LM magazine 204_fevrier 2025

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N°204 / FÉVRIER 2025 / GRATUIT A

NEWS

– 06

Du tatouage, des fils de laine, un amour de Coccinelle et des brins d’acier !

SOCIÉTÉ

– 08

FRANÇOIS PROST Façades nuptiales

AURÉLIE JEAN

L’amour à la machine

STYLE

MARIE DARCQ

- 18

Le kitsch, c’est chic

PORTFOLIO

– 22

CLEMENS MAURER

L’imagination au pouvoir

MUSIQUE

– 32

Mustang vs Aline, Les Amazones d’Afrique, Bon Enfant, Et si l’amour c’était aimer ?, Winter Jazz Festival, Clara YsĂ©, Erol Alkan, Kruder & Dorfmeister, Thee Sacred Souls, Hinds, Lambrini Girls, Miossec, Rameau, Mozart et Schubert, Meute, Michael Kiwanuka, Franz Ferdinand

DISQUES

– 52

Jeshi, Frànçois and The Atlas Mountains, Sharon Van Etten & The Attachment Theory, Jean-Claude Vannier, Cassius

LIVRES

– 54

Les Veilleurs, Anatomie d’un commissariat, Écrits sur le cinĂ©ma, Mon ami Kim Jong-un, AprĂšs

ÉCRANS

– 56

Julie se tait, La Mer au loin, La Vie en gros, Maria, Hola Frida

EXPOSITION

– 62

PhotoBrussels Festival, Arlene Gottfried, Daniel Turner, Animalis Machina, Cococh Industry, Agenda

THÉÂTRE & DANSE –

76

En Vogue, Theatre of Dreams, Rue des Italiens, Qu’est-ce qu’on fabrique en famille ?, Il Ă©tait un fois au Prato, Cabaret de curiositĂ©s, Bestiaire, Le Barbier de SĂ©ville, R.onde.s, Tonton Mimil dans son jaden, LĂ©vitation, Agenda

LE MOT DE LA FIN –

98

LAITINEN Nature vivante

MAGAZINE

Direction de la publication

RĂ©daction en chef

Nicolas Pattou nicolas.pattou@lastrolab.com

RĂ©daction

Julien Damien redaction@lm-magazine.com

Bathilde Fleuret info@lm-magazine.com

Publicité pub@lm-magazine.com

LM magazine – France & Belgique

28 rue François de Badts

59110 La Madeleine - Ftél : +33 (0)3 62 64 80 09

Direction artistique

Graphisme

Cécile Fauré cecile.faure@lastrolab.com

Couverture

Clemens Maurer, Shark ck-maurer.com c @ai_made_me_do_this

Administration

Laurent Desplat laurent.desplat@lastrolab.com

RĂ©seaux sociaux

Sophie Desplat

Cécile Fauré

Impression

Tanghe Printing (Comines)

Diffusion C*RED (France / Belgique) ; BHS.media (Bruxelles / Hainaut)

Ont collaboré à ce numéro : Selina Aït Karroum, Thibaut Allemand, Rémi Boiteux, Grégory Marouzé, Clemens Maurer, Raphaël Nieuwjaer et plus si affinités.

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PLAYLIST LM La bande son de la rédaction

LM magazine France & Belgique est Ă©ditĂ© par la Sarl L’astrolab* - info@lastrolab.com L’astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 DĂ©pĂŽt lĂ©gal Ă  parution - ISSN : en cours

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Ne pas jeter sur la voie publique.

Papier issu de forĂȘts gĂ©rĂ©es durablement

International Lille Tattoo Convention

BIEN AIGUILLÉ

Marquer un Ă©vĂ©nement important de sa vie, affirmer son identitĂ©, ses goĂ»ts ou simplement s’embellir. Les raisons de se faire tatouer sont nombreuses... en tout cas plus que celles de rater cette date. Pour son 10 e anniversaire, l’International Lille Tattoo Convention met les petits plats dans les grands, conviant quelque 500 artistes venus de toute la planĂšte. Des Ɠuvres gĂ©omĂ©triques de l’Italien Tiziano Carbone au dotwork du Sud-CorĂ©en Mr Light Kim, en passant par le style asiatique des Parisiens de Tiasma Tatouages, il y en a pour toutes les peaux. Édition spĂ©ciale oblige, ce rendez-vous cĂ©lĂšbre les origines du tatouage avec un spectacle de danse polynĂ©sienne, et fait aussi la part belle au hip-hop, en inaugurant un Rap contest. Ce tremplin dĂ©diĂ© aux nouveaux virtuoses du "mic" promet son lot de surprises, et lance idĂ©alement le DJ set d’un certain Cut Killer... Immanquable, on vous dit ! Lille, 07 > 09.02, Lille Grand Palais, ven : 14h ‱ sam & dim : 11h, 1 jour : 16 > 11€ ‱ 3 jours : 36€ (gratuit -12 ans), lille-tattoo-convention.com

© Peji Photographie

FIL CONDUCTEUR

Chiharu Shiota tisse sa toile au Grand Palais. Depuis les annĂ©es 1990, cette artiste japonaise crĂ©e de monumentales Ɠuvres immersives en entrelaçant des kilomĂštres de fils de laine - souvent rouge, noire ou blanche. La native d’Osaka invite ainsi le visiteur Ă  se perdre (ou se connecter) dans un rĂ©seau puissamment graphique. À Paris, cette exposition dĂ©voile sept installations, mais aussi des photographies, dessins, sculptures ou vidĂ©os. Pour sĂ»r, on y fera un crochet.

Paris, jusqu’au 19.03, Grand Palais, mar > dim : 10h-19h30 ‱ ven : 22h, 14/11€ (gratuit - 18 ans), grandpalais.fr

UN AMOUR DE COCCINELLE

C’est vrai, la voiture n’a plus le vent en poupe, mais certaines conservent une place Ă  part au fond de notre petit cƓur de baroudeur - mĂȘme si celle-ci a vu le jour Ă  la demande d’Hitler, c’est dire ! À Bruxelles, la Love Bugs Parade cĂ©lĂšbre la fameuse Coccinelle de Volkswagen. Pour cette 16 e Ă©dition, environ 300 modĂšles sont attendus devant Autoworld, le 16 fĂ©vrier, avant une balade d’une heure dans les environs. Une bonne raison de louper la Saint-Valentin.

Bruxelles, 16.02, Esplanade du Cinquantenaire, 10h, gratuit, autoworld.be

Chiharu Shiota, Uncertain Journey, 2016/2024 © GrandPalaisRmn / Photo Didier Plowy © Adagp, Paris, 2024 and the artist

Hotel Flower Style, Kashiba (préfecture de Nara), 2023

Love Hotel

VERTIGE DE L’AMOUR

Texte : Julien Damien

Il s’est intĂ©ressĂ© aux façades des discothĂšques de la France pĂ©riurbaine, puis Ă  celles des gun shops et strip clubs amĂ©ricains. Pour ce nouveau projet, François Prost a parcouru le Japon, en quĂȘte des love hotels les plus extravagants. En immortalisant ces architectures kitsch et chamarrĂ©es, ce photographe baroudeur souhaite dresser, dit-il, « un portrait vernaculaire des bords de route du pays nippon, loin des clichĂ©s habituels  ». On le croit volontiers !

Photo © François Prost

Difficile de les louper, mĂȘme au cƓur de cette jungle urbaine. Aussi hĂ©tĂ©roclites qu’exubĂ©rantes, ces architectures dĂ©tonnent dans le paysage japonais. Ici un chĂąteau comme sorti d’un conte de fĂ©es, lĂ  une soucoupe volante posĂ©e entre deux immeubles, une maison parsemĂ©e de friandises façon Hansel et Gretel, une gigantesque baleine Ă©chouĂ©e au coin de la rue ou encore... un paquebot sur lequel se dresse un tyrannosaure ! Pour sĂ»r, les love hotels savent se faire

remarquer. « Oui, ils doivent se distinguer car ils sont trĂšs nombreux, parfois concentrĂ©s dans le mĂȘme quartier, souligne François Prost. On en trouve partout, dans les centres-villes comme en pĂ©riphĂ©rie ou dans les zones plus rurales ».

En toute intimitĂ©. NĂ©s au dĂ©but du xxe siĂšcle (on les appelait alors "les chambres Ă  1 yen"), ces lieux se sont dĂ©veloppĂ©s dans l’archipel Ă  la fin des annĂ©es 1960, sous le nom de "rabuhos" (ou "love

L’HĂŽtel Castle, Ă  Oamishirasato (prĂ©fecture de Chiba), 2023

hotels" donc). DĂ©sormais, on estime Ă  prĂšs de 40 000 le nombre de ces Ă©tablissements dĂ©diĂ©s Ă  l’amour et Ă  l’esthĂ©tique indĂ©niablement sucrĂ©e, Ă©voquant des parcs d’attractions. « Quelque part, il s’agit aussi de rassurer les jeunes gens avec des codes visuels enfantins, "fun"  ». En effet, ces endroits propres Ă  la culture nippone sont devenus incontournables pour les couples (de tous Ăąges) en quĂȘte d’intimitĂ©, pour quelques heures ou une nuit.

«  Les Japonais sont plutĂŽt prudes et les rapports amoureux pas toujours bien vĂ©cus au sein du foyer familial, souvent de petite taille », explique le photographe français, qui ne pouvait ĂȘtre que charmĂ© par tant de dĂ©bordements crĂ©atifs...

DerriĂšre la façade. RĂ©vĂ©lĂ© il y a une dizaine d’annĂ©es avec la sĂ©rie After Party, Ă  travers laquelle il immortalisait les dancings de la France des campagnes, l’ancien graphiste fut tout aussi subjuguĂ© par ce drĂŽle de patrimoine,

Le Festa Qugiella, Ă  Okayama, 2023

Ă  la fois kitsch et pop. En 2023, il s’est lancĂ© dans un road trip de trois semaines, parcourant en voiture quelque 3 000 kilomĂštres Ă  travers le pays du soleil levant, Ă  la recherche de sites farfelus, de Tokyo Ă  Kobe, en passant par Nagoya ou Osaka. Sa mĂ©thode n’a pas changĂ© : le clichĂ© est pris Ă  bonne distance, suivant le mĂȘme cadrage et en plein jour « pour faire jaillir les couleurs », mais sans jamais entrer dans ces hĂŽtels. François Prost s’intĂ©resse essentiellement aux devantures des

À lire / Love Hotel, de François Prost (Fisheye Éditions), 40€ L’HĂŽtel Cue Sea Stork, Ă  Machida (prĂ©fecture de Tokyo), 2023

bĂątiments, selon lui plus bavardes que leurs intĂ©rieurs. « Les façades montrent ce qu’une sociĂ©tĂ© est prĂȘte Ă  accepter visuellement. Elles parlent du peuple, dĂ©crivent ses influences culturelles. Les Ă©tudier relĂšve de l’approche sĂ©mantique ». Ou comment offrir un peu plus de profondeur Ă  la surface des choses... Julien Damien

À visiter / francoisprost.com c @francoisprost

Exposition / Paris, 15.03 > 18.05 Galerie du jour - agnĂšs b., la-fab.com

OUT OF HOME COMMUNICATION

Urban Posting

Display Racks

Visitor Information

Cultural Spots

Hotels, Bars & Restaurants

Universities

Libraries

Bicycle parkings

Bus Stops

Indoor Posting

Banners on Street Lamps

Amusement Parks

la Condition Publique

Fevrier

01.02 / ATELIER portrait dansé & coloré

02.02 / OPEN CP

05.02 REPAIR CAFÉ

11-12-13.02 / STAGE écriture + créations sonores

14.02 / LABO148 RENCONTRE UN PRO

14.02 / CONCERT : Lacrim

15.02 / ATELIER maqueterie de papier

15.02 / CONCERT : Zamdane

18-19.02 / STAGE : mini-club journalisme

19.02 / CONCERT Caballero & JeanJass

20.02 / CONCERT : Kalash

22.02 / CONCERT : Hugo TSR

26.02 / LABO 148 RENCONTRE UN PRO

+ en continu

Sessions libres machines et Fab-lab mercredi, samedi et 1er dimanche du mois

Permanences du Labo 148 [Media Lab] mercredi - 18h00

Visites guidĂ©es du parcours d’art samedi - 15h00

Café - Bar

Mercredi + samedi 15h00 - 19h00

AurĂ©lie Jean L’AMOUR À LA MACHINE

Ils sont dĂ©sormais partout. Dans notre quotidien hyperconnectĂ©, les algorithmes scrutent nos comportements pour anticiper nos besoins. Ils nous suggĂšrent des achats, des amis, des sĂ©ries, nous mĂšnent Ă  bon port via le GPS, voire instrumentalisent nos votes... Mais quid de leur rĂŽle dans notre vie amoureuse ? C’est Ă  cette question que rĂ©pond AurĂ©lie Jean Ă  travers un fascinant essai, Le Code a changĂ©. Des applications de rencontres aux rĂ©seaux sociaux, en passant par les sextoys connectĂ©s ou les agents conversationnels, cette scientifique, entrepreneure et autrice dĂ©crypte "l’algorithmisation" des sentiments, Ă  l’heure oĂč prĂšs de 60 % des relations se nouent en ligne.

"Algorithmes" et "amour" ne sont-ils pas a priori antithétiques ?

L’amour n’est certainement pas une science exacte. Pour mieux l’apprĂ©hender, on peut faire appel Ă  la sociologie, la biologie, la mĂ©decine voire aux mathĂ©matiques ! Cela Ă©tant dit, chercher Ă  modĂ©liser l’amour est une quĂȘte sans fin, au regard de son caractĂšre indescriptible ou imprĂ©visible. Par contre, grĂące aux mathĂ©matiques, on peut comprendre des choses.

En quoi les algorithmes seraientils bĂ©nĂ©fiques dans notre rapport Ă  l’amour ?

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, ils peuvent permettre d’élargir le champ des possibles pour des individus timides ou vivant dans des endroits

avec moins d’opportunitĂ©s de rencontres. Ils peuvent aussi aider les personnes qui Ă©voluent dans un environnement familial conservateur, oĂč elles auraient par exemple du mal Ă  vivre leur homosexualitĂ©.

« CHERCHER À MODÉLISER L’AMOUR EST UNE QUÊTE

SANS FIN »

Inversement, en quoi sont-ils délétÚres ?

Ils provoquent des bulles sentimentales, Ă  l’instar des bulles d’opinion sur les rĂ©seaux sociaux, qui nous enferment avec des recommandations Ă©troitement liĂ©es Ă  nos prĂ©fĂ©rences apparentes. Ces bulles rĂ©pondent Ă  un modĂšle

Propos recueillis par Julien Damien
Photo : Aurélie Jean © Alcibiade Cohen

Ă©conomique de l’attention, dont l’objectif pour les propriĂ©taires est de vous retenir plus longtemps sur leur plateforme. On peut aussi citer le paradoxe du choix induit par des suggestions trĂšs nombreuses avec les algorithmes. Celles-ci nous empĂȘchent finalement de choisir face Ă  des possibilitĂ©s toujours plus importantes. On passe ainsi plus de temps Ă  chercher un partenaire qu’à le trouver. Enfin, il y a une discrimination plus forte avec ces outils.

« MOINS DE MIXITÉ

SUR CES APPLICATIONS QUE

DANS LE MONDE PHYSIQUE »

N’est-ce pas Ă  contre-courant d’une sociĂ©tĂ© qui se rĂ©clame de plus en plus inclusive ?

Absolument, rappelons que les Ă©tudes citĂ©es dans mon livre vont toutes dans le mĂȘme sens : il y a moins de mixitĂ© sur ces applications que dans le monde physique, alors qu’on imaginait que ces outils allaient casser les barriĂšres sociales, ethniques, religieuses ou Ă©conomiques...

Il y a aussi le fait de "swiper", par exemple sur Tinder, des personnes sur le seul critĂšre de leur apparence physique...

Oui, nous adoptons des comportements avec ces applications que nous n’aurions pas dans le

monde physique. Par ailleurs, cette mĂ©canisation des glissements de pouce Ă  gauche ou Ă  droite, sur la base d’une photo, d’un nom et d’une punchline, nous amĂšne progressivement vers une sorte de dĂ©shumanisation.

