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Les grands défis du secteur en 2022

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Virtual Motor Show - débat des fédérations Notre secteur face à un monde en pleine (r)évolution

Transition énergétique, avenir des sociétés de leasing et des concessionnaires, évolution de la mobilité, tant de sujets bouillants autour desquels nous avons débattus avec les représentants des trois fédérations du secteur lors du kick-off meeting de notre Virtual Motor Show 2022. Voici donc, par thématique, les grands défis qui attendent le secteur dans les mois à venir.

QUICK-CATCH

• L’électrification des flottes a été bien amorcée en 2021 • 100 % des nouvelles voitures de société devraient être électriques en 2030 • Notre pays devra disposer de 200.000 bornes de recharge à cette échéance • La stabilisation de la situation par rapport à la pénurie des semi-conducteurs n’est pas attendue avant 2023 • Les dealers vont devoir modifier leur businessmodel pour devenir des fournisseurs de mobilité et des consultants en électrification

»Transition énergétique Évolution du marché

Selon Michel Martens (Director Research / Market Insights de Febiac), « les véhicules électrifiés représentaient ¼ des immatriculations B2B en 2021 : 9 % d’EV et 17 % de PHEV. En 2022, on estime que ce chiffre sera de 1 immatriculation sur 4, tandis qu’en 2030, 100 % des voitures de société neuves devraient être full électriques. En termes de chiffres, on compte aujourd’hui 150.000 voitures de société électrifiées sur un parc de 1,2 million. La transition devrait s’accélérer à partir de 2025 avec l’arrivée des voitures électriques de société en fin de contrat sur le marché de l’occasion. D’ici à 2030, 2 millions de voitures électriques devaient circuler sur les routes belges. » Frank Van Gool, General Manager de Renta en est certain : le marché belge de l’occasion va fortement évoluer dans les années à venir. « Aujourd’hui, les voitures de leasing diesel et essence arrivées en fin de contrat sont majoritairement envoyées dans les filières étrangères. Lorsque des voitures électriques arriveront en masse sur le marché de l’occasion, elles ne pourront pas être distribuées dans ces filières où le pouvoir d’achat est plus faible. Il y a donc un nouveau marché de l’occasion qui va se créer en Belgique. Les loueurs ont peut-être une carte à jouer avec une offre de leasing d’occasion pour les EV, car l’investissement dans un EV d’occasion sera peut-être aussi trop élevé pour les particuliers belges. On arrivera donc certainement à un nouveau schéma dans lequel une même voiture électrique sera d’abord louée à un client professionnel, avant de l’être à un particulier via un leasing d’occasion. » « En tant que personne de contact et de confiance, le concessionnaire aura un rôle à jouer pour aider le client à faire le bon choix et lui expliquer tout ce qui tourne autour de la mobilité électrique », précise Filip Rylant (Marketing & Communication Manager de Traxio). « Cette évolution du concessionnaire en tant qu’expert en mobilité, et notamment en mobilité électrique, est déjà en marche. »

Développement de l’infrastructure

La croissance du marché des EV devra forcément aller de pair avec le développement du réseau de bornes. Il y a bien sûr les bornes à domicile et sur le lieu de travail, mais il faut aussi que le réseau public suive la tendance. « Idéalement, il faudrait une borne publique pour 10 voitures électriques », estime Michel Martens. « Partant de l’estimation de 2 millions d’EV en Belgique d’ici à 2030, cela signifie qu’il faudra que notre pays dispose de 200.000 bornes publiques à cette échéance. La Flandre a de nombreux projets et est sur la bonne voie, mais la Wallonie et Bruxelles ont encore du chemin à parcourir. » « En matière d’installation de bornes à domicile ou sur le site des entreprises, il faut anticiper », prévient Frank Van Gool. « Car la demande est en train de grandir énormément, alors que l’offre reste limitée. »

