let'smotiv Bordeaux n°12

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n째12 / septembre 2010 / GRATUIT

Bordeaux Cultures et tendances urbaines



Sommaire Let’smotiv - septembre 2010 #12

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News événement Les rendez-vous des Terres Neuves Reportage Les Kabul Dreams

© Achim Lippoth // © Olivier Blaise // © Mars Distribution

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Rencontre Ninja Tune 34 Musique Interpol, Brisa Roché, Dead to Me...

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Cinéma YSL-Pierre Bergé l'amour fou, Benda Bilili! Théâtre Cadences, Marius Portfolio Achim Lippoth "Enfantillages" Expositions Art et paysage

Chroniques Disques, livres, bd, jeux vidéo 84 Agenda concerts

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Guide Bars & restaurants 98 Billet d'humeur


Let'smotiv Bordeaux 31-33 rue Buhan - 33000 Bordeaux Tél : +33 556 52 09 95 - Fax : +33 556 52 12 98 redaction.bordeaux@letsmotiv.com Let’smotiv Bordeaux est édité par la S.a.r.l. PUB.L.I.C Membre du réseau Let’smotiv Magazines Directeur de l’édition : Cristian Tripard Rédaction : Marc Bertin - redaction.bordeaux@letsmotiv.com Graphiste : Anthony Michel - graphiste@regie-public.com Publicité : Vincent Filet - vincent@regie-public.com

Ont collaboré à ce n° : Thibault Allemand, Faustine Bigeast, Olivier Blaise, Iron Cobra®, Cécile Broqua, Audrey Chauveau, Florent Delval, Grégory Escouflaire, Guillaume Gwardeath™, Guillaume Jallut, Carole Lafontan, Justine Leuregans, Alex Masson, Raphaël Nieuwjaer, Clément Perrin, Nicolas Sergère Tavares Sousa, Nicolas Trespallé, Cyril Vergès, Olivia Volpi. Stagiaire PAO : Paul "Enter the Dragon" Dessenoix Couverture : Achim Lippoth

Let’smotiv est une publication d’Urban Press, www.urban-press.com 18 rue des Couteliers - 31000 Toulouse Tél : +33 561 14 03 28 - Fax : +33 561 14 25 22 - info@urban-press.com Directeur de la Publication : Laurent Buoro Directeur du Développement : Loïc Blanc

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En bref…

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Foire du trône Le Grand nulle part. Ces cabinets où l’on s’enferme, fuyant le regard des autres, cherchant à se faire oublier… Un lieu qu’on imagine difficilement devenir l’objet d’une exposition à ciel ouvert, au beau milieu de Paris. C’est pourtant l’idée brillante d’un syndicat de l’Assainissement parisien : offrir aux latrines du monde entier le droit de s’afficher fièrement. En pleine rue. Les 46 photos XXL placardées Bd de la Bastille réservent parfois des surprises. De taille : Ronis, Le Querrec, Doisneau, le Prince Charles. On vous laisse deviner qui est derrière ou devant l’objectif. ❥ Du 9.09 au 20.10, www.siaap.fr

Gloire locale Mardi 14 septembre, à 19h, vernissage de l’exposition Gimme Skelter, illustrations et objets insolites de Camille Lavaud. Jeune illustratrice bordelaise aux influences variées, elle s’empare des ornements trompeurs de l’enfance pour porter un regard railleur sur le monde contemporain. Cette exposition a lieu dans le cadre du lancement d’Oblique, revue bisannuelle, véritable objet graphique à tirage limité disponible à la Mauvaise Réputation ainsi qu’à Total Heaven. Oblique est également disponible en ligne sur le site de Docile, association de graphistes (concepteurs de la chose) de la Fabrique Pola, au prix dérisoire de 12€. ❥ www.docile.asso.fr

Télex

Vivre à crédit. L'expression est familière. Elle l'est moins quand on parle d'écologie. Pourtant, depuis le 21 août, nous avons explosé notre « budget écologique » pour l’année 2010 : eau, matières premières, on est à sec ! // 7h, ni plus ni moins, c'est ce qu'il nous faut passer dans les bras de Morphée pour ne pas augmenter nos risques cardio-vasculaires.


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Clic Clac Kodak™ ! Le 7e Marathon photo numérique de Bordeaux se déroule samedi 2 et dimanche 3 octobre. Les participants peuvent s’inscrire jusqu’au 26 septembre, dans la limite de 300 équipes de deux personnes, puis devront compléter la fiche d’inscription se trouvant à l’accueil du magasin Fnac Sainte Catherine et s’acquitter d’une participation de 10€ par équipe (8€ pour les adhérents). En tandem, munis de leur propre matériel photo numérique, les participants sillonnent la ville à la recherche de clichés illustrant les thématiques données. ❥ www.marathons-photo-fnac.com

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Rewind

Dunk

Après 6 tournées triomphales de La Nuit du Zapping (plus de 500 000 spectateurs), Solidarité Sida repart sur les routes avec une nouvelle formule qui déménage : Le Grand Zapping Show. 10 soirées exceptionnelles, gratuites et à la belle étoile pour faire reculer le sida. Le Grand Zapping Show sur écran géant, c’est 2 heures d’un concentré de tout ce que la télé a laissé passer plus ou moins volontairement ces 20 dernières années. Rendez-vous vendredi 24 septembre à Cenon, au Parc Palmer, dès 20h30 ! ❥ www.grandzappingshow.com

Les légendaires Harlem Globetrotters sont de retour en France et font escale lundi 11 octobre, à 20h, pour un show aussi spectaculaire qu’amusant à la Patinoire Mériadeck ! Depuis plus de 80 ans, les Harlem Globetrotters font frissonner de plaisir des millions de personnes aux quatre coins de la planète avec leurs smashes spectaculaires, leurs passes et dribbles fantastiques ou leurs jump-shoot surnaturels. Plus qu’une équipe, c’est une véritable institution, voire un mythe, dans le domaine du « Basket Show » ! ❥ www.harlemglobetrotters.com

Tous les derniers jeudis du mois, La Brasserie (64, rue Saint Rémi – 05 56 06 10 20) présente l’étonnant concept Shlag Hair Musik. Pendant que le coiffeur nomade Vincent Portal change les têtes avec postiches, perruques et autres chignons, le duo de DJs Twin Towers mélange des disques entre eux, de 19h à 2h ! Une autre idée du clubbing, une autre idée du passage chez le merlan.


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À couper le souffle ! Souffler dans le ballon peut vous sauver la vie, et pas uniquement au volant. Car si votre haleine peut révéler aux « képis » votre goût pour les apéritifs, elle permettra bientôt de détecter les cancers du poumon, du sein, des intestins ou de la prostate. C'est ce qu'ont découvert les chercheurs de l'Institut technologique israélien Technion. Une méthode simple, rapide, bon marché et à priori fiable, qui, si elle est validée par la communauté scientifique et médicale, rendra l'un des plus grands fléaux de notre époque aussi inoffensif qu'une légère cuite.

© Pierre & Alexandra Boulat

Qui suis-je ?

Libre expression

Gainsboug ? Lama ? Il est bien question de musique, mais vous n'y êtes pas. Serge est un tout nouveau bimestriel que vous devriez croiser dans les kiosques dès le 21 septembre. Il s’annonce comme chic et populaire, dédié à toute la chanson d’expression française, qu’elle soit rock, pop, électro, hip-hop ou chanson. Ce titre imaginé par Patrice Bardot (Tsugi) et Didier Varrod (France Inter, Electron libre) pourrait devenir l’étalon de référence de la presse spécialisée. Enquêtes approfondies, rencontres, reportages, portraits… le sommaire comme l’équipe semblent pour le moins alléchants. Affaire à suivre, donc. De près. ❥ www.myspace.com/sergemagazine

Cette année, Reporters sans frontières fête ses 25 ans au service de la défense de la liberté de la presse partout dans le monde. Afin de financer ses actions, l’association a développé, depuis 1992, l’édition d’albums de photographies. Soit trois numéros par an dont les recettes lui sont intégralement reversées et constituent pas moins de 50 % de son budget. Pierre & Alexandra Boulat, 100 photos pour la liberté de la presse paraît le 9 septembre, au prix unique de 9,90€, chez tous les marchands de journaux et dans les librairies, les magasins spécialisés (Fnac, Virgin ou Cultura). L’information est un droit. Ne l’oubliez jamais. ❥ www.rsf.org

Télex

Les 17 et 18 septembre, c’est l’événement mondial organisé dans plus de 140 villes : PARK(ing) Day invite citoyens, artistes et activistes à occuper une place de parking par la création temporaire d’espaces végétalisés et conviviaux. S’appuyant sur les réseaux sociaux numériques, un appel à mobilisation est lancé à grande échelle en France en lien avec le projet d’intervention artistique SmartCity dédié à la ville intelligente.



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Ligne de conduite Dieu qu’elle était belle ! Le regard bronze, les cheveux roux, des phéromones à vous faire rater l’arrêt de métro. Soudain, son téléphone sonne. Et là... le mythe s’effondre. La belle amazone a dégainé un Blackberry plutôt qu’un Iphone. Le site de rencontres anglais OkCupid est pourtant formel : les détenteurs d’Iphone sont définitivement plus tactiles que ceux qui possèdent des smartphones concurrents. À 30 ans, les iPhoneuses auraient en moyenne 12,3 partenaires sexuels, contre 8,8 pour les Blackberriennes. Suffit pas de garder la ligne.

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Le Tout en Un étudiant

Brûler les planches

L’Université de Bordeaux et le CROUS Bordeaux Aquitaine organisent, pour la 13e année consécutive, l’Espace Rentrée Étudiants. Jusqu’au vendredi 8 octobre, du lundi au vendredi, de 11h à 18h, dans des locaux de la résidence universitaire Victoire (rue Sauteyron). Soit Un concentré d’informations pour bien démarrer la rentrée (logements, santé, transports, jobs, sports, loisirs, culture et citoyenneté). Et chaque jeudi de septembre, de 15h à 17h, une collecte de sang est organisée par l’Établissement Français du Sang. ❥ www.espaceetudiant.net

Afin de constituer le groupe de cette année, l’école de théâtre de l’OCET (Talence), organise un stage de sélection samedi 25 et dimanche 26 septembre, de 10h à 16h, à l’Espace François Mauriac, avec Jérôme Batteux et Frédéric Kneip. Les candidats doivent se présenter en ayant préparé un monologue de théâtre de 20 lignes. Les 12 sélectionnés seront tenus de respecter les obligations inhérentes au cours de perfectionnement : présence aux répétitions et participation au stage des samedi 5 et dimanche 6 février 2011. ❥ www.ocet.fr

Télex

Les insectes sont nos amis, il faut les manger aussi... Marcel Dicke, prof. d'entomologie aux Pays Bas est catégorique : pour survivre à 9 milliards sur la Terre (2050), il faudra compter sur cette source de protéines. Qu'à cela ne tienne, on en absorberait déjà 500g/an... à notre insu dans la nourriture industrielle.



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La force du

slogan interview ¬ Marc Bertin Illustrations tirées des ateliers conduits par Jérôme Charbonnier, Jean-Marc Bretegnier et les élèves de l'ECV Bordeaux

À l’occasion des rendez-vous de Terres Neuves, dont le thème est cette année : « C’est quoi la contre-culture en 2010 ? », il semblait tout indiqué de s’entretenir avec Jérôme Charbonnier, graphiste bordelais associé depuis l’origine à cette manifestation citoyenne. Connu pour son travail dans la sphère culturelle locale, il poursuit son travail de réflexion autour de la place du message graphique dans l’espace public lors d’ateliers ouverts à tous, dont les résultats seront l’objet d’expositions. Qu’est-ce qui vous a poussé vers le graphisme ? Tout… À l’adolescence, maintenant lointaine, je tentais déjà de faire les affiches et logos pour des contest de skate et surtout pour les concerts que je faisais avec les potes. Une fois aux Beaux-Arts, j’ai découvert que l’on pouvait en faire un métier et je me suis pris de passion pour la création graphique.

Quelles sont vos influences ? Au départ, c’est véritablement autour des pochettes de mes vinyls que ça a commencé, renforcé par un intérêt certain pour la création picturale et plastique. Puis, une fois engagé dans les études, je me suis tourné rapidement vers la création d’images à connotations culturelles et sociales. Je ne me suis jamais reconnu dans la création publicitaire - un trait certes >



« Faire pousser une tomate est parfois bien plus « contreculturel » que d’avoir un mug à l’effigie du Che… » très français chez les graphistes issus des écoles d’art publiques -, mais qui correspond avant tout à ma personnalité et à mes convictions. Qui ont été ou sont vos modèles dans cette profession ? L’incontournable affichisme polonais a été assez révélateur au début ; j’y ai puisé le besoin de mettre du sens dans l’image, ensuite, c’est un va-etvient entre la peinture du XVe et du XVIe siècles et la création contemporaine, qu’elle soit graphique, plastique ou encore musicale. De manière générale, j’admire les personnes qui remettent en question leur pratique tout en gardant une sincérité et un engagement dans leur travail. Le graphisme est-il un médium d’engagement ? Oui. Le graphisme est une forme de langage qui peut, suivant son utilisation, proposer, appuyer, ou encore sublimer un discours ou une idée. L’engagement ne concerne d’ailleurs pas que ce que l’image dit, il faut aussi tenir compte de son processus de création et de diffusion, car à contrario, la « création » graphique est bien souvent utilisée pour nous assommer,

voire nous endormir, nous vendre du jambon, polluer notre environnement quotidien… Comme en musique, avec un même médium, il serait difficile de comparer Frank Zappa et Lady Gaga… Pourquoi vous êtes-vous associé au festival des Terres Neuves ? Le festival a fait appel à mon travail pour illustrer la première édition en 2006, période durant laquelle nous avons pu constater que nous partagions des valeurs communes. Par la suite, le festival a dû fonctionner différemment à la suite de problèmes financiers. J’ai alors proposé mes services bénévolement afin de soutenir leur action. Au fil des collaborations, au-delà de la communication « traditionnelle », il nous est venu le désir d’inscrire la démarche graphique au service des valeurs soutenues par le festival. Ainsi, l’année dernière, nous avons proposé la création d’affiches originales à une quinzaine de graphistes nationaux et internationaux (le thème du festival était « Propriété=liberté ? »). Celles-ci ont été proposées dans les espaces d’affichage publics, accompagnées d’une série d’images de Vincent Perrottet. Désireux d’aller plus loin dans cette démarche, >





