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Ce Belge devenu milliardaire au Congo

international THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER

SINCE 1989 N°1541 | VENDREDI 10 DÉCEMBRE 2021 | 20 PAGES €7 $8

Le Congo se réaffiche au monde

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LA UNE DU SOFT

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Le Congo se réaffiche au monde

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a fin justifiet-elle les moyens? Oui, selon une phrase souvent attribuée à Machiavel. Faux, à en croire Patrick Boucheron, l'auteur d'un Un Été avec Machiavel (Paris, Editions des Equateurs, 2017). «Pour Machiavel, lorsque l'on agit, on le fait toujours dans l'ignorance des fins. La décision politique se fait dans l'aveuglement», écrit ce professeur au Collège de France, titulaire de la chaire Histoire des pouvoirs en Europe occidentale. Pour Patrick Boucheron, le penseur italien (3 mai 1469-21 juin 1527) recommande plutôt de calculer les effets prévisibles au moment où l'on décide. «C'est une manière d'être prudent, ce qui ne veut pas dire timoré». Mais, précise-t-il, «il peut être prudent d'être audacieux». Peut-on dire que le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est du genre « prêt à tout, même à faire usage de moyens condamnables, pour atteindre un but »? Réponse : faisons confiance à l'Histoire, avant de porter un jugement, avec le nécessaire recul qu'elle permet... Pourtant, que de critiques sur les voyages à l'étranger du président de la République, débutés dès le lendemain de sa prise de fonctions, le 24 janvier 2019 ! En deux ans, certains comptent plus de 115 déplacements, puis en donnent le coût financier : des centaines de millions de $US dépensés, sans en préciser la source. À l'écoute de ces critiques, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo profite d'une tribune à l'étranger, face à la diaspora congolaise, pour déclarer que ses multiples voyages «ne sont pas une source de dépenses» ; qu'au contraire, « ils ont déjà ramené plus d’un milliard et demi de $US au Congo ». Dans un pays où la confiance est peu placée aux sources officielles, des justifications après coup pourraient avoir quelles influences dans l'opinion publique ? Ne faut-il pas voir ailleurs? En clair, se focaliser sur la fin de l'histoire, elle qui justifie les moyens,

avec la Belgique et avec beaucoup d'autres pays qui, aujourd'hui, refont confiance au Congo», poursuit-il. Au fond, qu'avec ces contacts à l'étranger, le Congo retrouve sa place longtemps perdue dans le concert des nations, à qui cela fera donc mal? T. MATOTU n

Kamerhe libre de tout mouvement

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Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo accueille la Directeure Générale du FMI Kristalina Georgieva, avec, à ses côtés, le ministre des Finances Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji et de la Gouverneure de la Banque Centrale Marie-France Kabedi Mbuyi Malangu. DR. rend justice en effet, quand le but est atteint ? Alors que le Président de la République va prononcer son troisième discours sur l'état de la Nation - lundi 13 décembre, dans deux jours, devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès voyons le regard que le monde porte désormais sur le Congo, trois ans après l'avènement de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. CES PAROLES ENTENDUES ET ÉCHANGÉES. Certes, l'insécurité est toujours aussi grande dans le pays malgré l'état d'urgence au Nord Kivu et en Ituri. Face à cet état, un chef militaire au front à l'est dresse un constat dramatique : « Comme elles l'avaient fait avec Mobutu, avec les FAZ, avec l'AFDL, avec les FAC, les FARDC continuent, comme d'habitude, à comploter, à se saboter, les unes les autres ». Donc, si la force militaire a toute sa place dans la défense du pays, il y a certainement plus : la diplomatie, l'entente aux frontières, des partenariats privilégiés surtout, en l'espèce, à l'est et le sud miniers. Pour en arriver là, il faut parler, en présentiel, en tête-à-tête, en distanciel, au téléphone, en visioconférence, nouer des rencontres stratégiques lors des sommets avec les maîtres du monde, avec les décideurs planétaires. Singapour, Corée du

Sud, Taïwan, Syrie, pays d'Afrique de l'ouest et d'Afrique centrale, etc., existent aujourd'hui, en dépit de l'insécurité, grâce à des parapluies. Que seraient la France, l'Allemagne, la Grande Bretagne, la Belgique, l'Europe, etc., aujourd'hui sans l'OTAN? Nul doute, Tshisekedi a voyagé à l'étranger et, en interne, des provinces qu'il n'a pas (encore) visitées : espace Équateur, espace Bandundu, espace Kasaï, le sien biologique. Croire que cet espace de l'ouest ne présente aucun intérêt à ses yeux, c'est faire mauvaise analyse. Comme l'écrit Boucheron, citant Machiavel, si «la fin justifie les moyens», «il faut plutôt calculer les effets prévisibles au moment où l'on décide». C'est le deuxième souci: la destruction économique du Congo. En l'espèce, le meilleure exemple est l'arrièrepays, les provinces de l'ouest ci-haut citées. L'absence tragique d'infrastructures - routes, écoles, hôpitaux, etc. - mêlée à l'atroce dégradation de la vie, est telle qu'il faut avoir débuté des projets avant de penser s'y rendre. Comment y aller, avec la crédibilité nécessaire, sans commencer par le commencement? D'où le retour de l'Inspection Générale des Finances, IGF en sigle, l'action de lutte pour la mobilisation des recettes publiques, contre la corruption, même si les

couacs restent entiers, que le pouvoir judiciaire n'aide pas toujours... Il y a toujours ce haut galonné : « Une guerre de vingt ans que l'on termine en trois mois ? Les Américains partis en Afghanistan pour un mois, ont fait quinze ans, en s'y retirant », dans le parfait désordre... « La haine, la jalousie, la manipulation ne construiront jamais le Congo. L'avenir nous dira quoi... ». L'avenir? Ce sont ces rencontres avec les décideurs du monde, ces paroles entendues et échangées. Avec le président américain Joe Biden, avec le premier ministre britannique Boris Johnson, avec l'ex-chancelière allemande Angela Merkel, avec les pays africains, avec nos voisins, avec la Directeure Générale du Fonds Monétaire International, qui, à l'invitation du président Tshisekedi, n'a pas tari d'éloges, à Kinshasa, à la nouvelle gouvernance congolaise. DÉFICIT DE NOTORIÉTÉ INTERNATIONALE. Si le président de la République salue la visite au Congo d’une délégation de haut niveau du Fonds Monétaire International, Kristalina Georgieva souligne, face aux médias, que «le Congo est le premier pays africain qu’elle visite depuis l’avènement de la crise du Covid-19». Cela en dit tout de la considération et de l'attachement qu'elle a pour notre pays. Pense-t-on

que ceci soit le fruit du hasard? L'économiste bulgare souligne les bonnes perspectives économiques du Congo qui affiche, pour 2021 et 2022, des prévisions de croissance «audessus de la moyenne africaine». Et, dès le lendemain, jeudi 9 et vendredi 10 décembre, voici le président congolais être invité par le président américain démocrate au sommet sur la démocratie, qui fut au centre de sa campagne, auquel prennent part 110 pays et territoires, dont les alliés occidentaux des ÉtatsUnis, le Brésil dirigé par un président d'extrême droite. Certes, la présidence de l'Union Africaine y est aussi pour beaucoup mais qui s'empêcherait de tirer parti d'une telle situation pour son pays ? «Le Chef de l'État est en train d’effectuer son travail. Il se déplace à l'étranger pour combler le déficit de notoriété internationale dont souffrait le pays avait autrefois. Des voyages qui coûtent beaucoup à la République mais qui rapportent beaucoup plus à la République en termes de notoriété internationale, de crédibilité et même sur le plan financier», achève, le 11 novembre 2021, l'Inspecteur Général des Finances, Jules Alingete Key. «Les relations avec les Institutions internationales s'améliorent et, en 2022, nous allons reprendre la coopération activement

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ital Kamerhe fait confiance à la justice congolaise, a déclaré mardi 7 décembre son avocat, Me Jean-Marie Kabengela dont la suspension, dans cette affaire, a été levée le 3 décembre par le Conseil d’État, a-t-il déclaré. Sur Radio Okapi, l'avocat congolais pense que si les règles de droit sont appliquées correctement, son client à qui la Cour de Cassation a accordé la liberté provisoire, est «innocent sur toute la ligne et (irréprochable) de tous les chefs d’accusations portées contre lui». « Nous, nous pensons que sur le plan de droit, à tous les niveaux de la procédure pénale, toute personne privée de sa liberté peut solliciter sa liberté provisoire. Maintenant, au niveau de la Cassation, la loi prévoit la possibilité de l’obtenir, et c’est ce qui a été fait » le 6 décembre, a poursuivi l’avocat. Selon des sources judiciaires, cette liberté accordée à l’ancien directeur de cabinet du Chef de l’Etat, est assortie d'une grande caution et de certaines conditions, sans plus de détails. Pour son avocat, Kamerhe est libre de choisir l’endroit où il doit se trouver. « La liberté provisoire n’indique pas là où l’individu doit se trouver. Il est libre de choisir. Soit, entre les mains de ses médecins, soit chez lui ou dans un autre lieu. En clair, il est libre de mouvement», a-t-il poursuivi. Condamné à 20 ans de prison ferme, puis à 13 ans en appel, Kamerhe serait déjà parti à l'étranger, en Europe ALUNGA MBUWA n


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À la reprise du procès Chebeya,

les ONGs reviennent en force

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nze ans après l'assassinat le 1er juin 2010 du défenseur des droits humains Floribert Chebeya et la disparition de son chauffeur Fidèle Bazana Edadi, le procès des responsables de ces crimes a repris le 22 septembre 2021 à Kinshasa devant la Haute Cour militaire à la prison de Ndolo. Si le corps sans vie du directeur exécutif de la VSV, Voix des Sans-Voix et membre de l’Assemblée générale de l’OMCT a été retrouvé dès le lendemain 2 juin 2010, à Mitendi sur le bord de la route Kongo Central, au volant de son véhicule Mazda qui l'avait conduit la veille au bureau de la police à l'invitation du général John Numbi Tambo, celui de Fidèle Bazana n’a jamais été retrouvé. Le FIDH-OMCT, Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains et les organisations membres de la FIDH, Fédération internationale pour les droits humains et de l’OMCT au Congo, l’ASADHO, Association Africaine des Droits de l’Homme, le GL, Groupe Lotus et la LE, Ligue des Électeurs (LE), «saluent la réouverture du procès et attendent qu’une justice impartiale soit enfin rendue», écrivent-ils dans un long communiqué parvenu aux rédactions du Soft International qui donnent les détails de l'affaire. «Pour l’heure, seul un semblant de justice a été rendu dans cette affaire. Sur les huit policiers poursuivis au départ, cinq avaient été condamnés le 23 juin 2011 par la Cour militaire de Kinshasa-Gombe. Cependant, le 17 septembre 2015, quatre d’entre eux avaient été acquittés en appel et la peine du cinquième, le colonel Daniel Mukalayi, avait été allégée», écrit le communiqué daté de Paris, Genève et Kinshasa. Depuis la reprise des audiences, plusieurs policiers ont été entendus par la justice congolaise, le commissaire supérieur Christian

2021, ils ont révélé de nouveaux éléments qui ont permis, après l’arrestation de Christian Ngoy en 2020, la réouverture du dossier le 22 septembre 2021 en RDC. Ces éléments sont venus conforter la version exposée par Paul Mwilambwe, principal témoin dans l’affaire et condamné par contumace à la peine capitale lors du procès en 2011. Ce dernier a pris la décision de

comparaître volontairement devant la Cour et sera entendu le 8 décembre 2021. Aujourd’hui donc, tous les condamnés en première instance sont présents à Kinshasa et devant la justice pour comparaître dans l’affaire», écrit le texte. Les ONGs «se félicitent de la réouverture du procès et espèrent qu’il donnera lieu à un jugement impartial et transparent. La société civile congo-

laise et les familles des victimes attendent une condamnation du général John Numbi Tambo, considéré comme le commanditaire de ces actes. Nos organisations demandent aux autorités congolaises de garantir le droit à un procès équitable dans cette affaire et à ce que justice soit enfin rendue, pour les familles des victimes ainsi que pour toutes les personnes et organisations défendant les droits humains en RDC. Nos organisations rappellent également que la sécurité du témoin Paul Mwilambwe, de retour en RDC après plus de dix années de cavale, doit être assurée par les autorités congolaises pour permettre le bon déroulé des audiences», écrit encore le texte de ces ONGs. Floribert Chebeya, écrit le communiqué, multipliait les enquêtes sur des dossiers de violations des droits humains sous le régime de Joseph Kabila. Le défenseur des droits de l'homme a

Paul Mwilambwe le 8 décembre 2021 devant la Haute Cour militaire. DR. teur général de la Le même jour, il est transféré à l’Audipolice. Détenu dans un cachot de l’ANR, torat général où il l'Agence nationale est auditionné de des renseignements 10 heures du matin sur Mwene Ditu, au soir. Pendant à la Gombe puis à l'audition, il reçoit un un autre situé sur appel téléphonique Nguma avant d'être de John Numbi. ramené sur Mwene Mwilambwe relate Ditu. le contenu de cette conversation. «L’ORDRE DE «Le général Numbi LES TUER VENAIT me dit : «ne dis pas DE KABILA». tout ce que tu as vu à Mwilambwe vit dans l’Inspection générale la clandestinité pende la police. Moi et dant neuf mois chez le président (Kabila), des membres de faallons te protéger. mille. Puis, se rend le Nous allons te faire 14 juin à l’Inspection sortir du pays, mais générale de la police il ne faut pas dire où tout le monde tout ce que tu as vu à l’accuse d’avoir trahi l’Inspection générale le pouvoir en place. de la police»».

