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Dépanner un EV ? Pas si simple !

Un véhicule électrique a beau être composé de moins de pièces qu’un véhicule thermique, il n’en est pas moins exempt de pannes. Et, dans certains cas, l’intervention est tout à fait différente par rapport à un véhicule thermique…

par Damien Malvetti

Comme tout véhicule, un EV peut évidemment tomber en panne. Touring annonçait récemment dans un communiqué, que le nombre de pannes sur des voitures électriques a plus que doublé en cinq ans, passant de 2.510 en 2015 à 5.518 en 2020. Une hausse que l’on doit évidemment à l’augmentation du nombre d’EV’s sur nos routes.

Parmi les motifs de panne les plus fréquents, on retrouve certaines pannes identiques aux voitures thermiques comme un pneu crevé ou un problème de frein par exemple. « Un EV reste une voiture équipée de pneus, de phares, de freins, d’essuie-glaces… ce qui veut dire que certaines précautions restent de mise chaque saison », précise la société d’assistance.

Mais Touring relève aussi toute une série d’interventions spécifiques aux véhicules 100 % électriques. À commencer par la panne sèche de batterie, évidemment. Nombreux sont les conducteurs qui ne sont pas encore assez attentifs au niveau de leur batterie…

Équipements spécifiques

Pour intervenir sur ces véhicules, les sociétés d’assistance telles que Touring ou VAB ont dû s’équiper différemment et faire suivre des formations spécifiques à leurs collaborateurs. Les modèles 100 % électriques sont en effet équipés de grosses batteries aussi puissantes que potentiellement dangereuses si elles ne sont pas correctement manipulées.

Touring s’est par exemple équipé depuis quelques années déjà de chargeurs mobiles puissants qui sont capables de charger sur place les batteries plates et ainsi restituer une autonomie qui permettra au véhicule électrique de pouvoir se rendre à la borne de recharge la plus proche. Certains nouveaux acteurs, comme la start-up belge Uze, se sont spécialisés dans le business du dépannage des voitures électriques en arpentant les routes au volant d’un vélo cargo équipé de batteries qui permet de donner un coup de boost aux EV’s en panne. D’autres, comme ZipCharge Go, proposent une mini batterie portable de 4 ou 8 kWh sous forme d’une valise facile à transporter dans son coffre qui peut permettre de récupérer jusqu’à 64 km d’autonomie.

Pas de remorquage par câble Qui n’a jamais remorqué un véhicule en panne à l’aide d’une corde et d’un autre véhicule ? Avec un véhicule électrique, malheureusement, cette solution n’est pas possible ! La majorité des constructeurs le précisent d’ailleurs dans le manuel d’utilisation de leur véhicule. Pourquoi ? Tout simplement parce que le fonctionnement de la voiture est différent. Sur un modèle électrique, la transmission se fait directement du moteur à la roue. Un véhicule électrique n’a donc pas de point neutre qui permet de déplacer le véhicule lorsque celui-ci n’est pas en marche. Il est bien possible de déplacer le véhicule à très faible allure, mais uniquement sur quelques mètres. Au-delà, cela risquerait d’endommager le système d’entraînement. Pour preuve, en 2021, un propriétaire de Tesla a fait parler de lui dans les médias. Tombé en panne sèche avec sa Model 3, l’Américain avait fait remorquer son véhicule jusqu’à la borne de recharge la plus proche via un câble tiré depuis une BMW X5 PHEV. Il pensait utiliser la régénération ainsi produite pour recharge sa batterie. Mais après à peine 5 km, la batterie de sa Tesla a surchauffé. Dans pareil cas, il y a de fortes chances que votre assurance se retournera contre vous en cas de dégâts. La meilleure façon de remorquer un véhicule électrique en panne est donc de le faire transporter sur un camion plateau. n

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