let'smotiv nord n°39

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n째39 / MARS 2009 / GRATUIT

nord & belgique Cultures et tendances urbaines




Fête d’ouverture

Bal aérien Rambla, Lille Sam 14 mars 19h30


GRA TUIT Para de

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Sommaire Let’smotiv - mars 2009 - n°39

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édito News Rencontre

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Reportage

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Design

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O bjets

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Mode

48 54

72 76 84 90

Rokhaya Diallo Bangladesh express Matali Crasset Vélo : Grand-bi vs chopper

Américan Apparel, Portfolio NYC

événement

Lille 3000

Musique

Yo ! Majesty, Franz Ferdinand, Festival de jazz d'Amiens… Chroniques disques

Cinéma

FIGRA, Festival de Valenciennes

Portfolio

Marie Taillefer

Littérature

Lucien Suel… Chroniques livres

Théâtre & danse

Via, Le Plôt, Liberté de séjour, Haarmann, agenda…

104 E xpositions

w. Watriss - F. Baldwin, Berlin, Dada East, De Van Dyck, agenda…

118 Agenda concerts

restaurants, bars & clubs

126 Guide © Laurent Moynat & Julie Cerise

130 Le mot de la fin


A GAUCHE DE LA LUNE PRESENTE:

LE CREDIT MUTUEL DONNE LE

KEZIAH JONES / BENABAR / CHRISTOPHE / JUSTIN NOZUKA / PATRICE / GOJIRA MISS KITTIN & THE HACKER / BERRY / GRACE / PUPPETMASTAZ / DELANO ORCHESTRA PETER VON POEHL / TOOTS & THE MAYTALS / LA RUE KETANOU / FELIPECHA TIGA / BABYLON CIRCUS / KRYSTLE WARREN / COWBOYS FRINGANTS / YUKSEK HOUSSE DE RACKET / HINDI ZAHRA / LA CHANSON DU DIMANCHE / PETER DOHERTY ENTER SHIKARI / CHARLIE WINSTON / MISS PLATNUM / MONTGOMERY / KAP BAMBINO ...



édito

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N°39 Nord & Belgique - mars 09

Let’smotiv Nord 114 rue Barthélemy Delespaul 59000 Lille Tél : +33 362 64 80 09 Fax : +33 362 64 80 07 redaction.nord@letsmotiv.com pub.nord@letsmotiv.com Let’smotiv Toulouse 18 rue des Couteliers 31000 Toulouse Tél : +33 561 14 03 28 Fax : +33 561 14 25 22 info@letsmotiv.com Let’smotiv Méditerranée BP 2172 34027 Montpellier Cedex 1 Tél : +33 467 06 95 83 Fax : +33 467 92 26 43 redaction.med@letsmotiv.com www.letsmotiv.com Let’smotiv est une publication de Tacteel / sarl 5 000 E / RCS Lille 501 663 769 Abonnement (1 an, 11 numéros) : 33e directeur de la publication : laurent buoro ı directeur de l’édition : loïc blanc ı directeur délégué de la publication : nicolas pattou ı rédaction : Judith Oliver, Hakima Lounas ı ont collabore à ce n° : thibaut allemand, faustine bigeast, julie cerise, Emmanuelle Couturier, Léa Daniel, mathieu dauchy, ludovic deleu, Romain Duclos, maxime forcioli, GMB Akash, fabien kratz, carole lafontan, francois lecocq, nathanaêlle leschevin, Delphine Marc, coralie martin, nathalie mora, Laurent Moynat, Emilie Nguyen, clément perrin, laetitia roques, Olivia Volpi ı Graphisme : cécile fauré ı Administration & comptabilité : adm@urban-press. com - Lætitia Louvet ı Impression : imprimerie Ménard - 31 682 Labège ı Diffusion : c*red ı Dépôt légal : à parution ı ISSN : en cours ı Ne pas jeter sur la voie publique Couverture : Star, de la série « La Commune » Marie Taillefer, www.marietaillefer.fr, www.r-g-m.net L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales. ı Magazine gratuit Membre de l’OJD, Bureau de la presse gratuite d’information.

Les paradis artificiels Panique au pays des geysers. La petite île située dans les eaux froides de l'Atlantique est en faillite. Classé premier des pays les plus riches du monde début 20081, l'Islande n'a plus un sou. La faute à un endettement record, 70 milliards de dollars pour 300 000 habitants ! Le gouvernement a dû démissionner en janvier face à la pression d'une population désormais sous perfusion du FMI et de l'Europe. Bouillonnement sous les tropiques. La Guadeloupe n'en peut plus. Taux de chômage record, coût de la vie exorbitant, mépris manifeste des autorités, ras-le-bol des inégalités... Sont montrés du doigt les Békés (descendants de vieilles familles esclavagistes) et la perpétuation d'une ségrégation sociale et raciale. Liberté rimera-t-elle un jour avec égalité et Fraternité ? Sérénité à Jersey ? Dans le paradis fiscal, c'est toujours l'enfer social : ici pas de durée légale du temps de travail, pas d’assurance-chômage et un droit de grève très limité. Les biens de première nécessité sont taxés, pas le fioul des yachts...2 Le deuxième territoire le plus riche d’Europe3 après le Luxembourg ne craint ni la crise ni les menaces de « sanctions » brandies par le G20 : les banques françaises qui ont reçu l'aide de l'état profitent ici d'une fiscalité privilégiée et du secret bancaire. Endettement, concentration des richesses, évasion fiscale, misère… La crise actuelle sévit sur la moindre île, du Pôle Nord jusqu’aux tropiques, reflétant à chaque fois un système obsolète. En réaction à cette lame de fond économique, c'est justement des îles que nous vient le Manifeste pour les “produits” de haute nécessité4. Celui-ci avance un nouveau modèle de société contestant le dogme du libéralisme économique. Un monde favorisant l’épanouissement des hommes au-delà des nécessités immédiates du « boire-survivre-manger », pétri de dignité, d’honneur, de musique, de chants, de danses et de lectures. > Lola Blou 1 - d'après l’Indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le Développement 2 - La tourmente financière vue d’un paradis fiscal, Le Monde Diplomatique, décembre 2008 3 - d'après le produit national brut rapporté au nombre d’habitants 4 - manifeste publié le 16.02.09 entre autres par E. Glissant


En bref… La crise élue photo de l’année Anthony Suau, photographe américain renommé, vient de remporter le premier prix du 52e World Press Photo à Amsterdam (la plus prestigieuse récompense du photojournalisme) pour son cliché sur la crise des subprimes aux États-Unis. Publié par le «Time Magazine», la photographie montre un policier arme au point, s’assurant qu’une maison est bien vide et sans danger, au milieu des biens abandonnés sur place par les propriétaires. « La force de cette photo est dans ses contrastes. Elle a l'air d'une photo de conflit. La guerre entre maintenant dans les maisons des gens parce qu'ils ne peuvent plus rembourser leur emprunt » a déclaré la présidente du jury MaryAnne Golon. ❥ www.worldpressphoto.org

La corde rare Des formes sensuelles, une taille fine et un vernis brillant à faire pâlir une pin-up hollywoodienne... la guitare vintage fait rêver du monde, et pas seulement les ados boutonneux qui miment Jimi Hendrix sur Guitar Hero. Jusqu’à présent, pour trouver des modèles des années 60, il fallait se rendre à Paris pour le « Vintage Guitar Show ». Heureusement, deux passionnés inaugurent enfin une bourse d'échange de guitares électriques dans la région, à Marquette-Lez-Lille. Rendez-vous au Vintage Guitar Market du 14.03, entre deux stands de grattes et d’amplis d’occasion. ❥ ville-marquettelezlille.fr

Télex

Plume remarquable, auteur prolixe d'essais et de poèmes Claude Louis-Combet sera présent le 11 mars au Café-Livres, rue des Bouchers à Lille, à partir de 19h30 // Le Pong, ce fameux jeu vidéo qui a fait les beaux jours des consoles Atari souffle ses 40 bougies. Un musée virtuel est dédié à la création de l’ingénieur Ralph Baer : pongmuseum.com


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Suivez le chef Emmenez donc vos mioches à une petite leçon de catéchisme culinaire aux beaux-arts de Bruxelles. Le pape de la Slow Food, Carlo Peterini, y distribue ses hosties et ses bonnes recettes. En réaction aux néfastes fast food et à la standardisation des goûts, la Slow Food promeut l'utilisation de produits locaux de qualité. Pour cette grand messe du 6 mars, une flopée de saveurs piémontaises partent à la conquête de votre palais. ❥ +32 2 507 83 91

Maison Guerlain, Paris, l'orgue à parfum © Eric Laignel, Andree Putman

Derrière la vitrine

Conflit de génération

Dis-moi où tu achètes et je te dirai qui tu es. Tel est le principe de cette vaste rétrospective consacrée à l'évolution des boutiques depuis 200 ans. Miroirs de leur époque, l'agencement et l'architecture des magasins reflètent les modes autant qu'ils renseignent sur la représentation économique, sociale et symbolique des lieux de vente. L'exposition, richement documentée (photos, plans...) est conçue comme une déambulation parmi des commerces reconstitués grandeur nature dans la Fondation pour l'architecture de Bruxelles. Qui a dit que le lèche-vitrine n'était pas instructif ? Même Paris Hilton le sait.

Courbes attentatoires, déhanchements explosifs et pop rock détonante, le concert de Wafah Dufour, nièce de Ben Laden, au Bullet Bar de Kentish Town Road s’est révélé être un pétard mouillé. Menacée, la belle impie a dû annuler son show londonien… Elle n’abandonne pas pour autant ses projets de musique profane, puisqu’elle doit bientôt enregistrer une chanson avec les excellents Black Lips (cf notre rencontre p. 130), et ouvre un MySpace. Aucun espoir de voir le vieil Oussama se ranger des fatwas, car si la musique adoucit les mœurs, celle de sa nièce ne franchira pas plus qu’une autre les parois des grottes afghanes. ❥ myspace.com/wafahdufourmusic

❥ jusqu'au 18.10, +32 2 642 24 80,

fondationpourlarchitecture.be

Eminem sample Mike Brant sur son nouvel album, Jay-Z reprend le duo Sanson-Lavoine d’Une nuit sur ton épaule pour son titre History. Le rap U.S. découvre la variété française. Good news ? // Pour sa 16e édition du 6 au 28.03, le festival À travers chants n'y va pas par quatre chemins, poussant Swing Gadjé sur les plates-bandes de Corbier. atraverschants.org


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À la loupe Comment conjugue-t-on le verbe danser en hongrois, croate ou lituanien ? Belle colle à laquelle se propose de répondre l'équipe de Danse à Lille. En effet, Europe XXL oblige (cf p. 48), les Rencontres Internationales de la Jeune Chorégraphie (les Repérages) regardent vers l'Est. Enfin... pas seulement, car les yeux sont aussi tournés vers les chorégraphes émergents de Tunisie, du Brésil ou du Canada. En tout, 15 pays sont représentés dans ce rendez-vous désormais traditionnel. Pour goûter aux talents est européens, direction la maison Folie de Wazemmes (Lille) les 20 et 21.03. Puis, du 21 au 28.03 au Garage et à la Condition Publique de Roubaix, puis à Charleroi/Danses. ❥ +33 320 20 70 30, dansealille.com

À la trace La dernière invention de Google fait pour le moins polémique. Nouvelle extension des capacités GPS liées à Google Maps pour les téléphones portables, Google Latitude permet d'indiquer sa position "approximative" mais également de connaître celle de ses contacts qui auront autorisé le service. Ainsi, Charles peut savoir qu'Anémone ne fait pas les courses avec les enfants... mais traîne chez l'infâme Ricardo. La belle affaire ! Qu'a-t-on à faire des détails triviaux de la vie de nos proches ? Et puis, quel intérêt pour les époux jaloux puisque chacun peut librement disparaître des cartes ou trafiquer sa localisation. En revanche, Dr Marketing et Mr Pub se frottent les mains…

Télex

Alice fait son cinéma Créer des modèles de production innovants et participatifs sur le web, tel est le nouveau credo d’activistes culturels désargentés. Sur le modèle musical de MyMajorCompany, les jeunes producteurs du court-métrage Alice au pays s’émerveille proposent aux internautes de contribuer au budget du film en devenant « les plus petits producteurs du monde ». Pour 1500€, vous faites le voyage en Serbie avec Kusturica et son équipe. Un don de 5€ vous ouvre les portes du générique. ❥

www.alice-film.fr

Le festival les Enchanteurs donnent Droit de Cité à Marcel et son Orchestre, ces Fils de Teupuh. Loizeau croit que la rue Ketanou et pousse des hurlements d'Léo! Du 13.03 au 17.04. lesenchanteurs.com // Après Sarko et Ségo, Bernard Madoff a lui aussi sa poupée. Un diablotin (fourni avec le marteau) sur lequel on peut se défouler sans compter…




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texte ¬ Ludovic Deleu photo ¬ Julie CC / Studio 74

Les maux ont la parole Au sujet de l’antiracisme, le manichéisme a longtemps dominé : d’un côté, les méchants xénophobes, de l’autre, les vénérables combattants de la bêtise humaine. Début 2007, l’association Les Indivisibles est venue chahuter le débat en dénonçant les préjugés avec humour et dérision pour faire tomber le masque des discriminations ordinaires diluées dans le flux verbal de notre époque moraliste. En pleine organisation des Y’a bon Awards, Rokhaya Diallo et Noria Belgherri prouvent que le militantisme peut se pratiquer avec le sourire, sans perdre de son efficacité.


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« On refuse d’être défini par les autres ou réduit à une couleur de peau, une religion ou une façon de manger » Les noirs savent mieux danser, tous les asiatiques mangent des nems, les juifs sont forts en business, tu viens d'où ? Ces petites phrases, on les a tous entendues… et parfois même prononcées. En réaction, Rokhaya Diallo et quelques amis se sont inspirés du premier article de la Constitution (la France est une République indivisible…) pour intituler leur association : « Le fait d’être noire m’a vallu d'être parfois associée à des questions sur mes origines auxquelles je ne me sentais pas liée. Un documentaire sur des femmes en Allemagne qui avait monté une association pour dire qu’on peut être à la fois noire et allemande m’avait fortement interpellé. En France, on possède de solides dispositifs antiracistes, mais personne ne pose concrètement ce genre de questions », souligne la jeune présidente du collectif. Bamboula contre camembert ? Pourquoi demande-t-on à des Français non blancs de s’intégrer

dans leur propre pays ? Volubile et pertinent, ce collectif réagit et collectionne tribunes et interventions médiatiques dont un clash en novembre dernier sur Arte avec Eric Zemmour, sinistre réac' en chef télévisuel, sur des distinctions raciales que l'on pensait enfouies dans les greniers nauséabonds de l’Histoire française. Si Les Indivisibles ont choisi l'humour, c’est aussi pour court-circuiter l’antiracisme « classique » en brocardant des clichés à priori inoffensifs. Sans faire de chacun de nous un xénophobe qui sommeille, cette preuve par l’humour pose des questions parfois plus profondes que les dénonciations frontales. Noria, leur secrétaire générale, se défend cependant de tout angélisme : « Nous sommes réalistes. On réserve l'humour au grand public mais face aux élites nous sommes plus acerbes. On ne réagit pas avec légèreté à des phrases du type " La France tu l’aimes ou tu la quittes" ». Créés après des émeutes franciliennes et dans le sillage


individéo © rock artwork animations

d’une élection où l’identité nationale fut un thème central (jusqu'à devenir un ministère), Les Indivisibles profitent du contexte actuel. Sans remettre en cause les associations historiques, ils rajeunissent le discours militant en se gardant de tomber dans un moralisme parfois contre-productif : « Nous sommes des Français lambda qui ont tous un boulot et sans ambition de carrière dans l’antiracisme. On essaye de dépassionner le débat. On interpelle les citoyens sur des petites phrases de leur quotidien. Cela peut paraître mineur face aux véritables violences racistes, mais insidieusement, mises bout à bout, cela révèle une idéologie assez dominante », précisent-elles.

Elles n’oublient pas de regarder les nouveaux modes de diffusion, la seconde clef de leur turbulente visibilité : « Faute de moyens, nous avons tout de suite utilisé Internet, en créant un blog pour diffuser nos dessins animés car nous avions la chance d’avoir des amis qui savaient en faire. Cela nous a vite permis d’exister, d’interpeller les médias mais surtout de toucher un public jeune, pas forcément politisé ». Le blog est devenu un site très actif, leurs animations façon South Park valant bien des discours. En soulignant, entre autres exemples, que les mots « noir ou arabe » ne sont pas des insultes et qu’il n’est nul besoin d’utiliser leur traduction anglaise ou verlan. >


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Campagne de publicité Intel supprimée en 2007

À côté de ces clips, interviews, tests et dossiers fustigent avec sagacité stéréotypes et publicités made in France, de Banania® à Oasis® sans oublier les funestes biscuits Bamboula®. N’ayez pas peur du noir Les Indivisibles surveillent particulièrement les médias : « Il existe une pensée médiatique élitiste qui perpétuant cette domination, maintient la divulgation des préjugés. La France garde cette image de représentation un peu folklorique qui a du mal à accepter que l'identité française évolue ». Quand on demande si certains non-blancs français ne tiennent pas, au contraire,

à conserver leur singularité, Rokhaya et Noria dégainent illico un article de leur charte : « On ne dit pas qu’il faut être Français avant tout. On respecte ceux qui choisissent d'entretenir leur héritage et leurs racines mais on doit aussi respecter ceux qui n’y tiennent pas. On refuse simplement d’être défini par les autres ou réduit à une couleur de peau, une religion ou une façon de manger ». Cette vigilance à l’humour gradué se transforme en médailles au mois de mars à Paris avec les Y’a bon Awards qui décernent des récompenses aux pires déclarations du PAF, de la politique, de l’air du temps et dont la conférence de presse se tient symboliquement à l’Assemblée Nationale. Animé par des trublions du « Jamel Comedy Club » ou la comédienne Aïssa Maïga, ce pastiche de cérémonies promet son lot de casseroles multicolores et invite les lauréats à faire preuve d’autocritique : « On ne dénonce pas, on souligne. On montre qu’il faut faire attention, bien choisir ses mots parce qu’ils peuvent blesser ou stigmatiser. Qu’il faut réfléchir à pourquoi on dit certaines choses »… et ensuite, pourquoi pas en rire ! /

à découvrir /« Les Indivisibles, français sans commentaires » Les Y’a bon Awards, le 17.03 au Centre Barbara à Paris (xviiie) www.lesindivisibles.fr


20 08 20 09

c h anso n humour

Théâtre

Béthune

musique

danse

T H É Â T R E M U N I C I PA L D E B É T H U N E MICHEL JONASZ EN TRIO

Sam. 14.03

CHŒUR DE L’OPÉRA DE LILLE « Un requiem allemand » Johannes Brahms »

Dim. 15.03

JULIETTE

Ven. 20.03

JEAN-JACQUES VANIER « Elles »

Sam. 28.03

Sam. 4.04

JEAN-LOUIS MURAT SOLO

Ven. 29.05

Photo : Vanessa Filho - R COM’ RIGAUX

ALEX BEAUPAIN ET FLORENT MARCHET

Renseignements et réservations

03 21 64 37 37 RÉSEAUX FNAC - TICKETNET - DIGITICK


texte et photos ÂŹ GMB Akash

Bangladesh express

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Des milliers de Bangladais voyagent quotidiennement sur les toits des trains. S’agit-il du dernier sport à la mode, une sorte de surf ferroviaire ? Non. À bien y regarder, les visages de ces "free riders" ne sont pas sereins. Enfants, femmes et vieillards sont accrochés négligemment, squattant dangereusement le sommet des wagons. Rencontre, sans ticket ni banquette, avec les infortunés passagers d’un pays accablé par la misère et la surpopulation*. Le train avance imperturbable à travers la brume. Sur le toit du wagon, un garçon de 14 ans hurle en faisant onduler sa chemise dans les airs. Il s’appelle Saddam. Son travail d’aide machiniste lui rapporte 2000 taka par mois (20 euros). Parcourir les 20 km qui le séparent de l'usine coûte plus de 1500 taka de bus (15 euros). Impossible ! « Je n’ai pas les moyens de payer, je dois aider mon père qui subvient aux besoins de toute notre famille… ». Saddam semble donc bien obligé de resquiller. Actuellement, on ne dispose d'aucune estimation fiable sur cette catégorie d'usagers. >


« Quand je n’ai pas d’argent, je monte sur le toit du train. Je m’y suis tellement habitué, que je change parfois de trajet pour varier les plaisirs… »


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Mais une chose est sûre, ce phénomène touche les classes défavorisées, sans aide de l’état, ignorées par le système économique, social et politique. Porteurs, mendiants paralysés, menuisiers, couvreurs, drogués, prostitués... tous souffrent cruellement de la récente flambée des prix des produits de première nécessité comme le riz, le lait ou l'huile.