Vous affirmez que si l’on concevait un algorithme en mesure de nous dĂ©nicher le ou la partenaire idĂ©al(e), eh bien il ne faudrait pas l’utiliser. Pourquoi ? Parce que nous sommes face Ă  un paradoxe. L’amour idĂ©al n’existe pas dans l’absolu, car il est propre ou relatif Ă  un moment de vie. La personne avec laquelle vous ĂȘtes aujourd’hui n’aurait peut ĂȘtre pas Ă©tĂ© si extraordinaire si vous l’aviez rencontrĂ©e dix ans auparavant. Aussi, les relations rompues vous ont permis de grandir, de mieux vous connaĂźtre, de savoir ce que vous voulez ou pas.

À lire / Le Code a changĂ©. Amour & sexualitĂ© au temps des algorithmes, AurĂ©lie Jean (Éditions de l’Observatoire), 256p., 21€ editionsobservatoire.com

À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

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Le pass musées métropolitain

Santi, Raffaello, dit Raphaël, Portrait de l'artiste avec un ami, 1500 / 1525, musée du Louvre (détail). Exposition Expérience Raphaël, Palais des Beaux-Arts de Lille. © Alexandre Traisnel.

Un vrai bouillon de culture !

Marie Darcq

LE KITSCH, C’EST CHIC

DĂ©bordantes de dĂ©rision et de couleurs, les Ɠuvres de Marie Darcq marient avec malice tradition et modernitĂ©. Pour cause, cette crĂ©atrice diplĂŽmĂ©e de l’école supĂ©rieure des mĂ©tiers d’arts d’Arras transpose des figures historiques, du cinĂ©ma ou de la culture pop sur des assiettes en porcelaine dĂ©licieusement kitsch. Alors, vous reprendrez bien une pincĂ©e d’humour pour finir votre repas ?

Elles ont beau ĂȘtre plates, les assiettes de Marie Darcq ne manquent pas de relief ni de piquant. Seraient-elles un peu fĂȘlĂ©es ? Certes pas, mais elles honorent quelques brutes Ă©paisses comme Mister T., Stallone ou

Chuck Norris, «  mon chouchou », confesse l’intĂ©ressĂ©e. NĂ©e d’une envie de « crĂ©er une dichotomie entre la fragilitĂ© du support et la force du sujet », cette sĂ©rie se nomme C’est pas de la guimauve, et fut la toute premiĂšre d’une

myriade de dĂ©calages dĂ©sopilants. En sus de ces icĂŽnes viriles de l’époque bĂ©nie de la VHS (« eh oui, j’ai grandi avec la tĂ©loche des annĂ©es 1980 ! »), on trouve dans le vaisselier en porcelaine de cette quadra de fameuses figures de la culture pop (Jean-Pierre Marielle, Tom Selleck aka Magnum), des psys qui "passent Ă  table" (Freud, Lacan) et quelques affreux jojos.

« UNE DICHOTOMIE ENTRE

LA FRAGILITÉ DU SUPPORT

ET LA FORCE DU SUJET »

La sĂ©rie J’aime pas les rĂ©gimes Ă©gratigne ainsi d’abominables dictateurs, de Pinochet Ă  Kim Jong-un, tandis qu’Al Capone et Pablo Escobar se planquent dans une forĂȘt de bambous, au fond d’une assiette marquĂ©e par un impact de balle, derriĂšre l’intitulĂ©... Un dernier pruneau pour la route ! «  En fait, je pars toujours d’un jeu de mots en rapport avec la nourriture, avant de trouver les personnages qui collent  », explique l’artiste, Ă©galement dĂ©coratrice d’intĂ©rieur.

Couverts de succĂšs

Par essence kitsch, conçues dans un four selon le procĂ©dĂ© de sublimation (qui utilise la pression et la chaleur pour transfĂ©rer les images sur le support), ses crĂ©ations s’ornent aussi de fonds

fleuris, Ă©toilĂ©s ou de cieux romantiques. InspirĂ©s par « la ringardise des toiles de Jouy », ces dĂ©cors aux couleurs flashy accentuent un truculent dĂ©phasage entre le fond et la forme. Parfois, la native de Melun agrĂ©mente ses compositions d’un petit message. C’est "le bruit et l’odeur" Ă  cĂŽtĂ© de la bobine ahurie de Jacques Chirac (qui ne fut pas toujours sympathique) ou ce "keep the fesse" accompagnant la trĂšs rĂ©trograde Christine Boutin, la renvoyant Ă  l’expression anglaise "Keep the Faith" - soit "garde la foi". Si elles supportent mal les coups de fourchettes, ses assiettes accueillent volontiers desserts et parts de pizza, trouvent leur place accrochĂ©es sur un mur... et se dĂ©gustent avant tout avec les yeux.

Texte : Julien Damien / Photo © Marie Darcq À visiter / monoeilcouleur.fr c @monoeilcouleur

Clemens Maurer

L’IMAGINATION AU POUVOIR

L’intelligence artificielle, amie ou ennemie de l’art ? Si elle ne remplacera jamais la bonne vieille crĂ©ativitĂ© humaine (enfin, on l’espĂšre), elle peut s’avĂ©rer un formidable outil. C’est justement l’expĂ©rience vĂ©cue par Clemens Maurer. NĂ© Ă  Stuttgart, aujourd’hui installĂ© Ă  Berlin, ce graphiste et illustrateur indĂ©pendant (depuis un quart de siĂšcle !) a longtemps jonglĂ© avec les images... et rongĂ© son frein. « Au fil des ans, j’ai accumulĂ© un large Ă©ventail d’influences, des beaux-arts au cinĂ©ma, en passant par la haute couture et la culture pop. Ce rĂ©servoir considĂ©rable et diversifiĂ© n’attendait que l’occasion de se matĂ©rialiser. Celle-ci s’est prĂ©sentĂ©e avec l’avĂšnement de l’IA, confie-t-il. Aujourd’hui, les obstacles Ă  la concrĂ©tisation de mes visions ont disparu, je peux enfin donner vie Ă  mon imagination ». Et quelle imagination ! Dans son portfolio, les textures, couleurs et ĂȘtres chimĂ©riques forment un impressionnant carnaval visuel, nimbĂ© de pop art, de surrĂ©alisme, de dadaĂŻsme, de mode... D’émotions, aussi. Certes, l’Allemand dompte avec maestria les algorithmes, mais ses Ɠuvres ne sont pas dĂ©nuĂ©es d’humanitĂ©, loin s’en faut. « Les visages demeurent des thĂšmes centraux, grĂące auxquels j’explore la complexitĂ© de notre existence ». Le tout mĂątinĂ© d’une pointe de spleen, d’un brin de folie et d’un indĂ©niable sens du dĂ©calage. En tĂ©moigne ce drĂŽle de zigue, impeccablement kitsch avec sa coiffure surmontĂ©e de ballons de baudruche. « Oui, c’est peut-ĂȘtre ça "la touche Clemens" : un humour dotĂ© d’une forme de mĂ©lancolie ». Et cela, aucune machine ne pourra nous le chiper. Julien Damien

À visiter / ck-maurer.com ; c @ai_made_me_do_this

À lire / L’interview de Clemens Maurer sur lm-magazine.com

« UN HUMOUR DOTÉ D’UNE FORME DE MÉLANCOLIE »

InĂšs Reg

sam. 01 fĂ©v. |

ScĂ©nĂ©o - Longuenesse ven. 09 avril |

Le ZĂ©nith - Lille sam. 10 avril |

Orrage

ven. 07 fĂ©v. |

Toto +

Le ZĂ©nith - Lille

La Bulle Café - Lille

Christopher Cross mar. 11 fĂ©v. |

Lacrim

jeu. 14 fĂ©v. |

Le ZĂ©nith - Lille DER. PLACES

La Cond. Publique - Rbx DER. PLACES

Zamdane

ven. 15 fĂ©v. |

La Cond. Publique - Rbx DER. PLACES

Simon Superlapin

ven. 15 fĂ©v. |

Lille Grand Palais - Lille sam. 16 fĂ©v. |

L'Embarcadùre - Boulogne-/s-Mer

Jamais le DeuxiĂšme Soir

ven. 15 fĂ©v. |

Lille Grand Palais - Lille sam. 16 fĂ©v. | L'EmbarcadĂšre - Boulogne-/s-Mer

Caballero & Jeanjass

mer. 19 fĂ©v. |

Leo SVR

jeu. 20 fĂ©v. |

Théodort

jeu. 20 fĂ©v. |

Kalash

jeu. 20 fĂ©v. |

La Condition Publique - Roubaix

La Bulle Café - Lille

L'AĂ©ronef - Lille DER. PLACES

La Cond. Publique - Rbx COMPLET

Hugo TSR

sam. 22 fĂ©v. |

La Cond. Publique - Rbx

Elena Nagapetyan sam. 23 fĂ©v. |

ERA

dim. 24 fĂ©v. |

Le SĂ©bastopol - Lille

Le ZĂ©nith - Lille

Stony Stone

mer. 26 fĂ©v. |

La Bulle Café - Lille Naza

jeu. 27 fĂ©v. | Le Splendid - Lille COMPLET

Edge

ven. 28 fĂ©v. | Flow - Lille

Avatar : Le Dernier MaĂźtre de L'air

ven. 28 fĂ©v. | Le ColisĂ©e - Roubaix

Freak Kitchen

lun. 03 mars | The Black Lab - Wasquehal

Thomas Dutronc

mar. 04 mars | ThĂ©Ăątre SĂ©bastopol - Lille

Meute

mar. 04 mars | Le ZĂ©nith - Lille

Sierra

mer. 05 mars | The Black Lab - Wasquehal

Lord Esperanza

mer. 05 mars |

La Bulle Café - Lille Jahneration

jeu. 06 mars | Le Splendid - Lille

Marie S'inïŹltre

ven. 07 mars | Le Casino - Arras

Broken Back

ven. 07 mars | Le Splendid - Lille

Halfpipe Records

ven. 07 mars | The Black Lab - Wasquehal

Stories

sam. 08 mars |

RÉSA:

agauchedelalune.tickandyou.com et dans les points de vente ofïŹciels habituels graphisme : marceau truffaut - IG @hypothese.studio

Le ZĂ©nith - Amiens sam. 19 avril | Le Splendid - Saint-Quentin jeu. 24 avril | L'EmbarcadĂšre - Boulogne-/s-Mer jeu. 08 jan. 2026 l ThĂ©Ăątre SĂ©bastopol - Lille ven. 09 jan. 2026 | ThĂ©Ăątre SĂ©bastopol - Lille

MustangvsAline

MUSTANG – À l’origine, trois lycĂ©ens qui s’ennuient (petit plĂ©onasme) Ă  Clermont-Ferrand, au cƓur des annĂ©es 2000. Le trio se dĂ©couvre une passion commune pour le rock d’hier (Nirvana) et d’avant-hier (Elvis, Roy Orbison, The Stooges, Suicide, Hank Williams
). En rĂ©sultent des morceaux Ă©tonnants et dĂ©tonants, inscrits dans plusieurs traditions Ă  la fois : rock’n’roll, chanson française, electro antĂ©diluvienne (ce sample d’Aphex Twin). Le tout mĂątinĂ© de frustration adolescente, de mĂ©lancolie bleutĂ©e, de mĂ©chancetĂ© amusĂ©e et assumĂ©e, entonnĂ© par le meilleur crooner d’ici. Mustang, c’est une Ɠuvre composĂ©e de cinq albums rigoureusement indispensables, de reprises parfois surprenantes (Bashung, Brassens, Booba
). Si la critique salue chacune de ces sorties, le public n’est, hĂ©las, pas toujours au rendez-vous (doux euphĂ©misme). Reste que, depuis plus de quinze ans, ce groupe signe les chansons les plus personnelles, sincĂšres et Ă©mouvantes de la scĂšne française. L’histoire jugera.

MUSTANG

Oignies, 08.02, 9-9bis ( Les Chaufferies), 20h, 15/12€ (gratuit abonnĂ©s), 9-9bis.com ChĂąteau-Thierry, 31.05, La Biscuiterie, 20h, 14 > 8€, labiscuiterie.org

© Marie Planeille

TOMBÉS POUR LA FRANCE

Ces deux formations incarnĂšrent les espoirs d’un renouveau du rock et de la pop en français. DouchĂ©s, les espoirs. Car hĂ©las, sur l’échelle des ventes et de la cĂ©lĂ©britĂ©, Mustang et Aline demeurent des petits, des sans-grade. Mais on s’en fiche un peu, non ? Leurs chansons nous accompagneront longtemps , et c’est bien le plus important. T. Allemand

ALINE – OĂč l’on reparle de Clermont-Ferrand. Car c’est la fameuse marque de pneumatiques qui menaça Young Michelin, formation pop ligne claire marseillaise, de procĂšs. Dommage, car le groupe s’était fait un chouette nom avec un 45 tours trĂšs rĂ©ussi, en 2009. Alors, Romain Guerret et les siens optĂšrent pour Aline - ça rime avec Gamine. L’époque semblait propice et ouverte Ă  un rock et une pop en français (Mustang, La Femme, Lescop, SĂ©verin...). Un tube confidentiel (Je bois et puis je danse), puis la parution de l’impeccable Regarde le ciel (2013), sous la houlette de l’ex-Valentins Jean-Louis PiĂ©rot (Daho, Bashung), suivi du plus sombre La Vie Ă©lectrique (2015), produit par Stephen Street (Blur, The Smiths) laissaient espĂ©rer un carton massif. Que dalle. Et Aline se sĂ©para dans l’indiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale
 jusqu’à la parution, l’an passĂ©, d’une compilation d’inĂ©dits parfaits, et l’annonce de quelques concerts. En attendant un nouvel album ?

© Nathalie
Genot

Voici des guerriĂšres Ă  la voix d’or. CrĂ©Ă© en 2014, ce collectif de divas originaires d’Afrique de l’Ouest dĂ©fend la libertĂ© des femmes. Elles dĂ©noncent ainsi les violences qui leur sont faites, les mariages forcĂ©s, le harcĂšlement, le viol ou l’excision. La musique comme un exutoire en somme... Et quelle musique ! Sur scĂšne s’entremĂȘlent sonoritĂ©s traditionnelles et beats Ă©lectroniques, Ă©chos mandingues, blues ou funk, tandis que ces Amazones chantent en bambara, morĂ© et yoruba. Leurs morceaux entonnĂ©s le poing levĂ© rĂ©sonnent alors comme autant d’hymnes Ă  la rĂ©volte et Ă  la joie, emportant l’assistance dans une irrĂ©pressible envie de danser. B.F.

La LouviĂšre, 11.02, Le ThĂ©Ăątre, 20h, 32 > 10€ // Bruges, 19.02, Stadsschouwburg, 20h, 26 > 9€

Enfant Les Amazones d’Afrique

Adj. inv. Qui a une gentillesse simple et naĂŻve. Des maniĂšres bon enfant. L’expression colle Ă  merveille Ă  ces joyeux drilles faussement naĂŻfs qui, derriĂšre des intitulĂ©s bĂ©ats (Ding dong, Ode aux pissenlits) dĂ©ploient un savoir-faire dans l’art de la pop accrocheuse, qui chipe au glam, se pique de hard rock, chope des plans disco. Le tout servi avec un admirable sens du groove et, chose rare, faisant sonner l’accent quĂ©bĂ©cois comme personne ! T.A.

Tourcoing, 12.02, Le Grand Mix, 19h, gratuit Bruxelles, 13.02, Botanique, 19h30, 20,50 > 14,50€ Liùge, 14.02, Reflektor, 20h, 22,50€

© Karen Paulina Biswell
© Camille Gladu-Drouin

Et si l’amour c’était aimer ?

