LE SOFTINTERNATIONAL 1522

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international THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER

Sama SINCE 1989 N°1522 | MARDI 23 MARS 2021 | 20 PAGES €7 $8 CDF 10500

« Il compose un Cabinet de 100 ministres, fait l’économie de 1.000 guerres »

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ne recette qui a marché et marche ce jour dans un Congo aux dimensions de sous-continent avec son

presque demi-million de tribus et de cultures : ce sont des chambres législatives de 600 membres, ses 26 parlements et gouvernements locaux. On peut critiquer l’opération démembrement du territoire, elle a atténué des tensions, fait respirer le pays, donné espoir, proposé des réponses

qui doivent être consolidées. Dans un contexte de parole libérée, s’empêcher d’ouvrir des espaces, c’est accepter qu’une minorité dont la légitimité peut être valablement contestée soit pour n’avoir eu aucun apport au résultat, soit pour n’avoir aucun mérite reconnu, soit pour n’être utile

à rien à l’heure de la redevabilité, continue de se vautrer quand peut-être les plus méritants se trouvent hors circuit. Le discours développé jeudi 18 mars 2021 par le Premier ministre Sama Lukonde au sortir de sa rencontre à la Cité de l’Union Africaine avec le Président de la République

portait sur la communication et la mobilisation en insistant sur des strates de citoyens qui devraient être prises en compte dans la composition de l’Exécutif national à condition que compétence et expérience prennent place. Une analyse de KKM.

(Texte en pages 2 et 4).

LE SOFT INTERNATIONAL A ÉTÉ RÉPERTORIÉ PAR LE SITE DU THE NEW YORK TIMES COMME UNIQUE NEWSPAPER EN ZONE AFRIQUE CENTRALE.


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LA UNE |

Ces deux phrases de Museveni qui servent de repère : « J’ai formé un Cabinet de 100 ministres ; j’ai fait l’économie de 1.000 guerres »

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Le Premier ministre Sama Lukonde reçu au Palais de la Nation en audience par le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. DR.

eux petites phrases qui traverseront les époques que dans les pays d’Afrique de l’Est et ceux des Grands Lacs on attribue au Président ougandais Yoweri Kaguta Museveni que rien, depuis plus de trois décennies, ni au pays, ni à l’extérieur n’a réussi à bouger, et qu’au contraire, en Afrique et dans le monde, tous una-

nimement, généralement

et publiquement, saluent et qui peuvent servir de repère aux décideurs à l’heure de lever des options comme c’est présentement le cas au Congo. Deux phrases prononcées par le Chef de l’ État ougandais qui, dans le système politique de son pays, est aussi Chef du Gouvernement quand un jour en public il se vantait ou se défendait face à des critiques après qu’il eut formé un Gouvernement pléthorique ou éléphantesque : «J’ai

formé un Gouvernement de 100 ministres, j’ai fait l’économie de 1.000 guerres». Entre le besoin technique mais politiquement dangereux de réduction des tailles des exécutifs pour faire droit à l’efficacité dans un contexte d’érosion systémique des moyens du Trésor public, donc de réduction drastique du train de vie quant aux dépenses de l’ État et malheureusement d’investissements dans les infrastructures sociales et la nécessité d’apporter des réponses

à des besoins élémentaires réels et d’éviter d’exaspérer des tensions sociales que des hommes politiques faisant le guet auraient hâte à exploiter, et donc de réduire sinon de contenir des tensions dans des proportions tenables, dans un pays constamment en guerre, les options politiques à lever requièrent infiniment tact et doigté. Il va de la politique comme d’autres domaines : à l’heure des choix, il faut toujours savoir revisiter les recettes qui ont marché

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sous d’autres cieux, dans des contextes semblables et s’interroger pourquoi ce qui marche ou a marché ailleurs ne marche pas chez nous. La France a constamment ses yeux rivés sur les pays nordiques et sur l’Allemagne aux recettes pragmatiques reconnues et s’inspire fréquemment, s’adaptant, de ces modèles par exemple d’OutreRhin qui ont redressé ce pays détruit par deux guerres mondiales et fait de lui la pre(suite en page 4).


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LA UNE |

Les deux petites phrases repère de Yoweri Museveni Sama Lukonde au sortir de sa rencontre à la Cité de l’Union Africaine avec le Président de la République portait sur la communication et la mobilisation en insistant sur des strates de citoyens qui devraient être prises en compte dans la composition de l’Exécutif national à condition que compétence et expérience prennent place.

(suite de la page 2). mière puissance économique européenne. Rien au fond dans la vie n’est à inventer et le fil à couper le beurre ne saurait être inventé. Museveni n’est pas n’importe qui. Né le 15 août 1944, fils d’un riche propriétaire terrien ougandais, ce Manyankolé, l’une des ethnies des Himas et Tutsis, tisse sa toile au combat.

METTRE LE POUVOIR EN CAPACITÉ.

LA RECETTE QUI MARCHE. Depuis 35 ans à la tête de son pays, celui qui, à sa prise de pouvoir en 1986, fut appelé «le Bismarck des Grands Lacs», est aujourd’hui l’un des plus anciens Chefs d’ État en place en Afrique et dans le monde. Il fait des études de sciences et d’économie dans la Tanzanie révolutionnaire et anti-colonialiste de Julius Nyerere, à l’Université de Dar es Salaam, fréquente des mouvements nationalistes radicaux, se lie d’amitié avec l’historien guyanien Walter Rodney et John Garang, dont il soutient, à son arrivée au pouvoir, la guérilla au Soudan au sein de l’Armée Populaire de Libération du Soudan, rejoint les «guérilleros communistes» des maquis mozambicains du Frelimo, le Front de Libération du Mozambique, retourne en Ouganda en 1970, intègre les services secrets du président Milton Obote. Il s’exile dans cette même Tanzanie après le coup d’État d’Idi Amine Dada. A la tête de son NRA, l’Armée de Résistance Nationale, il chasse du pouvoir le bouffon dictateur, aide Milton Obote à reprendre le pouvoir, devient son ministre de la Défense, se présente à la présidentielle qu’il perd mais en conteste les résultats, investit une caserne et s’empare d’un stock d’armes, reprend le maquis et prend le pouvoir par un coup d’ État militaire avec l’aide de son ami, l’actuel président rwandais Paul Kagame qu’il accompagnera à son tour dans la prise du pouvoir à Kigali contre le président Hutu Juvenal Habyarimana. En s’installant au pouvoir, Museveni hérite d’un pays en ruines, d’une économie dévastée par quinze ans de guerre civile, d’une administration à l’abandon. Il instaure un État militarisé, peu soucieux des droits de l’opposition, l’armée UPDF surpuissante veille au grain, malmène l’opposition dont il jette en prison sans pitié les membres qui osent affronter l’homme fort à la présidentielle (Warren Kizza Besigye Kifefe en 2001 et en 2006, Robert Kyagulanyi Ssentamu plus connu sous le nom de Bob Wine en 2021). Museveni travaille à restaurer la paix dans le pays, réussit à mettre fin à la guérilla sanguinaire de l’Armée de Résistance du Seigneur (la Lord’s Resistance Army, LRA de Joseph

En politique c’est comme dans d’autres domaines : revisiter des recettes qui ont marché ailleurs dans des contextes semblables, s’interroger pourquoi ce qui marche ou a marché ailleurs ne marche pas chez vous. NPM. Yoweri Tibuhaburwa Kaguta dit Museveni. DR Rao Kony) et fait redémarrer l’économie grâce à un accord avec les institutions financières de Bretton Woods, Fonds monétaire international et Banque mondiale. Dans les années 1990, l’Ouganda connaît un taux de croissance de 6,5 %, puis de 10 % en 1994-95. En vingt ans, le pays divise par trois son taux de pauvreté. Plus de 2.000 km de routes réhabilités ou reconstruits (plus de 50 % du réseau interurbain), les rues de Kampala réparées ornées de trottoirs, des hôpitaux et des dispensaires remis en service, un réseau de communications téléphoniques performant relie la majorité des villes du pays. Le contraste avec le passé est saisissant. Très vite, ce pays aux confins de l’Afrique anglophone et francophone devient comme le Ghana à l’Ouest du Continent, le «bon élève», «l’enfant chéri» du FMI et de la Banque mondiale, le nouveau pôle de croissance et de stabilité de la région. Il attire des investissements étrangers de plus en plus importants... L’Ouganda qui a vu défiler neuf présidents en vingt ans un record dans le monde - et dont la plupart (Yusufu Lule, 1979, Godfrey Binaisa, 1980, Paulo Muwanga, 1980, Bazilio Olara Okello, 1985, Tito Okello, 1986) sont restés moins d’un an en place, qui fit la honte des Africains, qui avait été désigné par Churchill comme la «perle de l’Afrique», a réussi à redresser son front pour reprendre une parole de l’hymne national congolais, grâce à Yoweri Tibuhaburwa Kaguta baptisé Museveni (de « seven» en hommage au septième bataillon du King’s African Rifles, régiment britannique d’infanterie coloniale au sein duquel des milliers d’Ougandais ont servi lors de la IIème Guerre mondiale). Demain, cet homme sera Mustafa Kemal Atatürk, fondateur et premier

président de la Turquie de 1923 à 1938 qui bâtit son pays qui fait trembler désormais des régions du monde ; le général Park Chung-hee en Corée du Sud qui permit de 1962 à 1979 à la Corée du Sud de prendre son essor économique en se hissant parmi les vingt nations les plus riches de la planète ; le premier Premier ministre de Singapour Lee Kuan Yew qui transforma de 1959 à 1990 un petit avant-poste colonial sousdéveloppé et sans ressources naturelles en un pays avec une des économies les plus florissantes de toute la Terre. Depuis, Museveni à la fois chef de l’État et chef du gouvernement dans ce régime présidentiel ougandais a fait de son pays «un modèle et un laboratoire des politiques libérales appliquées au continent» avec l’arrivée d’une véritable classe moyenne. RECHERCHE DE L’ACCALMIE. Désigné en juillet 2020 par son parti, le MRM, le Mouvement national de résistance comme son candidat à la présidentielle de 2021 en vue de «continuer à diriger le Mouvement et l’État en 2021 et au-delà pour éliminer les freins à la transformation», la commission électorale valide sa candidature et l’homme qui en était à briguer un sixième mandat, est réélu le 14 janvier avec 58,6% face au leader de l’opposition, la star de l’Afrobeats Bobi Wine (34,8%). Entre-temps, la Constitution a été une fois encore modifiée afin de supprimer la limite d’âge de 75 ans et de permettre à Museveni atteignant 76 ans en 2021, de prendre la course. Ce jour-là, les députés se sont battus dans les travées à coups de chaises, la rue transformée en théâtre de violents combats mais l’amendement a été validé par les hauts juges du pays. Quelle recette Muse-

veni a appliquée en Ouganda pour atteindre ces résultats spectaculaires dans un pays qui fut longtemps la honte du Continent, où aucun service ne fonctionnait? La même que celle que l’ami Paul Kagame va utiliser au Rwanda qui fait du pays des mille collines un modèle après qu’il a connu le premier génocide africain qui fit entre 800.000 et un million de morts. Il faut en effet du résultat dans l’urgence, ce qui passe par une gouvernance pragmatique d’efficacité. Des résultats inatteignables sans un minimum de consensus au sein de la classe politique. Existe-t-il une autre recette quand on recherche l’accalmie dans un contexte de crise économique exaspérée, de chômage total sinon celle de faire montre de tact et de doigté pour tenter d’atténuer des tensions sociales? Surtout, ne nous mentons pas à nous-mêmes. Une recette qui a marché et marche ce jour dans un Congo aux dimensions de sous-continent avec son presque demimillion de tribus et de cultures : ce sont des chambres législatives de 600 membres, ses 26 parlements et gouvernements locaux. On peut critiquer l’opération démembrement du territoire, elle a atténué des tensions, fait respirer le pays, donné espoir, proposé des réponses qui doivent être consolidées. Dans un contexte de parole libérée, s’empêcher d’ouvrir des espaces, c’est accepter qu’une minorité dont la légitimité peut être valablement contestée soit pour n’avoir eu aucun apport au résultat, soit pour n’avoir aucun mérite reconnu, soit pour n’être utile à rien à l’heure de la redevabilité, continue de se vautrer quand peut-être les plus méritants se trouvent hors circuit. Le discours développé jeudi 18 mars 2021 par le Premier ministre

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Il reste de mettre au travail ces pouvoirs qui doivent s’inventer des moyens propres dans le cadre d’une autonomie de gestion. Tout comme l’Exécutif national qui aurait des ministères qui devraient faire montre de capacité d’inventivité pour ne pas avoir à attendre les réalisations des seules régies financières sous Covid-19 inexistantes. Le «Gouvernement des guerriers» que veut mettre en place le Président de la République signifie compétence avérée, réelle expérience, appel à toutes les strates du pays et donc, comme le prévoit la Constitution («La composition du Gouvernement tient compte de la représentation nationale», art. 90, al. 3), respect des équilibres géo-politiques. Il n’existe pas de programme de développement qui réussisse nulle part sans un minimum d’ordre, de discipline, d’engagement. Un avion n’ira jamais loin s’il a à son bord des passagers chantant, hurlant, se propageant dans les couloirs, des ivrognes s’empiffrant d’alcools, des hommes armés pointant leurs fusils sur l’équipage. Si la liberté d’opinion est un signe de démocratie, elle demande à être régulée en évitant excès et travers. Un pays où tout se dit et s’écrit, dans le désordre total, sans que ceux qui s’adonnent à ce jeu n’encourent aucun risque, est perdu. Au Congo, les moyens d’information qui voient le jour à longueur de journée sans justification professionnelle ou commerciale sont des outils d’intoxication, de propagande et de chantage vivant du financement politique national voire étranger et de la corruption. Sans une information responsable, assumée, c’est la politique qui est tirée vers le bas. Pourquoi l’Ouganda et le Rwanda qui pratiquent une politique d’absence du pluralisme à l’occidentale ne sont nulle part critiqués ou bannis mais cités comme des modèles de gouvernance, applaudis par la société mondiale? Le Congo peut-il un jour atteindre des résultats durables, mettre le cap sur l’objectif d’émergence et redevenir un pays respecté en Afrique et dans le monde dans un désordre politique aussi parfait introuvable, sans un minimum de consensus et donc d’apaisement politique? KKM n


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Union sacrée et après? Les Grandes Analyses du Soft |

Du principe légitime de conservation démocratique du pouvoir politique

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a menace de dissolution de l’Assemblée Nationale

qui a fait lundi 15 mars sa rentrée est une perspective toujours sur la table. C’est un top du premier cercle présidentiel qui le dit au « Soft International » invoquant l’article 147 de la Constitution. Irrésistible dissolution. Tentation supplice de Tantale. Si l’homme balaie d’un revers de la main le retard dans la publication de la liste du Gouvernement, il explique que jamais depuis l’indépendance du pays en

1960, un Exécutif n’a été aussi difficile à mettre en place face à un nombre aussi élevé de regroupements politiques (une quarantaine) et de personnalités éligibles au partage quand pour des impératifs économiques, la taille de l’équipe fond comme neige au soleil. En même temps, le Premier ministre Jean-Pierre Sama Lukonde Kyenge n’a pas de délai butoir tout en ayant foi en la nécessité de

compréhension des acteurs en vue d’accélérer la fumée blanche. Or, c’est précisément le problème. Chacun veut une place au soleil et réclame des portefeuilles juteux. Si certains appellent à privilégier l’intérêt national, il faut distinguer intérêts réels du pays et intrigues de cour, rappeler qu’en politique, il n’existe pas de cadeau, seul l’apport au résultat emporte le mérite. S’il y a des hommes qui se

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distinguent dans l’habilité à prendre le vent en se précipitant au ralliement, la question est de savoir à l’heure de l’ouverture, qui a fait quoi aux premières heures quand la coalition électorale CACH était unanimement moquée et qui est susceptible de faire quoi demain parce que représentant quoi quand le Président qui dispose de (suite en page 6).


