peut traiter, le plus souvent, si c’est une atteinte nerveuse, cela est difficile à traiter». Le médecin signale que deux cas de manque d’orgasme, sont dûs à l’atteinte nerveuse. Souvent c’est purement psychologique. La peur des mauvais souvenirs de l’excision, surtout si c’est fait à un âge où la personne ne pourra plus oublier tout ce qui s’est passé comme évènement malheureux. Comme solution, le médecin dit que le traitement se fait d’abord avec un psychologue et surtout l’apport du conjoint. En termes de thérapie, il propose à ces patients

de procéder à une consultation gynécologique pour voir si c’est un autre problème qui peut être la cause avant de se focaliser sur les conséquences de l’excision. «S’il y a une infection ou une sécheresse vaginale ou même si c’est pas le mari qui est trop rapide. L’orgasme de la femme est souvent en retard par rapport à l’homme. Il invite ces femmes et jeunes filles à faire une consultation psychologique, s’il n’y a pas autre chose, telle une cause organique. Il conseille aussi l’apport du conjoint en matière de stimulation du clitoris et des préliminaires lors des rapports sexuels.


international SINCE 1989

Biden remet la Black pour orner le billet vert de 20 US$

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hangement de visage et de récit en vue sur la coupure de 20 US$  : la militante antiesclavagiste et féministe, en lieu et place du président raciste Andrew Jackson. Aux États-Unis, l’histoire se joue aussi sur le célèbre billet vert. Les visages qui s’y affichent sont étonnamment uniformes. Sur la coupure reine (1 US$), George Washington, premier président, et sur celle de 5 US$, Abraham Lincoln, auteur de la proclamation d’émancipation des esclaves. Pour celle de 10 US$, Alexander Hamilton, premier secrétaire d’État au Trésor. 50 US$ : Ulysse Grant, général de l’armée de l’Union pendant la guerre de Sécession, puis président. 100 US$  : Benjamin Franklin, figure centrale des Lumières américaines. Et puis, il y a le billet de 20 US$, l’une des coupures les plus usitées. Le visage qui s’y dessine semble taillé à la serpe. Le sourcil est broussailleux. . Considéré par Donald Trump comme le premier président « populiste », Andrew Jackson, aux commandes de 1829 à 1837, a surtout été propriétaire d’esclaves (comme une majorité des Pères fondateurs, au demeurant) et l’auteur de la première déportation des Amérindiens. L’épisode historique est connu sous un nom presque poétique (la Piste des larmes), qui masque mal la violence de l’événement. Des dizaines de milliers d’Amérindiens, en majorité du peuple Cherokee (dont le nom est toujours accolé à un modèle de Jeep…), ont été repoussés de force vers l’ouest du Mississippi pour « libérer » leurs terres au profit de la culture du coton, « l’or blanc » ramassé par des centaines de milliers d’esclaves. RETIRÉ DU BILLET VERT. D’ici peu, le visage du président raciste sera retiré du billet de 20 US$. Joe Biden l’a annoncé, reprenant un projet lancé par Barack Obama en 2014. Donald Trump, qui avait fait accrocher dans le Bureau ovale un portrait de Jackson (remplacé, depuis l’arrivée de Joe Biden dans les lieux, par celui de Franklin), avait stoppé le processus. En lieu et place viendra s’apposer le visage d’une femme. Noire. Ancienne esclave. Antiesclavagiste. Féministe. Parfois surnommée « la Moïse noire. » Ci-devant : Harriet Tubman. Née Araminta Ross, elle a vu

qui traverse une partie du pays et que résume ainsi l’historien : « Est-ce la place d’Harriet Tubman d’être sur un billet de banque, symbole du capitalisme, qui s’est construit sur l’esclavagisme, elle qui était considérée comme un bien que l’on pouvait acheter avec ces mêmes dollars ? » Ne vaudrait-il pas mieux lui dédier un monument, à l’instar de celui inauguré par Barack Obama en hommage à Martin Luther King près du Mall de Washington ? Mais alors, il ne faudrait laisser, sur ces fameux billets, que des trombines d’hommes blancs, pour moitié esclavagistes ? La couleur du billet ne change pas. Celle de l’Histoire, oui.

