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L'IGF relance le dossier Matata Ponyon Mapon

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Page 3, communiqué de presse de l'Inspection Générale des Finances d'une rare précision.

THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER

SINCE 1989 N°1552 | MERCREDI 18 JUIN 2022 | 20 PAGES €7 $8

Le Pape viendra-t-il?

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près l'avoir annulé en 2017 sous Kabila pour des raisons politiques, le Pape Fran-

çois, 85 ans, qui «souffre de fortes douleurs au genou suite à un ligament endommagé» qui vient de le contraindre à annuler rencontres et voyages prévus

à son agenda, et qui a subi des infiltrations consistant en des injections d'antiinflammatoires à base de corticoïdes, est apparu ces derniers semaines, pour

la première fois en public, selon dépêches d'agences de presse et médias italiens, «particulièrement en difficulté en fauteuil roulant». Fera-t-il le voyage du 2 juil-

let au Congo? Si la question est dans toutes les bouches, Catholiques et Chrétiens du monde ont mis le Souverain Pontife dans leurs prières. Lire en page 14.

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Le Président met le pied au camp Luka

Samedi 14 mai, au Camp Luka, dans la commune de Ngaliema, la population a accueilli avec joie le Président de la République Tshisekedi accompagné des chefs des Institutions. Elle attend beaucoup du désenclavement annoncé du quartier par l'asphaltage de la principale avenue et de l'érection de ses trois ponts. DR. n quartier en effet lancé ici officabinet du Président de dévasté la République. Le Chef ciellement les travaux par des de l’État a traversé le de désenclavement du torrents quartier à pied jusqu’au quartier en présence du de pluie, pont Lubudi sur la Premier ministre Jeanpar des rivière Makelele escorté Michel Sama Lukonde érosions, envahi par de par une population en Kyenge, des présidents la boue, coupé du reste liesse. De l’autre côté de des chambres du Parde la ville. S'il existe un lement, Christophe la rive, il s'est offert un endroit à Kinshasa où il Mboso Kodia Pwanga et bain de foule et s'est mis ne fait pas bon vivre, il Modeste Bahati Lukuebo, à l'écoute des riverains n'en existepas deux. des ministres des Infrasqui lui ont raconté ce Samedi 14 mai, camp tructures Alexis Gisaro qu’ils endurent quand il Luka, quartier de la Muvunyi et des Transpleut. commune de Ngaliema ports Chérubin Okende On y a vu des draenclavé des décennies, Senga. peaux de divers partis tombé à l'oubli, a reçu «C’est un événement his- politiques de la majorité la visite du Président de torique pour ce quartier présidentielle dont ceux la République Félix-Anréputé chaud d’accueillir, du CRD, du président toine Tshisekedi Tshilompour la première fois de de l'Assemblée nationale bo, la première d'un Chef son histoire, un Président Christophe Mboso, de d'État dans ce quartier l'AFDC du président du de la République. La populaire et populeux. population était massiSénat Modeste Bahati Longue de 1300 mètres, vement mobilisée pour et du P.A, le Parti pour des Travaux publics. tout. Impossible de cette principale avenue enjambant trois rivières, l’accueillir et le remerl'Action, du Professeur Contraint de se déplajoindre les communes et l’érection de ses ponts trois ponts désaffectés, cier pour cette attention Tryphon Kin-kiey Mucer à pied, aidé par ses voisines, Ngaliema, avec des retombées sur Sakombi, Maluku et Luparticulière à leur milieu lumba. gardes, le Président a Bandalungwa, Selembao, la mobilité en direction budi, la principale artère D. DADEI n de vie», communique le Bumbu. des avenues Kasavubu et de ce quartier porte un Selon l'OVD, l’Office des ex-24 novembre, évita,t nom : l'avenue du Cimevoiries et drainage, dans aux habitants de longs tière. six mois, le quartier sera détours. Les travaux sont relié à la commune de entièrement financés par AVEC DES CHEFS Selembao et ouvert à la le Gouvernement de la DES INSTITUTIONS. partie Est de la capitale République via le minisIci, les habitants avaient e Conseil des cation et des Médias. principalement au faible tère des Infrastructures et après la réhabilitation de fini par désespérer de ministres présidé niveau de trésorerie de la Régideso», poursuit le vendredi 13 mai S'ACQUITTER 2022 en présenDES PAIEMENTS. compte-rendu. tiel par le Président de «Le Président de la Ré«Il est donc impératif la République, à la Cité publique, Chef de l’État que ladite période puisse de l’Union Africaine, a a été saisi les difficultés passer à trois mois, afin e 17 mai 1997, le pays et par une guerre comprennent que «la fin de garantir une desserte annoncé vouloir venir à auxquelles fait face la date du rend'agression financée par de l'histoire» avait sonné. la rescousse de la RégiRégideso afin de s’appro- en eau continue, mais des capitales occidenLe 17 mai 1997, à Gbaversement déso, la société de distrivisionner en intrants aussi d’en augmenter du régime tales qu'il avait autrefois dolite, ils embarquent de bution d'eau et a appelé pour le traitement de la production et la disMobutu qui a servies, avait quitté la force le maréchal à bord les ministres du Budget l’eau. Cette situation obtribution auprès de nos régné 32 ans Capitale la veille pour se d'un avion trouvé sur et des Finances à désorservée sur l’ensemble de populations sur l’ensur le Congo-Zaïre et la réfugier à Gbadolite, le la piste de l'aéroport en mais «programmer un ses sites répartis dans le semble du pays. L’État, prise du pouvoir par les village qu'il avait transl'absence du sien abandécaissement trimestriel pays impacte la desserte tant au niveau central formé en cité moderne. donné par son pilote à forces armées de l’Afdl, régulier d’au moins la que provincial, étant l’un en eau potable dans les l'Alliance des Forces Le 17 mai 1997, avec Brazzaville où il était valeur d’une commande grandes villes, particuliè- des grands clients de démocratiques pour la li- l'entrée triomphale des supposé parti embarquer d’intrants afin de perrement dans la Capitale cette entreprise, il doit bération du Congo repré- troupes de l'Afdl à Kinenfants et proches. La mettre le fonctionneet à Matadi, la ville porabsolument s’acquitter sentant plusieurs pays de shasa, proclamée «ville prise de Kinshasa met fin ment régulier de tous les tuaire du Kongo Central. des paiements, dans les la sous-région, Rwanda, ouverte», quand le chef à 32 ans de Mobutu décentres de production et La très courte période de délais, des factures de Ouganda, Érythrée. de la rébellion Laurentcédé cinq mois après, le 7 assurer ainsi une desserte couverture en intrants consommation d’eau des Malade, le maréchal Désiré Kabila séjournait septembre 1997, à Rabat en eau», selon le compte- qui serait inférieure à Institutions et services Mobutu très affaibli par à Lubumbashi, deuxième où son corps repose. Sans rendu lu à l'issue de six jours pour assurer le pris en charge», a encore des contestations poliville du pays tombée plu- savoir quand il reviencette réunion par Patrick traitement de l’eau, qui déclaré Patrick Muyaya tiques après l'annonce de sieurs mois auparavant, drait sur ses terres. Muyaya Katembwe, est un produit vital pour Katembwe. la démocratisation dans les proches du maréchal ALUNGA MBUWA n ministre de la Communi- la population, est due ALUNGA MBUWA n

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Régideso : le gouvernement veut faire face à ses obligations

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Surclassé par le Congolais Bakole à Bercy, le Français Yoka de père congolais en sang

Malgré son embonpoint, le Congolais Bakole, 28 ans, plus massif que le Français Yoka, 30 ans (à dr), a donné au Français de 30 ans, une leçon d’art du poing à Bercy. DR.

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près 11 victoires chez les professionnels dont 9 par KO, le boxeur français d'origine congolaise Tony Yoka s'est incliné pour la première fois face au Congolais Martin Bakole. Samedi 14 mai, dominateur grâce à sa puissance dévastatrice et sa belle capacité à encaisser, Bakole (18 victoires, 1 défaite) l'a logiquement emporté aux points malgré une décision partagée des juges. Avec cette victoire, avec sa boxe agressive et puissante, le Congolais va désormais frapper à la porte du gratin mondial et viser le top 10 des classements mondiaux. Cueilli d'entrée de jeu et le visage rapidement ensanglanté, Yoka, médaille d’or très controversée à Rio 2016, vit un premier échec majeur dans sa quête d'une couronne mondiale. Il est allé au tapis dès le premier round, Bakole s'étant avec rage jeté sur lui pour la bagarre. ON A ASSISTÉ À UNE VRAIE PUNITION. Le Français est compté, il secoue la tête, puis se relève pour repartir au combat. Puis, il est compté une deuxième fois après avoir trébuché dans la 5e reprise. Malgré une volonté de repartir de l'avant,

le Français (109,6 kg, 2 m 1) n'a jamais réussi à ébranler l'impressionnant édifice du Congolais (125,6 kg; 1m 98) dont les coups font souvent mouche. Malgré son embonpoint, le Congolais Bakole plus massif que le Français, a administré au Français de 30 ans, une leçon d’art du poing. Plus actif, plus varié, plus agressif, plus déterminé. Le regard vitreux et dans le vide, Tony Yoka a entendu la décision des juges au micro du speaker. Implacable : (96-92, 95-93, 94-94). Sous un mélange d’applaudissements et de sifflets, il a constaté son impuissance : « Martin était plus fort, tout le monde a pu le voir. Félicitations à lui. Il est temps de retourner travailler, peut-être de changer certaines choses». Parle-t-il de son coach Virgil Hunter, présent samedi soir dans son coin mais avec lequel il ne s’est pas vraiment préparé pour ce combat ? Martin Bakole peut lever les bras. Il a livré sur le ring de l’AccorHotels Arena de Paris Bercy, face à 9.000 spectateurs, une prestation pleine d’autorité. «C’était un grand combat pour moi. Tony c’est pas un petit boxeur. On a vraiment préparé ce combat. J’ai eu un bon temps de préparation avec des top

5, j’étais vraiment prêt!». «Je suis vraiment fier. C'est un grand combat pour moi face à Tony». À 28 ans, le petit frère du champion du monde WBC (World Boxing Council) des lourdslégers Junior Ilunga Makabu, né le 8 novembre 1987 à Kananga, était jusque-là le sparring partner préféré des stars de la catégorie reine. Anthony Joshua, Tyson Fury ou encore Oleksandr Usyk ont fait appel à ses services. Des entraînements dont le Congolais a su tirer pleinement les enseignements. Pour espérer combattre un jour l'une de ces étoiles de la boxe, Yoka devra encore patienter un peu plus. UN GENOU AU SOL DÈS LE 1ER ROUND. Dans la nuit de samedi 29 à dimanche 30 janvier 2022, Junior Ilunga Makabu a conservé sa ceinture de champion du monde des lourds-légers de WBC en battant son challenger le Sud-Africain Thabiso Mchunu au Packard Music de Ohio, aux États-Unis d'Amérique. «This is our time for Congo» (C'est notre moment pour le Congo) a déclaré Junior Ilunga après sa victoire. Samedi, à l’AccorHotels Arena, on attendait l’orage Bakole. Il a tonné fort. Sans round d’observation.

Tony Yoka a bien tenté de sprinter pour s’adjuger le centre du ring mais Bakole s’y est imposé en premier. Dès le premier round, touché par des crochets gauches à pleine puissance, Yoka a été contraint de mettre un genou au sol. Des crochets, il y en aura d’autres, lui martelant les flancs, lui coupant l’air. Le Français a bien accepté l’épreuve de force pour ne pas laisser Bakole s’installer.

Mais à ce jeu, il va se faire éprouver durement. Le troisième round sera sanglant. LE NEZ EN SANG DANS SON COIN. Tony Yoka rentre dans son coin le nez en sang, la pommette gauche ouverte. Son cutman Eric Tormos essaye de réduire l’hémorragie. Pas simple. Les crochets au foie et à la rate, moins voyants, vont ébranler le Français. Au 5e round,

l'homme vacille, se tord la cheville. Il repartira au combat qui semble une agonie. Avec courage. Le nez et la bouche laissant un flot continu de sang. Incapable d’enchaîner plus de trois coups d’affilée alors que Bakole triplait ses crochets. Sur le reculoir pendant quasiment la totalité du combat. Dans le coin de Bakole, son coach écossais Billy Nelson hurlait sa satisfaction : «Lovely!». Samedi 14 mai 2022,

Les juges français avaient-ils voulu jouer le combat ?

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es juges français avaientils tenté de faire gagner le Français Tony Yoka? Au final, le Congolais Martin Bakole a gagné sur des scores de décision majoritaire de 94-94, 95-93 et ​​96-92. Bad Left Hook a eu le combat 99-89 pour Bakole, ne donnant au Français Tony Yoka que le septième tour, et les 9.000 spectateurs de l’Accor Arena à Paris n'ont vraiment pas vu plus de trois tours pour Yoka être même possibles sur les cartes. Pour rendre plus clair à quel point les scores sont mauvais ici, Yoka (11-1,

9 KO) était en baisse au premier tour et a statué au cinquième, ce qui, pour être juste, était probablement un mauvais appel de l’arbitre Vincent Dupas. Mais il s’agissait d’une paire de tours 10-8 pour Bakole, ce qui signifie qu’un juge a fait gagner quatre tours à Yoka, ce qui est mauvais mais pas parmi les pires cartes que l'on verra. Un autre l’a fait gagner cinq tours, ce qui l’étire horriblement. Et le troisième l’a fait gagner six tours de ce combat, ce qui est absolument absurde. Les juges étaient Smail Alitouche, Bertrand Chagnoux et Ammar Sakraoui,

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tous de France. Yoka n’a pas semblé surpris par le résultat, et il ne semble pas non plus que les supporters parisiens aient estimé que c’était autre chose qu’une victoire pour Bakole (18-1, 13 KO). Le grand poids lourd, né à Kananga et basé maintenant en Écosse, n’était qu’un mur là-dedans contre Yoka. Samedi 14 mai, Tony Yoka a littéralement frappé un mur, en gros. Rien de ce que faisait Yoka ne semblait déranger beaucoup Bakole, et Bakole était capable de repousser Yoka assez régulièrement. avec AGENCES n

ce sparring anonyme venu du fin fond de Kananga et exilé à Greengair, au milieu de nulle part, en Écosse, a battu un champion olympique. «J’ai appris la boxe avec mon père à cinq ans. Il prenait des claquettes pour servir de cible et nous entraîner». LA PETITE HISTOIRE DE CE COMBAT. Martin Bakole est entré en territoire hostile et a bouleversé Tony Yoka, bien que les juges aient fait de leur mieux pour que le combat semble beaucoup plus compétitif qu’il ne l’était réellement. À l'origine, Tony Yoka devrait affonter le Franco-camerounais Carlos Takam qui avait battu par KO le Ghanéen Haruna Osamanu dès la première reprise. Mais ce face-à-face a été annulé, en raison d’une blessure de Takam au poignet gauche. Le Français s’est retrouvé dans l’obligation de changer d’adversaire. Après le renoncement de Carlos Takam, le clan Yoka, invaincu en 11 combats - son dernier combat remonte au 10 septembre dernier à Roland-Garros sollicite le Congolais Bakole pour se mesurer au champion olympique français. Une sollicitation aussitôt acceptée par le boxeur congolais... avec AGENCES n


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Kabila et Katumbi en voie de fumer le calumet de la paix

Sous la médiation de l'archevêque de Lubumbashi, un Forum de l’unité et de la réconciliation des Katangais se tient à Lubumbashi du 17 au 19 mai 2022. DR.