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Les Grandes Analyses du Soft

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Il n’existe pas de cadeau en politique

Une Union sacrée de posture?

(suite de la page 5). son libre arbitre, a besoin de changer pour entreprendre de « grandes choses », propose une autre politique ? C’est finalement quoi l’Union sacrée de la Nation ? - ce n’est plus une question taboue - à quoi sert-elle si quand arrive le moment de récolter le fruit d’une stratégie déployée, le pays se retrouve à la case départ, le chacun pour soi, Dieu pour tous triomphant, comme cela s’installe désormais ? Si, dans cette hypothèse, la démocratie sort gagnante, que reste-t-il du principe de l’ambition légitime de conservation démocratique du pouvoir, à la base d’une démarche de conquête du pouvoir ? L’Histoire étant un perpétuel recommencement, pour citer le Grec Thurydide, le spectre d’un désastre électoral de type Chirac-De Villepin laisse redouter de grosses frayeurs. *** Tous rejoignent l’annonce du Président de la République. En rangs serrés, en cartels politiques ou tribaux, ils se jettent, tête baissée, tous dans la course, chacun voulant courir plus vite pour battre l’autre. Elle a marché. La stratégie TSK - Tout Sauf Kabila - a fonctionné. Elle avait été inventée, débattue et adoptée par applaudissements en banlieue bruxelloise début juin 2016 aux travaux du Conclave de l’Hôtel Martin’S Château du Lac à Genval lors de la plus grande rencontre anti-Kabila que l’opposition rassemblée dans toutes ses strates ait jamais organisée, adoubée cette fois, par des chancelleries occidentales les libéraux belges faisant le guet - et qui donna lieu au plus vaste Rassemblement de forces politiques et sociales acquises au changement, en abrégé Rassop, ponctué par un appel sans équivoque et très applaudi du leader historique de l’opposition Étienne Tshisekedi Wa Mulumba qui consistait à se rassembler en vue de « chasser (du pouvoir) qui vous savez». UN EXPLOIT QUI TRAVERSERA LES ÂGES. Cette stratégie déployée publiquement un mois plus tard, dans la Capitale lors du meeting monstre du 27 juillet

Ci-dessus, l’icône de l’opposition Étienne Tshisekedi wa Mulumba, président de l’UDPS, avec à sa gauche Raphaël Soriano Katebe Katoto, à l’issue de la réunion de l’opposition congolaise qui s’est tenue à l’Hôtel Martin’S Château du Lac (ci-bas), à Genval, chic banlieue de Bruxelles, les 8 et 9 juin 2016. AFP-THIERRY CHARLIER.

2016, qui fut une véritable démonstration de force présidé par Etienne Tshisekedi, fut brusquement stoppée huit mois plus tard, avec la disparition le 1er février 2017 de l’icône.

Devant plusieurs dizaines de milliers de Kinois, Tshisekedi avait exigé la tenue de la présidentielle «dans les délais», le départ de Kabila du pouvoir dont c’était le troisième mandat s’il faut compter

celui obtenu à la mort de son père, renouvelé au dialogue inter-congolais de Sun City, et, «un vrai dialogue inclusif sans Kabila» alors que se tenait dans la Capitale, sur les hauteurs de la ville, un

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dialogue à la Cité de l’Union Africaine modéré par l’ex-premier ministre togolais Edem Kodjo né Edouard Kodjovi Kodjo (1938-2020). De celui qui fut Secrétaire général de l’Union Africaine, Tshisekedi eût recours à des mots très durs pour le disqualifier d’un trait : un «valet au service de Kabila». Tshisekedi accordait «un préavis de trois mois» à Kabila. «Le décompte de son préavis de trois mois de locataire au Palais de la Nation a commencé. Le 19 décembre 2016, le préavis est terminé. Le 20, la maison doit être libre. Cet homme qui depuis 2001 jusqu’aujourd’hui joue à qui perd gagne, ne devra plus échapper à notre vigilance». Puis, d’expliquer que c’est à la suite de ce départ le 20 décembre qui inaugurera «une ère nouvelle» au pays, qu’un «vrai dialogue politique inclusif (aura lieu) sans Kabila». La stratégie de la banlieue bruxelloise fut ressortie et remise à l’ordre du jour quand au lendemain de cette tragique disparition, l’opposition orpheline désemparée (suite en page 7).


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Seul l’apport au résultat emporte le mérite

Qui réclame quoi, pourquoi? (suite de la page 6). se cherchait un leader de substitution. Ce sera Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, le fils de son père, porté par une volonté politique farouche... L’exploit réussi de TSK traversera les âges, servira d’unité de mesure de la capacité de résolution des conflits politiques par le procédé de transhumance. Qui l’eut cru? Une majorité vantée comme jamais, présentée comme irrémédiablement soudée, par son coordonnateur PPRD-FCC Néheémie Mwilanya Wilonja, l’exdirecteur de cabinet de Kabila depuis introuvable sur les radars comme par l’ex-candidat présidentiel, le dauphin de Kabila, secrétaire permanent de l’ex-parti présidentiel Emmanuel Ramazani Shadari qui, le 27 juin 2020, dans une salle conquise, debout sur une chaise, et dont la phrase résonne encore - «on ne peut pas nous intimider». Une majorité qui fond en une nuit comme neige au soleil avant étonnamment de se reconstituer avec un tel déferlement le lendemain sur l’autre rive! On avait certainement jamais assisté à un phénomène aussi étrange dans le monde contemporain qui a érigé le principe de discipline de vote de groupe comme mode de recrutement et d’identification politique. L’explication de cet effondrement sans pareil d’une majorité parlementaire qui passe la rue avec armes et bagages pourrait se trouver aux origines de cette majorité ellemême, dans sa constitution, fabriquée de bric et de broc par un expert électoral d’origine libanaise rémunéré, pour les besoins de la cause, par l’ancien parti présidentiel PPRD, mis au service de la Commission électorale où il sert de guide suprême. Sans aucune âme, sans

référence tutélaire sauf un homme aux origines sociologiques diversement commentées dès son avènement par des chancelleries occidentales et par des proches, qui, plus est et reste perpétuellement inaudible, écoutant plus que faisant savoir ou, à tout le moins, ne laissant nul percer le fond de sa pensée, de ses convictions, de sa vision s’il en a... LES PREMIERS SIGNAUX PROMETTEURS ? Devant ce drame qui pousse au trouble face aux saillies du nouveau pouvoir, une majorité de 350 élus s’est désintégrée en novembre 2020 et a basculé suivie, dans l’étonnement général et sans que rien ne freine le mouvement, par la quasi-totalité de représentants des pouvoirs provinciaux et locaux... Mais à quoi peut servir une majorité qui, en une nuit, sans tremblement de terre, se désintègre elle-même, passe la frontière ? Peut-elle être crédible et, à tout le moins, durable, aider à transformer positivement le pays en portant une vision commune? Rien certes n’est impossible! La femme qui change de lit peut se révéler être un modèle de perfection totale dans sa nouvelle vie. Les secondes noces arrivant après une expérience ou nombre d’expériences de vie, forment un couple qui en sait beaucoup sur ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. Mais les premiers signaux que renvoie au pays ce rassemblement de l’Union sacrée de la Nation sontils prometteurs ? Il est certainement trop prématuré à ce stade de porter un jugement quelconque de valeur. Il faudra attendre la publication du nouveau Gouvernement désigné par le Président de la République lui-même, de «Gouvernement des guerriers », lors d’un meeting récemment

devant les pêcheurs sur le site de Kinkole, dans la banlieue Ouest de Kinshasa. En clair, le pays doit s’attendre à une équipe de combat appelée à déplacer les montagnes de l’extrême pauvreté notamment sur des questions de fourniture aux populations des services essentiels telles l’eau et l’électricité, l’érection des infrastructures de communication ou du secteur social. Mais pour que cette équipe atteigne du résultat, il faut préalablement définir des axes prioritaires. Ce sont ces axes qui détermineront le type d’hommes susceptibles de répondre à l’appel du Président de la République qui incarne l’attente de la Nation. Mais là aussi, il faudra attendre que le futur Chef du Gouvernement Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge nommé Premier ministre le 15 février, dévoile, conformément à l’article 90 de la Constitution de la République, son programme de Gouvernement devant la représentation nationale dont la session en l’espèce s’est ouverte le 15 mars, lors de la séance d’investiture, ce qui permettra de juger si les membres qui la composent sont à la hauteur des enjeux. Certes, si aux termes de la Constitution, le Gouvernement définit la politique de la Nation en concertation avec le Président de la République, que, sur papier, c’est le Gouvernement qui « en assume la responsabilité» (art. 91 de la Constitution), la réalité est autre : à l’heure de la redevabilité, c’est le Président de la République qui en sera le seul et unique comptable devant la Nation aujourd’hui plus qu’hier dès lors qu’il dispose d’équipes de plein exercice que lui et lui seul a mises en place et qu’il a désormais sous la main le contrôle de tous les leviers de État. Au fond, jamais, depuis Mobutu, un Président de la République n’a été

politiquement aussi fort et, en même temps, n’a été aussi politiquement exposé... C’est lui et lui seul que le Peuple verra demain et nul autre quand sonnera l’heure du jugement dernier, le rendez-vous électoral qui, à trois ans, mobilise déjà le pays et l’étranger avec tous les risques de le cristalliser et d’empêcher l’entame de réalisations sociales. Cette donne est-elle perçue de la même manière et partagée par tous ces migrants ? Rien n’est moins sûr. A entendre les déclarations publiques des uns et des autres voire des textes publiés sur les réseaux sociaux que certains pourraient trop vite qualifier de fakenews mais qui sont des ballons d’essai en provenance d’officines rodées, la priorité est avant tout la posture : faire partie soi-même ou par personne de service, quoi qu’il en coûte, du cercle du nouveau pouvoir afin de tirer le meilleur parti matériel notamment pour le très imminent débat électoral, le cercle de Kabila déboulonné figurant désormais aux objets du musée d’histoire. LA VISION VANTÉE EST-ELLE PARTAGÉE ? Tant que Kabila avait à distribuer des postes de pouvoir en décidant du sort matériel de chacun des membres de son entourage, il représentait un sens et en retenait tous à ses côtés même si chacun disposait en sous-main de ses propres partis et regroupements politiques. Il fallait le plus possible être un proche sinon biologiquement par le mariage via diverses alliances matrimoniales - ce qui est plus rassurant - tout au moins politiquement par l’originalité du discours à développer afin d’exister sur scène. Mais à partir du moment où les personnes les plus emblématiques ont commencé

à être défaites par une déferlante, ne sachant à quel saint se vouer, du Vice-Premier ministre en charge de la Justice Célestin Tunda Ya Kasende aux présidents des Chambres parlementaires Jeanine Mabunda Lioko et Alexis Thambwe Mwamba en passant par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Inlunkamba destitué par l’impitoyable tsunami quand la situation judiciaire d’un autre Premier ministre honoraire Augustin Matata Ponyo Mapon qui aura le plus duré dans l’entourage de Kabila bien que souvent pragmatique mais cité par l’Inspection Générale des Finances dans nombre de scandales économiques dont celui du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, devient chaque jour incertaine, c’est clair que plus que jamais, le pouvoir a changé de camp, avec lui, la peur au ventre. Même le plus puissant et le plus redoutable patron des services de sécurité de Kabila, Kalev Mutondo, cité devant les tribunaux par une dizaine de ses détenus d’hier, a dû, pour tenter de sauver au moins provisoirement sa peau, se fondre dans la population avant de prendre la poudre d’escampette, de s’évaporer dans la nature avec tous les risques d’être pris pour le dernier des délinquants et être traîné devant un juge pour une arrestation immédiate. Si Kalev s’est fait fugitif, c’est pas pour n’avoir rien essayé. Dans la ville haute, on rapporte qu’il avait entrepris une ultime tentative de conciliation avec le cercle présidentiel via le Haut Représentant Kitenge Yesu Nz qui lui aurait cependant montré le chemin à suivre : se mettre à la disposition de la justice afin de défendre sa cause avec honneur et dignité. La nomination à Conakry de l’ex-premier ministre Matata comme second du gouvernement du président guinéen Alpha Conde ne le

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met nullement à l’abri de la justice qui peut agir par mandat d’arrêt international au cas où il serait recherché. D’où l’option qu’il a prise, lui, à son tour, de se rapprocher de la Cité de l’Union Africaine. Mais pas avant d’avoir annoncé avec fracas sur son compte Twitter son départ du PPRD dont il n’a jamais en réalité été membre et dont il n’a jamais drapé le châle coutumier des Pprdiens. La brousse de la Kabilie a pris feu de toutes parts. Tous les animaux petits et grands, se terrent ou tentent de se sauver, prenant tous les risques d’être rattrapés. Reste que les jours passant, les arrivants n’ont rien renié de leur existence, encore moins de leur vie passée. Ils sont et restent des blocs monolithiques, homogènes, insubmersibles qui clairement ne partagent pas la vision de l’Union sacrée de la Nation qui est certes à définir. Si, de cette situation, la démocratie sort gagnante, l’ambition légitime de conservation démocratique du pouvoir politique qui est l’essence même d’une démarche de conquête du pouvoir, paraît dangereusement mise à l’épreuve. A quoi finalement aura servi une Union sacrée qui n’aurait au départ aucune vision commune, aucun engagement partagé si demain celle-ci devrait se désintégrer et s’effondrer, chaque partie prenant son cap pour s’assumer? La seule stratégie de TSK qui pourrait faire courir le risque à une dynamique légitime commune pouvait-elle avoir justifié un basculement d’une majorité clairement factice qui n’aura sur le fond rien changé ? Il est vrai que plus que jamais la perspective d’une dissolution demeure et rien ne semble plus important que la sauvegarde de l’ État. KKM n


