LE SOFTINTERNATIONAL 1546

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international THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER

SINCE 1989 N°1546 | VENDREDI 18 FÉVRIER 2022 | 20 PAGES €7 $8

Il fait la fierté

LE SOFT INTERNATIONAL A ÉTÉ RÉPERTORIÉ PAR LE SITE DU THE NEW YORK TIMES COMME UNIQUE NEWSPAPER EN ZONE AFRIQUE CENTRALE.


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LA UNE DU SOFT

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Il fait la fierté du Congo

Si les chiffres manquent à l'appel, cet homme fait sa part O n pourrait tout écrire, on pourrait tout commenter, il reste qu'en un peu plus de trois ans de pouvoir Tshisekedi, définitivement, on retiendra un nom : Jules Alingete Key. Ce nom est cité au Congo ; il est cité à l'étranger ; il est cité dans les médias dans le monde. Certes, certains chiffres peuvent manquer à l'appel, mais l'homme a fait et fait sa part. Il y a un moins ceux que rapporte le ministre des Finances dans son Rapport 2021. «Un record historique de la mobilisation des recettes intérieures. Un accroissement significatif des recettes intérieures de 70% en 2021 par rapport à 2020 pour atteindre CDF 11.838 milliards contre 6.968 milliards en 2020», écrit le texte.

« JE NE SUIS PAS LA JUSTICE ». Si les chiffres des Régies financières se sont envolés comme jamais auparavant et, à aucune époque, que le budget de l'État se chiffre à plus de 10 milliards de $US comme jamais dans l'histoire du pays, que le ministre des Finances Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji met le cap désormais à plus de 12 milliards de $US, il est temps que le Congo ait la reconnaissance à un homme et, à un seul aujourd'hui : Jules Alingete Key. Et surtout, à l'homme qui l'a découvert dès mars 2019, deux mois après sa prise du pouvoir, l'a recruté et nommé le 30 juin à la tête de l'Inspection Générale des Finances; qui l'accompagne, lui fait, face à ses résultats engrangés, pleine et entière confiance. Cet homme est le Président de la République, Chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo sans qui, l'Inspecteur Général des Finances, Chef de Service, Jules Alingete Key, ne serait rien aujourd'hui, serait tôt,

L'IGF-CS Jules Alingete Key est cité désormais comme référence même si les chiffres manquent à l'appel. DR.

humilié, dévoré par la pègre. Jules Alingete témoigne lui-même, lui qui ne cache rien : combien de fois, on ne lui a pas apporté de grosses enveloppes, dans son bureau, pour qu'il se taise ; des enveloppes apportées par des ministres, des patrons d'entreprises publiques et privées, des gouverneurs de provinces ! Combien d'appels anonymes menaçants, lui annonçant une tragédie, n'a-t-il pas reçu ? Jules Alingete Key est resté le même, de marbre, déterminé pour ses enquêtes, dans ses enquêtes, continuant à faire ce qu'il doit faire : sa part de travail... A ceux qui jugent son action aujourd'hui sans résultat, il a la phrase juste : « je ne suis pas la justice ». Mais auprès de ceux qui doivent prendre une décision administrative,

face à d'évidences de culpabilité, qu'ils soient ministres ou pas, Jules Alingete Key ne lâche pas prise. C'est ce que qui est arrivé à la ministre d'État, Princesse Adèle Kayinda Mayina, Autorité morale du parti ALDEC, allié à l'AFDC-A du président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo. Le 10 février, l'Inspecteur Général des Finances, Chef de Service, a poursuivi la ministre jusque dans son cabinet, comme un gendarme poursuit pourchasse - le criminel, jusque dans ses derniers retranchements, pour lui cracher, sauf respect dû à la fonction, la vérité, dans au moins un dossier, celui de la SCTP, l'ex-ONATRA. « La vérité sur la réunion entre Portefeuille et IGF. Au cours de ladite réunion, l'IGF a réaffirmé son constat de malversations financières

graves dans le chef des entreprises concernées et a exhorté le Min. du Portefeuille à sanctionner urgemment les mandataires publics coupables», écrit le compte Twitter de l'Inspection Générale des Finances, @ IgfRdc, prenant tout le monde à témoin. Puis, Jules Alingete Key luimême, de surenchérir, sur son compte officiel @ALINGETEJULES_K : « Je refuse de faire des débats avec des autorités manifestement corrompues qui entravent la lutte contre l’impunité déclenchée par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi @Presidence_RDC @ IgfRdc #IGF ». Et à @IgfRdc de prendre la relève parlant «d'actes de prédation dans les entreprises publiques de l'État » et « des détournements qui s'y opèrent en bande organisée ». Princesse Adèle Kayinda

Mayina avait tout tort; elle a tenté de couvrir des criminels en suscitant des suspicions sur sa propre responsabilité. Car, en l'espèce, la campagne de l'IGF a porté. Le couperet est tombé. Selon diverses sources, c'est le Président de la République lui-même, face aux éléments de suspicion, qui a ordonné « la suspension de leurs fonctions des mandataires impliqués dans les détournements à la SCTP». LA PEUR DU GENDARME SE VIT. Désormais, plus que jamais, la peur du gendarme se vit dans le pays. Le ministre des Finances Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji conteste le chèque sollicité par le tout nouveau bureau de la CÉNI, la centrale électorale nationale indépendante, supposée être le parfait

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modèle de transparence dans la gestion en tout. Le chèque de 1,6 million de $US que le bureau de la CÉNI sollicitait auprès du ministre pour l'achat de véhicules de son bureau, est «30 à 40 fois supérieur au prix pratiqué sur le marché », disqualifiant du coup cette institution citoyenne à peine installée, qui ploie sous des critiques, et le ministre de la diriger vers l'IGF, la seule en mesure de certifier des chiffres. « Je suis pour le contrôle de l’IGF, y compris à la CÉNI. Les trois processus électoraux ont coûté extrêmement cher et il y a eu très peu de contrôle. Chaque fois que la CÉNI viendra avec des demandes, nous allons les regarder de près ». Sur un autre dossier celui de la firme Cominière - l’IGF se dit prête, là encore. Un dossier né d'une interpellation du gouvernement initiée par le Député national de Kipushi, ex-Katanga, Memba Ebenga Nanou, « pour des explications sur la cession des parts en solo par la Comminiere, entreprise de portefeuille de l’État congolais » et dans lequel d'aucuns auraient vu la main du ministre d'État à l'Aménagement du territoire, Guy Loando Mboyo et des financiers chinois. Là aussi, l'IGF a annoncé sur son compte Twitter qu'elle « va examiner à la loupe le dossier de cession de 15% des parts de l’État dans la société minière Comminiere pour éclairer l’opinion et la Justice sur une éventuelle prédation en bande organisée du portefeuille de l’État ». Plus que jamais et sans aucun doute, et certainement sans attendre, la Nation congolaise se doit d'être reconnaissante à Jules Alingete Key. Certes, elle ne perd rien à attendre mais tous les signaux sont au vert. Sous Alingete, l'IGF fait le boulot. A la justice de faire le sien. Impossible n'est pas congolais. Le Congo peut s'il le veut. D. DADEI n


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LA UNE

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Au Portefeuille et à la SCTP, Alingete gagne son bras de fer

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l attendait depuis le 31 janvier 2022 une action ferme de la ministre d’État en charge du Portefeuille, Princesse Adèle Kahinda Mahina contre les mandataires de l’État. Quatre étaient particulièrement visés : ceux de SONAHYDROC ex-COHYDRO, de COBIL, de la Régideso et de la SCTP, ex-ONATRA. En cause : une «gravité d'actes de mauvaise gestion» notamment, s'agissant de la SCTP, de surfacturations. Dix jours d’attente... en vain. Face à l’inaction de la ministre et les intrusions de la Primature, ayant établi une mauvaise foi manifeste, l’Inspecteur en chef de l’IGF, Jules Alingete Key décide d’un passage en force. Nommés mi-juillet 2021, le Directeur général de la SCTP, Jean Masumboko Mukengerwa et son PCA Emmanuel Mbo sont interpellés, le 10 février 2022, sur la plainte de l’IGF, par le procureur général de la Cour d’appel de la Gombe. Et, depuis, placés sous map, le mandat d'arrêt provisoire. «Ou bien vous payez illico presto, ou bien vous payerez avec des intérêts moratoires!». L’ukase à l’encontre de Jean Masumboko Mukengerwa est signé Valéry Mukasa Mwanabute, conseiller principal du Premier ministre JeanMichel Sama Lukonde Kyenge, invoquant le nom du DirCab du Premier ministre Paul-Gaspard Ngondankoy. Pour le chef de l'Inspection Générale des Finances, le DG de la SCTP ne doit pas obéir à un ordre qui «alloue une prime à la prédation». Bras de fer en perspectives. Du temps du Premier ministre Matata Ponyo, la SCTP Sa, la Société commerciale des ports et des transports avait conclu, avec la société IMD, International Marketing Distributing company, le marché de fourniture des profilés métalliques pour la réhabilitation de deux de dix quais du port de Matadi, à savoir, Fuka-

La ministre d’État en charge du Portefeuille Princesse Adèle Kahinda Mahina (à g.) et l’Inspecteur Général des Finances, Chef de Service, Jules Alingete Key. DR. Fuka (525 m) et Matadi (650 m) qui, respectivement, existent depuis 1935 et 1940. Mais le paiement de la facture va poser problème au point que minovembre 2021, la firme IMD s’en est remise au Premier ministre. Dans sa lettre (n°IMD/ AG/054/MB/021 du 11 novembre 2021), la firme sollicite «le paiement et la confirmation de votre autorisation préalable». LE DEAL EST UN DOL SURFACTURÉ. Le mois suivant, le conseiller principal Mukasa, agissant au nom du Directeur de cabinet en mission, adresse une correspondance (n°CAB/PM/CTS/ DPM/RTB/2021/1479 du 17 décembre 2021) au Directeur général de la SCTP dont les termes ci-après : «Par la présente, et s’appuyant sur la position de son prédécesseur contenue dans sa lettre CAB/PM/CCPG/ MIR/2017/0689 du 3 avril 2017, son Excellence Monsieur le Premier ministre vous demande de procéder au paiement de la société IMD sur les ressources issues de la RLT (ndlr, Redevance logistique terrestre) tel que prévu par la certification de la décision du Conseil d’administration». Le conseiller principal de poursuivre : «Le défaut de paiement (...) donne lieu au paiement des intérêts moratoires au bénéfice du titulaire. (...) Le règlement des factures du fournisseur

ne peut faire l’objet d’un blocage». Selon la mouvance syndicale de l’ex-ONATRA, la correspondance lapidaire de la Primature est venue en réaction à la lettre (réf. n° 1952/PR/IGF/IG-CS/ JAK/NMM/2021 datée du 17 décembre 2021) de l’Inspecteur en chef Jules Alingete Key, parvenue quelques heures plus tôt au ministère du Portefeuille et à la SCTP. L'Inspecteur Général des Finances-Chef de Service recommande à la ministre d’État Adèle Kahinda Mahina, «de surseoir à l’exécution dudit contrat» pour «de graves irrégularités qui frisent la dilapidation des ressources de la SCTP, entreprise du Portefeuille de l’État, notamment, l’usurpation du pouvoir de l’Assemblée générale par le président du conseil d’administration a.i. (ndlr, José Makila Sumanda, actuellement sénateur) et le Directeur général a.i. (ndlr, Franklin Mabaya) lors de la signature de l’avenant ainsi qu’une variation injustifiée du montant du marché passant de 2.497.134, 27 $US à 7.939.900,28 $US en violation flagrante de l’article 13.1 du cahier des clauses dudit marché». Outre cela, les recettes RLT, environ 100 millions $US sont destinées à moderniser le réseau ferroviaire de l’ex-ONATRA. Le Premier ministre Matata avait, en catimini, soutiré une dizaine de millions de $US en vue de créer la compagnie

aérienne Congo Airways. Mais depuis la création de cette compagnie, la SCTP ne tire pas un dividende. En légistique, actes et décisions pris par la Primature priment (sur) ceux de l’IGF qui n’est qu’un service de la Présidence. Sauf que l’Institution Président de la République a accordé à l’IGF les pleins pouvoirs de contrôle de toutes les dépenses à l’initiative des ministres ou des mandataires publics. A qui le D-G de la SCTP va obéir? Face à la cacophonie qui s’installe, Jules Alingete se résout à écrire directement au DirCab du Premier ministre Paul-Gaspard Ngondankoy dans des termes rocailleux. Il dénonce ceux qui cherchent à «donner l’impression de naviguer à contre-courant dans la lutte contre l’impunité dans la gestion publique décrétée par le Chef de l’État», en cherchant à «allouer une prime à la prédation» (n°0088/ PR/IGF-CS/JAK/ NMM/2022, lettre datée du 24 janvier 2022). Et, sans fioriture, l’Inspecteur en chef Alingete exige de Paul-Gaspard Ngondankoy «de reconsidérer instamment (son) instruction dans la mesure où les inspecteurs généraux des Finances chargés de l’encadrement des opérations financières de cette entreprise (SCTP) n’ont pas encore approuvé l’exécution de ce paiement». Jusqu’au 7 février 2022, soit deux semaines plus

tard, le Directeur de cabinet du Premier ministre n’a pas donné suite à la lettre de l'Inspecteur Général des Finances, Chef de Service. Et, pour marquer sa fermeté, dans une nouvelle correspondance (n°0086/ PR/IGF/IG-CS/JAK/ NMM/2022, datée du 31 janvier 2022) avec copie au Président de la République, Jules Alingete Key prend soin de rappeler - une nouvelle fois - à la ministre d’État Adèle Kahinda Mahina «de prendre des dispositions au vu de la gravité des faits constatés sur le contrat n°46F036/D SCTP SA ex-ONATRASociété IMD». ADÈLE KAHINDA N’EN FERAIT QU’À SA TÊTE! Alors que le dossier se corse, la ministre d’État échafaude un autre dossier aussi sujet à caution. Elle presse la SCTP à verser près de 10 millions de $US à AGEMI, une société de ... Mboyo Ilombe alias Pélé Mongo, 65 ans, tantôt belge depuis 2002, tantôt congolais, candidat malheureux aux législatives de 2006 sur la liste MLC de Jean-Pierre Bemba Gombo. Très connu dans le milieu du foot congolais, il est le fils Ilombe Mboyo dit « Petit Pelé », joueur de football international belge - ex-Diable rouge et actuel attaquant de La Gantoise - mis aux arrêts, il y a quelques années, pour viol collectif et avait pu relancer sa carrière mais arrêté le 15 janvier 2022. «Petit Pelé» en était

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venu aux mains avec une jeune femme, une Française de 26 ans, dans un hôtel de luxe - «Le Louise Hotel Brussels» - de l’avenue de Toison d’Or, à Ixelles. « La victime présentait notamment des traces au niveau du cou », selon une source proche de l’enquête. Alors que Jules Alingete attendait de la ministre une suite sur les mandataires incriminés dans sa lettre datée du 31 janvier 2022, le même jour, Adèle Kahinda écrit notamment au Directeur général Jean Masumboko Mukengerwa en ces termes : «J’ai demandé à AGEMI de revoir à la baisse le montant convenu. Ce qui fut fait. Ainsi, les astreintes judiciaires sont passées de la somme initiale de 47.000.000 $ US respectivement 5.755.000 $US et 4.075.000 $US», écrit la ministre dans une note (réf. n°0119/MINPF/ MKA/KTL/AKM/2022), parvenue au bâtiment administratif de la SCTP, le 8 février 2022. Adèle Kahinda se félicite d’avoir aidé la SCTP à épargner 42.925.000 $US dans une affaire des sacs de ciment qui seraient périmés au port de Matadi. C’est la bonne foi de Pélé Mongo qui veut se contenter du menu fretin qui suscite suspicions. Combien de sacs de ciment qui seraient périmés? Pourquoi ne pas contester les DI en instance supérieure? «Ce litige a fait l’objet de plusieurs séances de travail entre les parties, certaines présidées par moimême. (...) Dans le but de défendre les intérêts de la SCTP SA condamnée à payer les astreintes judiciaires qui avaient atteint des montants exorbitants et s’alourdissaient chaque jour (...). À l’issue des débats contradictoires, j’ai instruit le PCA de la SCTP SA de traiter ledit dossier sur base de l’arrangement à l’amiable. Le résultat de ma décision avait été coulé sous forme de la résolution n°D16/SB22/ CA/2021 du Conseil d’administration du 01 et 02 décembre 2021». Le 19 janvier 2022, l’ONG ACAJ, Association congolaise pour l’accès à la justice, soutenait, dans sa lettre n° 06/ACAJ/SEC-ADM/ JMT/GK/22 adressée à la ministre que la créance était «controversée»... POLD LEVI n


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Comment Félix Tshisekedi l'a adoubé

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l fout la trouille à l’annonce de sa venue, sème panique et terreur chez les argentiers de la République après le passage de ses forces spéciales. Celui qui a fait Sciences Éco n’affiche aucun complexe quand il parle finances publiques. Dès mars, peu après le retour du Président de la République d’une tournée des voisins où il écoute et entend, Jules Alingete Key est reçu à la Cité de l’UA, convainc le Chef de l’État qui le coopte et qu’il reçoit, au moins une fois la semaine, l'homme qui dispose des forces spéciales pour s’enquérir des avancées dans la traque et la filature des chemins du coulage et de pillage des richesses du pays. Qui est cet homme? Uniquement Le Soft International. Il a eu 57 ans le 25 juin 2020. Condisciple en Sciences Éco à l’Unikin de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon qu’il connaît et, avec lui, plusieurs autres membres des Gouvernements actuel et passés, Jules Alingete Key né à Kinshasa, commune de Barumbu, s’est distingué partout où il est passé, connaît la ville Capitale et maints services de l’État comme le fond de sa poche pour y avoir travaillé même si, volontiers, il botte en touche sur certains autres services dont cet auxiliaire de la justice regrette le passage promettant d’en dire plus un jour. Son modèle - sa référence - c’est un homme des années Mobutu, l’immense Kazumba, né Léon Kazumba-Luaula, originaire du Kasaï Occidental, qui a laissé ses marques à un service resté depuis les années Mobutu sans histoire comme si ce corps de l’élite financière de l’État, avait été laissé à l’abandon afin qu’il n’ose pas empêcher de faire tourner en rond le pays. Comme Kazumba, Jules Alingete Key s’emploie à marquer son terri-

Jules Alingete Key est reçu «au moins une fois par semaine par le Chef de l'État». DR.