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abila et Katumbi en conflit depuis 2015 vont-ils fumer le calumet de la paix? Sous la médiation de l'archevêque métropolitain de Lubumbashi, Mgr Fulgence Muteba Mugalu qui a convoqué du 17 au 19 mai 2022, un «Forum pour l’unité et la réconciliation des Katangais», tout le laisse penser. Iront-ils jusqu'à mutualiser leurs moyens en prévision des scrutins de 2023? Qui vivra verra ! En mars 2022, lors d'un point de presse dans la capitale du cuivre, l'archevêque de Lubumbashi annonce la tenue d'un forum qui réunirait tous les leaders du Grand Katanga. Il s'agirait de pousser les fils et filles du Katanga à une réconciliation dans la vérité. «En organisant ce forum, nous voulons amener nos leaders katangais, toutes tendances confondues, à s'asseoir ensemble pour regarder dans la même direction, se dire la vérité sans se focaliser sur les atrocités du passé pour lesquelles nous n'avons aucun contrôle, du moins pour le moment, plutôt se pardonner mutuellement en relevant les obstacles aveugles», déclaret-il. Les participants à ces assises devraient apporter des réponses aux questions ci-après : quelles sont les causes de ces divisions ? Que doit-

on faire concrètement pour réconcilier et bâtir l'unité dans la diversité ? Quels sont les intérêts du peuple d'ici et d'ailleurs ? «Nous devons faire un effort pour préserver et défendre les intérêts du peuple. Il s'agit d'aider les fils et filles du Katanga à poser des gestes d'une authentique réconciliation, une réconciliation dans la vérité et s'engager à travailler ensemble en restant unis dans la diversité en vue de défendre les intérêts politiques, socio-économiques et culturels du peuple katangais et de tous ceux qui vivent au Katanga», explicitait le prélat catholique. Mgr Fulgence Muteba Mugalu explique qu'il s'agirait d'une rencontre qui va apporter la paix et

l'unité dans sa province ecclésiastique. «Le forum projeté vise tout simplement à promouvoir la paix, l'unité et la réconciliation dans notre province ecclésiastique». L'HORIZON 2023? Le 12 mai 2022, l'archevêque réunit à nouveau un point de presse. Il confirme la tenue de ce «Forum pour l’unité et la réconciliation des Katangais». Dates : du 17 au 19 mai 2022. «C’est une initiative citoyenne. Nous voulons tout simplement en tant que Pasteur, demander à nos frères et sœurs de consolider la cohésion au niveau de la province en vue d’être efficaces au niveau national». Selon l'archevêque,

200 participants sont attendus. « Nous avons invité plusieurs personnalités, les politiciens, des hommes d’affaires, des jeunes, des femmes, des chefs coutumiers, tous vont se rencontrer autour de 200 personnes, et les gens vont enfin se parler, enterrer la hache de guerre et se retrouver dans la cohésion », confie-t-il aux journalistes katangais. «Notre grande province du Katanga a été divisée il y a quelques années. On ne peut plus revenir à l’unité du Katanga, mais on peut au moins garder l’unité de l’âme katangaise, la fierté katangaise et de l’identité katangaise». Pour Mgr Muteba, personne ne sera oublié lors de ces assises qui débu-

teront avec une catégorie de personnes considérées comme influentes. « Nous avons dit que nous sommes soucieux de la cohésion dans notre société, mais nous commençons par une catégorie de gens que nous estimons influentes et qui peuvent, grâce à l’engagement de leur volonté à vivre dans la cohésion et l’unité et à se réconcilier, influencer pour que tous ceux qui peuvent venir au Katanga, puissent entrer dans la dynamique du vivre-ensemble». Puis : «Effectivement, il y a des dissensions, des divisions tout à fait manifestes pour généralement des motifs politiques. Mais ces divisions ne se limitent pas seulement au niveau

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de politiciens, elles se remarquent même au sein de la population katangaise. C’est pourquoi, nous avons commencé par cette catégorie de personnes dans l’espoir que nous aurons encore la cohésion au sein de la population et des autres communautés qui vivent ici et qui doivent se sentir à l’aise, mais aussi la cohésion au niveau national ». Il cite quelques cas précis de conflits entre leaders katangais, souligne que là où il y a la division, il n'y a pas de développement. « Cette situation de division ne se limite pas à deux individus. C’est-à-dire d’un côté, Joseph Kabila et de l’autre, Moïse Katumbi, mais Joseph Kabila a ses troupes, Moïse a aussi ses

troupes. Mais en dehors d’eux, il y a d’autres conflits que nous oublions souvent ». Puis : « Au Lualaba, vous savez que Fifi Masuka et Muyej se regardent en chiens de faïence, même à distance. Regardez partout, que ça soit au Haut-Lomami, au Tanganyika, c’est la même chose. Il y a les participants de Zoé qui sont mécontents parce que les conditions dans lesquelles Zoé a été radié n’ont pas plu à tout le monde». Comme serviteur de Dieu, Mgr Muteba dit pouvoir tenter de mettre en pratique la parole du Seigneur selon laquelle : «quand vous voyez la paille dans l’œil de l’autre, il faut commencer par enlever la poutre qui est dans votre œil». Le 9 décembre 2018, lors d'une interview accordée à plusieurs médias américains, Joseph Kabila n’excluait pas de se représenter aux élections de 2023 ne pouvant se présenter à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018 à l'issue de son deuxième mandat. «Pourquoi ne pas attendre 2023 pour envisager les choses? Dans la vie, comme en politique, je n'exclus rien», avait-il poursuivi. L'ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe s'est aussi annoncé, à plusieurs fois, au départ. Iront-ils, à l'issue de cette réconciliation sous la médiation catholique, envisager un accord politique?

avec AGENCES n


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Les nouveaux visages de la territoriale

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e 6 mai 2022, 14 de nos 24 provinces ont vu le visage de leurs gouverneurs et deux de leurs vice-gouverneurs changer à la suite d'élections organisées par la Commission électorale nationale indépendante après que les anciens, principalement FCC, accusés de mauvaise gestion des ressources provinciales, de corruption voire d'incompétence, eurent été destitués en décembre 2020 par les Assemblées provinciales. Ci-après les nouveaux chefs de la territoriale qui comptent pour la première fois, en attendant la nomination par ordonnance présidentielle, 4 femmes gouverneures au Tanganyika, MaïNdombe, Haut-Lomami outre au Lualaba où Fifi Masuka Saïni est Gouverneure a.i., depuis la suspension du titulaire Richard Muyej Mangez Mans. Kongo Central : Gouverneur, Guy Bandu Ndungidi. Vice-Gouverneure : Grâce Nkuanga Masuangi Bilolo. Tshopo : Gouverneur, Tony Kapalata Maloh. Mai-Ndombe : Gouverneure, Ritha Bola Dula. Lomami : Gouverneure, Nathan Ilunga Numbi, 17 voix sur 26 votants. Haut-Lomami : Gouverneure, Isabelle Yumba Kalenga, Unafec. Tanganyika : Gouverneure, Julie Ngungwa Mwayuma. Bas-Uele : Gouverneur, Jean-Robert Nzanza Bombiti. Vice-gouverneur: Christophe Kondianga. Maniema : Gouverneur, Hubert Kishabongo Radjabu Kindanda, 18 sur 22 votants, FCC. Vice-gouverneur : Bernard Yuma Yafali. Mongala : Gouverneur, César Limbaya Mbangisa Indépendant. Vice-gouverneur : Blaise Mongo. Kasaï Oriental : Gouverneur, Patrick Mathias Kabeya Matshi Abidi, 23 sur 23 votants,UDPS. Vice-gouverneure : Julie Kalenga. Kasaï-Central : Gouverneur, John Kabeya Shikayi, 22 voix sur 33 votants. Vice-gouverneur: Martin Makita Fuamba. Sankuru : Gouverneur, Jules Lodi Emongo Indépendant. Kinshasa : Vice-gouverneur, Gérard Mulumba wa Nkongolo Gecoco, 46 voix sur 48 votants. Kwango : Vice-gouverneur, Saturnin Tangandandu Kapalanga, Abce, USN, 20 voix sur 20 votants.

Ci-ht, de g. à dr., Gouv' élus : Guy Bandu Ndungidi, Kongo C ; Tony Kapalata Maloh, Tshopo ; Ritha Bola Dula, Mai-Ndombe. DR.

Ci-ht, de g. à dr., Gouv' élus: Nathan Ilunga Numbi, Lomami; Isabelle Yumba K., Haut-Lomami; Julie Ngungwa M, Tanganyika. DR.

Ci-ht, de g. à dr., Gouv' élus: Nzanza Bombiti, Bas-Uele; C. Limbaya Mbangisa, Mongala; H. K. Radjabu Kindanda, Maniema. DR.

Ci-haut, Gouv' élu: Patrick M. Kabeya Matshi, Kasaï Oriental. Ci-bas: Vice-Gouv' élu : Gérard Mulumba, Kinshasa. DR.

Gouv' élus : John Kabeya Shikayi, KasaïCentral, ci-haut; J. Lodi Emongo, Sankuru, ci-contre ; Vice-Gouv' élu : Saturnin Tangandandu Kapalanga, Kwango. DR.

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L’IGF unanimement reconnue comme la boussole de la relance économique au Congo

À g., le Patron de l'Inspection Générale des Finances, Jules Alingete Key cité au Congo et dans le monde comme référence en matière de lutte contre la corruption. À dr., Dieudonné Kaluba Dibwa, le président déstitué de la Cour constitutionnelle. La justice torpille-t-elle le travail de l'Inspection Générale des Finances? DR. xiste-t-il des ce qui se passe dans cette l’instauration de l’État serait fourvoyé dans le raient mal face à leurs grandes villes où nous mots plus partie du pays». de droit et de l’autorité dossier du parc agromissions. «J’encourage n’avons jamais vu la profonds que Il répète sa volonté de de l’État imposent une industriel de Bukanga le Conseil supérieur de guerre au Congo. Donc, ceux-ci? «Je poursuivre les réformes justice consciente de son Lonzo, «un échec désasla magistrature à faire c’est une situation à plus partage la doudans l’armée et dans rôle et de son indépenfonctionner les chambres treux qui a coûté à la de 2.000 kilomètres des leur de nos frères de le secteur de la justice. République plus de 287 dance et ceci devant être disciplinaires afin que institutions». l’est; Nord-Kivu, Bunia, De saluer le travail de notre perception commillions de $US», selon la sanction soit la seule Sud-Kivu, Rutshuru. Je l’IGF qui guette ceux qui mune. Malheureusement, récompense des mauvais un communiqué de UNE NOUVELLE EN suis de cœur avec nos détournent, fait mention en dépit de certains magistrats pour leurs presse de l'IGF daté du CHASSE UNE AUTRE. compatriotes. Je regrette Ces phrases ont choqué. à la mobilisation des 16 mai 2022 chargeant progrès que je salue, je ne comportements qui tersincèrement mes prorecettes «historiques» nissent l’image de toute nommément l’ancien saurais resté indifférent, Des prédateurs tentent pos tenus à Houston d’avril par les régies une institution voulue un Premier Ministre Augusen ma qualité de magisd'en tirer profit contre le qui ont été incompris. financières, particulièretrat suprême, aux cris corps d’élite». tin Matata Ponyo Mapon patron de la lutte antiQuand ça ne marche ment la DGI qui a réalisé, de détresse et de désola«comme l'auteur intelleccorruption, respecté au pas à Bunia, à Beni, à elle seule, des recettes tion des Congolaises et tuel, matériel et principal LES ÉLÉMENTS Congo et dans le monde, etc., dans le reste de la de cet échec ainsi que des de l’ordre de 1,7 milliards Congolais qui, chaque DU DÉSAVEU. cité comme la boussole RDC, nous ressentons de $US. jour qui passe, réclament Voulant résorber ces détournements qui ont de la relance éconole même problème...»! plus de garantie d’une eu lieu», un arrêt de la mique? Celui qui lui La peur du Gendarme problèmes, il appelle Quatre phrases avec «Je jettera la première pierre IGF n'en est pas loin... bonne et saine adminisle gouvernement et le Cour Constitutionnelle regrette... ». Quel huUn discours en lien avec tration de la justice». ayant déclaré la Cour n'a jamais fourché sa Conseil supérieur de la main ne saurait ressentir langue quand au même incompétente pour juger celui de l’état de la nation «Aujourd’hui encore Magistrature à accélérer ces mots prononcés le 30 forum, devant les mêmes prononcé le 13 décembre sur le banc des accusés, l'ancien Premier Ministre le processus de recruteavril 2022 à Washington notre justice qui devrait et ses complices. participants, le ministre 2021 devant les deux ment des magistrats. par Jules Alingete Key, de la Jeunesse, Yves Bun- chambres du parlement pourtant rassurer tout La justice torpille-t-elle Un arrêt qui continue de face à des membres de la kulu Zola déclare que réunies en congrès. le monde, nantis ou faire grand bruit. le travail de l'Inspection communauté congolaise le taux de chômage des puissants, forts comme Des proches à la prési«En effet, j’ai mis un Générale des Finances? réunis dans un hôtel de jeunes au Congo frappe point d’honneur à améfaibles en n’ayant pour Faut-il y voir un motif au dence de la République y la capitale fédérale amé- 19% des personnes ? Il regard que la protection liorer l’efficacité de départ le 10 mai du Haut voient un acte de corrupricaine ! faut raison garder... l’Inspection Générale de droit, bref, une justice Juge Dieudonné Kaluba tion quand des chiffres Des mots qui faisaient Ceux qu'il traque qui non seulement dit le en millions de $US sont des Finances IGF, dont Dibwa? écho à ceux sortis de comme jamais depuis l’action était jusqu’à mon droit mais rassure que le L'avocat présenté comme avancés dans divers sa bouche à la place que le Congo est indédroit, alors le bon, a été salons. arrivée peu perceptible un proche du Président d'autres. dit». pendant, avec qui il (...). Placée sous mon de la République, qui fut «S’il peut se laisser Ce fut trois jours auparépugne de discuter - @ autorité directe, l’InsIl réaffirme l'engagement de la partie civile lors corrompre dans ce dosravant, le 27 avril, à à poursuivre des réALINGETEJULES_K: «Je pection Générale des du procès des 100 jours, sier, qu’en sera-t-il des Houston, grande ville de refuse de faire des débats Finances contribue effiformes dans le secteur de a inventé l'expression résultats des élections l'État du Texas, près du avec des autorités manicacement à l’effort des la justice y compris seule «auteur intellectuel» de 2023», s’interroge un Mexique, devant un aufestement corrompues finances publiques et cela relative aux structures avant d'être appelé par proche du Chef de l’État. ditoire fait de potentiels qui entravent la lutte à la grande satisfaction ses pairs à la tête de la C’est cette Cour, juge et à la qualité de leurs investisseurs où se tînt contre l’impunité déclen- de nos populations». animateurs suivant «le Cour Constitutionnelle constitutionnnel du Préla 1ère édition du NSI, le chée par le Président Puis : « L’IGF ne peut principe l’homme qu’il le 21 octobre 2020, de sident de la République, Nord South Investissede la République, Félix remplacer l’action du faut à la place qu’il faut». prêter serment devant qui est chargée de valider ments Forum. Antoine Tshisekedi @Pre- pouvoir judiciaire ayant Ces réformes devraient le Président de la Répuou non les résultats des Citoyen congolais sidence_RDC @IgfRdc seule la mission constiblique, dans un contexte notamment passer par élections proclamées par comme jamais, Alingete #IGF » - veulent lui faire tutionnelle de dire le des mesures disciplide crise, trois mois après la Commission électorale voulait convaincre ces la peau sauf qu'une noudroit». De poursuivre : naires à l’encontre de la publication de l'ordon- nationale indépendante. hommes d'affaires d'invelle en chasse une autre. «Je reste convaincu que ceux qui se comportenance présidentielle, se D. DADEI n vestir dans son pays. Le 10 mai, en séjour de Il vante la paix et la sécu- travail à Abidjan, en rité au Congo mais il a Côte d’Ivoire, face à des quelques phrases inatten- membres de la commudues : «Il y a certains qui nauté congolaise, le Prévoudraient faire croire sident de la République à l’extérieur que la RDC évoque le massacre de est en guerre. C’est faux. plus de 38 personnes à La RDC est un pays safe, Djugu, en Ituri, réitère à plus de 95% de son sa colère dans toute sa THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER territoire. Soyez-en rassu- vérité. rés : nous n’avons pas la «Si nous n’avons pas une guerre au Congo. Nous justice qui fonctionne, voyons la guerre à la télé- il faut oublier l’État de vision. Nous sommes à droit. Notre armée, notre Lubumbashi, à Kinshasa, police ne sont pas comSINCE 1989 à Mbandaka, dans les plètement innocentes de

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LA PRÉCISION DU FAIT LA RECHERCHE DU DÉTAIL LA PUISSANCE DU VERBE LA FORCE D'UN MÉDIA.

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on a tout écrit

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Il fait la fierté du Congo

Si les chiffres manquent à l'appel, cet homme fait sa part O n pourrait tout écrire, on pourrait tout commenter, il reste qu'en un peu plus de trois ans de pouvoir Tshisekedi, définitivement, on retiendra un nom : Jules Alingete Key. Ce nom est cité au Congo ; il est cité à l'étranger ; il est cité dans les médias dans le monde. Certes, certains chiffres peuvent manquer à l'appel, mais l'homme a fait et fait sa part. Il y a un moins ceux que rapporte le ministre des Finances dans son Rapport 2021. «Un record historique de la mobilisation des recettes intérieures. Un accroissement significatif des recettes intérieures de 70% en 2021 par rapport à 2020 pour atteindre CDF 11.838 milliards contre 6.968 milliards en 2020», écrit le texte.