EN DEHORS DES CASES

Au printemps prochain, ZaĂŻ ZaĂŻ ZaĂŻ ZaĂŻ (2015) fĂȘtera ses dix ans. Pas n’importe comment : avec une rĂ©Ă©dition enrichie d’interventions de dessinateurs et de tĂ©moignages d’artistes marquĂ©s par ce livre qui fit passer son auteur de bĂ©dĂ©aste underground Ă  figure incontournable du neuviĂšme art. Or, on peut mesurer l’importance d’une Ɠuvre Ă  son impact, voire Ă  la possibilitĂ© laissĂ©e pour les autres de s’en emparer. Ainsi, Les MisĂ©rables de Victor Hugo, au hasard, a donnĂ© lieu Ă  des films, des comĂ©dies musicales, des jeux vidĂ©o
 Alors, Fabcaro, nouvel Hugo ? N’exagĂ©rons pas. Hugo dessinait trĂšs bien, mais c’était une quiche en BD, il n’entravait rien au math-rock et connaissait que dalle au cinĂ©ma. Allons, un peu de sĂ©rieux. DessinĂ© comme un roman-photo, Et si l’amour c’était aimer ? (2017), mariant mĂ©lo sentimental et Ă©lucubrations pleines de nonsense, est ici portĂ© sur scĂšne par les Rennais Christophe Le Flohic et Jonathan Siche, Ă©chappĂ©s de la formation post-rock Totorro, et par un "friend", le batteur Pierre Marolleau (Fat Supper, Fordamage). Proche du cinĂ©-concert, le dispositif consiste en la diffusion des cases façon PowerPoint, tandis qu’est jouĂ©e en direct la bande-son, volontiers noisy. L’idĂ©e Ă©tait absurde, le rĂ©sultat dĂ©route, Ă  l’image de l’Ɠuvre originelle. Thibaut Allemand Oignies, 14.02, Le MĂ©taphone, 20h, 10 > 5€, 9-9bis.com

© Margaux Martins

Winter Jazz Festival

LOUIS CHEDID

VoilĂ  plus d’un demi-siĂšcle qu’il Ă©gaie les charts de sa bonhomie moustachue. Et ce n’est pas fini. À 77 ans, le doyen des Chedid reprend la route avec un 21e album (!) sous le coude : RĂȘveur, rĂȘveur. Soit une collection de chansons popfolk emplies de malice, de douceur et d’optimisme – autant dire un punk, par les temps qui courent. Attendez-vous Ă  un concert qui donne du baume au cƓur, agrĂ©mentĂ© de tubes d’hier (Bouc-BelAir) et d’avant-hier ( Ainsi soit-il ) mais dĂ©cidĂ©ment atemporels.

Auditorium, 21.02, 17h30, complet !

Bruxelles, 23.04, W:Halll, 20h, 53€ Roubaix, 24.04, Le ColisĂ©e, 20h, 49 > 15€

LISA EKDAHL

Sa voix dĂ©licate et haut perchĂ©e tranche dans le milieu du jazz et des divas au timbre puissant. Il faut dire que Lisa Ekdahl n’est jamais lĂ  oĂč on l’attend. Depuis maintenant 30 ans et 14 albums, la SuĂ©doise mĂȘle allĂ©grement blues, pop, soul, folk et bossa nova, au fil de chansons chuchotĂ©es, de mĂ©lodies enjouĂ©es parfois teintĂ©es de mĂ©lancolie. Pour l’ambiance sombre des bars en sous-sol, on repassera. Mais question fantaisie et ferveur Ă©lĂ©gante, on est au bon endroit.

Salle Ravel, 21.02, 20h30, 59 > 29€

Lille, 12.02, SĂ©bastopol, 20h, 85 > 52€

Le Touquet-Paris-Plage, 19 > 23.02, Palais des congrùs, 15h 1 concert : 59€ > gratuit ‱ pass 5 jrs : 149€, letouquet.com

© DR
Texte : Julien Damien

QuatriĂšme Ă©dition, dĂ©jĂ , pour ce festival qui a le bon goĂ»t de rĂ©chauffer l’hiver, et surtout de transformer le Palais des congrĂšs du Touquet en gigantesque boĂźte de jazz. Au menu ? Quatre scĂšnes (dont deux gratuites), une trentaine de concerts et des tĂȘtes d’affiche françaises ou internationales cĂ©lĂ©brant une grande variĂ©tĂ© de styles. En somme, une programmation fidĂšle Ă  l’esprit du genre. Voici nos quatre favoris.

NOUVELLE VAGUE

Should I Stay or Should I Go  de The Clash... version reggae ?

Shout de Tears for Fears revue Ă  la sauce ska ? Oui, c’est possible, et ça sonne plutĂŽt bien. 20 ans aprĂšs ses premiĂšres relectures bossa de tubes new-wave, et malgrĂ© le dĂ©cĂšs d’Olivier Libaux, fondateur du groupe avec Marc Collin, Nouvelle

Vague n’a rien perdu de son talent de rĂ©orchestration. Mieux : on redĂ©couvre ici des morceaux qu’on croyait connaĂźtre par cƓur, lors de shows aux allures de blind tests franchement rafraĂźchissants.

Salle Ravel, 22.02, 20h30, 39 > 24€

Oignies, 12.03, Le MĂ©taphone, 20h, 26 > 21€

YURI

BUENAVENTURA

Éternel Yuri Buenaventura. AprĂšs avoir remis la salsa sur le devant de la scĂšne Ă  la fin du dernier millĂ©naire (sa reprise de Ne me quitte pas reste un classique), il signait en septembre un Ă©clatant retour avec Ámame – soit "Aimez-moi". Dans ce huitiĂšme album, le plus français des Colombiens croise musique cubaine et jazz new-yorkais. Si ses concerts font la part belle Ă  l’orchestre et aux cuivres, l’homme n’est jamais avare d’improvisation pour faire grimper la tempĂ©rature !

Salle Ravel, 23.02, 17h30, 49 > 29€

Lille, 11.03, SĂ©bastopol, 20h, 90,50 > 41€

Sélection / 19.02 : Thomas Leleu, Michel Leeb & the Brass Messengers... // 20.02 : Sanseverino, Alain Souchon + Ours & Pierre Souchon, Caravan Circus Band // 21.02 : Louis Chedid, Les Sugita, The Blue Nuts, Lisa Ekdahl // 22.02 : Belmondo Dead Jazz, Nouvelle Vague... 23.02 : Yuri Buenaventura, Amélie, Eddy & le Big Band...

© Linda Bujoli
© Felipe Barbosa

Clara Ysé

UNE VOIX LIBRE

Ce fut une voix, et un frisson qui nous parcourut l’échine Ă  l’écoute de Pyromanes, Souveraines ou Douce, extraits d’Oceano Nox, premier album qui ne laissait personne de marbre. C’est bien simple, on aime ou on dĂ©teste. Les reproches ? Trop Barbara, trop maniĂ©rĂ©e, trop empruntĂ©e, trop
 Mais ne voir ou n’entendre en Clara YsĂ© que du "trop", c’est peut-ĂȘtre faire fausse route, surtout au vu de son (court) parcours.

Celui-ci dĂ©buta avec un EP joliment nommĂ© Le Monde s’est dĂ©doublĂ© (2018), interprĂ©tĂ© en français, en anglais, en espagnol. Le souffle de cette chanteuse de formation lyrique Ă©voquait alors moins Barbara que Catherine Ringer ou Fishbach. Depuis, la Parisienne a simplifiĂ© son art. Elle n’utilise plus que la langue de MoliĂšre et opte pour des orchestrations plus accrocheuses – la touche de Sage et de Renaud Letang n’y est sans doute pas Ă©trangĂšre. Reste un disque profondĂ©ment personnel, inclassable, aux accents orientaux et mĂ©diĂ©vaux. On regrettera, peut-ĂȘtre, certaines tournures bien dans l’air du temps (cette satanĂ©e rĂ©silience, par exemple). Sur scĂšne, soutenues par des chƓurs sporadiques mais bien prĂ©sents, ces chansons paraissent Ă  la fois apprĂȘtĂ©es et totalement dĂ©sarmantes. Thibaut Allemand

Louvain-La-Neuve, 20.02, La Ferme du BiĂ©reau, 19h30, 38/36€, laferme.be Tournai, 21.02, Maison de la Culture, 20h, 35€, maisonculturetournai.com Boulogne-sur-Mer, 05.03, L’EmbarcadĂšre, 20h, 28€, embarcadere-boulonnais.fr Oignies, 06.03, Le MĂ©taphone, 20h, 30 > 25€, 9-9bis.com Bruxelles, 12.03, Cirque royal, 20h, 36 > 32€, cirque-royal-bruxelles.be

© Jean-François
Robert

EROL ALKAN

En 2005, Erol Ă©tait roi. L’illustre mix A Bugged Out Mix / A Bugged In Selection mĂȘlait, Ă  la maniĂšre de 2manydjs, rockers et clubbers sur le mĂȘme dancefloor. Depuis, le Londonien n’a jamais sorti de "vĂ©ritable" album, mais se plaĂźt Ă  exhumer des incunables et Ă  recombiner Ă  peu prĂšs tout ce que la planĂšte compte d’artistes. Citons, Ă  ce propos, la fameuse rencontre entre Kylie Minogue et New Order (Can’t get Blue Monday out of my head ) qui fait toujours son petit effet. Son label, Phantasy Sound, abrite Daniel Avery, Red Axes ou Connan Mockasin et demeure une valeur sĂ»re. Aussi certaine que sa propension Ă  proposer des mix toujours renversants. T.A.

Bruges, 15.02, Cactus, 22h, 24 > 17€ cactusmusic.be

KRUDER & DORFMEISTER

À la fin des 90’s, ce tandem replaça Vienne sur la carte des musiques qui comptent et, plus Ă©tonnant, qui groovent. Au point de surprendre Gilles Peterson, incrĂ©dule Ă  l’idĂ©e que des Autrichiens puissent produire un son aussi chaloupĂ©. Ce downtempo mĂątinĂ© de jazz, bossa, reggae et dub fut la bande-son de bien des chill-outs. Peu avares en remixes et DJ sets, leur premier album ne parut qu’en 2020 et fut intitulé  1995. Belle façon de boucler la boucle !

Thibaut Allemand

Anvers, 19.02, De Roma, 20h, complet ! deroma.be

© Udo
Titz

Thee Sacred Souls

DANS LE RÉTRO

Qui dit soul dit sixties, mariage de musiques sacrĂ©es et profanes, dĂ©clarations amoureuses et peines de cƓur, tensions raciales et luttes pour les droits civiques. Oui, durant les annĂ©es 1960, ce genre fut la BO des Noirs aux États-Unis. Mais d’autres publics s’en emparĂšrent, par des voix dĂ©tournĂ©es. Prenons l’itinĂ©raire bis avec Thee Sacred Souls.

La musique est une affaire de production, mais aussi de rĂ©ception. BanalitĂ©s ? Sans doute. N’empĂȘche, ce rappel s’impose face Ă  Thee Sacred Souls, nouveaux hĂ©rauts d’une soul made in San Diego dĂ©fendus par le label Daptone Records. À l’apogĂ©e du genre (les 60’s), les Noirs ne furent pas les seuls Ă  se reconnaĂźtre dans ces morceaux produits par Stax, Okeh, Kent
 Les Hispaniques, autre minoritĂ© raciale, accueillirent les musiciens afro-amĂ©ricains interdits de jouer dans certains clubs blancs, et firent de ces chansons la bande-son de leurs virĂ©es en bagnoles surbaissĂ©es et aux suspensions hydrauliques insensĂ©es – les fameuses lowriders. À tel point que l’on parla, en Californie, de lowrider soul, avec des groupes hispaniques nommĂ©s Sunny & the Sunliners, The Premiers ou
 Thee Midniters. C’est en hommage Ă  ces derniers que Thee Sacred Souls arborent fiĂšrement ce "Thee". Finalement, on a affaire Ă  un phĂ©nomĂšne comparable Ă  celui qui agita le nord de l’Angleterre dans les 70’s avec la Northern Soul. MĂȘmes disques mais public et rĂ©ception diffĂ©rents. Inutile, toutefois, de se pointer en Chevrolet Impala ‘64 pour apprĂ©cier les morceaux de ce trio, sonnant comme ceux de Curtis Mayfield, Al Green ou Leon Bridges. Thibaut Allemand Bruxelles, 25.02, Ancienne Belgique, 19h, complet !, abconcerts.be

© Gus Olivares

BĂžnanza

— Oscillant entre funk, soul et pop, les prestations scĂ©niques de Bonanza sont explosives !

11 Mardi mars 20h

Émile Bourgault

— Si jeune et dĂ©jĂ  le souci du mot juste et un sens du spectacle aiguisĂ©. Et, en matiĂšre de dĂ©veloppement, Émile Bourgault bat tous les records au QuĂ©bec !

Hinds MOVIDA ROCK

2011, Madrid. Carlotta Cosials et Ana GarcĂ­a Perrote, toutes deux guitaristes et chanteuses, forment Hinds. Une section rythmique dĂ©barque et paraĂźt un premier album, Leave Me Alone. Titre prĂ©monitoire ? Deux disques garage pop plus tard, les derniĂšres arrivĂ©es mettaient les bouts. Que faire ? Se sĂ©parer ? AprĂšs tout, on en connaĂźt d’autres qui ont poursuivi aprĂšs avoir perdu un compositeur en chef (Depeche Mode), un leader charismatique (Pink Floyd) ou juste
 un bras (Def Leppard). Ce serait dommage de s’arrĂȘter en si bon chemin. Le projet se renforce en s’épurant, la preuve avec un quatriĂšme LP ouvert Ă  des sons nouveaux (le new-orderien The Bed, The Room, The Rain and You, ou Stranger et ses accents Sarah Records) sans rien perdre de ce qui fait son charme : des pop songs vĂ©loces et rondement menĂ©es. Beck et Grian Chatten (Fontaines DC), par les mĂ©lodies allĂ©chĂ©s, sont mĂȘme passĂ©s dire bonjour. Sur scĂšne, Hinds aligne les tubes potentiels avec une joie mĂątinĂ©e de candeur. Voici vingt ans, Ă  l’époque oĂč Franz Ferdinand faisait ses premiers pas, Hinds aurait caracolĂ© au firmament et Ă©tĂ© "condamnĂ©" aux ZĂ©nith. Aujourd’hui, les Espagnoles vivotent et signent des morceaux (trop) confidentiels. Pour la beautĂ© du geste. T.A. Bruxelles, 28.02, Botanique, 19h30, 21,50 > 15,50€, botanique.be

© Dario Vazquez

LAMBRINI GIRLS

Vous ne pouvez pas faire mieux que deux guitares, une basse et une batterie, rappelait Lou Reed en 1985. Quarante ans plus tard, la formule se vĂ©rifie toujours. Du cĂŽtĂ© de Brighton, les Lambrini Girls suivent les traces d’Amyl & The Sniffers ou Bikini Kill, en jouant pied au plancher un rock abrupt, simple mais pas simplet. Pas question de rĂ©inventer quoi que ce soit, ni de singer les Ă©poques passĂ©es. Sur fond de punk rock ramonĂ© et ramonesque, les Anglaises s’en prennent au gouvernement britannique, Ă  la montĂ©e de l’extrĂȘme droite et se gaussent de la masculinitĂ© toxique – cf le morceau Big Dick Energy. De quoi suer intelligemment. T.A.

MIOSSEC

Lille, 25.02, L’AĂ©ronef, 20h, complet !

Amiens, 18.03, La Lune des Pirates, 20h30 13>8€, lalune.net

Bruxelles, 22.03, Ancienne Belgique, 19h complet !, abconcerts.be

Mot du mĂ©decin oblige, Miossec n’avait pu mener Ă  terme la tournĂ©e pour dĂ©fendre Simplifier, dernier LP trĂšs recommandable. Cette reprise des concerts coĂŻncide avec les vingt ans de 1964, l’un des meilleurs albums d’une discographie inĂ©gale mais passionnante. DĂ©sormais sexagĂ©naire, le Breton mĂ©nage sa voix (deux concerts par semaine, chant adouci) et fait le point sur une drĂŽle de "carriĂšre" qui, depuis Boire , le vit plus d’une fois changer de cap. T.A.

Lille, 27.02, L’AĂ©ronef, 20h, 27/20€ aeronef.fr

© Benjamin Deroche
© Nicole Osrin

Rameau, Mozart & Schubert

ParĂ©s pour une promenade dans l’ñge d’or du classicisme, accompagnĂ©s par Jean-Claude Casadesus ? À 19 ans, en 1775, un certain Mozart signe les mĂ©lodies virevoltantes du Concerto pour violon n°4, l’une de ses Ɠuvres les plus populaires. Au mĂȘme Ăąge, son compatriote Schubert crĂ©e la Symphonie n°5, sans tambour ni trompette, mais avec une grĂące prĂ©romantique et une ouverture en allegro rappelant le final de sa quatriĂšme symphonie. Enfin, un peu de mystĂšre avec le 6e concert en sextuor de Rameau. Vraiment ? Les partitions originales, retranscrites par Saint-SaĂ«ns, Ă©taient apocryphes. Qu’importe, cette piĂšce demeure un sommet du baroque. T.A.