toire. COMME UNE MACHINE À ÉCRIRE. Il rencontre le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo «au moins une fois par semaine». Clair. L’homme qui voit le Président de la République, Chef de l’État, «au moins une fois par semaine» cela suppose qu’il peut le rencontrer, échanger avec la plus haute autorité de la Nation bien plus qu’une fois par semaine, pourquoi pas, tous les sept jours que Dieu fait - n’est pas le Congolais lambda. Cet homme là appartient à un cercle présidentiel très fermé, à la garde rapprochée du Président de la République. Il en est ainsi de l’Inspecteur Général des Finances de la République. Il en résulte que Jules Alingete Key est LE premier conseiller financier du Président de la République. Du coup, le premier Conseiller économique du Chef de l’État. LE lanceur d’alerte, LE Gendarme économique et financier de la République... Sans aucun doute l’homme clé à un moment où, plus que jamais, les Finances de l’État comptent plus que tout par ces temps de Covid-19. Au cours d’un conseil des ministres

réuni à Guizot, le baron Louis (17551837) prononce cette phrase : « faites nous de bonne politique, et je vous ferai les bonnes finances ». Conseiller au Parlement de Paris sous l’Ancien Régime, administrateur du Trésor public sous l’Empire, ministre des Finances sous la Restauration qui lui doit son redressement financier, à 75 ans, le baron retrouve le même poste sous la Monarchie de Juillet. Il redresse les finances publiques, réforme le ministère des Finances, place à la tête de la Banque de France le banquier Laffitte, autre honnête homme soucieux de « bonne politique » et de «bonnes finances». Aujourd’hui en 2020, le baron est appelé à revoir sa copie, opter ou privilégier pour cette autre phrase : «L’argent c’est le nerf de la guerre». Les Finances c’est le nerf de la guerre. Le flux de trésorerie c’est le nerf de la guerre. On peut tout idéologiser : sans argent, on n’est rien. Sans argent, un pays n’est rien… Qui contrôle l’argent - qui contrôle le nerf de la guerre - dispose du pouvoir ultime. Sous Mobutu, c’est Jean Nguz a Karl-iBond, ministre des Affaires étrangères qui savait tout dire, séduisait toutes ses convives dans tous les cercles diplomatiques, laisse tout

tomber, dresse un tragique constat : « Quand le Zaïre exportait plus de 450.000 tonnes de cuivre, le pays était respecté à l’étranger. Maintenant qu’il en produit moins de 50.000, qui le respecte encore au sein de la communauté internationale? Qui écoute la parole du Zaïre ? » C’est juste que le Gendarme Jules Alingete Key rencontre le Président de la République «aussi souvent que possible, chaque semaine», comme il déclare en fin de semaine au Soft International. Il doit «faire rapport au Chef de l’État, obtenir des orientations» de l’autorité suprême afin de travailler. De travailler afin ramener au Compte général du Trésor public le plus de ressources possible afin que le pays mène des bonnes politiques (relance économique, reconstruction des infrastructures économiques, sociales, eau, électricité, santé, etc.), que son image se redresse alors que le mandat de cinq ans, a, à deux ans déjà, été presqu’accompli… Ce qui n’a pu l’être hier, ce qui ne peut l’être aujourd’hui, ne le sera certainement pas la veille de fin officielle de mandat. FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo le sait… D’où le poids qu’il met sur ce Kinois, «connu pour être direct» - en l’espèce, un avantage -, qui fait trembler des pans entiers du secteur des finances publiques quand il passe pour en ramener le plus vers le Trésor public. Cet homme nommé le 30 juin 2020 Inspecteur Général des Finances et Chef de Service, qui a pris ses fonctions le 7 juillet, qui, comme une machine à écrire, donne de mémoire et, à l’infini, une pluie des dates de sa vie (son diplôme d’État obtenu en 1983 avec 71%, son entrée à l’Université de Kinshasa en 1983, son départ de l’Université en 1988 avec sa licence en Économie, son recrutement l’année d’après le 7 janvier à

l’Inspection Générale des Finances, sa cote à ce concours à l’IGF où il se classe en ordre utile - 6ème sur les 50 recrutés face à une foule de candidats -, promu inspecteur principal à l’IGF en 2010, inspecteur général à l’IGF dix ans plus tard en 2020, dispose d’un chapelet d’anecdotes à raconter sans fin... Au mois de mars 2019, trois mois après l’investiture du Président de la République, l’homme qui a été tout à Kinshasa - à la ville de Kinshasa sous le gouverneur de la ville Théophile Mbemba Fundu di Luyindu comme coordonnateur de cabinet, avec Christophe Muzungu Kabemba aujourd’hui ambassadeur à Brazzaville, Commissaire aux Comptes à la Régideso, passé à la Primature sous deux Premiers ministres comme conseiller en charge du climat des affaires dont il se tait d’évoquer le second mandat, un des premiers directeurs à la DGRK, la Direction générale des recettes de Kinshasa, DirCaba au cabinet de la ministre de l’Économie Acacias Bandubola Mbongo rencontre le nouveau Président de la République après qu’il a entamé une série de visites à l’étranger dans des pays voisins où il a écouté et peu parlé. Jules Alingete Key n’est alors pas le Chef de service de l’IGF qu’il est aujourd’hui. Le Président de la République qui le découvre, lui rappelle ses années de jeunesse, auprès de son père, sur la mythique rue les Pétunias, à Limete, cette avenue longue de moins de 500 m. Quand un certain Kazumba, né Léon Kazumba-Luaula, alors tout puissant Inspecteur des Finances des années Mobutu, respecté sinon craint, venait rendre visite au domicile familial à son père Étienne Tshisekedi wa Mulumba, «à moi tout jeune, papa expliquait ce qu’était cet homme en réalité, l’importante charge qu’il occupait dans le

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pays, dans la bonne marche des Finances publiques». «Je nourrissais un tel fantasme pour cet homme-là», ajoute le tout nouveau Président de la République qui, certainement, a déjà jeté son dévolu sur ce brillant jeune, de taille moyenne, au physique guère imposant quand il passe la rue, qui a fait ses études à Limete, à Saint-Raphaël, les poursuit à l’Institut commercial de Bikanga non loin de là, à Matete, dont les parents sont originaires de l’actuelle province de Maï-Ndombe, d’un village proche de la localité de la CKE, à Dima, sanctuaire de l’huile de palme, à la frontière de la province du Kwilu. Le Chef de l’État interroge l’homme qu’il reçoit sur ce que l’IGF de ses rêves d’enfance est devenue. - «Où donc l’IGF que j’ai connue est passée? Qu’avezvous fait de ce grand service de État? Moi, je ne retrouve plus ce Grand Service que vantait mon père...» Alingete ne dit pas la réponse qu’il donne. Quand il déclare au Soft International plus tard dans cette conversation libre que l’un de ses chantiers prioritaires - le tout premier plus précisément - consiste en la «réhabilitation de l’Inspection Générale des Finances comme organe de contrôle qui doit contribuer efficacement à la bonne gouvernance du pays», qu’il en fait désormais son «rêve de tous les jours» depuis qu’il a été nommé à la tête de ce service, il est clair que s’il botte en touche, on a compris que depuis les années Mobutu, l’IGF s’était mutée en vieille casserole... De préciser - ce qui permet de mieux comprendre la tragédie que vit ce service et, du coup, celle des Finances publiques du pays - tragédie connue sous le nom de «coulage des recettes publiques» que lui a donné un VicePremier ministre en charge du Budget, le professeur Daniel Mukoko Samba, de

la première équipe Matata, un jour lors d’un séminaire scientifique en la salle Congo du Grand Hôtel Kinshasa. D’aucuns ont parlé de plus de 10 milliards de $US perdus chaque année par le Trésor public. «Si nous ne prenons pas garde aujourd’hui et maintenant, dans dix ans au plus tard, l’IGF n’existera plus. Ce service disparaîtra des radars», explique Alingete. A-t-elle jamais existé, depuis la fin de Mobutu, dès lors que l’Inspecteur des Finances le plus jeune est aujourd’hui âgé de 55 ans - l'âge de la retraite -, que les structures actuelles de l’IGF remontent à 1987, soit à trentetrois ans, sont, en 2020, en parfait déphasage avec les réalités de la gestion des Finances publiques? De là l’autre chantier de Jules Alingete Key : recruter une nouvelle génération des inspecteurs des Finances afin de garantir l’existence et la poursuite des missions de ce Service, pièce maîtresse des Finances publiques. Si, sur papier, l’IGF a été créée pour fonctionner avec 200 inspecteurs des finances, en 2020, le service n’en dispose que de 70, la majorité ayant choisi d’aller voir ailleurs ou est en détachement plus motivant. L’urgence consiste à travailler pour faire ressusciter ce corps jadis de l’élite financière du pays, en lui redonnant ses lettres de noblesse d’antan. Mission reçue par Alingete du Président de la République. De là son appel à candidatures lancé le 22 juillet 2020. Un concours de recrutement des jeunes inspecteurs des Finances... Il s’agit de rajeunir ce Service, de renforcer ses «forces spéciales de l’IGF comme il nomme ses brigades en charge d’œuvrer en faveur de la restauration de la bonne gouvernance attendue des gestionnaires des finances et biens publics. Le concours de recrutement de ces «forces (suite en page 5).


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L'histoire des enfants Tshilombo des cours de l'IGF

(suite de la page 4).

spéciales» a eu lieu du 10 au 20 août 2020. Les dossiers attendus devraient comprendre, outre la lettre protocolaire de motivation et le curriculum vitae, un diplôme en photocopie, un relevé des notes obtenues à la dernière année de licence en Droit, Sciences économiques, commerciales, financières ou d’un diplôme équivalent répondant à la législation congolaise. Mais puisque le but ultime de Jules Alingete Key est de rajeunir le Service, de lui doter des nouvelles forces qui lui assurent un passage de flambeau, la condition pour que la candidature soit valable était l’âge du postulant au moment du dépôt de dossier, cet âge étant compris entre 25 et 35 sauf pour les fonctionnaires de l’État désireux de concourir, l’IGF tolérait l’âge de 40 ans maximum. Si l’on rappelle que le tout dernier recrutement à l’IGF remonte à 1991, il y a trois décennies - soit six ans avant la chute de Mobutu - on comprend l’état d’abandon dans lequel l'IGF s’était depuis trouvée et l’extrême urgence de sa réhabilitation pour une gouvernance dont la vision, sous FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo, est la montée en puissance des finances publiques par l’arrêt du coulage des recettes publiques si tant est que le redressement du pays est l’ultime objectif du mandat en cours. Aux termes de l’article 2 de l’ordonnance n°87-323 datée du 15 septembre 1987 signée par Mobutu, PrésidentFondateur du MPR, parti-État, portant création de l’Inspection générale des Finances, seul texte en vigueur, jamais revu depuis, ce service de contrôle des Finances publiques qui «dispose d’une compétence générale en matière de contrôle des finances et des biens publics» a mission de «vérifier et contrôler toutes les opérations financières de l’État,

des entités administratives décentralisées, des établissements publics et organismes paraétatiques ainsi que des organismes ou entreprises de toute nature bénéficiant du concours financier de l’État, des entités administratives décentralisées et des établissements publics ou organismes para-étatiques sous une forme de participation en capital, de subvention, de prêt, d’avance ou de garantie». Il est un «service d’audit supérieur du Gouvernement» et, du coup, «peut procéder à toute mission de contre-vérification, au second degré, de toutes les situations douanières, fiscales ou parafiscales des contribuables ou redevables d’impôts, droits, taxes ou redevances, soit en cas de découverte d’une fraude lors de l’exécution normale d’une mission de contrôle ou de vérification, soit sur réquisition des autorités politiques et administratives, soit sur réquisition des autorités judiciaires, soit, enfin, sur dénonciation des tiers» (art. 2 bis). Délaissé sinon méprisé hier, remis en selle et, en première ligne désormais par Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo sous l’autorité duquel ce grand service de l’État est placé, on imagine la peur que les enquêtes des forces spéciales de l’IGF inspirent. Au total au nombre de six, ces brigades couvrent tous les secteurs des finances publiques, à l’échelle nationale et provinciale, du Gouvernement comme des entreprises et services de l’État. Outre la brigade qui, sous l’autorité de l’inspecteur généralchef de service et de son adjoint, assure les fonctions d’animation et d’encadrement des services de l’IGF, l’ordonnance n°87-323 datée du 15 septembre 1987 de Mobutu crée deux types de brigades : celles «mixtes et/ou ponctuelles chargées des missions particulières leur confiées» et celles permanentes. Dans cette deuxième catégorie, on trouve une brigade des recettes douanières,

fiscales et parafiscales qui «contrôle et vérifie, auprès des services générateurs des recettes, toutes les opérations de constatation, de taxation, de liquidation, d’ordonnancement et de recouvrement des recettes, l’apurement du contentieux et les documents comptables y afférents»; une brigade des dépenses publiques qui «contrôle et vérifie l’engagement, la liquidation, l’ordonnancement et le paiement des dépenses publiques»; une brigade des établissements ou organismes publics, des entreprises publiques, des sociétés d’économie mixte ou subventionnées et des entités administratives décentralisées qui «contrôle et vérifie toutes les opérations financières de ces organismes, entreprises, sociétés et entités ainsi que celles de tout organisme bénéficiant du concours financier de l’État, des entités administratives décentralisées, des entreprises publiques, des établissements publics ou organismes para-étatiques sous une forme quelconque, notamment sous forme de participation en capital, de subvention, de prêt, d’avance ou de garantie» ; une brigade enfin de contre-vérification douanière, fiscale, parafiscale et comptable qui «vérifie, au second degré, toutes les situations douanières, fiscales, parafiscales et comptables soumises à la vérification des organes de contrôle interne des autres services publics de l’État, soit en cas de découverte d’une fraude lors de l’exécution normale d’une mission de contrôle ou de vérification, soit sur réquisition des autorités politiques et administratives, soit sur réquisition des autorités judiciaires, soit, enfin, sur dénonciation des tiers». Une autre anecdote que nous raconte Alingete : elle évoque curieusement le sort tragique des enfants d’un certain… Tshilombo... Tiens ! Cette histoire est racontée au cours de sa formation à l’IGF par l’un de ses enseignants et qui fonde sa vision

des contrôles des Finances publiques. Kasaïen, Tshilombo fut un Congolais fortuné promoteur d’une entreprise familiale dont il attend des dividendes. Il nomme à la tête de son entreprise un directeur général et un directeur financier. Mais voilà que l’exercice financier écoulé, l’homme qui n’en a perçu aucun bénéfice alors qu’avec sa famille, il meure de faim, fait venir les deux dirigeants et leur demande des comptes. Ce qu’il entend des deux hommes le déroute.

PATTES D’ÉPAULE, BOUTONS DORÉS. Malgré la grande production réalisée pendant l’année, l’entreprise n’aurait fait aucun bénéfice et, du coup, Tshilombo n’avait droit à aucun dividende. Furieux, le propriétaire presse de questions son Directeur Général. Combien par mois s’est-il octroyé comme salaire? Réponse : 15.000 $US. Ce salaire estil continuellement payé? Réponse : oui. Le Directeur a-t-il à son service un domestique? Réponse: oui. Ce travailleur de maison est-il régulièrement payé par l’entreprise, propriété de Tshilombo? Réponse : oui. Le Directeur Général a-t-il des chiens pour surveiller son domicile ? Réponse : oui. Ces chiens sont-ils régulièrement nourris, bien nourris? Réponse : oui. Ils ne meurent pas de faim? Réponse : non. Tshilombo se lève, renverse la table face à lui, casse chaises et bahuts en pensant à ses enfants qui n’ont pas mangé ce jour quand les chiens du Directeur général de son entreprise mangent et mangent bien... Tshilombo ordonne à ses enfants d’aller plonger dans le contrôle des comptes de l’entreprise, de «fouiner» dans la gestion de ce Directeur général et du Directeur financier et de lui faire rapport... Alingete et ses cinq brigades veulent se comporter comme les enfants de Tshilombo. Remonté face aux hommes qui ont pillé entreprises et services de l’État

en s’enrichissant aux dépends de la Nation, le chef de l’IGF veut afficher sa colère, exprimer son côté impitoyable, enfile une tenue d’uniforme de tissu de fond de nuance bleu nuit avec pattes d’épaule, galons et boutons dorés. «Quand on m’invite dans ces réunions où il y a suspicion de détournement, j’enfile ma tenue. Je veux que nul n’en ignore rien », nous explique Jules Alingete Key pour qui si l’habit ne fait pas le moine, on reconnaît le moine par son vêtement. «Cet habit c’est tolérance zéro», déclaret-il au Soft International, et si cet homme qui est sorti major de sa promotion en 1988 en Sciences Eco, dont l’un des condisciples à l’Université de Kinshasa est le Premier ministre honoraire Augustin Matata Ponyo Mapon, observe une minute de silence avant de donner le nom de son modèle, il affirme avec force que l’homme qui est sa référence, n’est autre que ce Léon Kazumba-Luaula des années Mobutu pour lequel le Président de la République FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo alors jeune, nourrissait un fantasme. Quand on demande les dossiers sur lesquels ses brigades travaillent, il n’hésite pas par contre. D’abord, le ministère de la Santé. Dossier des fonds octroyés à la lutte contre la pandémie de Covid-19. Sur 6 millions de $US mobilisés par le Gouvernement, 2 millions de $US « restent injustifiés ». «En trois mois, ce sont au moins 2 millions de $US ont pris une destination inconnue. C’est 30% du financement total. Sur un an, combien aurait disparu?», s’interroge, visage ferme, le Gendarme de Fatshi dans sa tenue de chef de police. Puis de donner des détails : «Le rapport sur la mégestion des fonds de Covid-19 a été transmis à la Justice. Nous n’en dirons pas plus présentement. Il ne faut pas entraver l’action de la Justice. Pour lui, il n’existe aucun doute : les fonds Covid ont été mal gérés; d’importantes sommes ont

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été détournées. Plus grave : des autorités gouvernementales qui acceptent de payer une facture à l’hôpital du Cinquantenaire à raison de 12 $US par malade soigné atteint de Covid. C’est du jamais vu ! Ni le ministère de la Santé, ni quiconque n’accepte de porter la responsabilité de ce détournement avéré. Néanmoins, le ministère de la Santé a bel et bien réceptionné la facture sans l’honorer. Le ministère des Finances a mis les fonds à la disposition du ministère de la Santé... Et 2 millions de $US restent injustifiés...». Deuxième dossier: le ministère des Finances. Il s’agit du dossier des exonérations et des compensations. Si le dossier des exonérations est encore sous examen et doit «prochainement» livrer tous ses secrets, cela n’empêche pas Jules Alingeti Key de faire les premiers commentaires. En observant le comportement de nos finances publiques, ce dossier a été identifié comme l’un des points importants de fraude au Congo qu’il faut combattre comme première priorité. «C’est un mode savamment conçu de détournement des dépenses publiques», mis en place par les autorités gouvernementales. «Si le régime des exonérations est organisé par nos lois, les autorités d’exécution les octroient en s’appuyant certes sur ces lois mais sans opportunité ni fondement économique avéré». Au total, plus de 1.500 cas d’exonérations ont été identifiés par l’IGF avec un manque à gagner de 2 milliards de $US. «Notre combat, explique Jules Alingete Key, consiste à réduire ce niveau des exonérations au moins à un niveau qui nous permettrait de récupérer au moins 500 millions de $US/an pour le Trésor». Troisième dossier: les compensations des recettes publiques via « des créances farfelues ». Il s’agit ici « des cas des autorisations accordées à des opérateurs économiques à ne pas payer des impôts

et taxes sous prétexte qu’ils détiendraient des créances sur l’État. C’est le cas des crédits remboursables aux sociétés minières dont la hauteur est extrêmement surévaluée, de la dette intérieure dont le contenu pose problème et parfois, des condamnations judiciaires de la République. Les compensations faussent la comptabilité publique en recettes comme en dépenses. Elles font du ministre des Finances l’unique autorité qui à la fois engage, liquide, ordonnance et paie une dépense. Or, les compensations sont interdites par nos lois des Finances», dénonce Jules Alingete Key faisant état d’un coulage de plusieurs centaines de millions voire de milliards de $US. Pourtant, au bout du compte, l’Inspecteur général des Finances se dit satisfait. «Les compensations sont désormais interdites. Plus personne ne pourra plus y recourir désormais... Et c’est le résultat du travail de l’IGF…». Quid des suites judiciaires? «Ce qui a été fait a été fait. Il faut maintenant regarder l’avenir...», répond Jules Alingete Key pour qui les rapports de l’IGF sont publics mais préfère miser sur des «sanctions sociales au cas où il y aurait défaillance des sanctions judiciaires». «Les sanctions sociales sont plus importantes pour l’Histoire qui doit retenir ce que tel a été et a fait...» bien que «le travail de l’IGF soit aussi un travail de pédagogie... ». «Il nous faut, plus que jamais et, petit à petit, commencer à réaliser les rêves des Pères fondateurs de ce grand service de l’État en le réhabilitant. L’IGF ne sera plus jamais un simple spectateur dans un environnement d’inversion des valeurs... Nous sommes des auxiliaires de justice. Nous faisons notre part. Nous établissons les responsabilités dans la mégestion, le détournement, etc., et mettons la justice devant ses responsabilités». T. MATOTU n Le Soft International, n°1497|lundi 31 août 2020.


