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international THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER

En mai ça s'active SINCE 1989 N°1545 | LUNDI 31 JANVIER 2022 | 20 PAGES €7 $8

Les états-majors achèvent des plans de campagne

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ue nul ne trompe personne. Dans sixmois, le pays bascule dans la campagne électorale. Les Législatives nationales et provinciales certes mais surtout la grande bataille, la plus emblématique des batailles, la plus mortelle, la Présidentielle. Dans six mois sans aucun doute mais en mai 2022, dans trois mois, c'est la pré-campagne. Les états-majors politiques s'activent et s'annoncent. Soyons clairs : les plus déterminés à ce jour Quelles annonces attendues demain de Moïse Katumbi (g.) et Jean-Pierre Bemba (dr) ? DR.

sont les Katumbistes. Moïse Katumbi Chapwe n'a rien remisé dans les placards. Il a accepté certes de reculer d'un pas après avoir lancé des mises en garde sur des médias - à l'Assemblée nationale, interdiction d'aligner la proposition de loi Tshiani sur «de père et de mère congolais», au bureau de la Commission Électorale Nationale Indépendante, réclamation d'un consensus, «des lignes rouges à ne jamais franchir», - et annoncé des consultations de ses troupes après la désignation sans consensus du bureau de la Commission Électorale Nationale. Depuis Lubumbashi, sa base arrière, il a fait nombre d'annonces. N'excluant rien. Avant de se résoudre à écouter ses conseil(suite en page 2).

LE SOFT INTERNATIONAL A ÉTÉ RÉPERTORIÉ PAR LE SITE DU THE NEW YORK TIMES COMME UNIQUE NEWSPAPER EN ZONE AFRIQUE CENTRALE.


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LA UNE DU SOFT

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La pré-campagne dans trois mois (suite de la page 1). lers dont des ministres à la tête de ministères clé qui appelaient à la modération et surtout éviter de déclencher trop tôt les hostilités avec le pouvoir. N'ignorant pas ce dont tout pouvoir d'État est capable, l'exgouverneur du Grand Katanga a rétropédallé. Mais il a hâte d'en découdre au plus vite. Sur la date de la tenue des élections, il aver-

tit depuis sa cité de Kashobwe, à 2.000 km de Kinshasa, dans Jeune Afrique en août 2021: «En 2023, ce n’est pas une option, mais une obligation». Puis, plus menaçant encore : « Je n'ai jamais eu peur de personne ». Mais pragmatique, il se rappelle qu'il avait dû s'extraire de la vie politique et s'exiler en Europe après la guerre ouverte que lui a lancée Joseph Kabila. Et son

retour au Congo n'a été que de la volonté et de la seule volonté de FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo courtisé par des émissaires. QU'EXCLURE? Puis, homme d'affaires avant tout, Moïse Katumbi Chapwe ne pense pas moins à ses finances. Que pourrait révéler le dossier minier (et donc de la Gécamines) qu'a promis la redoutable Inspection Générale des

Finances, mais qui se fait attendre ? Puis, le conflit Beveraggi et Necotrans Mining avec à la clé des centaines de millions de $US, qui n'a pas dit son dernier mot... En tournée en décembre dernier dans l'ex-province Orientale, le puissant multi-millionnaire a montré de quoi il était capable en mobilisant des marées humaines dans cet espace Swahili. Mais il ne veut pas s'ar-

rêter en si bon chemin. Il reprend en février ce qu'il appelle son safari avec une tournée dans le Grand Bandundu, le Grand Équateur, le Kongo Central et, cerise sur le gâteau, Kinshasa. D'ores et déjà, il a désigné une cellule d'implantation. Objectif : la vente en six mois de 1 million de cartes de membres. MKC ne serait pas loin de ce chiffre... Qu'en est-il d'autres? Jean-Pierre Bemba

Gombo, Vital Kamerhe Lwa-Kanyingini, etc., qui peuvent surprendre? Quand on rappelle que les mêmes causes produisent les mêmes, après l'incroyable fin des FCC-PPRD, peut-on exclure aujourd'hui un quelconque renversement de situation? Que dire de Fayulu qui n'a jamais aucune fois déposé les armes? Et de l'ancien Premier ministre Adolphe Muzitu? T. MATOTU n

déclare Stéphane Volant, président du conseil d'administration de la SETER, la Société d'exploitation du TER, filiale de la SNCF, la Société publique française de transport ferroviaire. Même si le Kasaï a été gâté par des centaines de millions de $US déversés des comptes publics depuis 2019 mais qui ont pris d'autres destinations, la situation de cet espace géographique est aussi étrangement faillie à ce que les Congolais vivent ailleurs dans le pays. Dans la Capitale Kinshasa, c'est la même misère que l'on rencontre dans le quartier des affaires comme dans toutes les communes. L'eau, l'électricité, les transports en commun, les infrastructures scolaires et de santé, érosions, mort d’hommes à chaque pluie, etc., le pays est à même le sol. A Lodja, l'une des dernières étapes de la visite présidentielle, une vidéo de la chaîne de télévision publique Rtnc montre le Chef de l'État, dans une allocution devant une foule prononcer deux phrases terrifiantes : «Nous sommes là pour travailler pour le Congo et les Congolais. Nous ne sommes pas là pour voler ou détruire le pays puisqu'il n'y a rien à détruire car le pays n'existe plus». La Rtnc n'explique rien du contexte. Ni un ministre ne recadre... La vidéo se partage comme jamais sur les réseaux sociaux... Est-ce le bilan d'une visite dans l'arrière-pays? Cela en a bien l'air dans un espace géographique singulièrement gâté, vers lequel, dès janvier 2019, des centaines de millions de $US ont été déversés mais qui

ont pris des directions autres... Dans dix jours, le 19 janvier 2022, c'est l'avant dernière année de fin de mandat, c'est la tenue de la présidentielle. Le pays est en pré-campagne. Que peut le Président de la République? Comment désormais parler aux Congolais ? Comment reprendre la main et mettre le cap ? Certes, au foot, l'espoir n'est jamais perdu. Tout est dans le casting. A ce sport favori du Président, même s'il reste une minute avant la fin du match, un joueur d'exception peut transformer la partie. Aujourd'hui et maintenant, le Président doit trouver ce joueur et l'aligner. Il y a trois ans, à sa prise de fonctions, que de candidats défilaient à tous les postes! Quels critères avait-on fixé ? Où sont les résultats ? Entre-temps, à une équipe a succédé une autre. L'Union Sacrée que le Président a voulu de «Warriors» est à la manœuvre. Quels critères a-t-on fixé et quels résultats à l'arrivée ? L’heure a sonné de regarder le Congo et les Congolais, de décider de faire renaître l'espoir. Mais que maintenant et aujourd’hui, que ceux qui rencontrent matin, midi et soir le Président, qui parlent avec lui, qui paraissent tellement attachés à leurs intérêts personnels et se trouvent tellement éloignés de l’intérêt du Congo au point que leurs faits et gestes apprêtent chaque jour le désastre d’un mandat qui, à ses débuts, avait soulevé espoir, changent fondamentalement. KKMTRY n

Quelles réponses demain

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egard droit devant, micro accroché dans la paume de la main, une femme s'adresse au Président de la République. Debout, sous une tente, FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo écoute cette femme au centre d'une foule égrener un discours sans l'interrompre. Puis, une autre femme saisit le micro. Même scène. Tout autour, à quelques mètres, le public en silence assiste à ce spectacle inédit. Puis, un homme apparaît, prend à son tour le micro, s'excuse de vouloir en public tout dire au Président de la République. Puis s'emballe. La première femme est l'épouse d'un militaire, dit-elle au Président qui l'interroge ; la seconde, l'épouse d'un agent de police. Toutes deux font part au Président de la misère qui les anéantit ; de ce que leurs maris reçoivent à la fin du mois; de ce qu'elles peuvent faire avec ce que leurs maris apportent à la maison... Elles vont plus loin. Impossible qu'elles s'achètent un vêtement l'une d'elle explique que le pagne qu'elle porte pour se rendre à cet accueil, elle l'a emprunté - ou qu'elles acquièrent de quoi manger ; impossible qu'elles soient en situation d’envoyer leurs enfants à l'école. Si chacune se tient debout, l'épuisement dans la voix témoigne d'un désarroi profond... Le Président glisse un doigt sous un verre de ses lunettes. Il essuie une larme... Comment cela se termine ? La

Le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et la Première Dame Denise Nyakeru Tshisekedi à leur arrivée, le 26 décembre 2021, à Kabeya Kamwanga, territoire du même nom, dans la province du Kasaï Oriental. PRESSE PRÉSIDENTIELLE. vidéo postée sur les réseaux sociaux ne donne pas la suite. La scène se déroule dans le Kasaï, la province d'origine du Président. Depuis trois ans qu'il est au pouvoir, c'est la première fois que Félix Tshisekedi fait le déplacement dans cette partie du centre du pays, Mbuji Mayi, Kabinda, Kananga, Tshikapa, Lodja. Sous les années Mobutu, il s'y était trouvé avec son père quand le redoutable opposant fut contraint à la relégation sur ses terres de Kabeya Kamwanga et dans son village Mupompa. Avec l'aide des chancelleries, le fils se fit exfiltrer vers l'Europe. Félix Tshisekedi est revenu au Kasaï pendant la campagne électorale de 2011 en candidat député et, fin 2018, en candidat Président de la République sous l'étiquette de CACH, Cap pour le Changement. En trois ans de pouvoir, le Président a beaucoup

voyagé. A l'étranger pour remettre le pays sur les agendas à l'international. En province, au Katanga, dans les Kivu, en province Orientale, dans le Kongo Central. Il retardait son départ ailleurs, au Bandundu, à l'Équateur, au Kasaï. En trois ans, le Président a voyagé en avion et sur des routes bitumées. Au Kasaï, où il vient de passer son plus long séjour en y restant deux semaines pour les fêtes de Noël et de Nouvel An, le Président a touché du doigt comme jamais les réalités. Celles d'un pays et d'un peuple ramenés des années en arrière par une certaine élite politique ; celle d'un pays et d'un peuple qui attendent et attendent sans comprendre mais sans perdre espoir… Voulant se déplacer vers un site, Tshisekedi prend son véhicule tout-terrain officiel de marque japonaise mais s’embourbe sans espoir de s'en sortir sauf un

coup de main d’une garde armée rapprochée alignée et essoufflée. RETOUR À L'ÂGE DES TÉNÈBRES. A l'aérodrome de Lodja, dans le Sankuru, le ministre des Transports use d'un «pousse-pousse» tiré par des jeunes sur la piste aérienne pour se sortir d'un espace transformé en lac par des eaux de pluie. Retour à l'âge des ténèbres? Reste la coïncidence : au même moment, dans une partie du Continent moins nantie, le ministre des Transports du Sénégal fait partie de la suite de son Président Macky Sall qui inaugure un train à grande vitesse qui n'a rien à envier au Thalys qui dévale la ligne Paris-Bruxelles. Le TER, Train Express Régional Dakar-Diamniadio se présente «comme un des moyens de transport les plus modernes du monde»,

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Rarement janvier a été politiquement aussi actif

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uel sort attend désormais l'homme fort de l'UDPS, JeanMarc Kabund a Kabund ? Qui en la matière pourrait s'avancer ? Certes, dès le lendemain de son tweet du 14 janvier, annonçant sa décision «de démissionner» de ses fonctions de 1er Vice-président de l'Assemblée nationale, des réactions de compassion ont fusé de toutes parts, sa villa à Kingabwa, commune de Limete, a été prise d'assaut par ses soutiens comme par des partenaires politiques. Mais depuis, c'est à un reflux que l'on assiste autour de Jean-Marc Kabund quand les déclarations politiques n'arrêtent de tomber comme jamais auparavant en janvier. Jamais est un mois de congé pour les élus. C'est la période des vacances parlementaires après la clôture le 15 décembre de la session ordinaire. Cette année, il n'en est rien. Après l'incident du 12 janvier survenu sur la Route des Poids Lourds au cours duquel la patrouille de police commise à la garde du 1er Vice-président de l'Assemblée nationale désarme un militaire de la Garde présidentielle, GR, dont le véhicule roulait en sens inverse, le lendemain, 13 janvier, c'est un escadron de GR armés qui se rend, à bord d'une jeep de service, à la résidence de Jean-Marc Kabund a Kabund pour régler ses comptes. En dehors d'une communication officielle, c'est aux réseaux sociaux que le pays se fie. Des éléments de la GR, l'unité de l'armée en charge de la sécurité du Président de la République et de sa famille, furieux de l'humiliation publique subie par l'un des leurs, auraient enlevé la police au domicile du 1er Viceprésident de l'Assemblée nationale qui est aussi président a.i de l'Union

Le sort de Jean-Marc Kabund est-il scellé? Bien malin qui peut prédire. DR. pour la démocratie et le progrès social, le parti présidentiel. Pis que ça : des vidéos postées sur les réseaux sociaux montrent des images largement partagées de ce domicile faisant état d'une mise à sac : cuisine, salle à manger, bureau, etc. Diverses sources assurent que du personnel civil employé à la résidence de Jean-Marc Kabund ont été arrêtés et emmenés sous bonne escorte. Des témoignages des riverains assurent cependant que les éléments de la Garde présidentielle ne se seraient jamais introduits dans la maison! Il n'empêche. TON D'UN «PROCHE». Le 14 janvier, un jour après cette mise à sac, le tweet tombe : «En ce jour, je prends la décision de démissionner de mes fonctions de 1er VP de l'AN. Ainsi s'ouvre une nouvelle page de l'histoire, qui sera écrite avec la sueur de notre front, qui coulera chaque jour qu'on affrontera les brimades, humiliations et tortures ». Au 29 janvier, ce texte enregistrait 7189 likes, un chiffre qui dépasse le double des likes réalisés à ce jour par le compte @kabund_ jmkkrock. Mais c'est le même 14 janvier que tout va basculer. Le ton est donné par un proche du Président de la République, l'avocat député Peter Kazadi. Sur une radio privée à Kinshasa, l'homme autrefois DirCaba du président de l'UDPS

alors Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, répond à un journaliste qui l'interrogeait sur cette démission comme signe de «fragilisation du régime». «Pourquoi ça va fragiliser le régime? Nous sommes un parti de masse. Nous avons connu beaucoup de départs, d’éminentes personnalités qui pensaient qu’après elles, ça serait la mort de l’UDPS, encore que M. Kabund n’a pas annoncé son retrait de l’UDPS». Puis : «Le parti a d’autres députés qui vont combler ce poste et la vie va continuer. C’est sa liberté. C’est en toute conscience qu’il a pris sa décision, qu’il n’a pas motivée du reste. Je constate et je m’incline». Quatre jours après,

le 19 janvier 2022, à la tête d'un groupe de députés provinciaux de Kinshasa membres de l’UDPS, Kazadi donne lecture d'un communiqué demandant «instamment» aux députés nationaux de l'UDPS d’engager la procédure de remplacement de Jean-Marc Kabund. « Prenons acte de la décision de démission de l’honorable Jean-Marc Kabund du poste du 1er vice président de l’assemblée nationale telle qu’annoncée sur son compte Tweeter officiel et demandons instamment aux députés nationaux de l’UDPS d’engager les procédures de son remplacement ; invitons la convention démocratique du parti de se réunir sans délai en vue de prendre des sanctions exemplaires et de restaurer la légalité durablement foulée aux pieds par l’honorable JeanMarc Kabund». Les députés nationaux ne sont pas fait prier. Comme concomittamment, ils déclarent le même jour, dans un communiqué : «Désavouons notre collègue Jean Marc Kabund et prenons acte de sa décision de démissionner des fonctions de 1er vice-président de l’Assemblée nationale au nom de l’UDPS et non pas à titre personnel et de ses autres fonctions au sein du parti que

nous devons continuer ensemble pour servir l'intérêt de notre peuple». BIEN MALIN QUI PRÉDIRA. Puis : « Demandons aux structures compétentes de l’UDPS d’intervenir sans délai afin de tirer toutes les conséquences qui s’imposent pour la bonne marche du parti au pouvoir, la réussite du mandat présidentiel en cours, ainsi que le succès et la conquête du second mandat». Le 17 janvier, les présidents des groupes parlementaires de la majorité à l’Assemblée nationale réaffirment leur loyauté au Chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, «seul Chef et visionnaire de l'Union sacrée de la nation». Ces élus déclarent que «l'Union Sacrée de la Nation reste une, unie et indivisible pour l'accomplissement de sa vision au bénéficie du peuple». Le 21 janvier au tour des Secrétaires nationaux du parti présidentiel. «Prenons acte de la démission unilatérale de M. Jean-Marc Kabund (sans consulter ni le Chef de l'État ni le Parti) à la 1ère vice-présidence de l'Assemblée Nationale, cela constituant un manque de respect et/ou un chantage à l'endroit de la Haute Autorité de Référence du Parti. Pour ce motif, nous

condamnons cette attitude et le désavouons. Par conséquent, lui retirons toute confiance». Puis : « Demandons à nos députés nationaux et provinciaux ainsi qu'à toute la base de l'UDPS d'en tirer toutes les conséquences de droit et politique». Lundi 24 janvier 2022 au tour des leaders des regroupements politiques membres de l’Union Sacrée de la Nation rassemblés avec, à leur tête, les deux présidents des Chambres et le Premier ministre, de s'exprimer sur le sujet. «L’occasion a été mise à profit pour passer en revue, très brièvement, la situation politique du moment. Il a été convenu, après avoir analysé brièvement ce qui se passe au pays, que les chefs des regroupements politiques de l’Union sacrée de la Nation puissent se décider d’exprimer en cette circonstance, leur attachement à son Excellence Monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, chef de l’État et fondateur de l’Union sacrée de la nation». La liste est loin de se terminer. Le 27 janvier, profitant d'une cérémonie d’échange des vœux, les sénateurs UDPS et Alliés et les démocrates, déclarent «réitérer leur soutien à Félix

Tshisekedi» tout en «déplorant les deux années perdues dans une coalition improductive CACH et FCC». «Ils invitent les membres de l'Union Sacrée de la Nation et toute la majorité autour du Chef de l'État à rester mobilisés face aux enjeux et à l'agenda politique devant conduire le pays aux prochaines élections, et proposent in fine la tenue des assises de l'Union Sacrée de la Nation pour une structuration inclusive et plus efficace en vue d'accompagner le Chef de l'État dans la mise en œuvre de sa vision pour le Peuple d'abord ». Cerise sur le gâteau, le 29 janvier, une structure de l'UDPS la Convention Démocratique du Parti - ayant réuni députés nationaux et provinciaux, ministres nationaux et provinciaux, mandataires publics membres de l'UDPS, a publié un communiqué dans le «dossier disciplinaire» qui était sous examen depuis quelques jours. En plus de destituer Jean Marc Kabund de ses fonctions de président a.i de l'UDPS, la CDP l'a définitivement exclu de l'UDPS. Le désaveu est total. Mais est-ce la fin de l'affaire? Bien malin celui qui pourrait prédire la suite... D. DADEI n

historique. Le pays n'avait jamais connu ça avant». Et de justifier son choix : « Il y a trois ans, la priorité pour le Congo fut l'apaisement : éviter des troubles, éviter la guerre civile, éviter des arrestations, des règlements des comptes. L'urgence fut l'alternance de paix. Seul candidat qui en portait le gage : Tshisekedi Tshilombo Félix. Ce fut mon choix. Le choix de raison. Le choix suivi par le pays. Le choix suivi deux ans plus tard par la quasitotalité de la classe politique qui forme aujourd'hui l'Union Sacrée. Je m'en réjouis».

