

Autour de l’exposition
Pour titiller la chance, questionner le hasard et interroger votre rapport à l’argent, une programmation festive accompagne l’exposition Just My Luck pendant toute sa durée : visites, ateliers, bingo…
↘ Atelier collage mixed-media par l’Oiseau bleu Créations * 19 avril 2025 14H30 → 17H
↘ Atelier images tactiles avec l’équipe de médiation de l’Institut pour la photographie * 10 mai 2025 15H → 17H
↘ Visite en présence de Cécile Hupin et Katherine Longly 22 mai 2025 18H (gratuit, sans réservation)
↘ Visites flash 23 mai & 27 juin 2025 12H30 (gratuit, sans réservation)
↘ Atelier d’écriture avec Cécile Hupin * 24 mai 2025 15H → 17H
↘ Atelier broderie par la Girouette brode * 7 juin 2025 14H30 → 17H30
↘ Visite à deux voix avec Monique Pinçon-Charlot (sociologue) et les artistes ** 14 juin 2025 15H
↘ Bingo en présence de Cécile Hupin et Katherine Longly 19 juin 2025 18H (gratuit, sans réservation)
* 3 €, sur réservation ** gratuit, inscription en ligne obligatoire


NEWS
– 08
Pêche miraculeuse, un kraken, un gros coup de blues, de la batterie et par ici la bonne soupe !
SOCIÉTÉ
– 10
AS REAL AS IT GETS
Les ailes du désir
AMAZÔNIA
Voyage en terre inconnue


PORTFOLIO
– 20
MARY MAKA
Au nom du rose
RENCONTRE
– 28
PHILIPPE KATERINE
Double je


MUSIQUE
– 28
Philippe Katerine, Hot 8 Brass Band, The High Llamas, Father John Misty, Felix Da Housecat, Acid Arab, Yuksek, Emerge !, Antony Szmierek, Kings of Convenience, Mathieu Boogaerts, Frànçois and the Atlas Mountains, Kaytranada, Dizzee Rascal, Saya Gray
DISQUES
– 50
Bon Iver, Molécule, The Horrors, Babx, Viagra Boys
LIVRES
– 52
On a mangé la mer, Ukraine, Boum Boum : Politiques du dancefloor, Sylvia Robinson - Godmother of Hip-Hop, k-punk
ÉCRANS
– 54
Tardes de soledad, Mikado, Ce n’est qu’un au revoir, Aimer perdre, Le Village aux portes du paradis, Wet Monday
EXPOSITION
– 62
Fiesta, Rodin / Bourdelle, Visual System, Common Grounds, S’habiller en artiste, Pulsations. Visages d’une cité, Entrelacer…


THÉÂTRE & DANSE
– 82
Les Toiles dans la ville, Celui qui tombe, Scarlett et Novak, À l’affût, Clôture de l’amour, Youth is Great, Les Turbulentes, Agenda
LE MOT DE LA FIN
– 98
FRIENDS OF CANADIAN Droits de vanne
26 avril → 09 novembre 2025
Rendez-vous Samedi 26 avril 2025
PARADE D’OUVERTURE, EXPOSITIONS, ART DANS LA VILLE, SPECTACLES, ÉVÉNEMENTS...
MAGAZINE
Direction de la publication
Rédaction en chef
Nicolas Pattou nicolas.pattou@lastrolab.com
Rédaction
Julien Damien redaction@lm-magazine.com
Bathilde Fleuret info@lm-magazine.com
Publicité pub@lm-magazine.com
LM magazine – France & Belgique
28 rue François de Badts
59110 La Madeleine - Ftél : +33 (0)3 62 64 80 09
Direction artistique
Graphisme
Cécile Fauré cecile.faure@lastrolab.com
Couverture
Mary Maka, Snake Cat (Lunar New Year 2025) c @mary___maka marymaka.com
Administration
Laurent Desplat laurent.desplat@lastrolab.com
Réseaux sociaux
Sophie Desplat
Cécile Fauré
Bathilde Fleuret
Impression
Tanghe Printing (Comines)
Diffusion C*RED (France / Belgique) ; BHS.media (Bruxelles / Hainaut)
Ont collaboré à ce numéro : Selina Aït Karroum, Thibaut Allemand, Rémi Boiteux, Pascal Cebulski, Mathieu Dauchy, Romane Fragne, Mary Maka, Grégory Marouzé, Raphaël Nieuwjaer, Arnaud Stoerkler et plus si affinités.
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PLAYLIST LM
La bande son de la rédaction




LM magazine France & Belgique est édité par la Sarl L’astrolab* - info@lastrolab.com L’astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours
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LM magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC. Cette certification assure la chaîne de traçabilité de l’origine du papier et garantit qu'il provient de forêts gérées durablement.
Ne pas jeter sur la voie publique.

Papier issu de forêts gérées durablement




Garde la pêche
Illustratrice et plasticienne installée à Sète, Melle Roze nage dans des eaux qui ne manquent pas de sel. Son dada ? Les jeux de mots... et les poissons, qu’elle n’est pas du genre à noyer. En témoignent ses fameux "Lotte me Tender", "Cinquante nuances de raie", "En rouget noir" ou encore ce bel étal de mash ups de politiques. À n’en pas douter, ses linogravures offrent à nos gouvernants la fraîcheur qui leur fait parfois défaut... melleroze.com / c @melleroze
ÇA ROULE
MON POULPE !
Diantre, un monstre surgi des profondeurs envahit Amiens ! Pas de panique, il s’agit du Nauti-poulpe. Conçue par le dessinateur belge François Schuiten et le sculpteur alsacien Pierre Matter, cette pièce en bronze de 12 tonnes et 9,5 mètres de long a pris ses quartiers en face de la halle Freyssinet, temple des RDV de la BD. Inaugurée le 24 mars, la créature mêle les traits du kraken de Vingt mille lieues sous les mers à ceux du Nautilus, rendant à Jules Verne un hommage des plus tentaculaires. amiens.fr


BEAUTIFUL SWAMP BLUES FESTIVAL
Ce festival convie la crème du blues, donnant à Calais des airs de Mississippi... et de Californie ? Eh oui, pour la première fois, le BSBF met à l’honneur la "Bay Area" avec le guitariste Johnny Burgin et l’harmoniciste Aki Kumar - attention, ça va swinguer. Tandis que The French Blues All Stars en remontre aux Américains, Eli "Paperboy" Reed nous téléporte dans les sixties de la Motown en un pincement de corde.
Calais, 24 > 26.04, La Halle, 1 jour : 14€ 3 jours : 33€ (+ festival Off : 03.04, gratuit) spectacle-gtgp.calais.fr
LA LOUCHE D’OR
Les beaux jours sont de retour, les oiseaux gazouillent, le soleil donne comme dirait l’autre... En clair, le moment idéal pour reprendre du potage en plein air ! Mais là n’est pas l’essentiel. La Louche d’or ne se résume pas à une grande marmite de soupe. C’est avant tout un bouillon de culture revigorant, avec des concerts aux p’tits oignons (le combo éthio-transe Kutu), des spectacles épicés (Les Banquales) et surtout des hectolitres de chaleur humaine.
Lille, 01.05, Quartier Wazemmes, 14h-21h gratuit, lalouchedor.com

WHIPLASH EN CINÉ-CONCERT
Avant de revisiter l’amour contrarié des Parapluies de Cherbourg (formidable La La Land ), Damien Chazelle signait Whiplash, relation toxique entre un jeune batteur prodige et son professeur tyrannique. Signée Justin Hurwitz, la BO de ce petit bijou est ici interprétée par le Multiquarium Big Band de Benoît Sourisse et André Charlier. Ce dernier devra, comme le jeune impétrant, jouer ses parties de batterie à la note près – belle mise en abyme…
Lille, 27.04, Le Zénith, 17h, 79 > 19€ zenithdelille.com

As Real as It Gets COMME UN AVION SANS AILES
Texte : Julien Damien
Les uns parcourent les aéroports de la planète pour observer les avions. Les autres s’improvisent commandants de bord depuis leur chambre ou leur salon... mais tous partagent le même rêve : s’échapper un temps de la terre ferme et de ses problèmes. Durant cinq ans, le photographe belge Thomas Nolf a sillonné le monde pour rencontrer des "plane spotters" et des pilotes de simulateur de vol. Rassemblées dans un livre et une exposition présentée à Waregem, ses images explorent avec un humour tendre notre éternel besoin d’évasion.



Enfant, Thomas Nolf caressait un doux rêve : devenir pilote d’avion. « Quand j’ai eu dix ans, mes parents nous ont offert à mon frère et moi un baptême de l’air, déclenchant cette passion », explique-t-il. Mais sa vie prit un autre chemin. Le Flamand se tourna vers la photographie, qui lui permit d’assouvir ses désirs d’aventure et de voyage. Et puis patatras. En 2020, la pandémie de Covid-19 cloua tout le monde au sol. Confiné chez lui, Thomas aurait pu apprendre à faire du "pain maison" ou du macramé. Il décida
plutôt de glisser la dernière version de Microsoft Flight Simulator dans son ordinateur, histoire de tester la véracité de son prometteur slogan : As Real as It Getssoit "le plus réel possible".
« DES PASSIONNÉS
EN QUÊTE DE LIBERTÉ
»
C’est ainsi qu’il s’extirpa de cette réalité brutale pour parcourir virtuellement les cieux, et renouer avec ses ambitions d’antan. « Ce fut le début de ce projet, ça m’a

donné l’idée de trouver des gens qui aimaient les avions et partageaient cette quête de liberté ».
Une fenêtre vers le ciel. Au gré de ses recherches sur le web, Thomas Nolf a donc rencontré des pilotes de simulateur de vol « un peu plus aguerris que moi », sourit-il. C’est-à-dire des acharnés qui, au joystick et à l’ordinateur, préfèrent les installations du genre monumental et hyperréaliste, avec leurs manches à balai, écrans de navigation et autres farandoles de boutons. « Beaucoup sont même persuadés d’être
capables de diriger un vrai avion, assure le photographe. Et certains le pourraient tout à fait ». À l’image de John, 82 ans, rangé des coucous et devenu prêtre. Cet Anglais a reconstitué chez lui la réplique d’un cockpit de Boeing, augmentée de grands écrans sur lesquels défilent des paysages aériens. L’homme a d’ailleurs prêté à Thomas Nolf son improbable machine, visible à Waregem.
En bout de piste. En parallèle, l’artiste s’est aussi intéressé à une autre communauté : celle des "plane spotters", des amateurs

squattant les aérodromes partout sur le globe pour admirer les plus belles carlingues, lors du décollage ou de l’atterrissage.
« CERTAINS POURRAIENT
PILOTER UN AVION »
Ce périple l’a emmené de Marseille à Las Vegas, en passant par Maho Beach, à Sint-Maarten, un spot iconique. Située dans les Caraïbes, cette île est dotée d’un aéroport très particulier. Pour cause : sa piste est très courte. Afin de pallier cette bizarrerie, les pilotes doivent voler à basse altitude... en frôlant la plage.
« Les avions sont très proches,
les touristes se réunissent sur le sable pour en sentir le souffle, c’est vraiment surprenant ». Au moins autant que les photographies de Thomas Nolf, dont les couleurs vives, renvoyant à l’esthétique des jeux vidéo comme à celle du cinéma, traduisent à merveille c’est état situé entre la fiction et la réalité. C’est-à-dire pile à l’endroit du rêve.

Waregem, jusqu’au 18.05, Be-Part jeu > sam : 14h-17h30 dim : 11h-17h30 gratuit, be-part.be
À lire / As Real as It Gets, de Thomas Nolf (Art Paper Edtions) 200p., 40€ artpapereditions.org

Une collaboration entre le Musée de la Photographie et l’Amsab-IHS. Le projet a bénéficié du soutien des Communautés flamande et française de Belgique dans le cadre de la Coopération culturelle entre la Communauté flamande et la Communauté française.






Amazônia
VOYAGE EN TERRE INCONNUE
La forêt amazonienne comme si vous y étiez. Durant sept ans, le photographe Sebastião Salgado a arpenté ce vaste écosystème pour en extraire des images inédites. Augmentée d’une composition de Jean-Michel Jarre, l’exposition Amazônia restitue en 200 clichés en noir et blanc, mais aussi à travers les témoignages de peuples autochtones, les mystères et les beautés d’un trésor en péril.