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Philippe de Belgique et la reine Mathilde en visite à Kinshasa

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nfin, le roi Philippe, dont la visite au Congo avait souvent été évoquée, avant d'être reportée à plus tard, à la suite notamment de la pandémie du Covid-19, se rendra pour la première fois au Congo, du 6 au 10 mars, a annoncé mercredi la Présidence congolaise dans un communiqué signé par le Directeur de cabinet du Président de la République Guylain Nyembo Mbwizya, de même que le Palais royal belge, à Bruxelles. Philippe sera accompagné de son épouse, la reine Mathilde, du Premier ministre belge Alexander De Croo, de la cheffe de la diplomatie belge Sophie Wilmès et de la ministre de la Coopération au développement Meryame Kitir, a précisé le Palais royal dans un communiqué sans en révéler le programme. Selon le communiqué du Cabinet du Président de la République, daté du 16 février 2022, «sur invitation de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Sa Majesté le Roi Philippe de Belgique et Sa Majesté la Reine Mathilde de Belgique effectueront une visite officielle en République Démocratique du Congo du dimanche 6 mars au jeudi 10 mars 2022 inclus ». Puis : «Cet événement marquera, une fois de plus, l'excellente qualité des relations bilatérales entre le Royaume de Belgique et la République Démocratique du Congo».

Mais aucun détail n’est donné non plus sur le programme de cette visite ni si la délégation royale belge se rendra ailleurs que dans la Capitale. C'est la première visite royale belge au Congo depuis le voyage d'Albert II, père de Philippe, en 2010, pour le cinquantenaire de l'indépendance de l'ancienne colonie et la cinquième d'un roi de Belgique. En mai 1955, Baudouin 1er débarque à Léopoldville : c'est le premier voyage au Congo du jeune roi. Il est accueilli avec ferveur par une population en liesse qui, très vite, lui donne le surnom de «Bwana Kitoko» en swahili («le bel enfant»). CROISIÈRE SUR LE FLEUVE CONGO. Un périple de 10.000 kms qui permet au souverain belge de découvrir les réalisations de la colonisation et la mise en valeur d'un pays dont les ressources agricoles et minières permettent à la Belgique de connaître un essor économique important. Alors que l'aspiration à l'indépendance agite un peu partout les empires coloniaux, le Congo semble échapper à la contagion. Une illusion qui ne durera pas très longtemps. Mais le roi déclare : «nous reconnaissons avec joie et émotion que le Congo accède ce 30 juin 1960, en plein accord et amitié avec la Belgique, à l'indépendance et à la souveraineté internationale». Cinq ans plus tard, le roi est de retour au Congo pour entériner cette fois, l'indépendance de la colonie. Une indépendance qui dès le lendemain du 30 juin 1960 est synonyme de chaos et

d'anarchie. Le pays est à feu et à sang. En 1970, le colonel Mobutu est au pouvoir. Le Congo est devenu Zaïre. Mobutu est devenu maréchal et Baudouin 1er assiste aux cérémonies du dixième anniversaire de l'indépendance, mais les rapports entre les deux pays se détériorent. En 1985, le roi Baudouin revient une dernière fois au Congo, toujours pour

les festivités du 30 juin. Un voyage qui se termine par une croisière sur le fleuve Congo dont les eaux tumultueuses sont à l'image des relations entre la Belgique et son ancienne colonie. «SES PLUS PROFONDS REGRETS. En juin 2020, le roi Philippe, qui règne depuis 2013, avait présenté pour la première fois dans

Mobutu avait reçu deux fois le couple royal belge; Kabila une fois; Félix-Antoine Tshisekedi s'apprête à accueillir le souverain belge. DR. l'histoire du pays «ses productifs - ont été plus profonds regrets documentées. Kinpour les blessures» shasa avait salué «une infligées lors de la péavancée» à même de riode coloniale belge au «booster les relations Congo. amicales» entre les deux Dans une lettre adressée pays. au président de la République Félix-Antoine RESTITUTION D'UNE Tshisekedi Tshilombo, DENT DE LUMUMBA. La visite de Philippe il exprimait «ses plus profonds regrets pour et Mathilde intervient alors que le gouverneces blessures du passé dont la douleur est aument belge a présenté jourd'hui ravivée par les en juillet sa feuille de discriminations encore route pour restituer présentes dans nos socié- au Congo des milliers tés». «À l’époque de d'objets culturels acquis l'État indépendant du abusivement, particulièrement lors des vioCongo (de 1885 à 1908 quand le roi Léopold II lences commises sous le règne de Léopold II - un céda le territoire à l'État belge, ndlr) des actes de processus qui pourrait durer plusieurs années. violence et de cruauté ont été commis, qui Par ailleurs, la Belgique pèsent encore sur notre s'apprête à restituer à Kinshasa une dent de mémoire collective», et «la période coloniale qui Patrice-Émery Lumuma suivi (celle du Congo ba, héros congolais de belge de 1908 à 1960) la lutte anti-coloniale a également causé des et éphémère premier souffrances et des humipremier ministre du liations», écrivait-il. Congo indépendant, Léopold II, qui gérait le dont le corps, dissout Congo et ses richesses dans l'acide, n'a jamais comme son bien privé été retrouvé. Une cérédepuis Bruxelles, avait monie de restitution de recouru au travail forcé cette «relique», prévue pour l'exploitation du en juin 2021 à Bruxelles, caoutchouc. Des exaca été reportée en raitions - jusqu'aux mains son de la pandémie du coupées pour les travailCovid-19. leurs insuffisamment avec AGENCES n

Des excuses de Nairobi après les propos de William Ruto

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e vice-président du Kenya, William Ruto, a eu les mots ci-après à l'égard du Congo et des Congolais : « Nous avons un marché qui part de la RDC. Ces gens sont environ 90 millions d'habitants mais n'ont pas de vaches pour produire leur propre lait. Cette RDC des gens qui ne savent que chanter et portant des pantalons enfilés au-dessus du nom-

Le vice-président du Kenya William Ruto. DR.

bril. Allons-y leur vendre du lait. Jusqu'à présent, ils continuent d'importer le lait de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et, je ne sais encore d'où», avait déclaré publiquement, lors d’une rencontre, William Ruto, face à des hommes d’affaires de son pays. Convoqué au ministère des Affaires étrangères à Kinshasa, l’ambassadeur du Kenya Georges Masafu a présenté des

excuses. « Les relations fraternelles entre la RDC et le Kenya datent de l’époque de l’indépendance. Lumumba était un grand ami du président Kenyatta. Nous avons toujours été de bons amis. Nous avons des échanges commerciaux. Les Congolais vivent par milliers au Kenya. Certains gèrent des boîtes de nuit. Je danse la rumba à Nairobi à cause de nos frères congolais. On se

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respecte. Nous parlons la même langue. Nous sommes très proches. Il a quitté le gouvernement, il y a trois ans. Notre Constitution ne permet pas au président de le virer. Présentement, il gère un parti de l’opposition. Ce qu’il dit n’engage pas le gouvernement. Observez les relations entre le président congolais et son homologue Kenyan. Les deux sont proches». D. DADEI n


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Kabund veut faire valoir ses droits pour se rendre à l'étranger

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résident a.i de l'UDPS déchu et radié du parti présidentiel après un incident de circulation entre sa police de garde et un membre de la garde présidentielle, incident suivi d'autres incidents à son domicile, le député national Jean-Marc Kabund a Kabund vient d'adresser une correspondance au président de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso Nkodia Pwanga pour réitérer une demande de se rendre à l’étranger en vue des soins de santé. Dans cette lettre datée du 16 février diffusée sur les réseaux sociaux, le député écrit avoir parlé « au téléphone », dès le 8 janvier, avec le président de l'Assemblée nationale dont il fut, il y a peu, très proche, et exposé son cas avant de lui adresser un courrier

Jean-Marc Kabund a Kabund, président a.i de l'UDPS déchu et radié du parti présidentiel. DR. droit de circuler librele 26 du même mois. ment, lequel est garanti Dans ce courrier, Kabund dit avoir transmis par la Constitution de un rapport médical qui la République (…). Il va «décrit » son «état de sans dire que ce droit santé qui exige (son) n'est pas négociable, évacuation sanitaire en surtout que nous nous Grande Bretagne, suite trouvons en vacances au traumatisme subi au parlementaires ». genou gauche ». Pour l'ancien président a.i du parti présidentiel, TOUJOURS le président de l'AssemMEMBRE DU BUREAU blée nationale viole la DE LA CHAMBRE. loi. Il poursuit qu'«il y a « Le fait de ne m'avoir lieu de constater que ma pas octroyé l'autorisarequête est restée sans tion de sortie jusqu'à suite jusqu'ici. C'est présent malgré mon pourquoi, je voudrais rapport médical mis relever que cette inacà votre portée pour tion continue à porter éclairer votre lanterne, atteinte avant tout à mon s'apparente à une viola-

tion délibérée du Règlement intérieur de notre Chambre, en son article 109, alinéa 5 qui énonce que « le député national a droit à l'évacuation sanitaire pour lui-même, son conjoint et ses enfants à charge, accompagné d'un médecin et d'un garde malade, s'il échet ». Jean-Marc Kabund continue de se considère comme membre du bureau de l’Assemblée nationale, à savoir, 1er Vice-président de 'Assemblée nationale. « Considérant que je suis non seulement Député national mais aussi membre du Bureau de l'Assemblée nationale, j'entends donc obtenir cette autorisation de sortie pour subir des soins hautement appropriés. Il s'agit donc d'un droit constitutionnellement garanti. Par conséquent, je ne saurais pas resté indéfiniment victime d'un traitement discriminatoire à cause de votre refus de signer ».

ALUNGA MBUWA n

Dans le Kwilu, les détenus libérés par la grâce présidentielle au cœur du banditisme

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ix présumés criminels ont été présentés aux autorités provinciales du Kwilu lors d'une cérémonie au commissariat provincial de police. Selon le commissaire provincial, le général Kanold Kamana, ces «bandits urbains» ont été appréhendés lors d'opérations de traques organisées dans la ville de Bandundu contre la recrudescence de la criminalité signalée ces derniers jours dans le chef-lieu de province. Pour le commissaire, cette haute criminalité fait suite à la libération de nombre de crimi-

nels bénéficiaires de la grâce présidentielle. Ces dix présumés bandit qui comptent une femme dans leurs rangs, portaient, lors de leur arrestation, des armes blanches, du chanvre et plusieurs objets volés. DEUX DÉTENUS MEURENT À GUNGU. « Les causes, nous les savons. Il y a eu plusieurs criminels qui ont eu la grâce présidentielle, et qui sont sortis et sont dans la ville. Il y a un regain de tension, et de la criminalité dans la ville de Bandundu mais aussi à Kikwit. L’instruction avait été donnée pour que nous puissions redynamiser nos ser-

vices de patrouilles, de bouclages et autres afin que ces Kuluna soient mis hors d’état de nuire. Les opérations ont déjà commencé », a déclaré le général Kanold Kamana qui a félicité la police pour le travail abattu. Vice-gouverneur du Kwilu, Félicien Kiway a appelé à une audience publique afin que ces présumés bandits soient transférés à Kinshasa. Par ailleurs, deux détenus sont morts en une semaine à la prison de Gungu. Selon le monitoring effectué le 24 décembre par la société civile locale, plus de 90 % de détenus se portent très mal. Le président de cette structure citoyenne

a déclaré que depuis plusieurs mois que la prison de Gungu n'a pas reçu de subvention du gouvernement central. Ce qui rend déplorable les conditions de vie des détenus. Président de la société civile locale, Joachim Kusamba dénonce les conditions carcérales précaires dans ce centre pénitentiaire, plaide pour une solution urgente en vue de sauver les prisonniers malades. La malnutrition et la gale touchent plus de 90 % des détenus outre l'absence de nourriture, des médicaments faute de subvention du gouvernement central. ALUNGA MBUWA n

Les FARDC tuent 14 Maï-Maï Yakutumba

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es FARDC ont tué 14 combattants Mai-Mai de Yakutumba lors d’une opération de riposte, selon le porte-parole du secteur opérationnel Soko-

la2 Sud-Kivu, le lieutenant Marc Elongo. « Au cours de cette opération, les FARDC ont neutralisés 14 combattants Mai-Mai et plusieurs blessés ont été enregistrés du côté ennemi », a martelé Marc Elongo indiquant que ces assaillants ennemis de

la paix ont, au cours de leur attaque, tué quatre civils, soulignant qu’actuellement, la situation est sous contrôle des Forces Armées loyalistes. Il a indiqué que le commandant du secteur opérationnel Sokola2 / Sud-Kivu, le général de Brigade Ramazani Fundi

appelle la population de la contrée au calme et à collaborer avec les FARDC pour la pacification de cette contrée. Il faut noter qu'un débat a lieu dans l'opinion sur la nécessité de la mise en place d'un état d'urgence au Sud-Kivu. ALUNGA MBUWA n

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En France, ça tire à balles réelles (suite de la page 20). défections en série, de ceux qui font «la taqiya (dissimulation)». Que «ceux qui veulent partir partent. Mais (qu') ils partent maintenant», lance-t-elle. Mardi 15 février, Nicolas Bay a été suspendu de ses fonctions au RN. Le porte-parole de la candidate est accusé de sabotage» et d'avoir transmis des informations confidentielles à Zemmour. Ancien secrétaire général (2014-2017) et ancien vice-président du parti, Nicolas Bay était depuis plusieurs années en froid avec Marine Le Pen, qui l'a écarté à l'été 2020 de la commission d'investiture. Il est proche idéologiquement de Marion Maréchal, qui songe à rallier Zemmour. Mais il n'a, pour l'heure, pas franchi le Rubicon. Interrogée lors d'un déplacement à VillersCotterêts, Marine Le Pen a évoqué une «haute trahison», de «véritables campagnes de sabotage en interne, et ça c'est impardonnable». Sur BFMTV, Nicolas Bay a lui annoncé qu'il déposera plainte pour diffamation contre le parti. Face à ces accusations, les avis divergent. «Faut arrêter un peu le ridicule» avec «l'espionnage», a rétorqué Jérôme Rivière sur franceinfo. Le maire RN de Béziers, Robert Ménard, évoque «un mauvais feuilleton, une série B», sur franceinfo. «C'est invraisemblable». À l’extrême droite, la campagne présidentielle qui prend des allures de série d’espionnage, Marine Le Pen qui fait la démonstration de fermeté, demande aux futurs traîtres d’accélérer leur départ, comparant leur défection à la « stratégie de la limace, non seulement parce que la limace est lente, mais aussi parce qu’elle est poisseuse ». Une manière de tenter de mettre fin à l’hémorragie de ses troupes et de ne plus subir les départs, mais au contraire, d’en être à l’initiative. Fin janvier, elle avait déjà mis en garde. En marge d’un déplacement à Madrid, elle exhortait «ceux qui veulent partir, à partir dès maintenant». La candidate est désormais entrée dans la deuxième phase de sa chasse aux déserteurs : celle de l’offensive. L’AIMANT ZEMMOUR. Dans le camp du candidat de Reconquête!, ces ralliements sont perçus comme une véritable «dynamique» en faveur d’Eric Zemmour. Un «supplice chinois» même, infligé à Marine Le Pen. Après Gilbert Collard, Stéphane Ravier et Jérôme Rivière, Nicolas

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Bay, lui, n’a pas encore officialisé son ralliement à Eric Zemmour mais pourrait le faire lors d’un déplacement de l’éditorialiste en Normandie samedi 19 février. Un ralliement qui pourrait s’avérer doublement dangereux pour Marine Le Pen quand on sait que Nicolas Bay est très proche de Marion Maréchal, considérée comme le Graal de l’extrême droite. L’eurodéputé pourrait jouer de sa relation privilégiée avec la nièce de Marine Le Pen pour la convaincre de rejoindre à son tour Eric Zemmour. Et ce alors que le candidat de Reconquête! séduit de plus en plus de lepénistes avec son discours décomplexé sur l’immigration et les opportunités qu’il pourrait offrir en vue des législatives. Face à cette série de départs, le RN joue la carte de la sérénité faisant valoir que la candidate est toujours devant Eric Zemmour dans les sondages et donnée au second tour avec Emmanuel Macron. Des désertions qui « n’intéressent que les journalistes politiques », raillent les cadres du Rassemblement national, estimant que « les électeurs ne s’intéressent guère » à ces manœuvres politiciennes. Devant les journalistes, Marine Le Pen, elle, donne le change et tente d'apparaître particulièrement détendue lorsqu'il s'agit de commenter ces défections. En interne, cependant, le discours est plus musclé. Car même si son socle électoral semble, pour le moment, résister, la dynamique du côté d'Eric Zemmour pourrait mettre en danger Marine Le Pen pour assurer sa place au second tour, ainsi que pour l'après présidentielle et la bataille des législatives. Qu'en est-il de Valérie Pécresse ? Elle a exposé sa vision de la France dans son premier grand meeting de campagne dimanche à Paris. La candidate LR devait faire taire les doutes et s’imposer comme la cheffe de la droite. Il n’est pas certain que l’exercice soit totalement réussi. A moins de deux mois du premier tour de la présidentielle, le meeting de Valérie Pécresse, la dynamique qu’avait connue la candidate LR lors de sa désignation par le congrès LR en décembre s’était érodée. Rongée d’un côté par la dynamique de la campagne d’Eric Zemmour sur l’identité et de l’autre par les départs dans son propre camp, dont celui, symbolique d’Eric Woerth, ancien ministre de Sarkozy. avec AGENCES n


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Il y a 40 ans l'UDPS

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 Dans ce ciel bleu sans nuage, il y eût subitement sans que rien ne l'annonçât, un coup de tonnerre épistolaire : La Lettre ouverte au Président Mobutu du 1er novembre 1980, document de 47 pages sous forme d'un bilan sans concession des 15 ans de régime devenu liberticide . À la manœuvre, douze Parlementaires (appelés Commissaires du Peuple) et un Commissaire Politique du Bureau Politique du MPR, Mouvement Populaire de la Révolution, qui seront les signataires de ce document historique qui est reçu tel un pamphlet par le destinataire tout puissant.

