LE SOFTINTERNATIONAL 1531

Page 1

Les enfants Tshombe se déchirent

international THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER

SINCE 1989 NUMÉRO DOUBLE 1531-1532 | LUNDI 9 AOÛT 2021 | 24 PAGES €7 $8

Les

Cathos face au pouvoir LE SOFT INTERNATIONAL A ÉTÉ RÉPERTORIÉ PAR LE SITE DU THE NEW YORK TIMES COMME UNIQUE NEWSPAPER EN ZONE AFRIQUE CENTRALE.


international

TopSoft

|

Les enfants Tshombe se déchirent

T

annulation de sa condamnation à mort par contumace et sa réhabilitation comme patriarche de l'Indépendance et une. Il est clair que le corps de Moïse Tshombe ne pourra pas bouger de Belgique sans accord préalable et formel de la fratrie que le président de la République Félix Tshisekedi a reçue à Bruxelles. Les autorités communales belges le renseigneront aisément. Des précautions juridiques ont été prises après deux tentatives frauduleuses émanant des personnes extérieurs à la famille nucléaire». Mais une vérité peut en cacher une autre. Telle cette dispute juridico-politique qui déchiquette cette fratrie autour de l’héritage controversé de l’homme qui régna sur le Katanga de 1960 à 1963.

rois personnalités congolaises dont les corps reposent à l'étranger. Patrice-Emery Lumumba, Premier ministre d'après l'indépendance en juin 1960, destitué en septembre, dans le chaos de la crise katangaise. Arrêté en décembre, il est assassiné le 17 janvier 1961. Ses reliques constituées d'une dent attendent d'être rapatriées avec les honneurs. Mobutu Sese Seko, président du Congo-Zaïre, mort le 7 septembre 1997 à Rabat, au Maroc, où il s'était réfugié après la prise du pouvoir par Laurent-Désiré Kabila et l'Afdl. Enterré au cimetière européen de Rabat, le rapatriement de son corps fut un engagement en 2013 du président Joseph Kabila. «Une dispute interne dans la famille» empêche désormais tout. «Le gouvernement ne peut rien entreprendre sans la famille», avait averti en septembre 2017 le porte-parole du Gouvernement Lambert Mende. Puis les restes d'un autre Premier ministre. Moïse Kapenda Tshombe mort à Alger le 29 juin 1969 après le détournement de son avion en juin 1967. Celui qui «compta parmi les hommes politiques africains les plus honnis (...), manifestait un cynisme et un aplomb qui donnaient à penser qu'il ne nourrissait guère d'estime pour ses contemporains», comme le décrit le journaliste français Philippe Decreane dans un article du Monde daté du 1er juillet 1969 et dont le corps fut enterré dans un cimetière de Bruxelles, pourrait ne pas de sitôt retrouver la terre de ses ancêtres. «La famille à Bruxelles a posé comme préalable une

*** BRUXELLES. Correspondant particulier. Comme dans les deux séries télévisées américaines des années 80, Dynastie et Dallas, la querelle patrimoniale qui oppose la fratrie de ce géant de la politique congolaise des années après-indépendance vire littéralement au règlement de comptes. La réalité dépasse la fiction... UN MWANT-YAV N’Y RETROUVERAIT PAS SES ENFANTS. Jamais un Mwant-Yav n’y retrouverait ses enfants… La représentante personnelle du Président de la République à la Francophonie, Isabel Machik Ruth Tshombe accusée et poursuivie devant l’Office du Ministère Public à Lubumbashi, capitale de l’actuelle province du Haut Katanga. Complicité d’abus de confiance, détournement de fonds, suspicion de trafic d’influence, captation d’héritage, etc.. Tout au détriment du reste de la famille établi en Belgique. Sur la liste cinq plaignantes, toutes des Tshombe : Chantal Kayind, Patricia Mwad, Nathalie Mujing, Jane Machik, Monique Kamwany représentées par un avocat près la Cour d’Appel de Lubumbashi, Me (suite en page 3).

Moïse Kapenda Tshombe dans sa villa espagnole de Madrid 48, Calle Doctor Flemming. DR. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 2.


international

TopSoft

|

Au cœur de la dispute : l'héritage paternel le 11 juillet, pour proclamer l’indépendance de la province soutenue par des colons belges.... On connaît la suite. La condamnation internationale, l'envoi au Katanga des troupes onusiennes, la mort, le 18 septembre 1961, dans un crash aérien à Ndola, en Zambie, du Secrétaire général des Nations Unies, le Suédois Dag Hammarskjöld, etc. Le 29 juin 1969, après son éviction du pouvoir par le général Mobutu à la suite du coup d'état de novembre 1965, Tshombe meurt à Alger, deux ans jour pour jour après son enlèvement et le détournement de son avion loué par une société écran WIGMO. Une équipe commandée par le Major Babia au départ de l’ambassade congolaise à Bruxelles dirigée par l’Ambassadeur Bernardin Mungul Diaka, est citée pour avoir ourdi un complot pour cueillir à Alger le précieux colis en vue d’un transfert à Kinshasa à partir de l’aéroport militaire de Boufarik. Mais la manœuvre échoue pour de mystérieuses raisons de coordination ou d’impréparation. Tout le monde est arrêté, Tshombe retenu contre son gré à Alger… Le rapt de juin 1967 a lieu au large des Îles baléares. Le jet HS 125 au départ de Palma de Majorque est détourné de sa destination initiale qu’est Ibiza par les nommés Bodenan et Hambursin qui semblent avoir tendu un piège immobilier mirifique au leader katangais. L’Algérie socialisante de Boumediene juge et retient Tshombe prisonnier dans une villa sur les hauteurs d’Alger. Cela dure deux ans jusqu’à l’annonce de la mort inopinée par Radio Alger le 29 juin 1969, trois semaines avant les premiers pas de l’homme sur la lune. La dépouille mortelle est rendue à la famille, après une autopsie réalisée par une équipe de légistes français de Marseille où ses viscères furent acheminées. Les résultats restent controversés. Le transfert de la dépouille mortelle en Belgique se déroule par un avion de transport militaire algérien. Sont du voyage : son épouse et mère de ses neuf enfants, Louise Matshika Ruth, Jean Nyembo Shabani, fidèle collaborateur, Jérôme Nawej Tshombe, le jeune frère. Tshombe est enterré le juillet

(suite de la page 2). Michel Luanyi. Deux accusés, des Tshombe : André Njimbu et Isabel Machik Ruth. Eux défendus par un avocat du barreau de Lubumbashi, Me Mbavu. Soupçonnée de faire usage de sa casquette officielle en pesant sur les événements, Isabel empêcherait les siens de jouir de l’héritage que certains disent colossal laissé par leur papa disparu depuis cinquantedeux ans. Tous les ingrédients de ce mélodrame intimiste katangais sont désormais sur la place publique, feuilletonnant selon la loi des soap opéras télévisées : amour, pouvoir, haine donnent la réplique à la jalousie, la concussion et la trahison dans un savant mélange épicé à la sauce belgicaine agrémentée de poto-poto congolais. Janvier 1960. Fils aîné de Joseph Kapenda Tshombe, premier millionnaire congolais des années colonie, qui prospère dans le négoce des cossettes de manioc, Moïse Kapenda Tshombe compte parmi les délégués du Katanga à la Table Ronde de Bruxelles sur l’indépendance du Congo. Lors des premières élections générales de mai 1960, il remporte avec son parti CONAKAT, la Confédération des Associations du Katanga, la majorité absolue de la nouvelle assemblée provinciale et prend les clefs de la future sécession du Katanga. Présent le 30 juin 1960 à Kinshasa alors Léopoldville à la proclamation de l’Indépendance du pays, l’homme et sa formation politique soutiennent le Premier Ministre Patrice-Emery Lumumba et son gouvernement de justesse investi avec le vote des délégués katangais. L'histoire situe à cette époque le désaccord avec le Premier ministre Lumumba qui a octroyé à son parti politique MLC les portefeuilles de l'Intérieur et de la Défense nationale. IL PROCLAME LA SÉCESSION DU KATANGA SANS ÊTRE RECONNU. Moïse Tshombe retourne à Lubumbashi dépité. La Force publique qui s'est mutinée le 5 juillet à Léopoldville, dont la violence atteint le Katanga, Moïse Tshombe en profite, Isabel Machik Ruth Tshombe, représentante du Président de la République à la Francophonie. DR.

Isabel, depuis dix-huit ans, représentante personnelle du Chef de l'État à la Francophonie. DR. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 3.

(suite en page 4).

É


international

TopSoft

|

Un vrai mélodrame intimiste katangais mis sur la place publique

A l'occasion d'une visite officielle en Belgique, le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo reçoit les enfants de Moïse Tshombe. DR. (suite de la page 3). 1969 après des funérailles encadrées par les autorités belges qui redoutent une foucade du tout jeune mais puissant président, le Général Mobutu. La cérémonie a lieu au cimetière de la commune flamande d’Etterbeek. Un discours en forme d’éloge funèbre est prononcé par Gaspard Mwepu Kyabuta expulsé vers la France pour cette témérité. Il n’était pas question, pour les autorités belges, de fâcher le puissant Général Mobutu. Cinquante deux ans plus tard, Tshombe repose toujours dans la concession perpétuelle familiale de la nécropole etterbeekoise, rejoint des années plus tard par sa fille Marie Man-

kand. La concession perpétuelle arrive à terme en 2067. Trois ans après un deuil observé dans des conditions politiques d’exil et dans le respect des traditions familiales, la famille regroupée autour de la veuve, représentante des enfants mineurs, ouvre la succession proprement dite auprès de notaires belges. MOBUTU ADOUBE UN FILS TSHOMBE ET EN FAIT MINISTRE. Différents actes sont diligentés. En tête celui qui reconnaît le jeune Jean Ditend comme liquidateur et mandataire de la famille. Au gré des circonstances, Jean Ditend délègue partiellement son pouvoir à certains de ses frères suppo-

sés trimestriellement lui faire des comptes. Ce mécanisme fonctionne tant bien que mal jusqu’en 1983, date de son retour à Kinshasa. Une accalmie et une normalisation sont observées pendant presque une décennie, le navire familial en indivision vogue malgré tout sous l’œil protecteur et patriarcal de Jean Ditend adoubé par Mobutu à la faveur d’une loi d’amnistie générale et le nomme ministre. De nombreux rappels à l’ordre sont adressés à André Njimbu Tshombe, le gestionnaire par procuration au quotidien de l’immobilier familial. Mais, réputé rétif à toute culture de reddition des comptes, Jean Ditend institue une nouvelle convention

qui régit l’organisation et la gestion de la succession entre héritiers en indivision de septembre 1992. Cette nouvelle charte institue un collège de trois héritiers pour une gestion collégiale de la masse successorale. Sa mort inopinée en septembre 1993 anéantit la belle architecture intellectuelle et relance les habitudes d’opacité et de gabegie financière longtemps décriées. Depuis cette date, les tensions autour de l’administration des biens hérités du président du Katanga indépendant s’aggravent et suscitent un sursaut de révolte dans la famille restée en Europe. Décision est prise, à l’avènement de Laurent-Désiré

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 4.

Kabila, de dépêcher d’urgence Isabel alors mère au foyer en Belgique pour prendre le train du changement. Gaëtan Kakudji, n°2 virtuel du nouveau régime, l’intègre dans son cabinet de Gouverneur tout puissant du Katanga post-Mobutu. Si les caisses de l’Etat sont vides, Gécamines Bruxelles accorde un double viatique qui assure la soudure au ménage et aux deux enfants restés en Belgique. La fratrie prend en charge la scolarité des pupilles. Les fonds de tiroirs sont raclés dans toute la famille pour permettre à la nouvelle promue de s’équiper de cap en pied pour faire figure honorable (suite en page 5).


international

TopSoft

|

Rapatriement des reliques et vrai marchandage

(suite de la page 4).

dans ses nouvelles fonctions de conseillère du Gouverneur du Katanga. Sans emploi, la mère au foyer partie tenter sa chance au Congo de Mzee, se brouille avec le généreux Kakudji. Récupérée in extrémis et exfiltrée à Kinshasa par l’entregent de la solidarité familiale, elle atterrit au Memling. Logée, nourrie et blanchie par un mystérieux mécène tombé à point nommé. La disparition tragique de Kabila à la veille du sommet de Yaoundé, sème quelques doutes vite dissipés par son successeur qui adoube à son tour celle qui est, dix-huit ans durant, dans le pré carré du chef avec une fonction régalienne à forte visibilité internationale : représentante personnelle du Chef de l’Etat à la Francophonie. Un poste tranquille pour veiller aux intérêts de ceux restés en Europe et discipliner le frère combinard ? Que nenni ! La Conseillère devenue Représentante succombe aux charmes du Dieu Dollar que la gestion opaque du frère sous audit familial lui procure à discrétion, au détriment de la fratrie européenne. Un tandem redoutablement efficace voit le jour : André et Isabel se partagent à deux sans remords les revenus du parc immobilier familial.

succède à Joseph Kabila Kabange. Fini l’ère de l’impunité judiciaire et du copinage politicien. L’Etat de droit est le mantra du nouveau pouvoir. Le tandem André et Isabel entre en zone de turbulences, les rituels de prédation sanctuarisés depuis deux décennies rencontrent la ténacité de Chantal Kayind Tshombe, Patricia Mwad Tshombe et Nathalie Mujing Tshombe qui refusent de baisser les bras poursuivant sans discontinuer un combat asymétrique qui semblait perdu d’avance. Lors d’une visite de travail en Belgique, le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo reçoit une délégation de la famille Tshombe venue l’entretenir des préalables politiques devant ouvrir la possibilité de rapatriement du corps de Moïse Kapenda Tshombe, Premier Ministre du Congo, patron d’un regroupement politique CONACO dont le Secrétaire Général fut… Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Un faux pas inattendu sera bientôt commis par le duo André et Isabel Tshombe autour d’un bien de prestige détenu en copropriété par les (suite en page 6). Ci-ht, Lumumba, PM de l'immédiat après l'indépendance, juin 1960. Ci-bas, Tshombe, PM mort à Alger le 29 juin 1969 où il fut retenu après le détournement de son avion, Mobutu mort le 7 septembre 1997 à Rabat trois mois après sa fuite du pays. DR.

QUAND LA FAMILLE DE BRUXELLES SONNE LE HOLÀ. De multiples palabres, réunions de familles avortées, de rencontres de conciliation poussent la famille de Bruxelles à sonner le holà. Elle finit par franchir le Rubicon de la mésentente en enclenchant une procédure civile de sortie de l’indivision et de demande de désignation d’un liquidateur de la masse successorale. C’est le début d’une saga judiciaire qui perdure depuis treize ans. Le tandem André et Isabel fort de l’impunité judiciaire en vogue au Congo des Kabila, use du dilatoire, invoque la suspicion légitime. Toutes les astuces de procédures sont mises en place par des prédateurs domestiques décidés à maintenir leurs frères européens hors de leurs vertes prairies immobilières congolaises. Le grain de sable arrive avec le renversement du paradigme politique. Contre leur attente, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 5.


international

TopSoft

|

La fratrie restée en Belgique met des préalables

(suite de la page 5).

héritiers de Moïse Tshombe. Une plainte au pénal est déposée devant les juridictions du Haut-Katanga. Le nouveau climat judiciaire donne un retentissement inédit à cette plainte qui va prospérer jusqu’aux plus hautes sphères des institutions judiciaires fermant la porte à toute tentative de congélation par astuces procédurales. La transparence du verre semble au rendez-vous. Gare à la tête qui dépasse, le rouleau compresseur ratiboisera toute velléité manœuvrière. La justice est un fait, selon Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. La gestion calamiteuse du tandem André et Isabel est désormais sous les feux de la rampe, impossible de dissimuler les imperfections à la lumière crue des projecteurs. Abus de confiance, escroquerie, destruction méchante, etc., sont les nouveaux mots du vocabulaire échangé au sein de la famille avec en supplément des accusations de fraude fiscale présumée, tentative d’éluder l’impôt foncier, taxe sur les loyers perçus à la sauvette. Finies les bonnes manières apprises à l’école de l’excellence familiale. CORRESPONDANCE ÉDIFIANTE À PLUS D’UN TITRE. Ce déluge de malversation, la Représentante du Chef de l’Etat à la Francophonie le couvre dans une correspondance datée du 1er juin 2021. Signée et datée, le cachet d’Ambassadeur venant compléter la panoplie du tandem immobilier. La correspondance est édifiante à plus d’un titre et éclaire les malversations intrafamiliales devenues monnaie courante. Qui ternissent le prestige résiduel de la famille du Premier des Katangais que beaucoup n’hésitaient pas à comparer aux Kennedy. De cette famille cheffale sont issus quatre empereurs lunda successifs issus du même lit. Le Katanga profond et le Lualaba traditionnel n’ont pas fini de trembler sur leurs fondations avec ce déversement de boue au sein de la famille de l’élite katangaise. Fanges et turpitudes, le Grand Moïse Tshombe est enterré pour la seconde fois en Belgique. Il est impensable de croire à un rapatriement concerté de sa dépouille en terre congolaise. Tant les ingrédients de cet interminable feuilleton suc-

