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international THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER

Sa dream team le lâche SINCE 1989 N°1547 | LUNDI 28 FÉVRIER 2022 | 20 PAGES €7 $8

Moïse Katumbi Chapwe avait tôt déployé une stratégie intelligente. Voici que ses équipes plient bagage à commencer le grand stratège Lutundula Apala. DR. LE SOFT INTERNATIONAL A ÉTÉ RÉPERTORIÉ PAR LE SITE DU THE NEW YORK TIMES COMME UNIQUE NEWSPAPER EN ZONE AFRIQUE CENTRALE.


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LA UNE DU SOFT

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Lâché par sa dream team

L'ex-gouverneur milliardaire fragilisé politiquement

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Moïse Katumbi Chapwe avait tôt déployé une stratégie intelligente. Voici que ses équipes plient bagage à commencer le grand stratège Lutundula Apala. DR.

l avait mis le niveau très haut, visé le toit de la cime, recruté une dream team socio-politico-intellectuelle, réunissant des personnalités venues de tous les horizons, de l'est, de l'ouest, du sud, du nord, capables de mobiliser pour lui, de le porter haut, plus haut, au pouvoir, au pouvoir suprême. Mais la dream team a perdu quatre de ses hommes clés : un ancien ministre de la Défense, Charles Mwando Nsimba décédé le 12 décembre 2016 à Bruxelles ; un ancien Conseiller spécial du Président de la République en matière de sécurité, Pierre Lumbi Okongo disparu le 14 juin 2020 à Kinshasa ; un ancien gouverneur de province (et pas n’importe laquelle, n’importe lequel, Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza mort le 21 août 2021 à Luanda en Angola ; et, bien avant tout - ce qui

avait tout précipité - la personne qui fut son mentor, Augustin Katumba Mwanke emporté dans un crash aérien le 12 février 2012… Certes, si chaque personne est unique et irremplaçable, restent à l’homme la chance et le talent, la réactivité et l'inventivité. Moïse Katumbi Chapwe ne manque rien. Ni l'équipe qui l'entoure désormais. Sauf que l'accident en politique est légion quand les données changent. Avec la nouvelle vague de départs annoncés, dans un contexte et un climat nouveaux, où la sociologie pèse plus que la communication dans laquelle il excelle et les finances, la dream team va-t-elle tenir la barre haute ? *** Dans une vie passée, cette salle fut une salle de classe. Le 16 septembre 2015, elle ouvre ses portes sous de mauvais augure. C'est une réunion d'urgence du bureau de la plate-forme politique de Joseph Kabila dont c'est le lieu de rencontre.

Sur ce site, à califourchon entre la riche commune de la Gombe et la vieille commune de Kintambo, se nichait jadis, enfoui sous des arbres centenaires, le QG du puissant homme du régime qui y entretenait un modeste bureau semblable à celui d'un maître d'école primaire. TOURNANT KATUMBI. Originaire du Katanga, Augustin Katumba Mwanke était revenu au Congo en mai 1997 avec le régime Kabila qui a chassé Mobutu du pouvoir. Cet ingénieur civil mécanicien parti en Afrique du Sud chercher un emploi dans les mines et dans la banque, est recruté à Kinshasa comme conseiller, grâce à ses contacts sud-africains, au cabinet du ministre des Finances Mawampanga Mwanananga qui, à son départ, en janvier 1998, le recommande à son éphémère successeur Fernand Tala-Ngai. Quand, en avril 2001, après l'assassinat de Laurent-Désiré Kabila et l'avènement

de son fils Joseph Kabila Kabange, Freddy Matungulu Mbuyamu Ilankir hérite du portefeuille des Finances, mais aussi celui de l'Économie et du Budget, il retrouve l’effacé mais efficace conseiller avec qui il avait tissé un lien et qui l’avait placé au poste. Matungulu avait été recruté à Washington où il travaillait au Fonds Monétaire International mais repart en février 2003 dans la capitale fédérale américaine après avoir mis la clé du géant ministère sous le paillasson, craignant pour sa sécurité, à la suite d'un dossier avec le gouvernement zimbabwéen de Robert Mugabe. Katumba Mwanke a été très vite découvert par les Kabila, père et fils. En 1997, il est nommé vicegouverneur du Katanga, puis, l'année suivante, il est titularisé gouverneur. Le 14 avril 2001, il fait son entrée au gouvernement comme ministre délégué à la présidence de la République chargé du portefeuille de l'État. Mais son nom est cité dans diverses transac-

tions financières illicites notamment dans un rapport d'un groupe d'experts des Nations Unies portant sur l'exploitation illégale des ressources minières. Le 11 novembre 2002, Katumba Mwanke quitte le gouvernement mais, tapis dans l'ombre, il reste l'homme fort du régime. Sur papier, il est tour à tour secrétaire général du Gouvernement, ambassadeur itinérant, membre cofondateur du parti présidentiel Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, PPRD, secrétaire général de la majorité présidentielle. Il fait, défait, place, déplace qui il veut. Il n'y a pas de décision, pas de nomination qui soit prise sans qu'il n’ait donné un avis préalable. Tout le cercle fermé de Joseph Kabila est de son obédience, et répond de lui. Cela ne fait pas que des amis… Katumba Mwanke est le mentor de Katumbi Chapwe. C’est lui qui le positionne dans le sérail, lui offre le gouvernorat du grand Katanga

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minier, le protège et le défend contre tout... Mais Katumba meurt le 12 février 2012 dans un crash resté flou. A bord du jet privé de Moïse Katumbi, avec le ministre des Finances Augustin Matata Ponyo Mapon et d'autres personnalités clé du régime, il se rendait à Lubumbashi, alors capitale du grand Katanga, avec escale sur la piste de Kavumu, à Bukavu. C'est à l'atterrissage sur cette piste que le crash a lieu. Moïse Katumbi perd ainsi l'homme avec qui il préparait son devenir politique. Sous ces énormes abris d’arbres, entre la Gombe et Kintambo, la réunion d'urgence du 16 septembre 2015 regroupe l'équipe politique du régime. Cette réunion se tient comme toutes les autres sur ordre du président de la République. Mais celle-ci marque un tournant : imposé par l'agenda personnel du puissant gouverneur, le début de la fin du règne se dessine. Deux jours auparavant, (suite en page 3).


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LA UNE

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Lâché par ses ministres, l'ex-gouverneur du Katanga politiquement fragilisé (suite de la page 2). le 14 septembre, Kabila avait réceptionné, à son plus grand étonnement, un troisième courrier venant de membres de sa majorité et non des moindres. Une lettre ouverte. Ces membres se réclament du G-7 : son ancien ministre de la Défense devenu 1er Vice-président de l'Assemblée nationale Charles Mwando Nsimba, l'homme chargé de la sécurité de l'État - son Conseiller spécial en matière de sécurité Pierre Lumbi Okongo, l'ancien gouverneur du Katanga Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza, un député de Likasi, Dany Banza Maloba, l'ancien ministre de l'Environnement José-Endundo Bononge, le ministre du Plan Olivier Kamitatu Etsu et un député juriste constitutionnaliste qui s'est fait une renommée à la Conférence nationale souveraine des années Mobutu, Christophe Lutundulu Apala Pen'Apala. Sur ces sept signataires, trois (Mwando, Kyungu, Banza) viennent du Katanga, la province d'origine de Kabila. D'autres en nombre hésitent à se manifester mais pas longtemps. Certains décident d’abandonner leurs portefeuilles ministériels pour rejoindre Katumbi. Dans ces trois lettres ouvertes reçues fin février, début mars et mi-septembre 2015, les signataires de ces trois lettres qui avaient soutenu Kabila dès le lendemain de l’Accord de Sun City, ont initié et conduit sa plate-forme politique - AMP (Alliance pour la Majorité Présidentielle) devenue MP (Majorité Présidentielle) - ont retourné leur veste. Ils l'accusent de chercher à se maintenir au pouvoir, le pressent de s'en aller au plus vite afin que des élections « démocratiques et transparentes se tiennent dans les délais constitutionnels » en 2016, et qu'il y ait alternance démocratique à la tête du pays. Y voyant un acharnement, Kabila outré donne ordre à son bureau politique d'entendre d'urgence «ces frondeurs» pour en tirer toutes les conséquences. Gonflé à bloc, le groupe présent à la réunion, rejette tout dialogue politique préconisé par Kabila, réclame la prési-

Lubumbashi, dimanche 10 février 2022. Inauguration en grande pompe de l'énorme siège du parti Ensemble. Sans têtes d'affiche. DR.

dentielle dans les délais constitutionnels et, en colère, vide la salle. Le clash attendu... L’annonce publique du clash avait été apprêtée. Mais c'est le groupe resté en salle qui prend le devant, convoque les médias, fait l'annonce d'«auto-exclusion des frondeurs». Une page vient d’être tournée. GUERRE AVEC KABILA. Membre du PPRD, président provincial du PPRD/Katanga, le très médiatisé puissant gouverneur du Katanga, qui draine des foules dans cette province certes mais aussi dans tout l'espace swahiliphone, très connu notamment pour ses investissements dans son club de foot, le Tout Puissant Mazembe, qui avait, dès décembre 2014, à son retour d'un séjour de deux mois en Europe, interdit «un troisième penalty injuste » qui pousserait le public à descendre sur le terrain après deux «faux penalties», quitte, le 29 septembre, son poste de gouverneur, claque la porte du PPRD, rallie le groupe des frondeurs. « Moïse Katumbi est notre partenaire privilégié », déclare en chœur le G-7. « Il est le candidat commun des formations politiques composant la plate-forme pour la présidentielle prévue le 27 novembre 2016 », poursuit-il.

Entre Kabila, Moïse Katumbi et le G-7, la guerre est ouverte. Le 20 mai 2016, à bord d'une ambulance, avec un médecin et son épouse, Katumbi Chapwe rejoint l'aéroport de Lubumbashi, embarque pour l'Afrique du sud, se rend en Europe. Une semaine auparavant, il avait été blessé au cours d'affrontements devant le tribunal où il était attendu pour être jugé pour «recrutement de mercenaires américains». Un dossier dans lequel il risquait la peine de mort. L'exil durera trois ans. Si le G-7 a vu le jour pour le porter à la présidence de la République, l'ex-gouverneur, accusé d'avoir détenu sous le nom de Moïse Katumbi d’Agnano une nationalité autre que la nationalité congolaise, est interdit de concourir à la présidentielle. Mais, depuis l’étranger, le multi-millionnaire mobilise les médias, ne lâche rien… Début août 2018, il veut rejoindre le Congo mais n’y parvient pas par son jet privé interdit de se poser en territoire congolais. Il tente le tout pour le tout. Il veut déposer sa candidature à la présidentielle qui a lieu le 30 décembre 2018. Il décide de passer par la frontière terrestre mais des camions bloquent la frontière zambienne alors que le parquet annonce que l'ancien gouverneur serait mis «en état d’arrestation immé-

diate» en cas de retour, «inculpé» pour «atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’État». Il existe un autre procès retentissant. Une affaire dite Stoupis de spoliation immobilière qui lui vaut une condamnation à trois ans de prison, puis un acquittement. Si, le 20 mai 2019, Katumbi Chapwe regagne le Congo, c'est suite au changement de régime intervenu le 24 janvier 2019. Le nouveau président de la République dont il n'a pas soutenu la candidature, portant celle de Martin Fayulu Madidi, de la coalition Lamuka, a accepté de lui délivrer un passeport. Engagés par l'ancien gouverneur, des lobbystes américains payés ont joué aussi un rôle. « J’ai un grand rôle, celui d’opposant», déclare-t-il sur le média belge francophone Rtbf avant de décoller pour le Congo. Le 20 mai 2016, c'est en opposant à Kabila dont il fut auparavant l'allié qu'il avait quitté le pays. Le 20 mai 2019, c'est en opposant à Félix Tshisekedi qu'il revient, écrit le média. Mais le contexte et le climat ont changé. Le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a rompu la coalition de gouvernement avec Kabila et a organisé des consultations auxquelles a pris part un groupe de Lamuka désormais scindé en deux. Le 26 avril 2021, une

équipe gouvernementale est formée autour du premier ministre JeanMichel Sama Lukonde Kyenge. Elle englobe six ministres du parti Ensemble de Moïse Katumbi lancé en mars 2018 depuis l'Afrique du sud. Or, cinq au moins de ces ministres - Séraphine Kilubu Kutuna, viceministre de la Défense, Modeste Mutinga Muttuishayi, ministre des Affaires humanitaires, Muhindo Nzangi, ministre de l’Enseignement supérieur, Christophe Lutundula, vice-premier en charge des Affaires étrangères - lâchent désormais publiquement le puissant gouverneur. Christophe Lutundula Apala Pen'Apala, l’un des initiateurs du G-7, déclare, le 21 février 2022, sur Rfi : «Je crois que les choses sont claires. Je participe à l’action du gouvernement. Le bilan du gouvernement, c’est aussi mon bilan. Je suis au gouvernement, mon chef, c’est le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Ce serait quand même illogique de rester au gouvernement et de ne pas souhaiter que le président Tshisekedi continue. D’autant plus que la première fois, c’était la phase de déminage. L’héritage était tellement lourd qu’il n’y avait pas d’illusion à se faire en pensant que dans cinq ans, le Congo va changer (...). Donc je travaille totalement

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- et Moïse Katumbi le sait - pour que le gouvernement réussisse. Nous sommes membres de l’Union sacrée, avec Ensemble pour la République. Je suis fidèle au chef de l’État, je travaille à sa réussite. Pour moi, il faut continuer le travail sous le label de l’Union sacrée et sous le leadership de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, que nous soutenons. Ce serait tout de même ridicule que d’être dans ce gouvernement, de travailler aux côtés du président Tshisekedi, et de dire demain que nous avons échoué et que «Monsieur le président, ne continuez pas…». Ça, ça ne va pas quand même! La logique la plus simple, c’est de dire : «Je jette l’éponge. Je m’en vais…». Je n’ai pas envie de jeter l’éponge». Un vrai camouflet pour l'homme qui voit son affiche de rêve imaginée en 2015 réduite en lambeaux même s'il continue à drainer médias et foules, mais qui pourrait manquer de discours au moment même où il vient de couper en grande pompe le ruban de l’énorme siège de son parti fait de quatre bâtiments érigés sur l’ancienne propriété du consulat des États-Unis d'Amérique à Lubumbashi. Mais en politique, les exemples sont légion : nul n'est jamais mort tant qu’est présent le souffle de vie. T. MATOTU n


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Le long chemin du palais présidentiel de Moïse Katumbi

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rgent et foot fontils élire un Président de la République? Au Liberia, une star du foot mondial, George Weah, a mordu la poussière deux fois. Et la troisième certes a été la bonne. Mais si les calculs du G-7 qui n’en est pas à son premier candidat se révélaient faux? Au départ ce fut son demi frère - multi-millionnaire, en $US - qui fut nominé candidat Président de la République. Au dialogue inter-congolais - Addis-Abeba, Gaborone, Sun City, Pretoria - Raphaël Soriano Katebe Katoto se laissa convaincre qu’il serait le prochain Président de la République Démocratique du Congo! Il fut montre de générosité extrême, distribua des paquets de $US autour de lui, fit venir opposants internes et externes, les prit en charge. A la tête d’aucun parti politique, il ne sut jamais se regarder dans le miroir sans y voir le Président du Congo. Dans son sillage apparut dans ses appartements du luxueux The Palace à Sun City Moïse Katumbi Chapwe à peine visible. On le présente basé en Zambie, proche de l’ancien président Frederic Chiluba aujourd’hui en difficulté, recherché et réclamé plus tard par Levy Mwanawassa et Rapiah Banda, les successeurs de son mentor. C’est Joseph Kabila Kabange, à son avènement à la tête de la magistrature suprême, qui le fait créditer au Congo, conseillé dit-on par l’ex-gouverneur du Katanga des années Mzee, l’ambassadeur Augustin Katumba Mwanke, le puissant homme du sérail présidentiel. C’est Kabila qui le fait revenir au Congo, le pousse à la politique, accepte qu’il prenne la tête de la riche province minière du Katanga au lendemain des élections de 2006 où il fut élu à la fois député national et provincial. C’est l’époque du grand amour entre Kabila et Katumbi conforté par le lien Katumba Mwanke. Depuis, il a fait fortune dans les mines. Est devenu multi-miilionnaire, en $US...! Allié de la rébellion pro-rwandaise du RCDGoma, puis de l’UDPS dans le cadre de l’ASD, l'Alliance pour la Sauvegarde du Dialogue Inter-congolais dont il est l’un des vice-prési-