Samedi 29 janvier, son parti, le Parti pour l'Action dont il est le Président National Historique, a organisé une cérémonie d'échange de vœux. L'occasion pour le P.A représenté par ses cadres dont certains arrivés de l'arrière-pays, de réitérer ses vœux au Président de la République, Chef de l'État. «Que toutes les actions que vous poserez réussissent et que cette population longtemps meurtrie retrouve le sourire car elle croit fermement en vous», a déclaré le Président national du P.A, Dr. P. Steeven Masey Hombo.

Choix politique d'éclaireur

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e mois de janvier est dans le monde synonyme de rentrée politique après un mois de décembre fait de fêtes (Noël, fin d'année, Nouvel An). Mais, pour le Congo, janvier 2022 avait une note particulière. Il inaugurait, le 24 janvier, la quatrième année de pouvoir du Président de la République FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo. Janvier 2022 a ainsi marqué le basculement du pays dans l'avant-dernière année de fin de mandat de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilom-

bo. Interrogé ce 24 janvier à la mi-journée sur la radio TopCongo Fm s'il porte le bilan mi-parcours du Président de la République bien qu'il n'ait pas été, à ce jour, directement mêlé aux affaires, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba, le candidat qui s'était désisté en 2018 de la course à la Présidentielle, avec Vital Kamerhe Lwa-Kanyingini Nkingi, en appelant à voter pour le Candidat du CACH Félix-Antoine Tshisekedi et en prenant la direction de la campagne dans le Grand Bandundu, a eu ces mots : «Si j'ai appelé à voter pour

le Président Félix Tshisekedi Tshilombo, comment voulezvous que je n'en partage pas le bilan ? La politique c'est aussi de la constance». «LA PRIORITÉ D'IL Y A TROIS ANS». Puis : «La politique c'est d'abord des idées. Or, je partage les idées qui sont déployées. Certes, il y a les résultats. Mais il reste encore deux ans devant nous. C'est peu certes, mais c'est beaucoup...». Parlant du 24 janvier 2019, Tryphon Kin-kiey Mulumba explique que cette date marque «une passation de pouvoir

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ALUNGA MBUWA n


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LE dossier

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Comment furent les trois premières années passées de Tshisekedi

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i c'est à l'Histoire, avec le recul que son jugement permet, d'établir ce qu'auront été les trois premières années du Régime Tshisekedi, cela n'empêche pas de jeter un regard sur ce début de gouvernance et tenter d'en tirer les premiers renseignements. D'abord, clairement ce constat : peut-on s'empêcher, après avoir applaudi une incroyable passation de pouvoir pacifique - la première de l'Histoire du pays depuis son accession à l'indépendance de noter le gâchis qui s'en est suivi, à savoir, la coalition FCC-CACH ! TOUT ÉTAIT CALCULS. On l'avait qualifié de coalition. Ce fut une cohabitation entre deux coalitions politiques, deux visions que tout dans le passé avait opposé. Le 27 janvier, dans une déclaration officielle, les Sénateurs membres de l'Union Sacrée de la Nation, ont «déploré» cette coalition, qualifiant une période de deux ans, «d'années perdues dans une coalition improductive CACH et FCC». Tout était calculs. Si, dans la nuit du 9 au 10 janvier 2019, les FCC avaient concédé la défaite à la présidentielle en acceptant la proclamation officielle des résultats de la Commission électorale nationale indépendante - Félix Tshisekedi ayant récolté 38,57% des suffrages, Martin Fayulu 34,8 %, Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin du pouvoir sortant 23,8 % à cette élection à un tour ils s'étaient réservés le meilleur : une razzia hors-normes aux Législatives nationales avec plus de 300 Députés et provinciales proclamée quand dans certaines provinces,

Outre le pouvoir judiciaire, deux des pouvoirs qui furent le socle du PPRD-FCC : le parlement (à g. la présidente de l'Assemblée nationale Jeanine Mabunda, à dr., le président du Sénat Alexis Thambwe Mwamba), le Gouvernement avec le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, ci-bas, «déboulonnés» de l'incroyable manière. DR. lévisé à la plénière, que les ordonnances présidentielles avaient été signées «inconsciemment» et qu'il les jugeait «inconstitutionnelles». Ce qui mit le feu aux poudres...

les bulletins de vote n'avaient pas été dépouillés. Même razzia aux bureaux de toutes les Chambres comme à l'élection des gouverneurs avec 16 gouverneurs PPRD-FCC actés sur 26 que compte le pays. LE MAL ÉTAIT FAIT. Convaincus que Tshisekedi serait l'homme en charge d'inaugurer les chrysanthèmes, les PPRD-FCC s'étaient laissés convaincre qu'ils se réserveraient la réalité du pouvoir : Premier ministre, ministères et postes clé (Finances, Justice,

Banque Centrale, Gécamines, pouvoir judiciaire, Services de sécurité, armée, police, etc.), les plus grosses entreprises outre les deux Chambres. Jamais, le nouveau Président de la République n'avait pu avoir la moindre liberté dans les nominations ou les sanctions, celles-ci dépendant du gouvernement et, donc, du chef du Gouvernement étroitement dépendant de l'ancien parti présidentiel, le PPRD, membre dirigeant du regroupement FCC, le Front Commun pour le Congo. Il est clair que tout

avait été mis en place pour ouvrir la voie de l'échec au président Tshisekedi et préparer le retour en grande pompe du PPRDFCC. On comprend pourquoi des nominations signées le 3 juin 2019 à la tête d'entreprises, dont la SNCC et la Gécamines, ne furent jamais exécutées, plusieurs mois plus tard, retoquées par un ministre PPRDFCC instruit par son parti qui lui a demandé « très clairement de bloquer ces nominations en refusant de notifier les intéressés». Ces ordonnances

auraient dû « être débattues en conseil des ministres », et n'auraient jamais dû «être contresignées par un Premier ministre démissionnaire », avaient expliqué des porteparole de l'ex-parti présidentiel. Si un nouveau Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba avait été désigné, il peinait à former un gouvernement, et n'avait pas encore été investi par le Parlement. C'est le Parlement qui, le premier, mit le feu à cette «coalition». Un député, Charles Nawej, alla jusqu'à déclarer, lors d'un débat radio-té-

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ICI AUSSI TOUT EST CALCULS. Certes, Charles Nawej revint publiquement sur ses paroles, présentant ses «plus profonds regrets et solliciter le pardon de Son Excellence Monsieur le Président de la République et de tout le peuple congolais suite au grave malentendu né des propos tenus au sein de l’Assemblée nationale», «regrettant sincèrement être à l’origine de cette entame dans notre cohésion nationale et réitérant le pardon de notre nation», déclarant que «rien ni personne ne peut justifier une atteinte à la plus haute instance de notre pays». Cela ne changea rien. Le mal était fait. Il était profond. C'est suite à ces problèmes en interne que le Président mit le cap sur l'extérieur, multipliant, sans fausse note, des visites à l'étranger certainement jamais le pays, même sous Mobutu, n'en avait autant enregistrée. Il s'agissait de ren-

contrer le plus de partenaires et de nouer des partenariats stratégiques. Ce sont ces rencontres avec notamment des diplomates américains qui ont aidé à l'apaisement en dépit des guerres sans fin dans la partie orientale du pays. Reste le CACH, ce regroupement qui adouba le candidat Félix Tshisekedi et le porta au pouvoir. Pour des raisons à l'heure actuelle inconnues, ce regroupement n'a jamais su se constituer, n'a jamais su se structurer. Ici aussi tout est calculs ? « Où est passé CACH ? Pourquoi ne s’exprime-t-il pas ou ne s’exprimet-il pas de façon ordonnée mieux, coordonnée? Étaitce une construction virtuelle mieux, un château des cartes? Lui qui compte à sa tête ceux qu’un homme, politologue, connaisseur de la classe politique congolaise, appelait quand la campagne battait son plein - in tempores non suspecto - et quand ça grondait de partout, des «bêtes de scène»», écrit Le Soft International (1453 et 1454 datés lundi 15 avril 2019 et mercredi 24 avril 2019). «Deux années perdues dans une coalition improductive CACH et FCC», ont reconnu, avec courage, le 27 janvier dernier, des Sénateurs membres de l'Union Sacrée pour la Nation dont certains venus des PPRD-FCC, ce regroupement né de la seule initiative du président Tshisekedi qui marche certes sans néanmoins savoir de quoi demain sera fait. Ce qui peut et doit être dit est que malgré tout, le déboulonnage du système qui avait été promis, a fonctionné à plein régime même si certains acteurs doivent se couvrir le visage en certains endroits. C'est le lieu d'adouber cet adage : la fin justifie les moyens... T. MATOTU n


| international Kitenge Yesu s’empare du leadership du Grand Kasaï on a tout écrit

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’ex-puissance coloniale était à ce jour connue pour sa capacité de déminage politique. Désormais, elle va devoir compter à ses côtés son ex-colonie... Voici un plat pays d’environ 30.000 km2 peuplé de pas plus de 11 millions de personnes (Wallons, Flamands, Germaniques) qui compte à lui seul trois gouvernements avec une cinquantaine de ministres (fédéraux, régionaux, communautaires), autant de parlements et, last but not least, trois capitales, Bruxelles, Namur, Eupen. Les 70 millions d’ex-colonisés n’ont pas à en rire eux qui comptent vingtsept gouvernements, autant de parlements dans un pays certes continent s’étendant sur 2.345.000 kms2. Au risque réel de disparaître de la surface terre, les démineurs belges ont trouvé une parade qui permet à l’État d’exister mieux, de survivre... À raison, ils ont été suivis par les Congolais. Einstein ne dit-il pas qu’il n’existe pas de «problème sans solution»? À la suite de problèmes de gouvernance et de cohésion nationale, l’extérieur a fait pression pour que Kabila ne se représente pas pour un troisième mandat à la tête du

Jeudi 24 janvier 2019, le sortant Kabila et l’entrant Tshisekedi, «sametová revoluce», passation des flambeaux de velours. DR. richissime pays au cœur et au centre du Continent poussant le Chef de l’État à se chercher un dauphin. Sauf que l’homme ne fut annoncé que deux mois avant le début de la campagne électorale. Trop juste pour le Candidat surprise Emmanuel Ramazani Shadari d’être connu et reconnu dans ce vaste pays de 400 tribus. L’échec patent... Impréparées ou chaotiquement préparées, les lendemains de ces élections faisaient craindre le pire pour le pays, pour le Continent, pour le monde dont les

yeux restent rivés sur le fabuleux sol et sous-sol disputés. Des élections qui poussaient à la sortie un jeune président qui avait la haute main sur les structures de l’État, qui venait de les financer par le Budget du pays rejetant toute offre extérieure, de réussir un incroyable tour de bras en mettant hors course ses plus farouches adversaires: Jean-Pierre Bemba, ancien chef de guerre, deux richissimes personnages, l’un, ancien Premier ministre du pays Adolphe Muzitu, l’autre, ancien gouverneur du Ka-

tanga minier Moïse Katumbi Chapwe. Comment ces hommes allaient réagir au lendemain d’une défaite annoncée d’un poulain imprudemment poussé au feu? Voici un mois bientôt que Kabila a cédé le Palais à son successeur, s’en éloignant seul au volant de son pickup de marque Toyota, que Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a pris les rênes du pouvoir, que le soleil continue à se lever sur le Grand Congo, en faisant à nouveau rêver ses habitants... À en croire des observateurs, les

premiers pas de cette saison congolaise sont excellents. Voici un pays qui a connu des changements brutaux (coups d’état, assassinat de premier ministre, du président de la République, guerre civile à la base de millions de morts) mais qui semble incroyablement en passe d’administrer une leçon de «sametová revoluce», passation des flambeaux de velours, changement pacifique... Qui l’eût cru? Sans aucun doute, l’impossible n’est pas congolais. T. MATOTU n

LE SOFT INTERNATIONAL EST UNE PUBLICATION DE DROIT ÉTRANGER | AUTORISATION DE DIFFUSION EN R-DCONGO M-CM/LMO/0321/MIN/08 DATÉ 13 JANVIER 2008

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news

Premiers pas sans faute sur la scène D internationale e la reconnaissance à la légitimation internationale. C’est parti très vite... Alors que Lamuka mobilisait ses réseaux dans les chancelleries et les médias faisant hésiter nombre de Chefs d’État à se rendre à Kinshasa pour l’investiture même si les messages de félicitations ne cessaient d’accumuler, le Président FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo, sur le mode du lendemain de la Présidentielle en France, réservait aux voisins sa première sortie à l’extérieur. D’abord Luanda, en Angola, le puissant voisin, à une heure de vol. Naïrobi au Kenya ensuite à 3 heures de vol, la Capitale où la Coalition CACH, Cap pour le Changement est née. Brazzaville ensuite, l’autre Congo - le pays avec lequel les relations ont, depuis Mobutu, souvent été fort frileuses -, à un coup de pagaie du fleuve... Puis, pour couronner le tout, agenda fort chargé pour un début de mandat certes, Addis Abeba, au sommet de l’Union Africaine qui marquait aussi l’autre passation des flambeaux entre le Rwandais Paul Kagame et l’Égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Occasion pour FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo de marquer son territoire, en multipliant les contacts, au titre de Président incontesté de RDC, avec tout ce qui pèse sur le Continent. Puisqu’il n’y a pas de politique sans une once de chance, voici que dès le premier essai, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo marque plusieurs buts. Celui qui lui permet de ramener à son pays le trophée de deuxième Vice-président de l’Organisation panafricaine n’est pas des moindres. Dans deux ans, c’est lui qui recevra ses pairs à... Kinshasa. Bon vent!

ALUNGA MBUWA n

Au Sommet d’Addis-Abeba avec le Président Uhuru Kenyatta. DR.

Au Sommet d’Addis avec le Président ougandais Museveni. DR.

À Luanda, le grand voisin de l’Ouest, première visite à l’étranger, accueilli par le président angolais Joâo Lourenço. DR.

Photo de famille des Chefs d’État réunis au Sommet d’Addis. DR.

Entretien amical à Addis-Abeba entre deux Présidents des deux grands pays du Continent, Félix Tshisekedi et Abdel Fattah al-Sissi. DR. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1444 | PAGE 5. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1545 | PAGE 7.


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on a tout écrit coup de gueule |

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Lettre à l’Histoire

Que cache

CACH Coup de gueule.