Puis, un appel de Joseph Kabila. «Le président Kabila me dit comme John Numbi de ne pas dire la vérité à l’auditeur général. Il me dit que je serais évacué vers Lubumbashi». Après l'audition, il est ramené au cachot de l’ANR où il reste détenu. C’est ici qu’il apprend sa condamnation. Exfiltré à Lubumbashi, il quitte le pays pour la Zambie, se rend ensuite en Tanzanie. Mais suite aux relations entre le pouvoir de l’époque et la Tanzanie, il y vit sous un nom d’emprunt. Dès qu’il réunit les moyens, il quitte la Tanzanie pour le Sénégal aidé par des organisations des droits de l’homme. Dans le lot des révélations, Mwilambwe déclare à la cour que l’ordre de tuer Chebeya et Bazana «venait de l’ancien président de la République Joseph Kabila

par le biais du général Numbi». Il dit que toutes ces informations lui ont été confiées par le général Christian Ngoy. «L’ordre est venu que toute personne qui accompagnerait Chebeya, même si c’était sa femme, doit subir le même sort. C’est la raison pour laquelle il m’a montré le corps sans vie de Chebeya en disant que l’ordre est venu de la hiérarchie. Je lui ai posé la question : «quelle hiérarchie?» Il m’a cité le nom du général Numbi. Je lui dis : «qu’est-ce qui prouve?» Il dit le général avait reçu l’ordre du président de la République Joseph Kabila. C’est ce que Christian Ngoy m’avait dit», déclare-t-il sous les ovations d'une partie du public. Le jour de la visite de Chebeya et Bazana à l’Inspection générale de la police, sur invitation du général John Numbi, le

Les ONGs mettent la pression sur le procès Chebeya repris le 22 septembre 2021. DR. Ngoy Kenga Kenga et le sous-commissaire adjoint Jacques Mugabo, condamnés par contumace en première instance et arrêtés récemment au Congo. D’autres, qui n’avaient pas été jugés à l’époque - Doudou Ilunga, Jeancy Mulang et le général Zelwa Katanga Djadjidja - sont entendus comme renseignants. Une descente de la Cour a été autorisée en novembre 2021

sur les lieux où serait enterré le corps de Fidèle Bazana, sur la parcelle du général Djadjidja, chef de la police militaire à l’époque des faits et également poursuivi dans l’affaire. UN «JUGEMENT IMPARTIAL». «Les policiers Hergile Ilunga et Alain Kayeye, tous deux actuellement en exil, apparaissent comme deux exécutants de ces crimes. En février

enquêté sur les massacres et les crimes dans la province du Bas-Congo en 2008, impliquant l’armée, la police nationale et les services de renseignements, crimes coordonnés par le général Denis Kalume, le général Raus, un proche du Président de la République Joseph Kabila, ainsi que le général John Numbi. L’enquête devait faire l’objet de la constitution d’un dossier pour la Cour pénale internationale. Il avait pris contact avec un avocat belge afin de finaliser cette communication. Il avait réalisé une enquête sur le meurtre d’Aimée Kabila, demisœur du président Kabila, assassinée à son domicile à Kinshasa en 2008. Il avait affirmé détenir des informations sur le président de la République, concernant une dispute entre lui et sa demi-sœur au sujet de l’héritage de son père, l’ancien président Laurent-Désiré Kabila, assassiné en janvier 2001.

commissaire supérieur était de service. C’est lui qui avait reçu à la réception les deux activistes des droits de l’homme. «Je savais que Chebeya devait être reçu par le général John Numbi, et non, être tués», dit-il répondant à une question du ministère public. Cet officier de police a toujours accusé le général Numbi, devenu inspecteur des FARDC qui a quitté le pays par le Katanga pour l'exil après avoir proféré des menaces et bombé le torse dans sa ferme Beijing à Lubumbashi, en présence de ses partisans. Chef du protocole et de la sécurité des installations à l’Inspection générale de la police à l'époque, Paul Mwilambwe a cité, devant les juges, les noms de tous ceux qui étaient présents au moment de l’exécution de Chebeya et Bazana.

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Pour la première fois, le témoin clé du double assassinat face à la Cour

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l est le témoin clé du meurtre de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana le 1er juin 2010. Depuis dix ans, le commissaire supérieur adjoint Paul Mwilambwe vivait en exil à l'étranger. Il est de retour au pays. Un tournant dans le dossier Chebeya. Poursuivi pour association de malfaiteurs et désertion, il comparaissait pour la première fois le 8 décembre comme renseignant devant la Haute cour militaire siégeant en chambre foraine à la prison Militaire de Ndolo. Au lendemain de ce double assassinat, «toutes les caméras de surveillance ont été démontées», a déclaré celui qui était en charge de la sécurité des visiteurs de l’Inspection générale de la police nationale dirigée à l’époque des faits par le général John Numbi Tambo, alors inspec-

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Qui donc sait ce qui pourrait survenir? S’empêcher de jeter le bébé avec l’eau du bain paraît le seul schéma soutenable

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l avait été complet dans tous ses discours en lien avec la crise politique qui sévit présentement dans le pays avec l’arrêt des Conseils des ministres. Il a été court quand il l’a fallu, long quand il l’a fallu. On ne dira pas qu’il a été aussi complet que possible. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a clairement toujours été complet dans toutes ses récentes allocutions. Prenons le cas des hypothèses de travail qu’il a déroulées sur la table des consultations dans l’un de ses discours, celui de l’annonce des tours de table du Palais de la Nation intervenue au lendemain de la crise du protocole lors de la cérémonie de prestation de serment des juges de la Haute Cour au Palais du peuple, siège du Parlement, une goutte d’eau qui fit déborder le vase FCC-CACH qui allait peu après faire naufrage. On pourrait l’oublier. Jamais pourtant, le Chef de l’État n’avait rien exclu dans son offre... De même, lorsqu’il fit l’annonce de la nomination d’un informateur, jamais, le Chef de l’État n’avait rien exclu... Jusqu’à envisager l’hypothèse de l’échec de cette mission et d’en brandir la conséquence : la dissolution. Signe que Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo n’avait jamais rien considéré comme un point à jamais acquis, un point de non retour. Est-ce une question de choix d’éléments de langage qu’on en vient aujourd’hui à perdre de vue toutes ces fenêtres laissées ouvertes par le Président de la République ? En clair, qui sait, aujourd’hui, de quoi demain sera fait ? Dans la guerre de conquête du bureau de la Chambre basse et, du coup, de la prise de la Primature et, donc, du pouvoir réel, qui sait, aujourd’hui, en dépit des signes publics observés d’une tendance, quel ticket sortira des urnes dans les confrontations annoncées à l’hémicycle? Le vote n’est-il pas secret après que l’électeur eût opéré son choix qui n’est nullement impératif dans cet isoloir de dissimulation inventé

Bruxelles, 12 septembre 2018. Peu avant la débâcle de Genève, l’incroyable couple désormais constitué par Moïse Katumbi Chapwe et Jean-Pierre Bemba Gombo stratégiquement indissociable pour mieux se protéger et se défendre, peaufine ses stratégies qui vont conduire à la désignation de Martin Fayulu Madidi comme candidat de l’opposition. AFP-JOHN THYS. en 1857 par l’Australie, exporté dans le monde, dont au Congo? VÉCU COMME UNE CATASTROPHE NUCLÉAIRE. Même si le Président de la République dispose sur sa table d’une short list des candidats pré-sélectionnés, rien n’est jamais acquis. Tout dépend et dépendra des rounds à engager et à gagner sans la moindre contestation et... du dernier d’entre eux, le plus décisif, à gagner sans la moindre contestation. Mais lequel, pourquoi et comment? Quand on revoit l’arrivée en grande pompe à la Cité de l’UA du «Chairman» de Gemena JeanPierre Bemba Gombo et de l’ex-gouverneur multi-millionnaire du Katanga Moïse Katumbi Chapwe qui forment un couple clairement stratégique et indissociable afin de mieux se protéger et se défendre, des questions fusent. Fallait-il que le Président de la République bien qu’accompagné du

président a.i. de l’UDPS Jean-Marc Kabund A Kabund, reçoive ce couple dans ce format, le front dressé face à/ contre lui, ou cela aurait été préférable qu’il les écoute chacun en colloque singulier? Quand deux personnes ont pensé une stratégie, l’ont montée et l’ont fixée, qu’elles viennent à vous rencontrer brandissant à la main cette arme redoutable, celles-là sont à éviter dans une négociation dès lors qu’elles ont déjà pris une longueur d’avance. Cette image formée par un multi-millionnaire en $US qui n’a jamais rien caché de ses ambitions politiques d’accession au pouvoir suprême, qui, un jour, a nargué et a affaibli son mentor qui ne lui avait jamais rien refusé emportant avec lui des personnalités politiques de diverses provenances triées sur le volet alors qu’elles occupaient des positions clé dans l‘Exécutif et qu’il a, des années durant, miraculeusement fidélisées et continue de miraculeu-

sement fidéliser chaque jour qui passe, et celle d’un ex-chef militaire aguerri par des années de lutte armée puis d’enfermement et d’humiliation dans une cellule de la justice pénale internationale, fut vécue par des partenaires et des alliés de la première heure de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo comme une catastrophe nucléaire, que ces partenaires soient du CACH (P.A, UREC) ou issus des rangs des FCC, ceux-ci n’affichant pas que des Lucifer... Mais le débat ne s’arrête pas là. Le divorce d’avec les FCC était-il si irrémédiable ? Si oui, avec quels FCC ? Un Kabila hier comme aujourd’hui et certainement aujourd’hui plus qu’hier, est-il toujours aussi maître de la jungle politique congolaise ? Ce Kabila qui a fait son temps, dont nul ne veut plus dans le pays et qui, clairement ne réclame rien, sauf la garantie de sa sécurité et celle de ses proches, n’est-il pas aujourd’hui certainement plus qu’hier disposé à facilement lâcher

prise que ceux qui ont encore ou croient encore disposer de toutes leurs cartes, de tous leurs réseaux, de tous leurs millions enfouis dans des paradis fiscaux, de toute leur aura, et trouvent le moyen d’en rajouter encore et encore pour se conforter le plus possible avant de donner l’assaut final et d’attaquer qui ils veulent, dévorer qui ils veulent, à commencer par celui qui leur serait le plus à leur portée de main? Que l’un et l’autre ait chacun jeté son dévolu sur une institution clé - le premier, la Primature, c’est-à-dire l’Exécutif national, le second, le Parlement, là où tout se décide, notamment les lois - est éclairant. Quel Président accepterait une saillie aussi pire que celle des FCC ? L’eau qui a aidé à laver le bébé ne peut servir à rien. Elle est à jeter sans y penser. Mais jeter le bébé avec l’eau du bain c’est ne pas se donner la peine de séparer le bon du mauvais. Le seul schéma qui tienne aujourd’hui est celui qui empêche de

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jeter le bébé avec l’eau du bain. Qui ne sait comment cette présidence raillée, moquée par ceux-là qui l’investissent aujourd’hui fut obtenue ? Comment ne pas comprendre le parler-vrai de Kabund et, certainement, celui d’un autre parler-vrai, Mende? Avant de se normaliser, la politique au Congo n’a-t-elle pas besoin de plus de clarté et de moins de calculs? Un couple dont un membre passe son temps à faire des calculs quand l’autre se drappe d’une épaisse couette, peut-il exister? Il reste à souligner une phrase de l’informateur Modeste Bahati Lukwebo lâchée à sa conférence de presse. Celle qui vante la démocratie et la liberté qu’il convient de laisser à chacun des Citoyens quand viendra l’heure cruciale - à savoir 2023 -, d’opérer un choix souverain. Le Soft International n°1515, daté 27 janvier 2021.


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Batumona appelle les partis de l'Union sacrée à se préparer aux scrutins

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aurent Batumona Nkhandi Kham n'y est jamais allé par le dos de la cuillère dans son inaltérable appui à l'UDPS, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, parti au pouvoir depuis janvier 2019, au président de la République FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo dont il est très proche, qui a repris le bâton de pèlerin de son père, l'icône de l'opposition historique Étienne Tshisekedi wa Mulumba qu'il a fréquentée sans discontinuer jusqu'à sa disparition, le 1er février 2017 à Bruxelles, à 84 ans. « Les FPAU représentent le symbole de constance et de confiance au combat de l’UDPS », se félicite Laurent Batumona Nkhandi Kham. «Elles sont fières du parcours du combat qu’a entrepris le peuple congolais, depuis janvier 2019 à ce jour, derrière le président de la République, avec toutes ces péripéties au bord du désespoir jusqu’au relèvement et au redressement inattendu apporté par l’Union Sacrée grâce à l’abnégation et à la bravoure du Chef de l’État, le seul à avoir cru qu’il y avait encore de l’espoir qu’il a su dessiner et inculquer dans cette nouvelle dynamique tournée vers l’avenir sans oublier les grands Pionniers, les Dignitaires ici présents que vous êtes», poursuit celui qui est le coordonnateur des FPAU, les Forces Politiques et Sociales Alliées à l'UDPS, qui préside aux destinées de son parti, le MSC, Mouvement de Solidarité pour le Changement. C'était samedi 4 décembre 2021 à l'occasion d'une journée que celui qui fut en 2005, Vice-ministre des Travaux Publics et Vice-gouverneur de la ville de Kinshasa,

La pluie qui a arrosé la ville toute la matinée de samedi 4 décembre en faisant retarder le début de la manifestation, n'a découragé ni les invités remplis dans les deux tribunes érigées, ni les militants des divers partis politiques, chants à la bouche, drapeaux en l'air. DR. a baptisée «Journée Patriotique» en soutien aux Institutions du pays, qui a réuni, au siège des FPAU, boulevard Triomphal, dans la commune de Kasavubu, nombre de personnalités politiques, des présidents des partis politiques, des députés, des acteurs de la société civile dont certains sont d'anciens membres du FCC, le Front Commun pour le Congo, qui ont rejoint fin janvier 2021 le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo faisant basculer la majorité parlementaire à l’Assemblée nationale. « Nous devons quitter la distraction et préparer les élections de 2023 pour offrir au président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo la majorité parlementaire confortable non seulement à l’Assemblée Nationale et au Sénat, mais aussi dans les Assemblées provinciales avec un maximum des gouverneurs des provinces et la petite territoriale », poursuit Batumona.

La pluie qui a arrosé la ville toute la matinée en faisant retarder le début de la manifestation, n'a découragé ni les invités remplis dans les deux tribunes érigées, ni les militants des divers partis politiques, chants à la bouche, drapeaux en l'air. «Les FPAU restent engagées et déterminées à accompagner le Chef de l’État et à défendre son bilan et invitent le peuple à porter haut la candidature du Chef de l’État, FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo, pour sa réélection en 2023», poursuit Batumona, député élu de la Funa à Kinshasa, nommé en juin 2020, Directeur Général de la DGDP, la Direction Générale de la Dette publique, invité à prendre la parole par le Viceministre du Budget, Elysée Bokumwana Maposo, membre emblématique des FPAU, peu avant le mot de circonstance du Secrétaire général de l'UDPS, Augustin Kabuya Tshilumba. Ci-après extraits. « Avant toute chose,

nous rendons grâce à Dieu, Maître des Temps et des Circonstances pour la vie et la victoire qu’il accorde au peuple congolais et qu’il a accordée aux FPAU durant tout le parcours de sa création à nos jours et ce, sur un chemin rocailleux et plein d’embûches jusqu'à devenir machine politique qu’elle est aujourd’hui derrière l’UDPS. Les FPAU vous remercient pour avoir rehaussé de votre présence cette Journée Patriotique et qu’une classe politique, qui, désespérément croit tirer des dividendes dans la tentative de déstabilisation des Institutions légitimes du pays à travers des déclarations et activismes à outrance». « Créées en 2018, comme regroupement politique, les FPAU comptent en son sein 65 partis politiques, 22 mouvements associatifs et 23 personnalités politiques. En tant que regroupement, les FPAU constituent l’expression d’un engagement républicain sans faille des Résistants membres

constants, fidèles et loyaux du RASSOP, du moins restés attachés au combat de l’UDPS. D’où l’appellation FPAU, Forces Politiques et Sociales Alliées à l'UDPS. Les premiers objectifs étant la conquête du pouvoir, en soutien au candidat Félix Tshisekedi, le regroupement politique FPAU, dénommé UDPS Tshisekedi et Forces Politiques, UTFP, en son temps, soit en 2018, a eu comme premier Coordonnateur l’Honorable Jean-Marc Kabund, actuellement 1er Vice-Président de l’Assemblée Nationale et Président a.i. de l’UDPS que je vous demande d’applaudir, qui fut succéder par l’Honorable Laurent Batumona qui n’a ménagé aucun effort dans le parcours parsemé de plusieurs difficultés qui n’étaient guère un motif de lassitude». « C’est ici l’occasion pour nous de saluer la mémoire du Patriarche Yezu Kitenge qui fut un pilier important du RASOP et Parrain de notre plateforme, Haut

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Représentant du Président de la République et Envoyé Spécial du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, d’heureuse mémoire et du niveau atteint aujourd’hui par les FPAU. Je vous prie de vous lever pour observer une minute de silence en sa mémoire et aussi en mémoire du docteur Etienne Tshisekedi wa Mulumba ». « La cérémonie de ce jour, baptisée «Journée Patriotique» est un appel des FPAU au soutien des institutions de notre pays, lesquelles bénéficient de la confiance de notre peuple qui expérimente au jour le jour le fruit de l’engagement patriotique inédit de la part du Président de la République FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo, Chef de l’État. Les FPAU représentent le symbole de constance et de confiance au combat de l’UDPS ainsi que d’attachement aux idéaux républicains prônés par elles quand jadis le combat de la démocratie était perçu comme une utopie

dans le contexte d’une dictature sans partage, destinée à décourager toute diffusion d’espoir à travers l’engagement politique de l’UDPS, par la répression politico-judiciaire et militaire au centre d’une gouvernance par défi». « Combattant la résignation, le peuple congolais a su vaincre et mettre fin au règne de la dictature, grâce à l’UDPS et ses alliés, notamment les FPAU, par l’élection du président de la République FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo en 2018, et, donc, la première alternance démocratique en République Démocratique du Congo. Cette alternance obtenue au prix de grands sacrifices jusqu’au plus suprême consacre l’écriture de l’histoire de la RDC par son peuple à l’ancre de larmes et de sang humain traduisant sa détermination à vivre comme un peuple prestigieux et fier de son identité, détermination alimentée par le credo «Le Peuple (suite en page 7).


