ARLES 2018 47€ TTC FRANCE ISBN 978-2-330-10456-6
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PARTENAIRES INSTITUTIONNELS
GRANDS PARTENAIRES
PARTENAIRES MÉDIAS
LES RENCONTRES D’ARLES SONT AUSSI ORGANISÉES AVEC LE SOUTIEN SPÉCIAL DE : PRIX PICTET, FONDATION JAN MICHALSKI POUR L’ÉCRITURE ET LA LITTÉRATURE, YELLOWKORNER, CONFÉDÉRATION SUISSE, LËT’Z ARLES (LUXEMBOURG), BNP PARIBAS, FONDATION LOUIS ROEDERER, FONDATION D’ENTREPRISE HERMÈS, TECTONA, ACTES SUD, PRO HELVETIA FONDATION SUISSE POUR LA CULTURE, SAIF, ADAGP, MÉTROBUS, LUMA ARLES, COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION ARLES CRAU CAMARGUE MONTAGNETTE, AGEFOS PME PACA.
LA COLLABORATION ACTIVE DE : MUSÉE NATIONAL PICASSO-PARIS, ASSOCIATION DU MÉJAN, MONOPRIX ARLES, MUSÉE DÉPARTEMENTAL ARLES ANTIQUE, ABBAYE DE MONTMAJOUR, DIRECTION INTERRÉGIONALE DES SERVICES PÉNITENTIAIRES PACA/CORSE, ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DE LA PHOTOGRAPHIE D’ARLES, MUSÉE RÉATTU, TËNK, VILLA NOAILLES, CARRÉ D’ART – MUSÉE D’ART CONTEMPORAIN DE NÎMES, CARRÉ D’ART – BIBLIOTHÈQUE DE NÎMES, MUCEM, COLLECTION LAMBERT AVIGNON, FRAC PACA, FRAC GRAND LARGE – HAUTS DE FRANCE, FONDATION MANUEL RIVERA ORTIZ, MUSEON ARLATEN, CONSEILS D’ARCHITECTURE, D’URBANISME ET DE L’ENVIRONNEMENT 30 ET 34, SERVICE DU PATRIMOINE DE LA VILLE D’ARLES, PARC NATUREL RÉGIONAL DE CAMARGUE, FONDATION VINCENT VAN GOGH, ASSOCIATION POUR UN MUSÉE DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION EN ARLES ET PAYS D’ARLES, INRAP, THÉÂTRE D’ARLES, INA, BOUCHES-DU-RHÔNE TOURISME.
LE SOUTIEN DE : ÉDITIONS LOUIS VUITTON, MALONGO, FNAC, RIVEDROIT AVOCATS, PINSENT MASONS LLP, FIDAL, JEAN‑FRANÇOIS DUBOS, HAHNEMÜHLE FINEART, MATMUT, NOTORYOU, LE POINT, MADAME FIGARO, LIBÉRATION, POLKA, IDEAT MAGAZINE, MK2, L’OFFICIEL ART, FISHEYE, OFF THE WALL, AMA, RÉPONSES PHOTO, WOMBAT, PICTO FOUNDATION, CENTRAL DUPON IMAGES, PROCESSUS, CIRCAD, DEUXIÈME ŒIL, ATELIER SUNGHEE LEE & GAMBIER, ANITA SAXENA INTERPRÉTARIAT.
PROGRAMME Avec une trentaine d’expositions, les Rencontres d’Arles s’affirment comme un observatoire de la création actuelle et des pratiques photographiques. Des rapprochements au sein de la programmation se déclinent comme des séquences. Ils permettent d’identifier des rubriques et favorisent, année après année, un suivi au plus près des évolutions de la photographie.
P. 20
P. 64
P. 122
AMERICA GREAT AGAIN!
COURS, CAMARADE, LE VIEUX MONDE EST DERRIÈRE TOI
LE MONDE TEL QU’IL VA
Parce que l’Amérique doit aussi son image aux regards étrangers ! De Robert Frank à Laura Henno, 60 ans de chroniques américaines. P. 22
ROBERT FRANK SIDELINES P. 32
RAYMOND DEPARDON
DEPARDON USA, 1968‑1999 P. 42
PAUL GRAHAM
LA BLANCHEUR DE LA BALEINE P. 50
TAYSIR BATNIJI
GAZA TO AMERICA, HOME AWAY FROM HOME P. 58
LAURA HENNO RÉDEMPTION
Révoltes, utopies, basculement : 1968, l’année qui a changé le monde. P. 66
1968, QUELLE HISTOIRE !
BARRICADES, EXPRESSION, RÉPRESSION P. 76
THE TRAIN, LE DERNIER VOYAGE DE ROBERT F. KENNEDY
PAUL FUSCO, REIN JELLE TERPSTRA & PHILIPPE PARRENO P. 86
PARADISIAQUE !
DE FOS‑SUR‑MER À LA GRANDE MOTTE, ENTRE RÊVES ET BÉTON
Une plongée radicale au cœur d’une géopolitique complexe et bouillonnante. P. 124
OLGA KRAVETS, MARIA MORINA & OKSANA YUSHKO
GROZNY, NEUF VILLES P. 130
UNE COLONNE DE FUMÉE REGARD SUR LA SCÈNE CONTEMPORAINE TURQUE P. 136
YINGGUANG GUO
LA JOIE DE LA CONFORMITÉ
P. 92
P. 140
[LE PROJET AUROVILLE]
LES PLATEFORMES DU VISIBLE
CHRISTOPH DRAEGER & HEIDRUN HOLZFEIND
P. 96
HUMANITÉ AUGMENTÉE
Du transhumanisme à l’introspection, naviguant entre les extrêmes d’une croyance commune en l’homme, nous avançons vers demain… P. 98
MATTHIEU GAFSOU H+
P. 104
CRISTINA DE MIDDEL & BRUNO MORAIS
MINUIT À LA CROISÉE DES CHEMINS
NOUVELLES APPROCHES DU DOCUMENTAIRE Un observatoire de la photographie documentaire pour une pratique en pleine mutation. P. 142
GREGOR SAILER
LE VILLAGE POTEMKINE P. 148
MICHAEL CHRISTOPHER BROWN YO SOY FIDEL P. 152
CHRISTOPHE LOISEAU DROIT À L’IMAGE
P. 110
JONAS BENDIKSEN
LE DERNIER TESTAMENT P. 118
THE HOBBYIST
EN QUÊTE DE PASSION
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P. 156
P. 192
P. 258
FIGURES DE STYLES
ÉMERGENCES
ARLES BOOKS
P. 194
P. 260
Motifs et leitmotive : le photographe à l’œuvre. P. 158
RENÉ BURRI
Le festival est un défricheur, il va chercher les talents de demain.
NOUVEAU PRIX DÉCOUVERTE
Le livre de photographie dans tous ses états.
COSMOS-ARLES BOOKS
PRATIQUES ÉDITORIALES ACTUELLES
11 ARTISTES DE MOINS DE 45 ANS PRÉSENTÉS PAR 10 GALERIES
P. 262
WILLIAM WEGMAN
GALERIE IMANE FARÈS
ÊTRE HUMAIN
SINZO AANZA
LA PRODUCTION ÉDITORIALE DE L’ANNÉE EN LIBRE CONSULTATION
P. 170
QUAD
P. 263
EN VILLE
METRONOM
EXPOSITION DES MEILLEURES MAQUETTES DE LIVRES 2018
LES PYRAMIDES IMAGINAIRES P. 164
BAPTISTE RABICHON P. 174
ANN RAY
LES INACHEVÉS – LEE McQUEEN
P. 180
DIALOGUES
MONICA ALCAZAR-DUARTE CHRISTTO & ANDREW ANNE GOLAZ PHOTOINK
P. 264
UN-SPACED
LES INVITÉS
CHANDAN GOMES THOMAS HAUSER KEHRER GALERIE
ANTON ROLAND LAUB
P. 182
GALERIE LES FILLES DU CALVAIRE
ESPACE PUBLIC P. 188
GODARD & PICASSO COLLAGE(S)
LUMA RENCONTRES DUMMY BOOK AWARD 2018
GALERIE C
De Godard à Picasso, de Pigalle au Barrio Chino : lorsque les œuvres entrent en résonance.