O

ù est passé CACH? Pourquoi ne s’exprimet-il pas ou ne s’exprimet-il pas de façon ordonnée mieux, coordonnée? Était-ce une construction virtuelle mieux, un château des cartes? Lui qui compte à sa tête ceux qu’un homme, polito logue, connaisseur de la classe politique congolaise, appelait quand

la campagne battait son plein - in tempores non suspecto - et quand ça grondait de partout, des «bêtes de scène». L’un, animal politique s’il en est, Vital Kamerhe LwaKanyinginyi Nkingi, économiste issu de l’Est où il vient d’engranger à lui seul plus de votes que quiconque dans ce pays de Bukavu indiscutablement le sien où il est né un 4 mars 1959. L’autre, animal politique aussi. Fils du Centre et de l’Ouest, Kinshasa pour sa colonie, dont le nom notoirement sonne comme sorti de la cuisse

23 nov. 2018, Serena Hotel, Nairobi, alliance Vital Kamerhe-Félix Tshisekedi. CACH est né. DR.

de Jupiter, celle de son père Étienne Tshisekedi wa Mulumba et, du coup, fait l’unanimité, draine des foules, longs fleuves noirs d’hommes, femmes, jeunes au point de constituer à lui seul l’État dans l’État, comme le fut le père ... Il s’agit de Fatshi, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Quand son alter ego dans la fameuse coalition de gestion des institutions d’après scrutins, à savoir, le FCC, Front commun pour le Congo, monte en flèche dans ses prises de position, on attend une réaction

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au moins à la mesure de l’impéritie, venant de CACH, Cap pour le changement, cette plateforme politique lancée à Nairobi, au Kenya, un 23 novembre 2018, après la débâcle de Genève survenue dès le lendemain de la signature de l’hypnotisant accord du 11 novembre - «l’accord de l’erreur concocté par la Fondation Kofi Annan» - décrié dès le soir même 11 novembre par Fatshi, dès le lendemain 12 novembre par VK, (suite en page 9). T. MATOTU n


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que cache CACH? |

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Un mutisme qui inquiète à CACH

(suite de la page 8). plateforme renforcée le 3 décembre dans la Capitale Kinshasa par l’adhésion publique de ténors de l’Ouest. QUESTIONS QUI FONT MAL. Pourquoi cette réaction ne vientelle pas? Après par exemple le communiqué du 8 avril brocardant des propos du Chef de l’État tenus à l’issue de sa visite à Washington du 3 au 7 avril, et qui ressemble même s’il ne le dit pas expressis verbis, à une mise en garde en règle, en clair, un coup de semonce donné avant l’ouverture des feux, le Congo et le monde attendaient une réplique d’au moins de même niveau, estampillée CACH, avaient l’oreille et l’œil rivés sur les/aux médias. Pourquoi celle-ci n’est jamais venue tôt ou tard quand des jeunes de la ligue de l’UDPS, ayant saisi l’exacte mesure de la sortie médiatique, s’en émeuvent, qualifient le 12 avril, dans une déclaration politique musclée de deux pages, ce communiqué signé par près de vingt chefs de partis de l’ex-majorité, de «discourtois à l’endroit du Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo» et, à leur tour, «mettent en garde les signataires de ce communiqué qui, en dix-huit ans de leur gestion à la tête du pays, n’ont semé que désolation et malheur», appellent, «en cas de récidive, la jeunesse de l’UDPS ensemble avec la jeunesse du Congo (à prendre) des dispositions qui s’imposent»? Lorsque dans ce texte, le FCC critique «la teneur de certains propos militants tenus par le Chef de l’État à l’occasion de sa visite aux ÉtatsUnis sollicitant l’appui d’une puissance étrangère pour, selon lui, déboulonner le système dictatorial en RDC»; lorsque cette plateforme poli-

Le 23 novembre 2018, Serena Hotel de Nairobi, Kenya. Après l’échec de la réunion de Genève, V. Kamerhe et F. Tshisekedi portent sur les fonts baptismaux l’accord portant naissance de CACH, Cap pour le Changement. DR. tique écrit que «ces sements immobiliers, - si média du poucomplaisance ou son sue qu’il lui porte affirmations surpreetc., art. 164 et 165) ou CACH n’est-il voir, média public pendant, de la conninantes (ndlr, celles ainsi que la mise en simplement pas claidésormais il y a, vence coupable? De du Chef de l’État) accusation du Préprésentant, illustrant, rement dépourvu de l’aveulissement? Un remettent gravement éteignement? Une défendant un certain cerveau? Un vacuum sident de la République est votée à la en cause l’héritage bon sens général conceptuel, idéoloextinction politique? majorité des deux démocratique ancré on en entend rien! gique. Mais tiens! tiers des membres au Ni en interne, ni en en RDC depuis 2006 Qui pourrait oser CHAMPAGNE et qui s’est traduit Parlement compoexterne! Gravissime... l’affirmer? DE DIAMANTS. par la première alter- On imagine les sant le Congrès». À l’ère de la technoVoici, là, des quesOr, cette majorité des logie, ère de modernance pacifique et scènes de liesse dans tions qui taraudent deux tiers, le FCC à civilisée du pouvoir nité, du tout media, ces dernières des salons matelasl’arrogance établie, à la magistrature suère de la réactivité, semaines surtout, sés de FCC dans les prême dont l’actuel peut se targuer, aux de l’interéactivité, à chaque soir de quartiers cossus de Chef de l’État est termes des élections comment CACH proclamation des la Gombe ou sur les bénéficiaire»; quand Nangaa, de la dispoveut gouverner le résultats électoraux hauteurs de la ville les pro-Kabila forser sans aucun doute Grand Congo sans par la... Commission où le Champagne mulent des regrets et de l’activer. au minimum faire électorale nationale Goût de diamants quant à «l’approche ç Ce fut le cas déjà partir en écho un indépendante Nancoule à flots avec son tendancieuse visant le 11 mars à l’issue autre son quand gaa. logo en forme de S, à instrumentaliser de l’élection des les attaques fusent? ç Ce fut le 15 mars étiquette en or blanc les valeurs républiPourquoi CACH est2019 lors des Sénato- bureaux des Assemmassif 18 carats incaines telles la lutte blées provinciales (20 il bouche bée quand, riales. crusté d’un diamant contre la corruption assemblées provinen face, ça gronde? Une victoire écrablanc 19 carats, le et autres antivaleurs, ciales sur les 24 qui Depuis sa grande résante (plus de 80 tout fait entièrement en tentant de s’apvotaient ce jour-là). union du 3 décembre sénateurs voire à la main par des proprier le monopole orfèvres du luxe... ç Cela vient d’être le à Kinshasa, à Limete, plus... sur les 100 de leur promotion et cas le 10 avril à l’élec- au siège de l’UDPS sièges à pourvoir) Incroyable! de leur préservation, qui permet, du coup, tion des gouverneurs où la présentation Ce retour sur scène alors qu’elles sont (16 des 22 postes de officielle de l’équipe au Parlement, avec grandeur nature partagées par le FCC, reflux, rebond - de gouverneur de prorenforcée de CACH la majorité absolue depuis l’avènement vince). Et, depuis, les fut faite, nulle part, FCC à la Chambre ce qui paraissait de la révolution du FCC en ont gagné les Congolais n’ont s’être éteint, cet arrêt basse, de poursuivre 17 mai 1997»; ou, last coup-de-poing de d’autres, renforçant vu CACH se réunir, un jour le Président but not least, quand leurs positions... s’exprimer par une de la République, en la... communauté les FCC dénoncent À chaque uppercut, bouche autorisée ou l’occurrence le préjudiciaire nationale la gestion dispenCACH s’affaisse, par un communiqué sident Félix-Antoine le Conseil Supérieur dieuse et illégale s’affale, renforçant cacheté... Tshisekedi Tshide la Magistrature des fonds publics à chaque fois l’encerlombo aux termes dans ce qui se passe la présidence de la clement politique du RELATIVISONS de l’article 166 de la dans le Sankuru! Président de la Répu- TOUT DE MÊME... République; etc., etc., Mais, sait-on jamais!, Constitution de la pourquoi diantre! blique et si, réaction CACH est pourtant République! CACH serait-il ce motus et bouche arrive, ce sont des là, présent, par pluSelon la disposition adepte de la stracousue de la part de individus qui s’osent sieurs millions, des de cet article, «la tégie d’usure - à CACH proche de s’en sentant outrés millions de Congomalin, malin et demi, décision de pourl’étourdissement? En perdre les batailles mais, il faut certailais qui ont voté le suites (pour haute un mot ou en mille, nement l’avouer, à Candidat n° 20 Félixtrahison, outrage au mais gagner la où est passé CACH leurs risques et péAntoine Tshisekedi Parlement, atteinte guerre, est pris qui mieux, que cache rils, ignorant tout des Tshilombo, rejoints à l’honneur ou à la croyait prendre, etc. CACH? tenants et des aboupar millions par probité, délits d’ini- alors que le FCC Un affaiblissement? tissants d’une aussi d’autres Congolais tié, infractions de mène, mieux, met Une infériorité taciturnité publique! fascinés, emballés, droit commun, cas KO CACH, à voir intellectuelle? De la Même les média mobilisés par les prede mœurs, investisles coups de masLE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N° 1454 | PAGE 9. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1545 | PAGE 9.

mières annonces du nouveau Président de la République. Ces millions de Congolais constituent une réelle force, certainement la plus puissante, la plus décidée, la plus déterminée, la cuirasse qui ne faiblit pas, susceptible d’anéantir toute ferté, de prendre toute forteresse, de renverser en un tournemain les rapports de force. Il suffit qu’ils reçoivent un mot d’ordre ou qu’ils ne reçoivent rien et qu’ils s’aperçoivent par eux-mêmes le péril face auquel s’expose le rêve porté... Nul au CACH par exemple n’a lancé le moindre appel au soir des Sénatoriales quand, ayant renversé des tables, depuis des bas quartiers de la Capitale, ayant cassé la digue, des foules déferlent sur la ville en direction des aires aseptisées de la Gombe avec objectif résolu d’appliquer le dégagisme qui vient de se faire entendre avec force concomitamment à Alger et à Khartoum après qu’il a agi au Printemps arabe (Tunis, Le Caire, Tripoli, Bahreïn, Sanaa, etc.) quand l’onde de choc se déversait à Harare, Pretoria, etc. «La force de Tshisekedi face au FCC c’est que le FCC dispose de ses mille élus théoriques toutes assemblées nationale et provinciales confondues mais si demain, ces assemblées avaient le toupet de se réunir au Palais du Peuple pour se défaire de Tshisekedi, elles seront réduites en cendres», pronostique un observateur. «Cette force du FCC n’est qu’une formule mathématique en italiques qui ne saurait changer quoi que ce soit à la force du peuple que représente Tshisekedi et l’espoir qu’il porte. Si cette force mathématique actionnait un jour une branche de l’armée loyaliste pour parvenir à ses fins, elle perpétrait (suite en page 6). T. MATOTU n


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que cache CACH? |

Cette stratégie

est-elle payante? (suite de la page 5). un coup d’État». Or, poursuit cet homme, observateur avisé de la scène politique congolaise, «Tshisekedi a non seulement la population avec lui, il a aussi la SADEC, la puissante Communauté des pays d’Afrique australe, la Communauté internationale, les États-Unis en tête et, désormais, l’Église catholique qui demande au Président de se montrer inflexible face aux maux qui gangrènent le pays depuis cinquante ans, lui apportant du même coup, du carburant supplémentaire». Une population qui, à tout instant, comme le font savoir des jeunes de la ligue de l’UDPS dans leur déclaration du 12 avril, est susceptible de prendre à rebroussepoil ces enclaves que sont les assemblées

constituées par la Commission Électorale. Dans ce vent du dégagisme, nul ne pourrait leur résister… AU PRÉSIDENT AU PRÉSIDENT SEUL. «Cadres CACH, évitez de spéculer sur l’accord avec le FCC. Mieux s’en tenir à la précision du PR à Windhoek. Et savoir que lorsqu’on s’engage mal dans un virage, on finit par déraper. «Cassez le thermomètre n’est pas la meilleure façon de faire baisser la température» (José Artur). Ce tweet apporte certes tempérance. Il s’inscrit dans une perspective de déminage d’une scène qui jour après jour s’enfièvre à souhait depuis ce communiqué FCC du 7 avril signé - cela n’est pas un hasard - non par ses membres prééminents du Comité

stratégique ou par son puissant Coordonnateur Néhémie Mwilanya Wilondja - «le Vice-président de Joseph Kabila» à en croire des médias étrangers - DirCab de l’ancien Président mais par dix-huit têtes pensantes, chefs des regroupements politiques membres du FCC, à savoir, G18, RIA, AA, ADRP, AAA, ATIC, PPRD, NOGEC, AFDC-A, PALU, AABC, ABCE, APCO, etc. Un autre communiqué qui fit mouche. Celui de mercredi 6 mars 2019. Communiqué conjoint FCC-CACH au ton comminatoire qui fit entendre que les négociations FCC et CACH venaient d’avoir lieu; qu’elles avaient pris fin et qu’il ne restait qu’au Président de la République - au Président de la République seul désormais - de signer «diligem-

Jeunes en rage

A

près des résultats désastreux ((Bureaux des Assemblées provinciales, Sénateurs, Gouverneurs des provinces) «prouvant suffisamment le non-respect du jeu d’alliance par le FCC», une déclaration politique de la Ligue des jeunes de l’UDPS (12 avril) signée par son président national Yves Bunkulu Zola, «constate avec indignation une mauvaise volonté affichée par le camp de l’ancien Régime». Le texte fustige «les négociations entamées récemment pour la formation du gouvernement (qui) ont

échoué». Les jeunes condamnent «avec fermeté les propos discourtois tenus dans ledit communiqué à l’endroit du Chef de l’État S.E.M. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, mettent en garde les signataires de ce communiqué qui, en 18 ans de leur gestion à la tête du pays, n’ont semé que désolation et malheur», préviennent qu’en cas de récidive, ensemble avec la jeunesse du Congo, ils «prendront des dispositions qui s’imposent». Ils déclarent «la cessation des contacts et négociations n’ayant abouti à aucun résultat satisfaisant», appellent le Président de la République à s’ins-

crire dans la logique d’une cohabitation et, du coup, de nommer, sans tarder, le Formateur du Gouvernement. Ils invitent le parti «de toute urgence» de mobiliser ses organes, les combattants, ainsi que les forces socio-politiques engagées aux côtés de l’UDPS en vue de les placer en ordre de bataille pour le déboulonnage du Système décrié». Aux jeunes de l’UDPS comme aux jeunes du pays, la ligue demande «de se mobiliser et demeurer derrière le Chef de l’État afin de l’accompagner dans la réussite de la mission lui confiée par le peuple congolais».

ALUNGA MBUWA n

ment» l’ordonnance portant nomination non d’un informateur mais de la personne devant former ce gouvernement attendu et dont le nom serait donné par l’ancien président de la République au titre d’autorité morale du FCC! Du coup, le communiqué prenait acte de la suprématie du FCC au sein de l’Assemblée nationale avec ses 330 députés sans que cela n’ait attendu une identification physique de cette majorité par l’Assemblée nationale comme le réclament tous les constitutionnalistes. Art 78, il est en effet écrit: «Le Président de la République nomme le Premier Ministre au sein de la majorité parlementaire après consultation de celle-ci (...) Si une telle majorité n’existe pas, le Président de la République confie une mission d’information à une personnalité en vue d’identifier une coalition. La mission d’information est de trente jours renouvelable une fois...». Or, précisément, cette majorité parlementaire (présidentielle) n’existe pas, tout au moins, à l’heure actuelle, celle susceptible de permettre au Président de la République d’appliquer son programme de campagne. En l’espèce, qui aurait donc peur (et pourquoi?) de laisser recourir à ce fameux article 78 qui permettrait d’établir et de reconnaître cette majorité quand il apparaît évident que d’autres élus peuvent rejoindre et renforcer le camp de Fatshi? Quand ce communiqué conjoint passe mal à l’opposition Lamuka - une autre preuve de connivence, un accord secret entre Tshisekedi et Kabila qui permet à celui-ci de continuer à tirer les ficelles - il s’en trouve à CACH qui balaient l’incartade. «CACH ou pas, tous

les élus vont travailler pour le bien du peuple. Il n’est plus question de faire attendre plus longtemps la formation du Gouvernement». Il s’en trouve pour acquiescer de la tête. *** Voici que les négociateurs se délocalisent vers un site vert à vue imprenable, le long de la nationale n°1, dans le Kongo Central. «Se sont-ils fait piéger ou auraient-ils résolu de se lâcher en faisant du cheval plutôt qu’en plongeant sur des dossiers urgents d’État», s’émeut un diplomate occidental expliquant que ce passage sur un site cossu de Mbuela Lodge, propriété d’un cacique du FCC, aura été le pire des choix, laissera des traces. L’un des négociateurs patentés FCC, Me Azarias Ruberwa Manywa, ministre, ne laisse pas passer une occasion en or. Il se gausse publiquement d’une belle école buissonnière. «Voyez ce que donne le pouvoir! On va balancer sur les réseaux sociaux», déclare-t-il sous forme de gratuite petite leçon! Promesse tenue... Dégâts cataclysmiques dévastateurs pour l’image des nouveaux aristocrates... «Ce relâchement provocateur est en contraste avec l’image que se fait le président Tshisekedi de la politique et qui est resté proche du peuple. Ils se font phagocyter quand le Président baigne dans la simplicité absolue, acceptant, tout Président de la République qu’il est, de loger dans une petite bâtisse indigne, sur les hauteurs de la ville quand il aurait pu aménager à grands frais une demeure de type hôtel particulier luxueux avec cour et jardin en ville basse qui n’en manque pas...». «Mais la faiblesse de CACH n’est nullement celle du Président qui répète

que si accord il y a eu avec le FCC, il ne porte que sur le Gouvernement. Pourquoi a-t-on négocié sur les Sénatoriales, sur les bureaux des assemblées nationale et provinciales, sur les gouverneurs? Qui en a pris l’initiative?» Là est le problème crucial de cohérence. S’il veut exister, aller de l’avant, aller loin, marquer son époque, se perpétuer, non se fracasser, CACH doit s’organiser, se structurer quand aux portes, des Congolais, des personnalités par centaines, par milliers, frappent, veulent entrer, prendre une adhésion en masse, grossir ses rangs, faire parler et faire vibrer ce Cap pour le Changement qui fit rêver et fait rêver des foules. Sauf calculs personnels politiciens incompréhensibles car à courte vue, et ne conduisent qu’à l’échec... Une Congolaise a marché à pied, longtemps, a sauté dans un «Ketch». Puis, à nouveau, a marché dans le sable, des heures, s’est perdue. Objectif: rencontrer et interroger un homme qu’elle sait, qu’elle croit influent à CACH. Question: «Pourquoi vous, avez-vous décidé de laisser le Président de la République seul? Pourquoi l’avez-vous abandonné Fatshi? Pourquoi le laissez-vous répondre seul aux attaques de ce FCC? Pourquoi l’avez-vous mis en première ligne seul, recevant des coups qui font mal?» Accablant! Toute question mérite-t-elle une réponse? C’est Publilius Syrus. C’est vrai, les bonnes questions portent en elles leurs réponses... Avouons tout de go. Au FCC, les hommes sont au garde-à-vous. De rigueur pour le commandement hiérarchique. À CACH, ils sont en position de repos. Là, les troupes sont rangées debout, droit, bras le long du corps, derrière leur mot d’ordre, font montre

