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Tarif olympique
Sans chasser la pluie, le soleil s’offre une trouée à travers les vitres de mon taxi et je tends le cou pour apercevoir l’arc-en-ciel qui se dessine. « Mince, c’est déjà fermé », lâche mon chauffeur. Nous ne traverserons pas la place de la Concorde déjà réquisitionnée pour l’installation des sites temporaires qui accueilleront bientôt des épreuves olympiques. Alors qu’il amorce notre nouvel itinéraire, j’engage : « Travaillerez-vous pendant les JO ? » « Je ne sais pas encore », me répond-il. « Je vais voir comment s’organise la circulation. On nous promet des flots de visiteurs mais si je ne roule pas, je vais faire trop peu de courses par jour pour pouvoir m’en sortir. Le taxi, ce n’est pas comme le VTC qui augmente ses prix dès qu’il y a de la demande. Nous n’aurons pas de prime aux JO ! » La manne financière que représentent les 15 à 20 millions de visiteurs attendus pour un des plus grands événements sportifs que le pays ait jamais connu occasionne des hausses de prix vertigineuses. À Paris, le prix du ticket de métro va tout simplement doubler. Celui des « produits plaisir » – bières, sodas, tablettes de chocolat, biscuits apéritifs, pizzas et snacks, etc. –, grands classiques des rencontres sportives, devrait également augmenter. Sans parler de celui du logement : « + 314 % d'augmentation entre juillet 2023 et juillet 2024 » du prix des chambres en établissement hôtelier alerte l’adjoint à la mairie de Paris chargé du tourisme, et même chose pour les Airbnb. Le phénomène peut choquer mais la pratique est courante. C’est le yield management, également appelé « tarification dynamique » ou « surge pricing », qui consiste pour les entreprises à moduler les prix en fonction de l’évolution de l’offre et de la demande. Nuitées d’hôtels, billets de train ou d’avion, menus de restaurant évoluent en fonction d’algorithmes inspirés d’intelligence artificielle. Les plateformes VTC, Uber et Bolt en tête, se frottent les mains en attendant une augmentation de leurs tarifs de course qu’ils estiment de 10 à 15 %. Ménageant la chèvre et le chou, ils annoncent des incitations financières pour leurs conducteurs et d’alléchantes promotions aux clients ! Seuls les pouvoir publics pourraient revaloriser, même temporairement, le service des taxis qui obéit à des tarifs strictement réglementés. Dommage que la flamme olympique ne réchauffe pas tout le monde.
Hélène Manceron
Editeur : Lempickom sarl 11, rue Duvergier - 75019 Paris
Directrice de publication : Hélène Manceron
Administration : Hervé Borruel
Secrétaire de rédaction : Laurent Thelliez
Conception maquette : Stanislas Marçais
Crédit photo (sauf mention) : LNM
Contact : 100pour100newstaxis@gmail.com
Imprimeur : ESAT - Les Ateliers de la coopération 13, rue Georges Auric - 75019 Paris
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1er juin 2024 - numéro 275 - édition imprimée n°121
Journal d’informations spécialisées disponible tous les 1ers et 15 de chaque mois
Avec l’appât du gain des jeux Olympiques et Paralympiques qui s’approchent, la stratégie d’implantation des plateformes VTC redouble d’agressivité. Après les taxis de la Côte-d’Azur envahis par des conducteurs venus d’autres régions pour profiter de l’opportunité du Festival de Cannes, Uber et ses homologues affichent leur appétit dans tous les départements. Alors que plusieurs situations locales retiennent l’attention des taxis et de leurs représentants, les négociations nationales avec l’Uncam pour le renouvellement de la convention pour le transport de malades se poursuivent par une audition individuelle des fédérations de taxi.
Tensions à Lyon
La mobilisation des taxis lyonnais en juin 2023 n’a pas éteint pour autant la volonté du Grand Lyon de créer de nouvelles autorisations de stationnement sur sa zone de prise en charge. Projetant la création de 150 nouvelles licences par lots de 50 à partir de 2025, la collectivité territoriale, autorité organisatrice de la mobilité, a provoqué une nouvelle levée de boucliers
parmi la profession. « Nous sommes 1500 taxis mais en face de nous, il y a plus de 2500 VTC. Si les VTC ne s’étaient pas multipliés tous azimuts, le besoin de création de licences serait indéniable. Même l’étude diligentée par la Métropole souligne une stagnation de notre activité. Il y a beaucoup d’attente entre les courses et, depuis la crise sanitaire, notre clientèle d’affaires a changé ses habitudes. Nombreux sont les chauffeurs qui compensent cette perte de CA en allongeant leur temps de travail et/ou en accompagnant les bénéficiaires des transports conventionnés. Ce n’est pas un conflit entre locataires-gérants et artisans mais une volonté politique –sans concertation – qui répond à une doctrine invoquant que la hausse de l’offre augmente la demande ! Cela est inconscient au regard de l’équilibre financier des petites entreprises de taxi
existantes ou en projet de création. Pour avoir plus de taxis, il faudrait tenir compte des temporalités de l’activité ainsi que des problèmes d’accessibilité comme de circulation qui freinent le service aux heures de pointe », nous confie un représentant syndical. Le projet est toujours en négociation mais la réunion prévue en juin prochain promet d’être un nouveau temps fort pour les taxis lyonnais.