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« FPAU, symbole de constance et de confiance au combat de l'UDPS »

(suite de la page 6).

d’abord», lequel constitue le fil conducteur de l’engagement du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo face aux défis multiples et variés dont les priorités furent notamment l’état de droit, la justice, la gratuité de l’enseignement de base, la sécurité, le social, la diplomatie, l’économie, les Finances Publiques. Bref, la recherche de l’amélioration du bien-être du peuple congolais ». « En effet, l’attente fut énorme dans le contexte d’une confusion politique à la base de la situation sociale morose, de l’insécurité grandissante, ainsi que d’une diplomatie en perte de vitesse au regard de la détérioration de la situation politique interne, surtout la persistance de la corruption érigée en mode de gestion et l’impunité au centre de la destruction spectaculaire des structures socio-économiques. Face à ce paysage politique, la rationalité républicaine fut, pour le Président de la République, de favoriser l’harmonie et la cohabitation pacifique à travers une mutualisation des forces politiques souscrivant à la logique et la vision de la reconstruction du pays par l’instauration d’un État de droit, gage de la bonne gouvernance. Il fut également question de normaliser l’environnement politique caractérisé hier par l’intolérance à la base de la crispation». « C’est ainsi que la décrispation du climat politique a été l’une des premières actions du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo». «Ce qui a suscité l’espoir et remobilisé la nation toute entière au travail de la reconstruction non vue du même œil par les partenaires politiques de la coalition gouvernementale, notamment, notre ancien partenaire qui fut employé à multiplier des crises, des blocages et des dysfonctionnements institutionnels au motif d’un appétit vorace du pouvoir pour 2023. L’évidence de l’échec de cette coalition à la limite de la patience et d’un désir profond du changement dans la prise de conscience de certains partenaires politiques, le Chef de l’État Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo en appela, à l’issue des Consultations de tous les Leaders de la

Trois orateurs. Le coordonnateur des FPAU Laurent Batumona Nkhandi Kham (en haut à g.), le Secrétaire général de l'UDPS Augustin Kabuya Tshilumba (en haut à dr.), le Vice-ministre du Budget Élysée Bokumwana Maposo (en bas). DR. nels. Nous devons nous convenir, chers collègues que l’exercice du mandat effectif du président de la République vient de démarrer seulement en juillet dernier 2021 ». « Pour le président de La République, le social constitue son cheval de bataille. Aussi, recherchet-il que l’eau potable puisse couler dans les robinets, l’électricité soit accessible à tous, l’aménagement des infrastructures routières et ferroviaires, le paiement des salaires des militaires, policiers, fonctionnaires et enseignants dans le respect des échéances, la résorption du chômage à l’exemple du Forum sur la batterie électrique, sans oublier la promotion sportive afin que nos Léopards dans toutes les vous êtes en vos rangs motif de satisfaction pour à leurs occupations sans société Civile et des Leadisciplines fassent des ders politiques, à l’Union et titres. Vous méritez le peuple congolais qui y oublier d’autres poches meilleurs résultats. Ce du peuple autour de des applaudissements. voit venir l’amélioration noires dans le Sud-Kivu qui justifie sa présence l’idéal politique, à savoir, Les FPAU se félicitent de des conditions sociales et ailleurs. Les FPAU dans les stades leur l’intérêt supérieur de la l’action gouvernemengrâce au maintien de la saluent l’installation du apportant motivation et nation au profit de tous tale sous l’impulsion du même discipline finannouveau Bureau de la réconfort ». les Congolais à travers président Félix-Antoine cière et du combat enCÉNI, étape très décisive « Nous ne le dirons une action gouvernemen- Tshisekedi Tshilombo gagé contre le détournefranchie pour la consojamais assez, les FPAU tale placée sur le besoin ment des deniers publics lidation du processus qui, par lui-même, avec exhortent les Congolais prioritaire notamment le démocratique à travers une diplomatie agissante, par l’IGF à qui les FPAU à aimer la Patrie RDC, social du peuple». signe le retour de la RDC présentent également ses l’organisation des élecà soutenir les Institu« D’où la création de sincères félicitations et autour de la table des tions démocratiques et tions de la République, à l’Union Sacrée pour la apportent soutien ». crédibles». grandes nations diris’approprier les actions Nation qui représente la geantes du monde grâce « Les acquis de son bilan «Chers Collègues nous du Chef de l’État, à rester réconciliation du peuple à la stabilité des institusont élogieux, entre devons quitter la disvigilants contre les ennecongolais. Les FPAU se autres les travaux de 100 tions du pays, laquelle traction et préparons mis de République. réjouissent et sont fières jours, la baisse du billet justifie également le les élections de 2023 Aimer la patrie c’est : le du parcours de combat renouement des relations d’avion, l’annonce de la pour offrir au Président respect du Bien Public depuis janvier 2019 qu’a baisse des prix des denet l’ouverture de la RDC Félix-Antoine Tshisekedi dans son sens élargi ; le fait le peuple congolais au reste du monde ainsi rées de première nécesTshilombo la majorité civisme dans son sens derrière le président de que l’afflux des financesité ». parlementaire conforélargi ; la contribution à la République à ce jour, ments émanant des FMI, « Saisissant en cette table non seulement à l’effort National ; le souavec toutes ces péripéties de la Banque mondiale, l’Assemblée Nationale et tien aux FARDC et Sercirconstance, l’occaau bord du désespoir de la BAD, de la BADEA, sion d’exprimer notre au Sénat, mais aussi dans vices de Sécurité ; aussi, jusqu’au relèvement et compassion envers nos etc., assisté par le Preles Assemblées Provinet surtout de dresser nos au redressement inattencompatriotes de l’Est, mier ministre Sama Luciales avec un maximum fronts pour un Congo du apporté par l’Union konde, notre compagnon les FPAU soutiennent le des Gouverneurs des radieux et solidaire ». gouvernement congolais, provinces et la petite Sacrée grâce à l’abnégade lutte et combattant « Les FPAU restent engation et à la bravoure du les FARDC ainsi que nos vertébré qui mérite aussi territoriale. Nous, les gées et déterminées à Chef de l’État, le seul à services de sécurité enga- FPAU et l’UDPS, sommes accompagner le Chef de des applaudissements. avoir cru qu’il y avait La stabilité du cadre gés dans le combat pour champions des activités l’Etat et à défendre son encore de l’espoir qu’il macro-économique l’éradication de l’inséde la rue. Que nos adver- bilan et invitent le peuple a su dessiner et inculinduite par la bonne curité à l’Est à travers saires politiques puissent à porter haut la candiquer dans cette nouvelle gouvernance et la bonne l’État de siège dont le oublier le glissement et le dature du Chef de l’État, dynamique tournée vers gestion des finances résultat inspire confiance dialogue. FATSHI démoFelix-Antoine Tshisekedi l’avenir sans oublier les publiques justifiant elle aujourd’hui où nos comcrate, tient à l’organisaTshilombo, pour sa réégrands Pionniers, les Diaussi la confiance du FMI patriotes de cette partie tion des élections dans lection en 2023 ». gnitaires ici présents que à la RDC, constitue un du pays peuvent vaquer les délais constitutionD. DADEI n LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1541 | PAGE 7.


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Comment un Belge crée une société au capital de 1.500 euros au Congo s'apprête à fêter deux milliards

Un des tracteurs John Deere de l'américain Deere & Company, dont le siège se trouve dans l'Illinois, acheté à 16.625 $US vendu au Congo à 51.265 $US. RFI.

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e volet belge du dossier Congo Hold Up que publient dix-neuf médias occidentaux dont le site d'information français de référence Médiapart, Rfi, Bloomberge, Le Soir, De Standaard, repris par

d'autres médias dans le monde, rappelle à certains Congolais nombre de souvenirs des affaires de l'homme d'affaires belge Philippe de Moerloose. L'un de ces souvenirs renvoie à un Congolais revenu d'exil qui se fait remettre deux

véhicules par l'ex-président de la République Joseph Kabila Kabange après que son garage eût été pillé en mai 1997 par les hommes armés de l'AFDL, à la prise de la ville et du pouvoir et deux ses véhicules, une Mercedes 500 G tout-ter-

rain et une Toyota Land Cruiser, eurent servi de véhicules officiels de l'alors maître du pays, le président Laurent-Désiré Kabila. C'est cette Mercedes 500 G qui conduisit Kabila Père à son premier meeting au grand stade de la

Capitale. Ayant reconnu le préjudice subi par le propriétaire, Kabila Fils devenu président, saisi par courrier, remit au plaignant un véhicule Toyota Land Cruiser arrivé directement du Japon et une Nissan Armada que le président

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utilisa certaines fois. Ce véhicule était resté stationné longtemps dans le parking de l'ATC, Auto Transport Company, la société de Philippe de Moerloose en plein centre des (suite en page 9).


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Au Congo, le Belge De Moerloose enregistre des « profits stratosphériques » (suite de la page 8). affaires de la Capitale. Mais il fallut impérativement changer la couleur du véhicule en passant du bleu - «la couleur du Président» - au noir choisi par le nouveau propriétaire. Mais celui-ci ignorait la surprise qui l'attendait. Jamais ce véhicule ne sut prendre la route. Des pannes à chaque déplacement... «Au volant en train de rouler, voilà que le moteur se coupe, perd la puissance », témoigne l'homme qui a préféré garder l'anonymat. Après plusieurs passages au garage, le diagnostic terrible tombe : «le véhicule a un défaut de fabrication. Il faut rechercher une pièce...». C'est le garage ATC de Philippe de Moerloose s qui l'avoue. Sauf que ni l'ATC, ni aucun concessionnaire, ni au Congo, ni en Belgique, ni dans les Emirats Arabes, ne sut identifier le véhicule. Le VIN (Vehicle Idenitification Number, le numéro d'identification du véhicule, est inconnu quand on interroge les ordinateurs. Sans numéro de châssis, impossible d'acquérir une pièce. D'où vient le mystère de ce véhicule fantôme? Vendeur n°1 de véhicules à l'État congolais, Philippe de Moerloose s'estil fait fabriquer des véhicules en inventant ses VIN, ces caractères inscrits en plusieurs endroits de chaque véhicule, indispensables pour l'identification et la reconnaissance? Quand il sent la pression susceptible de nuire à sa réputation dans le monde où il est connu, le tout puissant belge négocie. Il remet son véhicule personnel - un Land Cruiser - et reprend la maudite Armada passée depuis au cimetière. «Congo Hold-up ou comment devenir l’entrepreneur de l’année en Belgique?»

ment supérieurs à la moyenne. Après dix heures de route depuis Kinshasa, on les découvre enfin sur une piste du Kongo Central: les tractopelles extrêmement coûteuses fournies par l’homme d’affaires belge Philippe de Moerloose.

Bruxelles, septembre 2021, hôtel de Mérode. Philippe de Moerloose célèbre les 30 ans de son entrée dans le monde des affaires. Larmes aux yeux, ses enfants sont assis au premier rang, les peintures modernes de sa compagne accrochées derrière lui. «Notre chiffre d'affaires va augmenter de 20% par an, promet-il. Dans cinq ans, nous aurons franchi la barre des deux milliards. C'est ambitieux, je sais, mais nous y arriverons». DR. L’enquête Congo Hold-up s’est penchée sur le cas de

l’homme d’affaires belge, Philippe de Moerloose. Inconnu

du grand public au Congo et en Belgique, il a pourtant

bénéficié d’au moins 742,9 millions de $US de contrats avec

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l’État congolais, en enregistrant des profits très large-

« PROFITS STRATOSPHÉRIQUES». Un groupe d'ouvriers congolais les utilise pour niveler une route ravagée par les nids de poule. Ils passent des heures à s'attaquer à la terre rouge sous un soleil de plomb. Leur tâche est d'améliorer les routes d’accès, pour que les rizières, plantées de l'autre côté du fleuve Congo dans le parc agro-industriel de la vallée de Nkundi, puissent bénéficier au reste du pays. C'est un contraste étrange. Les tractopelles, tracteurs et niveleuses ont coûté des centaines de milliers de $US, mais les hommes qui les utilisent vivent dans la pauvreté. Lorsque nous demandons si les ouvriers reçoivent un salaire, ils hésitent à répondre, mal à l'aise. Un superviseur surveille leurs propos. «Parfois seulement», admet le plus âgé. C’est un ouvrier expérimenté, il a déjà travaillé avec les mêmes machines dans plusieurs autres provinces congolaises. Plus loin, dans un village, une énorme niveleuse de marque John Deere est à l'arrêt. La roue avant-gauche a crevé quelques jours plus tôt. Le contrat gouvernemental pour les excavatrices, que nos collègues du journal flamand De Standaard ont pu consulter, indique que cet engin a coûté 250.000 $US. « Nous avons encore des pièces de rechange, dit le responsable de ces engins de chantier. Mais si (suite en page 10).