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de discipline et de l’ordre. À CACH, l’image envoyée est celle de chevaux débridés... Mais «c’est au Président et au Président seul qu’il appartient de mettre CACH au diapason, talons joints, tête haute, immobile», confie un proche. QUAND LES MÊMES CAUSES... Vendredi 7 avril, la nomination de Tshibala fit grincer des dents à Washington qui la condamne dès le 11 avril, faisant part de sa «déception», appelant à la mise en œuvre «complète et rapide» par le gouvernement congolais de l’accord de la Saint-Sylvestre conformément à la résolution 2348 du Conseil de sécurité de l’ONU; mise en œuvre «essentielle en vue d’assurer le premier transfert démocratique et pacifique du pouvoir». Ce premier transfert attendu est arrivé il y a bientôt cinq mois... À Bruxelles, si le Vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders déclare, le 8 avril 2017, avoir pris acte de la nomination de Tshibala, c’est pour expliquer qu’elle «s’écarte de la lettre et de l’esprit de l’accord de la Saint-Sylvestre». Puis: «comme l’Union européenne, la Belgique est préoccupée par le fait que les autorités de transition ne disposent pas du large soutien nécessaire». En colère, Kinshasa replonge dans la crise ses relations avec l’ancienne puissance colonisatrice comme avec l’Union Européenne renvoyant ses chefs de mission reprenant la recette révolue des années Mobutu! Celle qui jeta le Léopard dans le précipice. Les mêmes causes… Tshisekedi a entrepris de tisser sa toile. Cinq mois déjà depuis! Une politique qui lui réussit. À CACH, de se ranger derrière. D’être en ordre de bataille... Les jeunes ont parlé. T. MATOTU n


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communiqué

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Patrice Lumumba, comment l'Occident décide sa liquidation

L

Patrice Lumumba accueilli à l'aéroport de Bruxelles en janvier 1960, tout juste libéré de sa cellule de Stanleyville (actuellement Kisangani). AFP-ARCHIVES. e parquet soixante ans plus tard, l’objet de débats ment celui qui referme la conférence. 18 mois les 88 heures de réunions de la fédéral belge commission d’enquête parlementaire. entre historiens. Une chose en revanche Les jours de travaux qui vont suivre a mené est sûre : cette mise à mort est intervevont confirmer ce positionnement au Ces minutes des réunions, documents mardi 18 cœur des débats. « Avec la table ronde, nue après plusieurs mois de complots d’archives, procès-verbaux des témoijanvier une gnages et débats des parlementaires et d’intrigues. Au fil de l’année 1960, le prestige de Lumumba s’est consiperquisition tiennent dans environ 200 classeurs. dérablement accru. Il est apparu en le camp occidental s’est persuadé que au parlement De quoi intéresser la juge qui instruit stratège », expliquent les chercheurs Lumumba était un homme dangereux pour saisir la plainte déposée en 2011, une plainte et s’est convaincu qu’il fallait le neutra- Jean Omasombo et Benoît Verhaegen. les docu« Lumumba, ajoutent les deux auteurs, qui a débouché sur une qualification liser politiquement ou même l’assassiments de la de crime de guerre pour l’exécution ner. rejoint la conférence de Bruxelles, qui commission de Patrice Lumumba. La commission vient de débuter sans lui, et il y fera Bruxelles, 27 janvier 1960. La tabled’enquête aboutir toutes ses exigences. Plus radiparlementaire avait conclu son travail ronde belgo-congolaise est ouverte parlemenen pointant «la responsabilité morale» depuis une semaine. Il s’agit maintecal que la plupart des autres délégués taire de 2000- de certains responsables belges dans sa nant de déterminer la date de l’indécongolais, il refuse que le gouverne2001 sur la mort de Patrice Lumumba. mort. pendance. L’atmosphère s’est électrisée ment de la métropole se voie réserver Cette perquisition arrive pendant C’est maintenant le juge de la chambre avec l’arrivée, dans les rangs de la délé- quelque pouvoir ; il rejette vivement une semaine où le Congo aurait dû des mises en accusation qui hérite du gation congolaise d’un jeune politique l’hypothèse du roi des Belges ou de célébrer le retour dans le pays des casse-tête et va devoir trancher le nœud qui concentre les regards, Patrice Luson père Léopold III à la tête du Congo reliques de l'ancien premier ministre gordien pour verser ou non ces pièces mumba, tout juste libéré de sa cellule indépendant ; il exige que tous les assassiné, à savoir une dent emporau dossier. La juge d’instruction a fait de Stanleyville (actuellement Kisangarouages du pays soient aux mains de tée après sa mort par un des policiers savoir qu’elle entendait aboutir en ni). Il porte encore des bandages autour Congolais ». belges impliqués dans son exécution. 2022. On pense ici qu’elle cherche avec des poignets. La première partie de la table-ronde Certains en Belgique estiment que ces pièces à confirmer ou infirmer la En fin de séance, ce mercredi, le prend fin le 20 février 1960. Une la chambre des représentants n’a pas thèse d’une chaîne de commandement porte-parole du Front congolais Jean semaine plus tard, le cabinet du Preterminé son travail et n’a pas fait il direct entre Bruxelles et Lubumbashi en Bolikango tente le tout pour le tout : mier ministre belge Gaston Eyskens y a vingt ans toute la lumière sur la janvier 1961. Les parties civiles ac«La date de l’indépendance sera le 30 estime que l’un des premiers objectifs à mort de Patrice Lumumba. Il reste que cusent l’État d’avoir donné des ordres juin 1960». Placées au pied du mur, atteindre est de faire émerger au Congo le déroulement d’une perquisition aux conseillers belges du gouverneles autorités belges acceptent. La fin un gouvernement modéré « fondamendans le parlement fédéral belge est ment du Katanga sécessionniste pour, d’après-midi est festive. Dans quelques talement disposé à collaborer avec la une première et consiste un peu pour « l’élimination définitive » de Patrice heures, Kabasele et l’African Jazz vont Belgique », et évitant « d’avoir dans ses la justice à sortir l’artillerie lourde. Lumumba, jouer pour la première fois sur scène rangs, tout au moins dans une position Le porte-parole du parquet, Eric van leur nouvelle création « Indépendance prééminente, des personnalités telles Duyse a voulu rassurer en affirmant L'OCCIDENT Tchatcha » lors d’un « bal de l’indépen- que Kasa-Vubu (intérêt strictement que la perquisition «s’est faite dans SE FABRIQUE SON ENNEMI. dance » à l’hôtel Plazza de Bruxelles, là régional) » ou Patrice Lumumba qui la bonne entente entre la justice et le Le 17 janvier 1961, le Premier ministre où la délégation africaine a été instalrisquerait de faire « le jeu de l’Est ». Parlement». déchu du Congo, Patrice Lumumba, lée. Pour l’heure, les délégués africains L’un des membres de ce cabinet ne La présidente de la chambre s’est était assassiné au Katanga avec ses ont convoqué une conférence de presse nous quittera plus jusqu’à la mort de opposée à une saisie. Le parquet a donc deux co-détenus Maurice Mpolo et dans les sous-sols d’un grand hôtel de Lumumba : il s’appelle Harold d’Asplacé sous scellés les documents qui - il Joseph Okito. Le jeu de décisions qui a la place. Patrice Lumumba est celui qui premont Lynden. Cet homme, issu de (suite en page 12). y a vingt ans - ont alimenté pendant conduit à cette issue fatale fait toujours, prend la parole le premier. C’est égaleLE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1545 | PAGE 11.


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communiqué

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Patrice Lumumba, comment l'Occident décide sa liquidation (suite de la page 11). la noblesse namuroise, est alors directeur de cabinet adjoint d’Eyskens. Le 1er mars, ce collaborateur du Premier ministre a une nouvelle séance de travail, cette fois-ci avec le professeur Arthur Doucy, un conseiller en questions africaines. «L’HOMME À ÉLIMINER EST LUMUMBA». Les deux hommes réfléchissent à un plan d’ensemble sur la gestion du Congo dans les mois à venir. «L’homme à éliminer est Lumumba» conviennent les deux responsables qui font deux préconisations : « Dans toute la mesure du possible faire valoir ses contacts avec l’étranger » et regrouper les forces politiques qui lui sont opposées. Le 10 mars, d’Aspremont Lynden écrit cette fois-ci une lettre à Paul de Woot de Trixhe, l’administrateur adjoint de la Sûreté de l’État, par laquelle il demande « que l’on puisse recueillir en une synthèse tous les éléments que nous possédons sur les contacts avec l’Est et le parti communiste, de Lumumba et de son entourage». La note de la Sûreté qui lui est remise et qu’il transmet le 16 au ministre Raymond Scheyven est cependant peu inspirée sur les liens du leader congolais avec le communisme international. Les élections congolaises de mai 1960 permettent l’émergence d’une majorité emmenée par le MNC-L, l’aile du MNC qui suit Lumumba. Il faut malgré tout plusieurs semaines de tractations et de tensions politiques pour en arriver, une semaine avant la proclamation de l’indépendance, à l’investiture du gouvernement dirigé par Patrice Lumumba. Quand le 30 juin 1960, Patrice Lumumba prend la parole lors de la cérémonie d’indépendance et prononce le discours historique qui va fâcher le roi Baudouin, il est donc déjà perçu par les Belges comme un dirigeant politique gênant. Moins d’une semaine après l’indépendance, le 5 juillet, les soldats africains de la Force publique se mutinent à Thysville, l’actuelle ville de Mbanza Ngungu, et Léopoldville, l'actuelle Kinshasa. La panique gagne la communauté blanche qui commence à fuir le pays. Des ressortissants belges sont victimes d’exactions. Et le 10, les autorités bruxelloises déclenchent une intervention militaire. Le 11, le Katanga proclame son indépendance. Le 14, le Congo rompt ses relations diplomatiques avec la Belgique. Kasa-Vubu et Lumumba envoient un télégramme au dirigeant soviétique, Khrouchtchev dans lequel ils indiquent : « Devant la menace pour la neutralité de la République du Congo venant de la Belgique et de certains pays occidentaux qui soutiennent le complot de la Belgique contre notre indépendance, nous vous prions de suivre constamment le développement de la situation au Congo. Il est possible que nous soyons contraints de demander l'intervention de l'Union soviétique si le camp occidental ne met pas une fin à l'agression contre la souveraineté de la République du Congo». Ce même 14 juillet, d’Aspremont Lynden rédige une note pour le Premier ministre belge, dans laquelle il réaffirme la thèse d’un Lumumba pro-soviétique : « Lumumba personnellement n’est que l’agent d’exécution d’un gigantesque complot manigancé par l’Est; il faut que la solidarité occidentale joue au maximum dans ce domaine. Les USA doivent être avertis, mais ne

doivent pas, me semble-t-il, intervenir directement dans le jeu». Les Américains? Ils suivent d’ores et déjà ce qui se passe au Congo. Selon les historiens belge et américain Emmanuel Gerard et Bruce Kuklick, trois voix anticommunistes vont peser dans l’orientation de la politique américaine vis-à-vis du Congo : Allen Dulles, le chef de la CIA ; l’ambassadeur William Burden en Belgique et Larry Devlin, le chef de poste de la CIA qui venait juste de s'installer à Léopoldville. Les deux historiens parlent de trois hommes «intrigants, mais mal informés». «Ces fonctionnaires se disaient à euxmêmes et aux autres que Lumumba allait conduire l’Afrique au communisme et qu’il fallait qu’ils le fassent dérailler». Le 15 juillet, devant le Conseil de sécurité nationale (NSC), Dulles décrit ainsi Lumumba comme un personnage «particulièrement anti-occidental». Moins d’une semaine plus tard, il soutient devant le même Conseil que les États-Unis font face au Congo à une situation « similaire à celle de Castro ou pire ». Le 19 juillet, c’est l’ambassadeur Burden qui conseille au département d’État de « détruire » le gouvernement Lumumba et d’encourager un Congo confédéral. Pour Gerard et Kuklick, ces trois hommes plaquent sur le Congo un scénario observé ailleurs, celui « du chaos au communisme », une théorie décrivant la manière dont l’URSS manipule des personnalités et des situations instables pour réussir à provoquer la révolution. La configuration politique se dégrade à nouveau à la mi-août. Le Premier ministre congolais a été rendu furieux par le voyage du secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, chez les sécessionnistes katangais à Élisabethville (actuelle Lubumbashi). Le gouvernement et le peuple du Congo, indique-t-il le 15 août, « ont perdu leur confiance au secrétaire général des Nations unies ». Cette remise en cause des Nations unies inquiète Washington, car un retrait du Congo de l’ONU ouvrirait la voie à un large déploiement soviétique. Le soir du 16 août, l’ambassadeur américain aux Nations unies, Henry Cabot Lodge informe le département d’État que, selon le secrétaire général de l’ONU, « l’effort des Nations unies ne pourra pas continuer tant que Lumumba sera en poste. Un des deux devrait partir (would have to go). » Écarter Lumumba ? L’idée n’est pas neuve, mais va cette fois prendre corps au sein de l’appareil d’État américain. Le 17, l’ambassadeur des États-Unis au Congo Clare Timberlake recommande au département d’État qu’on encourage les opposants à Lumumba, qu’ils lui fassent quitter le pouvoir le plus rapidement possible. Larry Devlin, lui, propose une opération dont l’objectif serait de remplacer Lumumba par un groupe pro-occidental. LES AMÉRICAINS PRÉCISENT L’OPTION DE L’ASSASSINAT. Le 18 août, le Conseil de sécurité nationale des États-Unis se réunit à nouveau. Le sous-secrétaire d’État Clarence Douglas Dillon explique aux responsables réunis autour du président Eisenhower qu’il est indispensable d’empêcher Lumumba de chasser les Nations unies du Congo. Lumumba, indique-t-il, travaille pour servir les objectifs des Soviets. Dulles surenchérit : «Lumumba est à la solde des soviétiques (in Soviet pay) » Eisenhower intervient alors : il est « simple-

ment inconcevable » que l’ONU soit chassée du Congo. Et les États-Unis doivent tout faire pour que les Nations unies restent, «même si une telle action devait être utilisée par les Soviets comme point de départ d’un conflit (as the basis for starting a fight)». Eisenhower demande-t-il, lors de cette réunion, l’élimination physique de Lumumba ? La question continue à faire débat, les historiens s’interrogeant sur les souvenirs de Robert Johnson, l’un des membres du NSC, devant la commission Church : « À un moment pendant les discussions, a expliqué l’ancien responsable, le président Eisenhower a dit quelque chose - je ne me souviens plus précisément des mots qu’il a employés - qui m’est apparu comme un ordre pour l’assassinat de Lumumba, au cœur du conflit politique et de la controverse au Congo. Il n’y a pas eu de discussion ; la réunion a simplement continué ». Le lendemain de la réunion, en tout cas, le siège de la CIA donne son feu vert à Léopoldville pour lancer l’opération de remplacement de Lumumba. Une semaine plus tard, le 25 août, le dossier congolais est à nouveau abordé à Washington dans le cadre du « Special Group », un sous-comité du NSC chargé des opérations secrètes. Cinq hommes participent à la réunion. Thomas Parott de la CIA fait le point des actions menées par l’agence « pour monter une campagne anti-Lumumba au Congo », au travers de certains groupements professionnels et d’un projet de vote de défiance contre Lumumba au Sénat congolais. « UNE HAUTE PRIORITÉ DE NOTRE ACTION SECRÈTE ». Gordon Gray, l’assistant spécial du président Eisenhower pour les affaires de sécurité nationale, prend la parole. La formule qu’il emploie cherche à protéger Eisenhower, mais le message est sans ambiguïté : une conviction «extrêmement forte» a été exprimée sur la nécessité d’une «action très directe (very straightforward)». Les plans qui ont été présentés sont-ils suffisants? Dulles, le directeur de la CIA intervient à son tour : il a pris en compte « sérieusement » ce qu’on lui a demandé et a bien l’intention de mettre les choses en œuvre « aussi vigoureusement que la situation le permettra ou le requerra ». Manifestement sous pression, le directeur de l’agence câble lui-même dès le 26 août à Devlin de nouvelles instructions : « En haut lieu ici, on en arrive à la conclusion claire que si Lumumba continue à détenir des fonctions importantes, le résultat inévitable sera au mieux le chaos et au pire l’ouverture de la voie à une prise de pouvoir communiste au Congo, avec des conséquences désastreuses pour le prestige des Nations unies et pour les intérêts du monde libre de manière générale. Par conséquent, nous en sommes arrivés à la conclusion que sa mise à l’écart (removal) devait être un objectif urgent et prioritaire et que dans les conditions actuelles cela devait être une haute priorité de notre action secrète ». Le directeur autorise le chef de bureau à envisager des dépenses jusqu’à 100.000 $US pour mener tous les programmes qui seraient nécessaires et pour lesquels il n’aurait pas la possibilité de solliciter une autorisation. De son côté, Richard Bissell, l’un des directeurs adjoints de la CIA, demande à Bronson Tweedy, le chef de la division africaine de l’agence, d’explorer l’idée d’un assassinat de Lumumba avec le chef de station de Léopoldville.