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nous avons choisi cette année, avec l’appui du graphiste parisien JeanMarc Bretegnier, de proposer des ateliers « populaires », durant lesquels un groupe très hétéroclite (adultes, étudiants, adolescents issus de structures sociales…) S’est penché sur la question de « la contre-culture » à travers de la création d’images qui seront diffusées dans les espaces d’affichage du réseau tram. Que signifie pour vous la « contre culture » ? La culture ! (?)… Faire, mettre en doute, proposer, oser, s’ouvrir, donner, aimer… Difficile d’y associer une définition, c’est une notion large et mouvante : faire pousser une tomate est parfois bien plus « contre-culturel » que d’avoir un mug à l’effigie du Che… Lors des ateliers menés dans le cadre du festival, plutôt que de tenter des images qui « dénonceraient » ou seraient « contre », nous avons proposé aux participants de prendre la parole dans l’espace public à travers des images qui leur ressemblent ; l’aspect exceptionnel de cette démarche nous a semblé participer à l’idée de « contre-culture ». Pourquoi encadrez-vous des ateliers de graphisme ? Parce que le graphisme est un langage, ❥

LES RENDEZ-VOUS DE TERRES NEUVES Jusqu’au samedi 2 octobre, Bègles et Bordeaux. Renseignements www.lesredvdeterresneuves.com

et qui dit langage, dit échange. C’est également un peu comme un banquet dans lequel chacun amène ses petites recettes ; aussi modestes soient-elles, chacun apprend de l’autre et l’on en ressort toujours repu. L’image a-t-elle encore du pouvoir ou de l’influence sur les consciences ? Elle en a plus que jamais. Nous sommes définitivement dans une ère de l’image : nous croisons des milliers de signes par jour et en sommes complètement imprégnés. Il serait assez surprenant de compter le nombre de logos, affiches, photos, marques et autres messages que nous voyons dans une journée… Ce qui est dommage, c’est que nous ne sommes pas préparés à les décoder, il y aurait un vrai travail pédagogique à engager pour avoir des arguments face à cela. L’image à un grand pouvoir, mais trop souvent mal utilisé ; par exemple, j’ai toujours un peu de mal à accepter que Leclerc détourne des images de luttes sociales pour vendre des yaourts ! Vous pensez-vous à la « marge » ? Ni plus ni moins qu’un autre. J’ai juste le sentiment de participer modestement à la vie de « la cité » et, ce, grâce à des groupements de quelques bonnes volontés comme l’on en croise sur les Terres Neuves. /



Accords et DĂŠsaccords

Un reportage d'Olivier Blaise/LightMediation

Les Kabul Dreams reportage |

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Le pari peut sembler insensé, dans un pays en proie à la guerre, aux attentats et à la menace islamiste. Il y a un peu plus d’un an, trois jeunes ont décidé de secouer la scène musicale afghane en créant les « Kabul Dreams ». Un groupe de rock, intrus parmi les formations traditionnelles et les chants religieux. Avec leurs mélodies guillerettes et leurs faux airs de pop anglo-saxone, les compositions de Sulyman Qardash (20 ans, chant - guitare), Mujtaba Habibi (24 ans, batterie) et Sid Ahmed (28 ans, basse) ont lancé un pavé dans la mare. En tout cas, vu de l’étranger. Car à Kaboul, les choses sont beaucoup plus compliquées…

C

entre-ville de Kaboul, quartier de Quala-Fatula. Dans cette rue défoncée où les voitures contournent avec soin les mille plaies de la chaussée, trois silhouettes rejoignent leur « studio » : une simple et minuscule pièce dans une maison, insonorisée par un expatrié australien. C’est dans ce havre inattendu que nos rockers de Kaboul peaufinent leurs dernières compositions. Ici, pas d’instrument traditionnel en vue, mais une jungle de câbles, des amplificateurs, une batterie… et une Fender blanche que Sulyman fait décoller dans une série de riffs. Les trois musiciens sont issus de régions aussi diverses que leurs ethnies (ouzbek, tadjik et pashtoun). Sulyman chante en anglais. Un parti pris, qu’ils revendiquent : chanter en anglais, c’est un moyen de gommer leurs différences. Car malgré leurs origines diverses, ils se considèrent

Afghans avant tout. Ils appartiennent à un peuple qui se bat pour survivre malgré la guerre.

Groupe sous influences Oasis, Coldplay, Radiohead, les Beatles… ces trois jeunes hommes reconnaissent bien volontiers être sous influence directe de la pop anglo-saxonne. Une musique occidentale qu’ils ont tous trois découverte à l’étranger, alors qu’ils fuyaient le régime des Talibans (1996-2001) qui avait interdit toute musique autre que religieuse. Réfugiés respectivement en Ouzbékistan, au Pakistan et en Iran, Sulyman, Sid et Mutjaba écoutent alors du rock, du reggae, du punk... Neuf ans après leur retour au pays (après la chute officielle des Talibans, suite aux attentats du 11 septembre 2001) l’avenir est plus que jamais incertain. Et jouer des mélodies entraînantes en Afghanistan, >


Sulyman Qardash (guitare), Mujtaba Habibi (batterie), Sid Ahmed (basse). The Kabul Dreams en studio Ă Kaboul, Afghanistan.


« En concert, les Kabul Dreams composent avec la peur constante des attentats et des enlèvements. »


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Kabul Dreams, le seul groupe de rock d'Afghanistan, au bar Martini Ă Kaboul, mars 2010.


revient à prendre des risques autrement plus sérieux que des mauvaises critiques ! Sulyman et ses amis sont conscients d’être une cible potentielle aux yeux des Talibans et des extrémistes. D’autant que les médias occidentaux s’intéressent à eux. Ainsi, le gouvernement de Karzai, en pleine négociation avec les Talibans, leur a fait comprendre qu’il fallait mieux se mettre à la musique traditionnelle !

Briser le silence Mais le groupe fait acte de résistance. Et surmonte au jour le jour des difficultés que ne laissent pas soupçonner leurs mélodies sucrées. Rien que pour se procurer des instruments, amplificateurs et divers accessoires électriques dignes de ce nom… On ne trouve rien à Kaboul, sauf des contrefaçons chinoises avec un son atroce. Dans la

capitale, pas de société de production musicale, pas de manager, même pas d’autres groupes de rock avec qui le trio pourrait échanger conseils, critiques ou matériel. Pour se produire en concert, les Kabul Dreams composent avec des règles de sécurité draconiennes, mais surtout avec la peur constante des attentats et des enlèvements. Sulyman, Sid et Mutjaba ont beau ne pas être des novices (ils ont déjà joué à plusieurs reprises à l’université de Kaboul, et en Inde lors du South Asian Band Festival de 2009), ils doivent se contenter des scènes de quelques bars et restaurants pour expatriés et riches afghans, ou de rares mariages. Ils comptent aujourd’hui sur la protection de l’ambassade américaine, qui leur a promis un concert - mais pour l’instant aucune date n’est fixée.


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Heureusement, le buzz qu’ils entretiennent sur Internet les encourage, tout comme les messages de soutien qu’ils reçoivent du monde entier. En particulier d’Iran, où il est aussi très difficile d’exister en tant que groupe de rock. Alors envers et contre tout, le trio continue d’assurer la promotion de son premier album. Un opus de cinq titres, sorti à Kaboul à la fin du mois de juin. Son titre ? I wanna runaway. Un propos qui résonne avec force aux oreilles de la jeunesse afghane. Ici, 68 % de la population a moins de 25 ans et c’est peu dire que la plupart rêve de s’enfuir sous d’autres cieux.

Sortie de scène Ce jour-là, les Kabul Dreams enregistrent leur dernière chanson. Des paroles qui rendent hommage aux victimes du crash aérien du 21 mai 2010 dans

les montagnes de l’Hindou Kouch. La répétition se termine, Suleyman rejoint les studios d’Ariana TV, une chaîne de télévision privée où il présente le JT en ouzbek. Sid rentre chez lui, il faut réviser, demain c’est une journée d’examens à l’université où il termine ses études d’économie. Mujtaba se rend dans les locaux d’une société de communication, il termine le mixage de la bande son d’une publicité pour l’armée afghane. Malgré le contexte hostile, le trio persiste et signe. Il prend un véritable plaisir à jouer et distille une sacrée dose d’optimisme. Fiers de ce premier opus, les trois complices préparent la sortie d’un nouvel album de 12 titres en 2011. / ❥ P our retrouver les Kabul Dreams sur Internet / www.kabuldreams.com et www.myspace.com/kabuldreams


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Ninja Tune Tortue géniale

Propos recueillis par ¬ Thibaut Allemand Photos ¬ Peter Quicke, Matt Black, Jon More - By Colin Hawkins 2000 © Coldcut

Coldcut, Amon Tobin, Dj Food, Kid Koala, Roots Manuva… N’en jetez plus ! Ces noms ont tous marqué les vingt dernières années dans des genres très différents. Un dénominateur commun : leur label, Ninja Tune. Cette maison a régné sur la fin du siècle dernier et le début du millénaire, armée de lignes artistique et graphique inclassables, éclectiques et futuristes. Un peu comme Warp. Matt Black, accompagné de Peter Quick (l’autre dirigeant des Ninja) revient sur deux décennies de créations électroniques.


Pourquoi avoir fondé Ninja Tune ? Matt Black : Au milieu des années 80, Jonathan More et moi rencontrions un grand succès avec Coldcut. Nous étions signés chez Big Life, mais nous avions soif d’indépendance et d’expérimentation. Nous voulions également avoir un contrôle total sur notre label. Nous avons donc fondé Ninja Tune. C’était un choix aussi artistique que politique. Coldcut est d’ailleurs très engagé politiquement. Pas trop difficile de donner une portée politique à la dance music ? Non. On s’inscrit dans une longue tradition, dans l’art en général et la musique en particulier : le folk, les protest songs, le punk rock. J’aimerais bien que Ninja Tune soit plus engagé, mais on ne peut pas dire aux musiciens ce qu’ils doivent penser. Cette liberté est la raison d’être de notre label ! Cela dit, les artistes Ninja Tune ne vendraient pas leur musique à McDonald’s, par exemple. McDo, certes, mais certains titres de Coldcut ont tout de même servi

pour des publicités, non ? C’est vrai, mais c’était au cas par cas. Et, on a vite réalisé que c’était une erreur. Depuis, on refuse tout en bloc. Et ce n’est pas facile car l’argent, pour un label indépendant, c’est le nerf de la guerre. Parlons un peu des festivités de ce vingtième anniversaire : des soirées exceptionnelles, un coffret… À quoi s’attendre, Ninja Tune Pour Les Nuls ? Peter Quick : (Rires) Pas du tout ! Il ne s’agit pas d’un best of ou d’une rétrospective. On y trouvera en majorité des inédits. Le reste sera constitué de remixes ou de tracks d’artistes connectés à Ninja Tune sans y être signés, comme Flying Lotus… Ces six Cds dessinent les contours de l’avenir : en vingt ans, on aurait pu devenir gras et blasés. Mais on est restés passionnés. >

Richard Johnston © Martin Le Santo-Smith

« L’électro reste le terrain d’expérimentation le plus excitant ! »


Qu’est-ce qui a changé, alors, en vingt ans ? Matt Black : Les musiques électroniques ont explosé et investi toutes les disciplines. Le monde entier a été submergé par l’électro. Cela tient à plusieurs choses : la démocratisation des logiciels, tout d’abord. Ils sont quasiment gratuits. Ou très chers, mais tout le monde les cracke. Et malgré le revival actuel, le rock est ennuyeux. L’électro reste le terrain d’expérimentation le plus excitant. Pas faux. Mais beaucoup d’artistes électro se tournent vers des formes plus traditionnelles : Jamie Lidell et la soul, Fink et le folk… Oui, mais ils n’ont pas renoncé à l’électro pour autant. De toute façon, nous sommes dans l’ère de l’électronique : à partir du moment où tu enregistres, l’électronique entre en jeu, même sur du matériel analogique ! Alors, je conçois l’envie d’échapper aux boucles, qui finissent par lasser. Mais finalement, c’est ça la musique : une suite de schémas avec des variations. Comme disait Brian Eno : pour innover en restant populaire, il faut donner

Coldcut Live in France 2006 © Cerezal Callizo

aux gens 60 % qu’ils connaissent, et 40 % de neuf. Si tu arrives avec 100 % de neuf, ils ne peuvent même pas le comprendre. Avez-vous fondé des sous-labels pour ne pas dérouter votre public ? Peter Quick : Exactement. Nous sommes très ouverts, mais on ne peut être présent dans tous les domaines. Big Dada est un bon exemple. À travers ce label, nous souhaitions défendre les musiques noires et le hip-hop anglais… Matt Black : Mais, les gens seraient un peu perdus si ça paraissait chez Ninja Tune. Ça m’ennuie de le nommer ainsi, mais c’est du marketing. Ou de la lisibilité, tout simplement. Une autre caractéristique de Ninja Tune, c’est l’ouverture au jazz… Mais certainement ! Prends Kid Koala, qui a joué à Montreux : c’est un turntablist jazz. Les programma-


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Ninja Office 2010 © Martin LeSanto Smith

teurs ont craint que leurs festivals ne soient fréquentés que par des nostalgiques assez âgés, obsédés par un son datant d’un demi-siècle. Or l’électro, c’est du jazz : on utilise ce qu’on a, on expérimente… Pas besoin de saxo pour faire du jazz ! Ce cosmopolitisme est assez londonien, non ? Tout à fait. Ninja Tune n’aurait pu naître ailleurs. C’est la ville où l’on a appris à mixer, sortir, faire des disques, des fêtes… Notre énergie vient de Londres, car c’est un véritable creuset. Les gens viennent dans cette ville pour réussir, il y a eu plusieurs vagues d’immigration, on y parle trois cents langues. On le sent quand on se balade dans la rue. C’est probablement pour cela qu’on mélange autant les genres, et les gens : Amon Tobin est brésilien, Jaga Jazzist norvégien, et ils confrontent les styles ! /

Sorties le 20.09 / • Coffret spécial tirage limité (6 Cds de titres inédits et de remixes originaux, 6 vinyles, livre de 200 p., posters etc...) • Double CD (inédits d'Amon Tobin, Bonobo, Kid Koala, Mr Scruff, Dj Vadim, The Heavy...) • Double CD (nouveaux remixes d'Autreche, Switch, Cut Chemist, Metronomy, Herbert...) Expo / Ninja Tune XX, du 9.09 au 2.10, Paris, Galerie Chappe, entrée libre, +31 142 62 42 12 Soirées / • Mr SCRUFF + THE HERBALISER + FUENTES + CALVITO Samedi 18.09, Bt59, 22h. • DAEDELUS + HUMANLEFT + MACHINE GUN Vendredi 24.09, Heretic Club, 22h! • ANDREYA TIANA + LISA BONDY Jeudi 7/10, Le Comptoir du Jazz, 22h. Renseignements www.organphantom.org