Parmi ceux qui manquent à l'appel de Moïse Katumbi Chapwe, il faut citer le grand tribun du Katanga Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza. DR. dents - épisode pendant lequel il est lâché par sa colonie d’amis en tête Joseph Olengha Nkoy qui le traite à Pretoria d’«analphabète politique» - Katebe a repris le chemin de son exil belge - dans sa ville flamande de Brugges où il vit dans une propriété à perte de vue avec cerfs, terrains de tennis et de golf. LA JUNGLE CONGOLAISE. Il fait une apparition rapide dans la Capitale Kinshasa couvert et protégé par l’autre proche du sérail présidentiel, le professeur Guillaume Samba Kaputo mais ne peut rester plus longtemps. Katebe est recherché par la justice congolaise, depuis les années Mobutu, cité dans une affaire de meurtre d’un ressortissant grec qui aurait eu une histoire avec sa femme… Les Congolais ont revu ce richissime homme d’affaires qui fit sa fortune dans une entreprise frigorifique. Il fournit du poisson du lac Moero à la frontière congolo-zambienne, aux agents de la compagnie minière Gécamines. Celui qui porte les paniers de cette pêche industrielle : le demi frère Moïse Katumbi Chapwe, né de père juif italien... Comme dans le dessin animé Le Roi Lion de Walt Disney, c’est désormais lui - Simba, fils du Roi Mufasa - qui est présenté à la jungle congolaise. Avant lui, deux autres avaient été présentés, tous deux anciens gouverneurs de la Banque Centrale : un Sud-Kivutien Pierre Pay Pay wa Syakassighe, huit ans de Banque Centrale, un multi-millionnaire en $US et un Katangais - un Mulubakat proche des Kabila : Jean-Claude Masangu Mulongo, douze

ans de Banque Centrale, un multi-millionnaire en $US. Trouvez l’erreur… Pour crédibiliser la candidature de Masangu, ils rassemblent une dream team autour de lui. Même modus operandi. Au lendemain des élections de 2011, des réunions se tiennent jour et nuit en vue de la prise du pouvoir. Le noyau dur qui forme l’actuel G7 est là : Christophe Lutundula Pen'Apala, José Endundo Bononge JEB, Olivier Kamitatu Etsu OKE et, surtout, Pierre Lumbi Okongo, conseiller spécial du Président de la République qui a un œuf à peler avec l’homme du sérail qui pèse : l’ambassadeur Katumba Mwanke qui a réussi le tour de force là où personne n’avait jamais réussi : le descendre de son piédestal au tout puissant ministère des ITPR (Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction) où il mijotait son modèle sudcoréen de reconstruction d’une Nation. Pour cela, il lui fallut du financement. Les Chinois étaient prêts. C’est l’époque du fameux troc: argent contre mines… Si les contrats chinois sont signés, Lumbi est écarté à l’arrivée ! Dribblé, grogne-t-il. Il ne se souvient pas comment il a trouvé ce parachute de poste de conseiller spécial - un simple membre de Cabinet à la Présidence de la République, explique-t-il. Tout sauf une entité constitutionnelle. Aux côtés de Kabila, Lumbi ne sera pas le Seti des années Mobutu. A peine s’il rencontre le Chef de l’État. Qu’importe! Avec un peu de doigté, il pourrait jouer sa partition. Au coin de rue, il y a toujours du Libanais ou du Grec peu

scrupuleux ! Qu’il tombe dans ses filets, il y en aura pour l’escarcelle… C’est ainsi que Lumbi survit. Venu à la politique par la société civile et donc, par les droits de l’homme, ce Conseiller spécial du Chef de l’État en matière de sécurité existe en produisant la peur autour de lui. Si son parti - le MSR, Mouvement social pour le Renouveau - a des élus, il a procédé en réclamant sa part à une CÉNI de Daniel Ngoy Mulunda qui fut tout sauf indépendante… A Gungu, raconte-t-il, la direction locale de la CÉNI a démissionné, face aux pressions du Premier ministre d’alors qui réclame tous les mandats pour son parti. Informé, Lumbi déboule, menace, joue au justicier puis réclame sa part… Sinon, danger ! S’il s’en trouve des hommes qui lui obéissent et le suivent, c’est qu’ils soupçonnent ce qu’il est: l’œil et l’oreille du Chef de l’État. Mais Lumbi a un schéma perso. Son propre plan… La vengeance est un plan qui se déguste surgelé… LE FOOT, RIEN QUE LE FOOT? Le groupe qui le suit chez Masangu s’est laissé convaincre que ces réunions qui se tiennent journellement sont connues et bénies par le sérail. Rien de tel. Lumbi avait son plan : détruire le parti présidentiel PPRD dont le sien est une des tentacules. Lumbi veut le pouvoir suprême. Il mijote un coup d’État de palais! Plus d’une fois, le sérail s’en lamente. «Ce MSR, créé dans ces conditions, pour ce but, par Samba Kaputo!…». Qu’importe! Lumbi s’est émancipé. Il faut pouvoir le rattraper. Mais comment? La politique n’a jamais

été un long fleuve tranquille. Elle est jalonnée de coups fourrés. Malhonnête et absence de loyauté et de fidélité ne sont pas politiques ! Vraiment ? Mi-novembre 2005, sortie officielle de «Triple P», Salon Congo du GHK. Tous sont là dans ce cadre matelassé : le logisticien JEB - José Endundo Bonongo - dans ses œuvres ; peu avant, autour d’un dîner organisé chez Triple P, il a fait déclasser son «ami» de toujours, OKE dans la course à l’investiture. Lumbi à la manœuvre. Christophe Lutundula Apala Pen'Apala hurle, désaffecte séance tenante son Vice-président Biebie qui a signé sans «titre ni droit en lieu et place de lui, le Président». En réalité, il se murmure qu’il serait dans le ticket de Vital Kamerhe Lwa-Kanyiginyi Nkingi comme 1er Vice-président du Bureau de l’Assemblée Nationale pour le compte du... MSR! Tiens, tiens! Kamitatu mécontent que son alter ego «JEB» l’ai désactivé en lui préférant le multi-mullionnaire en $US sud-kivutien, est inconsolable lui, fort de son carnet d’adresses de partis libéraux, ne peut quitter sa salle de bains sans se voir Président de la République. Si le vieux «Kwadros» - Cléophas - le cherche dans la salle, il ignore que la veille, OKE a traversé la rue... Aux côtés de Lambert Mende Omalanga, il a pris ses quartiers avenue Lukusa, à la Gombe, siège de l’AMP, l’œil en permanence rivé sur l’écran d’ordinateur, le doigt continuellement sur le clavier. En bon secrétaire général d’administration publique. Il orchestre des rendezvous, gère l’agenda jouant au logisticien, à l’école de JEB -, recrute pour l’Alliance pour la Majorité Présidentielle. Jure de faire gagner son Champion Kabila. Quelles suites pour P3 ou Triple P? Dès la sortie du Salon Congo, l’homme peu charismatique, n’a aucune chance de rester dans la campagne. Ses millions en $US ne sont pas visibles. Antipas Mbusa Nyamwisi aujourd’hui au G7 n’a pas rejoint le groupe même si Charles Mwando Nsimba tonne toujours, de sa voix de baryton, dans ce salon. Comme d’habitude. Le banquier a-t-il compris que ses «Camarades» veulent le précipiter dans un traquenard? Au meeting de Bukavu,

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le groupe s’est désintégré. QUAND L’UDPS LE DEMONTISE. A son retour à Masimanimba où il tente sans succès de récupérer sa campagne, le «Vieux Kwadros» est inconsolable... «A Bukavu, nous avons été hués», lancet-il. Puis : «Pierrot n’est pas un politique. Nous nous étions trompés...». Devant les réalités, «Triple P» a décidé de rendre les armes disant vouloir rallier Kabila. Rendez-vous est pris par un ami. A l’heure du rendez-vous, Triple P tourne casaque. Prétend que «des Présidents de la sous-région le supplient de rejoindre Kabila, signe qu’il ne compte pas pour du beurre». Que veut-il négocier ? Kabila ne négocie jamais. Nul n’a jamais rien su de ce revirement… Les millions font-ils un Président de la République? Oui. La campagne électorale requiert des moyens (humains et financiers) éreintants. En Afrique, il s’agit surtout d’une vraie machine de combat. Surtout si elle menée à l’américaine. Face à l’homme au pouvoir, le succès n’est jamais au rendez-vous. Mais l’argent ne suffit pas. Il faut un discours, de la surface intellectuelle. Le foot très populaire au Congo, est-il signe de popularité, un gage de victoire à une Présidentielle dans un si vaste pays, chaque province ayant ses réalités sociologiques. Comment s’imposer dans les quatre ou cinq swing states - les provinces les plus fortes démographiquement? Au Liberia, face à Mme Ellen Johnson-Sirleaf nobélisée, l’ex-star mondiale du foot George Weah, a mordu la poussière en 2005 une première fois! Autodidacte en politique, il choisit, à la Présidentielle suivante, de jouer au colistier du neveu du 19ème président américano-libérien William Tubman, descendant des esclaves affranchis aux États-Unis qui, en 1847, fondèrent le Libéria. Là aussi sans la moindre chance face à une Ellen Johnson-Sirleaf qui a levé 13 milliards de $US pour reconstruire son pays! Depuis, Weah se contente d’un strapontin de sénateur libérien. Il a renoncé à ses ambitions démesurées? Certes, il s'est présenté la troisième fois, qui a été la bonne. Si les calculs du G7 se révélaient faux? D. DADEI n lun, 04/04/2016 - 02:03.


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Il fait la fierté du Congo

Si les chiffres manquent à l'appel, cet homme fait sa part O n pourrait tout écrire, on pourrait tout commenter, il reste qu'en un peu plus de trois ans de pouvoir Tshisekedi, définitivement, on retiendra un nom : Jules Alingete Key. Ce nom est cité au Congo ; il est cité à l'étranger ; il est cité dans les médias dans le monde. Certes, certains chiffres peuvent manquer à l'appel, mais l'homme a fait et fait sa part. Il y a un moins ceux que rapporte le ministre des Finances dans son Rapport 2021. «Un record historique de la mobilisation des recettes intérieures. Un accroissement significatif des recettes intérieures de 70% en 2021 par rapport à 2020 pour atteindre CDF 11.838 milliards contre 6.968 milliards en 2020», écrit le texte.

« JE NE SUIS PAS LA JUSTICE ». Si les chiffres des Régies financières se sont envolés comme jamais auparavant et, à aucune époque, que le budget de l'État se chiffre à plus de 10 milliards de $US comme jamais dans l'histoire du pays, que le ministre des Finances Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji met le cap désormais à plus de 12 milliards de $US, il est temps que le Congo ait la reconnaissance à un homme et, à un seul aujourd'hui : Jules Alingete Key. Et surtout, à l'homme qui l'a découvert dès mars 2019, deux mois après sa prise du pouvoir, l'a recruté et nommé le 30 juin à la tête de l'Inspection Générale des Finances; qui l'accompagne, lui fait, face à ses résultats engrangés, pleine et entière confiance. Cet homme est le Président de la République, Chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo sans qui, l'Inspecteur Général des Finances, Chef de Service, Jules Alingete Key, ne serait rien aujourd'hui, serait tôt,

L'IGF-CS Jules Alingete Key est cité désormais comme référence même si les chiffres manquent à l'appel. DR.

humilié, dévoré par la pègre. Jules Alingete témoigne lui-même, lui qui ne cache rien : combien de fois, on ne lui a pas apporté de grosses enveloppes, dans son bureau, pour qu'il se taise ; des enveloppes apportées par des ministres, des patrons d'entreprises publiques et privées, des gouverneurs de provinces ! Combien d'appels anonymes menaçants, lui annonçant une tragédie, n'a-t-il pas reçu ? Jules Alingete Key est resté le même, de marbre, déterminé pour ses enquêtes, dans ses enquêtes, continuant à faire ce qu'il doit faire : sa part de travail... A ceux qui jugent son action aujourd'hui sans résultat, il a la phrase juste : « je ne suis pas la justice ». Mais auprès de ceux qui doivent prendre une décision administrative,

face à d'évidences de culpabilité, qu'ils soient ministres ou pas, Jules Alingete Key ne lâche pas prise. C'est ce que qui est arrivé à la ministre d'État, Princesse Adèle Kayinda Mayina, Autorité morale du parti ALDEC, allié à l'AFDC-A du président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo. Le 10 février, l'Inspecteur Général des Finances, Chef de Service, a poursuivi la ministre jusque dans son cabinet, comme un gendarme poursuit pourchasse - le criminel, jusque dans ses derniers retranchements, pour lui cracher, sauf respect dû à la fonction, la vérité, dans au moins un dossier, celui de la SCTP, l'ex-ONATRA. « La vérité sur la réunion entre Portefeuille et IGF. Au cours de ladite réunion, l'IGF a réaffirmé son constat de malversations financières

graves dans le chef des entreprises concernées et a exhorté le Min. du Portefeuille à sanctionner urgemment les mandataires publics coupables», écrit le compte Twitter de l'Inspection Générale des Finances, @ IgfRdc, prenant tout le monde à témoin. Puis, Jules Alingete Key luimême, de surenchérir, sur son compte officiel @ALINGETEJULES_K: « Je refuse de faire des débats avec des autorités manifestement corrompues qui entravent la lutte contre l’impunité déclenchée par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi @Presidence_RDC @ IgfRdc #IGF ». Et à @IgfRdc de prendre la relève parlant «d'actes de prédation dans les entreprises publiques de l'État » et « des détournements qui s'y opèrent en bande organisée ». Princesse Adèle Kayinda

Mayina avait tout tort; elle a tenté de couvrir des criminels en suscitant des suspicions sur sa propre responsabilité. Car, en l'espèce, la campagne de l'IGF a porté. Le couperet est tombé. Selon diverses sources, c'est le Président de la République lui-même, face aux éléments de suspicion, qui a ordonné « la suspension de leurs fonctions des mandataires impliqués dans les détournements à la SCTP». LA PEUR DU GENDARME SE VIT. Désormais, plus que jamais, la peur du gendarme se vit dans le pays. Le ministre des Finances Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji conteste le chèque sollicité par le tout nouveau bureau de la CÉNI, la centrale électorale nationale indépendante, supposée être le parfait

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modèle de transparence dans la gestion en tout. Le chèque de 1,6 million de $US que le bureau de la CÉNI sollicitait auprès du ministre pour l'achat de véhicules de son bureau, est «30 à 40 fois supérieur au prix pratiqué sur le marché », disqualifiant du coup cette institution citoyenne à peine installée, qui ploie sous des critiques, et le ministre de la diriger vers l'IGF, la seule en mesure de certifier des chiffres. « Je suis pour le contrôle de l’IGF, y compris à la CÉNI. Les trois processus électoraux ont coûté extrêmement cher et il y a eu très peu de contrôle. Chaque fois que la CÉNI viendra avec des demandes, nous allons les regarder de près ». Sur un autre dossier celui de la firme Cominière - l’IGF se dit prête, là encore. Un dossier né d'une interpellation du gouvernement initiée par le Député national de Kipushi, ex-Katanga, Memba Ebenga Nanou, « pour des explications sur la cession des parts en solo par la Comminiere, entreprise de portefeuille de l’État congolais » et dans lequel d'aucuns auraient vu la main du ministre d'État à l'Aménagement du territoire, Guy Loando Mboyo et des financiers chinois. Là aussi, l'IGF a annoncé sur son compte Twitter qu'elle « va examiner à la loupe le dossier de cession de 15% des parts de l’État dans la société minière Comminiere pour éclairer l’opinion et la Justice sur une éventuelle prédation en bande organisée du portefeuille de l’État ». Plus que jamais et sans aucun doute, et certainement sans attendre, la Nation congolaise se doit d'être reconnaissante à Jules Alingete Key. Certes, elle ne perd rien à attendre mais tous les signaux sont au vert. Sous Alingete, l'IGF fait le boulot. A la justice de faire le sien. Impossible n'est pas congolais. Le Congo peut s'il le veut. D. DADEI n

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Les Congolais sont partagés sur la visite annoncée du roi des Belges

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auf si la crise en Ukraine aux portes de l'Union Européenne, n'en décide autrement ce qui n'est pas à exclure, bien entendu -, le roi Philippe, dont la visite au Congo avait souvent été évoquée, avant d'être reportée à plus tard, à la suite notamment de la pandémie du Covid-19, se rendra pour la première fois au Congo, du 6 au 10 mars, a annoncé mercredi la Présidence congolaise dans un communiqué signé par le Directeur de cabinet du Président de la République Guylain Nyembo Mbwizya, de même que le Palais royal belge, à Bruxelles. Philippe sera accompagné de son épouse, la reine Mathilde, du Premier ministre belge Alexander De Croo, de la cheffe de la diplomatie belge Sophie Wilmès et de la ministre de la Coopération au développement Meryame Kitir, a précisé le Palais royal dans un communiqué sans en révéler le programme. Début mars, le roi Philippe et la reine Mathilde effectueront leur première visite au Congo, sur invitation du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Le couple royal belge sera accompagné d’autres personnali-

tés prestigieuses du Royaume de Belgique comme le Premier ministre Alexander De Croo, la ministre des Affaires étrangères Sophie Wilmès et la ministre de la Coopération au développement Meryame Kitir. LÉGITIMITÉ INTERNATIONALE TROUVÉE ? Alors que cette visite était plutôt prévue en juin 2021 suite à la persistance de la pandémie du Coronavirus, l’occasion est la bonne cette fois et à Kinshasa, comme dans d’autres villes à l’intérieur, les Congolais réagissent différemment. D’abord, les «anciens» se souviennent de la première visite d’un souverain belge au Congo. Thomas Lwango, 85 ans, rencontré le 17 février par la Rtbf dans sa résidence à Bukavu, anciennement appelée Costermansville, espère que le roi Philippe aura ce même triomphe. «Pour Mobutu, c’était vraiment vital que le roi Baudouin vienne au Zaïre. L’accueil était délirant, c’était quelque chose de fou. Nous avons perdu la trace du cortège, la population s’interposait entre les voitures», se remémore celui qui fut vice-ministre du Budget, puis ministre de l’économie sous Mobutu. «J’espère que le voyage du roi Philippe va aussi bien se passer, car je crois que Tshisekedi fait attention à lui et c’est une valeur. J’ai l’impression qu’il sent ses limites et il

