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MUSIQUE

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Thierry Lodé

Thierry Lodé

musi q u e

SOFIANE PAMART

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Rap gamme

Rap et musique classique ? En dépit de nombreux rendez-vous, ces genres semblent encore éloignés – pour un tas de raisons esthétiques et sociales. Et puis surgit Sofiane Pamart, dont la personnalité détone dans le milieu guindé de la Grande musique. Retour sur le parcours d’un prodige.

Moins timide que sans complexe, le hip-hop a pioché dans les disques des autres, samplant Beethoven (Mobb Deep, Snitched On), Wagner (Outkast, Ms Jackson) Bach (Busdriver, Imaginary Places) ou Chopin (NTM, That's My People). Sans parler d'IAM enregistrant un live symphonique avec l'orchestre de Radio France. Pourtant, les deux mondes continuaient à se regarder en chiens de faïence. Dès lors, l'arrivée d'un Sofiane Pamart intrigue. L'attitude et le prénom dénotent dans un circuit assez fermé… Souvent présenté comme un transfuge de classe, petit-fils de mineur immigré élevé à la force de ses partitions, on rappellera qu'il est également fils d'enseignants – donc non, nous ne sommes pas chez Annie Ernaux ni Édouard Louis.

Liaisons et sentiments

Étudiant au Conservatoire de Lille mais féru de hip-hop, le pianiste s'inscrit dans l'ethos rap : ambition clairement affichée, volonté d'être le meilleur. De grands noms sont séduits par son approche du piano. Ainsi l'a-t-on vu aux côtés de SCH, Hugo TSR, Kery James, Médine, JoeyStarr, Grand Corps Malade, Arno ou Scylla (avec qui il a réalisé deux albums). En solitaire, le Lillois a signé deux disques qui lorgnent aussi bien vers le classique (l'axe Chopin-Debussy-Ravel) que le jazz (le titre Chicago, au hasard). La virtuosité jamais ostentatoire, mais la sensibilité en bandoulière, Sofiane Pamart pourrait bien être plus qu'une parenthèse enchantée, le trait d'union entre deux mondes. Thibaut Allemand

YARD ACT

La fureur de rire

© DR

Yard Act vient de signer le grand disque post-punk de ce début d'année. Un parlé-chanté malin, agressif et rigolard. Songez à The Fall évidemment, à Art Brut si vous avez du goût et, plus près de nous, à Sleaford Mods – mais en plus compréhensible de ce côté-ci de la Manche. Venus de Leeds, ces quatre Nordistes se sont réunis en 2019 et, quelques mois plus tard, signaient un 45 tours rapidement épuisé – et ce, en plein confinement. Plus tard, l'EP Dark Days (2021) affola l'Angleterre et lui fournit quelques raisons de s’ébaudir : un discours à rebours de la réaction raciste et haineuse qui s'est abattue sur à peu près toute l'Europe, un humour incisif mais pas cynique. Oui, nos lurons, dont un jeune papa, trouvent encore des raisons de se réjouir. Ils injectent une drôlerie acerbe dans leurs chansons nerveuses : Almost by accident, have become rich. And since I have become rich, i've been constantly living in fear of losing everything*… ce genre. On se rassure de ne pas considérer les balourds pleurnichards d'Idles comme la relève du rock anglais. Entre Squid, Yard Act et les très attendues Wet Leg, il y a quelque chose de béni au royaume d’Elizabeth. Thibaut Allemand Anvers, 03.02 (reporté 13.06), Trix, 19h30, 16 > 12,50€, trixonline.be Lille, 02.02 (reporté 14.06), L’Aéronef, 20h, 10 > 5€ (gratuit abonnés), aeronef.fr *Presque par accident, je suis devenu riche. Et depuis que je suis devenu riche, je vis constamment dans la peur de tout perdre.