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Tokyo eyes texte ¬ Guy Claude photo ¬ DR

En dépit de son nom anglophone, Melt Banana est né au Japon et pratique depuis 1994 une synthèse complexe et personnelle des canons punk et expérimentaux, ayant peut-être inventé à son insu le grindcore. Réputé pour ses incroyables prestations, le trio fait une halte inespérée le 15 septembre. Formé au début des années 1990, Melt-Banana naît de la rencontre entre la chanteuse Onuki Yasuko, alors étudiante à la Tokyo University of Foreign Studies, avec un groupe d’amis, dont le futur guitariste Agata Irichou, au sein d’une éphémère formation baptisée Mizu. Vite rejoint par Rika Mmm et Sudoh Toshiaki, le groupe prend enfin forme. Leurs concerts attirent l’attention de Kazuyuki K. Null, leader de Zeni Geva et figure de proue de la scène expérimentale japonaise, qui adresse alors une cassette du groupe à Mark Fischer, patron du label américain Skin Graft Records, qui les met en contact avec Steve Albini. Ce dernier produira Speak Squeak Creak tandis que leurs connections chicagoanes ainsi que leurs lives les conduisent à lier connais❥

MELT BANANA Mercredi 15 septembre, 20h30, Heretic Club. Renseignements www.allezlesfilles.com

sance avec John Zorn et Mike Patton. Bruitiste. Mu par l’éthique DIY, Melt Banana fonde son propre label – A-ZAP – dès 1997 afin de ne pas entraver son énergie sans cesser de tourner aussi bien en ouverture de Tool que de The Locust, de Fantômas que de Shellac ou de U.S Maple. Hâtivement adossé au courant bruitiste, le combo a pourtant toujours donné à voir et surtout à entendre un style farouchement punk rock versant hardcore, mais également du métal et de l’electro. Proches de Boredoms et Ruins, ils citent volontiers les légendaires Bad Brains et l’ineffable Merzbow. Si le récent Bambi’s Dilemma sonne plus « pop » et accessible, l’expérience Melt Banana est d’une incomparable intensité, balancée par cette retenue typiquement japonaise. /



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So british

skatecore texte ¬ Iron Cobra® photo ¬ DR

Réveillé par le chant du coq à Martillac et couché par DJ Denis place Camille Julian, voilà en résumé la magie de la fête de la musique. La tristesse de la clôture de la saison musicale, vite contrebalancée par l’ouverture de celle des grillades, frôle une certaine perfection anarcho-punk. Ni Dieu, ni maître sauf maître Kanter™. Après s’être préoccupé tout l’été de faire bonne figure en maillot de bain, l’automne arrive à point nommé pour déguster des marrons chauds à teneur garantie en gluten et ce délicieux bruccio, fraîchement importé sur le continent, dans une feuille de châtaigner ocre. L’abdomen dessiné par la privation n’a d’égal que les tympans au supplice à force de bouchons d’eau salée emprisonnant à tout jamais l’écho de Allez ola olé. Bienheureux donc le retour aux affaires de l’association Hellpunk RockView qui ne déplaira pas aux mélomanes en goguette, via la venue des primesautiers Dead to Me. Clash. Trop rare dans le sud de la France, le trio n’est que le cinquième ❥

groupe du label Fat Wreck Chords à fouler le sol bordelais en quatre ans. D’abord présentés comme les conquistadors du nécessaire virage punk des années 2K, ils reprennent et aboutissent, trois ans après leur premier essai, l’héritage des Clash. Derrière un titre d’album pour le moins exotique - African Elephants -, le contenu possède un petit quelque chose d’Against Me! qui aurait mariné dans les pickles. Old school, parfois reggae, mais surtout éminemment britrock, l’hybride enfanté par ces trois elephant men assoit, à son échelle, l’ère déjà bien amorcée des disques mutants. Ne vous y « trompez » pas. /

DEAD TO ME + FORGET MY NAME + NOISE WHEELERS Mercredi 22 septembre, 20h30, Hold’em Saloon http://www.myspace.com/hellpunkrockview



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Vague de froid texte ¬ Justine Leuregans photo ¬ Jelle Wagenaar

Un son ténébreux, froid et mécanique souvent comparé à Joy Division. Du rock indie fricotant gentiment avec la Cold Wave et le Post-Punk. Interpol n’a pas toujours été épargné par la critique. Mais le groupe riposte. Après trois ans d’entraînement intensif, le revoici en tournée, avec un nouvel opus sous le bras. Inspection des troupes. C’est sous l’aile bienveillante du fameux label Matador qu’Interpol sort son premier album Turn On The Bright Lights en 2002. Un joli flashback to the 80’s adressé à un public pas si averti. Paul Banks et ses musiciens avaient discrètement imposé leurs mélodies sombres, largement avant le fameux revival de feu Joy Division porté par Control, le biopic d’Anton Corbijn. Le groupe revendique clairement son allégeance à The Cure, mais sans le plagier. Il évolue brillamment dans un répertoire qu’il vénère. Pourquoi pas, après tout ? Rien ❥

n’empêche ces New-Yorkais de revisiter et dépasser un son a priori daté et de le sortir de sa torpeur. Après un décevant Our Love To Admire (2007), on attend avec impatience de les voir défendre leur nouvel album baptisé… Interpol. Car sur scène, la formation homonyme reste une machine bien huilée, emmenée par des guitares complexes et une magistrale voix d’outre-tombe. L’ensemble est parfaitement peigné et huilé. Comme la mèche de son charismatique chanteur, en quelque sorte. /

Interpol Samedi 25.09, 20h, Salle Le Vigean, Eysines (33320). Renseignements www.allezlesfilles.com



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The look of love texte ¬ Sponge Bob photo ¬ François Coquerel

À La faveur de la publication de son troisième opus, All Right Now, Brisa Roché revient à Bordeaux le 30 septembre sur la scène de Rock School Barbey. La sublime Californienne, adoptée depuis quelques années par le public français, ne devrait avoir aucun mal à envoûter et faire frissonner son fan club transis. Adolescente, Brisa Roché pose ses bagages à Seattle, où elle achève ses études tout en faisant ses armes grunge au sein de The Amazing Dimestore. À 18 ans, elle effectue son premier voyage à Paris et fonde une éphémère formation avant de rentrer à Portland. Nouveau départ musical avec Bing Ra, combo emo. Pourtant, l’expérience sera de courte durée et la détournera temporairement de la musique. Le jazz la sauve, et elle se pique de standards alimentant ses premiers tours de chant qui la poussent au Nouveau-Mexique, au Maroc puis à nouveau en France, dans le secret espoir d’y faire carrière et devenir chanteuse. Ses prestations attirent l’attention du mythique label Blue Note qui signe en 2005 son premier album, The Chase. ❥

BRISA ROCHÉ Jeudi 30 septembre, 20h30, Rock School Barbey. Renseignements www.rockschool-barbey.com

Psyché. Hâtivement comparée à Björk ou à P.J. Harvey, la diva rejoint Discograph et livre Takes, deuxième effort doucement psyché produit par Nick Zinner, guitariste des Yeah Yeah Yeahs. Avec All Right Now, « La » Brisa poursuit ses ruptures puisque l’objet a été composé avec son propre groupe dans une atmosphère néo-hippie à Arcata, Californie, chez sa mère, à grand renfort d’improvisations et de mystique rurale, avant d’être gravé à Hudon, État de New York, dans une église désaffectée de 1869, sous la houlette de Henry Hirsch. Résultat 14 titres affranchis composant un étonnant patchwork d’influences, plutôt libre et peu dans l’air du temps. Tentant ? /



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Texte & photo – N.S.T.S

Fuck art, Let's Act ! Le son de Berlin – Can’t Sleep, Clowns Will Eat Me Berlin est décomplexée, libre et avantgardiste. Berlin est une source intarissable de propositions artistiques originales. Berlin se donne les moyens de sa réussite touristique auprès de la jeunesse mondiale. Pour combien de temps encore ? Occupation légale des friches industrielles et des immeubles vides, improvisation de fêtes en pleine rue, utilisation intelligente du fleuve… Les jeunes Berlinois vivent leur ville comme tout citoyen devrait vivre sa cité : avec passion, respect et fantaisie, le tout avec la complicité d’une population enthousiaste et curieuse, et sous l’œil bienveillant des pouvoirs publics et d’une municipalité qui a compris l’intérêt d’une politique culturelle ouverte et diversifiée (Alain Juppé, viens danser !). Le Bar 25 est sans doute l’archétype de cette ville qui malgré un sommeil minimal semble ne jamais se fatiguer. Club electro ouvert tout l’été, cinq jours par semaine et 24h/24h, dont les ha-

bitants/gérants ont aussi des activités de label (la minimal techno de Dirty Doering, mais aussi un track de notre bordelais SevenFive publié en 2008 !), booking, production, restauration, ciné-club… Des hippies dynamiques ou des hipsters engagés, au choix. Des Berlinois, en somme ! Pendant ce temps-là, à Saint-Malo Après avoir incendié la scène du Grand Souk de Ribérac, Serena-Maneesh crée la surprise dans un festival au goût de déjà-vu (Flaming Lips, Yann Tiersen, The National, Massive Attack, Rapture). Radical, entier et brûlant, le groupe norvégien reprend le flambeau là où My Bloody Valentine l’avait laissé s’éteindre en 1991 avec Loveless. Ces nordiques sont bel et bien sur La Route du Rock ! Emil Nikolaisen, le leader, nous conseille de jeter une oreille à la rock star chrétienne Larry Norman et aux norvégiens Je Suis Animal, Lydia Laska, Årabrot et Aura Noir. Ses deux artistes français


préférés ? Serge Gainsbourg et Brigitte Fontaine. Plus tôt le vendredi, c’est Caribou qui illumine le Fort de Saint-Père avant l’arrivée de la pluie. Une montée aux cieux par un groupe trop rare sur scène. Sun (x260) Le single de Caribou : hymne de l’été, de tout mon été et de celui de mes amis convertis au forceps à la musique lumineuse du canadien Dan Snaith. La perle est enfermée dans un magnifique écrin sorti chez Merge/City Slang. Elle s’écoute en esca-

ladant lentement la Dune du Pyla. Les huit autres titres conviendront parfaitement à une sieste amoureuse, un apéro sur les bords de la Spree/ Garonne ou un after en appartement pour redescendre lentement. / Plus de photos sur http://k-i-n-o.blogspot.com Bar 25, Holzmarktstrasse. 25 www.bar25.de Dirty Doering – I Would (2010 / Bar 25) Serena-Maneesh / Abyss In B Minor (2009/4AD) www.serena-maneesh.com Caribou – Swim (City Slang/ Merge) http://soundcloud.com/caribouband/sets/swim



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Yves Saint Laurent

Pierre Bergé, l’amour fou La dernière marche du podium Interview propos recueillis par ¬ Alex Masson - photo ¬ Mars Distribution

Que reste-t-il d’Yves Saint Laurent ? À la vue de L’amour fou, on serait tenté de répondre : Pierre Bergé, son compagnon pendant cinquante ans. Ce superbe documentaire explore un deuil amoureux à la fois ordinaire et définitivement pas comme les autres. Rencontre avec son réalisateur, Pierre Thoretton. Comment est née l'idée du film ? Au départ, je voulais produire un film sur les maisons de mode et leurs collections. On s’est retrouvé avec une montagne de rushes à partir desquels on pouvait, à mon goût, constituer une série thématique mais difficilement un film. Je me suis alors lancé dans des entretiens avec des gens liés aux collections. Tous ont évoqué à un moment ou à un autre, la relation entre Yves Saint Laurent et Pierre Bergé. À partir de là, tout est devenu évident. Comme si j’avais toujours eu le film sous le nez sans m’en apercevoir. >


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« Je crois qu’Yves Saint Laurent et Pierre Bergé ont mis l’intégralité de leur vie en scène. »

Ne risque-t-on pas de prendre ce film comme un documentaire sur la mode, alors que son sujet est l’amour entre deux hommes ? C’est sous cet angle que j’ai approché Pierre Bergé, en lui disant : « je veux faire un film sur votre relation avec Yves Saint Laurent ». Le moteur du film relève du lieu commun tout en étant paradoxal : le fait que je n’aie jamais connu de couple qui soit resté cinquante ans ensemble. Ici, en l’occurence, c’est un couple, avec ses hauts et ses bas, qui n’a été séparé que par la mort. L’amour fou flirte parfois avec la biographie d’Yves Saint Laurent via de nombreuses images d’archives. En quoi étaient-elles nécessaires ? J’ai tout de suite pris le parti de traiter ces images d’archives comme des acteurs de complément et non comme

des illustrations de propos. Je me les suis réappropriées comme des éléments de fiction, qui permettaient de montrer la progression de la relation entre lui et Bergé. Et non pour parler de son parcours dans la mode. Il y a un effet miroir dans la dernière partie du film. Votre mise en scène croise celle de Pierre Bergé lors d'une vente aux enchères… Je crois qu’Yves Saint Laurent et Pierre Bergé ont mis l’intégralité de


leur vie en scène. Et à un haut niveau. Monter un défilé, parler aux médias, s’engager politiquement implique forcément d’en passer par là, qu’on le veuille ou non d’ailleurs. Jusque dans cette vente : ces œuvres d’art n’ont eu d’existence à mes yeux que parce qu’ils les avaient choisies ensemble. Un peu comme si elles composaient un avion,

mais dont l’indispensable moteur serait ces deux hommes. L’un était un génie créateur, l’autre a su mettre en place un système économique lui permettant de travailler. Cette collection était d’autant plus belle, qu’ils s’y sont consacrés comme ils se consacraient à leur amour ; ce n’était pas pour s’acheter un alibi culturel. /

Yves Saint Laurent - Pierre Bergé, l’amour fou De Pierre Thoretton. Sortie le 22.09


Black Diamond Refaire le match texte ¬ Alex Masson - photo ¬ Shellac

Du Mondial à la mondialisation, il n’y a qu’un pas, que franchit Black Diamond. Un saisissant documentaire sur les coulisses du foot-business et ses coups, pas francs du tout. Le foot n’est plus une histoire de sport depuis longtemps, mais une histoire de chiffres. Que ce soit le nombre de buts marqués dans les matches ou le montant, toujours plus faramineux, du coût des contrats des joueurs. Maintenant que le Mondial 2010 est terminé,

tout peut rentrer dans l’ordre - les Bleus renégocient avec leurs sponsors et l’Afrique du Sud retourne à sa lutte des classes. Black diamond permet toutefois de ne pas clore la parenthèse du début d’été comme ça. Le film de Pascale Lamche refait le match en dé-