De g. à dr., Monique Kamwany, Chantal Kayind, deux des plaignantes Tshombe qui estent en justice depuis la Belgique. DR. cessoral familial semblent inépuisables et les postures fraternelles irrémédiablement antagonistes. On s’étripait hier encore autour d’une prestigieuse villa sise boulevard Kamanyola à Lubumbashi, convoitée par une chaîne indienne de supermarchés qui proposait un pont d’or pour s’offrir un emplacement stratégique au cœur de la capitale du cuivre. Voilà que surgit de nulle part un nouveau volet épique de la saga des Tshombe. Le tandem André et Isabel était indéfectible et encore soudé hier comme l’écrivait Madame l’Ambassadeur ce 1er juin dans une correspondance de trois pages en ampliation à tout le gotha judiciaire de la capitale à Kinshasa et du Haut-Katanga à Lubumbashi. Mme la Représentante Isabelle est désormais en pétard avec son double masculin André qui n’est plus le gestionnaire

éclairé que la planète finance leur envie, mais un vulgaire escroc à la petite semaine. La brouille intervient sur fond d’une vente à la sauvette d’une propriété héritée de Mme Louise Matshika Ruth, épouse de Moïse Tshombe et mère de ses neuf enfants. Cette propriété bien située autour du grand marché de la Kenya à Lubumbashi était passée sous les radars de la vigilance fraternelle. Négociée sous le manteau à 300.000 $US, le partage entre les conjurés aurait capoté sur fond de rêve automobile irrationnel autour d’un 4x4 américain Hummer vieux de quinze ans, le partage du butin en nature ayant achoppé sur l’impossibilité de la découpe en deux parts égales. Echaudée par la désinvolture de son associé de tous les jours, André Tshombe, Isabel entame une rapide traversée du fossé la séparant de sa fratrie qu’elle a

nargué pendant dix-huit ans affirmant être désormais en accord avec elles. Comme par miracle ! En renonçant au partage de ce rocambolesque butin trop dangereux pour sa réputation surfaite sur la place de Kinshasa : ce troc automobile d’une autre époque vient souligner, si besoin est, l’état de déchéance morale d’une épistolière aux convictions à géométrie variable et de son complice d’hier qu’elle voue aux gémonies. Amour et haine sont les deux faces de la même médaille. Dans sa correspondance, où elle rallie sans honte la position de ses sœurs et frères qu’elle a nargués hier encore de ses sarcasmes suffisants, Isabel convoque en arbitre l’empereur des Lunda, MwantYav Mushid III, totalement étranger à ce bien appartenant à Mme Louise Matshika Ruth, fille d’un empereur lunda issu d’une famille de dynastes ri-

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 6.

vaux de la famille Tshombe. Isabel est rattrapée les mains dans le pot de confiture, surprise par l’avènement d’une nouvelle ère où les plus puissants d’hier expérimentent chaque jour la case de prison dans ce nouveau Congo de Fatshi. Voilà l’envers du décor que ne montrait pas la vidéo qui tourne en boucle sur les réseaux sociaux avec en vedette américaine le fils aîné de Moïse Tshombe : Joseph Kapenda Tshombe en désarroi devant une caméra indiscrète à diffusion mondiale. C’est en fait le drame d’un héritier de 81 ans, en attente depuis 52 ans de sa part d’héritage d’un patrimoine immobilier parfaitement identifié et dont on lui promet les retombées. Indéfiniment, éternellement… Et stoïque, il a attendu en vain. Rescapé du Covid ce moment médiatisé a eu un puissant effet cathartique. MUSEMA KWELI n


international

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 7.


international

lactu

|

L'Église catholique se dresse face au Pouvoir

I

De g. à dr., les quatre Cardinaux du Congo, Joseph-Albert Malula, Frédéric Etsou Nzabi Bamungwabi, Laurent-Monsengwo Pasinya, Fridolin Ambongo Besungu. DR.

l n'y a certainement pas un pays au monde où l'église est si tant au coeur de la politique. Qu'elle donne ses avis sur la marche de la cité, cela passe. Qu'elle paraisse aussi fermement imposer ses lois voire user des vetos comme lors de la désignation des présidents de la centrale électorale et exiger publiquement une «alternance politique», il existe peu de cas aussi flagrants sauf en Afghanistan où, à l'aide des armes, l'Islam avait pris le pouvoir et veut le reprendre désormais et gouverner avec le départ des troupes américaines ou dans nombre d'autres pays ayant institué une religion d’État. Et la plupart sont des pays musulmans - Afrique du Nord, Péninsule arabique, État juif d’Israël. Il existe aussi certes plusieurs pays chrétiens - le Royaume-Uni anglican, mais aussi des catholiques, le Costa Rica et la République dominicaine, ainsi que deux pays officiellement bouddhistes, le Bhoutan et le Cambodge. Dans ces pays, la religion officielle figure généralement dans la Constitution, et le chef de l’État est bien souvent tenu d’y appartenir. On sait également que nombre d'États dans le monde sont hostiles à toutes les religions. C'est le cas de la Chine, de Cuba, de la Corée du Nord, et de plusieurs anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale. Bien que comptant, selon des sources, 30% de catholiques, le Congo est un pays laïc proclamé par la Constitution. Dès l'article 1er de la la loi fondamentale de février 2006, rédigée à l'issue du Dialogue inter-congolais et de la signature le 17 décembre 2002 à Prétoria de l'Accord Global, la République Démocratique du Congo se veut, « dans ses frontières du 30 juin 1960, un Etat de droit, indépendant, souverain, uni et indivisible,

social, démocratique et laïc ». A l'article 22 de cette Constitution, on lit : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Toute personne a le droit de manifester sa religion ou ses convictions, seule ou en groupe, tant en public qu'en privé, par le culte, l'enseignement, les pratiques, l'accomplissement des rites et l'état de vie religieuse, sous réserve du respect de la loi, de l'ordre public, des bonnes mœurs et des droits d'autrui. La loi fixe les modalités d'exercice de ces libertés ». LA GRANDE COLÈRE DU CARDINAL FRIDOLIN AMBONGO. Pourtant, l'Etat a toujours fait face à la religion. Le pouvoir colonial dut affronter l'église kimbanguiste et mit en prison en le reléguant au Katanga son chef Simon Kimbangu. Mobutu fit face au Cardinal Joseph-Albert Malula. Le Cardinal Frédéric Etsou Nzabi Bamungwabi donna du fil à retordre à l'éphémère président Laurent-Désiré Kabila. Le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya aura légué au monde cette phrase célèbre : « Que les médiocres dégagent pour que règnent la paix et la justice en RD Congo». Le Cardinal Monsengwo réagissait ainsi à l'entrée de la police en décembre 2017 dans des lieux de culte dans la Capitale. A la suite de cela, l'homme de Die était monté en première ligne : « Nous en voulons pour preuves : le fait d’empêcher les fidèles chrétiens d’entrer dans les églises pour participer à la célébration eucharistique dans les différentes paroisses de Kinshasa, le vol d’argent, d’appareils téléphoniques, la poursuite, la fouille systématique des personnes et de leurs biens dans l’église et dans les rues, l’entrée des militaires dans les cures de quelques paroisses sous prétexte de rechercher les semeurs des troubles, les tueries, les tirs à balles réelles et à bout portant sur des chrétiens tenant en mains bibles, chapelets, crucifix et statues de la Vierge Marie ».

L’archevêque de Kinshasa se demandait comment faire encore confiance à des dirigeants incapables de protéger la population, de garantir la paix, la justice et l’amour du peuple. « Comment ferions-nous confiance à des dirigeants qui bafouent la liberté religieuse du peuple? ». A ses obsèques officielles, devant le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, son homologue brazza-congolais Denis Sassou Nguesso et diverses délégations étrangères, le successeur de Monsengwo, le Cardinal Fridolin Ambongo avait pu avoir ces mots dans son homélie : «Honorer la mémoire du Cardinal Monsengwo c'est aussi devenir des artisans de paix, de justice, de l'instauration de l'Etat de droit. Pour que le vivre ensemble soit possible en Afrique et au Congo. La meilleure façon d'honorer la mémoire de ce personnage qu'est Laurant Monsengwo Pasinya c'est de s'engager résolument pour que les richesses immenses dont Dieu a doté notre pays servent réellement au bien de nos populations et non à un petit groupes de privilégiés». Fin décembre 2017, les catholiques congolais avaient appelé à une « marche pacifique », un dimanche, un an jour pour jour après la signature sous l'égide des évêques d'un accord prévoyant des élections fin 2017 qui donneraient lieu au départ du pouvoir du président Joseph Kabila. Toute l'opposition et la société civile qui réclamaient ce départ dès ce 31 décembre 2017 s'étaient jointes à l'appel à une marche à hauts risques, interdite par les autorités comme les précédentes manifestations. « Les laïcs marcheront demain (dimanche). L'autorité urbaine et la police doivent jouer leur rôle dans la protection des personnes et des biens », déclarait à l'fp Léonie Kandolo, l'une des porte-parole des organisateurs. « Peuple congolais, prenons notre destin en main. Le Congo notre beau pays va mal ». Ainsi commence l'appel lancé début décembre par des

« laïcs chrétiens » réunis sous la bannière d'un « Comité laïc de coordination » (CLC), qui invite les catholiques à sortir dans la rue après la messe dans les quelque 150 paroisses de Kinshasa. A Uvira, dans le Sud-Kivu, une radio communautaire Messager du peuple fut fermée pendant six heures pour avoir diffusé le message sur la marche des laïcs catholiques. Les fidèles avaient été invités à marcher avec des bibles à la main. La veille, samedi, la police et l'armée avaient été déployées devant le siège du Parlement et de la commission électorale. Comme l'épiscopat, le CLC, qui vit le jour à l'initiative du Cardinal Monsengwo, demandait au président Kabila de déclarer publiquement qu'il ne sera pas candidat à sa propre succession. Et tout comme l'opposition, il demandait la libération « sans conditions » des « prisonniers politiques », « la fin de l'exil des opposants menacés de prison », et un calendrier électoral « consensuel ». Au pouvoir depuis 2001, élu en 2006, réélu dans la contestation en 2011, Joseph Kabila n'avait pas organisé d'élections à la fin de son deuxième et dernier mandat le 20 décembre 2016. Après la mort de dizaines de manifestants anti-Kabila fin 2016, le puissant épiscopat a parrainé un accord majoritéopposition il y a tout juste un an, le 31 décembre 2016, prévoyant notamment des élections au plus tard en décembre 2017. «ETAT PRÉDATEUR, POUVOIR ILLÉGITIME» DÉCLARE LE NONCE. Le 5 novembre, la commission électorale a finalement renvoyé les élections au 23 décembre 2018, affirmant que les violences dans le Kasaï avaient retardé le recensement. Avant comme après ce calendrier électoral, toutes les manifestations de l'opposition ont été systématiquement interdites, réprimées et dispersées, avec un mort, des dizaines de blessés et d'arrestations le 30

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 8.

novembre. Les organisateurs de la « marche pacifique » avaient invité « la population à n'accepter aucune forme de violence » et « à ne pas considérer les policiers, les militaires, et autres agents de services de sécurité comme des ennemis, et réciproquement ». Ce n'est pas la première fois que l'Eglise ou ses fidèles défiaient frontalement le pouvoir. En février 1992, le même « comité laïc de coordination» avait organisé une marche contre la dictature du Maréchal Mobutu, accusé de ne pas vouloir reprendre les travaux d'une « conférence nationale ». supposée libéraliser le régime. L'archevêque de Kinshasa, le Cardinal Etsou s'était farouchement opposé à cette marche. La répression qui s'en était suivie avait causé la mort de plusieurs dizaines de manifestants. La colère de l'Eglise contre le pouvoir politique s'exprime clairement depuis plusieurs années. « Le résultat des élections ne sont conformes ni à la vérité, ni à la justice », avait déclaré en décembre 2011 l'archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, après l'annonce de la réélection contestée de Joseph Kabila. Officiellement, la puissante conférence épiscopale (Cenco) qui avait parrainé les accords du 31 décembre 2016 ne s'était pas prononcée sur la marche des laïcs. En novembre, les évêques s'étaient déclarés « profondément déçus de se retrouver dans le même contexte de tensions qu'à la fin de l'année 2016. Le peuple ne tolérera pas que cela se répète en 2018 ». En septembre, le nonce apostolique argentin, Mgr Luis Mariano Montemayor, un proche du pape François, avait fait fi de toute politesse diplomatique en dénonçant «un Etat prédateur», après une visite auprès des déplacés du Kasaï. Il avait rappelé que le pape refusait de se rendre au Congo dans le contexte actuel, pour ne pas soutenir « un pouvoir illégitime ». Avec AGENCES n


international

lactu

|

Comme rarement ailleurs, au Congo, l'Église défie le Pouvoir

R

echerche, Science, Histoire, des domaines peu en phase aujourd'hui au Congo. L'Université n'est plus ce qu'elle fut. D'où la perte des repères. Comment expliquer l'influence, la puissance de l'église catholique romaine sans une plongée dans l'Hitsoire? Saiton que les missions catholiques ont joué un rôle capital dans le développement de l’enseignement au Congo, que l’Eglise catholique a, au Congo, compté dans les années 70, plus de trois mille prêtres encadrés par quarante-huit évêques et, qu'en 1933 eut lieu à Kisantu le premier congrès eucharistique jamais organisé en Afrique noire? Ceci n'explique-t-il pas cela? Monseigneur JosephAlbert Malula, archevêque de Kinshasa, en exil volontaire à Rome, le journal catholique zaïrois Afrique chrétienne placé sous séquestre, une violente campagne de presse dirigée par les autorités kinoises contre le prélat mis à l’index et ceux qui le soutiennent, des manifestations organisées en faveur du général Mobutu dans la capitale zaïroise, tels sont les principaux éléments qui rendent compte de la matérialité de l’épreuve de force engagée dans l’ancien Congo belge entre l’Eglise et l’Etat. L’« affaire Malula », qui n’a guère ému l’opinion internationale, a, en revanche, suscité de vives réactions à la fois dans la presse belge et dans quelques journaux catholiques d’Afrique noire. Il est vrai qu’elle est intéressante en elle-même, qu’elle a connu quelques précédents fâcheux au Ghana, en Guinée et au Cameroun notamment et qu’elle s’inscrit dans un contexte politique et économique dont il ne faut pas sous-estimer l’importance. Pour la presse d’outre-Quiévrain, c’est la Libre Belgique qui a mené l’offensive, n’hésitant

Le Cardinal Joseph-Albert Malula eut maille à partir avec Mobutu qui lui en fit voir de toutes les couleurs. DR. pas à parler d’«Eglise du silence ». Mais la plupart des autres quotidiens belges ont adopté une attitude très critique à l’égard du président de la République zaïroise. Pour la presse catholique d’Afrique noire francophone, la Semaine, publiée à Brazzaville, et Afrique nouvelle, éditée à Dakar, ont été à la pointe du combat. Elles ont immédiatement indiqué que la seule position possible était, à leur avis, une solidarité sans faille avec le prélat sur lequel le

chef de l’Etat zaïrois avait jeté l’anathème. « Après Lumumba, Malula », titrait la Semaine, plus libre dans ses propos sur le Zaïre que sur la République populaire du Congo. Pour la direction d’Afrique nouvelle, le cardinal Malula est « victime d’une authenticité douteuse ». Et l’un des commentateurs de ce journal écrivait récemment : « Mobutu dit « le droit zaïrois avant le droit canon ». Mais cela va contre le souci d’authenticité. Dans le monde bantou, «

le sorcier passe avant le chef », ajoutant : « Or en « République » du Zaïre, on est en monarchie absolue avec des «à plat ventre ». On devrait donc penser à la suprématie ou au moins à l’égalité des deux droits ». L’origine de l’affrontement entre Mgr Malula et le général Mobutu - qui se trouvait d’ailleurs en vacances en Suisse au moment où la radiodiffusion zaïroise commença à vilipender le prélat réside dans d’acerbes controverses sur

l’«authentification ancestrale». Après avoir substitué le nom du Zaïre à celui du Congo, les autorités de Kinshasa ont commencé à débaptiser les lieux publics et les villes. C’est ainsi que le Katanga a pris pour nom le Shaba, que le mont Stanley est devenu le mont Ngaliema et que le Stanley-Pool est désormais dénommé Pool-Malebo. Ces initiatives, sûrement accueillies avec quelque amertume à Bruxelles, n’ont nullement choqué les

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 9.