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l’actu |

Sur les réseaux, la guerre féroce YouTuber reprend de plus belle

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La guerre des YouTubers PPRD-FCC VS UDPS semble avoir pris fin, faute de combattants. Elle s’est déplacée sur un autre front que d’aucuns anticipaient. DR. Thambwe Mwamba ambassadeur en Belgique runziza, soupçonnés de continue à être jeté en a guerre des Kabilistes - comme comme sur le Premier et à l’Union Européenne, servir de milice à l’armée pâture pour des détourdes You- l’échec enregistré à la Tubers ministre Sylvestre Ilunga Henri Mova Sakany, nements de fonds publics présidentielle que l’exburundaise en vue de reprend Inlunkamba. La suite celui-ci avait imposé «non prouvés». dauphin est visé par les défendre le pouvoir, de plus est connue... Il lui est à ses sportifs la danse Chez les combattants, la saillies de ses propres accusés de violences et belle. aussi reproché d’avoir du ventre transformée réaction est immédiate. chiens dressés. Il est rede tueries dans le pays. Toujours proché à l’ex-dauphin un détourné à son profit des en pompes afin de les Une vidéo menace les aussi radicalisme inexpliqué millions de US$ de camidentifier, expliquait-il, Katumbistes des pires L’ESCALADE féroce. depuis sa déconfiture pagne mis à sa disposi«à une tradition révoVERBALE CHANGE représailles (les «lumbeLongtemps, elle opposa électorale écartant toute tion par l’ex-président lutionnaire» qui ne les lumbe-Mwete Mwete», DE FRONT. jeunes de l’UDPS qui de la République en possibilité de rencontre rapprochait pas «nécesLa guerre avec les PPRD- opération résidence en détiennent la marque avec le Président de la acquérant ou en érigeant sairement du Black connue), citant nomméFCC semble, du moins et ceux marqués au des immeubles dans la Panther Party ou BPP (à ment l’ancien gouverRépublique. pour l’instant, avoir pris fer rouge - les Bérets Il serait à la base de l’enville de Kinshasa et dans l’origine Black Panther fin, faute de combattants. neur accusé de vouloir Rouges - des sportifs têtement du Vice-Premier d’autres provinces. Party for Self-Defense), profiter de l’Union sacrée Elle s’ouvre désormais kabilistes agissant pour ministre en charge de la L’escalade verbale que mouvement révolutionde la Nation pour faire sur un autre front que compte des FCC. Mais Justice Célestin Tunda Ya Shadari a soutenue - un naire de libération afrorevivre au pays les trid’aucuns voyaient venir depuis que les FCC se Kasende qui conduisit à véritable bras de fer américaine d’inspiration patouillages de Genève, : celui avec les jeunes la réunion de novembre sont désintégrés en vol, sa désactivation et à sa avec le Président de la marxiste-léniniste et d’Ensemble pour le le front est calme, les démission en juillet 2020 République - serait, pour maoïste créé le 15 octobre Changement, le parti de 2018 qui porta à la sursportifs préférant toursurtout sa phrase guerles jeunes kabilistes, à 1966 en Californie par l’ancien gouverneur mul- prise générale Martin ner leurs armes contre rière prononcée le 27 juin la base de l’effondreBobby Seale et Huey P. ti-millionnaire de l’exFayulu Madidi, à la leurs dirigeants, d’une 2020, devant les cadres ment politique actuel du Katanga, Moïse Katumbi candidature pour la préNewton. PPRD-FCC. D’où la nou- Pourtant, quatre mois part Néhémie Mwilanya du PPRD, devant Tunda Chapwe. sidentielle de décembre Wilonja, l’ancien DirCab lui-même, dans une salle velle posture des Youaprès leur mutation, ces Dans une vidéo réa2018. Les Katumbistes de Kabila, coordonnateur conquise, debout sur une Tubers PPRD-FCC dont jeunes rencontraient au poseraient des condilisée dans une salle, de la méga plateforme chaise, le doigt de fureur Burundi les Imbonerations inacceptables nombre ont déserté leur les katumbistes s’en kure («ceux qui voient dans la distribution des désormais inexistante, en l’air : «on ne peut pas quartier envoyant des prennent sans gant au loin» en langue kirundi) d’autre part le secrétaire nous intimider». postes ministériels dans messages explicites à la parti présidentiel UDPS permanent du PPRD, le Gouvernement Sama nouvelle tendance quand appelés aussi CNDDet au président a.i Jean FDD Youth ou CNDDParti du Peuple pour ESCALADE Lukonde réclamant des caciques désespéMarc Kabund-A-Kala Reconstruction et la VERBALE NOMMÉE rés ont créé chacun son FDD Jeunesse, des jeunes bund, 1er Vice-président des ministères clé en propre parti... du mouvement politique de l’Assemblée natioDémocratie, Emmanuel SHADARI. tête celui des Mines. Le Ramazani Shadari, dauLà où on attendait une Ces Bérets rouges créés burundais affilié au nale qui s’en serait pris problème est que cette phin de Kabila échoué désescalade, Shadari en septembre 2017 Conseil national pour la à l’ancien gouverneur. guerre des youtubers à la Présidentielle de défense de la démocraaurait exercé au contraire par l’ex-Vice-premier Les jeunes katumbistes traduit l’état d’esprit au décembre 2018. une même influence ministre en charge de tie-Forces de défense de annoncent des dossiers sommet des partis poliC’est pour n’avoir pas su sur les présidents des la démocratie (CNDDtiques qui composent les l’Intérieur et Sécurité sales, veulent éventrer le contenus à développer. anticiper les événements Chambres Jeanine Maalors secrétaire général FDD) créé par l’alors boa - en clair une guerre - la descente aux Enfers bunda Lioko et Alexis du PPRD, qui fut aussi président Pierre Nkumeurtrière - si leur leader D. DADEI n

Le parler vrai de Mike Hammer qui réclame le départ des FARDC d’officiers visés par les sanctions américaines

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onnu pour son parler vrai, l’ambassadeur Michael A. Hammer a déclaré que les États-Unis d’Amérique faisaient face, en matière de coopération militaire avec le Congo, à la présence, au sein de l’armée, de généraux sanctionnés par les Etats-Unis. «La bonne évolution de la coopération militaire entre les USA et la RDC fait face à un obstacle : des généraux sanctionnés par les USA toujours dans les FARDC», a-t-il déclaré dimanche 21 mars 2021 sur la radio privée TopCongo. «Pas possible de donner plus d’assistance avec ces officiers dans l’armée», a-t-il poursuivi. «Malheureusement, nous sommes limités du point

L’ambassadeur Mike Hammer accrédité à Kinshasa, appelé aussi «Nzita». DR.

de vue militaire parce qu’il existe encore dans les rangs de l’armée des généraux qui sont sanctionnés soit par nous, soit par l’Union Européenne, soit par l’ONU. C’est difficile pour nous légalement de faire plus tant que ces personnes sont encore dans l’armée», avait déclaré en février 2020 Peter Pharm alors envoyé spécial de Donald Trump au sortir d’une audience avec le président de la République. Le 12 décembre 2016, l’UE et les États-Unis ont annoncé des sanctions ciblées à l’encontre de neuf hauts responsables congolais ayant joué, selon eux, un rôle clé dans la répression des manifestants au cours des deux dernières années : Évariste

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Boshab Mabudj, VPM et ministre de l’Intérieur et, côté militaire et des services de sécurité, Kalev Mutondo, administrateur général de l’ANR, Ilunga Kampete, commandant de la Garde républicaine, Gabriel Amisi Kumba dit Tango Four, commandant FARDC, Ferdinand Ilunga Luyolo, commandant de la Légion nationale d’intervention de la police, Célestin Kanyama, commissaire de police, John Numbi, ancien inspecteur général de police, Roger Kibelisa, chef du département de la sécurité intérieure de l’ANR, Delphin Kahimbi, chef du service du renseignement militaire, les généraux François Olenga et Muhindo Akili Mundos. D. DADEI n


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Les députés provinciaux du Lualaba basculent majoritairement à l’USN quand ceux du Kwilu frappent à la porte

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n groupe de députés provinciaux de Lualaba (Capitale Kolwezi, l’une des provinces du Katanga démembré) formant la majorité des élus - 11 sur 20 députés, selon des sources - a été reçu dimanche 21 mars sur les hauteurs de la ville, à sa résidence, par le Haut Représentant du Président de la République

Kitenge Yesu Nz également Envoyé Spécial du Chef de l’État. « Nous sommes heureux et honorés de nous retrouver ce jour à côté du Patriarche qui a accepté de parrainer, d’être le témoin de notre adhésion à l’Union sacrée de la Nation qui vise à pérenniser la reconstruction de la province entamée sous la houlette de S.E le Gouverneur Richard Muyej Mangez Mans depuis qu’il est, accom-

pagné par l’Assemblée provinciale », a déclaré leur porte-parole. AU KWILU, ÇA BOUGE AUSSI DÉJÀ. Puis : «Nous sommes venus adhérer aujourd’hui officiellement et cette adhésion n’a fait l’objet d’aucun marchandage, d’aucun conditionnement (...). Non ! Nous voulons accompagner le Président de la République qui a un bilan à

présenter», à la fin de son mandat actuel. Connu pour être l’un des fiefs kabilistes avec le Tanganyka dirigé par son jeune frère Zoé Kabila Mwanza Mbala, le Lualaba rejoint la tendance générale du pays. Au Kwilu aussi, des députés ont à nouveau désavoué le gouverneur Willy Asang Itshundala et veulent rejoindre les rangs de l’Union Sacrée de la Nation. Des contacts seraient avancés

dans ce sens et une délégation en vue de cette adhésion est annoncée dans la Capitale. Ex-commerçant de la cité d’Idiofa, Willy Asang Itshundala passé pour l’un des pires gouverneurs du pays, serait sous le coup d’une mission d’audit de l’Inspection Générale des Finances. Il se raconte par exemple que le fruit de la collecte du poste douanier de Masamuna, dans le

Masimanimba, est porté à des mentors. Les élus auraient contesté la tentative d’Asang Itshundala de coordonner l’USN à l’échelle de la province. «Il n’en a ni compétence, ni qualité». Ils disent avoir appris « avec consternation et amertume » un reportage de presse faisant état d’une déclaration «mensongère» dans ce sens qu’ils dénoncent avec «énergie». ALUNGA MBUWA n

Retour à Kin de Bob Kabamba dans un climat apaisé où il entreprend de parler processus électoral

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«Le système électoral congolais d’hier (sous Kabila) ne peut être celui d’aujourd’hui (sous Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo)», articule le Belge d’origine congolaise, Bob Kabamba Kazadi, de retour à Kinshasa. DR.

l avait quitté Kinshasa sur la pointe des pieds début septembre 2020 après avoir échoué à organiser un dialogue inter-congolais bis que le camp du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo avait rejeté avec force. Bob Kabamba Kazadi, époux de la sénatrice Shenilla Mwanza, candidate malheureuse en avril 2019 au poste de gouverneur de la province du Sud-Kivu, est de retour. Mercredi 17 mars dans l’après-midi, il a rencontré Kitenge Yesu Nz., à son bureau officiel sur les hauteurs de la ville, sur le site «américain». Le Haut Représentant du Pré-

sident de la République également son envoyé spécial qui n’accorde pas d’audience d’importance politique sans en avoir informé au préalable le Chef de l’État, a reçu le Belge d’origine congolaise, membre du parti francophone belge Ecolo, le Noir et Vert. FIN DE MISSION SANS RÉSULTAT. Professeur à la faculté de Droit, de Science politique et de Criminologie de l’Université de Liège, directeur d’une cellule d’appui politologique Afrique-Caraïbes, qui entreprend dans le domaine de résolution des conflits politiques, Bob Kabamba, né à Bukavu, arrivé en Belgique en 1987, un habitué des plateaux de

télévision en lien avec le Congo, est un proche de l’ancien président Joseph Kabila et passe pour un co-rédacteur de l’actuelle Constitution du Congo. Celui qui échoua à être «le premier sénateur noir de Belgique» à la suite d’un vote hostile - désigné comme pouvant être «plutôt sur un arbre en Afrique que dans les beaux salons du Sénat» - suggestion d’un raciste belge, avait, fin août 2020, diffusé un programme de dialogue (forum, sept jours de lundi 24 à vendredi 28 août), retenu sept orateurs (quatre Lamuka Adolphe Muzitu, Martin Fayulu, Jean-Pierre Bemba Gombo, Moïse Katumbi Chapwe, le PPRD-FCC Néhémie, le l’UDPS Jean-

Marc Kabund A Kabund, l’UNC Aimé Boji Sangara) ainsi que des observateurs de l’Union Européenne, de la SADC, de la CEAC et des diplomates (belge, français, américain, britannique, sud-africain, angolais) et des membres de la société civile dont des confessions religieuses, et, côté cercle présidentiel, le Haut Représentant du Président de la République et envoyé spécial Kitenge Yesu Nz., avant de connaître une fin de mission sans résultat. Sur son compte Twitter @KitengeYesu, dans un tweet ravageur, Kitenge Yesu Nz. lui avait dénié tout pouvoir de convoquer une telle réunion. Un texte qui en disait long sur l’attitude

du camp présidentiel : «L’anacyclique de Kabamba=abracadabra. Vice-consul par antiphrase, expert dans la lèche. Le «nègre de maison» est comme une baleine. La gueule ouverte, elle ne voit pas devant elle. Le premier chantier au Congo n’est pas le DIALOGUE c’est l’ETAT. Bobo, vous le voyez pire que tout». Depuis la Belgique où il séjournait, l’actuel président du Sénat Modeste Bahati Lukwebo avait réagi à ce dialogue par l’ex-ministre de l’Industrie, Petites et Moyennes entreprises Rémy Musungay Bampale accusant l’Université de Liège, dont le rôle néfaste est connu dans la sécession katangaise (1960-1963), trouvant ces assises «obscures», « fruit d’un laboratoire politique bien identifié». PLACE DÉSORMAIS À L’APAISEMENT. «Le regroupement politique constate fort malheureusement que certaines structures ou personnalités commencent à prendre des initiatives pour tirer la couverture de leurs côtés, en lieu et place d’un dialogue réellement inclusif qui vise l’intérêt du peuple et à réformer le système électorale», avait-il déploré. Cette fois, l’ambiance est à l’apaisement. Bob Kabamba qui se présente comme un expert électoral veut aider le président de la République à opérer le meilleur choix électoral en voulant mieux communiquer sur des termes

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divers et «parfois confus pour le commun des mortels tels le recensement, l’identification, le fichier électoral, l’enrôlement, etc». Au Congo, explique-t-il au Soft International à la sortie de son audience, le contexte politique a changé et «à chaque contexte son système électoral». «Le système électoral congolais d’hier (sous Kabila) ne peut être celui d’aujourd’hui (sous Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo)», articule-t-il. Avec le sens de l’humour belge qui le caractérise, il dit avoir fui le Covid-19 qui terrasse la Belgique, expliquant que sa «démarche (cette fois au Congo) consiste à expliquer au Haut Représentant du Président de la République afin qu’il s’approprie de ces notions mais mon rôle n’est pas de faire des choix mais d’aider à ce que les dirigeants du pays fassent le meilleur choix pour leur pays. Moi, je ne suis pas un politique. Je ne suis qu’un technicien», poursuit-il vantant l’accueil qui lui a été réservé par le Haut Représentant. «Il m’a confirmé la volonté du Chef de l’état d’aller aux élections en 20203», disant qu’il ne va dans l’esprit d’aucun responsable d’envisager le glissement. Bob Kabamba a été reçu peu après que le Haut Représentant du Président de la République se soit entretenu en ses bureaux avec Thomas Steven, chef de mission adjoint de l’ambassade de Belgique, son chef de mission étant absent du pays. D. DADEI n


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Le Terminator tire sa révérence

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l n’aura droit qu’à une cérémonie privée entouré de sa famille et des derniers Mohicans. Difficile pour nombreux d’anciens proches de celui qui se disait «être le dernier des Mohicans de Mobutu» de s’afficher en public... Il fut pourtant l’homme le plus craint des dernières années du régime de Léopard mais sa radicalisation incomprise présentée par ses détracteurs comme un fonds de commerce, l’a éloigné de tous au point où nul ne savait à quelle adresse il vivait et dans quel pays. Le dernier conseiller spécial de Mobutu en matière de sécurité, Honoré N’Gbanda Nzambo-koAtumba a, à 75 ans, tiré sa révérence dimanche 21 mars au Maroc sans que la famille Mobutu qui vit habituellement au pays du Roi, ne le sache. Le «dernier des Mohicans» se savait «l’homme à éliminer» -

Dimanche 21 mars, N’Gbanda a, à 75 ans, tiré sa révérence au Maroc. Comme son Mentor Mobutu. DR.

parce qu’il en savait trop, et en disait trop - par tout individu et par tout régime qu’il dépeçait à longueur de journée dans ses vidéos dans le cadre de son Apareco, l’Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo. Il s’était transformé en pasteur d’église et faisait des prêches - sans doute pour occuper le temps et sans drainer grand monde - mais celui qui fit ses classes à Bruxelles comme directeur d’un centre des Congolais à l’étranger pour couvrir ses activités contre les opposants - et qui est cité dans la féroce répression de la Marche des Chrétiens en février 1992 en se défendant d’y avoir joué un rôle, laisse une bibliothèque qui servira un jour dont un livre Ainsi sonne le glas! Les derniers jours du Maréchal Mobutu (1998), trop vite écrit pour faire le buzz, selon des critiques et très peu apprécié par la famille Mobutu qui s’en serait bien passé. D. DADEI n