Cascades à répétition « J’avance dans la vie en aveugle », nous confie plus loin Majed Miya, un menuisier de 55 ans qui emprunte depuis 20 ans ce mode de transport périlleux. « Quand je n’ai pas d’argent, je monte sur le toit du train. Personne ne vient me déranger. La première fois, ce fut une expérience effrayante, mais aujourd’hui, je m’y suis tellement habitué que je change parfois de trajet pour varier les plaisirs… ». Les navettes interurbaines sont plus dangereuses en raison de leur vitesse élevée. Abou Taher, conducteur à la Bangladesh Railway le vérifie tous les jours : « Beaucoup de monde meurt en tombant, mais qui s'en soucie ? Chacun connaît le risque que comportent ces voyages, mais rien n’y fait. C'est incroyable de jouer ainsi avec son destin ».

Quel ticket pour l’avenir ? Il n’est pas tant question d’inconscience que de nécessité. Les trains souvent trop onéreux pour une partie de la population n’offrent en outre pas suffisamment de places pour tous les passagers potentiels. Pour rallier leur village, d’innombrables Bangladais n’ont donc pas le choix. Même en période de fête, les femmes rejoignent sans hésiter les ouvriers sur les toits. C’est à la fois un spectacle surprenant et pathétique de voir une Bangladaise en costume traditionnel escalader une échelle de train. Cette pratique généralisée en dit long sur le sentiment de fatalité qui règne actuellement dans le pays. Les perspectives économiques sont d’ailleurs peu encourageantes** et le peuple ne croit guère en ses dirigeants politiques. La démocratisation amorcée par les 2 grands partis du pays, en 1991, reste empreinte de népotisme et entachée de corruption. Dans ces conditions, les « voyageurs des toits », harassés, impassibles, ne sont hélas pas prêts de descendre de voiture. / * Avec plus de 1 000 hab./km2, ce pays du sous-continent indien est le plus densément peuplé du monde. ** Le revenu par tête plafonne à 2400 $ quand la moyenne mondiale est estimée à 14 000 $.



Renaissances

texte ¬ Delphine Marc

Nom : Matali Crasset Profession : designer industriel Âge : 43 ans Signe particulier : coupe de cheveux fonctionnelle, futuriste et intemporelle à la fois Matali Crasset © Patrick Gries, courtesy Justin Morin


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« Elle regarde les gens vivre... et questionne l’évidence apparente de nos codes » Très tôt, Matali Crasset a su mettre en place une méthodologie qui l’a différenciée des autres. Parmi ses créations, des espaces, des structures et des objets actuels qui cherchent à donner du sens au monde d’aujourd’hui. Point de navettes spatiales en vue, donc, ni de formes qui se prétendraient nouvelles ! Sa philosophie ? Des idées engagées qui s’appuient sur l’observation de nos rituels domestiques pour les requalifier et les replacer à échelle humaine. Plus simplement, elle regarde les gens vivre... et questionne l’évidence apparente des codes qui régissent nos vies. Pourquoi ne pas sortir nos maisons de leur inertie ? C’est vrai, tout bien considéré, pourquoi dort-on toujours à la même hauteur ? Pourquoi nos fauteuils adoptent-ils plus ou moins toujours la même inclinaison ? Sur sa lancée, Matali Crasset nous explique que le design des canapés est assez symptomatique du phénomène : leur ergonomie, imprégnée de siècles d’histoire, nous fait monter les épaules parce qu’il s’agissait d’assises de prestance. Matali Crasset, elle, veut faire des fauteuils pour décompresser et ❖

s’affranchit des codes du passé. C’est en véritable scénographe qu’elle déjoue les lieux communs et propose de nouveaux scénarios de vie, plus adaptés à nos besoins. Ses projets expérimentent de nouvelles logiques dans un style qui privilégie la modularité, le réseau, l’appropriation et l'hospitalité. Notre cadre de vie devient un espace flexible, à l'image de l'Hi Hôtel à Nice, sa petite fierté ! Ce lieu fait pour les curieux compte neuf chambres pensées par la créatrice, toutes réalisées suivant le principe d’un design à vivre, sous la forme d’un grand « plateau » modulable.

Scène d’intérieur Cette grande figure du design industriel français qui s'expose, entre autres, au Musée des Arts décoratifs et au MoMA a su garder sa simplicité. En hommage à ses origines modestes ? Par éducation ? Dans tous les cas, quand on lui demande quel type de personne elle pense incarner dans l’imaginaire des gens, elle penche pour une figure maternelle et bienveillante, même si elle est consciente que de prime abord, ce n’est pas forcément l’image qu’elle véhicule. C’est sûr, avec sa coupe à la Spock et ses vêtements flashy, on est loin de l’imagerie d’Epinal… Son lieu de travail ? Un espace dédié chez elle, pour une petite structure de quatre personnes. Oui, car, côté jardin, >

1 - Happy bar, Bar du Hi hotel à Nice © Uwe Spoering / 2 - SM's, Aménagement et concept graphique, Musée d'art contemporain et d'art décoratif, SM's - s'Hertogenbosch © Joep Lennarts / 3 - Cuisine Fraich’attitude, Cuisine -atelier, www.cuisinefraichattitude.com © Ph. Dufour


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❖ 4 - Nature morte à habiter,

Daybed, armchair and light tree, Project exhibition with the american painter Peter Halley, Galerie Thaddaeus Ropac © Charles Duprat, courtesy galerie Thaddaeus Ropac / 5 - Evolute, Lampe à poser, Éditeur Danese chez Lieu commun, www.lieucommun.fr

Matali Crasset mélange sans façon, vie privée et vie publique. Son Home Sweet Home mêle prototypes et objets de designers qu’elle affectionne particulièrement et avec qui elle a travaillé comme Denis Santachiara ou Philippe Starck. On y trouve également des pièces des années 60-70 parce que « ça correspond bien à ce que je défends : des matières facile à vivre, des structures plutôt intemporelles, modulables et évolutives… ». Mais n’y cherchez pas de télévision, elle s’y refuse car nul besoin d’un tube cathodique pour s’ouvrir sur le monde ! Ses richesses, elle les trouve essentiellement dans la presse écrite ou dans des ouvrages en rapport à la sociologie ou à l’ethnologie contemporaine. Ce qu’elle en retient c’est qu’il ne faut pas avoir peur de bouger, d’avoir une certaine emprise sur sa vie, sur son quartier… Enfin, quand on la questionne sur le futur, Matali Crasset répond : « On vit une époque formidable où tout est à réinventer ! Je pense aussi que la France a cette capacité à se régénérer ». /

à découvrir / Site web : www.matalicrasset.com Blog : http://blog.matalicrasset.com



Vélo : grand-bi vs Chopper sélection ¬ Romain Duclos

Fini les bicyclettes des années 60 ? De nos jours, la customisation s’applique aussi à nos fameux « biclous ». La moindre pièce devient personnalisable, de la trousse à outils (en cas de panne) jusqu’aux valves des chambres à air. Adieu le vélo de facteur, adoptez le style Chopper, pneu flamme, Highway to Hell dans les enceintes Mp3 fixées au guidon. Easy Rider vous attend au tournant... Le vélo comme moyen d’expression autant qu'objet pratique.


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1. Un monstre sacré ! Avec ses mensurations imposantes, le noir glossy de son cadre et du flaming, ce Ghostrider fait figure de Phantom of the Paradise... 729€, electrabike.fr / 2. Pliable et dépliable en 3 secondes, tout petit, pratique pour les déplacements courts, ce vélo pliable est très utile en ville. 599€, velo-pliant.komercia.com / 3. I'm cycling in the rain... Il suffit de quelques secondes pour déplier ce parapluie, allonger le support télescopique et le fixer. à vélo ou à pied, il protège de la taille aux... pieds. 14,95€, amsterdamer.fr /4. Lecteur MP3/Radio. à fixer sur le guidon. Capacité de stockage de 2 Go, autonomie de 6 heures, waterproof, USB, écran LCD, prise casque... Dispo en noir ou blanc. Honey-Bikes, 199€, honey-bikes.com / 5. Réparez votre vélo tout en gardant le style avec ce kit de réparation. 28€, electrabike.fr / 6. Valve Smiley Yellow : faites-leur tourner la tête pour 8€, electrabike.fr / 7. Chaud devant ! Enflammez vos parcours urbains avec ces pneus aux motifs flammes. The Hotster (BW/Flame & Red Line, 26"x 2.125"), 29,90€


Dov Charney


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texte ¬ Léa Daniel photos ¬ American Apparel, Inc.

American Apparel La révolution industrielle American Apparel, tout le monde n'a plus que ce nom à la bouche. Cette rumeur XXL gronde dans les milieux d'initiés où l'on se refile la marque comme on se passerait un tuyau en or, directement importé d'une Amérique qui sent bien meilleur depuis quelques temps. Pourtant à première vue, l'étalage de tee-shirts colorés n'a rien pour électriser les modeux et autres branchés. Mais derrière ces apparences, se cache une success story made in California doublée d'une sacrée leçon d'éthique.


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« Charney a eu l'idée de mettre un peu de style dans une industrie jusque-là obnubilée par la couture à la chaîne » Des tee-shirts sans aucun logo vraiment bien taillés, des sweats en coton résistant aux lavages même répétés et des couleurs franches largement déclinées... à y regarder de loin, American Apparel, c'est un peu le Petit Bateau de la génération 2.0. Alors pour pimenter ses basiques, la marque propose quelques pièces carrément pointues. Legging métallisé, veste zippée en lurex doré, robe tutu réenchantée... c'est vintage mais pas trop ou alors suffisamment pour établir un pont salvateur entre les moustaches et le ollie. Et ça marche ! Le sac Polochon fait le tour du monde sans se déchirer, la marque évangélise même notre belle province et avance une croissance à 2 chiffres. Pour comprendre cette réussite, il faut se plonger dans l'histoire, quitte à s'en laisser conter.

Un ange à L.A. ? Tout commence avec Dov Charney, un observateur au nez fin qui comprend bien vite que l'on ne transformera jamais une nymphette en bombe platine avec un teeshirt coupé dans un carré. Admirant les jolies latinos nouer leur Fruit of the Loom pour les rendre plus seyants, Charney a l'idée de mettre un peu de style dans une industrie jusque-là obnubilée par la couture à la chaîne. Il s'entoure de trublions talentueux qu'il charge du stylisme ❥

à découvrir / http://americanapparel.net

et commence en 1998 la fabrication des premières pièces de la marque à Los Angeles, Californie. L.A. ? En voilà une drôle d'idée quand tous les ayatollahs du textile se mettent à délocaliser. C'est que Dov Charney a inclus dans son business plan une bonne dose d'idéalisme. Il est hors de question de produire sa marchandise dans les ateliers de la sueur, les « sweat shop » en VO. Il prône la légalisation du travail clandestin, applique certaines règles du développement durable et favorise l'intégration de tous. Les preuves ? Le téléphone pour appeler au Mexique est gratuit, des panneaux solaires ont été installés sur les toits de l'usine, la rémunération s'élève en moyenne à 13 $ de l'heure, une mutuelle est proposée à chaque employé... Certains diront encore que les étiquettes affichent une trop belle marge, que les pubs sont trop provoc' voire complètement sexistes, que ce patron sulfureux veut toucher à tout. En tout cas, ce roi du marketing a su marier rentabilité et éthique. Sa technique ? Une concentration verticale de ses affaires de la conception à la confection, de la distribution à la communication, choisissant même ses modèles chez ses employé(es). Du coup, après Paris, Aix et Toulouse, la marque aux deux A continue sa percée hexagonale. Et pour une fois l'étiquette n'est pas « made in China » ! /



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New-York Doll

Shopping in the Big Apple

photo, Laurent Moynat & Julie Cerise stylisme et modèle, Julie Cerise

Brooklyn bridge/42th ST

veste American Eagles - union square tee shirt - time square lunettes american eagles - union square collants american apparel - 1090 3rd Ave


Time Square

Tee shirt M&M's - World time square 1600 Broadway, gilet united colors of benetton - 601 5th Ave, Bonnet H&M - 515 Broadway, jupe Urban Outfitters - 999 3rd Ave


Time Square : Tee shirt M&M’s World time square 1600 Broadway gilet united colors of benetton 601 5th Ave Bonnet H&M 515 Broadway jupe Urban Outfitters 999 3rd Ave

CONEY ISLAND

Robe Urban outfitters - 2081 Broadway, gilet vintage thrift shop - 286 3rd Ave, legging american apparel - 712 Broadway


LAFAYETTE ST

Robe urban outfitters - 2081 broadway, cache-oreilles vendeur de rue - 5th ave


CENTRAL PARK

Pantalon/tee shirt Forever 21 (http://www.forever21.com/), bottes foot locker - 43 W 34th St, veste EDC - columbus circle, foulard marché frip’ The Garage - 112 W. 25th St


QUEENS

Robe Repeat Performance friperie - 220 E. 23 rd St, collants Uni Qlo - 546 Broadway, chaussures Ecosneaks - 10 Wholefoods columbus circle


SOHO

Jupe forever 21, veste Uni Qlo - 155 Spring St, legging american apparel - 712 broadway


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texte ¬ Judith Oliver

À l’est, l’eden Dans la métropole lilloise, c’est le calme avant la tempête. À partir du 14 mars et jusqu’au milieu de l’été, on prévoit en effet une grêle ininterrompue de manifestations culturelles venues de l’Est. Lille 3000, à l’origine de ces réjouissantes intempéries, a choisi cette année une destination moins exotique que l’Inde, célébrée en 2006. Quoique. En nous baladant jusqu’aux confins orientaux de notre bon vieux continent, Didier Fusillier et son équipe comptent bien nous dépayser.


« Croiser les regards sur l'Europe, 20 ans après la chute du Mur »

Au fond, que sait-on vraiment des pays européens ? « Demandez à n’importe qui dans la rue » s’insurge Didier Fusillier, initiateur de l’évènement Europe XXL. « Les trois quarts ne sauront vous dire combien il y a de pays dans l’Union Européenne ni vous citer la capitale de la Lettonie. Pour le coup, on est franchement à l’Ouest, c’est cas de le dire », poursuit-il. Mais pas question de tomber dans l’exposé pédagogique sur l’Union des 27 ! Pour cette nouvelle édition de Lille 3000, Didier Fusillier s’affranchit des frontières administratives. L’Europe telle qu’il la conçoit rappelle celle d’un certain général. Elle s’étend jusqu’à l’Oural, inclut Moscou, et embrasse un territoire allant d’Istanbul à l’Estonie. « Ce qui nous intéresse, c’est de croiser les regards sur l’Europe 20 ans après la chute du Mur », poursuit Didier Fusillier. « Où en sont les rêves d’unification nés à ce moment-là ? Que pensent aujourd’hui les artistes de cette Europe transfigurée ? Qu’ont-ils à nous apprendre sur la situation de leurs pays et comment se projettent-ils dans l’Europe de demain ? ».

Grand Angle Le problème est complexe, mais le diagnostic simple ; nous méconnaissons nos voisins orientaux. Fan-

tasmes, préjugés, craintes guident souvent notre vision des Balkans, des pays Baltes, de la Turquie ou des anciennes Républiques Soviétiques. Docteur Fusillier propose sa thérapie : confronter notre imaginaire collectif aux voix plurielles qui s’élèvent de ces états. La programmation, conforme à sa conception « grand angle de la culture », mêle festivités grand public et propositions artistiques pointues, ludique et sérieux, folklore et politique. Au total, pas moins de 500 rendez-vous dont 25 expositions, près de 200 représentations de spectacle vivant, de multiples concerts (classique, jazz ou electro) et, grande nouveauté, 83 débats et tables rondes.

Tous les chemins mènent à l’Est Le mois de mars donne le ton, avec comme coup d’envoi, le samedi 14, une grande parade festive. Une fois passées les émotions suscitées par les saltimbanques aériens de la Fura Dels Baus, les chœurs lettons, les orchestres klezmer et les feux d’artifices, plusieurs chemins s’ouvrent à vous. Il vous plaît de découvrir ce qui se passe sur les planches d’Europe Centrale et Orientale ? >


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❖ 1 - La Fura dels Baus © xarxa

2 - agatha Ruiz de la prada © DR 3 - Les frontières invisibles, blue nose maskBlue Noses © V.Mizin, A.Shaburov 4 - Midi-midi, Istanbul, Baba Zula © DR 5 - Istanbul traversée, Place to Passage © Hussein Chalayan 6 - Midi-midi, Istanbul Derviches Tourneurs © DR

Les scènes de la région nous en font voir de toutes les couleurs, du répertoire classique (Goethe, Litz, Malher…) au travail de toutes jeunes compagnies (les Repérages). L’offre des expositions est tout aussi éclectique. Elles embrassent des thématiques plus ou moins transversales : le portrait d’une ville (Istanbul, Traversée, au Palais des beauxarts de Lille), un point d’histoire de l’art (le mouvement Dada en Roumanie à Tourcoing, l’art et les théories de l’inconscient à l’hospice Comtesse…). Ailleurs, on s’interroge plus largement sur les Frontières Invisibles (Tri Postal), ces séparations intangibles qui se sont substituées au Mur.

Destinations capitales Les midi-midi attestent particulièrement ce brassage des genres. Au nombre de six, ces formats concentrés (du vendredi 12h au dimanche 12h) visent à une immersion totale dans la culture artistique, musicale, littéraire, gastronomique et cinématographique d’une ville (Berlin, Moscou, Varsovie, Budapest-Bucarest, Istanbul) ou d’un territoire (Pays Baltes). Le week-end consacré à la capitale allemande, du 27 au 29 mars, inaugure ce vaste cycle. Ce sera l’occasion de découvrir un nouveau lieu, la Gare St Sauveur, dont les deux halles accueillent un bar, un espace pour enfants, un cinéma, une salle d’expo et de concerts. En contrepoint festif aux élections européennes de juin, Europe XXL devrait être largement plébiscité. /


Europe xxl Renseignements : www.lille3000.com, +33 891 56 30 00

PARADE D’OUVERTURE 14.03, 19h30, Lille, départ gare Lille Flandres. Bal aérien (Fura Dels Baus), voltige (Transe Express), Orchestre Klezmer, Chœurs d’Europe de l’Est, feu d’artifice (Groupe F).

MIDI-MIDI BERLIN // maison Folie de Moulins // -Tim Roeloffs et Gob squad (14.03>5.05) cf p. 106 // Gare St Sauveur // - Berlin change plus vite que mon cœur (14.03>13.04) Installations et performances d’artistes internationaux sélectionnées par une grande spécialiste de l’art vidéo berlinois (Paz Guevara, Radialsystem, Berlin). - Installations, performances et photos panoramiques de Martin Liebscher, Meggie Schneider, Julien Maire et Marc Aschenbrenner // TriPostal // - Family Party et Electronic Party (Art.M) (28.03) Des Dj’s, animations au kitsch délibéré pour les petits de 12 à 22h (sam et dim). Les parents prendront le relais avec

une soirée 100% électro berlinoise (Modeselektor, André Galluzzi, Format B…). // Aéronef // - Señor Coconut Des tubes de Kaftwertk à la sauce mambo ou chachacha. Le 27.03 à 20h.

Werther ! Les souffrances du Jeune Werther de Goethe n'ont pas pris une ride dans cette mise en scène de Nicolas Sterman. 2.04, Roubaix, Condition Publique, 10h30 et 19h

// Théâtre Louis Richard (Roubaix) //

DANSE

- Bortsch Orchestra Des sons tsiganes endiablés sur fond de fête de la bière. Le 29.03 à 14h.

Les Repérages Les rencontres internationales de la jeune chorégraphie tournées vers à l’Est avec 15 compagnies émergentes de Croatie, Lituanie, Hongrie… 20>28.03, Lille, maison Folie de Wazemmes, Roubaix, Condition Publique et Gymnase.