chrétiens congolais. Ceux-ci ont admis également que disparaissent des grandes artères ou des places de Kinshasa les statues de l’explorateur Stanley et des souverains belges Léopold II et Albert Ier, qui y figuraient encore douze ans après l’indépendance. A ce sujet, un hebdomadaire africain notait : « C’est montrer que les Africains ne sont pas des nostalgiques d’un passé colonial dont ils n’ont pas lieu d’ailleurs d’être totalement fiers. C’est affirmer qu’ils

sont plutôt préoccupés du présent et tournés vers l’avenir. C’est clamer qu’ils ne sauraient se reconnaître dans les personnages étrangers, fussent-ils des héros. Ce geste de décolonisation, qui est un acte de courage, ne saurait recueillir que l’adhésion enthousiaste et totale ». En revanche, le fait de contraindre des Zaïrois chrétiens à renoncer à leur nom de baptême n’a pas été apprécié. Et, se faisant l’interprète de beaucoup de ses coreligionnaires, Lucien Basse écrivait à ce sujet dans Afrique nouvelle : «Lorsque Jean-Baptiste Alvès (ministre du commerce) devient J.B. Lanza, lorsque Pierre André (ministre de l’agriculture) prend le nom de Pierre Kayinga et Mario Cardoso (ministre des affaires étrangères) celui de Mario Losembe, je ne trouve pas, comme certains, qu’il y ait là un quelconque reniement du père au bénéfice de la mère. Je mets seulement en doute la sincérité de tels changements, dictés, semble-t-il, uniquement par le souci de sauvegarder sa place et ses intérêts ». De là, à ironiser sur « le travail inutile donné aux officiers d’état civil » et à gloser sur les prénoms qu’a cru bon de se donner le président de la République zaïroise, il n’y eut qu’un pas très vite franchi. Et l’épiscopat zaïrois réagit dans une note intitulée « Le christianisme source de l’authenticité » où on peut lire particulièrement l’affirmation suivante : « L’Eglise catholique n’a pas pour mission d’amener les Africains à se renier eux-mêmes. Au contraire, elle les aide non seulement à se découvrir euxmêmes comme étant appelés à être fils de Dieu dans le Christ, mais aussi à découvrir que c’est en Jésus-Christ que tout s’accomplit, se renouvelle et atteint le terme parfait de tout ce qui existe dans la tradition humaine ». En principe signée par cinquante-cinq prélats zaïrois, cette (Suite en page 10).


international

lactu

|

L'histoire de l'Église catholique plonge ses racines dans la colonisation (Suite de la page 9).

est un document qui dresse avec lucidité le bilan de santé de l’économie nationale. Il constate que le taux de croissance a progressé plus modérément en 1971 qu’au cours des trois années précédentes. Il souligne, d’autre part, que l’augmentation des dépenses publiques et l’évolution défavorable de la conjoncture internationale ont entraîné un déficit de la balance des paiements.

note, qui condamne en termes énergiques « le reniement des valeurs de la tradition chrétienne », n’a évidemment pas été appréciée par les dirigeants de Kinshasa. L’escalade a conduit à l’impasse actuelle. HUIT MILLIONS DE CATHOLIQUES ZAÏROIS. Cette impasse est d’autant plus regrettable que l’on s’est manifestement mal compris de part et d’autre. Enfin, comme la catholicité zaïroise occupe une place importante dans l’ancienne colonie belge, il faut éviter tout ce qui pourrait la placer en marge de la communauté nationale. Pour les autorités de Kinshasa, le recours aux prénoms hérités de la tradition africaine est un appel à la force vitale des grands aïeux. Repousser les prénoms européens vise à faire porter l’attention vers un modèle communautaire et collectif de développement. Il s’agit moins de rejeter les saints du calendrier liturgique romain que de condamner l’aliénation culturelle véhiculée par ceux qui ont fait connaître ces noms en terre zaïroise. Comme il a eu l’occasion de l’expliquer lui-même, notamment dans les colonnes de la presse belge, le général Mobutu veut en fait « décoloniser mentalement » ses concitoyens. Aussi, à ceux qui ont hâtivement interprété l’abandon des prénoms comme un rejet pur et simple de l’Occident, et notamment du progrès technologique qu’il a apporté en Afrique, le commentateur de la Dépêche de Lubumbashi répondait-il avec colère : «Si le cardinal Malula avait reçu la doctrine judéo-chrétienne avec une âme propre à lui, il n’aurait pas été obligé de s’exprimer dans ce langage d’emprunt que l’on sait. Il aurait surtout saisi la profondeur du message présidentiel. Répétons-le encore une fois, pour le général Mobutu, et pour tout homme sensé, l’authenticité n’exclut nullement la technologie. Bien au

Au Congo, de tous temps, l'église catholique a toujours usé de sa liberté de parole. DR. contraire, elles sont même faites pour se compléter ». Chez les catholiques, le sentiment d’amertume est dû au fait qu’au Congo l’Eglise romaine fut la première à donner l’exemple de l’africanisation, à une époque où l’administration coloniale tournait résolument le dos à toute forme d’intégration. C’est en 1971 que fut ordonné, à Baudouinville, le premier prêtre congolais, alors que la force publique ne comptait encore dans ses rangs, au moment de la proclamation de l’indépendance, que des hommes de troupe ou des sous-officiers. Les missions catholiques jouèrent un rôle capital dans le développement de l’enseignement au Congo. Dans la presse, leur action fut également décisive et on comptait à l’époque belge déjà plus de quatrevingts publications périodiques, parmi lesquelles le Courrier d’Afrique. Les nombreuses congrégations religieuses implantées en territoire congolais comptaient un nombre impressionnant de catéchumènes, et, à l’heure actuelle, plus de huit millions de Zaïrois sont baptisés, ce qui représente plus du tiers de la population du pays. L’Eglise zaïroise compte plus de trois mille prêtres encadrés par quarante-huit évêques. En 1933 eut lieu à Kisantu le premier congrès eucharistique jamais organisé en Afrique noire, tandis qu’en 1956 était sacré le premier évêque congolais,

Mgr Kimbondo, auparavant évêque auxiliaire de Kisantu. En 1957 fut créée à Lovanium la première faculté de théologie catholique d’Afrique noire. Deux années plus tard, étaient sacrés deux nouveaux évêques congolais, dont Mgr JosephAlbert Malula. La même année, alors que le gouvernement belge hésitait encore à procéder à des réformes politiques, l’épiscopat du Congo belge et du RuandaUrundi proclamait dans une lettre pastorale : «L’Eglise qui a été la première à confier des responsabilités importantes aux Africains veut favoriser l’accession à l’indépendance en mettant à la disposition de ceux qui veulent organiser les rouages de l’Etat les lumières de la doctrine chrétienne... ». Mgr Malula luimême n’avait jamais caché que le Congo devait rapidement accéder à la souveraineté internationale et en 1958, à Bruxelles, où il était venu à l’occasion de l’ « Expo », il avait déclaré sans détour : « Mieux vaut accorder l’indépendance un quart d’heure trop tôt qu’un quart d’heure trop tard ». Mais sans doute la personnalité du prélat est-elle trop forte pour que n’éclatent pas un jour ou l’autre de sérieux différends avec le pouvoir temporel. En 1960 déjà, dans un homélie restée célèbre à Kinshasa, il dénonça en termes très sévères les violences que laissait perpétrer le premier ministre Patrice Lumumba.

En 1968, dans une interview accordée à l’hebdomadaire Zaïre, il admettait : « Je suis parfois amené à prendre position en certaines circonstances que j’estime influencer le bien réel, non seulement pour les chrétiens, mais pour tous les Congolais. Ce sont des prises de position qui ne plaisent pas toujours aux membres du gouvernement mais que j’estime être nécessaires à la paix et à l’entente entre les peuples... ». RÉVOLUTION CULTURELLE À KINSHASA. Si, malgré tous les efforts patiemment et discrètement déployés par la diplomatie vaticane, l’ « affaire Malula » a pris de telles proportions, c’est parce qu’une véritable révolution culturelle est en cours à Kinshasa. Toujours résolument attaché à donner une nouvelle image de marque à son pays, le général Mobutu veut que ses concitoyens se plient aux règles qu’il édicte et admettent que la solution de tous leurs problèmes passe par ses seules décisions. Tous les obstacles doivent en conséquence disparaître et toutes les volontés doivent plier devant autorité de l’Etat. Enrôlés dans l’armée ou emprisonnés, les contestataires étudiants ont été brisés. Traduits en justice sous l’accusation de complot, les tièdes et les hésitants ont été évincés, quel que fut leur rang. Le bureau politique du parti unique a été

entièrement épuré. Le gouvernement a été remanié profondément et, tandis que le nombre des ministres était ramené de vingt-huit à vingt-cinq, d’importantes personnalités comme M. Losembe, alias Mario Cardoso étaient purement et simplement destituées. Le cas de M. Losembe, en excellents termes avec la hiérarchie catholique, souligne, dit-on, le déclin momentané de l’influence du «clan des métis», qui compte de nombreux représentants dans la fonction publique et dans la bourgeoisie d’affaires. Il est clair, de toute façon, que le chef de l’Etat n’entend pas, dans la controverse qui l’oppose à Mgr Malula, se laisser impressionner par le fait que beaucoup de membres de son gouvernement sont, comme lui-même, catholiques. Des considérations d’ordre économique peuvent également expliquer l’attitude autoritaire du général Mobutu. En effet, la chute des cours du cuivre, qui préoccupe vivement M. Kenneth Kaunda, président de Zambie, et l’incite à faire évoluer son pays vers le régime du parti unique pour le mieux tenir en main, ne laisse pas indifférent le président de la République zaïroise. Dans ces perspectives, à Kinshasa comme à Lusaka, les mêmes difficultés économiques pourraient entraîner la même radicalisation des méthodes de fondement. Or le dernier rapport publié par la Banque du Zaïre

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 10.

AILLEURS, EN AFRIQUE NOIRE. Enfin, il ne faut avoir garde d’oublier que le pouvoir spirituel a déjà eu, ailleurs en Afrique noire, l’occasion d’entrer en conflit avec les autorités temporelles, notamment au Ghana, en Guinée et au Cameroun. En août 1961, le Dr Richard Rosewaere, évêque anglican d’Accra, était expulsé de la capitale ghanéenne une première fois. Autorisé à revenir en novembre, il était définitivement expulsé en janvier 1962. Le Dr Kwame Nkrumah et ses amis reprochaient au prélat d’avoir critiqué le culte de la personnalité dont faisait l’objet le chef de l’Etat, l’Osagyefo (le « Rédempteur »), et d’être intervenu en faveur d’opposants emprisonnés. L’Evening News, qui était alors le porte-parole du parti unique, dénonça alors « le perfide et faux prophète » et exigea son châtiment, estimant qu’il s’ingérait dans les affaires internes du Ghana. Dans la nuit du 24 au 25 décembre 1971, Mgr Raymond-Marie Tchidimbo, archevêque de Conakry, était arrêté dans sa cathédrale. Quelques semaines plus tard, il passait en jugement et était condamné aux travaux forcés à perpétuité après s’être accusé d’avoir appartenu au « réseau allemand de la cinquième colonne » qui projetait l’éviction de M. Sekou Touré de la présidence de la République. Prélat nationaliste, administrateur du diocèse de Conakry depuis l’expulsion des missionnaires européens par les dirigeants

guinéens en août 1961 Mgr Tchidimbo avait toujours défendu avec passion la personnalité africaine et avait toujours coopéré avec le gouvernement de son pays. Mais il avait refusé de jeter l’anathème sur les opposants au régime de M. Sekou Touré et avait condamné publiquement une répression dont il était trop intelligent pour ne pas savoir qu’il serait un jour la victime. Le cas de Mgr Albert Ndongmo, évêque de Nkongsamba, est sensiblement différent. Convaincu de collusion avec les rebelles camerounais, Mgr Ndongmo, dont M. Ahidjo avait vainement demandé le rappel à Rome au nonce apostolique en poste à Yaoundé, n’avait point des rapports avec l’Etat les mêmes conceptions que son supérieur hiérarchique, Mgr Zoa, archevêque de Yaoundé. Arrêté en août 1970, condamné à mort en janvier 1971 et gracié quelques jours plus tard, ce clerc, qui s’était accusé de « tentative de coup d’Etat spirituel », coulerait actuellement, dit-on, une existence discrète dans un couvent de la banlieue romaine. En fait, les autorités camerounaises s’en prirent ici non à la liberté religieuse mais aux agissements d’un homme dont le rôle de complice des rebelles camerounais ne fut jamais entièrement éclairci. En tout état de cause, le Ghana, la Guinée et le Cameroun ne constituent pas des exemples isolés. En bien d’autres endroits en Afrique et en bien d’autres circonstances, les forces spirituelles doivent compter, dans l’exercice de leur mission, avec d’éventuelles difficultés avec le pouvoir établi. C’est ainsi qu’en Rhodésie ou en République Sud-Africaine, pour nous limiter à la seule Afrique australe, membres de la hiérarchie et simples ministres du culte se trouvent en affrontement permanent avec ceux qui détiennent les rênes du pouvoir.

PHILIPPE DECRAENE n

Le Monde Diplomatique, Paris, mars 1972.


international

lactu

|

Mystère à la succession Nangaa

A

près Nangaa, qui? La démocratie que tous voulons - que tous, à savoir les confessions religieuses voulaient - va-t-elle parler ou sera-t-elle mise en cause - et avec quelles conséquences ? - dans le choix du successeur du président de la Centrale électorale ? Elles sont huit confessions religieuses mais deux - l'église catholique par la bouche de la CÉNCO, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo et l'église protestante par l’ÉCC, l'Église du Christ au Congo - n'ont pas rallié le choix des six autres en tête l'église du Réveil, l'église kimbanguiste, les musulmans, qui ont opté pour un candidat Denis Kazadi Kadima dont aucune confession religieuse ne conteste la technicité à ce licencié en sciences politiques et administratives de l’Université de Lubumbashi, ancien directeur du référendum et élections de l’ONU au Soudan (juillet 2010 - mars 2011), puis conseiller technique principal du PNUD en Tunisie. Vendredi 30 juillet, les membres de cette composante de la société civile, dite Confessions religieuses, se sont séparés sans se mettre d'accord sur un candidat Président et un rapport d'absence de consensus a été établi et adressé au bureau de l'Assemblée nationale quand le groupe des six religions a fait valoir à l'Assemblée nationale son choix que nul ne cache plus : Denis Kazadi Kadima. QU'EN DIRA L'ASSEMBLÉE NATIONALE ? Dans quel sens ira la décision de l'Assemblée nationale appelée désormais à se prononcer ? Va-t-elle comprendre que finalement jamais l'église catholique, par exemple, souvent suivie par l'ÉCC, qui a présenté un candidat Cyrille Eboloko, n'avait jamais, à ce jour, adoubé un seul candidat Président de la Commission électorale nationale... indépendante et qu'elle s'est toujours opposée à tous les candidats ? En 2021, son candidat Cyrille Eboloko, est responsable du Programme d’Éducation Civique et Électorale à la Commission épisco-

qui sera la continuité de Nangaa ».

Ci-haut Corneille Nangaa. Ci-bas Cyrille Eboloko (à g.), Denis Kazadi Kadima (à dr.). À qui Nangaa passera-t-il la main à la tête de la Commission électorale nationale indépendante ? DR.

pale Justice et paix, à la CÉNCO. Il fut la cheville ouvrière de la cellule d’observation électorale de l’épiscopat catholique qui avait déployé en 2018 environ 40.000 témoins. En 2006, l'abbé Apollinaire Malumalu Muholongu, prêtre catholique fut contesté, dès sa désignation à l'issue du dialogue inter-congolais de Sun Ciy, soupçonné d'accointances politiques. Cela n'avait pas empêché ce prêtre catholique de revenir une deuxième fois à la tête de la CÉNI, de 2013 à 2016 qu'il quitta à sa mort, le 30 juin 2016, à Dallas. Le pasteur méthodiste Daniel Ngoyi MulundaNyanga en février 2011 connut le même sort. Même contestation pour Corneille Nangaa Yobeluo désigné le 21 octobre 2016. Voici Nangaa qui, depuis des années, a, tout comme son bureau, le mandat terminé, mais qui ne peut faire ses adieux... Il aurait pu passer la main à l'un de ses collaborateurs, Ronsard Malonda Ngimbi, Secrétaire Exécutif National de la commission électorale, désigné par six des confessions religieuses, porté par l'exmajorité présidentielle kabiliste. Mais à nou-

Ci-haut Ronsard Malonda Ngimbi, Secrétaire exécutif national de la commission électorale. DR. veau, ce furent les églises catholique et protestante rejoints par des partis politiques et des mouvements citoyens, qui s'opposèrent farouchement à ce candidat qui n'eut d'ailleurs aucune chance après que l'église kimbanguiste dont il disait être le candidat eut déclaré qu'il n'avait jamais été porté par elle. Accusé de tous les péchés d’Israël notamment d’avoir « trop mal» organisé les dernières élections surtout législatives - les dernières opérations électorales n’avaient pu aller à leur terme, le président de la CÉNI ayant stoppé le processus de comptage publiant les résultats qu’elle-même

savait, communiqués par les tenants du pouvoir d'alors - mais voilà qu'on trouve comme successeur à Nangaa, son propre Secrétaire Exécutif National de la Commission Électorale, l'homme qui fut en première ligne dans les tripatouillages de novembre 2018. « Avoir ce Monsieur que je respecte par ailleurs et dont je reconnais le professionnalisme, la technicité, etc., l’avoir à la tête de la CÉNI, c’est la continuité de l’ancienne CÉNI. Est-ce que les Congolais accepteraient cela ? L’enjeu est de taille. Il s’agit de redonner la confiance du peuple congolais au système électoral. Si on doit

aller aux élections avec la CÉNI Nangaa-bis, il y a aura peu de Congolais qui se mettront debout pour aller voter», avait expliqué le Secrétaire général de la CÉNCO, l’abbé Donatien Nshole Babula, la parole de la Conférence Épiscopale. Puis : «Il y a eu blocage parce que chacun tenait à son candidat. Les autres ont fait bloc pour soutenir la candidature de Malonda. Pour l’ÉCC et la CÉNCO, c’est tout sauf ça. Ça doit être clair. Cela parce que c’est lui le secrétaire exécutif de la CÉNI qui nous a conduit aux dernières élections. C’est lui la cheville ouvrière du point de vue technique. C’est lui le technicien qui a combiné tout ce que nous avons déploré aux élections de 2019 ». « Ce pays va décoller le jour où ceux qui sont au pouvoir vont comprendre que pour rester au pouvoir, ils doivent travailler de sorte à satisfaire la population. Si ça continue comme aujourd’hui, avec ceux qui pensent que pour rester au pouvoir, il faut des combines avec la complicité de la CÉNI, le peuple congolais continuera dans la souffrance (...). La CÉNCO et l’ÉCC disent non à une CÉNI

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 11.