Lille, 26 & 28.02, Nouveau Siùcle, 20h, 49 > 6€, onlille.com

Amiens, 01.03, Maison de la Culture, 18h30 30 > 8€, maisondelaculture-amiens.com

Meute

On ne prĂ©sente plus Meute. La fanfare allemande reprend des standards signĂ©s Laurent Garnier, Disclosure, Floating Points ou mĂȘme Erykah Badu avec saxophones, trompettes, soubassophone et marimbas. DĂ©couvrant la formation sur la scĂšne des Transmusicales, on prit notre pied tout en n’y voyant qu’une attraction de festival. Grave erreur ! En tĂ©moignent les quatre compositions originales issues d’Empor (2024) qui tiennent la dragĂ©e haute aux relectures. Thibaut Allemand

Lille, 04.03, Le ZĂ©nith, 20h, 45€, zenithdelille.com

Bruxelles, 03.10, Forest National, 18h30, 54€ forest-national.be

Michael Kiwanuka

MÛR DU SON

Petits changements ? Mon Ɠil ! Small Changes, dernier album de Michael Kiwanuka, voit le Britannique investir de nouveaux territoires. Soul ? Sans doute. Mais avec une approche plus ouvragĂ©e, plus sophistiquĂ©e, plus
 adulte. Qui n’est pas pour dĂ©plaire. Et pose de nouvelles questions.

Michael Kiwanuka vient de signer un disque qui n’a de soul que l’ñme. Les oripeaux, les rĂ©fĂ©rences, les codes ont Ă©tĂ© remisĂ©s au placard. Ne reste qu’une voix, une inspiration et une envie de voir les choses en grand. Ces "petits" changements furent le prix Ă  payer pour sortir cet album aux allures d’aboutissement. On se souvient de ses dĂ©buts confidentiels avec Home Again, en 2012. L’apprenti avançait dans l’ombre de Terry Callier et Van Morrison : une soul folk aux accents cuivrĂ©s, finement ciselĂ©e, comme un incunable 70’s miraculeusement retrouvĂ©. S’ensuivront deux disques trĂšs convaincants rĂ©alisĂ©s avec la paire Danger Mouse / Inflo. Or, rien ne laissait prĂ©sager la participation, pour Small Changes donc, de couteaux suisses tels Pino Palladino (De La Soul, D’Angelo, Erykah Badu) et Jimmy Jam (Prince, Janet Jackson). On n’est pas exactement dans les marges et ça s’entend. Impossible de ne pas songer au Pink Floyd du milieu des annĂ©es 1970 Ă  l’écoute de Lowdown (Part II). Estce encore de la soul ? La vraie question est : comment l’Anglais va-t-il transposer tout ceci sur scĂšne ? La machinerie sera-t-elle rĂ©duite Ă  sa plus simple expression ou, au contraire, va-t-il customiser ses anciennes compositions ? RĂ©ponse lors de ce concert ! Thibaut Allemand

Bruxelles, 01.03, Forest National, 18h30, complet !, forest-national.be

LE THÉÂTRE LA LOUVIÈRE

Entre thĂ©Ăątre, slam et chanson, Pitcho Womba Konga nous invite Ă  explorer les cabrioles de l’amour Ă  travers une mosaĂŻque Ă©lectro, gospel et afro.

11.02 05 >07.02

LE THÉÂTRE LA LOUVIÈRE

«Nous lançons un appel aux femmes d’Afrique», chantent ces femmes, du haut de leurs voix sensationnelles, le poing levĂ©, le cƓur ouvert, leurs drapeaux africains flottant librement.

LesAmazonesd'Afrique

toute la saison ↓

Franz Ferdinand

Lorsque Franz Ferdinand apparut, en 2004, la seule ambition (avouĂ©e) d’Alex Kapranos et des siens Ă©tait de « faire danser les filles ». Ce n’était pas rien, certes, et rompait avec une vision viriliste du rock. C’était alors chouette de retrouver un groupe inscrit dans une veine franchement pop et citant Josef K, The Fire Engines et les artistes constructivistes, entre autres. Six albums plus tard, l’affaire est entendue : la vĂ©ritable ambition de Franz Ferdinand, c’est de signer de grandes chansons, de celles qui durent et conjuguent immĂ©diatetĂ© et intelligence, lĂ©gĂšretĂ© et trouvailles soniques. Et si du line-up originel ne restent que Kapranos et le bassiste Bob Hardy, Franz Ferdinand demeure sur scĂšne une redoutable machine de guerre. PremiĂšre et mondiale, ça va de soi. T.A. Anvers, 01.03, De Roma, 20h, complet !

The Human Fear (Domino)

C’est avec une crainte bien lĂ©gitime que l’on posa le disque sur la platine. MalgrĂ© la production du regrettĂ© Philippe Zdar, Always Ascending (2018) demeurait le plus faible de leur discographie. Or, arborant une pochette inspirĂ©e de Seven Twists (1979) de DĂłra Maurer, The Human Fear reprend les choses lĂ  oĂč Right Thoughts, Right Words, Right Action (2013) les avait laissĂ©es – la prĂ©sence du producteur Mark Ralph n’y est sans doute pas Ă©trangĂšre. ResserrĂ©, cet album contient des chansons typiques du double F, et quelques surprises (le rĂ©bĂ©tiko revisitĂ© de Black Eyelashes ). MĂ©lodies imparables, exĂ©cution prĂ©cise : la puissance des Écossais ne se dĂ©ment jamais. T.A

© Fiona Tores

LE GRAND MIX

SCÈNE DE MUSIQUES ACTUELLES TOURCOING

05/02 Jyeuhair + guest

06/02 Clou + Natacha Tertone

07/02 Aline + Mustang

12/02 Afterwork : Bon Enfant

13/02 Naive New Beaters + Coeur Kaiju

15/02 Open Mic Skuuurt

21/02 Kelly Finnigan & The Atonements

23/02 Tramhaus + Servo

27/02 Benjamin Epps + Eesah Yasuke

28/02 Last Train + DalaĂŻdrama

01/03 Davodka + Gulien

05/03 Candeur Cyclone + guest

06/03 Asinine + guest

07/03 Nadia Reid + Lili Holland-Fricke

08/03 Piche + Vespi (DJ set)

11/03 Afterwork : Ana Lua Caiano

13/03 Mairo + guest

16/03 Friedberg + guest

20/03 Le Temps d'une Lune

Dieuf-Dieul de ThiĂšs + Guiss Guiss Bou Bess

22/03 Colt + AnaĂŻs Cotte

26/03 Tiger Rodeo

27/03 ZĂ©lie + Victoria Flavian

28/03 Sylvie Kreusch + guest

[9-9club]

THÉA + ïŹg.

[9-9club] MUSTANG + PRATTSEUL

BD CONCERT ‘‘ Et si l’amour c’était aimer ‘‘ TOTORRO & FRIEND X FABCARO

CONCERTO EN

Ana PĂ©rez

1/2

Dans le cadre du festival de danse

La Beauté du Geste

BURNING HEADS + Guest

ZOUFRIS MARACAS + Guest

Dans le cadre du festival

Les Enchanteurs

JESHI

Airbag Woke Me Up

(Because Music)

DerriĂšre cet intitulĂ© fleurant bon la fin de soirĂ©e qui dĂ©rape (un peu moins la lutte contre l’insĂ©curitĂ© routiĂšre), on trouve le deuxiĂšme album de Jeshi. Originaire de l’East London, le dĂ©nommĂ© Jesse Greenway s’est imposĂ© comme l’un des nouveaux rappeurs qui comptent, avec des morceaux suintant l’Angleterre des dĂ©classĂ©s. Son premier disque fut ainsi baptisĂ© Universal Credit, l’équivalent en Grande-Bretagne du RSA français. Du "rap conscient", comme dirait Mouloud Achour, et surtout un son ouvert aux quatre vents - citons le single Total 90, reprenant le mythique refrain de Song 2 de Blur. Un peu Ă  la maniĂšre de Nia Archives, dans un autre genre, ce complice de Little Simz ou Mura Masa revisite le patrimoine musical de la perfide Albion avec l’érudition de ceux qui ont passĂ© « des heures devant MTV ». Rien d’étonnant, donc, Ă  ce que cet Airbag Woke Me Up soit traversĂ© d’élans drum’n’ bass (Bad Parts are my Favorite) ou nimbĂ© de trip-hop façon Portishead (Stuck on Loop, Over You). Notre bonhomme n’oublie pas non plus d’oĂč il vient, appuyant quelques clins d’Ɠil aux tauliers du grime, notamment Ă  travers ce sample de Stand Up Tall de Dizzee Rascal sur Scumbag. Souhaitons-lui bonne route ! Julien Damien

FRÀNÇOIS & THE ATLAS MOUNTAINS

Âge fleuve (InFinĂ©)

AprĂšs une Ă©chappĂ©e noise rock aux cĂŽtĂ©s de Lysistrata, François Marry renoue avec sa pop solaire nappĂ©e de fragile ferveur. Chantre de la joie et de la lĂ©gĂšretĂ© (donc totalement Ă  contre-courant de l’époque), le Charentais signe de sa plume baudelairienne dix chansons Ă  dĂ©guster comme autant de comptines. Citons la rythmique enfantine de Pas lents dans la neige ou Adorer, ode Ă  l’instant prĂ©sent composĂ©e avec Thomas de Pourquery. Mais Ă  l’ombre de l’exaltation, la mĂ©lancolie n’est jamais loin, nous rattrapant au dĂ©tour d’un air de guitare decrescendo ( Party ) ou d’une ballade au parfum de saudade. À l’instar de la pop suave de Jeune versant (feat Malik Djoudi) ou du spleen alangui de Rappelle-toi, en duo avec la folkeuse Rozi Plain. Un moment de douceur salutaire... Julien Damien

Sharon Van Etten & The Attachment

Theory (Jagjaguwar)

Sans renier la fougue des enregistrements prĂ©cĂ©dents, l’AmĂ©ricaine souligne, avec ce premier disque sous l’appellation Sharon Van Etten & The Attachment Theory, une diffĂ©rence de couleur avec ses albums en solo. D’emblĂ©e, les textures plus pop rĂ©vĂšlent une patine synthĂ©tique qui renverrait presque Ă  James Murphy. GrĂące au trĂšs mĂ©ditatif Live Forever puis au tube fiĂ©vreux Afterlife, on sait d’emblĂ©e qu’on la suivra les yeux fermĂ©s. Au fil de cette mue, le chant de Sharon n’a rien perdu de son urgence et son Ă©criture de sa force. Son nouveau canevas s’avĂšre plus efficace, hypnotique. À son meilleur, le disque conjugue Bruce Springsteen avec Depeche Mode. Ultime gage de bon goĂ»t romantique : Lol Tolhurst (The Cure) adore. RĂ©mi Boiteux

Jean Claude Vannier et son orchestre de mandolines (Ipecac Recordings)

Surprenant Jean-Claude Vannier ! Le nom de cet autodidacte fut accolĂ© Ă  quelques monuments francophones (Gainsbourg, Hallyday, Bashung, Polnareff, Hardy ou Barbara) et de grands noms amĂ©ricains (Beck, Sean Lennon ou encore Mike Patton, boss d’Ipecac). Le natif de Courbevoie, qui a signĂ© une palanquĂ©e de bandes originales (et a co-composĂ© Histoire de Melody Nelson, 1971) aurait pu depuis longtemps se reposer sur ses lauriers. Mais le voici dĂ©boulant avec une Ɠuvre taillĂ©e pour la mandoline de Vincent Beer-Demander et l’accordĂ©on de GrĂ©gory Daltin. Ces mĂ©lodies tour Ă  tour lĂ©gĂšres ou Ă©mouvantes, primesautiĂšres ou graves, inspirĂ©es de l’enfance du maĂźtre, constituent la bande-son d’un film muet
 qui reste Ă  tourner. Thibaut Allemand

CASSIUS – Best of 1996-2019

(Love Supreme / Justice / Because Music)

Si le tandem menĂ© par Hubert "Boombass" Blanc-Francard et le regrettĂ© Philippe "Zdar" Cerboneschi profita de l’ouragan French Touch, ses productions ne se limitĂšrent jamais Ă  la house filtrĂ©e. Preuve avec ce best-of rĂ©trospectif, qui tĂ©moigne de l’évolution de son Ă©criture, depuis les premiers succĂšs (1999, Feeling for You
), jusqu’à ce Dreems (2019) aussi rĂ©ussi que tragique, paru le lendemain du dĂ©cĂšs de Zdar. On y retrouve le souffle soul de Jocelyn Brown (I’m a Woman), une electropop pĂ©tillante (Toop Toop) et de grands Ă©carts stylistiques, Ă  l’image de Cat Power groovant avec Mike D des Beastie Boys ( Action) ou Pharrell Williams (Go Up). Bref, ce florilĂšge prend les allures d’une cure de jouvence pour les anciens, et d’un cours de rattrapage pour les plus jeunes. Thibaut Allemand

TAINA TERVONEN

Les Veilleurs

(Marchialy)

Combien sont-ils, chaque jour, Ă  tenter la traversĂ©e vers l'Europe depuis les cĂŽtes africaines Ă  bord d'embarcations de fortune ? Et surtout, combien y laissent leur vie ? Le collectif United Against Refugee Deaths Ă©voque 60 620 disparus en mer, entre 1993 et 2024, mais personne ne le sait vraiment, car ces « morts ne valent rien », dĂ©plore l'un des cinq veilleurs qu'a rencontrĂ©s la journaliste Taina Tervonen. Depuis des annĂ©es, ces bĂ©nĂ©voles accompagnent les exilĂ©s dans leur pĂ©riple, souvent fatal. GrĂące Ă  leur smartphone et les rĂ©seaux sociaux, ils ont nouĂ© des relations avec une multitude de ces hommes, femmes et enfants privĂ©s de la libertĂ© de circuler. Depuis leur salon, ils savent quand les bateaux partent, restent au tĂ©lĂ©phone avec les passagers durant leur "voyage", alertent les gardes-cĂŽtes pour prĂ©venir du naufrage. Ils aident aussi les familles Ă  retrouver leurs proches, recensent les victimes, tentent de leur redonner un nom, luttant contre l'invisibilisation progressive d'une tragĂ©die quotidienne (quand elle ne sert pas d'argument Ă  quelques politiques cyniques). Ce rĂ©cit dur, mais remarquable d'humanitĂ©, rend hommage Ă  leur travail, et montre une rĂ©alitĂ© que le grand public ne veut pas voir. 224 p., 20€. Julien Damien

MIKAEL CORRE & BOUQÉ

Anatomie d’un commissariat (Bayard Graphic')

Comment notre police fonctionne-t-elle ? C’est la question que s’est posĂ©e Mikael Corre. Durant un an, ce journaliste a pu plonger au cƓur d’un commissariat. Pas n'importe lequel : celui de Roubaix. AprĂšs un livre paru en 2023, il dĂ©cline son enquĂȘte sous forme de BD, accompagnĂ© par BouqĂ©, dont le trait dĂ©pouillĂ© en noir et blanc Ă©voque Marjane Satrapi. Le rĂ©sultat Ă©claire d'autant mieux le quotidien du "flic". Du "chouf" mineur aux gamins squattant les voitures Ă  cause de logements trop petits, ce reportage empli d'humanitĂ© dessine surtout « une sociĂ©tĂ© qui va mal », rongĂ©e par la misĂšre et la violence.« Face Ă  ces problĂ©matiques, les rĂ©ponses ne peuvent pas ĂȘtre que policiĂšres, rappelle l'auteur. Elles doivent d'abord venir de l'Ă©cole, de l'aide sociale Ă  l'enfance... ». Bien dit ! 168p., 23€. Julien Damien

PAULINE KAEL

Écrits sur le cinĂ©ma (Sonatine)

Mais pourquoi est-elle aussi mĂ©chante ? Pauline Kael (1919-2001) avait en effet la rĂ©putation d'ĂȘtre la critique de cinĂ©ma la plus acerbe, la plus violente. La plus influente, aussi. Elle a dĂ©fendu un certain septiĂšme art europĂ©en (Godard, Bertolucci) et le Nouvel Hollywood (Coppola, Altman, Scorsese
). Elle Ă©reintait aussi allĂšgrement Kubrick, Fellini ou Lucas, tandis que l'immense Clint demeurait sa bĂȘte noire – un fasciste, tout simplement. Comme elle se trompait ! Mais c'est lĂ  l'un des plaisirs de cette lecture. Épidermique, Kael Ă©crit des dizaines de feuillets sitĂŽt le film vu (une fois seulement), aligne bons mots et vacheries bien senties. Un livre comme une conversation entre amis : on n'est pas d'accord avec tout, mais on y rĂ©flĂ©chit pas mal. 1008 p., 32€. Thibaut Allemand