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Ses sociétés ont reçu plus de 742 millions de $US de l'État congolais

L'homme d'affaires belge Philippe de Moerloose a disposait à Kinshasa un monument à son effigie entouré de deux employés congolais. PPLAAF/MEDIAPART. (suite de la page 9). cela continue de se produire, on risque d’abandonner cette machine en brousse. Ces engins ne sont pas faciles à réparer. Les moteurs de John Deere ont des composants électroniques. Dans tout le pays, on retrouve des tracteurs abandonnés depuis dix ans, la population ne peut même pas les bricoler», explique le superviseur. « Ce n'est pas bien pensé». L’enquête Congo Hold-up révèle pour la première fois comment le grand entrepreneur Philippe de Moerloose s'est enrichi au Congo. Cet homme d’affaires belge a systématiquement réalisé des

bénéfices mirobolants sur la vente de camions, de tracteurs comme ceux de Nkundi, et d'autres machines et équipements lourds. Les rapports annuels de la Banque centrale du Congo, BCC et les contrats que nous avons vus montrent qu'en quinze ans, les entreprises de De Moerloose ont reçu plus de 742 millions de $US de l'État. L'homme d'affaires belge a profité de la faiblesse des institutions congolaises pour s'enrichir au détriment de l’État. L’enquête Congo Hold-up montre également comment Philippe de Moerloose a entretenu des relations étroites

avec l'ancien président Joseph Kabila et sa famille pendant des années. DÉSORMAIS 129è FORTUNE DE LA BELGIQUE. Il a notamment vendu une résidence luxueuse à la bellemère de Joseph Kabila, à quelques pas de sa villa située à côté du club de golf de Bercuit, l’un des quartiers les plus riches de Belgique. Des documents internes, des factures des sociétés de Philippe de Moerloose et des copies de contrats signés avec le gouvernement congolais, montrent comment l'homme d'affaires belge surévalue le prix de

vente des véhicules par rapport au prix d'achat initial. Les tracteurs de marque John Deere, par exemple - qui charrient la terre rouge du Kongo Central - ont été achetés pour 16.625 $US ​​en Inde en 2018, puis vendus au Congo pour 51.265 $US. Le prix est multiplié par trois. Sur d’autres achats, la marge bénéficiaire brute - le bénéfice réalisé sur la vente, avant déduction des coûts de fonctionnement - est encore plus élevée. Nous avons parlé à sept anciens hauts cadres des sociétés de De Moerloose et à des sources congolaises informées de

ces transactions. Tous ont préféré témoigner anonymement. «De Moerloose a enregistré des profits stratosphériques», dit l'un d'eux. Mais Philippe de Moerloose n'est pas d'accord avec nos conclusions. « Nous travaillons toujours avec des marges bénéficiaires répondant aux standards du secteur et du marché (marge brute de l’ordre de 25 à 30 %) », nous a-t-il répondu. Le ministre des Infrastructures de l'époque, Fridolin Kasweshi Musoka (Gouvernement Matata Ponyo), assure lui, n’être informé «ni sur les paiements,

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ni sur le contrat concerné». Il ajoute que l’Office des Routes, bénéficiaire des équipements, devait procéder aux «vérifications nécessaires» avant de lui transmettre le contrat. De Moerloose est la 129e fortune de la Belgique selon le site d’information flamand Rijkste Belgen. Il est peu connu dans son propre pays. Comme beaucoup de personnalités fortunées, De Moerloose suit depuis longtemps l’adage «pour vivre heureux, vivons cachés». Mais, après le départ du pouvoir de Joseph Kabila Kabange, en 2019, il est vraiment sorti de l'ombre en

Belgique pour la première fois, en faisant campagne pour le titre d’entrepreneur de l’année. L'histoire qu'il raconte aujourd'hui ressemble à un conte de fées capitaliste. Le père de Philippe, Louis de Moerloose, répond à une petite annonce publiée dans le quotidien belge Le Soir en 1970 et part avec sa famille au Congo, pour devenir comptable dans l'ancienne usine textile coloniale Texaf. Philippe de Moerloose a alors trois ans. Il grandit dans sa «chère Afrique», comme il l'appellera plus tard, et parle (suite en page 11).


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S'il achète une machine de récolte de maïs à 64.000 $US, il la vend à 456.000

Sur la chaîne Youtube, un reportage montre la signature de la troisième édition de ces énormes contrats de Philippe de Moerloose portant sur 1.500 tracteurs. « L'ordre a été donné par le Chef de l'État Joseph Kabila, qui est enthousiaste à l'idée de mécaniser l'agriculture au Congo», explique le journaliste. DR. (suite de la page 10). couramment le Swahili, l'une des quatre langues du pays. Il rentre ensuite en Belgique pour étudier à l'école de commerce bruxelloise ICHEC, L'Institut catholique des hautes études commerciales. En 1991, il fonde la société d'import-export Demimpex. L’entrepreneur belge le fait avec un petit capital de départ qu’il présentera comme toujours plus faible au fil des ans En 2007, De Moerloose parle dans une interview de 3.100 euros, en 2013 de 2.500 euros et récemment de 1.800 euros. Au cours des trente dernières années, ses affaires ont évolué rapidement. Son groupe, qui s'appelle aujourd'hui SDA Holding, dépassera pour la première fois cette année un chiffre d'affaires annuel d'un milliard d'euros. UNE GRANDE FORTUNE BÂTIE AU CONGO. De Moerloose est devenu l’un des leaders mondiaux de la distribution de camions, engins de chantier et véhicules agricoles. Depuis 2015, il est le distributeur exclusif de Volvo Construction Equipment au Benelux. Depuis, il s'est également installé au

Royaume-Uni et il promet de prendre d'assaut le marché américain et asiatique prochainement. En novembre, le magazine économique belge Trends l'a sélectionné parmi les candidats au titre de « manager belge de l'année » pour la deuxième année consécutive. Dans des SMS, Philippe De Moerloose a encouragé tous les membres de son réseau à voter pour lui. En Europe, il évoque rarement le pays auquel il doit une large part de sa fortune : la République démocratique du Congo. L'ascension spectaculaire de De Moerloose a été soutenue par les profits spectaculaires qu'il a réalisés au Congo. En Europe, il a toujours pu rembourser rapidement les dettes qu'il contractait pour faire de grandes acquisitions. L'année dernière, alors que ses ventes ont chuté de près de 187 millions d’euros en raison du coronavirus, du Brexit, de «l’instabilité sociopolitique dans certains territoires africains», De Moerloose a tout de même réussi à réduire ses dettes de plusieurs millions. En outre, il a accumulé un important capital personnel, qu'il a logé sur des comptes bancaires à l’étranger, des socié-

tés dans des paradis fiscaux et dans l'immobilier. Il a également investi dans des hôtels, dans le secteur minier et dans des entreprises de construction. Selon cinq sources ayant travaillé avec Philippe de Moerloose, les contrats signés au Congo ont d'abord été discutés en personne avec Joseph Kabila. De Moerloose a été invité dans son immense propriété de la vallée de N'Sele, à l'est de Kinshasa, Kingakati. Là, l'ancien président l'a reçu sur « une espèce de trône », selon un associé qui a assisté à l'une des réunions. Le président s'est montré amical avec le Belge et l'a appelé « Philippe ». Selon de Moerloose, c'était vrai mais uniquement parce que son nom de famille «est d’une part difficile à prononcer pour des personnes africaines et certainement pas facile à retenir. Monsieur Kabila m’appelle «Monsieur Philippe» et je l’appelle toujours «Excellence»», précise-t-il. A Kinshasa, « Philippe » avait un monument à son effigie : une statue de lui entourée de deux employés congolais, l’un brandissant l’un des avions de sa compagnie aérienne Hewa Bora, l’autre

portant dans ses bras, un 4x4 Nissan, du même modèle que ceux officiellement achetés par l’État pour le compte des députés et des professeurs d’Université. Cette sculpture trônait face du bâtiment d’Auto Transport Company, ATC. En 2011, il achète ce bâtiment à sa propre entreprise et le vend deux ans plus tard (fin 2013) à Sud Oil, une ancienne société de distribution de produits pétroliers qui passe à cette époque sous le contrôle de membres de la famille de Joseph Kabila Kabange. C’est officiellement depuis cette adresse que les proches de Joseph Kabila ont reçu près de 88 millions de $US sur les 138 millions documentés par l’enquête Congo Hold-up. Interrogé à ce propos, Philippe de Moerloose dit avoir à l’époque « exigé » une copie du registre des actionnaires : «celle-ci ne renseignait aucun membre de la famille Kabila». L’homme d’affaires belge nie avoir eu avec Joseph Kabila une relation qui allait au-delà des contacts professionnels. Il dit ne pas être une «personne politiquement exposée» et être considéré comme tel. Il souligne que ses affaires sont réguliè-

rement contrôlées. «Nous confirmons n’avoir jamais rétrocédé la moindre commission à des tiers sur ces contrats et nous réfutons toute allusion à une quelconque corruption qui est contraire aux règles de compliance et de bonne gouvernance de notre groupe». Volvo et John Deere n'ont pas non plus répondu à nos questions. « Nous n'avons qu'une vision limitée du prix que paie l'utilisateur final », déclare Claes Eliasson, du groupe Volvo. « Nous prenons la compliance très au sérieux», poursuit-il. Pendant les dixhuit ans de mandat de Joseph Kabila, De Moerloose est incontournable sur le marché de la vente de véhicules pour la République démocratique du Congo. Ses sociétés sont régulièrement mentionnées dans les bilans de dépenses de l'État dans les bulletins de la Banque Centrale. Demimpex a touché plus de 436 millions de $US grâce à des contrats signés avec l’État congolais. Ses sociétés à l'île Maurice ont encaissé plus de 128 millions de $US de 2011 à 2017. HMIE et D'Angelin Ocean Trade, deux sociétés enregistrées dans les îles Vierges britanniques

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qui appartiennent à De Moerloose, ont, elles, amassé plus de 40 millions de $US. Depuis 2018, De Moerloose, par l'intermédiaire d'une nouvelle filiale de SDA Holding à Maurice, a conclu deux autres contrats avec le ministère de l'Agriculture, pour un montant de 139 millions de $US. Montant total de tous ces contrats cumulés: au moins 742,9 millions de $US. Aucun de ces marchés n’est issu d'une procédure d'appel d'offres publique. Philippe de Moerloose le reconnaît lorsqu’il nous explique avoir «systématiquement» recours à l’autorisation préalable de la Direction Générale de Contrôle des Marchés publics, DGCMP, qui, selon lui, « contrôlait tous les aspects du contrat en ce compris les tarifs appliqués ». Ce recours à une procédure de gré à gré est une pratique courante au Congo, mais il est très largement dénoncé par la société civile, comme par les institutions internationales. Nous avons obtenu une copie de l’avis de non-objection de 2016 émis pour les derniers contrats agricoles de 139 millions de $US. Les arguments donnés par la DGCMP

restent peu étayés. « Il s'agit d'un partenariat public-privé», dit la DGCMP. De plus, la société de De Moerloose a «déjà fourni des machines à l'État congolais». Et le « financement du contrat sur une durée moyenne de cinq ans est avantageux ». Cette pratique a donné lieu à des abus. Nos confrères du journal De Standaard ont obtenu des documents internes, des tableaux indiquant les prix d'achat de ces équipements qui ont été revendus au Congo. Nous avons comparé les prix d'achat et les prix de vente pour chaque machine livrée, services et pièces détachées fournis dans le cadre des derniers contrats de 139 millions de $US. Notre analyse montre que sur la première tranche de ce marché, qui correspond aux commandes passées en août 2018, les revenus se sont élevés à 58,5 millions de $US et les marges brutes bénéficiaires à 36,7 millions, soit 63% du total. Cela comprend les prix du transport maritime, mais pas encore le transport terrestre, qui, selon les contrats précédents, s'élève à quelques points de pourcentage du prix (suite en page 12).


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Un contrat de 125,4 millions de $US se perd en janvier 2019 quand Fatshi prend le pouvoir (suite de la page 11). total. Par exemple, les machines de récolte de maïs ont été achetées pour 64.000 $US. De Moerloose les a vendues à l'État congolais pour 456.000 $US. Le transport par mer a coûté 7.500 $US. Le transport intérieur au Congo n'est pas inclus dans le tableau. Des moissonneuses de marque John Deere, par exemple, ont été achetées par la société de De Moerloose pour 64.138 $US l’unité et vendues à l'État congolais pour 456.183 $US. Contacté, M. De Moerloose conteste l'authenticité de ces documents internes. Il affirme que ses marges réelles se situaient entre 25 et 30 %. De Moerloose donne également des exemples précis de prix d'achat des machines, qui diffèrent de ceux figurant dans nos documents. Mais les comptes annuels de la société mauricienne DEM Equipment traitant les récents contrats de 139 millions, montrent que les marges devaient être bien supérieures aux 25-30% évoqués par Philippe de Moerloose. Les états financiers pour 2018, 2019 et 2020, qui peuvent être consultés en ligne sur le registre des sociétés de l’île Maurice, révèlent que cette société a cumulé un chiffre d'affaires de 102,8 millions d'euros et une marge brute de 39,6 millions, ce qui fait un taux de marge de 38,5%. Un bénéfice net cumulé avant impôts de 40 millions a été enregistré au cours de ces trois années, sur lequel la société a payé 3,4 millions d'euros d'impôts. Cela fait un taux d'imposition de seulement 8,7%. Les prix demandés par De Moerloose à l'État congolais étaient également beaucoup plus élevés que ceux pratiqués dans d'autres pays africains.

Image de YouTube dans laquelle Philippe de Moerloose se glorifie d'être nominé «Manager de l'année». DR. Contacté à propos des prix pratiqués par l’homme d’affaires belge, Patrick Roux, directeur de la société sud-africaine AFGRI Equipment, lui aussi représentant de la marque John Deere, explique qu’il est difficile de commenter le prix sans connaître les détails de la transaction. «Mais si l’exemple que vous donnez (tracteur de 75 chevaux John Deere, vendu pour 51.265 $US) est exact, ce serait très loin des normes». Selon AG Facts, une société de données sud-africaine spécialisée dans les prix des équipements agricoles, le prix de vente de ces tracteurs dans ce pays est de 28.500 $US/pièce. C'est le prix hors TVA que les agriculteurs paient. De Moerloose, qui vend au gouvernement congolais, ne doit pas non plus facturer la TVA. C’est ce que répètent aussi les anciens proches collaborateurs de Philippe de Moerloose. « Nous parlons de quelqu’un qui n’est pas mis en concurrence. Il fait alors passer des prix très élevés et totalement hors marché pour des équipements agricoles, dans l'un des pays les plus pauvres du monde», déclare un ancien

membre du conseil d'administration de l'une des entreprises de De Moerloose, qui souhaite rester anonyme par crainte de représailles judiciaires. « En plus de cela, ces programmes sont bien souvent financés par des institutions financières multilatérales et, en retour, il ne paie presque pas d'impôts sur les énormes bénéfices réalisés, grâce à des structures fiscales offshore. C'est moralement répréhensible». Philippe de Moerloose n’en est pas à son coup d’essai. Nos confrères du Standaard ont également vu des factures de SDIAG, une société de De Moerloose à Maurice, datant de 2011. Des remorques de cinq tonnes de la marque Fieldking ont été achetées à l'époque pour 2.435 $US chacune. De Moerloose les a vendues au ministère de l'Agriculture congolais pour 7.800 $US pièce : le triple du prix. Et il ajoute encore 2.300 $US par engin pour le transport. DES ÉQUIPEMENTS EN PITEUX ÉTAT. Les marges réalisées sur des machines de SDLG, la marque chinoise de Volvo, ont aussi été particulièrement impres-

sionnantes. Grâce à un tableau de Demimpex mentionnant les prix d'achat de 2010, l’enquête Congo Hold-up a pu établir que les pelleteuses chinoises ont été vendues au ministère des Infrastructures pour six fois le prix d'achat. Cette machine du modèle LG956L qui coûtait 45.200 $US a été vendue la même année pour 265.900 $US. Entre 2008 et 2010, des milliers de tracteurs John Deere ont été vendus au Congo. Ce sont les premiers gros contrats avec l’État d’une longue série. Joseph Kabila et Philippe de Moerloose ont visité ensemble le siège de John Deere à la Nouvelle-Orléans aux États-Unis en 2010. Sur la chaîne Internet de vidéos Youtube, on trouve toujours un reportage sur la signature de la troisième édition de ces énormes contrats, portant sur 1.500 tracteurs. « L'ordre a été donné par le Chef de l'État Joseph Kabila, qui est enthousiaste à l'idée de mécaniser l'agriculture au Congo», explique le journaliste. Dans cette vidéo, l'ambassadeur belge de l'époque, Dominique Struye, fait part de son plaisir à voir une entreprise belge active au Congo. «Je dirais même, qui améliore

les relations», explique-t-il dans cette vidéo. Aujourd'hui, ces premiers tracteurs sont difficiles à localiser. D'après les contrats, ils ont été distribués en provinces. «C'était juste avant les élections de 2011», explique un haut fonctionnaire du ministère de l'Agriculture qui a requis l’anonymat. «La plupart de ces tracteurs ont été distribués aux députés». Contacté, Joseph Kabila n’a pas donné suite. Son ministre de l’Agriculture à l’époque et ancien vice-président de la commission électorale, Norbert Basengezi Kantintima, assure qu’un rapport du cabinet d’audit KPMG atteste d’une « bonne gestion de ces tracteurs », tout en précisant qu’il n’a pas eu le temps de le chercher. Il se refuse également à commenter les allégations de surfacturation. «Je n’étais pas aux négociations initiales de ces contrats», explique-t-il. «J’ai rencontré Philippe de Moerloose le jour de la signature du contrat». Lorsqu'on interroge Philippe de Moerloose sur le secret de son succès, il insiste invariablement sur la qualité de son service après-vente dont il vante l’excellence, ce