« PRESSIONS, MENACES, CORRUPTION ». Aujourd'hui, le refus des catholiques et des protestants d'accepter le candidat des six autres confessions, est présenté comme la conséquence des « pressions, menaces et tentatives de corruption », « ce qui remet en cause son indépendance et sa crédibilité», déclarent-elles publiquement même si ces confessions se déclarent en même temps être «ensemble ». « Toutes les huit confessions religieuses sont présentes. Cela démontre à suffisance que nous sommes appelés à travailler ensemble. Nous constituons une autorité morale importante dans notre pays, la République Démocratique du Congo», déclare Mgr Marcel Utembi Tapa, le président de la CÉNCO, à l'issue de l'une de leurs rencontres. Puis : «Nous nous préparons à aller déposer le rapport de notre travail à qui de droit. Et ce n'est que lui qui peut donner d'autres commentaires pour réserver une issue quelconque à ce travail». Quelle pourrait être cette issue ? «Dans la première écriture de la loi (de la CÉNI, ndlr), il était écrit que si le compromis n'est pas trouvé entre les forces, c'est à l'Assemblée nationale de trouver une solution. Mais dans la forme finale de l'article 12, il est dit qu'en cas de non-entérinement, la commission paritaire Assemblée nationale et Sénat devra retourner le travail à la composante Société civile», soutient le député MLC constitutionnaliste Jacques Djoli, ancien 1er Vice-président de l'abbé Malumalu. Puis : «Lorsqu'il y a des contestations, c'est la commission paritaire qui essaie de trouver des mécanismes de concertation et de solution ». Mais poursuit : «Il est important que chacun de nous puisse intérioriser l'impératif d'une démarche concertée, consensuelle pour éviter une CÉNI problématique». Reste que si les églises promptes à critiquer les politiques, sont une solution, si elles ont une leçon à donner aux politiques quand, face à six contre deux, elles ne peinent à se mettre d’accord. ALUNGA MBUWA n


international

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 12.


international

lactu |

Quand le Président se rend au culte des 100 jours de l'équipe Sama, c'est signe qu'il affiche la cohésion

N

ul doute. Entre le Président de la République et son équipe des Warriors, tout baigne dans l'huile. Tout au moins, FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo, en se déplaçant publiquement et solennellement mercredi 4 août au jardin des Premiers, le long du fleuve Congo, à quelques encablures du Palais de la Nation, siège de la Présidence de la République, et en y assistant à un culte catholique à l'occasion des 100 jours du gouvernement JeanMichel Sama Lukonde Kyenge, en visitant, pour la première fois, les bureaux du Premier ministre, a envoyé un message sans équivoque: montrer au monde qu'il croit en cette équipe qu'il a désignée et nommée lui-même et qu'entre lui et ce gouvernement, la confiance est pleine et entière. Il est vrai que jamais à ce jour, le pays n'avait assisté à un tel événement. Avant lui, on n'avait vu ni Kasavubu, ni Mobutu, ni Kabila fils (le père n'avait pas de Premier ministre) se rendre aussi solennellement au cabinet du Premier ministre. NON AUX «CAPRICES» DES AUTORITÉS MORALES. Sous Matata, Joseph Kabila aurait pu le faire. Les deux hommes paraissaient bien s'entendre au point où Matata passe pour l'homme qui soit resté le plus longtemps à la Primature. Quasiment cinq ans... Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo n'aurait jamais pu le faire avec le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Entre eux, rien n'avait pu vraiment marcher. D'où cette fin électrique de la coalition gouvernementale FCC-CACH qui donna lieu au gouvernement de l'Union sacrée... A ce gouvernement Sama, le Président de la République a voulu témoigner de sa confiance en cette équipe quand certains auraient pu croire, à l'occasion de récentes brouilles, que telle autorité morale aurait pu battre le rappel de ses troupes ou, mieux, était sur le point de battre le rappel de ses troupes, comme Moïse Katumbi Chapwe alors gouverneur du Katanga, le fit en 2016 sous Kabila annon-

Le Chef de l'État à la messe d'action de grâce à l'occasion des 100 jours du Gouvernement Sama Lukonde. DR.

çant son divorce avec celui, à savoir Joseph Kabila, que son groupe de G-7 ainsi formé - sept transfuges de la majorité présidentielle qui furent ministres, députés et même un conseiller spécial du Président - allait affronter. Le 22 juillet, à l'ouverture d'un séminaire gouvernemental à Kinshasa dont le thème était «créer une dynamique de changement par la culture de l'excellence et la gestion axée sur les résultats», le Président Tshisekedi n'avait-il pas publiquement appelé ses ministres à ne pas se référer à leurs autorités morales ou chefs de partis, déclarant qu'«il n'y a pas de place pour satisfaire les caprices de quelque autorité morale que ce soit ni pour vous conformer à la logique de vos partis» politiques. Le président s'inscrivait dans la logique de cette

phrase restée célèbre de Jean-Pierre Chevènement prononcée en 1983 quand le ministre français de la Recherche et de l'Industrie décida de quitter le Gouvernement : «Un ministre, ça démissionne ou ça ferme sa gueule». Plus tard, Jean-Pierre Chevènement va, par deux fois encore, appliquer sa règle : en 1991 lors de l'intervention française en Irak et en 2000 quand ministre de l'Intérieur, il quitte le gouvernement Jospin rejetant la politique menée par le Premier ministre en Corse. LE PRÉSIDENT TSHISEKEDI LUI SERT D'«EXEMPLE». «Le développement passe par la place que les Congolais doivent accorder aux questions d'intérêt national», a déclaré le Premier ministre JeanMichel Sama Lukonde Kyenge dans une inter-

view à l'occasion de ses 100 jours. Et, il cite quelques actions posées par son Gouvernement en matière de développement : l'amélioration du cadre macro-éconmique caractérisé par l'accroissement des recettes de l'Etat, le taux de change resté fixe depuis son arrivée à la Primature, l'augmentation des réserves de change passées du 20 au 30 juillet, de 1,55 milliard de $US à 1,792 milliard de $US, la reprise de la coopération avec les institutions de Bretton Woods, dont le FMI, des réalisations dans les secteurs des transports aériens, des infrastructures, etc. Si Sama Lukonde a fait célébrer cette messe d'action de grâce à l'occasion de ses 100 jours, il dit avoir emboîté le pas du Président de la République lorsqu'il avait, à sa prise de fonctions, consacré le pays aux mains de

Dieu en faisant célébrer une messe géante au Stade des Martyrs. «Ici, c'est un exemple que nous suivons. L'exemple de Son Excellence FélixAntoine Tshisekedi qui, à son entrée en fonctions, a consacré le pays à Dieu. Et nous, dans notre action gouvernementale, nous revenons nous ressourcer ce jour, entre les mains du Très Haut en lui rendant grâce pour ce qu'il a permis d'être accompli depuis notre avènement. Et cela avec l'accompagnement de toutes les Institutions ici représentées», a déclaré Sama Lukonde Kyenge. Puis : «Au-delà de tout, nous ne devons pas oublier ce qu'est notre mission la plus loyale. C'est celle d'être au service du peuple congolais. C'est aussi l'occasion de nous souvenir de nos compatriotes qui sont dans les zones en conflit et qui souffrent en ce moment

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 13.

pour qu'ils sachent que nos pensées vont vers eux. Nous avons fait une évaluation de notre travail parce que nous avons ce besoin de redevabilité en tant que gouvernement. Et, au sortir du séminaire que Son Excellence Monsieur le Président de la République a bien voulu clôturer, le Gouvernement sort plus déterminé à accomplir son devoir tracé à travers le programme du Gouvernement tel qu'énoncé par la vision du Chef de l'état. Aujourd'hui, nous voulons notre action beaucoup plus sur le terrain. Et nous voulons, à l'instar de Son Excellence Monsieur le Président de la République, réitérer ce message d'espoir, de cohésion nationale autour de notre pays, la république Démocratique du Congo». LES CHEFS DES CORPS CONSTITUÉS PRÉSENTS. C'est pour marquer cette cohésion que tous les chefs des corps constitués étaient présents, les présidents des deux Chambres haute et basse, Modeste Bahati Lukwebo et Christophe Mboso Kodia Pwanga, le corps judiciaire, les présidents des institutions d'appui à la démocratie. Concélébrant de ce culte, le secrétaire général de la CENCO, l’Abbé Donatien N’Shole s'est dit porteur du message de Mgr Marcel Utembi Tapa. Il a félicité les ministres pour ce qu’ils ont accompli pendant les 100 jours, les invitant à demeurer dans la bonne direction. « À l’occasion de cette célébration eucharistique pour les 100 jours du Gouvernement de notre République, le président de la CENCO, Mgr Marcel Utembi, me charge de réitérer ce que tous les évêques ont reconnu et salué dans leur dernier message du mois de juin, que le gouvernement qui travaille sous l’impulsion du Président de la République, à savoir les bonnes initiatives identifiées dans les différents ministères pour améliorer les conditions de vie des congolais ». Puis : « C’est une joie pour la famille de voir un enfant commencer à marcher sans difficulté. C’est un plaisir de le voir marcher à grand pas mais c’est une grande fierté de le voir courir dans la bonne direction est c’est le cheminement que la CENCO souhaite pour ce gouvernement ». D. DADEI n


international

porte-monnaie

|

Aux Finances, Nicolas Kazadi pulvérise, à mi-exercice, à près de 1.250%, les assignations 2021 de son ministère

I

l faut être amateur de foot pour prendre la mesure de la prouesse réalisée par le ministre des Finances Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji. Le recrutement le plus prodigieux du Mercato politique entré en jeu mi-avril. Cela rappelle le fameux n°9 des Léopards d’heureuse mémoire, recordman de buts sur le continent. Le ministre a pulvérisé, avant les traditionnels 100 jours, ses assignations pour l’exercice 2021.

Qu'il ait agi par arrêtés ministériels ou que sa seule présence à la tête des Finances redonne de la responsabilité, qu'importe ! De près de 130.000 $US (258.977.604 CDF) attendus fin décembre 2021, le Warrior placé à l’Échiquier a butiné 3.235.439.385,41 CDF soit 1.617.720 US$ à mi-exercice. Donc à fin juin 2021, soit un taux d’exécution de 1.249,31%. Si l’on s’en tient aux assi-

gnations linéaires de six premiers mois de 2021, comme il est de coutume dans les régies financières, soit près 65.000 $US, ce ministre aura atteint 2.488,8% de réalisation! Du jamais vu ! Et pourtant, service d’assiette dont les recettes sont encadrées par la DGRAD, le ministère des Finances a coutume de ne guère rapporter grand-chose au Trésor. Dans les années antérieures, les Finances n’atteignaient pas les 10% des assignations. En 2020, moins de 130.000 $US ont été collectés pour des assignations de 290.000 $US. L’on est passé des ténèbres à la lumière, entre fin juin 2020, avec juste 113 867 220 CDF (56.933,61 $US) des recettes, et fin juin 2021 avec 3.235.439.385,41 CDF soit 1.617.720 $US, l’écart est de 2.841,41%! DÉTENTE AVEC LA BCC SUR LES AMENDES. Lors de dernières Conférences budgétaires - ultime étape pour l’élaboration de la loi

des Finances pour 2022 présidées par le ministre d’État en charge du Budget, Aimé Boji Sangara, les délégués de la société civile, plutôt critiques vis-à-vis du nouveau ministre des Finances, ont dû changer d’opinion et fait amende honorable à l’égard de ce ministre pour des performances réalisées en si peu de temps, alors qu’au premier trimestre 2021, le ministère des Finances n’avait glané que du menu fretin. Le service d’assiette se heurte, encore, à des anicroches multiples et diverses pour collecter davantage des recettes. Nicolas Kazadi, selon un rapport de la DGRAD, fait face à «l’incivisme fiscal des opérateurs économiques qui systématiquement changent d’adresses et de raisons sociales». Une pratique qui réduit considérablement les recettes escomptées sur le principal acte générateur des recettes du ministère, à savoir, les «astreintes pour défaut ou retard de transmission des tableaux de synthèse exigés par le système

comptable». Autres préoccupations du ministre : l’ouverture des bureaux de représentation du CPCC, le Conseil permanent de la comptabilité au Congo dans les provinces, la réintégration de l’acte relatif à la quotité du Trésor public sur la vente des formulaires d’inscription de l’ÉIFI, l'École informatique des Finances omis dans l’ordonnance du 13 mars 2018. Il semble que le ministère a également perdu le droit de percevoir les frais académiques de cette école. Le service d’assiette doit, en outre, se passer de certains actes générateurs de recettes, comme la vente du bulletin des Finances alors que les droits sur la récupération des sommes indûment payées par le Trésor public sont très aléatoires. Gelés depuis 2017, les droits sur le recouvrement de débet comptable ont été réactivés pour le budget 2021 mais avec des prévisions insignifiantes, environ 1700 $US. Le débet désigne, en

pratique, une décision financière prise de façon objective, lorsqu’une juridiction financière ou une autorité administrative (Direction générale des Impôts, Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et des participations, etc.,) constate un manque dans les disponibilités publiques ou un vol au préjudice d’une collectivité publique, elle prononce un débet à la charge du responsable de la gestion de ces deniers publics. De plus, la guéguerre entre le ministère des Finances et la BCC, la Banque centrale du Congo sur les amendes transactionnelles portant sur l’infraction à la législation de change ne relève plus que du naguère. Les Finances auraient ont obtenu l’harmonisation des compétences sur les actes relatifs à la réglementation de change avec la BCC sollicitée depuis 2019 après que la BCC se soit adjugée le juteux acte générateur de recettes, courant 2018, se fondant sur le fait qu’elle a non seulement

le contrôle direct des banques commerciales et des bureaux de change, mais aussi des institutions de microfinance ainsi que les prérogatives de mettre terme aux activités de différentes institutions financières en République démocratique du Congo. Alors même que le ministère relevait d’autres griefs dont la responsabilité de la Banque centrale pourrait être établie, « (…) absence de données sur les produits de récupération de sommes indûment payées par le Trésor public via le système bancaire et le comité de suivi de la paie ». (…). Déterminé à booster les Finances publiques dans la perspective de propulser le pays dans la sphère des pays à revenus intermédiaires, l'argentier national Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji a redynamisé la Troïka de suivi du programme économique du gouvernement, mûrit un montage financier pour la création d’un fonds d’investissement pour la diversification de l’économie. POLD LEVI MAWEJA n

La première mouture du budget 2022 chiffrée à 8,3 milliards de $US, Aimé Boji Sangara élague les dépenses non essentielles

D

’après le cadre budgétaire à moyen terme 2022-2024 élaboré fin juin 2021 par la Direction générale des politiques et de programmation budgétaire, émanant du ministère du Budget, le budget général 2022 s’établirait autour de 17.321,5 mille milliards de CDF (environ 8,3 milliards de $US au taux de change moyen 2085,3 CDF). Le cabinet Sama table sur un taux de croissance de 5,6%, taux d’inflation moyen 6,2% et, à fin période 6,33%, le PIB nominal de 119.540, 82 milliards de CDF. MISE EN GARDE À L‘ENCONTRE DES MINISTRES. Au terme des Conférences budgétaires où toutes les institutions dont la présidence de la République sont conviées à défendre leurs budgets 2022 notamment devant la société civile, le projet du Budget 2022 fera l’objet d’un examen critique lors d’une réunion du Conseil des ministres avant son dépôt au bureau de l’Assemblée nationale au plus tard le 15 septembre prochain, a rassuré le ministre d’État

en charge du Budget Aimé Boji Sangara Bamanyirwe. Finies les dépenses non essentielles qui ont longtemps alourdi les dépenses budgétaires comme les indemnités kilométriques, les primes par heures supplémentaires de complaisance. Aimé Boji Sangara Bamanyirwe compte «dégager, écrit-il, l’espace budgétaire pour les dépenses sociales et celles liées aux secteurs porteurs de croissance». A ses pairs, le ministre rappelle que «le gouvernement s’est engagé dans le programme avec ses partenaires extérieurs, à rationaliser les dépenses non essentielles». Les IK, pour l’exercice budgétaire 2021, se chiffrent à 32.049.699.205 CDF soit 16.024.850 $US des prévisions des dépenses. Ce qui représente près de 0,5% des recettes réalisées en 2020 par le pays. Le ministre, écrit-il, compte ainsi «dégager l’espace budgétaire pour les dépenses sociales et celles liées aux secteurs porteurs de croissance». Finis des deals, des marchés publics, des conventions, etc., négociés en catimini, en solo, par un ministre de quelque

rang soit-il, de quelle qu’obédience politique provienne-t-il, surtout si son entreprise impacte sur les recettes de l’État. «L’avis préalable du ministre du Budget, sur tout projet de loi, toute décision ou convention quelconque pouvant avoir une répercussion immédiate ou future, tant sur les recettes que sur les dépenses ainsi que tout acte d’administration portant création d’emplois, extension de cadres organiques, ou modification du statut pécuniaire des agents de carrière des services publics, conformément à l’article 107 de la loi sur les finances publiques, (LOFIP)», notifie le ministre. Des experts contactés en marge des Conférences budgétaires mettent à l’index, à titre d’exemple, la convention conclue entre la très controversée société suisse SICPA et la DGDA sur les timbres fiscaux à apposer sur les bouteilles des unités brassicoles (BRACONGO, BRALIMA, BRASIMBA, etc.,), limonadières et des eaux de table consacrée par un arrêté signé par l’ancien ministre des Finances, José Sele Yalaghuli. L’af-

faire a été portée devant le Conseil d’État où l’État, solidairement avec le ministère des Finances, poursuivi par les entreprises précitées, encourt au bas mot 165 millions de $US des dommages et intérêts. PLUS DE CRÉDITS SUPPLÉMENTAIRES EN CATIMINI. Pour Boji, ces pratiques qui sèment la confusion et éclaboussent de discrédits le gouvernement au point de laisser croire à une disharmonie sont révolues! « Aucun membre du Gouvernement n’a le droit de proposer des recettes additionnelles ou de solliciter des crédits supplémentaires au Parlement, ou encore d’y transmettre toute information de son secteur allant à l’encontre du projet de la loi des Finances adopté en conseil des ministres, sans l’accord du ministre du Budget», avertit-il (circulaire n°001/Cab/Me/ Min.Budget/2021 datée du 11 juin 2021 contenant les instructions relatives à l’élaboration de la loi de finances de l’exercice 2022). Il est vrai que, par le passé, du temps de