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cortiquant les règles du foot-business. Notamment celles qui concernent l’Afrique. Les filets des buts en cachent d’autres, ceux d’une nasse où sont pris des dizaines de mômes. On l’aura compris dès le titre, Lamche les envisage comme une matière précieuse, faisant l’objet d’un véritable trafic d’influences. Black diamond mérite mieux que la petite lucarne de Téléfoot : le terrain du film est beaucoup plus

Black Diamond De Pascale Lamche. Sortie le 22.09

grand, ses multiples anecdotes à base de matches truqués, manipulations ou corruptions ne se résument pas à dénoncer l’exploitation des rêves de gamins. C’est le portrait des inquiétantes mœurs à l’ère de la mondialisation qui se joue ici. Avec, pour seul coach, l’argent et ses motivations douteuses. Black diamond peut se passer d’une mise en scène soignée, les faits qu’il expose remplissent l’écran. /


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texte ¬ Grégory Escouflaire photo ¬ Christophe Mac Pherson

Benda Bilili ! « Au-delà des apparences » : tel est le sens, en lingala, de « Staff Benda Bilili », ce groupe congolais qui enflamme aujourd’hui les scènes du monde entier. Un fabuleux message d’espoir, quand on sait la misère physique, sociale et politique qu’ont connue ces huit musiciens dans les rues de Kinshasa. Benda Bilili !, le film, retrace leur parcours, de la « jungle » au succès populaire et critique. Immersion dans Kinshasa, « Kin la poubelle » et ses milliers d’exclus. « C’est la loi du plus fort ici, sinon t’es juste foutu », marmonne un gamin esseulé, un « shégué » comme on dit, qui trouve pour seul réconfort la compagnie de ces handicapés regroupés en petits gangs solidaires, au zoo et dans le centre-ville. Il y a « Papa » Ricky le leader du groupe, Coco, Junana, et le petit Roger, recueilli par le Staff à 13 ans. Il joue d’un étrange instrument : le « satongé », une guitare de fortune, constituée d’une boîte de conserve, d’un arc de bois, et d'un fil de fer en

guise de corde… Dans cet environnement meurtri, leurs seules armes, dixit Ricky, sont donc « le talent et l’optimisme » : peu importe que la polio les ait freinés, un jour, dans leur élan vital, les voilà prêts à « frapper fort ». Ils veulent devenir « la nouvelle coqueluche » du pays voire « du monde », en suivant les traces de leurs illustres prédécesseurs, Papa Wemba, Werrason et, plus récemment, Konono n°1. Buena Vista, Bilili ! « Un jour, c’est sûr, on réussira », confie ainsi Ricky au début du documentaire,


vissé sur son tricycle, la guitare en bandoulière. Cinq ans plus tard (on est en 2004), la prophétie se réalise et le Staff déboule chez nous pour une tournée triomphale, devant des blancs éberlués. Durant toute cette période, Renaud Barret et Florent de la Tullaye ont suivi Ricky, Roger et toute la bande, du rond-point Sonas, leur QG délabré, aux hôtels cinq

étoiles de Copenhague et des festivals d’été. « Depuis qu’on a créé le monde, on n’a pas encore vu ça ! », plaisante le Staff en parlant de sa musique, un mix tonifiant de rumba, de blues et de funk. Comme leur premier album, plein de joie et d’espoir, ce film, remarqué en ouverture de la quinzaine des réalisateurs de Cannes frappe... Très très fort ! /

Benda Bilili! Documentaire réalisé par Renaud Barret, Florent de La Tullaye, avec Cubain Kabeya, Paulin Kiara-Maigi, Roger Landu, sortie le 8. 09.


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texte ¬ Alex Masson - photo ¬ Le Pacte, Jeannick Gravelines

Les nouvelles liaisons dangereuses Petite tendance dans la presse magazine ces dernières semaines : la prolifération de textes sur les polyamours. Un néologisme qui résume le foutoir que sont devenus les rapports amoureux dans les années 2000, repoussant l’idée d’exclusivité. Happy Few s’empare du sujet avec plus de finesse que ces articles superficiels. Zoom avant. Un couple qui tombe amoureux d’un autre. Rien d’égrillard ou de trivial, Happy Few sort des sentiers battus, en mettant énormément de cœur dans les corps à corps. Ce second long-métrage d’Antony Cordier étonne en revisitant un sujet typique du cinéma d’auteur français, avec moins de gesticulations, dans une ambiance pacifiée, à peine traversée par des orages. Loin de tout bla-bla sociologique faux-cul, façon télé-réalité de M6, Happy Few dresse l’état des lieux d’une génération de jeunes adultes, grâce à quelques spécimens en quête d’un amour pur, brut et franc. Ravivant, ici ou là, quelques blessures intimes. Cette chronique de la mélancolie moderne rappelle le meilleur cinéma de Sautet. Celui des années 70, focalisé sur des portraits de groupe en plein désarroi. Ou quand les aspirations hédonistes sont rattrapées par la réalité, par les « choses de la vie contemporaines ». / ❥

Happy Few D’Antony Cordier, avec Marina Foïs, Jalil Lespert, Roschdy Zem et Élodie Bouchez. Sortie le 22.09



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Entrechats

à la plage texte ¬ Jacqueline Chadek photo ¬ DR

Du 21 au 26 septembre, le festival Cadences d’Arcachon danse sur le sable. Au programme : ballet de l’Opéra national de Macédoine et ballet de l’Opéra national de Bordeaux, des élèves d’écoles de danse, une parade chorégraphique, des artistes confirmés de renommée internationale ou en devenir. Pour cette édition 2010, le public a l’embarras du choix entre la compagnie Onstap, soit huit Avignonnais, qui scandent à l’aide de Shakespeare du step, du slam, de la danse et du théâtre, le récit de vies d’enfants de cité ; une compagnie de danse africaine nommée « d’Icidence », version costumes cravates et enchaînement de numéros pour un succès prime time garanti ; ou encore la compagnie KLP, insolents solistes breakers Nantais aux Converse® aussi surprenantes que leur scénographie. À noter également un triple programme de la compagnie Trisha Brown Dance ou une version solo de Tetris, ballet manifestement inspiré du jeu vidéo éponyme et fruit de la collaboration chorégraphique d’Anthony Egéa (compagnie hip-hop Rêvolution) et du ballet de l’Opéra national de Bordeaux. ❥

Atelier. S’adressant à « tous les amoureux de la danse », Cadences se déploie également au gré de scènes ouvertes et gratuites, tandis que les écoles de danse proposent différents programmes chorégraphiques sur la place Thiers, que la compagnie Hervé Koubi animera un atelier d’initiation à la danse africaine et que la compagnie La Baraque aura à charge d’imaginer le bal contemporain du samedi soir. Quant à la parade, clôture de l’événement sous forme de procession dans l’espace public, unissant danseurs professionnels et amateurs, elle a été confiée à Norbert Sènou et Caroline Fabre, qui ont souhaité « explorer des espaces inhabituels tels l’eau et le sable ». /

CADENCES Du mardi 21 au dimanche 26 septembre, Arcachon (33120). Renseignements www.arcachon.com



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texte ¬ Wim Van Der Broucke - photo ¬ DR

Massilia,

une fois ! Nulle mauvaise blague belge à l’horizon ! Voici bien une compagnie flamande jouant si parfaitement Marcel Pagnol dans le texte qu’elle a su rouler dans la farine les Marseillais. Et après le Vieux Port, la Comp. Marius debarque au Port de la Lune. Plus précisément sur le parking de la Base sous-marine. Fondée en 1991 par Waas Gramser et Kris Van Trier, la troupe a toujours manifesté un goût prononceer pour le répertoire, mais aussi les “classiques” de Pagnol. Faut-il y déceler l’influence du jumelage entre Anvers et la cité Phocéenne ? Quoi qu’il en soit, ici on pratique le décor naturel, la proximité de l’eau et on implique le public à l’ensemble, comme au cirque en somme. Si la mythique partie de cartes a dipsaus, l’adaptation a navigué le long du Quiévrain pour aboutir à un savoureux décalage toujours respectueux de la trame narrative et de la dramaturgie. Durant les cinq heures que dure le spectacle, les trois volets sont ponctués par le repas de noces de Fanny, partagé avec les spectateurs en guise d’entracte. Un véritable « dîner provençal » concocté par Koen Roggen ou Vincent Goedemé, marmitons de la troupe ! “Très habile, la compagnie Marius détourne vite les a-priori et les clichés. Mieux, elle en joue avec brio. (...) La proximité est le maîtremot de la mise en scène et la bande de joyeux drilles s’en donne à cœur joie.” La Marseillaise / ❥

MARIUS, FANNY, CÉSAR – LA TRILOGIE Parking de la Base sous-marine, mercredi 22 et jeudi 23 septembre à 19 h, vendredi 24 à 19 h et samedi 25 à 11 h. Renseignements www.lecarre-lescolonnes.fr



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texte ¬ Sergio Corbucci - photo ¬ DR

Le lieu désiré Après Dans le fond, adaptation de nouvelles de Jean-Paul Dubois, Christian Lousteau revient en solo avec Querencia ; une transposition théâtrale de Branimir Scepanovic. Dans ce récit sombrement prémonitoire – écrit avant l’implosion de la Yougoslavie –, un homme condamné par la maladie part mourir dans son village natal. Il croise deux campeurs qui décident de le suivre, bientôt rejoints par une véritable meute humaine qui va se lancer à ses trousses. Eux sont portés par cette haine irrationnelle, « comme un désir terrifiant et merveilleux », alors qu’il n’aspire qu’à trouver son refuge, physique ou mental : sa querencia, en langage tauromachique. « La bouche pleine de terre est pour moi un chef-d’œuvre. C’est un long poème écrit comme un polar. Un récit haletant en même temps qu’un poème de l’existence, abordant les thèmes de la condition humaine : libre arbitre, destin, effet de foule, rumeur, xénophobie, totalitarisme... J’ai voulu retrouver tout ça dans le spectacle : suspense, noirceur, poésie. » Le comédien bordelais a travaillé la structure originale et polyphonique de l’auteur serbe en multipliant les voix. Celle, off, de Jean-Pierre Nercam, metteur en scène et vieux complice et celles, musicales et imagées, de Garlo. « On a voulu que le spectacle fasse appel à des émotions proches de celles procurées par un concert de rock noir. On a désiré un moment brut et brutal. » / ❥

QUERENCIA Du jeudi 23 septembre au samedi 2 octobre, Glob Théâtre. Renseignements www.globtheatre.net



agenda Tortilla Mucho

TORTILLA MUCHO Du 14/09 au 25/09 MeS : Patrick Riguet Un duo de mime clown contemporain explosif et fragile. Une tranche de vie d’un homme et d’une femme … dans une cuisine. Un spectacle mené tambour battant, ponctué de dérapages poétiques, absurdes, délirants, souvent très drôles. Un univers proche de celui des films muets et du dessin animé qui transporte le spectateur dans un monde complètement décalé. La compagnie Tortilla Mucho s’inscrit dans le courant des « mimes clowns » contemporains. 20h30, Théâtre de La Pergola 9-13€, 05 56 52 92 06

TOUS CONTES FAITS…

15/09 Chorégraphie : Christine Corday Et après le bal, ce n’est pas terminé. Dans un esprit de partage Christine Corday compte sur vous pour la retrouver à son spectacle. Du rêve de petite fille aux bals populaires, jusqu’au plongeon dans le bain de la danse contemporaine, avec beaucoup de générosité, elle y évoque ses rencontres avec les créateurs, ses coups de cœurs, son parcours de danseuse et de chorégraphe. La danse, ça peut changer une vie et Christine Corday a

Tous cotes faits.... si c'est possible © DR

transformé le conte de fée en réalité. Un bel hommage à la danse. 19h, Théâtre des Quatre Saisons, Gradignan 7-18€, 05 56 89 98 23

LEENA

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Opéra urbain Leena est une aventure artistique entre deux langues, deux cultures, deux pays : le Sénégal et la France. Durant un 1 an et demi, près de 200 artistes professionnels, bénévoles, amateurs ou militants - d’origine (français, burkinabés, sénégalais, béninois, congolais...), d’âges ou de milieu divers - se sont réunis dans une dynamique commune, sous la houlette d’MC2a, pour donner vie à ce spectacle interculturel où se mêlent chant, danse, théâtre et slam. 21h, Le Rocher de Palmer, Cenon Entrée libre, 05 56 51 00 83

SOS

Du 29/09 au 30/09 Yan Duyvendak/Nicole Borgeat Yan Duyvendak revient et propose une nouvelle démarche décalée et bienvenue de décryptage de l’actualité, dont le thème est la crise. Mot fourre-tout, complètement vidé de son sens et bouc émissaire pour tous les maux possibles et imaginables, la crise a envahi notre quotidien, qu’elle


SOS © DR

La belle abondance © DR

soit financière, conjugale, de confiance, culturelle, identitaire... Mais au final, c’est quoi la « crise » ? Un cours de rattrapage anti-sinistrose qui se jouera soir après soir au gré de vos réactions et de votre participation. 20h30 - Le Carré, Saint-Médard-en-Jalles 16-21€, 05 57 93 18 93

LA BELLE ABONDANCE

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Cie Jo Bithume Intervention de rue théâtrale et culinaire autour d’une cuisine à bois par la Compagnie Jo Bithume. Is sues d’une écriture collective, ces spectacles associent la comédie et la musique. Ils sont conçus pour l’extérieur et abordent des thèmes universels. Autour d’une cuisinière à bois installée au beau milieu d’un espace public, une famille de cuisiniers prépare une recette simple à partager avec le public, laissant une large place à l’improvisation pour les comédiens. 20h, Site de Camponac, Pessac Entrée libre, 05 57 02 21 05

DA/FORT Du 3/10 au 8/10 Cie Circ’Ombelico Dans une ambiance foraine, Circ’ombelico vous accueille dans le ventre d’un très vieux camion transformé

Circ'Ombelico © Tom Van Nuffel

Un pied dans le crime © Louise te poele

pour la circonstance en cirque de poche. Numéros physiques, musicaux, humoristiques et magiques sont au programme, mais exécutés dans les contraintes de cette scène format réduit, l’effet n’en est que plus étonnant. En plongeant le public au cœur de son aventure circassienne et itinérante, Circ’ombelico dévoile son art comme une douce confidence. 15h & 18h (le 3/10), 18h30 & 21h (le 5/10), 18h30 & 21h (le 8/10), Les Colonnes, Blanquefort 16-21€, 05 56 95 49 00