L'IMPÉRATRICE

2012. Charles de Boisseguin, pigiste musical, passe de l’autre côté et crée L’Impératrice – à l’époque, simple projet instrumental. Rejoint par la chanteuse Flore Benguigui, le désormais sextette, figure de proue du label microqlima, aligne des chansons vaporeuses et faussement innocentes. Succédant à l’envoûtant Matahari (2018), Tako Tsubo (toujours ce tropisme nippon) poursuit dans la même veine, et s’empare de sujets actuels : féminisme, réseaux sociaux, troubles psychiques… Un poil opportuniste ? Peutêtre. En attendant, cette variété mâtinée de disco, cousine de celle des Parcels, recueille notre suffrage – à défaut de prendre le trône. T.A.

Bruxelles, 17.02 (reporté 19.05), La Madeleine, 20h, 32€, www.la-madeleine.be Lille, 04.02 (reporté 30.06), L’Aéronef, 20h, 26 > 19€, www.aeronef.fr

© Theo Gosselin

DRY CLEANING

« La chair est triste hélas ! Et j'ai lu tous les livres. Allons porter notre morosité sur les scènes du quartier ». C'est, en substance, ce qu'a dû se dire Florence Shaw, dont le timbre monocorde plane sur les compositions sèches et tranchantes de Dry Cleaning – soit "nettoyage à sec". Ou comment s'emparer du quotidien pour mieux lui tordre le cou. Les quatre de South London déploient un post-punk amorphe relevé de spoken word. Une mélancolie électrique. T.A.

QUOI DE NEUF ?

Nous nous sommes tant aimés… et nous ne vieillirons pas ensemble. Mais, qui sait ? Il est de ces artistes dont on s’amourache au premier essai avant de s’en détourner. On les retrouve plus tard, certes différents, mais avec parfois ce je-ne-sais-quoi qui nous fait replonger. La preuve par quatre. Thibaut Allemand

UB40

Ah, ceux-là ! Ou comment commencer chômeur, en nommant son groupe d'après un formulaire du Pôle emploi local… avant de s'écharper devant les tribunaux. Ils étaient huit, les voici cinq. Du UB40 originel, restent quelques membres ayant peu voix au chapitre (basse, batterie, saxophone) les autres ayant quitté la troupe voici une demi-décennie. Sans oublier Terence Wilson, l’un des cofondateurs, mort en novembre dernier. D'autres chanteurs perpétuent donc ce reggae totalement inoffensif. Avec une ribambelle de classiques et de reprises au compteur, tels Red Red Wine, Food for Thought, If It Happens Again ou I Got You Babe.

© Travis Shinn © DR

© Pander Brothers

THE DANDY WARHOLS

À l'issue de la sortie de Dig ! (2004), la doxa était claire : à l'opposé des idéalistes de The Brian Jonestown Massacre, The Dandy Warhols sont des traîtres, prêts à vendre père et mère pour connaître le quart d'heure de gloire. Quinze ans plus tard, nous vîmes que le "loser" de l'affaire (Anton Newcombe) s'en tirait plutôt pas mal, quand la bande de Courtney Taylor-Taylor (ce blaze !) rame un peu. Ce qui, ironiquement, la rend sympathique. Les premiers albums vieillissent bien, et leur reprise de Ohio (Neil Young) avec la ligne de basse de Blue Monday, vaut le détour. Promis.

Bruxelles, 16.02, La Madeleine Report en cours : info greenhousetalent.com Ou l'histoire d'un gigantesque malentendu. Pour les lycéens de la fin des 90's, Nada Surf, c'était Popular. Un tube malin se moquant de l'american way of life, de ses cheerleaders et quaterbacks, un spoken word fiévreux sur fond de pop tendue… et ce n'était que ça. Les malheureux ! Ils sont passés à côté d'une poignée de disques merveilleux, emplis d'une powerpop parfaite et entonnée par des New-Yorkais qui s'expriment aussi dans un français impeccable – leur baby-sitter se nommait René Char. Certes, le bassiste a toujours d'affreuses dreadlocks, mais fermez les yeux, et écoutez.