JANE EVELYN ATWOOD & JOAN COLOM
LES PRIX DU LIVRE
AG GALERIE
ALI MOBASSER PAULIEN OLTHETEN
GALERIE CONFLUENCE
WIKTORIA WOJCIECHOWSKA P. 236
FENG LI
NUIT BLANCHE P. 240
AURORE VALADE RÉVOLTES INTIMES P. 244
LUCAS OLIVET
KOPIEC BONAWENTURA P. 248
OLYMPUS : UNE CONVERSATION PHOTOGRAPHIQUE VALÉRIE JOUVE & VIVIEN AYROLES P. 252
VR ARLES FESTIVAL P. 254
JULIEN CREUZET
MAÏS CHAUD MARLBORO
Les Rencontres d’Arles donnent une carte blanche à deux institutions amies qui, chacune à leur manière, explorent leurs relations aux images. P. 266
LE PALAIS DE TOKYO
PIA RONDÉ & FABIEN SALEIL P. 270
OPÉRA NATIONAL DE PARIS 3e SCÈNE
P. 272
P. 310
P. 340
PROGRAMME ASSOCIÉ
GRAND ARLES EXPRESS
SEMAINE D’OUVERTURE
Les institutions et les lieux arlésiens associés à la programmation des Rencontres. P. 274
MATTHIEU RICARD & SIMON VELEZ CONTEMPLATION P. 278
LE PRIX PICTET CÉLÈBRE SES LAURÉATS P. 282
ASSOCIATION DU MÉJAN
COLLECTION ANTOINE DE GALBERT ADEL ABDESSEMED PRUNE NOURRY GÉRALDINE LAY FRÉDÉRIC DELANGLE & AMBROISE TÉZENAS
Le vent de la photographie souffle sur le Grand Sud… P. 312
NÎMES, CARRÉ D’ART WOLFGANG TILLMANS
P. 342
LA NUIT P. 344
LE JOUR
QU’EST-CE QUI EST DIFFÉRENT ? P. 316
P. 346
UN DÉSIR D’ARCHÉOLOGIE, PERSPECTIVES SUR LE FUTUR
ÉDUCATION ET FORMATION
P. 318
STAGES DE PHOTOGRAPHIE
BARIŞ DOĞRUSÖZ, ASIER MENDIZABAL, THU VAN TRAN, CLEMENS VON WEDEMEYER
NÎMES, BIBLIOTHÈQUE CARRÉ D’ART CANDIDA HÖFER
DES CLICS ET DES CLASSES PÔLE PÉDAGOGIQUE
PORTRAITS D’ESPACES P. 322
P. 352
CHRISTIAN LUTZ
ARLES HORS LES MURS
PASHA RAFIY & LAURIANNE BIXHAIN
P. 326
ITINÉRANCES
P. 296
BRUNO SERRALONGUE
JIMEI x ARLES INTERNATIONAL PHOTO FESTIVAL
P. 290
LA LUMIÈRE SOMBRE
AVIGNON, COLLECTION LAMBERT
P. 292
ANATOMIES DU POUVOIR
TODD HIDO
LËT’Z ARLES
UNE ATTENTION PARTICULIÈRE TROIS ÉTUDIANTS DE LA PROMOTION 2018 – ENSP
MARSEILLE, FRAC DE CALAIS P. 330
LAURA HENNO
P. 356
VÉRONIQUE ELLENA ALFRED LATOUR
P. 332
GÉNÉRIQUE
P. 300
MANGER À L’ŒIL
PARTENAIRES
P. 298
MUSÉE RÉATTU
LUMA
GILBERT & GEORGE PIPILOTTI RIST ARTHUR JAFA AMAR KANWAR LILY GAVIN
KOROPA
MARSEILLE, MUCEM
REMERCIEMENTS CONSEIL D’ADMINISTRATION ÉQUIPE INDEX DES ARTISTES
P. 304
HOPE
UNE PERSPECTIVE COLLABORATIVE P. 308
LE NONANTE-NEUF
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RAYONNER DEPUIS ARLES HUBERT VÉDRINE
PRÉSIDENT DES RENCONTRES D’ARLES
La 49e édition des Rencontres d’Arles s’ouvrira cet été sous le signe du rayonnement. Rayonnement dans la ville d’Arles même, avec cette année près de 30 lieux investis, quelques-uns pour la première fois. Rayonnement également dans le Grand Sud : on peut se réjouir cette année d’une densification du programme du Grand Arles Express. À Nîmes, nous accueillons un nouveau venu : la bibliothèque de Carré d’Art avec une exposition consacrée à Candida Höfer. À Carré d’Art même, le public pourra aussi profiter de deux expositions, dont une plongée dans l’univers de Wolfgang Tillmans pensée spécifiquement pour l’espace du musée nîmois. À Marseille, le MUCEM s’associe pour la première fois aux Rencontres d’Arles pour une exposition dont le titre donne déjà l’eau à la bouche : Manger à l’œil. Cette année encore le FRAC Provence‑Alpes-Côte d’Azur nous accompagne avec deux projets : l’un en écho à la programmation du festival (avec une vidéo de Laura Henno), et l’autre en résonance avec la collection du FRAC Grand Large – Hauts-de-France (Bruno Serralongue). La collaboration avec Marseille s’intensifie donc, après le succès de l’exposition Le Monde tel qu’il va au J1. L’association MJ1 avait en effet invité les Rencontres à prolonger l’été avec huit expositions en entrée libre. Cet événement fort de l’hiver marseillais a accueilli plus de 26 000 visiteurs. À plus grande échelle, rayonnement cette fois national, nous applaudissons aussi la création prochaine de l’Institut pour la photographie, dont les Rencontres d’Arles sont membre fondateur à côté de la région Hauts-de-France.
Je salue la nomination à la présidence de cette association de l’énergique Marin Karmitz, lui aussi membre du conseil d’administration des Rencontres d’Arles, dont l’exceptionnelle collection a été célébrée cet hiver à la Maison Rouge à Paris. Enfin, les Rencontres d’Arles continuent de rayonner à l’international avec une troisième édition de leur antenne chinoise le Jimei x Arles International Photography Festival, et l’itinérance de nombreuses expositions produites par les Rencontres à Londres, Anvers ou encore Barcelone. UN GRAND MERCI À TOUS NOS PARTENAIRES ! Les Rencontres d’Arles remercient le ministère de la Culture, la Direction régionale des affaires culturelles Provence‑Alpes‑Côte d’Azur, le conseil régional Provence‑AlpesCôte d’Azur, le conseil départemental des Bouches‑du‑Rhône, la ville d’Arles, la communauté d’agglomération Arles‑ Crau-Camargue-Montagnette, le ministère de l’Éducation nationale, le réseau Canopé, le Centre des monuments nationaux ainsi que l’ensemble de nos partenaires publics dont le soutien durable nous est précieux. Les Rencontres d’Arles sont heureuses de s’associer aux célébrations de MP2018 – Quel Amour ! ainsi qu’au projet « Picasso‑Méditerranée » portée par le musée national Picasso‑Paris. Nous tenons à saluer nos mécènes et partenaires privés pour leur générosité et leur confiance renouvelée, au premier rang
desquels Olympus, la Fondation Luma, BMW, SNCF Gares & Connexions, le prix Pictet, la fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature, la Confédération suisse, YellowKorner, ainsi que tous ceux qu’il ne nous est pas possible de citer ici. Nous adressons un message de bienvenue aux partenaires qui s’engagent à nos côtés pour la toute première fois dont les éditions Louis Vuitton et Hanhemühle FineArt. Nous nous réjouissons également de poursuivre et de renforcer notre collaboration avec les partenaires qui nous ont récemment rejoints : BNP Paribas, Lët’z Arles (Luxembourg), la Fondation d’entreprise Hermès et la fondation Louis Roederer. Enfin, nous remercions nos principaux partenaires médias qui diffusent auprès de tous l’image du festival : France Inter, ARTE, Konbini, LCI, Le Point, Madame Figaro, IDEAT Magazine, Polka, Fisheye et OFF the wall, et tous les autres.
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RETOUR VERS LE FUTUR SAM STOURDZÉ
DIRECTEUR DES RENCONTRES D’ARLES
Départ imminent pour la 49e édition des Rencontres d’Arles. Nous vous convions, cette année, à une expérience spatiotemporelle, à un voyage à travers les époques, sidéral et sidérant. Car la photographie est souvent le médium le mieux placé pour saisir toutes ces secousses qui nous rappellent que le monde change, parfois juste sous nos yeux. Et une programmation artistique – constellation d’expositions qui se croisent, se répondent et parfois se télescopent – peut devenir une formidable machine à explorer le temps pour appréhender le futur proche à l’aune d’un passé récent, pour mettre en lumière, grâce au regard des artistes, les grands enjeux de notre société moderne. COURS, CAMARADE, LE VIEUX MONDE EST DERRIÈRE TOI
1968 est indissociable des événements de mai. Pourtant, plus largement, c’est l’année des grands bouleversements ; des rares moments où le monde bascule, déstabilisant au passage tous ceux qui croient aux valeurs immuables. Alors, de Martin Luther King à Robert F. Kennedy, on assassine ceux qui dérangent (The Train, le dernier voyage de Robert F. Kennedy)… 1968, c’est, avant la révolte, le temps de tous les possibles, cette croyance en la capacité de construire le bonheur à grande échelle, entre rêves et béton. En France, on planifie, on développe, on urbanise. Le delta du Rhône, cette année-là, concentre à lui seul trois symboles de l’aménagement moderne. À quelques mois d’intervalle, on inaugure Fos‑sur‑Mer, emblème de la concentration industrielle et La Grande Motte, accession pour tous au rêve balnéaire, et on initie le projet du Parc régional de Camargue, préservation – pour ne pas dire fabrication – de l’espace sauvage par excellence (Paradisiaque !).