Tshisekedi salue la mémoire du président disparu Magufuli

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élix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est arrivé à Dar es Salam dimanche 21 mars 2021 pour prendre part lundi 22 mars 2021 dans la ville de Dodoma, en présence d’une dizaine de ses homologues africains dont le sudafricain Matamela Cyril Ramaphosa, aux funé-

railles nationales du président John Pombe Joseph Magufuli, décédé le 17 mars à l’âge de 61 ans. «En solidarité» avec le peuple tanzanien, un deuil national de trois jours, prenant cours mardi 23, a été décrété au Congo par le Président de la République lui-même lors d’une

courte annonce radio-télévisée. Tshisekedi, Président en exercice de l’Union Africaine, considérait le défunt Président comme «un solide partenaire qui a fièrement défendu l’indépendance du continent africain». Né le 29 octobre 1959, John Pombe Magufuli était le cinquième pré-

sident de la Tanzanie depuis son accession à l’indépendance en 1961. Élu à la présidence de la République pour la première fois en octobre 2015 avec 58% des voix, il est réélu avec plus de 84% des voix, lors d’un scrutin contesté en octobre 2020. Il est décédé des suites des problèmes cardiaques après

plus de deux semaines d’absence inexpliquée dans la Capitale mais ce covido-sceptique aurait été emporté en réalité par la pandémie, à en croire ses opposants qui citent des médias kenyans qui disent l’avoir vu hospitalisé dans un établissement médical de la capitale Nairobi. La nouvelle présidente

du pays, l’ancien Viceprésidente, Samia Suluhu Hassan a été investie, selon la Constitution du pays. Après Dodoma, la dépouille de Magufuli sera exposée à Zanzibar, Mwanza et Chato, sa province natale où il sera inhumé en fin de semaine dans l’intimité familiale. D. DADEI n

invité, puis, convoqué et qu’il ne souhaite pas rencontrer pour rien au monde en face, et donc, humilié par lui car ayant de petites bisbilles ? Quels risques aurait-il pu courir qui justifie l’étonnante cavale du plus puissant patron des services secrets du Congo sous Kabila le redoutable maître espion Kalev Mutondo depuis Seti Yale des

années Mobutu ?

arbitraires, de traitements inhumains ou dégradants voire de tentative d’assassinat. Ce qui est grave. Et très grave. Mais existe-t-il des preuves? Si oui, s’agit-il d’un procès dirigé contre un homme et en quoi sa responsabilité personnelle, individuelle est-elle engagée ou s’agit-il (au cas où les accusations seraient probantes) d’un procès du

régime Kabila, donc de l’État congolais? A l’heure des tribunaux médiatiques - des réseaux sociaux - le stress peut envahir quiconque mais la cabale, le refus de comparution ne le met-il pas dans une situation plus grave dès lors que le refus de comparaître devant son juge naturel est prohibé par l’article 5 du Code de procédure pénale?

En même temps, il faut souhaiter une procédure régulière dès lors que ceux qui sont appelés à exercer ces fonctions incarnent peut-être plus que quiconque l’État dès lors que la paix passe par une certaine connaissance de dossiers sales. Sait-on pourquoi l’Amérique sécurise ses hommes au front, ceux de la CIA, du FBI, etc. D. DADEI n

L’inexpliquée cavale de l’ancien patron des services secrets congolais

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vait-il craint d’être mapé et pourquoi et directement conduit en cellule à la prison centrale de Makala où il serait accueilli par ses victimes ou d’être retenu plus que d’habitude par le magistrat qui l’a

RESPONSABILITÉ PERSONNELLE. Comment un homme habitué à interroger at-il craint une comparution devant un magistrat dans un contexte de liberté, de démocratie et, disons, d’indépendance de la justice? Certes, d’anciens détenus l’accusent de tortures, de détentions

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conjoncture économique |

Certes, l’optimisme des chefs d’entreprise bondit de 9% à 14 % de janvier à mars

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es développements économiques dans le monde restent marqués par l’amélioration des perspectives de l’économie mondiale sous l’effet du déploiement progressif des vaccins (AstraZeneca, PfizerBioNTech et Moderna, Johnson & Johnson, etc.) efficaces contre le Covid-19 dans plusieurs pays, conjugué aux mesures de relance budgétaire arrêtées par les décideurs politiques, à en croire le bulletin de la direction des Analyses économiques de la Banque Centrale du Congo, «Evolution récente de la conjoncture économique», daté mars 2021. Pour les experts de la BCC, ces deux principaux facteurs devraient contribuer au redressement de l’activité économique dans nombre de secteurs et permettre à l’économie mondiale de renouer avec la tendance d’avant la crise à partir du second semestre de 2021. Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques, portant sur le thème «Agir plus vite pour consolider la reprise», l’OCDE table sur une croissance de 5,6% en 2021, soit une révision à la hausse de 1,4 point de pourcentage par rapport à la prévision initiale, portée par la reprise du commerce et de la production industrielle amorcée depuis le second semestre 2020. Mais le redressement attendu en 2021 serait inégal ou divergent selon les secteurs et/ ou les économies. Dans les économies caractérisées par le maintien des mesures de restrictions strictes, l’activité économique serait freinée avec la faiblesse de la consommation et de l’investissement. Par contre, dans les pays dont les systèmes de santé sont rendus efficaces, la reprise serait influencée par l’accélération du déploiement des vaccins et les mesures de soutien budgétaire importants, lesquels devrait stimuler la confiance et les dépenses. Il y a lieu de relever que la consolidation de la reprise de l’activité, tant mondiale que régionale et nationale serait fonc-

Au centre-ville, siège de la DGI. Les régies financières ont fait des réalisations très en-deçà des attentes au point que la Banque Centrale préconise officiellement le recours à la planche à billes en vue de faire face à certaines dépenses contraignantes et prioritaires et ce aussi suite à l’absence de mobilisation des ressources extérieures attendues notamment celles des appuis budgétaires. DR. tion de la maîtrise de la pandémie ou du rythme de la campagne de la vaccination. Dans ce contexte, l’OCDE appelle à la nécessité de mobiliser davantage les ressources nécessaires à la production et au déploiement des vaccins dans l’ensemble des pays pour non seulement éviter les pertes en vies humaines, mais aussi pour assurer les moyens de subsistance. En outre, les gouvernements devraient continuer à assurer le soutien budgétaire afin de soutenir l’activité et préserver les revenus et l’emploi. Tout arrêt brutal ou prématuré d’une politique budgétaire accommodante devrait nuire davantage à l’économie. S’agissant de l’orientation monétaire, l’Institution plaide pour le maintien de l’assouplissement monétaire jusqu’à ce que la reprise soit complète et que les prix augmentent, se rapprochant de l’objectif. Quant aux banques centrales, elles devraient s’assurer de la stabilité

financière, en actionnant les leviers macro-prudentiels. Outre ces mesures conjoncturelles, il y a lieu de pousser à des réformes structurelles en vue d’une croissance solide, durable et partagée. L’OPTIMISME FAIT DES BONDS EN AVANT. En février 2021, l’optimisme de chefs d’entreprises concernant l’évolution de la conjoncture de l’économie congolaise s’est davantage confortée. Le solde global brut des opinions, lequel s’était déjà redressé successivement à +9,0% en décembre 2020 et à +9,4 % en janvier 2021, a bondi à +14,1% au cours du mois sous revue. Cet affermissement est en phase avec la poursuite de la stabilité du cadre macro-économique, au plan intérieur, et les perspectives de redressement graduel de l’activité dans les économies avancées, au plan extérieur. Pour ce qui est de la mobilisation des recettes,, les régies financières ont collecté 39% de leurs

assignations mensuelles chiffrées à 788,1 milliards de CDF. En effet, les recettes provenant de la DGI ont représenté 39,9% des recettes totales collectées, alors que la DGDA et la DGRAD ont mobilisé respectivement 25,7% et 25,4% du total. S’agissant des dépenses publiques, elles ont été exécutées à 42,5% de leurs prévisions mensuelles, fixées à 764,6 milliards de CDF. Sur base des réalisations arrêtées à la date sous examen, il y a lieu de présager la non-réalisation des recettes attendues dans le PTR à fin mars 2021 de l’ordre de 2.065,1 milliards de CDF. En outre, les recettes attendues au second semestre 2021 seraient impactées par les avances perçues par le Trésor en décembre 2020 de l’ordre de 262,7 milliards de CDF. En conséquence, un recours au financement monétaire pourrait être envisagé pour l’exécution des certaines dépenses contraignantes et prioritaires et ce, en l’absence de mobilisation des ressources extérieures attendues notamment celles des appuis budgétaires. Au 8 mars 2021, les réserves de change se sont situées à 714,07 millions de US$ correspondant à deux semaines et six jours d’importations des biens et services sur ressources propres. Sur base des réalisations de la production à fin septembre 2020, l’économie congolaise serait libérée des remous de la récession. En effet, l’activité économique devrait enregistrer une légère croissance de 0,8% en 2020 contre des contractions successives de 2,4% et 1,7 % estimées en mars et juin 2020, et une réalisation de 4,4% en 2019. Cette croissance est attribuable essentiellement au bon comportement du secteur primaire, sous l’impulsion de la branche «Extraction» alors que les secteurs secondaire et tertiaire devraient se contracter sur fond des effets négatifs de la crise sanitaire mondiale liée à la crise du Covid-19. La contribution du secteur primaire à la croissance serait de 2,24 points portée tant par la branche «agriculture, pêche, élevage et chasse» que celle de «l’extraction», à hauteur respectivement de 0,32 point et 1,92 point. Les secteurs secondaire

et tertiaire devraient contribuer négativement à la croissance de 0,66 point et 0,21 point, respectivement. La contraction du secteur secondaire est imputable à la contre-performance des activités de construction et celles des industries manufacturières, dans un contexte de crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. Quant au secteur tertiaire, la contraction est expliquée par le commerce alors que la branche Transport et Télécommunications a enregistré une progression importante suite au dynamisme des activités de la téléphonie mobile. Par ailleurs, les prévisions préliminaires effectuées par le Comité permanent du cadrage macro-économique, CPCM en sigle, tablent sur un taux de croissance de 3,8% en 2021. Ce taux serait principalement consécutif à l’embellie des activités de la branche extractive. L’amélioration des prévisions de croissance tient notamment au bon comportement des activités dans le secteur minier, à la faveur des mesures de cantonnement des ouvriers dans les mines ainsi que de la bonne tenue des cours mondiaux des produits intéressant l’économie congolaise (notamment le cuivre, principal produit d’exportation). L’ assouplissement des mesures de restrictions prises par le Gouvernement pour contenir la propagation de Covid-19, les faiblesses structurelles de l’économie congolaise, notamment l’état des infrastructures de base. En février 2021, l’optimisme de chefs d’entreprises concernant l’évolution de la conjoncture de l’économie congolaise s’est davantage confortée. Le solde global brut des opinions, lequel s’était déjà redressé successivement à +9,0% en décembre 2020 et à +9,4 % en janvier 2021, a bondi à +14,1% au cours du mois sous revue. Cet affermissement est en phase avec la poursuite de la stabilité du cadre macro-économique, au plan intérieur, et les perspectives de redressement graduel de l’activité dans les économies avancées, au plan extérieur. À la deuxième semaine du mois de mars 2021, les prix intérieurs ont progressé de 0,085%

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contre 0,074% une semaine auparavant, portant le cumul annuel à 0,876%. En glissement annuel, le taux d’inflation à 15,833% et pourrait atteindre 4,638% à fin décembre 2021 face à un objectif de moyen terme fixé à 7,0%. Au 12 mars 2021, le Tableau de Suivi des Opérations Financières de l’État produit par la Banque Centrale du Congo renseigne un déficit de 12,3 milliards de CDF, consécutive aux recettes de l’ordre de 307,0 milliards de CDF contre des dépenses de 319,4 milliards de CDF. Ce déficit a été financé exclusivement par la quotité mensuelle des ressources tirées des appuis budgétaires du Fonds Monétaire International et de la Banque Africaine de Développement, dans un contexte d’émission nette négative des bons Trésor. Pour ce qui est de la mobilisation des recettes, à la période sous revue, les régies financières ont collecté 39% de leurs assignations mensuelles chiffrées à 788,1 milliards de CDF. En effet, les recettes provenant de la DGI ont représenté 39,9% des recettes totales collectées, alors que la DGDA et la DGRAD ont mobilisé respectivement 25,7% et 25,4% du total. S’agissant des dépenses publiques, elles ont été exécutées à 42,5% de leurs prévisions mensuelles, fixées à 764,6 milliards de CDF. En effet, ces dépenses ont concerné essentiellement les charges courantes, dont la rémunération des agents et fonctionnaires de l’État, qui a représenté 56,6% du total des dépenses exécutées. En cumul annuel, au 12 mars 2021, la situation financière de l’État accélérée renseigne un léger déficit de 39,3 milliards de CDF. Sur base des réalisations arrêtées à la date sous examen, il y a lieu de présager la nonréalisation des recettes attendues dans le PTR à fin mars 2021 de l’ordre de 2.065,1 milliards de CDF. Facteurs de risque au premier trimestre 2021 : Forte pression sur la trésorerie de l’État, dans un contexte de faible mobilisation des recettes et de manque d’attractivité des Bons du Trésor. (suite en page 12).


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Faiblesse des réalisations des régies, paie contraignante, la BCC préconise le recours à la planche à billets (suite de la page 11). En outre, les recettes attendues au second semestre 2021 seraient impactées par les avances perçues par le Trésor en décembre 2020 de l’ordre de 262,7 milliards de CDF. En conséquence, un recours au financement monétaire pourrait être envisagé pour l’exécution des certaines dépenses contraignantes et prioritaires et ce, en l’absence de mobilisation des ressources extérieures attendues notamment celles des appuis budgétaires. A cet effet, le prochain Gouvernement devrait engager des réformes des Finances publiques et amorcer la mise en œuvre des préalables à la conclusion d’un programme formel avec le Fonds Monétaire International, lequel devrait aboutir à un appui budgétaire. Au 11 mars 2021, les cours hebdomadaires des produits de base intéressant l’économie congolaise ont connu l’évolution ci-après : Pétrole brut. Le cours du baril a augmenté de 2,52%, en rythme hebdomadaire; sur le marché de Londres, se situant à 69,28 US$. Cette hausse tient notamment des perturbations de la production en Arabie saoudite à la suite d’une attaque rebelle dans l’un de plus grand terminal pétrolier. Aussi, faut-il relever que la décision de pays de l’OPEP et alliés de maintenir le statu quo quant à la production du pétrole a également contribué à une augmentation du cours sur le marché international. Cuivre. Baisse hebdomadaire de 3,53% établi à 8.939,00 US$ la tonne, sur le London Metal Exchange. Toutefois, il sied de relever que les perspectives laissent entrevoir une hausse de la demande chinoise ainsi qu’américaine cette dernière soutenue par son plan de relance économique. Cobalt et Or. Maintien du cours du cobalt (cathode 99,80%) à son niveau de la semaine précédente, soit 50.507,73 US$. Le cours de l’or a enregistré une hausse hebdomadaire de 1,30%, au 11 mars 2021, soutenue par le probable annonce de la baisse de rendement obligataires par la Banque Centrale Européenne. L’once s’est fixée à 1.731,84 USD.

