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A chaque profil de conducteur sa motorisation
by link2fleet
Au moment de renouveler sa voiture de société, le choix entre essence ou diesel était souvent rapidement tranché jusqu’il y a encore quelques mois. Mais aujourd’hui, une multitude de nouvelles motorisations sont venues compliquer quelque peu la décision. Entre les full hybrides, plug-in hybrides, les électriques, mais aussi le CNG ou l’hydrogène, comment choisir la motorisation la mieux adaptée à chacun de vos collaborateurs ?
par Nicolas Morlet
Chef d’entreprise, indépendant ou même salarié, la question de la motorisation de votre future voiture de société devient de plus en plus récurrente. Il faut dire qu’entre les décisions politiques, les annonces de constructeurs, les voix dissonantes sur la nécessité de revoir notre mobilité et la panoplie de technologies qui fleurissent désormais dans les gammes de constructeurs, c’est un véritable capharnaüm dans lequel le non-initié peut légitimement éprouver quelques difficultés à se frayer un chemin vers la voiture qui lui convient. Nous allons donc essayer de vous guider pour mieux vous y retrouver.
La première question à se poser est toujours la même : quels sont mes besoins réels ? Le marché est actuellement faussé à long terme vers le tout électrique par des décisions légales ou fiscales qui favorisent directement ce type de motorisation. C’est le cas de l’Europe qui annonce l’interdiction de la vente de moteur à combustion dès 2035, ou de la Belgique qui avantagera fiscalement les voitures électrifiées seulement à partir de 2026. Toutefois, la réalité est bien plus complexe, et chaque motorisation a ses caractéristiques et ses contraintes propres qui les rendent adaptées à des profils d’utilisateurs spécifiques.
Quelle motorisation pour quel type de conducteur fleet ?
Motorisation diesel
Longtemps roi du marché, particulièrement dans le fleet, le diesel poursuit sa descente aux enfers. Il reste pourtant la solution idéale pour les conducteurs qui parcourent un kilométrage annuel élevé (>30.000 km), surtout si ceux-ci sont essentiellement effectués sur des voies rapides et des autoroutes.
Motorisation à essence
Par sa capacité à atteindre sa température de fonctionnement optimale rapidement, le moteur essence est le plus indiqué pour les conducteurs aux kilométrages annuels faibles et moyens. A fortiori si la majorité des trajets sont effectués sur de courtes distances.
Motorisation micro-hybrid (mHEV)
Equipés d’un alterno-démarreur renforcé pour les phases de roulage au ralenti, le moteur micro-hybrid (ou mild-hybrid) conserve des caractéristiques identiques à celle des moteur essence ou diesel classique… et leur profil d’utilisateurs aussi.
Motorisation full hybride (HEV)
Contrairement à une hybride rechargeable, une voiture hybride n’assume que quelques kilomètres en conduite électrique, et avec le pied droit léger. C’est en adoptant une conduite souple que cette électrification apportera le plus de bienfaits, principalement sur des trajets routiers et péri-urbains. Ce type d’hybridation est donc déconseillé aux conducteurs les plus « sportifs ».
Motorisation hybride rechargeable (plug-in
hybrid, PHEV)
L’intérêt de l’hybride rechargeable est de pouvoir rouler à l’électricité sur de longues distances. Elle s’impose donc comme la solution de prédilection pour les conducteurs dont le kilométrage quotidien est compris dans la plage d’autonomie électrique. Mais attention : il sera nécessaire pour cela de disposer d’un point de charge à domicile ou sur le lieu de travail. En revanche, ce type de motorisation est à déconseiller pour les longs trajets (auto)routiers fréquents sans possibilité de recharger, car une fois la batterie épuisée, la surconsommation de carburant est sensible.
Motorisation électrique
La voiture électrique peut convenir à presque tous les profils, du conducteur qui ne parcourt que quelques kilomètres par jour, et ne chargera qu’une fois par semaine à domicile, à celui qui roule beaucoup et optera pour un modèle qui accepte la charge rapide sur des bornes publiques à forte puissance. Le maillage de ces dernières s’étoffe, mais elles ne doivent être vues que comme une solution ponctuelle, notamment par le prix au kW réclamé par certains opérateurs. Difficile en effet d’imaginer utiliser au quotidien une voiture électrique sans possibilité de charge à domicile ou au bureau, problème qui concerne surtout les utilisateurs citadins. De même, si les kilomètre sont essentiellement parcourus sur autoroute, il faudra tenir compte de l’autonomie plus restreinte, dépassant alors rarement les 400 km par charge.
L’essentiel avec une motorisation électrique sera d’abord d’identifier le profil d’électro-compatibilité de vos conducteurs.
Motorisation à hydrogène
Pratiquement inexistante chez nous, la motorisation à hydrogène (ou pile à combustible) est surtout destinée aux entreprises qui veulent promouvoir ce type de carburant tant il s’agit aujourd’hui d’un choix militant. Le réseau de ravitaillement restreint à l’heure actuelle à 4 stations en Belgique (toutes en Flandre) limite la liberté de déplacements, même si l’autonomie (500 km) et le « plein » qui se fait comme pour une voiture classique en quelques minutes sont de vrais atouts en sa faveur.
Motorisation au gaz naturel (CNG)
Anecdotique dans le mix des immatriculations faute d’offre de la part des constructeurs, le gaz naturel comprimé (CNG) n’a pas vraiment décollé chez nous. Si le réseau de distribution en Belgique est désormais plutôt étoffé, ce n’est pas le cas partout en Europe. Le petit réservoir (5 l) d’essence qui fait office de « réserve » une fois le gaz épuisé, pourra alors s’avérer trop juste dans les pays où le réseau est plus clairsemé. Malheureusement, la situation entre Russie et Ukraine ces derniers mois a fait exploser les tarifs à la pompe du CNG, le rendant même plus chers que les carburants traditionnels. Si la situation ne s’équilibre pas à moyen-terme, il risque d’être voué à disparaitre complètement du marché. n