C’est cette France‑là, ce projet global d’une société qui oscille entre matérialisme et consommation, que conteste la jeunesse de 1968, brandissant slogans et pavés. Commentée par les historiens Ludivine Bantigny et Patrick Boucheron, l’exposition 1968, quelle histoire ! tente de restituer, à travers la confrontation des points de vue (archives inédites de la préfecture de police, de Paris Match et de Gamma‑Rapho Keystone), le vent de révolte qui régnait alors à Paris et plus largement dans le monde. HUMANITÉ AUGMENTÉE
Aujourd’hui, cinquante ans plus tard, nous sommes de nouveau au cœur d’une période qui fait débat par l’enregistrement systématique de toutes nos données, leur partage et leur circulation. L’avènement de l’homme numérique, tout à la fois, inquiète et fascine. Chaque jour, on annonce un peu plus la victoire de l’intelligence artificielle sur l’intelligence humaine. Chaque jour, on assiste à l’émergence d’une humanité augmentée, d’un cybermonde où la puissance numérique garantit un nouveau bien‑être. Santé et sécurité se régulent désormais sur des écrans. Doucement, nous entrons dans le royaume des cyborgs où le transhumanisme s’affirme comme une foi inébranlable en la science et la technique, seules à même de garantir l’amélioration de la condition humaine ! Comme en 1968, où certains opposèrent un vent de liberté, nous assistons aujourd’hui, face à la révolution numérique et à ses promesses d’un avenir post‑humain, à des tentatives de retour aux sources. Les réévaluations des fondamentaux incarnent les formes modernes de la résistance. Plus que jamais, on se soucie de la qualité de ce que l’on mange, on valorise les chaînes courtes, le développement
durable. Nous fondant sur d’autres valeurs – écologie, spiritualité, méditation –, nous réinventons nos existences. Naviguant entre les extrêmes d’une croyance commune en l’homme, du transhumanisme à l’introspection, nous avançons vers demain. Jonas Bendiksen a suivi sept personnages de par le monde, qui considèrent sérieusement, confortés par leurs fidèles, qu’ils sont les nouveaux messies. Cristina de Middel et Bruno Morais se sont penchés, de l’Afrique vers l’Amérique, sur la transhumance et les mutations d’Èsù, l’esprit qui dirige les mouvements de la vie. L’architecte Simón Vélez a construit un immense temple de bambous pour accueillir les photographies de Matthieu Ricard, moine bouddhiste, proche du Dalaï Lama. Christoph Draeger et Heidrun Holzfeind reviennent à Auroville, la communauté indienne créée en 1968, par Mirra Alfassa – appelée the Mother – et construite par l’architecte Roger Anger, avec pour ambition « la réalisation de l’unité humaine ». Auroville, la communauté utopiste, accueille aujourd’hui encore près de 2 500 personnes. Matthieu Gafsou se livre depuis quelques années à l’inventaire de toutes les déclinaisons du transhumanisme. Son projet H+ s’attarde sur les fantasmes d’un futur probable. Un futur où les exosquelettes rendent obsolète la notion même d’invalidité, un futur où la cryogénisation lie entre eux les concepts de vie éternelle et de mort temporaire. Notre époque inspire les photographes, parce qu’elle nous force à nous projeter, par anticipation, dans un monde jamais très loin de la science‑fiction. Un monde à la croisée du réel et du fantasme, de l’imaginaire et du progrès, du futur et de la fiction. Grâce aux artistes, vous découvrirez ce qui n’existe pas encore… AMERICA GREAT AGAIN!
Il y a un autre anniversaire que nous souhaitons commémorer. Dix ans avant 1968, un jeune homme conçoit un livre qui va profondément bouleverser notre regard sur la photographie. En 1958, le photographe Robert Frank et l’éditeur Robert Delpire ont respectivement 34 et 32 ans. Ensemble, ils publient Les Américains, un livre de 84 photographies qui marquera des générations de photographes, d’historiens, de commissaires. Sa vision offre pour la première fois un regard qui tranche avec la complaisance des écoles humanistes d’après‑guerre. Robert Frank invente le road trip photographique. Il est rapide, agile, mobile.
Il impose le décadrage comme une construction choisie. Avec lui, la photographie change d’ère, et la beat generation trouve son œil. Inévitablement, les critiques pleuvent. À travers la représentation d’une succession de portraits ordinaires, de situations banales, on lui reproche son utilisation méprisante de l’expression « les Américains ». On dénonce son éloge de l’ordinaire, la sacralisation du non‑événement. Où est-elle, l’Amérique du rêve et de la consommation, celle qui, portée par toujours plus de croissance, promet des lendemains qui chantent ? Elle est là, sous nos yeux, empêtrée dans ses paradoxes d’un monde qui consomme et s’ennuie, d’un monde qui change et bientôt s’opposera avec vigueur aux inégalités, aux injustices accumulées. Bien qu’absents des photos, ceux qui, dix ans plus tard, brandiront des pavés pour réclamer plus de justice, plus de diversité, plus d’ouverture, ne sont pourtant pas loin, bientôt prêts à crier leur rejet du vieux monde. L’Amérique n’a en fait pas tellement changé. Elle s’indignait hier qu’un étranger puisse la représenter – Robert Frank est suisse –, elle continue aujourd’hui de stigmatiser l’autre. Tandis que, discours après discours, son actuel – et surprenant – dirigeant prône le repli sur soi, les Rencontres d’Arles vous proposent une vision décentrée, preuve que la première puissance mondiale doit un peu de son image au regard des étrangers. Robert Frank (Suisse), Raymond Depardon (France), Paul Graham (Royaume‑Uni), Taysir Batniji (Palestine), Laura Henno (France) sont nés en 1924, 1942, 1964, 1966, 1976. Ponctuant chaque génération, leur regard étranger s’est posé sur l’Amérique, déjouant les pièges de la photogénie. Chacun à leur manière, ils ont photographié la violence des contrastes, enregistré la puissance des récits, se sont lancés dans un road trip sans en connaître la destination finale, apportant ainsi, sans le savoir, leur contribution à la fabrique de l’image du pays. L’Amérique, plus que les autres, se nourrit de l’extérieur. Les Rencontres d’Arles – votre festival – s’affirment comme un lieu de partage et de découverte de la photographie dans sa diversité mais aussi dans son acuité à regarder le monde. Elles se veulent un outil pour comprendre, penser, construire la société dans laquelle nous vivons. Car une chose est sûre, les images aussi performent ce monde ! 15
LES COMMISSAIRES DES EXPOSITIONS
ILGIN DENIZ AKSELOĞLU
JOERG BADER
AGNÈS BARRUOL
Née en 1988, à Istanbul, Turquie. Vit et travaille à Istanbul.
Né en 1955 à Zurich, Suisse. Vit et travaille à Genève, Suisse.
Née en 1962 à Montpellier, France. Vit et travaille à Marseille, France.
Ilgın Deniz Akseloğlu a étudié la philosophie à l’université Galatasaray et à la Sorbonne, où elle a obtenu une licence. Elle a travaillé dans diverses institutions culturelles et artistiques et a participé à divers projets photographiques en tant qu’auteure ou éditrice. Elle est depuis 2014 responsable de la programmation de l’espace artistique Operation Room et est actuellement commissaire d’exposition associée du programme d’Art contemporain de Cappadox. Elle poursuit par ailleurs un master de management culturel.
Artiste, critique d’art, auteur, éditeur, enseignant et commissaire d’exposition, Joerg Bader est directeur du Centre de la photographie Genève depuis 2001. Il envisage son travail d’artiste comme une critique qui s’incarne dans des formes plastiques, écrites, radiophoniques, d’édition et de commissariat d’exposition. Il a notamment été commissaire des expositions Open Frame I & II au CRAC à Sète en 2011, fALSEfAKES et Caméra(Auto) Contrôle en 2013 et 2016 au Centre de la photographie Genève. Ses essais portent entre autres sur Balthasar Burkhard, Philippe Durand, Michel François, Anish Kapoor, Gianni Motti, Orlan, Gerhard Richter, Jules Spinatsch, Bruno Serralongue, Elaine Sturtevant, et Jeff Wall.
Historienne de formation, conservatrice en chef du patrimoine, elle est actuellement chargée de mission patrimoine à la direction de la Culture du conseil départemental des Bouches-du-Rhône. Elle a développé sur ce territoire des politiques de restauration et de mise en valeur de sites historiques et d’objets d’art, accompagné des projets de musées, de lieux de mémoire et de formes émergentes de diffusion des patrimoines. Attentive au lien entre patrimoine et création, elle a réalisé de nombreuses expositions d’art contemporain au sein de monuments et accompagné plusieurs commandes photographiques sur le territoire des Bouches-du-Rhône.
EXPOSITION : UNE COLONNE DE FUMÉE, REGARD SUR LA SCÈNE CONTEMPORAINE TURQUE — P. 130
EXPOSITION : GREGOR SAILER, LE VILLAGE POTEMKINE — P. 142
EXPOSITION : PARADISIAQUE ! DE FOS-SUR-MER À LA GRANDE MOTTE, ENTRE RÊVES ET BÉTON — P. 86
DARIA DE BEAUVAIS
CLOTILDE BLANC-BURRI
CLÉMENT CHÉROUX
Née en 1977, à Paris, France. Vit et travaille à Paris.
Née en 1956 à Paris, France. Vit et travaille entre Zurich, Suisse, et Paris.
Né en 1970 à Vélizy, France. Vit et travaille à San Francisco, États-Unis.
Daria de Beauvais est commissaire d’exposition au Palais de Tokyo (Paris), après plusieurs expériences professionnelles en Italie et aux États-Unis. Parmi ses récentes expositions : Carte Blanche à Camille Henrot – Days are Dogs (2017), Mika Rottenberg (2016) et Céleste Boursier‑Mougenot – acquaalta (2015). Elle mène aussi une pratique de commissaire indépendante, participe régulièrement à des comités et des jurys, tout en écrivant pour différentes revues et publications.
Clotilde Blanc-Burri a été éditrice de cartes postales, affiches et calendriers à Nouvelles Images de 1983 à 2012. Elle travaille sur les archives et l’inventaire du fonds Burri depuis la création de la fondation René Burri en 2013 au sein du musée de l’Élysée à Lausanne.
Clément Chéroux est conservateur en chef de la photographie au San Francisco Museum of Modern Art (SFMOMA). Il a été conservateur puis conservateur en chef au département de photographie du centre Georges-Pompidou, à Paris, de 2007 à 2016. Précédemment, il était maître de conférence aux universités Paris I et Paris 8 et à l’université de Lausanne, ainsi que directeur de publication de la revue Études photographiques. Il a publié plus de 40 livres et catalogues d’exposition, et a été commissaire ou cocommissaire de plus de 20 expositions de photographie moderne et contemporaine. Diplômé de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles, Clément Chéroux est titulaire d’un doctorat en histoire de l’art de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne.
EXPOSITIONS : JULIEN CREUZET, MAÏS CHAUD MARLBORO — P. 254 ; PIA RONDÉ & FABIEN SALEIL, TOPOPHILIE DES CENDRES — P. 266
LÉA BISMUTH Née en 1983 à Paris, France. Vit et travaille à Paris.