C’est le plus grand laboratoire naturel au monde, abritant un dixième de nos espèces animales et végétales. S’étalant sur 6,7 millions de km2 dans neuf pays (le Brésil en possède 65 % à lui seul), la forêt amazonienne compte en plus une extraordinaire richesse culturelle, accueillant quelque 300 peuples, pour autant de langues. « Ils suivent des traditions héritées des Incas qui, sous la pression des Espagnols
« CES PEUPLES SUIVENT
DES TRADITIONS HÉRITÉES
DES INCAS »
il y a 500 ans, sont descendus dans la forêt et n’en sont jamais ressortis », précise Sebastião Salgado. Ce Franco-Brésilien sait de quoi il parle. Économiste de formation, devenu photojournaliste après avoir fui à 25 ans la dictature brésilienne du maréchal Branco, l’homme a commencé à documenter le poumon vert de la planète en 1986. Il n’a depuis cessé de le sillonner, partageant à travers de nombreuses expositions et livres le quotidien de tribus alors inconnues. Alertant, aussi, du risque de disparation encouru par cet écosystème - et donc de l’humanité. Pour cause : la déforestation, menée sur l’autel

de l’agriculture intensive, a déjà ravagé 17 % de ce paradis maudit...
Paysage sonore. Pour son dernier projet d’envergure, cet explorateur des temps modernes a parcouru l’Amazonie brésilienne de long en large durant sept années. Il s’est immergé dans la forêt tropicale pour y rencontrer douze ethnies. Accompagnant l’armée locale dans des bases reculées, il a aussi survolé en hélicoptère des « espaces qu’on ne connaît pas », à l’image de ces hautes montagnes ou encore de ces immenses plaines. Outre des clichés inédits, l’exposition donne également à entendre ces paysages, grâce à une partition de Jean-Michel Jarre,
composée à partir des sons de la forêt. Du grondement de l’eau au chant des oiseaux, du discret bruissement des arbres au cri des animaux, cette musique nous transporte dans un environnement mystérieux.
« DES ESPACES QU’ON NE CONNAÎT PAS »
« Un monde dans lequel la puissance de la nature est ressentie comme nulle part ailleurs », assure Sebastião Salgado, désormais âgé de 81 ans, et dont l’unique but reste d’éveiller les consciences pour le préserver. Julien Damien
Bruxelles, 04.04 > 11.11, Tour & Taxis mar > dim : 10h-18h, 15,50 > 11,50€ (grat. -6 ans), expo-amazonia.com



Mary Maka
PIQUANTES RONDEURS
Le saviez-vous ? Dans le calendrier chinois, 2025 marque l’année du serpent, propice aux transformations positives et aux nouveaux départs (à bon entendeur...). Pour l’occasion, Mary Maka a décliné une série de reptiles en forme de pommes, de ronces ou encore de chat, comme celui qui orne notre couverture. On y retrouve son style caractéristique, tout en rondeurs cartoonesques, textures granuleuses et couleurs chaudes. Empruntant aussi bien au pop art qu’à l’art naïf, ses compositions peuplées de créatures chimériques témoignent d’une réflexion malicieuse sur la place de l’être humain dans son environnement. « Je crois en l’idée d’une harmonie entre l’Homme et la nature, où les deux peuvent coexister et trouver un équilibre », confie cette grande fan de randonnées en forêt, qui se définit comme une « nomade numérique ». Pour l’heure installée au Sri Lanka, après des escales au Portugal et en Serbie, cette illustratrice et directrice d’animation n’a en tout cas pas fini de nous faire voyager ! Passionnée par les mythologies, légendes et autres contes de fées (en somme les histoires dépaysantes), Mary Maka déploie des « mondes fantaisistes » emplis d’humour, de divinités féminines, d’une faune et d’une flore abondantes dans de belles nuances de rose, son petit péché mignon. « Cette couleur véhicule de nombreux stéréotypes culturels. Lorsque j’étais étudiante, elle était souvent rejetée, car considérée comme "frivole" ou réservée aux filles », explique l’intéressée... qui s’est évidemment empressée de « l’explorer à fond » pour l’utiliser comme une teinte à la fois « neutre et puissante ». Jolie transformation ! Julien Damien
À visiter / marymaka.com, c @mary___maka
À lire / L’interview de Mary Maka sur lm-magazine.com
« L’HOMME ET LA NATURE PEUVENT COEXISTER »






Kadebostany
ven. 04 avril | The Black Lab - Wasquehal
Scratch Massive
ven. 04 avril |
Adèle Castillon
ven. 04 avril |
Hatik
sam. 05 avril |
Slalom - Lille
Le Splendid - Lille DER. PLACES
Le Zénith - Amiens DER. PLACES
Tubular Bells
sam. 05 avril |
Le Colisée - Roubaix
ADVM + Surprise
sam. 05 avril |
Slalom - Lille Tiakola
sam. 05 avril |
Le Zénith - Lille COMPLET ven. 11 juil. | Fest. de la Côte d'Opale - Boulogne s/Mer dim. 21 déc. |
Broadwhale (LittleBigWhale)
dim. 06 avril |
Lisa Portelli + Émilie Marsh
mar. 08 avril |
Le Zénith - Lille
Le Splendid - Lille
La Bulle Café - Lille
Israel Vibration & Roots Radics
mer. 09 avril |
Inès Reg
mer. 09 avril |
Le Splendid - Lille
Le Zénith - Lille jeu. 10 avril |
Tony Ann
Le Zénith - Lille
jeu. 10 avril | Thé. Sébastopol - Lille DER. PLACES
Yorssy
ven. 11 avril |
La Bulle Café - Lille
Souffrance + Lynx IRL
sam. 12 avril |
Le Flow - Lille





Chien Méchant
mer. 16 avril |
Victorien
RÉSA:
agauchedelalune.tickandyou.com et dans les points de vente officiels habituels graphisme : marceau truffaut - IG @hypothese.studio
La Bulle Café - Lille
jeu. 17 avril | La Bulle Café - Lille COMPLET
Stories
sam. 19 avril | Le Splendid - Saint-Quentin jeu. 24 avril | L'Embarcadère - Boulogne-sur-Mer
Ycare
dim. 20 avril | Le Sébastopol - Lille COMPLET
Heilung + Eivør
mer. 23 avril | Le Zénith - Lille
Ijahman Levi + Culture
mer. 23 avril | Le Splendid - Lille Louisadonna + 100Transfer mer. 23 avril |
La Bulle Café - Lille L'Entourloop + Fatbabs
jeu. 24 avril | La Condition Publique - Roubaix
Soolking jeu. 24 avril | Le Zénith - Lille
Chaton
jeu. 24 avril | La Bulle Café - Lille
Yoa
ven. 25 avril | Le Splendid - Lille Alain Souchon sam. 26 avril | Thé. Sébastopol - Lille COMPLET
JOK'AIR
jeu. 24 avril | Zénith Club - Amiens COMPLET sam. 26 avril | La Cond. Publique - Roubaix COMPLET dim. 27 avril | La Cond.Publique - Roubaix COMPLET sam. 08 nov. | Sceneo - Longuenesse
Philippe Katerine lun. 29 avril | Le Zénith - Lille

Philippe Katerine
RETOUR À L’ANORMAL
À peine le temps de le voir tout bleu et tout nu, lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, qu’il est de retour avec un quinzième album. En novembre, Philippe Katerine publiait Zouzou (du nom de son chien), éloge mélancolique de la normalité (si si !) et sans doute son disque le plus intime, qu’il défend durant une tournée passant par le Zénith de Lille. Ce n’est pas tout ! En ce même mois d’avril, le Vendéen participe à la Fiesta de lille3000. Outre une exposition à Lasécu, il présente sur la Grand’Place plusieurs déclinaisons de son Monsieur Rose, icone du "mignonisme", un courant artistique qu’il a inventé – et dont il demeure l’unique membre. Une bonne occasion de le rencontrer, non ? Propos recueillis par Julien Damien
Comment qualifieriez-vous ce nouvel album ?
C’est un disque rassurant, moins épineux que certains, centré sur le milieu domestique. On ne pourra pas vraiment me qualifier d’aventurier. Ici, l’aventure est plutôt dans la maison, mais tout aussi risquée qu’une expédition au pôle Nord, à bien des égards...
Vous vous situez toujours entre l’humour et la mélancolie. Vous semblez cette fois pencher un peu plus vers la seconde...
Oui, mais j’ai toujours écrit des chansons assez mélancoliques,
même si certaines ont semblé plus festives. Louxor, j’adore, quand on y pense, est un truc complètement désespéré sur un DJ qui abuse de son pouvoir et se fait lyncher par la foule.
« JE NE VIS PAS SUR CETTE PLANÈTE »
La banane parle de quelqu’un qui ne veut plus travailler, donc potentiellement dépressif... J’ai toujours lorgné vers ces états d’âme, ils font partie de moi, même si ce n’est pas ce que je montre en premier, par politesse.

Peut-on considérer le morceau
Total à l’ouest comme un autoportrait ?
Il y a un double sens ici. Je suis né à l’ouest, j’ai toujours vu le soleil se coucher derrière la mer. Quand je suis à l’est, je me sens complètement déboussolé. Je suis très lié, comme chacun de nous je crois, aux éléments. Et puis il y a l’aspect "à côté de la plaque". La plupart du temps, je ne vis pas sur cette planète. Je suis clairement en décalage, disons...
Philippe Katerine, est-ce vous ou un personnage ?
Ce n’est pas mon vrai nom, donc forcément un personnage, pour le coup totalement à l’ouest, bien
plus que l’original. Il me permet tout, pas comme dans la vie de tous les jours. Catherine, c’est le prénom que m’auraient donné mes parents si j’avais été une fille. D’ailleurs, quand j’y repense, prendre un pseudo fut vraiment la meilleure idée de ma life.
Vous n’êtes donc jamais tout seul en vous, pour reprendre les paroles de La Chanson d’Edie, que vous interprétez avec votre fille... Oui, ce morceau défend surtout l’idée que tout n’est pas binaire, contrairement à ce que nous vendent les actualités depuis un certain temps. Je ne voudrais pas parler de Trump, même si c’est un bon exemple, mais les discours
n’ont plus aucune nuance. On est méchant ou gentil, blanc ou noir...
c’est atroce !
De façon générale, où puisezvous l’inspiration ? On vous imagine très observateur...
C’est vrai, je n’aime pas être au centre des choses. Quand il y a un repas, un banquet, je ne suis pas du tout du genre à chanter debout sur la table. Je suis plutôt celui qui, éventuellement participe, mais surtout observe, comme vous l’avez bien observé !
« JE N’AIME PAS ÊTRE
AU CENTRE DES CHOSES »
À quoi ressemble un concert du Zouzou tour ?
C’est assez narratif, et surtout très spectaculaire car cette tournée se déroule dans de grandes salles. Pour la première fois de ma vie, je peux déployer une scénographie conséquente, fidèle à mes rêves, et que j’ai moi-même dessinée. Donner des concerts dans des Zénith, ça a déclenché des choses que je n’aurais jamais imaginées.
Vous avez aussi une autre actualité à Lille puisque vous présentez une exposition dans le cadre de Fiesta et notamment le "mignonisme" ? Qu’est-ce que c’est ?
Une façon de voir du mignon partout, même dans les choses
affreuses. Il s’agit de représenter autrement des sujets violents et graves, qui nous enserrent toute la journée, pour susciter, éventuellement, l’envie de sourire.
Savez-vous que vous avez un homonyme en Belgique : Philip Catherine, un grand guitariste de jazz ?
Oui, je l’ai rencontré il y a quelques mois à Bruxelles, où on a tourné une émission ensemble. J’ai tout de suite aimé cet homme, très tendre et drôle. Je l’ai d’ailleurs félicité pour une musique que j’adore et qu’il a composée pour Robert Wyatt, Maryan . Pour le coup, c’était surréaliste. On s’est très bien entendus, et j’espère qu’un jour on pourra enregistrer ensemble.
Zouzou tour
Lille, 29.04, Zénith, 20h, 69 > 34€ agauchedelalune.com
Amiens, 14.06, Parc Saint-Pierre (Festival Minuit avant la nuit), 16h, 36 > 12€ minuitavantlanuit.fr
Spa, 20.07, Francofolies de Spa, francofolies.be Ronquières, 02.08, Ronquières Festival, ronquieresfestival.be
À écouter / Zouzou (Wagram Music - Cinq 7)
À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

Mignonisme
Lille, 30.04 > 14.06
Lasécu mer & jeu : 14h-18h • ven & sam : 14h-19h gratuit, lasecu.org (+ Grand’Place, façade de La Voix du Nord )