UN PIED DANS LE CRIME Du 6/10 au 15/10 MeS Jean-Louis Benoït Un juré est appelé à juger un crime dont il est l’auteur. Labiche exploite ce douloureux cas de conscience et tisse un vaudeville irrésistible. Cette importante comédie n’a pour ainsi dire jamais été montée depuis son triomphe au PalaisRoyal en 1866. Jean-Louis Benoit, directeur du Théâtre National de La Criée à Marseille, contraint de jouer hors les murs pour cause de travaux, la crée au TnBA. Un « cauchemar gai » porté par une pléiade de comédiens déchaînés dont Dominique Pinon, Philippe Torreton et Jean-Pol Dubois. 19h30, sauf les 8, 9, 12 et 15 à 20h30, TnBA-Grande Salle Vitez 10-25€, 05 56 33 36 80

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Achim Lippoth

portfolio |

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Enfantillages Photographie // Cologne, Allemagne // www.lippoth.com

Né à Ilshofen en 1968, Achim Lippoth - l’auteur de notre couverture du mois découvre la photographie pendant ses études à l’université de Cologne. 1992 sonne le début de sa carrière en freelance. 1995, la création de son propre magazine, Kid’s Wear, qui devient rapidement une référence incontournable dans le milieu de la mode enfantine. En 1998, Achim fait ses débuts en tant que réalisateur pour la société de production Markenfilm. Fort de nombreux prix pour ses travaux publicitaires et personnels, il collabore aujourd’hui avec les marques et journaux internationaux les plus prestigieux (The New York Times, Life, Wallpaper, Vogue, Stern...). Chez Achim Lippoth, les enfants ont toujours le dernier mot... et le premier


texte ¬ Carole Lafontan

plan ! Ne laissant rien au hasard dans ses compositions, le photographe cherche à « capturer ces instants où se dévoilent tous les traits de leur personnalité ». À travers des mises en scène ingénieuses, il pointe la complexité du passage de l’enfance à l’âge adulte. Toujours avec un sens de l’humour ineffable. Dans cette série Wrong Right Wrong, les rôles et responsabilités sont ainsi inversés : dans ces situations empruntées à la vie quotidienne, le fils d’une dizaine d’années semble tenir à boutde-bras son dépressif de père. Derrière l’absurdité des scènes ou leur grande beauté plastique affleure comme toujours chez Lippoth, cette sensible question : comment grandir et trouver sa place d’adulte sans perdre ses rêves d’enfant ? /


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Tribune Texte ¬ Cécile Broqua & Cyril Vergès Illustration ¬ DR

Jusqu’au 2 octobre, de nombreuses manifestations pluridisciplinaires sont au programme du festival bèglais Les rendez-vous de Terres Neuves. Organisée sur toute l’agglomération bordelaise, cette cinquième édition au contenu riche et ambitieux s’empare du thème : C’est quoi la contre-culture en 2010 ? La bibliothèque des Capucins accueille, du 15 septembre au 15 octobre, l’exposition Passage en Images sur la contreculture. Cet événement, qui prend la forme d’une carte blanche offerte par Jérôme Charbonnier, graphiste engagé sur Les rendez-vous de Terres Neuves depuis 4 ans, à un autre graphiste, Jean-Marc Bretegnier et son atelier Fabrication Maison, est le moyen pour les organisateurs du festival de poursuivre une recherche initiée au cours de l’édition précédente sur la place du message graphique dans l’espace public. En réponse à cette invitation, ❥

LES RENDES-VOUS DE TERRES NEUVES Jusqu’au 2 octobre www.lesrendezvousdeterresneuves.com

Jean-Marc Bretegnier a choisi de montrer les différentes étapes d’une action graphique depuis la mise en place d’un atelier d’images où se joue réflexion et production jusqu’au passage en image. Significations. Cette dernière étape, composée à la fois de l’exposition et de débats, est conçue comme un espace organisé de rencontres. Là, se construit dans le dialogue et l’échange une possible analyse des mécanismes et des enjeux de l’image envisagée comme un objet artistique porteur de significations et de questions culturelles et sociales. /



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Silence, ça pense ! Texte ¬ Cécile Broqua & Cyril Vergès Photo ¬ DR

Jusqu’au 19 septembre, d’Artigues-près-Bordeaux accueille la quatrième édition de Art et paysage. Cet événement présente une dizaine de créations artistiques et paysagères sélectionnées à l’issue d’un concours auquel ont participé des étudiants de l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage et de l’École des Beaux-Arts. Sur quatre sites - la prairie de la Médiathèque, le parc du château Bétailhe, le parc de l’église et la partie sud du parc de la mairie -, les projets des élèves ont mis au travail la notion de « refuge(s)», le thème imposé cette année. Parmi les créations à découvrir en accès libre, citons La valeur refuge installée sous un angle de la Médiathèque posé sur pilotis. Au sol, sur un gazon, un ensemble composé de trente dalles de béton de mêmes dimensions, de couleur doré, dessine un damier parfaitement ordonné. Disposé en quinconce, le projet alterne la présence de pleins (les dalles) et de vides (le gazon). La couleur or recouvrant chacun des modules est censée évoquer l’image des lingots. Un ❥

cimetière roman se situe non loin du site. Le parallèle avec les pierres tombales est évidemment de circonstance. Espace. Outre le fait de programmer des œuvres dans l’espace public, Art et paysage favorise les collaborations entre plasticiens et architectes en les invitant à développer une réflexion partagée sur l’aménagement de l’espace urbain. Cette manifestation donne à voir des projets qui s’inscrivent aujourd’hui dans une nouvelle relation au territoire qui est elle-même guidée par le lien à la nature, les principes de la durabilité tout en participant aux stratégies des transformations possibles de l’espace sensible, du cadre de vie et de la culture matérielle des sociétés contemporaines. /

ART ET PAYSAGE Jusqu’au 19 septembre à Artigues-près-Bordeaux www.mairie-artigues-bordeaux.fr



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agenda Hyperbeau

Claires de terres

LACIS

DANS SA TÊTE

Pierre Clerk, né en 1928 à Atlanta, expose une dizaine de peintures inscrites dans le courant de l’abstraction géométrique. Deux périodes distinctes sont données à voir : la première des années 1970, en noir et blanc, joue sur des détails très graphiques, des enchevêtrements de courbes, d’angles droits et de lignes droites ; la seconde, datant de 2010, montre un ensemble de moyens et grands formats où sont assemblés des fragments géométriques aux couleurs vives dessinant de vastes compositions éclatantes et vives.

Née en 1956 dans l’ex-RDA, Ulrike Bunge développe un travail s’inscrivant dans la continuité de l’héritage de la modernité classique européenne. Poétiques et intenses, ses compositions qui regardent aussi du côté de l’expressionnisme abstrait, lèvent le voile sur des paysages du dedans et du dehors où les couleurs, très souvent présentes, structurent le dialogue des formes. Sa peinture s’empare de sujets variés et construit des univers différents qui ont tous en commun d’avoir au premier regard quelque chose d’étrangement familier.

70/10 Jusqu’au 18 septembre www.cortexatlethico.com

CRAFTY Parallèlement aux pièces de Claire Soubrier, Max Boufathal montre un ensemble de sculptures à la fois réalistes et imaginaires livrant un point de vue critique sur la société. Arbalètes, flèches, râteliers, armes contondantes et masques réalisés à partir de matériaux et d’objets détournés dressent une panoplie de survie possible pour l’homme d’aujourd’hui. Les œuvres témoignent à la fois du regard incisif que porte l’artiste sur son environnement et des processus d’auto-fabrication par lesquels il passe systématiquement. Hyperbeau Du 10 septembre au 23 octobre www.galerie-tinbox.com

Claires de terres Jusqu’au 11 septembre www.123-galerie-mls.fr

HYPERBEAU Aux côtés de Kimiko Yoshida et d’Oleg Dou, Sabine Pigalle expose une sélection de clichés tirés de la série Protectors. Dans ce travail, la photographe revisite à sa manière les « saints patrons » de la religion chrétienne dans des mises en scène noir et blanc, esthétisantes, où chaque personnage, dénudé, plutôt androgyne, très sophistiqué, paré d’un accessoire, offre au regard du spectateur une interprétation onirique de ces saints protecteurs. L’exquis et l’obscur Du 17 septembre au 13novembre www.galeriedx.com


L'exquis et l'obscur

Devices of Paranoïa

HYBRIDATION Devices of Paranoïa réunit 6 sculptures et 2 dessins du jeune plasticien Samir Mougas. À partir d’un répertoire de formes simples, de couleurs flashs, d’images récupérées ou d’objets détournés, l’artiste imagine des compositions mettant au travail l’idée d’hybridation. À la fois curieuses et séduisantes, les pièces « fabriquées » relèvent « d’une géométrie emprunte d’inventeurs et d’inventions géniales, d’artefacts et de véritables objets visionnaires. » Devices of Paranoïa Du 18 septembre au 23 octobre www.galerieacdc.com

WATERWORLD Jean-Pierre Bidart et Jean-Christophe Garcia exposent deux séries de photographies réalisées dans le cadre du projet « Mémoires d’Estuaires » autour de gens ayant vécu près de l’Estuaire de la Gironde. Marins au long cours, mariniers, ostréiculteurs, pêcheurs, désormais à la retraite ou pensionnés de la Marine, ils ont accepté de livrer une part de leur intimité. Une manière en quelque sorte de documenter l’histoire des gens de mer en créant ici une dialectique entre les personnes et les lieux, la présence et l’absence. Mémoires d’Estuaires Jusqu’au 18 septembre www.arretsurlimage.com


Disques NEU! Neu!’86 | Grönland Ce disque, on n’aurait jamais dû l’entendre. Totems incontournables pour les scènes (post) punk, ambient ou electro, tous les albums de Neu! sont réédités. Tous ? Oui. Si les trois premiers avaient été dépoussiérés, il y a neuf ans, le petit dernier, un peu bâtard, était renié. Débutée en 1971, achevée en 75, l’épopée de Neu! tanguait sur le roulis de nappes synthétiques, de riffs de boucher teuton sous speed, de synthés plus romantiques que l’œuvre complète de Goethe, le tout posé sur la fameuse rythmique motorik, qui suçait la roue de Moe Tucker. En 1986, Klaus Dinger et Michael Rother tentaient un retour. Bidouillaient deci delà, ne parvenant à se mettre d’accord sur une direction commune. Le résultat, Neu!’86 parut enfin en 1995, sous la forme d’un bootleg. Seul survivant, Rother en a modifié ici la tracklist, transformant, par exemple, la longue plage d’ouverture Nazionale en une courte Intro. Restent quelques classiques immédiats (l’ambient Elanoizan, le loureedien Crazy, l’échappée Wave Mother…) et des concessions à l’époque aux allures de plaisanteries potaches (une reprise de La Bamba). En fait, cette redécouverte évoque souvent l’impression laissée par Clear (1983), de Cybotron – quelques passages douteux, mais un ensemble génial. Sauf que, si Cybotron débutait, Neu! avait déjà derrière lui trois coups de maître. Nur für Fans, quoi. Thibaut Allemand

MATTHEW DEAR Black City | Ghostly International Deuxième long format de Matthew Dear, Black City se révèle finalement moins sombre qu’annoncé. Ici pas de « tube » aussi évident que Don & Sherri (bien que Slowdance ou You put a smell on me puissent prétendre à ce titre), mais un florilège de morceaux ambitieux où l’Américain délaisse son côté techno (et son projet Audion) pour une pop moderne, bizarroïde et volontiers druggy. Plus qu’aux sonorités de Detroit et Chicago, c’est au groove bancal de l’école new yorkaise (Juan Mclean en tête) que l’on pense à l’écoute de Soil to Seed ou Monkey. Quelques moments d’introspection et un ovni discoïde plus tard (Little People), on se dit que Matthew Dear est décidément bien à l’aise dans son costume de gourou du dancefloor un brin décadent. Clément Perrin


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ZOLA JESUS

Adam Kesher

Stridulum II | Souterrain Transmission / PIAS

Challenging Nature Disque Primeur Pour illustrer le single Hundred years later, le groupe Adam Kesher s’est offert un clip très poétique où des jeunes traversent de longues étendues sablonneuses en transportant une vitre (vont-ils la briser ? Non, car elle est probablement en plastique). On se demande bien pourquoi ce premier album, Challenging Nature, ne ressemble en rien à une traversée du désert. Certes, la synth-pop des cinq Bordelais libère parfois des volutes lyriques qui évoquent l’exaltation du voyage initiatique. Et leur nom fait référence à un personnage de Mulholand Drive du sinueux David Lynch. Mais en dehors de ça, leur musique est plutôt carrée et efficace, et invite nettement plus à la piste de danse qu’au road-movie. À vrai dire, tant mieux. Olivia Volpi

Repérée il y a quelques mois, cette jeune étudiante en philo du Wisconsin et ses chansons post-indus intriguaient. Mêlant chant lyrique abrasif et sonorités gentiment harsh noise, elle enchaînait les Ep’s tendus et signait un premier album aventurier, bruitiste et lo-fi. Pour ce deuxième Lp (mais réédition allongée d’un maxi printanier), Zola Jesus a nettoyé ce son, ne laissant que sa voix, des chorales ruinées et une rythmique ultralourde. Jouant avec l’écho et le silence, Nika Roza Danilova construit un monde étrange, en noir et gris, guère éloigné des abysses entrevues chez Fever Ray. Mais loin d’être une copie blafarde de la Suédoise, elle ressuscite les vocalises hantées de Siouxsie et le groove rentré de SPK. Indispensable. Thibaut Allemand

Seu Jorge and Almaz Stones Throw / Discograph Le plus touche-à-tout des cariocas a retrouvé le chemin des studios. Chico Buarque ? Non. Seu Jorge ! L’un des représentants du nouveau son made in Brazil. Il joue de sa voix rauque et soul aussi bien sur du rock que de la samba. Cette fois accompagné du groupe Almaz, il rend hommage à des musiques qui l’ont inspiré. Il revisite les standards brésiliens, européens et américains dans une atmosphère psychédéliquement jazz et soulement samba. Sur la piste 2 on trouve notamment une surprenante version du Das Model de Kraftwerk. La reprise de cet hymne eletro lorgne tellement vers le western qu’on l’imagine sans mal dans un prochain Tarantino. Plus loin, un Rock with you du King of Pop Michael semble avoir ingurgité du LSD tant il progresse au ralenti. Brillant et hallucinogène ! Audrey Chauveau


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Livres Débutants & Parlez-moi d'amour