Après des études d’histoire de l’art et de philosophie à la Sorbonne, Léa Bismuth écrit dans artpress dès 2006. Sa démarche de commissaire consiste à adapter des textes littéraires et philosophiques au format de l’exposition : citons ses commissariats pour les Nouvelles Vagues du Palais de Tokyo (2013), Le CAC La Traverse (2015), L’URDLA Focus Résonance biennale de Lyon (2015), Les Tanneries, Image-Imatge, ou le Drawing Lab (2017). En 2017, elle est également commissaire de l’exposition de Samuel Gratacap aux Rencontres d’Arles et de Clément Cogitore au BAL. De 2016 à 2019, elle conçoit un programme de commissariat à Labanque de Béthune : La Traversée des Inquiétudes, une trilogie librement inspirée de la pensée de Georges Bataille. EXPOSITION : THOMAS HAUSER, THE WAKE OF DUST — P. 216
EXPOSITION : RENÉ BURRI, LES PYRAMIDES IMAGINAIRES — P. 158
BERNADETTE CAILLE Vit et travaille à Paris, France.
Bernadette Caille est éditrice de beaux livres et de livres illustrés, iconographe, documentaliste, commissaire d’exposition indépendante. Elle est en outre maître de conférence associée à l’université de Paris X-Nanterre.
EXPOSITION : THE TRAIN, LE DERNIER VOYAGE DE ROBERT F. KENNEDY, PAUL FUSCO, REIN JELLE TERPSTRA & PHILIPPE PARRENO — P. 76
EXPOSITION : 1968, QUELLE HISTOIRE ! BARRICADES, EXPRESSION, RÉPRESSION — P. 66
FRANÇOIS CHEVAL CLAUDI CARRERAS GUILLÉN Né en 1973 à Barcelone, Espagne. Vit et travaille entre Barcelone et l’Amérique du Sud.
Claudi Carreras Guillén est commissaire d’exposition indépendant, éditeur et chercheur en photographie. Il a organisé de nombreuses expositions et a dirigé la première réunion des Collectifs photographiques d’Amérique latine à São Paulo, ainsi que l’E.CO (Rencontre des Collectifs Photographiques). Il a été le commissaire d’exposition des quatre dernières éditions du festival Paraty em Foco (Rio de Janeiro, 2012-2015), celui de deux éditions latino-américaines de Photoquai au musée du quai Branly (Paris, 2013 et 2015) ; le commissaire d’exposition et éditeur de LatinUs Photo Latino USA ; et, enfin, le directeur du projet FLUZ (Quito, 2015-2016). EXPOSITION : CRISTINA DE MIDDEL & BRUNO MORAIS, MINUIT À LA CROISÉE DES CHEMINS — P. 104
Né en 1954 à Belfort, France. Vit et travaille à Chalon-sur-Saône, France.
Formé à l’histoire et à l’ethnologie, François Cheval a exercé la fonction de conservateur de musée depuis 1982. De 1996 à 2016, il dirige le musée Nicéphore‑Niépce à Chalon‑sur-Saône. Là, il entreprend de débarrasser la photographie de ses présupposés et de présenter l’originalité du « photographique » à travers une muséographie et un discours renouvelés. Dans la continuité des projets développés à l’extérieur des musées, il poursuit aujourd’hui, seul ou avec The Red Eye – Projets pour la photographie, ses activités de directeur artistique et de commissaire d’expositions, s’attachant à remettre en cause les certitudes du médium et du milieu de la photographie, en créant des moments de découverte, d’interrogation et, peut-être, de plaisir. EXPOSITION : BAPTISTE RABICHON, EN VILLE — P. 170
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DEVIKA DAULET-SINGH
FANNIE ESCOULEN
MARTIN GASSER
Née en 1972 à Belgrade, Yougoslavie. Vit et travaille à New Delhi, Inde.
Née en 1978 à Valence, France. Vit et travaille à Marseille et Paris, France.
Né en 1955 à Weinfelden, Suisse. Vit et travaille à Winterthour, Suisse.
Devika Daulet-Singh dirige PHOTOINK. Elle a été éditrice, commissaire d’expositions et a publié de nombreux livres de photographie. Elle a notamment été la commissaire d’exposition de The Portrait: Contemporary Indian Photography, FotoFreo, Australie, 2012 ; Photographing the Street: Afghanistan, Bangladesh, Bhutan, India, Maldives, Nepal, Pakistan and Sri Lanka, Delhi Photo Festival, New Dehli, 2011 ; ou encore The Self and The Other – Portraiture in Contemporary Indian Photography, Palau de la Virreina, Barcelone, 2009. Elle a été commissaire d’exposition associée aux présentations indiennes de l’édition 2007 des Rencontres d’Arles.
Diplômée de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles en 2000, Fannie Escoulen est commissaire d’exposition indépendante, spécialisée en photographie contemporaine. Directrice adjointe du BAL à Paris de 2007 à 2014, elle a notamment été commissaire des expositions d’Antoine d’Agata, Stéphane Duroy et Anne-Marie Filaire. Directrice artistique du prix Levallois de 2015 à 2017, elle est actuellement chargée de la création du Ooshot Award, nouveau prix dédié à la commande photographique. Elle collabore régulièrement avec des maisons d’édition sur des projets d’ouvrages photographiques et mène des missions de conseils pour des entreprises et des mécènes pour la photographie.
Martin Gasser a tout d’abord étudié la photographie à l’École polytechnique fédérale de Zurich, en Suisse, puis au Rochester Institute of Technology, à Rochester, aux États-Unis. En 1987-1990, il a étudié l’histoire de la Photographie et de l’Art moderne à l’université de Princeton. En 1996, il est devenu conservateur au Fotomuseum Winterthur, et, depuis 1998, il est codirecteur et conservateur de la Fotostiftung Schweiz (Fondation suisse pour la photographie). Il a publié de nombreux articles et organisé un grand nombre d’expositions sur l’art photographique des XXe et XIXe siècles, notamment sur les daguerréotypes, sur David Octavius Hill, sur Carl Durheim, sur le pictorialisme, sur Marianne Breslauer, sur Robert Frank, ou encore sur Balthasar Burkhard.
EXPOSITION : CHANDAN GOMES, DES GENS QUE VOUS POURRIEZ CONNAÎTRE — P. 212
EXPOSITIONS : VALÉRIE JOUVE & VIVIEN AYROLES, MARSEILLE, JÉRICHO, UNE CONVERSATION PHOTOGRAPHIQUE — P. 248 ; TODD HIDO, LA LUMIÈRE SOMBRE — P. 290
EXPOSITION : ROBERT FRANK, SIDELINES — P. 22
SIMINDOKHT DEHGHANI Née en 1970 à Ispahan, Iran. Vit et travaille à Téhéran, Iran.
WILLIAM A. EWING
LINDE B. LEHTINEN
Simindokht Dehghani est traductrice, collectionneuse d’art et commissaire d’exposition. En 2015, elle a fondé l’Ag Galerie. Elle a obtenu un master en histoire de l’art et en critique d’art à l’University of California San Diego.
Né en 1944, Montréal, Canada. Vit et travaille à Londres, Royaume-Uni.
Née en 1978 à Cincinnati, États-Unis. Vit et travaille à San Francisco, États-Unis.
William Ewing a été directeur du musée de l’Élysée, à Lausanne (Suisse), de 1996 à 2010. Il est commissaire pour la Foundation for the Exhibition of Photography, à Minneapolis (États-Unis) et pour la Fondation Carène (Suisse). Il a entre autres collaboré à des expositions au MoMA (New York), au centre Georges-Pompidou (Paris), à la Serpentine Gallery (Londres), au Museum Folkwang (Essen). Ses récentes publications portent sur Edward Burtynsky et William Wegman.
Linde B. Lehtinen est conservatrice adjointe de la photographie au San Francisco Museum of Modern Art (SFMOMA). Elle a précédemment travaillé pour plusieurs musées dans les domaines de l’éducation et de la conservation, parmi lesquels l’Art Institute of Chicago, le musée Guggenheim, le J. Paul Getty Museum, le Getty Research Institute et le Skirball Cultural Center. Ses recherches et son travail de commissaire vont de la culture de la publicité de masse durant l’entre-deux-guerres à la photographie conceptuelle. Elle a publié plusieurs articles et donné des conférences sur l’histoire de la photographie. Elle est diplômée en histoire de l’art de l’université de Chicago et titulaire d’un master et d’un doctorat de l’université du Wisconsin à Madison.
EXPOSITION : ALI MOBASSER, LES FRAGMENTS DU CŒUR BRISÉ DE MON GRAND-PÈRE — P. 224
EXPOSITION : WILLIAM WEGMAN, ÊTRE HUMAIN — P. 164
EXPOSITION : THE TRAIN, LE DERNIER VOYAGE DE ROBERT F. KENNEDY, PAUL FUSCO, REIN JELLE TERPSTRA & PHILIPPE PARRENO — P. 76
DANIEL LESMES
DOMINIQUE PAÏNI
RAMON PEZ
Né en 1973 à Madrid, Espagne. Vit et travaille à Madrid.
Vit et travaille à Paris, France.
Né en 1975 à Udine, Italie. Vit et travaille entre Barcelone, Espagne, et Mexico, Mexique.