Lille, 13.06, L’Aéronef, 20h, 28 > 20€, aeronef.fr

GOJIRA

« Je joue du death-metal dans les Landes, Metallica téléphone et je lui réponds qu'il faut planter des arbres ». Kamoulox ? Ben non, Gojira. Depuis vingt ans, ce quatuor braille des textes sur l'écologie et l'imminence du "grand effondrement". Reprenant peu ou prou le flambeau de Sepultura (metal extrême et altermondialisme), la bande croule sous les récompenses, tourne dans le monde entier (avec Metallica, donc) mais, par ici, est encore vu comme une curiosité. Nul n'est prophète en son pays.

CINÉ-CONCERT MARY POPPINS

Supercali… vous connaissez la suite. Cette gouvernante descendue du ciel, le facétieux ramoneur… L'ONL donne vie à sa BO oscarisée en 1965 et signée des frères Sherman, à qui l'on doit également celles de Merlin l'enchanteur (1963) et du Livre de la Jungle (1967). Ces compositions cuivrées, enjouées (et réarrangées, concomitamment à la sortie du film, par Duke Ellington himself) imprègnent la conscience collective – n'avez-vous jamais siffloté Pavement Artist et son fameux refrain "Chim chiminey" ? En 2022, ces morceaux volontiers rétro brillent par leur insouciance – un paradis perdu. T.A.

Lille, 17 & 18.02, Nouveau Siècle, jeu : 20h • ven : 19h, 45 > 10€, onlille.com

© The Walt Disney Company France

© Silvano Magnone

JAWHAR

Né dans le sud de Tunis, passé par Lille pour ses études et désormais installé en Belgique, Jawhar se fit remarquer en 2013 avec Qibla Wa Qobla, folk nickdrakien trilingue (arabe, anglais, français). Neuf ans après, le charme opère toujours, notamment chez Françoiz Breut (le titre La fissure). Sa voix chaude et ses accents, à la fois doux et gutturaux, magnifient des titres ni rock, ni folk, mais sacrément habités. T.A.

Arlon, 22.02, L'Entrepôt, 19h30, 12/10€, entrepotarlon.be Huy, 12.03, Atelier Rock, 20h, 18/15€, atelierrock.be Louvain-La Neuve, 27.03, Ferme du Biéreau, 15h30 17 > 10€, laferme.be Bruxelles, 30.04, Botanique, 20h, 19,50 > 12,50€, botanique.be

JULIETTE ARMANET VS

Sacrées Françaises LÉONIE PERNET

ois Robert © Studio l'étiquette // © Jean-Fran ç

La première est devenue une icône de la chanson française en deux albums. Révélée avec l'impressionnant Crave en 2018, la seconde reste plus discrète, mais pas moins talentueuse. Entre mélancolie dansante, electropop et poésie intimiste, Juliette Armanet et Léonie Pernet ont chacune des arguments à défendre. J.D.

La voix - Haut perché et cristallin, le timbre de Juliette Armanet lui a valu des comparaisons avec Véronique Sanson, alliant dans un même élan force et fragilité. / Léonie Pernet module souvent sa voix, plus grave mais moins puissante, pour mieux la marier avec des nappes synthétiques. Monte le son - Si Petite amie s'articulait autour de la formule piano-voix, Juliette Armanet a ouvert son jeu pour son deuxième essai, l'habillant de sonorités disco. / Le spectre musical de Léonie Pernet est plus large, mêlant percussions africaines, synthés, boîte à rythmes ou violons au fil de morceaux affutés, entre pop et techno. Le feu et l'eau - Le dernier album de Juliette Armanet s'intitule Brûler le feu, dispensant son lot de tubes incendiaires – comme Le Dernier jour du disco. / À écouter Le Cirque de consolation, le deuxième disque de Léonie Pernet, c'est au contraire l'eau qui semble l'élément principal (Il pleut des hommes). Obsédées textuelles - Juliette Armanet n'est pas avare de métaphores savoureuses, nourrissant des textes ciselés, dans les pas de William Sheller. / Léonie Pernet manie aussi bien la langue de Shakespeare que celle de Molière (citant à l'occasion le comte de Lautréamont) et, disons-le, a notre préférence.