« JE NE SUIS PAS LA JUSTICE ». Si les chiffres des Régies financières se sont envolés comme jamais auparavant et, à aucune époque, que le budget de l'État se chiffre à plus de 10 milliards de $US comme jamais dans l'histoire du pays, que le ministre des Finances Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji met le cap désormais à plus de 12 milliards de $US, il est temps que le Congo ait la reconnaissance à un homme et, à un seul aujourd'hui : Jules Alingete Key. Et surtout, à l'homme qui l'a découvert dès mars 2019, deux mois après sa prise du pouvoir, l'a recruté et nommé le 30 juin à la tête de l'Inspection Générale des Finances; qui l'accompagne, lui fait, face à ses résultats engrangés, pleine et entière confiance. Cet homme est le Président de la République, Chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo sans qui, l'Inspecteur Général des Finances, Chef de Service, Jules Alingete Key, ne serait rien aujourd'hui, serait tôt, humilié, dévoré par

L'IGF-CS Jules Alingete Key est cité désormais comme référence même si les chiffres manquent à l'appel. DR.

la pègre. Jules Alingete témoigne lui-même, lui qui ne cache rien : combien de fois, on ne lui a pas apporté de grosses enveloppes, dans son bureau, pour qu'il se taise ; des enveloppes apportées par des ministres, des patrons d'entreprises publiques et privées, des gouverneurs de provinces ! Combien d'appels anonymes menaçants, lui annonçant une tragédie, n'a-t-il pas reçu ? Jules Alingete Key est resté le même, de marbre, déterminé pour ses enquêtes, dans ses enquêtes, continuant à faire ce qu'il doit faire : sa part de travail... A ceux qui jugent son action aujourd'hui sans résultat, il a la phrase juste : « je ne suis pas la justice ». Mais auprès de ceux qui doivent prendre une décision administrative, face à d'évidences de culpabilité, qu'ils soient

ministres ou pas, Jules Alingete Key ne lâche pas prise. C'est ce que qui est arrivé à la ministre d'État, Princesse Adèle Kayinda Mayina, Autorité morale du parti ALDEC, allié à l'AFDC-A du président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo. Le 10 février, l'Inspecteur Général des Finances, Chef de Service, a poursuivi la ministre jusque dans son cabinet, comme un gendarme poursuit pourchasse - le criminel, jusque dans ses derniers retranchements, pour lui cracher, sauf respect dû à la fonction, la vérité, dans au moins un dossier, celui de la SCTP, l'ex-ONATRA. « La vérité sur la réunion entre Portefeuille et IGF. Au cours de ladite réunion, l'IGF a réaffirmé son constat de malversations financières graves dans le chef des entreprises concernées

et a exhorté le Min. du Portefeuille à sanctionner urgemment les mandataires publics coupables», écrit le compte Twitter de l'Inspection Générale des Finances, @IgfRdc, prenant tout le monde à témoin. Puis, Jules Alingete Key luimême, de surenchérir, sur son compte officiel @ ALINGETEJULES_K: « Je refuse de faire des débats avec des autorités manifestement corrompues qui entravent la lutte contre l’impunité déclenchée par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi @Presidence_RDC @IgfRdc #IGF ». Et à @IgfRdc de prendre la relève parlant «d'actes de prédation dans les entreprises publiques de l'État » et « des détournements qui s'y opèrent en bande organisée ». Princesse Adèle Kayinda Mayina avait tout tort; elle a tenté de couvrir des

criminels en suscitant des suspicions sur sa propre responsabilité. Car, en l'espèce, la campagne de l'IGF a porté. Le couperet est tombé. Selon diverses sources, c'est le Président de la République lui-même, face aux éléments de suspicion, qui a ordonné « la suspension de leurs fonctions des mandataires impliqués dans les détournements à la SCTP». LA PEUR DU GENDARME SE VIT. Désormais, plus que jamais, la peur du gendarme se vit dans le pays. Le ministre des Finances Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji conteste le chèque sollicité par le tout nouveau bureau de la CÉNI, la centrale électorale nationale indépendante, supposée être le parfait modèle de transparence dans la gestion en tout.

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Le chèque de 1,6 million de $US que le bureau de la CÉNI sollicitait auprès du ministre pour l'achat de véhicules de son bureau, est «30 à 40 fois supérieur au prix pratiqué sur le marché », disqualifiant du coup cette institution citoyenne à peine installée, qui ploie sous des critiques, et le ministre de la diriger vers l'IGF, la seule en mesure de certifier des chiffres. « Je suis pour le contrôle de l’IGF, y compris à la CÉNI. Les trois processus électoraux ont coûté extrêmement cher et il y a eu très peu de contrôle. Chaque fois que la CÉNI viendra avec des demandes, nous allons les regarder de près ». Sur un autre dossier celui de la firme Cominière - l’IGF se dit prête, là encore. Un dossier né d'une interpellation du gouvernement initiée par le Député national de Kipushi, ex-Katanga, Memba Ebenga Nanou, « pour des explications sur la cession des parts en solo par la Comminiere, entreprise de portefeuille de l’État congolais » et dans lequel d'aucuns auraient vu la main du ministre d'État à l'Aménagement du territoire, Guy Loando Mboyo et des financiers chinois. Là aussi, l'IGF a annoncé sur son compte Twitter qu'elle « va examiner à la loupe le dossier de cession de 15% des parts de l’État dans la société minière Comminiere pour éclairer l’opinion et la Justice sur une éventuelle prédation en bande organisée du portefeuille de l’État ». Plus que jamais et sans aucun doute, et certainement sans attendre, la Nation congolaise se doit d'être reconnaissante à Jules Alingete Key. Certes, elle ne perd rien à attendre mais tous les signaux sont au vert. Sous Alingete, l'IGF fait le boulot. A la justice de faire le sien. Impossible n'est pas congolais. Le Congo peut s'il le veut. D. DADEI n Le Soft International n°1546 | daté vendredi 18 février 2022.


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porte-monnaie

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Pour le FMI, la croissance du PIB du Congo estimée à 6,2% a rebondi en 2021, l'inflation est de 5,3%

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ne mission du FMI, le Fonds Monétaire Internationale vient de séjourner à Kinshasa du 27 avril au 9 mai et a mené, avec les officiels congolais, des discussions sur la consultation pour 2022 au titre de l'article IV et la deuxième revue du programme économique et financier du Congo appuyé par une FEC, la facilité élargie de crédit. L'accord au titre de la FEC de 36 mois pour la RDC pour 1.066 millions de DTS (100% de la quote-part, soit environ 1,52 milliard de $US) a été approuvé par le Conseil d'administration le 15 juillet 2021, pour aider à répondre aux besoins de financement liés à la pandémie de Covid-19. La mission conduite par Mme Mercedes Vera-Martin a rencontré le ministre des Finances Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji, son homologue du Budget, Aimé Boji Sangara Bamanyire, le ministre de la Fonction publique Jean-Pierre Lihau Ebua, la ministre des Mines Antoinette Nsamba Kalambayi, la Gouverneur de la BCC Marie-France Malangu Kabedi Mbuyi, le directeur de cabinet du président de la République Guylain Nyembo Mbwizya ainsi que de hauts fonctionnaires, des partenaires au développement et des représentants du secteur privé et de la société civile. Dans le communiqué de presse daté de Washington DC, diffusé le 9 mai 2022 à Kinshasa à l'issue de sa mission et transmis aux rédactions du Soft International, Mme Mercedes Vera-Martin indique que «les services du FMI et les autorités (congolaises) sont parvenus à un accord au niveau des services sur la deuxième revue au titre de l'accord triennal de la Facilité élargie de crédit (FEC)» et estime que «l'économie congolaise s'est redressée en 2021, mais les retombées de la guerre en Ukraine devraient peser sur l'économie en raison d'une flambée des prix internationaux des denrées alimentaires et du carburant». Le communiqué du FMI estime néanmoins que «malgré d'importants risques à la baisse, notamment en lien avec

Le ministre des Finances Nicolas Serge Kazadi Kadima-Nzuji, le vice-ministre du Budget Elyse Bokumwana Maposo, la gouverneure de la Banque Centrale du Congo Marie-France Malangu Kabedi Mbuyi et la cheffe de mission du FMI Mercedes Vera Martin. DR. la guerre en Ukraine, les perspectives pour 2022 restent relativement favorables et offrent des opportunités de consolider la stabilité macroéconomique». Il recommande «la poursuite des efforts de réforme pour améliorer la gestion des finances publiques, le climat des affaires et la gouvernance reste essentielle pour promouvoir une croissance inclusive». Il faut noter que les communiqués de presse de fin de mission du Fonds monétaire international sont des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les avis exprimés sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du conseil d’administration du FMI qui attend, avant de se prononcer, un rapport des services qui sera préalablement approuvé par la direction avant discussion et décision. Ci-après en intégralité: Washington, DC: Une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Mercedes Vera Martin s'est rendue à Kinshasa du 27 avril au 9 mai pour mener des discussions sur la consultation pour 2022 au titre de l'article IV et la deuxième revue du programme économique

et financier de la République Démocratique du Congo (RDC) appuyé par une facilité élargie de crédit (FEC). L'accord au titre de la FEC de 36 mois pour la RDC pour 1.066 millions de DTS (100% de la quote-part, soit environ 1,52 milliard de dollars) a été approuvé par le Conseil d'administration le 15 juillet 2021, pour aider à répondre aux besoins de financement liés à la pandémie de Covid-19. La première revue a été achevée midécembre 2021. À la fin de la mission, Mme Vera-Martin a fait la déclaration suivante : «L'équipe du FMI et les autorités congolaises sont parvenues à un accord au niveau des services pour la deuxième revue du programme. Cet accord au niveau des services doit être soumis à l'approbation de la direction du FMI. La réunion du Conseil d'administration pour cette revue et la consultation Article IV est prévue fin juin 2022». «La croissance réelle du PIB, estimée à 6,2 %, a rebondi en 2021, soutenue par le secteur minier et les services, tandis que l'inflation s'est établie à 5,3 % à la fin de 2021. Le déficit du compte courant s'est réduit à 1% du PIB, grâce au niveau élevé des exportations minières. Un rebond dans le secteur minier a permis une augmen-

tation significative des réserves internationales brutes, atteignant près de 3 milliards de dollars ou 6,4 semaines d'importations à la fin de 2021. Le déficit budgétaire global s'est amélioré à 1 % du PIB en raison de recettes plus élevées et d'investissements inférieurs aux prévisions». «Dans ce contexte, la mise en œuvre du programme appuyé par la FEC est restée satisfaisante. Les données préliminaires suggèrent que tous les critères de réalisation à fin décembre 2021 ont été remplis. Cependant, l'objectif indicatif sur les dépenses de santé prioritaires n'a pas été atteint en raison de lacunes dans la mise en œuvre et un manque de coordination entre agences exécutantes. Les autorités ont également avancé dans leur programme de réformes structurelles». «Malgré d'importants risques à la baisse, notamment en lien avec la guerre en Ukraine, les perspectives pour 2022 restent relativement favorables et offrent des opportunités de consolider la stabilité macro-économique. La prévision de croissance a été révisée à 6,1% contre 6,4%. Un léger excédent du compte courant, tiré par des dons plus élevés et un déficit commercial relativement stable, soutiendra une

accumulation de réserves supplémentaire. La hausse des prix internationaux de l'alimentation et de l'énergie devrait peser sur l'inflation et augmenter les dépenses courantes en raison de subventions non ciblées sur les carburants. Toutefois, la détérioration budgétaire devrait être contenue grâce à la bonne performance des recettes». «Les services du FMI ont apprécié l'engagement des autorités à renforcer leurs efforts de réforme afin de contenir les dépenses courantes et d'adapter les dépenses d'investissement à la capacité d'absorption. Une réforme progressive des subventions aux carburants réduira les pressions budgétaires et créera un espace pour des transferts sociaux ciblés plus efficaces afin de protéger les pauvres des futurs ajustements de prix. La maîtrise de la masse salariale, tout en assurant une rémunération adéquate, repose sur une réforme globale de la fonction publique qui rationalise les effectifs, révise la grille des salaires et prévoit le financement des retraites. D'autres réformes visant à continuer de mobiliser les recettes, à améliorer la gestion des investissements et des finances publiques, et la gouvernance budgétaire restent essentielles pour améliorer l'efficacité des

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finances publiques». «Les discussions ont également porté sur les réformes à la Banque Centrale du Congo pour améliorer les sauvegardes, renforcer le cadre de la politique monétaire, continuer à augmenter les réserves internationales et améliorer la supervision bancaire, tout en soutenan=t l'inclusion financière». «L'avancement des réformes structurelles reste essentiel pour favoriser la croissance inclusive et l'inclusion sociale. Pour soutenir l'activité économique, il faudra répondre aux importants besoins d'infrastructure, avec une hiérarchisation stricte et une mise en œuvre opportune des projets d'investissement propices à la croissance. La simplification du système fiscal et l'amélioration du climat des affaires et de la gouvernance restent essentielles pour soutenir la diversification économique, mobiliser les investissements et promouvoir une croissance tirée par le secteur privé. La transition énergétique mondiale offre des opportunités, notamment dans la mobilisation des financements climatiques». «La mission tient à remercier les autorités de la RDC pour leur forte coopération et des discussions constructives». avec AGENCES n


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conjoncture économique

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Le FMI classe le Congo dans le peloton de cinq pays d'Afrique au sud du Sahara

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n rapport du FMI (Perspectives de l’économie mondiale, avril 2022) classe le Congo, du point de vue des perspectives de croissance, dans le peloton de tête en 2023 avec le Sénégal (9,2%), le Rwanda (7,4%), le Niger (7,2%), suivi de la Côte d'Ivoire (6,7%). Sur 45 pays d'Afrique au Sud du Sahara, le Congo occupe la quatrième position (6,9%). La reprise économique en Afrique subsaharienne a été plus prononcée que cela avait été prévu au second semestre de 2021. D’où une révision en forte hausse de l’estimation de croissance de l’an dernier, de 3,7 % à 4,5 %. En 2022, en revanche, ce regain de vigueur est hypothéqué, selon le FMI. La guerre en Ukraine a provoqué un choc économique mondial qui touche la région au moment où les pays disposent d’une marge d’action restreinte, voire inexistante, pour y faire face. L’envolée des prix du pétrole et des denrées alimentaires pèse en particulier sur les soldes extérieurs et budgétaires des pays importateurs de produits de base et a accentué les craintes à l’égard de la sécurité alimentaire dans de nombreux pays. Les prix des denrées alimentaires élevés pénaliseront de manière disproportionnée les franges de la population les plus vulnérables, surtout dans les zones urbaines. En outre, le choc menace d’aggraver certains des problèmes particulièrement préoccupants de la région, notamment les séquelles sociales et économiques de la pandémie de Covid-19, les changements climatiques, les risques sécuritaires accrus dans la région du Sahel et le durcissement en cours de la politique monétaire aux États-Unis. EN 2023, LA REPRISE VA S'ACCÉLÉRER. Tous ces facteurs expliquent pourquoi la dynamique de croissance de la région s’est essoufflée. Cette année, la croissance de l’activité économique devrait s’établir à 3,8 %, freinée par la dégradation des perspectives de croissance des pays importateurs de pétrole. La reprise économique devrait s’accélérer en 2023, la croissance s’établissant à environ 4 % en rythme tendanciel à moyen terme. Ce rythme de croissance n’est toutefois pas suffisant pour regagner le terrain perdu en raison de la pandémie. De fait, les objectifs de développement durable de la région seront beaucoup plus difficiles à atteindre. La pandémie a aussi laissé de profondes séquelles sociales, comme en témoigne de manière flagrante l’augmentation du nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté. La fermeture prolongée des écoles a aussi eu de graves conséquences sur les élèves et étudiants, en écourtant leur formation, en réduisant leur productivité ultérieure et en pesant sur les perspectives à moyen terme de