Daniel Lesmes est docteur en histoire de l’art et ancien pensionnaire de l’Académie d’Espagne à Rome. Il a complété sa formation par des études en droit et philosophie à l’université Complutense de Madrid où il enseigne depuis 2014. Il est l’auteur de plusieurs articles et essais dédiés à l’art et à la pensée esthétique et politique parmi lesquels Aburrimiento y capitalismo en la escena revolucionaria (Ennui et capitalisme sur la scène révolutionnaire) aux éditions Pre-Textos, 2018. Il est actuellement président et commissaire de Cruce, un espace de référence sur la scène artistique indépendante de Madrid. EXPOSITION : AURORE VALADE, RÉVOLTES INTIMES — P. 240
CHRISTOPHER McCALL Vit et travaille à San Francisco, États-Unis.
Christopher McCall est le directeur de Pier 24 Photography à San Francisco, l’un des plus grands espaces d’exposition dédié à la photographie. En 2002, il a obtenu un master en photographie du California College of the Arts, où il a suivi les cours de Jim Goldberg et de Larry Sultan. Après avoir enseigné pendant sept ans, il rejoint Pier 24 Photography en 2009 en tant que directeur fondateur, participant à l’élaboration des missions de l’organisation et de ses principes de fonctionnement. Depuis l’ouverture de Pier 24, Christopher McCall a supervisé de nombreuses expositions et est à l’origine de la création du Larry Sultan Visiting Artist Program, en collaboration avec le San Francisco Museum of Modern Art et le California College of the Arts. EXPOSITION : PAUL GRAHAM, LA BLANCHEUR DE LA BALEINE — P. 42
L’essentiel de la vie professionnelle de Dominique Païni a été consacré à la diffusion de la culture cinématographique et ses relations avec les autres arts. En 1991, il est nommé directeur de la Cinémathèque française, puis a été appelé à la direction du centre Georges-Pompidou. Parallèlement, il a été le commissaire, en France et en Amérique du Nord, d’expositions d’envergure internationale telles que Hitchcock et les arts (2001) ; Jean Cocteau, sur le fil du siècle (2003) ; Voyage(s) en utopie de Jean-Luc Godard (2006). Il est aussi l’auteur de livres de référence dans le domaine des relations entre le cinéma et les autres arts. EXPOSITION : GODARD-PICASSO-COLLAGE(S) — P. 188
Ramon Pez est directeur artistique et commissaire d’exposition, spécialiste des arts visuels et du design. Il est engagé dans des projets où les récits et les structures narratives se mêlent à différents médias. Parmi ses projets récents, on peut citer Libyan Sugar (Michael Christopher Brown, Twin Palms Publisher, 2016), The New Colonists (Monica Alcazar-Duarte, Photographer’s Gallery, 2018), Une histoire de la misogynie. Sur l’avortement (Laia Abril, Rencontres d’Arles, 2016), Ponte City (Mikhael Subotzky, Patrick Waterhouse, Steidl, 2014), et la direction artistique de COLORS Magazine. EXPOSITION : MICHAEL CHRISTOPHER BROWN, YO SOY FIDEL — P. 148
YANN PERREAU Né en 1977 à Paris, France. Vit et travaille entre Paris, Istanbul et Los Angeles.
Yann Perreau est écrivain et commissaire d’exposition. Il a ouvert une galerie dans le sud de la Californie (Here is Elsewhere) et organisé des expositions pour des musées et des galeries un peu partout dans le monde. Il écrit entre autres pour artpress, Les Inrockuptibles, et Vanity Fair, et est rédacteur en chef de Postapmag. Ces dernières années, il a tout particulièrement travaillé avec des artistes originaires de Turquie, qu’il a aussi bien exposés à Paris qu’à Ankara, Genève ou Los Angeles. EXPOSITION : UNE COLONNE DE FUMÉE, REGARD SUR LA SCÈNE CONTEMPORAINE TURQUE — P. 130
ANNA PLANAS ET PIERRE HOURQUET Née en 1980 à Barcelone, Espagne. Vit et travaille à Paris, France. Né en 1974 à Hagetmau, France. Vit et travaille à Paris, France.
Ensemble, ils fondent Temple en 2013 à Paris, un espace expérimental dédié à la présentation des travaux d’une nouvelle génération d’artistes français et internationaux. Temple recentre désormais son activité autour de la conception d’expositions et la création éditoriale dans les domaines de la photographie et des mixed medias au travers de collaborations avec des institutions et des artistes internationaux. Parmi leurs récents projets, les expositions The Hobbyist aux Rencontres d’Arles et au Fotomuseum Winterthur (2017), Blank Paper, Histoires du présent immédiat aux Rencontres d’Arles (2017), le catalogue d’exposition Magnum Analog Recovery (Le BAL, 2017), ou encore Provoke (Steidl, 2016). EXPOSITION : THE HOBBYIST, EN QUÊTE DE PASSION — P. 118
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MICHEL POIVERT
ESTELLE ROUQUETTE
THOMAS SAUVIN
Né en 1965 à Toulon, France. Vit et travaille à Paris, France.
Née en 1960 à Montpellier, France. Vit et travaille à Arles, France.
Né en 1983 à Paris, France. Vit et travaille entre Paris et Pékin, Chine.
Professeur d’histoire de l’art à l’université Paris I Panthéon Sorbonne, Michel Poivert est également critique et commissaire d’expositions. Il est l’auteur de La Photographie contemporaine (Flammarion, 2010), Brève histoire de la photographie (Hazan, 2015), Les Peintres photographes (Mazenod, 2017). Il a organisé les expositions La Région humaine (MAC de Lyon, 2006), L’Événement, les images comme acteurs de l’histoire (Jeu de Paume, Paris, 2007), Gilles Caron, le conflit intérieur (musée de l’Élysée, Lausanne, 2013), Nadar, la Norme et le Caprice (Multimedia Art Museum, Moscou, 2015), Gilles Caron Paris 1968 (Hôtel de Ville de Paris, 2018).
Estelle Rouquette est docteure en histoire de l’art et archéologie. Directrice adjointe du Parc naturel régional de Camargue, elle coordonne les missions culture, patrimoine, architecture, paysage, énergie, sensibilisation et éducation à l’environnement et dirige le musée de la Camargue. Elle a travaillé pour le conseil départemental des Bouches-du-Rhône, de 1991 à 2006 au Museon Arlaten, puis, de 2006 à 2008 au domaine départemental du château d’Avignon. Son parcours, placé sous le signe de l’interdisciplinarité et des échanges, tisse des relations fertiles entre patrimoine, environnement et création contemporaine.
Spécialiste en photographie contemporaine chinoise, il a sillonné la Chine pendant plus de dix ans pour rassembler une vaste collection pour les archives anglaises Archive of Modern Conflict. Également intéressé par la photographie vernaculaire, il récolte depuis 2009 des négatifs abandonnés dans une zone de recyclage au nord de Pékin. En perpétuelle évolution et riche de plus d’un demi-million de clichés anonymes, ses archives Beijing Silvermine rayonnent au travers de multiples expositions, collaborations et publications.
EXPOSITION : LAURA HENNO, RÉDEMPTION — P. 58
EXPOSITION : PARADISIAQUE ! DE FOS-SUR-MER À LA GRANDE MOTTE, ENTRE RÊVES ET BÉTON — P. 86
EXPOSITION : FENG LI, NUIT BLANCHE — P. 236
PHILIPPE SÉCLIER Né en 1958 à Villeneuve-Saint-Georges, France. Vit et travaille à Paris, France.
MARTA PONSA Née à Barcelone, Espagne. Vit et travaille à Paris, France.
Historienne de l’art, Marta Ponsa est responsable des projets artistiques et de l’action culturelle au sein du Jeu de Paume où elle organise des programmations de cinéma, des conférences et des performances. Par ailleurs commissaire d’exposition, elle a réalisé des projets sur la photographie européenne des années 1920-1950 et sur la vidéo et les arts visuels et numériques. Elle intervient régulièrement dans des institutions dédiées à l’image et à la création contemporaine comme Photo España à Madrid, FotoFest à Houston, la fondation La Caixa de Barcelone, Oberhausen Film festival, CPH:DOX à Copenhague ainsi que dans des écoles de photographie et design comme Eina et l’université Pompeu Fabra de Barcelone et l’École supérieure de photographie de Vevey, Suisse. EXPOSITION : PAULIEN OLTHETEN, LA DÉFENSE, LE REGARD QUI S’ESSAYE — P. 228
MICHAEL SARGEANT Né en 1989 à Ashford, Royaume-Uni. Vit et travaille à Londres, Royaume-Uni.
Michael Sargeant est producteur et commissaire d’exposition. Il travaille actuellement chez Magnum Photos. Il est aussi commissaire d’exposition associé au FORMAT International Photography Festival, la plus grande biennale de photographie contemporaine du Royaume‑Uni, ainsi que dans les médias associés à l’événement, au sein desquels il produit et organise régulièrement et de manière indépendante ses propres projets. Il travaille avec des artistes émergents, les aidant à développer leur pratique dans des résidences artistiques, et grâce à des bourses et des expositions. EXPOSITION : MONICA ALCAZAR-DUARTE, ASCENSION — P. 200
Ancien journaliste, Philippe Séclier collabore avec Raymond Depardon depuis plusieurs années. Après avoir notamment publié deux ouvrages de photographie, Hôtel Puerto (2001) puis La Longue Route de sable (2005), et réalisé deux films documentaires, l’un consacré à Marc Riboud (2004), Instants d’année, et le second au livre de Robert Frank, Les Américains (2009). Il a été co-commissaire, avec l’éditeur Xavier Barral, de l’exposition Autophoto, à la fondation Cartier pour l’art contemporain (Paris) en 2017. EXPOSITION : RAYMOND DEPARDON, DEPARDON USA, 1968-1999 — P. 32
THOMAS SEELIG
ÉRIC SOYER
SONIA VOSS
Né en 1964, à Cologne, Allemagne. Vit et travaille à Winthertour, Suisse.
Né à Roanne, France. Vit et travaille à Paris, France.