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qui lui permet de se développer sur un marché où la concurrence est féroce, avec des concurrents basés partout sur la planète. C’est sûr que lorsqu’il livre des équipements Volvo en Europe, la qualité de son service après-vente n’est pas contestée. Au Congo, on est très loin d’avoir les mêmes standards, selon un rapport d'évaluation interne que nous avons pu consulter. En 2012, à la demande de Demimpex, un cabinet d’audit belge a examiné une série de contrats. Commandes erronées, matériel en piteux état voire jamais livré, les conclusions de ce rapport sont accablantes. Des problèmes ont été constatés avec toutes les marques, mais les camions chinois Sinotruk fournis se sont avérés particulièrement défaillants. Ces engins ont coûté au bas mot 70.000 $US chacun, selon les contrats que nous avons pu consulter. Le rapport de 2012 l’atteste : les avaries se sont multipliées. Pour commencer, les pièces en acier souffraient déjà d'une forte corrosion à leur arrivée. Les compteurs kilométriques se sont avérés défectueux, les moteurs mal assemblés, ce

qui les a fait tomber très vite en panne. Les bas de caisse n'étaient pas adaptés aux routes africaines, les cabines de conduite, pas à l'épreuve des chocs. Dans sa longue réponse adressée aux partenaires de Congo Hold-up, Philippe De Moerloose explique qu’il était «fréquent» que le matériel soit abîmé au cours du transport, mais que c’était «formellement constaté» et le matériel remplacé. «Nous vous confirmons que le matériel livré était 100% conforme et en parfait état au client final», assure-t-il. En janvier 2019, Joseph Kabila quitte la présidence et, depuis, un dernier contrat qui devait être signé avec les entreprises de De Moerloose à Maurice, pour un montant de 125,4 millions de $US, semble s’être perdu dans les tiroirs d’un ministère. Y a-t-il des réticences de la part du gouvernement du successeur Félix Tshisekedi? De Moerloose dément et assure que la signature de ce troisième avenant du contrat ne peut intervenir «qu’après que la phase 1 et 2 soient en pleine production». Ce délai serait selon lui normal pour pouvoir «constater les succès et défaillances éventuels des premières phases». En septembre 2021, Philippe de Moerloose fête le 30e anniversaire de son entrée dans le monde des affaires à l’Hôtel de Mérode à Bruxelles. Il a les larmes aux yeux, ses enfants sont assis au premier rang, les peintures modernes de sa compagne accrochées derrière lui. «Notre chiffre d'affaires va augmenter de vingt pour cent par an», prometil. «Dans cinq ans, nous aurons franchi la barre des deux milliards. C'est ambitieux, je sais, mais nous y arriverons». SONIA ROLLEY n Rfi, 04/12/2021 - 00:00.


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Washington ne lâche pas le milliardaire israélien Getler

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Alain Mukonda Mayandu, prête-nom du milliardaire israélien Dan Getler et, à dr., ce dernier. Tous les deux désormais sanctionnés par le Trésor américain. DR.

lles sont tombées. Impossible d'échapper longtemps à l'Amérique. Vous avez beau gesticuler, distribuer des cartons d'argent dans des antichambres, dans les groupes de pression, chez les lobbystes, aux médias stipendiés, etc., quand elle t'a condamné, elle t'a condamné. L'Amérique ne lâche pas. On sait comment réussit à négocier une licence avec l'administration sortante républicaine en obtenant le 15 janvier 2021 l'autorisation d’opérer des transactions en $US et de travailler avec des citoyens américains. Licence révoquée le 8 mars 2021 par le Trésor américain sous administration démocrate. « La licence précédemment accordée à M. Gertler est incompatible avec les orientations claires de politique étrangère des États-Unis en faveur de la lutte contre la corruption dans le monde, notamment les actions des États-Unis pour lutter contre la corruption et promouvoir la stabilité en République Démocratique du Congo», écrit, le 8 mars, à propos du milliardaire israélien Dan Getler, le communiqué du bureau du porte-parole du département

d’État. Le texte réaffirme la solidarité des Américains avec le Congo dans la lutte contre la corruption. « Dans le cadre de notre Partenariat privilégié pour la paix et la prospérité, les États-Unis sont fermement solidaires de nos partenaires de la RDC dans la lutte contre les comportements malveillants qui affaiblissent les institutions et nuisent aux opportunités économiques du pays ». AU TOUR D’ALAIN MUKONDA MAYANDU. Prises en décembre 2017 après des accusations selon lesquelles le milliardaire israélien a servi d’intermédiaire dans la vente d'actifs miniers au Congo et qu'il a accumulé des centaines de millions de $US à travers des contrats opaques dans le pays, les sanctions américaines avaient été, peu avant le départ de Donald Trump de la Maison Blanche, étrangement allégées. Dan Getler est accusé d'avoir faire perdre «1,36 milliard de $US de recettes fiscales» au Congo dans les années 2010. L'homme qui a toujours réfuté ces accusations avait eu recours à des artifices et agissait par des prête-noms. Depuis le 6 décembre 2021, l'étau se resserre. L'un de ses prête-noms, un Congolais du nom d'Alain Mukonda

Mayandu, est frappé par le Trésor américain. Accusé pour son rôle de soutien auprès de Dan Gertler. Ce sont 12 entités liées à Mukonda ou à des sociétés qui lui sont associées qui voient leurs comptes gelés après les sanctions de l’OFAC, l’Office of Foreign Assets Control (le bureau de contrôle des actifs étrangers) du département du Trésor américain. Il s'agit des sociétés basées à Gibraltar (Kintaleg Limited) et au Congo (Ventora Global Services, Ventora Mining S.A.S.U, Ashdale Settlement Gerco SAS, Opera, Palatina SARLU, Gemini S.A.S.U., Kaltona Limited SASU, Multree Limited SASU, Woodford Enterprises Limited SASU, Rosehill DRC SASU). Quand en 2017, le milliardaire israélien est placé sous sanctions américaines, Mukonda assure le service. Il ouvre plusieurs comptes bancaires et vire plusieurs fois de l’argent sur des comptes détenus indirectement par Dan Gertler. En seize transactions, ce sont entre 11 et 13,5 millions de $US qui finissent sur les comptes des sociétés appartenant à la famille de l’homme d’affaires israélien. Le prête-nom va plus loin : il redomicilie plusieurs sociétés de Dan Gertler en les établissant désormais au Congo. Le département

du Trésor affirme désormais porter à 46 le nombre d'entreprises et d'individus proches de Dan Gertler placés sous sanctions, et s'engage à soutenir les efforts de lutte contre la corruption au Congo. « L’Office of Foreign Assets Control du département du Trésor américain a sanctionné un individu, Alain Mukonda, pour avoir apporté son soutien au milliardaire sanctionné Dan Gertler, ainsi qu’à 12 entités liées à Mukonda ou à des sociétés qui lui sont associées en République démocratique du Congo et à Gibraltar. Mukonda et les 12 entités sont désignées conformément au décret exécutif (EO) 13818, qui s’appuie sur et met en œuvre la loi mondiale Magnitsky sur la responsabilité des droits de l’homme et cible les auteurs d’atteintes graves aux droits humains et de corruption dans le monde », écrit le Trésor américain. « La corruption permet aux mauvais acteurs d’abuser de leur autorité et d’obtenir des gains injustes au détriment des autres. C’est pourquoi le Trésor américain soutient les autorités congolaises à lutter contre la corruption ». « Le Trésor s’engage à soutenir les efforts de lutte contre la corruption de la République Démocratique du Congo en poursuivant ceux qui abusent du sys-

tème politique à des fins économiques et profitent injustement de l’État congolais », surenchérit le secrétaire adjoint au Trésor Wally Adeyemo. « Le Trésor reconnaît que la corruption alimente l’instabilité et les conflits, et sape les efforts visant à atteindre la croissance économique et l’état de droit nécessaires pour surmonter la fragilité. Nous sommes solidaires du peuple congolais dans ses efforts pour lutter contre ce fléau». Selon le Trésor américain, cette sanction a été prise en fonction des informations crédibles obtenues par les ONG, Organisations non gouvernementales qui surveillent les violations des droits de l’homme au Congo et dans le monde. « Pour déterminer s’il y a lieu d’imposer des sanctions, le Trésor prend en compte les informations crédibles obtenues par les organisations non gouvernementales (ONG) qui surveillent les violations des droits de l’homme. Le Trésor apprécie hautement les informations partagées par les ONG du monde entier pour exposer la corruption et les violations des droits de l’homme, qui peuvent être utilisées pour soutenir et développer des cas comme l’action du Trésor aujourd’hui », écrit le communiqué. Le Trésor américain note que les

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sanctions sont plus efficaces lorsqu’elles sont coordonnées dans la mesure du possible avec des alliés et des partenaires qui peuvent amplifier l’impact économique et politique. Selon des sources, c'est un rapport de Global Witness et de la PPLAAF, la Plateforme de Protection des Lanceurs d'Alerte en Afrique, qui est à la base de ces sanctions. Selon ce rapport, en août 2018, Mukonda avait créé une dizaine de nouvelles entreprises, détenues en réalité par Gerco SAS, contrôlé par l’épouse de Dan Gertler et neuf de leurs enfants. DOSSIER DE REDRESSEMENT FISCAL. « Les sanctions du Trésor vont de pair avec les efforts déployés par les partenaires locaux pour lutter contre la corruption, des enquêtes policières sur les acteurs corrompus aux réformes juridiques visant à renforcer des domaines clés tels que l’amélioration de la transparence sur les bénéficiaires effectifs et l’amélioration des processus de passation des marchés publics. L’action d’aujourd’hui n’aurait pas été possible sans le soutien et la coopération des responsables de la RDC, qui ont fait preuve d’un engagement clair au plus haut niveau pour éradiquer la corruption ».

Directeur Général de «Oil of Congo SA», Alain Mukonda Mayandu a été invité le 10 septembre 2021 au parquet général près la cour d’appel de Kinshasa Gombe. Une convocation en lien avec ses activités comme représentant de la société de Dan Gertler. Il s'agissait de «voir clair dans son redressement fiscal ». «Vous êtes prié de vous présenter à l’Office du parquet général près la cour d’appel de Kinshasa-Gombe, IIème étage du Palais de la Justice, place de l’Indépendance de la Gombe, le vendredi 10 septembre à 10 heures précises, pour des motifs qui vous seront communiqués sur place», écrit l'invitation signée par le substitut du procureur général, Malembe Wankani. Dans une correspondance datée du 16 juin, le ministère des Hydrocarbures avait informé la société de Dan Gertler de sa décision mettant fin au contrat de partage de production entre le Congo et l’association Caprilcat Ltd ainsi que Foxwhelp Ltd sur les deux blocs pétroliers. De droit congolais, ces deux sociétés sont affiliées au milliardaire israélien. Le ministère avait enjoint les deux entreprises de transmettre au gouvernement tous les résultats d’exploration réalisée sur les deux blocs pétroliers. D. DADEI n


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Les progrès réalisés par le Congo reconnus au FMI

La Directeure Générale du Fonds Monétaire International Kristalina Georgieva à Kinshasa avec le Président de la République Félix_Antoine Tshisekedi Tshilombo (à dr.), avec le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge (en haut), avec la Gouverneur de la Banque Centrale MarieFrance Malangu Kabedi Mbuyi (en bas). DR.

À

une semaine de l'Assemblée Générale du Fonds Monétaire International qui doit se tenir le 15 décembre à Bretton Woods, dans l'État du New Hampshire, aux ÉtatsUnis, la Directeure Générale du FMI, la Bulgare Kristalina Georgieva a brossé, le 8 décembre 2021, avec le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, à l'Hôtel du Conseil, le check-up économique et financier du Congo. Arrivée à Kinshasa la veille, 7 décembre dans la soirée, Kristalina Georgieva s’est félicitée des progrès de gouvernance réalisés par le gouvernement congolais - qui a négocié avec succès un nouveau programme triennal avec le FMI après que l'institution de Bretton Woods eût renoué son partenariat avec le Congo. Ce fut lors du premier voyage du président Félix Tshisekedi à Washington en 2019. En juillet dernier, le conseil d’administration du FMI a validé le programme établi entre le FMI et les autorités congolaises. Le FMI avait annoncé le décaissement d’un montant de 215 millions de $US au titre de la deuxième tranche du programme triennal au profit du Congo. Ce décaissement devra intervenir après l’entérinement, au cours du mois en cours, du rapport des services. «C'est une importante visite pour moi et pour le FMI. J'attends avec impatience ma rencontre avec le président Tshisekedi», avait-elle écrit sur son compte Twitter. Les deux personnalités qui se sont rencontrées dès le lendemain, ont évoqué l'accord de trois ans au titre de la Facilité Élargie de Cré-

VERBATIM w Le projet de couver-

ture santé universelle doit être «une cause nationale», a déclaré le Chef de l'Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à La 31ème réunion du Conseil des ministres, le 3 décembre. Le 6 décembre, il a ouvert, à la Cité de l’Union africaine, les travaux devant conduire à l’adoption du Plan stratégique national de couverture de santé universelle. Un cadre qui regroupe la Task Force de la Présidence de la République et des ministères sectoriels (Environnement, Agriculture, Plan, Affaires sociales, EPST, Recherche scientifique, tous sous la conduite du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge). Selon Patrick Muyaya Katembwe, porteparole du Gouvernement, «l’atteinte de cet objectif requiert que le Gouvernement déploie, au travers des ministères concernés, l’ensemble du dispositif prévu pour que sa mise en œuvre soit opérationnelle dans les meilleurs délais». Se rapportant à la feuille de route, Félix Tshisekedi a rappelé le démarrage effectif, au 1er janvier 2022, des activités de ce projet. w Si la Cour consti-

dit, FEC, d'un montant de 1,5 milliards de $US pour soutenir la stratégie de développement du président Tshisekedi. L'économiste bulgare de 68 ans a été maintenue, le 11 octobre, à la direction générale de l’institution multilatérale, après plusieurs semaines d’incertitude, suite à l'appui des représentants de plusieurs États africains, de la France et de plusieurs pays européens. À la suite d’une investigation confiée au cabinet d’avocats WilmerHale, la Banque mondiale avait annulé, le 16 septembre, la publication du rapport Doing Business, alléguant diverses manipulations commises à l’époque par les équipes sous la direction de Kristalina Georgieva, au profit notamment de la Chine. Une décision farouchement contestée par Kristalina Georgieva. Pendant plusieurs semaines et au cours de pas moins de huit sessions, le conseil d’administration du FMI a examiné le rôle joué ou non par l’ex-n°2 de la Banque mondiale dans diverses altérations supposées au classement Doing Business 2018.