'UDPS, Union pour la démocratie et le progrès social, le parti au pouvoir au Congo, a totalisé quarante ans d'existence mardi 15 février 2022. Le parti a été fondé le 15 février 1982. Dans la Capitale Kinshasa ou ailleurs dans le pays ou à l'étranger, aucune grande célébration. Secrétaire Général reconduit à son poste après la crise faisant suite à l'éviction du président a.i JeanMarc Kabund a Kabund, Augustin Kabuya Tshilumba s'est adressé aux fédérations pour instruire la conduite à tenir à cette occasion. « La Présidence de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social, en sigle UDPS/ Tshisekedi, demande à tous les Comités Fédéraux de célébrer le 40è anniversaire de notre cher Parti dans la joie et la discipline habituelle. À cet effet, tenant compte de la situation politique du moment, toutes les Fédérations de l'intérieur du pays et de l'extérieur organiseront des messes ou cultes d'actions de grâce en guise de la célébration de cette grande journée du 15 février 2022 ». Puis : « Toute la base du Parti ainsi que tous les compatriotes épris de paix et de justice sont ainsi invités à rendre grâce et gloire au TrèsHaut, Seigneur Dieu qui veille jour et nuit sur la Nation congolaise, sur le peuple congolais et sur les autorités légitimement établies ». Le parti présidentiel a vécu ce mardi 15 février 2022 dans un contexte marqué par la destitution et la radiation de son président a.i, Jean-Marc Kabund a Kabund dont la série ne semble pas avoir pris fin puisque Kabund, guère remplacé à son poste de 1er Président du bureau de l'Assemblée nationale, continue de s'en réclamer.

Des arrestatations s'ensuivront, les Treize (12 + 1) seront frappés de déchéance de leurs mandats, puis amnistiés, puis déportés en relégation dans leurs régions, villages d'origine. Durant la période d'éloignement, ils seront rejoints par d'autres et mûrissent le projet du deuxième parti prévu par la Constitution consacrant le bipartisme jamais appliqué. La mode d'alors en Afrique étant au parti unique. Le calvaire s'interrompt au cours de l'année 1981 et, de retour dans la capitale, les ex-parlementaires déposent, le 15 février 1982, auprès du Département (Ministère) de l'Intérieur les statuts du nouveau parti politique pour agrément. Ce fut un ouragan politique sans précédent suscitant espoir et crainte dans le Zaïre du MPR, partiÉtat et de son Maréchal Président. S'ensuivra une décade de brimades, relégations, amnisties, réhabilitations, nominations qui alterneront au rythme de la sinusoïdale. Jusqu'à la chute du mur de Berlin et des consultations initiées sous la pression populaire, par le MaréchalPrésident chahuté par les vents contraires de l'histoire. Viendra le fameux discours du 24 avril 1990 et l'émotion non feinte du Maréchal Mobutu prenant congé du MPR, libéralisant le multipartisme à 3. C'est à cette date que symboliquement les 22 fondateurs originaux redéposeront pour la seconde fois une demande d'agrément au Ministère de l'Intérieur. La demande de 1982 étant restée lettre morte pour les raisons évidentes de crime de lèse-maréchal. PAUL TSHILEMBE n

UN GROUPE D'AMIS INGÉNUS. L'histoire de l'UDPS est l'histoire du parcours chaotique mais héroïque d'un groupe d'amis ingénus qui voulurent changer en douceur le Zaïre en demandant au Prince d'alors de se défaire des oripeaux de son pouvoir autocratique après quinze années d'une croisière politique de leadership sans partage. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1546 | PAGE 9.


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Le ministre Kazadi annonce un record historique de mobilisation des recettes intérieures

L

e ministre des Finances Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji vient d’innover en publiant sous forme de brochure et sur le site Internet du ministère des Finances le Rapport annuel 2021 et les perspectives 2022 de son ministère depuis son entrée en fonction le 26 avril 2021, date à laquelle le Gouvernement Sama Lukonde Kyenge dont il est membre, a été investi par l’Assemblée nationale. Celui qui fut à sa nomination Ambassadeur itinérant du Président de la République, a reçu le 28 avril 2021, le flambeau du ministère remis par son prédécesseur José Sele Yalaghuli. A l’égard de celui-ci, il eût ces mots : «Vous avez réussi, dans un contexte extrêmement difficile marqué par la crise de Covid-19 qui a pris déjà plus d’une année, à sauver le bateau du péril. Vous avez maintenu les fondamentaux dans un contexte de pression énorme ». Mais c’est le cap de cet homme à l’imposant parcours universitaire et professionnel qui était attendu. Il a fait l’Université de Kinshasa, l’Université Marien Ngouabi, l’Université de Reims Champagne-Ardenne, l’Université de Paris 1-Panthéon-Sorbonne, l’École Nationale d’Administration ENA, à Paris, Banque Centrale du Congo, Ministère des Finances, BAD-Abidjan, PNUD, Chambre de Commerce et d’Industrie de France à Kinshasa où il est Directeur général. Le nouveau patron des Finances publiques déclare que l’action qui sera menée pendant son mandat, s’inscrira dans le cadre du programme présenté par le Premier ministre JeanMichel Sama Lukonde Kyenge lors de l’investiture du gouvernement à l’Assemblée nationale. Avant de préciser qu’il est là pour servir, dans la logique du «peuple d’abord». Puis d’annoncer, d’entrée de jeu et, afin que les choses soient claires, qu’il changeait de paradigme à la tête du ministère des Finances dont il venait de prendre

Le ministre des Finances Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji. DR. la direction : «Notre rôle sera essentiel. Nous sommes pour servir dans la logique de servir le peuple d’abord. Au pouvoir, servir l’État sans se servir: telle est la devise des compagnons du devoir ». Le Rapport annuel 2021 et les perspectives 2022 de son ministère paraît clairement s’être placé dans ce cap mis à sa prise de fonction. Il annonce à la fois notamment «un record historique de la mobilisation des recettes intérieures et une mobilisation accrue des ressources extérieures malgré le contexte difficile de la COVID-19». PERFORMANCES 2021. Efforts soutenus de mobilisation des ressources publiques. Un record historique de la mobilisation des recettes intérieures. ◗ Un accroissement significatif des recettes intérieures de 70% en 2021 par rapport à 2020 pour atteindre CDF 11.838 milliards contre 6.968 milliards en 2020 ; ◗ Une hausse de la pression fiscale à 11,1% du PIB contre 7,0% en 2020 soit un accroissement de 4.1 points de pourcentage; ◗ Un taux de réalisation de 125% par rapport aux assignations budgétaires, 116 % par rapport aux prévisions convenues avec le FMI et 110 % par rapport aux contrats des performances et aux assi-

AGRÉGATS

gnations de la Loi rectificatives ; ◗ Des recettes mobilisées au-delà des assignations et des prévisions par toutes les régies financières; ◗ Une accélération de l’effort et du rythme de mobilisation des recettes intérieures dès l’entrée du Gouvernement d’Union Sacrée investi en avril 2021. Une mobilisation accrue des ressources extérieures malgré le contexte difficile de la COVID-19. ◗ Un réchauffement de la coopération au développement avec les partenaires bi-et-multilatéraux matérialisé par une augmentation des allocations passant de 5,4 milliards de $US en 2020 à environs plus de 7,0 milliards de $US en 2021 hors FMI; ◗ Signature du deuxième Accord de partenariat avec CAFI pour la poursuite de la capitalisation du Fonds National REDD+ ; ◗ Des engagements des partenaires pour l’augmentation des allocationspays ; ◗ Une exécution financière et physique des projets et programmes modérément satisfaisante nécessitant l’amélioration des capacité de mise en œuvre pour accroître l’absorption. ◗ Paiement régulier de la contrepartie de l’État dans les projets et programmes en co-financement.

Une gestion prudente et viable de la dette publique. ◗ Une gestion prudente de la dette publique privilégiant la concessionnalité et le développement du marché domestique, dans un contexte de pressions des besoins de financement pour la relance postpandémique; ◗ Sept nouveaux engagements extérieurs de 2.113,15 millions de $US, d’origine multilatérale et de longue maturité, pour financer notamment la réponse de la crise COVID-19, l’agriculture, le développement urbain à Kinshasa et un appui à la balance des paiements; ◗ Une mobilisation de 298,50 milliards de CDF au titre des émissions des Bons du Trésor contre 252 milliards de CDF prévus dans la Loi des Finances, soit un taux de réalisation d’environ 118,45% ; ◗ Un paiement régulier du service de la dette extérieure et intérieure (principaux et intérêts) d’un montant de 736,4 millions de $US, au titre de 245,0 millions de $US de dette extérieure et 491,4 millions de $US de dette intérieure, notamment pour les Bons du Trésor ; ◗ Une stratégie d’apurement de la dette intérieure en cours de finalisation ; ◗ Maintien d’une gestion viable de la dette et d’un risque modéré de surendettement, avec un encours de la dette publique de 7,2 milliards de $US dont 4,7 milliards de $US de dette extérieure, soit 65,45% du total, et 2,5 milliards de $US de dette intérieure, soit 34,55% du total. Coordination et discipline budgétaire renforcées pour la stabilité macroéconomique. Une meilleure coordination des politiques pour le soutien à la croissance. ◗ Négociations et signature du Programme économique triennal avec le FMI bénéficiant ainsi d’une enveloppe de 1,52 milliard de $US au titre d’appui à la balance des paiements. ◗ Renforcement de la coordination des politiques monétaire et budgétaire à travers 17 réunions de Troïka

2020

2021

Réalisations

Objectifs

Réalisations

Croissance du PIB

1,7%

3,2%

5,7%

Inflation

15,6%

7,0%

5,3%

Dépréciation du taux de change

-15,2%

-2,1%

-1,4%

Réserves (en million USD)

708,89

Source: Ministère des Finances.

3 465,60

(dont 4 politiques et 13 techniques) et la mise en œuvre stricte des recommandations; ◗ Conclusion satisfaisante de la première revue du Programme économique conclu avec le FMI; ◗ Accroissement des réserves internationales à 3,46 milliards à fin 2021 contre 708,9 milliards à fin 2020, représentant une couverture historique de 14,0 semaines d’importation des biens et services contre 2.0 semaine à fin 2021, permettant de consolider la réponse du pays face aux chocs extérieurs. ◗ Participation active aux forums internationaux et régionaux sur la diversification et la relance économique post-pandémie notamment les Réunions du G20, le Sommet de Paris sur le financement des économies africaines, le Sommet pour la reconstitution des ressources de l’IDA-20, les Assemblées Annuelles du FMI et de la Banque mondiale, les Assemblées Annuelles de la BAD, Conférence économique africaine 2021, 26ème Conférence des Parties sur le Changement Climatique (COP26), le DRC AFRICA Business Forum 2021, le Caucus Africain 2021, etc. Une amélioration de la qualité de la dépense pour accroitre l’investissement dans les secteurs productifs et sociaux. ◗ Renforcement de la discipline budgétaire et de la gestion rationnelle des dépenses: pressions sur les dépenses publiques contenues avec un accroissement des dépenses exécutées (54%) moins que l’accroissement des recettes réalisées (70%) par rapport à 2020; ◗ Gestion stricte sur base caisse sans recourir aux avances de la BCC pour garantir le pacte de stabilité; ◗ Consolidation du déficit budgétaire avec un déficit de CDF 392 milliards en 2021 inférieur à 832 milliards programmé et 932 milliards réalisé en 2020 ; ◗ Augmentation exponentielle des dépenses en capital sur ressources propres : réalisation à 137% par rapport aux prévisions de 2021 et quadruplement pour se situer à 1.138,5 milliards de CDF contre 251,0 milliards de CDF en 2020, atteignant ainsi 9,7% du budget contre 3,2% en 2020 ; ◗ Réalisation à 130% des dépenses sociales en capital convenues dans le cadre du programme économique conclu avec le FMI qui se situes à 8,8 milliards de CDF contre 6,7 programmées ; ◗ Financement des dé-

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penses exceptionnelles contraignantes (lutte contre COVID, électorales, sécuritaires, sanitaires, humanitaires, des jeux de la francophonie) sans déstabiliser le cadre macroéconomique; ◗ Rationalisation des procédures d’ordonnancement et de paiement: faible exécution des dépenses en procédure d’urgence, fluidité des paiements dès l’ordonnancement. Accélération des réformes et renforcement de la bonne gouvernance. Des réformes pour renforcer la transparence et élargir l’espace budgétaire. ◗ Renforcement du pilotage de la réforme par l’adoption du Nouveau Plan Stratégique de la Réforme des Finances Publiques 2022-2028; ◗ Rétablissement du bon fonctionnement de la TVA : suppression de l’exonération a l’importation et mise en place d’un système de la TVA comptable, audit et certification des arriérés TVA des sociétés minières ; ◗ Mise en place du Système de Traçabilité des Droits d’Accises (STDA) conformément à la matrice de de Gouvernance de la Banque Mondiale; ◗ Digitalisation des régies financières grâce à l’implémentation du logiciel ISYS-Régies ; ◗ Rationalisation des dépenses fiscales et charges non fiscales. Des réformes pour rationaliser les dépenses publiques. ◗ Renforcement du dispositif de contrôle des finances publiques; ◗ Poursuite de la mise en place de la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP) ; ◗ Développement du logiciel E-comptabilité pour dématérialiser le livre de caisse tenu par les comptable Publics ; ◗ Recensement des comptes des administrations publiques ouverts dans le système bancaire. Des réformes du climat des affaires pour attirer les investissements et libérer la croissance économique. ◗ Réduction et rationalisation du nombre des missions de contrôle et de tracasseries auprès de contribuables ; ◗ Préparation à l’adhésion du pays à l’initiative du G20 «Compact with Africa (CwA)»; ◗ Admission du pays parmi les pays candidats éligibles à un accord d’assistance au développement de l’initiative du Gouvernement américain Millenium Challenge Cor-

(suite en page 12).


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Près de 12 milliards mobilisés en 2021 contre environ 7 milliards en 2020 (suite de la page 11). poration (MCC) ; ◗ Efforts pour l’amélioration de la notation souveraine de la RDC par les grandes agences de notation. Des réformes pour renforcer la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux. ◗ Mise en place du mécanisme de transparence minière par l’adoption de la feuille de route ITIE 2021-2023 ; ◗ Adoption, en conseil des ministres, du projet de loi bancaire ainsi que celui contre le blanchissement des capitaux et financement du terrorisme; ◗ Implémentation du projet FinAlerte pour améliorer la gouvernance et la qualité des services rendus aux usagers et se conformer aux bonned pratiques; ◗ Signature de l’Arrêté portant organisation et fonctionnement de la Direction de l’Audit et Contrôle (DAC). Appui au développement du secteur financier. Une supervision renforcée du secteur bancaire et de microfinance. ◗ Signature de la Convention portant création du Comité de stabilité financière ; ◗ Signature du Protocole d’Accord avec la BCC portant régularisation des créances de la BCC sur le Trésor Public ; ◗ Finalisation du Projet de loi relatif à l’activité et contrôle des établissements de crédit ; ◗ Renforcement des capacités de la Direction de la Surveillance des Intermédiaires Financiers (DSIF) de la BCC ; ◗ Signature du Protocole d’Accord avec la BCC pour le transfert de 50% de l’allocation des DTS du FMI au renforcement des réserves de change. Accroissement du crédit à l’économie. ◗ Hausse du crédit à l’économie de 8.2% en 2021 qui se situe à 163,9 millions USD en 2021 contre 151,5 millions USD en 2020 ; ◗ Augmentation du volume des crédits de 34,2% de la CADECO suite au lancement des nouveaux produits et maintien de 88% du portefeuille sain pour la SOFIDE SA ; ◗ Accompagnement de 6 Institutions financières de proximité par le Fonds National de la Microfinance à travers les refinancements et des lignes de crédit dédiées ; ◗ Redynamisation du marché des titres publics avec la réalisation d’une émission nette de 257 milliards de CDF contre des prévisions budgé-

taires de 252 milliards de CDF (Émission des titres indexés et communication active avec les investisseurs) ; ◗ Initiation du chantier pour la création de la Banque de développement pour accroître l’offre de financement à long terme et combler le déficit de financement non adressé par le marché financier national. ◗ Préparation du Programme pour le soutien et le financement de l’entreprenariat. Promotion des assurances et jeux de loterie. ◗ Promotion des assurances avec une augmentation du nombre de produits à vingt-quatre (24) et d’intervenants à trentesept (37) sur le marché (agrément des nouveaux acteurs et lutte contre la fraude) ; ◗ Accroissement du marché des assurances de 54% passant d’un chiffre d’affaire de 139, 1 millions en 2020 à 214 millions de $US en 2021; ◗ Identification des primes d’assurances placées à l’étranger de l’ordre de 400 millions de $US; ◗ Assainissement du segment des jeux d’argent avec la signature de l’Arrêté portant «modalités pratiques d’agrément et d’enregistrement pour l’exploitation des jeux d’argent en RDC» en perspective de la réglementation du secteur. Un Ministère engagé dans la mobilisation conséquente des ressources publiques. Une galaxie performante autour du Ministre des Finances. ◗ Des services performants autour du Ministre des Finances : Cabinet du Ministre, Secrétariat Général, Régies financières, Services spécialisés et Structure d’appui technique ; ◗ Une stratégie sectorielle intérimaire en cours d’ajustements ; ◗ Un ministère au service d’appui des autres ministères techniques ; ◗ Promotion de l’esprit d’équipe et de la collaboration, et mise en place d’une plateforme informatisée d’échanges. Activités institutionnelles et juridiques intenses. ◗ Élaboration et présentation du Projet de loi portant reddition des comptes de l’exercice 2020 ; ◗ Participation à 39 Conseils des Ministres et XX réunions de l’ECOFIRE ; ◗ Neuf (09) projets de loi présentés et adoptés en Conseil des Ministres, 04