Rififi à Marseille
Face à l’augmentation du loyer de la location-gérance et la violente concurrence des VTC, les taxis marseillais sont en ébullition. Alors qu’une polémique sur la création de nouvelles autorisations anime le secteur, la radio taxi marseillaise TRM a envisagé de se rapprocher d’Uber. Le projet a provoqué la révolte chez les taxis phocéens qui ont manifesté et exigé son abandon. Chose faite, mais la tension entre les chauffeurs demeure.
« Balance ton VTC »
À la suite d’une tentative de viol sur une passagère, la polémique sur le comportement des conducteurs affiliés aux plateformes VTC défraie à nouveau la chronique. Déjà en 2019, de nombreux témoignages avaient révélé une situation dangereuse. Cinq ans plus tard et malgré les multiples annonces médiatiques des dirigeants de plateforme VTC, les engagements du gouvernement de surveillance et de formation, la situation n’a, semblet-il, pas évolué. La recrudescence de faux chauffeurs usurpant l’identité d’un chauffeur affilié et le faible niveau de l’examen qui nivelle le recrutement vers le bas compliquent les contrôles.
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Pendant que la flamme olympique parcourt le pays et que les zones de montage s’imposent dans la capitale, Choose Paris Region et la CCI Paris Île-de-France lancent la nouvelle édition de la campagne de sensibilisation Do you speak Touriste ? Présentant une version spéciale consacrée à l’accueil des visiteurs durant les jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, sa diffusion offre l’occasion de s’échauffer pour recevoir athlètes, équipes, supporters et touristes lors de cet événement mondial.
Do you speak Touriste ? « Pour mieux connaître les besoins et attentes des clientèles touristiques et leur donner des conseils et informations pratiques (liens vers les sites officiels, sites de compétition, sites de célébration…) pour les accueillir au mieux, Choose Paris Region déploie chaque année, en partenariat avec la CCI Paris Île-de-France, le dispositif Do you speak Touriste ? à destination des professionnels du tourisme et des commerçants », expliquent les deux organismes. Le guide propose conseils et bonnes pratiques pour échanger efficacement avec les touristes et des préconisations pour les satisfaire tout au long de leur séjour : des éléments sur l’accueil interculturel et universel ; des données sur les besoins et attentes des visiteurs des JOP français et étrangers munis ou non de billets ; une galerie de 9 portraits de spectateurs ; des chiffres clés sur les différentes typologies de visiteurs ; des cartographies des 8 départements franciliens avec les lieux de compétition, de célébration, de passage de la flamme, etc.
Profils des clients attendus
11,3 millions de spectateurs dont 1,3 million d’internationaux sont attendus pour les jeux Olympiques et 4 millions dont 400 000 internationaux pour les jeux Paralympiques. Le touriste hexagonal venant pour
un événement sportif dépense plus, reste plus longtemps et veut revenir plus souvent qu’un touriste classique. Le touriste international quant à lui consomme beaucoup plus et est plus attiré par la gastronomie que le visiteur français. Les points d’intérêt privilégiés des visiteurs français sont principalement la visite de musées, monuments, châteaux pour 78,3 % et le shopping pour 40,4 %. Les visiteurs internationaux souhaitent découvrir les musées, monuments et châteaux (91,2 %), les parcs et jardins (53,8 %), le shopping (52,7 %) et la gastronomie française (41,9 %). « Ils privilégient l’aspect festif des Jeux, même si le sport reste central dans leur intérêt pour l’événement », précise le guide. « Ils voient les Jeux comme une occasion de vivre des expériences inoubliables, au même titre que des événements internationaux majeurs comme l’Exposition universelle ou l’Eurovision » et rechercheront des animations et des activités périphériques aux compétitions.