Le roi Philippe et la reine Mathilde de Belgique attendus le 6 mars à Kinshasa. DR.

essaie de se constituer», dit Thomas Lwango. Le roi Philippe et la reine Mathilde effectueront leur visite officielle au Congo dans un climat politique agité, à l’aube des élections de

2023. Des observateurs y voient une tentative pour le président Tshisekedi de convoiter ou de confirmer la légitimité de son gouvernement auprès de grandes puissances. «Depuis les

années 60, les pouvoirs qui se sont succédés sont légitimés par l’Occident, par la Belgique, les ÉtatsUnis, etc. Chaque mouvement des souverains belges en République démocratique du Congo est une occasion pour les autorités sur place de confirmer leur acceptation internationale», réagit à chaud un journaliste, Magloire Paluku, spécialiste de l’histoire du Congo-Kinshasa et des guerres de l’est. Certains acteurs de la société civile interrogés par la Rtbf ne nourrissent pas assez d’espoirs sur les retombées que la visite du roi Philippe et la reine Mathilde pourraient avoir sur le quotidien du Congolais. «C’est une très bonne chose s’il y a des visiteurs de marque qui peuvent venir dans notre pays. Mais la question qu’il faut se poser : qu’est-ce que cette visite va apporter de plus dans le vécu quotidien du Congolais ?», s’interroge Jean-Chrysostome Kijana, président de la NNDSC, la Nouvelle Dynamique de la Société Civile, qui pense que le pays de Lumumba demeure l’ombre de luimême depuis l’indépendance acquise en 1960. Activiste des droits humains et membre du mouvement de Lutte pour le Changement, Lucha, Bienvenu Matumo souhaite que le dirigeant belge interpelle le président congolais sur les nombreuses violations des droits humains commises depuis son

accession à la présidence en 2019. La venue du couple royal Belge en RDC ne me dit pratiquement rien. C’est un non-événement, mais comme il doit arriver au Congo, je pense que ce couple devrait rappeler quelques fondamentaux de gouvernance à M. Tshisekedi, qui s’illustre dans la violation des droits de l’homme et qui avec ses amis dilapident les ressources de l’État», tonne Bienvenu Matumo. «Sur le plan de la coopération, il peut arriver que le roi belge booste la machine gouvernement pour que la Belgique s’implique davantage dans le sort économique de la RDC, dans le cadre de l’Union européenne, c’est-à-dire le renforcement de la coopération économique, la coopération militaire aussi qui est d’une très grande importance», estime Serge Farini, journaliste de carrière de l’est martyrisé. «Quand le couple arrive comme ça, cela prouve que les relations bilatérales entre la RDC et le Belgique se portent bien», argumente Johnson Ishara, coordonnateur de la Dynamique Génération Consciente en RDC. Outre la visite royale, un détachement de l’armée belge est aussi attendu au Congo dans les tout prochains mois. Il se rendra notamment à Kindu, dans le Maniema. Il reste à dire bienvenu au couple royal. avec GLODY MU=RHABAZI n

Tshisekedi succède à Museveni au Mécanisme de suivi

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élix Antoine Tshisekedi Tshilombo a déclaré le 24 février qu’il plaçait son mandat à la tête du Mécanisme de suivi de l’Accord-cadre d’AddisAbeba sous le signe de la «consolidation des progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’Accord-cadre d’AddisAbeba», dans son discours lors de la 10ème réunion de cette structure à Kinshasa. Il a succédé à l'Ougandais Yoweri Kaguta Museveni, à la présidence tournante de cette structure en félicitant

ce dernier, pour le leadership imprimé durant sa mandature à la tête de cet organe ainsi que l’accompagnement des Nations Unies à travers son envoyé spécial pour la région des Grands lacs. « J’accepte volontiers votre décision collective. Je place mon mandat sous le signe de la consolidation des progrès, modestes soient-ils, accomplis dans la mise en place de l’Accord-cadre et du renforcement de la coopération régionale pour gagner le pari de la paix durable », a déclaré Tshisekedi en exhortant toutes les parties prenantes à se remobiliser pour redynamiser cette

structure régionale de gouvernance de l’Accord et d’appeler à l’implication des populations dans la noble lutte pour la paix, la stabilité et la sécurité, tant au Congo que dans les pays de la sous-région. Plusieurs défis doivent être relevés en vue de rompre la spirale des violences découlant de l’activisme des groupes armés locaux et régionaux dont le plus nocif s’avèrent être les ADF, mouvement terroriste islamiste, qui constitue une sérieuse menace à la sécurité et à la stabilité régionale. En termes d’avancées, il a indiqué que plusieurs centaines de combat-

tants des groupes armés ont été capturés et rapatriés dans leurs pays d’origine, assurant que ce travail se poursuivra jusqu’à la pacification et la stabilisation de la partie orientale de son pays. La paix, condition indispensable pour tout développement, a encore déclaré Félix-Antoine Tshisekedi, doit découler d’un travail en synergie pour mettre fin au cycle récurrent des violences armées et d’instabilité rencontrées depuis plus de deux décennies dans la région des Grands lacs, en général, et à l’Est du Congo. Cet accord, signé il y a neuf ans, jour pour jour,

avait suscité l’espoir, notamment celui de l’avènement d’une nouvelle ère dans la région, à savoir celle d’une paix, d’un développement durable transcendé et matérialisé grâce à une série d’engagements auxquels ont souscrit les parties prenantes que sont les signataires de cet accord. Museveni a remis à son successeur les instruments juridiques du pouvoir dont un signataire contenant les dossiers de cette structure et un marteau, symbole du pouvoir.Plusieurs autres Chefs d'État se sont exprimés notamment l'Angolais Joao Lourenço d’Angola, président

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en exercice de la CIRGL comme le président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat. Sept Chefs d’État étaient présents à Kinshasa. Outre Museveni et Lourenco, il y avait aussi le Congolais Dénis SassouN’guesso, le Centrafricain Faustin Archange Touadera, le Sud-africain Cyril Ramaphosa et le Burundais Evariste Ndayishimiye. Outre le Secrétaire général adjoint des Nations-Unies en charge des opérations de maintien de la paix des Nations-Unies, le Français Jean-Pierre Lacroix. avec AGENCES n


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Des morts à n'en point finir à Kinshasa

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À g., un corps calciné dans la Capitale que les secouristes viennent prendre. À dr., 25 commerçants morts par électrocution au marché de Matadi Kibala. DR.

ne vraie série noire à Kinshasa. Des morts comme jamais dans la Capitale. À Matongé, commune de Kalamu, au 13, avenue Zoao, une famille de cinq personnes décimée dans la nuit de jeudi 24 à vendredi 25 février dans un incendie: un père de nationalité guinéenne, son épouse congolaise, leurs trois jeunes. C'est vers 1 heure du matin que les voisins ont été alertés par un feu. La première action entreprise a été de couper l’électricité. Sans résultat... Une tragédie qui rappelle celle du chef du protocole et des relations publiques de la maison civile du Chef de l'État-. Dans la nuit de samedi 27 novembre 2021, Alpha Ntumba Katala et cinq de ses six enfants sont morts calcinés dans un incendie qui a ravagé leur maison aux petites heures du matin. Les 11 et 12 janvier, dans

la commune de Matete, quartier De bonhomme, Héritier et Glodys Mongoloka, deux membres d’une même famille ont été tués, eux aussi, par un incendie criminel. « Vers 8h-9h, nous avons vu une quarantaine de personnes venir en chantant. Nous sommes entrés dans la parcelle et nous avons fermé le portail pensant qu’ils passaient. Ils ont escaladé le mur et ont commencé à tout casser dans la maison. Un garçon qu’ils appelaient Eto’o, est intervenu en disant : «c’est l’autre maison qu’il faut attaquer », raconte un témoin. « Ils ont versé de l’essence et ont mis le feu sur Héritier, notre autre frère puis ils les ont enfermés en flamme dans la maison. Après leur départ, nous avons trouvé Glodi déjà mort sur le lit, Héritier grièvement brûlé a rendu l'âme plus tard aux Cliniques universitaires. Nous avons deux morts dans la parcelle», poursuit le témoin. Et la série continue... Elle rappelle ces 25 morts dont 23 femmes à Matadi Kibala. Des commer-

çantes d'un marché mal situé le long de la route traversé par un câble électrique tombé sur le marché qu'aucun responsable politique ou de la société d'électricité Snél n'avait interpellé. QUE FONT LES POLITIQUES? Une tragédie qui a, à nouveau, plongé le pays en émoi, gouvernements provincial et national en tête comme si les politiques n'existaient que pour déplorer, non prévenir. « L’exécutif provincial ne transigera plus jamais sur le non-respect des normes urbanistiques. Il faudrait que nous tous, nous puissions respecter les lois de la République. J’annonce ici devant le Premier ministre, JeanMichel Sama Lukonde que l’exécutif provincial de Kinshasa n’acceptera plus jamais la violation des lois du pays et des occupations illégales devant les avenues pour bâtir des maisons, pour en faire des marchés publics. Donc, toutes les constructions anarchiques ne seront plus jamais tolérées à Kin-

shasa », a s'est rappellé le 11 février, lors des funérailles, le gouverneur Gentiny Mbaka Ngobila, surpris par une tragédie prévisible jurant d'aller en guerre contre toute construction anarchique. L'archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo Besungu a regretté un drame qui a allongé la liste des morts qui peuvent être évités à travers le pays, «exprimant de nouveau toute sa tristesse ainsi que toute sa compassion et sa proximité spirituelle et affective aux familles en deuil ainsi qu'à toutes les personnes touchées de près ou de loin par cet accident malheureux. La mort de nos frères et sœurs dans des circonstances pour le moins incompréhensibles et inquiétantes laisse un vide immense en même temps qu'elles suscitent beaucoup de questions. La perte en vies humaines au marché de Matadi Kibala n'était-elle pas évitable ? Ne s'agit-il pas là des morts de trop qui viennent allonger la série des décès évitables et révoltants dans la ville de Kinshasa et dans

notre pays la République Démocratique du Congo ? Quelle est notre part de responsabilité dans ce qui est arrivé ? Par delà de toutes ces questions auxquelles il nous faut apporter des réponses adéquates, il y a, à considérer la parole de Dieu, cette parole de Dieu qui seule peut nous éclairer, consoler et conforter notre expérience dans la résurrection des morts», a déclaré le Cardinal à la messe. En rappelant les autorités à remplir leur mission de protéger et sécuriser les personnes. «Au-delà de cette espérance de la résurrection des morts, je voudrais que le drame du marché Matadi Kibala nous interpelle tous et toutes, chacun dans sa responsabilité et en particulier nos autorités politicoadministratives qui ont reçu la charge de veiller sur les biens et sur la sécurité de leurs compatriotes. Chers autorités politico-administratives, comment avez-vous laissé un marché s'installer impunément sur la voie publique et à un endroit à très haut risque

? Et cela au mépris de la loi existante de l'État en cette matière. Comment c'est possible ? Pourquoi? Les autorités chargées pourtant de faire observer et d'exécuter toutes les mesures sécuritaires n'étaient-elles pas à temps passer à l'acte ? Il est donc inconcevable qu'on fasse cohabiter sur le même endroit le passage d'une ligne de haute tension avec un marché, comment c'est possible ? Pourquoi une telle passivité et une telle négligence qui frise l'irresponsabilité? Nous portons tous et toutes une grande part de responsabilité dans ce qui est arrivé et personne ne devrait avoir la conscience en paix face à un tel drame, car nous avons fermé les yeux sur le danger que présente non seulement le marché de Matadi Kibala par rapport à la ligne de haute de tension de courant mais nous avons aussi sur l'installation anarchique d'un marché sur la voie publique où passent des gros camions entre Matadi et Kinshasa». La question : le pays est-il condamné? ALUNGA MBUWA n

Amazing Nature, un baobab masculin

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n incroyable baobab - Amazing Nature - attire les regards des curieux au bord de l’Océan Atlantique, à Nsiamfumu, village des pécheurs, à Muanda, dans la province du Kongo Central.

Il a été surnommé «le baobab masculin». L'une de ses parties (photo cicontre) ressemble à l’organe sexuel de l'homme. «L'organe sexuel» est tourné vers l’Océan Atlantique comme pour défier les eaux en furie qui érodent impitoyablement la terre ferme. «Cet arbre est un attrait touristique qui donne

à ce site la touche du tourisme de vision», ont commenté des membres du Réseau des Communicateurs pour le Développement durable, RCDD, de retour d'un voyage de presse à Muanda. «Malheureusement, déplore Lucie Bwanga, membre d’une ONG de la place, «ce baobab

sexuel» n’attend que son tour pour être emporté par les eaux en furie comme tant d’autres habitats naturels et des infrastructures publiques et privées disparus emportés». Pour le sauver, les villageois appellent le gouvernement à participer à l’érection d'un mur antiérosif dont les travaux

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débutés sont à l’arrêt. Pourtant, le Programme des Nations Unies pour le Développement, PNUD, et le Fonds pour l’Environnement Mondial, FEM, ont consenti des investissements pour freiner l’avancée des eaux salées de la mer qui érodent la terre ferme. ALUNGA MBUWA n


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L'annonce du MLC et l'accord de Lusaka

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ait-on comment est né, le 30 septembre 1998 à Kisangani, le MLC, Mouvement de Libération du Congo de Jean-Pierre Bemba Gombo, et l'avancée du pays alors en guerre à l'Accord de Lusaka signé de juillet 1998 à juillet 1999 par les diverses parties prenantes, belligérants non congolais et belligérants congolais et dont la non-application conduisit à l'assassinat le 16 janvier 2001 du président Laurent-Désiré Kabila abattu dans le bureau de sa résidence officielle, le Palais de Marbre, à Kinshasa? Une page d'histoire... Le 2 août 1998, le RCD, Rassemblement Congolais pour la Démocratie, à sa tête Ernest Wamba dia Wamba, président, Moïse Nyarugabo, 1er vice-président, Arthur Zahidi Ngoma, 2ème vice-président, Vincent de Paul Lunda Bululu, coordonnateur du comité exécutif, soutenu par le Rwanda et l’Ouganda, déclenche la deuxième guerre de libération au Congo, cette fois, contre leur ex-protégé LaurentDésiré Kabila. La rébellion prend le contrôle des meilleures unités des FAC, Forces Armées Congolaises, l’armée de Kabila, que le gouvernement avait déployées à l’est. Ces unités mutinées deviennent le noyau de la branche armée du RCD sous la dénomination d’ANC, Armée Nationale Congolaise. Mécontent de la trop grande influence supposée du Rwanda sur le RCD, l’Ouganda encourage la création d’un deuxième mouvement de libération. Ainsi, naît, dans le cadre d’un partenariat stratégique entre le président ougandais Yoweri Kaguta Museveni, Jean-Pierre Bemba et des Congolais (Jean-Pierre Singo, Colonel Karawa, Guy Solo, Samuel Simene, Papy Kibonge, Maman Nzenze, José Ngoto, Charlotte Bongumba ) le 30 septembre 1998, un mouvement politico-militaire, MLC, le Mouvement de Libération du Congo. Ce, contre la volonté du RCD qui contrôle militairement la ville. Le jour de l’annonce officielle de la création du MLC, à l’hôtel Olym-

équation complexe que devient cette guerre du Congo qualifiée de première guerre mondiale africaine, la communauté internationale (Union Africaine, Union Européenne, États-Unis, Nations-Unies, SADC, etc.) encourage la signature d’un accord de cessez-lefeu entre les belligérants. C’est l’Accord de Lusaka. Il est signé le 10 juillet 1998 par les belligérants non congolais (Angola, Namibie, Zimbabwe, Ouganda, Rwanda) et le Gouvernement de Kinshasa. Le MLC signe le 30 juillet 1999 et, enfin, le RCD le 31 août 1999 certainement empêché sinon troublé par la première guerre de Kisangani qui a lieu du 14 au 17 août 1999 entre l’armée rwandaise, soutient du RCDGoma et l’armée ougandaise, soutient des forces du RCD-Kisangani.