Ordonnances-Loi initiées et 189 Arrêtés ministériels et interministériels signés ; ◗ Cinq (05) auditions en Plénière et en Commissions du Parlement ; ◗ Participation à la présentation de la Loi de finances rectificative 2021 ainsi que de la Loi de finances 2022 ; ◗ Participation à l’Atelier stratégique de la CENI dans le cadre des préparatifs des élections générales de 2023 ; ◗ Participation à la Conférence des Gouverneurs ; ◗ Participations à plusieurs activités de représentations (Congrès, conférences, séminaires, ateliers etc.). Renforcement de contrôle et Audit. ◗ Accroissement du nombre de contrôle des ressources publiques: Contentieux auprès des Régies financières, paiement dette publique en capital ainsi que les frais financiers, transfert aux provinces, bancarisation de la paie des Agents et Fonctionnaires de l’Etat, gestion des structures spécialisées du Ministre des Finances, gestion des astreintes pour non dépôt des états financiers; ◗ Contrôle de gestion des contentieux dans les Régies financières ayant certifié 47.829 milliards de FC ; ◗ Retraçage et/ou récupération d’importantes sommes d’argent suite aux différentes missions de contrôles et d’audits exécutées par la DAC et les Régies financières. Ressources matérielles et financières. ◗ Établissement du patrimoine immobilier suite aux différentes missions organisées à travers le pays qui renseignent un patrimoine immobilier de plus 279 immeubles, villas et terrains non bâtis pour le Ministère des Finances ; ◗ Lancement du projet Maison des Finances Renforcement des capacités ; ◗ Formations de 252 Comptables publics sur la maîtrise des nouvelles procédures comptables induites par la LOFIP et le RGCP ; ◗ Formations sur des questions relatives aux impôts (gestion de la TVA, évaluation du chiffre d’affaire et l’introduction du contentieux en phase administrative), à la douane (tenue à l’ENF, en France et en Belgique) ainsi qu’à l’informatique (utilisation des logiciels ISYSREGIES, SYDONYA WORLD, LOGIRAD, GELEC et Microsoft Excel). PERSPECTIVES 2022. Défis de financement en 2022. ◗ Accroître les ressources

publiques pour mettre le pays dans la trajectoire du Programme du Gouvernement d’Union Sacrée investi en avril 2021 visant à atteindre la moyenne annuelle de 12 milliards de $US sur la période 2021-2023 ; ◗ Lutter contre la pandémie de Covid-19, notamment l’acquisition des vaccins, des équipements médicaux et le déploiement de la vaccination pour accroître le taux d’immunité vaccinale, condition nécessaire pour l’ouverture de l’économie. ◗ Soutenir la relance économique par les investissements accrus dans les secteurs porteurs de croissance et sociaux; ◗ Accélérer les réformes clés et financer les projets prioritaires du Gouvernement, notamment les élections, la pacification et la stabilisation de l’Est du pays, IXèmes Jeux de la Francophonie; ◗ Financer le Programme de Développement Local des 145 territoires (PDL145) évalué à 1,65 milliard de $US. Perspectives économiques pour 2022. ◗ Des perspectives économiques meilleures pour l’économie nationale en 2022, soutenues par une reprise économique mondiale et des cours élevés des matières premières; ◗ Une croissance économique portée à 6,4%, une inflation faible contenue à 6% et une monnaie nationale stable ; ◗ Un niveau d’investissement public en croissance exponentielle pour soutenir la relance économique. Priorités 2022 «Un ministère moderne, mobilisateur et performant». Un ministère mobilisateur. - Mobiliser les recettes intérieures conséquentes: mobiliser les assignations budgétaires de CDF 14.756 milliards 2022, en augmentation de 25% des recettes réalisées en 2021, à travers l’accélération de la réforme fiscale notamment: élargissement de l’assiette fiscale, instauration de l’impôt de société et de l’impôt des personnes physiques, mise en place d’un Code Général des Impôts, création d’un Livre de procédures fiscales, réforme de l’administration fiscale, poursuite du déploiement de ISYS-REGIES, extension de la TVA jusqu’au niveau des CIS, etc. - Accroître et diversifier les ressources extérieures: Accroître les allocationspays, diversifier le portefeuille avec les appuis budgétaires et les ressources innovantes, améliorer le taux d’absorption, mettre en place un fonds de préparation des projets, renforcer la

coordination et suivi des financements extérieurs. - Préserver la viabilité et la soutenabilité de la dette publique : couvrir les besoins de financement en privilégiant les prêts concessionnels et en développant les titres intérieurs à maturité longue, poursuivre la politique de la non accumulation des arriérés du service de la dette extérieure, finaliser la stratégie d’apurement de la dette intérieure. Un ministère performant. - Appuyer la stabilité macroéconomique et la relance économique : poursuivre la coordination des politiques macroéconomiques dans le respect du Pacte de Stabilité, conclure de manière satisfaisante les revues du programme avec le FMI, diversifier l’économie et soutenir la relance postpandémique. - Poursuivre l’amélioration de la qualité de la dépense publique : renforcer la discipline budgétaire, accroitre significativement les dépenses d’investissements structurants et des secteurs sociaux, mettre en place un système informatisé de suivi de la trésorerie, renforcer la chaine de la dépense et réduire le recours aux procédures d’urgence, créer l’Agence nationale de développement pour renforcer l’efficience et le suivi de l’exécution des programmes, rationaliser les dépenses publiques. - Accélérer les réformes des finances publiques : Mettre en œuvre le Nouveau Plan stratégique de la Reforme des Finances Publiques ainsi que la Matrice de la Gouvernance de la Banque mondiale, mise en place effective de la DGTCP, numériser le système intégré de gestion des finances publiques, rationaliser les actes générateurs non fiscales, réviser les cadres et structures organiques des administrations financières en prenant en compte la fonction d’audit et de contrôle interne, mettre en place le Compte Unique du Trésor (CUT). - Appuyer l’amélioration du climat des affaires pour améliorer la signature du pays et attirer les investissements : poursuivre l’appui à la feuille de route, adhérer à l’Initiative du G20 Compact with Africa (CwA), améliorer la notation souveraine du pays, atteindre au moins 10 indicateurs requis pour intégrer le programme MCC, améliorer les indicateurs Doing Business et CPIA sous la tutelle du Ministère des Finances, renforcer le mécanisme de suivi de la mise en oeuvre des reformes relatives à l’amélioration du climat

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des affaires. - Développer un secteur financier solide et résilient aux chocs : opérationnaliser le Comité de Stabilité Financière, développer les marchés des titres publics, renforcer le cadre règlementaire notamment des établissements de crédit ainsi que des jeux d’argent, rationaliser les tarifs et conditions sur les opérations financières, recapitaliser et restructurer les institutions de financement de l’économie, créer la Banque de développement et le Fonds pour la résilience, mettre en place la stratégie nationale d’inclusion financière, finaliser la loi sur le crédit-bail, améliorer la qualité du portefeuille des institutions de crédit, lutter contre l’évasion des primes d’assurances et accroître le marché des assurances pour atteindre un volume de USD 350 millions de primes (ARCA), digitaliser l’industrie des jeux d’argent. - Renforcer la bonne gouvernance, lutte contre la corruption, la fraude fiscale ainsi que le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme : Opérationnaliser l’Outil FinAlerte, préparer le projet de loi portant reddition des comptes pour l’exercice 2021, vulgariser l’instruction n°15bis de la BCC sur le respect du seuil maximal de 10.000 $US ou son équivalent de paiement en espèces ou par titre dans le cadre de la prévention du blanchiment de capitaux et financement du terrorisme, Améliorer la notation pays en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et financement du terrorisme, renforcer les capacités en matière de lutte contre la corruption, renforcer les partenariats internationaux en matière de lutte contre la corruption et blanchiment des capitaux, activer le Fonds de Lutte contre le Crime Organisé (FOLUCO).

Un ministère moderne. - Renforcer l’administration des finances : finaliser la stratégie sectorielle, sécuriser et récupérer les immeubles, accroître le patrimoine à travers le projet «Maison de Finances», informatiser et digitaliser les services, réviser le cadre organique du Secrétariat Général aux Finances, renforcer des capacités, promouvoir l’esprit d’équipe, mettre en place une plateforme d’échanges et redynamiser le site Internet du ministère, mettre en place un coffrefort numérique de stockage et d’archivage des documents, étendre et opérationnaliser l’ENF en province. n


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conjoncture économique

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Au 10 février 2022, la confiance des grands patrons en nette augmentation

S

elon les données de réalisation de la production fin septembre 2021, la croissance du PIB réel se situerait à 5,7% contre une réalisation de 1,7% une année auparavant. Croissance impulsée principalement par le dynamisme de la branche extractive, dont la valeur ajoutée s’améliorerait de 8,2%, correspondant à une contribution à la croissance de 2,4 points. S’agissant du secteur tertiaire, il afficherait une croissance de 5,7% tirée essentiellement par les activités de la télécommunication, qui progresseraient de 11,4%, avec une contribution de 0,95 point à la croissance du PIB réel. Mais le secteur secondaire influerait faiblement sur la croissance économique à hauteur de 0,52 point. Les résultats des enquêtes effectuées auprès des entreprises, en décembre 2021, font état du maintien de la confiance des chefs d’entreprises quant à l’évolution conjoncturelle de [‘économie du Congo. Le solde global brut d’opinions des chefs d’entreprises s’est établi à +27,0% en décembre 2021 contre +26,3% en novembre de la même années. Confiance reflétée dans l’ensemble des secteurs d’activités, sur fond d’un environnement économique propice soutenu par le dynamisme des industries extractives et par les perspectives favorables perçues pour ce qui est des activités de construction. La deuxième semaine du mois de février 2022 a été caractérisée par la poursuite de la décélération du rythme de formation des prix sur le marché des biens et services. En effet, la variation de l’indice des prix à la consommation s’est située à 0,105% contre 0,115% la semaine précédente. Ce niveau d’inflation est imputable principalement aux variations des composantes «produits alimentaires et boissons non alcoolisées», «logement, eau, électricités, gaz, et autres combustibles» et «biens et services divers», lesquelles ont contribué

à l’inflation hebdomadaire de 25,04%, 38,02% et 15,6%, respectivement. En cumul et en glissement annuel, le taux d’inflation est ressorti respectivement à 0,693% et 5,445%. À conditions inchangées, il est attendu un taux d’inflation de 6,2% à fin décembre 2022, face à un objectif de 7,0% à moyen terme. La relative stabilité des prix observée depuis le début de l’année 2021 tient principalement de la bonne coordination des politiques macroéconomiques, et ce, en l’absence d’un choc majeur externe ou interne. L’exécution des opérations financières de l’Etat, au 11 février 2022, s’est soldée par un déficit de 29,8 milliards de CDF, résultant des recettes mobilisées de 173,0 milliards contre les dépenses exécutées de 202,8 milliards. Ce déficit a été couvert entièrement par les ressources tirées de l’émission des obligations du Trésor d’un import de 105,0 milliards de CDF. S’agissant particulièrement des dépenses exécutées, elles ont concerné principalement les dépenses courantes, dont celles relatives aux subventions (70,4 milliards) ainsi que les frais de fonctionnement des institutions et ministères (86,2 milliards). Par ailleurs, au 31 janvier 2022, la balance des opérations financières de l’Etat a affiché un excèdent de 114,9 milliards de CDF, lequel a conforté les marges de trésorerie antérieurement constituées. Les recettes mobilisées ont atteint 1.023,7 milliards de CDF et les dépenses se sont établies à 908,9 milliards. Il faut rappeler qu’au 31 décembre 2021, l’exécution des opérations financières de l’Etat s’est clôturée par un déficit de 393,1 milliards de CDF, résultant des recettes de l’ordre de 11.837,6 milliards de CDF contre des dépenses de 12.230,7 milliards, dont 78,6% et 9 3% ont été consacrées respectivement aux dépenses courantes et d’investissement. Ce déficit a été financé en grande partie par les ressources provenant des émissions

des Bons du Trésor (237,0 milliards de CDF) et l’utilisation des marges de trésorerie (156,1 milliards de CDF). S’agissant des cours des principaux produits intéressant l’économie congolaise, ils affichent, en majorité, des baisses hebdomadaires, Au 11 février 2022, le prix de la tonne du cuivre a enregistré une baisse de 0,05%, d’une semaine à l’autre, se situant à 9.880,00 $US, alors que celui du cobalt, à forte teneur, s’est maintenu à son niveau de la semaine précédente, soit à 75.055,19 $US, Le prix de l’once d’or a baissé de 0,18%, se situant à 1.808,32 $US. Par contre, le cours du pétrole a enregistré une hausse de 1,80%, se fixant à 90,65 $US le baril. Cette légère augmentation tient principalement des perspectives d’une demande solide, influencée notamment par l’annonce de la forte baisse des stocks américains de brut alors qu’il s’observe une baisse de l’offre avec l’interruption des activités de trois importantes raffineries américaines. Par ailleurs, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés se sont de nouveau accordés sur une légère hausse de la production faisant fi de la pression leur faite d’ouvrir grandement leurs vannes pour réduire les prix sur le marché. S’agissant des prix des produits agricoles, celui du riz a connu une hausse hebdomadaire de 3,98%, se fixant à 14,80 cents la livre suite notamment à la baisse de la production dans un contexte de pandémie. Les prix du maïs et du blé ont connu des baisses respectives de 3,90% et 2,56%, se fixant chacun à 235,94 $US et 771,50 $US la tonne. À fin janvier 2022, le volume des échanges des biens entre le Congo et le reste du monde a connu une forte hausse. En effet, la balance commerciale affiche un excédent de 418,06 millions de $US contre 13,47 millions observé au cours de la même période de 2021. Cette

évolution découle de l’accroissement des exportations ainsi que de la baisse des importations, dans un contexte de hausse des cours mondiaux des produits d’exportations. LE MARCHÉ DE CHANGE STABLE. Le marché de change demeure relativement stable sur ses deux segments, sur fond de la poursuite de la bonne coordination des politiques macroéconomiques, conjuguée à une conjoncture extérieure globalement favorable. Au 11 février 2022, le taux de change s’est établi à 2000,82 CDF sur le marché officiel et 2.032,00 CDF sur le marché parallèle, soit des taux de dépréciations hebdomadaires de la monnaie nationale de 0,05% et 0,10%, respectivement. En province, le taux de change moyen de la semaine est resté le même que celui observé une semaine plus tôt, soit à 2.018,9 CDF le dollar américain. Au 10 février 2022, les réserves brutes se sont situées à 3.4 milliards de $US, correspondant à. 3,03 mois d’importation des biens et services sur ressources propres. Ces réserves qui intègrent les allocations DTS devront baisser mécaniquement lorsque l’Etat se décidera d’utiliser sa quotité de DTS. Au 10 février 2022, la situation monétaire renseigne une baisse hebdomadaire de la base monétaire de 0,2%, soit 8,5 milliards de CDF. Une diminution de la monnaie centrale résultant d’un recul des actifs intérieurs nets de 321,9 milliards nonobstant la hausse des actifs extérieurs nets de 313,4 milliards. Au niveau des composantes, la régression de la base monétaire est notamment localisée au niveau des engagements envers les autres institutions de dépôts de 31,7 milliards de CDF, contrebalancée par une hausse de la circulation fiduciaire de 23,2 milliards. Dans le but de favoriser davantage le financement de l’économie congolaise, dans un contexte de ralentissement des tensions inflationnistes, le CPM,

Comité de Politique Monétaire, a décidé, lors de sa réunion du 30 décembre 2021, de baisser le taux directeur d’un point de pourcentage, lequel est passé de 8,5% à 7,5%. Toutefois, il importe de rappeler que depuis janvier 2022, la Banque Centrale du Congo applique la constitution de la réserve obligatoire selon la monnaie des dépôts. Cette mesure devrait améliorer notamment le financement de l’économie en monnaie nationale et contribuer à sa dédollarisation. Par ailleurs, la grille des coefficients de la réserve obligatoire restée inchangée. Les coefficients de la réserve obligatoire sur les dépôts en devises à vue et à terme sont respectivement de 13,0% et 12,0% et ceux sur les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme de 0,0%. Quant au Bon BCC, son encours global s’est établi à 58,0 milliards, venant de 60,0 milliards la semaine précédente, soit une injection de 2,0 milliards de CDF, justifiée par la baisse de la liquidité bancaire dans un contexte de stabilité aussi bien sur le marché des biens et services que sur celui de change. Au 11 février 2022, le volume mensuel des refinancements, au guichet des prêts à court terme, s’est chiffré à 200,0 milliards de CDF contre 650,0 milliards en janvier 2022. Pour rappel, au mois de février 2021, le volume global avait atteint 1.039,5 milliards de CDF. Sur le marché interbancaire, en cumul annuel, le volume des opérations s’est situé à 303,0 milliards de CDF contre 51,5 milliards à la période correspondante de 2021. Au 10 février 2022, les avoirs libres des banques se sont établis à 137,7 milliards de CDF, soit une diminution de 160,5 milliards par rapport à la semaine passée. En dépit de la stabilité actuelle de la conjoncture, l’économie congolaise demeure vulnérable et exposée à certains risques d’origine tant externe qu’interne. ◗ La faible couverture vaccinale ainsi que les risques d’un

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1546 | PAGE 13.

renforcement des mesures de restrictions de mouvement des personnes, avec l’apparition d’un nouveau variant Covid-19 ; ◗ La poursuite de la hausse des cours mondiaux du brut, comporte un potentiel d’inflation importée pour les pays importateurs nets, dont le Congo ; ◗ La hausse des prix des denrées alimentaires (dont le riz) sur les pays importateurs nets dont le Congo ; ◗ Tendance à la saturation des ports, la manque de containers qui ont un impact sur le délai de livraison des produits ; ◗ Le faible taux de couverture vaccinale, lié principalement à l’indisponibilité des vaccins et à la réticence de la population ; ◗ L’effritement des marges budgétaires, avec les risques sur la stabilité macroéconomique ; ◗ Le réajustement éventuel de la structure des prix de carburant à la pompe voulu par la profession pétrolière, lequel pourrait exercer les pressions sur les prix intérieurs. En vue de pérenniser la stabilité du cadre macroéconomique, il est indispensable de renforcer la coordination des politiques budgétaire et monétaire. Dans ce cadre, le trésor est encouragé à : ◗ publier le Plan de Trésorerie prévisionnel pour l’exercice 2022 en adéquation avec le Plan d’engagement budgétaire; ◗ disponibiliser les prévisions du PTR à horizon hebdomadaire pour besoin de prévision de la liquidité au niveau de la Politique monétaire; ◗ introduire progressivement les titres publics de longue maturité et réduire le volume des Obligations du Trésor par amortissement du principal pour éviter la pression sur la trésorerie ; ◗ lisser les dépenses (rémunération et autres) dans le mois au lieu de les concentre sur des courtes périodes; ◗ poursuivre les réformes visant la mobilisation des recettes ; ◗ veiller à la qualité de la dépense publique en renforçant la chaîne de la dépense et le respect

du pacte de stabilité; ◗ maintenir les négociations avec la profession pétrolière pour des révisions de la structure des prix par palier, afin d’éviter tout changement des prix du carburant à la pompe, susceptibles d’alimenter des tensions sur le marché. La BCC est encouragée à : ◗ maintenir le verrou central du dispositif mis en place dans le cadre du pacte de stabilité, portant exécution sur base caisse des dépenses publiques ; ◗ obtenir et exploiter davantage les PTR prévisionnels, en vue d’améliorer la gestion de la liquidité; ◗ produire un budget en devise 2022 en cohérence avec le PTR annuel. ◗ surveiller les fluctuations de la liquidité et s’assurer de l’équilibre entre l’offre et la demande de liquidité bancaire par des réponses adéquates à l’aide des instruments de la politique monétaire; ◗ renforcement de la policy mix ; ◗ mettre en œuvre les reformes retenues dans le cadre du programme avec le FMI. Rappelons que dans son ouvrage consacré au «Nouvel environnement commercial de l’Afrique en cette période perturbée», la Banque mondiale appelle les pays africains à développer et diversifier leur participation au commerce international et aux chaînes de valeur, afin de réduire la pauvreté à grande échelle et transformer les économies de la région. En dépit d’une croissance rapide enregistrée ces dix dernières années, le volume des exportations africaines demeure faible comparé à d’autres régions du monde, soit 3% du commerce mondial. Les exportations africaines restent peu diversifiées, attestant une grande concentration des produits à l’exportation, principalement les matières premières. Cette situation tient particulièrement de l’approche classique héritée de la colonisation et perpétuée par tous les gouvernements qui se sont succédés après les indépendances.

source BANQUE CENTRALE n


international

conjoncture économique

|

ÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EN 2021 ET 2020 Fin décembre 2020 BRANCHES D’ACTIVITÉS

Fin septembre 2021

VA

VAR (%)

Contr. Crois. PIB Reel %

Contrib en point de croiss

VA

VAR %

Secteur primaire

5868,6

7,1

178,1

3,09

6230,6

6,2

49,2

2,81

Agriculture, forêt, élevage, chasse et pêche

2006,2

2,5

22,5

0,39

2053,8

2,4

6,5

0,37

Agriculture

1926,1

3,1

26,1

0,45

1981,1

2,9

7,5

0,43

- Vivrière

1894,7

3,1

25,5

0,44

1952,5

3,1

7,9

0,45

- Rente

31,4

3,8

0,5

0,01

28,5

-9,0

-0,4

-0,02

Sylviculture

76,6

-9,2

-3,6

-0,06

69,0

-9,9

-1,0

-0,06

Élevage, pêche et chasse

3,6

3,0

0,0

0,00

3,7

3,0

0,0

0,00

3862,4

9,7

155,5

2,70

4176,85

8,1

42,7

2,44

22,3

-7,9

0,0

0,000

22,4

0,7

0,0

0,001

3840,1

9,7

155,5

2,70

4154,4

8,2

42,7

2,44

Secteur secondaire

2007,6

-4,932

-47,4

-0,823

2075,8

3,4

9,3

0,529

Industries manufacturières.