EXPOSITIONS Les Frontières Invisibles 14.03>12.07, Lille, Tri Postal, cf p. 114 Istanbul, Traversée 14.03>12.07, Lille, Palais de beaux-arts, cf p. 114 Hypnos 14.03>12.07, Lille, Hospice Comtesse, cf p. 114 Vidéos Europa 14.03>3.05, Tourcoing, Fresnoy, cf p.116 Dada East 14.03>12.07, Lille, Palais de beaux-arts, cf p.108 Ici Berlin 14.03>12.07, Roubaix, Condition Publique, cf p. 116

THéâTRE

Entracte Josef Nadj et Akosh S., cf p.102 Du 18 au 20.03, Lille, Opéra

CLASSIQUE Concert Inaugural (Enesco, Mozart, Liszt, Foster) 12.03, 20h, Lille, Nouveau siècle 13.03, 20h30, Armetières, le Vivat 14.03, 20h, Merville, S. Sizaire Visions de Paradis (Gustav Malher) 27.03, 20h, Lille, Nouveau Siècle



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texte ¬ Emilie Nguyen photo ¬ DR

Wesh les filles Du hip-hop, mais sans les dollars et les bagnoles. Un duo de filles, mais sans le style policé et les cheveux babylissés. Projecteur sur Yo ! Majesty, deux rappeuses qui nous accueillent dans un monde sexy, sauvage et engagé. Visite guidée. Qu’on se le dise, Yo ! Majesty n’a rien d’un énième duo surfant sur la vague girl power. Rappeuses black, lesbiennes et ferventes croyantes, Shunda K et Jwl B sont inclassables : sorte de Salt'N'Pepa mais plus sauvage, genre de FannyPack mais plus riot, avec un discours résolument féministe. Quand la culottée Shunda K, élevée dans une famille religieuse du sud de la Floride rencontre Jwl, MC formée au gospel, l'alchimie est instantanée. Armées d’un flow très Spank Rock et de textes crus, les pécheresses du hip-hop nous embarquent à bord d’un vaisseau spatial déjanté. Cap sur un univers rythmé par des beats en forme de vagin.

Pied de nez aux rappeurs à 50 centimes Vindicatif et révolté, leur album Futuristically Speaking... Never Be Afraid signé chez Domino, est produit en partie par Basement Jaxx et Radioclit. Le style des filles est hybride, alliant hip-hop old school à un crunk déphasé, flirtant avec le club de Baltimore et des touches plus électriques. « Je rappe topless. Dieu m’a créée avec des seins, où est le malaise ? » s’étonne Jwl. Sur scène, les filles endiablent la foule comme un soir d’émeute. Les médias les présentent comme un groupe incontournable, à condition que cela dure ! En effet, Shunda pense déjà à mettre fin à sa carrière : cette hype frénétique serait inconciliable avec les voies du Seigneur. Prions pour qu’elle ne dépose pas les armes de sitôt. /

YO ! MAJESTY + DELS 11.03, 20h30, Roubaix, La Cave aux Poètes, 10/8/6€, +33 320 27 70 10


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texte ¬ Thibaut Allemand photo ¬ DR

Tour de Franz Soyons honnêtes. Il y a six ans, l’air goguenard, on jetait un œil torve sur ces vrais-faux Écossais droit sortis d’une art-school et affublés d’un patronyme archiducal. Certes, on se trémoussait sur Take Me Out. Mais on n’aurait pas parié sur un avenir à long terme. On aurait dû. En deux Lp’s parfaits (Franz Ferdinand, 2004 et You Could have It So Much Better, 2006), le quatuor a tenu toutes ses promesses : faire danser les filles, écrire des tubes pop de trois minutes, concilier mélodies, énergie et intelligence. Mais aussi : replonger une génération dans le constructivisme, ne pas systématiquement dévaster une chambre d’hôtel. Car les membres de Franz Ferdinand sont un peu plus vieux que le tout-venant du « retour du rock » comme on disait à l’époque : ex-cuisinier, le chanteur Alex Kapranos a trente-sept ans, et pas mal d’expérience au sein de formations indie. Pas le genre à se monter la tête au premier succès. Même mondial. Et surtout, Franz Ferdinand a su se réinventer. Les shows des Britanniques explosifs, très visuels, relevaient d’une mécanique un peu trop huilée. Or, Tonight : Franz Ferdinand, produit par Dan Carey (Hot Chip) est un audacieux virage au cours duquel les synthés évincent les guitares. Ce troisième album interroge : vont-ils alors étirer sur scène leurs titres sur une dizaine de minutes à grands renforts de groovebox, à l’instar du quasi-acid Lucid Dreams ? Ou joueront-ils la concision, au risque de faire rentrer au chausse-pied des hymnes electro dans un format pop ? Aucune idée. L’effet de surprise, c’est aussi ça, Franz Ferdinand. / ❥

FRANZ FERDINAND 12.03, 20h, Bruxelles, Ancienne Belgique, complet 16.03, 20h, Lille, L’Aéronef, 28€, +33 892 56 01 50


tigny, Bruay-la-Buissière -Mon e a um on t, H er si , Cambr Billy n Co i n-B up ig n, Co ne, , H én i ontigny-en-Goh s u e thu M l l e , Noy ny, H rrièr Bé ar ne ricourt, elle ou es, é n, H s-G da D vio ay, e, M iv o i , A n arb d au n, L io es Gre ing lt, e , az Ro M

Auche l, Dr oc o Auchy Lefore ur t, Ev les-M st, M in-M ine arle a s, A s-le lma ng s-M is r ine on s,

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es min au all ,S ns vroy u

LA RUE KETANOU ; LES HURLEMENTS D'LÉO ; ASTON VILLA IDIR ; EMILY LOIZEAU ; LA CASA BANCALE ; YVES JAMAIT LE MAXIMUM KOUETTE ; LES FILS DE TEUHPU ; BAAZIZ

TOM POISSON , ALEXANDRE KINN, MELL, LE TARAF DÉKALÉ ; LES ENFANTS DU BAL ...

PARRAIN DU FESTIVAL EN CONCERT ACOUSTIQUE SUR 10 COMMUNES (0,34 Eur/mn) + points de vente habituels

Spectacles diffusés avec l'aide du Conseil Général du Pas-de-Calais


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texte ¬ Hakima Lounas photo ¬ Radioclit © deckedout press

Jazz et plus si affinités Repoussant une fois de plus les frontières de la musique, le festival de jazz d'Amiens confirme son insolence artistique et convie sur son plateau aussi bien les pianos de virtuoses que les laptops des DJs éléctro. Ce festival sème la confusion tant il mélange les styles et les époques, rendant presque caduque la mention « jazz » dans son nom. Pierre Walfisz, le directeur artistique (autant dire le « coupable »), nous le confesse bien volontiers : « au fil des éditions notre programmation se veut plus ouverte. Nous privilégions les jeunes formations qui ont une pratique novatrice de la musique ». À l'image du tandem Radioclit, qui revisite les musiques africaines, insufflant une dynamique électronique aux instrumentaux traditionnels nés sous les tropiques. « Ils pourraient être les ambassadeurs du festival tant ils ont su digérer avec finesse l'histoire des musiques noires pour en créer une matière moderne et authentique », insiste le programmateur. Si la jeune génération est largement représentée, les doyens du jazz gardent néanmoins une place de choix. Parmi eux, la diva Omara Portuondo, jadis chanteuse pour le Buena Vista Social Club. Du haut de ses 70 ans, elle restitue sur scène toute la vitalité des rythmes cubains et la classe du jazz. Le caractère hétéroclite de ce festival permet donc aux jeunes de découvrir des classiques, et aux moins jeunes de moonwalker sur des beats plus tapageurs comme ceux de South Central. / ❥

28e FESTIVAL D'AMIENS, MUSIQUES DE JAZZ ET D'AILLEURS Prog : Omara Portuondo, Radioclit, South Central... du 12 au 29.03, Amiens, Maison de la Culture, Lune des Pirates, New Dreams..., 26/6€, Prog. complet sur amiensjazzfestival.com



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texte ¬ Fabien Kratz photo ¬ Klaus Thymann

Rock to the beat À l’affût des tendances, le Dirty Dancing invite en plein cœur du mois de mars des équilibristes du rock et de l’électro : le trio danois WhoMadeWho, de retour sur scène avec un nouvel album* acclamé par la critique, et Joakim, brillant homme à tout faire du label français Tigersushi. WhoMadeWho est l’étendard rock du label allemand Gomma, plutôt réputé pour ses productions à consonances funk et disco. Si le groupe a tout du combo typiquement rock (chant, guitare, basse, batterie), il est néanmoins associé à la scène rave depuis plusieurs années. Ses jouissives et inattendues reprises de standards house comme le Flat Beat de Mr Oizo et le Satisfaction de Benny Benassi y seraient-elles pour quelque chose ? À moins que ce paradoxe ne s'explique par des prestations en première partie d’Hot Chip, de LCD Soundsystem ou de Soulwax ? Et si c’était simplement lié à la solide réputation de ses concerts où danse, pogo, déguisements et head banging se concilient sans accroc ? Dans cet explosif cocktail de genres krautrock-disco-fanfare, Joakim, autre personnage haut en couleur, tire son épingle du jeu et sait se livrer avec tact à l’exercice du live. Tour à tour manager de label, producteur de groupes, compositeur de jazz et de musique électronique, c'est au titre de remixeur que Joakim se présente le samedi 21 mars. Une première puisque le musicien n’a jusqu’ici jamais joué ses reprises en concert. / * The Plot, lire la chronique p.70

WHOMADEWHO + COSY MOZZY 14.03, 23h, Bruxelles, Dirty Dancing, 12/8€, +32 2 227 39 48 JOAKIM + COMPUPHONIC 21.03, 23h, Bruxelles, Dirty Dancing, 12/8€, +32 2 227 39 48


Mars - Juin

Monsieur Copain

Le C.U.L. (Collectif de Ukulélé Lillois) Moules à Gaufres 21 mar.

Lincoln 3.3

Doppler 6 juin. Informations / Réservations :

03 21 64 37 37

<www.fnac.com> <www.ticketnet.fr> <www.digitick.com>

www.ville-bethune.fr www.myspace.com/lepoche



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texte ¬ Thibaut Allemand photo ¬ DR

Acides animés La Terre est-elle ronde car Animal Collective est génial, ou l’inverse ? On vous laisse y réfléchir. Pendant ce temps, on va tenter d’effriter le piédestal sur lequel est perché le trio de Baltimore. Par souci d’objectivité. Et aussi, avouons-le, histoire de se démarquer de la presse spécialisée, généraliste, musicale ou culinaire. Merriweather Post Pavilion, dernier Lp décevant, fut intronisé album de l’année avant même sa sortie. Ainsi donc, Animal Collective réinventerait la pop. Et l’eau chaude, aussi. Un tel consensus rend suspicieux. En une dizaine d’années, le collectif fluctuant de Baltimore, autrefois curiosité fascinante (jetez une oreille à Hoolindagain, 2002), est devenu vache sacrée. Et génère, malgré lui, une sorte de snobisme ennuyeux – il faut aimer ce groupe, sous peine de passer pour un pauvre ignorant. Un peu comme Radiohead depuis Kid A (2000). On ne compte plus les formations estampillées « successeurs d’Animal Collective », pour le meilleur (Gang Gang Dance) ou le pire (The Dodos).

En constante évolution Peu à peu, les disques sont devenus plus accessibles. Jadis lancée au hasard, la myriade d’idées est désormais parfaitement agencée dans des chansons renversantes. Le freak folk d’antan est supplanté par un psychédélisme sous samplers. Et les chants diaphanes et utérins de magnifier ces buvards sonores. Sur scène, les absconses élucubrations du groupe ne se souciaient guère du public. Aujourd’hui, les sorciers digitaux proposent des sets parfaitement maîtrisés, qui invitent la foule à une transe tribale. Ajoutons que Pantha du Prince embuera le même soir l’Aéronef au son d’une techno mélancolique et enivrante. On aura essayé d’être objectif face au phénomène Animal Collective. En vain. Cette fois, la hype est justifiée. / ❥

Animal collective 18.03, 20h, Bruxelles, L’Ancienne Belgique, 19/16e, +32 2 548 24 84 19.03, 20h, Lille, L’Aéronef, 10e, +33 892 56 01 50


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texte ¬ Clément Perrin photo ¬ Lars Borges

Hyper anja Hyperactive. Voici le qualificatif idéal pour présenter Anja Schneider. Animatrice de radio à Berlin, productrice et Dj réclamée aux quatre coins du monde, la fondatrice des labels Mobilee et Leena a vraiment de quoi s'occuper. Anja Schneider anime chaque semaine l'émission de radio Dance Under The Blue Moon qui accueille d’illustres artistes derrière ses platines. Une place d'observatrice privilégiée qu'elle occupe depuis neuf ans. En 2004, elle révèle tous ses talents de productrice, en alignant les maxis dans un esprit minimal funk qui lorgne respectueusement vers Detroit (à l’image de son petit tube underground Rancho Relaxo). Son premier album, Beyond The Valley (2008), comporte ensuite une touche plus personnelle et introspective, en évitant l'écueil de la simple compilation de titres dancefloor. Depuis 2005, la structure Mobilee a imposé une identité forte, dans le marasme des labels classés dans la catégorie « minimale allemande ». Il s’adresse à la fois aux dj’s et au public, en ménageant un groove sensuel, immédiatement accessible. Ce succès est aussi dû à la petite famille qu'Anja a constituée : Sebo K, Marcin Czubala, ou encore le duo Pan Pot avec qui elle se produit au Fuse ce 14 mars. Bien d’autres talentueux invités s'illustrent encore sur un sous-label Leena. Hyperactive, on vous dit ! Gageons qu'Anja la créative, sera très bien placée dans les courants et sous-genres hybrides qui animent le milieu des musiques électroniques. / ❥

ANJA SCHNEIDER 14.03, 23h, Fuse, Bruxelles, 10/5€, +32 2 511 97 89, www.fuse.be


- les fatals picards -

Nouvel ALBUM «le sens de la gravité» à paraître le 2 mars 2009

& Actuellement en tournée dans toute la France Album disponible en CD et en édition limitée CD + DVD de plus d’1h20 de programmes exclusifs : 10 titres live

+ le film de l’enregistrement del’album en studio + les coulisses des tournées + le making of du «sens de la gravité»

inclus : Le combat ordinaire Mon père était tellement de gauche (version inédite)


texte ¬ Olivia Volpi photo ¬ supermayer © DR


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Minimart Je vous vois venir, le sourcil perplexe et la moue bientôt réprobatrice. « Encore un festival de musique électronique ! Et de la minimale, en plus ! », me direz-vous. Attendez un peu avant de prendre l’air blasé : celui-ci, il se tient au Palais des beaux-arts de Bruxelles, plus habitué aux concerts philharmoniques. « Dans un musée ? Mais pourquoi ? », vous écriez-vous. Mais parce que la musique électronique minimale constitue un courant artistique tout à fait remarquable, voyons ! Prenez Dopplereffekt, par exemple. Depuis près de 15 ans, ce groupe à géométrie variable s’échine à produire des albums qui allient froideur excitante, second degré et politique, dans des constructions musicales inspirées des théories quantiques. « Ces Allemands, ils sont forts en machines », songez-vous. Certes, mais les membres discrets de Dopplereffekt viennent en fait de Detroit. Où ils ont vraisemblablement beaucoup écouté les Berlinois de Kraftwerk. « Berlin, Detroit, c’est d’un classique… ». Vous frisez la mauvaise foi. Et Cologne, alors ?

Tour d’Europe À Cologne, on trouve le siège du fameux label Kompakt. Parfois le patron, Michael Mayer, enfile un costume de super héros pour rejoindre son acolyte Superpitcher : ensemble, ils deviennent Supermayer, un duo qui lutte pour des sets chics et drôles. « ça reste très germanique… ». En route pour l’Angleterre, alors, puisque vous voulez voyager. Rencontrons un groupe pionnier de la scène électronique, The Black Dog, qui dès 1989 compose une musique synthétique épurée qui s’écoute aussi bien qu’elle se danse. Pour continuer la visite, vous n’avez plus qu’à aller lustrer vos chaussures et briller sur la piste de danse du Palais des beaux-arts de… Bruxelles. / ❥

BRUSSELS ELECTRONIC MUSIC FESTIVAL 20>22.03, Bruxelles, Palais des beaux-arts, pass 1 soirée 19/12€, pass 3 soirées 35€, +32 2 507 82 00, www.bozar.be 20.03 : Tiefschwarz, Jay Haze, Château Flight, Principles of Geometry… 21.03 : Dopplereffekt, The Black Dog, Supermayer, DJ Morpheus, Millimetrik… 22.03 : COH, Cosi Fanni Tutti, Franck Bretschneider…


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texte ¬ Thibaut Allemand photo ¬ DR

ça barde ! Quel est le chaînon manquant entre l’immédiateté rêche du Velvet Underground, la bonhomie de Maurice Chevalier, l’antifolk d’Herman Düne, la folie des Sex Pistols et le cœur d’artichaut de Cameron Diaz ? Un homme : Jonathan Richman. L’histoire de la pop est pavée de chausse-trapes. Demandez donc à Jonathan Richman. Son premier album, enregistré au sein des Modern Lovers en 1972, ne vit le jour qu’après la séparation du groupe, en 1976. Un timing pourtant parfait : encensé par les Sex Pistols (qui reprennent l’hymne Roadrunner), Jonathan Richman se voit intronisé parrain du punk. Un comble, pour celui qui clame fièrement I’m Straight, allant joyeusement à l’encontre des conventions défoncées de l’ère post-hippie. Mais la norme, cet éternel étudiant lunaire n’en a cure et libère son imagination sans borne. Il chante les dinosaures, l’Ice-Cream Man ou un Pablo Picasso tombeur. Cette semi-gloire tardive n’affectera pas le songwriting candide du trouvère, influence assumée de Hefner ou Herman Düne. Francophile, hispanophone et vice-versa, Richman compose dans ces trois langues ses comptines douces-amères, entre nostalgie rock, rêveries éveillées et romantisme adolescent. Pas un hasard si on le retrouve en conteur perché sur une branche dans le chef-d’œuvre des frères Farelly Mary A Tout Prix. Son petit bonhomme de chemin s’arrêtera le temps d’un soir dans la petite salle de l’Aéronef, en compagnie de l’Allemande folk Susanne Piesker et de Sammy Decoster, valeur montante de l’americana made in France. Vous avez dit historique ? / ❥

JONATHAN RICHMAN 20.03.20h, Lille, L’Aéronef, 14/11e



chroniques WHOMADEWHO

CERCUEIL

The Plot Gomma / Module

Shoo Straight Shout Optical Sound / Season Of Mist

On a longtemps goûté les puissantes lignes de basse du premier album des Danois WhoMadeWho. Le trio remet enfin le couvert. Même si on souhaitait passer à table avec impatience, le charme n’opère plus. Si le disque s’ouvre avec cette basse bondissante tant attendue (TV Friend), elle sert ici un projet bien plus quelconque. Certes le groove fait de la résistance, notamment sur Keep Me In My Plane, mais les morceaux n’ont plus le charisme de leurs prédécesseurs. L’essence disco qui faisait jadis merveille a quitté les pistes. Sans nier leur science du cross-over, les recettes qui nous électrisaient il y a 3 ans n’ont pas trouvé le second souffle nécessaire. La mayonnaise n’a simplement pas pris. Sortie le 16 mars. Mathieu Dauchy

L’an passé, le trio noise Cercueil publiait un premier Lp au tirage très confidentiel, mais suffisant pour susciter une attente fiévreuse. Shoo Straight Shout dépasse nos plus folles espérances, avec sa collection de chansons taillées dans la noirceur. La formation lilloise, qui compte le batteur de Gomm, fait montre d’une maîtrise exquise des influences et adresse des clins d’œil à Kraftwerk ou Joy Division (Fast Faith) sans jamais sombrer dans la pâle copie. Car si les groupes se réclamant de la new wave sont légion, l’incandescence de Cercueil les enterre tous. Porté par le souffle enivrant de Pénélope, le trio voit loin et propose des chansons assez inouïes. Bref, Cercueil est parti pour conquérir les cîmes(tières). Thibaut Allemand

Grandmaster Flash The Bridge : Concept of a culture | Strut / Pias Il est des retours que l’on n’attendait plus… Celui de Joseph Saddler, aka Grandmaster Flash, Dj et producteur, icône du hiphop à l'origine du perfectionnement du scratch, en fait partie ! Ce premier album studio depuis ses derniers enregistrements en 1987 s'appuie sur des collaborations de styles et d'époques diverses. Du flow nonchalant de Snoop Dog à l’électro trash de Princess Superstar, jusqu’au jazzy Q-Tip (MC de A Tribe Called Quest) en passant par le R’n’B de Busta Rhymes, chacun appose sa griffe. Le « grand maître » tourne le dos à son style des années 80, mais il mêle habilement scène alternative et populaire. Grandmaster Flash envisage le hip-hop sur un mode universel et en maîtrise parfaitement les codes et le langage. Nathalie Mora