Le 30 septembre 1998, c'est en l'absence de JeanPierre Bemba que son lieutenant Papy Kibonge, l'un des fondateurs du MLC, fait l'annonce de la création de cette rébellion à Kisangani. DR. au pont Bilo, situé entre pia, le patron du G-2 à Buta et Dulia, dans le Kisangani, le service de Bas-Uélé, le président sécurité et de renseigneIdriss Deby se retire de ment militaire du RCD, cette guerre impossible le commandant Laurent en échange de la libéNkunda, originaire du ration de ses militaires territoire de Rutshuru, capturés au front. Nord-Kivu, disperse les La guerre de 1998 va premiers sympathisants rapidement devenir très du MLC. Jean-Pierre complexe puisqu’en réaBemba prend peur, lité, elle est composée de délègue son pouvoir à plusieurs conflits. Papy Kibonge qui en fait 1. les Congolais se l'annonce. battent entre eux (RCDLes hauts cadres du MLC contre le pouvoir MLC, qui ont été rejoints de Laurent-Désiré Kabipar un autre groupe de la) ; fondateurs (Valentin 2. les pays africains qui Senga, Alain Munanga, se battent au Congo Aaron Shabani, Delphin Etula, Jean-Claude Bilola, (Angola - Zimbabwe etc.) quittent Kisangani et Namibie - Tchad contre l’Ouganda - le Rwanda) ; se lancent à la conquête 3. les pays voisins qui se des territoires de la probattent au Congo avec vince de l’Équateur. leurs propres rébellions. Face à cette coalition Le MPLA angolais contre de ses anciens alliés, l’UNITA ; l’armée rwanl’Ouganda et le Rwanda, daise contre les rebelles qui appuient les deux rwandais FDLR, les Intenouveaux mouvements rhamwé ; l’armée ougande libération, le prédaise contre les LRA ; les sident Laurent-Désiré ADF-NALU ; le gouverKabila fait appel aux nement burundais contre pays de la SADC. Trois pays répondent présents: le FDD et FNL ; 4. les groupes de résisAngola, Zimbabwe et tance Mai-Mai qui se Namibie. Voire même battent contre les armées le Tchad, soutenu par la du RCD, du RCD-KML Lybie. Mais les troupes ainsi que les armées de tchadiennes ne restent pas longtemps au Congo. l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi. Après une cuisante En vue de résoudre cette défaite de ses troupes

LES SOLUTIONS DE L’ACCORD DE LUSAKA. L’Accord de Lusaka prévoit cinq mécanismes pour résoudre la complexe crise congolaise : 1. Le cessez-le-feu entre toutes les forces belligérantes ; 2. Le retrait du territoire congolais de toutes les forces étrangères ; 3. Le déploiement d’une force onusienne pour veiller au respect du cessez-le-feu et au retrait des troupes étrangères. C'est en application de cette disposition que le Conseil de Sécurité des Nations-Unies crée, par sa résolution 1279 du 30 novembre 1999, la mission de l’organisation de Nation-Unies au Congo, MONUC qui deviendra MONUSCO le 1er juillet 2010. Elle compte aujourd’hui 462 observateurs militaires, 19.461 soldats, 1090 policiers. 60 États dans le monde contribuent dans cette mission. 4. L’organisation d’un dialogue national entre Congolais devant aboutir à un nouvel ordre politique et à la réconciliation nationale dans le pays ; 5. La formation d’une armée nationale restructurée et intégrée, incluant les forces du gouvernement de Kinshasa, du RCD et du MLC. Le RCD-KML n'apparaîtra que plus tard comme entité autonome impliquée dans le processus du Dialogue. Si les négociations et les signatures de l’Accord de Lusaka ont été très laborieuses, son appli-

cation sera encore plus difficile à la suite surtout du nationalisme exacerbé du président Laurent-Désiré Kabila qui considère qu’on lui a forcé la main pour signer cet accord. Dans cet accord, il reconnait, non seulement les «soi-disant mouvements de libération» (RCD et MLC), parce que pour lui, le Congo a été simplement agressé par l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi, mais il partage le même statut de «belligérant congolais» avec ses mouvements rebelles. Laurent-Désiré Kabila commence à tergiverser dans l’application de l’accord sur trois points. Lui et son équipe créent une distinction qui n’existe pas dans l’accord, entre troupes étrangères invitées et troupes étrangères non invitées. Pour lui, les troupes non invitées par le gouvernement congolais (Ouganda, Rwanda et Burundi, ce dernier n’a jamais reconnu la présence de ses troupes au Congo et n'est donc pas signataire de l'Accord de Lusaka) doivent quitter en premier le territoire congolais. Tandis que les troupes invitées (Angola, Zimbabwe et Namibie) peuvent encore rester quand les autres signataires de l’Accord et même les témoins, signataires de cet accord (Nation-Unies, UA, SADC et Zambie), le retrait des troupes étrangères doit se faire de manière concomitante. Alors que la désignation de l’ancien président du Botswana comme facilitateur du Dialogue a été longue et laborieuse (l’Accord prévoyait la désignation du facilitateur dans les quinze jours de sa signature, Ketumile Masire, l'homme aux cinq doctorats, a été désigné par consensus en décembre 1999, soit quatre mois plus tard), Laurent-Désiré Kabila le récuse. Le 19 juin 2000, le gouvernement de Laurent-Désiré Kabila ferme les bureaux de la facilitation à Kinshasa en y apposant les scellés. En juillet 2000, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Yerodia Ndombasi, déclare que le Dialogue Inter-Congolais prévu par l’Accord de Lusaka ne pouvait se tenir. Le 19 octobre, le ministre de l’Information, Dominique Sakombi Inongo, informe l’opinion, dans un communiqué, que la récusation de Ketumile

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Masire lui a été signifiée formellement par écrit. Entre Laurent-Désiré Kabila et Ketumile Masire, la rupture est consommée. S'ensuit l’impasse du processus de réconciliation du pays. A la place du dialogue, Laurent-Désiré Kabila propose un dialogue national aux mouvements rebelles qui le rejettent en bloc. En mai 2000, Laurent-Désiré Kabila s’oppose au déploiement des forces onusiennes dans la partie du pays contrôlée par le gouvernement. Sa méfiance à l’égard des casques bleus provient de sa conviction que son idole, Patrice-Emery Lumumba, a été arrêté et assassiné à la suite de la complaisance, si pas de la complicité, des forces onusiennes déployées au Congo en 1960. En novembre 2000, des experts de la crise congolaise sont d’accord au moins sur un point : Laurent-Désiré Kabila est l’obstacle majeur à la fin de cette guerre qui connaît de nombreuses violations du cessez-lefeu, de part et d’autre. Se fondant sur les déclarations rassurantes de ses alliés, Laurent-Désiré Kabila ne se rend pas compte que l’application de l’Accord de Lusaka était primordiale pour tous les belligérants étrangers engagés dans la guerre au Congo. En effet, cette application leur permettrait de résoudre trois problèmes qu’ils avaient en commun. D'abord la guerre coûte cher. Entretenir des troupes et mener des opérations militaires en dehors de leurs propres frontières peut présenter un coût financier et logistique énorme pour des pays pauvres. Ensuite, la cohabitation avec les populations locales n’est pas évidente pour ces armées étrangères perçues comme des forces d’occupation et suscitaient des mouvements de résistance patriotique. Surtout dans la partie Est. Enfin, l’application de l’Accord de Lusaka permettrait une sortie rapide et honorable du bourbier congolais de toutes les forces étrangères. Il n'y aurait ni vainqueur ni vaincu. Ainsi naît le projet d’élimination physique de Laurent-Désiré Kabila concocté par des chancelleries en complicité avec des proches collaborateurs du président. Projet mis en exécution le 16 janvier 2001. THOMAS LUHAKAA n


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À Goma, un membre de l'administration Biden fait la promotion de l'environnement

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embre de l'administration Joe Biden, Monica Medina a appelé le 24 février le gouvernement congolais à endiguer la corruption, fléau qui détruit l’environnement avec le trafic des espèces animales et le braconnage. Cette dame qui est soussecrétaire adjointe/direction des océans et des affaires écologiques et scientifiques de l'administration démocrate américaine intervenait, à Goma, lors d’une conférence de presse avec l’Ambassadeur américain à Kinshasa, Mike Hammer. Les deux Américains ont exhorté le gouvernement congolais à améliorer la bonne

gouvernance et à éradiquer la corruption afin de bénéficier davantage de financements américains et d’autres pour les projets de développement. LA CORRUPTION CONDUIT À DES TRAFICS. « La corruption, c’est l’une des choses qui font qu’il ait tous ces trafics : le trafic des animaux et de toutes les actions qui détruisent l’environnement dans la région. Je voudrais lancer un message d’encouragement au gouvernement congolais de tout faire pour endiguer ce fléau de la corruption. Parce que la corruption est en train d'empêcher l'homme de sauver l’héritage ou l’environnement qui

n’est pas seulement le nôtre mais qui concerne toute l’humanité entière. Le fait que nous soyons en train de travailler pour combattre la corruption sera une façon de pouvoir nous aider à la création de beaucoup d’emplois pour la génération actuelle et les générations à venir», a-telle déclaré. Pour Mo-

nica Medina, toutes ces personnes sont impliquées dans la corruption ou dans ces différentes pratiques simplement pour avoir trouvé un espace dans lequel le gouvernement congolais n’est pas présent. « La première chose est que notre gouvernement est en train de soutenir le gouvernement congo-

lais. C’est dans l’appui que nous accordons aux différents gardes de parc en leur donnant un appui qui doit leur permettre de circuler et d’être en mesure de détecter les zones où il y a des groupes armés notamment. Au niveau national, nous travaillons avec le gouvernement congolais pour

l’encourager à pouvoir endiguer la corruption à tous les niveaux ». La sous-secrétaire adjointe/ direction des océans et des affaires écologiques dit s'être rendue au Congo pour écouter, apprendre et livrer le message d’espoir et de partenariat entre les deux gouvernements. avec AGENCES n

Poursuivi devant la Cour d'arbitrage de Paris, Dan Getler concède au Congo plus de 2 milliards de $US d'actifs miniers et pétroliers

Mme Ndusi impose des assignations aux établissements sous sa tutelle

L

e ministère de l'Emploi, Travail et Prévoyance Sociale a procédé, jeudi 24 février 2022, à la signature des contratsprogrammes de performance avec trois établissements sous sa tutelle : l'Institut National de Préparation Professionnel, INPP, l'Office National de l'Emploi, ONEM, et la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, CNSS. Il s'agit d'une pratique de gestion rationnelle et moderne et d'un tableau par lequel le gouvernement de la République va devoir suivre l'exécution de leurs assignations budgétaires. DES RECOMMANDATIONS. La ministre Claudine Ndusi N'kembe qui en a présidé la cérémonie de signature, a déclaré que ces contrats rentrent dans le cadre d'une pratique de bonne gouvernance et de redevabilité qui requiert une conscience professionnelle et la transparence dans l'exécution des visions stratégiques des trois établissements. «Il est impérieux que chaque établissement public concerné s'applique à exécuter minutieusement son contrat de performance avec toute la rigueur, conformément aux lois et règlements y afférents en RDC», a déclaré la ministre. Elle a formulé

quelques recommandations à l'endroit de ces établissements. A la CNSS, elle demande de poursuivre la mise en œuvre de la Loi n°16/009 du 15 juillet 2016, fixant les règles relatives au régime général de la sécurité sociale, d'assurer la mise en place d'une politique d'investissements des fonds et d'étendre la couverture de la sécurité sociale à l'ensemble de la population congolaise en général et aux travailleurs en particulier. A l'INPP, elle recommande le renforcement de son équipement, la construction et la réhabilitation des infrastructures, ainsi que la formation des formateurs pour améliorer l'offre de formation professionnelle. A l'ONEM, elle rappelle la nécessité de la création des emplois décents, de bien gérer le marché de l'emploi en rapprochant les offres aux demandes d'emploi et de publier régulièrement les statistiques du travail au Congo. Au terme de la cérémonie, Claudine Ndusi N'kembe a remis quelques véhicules à la CNSS qui vont assurer la mobilité des agents. Ces contrats-programmes sont une innovation à son ministère. Jamais à ce jour, ces trois établissements n'avaient été contraints à la réalisation des assignations. avec AGENCES n

L

Dan Getlter avec la ministre de la Justice Rose Mutombo et le Directeur de cabinet du Président de la République Guylain Nyembo Mbwizya lors de la signature de l'accord négocié à l'amiable. DR. e Gouverentachés de corruption ». jamais honoré ses engade la population selon la nement La société civile congogements contractuels vision du Chef de l'État, congolais lorsqu'il administrait laise, à travers la camFélix-Antoine Tshisekedi a signé pagne Congo n'est pas à deux blocs pétroliers Tshilombo », commujeudi 24 nique la présidence de la vendre, CNPAV, l'accuse dans la zone du Grafévrier d'avoir fait perdre au ben Albertine Kinshasa République. un accord pays environ «1,36 milavait initié contre lui en Face à Dan Gertler et ses avec le novembre une demande conseillers, le Congo était liard de $US de recettes» milliardaire israélien d'arbitrage devant la représenté par la ministre fiscales dans les années Dan Gertler qui permet Chambre de commerce d'État en charge de la 2010, grâce à ses accoinau pays de récupérer les tances avec son ami, internationale, CCI, de Justice Rose Mutombo, actifs miniers et pétrol'ancien président Joseph Paris. Celle-ci qui en était assistée du Directeur de liers litigieux du groupe cabinet du président de Kabila. encore à ses prémices, Ventura au Congo, a Selon Africa Confidenaurait pu déboucher sur la République Guylain annoncé la présidence une demande de dédomNyembo Mbwizya et tiel, «c'est pour contrer de la République. magement de plusieurs du Directeur de cabinet l'offensive d'envergure L'accord signé à l'amiable adjoint en charge des centaines de millions menée par Kinshasa entre le Congo et la socié- questions économiques, de $US. En échange de à son encontre que té Ventura vise à mettre la fin des poursuites, André Wameso. Dan Getler s'est trouvé fin aux contentieux judil'accord prévoit que Dan contraint de conclure ciaires qui opposaient les PLUS DE 2 MILLIARDS avec le pays un comproGetler rétrocède à l'état deux parties. Pour la pré- DE $US D'ACTIFS. congolais l'ensemble mis financier pour solde sidence de la République, Le milliardaire israélien, de ses actifs miniers et de tout compte. A terme, il s'agit d'une «première pétroliers dans le pays, qui n'avait de cesse de l'homme d'affaires israéhistorique pour le pays qui ont été évalués à plus clamer son innocence, a lien espère que ce règlequi se réapproprie ainsi ment l'aidera à mettre de 2 milliards de $US. été placé sous sanctions des actifs dont la vente fin aux sanctions amériA cela s'ajoute le versedes États-Unis d'Améavait été remise en rique. Ses sociétés font caines». ment au Trésor public cause». l’objet de suspicion de Selon toujours cette d'une partie substantielle La signature de l'accord détournements d’argent publication parue le 18 des royalties de Kamoto entre le Gouvernement et de corruption au février dernier, «l'abanCopper Co/KCC, la et Ventura va permettre Congo. Il est reproché à don des poursuites filiale locale du trader au Congo de revaloriser Dan Getler, arrivé tout concerne tout particusuisse Glencore qui lui ses actifs au profit de la lièrement le dossier sur adolescent au Congo ont été cédés. Le montant population. les sociétés Caprikat et avec la prise du pouvoir de ces royalties s'élève à «L'État congolais va Foxwhelp, appartenant par l'Afdl, d'avoir signé environ 280 millions de donc revaloriser ces à Dan Getler. Considédes « contrats miniers $US». actifs au profit exclusif et pétroliers opaques et rant que ce dernier n'a ALUNGA MBUWA n

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international

conjoncture économique

|

Au 10 février 2022, la confiance des grands patrons en nette augmentation

S

elon les données de réalisation de la production fin septembre 2021, la croissance du PIB réel se situerait à 5,7% contre une réalisation de 1,7% une année auparavant. Croissance impulsée principalement par le dynamisme de la branche extractive, dont la valeur ajoutée s’améliorerait de 8,2%, correspondant à une contribution à la croissance de 2,4 points. S’agissant du secteur tertiaire, il afficherait une croissance de 5,7% tirée essentiellement par les activités de la télécommunication, qui progresseraient de 11,4%, avec une contribution de 0,95 point à la croissance du PIB réel. Mais le secteur secondaire influerait faiblement sur la croissance économique à hauteur de 0,52 point. Les résultats des enquêtes effectuées auprès des entreprises, en décembre 2021, font état du maintien de la confiance des chefs d’entreprises quant à l’évolution conjoncturelle de [‘économie du Congo. Le solde global brut d’opinions des chefs d’entreprises s’est établi à +27,0% en décembre 2021 contre +26,3% en novembre de la même années. Confiance reflétée dans l’ensemble des secteurs d’activités, sur fond d’un environnement économique propice soutenu par le dynamisme des industries extractives et par les perspectives favorables perçues pour ce qui est des activités de construction. La deuxième semaine du mois de février 2022 a été caractérisée par la poursuite de la décélération du rythme de formation des prix sur le marché des biens et services. En effet, la variation de l’indice des prix à la consommation s’est située à 0,105% contre 0,115% la semaine précédente. Ce niveau d’inflation est imputable principalement aux variations des composantes «produits alimentaires et boissons non alcoolisées», «logement, eau, électricités, gaz, et autres combustibles» et «biens et services divers», lesquelles ont contribué