Bruno Tshibala Nzhenze et de Sylvestre Ilunga Ilunkamba, les ministères des Affaires étrangères, de l’Intérieur, n’ont même pas daigné envoyer leurs délégués aux Conférences budgétaires. Par ailleurs, selon des rapports de la commission Ecofin et contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale, Joseph Kokonyangi Witanene, par exemple, alors ministre de l’Urbanisme et Habitat sous Tshibala, a sollicité, de manière unilatérale, des crédits additionnels 1.514,76 milliards de CDF (environ 867 millions de $US), à la commission Ecofin de la Chambre basse, pour créer le Fonds national de l’Habitat (Fonhab) et l’Agence congolaise immobilière (Acoprim) ayant respectivement statut de compte spécial - à l’image du FONER ou du FPI - et d’établissement public comme l’ANAPI. Au moins, cinq autres ministres ont également tenté l’aventure. Mais aussi des directeurs généraux notamment de la DGM, la Direction générale de Migration, l’ICCN, l'Institut congolais de la conservation de la nature, l’ARMP, l'Autorité de régulation des

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 14.

marchés publics voire la PNC, la Police nationale congolaise, l’ANR, l'Agence nationale des renseignements. Même le président de la CENI, Corneille Naanga Yobeluo, a, après avoir, en vain, sollicité un budget faramineux de 928 202 217 386 CDF, en période non électorale, il récidive, en sollicitant en catimini, à la commission Ecofin de l’Assemblée, 45.395. 870.765 CDF supplémentaires sur 371.900.741.366 CDF lui octroyés par le gouvernement. Motif : prise en charge du personnel de la centrale électorale pour les élections locales. La CENI a même bénéficié des frais secrets de recherche réservés aux instances judiciaires et de sécurité. Le ministère du Budget entend s’employer pour annihiler toutes les dépenses non essentielles. Les missions de service devraient-elles ainsi être réduites au strict minimum, fait savoir le ministre Aimé Boji, dans sa note circulaire daté mi-juin 2021 sur les instructions relatives à l’élaboration de la loi des finances dont le budget de l’exercice 2022.

POLD LEVI MAWEJA n


international

porte-monnaie

|

Bonnes nouvelles

dans le secteur des Finances publiques

A

Le ministre des Finances Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji se déploie dans nombre de réunions internationales comme rarement ces dernières années. DR.

mbassadeur itinérant du Président de la République, Nicolas Serge Kazadi KadimaNzuji était souvent dans les avions entre Kinshasa et des capitales étrangères. Ministre des Finances depuis fin avril 2021 dans l'équipe Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, le nouvel argentier national n'a nullement réduit son rythme de déplacements à l'étranger. Paris, Venise, Abidjan, Seychelles, Antananarivo, etc., il représente soit le Président de la République à des sommets des Chefs d'État ou auprès des Chefs d'état, soit son ministère à des confé-

rences internationales. L'homme à l’imposant parcours universitaire et professionnel (Université de Kinshasa, Université Marien Ngouabi, Université de Reims Champagne-Ardenne, Université de Paris 1-PanthéonSorbonne, École Nationale d’Administration ENA, à Paris, où il étudie dans la promotion Averroès aux côtés de l’actuel secrétaire général de l’Élysee Alexis Kohler et de l’ancienne ministre française de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, Banque Centrale, etc.) tire profit de son carnet d'adresses en Afrique et dans le monde pour faire avancer le dossier Congo. En prenant ses fonctions le 28 avril dans cet immeuble de béton armé, il avait déjà annoncé les couleurs. Il y venait à la tête du ministère

des Finances pour changer le paradigme. « Nous sommes pour servir dans la logique de servir le peuple d’abord. Au pouvoir, servir l’État sans se servir : telle est la devise des compagnons du devoir ». Dans une interview le 23 juillet sur Rfi, la radio française, il parle du programme de trois ans conclu avec le Fonds monétaire international en échange d’une somme de 1,5 milliard de $US, des réformes que le gouvernement Sama s’est engagé à lancer notamment pour plus de transparence, notamment dans le secteur minier. Ci-après. En quoi est-ce que ce programme avec le Fonds monétaire international est crucial pour les réformes que vous souhaitez engager ? Tout simplement parce que c’est la voie qui ouvre le règle-

ment de tous nos problèmes structurels économiques. Ce programme fait partie du programme du gouvernement. Et donc les éléments que touche ce programme sont déjà des éléments qui étaient prévus dans le programme du gouvernement avant que nous n'entrions en discussions avec le programme du FMI. Mais pourquoi avoir besoin du FMI pour ça ? Est-ce l’expertise ou est-ce que c’est le fait que c’est compliqué de mettre en œuvre ces réformes parce qu’il y a peut-être des résistances dans certaines administrations ? Mais non, c’est tout d’abord un effort de transparence et puis, il y a un souci d’accompagnement. Et nous voulons que le FMI, comme un auditeur, vienne attester des efforts que nous fournissons pour amé-

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 15.

liorer la situation macroéconomique et ouvrir la voie à plus d’investissements, à une meilleure répartition des revenus et à un progrès économique et social. Quels sont les principaux axes de réformes sur la Banque centrale ? On a vu qu’elle était régulièrement citée dans les scandales financiers de ces dernières années... La Banque centrale a un gros effort à faire dans sa restructuration qui est un processus continu qui a commencé depuis longtemps. Elle doit maîtriser ses coûts. Sur le plan de la politique monétaire, elle doit continuer l’effort de dédollarisation de l’économie, ce qui suppose un effort de maintien de la stabilité. Elle doit accompagner la politique (suite en page 16).


international

porte-monnaie

|

Doubler les réserves de change en trois ans Oui, il s’agit là d’une allocation spéciale au titre des droits de tirage spéciaux voulue par la communauté internationale à travers le FMI pour permettre aux pays en développement comme la RDC pour stimuler leur économie et la relancer après l’impact de la crise liée à la pandémie de Covid. Pour ce qui est de l’utilisation de cet argent, il est clair à ce stade qu’une partie viendra en renforcement des réserves et une autre servira sur le plan budgétaire à d’autres actions pour stimuler l’économie. Mais je préfère ne pas en parler à ce stade, mais nous avons des discussions en cours pour faire une proposition vraiment novatrice dans l’utilisation de ces ressources.

(suite de la page 15). du gouvernement dans la lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme, la manipulation excessive des espèces, y compris en monnaie étrangère. Elle a énormément de choses à faire. L’accès au crédit doit être renforcé. Il faut améliorer l’inclusion bancaire. Pour ce qui est du crédit, il est temps qu’on renforce l’information sur le crédit, c’est-àdire la centrale des risques, pour que les banques aient plus de facilités à en octroyer aux entreprises et aux particuliers. Comment allez-vous faire pour obtenir que la Banque centrale contrôle vraiment les banques commerciales ? Rfi a participé à plusieurs enquêtes qui montrent que la Banque centrale du Congo ne joue pas du tout son rôle et laisse passer beaucoup de transactions… Rien n’est immuable dans la vie. La Banque centrale est, comme je l’ai dit, dans un processus de restructuration. Elle a une nouvelle équipe à sa tête qui va continuer de le faire et qui vient avec un mandat très clair. Donc on ne verra plus de virements de la Banque centrale directement sur le compte de sociétés privées ou même de créations de sous-comptes ou de comptes dans les banques commerciales sur lesquels de l’argent avait été détourné ? Le mandat qu’ils ont reçu est un mandat d’amélioration de la situation, s’éloigner des mauvaises pratiques, s’éloigner des incidents que vous évoquez. Vous en parlez comme s’il n’existait que ça, non ! Ce sont des incidents qui ont pu arriver. Mais ce qui est clair, c’est que la nouvelle équipe dirigeante a pour mandat de faire mieux, de faire progresser la banque sur tous ses aspects. Est-ce qu’elle aura l’autorité d’arrêter les paiements en liquide ? Parce qu’on sait que le blanchiment d’argent se fait essentiellement par ce biais. Or, aujourd’hui, dans la plupart des banques, on retire des millions de dollars en liquide. Et c’était encore vrai ces derniers mois... Oui, nous avons déjà beaucoup progressé. Nous avons déjà renforcé les organes de contrôle comme la CENAREF (Cellule nationale des renseignements financiers, ndlr) et d’autres. La difficulté que nous avons, c’est que nous sommes dans un pays minier où l’extraction minière, le commerce des minerais se fait à l’intérieur du pays et notamment de manière artisanale. Tout cela demande beaucoup de recours au cash. Et donc nous luttons

Le Président de la République a reçu en audience le comité de direction de la BCC dirigée par Mme Malangu Kabedi Mbuyi peu après la remise-reprise avec l'équipe sortante. DR. contre ce recours abusif au cash dans un contexte difficile. Mais il est clair que nous avançons sur ces questions. Nous faisons avancer nos lois, nos contrôles. Aujourd’hui, nous recevons d’ailleurs beaucoup de demandes de dérogation, parce que les usagers se rendent bien compte que c’est de moins en moins facile de retirer de gros montants en devises ou en francs congolais. Donc il y a un progrès net sur cette question. Est-ce que du coup, avec ce changement d’équipe à la Banque centrale, on va voir des sanctions contre les banques commerciales qui ont trempé dans des scandales? Oui, sur ces questions-là, c’est une responsabilité partagée entre le ministère des Finances et la Banque centrale. Nous travaillons sur ces questions avec la CENAREF comme je vous l’ai dit. Et, croyez-moi, nous avançons avec l’objectif de ne plus permettre aux banques de perpétuer ces pratiques-là et d’une manière générale, de renforcer la transparence sur l’utilisation d’espèces dans le pays. Est-ce qu’il y a des avertissements qui ont été faits à certaines banques ? On a vu qu’Afriland First Bank avait changé de dirigeants au Congo... Ce n’est pas mon rôle de donner des exemples spécifiques. Mais je crois qu’il y a un mouvement effectivement qui va dans cette direction-là. Donc des avertissements

clairs ? Absolument ! Vous parlez du renforcement des réserves de change. Ça, c’est l’un des objectifs de ce programme. Doubler les réserves de change en trois ans, c’est vraiment possible ? Oui, tout à fait, regardez. Entre décembre 2020 et juin 2021, nous sommes passés de 900 millions de dollars à 1,4 milliard. 1,4 milliard, ce sont les réserves placées à l’étranger. C’est ça qui répond à la nomenclature du FMI. Mais si l'on prend l’ensemble des réserves dont dispose la Banque centrale, on est déjà autour de deux milliards. Malheureusement, la partie des devises qui est détenue dans le système bancaire local n’est pas comptabilisée au titre des réserves internationales de change selon la nomenclature internationale. Dans ce programme, il y a un volet qui est important, c’est la transparence dans le secteur minier. Vous avez régulièrement promis et vous avez déjà commencé à publier tous les contrats miniers. Mais est-ce que cet effort de transparence ira jusqu’à faire un audit de la Gécamines, la compagnie minière d’État ? Oui, nous avions prévu nousmêmes de faire cet audit de la Gécamines et c’est prévu également dans le programme. Donc il y aura cet audit de la Gécamines. On va produire ces comptes audités. Et ce sera aussi le cas pour la Sicomines, la joint-venture avec des entreprises

chinoises ? On sait que la société civile a beaucoup décrié la gestion de ce que l’on appelle les contrats chinois... Oui, pourquoi Sicomines y échapperait ? Nous devons mettre au clair la situation comptable et financière de ces grands projets qui sont importants pour nous. Et nous sommes dans une relation avec la partie chinoise de transparence, d’amélioration de la transparence et de l’efficacité dans ce projet Sicomines. Donc vous êtes en discussion à l’heure actuelle pour tenter de corriger ce qui était dénoncé par les ONG ? Très clairement, très clairement, on ne va pas revenir sur le passé. Mais très clairement, nous sommes engagés dans un processus de rectification des fameux contrats chinois. Nous avons une feuille de route très claire là-dessus et nous allons corriger toutes les erreurs du passé. Mais quand vous dites que vous n’allez pas revenir sur le passé, c’est-à-dire que vous allez améliorer les contrats, mais ça ne veut pas dire qu’il y aura des procès liés à ça ? À ma connaissance, ce n’est pas l’ordre du jour aujourd’hui. Il n’y a pas que ce programme avec le Fonds monétaire internationale. La RDC devrait recevoir 1,5 milliard de dollars au titre des droits de tirage spéciaux, probablement à la fin août ou début septembre. C’est une aide sans condition. Qu’allez-vous faire de cet argent ?

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 16.

Comment allez-vous faire pour financer le prochain cycle électoral dans ce cadrelà où vous allez devoir avoir une gestion vraiment rigide ? Comme nous nous y sommes engagés, le Premier ministre a été très clair dans son discours d’investiture. Il a annoncé que nous allons faire des provisions année après année pour pouvoir financer les élections en toute sérénité. Nous avons déjà commencé et, au moment où nous parlons, nous avons des provisions constituées. Au moment de la publication du collectif budgétaire, vous serez informés des allocations pour cette année. Ce qui va, j’espère, coïncider avec le début du fonctionnement de la nouvelle CENI. Et donc, nous sommes dans le bon de ce point de vue là. Cela dit, audelà des financements internes, nous sommes ouverts, comme ça a été le cas dans le passé, aux appuis des partenaires pour ce qui est du cycle électoral. Mais nous commençons par faire notre devoir et à constituer des provisions pour financer la CENI. Parce que justement ça fait partie des difficultés qui ont été rencontrées dans les précédents cycles électoraux : avoir des budgets qui explosent littéralement et finalement assez peu de contrôles. On a vu que le dernier rapport de la CENI, il n’y avait pas eu vraiment de contrôle et il n’y a pas suffisamment de chiffres dedans pour expliquer la manière dont l’argent a été utilisé... Oui, je suis d’accord avec vous qu’en ce qui concerne l’efficience, il y a un gros effort à faire et ça ne concerne pas que la CENI, c’est général. Et nous avons énormément de progrès à réaliser pour que nos dépenses publiques, la qualité et l’efficience de nos dépenses publiques soient renforcées. Nous le ferons pour la CENI comme nous sommes en train de commencer à le faire pour les autres secteurs. SONIA ROLLEY n


international

conjoncture économique |

ÉVOLUTION DE LA CROISSANCE DU PIB SUIVANT L’APPROCHE PAR LA PRODUCTION 2019-2020 Fin décembre 2019 BRANCHES D’ACTIVITÉS

Fin décembre 2020

VAR (%)

Contr. Crois. PIB Reel %

Contrib en point de croiss

VAR %

Secteur primaire

1,7

17,7

0,77

7,1

178,1

3,09

Agriculture, forêt, élevage, chasse et pêche

3,1

11,2

0,49

2,5

22,5

0,39

Agriculture

3,1

10,7

0,47

3,1

26,1

0,45

- Vivrière

3,1

10,3

0,45

3,1

25,5

0,44

- Rente

7,2

0,4

0,02

3,8

0,5

- 0,01

Sylviculture

3,5

0,5

0,02

- 9,2

- 3,6

- 0,06

Élevage, pêche et chasse

3,0

0,0

0,00

3,0

0,0

0,00

Extraction

0,98

6,4

0,28

9,7

155,5

2,70

Secteur secondaire

9,8

35,3

1,55

- 4,932

- 47,4

- 0,823

Industries manufacturières.