Produits agricoles. Baisses hebdomadaires des cours du riz et du blé, respectivement de 2,70% et de 11,01% sur le marché de Chicago, s’établissant à 12,77 cents et 636,25 cents le boisseau. La forte baisse du blé est expliquée, notamment par l’abondance de l’offre découlant d’une météo favorable à la culture dans les grandes zones de production Par contre, le cours de maïs, s’établissant à 204,04 US$ la tonne, s’est légèrement accru de 0,14% sur la semaine sur fond de niveau des stocks américain très bas. Balance commerciale. La situation provisoire fait état d’un accroissement de 60,28% du volume des échanges à fin février 2021 par rapport à la période correspondante de 2020. L’excédent du compte des biens a représenté 1,4% du PIB contre 1,7% à la période correspondante de 2020. La hausse plus importante des importations par rapport aux exportations observées au mois de janvier 2021 comparativement à la même période de 2020 a induit une détérioration du solde commercial au cours de la période. Marché des changes. Poursuite de la stabilité sur les deux segments du marché des changes expliqué notamment par une meilleure régulation de la liquidité bancaire par la Banque Centrale, le respect des engagements du pacte de stabilité entre le Gouvernement et la Banque Centrale et, last but not least, l’absence d’un choc majeur sur le marché des biens et services. Au 12 mars 2021, la monnaie nationale s’est légèrement appréciée sur les deux segments du marché, en rythme hebdomadaire. En effet, le CDF s’est apprécié de 0,01% et 0,09%, respectivement à l’indicatif et au parallèle. Le taux de change s’est établi à 1.980,78 CDF à l’indicatif et 2.019,30 CDF le dollar au parallèle. Réserve de change. Au 8 mars 2021, les réserves de change se sont situées à 714,07 millions de US$ correspondant à deux semaines et six jours d’importations des biens et services sur ressources propres. Quant à l’évolution hebdomadaire des agrégats monétaires, l’orientation

des instruments de la politique monétaire de la BCC, le comportement du marché monétaire et des facteurs de la liquidité bancaire, ainsi que la situation des émissions monétaires, au 11 mars 2021, la base monétaire a enregistrée une hausse de 77,9 milliards de CDF par rapport à la semaine dernière, pour se situer à 4.269,4 milliards de CDF. Cette hausse est le corolaire à l’augmentation des avoirs extérieurs nets de 79,6 milliards de CDF. L’augmentation de la monnaie centrale est expliquée par des hausses tant des dépôts des banques commerciales que de la circulation fiduciaire respectivement de 41,7 milliards et 10,5 milliards de CDF. De même, la masse monétaire a enregistré une augmentation hebdomadaire de 10,2 milliards de CDF, s’établissant à 19.524,3 milliards de CDF. Cette progression de la masse monétaire est expliquée par une progression des avoirs extérieurs nets de 79,6 milliards de CDF, alors que les avoirs intérieurs nets ont baissé de 69,4 milliards. Cet accroissement est essentiellement localisé au niveau de la monnaie qui s’est accrue de 10,3 milliards de CDF. Instruments de politique monétaire. S’agissant du taux directeur, révision à la baisse du taux directeur de 3,0 points de pourcentage à 15,5 %, en raison des perspectives économiques favorables, notamment le ralentissement du rythme de formation des prix, et ce, en vue de réduire le coût de refinancement aux banques. Sur la réserve obligatoire, les coefficients appliqués sur les dépôts en devises à vue et à terme sont maintenus respectivement à 13,0% et 12,0% et ceux pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme à 0,0%. Au 11 mars 2021, la réserve obligatoire s’est située à 1.742,9 milliards de CDF. S’agissant du Bon BCC, au 10 mars 2021, l’instrument a gardé le statu quo, maintenant l’encours global à 7,5 milliards de CDF pour la maturité de 7 jours. Comme lors de la semaine précédente, les deux autres maturités de 28 et 84 jours sont restées nulles. La charge hebdomadaire du Bon BCC s’élève à 7,29 millions,

portant le cumul annuel à 171,98 millions de CDF. Au 11 mars 2021, le guichet des prêts à court terme a enregistré un volume hebdomadaire de refinancement de 885,3 milliards de CDF, portant le cumul annuel à 2.824,1 milliards de CDF. S’agissant du marché interbancaire, le volume mensuel des opérations enregistré est de 32,0 milliards de CDF. En cumul annuel, le volume des opérations de refinancement du marché interbancaire s’est établi à 118,5 milliards de CDF. S’agissant des avoirs libres des banques, au 11 mars 2021, les avoirs libres des banques sont restés négatifs depuis le mois de juillet 2020, et ce, dans un contexte de la gestion sur base caisse ayant consacré le non financement monétaire de déficits de l’État. Pour rappel, le compte courant des banques se situe à 1.693,0 milliards de CDF. S’agissant du comportement des facteurs de la liquidité bancaire, l’interaction entre les facteurs autonomes et institutionnels s’est traduite par une injection annuelle de liquidité de l’ordre de 237,8 milliards de CDF face à une injection programmée de 51,2 milliards. La programmation monétaire prévoyait une injection de 35,4 milliards de CDF par les facteurs autonomes, en raison de l’augmentation à la fois des AEN et des AIN respectivement de 7,7 milliards et de 27,8 milliards de CDF, sous l’effet majeur des APNs; Pour contrer les effets des injections prévues par les facteurs autonomes, la BCC devrait aligner l’instrument réserve obligatoire de 104,2 milliards. Sur la réalisation, les facteurs autonomes ont injecté au-delà du niveau programmé, soit 175,3 milliards de CDF, impulsée principalement par les AIN à hauteur de 719,5 milliards, attribuable aux APN à hauteur de 749,3 milliards de CDF. Quant aux AEN, ils ont ponctionné 544,2 milliards de CDF. Au niveau des facteurs institutionnels, les instruments de la politique monétaire de la BCC ont injecté 62,5 milliards contre une injection programmée de 15,8 milliards de CDF. Les injections des facteurs institutionnels ont été opérées à travers le Bon BCC et l’encours de refinancement respectivement à hauteur de 7,5 milliards et 148,2 milliards CDF, contrebalan-

cée par la ponction de la réserve obligatoire de 148,2 milliards de CDF. S’agissant des émissions monétaires, au 11 mars 2021, les émissions nettes cumulées se sont situées à 36,3 milliards de CDF, tenant des émissions de 54,1 milliards et de destructions de 17,7 milliards. Les billets recyclés sont évalués à 608,3 milliards de CDF dont 67,9% en provinces. Facteurs de risques. En dépit de la stabilité constatée de la conjoncture économique, la probabilité de survenance des chocs d’ordre interne et/ou externe reste élevée. Au plan externe, la montée de l’incertitude quant à la résilience de l’économie internationale, suite à la non-maîtrise de la pandémie de Covid-19 et aux résultats relativement mitigés des différents vaccins développés à ce stade. Au plan interne, il y a à craindre un choc budgétaire pouvant tirer son origine soit de la forte pression des dépenses publiques dans un contexte de faible niveau des recettes (au 10 mars 2021, les dépenses en attente de paiement se chiffrent à 523,9 milliards de CDF. En y intégrant le montant de l’enveloppe salariale prévue pour le mois de mars, de 495,0 milliards de CDF, il se dégage un montant cumulé de 1.018,9 milliards de CDF largement supérieur à la marge de trésorerie disponible qui n’est que de 43,1milliards de CDF), soit de l’incapacité de terminer la paie dans le mois (depuis le mois d’octobre 2020), soit la faible attractivité des bons du Trésor (lors du dernier appel d’offre, les banques ne sont présentées qu’avec 3,0 milliards de CDF, au taux de 28 %, sur un appel de 20,0 milliards. Face à l’exorbitance du taux d’intérêt, aucun montant n’a été retenu par le Trésor), soit enfin à la modicité des ressources budgétaires, sur fond de l’absence notamment des appuis budgétaires extérieurs. Il y a aussi à craindre un risque d’un renchérissement des prix des biens importés, pour des livraisons attendues aux mois de mars et avril, sur le marché local, à la suite de la hausse du fret et de l’assurance ainsi que des retards de livraison, pour des produits en provenance essentiellement de l’Asie. Selon les experts de

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1522 | PAGE 12.

la Banque Centrale Congolaise, l’économie nationale, fortement dépendante de l’extérieur, devrait saisir les opportunités offertes par l’évolution actuelle des cours des matières premières, pour améliorer les recettes du commerce extérieur. Les cours des produits principalement exportés par le pays sont entrain de grimper progressivement vers leurs niveaux records. C’est le cas du cuivre dont le cours sur le London Metal Exchange se situe autour de 9.000 US$ la tonne, celui du cobalt vient de dépasser la barre de 50.000 US$ la tonne et l’or noir approche le plafond de 70 US$ le baril. En vue de pérenniser la stabilité interne et externe du CDF, les experts de la BCC préconisent que le Gouvernement et la Banque Centrale s’engagent à observer certaines mesures. Pour le Gouvernement, le respect scrupuleux du plan de trésorerie du secteur public, la poursuite de l’application du pacte de stabilité, l’adoption des règles budgétaires consistant par exemple à atteindre un niveaucible de pression fiscale de minimum 20% du PIB comme à limiter la croissance des dépenses courantes de 2021 à moins de 10 % par rapport à celles de 2020, la mise en œuvre et suivre les réformes arrêtées dans le cadre de l’exécution du budget 2021, concernant la mobilisation des recettes, l’accélération de la mise en œuvre des mesures retenues comme préalables à la conclusion, au mois d’avril 2021, du programme à moyen terme avec le Fonds monétaire international et la Banque Mondiale, l’accélération du processus de mise en œuvre des réformes structurelles, comme par exemple, l’amélioration des cultures vivrières dans le cadre de l’import substitution, l’amélioration de la desserte en énergie électrique afin de créer les conditions propices à l’accroissement de l’activité économique intérieure. Pour la Banque Centrale, le maintien du verrou central du dispositif mis en place dans le cadre du pacte de stabilité, en ce qui concerne l’exécution sur base caisse des dépenses publiques et le maintien l’équilibre entre l’offre et la demande de la «liquidité bancaire à travers la mise en œuvre d’une politique monétaire prudente.


international

conjoncture économique |

COURS DES PRODUITS AGRICOLES 31-déc-20 Riz Chicago Cts/lb

29-janv-21

12,21

Variation (en %) Blé Chicago cts/boisseau

640,75

Variation (en %) Maïs Chicago $/tonne

174,45

Variation (en %)

26-févr-21

4-mars-21

5-mars-21

8-mars-21

9-mars-21

10-mars-21

11-mars-21

13,46

12,83

13,13

12,90

12,97

12,92

12,76

12,77

10,28

- 4,72

2,34

- 1,75

0,58

- 0,42

- 1,24

0,12

663,00

655,00

715,00

649,75

646,50

656,50

650,75

636,25

3,47

-1,21

9,16

- 9,13

- 0,50

1,55

- 0,88

- 2,23

201,10

204,23

203,77

204,14

207,72

206,62

201,38

204,04

15,28

1,55

- 0,23

0,18

1,76

- 0,53

- 2,54

Var. hebdo

- 2,70

- 11,01

1,32

Source: Banque Centrale du Congo

ÉVOLUTION DE LA BALANCE COMMERCIALE À FIN FÉVRIER 2021 (EN MILLIONS DE USD) Exportations

Cumul février

2020

2021

Variations (%)

1 950,73

2 866,61

46,95

Importations Cumul février

1 103,55

2 028,67

83,83

Soldes Cumul février

847,18

837,93

- 1,09

Source Banque Cenrale du Congo.

CALIBRAGE DES FACTEURS DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE EN 2021 (FLUX ANNUEL EN MILLIARDS DE CDF) Programmation

Réalisation flux

mars-21

11-mars-21

1. Fact. autonornes (hors circul fiduc.)

35,4

175,3

139,8

a) AEN

7,7

- 544,2

- 551,9

b) AIN

27,8

719,5

691,7

* Crédits intérieurs

- 32,9

- 29,8

3,1

* CNE

- 27,0

- 51,1

- 24,0

* Créances sur BCM (RME)

- 5,1

21,1

26,2

* Créances sur secteur privé

- 0,8

0,1

0,9

* APN hors Bons BCC

60,6

749,3

688,7

2. Fact. Institutionnels

- 15,8

-62,5

- 46,8

a) Encours Bons BCC

0,0

- 7,5

- 7,5

b) Réserve obligatoire

104,2

148,2

44,0

c) Encours refinancement

120,0

203,3

83,3

Fact. Instit.

51,2

237,8

186,6

Variation en milliards de CDF

Fact. Auton. (a)

Ecart

Source: Banque Centrale du Congo

ÉVOLUTION DES ÉMISSIONS MONÉTAIRES (EN MILLIONS DE CDF) Rubrique

Janvier

Février

Mars

Cumul/An

Emmissions autorisées

41 535,35

-

31 100,00

72 635,35

Emissions réalisées = (A)

19 658,95

12 958,50

21 447,95

54 065,40

Destructions = (B)

4 536,69

10 679,33

2 506,18

17 722,19

Emissions nettes (C) = (A) - (B)

15 122,26

2 279,18

18 941,78

36 343,21

Recyclage

296 037,87

217 829,99

94 436,05

608 303,91

dont au Siège

105 711,74

53 086,98

36 098,02

194 896,74

dont en provinces(*)

190 326,13

164 743,01

58 338,03

413 407,17

Source: Banque Centrale du Congo LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1522 | PAGE 13.

0,14


international

conjoncture économique |

ÉVOLUTION DE LA CROISSANCE 2019-2020 Fin décembre 2019

Fin septembre 2020

VA

VAR (%)

Contrib en pts de Croiss

VA

VAR (%)

Contrib en pts de crois

Secteur primaire

5 477,3

1,7

0,77

5 760,6

5,2

2,24

Agriculture, forêt, élevage, chasse et pêche

1 956,7

3,1

0,49

1 996,7

2,0

0,32

Agriculture

1 868,8

3,1

0,47

1 924,0

3,0

0,44

- Vivrière

1 838,6

3,1

0,45

1 895,0

3,1

0,44

- Rente

30,2

7,2

0,02

29,0

- 3,9

- 0,01

Sylviculture

84,4

3,5

0,02

63,1

- 18,1

- 0,12

Élevage, pêche et chasse

3,5

3,0

0,00

3,6

3,0

0,00

Extraction

3 520,6

0,98

0,28

3 763,9

6,9

1,92

Secteur secondaire

2 111.8

9,8

1,55

2 027,7

- 4,0

- 0,66

Industries manufacturières.

1 450,0

6,1

0,69

1 382,4

- 4,7

- 0,53

1 206,4

6,0

0,56

1 173,9

- 2,7

- 0,26

243,6

6,7

0,13

208,5

- 14,4

- 0,28

Électricité, gaz, vapeur et eau

79,6

1,5

0,01

85,0

6,9

0,04

Bâtiment et Travaux publics

582,2

21,6

0,85

560,3

- 3,8

- 0,17

Secteur tertiaire

4 862,0

5,6

2,12

4 835,8

- 0,5

- 0,21

Transports et Télécommunications

1 468,2

4,7

0,54

1 593,4

8,5

0,99

- Transports

889,8

3,2

0,22

848,9

- 4,6

- 0,32

- Communication

578,4

7,1

0,31

744,5

28,7

1,31

Commerce

1 852,7

4,0

0,59

1 774,4

- 4,2

- 0,62

Autres services hors administration publique

1 192,0

8,3

0,75

1 146,6

- 3,8

- 0,36

- Banques et assurances

197,2

10,6

0,16

200,2

1,5

0,02

- Autres services

994,8

7,9

0,60

946,4

- 4,9

- 0,38

443,5

9,0

0,30

417,3

- 5,9

- 0,21

- Éducation

12,6

4,9

0,00

12,0

- 5,0

0,00

- Santé

1,9

0,0

0,00

2,0

8,0

0,00

- Autres services non marchands

429,0

9,2

0,30

403,3

- 6,0

- 0,20

SIFIM

- 94,4

10,6

- 0,07

- 95,8

1,5

- 0,01

PIB au prix de base

12 451,0

4,5

4,44

12 624,1

- 1,4

- 1,37

Taxe sur les produits

209,6

- 3,0

- 0,05

134,4

- 35,9

- 0,59

PIB aux prix constants

12 660,6

4,4

4,38

12 758,5

- 0,8

0,77

PIB hors mines

9 139,99

5,8

4,10

8 994,62

- 1,6

- 1,15

- Industrie alimentaires, boissons et tabac - Autres industries manufacturières

Services d’administration publique

Source CESCN.