à l’inflation hebdomadaire de 25,04%, 38,02% et 15,6%, respectivement. En cumul et en glissement annuel, le taux d’inflation est ressorti respectivement à 0,693% et 5,445%. À conditions inchangées, il est attendu un taux d’inflation de 6,2% à fin décembre 2022, face à un objectif de 7,0% à moyen terme. La relative stabilité des prix observée depuis le début de l’année 2021 tient principalement de la bonne coordination des politiques macroéconomiques, et ce, en l’absence d’un choc majeur externe ou interne. L’exécution des opérations financières de l’Etat, au 11 février 2022, s’est soldée par un déficit de 29,8 milliards de CDF, résultant des recettes mobilisées de 173,0 milliards contre les dépenses exécutées de 202,8 milliards. Ce déficit a été couvert entièrement par les ressources tirées de l’émission des obligations du Trésor d’un import de 105,0 milliards de CDF. S’agissant particulièrement des dépenses exécutées, elles ont concerné principalement les dépenses courantes, dont celles relatives aux subventions (70,4 milliards) ainsi que les frais de fonctionnement des institutions et ministères (86,2 milliards). Par ailleurs, au 31 janvier 2022, la balance des opérations financières de l’Etat a affiché un excèdent de 114,9 milliards de CDF, lequel a conforté les marges de trésorerie antérieurement constituées. Les recettes mobilisées ont atteint 1.023,7 milliards de CDF et les dépenses se sont établies à 908,9 milliards. Il faut rappeler qu’au 31 décembre 2021, l’exécution des opérations financières de l’Etat s’est clôturée par un déficit de 393,1 milliards de CDF, résultant des recettes de l’ordre de 11.837,6 milliards de CDF contre des dépenses de 12.230,7 milliards, dont 78,6% et 9 3% ont été consacrées respectivement aux dépenses courantes et d’investissement. Ce déficit a été financé en grande partie par les ressources provenant des émissions

des Bons du Trésor (237,0 milliards de CDF) et l’utilisation des marges de trésorerie (156,1 milliards de CDF). S’agissant des cours des principaux produits intéressant l’économie congolaise, ils affichent, en majorité, des baisses hebdomadaires, Au 11 février 2022, le prix de la tonne du cuivre a enregistré une baisse de 0,05%, d’une semaine à l’autre, se situant à 9.880,00 $US, alors que celui du cobalt, à forte teneur, s’est maintenu à son niveau de la semaine précédente, soit à 75.055,19 $US, Le prix de l’once d’or a baissé de 0,18%, se situant à 1.808,32 $US. Par contre, le cours du pétrole a enregistré une hausse de 1,80%, se fixant à 90,65 $US le baril. Cette légère augmentation tient principalement des perspectives d’une demande solide, influencée notamment par l’annonce de la forte baisse des stocks américains de brut alors qu’il s’observe une baisse de l’offre avec l’interruption des activités de trois importantes raffineries américaines. Par ailleurs, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés se sont de nouveau accordés sur une légère hausse de la production faisant fi de la pression leur faite d’ouvrir grandement leurs vannes pour réduire les prix sur le marché. S’agissant des prix des produits agricoles, celui du riz a connu une hausse hebdomadaire de 3,98%, se fixant à 14,80 cents la livre suite notamment à la baisse de la production dans un contexte de pandémie. Les prix du maïs et du blé ont connu des baisses respectives de 3,90% et 2,56%, se fixant chacun à 235,94 $US et 771,50 $US la tonne. À fin janvier 2022, le volume des échanges des biens entre le Congo et le reste du monde a connu une forte hausse. En effet, la balance commerciale affiche un excédent de 418,06 millions de $US contre 13,47 millions observé au cours de la même période de 2021. Cette

évolution découle de l’accroissement des exportations ainsi que de la baisse des importations, dans un contexte de hausse des cours mondiaux des produits d’exportations. LE MARCHÉ DE CHANGE STABLE. Le marché de change demeure relativement stable sur ses deux segments, sur fond de la poursuite de la bonne coordination des politiques macroéconomiques, conjuguée à une conjoncture extérieure globalement favorable. Au 11 février 2022, le taux de change s’est établi à 2000,82 CDF sur le marché officiel et 2.032,00 CDF sur le marché parallèle, soit des taux de dépréciations hebdomadaires de la monnaie nationale de 0,05% et 0,10%, respectivement. En province, le taux de change moyen de la semaine est resté le même que celui observé une semaine plus tôt, soit à 2.018,9 CDF le dollar américain. Au 10 février 2022, les réserves brutes se sont situées à 3.4 milliards de $US, correspondant à. 3,03 mois d’importation des biens et services sur ressources propres. Ces réserves qui intègrent les allocations DTS devront baisser mécaniquement lorsque l’Etat se décidera d’utiliser sa quotité de DTS. Au 10 février 2022, la situation monétaire renseigne une baisse hebdomadaire de la base monétaire de 0,2%, soit 8,5 milliards de CDF. Une diminution de la monnaie centrale résultant d’un recul des actifs intérieurs nets de 321,9 milliards nonobstant la hausse des actifs extérieurs nets de 313,4 milliards. Au niveau des composantes, la régression de la base monétaire est notamment localisée au niveau des engagements envers les autres institutions de dépôts de 31,7 milliards de CDF, contrebalancée par une hausse de la circulation fiduciaire de 23,2 milliards. Dans le but de favoriser davantage le financement de l’économie congolaise, dans un contexte de ralentissement des tensions inflationnistes, le CPM,

Comité de Politique Monétaire, a décidé, lors de sa réunion du 30 décembre 2021, de baisser le taux directeur d’un point de pourcentage, lequel est passé de 8,5% à 7,5%. Toutefois, il importe de rappeler que depuis janvier 2022, la Banque Centrale du Congo applique la constitution de la réserve obligatoire selon la monnaie des dépôts. Cette mesure devrait améliorer notamment le financement de l’économie en monnaie nationale et contribuer à sa dédollarisation. Par ailleurs, la grille des coefficients de la réserve obligatoire restée inchangée. Les coefficients de la réserve obligatoire sur les dépôts en devises à vue et à terme sont respectivement de 13,0% et 12,0% et ceux sur les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme de 0,0%. Quant au Bon BCC, son encours global s’est établi à 58,0 milliards, venant de 60,0 milliards la semaine précédente, soit une injection de 2,0 milliards de CDF, justifiée par la baisse de la liquidité bancaire dans un contexte de stabilité aussi bien sur le marché des biens et services que sur celui de change. Au 11 février 2022, le volume mensuel des refinancements, au guichet des prêts à court terme, s’est chiffré à 200,0 milliards de CDF contre 650,0 milliards en janvier 2022. Pour rappel, au mois de février 2021, le volume global avait atteint 1.039,5 milliards de CDF. Sur le marché interbancaire, en cumul annuel, le volume des opérations s’est situé à 303,0 milliards de CDF contre 51,5 milliards à la période correspondante de 2021. Au 10 février 2022, les avoirs libres des banques se sont établis à 137,7 milliards de CDF, soit une diminution de 160,5 milliards par rapport à la semaine passée. En dépit de la stabilité actuelle de la conjoncture, l’économie congolaise demeure vulnérable et exposée à certains risques d’origine tant externe qu’interne. ◗ La faible couverture vaccinale ainsi que les risques d’un

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renforcement des mesures de restrictions de mouvement des personnes, avec l’apparition d’un nouveau variant Covid-19 ; ◗ La poursuite de la hausse des cours mondiaux du brut, comporte un potentiel d’inflation importée pour les pays importateurs nets, dont le Congo ; ◗ La hausse des prix des denrées alimentaires (dont le riz) sur les pays importateurs nets dont le Congo ; ◗ Tendance à la saturation des ports, la manque de containers qui ont un impact sur le délai de livraison des produits ; ◗ Le faible taux de couverture vaccinale, lié principalement à l’indisponibilité des vaccins et à la réticence de la population ; ◗ L’effritement des marges budgétaires, avec les risques sur la stabilité macroéconomique ; ◗ Le réajustement éventuel de la structure des prix de carburant à la pompe voulu par la profession pétrolière, lequel pourrait exercer les pressions sur les prix intérieurs. En vue de pérenniser la stabilité du cadre macroéconomique, il est indispensable de renforcer la coordination des politiques budgétaire et monétaire. Dans ce cadre, le trésor est encouragé à : ◗ publier le Plan de Trésorerie prévisionnel pour l’exercice 2022 en adéquation avec le Plan d’engagement budgétaire; ◗ disponibiliser les prévisions du PTR à horizon hebdomadaire pour besoin de prévision de la liquidité au niveau de la Politique monétaire; ◗ introduire progressivement les titres publics de longue maturité et réduire le volume des Obligations du Trésor par amortissement du principal pour éviter la pression sur la trésorerie ; ◗ lisser les dépenses (rémunération et autres) dans le mois au lieu de les concentre sur des courtes périodes; ◗ poursuivre les réformes visant la mobilisation des recettes ; ◗ veiller à la qualité de la dépense publique en renforçant la chaîne de la dépense et le respect

du pacte de stabilité; ◗ maintenir les négociations avec la profession pétrolière pour des révisions de la structure des prix par palier, afin d’éviter tout changement des prix du carburant à la pompe, susceptibles d’alimenter des tensions sur le marché. La BCC est encouragée à : ◗ maintenir le verrou central du dispositif mis en place dans le cadre du pacte de stabilité, portant exécution sur base caisse des dépenses publiques ; ◗ obtenir et exploiter davantage les PTR prévisionnels, en vue d’améliorer la gestion de la liquidité; ◗ produire un budget en devise 2022 en cohérence avec le PTR annuel. ◗ surveiller les fluctuations de la liquidité et s’assurer de l’équilibre entre l’offre et la demande de liquidité bancaire par des réponses adéquates à l’aide des instruments de la politique monétaire; ◗ renforcement de la policy mix ; ◗ mettre en œuvre les reformes retenues dans le cadre du programme avec le FMI. Rappelons que dans son ouvrage consacré au «Nouvel environnement commercial de l’Afrique en cette période perturbée», la Banque mondiale appelle les pays africains à développer et diversifier leur participation au commerce international et aux chaînes de valeur, afin de réduire la pauvreté à grande échelle et transformer les économies de la région. En dépit d’une croissance rapide enregistrée ces dix dernières années, le volume des exportations africaines demeure faible comparé à d’autres régions du monde, soit 3% du commerce mondial. Les exportations africaines restent peu diversifiées, attestant une grande concentration des produits à l’exportation, principalement les matières premières. Cette situation tient particulièrement de l’approche classique héritée de la colonisation et perpétuée par tous les gouvernements qui se sont succédés après les indépendances.

source BANQUE CENTRALE n


international

conjoncture économique

|

ÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EN 2021 ET 2020 Fin décembre 2020 BRANCHES D’ACTIVITÉS

Fin septembre 2021

VA

VAR (%)

Contr. Crois. PIB Reel %

Contrib en point de croiss

VA

VAR %

Secteur primaire

5868,6

7,1

178,1

3,09

6230,6

6,2

49,2

2,81

Agriculture, forêt, élevage, chasse et pêche

2006,2

2,5

22,5

0,39

2053,8

2,4

6,5

0,37

Agriculture

1926,1

3,1

26,1

0,45

1981,1

2,9

7,5

0,43

- Vivrière

1894,7

3,1

25,5

0,44

1952,5

3,1

7,9

0,45

- Rente

31,4

3,8

0,5

0,01

28,5

-9,0

-0,4

-0,02

Sylviculture

76,6

-9,2

-3,6

-0,06

69,0

-9,9

-1,0

-0,06

Élevage, pêche et chasse

3,6

3,0

0,0

0,00

3,7

3,0

0,0

0,00

3862,4

9,7

155,5

2,70

4176,85

8,1

42,7

2,44

22,3

-7,9

0,0

0,000

22,4

0,7

0,0

0,001

3840,1

9,7

155,5

2,70

4154,4

8,2

42,7

2,44

Secteur secondaire

2007,6

-4,932

-47,4

-0,823

2075,8

3,4

9,3

0,529

Industries manufacturières.

1345,5

-7,2

-47,6

-0,83

1404,0

4,3

7,9

0,45

- Industrie alimentaires, boissons et tabac

1126,5

-6,6

-36,3

-0,63

1181,9

4,9

7,5

0,43

- Autres industries manufacturières

219,0

-10,1

-11,2

-0,19

222,1

1,4

0,4

0,02

Électricité, gaz, vapeur et eau

80,8

1,5

0,6

0,01

83,9

3,9

0,4

0,02

Bâtiment et Travaux publics

581,4

-0,1

-0,4

-0,01

587,9

1,1

0,9

0,05

Secteur tertiaire

4872,0

0,2

4,6

0,08

5147,7

5,7

37,5

2,14

Transports et Télécommunication

1615,4

10,0

67,0

1,16

1776,8

10,0

21,9

1,25

- Transports

858,8

-3,5

-14,1

-0,24

897,5

4,5

5,3

0,30

- Télécommunication

756,6

30,8

81,1

1,41

879,3

16,2

16,7

0,95

Commerce

1792,2

-3,3

-27,5

-0,48

1861,1

3,8

9,4

0,53

Autres services marchands

1137,8

-4,5

-24,7

-0,43

1177,7

3,5

5,4

0,31

- Banques et assurances

189,4

-3,9

-3,5

-0,06

195,5

3,2

0,8

0,05

- Autres services

948,3

-4,7

-21,1

0,37

982,2

3,6

4,6

0,26

417,3

-5,9

-11,9

-0,21

425,6

2,0

1,1

0,07

- Éducation

12,0

-5,0

-0,3

0,00

12,2

2,0

0,0

0,00

- Santé

2,0

8,0

0,1

0,00

2,1

4,0

0,0

0,00

403,3

-6,0

-11,7

-0,20

411,4

2,0

1,1

0,06

-90,7

-3,9

1,7

0,03

-93,6

3,2

-0,4

-0,02

PIB au prix de base

12748,2

2,4

135,3

2,35

13454,1

5,5

95,9

5,5

Taxe sur les produits

132,1

-37,0

-35,3

-0,61

162,0

22,6

4,1

0,2

PIB aux prix constants

12880,3

1,7

100,0

1,74

13616,1

5,7

100,0

5,7

PIB hors mines

9017,94

-1,3

-55,5

-0,96

9439,22

4,7

57,3

3,3

Extraction - Extraction des Hydrocarbures - Extraction des mineraux, pierres...

Services d’administration publique

- Autres services non marchands SIFIM

Contr. Crois. Contrib en PIB Reel % point de croiss

Source: BCC.

ÉVOLUTION DES OPÉRATIONS FINANCIÈRES DE L’ÉTAT EN 2021 ET 2020 (EN MILLIARDS DE CDF) CUM. ANNUEL

CUM. ANNUEL

VARIATION 2021/2020

DÉC. 2020

DÉC. 2021

Douanes et accises (DGDA)

2026,3

Impôts directs, indirects (DGI)

CUMUL DÉCEMBRE

SITUATION AU 31/01/2022

SITUATION AU 11/02/2022

CUMUL ANNUEL RÉAL. FÉVRIER 2022

3032,2

49,6

245,5

67,8

313,3

3582,8

6248,1

74,4

507,1

38,8

545,9

Recettes non fiscales (DGRAD)

1193,2

1938,2

62,4

187,2

65,6

252,8

Pétroliers Producteurs

156,1

371,7

138,0

83,7

0,0

83,7

Dons et autres recettes

65,9

247,5

275,5

0,2

0,8

1,0

Total revenus et dons

7024,4

11837,6

68,5

1023,7

173,0

1196,7

Dépenses courantes

6886,9

9615,0

39,6

758,9

172,9

931,8

Salaires

4758,2

5453,0

14,6

528,1

8,4

536,4

Intérêt sur la dette

26,1

64,6

147,4

8,0

1,2

9,2

Dont dette extérieure

22,1

40,6

83,6

0,0

1,2

1,2

Frais de fonct. Inst. et Min.

1537,0

2371,5

54,3

191,3

86,2

277,5

Institutions Politiques

709,2

1217,9

71,7

71,6

63,5

135,2

Ministères

827,8

1153,6

39,4

119,6

22,7

142,3

Dépenses en capital

251,0

1138,4

353,6

81,3

1,5

82,8

Amortissement de la dette

215,5

508,9

136,1

0,0

13,6

13,6

Autres dépenses

408,4

968,3

137,1

68,7

14,8

83,5

0,0

0,0

0,0

RUBRIQUES

Dont Élections

200,0

Total dépenses (+amort. dette)

8011,7

12230,7

52,7

908,9

202,8

1111,7

Solde (intégrant amort. dette)

-987,4

-393,1

-60,2

114,9

-29,8

85,0

Source: BCC.