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Bissell demande également à son assistant spécial pour les problèmes scientifiques, le docteur Sidney Gottlieb, de préparer le matériel biologique nécessaire pour pouvoir assassiner un leader africain non spécifié. « OPÉRATION L. » ET PROJET D’ENLÈVEMENT. Les Belges, pendant ce temps, préparent leurs propres plans. C’est l’époque où naît, sur le clavier d’une machine à écrire, un document intitulé « Opération L. Suggestions ». Son auteur est inconnu, certainement un ancien de la sécurité belgo-congolaise, qui écrit depuis Bruxelles. L’auteur indique dans cette note qu’il n’a pas encore pu obtenir de plan de la maison de Lumumba, mais cite des personnes qui pourraient être engagées pour fournir des renseignements ou participer à l’action. Il suggère aussi de quelle manière l’opération pourrait se dérouler: s’appuyer sur « le goût de l’intéressé pour les femmes », mais aussi « envisager le contact avec ses adversaires politiques » et exploiter le fait qu’un certain nombre de collaborateurs européens de l’intéressé « se sentent maintenant engagés au-delà de ce qu’ils auraient souhaité ». La note propose enfin qu’on procède par substitution de médicament, ce qui en dit long sur la finalité de ce projet. Autre projet : fin-août début-septembre, un ancien de la Force publique de retour à Bruxelles, le colonel Dedeken reçoit du général Charles Paul de Cumont, le chef d’état-major de l’armée belge, l’ordre de «kidnapper Lumumba et de l’amener à Brazzaville». Dedeken doit contacter le consul général Dupret à Brazzaville, mais également s’entretenir avec un agent du SDECE (les services français) placé dans l’entourage du premier président brazza-congolais, l'abbé Fulbert Youlou, Antoine Hazoumé (qu’il présente de manière surprenante comme le « Premier ministre »). Hazoumé, lui, assure le soutien de Youlou en matière de transport fluvial, de logement éventuel pour ses hommes, d’armement, de cachettes… Dans un témoignage écrit qu’il a laissé, Dedeken explique qu’il part à Élisabethville former son équipe. «Les candidats, écrit-il, sont triés sur le volet et commencent leur entraînement de commando dans les bois environnants». Mais trois semaines plus tard, alors que Dedeken revient à Brazzaville, il se rend compte que l’opération a beaucoup fait parler d’elle. On associe même son nom à une opération de liquidation de Lumumba, appelée Barracuda. En pleine confusion sur son rôle et sa mission, Dedeken rentre à Élisabethville, où il reçoit du baron Rothschild, le chef de la mission technique belge, l’ordre de ne plus s’occuper de l’opération Barracuda… et de se redéployer vers le Sud-Kasaï. Pour les historiens experts de la commission parlementaire belge, ces projets sans lendemains montrent l’absence d’une cohérence belge dans l’organisation d’une opération d’élimination physique de Lumumba. « Si le désir de meurtre était là chez certains, expliquent les auteurs, il était trop diffus, trop encombrant pour que des moyens sérieux soient donnés à des intermédiaires pour passer à l’acte. En fait, à l’automne 1960 en Belgique, personne n’a voulu prendre sur soi la responsabilité d’un processus conduisant à l’élimination physique de Lumumba, donc ce processus ne s’est pas enclenché». LAURENT CORREAU n Rfi.


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Médias, secteur économique porteur

I

Is furent puissants. Ils furent prospères. Ils furent respectés. Les journaux sous la IIème République (l'exZaïre) eurent chacun une compagnie de journalistes payés au mois, une unité de production, une imprimerie, s'appuyaient sur une centrale d'information informée - l'agence de presse AZAP - comme il en existe sous d'autres cieux, Associated Press, United Press International, Reuter, Agence France-Presse, la soviétique TASS, qui, à elles seules, assurent plus de 80 % des flux mondiaux d'informations. LE MONDE A MUTÉ. Les journaux se vendaient voire s'arrachaient sr le marché. Rarement une nouvelle était diffusée sans qu'elle ne réponde aux sept questions de Lasswell ci-après qui en fait, du coup, une information : Qui ? (a dit) Quoi ? Où ? Quand? Comment ? Avec qui? Avec quelles conséquences ? En ces temps-là, il n'y avait pas d'école de journalisme dans notre pays comme il en existe plusieurs aujourd'hui. A l'époque, la formation sur le tas était la règle mais des personnes ayant passé l'épreuve d'un concours allaient en formation à l'étranger. En ces temps-là, que de journaux de référence, des journaux institution. Le Progrès, L'Étoile du Congo, La Tribune Africaine, etc. Avec des statuts, des propriétaires, des adresses, des immeubles, des propriétés. Certes, le régime d'aide à la presse - aide directe ou indirecte - existait comme en Occident. Le régime politique voulait se faire accompagner par ce «quatrième pouvoir» redouté. Il ne lésinait pas sur le «quoi qu'il en coûte». La communication aussi bien par les médias publics que par les médias privés était de rigueur. Comment cela aurait-il pu être autrement ? Les régimes démocra-

Le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à l'ouverture des États généraux de la Communication et des Médias le 25 janvier 2022 à Kinshasa, Hôtel du Fleuve Congo Kinshasa. DR. tiques peuvent-ils exister sans la com' ou sans une com' appropriée même si le ministère de l'Information (de la communication) tend à disparaître laissant le porte-parolat à qui s'en sent la vocation. Mieux, à des services internes. FAIRE CONSENSUS. En 2022, la multiplication des médias, l'éparpillement ajouté à la suroffre permise par les technologies, à l'envahissement avec l'ouverture des frontières, a fait muter le monde. L'Internet a tout chamboulé avec les sites en ligne, les médias d'information en continu, les réseaux sociaux, les blogs, les fake news. En clair, la multitude. La dérégulation. Il y a vingt ans, à bord d'un vol faisant la desserte Bruxelles-Kinshasa, un expatrié vînt me voir à mon siège, ces mots à la bouche : - Cher Monsieur, je vous connais, ne me parlez pas de votre média que je connais. Mais j'ai une

question : comment faiton à Kinshasa, au Congo, pour s'informer ? Question à la fois attendue et tragique. Elle me laissa sans mot. Je répondis à l'homme que je comprenais sa question mais que je n'en avais aucune réponse ! Sans centrale d'information, comment un média peut être en capacité d'informer ? Sauf à porter des jugements... Un journal, une télévision, une radio, etc., est à l'écoute d'une centrale qui a mission d'informer non le public mais les médias. Aux médias d'exploiter de mettre en forme - «ces alertes» chacun selon son ressenti, selon sa sensibilité, selon sa ligne éditoriale, dans le respect strict des règles du métier. A un média, nul ne demande de se défaire de l'idéologie. La liberté de presse ne se conçoit pas à l'émission. Elle se conçoit à la réception, au public récepteur/consommateur. Plus nombreux et

plus divers idéologiquement sont les médias, plus le public citoyen sera informé, plus il recevra des éléments pour se faire un jugement objectif, mieux il se fera sa propre opinion. De là ce qui, en régime démocratique, est demandé aux Gouvernements : sauf en état d'exception, laisser éclore les médias aussi librement que possible afin que le public, à l'arrivée, se fasse son propre jugement. Plus le champs est réduit idéologiquement, moins bien le public est informé et mal il jugera les événements. Là où existe une centrale d'information, qui fournit aux médias les nouvelles de départ, les médias partagent une même hiérarchie ; ils font consensus sur les fondamentaux. Après, à chaque média d'y voir comme il le ressent. Dans cet espace existe une culture commune en partage. Est-ce le cas aujourd'hui au Congo,

quatrième pays le plus peuplé d'Afrique après le Nigeria, l'Éthiopie, l'Égypte, le pays francophone le plus peuplé ? IL FAUT RÉINVENTER Face à mille titres de presse, face à mille médias, chacun appartenant à un acteur politique nourrissant sa propre idée sur tel acteur, face à l'absence de centrale d'information à laquelle les médias font référence, face à l'absence de financement étatique ou commercial par la fourniture de publicités, qu'attendre d'un média sinon le financement politique qui, en contrepartie, lui en demandera des dividendes ? Plus il y a de financement politique, plus un média est politiquement dépendant, moins il est libre... Au Congo, plus que jamais, il faut réinventer les médias. Réinventer les médias n'a de sens que dans un cadre économique. Un média est une industrie comme une autre, cotée en Bourse

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même si, face à Google et Facebook, la Bourse est parfois un chemin de croix. Mais tout n'est pas noir. Les grandes chaînes de télévision, telle CNN, propriété de WarnerMedia, les grands journaux The New York Times Company, The Financial Times du groupe Pearson, etc., sont des industries de communication. Le groupe de presse britannique Future Plc publiant des magazines de loisirs et de hobbies affiche une valorisation d'environ 4,4 milliards de livres. A l'État, Gouvernement et Parlement, d'en créer le cadre en lien avec les professionnels eux-mêmes. Les médias sont d'abord des médias d'un pays. Il leur est demandé d'être «citoyens». Aimer et privilégier l'intérêt national sans que cela n'empêche pas de mettre le couteau dans la plaie. Il y a des slogans dans la communication, le marketing, la publicité, la diffusion : «Bien faire et faire savoir» ; «satisfait ou remboursé». En clair, la communication déteste le mensonge. Un communicant qui ment disparaît d'office. S'il apparaît sur les écrans télés ou si l'on entend sa voix, cela pousse le public à zapper la chaîne. Le produit de vente, le produit de communication doit être bon au départ. Dans la forme et dans le fond, prendre soin de son produit s'il doit être proposé à la vente est un principe majeur. Sur quoi est fondé «le changement de narratif»? Comment cette campagne va-t-elle impacter si elle n'est basée sur du résultat, à savoir, le changement des conditions de vie des gens? Comme tout produit, le média est livré aux principes du marché. Il n'existe que lorsqu'il est demandé. Pour l'être, il doit répondre à un besoin; il doit satisfaire un besoin. Si «le changement de narratif» consiste à dire noir quand c'est blanc ou blanc quand c'est noir, c'est cesser la demande des médias, signer leur arrêt de mort. T. MATOTU n


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L'arrière-pays en voie d'être boosté par le Programme de développement local

S

elon un document signé le 31 décembre 2021 par le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, une somme de CDF 362.934.420.000 (174 millions de $US) est réservée au financement du Programme de développement local de 145 territoires du pays, PDL-145, à exécuter dès cette année 2022. Mais

l'enveloppe totale de ce programme est estimée à 1,66 milliards de $US. Si le projet sera financé par les ressources de l'État, l'apport des partenaires au développement est attendu. Sur les 12 provinces concernées par ce premier chèque, le Kongo Central vient en tête avec CDF 25.029.960.000 contre CDF 7.508.988.000 pour

la Mongala qui ferme la marche. Le Sud-Kivu percevrait un chèque de CDF 20.0023.968.000, le Maniema CDF 1.520.92.000, le Sankuru CDF 15.01.96.000, la Tshopo CDF 1.520.92.000, le Tanganyika CDF 15.01.96.000, le Kasaï CDF 12.514.980.000, le Haut-Uélé CDF 15.017.976.000, le Mai Ndombe CDF 20.023.968.000, le

Sud-Ubangi CDF 10.011.984.000, le Kwango CDF 12.514.980.000. Ce PDL-145 cherche à vaincre la pauvreté et à réduire les inégalités. Il s’appuie sur le cinquième pilier du PNSD, le Plan National Stratégique de Développement 2019-2023 dans son volet lié au développement équilibré des provinces. Le PDL-145T veut redynamiser les économies

locales et transformer les conditions et le cadre de vie des populations congolaises vivant dans des zones dépourvues d'infrastructures de base. Il complète le dispositif de planification et de programmation déjà en place et s’inscrit dans les efforts de lutte contre les inégalités territoriales, la précarité et la pauvreté multidimensionnelle. Des effets à moyen et

long termes sont attendus de la mise en œuvre de ce Programme. Des impacts réels seraient perceptibles sur la réduction de la pauvreté et des inégalités sociales, le développement de l’entreprenariat rural, la sécurité alimentaire, l’accès des jeunes et des femmes aux activités génératrices de revenus des populations rurales.

avec AGENCES n

CADRE DE FINANCEMENT DU PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT LOCAL DES 145 TERRITOIRES (PDL-145T) Descriptions (Composantes)

Valeurs

Unités

Coût Unitaire moyen (en USD)

Composante 1 : Améliorer l’accès des populations des territoires ruraux aux infrastructures et services socio-économiques de base.

Entretien des routes de desserte agricole

Moyenne par territoire

1 168 636 205

Désenclavement, eau potable, électrification, bâtiments et logements adminitratifs Réhabilitation des routes de routes de desserte agricole

Coût Total estimatif (en USD)

742 811 205

8 844

Km

15 000

132 660 000

61

30 092

Km

2 500

75 230 000

208

Ouvrages d’art

444

Nombre

54 575

24 231 300

3

Construction d’une mini centrale solaire

418

Mini centrales

250 000

104 500 000

3

Éclairage public avec système solaire (1 km)

471

Nombre

100 000

47 100 000

3

Forage

25 000

76 775 000

21

Construction d’un forage de plus ou moins 150 m avec borne fontaine

3 071

Aménagement des sources d’eau

447

Nombre

10 615

4 744 905

3

Construction des marchés modernes avec espace à vivre

238

Marchés

355 000

84 490 000

2

Construction des bâtiments administratifs de chaque ChefLieu des 145 territoires

145

Bâtiments

200 000

29 000 000

1

Construction des bâtiments administratifs dans chaque cheflieu de secteur

636

Bâtiments

30 000

19 080 000

4

1 450

Logements

100 000

145 000 000

10

Construction des logements pour le staff dirigeant du territoire Services sociaux de base

425 825 000

Centres de santé à réhabiliter, à construire et à équiper

788

Centre de santé (CS)

Centres de santé à construire et à équiper

676

CS

Centres de santé à réhabiliter et à équiper

110 2

Centres de santé à équiper Écoles à réhabiliter, à construire et à équiper

163 968 000

5

218 000

147 368 000

5

CS

150 000

16 500 000

1

CS

50 000

100 000

0

261 857 000

8

1 210

Écoles

Écoles à construire et à équiper

751

Écoles

257 000

193 007 000

5

Écoles à réhabilité ou parachever et à équiper

459

Écoles

150 000

68 850 000

3

Composante 2 : Promouvoir le développement des économies rurales et des chaînes de valeur locales.

290 000 000

Structuration et professionnalisation de 500 000 producteurs locaux par filières agricoles porteuses dans les 145 Territoires

145

Territoires

200 000

29 000 000

1

Acquisition de 4 340 équipements de production, de traitement et de transformation pour les 145 Territoires

145

Territoires

1 500 000

217 500 000

1

Approvisionnement de 500 000 Tonnes en intrants et semences aux producteurs locaux dans les 145 Territoires

145

Territoires

300 000

43 500 000

1

Composante 3 : Renforcer les capacités de gestion du développement local.

4 940 000

Composante 4 : Développer un système d’information géo-référencé de suivi à même de renseigner sur les progrès du programme.

5 540 000 1 469 116 205

TOTAL COMPOSANTES

117 529 296

COORDINATION ET GESTION DU PROGRAMME. Coordination nationale

1%

14 691 162

Agences d’exécution

7%

102 838 134

IMPRÉVUS

5%

73 455 810

TOTAL PROGRAMME

1 660 101 312 LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1545 | PAGE 14.


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Perte au Trésor suite aux exonérations douanières : plus de six milliards de $US

E

n 2020, le Congo a pu récolter un peu plus de 4 milliards de $US de revenus, soit environ le même montant que le budget de Malte, un pays avec une population 172 fois plus petite. Même parmi les pays pauvres, la mauvaise perception de ces recettes se démarque : ses revenus ne représentent que 8 % de son PIB. Ses homologues mauritaniens et maliens en rassemblent deux fois plus par rapport à leur économie.

ÉCHANTILLON DES BÉNÉFICIAIRES DES EXONÉRATIONS DOUANIÈRES DU CODE DES INVESTISSEMENTS ET DU PARTENARIAT STRATÉGIQUE D'AU MOINS CDF 1 MILLIARD (DE 2014 À 2018).