EVOLUTION DES OPÉRATIONS FINANCIÈRES DE L’ÉTAT EN 2021 ET 2020 (EN MILLIARDS DE CDF) RUBRIQUES

CUMUL FEVR. 2020

CUMUL FEVRIER 2021

VARIATION

MOIS DE MARS 2021

Program.

Réalisation

Exéc.en %

2019/2018

Program.

Réal.12/03

Exéc. en %

Douanes et accises (DGDA)

313,9

399,9

382,7

95,7

21,9

213,8

79,0

36,9

Impôts directs, indirects (DGI)

440,6

622,7

579,7

92,3

30,4

288,6

122,6

42,5

Recettes non fiscales (DGRAD)

171,5

215,4

196,0

87,6

10,0

262,3

77,9

29,7

Pétroliers Producteurs

29,2

49,0

27,7

40,7

- 31,8

23,5

-

-

-

- 10,0

38,1

-

-

-

-

-

Total revenus et dons

955,3

1 277,0

1 196,4

92,6

23,8

788,1

307,0

39,0

Total dépenses (+amort.)

1182,7

1 302,8

1 188,3

91,2

0,5

752,2

319,4

42,5

Dont Salaires

745,8

800,0

685,3

85,7

- 8,0

475,0

180,7

38,0

4.Solde (intégrant amort)

- 227,4

- 25,8

8,1

22,9

97,4

35,9

- 12,3

- 34,3

Dons et autres

Source: PTR du secteur public (DTO et Tableau de suivi de ta situation financière de t’Etat (BCC).

COURS DES PRODUITS MINIERS ET ÉNERGÉTIQUES Pétrole (brent) $/baril

31-déc.-20

29-janv.-21

26-févr.-21

4-mars-21

5-mars-21

8-mars-21

9-mars-21

10-mars-21

51,52

55,46

64,42

67,58

69,56

68,44

66,90

68,12

69,28

7,65

16,16

4,91

2,93

- 1,61

- 2,25

1,82

1,70

7 778,50

9 614,50

9 266,00

9 266,00

9 021,50

8 992,50

8 895,00

8 939,00

- 0,32

23,60

- 3,62

0,00

- 2,64

- 0,32

- 1,08

0,49

41 245,00

51 995,00

52 790,00

52 790,00

52 780,00

52 775,00

52 775,00

52 770,00

28,89

26,06

1,53

0,00

- 0,02

- 0,01

0,00

- 0,01

38 631,35

46 357,62

50 507,73

50 507,73

50 507,73

50 507,73

50 507,73

50 507,73

11,11

20,00

8,95

0,00

0,00

0,00

0,00

0,00

1 840,67

1 772,89

1 709,66

1 694,57

1 705,70

1 689,50

1 712,53

1 731,84

- 2,56

- 3,68

- 3,57

- 0,88

0,66

- 0,95

1,36

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Source Banque Centrale du Congo. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1522 | PAGE 14.

11-mars-21 Var. hebdo 2,52 -3,53 - 0,04 0,00 1,30


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porte-monnaie

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Le dossier des 617 millions de US$ réclamés par Dig-Oil paraît avoir été mené avec professionnalisme par Kinshasa

C

ontrairement aux insinuations d’une presse étrangère à scandale faisant croire qu’une guerre oppose à Kinshasa des conseillers présidentiels à un team d’avocats de la République dans le dossier des 617 millions de US$ réclamés par le pétrolier sud-africain DIG Oil, l’affaire aurait au contraire été menée avec professionnalisme et se serait conclue à la satisfaction des parties. Ces négociations ont abouti à des résultats probants, au mieux des intérêts du Congo, écrit une correspondance particulière. «L’Acte transactionnel prévoit en effet la réduction de 619 millions de US$ à 300 millions de US$ du montant des dommages & intérêts à charge du Congo, le paiement à DIG OIL d’une somme de 8 millions de US$ (à valoir sur la créance) en gage de bonne volonté, contre l’engagement de DIG OIL de renoncer définitivement à l’exécution de la sentence arbitrale, le principe de travailler de commun accord entre DIG OIL et l’Etat congolais, afin de trouver une solution au paiement de la créance à travers la valorisation des différents blocs disponibles, afin de n’exercer aucune pression sur la trésorerie de l’Etat en dehors du paiement de bonne volonté de 8 millions de US$», écrit cette correspondance. Ci-après. UN CONFLIT QUI REMONTE À 2007 ET 2008. C’est en 2007 et 2008 que le Congo signe des CPP, Contrats de partage de production avec le groupe pétrolier sudafricain DIG Oïl pour respectivement 3 blocs pétroliers dans la cuvette centrale et 1 bloc dans le lac Albert, à la frontière avec l’Ouganda. Ces contrats qui doivent être approuvés par des ordonnances présidentielles selon la loi en vigueur, accordent à DIG Oil l’exclusivité des droits de reconnaissance et d’exploration ainsi que les droits d’obtention des permis d’exploitation. DIG Oil verse au Congo 4 millions de US$ de frais divers pour le bloc 1 du Lac Albert et entame des travaux pétroliers que le Groupe estime à 12,5 millions US$.

À g., le lac Albert II à la frontière entre l’Ouganda et le Congo où le conflit a éclaté. À dr, coucher du soleil sur le lac Albert II. DR. Contre toute attente, le président d’alors Joseph Kabila Kabange décide en 2010 de réattribuer ce même bloc 1 à Caprikat Ltd, société contrôlée par son ami, l’homme d’affaires israélien Dan Gertler. Quelques jours après, cette réattribution est confirmée par une ordonnance présidentielle signée le 18 juin 2010. Après plusieurs tentatives restées vaines de règlement à l’amiable du différend créé de toutes pièces par l’Etat congolais, un accord est obtenu pour que les 4 millions de US$ payés par DIG Oil pour le contrat du bloc 1 du lac Albert soient transférés sur le compte des 3 blocs de la cuvette centrale. Depuis cet accord et malgré les engagements pris par l’Etat congolais, l’ordonnance présidentielle approuvant ces contrats n’a jamais été signée, rendant impossible la poursuite des travaux pétroliers sur ces 3 blocs. Le 31 octobre 2016, DIG Oil engage une procédure à la Cour Internationale d’Arbitrage de Paris contre le Congo accusé d’avoir résilié unilatéralement le contrat sur le bloc 1 du lac Albert et pour avoir refusé, pendant dix ans, de lui signer l’ordonnance présidentielle d’approbation pour les blocs de la cuvette centrale. La défense du pays est organisée sous la supervision du ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba. En novembre 2018, la CCI rend sa sentence condamnant le Congo à indemniser DIG Oil à concurrence de 619 millions US$ au titre des dommages et intérêts et frais de procédure. Le Congo va en appel à Paris, mais l’appel est

rejeté le 7 janvier 2020 et DIG Oil obtient en même temps l’exequatur en France, en clair, l’autorisation de faire exécuter la sentence. Le 30 avril 2020, DIG Oil saisit le Tribunal du District de New York, en vue de l’exécution de la sentence au niveau international. Face à une situation qui s’accélère, le Congo décide d’agir simultanément sur les plans judiciaires et de la négociation, en vue d’empêcher l’exécution de la sentence. Ainsi, à l’initiative du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, le Conseil des ministres recommande le 29 mai de trouver une solution négociée à l’exécution de la sentence arbitrale. En juin 2020, l’Etat congolais obtient du Tribunal de Commerce de Kinshasa Gombe une ordonnance refusant l’exéquatur à la sentence du 7 novembre 2018 en raison de son caractère contraire à l’ordre public congolais. Au courant du même mois, le ministre de la Justice congolais donne mandat au cabinet Arent FOX basé à Washington DC en vue d’assurer la défense contre la demande d’exequatur. Malgré les multiples relances auprès du Premier ministre, des ministres du Budget et des Finances, aucun paiement n’intervient en faveur des avocats de la République en charge du dossier. Conséquence : le 20 septembre 2020, le Tribunal de Grande Instance de Columbia déclare le défaut dans le chef de l’Etat congolais et confère l’exéquatur à la sentence arbitrale aux Etats-Unis

d’Amérique. PRÉSIDENCE ET GOUVERNEMENT À LA MANŒUVRE. S’appuyant sur la décision du gouvernement et face à la situation, l’Etat congolais accélère le processus des négociations avec DIG Oil. Celles-ci prennent plus de 6 mois et sont conduites, côté congolais par le ministre de la Justice, avec la participation active de la Présidence de la République représentée par un team composé de l’ex-Directeur de cabinet a.i également Directeur adjoint en charge des questions juridiques, politiques et diplomatiques Désiré Cashmir Kolongele Eberande ainsi que de l’Ambassadeur itinérant du Chef de l’Etat Nicolas Kazadi Kadima Nzuji, de l’Envoyé Spécial du Président de la République, Kinuani Massamba et d’un expert Senior en industrie pétrolière et hydrocarbures, Augustin Nkuba. Les ministères des Hydrocarbures, des Finances et du Budget prennent part ces négociations. L’objectif des négociations est d’empêcher l’exécution de la sentence, d’éviter à l’Etat congolais une charge financière insupportable au regard de la situation des finances publiques et, enfin, de privilégier toute solution qui facilite la relance des activités du bloc 1 du lac Albert, étant entendu que les blocs correspondants situés dans la partie ougandaise (relevant de la même nappe) avaient déjà fait l’objet de forages ayant permis la découverte de plus de 3,5 milliards de barils de pétrole brut. Ces négociations ont abouti à des résultats probants, au mieux des

intérêts du Congo. L’Acte transactionnel prévoit en effet la réduction de 619 millions de US$ à 300 millions de US$ du montant des dommages & intérêts à charge du Congo, le paiement à DIG OIL d’une somme de 8 millions de US$ (à valoir sur la créance) en gage de bonne volonté, contre l’engagement de DIG OIL de renoncer définitivement à l’exécution de la sentence arbitrale, le principe de travailler de commun accord entre DIG OIL et l’Etat congolais, afin de trouver une solution au paiement de la créance à travers la valorisation des différents blocs disponibles, afin de n’exercer aucune pression sur la trésorerie de l’Etat en dehors du paiement de bonne volonté de 8 millions de US$. Le lac Édouard, à la

frontière entre l’Ouganda et le Congo. Ainsi, la perspective de résolution négociée du litige entre le Congo et DIG OIL sous le leadership du Chef de l’Etat vient corriger de graves erreurs commises sous le régime passé au détriment de la République. En évitant de prolonger inutilement le temps de la bataille judiciaire, sans garanties de succès mais avec le risques de voir la sentence connaître un début d’exécution, cette résolution négociée va permettre la relance assez rapide des opérations sur les différents blocs pétroliers concernés, ce qui permettra au Trésor public congolais d’engranger des revenus annuels supplémentaires qui se chiffreront en plusieurs centaines de millions de dollars.

CORRESPONDANCE n

Conjoncture stable

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e Congo vit une conjoncture économique de stabilité. Le cours de change du CDF face au US$ est resté stable à l’officiel mais sur le marché parallèle, il est noté une légère appréciation du CDF. La Banque Centrale du Congo, BCC, affiche une trésorerie légèrement excédentaire qui s’explique par les arrêts de travail dans certains services de l’Etat. Les réserves de change ont connu une nouvelle très légère hausse de 1,29% au 08 mars 2021. De même, une embellie des cours des produits miniers sur le marché international a induit une augmentation de la

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redevance minière de 27,6%, même s’il s’observe sur le marché une légère baisse des prix. Ces informations ont été communiquées à l’issue d’une réunion du Comité de conjoncture économique présidée mardi 16 mars par le Premier ministre sortant, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, selon le compte-rendu qui en a été fait par le Vice-Premier ministre en charge du Budget, Jean Baudouin Mayo Mambeke. Ce Comité a noté une hausse aussi bien de la production que de la consommation du ciment gris à hauteur de 33,2%, ainsi qu’une amélioration de l’ordre de 206, 4% des stocks des produits pétroliers dans la partie ouest du pays. avec AGENCES n


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vie

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Gérer une relation amoureuse sur le lieu de travail

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es relations amoureuses au travail ne sont pas rares. Plusieurs décisions de justice se sont penchées sur cette épineuse question, qui peut avoir des conséquences dans la sphère professionnelle. Un tiers des français sont tombés amoureux au travail et sont restés dans cette relation affective plusieurs années, selon le moteur de recherche d’emploi Adzuna.fr. Plus de la moitié sont même restés ensemble plus d’un an, c’est dire que la vie privée et la vie professionnelle peuvent se retrouver imbriquées. C’est d’ailleurs très souvent le cauchemar des employeurs qui craignent que la relation finisse mal et que le malaise créé par la rupture rejaillisse sur la qualité du travail, sans oublier l’intérêt suscité par la romance sur les collègues dans l’entreprise. L’avocat Roland Perez a évoqué cette épineuse question, samedi sur Europe 1. UNE ROMANCE QUI PEUT MAL TOURNER. Les juges suprêmes ont eu à connaître à plusieurs reprises d’affaires ou l’un des salariés, voire parfois les deux concernés par la relation amoureuse, ont été licenciés. Ayant contestés leur licenciement au nom du respect de la vie privée, la Cour de cassation a dû trancher. Il y a près de 10 ans, un formateur dans une banque fait la connaissance d’une collègue dont il s’éprend. Une relation amoureuse s’installe et avec elle des phases de ruptures et de reprises de l’histoire amoureuse. Mais un beau jour, la relation amoureuse tourne vraiment mal au point que le formateur espionne sa collège au moyen d’une balise GPS qu’il installe à son insu, dans sa voiture personnelle, pour connaître tous ses déplacements. Et via la messagerie professionnelle de la banque, il lui envoie des messages plutôt très privés alors qu’il semblerait que la collègue en question lui ait signifié clairement la rupture de leurs relations amoureuses. Quand l’employeur découvre les mails et surtout le GPS

En France, un tiers des personnes sont tombées amoureuses au travail, sont restées dans cette relation affective plusieurs années. DR. espion, il licencie sur le champ le salarié. Si le conseil des prud’hommes donne raison à l’employeur, la cour d’appel et la Cour de cassation appelées à rejuger de l’affaire, estiment quant à elles, le licenciement injustifié. La Cour de cassation, qui a confirmé la décision de la cour d’appel, estime que les faits concernent la vie privée des salariés. D’ailleurs le GPS a été installé non pas sur un véhicule de la société mais dans le véhicule privé de la collègue. Et il y avait juste eu deux courriels intimes échangés sur la messagerie professionnelle et cela n’avait aucunement affecté la bonne marche de l’entreprise. Reste qu’avec en moyenne 7 heures (et parfois beaucoup plus) passé chaque jour sur son lieu de travail, il n’est pas surprenant de constater que l’entreprise est un lieu propice aux amitiés, ou plus si affinité. En effet, selon une étude réalisée par Monster en 2007 dans plusieurs pays d’Europe, 30% des couples se sont rencontrés au travail. Avec un(e) collègue, un responsable, un subor-

donné ou même votre patron… Une fois les premiers émois passés, il est utile de vous poser les bonnes questions sur l’impact que cela pourrait avoir sur votre carrière et les précautions à prendre au travail. Pour éviter les déboires amoureux et professionnels, voici 4 règles officieuses à garder en tête dans vos relations intimes au travail :

dehors de la relation lorsque la journée se termine. Pensez rapidement à instaurer des règles pour créer un équilibre dans votre relation amoureuse et ainsi éviter les dérives au boulot. Essayez de cloisonner les discussions pour ne pas parler du travail à la maison, et inversement.