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1547 | PAGE 13.


international

conjoncture économique

|

COURS DES PRODUITS MINIERS ET ÉNERGÉTIQUES 31-déc.-21

31-janv.-22

3-févr.-22

4-févr.-22

7-févr.-22

8-févr.-22

9-févr.-22

10-févr.-22

78,36

89,36

91,39

93,36

92,73

90,93

91,18

90,65

14,04

2,27

2,16

-0,67

-1,94

0,27

-0,58

0,82

9677,00 -0,34

9875,00 2,05

9780,00 -0,96

9870,00 0,92

9849,00 -0,21

9755,00 -0,95

9880,00 1,28

-0,05

70715,00

70720,00

70720,00

70715,00

70710,00

70715,00

70720,00

0,74

0,01

0,00

-0,01

-0,01

0,01

0,01

66556,29

75055,19

75055,19

75055,19

75055,19

75055,19

75055,19

75055,19

1818,18

12,77 1785,71 -1,79

0,00 1805,05 1,08

0,00 1808,32 0,18

0,00 1808,32 0,00

0,00 1808,32 0,00

0,00 1808,32 0,00

0,00 1808,32 0,00

-0,18

Var. hebdo

Pétrole (brent) $/baril Variation (en %) Cuivre LME $/tm Variation (en %) Cobalt Londres $/ tonne Variation (en %) Cobalt (Cathode 99,80) $/tonne. Variation (en %) Or New York $/o.t. Variation (en %)

9710,00 70195,00

Var. hebdo

-0,00

0,00

Source: Banque Centrale du Congo.

COURS DES PRODUITS AGRICOLES Riz Chicago $/tonne

31-déc-20

31-janv-22

3-févr-22

4-févr.-22

7-févr.-22

8-févr.-22

9-févr.-22

10-févr.-22

14,63

15,06

15,38

15,28

15,45

15,26

15,09

14,80

2,94

2,09

-0,65

1,15

-1,23

-1,15

-1,92

761,25

751,75

763,25

768,75

778,75

785,00

771,50

-1,23

-1,25

1,53

0,72

1,30

0,80

-1,72

230,15

226,75

228,13

233,55

232,44

237,78

235,94

5,52

-1,48

0,61

2,38

-0,47

2,29

-0,77

Variation (en %) Blé Chicago $/tonne

770,75

Variation (en %) Maïs Chicago $/tonne

218,11

Variation (en %)

3,92 -2,56 -3,90

Source: Banque Centrale du Congo

ÉVOLUTION COMPARATIVE DE LA BALANCE DS BIENS 2021-2022 (En millions de USD) CUMUL FIN JANVIER

MOIS

2021

2022

Variations (%)

EXPORTATIONS

1 349,07

1 568,50

16,27

IMPORTATIONS

1 335,60

1 150,44

- 13,86

SOLDE GLOBAL

13,47

418,06

3 003,64

Source: Banque Cenrale du Congo sur base des données de la DGDA, l’OCC et la Commission Interministérielle d’Harmonisation des Statistiques Minières et autres.

ÉVOLUTION DU TAUX D’INFLATION HEBDOMADAIRE (En %) 0,180 % 0,160 % 0,140 % 0,120 % 0,100 % 0,080 % 0,060 % 0,040 % 0,020 %

Taux hebdo 2020

0,000 %

S1

Taux hebdo 2021

S2

S3

Taux hebdo 2022

S4

S1

JANVIER

S2 FÉVRIER

ÉVOLUTION DU TAUX DE CHANGE À KINSHASA Taux de change CDF/1 USD Taux indicatif

Var. en %

Taux parallèle acheteur

vendeur

moyen

Taux indicatif

Var. en % par rapport à fin déc. 2021

Taux parallèle acheteur

vendeur

moyen

Taux indicatif

Taux parallèle acheteur

vendeur

moyen

Écart parallèle moyen et indicatif en %

en CDF

2,23

44,69

31-déc-21

1999,97

2040,00

2049,33

2044,67

7-janv-22

1999,11

2040,67

2049,33

2045,00

0,04

-0,03

0,00

-0,02

0,04

-0,03

0,00

-0,02

2,30

45,89

14-janv-22

1999,84

2043,33

2053,33

2048,33

-0,04

-0,13

-0,19

-0,16

0,01

-0,16

-0,19

-0,18

2,42

48,49

21-janv-22

1999,89

2030,00

2040,67

2035,33

0,00

0,66

0,62

0,64

0,00

0,49

0,42

0,46

1,17

35,44

28-janv-22

1999,09

2023,33

2031,67

2027,50

0,04

0,33

0,44

0,39

0,04

0,82

0,87

0,85

1,42

28,41

31-janv-22

1999,74

2022,67

2031,00

2026,83

-0,03

0,03

0,03

0,03

0,01

0,86

0,90

0,88

1,36

27,10

1-févr-22

2000,14

2023,33

2031,67

2027,50

-0,02

-0,03

-0,03

-0,03

-0,01

0,82

0,87

0,85

1,37

27,36

2-févr-22

2000,44

2025,00

2033,33

2029,17

-0,01

-0,08

-0,08

-0,08

-0,02

0,74

0,79

0,76

1,44

28,73

3-févr-22

2000,19

2025,00

2035,00

2030,00

0,01

0,00

-0,08

-0,04

-0,01

0,74

0,70

0,72

1,49

29,81

4-févr-22

1999,84

2025,00

2035,00

2032,00

0,02

0,00

0,00

0,00

0,01

0,74

0,70

0,72

1,51

30,16

7-févr-22

2000,36

2025,00

2035,00

2030,00

-0,03

0,00

0,00

0,00

-0,02

0,74

0,70

0,72

1,48

29,64

8-févr-22

2000,08

2025,33

2034,00

2029,67

0,01

-0,02

0,05

0,02

-0,01

0,72

0,75

0,74

1,48

29,59

9-févr-22

2000,95

2027,00

2035,00

2031,00

-0,04

-0,08

-0,05

-0,07

-0,05

0,64

0,70

0,67

1,50

30,05

10-févr-22

2000,93

2027,00

2035,00

2031,00

0,00

0,00

0,00

0,00

-0,05

0,64

0,70

0,67

1,50

30,07

11-févr-22

2000,82

2028,00

2036,00

2032,00

0,01

-0,05

-0,05

-0,05

-0,04

0,59

0,65

0,62

1,56

31,18

-0,05

-0,15

-0,05

-0,10

Variation hebdo Source: Banque Centrale du Congo

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1547 | PAGE 14.


international

la vie

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Belle éclaircie dans le monde sur le front de Covid-19

À

nouveau de bonnes nouvelles dans le rapport quotidien de l’Institut de Santé publique belge. Une belle éclaircie vécue de par le monde. En Belgique, les indicateurs poursuivent leur baisse dans le bilan du jour de Sciensano. Du 17 au 23 février, près de 186 (185,7) admissions à l’hôpital en moyenne ont été enregistrées chaque jour pour cause de coronavirus, une baisse de 27% par rapport à la période de référence précédente. Cette moyenne des admissions était de 194 la veille et de 330 le 26 janvier lorsque le pic de la 4e vague (322 début décembre) avait été dépassé. Au total, 2.725 personnes hospitalisées sont positives au Covid-19 (-19% en une semaine), dont 290 traitées aux soins intensifs (-18%). Pour rappel, lors des quatre premières vagues de Covid-19 en Belgique, ce nombre était monté respectivement jusqu’à 1.286, 1.474, 946 et 840. Lors de cette 5ème vague, il n’a pas été plus haut que 440, atteint le 7 février. Entre le 14 et le 20 février, 8.998 nouvelles contaminations au Sars-CoV-2 ont été dépistées en moyenne par jour, soit une diminution de 38% par rapport à la semaine précédente. Moins d’un test sur quatre s’avère désormais positif: 43.240 tests ont été effectués quotidiennement pour un taux de positivité de 23,9%. Le chiffre des nouveaux cas était de 9.273 la veille. Les nouvelles infections quotidiennes étaient montées jusqu’à 52.294 dans le rapport du 29 janvier avant d’entamer une baisse. Depuis le début de la pandémie en Belgique, plus de 3,5 millions d’infections au coronavirus ont été diagnostiquées. Entre le 14 et le 20 février, 38 personnes sont décédées par jour en moyenne des suites du virus (-18%), portant le bilan à 30.076 morts depuis le début de la pandémie en Belgique. Le

En Belgique, le pays reste sous les 200 hospitalisations par jour en moyenne. Rien que de bonnes nouvelles. DR. taux de reproduction du virus est quant à lui de 0,813. Lorsqu’il est inférieur à 1, cet indicateur signifie que l’épidémie tend à ralentir. Concernant la vaccination, 79,9% de la population totale belge a reçu au moins une dose de vaccin contre le coronavirus et 78,5% a reçu deux doses (83,7% en Flandre, 73,2% en Wallonie, 70,3% en Communauté germanophone et 60,8% à Bruxelles). A l’heure actuelle, 68,8% de la population en Belgique a reçu une troisième injection en Flandre, 52,3% en Wallonie, 51,8% en Communauté germanophone et 35,3% à Bruxelles (pour une moyenne de 60,3% en Belgique). En France, la situation tend également à s'améliorer, avec des contaminations en baisse et des hospitalisations stables. 66.833 cas de contaminations ont été enregistrés les dernières 24 heures précédant le 23 février. La moyenne sur les sept derniers jours, à compter du 23 février, recule à moins de 70.278 cas, contre plus de 74.000 mardi et plus de 100.000 une semaine auparavant. A la même date, les hôpitaux français comptaient 26.881

personnes atteintes du Covid, contre 27.566 la veille et 30.578 une semaine plus tôt. Le desserrement de cette pression était particulièrement visible sur les nouvelles hospitalisations : 1.449 en 24 heures contre 1.504 la veille. Cette tendance à la baisse se retrouve également dans les services de soins critiques, qui accueillent les cas les plus graves, notamment en réanimation, avec 2.753 malades (dont 173 nouvelles admissions), contre 2.842 la veille et 3.126 il y a une semaine. 220 personnes sont décédées les dernières 24 heures précédant le 23 février, contre 224 la veille et 270 une semaine auparavant. En deux ans d'épidémie, le Covid a causé le décès de 137.489 en France. Le programme de vaccination se poursuit, mais à un rythme lent : 54,16 millions de Français ont reçu au moins une dose (80,3% de la population), 53,16 millions sont complètement vaccinés (78,8% de la population) et 38,71 millions ont reçu une dose de rappel. Les chiffres fournis par la Direction générale de la santé sont censés désormais refléter la réalité, après l'annulation récente

de «faux certificats» frauduleux. Aux États-Unis, les cas de Covid-19 sont également en baisse avec 80.131 nouvelles contaminations recensées en moyenne chaque jour. Cela représente 10% du pic des infections - le nombre moyen le plus élevé de cas de contamination quotidiens a été reporté le 14 janvier. Il y a eu 78.776.094 cas de contamination et 944.598 décès liés au coronavirus recensés dans le pays depuis le début de l’épidémie. Lorsque les cas de contamination au Covid-19 ont commencé à être reportés aux quatre coins du globe, la réponse de nombreux pays fut de fermer certains établissements tels les écoles, les lieux de travail et les frontières internationales afin de limiter la propagation du virus. Rappelons qu'au Congo, le couvre-feu décrété en décembre 2020 a été levé, le 14 février, sauf dans le Nord-Kivu et l’Ituri, deux provinces de lest du pays en état de siège. Il n’impose plus de test Covid-19 aux voyageurs «complètement vaccinés». Au regard de l’évolution de la pandémie de SARS-CoV-2 dans le pays, il a été décidé la «levée immédiate du couvre-feu sur toute l’étendue

du pays sauf pour les provinces sous état de siège» à savoir le Nord-Kivu et l’Ituri, a déclaré le ministre des médias, Patrick Muyaya Katembwe, porte-parole du gouvernement. RISQUE DE PROGRESSION D’ENVIRON 85,2 %. Le gouvernement a décidé aussi « la suppression de test Covid-19 à l’entrée du territoire national pour tout voyageur complètement vacciné » ainsi que pour tout voyageur des vols domestiques, a-t-il ajouté dans le compte-rendu d’une réunion tenue autour du président congolais Félix Tshisekedi. « La levée du couvrefeu ne signifie nullement la fin de la pandémie » dans le pays, a insisté le porte-parole qui a averti que le risque de connaître une cinquième vague est réel au regard de « la saisonnalité » observée ces deux dernières années. Il a rappelé que le port obligatoire et correct de masque est de « stricte application » dans les lieux de travail, les écoles, les universités, les lieux de culte et de commerce, les banques, les lieux de déroulement des activités sportives, les hôpitaux, dans les transports en com-

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1547 | PAGE 15.

mun, les restaurants, les établissements d’hébergement ainsi que les édifices publics. Pour le chef des experts chargés de la lutte contre le Covid-19 en RDC, le Dr Jean-Jacques Muyembe Tanfum, « la quatrième vague causée par le variant omicron est derrière nous », justifiant ces mesures d’allègement. Cependant, il s’est observé que «l’épidémie survient en RDC entre les mois d’avril et juillet», a-t-il averti. Le Congo, avec environ ses 90 millions d’habitants, seulement « 224.958 personnes se sont complètement vaccinées». Malgré ce faible taux de couverture vaccinale, le Congo semble plutôt épargné par le Covid-19, qui a officiellement tué 1.355 personnes sur les 85.839 cas diagnostiqués. Selon le site officiel du Ministère français des Solidarités et de la Santé (https:// solidarites-sante. gouv.fr/), à l’heure actuelle, un seul médicament est autorisé contre le Covid-19 sur le marché en France. Il s’agit du Paxlovid® de Pfizer. Les traitements médicaux contre le Covid-19 visent à bloquer le développement du virus dans l’organisme. Afin d’être le plus

efficaces possibles, ils doivent être pris très rapidement après l’apparition des premiers symptômes. PAXLOVID® (PF07321332 150 mg et Ritonavir 100 mg), en comprimé pelliculés, est un nouvel antiviral qui a obtenu une autorisation d’accès précoce le 20 janvier 2022 et une autorisation de mise sur le marché (AMM) le 28 janvier 2022 dans l’indication : « Traitement de la maladie Covid-19 chez les patients adultes qui ne nécessitent pas de supplémentation en oxygène et qui présentent un risque accru d’évolution vers une forme sévère de la Covid-19». L’administration par voie orale de PAXLOVID® doit être initiée dans les cinq jours suivants l’apparition des symptômes. Il peut être prescrit par tout médecin dans le cadre d’un accès précoce. Il sera disponible en pharmacie de ville et dans les pharmacies d’établissements de santé. Son utilisation ne dispense pas les patients du respect des mesures barrières et de distanciation physique nécessaires dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Les données disponibles pour évaluer l’efficacité de ce traitement ont démontré une réduction du risque de progression vers une formation grave de Covid-19 (hospitalisation ou décès) d’environ 85,2 % (étude EPIC-HR). Le médicament présente néanmoins un risque important d’interactions médicamenteuses, et des adaptations de posologies sont indispensables pour les patients présentant, par exemple, une insuffisance rénale modérée. Le prescripteur et le pharmacien devront s’assurer de l’absence d’une interaction contre-indiquée avec les éventuels traitements du patient. Il est vraiment utile que les patients apportent à leur médecin et/ou à leur pharmacien les ordonnances de médicaments en cours afin qu’une analyse pertinente des éventuelles interactions soit effectuée. avec AGENCES n


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la vie

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L'homme qui vivra 1000 ans est déjà né

L

'homme vat-il bientôt pouvoir vivre des centaines d'années, voire échapper à la mort ? Depuis plusieurs siècles, l’immortalité fait rêver l'être humain. Les avancées attendues en médecine au cours des prochaines années permettraient désormais de se rapprocher de la vie éternelle. Quelles en seraient les conséquences ? Le point sur la quête de la vie éternelle. C’est indéniable : on vit aujourd’hui plus longtemps qu’il y a 100 ans. Rien qu’entre 2000 et 2019, on a noté une hausse de l’espérance de vie de six ans. L'homme qui vivra 1000 ans est déjà né... Chirurgien-urologue, président de la société DNAVision et auteur de «La Mort de la mort» (Editions JC Lattès), Laurent Alexandre se fait connaître comme cofondateur du site Doctissimo en 1999, puis par ses prises de position dans les années 2010 sur le développement de l'intelligence artificielle, le recul de la mort, la génétique et le transhumanisme. Souvent présenté comme futurologue, il intervient régulièrement dans les médias au cours des années 2010 : il est notamment chroniqueur dans Le Monde et L'Express. Il est aussi particulièrement suivi sur Twitter et YouTube. Il décrypte les projets de Google dans le domaine des NBIC (nano-technologies, biotechnologies, intelligence artificielle et sciences du cerveau). Google prépare-t-il l'homme du futur ? Oui, ses dirigeants veulent changer le monde et l'humanité. En quelques années, ils ont racheté ou créé un grand nombre de sociétés du secteur des NBIC (nano technologies, biotechnologies, intelligence artificielle et sciences du cerveau), comme DeepMind, Boston

Livres et émissions télés s'accumulent sur la mortalité. Ci-bas, Laurent Alexandre, né le 10 juin 1960 à Paris, haut fonctionnaire et urologue de formation, est un entrepreneur, chroniqueur, écrivain et militant politique français. DR. la justice d'un pays pourra exiger de lire notre cerveau pour contrôler les images auxquelles nous pensons... On doit au moins s'interroger. Au XXIe siècle, le débat gauche-droite fera d'ailleurs place à une opposition entre les transhumanistes, qui voudront vivre plusieurs siècles en étant biologiquement modifiés, et les bioconservateurs.