KEUM SUK GENDRY-KIM

Mon ami Kim Jong-un (Futuropolis)

L'autrice sud-corĂ©enne de L'Attente (2021), qui Ă©voquait le dĂ©chirement des familles sĂ©parĂ©es aprĂšs la guerre de CorĂ©e, se penche Ă  nouveau sur ce territoire via sa figure despotique, Kim Jong-un. À travers les tĂ©moignages de gens l'ayant connu (il a Ă©tudiĂ© en Suisse), de transfuges (ayant fui le Nord), d'un universitaire et mĂȘme de l'ex-prĂ©sident de la CorĂ©e du Sud (devenu
 libraire Ă  temps partiel !), Gendry-Kim dresse le portrait d'un homme et, surtout, d'un pays partagĂ© en deux Ă©tats. Sous la lĂ©gĂšretĂ© du trait et la douceur des couleurs (bleu ciel, mauve pĂąle), on y devine ses craintes face Ă  l'imminence d'une guerre possible. Une lecture pas vraiment "feel-good", mais hautement instructive pour qui souhaite (tenter de) comprendre les deux CorĂ©es. 288p., 30€. Thibaut Allemand

RAPHAËL MELTZ – Aprùs (Le Tripode)

Lucas, pĂšre de famille, expĂ©rimente "l'aprĂšs-vie". À la suite d’un accident de vĂ©lo mortel, le voilĂ  spectateur du vide crĂ©Ă© par son absence. Il suit alors sa famille durant cette pĂ©riode de deuil, observant leur tristesse, leur colĂšre. Et tente de graver en lui la voix de ses proches, leurs odeurs, leur visage, avant que ses sens ne se dissipent... Qu’y a-t-il aprĂšs la mort ? Vaste question Ă  laquelle s'attaque RaphaĂ«l Meltz. Il y rĂ©pond en mettant en scĂšne une disparition progressive. À travers des phrases dĂ©mesurĂ©es, le temps s’étire et, avec lui, nous perdons Ă  chaque chapitre un peu plus de Lucas, de sa prĂ©sence. GrĂące Ă  ce procĂ©dĂ© astucieux, l'auteur traduit l’effacement inĂ©luctable de l’ĂȘtre, suggĂ©rant que la mort n'est peut-ĂȘtre pas une fin... 144 p., 16 €. Bathilde Fleuret

Julie se tait

ENTRE LES MAILLES DU FILET

Julie excelle au tennis, dans un club renommĂ©. Alors qu’elle s’entraĂźne pour intĂ©grer la sĂ©lection nationale, son coach est soudainement suspendu, suite au suicide d’une autre talentueuse joueuse. Une enquĂȘte est ouverte, chacun est invitĂ© Ă  tĂ©moigner. Seule Julie s’accroche au silence... Manquant de peu son ticket pour les Oscars, Leonardo Van Dijl signe un premier film d’une folle dextĂ©ritĂ©.

L’atmosphĂšre d’un gymnase, entre plaisir et effort, routine et enfermement, lumiĂšre blafarde et bruits blancs. D’entrĂ©e de jeu rĂšgne une ambiance de secret, de non-dit. Julie rend les coups avec rage Ă  un adversaire invisible. De toute Ă©vidence, l’ennemi est ailleurs. Entre plans fixes, cadrages sur les diagonales ou arriĂšre-plans flous, la camĂ©ra reste Ă  distance des personnages. Le grain de l’image confirme que rien n’est lisse. Les contre-plongĂ©es rĂ©vĂšlent une athlĂšte puissante, rapide, l’esprit quadrillĂ© par les lignes de court. Son silence intrigue, dĂ©route. Julie ne dit rien. On reste suspendus aux lĂšvres de cette jeune femme mutique, monstre de dĂ©termination au mental en miettes, qui multiplie les sĂ©ances de pompes pour ne pas avoir Ă  parler. Mais plus elle se tait, plus on sait. Ou quand un silence assourdissant se fait suspense suffocant


Jeu dĂ©cisif. Joueuse de tennis dans la vraie vie, Tessa Van den Broeck en impose dans le rĂŽle principal. TournĂ© en 35mm (jusqu’en 65 mm pour la scĂšne finale), co-produit par les frĂšres Dardenne, le film rĂ©vĂšle une justesse inouĂŻe tout en sobriĂ©tĂ©. La musicienne amĂ©ricaine Caroline Shaw en a composĂ© la bande-son, magnifique chƓur vocal qui ponctue l’intrigue Ă  des moments charniĂšres. Une belle façon d’affĂ»ter notre oreille, de nous maintenir aux aguets. Selina AĂŻt Karroum

De Leonardo Van Dijl, avec Tessa Van den Broeck, Ruth Becquart, Koen De Bouw, Laurent Caron
 Sortie le 29.01

La Mer au loin

UNE VIE CLANDESTINE

PrĂ©sentĂ© lors du dernier Arras Film Festival, La Mer au loin a provoquĂ© un torrent d’émotions. AprĂšs Retour Ă  BollĂšne , SaĂŻd Hamich creuse le sillon d’un cinĂ©ma engagĂ© et romanesque. Racontant le parcours d’un Ă©migrĂ© clandestin Ă  Marseille, le rĂ©alisateur franco-marocain signe une fresque tragique sur fond de musique raĂŻ. Bouleversant.

La Mer au loin suit la trajectoire de Nour (magnifique Ayoub Gretaa), jeune immigrĂ© marocain, de 1990 au dĂ©but des annĂ©es 2000. À son arrivĂ©e Ă  Marseille, le clandestin de 27 ans vit chichement de petits trafics. Lors d’une interpellation, il fait la rencontre de Serge, flic frĂ©quentant les milieux interlopes qui lui trouvera une chambre au-dessus d’un club de drag queens, et de son Ă©pouse NoĂ©mie (Anna Mouglalis dans son plus beau rĂŽle). Ces deux-lĂ  vivent leur amour de maniĂšre libre, dans le plus grand respect - Serge aimant aussi la compagnie des hommes... SaĂŻd Hamich plonge le spectateur au cƓur d’une histoire refusant les stĂ©rĂ©otypes. Si la tragĂ©die est au bout du chemin, le regard n’est jamais moralisateur. Nour regarde Ă©voluer le couple, s’y attache. Sa vie s’en trouvera bouleversĂ©e. DivisĂ© en trois chapitres, La Mer au loin adopte certes le schĂ©ma classique du rĂ©cit d’apprentissage, mais n’a rien d’acadĂ©mique. Le raĂŻ, symbole d’espoir et de contestation pour la jeunesse arabe des annĂ©es 1990, dĂ©cuple les Ă©motions et enjeux entre les personnages. Par petites touches, tel un peintre, SaĂŻd Hamich parvient Ă  traduire la douleur de l’exil, bien au-delĂ  des clichĂ©s. Un grand moment de cinĂ©ma. GrĂ©gory MarouzĂ©

Les Belles Sorties

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Avec la MEL, la culture est accessible Ă  tous !

FÉVRIER

⟶Samedi 1er fĂ©vrier - 20 h 30

Si VĂ©nus avait su

Beaucamps-Ligny

La Rose des Vents

MARS

⟶Mercredi 5 mars - 10 h & 15 h

Le langage des oiseaux

Houplin-Ancoisne

Le Grand Bleu

⟶Samedi 8 mars - 20 h

Giants

Bondues

Le Ballet du Nord CCN & Vous

⟶Samedi 15 mars - 17 h

Giants

Saint-André-lez-Lille

Le Ballet du Nord CCN & Vous

⟶Vendredi 21 mars - 20 h

Giants

Herlies

Le Ballet du Nord CCN & Vous

Retrouvez le programme complet

⟶Vendredi 28 mars - 14 h 30

Le joueur de flûte

Neuville-en-Ferrain

Le Grand Bleu

⟶Samedi 29 mars - 19 h

Le joueur de flûte

Wervicq-Sud

Le Grand Bleu

⟶Dimanche 30 mars - 16 h

Le joueur de flûte

Wambrechies

Le Grand Bleu

⟶Dimanche 30 mars - 17 h

Toujours de Ÿ face !

Comines

Le Gymnase CDCN

La Vie, en gros

UN CƒUR XXL

Ben, 12 ans, a toujours faim et adore cuisiner. Sauf qu’à cet Ăąge, sa passion pour la nourriture lui vaut des kilos en trop et quelques moqueries. Difficile dans ces conditions de plaire Ă  la jolie Claire
 À moins de suivre un rĂ©gime ? La rĂ©alisatrice et plasticienne tchĂšque Kristina DufkovĂĄ sublime ici le roman jeunesse de MikaĂ«l Ollivier Ă  travers un microcosme pop (trĂšs) animĂ©.

Ben n’a pas la vie facile. Si son sens de l’autodĂ©rision lui sauve souvent la mise, sa corpulence suscite diverses rĂ©actions. Il est fils unique, ses parents ont divorcĂ© et sa mĂšre travaille beaucoup. Manger abondamment constitue alors un refuge. Ce quotidien est bousculĂ© par un coup de cƓur pour Claire, une camarade de classe. Serait-ce le dĂ©clic nĂ©cessaire pour revoir ses habitudes ? Que ne ferait-on pas par amour
 Prix du Jury Contrechamp au festival d’Annecy, La Vie, en gros mĂȘle habilement animation de marionnettes en stop motion et en 2D. Il rĂ©vĂšle un univers ambivalent, entre fantasmes et cauchemars. Sous des atours de citĂ© en pĂąte Ă  modeler, le film aborde en effet des sujets difficiles, comme le harcĂšlement scolaire, la grossophobie ou la dĂ©pression juvĂ©nile. En cela, il s’inscrit dans le sillage de Ma Vie de courgette de Claude Barras ou Mary et Max d’Adam Elliot. Si l’obĂ©sitĂ© infantile ou la surproduction alimentaire sont pointĂ©es, le film prĂŽne surtout l’acceptation et le dĂ©passement de soi Ă  travers quelques rĂ©fĂ©rences cultes (Rocky, E.T.). Il donne envie de croquer la vie Ă  pleines dents ! S. AĂŻt Karroum

© Les Films du Préau

MARIA

AprĂšs Jackie (Kennedy) et (Diana) Spencer, Pablo LarraĂ­n dresse Ă  nouveau le portrait d’une icĂŽne fĂ©minine du xxe siĂšcle. À la diffĂ©rence des deux autres, liĂ©es aux sphĂšres du pouvoir et existant publiquement Ă  travers leurs Ă©poux, Maria (Callas) a fait Ɠuvre. Le cinĂ©aste saisit toutefois la cantatrice dans ses derniers jours, alors que sa voix lui fait dĂ©faut. Construit sur des allers-retours entre moments de gloire et scĂšnes de dĂ©chĂ©ance, le film insiste (beaucoup) sur l’impossible accord entre la femme et la lĂ©gende. Le cinĂ©aste lui-mĂȘme entend moins redonner chair Ă  la diva que la figer dans une posture marmorĂ©enne (Angelina Jolie lui prĂȘte sa silhouette sculpturale). Sacrifiant son personnage, ce long-mĂ©trage vaut surtout comme rĂ©flexion sur ce genre ingrat qu’est le biopic. RaphaĂ«l Nieuwjaer

De Pablo LarraĂ­n, avec Angelina Jolie, Pierfrancesco Favino, Alba Rohrwacher... Sortie le 05.02

HOLA FRIDA

Librement adaptĂ© de l’album de Sophie Faucher illustrĂ© par Cara Carmina, ce film d’animation s’attache au journal intime de Frida Kahlo. Nous voilĂ  connectĂ©s Ă  l’enfance de la cĂ©lĂšbre peintre, son imaginaire, sa famille (un pĂšre photographe, qu’elle assiste dĂšs son plus jeune Ăąge) et ses Ă©preuves (une poliomyĂ©lite contractĂ©e Ă  six ans, puis ce terrible accident de bus Ă  l’adolescence), fondatrices pour son art. TruffĂ© de clins d’Ɠil Ă  ses tableaux, Hola Frida souligne aussi le contexte du Mexique au dĂ©but du xx e siĂšcle (alors en pleine rĂ©volution) ou l’hĂ©ritage zapotĂšque (une civilisation matriarcale, ceci expliquerait cela !). Enfin, c’est un condensĂ© de folklore qui s’offre aux jeunes spectateurs, entre rites (la fĂȘte des morts), art culinaire et expressions en VO. Selina AĂŻt Karroum

Film d’animation d’AndrĂ© Kadi et Karine VĂ©zina. Sortie le 12.02

Cherry Airlines © Pascal Sgro

PhotoBrussels Festival

L’HEURE DE VÉRITÉ

CrĂ©Ă© en 2016 Ă  l’initiative du Hangar, le PhotoBrussels Festival investit durant un mois prĂšs d’une cinquantaine de lieux dans la capitale belge, et demeure Ă  l’image de la ville : diversifiĂ©. AprĂšs un cru 2024 ayant attirĂ© plus de 100 000 visiteurs (et avant une dixiĂšme Ă©dition en 2026 coĂŻncidant avec les 200 ans de l’invention du mĂ©dium !), zoom avant sur une programmation toujours aussi surprenante.

Une fausse image trahit-elle pour autant la vĂ©ritĂ© ? C’est une question vertigineuse, et ĂŽ combien actuelle, que soulĂšve le Hangar Ă  travers AÄ°magine. DerriĂšre ce nĂ©ologisme se cache une exposition qui met les pieds dans le plat : celui de la photographie façonnĂ©e par l’intelligence artificielle. « On dĂ©but, on n’osait pas y aller, c’est trĂšs provocateur de s’intĂ©resser Ă  l’IA quand on dĂ©fend la photographie. Pourtant on ne peut l’ignorer, c’est comme l’arrivĂ©e du numĂ©rique, on doit vivre avec, alors autant y rĂ©flĂ©chir », explique Delphine Dumont, directrice du centre d’art et fondatrice du PhotoBrussels Festival. Parmi les 17 projets prĂ©sentĂ©s lors de cet accrochage, il y a notamment celui de Michael Christopher Brown. Ce photojournaliste a franchi le

Rubicon en 2023 avec 90 Miles, reportage gĂ©nĂ©rĂ© par l’IA et illustrant la migration cubaine vers la Floride, dans les annĂ©es 1960. Cette pĂ©riode n’ayant pas Ă©tĂ© documentĂ©e, l’AmĂ©ricain l’a "reconstituĂ©e" en s’appuyant sur le tĂ©moignage des principaux intĂ©ressĂ©s.

Alors, certes, la photo a plus ici valeur d’illustration que de preuve, mais l’information est-elle pour autant erronĂ©e ? Cette rĂ©flexion prend d’autant plus de relief au regard de l’hommage consacrĂ© par le centre GĂ©opolis aux photojournalistes gazaouis, soit les seuls Ă  tĂ©moigner, au pĂ©ril de leur vie, des atrocitĂ©s commises par l’armĂ©e israĂ©lienne dans la bande

de Gaza. Sans eux, point d’images et toujours plus d’angles morts...

Profondeur de champ

Au fil de 46 rendez-vous dissĂ©minĂ©s dans toute la capitale belge, la photographie se dĂ©voile ainsi sous ses formes les plus diverses (documentaires, artistiques) pour aborder une multitude de sujets : l’architecture via l’objectif de Lucien HervĂ© (grand complice de Le Corbusier), l’identitĂ© et la masculinitĂ© (les corps "multiples" de Rami Hara et Ugo Woatzi), notre rapport Ă  la nature (le "post-tourisme" de

la Polonaise Ada Zielinska, sur les lieux frappĂ©s par des catastrophes climatiques)... Surtout, Ă  l’heure oĂč notre sociĂ©tĂ© croule sous les images, ce festival nous rappelle l’importance du point de vue, du regard. De l’émotion aussi, Ă  l’instar d’À partir d’elle. PrĂ©sentĂ©e Ă  la Fondation A, cette exposition collective est consacrĂ©e au rapport que des artistes entretiennent avec leur mĂšre (de LaToya Ruby Frazier Ă  Sophie Calle) faisant plus que jamais rimer intime et universel. Julien Damien Bruxelles, jusqu’au 23.02, divers lieux en ville, photobrusselsfestival.com

90 Miles © Michael Christopher Brown

Une collaboration entre le MusĂ©e de la Photographie et l’Amsab-IHS. Le projet a bĂ©nĂ©ïŹciĂ© du soutien des CommunautĂ©s ïŹ‚amande et française de Belgique dans le cadre de la CoopĂ©ration culturelle entre la CommunautĂ© ïŹ‚amande et la CommunautĂ© française.