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Battant No Head Kill the Dj / Module « Découpés au scalpel, les morceaux de Battant surgissent, à vif, intransigeants et nécessaires, dans un contraste violent entre rock brut et électro primitive ». C’est ce qu’on dit chez Kill the DJ, label qui produit le trio londonien, pas forcément ce qu’on pense à l'écoute de No head. On accueille ce disque comme une sympathique contribution à cette nouvelle scène punkoïde qui nous a donné The Kills, Motormark, Peaches… Des groupes menés par des filles pas timorées qui scandent leur révolte et/ou leur amusement sur des rythmes bien envoyés. Pas exceptionnel, malgré la patte d’Ivan Smagghe et Tim Parris à la production. Pourtant, je suis prête à parier mes veilles bottes que Battant sera une des sensations de l’année. Olivia Volpi

THE WHITEST BOY ALIVE Rules Bubbles / Differ-Ant Le Norvégien Erlend Øye est connu des amateurs de folk comme des adeptes des musiques électroniques. Après un tour du monde de la planète électro (de Prefuse 73 à DJ Hell) cette moitié du duo Kings of Convenience pose ses bagages à Berlin, terre de la minimale. Il prend ici son auditoire à contre-pied avec une formation classique : guitarebasse-batterie-clavier. Abandonnés, le folk et l’envie de faire danser les foules ? Sûrement pas. Ce malin concilie sur ce Rules, les mélodies gracieuses des arrangements minimalistes et l’hédonisme du disco. À la sortie de l’alambic, on trouve de délicieuses perles disco-pop, à l’instar du chaloupé Intentions qui remueront les plus mélancoliques des folkeux. Mathieu Dauchy

NLF3 Ride On A Brand New Time | Prohibited Records / Differ-Ant En 10 ans, NLF3, trio échappé de Prohibition (formation postpunk française), a imaginé la bande-son de Que Viva Mexico ! d’Eisenstein, mais ne s’est pas limité à enluminer de vieilles pellicules. Ce 4e album, qui mêle les influences conjuguées du krautrock de Can, le majestueux de Morricone et un afrobeat mathématique, est aussi exigeant qu’addictif. Souvent comparé à d’autres grands avant-gardistes, NLF3 est bien moins tape-àl’œil et plus passionnant que Battles par exemple. Ici, dix instrumentaux fourmillent d’idées sans jamais écraser l’auditeur d'une perfection ostentatoire. Au contraire : c’est en toute simplicité que ces mélodies répétitives et ses brisures rythmiques nous prennent par la main pour nous emmener loin. Très loin. Thibaut Allemand


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texte ¬ Coralie Martin photo ¬ Course Inuit Homo Toxicus © Carole Poliquin

Sur le terrain Les journalistes peuvent-ils filmer en caméra cachée ? C'est l'une des controverses qui alimentera le débat, du 25 au 29 mars, au Festival International du Grand Reportage d'Actualité du Touquet. Un rendez-vous ciné-citoyen où se croisent professionnels de l'information et téléspectateurs. Au FIGRA, ce sont les journalistes, reporters et documentaristes qui reçoivent des prix, sans monter la moindre marche ni parader sur un tapis rouge. Pas le style de la maison ! « S'informer demande un effort. Nous voulons éclairer le citoyen sur ce qui se passe dans le monde, lui apporter des regards d'auteurs sur la société », nous explique G. MarqueBouaret, fondateur de l'événement. Sur les 260 films reçus, l'équipe du FIGRA en a sélectionné une centaine, dont 30 inédits. « La sélection 2009 est fortement marquée par des questionnements environnementaux, mais aussi par des problématiques liées aux migrations et aux frontières. » Les contenus des films évoluent chaque année en fonction de l'actualité, leurs formats aussi. « Leur durée a incontestablement augmenté. On s'oriente davantage vers des films de 49 à 90 minutes, le format 26 minutes se faisant rare », note G. Marque-Bouaret. Dans tous les cas, pas de comparaison possible avec les reportages de type news qui alimentent les émissions du petit écran, coincées entre télé-réalité et magazine de société. Au FIGRA, la vérification des sources est au cœur des préoccupations des journalistes et réalisateurs. On ne badine pas avec l'info ! / ❥

FIGRA - FESTIVAL INTERNATIONAL DU GRAND REPORTAGE D'ACTUALITÉ ET DU DOCUMENTAIRE DE SOCIÉTÉ 25>29.03, Le Touquet, Palais de l'Europe, pass 5j 15€, +33 442 08 52 34, www.figra.fr


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e

du

Film

26/29 mars 2009

Valenciennes

Photo : Andy Reynolds/Getty Images / Conception

C’est Carré ! Valenciennes

www.festival-valenciennes.com

C O M M U N A U T É D ’ A G G L O M É R AT I O N


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texte ¬ Lætitia Roques photo ¬ Eldorado © dr

Bicky versus Burger Le Festival International du film de Valenciennes fête ses 20 ans. À cette occasion, l'équipe a choisi de célébrer le cinéma belge. Outre la compétition, l'autre événement phare de la manifestation est l'hommage rendu à Paul Morrissey, figure de proue du cinéma américain underground des 60's. C'est l'histoire d'un festival né au début des années 90, dans une ville pas vraiment touristique, qui a su se faire une place dans la multitude de festivals de cinéma que compte notre pays. Son secret ? Selon Patricia Lasou, fondatrice, présidente et directrice artistique du festival, la qualité de la programmation et la sincérité de la démarche sont les clés de l'excellente réputation dont il jouit : « Nous sommes difficiles et nous l'assumons ! ». Loin des palaces et des paillettes, le festival se veut populaire et convivial et le prouve en proposant un pass à 1€ donnant accès à toutes les séances* ! Question programmation, un « Regard sur un certain cinéma belge » présente une sélection de films emblématiques, tels que Les Convoyeurs attendent, Ma vie en Rose ou Eldorado. Pour vanter le Plat pays en musique, des concerts de groupes du cru sont prévus sur la Place d'Armes samedi 28. Enfin, ne manquez pas l'hommage consacré à Paul Morrissey, proche d'Andy Warhol, célèbre entre autres pour sa mythique trilogie underground Flesh/ Trash/Heat. À cette occasion est dévoilée une exposition de photos autour de la célèbre Factory, « l'usine à mythes » du maître du Pop Art. / * dans la limite des places disponibles.

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE VALENCIENNES 26 > 29.03, Valenciennes, Gaumont, +33 327 29 55 40, programme et tarifs sur festival-valenciennes.com


La RĂŠgion Nord-Pas de Calais partenaire du FIGRA www.nordpasdecalais.fr



portfolio |

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Marie Taillefer

Collection particulière Diplômée en 2003 de l’école de photo de Vevey (Suisse), Marie Taillefer se lance dans la photo de mode sur l’invitation de l’illustre artiste française Sarah Moon. Elle embrasse cette carrière, soutenue par l’agente Renate Gallois Montbrun. Actuellement, elle travaille entre Paris et New York, porte un regard, à la fois esthète et décalé sur la mode. Son travail rayonne dans de nombreux magazines (Soon, Wound, Biba, Elle, Bloom, Faux Q…), catalogues, ou autres campagnes publicitaires. Découvrir les photographies de Marie, c’est un peu comme effeuiller les pages d’un carnet imaginaire. Les portraits colorés de ses modèles dévoilent une mythologie personnelle, fondée sur « un long processus de dégradation et de recréation de l’image ». Si le matériau de base reste le souvent le même (un polaroïd ou un film instantané), elle s’amuse à le sculpter jusqu’à se l’approprier totalement. Découpe, grattage, assemblage, collage, peinture à l’encre ou gouache… L’image jaillit dans une explosion de matière. À travers l’oeil de cette jeune photographe qui cite Goya, Michel Gondry ou August Sander, le sublime et la grâce, spontanément, se révèlent.

www.marietaillefer.fr www.r-g-m.net







SĂŠrie "After" Styling Laurent Dombrowicz - Make Up Isabelle Bonnet - Hair Olivier De Vriendt



texte ¬ Faustine Bigeast photo ¬ ZigZag © Lucien Suel

Un peu de Beat Spirit ? Très attaché à sa liberté, Lucien Suel n’est pas homme à se laisser étiqueter. Artiste protéiforme, poète inspiré, il ne se revendique d’aucune école, d’aucun groupe. Il reconnaît cependant sur son écriture l’influence de Jack Kerouac ou de Bob Dylan.

Avant de devenir le créateur aux nombreux talents qu’il est aujourd’hui, Lucien Suel a d’abord connu l’émerveillement qu’ont suscité, chez lui, les auteurs de la Beat Generation. Séduit par la force des textes des Bukowski, Burroughs et Corso, il leur a consacré la revue The Starscrewer et s’est ainsi ouvert les portes d’un monde qui a stimulé son inventivité. C’est au tournant des années 1980 que, fidèle à « [sa] volonté de ne [se] priver de rien », il multiplie les expériences. Il publie alors collages, poèmes et dessins dans La Poire d’Angoisse ou dans L’Invention de la Picardie tout en pratiquant le Mail Art.

L’astreinte comme échappatoire Son œuvre se distingue par la prédominance du visuel. Outre sa contribution aux arts graphiques, Lucien Suel joue souvent avec les mots de manière à donner à ses productions la forme de colonne, de triangle ou encore de totem. Au regard de cette pratique, un paradoxe se fait jour ; le goût de la contrainte s’accommodant mal avec celui si prononcé de la liberté. Mais, le poète assume cette contradiction et s’en explique : « Il y a quelque chose d’angoissant à ne pas avoir de contraintes. À partir du moment où j’ai fixé le cadre, la forme que va prendre mon travail, mon esprit se libère. Et, j’écris aussi des choses déstructurées. » / ❥

Mort d'un jardinier, Éd de La Table Ronde, 17€. Dédicace le 25.03 à la Librairie Majuscule à Armentières, +33 320 77 13 96. Les versets de la bière – Journal 1986-2006, Éd du Dernier Télégramme, à paraître. Photoromans : exposition visible du 3 au 31.03, Lille, médiathèque de Moulins, mar>sam, 10h>18h, entrée libre. Lectures et performances le 7.03.

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Des histoires belges texte ¬ Thibaut Allemand photo ¬ DR

Comment parler d’un pays ? Comment évoquer le passé douloureux, le présent brinquebalant et l’avenir incertain d’une nation qui n’est pas sûre d’en être une ? Plutôt que les batailles, traités et accords qu’affectionne l’historiographie classique, deux auteurs ont choisi un autre bout de la lorgnette pour parler de la Belgique.

S’ils ont le même sujet, les deux ouvrages n’ont pas le même motif. Claude Javeau, professeur de l’Université Libre de Bruxelles, répond à une commande de l’inénarrable Jacques Marseille (dont la collection aligne les titres racoleurs). La France doit-elle annexer la Wallonie? La question est

d’importance ; mais l’universitaire y répond à la Normande en énonçant posément les données du problème. Pour Philippe Dutilleul (Un asile de flou nommé Belgique), journaliste et responsable d’une célèbre imposture (la scission de 2006), l’hypothèse est tout autre : il s’agit de mettre la Belgi-


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que à nu en dévoilant ses absurdités structurelles (scandale Dutroux, affaire Dexia…).

Les voix du peuple Si un essai parle souvent d’une seule voix, le ton péremptoire est ici banni. Les deux auteurs descendent sur terre et s’intéressent à la population – la première concernée. Javeau décrit, entre autres, les caractéristiques linguistiques échevelées de Flandre, Wallonie, Bruxelles et le fameux BHV.

Cette démonstration magistrale éclipse l’arlésienne d’un hypothétique rattachement. Dutilleul remet quant à lui la parole populaire au centre du débat en faisant intervenir historiens ou quidams, avec plus ou moins de légèreté. Deux livres au regard subjectif et à la pensée originale, qui étranglent les clichés et se révèlent complémentaires pour qui voudrait tenter de saisir la complexité belge. /

Un Asile de Flou Nommé Belgique, de Philippe Dutilleul (Ed.Buchet-Chastel, 377p., 20 e) La France Doit-elle Annexer la Wallonie ? de Claude Javeau (d. Larousse, coll. A dire vrai, 128p., 9,90e)


chroniques LA PLUIE, AVANT QU’ELLE TOMBE Jonathan Coe, Éd. Gallimard Avec ce nouveau roman, Jonathan Coe, retrace l’histoire douloureuse d’une famille sur trois générations. Il use pour cela d’un procédé narratif original. La voix de Rosamond, personnage décédé et véritable réceptacle d’un passé complexe, égraine grâce à un enregistrement sonore les anecdotes principales permettant de comprendre les imbrications des vies chaotiques de Beatrix, Thea et Imogen. Les tableaux se succèdent au rythme des photographies servant de support à des descriptions ciselées qui ne sont que prétexte à la présentation de destinées brisées. La Pluie, avant qu’elle tombe pose les questions du déterminisme familial, de l’existence du hasard, des coïncidences et de leur impact sur les individus. Sans pathos ni mièvrerie. 256 p., 19,50€. Faustine Bigeast

NOUS AUTRES Stéphane Audeguy, Éd. Gallimard Nous autres est le dernier tome d'un triptyque inauguré en 2005 avec La théorie des nuages, premier et magnifique roman de S. Audeguy. C'est aussi le plus noir. Il a pour cadre le décès au Keyna d'un père que son fils n'a pour ainsi dire pas connu. Chapitres courts, tout en ellipses, ciselés par une prose compacte et fulgurante rythment ce cheminement sur le fil, qui commence et s’achève par la mort. La vie y paraît bien fragile et hasardeuse, et la voix du narrateur, ce « nous autres », y est sans indulgence, d'une extériorité dérangeante. Audeguy signe un roman sur l'étranger, sur l'inconnaissable, ainsi qu'un enterrement en règle du tourisme. C'est, en somme, une splendide vanité. 252 p, 17,5 €. Maxime Forcioli

Paysages de l'après Guillaume Lemarchal (photo), Éd. Actes Sud – Fondation HSBC pour la Photographie Depuis 1995, la Fondation HSBC organise un concours de soutien à la jeune création photographique. Chaque année, elle récompense deux lauréats par une édition monographique et des expositions. Guillaume Lemarchal, lauréat 2008, s'inscrit dans un courant assez riche d'auteurs questionnant les traces de l'activité humaine sur les paysages. En couleur et à travers le monde, dans des tonalités chromatiques souvent diluées par une lumière laiteuse, il focalise des bâtiments en ruine, des carrières désaffectées, des quartiers sans âme. Car de la présence humaine ne demeure que l'empreinte, le souvenir. L'ouvrage se clôt néanmoins sur une fenêtre d'espoir, un igloo éclairé d'une lumière rasante, douce et radieuse. 100 p., 25 €. François Lecocq


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STILLER Max Frisch, Éd. Grasset Arrêté à la frontière allemande avec un faux passeport américain, un homme nie farouchement être celui qu'on croit : Stiller, citoyen suisse parti 7 ans plus tôt sans laisser d'adresse. Au fil du récit de sa vie passée que l'inconnu fait à son gardien, et des confrontations qu'il a avec ses proches (qui reconnaissent le Stiller disparu), s'ouvre le labyrinthe de la mémoire et de l'identité. Œuvre majeure d'un des plus grands écrivains suisse-allemand, Stiller est une fable sur la liberté et la reconnaissance, doublée d'une réflexion sur la complexité des rapports humains dans une société trop policée. Par sa démesure, elle rappelle les grands romans d'Europe de l'Est (Hrabal, Nabokov, etc). Cette réédition est une excellente nouvelle. 532 p, 13,20 €. Maxime Forcioli

31, rue de la République Abderrhamane Boufraïne (texte) et Vincent Migeat (photo), Éd. Actes Sud Fils d’un couple algéro-marocain, né en France, Abderrhamane Boufraïne se dévoile dans ce récit autobiographique. Rythmé d’anecdotes, nourri des événements forcément contrastés de la vie, il dessine le parcours, réussi, d’une famille modeste dont la principale richesse est d’avoir su rester unie. C'est aussi et surtout un exemple d'intégration, sans que l’identité et la culture d’origine, de l’autre côté de la Méditerranée, ne soient reniées, absorbées par celles du pays nourricier, la France. Très subtil, le récit est illustré par des photos de l’album de famille et celles prises par Vincent Migeat, l’ami de toujours. Un témoignage que devrait lire bon nombre d’élus et de citoyens français. 220 p., 28 €. François Lecocq

THIS IS THE END. COVER ART BY H5 Alexis Bernier, Adrian Shaughnessy, Yorgo Tloupas, éd. B42 Vous souvenez-vous de la French Touch ? Ce fut le nom donné à l’éclosion de talents électroniques hexagonaux dans les 90’s (Air, Alex Gopher, Etienne de Crécy…). Des sons disparates, un impact générationnel, et une identité visuelle forgée par les travaux de H5, un groupe de jeunes graphistes parisiens. This Is The End retrace l’aventure de cette bande à travers quelques artworks mythiques (la famille façon John Waters pour Cosmo Vitelli, la simplicité de Superdiscount). Influencés, entre autres, par le pop-art et des designers comme Peter Saville (graphiste historique du label Factory), les artistes expliquent leur travail au cours d’entretiens instructifs. Un ouvrage magnifique, qui en met plein les yeux et les oreilles (cf l’excellent vinyle joint au livre). 242 p., 39 €. Thibaut Allemand



texte ¬ Judith Oliver photo ¬ Constanza Macras, hell on earth © Thomas Aurin

Via Incognita Comment étonner encore son public ? Comment dénicher des spectacles réellement novateurs à une époque où l’utilisation des nouvelles technologies se banalise dans le théâtre vivant ? Vingt-trois ans après sa création à Maubeuge, le festival Via relève le défi. En 1986 naissait un festival de part et d’autre de la frontière belge. Son ambition ? Faire découvrir de jeunes compagnies internationales, d’autres cultures et conceptions du théâtre vivant. Et s’interroger sur le renouvellement des formes grâce aux potentialités techniques de la vidéo, du son, de la robotique. « Bien sûr, aujourd’hui c’est plus difficile de surprendre et d’être surpris » confie Audrey Ardiet, la coordinatrice artistique. « Notre œil et celui du public se sont habitués, ils se font de plus en plus critiques ». Mais l’équipe, qui arpente en repérage les prestigieux festivals Ars Electronica (Linz) et Electra (Montréal), ne doute pas de son flair. Elle le prouve cette année encore avec Les Nouveaux Monstres, une exposition qui présente les robots et autres installations interactives de 17 artistes internationaux.