Hot 8 Brass Band
CUIVRE VÉRITABLE
Fondé en 1995 par trois lycéens, le Hot 8 Brass Band a grossi, grossi… sans jamais perdre ce petit plus qui le différencie des millions de fanfares à travers le globe. Nulle tentative "electromoderniste" façon Meute, mais un classicisme sûr de son fait. Ce qui n’empêche pas la troupe de revisiter le fameux What’s My Name ? de Rihanna, mais aussi, en vrac, Bill Withers, Joy Division, Marvin Gaye, Sade… Si la bande signe également des originaux chaleureux, une relecture nous intéresse particulièrement car elle porte, en creux, l’histoire de la troupe. Celle de Ghost Town, des Anglais de The Specials, soit un morceau particulièrement cuivré se prêtant idéalement à l’exercice. Surtout, cette "ville-fantôme" renvoyait soudain à La Nouvelle-Orléans, dévastée voici vingt ans par l’ouragan Katrina. Un traumatisme écologique et social. On se souvient de ces habitants ayant le sentiment d’être abandonnés parce que pauvres, et Noirs... Un attachement à cette ville jamais démenti, puisqu’on aperçut Hot 8 Brass Band dans la série Treme et dans When the Levees Broke de Spike Lee. En d’autres termes, loin des clichés folkloriques, cette fanfare néo-orléanaise emporte un peu d’âme de la cité de Louisiane sous nos latitudes. Ça ne se refuse pas !
Thibaut Allemand
Liège, 03.04, Reflektor, 20h, 24,50€, reflektor.be
Tourcoing, 04.04, Le Grand Mix, 20h, 19 > 11€, legrandmix.com





The High Llamas
Longtemps, The High Llamas furent perçus comme d’admirables copistes. L’ex-Microdisney Sean O’Hagan, jamais remis des « symphonies adolescentes adressées à Dieu » de Brian Wilson, déclinait les saintes écritures le long d’albums remarquables (citons Santa Barbara, en 1992, ou Hawaii, quatre ans plus tard). Chemin faisant, la route de l’Irlandais croisa celle des rétrofuturistes de Stereolab. Le dernier album des Britanniques, Hey Panda (2024), s’inscrit dans une veine totalement moderniste, quelque part entre Quincy Jones et Kadhja Bonet, Miles Davis et MF Doom. Bref, avec une approche aussi mélodique qu’expérimentale, c’est le satori assuré. T.A. Lille, 07.04, L’Aéronef, 20h, 8/5€ (gratuit abonnés), aeronef.fr
Father John Misty
Prêcheur habité, Joshua Tillman répand, sous l’alias Father John Misty, des idées noires le long d’un rock nerveux et de ballades puissamment orchestrales. Toujours sur le fil, entre confession à cœur ouvert et prise de distance, l’Américain apparaît en rejeton d’un Bob Dylan mystique ou, plus sûrement, comme le pendant masculin de Lana Del Rey. S’emparant d’une mythologie U.S. figée et pleine de signifiants, il y insuffle sa propre sensibilité. T.A.
Bruxelles, 09.04, Ancienne Belgique, 19h 33/32€, abconcerts.be


BIENVENUE AU CLUB

ACID ARAB
Un nom à mettre Bart De Wever et Bruno Retailleau en PLS. De notre côté, on n’est pas prêts de se remettre d’Acid Arab, rencontre au sommet entre la techno occidentale et les sons moyen-orientaux et maghrébins. Menée par Guido Minisky et Hervé Carvalho, cette formation possède une qualité essentielle : la remise en question. Là où l’idée aurait pu tourner à la formule, le collectif cisèle un son, livre des albums toujours passionnants et des live à l’avenant. T.A.
Mons, 19.04, Le Manège, 20h, 28€, surmars.be Enghien, 13.07, LaSemo, 66,50 > 36€
FELIX DA HOUSECAT

YUKSEK
Voici un peu plus de quinze ans, Yuksek fut l’un des fers de lance de la scène rémoise et, plus généralement, du renouveau French Touch. Musicien courtisé, il a depuis bossé avec Lescop, Luciani, Daho ou… Patrick Bruel ! Condensé de ses amours, son dernier LP, Dance’O’Drome, mêle house nourrie au funk, dance d’obédience pop, et disco mâtiné d’influences brésiliennes. T.A
Béthune, 25.04, Labanque, 20h30, 12€ theatre-bethune.fr Ronquières, 01.08, Ronquières Festival, 64€ ronquieresfestival.be // Douai, 31.08, Festival Plein air, 37€, festivalpleinair.fr
Pur produit de la scène de Chicago (il a débuté avec DJ Pierre à quinze ans à peine) Felix Stallings alias Felix Da Housecat s’est progressivement échappé de la house canal historique, lorgnant notamment vers l’electro originelle des 80’s (Chromeo lui doit beaucoup), devenant l’un des parrains de la scène electroclash au début des années 2000. Ses sets naviguent entre techno, house et s’autorisent quelques aphextwineries du meilleur aloi. Un chat dans un jeu de quilles ! T.A • Charleroi, 30.04, Rockerill, 22h, 20€, rockerill.com





















Emerge !
DEMAIN LEUR APPARTIENT
Du son frais proposé par de jeunes artistes à découvrir avant tout le monde : telle est la promesse de ce festival de showcases made in Charleroi. Pour sa troisième édition, Emerge ! défriche un peu plus la scène musicale belge, faisant fi de toutes les frontières...
Le principe est désormais bien connu, et toujours aussi détonant. Emerge !, c’est quatorze concerts d’une demi-heure pour le prix d’un, joués en une soirée sur sept scènes. « Le déplacement est amorti ! », s’amuse Nathalie De Lattre, la programmatrice de cet événement faisant « la part belle à la diversité des genres comme à celle des artistes ». Concoctée avec moult partenaires aux oreilles attentives (labels, agences de booking....), cette affiche révèle des talents émergents majoritairement issus du plat pays, « par-delà les frontières linguistiques et musicales ». Elle ménage aussi une place aux Français (ne ratez pas Please, power trio groove-rock adoubé par Jus tice !) et aux Américains, avec le cocktail dance-punk de Zookraught. À l’Eden de Charleroi, on vibrionne ainsi d’un style à l’autre dans une petite tour de Babel où s’entremêlent français, flamand, anglais... et même japonais, grâce à la saxophoniste Shoko Igarashi. En somme, de l’effervescence dispensée dans un cadre intimiste, et propice à toutes les surprises. De l’afro-pop de Mahina aux déflagrations electro-punk de Landrose, en passant par la fusion jazz-folk d’Abel Ghekiere ou la douceur des ballades guitare-voix de Benni, les coups de cœur s’annoncent nombreux... Julien Damien
Charleroi, 11.04, Eden, 19h, 18 > 12€, eden-charleroi.be
Sélection / Abel Ghekiere, Benni, Collectif Bleep Funk, Jaguare Affair, Julie Rains, Landrose, le talu, Mahina, Niels Orens, Please, She the DJ, Shoko Igarashi, The Brums, Zookraught
16-20

Antony Szmierek
CLÉ ANGLAISE
Spoken word ? Indie hip-hop ? Ce n’est pas le plus important. Ce qui l’est, en revanche, c’est cette exquise anglicité et cette façon de poser ces mots – flow au cordeau, accent à couper au couteau. Typically british, aussi, cette façon de prendre à bras-le-corps quarante ans de pop pour y caler sa mélancolie urbaine. On décèle dans ces instrus mêlant UK garage, effluves baggy sound, échos de chœurs soul, les ombres de New Order, 808 State, Pet Shop Boys, The Streets… Totalement imparable. Inédit ? Sans doute pas. On se souvient, par exemple, de Real Lies ou de The Rhythm Method. Voici une dizaine d’années, ces deux formations évoluaient exactement dans le même registre. Des merveilles à la pelle, sans la reconnaissance méritée. Espérons que le succès annoncé de Szmierek pousse certains à remonter le fil… En attendant, et avant d’hurler au plagiat, on se réjouira pour le Mancunien en évoquant la tradition anglaise, une communauté d’esprit, et c’est très bien ainsi. Thibaut Allemand Bruxelles, 10.04, Ancienne Belgique, 19h, 17€, abconcerts.be


DAMSO ZAHO DE SAGAZAN PAUL KALKBRENNER
SANTA MEUTE RILÈS
KOMPROMAT BIGA*RANX MAUREEN
ADÉ JERSEY JYEUHAIR HAAI
FAT DOG ROLAND CRISTAL VAUDOU GAME PERCEVAL
FRIEDBERG DIVIN0 FEINI-X CREW MIKI OMAR EK
DELAURENTIS JOHNNY ET WALLACE
ET + À VENIR…




Kings of Convenience DÉCLARATION
D’INDÉPENDANCE
Radiohead a toujours refusé de jouer son hymne Creep sur scène. Quel toupet. Que dire alors d’un groupe qui annonce une tournée faisant volontairement l’impasse sur tous ses tubes ? Les Kings of Convenience ont, en 20 ans, amassé suffisamment d’amour pour se permettre ce B-Sides Tour. Leur véritable hit, c’est la tendresse.
Avec sa dégaine de Bill Gates, il n’était pas écrit qu’Erlend Øye devienne une bête de scène. De la même façon, les miniatures folk du magnifique Quiet is the New Loud, premier album de Kings of Convenience en 2001, auraient pu rester confidentielles et contenter quelques disciples du hygge à Bergen, sa ville d’origine. Mais voilà, ce grand échalas cultive un goût pour l’ailleurs et ses voyages ont renouvelé son approche esthétique. Égérie house pour le producteur allemand Phonique et ses compatriotes Röyksopp, inspirateur du grand secret de l’indie pop The Whitest Boy Alive, curateur de l’une des meilleures références de la série de mix DJ Kicks, cantautore de sérénades à Syracuse ou de reggae à Reykjavik... le Norvégien a tout vécu avec sa musique. Dans cette malle pleine de souvenirs, Kings of Convenience est le costume qu’il ressort toujours. Avec un attelage léger (lui, Eirik Glambek Bøe et deux guitares) Erlend joue où il veut : dans des jolies villes, de belles salles... Et malgré cette promesse de ne pas interpréter les ballades folk et comptines pop les plus attendues, cela affiche complet partout. Loin de la frénésie, des Zénith et du spectaculaire à tout prix. Et si c’était ça, le modèle d’avenir ? Mathieu Dauchy
Gand, 16.04, Vooruit, 20h, complet !, viernulvier.gent






02/04 Terrenoire + Serge de York
04/04 Hot 8 Brass Band

05/04 Cash Savage and The Last Drinks + Future EXES
08/04 Rencontre avec Mehdi Maïzi : Le rap a gagné. À quel prix ?
09/04 Jan Verstraeten + guest
14/04 Karate + Siem Reap
16/04 Safia Nolin + Isla Nové
18/04 Victor Ray + guest
23/04 Miel De Montagne + Quantum Quantum
24/04 Tourcoing Jazz Club Robinson Khoury25/04 à La Maison Folie Hospice d'Havré Lulu Van Trapp + Michelle & Les Garçons
25/04 Anika + guest

Mathieu Boogaerts
L’expression "suivre son petit bonhomme de chemin" semble avoir été créée pour lui. Mathieu Boogaerts, bientôt 55 ans et toujours l’air d’en avoir quinze, aligne les albums tous les trois ou quatre ans avec une discrétion qui n’a d’égal que la fidélité de son public. Gigantesque. Le chanté-parlé est toujours modeste, les mélodies malines et les arrangements plus travaillés que ne le laisse accroire la simplicité de l’ensemble. Sur scène, ce fils spirituel de Dick Annegarn, et possible parrain d’un Séverin, se présente tel qu’en lui-même, instaurant une douce complicité avec une audience évidemment acquise. Un ami de la famille, en quelque sorte. T.A.
Lille, 24.04, Splendid, 20h, 29,90€, le-splendid.com
& The Atlas Mountains
Visionnaire discret de la pop française, François Marry signe, depuis vingt ans et des débuts à Bristol, une musique libre et sans frontières. Soit des chansons liquides et aériennes, inspirées de la force délicate d’un Dominique A comme du métissage tous azimuts (Talking Heads, Lizzy Mercier Descloux). Son dernier album, édité par les têtes chercheuses d’InFiné, navigue sur le même fleuve aux mille affluents. À nous de le suivre ! T.A.
Lille, 17.04, L’Aéronef, 20h, 8/5€, aeronef.fr
Amiens, 24.04, La Lune des pirates, 20h30 15/10€, lalune.net
Bruxelles, 21.05, Botanique, 17h30, 41,50 > 35,50€ botanique.be (Les Nuits Botanique)