6,1

15,7

0,69

- 7,2

- 47,6

- 0,83

- Industrie alimentaires, boissons et tabac

6,0

12,8

0,56

- 6,6

- 36,3

- 0,63

- Autres industries manufacturières

6,7

2,9

0,13

- 10,1

- 11,2

- 0,19

Électricité, gaz, vapeur et eau

1,5

0,2

0,01

1,5

0,6

0,01

Bâtiment et Travaux publics

21,6

19,4

0,85

- 0,1

- 0,4

- 0,01

Secteur tertiaire

5,6

48,2

2,12

0,2

- 4,6

- 0,08

Transports et Télécommunications

4,7

12,3

0,54

10,0

67,0

1,16

- Transports

3,2

5,1

0,22

- 3,5

- 14,1

- 0,24

- Communication

7,1

7,2

0,31

30,8

81,1

1,41

Commerce

4,0

13,6

0,59

- 3,3

- 27,5

- 0,48

Autres services hors administration publique

8,3

17,2

0,75

- 4,5

- 24,7

- 0,43

- Banques et assurances

10,6

3,6

0,16

- 3,9

- 3,5

0,06

- Autres services

7,9

13,6

0,60

- 4,7

- 21,1

- 0,37

9,0

6,9

0,30

- 5,9

- 11,9

- 0,21

- Éducation

4,9

0,1

0,00

- 5,0

- 0,3

0,00

- Santé

0,0

0,0

0,00

8,0

0,1

0,00

- Autres services non marchands

9,2

6,8

0,30

- 6,0

- 11,7

- 0,20

SIFIM

10,6

- 1,7

- 0,07

- 3,9

1,7

- 0,03

PIB au prix de base

4,5

101,2

4,44

2,4

135,3

- 2,35

Taxe sur les produits

- 3,0

- 1,2

- 0,05

- 37,0

- 35,3

- 0,61

PIB aux prix constants

4,4

100,0

4,38

1,7

100,0

1,74

PIB hors mines

5,8

93,6

4,10

- 1,3

- 55,5

- 0,96

Services d’administration publique

Contr. Crois. Contrib en PIB Reel % point de croiss

Source CESCN, mars 2021.

ÉVOLUTION DES OPÉRATIONS FINANCIÈRES DE L’ÉTAT EN 2021 ET 2020 (EN MILLIARDS DE CDF) RUBRIQUES

CUMUL MARS 2020

CUMUL MARS 2021

VAR CUMUL

MOIS D’AVRIL 2021

Program.

Réalisation

Exéc. en %

2021/2020

Program.

Réal.16/04

Exéc. en %

Douanes et accises (DGDA)

460,8

613,6

599,2

97,6

30,0

217,9

107,3

49,2

Impôts directs, indirects (DGI)

635,4

901,3

950,2

105,4

49,6

613,0

188,1

30,7

Recettes non fiscales (DGRAD)

333,1

477,7

435,2

91,1

30,7

130,4

92,9

71,2

Pétroliers Producteurs

49,3

72,4

61,2

84,5

24,1

37,7

-

-

-

-

10,4

-

-

-

-

-

Total revenus et dons

1 478,6

2 065,1

2 056,2

99,6

39,1

999,1

388,3

38,9

Dépenses courantes

1 629,1

1 811,1

1 773,6

97,9

8,9

725,3

112,5

15,5

Dont Salaires

1 112,4

1 275,0

1 258,3

98,7

13,1

450,0

19,5

4,3

Intérêt sur la dette

7,4

24,8

11,4

45,8

53,2

7,2

-

-

Dont dette extérieure

3,4

16,8

11,4

67,5

232,5

3,2

-

-

Frais de fonct. Inst. et Min.

333,8

263,0

330,4

125,6

- 1,0

135,0

75,1

55,6

Institutions Politiques

122,8

117,5

184,0

156,6

49,8

60,0

40,0

66,7

Ministères

210,8

145,5

146,4

100,6

- 30,6

75,0

35,1

46,8

Dépenses en capital

27,9

15,0

17,0

113,3

- 39,2

65,0

22,8

35,1

Autres dépenses

- 64,7

41,2

97,5

236,9

250,6

29,0

53,2

183,4

-

4,0

-

-

-

-

-

-

1 592,3

1 867,3

1 888,1

101,1

18,6

819,3

188,5

23,0

46,5

200,1

154,4

77,1

231,8

12,0

-

-

Total dépenses (+amort)

1 638,8

2 067,4

2 042,4

98,8

24,6

831,2

188,5

22,7

1. Solde global

- 113,8

197,8

168,1

85,0

247,8

179,9

199,7

111,1

2. Solde courant

- 150,5

253,9

272,2

107,2

280,8

273,9

275,7

100,7

3. Solde primaire

- 106,3

222,6

179,5

80,6

268,8

187,0

199,7

106,8

4. Solde (intégrant amort)

- 160,3

- 2,3

13,8

590,1

108,6

167,9

199,7

119,0

Dons et autres

*Elections Total dépenses Amortissement de la dette

Source: PTR du secteur public (DTO). LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 17.


international

conjoncture économique |

COURS DES PRODUITS MINIERS ET ÉNERGÉTIQUES 31-déc.-20 29-janv.-21 26-févr.-21 Pétrole (brent) $/ baril

51,52

8-avr.-21

9-avr.-21

12-avr.-21

13-avr.-21

14-avr.-21

15-avr.-21

Var. hebdo

55,46

64,42

63,44

62,82

62,98

63,70

64,58

66,53

67,02

7,65

16,16

- 1,52

- 0,98

0,25

1,14

1,38

3,02

0,74

6,69

7 778,50 - 0,32

9 614,50 23,60

8 788,50 - 8,59

8 981,50 2,20

9 001,52 0,22

8 993,00 - 0,09

8 901,00 - 1,02

8 904,00 0,03

9 011,00 1,20

0,33

41 245,00

51 995,00

50 610,00

49 845,00

49 845,00

49 835,00

49 835,00

49 830,00

49 825,00

28,89

26,06

- 2,66

- 1,51

0,00

- 0,02

0,00

- 0,01

- 0,01

34 768,21

38 631,35

46 357,62

55 629,14

55 629,14

55 629,14

55 629,14

55 629,14

55 629,14

55 629,14

1 888,97

11,11 1 840,67 - 2,56

20,00 1 772,89 - 3,68

20,00 1 679,57 - 5,26

0,00 1 738,62 3,52

0,00 1 753,22 0,84

0,00 1 738,77 - 0,82

0,00 1 731,84 - 0,40

0,00 1 744,04 0,70

0,00 1 738,53 - 0,32

- 0,01

12-avr.-21

13-avr.-21

14-avr.-21

15-avr.-21

Var. hebdo

Variation (en %) Cuivre LME $/tm Variation (en %) Cobalt Londres $/ tonne Variation (en %) Cobalt (Cathode 99,80) $/t. Variation (en %) Or New York $/o.t. Variation (en %)

31-mars-21

7 803,50 32 000,00

Source Banque Centrale du Congo.

12,21

Variation (en %) Blé Chicago cts/ boisseau

640,75

Variation (en %) Maïs Chicago $/tonne

0,00

COURS DES PRODUITS AGRICOLES

31-déc-20 29-janv-21 Riz Chicago Cts/lb

- 0,04

174,45

Variation (en %)

26-févr-21

31-mars-21

8-avr.-21

9-avr.-21

13,46

12,83

13,18

13,11

13,11

13,10

13,13

13,17

13,05

10,28

- 4,72

2,77

- 0,53

-

- 0,08

0,23

0,27

- 0,87

663,00

655,00

618,00

628,75

628,75

628,00

629,755

648,00

653,75

3,47

- 1,21

- 5,65

1,74

-

- 0,12

0,28

2,90

0,89

201,10

204,23

201,01

213,14

213,14

209,19

213,24

218,38

216,91

15,28

1,55

- 1,58

6,04

-

- 1,85

1,93

2,41

- 0,67

- 0,46

3,98 1,77

Source: Banque Centrale du Congo

ÉVOLUTION DES RÉSERVES DE CHANGE

ÉVOLUTION DE LA BALANCE COMMERCIALE À FIN MARS 2021 (En millions de USD) Exportations

Réserves de change (en millions de USD) 31 déc. 2019

818,65

31 janv. 2020

774,07

28 févr. 2020

696,15

31 mars 2020

691,29

30 avril 2020

980,16

31 mai 2020

923,12

29 juin 2020

879,47

31 juill 2020

832,14

31 août 2020

803,52

30 sept. 2020

699,70

30 oct. 2020

674,31

30 nov. 2020

670,32

31 déc. 2020

708,89

29 janv. 2021

Cumul mars

2020

2021

Variations (%)

2 840,34

4 389,55

54,54

Importations Cumul mars

1 735,97

2 911,94

67,74

Soldes Cumul mars

1 104,37

1 477,61

33,80

Source Banque Cenrale du Congo.

ÉVOLUTION DES ÉMISSIONS MONÉTAIRES (En millions de CDF) Janvier

Février

Mars

Avril

Cumul/An

Emmissions autorisées

41 535,35

-

31 100,00

39 500,00

112 135,35

Emissions réalisées = (A)

19 658,95

12 958,50

31 952,15

23 893,90

88 463,50

Destructions = (B)

4 536,69

10 679,33

99 499,07

67 320,96

182 036,04

692,94

Emissions nettes (C) = (A) - (B)

15 122,26

2 279,18

- 67 546,92

- 43427,06

- 93 572,54

26 févr. 2021

632,73

Recyclage

296 037,87

217 829,99

245 931,81

116 493,47

876 293,14

31 mars 2021

505,71

dont au Siège

105 711,74

53 086,98

79 099,80

40 296,12

278 194,63

15 avril 2021

505,82

dont en provinces(*)

190 326,13

164 743,01

166 832,02

76 197,35

598 098,51

Source Banque Cenrale du Congo.

Rubrique

Source: Banque Centrale du Congo

CALIBRAGE DES FACTEURS DE LA LIQUIDITÉ BANCAIRE EN 2021 (Flux annuel en milliards de CDF) Programmation

Réalisation flux

avril-21

15-avril-21

1. Fact. autonornes (hors circul fiduc.)

-77,0

- 0,8

76,1

a) AEN

13,1

- 935,3

- 948,4

b) AIN

- 90,1

934,5

1024,5

* Crédits intérieurs

- 152,6

157,1

309,7

* CNE

- 145,7

- 124,9

20,8

* Créances sur BCM (RME)

- 6,8

281,8

288,6

* Créances sur secteur privé

- 0,2

0,2

0,3

* APN hors Bons BCC

62,6

777,4

714,8

2. Fact. Institutionnels

- 63,7

69,2

132,9

a) Encours Bons BCC

- 10,0

- 5,0

5,0

b) Réserve obligatoire

126,3

169,7

43,3

c) Encours refinancement

180,0

95,4

- 84,6

Fact. Instit.

- 13,3

- 70,1

- 56,7

Variation en milliards de CDF

Fact. Auton. (a)

Source: Banque Centrale du Congo LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 18.

Ecart


international

bestSoft

|

Les bienfaits insoupçonnés de la tomate sur notre santé

L

a tomate est un fruit léger, riche en fibres, en vitamines et en minéraux comme le fer, le calcium, le zinc ou encore le magnésium. Là, on le sait tous. Mais concrètement, qu’estce que la tomate peut apporter à notre santé? En voici les dix bienfaits insoupçonnés.

il ne faut pas hésiter à user et abuser de la tomate au moment des repas : avec à peine 18 calories pour 100 grammes et une teneur en eau d’environ 95%, c’est un aliment ultra-léger, ultradigeste et ultra-hydratant sur lequel il ne faut pas faire l’impasse !

La tomate, un aliment anti-cancer. La tomate est un fruit très riche en lycopène ; un composé qui lui donne sa couleur rouge, et qui, selon de nombreuses études, permet de prévenir l’apparition de certains cancers comme le cancer du sein, de la prostate, de l’estomac ou encore du côlon.

rol (LDL) baisser ; une consommation fréquente de tomate permet également de réduire le risque d’AVC chez les individus.

Elle donne bon cœur. De récentes études ont démontré que grâce à ses composants, les gens qui mettaient régulièrement de la tomate dans leurs menus avaient des chances de voir leur taux de mauvais cholesté-

Elle permet de rester jeune. La tomate est riche en vitamine E, en vitamine C, en bêta-carotène et en lycopène, des composés qui possèdent tous un fort pouvoir antioxydant. C’est donc un fruit parfait pour lutter contre les

Elle nous permet de rester jeune ; elle est un aliment anti-cancer ; elle lutte contre le diabète, contre l’hypertension artérielle, etc. On n’a jamais imaginé ce que la tomate rouge peut apporter à la santé. DR. radicaux libres, des composés responsables du vieillissement prématuré de nos cellules...

au mieux des fibres de la tomate, on n’oublie pas de la manger avec la peau, sans la peler.

Elle permet de stimuler le transit. Eh oui : grâce à sa richesse en fibres, la tomate est idéale pour relancer en douceur les transits intestinaux un peu paresseux, et nous aider à retrouver un ventre plat. Mais faites surtout très attention : pour profiter

Elle permet un effet bonne mine. Même si la tomate n’a pas la couleur orange de la carotte, ce fruit est riche en bêta-carotène, un pigment qui favorise la création de mélanine chez l’homme, la couleur de la peau, des cheveux et des yeux dépendent principalement de son

Sous le feu des critiques, AstraZeneca renomme son vaccin par un imprononçable nom Vaxzevria

N

ouvelle stratégie. Le vaccin conçu par le laboratoire suédo-britannique AstraZeneca et l’Université d’Oxford a été renommé le 25 mars dernier. L’EMA, l’Agence européenne du médicament a discrètement validé ce changement de nom. Nouveau nom, nouvel emballage, pour un vaccin qui a beaucoup fait parler de lui. Le nouveau nom imprononçable est Vaxzevria. Le vaccin reste inchangé. PERTE DE CONFIANCE. Suspendu dans plusieurs pays par crainte qu’il ne provoque des caillots sanguins, parfois mortels, le vaccin AstraZeneca sort conforté d’essais cliniques de phase III réalisés aux États-Unis : il s’est montré efficace à 79 % pour prévenir le Covid-19 symptomatique dans la

population générale et à 100 % pour empêcher les formes sévères de la maladie et l’hospitalisation, a affirmé le laboratoire suédo-britannique lundi. Il est efficace à 80 % chez les personnes âgées et n’augmente pas le risque de caillots sanguins, selon le laboratoire, alors que plusieurs pays ont renoncé à le prescrire aux plus âgés en raison d’un manque de données sur les séniors. La confiance de l’opinion publique dans ce vaccin a chuté ces deux dernières semaines en raison de la crainte d’effets secondaires et de la suspension de la vaccination dans plusieurs pays, selon une étude d’opinion réalisée entre le 12 et 18 mars. Ce vaccin est perçu comme plus dangereux que sûr en Allemagne, en France, en Espagne et en Italie, souligne l’institut YouGov.

L’Agence européenne des médicaments (EMA) l’a pourtant jugé « sûr et efficace » et l’utilisation du vaccin a repris dans plusieurs pays. Il faut dire que la réponse à la suspicion apportée par les autorités sanitaires de certains pays, dont la France, et les agences internationales de santé telles l’AME et l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a été à minimiser le lien de causalité entre ces décès ou complications graves et l’injection de ce sérum issu d’une technologie naissante sans aucun recul indispensable. Un cardiologue, universitaire, médecin des hôpitaux de France et du Cameroun, le Professeur Aimé Bonny donne des arguments scientifiques éprouvés que certains de ces cas malheureux ne peuvent pas être du fait du hasard, mais bel et bien de la iatrogénie. avec AGENCES n

type et de sa concentration - et est idéal pour nous donner un joli teint hâlé sans avoir à passer par la case «soleil». Elle permet de protéger notre peau. En période de plein soleil, pour éviter de devenir rouge comme une tomate en s’exposant au soleil, il ne faut pas oublier de faire le plein de tomates dans nos assiettes avant de partir en vacances ! En effet, le lycopène est un pigment créé par la tomate pour se protéger des rayons ultraviolets du soleil, et qui a le même effet sur nous ! Parfait pour garder un teint abricot tout l’été, et préserver notre capital solaire par la même occasion... Elle permet de garder la ligne. En saison de plein soleil,

Elle est contre l’hypertension artérielle. Grâce à sa richesse en vitamines A, C et E, mais également en calcium, en potassium et en lycopène, la tomate empêche le mauvais cholestérol de s’attacher aux parois des vaisseaux sanguins, ce qui entraîne leur hypertrophie, et l’augmentation de la tension artérielle. Elle permet de lutter contre le diabète. En raison de sa richesse en lycopène (encore lui !) et en chrome (un oligoélément très important dans le processus de métabolisation du glucose), la tomate pourrait améliorer le contrôle de la glycémie et prévenir l’apparition du diabète de type 2. Elle est une redoutable arme anti-acné. Dernier bienfait santé que l’on peut reconnaître à la tomate ? Le lycopène (toujours lui !) qu’elle renferme est une substance qui a été reconnue très efficace pour lutter contre l’acné et les petits boutons qui viennent parfois se taper l’incruste sur notre visage. Mais attention : pour en profiter, il faut consommer des produits dérivés de la tomate (jus, ketchup, etc.). Vous hésitez toujours?

Pâques sans agneau?