Les exonérations fiscales sont l’une des principales sources de pertes de revenus au Congo. Selon l’Inspection générale des finances (IGF), le pays perd plus de 5 milliards de $US par an à cause des exonérations fiscales et des compensations injustifiées¹. Ce chiffre a cependant fait l’objet de nombreuses controverses, et l’IGF n’a pas fourni de détails sur la façon dont elle l’a obtenu ou sur les personnes et entités bénéficiaires de ces exonérations. Depuis 2018, le GEC, Groupe d’étude sur le Congo collecte des données sur les exonérations fiscales, notamment en examinant les pertes enregistrées par la DGDA, la Direction générale des Douanes et Accises, la plus grande agence fiscale du pays en termes de recettes. De 2011 à 2020, les données en possession du GEC indiquent que les exonérations douanières ont causé une perte de revenus d’au moins 6,3 milliards de $US, soit une moyenne annuelle de plus de 630 millions de $US, presque autant que les dépenses pour la santé et la défense nationale combinées. Alors que certaines de ces exemptions sont accordées pour des motifs humanitaires raisonnables, ou pour soutenir la production économique locale, une grande partie d’entre elles est douteuse. Le rapport du GEC se penche sur deux avantages fiscaux fournis dans le cadre des douanes : les exonérations dérogatoires et celles fournies dans le cadre du partenariat stratégique sur la chaîne de valeur. Comme ces exonérations fiscales sont sujettes à des abus, le gouvernement devrait y mettre fin, exception faite de celles qui sont autorisées par une loi spécifique. Pour toutes les autres exonérations, le ministère des Finances devrait rendre publiques les justifications pour chaque entreprise bénéficiaire et devrait effectuer

MONTANT

MONTANT

Triumf

3 018,713

3,115

Congo Oil & Derivatives

19 715,766

14,315

EGAL

6 235,375

6,575

Construction Moderne

9 152,524

9,864

Nyumba ya Akiba

11 799,741

9,495

Industrie financière et immobilière

8 053,233

8,711

Sucrerie du Kivu

77 217,653

62,165

PPC Barnet RDC

7 245,866

6,691

CILU

7 870,996

5,103

Groupe industriel du Kivu

6 980,123

4,893

Telenum

24 65,082

1,648

Degema/Gouvernorat du Tanganyika

2 916,958

1,832

Africa Business/Gouvernorat de Lualaba

1 892,574

1,189

Groupe SIL/Gouvernorat de Lualaba

70 006,986

43,969

Cimenterie du Kivu

2 689,016

1,644

CIDI

9 138,104

5,675

Ferme Espoir

5 581,783

3,481

Palmco

18 895,214

5,728

Plantations et huileries du Congo

4 126,160

2,565

Africa Rolling Stock Solution

4 681,024

2,862

Société textile de Kisangani (Sotexki)

1 223,984

0,854

Société congolaise de construction et de développement (Socodev)

15 165,734

9,272

Ets Gonaive / Gouvernorat du Tanganyika

13 046,251

7,976

Global Oil / Gouvernorat du Tanganyika

8 683,474

5,309

Gouvernorat du Sankuru

1 286,633

0,787

Gouvernorat du Maniema

10 800,634

6,603

Gouvernorat du Tanganyika

2269,872

1,388

Gouvernorat de la Tshopo

2 636,807

1,612

Groupe Taverne cimenterie de Katana

4 515,203

2,76

Gouvernorat de l’Ituri

2 050,440

1,288

341 362,922

239,371

BÉNÉFICIAIRES

Total général

(EN MILLIONS DE FRANCS CONGOLAIS)

(EN MILLIONS DE DOLLARS)

Source: Direction générale de la DGDA.

des audits pour prévenir les abus, expliquent les auteurs du rapport. DES EXONÉRATIONS FISCALES AU CONGO. Les exonérations fiscales sont monnaie courante dans la plupart des pays. C’est un moyen pour les gouvernements d’encourager l’investissement, de soutenir les organisations à but non lucratif et certains secteurs d’activité. Au Congo, après la fin de la guerre de 1998-2003, les autorités ont mis en place des exonérations fiscales pour l’investissement en capital et l’exportation de matériaux afin d’attirer les investisseurs. Créée en 2002, l’ANAPI, Agence nationale pour la promotion des investissements a été le fer de lance de l’adoption d’exonérations fiscales dans tous les secteurs. Aujourd’hui, il existe au moins douze lois, codes et conventions internationales qui

régissent ces exemptions. Au sommet de l’État, un désaccord fondamental persiste cependant autour de la question suivante : qui peut autoriser des exonérations fiscales? Dans un entretien avec deux chercheurs du GEC, le patron de l’Inspecteur général des Finances Jules Alingete Key, assure que « tout ce qui existe sous forme de décret ou d’ordonnance qui n’est pas conforme à l’application d’une loi ou d’une convention internationale est tout simplement illégal ». En effet, l’article 174 de la Constitution stipule clairement que les exonérations fiscales doivent être établies par la loi. Par exemple, pour qu’une société minière obtienne une exonération fiscale pour l’importation de carburant, elle doit remplir les conditions énoncées dans le code minier ou toute autre législation pertinente adoptée par le

Parlement. Pour mettre en œuvre une telle loi, le ministre sectoriel doit signer, avec le ministre des Finances, un arrêté interministériel d’octroi de l’exonération. Mais les exonérations sont accordées très souvent par le ministre des Finances. Ce qui pourrait être considéré comme illégal, à en croire Jules Alingete Key. Ce point de vue n’est pas partagé par les récents ministres des Finances et Premiers ministres, qui ont signé une multitude de dérogations sous forme de décrets. Il s’agit par exemple du décret n°15/009 du 28 avril 2015 relatif aux mesures d’allègement fiscal et douanier applicables à la production, l’importation et l’exportation d’énergie électrique et du décret n°13/049 du 6 octobre 2013 portant régime fiscal applicable aux entreprises éligibles au partenariat stratégique sur la chaîne de valeur.

Ce deuxième décret vise à promouvoir les entreprises congolaises dans le secteur des ressources naturelles. Il est fortement contesté par l’IGF. Ces exonérations fiscales n’ont toutefois guère contribué à promouvoir un secteur commercial national ou à attirer les investisseurs, compte tenu de la lourdeur de la bureaucratie et du caractère prédateur du gouvernement. En 2012, le pays était classé 181e dans le classement Doing Business de la Banque mondiale, et en 2020, elle était 183e. «La corruption excessive, l’insécurité, la dégradation très avancée des infrastructures de base et la mauvaise gouvernance au Congo en général éloignent de nombreux investisseurs sérieux de la RDC, même s’ils se voient offrir des exonérations fiscales», a expliqué au GEC un haut responsable de la FEC, la Fédération des entreprises au Congo, le patronat congolais. Outre le document confidentiel de l’IGF, la Banque mondiale était, jusqu’ici, la seule institution à avoir réalisé une étude approfondie des exonérations fiscales au Congo. Parallèlement à cette recherche, qui se concentre sur une seule agence fiscale et qui s’appuie sur ses données internes, les experts de la Banque mondiale ont effectué une extrapolation des recettes fiscales sur la base des décrets et lois existants, et l’ont appliquée à l’ensemble du pays. Ils ont conclu que le gouvernement a probablement perdu l’équivalent de 755 millions de $US en 2013 en exonérations fiscales dont presque les deux tiers étaient liés à la mise en place d’une taxe sur la valeur ajoutée, TVA. PERTES ENREGISTRÉES PAR L'ÉTAT. De 2011 à 2020, les données internes obtenues par le GEC auprès de la DGDA indiquent que les exonérations douanières ont causé une perte de 6 320 979 346 de $US dans les caisses de l’État. Le secteur minier, considéré comme le moteur de l’économie congolaise, est le plus grand bénéficiaire des exonérations. Les exonérations douanières pour les sociétés minières se sont élevées à 2,8 milliards de $US entre 2011 et 2020. Leur justification est contestée. L’OCDE, l’Organisation de coopération et de développement économiques note qu’«il y a peu de preuves que les incitations fiscales sont efficaces pour attirer les investissements miniers dans les pays en déve-

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loppement». Pour elle, ces exonérations créent des pertes de revenus inutiles. La Banque mondiale est arrivée à des conclusions similaires: «Les avantages fiscaux jouent un rôle limité dans la prise de décisions des investisseurs (…) La stabilité politique et la sécurité, ainsi qu’un cadre juridique et réglementaire stable sont les principales caractéristiques des pays considérées par les investisseurs». La Banque mondiale plaide en faveur de la limitation des risques d’abus des exonérations fiscales en éliminant, dans le cas du secteur minier, les biens de consommation finale de l’exonération des droits et taxes en douane. Bien qu’il existe des raisons claires et légitimes d’accorder des exonérations fiscales aux organisations humanitaires ou aux missions diplomatiques, de nombreux interlocuteurs suggèrent que cela est aussi la source de profit et d’abus. Par exemple, en 2014, le rapport annuel de la Banque centrale du Congo soulignait la nécessité de prendre des mesures pour «éradiquer la fraude liée au phénomène de vente sur le marché local de produits importés par les bénéficiaires d’exonérations, notamment les missions diplomatiques et consulaires ainsi que les entreprises réalisant des travaux de réhabilitation des infrastructures publiques». Un diplomate européen a déclaré au GEC que «la RDC perd en effet beaucoup d’argent à cause du comportement opportuniste des bénéficiaires des conventions internationales». Il existe un «commerce diplomatique d’exemptions qui est très prolifique depuis des années au Congo, selon un autre diplomate africain. Vous pouvez devenir riche simplement en faisant cela». Le rapport 2017 de la Banque mondiale sur les exonérations au Congo note également que le montant important des dépenses fiscales sous des régimes spéciaux, tels que les conventions d’établissement, qui sont en dehors de tout code ou loi, constitue un risque d’évasion fiscale et de traitement fiscal discrétionnaire et est contraire aux meilleures pratiques internationales. Le GEC rapporte de nombreux témoignages sur les ambassades qui abusent de leurs droits d’exonérations en important des biens pour des particuliers contre rémunération. avec AGENCES n


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la vie

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L'OMS contre l'interdiction de voyage et le passe vaccinal

A

lors que les cas d’Omicron continuent d’augmenter dans le monde, l’OMS s’est prononcée contre l’interdiction des voyages internationaux et la vaccination obligatoire pour entrer dans les pays, invoquant l’inefficacité de telles mesures pour enrayer la propagation du variant Omicron. Le Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (2005) de l’Organisation Mondiale de la Santé a émis ces recommandations à l’issue de sa dixième réunion sur la Covid-19 qui s’est tenue le 13 janvier 2022. Il est notamment recommandé de « lever ou d’assouplir les interdictions de circulation internationale, car elles n’apportent aucune valeur ajoutée et continuent de contribuer au stress économique et social des États parties », déclare le Comité, qui estime que la pandémie reste assez grave pour mériter le plus haut niveau d’alerte de l’OMS. Selon l’agence sanitaire mondiale des Nations Unies, la mise en œuvre d’interdictions générales de voyager « n’est pas efficace pour supprimer la propagation internationale » et «peut décourager la notification transparente et rapide des variants émergents préoccupants». Une façon pour les experts de l’OMS de rappeler que « les mesures de voyage telles que le masquage, le dépistage, l’isolement/ la quarantaine et la vaccination doivent être fondées sur des évaluations des risques et éviter de faire peser la charge financière sur les voyageurs internationaux, conformément à l’article 40 du Règlement sanitaire international (RSI) ». Selon ses conclusions, l’OMS a également indiqué que l’obligation de fournir une preuve de vaccination contre le Covid-19 pour les voyages internationaux pourrait ne pas être nécessaire en

A partir de lundi 10 janvier, le masque FFP2, reconnaissable à sa forme en bec de canard, plus protecteur, déjà obligatoire en Autriche depuis janvier 2021, dans les commerces, les pharmacies, les transports en commun et dans les locaux des entreprises, le sera aussi dans la rue dans le pays. DR.

Si l'OMS maintient l’alerte sur l’« urgence de santé publique de portée internationale », il est contre l’interdiction des voyages internationaux et la vaccination obligatoire pour entrer dans les pays, invoquant l’inefficacité de telles mesures pour lutter contre le Covid-19. DR. tant que seule voie routine ». internationale », les animaux permetdes mutations du tions partagées par ou condition perL’OMS maintient le plus haut degré SRAS-Cov-2 chez tront de mieux comOmicron et les virus d’alerte de l’OMS. les animaux nous l’alerte sur l’« mettant les voyages prendre l’épidémiod’origine animale qui aideront à comurgence de santé Dans ses conclulogie et l’écologie du internationaux. Il n’aient pas été idenpublique de portée sions, le Comité virus », a dit le comi- prendre comment les tifiées dans les virus s’agit en fait d’une internationale » d’urgence indique mesure renouvelée virus évoluent chez humains. té, qui estime que la avoir convenu la et déjà recommandée A ce sujet, il s’agit pandémie reste assez les animaux, si de « Toutefois, cerde « reconnaître tous semaine dernière que grave pour mériter lors de la neuvième nouveaux variants taines mutations les vaccins ayant ce niveau d’alerte du pic d’Omicron réunion du comité le plus haut niveau apparaissent et si reçu la liste d’utilireste justifié. Le d’urgence. elles représentent sont associées à une d’alerte de l’OMS. comité a convenu « à Cette surveillance sation d’urgence de « Ne pas exiger une menace pour la adaptation chez la l’OMS et toutes les l’unanimité » que la une preuve de vacsanté publique », a souris et, sur la base permettra égalecination contre le pandémie «constitue ment d’identifier en combinaisons vaccisouligné l’OIE dans d’études in silico, un Covid-19 pour les temps nécessaire les nales hétérologues toujours un événeun communiqué le 6 groupe de recherche voyages internatioconformément aux ment extraordinaire éventuelles apparijanvier dernier. a suggéré qu’Ominaux comme seule recommandations du qui continue de nuire tions et évolutions Pour cette organisacron pourrait avoir voie ou condition Groupe consultatif à la santé des popude variants chez ces tion, il est essentiel évolué chez la souris permettant les stratégique d’experts lations du monde animaux et de pouque « les séquences avant de se répandre entier, présente un voyages internatiode l’OMS sur la voir ainsi évaluer les animales et huchez l’homme », a dit naux étant donné vaccination (SAGE), risque de propagarisques en matière maines, associées l’OIE dans un coml’accès mondial y compris dans le tion internationale et de santé publique, a aux données épidémuniqué. limité et la districontexte des voyages d’interférence avec le indiqué le Comité. miologiques, soient Ces recommandabution inéquitable internationaux ». trafic international, et Dans ses recompartagées à l’échelle tions du Comité des vaccins contre le Il est également requiert une réponse mandations, les d’urgence de l’OMS mondiale en temps Covid-19 », ajoute le demandé aux États experts du Comité internationale coorréel ». et du Groupe consulComité, invitant les parties de soutenir donnée». demandent donc aux D’autant que selon tatif de l’OIE sur États parties à envila recherche afin de États membres de l’OIE, « il a été dél’évolution du SRASsager « une approche déduire la stratégie PLUS DE 5,5 MILl’OMS d’« établir des montré que le SRAS- CoV-2 chez l’animal fondée sur le risque de vaccination optiLIONS DE MORTS. enquêtes épidémioCoV-2 peut infecter interviennent alors pour faciliter les male pour réduire Par ailleurs, le logiques sur la trans- un large éventail que des records de l’infection, la mormission du SRASvoyages internatioComité d’urgence d’espèces et le vison contamination sont naux en levant ou en bidité et la mortalité de l’OMS sur le CoV-2 au niveau de et le cerf de Virginie notés dans plusieurs modifiant les medans le monde. Covid-19 a émis une l’interface hommeont été identifiés pays avec le défersures, telles que les Plus de 9,5 milliards nouvelle recommananimal et une surcomme des hôtes lement d’Omicron. exigences en matière de doses de vaccin dation et la seule veillance ciblée sur réservoirs potenPlus de 900.000 de tests et/ou de ont été administrées nouveauté de la les hôtes et réservoirs tiels». cas de Covid-19 en quarantaine, le cas dans le monde, selon réunion du 13 janvier animaux potentiels ». Récemment, on a moyenne ont été dernier, qui demande Ces conseils échéant, conforméun décompte établi beaucoup spéculé sur détectés chaque jour ment aux directives par l’OMS le 19 janaux pays de mettre semblent soutenir les le fait que le variant entre le 22 et le 28 déde l’OMS». vier 2022. en place une « surrecommandations Omicron, « qui précembre, un nombre C’est dans ce Le Comité d’urgence veillance en temps de l’Organisation sente une constellaencore jamais atteint contexte que le de l’OMS, qui est réel » des possibles mondiale de la santé tion inhabituelle de depuis le début de la présidé par le profes- animaux réservoirs animale (OIE), qui Comité a également mutations, pourrait pandémie fin 2019, modifié l’une de seur français Didier du virus donnant exhortait la semaine avoir évolué indéqui représente une ses recommandaHoussin, s’est réuni la maladie. Il s’agit dernière les pays à pendamment chez hausse de plus de tions relatives à la le 13 janvier, pour la exactement de « « une surveillance un hôte animal ». 35% par rapport à la campagne vaccinale dixième fois depuis mener des enquêtes ciblée des hôtes Dans ces condisemaine précédente. dans le monde. Les le début de la pandé- épidémiologiques sur potentiels et le suivi tions, « la possibilité Dans le monde, plus experts défendent mie. la transmission du continu des mutaqu’Omicron ait émer- de 332,6 millions de ainsi l’approche de C’est à la suite des SRAS-CoV-2 à l’inter- tions du SRAS-Cov-2 gé d’un hôte animal cas ont été recensés l’OMS, qui invite la recommandations face homme-animal chez les animaux. dans 197 pays et terne peut être écartée communauté interde ce comité que le et une surveillance « L’étude épidécomme alternative ritoires. La pandémie nationale à faire en Directeur général de ciblée sur les hôtes et miologique de la à d’autres hypode Covid-19 a fait sorte qu’au moins « l’OMS, l’Éthiopien réservoirs animaux transmission du thèses, notamment au moins 5.551.314 70% de la population Tedros Adhanom potentiels ». SRAS-CoV-2 à/par l’évolution virale au morts dans le monde de tous les pays soit Ghebreyesus, avait « La surveillance en des animaux expocours d’une infection depuis l’apparition vaccinée au début de déclaré le 30 janvier temps réel et le parsés à des patients persistante chez une du coronavirus fin juillet 2022 et intégrer 2020 que le Covid-19 tage des données sur atteints de Covid-19, personne immunodé- 2019, selon un déla vaccination contre constituait « une l’infection, la transla surveillance ciblée primée ». compte établi le 20 le Covid-19 dans les urgence de santé mission et l’évolution des hôtes potentiels Il semble qu’il n’y janvier par l’OMS. services de santé de publique de portée du SRAS-CoV-2 chez et le suivi continu ait pas de mutaavec AGENCES n LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1545 | PAGE 16.