1. Savoir faire preuve de discrétion. Au quotidien, évitez les allusions, mots d’amour et marques d’affection, comme le fait de s’embrasser au travail. Même si vous ne cachez pas votre relation à vos collègues, il serait maladroit de l’étaler aux yeux de tous. Le risque ? Mettre mal à l’aise les autres employés ou créer des polémiques (favoritisme, prise de parti, etc.). Faites preuve de réserve et de décence afin de préserver l’équilibre de vie au bureau.

3. Savoir quitter l’entreprise au bon moment. Le travail peut faciliter les rencontres, mais il ne fait pas forcément durer l’amour. En effet, de nombreux couples se forment sur leur lieu de travail, mais les contraintes qui vont avec (la discrétion, l’équilibre perso/pro, etc.) peuvent mettre en danger votre relation. Dans cette situation, difficile de tenir la distance. Si la relation intime devient sérieuse, l’un de vous deux aura tout intérêt à chercher une opportunité dans une nouvelle entreprise, sans pour autant sacrifier sa carrière.

2. Maintenir une limite entre pro et perso. Le plus compliqué n’est pas forcément de laisser la relation en dehors du lieu de travail, mais de laisser le travail en

4. Faire attention aux comportements incorrects. Soyez vigilant(e)s ! Une relation au travail, même initialement consentie, peut parfois devenir problématique. C’est notam-

ment le cas si une amitié a été mal interprétée ou suite à une rupture en mauvais termes. Face à des comportements abusifs ou du harcèlement, il est indispensable d’alerter votre entourage personnel et professionnel (responsable, dirigeant, ressources humaines, etc.). Vous tourner vers un avocat en droit pénal est également une solution pour être conseillé(e) et défendu(e). EN FRANCE, LES SANCTIONS POSSIBLES. «Chacun a droit au respect de sa vie privée». Avec cette phrase, l’article 9 du Code Civil protège la vie privée de tous les salariés pendant et en dehors de leur temps de travail. Vous n’êtes donc à aucun moment obligé(e) de déclarer votre relation à votre entreprise. L’employeur n’a pas le droit de s’immiscer dans la vie privée de ses collaborateurs. Concernant les couples en particulier, les lois Auroux (qui ont modifié le Code du Travail en 1982) sont venues préciser que «la vie de couple ne relève pas de l’entreprise», contextualisent ce droit au respect de la

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vie privé. Vous êtes donc dans votre bon droit de ne pas piper mot sur votre relation à votre hiérarchie. Faire preuve de transparence peut cependant s’avérer nécessaire pour éviter un quiproquo ou un conflit d’intérêt. Utilisez votre meilleur jugement. De la même manière que vous n’êtes pas obligé(e) de déclarer votre relation intime avec un(e) de vos collègues, votre employeur ne peut pas vous licencier à cause d’une relation amoureuse. Ce licenciement serait jugé abusif. Un licenciement n’est possible que si la relation a des répercussions néfastes sur la réalisation de vos objectifs ou sur l’image de l’entreprise. Mais dans ce cas-là, ce n’est pas la relation en elle-même qui est sanctionnée, mais bien la faute professionnelle. De la même manière, votre entreprise n’a pas le droit d’insérer dans votre contrat de travail une clause interdisant toute relation amoureuse sur le lieu de travail. Ce qui est une discrimination sur la situation de famille, interdit, comme le stipule l’article L1132-1 du Code du travail.

avec AGENCES n


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le rêve d’auto |

La Mazda 2022 copie de la mythique BMW 850i

La Mazda 2020 va ressembler à la BMW 850i sortie en 1989. En cette année, notre BMW 850i mythique propose déjà des sièges électriques, un toit ouvrant électrique, les rétroviseurs électriques, un airbag conducteur, le régulateur de vitesse, la climatisation bizone, un ordinateur de bord complet, contrôle de traction, et j’en passe. Autant dire que de ce côté le constructeur Bavarois a mis tout son savoir-faire. DR.

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a prochaine Mazda changera du tout au tout avec notamment propulsion et 6 cylindres en ligne. Attendue en fin d’année 2022, cette nouvelle génération de la marque japonaise devrait suivre une formule très semblable à celle du constructeur allemand BMW avec sa 850i. En effet, selon le média Car & Driver, la grande berline japonaise recevrait une transmission aux roues arrière, une motorisation 6 cylindres en ligne, ainsi qu’une déclinaison coupé. Techniquement, le modèle en question disposera d’une nouvelle plateforme. Il y a pour le moment peu de détails concernant la motorisation, mais la même source indique que nous pouvons nous attendre à un bloc 6 cylindres en ligne équipé de la technologie SkyactivX et d’un système de micro-hybridation 48 volts. Car & Driver précise encore que le moteur pourrait également être utilisé dans les Lexus IS et RC de nouvelle génération. Esthétiquement, la future Mazda s’inspirerait du concept Vision Coupé, qui avait fait ses débuts sur le salon automobile de Tokyo, en 2017. Les lignes devraient donc être à la fois élégantes et dynamiques. Nous apprenons également qu’une variante coupé 2 portes pourrait être proposée en soutien de la

berline conventionnelle. Peut-être une manière de donner une succession à l’ancienne gamme de sportives RX à moteur rotatif… Quid de la BMW 850i? BMW 850I, UNE AUTO MYTHIQUE. Dimanche aprèsmidi, il fait beau, j’ai un peu de temps libre et il me semble que nous n’avons jamais eu de V12 chez News d’Anciennes. Dimanche, soleil, V12, vous faites le lien ? Si c’est le cas et bien c’est parti, je saute dans la C1 de production direction le château de Vivier près de Fontenay Tresigny, pour essayer une BMW 850i. Et ça tombe bien car c’est une auto mythique et que je rêverais de posséder dans mon garage. En plus, BMW vient d’annoncer le retour

de la Série 8 dans sa gamme ! L’histoire de la BMW. Nous sommes à la fin des années 80, la gamme BMW est aussi vieillotte qu’une pipe en bois et aussi étoffée que le repas d’un acète. Il faut faire quelque chose car à côté, la concurrence s’agite et il ne faudrait pas rater le virage des années 90. Ce renouveau BMW va l’entamer par le biais d’un grand coupé, segment occupé depuis des lustres par une série 6 désormais au bout du rouleau. Son nom de code : Série 8 type e31. Le feu vert est donné en 1984, le constructeur va développer pour l’occasion un moteur exclusif : un V12. Mais il va aussi y intégrer tout son savoir-faire. C’est la toute première auto à proposer une électronique embarquée multiplexée, mais

aussi une des premières à proposer un système type contrôle de dérapages, etc. Au final, entre 1984 et 1987, ce ne sont pas moins de 100 prototypes qui seront construits et testés dans des conditions extrêmes. La BMW série 8 sera dévoilée en 1987 au salon de Francfort avant d’être lancée à l’automne 1989 uniquement en version 850ci motorisée par un V12 de 5.0L. Sa carrosserie magnifiquement dessinée, ses performances annoncées et les avancées technologiques proposées lui assurent une bonne critique de la presse. Mais, les plus sportifs sont déçus. Le V12 est trop typé grand tourisme, l’auto est trop lourde, les performances ne sont pas exceptionnelles et le tarif est très élevé (600.000 FF en 1989). Afin de

corriger le tir, BMW lance une version V8 plus accessible en 1992. Toujours en 1992, c’est le département Motorsport qui s’occupera du sport avec une version 850csi dotée d’un kit carrosserie plus virile et d’un V12 5,6L de 380ch. C’est mieux mais pas encore suffisant et les amateurs resteront déçus de ne pas voir naître une M8 véritablement sportive et qui exploiterait au maximum le châssis phénoménal de la série 8. Et pour le coup c’est bien dommage que le projet M8 n’ait pas abouti, car il existe bien un prototype doté du V12 poussé à 6.0L pour 558ch. Et ce même V12 on le retrouvera quelques temps plus tard dans une version allégée de 6.1L à l’arrière de la Mclaren F1, c’est dire ses qualités. Avec cela l’auto aurait vrai-

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ment pu laisser loin derrière les Porsche 928, même en version GTS comme celle qu’on a testé, et même la Ferrari 456 GT ! Les adeptes de la marque à l’hélice et les journalistes ne pardonneront jamais à BMW de ne pas avoir franchi le cap. Tous les ingrédients étaient réunis, un moteur exceptionnel lorsqu’il était poussé, un châssis phénoménal et une ligne digne d’une œuvre d’art. Autre point qui ne sera pas pardonné au constructeur bavarois, c’est la fiabilité de l’électronique sur les premiers modèles (même si BMW a rapidement corrigé le tir) et la complexité de l’entretien. À cela, il faut ajouter une campagne marketing moyennement menée et vous obtenez un échec commercial avec seulement 30.621 modèles pro-

duits en 10 ans de carrière. Que dire de cette série 8 sur le plan extérieur, 28 ans plus tard? Elle est tout simplement magnifique et pleine de clins d’œil aux modèles phares de BMW. La face avant est inspirée de la mythique M1 tandis que le profil rappelle un certain Z1 et que les ailes semblent volées à une M3 e30. Exprimé de la sorte cela peut faire bric à brac, mais pas du tout. Klaus Kapitza à qui l’on doit cette carrosserie a su gérer le cahier des charges d’une main de maître. Il en ressort une ligne très élégante d’une grande pureté. Pour une fois les aérodynamiciens et designers ont réussis à produire une magnifique carrosserie et une auto avec un tout petit Cx de 0,28. Capot démesurément long, profil racé conçu pour fendre l’air, phares escamotables. Je vous laisse imaginer l’effet qu’elle a pu produire au sein de la gamme un peu vieillotte que proposait le constructeur bavarois lors de sa présentation en 1989. La réponse est simple, c’était un véritable Ovni au milieu des séries 3-5-7. 30 ans plus tard notre série 8 n’a pas pris une ride. Il faut dire qu’elle est aidée avec l’ajout d’un superbe kit carrosserie csi. Celui-ci muscle l’ensemble de l’auto sans pour autant la rendre vulgaire. Oui autrefois on savait faire des kits sport qui ne transformaient pas les voitures en basket ou en élevage de champignons. Cette série 8 est donc un superbe écrin de 4,8m de long qui renferme le top de ce que BMW savait faire à l’époque. Elle fait partie de cette race rare d’automobiles magnifiquement dessinées sur lesquelles le temps n’a que peu d’emprise. L’habitacle reste dans le thème avant-gardiste. Planche de bord futuriste avec autant de boutons qu’un ado, console centrale tournée vers le conducteur, ceintures de sécurités intégrées aux sièges, absence de montant central, baquets aux places arrière, etc…


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côté rose

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«Il me trompait avec notre belle-soeur»

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n soir, de retour du travail, Florence trouve son mari à la maison, en compagnie d’une femme qu’elle connaît bien. Une mésaventure qui va changer sa vie...

Je rentre chez moi en poussant la porte de la cuisine. Ma journée est finie. S’il y a un domaine où ma vie n’est pas épanouie, c’est bien au bureau. Mon travail administratif est d’un ennui sans bornes, mais je privilégie ma vie de famille plutôt que ma reconversion professionnelle. Et je ne dois pas me plaindre, je l’ai, la maison de mes rêves! Il ne manque plus que la doubleporte en moustiquaire pour que je me sente sur la route de Madison… VIVRE CETTE FIN DU MONDE. J’entends un bruit. Marc ? Le bruit s’amplifie. J’avance vers le salon. J’attrape un parapluie. Je devrais ressortir en courant, appeler la police, mais quelque chose m’attire plus avant. Je pousse la porte de la chambre des enfants, et je découvre Marc, de face, assis sur le bureau d’Alice, le pantalon en accordéon sur les chevilles, une femme posée sur lui, et qui me tourne le dos. Marc me voit et se pétrifie. La femme enfouit sa tête dans son cou. Je ne bouge plus, mon sang est glacé… À chaque fois que je me gare devant notre nouvelle maison, je rends hommage à la vie. J’ai un mari en or, le jardin que je voulais, j’ai même réussi à y planter des fleurs qui poussent en hiver. Je laisse à Marc notre place de parking. Il est si content d’actionner le bip pour garer sa voiture neuve puis de passer dans le salon de musique qu’il s’est fabriqué dans la pièce attenante. On a travaillé comme des fous pour en arriver là. J’ai souvent pensé à tout ce qui pourrait

« Actuellement, elle est certainement avec Marc, me dit-il. Nous deux, ça n’allait vraiment pas. ». DR. brutalement briser notre bonheur, mais je n’ai jamais songé que Marc pourrait me tromper. Nous faisons l’amour quasi quotidiennement. Il nous arrive encore, après douze ans de liaison, de nous retrouver pour déjeuner. Beaucoup d’amis nous prennent pour arbitres de leurs querelles. On nous appelle couple modèle… Abasourdie, je ferme les yeux, le parapluie à la main. Il faudrait que je l’ouvre, qu’il me serve de paratonnerre. Je ne veux pas vivre cette fin du monde. Marc finit par me dire : « Ecoute, Florence, je vais t’expliquer ! » La situation est grotesque. Et je n’ai pas l’intention de bouger. Mes sens se remettent en alerte, et je reçois comme une bourrasque le parfum de la femme flottant vers moi : Féminité du Bois, me dis-je, analysant le jus épicé. Et, aussitôt, ce nom fait tilt. Il n’y en a qu’une qui le porte ! Christine, ma bellesœur, et c’est elle. La femme de Pierre, le frère de Marc. Ma compagne des virées piscine, ma complice

des soirées football. Je me sens comme une machine à tuer. Marc repousse Christine qui se lève, baisse sa jupe, réajuste son chemisier. Marc remonte son pantalon et lance cette phrase impossible : « Je suis désolé, je croyais que tu rentrerais tard. » Nous sommes tout de suite interrompus, les enfants reviennent de l’école. Je cours vers eux, Marc et Christine sur mes talons. «Salut Christine!» hurlent Alice et Fred, se blottissant contre sa jupe, tu dînes avec nous ? Christine s’excuse de ne pas pouvoir rester. Comme un zombie, je m’occupe des enfants. Je passe du temps sur leurs devoirs, comme si je voulais savourer cette vie d’avant qui disparaît. Chaque son est une dernière fois. Le bruit du placard à vaisselle, celui de la table que l’on rabat, du bois qui brûle dans la cheminée, le pas de Marc qui résonne quand il monte au premier étage. Fait-il signe à Christine par la fenêtre alors que sa voi-

ture démarre ? Lui répond-elle par un baiser ? Comme s’ils sentaient venir le froid, les enfants rejoignent leur chambre. COMBIEN DE TEMPS DÉJÀ ? Marc veut m’expliquer, cherche ses mots, mais je lui demande une seule chose : depuis combien de temps, elle et lui ? Alors, il me répond un an. Cette façon qu’il a de balayer l’air de la main, comme si l’on parlait des voisins! Se rend-il compte que tout est fini ! «Mais on était heureux? », lui dis-je, ne pouvant cacher ma faiblesse. « Très, me répond-il, très heureux. » Comment comprendre une telle réponse ? « Nous avions tout, n’est-ce pas ? » lui dis-je. « Absolument », me répond-il. Je préférerais qu’il me dise non, ça n’allait pas, qu’il m’explique la cause de ce drame, mais sa réponse reste la même : « Nous étions parfaitement heureux. » « Alors, tu voulais du danger? » Il me répond : «Non, j’étais bien, mais Christine est entrée dans le jeu.