LE THÉÂTRE LA LOUVIÈRE


Kaytranada INTO THE GROOVE
House moite, hip-hop hypnotique, groove implacable... Pas de doute, Louis Kevin Celestin, aka Kaytranada, est bien de retour. Avec Timeless sous le bras, calibré pour brûler les dancefloors, et une tournée mondiale déjà bien lancée, le Québécois d’origine haïtienne s’apprête à électriser Bruxelles.
Depuis son remix pirate de If de Janet Jackson en 2013, Kaytranada façonne un son hybride et débridé, quelque part entre la house de Chicago, un R&B futuriste et un funk sous stéroïdes, traversé de rythmes haïtiens. En 2016, 99.9% l’installait comme un producteur hors normes, capable d’aligner des bangers aussi efficaces qu’exigeants. Trois ans plus tard, Bubba enfonçait le clou et lui valut deux Grammy Awards. Depuis, le Canadien s’est imposé comme un maestro du beat dont tout le monde s’arrache les talents, de The Weeknd à Anderson .Paak. Suivront Kaytraminé et surtout Timeless, double album paru en juin dernier, où il convoque Don Toliver, Childish Gambino, Thundercat et PinkPantheress pour un cocktail hautement inflammable. Un pied dans le passé, l’autre vers l’inconnu, Kaytranada ne répète jamais la même formule. Queer, autodidacte, le natif de Port-au-Prince bouscule sans cesse les codes, imposant un rythme métissé, dans un paysage électronique parfois trop figé. Mais c’est en live que l’alchimie prend tout son sens. Derrière les platines, il joue avec la tension, alterne groove lancinant et décharges électrisantes, faisant rimer comme peu d’autres transe et danse. Romane Fragne
Bruxelles, 17.04, ING Arena, 18h30, 53 > 48€, ing.arena.brussels



Dizzee
Rascal
Il fut le wonder boy de l’Angleterre post-industrielle. En 2003, Boy in da Corner incarna une pierre de touche du brit-hop, aux côtés de The Streets et Roots Manuva. Le jeune loup de l’est londonien n’avait alors jamais surpassé ce petit chef d’œuvre. On l’avait vu aux côtés d’à peu près n’importe qui (dont Shakira et Calvin Harris) et classé l’affaire sans suite. Jusqu’à ce Don’t Take It Personal (2024), surprenant septième essai carambolant grime, UK-drill, 2-step et dégainant une plume aussi acérée qu’aux premiers jours. Un sursaut d’orgueil, sans doute, et une volonté de laisser son empreinte, à l’image de ses concerts, jamais bâclés. T.A.
Bruxelles, 16.04, Ancienne Belgique, 19h, 31/30€, abconcerts.be
Saya Gray
Elle fut découverte en 2022 avec 19 Masters. Aujourd’hui, Saya Gray signe ce qu’elle considère comme son premier véritable album, sobrement nommé Saya et éparpillant les indices : pedal steel et slide héritées de la country, harpe, electro… On pense parfois à Billie Eilish, pour ce mélange de pop intimiste et de mélodies limpides. On se dit aussi que cette Nippo-Canadienne est vouée à un immense succès, et cette date s’avère d’autant plus immanquable. T.A.
Bruxelles, 14.04, Botanique, 20h complet !, botanique.be



BON IVER
SABLE, fABLE
(Jagjaguwar / Modulor)
Rarement aura-t-on écouté disque à ce point scindé en deux. La première facette du cinquième album de Bon Iver nous a d’abord été présentée sous la forme d’un EP (SABLE,), qui voyait Justin Vernon revenir au folk dépouillé et sensible qui fut la marque de ses débuts avec For Emma, Forever Ago. À la fois affirmation et fausse piste, ces quatre titres servent aujourd’hui d’ouverture à un album qui bifurque totalement, dans les deux tiers suivants, vers un R&B que ne renierait pas le Frank Ocean de Blonde. Infusée de pop (From) et pétrie de gospel (Day One), cette nouvelle orientation lui permet d’enchaîner les splendeurs, sur un grand disque (assurément l’un des meilleurs de l’année) prolongeant la sophistication de 22, A Million et i,i tout en la rendant plus accessible. Comme si la délicatesse de la première partie (l’ouverture parfaite Things Behind Things Behind Things) irriguait les reliefs de la seconde, comme si Bon Iver regardait autant Bob Dylan que Michael Jackson – et finissait par les atteindre en toute décontraction. De caresses soul (Everything is Peaceful Love) en tubes syncopés (I’ll Be There), cet album coupé en deux se révèle un éblouissant tour de magie. Rémi Boiteux

MOLÉCULE
Symphonie n°1 "Quantique" (Alpha Classics)
Au fil de ses albums, Molécule nous aura promenés du pôle Nord au Portugal, d’un phare finistérien à un navire du Vendée Globe. Toujours, il aura ramené de ces voyages extraordinaires des sons, des field recordings, patiemment remodelés pour en tirer de fascinants morceaux electro – que l’on connaisse ou pas la cuisine (moléculaire ?) qui s’est jouée derrière. Pour ce nouveau disque, le globe-trotter s’est fait souris au milieu de l’Orchestre national de Lille. Il a capté les répétitions de l’ensemble (Mahler, Beethoven et autres usual suspects). De retour dans son studio, le musicien-aventurier atomise les bandes et compose avec ces sons épars une symphonie inédite en quatre parties et 17 mouvements… rejouée ici par l’ONL. L’ensemble arbore des airs de classique instantané. Thibaut Allemand

THE HORRORS – Night Life
(Fiction Records / Virgin)
Les Anglais au charme vénéneux rouvrent leur petite boutique des horreurs. Au programme ? Une virée noctambule mi-nostalgique, mi-euphorique. The Horrors entretient la flamme d’une pop crépusculaire aux relents shoegaze. Dans la lignée de V (2017) et après deux EP noise à souhait (Lout et Against The Blade, 2021), le groupe confirme son virage electro-dark. Miss Kidd offre une plongée en apnée synthétique à travers Lotus Eater. La basse est lourde, évoquant parfois les Canadiens de She Wants Revenge (The Silence That Remains). Entre film noir, ellipses oppressantes et cuir tanné, Faris Badwan mime par endroits Dave Gahan… Quant à More Than Life, on hume le single à des kilomètres. Un opus certes prévisible, mais qui a le mérite de nous tenir en haleine jusqu’à l’aurore. Selina Aït Karroum

BABX – Amour colosse (La Familia)
Babx nous a régulièrement donné matière à admiration. Avait-il déjà parfait ce capiteux mélange d’enfance et d’inquiétude qui nous avait renversés dans son étrange Electrochocs Ladyland ? Jamais autant qu’avec cet Amour colosse. Des cordes virevoltantes de Chevaleresse aux éclats multiples qui émaillent le disque, David Babin signe un chef-d’œuvre surprise (réalisé avec JP Nataf, ex-Innocents) qui porte la grande variété à son point d’incandescence. Se hissant au niveau des Sheller, Polnareff ou Berger des meilleurs jours, le Parisien oscille entre l’élan fiévreux du morceau-titre et la mélancolie sublime de Nos années lumière. Et accouche au passage d’une des plus belles chansons du siècle : Les Héros, complainte en lévitation qui donne le ton de ce diamant brut. Rémi Boiteux

VIAGRA BOYS – Viagr Aboys (Year0001)
Le chaos est une seconde nature chez Viagra Boys. Avec leur quatrième album, les Suédois atteignent un nouveau degré de dérision existentielle. Moins frontale qu’avec l’impeccable Cave World, qui tirait à bout portant sur le complotisme et la bêtise humaine, la bande de Sebastian Murphy n’en reste pas moins acide. Dès l’ouverture, Man Made of Meat, morceau poisseux et bruyant, annonce la couleur. Sur Pyramid of Health, le sextuor s’attaque aux dérives du bien-être moderne et raille l’obsession contemporaine pour la performance physique. Uno II surprend par son ambiance presque suave tandis que Store Policy, plus oppressant, convoque une tension quasi-krautrock. Et si tout ça vous dépasse, une chose est sûre : voilà un disque qui s’écoute fort, très fort. Romane Fragne

MAXIME DE LISLE & OLIVIER MARTIN
On a mangé la mer (Futuropolis)
La mer et l’océan vont mal. Les eaux bordant les côtes françaises ont été vidées de 80% de leurs poissons de fond, mais la pêche n'est pas que l’affaire des marins ou des industriels. Elle nous concerne tous : consommateurs, décideurs politiques, citoyens. Comment agir ? D'abord en s'informant, et en prenant conscience du rôle de chaque maillon de la chaîne. C’est justement ce que propose cette BD dessinée par Olivier Martin et écrite par Maxime de Lisle, président de l'ONG Seastemik et coordinateur de l'International Panel for Ocean Sustainability. Le duo nous explique par le menu tout ce qui cloche. En mer (la surpêche) mais aussi sur terre (nos déchets terminant dans l’océan), au niveau politique (les compromis de la Commission européenne) comme du côté des marins pêcheurs, tiraillés entre risque de disparition et appât du gain. Les dégâts provoqués par l’Homme sont terribles, mais de fines bulles d’espoir subsistent. En laissant travailler ceux qui respectent la mer, les écosystèmes peuvent se reconstituer très vite. On referme le livre avec la sensation de percevoir l'urgence de la situation. De nombreuses solutions sont à portée de main, reste à se mobiliser, vraiment... 128 p., 22€. Pascal Cebulski

MARIAM NAIEM, YULIA VUS & IVAN KYPIBIDA – Ukraine (Robinson)
« Nous ne sommes pas la première génération d'Ukrainiens à mourir d'injustice », rappelle la narratrice de cette BD, qui raconte avec clarté la "petite histoire d'une longue guerre avec la Russie", depuis le Moyen Âge. Durant une nuit infernale sous les bombardements du régime de Poutine, la jeune femme retrace les exactions de ce belliqueux voisin. Elle revient notamment sur l'extermination par la faim de 3,5 millions de personnes commise par Staline entre 1932 et 1933 (l'Holodomor) mais aussi sur la Révolution orange. En 2004, déjà, son peuple se souleva contre le trucage de l'élection présidentielle fomenté par vous-savez-qui. Vingt ans plus tard, l'affirmation de cette volonté de souveraineté ne s'est pas affaiblie, et demeure plus que jamais inspirante. 104 p., 19,99€. Julien Damien

ARNAUD IDELON – Boum Boum : Politiques
du dancefloor (Divergences)
Des livres sur la "bamboche" et les musiques électroniques, on en a plein les étagères. Tour à tour rédigés par des journalistes, des musicologues, des sociologues, des historiens ou… des musiciens eux-mêmes, ces écrits se veulent le plus objectif possible. En cela, cet ouvrage signé d'un universitaire et acteur du milieu de la fête étonne, détone, déroute. Est-ce un essai ? Un journal ? De la poésie ? Un peu de tout cela à la fois. Rejeton d'Hakim Bey et du concept de zone d'autonomie temporaire, Arnaud Idelon plaide pour une fête comme lieu politique, espace de réinvention des normes. Éminemment subjectif, volontiers lyrique, parfois naïf, il n'en reste pas moins profondément stimulant – comme du bon boum boum 210 p., 16€. Thibaut Allemand

REAL MUZUL – Sylvia Robinson, Godmother of Hip-Hop (Le Mot et le Reste)
1979. Fondatrice de Sugar Hill Records, Sylvia Robinson lance… The Sugarhill Gang et le tube Rapper's Delight. Le reste appartient à l'Histoire. Pas si vite ! Surtout connue pour son rôle majeur dans l'essor du hip-hop donc, cette New-Yorkaise née en 1935 eut mille vies : chanteuse et guitariste avec Mickey Baker dans les 50's, songwriter pour d'autres durant les années disco, artiste solo, puis femme d'affaires, elle fit énormément pour le développement des musiques noires en général. Celle qui disparut dans un oubli relatif, en 2011, se voit gratifiée d'un bel hommage. Ce livre est fouillé, documenté et parfaitement narré par Real Muzul, à qui l'on doit une impeccable biographie de George Clinton, et co-animateur de Get Busy avec Sear. 280 p., 23€. Thibaut Allemand

MARK FISHER – k-punk (Audimat)
Mark Fisher nous a quittés en 2017, mais son spectre hante encore toute personne s'interrogeant sur l'état du monde et de la culture – à prendre au sens large. Le philosophe britannique a longtemps tenu un blog dans lequel, au fil de ses recensions et réflexions, pointait l'impossibilité apparente de s'extraire du capitalisme. Ce tourment traverse les écrits réunis ici. Se penchant tour à tour sur Breaking Bad ou The Cure, sur Ballard ou Burial, sur Atwood ou Hunger Games, ce théoricien marxien (plutôt que marxiste) pose un éclairage nouveau et ce, sans aucun snobisme : il ne glose jamais sur des œuvres populaires pour faire chic. Au contraire, voici un esprit analytique n'excluant ni l'intuition, ni le doute. Une intelligence au travail, en somme. 880 p., 37€. Thibaut Allemand