1345,5

-7,2

-47,6

-0,83

1404,0

4,3

7,9

0,45

- Industrie alimentaires, boissons et tabac

1126,5

-6,6

-36,3

-0,63

1181,9

4,9

7,5

0,43

- Autres industries manufacturières

219,0

-10,1

-11,2

-0,19

222,1

1,4

0,4

0,02

Électricité, gaz, vapeur et eau

80,8

1,5

0,6

0,01

83,9

3,9

0,4

0,02

Bâtiment et Travaux publics

581,4

-0,1

-0,4

-0,01

587,9

1,1

0,9

0,05

Secteur tertiaire

4872,0

0,2

4,6

0,08

5147,7

5,7

37,5

2,14

Transports et Télécommunication

1615,4

10,0

67,0

1,16

1776,8

10,0

21,9

1,25

- Transports

858,8

-3,5

-14,1

-0,24

897,5

4,5

5,3

0,30

- Télécommunication

756,6

30,8

81,1

1,41

879,3

16,2

16,7

0,95

Commerce

1792,2

-3,3

-27,5

-0,48

1861,1

3,8

9,4

0,53

Autres services marchands

1137,8

-4,5

-24,7

-0,43

1177,7

3,5

5,4

0,31

- Banques et assurances

189,4

-3,9

-3,5

-0,06

195,5

3,2

0,8

0,05

- Autres services

948,3

-4,7

-21,1

0,37

982,2

3,6

4,6

0,26

417,3

-5,9

-11,9

-0,21

425,6

2,0

1,1

0,07

- Éducation

12,0

-5,0

-0,3

0,00

12,2

2,0

0,0

0,00

- Santé

2,0

8,0

0,1

0,00

2,1

4,0

0,0

0,00

403,3

-6,0

-11,7

-0,20

411,4

2,0

1,1

0,06

-90,7

-3,9

1,7

0,03

-93,6

3,2

-0,4

-0,02

PIB au prix de base

12748,2

2,4

135,3

2,35

13454,1

5,5

95,9

5,5

Taxe sur les produits

132,1

-37,0

-35,3

-0,61

162,0

22,6

4,1

0,2

PIB aux prix constants

12880,3

1,7

100,0

1,74

13616,1

5,7

100,0

5,7

PIB hors mines

9017,94

-1,3

-55,5

-0,96

9439,22

4,7

57,3

3,3

Extraction - Extraction des Hydrocarbures - Extraction des mineraux, pierres...

Services d’administration publique

- Autres services non marchands SIFIM

Contr. Crois. Contrib en PIB Reel % point de croiss

Source: BCC.

ÉVOLUTION DES OPÉRATIONS FINANCIÈRES DE L’ÉTAT EN 2021 ET 2020 (EN MILLIARDS DE CDF) CUM. ANNUEL

CUM. ANNUEL

VARIATION 2021/2020

DÉC. 2020

DÉC. 2021

Douanes et accises (DGDA)

2026,3

Impôts directs, indirects (DGI)

CUMUL DÉCEMBRE

SITUATION AU 31/01/2022

SITUATION AU 11/02/2022

CUMUL ANNUEL RÉAL. FÉVRIER 2022

3032,2

49,6

245,5

67,8

313,3

3582,8

6248,1

74,4

507,1

38,8

545,9

Recettes non fiscales (DGRAD)

1193,2

1938,2

62,4

187,2

65,6

252,8

Pétroliers Producteurs

156,1

371,7

138,0

83,7

0,0

83,7

Dons et autres recettes

65,9

247,5

275,5

0,2

0,8

1,0

Total revenus et dons

7024,4

11837,6

68,5

1023,7

173,0

1196,7

Dépenses courantes

6886,9

9615,0

39,6

758,9

172,9

931,8

Salaires

4758,2

5453,0

14,6

528,1

8,4

536,4

Intérêt sur la dette

26,1

64,6

147,4

8,0

1,2

9,2

Dont dette extérieure

22,1

40,6

83,6

0,0

1,2

1,2

Frais de fonct. Inst. et Min.

1537,0

2371,5

54,3

191,3

86,2

277,5

Institutions Politiques

709,2

1217,9

71,7

71,6

63,5

135,2

Ministères

827,8

1153,6

39,4

119,6

22,7

142,3

Dépenses en capital

251,0

1138,4

353,6

81,3

1,5

82,8

Amortissement de la dette

215,5

508,9

136,1

0,0

13,6

13,6

Autres dépenses

408,4

968,3

137,1

68,7

14,8

83,5

0,0

0,0

0,0

RUBRIQUES

Dont Élections

200,0

Total dépenses (+amort. dette)

8011,7

12230,7

52,7

908,9

202,8

1111,7

Solde (intégrant amort. dette)

-987,4

-393,1

-60,2

114,9

-29,8

85,0

Source: BCC.

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1546 | PAGE 14.


international

conjoncture économique

|

COURS DES PRODUITS MINIERS ET ÉNERGÉTIQUES 31-déc.-21

31-janv.-22

3-févr.-22

4-févr.-22

7-févr.-22

8-févr.-22

9-févr.-22

10-févr.-22

78,36

89,36

91,39

93,36

92,73

90,93

91,18

90,65

14,04

2,27

2,16

-0,67

-1,94

0,27

-0,58

0,82

9677,00 -0,34

9875,00 2,05

9780,00 -0,96

9870,00 0,92

9849,00 -0,21

9755,00 -0,95

9880,00 1,28

-0,05

70715,00

70720,00

70720,00

70715,00

70710,00

70715,00

70720,00

0,74

0,01

0,00

-0,01

-0,01

0,01

0,01

66556,29

75055,19

75055,19

75055,19

75055,19

75055,19

75055,19

75055,19

1818,18

12,77 1785,71 -1,79

0,00 1805,05 1,08

0,00 1808,32 0,18

0,00 1808,32 0,00

0,00 1808,32 0,00

0,00 1808,32 0,00

0,00 1808,32 0,00

-0,18

Var. hebdo

Pétrole (brent) $/baril Variation (en %) Cuivre LME $/tm Variation (en %) Cobalt Londres $/ tonne Variation (en %) Cobalt (Cathode 99,80) $/tonne. Variation (en %) Or New York $/o.t. Variation (en %)

9710,00 70195,00

Var. hebdo

-0,00

0,00

Source: Banque Centrale du Congo.

COURS DES PRODUITS AGRICOLES Riz Chicago $/tonne

31-déc-20

31-janv-22

3-févr-22

4-févr.-22

7-févr.-22

8-févr.-22

9-févr.-22

10-févr.-22

14,63

15,06

15,38

15,28

15,45

15,26

15,09

14,80

2,94

2,09

-0,65

1,15

-1,23

-1,15

-1,92

761,25

751,75

763,25

768,75

778,75

785,00

771,50

-1,23

-1,25

1,53

0,72

1,30

0,80

-1,72

230,15

226,75

228,13

233,55

232,44

237,78

235,94

5,52

-1,48

0,61

2,38

-0,47

2,29

-0,77

Variation (en %) Blé Chicago $/tonne

770,75

Variation (en %) Maïs Chicago $/tonne

218,11

Variation (en %)

3,92 -2,56 -3,90

Source: Banque Centrale du Congo

ÉVOLUTION COMPARATIVE DE LA BALANCE DS BIENS 2021-2022 (En millions de USD) CUMUL FIN JANVIER

MOIS

2021

2022

Variations (%)

EXPORTATIONS

1 349,07

1 568,50

16,27

IMPORTATIONS

1 335,60

1 150,44

- 13,86

SOLDE GLOBAL

13,47

418,06

3 003,64

Source: Banque Cenrale du Congo sur base des données de la DGDA, l’OCC et la Commission Interministérielle d’Harmonisation des Statistiques Minières et autres.

ÉVOLUTION DU TAUX D’INFLATION HEBDOMADAIRE (En %) 0,180 % 0,160 % 0,140 % 0,120 % 0,100 % 0,080 % 0,060 % 0,040 % 0,020 %

Taux hebdo 2020

0,000 %

S1

Taux hebdo 2021

S2

S3

Taux hebdo 2022

S4

S1

JANVIER

S2 FÉVRIER

ÉVOLUTION DU TAUX DE CHANGE À KINSHASA Taux de change CDF/1 USD Taux indicatif

Var. en %

Taux parallèle acheteur

vendeur

moyen

Taux indicatif

Var. en % par rapport à fin déc. 2021

Taux parallèle acheteur

vendeur

moyen

Taux indicatif

Taux parallèle acheteur

vendeur

moyen

Écart parallèle moyen et indicatif en %

en CDF

2,23

44,69

31-déc-21

1999,97

2040,00

2049,33

2044,67

7-janv-22

1999,11

2040,67

2049,33

2045,00

0,04

-0,03

0,00

-0,02

0,04

-0,03

0,00

-0,02

2,30

45,89

14-janv-22

1999,84

2043,33

2053,33

2048,33

-0,04

-0,13

-0,19

-0,16

0,01

-0,16

-0,19

-0,18

2,42

48,49

21-janv-22

1999,89

2030,00

2040,67

2035,33

0,00

0,66

0,62

0,64

0,00

0,49

0,42

0,46

1,17

35,44

28-janv-22

1999,09

2023,33

2031,67

2027,50

0,04

0,33

0,44

0,39

0,04

0,82

0,87

0,85

1,42

28,41

31-janv-22

1999,74

2022,67

2031,00

2026,83

-0,03

0,03

0,03

0,03

0,01

0,86

0,90

0,88

1,36

27,10

1-févr-22

2000,14

2023,33

2031,67

2027,50

-0,02

-0,03

-0,03

-0,03

-0,01

0,82

0,87

0,85

1,37

27,36

2-févr-22

2000,44

2025,00

2033,33

2029,17

-0,01

-0,08

-0,08

-0,08

-0,02

0,74

0,79

0,76

1,44

28,73

3-févr-22

2000,19

2025,00

2035,00

2030,00

0,01

0,00

-0,08

-0,04

-0,01

0,74

0,70

0,72

1,49

29,81

4-févr-22

1999,84

2025,00

2035,00

2032,00

0,02

0,00

0,00

0,00

0,01

0,74

0,70

0,72

1,51

30,16

7-févr-22

2000,36

2025,00

2035,00

2030,00

-0,03

0,00

0,00

0,00

-0,02

0,74

0,70

0,72

1,48

29,64

8-févr-22

2000,08

2025,33

2034,00

2029,67

0,01

-0,02

0,05

0,02

-0,01

0,72

0,75

0,74

1,48

29,59

9-févr-22

2000,95

2027,00

2035,00

2031,00

-0,04

-0,08

-0,05

-0,07

-0,05

0,64

0,70

0,67

1,50

30,05

10-févr-22

2000,93

2027,00

2035,00

2031,00

0,00

0,00

0,00

0,00

-0,05

0,64

0,70

0,67

1,50

30,07

11-févr-22

2000,82

2028,00

2036,00

2032,00

0,01

-0,05

-0,05

-0,05

-0,04

0,59

0,65

0,62

1,56

31,18

-0,05

-0,15

-0,05

-0,10

Variation hebdo Source: Banque Centrale du Congo

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1546 | PAGE 15.


international

la vie

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Covid-19 semble désormais être une banale petite grippe

K

inshasa et les grandes villes du pays ont désormais retrouvé toute leur ambiance. L'annonce en a été été faite officiellement mardi 15 février au lendemain de la fête des amoureux, la Valentine's Day Valentine. Le pays a décide d’alléger les mesures de lutte contre le Covid-19. Le couvrefeu décrété le 18 décembre 2020 sur tout le territoire national de 21 heures à 5 heures, a été levé, sauf dans le Nord-Kivu et l’Ituri, deux provinces de lest du pays en état de siège. Le couvre-feu avait été décrété pour lutter contre la propagation du coronavirus et, désormais, le Congo n’impose plus de test Covid-19 aux voyageurs « complètement vaccinés ». Au regard de l’évolution de la pandémie de SARS-CoV-2 dans le pays, il a été décidé la « levée immédiate du couvre-feu sur toute l’étendue du pays sauf pour les provinces sous état de siège » à savoir, le Nord-Kivu et l’Ituri, a déclaré le ministre des médias, Patrick Muyaya Katembwe, porte-parole du gouvernement. Le gouvernement a décidé aussi « la suppression de test Covid-19 à l’entrée du territoire national pour tout voyageur complètement vacciné » ainsi que pour tout voyageur des vols domestiques, at-il poursuivi dans le compte-rendu d’une réunion présidée par le Chef de l'Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. « La levée du couvrefeu ne signifie nullement la fin de la pandémie » dans le pays, a expliqué Muyaya qui a averti que le risque de connaître une cinquième vague est réel au regard de «la saisonnalité» observée ces deux dernières années. Il a rappelé que le port obligatoire et correct de masque est de « stricte application » dans les lieux de travail, les écoles, les universités, les lieux de culte et de commerce, les banques, les lieux de déroulement des activités sportives,

Avec la levée des restrictions lundi, les Anglais se sont précipités sur les terrasses des pubs et restaurants. A Londres, les rues du quartier de Soho étaient bondées dans la soirée. DR. dans plusieurs ministre de la Santé. les hôpitaux, dans les nouveau», a déclaré pays en dehors de Les Pays-Bas avaient le 15 février, lors transports en coml’Union européenne imposé certaines des mun, les restaurants, d'une conférence de seront abandonnées, les établissements presse, le ministre de restrictions les plus mais les voyageurs strictes d’Europe en la Santé Ernst Kuid’hébergement des pays membres décembre après une ainsi que les édifices pers, les Pays-Bas flambée des contami- devront toujours annonçant la levée publics. Cependant, nations causées par présenter une preuve pour le Dr Jeande la plupart des le variant Omicron, de vaccination ou un Jacques Muyembe restrictions sanitaires test négatif. avant de les lever Tanfum, chef des pleine d’espoir, bien Ce ministre qui a experts chargés de la que la pandémie due progressivement. pris ses fonctions en Les Pays-Bas, qui lutte contre le Coau SARS-CoV-2 ne comptent environ janvier au sein du vid-19, «la quatrième soit «pas terminée». 17 millions d’habinouveau gouvernevague causée par «Vendredi prochain, tants, ont enregistré ment de Mark Rutte, le variant omicron nous reviendrons avait rapidement est derrière nous», aux heures de ferme- un nombre impressignalé qu’il souhaijustifiant ces mesures ture normales», a-t-il sionnant de plus de 482.000 contaminatait ramener la sociéd’allègement. Cepen- ajouté. tions la semaine derté à la normale. Les dant, il s’est observé Pays-Bas ont connu nière, chiffre néanque «l’épidémie surNI DISTANCIAdes manifestations vient en RDC entre TION SOCIALE, NI moins en baisse de violentes en 2021 22 % par rapport à la les mois d’avril et MASQUES. contre les restricsemaine précédente. juillet», a-t-il averti. Les Pays-Bas ont tions liées à la panLes limites du Pays d’environ 90 donc annoncé la ledémie de Covid-19, nombre d’invités vée, dès le 25 février, millions d’habitants, la police tirant des de la plupart des res- autorisés à domile Congo compte coups de semonce cile prennent fin trictions sanitaires, seulement «224.958 immédiatement, tout et blessant plusieurs malgré un nombre personnes complècomme la recomman- manifestants à Rottement vaccinées». toujours élevé des terdam en novembre. Malgré ce faible taux contaminations dues dation de toujours privilégier le télétraLe gouvernement de couverture vacciau variant Omicron. vail, qui passe à la néerlandais rééva117.261 cas et 12 nale, le pays semble moitié de la semaine. luera la situation le plutôt épargné par le morts en moyenne Les bars et restau15 mars, a annoncé le chaque jour pendant Covid-19, qui a offirants, qui doivent, ministre. ciellement tué 1.355 la semaine du merpour l’instant, ferAu Royaume-Uni, personnes sur les credi 9 au mardi 15 mer leurs portes à 22 depuis l'abandon 85.839 cas diagnostifévrier 2022. 71,6% heures, pourront, dès fin janvier du port qués. de la population vendredi, rester oudu masque ou du Le Congo n'est complètement vacverts jusqu’à 1 heure pass sanitaire dans pas seul à vouloir cinée (au 12 février du matin, à l’instar les boîtes de nuit, le tourner le dos au 2022, source JHU). des boîtes de nuit, nombre de cas quoCovid-19. En Europe, Le passe sanitaire tidien n'a pas augfinalement autorion peut citer des tombera et les bars, sées à accueillir les menté. Le pays a-t-il pays comme le Dane- boîtes de nuit ainsi fêtards. «Les jeunes réussi son pari face mark, la Norvège, que restaurants doivent pouvoir au variant Omicron? le Royaume Uni qui retrouveront leur déployer leurs ailes», Si les Britanniques ont levé la plupart «heure de fermeture a déclaré le ministre furent les premiers des restrictions. En normale», comme de la Santé. à être confrontés attendant d'autres. avant la pandémie, Les visiteurs devront massivement au Cette pandémie a annoncé l’exécutif. néanmoins présenter variant, le nombre s'est-elle transformée La distanciation soun test négatif, afin de cas quotidien en petite grippette, ciale et les masques n'a jamais excédé la forme amoindrie ne seront plus obliga- de se rendre à des 180.000, soit bien de la grippe, comme toires dans la plupart événements de plus moins qu'en France, des lieux publics et la de 500 personnes. l'appelait déjà l'exLes masques ne par exemple, où le période de quaranprésident améripic se situait au-descain, le Républicain taine en cas de conta- seront obligatoires que dans les transsus des 360.000 cas à mination passera à Donald Trump? ports en commun et la mi-janvier. Mais le cinq jours. Pays enregistrant virus circulait beau« Nous pouvons être à l’aéroport, a égaleune baisse des hosoptimistes mais nous ment annoncé le gou- coup. Or, comme le pitalisations et des vernement. Les inter- rappelle Le Figaro, devons aussi être contaminations, les le 27 janvier, le réalistes », a ajouté le dictions de voyager Pays-Bas «ouvrent à LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1546 | PAGE 16.