Afrique subsaharienne 1. Sénégal 2. Rwanda 3. Niger 4. R-dCongo 5. Côte d’Ivoire 6. Ouganda 7. Togo 8. Gambie 9. Bénin 10. Cabo Verde 11. Guinée 12. Éthiopie 13. Maurice 14. Seychelles 15. Soudan du Sud 16. Libéria 17. Kenya 18. Mali 19. Tanzanie 20. Madagascar 21. Ghana 22. Mozambique 23. Burkina Faso 24. Cameroun 25. Burundi 26. Guinée-Bissau 27. Malawi 28. Sierra Leone 29. Botswana 30. Namibie 31. Comores 32. République Centrafricaine 33. Zambie 34. Érythrée 35. Tchad 36. Gabon 37. Angola 38. Nigéria 39. Zimbabwe 40. Sao Tomé-et-Principe 41. Congo (Brazzaville) 42. Eswatini 43. Lesotho 44. Afrique du Sud 45. Guinée Équatoriale

2021 4,5 6,1 10,2 1,3 5,7 6,5 5,1 5,1 5,6 6,6 6,9 4,2 6,3 3,9 8 5,3 4,2 7,2 3,1 4,9 3,5 4,2 2,2 6,9 3,5 2,4 3,8 2,2 3,2 12,5 0,9 2,2 1 4,3 2,9 -1,1 0,9 0,7 3,6 6,3 1,8 -0,2 3,1 2,1 4,9 -3,5

PROJECTION 2022 2023 3,8 4,0 5 9,2 6,4 7,4 6,9 7,2 6,4 6,9 6 6,7 4,9 6,5 5,6 6,2 5,6 6,2 5,9 6,1 5,2 5,8 4,8 5,8 3,8 5,7 6,1 5,6 4,6 5,6 6,5 5,6 4,5 5,5 5,7 5,3 2 5,3 4,8 5,2 5,1 5,2 5,2 5,1 3,8 5 4,7 5 4,3 4,9 3,6 4,6 3,8 4,5 2,7 4,3 3,4 4,3 4,3 4,2 2,8 3,7 3,5 3,7 3,5 3,7 3,1 3,6 4,7 3,6 3,3 3,5 2,7 3,4 3 3,3 3,4 3,1 3,5 3 1,6 2,8 2,4 2,7 2,1 1,8 3,1 1,6 1,9 1,4 6,1 -2,9

Source : FMI, Perspectives de l’économie mondiale, avril 2022. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1552 | PAGE 11.

l’Afrique subsaharienne. À plus long terme, les autorités devront composer avec un climat de très grande incertitude en disposant de moins de possibilités d’action et d’une faible marge d’erreur. Sur le plan international, une guerre de longue durée en Ukraine pourrait encore faire monter les cours des produits de base (ce qui pourrait déclencher des crises alimentaires dans certains pays), accroître les primes de risque et fragiliser la demande mondiale. L’Afrique subsaharienne est aussi vulnérable face à un durcissement plus prononcé que prévu des conditions monétaires mondiales et à un ralentissement de la croissance en Chine et en Europe. À l’échelon local, la lenteur de la campagne de vaccination expose de nombreux pays à de nouvelles vagues de Covid-19 et pourrait favoriser l’apparition de nouveaux variants. Les risques sécuritaires et les conflits persistants pourraient peser sur la croissance économique. Qui plus est, la région demeure fortement exposée à des chocs climatiques de plus en plus fréquents et violents. TROIS PRIORITÉS FACE À DES CHOIX POLITIQUES. Outre une accélération de la campagne de vaccination afin de protéger la région contre de nouvelles vagues de Covid-19, ci-après trois priorités d’action. I. Trouver un équilibre entre inflation et croissance. La hausse des cours des produits de base imputable à la guerre en Ukraine, surtout des denrées alimentaires et de l’énergie, a exacerbé les récentes tensions inflationnistes dans de nombreux pays. Comme les volumes de production restent bien inférieurs aux niveaux tendanciels antérieurs à la pandémie dans la plupart des pays, les banques centrales doivent trouver un compromis difficile entre juguler l’inflation et stimuler la croissance. Pour piloter cet arbitrage, les banques centrales devront surveiller de près l’évolution des prix, se tenir prêtes à relever les taux si les anticipations d’inflation s’inscrivent en hausse, se prémunir contre les risques que la hausse des taux d’intérêt fait peser sur la stabilité financière et conserver un cadre d’action crédible fondé sur une forte indépendance et une communication transparente. Certaines ont déjà commencé à relever leurs taux d’intérêt, et un resserrement plus marqué sera peutêtre nécessaire dans de nombreux cas. II. Faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine. Il faut éviter, face à la guerre, d'accroître la vulnérabilité liée à la dette. Les retombées de la guerre en Ukraine touchent la région au moment où l’espace budgétaire des pays est extrêmement restreint. Les ratios d’endettement public se situent aujourd’hui à leurs (suite en page 12).


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conjoncture économique

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Le FMI recommande de suprimer les subventions aux entreprises publiques (suite de la page 11). plus hauts niveaux depuis le début du siècle, et de nombreux pays à faible revenu sont en situation de surendettement ou proche de celle-ci. Par conséquent, la riposte budgétaire doit être soigneusement calibrée et viser à protéger les ménages les plus vulnérables contre la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie à travers des transferts ou des aides ciblés sans accroître la vulnérabilité liée à la dette. Pour trouver des ressources destinées à protéger les ménages vulnérables dans les pays importateurs de produits de base, surtout ceux qui sont soumis à des contraintes financières plus lourdes, il faudra redéfinir en profondeur les priorités de dépenses, par exemple en supprimant les subventions inutiles accordées aux entreprises publiques. Dans les pays exportateurs de produits de base, la hausse des cours de ces produits peut permettre d’engranger d’importants gains budgétaires exceptionnels, mais uniquement si les pouvoirs publics maîtrisent les dépenses consacrées aux subventions à l’énergie. L’essentiel de ces gains devrait ensuite être utilisé pour reconstituer la marge de manœuvre disponible, surtout dans les pays dont les finances publiques sont très vulnérables. Au-delà des besoins immédiats, les pays devront pour la plupart poursuivre le rééquilibrage budgétaire afin de réduire la vulnérabilité liée à la dette et de créer les conditions d’une croissance à moyen terme plus solide et plus durable. Pour ce faire, il faudra améliorer la mobilisation des recettes et l’efficience des dépenses publiques dans le contexte de cadres budgétaires à moyen terme crédibles. Il est important que les mesures de rééquilibrage des finances publiques protègent les franges plus fragiles de la population et privilégient les besoins de développement. Emprunter cette trajectoire complexe sera difficile, si bien que de nombreux pays auront besoin d’une aide internationale. L’allocation de 23 milliards de dollars en droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI à la région en 2021 a apporté un soutien indispensable pour consolider les positions extérieures et financer des dépenses urgentes durant la pandémie. L’engagement du Groupe des Vingt à transférer 100 milliards de dollars en DTS à des pays vulnérables constitue une autre étape importante. La communauté internationale devrait cependant aller plus loin, par exemple en supprimant les obstacles à la mise en œuvre du cadre commun et en permettant des restructurations de dette rapides et efficaces le cas échéant. III. Gérer l’ajustement des taux de change. Le resserrement monétaire aux États-Unis et l’accroissement des primes de risque lié à la guerre en Ukraine ont exercé des pressions à la baisse sur les

taux de change dans toute la région. Dans les pays à régime de change fixe, les autorités devraient trouver le juste équilibre entre les politiques monétaire et budgétaire pour préserver la crédibilité de la parité fixe. Dans les pays dotés de régimes plus flexibles, une dépréciation peut contribuer à atténuer les effets du resserrement à l’échelle mondiale. Toutefois, même pour ces derniers pays, des décisions difficiles sont peut-être à prévoir. Pour beaucoup, les avantages à court terme d’une dépréciation du taux de change sont à l’évidence limités, compte tenu des importantes asymétries de devises et de la répercussion sur l’inflation. Un recours ciblé à une intervention sur le marché des changes peut permettre de contrer des fluctuations excessives du taux de change, mais la marge d’intervention est souvent restreinte en raison de la faiblesse des réserves internationales. Un durcissement monétaire pourrait donc s’avérer nécessaire dans certains pays pour soutenir les taux de change, malgré l’atonie de l’activité économique. L’après-crise : vers une croissance solide, inclusive et durable. Au-delà de la pandémie et des tensions géopolitiques actuelles, pour créer des emplois et atteindre les objectifs de développement durable, il faudra que l’Afrique subsaharienne enregistre une croissance solide, inclusive et durable. Pour ce faire, les pouvoirs publics devront prendre des mesures résolues afin de diversifier davantage leur économie, de libérer le potentiel du secteur privé et de s’attaquer aux problèmes posés par les changements climatiques. De nombreux pays de la région restent fortement tributaires des exportations de produits de base, de sorte que leur production est plus irrégulière et leur croissance économique plus faible. C’est pourquoi il est capital de diversifier davantage leur économie. À cette fin, les pays exportateurs de produits de base devraient tirer parti de la hausse des cours de ces produits pour renforcer la crédibilité de leurs cadres macroéconomiques, améliorer le climat des affaires et d’investissement et envisager de recourir à des interventions sectorielles ciblées en cas de défaillances du marché. Pour dynamiser la croissance potentielle, il faut aussi exploiter pleinement le potentiel du

secteur privé. Ainsi, la mise en place réussie de la Zone de libre-échange continentale africaine doperait fortement la croissance et la compétitivité de la région. Les pouvoirs publics devraient aussi rechercher de nouveaux circuits de financement pour stimuler l’investissement privé, par exemple en accordant des aides transparentes et bien pensées, destinées à financer des projets d’infrastructures en collaboration avec les institutions internationales de financement du développement. La transformation numérique ouvre aussi de grandes perspectives, mais soulève aussi de nouveaux problèmes et risques. Par exemple, de nombreux pays étudient la possibilité d’adopter des monnaies numériques de banque centrale afin de renforcer l’inclusion financière, de réduire le coût des envois de fonds et d’offrir une solution de rechange aux cryptomonnaies privées qui sans cela pourraient fragiliser la transmission de la politique monétaire. Enfin, les changements climatiques sont extrêmement problématiques pour la région, étant donné son exposition à des catastrophes liées à des phénomènes météorologiques et sa dépendance à l’égard de l’agriculture pluviale. Investir dans l’adaptation revêt donc une importance cruciale. Toutefois, la transition écologique ouvre aussi de nouvelles perspectives pour l’Afrique subsaharienne, compte tenu de son potentiel en énergies renouvelables. Une aide financière internationale sera indispensable pour que la région puisse financer le coût de l’adaptation, exploiter les possibilités offertes par la transition écologique et garantir un accès à l’énergie juste et peu coûteux. UNE SÉRIE DE CHOCS PRÉJUDICIABLES. Depuis la publication de l’édition d’octobre 2021 des Perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne, l’Afrique subsaharienne a subi une série de chocs préjudiciables. La guerre en Ukraine a ébranlé les marchés mondiaux des produits de base, accentué les tensions géopolitiques et assombri les perspectives déjà ternes de la région, marquées par un resserrement monétaire en cours dans les pays avancés, l’exposition à de nouvelles vagues de contaminations à la Covid-19 en raison des faibles taux de vaccination, et l’instabilité politique et les risques

sécuritaires dans de nombreux pays. Elle a provoqué une envolée des cours des produits de base en ébranlant les exportations d’énergie et de denrées alimentaires depuis la Russie et l’Ukraine. Même si certains gros exportateurs de produits de base en retireront peut-être un gain inattendu, la hausse des cours pèse sur les soldes budgétaires et extérieurs des pays importateurs de ces produits, tout en menaçant aussi la sécurité alimentaire et l’accessibilité de l’énergie pour leurs catégories de population les plus vulnérables. Dans ce contexte, plusieurs pays sont fortement tributaires des importations de blé, quelquesuns d’entre eux important directement une grande partie de cette céréale d’Ukraine et de Russie. En outre, la hausse des prix des engrais et du pétrole augmentera le coût de la récolte, du transport et de la transformation des aliments, ce qui exercera de nouvelles pressions à la hausse sur les prix des denrées alimentaires. Même avant la guerre en Ukraine, les tensions inflationnistes dans les grands pays avancés se sont révélées plus fortes et plus durables que prévu. Face à la nouvelle dynamique de hausse des cours des produits de base, le rythme du resserrement monétaire dans les pays avancés est plus rapide qu’anticipé il y a quelques mois et se traduit par une augmentation sensible des rendements souverains. La hausse des rendements s’explique aussi par un accroissement des primes de risque imputable à la montée des tensions géopolitiques. Ces facteurs se conjuguent pour réduire les flux d’investissements de portefeuille dans la région et exercer des pressions à la baisse sur la plupart des taux de change. Le recul de la demande émanant des principaux partenaires commerciaux pour cause de ralentissement de l’activité mondiale constitue aussi un obstacle pour l’Afrique subsaharienne. Aux États-Unis, la croissance économique en 2022 devrait être inférieure de 1,5 % à la prévision d’octobre 2021, du fait d’une moindre relance budgétaire et d’un durcissement des conditions monétaires. Les perspectives économiques se sont aussi dégradées dans la zone euro et en Chine, avec des révisions à la baisse de la croissance pour 2022 de respectivement 1,5 et 1,2 point de pourcentage environ.

UNE REPRISE INCERTAINE ET INSUFFISANTE. Après une accélération en 2021, la reprise est menacée Les chiffres effectifs du PIB pour le troisième trimestre de 2021 ont en général été meilleurs que prévu. D’après les indicateurs à haute fréquence, l’activité économique s’est modérée au quatrième trimestre de 2021, mais a dans l’ensemble bien résisté à la propagation du variant Omicron. Par conséquent, la projection de croissance du PIB réel en Afrique subsaharienne pour 2021 a été revue en forte hausse par rapport à la prévision d’octobre 2021, de 3,7 % à 4,5 %. L’examen des différents groupes de pays montre que l’Éthiopie est à l’origine de la forte révision à la hausse pour les pays pauvres en ressources naturelles : elle a obtenu de meilleurs résultats économiques que prévu malgré de multiples chocs (pandémie, conflit et infestation acridienne). En revanche, dans les pays tributaires du tourisme, la croissance pour 2021 a été revue à la baisse puisque la pandémie a continué à peser sur la reprise de leur économie. Le choc sur les cours des produits de base après l’invasion de l’Ukraine par la Russie a porté un coup d’arrêt à la dynamique de reprise économique de la région, la croissance globale pour 2022 devant fléchir à 3,8 %. Les chiffres cumulés cachent de grandes disparités entre les pays de la région (graphique 7). La croissance des pays exportateurs de pétrole en 2022 a été revue à la hausse de 0,8 point de pourcentage (par rapport à la prévision d’octobre 2021), même si les problèmes sécuritaires et le vieillissement des infrastructures limitent l’offre de pétrole. En revanche, les perspectives de croissance des pays importateurs de pétrole se sont dégradées, avec des révisions à la baisse d’environ 0,4 point de pourcentage. Parmi les pays importateurs de pétrole, les révisions sont plus marquées pour les pays fragiles, la croissance pour 2022 ayant été revue à la baisse de 0,5 point de pourcentage. Le choc sur les cours des produits de base a aussi des effets très asymétriques sur les recettes publiques et les soldes budgétaires dans toute la région (graphique 8). Dans les pays exportateurs de pétrole, les recettes budgétaires pour 2022 ont été revues à la hausse (suite en page 13).

LA PRÉCISION DU FAIT LA RECHERCHE DU DÉTAIL LA PUISSANCE DU VERBE LA FORCE D'UN MÉDIA.