« Le Conseil d’administration a estimé que les informations présentées au cours de son examen ne démontraient pas de manière concluante que la directrice générale avait joué un rôle inapproprié concernant le rapport Doing Business 2018 lorsqu’elle était Directeure Générale de la Banque mondiale », a conclu la direction du FMI. «LES PROGRÈS RÉALISÉS» PAR KINSHASA. Peu avant cette déclaration et pendant plusieurs semaines, le sort de Kristalina Georgieva, ex-Commissaire européenne à la coopération internationale, faisait l’objet d’intenses spéculations, d’aucuns pointant une forte hésitation des États-Unis (16,5 % du capital du FMI) et du Japon (deuxième actionnaire avec 6,14 % du capital) à maintenir la Bulgare à son poste, sans un examen approfondi de son rôle à la Banque mondiale. A Kinshasa, après une heure de tête-à-tête, Kristalina Georgieva et Sama Lukonde ont été rejoints

par les ministres du Budget, des Finances, du Plan, par la gouverneure de la Banque centrale du Congo, Marie-France Malangu Kabedi Mbuyi. Elle a dit toute sa satisfaction face aux progrès réalisés par le Gouvernement congolais dans le cadre du Programme formel avec le FMI. «Nous avons eu une discussion très constructive. Nous avons réfléchi sur les résultats de nos travaux communs. Le programme du FMI, ici, a progressé très bien et l’équipe économique du Gouvernement a travaillé avec nous, avec un objectif commun de réformer l’économie pour le peuple de la République Démocratique du Congo. Nous avons achevé la revue du programme et jusque-là, nous sommes très satisfaits des progrès réalisés dans le cadre du programme avec la République Démocratique du Congo. Ma visite dans ce pays tombe à point nommé, parce que le Conseil d’administration du FMI que je préside, va pouvoir tenir une réunion le 15 décembre de cette année. Et donc, je pourrais avoir l’occa-

sion de pouvoir parler au cours de cette réunion des progrès que le pays a réalisés dans le cadre du programme avec le Fonds Monétaire International mais également parler non seulement des questions des dépenses dans le domaine social, mais aussi de la question de la lutte contre la corruption et les progrès dans le domaine de la gouvernance», a-t-elle déclaré. Elle a rappelé que le FMI a fourni au Congo 1,5 milliard de $US dans le cadre du programme avec son institution. Ce qui est un appui pour le pays. «Il y a un autre 1,5 milliard de DTS, en termes d’appui aux réserves de change. Ce n’est pas une dette mais c’est plutôt un appui qui est apporté dans le cadre du renforcement des réserves en devise du pays». Rappelons que l’accord formel conclu en juillet 2021 par le Gouvernement et le FMI est assorti d’une Facilité Élargie de de Crédit (FEC) de 1,5 milliard de $US à décaisser en sept tranches durant trois ans. avec agences POLD LEVI n

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tutionnelle notifie le Sénat de son arrêt sur Matata, ce sénateur recouvrera «immédiatement ses immunités parlementaires», a annoncé le président de la Chambre haute Modeste Bahati Lukwebo qui s'oppose à tout débat sur cette question judiciaire, invoquant l’article 151 de la Constitution qui interdit le Parlement de s’ingérer dans les affaires judiciaires. Mais le sénateur constitutionnaliste Evariste Boshab Mabudj invoque, lui, l’article 168 de la même loi fondamentale qui rend les arrêts de la Cour Constitutionnelle inattaquables. Position soutenue par Augustin Matata Ponyo Mapon. À la plénière du 6 décembre, l'ancien Premier ministre aujourd'hui sénateur, a dénoncé la restriction de ses libertés de mouvement malgré l'arrêt de la Cour Constitutionnelle qui s’est déclarée incompétente de le juger. Il a appelé, dans une motion incidentielle, sa Chambre à l'aider à recouvrer ses immunités parlementaires perdues.


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Des nouveaux mandataires dans des entreprises publiques A Nommée Directeur générale de la DGDA, Mme Kawanda Jeanne Blandine Walwom était au jour de sa nomination Représentante de la DGDA à l'Organisation Mondiale des Douanes basée à Bruxelles avec grade de Sous-Directeure. DR.

la Direction Générale des Douanes et Accises, DGDA, une ressortissante de la province du Kwilu, territoire d'Idiofa, Mme Kawanda Jeanne Blandine Walwom, a été nommée Directeure Générale. Elle était à sa nomination Représentante de la DGDA à l'Organisation Mondiale des Douanes basée à Bruxelles avec grade de Sous-Directeure. L'ordonnance présidentielle lue le 3 décembre au jt de 20 heures sur la Rtnc, désigne Bernard Kabese Musangu et Jean-Louis Bawuna Directeurs généraux adjoints chargés respectivement des questions techniques et des questions financières. D'autres ordonnances ont placé à la tête du géant minier congolais Gécamines Alphonse Kaputo Kalubi, Huler Ntambwe Kabongo

Ngoyi et Léon Mwine Kabiena nommés respectivement Président du conseil d’administration, PCA, Directeur général et Directeur général adjoint. Robert Lukana Guy, Rudy Kipenge Kahungu, Muhembo Kitangu Bob, Mmes Tekla Mpozi Muyumba, Nelly Kiwewa Malunda et Grâce Néhema deviennent membres du CA. Ancien cadre de la Gécamines à la retraite, Alphonse Kaputo Kalubi remplace Albert Yuma Mulumbi à la Gécamines depuis 2010. À la Direction Générale des Recettes Administratives, Domaniales et des Participations, DGRAD, Jean-Parfait Ntabala, Fwamba Likonde et Mme Christine Epoluke Bombula sont désormais respectivement

À Makutano, Sama fait part des « avancées considérables »

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es IDE, investissements directs étrangers, ont longtemps été comptés parmi les maillons faibles de différents gouvernements qui se sont succédés au Congo depuis les années 1970. Le pays se retrouve (toujours) dans le dernier peloton en Afrique, selon les derniers rapports de la Banque mondiale et de l'OCDE. JeanMichel Sama Lukonde Kyenge veut changer la donne. À la sixième session, le 10 décembre 2020, il était venu à Makutano alors mode Covid-19, comme Directeur Général de la Gécamines. Le 7 décembre 2021, c'est en Premier ministre, Chef du Gouvernement de la République qu'il y est reçu, présidant, à l'hôtel Pullman, l'ouverture de cette 7ème session du Forum Business. «AVANCÉES CONSIDÉRABLES». Sama Lukonde y a fait part des avancées considérables dans l'amélioration du climat des affaires dans le pays. Il s'est appesanti sur les efforts fournis par son équipe gouvernementale pour favoriser les investissements nationaux aussi bien qu'étrangers.

Jean-Michel Sama Lukonde à Makutano 7. DR.

Dans un panel sur les réformes qu'il envisage pour baliser la voie au développement du Congo, il fait allusion au recensement et à l'identification des populations, à la réforme du secteur économique avec en toile de fond la lutte contre la corruption, le coulage des recettes, le

développement à la base des 145 territoires du Congo. Face aux experts répartis sur différentes thématiques, il répond à plusieurs questions regroupées autour de 5 axes : jeunesse et éducation, recherche scientifique, climat des affaires, environnement, investissement, mines

et différentes réformes entreprises par son gouvernement. Le premier des Warriors congolais rappelle que son Gouvernement travaille dans un contexte où tout est priorité et qu'il faut innover, puis, d'insister sur la prise en charge de la gratuité de l'enseignement de base, consacrée par la Constitution. La Jeunesse et l'éducation constituent le point focal de son programme de Gouvernement, d'autant que la jeunesse est l'avenir du Congo. Sur le climat et l'environnement, il affirme que le Congo est un «pays solution», soulignant son potentiel, insistant sur la responsabilité de chacun dans son secteur. Position présentée à la COP-26, où le pays a été représenté au plus haut niveau par le président de la République. Sur les différentes réformes, il souligne l’importance du recensement et de l'identification des populations, insiste sur l'importance de la réforme du secteur économique et le développement à la base des 145 territoires. Sur le secteur de mines, c'est à la révision du Code minier de 2018 qu'il pense, qui a vocation de faire bénéficier au maximum le pays de ses ressources minières. POLD LEVI n

Directeur général, Directeur général adjoint chargé des questions techniques et Directeur général adjoint chargée des finances et administration. A la Direction générale des impôts, DGI, Henry Maurice Kabwa Kaluma est nommé Directeur Général adjoint chargé de la technique. Au

Fonds Minier pour les Générations Futures, Léon Mubikayi et Faustin Biringanine sont respectivement PCA et Directeur général, tandis que Léon Mondole Eso Libanza, Arlette Kabila Mawuwa, Marie Jacqueline Lumbu, sont membres du Conseil d’administration. ALUNGA MBUWA n

Des millions de $US de Tenge Fungurume déversés à TP Mazembe ?

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'affaire n'est pas reprise dans Congo Hold-Up, mais elle y ressemble : plus de 10 millions de $US décaissés par la firme étasunienne et canadienne Tenke Fungurume Mining, TFM en sigle, destinés à des œuvres sociales au profit des communautés locales, détournés au profit du club de football TP Mazembe? Président du cadre de concertations de la société civile de Fungurume, Gauthier Kavwamba très remonté, appelle l'Assemblée nationale à la rescousse.

QUELLES SUITES? «Aux honorables députés nationaux et provinciaux de faire pression à TFM pour la véracité des faits quant aux dépenses sociales effectuées dans et hors concession (du TFM, ndlr)», écrit-il, dans un courrier, au style véhément lapidaire et rocailleux, adressé, le 30 novembre 2021, au D-G de TFM établi à plus de 200 km, à Lubumbashi, dans une autre province le Haut-Katanga - quand Fungurume est dans le Lualaba. Le mining n'affiche guère son manager principal. C'est le D-ga congolais, Simon Tuma Waku, présenté par la presse occidentale comme l'un des acteurs majeurs du saucissonnage de la Gécamines, qui est mis en exergue. «(...) Nous demeurons dans l'étonnement par rapport aux dépenses et leurs bénéficiaires qui sont très éloignés du lieu où votre projet est placé» qui parle de « dépenses inutiles, sans impact sur la communauté demeure démunie ». «Pourquoi éparpiller les dépenses dans tout le Grand Katanga en lieu

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et place des communautés affectées par votre concession?», interroget-il. I Ce n'est pas que l'équipe de Moïse Katumbi Chapwe qui a indûment bénéficié des fonds destinés aux œuvres sociales de TFM. Un récent rapport du Secrétariat exécutif r-dcongolais de l'ITIE (Initiative sur la transparence dans les industries extractives) cite des stagiaires, des universités et instituts supérieurs, la population du Haut-Katanga, du Haut-Lomami, des ONG et surtout des confessions religieuses et des personnes physiques; etc., qui se sont partagées plus de 1,5 millions de $US. Pour Kavwamba, lumière doit être faite. Qui a reçu quoi aux dépens des pauvres populations de Fungurume ? Mais quelles suites à cette initiative quand on rappelle qu'en avril 2013, une mission mixte d’audit interne diligentée par le Procureur Général de la République a atterri à Lubumbashi et à Kasumbalesa. Une mission couverte par une réquisition d’information dont l’exécution avait été confiée à un magistrat, à l'époque, l’Avocat Général de la République, Simon Nyandu, secondé par un autre magistrat de renom, l’Avocat Général de la République JeanPaul Mukolo Nkotesha, nommé plus tard Procureur Général près la Cour Constitutionnelle. Des inspecteurs judiciaires et des experts de certains ministères intéressés par le dossier en faisaient partie. La mission fut brutalement écourtée suite aux pressions et menaces d'une notabilité katangaise. POLD LEVI MAWEJA n


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La France s'engage à investir 500 millions d'euros au Congo

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élix Tshisekedi a présidé le 7 décembre la cérémonie de signature d’un mémorandum de 500 millions d’euros d’investissements avec l’Agence française de développement, AFD. Le directeur général de l’AFD, Rémy Rioux, a expliqué qu’il s’agit d’une multiplication par trois des engagements du Groupe AFD au Congo. La délégation est venue à Kinshasa constater «la solidité» de la politique

économique menée ainsi que le cadre macro-économique et financier. Une qualité de gestion qui permet à la France de se réengager fortement au pays, a-t-il expliqué.

Signature d’un mémorandum de 500 millions d’euros entre le ministre des Finances Nicolas Serge Kadima et le D-G de l'AFP Rémy Rioux. DR.

NEUF PROJETS AU CONGO . Signe de ce réengagement : deux conventions ont été signées, de 10 millions d’euros pour la « formation des maîtres en RDC », un apport à la politique de l’éducation, un autre concerne la modernisation des régies financières du ministère des Finances, en vue d’augmenter le

taux de mobilisation des ressources domestiques. Présente sur quatre continents à travers un réseau de 75 bureaux, l'AFD est une institution financière publique qui met en œuvre la politique définie par le gouvernement français, agit pour combattre la pauvreté et favoriser le développement durable. Elle finance et accompagne des projets qui améliorent les conditions de vie des populations, soutiennent la croissance économique et protègent la planète. En 2015, elle a consacré 8,3 milliards d’euros au financement de projets

dans les pays en développement et en faveur des départements, régions et collectivités d’outre-mer. L'AFD conduit neuf projets au Congo dont promotion de l’apprentissage bilingue en Afrique subsaharienne francophone, appui de la gestion durable des forêts, meilleure répartition des usages des eaux du bassin Congo-Oubangui-Sangha, meilleur accès à l’eau potable pour lutter contre le choléra, nouveau système novateur pour l’accès à l’eau potable à Kinshasa, etc. ALUNGA MBUWA n

Le président Joe Biden préside un sommet virtuel mondial sur la démocratie sans la Chine et la Russie

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oe Biden, arrivé au pouvoir au milieu d'une crise politique sans précédent, réunit jeudi 9 et vendredi 10 décembre une centaine de pays pour un « sommet pour la démocratie » qui a déclenché l'ire de la Chine et de la Russie, pas invitées. Cet événement virtuel est au cœur de la politique étrangère du président démocrate. Mais la liste des invités posait la question des véritables intentions de Washington. Après quatre ans de présidence Trump, le président démocrate avait scandé « l'Amérique est de retour » et promis de revenir à un leadership plus traditionnel des États-Unis. Ce sommet, qui réunit 111 pays jeudi 9 et vendredi 10 décembre, s’inscrit au cœur de sa politique étrangère, à un moment où la démocratie recule à travers le monde. «Ce sommet était une pièce maîtresse de la rhétorique de Joe Biden pendant la campagne présidentielle», confirme Jonathan Paquin, professeur titulaire au département de sciences politiques de l'université Laval, à Québec, au Canada. « Une fois qu’il a pris le pouvoir, plusieurs observateurs lui ont conseillé de laisser tomber ». Mais Joe Biden a tenu tête. Première difficulté : constituer une liste d’invités. Washington a fait le tri, sans toutefois détailler précisément le processus de sélection. Le Brésil, la Pologne

Joe Biden n'a pas invité la Chine et la Russie à son virtuel « sommet pour la démocratie », mais une centaine de pays dont ses alliés, en tête le Brésil. Ce qui a déclenché l'ire de Mouscou et de Pékin. DR. ou les Philippines ont été conviés, mais pas la Hongrie ni la Turquie. « C'était une mission impossible », estime Martin Quencez, directeur adjoint du think tank German Marshall Fund, à Paris. « Il fallait intégrer un certain nombre de pays qui ne représentent pas les valeurs démocratiques, soit parce que ce sont des alliés importants dans le cadre de l'OTAN ou d'autres partenariats américains dans le monde, soit parce qu'il n'était pas question d'isoler des pays potentiellement importants dans la compétition avec la Chine». UN INSTRUMENT GÉOPOLITIQUE ? La Chine, n'a pas été non plus invitée à ce sommet, contrairement à Taïwan. Également dans la liste des « recalés », la Russie décrit l’événement

comme « un instrument pour atteindre des objectifs géopolitiques ». « Au-delà des critères démocratiques, il faut voir que les intérêts stratégiques ont prévalu», commente Jonathan Paquin. «En ce qui concerne la Turquie et la Hongrie, il s’agit de deux pays très critiques face à Washington et qui entretiennent de très bons rapports avec Pékin et Moscou. En revanche dans la liste des invités, il y a le Brésil, de l’Inde, les Philippines, la Pologne, dont les régimes sont beaucoup plus autoritaires qu’il y a 10 ou 15 ans, mais qui sont résolument dans le camp américain. Ce ne sont pas des démocraties exemplaires, mais ce sont de bons alliés de Washington ». Les Européens euxmêmes ont émis quelques réserves ces dernières semaines.