UNE ÉDUCATION AMÉRICAINE

Raymond Carver | Éd. De l'Olivier

Barry Gifford | Éd. 13e Note

Premiers tomes de l'intégrale du génial nouvelliste américain, Débutants et Parlez-moi d'amour composent un diptyque aussi brillants que perturbants. Le premier est la version, inédite, que Carver voulait publier, mais que son éditeur a taillée, produisant ce qu'on croyait être le propre de son style (concis, précis, elliptique). Cette lecture en miroir suscite alors bien des questions : qu'est-ce qu'un artiste ? Comment, avec qui et contre quoi, une œuvre se construit ? S'il manque un appareil critique plus fourni sur leurs genèses, ces œuvres, essentielles, reposent, en creux, la question de l'original et de l'authentique. Mais, plus, elles redonnent place à une (ou deux ?) voix toujours singulière. 333 p., 22€ et 186 p., 14€. Raphaël Nieuwjaer

Ensemble de courts textes qui mettent en scène un même personnage, Une éducation américaine est dépourvue de cohérence apparente. Le lecteur y suit sans logique temporelle les pérégrinations de Roy, un jeune garçon curieux, à travers le Chicago des années 50. Originale sur le plan de la forme, l’œuvre de Barry Gifford l’est également sur le plan du style. Car, son écriture est teintée d’une poésie et d’une élégance rares. Évocatrice et impressionniste, elle fait surgir un univers mythique, où se croisent et se côtoient, comme dans un mirage, des figures truculentes aux noms aussi folkloriques que la Vipère ou Face de Requin. Son charme suranné nous appelle alors irrésistiblement à lui. 336 p., 19€. Faustine Bigeast

La fille aux cheveux étranges & C’est de l’eau David Foster Wallace |Éd. Au Diable Vauvert Le suicide de Foster Wallace semble avoir précipité son entrée au panthéon des auteurs américains et par là même la traduction de son œuvre interrompue. Si ses publications sortent maintenant régulièrement au Diable Vauvert, il est évident que son Infinite Jest (« Infiniment dérisoire ») est le monolithe noir que traducteurs et éditeurs contournent inexorablement. Complexe, à la démesure d’un Pynchon, il est le centre d’une galaxie où gravitent nouvelles, articles et petites formes. Incapable de dépasser son opus magna, Foster Wallace a ensuite composé en mode mineur, mais son génie affleure en permanence. Publié cet été, La fille aux cheveux étranges en est une introduction idéale tandis que C’est de l’eau est à réserver aux amateurs avertis. 500 p., 25€. Florent Delval



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Bd L’ILE DE HOZUKI

BAKUMAN

Kei Sanbe | Ki-oon

Ohba & Obata | Kana

Étonnant thriller, L’Île de Hozuki déroule un scénario claustrophobe et terrifiant à mi-chemin des Disparus de Saint-Agil et de Battle Royale. Coincés dans un centre d’éducation, des enfants abandonnés par leur famille se retrouvent cernés d’adultes louches et de pervers détraqués visiblement porteurs de choses terribles à cacher. Disparition mystérieuse, trésor secret, cette courte série dénichée par l’un des rares éditeurs indés du manga explore habilement la psyché enfantine quand rêve, cauchemar et réalité tendent à se confondre. Dans un style semi-réaliste évoquant un Tezuka tendu, le malin Kei Sanbe fait monter la sauce en distillant le suspense dans la paranoïa grandissante de ces gamins, peut-être bien victimes de leur propre hallucination... > Nicolas Trespallé

Auréolé du prodigieux succès de Death Note, les golden boys du manga Ohba-Obata livrent une nouvelle série inattendue autour des affres de la création manga. Suivant l’histoire de deux collégiens décidant de tout sacrifier à leur passion, Bakuman dévoile les coulisses de cette industrie sur fonds de crise du modèle sociétal traditionnel japonais. Saupoudrée d’amourettes sirupeuses et d’un soupçon de trauma familial, la série s’élabore surtout comme un shônen de baston classique avec des caps de plus en plus durs à franchir pour devenir in fine les meilleurs, soit les plus populaires. Pour cela, il s’agit d’améliorer sans cesse sa technique et parvenir à vaincre un dangereux rival : un petit geek surdoué et têteà-claque qui ne vit que par et pour le manga. > Nicolas Trespallé

HARV’N’BOB Harvey Pekar & Robert Crumb | Cornélius Pionnier de la BD autobiographique, disparu subitement cet été, Harvey Pekar a passé l’essentiel de sa vie planqué comme documentaliste dans un hôpital de Cleveland. Amateur de jazz et de comics, « Harv » propose un jour à son ami « Bob » Crumb une petite histoire tirée de son quotidien. Le père de Fritz the cat, conquis, décide d’illustrer la bande, donnant l’impulsion décisive à son American Splendor, projet de longue haleine autoédité. Alors que les éditions Ca et là publient actuellement une anthologie indispensable de cette bande, Cornélius propose ici un concentré du talent de ce Raymond Carver des mickeys vu exclusivement à travers le rotring aérien de son vieux complice. Une splendeur américaine donc. > Nicolas Trespallé



© Take-Two Interactive Software

jeux vidéo

texte ¬ Guillaume Jallut

Mafia II - PS3 | Xbox 360 | PC Mafia II est une fresque héritée des œuvres fleuves de Puzo, Scorsese ou Coppola. Immigré sicilien pauvret, Vito Scaletta est un petit voyou de rue sans malice ni envergure. Arrêté avec son ami Joe, il se voit proposer une curieuse alternative à la prison qui lui est promise : le front européen. Et c’est un soldat de vingt ans qui remet les pieds sur le sol américain quelques années plus tard. Toujours sans le sou, Vito recroise vite Joe, ex-taulard qui semble désormais prospérer grâce aux affaires d’une grande famille pour laquelle il travaille et à laquelle il compte bien présenter Vito... Pas vraiment le GTA like qu’il semble être de prime abord, Mafia II offre un monde semi ouvert pour une aventure très scriptée. Loin d’être un problème, le jeu jouit d’un scénario et d’une mise en scène parfaitement immersifs qui pallient largement l’absence de missions secondaires ou de free roaming un peu excitant. Véritable plongée dans l’Amérique de l’après-guerre à la fin des 50’s, la réalisation quasi cinématographique, l’ambiance sonore exemplaire entre dialogues joliment ficelés, synchronisation réussie de voix de qualité (celle française d’Al Pacino entre autres) et environnement musical parfait font de ce jeu une nouvelle saga incontournable.


© Nintendo

© Take-Two Interactive Software

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Metroid : Other M – Wii L’ADN de ce nouveau Metroid porte les marques de ses excellentes antériorités : d’abord jeu de plateforme mythique, il devint un FPS de bonne facture. Le prolongement naturel de cette évolution fait que Metroid capitalise et devient un titre intelligemment hybride, alternant vues à la première et à la troisième personne. Le joueur a ainsi la joie de retrouver la chasseuse de prime Samus Aran et de comprendre enfin pourquoi elle fut sauvée il y a bien longtemps par une des créatures qu’elle combattait.

Civilization 5 – PC S'il ne devait rester qu'une franchise exclusive au PC, ce serait Civilization. Depuis presque 20 ans, le plus célèbre des jeux de stratégie a influencé le genre et blanchi les nuits de légions de joueurs. Belle reconnaissance, c'est un fan absolu de la série qui s'est vu propulser level designer de cette édition. Riche en innovation et moins brouillon, Civ5 gagne en simplicité. Nouveau moteur dédié, graphismes plus vivants, système de combat revisité et refontes stratégiques font de cet opus un jeu qu'on aime déjà, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre.

© IO Interactive

Kane & Lynch 2 : Dog Days - PS3 | Xbox 360 | PC Avec un background truffé de référence ciné, le premier volet de Kane & Lynch avait dégainé sans sommation sa grosse artillerie : duo de psychopathes, vannes de bonhomme et gunfights monstrueux pour un jeu qui suintait la testostérone. Le second ne déroge pas à ces règles violentes et place le couple de sauvages entre les pattes de triades bien énervées, dans un Shanghai vertigineux traité façon caméra amateur embarquée.


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concerts Jeu 9/09 Apéro-Concert-Expos [Rock] 18:00 - Marché Victor Hugo Entrée libre. Tél 05 56 52 31 69 www.allezlesfilles.com Thomas Bercy [Jazz] 21:00 - Amadeus Song - 6-8€. Tél 05 56 80 03 86 www.amadeus-song.fr Open swing [Jazz] 21:00 - Chez Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com Hagar Sound System [Reggae] 22:00 - Zig-Zag Café - Entrée libre. Hello Sunshine + Izzy Crash [Rock] 22:00 - Le Saint-Ex - 5€. www.saint-ex.com Ven 10/09 Festival Ouvre La Voix [Chanson] Au mois de septembre, lorsque débutent les vendanges, le Festival Ouvre la Voix propose une authentique échappée au coeur du territoire girondin en associant le temps d’un week-end balades à vélo ou à véhicules non motorisés, musique, patrimoine et dégustations de produits régionaux. Le public se déplace le long de la Voie Verte des Deux Mers, assiste à des concerts, à un fameux concours de cri, et peut se restaurer, aux sons de fanfares festives, à l’occasion des nombreux pique-niques

gastronomiques qui ponctuent le week-end. Concerts gratuits (sauf les Frères Brothers). 16:00 - Territoire de Sauveterre, Créon, Sauveterre de Guyenne, Latresne - Entrée libre. Tél 05 56 33 66 01 www.rockschool-barbey.com Live addiktion #3 : Be Quiet + Baxter Fly + Stase [Rock] 20:30 - Bt59, Bègles - 4€. Tél 09 79 16 98 71 www.bt59.fr Thomas Bercy [Jazz] 21:30 - Pub Le Garage, Belin-Beliet - Entrée libre. Tél 05 56 88 08 06 Blues a caballo [Blues] 21:30 - Chez Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com Stereoheroes + Be Trash Family + Booty Ben [Electro] 23:00 - Le 4Sans - 6€. Tél 05 56 49 40 05 www.le4sans.com Live addiktion #3 : Gi-Ben + V.Truder + DJ T2B [Electro] 23:59 - Bt59, Bègles - 4€. Tél 09 79 16 98 71 www.bt59.fr

Voodoo Skank [Pop] 18:00 - Parc du Bois fleuri, Lormont - Entrée libre. Tél 05 56 74 59 80 www.lormont.fr Roger «Kemp» Biwandu [Groove] 20:00 - Salle Léo Lagrange, Lormont - Gratuit sur réservation. Tél 05 56 74 52 63 www.lormont.fr Jazzymuté [Jazz] 21:00 - Chez Le Pépère - 3€. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com Part Chimp + Aerôflot [Rock] 21:00 - Le Saint-Ex - 8€. www.saint-ex.com Selector Tuff [Reggae] 22:00 - Zig-Zag Café - Entrée libre. What The Funk feat Anton Pieëte + Guillout + Ianik Oncina [Electro] 23:00 - Le 4Sans - 8€. Tél 05 56 49 40 05 www.le4sans.com

Calvertron + Nils Jumpen + Clarks + Suburb Beat + Karl Kaa [Electro] 23:00 – Heretic Club - 13€.

Sam 11/09

Dim 12/09

Festival Ouvre La Voix [Chanson] 16:00 - Territoire de Sauveterre, Créon, Sauveterre de Guyenne, Latresne. - Entrée libre. Tél 05 56 33 66 01 www.rockschool-barbey.com

Festival Ouvre La Voix [Chanson] 16:00 - Territoire de Sauveterre, Créon, Sauveterre de Guyenne, Latresne - Entrée libre. Tél 05 56 33 66 01 www.rockschool-barbey.com



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concerts Alain Bouvet [Récital] 17:00 - Abbatiale Notre-Dame, Guîtres - Entrée libre. Tél 05 57 51 10 82 www.sndt.gironde.fr LPL party [Mégamix] 21:00 - Le Saint-Ex - Entrée libre. www.saint-ex.com Mer 15/09 Melt Banana [Rock] 20:30 - Heretic Club - 10-12€. Tél 05 56 52 31 69 www.allezlesfilles.com Selector Jahdeck [Reggae] 22:00 - Zig-Zag Café - Entrée libre. Jeu 16/09 Festival Nomades 2010 Quai du Maroc - Pass Entrée libre. Tél 05 56 20 85 60 Paco de Lucia + Miguel Soler [Flamenco] 21:00 - Quai du Maroc - 20-40€ Open swing [Jazz] 21:00 - Chez Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com Alam [Reggae] 21:30 - Zig-Zag Café - 2€.

Sagittarius fête ses 10 ans en Aquitaine et les 400 ans du Couvent des Minimes [Baroque] Programme : L’Europe Baroque (Motets sur des textes du Cantique des Cantiques de Melchior Franck, extraits des Opella Nova et Israels Brünnlein de Schein, Madrigaux de Monteverdi, Le Reniement de Saint Pierre de M.A. Charpentier…). Direction, Michel Laplénie. Sopranos : Sophie Landy, Sophie Pattey. Alto : Pierre Sciama. Ténors : Guillaume Guttierez, Olivier Fichet. Basse : Nicolas Rouault. Julia Griffin : viole de gambe. Damien Pouvreau : théorbe. Jean-Miguel Aristizabal : orgue et clavecin. 20:30 - Couvent des Minimes, Blaye - 9-15€. Tél 05 57 42 06 13 www.sagittarius.fr Zed Van Traumat [Chanson] 20:30 - Chapelle de Mussonville, Bègles - Gratuit sur réservation. Tél 05 56 49 95 95 Festival Nomades 2010 Quai du Maroc - Pass Entrée libre. Tél 05 56 20 85 60 David Reinhardt Trio + Samson Schmiitt Quartet [Jazz manouche] 21:00 - Quai du Maroc - 1530€

Ven 17/09

La Guinguette en goguette [Chanson] 21:00 - Chez Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

Músicas Recuperadas [Sexteto de tango] 20:30 - Vieille église Saint Vincent, Mérignac - Entrée libre.

High Grade Sound [Reggae] 22:00 - Zig-Zag Café - Entrée libre.