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conjoncture économique

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L'Afrique subsaharienne s'attend en 2023 à une croissance de plus de 4% (suite de la page 12). de 2,1 points de pourcentage du PIB. Les pays exportateurs d’autres produits de base devraient aussi enregistrer une progression de leurs recettes, quoique plus modeste. Toutefois, l’impact de ces hausses sur les soldes budgétaires est nettement plus modéré en raison de l’augmentation des dépenses consacrées aux subventions à l’énergie. En revanche, les soldes budgétaires des pays pauvres en ressources naturelles se dégraderont fortement. LES PRINCIPAUX PAYS ET GROUPES DE PAYS. w En Afrique du Sud, après avoir été relativement solide au premier semestre de 2021, la croissance a ralenti au second semestre. La troisième vague de Covid-19 et les tensions sociales en juillet ont eu un impact négatif sur la croissance au troisième trimestre, qui n’a été qu’en partie neutralisé par un rebond au quatrième trimestre. Après le rebond de 2021 lié à la levée des confinements, la croissance devrait s’essouffler pour s’établir à un modeste 1,9 % en 2022, freinée par des obstacles structurels (y compris dans le secteur de l’électricité) et par un durcissement des conditions financières mondiales. En l’absence d’un rééquilibrage budgétaire, selon les projections, la dette publique s’accroîtra constamment ces prochaines années pour atteindre 83,7 % du PIB d’ici à 2026. L’amélioration de la croissance w Au Nigéria, les perspectives de croissance se sont améliorées grâce à une hausse des prix du pétrole et à une reprise plus vigoureuse que prévu de l’industrie manufacturière et de l’agriculture. La croissance devrait atteindre 3,4 % en 2022, puis retomber à 2,9 % à compter de 2024. Une grande incertitude liée aux cours du pétrole et aux conditions financières entoure les perspectives. En outre, les faibles taux de vaccination, l’accroissement des risques sécuritaires et les fortes tensions sur les prix pèsent sur les perspectives de croissance à moyen terme. w En Angola, la croissance s’est établie à 0,7 % en 2021, ce qui a mis fin à une série de cinq années de récession. Le pays n’a pas pu tirer pleinement parti des prix élevés du pétrole, dans la mesure où des problèmes techniques à répétition et la faiblesse des investissements ont eu une incidence sur la production de pétrole. La croissance devrait s’accélérer pour atteindre 3 % en 2022, les secteurs autres que celui du pétrole (agriculture, construction et transport) en étant les principaux moteurs. À moyen terme, la croissance pourrait progressivement se hisser à 4 % sous l’impulsion des cours élevés du pétrole et des bons résultats des secteurs autres que celui du pétrole. w En Éthiopie, la croissance devrait ralentir pour passer de 6,3 % sur l’exercice 2021 à 3,8 % sur l’exercice 2022 en raison

de l’intensification du conflit armé au premier semestre de l’exercice, des effets persistants de la pandémie sur fond de faibles taux de vaccination et des retombées de la guerre en Ukraine. Les prix élevés des denrées alimentaires et des produits de base et les hauts risques d’endettement assombrissent aussi les perspectives. Le pays est fortement tributaire des importations de blé en provenance de Russie et d’Ukraine, ce qui accentue les pressions sur les prix des denrées alimentaires. w Dans les pays tributaires du tourisme, la reprise économique s’avère particulièrement délicate. La trajectoire de reprise dans le secteur des voyages internationaux est plus longue que dans les autres secteurs. Avec l’apparition du variant Omicron, de nombreux pays tributaires du tourisme ont connu un tassement de leur reprise à court terme. Certains pays ont été mieux lotis grâce à des envois de fonds massifs (Comores, Gambie) ou à une campagne de vaccination rapide (Seychelles). En revanche, d’autres subissent des pertes de revenu persistantes s’élevant jusqu’à 15 % du PIB (Cabo Verde, Maurice). w Dans les pays fragiles, la croissance économique devrait connaître une très légère accélération et passer de 4,6 % en 2021 à 4,8 % en 2022, soit une accélération beaucoup plus modeste que prévu en octobre 2021. En outre, les perspectives risquent fortement d’être révisées à la baisse. De nombreux pays, en particulier dans la région du Sahel, sont confrontés à des problèmes sécuritaires et à une instabilité politique durables, conjugués à des sanctions régionales et internationales. Les craintes à l’égard de la sécurité alimentaire se sont nettement accentuées en raison de la hausse rapide des prix des denrées alimentaires, ce qui accroît les risques de troubles sociaux. En outre, la hausse de l’inflation et l’espace budgétaire restreint limitent encore les possibilités d’action. Au-delà de 2022, l’Afrique subsaharienne devrait afficher une croissance légèrement supérieure à 4 % (ou à 1,8 % exprimée par habitant). Cela est nettement en deçà du rythme nécessaire pour que la région compense les pertes de production dues à la pandémie. En effet, les revenus par habitant devraient rester inférieurs de plus de 4 % aux projections antérieures à la pandémie. Par ailleurs, comme la production dans les pays avancés devrait atteindre son niveau tendanciel d’avant la pandémie à court terme, l’écart entre la région et les pays avancés qui est apparu du fait de la crise de Covid-19 risque de perdurer. L’Afrique subsaharienne peinait à créer des possibilités d’emploi pour sa population active en pleine croissance même avant la pandémie. Néanmoins, le Covid-19 a fragilisé davantage les marchés du travail, surtout dans les secteurs impliquant

des contacts nombreux, qui emploient des catégories comparativement plus vulnérables, dont des femmes et des travailleurs peu qualifiés (Aslam et al., 2021). En conséquence, la tendance à un recul de la pauvreté sur le long terme qui s’était imposée auparavant dans la région s’est inversée et 39 millions de personnes supplémentaires ont basculé dans l’extrême pauvreté en 2020 et en 2021 (Lakner et al., 2020; Banque mondiale, 2022). Parallèlement, les inégalités se sont creusées entre les groupes de revenus et les régions infranationales, ce qui accroît le risque de tensions sociales et d’instabilité politique. La hausse sensible des prix des denrées alimentaires imputable à la guerre en Ukraine risque d’accentuer encore considérablement la pauvreté et les inégalités dans toute la région. La pandémie a aussi nui à l’accumulation de capital humain, compte tenu de la fermeture prolongée des écoles. En Afrique subsaharienne, les écoles ont fermé pendant 128 jours en moyenne entre février 2020 et octobre 2021, soit bien plus longtemps que dans les pays avancés, où la fermeture a duré 84 jours environ. Les fermetures d’écoles plus longues en Afrique continueront à creuser l’écart de résultats d’apprentissage et à peser sur la croissance à moyen terme. L’augmentation rapide des prix mondiaux des denrées alimentaires, qui ont atteint leurs plus hauts niveaux en plus de dix ans, a exacerbé les tensions sociales. Les effets sont particulièrement prononcés sur les ménages plus pauvres qui consacrent une proportion beaucoup plus importante de leur revenu aux achats de denrées alimentaires. Cela provoque une montée des craintes à l’égard de l’insécurité alimentaire dans plusieurs pays (Érythrée, Madagascar, R-dC, Soudan du Sud, Tchad). Dans certains pays, l’insécurité alimentaire, couplée à des possibilités d’emploi lentes et inégales, met en péril la stabilité politique. VA-T-ON VERS DES PERSPECTIVES BAISSIÈRES? Une poursuite de la guerre en Ukraine et des restrictions durables aux exportations depuis la Russie pourraient exercer de nouvelles pressions à la hausse sur les prix des denrées alimentaires et de l’énergie. Cela pèserait fortement sur les pays importateurs de produits de base de la région, en accentuant l’insécurité alimentaire, en alimentant les tensions sociales et en pénalisant le plus les populations vulnérables. Une exacerbation des tensions géopolitiques entre la Russie et les pays occidentaux pourrait aussi accroître l’aversion pour le risque à l’échelle mondiale et augmenter les coûts d’emprunt, surtout pour les pays ayant une position budgétaire plus précaire. La région est aussi exposée à une accélération du rythme du resserrement monétaire dans les pays avancés. Par exemple,

un relèvement imprévu de 25 points de base du taux à dix ans des fonds fédéraux aux États-Unis pourrait amputer la croissance dans la région de quelque 0,25 point de pourcentage, sous l’effet d’une hausse des coûts d’emprunt et d’un recul de la demande extérieure. Aucun pays ne serait à l’abri d’un tel choc. Néanmoins, les pays préémergents et les pays riches en ressources naturelles sont particulièrement vulnérables. La région est aussi exposée à un ralentissement en Chine, qui représente plus de 20 % des exportations de l’Afrique subsaharienne. Sur le plan intérieur, compte tenu des faibles taux de vaccination, l’Afrique subsaharienne demeure exposée au risque de nouvelles vagues de Covid-19. En outre, comme un grand nombre de personnes restent non vaccinées, le risque d’apparition de nouveaux variants augmente, ce qui menace des vies et des moyens de subsistance dans la région et au-delà. Les risques de ralentissement peuvent aussi se concrétiser si la situation sécuritaire continue à se détériorer en Afrique subsaharienne. Les projections de référence supposent un relâchement progressif des tensions politiques et militaires dans toute la région. Cependant, si l’instabilité politique et les risques sécuritaires perduraient ou s’aggravaient, les perspectives économiques pourraient se dégrader sensiblement. Par exemple, des conflits actifs ont tendance à réduire l’activité économique dans les pays concernés d’environ 2,5 % en moyenne et peuvent avoir des effets de contagion très négatifs sur les pays voisins. L’Afrique subsaharienne est aussi fortement exposée à des chocs climatiques, notamment des sécheresses, des tempêtes et des inondations. Ces phénomènes, qui deviennent plus fréquents et plus graves, ont une incidence particulière sur les perspectives de croissance de la région, étant donné sa dépendance à l’égard de l’agriculture et ses ressources limitées pour lancer des opérations d’assistance à la suite de catastrophes. Une accélération de la campagne de vaccination demeure indispensable afin de réduire le risque de nouvelles vagues de Covid-19 et d’apparition de nouveaux variants. Pour ce faire, il faudra déployer des efforts à l’échelle nationale et internationale. Sur le plan intérieur, les pays devraient continuer de s’employer à résoudre les problèmes logistiques et d’engager des campagnes de communication pour vaincre les réticences à la vaccination. En outre, plusieurs pays sont prêts à investir dans des centres de production de vaccins (Georgieva, 2022). La communauté internationale devrait veiller à ce que des dons de vaccins réguliers et prévisibles soient effectués et aider les pays les plus pauvres à financer l’achat de doses supplémentaires.

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En plus d’augmenter les taux de vaccination, il est capital d’investir dans les traitements, le dépistage et la surveillance épidémiologique pour renforcer la résilience des systèmes de santé locaux. Outre la lutte contre la pandémie, trois priorités d’action urgentes se dégagent pour la région : contenir les tensions inflationnistes persistantes sans trop peser sur la croissance, protéger les catégories de population vulnérables contre l’envolée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires sans accroître la vulnérabilité liée à la dette, et gérer les ajustements des taux de change en réponse au durcissement des conditions monétaires mondiales. Les pays de la région ont pour la plupart subi de fortes tensions inflationnistes durant l’année écoulée, qui ont concerné tant les denrées alimentaires (qui représentent environ 40 % du panier de consommation de la région) que les produits non alimentaires. Les facteurs internationaux ont joué un rôle important, par exemple par l’intermédiaire des cours élevés des produits de base, des sécheresses et des restrictions à l’exportation dans les grands pays exportateurs de produits alimentaires, et des pénuries d’approvisionnement à l’échelle mondiale (Choi, 2021). La guerre en Ukraine a exacerbé ces tensions via des prix encore plus élevés du pétrole et des denrées alimentaires, en particulier du blé, qui est un aliment de base essentiel dans plusieurs pays, dont l’Éthiopie, le Kenya, le Mozambique, le Sénégal et la Tanzanie. Cependant, la situation dans les différents pays de la région est loin d’être homogène, ce qui semble indiquer que les facteurs locaux jouent un rôle important. Même si des récoltes très abondantes dans certains pays ont permis de maintenir les prix des denrées alimentaires à un niveau modéré, la sécheresse dans la Corne de l’Afrique (Éthiopie et certaines régions du Kenya) et les conflits (notamment dans la région du Sahel) ont eu un impact négatif sur la production et les prix des aliments. Dans les pays qui sont plus tributaires des importations de denrées alimentaires, les tensions sur les prix sont plus marquées en raison de la hausse des prix denrées alimentaires mondiaux. Les tensions inflationnistes ont aussi été plus prononcées dans les pays qui ont connu des dépréciations plus fortes. Les cours élevés du pétrole ont permis de réduire les pressions sur le taux de change et l’inflation correspondante dans les pays exportateurs de pétrole, alors qu’ils ont provoqué une hausse des prix de l’énergie et de l’inflation dans les pays importateurs de pétrole. Même si l’inflation a été mieux ancrée et plus basse par le passé dans les pays dotés de régimes de parité fixe, les pressions sur les prix se sont aussi accentuées mais restent modestes (Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Togo).


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la vie

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Le pape François viendra-t-il au Congo?

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elon deux sources du Vatican ayant requis l’anonymat, «la santé du pape était (désormais) la principale préoccupation». Annulation de plusieurs rendez-vous, impossibilité de se tenir debout, infiltration, etc., la santé de François inquiète médias et catholiques du monde. Se rendra-t-il au Congo et au Sud-Soudan du 2 au 7 juillet, deux pays africains en proie à des violences et auxquels il manifeste une attention particulière? En 2017, sous Joseph Kabila, les relations entre Kinshasa et le Vatican sont au plus bas. Le 13 septembre 2017, de retour du Kasaï, frappé par des violences meurtrières depuis 2016 (plus de 3.000 morts, 1,5 million de déplacés), l'Argentin Mgr Luis Mariano Montemayor, nonce apostolique annonce l'annulation du voyage de François. Il viendra après la tenue de la présidentielle, élection qui devait se tenir en décembre 2016, qui, une année plus tard, n’était pas programmée. « Le Pape voulait venir. Le Saint-Siège a dit clairement aux autorités congolaises qu’il est en faveur des élections qui sont établies par la Constitution », explique le nonce à la radio onusienne Okapi. Puis : «Quand il y aura élection, on sera sûr qu’il y aura les conditions d’une pacification du pays. Avant ça, (il y a) risque de manipulation, d’exploitation de la visite du SaintPère. Soit pour dire qu’il appuie la continuation du gouvernement illégitime. Soit pour ceux qui (…) espèrent expulser le régime en fonction des mouvements populaires». C'est la deuxième fois que ce nonce, remplacé l'année suivante par l'évêque italien Ettore Balestrero, évoque publiquement le refus du pape de se rendre au Congo invoquant la situation politique. Ce voyage, prévu en juillet ou août 2017, avait été reporté le 30 juin, pour éviter «des

Au Vatican, le 17 janvier 2020, François reçoit le Président Tshisekedi. AP-VINCENZO PINTO. manipulations politiques qui pourraient diviser la nation», avait déjà précisé Mgr Luis Mariano Montemayor évoquant le vif intérêt du Pape pour le Congo. « J’ai longuement parlé avec le SaintPère. Pensez que la dernière fois que nous nous sommes réunis, il était en train de recevoir Trump (le président américain). Mais, il m’a réservé une heure pour parler du Congo. C’est pour vous dire jusqu’à quel point il est intéressé (par la question)». Un intérêt qui se double d’un jugement très négatif sur la classe politique et l’État congolais. Le nonce assure que le Pape «est attristé par une certaine distance que l’on perçoit entre la classe politique et son peuple». De lâcher : «L’État (congolais) a une tradition d’État prédateur de son peuple». Une sentence publique rare, juge à Paris le quotidien français catholique La Croix. Marqué par ce qu’il avait vu au Kasaï, Luis Mariano Montemayor s’interroge sur la passivité des autorités : «Pourquoi le pape doit appeler à sauver les enfants, alors que je n’ai pas senti la classe dirigeante kasaïenne de n’importe quel parti s’engager dans un cri qui pouvait mobiliser la solidarité du Congolais qui s’est mobilisé pour les autres crises du pays? Ça nous étonne. Et nous exhortons, à changer

d’attitude, la classe dirigeante kasaïenne et même le gouvernement!» Sept millions d’enfants seraient affectés par cette crise, selon l'Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance pour qui, «les enfants du Kasaï ont un accès très réduit à l’éducation, à la santé, à l’eau, à l’assainissement». Depuis des mois, l’Église catholique se mobilise sur la crise du Kasaï. La nonciature a donné le bilan de quelque 3.000 morts. Le 13 septembre, le nonce réitère sa demande de faire acheminer au plus vite de la nourriture et des médicaments aux milliers de déplacés du Kasaï, à Luiza, au sud de Kananga, où aucune aide humanitaire n’était arrivée. Le 2 avril 2017, François avait lancé un appel à la paix au Congo en déplorant «les affrontements sanguinaires» dans le Kasaï. «J’exhorte tous à prier pour la paix, afin que les cœurs des auteurs de ces crimes ne restent pas esclaves de la haine et de la violence», avait-il ajouté. Le 17 janvier 2020, après les élections du 30 décembre 2018, le Pape reçoit au Vatican le nouveau président du pays, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Le Président «veut jouer (avec l'Église catholique) la carte de l'apaisement, tourner la page des mauvaises relations», estime le professeur de l'Université catholique de Lille, spécia-