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le rêve d’auto |

Silverado HD 2022 Chevrolet

L

Ce Chevrolet fait partie d'une catégorie de véhicule dont le marché raffole et tant que ce modèle sera aussi populaire, il y aura beaucoup de camions sur la route. DR. e marSilverado HD 2022. d’agrément le style c’est une option que Il est si puissant à voir avec le Chequi affiche une puisché vrolet Silverado sance de 401 chevaux de son camion avec Autant vous dire peu de gens consiet équilibré qu’il des ca- 1500. Elle bénéficie dèrent. Enfin, la proet 464 livres-pied de maintenant que je une carrosserie toute rend le remorquage d’un châssis nettemionchaine étape consiste couple. Toutefois, si ne couvrirai que les neuve très récempresque aussi facile nettes ment plus robuste et cela n’est pas encore ment. D’ailleurs, à choisir le niveau grandes lignes en qu’un jeu d’enfant. a les mécaniques auxd’équipement et c’est suffisant vous pouc’est la même chose ce qui concerne le Les compétences du consilà que les choses quelles elle a accès vez opter pour le mo- avec l’habitacle prix du Chevrolet Chevrolet Silverado peuvent rapidement puisque malgré ses dérateur diésel V8 de 6.6 ont été conçues pour Silverado HD 2022, HD 2022 sont ce qui dégénérer sur le plan litres qui, lui, affiche compétences à toute travailler dur. blement évolué au car les possibilités lui permettent de se financier. une puissance de 445 épreuve, le camion Toutefois, ça ne fil du temps et le de combinaisons de distinguer de la comchevaux et 910 livres- du constructeur amé- pétition. signifie pas pour au« pickup » moyen versions et d’options Déjà rien que l’option du moteur pied de couple, ce Il est clair qu'il existe d’aujourd’hui mise tant que le Chevrolet sont pratiquement ricain reste un véhidiésel fait grimper qui est amplement davantage sur le nettement plus de Silverado HD 2022 cule très confortable infinie, ce qui en le prix de plus de suffisant pour remor- et commode avec confort et les techest dénué de tout camionnettes sur la fait encore là l’un 12.000 $US. Si vous confort et je dirais route que nécessaire, lequel on pourrait nologies que la quer la Lune si vous des véhicules les surtout lorsqu’on même que c’est le tous vivre au quotiforce brute ou une le souhaitez. plus intéressants sur voulez une version Cutom, le prix de considère que ces contraire. Ainsi, si durabilité à toute Bon, peut-être que dien. le marché puisque base est de 58.348 dernières sont envous exploitez une On peut rapidement épreuve. Enfin, il j’exagère un peu, qu’on peut vraiment $US avec le moteur à mais n’empêche petite entreprise faut dire que ce qui choisir la mauvaise combrantes et plus l’adapter à ses beessence. ou que vous avez a changé aussi, ce que le camion du version si on se fait soins. polluantes que la Il y a ensuite les besoin d’un véhicule Enfin, il est imporsont les acheteurs constructeur affiche mal conseiller. moyenne des véhiversions LT, LTZ et plus puissant pour et c’est un peu pour une capacité de De plus, le prix tant de savoir que le cules. Highcountry dont remorquer votre cette raison que les remorquage maxigrimpe rapidement camion du construcNéanmoins, c’est le prix varie entre roulotte et votre constructeurs autod’un modèle à une catégorie de teur américain male de 36.000 livres 60.448 $US et 89.123 bateau, le camion du affiche un prix de l’autre. véhicule dont les mobiles qui ouvrent et sa capacité totale $US en fonction du constructeur améJe comprends l’idée acheteurs raffolent dans le segment des base de 47.388 $US. de chargement peut moteur pour lequel d’une camionet tant que cette camionnettes ont dû Toutefois, à pareille aller jusqu’à 7 442 ricain est une soluvous optez. Bien dernière sera aussi prendre cette direcsomme, vous êtes livres ce qui n’en fait nette de luxe, mais tion intéressante, entendu, l’histoire populaire, eh bien, il loin de la version la l’un des véhicules car il peut aussi très lorsqu’on peut tion. se répète avec la y aura beaucoup de plus intéressante du les plus compétents bien servir comme s’offrir une Porsche Mais si ce qui vous version 3500 tout ça lot puisqu’il s’agit sur le marché rien de 911 toute neuve pour camions sur la route. véhicule de tous les intéresse c’est la pour dire que vous D’ailleurs, ce n’est d’un modèle 2500 à moins. jours. le même prix, c’est force brute justepouvez faire grimper Quant au design, pas près de changer cabine régulière. Bref, ce n’est pas un peu tiré par les ment ou que vos la facture à plus de et il n’y a qu’è regarSi on passe à la pour être franc, Checheveux. besoins vous mènent étonnant que la 100.000 $US, et ce, cabine double, le popularité de cette Cela dit, c’est un vévers un véhicule de vrolet aurait pu se der à travers l’hisavant même de parprix grimpe à 50.448 type commercial, il y catégorie ait littécontenter d’offrir le hicule qui convient à toire de l’automobile $US et pour la cabine ler des taxes. a encore des options même design depuis toutes les situations pour le comprendre, ralement explosée pleine grandeur, intéressantes dans le dans les dernières les 100 dernières et qui répond aux car c’était majoritaicréneau des camionannées pour son besoins de la majorement les camions années et elle ne faut il est question de PERFORMANCES. camion et ce dernier nettes grand public qu’augmenter encore 52.248 $US. D’ailCôté mécanique, le rité des acheteurs, qui dominaient le se serait probablecomme c’est le cas aujourd’hui. C’est Chevrolet Silverado même les plus capri- marché il y 100 ans leurs, je dois vous avec la série HD du d’ailleurs ce qui HD 2022 propose même si leur forme dire que je n’ai pas ment très bien vencieux. Chevrolet Silverado. permet à Chevrolet essentiellement 2 était largement inclus de versions du, mais je suis tout En plus, il est joli et Malgré les appade nous offrir une options à commencer de même content différence de celle à 2 roues motrices ne manque de rien gamme aussi vaste et dans la liste de prix par un moteur à esque le constructeur en matière de confort des camions d’aurences, la série HD intéressante pour le jusqu’à présent, car et de divertissement. jourd’hui. n’a absolument rien sence V8 de 6.6 litres américain ait décidé LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1545 | PAGE 17.


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thebestsoft

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Ça fait du bien de varier les plaisirs

À

la faveur d’un plan cul imprévu, une jeune femme a eu la très agréable surprise de redécouvrir son pouvoir de désirabilité et de renouer avec ce petit bout d’ellemême qu’elle avait un peu mis de côté, après deux ans de libido ronronnante, confinement oblige. Elle raconte. Ce n’était pas prévu au programme. Comme tant d’autres trentenaires actives un peu cliché, je n’avais même pas l’espace mental sans parler de l’envie spécifique - d’envisager d’ajouter un plan cul régulier à mon couple libre fort épanouissant : il semblait que j’étais condamnée à répéter « Ces temps-ci, je suis charrette mais la semaine prochaine ça va se calmer » jusqu’à ma mort, sans que « ça » ne se calme jamais puisque je suis l’idiote qui se cale une soirée chaque jour et se demande le dimanche pourquoi elle est surbookée. Faisons le tour du propriétaire : au moment où cette histoire débute, j’ai un compagnon avec lequel je roucoule le parfait amour, un job qui m’épanouit, des amies et amis aussi fidèles que drôles, une sexualité tout à fait délicieuse, et trop de séries en retard pour avoir envie de passer mes soirées ailleurs que devant Netflix. Bref, je suis bien, merci les jolis garçons mais vous pouvez aller voir mes potes célibataires plutôt, elles seront ravies de prendre un verre en votre compagnie. Mais vous savez comment ça se passe. Ça arrive quand on ne s’y attend pas, quand on n’a « pas le temps », «pas besoin de ça en plus». Débarque alors une personne qui a le toupet d’être intéressante, amusante, charmante, et d’avoir des jolies mains qu’on se surprend à imaginer un peu trop souvent ailleurs que dans ses poches. C’est ainsi qu’a commencé l’aventure du sex friend qui m’a reconnectée à ma sensualité. La rencontre n’est que peu originale, je

Sensualité : une force parmi tant d'autres. DR.

vous la fais courte. Un pote de pote, loin d’être désagréable à regarder ; des passions en commun ; des discussions de plus en plus fréquentes, d’abord au fil de la journée puis le soir aussi, et le matin, tiens ; et, puis, un jour on parle de sexualité - d’abord comme une blague, puis plus franchement. COVIDÉE, SENSUALITÉ ABANDONNÉE. Il aime ce que j’aime, je pratique déjà ce qui l’intrigue, son imagination me taquine délicieusement le cerveau et, à ce moment-là, bien que rien ne soit encore fait, bien que je ne sache pas s’il est seulement intéressé par moi, il me faut bien l’avouer : j’ai déjà envie de coucher avec lui. Bonus indispensable: je suis en relation libre et peux donc avoir des relations sexuelles avec d’autres hommes que mon compagnon (et vice versa) sans que ça ne remette en question mon couple. Sur le papier, rien ne m’empêche de me lancer. Dont acte. Quelques regards par en-dessous autour d’une bière n’ayant pas suffi à transmettre mes intentions, je me suis fendue, après un petit mois de conversations soutenues, d’un subtil « J’ai très envie de coucher avec toi ». Ô joie, ô culotte qui s’envole, lui aussi ! Depuis, nous nous explorons joyeusement et régulièrement, tout en devenant bons potes - avec des discussions franches pour nous assurer qu’aucun de nous deux ne développe des sentiments, et que cet « arrangement » informel continue à ne nous apporter que

du plaisir. Car, vous le savez, je le sais, l’ingrédient secret des relations saines, c’est ? La communication, oui, voilà, une gommette pour tout le monde ! Je vous imagine curieuse mais je vais vous décevoir : je ne suis pas là pour vous raconter par le menu les parties de jambes en l’air avec mon nouvel amant tout beau tout chaud. Tout juste vous confierai-je qu’elles sont aussi intenses que plaisantes. Car le sujet qui m’anime aujourd’hui, ce n’est pas ce petit move secret qu’il fait avec ses doigts, c’est la façon dont cette relation m’a reconnectée à ma sensualité après des mois à l’avoir mise de côté. Je ne vous apprends rien : 2020, 2021, c’était la hess. À plein de niveaux plus importants que ma petite personne. Mais aussi au niveau de ma sensualité (un terme que je préfère à « féminité », un peu trop stéréotypé), de ma désirabilité, que j’avais grosso modo remisée dans un placard avec mes plans de voyage au bout du monde. Confinements en pyjama, télétravail en jogging et déprime généralisée n’ont pas fait grand bien à mon rapport à moi-même, je m’en rends maintenant compte. Bien que j’ai mieux vécu les isolements que beaucoup, bien que ma santé mentale n’en a heureusement pas trop pâti, j’ai peu à peu déconnecté de mon corps, lequel se retrouverait enfermé dans une routine sans fin, réduit à une forme de machinerie efficace que personne, ou presque, ne voyait. Je ne suis pas de celles qui « s’habillent bien » même seules chez elles : entre sens pratique

(on ne va pas salir ses jolies tenues pour rien) et amour du confort, je suis devenue il y a des années cette personne qui se change en rentrant du boulot pour « se mettre à l’aise ». Ma mère, donc, mais passons. Alors quand le boulot est devenu la maison, eh bien mes tenues de maison sont devenues celles du boulot. T-shirts extra larges, legging de sport et chignon brouillon, vous connaissez l’outfit que je baptiserai «de la réunion Zoom avec webcam éteinte». Par chance, je ne suis pas non plus de celles qui ont intégré l’idée selon laquelle il faut toujours être désirable aux yeux de « son homme ». Pendant les confinements, mon mec m’a vue pas lavée, pas épilée, pas maquillée, pas sapée, mais il avait déjà vu tout ça avant, à chacun de nos dimanches paresseux, et il n’était pas en meilleur état ! Loin de lui l’idée de me mettre la pression là-dessus - et c’est réciproque. Ça ne l’empêchait pas de faire voler mes culottes en coton quand l’envie nous en prenait. Je me suis sentie respectée et aimée, même pendant tous ces mois de pandémie. Mais sensuelle ? Pas vraiment. COMME UNE TERRE À EXPLORER. Ma vie sexuelle de couple a pris les contours confortables d’une routine agréable : sans nous prendre le chou avec la fréquence ou l’intensité de nos rapports, mon compagnon et moi avons suivi nos instincts, nous chatouillant parfois quotidiennement lorsqu’on avait la tête à ça, faisant parfois des pauses de plusieurs semaines quand le cœur n’y était pas. Car comme tout le monde, nous avons pâti de cette période stressante, et nous avons traversé des bouleversements personnels, professionnels, amicaux, familiaux. Assez de prises de tête pour nous couper de temps à autre l’énergie de faire des bêtises sous les draps. Rien ne me déplaisait, dans cette routine. Rien ne me manquait. Mais quand est arrivée cette brise de nouveauté sur

ma sexualité, c’était comme redécouvrir le piment d’Espelette : ce n’est pas que la nourriture est fade sans, c’est que parfois, ça fait du bien de varier les plaisirs bon sang ! On nous promettait des pénuries de capotes à cause des restrictions sanitaires poussant les gens à ne faire que coucher ensemble pour se divertir. On prédisait des tsunamis de bébés-confinements issus de couples ayant profité de ce temps pour concevoir. On croyait que le Covid allait nous rendre horny on main. Bon, eh bah, pas du tout. Pas chez moi en tout cas. Le Covid m’a mise en mode self-care : ce n’était pas le moment de me challenger, de me faire violence, de sortir de ma zone de confort. Tenir bon et être heureuse, bon an mal an, un jour après l’autre jusqu’à la fin de cette foutue pandémie, c’est déjà très bien. Sauf que j’avais oublié un petit détail: s’il y a bien une «petite» chose qui peut me rebooster, c’est d’explorer ma sexualité ! J’ai toujours vu le sexe comme un terrain de jeu, un immense parc d’attractions dans lequel se lancer avec joie, fastpass autour du cou et barbe à papa géante à la main. Mais les confinements m’avaient poussée à arrêter d’explorer les allées, préférant monter encore et encore dans le même manège. (J’arrête là la métaphore sinon je vais finir par comparer le Big Splash à ma chatte et ceci n’est pas un article sur le squirting.) Une sexualité épanouie pour la femme que je suis passe par de l’exploration, des tentatives, de la nouveauté, des surprises, des ratés, des fous rires, des découvertes. Que ce soit avec un partenaire différent, en tentant des pratiques inédites, ou en twistant simplement des actes que je fais déjà régulièrement. (En parlant de ça, je valide cette position pour le doigtage, c’est très sympa.) La chance a fait que mon nouveau sex friend a deux qualités - en plus de ce fameux petit move dont je vous ai déjà parlé - idéales pour mon envie d’explo-

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rer: il est très curieux, et très franc. « QU’EST-CE QUI TE PLAÎT AU LIT ? ». Ce qui veut dire que 99% des choses qui me tentent l’intriguent au moins assez pour qu’il leur donne une chance, et qu’il me dit clairement ce qui, lui, l’excite, l’intéresse, lui plaît ou le bloque totalement. Eh oui, la communication, on y revient ! Il m’a très vite posé, et me pose encore très souvent, la question à mille euros. Celle que j’avais un peu trop oubliée dans la routine du Covid et des pyjamas froissés. Celle, pourtant, qu’il faut se poser, régulièrement, franchement, et sans peur ! À savoir : au fait, tiens, dites donc… qu’estce qui me plaît, à moi, au lit ? Derrière cette question se cachent mille autres interrogations qui m’ont poussée, l’air de rien, à refaire le tour d’aspects de moi que j’avais laissés se mettre en sommeil. Comment est-ce que je me sens désirable ? Mon compagnon n’est pas très lingerie, mon plan cul est fou de dentelle, mais ce n’est pas ce que je veux savoir. Comment est-ce que moi, je me sens la plus sensuelle, la plus excitante, la plus puissante dans mon désir et mon plaisir ? Comment est-ce que j’ai envie de me sentir, pendant le sexe? Réconfortée, libérée, accompagnée, portée, sublimée, dominée, vénérée? Quelle énergie me permet le plus de lâcher prise et de me sentir en connexion avec moi-même ? Pourquoi est-ce que telle pratique me plaît ? Qu’est-ce qui se passe dans mon corps et dans ma tête quand je fais ceci, quand on me fait cela ? Qu’est-ce qui fait que certains actes vont m’attirer, d’autres me révulser? Est-ce qu’il y a des pratiques que je réserve à mon couple? Si oui, pourquoi est-ce que je les considère plus intimes ou amoureuses que d’autres ? Qu’est-ce que ça dit de mon rapport à la sexualité ? Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à ces questions. Il n’y a pas de résultat éliminatoire, et c’est OK de ne pas savoir

y répondre du premier coup - sinon, les discussions intéressantes seraient bien courtes ! C’est se poser ces questions qui compte, comme un petit check envers soi-même, pour vérifier qu’on est toujours alignée avec sa sexualité, qu’on est toujours épanouie, qu’il n’y a pas de frustrations sousjacentes ou d’envies non exprimées. D’ailleurs, j’en place une pour les ressources comme MojoUpgrade ou le BDSM Test (malheureusement en anglais) et les jeux du style de l’excellent Discultons, une création de la maison féministe Gender Games pour ouvrir les échanges sur la sexualité, sans stéréotypes dépassés ni culture du viol larvée ! Forcément, m’interroger sur ma sexualité, et la pratiquer de façon différente, avec un nouveau partenaire, m’a menée à y penser beaucoup plus souvent qu’auparavant. Là où c’était devenu un non-sujet, un aspect de ma vie simple et plaisant, c’est à nouveau un terrain de jeu dans lequel je prends plaisir à m’amuser, seule comme accompagnée. Et comme le dit le slogan, ce qui fait du bien à l’intérieur se voit à l’extérieur. Ce n’est pas tant que ce plan cul régulier a amélioré ma vie sexuelle de couple, parce qu’elle n’en avait pas besoin; c’est que me reconnecter ainsi à ma sexualité, et donc à ma sensualité, a amélioré ma vie à plein de petits niveaux. Je me sens plus désirable, ce qui me fait traverser le monde avec un peu plus de confiance en moi, les épaules plus droites, le menton plus haut, les yeux plus pétillants. J’ai réfléchi à ce qui me mène à me sentir belle, ce qui fait que je me sens plus souvent belle, puisque je sais quelle jolie culotte, quelle tenue, quel maquillage correspond le plus à l’image de moi que j’ai envie de présenter. Je me suis rappelé que je peux séduire, plaire, surprendre, exciter ; qu’au milieu de toutes les facettes qui me composent, il y a celle d’un être sexuel et sexué, d’une femme qui désire, qui aime être désirée.