Pénurie des semi-conducteurs

Depuis plusieurs mois, le secteur automobile fait face à une crise sans précédent : la pénurie de semi-conducteurs nécessaires à la fabrication de nombreuses pièces automobiles. Résultat, les délais de livraison des nouveaux véhicules explosent. « Face à cette crise, le meilleur conseil que l’on puisse donner aux gestionnaires de flotte, c’est de commander à temps leurs nouveaux véhicules », indique Frank Van Gool. « Toutes les marques et tous les modèles ne sont pas impactés de la même façon. » « À côté de cette pénurie, il faut aussi tenir compte du chaos logistique mondial consécutif à la crise du COVID-19 », regrette Michel Martens. « On estime que celui-ci sera résolu dans le courant de cette année, tandis que pour la pénurie des semi-conducteurs, il ne faut pas s’attendre à une stabilisation du marché avant 2023. » Filip Rylant (Traxio) ajoute que les concessionnaires sont les mieux placés pour informer les clients sur ces problématiques. « Gestionnaires de flotte et dealers doivent communiquer sur les délais de livraison et tenter ensemble de trouver des solutions. Car il

1 » La pénurie des semi-conducteurs provoque des retards sans précédent dans la livraison des véhicules.

Filip Rylant, Marketing & Communication Manager de Traxio

Frank Van Gool, General Manager de Renta

Michel Martens, Director Research / Market Insights de Febiac

« Un concessionnaire ne doit plus seulement vendre des voitures, il doit pouvoir offrir une réponse viable aux besoins de mobilité. »

« Il faut introduire le budget de mobilité, mais il ne faut surtout pas exclure la voiture qui reste une solution idéale pour la majorité des profils. »

« Pour subvenir à la demande, notre pays devra compter 200.000 bornes de recharge publiques d’ici à 2030. »

Revoir ce débat ?

Vous souhaitez revoir ce débat dans son intégralité ? Vous pouvez à tout moment visionner le replay du kick-off meeting de notre Virtual Motor Show via ce QR-code. faut aussi tenir compte du fait que les concessionnaires sont eux-mêmes impactés puisqu’ils ne reçoivent pas toujours les voitures de démonstration prévues, et ne disposent donc pas forcément de voitures à prêter en cas de retard de livraison. »

Évolution du rôle des dealers

Les concessionnaires sont clairement face à une révolution de leur business-model notamment en raison de la digitalisation du processus de vente qui réduit les visites dans les garages. Filip Rylant : « Une enquête auprès de 12.000 professionnels a montré que si les plateformes digitales arrivent en tête des sources d’informations des clients, une visite physique en concession reste importante pour 26 % des répondants. Mais leurs besoins sont en train de changer : ils veulent une réponse rapide, un contact permanent et surtout être contacté autrement que par téléphone. Le concessionnaire doit donc évoluer pour répondre à ces nouveaux besoins et il forme massivement ses équipes face à ces nouvelles réalités. » « Mais il y a une seconde évolution en parallèle », ajoute Filip Rylant. « Les concessionnaires deviennent aussi des experts en mobilité. Il n’est pas rare par exemple, de voir des dealers commencer à proposer des produits de mobilité comme des vélos, des minibus ou des camping-cars. Ils jouent aussi un rôle de consultant et doivent prodiguer des conseils sur les méthodes de financement, l’électrification ou l’infrastructure de recharge à domicile. »

Budget de mobilité

Fin 2021, le budget de mobilité a subi une évolution de son cadre légal pour le rendre accessible à davantage de travailleurs. Et pour Frank Van Gool, c’est clairement le moment de l’implémenter. « Notamment parce qu’il va de pair avec l’électrification des parcs automobiles puisque le pilier 1 du budget de mobilité donne accès à des véhicules respectueux de l’environnement. On voit aussi une évolution dans les attentes des travailleurs. Les jeunes et les citadins cherchent des solutions alternatives ou complémentaires à la voiture. C’est donc le moment idéal pour implémenter le budget de mobilité, mais il ne faut surtout pas exclure la voiture qui reste la solution idéale pour de nombreux travailleurs. » Et outre les sociétés de leasing, les concessionnaires sont aussi en première ligne pour offrir ces produits de mobilité alternative. « On voit beaucoup de dealers élargir leur offre dans ce sens. Seuls ou en collaboration avec des loueurs », assure Filip Rylant. « Aujourd’hui, un concessionnaire ne peut plus seulement raisonner en termes de vente de voitures, il doit pouvoir offrir au quotidien une réponse viable aux besoins de mobilité des consommateurs et des professionnels. » n

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