Juliette Armanet

Lille, 26.02, L'Aéronef, 20h, complet !, aeronef.fr Sin-le-Noble, 19.03, Théâtre Henri Martel, 20h30, complet ! // Bruxelles, 11.04, Cirque Royal, 20h, 39,50/ 34,50€, cirque-royal-bruxelles.be // Lille, 18.11, Zénith, 20h, 43 > 36€, www.zenithdelille.com

Léonie Pernet

Lille, 18.02, L'Aéronef, 20h, 26 > 19 €, aeronef.fr (+ Malik Djoudi)

DAMON ALBARN

L'échappée belle

Bruxelles, 28.02 & 01.03

Bozar, 20h30, complet !, bozar.be

Non, 2022 ne démarre pas si mal. Pour preuve la sortie du deuxième album solo de Damon Albarn qu’il défend (si tout va bien) sur la scène de Bozar, entouré de 20 musiciens. Entre deux projets, la tête pensante de Blur, Gorillaz, mais aussi de The Good, the Bad and the Queen ou d’Africa Express a trouvé le temps de composer The Nearer the Fountain, More Pure the Stream Flows, en Islande, son île d'adoption, où il a une maison donnant sur la mer et les montagnes. Empruntant le titre à un vers du poète John Clare, le stakhanoviste londonien y livre une magistrale réflexion sur la nature et la solitude. Voilà une bonne occasion de se pencher sur le parcours du surdoué de la Britpop.

THIS IS ENGLAND Modern Life Is Rubbish, le deuxième album de Blur (1993) devait initialement s’intituler England vs America, en réaction à ce qu’Albarn nomme alors la « Coca-colonisation » de sa patrie devant la déferlante grunge venue de Seatle (Nirvana & Co). Sorti l’année suivante, Parklife (incluant le tube Girls and Boys) reste ainsi l’un des disques emblématiques de la Britpop. AU NOM DU PÈRE

Keith Albarn, le père de Damon, serait-il responsable de la séparation des Beatles ? En tout cas, c’est bien lui qui monta la première exposition de Yoko Ono, à la galerie Indica de Londres, en 1966. Et c’est justement là que John Lennon a rencontré sa future femme, que d’aucuns accusent de l’avoir éloigné du groupe… LA BATAILLE D’ANGLETERRE « J'espère que Damon va attraper le sida et mourir », déclara un jour Noel Gallagher. Cette punchline d’un goût douteux résume la rivalité qui opposa à la fin du siècle dernier Blur à Oasis, soit la bourgeoisie contre le prolétariat, Londres contre Manchester… Depuis, nos deux lads se sont rabibochés, jusqu’à interpréter ensemble un titre sur l’album Humanz de Gorillaz. GARE AU GORILLE « Un trou du cul, un branleur ». C’est ainsi que Jamie Hewlett considérait Damon Albarn lors de leur première rencontre. Ce qui ne les a pas empêchés de devenir colocataires, de fonder Gorillaz… et de continuer à se taper dessus. Comme en 2001, lors des MTV Video Music Awards, à New-York où, pintés à la vodka, ils se sont finis à coups de poing sur les trottoirs de Manhattan. Qui aime bien... DISTINGUÉ Sinon, en 2016, Damon Albarn fut élevé par la reine Élisabeth II au rang d'officier de l'ordre de l'Empire britannique pour services rendus à la musique. Pas mal pour un type qui avait foiré cette matière lors du baccalauréat.

ALDOUS HARDING

Folk à lier

© Clare Shilland

Figure majeure de la pop folk kiwi, Aldous Harding, excentrique aux chansons fantastiques, se situe à rebours des nymphettes à guitare en bois. Au contraire, elle confère à chacune de ses prestations un cachet unique, plein de mystère, qui ne laisse personne indifférent.