Dynamics ou Calico. A l'horizon 2035, ils ambitionnent d'allonger l'espérance de vie de vingt ans. Ce qui serait une révolution philosophique, puisque cela signifierait qu'on ne se rapprocherait pas de notre mort d'ici à 2035. Ils ont débauché de hauts responsables de grands laboratoires, notamment chez Roche, et des spécialistes du vieillissement. Ils ont aussi confié leur programme d'intelligence artificielle à Ray Kurzweil, le chef de file du courant transhumaniste. Qu'est-ce que le transhumanisme ? C'est le fait d'utiliser toutes les NBIC pour tuer la mort et augmenter les capacités intellectuelles de l'homme, puis d'interfacer notre cerveau avec l'intelligence artificielle. Les transhumanistes étaient des rigolos new age que personne ne prenait au sérieux, jusqu'à ce que les industriels ré-

cupèrent leurs idées. C'est une forme de religion technologique. Kurzweil a d'ailleurs créé une école prosélyte en Californie, la Singularity University. Elle forme les spécialistes des NBIC et véhicule cette idéologie. Elle est financée par Google. Comment Google compte-t-il s'y prendre pour allonger l'espérance de vie ? Ils n'ont pas encore dévoilé leur stratégie. Le sujet est en friche car l'industrie pharmaceutique et la médecine ne se sont jamais préoccupées de retarder la mort indépendamment des maladies. Mais Google pourrait par exemple exploiter les travaux réalises récemment sur des animaux : des chercheurs de Harvard ont transfusé du sang de jeune souris dans l'organisme de souris plus âgées. Ils sont ainsi parvenus à refabriquer des neurones dans le

cerveau de ces dernières, à réactiver les cellules souches et à rajeunir le fonctionnement cellulaire. On constate donc que le vieillissement est réversible. Bien sûr, ce sera beaucoup plus complexe à réaliser sur les êtres humains. Mais la nouveauté est que cela paraît possible. L'inversion du vieillissement permettra parallèlement de lutter contre les maladies qui lui sont directement liées, comme le Parkinson. Le premier homme qui vivra mille ans est déjà né. Devrons-nous vivre en connexion avec des machines ? En effet. Fabriquer de nouveaux neurones dans une boîte crânienne limitée imposera peut-être d'effacer certains souvenirs. D'où l'idée de Google de télécharger le cerveau sur des circuits intégrés et de l'interfacer avec l'intelligence artificielle. Selon son directeur du déve-

loppement, on installera demain des implants intracrâniens. Ils nous apporteront par exemple des réponses aux questions avant qu'on se les pose. Ce type d'implants existe déjà pour les victimes de troubles psychiatriques ou de la maladie de Parkinson. Ils créent des impulsions qui permettent de redémarrer certains circuits neuronaux défectueux. Faire passer une idée dans le cerveau est plus ambitieux. Il faudra poser des implants nanométriques sur chaque neurone. Les NBIC permettront sans doute d'y parvenir. L'intelligence artificielle ne risquet-elle pas de nous dépasser ? Kurzweil prévoit qu'elle dépassera l'intelligence humaine en 2029 et qu'en 2045, elle sera 1 milliard de fois plus puissante que les 8 milliards de cerveaux humains réunis. Les ordinateurs battent déjà nos champions d'échecs depuis longtemps. On vient aussi de démontrer qu'un logiciel expert réalise de meilleurs recrutements qu'un spécialiste de ressources humaines. La nouveauté est qu'on envisage maintenant une conscience artificielle douée de libre arbitre, capable de penser ellemême, sans support biologique. Pour l'affronter, l'homme

LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1547 | PAGE 16.

sera sans doute tenté d'accroître ses propres capacités. Il va y avoir un combat entre le silicium et le neurone. Ce combat est perdu d'avance... Pas forcément. Notamment si vous dopez le neurone et le sélectionnez. La génétique représente deux tiers de nos capacités intellectuelles. C'est triste, mais l'éducation et l'école n'en sont responsables que pour un tiers. Demain, on pourra sélectionner les embryons dotés d'un fort potentiel intellectuel. Les Chinois ont déjà commencé à sequencer le génome des surdoués pour identifier les variantes génétiques de l'intelligence. Cela heurte nos valeurs humanistes, mais pourra-ton résister? Faut-il forcément s'inquiéter de ces avancées ? Tous ces projets modifient clairement l'humanité. Cela implique de signer un pacte faustien avec les technologies NBIC. L'immortalité a un prix. Le célèbre physicien britannique Stephen Hawking et le fondateur de Microsoft, Bill Gates, s'inquiètent du développement de l'intelligence artificielle. Même le fondateur de DeepMind, la filiale de Google, a admis qu'elle pourrait un jour décider de nous exterminer. Songez aussi que, demain,

Ne faut-il pas déjà stopper Google? Peut-être pas maintenant. Mais si demain, cette société devient le leader mondial de la robotique, de l'informatique, de l'intelligence artificielle et de la lutte contre la mort, elle aura alors un pouvoir considérable. Il serait alors logique de la démanteler, quel que soit son talent. Google n'a pas de concurrent dans ce domaine ? Pas vraiment. Apple va sans doute développer de plus en plus d'applications dans la santé, mais ils sont dans une stratégie de business traditionnelle. Ses dirigeants ne sont pas mus, comme ceux de Google, par l'idéologie transhumaniste. Ces derniers sont plus proches du Vatican que du Nasdaq. Et la France? Peutelle lutter sur ce secteur des NBIC ? L'Europe est larguée. Nous avons de petites start-up, mais l'épicentre des NBIC est bien en Californie. Et à un degré moindre en Corée du Sud et en Chine. En France, c'est pire, et notre énarchie en est largement responsable. Je le sais d'autant mieux que j'ai fait l'ENA! Nos élites sont technophobes, obsédées par Florange et Petroplus. Elles ne voient pas venir le danger majeur du déclassement de notre pays. Propos recueillis par GILLES TANGUY n Lu dans CAPITAL.


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La Nigériane Nissi était à la conception du nouveau Range Rover 2022

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e chanteur nigérian primé aux Grammy Awards, Damini Ebunoluwa Ogulu connu sous le nom de scène de Burna Boy, a offert sa Bentley à sa petite sœur, Jehovah-Nissi Ogulu, pour célébrer le succès de celleci dans la création du nouveau Range Rover 2022 qui remplace la ligne lancée en 2012. Damini Ebunoluwa Ogulu, une star pleine de caprices - attendue le 25 décembre dernier à Dakar pour un concert, puis le 1er janvier, puis le 12 février, il ne s'est finalement produit que le 13 février, après de longues heures de retard - a offert sa Bentley, à sa sœur pour avoir pris part à la conception du Range Rover 2022. Burna Boy a eu ces mots à sa sœur : - « Eh bien, félicitations Nissi. Tu es maintenant la propriétaire officielle de la Bentley (puisque tu as refusé que je t’en achète une nouvelle). Je t’aime », a-t-il écrit. - « Oui. Meilleur frère de tous les temps. Laisse-moi garder celui-ci jusqu’à ce que le nouveau arrive s’il te plaît. Je t’aime», a répondu Nissi. Humm…! C’est via une story Instagram, que le chanteur nigérian a partagé une capture d’écran des échanges de sa sœur avec le constructeur automobile Land Rover, au Royaume-Uni. « Présentation du #New Range Rover. Le #Range Rover le plus désirable jamais créé». Citant le tweet de la société, Nissi a exprimé : «Après trois ans de travail sur ce projet, je suis heureuse de le voir maintenant révélé au monde». Saluant la jeune dame pour la conception, la société a écrit : « C’est une caractéristique merveilleuse de la conception et de l’ingénierie. C’est un moment de grande fierté pour nous tous». «Ce fut un plaisir de faire partie de l'équipe de donner vie à cette belle voiture au cours des trois dernières années et je suis heureuse de la voir enfin dévoilée au monde», a déclaré

Ci-haut, le Range Rover 2022. Ci-bas, Jehovah-Nissi Ogulu et son frère Damini Ebunoluwa Ogulu alias Burna Boy. DR.

Nissi. Avant de travailler sur le nouveau Range Rover, la musicienne était ingénieure de projet pour Jaguar Land Rover entre 2016 et 2018, lorsqu'elle a travaillé dans plusieurs départements, notamment la conception de produits axée sur le client et les opérations de véhicules spéciaux. La nouvelle s'ajoute au portefeuille croissant de réalisations de cette auteure-compositeuse et multiinstrumentiste née à Port Harcourt, qui

comprend également le titre de directeur créatif de Spaceship Entertainment et la fondatrice de Creele Animation Studios. Nissi est titulaire d'un baccalauréat en génie mécanique de l'Université de Warwick. Elle est également ingénieure agréée certifiée, spécialisée dans la conception et l'innovation de produits durables. Musicienne, graphiste, animatrice et ingénieure, le son de la Nigériane Jehovah-Nissi Ogulu se définit par une fusion

de pop urbaine, d'afro-jazz, de house et d'afrobeats. Elle est à l'origine de l'EP Ignite de 2020 et est signée au Spaceship Collective avec son frère Burna Boy, lauréat d'un Grammy. Elle est également la fille du directeur musical de renommée internationale Bose Ogulu. NISSI OGULU FAISAIT PARTIE DE L’ÉQUIPE. La sœur du chanteur Burna Boy «Nissi» faisait partie de l’équipe qui a conçu

le nouveau Range Rover SUV 2022. Le Range Rover redessiné a finalement fait ses débuts mondiaux remplaçant le modèle sortant qui existe depuis 2012. Il rivalisera avec les modèles à vente rapide comme la BMW X7, Mercedes-Maybach GLS 600, Aston Martin DBX ainsi que le tout nouveau Lexus LX 600 SUV 2022. En plus de nombreuses centrales qui seront disponibles pour les acheteurs, Land Rover a déclaré

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que la cinquième génération du Land Rover Range Rover SUV obtiendra également un modèle entièrement électrique, dont la sortie est prévue en 2024. Chaque pièce de cette Nigériane a été faite pour ressembler à des pièces de puzzle dans des couleurs psychédéliques de rouge et de bleu. La collection a fait ses débuts à Londres et maintenant à Lagos à la Red Room Gallery, Victoria Island. Elle répond à quelques questions

sur sa collection : Nissi a du mal à se souvenir. - « Peut-être quand j’avais trois ans. Je me souviens d’avoir dessiné des bandes dessinées et des dessins animés de Spiderman. Le dessin est un talent que je pense devoir partager avec le monde ». - « J’ai suivi des cours d’art quand j’étais à l’université, mais je les ai abandonnés parce qu’ils étaient plus concentrés sur la partie académique et que je voulais peindre». Quelle est l’intersection entre votre art et votre musique ? Pour Nissi, l’art est une continuation de sa musique. - « Vous pouvez sentir la musique dans mon art ». Elle montre du doigt un tableau qui a des touches de piano, un violon et une guitare. - « J’appelle ça l’harmonie ». Qu’est-ce que ça fait de venir d’une famille aussi talentueuse et comment cela vous affecte-t-il ? - « Mes parents sont parmi les personnes les plus libérales qu’on puisse trouver. Ils ont toujours été pour l’excellence, peu importe ce que vous faites, vous avez juste dû être le meilleur. Vous pourriez être un pousseur de brouette, assurez-vous simplement d’être bon dans ce domaine ». Combien de temps a duré cette collection ? - « Il m’a fallu quelques mois pour la terminer. Chaque pièce a sa propre signification ». Pourquoi y a-t-il du riz dans toutes vos toiles ? (Dans chacune des œuvres de Nissi, il y a du riz, mais il se marie parfaitement qu’il est facile de manquer). - « En Afrique, nous mangeons beaucoup de riz. Il symbolise la communauté. Je veux que mon art se nourrisse ». Que pensez-vous de l’onde NFT ? (Les TNT sont des peintures numériques négociées en ligne à l’aide de cryptomonnaies). Nissi dit : - « J’en fais certainement partie ». Pour l’exposition d’art, ses amis et sa famille sont venus la soutenir. Sa mère Bisi Ogulu était là, et bien d'autres. avec AGENCES n


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Ça fait du bien de varier les plaisirs

Sensualité : une force parmi tant d'autres. DR.

vous la fais courte. Un pote de pote, loin d’être désagréable à regarder ; des passions en commun ; des discussions de plus en plus fréquentes, d’abord au fil de la journée puis le soir aussi, et le matin, tiens ; et, puis, un jour on parle de sexualité - d’abord comme une blague, puis plus franchement. COVIDÉE, SENSUALITÉ ABANDONNÉE. Il aime ce que j’aime, je pratique déjà ce qui l’intrigue, son imagination me taquine délicieusement le cerveau et, à ce moment-là, bien que rien ne soit encore fait, bien que je ne sache pas s’il est seulement intéressé par moi, il me faut bien l’avouer : j’ai déjà envie de coucher avec lui. Bonus indispensable: je suis en relation libre et peux donc avoir des relations sexuelles avec d’autres hommes que mon compagnon (et vice versa) sans que ça ne remette en question mon couple. Sur le papier, rien ne m’empêche de me lancer. Dont acte. Quelques regards par en-dessous autour d’une bière n’ayant pas suffi à transmettre mes intentions, je me suis fendue, après un petit mois de conversations soutenues, d’un subtil « J’ai très envie de coucher avec toi ». Ô joie, ô culotte qui s’envole, lui aussi ! Depuis, nous nous explorons joyeusement et régulièrement, tout en devenant bons potes - avec des discussions franches pour nous assurer qu’aucun de nous deux ne développe des sentiments, et que cet « arrangement » informel continue à ne nous apporter que du plaisir. Car, vous

le savez, je le sais, l’ingrédient secret des relations saines, c’est ? La communication, oui, voilà, une gommette pour tout le monde ! Je vous imagine curieuse mais je vais vous décevoir : je ne suis pas là pour vous raconter par le menu les parties de jambes en l’air avec mon nouvel amant tout beau tout chaud. Tout juste vous confierai-je qu’elles sont aussi intenses que plaisantes. Car le sujet qui m’anime aujourd’hui, ce n’est pas ce petit move secret qu’il fait avec ses doigts, c’est la façon dont cette relation m’a reconnectée à ma sensualité après des mois à l’avoir mise de côté. Je ne vous apprends rien : 2020, 2021, c’était la hess. À plein de niveaux plus importants que ma petite personne. Mais aussi au niveau de ma sensualité (un terme que je préfère à « féminité », un peu trop stéréotypé), de ma désirabilité, que j’avais grosso modo remisée dans un placard avec mes plans de voyage au bout du monde. Confinements en pyjama, télétravail en jogging et déprime généralisée n’ont pas fait grand bien à mon rapport à moi-même, je m’en rends maintenant compte. Bien que j’ai mieux vécu les isolements que beaucoup, bien que ma santé mentale n’en a heureusement pas trop pâti, j’ai peu à peu déconnecté de mon corps, lequel se retrouverait enfermé dans une routine sans fin, réduit à une forme de machinerie efficace que personne, ou presque, ne voyait. Je ne suis pas de celles qui « s’habillent bien » même seules chez elles : entre sens pratique (on ne va

pas salir ses jolies tenues pour rien) et amour du confort, je suis devenue il y a des années cette personne qui se change en rentrant du boulot pour « se mettre à l’aise ». Ma mère, donc, mais passons. Alors quand le boulot est devenu la maison, eh bien mes tenues de maison sont devenues celles du boulot. T-shirts extra larges, legging de sport et chignon brouillon, vous connaissez l’outfit que je baptiserai «de la réunion Zoom avec webcam éteinte». Par chance, je ne suis pas non plus de celles qui ont intégré l’idée selon laquelle il faut toujours être désirable aux yeux de « son homme ». Pendant les confinements, mon mec m’a vue pas lavée, pas épilée, pas maquillée, pas sapée, mais il avait déjà vu tout ça avant, à chacun de nos dimanches paresseux, et il n’était pas en meilleur état ! Loin de lui l’idée de me mettre la pression là-dessus - et c’est réciproque. Ça ne l’empêchait pas de faire voler mes culottes en coton quand l’envie nous en prenait. Je me suis sentie respectée et aimée, même pendant tous ces mois de pandémie. Mais sensuelle ? Pas vraiment. COMME UNE TERRE À EXPLORER. Ma vie sexuelle de couple a pris les contours confortables d’une routine agréable : sans nous prendre le chou avec la fréquence ou l’intensité de nos rapports, mon compagnon et moi avons suivi nos instincts, nous chatouillant parfois quotidiennement lorsqu’on avait la tête à ça, faisant parfois des pauses de plusieurs semaines quand le cœur n’y était pas. Car comme tout le monde, nous avons pâti de cette période stressante, et nous avons traversé des bouleversements personnels, professionnels, amicaux, familiaux. Assez de prises de tête pour nous couper de temps à autre l’énergie de faire des bêtises sous les draps. Rien ne me déplaisait, dans cette routine. Rien ne me manquait. Mais quand est arrivée cette brise de nouveauté sur