Parker & Lewis + Ende + MCK + DJ United + Lil Ju [Electro] Warm Up : Dakent. 22:00 - Heretic Club - 8€. www.hereticclub.com Fritz Kalkbrenner + Mattiu + Junior Felip [House] 23:00 - Le 4Sans - 10€. Tél 05 56 49 40 05 www.le4sans.com Popof + LowKey + Low Concept + The Corporation [Electro] Visuels par Y#. 23:00 - Bt 59, Bègles - 10€. Tél 09 79 16 98 71 www.bt59.com Sam 18/09 Músicas Recuperadas [Sexteto de tango] 19:30 - Église, Saint-Symphorien - Entrée libre. Funambule [Musique du monde] Compagnie Philippe Mallet. 20:00 - Place de Cavernes, Saint-Loubes - Entrée libre. http://mallet-funambule.fr Festival « Trois jours sous l’arbre » : Les Barbeaux [Festif] 20:30 - Parc Treulon, Bruges - 7€. Tél 05 56 16 77 00 www.mairie-bruges.fr Lamige en scène [Festif] L’Extra-Bal, le Concert à Danser : tangos, valses swing, biguine et mazurkas 21:00 - Pré communal, Saucats - Entrée libre. www.anapurna.net Festival Nomades 2010 Quai du Maroc - Pass Entrée libre. Tél 05 56 20 85 60



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concerts Cie Mohein + Bratsch + Terakaft [Musique du monde] 21:00 - Quai du Maroc - 1020€ Celeste + When Icarus Falls + Alceste + The Rodeo Idiot Engine [Hxc] 21:00 - Heretic Club - 8€. www.hereticclub.com Ensemble vocal Ariana Medo Lyrique. Programme : Requiem de Gabriel Fauré ; Cantique de Jean Racine et le Tantum Ergo de César Franck. Distribution : David Ortéga de l’opéra de Bordeaux, Sandrine Labory et les 80 chœuristes des ensembles Ariana et Sarabande accompagnés par les Chambristes d’Aquitaine, ensemble composé de musiciens professionnels de l’ONBA et des conservatoires de musiques des environs de Bordeaux. Direction musicale : René Rey. Concert sera suivi par la dégustation de grands crus de Saint Julien. 21:00 - Église, Saint-Julien-Beychevelle - 10-15€. Tél 05 56 03 54 97 Selector Jahdeck [Reggae] 22:00 - Zig-Zag Café - Entrée libre. Mr Scruff + The Herbaliser + Fuentes + Calvito [Abstract hip hop] 22:00 - Bt59, Bègles - 13-16€. Tél 09 79 16 98 71 www.bt59.fr Mr Oizo + A-Trak [Electro] 23:00 - Le 4Sans - 22€. Tél 05 56 49 40 05 www.le4sans.com

Dim 19/09

Jeu 23/09

Festival des Arts Mêlés : Fanfare Contreband [Fanfare Rock] 11:00 - Marché de Migron, Eysines - Entrée libre. Tél 05 56 16 18 10 www.ville-eysines.fr

Chant Devant Festival 7e édition : Zed Van Traumat + Fada + Fabien Bœuf [Chanson]. 19:00 - Le Champ de Foire, Saint-André-de-Cubzac - 10€. Tél 05 57 43 64 80

Concert du dimanche du Patrimoine [Récital] Œuvres de Bach, Böhme; Campa, Haendel, Looke, Mirr, Widor, Lebègue, Piazzola, Pierné, Vivaldi. 17:00 - Cathédrale Saint-André - Entrée libre. Tél 05 56 81 78 79 musica. in.cathedra.free .fr

Open swing [Jazz] 21:00 - Chez Le Pépère - Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com

Steve Hill [Rock / Blues] 21:00 – Rock School Barbey - 15€. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com Mar 21/09 The Hentchmen [Garage] 20:30 - Le Saint-Ex - 8-10€. Tél 05 56 52 31 69 www.allezlesfilles.com Gama Bomb + invités [Trash Metal] 20:30 - Heretic Club - 5€. www.hereticclub.com Mer 22/09 King Ruler SoundSystem + More Vibes Sound System [Reggae] 21:00 - Heretic Club - 5€. www.hereticclub.com Selector Jahdeck [Reggae] 22:00 - Zig-Zag Café - Entrée libre.

X-Ray Harpoons + Sunmakers [Rock] 21:00 - Le Saint-Ex - Entrée libre. www.saint-ex.com Foreign Beggars + Smokey Joe & The Kid feat Youthstar + Beasty [Electro] 21:30 - Bt 59, Bègles - Entrée libre. Tél 09 79 16 98 71 www.bt59.com Carlito Brigante [Reggae] 22:00 - Zig-Zag Café - Entrée libre. Ven 24/09 Inauguration du Rocher de Palmer [Mégamix] Rendez-vous au club [Jazz]afip, l’émission quotidienne 100% [Jazz] de FIP, en public et en direct du Rocher de Palmer ! Au menu : des sessions live du groupe Post Image avec John Greaves, entrecoupées d’interviews. Au programme : Pascal Lefeuvre, Fada, Llibert Fortuny et Perico Sambeat, Doudou Cissoko ; Béa ; l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine et The Wackids ! Un opéra… Leena, une


concerts création en langue française et wolof réalisée à partir du texte de Boubacar Boris Diop, sur les musiques d’El Hadj N’Diaye et Mathieu Ben Hassen. 18:00 - Le Rocher de Palmer, Cenon - Entrée libre. Tél 05 56 74 80 00 www.lerocherdepalmer.fr Carmen [Opéra] De Georges Bizet. Nouvelle production Coproduction Staatstheater Nürnberg et Opéra National de Bordeaux Opéra en 4 actes. Livret d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy d’après la nouvelle de Prosper Mérimée. Créé à Paris à l’Opéra Comique le 3 mars 1875. Direction musicale : Cristian Orosanu. Mise en scène : Laurent Laffargue. Orchestre National Bordeaux Aquitaine. Chœur de l’Opéra National de Bordeaux. 20:00 - Grand Théâtre - 8-80€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com Live Adiktion #4 : Sow Odd + From Heaven We Fall + Last Tango Theatre [Rock] 20:30 - Bt 59, Bègles - 4€. Tél 09 79 16 98 71 www.bt59.com Chant Devant Festival 7e édition : Massilia Sound System + Moussu T e lei jovents [Chanson] À 19h, apéro fanfare gratuit, place du Champ de Foire. 21:00 - Le Champ de Foire 15-20€. Tél 05 57 43 64 80 Petula Clark + Casse Brique [Dumb & dumber] 21:00 - Le Saint-Ex - 5€. www.saint-ex.com

Léolive [Chanson] 21:00 - Espace culturel Georges Brassens, Léognan - 5-10€. Tél 05 57 96 01 30 www.mairie-leognan.fr Tofy [Reggae] 21:30 - Zig-Zag Café - 2€. Thomas Bercy [Jazz] 21:30 - Le Comptoir du Jazz - 5€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com Ninja Tune XX : Daedalus + Humanleft + Machine Gun [Abstract hip hop] 22:00 - Heretic Club - 10-12€. www.hereticclub.com Musiques d’Espagne : Perico Sambeat & Llibert Fortunity [Jazz] 23:00 - Le Rocher de Palmer Entrée libre. Tél 05 56 52 79 37 http:// burdeos.cervantes.es Festival Bordeaux Electro [Electro] Cat’s Eyes + Jon Duff + Super Bass Bros + Obiwan + D.Fine + Stupid Bass Line + DCFTD + Damsey + Fantômes. 23:00 - Le 4Sans - 5€. Tél 05 56 49 40 05 www.le4sans.com Live Adiktion #4 : Numa + Koschka + Gi-Ben Gong [Electro] 23:00 - Bt59, Bègles - 4€. Tél 09 79 16 98 71 www.bt59.com

Sam 25/09 Festival des Arts Mêlés : Doudou Cissoko [Musique du monde] 15:30 - Foyer CADA-ADOMA, Eysines - Entrée libre. Tél 05 56 16 18 10 www.ville-eysines.fr Metal Rumble Fest #2 : Destinity + Svartcrown + Supertanker + Offending + Artery + Our Last Religion [Metal Orgy] 18:00 - Salle Louise Michel, Saint-Médard-en-Jalles - 5€. Tél 09 50 59 82 25 Interpol [Indie rock] 20:00 - Le Vigean, Eysines - 27€. Tél 05 56 52 31 69 www.allezlesfilles.com Julie et le vélo qui pleure [Chanson] 20:30 - Salle polyvalente, Castelnau de Médoc - Entrée libre. www.sndt.gironde.fr Chant Devant Festival 7e édition : Thomas Fersen + Kent [Chanson] À 19h, apéro fanfare, gratuit place du Champ de Foire. 21:00 - Le Champ de Foire, Saint-André-de-Cubzac - 2025€. Tél 05 57 43 64 80 Festival des Arts Mêlés : Bevinda : Opium à bord [Fado] 21:15 - Théâtre Jean Vilar, Eysines - 10-17€. Tél 05 56 16 18 10 www.ville-eysines.fr


agenda |

90

concerts Thomas Bercy [Jazz] 21:30 - Le Comptoir du Jazz 5€. Tél 05 56 49 15 55 www.leportdelalune.com Selector Tuff [Reggae] 22:00 - Zig-Zag Café Entrée libre. Midnight Shuffle [Northern soul] 22:00 - Le Saint-Ex 2€. www.saint-ex.com Seeksicksound Party #1 : Sawgood + Clarks + united + Heroine [Electro] 23:00 - Heretic Club - 8€. www.hereticclub.com Get the Curse : Damian Lazarus + Clement Meyer + Xavier X-Lab + Jeremy [Electro] 23:00 - Le 4Sans 10-12€. Tél 05 56 49 40 05 www.le4sans.com Be Trash Party : Dany Wild + Booty Ben + Jon Duff [Electro] 23:00 - Bt59, Bègles Entrée libre. Tél 09 79 16 98 71 www.bt59.com

Les Nuits d’Aquitaine : Erik Manana [Récital] 17:00 - Centre François Mauriac - Domaine de Malagar, Saint-Maixant - Entrée libre. Tél 05 57 98 17 17 malagar. aquitaine.fr Festival des Arts Mêlés : Restitution des chansons [Chanson] 18:30 - Centre culturel Le Plateau, Eysines - Entrée libre. Tél 05 56 16 18 10 www.ville-eysines.fr Christopher Cross [Smooth rock] 20:00 - Le Saint-Ex - 75€. www.saint-ex.com Mar 28/09 Carmen [Opéra] 20:00 - Grand Théâtre - 8-80€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com Roger Hodson [Pop] 20:00 - Théâtre Fémina 51-65€. Tél 05 56 48 26 26 www.box.fr The Daredevil Christoph Wright [Indie rock] 21:00 - Le Saint-Ex - Entrée libre. www.saint-ex.com

Dim 26/09

Mer 29/09

Carmen [Opéra] 15:00 - Grand Théâtre 8-80€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Kate Nash + Invité [Pop] 21:00 – Rock School Barbey - 20-22€. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com

Selector Jahdeck [Reggae] 22:00 - Zig-Zag Café Entrée libre. Jeu 30/09 Midi musical : Gilles Ragon & Éric Martin-Bonnet [Récital] Gilles Ragon, ténor Eric MartinBonnet, basse Jean-Louis Haguenauer, piano. 12:30 - Grand Théâtre 6€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com Open swing [Jazz] 21:00 - Chez Le Pépère Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com La Contesse de Cigüe [Jazz] 21:00 - Chez Le Pépère Entrée libre. Tél 05 56 44 71 79 www.chezlepepere.com Skalipsoul [Ska] 22:00 Zig-Zag Café Entrée libre. Ven 1/10 Les RDV de Terres Neuves : Dub Inc + Oxmo Pucino + François & The Atlas Mountain + Magnetix + Il Faro [Mégamix] 19:00 Site des Terres Neuves, Bègles 14-16€. Tél 05 56 85 61 88 www.lesrdvdeterresneuves.com


concerts Carmen [Opéra] 20:00 - Grand Théâtre 8-80€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com Elton John & Ray Cooper [Pop] 20:00 - Patinoire Mériadeck 67-182€. Tél 05 56 48 26 26 www.box.fr Selector kaki [Reggae] 22:00 - Zig-Zag Café Entrée libre. Sam 2/10 Les RDV de Terres Neuves : High Dolls + The Automators + Guaka + Eiffel + Nouvelle Vague [Mégamix] 17:00 - Site des Terres Neuves, Bègles - 14-16€. Tél 05 56 85 61 88 www.lesrdvdeterresneuves.com Cuarteto Casals [Récital] Mozart – Quatuor en ré mineur K. 421 Bartók – Quatuor n°4. Schubert – Quatuor n°14 en ré mineur « La Jeune fille et la mort » D. 810. Vera Martinez-Mehner, violon. Abel Tomás, violon. Jonathan Brown, alto. Arnau Tomás, violoncelle. 20:00 - Grand Théâtre 8-35€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com Fiction Plane [Pop] 21:00 – Rock School Barbey - 22€. Tél 05 56 33 66 00 www.rockschool-barbey.com

Dim 3/10

Mer 6/10

Musiciens de l’ONBA : « Panorama de la musique anglaise » [Récital] Dominique Descamps, hautbois. Renaud Largillier, Yann Baraneck, violons. Reiko Ikehata, alto. Claire Berlioz, violoncelle. Purcell – Fantaisy à quatre pour quatuor à cordes. Bax – Quintette pour hautbois et cordes Purcell – Fantaisy à quatre pour quatuor à cordes. Ferneyhough – Adagissimo pour quatuor à cordes. Purcell – Fantaisy à quatre. Britten – Fantaisy - Quartet pour hautbois et trio à cordes. Purcell – Fantaisy upon one note pour hautbois et quatuor à cordes. Pass dégustation : + 4 euros. 11:00 - Grand Théâtre 6€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Tumi & The Volume + Milk, Coffe & Sugar [Hip hop] 20:30 - Le Rocher de Palmer, Cenon - 10-15€. Tél 05 56 74 80 00 www.lerocherdepalmer.fr

Carmen [Opéra] 15:00 - Grand Théâtre 8-80€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com Mar 5/10 Carmen [Opéra] 20:00 - Grand Théâtre 8-80€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com Tabloïd John + Marla Singers [Electro rock] 20:00 - L’Antirouille, Talence Entrée libre. Tél 05 57 35 32 32 www.rocket[Chanson]com