Tardes de soledad
ABONDANCE DE CORNES
Paris Match l’a surnommé « le torero star au visage d’ange ». Né au Pérou en 1996, Andrés Roca Rey redonne à la pratique controversée de la corrida l’allure d’un divertissement populaire. À travers son portrait, le Catalan Albert Serra cherche une fois encore à capter une puissance éclatante et opaque : la gloire.
De Honor de cavallería, qui cheminait avec Don Quichotte et Sancho Pança en quête d’aventures, jusqu’à Pacifiction, saisissant depuis son crépuscule une certaine grandeur française, Albert Serra n’a cessé de viser un état paradoxal. En l’occurrence un cinéma où le matériel et le spirituel, la plénitude et le retrait, agiraient de concert. Rien ne le figure mieux, ici, que le siège vide de Roca Rey, dans le minibus le transportant avec sa troupe. Alors qu’il est blessé, picadors et banderilleros lui tressent des lauriers. Images d’un trône et d’une cour... Et les corridas ? Elles sont nombreuses, sanglantes. Comme une star du rock, Roca Rey enchaîne les prestations. Le film y trouve une tension entre la routine et le rituel. Serra ne cache rien de la violence des mises à mort. Chacun jugera de leur nécessité. Son regard est d’abord esthétique. Il guette dans des perspectives souvent écrasées la concentration du torero, ses postures, ses cambrures, ce cruel glissement entre la parade et le sacrifice. Il arrive un point où il n’y a plus que de la matière, de la couleur – du sable et du sang, de l’or et du rouge. La douleur et la gloire s’étreignent, alors que l’homme et le taureau tournent autour du mystère de la vie. Raphaël Nieuwjaer Documentaire d’Albert

ANZAC DAY 2025 à Fromelles

Du 16 au 27 avril

Visite guidée et atelier au Musée de la Bataille de Fromelles autour de l’ANZAC DAY, journée commémorative des forces militaires de l’Australie et de la Nouvelle Zélande. Venez découvrir l’histoire et la mémoire de ces soldats venus de loin pour combattre sur nos terres.
Mercredi 16 avril
14 h 30 et 16 h
Atelier
Réalise ton Poppy
Jeudi 24 avril
10 h
Cérémonie de l’ANZAC DAY au cimetière militaire de Pheasant Wood organisée par la mairie de Fromelles.
Dimanche 27 avril
15 h
Visite guidée
Les soldats d’Océanie du cimetière de Rue-Pétillon à Fleurbaix. Rendez-vous au Musée.
Réservation conseillée (places limitées).
Retrouvez notre programmation et nos tarifs sur musee-bataille-fromelles.fr
Onglet « Agenda » et sur nos réseaux sociaux
Information et réservation
03 59 61 15 14 ou contactmbf@lillemetropole.fr






Mikado
L’ÉCHAPPÉE BELLE
Baya Kasmi, scénariste pour Michel Leclerc (Le Nom des gens) et Thomas Lilti (Hippocrate), est aussi réalisatrice. Après le sympathique Je suis à vous tout de suite puis le parfaitement maîtrisé Youssef Salem a du succès, elle signe avec Mikado une merveille de finesse et d’émotion.
Mikado (Félix Moati) et sa compagne Laetitia (Vimala Pons) mènent une existence volontairement nomade, en marge de la société. Le couple sillonne les routes avec ses deux enfants, qui ne sont pas scolarisés, et réside dans son van. Au cœur de l’été, une panne de moteur les oblige à une longue halte chez Vincent (Ramzi Bedia), un enseignant vivant seul avec sa fille, le temps qu’un nouvel alternateur soit livré. Débute alors une profonde remise en question. Nuage, l’aînée de cette drôle de tribu, se prend à rêver d’indépendance et surtout d’une autre vie, plus "normale". L’équilibre de la famille s’en trouve alors chamboulé... Tout à la fois road movie ( À Bout de course, le chef-d’œuvre de Sidney Lumet, est une inspiration revendiquée), chronique familiale et sociale, teen movie, Mikado bénéficie d’une écriture finement ciselée. La mise en scène trouve également le bon tempo en laissant respirer personnages et situations. Cette ode à la liberté confirme le talent de Félix Moati. Dans le rôle d’un homme brisé, traumatisé par une enfance qu’il ne veut pas faire revivre à son fils et à sa fille, le comédien nous arrache les larmes. Et si Mikado était la belle surprise en salle du mois d’avril ?
Grégory Marouzé
De Baya Kasmi, avec Félix Moati, Vimala Pons, Ramzy
CE N’EST
QU’UN AU REVOIR
Du torrent presque laiteux jaillit une épaule, un dos, une chevelure. Ce sont des instants de plénitude, l’éternelle jeunesse qui sont saisis lors de cette baignade dans la Drôme. Avec le bac qui approche, une rupture s’annonce néanmoins. Les internes du lycée de Die (près de Valence) s’apprêtent à se disperser aux quatre vents. Que restera-t-il de leur amitié ? Guillaume Brac s’attache à ce passage avec la tendresse et la mélancolie de celui qui se situe du côté des adultes. Position où se mêlent empathie, curiosité et désir. De manifestation en discussion se forme bientôt l’image d’une génération consciente des processus de dégradation environnementaux. C’est alors avec un horizon autrement inquiétant que se débattent les futurs bacheliers : celui d’une Terre invivable. Raphaël Nieuwjaer
Documentaire de Guillaume Brac. Sortie 02.04


AIMER PERDRE
Armande Pigeon, 26 ans, galère à Bruxelles. Elle est sans emploi et, pour ne rien arranger, joueuse invétérée, pariant sur tout et n’importe quoi. Jusqu’où ira-t-elle ? Zoom avant, caméra instable, mauvais goût… Revoici l’univers grinçant de Lenny et Harpo Guit ( Fils de plouc, Nathalie vous nique tous). Les frangins ont envisagé la capitale belge « comme un plateau de jeu de société à ciel ouvert ». Leur (anti)héroïne s’y déplace de case en case, au gré des lancers de dés, rêvant au jackpot... María Cavalier-Bazan brille en reine de l’entourloupe qui ment, bluffe et trompe son monde. Hommage à l’émission Strip-tease autant qu’aux vidéos amateures des réseaux sociaux, cette comédie déglinguée est une ode antisociale, doublée d’une satire des milieux artistiques. Une réussite !
S. Aït Karroum
De Lenny et Harpo Guit avec María Cavalier-Bazan, Melvil Poupaud, Catherine Ringer... En salle
24 ACTING : une nouvelle formation dédiée
aux métiers de l’acting en Hauts-de-France !
publi-communiqué
L’école 24, école qui forme aux métiers du cinéma et des séries à Tourcoing ouvre à la rentrée 2025 une formation pour devenir acteur : décryptage avec Mation Dubos, la responsable pédagogique.

Marion DUBOS - Responsable pédagogique
Marion Dubos se forme à l’École Claude Mathieu avant de jouer Antigone et Hermione avec la Compagnie Du Loup, notamment au Festival d’Avignon. Elle enchaîne les rôles, dont Ne disons pas au jour les secrets de la nuit et Tailleur pour dames, puis rejoint la compagnie des Épis Noirs. En 2013, elle découvre sa passion pour la transmission et devient metteuse en scène. Professeure référente aux Cours Florent, elle enseigne aussi à l’EICAR et Digital Campus Paris avant de co-créer le département Acting de 24.
24 Acting est une nouvelle école de comédien dans les Hauts-de-France. Qu’est-ce qui a motivé sa création ?
Aujourd’hui, la région ne dispose d’aucune formation dédiée aux acteurs, en dehors du conservatoire. Pourtant, se professionnaliser ne s’improvise pas : il est essentiel d’apprendre les exigences du métier et de confirmer son engagement avant d’en faire une carrière.
En quoi cette formation se distingue-t-elle ?
24 Acting propose un parcours structuré, avec une année préparatoire pour acquérir les bases du jeu d’acteur et vérifier si ce métier est fait pour soi, suivie de deux années supérieures pour se professionnaliser. L’objectif est d’accompagner chaque élève dans son évolution, du premier apprentissage à l’entrée dans le monde du travail.
Qu’est-ce qui fait la force de 24 Acting ?
Les élèves sont encadrés par des professionnels du métier. En plus de mon expertise, ils profiteront de l’expérience de comédiens renommés qui animeront des masterclasses, partageant leur savoir et offrant une vision concrète du métier.
Les infrastructures jouent-elles un rôle clé dans la formation ?
Absolument. 24 Acting est intégrée à École 24, qui dispose de plateaux de cinéma et de matériel de tournage professionnel. Cela permet aux élèves de s’entraîner dans des conditions proches de celles d’un véritable tournage, un avantage considérable pour se préparer aux exigences du métier.
Au-delà de la technique, comment la formation aide-t-elle les élèves à se lancer ?
Devenir comédien ne repose pas uniquement sur le talent : le réseau est essentiel. Grâce aux intervenants, aux rencontres et aux projets réalisés durant la formation, les élèves ont l’opportunité de tisser des liens avec des professionnels du milieu. Cela leur permet d’accéder à des opportunités et de s’intégrer progressivement dans l’industrie du cinéma et du spectacle.
Faut-il un prérequis pour intégrer 24 Acting ?
Non, la formation est ouverte à tous, que vous soyez débutant ou que vous ayez déjà une première expérience dans le jeu d’acteur. Aucun diplôme n’est requis : ce qui compte avant tout, c’est la motivation et l’envie d’apprendre.
Quel est le profil type d’un.e élève de 24 Acting ?
Il n’y a pas de profil unique ! La formation est accessible aux 18-77 ans et s’adresse aussi bien à ceux qui envisagent une carrière professionnelle qu’à ceux qui souhaitent explorer le jeu d’acteur par passion. Avec 12 heures de cours par semaine, elle permet de concilier d’autres activités en parallèle, qu’il s’agisse d’études, d’un emploi ou d’un projet personnel.
Quel état d’esprit faut-il avoir pour réussir ?
L’investissement est clé. Les élèves doivent être prêts à s’engager pleinement dans leur apprentissage, à travers des répétitions, un travail en groupe et un effort personnel constant. 24 Acting propose un cadre exigeant mais bienveillant, où chaque élève peut progresser à son rythme et, s’il le souhaite, se professionnaliser.
En bref :
- Une formation d’1 à 3 ans pour tous les passionnés du cinéma
- Pas de diplôme requis
- Tarif : 3290€/an
24 acting propose un stage d’initiation théâtre et cinéma du 14 au 18 Avril 2025 à partir de 17 ans.
Informations :
111 Bd Constantin Descat, 59200 Tourcoing
03 62 84 02 35


LE VILLAGE AUX PORTES
DU PARADIS
Un village du désert somalien. Minés par la menace des drones et l’instabilité politique, les habitants oscillent entre espoir et résignation. Mamargade, père célibataire, cumule les emplois pour offrir à son fils une éducation digne de ce nom. En instance de divorce, sa sœur revient vivre avec eux et ambitionne d’ouvrir son échoppe... Le premier long-métrage de Mo Harawe capture la condition humaine dans toute sa splendeur tragique. Entre rêve et retour à la réalité, le point de vue du petit garçon se révèle crucial. Les plans fixes, la pudeur des liens ou le cadrage à hauteur d’enfant évoquent le cinéma d’Ozu. Alternant gravité et légèreté, le film interroge brillamment la notion de famille et l’avenir d’une population confrontée à un quotidien incertain. Selina Aït Karroum
De Mo Harawe, avec Ahmed Ali Farah, Anab Ahmed Ibrahim, Ahmed Mohamud Saleban… Sortie le 09.04


WET MONDAY
Klara, 15 ans, se découvre soudain hydrophobe. Peu à peu, elle se souvient d’événements survenus lors du précédent Wet Monday, une fête traditionnelle de Pâques, en Pologne, où tout le monde s’arrose... Justyna Mytnik livre un premier long-métrage aux allures de conte cruel. Celui-ci s’articule autour de deux sœurs et de leurs amis, durant ces festivités situées à la croisée du religieux et de la mythologie. L’ambivalence est de mise entre Vierge Marie et déesse Marzanna, rêve et réalité, désir… et violence sexuelle. Le film emprunte habilement au fantastique et doit beaucoup à sa bande-son minimaliste. Si le folklore est au cœur du récit, la cinéaste pointe l’agressivité latente de certains rituels. Un teen movie d’une grande finesse, parsemé de symbolisme et de magie. Selina Aït Karroum
De Justyna Mytnik, avec Julia Polaczek, Nel Kaczmarek, Weronika Kozakowska, Jowita Budnik… Sortie le 02.04


ENJEUX COLLECTIFS
Une grande parade inaugurale, des expositions disséminées un peu partout dans la métropole lilloise, des rues métamorphosées, des spectacles... Pas de doute, revoici le festival triennal de lille3000 ! Après une ruée vers l’art aux couleurs mexicaines (Eldorado) puis une réflexion sur notre rapport à la nature (Utopia), cette septième édition nous invite à faire la fête. Où il sera question de carnaval, de fanfare, de contemplation, d’introspection... et surtout de la simple joie d’être ensemble.