liste de la diplomatie vaticane, François Mabille. Le Président remet au Pape l'invitation de se rendre dans ce qui «constitue peutêtre le dernier grand bastion de l'Église catholique en Afrique», explique Mabille. Pays laïc de quelque 90 millions d'habitants, la religion reste omniprésente avec 40% de catholiques, 35% de protestants ou affiliés aux Églises du Réveil, 9% de musulmans et 10% de kimbanguistes. Nouvelles dates fixées : du 2 au 5 juillet 2022. «Je crois qu’il est aussi important de souligner la durée de la visite : trois jours, c’est donc long, si l’on tient compte de la durée moyenne des autres voyages. C’est une preuve de l’importance qu’il attache à cette visite et c’est la preuve de son affection pour votre peuple», se réjouit, devant des médias et la Conférence épiscopale nationale du Congo, CÉNCO, Mgr Ettore Balestrero. Dans le passé, un pape, Jean-Paul II, s'est rendu deux fois dans l'alors Zaïre. Programme : rencontre à Kinshasa avec le Président de la République au Palais de la Nation dès l'arrivée du Pape ; rencontre avec les officiels, le corps diplomatique et la société civile ; deux heures de célébration eucharistique le lendemain sur le site de Ndolo ; allerretour le 4 juin à Goma, théâtre depuis plus de 25 ans de violences de groupes

armés ; célébration eucharistique sur le terrain de Kibumba, dans la périphérie de la ville ; rencontre avec les victimes des violences ; départ le 5 juillet au Sud-Soudan. «François vient comme un pèlerin de Dieu. Il vient à la rencontre du peuple congolais tout entier, et je voudrais que tous et toutes, dans le pays, se sentent «visités» par le Pape», souhaite Mgr Balestrero. «Tant de choses se sont passées. Il y a eu deux guerres et le pays a connu de nombreuses vicissitudes, si bien que la RDC qui accueillera le Pape François est bien différente du pays qui a accueilli Saint Jean Paul II. Mais elle le fera avec le même amour et le même enthousiasme», explique le Nonce pour qui, le Pape veut regarder le peuple congolais dans les yeux et parler à son cœur pour le réconforter et pour l’encourager dans la foi au Christ, dans l’amour envers l’Église et dans l’espérance pour l’avenir. «En même temps, il l’invite à la réconciliation et à cultiver le sentiment d’être tous frères et sœurs. Le Pape vient apporter un message de réconciliation et d’encouragement». Pour Mgr Marcel Utembi Tapa, le président de la CÉNCO, «le Pape vient (...) raviver l'espérance du peuple congolais qui a besoin de la paix, de la sécurité et du bien-être». Côté archevêque de

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Kinshasa, le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu, un autre son de cloche : «La visite du Pape n’a rien à voir avec l’honorabilité, la bonté ou la sainteté du pouvoir en place. Le principe, c’est que le Pape visite tout le monde. Il ne vient pas parce qu’il a porté une évaluation du régime en place, mais il vient visiter le peuple. Il vient en Pasteur. Il vient apporter le réconfort de Jésus à un peuple qui a souffert. C’est cela sa visite. Cela n’a rien à voir avec un jugement de valeur sur la gouvernance du régime actuel ». Viendra-t-il ? Le 9 mai, le Pape a reporté son voyage au Liban prévu en juin. Depuis des semaines, le Souverain Pontife souffre de douleurs au genou et au dos. Le 4 mai au matin, à l’audience générale, il s’est excusé de ne pouvoir se déplacer pour saluer la foule présente. La veille, dans un entretien au Corriere della Sera, il expliquait l’état de son genou qui l’empêchait de marcher. Selon le quotidien italien, le Pape devait recevoir des infiltrations pour le soulager. «J’ai un ligament déchiré. Je vais subir une opération avec des infiltrations et nous verrons bien (...). Je suis dans cet état depuis un certain temps, je ne peux pas marcher», a confié le Pape de 85 ans qui n’a pas pu se lever pour accueillir ses interlocuteurs. «Les médecins m’ont dit que je devais rester assis pour le genou». François glisse que, par le passé, les papes ont utilisé la «sedia gestatoria» (une chaise à porteurs). «Il faut un peu de douleur, un peu d’humiliation…», enchaîne-t-il. Aucun détail sur cette opération. L’infiltration au genou correspond à l’injection d’antidouleurs pour soulager l’articulation. Ce type d’opération ne nécessite pas d’anesthésie générale et se pratique aisément dans un cabinet de médecine de ville. Le patient peut en sentir les bénéfices rapidement. Quelques

jours auparavant, dimanche 30 avril, il avait expliqué aux pèlerins venus de Slovaquie que sa jambe n’était «pas bonne». «Elle ne fonctionne pas», glissant que son médecin lui avait demandé de ne pas marcher. «J’aime marcher, mais cette fois, je dois obéir au docteur». Avec cette gonalgie aiguë qui l’empêche de marcher normalement et a entraîné de nombreux changements dans son emploi du temps, le Pape est apparu, ces derniers mois, diminué. Lors de la Vigile pascale, il a délégué la présidence de la célébration au cardinal Giovanni Battista Re, doyen du SacréCollège. Durant toute la Semaine sainte, il a évité de rester trop longtemps debout et a limité au maximum ses déplacements pédestres. Début avril, lors de son voyage à Malte, il s’était confié aux journalistes sur son souci au genou, alors que pour la première fois, il avait dû user d’un élévateur pour monter dans l’avion. «Ma santé est un peu capricieuse, car j’ai ce problème au genou qui fait ressortir des problèmes de mobilité, pour marcher. C’est un peu fatigant mais cela s’améliore», avait-il assuré. Pourtant, lors de ce voyage, malgré sa fatigue et ses difficultés à se déplacer, il avait tenu à marcher sur un sinueux sentier menant à un centre d’accueil pour migrants. En juillet 2021, il avait subi une lourde opération au côlon. Hospitalisé durant dix jours après une anesthésie générale, il avait confié par la suite que les médecins lui avaient retiré 33 cm d’intestin. Un mois plus tard, il avait balayé les rumeurs d’une démission pour raison de santé que colportaient des médias italiens. «Quand le Pape est malade, il y a toujours une brise ou un ouragan de conclave», avait-il ironisé. Souhaitons le meilleur au Pape. Bienvenu au Souverain Pontife. avec AGENCES n


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Noire, immigrée, lesbienne, elle est la porte-parole de la Maison Blanche

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arine JeanPierre a été nommée, le 5 mai, porte-parole de la Maison Blanche par Joe Biden. Elle avait déjà marqué l'histoire en mai 2021, en devenant la première femme ouvertement homosexuelle et la deuxième femme noire à prendre place, face aux journalistes, sur la prestigieuse estrade de la salle de presse officielle de la présidence américaine. Les journalistes couvrant la Maison Blanche la connaissaient bien. Elle se chargeait régulièrement de briefer les médias, à bord d'Air Force One ou depuis le podium de la salle de presse Maison Blanche, comme porte-parole adjointe de l'administration Biden. Âgée de 44 ans, elle sera à partir du 13 mai, avec le départ de Jen Psaki, la nouvelle n°1 des médias. Elle est la première femme noire et ouvertement lesbienne à accéder à ce poste, comme l'a souligné sa prédecesseure. Un poste aussi prestigieux que redoutablement exposé. Elle incarne la diversité mise en avant par l'administration Biden. Dans un communiqué, Joe Biden s'est dit «fier» de cette nomination. Le présidet démocrate y loue «l’expérience, le talent et l’honnêteté» de sa future «Press Secretary». «Elle sera la première femme noire et ouvertement LGBTQ+» à ce poste, a tweeté Jen Psaki, qui avait fait savoir dès le début qu’elle passerait la main en cours de mandat : «Elle donnera une voix à de nombreuses personnes et elle permettra à beaucoup d’avoir de grands rêves». Jen Psaki ne tarit pas d’éloges sur celle qui va prendre sa succession. C’est «une excellente collègue, mais aussi une maman et un être humain incroyable. De plus, elle a un grand sens de l’humour». Karine Jean-Pierre partage la vie d’une autre femme, Suzanne Malveaux, 54 ans, journaliste de la grande chaîne de télévision américaine

Ci-haut, Karine Jean-Pierre, 44 ans, la nouvelle porte-parole de la Maison-Blanche. Ci-contre, avec sa compagne, la journaliste de CNN Suzanne Malveaux, 54 ans. DR. également son engasuis dit qu'il était CNN, avec laquelle elle a une fille adopgement politique, important d'être des élections locales tée. Selon les médias honnête. Je voulais américains, la portenew-yorkaises à la utiliser ma voix pour campagne de Barack aider les gens. parole sortante rejoindrait la chaîne Obama. Extraits d'un entreMSNBC, d’orientaPourquoi avez-vous tion progressiste. tien exclusif accordé décidé de faire de la Karine Jean-Pierre à France 24 en ocpolitique ? tobre 2021. Je voulais changer était déjà la deules choses, faire une xième femme noire à prendre place sur Votre histoire reflète différence dans le le rêve américain. l'estrade de la salle monde. J'ai étudié au de presse «James S. Cela vous inspire départ pour devenir quoi ? médecin. Beaucoup Brady Press Briefing Je pense que c'est Room». Un exercice de parents et de ce que représentent hautement périlleux familles d'immigrés les États-Unis : la de la conférence pensent que c'est ce de presse quotipossibilité d'arriver qui permet de réusdienne de la Maison sir, et c'est ce que je ici comme immigrée Blanche, retransmise pensais aussi. Puis et de réaliser le rêve en direct et décorj'ai réalisé que ce américain. Cela fait n'était pas pour moi. tiquée à l’infini. En partie de l'ADN de 2016, alors porte-paEt quand j'ai été à ce pays. Mes parents role nationale de l'or- sont nés à Haïti, je l'université (Columsuis née en Martiganisation MoveOn, bia à New York, elle avait déclaré : nique. Ils sont arrivés Ndlr), j'ai été entourée de gens merveil«Je suis tout ce que ici sans rien. Donc, leux, de mentors Donald Trump déde voir où je suis, teste : femme, noire, extraordinaires, qui trente ans après, gay et maman». m'ont dit «si tu veux de pouvoir se dire Parfaitement francofaire une différence, «Wow, notre enfant phone, elle est née pourquoi ne fais-tu a réussi !», c'est à Fort-de-France, pas de la politique?» vraiment quelque en Martinique, de J'ai compris que chose de particulier. parents originaires c'était ce que je vouC'est quelque chose d'Haïti qui ont fui la auquel je pense tous lais faire. C'est aussi dictature Duvalier. les jours à la Maison à cette même période Elle a passé quelques Blanche. que je suis allée pour années à Paris, puis, la première fois à à 5 ans, elle arrive Dans «Moving Haïti. Beaucoup avec sa famille aux forward», vous de choses se sont États-Unis. Fille d'un parlez de vos propassées en même chauffeur de taxi et blèmes psycholotemps. C'est pour ça d'une aide-soignante giques. Vous avez que désormais je dis à domicile, elle gran- été abusée sexueltoujours aux gens : dit dans le Queens, à lement dans votre «Suivez votre passion, n'écoutez pas New York. enfance ; vous avez ceux qui essaient de Dans ses Mémoires fait une tentative de décider à votre place! «Moving Forward suicide; vous parlez : A Story of Hope, de votre homosexua- Faites ce qui vous Hard Work, and the lité. Est-ce des sujets rend heureux». Promise of America» importants? Êtes-vous fière d'être (2019), elle se confie J'ai écrit ce livre à l'une des premières sur son adolescence un moment où les femmes noires et difficile. Abusée choses étaient vraila première femme sexuellement, elle a ment difficiles, pas ouvertement gay longtemps souffert seulement aux Étatsà tenir le point de de dépression et a Unis, mais dans le presse quotidien à la fait une tentative de monde entier. C'était Maison Blanche ? suicide. Elle raconte un moment où je me

Pour être honnête, je n'y pense pas tellement. Il y a beaucoup de gens avant moi qui m'ont permis d'être là où je suis aujourd'hui. Je ne serais pas ici sans mes parents, et sans tant d'autres personnes. Il y a eu avant moi Judy Smith, la porteparole de la Maison Blanche sous George W. Bush (elle a été la première femme Noire à ce poste, ndlr). Je veux tout faire pour l'honorer. Mais je dois dire, et je l'ai dit la première fois que je suis montée sur le podium de la salle de presse : la représentation est importante, et c'est quelque chose que le président Biden comprend. Il a très vite agi pour être sûr d'avoir non seulement des personnes intelligentes dans son administration, mais qui représentent aussi le pays. Pourquoi avoir décidé de rejoindre la campagne de Joe Biden quand beaucoup de démocrates étaient critiques à son égard en raison de son âge? Je n'ai jamais été contre le président Biden. Je l'ai connu en tant que viceprésident. Je l'ai rencontré lorsque je travaillais dans l'administration

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Obama-Biden. J'ai pu me rendre compte de son grand cœur et de son sens moral très fort. Juste avant qu'il annonce sa candidature pour l'élection de 2020, j'ai eu une conversation avec lui et Jill Biden. Il m'a demandé si je pourrais travailler sur sa campagne : à ce moment-là, je ne pouvais pas, car j'avais déjà d'autres engagements. Mais je lui ai dit : «Une fois que vous serez le nominé démocrate, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider». J'ai tenu ma promesse. Qu'est-ce que ça fait d'être aujourd'hui à la Maison Blanche, après tant d'années sur la route, soit pour faire campagne, soit pour votre activisme ? J'ai eu, en effet, l'opportunité de vivre dans de nombreuses villes et États différents. L'activisme a été une grande partie de ma vie ces quatre dernières années et maintenant j'ai l'occasion de faire partie de l'histoire d'une autre façon. En parlant notamment du travail que l'on fait ici à la Maison Blanche. Un travail immense, qui va changer la vie des gens, qui va entraîner des changements

fondamentaux dans le pays pour les décennies à venir. Il y a peu de temps, je me disais : «Est-ce que je ferais ce travail si j'avais d'autres opportunités ?» et la réponse est oui. C'est ici que je veux être, car je suis l'une des porte-paroles du président des ÉtatsUnis. Il fait, selon moi, tout ce qu'il peut pour le peuple américain, et c'est ça qui est important. Vous faites partie de la première équipe de communication 100 % féminine à la Maison Blanche, qu'est-ce-que cela vous évoque ? Je pense que ce n'est pas simplement une belle représentation, cela envoie un message dans le pays et dans le monde. C'est important que nos voix soient entendues. Et il y a de la diversité au sein de toutes les positions de leadership. C'est important, car cela envoie un message positif aux jeunes femmes et aux jeunes hommes. Vous pouvez être à la Maison Blanche et être une mère, un immigré, quiconque ! Je pense que ça en dit beaucoup sur le président Biden, il fait en sorte que chaque voix compte. avec AGENCES n


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Prévenir les futures pandémies ou l'enjeu du financement

A

lors que la pandémie de Covid-19 semble s'éloigner peu à peu des préoccupations, les experts tentent d'anticiper sur l'émergence de prochaines maladies infectieuses. Pour cela, le besoin de financement, notamment publics, est crucial pour développer la recherche et de futurs traitements. Fin 2021, la pandémie de Covid-19 avait fait entre 13 et 17 millions de morts dans le monde, à en croire l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé. Pour éviter de nouvelles tragédies, la recherche se prépare aux futures épidémies et pandémies qui pour-

ANTICIPER POUR MIEUX RÉAGIR. Dans le domaine de la santé, les innovations imposent «une rigueur absolue», a rappelé en préambule Roger Le Grand, directeur du département « infectious diseases models for innovative thérapies » au sein du CEA, le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives. Cette rigueur implique qu'un temps «incompressible» de développement est nécessaire

pour s'assurer de l'efficacité du traitement et de la possibilité de le développer dans la société. Dans ce contexte, savoir anticiper est primordial, afin de réagir plus rapidement à l'émergence d'une nouvelle épidémie. Lors de l'épidémie de Covid-19, les connaissances antérieures sur l'ARN messager ont permis de développer rapidement un vaccin, rappelle Roger Le Grand : «nous n'avions pas la preuve du concept de l'antigène du vaccin, mais on avait la preuve de la faisabilité de ce concept jusqu'à des étapes très avancées». Mais être en mesure d'anticiper nécessite des moyens financiers, notamment dans la période inter-crise. «On ne peut pas commencer

de l’épidémie». «Le risque de propagation régionale et internationale de cette épidémie n’est pas exclu car la ville de Mbandaka borde le fleuve Congo et dispose de connexions fluviales et terrestres avec la capitale Kinshasa, la République centrafricaine et l’Angola», avait indiqué l’Organisation mondiale de la Santé dans un communiqué. Outre cela, Mbandaka dispose de liaisons aériennes avec la province du SudUbangi, qui borde la Centrafrique et la République du Congo, et avec Kinshasa tout en qualifiant pour l’instant de «modéré» le risque au niveau régional et de «faible» sur le plan international, ne recommandant aucune restriction aux voyages et au commerce à destination du Congo. Le risque de propagation en RDC est jugé «élevé» en raison de la pré-

sence de réservoirs animaux et d’hôtes intermédiaires, de la fréquence élevée des épidémies d’Ebola dans le pays, de facteurs environnementaux et d’un système de santé affaibli par des épidémies en cours, le choléra, la rougeole et le Covid-19, entre autres. Depuis 1976, il s’agit de la 14e épidémie d’Ebola au Congo. Bien que Mbandaka ait connu deux épidémies d’EVD en 2020 et 2018, l’OMS souligne que certaines des améliorations apportées au système de santé lors des précédentes épidémies n’ont pas été maintenues. «Il est nécessaire de soutenir les professionnels de santé de la province pour mener une réponse efficace. En outre, un soutien logistique est nécessaire pour réactiver l’infrastructure sanitaire mise en place lors des épidémies précédentes», demande l’OMS. avec AGENCES n

réfléchissant sur les besoins pour mieux appréhender les futures maladies. Un impératif a émergé : celui d'avoir suffisamment de financement pour pouvoir anticiper sur de potentielles maladies infectieuses émergentes.