Alternatives Sur les planches, une majorité de petites formes audacieuses. À l’instar de la soirée Court-Circuit, elles nous démontrent qu’il y a encore beaucoup à faire pour écumer toutes les possibilités offertes par les technologies interactives (R. Kurokawa et T. De Mey), ou par son propre corps (Y. Marrussich). Côté têtes d’affiche, il faudra compter cette année sur l’indocile Jan Fabre, et les Argentins C. Macras et C. Tolchachir. Mais la fierté de l’équipe reste la 1ère européenne du cabaret déjanté d’Arias et Twist (USA), un tandem constitué d’une Drag Queen et d’un marionnettiste. Comme quoi, nul besoin d'ingrédients high-tech pour réinventer un genre ! /

FESTIVAL VIA 12 > 22.03, Mons, Manège, Théâtre Royal et Maison Folie, Maubeuge, Manège, 5 à 18€, pass intégral 40€, +32 65 39 59 39 et +33 327 65 65 40, www.lemanege.com

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texte ¬ Judith Oliver photo ¬ appris par corps © Riccardo Musacchio & Flavio Lanniello

En Piste ! À la maison de la Culture de Tournai et au Prato de Lille, on astique les nez rouges, on huile les trapèzes et masse les voltigeurs. Tout doit être fin prêt pour l'inauguration, le 5 mars, du premier pôle transfrontalier dédié au cirque, le Plôt. Plôt! Curieuse onomatopée que celle choisie pour sceller l'union de deux salles voisines, passionnées depuis plus de trente ans par le renouvellement du cirque. Entre ces deux jumelles, créées toutes deux dans les années 1970, les collaborations ont été nombreuses. Et plus ou moins informelles. Mais elles ont toujours joué en faveur d'un échange des publics et des bons crus du « nouveau cirque ». C'était d'ailleurs le principal objet du projet Circulons ! Autour des arts du cirque, lancé en 2002. Le Plôt renforce ce dispositif de partenariat entre les deux structures, grâce à des formations, des productions, des colloques et des temps forts communs. Les sœurs deviennent siamoises, et ont bien l'intention de fêter ça en mars. La maison de la Culture de Tournai ouvre le bal avec, du 5 au 9, la 20e édition de la Piste aux Espoirs, un festival international qui laisse la part belle à la relève, fraîchement sortie des écoles. Le ciel du Prato, lui, se constelle d’étoiles montantes, avec pas moins de six spectacles. Aux côtés du trio mené par Gilles Defacques ou du tandem d’Appris par Corps, on se fait une joie de découvrir les hilarants clownsacrobates de la cie Pré-O-Ccupé ou les gracieuses figures de Tanguy Simonneaux. Nos zygomatiques survivront-ils aux quinze spectacles proposés ? / ❥

LE PLÔT Inauguration du 5 au 29.03, prog. complet : leprato.fr, maisonculturetournai.be et lapisteauxespoirs.com



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texte ¬ François Lecocq photo ¬ Me Gusta © DR

Orgie au Channel Pour sa 2e édition, le festival Libertés de séjour invite la compagnie Laïka à créer un grand buffet festif mêlant cuisine et happening théâtral. Le Channel en profite pour inaugurer son resto Les Grandes Tables et sa librairie. Le Channel n’a pas son pareil pour créer des événements décalés sur scène mais aussi dans les rues de Calais. Le 7 mars, cette institution inaugure son nouveau restaurant, Les Grandes Tables. Le concept a été créé à Marseille en 2006, sur une idée originale de Fabrice Lextrait : des tables de plus de 10 m de long mêlent les convives autour d’une cuisine attentive et au prix juste. À Calais, derrière les fourneaux, officiera Alexandre Gauthier, jeune chef qui a remis la Grenouillère de Montreuil-sur-Mer sur la piste étoilée du Bibendum. Entre le restaurant et Laïka, compagnie invitée de la 2e édition de Libertés de séjour, les connivences s’imposent. Cette troupe belge a la faculté de mettre de la cuisine dans ses créations théâtrales et du théâtre dans la gastronomie. Parmi la vingtaine de rendez-vous proposés on trouve, en plus des concerts, un peep-show culinaire, une version chocolatée de Don Giovanni ou encore une soirée de clôture autour d’un asado (gigantesque barbec à la mode argentine). Mais ce n’est pas tout ! Le 21 mars, le Channel inaugure sa librairie dont la gestion est assurée par Actes Sud. « Nous y proposerons 20 000 titres ouverts à tous les éditeurs, de la littérature à la BD, en passant par les essais et la poésie », précise C. David, responsable du projet. Une offre culturelle bienvenue! / ❥

Libertés de séjour 7 > 28.03, Calais, Le Channel, 173, bd Gambetta, + 33 3 21 46 77 00, www.lechannel.org


Danse à Lille

Centre de Développement Chorégraphique

Les

Repérages Rencontres Internationales de la jeune Chorégraphie

Du 20 au 28 mars 2009 à Roubaix, Lille et Charleroi

21 spectacles programmés 17 pays représentés • Lancement du festival le 20 mars en collaboration avec lille3000, dans le cadre des soirées Europe XXL • 17 pièces « repérées » du 21 au 25 mars • 5 compagnies présentées dans le cadre des Petites Scènes Ouvertes • une exposition à la maison Folie Wazemmes, proposée par le Goethe Institut de Lille du 14 au 29 mars.

Renseignements et réservations au 03 20 20 70 30 et sur www.dansealille.com


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texte ¬ Hakima Lounas photo ¬ DR

Tous complices Tueur en série aux procédés vampiriques, Harmaann est bien connu des habitants d'Hanovre, où il a été jugé il y a plus de 80 ans. Un dramaturge allemand retrace son histoire dans une pièce qui suscite autant la polémique que la fascination. Après Cible Mouvante, fiction dramatique dont les personnages étaient des meurtriers de 12 ans, Marius Von Mayenburg s'attaque à un fait divers qui a défrayé la chronique dans les années 1920 : celui d'un assassin condamné à mort pour ses 27 meurtres. Véritable mythe contemporain, le Boucher de Hanovre a fait l'objet de toutes sortes de récits fantasmagoriques : il aurait découpé ses victimes en morceaux et même transformé certaines en saucisses ! Dans sa version, Marius Von Mayenburg dépasse la dimension spectaculaire, au profit d'un portrait émaillé de monologues, d'interrogatoires et d'expertises. Au fil de séquences brèves imitant les techniques du cinéma -comme nous l'explique la metteuse en scène Françoise Delrue- le spectateur découvre les ficelles du procès et les relations qu'entretient Haarmann avec ses victimes, entre autres. Car l'auteur met un point d'honneur à dévoiler le rôle de complices officieux. Il dénonce une police crapuleuse qui retarde le jugement de son indicateur (Haarmann a longtemps aidé les enquêteurs). La pièce fait ainsi le procès d'une barbarie contemporaine, nourrie par une société secrètement fascinée par la violence. Cette œuvre interroge les consciences à grands renforts de textes incisifs et d'un jeu d'acteur captivant. / ❥

HAARMANN 10 > 14.03, 20h30 (19h30 mar & jeu), Béthune, Comédie, 17/3€, +33 321 63 29 19


Le PlÔt

P Ô L E C I R Q U E T R A N S F R O N TA L I E R / L I L L E -TO U R N A I

DU 5 AU 28 MARS 2009 BUS DE LILLE À TOURNAI « Circle » le 5 Orchestre du Vetex « Balkan Banquets » le 6 Escarlata Circus « Llenties i marabù » le 7 Circus Marcel « G4 » le 7 Circo Aereo « Un cirque plus juste » le 8 Cie Hors-Pistes « Coma Idyllique » le 8 www.lapisteauxespoirs.com

AU PRATO À LILLE Cie Pré-O-Ccupé - Nikolaus « Raté-Rattrapé-Raté » le 6 Collectif Petit Travers « le Parti pris des choses » les 9 et 10 Tide Cie « Grusvägen 7 » le 10 Cie Moglice Von Verx « Dans la gueule du ciel » les 20 et 21 Cie Un loup pour l’homme « Appris par corps » les 23 et 24 Tanguy Simonneaux « Tangage par temps gris » le 27 ET… Wegner und Bensch Gbr « AIUAIO » les 28 et 29 à la CP Roubaix Le Footsbarn Théâtre à partir du 19 à Villeneuve d’Ascq

03 20 52 71 24 / www.leprato.fr

le Prato 6, allée de la Filature, 59000 Lille

INTERREG efface les frontières

Union Européenne - Fonds Européen de Développement Régional


agenda Kiwi @ Anne Ransquin

Kiwi du 2 au 6.03

Lettre ouverte aux fanatiques MeS D. Danis

Abandonnée à l'âge de 12 ans sur la place d’une ville roumaine, Kiwi intègre un groupe d'adolescents sans-abri qui se prostitue pour faire face à la précarité extrême. Ce synopsis déroutant est soutenu par une scénographie originale : plongé dans la pénombre, le plateau est surplombé de deux écrans qui projettent en temps réel le jeu des deux acteurs ainsi que des images enregistrées. ❥ 2>6.03, 20h30, Charleroi, Eden, 12/8€, +32 71 31 12 12 1>4.04, 11h et 13h30, Mons, Maison folie, 11/8€, +32 65 39 59 39

Black !... white ? 4.03

chor. N. Xava

Pour la chorégraphe sud-africaine Nelisiwe Xava, les stéréotypes raciaux et sociaux influencent insidieusement nos perceptions et nos rapports aux autres. Elle le démontre avec deux solos, élaborés à partir de scénarios chorégraphiques poignants. À l'image de cette femme noire, qui applique sur sa peau une crème éclaircissante dans l'espoir de regagner les faveurs de son amant... ❥ 2 0h30, Bruxelles, Kaaitheater, 10/12,5€, +32 2 201 59 59

Black !…White ? © Nadine Hutton

7.03

R.K Djavani MeS O. Coyette

Proche du réquisitoire, cette pièce coup-de-poing décrit avec force et authenticité l'histoire d'un ancien combattant de la guérilla Moudjahidine (celle de son auteur RaphaëlKarim Djavani). Au fil du récit, il interpelle Allah au sujet des horreurs commises en son nom et s'interroge sur le silence d'un Dieu pour lequel il a prié pendant tant d'années. Audelà de sa réflexion sur les religions monothéistes, Djavani plaide avant tout pour la liberté de penser. ❥ 2 0h30, Bruxelles, le Poche, 10/12/15€, +32 2 649 17 27

Richard iii ou la tragédie des hommes du 11 au 15.03 Shakespeare/MeS P. Foviau

Grande fresque retraçant les luttes fratricides de la Guerre des Deux-Roses, Richard III est l'une des premières pièces de W. Shakespeare. Elle décrit l'ascension et la chute d'un tyran, Richard, qui, en dépit de sa noirceur, fascine et séduit. Pierre Foviau, talentueux metteur en scène, s'attaque à ce grand classique, attiré par la complexité des personnages et des relations qui se nouent dans ce huis clos aristocratique.


théâtre & danse |

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Lettre…, Raphael Karim © Djavani

In time © KNI

❥ 2 0h, sf 12.03, 19h et 15.03, 16h, Lille, La Verrière, de 5 à 14€, +33 320 54 96 75

In time 13.03

Chor P. Frenàk

Le canapé rouge vif, planté au milieu de la scène, constitue notre seul repère visuel. Comme une petite île, juste avant la tempête : cet objet du quotidien sert de point d’ancrage à une succession trépidante de solos, duos ou trios entrecoupée de noirs profonds. Pour cette chorégraphie à l’érotisme latent, Pal Frenàk a puisé dans les pulsions de l’être humain et le désir sexuel. ❥ 2 0h, Valenciennes, Phénix, de 9 à 23€,

Tourlourou © Cie Carlotta Sagna

❥ 2 0h30, sf dim 15h30 et lun (relâche), Tourcoing, La Virgule, de 8 à 16€, +33 320 27 13 63

Ad vitam & tourlourou 14.03

Chor C. Sagna

La chorégraphe Carlotta Sagna rend hommage à ceux pour qui vivre n'est pas une évidence. Dans Ad Vitam, nous partageons l’intimité d’une femme à la lisière de la folie. L’empathie suscitée par ce solo troublant laisse place, avec Tourlourou, à une sensation de menace diffuse : la danseuse évoluant sur une cible noire et blanche s’emballe, telle une machine déréglée. ❥ 2 0h, Bruxelles, Bozar, 15/17€, +32 2 507 82 00

+33 327 32 32 32

Le roi perché

Ubu 13 au 28.03

Ubu © DR

MeS E. Mollo

Imaginez Père Ubu prononcer un discours à la télévision. Anachronique, nous direz-vous ? Pour Esther Mollo, la figure grotesque imaginée par Jarry est « tristement actuelle ». Dans cette mise en scène d'Ubu Roi, elle crée un dispositif scénique qui explicite les résonances contemporaines de la pièce. Elle confronte la théâtralité guignolesque du personnage à des vidéos d’hommes politiques (Berlusconi, Pinochet…), projetées en arrière plan.

du 14 au 18.03 M. Desplechin, chor. C. Carlson

Pour sa seconde création destinée au jeune public, Carolyn Carlson a sollicité l'imagination de Marie Desplechin, auteur de nombreux livres pour enfants. À cette occasion, elle a écrit un conte, interprété et illustré par les danseurs. Soutenue par la musique éthérée de René Aubry, cette chorégraphie, poétique et narrative, devrait susciter la même adhésion émerveillée que Les Rêves de Karabine Klaxon en 2006.


théâtre & danse |

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agenda Bad Seeds © Catherine Alves

❥ 1 5h les 13, 17 et 18.03, 16h le 15.03, 19h le 14.03, Roubaix, Colisée, 5 à 18€, +33 320 24 07 07

Chor L. Bonicel

Laure Bonicel conçoit son spectacle comme une installation plastique, dans laquelle corps et décor fusionnent pour créer un paysage en mouvement. Affublés de costumes citant l’univers végétal, les dix danseurs évoluent sur scène comme ces mauvaises herbes qui s’adaptent et se développent en milieu hostile. Ils se déploient lentement, explorant une infinie variété de positions. ❥ 2 0h30, Armentières, Le Vivat, 18/13/5,5€, +33 320 77 18 77

Ce que nous vîmes du 17 au 19.03

rien de professoral. Légèreté et musique sont de mise. ❥ 2 0h30, Arras, Théâtre d’Arras, 9/13€, +33 321 71 66 16

Bad seeds 17.03

abécédaire… © Alessia Contu

La ville du 17 au 21.03

MeS M. Paquien

Le rideau se lève sur un couple de bobos installés dans leur jardin. Claire, traductrice, et son conjoint Chris, semblent mener une vie paisible dans leur cocon loin des menaces de la ville. Progressivement, au fil des dialogues, l’intrigue se ramifie en une multitude de récits. Cet empilement de fictions sème le trouble chez le spectateur : n’assisterait-on pas, finalement, à une histoire que Claire serait en train d’écrire ? ❥ 2 0h, sf jeu 19h, Lille, Théâtre du Nord, de 7 à 23€, +33 320 14 24 24

MeS J. Latarjet

Ce que nous vîmes… était-ce authentique ou mis en scène ? Pour Joachim Latarjet, cette question devrait devenir le réflexe de chaque téléspectateur. Avec la comédienne Alexandra Fleisher, il s’amuse à brouiller les pistes : sur les écrans, images réelles, pseudo documentaires et fictions créées de toutes pièces se succèdent sans distinction. Cette invitation à développer une analyse critique des médias n’a cependant

Abécédaire des temps modernes du 17.03 au 4.04 P. Pourveur, MeS M. Delaunoy

Cette succession de saynètes loufoques fatigue immanquablement nos zygomatiques. Sur le ring encerclé par les spectateurs, quatre comédiennes à l’humour et aux costumes décalés prétendent déchiffrer le monde moderne de A à Z. À chaque lettre correspond un monologue piquant et absurde, qui se joue de nos peurs quotidiennes.


Festival International THEATRE/DANSE/MUSIQUE/ARTS ELECTRONIQUES

12>22MARS09 13 SPECTACLES 16 INSTALLATIONS

mars

09

NEW YORK / BERLIN / JAPON / ARGENTINE …

EXPOSITION NOUVEAUX MONSTRES De la simple curiosité à l’effroi, le monstre fascine. NOUVEAUX MONSTRES présente des travaux d’artistes issus de l’art contemporain, du design ou de la création numérique…

PERFORMANCES ET SPECTACLES :

Musique

5

Musique – à partir de 7 ans

11

CIE CONTOUR PROGRESSIF/MYLENE BENOIT La chair du monde JAN FABRE - Orgie de la tolérance

CREW/ERIC JORIS - O_Rex

Théâtre Musical

17/18/19

CONSTANZA MACRAS / DORKY PARK Hell on Earth JOEY ARIAS ET BASIL TWIST - Arias with a twist ENSEMBLE MUSIQUES NOUVELLES Le testament des glaces COURT CIRCUIT : THIERRY DE MEY avec Jean Geoffroy - Light Music / YANN MARUSSICH Bleu Remix / RYOICHI KUROKAWA - Rheo

Le Manège Maubeuge (F) : + 33 (0)3 27 65 65 40 Mons (B) : + 32 (0)65 39 59 39

www.lemanege.com

UN REQUIEM ALLEMAND

CHŒUR DE L’OPÉRA DE LILLE

HALORY GOERGER & ANTOINE DEFOORT &&&&& & &&&

CIE TIMBRE 4 / CLAUDIO TOLCACHIR Le cas de la famille Coleman

LA FORÊT MUSICIENNE Musique

13

t.r.a.n.s.i.t.s.c.a.p.e - Chambre(s) d’Hôtel

CLINIC ORGASM SOCIETY - DTC (On est bien)

CLAIRE DITERZI

CE QUE NOUS VÎMES Musique

26

STACEY KENT Théâtre

31/1er avril

LES AVEUGLES

Théâtre d’Arras 03 21 71 66 16 saison www.theatredarras.com

08 09


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agenda entracte © Jef Rabillon

❥ 1 9h15, sf dim, 15h, de 10 à 18€, Bruxelles, le Rideau, 32 2 507 83 61

Entracte du 18 au 20.03

MeS Chor Josef Nadj

Le Yi King, ouvrage fondateur de la pensée chinoise, sert de point de départ à la dernière création de Josef Nadj. Pendant 64 minutes, quatre musiciens menés par Akosh S. accompagnent les mouvements des danseurs. Encadrés par deux blocs de glace, ces derniers poussent le geste dans ses plus lointains retranchements, utilisant leurs corps comme table ou pinceau. Nadj surprend encore par la richesse de ses propositions visuelles et scéniques. ❥ 20h, Lille, Opéra, de 5 à 21€, +33 820 48 90 00

Nos enfants nous font peur quand on les croise dans la rue 23 et 24.03 R. Chéneau / MeS D.Bobée

La compagnie Rictus contribue depuis quelques années à renouveler les esthétiques théâtrales, proposant notamment, de subtils mélanges de textes, de danse, de cirque et de vidéos. Cette nouvelle création, élaborée en réponse aux discours de Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux sur l’Afrique, est émaillée de trouvailles et d’images marquantes. Mais elle pêche

Dans ma maison © DR

parfois par le manque de finesse de son propos. ❥ 2 0h, Douai, Hippodrome, 9/16/22€, +33 327 99 66 66

La grenouille et l'architecte du 24.03 au 6.04

MeS T. Roisin

La Grenouille et l’Architecte trouve son origine dans des compte rendus de conseils municipaux. Fasciné par ce que ces documents nous révèlent du fonctionnement de la démocratie, Thierry Roisin s’est intéressé à la relation complexe des citoyens à leur cité. Chants, anecdotes et fables traduisent symboliquement ces différents rapports à la vie politique. ❥ L un, mar, jeu, 19h30, mer, ven, sam, 20h30, Béthune, Studio-Théatre, de 6 à 17€, +33 321 63 29 19

Dans ma maison 26 et 27.03

C. Piret

Dans ma maison nous plonge dans le quotidien d’un couple du nord de la France (épisode 1) avant de nous emmener à Moscou (épisode 2). La trivialité des dialogues et des situations suscite un sentiment de familiarité amusée dans le public. Cette proximité est redoublée par le dispositif scénique (les scènes se déroulent dans un container) obligeant à s'approcher au plus près des acteurs. ❥ 1 9h (26) et 20h30 (27), Hénin-Beaumont, l’Escapade, de 3 à 12 €, +33 321 14 25 55




texte ¬ François Lecocq photo ¬ Saturday morning the country seat © W. Watriss, F. Baldwin

Back to the roots Le Musée de Charleroi présente en exclusivité plusieurs travaux documentaires de Wendy Watriss et Frederick Baldwin. Durant les années 1950 à 80, ce couple a sillonné les Etats-Unis, plus particulièrement le « lone star state » Texas, composant un portrait photographique de la nation sans les poncifs habituels. Peu avant son décès en 1965, Dorothea Lange s’inquiétait de l’absence de missions photographiques comparables à celle de la Farm Security Administration, dont elle fut l’une des grandes signatures. Sans le revendiquer et, surtout, sans commanditaire institutionnel, Wendy Watriss et Frederick Baldwin, couple à la ville et en photographie, ont emboîté le pas de Dorothea. Les co-fondateurs du FotoFest de Houston sont partis en 1971 au Texas, s’immerger dans cet état fondateur des States. Terre de mythes et de clichés : un état riche et blanc, la patrie originelle des cow-boys ! Cette terre féconde (pétrole, grandes exploitations céréalières…) se composait aussi de nombreuses communautés (blanche, noire et hispanique) dans le… besoin.