« Les formes de l’art n’ont d’autre origine que la fête ». Cette réflexion de Georges Bataille sied comme un gant à la nouvelle thématique de lille3000, qui décline la bringue dans tous ses états. « Pas seulement pour s’envoyer des confettis ou jouer de l’accordéon, mais surtout pour se retrouver », précise Martine
Aubry, la désormais ex-maire de Lille. « Fiesta, c’est un moyen de contrecarrer la furia du monde et de se poser des questions ». Notamment celles de la source de cet art de vivre, au rôle éminemment fédérateur. « Faire la fête revient à faire société », résume Juliette Singer, la directrice du Palais des beaux-arts de Lille,

qui se penche sur les célébrations flamandes des xvi e et xvii e siècles. À cette époque, les anciens Pays-Bas (Nord-Pas de Calais et Belgique) sont déchirés par la guerre de Quatre-Vingts Ans.
« LA FÊTE COMME UN EXUTOIRE, UN SURSAUT DE VIE »
Pour conjurer les massacres et la famine, « la fête arrive comme un exutoire, un sursaut de vie ». Cette exposition plonge ainsi dans les racines de ce rituel unifiant le plat pays et les Hauts-de-France à
travers des toiles signées Bruegel, Rubens, Jordaens...
Les sens de la fête. Pour autant, « comment s’amuser dans un monde qui vacille, entre crise climatique et incertitudes politiques ? », s’interroge Siegrid Demyttenaere, commissaire de The Distorted Party. Présenté au musée de l’Hospice Comtesse, ce parcours d’œuvres contemporaines s’annonce des plus ambivalents. « Ici l’euphorie flirte avec l’inquiétude, la beauté côtoie le chaos et la célébration devient un espace de questionnement ».
À l’image des installations du Guadeloupéen Kenny Dunkan, s’inspirant du carnaval pour renverser les rapports de domination, quels qu’ils soient.
« COMMENT S’AMUSER DANS
UN MONDE QUI VACILLE ? »
De retournement de sens, il est également question au Tripostal, qui présente "un récit renversant de l’art moderne", mais aussi à la Gare Saint Sauveur, qui nous convie à une introspection collective (voir page suivante) ou tout simplement dans l’espace public. Outre des spectacles et une grande parade habillée d’or,
de léopard rose ou de fleurs, les artistes s’emparent des rues et de lieux iconiques. Ce sont les bonshommes "mignons" de l’impayable Philippe Katerine sur la Grand’Place (voir page 28), les aphorismes lumineux de l’Italienne Marinella Senatore, les lanternes et masques asiatiques monumentaux du duo Benoit + Bo... entre autres surprises !
Métropole lilloise & Hauts-de-France 26.04 > 09.11, Divers lieux, lille3000.com
Sélection / Fêtes et célébration flamandes (Palais des beaux-arts, Lille) // The Distorted Party (Musée de L’Hospice Comtesse, Lille) // Quand les étoiles refroidissent aussi + Oiseaux de nuit (La Condition Publique, Roubaix) // Métal hurlant : 50 ans et déjà immortel (maison Folie Hospice d’Havré, Tourcoing) // Electrorama (Espace le Carré, Lille) // L’anavrac papoulire (Colysée, Lambersart)...

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ÉVÉNEMENTS

LA FÊTE : UNE EXPÉRIENCE INTÉRIEURE
Comment la fête agit-elle sur nos membres, notre respiration, notre cerveau ou notre cœur ? Telle est la question de cette nouvelle exposition de Fabrice Bousteau. Dans une Gare Saint Sauveur « transformée en labyrinthe et augmentée à la dopamine », une vingtaine d’artistes émergents font rimer introspectif et collectif. Ici, des œuvres s’animent grâce à la chaleur du public, nous invitent à des danses acrobatiques non loin de robots-aspirateurs en pleine transe techno-paillettes !
Lille, 26.04 > 27.07, Gare Saint Sauveur, mer > dim : 10h-19h, gratuit
POM POM PIDOU
Du cubisme orphique de Robert Delaunay aux œuvres algorithmiques de Vera Molnár, en passant par le mouvement Dada, les ready-made de Marcel Duchamp, les Futuristes italiens ou le Pop Art, cette exposition offre "un récit renversant de l’art moderne". Nourri de plus de 200 œuvres parmi les plus importantes du Centre Pompidou, ce parcours célèbre sur trois étages celles et ceux qui ont chamboulé l’histoire de la création et, in fine, notre façon de percevoir le monde.
Lille, 26.04 > 09.11, Tripostal, mer > dim : 11h-18h, 12/8€ (gratuit -18 ans)

VISUAL SYSTEM CHRONIQUES
LABAN$UE
03 21 63 04 70 contact.labanque@bethunebruay.fr
Labanque Béthune
Labanque est un équipement culturel de la Communauté d’agglomération de Béthune-Bruay, Artois Lys Romane.

Exposition jusqu’au 5 octobre 2025
Du mercredi au dimanche de 14h à 18h30
Fermeture exceptionnelle le 1er mai.
Visual System, PAN, installation in situ, production Labanque, 2024 © Marc Domage


Auguste Rodin (1840-1917)
Adam, 1880, Bronze 197 x 76 x 77 cm Paris, musée Rodin © musée
Rodin / Bourdelle. Corps à corps
RENCONTRE AU SOMMET
Antoine Bourdelle demeura longtemps dans l’ombre de Rodin, pour lequel il fut praticien, avant de s’affranchir et de connaître le succès avec sa pièce emblématique : Héraklès archer. Pourtant, leur relation dépassa le simple rapport de maître à élève. Il est plutôt question de deux artistes ambitieux, épris de modernité et qui se vouèrent le plus grand respect. Après une première présentation à Paris, cette exposition organise à Roubaix un "corps à corps" vertigineux entre deux références de la sculpture du xxe siècle.
Elle semble surgie de la pierre spontanément, comme si elle était douée de vie. Ce réalisme saisissant, cette façon unique de modeler la lumière... Pas de doute, il s’agit bien d’une sculpture de Rodin. Pourtant, c’est bien Antoine Bourdelle qui a taillé dans le marbre ce buste d’Ève Fairfax, à
L’ÉLÈVE DE RODIN »
partir d’un plâtre du maître. D’ailleurs, celui-ci l’apprécia tellement qu’il l’appela « l’Ève de Bourdelle ».
Le Montalbanais fut en effet l’un de ses plus éminents praticiens (à l’instar de Camille Claudel). En clair, il seconda son aîné dans l’exécution de ses œuvres, durant une quinzaine d’années, et le révérait. « Pour lui, c’était le grand maître après Michel-Ange », souligne Lili Davenas, conservatrice au musée Bourdelle. Mais qu’on ne s’y trompe pas, « Bourdelle n’a jamais été l’élève de Rodin. C’était plutôt un collaborateur privilégié, qui bâtissait sa propre œuvre en parallèle ». Voilà tout l’objet de ce "corps à corps" : mettre au jour les « BOURDELLE N’A JAMAIS ÉTÉ
relations amicales et artistiques entres deux monstres sacrés.
La brouille
Réunissant quelque 170 pièces, cette exposition confronte ainsi leurs travaux respectifs à travers diverses thématiques, du motif de la main au monumental, en passant par le socle ou le torse... leur premier sujet de désaccord. À l’instar de ce Grand centaure mourant de Bourdelle, au poitrail démesurément étiré « où il s’éloigne du réalisme de Rodin pour se diriger vers une construction géométrique du corps », souligne Lili Davenas. Mais c’est la Tête d’Apollon avec base carrée, en 1911, qui marquera « le divorce esthétique ». Bourdelle la présente avec des anfractuosités et y ajoute un socle quasiment cubique ! « Rodin ne lui

Auguste Rodin (1840-1917), Ève Fairfax, 1904-1905 Marbre, Paris, musée Rodin © musée Rodin photo Hervé Lewandowski
Antoine Bourdelle (1861-1929), Tête d’Apollon avec base carrée, 1898-1911, Bronze, Paris, musée Bourdelle © CCO Paris Musées / Musée Bourdelle
pardonnera pas cette radicalité ». S’il lui doit beaucoup, Bourdelle constituera bien ce maillon vers une autre génération, favorisant l’épure (Brancusi, Chana Orloff...).
« BOURDELLE S’ÉLOIGNE DU RÉALISME DE RODIN »
Il accueillera à son tour d’autres figures essentielles du xxe siècle dans son atelier. Citons Germaine Richier, Alberto Giacometti ou encore Henri Matisse, qui a appris la sculpture à ses côtés, et l’a probablement inspiré. Mais ça, ce sont d’autres corps à corps...
Julien Damien
Roubaix, jusqu’au 01.06, La Piscine, mar > jeu : 11h-18h • ven : 11h-20h • sam & dim : 13h-18h 11/9€ (gratuit -18 ans), roubaix-lapiscine.com
À lire / La version longue de cet article sur lm-magazine.com



Visual System ET LA LUMIÈRE FUSE
Avec sa façade néo-Louis XIII en briques rouges et pierres de taille et son architecture Art déco, le bâtiment vaut le coup d’œil à lui seul. Élevée en 1910, fermée un siècle plus tard, la Banque de France de Béthune n’a pourtant pas fini d’abriter de fameux trésors. Transformé en centre d’art en 2007 pour devenir Labanque, ce lieu de 1500 m² d’espaces d’exposition accueille en ce moment Chroniques , rétrospective consacrée au collectif Visual System.
Dans ce grand hall qui fut l’ancien espace d’accueil de la Banque de France pendent des dizaines de tubes. L’obscurité tombe, les premiers sons retentissent. À ces beats électroniques augmentés de notes d’orgue répondent alors, dans une parfaite synergie, les pulsations multicolores des LEDs.
« CE SONT DES SCULPTURES
LUMINEUSES ET SONORES »
Le spectacle est saisissant, immersif, offre une expérience sensorielle et une bonne définition de la synesthésie. En d’autres termes, il s’agit de « voir la musique et d’entendre la lumière », pour citer le compositeur John
Cage, dont la maxime guide depuis toujours le travail de Visual System. Né en 2007 à Paris, ce collectif entremêle au fil d’installations virtuoses architecture et musique, design et programmation. Pour autant, les qualifier d’artistes numériques serait réducteur. « Certes, il y a du code derrière ces œuvres, mais ce sont avant tout des sculptures lumineuses et sonores », selon Émilie Lahaye, chargée de la programmation de Labanque, qui consacre au quatuor sa première rétrospective, entre créations in situ et plus anciennes.
Symphonie fantastique
Du rez-de-chaussée au sous-sol, de la salle des guichets à celle
du coffre-fort court ainsi une hypnotique symphonie scintillante. Rythmée de vibrations techno ou de respirations éthérées, cette partition de formes et de couleurs épouse à merveille les lignes du bâtiment Art déco. Elle se glisse dans les casiers des archives, rebondit sur les murs et comptoirs marbrés, redessine les espaces... Quelque part entre le rêve et la réalité, ces installations initient un dialogue entre patrimoine et technologie, offrant à l’occasion un écrin à quelques figures electro (on y attend les concerts de Yuksek et de Molécule). Et puis, comme un contre-point à ce maelstrom visuel et sonore, le second étage de Labanque suggère une randonnée au milieu d’un écosystème chimérique créé par le duo Ambroise & Victor. Tracés à l’encre de Chine, ces dessins en grand format révèlent un bestiaire peuplé de mondes intérieurs. Ils questionnent avec poésie notre rapport à la nature, lors d’une balade tout aussi lumineuse.
Béthune, jusqu’au 05.10, Labanque mer > dim : 14h-18h30, 6/3€ (gratuit -18 ans) lab-labanque.fr