Née en 1978, à Paris, France. Vit et travaille à Berlin, Allemagne.
Thomas Seelig a étudié la communication visuelle à la Fachhochschule Bielefeld, avant de suivre un programme de formation au commissariat d’exposition à la Jan van Eyck Academie, à Maastricht, au Pays‑Bas. Il a rejoint l’équipe du Fotomuseum Winterthur en 2003 en tant que conservateur/ commissaire d’exposition et l’a codirigé de 2013 à 2017. Il a organisé de nombreuses expositions thématiques, dont L’Extase des choses (2004), Recherche et Invention (2007), Karaoké (2009), ou encore Béton – Architecture et Photographie (2013), ainsi que The Hobbyist (2017). Il a organisé les expositions monographiques de Sergey Bratkov, James Welling, Yann Mingard, Taiyo Onorato & Nico Krebs, ainsi que des rétrospectives de Mark Morrisroe et de Balthasar Burkhard.
Éric Soyer est un créateur de lumières et un scénographe de théâtre. Formé à l’École Boulle dans la section « expression visuelle en architecture intérieure », il participe aux processus d’écriture scénique avec de multiples créateurs, metteurs en scène, chorégraphes et compositeurs, sur les scènes européennes. Il entame une collaboration avec l’écrivain et metteur en scène Joël Pommerat en 1997, qui se poursuit aujourd’hui autour de la création d’un répertoire de 20 spectacles de la compagnie.
Sonia Voss est commissaire d’exposition. Elle a dernièrement présenté Sophie Calle et Serena Carone : Beau doublé, Monsieur le marquis ! au musée de la Chasse et de la Nature, Paris (2017-2018), Sharunas Bartas. Few of Them au Passage de Retz, Paris et à l’Association des photographes lituaniens, Vilnius (2016-2017), George Shiras. L’Intérieur de la nuit au musée de la Chasse et de la Nature (2015‑2016). Elle a par ailleurs accompagné le projet Mobile Churches d’Anton Roland Laub. Autres projets récents : Josef Koudelka, Invasion/Exiles/Wall (C/O Berlin, avec Xavier Barral), Thibault Brunet, Isabelle Le Minh. Déjà vu (Kehrer Galerie, Berlin), direction d’ouvrages chez Xavier Barral, Filigranes et Kehrer Verlag.
EXPOSITION : THE HOBBYIST, EN QUÊTE DE PASSION — P. 118
EXPOSITION : CHRISTOPHE LOISEAU, DROIT À L’IMAGE — P. 152
SAM STOURDZÉ
EXPOSITION : ANTON ROLAND LAUB, MOBILE CHURCHES — P. 220
Né en 1973 à Paris, France. Vit et travaille entre Arles et Paris, France.
ANNA SHPAKOVA Née en 1974 à Vitebsk, Biélorussie. Vit et travaille à Moscou, Russie.
Anna Shpakova est spécialiste indépendante en photographie et productrice culturelle. Elle a été directrice de la photographie de plusieurs magazines majeurs en Russie, ainsi que commissaire d’exposition en Russie et à l’étranger. Experte en photographie soviétique, elle a participé à l’étude visuelle de la photographie émergente dans les pays postsoviétiques. EXPOSITION : GROZNY, NEUF VILLES — P. 124
Ancien pensionnaire de la Villa Médicis, Sam Stourdzé est directeur des Rencontres d’Arles depuis 2014, après avoir dirigé le musée de l’Élysée à Lausanne. Spécialiste des images, il poursuit ses recherches sur leurs contextes de production, de diffusion et de réception. EXPOSITIONS : TAYSIR BATNIJI, GAZA TO AMERICA, HOME AWAY FROM HOME — P. 50 ; RENÉ BURRI, LES PYRAMIDES IMAGINAIRES — P. 158 ; ANN RAY, LES INACHEVÉS – LEE McQUEEN — P. 174 ; JANE EVELYN ATWOOD & JOAN COLOM, ESPACE PUBLIC — P. 182
DUNCAN WOOLDRIDGE Né en 1981 à Hitchin, Royaume-Uni. Vit et travaille à Londres, Royaume-Uni.
Duncan Wooldridge est artiste et écrivain. Ses textes explorent les pratiques expérimentales dans les domaines de la photographie et des beaux-arts. Il écrit pour Artforum, Art Monthly, Elephant et 1000 Words Magazine. Il a été le commissaire de plusieurs expositions, parmi lesquelles Anti-Photography à la Focal Point Gallery à Southend, Royaume-Uni, en 2011, et Not Black and White en 2015, une exposition sur le travail de l’artiste conceptuel John Hilliard pour laquelle il a également édité un livre. Il est directeur du cours de photographie au Camberwell College of Arts de l’université de Arts de Londres. EXPOSITION : CHRISTTO & ANDREW, PURGATOIRE CRYPTÉ — P. 204
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AMERICA GREAT AGAIN! Parce que l’Amérique doit aussi son image aux regards étrangers ! De Robert Frank à Laura Henno, soixante ans de chroniques américaines.
ROBERT FRANK
TAYSIR BATNIJI
Soixante ans après Les Américains, une sélection d’images mythiques et d’autres quasi inconnues du plus américain des photographes suisses.
De Gaza aux USA : le sentiment d’être chez soi, ailleurs, partagé par Taysir Batniji et sa famille exilée.
SIDELINES
GAZA TO AMERICA, HOME AWAY FROM HOME
RAYMOND DEPARDON
LAURA HENNO
Événements historiques ou voyage à travers l’Ouest américain, Depardon nous livre un corpus américain de 75 photos, dont de nombreuses inédites.
En immersion totale à Slab City, Laura Henno nous fait découvrir ce campement emblématique de marginaux dans le désert californien.
DEPARDON USA, 1968-1999
RÉDEMPTION
PAUL GRAHAM
LA BLANCHEUR DE LA BALEINE Vagabondage à travers l’Amérique et chroniques de ses divisions socio‑économiques, de l’accidentel et de l’énergie frénétique de ses villes.
Robert Frank, Arrêt de bus, Detroit, 1955. Collection Fotostiftung Schweiz, Winterthour. Don de l’artiste. —
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ROBERT FRANK SIDELINES
Robert Frank, qui fait partie des photographes les plus importants et les plus influents du monde, n’a jamais cessé de questionner et de réinventer l’image pho‑ tographique et d’explorer le potentiel narratif dont sont porteuses les séquences photographiques. Il y a soixante ans, en 1958, Robert Delpire publiait à Paris la pre‑ mière édition de son livre phare, Les Américains. Toutefois, il importe de préciser que cet ouvrage, qui marqua à tout jamais l’histoire de la photographie, ne fut pas le fruit d’un soudain éclair de génie. Même si Robert Frank devint photographe plus ou moins par hasard, ce n’est qu’après une formation professionnelle auprès de photographes extraordinaires, après un énorme travail, et avec beaucoup d’intui‑ tion et de persévérance, que la réalisation de ce livre fut possible.
Commissaire de l’exposition : Martin Gasser. Exposition produite par la Fotostiftung Schweiz en partenariat avec Les Rencontres d’Arles. Publication : Les Américains (nouvelle édition), Delpire, 2018. Les tirages, pour la plupart d’époque, proviennent tous des collections de la Fotostiftung Schweiz et du Fotomuseum Winterthur. Parallèlement à l’exposition, le documentaire Robert Frank, l’Amérique dans le viseur, Don’t Blink réalisé par Laura Israel, produit par Assemblage Films en association avec ARTE France, est projeté à l’espace Van Gogh. Avec le soutien de la Confédération suisse, d’Olympus et d’ARTE. Exposition présentée à l’espace Van Gogh.
L’exposition Sidelines retrace dans une première partie l’évolution du style de l’artiste ainsi que sa quête sans compromis d’une vérité subjective avant 1958. Elle s’ouvre sur des photographies s’inscrivant dans la tradition des célèbres pho‑ tographes suisses Gotthard Schuh et Jakob Tuggener – deux artistes que Frank admira tout au long de sa vie – , puis continue avec un reportage sur une assemblée cantonale dans la campagne suisse qui révèle l’intérêt qu’eut dès le départ Robert Frank pour les manifestations politiques, ainsi que le point de vue si particulier qu’il adopta sur ces dernières. L’exposition propose ensuite une vaste sélection des pho‑ tographies lyriques que Frank prit dans toute l’Europe avant son premier séjour à New York, et qu’il rassembla dans une maquette de livre intitulée Black White and Things (1952), avant de s’achever sur un ensemble d’images prises avec un Leica petit format lors d’un voyage en Amérique du Sud qui montrent qu’il était à l’époque sur le point de se libérer défi‑ nitivement de l’ensemble des conventions photographiques. La seconde partie de l’exposition se concentre, elle, sur des images jusqu’ici quasiment inconnues du grand public, réalisées pendant la première moitié des années 1950, alors que Frank sillonnait les États-Unis pour Les Américains grâce à une bourse Guggenheim. Elles sont res‑ tées non publiées pour des raisons édito‑ Portrait de Martin Gasser : Gaëtan Bally/Keystone. riales, et sont maintenant remises dans leur contexte originel grâce à une sélection des photographies les plus classiques des Américains, ce livre qui bouleversa le monde de la photographie lorsqu’il fut republié à New York, sous le titre The Americans, en 1959.
ROBERT FRANK Né en 1924 à Zurich, Suisse. Vit et travaille à New York, États-Unis.