Ni choc, ni chic Le couple voyage en caravane, avec 3 $ de budget quotidien. Son objectif : étudier trois comtés emblématiques de cette mixité ethnique. En noir et blanc, le portrait qu’ils livrent en saisit les caractères fondamentaux, sans esthétisme. Leurs images composent une chronique du quotidien (mariages, baptêmes, etc.), le modus vivendi des différentes communautés fondatrices des états-Unis. Parallèlement, l’exposition présente, pour la première fois rassemblés, d’autres travaux personnels de Watriss et Baldwin. Des conséquences de l’agent orange sur les vétérans du Vietnam, aux chevaliers du Ku Klux Klan jusqu’au mouvement libérateur des droits civiques. Autant de points de vue critiques sur le rêve américain. / ❥

Watriss Baldwin jusqu’au 24.05, Charleroi, Musée de la photographie, mar > dim, 10h>18h, +32 71 43 58 10 – www .museephoto.be

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texte ¬ Judith Oliver photo ¬ Panorama © Tim Roeloffs

Berliner Platz Mein Gott ! Quel est donc ce squat d’artistes au cœur du quartier de Moulins, à Lille ? L’un élabore de gigantesques collages, l’autre se livre à des attentats poétiques, tandis que quelques hurluberlus projettent d’étonnants happenings nocturnes… On ne vous a pas dit ? Le Tacheles a déménagé pour deux mois à la maison folie ! Ah, le Tacheles ! Ce haut lieu de la contre-culture berlinoise a connu des jours meilleurs. Malgré les spéculations immobilières qui menacent ses façades lézardées, ce vaste squat, pris d’assaut par des artistes après la chute du Mur, reste un symbole vivace. Celui d’une capitale métamorphosée depuis 1989 que le directeur de la maison Folie décrit comme « un patchwork de couleurs et d’initiatives, un surprenant assemblage de cultures diverses et bouillonnantes ». Fervent admirateur de ce foyer artistique européen, J. B. Haquette n’a pas hésité un instant sur sa contribution à l’évènement Europe XXL : cap sur Berlin ! Pour en recréer le plus fidèlement l’ambiance, il s’est logiquement adressé à Tim Roeloffs, l’un des fondateurs du Tacheles. Cet ambassadeur berlinois dresse depuis des années le portrait de sa ville. Ses fresques (collages et photomontages) couvrent les murs de l’ancienne brasserie de Moulins. Installé dans un atelier provisoire, il côtoie le public lors d’ateliers, mais aussi les autres artistes conviés en résidence : les Anglo-allemands de Gob Squad, dont l’installation vidéo propose un voyage nocturne dans Berlin. Et le Français Dimitri Wazemsky, qui sévit dans le quartier avec ses ateliers d’écriture provisoires. Toll ! / ❥

EXPOSITIONS BERLIN : TIM ROELOFFS, GOB SQUAD & DIMITRY WAZEMSKY Mais aussi Hachim Isham Bahous (graff) et l'Hybride (courts-métrages) 14.03 > 3.05, Lille, Maison folie Moulins, mer>dim, 14h>19h, entrée libre, +33 320 95 08 82



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texte ¬ Nathanaëlle Leschevin photo ¬ Tristan Tzara, Muzeul Literaturii romane © DR

Ah! Dada... Le Musée des beaux-arts de Tourcoing revient sur les quatre artistes roumains à l'origine du mouvement Dada : Tzara, Segal et les frères Janco. Avant la naissance officielle de cette avant-garde à Zurich (1916), un esprit impertinent planait déjà sur la scène artistique de Bucarest... un siècle plus tard, cette originalité débridée a-t-elle vraiment quitté la ville ? « Dada East ? », le point d’interrogation du titre de l’exposition rappelle l'état de friche des recherches sur ce mouvement pieuvre qu'est le Dadaïsme*. Ici, le parti pris -très fort- est celui d’une multiplication d’originaux, mis sous pochettes plastiques et étiquetés comme des pièces à convictions sur des colonnes de cartons empilés. Revues, écrits, photos et œuvres picturales retracent la naissance oubliée du dadaïsme en Roumanie et nous éclairent sur les parcours respectifs de Tristan Tzara, Arthur Segal, George et Marcel Janco. L’exposition poursuit l’enquête avec les travaux d’une dizaine d’artistes contemporains roumains, dont Dan Perjovschi. Elle crée une dialectique entre les origines du Dada et les différents faisceaux d’interprétations que l'on remarque dans les installations, vidéos et productions de ces artistes. Si le mouvement historique n’est plus, son précepte moteur de faire tabula rasa des conventions et des contraintes de la société par l’humour et l’irrévérence sied toujours à notre époque... / * le mouvement Dada a rapidement acquis une renommée internationale caractérisée par une remise en cause amusée des conventions, des convenances et par une certaine extravagance.

DADA EAST ? 14.03 > 12.07, Tourcoing, Musée des beaux-arts, tlj sf mar, 13h30 >18h, entrée libre, +33 320 28 91 60



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texte ¬ Emmanuelle Couturier photo ¬ A Bellotto Guido Reni Saint Jean-Baptiste © Galleria Sabauda

Retrouvailles historiques La Cour de Savoie s’installe à Bruxelles. Le Palais des beaux-arts accueille une partie de sa prestigieuse collection de peintures - une centaine de toiles de maîtres flamands et italiens - exceptionnellement sortie de la Galleria Sabauda de Turin. Au xvie siècle, le Duc de Savoie Emmanuel-Philibert, attentif à l'influence et à la légitimité de sa cour, entame une collection d’objets et de manuscrits précieux. Jusqu’au xviiie siècle, cette passion se transmet de pères en fils au sein de la dynastie. Le choix de ces importants mécènes s'est systématiquement porté sur des artistes contemporains, issus du Piémont et d'Italie, comme Mantegna, Gentileschi et Bellotto, mais aussi de France et des Pays-Bas espagnols. Cette collection exceptionnelle se distingue par un nombre élevé de tableaux flamands, de Bruegel à Van Dyck, en passant par Rubens. Quatre-vingt-onze œuvres phares ont été sélectionnées pour cette exposition, éclairées par une vingtaine d’autres, prêtées par des musées européens. Une série de portraits de la famille de Savoie inaugure le parcours chronologique et thématique. Reflets des courants artistiques de l'époque, les salles nous mènent de la Renaissance, au Baroque et au classicisme (xviie). Parmi les étapes marquantes, une spectaculaire réunion de peintres influencés par le réalisme du Caravage ou les toiles de maîtres flamands (dont trois Rubens jamais montrés en Belgique). Sans oublier une salle sur l’architecture et une autre de tapisseries encore inédites. Bellissimo ! / ❥

DE VAN DYCK À BELLOTTO jusqu'au 24.05, Bruxelles, Bozar, mar>dim, 10h>18h (sf jeu, 21h), 3,5/7/9€, +32 2 507 82 00


EXPOSITION

images des patrimoines culturels

7 mars -10 mai 2009 BAM, Musée des Beaux-Arts MONS rue Neuve, 8 (à 100 mètres de la Grand’Place)

du mardi au samedi de 12 à 18 heures et le dimanche de 11 à 18 heures fermé les lundis entrée libre infos : www.mons.be 065/40 53 30


agenda Ce qui demeure…, Francis Bacon, Portrait de Jacques Dupin © Hugo Maertens

AMIENS

Ce qui demeure est le futur La Maison de la Culture accueille les fonds récemment enrichis (achats, dons et dépôts) du musée de Picardie pendant ses travaux. L'accrochage réunit des œuvres d’époques et de courants différents selon quatre thématiques : la chair, la mémoire, l'enfance et les figures primitives. Il jète des ponts entre une génération reconnue et établie (Jorn, Bacon, Miro, Dubuffet), des plasticiens repérés dans les années 1990 (Sorin, Favre…) et une relève en plein essor. ❥ jusqu’au 3.05, Maison de la Culture, mar>ven dès 13h, we dès 14h, +33 322 97 14 00

Di © Erwin olaf

❥ j usqu'au 7.06, Fotomuseum, mar>dim, 10h>18h, +32 3 242 93 00

Le[s] Moi[s] de Lizène Dans l'art de l'autodérision, Jacques Lizène est passé maître. Inventeur du concept « d’art médiocre », il place depuis 40 ans l'absurde au cœur de ses œuvres, happenings et vidéos. Le MuHKa lui confie son deuxième étage pour présenter des pièces en rapport avec la collection permanente, inviter des artistes (musiciens, clowns, plasticiens) et proposer performances, causeries et autres spectacles. ❥ j usqu'au 27.03, MuHKa, mar>dim, 10h>17h, +32 3 260 99 99

Paper Fashion ANVERS

Erwin Olaf Erwin Olaf puise dans l'esthétique de la mode ou de la publicité pour servir une vision satirique de la société. L'ironie acerbe de ses portraits naît du contraste entre la sophistication de la mise en scène, l'aspect léché de l'image et le caractère souvent provocateur du sujet. À Anvers, deux séries récentes, Royal Blood et Laboral Escena nous démontrent une fois de plus la maîtrise technique de ce grand photographe.

L'utilisation du papier comme alternative au textile dans la confection vestimentaire est une constante séculaire. Elle s'observe dès l'invention de ce matériau en Chine ou au Japon. L'exposition Paper Fashion retrace les jalons de cette histoire longue et peu étudiée. Elle donne également à voir une sélection de robes de papier des années 1960, et quelques pièces de grands créateurs contemporains comme Miyake, Galliano, Chalayan, Van Saene... ❥ 6 .03 >16.08, MoMu, mar>dim, 10h>18h, +32 3 470 27 70


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Paper fashion, Bob Dylan Poster Dress USA © ATOPOS © Panos Davios

Icebergs, Blue Monday, Antarctica © David Burdeny

Toute cruauté…, De Giraud Attentat chromatique © Frédérique Longree

BRUXELLES

Bouroullec, Algues © Paul Tahon and R & E Bouroullec

HORNU

Icebergs

étapes

Fasciné par l’eau sous toutes ses formes, le photographe canadien David Burdeny s’est attardé sur les rivages des deux pôles et leurs icebergs. Habitué au noir et blanc, aux conditions de faibles lumières, il a choisi de restituer la plénitude de ces panoramas en couleur. La Young Gallery nous invite à découvrir une vingtaine de ces cathédrales de glace, chefs d’œuvre naturels menacés par l’homme. ❥ j usqu'au 9.05, Young Gallery, mar>sam,

Voilà dix ans que les Frères Bouroullec dessinent ensemble meubles, bureaux, parois textiles et autres fauteuils pour de grands industriels internationaux (Vitra, Kvadrat, Ligne Roset, Miyake…). Dix ans que leur marque de fabrique rime avec succès. Cette exposition monographique nous dévoile les dessous de leur étroite collaboration, révélant les différentes étapes de la conception de leurs objets (croquis, maquettes, pièces finies). ❥ 8 .03 > 31.05, Grand-Hornu Images,

11h>18h30, +32 2 374 07 04

Toute Cruauté est-elle bonne à dire? Laurent d’Urvel ne supporte plus que la Belgique et ses clichés folkloriques soient à la mode. Avec l’aide d’une quarantaine d’artistes, il a décidé d’utiliser la cruauté pour montrer le véritable visage du Plat Pays. Cependant, des œuvres comme celle d'Emilio Lopez-Menchero, Trying To Be Marc Dutroux, n'alimentent-t-elles pas justement cet esprit belge, toujours contestataire mais volontiers ludique ? ❥ j usqu'au 29.03, Centrale électrique, mer>dim, 10h30>18h, +32 2 279 64 45

mar>dim, 10h>18h, +32 65 65 21 21

LA LOUVIèRE

Jeux de mots, jeux d’images 44 artistes venus d’Europe et des Etats-Unis sont ici réunis pour éclairer l’utilisation de langue écrite et parlée à travers des démarches artistiques diverses (photos, installations, textes, peintures, sculptures, scénarii picturaux). De Broodthaers, Charlier ou d’Ursel à Baxter, Le Gac ou encore Tardy, le spectateur navigue entre jeux de mots aigres-doux et détournements subversifs. ❥ d u 13.03 au 19.04, Musée Ianchelevici, mar>dim, 14h>18h, +32 64 28 25 30


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agenda Hypnos, Heron d'Alexandrie © Philippe Migeat, Adagp Paris

Le Cateau Cambrésis

Ils ont regardé Matisse Quelle chance offerte au public septentrional de contempler des toiles de maîtres américains prêtés par le Metropolitan Museum de New York ou par la National Gallery de Washington ! Grâce à un dialogue systématique avec des œuvres de Matisse, l’exposition met en lumière l’influence du Français sur les expressionnistes abstraits aux USA (Rothko, Pollock, Newman, Louis…), puis sur les générations suivantes de peintres européens (Buren, Viallat, Rouan, Palermo…). ❥ 1 5.03 > 14.06, Musée Matisse, tlj sf mar 10h>18h, +33 327 84 64 50

Istanbul, Poster (EU Scarf) © Burak Delier

(sf lun mat et mar), 10h>12h30, 14h>18h, +33 328 36 84 00

Istanbul, la traversée Carrefour historique de l’Asie et de l’Europe, Istanbul revêt une multitude de facettes. 25 photographes et vidéastes turcs ou issus de la diaspora délivrent leur regard sur cette mégalopole en constante transformation. Dans chacun de leurs clichés affleurent les nombreux antagonismes (religion/laïcité, modernité/tradition…) et influences culturelles qui coexistent dans l’ancienne Byzance. ❥ 1 4.03 > 12.07, Palais des beaux-arts, lun 14h>18h, mer>dim 10h>18h, +33 320 57 38 87

Les frontières invisibles LILLE

Hypnos, Images et inconscient en Europe (1900-1949) Comment les théories de l’inconscient ont-elles irrigué la création artistique en Europe ? À travers une centaine de peintures, de photos, d’extraits littéraires et cinématographiques, Hypnos revient sur l’appropriation des principes freudiens par les foyers intellectuels de Bohême, de France, d’Allemagne, de Suisse… ❥ 1 4.03 > 12.07, Hospice Comtesse, tlj

Épicentre de la saison « Europe XXL », le Tri Postal accueille sur ses trois niveaux près d’une centaine d’artistes contemporains issus de toute l’Europe. Exposition gigogne, les Frontières Invisibles proposent à chaque étage une clé d’entrée différente pour aborder les transformations du continent européen : mutations politiques, évolution des territoires et des villes, résurgences mystiques. ❥ 1 4.03 > 12.07, Tri Postal, mer>sam, 11h>14h, 15h>19h, dim 14h>19h, +33 328 52 30 00


Sandy Amerio Maja Bajevic Florin Bobu Pavel Braila Dorota Buczkowska Mircea Cantor Slavica Ceperkovic Calin Dan Veaceslav Druta Miklós Erhardt Péter Forgács Dora García Mihai Grecu Ana Hušman Anna Klamroth Dmitri Makhomet David Možný Deimantas Narkevicius Damir Ocko

Adrian Paci Eric Pellet Ramona Poenaru Ulrich Polster Franc Purg Józef Robakowski Anri Sala Jayce Salloum Bojan Šarcevic Marcin Sauter Teresa Sofia Czepiec Chwedeczko Béla Tarr Rosemarie Trockel Mariana Vassileva Mona Vatamanu & Florin Tudor Katarina Zdjelar Artur Zmijewski

EXPOSITION

13.03 >03.05.2009

22 RUE DU FRESNOY 59200 TOURCOING +33 (0)3 20 28 38 00 //// WWW.LEFRESNOY.NET

Accès libre le dimanche © Veaceslav Druta, Sauts, 2008 _ Design graphique : les produits de l'épicerie


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agenda Dekadence, Somnambule avant 1910 © DR

L'énigme de la Guerre © Marie Dorigny

NAMUR

Dekadence, Bohemian Lands 1880-1914 À la fin du xixe, la peinture européenne se fait le relais du « mal du siècle », lié notamment à l'industrialisation. Ce tournant esthétique sombre et mélancolique est très net en Bohême : personnages déchirés, démons et femmes inquiétantes peuplent les 300 œuvres exposées à Namur. Issue des grands musées tchèques et de collections privées, cette fascinante sélection préfigure par certains aspects l’expressionnisme. ❥ j usqu’au 10.05, musée Félicien Rops, mar>dim, 10h18h, +32 81 77 67 55

ROUBAIX

TOURCOING

Vidéos Europa La nef du Fresnoy accueille un parcours d'installations vidéos signées d'une quarantaine d'artistes de l'Europe Centrale et des Balkans. Même si l'on décèle quelques thématiques communes comme l'expérience intime de la guerre, la critique cinglante des mutations politiques et urbaines, l'exposition révèle surtout une grande diversité de pratiques. Elle met l'accent sur le bouillonnement de la création vidéo dans les nouveaux pays européens. ❥ 1 4.03 > 3.05, Fresnoy, mer-jeu, 13h>19h, ven-sam, 14h>21h, dim14h>19h, +33 320 28 38 05

VILLENEUVE D'ASCQ

Ici Berlin !

L'énigme de la Guerre

Après les affiches de 100 x Berlin, la Condition Publique poursuit son panorama de la création artistique dans la capitale allemande, 20 ans après la chute du Mur. Elle offre cette fois-ci ses 3500 m2 à vingt jeunes artistes qui présentent installations, vidéos, photos, performances, objets et planches originales de bandes dessinées. ❥ 1 9.03 > 12.07, Condition Publique,

Intarissables sources d'inspiration, les guerres heurtent, émeuvent, scandalisent. En réaction à des conflits plus ou moins éloignés (1914-18, Irak, Liban...) et aux cicatrices qu'elles laissent sur les populations et paysages, trois photo-reporters, un vidéaste et un plasticien nous livrent leur regard singulier. La conjugaison de ces visions interpelle, sans voyeurisme. ❥ j usqu'au 27.03, Espace Culture de Lille1,

mar>ven 13h30>18h30, sam 14h>18h, +33 328 33 57 57

lun>jeu, 11h>18h, ven 10h>13h45, +33 320 43 69 09



concerts dim 01 UZI & ARI Bruges, Cactus Club, 20h, 9/6e, +32 5 033 20 14 WINTERSLEEP Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32

lun 02 THE WAR ON DRUGS Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32

mar 03 RUPA + THE APRIL FISHES Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Club, 20h, 12e, +32 2 254 82 42 JOSEPH ARTHUR Lille, Aéronef, 20h, 10e, +33 892 56 01 50 POPA CHUBBY Lille, Splendid, 20h, 25e, +33 320 33 17 34

mer 04 CRYSTAL ANTLERS Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32

jeu 05 A BRAND + DE STAAT Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Box, 20h, 19/16e, +32 2 548 24 24 SCHOOL OF SEVEN BELLS Bruxelles, Ancienne Belgique/AB Club, 20h, 12e, +32 2 254 82 42 SAULE ET LES PLEUREURS Bruxelles, Botanique/Orangerie, 20h, 19/16/13e, +32 2 218 37 32 SOFTLY SPOKEN MAGIC SPELLS Lille, Détour, 20h, gratuit, +33 320 53 48 06

RAZORLIGHT Lille, Splendid, 20h, 28e, +33 320 33 17 34

MATRIMIA Lille, Biplan, 22h, 7/5e, +33 320 12 91 11

CLAIRE DITERZI Arras, Théâtre d’Arras, 20h30, 13/9e, +33 321 71 76 30

NICK CURLY + CESS + JAY WEST + CLAR & CAMEO Anvers, Café d’Anvers, 22h30, gratuit, +32 3 226 38 70

BP ZOOM Lille, Biplan, 22h, 7/5e, +33 320 12 91 11 Selector D-Day & Selector Taz. : Lille, Kiosk, 23h, gratuit, +33 320 49 75 99

ven 06 PONYTAIL + THE HICKEY UNDERWORLD Bruxelles, Ancienne Belgique/AB Club, 20h, 12e, +32 2 254 82 42 LA CHANSON DU DIMANCHE Bruxelles, Botanique/Orangerie, 20h, Complet, +32 2 218 37 32 ELYSIAN FIELDS + ESSIE JAIN Courtrai, De Kreun, 20h, 12/10/8e, +32 5 637 06 44 CERCUEIL + LE SKELETON BAND + TERMINUS Lille, Malterie, 20h, 7/5e, +33 320 15 13 21 DON’T YOU DARE Amiens, Lune des Pirates, 20h30, gratuit, +33 322 97 88 01 A Travers Chants : SWING GADJÉ + CHECHA St-Saulve, Espace Athena, 20h30, 10/8e, +33 327 28 15 30 SONIC BOOM SIX Dunkerque, 4 Ecluses, 21h, 10/9/7e, +33 328 63 82 40 Hardcore Fever Party : NO FLAG + HELLBATS + THE PUNCHING PECKER GUNS Roubaix, ARA, 21h30, gratuit, +33 320 28 06 50 DJ MAXIMILIAN + DJ B-KAY + DJ WOUT + MAXIM LANY + BEVERLY JOHN Gand, Culture Club, 22h, 17/15e, +32 9 233 09 46