En 2014, on la découvrait coiffée d’une casquette Liquor Centre, sur la pochette de son premier LP éponyme. On ne le savait pas encore, mais cette curiosité nous accompagnerait longtemps. Huit ans plus tard, Aldous Harding a fait beaucoup de chemin, tout en restant fidèle à quelques principes. Comme toute Néo-Zélandaise qui se respecte, elle est évidemment hébergée par Flying Nun, vénérable maison qui est à Dunedin ce que Factory fut à Manchester, ou Sub Pop à Seattle : un havre de paix et un espace de liberté pour artistes inspirés (The Bats, The Chills, Tall Dwarfs, The Jean-Paul Sartre Experience…). Harding laisse ainsi libre cours à ses envies (parfois contradictoires) de folk gothique et de pop enlevée. Sur scène, on reste à chaque fois sidéré par le décalage entre la douceur des chansons et leur interprétation. Car Aldous oscille volontiers entre intimisme et burlesque, multipliant les attitudes foldingues et les regards fixes… au point d’en devenir parfois vraiment flippante. Mais pas de quoi effrayer ses collaborateurs comme John Parish, toujours aux manettes, ni H. Hawkline, qui assure également la première partie de ce concert bruxellois. Thibaut Allemand

STROMAE

Décidément, Stromae ne fera jamais rien comme les autres. C’est au 20 h de TF1 qu’il a surpris tout le monde en dévoilant un nouveau morceau, L’Enfer, au beau milieu de son interview. Coup de génie pour lui ou honte pour la rédaction de la chaîne, chacun campe sur ses positions. En octobre dernier, on avait retrouvé le maestro levant son verre en l’honneur des travailleurs invisibles avec Santé !. Un titre à double sens pour celui qui avait craqué à la suite d'une tournée de plus de 200 concerts. Un burn out et sept ans d’absence plus tard, c’est sur scène que le Belge met tout le monde d'accord en dévoilant son nouvel album,

Multitude. Zoé Van Reckem Bruxelles, 22.02, Palais 12, 20h30, complet !, www.palais12.com

© Michael Ferire

© Nathaniel Goldberg

JANE BIRKIN

Certes, elle fut la muse de Gainsbourg. Mais Jane Birkin, c’est tout de même 14 albums. Le dernier, Oh ! Pardon tu dormais, est mis en musique par Étienne Daho et Jean-Louis Piérot (compositeur pour Bashung ou Thiéfaine). À l’origine un film, puis une pièce, ce disque prolonge une certaine idée de la pop, telle qu’élaborée par Serge : orchestrale, intimiste, ici sublimée d'une voix susurrée, mâtinée de cet accent anglais mythique – comme elle. J.D..

La Louvière, 27.02, Le Théâtre, 20h, 50 > 38€, cestcentral.be Bruxelles, 13.04, Cirque Royal, 20h, 54,50 > 35€ Anvers, 18.05, De Roma, 20h, 49/47€ Lille, 19.05, Nouveau Siècle, 20h, 55 > 44€

LAEL NEALE

État de grâce

© Guy Blakeslee

Ce fut l’un des plus doux chocs de l’année musicale 2021. Certes, Lael Neale n’en était pas à son premier album (elle a sorti en 2015 un I’ll be your Man avec lequel elle a pris ses distances), mais c’est avec Acquainted With Night que nous avons mesuré le talent de l’Américaine : délicat, fragile et raffiné. Après un passage au Pitchfork Festival parisien, 2022 sera l’occasion (en croisant un peu nos doigts engourdis) d'apprécier dans notre région ses chansons enregistrées de façon intimiste et lo-fi avec la complicité de l’excellent Guy Blakeslee (Entrance). Il nous tarde en effet de (re)découvrir cet album miraculeux rehaussé par le son hors du temps, enfantin parfois, de l’omnichord (une autoharpe électronique aux vibrations synthétiques et rétro). On songera autant au charme vénéneux des morceaux susurrés de Lana Del Rey qu’au génie minimaliste des pop songs ascétiques de Young Marble Giants. Il a suffi d’une seule écoute de For No One for Now ou Every Star Shivers in the Dark pour succomber instantanément à ces comptines indie. La haute tenue de cette écriture annonce bien des frissons… Rémi Boiteux À écouter / Lael Neale Acquainted With Night (Sub Pop)

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