Robert Frank a commencé sa carrière pendant la Seconde Guerre mondiale, en Suisse. Après s’être installé à New York en 1947, il travailla brièvement pour le Harper’s Bazaar, avant de consacrer les années suivantes à voyager en Europe et en Amérique du Sud. À son retour aux États-Unis, en 1953, il entreprit un road trip épique qui débouchera sur un livre de photographie révolutionnaire, Les Américains (1958). En 1959, Frank se lança dans une nouvelle carrière de réalisateur, et fit des films mélangeant fiction et réalité. Au début des années 1970, il revint à la photographie et commença à créer des photomontages complexes, annotés de ses propres commentaires, de plus en plus autobiographiques. Ces œuvres ont définitivement établi Robert Frank comme l’un des artistes visuels les plus innovants du XXe siècle. Portrait de Robert Frank : Gotthard Schuh, 1957. Avec l’aimable autorisation de Fotostiftung Schweiz.
Martin Gasser
Arbre et chaise, Paris, 1949. Collection Fotostiftung Schweiz, Winterthour. Propriété de la Confédération suisse, Office fédéral de la culture, Berne. —
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— Londres, 1951. Archives d’Arnold Kübler Collection Fotostiftung Schweiz, Winterthour. Paris, 1949. Collection Fotostiftung Schweiz, Winterthour. Propriété de la Confédération suisse, Office fédéral de la culture, Berne.
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28 — New York City, 1951‑1955. New York City, 1948. Collection Fotostiftung Schweiz, Winterthour. Don de l’artiste.
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Bal de bienfaisance, New York, 1955. Collection Fotostiftung Schweiz, Winterthour. Propriété de la Confédération suisse, Office fédéral de la culture, Berne. Gallup, NouveauMexique, 1955. Collection Fotostiftung Schweiz, Winterthour. Propriété de la Confédération Suisse, Office fédéral de la culture, Berne.
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32 — Valence, 1952. Collection Fotostiftung Schweiz, Winterthour. Propriété de la Confédération suisse, Office fédéral de la culture, Berne.
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RAYMOND DEPARDON
Commissaires de l’exposition : Philippe Séclier et Sam Stourdzé. Publication : Depardon USA, éditions Xavier Barral, 2018. Tirages réalisés par Patrick Toussaint, Les Crozets. Encadrements réalisés par Circad, Paris.
DEPARDON USA, 1968 – 1999
Exposition présentée à l’espace Van Gogh.
Né en 1942, Raymond Depardon appartient à cette génération qui a vu les États‑Unis sauver l’Europe et propager un nouveau modèle culturel après la Seconde Guerre mondiale. C’est en 1968, à Chicago, Illinois, qu’il effectue son premier reportage outre-Atlantique. Il couvre la Convention nationale démocrate et une manifesta‑ tion contre la guerre du Viêt Nam. Quelques semaines plus tard, il est le seul pho‑ tographe français à suivre dans sa campagne électorale Richard Nixon, candidat investi par les Républicains qui deviendra le 37e président des États-Unis. Avec la concurrence grandissante de la télévision, le photojournalisme traverse, au cours des années 1970/1980, une crise sans précédent. Raymond Depardon, qui a fondé l’agence Gamma en 1966 et rejoint Magnum Photos en 1978, le mesure mieux que quiconque. Les États-Unis vont constituer, pour lui, une forme d’échap‑ pée. Au cours de l’hiver 1980/1981, il débarque à New York, découvre la liberté des photographes américains de la nouvelle génération, à l’opposé de ceux de la vieille Europe qui donnent encore le sentiment d’être enfermés RAYMOND DEPARDON dans un humanisme romantique ou poétique. Il commence ainsi à tourner le dos aux contraintes et aux impératifs de la Né en 1942 à Villefranche-sur-Saône, France. Vit et travaille à Clamart, France. presse. Durant l’été 1981, du 6 juillet au 12 août, Raymond Depardon envoie de New York une photo et une légende par jour à Libération. Il apprend à regarder sans courir après des histoires. Il redevient un individu qui vit, qui s’ennuie, qui affiche ses maladresses et ses frustrations, et qui parle de lui à la pre‑ mière personne. Cette Correspondance newyorkaise marque, avec ses images hors-champ et ses Portrait de Philippe Séclier : LP/Olivier Corsan. courts textes décalés, un Portrait de Sam Stourdzé : Stéphane Lavoué. tournant décisif dans son parcours photographique.
Raymond Depardon a réalisé 21 longs métrages et publié plus de 60 livres. Fils cadet d’une famille de cultivateurs, il photographie dès l’âge de 12 ans la ferme de ses parents. En 1958, il s’installe à Paris et intègre l’agence Dalmas comme reporter, avant de cofonder Gamma en 1966. Il est membre de l’agence Magnum depuis 1978. Il entreprend en 1998 un long travail photographique et cinématographique consacré au monde rural français. Il obtient le prix Louis-Delluc avec La Vie moderne en 2008. En 2011, il expose à la BnF son travail de quatre années sur les routes intitulé La France de Raymond Depardon. En 2013, l’exposition Un moment si doux est présentée au Grand Palais, à Paris, et en 2014 au Mucem, à Marseille. Son dernier film, 12 jours, est sorti en salle fin 2017. Portrait de Raymond Depardon : Raymond Depardon/Magnum Photos.
En 1982, Raymond Depardon sillonne l’ouest des ÉtatsUnis, du Nouveau-Mexique à la Californie en passant par le Colorado et le Nevada. Pour la seconde fois, c’est aux ÉtatsUnis qu’il fugue et trouve sa ligne de fuite avec des images davantage distanciées et irrésolues. Il attendra 1999 pour se confronter encore à l’Amérique et opérer une nouvelle remise en question. Un mot-clef depuis quelque temps hante son esprit : errance. Contrevenant à toutes les règles de la photogra‑ phie de paysage, il choisit un format en hauteur. Au Montana et au Dakota du Sud, Raymond Depardon crée une illusion de cadre pour mieux s’en échapper. Il y trouve le détachement et la bonne distance, l’unité de regard et de positionnement. L’Amérique des grands espaces comme celle des villes infiniment géométrisées est le lieu par excellence des libérations. Pour la première fois, l’exposition Depardon USA, 1968-1999 rassemble 76 photographies dont de nombreuses inédites. Philippe Séclier
White Sands, Nouveau Mexique, 1982. Avec l’aimable autorisation de Raymond Depardon/ Magnum Photos [pour toutes les photographies]. —
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Universal Studio, Los Angeles, Californie, 1982. —
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— Le Strip, Las Vegas, Nevada, 1982.
Manhattan, New York, 1981. —
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— Manhattan, New York, 1981.
Manhattan, New York, 1981. —
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— Denver, Colorado, 1982.
Downtown, Los Angeles, Californie, 1982. —
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— Manhattan, New York, 1981.
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PAUL GRAHAM
LA BLANCHEUR DE LA BALEINE
Commissaire de l’exposition : Christopher McCall. Exposition produite par Pier 24 Photography. Publication : The Whiteness of the Whale, Mack, 2015. Exposition présentée à l’église des Frères-Prêcheurs.
La Blancheur de la baleine rassemble trois séries de travaux réalisés aux États-Unis entre 1998 et 2011 : American Night [Nuit américaine] (1998-2002), a shimmer of possibility [un scintillement de possibilité] (2004-2006) et The Present [Le Présent] (2009-2011). Ces trois séries de travaux fonctionnent comme une trilogie informelle et sont reliées entre elles par leur sujet commun mais également par les problèmes sous-jacents abordés, tels que les inégalités sociales et raciales, la texture du quo‑ tidien et la nature de la vision, de la perception et de la photographie elle-même. L’immersion dans le paysage et parmi le peuple américain a incité Graham à inter‑ roger plus étroitement encore le rôle joué par les acuités et les « faillibilités » de la vision dans nos perceptions des conditions socio-économiques de ce pays. En tant que première série produite aux États-Unis, American Night chronique les impres‑ sions initiales de Graham concernant ce pays et ses divisions. À travers la combi‑ naison d’images surexposées quasi invisibles et de photographies en couleurs, ce travail présente des vues contrastées suggérant le fossé entre les classes, tacite, mais omniprésent, au sein de l’Amérique contemporaine. La série a shimmer of possibility est le résultat d’un voyage et d’un vagabondage à travers l’Amérique de tous les jours. Plutôt que de rechercher à tout prix l’image décisive, Graham adopte le processus hésitant qui consiste à voir et à reconnaître. Se déployant comme une épopée de l’insignifiant et de l’accidentel, ses séquences de photographies recouvrent les intervalles de temps et d’espace et l’entrecroise‑ ment de leurs fils narratifs. Leurs digressions et les changements de scène créent des espaces originaux et un sens global du pays, et reflètent ses PAUL GRAHAM divisions et ses oppositions sociales qui épousent les fluctua‑ tions imprévisibles de la vie. Né en 1956 au Royaume-Uni. The Present rappelle la tradition de la photographie de rue new-yorkaise et saisit l’énergie frénétique de Manhattan et les déplacements constants de l’attention, dirigée tantôt vers les gens, tantôt vers les lieux de la turbulente scène urbaine. En regroupant les photos par deux ou trois, Paul Graham mime la fluidité de la conscience urbaine en ajus‑ tant la mise au point de son appareil photo à travers de brèves fractions de temps. Dans The Present, la tragédie, la comédie, la dignité et la tristesse sont toutes tissées sur la même trame de la vie dans l’inévi‑ table condition urbaine.
Vit et travaille à New York, États-Unis.
En 1981, Paul Graham achève son premier travail reconnu en photographiant la vie de l’une des artères principales d’Angleterre. Composée de photographies couleurs, sa série s’intitule A1: The Great North Road. À la fin des années 1970 et au début des années 1980, alors que la photographie britannique est dominée par le traditionnel documentaire social en noir et blanc, son usage de la couleur révolutionne le genre. L’œuvre de Graham a fait l’objet de plus de 80 expositions monographiques à travers le monde. Il a remporté de nombreux prix et distinctions, parmi lesquels le Deutsche Börse Photography Prize 2009 et le Hasselblad Foundation International Award 2012, considéré comme la plus haute distinction en photographie. Portrait de Paul Graham : Estefania Meana.
