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Les moteurs thermiques contraints à disparaître

Cela fait déjà quelques années que les carburants fossiles sont pointés du doigt pour leur impact négatif sur l’environnement. Le dieselgate n’a certainement rien arrangé à cette situation. Et ces derniers mois, de nouvelles réglementations ont définitivement sonné le glas pour les moteurs essence et diesel. L’avenir sera donc au zéro émission.

par Damien Malvetti

»Inondations, tempêtes, canicules à répétition, fonte des glaciers, montée des eaux… le réchauffement climatique est une réalité que nous ne pouvons plus nier. La planète est menacée. Les nouvelles générations y sont fortement attentives et veulent tenter de changer les choses. Les nombreuses manifestations pour le climat organisées dans les grandes villes européennes ces dernières années en sont l’exemple le plus marquant. Il est temps que les états et les gouvernements, mais aussi les populations et les entreprises prennent des mesures, car chaque effort personnel, aussi petit soit-il, est important. La Commission européenne s’est fixé des objectifs stricts via son pacte vert (Green Deal). Une série de mesures et de politiques qui doivent mener à une réduction d’au moins 50 % des émissions nettes de gaz à effet de serre en Europe d’ici à 2030 pour arriver à la neutralité carbone d’ici à 2050.

ÉMISSIONS DUES AUX TRANSPORTS DANS L’UE

Répartition des émissions de gaz à effet de serre par mode de transport (2019)

L’ultimatum européen pour 2035

Cela peut paraître loin, mais aura-t-on assez de 25 ans pour remettre en question le fonctionnement complet de notre planète, la façon dont nous nous alimentons, dont nous nous déplaçons, dont nous nous chauffons, etc. Bref, pour mettre en place une toute nouvelle façon de vivre et instaurer de nouvelles bases à notre économie.

Pour arriver à cet objectif, les 27 pays membres ont ainsi déjà acté l’interdiction de la vente de véhicules neufs à moteurs thermiques dès 2035. À partir de cette date, seuls les modèles 100 % électriques ou à hydrogène pourront encore être proposés sur les marchés européens, ou éventuellement aussi, les véhicules fonctionnant grâce à de nouveaux (bio-)carburants ou carburants de synthèse neutres en carbone. L’essence et le diesel, mais aussi les motorisations hybrides, le LPG ou le CNG vont être bannis. En tout cas sur les véhicules particuliers. Pas étonnant quand on sait que les voitures personnelles représentaient 60,6 % des émissions totales de CO2 dues au transport routier en Europe en 2019 selon les chiffres du parlement européen.

Source : Agence européenne pour l’environnement, 2022

La Belgique sur la bonne voie

La date de 2035 est la limite fixée par l’Europe, mais rien n’empêche chaque pays ou région d’imposer ses propres règles. La Flandre l’a d’ailleurs fait : au nord du pays, c’est dès 2029 que plus aucune voiture thermique neuve ne pourra être vendue. Les voitures en circulation, de même que les véhicules d’occasion ne sont pas concernés par la mesure.

Irréaliste ? Pas vraiment ! La loi Van Peteghem, qui prévoit l’écologisation du parc fleet en supprimant la déductibilité des voitures non neutres en carbone à partir de 2026 est déjà en train de mettre un coup de boost à l’électrification. Quand on sait la part de véhicules de société au sein du parc automobile neuf belge, on comprend rapidement que notre pays n’aura aucun mal à atteindre les objectifs fixés par l’Europe. Le but de cette législation est simple : contraindre les entreprises à montrer l’exemple. Les particuliers, qui achètent massivement des voitures d’occasion issues du parc fleet, n’auront d’autre choix que de suivre quand le marché de l’occasion ne proposera plus rien d’autre que de l’électrique… ou d’abandonner leur voiture pour un autre moyen de transport plus durable.

Electrique, hydrogène, ou...

Pour apporter leur pierre à l’édifice, plusieurs pays européens ont commencé à mettre en place des zones à faibles émissions, autrement dit, des espaces dans les centres urbains où les voitures à carburant fossiles ne sont plus les bienvenues (voir article page 30).

En parallèle, plusieurs constructeurs automobiles ont déjà annoncé qu’ils mettaient fin au développement de moteurs thermiques, voire qu’ils se concentraient uniquement sur l’électrique dans les prochaines années (voir pages suivantes).

Face à toutes ces mesures, il est clair que les motorisations traditionnelles, malgré les nombreux développements de ces dernières années qui tendent à les rendre toujours plus écologiques, n’ont plus d’avenir. L’avenir sera à l’électrique, à l’hydrogène et à d’autres solutions encore inconnues, mais dont l’impact sur l’environnement sera le plus mince possible, voire totalement nul. Le défi est de taille, mais c’est tous ensemble que nous pourrons le mener à bien. n

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