Arlene Gottfried - Guy with Radio, East 7th Street, New York, 1977
© Estate Arlene Gottfried / Courtesy Les Douches la Galerie, Paris

Arlene Gottfried STREET LIFE

Elle fut l’une des grandes figures de la "street photography" de la fin du xxe siĂšcle, aux États-Unis. À Douchy-les-Mines, le CRP rassemble une cinquantaine des images d’Arlene Gottfried, disparue en 2017 Ă  l’ñge de 66 ans. MontĂ©e avec la galerie parisienne Les Douches (qui l’a rĂ©vĂ©lĂ©e en France en 2016), cette exposition saisit en noir et blanc et en couleur le New York extravagant des annĂ©es 1970 Ă  1990, et dessine en filigrane le portrait d’une artiste humaniste.

C’est un clichĂ© improbable. En aoĂ»t 1980, Arlene Gottfried se balade sur la plage naturiste de Riis Beach, Ă  New York. Elle croise alors un Juif orthodoxe vĂȘtu de son traditionnel habit noir, malgrĂ© la chaleur... quand un bodybuilder nu comme un ver surgit et lance : « Prends-nous en photo, moi aussi je suis juif ! ». Devenue iconique, cette image symbolise

Ă  merveille l’Ɠuvre de l’AmĂ©ricaine, tout Ă  la fois drĂŽle, insolite et dĂ©bordante d’humanitĂ©. NĂ©e en 1950 Ă  Brooklyn, celle qui fut briĂšvement dactylo a trĂšs tĂŽt fait de la rue son terrain de jeu, choisissant la photographie comme un exutoire. «  Elle avait une Ă©nergie

dĂ©bordante, ne pouvait pas rester enfermĂ©e. Ce fut le prĂ©texte parfait pour se promener, faire des rencontres... », explique Laurence Cornet, la commissaire de cette exposition, qui l’a cĂŽtoyĂ©e voilĂ 

Arlene Gottfried - Untitled, n.d. / © Estate Arlene Gottfried / Courtesy Les Douches la Galerie, Paris

une dizaine d’annĂ©es, aux ÉtatsUnis. « Elle avait toujours son appareil autour du cou », Ă  l’affĂ»t de ce que le hasard et la vie peuvent offrir de surprenant « et surtout des gens, qu’elle aimait par-dessus tout ».

Du chƓur à l’ouvrage

Sous son objectif a ainsi dĂ©filĂ© une faune des plus hĂ©tĂ©roclites, propre au New York des annĂ©es 1970 Ă  90, insouciant, diversifiĂ© et excentrique. « Elle avait un sens de l’humour incroyable, qui influençait sa pratique, ça lui permettait de photographier tout le monde, poursuit Laurence Cornet. Elle abordait ses sujets avec bienveillance, ne jugeait personne, c’est sans doute pourquoi son travail montre une telle diversitĂ© de personnages ».

Au fil de cet accrochage, on trouve une octogĂ©naire faisant de la corde Ă  sauter, un jeune couple s’embrassant fougueusement dans l’herbe, mais aussi des enfants, des femmes, des travestis, des hĂ©roĂŻnomanes, des blancs, des noirs, la communautĂ© portoricaine new-yorkaise, saisie dans « une sĂ©rie explosive, pleine de couleur et de vie » ou encore... des chƓurs de gospel, l’une de ses grandes passions. Car Arlene Gottfried Ă©tait Ă©galement une voix, puissante et gĂ©nĂ©reuse, Ă  tel point que sa mĂšre l’avait surnommĂ©e la "Singing Photographer", soit la photographe chantante. À vous d’en saisir l’écho. Julien Damien

Arlene Gottfried / Singing Photographer Douchy-les-Mines, 15.02 > 18.05, CRP/ Centre rĂ©gional de la photographie Hauts-de-France mar > ven : 13h-17h ‱ sam & dim : 14h-18h gratuit, crp.photo

Arlene Gottfried - Kissing on the Highway, Queens, New York, 1980
© Estate Arlene Gottfried / Courtesy Les Douches la Galerie, Paris

LET’S MAKE BRUSSELS VIBRATE TO THE RHYTHM OF PHOTOGRAPHY!

9th EDITION

46 LOCATIONS

46 expositions cĂ©lĂšbrent le mĂ©dium de la photographie dans des galeries, centres d’art, musĂ©es rĂ©partis dans Bruxelles. Une occasion unique de dĂ©couvrir des artistes, des oeuvres et des lieux !

23.O1.23.O2.25

Daniel Turner © Isabelle Arthuis

Daniel Turner CORPS ET ÂME

Les objets ont-ils une Ăąme ? Un esprit ? Les lieux que nous traversons gardent-ils en mĂ©moire le passage des ĂȘtres humains ? Telles sont les questions soulevĂ©es par Daniel Turner, qui investit des sites abandonnĂ©s pour tenter de matĂ©rialiser l’invisible. À l’occasion de sa premiĂšre exposition dans un musĂ©e belge, il a travaillĂ© Ă  partir d’un endroit chargĂ© d’histoire : l’ancienne prison de Forest.

Daniel Turner a toujours nourri un rapport singulier Ă  la crĂ©ation. L’AmĂ©ricain fut d’abord peintre... avant de brĂ»ler toutes ses toiles, en 2006. Cet autodafĂ© marquera un bouleversement radical dans son processus. Depuis une dizaine d’annĂ©es, il travaille ainsi Ă  partir de sites dĂ©saffectĂ©s, gĂ©nĂ©ralement assez rudes. Ce sont des usines, des Ă©tablissements psychiatriques voire des pĂ©nitenciers, Ă  l’image de la prison de Forest, inaugurĂ©e en 1910 et que le plasticien a explorĂ© six mois aprĂšs sa fermeture, en 2022.

L’alchimiste. Sensible aux rebuts et matĂ©riaux mĂ©talliques (son pĂšre Ă©tait ferrailleur), il a choisi un certain nombre d’objets sur place. Il les a ensuite "transformĂ©s", par des mĂ©thodes chimiques ou mĂ©caniques, pour rĂ©vĂ©ler la prĂ©sence humaine qui a peuplĂ© ces lieux, comme autant de fantĂŽmes. C’est par exemple ces pupitres qu’on trouvait dans les cellules et dont le New-Yorkais a obtenu grĂące Ă  un procĂ©dĂ© de distillation une huile noire, guidĂ© par « cette idĂ©e poĂ©tique et mĂ©taphysique d’extraire toute la mĂ©moire dont ce bois s’est imprĂ©gné  » observe Denis Gielen, le directeur du MACS. L’artiste imagine ainsi que ce liquide contient les discussions qui ont pu avoir lieu autour de cette table... En cela, difficile de ne pas comparer Daniel Turner Ă  un alchimiste, qui parvient Ă  puiser de la spiritualitĂ©, et de l’émotion, dans la matiĂšre la plus triviale. Julien Damien

Hornu, jusqu’au 06.04, MACS, mar > dim : 10h-18h, 10 > 2€ (gratuit -6 ans), mac-s.be

À lire / La version longue de cet article sur lm-magazine.com

Animalis Machina, Cococh Industry

RÉFLEXION À LA CHAÎNE

Quoi de mieux, pour prĂ©server les ressources naturelles, que de construire ses propres animaux ? Telle est la devise de Cococh Industry. Soutenue par le MusĂ©e d’histoire naturelle de Lille, cette exposition immersive nous ouvre les portes d’une usine oĂč des machines produisent de la viande, nourrissant avec dĂ©rision le dĂ©bat sur notre rapport au vivant.

C’est un drĂŽle de manufacture qui s’est installĂ©e au Tripostal. Pour cause, dans cette usine agroalimentaire futuriste, point de veaux, de vaches ni de cochons gavĂ©s jusqu’au museau, mais des crĂ©atures biomĂ©caniques fabriquant de la viande de synthĂšse... Durant la visite de cette chaĂźne de production pilotĂ©e par l’IA, on dĂ©couvre des "incubateurs de tranches de jambon prĂ©dĂ©coupĂ©es", mais aussi d’Ɠufs, de bƓuf hachĂ©, de sushis et bien d’autres "cocochs", terme renvoyant Ă  la novlangue marketing comme au vocabulaire enfantin. «  Eh oui, il ne faut jamais oublier de prendre les consommateurs pour des imbĂ©ciles », s’amuse Franck Dion, dans la peau de l’hĂ©ritier de ce faux fleuron de la tech, mais vrai conteur d’histoires aussi loufoques qu’inspirantes. À Lille, cet illustrateur et rĂ©alisateur de films d’animation dĂ©voile une installation immersive hors norme prĂ©sentĂ©e sous forme de vidĂ©o-mapping projetĂ© sur des Ă©crans en relief. DrĂŽle, un poil sarcastique, elle s’apprĂ©hende surtout comme une fable dystopique, interrogeant notre rapport Ă  la consommation et aux animaux, ces "machines sans Ăąme" comme l’affirmait Descartes. À tort ou Ă  raison ? Ça, c’est Ă  vous de voir... Julien Damien Lille, jusqu’au 02.03, Tripostal, mer > dim : 14h-18h, 5/3,50€ (gratuit -12 ans), mhn.lille.fr animalismachina.com ‱ À lire / La version longue de cet article sur lm-magazine.com

© Franck Dion

C O R P S 21 04 FÉVRIER 2025 JANVIER 2026

ILS SONT FOOD CES ROMAINS !

Par Toutatis, ObĂ©lix ne mangeait pas de sangliers ! Voici l’une des nombreuses surprises de cette exposition nous projetant 2 000 ans en arriĂšre. Plus de 200 objets dĂ©voilent les habitudes alimentaires des Gallo-romains. Entre Gaulois partisans du circuit court ou Romains "street foodistas" avant l’heure, cette cuisine antique se rĂ©vĂšle Ă©tonnante. Et les goĂ»ts de ces deux peuples Ă©taient bien diffĂ©rents : si les premiers Ă©taient adeptes de biĂšre, les seconds coupaient leur vin Ă  l’eau... Ils sont fous, ces Romains. Bavay, jusqu’au 31.12, Forum antique, lun, mar, jeu, ven & dim : 9h-12h & 13h-18h , mer & sam : 13h-18h, 8 > 4€ (grat. -18 ans), forumantique.fr

QUELS BEAUX VISAGES !

Le MusĂ©e des beaux-arts de Calais expose les Ɠuvres rĂ©cemment entrĂ©es dans ses collections (dont certaines jamais vues) dĂ©voilant de "beaux visages". On dĂ©couvre ici les photographies d’adolescents en gros plan de Philippe Bazin, les multiples figures qui composent la France vue par le pochoiriste C215, ou encore une Lio immortalisĂ©e par Pierre et Gilles. Rassemblant de grands artistes d’hier et d’aujourd’hui, cette exposition cĂ©lĂšbre le portrait sous toutes ses facettes.

Calais, jusqu’au 31.08, MusĂ©e des beauxarts, mar > dim : 13h-17h, grat., mba.calais.fr

STUDIO STONE

CrĂ©Ă© en 1924 par un couple belgo-russe (Cami et Sasha Stone), ce studio est depuis tombĂ© dans l’oubli. Il demeure pourtant une rĂ©fĂ©rence de la photographie du dĂ©but du xxe siĂšcle, louĂ© pour la qualitĂ© de ses images, ses cadrages dynamiques et l’attention portĂ©e Ă  la lumiĂšre. À Charleroi, cette exposition exhume un trĂ©sor composĂ© de documents d’époque, d’affiches et surtout de tirages originaux, entre reportage social, portraits, nus... Une belle redĂ©couverte.

Charleroi, 01.02 > 18.05, MusĂ©e de la photographie, mar > ven : 9h-17h sam & dim : 10h-18h, 8 > 4€ (gratuit -12 ans) museephoto.be

HENRI MATISSE, COMMENT J’AI FAIT MES LIVRES

Au sein d’un musĂ©e rĂ©novĂ©, on dĂ©couvre une facette mĂ©connue de l’Ɠuvre de Matisse : l’illustration de textes littĂ©raires. À partir des annĂ©es 1930, ce grand lecteur pose des images sur les mots d’immenses auteurs, tels Joyce, Baudelaire ou Ronsard. Cette exposition focalise sur 14 de ces ouvrages, soit ceux pour lesquels son engagement fut total, du choix de la typographie Ă  celui du papier. Au centre de ce corpus exceptionnel, on trouve aussi quatre livres de dessins signĂ©s du maĂźtre. Le Cateau-CambrĂ©sis, jusqu’au 13.04, MusĂ©e Matisse, lun, mer > ven : 10h-12h30 & 14h-18h sam & dim : 10h-18h, 8/6€ (gratuit-18 ans), museematisse.fr

AUTOFICTION

Autrefois passeport vers la libertĂ©, aujourd’hui synonyme de pollution et de surconsommation, l’automobile mĂ©ritait bien sa "biographie". D’ailleurs, prĂšs d’un milliard et demi de voitures circulent aujourd’hui sur notre planĂšte ! RĂ©unissant visions de designers et d’artistes, cette exposition explore cette relation d’attraction-rĂ©pulsion vis-Ă -vis de cet objet. Elle dĂ©voile aussi les derniĂšres innovations et les diffĂ©rents usages d’un concentrĂ© de technologie. Hornu, jusqu’au 16.02, CID, mar > dim : 10h-18h 10 > 2€ (gratuit -6 ans) cid-grand-hornu.be

GALERIE DU TEMPS

Attention, peintures fraĂźches !

InaugurĂ©e il y a pile 12 ans, l’exposition permanente du Louvre-Lens est intĂ©gralement repensĂ©e. Si le principe reste le mĂȘme (5 000 ans d’histoire de l’humanitĂ© Ă  parcourir sans rencontrer un seul mur), la cĂ©lĂšbre Galerie du temps voit l’arrivĂ©e de 250 nouvelles Ɠuvres. OĂč l’on dĂ©couvre Les Quatre saisons d’Arcimboldo, le Portrait de Luis MarĂ­a de CistuĂ© y MartĂ­nez signĂ© Goya, une statue de la reine NĂ©fĂ©rousobek datant de prĂšs de quatre millĂ©naires... entre autres !

Lens, Louvre-Lens, gratuit, louvrelens.fr

RÊVER DEBOUT

C’est une rencontre entre tradition et innovation. Deux artistes diplĂŽmĂ©s du Fresnoy exposent leurs Ɠuvres au milieu des collections du MUba. Le premier, Gregor BoĆŸič, s’est rĂ©vĂ©lĂ© en photographiant et filmant des arbres fruitiers Ă  travers l’Europe, symboles d’une rĂ©sistance Ă  l’industrialisation des denrĂ©es. Le second, LĂ©onard Martin, Ă©tablit un dialogue entre peinture, cinĂ©ma, sculpture mĂ©canique et marionnettes, initiant une balade ludique Ă  travers l’histoire de l’art.

Tourcoing, jusqu’au 24.02, MUba tous les jours sauf mardi : 13h-18h, 5,50 > 3€ (gratuit -18 ans), muba-tourcoing.fr

BOUDDHA. L’EXPÉRIENCE DU SENSIBLE

Dodu ou effilĂ©, les yeux ouverts ou clos, en bronze, bois laquĂ©, ivoire... Le MusĂ©e royal de Mariemont dĂ©voile les innombrables reprĂ©sentations d’un sage parmi les sages : Bouddha ! Cette exposition rassemble des piĂšces datant du xive siĂšcle Ă  nos jours, et restĂ©es dans l’ombre durant prĂšs de 85 ans. Issues de toute l’Asie, depuis l’Inde jusqu’au Japon, en passant par la Chine ou la ThaĂŻlande, ces statuettes ou peintures invitent Ă  la contemplation comme Ă  la mĂ©ditation.

Morlanwelz, jusqu’au 20.04, MusĂ©e royal de Mariemont, mar > dim : 10h-17h 8 > 3€ (gratuit -18 ans), musee-mariemont.be

Trajal HarrellMaggie
The Cat © Tristram Kenton

En Vogue

LIBERTÉ DE MOUVEMENT

Ce nouveau festival made in Charleroi cĂ©lĂšbre la danse post-internet, nĂ©e en rĂ©seau, mais qui ne cesse de faire des allers-retours entre la toile, la rue et la scĂšne, l’écran et les corps. Ce temps fort convie quelques Ă©minents reprĂ©sentants d’un courant entremĂȘlant les cultures, les styles et les Ă©poques.