gouvernement britannique avait fait le pari d'abandonner les principales restrictions en vigueur, à commencer par le retrait du port du masque, le pass sanitaire plus obligatoire dans les établissements de nuit et le télétravail plus recommandé non plus. Très longtemps critiqué à cause notamment du scandale du «Partygate» dans lequel il est empêtré, le Premier ministre Boris Johnson semble finalement avoir fait le choix payant, détaillent les journaux britanniques. Si les Britanniques n'étaient qu'à 90.000 cas quotidiens fin janvier, ils s'étaient stabilisés aux alentours des 80.000 cas, bien moins par exemple qu'en France (200.000 environ). Un élément est à prendre en compte tout de même : le fait que le pays était «en décrue épidémique assez rapide, avec un taux de reproduction du virus de 0,7», expliquait le professeur Antoine Flahault cité par Le Figaro. Les courbes constatées étaient bonnes même si le nombre de cas ne baissait que très légèrement, mais les tests effectués étaient aussi beaucoup moins importants. En revanche, un élément était à prendre en compte, selon les médias britanniques : les chiffres des hospitalisations. Selon les chiffres du mois de janvier, le RoyaumeUni comptait 16.000 malades dont 600 en réanimation. Après deux ans de pandémie, on ne s’habituait toujours pas au plongeon abyssal des statistiques de fréquentation. Empêtrée entre Brexit et Covid, la Grande-Bretagne n’a évidemment pas échappé à la tendance générale, dévissant en 2021 encore plus qu’en 2020. L’an dernier, la destination a accueilli 600.000 visiteurs français, un chiffre en baisse de 80% par rapport au 3,6 millions de touristes qui avaient fait le voyage depuis l’Hexagone en 2019. Les dépenses ont suivi la même pente, passant de 1,4 milliard de livres en 2019 à 0,2 en 2021. Des chiffres inimaginables il y a encore deux ans sur

un marché essentiel pour la destination : la France représente en temps normal son deuxième marché en nombre de visiteurs, et le 4e en termes de dépenses. Heureusement, les perspectives s’annoncent meilleures pour 2022 et un vent de reprise flottait mardi matin à l’Ambassade du Royaume, à Paris, où VisitBritain a exposé sa stratégie de relance devant un parterre de professionnels du tourisme. Depuis quelques jours, le RoyaumeUni a en effet levé la quasi-totalité des restrictions de voyages, ouvrant grand les portes aux voyageurs complètement vaccinés. Les autres doivent encore effectuer deux tests de dépistage, avant le voyage et à J+2, mais ne sont plus soumis à aucune mesure de quarantaine. De quoi pousser un ouf de soulagement pour les pros présents et entrevoir un vrai redémarrage de l’activité si la situation sanitaire se maintient. Si la Grande-Bretagne n’envisage par le retour à des niveaux similaires à ceux de 2019 avant 20232024, la France est toutefois considérée comme l’un des marchés européens où la croissance sera la plus rapide. Signal positif : après s’être effondrées en 2020 et 2021, les capacités aériennes au départ de la France vers le UK flirtent déjà avec celles de 2019. La Grande-Bretagne se classe aussi au 6e rang parmi les destinations concurrentes envisagées en Europe (pour un voyage de loisirs), et première destination d’Europe du Nord. Et 2022 s’annonce riche en événements, qui offrent un coup de projecteur bienvenu à la destination après deux années de disette touristique. À commencer bien sûr par le Jubilé de Platine de la Reine Elizabeth II, marquant les 70 ans de son accession au trône. Il sera célébré du 2 au 5 juin mais les festivités dureront en réalité tout au long de l’année 2022, portées par de nombreuses expositions et événements. avec AGENCES n


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la vie

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L'homme qui vivra 1000 ans est déjà né

L

'homme vat-il bientôt pouvoir vivre des centaines d'années, voire échapper à la mort ? Depuis plusieurs siècles, l’immortalité fait rêver l'être humain. Les avancées attendues en médecine au cours des prochaines années permettraient désormais de se rapprocher de la vie éternelle. Quelles en seraient les conséquences ? Le point sur la quête de la vie éternelle. C’est indéniable : on vit aujourd’hui plus longtemps qu’il y a 100 ans. Rien qu’entre 2000 et 2019, on a noté une hausse de l’espérance de vie de six ans. L'homme qui vivra 1000 ans est déjà né... Chirurgien-urologue, président de la société DNAVision et auteur de «La Mort de la mort» (Editions JC Lattès), Laurent Alexandre se fait connaître comme cofondateur du site Doctissimo en 1999, puis par ses prises de position dans les années 2010 sur le développement de l'intelligence artificielle, le recul de la mort, la génétique et le transhumanisme. Souvent présenté comme futurologue, il intervient régulièrement dans les médias au cours des années 2010 : il est notamment chroniqueur dans Le Monde et L'Express. Il est aussi particulièrement suivi sur Twitter et YouTube. Il décrypte les projets de Google dans le domaine des NBIC (nano-technologies, biotechnologies, intelligence artificielle et sciences du cerveau). Google prépare-t-il l'homme du futur ? Oui, ses dirigeants veulent changer le monde et l'humanité. En quelques années, ils ont racheté ou créé un grand nombre de sociétés du secteur des NBIC (nano technologies, biotechnologies, intelligence artificielle et sciences du cerveau), comme DeepMind, Boston

Livres et émissions télés s'accumulent sur la mortalité. Ci-bas, Laurent Alexandre, né le 10 juin 1960 à Paris, haut fonctionnaire et urologue de formation, est un entrepreneur, chroniqueur, écrivain et militant politique français. DR. la justice d'un pays pourra exiger de lire notre cerveau pour contrôler les images auxquelles nous pensons... On doit au moins s'interroger. Au XXIe siècle, le débat gauche-droite fera d'ailleurs place à une opposition entre les transhumanistes, qui voudront vivre plusieurs siècles en étant biologiquement modifiés, et les bioconservateurs.

Dynamics ou Calico. A l'horizon 2035, ils ambitionnent d'allonger l'espérance de vie de vingt ans. Ce qui serait une révolution philosophique, puisque cela signifierait qu'on ne se rapprocherait pas de notre mort d'ici à 2035. Ils ont débauché de hauts responsables de grands laboratoires, notamment chez Roche, et des spécialistes du vieillissement. Ils ont aussi confié leur programme d'intelligence artificielle à Ray Kurzweil, le chef de file du courant transhumaniste. Qu'est-ce que le transhumanisme ? C'est le fait d'utiliser toutes les NBIC pour tuer la mort et augmenter les capacités intellectuelles de l'homme, puis d'interfacer notre cerveau avec l'intelligence artificielle. Les transhumanistes étaient des rigolos new age que personne ne prenait au sérieux, jusqu'à ce que les industriels ré-

cupèrent leurs idées. C'est une forme de religion technologique. Kurzweil a d'ailleurs créé une école prosélyte en Californie, la Singularity University. Elle forme les spécialistes des NBIC et véhicule cette idéologie. Elle est financée par Google. Comment Google compte-t-il s'y prendre pour allonger l'espérance de vie ? Ils n'ont pas encore dévoilé leur stratégie. Le sujet est en friche car l'industrie pharmaceutique et la médecine ne se sont jamais préoccupées de retarder la mort indépendamment des maladies. Mais Google pourrait par exemple exploiter les travaux réalises récemment sur des animaux : des chercheurs de Harvard ont transfusé du sang de jeune souris dans l'organisme de souris plus âgées. Ils sont ainsi parvenus à refabriquer des neurones dans le

cerveau de ces dernières, à réactiver les cellules souches et à rajeunir le fonctionnement cellulaire. On constate donc que le vieillissement est réversible. Bien sûr, ce sera beaucoup plus complexe à réaliser sur les êtres humains. Mais la nouveauté est que cela paraît possible. L'inversion du vieillissement permettra parallèlement de lutter contre les maladies qui lui sont directement liées, comme le Parkinson. Le premier homme qui vivra mille ans est déjà né. Devrons-nous vivre en connexion avec des machines ? En effet. Fabriquer de nouveaux neurones dans une boîte crânienne limitée imposera peut-être d'effacer certains souvenirs. D'où l'idée de Google de télécharger le cerveau sur des circuits intégrés et de l'interfacer avec l'intelligence artificielle. Selon son directeur du déve-

loppement, on installera demain des implants intracrâniens. Ils nous apporteront par exemple des réponses aux questions avant qu'on se les pose. Ce type d'implants existe déjà pour les victimes de troubles psychiatriques ou de la maladie de Parkinson. Ils créent des impulsions qui permettent de redémarrer certains circuits neuronaux défectueux. Faire passer une idée dans le cerveau est plus ambitieux. Il faudra poser des implants nanométriques sur chaque neurone. Les NBIC permettront sans doute d'y parvenir. L'intelligence artificielle ne risquet-elle pas de nous dépasser ? Kurzweil prévoit qu'elle dépassera l'intelligence humaine en 2029 et qu'en 2045, elle sera 1 milliard de fois plus puissante que les 8 milliards de cerveaux humains réunis. Les ordinateurs battent déjà nos champions d'échecs depuis longtemps. On vient aussi de démontrer qu'un logiciel expert réalise de meilleurs recrutements qu'un spécialiste de ressources humaines. La nouveauté est qu'on envisage maintenant une conscience artificielle douée de libre arbitre, capable de penser ellemême, sans support biologique. Pour l'affronter, l'homme

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sera sans doute tenté d'accroître ses propres capacités. Il va y avoir un combat entre le silicium et le neurone. Ce combat est perdu d'avance... Pas forcément. Notamment si vous dopez le neurone et le sélectionnez. La génétique représente deux tiers de nos capacités intellectuelles. C'est triste, mais l'éducation et l'école n'en sont responsables que pour un tiers. Demain, on pourra sélectionner les embryons dotés d'un fort potentiel intellectuel. Les Chinois ont déjà commencé à sequencer le génome des surdoués pour identifier les variantes génétiques de l'intelligence. Cela heurte nos valeurs humanistes, mais pourra-ton résister? Faut-il forcément s'inquiéter de ces avancées ? Tous ces projets modifient clairement l'humanité. Cela implique de signer un pacte faustien avec les technologies NBIC. L'immortalité a un prix. Le célèbre physicien britannique Stephen Hawking et le fondateur de Microsoft, Bill Gates, s'inquiètent du développement de l'intelligence artificielle. Même le fondateur de DeepMind, la filiale de Google, a admis qu'elle pourrait un jour décider de nous exterminer. Songez aussi que, demain,

Ne faut-il pas déjà stopper Google? Peut-être pas maintenant. Mais si demain, cette société devient le leader mondial de la robotique, de l'informatique, de l'intelligence artificielle et de la lutte contre la mort, elle aura alors un pouvoir considérable. Il serait alors logique de la démanteler, quel que soit son talent. Google n'a pas de concurrent dans ce domaine ? Pas vraiment. Apple va sans doute développer de plus en plus d'applications dans la santé, mais ils sont dans une stratégie de business traditionnelle. Ses dirigeants ne sont pas mus, comme ceux de Google, par l'idéologie transhumaniste. Ces derniers sont plus proches du Vatican que du Nasdaq. Et la France? Peutelle lutter sur ce secteur des NBIC ? L'Europe est larguée. Nous avons de petites start-up, mais l'épicentre des NBIC est bien en Californie. Et à un degré moindre en Corée du Sud et en Chine. En France, c'est pire, et notre énarchie en est largement responsable. Je le sais d'autant mieux que j'ai fait l'ENA! Nos élites sont technophobes, obsédées par Florange et Petroplus. Elles ne voient pas venir le danger majeur du déclassement de notre pays. Propos recueillis par GILLES TANGUY n Lu dans CAPITAL.


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le rêve d’auto |

La Nigériane Nissi était à la conception du nouveau Range Rover 2022

L

e chanteur nigérian primé aux Grammy Awards, Damini Ebunoluwa Ogulu connu sous le nom de scène de Burna Boy, a offert sa Bentley à sa petite sœur, Jehovah-Nissi Ogulu, pour célébrer le succès de celleci dans la création du nouveau Range Rover 2022 qui remplace la ligne lancée en 2012. Damini Ebunoluwa Ogulu, une star pleine de caprices - attendue le 25 décembre dernier à Dakar pour un concert, puis le 1er janvier, puis le 12 février, il ne s'est finalement produit que le 13 février, après de longues heures de retard - a offert sa Bentley, à sa sœur pour avoir pris part à la conception du Range Rover 2022. Burna Boy a eu ces mots à sa sœur : - « Eh bien, félicitations Nissi. Tu es maintenant la propriétaire officielle de la Bentley (puisque tu as refusé que je t’en achète une nouvelle). Je t’aime », a-t-il écrit. - « Oui. Meilleur frère de tous les temps. Laisse-moi garder celui-ci jusqu’à ce que le nouveau arrive s’il te plaît. Je t’aime», a répondu Nissi. Humm…! C’est via une story Instagram, que le chanteur nigérian a partagé une capture d’écran des échanges de sa sœur avec le constructeur automobile Land Rover, au Royaume-Uni. « Présentation du #New Range Rover. Le #Range Rover le plus désirable jamais créé». Citant le tweet de la société, Nissi a exprimé : «Après trois ans de travail sur ce projet, je suis heureuse de le voir maintenant révélé au monde». Saluant la jeune dame pour la conception, la société a écrit : « C’est une caractéristique merveilleuse de la conception et de l’ingénierie. C’est un moment de grande fierté pour nous tous». «Ce fut un plaisir de faire partie de l'équipe de donner vie à cette belle voiture au cours des trois dernières années et je suis heureuse de la voir enfin dévoilée au monde», a déclaré

Ci-haut, le Range Rover 2022. Ci-bas, Jehovah-Nissi Ogulu et son frère Damini Ebunoluwa Ogulu alias Burna Boy. DR.

Nissi. Avant de travailler sur le nouveau Range Rover, la musicienne était ingénieure de projet pour Jaguar Land Rover entre 2016 et 2018, lorsqu'elle a travaillé dans plusieurs départements, notamment la conception de produits axée sur le client et les opérations de véhicules spéciaux. La nouvelle s'ajoute au portefeuille croissant de réalisations de cette auteure-compositeuse et multiinstrumentiste née à Port Harcourt, qui

comprend également le titre de directeur créatif de Spaceship Entertainment et la fondatrice de Creele Animation Studios. Nissi est titulaire d'un baccalauréat en génie mécanique de l'Université de Warwick. Elle est également ingénieure agréée certifiée, spécialisée dans la conception et l'innovation de produits durables. Musicienne, graphiste, animatrice et ingénieure, le son de la Nigériane Jehovah-Nissi Ogulu se définit par une fusion

de pop urbaine, d'afro-jazz, de house et d'afrobeats. Elle est à l'origine de l'EP Ignite de 2020 et est signée au Spaceship Collective avec son frère Burna Boy, lauréat d'un Grammy. Elle est également la fille du directeur musical de renommée internationale Bose Ogulu. NISSI OGULU FAISAIT PARTIE DE L’ÉQUIPE. La sœur du chanteur Burna Boy «Nissi» faisait partie de l’équipe qui a conçu

le nouveau Range Rover SUV 2022. Le Range Rover redessiné a finalement fait ses débuts mondiaux remplaçant le modèle sortant qui existe depuis 2012. Il rivalisera avec les modèles à vente rapide comme la BMW X7, Mercedes-Maybach GLS 600, Aston Martin DBX ainsi que le tout nouveau Lexus LX 600 SUV 2022. En plus de nombreuses centrales qui seront disponibles pour les acheteurs, Land Rover a déclaré

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que la cinquième génération du Land Rover Range Rover SUV obtiendra également un modèle entièrement électrique, dont la sortie est prévue en 2024. Chaque pièce de cette Nigériane a été faite pour ressembler à des pièces de puzzle dans des couleurs psychédéliques de rouge et de bleu. La collection a fait ses débuts à Londres et maintenant à Lagos à la Red Room Gallery, Victoria Island. Elle répond à quelques questions

sur sa collection : Nissi a du mal à se souvenir. - « Peut-être quand j’avais trois ans. Je me souviens d’avoir dessiné des bandes dessinées et des dessins animés de Spiderman. Le dessin est un talent que je pense devoir partager avec le monde ». - « J’ai suivi des cours d’art quand j’étais à l’université, mais je les ai abandonnés parce qu’ils étaient plus concentrés sur la partie académique et que je voulais peindre». Quelle est l’intersection entre votre art et votre musique ? Pour Nissi, l’art est une continuation de sa musique. - « Vous pouvez sentir la musique dans mon art ». Elle montre du doigt un tableau qui a des touches de piano, un violon et une guitare. - « J’appelle ça l’harmonie ». Qu’est-ce que ça fait de venir d’une famille aussi talentueuse et comment cela vous affecte-t-il ? - « Mes parents sont parmi les personnes les plus libérales qu’on puisse trouver. Ils ont toujours été pour l’excellence, peu importe ce que vous faites, vous avez juste dû être le meilleur. Vous pourriez être un pousseur de brouette, assurez-vous simplement d’être bon dans ce domaine ». Combien de temps a duré cette collection ? - « Il m’a fallu quelques mois pour la terminer. Chaque pièce a sa propre signification ». Pourquoi y a-t-il du riz dans toutes vos toiles ? (Dans chacune des œuvres de Nissi, il y a du riz, mais il se marie parfaitement qu’il est facile de manquer). - « En Afrique, nous mangeons beaucoup de riz. Il symbolise la communauté. Je veux que mon art se nourrisse ». Que pensez-vous de l’onde NFT ? (Les TNT sont des peintures numériques négociées en ligne à l’aide de cryptomonnaies). Nissi dit : - « J’en fais certainement partie ». Pour l’exposition d’art, ses amis et sa famille sont venus la soutenir. Sa mère Bisi Ogulu était là, et bien d'autres. avec AGENCES n


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Ça fait du bien de varier les plaisirs

À

la faveur d’un plan cul imprévu, une jeune femme a eu la très agréable surprise de redécouvrir son pouvoir de désirabilité et de renouer avec ce petit bout d’ellemême qu’elle avait un peu mis de côté, après deux ans de libido ronronnante, confinement oblige. Elle raconte. Ce n’était pas prévu au programme. Comme tant d’autres trentenaires actives un peu cliché, je n’avais même pas l’espace mental sans parler de l’envie spécifique - d’envisager d’ajouter un plan cul régulier à mon couple libre fort épanouissant : il semblait que j’étais condamnée à répéter « Ces temps-ci, je suis charrette mais la semaine prochaine ça va se calmer » jusqu’à ma mort, sans que « ça » ne se calme jamais puisque je suis l’idiote qui se cale une soirée chaque jour et se demande le dimanche pourquoi elle est surbookée. Faisons le tour du propriétaire : au moment où cette histoire débute, j’ai un compagnon avec lequel je roucoule le parfait amour, un job qui m’épanouit, des amies et amis aussi fidèles que drôles, une sexualité tout à fait délicieuse, et trop de séries en retard pour avoir envie de passer mes soirées ailleurs que devant Netflix. Bref, je suis bien, merci les jolis garçons mais vous pouvez aller voir mes potes célibataires plutôt, elles seront ravies de prendre un verre en votre compagnie. Mais vous savez comment ça se passe. Ça arrive quand on ne s’y attend pas, quand on n’a « pas le temps », «pas besoin de ça en plus». Débarque alors une personne qui a le toupet d’être intéressante, amusante, charmante, et d’avoir des jolies mains qu’on se surprend à imaginer un peu trop souvent ailleurs que dans ses poches. C’est ainsi qu’a commencé l’aventure du sex friend qui m’a reconnectée à ma sensualité. La rencontre n’est que peu originale, je

Sensualité : une force parmi tant d'autres. DR.