En France, des sources diplomatiques laissaient poindre des inquiétudes sur la finalité du sommet: l'administration Biden tente-t-elle de constituer un front commun contre Pékin sous couvert de promotion de la démocratie ? Pour Martin Quencez, ces remarques ont été prises très au sérieux par l’administration Biden. « Depuis plusieurs semaines, la communication de Washington est de dire qu'il ne s'agit pas d'un bloc dans le cadre d'une nouvelle guerre froide. Il s'agit de réunir des pays contre le déclin démocratique, autour des questions de lutte contre la corruption, des droits de l'homme ou encore de la liberté d'expression sur Internet». Le « jour zéro », mercredi dernier, a vu se succéder plusieurs intervenants issus de la société civile. La première matinée de

jeudi était dédiée aux sessions plénières, à huit clos, des chefs d’État, après un discours d’ouverture de Joe Biden. Les États-Unis organisent ce sommet à un moment où la démocratie américaine, elle-même, est fragilisée. Le pays a dégringolé de onze points en dix ans dans le palmarès de la santé démocratique dans le monde de l'organisation Freedom House, pourtant en partie financée par le département d'État américain. «Une majorité d'États aux États-Unis ont adopté des lois qui rendent plus difficile l'exercice du droit de vote des minorités. Cela s'ajoute à l'œuvre de Donald Trump et à l'attaque contre le Capitole du 6 janvier dernier. C’est une démocratie qui se porte très mal », explique le professeur Jonathan Paquin. «Mais si ce ne

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sont pas les États-Unis, qui d'autre serait capable de reprendre ce leadership ? Les États-Unis demeurent la première puissance mondiale. C'est encore aujourd'hui une démocratie, et le pays a joué un rôle important dans la démocratisation des pays d'Europe de l'Est au début des années 90. Donc il y a tout de même un héritage démocratique». Pour Martin Quincez, Joe Biden a cherché un point d’équilibre entre ce leadership qu’il souhaite assumer, et une certaine humilité face à l’état de la démocratie dans son pays. «On attend de la part des États-Unis non pas l’annonce d’un soutien à des activistes prodémocratie dans des pays autoritaires, mais des changements concernant la démocratie aux États-Unis, une introspection sur le déclin démocratique dans nos sociétés et notamment en Amérique du Nord. C’est là que l’on jugera de la crédibilité de l’administration Biden», ajoute le directeur adjoint du German Marshall Fund. Plusieurs analystes s’attendent à ce que chaque pays formule des engagements sur le plan national, plutôt que de grandes résolutions communes. Les États-Unis pourraient annoncer une série d’engagements dans la lutte contre la corruption et pour un meilleur encadrement du financement des campagnes électorales. Le sommet de jeudi 9 et vendredi 10 décembre est annoncé, par le département d’État américain, comme la première étape d’une année d’action.


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la vie

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Baisse des cas de Covid-19 en Belgique pour les plus des 65 ans, effet du booster?

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’épidémie de coronavirus en Belgique semble avoir atteint un pic, tant en ce qui concerne les admissions à l’hôpital que les contaminations : les chiffres des derniers jours sont toujours systématiquement plus bas que la semaine précédente et la moyenne sur 7 jours est en baisse depuis plusieurs jours. Ce chiffre est désormais inférieur à celui de la semaine précédente également. Le taux de reproduction est d’ailleurs estimé en dessous de 1, signe d’une épidémie qui régresse. Mais si on regarde le détail des chiffres, la baisse n’est pas aussi uniforme que cela. La baisse est manifeste en Flandre, la Wallonie semble atteindre un pic, mais les chiffres continuent à monter à Bruxelles. Le nombre de contaminations chez les 0-9 ans continue à monter, et ce quasiment partout, même si le phénomène diminue en Flandre, reste présent en Wallonie, et problématique à Bruxelles (où la hausse reste de 49%). L’amélioration est par contre plus précoce et beaucoup plus marquée dans certaines catégories d’âge. On y voit nettement que pour une catégorie d’âge, l’incidence, c’est-à-dire le nombre de cas par rapport à la population totale, a commencé à diminuer bien avant aujourd’hui, et descend désormais plus vite que pour les autres tranches : il s’agit des plus de 65 ans. On pourrait penser que cette catégorie a d’autant plus restreint ses contacts avec les annonces d’aggravation de l’épidémie et ses conséquences dans les hôpitaux. Une autre hypothèse, qui paraît plus logique, serait que les boosters, administrés en priorité aux plus de 65 ans, ont

En Belgique, la courbe descendane paraît avoir un lien avec une période où un très grand nombre de boosters est administré. DR. commencé à produire leurs effets et contribué à réduire les cas graves comme les hospitalisations. Plusieurs éléments plaident en faveur de cette explication. Le moment où la courbe commence à descendre, uniquement pour les plus de 65 ans, à la fin novembre, correspond à une période qui suit de très près celle où un très grand nombre de boosters ont été administrés, aux seniors en priorité. En Israël et au Royaume-Uni, on a assisté à une baisse des contaminations et hospitalisations assez rapidement après le déploiement de la campagne de boosters. Là aussi, c’est parmi les tranches les plus âgées, vaccinées en priorité, que la baisse

a été la plus précoce et la plus forte. Les provinces de Limbourg, et Flandre occidentale sont celles où les contaminations diminuent le plus, surtout parmi les personnes âgées (-52% pour les 80-89 ans en Limbourg par exemple). Elles sont aussi les provinces les plus vaccinées. Et les admissions y diminuent de façon plus importante aussi. Le nombre de lits occupés a même reculé en soins intensifs en Limbourg en une semaine. À l’inverse, à Bruxelles où les contaminations continuent de monter, la campagne de boosters semble un peu en retard par rapport au reste du pays. Ces éléments penchent en faveur d’un effet du booster dans la baisse

actuelle des indicateurs, surtout pour les personnes âgées. Ils ne sont évidemment pas les seuls à jouer, mais si cette hypothèse se vérifiait, l’extension de la troisième dose à l’ensemble de la population pourrait aider le royaume à affronter cette quatrième vague… en attendant Omicron. OMICROM : UNE TRENTAINE DE CAS. Au total, il y avait une trentaine de cas confirmés ou très probables du nouveau variant du COVID, le variant Omicron, en Belgique. «La majorité de ces cas sont liés à des chaînes de transmission venant de l’étranger que l’on peut retracer assez clairement. La situation reste donc

pour l’instant sous contrôle», selon le microbiologiste à la KULeuven, Emmanuel André. La majorité des contaminations au variant Omicron est directement liée soit à un voyage à l’étranger, soit à une contamination via un foyer ou dans le monde du travail. «Les efforts déployés jusqu’ici permettent pour l’instant de conserver une idée claire de la situation. Il y a une augmentation quotidienne du nombre de cas. Inévitablement, à l’avenir, certains cas échapperont à nos radars et la circulation ne sera plus maîtrisée. Il est très probable que le variant Omicron soit plus présent lors des fêtes de fin d’année et devienne majoritaire dans les semaines ou dans les mois à venir en Belgique», selon le microbiologiste Emmanuel André. «Si nous sommes en train de passer le pic de la vague Delta, il faut rester vigilant pour éviter qu’une vague d’Omicron ne suive, ce qui pourrait prolonger l’état d’alerte dans lequel nous sommes actuellement». Le variant Omicron semble également «mieux échapper aux anticorps, donc à l’immunité acquise par une infection précédente. En Afrique du Sud, beaucoup de personnes conta-

minées le sont alors qu’elles avaient déjà contracté le virus précédemment. Nos laboratoires en Belgique sont capables de cultiver ce variant Omicron et les différents tests en cours vont pouvoir mesurer plus précisément l’efficacité des différents vaccins et aussi l’impact des infections précédentes à ce nouveau variant. Mais en attendant, il faut prendre en compte l’hypothèse que l’efficacité vaccinale sera réduite. Elle n’était déjà plus de 100% lors de la vague du variant delta», selon toujours le microbiologiste. Le variant Omicron est au moins aussi contagieux que le variant Delta. C’est en tout cas ce que confirment les données transmises par l’Afrique du Sud, mais également par d’autres pays. Il a la possibilité de se répandre très vite, même dans des environnements où il y avait le variant Delta avant. Certaines hypothèses avancent que le variant Omicron pourrait provoquer moins de formes sévères de la maladie du COVID. Emmanuel André rappelle cependant qu'«un variant qui provoque de rares hospitalisations mais qui circule de manière plus importante dans la société peut finalement provoquer un

nombre d’hospitalisations suffisant pour paralyser le système hospitalier». Des informations ont circulé sur la contamination d’un jeune adolescent, testé positif il y a quelques semaines, au variant Omicron. Selon plusieurs quotidiens flamands, la contamination pourrait avoir eu lieu dans une école de Flandre-Orientale, à Melle où plusieurs contaminations ont eu lieu après la visite d’un élève, membre de l’équipe belge de waterpolo, en République tchèque où il aurait contracté le virus. Emmanuel André ne confirme pas cette information. «Aujourd’hui, le rôle de cette école dans une chaîne de transmission n’a pas encore été démontré. On relie l’introduction du variant Omicron en Belgique à des voyages, notamment en Afrique du Sud, début ou mi-novembre». Quant à savoir s'il est possible que le même variant se développe à deux endroits différents, la réponse est non. Le variant Omicron est apparu en Afrique du Sud avant l’annonce officielle des autorités. Il a, entre-temps, eu le temps de se développer, de se propager et de voyager. Le variant a une source qui n’est pas encore claire. avec AGENCES n

- #wirwollenkarl (nous voulons Karl) - pour soutenir sa nomination. Scientifique de renom et membre du SPD depuis 2001, Karl Lauterbach a tout fait pour devenir incontournable. Cet ex-accro au nœud papillon façon Bill Nye (le célèbre vulgarisateur scientifique américain), court d’un plateau télé à l’autre depuis le début de Covid-19 pour analyser inlassablement les chiffres, les ten-

dances et toutes les bribes d’informations concernant le virus SARS-CoV-2. Il s’est rendu célèbre en tant que dévoreur d’études scientifiques jusqu’à très tard le soir, afin d’en expliquer la substantifique moëlle sur son compte Twitter où plus de 700.000 abonnés suivent ses écrits «en lui prêtant presque des capacités messianiques quant à l’évolution de la pandémie», précise le journaliste Christian Parth

du quotidien Die Zeit, auteur d’un portrait du nouveau ministre de la Santé, interrogé par la chaîne d’infos en continu Deutsche Well. Rares sont les personnalités publiques allemandes à jouir d’une telle popularité sur les réseaux sociaux hormis les footballeurs. Même Olaf Scholz ne lui arrive pas à la cheville, avec seulement 260.000 abonnés à son compte Twitter. avec AGENCES n

Le nouveau ministre de la Santé de la coalition allemande, une superstar de la Santé

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conomiste de la santé, spécialiste des politiques sanitaires, épidémiologiste à la célèbre université américaine de Harvard, il est une star sur les réseaux sociaux en Allemagne depuis le début de Covid-19. Karl Lauterbach a été nommé, le 6 décembre, au poste très exposé de ministre de la Santé du nouveau gouvernement allemand. «La plupart des Allemandes et des

Allemands voulaient que le prochain ministre de la Santé soit un spécialiste, quelqu’un qui a l’expérience du terrain et qui s’appellerait Karl Lauterbach de préférence», a déclaré le futur chancelier allemand, Olaf Scholz, confirmant le nom de celui qui sera en première ligne pour lutter contre l’épidémie au sein de la coalition SPD (sociaux-démocrates), Verts et FDP (libéraux). Manière aussi pour le futur

chancelier allemand de souligner que face à la vox populi, il n’avait pas trop le choix. Près de 60 % des Allemands, toutes tendances politiques confondues, souhaitaient que Karl Lauterbach devienne ministre de la Santé, d’après un sondage publié par l’institut Civey le 26 novembre. Sur Twitter, il était même la seule personnalité du monde politico-scientifique à bénéficier d’un hashtag spécifique

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le rêve d’auto

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Mercedes SLS AMG Coupé Black Series, une bête de circuit

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’icône de l’Etoile revient après deux ans d’absence au catalogue. Premier contact avec le nouveau MercedesAMG SL, aux gènes résolument sportifs. Si les décapotables n’ont plus le vent en poupe sur les segments généralistes, l’univers premium fait encore recette, mais rationalise son offre. Chez Mercedes, l’ancien SL s’est retiré du catalogue tricolore depuis 2019, après s’être écoulé à moins de 10 exemplaires en France, l’année précédente, tandis qu’on a assisté à l’extinction du cabriolet Classe S de sa belle mort, au moment où la célèbre limousine était renouvelée, courant 2020. Enfin, l’arrêt de la production des coupé et cabrio AMG-GT coïncide avec le retour de l’icône SL, sans que leurs renouvellements respectifs ne soient actés.