Le projet d’une nouvelle effigie sur les coupures de 20 US$, amorcé par le démocrate Barack Obama, mis à l’arrêt pendant le Républicain Trump, est relancé par le président démocrate Joe Biden. MICHAEL A. MCCOY/THE NEW YORK TIMES/Redux-REA. le jour dans les années 1820 (il Selon l’historien, « elle déclatin-Breteau, historien des Étatsn’y avait pas de registres pour rait aux fugitifs : «Vous serez Unis à l’université de Lille. Si la naissance des esclaves), dans libres ou morts»». Pendant l’intersectionnalité n’était pas une plantation du Maryland, encore née, celle qui fut surla guerre de Sécession (1861dernier État esclavagiste avant 1865), elle s’engage aux côtés nommée « la Générale », en inla « frontière » avec le Nord. des troupes de l’Union. Elle est carnait parfaitement la probléElle fait partie d’une fratrie tour à tour infirmière, cuisimatique. Durant la campagne de neuf enfants, ensuite sépaprésidentielle de 2016, Trump nière, éclaireuse et espionne. rée entre plusieurs maîtres. En 1863, elle participe à un avait qualifié le choix du En 1849, elle s’émancipa en raid sur la rivière Combahee, remplacement de Jackson de laissant derrière elle un mari, en Caroline du Sud, au cours « purement politiquement corJohn Tubman, un homme duquel des centaines d’esrect ». « Une ancienne esclave libre qui se sentait bien là où claves sont libérés. Après la fin remplaçant un propriétaire il se trouvait, et emprunta le de l’esclavagisme et jusqu’à sa d’esclaves : c’est un signe du réagencement de la mémoire « chemin de fer souterrain » mort, en 1913, elle milite avec (underground railroad), mis en les suffragistes pour le vote des collective », rectifie l’universiplace par des abolitionnistes, femmes. taire. Tout comme le retrait des noirs comme blancs, et des « Elle est l’incarnation d’une statues d’esclavagistes notoires quakers. « Comme le chemin triple oppression : elle est dans l’espace public en constide fer, le vrai, a été installé pauvre car née esclave, femme tue un autre. Un débat peut aux États-Unis depuis peu, et noire », résume Nicolas Mar- pourtant en entraîner un autre, ils ont utilisé cette métaphore qui leur permettait d’avoir des discussions codées. Par exemple, un chef de station, c’était quelqu’un qui hébereorge Weah Jr, appartement sans se soucier geait les esclaves en fuite ; un fils du président des mesures de distanciation conducteur, c’était celui qui les du Libéria, a été physique. Avec beaucoup de emmenait d’un endroit à un interpellé mardi 2 monde sur sa terrasse de 50 autre. Donc, ça leur permettait février en France m², on peut imaginer que cela d’avoir des discussions devant par la police pour tapage fait du bruit et agace ceux qui d’autres gens sans être pris », nocturne. Le jeune homme respectent le couvre-feu. C’est expliquait à France Culture festoyait avec des amis sans pour tapage nocturne que la Anouk Bloch-Henry, auteure considération pour les mepolice a débarqué et comme à d’une biographie. Libre, mais sures sanitaires et le couvreson habitude George Weah Jr pas quitte. Une fois arrivée en feu de 18h à 6h du matin, s’est défendu : il estime avoir Pennsylvanie, sa terre promise, actuellement en vigueur. le droit de faire ce qui lui Harriet Tubman repart en terre Une ambiance de boîte de plaît quitte à payer régulièreesclavagiste afin de libérer sa nuit : musique au maximum ment des amendes pour non famille, puis d’autres esclaves. des décibels, cris, rires, strorespect des gestes barrières. Avec son « mètre cinquante, boscope, fêtards ivres. Et le Mais surtout, il n’hésite pas à presque complètement édenmatin, des cadavres de boubrandir son passeport diplotée », selon la description qu’en teilles de champagne sur les matique devant les forces de fait Howard Zinn dans Une trottoirs. Des scènes devenues l’ordre. Sauf que cette fois, histoire populaire des Étatshabituelles pour les habitants l’homme est interpellé et Unis (éditions Agone), « toude Saint-Germain-en Laye en même arrêté pour « outrage » jours armée et le plus souvent région parisienne. et «rébellion». Il est convoqué déguisée, elle fit dix-neuf alDepuis le premier confinejeudi 4 février au commissalers-retours excessivement risment, Junior organise des riat. La justice devra vérifier qués pour guider plus de trois soirées clandestines très l’étendue de son immunité cents esclaves vers la liberté ». régulièrement dans son diplomatique.

Le fils de Weah interpellé

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