Il n’y a pas de Pâques dans la tradition connue, sans l’agneau, difficile d’imaginer un repas de Pâques sans agneau, l’agneau pascal !, les

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 19.

asperges, les œufs (et pas que ceux au chocolat), comme l’épaule d’agneau entière rôtie au four ou un bon gigot d’agneau à l’ail.


international

bestSoft

|

Gérer une relation amoureuse sur le lieu de travail

L

es relations amoureuses au travail ne sont pas rares. Plusieurs décisions de justice se sont penchées sur cette épineuse question, qui peut avoir des conséquences dans la sphère professionnelle. Un tiers des français sont tombés amoureux au travail et sont restés dans cette relation affective plusieurs années, selon le moteur de recherche d’emploi Adzuna.fr. Plus de la moitié sont même restés ensemble plus d’un an, c’est dire que la vie privée et la vie professionnelle peuvent se retrouver imbriquées. C’est d’ailleurs très souvent le cauchemar des employeurs qui craignent que la relation finisse mal et que le malaise créé par la rupture rejaillisse sur la qualité du travail, sans oublier l’intérêt suscité par la romance sur les collègues dans l’entreprise. L’avocat Roland Perez a évoqué cette épineuse question, samedi sur Europe 1. UNE ROMANCE QUI PEUT MAL TOURNER. Les juges suprêmes ont eu à connaître à plusieurs reprises d’affaires ou l’un des salariés, voire parfois les deux concernés par la relation amoureuse, ont été licenciés. Ayant contestés leur licenciement au nom du respect de la vie privée, la Cour de cassation a dû trancher. Il y a près de 10 ans, un formateur dans une banque fait la connaissance d’une collègue dont il s’éprend. Une relation amoureuse s’installe et avec elle des phases de ruptures et de reprises de l’histoire amoureuse. Mais un beau jour, la relation amoureuse tourne vraiment mal au point que le formateur espionne sa collège au moyen d’une balise GPS qu’il installe à son insu, dans sa voiture personnelle, pour connaître tous ses déplacements. Et via la messagerie professionnelle de la banque, il lui envoie des messages plutôt très privés alors qu’il semblerait que la collègue en question lui ait signifié clairement la rupture de leurs relations amoureuses. Quand l’employeur découvre les mails et surtout le GPS

En France, un tiers des personnes sont tombées amoureuses au travail, sont restées dans cette relation affective plusieurs années. DR. espion, il licencie sur le champ le salarié. Si le conseil des prud’hommes donne raison à l’employeur, la cour d’appel et la Cour de cassation appelées à rejuger de l’affaire, estiment quant à elles, le licenciement injustifié. La Cour de cassation, qui a confirmé la décision de la cour d’appel, estime que les faits concernent la vie privée des salariés. D’ailleurs le GPS a été installé non pas sur un véhicule de la société mais dans le véhicule privé de la collègue. Et il y avait juste eu deux courriels intimes échangés sur la messagerie professionnelle et cela n’avait aucunement affecté la bonne marche de l’entreprise. Reste qu’avec en moyenne 7 heures (et parfois beaucoup plus) passé chaque jour sur son lieu de travail, il n’est pas surprenant de constater que l’entreprise est un lieu propice aux amitiés, ou plus si affinité. En effet, selon une étude réalisée par Monster en 2007 dans plusieurs pays d’Europe, 30% des couples se sont rencontrés au travail. Avec un(e) collègue, un responsable, un subor-

donné ou même votre patron… Une fois les premiers émois passés, il est utile de vous poser les bonnes questions sur l’impact que cela pourrait avoir sur votre carrière et les précautions à prendre au travail. Pour éviter les déboires amoureux et professionnels, voici 4 règles officieuses à garder en tête dans vos relations intimes au travail :

dehors de la relation lorsque la journée se termine. Pensez rapidement à instaurer des règles pour créer un équilibre dans votre relation amoureuse et ainsi éviter les dérives au boulot. Essayez de cloisonner les discussions pour ne pas parler du travail à la maison, et inversement.

1. Savoir faire preuve de discrétion. Au quotidien, évitez les allusions, mots d’amour et marques d’affection, comme le fait de s’embrasser au travail. Même si vous ne cachez pas votre relation à vos collègues, il serait maladroit de l’étaler aux yeux de tous. Le risque ? Mettre mal à l’aise les autres employés ou créer des polémiques (favoritisme, prise de parti, etc.). Faites preuve de réserve et de décence afin de préserver l’équilibre de vie au bureau.

3. Savoir quitter l’entreprise au bon moment. Le travail peut faciliter les rencontres, mais il ne fait pas forcément durer l’amour. En effet, de nombreux couples se forment sur leur lieu de travail, mais les contraintes qui vont avec (la discrétion, l’équilibre perso/pro, etc.) peuvent mettre en danger votre relation. Dans cette situation, difficile de tenir la distance. Si la relation intime devient sérieuse, l’un de vous deux aura tout intérêt à chercher une opportunité dans une nouvelle entreprise, sans pour autant sacrifier sa carrière.

2. Maintenir une limite entre pro et perso. Le plus compliqué n’est pas forcément de laisser la relation en dehors du lieu de travail, mais de laisser le travail en

4. Faire attention aux comportements incorrects. Soyez vigilant(e)s ! Une relation au travail, même initialement consentie, peut parfois devenir problématique. C’est notam-

ment le cas si une amitié a été mal interprétée ou suite à une rupture en mauvais termes. Face à des comportements abusifs ou du harcèlement, il est indispensable d’alerter votre entourage personnel et professionnel (responsable, dirigeant, ressources humaines, etc.). Vous tourner vers un avocat en droit pénal est également une solution pour être conseillé(e) et défendu(e). EN FRANCE, LES SANCTIONS POSSIBLES. «Chacun a droit au respect de sa vie privée». Avec cette phrase, l’article 9 du Code Civil protège la vie privée de tous les salariés pendant et en dehors de leur temps de travail. Vous n’êtes donc à aucun moment obligé(e) de déclarer votre relation à votre entreprise. L’employeur n’a pas le droit de s’immiscer dans la vie privée de ses collaborateurs. Concernant les couples en particulier, les lois Auroux (qui ont modifié le Code du Travail en 1982) sont venues préciser que «la vie de couple ne relève pas de l’entreprise», contextualisent ce droit au respect de la

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 20.

vie privé. Vous êtes donc dans votre bon droit de ne pas piper mot sur votre relation à votre hiérarchie. Faire preuve de transparence peut cependant s’avérer nécessaire pour éviter un quiproquo ou un conflit d’intérêt. Utilisez votre meilleur jugement. De la même manière que vous n’êtes pas obligé(e) de déclarer votre relation intime avec un(e) de vos collègues, votre employeur ne peut pas vous licencier à cause d’une relation amoureuse. Ce licenciement serait jugé abusif. Un licenciement n’est possible que si la relation a des répercussions néfastes sur la réalisation de vos objectifs ou sur l’image de l’entreprise. Mais dans ce cas-là, ce n’est pas la relation en elle-même qui est sanctionnée, mais bien la faute professionnelle. De la même manière, votre entreprise n’a pas le droit d’insérer dans votre contrat de travail une clause interdisant toute relation amoureuse sur le lieu de travail. Ce qui est une discrimination sur la situation de famille, interdit, comme le stipule l’article L1132-1 du Code du travail.

avec AGENCES n


international

rêve d’auto

|

Le prochain Land Cruiser annoncé a pour nom LC300

L

e vénérable Land Cruiser fait toujours des émules. La prochaine génération, nom de code LC300, arrivera bientôt sur les routes japonaises et l’engouement est tel que plus de 20.000 précommandes ont déjà été enregistrées dans l’archipel. Rien d’anormal jusquelà, si ce n’est que les clients ont dû signer un contrat stipulant qu’ils s’engagent à ne pas revendre le véhicule ou à le destiner à l’export. L’information a été relayée sur un média japonais après qu’un client a partagé le contrat en question sur son compte Twitter. Un mode de fonctionnement inhabituel pour un constructeur généraliste, qui s’explique d’une part par la volonté de la marque de contrer la spéculation sur un modèle très demandé, d’autre part pour éviter que le véhicule ne se retrouve dans des pays où il serait en violation avec les lois sur les échanges commerciaux. Suivant le lieu de l’export, Toyota va jusqu’à citer des «problèmes majeurs qui peuvent menacer la sécurité mondiale». De là à lire entre les lignes et affirmer que Toyota souhaite faire en sorte que ses véhicules ne tombent pas aux mains de terroristes au MoyenOrient, où les Land Cruiser et Hilux sont très prisés, il n’y a qu’un pas que beaucoup de médias spécialisés dans le monde ont déjà franchi. DÉJÀ DANS LA TOURMENTE. Il faut dire que le constructeur japonais s’est déjà retrouvé dans une situation délicate en 2015, quand le gouvernement américain lui a demandé des comptes après que plusieurs vidéos montrant des djihadistes parader dans des 4x4 Toyota ont fait surface sur internet. Particulièrement appréciés dans cette région du globe, ces engins robustes ne craignent pas les mauvais traitements, d'autant qu’ils sont fabriqués par une

Un Land Cruiser qui continue de faire des émules et le constructeur japonais a posé quelques conditions pour sa prochain génération. DR.

marque qui n’est pas américaine, ce qui arrange beaucoup leurs acheteurs. Toyota n’a pour l’instant pas communiqué officiellement sur ce contrat, qui semble de toute manière destiné au marché japonais seulement. Quant à savoir si les sanctions prévues à l’encontre

des contrevenants seront réellement appliquées ou non, cela reste à prouver. Dans le contrat, Toyota reste vague sur les peines encourues, parlant simplement de « suspendre les transactions » avec les personnes impliquées en cas de violation constatée des termes mention-

nées. En revanche, le média japonais va plus loin en affirmant que les premiers sanctionnés seraient les concessionnaires ayant vendu la voiture aux mauvais clients, puis que les concessionnaires pourraient à leur tour se retourner contre les clients fautifs. Impossible

de savoir si Toyota ira jusqu’à empêcher certains concessionnaires d’acquérir de nouveaux modèles, ou si des clients seront carrément blacklistés par la marque. Les concessionnaires pourraient aussi très bien demander des dommages et intérêts aux clients qui ont

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 21.

enfreint les règles. Aucune durée d’interdiction de revente n’est non plus stipulée, bien que les rumeurs parlent d’un an minimum avec le même nom sur la carte grise. En tout cas, ce contrat permettra au moins au géant nippon de garder la balance de l’offre et

de la demande en sa faveur et d’éviter que le marché de l’occasion pullule de LC300 vendus plus chers que leurs homologues neufs. Land Cruiser laissera tomber le V8 pour un V6 3.5 biturbo, tandis qu’un V6 diesel 3.3 biturbo sera lui aussi disponible suivant les marchés.


international

JoTokyo

|

Si les R-dCongolais ont échoué, des Africains ont su se distinguer

A

aux Jeux Olympiques Tokyo 2020, le

Congo-RDC a fait piètre figure. Pas une seule médaille nulle part même en boxe mais des chamailleries qui n'en finissaient pas. L'encadrement n'a pas été au rendez-vous, comme d'habitude et les athlètes se sont souvent pris en charge euxmêmes. Mais des pays africains ont su marquer leur passage. Parmi ceux-ci, la Namibie dont l'athlète Christine Mboma a fait sensation en remportant l'argent sur le 200 mètres alors que l'on attendait un duel Elaine Thompson-Herah-Shelly-Ann Fraser-Pryce. En saut en longueur, la Nigériane Ese Brume a longtemps fait la course en tête de la finale avant de décrocher la deuxième place du podium. 18 ANS, ATHLÈTE HYPERANDROGÈNE. Christine Mboma a donc remporté la médaille d’argent sur le 200 mètres où la Jamaïcaine Thompson-Herah est devenue une nouvelle fois championne olympique à Tokyo après son titre sur le 100 mètres. L’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou a terminé à la 5e place alors qu’une autre Namibienne, Beatrice Masilingi, a coupé la ligne juste derrière. Christine Mboma, qui ne courait le 200 m que depuis deux mois, a réalisé une fin de course ahurissante pour coiffer l'Américaine Gabrielle Thomas (3e) et Fraser-Pryce (4e). Athlète hyperandrogène de 18 ans, tout comme sa compatriote Beatrice Masilingi, Mboma a explosé cette saison pour devenir la 7e meilleure performeuse de tous les temps sur 400 m. Mais elle a dû se rabattre sur le demitour de piste interdite de s'aligner sur sa distance de prédilection, en raison du règlement sur l'hyperandrogénie. Mboma a couru son premier 200 m de haut niveau le 29 mai en 22 sec 73 avant de se consacrer pleinement à la distance. En cinq courses, finale olympique incluse, elle a gagné près d'une seconde pour décrocher l'argent en 21 sec 81.

Ci-ht, l'athlète namibienne Christine Mboma a fait sensation. Ci-bas, la Noire américaine Simone Biles. DR.

Christine Mboma et Beatrice Masilingi, 18 ans toutes les deux, se sont qualifiées pour la finale du 200 mètres des Jeux olympiques de Tokyo 2021, le 2 août. Les Namibiennes ont créé la sensation en séries et en demifinales, Mboma battant notamment deux fois le record du monde juniors et le record d’Afrique de la distance. Ces deux athlètes s’alignaient il y a encore quelques semaines sur 400 mètres avant d’en être écartées par la Fédération internationale d’athlétisme en raison de leur hyperandrogénie. « Je suis très heureuse d’être ici au Japon et c’est ma

première fois aux Jeux olympiques ». Regard naïf et voix fluette, Christine Mboma n'avait pas su comment commenter ses incroyables performances, ce 2 août 2021 à Tokyo, au 200 mètres des JO. «Je suis très heureuse de mon chrono et d’avoir battu le record du monde juniors, bégaie-t-elle. J’y suis arrivée deux fois le même jour. C’est fou pour moi… » La Namibienne a fait une entrée fracassante au plus haut niveau, en séries et en demi-finales du demi-tour de piste. D’abord en courant en 22 secondes 11, le matin. Puis en passant sous la barre des 22 (21’97) le

soir. « Je n’ai pas ressenti de pression, j’étais tout simplement focalisée sur mes courses », jure-t-elle pourtant, après avoir effacé le record d’Afrique de la Nigériane Blessing Okagbare (22.04). Première Africaine à courir le 200 mètres en moins de 22 secondes Christine Mboma a déjà gagné le respect de l’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou, vice-championne du monde 2017 et double championne d’Afrique en titre sur cette distance. « Elle a fait un excellent temps, s’est enthousiasmée Ta Lou. C’est la première fois qu’une Africaine descend sous les 22 secondes. Je suis contente

pour elle et ça me motive pour la suite ! » Face à la Namibienne Christine Mboma, une autre Namibienne Beatrice Masilingi face à l'Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou en finale du 200 mètres. Beatrice Masilingi a également décroché sa place parmi l’élite, en courant en 22.63 puis 22.40, battant ainsi deux fois son record personnel. Elle a aussi à 18 ans et ne semble pas encore très à l’aise avec ce nouveau statut. Pour Christine Mboma et Beatrice Masilingi, être à ce rendez-vous du 200 semblait improbable. Peu avant, les deux jeunes filles, méconnues du grand pu-

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 22.

blic, s’alignaient sur 400 mètres où elles enchaînaient les performances. Mais début juillet, la Fédération internationale d’athlétisme (World Athletics) les a écartées du tour de piste pour les JO 2021. Dans la foulée, le Comité olympique namibien a indiqué le motif de cette décision : les deux athlètes sont hyperandrogènes. C’est-à-dire que leur corps génère un taux de testostérone très au-dessus de la moyenne et de celui autorisé par World Athletics pour une femme. Un taux, selon l’instance, qui procurerait un avantage trop important sur les distances allant du 400 mètres au mile. Le règlement de World Athletics a ainsi empêché la Sud-Africaine Caster Semenya de défendre à Tokyo son titre olympique sur 800 mètres ou a forcé sa rivale burundaise Francine Niyonsaba à s’exiler sur 5000 mètres. Les deux Namibiennes sont les plus jeunes finalistes d’un 200 mètres aux Jeux olympiques depuis Allyson Felix aux JO 2004. Aux Jeux de Tokyo 2020, une autre noire - mais américaine a fait parler d'elle : c'est la gymnaste artistique Simone Biles, quadruble championne du monde au concours général, quintuple championne du monde au sol, triple championne du monde à la poutre et double championne du monde du saut de cheval qui aura connu une victoire morale après avoir renoncé à plusieurs épreuves invoquant la «santé mentale» suite au décès de sa tante mais elle a finalement accepté de concourir à la dernière épreuve le 3 août et arraché la médaille de bronze. «Nous devons protéger notre esprit et notre corps, pas seulement faire ce que le monde attend de nous. J'ai moins confiance en moi. Il y a quelques jours où tout le monde tweete sur vous et vous sentez le poids du monde. Nous ne sommes pas juste des athlètes. Au bout du compte, nous sommes des êtres humains et parfois, il faut savoir se mettre en retrait», avaitelle déclaré aux médias avant de se mettre provisoirement à l'écart.

avec AGENCES n


international

bestSoft

|

Innover pour maintenir le plaisir

E

nvie d’innover au lit, de changer de la traditionnelle levrette et de l’incontournable missionnaire (même si on les aime bien, quand même) ? Notre dernier coup de cœur en matière d’acrobatie dans le lit se nomme «l’arc de triomphe» et elle nous promet d’en prendre plein la vue, non pas sur Paris, mais sur notre partenaire. Cette position, peu connue du kamasutra a tout pour plaire aux amoureux de la douceur (et du yoga, car oui, la souplesse est requise par ici). L’arc de triomphe : quelle est cette position qui mixe souplesse et plaisir ? Non, vous n’aurez pas besoin de faire le pont pour former l’arc de triomphe. Toutefois, une légère souplesse sera requise pour réussir cette position du kamasutra. La personne pénétrée se trouve moitié allongée et moitié assise et aura besoin d’une certaine souplesse au niveau du dos (une nouvelle raison pour ne plus sauter les cours de yoga). Cette variante de l’andromaque garantit une excellente stimulation du clitoris pour un maximum de plaisir. En réalisant l’arc de triomphe, le couple se voit très complice, puisque la position favorise les échanges de regards, la tendresse et la sensualité. Vous aurez l’impression que les deux corps ne font plus qu’un, pour des orgasmes incroyables! COMMENT PRATIQUER L’ARC DE TRIOMPHE ? Pour réaliser l’arc de triomphe, votre partenaire doit s’asseoir sur le lit, les jambes étendues devant lui. Vous allez vous placer sur ses jambes afin qu’il puisse vous pénétrer. Vous vous cambrez alors vers l’arrière, jusqu’à ce que l’arrière de votre tête soit posé

sur le corps, s’attardant sur le clitoris… Cette variante du lotus s’adapte parfaitement au corps féminin, le contact entre les deux personnes offre un grand nombre de sensations. Les mains et les bouches libres, peuvent accentuer le plaisir, pour des orgasmes multiples que vous n’oublierez jamais.