Et j’en suis tombé amoureux. ». Ce prénom prononcé dans sa bouche me paraît tellement injurieux que je décroche le téléphone. J’appelle Pierre, le frère de Marc. Je lui raconte ce que je viens de voir. Marc prend sa tête entre ses mains. Je me dirige lentement vers notre chambre et je lui remplis une valise avant de le mettre à la porte. « Donne-moi le bip », lui lançai-je. Pierre me rend visite aussitôt. On boit des verres. Au bout de cinq, je lui dis : « On s’envoie en l’air ? » Il me répond : «D’accord, essayons.» Nous nous embrassons les joues tristement. Nous nous sauvons en reculant. Je lui demande ce qu’on va devenir, mais ce « on » n’existe pas. Christine a pris quelques affaires et est partie de chez Pierre. « Actuellement, elle est certainement avec Marc, me dit-il. Nous deux, ça n’allait vraiment pas. » Mais Marc et moi, ça allait bien ! Les semaines passent. Certains jours, Marc vient chercher les

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enfants. Je ne comprends pas que l’enfer soit là, si proche du paradis d’avant. Ça fait déjà six mois. « Christine et Marc vivent ensemble », m’annonce Pierre. Ils ont trouvé un appartement dans le centre. ELLE M’A VOLÉ MA VIE. Le centre? Ce que Marc voulait fuir quand nous avons acheté cette maison ? Savoir Marc déjà installé dans une nouvelle vie me rend folle. Imaginer que mes enfants passent leur week-end avec cette traîtresse me fait horreur. Comment n’ai-je rien vu à ce point ? «Parce qu’il n’y avait rien à voir », me dit Marc, un soir où je lui pose la question. Il vient de ramener les enfants. Il reste assis dans sa voiture, vitre baissée. Si je veux que ma tête accède au repos, j’ai besoin de le questionner. « Et si je n’avais rien découvert ?» Je lui pose cette question idiote. Il démarre en guise de réponse. Je pousse un cri. Les enfants me regardent depuis la fenêtre de leur chambre. Ils sont

serrés l’un contre l’autre. J’ai tellement mal depuis neuf mois. Douze ans d’amour total, ça compte. Les gens me prédisent douze ans de gel. « Mais non, me rappelle ma meilleure amie, souviens-toi que tu sais planter des fleurs en hiver ! » Je suis quand même en arrêt de travail. Mais je songe à ma reconversion. Depuis très longtemps, j’ai envie d’apprendre le shiatsu et d’ouvrir mon salon de massage. Un après-midi, où, plongée sur Internet, je recherche une formation, on sonne à la porte. C’est Christine, elle souhaite me parler. Je reste debout, lui barrant la porte. Elle a les yeux rouges, elle n’arrive pas à être heureuse, elle a du mal à assumer, elle me demande de lui pardonner. Je n’en crois pas mes oreilles. Si je ne lui pardonne pas, elle me promet de quitter Marc. J’éclate de rire. Mon rire est si violent qu’il ressemble au fracas d’une collection d’assiettes. C’est toute notre liste de mariage que je lui fais exploser en plein visage. Christine recule. Elle court vers la voiture. Je n’ai plus de mari, elle m’a volé ma vie, mais je découvre une force en moi. Je suis quelqu’un de droit, c’est ma chance. Pour mes enfants, pour moi. Quand je referme la porte de ma maison, j’entends le craquement du bois dans la cheminée, et je me dis que rien n’est parti. Juste lui. Moi, je suis là, et je n’ai pas fini. J’entre dans le salon de musique de Marc. Bientôt, j’inaugurerai ici mon cabinet de shiatsu. Je ne sacrifierai plus ma vie professionnelle, j’ai un rêve à accomplir. Je vais repeindre la pièce en blanc et poser du bois sur le sol. Mon salon sera zen, je me jure de lui ressembler. Je veux que mes enfants continuent à croire que le bonheur n’est pas un mensonge. Il peut repousser, comme les pensées.


international

étranger

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La princesse de Sussex katangaise accuse de racisme la famille royale

B

ombshell. Le mot était sur toutes les lèvres lundi 8 mars à Londres, au lendemain de la diffusion outreAtlantique de l’entretien choc accordé par le prince Harry et Meghan Markle à leur désormais voisine californienne, la journaliste américaine Oprah Winfrey. C’est peu dire que les accusations portées à la famille royale ont fait l’effet d’une bombe en Angleterre : elles vont encore plus loin que ce que Buckingham attendait, et lui portent un coup encore plus dur que prévu. Quelques heures avant l’entrevue de Meghan et Harry avec Oprah Winfrey, la Reine a souligné l’importance de «la proximité et la communauté» dans son message du Commonwealth Day - qui a été diffusé sur BBC One. Pourtant, Meghan accuse la famille royale de l’avoir poussée au bord du suicide et de l’automutilation en lui refusant l’assistance qu’elle demandait après les coups de boutoir de la presse à scandale britannique. Elle la taxe aussi de racisme, en accusant l’un de ses membres, dont elle tait le nom, d’avoir exprimé ses inquiétudes auprès d’Harry sur la couleur de peau de leur bébé Archie, avant même qu’il ne naisse. « Ils ne voulaient pas qu’il soit prince », explique-t-elle, précisant que la conversation portait sur « à quel point la couleur de sa peau serait foncée à sa naissance ». Elle l’accuse enfin de mensonge. JALOUSIES COMME AU TEMPS DE LADY DI. « J’ai compris que non seulement je n’étais pas protégée, mais qu’ils étaient disposés à mentir pour protéger d’autres membres de la famille », pointe-t-elle. Meghan a dit avoir été réduite au silence par «The Firm» (La Firme) - le surnom de la famille royale, qu’Elizabeth dirige - et que ses appels au secours face à la discrimination raciale et sa situation de détresse étaient restés lettre morte. «Je ne voulais plus être en vie. Et c’était une pensée constante, très claire, réelle et effrayante», a dit Meghan, âgée de 39 ans. «Et je me souviens à quel point (Harry) m’a soutenue», a-t-elle ajouté, essuyant ses larmes. Pour ses détracteurs, le couple veut l’aspect glamour de la vie royale sans les obligations qu’elle implique et la surveillance qu’elle entraîne. Pour les partisans du couple, le traitement que celui-ci a

La duchesse de Sussex qui serait née d’une mère katangaise, congolaise, a tiré à boulets rouges sur la famille royale dans une interview diffusée dimanche soir 7 mars aux États-Unis. Elle l’accuse de l’avoir conduite au bord du suicide et d’avoir fait preuve de racisme vis-à-vis de son fils Archie. De quoi jeter le trouble outre-Manche, et creuser un peu plus le fossé entre la monarchie et l’opinion. DR.

reçu illustre comment une institution britannique vieillotte s’en est pris à une femme moderne et métisse, avec une connotation raciste. Elle a déclaré que des personnes au sein de l’institution royale avaient non seulement échoué à la protéger contre des accusations malveillantes mais avaient aussi menti pour protéger d’autres personnes. «C’est seulement une fois mariée que tout a commencé à vraiment empirer, que j’ai compris que non seulement je n’étais pas protégée, mais qu’ils étaient disposés à mentir pour protéger d’autres membres de la famille», a-telle dit. «Il y a la famille, et ensuite il y a les personnes qui dirigent l’institution, ce sont deux choses distinctes et il est important de pouvoir les compartimenter parce que la reine, par exemple, a toujours été extraordinaire avec moi», a-t-elle poursuivi. Harry, 36 ans, n’est pas en reste : il confirme les difficultés relationnelles avec son père Charles et son frère William. Il compatit sur ce qu’il estime être une forme de captivité pour eux deux. « Mon père est piégé, mon frère aussi, ils ne peuvent pas partir », regrette-t-il. «Je l’étais aussi, mais je ne le savais pas avant de rencontrer Meghan», dit-il, disant être parti à cause d’un

manque de compréhension et par crainte que l’histoire se répète - une référence au décès de sa mère Diana en 1997 -, ajoutant être «vraiment déçu» par l’attitude de sa famille. «J’ai eu trois conversations avec ma grand-mère (la reine Elizabeth), et deux conversations avec mon père avant qu’il n’arrête de prendre mes appels. Et après il a dit, «peux-tu mettre tout ça par écrit?»», a-t-il déclaré. Il a déclaré que sa famille leur avait coupé les vivres et que son père, le prince Charles, l’avait déçu et avait à un moment donné refusé de prendre ses appels. CBS aurait payé au moins 7 millions de US$ pour l’interview choc de Meghan et Harry. De telles attaques vont bien plus loin que les seules accusations de mensonge qui avaient fuité dans les extraits de l’interview avant sa diffusion. L’émoi risque d’être énorme, tant au RoyaumeUni qu’aux États-Unis. Elles jettent un coup de projecteur violent sur une famille royale accueillant d’autant plus difficilement les nouveaux arrivants qu’elle jalouse leur popularité. Harry évoque ainsi les problèmes du couple lors de leur tournée de 2018 en Australie, dont le succès aurait irrité Buckingham comme au temps

de Lady Di. Pire encore, elles donnent l’image d’une monarchie pas seulement vieillotte, mais rétrograde. LA DUCHESSE DE SUSSEX DE MÈRE KATANGAISE. De quoi ravir les républicains qui n’ont pas manqué de dénoncer de tels archaïsmes, tout en agaçant un peu plus ceux qui reprochent au couple princier d’avoir fui ses obligations en désertant Londres pour la Californie, et d’avoir accordé une telle interview alors même qu’il prétend fuir la lumière. Cet entretien explosif a de quoi jeter un vrai trouble dans les esprits, et creuser un peu plus le fossé entre la monarchie et l’opinion britannique, alors même que le passage de témoin entre la très populaire Elizabeth II et son fils Charles - qui l’est beaucoup moins - s’annonce déjà, quand le jour viendra, particulièrement délicat. Même si la Reine n’est pas directement visée, le couple prenant toujours soin de la distinguer du reste de « La firme», tous les commentateurs attendaient sa réaction. « Car c’est elle qui tient la boutique, disait lundi 8 mars au matin le présentateur de SkyNews posté dans le froid devant le Palais de Buckingham. C’est donc à elle de mettre de l’ordre. »

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Ce jour-là, tous les « tabloïds» étaient sur le pont - l’affaire monopolisait par exemple ce lundi-là toute la une du site du « Daily Mail » , avec une multitude d’articles s’empilant sous le titre « I wanted to kill myself» (« Je voulais me suicider »). Mais ils étaient aussi sur les dents, tant le couple a, comme le remarque avec espièglerie le jour même le « Financial Times», dévoilé en une seule interview « assez de pépites pour faire vivre les tabloïds anglais pendant une décennie». Née d’une mère noire (qui serait congolaise, Katangaise, d’où la publicité planétaire qu’elle fut sur la chanson «la Katangaise» de DJ Samarino qui totalisait déjà cette semaine 2.225.470 de vues) et d’un père blanc, Meghan a ajouté que son fils Archie, désormais âgé d’un an, s’était vu refuser le titre de prince parce qu’il y avait eu avant sa naissance des inquiétudes au sein de la famille royale sur sa couleur de peau. En début d’année dernière, Harry et Meghan ont annoncé qu’ils renonçaient à leurs titres royaux pour débuter une nouvelle vie aux EtatsUnis. Le palais de Buckingham a confirmé le mois dernier que la rupture serait définitive. avec AGENCES n


international SINCE 1989

Parfait Kolélas, candidat Président contre Sassou, meurt de Covid dans un avion pour Paris

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e fils de l’ancien Premier ministre de Pascal Lissouba, candidat Président contre Sassou Nguesso, a été

emporté par le Covid-19. Guy-Brice Parfait Kolélas est mort dans l’avion qui l’acheminait vers la France, où il devait recevoir des soins. Âgé de 60 ans (né le 6 août 1959 à Brazzaville), il avait été diagnostiqué positif au Covid-19 juste avant le week-end du rendez-vous électoral. Dans une vidéo publiée samedi 20 mars où il apparaissait très affaibli, il disait se «battre contre la mort» et appelait malgré tout ses soutiens à se rendre aux urnes pour faire advenir le changement. « Mes chers compatriotes, je me bats contre la mort, avaitil affirmé dans une vidéo publiée à quelques heures du scrutin, dans laquelle il apparaissait alité, affaibli, juste après avoir retiré un masque d’assistance respiratoire. Mais cependant, je vous demande de vous lever. Allez voter pour le changement». «Levezvous comme un seul homme. Faites-moi plaisir. Je me bats sur mon lit de mort. Vous aussi, battez-vous, pour votre changement. Il en va de l’avenir de vos enfants », avait-il ajouté avant de remettre son masque naso-buccal. Economiste de formation, il en était venu à la politique en suivant sur les pas de son père. Avant de devenir l’un des principaux opposants au président Sassou-Nguesso, Guy-Brice Parfait Kolélas a d’abord les habits d’un universitaire. Diplômé de l’université de Mulhouse, dans l’est de la France, il avait obtenu en 1987 son DESS en économie et gestion des transports internationaux. Un

la clinique où il était parce qu’il y avait un problème de niveau d’oxygène dans les poumons. Il désaturait donc il fallait qu’on équilibre pour qu’il puisse voyager. «On va continuer à compter les bulletins. Il était en tête dans un certain nombre de localités », a déclaré Christian Cyr Rodrigue Mayanda, son directeur de campagne, qui a appelé ses partisans à un rassemblement lundi à 11h00. L’opposant avait été testé positif au Covid-19 vendredi après-midi, et n’avait pu animer son dernier meeting de campagne à Brazzaville. avec AGENCES n Le journal Le Soft International est une publication de droit étranger propriété de FINANCE PRESS GROUP en abrégé FINPRESS Groupe, FPG. FINANCE PRESS GROUP RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M

Le président tanzanien John Pombe Magufuli. Mort de Covid-19. REUTERS-EMMANUEL HERMAN.

Brazzaville, le 17 mars 2016 , l’opposant brazza-congolais Guy-Brice Parfait Kolelas, futur candidat Président, s’adresse à une foule de ses partisans. DR. doctorat viendra compléter ces palmes six ans plus tard. Quelques années d’enseignement suivent dans les universités françaises, puis c’est le retour au Congo pour ce natif de Brazzaville, où il travaille au ministère de l’Administration du territoire. Son père, Bernard Kolélas (né le 12 juin 1933 à Mboloki, district de Kinkala, mort le 12 novembre

2009 à Paris) est nommé Premier ministre de Pascal Lissouba. L’EXIL MALIEN. Mais survient la guerre civile en 1997, remportée par Sassou. Bernard Kolélas et sa famille sont contraints à l’exil au Mali. La suite, c’est Guy-Brice Parfait Kolélas luimême qui l’a racontée encore

récemment dans un meeting : « Mon père m’a demandé de poursuivre le combat politique. Il ne l’a dit qu’à moi, pas aux autres, alors que nous étions 12 frères et sœurs». Un combat politique qui le mènera jusqu’à la deuxième place de la présidentielle en 2016. Guy-Brice Parfait Kolélas souhaitait voir l’alternance survenir dans son pays. Il a quitté

La Reine veut un Chef Diversité

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ans leur grande interview à Oprah Winfrey (lire page 19), Meghan Markle et le prince Harry ont affirmé qu’un membre de la famille avait exprimé des inquiétudes avant la naissance de leur fils Archie quant à la couleur de sa peau. Dans un communiqué, Buckingham Palace avait assuré

que ces révélations étaient «préoccupantes», qu’ils étaient pris «très au sérieux» et qu’une enquête interne allait être réalisée. Deux semaines après ces confidences, la reine Elizabeth II a pris une grande décision. Le palais de Buckingham envisage de nommer un chef de la diversité pour la simple et bonne raison qu’il «reste encore beaucoup à faire» à

propos de ce sujet, d’après une source royale. Plusieurs membres de la famille royale soutiennent cette proposition, et pour cause, ils souhaitent améliorer la représentation de la diversité au sein du palais. «Nous pouvons toujours nous améliorer», assure une source royale. Face aux révélations cinglantes de Meghan Markle, c’est tout le système qui

semble se remettre en cause. «Nous sommes à l’écoute et apprenons pour bien faire les choses», a-t-elle ajouté. De quoi éteindre plus ou moins l’incendie et redorer l’image de la Couronne, bien ternie depuis plus d’un an avec le Megxit ou le scandale autour du prince Andrew cité dans l’affaire Epstein.

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(Lire aussi article en page 19).

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