vous la fais courte. Un pote de pote, loin d’être désagréable à regarder ; des passions en commun ; des discussions de plus en plus fréquentes, d’abord au fil de la journée puis le soir aussi, et le matin, tiens ; et, puis, un jour on parle de sexualité - d’abord comme une blague, puis plus franchement. COVIDÉE, SENSUALITÉ ABANDONNÉE. Il aime ce que j’aime, je pratique déjà ce qui l’intrigue, son imagination me taquine délicieusement le cerveau et, à ce moment-là, bien que rien ne soit encore fait, bien que je ne sache pas s’il est seulement intéressé par moi, il me faut bien l’avouer : j’ai déjà envie de coucher avec lui. Bonus indispensable: je suis en relation libre et peux donc avoir des relations sexuelles avec d’autres hommes que mon compagnon (et vice versa) sans que ça ne remette en question mon couple. Sur le papier, rien ne m’empêche de me lancer. Dont acte. Quelques regards par en-dessous autour d’une bière n’ayant pas suffi à transmettre mes intentions, je me suis fendue, après un petit mois de conversations soutenues, d’un subtil « J’ai très envie de coucher avec toi ». Ô joie, ô culotte qui s’envole, lui aussi ! Depuis, nous nous explorons joyeusement et régulièrement, tout en devenant bons potes - avec des discussions franches pour nous assurer qu’aucun de nous deux ne développe des sentiments, et que cet « arrangement » informel continue à ne nous apporter que du plaisir. Car, vous

le savez, je le sais, l’ingrédient secret des relations saines, c’est ? La communication, oui, voilà, une gommette pour tout le monde ! Je vous imagine curieuse mais je vais vous décevoir : je ne suis pas là pour vous raconter par le menu les parties de jambes en l’air avec mon nouvel amant tout beau tout chaud. Tout juste vous confierai-je qu’elles sont aussi intenses que plaisantes. Car le sujet qui m’anime aujourd’hui, ce n’est pas ce petit move secret qu’il fait avec ses doigts, c’est la façon dont cette relation m’a reconnectée à ma sensualité après des mois à l’avoir mise de côté. Je ne vous apprends rien : 2020, 2021, c’était la hess. À plein de niveaux plus importants que ma petite personne. Mais aussi au niveau de ma sensualité (un terme que je préfère à « féminité », un peu trop stéréotypé), de ma désirabilité, que j’avais grosso modo remisée dans un placard avec mes plans de voyage au bout du monde. Confinements en pyjama, télétravail en jogging et déprime généralisée n’ont pas fait grand bien à mon rapport à moi-même, je m’en rends maintenant compte. Bien que j’ai mieux vécu les isolements que beaucoup, bien que ma santé mentale n’en a heureusement pas trop pâti, j’ai peu à peu déconnecté de mon corps, lequel se retrouverait enfermé dans une routine sans fin, réduit à une forme de machinerie efficace que personne, ou presque, ne voyait. Je ne suis pas de celles qui « s’habillent bien » même seules chez elles : entre sens pratique (on ne va pas salir

ses jolies tenues pour rien) et amour du confort, je suis devenue il y a des années cette personne qui se change en rentrant du boulot pour « se mettre à l’aise ». Ma mère, donc, mais passons. Alors quand le boulot est devenu la maison, eh bien mes tenues de maison sont devenues celles du boulot. T-shirts extra larges, legging de sport et chignon brouillon, vous connaissez l’outfit que je baptiserai «de la réunion Zoom avec webcam éteinte». Par chance, je ne suis pas non plus de celles qui ont intégré l’idée selon laquelle il faut toujours être désirable aux yeux de « son homme ». Pendant les confinements, mon mec m’a vue pas lavée, pas épilée, pas maquillée, pas sapée, mais il avait déjà vu tout ça avant, à chacun de nos dimanches paresseux, et il n’était pas en meilleur état ! Loin de lui l’idée de me mettre la pression là-dessus - et c’est réciproque. Ça ne l’empêchait pas de faire voler mes culottes en coton quand l’envie nous en prenait. Je me suis sentie respectée et aimée, même pendant tous ces mois de pandémie. Mais sensuelle ? Pas vraiment. COMME UNE TERRE À EXPLORER. Ma vie sexuelle de couple a pris les contours confortables d’une routine agréable : sans nous prendre le chou avec la fréquence ou l’intensité de nos rapports, mon compagnon et moi avons suivi nos instincts, nous chatouillant parfois quotidiennement lorsqu’on avait la tête à ça, faisant parfois des pauses de plusieurs semaines quand le cœur n’y était pas. Car comme tout le monde, nous avons pâti de cette période stressante, et nous avons traversé des bouleversements personnels, professionnels, amicaux, familiaux. Assez de prises de tête pour nous couper de temps à autre l’énergie de faire des bêtises sous les draps. Rien ne me déplaisait, dans cette routine. Rien ne me manquait. Mais quand est arrivée cette brise de nouveauté sur ma sexualité, c’était

comme redécouvrir le piment d’Espelette : ce n’est pas que la nourriture est fade sans, c’est que parfois, ça fait du bien de varier les plaisirs bon sang ! On nous promettait des pénuries de capotes à cause des restrictions sanitaires poussant les gens à ne faire que coucher ensemble pour se divertir. On prédisait des tsunamis de bébés-confinements issus de couples ayant profité de ce temps pour concevoir. On croyait que le Covid allait nous rendre horny on main. Bon, eh bah, pas du tout. Pas chez moi en tout cas. Le Covid m’a mise en mode self-care : ce n’était pas le moment de me challenger, de me faire violence, de sortir de ma zone de confort. Tenir bon et être heureuse, bon an mal an, un jour après l’autre jusqu’à la fin de cette foutue pandémie, c’est déjà très bien. Sauf que j’avais oublié un petit détail: s’il y a bien une «petite» chose qui peut me rebooster, c’est d’explorer ma sexualité ! J’ai toujours vu le sexe comme un terrain de jeu, un immense parc d’attractions dans lequel se lancer avec joie, fastpass autour du cou et barbe à papa géante à la main. Mais les confinements m’avaient poussée à arrêter d’explorer les allées, préférant monter encore et encore dans le même manège. (J’arrête là la métaphore sinon je vais finir par comparer le Big Splash à ma chatte et ceci n’est pas un article sur le squirting.). Une sexualité épanouie pour la femme que je suis passe par de l’exploration, des tentatives, de la nouveauté, des surprises, des ratés, des fous rires, des découvertes. Que ce soit avec un partenaire différent, en tentant des pratiques inédites, ou en twistant simplement des actes que je fais déjà régulièrement. (En parlant de ça, je valide cette position pour le doigtage, c’est très sympa.) La chance a fait que mon nouveau sex friend a deux qualités - en plus de ce fameux petit move dont je vous ai déjà parlé - idéales pour mon envie d’explorer: il est très curieux,

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et très franc. « QU’EST-CE QUI TE PLAÎT AU LIT ? ». Ce qui veut dire que 99% des choses qui me tentent l’intriguent au moins assez pour qu’il leur donne une chance, et qu’il me dit clairement ce qui, lui, l’excite, l’intéresse, lui plaît ou le bloque totalement. Eh oui, la communication, on y revient ! Il m’a très vite posé, et me pose encore très souvent, la question à mille euros. Celle que j’avais un peu trop oubliée dans la routine du Covid et des pyjamas froissés. Celle, pourtant, qu’il faut se poser, régulièrement, franchement, et sans peur ! À savoir : au fait, tiens, dites donc… qu’estce qui me plaît, à moi, au lit ? Derrière cette question se cachent mille autres interrogations qui m’ont poussée, l’air de rien, à refaire le tour d’aspects de moi que j’avais laissés se mettre en sommeil. Comment est-ce que je me sens désirable ? Mon compagnon n’est pas très lingerie, mon plan cul est fou de dentelle, mais ce n’est pas ce que je veux savoir. Comment est-ce que moi, je me sens la plus sensuelle, la plus excitante, la plus puissante dans mon désir et mon plaisir ? Comment est-ce que j’ai envie de me sentir, pendant le sexe? Réconfortée, libérée, accompagnée, portée, sublimée, dominée, vénérée? Quelle énergie me permet le plus de lâcher prise et de me sentir en connexion avec moi-même ? Pourquoi est-ce que telle pratique me plaît ? Qu’est-ce qui se passe dans mon corps et dans ma tête quand je fais ceci, quand on me fait cela ? Qu’est-ce qui fait que certains actes vont m’attirer, d’autres me révulser? Est-ce qu’il y a des pratiques que je réserve à mon couple? Si oui, pourquoi est-ce que je les considère plus intimes ou amoureuses que d’autres? Qu’est-ce que ça dit de mon rapport à la sexualité ? Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à ces questions. Il n’y a pas de résultat éliminatoire, et c’est OK de ne pas savoir y répondre du pre-

mier coup - sinon, les discussions intéressantes seraient bien courtes ! C’est se poser ces questions qui compte, comme un petit check envers soi-même, pour vérifier qu’on est toujours alignée avec sa sexualité, qu’on est toujours épanouie, qu’il n’y a pas de frustrations sousjacentes ou d’envies non exprimées. D’ailleurs, j’en place une pour les ressources comme MojoUpgrade ou le BDSM Test (malheureusement en anglais) et les jeux du style de l’excellent Discultons, une création de la maison féministe Gender Games pour ouvrir les échanges sur la sexualité, sans stéréotypes dépassés ni culture du viol larvée ! Forcément, m’interroger sur ma sexualité, et la pratiquer de façon différente, avec un nouveau partenaire, m’a menée à y penser beaucoup plus souvent qu’auparavant. Là où c’était devenu un non-sujet, un aspect de ma vie simple et plaisant, c’est à nouveau un terrain de jeu dans lequel je prends plaisir à m’amuser, seule comme accompagnée. Et comme le dit le slogan, ce qui fait du bien à l’intérieur se voit à l’extérieur. Ce n’est pas tant que ce plan cul régulier a amélioré ma vie sexuelle de couple, parce qu’elle n’en avait pas besoin; c’est que me reconnecter ainsi à ma sexualité, et donc à ma sensualité, a amélioré ma vie à plein de petits niveaux. Je me sens plus désirable, ce qui me fait traverser le monde avec un peu plus de confiance en moi, les épaules plus droites, le menton plus haut, les yeux plus pétillants. J’ai réfléchi à ce qui me mène à me sentir belle, ce qui fait que je me sens plus souvent belle, puisque je sais quelle jolie culotte, quelle tenue, quel maquillage correspond le plus à l’image de moi que j’ai envie de présenter. Je me suis rappelé que je peux séduire, plaire, surprendre, exciter ; qu’au milieu de toutes les facettes qui me composent, il y a celle d’un être sexuel et sexué, d’une femme qui désire, qui aime être désirée.


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Ça tire à balles réelles à droite

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roite ou extr-eêdroite, qu'importe ! Entre Marine Le Pen et Éric Zémmour voire avec Valérie Pécresse, ça tire à balles réelles. Entre la candidate d'extrême droite et l'eurodéputé Nicolas Petit tour de ces élus qui sont partis du Rassemblement national partis rallier le candidat de Reconquête ! ces dernières semaines... «Non, ce n'est pas une saignée». C'est en tout cas ce qu'a affirmé, le 16 février, Jordan Bardella, le président a.i du Rassemblent national, sur France Inter. Face aux défections qui s'accumulent dans le camp de Marine Le Pen, au profit d'Eric Zemmour, en vue de la présidentielle, l'eurodéputé ne cille pas «la dizaine d'élus» partis : «Nous avons un peu plus de 1.000 élus locaux sur le terrain». A moins de deux mois du 1er tour, le 10 avril, l'ambiance n'est pas au beau fixe au RN. Mardi, Nicolas Bay a été accusé d'avoir transmis des informations confidentielles à Éric Zemmour. Ce «comportement parfaitement immoral» lui vaut d'être suspendu «de son porte-parolat de campagne ainsi que de toutes ses autres responsabilités» au sein du parti d'extrême droite. Nicolas Bay va déposer une plainte pour diffamation contre le RN, a-t-il expliqué à Franceinfo, confirmant une information de BFMTV. Il réfléchissait déjà à la meilleure façon de quitter le Rassemblement national, c'est finalement la direction du parti qui a dégainé la première. Ce départ vers le camp d'en face devrait se confirmer dans les prochains jours. Et ce n'est que le dernier d'une longue liste ces dernières semaines. Petit rappel. 3 novembre : Jean Messiha. La migration a pris dix semaines, mais Jean Messiha, ex-délégué national aux études du RN, a rejoint le camp Zemmour après avoir quitté le parti de Marine Le Pen début novembre. Parmi les divergences exposées dans l'hebdomadaire Valeurs actuelles par le chroniqueur de CNews et C8, la position du parti sur l'Islam. Selon lui, cette religion «pose un problème à la France», là où Marine Le Pen «considère que l'islam en tant que religion n'est pas un problème pour la France».

au conseil municipal de Marseille, Stéphane Ravier se rallie à Eric Zemmour le 10 février et quitte «toutes les instances parisiennes» du parti d'extrême droite à la suite d'un conflit avec un conseiller de Marine le Pen au sujet d'un parrainage. Marine Le Pen a tenu à rappeler à Stéphane Ravier, «défenseur de la culture et de l'identité française», «les règles de la courtoisie française qui fait que, quand on part de quelque part, on appelle ou on passe un SMS».

«Non, ce n'est pas une saignée». Entre Marine Le Pen et Éric Zemmour, ça en a pourtant. DR. Après le «Pourquoi je quitte dite dans l'histoire politique». la municipalité de Marseille, le RN», Jean Messiha revient Le candidat Zemmour s'est Stéphane Ravier. Ce dernier dix semaines plus tard, le 14 empressé de l'accueillir chaleu- ne souhaite en effet pas l'évicjanvier, toujours dans Valeurs reusement: «Bienvenue dans tion de Sophie Grech. Deux actuelles pour répondre à sa la Reconquête, cher Damien ! semaines plus tard, Stéphane propre question : «Pourquoi je Comme toujours, ton insolence Ravier rejoindra Éric Zemrejoins Eric Zemmour». Il deet ton courage ont choisi le bon mour. vient alors un des porte-parole combat !» du candidat de Reconquête !. 21 janvier : Gilbert Collard. 1 février : Maxette Pirbakas. «Combien iront à la rivière? «Ce n'est pas un parti poli19 janvier : Jérôme Rivière. Boire de cette eau?», se tique le RN, c'est un clan». La Première grande défection, demande le 21 janvier l'eurodéputé européenne Maxette l'eurodéputé Jérôme Rivière, député RN Gilbert Collard, Pirbakas critique vivement qui change de bord le 19 janqui se met en scène dans une son camp et annonce le 1er vier, alors qu'il est l'un des vidéo sur sa page Facebook. février qu'elle rejoint Éric Zemporte-parole de la campagne Il y annonce à demi-mot qu'il mour. Selon elle, «il y avait un présidentielle de Marine Le va rejoindre Eric Zemmour malaise au niveau du RN». Pen, et chef de la délégation et lance, d'un air faussement Elle évoque des divergences RN au Parlement européen. énigmatique : «Demain, je politiques à propos d'un dos«L'incapacité que le RN a vais me baigner à la rivière... sier sur la «croissance verte et montrée à gagner ces élections Rubicon». Dès le samedi 22 bleue», ou encore une réunion régionales est la démonstrajanvier, Gilbert Collard assiste en décembre, où elle n'a «pas tion flagrante que Marine Le au meeting d'Eric Zemmour été conviée». Pen n'est pas en situation de à Cannes, actant de fait son Éric Zemmour n'est «pas du gagner l'élection présidendépart du Rassemblement tout» raciste. «Il est déjà venu tielle», estime-t-il dans Le national. en Guadeloupe», argumente Parisien annonçant son rallieMaxette Pirbakas au micro ment à Eric Zemmour. Selon 31 janvier : Sophie Grech de Guadeloupe La 1ère pour lui, Marine Le Pen «est incaLes défections ne concernent expliquer son choix. «On voit pable de reconnaître certaines pas seulement des personqu'il n'est pas encore le fin évidences comme le «grand nages médiatiques, mais politicien, c'est ce qui me plaît remplacement» qui conduit au aussi des élus plus discrets. Fin en lui». déclassement des Français». janvier, Sophie Grech, élue RN D'autres vont lui emboîter le des quartiers nord de Mar2 février : Charles Perrot pas très rapidement. seille, et conseillère régionale et Gabriel de Peyrecave. de la région Provence-AlpesAutre figure locale du RN, 20 janvier : Damien Rieu. Côte d'Azur, annonce qu'elle a Charles Perrot rejoint Eric Dès le lendemain, Damien accordé son parrainage à Eric Zemmour le 2 février après Rieu, ancien responsable de Zemmour pour la présidenplus de vingt ans au sein de Génération identitaire, antielle. la formation politique des nonce sur Twitter qu'il rejoint Le même jour, Marine Le Pen Le Pen. Ancien conseiller à son tour Eric Zemmour. annonce sur Europe 1 qu'elle régional, anvien président de Cet assistant parlementaire sera exclue du RN. «Elle a groupe RN à la région pentravaille alors pourtant pour signé une promesse de parraidant douze ans, il coordonne l'eurodéputé Philippe Olivier, nage et effectue là un parjure», désormais la collecte des parbeau-frère et proche conseiller ne décolère pas la candidate. rainages du parti Reconquête de Marine Le Pen. «Les résul«Et elle le fait alors qu'elle ! dans le département de la tats (du RN) stagnent, voire sait qu'on n'a pas encore les Loire. Charles Perrot emboîte régressent», constate-t-il. Il saparrainages. (...) C'est indigne le pas d'un autre cadre du lue, à l'inverse «le combat des de sa part». Cette annonce RN dans la Loire, Gabriel de idées» mené par l'ancien poléprovoque une scission : quatre Peyrecave. miste de CNews. Ce candidat élus se retirent du groupe «fusée» «dénonce le «grand municipal RN, pour protester 10 février : Stéphane Ravier. remplacement»», et a «réussi contre la position du président Seul sénateur du parti, égaleà créer une dynamique inédu Rassemblement national à ment président du groupe RN

16 février : et maintenant, Nicolas Bay ? Début février déjà, Marine Le Pen l'avait dans le viseur. En déplacement à Madrid accompagnée de l'eurodéputé Nicolas Bay, tenté de rejoindre Zemmour, elle s'exaspère des (suite en page 8). Le journal Le Soft International est une publication de droit étranger propriété de FINANCE PRESS GROUP en abrégé FINPRESS Groupe, FPG. FINANCE PRESS GROUP RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M Le Soft International Global site lesoftonline.net lesoft.be Kin’s kin-s.net LeSoftConcept LeWebSoftConstruct InterCongoPrinters Radio Télé Action Masimanimba. Grand Bandundu info@lesoft.be SIP-AFRIMAGES B-1410 Belgique. Tél 00-32-488205666. Fax 00-322-3548978. eFax 00-1-707-313-3691 DIRECTEUR GÉNÉRAL. Yerkis Muzama Muzinga. Phone +243-818371479. Directeurs associés Yves Soda. Christophe Dandy Lukeba. DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Pold Levy Maweja. RESPONSABLES ÉDITORIAL. T. Matotu D. Dadei Pold Levy Maweja Alunga Mbuwa. DIRECTION COMMERCIALE. Phone +243-818371479. Directeur de la publication. Munyonga Mubalu. AMP Agences et Messageries de la Presse belges. Accords spéciaux. Belgique. Trends. Trends, Tendances. Le Vif/L’Express. Knack. © Copyright 2022 FINPRESS. Imprimé à Kinshasa InterCongoPrinters Autorisation de diffusion en R-DC. M-CM/LMO/0321/MIN/08 datée 13 janvier 2008.

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