Humm, au fait, c'est quoi Pâques / extrait

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Jôli • Zyp


Jôli • Zyp

Éditions LLB


Introduction Pâques ! Ce seul nom éveille en nous un flot de souvenirs. Le printemps qui arrive, les premières sorties au soleil, la course dans l’herbe fraîche… et bien sûr, les œufs et les lapins en chocolat ! Pour les plus religieux, à ces symboles mercantiles se mêlent les souvenirs de la joie du matin de Pâques, les échos de « À toi la gloire ! » et les salutations que l’on se renvoie : « Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! » Mais comment concilier ces deux univers ? Comment trouver un lien entre les lapins en chocolat, les œufs teints et la proclamation de la résurrection du Christ ? Sommes-nous condamnés, pour les uns, à supporter des traditions religieuses auxquelles nous n’adhérons pas et, pour les autres, à nous soumettre à une pression commerciale qui s’oppose à nos convictions ? Nous allons tenter de trouver un chemin entre ces deux réalités qui paraissent inconciliables et nous verrons qu’une fois de plus, un peu d’humour nivelle bien des écueils.


Les œufs – Salut ! – Salut ! – T’es pas bavard aujourd’hui, tu fais la tête ? – Non, c’est juste que je dois teindre les œufs avec les enfants cet après-midi et ça me gonfle ! – Teindre les œufs ? – Ben oui, quoi, qu’est-ce qu’il y a de si extraordinaire ? Tu n’as jamais teint des œufs ? – Ben non ! Les œufs, moi je les écale et je les mange, je ne les teins pas ! – Mais arrête, fais-toi pas plus bête que tu n’es, tu sais bien qu’on teint toujours les œufs à cette période de l’année ! – Ben non, pas chez moi ! Si je veux des œufs cuits, je les achète au supermarché. – Mais qui te parle d’œufs cuits, je te cause d’œufs teints ! – Mais c’est la même chose ! Tu sais bien qu’au supermarché, les œufs colorés sont les œufs cuits, les pas teints sont crus ! – Les patins sont crus ? Je comprends rien à ce que tu dis ! – Les œufs pas teints sont crus ! – Ah bon, je ne savais pas ! Mais ça ne change rien à mon problème, je vais quand même devoir teindre les œufs cet après-midi avec mes enfants… – Et tu les teins comment tes œufs ? En jaune, en rouge ? – Ben, un peu de toutes les couleurs, il y a des sachets tout prêts, on prépare le mélange et on trempe les œufs dedans… – Ça a l’air fastoche ! Pas de quoi en faire tout un plat ! – Ben si, justement, il faut en faire un plat entier ! Il en faut pour la déco, pour le repas, pour en cacher dans l’herbe… – Pour en cacher dans l’herbe ?! Vous faites des trucs bizarres chez toi ! – Dis-moi pas que tu n’as jamais roulé les œufs ! – Rouler les œufs…! Là, tu m’inquiètes un peu ! – Mais enfin, tout le monde fait ça ! C’est un grand classique ! – J’ai un peu l’impression d’être tombé dans une faille de l’espace-temps depuis quelques minutes. Et pourquoi tu fais tous ces trucs étranges ? – Ben, à cause de Pâques ! – Ah bon ? Et quel rapport avec Pâques ? Je croyais que c’était une fête religieuse ? – Euh… bonne question !



Les lapins – Salut ! J’ai acheté un lapin ! – Cool, tu vas le cuisiner à la moutarde ? – T’es pas bien dans ta tête ? Je ne vais pas le manger, c’est un lapin en peluche ! – Tu ne crois pas que t’es un peu vieux pour les animaux en peluche ? – Ce n’est pas pour jouer, c’est pour la déco ! – C’est sûr qu’un lapin dans le salon, ça fait tout de suite plus classe ! – Regarde comme il est beau ! – Mais, il porte des salopettes ton lapin, et c’est quoi cette hotte ? – C’est un lapin de Pâques ! La hotte, c’est pour mettre les œufs… – Ceux que tu as teints avec tes enfants. – Tout juste ! Tu vois que tu finis par comprendre. – Donc, ce lapin est un lapin de Pâques… – Pfff… je viens de te le dire ! – Oui, je sais, mais j’essaie de comprendre. Je ne vois pas très bien le lien entre ce lapin en salopette à bretelles et la résurrection de Jésus. Tu peux m’aider ? – Ben, je ne sais pas moi ! Il y a toujours des lapins à Pâques, ça fait partie de la tradition ! – Comme les œufs ! – Oui, c’est ça, comme les œufs ! – Mais tu n’aimerais pas connaître le lien entre cette tradition un peu nunuche et le vrai sens de la fête de Pâques ? – Ben oui, mais je ne vois pas très bien à qui je pourrais demander de m’expliquer ça ! – Essaie avec moi ! – Toi ? T’y connais rien ! Tu ne savais même pas ce qu’étaient les œufs teints ! – Ça, c’était hier. Depuis, je me suis renseigné. Donc, petite leçon pour les incultes. Le lapin est un symbole païen qui a toujours représenté la fécondité, donc la vie. D’où le lien avec la résurrection du Christ. Tu me suis ? – Plus ou moins… et les œufs ? – On n’a pas le droit de manger des œufs pendant la période du Carême. Du coup, à Pâques, on se retrouvait avec des tonnes d’œufs. Ceux qui n’étaient plus bons à manger étaient peints et servaient à la décoration. Ils représentent aussi la fécondité… – Ben dit donc, tu en sais des choses ! Mais tout ça, c’est tout de même très éloigné du sens premier de Pâques !



La résurrection – J’y crois pas à cette histoire de résurrection ! – Pourquoi ? Ce n’est pas plus étrange que tes lapins en salopette à bretelles ! – C’est un peu gros quand même ce mort qui sort de son tombeau après trois jours… tu ne trouves pas ? – Si bien sûr, ce n’est pas naturel ! – C’est le moins que l’on puisse dire, c’est même tout simplement surnaturel ! Et puis, rien n’a jamais été prouvé… – Ça se discute ! D’après les textes, il y a eu des centaines de témoins, ce n’est pas rien ! – Oui, mais ce sont des textes partisans ! C’est la Bible que tu cites ! – C’est vrai qu’on peut les accuser de manquer d’objectivité, mais tout de même… – C’est presque trop beau pour être vrai ! – Tu n’aimes pas les belles histoires ? – Si, mais ce sont généralement des fictions. – Alors, si je comprends bien, tu aimes les belles histoires à condition qu’elles soient fausses ! Dès que c’est vrai, tu ne veux plus y croire ! Tu es un peu paradoxal comme gars ! – Non, mais franchement, tu y crois toi à cette fable de ce gars qui sort de sa tombe et qui monte au ciel ? – Oui, j’y crois ! – Mais pourquoi ? Qu’est-ce que ça t’apporte d’y croire ? Et puis, tu n’as aucune preuve que c’est vrai ! – Je n’ai peut-être pas de preuves historiques au sens où tu l’entends, mais j’ai d’autres preuves… – Vas-y, je t’écoute ! – Eh bien, pour commencer, je sais que c’est difficile à croire, mais je crois que Jésus est vivant. Je lui parle et il me répond… – Il te cause, à toi ?! – Oui, il me parle dans mon cœur, il me comprend, il me soutient dans les moments difficiles. Tout cela ne se prouve pas, il faut l’expérimenter soi-même, oser le pas de la foi, oser croire au surnaturel ! – C’est vrai que si c’était vrai, ce serait assez génial… – Personne ne t’empêche de tenter le coup ! Il te suffit de lui parler, tu verras bien ce qui se passe !



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