Les financements hors période de crise sont cruciaux, pour être en mesure de réagir vite lors d'une épidémie. DR. raient intervenir dans les prochaines années. L'ANRS, l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales, a récemment réuni un point presse sur ce sujet.

Pour les experts réunis autour de cette agence française qui a «mission de fédérer, coordonner, animer et financer toute la recherche publique sur le VIH/sida, les hépatites virales, les

infections sexuellement transmissibles, la tuberculose et les maladies infectieuses émergentes et réémergentes», ce fut l'occasion de faire un bilan de la gestion du Covid-19 tout en

Ebola n'effraie plus Muyembe

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e Dr JeanJacques Muyembe Tamfum a assuré que l’épidémie d’Ebola n’effraie plus au Congo. Cet épidémiologue internationalement connu, l’a déclaré le 5 mai lors d'un point de presse organisé, à Kinshasa, par l’ambassadeur des ÉtatsUnis Michael Hammer sur la campagne contre le Covid-19. «Ebola n’est plus cette maladie qui nous effraie. Nous avons le vaccin. Nous avons également deux molécules pour traiter les malades. Ceux qui présentent les symptômes, on peut les traiter et les guérir. Une des molécules appelée Ebanga que nous avons développée avec nos collègues des ÉtatsUnis», a poursuivi Muyembe Tamfum. Pour qui, grâce au vaccin et aux deux molécules, cette maladie peut être traitée et guérir:

Avril 2019, à Goma, une patiente se fait vacciner contre Ebola. Baz Ratner-Reuters.

«Nous pensons que cette épidémie sera vite contrôlée si l’on détermine l’origine de cette maladie. On parle de premier cas à Boende. Nous ne savons pas s’il a été infecté à Boende ou à Mbandaka. Ça c’est la question fondamentale. Les épidémiologistes sont en train de travailler». CRAINTES DE L'OMS. Il a expliqué qu’à

l’heure actuelle, le défi majeur est la vaccination des personnes détectées. Ces assurances arrivent pendant que le pays a enregistré le jour même un troisième cas confirmé d’Ebola à Mbandaka. Un malade admis au CTE, le Centre de traitement d’Ebola. Fin avril, avec la réapparition d'un cas d'Ebola à Mbandaka, l’OMS, l'Organisation mondiale de la Santé,

avait indiqué ne pas exclure un risque de transmission régionale et internationale du virus Ebola. La résurgence du virus dans cette ville du nord-ouest du pays a fait deux morts depuis le 21 avril. À la date du 27 avril, «267 contacts ont été identifiés», avait rapporté l’OMS qui jugeait cependant, à ce stade, «difficile d’évaluer l’étendue

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à réfléchir à mettre en place des essais cliniques au moment où la pandémie est là. Les financements dans cette période inter-crise sont très importants, tout comme le fait d'avoir des moyens facilement mobilisables», souligne France Mentré, directrice du département d'épidémiologie, biostatistiques et recherche clinique à l'hôpital Bichat-Claude Bernard. L'argent public et les moyens investis par les politiques publiques sont cruciaux, puisque les industriels sont souvent réticents à se lancer dans des expérimentations sans retour sur leurs financements. Un mode de fonctionnement qui explique en partie l'échec des laboratoires Sanofi ou Merck à produire un vaccin anti-Covid dans les temps. «Visà-vis des enjeux de santé publique qui existaient avant la crise de Covid, pour un grand industriel se lancer sur cette technologie de l'ARN messager était un risque important. Il y avait une incertitude sur la possibilité de la mener jusqu'au bout, de rentrer sur le marché, de pouvoir retrouver ces investissements, analyse Roger Le Grand. Les vaccins ARN ont été au départ produits par des PME comme Moderna parce qu'elles étaient déjà positionnées sur un petit créneau, les vaccins anti cancer, et ont bénéficié de beaucoup d'aides publiques pour maintenir leur recherche et leur développement». Yazdan Yazdanpanah, directeur de l'ANRS regrette cette situation : «Il faut changer la culture selon laquelle tous les financements doivent aboutir. Il faut introduire la notion de risque dans les financements, et accepter que certains ne vont pas aboutir». avec AGENCES n


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le rêve d’auto |

Un salon sur roues et un bureau mobile A udi a dévoilé le troisième et dernier véhicule de la gamme de concepts. Le véhicule électrique futuriste avec une silhouette de monospace est conçu pour être utilisé dans les mégapoles du futur, en donnant la priorité à l’expérience du passager à bord du véhicule. Après le roadster Skysphere et la grande berline Grandsphere l’année dernière, l’Urbansphere est un projet collaboratif entre les studios de design d’Audi de Pékin et d’Ingolstadt. L’objectif était de créer un véhicule pour les mégapoles chinoises en prenant en compte les potentiels clients. Les proportions n’ont d’ailleurs rien d’urbain, au sens où on l’entend en Europe, avec 5,50 mètres de long sur 2 mètres de large (et 1,78 mètre de haut), le tout avec un immense empattement de 3,40 mètres. Le concept affiche une ligne de toit aérodynamique, une carrosserie sculptée, et repose sur d’immenses jantes de 24 pouces. Le point important se trouve à chaque extrémité puisque l’immense calandre ainsi que l’arrière de la voiture sont pourvus de grandes zones numériques conçues pour communiquer avec l’environnement grâce à des LED. SPACIEUX ET TECHNOLOGIQUE. Audi décrit le concept comme «un salon sur roues et un bureau mobile, servant de troisième espace de vie pendant le temps passé dans la circulation», tout en se vantant d’avoir le plus d’espace intérieur de tous ses modèles, aidé à la fois par sa forme et la plateforme électrique. Bien que très spacieux, l’Urbansphere ne dispose que de 4 sièges indépendants afin d’offrir la meilleure expérience possible. Ils possèdent des modes Relax et Entertain avec diffé-

Ce concept AUDI affiche une ligne de toit aérodynamique, une carrosserie sculptée, et repose sur d’immenses jantes de 24 pouces. DR. technologie de détection du stress à l’aide de scans faciaux et d’analyses vocales, et propose des suggestions de relaxation.

rents degrés d’inclinaison et de pivotement, des extensions de repose-jambes et des haut-parleurs sur les appuie-tête. Les passagers ont

accès à de nombreux services numériques et fonctionnalités d’infodivertissement visibles par projection sur le tableau de bord, des écrans

montés sur les dossiers des sièges, des lunettes VR ou un écran OLED transparent rétractable pour les passagers arrière. Le conducteur peut

accéder à de nombreux paramètres via le suivi oculaire, la commande gestuelle ou la commande vocale. Les panneaux de commande pour

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tous les passagers sont intégrés dans les accoudoirs, restant cachés lorsqu’ils ne sont pas utilisés. Le véhicule prend également en charge la

AUDI ET PORSCHE AU COEUR. Si l’Urbansphere n’est qu’un concept, il est néanmoins basé sur une plateforme existante puisqu’il s’agit de celle dédiée aux véhicules électriques qui a été développée par Audi et Porsche (Audi Q6 e-tron, A6 e-tron, Porsche Macan EV). Le concept est équipé de 2 moteurs électriques produisant 401 ch et 690 Nm. La batterie offre une capacité de 120 kWh, permettant jusqu’à 750 km d’autonomie d’après Audi. La technologie 800 volts permet une capacité de charge rapide allant jusqu’à 270 kW, permettant de récupérer 300 km d’autonomie en 10 minutes. Pour un confort optimal, l’Urbansphere reçoit des suspensions pneumatiques adaptatives ainsi que 4 roues directrices pour plus d’agilité. avec AGENCES n


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côté rose

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Moins envie que l'homme

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ont-elles plus fidèles, moins portées sur la question, plus raisonnables sexuellement? Eston bien sûr de cela ou est-ce une idée reçue, résultat d’une sorte de formatage millénaire de notre cerveau ? Les désirs des hommes et des femmes sont différents et plusieurs facteurs viennent l’expliquer. Des besoins ressentis et perçus comme moins forts chez les femmes, par les deux sexes. Si l’on en croit les sondages, tant dans les faits que dans la perception de ceux-ci, nous sommes convaincus que les femmes ont moins envie de faire l'amour. En ce qui concerne les troubles du désir, « les femmes seraient entre 11 et 33% à connaître ces troubles avant la ménopause et 33 à 53% après. Plus d’une femme sur 3 ressentiraient une souffrance psychologique liée à la baisse du désir ou hypodésir, explique un sexologue. Les hommes ne seraient quant à eux qu’un à 3% à exprimer des troubles du désir, avec une augmentation significative à partir de 50 ans». En termes de perception des besoins sexuels selon le sexe, en France, 73 % des femmes et 59 % des hommes toutes les générations confondues adhéraient à la phrase : « Par nature, les hommes ont plus

La femme est-elle plus fidèle, moins portée sur le sexe? DR. de besoins sexuels que les femmes ». DON JUAN ET NYMPHOMANE. Pourquoi une si grande différence de perception du désir? Si donc les besoins féminins paraissent ou sont moins importants que ceux des hommes, quelles en sont les raisons ? Des explications physiologiques : dès la naissance, le garçon est plus en contact avec son sexe qui est à l’extérieur et donc bien identifiable. Plus tard, son excitation sera aussi plus palpable puisqu’elle se manifestera par une érection. La petite fille en revanche, ne voit pas son sexe, qui est caché et devra davantage chercher à comprendre son corps et sa sexualité par elle-même. Par ailleurs, les femmes ont davantage appris à accepter la frustration depuis que le monde est monde. En effet, elles ne peuvent pas forcer un homme

à avoir un rapport sexuel, aussi sontelles dépendantes de l’érection de ce dernier. Cela force la capacité d’adaptation/acceptation. Une forte influence hormonale : « Les règles, la maternité et la ménopause influencent le désir des femmes. Ce dernier est, par exemple, plus fort un peu avant l’ovulation ou au moment des menstrues. Ainsi, les œstrogènes influencent positivement la libido. À contrario, la prolactine (en lien avec la sécrétion de lait), a tendance à avoir un effet inhibiteur sur le désir sexuel. Enfin, avec la ménopause, on assistera la plupart du temps à une baisse du désir sexuel et de la libido au moins dans les phases de début et d’état, pour parfois renaître plus vivement aussi chez certaines femmes». Les conséquences de milliers d’années de phallocratie :

malgré la libération sexuelle, les femmes ne sont toujours pas vraiment autorisées à être «portées sur la question » : en effet, comme le soulignait le groupe Tryo, un homme qui aime les femmes, on appelle ça un Don Juan, une femme qui aime les hommes, c'est une nymphomane, une alllumeuse? Pourquoi? Parce que cela n’arrangeait pas les affaires des hommes, que les femmes, qui portent les bébés et donc les potentiels héritiers, puissent aller voir ailleurs. Surtout si monsieur partait au combat durant des mois ! Bref, les femmes auraient eu naturellement trop de pouvoir, il ne fallait donc pas qu’elles soient libres sexuellement. Dans l’histoire, les femmes ont été entrainées à ne pas aimer le sexe et/ou à ne pas pouvoir se l’avouer. Aujourd'hui, c'est compliqué de savoir qui de l'oeuf ou de la poule a donc entamé

ces préjugés sur le désir féminin. Libido et désir sont souvent confondus : par ailleurs, on prend, à tort, les termes désir et libido pour synonyme : « Or, la libido, concerne plutôt l’appétit sexuel et l’envie de faire l’amour au sens pulsionnel du terme, avec une énergie qui pousse vers un objet sexuel pas toujours déterminé. Le désir renvoie quant à lui à une énergie poussée par une envie de faire l’amour avec une personne spécifique, un objet sexuel précis. On désire faire l’amour avec quelqu’un en particulier. Dans ce sens, on pourrait dire que la libido pulsionnelle constante (biologique/psy) est plus du côté de l’homme, alors que le désir sexuel (psy/biologique) serait plutôt du côté de la femme. Son désir sexuel s’appuierait plus sur un versant amoureux psychologique et sentimental. Plus romantique donc, mais pas moins sexuelle. Ceci expliquerait aussi les décalages statistiques importants entre hommes et femmes concernant les activités masturbatoires autoérotiques, la Porn addiction, ou le recours à une sexualité tarifée, sites de rencontres sexuelles…». Une sous-estimation du désir des femmes par les hommes : une étude, menée en mai 2016, va également dans ce sens puisqu’elle a montré que les hommes ne

percevaient pas les signaux du désir de ces dernières et sous-estimaient donc celui-ci. Elles avaient plus envie qu'ils ne le pensait, mais ne le manifestaient pas assez clairement pour qu'ils le ressentent. Hommes et femmes auraient ainsi les mêmes besoins et envies mais ne l’exprimeraient pas de la même façon. Les standards et diktats pèsent sur la sexualité des femmes (comme des hommes !) : « Les femmes ayant une forte libido ont souvent l’impression de ne pas être conforme au modèle, ou à la représentation sociale attendue. À contrario, dans la logique actuelle de la sexualité perçue parfois comme facteur de réussite et de bonheur, certaines femmes pensent avoir des problèmes de désirs sexuels (hypodésir féminin, troubles sexuels) alors qu’elles ont une sexualité de qualité et pas de réel problème de désir». Pourtant, il ne faudrait pas oublier que, pour les deux sexes, tout n’est pas question de quantité! «L’épanouissement sexuel dans la durée se situe dans l’unification de la composante psychologique et biologique au travers d’une harmonie amoureuse et sexuelle». En réalité, quel que soit le sexe, le rapport que l’on a avec la libido et le désir dépend beaucoup de notre culture, notre éducation, de nos histoires…

« En cabinet, on peut d’ailleurs constater que certaines femmes ont une forte libido, ou du moins plus importante que leur conjoint. Ces femmes ont le plus souvent un rapport à leur corps plus libéré et une meilleure connaissance de leurs modalités de plaisir, avec accès à leur monde fantasmatique, véritable moteur psychique de la pulsion sexuelle. Elles ont donc un plus grand nombre de désirs sexuels plus assumés et sont plus demandeuses de sexualité», note notre expert. Puis: «À l’origine du désir sexuel tant chez les hommes que les femmes, il existe de nombreux facteurs qui sont impliqués comme le rapport au corps, à la sexualité, au plaisir, etc.». Selon le parcours de chaque femme, l‘ouverture sera donc plus ou moins difficile. Mais grâce à la libération sexuelle, de plus en plus de femmes osent assumer leur plaisir à faire l’amour. En résumé, si, en général, les hommes semblent avoir plus envie que les femmes, cela s’explique en partie par des aspects physiologiques et hormonaux, mais aussi d’un point de vue psychologique et culturel, car tout a été mis en œuvre pour qu’il en soit ainsi. Pour que les femmes soient moins sexuelles. Leur désir s’exprime souvent plus discrètement. Mais les temps changent, et les femmes et les hommes, aussi !