Le web n’est pas avare de dĂ©fauts, mais l’une de ses grandes qualitĂ©s rĂ©side sans doute dans sa force de partage. C'est une fenĂȘtre sur le monde en temps rĂ©el rĂ©vĂ©lant autant de communautĂ©s et de pratiques. Il fallait donc au moins un festival pour rĂ©vĂ©ler les contours de cette "danse post-internet" longtemps accolĂ©e au collectif (La)Horde, fĂ©ru de cultures numĂ©riques (tel le jumpstyle exaltĂ© via des vidĂ©os YouTube) et surtout de mĂ©langes. Le croisement des genres, c’est justement ce qui anime la Parisienne Isabelle Clarençon, aka Mab’ish. Cette danseuse, DJ, organisatrice de soirĂ©e et YouTubeuse nous convie dans son Cosmic Circle, soit une piĂšce pour quatre interprĂštes (fĂ©minines) cĂ©lĂ©brant la culture club, Ă  grand renfort de hip-hop ou de house.

TikTok sans modĂ©ration. Tandis que le New-Yorkais Jeremy Nedd ausculte la portĂ©e politique du "Milly Rock", ce pas de danse dĂ©clinĂ© Ă  l’infini sur les rĂ©seaux, Anna-Marija Adomaityte procĂšde Ă  une vertigineuse mise en abyme. À travers TikTok-Ready Choreographies, la Lituanienne dissĂšque les petites chorĂ©graphies formatĂ©es et virales, taillĂ©es pour un Ă©cran vertical et qui fleurissent sur l’application chinoise. La piĂšce est jouĂ©e par sept adolescentes (les premiĂšres concernĂ©es), et interroge sur des rythmes hip-hop ou K-pop ce langage du corps trĂšs codifiĂ©. En somme, un nouveau folklore globalisĂ© nĂ© dans nos chambres... et ne demandant qu’à ĂȘtre partagĂ© sur scĂšne ! Julien Damien Charleroi, 29.01 > 08.02, Les Écuries (+ L’Eden), 1 spectacle : 12 > 5€, charleroi-danse.be SĂ©lection / 29.01 : Trajal Harrell - Maggie the Cat // 31.01 > 01.02 : Anna-Marija Adomaityte - TikTok-Ready Choreographies // 01.02 : Nach - Nulle part est un endroit + Cellule, Isabelle Clarençon aka Mab'ish - Cosmic Circle // 05.02 : Jeremy Nedd - from rock to rock
 aka how magnolia was taken for granite, With the Lions - L’Brahech // 07 & 08.02 : Fancy Legs #2 08.02 : Sandrine Lescourant - Raw

À lire / La version longue de cet article sur lm-magazine.com

Theatre of Dreams

RÊVE ÉVEILLÉ

AprĂšs avoir sondĂ© notre rapport Ă  la violence et Ă  la rĂ©silience dans Double Murder, Hofesh Shechter s'intĂ©resse cette fois Ă  nos rĂȘves. Star mondiale de la chorĂ©graphie contemporaine, l'artiste israĂ©lien signe une piĂšce pour treize interprĂštes et trois musiciens aussi percutante qu’hypnotique.

Le spectacle dĂ©bute Ă  peine qu'un homme surgit de la pĂ©nombre de la salle, monte sur scĂšne puis entrouvre un immense rideau noir derriĂšre lequel il disparaĂźt, tel Alice s'engouffrant au pays des merveilles... Et nous voici embarquĂ©s avec lui dans plus d'une heure de fantasmagorie pure. Un voyage lynchien au cƓur de notre subconscient, avec ce qu'il contient de bizarreries, d'angoisses et de dĂ©sirs. Le rideau s'ouvrira alors sur une succession de tableaux tous plus intrigants, grandioses et survoltĂ©s... Connu pour ses piĂšces aussi jubilatoires que spectaculaires, Hofesh Shechter s’en est donnĂ© Ă  cƓur joie dans cette nouvelle crĂ©ation. Sur des musiques techno, africaines, orientales (qu’il a luimĂȘme composĂ©es) les interprĂštes traduisent un kalĂ©idoscope d'Ă©motions. De plages oniriques en sĂ©quences plus rythmĂ©es, ils mĂȘlent danses hip-hop, folkloriques ou clubbing. Ils Ă©voluent seuls ou en groupe, au fil d'une harmonie millimĂ©trĂ©e, un chaos maĂźtrisĂ©. ÉclairĂ©e par des lumiĂšres rouges ou blanches, la troupe entre parfois en transe, comme dans une rave, tandis qu’une mystĂ©rieuse brume envahit le plateau... Faite de ruptures et d’élans, la chorĂ©graphie reflĂšte alors la folie d’un songe Ă©veillĂ©. Julien Damien

La LouviĂšre, 19 > 23.02, Le ThĂ©Ăątre, 20h (dim : 16h), 35 > 10€, cestcentral.be

© Tom Visser

Rue des Italiens

DU CHARBON ET DES HOMMES

En 1946, un accord entre Rome et Bruxelles acte l'envoi de 50 000 travailleurs italiens dans les mines belges, contre la fourniture journaliĂšre Ă  l'Ă©tat transalpin de 200 kilos de charbon par homme employĂ©... Girolamo Santocono, dit "Toni", a trois ans en 1953 lorsqu'il dĂ©barque de sa Sicile natale dans le plat pays et les baraques de Morlanwelz, oĂč son pĂšre s'Ă©chine dans les charbonnages de Mariemont-Bascoup. Trente-trois ans plus tard, il publie Rue des Italiens, roman dans lequel il raconte son enfance plutĂŽt heureuse, la libertĂ© dont il bĂ©nĂ©ficiait avec ses copains dans ce "paradis noir" au pied des terrils, alors « le plus beau terrain de jeu du monde »... Mais il y a aussi les accidents de la mine, les difficultĂ©s Ă©conomiques, les promesses de prospĂ©ritĂ© non tenues et puis cette immigration massive qui ne plaĂźt pas Ă  tous et son inĂ©vitable corollaire, le racisme... Ce rĂ©cit poignant est aujourd'hui adaptĂ© sur scĂšne par Iacopo Bruno et Lara Ceulemans. Sur un plateau Ă©purĂ©, deux femmes et un homme portent ses mots tantĂŽt drĂŽles, touchants ou tristes. De ceux qui Ă©clairent le prĂ©sent Ă  la lueur du passĂ©, et la grande histoire Ă  travers la petite. J.D.

Mons, 04 > 06.02, ThĂ©Ăątre le ManĂšge, mar : 21h ‱ mer : 18h30 ‱ jeu : 13h30, 18 > 3€, surmars.be Binche, 08.02, ThĂ©Ăątre de Binche, 14h & 20h, 19 > 10€, cestcentral.be Bruxelles, 14 > 22.02, ThĂ©Ăątre des Martyrs, mar & mer : 19h ‱ jeu : 14h & 20h15 ‱ ven : 20h15 sam : 18h ‱ dim : 15h, 22 > 6€, theatre-martyrs.be

QU'EST-CE QU'ON FABRIQUE

EN FAMILLE ?

Qu'est-ce qu'on fabrique en famille ? Vaste question... et drĂŽles de rĂ©ponses ! Entre jeux et ateliers, on dĂ©core nous-mĂȘmes le festival, puis on assiste Ă  des spectacles pas piquĂ©s des hannetons. OĂč l'on suit par exemple les dĂ©mĂȘlĂ©s de deux apprentis-mĂ©caniciens, tentant de reconstruire un robot Ă©parpillĂ© façon puzzle. On se promĂšne aussi dans les bois avec une violoncelliste et des marionnettes, avant de se lancer Ă  la recherche d'un chat disparu... J.D.

Loos-en-Gohelle, 06 > 09.02, Base 11/19 1 spectacle : 6/4€ ‱ 6 spectacles : 24€ culturecommune.fr

SĂ©lection / 08 & 09.02 : Odile Grosset-Grange - Le Chat sur la photo, Cie Chamar Bell Clochette - Robot // 09.02 : Cie Artra - Dans les bois...

IL ÉTAIT UNE

FOIS AU PRATO

Au Prato, on a toujours aimĂ© les rencontres improbables, les tĂ©lescopages inĂ©dits. Ce temps fort en offre une parfaite illustration. Le principe ? Rapprocher deux artistes qui ne se connaissent pas et issus de disciplines radicalement diffĂ©rentes. Ils ont alors quatre jours pour crĂ©er un spectacle ensemble. Pour cette troisiĂšme Ă©dition, Sandrine Juglair et LoĂŻc Lantoine se sont prĂȘtĂ©s au jeu. La premiĂšre est acrobate experte en mĂąt chinois (voire en barre de pole dance, comme dans Dicklove). Le second est chanteur ou, plutĂŽt, "diseur", libĂ©rant le verbe de sa voix rocailleuse. En tout cas, ces deux-lĂ  ont tout pour nous enchanter... J.D. Lille, 07.02, Le Prato, 20h, 10 > 5€, leprato.fr

Sandrine
Juglair
©Aur
Ruby
Robot © Ralph Kuehne

Cabaret de curiosités

MÚre Courage © Fred De Brock

OBJECTIF LUTTE

En prise avec le monde tel qu’il dĂ©raille, ce festival crĂ©Ă© par le PhĂ©nix de Valenciennes fait une nouvelle fois la part belle Ă  la crĂ©ation et au spectacle (bien) vivant. EngagĂ©e, et engageante, cette Ă©dition interroge les ressorts de la lutte dans une sociĂ©tĂ© rongĂ©e par les conflits.

L'art peut-il changer le monde ? Il peut au moins en susciter l'envie. Sur une planĂšte qui n’en finit plus de brĂ»ler, le Cabaret de curiositĂ©s entre en guĂ©rilla. « Le terme sous-entend un mode de rĂ©sistance et d'engagement, il s'agit d'allumer des contre-feux artistiques  », prĂ©cise Romaric Daurier, le directeur du PhĂ©nix. En cela, Lisaboa Houbrechts fait figure de porte-Ă©tendard de cette Ă©dition rebelle. La Flamande s'empare de MĂšre Courage de Bertolt Brecht, puissant plaidoyer contre la guerre. Soit l'histoire d'une cantiniĂšre promenant sa roulotte et ses enfants sur les champs de bataille, gagnant opportunĂ©ment de l'argent en ravitaillant les troupes, jusqu'Ă  tout perdre... Si elle respecte le texte original, la metteuse en scĂšne lui offre une dimension d'autant plus universelle en mĂȘlant les langues et les cultures, dans un format proche de l'opĂ©ra.

Amour interdit. Dans un registre plus intimiste, citons l'adaptation par Marie Fortuit de ThĂ©rĂšse et Isabelle de Violette Leduc. Écrit en 1954, paru en 1966, ce court roman, « le dernier ouvrage censurĂ© en France », ne sera publiĂ© dans sa version intĂ©grale qu'en 2000. Pour cause, il raconte l'Ă©closion du dĂ©sir entre deux adolescentes dans le pensionnat d'un collĂšge du Valenciennois. Au fil d'un spectacle traversĂ© de musique classique et de chansons populaires, cette crĂ©ation Ă©voque « les luttes des femmes face aux normes sociĂ©tales ». Il nous emporte aussi dans les mĂ©andres d’une passion interdite, cette fois sans rĂ©sistance... Julien Damien

Valenciennes & alentours, 25 > 28.02, Le PhĂ©nix & divers lieux, 1 spectacle : 10 > 5€ (laboratoire de curiositĂ©s : gratuit) ‱ pass journĂ©e : 28/20€ ‱ pass 3 jours : 50€ (25€ pour les dĂ©tenteurs du pass saison), lephenix.fr

SĂ©lection / 25.02 : Jean Lambert-wild et Catherine Lefeuvre - Le Roi se meurt 26 & 28.02 : KsĂ©niia Onishchenko, Laurent Hatat & Lionel Palun - KsĂ©niia, un prĂ©nom qui veut dire l’étrangĂšre // 26 > 28.02 : Marie Fortuit - ThĂ©rĂšse et Isabelle, Hugues DuchĂȘne - L'Abolition des privilĂšges // 27.02 : Emma Gustafson, anima motrix & Jon Fosse - Comme des Ă©toiles 27 & 28.02 : Lisaboa Houbrechts - MĂšre Courage, Jeanne Lazar - Neiges Ă©ternelles

LA PREUVE PAR

TENIR

(Eva Aubigny)

Quand la danse devient un acte de rĂ©sistance, et mĂȘme de rĂ©silience. Seule sur le plateau et face Ă  une bougie qui se consume lentement, Eva Aubigny dĂ©compose ses gestes au ralenti dans un Ă©quilibre prĂ©caire. En fond sonore rĂ©sonnent les bruits du monde, et sa chorĂ©graphie constitue alors un cri sourd face au chaos qui nous menace.

Valenciennes, 26 & 27.02, Espace Pasolini 16h30, 10 > 5€

3

KSÉNIIA (KsĂ©niia Onishchenko, Laurent Hatat & Lionel Palun)

GrĂące au Laboratoire des curiositĂ©s, nouveau temps fort du festival rĂ©vĂ©lant des projets en cours, on dĂ©couvre la crĂ©ation poignante de KsĂ©niia Onishchenko. Artiste accompagnĂ©e par le PhĂ©nix, rĂ©fugiĂ©e Ă  Valenciennes depuis l'offensive russe, l'Ukrainienne partage le rĂ©cit de sa vie bouleversĂ©e dans un spectacle mĂȘlant musique, images 3D et Ă©motion.

Valenciennes, 26 & 28.02, Le PhĂ©nix mer : 14h30 & 15h ‱ ven : 16h30 & 17h, gratuit

L'ABOLITION DES PRIVILÈGES

(Hugues DuchĂȘne)

C’est un acte fondateur de notre rĂ©publique, dĂ©cidĂ© par la toute jeune AssemblĂ©e nationale le 4 aoĂ»t 1789. Dans un État en dĂ©ficit, oĂč les plus riches Ă©chappent Ă  l’impĂŽt, les dĂ©putĂ©s votent l’abolition des privilĂšges (de la noblesse, du clergé ). Seul sur scĂšne, un comĂ©dien livre en 1h15 une vivifiante leçon d’histoire, plus que jamais d'actualitĂ©...

Douchy-les-Mines, 26 > 28.02, L’Imaginaire mer : 20h ‱ jeu : 14h30 ‱ ven : 14h30 & 20h, 9 > 5€

© Lionel Palun

Visuel : HĂ©lĂšne Blanc –Licences PLATESV-R-2021-000130 ; PLATESV-R-2021-000131 ; PLATESV-R-2021-000132

LE BARBIER DE SÉVILLE

OPÉRA GIOACHINO ROSSINI

DU 27 FÉV. AU 10 MARS 2025

Diego Ceretta Direction musicale

Jean-François Sivadier Mise en scÚne

opera-lille.fr

Bestiaire

CAS D'ESPÈCES

Du cirque avec des bĂȘtes sauvages... sans animaux ? C'est possible. Dans cette piĂšce adressĂ©e au jeune public, un acrobate incarne Ă  lui seul toute une mĂ©nagerie, sans prononcer un mot mais en disant beaucoup sur notre espĂšce. Jeanne Mordoj signe une Ɠuvre Ă©trange et joyeuse, continuant de tracer un sillon Ă  part dans le spectacle vivant.