Common Grounds
Peut-être vous êtes-vous déjà posé sur l’une de ses œuvres sans le savoir ? Pour cause, Lucile Soufflet a signé, entres autres mobiliers urbains, de fameux bancs publics. À l’instar de son célèbre Circular Bench, qui s’étire pour offrir diverses assises et s’adapter à l’environnement. Parmi les "hits" de la Carolo, citons aussi les chaises My Place, variant les hauteurs pour accueillir toutes les tailles, ou encore la structure de jeux pour enfants développée pour le Grand-Hornu, dont la forme dialogue avec les arches du site. Cette exposition inédite dévoile les nombreuses facettes d’une créatrice qui sait joindre l’utile à l’agréable. J.D.
Hornu, jusqu’au 24.08, Centre d’innovation et de design, mar > dim : 10h-18h 10 > 2€ (gratuit -6 ans) cid-grand-hornu.be
Avis aux fashionistas et accros des visites muséales : le Louvre-Lens conjugue art et mode ! De la Renaissance à nos jours, des turbans de Rembrandt aux autoportraits en drag-queen de Warhol, cette exposition inédite explore une histoire du vêtement à travers plus de 200 œuvres. Ces peintures, sculptures, photographies ou créations de haute-couture scrutent en filigrane la représentation de l’artiste. J.D.
Lens, jusqu’au 21.07, Louvre-Lens, mer > lun : 10h-18h, 11/6€ (gratuit -18 ans), louvrelens.fr





Pulsations. Visages d’une cité
La cité du titre renvoie bien sûr à Mons, mais pas seulement. Cette exposition chorale, rassemblant les œuvres d’une quarantaine d’artistes, entend plus largement donner un visage à toutes les villes du monde à travers leurs "pulsations", c’est-à-dire ce qui en fait l’identité. Ses habitants en premier, comme ceux immortalisés par le Belge Norbert Ghisoland, avec ses portraits réalisés dans le Borinage au début du xxe siècle. Il y a aussi la question du rapport à la nature, de l’architecture ou encore de la mémoire. Soit l’occasion rêvée d’admirer à nouveau Les Registres du Grand-Hornu de Christian Boltanski, entre autres trésors... J.D. Mons, 12.04 > 17.08, CAP/Musée des beaux-arts, mar > dim : 10h-18h, 16 > 6€ (gratuit - 12 ans) musees-expos.mons.be
Fondé en 1860, le MUba de Tourcoing abrite aujourd’hui près de 3 000 pièces. Cette exposition offre un autre regard sur une collection se déployant du xvii e siècle à nos jours. De La Chasse de Didon de Guillaume Guillon Lethière au Wall Drawing de Sol LeWitt, en passant bien sûr par les toiles d’Eugène Leroy, ce parcours entrelace 150 œuvres. Parfois très éloignées dans le temps, celles-ci ne demandent qu’à engager de nouveaux dialogues. J.D.
Tourcoing, 04.04 > 01.09, MUba Eugène Leroy, mer > lun : 13h-18h, 6/4€ (gratuit -18 ans), muba-tourcoing.fr




























FORUM DÉPARTEMENTAL DES SCIENCES - VILLENEUVE D’ASCQ


ARTS & préhistoire





























































































































































Exposition conçue par le Musée de l’Homme, un site du Muséum national d’Histoire naturelle, adaptée pour le Forum des Sciences


ILS SONT FOOD CES ROMAINS !
Par Toutatis, Obélix ne mangeait pas de sangliers ! Voici l’une des nombreuses surprises de cette exposition nous projetant 2 000 ans en arrière. Plus de 200 objets dévoilent les habitudes alimentaires des Gallo-romains. Entre Gaulois partisans du circuit court ou Romains "street foodistas" avant l’heure, cette cuisine antique se révèle étonnante. Si les premiers étaient par exemple adeptes de bière, les seconds coupaient leur vin à l’eau... Ils sont fous, ces Romains.
Bavay, jusqu’au 31.12, Forum antique, lun, mar, jeu, ven & dim : 9h-12h & 13h-18h mer & sam : 13h-18h, 8 > 4€ (gratuit -18 ans), forumantique.fr
STUDIO STONE
Créé en 1924 par un couple belgo-russe (Cami et Sasha Stone), ce studio est depuis tombé dans l’oubli. Il demeure pourtant une référence de la photographie du début du xxe siècle, loué pour la qualité de ses images, ses cadrages dynamiques, cette contreplongée si particulière et l’attention portée à la lumière. Cette exposition exhume un trésor composé de documents d’époque, d’affiches et surtout de tirages originaux, entre reportage social, portraits, nus... Une belle remise au point.
Charleroi, jusqu’au 18.05, Musée de la photographie, mar > ven : 9h-17h • sam & dim : 10h-18h, 8 > 4€ (grat. -12 ans), museephoto.be

JUST MY LUCK
Qui n’a jamais rêvé de toucher le jackpot ? De remporter une somme astronomique à un jeu de hasard et changer de vie ? Pour autant, la chance et l’argent fontils toujours le bonheur ? C’est justement le propos de Just My Luck, exposition hybride et un brin décalée. Entre vidéos, photographies ou coupures de presse, Cécile Hupin et Katherine Longly rassemblent des témoignages de perdants ou "d’heureux élus", pour qui le gain ne fut pas toujours synonyme de bonne fortune...
Lille, jusqu’au 05.07, Théâtre du Nord mar > ven : 12h30-19h • sam : 14h-19h, gratuit institut-photo.com
FAIS-MOI SIGNE
Fermé pour travaux jusqu’en 2026, le LaM vagabonde dans les Hauts-de-France et se pose par exemple à la Ferme d’en Haut, à Villeneuve d’Ascq. Rassemblant les œuvres de noms prestigieux (Annette Messager, Jean Dubuffet, Jacques Villeglé...) cette exposition conçue pour les familles dévoile le "langage secret des artistes" de façon amusante. Pour cause : ici, les visiteurs peuvent manipuler les matériaux et les outils avec lesquels de grands créateurs ont inventé leur propre vocabulaire. Villeneuve d’Ascq, 05.04 > 06.07, La Ferme d’en Haut, mer, sam & dim : 15h-19h, vacances : mar>dim : 15h-19h, gratuit, musee-lam.fr

















































Les Toiles dans la ville
LA VIE DE CHAPITEAU
Sous chapiteau, en salle, dans une yourte ou au coin de la rue... Au printemps, le cirque fait son numéro dans toute la métropole lilloise - et bien au-delà ! Pour ne rien gâcher, la huitième édition de ce festival made in Prato s'invite à la Fiesta de lille3000 et nous emmène en Amérique latine... Vamos al circo !
L'événement n'a même pas débuté qu'il annonce une première figure acrobatique : le double jumelage ! Eh oui, cette année, le festival lillois avance main dans la main avec les Lyonnais d'UtoPistes et, pour la première fois, avec Ficho de Chihuahua, au Mexique. Alors, forcément, cette édition sera relevée d'une sauce latino des plus piquantes. En témoigne Motel Cactus, cabaret acrobatique et musical nous emmenant au nord du Mexique, entre lancers de couteaux et "lucha libre". Dans un autre registre, l'Argentin Juan Ignacio Tula évoque son adolescence emprisonnée dans un centre de désintoxication. Désormais virtuose de la roue Cyr, il livre une métaphore circassienne de la condition humaine, pas forcément condamnée à tourner en rond...
Drôles d'oiseaux. Outre la rencontre unique entre l'homme-orchestre mexicain Ricky Martinez et l'acrobate colombien Edward Aleman, on guettera Les Dodos. Signé par le P'tit Cirk (qui pose son chapiteau plein de surprises à Lille durant le festival), ce spectacle met en scène de drôles d'oiseaux. Si l'intitulé renvoie à un volatile disparu dès la fin du xviie siècle, et qui ne volait pas, ces cinq acrobates et musiciens s'amusent avec légèreté de la gravité. Réinventant portés et voltiges, ils transforment également une multitude d’instruments en agrès. Jusqu'à escalader des montagnes de guitares ? Oui, c'est dans leurs cordes... et ça nous cloue le bec ! Julien Damien
Métropole lilloise & Hauts-de-France, 25.04 > 24.05, Le Prato & divers lieux 1 spectale : 15€ > gratuit, leprato.fr
Sélection / 25 > 30.04 : Cirque Trottola - Strano // 27.04 : Moulins dimanche # 6 07.05 : Ricky Martinez & Edward Aleman - Il était une fois au Prato 11 & 12.05 : Un loup pour L'Homme - Moi aussi ! // 14.05 : Cie 7bis - Sortir par la porte… 17.05 : Cie La Meute - Motel Cactus // 22 > 24.05 : Le P'tit Cirk - Les Dodos...

Celui qui tombe TOUR DE FORCE
Lorsqu’une pièce tourne encore dix ans après sa création, c'est qu’elle a marqué son époque. C'est le cas de Celui qui tombe. Quelque part entre la danse, le cirque et l'installation, ce spectacle de Yoann Bourgeois élève la chute au rang d’art et livre une sublime métaphore de la condition humaine.
Comment rester debout dans un monde qui tangue ? Yoann Bourgeois a planché sur la question dès 2014. Dix ans plus tard, sa réponse est toujours aussi pertinente : composer avec le déséquilibre. Sur scène ils sont six, trois garçons et trois filles. Mais la star de la pièce, c’est bien cette plateforme de 36 m² sur laquelle ils vont s’installer et qui, une heure durant, va tourner comme un manège, se soulever en oblique avant de redescendre. Ils pourraient défier les lois de la physique, nous montrer l’étendue de leurs talents acrobatiques, lutter contre la force qui les sépare ou les pousse les uns contre les autres. Ils préfèrent s'adapter au mouvement, accélérer le pas lorsque le sol se dérobe, se recroqueviller pour faire face. Portés par une bande-son évoluant de la Symphonie n°7 de Beethoven à My Way de Sinatra, nos Sisyphe résistent, parfois seuls et à contre-courant, souvent ensemble. Du moins, c’est ce que l'on croit. Car le grand mérite de Yoann Bourgeois est d’avoir créé une pièce ravivant notre imaginaire, nos interrogations sur la vie, l’état du monde et le temps qui court... Pascal Cebulski
OUT OF HOME COMMUNICATION
Urban Posting
Display Racks
Visitor Information
Cultural Spots
Hotels, Bars & Restaurants
Universities
Libraries
Bicycle parkings
Bus Stops
Indoor Posting
Banners on Street Lamps
Amusement Parks

Théâtre
scène
Sébastien Derrey
MAR 29 20H*
AVRIL
MER 30 18H30
*rencontre à lʼissue de la représentation

Scarlett et Novak
Novak est l'heureux possesseur d'un "brightphone", soit un smartphone d'un nouveau genre abritant Scarlett, une IA surpuissante qui sait tout de sa vie et répond au moindre de ses besoins. Le monde de l'adolescent bascule lorsque deux inconnus lui volent le précieux objet... Adapté du thriller dystopique d'Alain Damasio, ce spectacle signé Vladimir Steyaert pointe notre aliénation aux nouvelles technologies. La notion de "technococon" chère à l'écrivain star de la SF est parfaitement traduite sur scène. Ici, le héros est enfermé dans un cube dont les murs-écrans projettent des images en transparence. Parviendra-t-il à s'en échapper ? Telle est la question... J.D.
La Louvière, 10.04, Le Théâtre, 20h, 19 > 5€, cestcentral.be
Une bande de pieds nickelés se rend dans le Grand Nord pour pister des espèces sauvages. Ces six aventuriers déchantent vite face aux conditions climatiques, et la présence d'une mystérieuse bête. Sur un plateau immaculé, balayé par les éléments, nos héros un poil givrés vont glisser vers la catastrophe... Quelque part entre la farce écologique et le thriller polaire, Juliette Vernerey questionne avec humour la place de l'humanité dans la nature. J.D.
Mons, 16 & 17.04, Théâtre le Manège mer : 18h • jeu : 20h (complet ! ), 18 > 3€, surmars.be Liège, 22 > 26.04, La Cité Miroir, 19h, 16 > 7€



Théâtre Royal des Galeries
Directeur : David Michels

Daniel Hanssens
Laurence D’Amelio
Marc De Roy
Michel Hinderyckx
David Leclercq
Virgile Magniette
Christel Pedrinelli
Pierre Poucet
Dominique Rongvaux
Shérine Seyad
Robin Van Dyck
Jean-Michel Vovk
Mise en scène et adaptation : Alain Leempoel
Scénographie : Lionel Lesire
Costumes : Françoise Van Thienen
Lumières : Laurent Comiant