Petit lexique du vocabulaire à la mode

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ous avez déjà entendu parler du «dirty talk», mais savez-vous ce qu’est une «pillow princess», la «sapiosexualité » ou encore la technique de l’«edging» ? Petit lexique des nouveaux termes et expressions. Chemsex. Une contraction des termes « chemical » (« chimique ») et de « sexe » qui pourrait se traduire par « sexe sous l’emprise de drogues » et qui désigne la consommation de substances psychoactives lors de rapports sexuels. Cette pratique favorise les rapports non protégés et les risques de transmission d’IST. Demisexualité. Orientation sexuelle sur le spectre de l’asexualité. Les personnes demisexuelles ne res-

sentent en général pas ou peu d’attirance pour autrui, sauf si une connexion émotionnelle forte se forme. Dirty Talk. Des « mots cochons ». Désigne le fait d’avoir recours à des termes sexuels ou de mener une conversation sexuellement explicite dans le but de séduire ou d’exciter quelqu'un. Doppelbanger. Ce mot vient de l’expression anglophone « to bang », soit coucher avec quelqu’un, et du mot allemand «doppelganger» qui désigne un sosie. Un.e doppelbanger renvoie à une personne qui couche avec quelqu'un·e qui lui ressemble trait pour trait. Le terme a beau être né dans la communauté LGBTQIA+, le phénomène existe également au sein des relations hétérosexuelles. Dry Humping.

Une pratique sexuelle consistant à frotter son sexe contre un objet ou un.e partenaire, souvent habillé.e et sans pénétration. Écart ou fossé orgasmique. Ça désigne la disparité entre les hommes et les femmes hétérosexuels concernant leur satisfaction sexuelle et l'atteinte de l’orgasme. Concrètement, les femmes hétérosexuelles atteignent moins l’orgasme que les hommes. L’une des principales raisons évoquées par les chercheur. euses est liée au délaissement du clitoris. Edging. Ou contrôle de l’orgasme. Une technique qui consiste à se stimuler ou à stimuler son ou sa partenaire, et à le mener au bord (« edge » en anglais) de l’orgasme puis de tout stopper. L’objectif est de répéter cela plusieurs fois pour aug-

menter l’intensité et la longueur de la jouissance finale. Face-sitting ou Queening. Ceci désigne le fait de s’asseoir (« sitting ») sur le visage (« face ») de son ou sa partenaire dans le but d’obtenir une stimulation orale de ses parties génitales ou de son anus. Dans certains cas, cette position permet à la personne assise de contrôler la respiration de la personne placée en-dessous dans un jeu de domination. Frout. Une contraction de « fouffe » (soit, la vulve ou le vagin) et de « prout », qui désigne un pet vaginal. Généralement, ce phénomène naturel se produit lorsque de l’air entre dans le vagin, s’accumule et est expulsé. Fray-sexualité. Un mot qui vient du préfixe anglais « to fray », soit « s'effi-

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locher ». Orientation sexuelle sur le spectre de l’asexualité, qui se rapporte aux personnes qui ressentent une diminution de l’attirance sexuelle au fur et à mesure de l’évolution d’une relation. Concrètement, les personnes fray-sexuelles ressentent généralement une attirance sexuelle pour des inconnu.es ou au début d’une relation, lorsque l’attachement émotionnel n’est pas encore présent, et cette attirance diminue ou disparaît lorsque la relation évolue. Hate fuck. C'est le fait de coucher avec une personne que l'on méprise, déteste ou contre laquelle on est en colère. Irrumation. Forme de fellation durant laquelle c’est la personne qui reçoit la fellation qui contrôle les mouvements de va-etvient.


international

étranger

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Il avait voulu régler des comptes en profitant de sa fonction, un ministre de la Justice rattrapé par la justice

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e ministère public de la CJR, la Cour de justice de la République a annoncé, le 10 mai, avoir requis le renvoi devant la Cour de l'ancien avocat français et actuel garde des Sceaux Éric DupondMoretti, mis en examen pour prise illégale d'intérêts. Le ministre français de Jean Castex est soupçonné de «prises illégales d’intérêts» dans le cadre de ses fonctions, selon un communiqué du procureur général près la Cour de cassation et du ministère public près la Cour de justice de la République. L'ancien avocat aurait profité de sa fonction ministérielle pour régler des comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir quand il était avocat. Selon le communiqué du parquet général près la Cour de cassation, le ministère public a jugé qu'il existait des «charges suffisantes» contre le ministre pour le renvoyer en procès. «Le 9 mai 2022, le ministère public de la CJR a pris des réquisitions de renvoi de M. Dupond-Moretti devant la Cour de justice de la République, pour des faits de prises illégales d’intérêt commis à Paris, les 31 juillet et

L'ancien avocat français aujourd'hui ministre de la Justice de Jean Castex, Éric Dupond-Moretti. DR. 18 septembre 2020, alors ministres pour des inqu’il était membre du fractions commises dans gouvernement». l'exercice de leurs fonctions. La décision finale FÂCHÉ D'UNE sur un éventuel renvoi MISE EN EXAMEN DE du ministre devant la SON EX-CLIENT. formation de jugement Le ministère public, estde la CJR appartient il précisé, estime qu'il désormais à la commisexiste «des charges suffision d'instruction de santes contre ce dernier». l’instance. Des plaintes Le garde des Sceaux, en de syndicats de magisfonction depuis juillet trats et de l'association 2020, était mis en examen anticorruption Anticor, dans ce dossier depuis dénonçant deux situajuillet 2021. La CJR est la tions de conflit d'intérêt seule juridiction habilitée depuis son arrivée à la à poursuivre et juger des Chancellerie, avaient

donné lieu à l'ouverture d'une information judiciaire. Convoqué en mars et en avril par les magistrats de la CJR sur les deux dossiers, Éric Dupond-Moretti a refusé de répondre à leurs questions. Selon le communiqué du parquet général près de la Cour de Cassation, les faits visés sont tout d’abord «la saisine de l’Inspection générale de la justice par le ministre le 31 juillet 2020, aux fins d’enquête administrative à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier à la suite d’une enquête menée par ce parquet et qui avait donné lieu à une plainte de M. Dupond-Moretti», précise le communiqué. Les magistrats avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. En deuxième lieu, il s’agit de «la saisine de l’Inspection générale de la justice par le ministre le 18 septembre 2020, aux fins d’enquête administrative à l’encontre d’un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco». Ce dernier, Édouard Levrault, avait mis en examen un des ex-clients d’Éric DupondMoretti. L'avocat avait alors critiqué des méthodes de «cow-boy». Surnommé l’«Ogre du

Nord» ou «Acquittator» pour ses multiples succès à la barre, plus de 120 acquittements à son actif - l’alors l'un des avocats pénalistes français les plus réputés possédant également la nationalité italienne, est bien connu sur le terrain judiciaire africain. Plaideur horsnorme et ultra-médiatique, à la fois craint et respecté, il a participé à la défense Michel-Thierry Atangana, libéré un mois après son intervention, alors que le Franco-Camerounais était détenu au Cameroun depuis 17 ans. IL REJOINT L'ÉQUIPE DE DÉFENSE DE KATUMBI. Il a également œuvré dans la défense de la famille Bongo dans l’affaire des «biens mal acquis», mais aussi dans celle de Najèbe Oulmoudène - d’abord acquitté puis condamné en appel à neuf ans de prison - dans l’affaire de l’agression mortelle de Brahim Déby, un fils du président tchadien, près de Paris, en 2007. En mai 2016, Dupond-Moretti avait accepté de rejoindre la défense de Moïse Katumbi Chapwe. Ce dernier, candidat déclaré à la présidentielle, était soupçonné par la justice dans une affaire présumée de recrutement de «mer-

cenaires étrangers» au Katanga. Il déclarait alors avoir rejoint l’équipe de défense de Moïse Katumbi «parce que plusieurs organisations internationales, particulièrement celles qui ont pour préoccupation les droits de l’homme, ont dit d’ores et déjà que ces poursuites engagées contre Moïse Katumbi constituent une manipulation politique. C’est insupportable que l’on puisse envisager de persécuter un homme en raison de ses opinions politiques». L'alors très médiatique avocat annonçait déjà les couleurs en jurant qu'il allit «harceler» le régime Kabila. «Je peux vous garantir que nous allons harceler, sur le plan médiatique, Monsieur Kabila (...) Nous allons dire des choses pour ne pas laisser dormir cette affaire. Nous allons également réveiller ceux qui ne peuvent pas dormir du sommeil du juste dans un dossier pareil. Et s’il faut aller en R-dCongo, nous y irons. Bien entendu sous l’égide d’une protection internationale. Parce qu’au fond, si ce procès qui se profile en est un, le pouvoir de Kinshasa n’a rien à craindre, mais si c’est un faux procès, il a à craindre le regard et la foudre de l’opinion publique». avec AGENCES n

Le chanteur organisateur du concours Miss Rwanda accusé d'agressions sexuelles

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’organisateur du concours Miss Rwanda, Dieudonné Ishimwe, un ancien musicien de 36 ans, connu sous le nom de Prince Kid, s'offrait les plaisirs sur nombre de candidates au concours Miss Rwanda. Le 27 avril, il a été mis aux arrêts à Kigali pour des «crimes en relation avec des agressions sexuelles», selon la police d'Etat, RIB, Rwanda Investigation Bureau. Un communiqué du ministère rwandais de la Jeunesse et de la Culture publié le 9 mai indique que «le concours de beauté de Miss Rwanda est suspendu dans l’attente des résultats des enquêtes» menées contre l'organisateur Dieudonné Ishimwe.

Les compétitrices au Concours Miss Rwanda, édition 2021. Elles étaient souvent abusées sexuellement. DR. LE SOFT INTERNATIONAL | ÉDITION NATIONALE N°1552 | PAGE 19.

Directeur de Rwanda Inspiration Backup, la société qui organise le concours annuel de Miss Rwanda, l'ancien musicien est soupçonné d’agressions «sur d’anciennes participantes à Miss Rwanda» à plusieurs reprises, selon l'Afp citant un porte-parole du RIB, Thierry Murangira, au moment de son arrestation. Une semaine avant son arrestation, l’organisation avait annoncé la démission d’une ancienne Miss Rwanda de son poste de directrice de la communication après quatre ans de collaboration. Le concours de Miss Rwanda passe pour le plus important concours de beauté d’Afrique de l’Est. Il est inclus dans la compétition de Miss World depuis 2016.


international SINCE 1989

Il a trouvé son mouton à 4 pattes dès le premier tour, de voter Emmanuel Macron qui lui confiera le ministère des Transports puisqu’elle avait dirigé la RATP. La question alors, et la réponse sera controversée, est celle-ci : en quoi ses choix politiques dans ce ministère puis dans ceux qui ont suivi (Transition écologique puis Travail) auront-ils été de gauche ? Et en quoi les suivants demain le seront-ils ? Pour Jean-Luc Mélenchon la réponse ne fait pas de doute et ressemble à une exécution sans appel. Tout est résumé dans son tweet couperet: «Baisse de l’allocation d’un million de chômeurs, suppression des tarifs réglementés du gaz, report de 10 ans de la fin du nucléaire, ouverture à la concurrence de la SNCF et de la RATP. Pour la retraite à 65 ans. En avant pour une nouvelle saison de maltraitance sociale!» Elisabeth Borne va-t-elle très vite être déstabilisée de tous côtés ? Le ton est donné. avec AGENCES n Le journal Le Soft International est une publication de droit étranger propriété de FINANCE PRESS GROUP en abrégé FINPRESS Groupe, FPG. FINANCE PRESS GROUP RCCM KIN/RCCM/15-A-27926 Id. Nat. 01-93-N00932M

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Il avait souhaité une femme. Il a mis du temps pour trouver la personne idéale. Emmanuel Macron a sa brebis, É. Borne. DR. nfin ! des postes de secrétaires d'État, : «la femme serait vraiment qui en venait. Vautrin, corresTrente l’égale de l’homme le jour ou des ministères de second pondait à l’analyse du premier ans après ordre. Il fallait donc de la com- où, à un poste important, on tour de la Présidentielle. Mais la sociadésignerait une femme incom- il y eut le second… pétence. liste Edith pétente». Ce sont les électeurs de gauche Cresson Polytechnicienne, Elisabeth DE GAUCHE qui ont permis le rassemblenommée RADICALEMENT MODÉBorne a, depuis cinq ans, fait ment contre l'extrême droite par Franses preuves dans les différents incarnée par Marine Le Pen RÉE. çois Mitministères qu’elle a occupés et qui pourraient pour parIl semble que les Français terrand (Transport, Transition écolon’avaient pas les réticences, la tie être tentés par un vote de mais dont misogynie de ces Messieurs gique, Travail). L’interrogation contrepoids mélenchoniste aux le passage fut, aux dires qui prétendaient ne pas trouportera évidemment sur la Législatives. D’où le retour au des Français, unanimement ver ce qu’ils appelaient entre politique qu’elle incarnera et choix initial puisqu’Elisabeth abject, l'Hexagone désirait eux «un mouton à 5 pattes», mènera. Emmanuel Macron a Borne était la première dont on et recherchait une femme à une personnalité de sexe fémiécouté et entendu ceux qui ont nous ait parlé en haut lieu. l'Hôtel Matignon. Lors d'une nin dont ils doutaient qu’elle fait son siège dans ces derniers «Une femme de gauche», émission de LCI, face à des puisse avoir suffisamment de jours pour écarter Catherine disait-on et redisait. Pas d’une écolières dans une classe, qualités pour s’imposer à euxVautrin, ex-ministre de Jacques gauche très radicale, mais l'alors potentiel candidat mêmes. Finalement, «le mouChirac et autrefois proche de plutôt radicalement modérée. président Emmanuel Macron ton à 5 pattes existe donc, c’est Nicolas Sarkozy. Mais surtout C’est vrai qu’on avait fini par l'avait promis. Il vient enfin une… brebis!», écrit Nicolas cette dernière s’était engagée l’oublier ce parcours initial et de tenir un engagement de… Domenach, l'éditorialiste de contre le mariage pour tous initiatique. Son aspect, par2017 et écouté le peuple de Challenges. et, dans la gauche sociétale, sa fois rigide, faisait oublier en France. Le «boy’s band» que le prépromotion aurait eu un impact effet un parcours de cabinet En nommant sa ministre du sident a organisé autour de lui désastreux. Une bonne partie socialisant. Elle fut, il est vrai, Travail, Elisabeth Borne, Pren’était pas le dernier à entonde Macronie est ainsi montée conseillère à l’Éducation des mière ministre, c'est un signe ner le chant de l’incompétence au front pour signifier son socialistes Lionel Jospin et que le monde politique franféminine à perpétuité jusqu’à opposition à cette promotion de Jack Lang, puis préfète de çais envoie à la société. Mais ce que la pression de l’opinion qui pouvait «entraîner la perte Poitou-Charente, elle entra un pas une femme pour une rende ce choix incontournable. d’une cinquantaine de circons- temps en sympathie avec la femme après une deuxième On dira qu’il était plus que criptions et donner du souffle socialiste Segolène Royal dont expérience ratées des «juptemps d’exploser ce plafond à la gauche mélenchoniste». elle fut la directrice de cabipettes», les douze femmes de verre qui peut en entraîner Des personnalités aussi diffénet. L’ancienne candidate de qui ont fait partie du premier d’autres. Il reste des Bastilles rentes que François Bayrou, gauche à la présidence de la gouvernement d'Alain Juppé masculines à prendre. Elles Richard Ferrand, Dany CohnRépublique qui voulait elledu 17 mai au 7 novembre 1995, tomberont comme châteaux Bendit, Philippe Granjeon et même être portée à Matignon nombre inhabituel dans les de cartes en dépit des ultimes même, dit-on, le secrétaire - n’en dit pas beaucoup de annales, mais qui ne durent résistances machistes. Et général de l’Élysée, Alexis bien… Mais de qui l'ex-compas longtemps, par suite même si cette promotion révèle Kohler, ont réussi à faire enpagne de François Hollande de leur éviction rapide bien demain des faiblesses, souvetendre raison au président, ten- chante les louanges sinon à qu'elles occupèrent pour la nons-nous de ce qu’écrivait la té d’affaiblir encore la droite elle-même? Divorcée, Elisabeth grande majorité d'entre elles si regrettée Françoise Giroud en nommant cette personnalité Borne a choisi très tôt, en 2017,

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