Innover pour le plaisir. DROITS RÉSERVÉS. sur ses jambes. Vous sance extrême ! Pour pouvez ensuite lui pratiquer cette posiattraper les chevilles, tion du slow sex, la tandis que votre femme enfourche partenaire se penche son partenaire et en avant sur votre se cambre légèretorse. Il peut alors ment, afin que sa vous embrasser et vulve et son clitoris caresser les zones reposent sur le bas érogènes comme il le du ventre et le pelvis souhaite. La pénétra- de l’homme. Ensuite, tion profonde, lente elle se frotte contre et agréable, offre un son partenaire et véritable moment de effectue des petits plaisir. cercles avec son Andromaque, lebassin. Pendant ce vrette, speed bump, temps, l’homme peut missionnaire… Vos jouer avec ses mains, rapports sexuels se réalisant des caresses ressemblent et vous aimeriez les pimenter un petit peu ? Pourquoi ne pas vous essayer au «slow sex», avec la position du lotus. Dans le Kamasutra, es quescette dernière offre tions un moment intime comme entre les deux partis’il en cipants, où les corps pleus’unissent pour un vait... maximum de plaisir. Pour un orgasme Taille inoubliable, tentez de la main/ pénis. cette variante du lotus, dont vous ne Il est bon de rappourrez bientôt plus peler que la taille vous passer. ne compte pas La position du lotus vraiment, c’est la se présente comme manière dont on une légère variante se blablabla. Mais de l’andromaque. des chercheurs sudPlutôt que d’être coréens ont trouvé allongé, l’homme un rapport entre est assis, la femme la taille des mains enroule ses jambes et celle du sexe de autour de lui et l’homme : selon prend totalement le leur étude un peu contrôle. Dès lors, bancale datant de cette position per2012, plus il y a un met une pénétration écart entre la taille en profondeur et de l’index et celle les mouvements se de l’annulaire, plus veulent doux, sans le pénis du propriéva-et-vient, mais ils taire de la main est garantissent tout grand en érection. de même une jouis-

L’UNION DU CHAT. Commencez en missionnaire, mais assurez-vous que la position du pelvis de votre partenaire soit légèrement plus élevée. La base de son pénis effectue alors des mouvements de va-et-vient sur votre clitoris. Avec cet angle, le pénis reste constamment en contact avec le clitoris, vous permettant d’atteindre l’orgasme. Ahhh l’orgasme ! On nous en parle partout: dans la littérature, au cinéma, dans les magazines, il s’invite même dans des comptes Instagram qui lui sont dédiés. Véritable star au rayon de la sexualité, la quête de l’orgasme semble sans fin. Pour une grande majorité des femmes, il s’at-

teint par contact avec le clitoris. Lors de la pénétration du vagin, la masturbation de ce dernier peut alors s’avérer très utile (et agréable). Mais certaines positions sexuelles, lorsqu’elles taquinent le clitoris, l’enrobent ou le touchent, peuvent vous mener directement à l’orgasme.

des désirs de l’un comme de l’autre. De plus, pour avoir un orgasme, connaître son corps et son plaisir peut également aider. Découvrez quelles zones sont les plus érogènes chez vous, apprenez à vous faire du bien, pour ensuite savoir ce qui pourra ou non vous convenir.

COMMENT AVOIR UN ORGASME ? Le nirvana, grimper aux rideaux, monter au septième ciel… Vous en avez envie ? On vous comprend! Pour ressentir l’orgasme, il n’y a malheureusement pas de recette magique qui s’appliquerait à tout le monde. Effectivement, ce phénomène se joue aussi dans la tête, ainsi, on ne peut pas réellement le contrôler. Certaines personnes auront des grandes difficultés à atteindre l’orgasme, quand d’autres pourront les enchaîner (on n’est vraiment pas égaux…). Toutefois, le contexte apparaît essentiel. Pour monter au septième ciel, vous devez être en confiance avec la personne, avoir envie (le consentement, on le rappelle, est primordial) et qu’il y ait une réelle préoccupation

FAIRE L’AMOUR DANS UN PALACE. Pour savoir quels sont les fantasmes des femmes les plus répandus, l’Ipsos est tout bonnement aller leur demander. Si 96% des femmes fantasment, toutes ne sont pas prêtes à sauter le pas. Elles sont 80% à affirmer vouloir assouvir l’objet de leur désir. Après tout, un fantasme réalisé n’en est plus un. Parfois, il faut savoir garder un peu de magie et ne pas rendre réel tous les rêves. Mais quels sont les fantasmes qui vont faire monter la température. Il y a encore les grands classiques. Les fantasmes liés à la personne avec qui on couche : l’amour à plusieurs, avec un inconnu... Ou des choses qui sont plutôt liées à des situations : faire l’amour

à la plage, etc. Mais qu’importe le fantasme, ce qui prime, c’est évidemment que tout cela se fasse avec le consentement de chacun. Dominer : prendre le pouvoir fait forcément fantasmer les femmes. Bonne nouvelle : c’est assez simple à réaliser. Coucher avec une célébrité : reste à trouver cette fameuse star. Être dominée : forcément, on fantasme sur tout et son contraire. Si on veut dominer, on veut aussi tenter le contraire. Là aussi, l’important c’est le consentement. Faire l’amour sur la plage : une réponse qui surprend... Car si vous avez déjà pratiqué, vous savez qu’en réalité, c’est horrible. Faire l’amour à trois : Et pour les femmes, le fantasme serait plutôt de le faire avec deux hommes plutôt qu’avec un homme et une femme. Jouer les voyeuristes : observer un couple faire l’amour, voilà qui excite les femmes ! Le faire avec un inconnu : soit une personne que l’on ne connaît pas. Et non l’un des membres des Inconnus. Quoi que, cela reviendrait au fantasme de la célébrité.

Questions récurrentes

D

Mouais. Depuis, peu ou pas de littérature scientifique à ce propos. Même chose pour les questions de ratio nez/pénis, avant-bras/pénis ou pied/pénis, qui semblent tous découler de légendes urbaines. Le fait est qu’il n’y a qu’un moyen d’appréhender la taille d’un pénis, c’est de s’y confronter. Avec le consentement du propriétaire dudit pénis, évidemment. Pourquoi faire le rapport sexuel ? C’est : le plaisir. Sinon, pourquoi s’agiter avant de dormir, au risque de gâcher son rituel d’endormissement ? Oui, on peut faire l’amour tout le temps, même en télétravail main-

tenant, mais n’empêche que, si on en croit les statistiques, les rapports sexuels ont majoritairement lieu le soir. Biologiquement parlant, on peut aussi avoir un rapport sexuel dans l’objectif de procréer. C’est en tout cas ce que racontaient des cours de SVT en seconde. Il n’empêche que si le sexe ne vous dit trop rien, surtout ne vous forcez pas. Jamais. Sous aucun prétexte. Masturbation féminine 2 minutes. Si c’est : «une femme peut-elle atteindre l’orgasme en deux minutes de masturbation ?», la réponse est oui, c’est possible. E qué s’apelo-

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°S 1531-1532 | PAGE 23.

rio les stimulateurs clitoridiens. De rien. Si la question est : «est-ce que deux minutes de masturbation suffisent ?», c’est une toute autre affaire. Dis donc, Jack Bauer du clito, on vous a jamais dit que «patience et longueur de temps, font plus que force ni que rage»? C’est de La Fontaine. Sans jeu de mots. Quoique. En tout cas, comme tout plaisir est bon à prendre, si vous avez deux minutes à tuer, se masturber ou masturber une partenaire (qui est d’accord, cela va de soi), peut s’avérer être un passe-temps très satisfaisant. Une femme pas choisie 10 ans plus

tôt? Je suis gênée, j’ai l’impression de me retrouver dans les coulisses du clip Place des grands hommes, avec Éric qui se dit que finalement Séverine a moins mal vieilli que Laurence et que du coup, why not… Dites-moi que je me trompe, s’il vous plaît. Comme j’ai tout de même la main sur le cœur, et que l’avenir de Séverine - ou quel que soit son prénom - me préoccupe, je ne vous conseillerai qu’une seule chose : est-ce que, en toute objectivité, vous allez la rendre heureuse dix ans plus tard ? Si la réponse est un «oui» franc, je dirai why not…


international SINCE 1989

En Haïti, pas un juge ne veut enquêter

L

’insécurité est telle en Haïti que les juges refusent d’enquêter sur l’attentat qui a coûté la vie au président de la République, à son domicile, aux premières heures du 7 juillet. Trop dangereux. Samedi 7 août, la justice peinait à commencer son enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse, 53 ans, par un commando armé : un mois jour pour jour après le drame qui a enfoncé le pays un peu plus dans le chaos, le doyen du tribunal peine à trouver un juge prêt à se saisir de cette affaire explosive. « C’est un dossier sensible et politique. Le juge avant d’accepter d’instruire le dossier pense à sa sécurité et à celle de sa famille. C’est pourquoi, les juges d’instruction ne sont pas trop enthousiastes à l’idée d’accepter le dossier », a confié l’un d’entre eux. « Plusieurs juges d’instruction ont

à la Cour de cassation, la plus haute instance judiciaire du pays, un ancien sénateur et un homme d’affaires. Avant de transmettre le dossier au cabinet d’instruction, le parquet de Port-au-Prince a émis plusieurs mandats d’amener, visant notamment un responsable d’un parti politique de l’opposition, le président du parti de Jovenel Moïse et deux pasteurs haïtiens qui avaient publiquement exprimé leur opposition au président défunt.

Le 23 juillet, aux funérailles du président haïtien Jovenel Moïse, assassiné à son domicile, à Cap-Haïtien, Haïti, la principale ville de sa région du nord natale. AFP-VALERIE BAERISWYL. déjà fait savoir au doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince qu’ils ne sont pas intéressés à travailler sur le dossier », a ajouté cette source judiciaire. Pour rassurer ses magistrats, le doyen du tribunal, Me Bernard Saint-Vil, affirme avoir exigé du gouver-

nement qu’il garantisse leur protection. Quarante-quatre arrestations Le juge Bernard Saint-Vil avait annoncé mercredi que le nom du magistrat instructeur du dossier de l’assassinat du président serait connu jeudi. Mais face à la réticence des

juges d’instruction, ce délai n’a pas pu être respecté. La police affirme avoir déjà arrêté 44 individus dont 12 policiers haïtiens, 18 Colombiens et deux Américains d’origine haïtienne. Elle a émis des avis de recherche contre plusieurs autres individus dont un juge

Anti-vaccin dans la rue quand Covid-19 frappe

E

n France, les opposants au passe sanitaire et à la vaccination obligatoire des soignants ont à nouveau manifesté samedi 7 août 2021, pour le quatrième week-end de mobilisation, à Paris et dans plus d'une centaine de villes. De Toulon à Lille, des Français d'horizons étaient dans la rue. Le ministère de l'Intérieur avait recensé au moins 204.000 manifestants le 31 juillet dernier. « On attend globalement le même nombre de manifestants » ce week-end, a pronostiqué une source policière, des rassemblements étant prévus dans plus de 150 villes. Plus de quatre cortèges étaient attendus dans la capitale et la mobilisation sera scrutée à la loupe par les pouvoirs publics, même si le creux de l'été ne plaide pas pour une forte participation.

La préfecture de police de Paris tablait vendredi sur 10.000 participants. Le premier cortège s'est élancé du pont de Neuilly, à la mi-journée, à destination du centre de Paris. Un cortège composite auquel se sont joints des gens qui manifestaient pour la première fois contre le renforcement du passe sanitaire, rapporte notre envoyée spéciale, Marine de la Moissonnière. OUTRE-MER PARTICULIÈREMENT TOUCHÉS. Près de 66 % des Français ont reçu une première dose de vaccin anti-Covid. Mais face à une quatrième vague annoncée, conséquence de la progression du variant Delta, le gouvernement maintient ses appels à la vaccination, conforté par le verdict du Conseil constitutionnel en milieu de semaine. Le retentissement hospitalier de la 4e vague de Covid-19 se confirme. Les patients malades admis dans les hôpitaux sont plus nombreux et plus jeunes. En ce début de mois d’août,

plus de 3.500 personnes ont été admises à l'hôpital. C'est deux fois plus que la semaine précédente (+ 90 %) a indiqué Santé publique France, l'agence sanitaire dans son point hebdomadaire sur la pandémie. C'est une moyenne sur tout le territoire, mais évidemment, la tendance est plus forte dans les régions les plus touristiques. À tel point qu'en ProvenceAlpes-Côte d’azur, Occitanie ou encore en Corse, le plan Blanc a été déclenché, une procédure de crise permettant aux hôpitaux de déprogrammer des opérations et de rappeler des personnels en congés. C’est aussi le cas dans les territoires ultramarins de la Guadeloupe et Martinique : départements confrontés à une « croissance exponentielle des cas » de Covid-19 qui ont commencé mercredi soir un troisième confinement, assorti d'un couvre-feu strict de 20h00 à 05h00 et de restrictions de déplacement, ont indiqué les autorités. En Guyane, la situation sanitaire reste très tendue. Alors que les hôpitaux et services de réani-

mation ne désemplissent pas, le taux de vaccination dans le département reste quant à lui très faible (en grande partie à cause des fausses informations qui circulent à ce sujet). Pour alerter la population, près de 300 membres du corps médical guyanais ont signé une tribune cette semaine pour appeler les habitants à se faire vacciner. Une tribune dans laquelle les soignants expriment aussi leur épuisement après un an de pandémie.gateurs de l’appel à la vaccination. Cette 4e vague touche moins les personnes âgées que les trois précédentes, sûrement parce que cette catégorie est déjà massivement vaccinée. « L'âge médian des patients à leur admission à l'hôpital...(est) en diminution », soulignait aussi Santé publique France. Il est actuellement de 57 contre plus de 60 l'an passé. Et le vaccin semble décidément protéger des formes graves de la maladie souligne l'agence : dans les unités Covid, il y a actuellement douze fois plus de non vaccinés que de personnes vaccinées.

Le journal Le Soft International est une publication de droit étranger propriété de FINANCE PRESS GROUP en abrégé FINPRESS Groupe, FPG. FINANCE PRESS GROUP RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M Le Soft International Global site lesoftonline.net lesoft.be Kin’s kin-s.net LeSoftConcept LeWebSoftConstruct InterCongoPrinters Radio Télé Action Masimanimba. Grand Bandundu info@lesoft.be SIP-AFRIMAGES B-1410 Belgique. Tél 00-32-488205666. Fax 00-322-3548978. eFax 00-1-707-313-3691 DIRECTEUR GÉNÉRAL. Yerkis Muzama Muzinga. Phone +243-818371479. Directeurs associés Yves Soda. Christophe Dandy Lukeba. DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Pold Levy Maweja. RESPONSABLES ÉDITORIAL. T. Matotu D. Dadei Pold Levy Maweja Alunga Mbuwa. DIRECTION COMMERCIALE. Phone +243-818371479. Directeur de la publication. Munyonga Mubalu. AMP Agences et Messageries de la Presse belges. Accords spéciaux. Belgique. Trends. Trends, Tendances. Le Vif/L’Express. Knack. © Copyright 2021 FINPRESS. Imprimé à Kinshasa InterCongoPrinters Autorisation de diffusion en R-DC. M-CM/LMO/0321/MIN/08 datée 13 janvier 2008.

THE NEWSPAPER LE SOFT INTERNATIONAL IS PUBLISHED BY FINPRESS GROUP BRUSSELS PARIS KINSHASA WORLD DISTRIBUTION PRESSHOP BRUSSELS.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.