Sainkho Namtchylak & Joëlle Leandre [Jazz] Ouverture du Festival Russie mon amour. À l’occasion de l’année France-Russie 2010, Philippe Méziat propose de réunir sur un plateau les collaborations les plus inattendues. D’un côté, Sainkho Namtchylak, aligne un impressionnant registre de chants, du lyrique au contemporain, en passant par les techniques chamaniques. De l’autre, Joëlle Léandre, contrebassiste et monument de la musique contemporaine internationale, qui peut s’enorgueillir de ses collaborations prestigieuses avec Boulez, Cunningham ou Cage. Une performance vocale et instrumentale virtuose. 21:00 - Les Colonnes, Blanquefort - 12-16€. Tél 05 56 95 49 00 www.lecarre-lescolonnes.fr Carlos Moscardini [Nueva Cancion] 21:00 - Église, le Haillan - 5€. Tél 05 56 74 80 00 www.lerocherdepalmer.fr Jeu 7/10 Vienna Vegetable Orchestra + Antisolo [Outer limits] 20:30 - Salle Bellegrave, Pessac - 5-15€. Tél 05 56 52 31 69 www.allezlesfilles.com


agenda |

92

concerts Andreya Triana + Lisa Bandy [Nu soul] 21:00 - Le Comptoir du Jazz - 8-10€. www.leportdelalune.com Tigran Hamasyan [Jazz] 21:00 - Le Rocher de Palmer, Cenon - 10-15€. Tél 05 56 74 80 00 www.lerocherdepalmer.fr Ven 8/10 Aldo Ciccolini [Récital] Œuvres de Chopin et Liszt. 20:00 - Grand Théâtre - 8-70€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com Yves Duteil [Variété] 20:30 - Casino Théâtre Barrière - 31-35€. Tél 05 56 69 49 00 www.casino-bordeaux.com Ballake Sssoko & Vincent Segal [Musique du monde] 20:30 - Le Rocher de Palmer, Cenon - 10-15€. Tél 05 56 74 80 00 Sam 9/10 Ensemble Sagittarius : « Eustache Du Caurroy, le musicien d’Henri IV » [Baroque] Du Caurroy : Te Deum laudamus - Victimae Paschali Laudes - Vox Domini super aquas ; Mauduit : En son temple sacré ; Lejeune : Trois psaumes (Hélas, Seigneur je te prie, Miséricorde au pôvre vicieux, Mon Dieu me paît sous sa puissance haute) ; Du Caurroy : Deux psaumes (Juge ma cause, Du

profond des maux de mon âme) ; Motet (Christus vincit) - Missa pro defunctis (Introïtum, Kyrie eleison, Graduale, Offertoire, Sanctus, Pie Jesu, Agnus Dei, Lux aeterna, Libera me). Michel Laplénie, direction. 20:00 - Grand Théâtre - 8-40€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com Beast + The Wayfarers [Trip rock, rockabilly] Entre groove martelé, contrebasse imprévisible et flow soul incantatoire, il y a quelque chose d’envoûtant dans les chansons torturées des Canadiens de Beast. Il conduit à révéler l’existence d’un nouveau genre musical : le trip [Rock] Une sacrée belle bête qui mord, pique... et éblouit. Vainqueurs nationaux 2010 du tremplin musical étudiant Musiques de RU, The Wayfarers remettent au goût du jour une certaine idée du rockabilly. Dans le cadre des Campulsations. 20:00 - Krakatoa, Mérignac 13-15€. Tél 05 56 24 34 29 www.krakatoa.org Concert pour voix, quatuor à cordes et piano [Récital] 20:30 - Centre François Mauriac - Domaine de Malagar, Saint-Maixant - Entrée libre. Tél 05 57 98 17 17 malagar. aquitaine.fr Paradox Trio [Klezmer] 20:30 - Le Rocher de Palmer, Cenon - 6-10€. Tél 05 56 74 80 00 www.lerocherdepalmer.fr

Dim 10/10 Mark Bebbington [Récital] Ireland – London Pieces (Chelsea Reach - Ragamuffin - Soho Forenoons). Chopin – Sonate n°3 en si mineur op. 58. Debussy – Préludes (La Cathédrale engloutie - General Lavine-eccentric - Feux d’artifice). Poulenc – Improvisation XV, Hommage à Edith Piaf Suite Napoli (Barcarolle - Nocturne Caprice italien). 11:00 - Grand Théâtre - 6€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com VEN 8/10 Gizelle Smith & The Mighty Mocambos + Pussydelic [Groove] 20h30 – Rock School Barbey, 18/20€ www.rockschool-barbey.com MER 13/10 SOS CHILI ! Guaka & Friends + Romain Humeau +0800 + Les Hyènes [Rock] 20h15 – Krakatoa, Mérignac, 10€ www.krakatoa.org Aloe Blacc + Soul Revolution [Groove] 20h30 – Rock School Barbey, 18/20€ www.rockschool-barbey.com SAM 16/10 Jonathan Richman & Tommy Larkins [Pop] 20h15 – Krakatoa, Mérignac, 10€ www.krakatoa.org



| bars

& clubs |

L’Azuli 55, Cours d’Alsace-Lorraine 05 56 79 39 46

Le Live Café 14 rue Castelnau d’Auros 05 56 43 27 14

Ice Bar Quai de Bacalan 05 57 00 10 15

Un lieu des plus atypiques dont l'ambiance feutrée et la décoration rococo contrastent avec le style musical résolument électro/house mixé du jeudi au samedi par des DJs résidents. Un cadre décalé et coloré, idéal pour siroter un petit apéritif. Le passage incontournable avant vos virées nocturnes...

Situé à deux pas de la place Gambetta, le Live est une référence an matière de bars electro à Bordeaux. Il vous accueille dans un cadre contemporain quasi lounge, pour des concerts, des afterworks et les jeudis d'été en terrasse pour « l'Apero-Mix Electro » assuré par les meilleurs DJ bordelais. L'innovation de la rentrée : un service de restauration toute la semaine.

Après Paris, Saint-Tropez, Milan, Stockholm, Londres et Copenhague, Bordeaux peut s’enorgueillir de posséder elle aussi son Ice Bar - le plus grand d’Europe ! Dès 19h, après avoir enfilé blouson, moufles et chapka (fournis à l’entrée), on peut, pour 20 euros et environ 25 minutes, déguster dans une ambiance à -10° et un décor uniquement de glace et de jeux de lumières, un cocktail à base de vodka Imperia™ servi dans un verre givré.

PDG 28 rue sainte Colombe Nouveau ! Son nom éveille la curiosité et pour cause : la Pharmacie De Garde a ouvert ses portes avant l'été à côté du Chabi. Doté d'une grande terrasse lounge ouverte sur la rue, l'ex-Inca a viré electro. Bobo 2000 aux platines, la place est chaude et la cave profonde. Le son est bon, la caïpirinha très fraîche. On yretrouve les bonnes têtes du Cafecito.

Calle ocho 24, Rue des Piliers de Tutelle 05 56 48 08 68 Ce bar est une invitation au voyage : destination Cuba, patrie du Mojito ! Au programme : salsa, rap latino, latino house, le tout dans une ambiance festive et colorée. Vous ne débourserez pas plus de 4 euros pour goûter l’un des savoureux cocktails servis par l'équipe de Richard. Commencez à l'apéro si vous n'êtes jamais venu, le depaysement sera moins violent. Cours de salsa tous les jeudi à partir de 21h30.

Le Saint-Christophe 3, rue Saint-James 05 56 44 52 08 Chaque matin, Naji va faire son marché afin de servir un plat de son choix le midi ! Seul à gérer son tout petit zinc, ce roi des échecs et du backgammon accueille la clientèle dans une ambiance intimiste. Pour un café matinal, un apéritif entre potes, une lecture de la presse ou un plat sur le pouce, le Saint-Christophe se pose en digne bistrot de quartier. Une espèce en voie de disparition.


© Getty Images

L’Apollo 19, Place Fernand Lafargue 05 56 01 25 05

Le Café Brun 45, rue Saint-Rémi 05 56 52 20 49

Le CIVB 3, cours du XXX juillet 05 56 00 43 47

Ce bar de quartier (le QG de LM), style bistrot, est un lieu festif où l'ambiance est toujours au rendez-vous. Au soleil la journée sur la place, ou un soir de match devant l'écran géant, le mot d'ordre est convivialité. à tester : les rhums arrangés fait maison.

Dans ce pub à l’allure début du XXe siècle, on ne peut se retrouver qu’entre amis autour d’une bonne gueuze ou d’un cidre pression. Des réclames aux murs, un piano qui attend son heure, une ambiance jazz & blues, un vieux plancher qui grince sans oublier les toilettes qui, cachées derrière une large affiche, en intriguent plus d’un, le Café Brun est le lieu parfait pour « changer d’air »

Pour découvrir les saveurs d’un nouveau cru, être conseillé sur une appellation, un millésime ou simplement déguster un Bordeaux dans un lieu magique dédié à Bacchus, ouvrez grand les portes du Bar à Vin. Toute la palette des Bordeaux - rouges, blancs secs et doux, rosés, Clairets, crémants - s'y savoure dans un cadre propice à vous faire voyager à la découverte des appellations viticoles bordelaises.

Le Saint-Ex 54, cours de la Marne 05 56 31 21 04

Grand Bar Castan 2, quai de la Douane 05 56 44 51 97

Temple du rock’n’roll, le Saint-Ex s’est taillé une belle réputation dans le petit cénacle des salles qui comptent en France. Lounge de luxe au rez-de-chaussée, avec comptoir en bois d’arbre et salon à cheminée de marbre attenant, l’établissement dispose également d’un second bar sans sa légendaire cave moite où les amplis se règlent sur maximum et la bière se boit au kilomètre sur fond de Doobie Brothers.

Ouvert en 1890, c’est l’un des plus anciens établissements bordelais encore en activité. Rénové en 2005, il a retrouvé sa superbe ! Les murs de rocaille, l’imposant lustre ou encore le large auvent y sont sans doute pour quelque chose. Aux premier rayons de soleil, on n’hésite pas, été comme hiver, à profiter de sa terrasse idéalement placée face au quais ! En cas de petite faim, optez pour le croque-monsieur brioché.

Le Milo’s 21, rue du Parlement-Saint-Pierre 05 56 44 81 96 Des 33 Tours collés au plafond, une lumière tamisée et une ambiance années 1970 plongent rapidement dans l’univers du Milo’s. Avec son accueil à la bonne franquette, ce bar atypique de Saint-Pierre est le lieu idéal pour souffler un peu. Impossible toutefois d’apprécier le lieu sans goûter à ses maïs soufflés et dorés : les deux anciennes machines marchent comme jadis et permettent l’assortiment peu commun mais délicieux bière & pop corn !


| restaurants |

CPP Bdx, 160-162 cours Victor Hugo 05 56 92 56 22

LE BAR DU BOUCHER Bdx, 5 rue du Plt Ste Catherine 05 56 81 37 37

PERDI TEMPO Bdx, 25 quai Richelieu 05 56 81 17 91

Un coin de Toscane dans un décor New-Yorkais ! Le décor d'abord. Signé Jean-François Buisson, il est grandiose est étonnant. La cuisine ? Pasta et Pizza sont à l'honneur bien sûr; mais un simple plat de Linguine aux CPP vous rappellera que la cuisine Italienne est certainement une des meilleures au monde. Venez de notre part, le patron offre l'apéro !

www.barduboucher.com Vous choisirez votre morceau de viande comme chez le boucher, voilà la formule originale et conviviale proposée par l’ancien Hérald’s devenu le Bar du Boucher.Voûtes, arcades et vieilles pierres du 18ème pour un dîner entre amis, grandes tablées, tapas et sangria. Pierre, Noël et Johann, anciens compères du Café Rouge, vous accueillent tous les soirs de la semaine, jusqu’à minuit.

Sur les quais, face à la Garonne, venez déguster un savoureux assortiment d'antipastis préparé par Pasquale, Napolitain de son état, accompagné d'un cocktail concocté avec toute la passion de Washington, le carioca, ou simplement d'un verre de vin de leur sélection... Vernissage tout les mercredis, concerts surprises et dégustations... Un moment convivial à partager entre amis ou en famille.

CHEZ MICHEL'S Bdx, 31 rue du Pas-Saint-Georges 05 56 81 31 56

FERNAND Bdx, 7-8 Quai de la Douane 05 56 81 23 40

LE CAFE ROHAN Bdx, 53 rue Saint-Remi 05 56 44 46 06

On se croirait ici dans un troquet parisien. Au cœur de Saint-Pierre, Michel est devenu le rendez-vous des branchés. La petite terrasse est idéale pour prendre un café, déjeuner ou dîner. Carte changeante et créative au gré du marché, s’appuyant sur les bonnes bases de la cuisine traditionnelle. The place to be ! Menu midi, entre 9€ et 13,90€.

www.fernand-bordeaux.com Dans ce superbe bistrot au décor intemporel on déguste une cuisine bordelaise authentique et généreuse du sud-ouest, ainsi que des fruits de mer de toute fraîcheur. L’accueil y est à l’unisson sympathique et chaleureux. Formule du midi 13,90€. Menus soir, 27,90€ et 37,90 €.

www.lecaferohan.fr Superbe terrasse et vue très agréable au pied de la cathédrale Pey Berland et du Palais Rohan. Le Café éponyme vous accueille tous les jours de 7h30 à 2h00 avec un service brasserie en continu de midi à minuit. Plats de bistrot, vins au verre et cuisine traditionnelle du marché. Formule à 13,50 €.



le mot de la fin |

98

texte et photo ¬ Guillaume Gwardeath™

Statut : blues de la rentrée Je commente, j’aime, je n’aime plus, je deviens fan. Nouvelle saison. Au deuxième ou troisième rang du concert du label Born Bad, à la Caserne Niel, j’étais juste à-côté de Michel Onfray. J’ai passé l’été à le podcaster depuis le site de France Culture pour l’entendre démolir la psychanalyse, mais la phrase la plus juste, je l’ai lue au détour d’une interview de Philip Roth : « Un matin vous tournez au coin de la rue et vous rencontrez la personne qui va gâcher les six prochaines années de votre vie. Si vous aviez été dans l’autre sens, vous auriez rencontré celle qui vous aurait rendu heureux. » Je pars à la recherche d’une nouvelle cowgirl pour le saloon de l’érotisme. à la terrasse du Boqueron ou sur le trottoir du Saint-Ex, mes arguments sont comme la gestuelle dans la carrière montante du grand de Funès : ça part dans tous les sens. Techniquement, ces filles sont des femmes, okay, mais qui retrouvent leurs douze ans en une seconde : « Boo hoo

hoo, je veux un poney ». Psycho, mais tellement jolies. Facebook. Le meilleur épisode des Simpsons, c’est quand Homer manque de faire exploser la centrale nucléaire expliquant : « tout le monde peut se tromper, c’est pour ça qu’il y a des gommes au bout des crayons ». Hey, ce n’est pas pour rien s’il y a une option « c’est compliqué » sur Facebook. Chaque fois que je passe sous ses fenêtres, mon âme ressent un si grand tourment que j’ai l’impression d’être dans une pièce de Shakespeare. Mais je ne sais pas quelle pièce exactement. Sans doute juste la salle de bains ? Tu me demandes de te lire l’heure mais Mon cadran solaire est peint en fluo Et ne s’éclaire Que la nuit Tombée À la lumière noire ❥ www.gwardeath.com




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