GROOVERIDER + SHACKLETON + KASTOR & DICE + MURDOCK Anvers, Petrol, 23h, 12/10e, +32 3 226 49 63 MATTHIAS TANZMANN + RED D + MAXIM LANY + PETE HOWL Gand, Decadance, 23h, 5/10e, +32 9 329 00 54 LES PETITS PILOUS + GYM X + TRAN Lille, Kiosk, 23h, 7/5e, +33 320 49 75 99 The Frenchees : A1 BASSLINE + TIPSY Lille, Supermarket, 23h, 5e, +33 320 52 86 59

sam 07 Kraak Festival : WAVVES + KURT VILE + KÖHN + HEADWAR Bruxelles, Recyclart, 13h, 15e, +32 2 289 00 59 ESSIE JAIN + BELLECLOSE Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 5e, +32 2 414 29 07 LADYLIKE DRAGONS + THE BEYONDERS Amiens, Grand Wazoo, 20h, gratuit, 322916491 ELYSIAN FIELDS Bruxelles, Botanique/Orangerie, 20h, 16/13/10e, +32 2 218 37 32 JOSH TILLMAN Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 11/8/5e, +32 2 218 37 32 THE YOUNG GODS + MAHARADJAH PEE WEE JONES Calais, Gérard Philipe, 20h30, 5e, +33 321 46 90 00 A Travers Chants : LA GRANDE SOPHIE + CLAIRE DENAMUR


agenda |

119

Petite-Forêt, Esp. Barbara, 20h30, 18/13e, +33 327 34 86 53 LA CHANSON DU DIMANCHE + NATHANIEL ISAAC SMOG Beauvais, Ouvre-Boîte, 21h, 15/13,5e, +33 344 10 30 80 JEANCEDRIC + BARTHOLOMEO + PATRICK SCHMIDT + ASFALTE Anvers, Café d’Anvers, 22h30, 5/10e, +32 3 226 38 70 DON JOHNSON + DR DISCO + THE LOVE BROTHERS Anvers, Petrol, 23h, 10e, +32 3 226 49 63 THE ADVENT + CHIC MINIATURE + VINCENT LEMIEUX Bruxelles, Fuse Club, 23h, 10/5e, +32 2 511 97 89 BUTCH + DYNAMODYSE + MAXIM LANY + TLP AKA TROUBLEMAN Gand, Culture Club, 23h, 15/10e, +32 9 233 09 46 GUY-J + MARCO BAILEY + FRED NASEN + YAMO Gand, Decadance, 23h, 5/10e, +32 9 329 00 54 MINIMONO + FABIO DELLA TORRE + SIERRA_SAM & MARCUS VECTOR + UFO + CZESKI Lille, Kiosk, 23h, 7/5e, +33 320 49 75 99 Nuloop Party : MELIK Lille, Supermarket, 23h, 5e, +33 320 52 86 59 RIVA STARR + PIRRES + SOUND OF STEREO + ED & KIM Louvain, Silo, 23h, 5/10e, +32 1 620 34 64

dim 08 RENYA Lille, Biplan, 15h, gratuit, +33 320 12 91 11 ZAP MAMA BACK TO A CAPELLA BRUXELLES, KVS, 20h30, 20e, 3222101112

lun 09 MÉMO Villeneuve-d’Ascq, Espace Culture - Lille 1, 12h30, gratuit, +33 320 43 69 09

ABD AL MALIK Lille, Sébastopol, 20h, 30e, +33 320 54 44 50 DENZAL SINCLAIRE Valenciennes, Phénix, 20h, 9e, +33 327 32 32 32

LADYLIKE DRAGONS Amiens, Charleston, 20h, gratuit, 322809921

YO ! MAJESTY + DELS Roubaix, Cave aux Poètes, 20h30, 10/8/6e, +33 320 27 70 10

SON AMBULANCE Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 11/8/5e, +32 2 218 37 32

jeu 12

JAY REATARD + ELVIS GHETTOBLASTER Roubaix, Cave aux Poètes, 20h30, 8/6/4e, +33 320 27 70 10

mar 10 TITUS ANDRONICUS Bruxelles, Botanique/Witloof Bar, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32 CULT OF LUNA + KINGDOM + GENERAL LEE Bruxelles, Recyclart, 20h, 12e, +32 2 289 00 59 MAGMA Lille, Sébastopol, 20h, 31e, +33 320 54 44 50

mer 11 Récital Surprise Lille, Opéra de Lille, 18h, 8/5e, +33 328 38 40 50

FRANZ FERDINAND + KISSOGRAM Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, Complet, +32 2 548 24 24 MY TV IS DEAD + CECILIA::EYES + NOX Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Club, 20h, 12e, +32 2 254 82 42 DADA LIFE + DROPPING DISHES Leuven, Het Depot, 20h, 17/14e, +32 1 622 06 03 THOMAS FERSEN Lille, Aéronef, 20h, 28e, +33 892 56 01 50 Europe XXL : ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE Lille, Nouveau Siècle, 20h, gratuit, +33 320 12 82 40 Fair Le Tour : HUGH COLTMAN + THE RODEO Tourcoing, Grand Mix, 20h, 12/9e, +33 320 70 10 00

Q-TIP Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 27/24e, +32 2 548 24 24

Le Blues Autour du Zinc : NEVER THE BRIDE Beauvais, Théâtre du Beauvaisis, 20h30, 24/20e, +33 344 06 08 20

FRIENDLY FIRES Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 15/12/9e, +32 2 218 37 32

BJORN BERGE + ALI HARTER Merville, EC Robert Hossein, 20h30, 10/8e, +33 328 42 07 56

SONIC BOOM SIX + WASH OUT TEST + SILLY SNAILS Bruxelles, Botanique/Witloof Bar, 20h, 15/12e, +32 2 218 37 32

TELEFON TEL AVIV + LEPOLAIR Roubaix, Cave aux Poètes, 20h30, 8/6/4e, +33 320 27 70 10

ANAÏS Lille, Aéronef, 20h, 25e, +33 892 56 01 50

LOUIS WINSBERG Dunkerque, Jazz Club, 20h45, 14/9e, +33 328 63 51 00


concerts POOL ADJOK Lille, Malterie, 20h45, 7/5e, +33 320 15 13 21 VINCENT ECKERT Lille, Biplan, 22h, 7/5e, +33 320 12 91 11

GRAVESTONE MIND + THE FRECKELLES + LA ROUTE EST LONGUE Beauvais, Ouvre-Boîte, 21h, 15/13,5e, +33 344 10 30 80

ven 13

LES MAUVAISES LANGUES + LA GOUTTE Dunkerque, 4 Ecluses, 21h, 10/9/7e, +33 328 63 82 40

THE DO Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 22/19/16e, +32 2 218 20 15

JULIETTE KAPLA Lille, Biplan, 22h, 7/5e, +33 320 12 91 11

ANSATZ DER MACHINE Gand, Vooruit, 20h, 10/6e, +32 9 267 28 28

CHRIS TIETJEN + FRANK LORBER + SMITH DAVIS + SOUL PHONIC Anvers, Café d’Anvers, 22h30, 5/10e, +32 3 226 38 70

CARAVAN PALACE Lille, Splendid, 20h, 22e, +33 320 33 17 34 EMILY LOIZEAU + LOUIS AGUILAR Calais, Gérard Philipe, 20h30, 5e, +33 321 46 90 00 Enchanteurs : MARCEL ET SON ORCHESTRE Drocourt, L’Agora, 20h30, 7/5e, +33 321 49 21 21 Hazb’Rock festival : CERCUEIL + THREE CHEERS FOR DIRTY Hazebrouck, Centre Socio Educatif, 20h30, 9/6e, +33 328 49 51 30 Trop Mignon Party : LUMINOCOLOR + PERU PERU + BALEINE 3000 Lille, Malterie, 20h30, 5e, +33 320 15 13 21 A Travers Chants : CORBIER + LULU St-Saulve, Espace Athena, 20h30, 10/8e, +33 327 28 15 30 MAREVA GALANTER + VALENTINE’S DAY Béthune, Théâtre Le Poche, 20h45, 7/5e, +33 321 64 37 37

IN FLAGRANTI Amiens, Lune des Pirates, 23h, 10e, +33 322 97 88 01 Ninja Tune’s Solid Steel : DJ FOOD + DK & CHEEBA + RAFFERTIE Anvers, Petrol, 23h, 10e, +32 3 226 49 63 DRUMDERGROUND + SIGMA + CULTURE SHOCK + MASTER X Bruxelles, Fuse Club, 23h, 5/10e, +32 2 511 97 89 ROOM 10 + FANTOMETTE + DEEPRAKER Lille, Kiosk, 23h, 6e, +33 320 49 75 99 MONSIEUR MONSIEUR Lille, Supermarket, 23h, 3e, +33 320 52 86 59

sam 14 Europe XXL : inauguration Lille, rue Faidherbe, 19h, gratuit, +33 328 52 30 00 LES HÉRITIERS Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, gratuit, +32 2 414 29 07

LOUIS WINSBERG Dunkerque, Jazz Club, 20h45, 14/9e, +33 328 63 51 00

NIGHTWISH Bruxelles, Forest National, 20h, 34e, +32 7 034 41 11

Le Blues Autour du Zinc :

CHRISTOPHE MARQUILLY

Tourcoing, Grand Mix, 20h, 18,80e, +33 320 70 10 00 Enchanteurs : EMILY LOIZEAU Bruay-la-Buissière, Grossemy, 20h30, 15/12e, +33 321 62 25 45 Enchanteurs : DISCANTO Drocourt, L’Agora, 20h30, 7/5e, +33 321 49 21 21 Hazb’Rock festival : LES WAMPAS + GENERAL LEE Hazebrouck, Espace Flandre, 20h30, 9/6e, A Travers Chants : YOANNA + ENCORE HEUREUX Saint-Saulve, Espace Athena, 20h30, 10/8e, +33 327 28 15 30 LOUIS WINSBERG Dunkerque, Jazz Club, 20h45, 14/9e, +33 328 63 51 00 THE PROXY + ZOMBIE NATION + FREDO & THANG Anvers, Petrol, 22h, 5/10e, +32 3 226 49 63 Drum’n Bassment : CHASE & STATUS + BROOKES BROTHERS + ONE87 Bruges, Cactus Club, 22h, 12/8e, +32 5 033 20 14 NEWWORLDAQUARIUM + TIN MAN + ROGER 23 Bruxelles, Recyclart, 22h, 8e, +32 2 289 00 59 KETALOCO Leuven, Het Depot, 22h, 12/8e, +32 1 622 06 03 Black Block Notes : DJ CAROLL Lille, Loca Loca, 22h, gratuit, +33 320 06 82 82 SMOS & BABY BEE + THE CHEF + MC RED1 Anvers, Café d’Anvers, 22h30, 5/10e, +32 3 226 38 70 WHO MADE WHO + COSY MOZZY + COOK-E & MATIC Bruxelles, Dirty Dancing, 23h, 12/8e, +32 2 227 39 48


agenda |

121

ANJA SCHNEIDER + PAN POT + GEOFFROY + DJ PIERRE + SPIRIT CATCHER + KOLOMBO Bruxelles, Fuse Club, 23h, 10/5e, +32 2 511 97 89 NEON + DAVIDOV Gand, Culture Club, 23h, 10/8e, +32 9 233 09 46 Son pour Son : JACK DE MARSEILLE + THE JELLY BELLIES + JENS HOLMES Gand, Decadance, 23h, 5/10e, +32 9 329 00 54 MARCUS + DIGITAL SOAP + RACHIDA DARTY Lille, Kiosk, 23h, 5e, +33 320 49 75 99 BREAKBOT Lille, Supermarket, 23h, 5e, +33 320 52 86 59 SOLOMUN + AME + RED D + DAWI Louvain, Silo, 23h, 5/10e, +32 1 620 34 64

dim 15

KETANOU + LES GROSSES PAPILLES + ALEE Divion, Complexe Omnisports, 20h, 12/10e, +33 321 49 21 21 HAMSTER AXIS Gand, Vooruit, 20h, 12/8e, +32 9 267 28 28 ERIK TRUFFAZ + SPHERES + SLY JOHNSON Tourcoing, Grand Mix, 20h, 16/13e, +33 320 70 10 00 En Solo Ou Presque : TEITUR + CR AVERY Roubaix, Cave aux Poètes, 20h30, 8/6/4e, +33 320 27 70 10

mer 18 STÉPHANE LECLERC Villeneuve-d’Ascq, Espace Culture - Lille 1, 12h30, gratuit, +33 320 43 69 09 Chants Sacrés Byzantins : Lille, Opéra de Lille, 18h, 8/5e, +33 328 38 40 50

Roubaix, Bar Live, 20h30, nc, +33 320 28 06 50 Viva Vida - 10 ans du Guapa : DJ CAROLL Lille, Guapa Bar, 22h30, gratuit, +33 320 54 82 55

jeu 19 PORNORAMA + THE DIPLOMAT + YOKO SOUND Bruxelles, Ancienne Belgique/AB Club, 20h, 12e, +32 2 254 82 42 ANIMAL COLLECTIVE Lille, Aéronef, 20h, 10e, +33 892 56 01 50 PENDRAGON Lille, Splendid, 20h, 23e, +33 320 33 17 34 En Solo Ou Presque : NORMAN PALM + LÉO (88MAN) Roubaix, Condition Publique, 20h, gratuit, +33 328 33 48 33

ELECTRIC SIX + ROMANO NERVOSO Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 16/13e, +32 2 414 29 07

Le Blues Autour du Zinc : JOE LOUIS WALKER + BOB & LISA + CR AVERY Beauvais, Ouvre-Boîte, 20h30, 20/17e, +33 344 10 30 80

THE EX + THE ILILTA BAND Tourcoing, Grand Mix, 18h, 11/8e, +33 320 70 10 00

ANIMAL COLLECTIVE + PANTHA DU PRINCE Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 19/16e, +32 2 548 24 24

Enchanteurs : MARCEL ET SON ORCHESTRE Marles-les-Mines, Salle Pignon, 20h30, 7/5e, +33 321 49 21 21

THE OCEAN + BURST + BISON B.C. + MEDEIA Bruxelles, VK - De Vaartkapoen, 19h30, 16/13e, +32 2 414 29 07

PASCALE PICARD Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 20h, 22/19/16e, +32 2 218 37 32

TREE HOUSE Lille, Malterie, 20h45, 7/5e, +33 320 15 13 21

THE SEDAN VAULT + MADENSUYU Bruges, Cactus Club, 20h, 11/8e, +32 5 033 20 14

THE HEPTONES Leuven, Het Depot, 20h, 21/18e, +32 1 622 06 03

TUMBLE HOME + THE HEADSHAKERS Villeneuve-d’Ascq, Ferme d’en Haut, 17h, 6/4e, +33 320 61 01 46

OI VA VOI Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 15/12/9e, +32 2 218 37 32

mar 17 Enchanteurs : LA RUE

Enchanteurs : MARCEL ET SON ORCHESTRE Montigny-en-Gohelle, Salle Polyvalente de Montigny, 20h30, 7/5e, +33 321 49 21 21 En Solo Ou Presque : KIM + JEANCRISTOPHE

LOÏC LANTOINE Lille, Biplan, 22h, 7/5e, +33 320 12 91 11

ven 20 BOB & LISA Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 13/10/7e, +32 2 218 37 32 Brussels Electronic Music Festival : PRINCIPLES OF GEOMETRY + TIEFSCHWARZ +


agenda |

122

concerts CHATEAU FLIGHT + YAPACC + DJ PIERRE + JAN JELINEK + JAY HAZE Bruxelles, Bozar, 20h, 21/19e, +32 2 507 82 00 THE HICKEY UNDERWORLD + THE RONES Courtrai, De Kreun, 20h, 12/10e, +32 5 637 06 44 JONATHAN RICHMAN + SAMMY DECOSTER Lille, Aéronef, 20h, 14/11e, +33 892 56 01 50 SOFTLY SPOKEN MAGIC SPELLS Lille, Relax, 20h, gratuit, +33 320 54 67 34 THE RABEATS Lille, Sébastopol, 20h, 30e, +33 320 54 44 50 En Solo Ou Presque : JIM YAMOURIDIS + MÉLISSA LAVEAUX Roubaix, Cave aux Poètes, 20h30, nc, +33 320 27 70 10 Enchanteurs : LES HURLEMENTS D’LÉO Rouvroy, Salle des Fêtes, 20h30, 7/5e, +33 321 49 21 21 A Travers Chants : PHILIPPE CHASSELOUP + MÉMO St-Saulve, Espace Athena, 20h30, 10/8e, +33 327 28 15 30 TROY PIERCE + HEARTTHROB + WILL O BRIEN Anvers, Petrol, 22h, 5/10e, +32 3 226 49 63 ONE MAN PARTY + THE SIXTY SIX + JONASTY + LIES + DRUMS ARE FOR PARADES Gand, Culture Club, 22h, gratuit, +32 9 233 09 46 3 YEARS : MATHIEU BOUTHIER Lille, B-Floor, 22h, b-floor.com LOÏC LANTOINE Lille, Biplan, 22h, 7/5e, +33 320 12 91 11 DERRICK CARTER + AMIR JAVASOUL + PRINZ Anvers, Café d’Anvers, 22h30, 5/10e, +32 3 226 38 70 D’JULZ + JELLY BELLIES + PIPO VITCH

Bruxelles, Fuse Club, 23h, 8e, +32 2 511 97 89 SEBASTIAN DAVIDSON + AMTEK & E-FREAK + PETE HOWL + MAXIM LANY Gand, Decadance, 23h, 5/10e, +32 9 329 00 54 Unity : CRISSY CRISS + MC YOUTHSTAR + DJ KEUTCH + DJ ROM1 + DJ BIBZ + DJ JAKA Lille, Kiosk, 23h, 7e, +33 320 49 75 99

Enchanteurs : MELL + LUNA LOST Hénin-Beaumont, Escapade, 20h30, 7/5e, +33 321 20 06 48 A Travers Chants : THOMAS PITIOT St-Saulve, Espace Athena, 20h30, 10/8e, +33 327 28 15 30 DAGOBA + SYN Dunkerque, 4 Ecluses, 21h, 10/9/7e, +33 328 63 82 40

GET THE CURSE Lille, Supermarket, 23h, 5e, +33 320 52 86 59

SLAGMALSKLUBBEN + STARSKI & TONIC + FANKLUB Anvers, Petrol, 22h, 5/10e, +32 3 226 49 63

sam 21

LOÏC LANTOINE Lille, Biplan, 22h, 7/5e, +33 320 12 91 11

ZIGGI & THE RENAISSANCE BAND Bruxelles, Ancienne Belgique/AB Club, 20h, 12e, +32 2 254 82 42 AMUTE Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 11/8/5e, +32 2 218 37 32 Brussels Electronic Music Festival : THE BLACK DOG + MUGWUMP + SUPERMAYER + DANTON EEPROM + DOPPLEREFFEKT + VAROSLAV Bruxelles, Bozar, 20h, 21/19e, +32 2 507 82 00 SOFTLY SPOKEN MAGIC SPELLS Lille, Lucky Ducky, 20h, nc, +33 320 63 95 80 CULT OF LUNA + DESTRUCTION INCORPORATED + DYSFUNCTIONAL BY CHOICE Tourcoing, Grand Mix, 20h, 15/12e, +33 320 70 10 00

BARTHOLOMEO + PATRICK SCHMIDT + MAD’D Anvers, Café d’Anvers, 22h30, 5/10e, +32 3 226 38 70 JOAKIM + COSY MOZZY + COMPUPHONIC Bruxelles, Dirty Dancing, 23h, 12/8e, +32 2 227 39 48 NEON + MAXIM LANY + LES MECS ECLECTICS + TLP AKA TROUBLEMAN + DAVIDOV Gand, Culture Club, 23h, 10/8e, +32 9 233 09 46 KozzMozz : FREQUENCY 7 FEAT. BEN SIM + PHASE + KR!Z + SEBA LECOMPTE Gand, Vooruit, 23h, 16/14e, +32 9 267 28 28 APM 001 : CZESKI Lille, Kiosk, 23h, 7/5e, +33 320 49 75 99

ALISTER + SAMMY DECOSTER Amiens, Lune des Pirates, 20h30, 11/8e, +33 322 97 88 01

PEO WATSON Lille, Supermarket, 23h, gratuit, +33 320 52 86 59

Enchanteurs : YVES JAMAIT Avion, Louis Aragon, 20h30, 12/10e, +33 321 49 21 21

REBOOT + MIRKO LOKO + ALEX PICONE + FADER Louvain, Silo, 23h, 5/10e, +32 1 620 34 64

BENOIT DORÉMUS + JEANCRISTOPHE Bully-Les-Mines, Espace François Mitterand, 20h30, 13e, +33 321 44 18 00

dim 22 CHRISTIAN PRUVOST



concerts Marcq-en-Baroeul, Théâtre de la Rianderie, 11h30, gratuit, +33 320 45 46 37

KASAÏ ALLSTARS Tourcoing, Grand Mix, 20h, 15/12e, +33 320 70 10 00

Brussels Electronic Music Festival : ALVA NOTO_XERROX II + FRANK BRETSCHNEIDER + BYETONE Bruxelles, Bozar, 19h, 14/12e, +32 2 507 82 00

15 ans de la Cave : SOCALLED + DIJF SANDERS Tourcoing, Grand Mix, 20h, 15/12e, +33 320 70 10 00

JUDAS PRIEST Bruxelles, Forest National, 19h, 49e, +32 7 034 41 11 CIRKUS Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 20h, 19/16/13e, +32 2 218 37 32

mar 24 KRYSTLE WARREN + ZAHRA HINDI Bruxelles, Ancienne Belgique/AB Club, 20h, 12e, +32 2 254 82 42 GIRL TALK Bruxelles, Botanique/Rotonde, 20h, 15/12/9e, +32 2 218 37 32 SINSEMILIA Lille, Aéronef, 20h, 22e, +33 892 56 01 50