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Éric Zemmour s'imagine en «Mitterrand de la droite»

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annes, ville balnéaire de la Côte d'Azur, Alpes-Maritimes, il a voulu reprendre en main son récit de candidature, voulant faire de l'union des droites un ressort attractif de sa campagne... Raconter une histoire. L'enjeu le plus crucial de chaque candidat à la présidentielle. Quel grand récit vont-ils livrer à leurs compatriotes électeurs ? De quelle vision serontils l'incarnation, et comment susciter l'adhésion? En déplacement à Cannes, samedi 22 janvier, Eric Zemmour a voulu donner une nouvelle dimension à son personnage. Celle du candidat qui aime les gens. Comme pour faire taire une petite musique montante, depuis quelques semaines, qui a pris de l'ampleur après ses propos polémiques sur les enfants handicapés. «Eric Zemmour aime la France ; il n'aime pas les Français» piquent des ténors de la droite. Aux grands maux les grands moyens. Le candidat nationaliste s'est rendu sur le marché de Cannes, où il a pris un bain de foule de plus de deux heures. Son premier. Et la séquence est réussie. Embrassades avec les passants, acclamations des militants, accolade émouvante avec une femme en fauteuil roulant, saynète tendresse avec une jeune enfant et sa mère. De quoi enterrer l'imaginaire du candidat misanthrope une bonne fois pour toute? Entre deux parts de pizzas, lui-même coupe court : «Si on aime la France, on aime les Français. Ce sont eux qui font la France». L'argument «de sophistes» qu'on lui oppose se veut ainsi balayé. Reste désormais à reprendre en main la narration de sa trajectoire, alors qu'il enregistre une baisse dans les intentions de vote et un essoufflement de sa campagne depuis «l'effet Villepinte». «Nous allons devoir réussir à imposer à nouveau notre tempo, il faut que des choses se

Cannes, 22 janvier 2022. Eric Zemmour, Gilbert Collard, Guillaume Peltier, venu des Républicains, avec l’eurodéputé Jérôme Rivière et Damien Rieu. lors du meeting de campagne au Palais des Victoires. SYSPEO-SIPA. passent, et si posfaire comme lui, réu- droites. Devant est un terme réservé est une démonstrasible des événements nir les droites pour les plus de 4000 tion de force. La salle aux initiés. Les Franpositifs», confie un militants chauffés à sortir du piège mitest comble, galvaçais, dans leur majomembre des équipes. terrandien et enfin blanc, rassemblés au nisée. Les orateurs rité, ne savent même Palais des Victoires, briser cette maléen appellent aux pas ce que cela signi«FAIRE COMME se succèdent Laudiction de la droite électeurs des deux fie, et ils s'en foutent. MITTERRAND». divisée. Je me sers rence Trochu, Guilpartis, ciblant la Ce qu'ils veulent, Qu'à cela ne tienne. de Mitterrand pour laume Peltier, Jérôme réserve de voix visée dans une campagne En quelques jours, abattre le système Rivière, Philippe de par Eric Zemmour présidentielle, c'est alors que Marion qu'il a lui-même mis Villiers et Gilbert et ses équipes pour qu'on leur parle Maréchal-Le Pen, la en place». Collard à la tribune. remonter dans les d'eux». A droite, on petite-fille de JeanEt comme en polisondages. «Ils se en est certain : le Comme pour porter Marie Le Pen, s'antique, il n'est de vile coup fatal au mur trompent complèconcept de l'union nonce aux portes du sion qui ne s'incarne, qui se dressait entre tement, assure un reste une théorie candidat de ReconEric Zemmour offre, artisan de plusieurs Les Républicains et politique qui ne parle quête, Guillaume à Cannes, le tableau batailles électorales. le Rassemblement qu'à un public averti, Peltier, Sébastien Pil- de cette union des L'union des droites et n'est pas un facnational. Le meeting lard, Jérôme Rivière et Gilbert Collard, dont les noms sont dévoilés au comptegoutte, ont créé l'événement en rejoignant la campagne du polémiste. Et la presse est tenue en haleine. Calais, dats valorisent tou«survie de la France» trées au total par an «Vous verrez, il y en ville et de «guerre sur ; dix ans plus tard, jours les migrations aura d'autres, ce n'est portuaire comme une richesse, notre sol», selon Eric elle promet plus pas terminé», assuredu nord Zemmour. prudemment «la mais en se référant t-on presque chaque de la Les candidats de maîtrise» des flux au passé. «Le facjour. En coulisses, les France, mercredi 19 teur n°1 de progrès droite et d’extrême migratoires, comme ralliements sont midans l’histoire de droite présentent de janvier, Eric ZemMme Pécresse qui nutieusement orches- mour a effectué un l’humanité… je le nombreuses idées souhaite resserrer trés et le timing de aller-retour express rappelle, juste pour proches, comme si le regroupement leur annonce scrupu- pour dénoncer dans qu’on s’en souleurs choix respecfamilial ; Marine Le leusement choisi. La un même élan l’Euvienne», lance Jeantifs n’étaient plus Pen, l’interdire ou technique est connue, rope et « l’invasion Luc Mélenchon (La qu’affaire de curle limiter selon les mais a fait preuve de migratoire ». Lui qui France insoumise), seur. Tous entendent cas ; Eric Zemmour, son efficacité. L'imassume porter une en meeting à Nantes, soumettre leur prole bannir pour ne pression est donnée «candidature antidimanche 16 janvier. jet par référendum plus «accepter les que les digues sont immigrés» triomphe pour éviter l’interenfants des gens, ni rompues, côté Les d’avoir imposé sa SONDAGE vention du Conseil les femmes qu’on va Républicains comme vision dans cette PARTICULIER. constitutionnel sur chercher au bled». côté Rassemblement campagne, face à «Les immigrés des mesures qui, en Le polémiste sugnational, et qu'un une gauche plutôt ont concouru à la l’état, ne respectent gère aussi, de souflux continu viendra sur la défensive. construction et à pas le texte fondamettre les mariages continuellement ren- Il y a deux mois, l’histoire de notre mental. Reprenant le avec un ressortissant forcer la campagne. c’est le candidat pays», dit le provieux slogan «immi- étranger à l’autorisaDonnant toujours de écologiste Yannick gramme de la sociagration zéro» de tion du préfet. la matière à raconter. Jadot qui se trouvait liste Anne Hidalgo. Jean-Marie Le Pen, Côté sondage, celui De quoi nourrir la là, après la mort de A l’autre bout du Eric Zemmour afqu’a publié Le vision de l'union, dé- 27 migrants, pour spectre, l’immigrafirme qu’il arrêterait Monde est un peu fendue par Eric Zem- défendre les valeurs tion est brandie toutes les entrées, y particulier car il est mour, qui se veut le humanistes. « On comme une menace compris celles des réalisé sur plus de «Mitterrand de la n’est pas nombreux pour l’avenir - de étudiants étrangers 12.500 personnes droite», comme il le à dire aujourd’hui «nos modes de vie» - «une invasion», re- quand la majorité théorise en marge de que l’immigraet de «notre soujette-il en bloc, avant le sont sur moins de son séjour cannois. tion n’est pas un veraineté», selon d’envisager depuis 2.000. Mais les résul«Si Mitterrand a problème, avait-il Valérie Pécresse (Les peu un «nombre tats ne sont pas pour gagné en 1981, c'est constaté, y compris Républicains, LR) très drastiquement autant très difféparce qu'il a réussi à dans le camp du pro- et Marine Le Pen limité». Mme Le Pen rents. D'après cette allier les deux forces grès ». (Rassemblement fixait, en 2012, une enquête Ipsos-Sopra de la gauche. Il faut A gauche, les candinational, RN), de limite de 10.000 enSteria réalisée pour

teur décisionnel pour les électeurs. Certains vont même plus loin, assurant que la campagne d'Eric Zemmour prend appui sur un miroir déformant. «Il remplit des salles, mais son public est fanatisé, tout son électorat est dans la salle, il n'a pas de réserve de voix. Leur concept parle à Twitter et aux lecteurs de l'Incorrect», veut croire un artisan de la campagne Pécresse. Côté Zemmour, le discours est des plus enthousiastes. L'épisode cannois est réussi, les péripéties malheureuses s'achèvent, et on est certain que le chapitre de l'union des droites permettra d'amorcer le rebond espéré dans la campagne, et la remontée dans les sondages. Mais parmi les politiques plus chevronnés, on sourit devant cette «méconnaissance des campagnes», et plusieurs mettent en garde Eric Zemmour. «Il a voulu la jouer Mitterrand, il finira comme Bellamy», assure un stratège de la droite.

MARYLOU MAGAL n

L'immigration : la droite s'entend sur le fond, se divise sur les curseurs

À

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Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof, Emmanuel Macron arriverait largement en tête du premier tour de la présidentielle avec 25% des intentions de vote, devant Valérie Pécresse (LR) et Marine Le Pen (RN) à égalité à 15,5%. Avec 13% au premier tour, Eric Zemmour (Reconquête) remonte un peu après des enquêtes qui le mettait à 12%. A gauche, c'est la débandade avec Jean-Luc Mélenchon (LFI) en tête des intentions de vote avec 8%, devant Yannick Jadot (EELV, 7%), l'ex-ministre de François Hollande Christiane Taubira (5%) et Anne Hidalgo (PS, 3,5%). Au second tour, Emmanuel Macron obtiendrait 54% des voix face à Valérie Pécresse (46%), et 57% contre Marine Le Pen (43%). avec AGENCES n


international Entre Paris et Bamako c'est le bord de la rupture SINCE 1989

A

près des mois de rapports houleux, entre Paris et Bamako, ça se dégrade continuellement chaque jour et les tensions se sont accentuées avec l’annonce, jeudi 27 janvier, du retrait de la centaine d’hommes que le Danemark venait de déployer sur le terrain afin de renforcer la coalition de forces spéciales européennes « Takuba ». Trois jours plus tôt, Bamako avait fermement contesté les conditions de leur arrivée, dénonçant un renfort organisé « sans son consentement ». Ce retrait express d’un contingent qui était placé sous le commandement français de l’opération « Barkhane » est inédit. Au-delà de l’aspect symbolique, il vient durement entamer le capital confiance dont la France bénéficiait auprès de ses partenaires européens. Paris était en effet le principal artisan de cette coalition créée en 2020 et qui devait servir de vitrine à la réorganisation de « Barkhane » au Sahel. Cet événement accentue aussi la défiance de la diplomatie et des militaires français à l’égard de la junte malienne, arrivée au pouvoir à la suite de deux coups d’État perpétrés en 2020 et en 2021. « Vu cette situation, vu la rupture du cadre politique et du cadre militaire (au Mali), nous ne pouvons pas rester en l’état, a ainsi déclaré, vendredi 28 janvier, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur la radio RTL. Ce n’est pas uniquement une décision fran-

Mali s'assumera» (prendra ses responsabilités), a-t-il dit. Dans un contexte d'extrêmes tensions entre les deux pays que les réseaux sociaux en ont ajouté une couche. Un communiqué attribué au gouvernement malien de transition annonçant la « fin des relations diplomatiques, militaire et économique avec la France (sic) » a très largement circulé sur les réseaux sociaux et par la messagerie WhatsApp. Ce document, bourré de fautes de français, contient d'autres annonces importantes comme le retrait du Mali de la Cédéao. Le gouvernement a officiellement démenti être à l'origine de ce document, « qui est un faux », a écrit l'Agence France sur son site. Le journal Le Soft International est une publication de droit étranger propriété de FINANCE PRESS GROUP en abrégé FINPRESS Groupe, FPG. FINANCE PRESS GROUP RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M

Colonel Assimi Goïta, chef du Comité national pour le salut du peuple à Bamako, le 22 août. DR. çaise, c’est une décision collecen réaction à des propos de faite à la mission de la force tive et donc nous avons engagé de l’ONU au Mali (Minusma) son homologue français Jeandes discussions avec nos parYves Le Drian. Celui-ci a fait et soulignant qu’il faudrait tenaires africains et européens le constat d'une «rupture du «en tirer des conséquences». pour savoir comment on peut cadre politique et du cadre Côté malien, le 28 janvier, le adapter notre dispositif », amilitaire», devant la dégradaministre des Affaires étrant-il ajouté, sans toutefois dire gères Abdoulaye Diop a, lui, tion accélérée des rapports et s’il envisageait désormais un déclaré dans un entretien à la demande, par Bamako, de retrait formel de « Barkhane » Radio France International retrait des forces spéciales dadu Mali. que son pays en crise avec la noises. Le Mali est prêt, le cas France «n'exclut rien» dans échéant, à dénoncer l'accord de « JUNTE ILLÉGITIME ». ses relations avec Paris, tout défense conclu avec la France, Déjà, jeudi dernier, Jean-Yves en ajoutant qu'une demande dont il a demandé récemment Le Drian s’était emporté, lors de départ des forces françaises la révision à Paris, parce que d’une conférence de presse. « n'étaient pas «pour le moment «certaines dispositions sont Cette junte est illégitime, prend sur la table». «Le Mali non contraires à la Constitution et des mesures irresponsables plus n'exclut rien par rapport à la souveraineté du Mali», a (…) et s’isole davantage encore à ces questions si ça ne prend dit M. Diop. «Nous attendons de ses partenaires internatiopas en compte nos intérêts», une réponse rapide de Paris. naux », avait-il déclaré, tout a dit M. Diop à Radio France A défaut de réponse, assurezen dénonçant «l’obstruction» Internationale et France 24 vous (soyez assurés) que le

Le viol marital en débat

E

n Inde, la Haute Cour de Delhi examine une pétition pour faire reconnaître le viol marital. Impossible aux yeux de la loi indienne de parler de « viol » au sein d'un couple marié. Le débat autour de ce sujet tabou rencontre un large écho dans la société indienne, mais aussi de la résistance, notamment celle du pouvoir en place. L'Inde

considère que le crime de viol ne peut pas exister au sein d'un couple, le mariage équivalant à un consentement sexuel tacite. Mais depuis le 12 janvier, la Haute Cour de Delhi discute de mettre fin à cette exception à la demande de plusieurs associations. Parmi ces dernières, la fondation RIT, dont Chitra Awasthi est la présidente. « En tant qu'acteurs de la société civile, nous sommes confrontés à beaucoup de cas d'abus sexuels au sein de

couples mariés. Le problème, c'est que l'épouse a tendance à penser que c'est normal de souffrir et le mari qu'il a tous les droits. C'est pour ça qu'il faut en faire du viol marital un crime puni par la loi ! » Mais la cause a aussi ses opposants. Le gouvernement central a recommandé de ne pas « suivre aveuglément l'Occident en criminalisant le viol marital ». Motif : dans un pays aussi peu éduqué que l'Inde, la loi pourrait être mal utilisée. À

la barre, l'ONG Men Welfare Trust a affirmé que sa reconnaissance mettrait en danger l'institution du mariage et la liberté des maris. Chitra Awasthi reste confiante. « Aujourd'hui, les gens échangent et débattent enfin de ce sujet tabou. C'est bien, car aucune loi ne peut être imposée sans que les mentalités évoluent par ailleurs». Dans le monde, une trentaine de pays ne reconnaissent toujours pas le viol marital.

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