Sur une petite scĂšne carrĂ©e aux allures de ring, il rampe, sautille sur des cubes, se dĂ©place Ă  quatre pattes. Sans masque ni costume, en un regard, un bond ou une posture, il devient un chimpanzĂ©, un oiseau, un fauve au grĂ© d'une chorĂ©graphie confondante de vĂ©ritĂ©. Et que l'on ait six ans ou beaucoup plus, on est forcĂ©ment saisi par la performance livrĂ©e par Hichem ChĂ©rif. À bien y regarder, l'acrobate formĂ© Ă  l'AcadĂ©mie Fratellini ne se contente pas d'imiter ce bestiaire. Il le fait littĂ©ralement jaillir de son propre corps, comme s'il Ă©tait enfoui lĂ , depuis toujours. C'est justement le propos de ce solo : mettre les espĂšces sur le mĂȘme plan, le temps d'un spectacle, interrogeant d'autant mieux la nature humaine et le rapport que nous entretenons avec la faune. Dans la grande tradition du cirque forain si chĂšre Ă  Jeanne Mordoj (on lui doit notamment... Foraine) il s'agit d'exhiber, non pas un monstre ni un mammifĂšre exotique, mais un ĂȘtre multiple, as de la transformation et de la transgression. Ici l'Homme cohabite avec l'animal dans la mĂȘme enveloppe charnelle, et aucun ne cherche Ă  prendre le dessus sur l'autre. Une harmonie au poil, en somme. Julien Damien Lille, 26 & 27.02, Le Prato, mer : 15h & 19h ‱ jeu : 10h & 14h30, 10 > 5€, leprato.fr

Hautsde-France

04 > 28 MARS 2025

Le Barbier de SĂ©ville

LE RETOUR DE FIGARO

C’est un fidĂšle compagnon de route de l’OpĂ©ra de Lille. Depuis 2004, Jean-François Sivadier a prĂ©sentĂ© ici, pĂȘle-mĂȘle, Madame Butterfly, Les Noces de Figaro, Carmen... et Le Barbier de SĂ©ville donc. C’était pour clĂŽturer la saison 2013, et personne n’a oubliĂ© sa version dĂ©hanchĂ©e et explosive du classique de Rossini. La voici recrĂ©Ă©e... et renouvelĂ©e !

Jean-François Sivadier le confie sans mal, il a puisĂ© dans la comĂ©die musicale pour offrir Ă  ce chef-d'Ɠuvre de l'opĂ©ra bouffe les atours d’un grand spectacle populaire. À bien y penser, quel meilleur choix pour donner vie au cĂ©lĂšbre Figaro, excentrique valet tournant en ridicule l’aristocratie ? Au programme de sa relecture : des loubards façon blousons noirs, un Don Basilio aux lunettes fumĂ©es et adepte de ganja (!), de l’humour Ă  revendre et surtout une joie des plus contagieuses, portĂ©e par la musique Ă©lectrisante d’un Rossini alors ĂągĂ© de 24 ans. Sans oublier, bien sĂ»r, ces airs tubesques qui ont traversĂ© les Ă©poques, et fait le bonheur des cartoons comme de nos salles de bain (qui n’a jamais entonnĂ© Largo al factotum sous la douche ?). En somme, un opĂ©ra moderne et survoltĂ©, ici recrĂ©Ă© «  dans le mĂȘme esprit », mais avec une toute nouvelle distribution. Sous la baguette du jeune chef d’orchestre italien Diego Ceretta (et l’ONL), le casting mĂȘle Ă©toiles montantes (la mezzo-soprano canadienne Deepa Johnny, dans le rĂŽle de Rosina) et interprĂštes aguerris (Alessandro Luongo, en Figaro "latino"). Un spectacle tout sauf rasoir ! Julien Damien Lille, 27.02 > 10.03, OpĂ©ra, 20h (sauf sam : 18h et dim : 16h), 75 > 5€, opera-lille.fr

Gérard-Philipe Grand Théùtre

2 fĂ©vrier klek entÒs

Grand Théùtre - 15h30 - magie complet

du 5 au 9 février

pestacles ! - festival jeune public

26 FĂ©vrier giselle

Grand Théùtre - 20h30 - ballet classique

28 février tout va trés bien

complet

Grand Théùtre - 20h30 - boulevard

6 mars la note

complet

Grand Théùtre - 20h30 - comédie

8 mars

COLT + iNi

gérard-philipe - 20h30 - pop

Retrouvez le programme ici

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Gérard-philipe - ccgp grand théatre de calais - officiel

infos billetterie : www.billetterie.calais.fr

www.spectacle-gtgp.calais.fr

Hervé Guibert

dÊŒaprĂšs le roman dÊŒHervĂ© Guibert À lÊŒami qui ne mÊŒa pas sauvĂ© la vie adaptation et mise en scĂšne Arnaud Vrech

MER 5 20H JEU 6 18H30*

VEN 7 20H MARS

*rencontre Ă  lÊŒissue de la reprĂ©sentation

Photo © Charles Leplomb

R·onde·s

ÇA TOURNE !

C'est une figure ancestrale, sinon universelle, de la danse. Alors, peut-on rĂ©inventer la ronde ? Voici en tout cas le nouveau dĂ©fi de Pierre Rigal. ChorĂ©graphe parmi les plus courus, rĂ©vĂ©lĂ© avec des piĂšces Ă  l'Ă©nergie dĂ©bordante, flirtant avec le cirque, le Toulousain prĂ©sente Ă  Douai une Ɠuvre festive et participative.

Comme un symbole, l'idĂ©e lui est venue dans un collĂšge, oĂč il effectuait une intervention pĂ©dagogique. En effet, quoi de plus enfantin et spontanĂ© qu'une ronde ? Certes, le motif est simple, mais d'une richesse infinie. Il offre la possibilitĂ© d'une multitude de gestes Ă  l'unisson et, en filigrane, une belle allĂ©gorie de la solidaritĂ©, de ce rapport de l’individu au collectif, oĂč chaque mouvement se rĂ©percute sur le groupe. « Comme une sociĂ©tĂ© humaine en miniature », observe le chorĂ©graphe. Sur scĂšne, huit interprĂštes apparaissent sous un chĂąle dissimulant leur visage, tandis que rĂ©sonnent les accords d'une transe mĂ©lodieuse et un chant envoĂ»tant. Cette farandole prend d'abord les allures d'un rituel chamanique... Puis trĂšs vite, des figures gĂ©omĂ©triques se mettent en place. Impeccablement synchronisĂ©s, les gestes se complexifient, deviennent de plus en plus acrobatiques. Les danseurs et danseuses se tiennent par le bras ou se sĂ©parent, virevoltent ou tournoient sans jamais briser l'harmonie du groupe, ni se dĂ©partir d'une indĂ©niable ferveur. Cette implacable circonvolution Ă©voquera alors le ballet parfait des atomes ou des planĂštes, avant de s'ouvrir au public, au fil d'un spectacle... rondement menĂ©. Julien Damien

Douai, 27 & 28.02, Hippodrome, jeu : 19h30 ‱ ven : 20h30, 25 > 5€, tandem-arrasdouai.eu

Tonton Mimil dans son jaden

En Guyane et aux Antilles, le jardin (ou "jaden" en crĂ©ole) revĂȘt un rĂŽle central, autrefois symbole de l'autosuffisance alimentaire pour les esclaves et dĂ©sormais de protection de l'environnement. CrĂ©Ă© par la GuadeloupĂ©enne Chantal LoĂŻal, ce spectacle invite les enfants dans un jardin florissant, peuplĂ© de manguiers et balisiers majestueux, de papillons et de petits lĂ©zards... qui n'ont plus de pattes ! Serait-ce une nouvelle fois Ă  cause de l'Homme ? Heureusement, Tonton Mimil veille. Entre danse, chant et musique, il nous explique les mĂ©faits de la culture intensive, la nĂ©cessitĂ© de prendre soin de la nature et d'en contempler les beautĂ©s. J.D.

Roubaix, 04.03, Ballet du Nord, 19h, 10 > 5€, balletdunord.fr + atelier parents-enfants : 01.03, 10h, 5€

Depuis des annĂ©es, Jean-Camille Goimard suit les wing-suiters, ces hommes et femmes "chauve-souris" qui s'Ă©lancent depuis la cime des montagnes pour flotter dans les airs. Le chorĂ©graphe s'est inspirĂ© de leurs exploits pour crĂ©er un spectacle Ă  360 degrĂ©s. Dans LĂ©vitation, deux danseurs Ă©voluent dans un structure cylindrique sur laquelle sont projetĂ©es des vidĂ©os de vol, tandis que leurs gestes restituent une quĂȘte de libertĂ© des plus vertigineuses. J.D.

Guillaume Ducreux

Villeneuve d'Ascq, 26 > 28.02, Espace Concorde mer : 20h ‱ jeu : 19h ‱ ven : 15h & 20h, 21 > 5€, larose.fr ©

BÉRÉNICE (J-.R.

Lemoine / Jean Racine)

Titus, futur empereur de Rome, et BĂ©rĂ©nice, reine de Palestine, sont amants. Mais lorsque le premier accĂšde au trĂŽne, le voilĂ  face Ă  un terrible dilemme : l'amour ou le pouvoir ? Car le peuple et les lois condamnent leur union. Titus choisira la sĂ©paration... Jean-RenĂ© Lemoine revisite ce classique de Racine sous l'angle de la passion, sans attenter Ă  la puissance du texte. Dans une scĂ©nographie Ă©purĂ©e, sur un sol dorĂ©, les personnages s'affrontent en alexandrins, mĂȘlant la fureur au dĂ©sir.

Valenciennes, 30 & 31.01, Le PhĂ©nix, 20h, 32 > 6€ // BĂ©thune, 04 > 06.02, La ComĂ©die, mar & mer : 20h ‱ jeu : 18h30, 10 > 6€

LE GRAND BAL

(Cie Dyptik / Souhail Marchiche & Mehdi Meghari)

À l'immobilisme des corps et des esprits, tĂ©tanisĂ©s par de multiples crises, la compagnie Dyptik oppose la danse comme une libĂ©ration. Cette chorĂ©graphie met ainsi en scĂšne neuf interprĂštes, tous frappĂ©s par une fiĂšvre dansĂ©e, Ă©voquant cette Ă©trange Ă©pidĂ©mie qui toucha Strasbourg en 1518. Passant de l'ombre Ă  la lumiĂšre, portĂ©e par l'Ă©nergie du hip-hop, cette piĂšce prend les allures d'une rĂ©volte et nous enjoint Ă  nous dĂ©chaĂźner. Bruxelles, 04 & 05.02, Wolubilis, 20h30 45 > 35€// Mons, 12.02, Th. Le ManĂšge, 20h, 18 > 3€ // Roubaix, 13.05, La Condition Publique (La Rose des Vents), larose.fr

LES VIRTUOSES EN PLEINE TEMPÊTE

(Julien et Mathias Cadez)

Issus d'une famille d'illusionnistes, Ă©lĂšves du conservatoire de Lille, les frĂšres Cadez ont choisi... de ne pas choisir, pour mieux mĂȘler les disciplines. AprĂšs un premier spectacle Ă©bouriffant, ces virtuoses sont de retour avec une crĂ©ation Ă  la croisĂ©e de la magie, de l'humour et de la musique ! Cette fois, nos deux pianistes se retrouvent "en pleine tempĂȘte", confrontĂ©s Ă  une violoncelliste qui a trouvĂ© refuge chez eux, et pas franchement commode...

Calais, 09.02, Le Grand ThĂ©Ăątre, 16h30 10/6€, spectacle-gtgp.calais.fr

UNE HISTOIRE SUBJECTIVE DU PROCHE-ORIENT

MAIS NÉANMOINS VALIDE
 JE PENSE (Cie ThĂ©Ăątre MajĂąz)

DerriĂšre ce titre un peu long se cache un spectacle essentiel, Ă  l'heure oĂč le sang n'en finit plus de couler au Proche-Orient. Lauren Houda Hussein y raconte sa drĂŽle de vie, entre son Liban natal en guerre contre IsraĂ«l, en 2006, et Paris oĂč elle tombe amoureuse... d'un IsraĂ©lien, au grand dam de son pĂšre. AccompagnĂ©e par le oudiste Hussam Aliwat, elle incarne une foule de personnages. Sa performance entremĂȘle l'humour et le drame, l'intime et la gĂ©opolitique, avec un regard empli d'humanitĂ©. ArmentiĂšres, 04.02, Le Vivat, 20h, 21 > 2€, levivat.net // Dunkerque, 06 & 07.02, Le Bateau Feu jeu : 19h ‱ ven : 20h, 10€, lebateaufeu.com // Lille, 14.03, maison Folie Wazemmes, 19h30, 10/6€

OH YEAH ! OH YEAH !

(Black Bones)

Black Bones a toujours conçu ses concerts comme des shows. On a frĂ©quemment vu sa tĂȘte pensante, Anthonin Ternant, grimĂ© de peinture fluo et jouant du "rock’n’groove" dans le noir. On n’est donc pas Ă©tonnĂ©s de le voir dans ce spectacle musical jeune public. OĂč l’on suivra les tribulations d’un roi esseulĂ© dans son chĂąteau (hantĂ©), mais qui dĂ©couvre une mystĂ©rieuse salle
 Entre musique et vidĂ©o 3D, fantasy et train fantĂŽme, Oh Yeah ! Oh Yeah ! transforme la scĂšne en fĂȘte foraine !

Lille, 09 & 10.02, L'AĂ©ronef, dim : complet ! ‱ lun : 10h30, 7/5€, aeronef.fr Calais, 22 & 23.02, Le Channel, sam : 16h ‱ dim : 15h, 3,50€, lechannel.fr

LA NUIT DU FILS

(Giuseppe Santoliquido / S. Raco)

Son dernier roman, L’ÉtĂ© sans retour, fut encensĂ©. Giuseppe Santoliquido devrait une nouvelle fois faire parler de lui avec cette piĂšce. Soit l'histoire d'un pĂšre et de son fils qui tiennent un garage automobile. Mais cet argument Ă  priori banal dessine une rĂ©alitĂ© plus difficile qu'il n'y paraĂźt, avec ses rĂȘves avortĂ©s et secrets enfouis... Un rĂ©cit qui est un peu le nĂŽtre, car pour citer l'auteur : « rien n’est plus complexe que l’aventure humaine. Et rien n’est moins personnel non plus... ».

Bruxelles, 12.02 > 09.03, ThĂ©Ăątre royal des Galeries, 20h15 (matinĂ©e : 15h), 29 > 10€, trg.be

HISTOIRE D'UN CID

LIGNES # (Cie cats&snails / C. Vanlerberghe & J. Ternoy)

D'un folklore de chambre mondialisé à la scÚne, il n'y a qu'un pas chassé. Cette piÚce jeune public s'inspire ainsi des courtes vidéos verticales de danse partagées sur TikTok. Accompagnés par deux pianos à queue, trois interprÚtes se livrent à une chorégraphie dans un espace contraint, rappelant l'étroitesse d'un écran de smartphone. Au fur et à mesure, ils s'émancipent, donnant à leur geste plus d'ampleur, tandis que la musique est de plus en plus débridée !

ArmentiĂšres, 25 & 26.02, Le Vivat, 20h, 21 > 2€ Loos-en-Gohelle, 26.03, Fabrique ThĂ©Ăątrale, 20h, 5€ (Festival La BeautĂ© du geste)

(Corneille / ThĂ©Ăątre national populaire ) "Ô rage ! Ô dĂ©sespoir !"... "À vaincre sans pĂ©ril, on triomphe sans gloire"... "Aux Ăąmes bien nĂ©es, la valeur n'attend point le nombre des annĂ©es". Le Cid, de Corneille, ne manque pas de "punchlines". Cette piĂšce en restitue fidĂšlement la langue... et en offre une variation des plus pĂ©tillantes ! Pour cause : dans un dĂ©cor de chĂąteau gonflable, six interprĂštes "jouent" au Cid comme le feraient des enfants, incarnant les amours contrariĂ©es de ChimĂšne et Rodrigue avec une emphase jubilatoire.

Dunkerque, 27 & 28.02, Le Bateau Feu, jeu : 19h ‱ ven : 20h, 10€, lebateaufeu.com

© Romu Ducros
©Jay Kiseki
Danse . Musique

ANTTI LAITINEN

Eh non, ces photographies n’ont pas Ă©tĂ© retouchĂ©es, ni mĂȘme façonnĂ©es par l’intelligence artificielle. Elles sont l’Ɠuvre du Finlandais Antti Laitinen, qui manipule avec une grĂące infinie des paysages pour crĂ©er des tableaux vivants. En l’occurrence, l’artiste taille des formes gĂ©omĂ©triques d’une perfection presqu’irrĂ©elle dans les branches dĂ©nudĂ©es d’un arbre ou des bosquets. Soit autant de vides que la nature finira inĂ©luctablement par combler. Une belle leçon d’humilitĂ©, n’est-ce pas ? anttilaitinen.com ; @laitinen_antti ‱ À lire / La version longue de cet article sur lm-magazine.com

Broken Landscape ©
Antti
Laitinen

Théùtre Royal des Galeries

Directeur : David Michels

Santoliquido

Frédéric Clou, Marie-HélÚne Remacle

RĂ©al Siellez et Yves Claessens

Mise en scĂšne : Sandra Raco

Scénographie : Sofia Dilinos

Costumes : Sophie Malacord

LumiĂšres : FĂ©licien Van Kriekinge

Du 12 février au 9 mars 2025

Giuseppe

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