Portrait de Christopher McCall : avec son aimable autorisation.
8e Avenue et 42e Rue, 17 août 2010, 11 h 23 mn 03 s, série The Present [Le Présent], 2010. Avec l’aimable autorisation de Pace/ MacGill Gallery, New York ; carlier | gebauer, Berlin ; Anthony Reynolds Gallery, Londres [pour toutes les photographies]. —
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46 — La Nouvelle-Orléans, série a shimmer of possibility [un scintillement de possibilité], 2003‑2006.
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48 — Femme assise sur un trottoir, New York, série American Night [Nuit américaine], 2002 (#38). Homme marchant avec des sacs bleus, Augusta, série American Night [Nuit américaine], 2002 (#60).
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La Nouvelle-Orléans, série a shimmer of possibility [un scintillement de possibilité], 2003‑2006.
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TAYSIR BATNIJI
Commissaire de l’exposition : Sam Stourdzé. Publication : Home Away From Home, Aperture, 2018. Tirages et encadrements réalisés par Après Midi Lab, Paris.
GAZA TO AMERICA, HOME AWAY FROM HOME Dans le travail de Taysir Batniji, artiste palestinien né à Gaza peu avant la guerre de 1967 et l’occupation israélienne, l’impermanence et l’itinérance, contraintes ou choisies, vécues seul ou à plusieurs, sont un prérequis à la liberté. Au confort et à l’immuabilité du home (sweet home), Taysir Batniji, s’appliquant à élaborer une œuvre en perpétuel devenir, oppose le mobil-home.
Home Away From Home a été réalisée dans le cadre du programme Immersion, une commande photographique franco-américaine de la Fondation d’entreprise Hermès avec la complicité d’Aperture Foundation. Exposition présentée à la chapelle Saint-Martin du Méjan.
Le projet central de l’exposition proposée aux Rencontres d’Arles, Home Away From Home, a été réalisé en 2017 dans le cadre du programme Immersion de la Fondation d’entreprise Hermès avec l’Aperture Foundation. L’objectif : retracer le parcours de cousins palestiniens immigrés aux États-Unis à compter des années 1960, ère d’immigration économique. À travers plusieurs séries de photographies, 7 vidéos et 22 dessins, Taysir Batniji tente de saisir la discontinuité temporelle et spa‑ tiale, les points de rupture mais aussi de fusion entre une identité acquise, dont on se dépossède tout en s’y attachant, et une identité recomposée. Ce projet américain est présenté parallèlement à une rétrospective sélective d’œuvres produites entre 1999 et 2012 qui, pour la plupart, questionnent tant le médium que l’image elle-même, l’information qu’elle contient, sa signification. L’artiste crée un décalage entre des modes de représentation ultraréférencés, bien connus du public, et des sujets graves, propres au reportage de guerre, proposant ainsi une lecture alternative, distanciée, subjective de l’actua‑ TAYSIR BATNIJI lité (Watchtowers, 2008 et GH0809, 2010). Taysir Batniji tend à brouiller les pistes entre visible et invisible, apparition et disparition : ainsi l’hommage fragile et poignant To my Brother (2012), série de 60 gravures réalisées à la main d’après des photographies tirées de l’album de mariage de son frère, tué en 1987 par l’armée israélienne. La série Pères (2006) représente un tout autre mémorial. À tra‑ vers ces mises en abyme prises dans des lieux de commerce et de travail à Gaza, il est question de généalogie, de dispa‑ rition, de transmission. Là encore, les frontières entre sphère privée et publique, histoire individuelle et collective, dedans et dehors, sont poreuses. Gaza journal intime #3 (1999-2006), enfin, est une série de photographies plus « impressionnistes », captées à l’occa‑ sion de séjours à Gaza, constituant une archive personnelle. Taysir Batniji dit d’ailleurs d’elles : « Plus le temps passe, plus la perspective d’un retour au pays semble s’éloigner et plus ces photos revêtent une importance colossale pour moi. Ces images constituent ma mémoire. »
Né en 1966 à Gaza, Palestine. Vit et travaille à Paris, France.
Taysir Batniji a étudié l’art à l’université nationale An-Najah de Naplouse, avant de rejoindre l’ENSA de Bourges en 1995. Depuis, il vit et travaille entre la France et la Palestine où, dans cet entre-deux géographique et culturel, il développe une pratique artistique pluridisciplinaire, dont l’image, photo et vidéo, est au centre depuis 2000. Il puise son inspiration dans son parcours biographique, mais aussi dans l’actualité et l’histoire, proposant un regard poétique, distancié, parfois grinçant, sur la réalité. Après sa première exposition personnelle à Paris en 2002, ses œuvres ont été largement exposées en Europe et dans le monde entier (Biennale de Venise ; Jeu de Paume, Paris ; MartinGropius-Bau, Berlin ; Kunsthalle, Vienne ; Witte de With, Rotterdam, V&A Museum, Londres…). Portrait de Taysir Batniji : Sophie Jaulmes.
Sophie Jaulmes Série Pères, 2006. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la galerie Sfeir‑Semler Beyrouth/ Hambourg [pour toutes les photographies]. —
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54 — GH0809 #2 (Gaza Houses 2008-2009). Maisons détruites durant l’attaque israélienne « Plomb durci » contre Gaza, fin 2008, début 2009, présentées à la manière d’une agence immobilière.
— Miradors israéliens en Cisjordanie, série Watchtowers, 2008.
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56 — Ahmed Batniji, à West Palm Beach (Floride), série Adam, 2017. Yasmine Batniji, à Newport Coast (Californie), série Adam, 2017.
— Dr Sobhi Batniji, à Laguna Niguel (Californie), série Mes cousins d’Amérique, 2017.
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Dr Kamal Batniji, à Newport Coast (Californie), série Mes cousins d’Amérique, 2017.
Les fils du Dr Akram Batniji, à Brea (Californie), série Mes cousins d’Amérique, 2017.
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LAURA HENNO RÉDEMPTION
Fidèle à son exploration d’une humanité déchue, dont elle révèle la capacité à incarner de grands récits, Laura Henno, dont les travaux ont notamment porté sur les migrants comoriens – son film Koropa a été plusieurs fois primé et sera présenté dans le cadre du Grand Arles Express au FRAC PACA à Marseille –, s’est immergée dans la cité perdue de Slab City au cœur du désert de Californie. Emblème d’une Amérique réduite à un campement mythique de marginaux, on y purge une vie de pionniers dont les rêves se seraient transformés en cauchemars. Installée avec sa chambre photographique, vivant dans sa caravane deux mois durant en 2017, Laura Henno rencontre, observe, échange pour briser les clichés et découvrir des personnages qui, pour certains, n’abandonnent pas l’idée d’un au-delà à défaut d’envisager un avenir.
Commissaire de l’exposition : Michel Poivert. Exposition coproduite par les Rencontres d’Arles et la galerie Les Filles du Calvaire (Paris) et le Bleu du ciel (Lyon), en partenariat avec le FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur. Tirages réalisés par Cadre en Seine Choi, Paris. Contrecollages réalisés par Atelier Deuxième Œil, Paris. Encadrements réalisés par Circad, Paris. Ce projet a bénéficié du Programme Hors les murs 2016 de l’Institut français. Avec le soutien de Spectre Productions. Exposition présentée à la commanderie Sainte-Luce.
Figures phares de cette communauté désœuvrée, le vieux pasteur et le jeune évan‑ géliste incarnent l’idée d’une rédemption possible. C’est alors une lumière chaude qui se répand sur Slab City, elle éclaire des êtres marqués et doux, une famille unie qui entretient l’espoir, une mère et sa fille qui entonnent les psaumes dans une chapelle de fortune sous l’immensité du ciel californien. Les plus jeunes, eux, se retrouvent chaque matin sur un slab (ces semelles de béton laissées par l’armée américaine) ; le long bus scolaire qui les emporte vers l’école incarne une issue possible. C’est dans ce monde où la rédemption repose sur des messages d’amour en apparence dérisoires que Laura Henno établit un dialogue avec toute l’histoire de la photographie américaine. N’hésitant pas à réaliser de véritable tributes aux photographes qui, depuis Dorothea Lange jusqu’à William LAURA HENNO Eggleston, ont bâti l’imaginaire visuel du Sud, la photographe Née en 1976 à Croix, France et cinéaste qui remportait en 2007 le Prix Découverte des Vit et travaille à Paris, France Rencontres d’Arles, revient dix ans plus Lauréate du prix Découverte des Rencontres d’Arles en 2007, Laura tard avec une œuvre toujours plus précise Henno développe une recherche croisée entre films et photographies. dans ses partis pris formels et ses enjeux Son travail a notamment été exposé à la biennale de Sharjah, au CPIF, au éthiques. Fotomuseum d’Helsinki. Son film Koropa a été primé dans de nombreux festivals internationaux. Portrait de Laura Henno : Anoushkashoot. Portrait de Michel Poivert : Laura Henno.
Revon et Michael, Slab City (États-Unis), 2017. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la galerie Les Filles du Calvaire [pour toutes les photographies]. —
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62 — Michael, Slab City (États-Unis), 2017. Le pasteur Dave en train de prêcher, Slab City (États-Unis), 2017.
— Mariane et Jack-Jack, Slab City (États-Unis), 2017. Revon et HeShe, Slab City (États-Unis), 2017.
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64 — La Caravane du marine, Slab City (États-Unis), 2017.
— Benjamin, Slab City (États-Unis), 2017.
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