Clôture de l'amour
DÉSUNION LIBRE
La séparation d'un couple, comme si vous y étiez. Dans cette pièce signée Pascal Rambert, deux amants déballent tout jusqu'au point de rupture, usant chacun d'un monologue rageur pour dévaler les montagnes russes du désir et du rejet. Un spectacle choc, qui fait vibrer la corde ô combien sensible du désamour.
Voilà quatorze ans que les comédiens Audrey Bonnet et Stanislas Nordey se déchirent sur les planches en célébrant la force, du genre rouleau compresseur, du sentiment amoureux. Certes fictive, leur désunion se nourrit d'histoires vraies et de conversations saisies à la volée par son auteur. Et plonge invariablement le public dans une expérience tout en tension, mais libératrice. Les mots vibrants, comme l'étouffante scénographie, n'ont pas changé depuis la création de cette pièce à Avignon en 2011. Ici, une salle de répétition dépouillée, éclairée par des néons, sert de cadre à la rupture d'un couple d'artistes, qui se dit tout (surtout le pire) à travers deux monologues enfiévrés, chacun longs de près d'une heure. Les paroles violentes, parfois bestiales, toujours ivres de passion frappent celui qui écoute, dont le corps répond à l'autre par ses seuls silences mouvants et habités. Avec sa forme radicale et son thème universel, la pièce frémit d'amour, ce feu qui consume et revigore à la fois. La clé de son succès ininterrompu est à chercher dans son texte, qui a gardé tout son mordant et n'a cessé de se déployer au cours de la dernière décennie (elle fut traduite en 26 langues). Arnaud Stoerkler Béthune, 23 > 25.04, La Comédie (Salle Maria Casarès), 20h (sauf jeudi : 18h30) 10/6€, comediedebethune.org
à nous deux




JEUNESSE EST UNE FÊTE
Youth is Great LA
Du théâtre, de la danse, de la musique... et un sacré coup de frais ! Adressé à l'adolescence, ce festival créé par le Grand Bleu, à Lille, offre à travers une multitude de formes une salutaire dose d'énergie et d'optimisme. Où l'on fera la fête tout en essayant de sauver le monde...
Dixième édition, déjà, pour ce festival qui, comme un peu partout dans les Hauts-de-France, ne sera pas le dernier à faire la fête au printemps. Par exemple avec Boum-Boum-Boum de Joachim Latarjet. Conçue avec des jeunes de la métropole lilloise, cette pièce participative explore le rôle de la "bamboche" à trois périodes de la vie, de l'enfance à l'aube de l'âge adulte. Soit le portrait galvanisant d'une générationen fanfare, s'il vous plaît ! Oui, la jeunesse est formidable, « et surtout elle compte », ajoute Grégory Vandaële, le directeur du Grand Bleu, pas mécontent d'accueillir Le Poids des fourmis, des Québecois du Théâtre Bluff. Le spectacle met en scène un principal démissionnaire, qui demande aux élèves de son collège d'organiser des élections sur le thème du futur... Nos écoliers pourront-ils renverser la marche pour le moins bancale de l'Histoire ? Ils nous offriront en tout cas une belle leçon de résistance face aux dérives du pouvoir, entre discours enflammés et expéditions ninjas ! Aussi caustique que fougueux, ce moment résume à lui-seul l'essence de Youth is Great : « offrir une bouffée d'air dans la complexité du monde ». Pas un petit défi. Julien Damien Lille, 29.04 > 16.05, Le Grand Bleu & divers lieux, 1 spectacle : 13€ > gratuit, legrandbleu.com Sélection / 29.04 : Théâtre Bluff - Le Poids des fourmis // 06.05 : Bérénice Legrand & La RuseMuTE // 10 & 11.05 : Cie Oh! Oui... - Boum-Boum-Boum // 14.05 : Compagnie l'Embellie…




du 25 avril au 24 mai 2025

Les Turbulentes
SPECTACLES EN LIBERTÉ
En mai, vous faites ce qu'il vous plaît. De notre côté, c'est tout vu : on met le cap sur Vieux-Condé, pour ne pas manquer la 27e édition des Turbulentes et ses 36 spectacles. On ne sera pas les seuls. Créé par le Boulon, ce festival des arts de la rue attend quelque 35 000 spectateurs en quête de poésie, denrée rare dans ce monde de brutes...
De la patate, et de bonnes histoires. Telle est la promesse de la compagnie Bonjour désordre, qui nous convie dans la plus petite friterie du monde pour éplucher quelques tubercules, et surtout vivre un moment de spectacle (bien) vivant. Où il est question d'hospitalité, de rigolade, d'humanité... En somme, une pièce dorée à souhait, à l'image de ce festival, qui distille surprise et aventure à chaque coin de rue. Ici une comédie musicale jouée à toute berzingue autour d'une Ford CMax par des "fées de la casse" déjantées ( Bolide), là une chorégraphie nocturne de draps blancs (Tancarville) ou encore des acrobates en déambulation... qui marchent à la verticale sur les murs (Où) ! Les Turbulentes, c'est du théâtre en liberté, à ciel ouvert, mais aussi une agora où les circassiens, comédiens et autres clowns n'ont pas peur de mettre les pieds dans le plat.
Désordre public. Ainsi de la Débordante compagnie qui, dans La Stratégie du dépôt de bilan, s'interroge sur l'utilité du théâtre. C'est vrai ça : à quoi peut bien servir un spectacle dans ce monde qui part à vau-l'eau ? Disposé en cercle, « épaule contre épaule » autour des interprètes, le public aura tout le loisir de se poser les bonnes questions. Du genre : comment réinjecter de la justice et de la beauté dans notre quotidien ? Peut-on encore lutter ? Faut-il renverser la table ? Y réfléchir, c'est déjà faire le premier pas, non ? Julien Damien
Vieux-Condé, 02 > 04.05, Boulon et divers lieux, ven : 19h • sam & dim : 11h gratuit, lesturbulentes.com
Sélection / 02 & 03 : Le G. Bistaki - Tancarville, Ktha Compagnie - Tu es là // 02 > 04.05 : Bonjour Désordre - Friterie, mon ami.e... // 03 & 04.05 : La Débordante Compagnie - La Stratégie du dépôt de bilan, Cosa Ostra - Où, La Meute - Newroz, La Ponctuelle - Bolide, Les Barjes – Viril

CHERS PARENTS
(Emmanuel et Armelle Patron / Cécile Florin)
Pierre, Jules et Louise sont frères et sœur et adorent leurs parents. Enfin, jusqu'à la grande annonce. Ceuxci ont en effet gagné une grosse somme au Loto... et plaquent tout pour ouvrir un orphelinat en Asie, sans lâcher le moindre centime à leur chère descendance !
À partir de ce moment, la belle unité de notre "famille en or" se fissure pour virer au règlement de comptes... Signée Emmanuel et Armelle Patron, cette comédie raille avec justesse la valeur des sentiments.
Bruxelles, jusqu'au 13.04, Théâtre royal des Galeries, 20h15 (matinée : 15h), 29 > 10€, trg.be
EXISTER, DÉFINITION
(Yann Marguet)
« De l’infiniment grand à l‘infiniment con ». Tel est le champ de réflexion (plutôt vaste) de Yann Marguet. Entre ces deux bornes, il nous causera de vers parasitaires, du Uno, de Dua Lipa, d’Hitler, de l’an 536, soit « la pire année de l’Histoire » avec ses épidémies de lèpre et tout le toutim – « au Moyen Âge, on pouvait vraiment jouer à "j'ai volé ton nez" ». Le Franco-Suisse abordera aussi, évidemment, tout ce qui nourrit l’absurdité de notre triste contemporanéité – et il y a de quoi faire !
Béthune, 02.04, Théâtre municipal, 20h 22 > 11€, theatre-bethune.fr // Lille, 30.04 Théâtre Sébastopol, 20h, 35/32€
MADAME L'AVENTURE (L.
ROMÉO + JULIETTE
(Europa Danse Company)
C'est une histoire d'amour éternelle, mais dont on ne se lasse pas. Le ballet junior Europa Danse Company s'empare à son tour du chef-d'œuvre de Shakespeare. Ces jeunes danseuses et danseurs âgés de 18 à 23 ans revisitent la tragédie sur des musiques de Prokofiev, Berlioz ou latines (de Pérez Prado, Ray Barretto...). Entremêlant gestes classiques ou modernes, appuyant des clins d'œil à West Side Story ou Grease, le spectacle restitue la puissance d'une histoire décidément atemporelle.
Ath, 05.04, Le Palace, 15h & 20h, 20 > 10€
La Louvière, 15.04, Le Théâtre, 20h, 35 > 10€
Dray & C. Jeanguillaume)
Est-ce du théâtre musical ? Du cabaret ? Une installation vivante ? Sans doute un peu de tout cela, et même un peu plus ! Après Ainsi la bagarre, Lionel Dray et Clémence Jeanguillaume livrent un nouveau spectacle inclassable. Sur un grand échiquier, un chevalier et une dame perchée sur de hauts talons partent à l'aventure. Au gré d'un patchwork d'histoires loufoques, peuplées de monstres, de cartes et de pantoufles, l'humour le dispute à la peur et à l'étrangeté... Arras, 24 & 25.04, Théâtre, jeu : 19h30 • ven : 20h30, 25 > 5€, tandem-arrasdouai.eu





PHÈDRE !
COSMOS (Maëlle
Poésy & Kevin Keiss)
Connaissiez-vous le programme Mercury 13 ? Dans les années 1960, ce groupe rassembla 13 femmes rêvant de devenir astronautes. Hélas, malgré leurs multiples heures de vol, la loi américaine brisera leurs ambitions. « Si on leur ouvre un programme spatial, qui seront les prochains ? Les Portoricains ? Les Noirs ? », lancera Lyndon B. Johnson... Inspiré de cette histoire, mariant théâtre, danse, cirque et vidéo, ce spectacle met ainsi en scène des pionnières en quête d'apesanteur.
Dunkerque, 24 & 25.04, Le Bateau-Feu, jeu :19h • ven : 20h 10€, lebateaufeu.com
(François Gremaud / Racine)
Comment ça ? La tragédie de Racine serait barbante ? C’est que vous ne l’avez pas vue jouée par Romain Daroles. Dans ce solo mis en scène par François Gremaud, il incarne un jeune professeur cherchant à transmettre sa passion pour la pièce aux 1654 alexandrins. Campant tous les personnages, il décortique l’œuvre et son contexte avec verve et force mimiques. Il est tellement exalté par la beauté du texte que cela devient communicatif.
Hénin-Beaumont, 24.04, L'Escapade, 20h 12 > 5€ // Somain, 25.04, Théâtre G. Philippe, 20h, 6/2€ // Arras, 28 & 29.04, Théâtre lun : 19h30 (complet !) • mar : 20h30, 6/2€
EN AVANT TOUTES
PASSÉ SIMPLE
(Pablo Mira)
Pablo Mira lâche son personnage d’éditorialiste réac pour remonter le temps. Dans Passé simple, il se replonge dans les années 1990, « la décennie des chutes : celle de l’URSS et des cheveux de Bruce Willis ». Vêtu d’une veste bariolée comme dans Le Prince de Bel-Air, il asticote la pop culture de son adolescence (tel « le Club Dorothée qui était diffusé 28h par jour ») et se pose des questions essentielles : « à quel moment on a pensé que ce serait cool de porter une visière de golf ? »...
Dunkerque, 24.04, Kursaal, 20h, 39 > 35€
Béthune, 26.04, Théâtre mun., 20h, 39/37€
Lille,19.06, Théâtre Sébastopol, 20h, 39€
(Zoé Grossot et Lou Simon / Cie Boom)
Il suffit parfois de pas grand-chose pour monter un bon spectacle. Demandez donc à la compagnie Boom ! Avec quelques bouts de papier et une comédienne-narratrice inspirée, elle parvient à ressusciter des héroïnes effacées de l’Histoire. Anne Lister, Joséphine Pencalet… Soit autant de noms inconnus et de femmes au destin extraordinaire. Ces exploratrices, guerrières ou compositrices retrouvent vie sous forme de petites statuettes. Et cette fois, on n’est pas près de les oublier.
Armentières, 25.04, Le Vivat, 20h, 21 > 3€, levivat.net
Visuel : Hélène Blanc –Licences PLATESV-R-2021-000130 ; PLATESV-R-2021-000131 ; PLATESV-R-2021-000132

OPÉRA CHARLES GOUNOD
DU 5 AU 22 MAI 2025
Louis Langrée Direction musicale
Denis Podalydès Mise en scène

FRIENDS OF CANADIAN
À l’offensive douanière du sinistre Trump, l’association Friends of Canadian répond par l’humour. Ces joyeux lurons imposent symboliquement une taxe de 25 % sur tous les produits culturels américains, qu’il s’agisse de films, de livres ou d’albums. Ainsi, leurs concitoyens n’écoutent désormais plus 50 Cent, mais 62,5 Cent, sans supplément de punchlines... Par contre, le deal devient plus intéressant avec les 126,5 Dalmatiens, parfaite illustration d’une campagne qui ne manque pas de chien. www.friendsofcanadianfilmsbooksmusic.ca