TRAINS ROULANTS TRANSFORMÉS. Le nouveau venu se retrouve donc bien seul, au sommet de la hiérarchie Mercedes mais, à sa découverte, il apparaît comme la parfaite synthèse des modèles délaissés par le constructeur. En premier lieu, il fait honneur aux proportions de rêve de l’AMGGT en réduisant considérablement ses porte-à-faux, au profit de la longueur d’empattement qui lui vaut de revenir à une architecture 2+2, abandonnée par le SL depuis 2001. A l’époque, cette ablation des places arrière fut dictée par l’introduction d’un toit rigide, en remplacement de la capote en toile. Orchestrant son come-back en 2022, la compacité de ce couvre-chef souple, une fois replié, permet au SL d’accueillir à nouveau des passagers de second rang, à condition que leur taille n’excède pas 1,50 m. Pas de quoi rivaliser avec l’habitabilité dont jouissait l’ancienne S Cabriolet, mais la démarche a le mérite

L'AMG SL, l’unique cabriolet haut de gamme de l’Etoile tente le mix parfait entre son prédécesseur, la Classe S Cabriolet et l’AMG-GT, avec une indéniable maestria stylistique. Ci-haut, ci-bas, édition Black Series du SLS AMG. DR.

d’être saluée. Mais retournons aux fondamentaux. Monsieur Plus a encore frappé. C'est une édition Black Series du SLS AMG. Cette nouvelle version de route a pourtant toute

sa place sur un circuit grâce à ses 631 ch et son attirail aérodynamique emprunté au modèle GT3 de circuit. Vous l’ignoriez peut-être, mais la Mercedes SLS AMG ne se contente pas de

briller dans quelques garages de milliardaires repus. Elle court également sur circuit dans la catégorie GT3, ouverte aux pilotes amateurs. Elle s’y confronte aux Ferrari 458, Jaguar

XKR et autres Aston Martin DBRS9. Ce modèle, allégé de 300 kg a même remporté le championnat 2012 lors de la dernière course du calendrier le 22 septembre. A bien des points

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de vue, ce SLS AMG Coupé Black Series peut être vu comme une version routière de cette voiture de course. Elle fait l’objet de nombreuses mesures d’allègement grâce à l’utili-

sation extensive de la fibre de carbone qui compose le capot, le tablier situé derrière les sièges, les traverses dans le sousbassement et le tube reliant le moteur et la transmission. Ce matériau est également utilisé pour l’aileron réglable, la jupe avant et les déflecteurs de boucliers. Au total, la SLS Black Series qui pèse 1.550 kg, perd 70 kg par rapport au modèle classique. La liste des modifications ne s’arrête pas là. Le V8 6.3 s’est vu administrer une cure d’EPO en bonne et due forme. Son régime maximal culmine à 8.000 tr/ min au lieu de 7.200 tr/min. La distribution, l’admission d’air ainsi que le montage du vilebrequin ont été retravaillés afin de supporter ces régimes de rotations plus élevés. Il en résulte un surcroît de puissance de 60 ch. La SLS AMG Coupé Black Series développe 631 ch et 635 Nm de couple. Enfin, son échappement est désormais réalisé en titane. Placée 10 mm plus bas, la transmission à double embrayage DCT affiche également des temps de passage améliorés. Elle propose également un nouveau mode manuel temporaire, qui s’enclenche par la simple pression sur l’une des palettes situées derrière le volant. Enfin, le différentiel autobloquant variable affiche un rapport final plus court qu’auparavant. Hormis ces modifications mécaniques, la SLS Black Series repose sur des trains roulants largement transformés. Les voies ont été élargies de 20 mm à l’avant et 24 mm à l’arrière. Les articulations de suspension ont été rigidifiées, les jantes en alliage léger accueillent des nouveaux pneumatiques Michelin Pilot Sport Cup 2 et les lois d’amortissement ont été retravaillées. Enfin, l’assistance de direction a été recalibrée tandis que le système de freinage accueille des disques en céramique. Tarif de ce modèle : astronomique.


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Panne ou manque de désir

Les hommes voient le sexologue pour des problèmes d’érection ou d’éjaculation précoce, les femmes, même si elles consultent parfois pour des douleurs physiques, les fréquent d’abord pour des problèmes de désir. DR.

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i les hommes vont voir un sexologue pour des problèmes d’érection ou d’éjaculation précoce, les femmes, même si elles consultent parfois pour des douleurs physiques, vont d’abord au cabinet de sexologie pour des problèmes de désir. La sexologie, discipline née il y a

35 ans, compte en France trop peu de praticiens pour une demande croissante de consultations, regrettent des professionnels français. «J’ai une très grosse clientèle, près de 180 patients et j’ai du mal à suivre», selon un psychologue et sexologue qui reçoit des patients de 17 à 75 ans dans son cabinet. «Les gens concernés sont pressés, en crise. Ils vont mal et je ne peux les recevoir avant un mois et

demi ni les voir très régulièrement. C’est frustrant et cela va à l’encontre de l’harmonie recherchée», ajoute un autre. LA DIFFÉRENCE ENTRE L’HOMME ET LA FEMME. «Tous les sexologues ne sont pas médecins généralistes, psychiatres ou gynécologues», mais ils doivent faire partie d’une discipline médicale ou para-médicale pour être reconnues

par la profession : «kinésithérapeuthes, infirmières, sagesfemmes, psychologues...», affirme un médecin. «Nous œuvrons depuis 30 ans pour l’encadrement de la profession et éviter que n’importe qui ne s’installe. C’est une garantie pour les personnes qui rencontrent des problèmes», ajoute-t-il. Car si la majorité des sexologues appartiennent d’abord au monde médical ou

scientifique avant de suivre une formation complémentaire dans une université de médecine, il est légalement possible d’apposer sa plaque en bas de chez soi, sans aucune qualification dans le domaine de la sexologie. «Je connais un ancien agent immobilier parisien, reconverti en sexologue! Et c’est contre ça qu’on lutte», affirme un autre. Il y a en France une seule adresse : le site de la Fédération française de sexologie et de santé sexuelle (FF3S), regroupant des associations de professionnels. C’est parce que «la Sécurité sociale ne rembourse pas», qu’on compte en France encore trop peu de sexologues, même si «onze universités de médecine forment à la discipline». Et les consul-

Faire le virtuel ou éviter le face à face

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omment pratiquer «du sexe sûr» sous Coronavirus? «Sortez couverts!» recommande New-York à ses habitants dans un guide destiné aux pratiques sexuelles, baptisé Safer Sex and Covid-19. Mais contrairement à ce que cette expression sous-entend d’habitude, on ne parle pas ici de préservatifs, mais de masques. La ville américaine recommande aux NewYorkais de porter un masque pour avoir des relations sexuelles. L’idée du document diffusé par la mairie : réduire le taux de propagation du

freiner les ardeurs de quelques hypocondriaques. D’autant que des traces du virus ont déjà été retrouvées dans le sperme, affirment certaines études.

À ses habitants sous régime COVID-19, New York dit : «Sortez couverts!». DR. coronavirus. Après une longue période de confinement, les rendez-vous romantiques reprennent et les contacts physiques avec... Alors pour commencer, la ville demande à ses citoyens de «rester chez eux autant que possible et minimiser les contacts avec les autres». Peu sûr que cela suffise... Il prie les lecteurs de

limiter au maximum le nombre de partenaires. Avant de s’engager sur la voie médicale, insérant juste ce qu’il faut de doutes : le document rappelle le peu de connaissance concernant la transmission par voie sexuelle du Covid-19. «Nous ne savons pas si le Covid-19 peut se propager par voie vaginale ou anale». De quoi

SEXE VIRTUEL ET MASTURBATION. Finalement, la ville donne des conseils de «bonne conduite» sexuelle. En rappelant que la masturbation est la plus sûre des réponses ! «Vous êtes votre partenaire sexuel le plus sûr. La masturbation ne propage pas le Covid-19», stipule le document. Suite à cette information médicale cruciale, il reprend en avisant de privilégier le sexe virtuel (une nouvelle utilité pour Zoom !), et sinon à se servir de positions qui mettent

le moins possible face à face les deux partenaires. Outre les classiques conseils de nettoyage au gel hydroalcoolique (pour les mains uniquement) et de «privilégier des espaces grands, ouverts et ventilés» (une incitation à pratiquer le sexe dans les espaces publics?) le document proclame qu’il serait plus sûr de porter un masque bien couvrant pour le visage. La sécurité, avant tout ! Une médaille d’or du cours d’éducation sexuelle spéciale Covid-19 pourrait être remise à la mairie de New-York prochainement. (En l’occurrence, cette dernière phrase est du registre de la plaisanterie).

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tations, plus longues, poussent à des dépassements d’honoraires: un médecin généraliste ne va pas facturer 23 euros une consultation sexologique qui dure 45 minutes, alors que pendant ce laps de temps, il aurait pu voir plusieurs patients «lambda». Par ailleurs, l’Ordre des Médecins veille et la publicité est interdite. Ainsi, si un psychologue peut créer son site Internet publicitaire, un médecin ne le peut pas. Le profil de ces clients de plus en plus nombreux: aussi bien des hommes que des femmes, les premiers principalement pour des problèmes d’érection ou d’éjaculation précoce, tandis que les femmes, même si elles consultent parfois pour des douleurs physiques, viennent d’abord pour des problèmes de désir. «Soit elles n’en ont jamais ressenti, parce qu’elles ont été battues ou à cause de leur éducation, soit le cumul d’un travail à l’extérieur avec les tâches ménagères les épuise. Dans ce cas, c’est la problématique conjugale qui est à questionner», affirme un spécialiste. En outre, «les motifs de consultation évoluent avec l’arrivée de nouveaux médicaments, car le fait de savoir qu’il y a des solutions dédramatise les situations. Par exemple, en 1998, le Viagra a fait prendre un virage», rappellet-on. Depuis, il existe un autre traitement de la dysfonction érectile chez l’homme adulte, le Cialis guère indiqué chez la femme. Mais une stimulation sexuelle est requise pour que le Tadalafil soit efficace. La

dose recommandée de cette molécule indolique, dérivée de base azotée de la famille des inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5, utilisée dans le traitement des troubles de l’érection, est de 10 mg à prendre avant toute activité sexuelle prévue, pendant ou à distance des repas. Chez les patients pour lesquels une dose de 10 mg de tadalafil ne produit pas un effet suffisant, une dose de 20 mg peut être préconisée. La fréquence d’administration maximale est d’une prise par jour. Le Tadalafil 10 mg et le tadalafil 20 mg sont indiqués en prévision d’un rapport sexuel mais ils ne sont pas recommandés pour une utilisation quotidienne prolongée. Chez les patients qui prévoient un usage fréquent de Cialis (au moins deux fois par semaine), la prise d’un comprimé par jour, avec des doses plus faibles de Cialis peut être considérée comme adéquate, la décision dépendant du choix du patient et de l’avis du médecin. Chez ces patients, la posologie recommandée est de 5 mg en prise quotidienne, approximativement au même moment de la journée. La dose peut être réduite à 2,5 mg en prise quotidienne, en fonction de la tolérance individuelle. Le choix de la posologie quotidienne doit être réévalué périodiquement. Aucun ajustement posologique n’est nécessaire chez les hommes âgés. Parmi les effets indésirables possibles, sensation vertigineuse, accident vasculaire cérébral, syncope, migraine. Avec AFP n


international En Allemagne, les femmes occupent le premier plan SINCE 1989

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Cem Özdemir, à l’Agriculture et à l’Alimentation, il devient le premier ministre fédéral d’origine turque. La difficulté pour le nouveau chancelier sera de diriger une équipe de seize ministres, appartenant à trois partis politiques très différents, sociaux-démocrates, écologistes et libéraux. Une première au niveau fédéral pour cette coalition dite du «feu tricolore». «Olaf Scholz est un leader, constate son biographe, Lars Haider. Son style sera différent de celui d’Angela Merkel qui avait un peu perdu le contrôle sur ses ministres en fin de mandat. Il est, de toute son équipe, de loin celui qui a le plus l’expérience du pouvoir et il sera un soutien pour tous, même pour des personnalités très fortes comme Christian Lindner, Robert Habeck et Karl Lauterbach».

vec huit femmes et huit hommes dans son gouvernement, Olaf Scholz a tenu sa promesse de la parité… enfin presque. Car dans ce décompte, le nouveau chancelier allemand, socialdémocrate de 63 ans, investi officiellement le 8 décembre au matin par le Bundestag, ne s’inclut pas. Peu importe. Olaf Scholz est le premier à imposer la parité au niveau fédéral. «Cela correspond à la société dans laquelle nous vivons», avait-il commenté deux jours auparavant. Pour Lars Haider, auteur d’une biographie sur Olaf Scholz, «la parité tient très à cœur» au nouveau chancelier. « Lorsqu’il était ministreprésident de Hambourg, sa femme a dû refuser un poste de ministre régionale de l’Enseignement en raison de ses liens avec lui. Cela les a tous les deux beaucoup marqués», constate ce journaliste du Hamburger Abendblatt. «ANGELA MERKEL A CHANGÉ L’ALLEMAGNE». Si les trois portefeuilles les plus importants sont occupés par des hommes - la chancellerie revient à Olaf Scholz, le super-ministère de l’Économie et du Climat à l’écologiste Robert Habeck, par ailleurs vice-chancelier, les Finances au libéral Christian Lindner -, les femmes occupent des postes ministériels de premier ordre. Pour la première fois, elles obtiennent les Affaires étrangères. L’écologiste de 42 ans Annalena Baerbock dirigera la diplomatie allemande, seize

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Olaf Scholz, le nouveau chancelier allemand, investi le 8 décembre, a tenu parole sur la parité. DR.

ans après un autre écolo, Joschka Fischer. Même première avec Nancy Faeser au ministère de l’Intérieur. Quant à l’exministre de la Justice, Christine Lambrecht, elle prend la relève d’une autre femme, Annegret Kramp-Karrenbauer, à la Défense. «La sécurité est entre les mains de femmes fortes», avait résumé Olaf Scholz deux jours auparavant. Sur la chaîne télé ZDF, la politologue Andrea Römmele constate que «la politique internationale est désormais une affaire de femmes.

Cela n’aurait pas été possible il y a quinze ans. Angela Merkel a changé l’Allemagne», juget-elle. La parité des sexes ne compense toutefois pas les déséquilibres régionaux de cette nouvelle équipe. Alors que l’on déplore souvent un manque de prise en compte des nouveaux Bundesländer, les ministres de l’Est et du Sud sont sous-représentés. En revanche, ils sont plus jeunes que d’habitude. Du haut de ses 63 ans, Olaf Scholz est le doyen de son équipe. Le nouveau chancelier réussit par

ailleurs plusieurs autres jolis coups politiques, notamment en plaçant le social-démocrate Karl Lauterbach, médecin et épidémiologiste de formation, au très sensible ministère de la Santé. Très populaire, présent dans les médias et sur les réseaux sociaux ces derniers mois, réclamé par l'opinion publique pour ses prophéties sur le Covid-19, il sera chargé de faire sortir l’Allemagne de l’actuelle quatrième vague de pandémie. Quant à l’écologiste

Une femme demain à l'Élysée ?

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e plus dur était passé : se qualifier au second tour du congrès d’investiture des Républicains. Soutenue par Michel Barnier, Xavier Bertrand et Philippe Juvin, la présidente du conseil régional d’Île-de-France l’a emporté sans surprise, avec 61 % contre 39 % à Éric Ciotti. Être la première femme à représenter toute la droite à l’élection présidentielle : l’intéressée en a fait un argument en affirmant en juillet, juste avant sa déclaration de

candidature, que «l’heure des femmes est venue». Valérie Pécresse, 54 ans, aura attendu longtemps avant de dévoiler son ambition élyséenne. Elle y songeait néanmoins depuis des années. Pas pour la présidentielle de 2017, dernier tour de piste pour les ténors des générations précédentes, celles d’Alain Juppé, de François Fillon et de Nicolas Sarkozy. Mais en se projetant déjà sur la présidentielle de 2022. « Je ne suis pas une zappeuse. Je creuse mon sillon droit et profond, expliquait-elle en 2015, juste

avant sa première victoire aux élections régionales. Peut-être qu’un jour, quand j’aurais bien géré l’Île-de-France, je m’autoriserai d’autres ambitions. Mon bilan sera la clé de mon avenir». Six ans après, confirmée en juin par les électeurs Franciliens, elle déclare en juillet sa candidature à la présidence de la République «pour restaurer la fierté française». Un sondage la donne déjà gagnante au second tour (52%) face au sortant Emmanuel Macron (48%). Au 1er tour, Le Pen (15%) au coude à coude avec Zemmour (14%).

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