Festival Musiques de Jazz et d’Ailleurs : MÉLISSA LAVEAUX + PETER VON POEHL + PIERS FACCINI Amiens, MCA, 20h30, nc, +33 322 97 79 77

jeu 26 CARLA KIHLSTEDT’S 2 FOOT YARD + ERIKA STUCKY & SINA Gand, Vooruit, 20h, 14/10e, +32 9 267 28 28 BOB LOG III + THE EXPERIMENTAL TROPIC BLUES BAND Leuven, Het Depot, 20h, 15/13e, +32 1 622 06 03 AMADOU ET MARIAM Lille, Aéronef, 20h, 21e, +33 892 56 01 50

Enchanteurs : MARCEL ET SON ORCHESTRE Lens, Salle Houdart, 20h30, 7/5e, +33 321 49 21 21

Festival Musiques de Jazz et d’Ailleurs : BRAD MEHLDAU Amiens, MCA, 20h30, nc, +33 322 97 79 77

mer 25

STACEY KENT Arras, Casino, 20h30, 20/14e, +33 321 71 76 30

CACTUS IN LOVE Villeneuve-d’Ascq, Espace Culture - Lille 1, 12h30, gratuit, +33 320 43 69 09

PASCALE PICARD + LES BRATS Beauvais, Ouvre-Boîte, 20h30, 20/18,50e, +33 344 10 30 80

Cycle Ictus - En Stéréo : Lille, Opéra de Lille, 18h, 8/5e, +33 328 38 40 50

ORELSAN + LA JONCTION Roubaix, Cave aux Poètes, 20h30, 8/6/4e, +33 320 27 70 10

PETER BJORN & JOHN + JAMES YUILL Bruxelles, Botanique/ Orangerie, 20h, 22/19/16e, +32 2 218 37 32

Festival Musiques de Jazz et d’Ailleurs : SOCALLED Amiens, Lune des Pirates, 21h30, 12/10e, +33 322 97 88 01

VIC CHESNUTT Courtrai, De Kreun, 20h, 12/10e, +32 5 637 06 44

SUPERAMAZOO Lille, Biplan, 22h, 7/5e, +33 320 12 91 11

Festival Musiques de Jazz et d’Ailleurs : GENERAL ELEkTRIkS Amiens, New Dreams, 23h45, nc, +33 322 97 79 77

ven 27 Europe XXL : SENOR COCONUT Lille, Aéronef, 20h, 17/12,5e, +33 892 56 01 50 Europe XXL : ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE Lille, Nouveau Siècle, 20h, gratuit, +33 320 12 82 40 Festival Musiques de Jazz et d’Ailleurs : OMARA PORTUONDO Amiens, MCA, 20h30, nc, +33 322 97 79 77 Enchanteurs : CASA BANCALE + MARK FOGGO Béthune, Théâtre Le Poche, 20h30, 7/5e, +33 321 64 37 37 LO’JO + SYRANO Calais, Gérard Philipe, 20h30, 5e, +33 321 46 90 00 ELECTRIC ELECTRIC Lille, Malterie, 20h30, 7/5e, +33 320 15 13 21 A Travers Chants : ALEXANDRE KINN St-Saulve, Espace Athena, 20h30, 10/8e, +33 327 28 15 30 Enchanteurs : BAAZIZ Sallaumines, MAC, 20h30, 7/5e, +33 321 67 00 67 Festival Musiques de Jazz et d’Ailleurs : SOCALLED Amiens, Lune des Pirates, 21h30, 12/10e, +33 322 97 88 01 KITOSLEV Lille, Biplan, 22h, 7/5e, +33 320 12 91 11 MARC ANTONA + DAVID K + TERRY TONER + TARAS VAN DE VOORDE Anvers, Café d’Anvers, 22h30, 5/10e, +32 3 226 38 70


agenda |

125

LES MECS ECLECTICS + HEADZ UP + ULTRAVID Gand, Culture Club, 22h30, 15/7e, +32 9 233 09 46 NOIR + MAXIM LANY + RAMON TAPIA + PETE HOWL Anvers, Café d’Anvers, 23h, 5/10e, +32 3 226 38 70 DJ VADIM + DJ ROM1 + GYM X Lille, Kiosk, 23h, 10e, +33 320 49 75 99

COURT BOUILLON Lille, Malterie, 20h45, 7/5e, +33 320 15 13 21 WATCHA CLAN Beauvais, Ouvre-Boîte, 21h, 14/12,50e, +33 344 10 30 80 STRO + DOUCE AMBIANCE Roubaix, ARA, 21h, gratuit, +33 320 28 06 50

MATT WALSH Lille, Supermarket, 23h, 5e, +33 320 52 86 59

Festival Musiques de Jazz et d’Ailleurs : SOCALLED Amiens, Lune des Pirates, 21h30, 12/10e, +33 322 97 88 01

Festival Musiques de Jazz et d’Ailleurs : RADIOCLIT + SOUTH CENTRAL Amiens, New Dreams, 23h45, nc, +33 322 97 79 77

Soirée Gainsbourg : PIERRE ELITAIR + LOUIS KATORZ + GUUZBOURG Anvers, Petrol, 22h, 5/10e, +32 3 226 49 63

sam 28

CIRRUS Lille, Biplan, 22h, 7/5e, +33 320 12 91 11

HOLLYWOOD PORN STAR + MALIBU STACY + SAULE + SUAREZ Valenciennes, Place d’Armes, 16h, nc, +33 327 29 55 40

Europe XXL : MODESELEKTOR + FORMAT B + ANDRÉ GALLUZZI Lille, Tripostal, 22h, 9/12e,

ROHFF + DADDY K Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 31/28e, +32 2 548 24 24 Festival Musiques de Jazz et d’Ailleurs : AMADOU ET MARIAM Amiens, MCA, 20h30, nc, +33 322 97 79 77 Enchanteurs : TARAF DEKALÉ + YAMLAYAM Evin-Malmaison, Salle A. Dutilleul, 20h30, 7/5e, +33 321 49 21 21 Enchanteurs : ALEXANDRE KINN Houdain, Salle du COSEC, 20h30, 7/5e, +33 321 49 21 21 A Travers Chants : PEP’S St-Saulve, Espace Athena, 20h30, 10/8e, +33 327 28 15 30 PHILIPPE RENAULT Dunkerque, Jazz Club, 20h45, 14/9e, +33 328 63 51 00

JAN VAN BIESEN + BARTHOLOMEO + PATRICK SCHMIDT + VISTA Anvers, Café d’Anvers, 22h30, 5/10e, +32 3 226 38 70 AEROPLANE + COSY MOZZY Bruxelles, Dirty Dancing, 23h, 12/8e, +32 2 227 39 48 LE CORPS MINCE DE FRANÇOISE + HANNAH HOLLAND + JEAN BICHE Bruxelles, Recyclart, 23h, 7e, +32 2 289 00 59

DJ GODFATHER + DJ OMEGA + SPACID + ZYMOTIC Louvain, Silo, 23h, 5/10e, +32 1 620 34 64 Festival Musiques de Jazz et d’Ailleurs : SMOD + MO-DJ Amiens, New Dreams, 23h45, nc, +33 322 97 79 77

dim 29 Europe XXL : BORTSH ORKESTRA Roubaix, Théâtre Louis Richard, 14h, gratuit, +33 320 73 10 10 Enchanteurs : LES ENFANTS DU BAL Hersin-Coupigny, SDF, 15h30, 1e, +33 321 49 21 21 KENZA FARAH Bruxelles, Ancienne Belgique, 18h, 25/23e, +32 2 548 24 24 GHINZU Charleroi, Eden, 20h30, 25/22e, +32 7 131 44 20 AUCAN + OUI MAIS NON Lille, Malterie, 20h30, 7e, +33 320 15 13 21 DE STAAT Gand, Vooruit, 22h, gratuit, +32 9 267 28 28

mar 31 BABYLON CIRCUS Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Box, 20h, 19/16e, +32 2 548 24 24

NEON + MAXIM LANY + DJ SENSE + DAVIDOV Gand, Culture Club, 23h, 10/8e, +32 9 233 09 46

KAKI KING Bruxelles, Ancienne Belgique/ AB Club, 20h, 12e, +32 2 254 82 42

Sound Of Sand : CZESKI Lille, Kiosk, 23h, 7/5e, +33 320 49 75 99

JASON MRAZ + MARIT LARSEN Lille, Zénith Arena, 20h, 33e, +33 320 14 15 16

SPACEINTRUDER + MENEER CASSONADE Lille, Supermarket, 23h, gratuit, +33 320 52 86 59

Enchanteurs : MARCEL ET SON ORCHESTRE Courrières, Salle des Fêtes, 20h30, 7/5e, +33 321 49 21 21


restaurants

Baurepaire II

F-Lille, 25 pl. Béthune +33 320 39 63 34 Seul lien de parenté avec son grand frère situé rue St-Etienne : la carte. Sucrées ou salées, ici, les crêpes sont à l'honneur et il y en a pour tous les goûts. La déco, dans les tons rouges, est tendance et chaleureuse. Un endroit où il fait bon manger! lun au sam, 12h à 14h et 19h à 23h (23h30 ven et sam).

l’Oiseau-Mouche

138 Grande Rue, Roubaix, +33 320 65 96 56 Vous trouverez dans ce restaurant aux couleurs chaleureuses une cuisine à tendance asiatique sans oublier les fameuses carbonnades ou blanquettes régionales revisitées au goût du jour. L’accent est mis sur les poissons frais, plutôt exotiques, délicieusement associés à des épices de tous horizons. Plat du jour à 6,5€ et menu à 13,5€. lun au ven, 12h à 14h.

POUSSE POUSSE

F – Lille, 174, rue Solférino +33 3 20 42 00 71 www.pousse-pousse.fr Depuis six ans, Vyrath Somphophakdy fait honneur aux recettes héritées de sa famille Laotienne. Un fin mélange d'influences régionales qui ne sur-valorise pas un ingrédient au détriment d’un autre. On sent le galanga, la coriandre, la citronnelle, le piment vert pour leur vertu propre, sans trop de salé-sucré. Le menu est à 13€ le midi. Tlj sf dim, 12h/14h, 19h/22h30, 23h ven et sam.

BUZZ

F-Lille, 55 rue Basse +33 320 51 17 17 Dans une déco chaleureuse, ce bar à vins propose une sélection des meilleurs millésimes (français et étrangers). En accompagnement : plats du Nord et salades diverses (périgourdine, chèvre...). Menus à 19 et 27€ et formule midi à 13€. Ts les jours sf dim, 10h à 2h du matin.

LE PARVIS DE LA TREILLE F-Lille, 26 rue Masurel + 33 320 55 10 01

Ce café brasserie, idéalement situé face à la cathédrale NotreDame de la Treille, mêle avec succès une carte traditionnelle et des spécialités de couscous (tous les mardis, jeudis et samedis, sur réservation). Des planches de fromages et de charcuterie sont également servies à toute heure avec le vin qui convient. Plat du jour à partir de 8€. lun au sam, 9h à 3h du matin.

L’Entre...Mondes F-Lille, 66 Parc Lebas +33 320 523 995

Envie de bien manger et de façon responsable ? L’Entre... Mondes vous sert un grenadin de veau forestier ou une entrecôte aux échalotes confites, préparés avec des produits issus du commerce équitable. Goûtez aussi le délicieux crumble aux griottes au dessert. Formule à 13€ le midi. lun au vend 12h à 14h, jeu au sam 19h à 23h.


guide |

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La Koutoubia

LE WHY NOT

LOS TACOS

F-Lille, 9 rue Maracci + 33 320 74 14 14

F-Lille, 164 rue Solférino +33 320 77 59 86

Dans un cadre enchanteur, cette adresse mouscronnoise propose - en plus de ses savoureux couscous, méchoui, tagines et grillades - des spécialités égyptiennes comme le shaslik (dinde, champignons et poivrons, gratinés au fromage). Happy hour de 19-20h ts les soirs, dim 12-13h (-50% sur vos apéritifs). Gâteau d’anniversaire offert sur réservation. mar au dim 19h à 23h (00h ven et sam), dim 12h à 14h.

Au cœur du Vieux-Lille, dans une vaste cave lumineuse, dégustez une cuisine alliant tradition et nouvelles saveurs. Sur la carte proposée par Jean-Christophe Michel (La Tour d’Argent, Le Crillon…), arrêtez-vous notamment sur le foie gras poêlé et le millefeuille maison. Formule midi 14,10€ et le soir de 25 à 50€. lun au sam, 11h à 14h30, lun au ven, 19h à 23h.

Vous y apprécierez une cuisine mexicaine authentique dans une ambiance typique. Les chefs mexicains vous proposent de déguster des tacos faits maison et bien d’autres quesadillas, ceviches, fajitas, buritos, chilaquiles verde o rojo ou encore les fameuses crêpes cajeta. Avis aux connaisseurs... Enfin du vrai mexicain ! Salles climatisées. Menu découverte à 14€. mar au sam, 11h30 à 15h, 19h à 23h.

L’IVRE DE CUISINE

MONSIEUR CONSTANT

SAKURA

B-Mouscron, 55 rue de Tourcoing, +32 877 922 650

B-Charleroi, 18 passage de la Bourse 6 r. du collège +32 71 50 02 00 www.l-ivredecuisine.com Autrefois librairie, cet établissement est désormais un «espace gourmand». Prendre son petit déj (anglais ou continental), manger une salade au nom original ou bouquiner dans le salon de lecture, à vous de choisir. lun au ven, 8h30 à 18h, sam 9h30 à 18h.

B-Wavre, 14 rue Constant de Raedt, +32 10 22 22 45 www.monsieurconstant.com Ce resto-bar lounge offre une cuisine française fine et savoureuse, dans un cadre élégant et tendance. Côté bar, des cocktails variés sont à savourer. Menus à 25€. Ouvert tous les jours dès 17h. Happy hour : jeu et dim de 22h à 23h.

B-Tournai, 12 r. du Bourdon Saint-Jacques, +32 69 22 99 17 www.tournai.be/sakura Dans ce restaurant japonais, le repas est un vrai spectacle. Devant vos yeux, les grands chefs cuisinent avec dextérité et élégance votre plat sur de grandes plaques chauffantes. Menus : midi de 7,50 à 18€ et soir de 30 à 58€. Ts les jours, 12h à 3h et 18h à 00h.


bars & clubs DIRTY DANCING

SUPERMARKET

Sam de 22h30 à 6h. Haut-lieu de la nuit bruxelloise. Dans le cadre magique de l’ancien cinéma Mirano Continental. Programmation musicale irréprochable : electro, dark disco, rock énervé. Un vrai mélange de styles. Dj rés. : Cosy Mozzy, Stephen, Mandrak, Starski & Tonic, DJ Buzz, Kiki et F da Housecat.

De Justice à Pilooski, des figures internationales de la musique électronique y ont poussé leur caddie. Le Supermarket revendique une programmation audacieuse, mise sur l'exception musicale et cultive un caractère intime. Son résident, Peo Watson, privilégie des sets l'électro-funk bien calibrés.Ven et sam de 22h30 à 7h30 (de 23h à 1h : happy hour).

38 chaussée de Louvain, Bruxelles (B), +32 22 27 39 48 www.dirtydancing.be

PETROL

21 d’Herbouvillekaai, Anvers (B) +32 32 26 49 63 www.petrolclub.be Lieu à la programmation éclectique où rock et musiques électroniques, concerts et sets DJ font bon ménage. Les incursions hiphop, r n’b, acid, funk et punk sont également bienvenues. Horaires variables en fonction des soirées.

8 bis rue de Wazemmes, Lille +33 631 31 20 34, www.super-market.fr

CULTURE CLUB

Afrikalaan 174, Gand (B) + 32 9 233 09 46 www.cultureclub.be Lancé en 2001, le club le plus hype de Belgique (à l’architecture et au design minimaliste et innovant) brille avant tout par sa tonalité musicale. Depuis le début, il sert un cocktail raffiné et hédoniste unique, typiquement

gantois, servi notamment par les résidents Tlp, maxim lany, hermanos Inglesos.

TIJUANA

Schuurkensstraat 2, Gand (B) www.tijuana.be Situé dans un ancien immeuble art déco, ce Chili Bar offre la possibili té de déguster de savoureux cocktails et autant de tapas. Au sous-sol dans une ambiance plus débridée, les Djs proposent des mixes latino, house et électro. Du jeu au sam de 22h à 7h.

CAFE D’ANVERS

Verversrui 15, Anvers (B) +32 32 26 38 70 www.cafe-d-anvers.com Lieu mythique de la nuit anversoise, inauguré en 1989 dans le quartier rouge. Un son chaleureux torréfié avec goût, mêlant house, garage et techno minimale. Dj rés. : Tweety, Filliz, Bartolomeo, Smos & Baby B.


guide |

129

Peek a Boo

92 rue de l’hôpital militaire, Lille, www.myspace.com/ peekaboocafe Du lun au mer de 9h à 23h, jeu de 9h à 00h, ven de 9h à 1h et sam de 15h à 2h. Rouge la nuit et turquoise le jour, voici un espace-temps où les flâneurs se détendent, les mangeurs se régalent et les mélomanes se délectent. Pour un verre ou un concert, voilà un lieu intergénérationnel où il se passe toujours quelque chose !

Decadance

Overpoortstraat 76, 9000 Gent (B), +32 9 329 00 54 www.decadance.be Lundi au samedi à partir de 22h . Après une importante rénovation, ce mythique lieu gantois rouvre enfin ses portes. Le concept ? Deux salles avec deux ambiances, électro-house dans la Main room, Dancehall et Ragga Muffin au Zanzibar, le tout servi par d’éminents Djs tels que Starski & Tonic, Compuphonic ou encore Babylon Rocker.

FUSE

208 rue Blaes, Bruxelles (B) +32 25 11 97 89, www.fuse.be Sam de 23h à 7h. Temple de la techno de renommée internationale qui accueille les maîtres du genre depuis plus d’une décennie (Derrick May, Laurent Garnier, DJ Hell). Techno, electro, hardtech au rez-de-chaussée et House au premier étage. Dj rés. : Pierre, Deg, T-Quest, Psychogene.

MAKE-UP

Ketelvest 518, Gand (B) www.make-up-club.be Ven et Sam, à partir de 23h. Le Make-Up est le lieu idéal pour tout clubber à l’esprit grand ouvert. De la musique sensuelle orientée dancefloor jusqu’à la déco minimale hyper stylisée, tout est conçu pour jerker jusqu’au bout de la nuit. La programmation brille par son éclectisme : des origines de la house-music de Chicago jusqu’aux dernières mutations des musiques électroniques.

LOCA LOCA

11 place Jacques Louchard (prox. église Sainte-Catherine), Lille, + 33 320 06 82 82 7/7j. de 16h à 3h. Ce bar aux couleurs flamboyantes rappelle immanquablement Barcelone. De larges ardoises accrochées sur le mur affichent la carte des cocktails. L’ambiance «caliente» gagne également la terrasse en été grâce aux mixes et concerts électro funk et latin groove servis bien frappés par Dj Caroll, Sweetback, Adam Koundé et Nick-L...

LE KIOSK

28 r de Wazemmes, Lille +33 320 49 75 99 www.kiosk-club.fr Du mer au sam (et veilles de jours fériés) de 22h à 8h. Premier lieu authentiquement consacré aux musiques électroniques à Lille. Programme éclectique avec une préférence pour l’électrohouse et la techno minimale. Dj résidents + guests.


le mot de la fin |

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Black Lips

Propos recueillis par Thibaut Allemand

Black Lips, les enfants terribles du garage rock, sont passés près de chez nous. L'occasion de coller le bassiste Jared Swilley contre un mur pour lui arracher le mot de la fin. Black Lips, c’est un peu le rock à papa, non ? Tu rigoles ? Je n’aurais pas voulu vivre dans les 60’s. J’aurais fini au Vietnam. Black Lips, Inde-ésirable ? Et ouais ! On a été virés de Bombay parce qu’on avait montré nos fesses. Le pays est conservateur, mais le rock’n’roll reste subversif. Pas vrai ? ❥ Retrouvez l’interview intégrale sur letsmotiv.com

Wafa Dufour, c’est votre nouvelle mascotte ? On s'en fiche que ce soit la nièce de Ben Laden : elle est cool, on voudrait travailler avec elle. Et tu comptes travailler un jour ? Oui, mais pas trop. Quand on ne tourne pas, je suis maçon, je fais la plonge. Je ne bosse que six mois par an ! /



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