ma sexualité, c’était comme redécouvrir le piment d’Espelette : ce n’est pas que la nourriture est fade sans, c’est que parfois, ça fait du bien de varier les plaisirs bon sang ! On nous promettait des pénuries de capotes à cause des restrictions sanitaires poussant les gens à ne faire que coucher ensemble pour se divertir. On prédisait des tsunamis de bébés-confinements issus de couples ayant profité de ce temps pour concevoir. On croyait que le Covid allait nous rendre horny on main. Bon, eh bah, pas du tout. Pas chez moi en tout cas. Le Covid m’a mise en mode self-care : ce n’était pas le moment de me challenger, de me faire violence, de sortir de ma zone de confort. Tenir bon et être heureuse, bon an mal an, un jour après l’autre jusqu’à la fin de cette foutue pandémie, c’est déjà très bien. Sauf que j’avais oublié un petit détail: s’il y a bien une «petite» chose qui peut me rebooster, c’est d’explorer ma sexualité ! J’ai toujours vu le sexe comme un terrain de jeu, un immense parc d’attractions dans lequel se lancer avec joie, fastpass autour du cou et barbe à papa géante à la main. Mais les confinements m’avaient poussée à arrêter d’explorer les allées, préférant monter encore et encore dans le même manège. (J’arrête là la métaphore sinon je vais finir par comparer le Big Splash à ma chatte et ceci n’est pas un article sur le squirting.). Une sexualité épanouie pour la femme que je suis passe par de l’exploration, des tentatives, de la nouveauté, des surprises, des ratés, des fous rires, des découvertes. Que ce soit avec un partenaire différent, en tentant des pratiques inédites, ou en twistant simplement des actes que je fais déjà régulièrement. (En parlant de ça, je valide cette position pour le doigtage, c’est très sympa.) La chance a fait que mon nouveau sex friend a deux qualités - en plus de ce fameux petit move dont je vous ai déjà parlé - idéales pour mon envie d’explo-

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rer: il est très curieux, et très franc. « QU’EST-CE QUI TE PLAÎT AU LIT ? ». Ce qui veut dire que 99% des choses qui me tentent l’intriguent au moins assez pour qu’il leur donne une chance, et qu’il me dit clairement ce qui, lui, l’excite, l’intéresse, lui plaît ou le bloque totalement. Eh oui, la communication, on y revient ! Il m’a très vite posé, et me pose encore très souvent, la question à mille euros. Celle que j’avais un peu trop oubliée dans la routine du Covid et des pyjamas froissés. Celle, pourtant, qu’il faut se poser, régulièrement, franchement, et sans peur ! À savoir : au fait, tiens, dites donc… qu’estce qui me plaît, à moi, au lit ? Derrière cette question se cachent mille autres interrogations qui m’ont poussée, l’air de rien, à refaire le tour d’aspects de moi que j’avais laissés se mettre en sommeil. Comment est-ce que je me sens désirable ? Mon compagnon n’est pas très lingerie, mon plan cul est fou de dentelle, mais ce n’est pas ce que je veux savoir. Comment est-ce que moi, je me sens la plus sensuelle, la plus excitante, la plus puissante dans mon désir et mon plaisir ? Comment est-ce que j’ai envie de me sentir, pendant le sexe? Réconfortée, libérée, accompagnée, portée, sublimée, dominée, vénérée? Quelle énergie me permet le plus de lâcher prise et de me sentir en connexion avec moi-même ? Pourquoi est-ce que telle pratique me plaît ? Qu’est-ce qui se passe dans mon corps et dans ma tête quand je fais ceci, quand on me fait cela ? Qu’est-ce qui fait que certains actes vont m’attirer, d’autres me révulser? Est-ce qu’il y a des pratiques que je réserve à mon couple? Si oui, pourquoi est-ce que je les considère plus intimes ou amoureuses que d’autres? Qu’est-ce que ça dit de mon rapport à la sexualité ? Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à ces questions. Il n’y a pas de résultat éliminatoire, et c’est OK de ne pas savoir

y répondre du premier coup - sinon, les discussions intéressantes seraient bien courtes ! C’est se poser ces questions qui compte, comme un petit check envers soi-même, pour vérifier qu’on est toujours alignée avec sa sexualité, qu’on est toujours épanouie, qu’il n’y a pas de frustrations sousjacentes ou d’envies non exprimées. D’ailleurs, j’en place une pour les ressources comme MojoUpgrade ou le BDSM Test (malheureusement en anglais) et les jeux du style de l’excellent Discultons, une création de la maison féministe Gender Games pour ouvrir les échanges sur la sexualité, sans stéréotypes dépassés ni culture du viol larvée ! Forcément, m’interroger sur ma sexualité, et la pratiquer de façon différente, avec un nouveau partenaire, m’a menée à y penser beaucoup plus souvent qu’auparavant. Là où c’était devenu un non-sujet, un aspect de ma vie simple et plaisant, c’est à nouveau un terrain de jeu dans lequel je prends plaisir à m’amuser, seule comme accompagnée. Et comme le dit le slogan, ce qui fait du bien à l’intérieur se voit à l’extérieur. Ce n’est pas tant que ce plan cul régulier a amélioré ma vie sexuelle de couple, parce qu’elle n’en avait pas besoin; c’est que me reconnecter ainsi à ma sexualité, et donc à ma sensualité, a amélioré ma vie à plein de petits niveaux. Je me sens plus désirable, ce qui me fait traverser le monde avec un peu plus de confiance en moi, les épaules plus droites, le menton plus haut, les yeux plus pétillants. J’ai réfléchi à ce qui me mène à me sentir belle, ce qui fait que je me sens plus souvent belle, puisque je sais quelle jolie culotte, quelle tenue, quel maquillage correspond le plus à l’image de moi que j’ai envie de présenter. Je me suis rappelé que je peux séduire, plaire, surprendre, exciter ; qu’au milieu de toutes les facettes qui me composent, il y a celle d’un être sexuel et sexué, d’une femme qui désire, qui aime être désirée. 7

À

la faveur d’un plan cul imprévu, une jeune femme a eu la très agréable surprise de redécouvrir son pouvoir de désirabilité et de renouer avec ce petit bout d’ellemême qu’elle avait un peu mis de côté, après deux ans de libido ronronnante, confinement oblige. Elle raconte. Ce n’était pas prévu au programme. Comme tant d’autres trentenaires actives un peu cliché, je n’avais même pas l’espace mental sans parler de l’envie spécifique - d’envisager d’ajouter un plan cul régulier à mon couple libre fort épanouissant : il semblait que j’étais condamnée à répéter « Ces temps-ci, je suis charrette mais la semaine prochaine ça va se calmer » jusqu’à ma mort, sans que « ça » ne se calme jamais puisque je suis l’idiote qui se cale une soirée chaque jour et se demande le dimanche pourquoi elle est surbookée. Faisons le tour du propriétaire : au moment où cette histoire débute, j’ai un compagnon avec lequel je roucoule le parfait amour, un job qui m’épanouit, des amies et amis aussi fidèles que drôles, une sexualité tout à fait délicieuse, et trop de séries en retard pour avoir envie de passer mes soirées ailleurs que devant Netflix. Bref, je suis bien, merci les jolis garçons mais vous pouvez aller voir mes potes célibataires plutôt, elles seront ravies de prendre un verre en votre compagnie. Mais vous savez comment ça se passe. Ça arrive quand on ne s’y attend pas, quand on n’a « pas le temps », «pas besoin de ça en plus». Débarque alors une personne qui a le toupet d’être intéressante, amusante, charmante, et d’avoir des jolies mains qu’on se surprend à imaginer un peu trop souvent ailleurs que dans ses poches. C’est ainsi qu’a commencé l’aventure du sex friend qui m’a reconnectée à ma sensualité. La rencontre n’est que peu originale, je


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La guerre en Ukraine plombe la présidentielle française

Le président Emmanuel Macron et les deux candidats d'extrême droite Marine Le Pen et Éric Zemmour sont les trois candidats en tête des sondages en France. DR.

À

deux mois de la présidentielle (10 et 24 avril), la campagne est ralentie par la guerre en Europe entre l'Ukraine et la Russie. Si le président français Emmanuel Macron est mobilisé en tant que chef d'Etat, tous les candidats y vont de leur commentaire sur le conflit ukrainien. Ils condamnent tous l'opération militaire initiée, jeudi 24 février, par le président russe Vladimir Poutine mais critiquent aussi la gestion de crise et la stratégie diplomatique d'Emmanuel Macron. Avec une situation internationale tendue, la campagne présidentielle se poursuit difficilement. Les socialistes Anne Hidalgo et Christiane Taubira ont annulé des déplacements. En revanche, Éric Zemmour a maintenu son meeting en Savoie, à Chambéry, vendredi 25 février. De son côté, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon s'est rendu à La Réunion, jeudi 24 février, pour une visite de quatre jours. Après la LR Valérie Pécresse, le LREM Emmanuel Macron, la PS Anne Hidalgo, l'EELV Yannick Jadot, le PCF Fabien Roussel, le Résistons Jean Lassalle et la LO Nathalie Arthaud, c'est au tour du candidat de la France insoumise d'obtenir ses 500 parrainages, 540 très exactement. Du côté des candidats qui se rapprochent des 500 signatures, Éric

Zemmour en comptabilise 415, derrière Nicolas Dupont-Aignan (457) et devant Marine Le Pen (414). En revanche, comme il ne restait vendredi que huit jours pour rassembler les 500 parrainages, il restait très peu de temps à François Asselineau (247), Philippe Poutou (243), Annasse Kazib (130) et Christiane Taubira (128) pour espérer concourir. DANS LE CREUX DE LA VAGUE SONDAGIÈRE. Elle est donnée quatrième derrière le président sortant Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qui se qualifieraient pour le second tour, et Eric Zemmour. Jean-Luc Mélenchon était encore, en fin de semaine, le seul représentant de gauche a dépasser les 10% d'intention de vote. Le président sortant était donné favori et vainqueur au second tour dans toutes les hypothèses. Après François Bayrou, c'est au tour de Renaud Muselier d'annoncer vendredi 25 février la création d’une «banque de parrainages» pour les candidats dont la présence au premier tour est nécessaire, même s’il les «combat» politiquement. Ce fut lors d'une assemblée plénière. À une semaine de la clôture des parrainages, le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur a souhaité attribuer les parrainages des élus à proportion égale entre Marine Le Pen, JeanLuc Mélenchon et Éric Zemmour. Entre-temps, le candidat de la France LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1547 | PAGE 19.

insoumise a réuni les 500 parrainages obligatoires pour se présenter l'élection présidentielle. Ainsi, les deux candidats d'extrême droite, toujours à la peine pour récolter leurs 500 signatures, pourront bénéficier de ce nouveau coup de pouce dans leur campagne. Soulignons qu'Ifop-Fiducial a mesuré les traits d’image de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour. Cette étude indique que la candidate du Rassemblement National est davantage associée une personnalité protectrice des intérêts de la France ou proche des préoccupations des Français qu’Éric Zemmour, candidat. Plus d’un Français sur deux estime que Marine Le Pen défend les intérêts de la France (58%). C’est davantage que pour Éric Zemmour (41%) souffrant également d’un retard quand il s’agit de la proximité avec les préoccupations des Français : 56% l’associent à Le Pen contre 37% à Zemmour. Face à la question clé de l’incarnation présidentielle, Le Pen conserve un avantage significatif. Elle est davantage considérée comme ayant la stature d’une Présidente de la République (42%) que l’ancien chroniqueur dont seuls un cinquième des interviewés (24%) en disent autant. Les candidats sont renvoyés dos à dos sur certains aspects historiquement associés aux personnalités d’extrême-droite, la capacité de rassemblement et l’inquiétude suscitée pour des électeurs plus modérés. avec AGENCES n


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Jusqu'où ira Poutine SINCE 1989

Moscou et Saint-Pétersbourg, selon l'ONG spécialisée OVDInfo. Mais jusqu'où ira Poutine? Le président américain a annoncé une vague de sanctions envers Moscou, après avoir dénoncé une «attaque non provoquée et non justifiée» contre l'Ukraine. L'efficacité de ces sanctions «prendra du temps», a-t-il assuré. Il a prévenu le monde occidental : les sanctions pourraient mettre du temps à stopper Vladimir Poutine. Mais il est convaincu que la nouvelle vague de sanctions « dévastatrices » annoncée jeudi 24 février aura de lourdes conséquences pour la Russie. « Les sanctions vont au-delà de tout ce que nous avons fait jusqu'ici », a-t-il lancé.

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Après les bombardements russes, cette femme prie sur la place de l'Indépendance à Kiev, capitale de l'Ukraine. DANIEL LEAL-AFP.

n profitant de plusieurs opportunités ses relations avec la puissante Chine, la faiblesse constatée des États-Unis après le fiasco afghan, les divisions en Europe, etc. - le président Vladmir Poutine a-t-il décidé de prendre sa revanche en attaquant l'Ukraine, revendiquant sa souveraineté dans certains espaces de l'espace ex-Union soviétique ? La jonction entre Moscou et Pékin dans cette crise n'est-elle pas la répétition générale de ce qui pourrait arrive à Taïwan que revendique Pékin alors que Washington a décidé de ne déployer aucune troupe en Ukraine? En quelques heures, l'Ukraine a basculé dans la guerre avec l'invasion de l'armée russe et des bombardements. Jeudi 24 février, à 3h50', le président Vladimir Poutine a annoncé lancer une «opération

militaire en Ukraine». Depuis plusieurs jours, le président américain Joe Biden, se basant sur des rapports des services secrets américains, avait régulièrement averti - sans être pris au sérieux en Europe - l'imminence de l'attaque russe sur l'Ukraine et ordonné le départ de son personnel diplomatique et les citoyens américains. Dans les heures qui ont suivi l'annonce de Poutine, les troupes russes entraient sur le territoire ukrainien et plusieurs villes étaient frappées par des missiles, dont la capitale Kiev. L'invasion du pays s'est poursuivi et des milliers d'Ukrainiens ont commencé à fuir le pays. Dans la soirée du premier jour, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé la mort d'au moins 137 de ses concitoyens. L'armée russe a assuré ne viser que des sites stratégiques. Mais dès l'aube, juste après le discours de Vladimir Poutine, des explosions retentissaient dans le centre de Kiev, la capitale, à Kharkiv, deuxième ville du pays, à Odessa, sur la mer

Noire, et à Marioupol, principal port de l'est du pays, tuant de nombreux civils. Dès les premières heures de la journée, des habitants de Kiev se sont réfugiés dans le métro pour tenter de se mettre à l'abri des frappes russes, ou tentaient de quitter la ville. LES « SANCTIONS DÉVASTATRICES » METTRONT DU TEMPS. Dans la journée, environ 100.000 personnes avaient fui leur foyer et plusieurs milliers d'autres quittaient le pays, d'après les Nations Unies. Les pays voisins se préparaient à les accueillir, notamment la Pologne, où des centres d'accueil étaient ouverts. Sur le plan militaire, l'armée ukrainienne a affirmé avoir abattu cinq avions et un hélicoptère de l'armée russe et avoir tué une cinquantaine «d'occupants russes» dans l'est du pays. Un avion militaire ukrainien s'est par ailleurs écrasé avec 14 personnes à son bord non loin de Kiev. Les deux camps faisaient des

déclarations invérifiables, difficile de savoir les pertes exactes mais l'armée russe gagnait du terrain. Tard dans la soirée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé la mobilisation militaire générale pour contrer l'invasion russe. Il a également annoncé qu'il restait à Kiev, malgré les menaces le visant alors que Washington avait proposé de l'évacuer. «Je resterai dans la capitale. Ma famille est aussi en Ukraine. Selon des informations en notre possession, l'ennemi m'a identifié comme la cible numéro un. Et ma famille comme la cible numéro deux», a-t-il affirmé. Dans la même allocution, il a dit regretter que l'Ukraine soit «laissée seule» par les autres pays face à l'invasion. À Berlin, Paris, Prague et Varsovie, des milliers de manifestants ont manifesté contre cette invasion. En Russie aussi, quelques citoyens ont osé s'opposer à la décision de Poutine mais la répression a été immédiate. Plus de 1.700 personnes ont été interpellées par la police dans 51 villes, à

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