Les outils à disposition Si vous souhaitez vous entraîner pour être un ambassadeur au top de la chaîne du tourisme, plusieurs outils vous sont proposés. En plus de son guide dédié aux JOP, Choose Paris Region a développé une application gratuite « Do you speak Touriste ? The serious game » qui permet de se sensibiliser et de prendre note de recommandations pour performer dans son offre de services. L’application est disponible gratuitement sur les stores. Nous vous conseillons de télécharger une application de traduction vocale immédiate si vous ne l’avez pas déjà fait (Google Translate, DeepL Traducteur ou autres). Enfin, Atout France propose une série de vidéos dédiées à l’accueil des visiteurs internationaux intitulés « Conseils gagnants pour accueillir le monde ! » lancée lors de la Coupe du monde de rugby en 2023. Les courts épisodes sont disponibles sur Youtube et permettent de découvrir toutes les astuces pour accueillir chacun au mieux. HM
Plus d’infos :
• Do you speak Touriste ? Téléchargez le guide
• « Conseils gagnants pour accueillir le monde ! »
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Taxis PMR sur la ligne de départ
« Lundi 27 mai s’est déroulée la troisième et dernière phase d’une opération "PMR" permettant d’évaluer sur un échantillon la qualité de prise en charge des personnes à mobilité réduite (PMR) par les taxis », annonce la préfecture de police de Paris. « Le bilan est positif ce qui augure d’un accueil inclusif optimal avant les jeux Olympiques et Paralympiques ! », souligne-t-elle. « Deux personnes à mobilité réduite, utilisatrices de fauteuil roulant, assistées d'un binôme de témoins, ont effectué les tests entre plusieurs stations de métro (place d'Italie, Gobelins, Panthéon, Montparnasse). Cette opération suivait la méthode du test en situation (dite testing). Au total, pas moins de 14 prises en charge ont été effectuées, sans refus de prise en charge ni difficulté constatée. » Une bonne conduite
avérée des professionnels contre les discriminations liées au handicap ! Du côté du déploiement de la flotte de taxis parisiens équipés PMR, constructeurs automobiles et équipementiers semblent avoir réalisé un tour de force. Malgré des délais presque intenables, l’évolution des normes d’accessibilité et la pression politique de réussite, les derniers véhicules devraient être livrés tout équipés et sans accroc dans les prochaines semaines. « Tout sera prêt pour les Jeux », déclare un représentant major du secteur. HM
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Àpartir de juin, Jurifinance&Gestax, récemment installé dans de nouveaux locaux à Vincennes, diversifient les thématiques des séances d’informations que son équipe organise tous les mois. En effet, le pôle multi-services dédiera certaines d’entre elles aux subtilités et astuces à connaître pour bien remplir son constat d’assurance et protéger son profil d’assuré. Un nouveau rendez-vous malin pour éviter d’être reconnu injustement responsable lors d’un sinistre. Fanny Liao, responsable pôle Assurance JURIFINANCE, et Séguir Benmessaoud, responsable de la Flotte Taxis GESTAX, ont répondu à nos questions. Pourquoi ces réunions d’informations pratiques ?
Jurifinance est courtier en assurance, Gestax est gestionnaire d’une flotte de taxis (50 locations-gérances). La thématique de l’assurance est très importante pour nos clients chauffeurs. Après le véhicule et le carburant, c’est le poste de dépenses le plus important pour un taxi. Le tarif des primes d’assurance varie selon différents paramètres : la valeur du véhicule, le lieu de garage, les antécédents du chauffeur et son statut : artisan, loueur, locataire-gérant ou salarié. Ces critères déterminent le potentiel de risques que l’assureur va garantir. Les taxis sont très majoritairement de bons conducteurs mais leur temps de présence sur la route renforce la probabilité d’un sinistre. De plus, contrairement aux conducteurs lambda, leurs voitures sont leurs outils de travail qu’ils doivent protéger. Un des conseils que nous partageons très souvent est de ne pas faire de fausses économies sur sa prime d’assurance. « Petite prime » rime avec « petite garantie » ! Les assureurs spécialisés taxi offrent des garanties qui s’ajustent aux besoins spécifiques des chauffeurs. La densité de la formation initiale à la profession ne permet pas d’approfondir des connaissances que les chauffeurs – a minima titulaire du permis B depuis 3 ans – sont censés maîtriser. Nos réunions d’informations viennent en complément afin d’approfondir des préoccupations pratiques comme les pièges à éviter lors de la rédaction d’un constat.
Quels sont les réflexes à avoir en cas de sinistre ?
En premier lieu lors d’un accident, le chauffeur doit vérifier s’il y a des blessés – et dans ce cas appeler les secours – puis sécuriser la zone. Il
y a des endroits où il est interdit de stationner pour rédiger un constat tels que le périphérique ou sur l’autoroute. Le code de la route implique que l’on doit sortir de ces voies pour effectuer les formalités administratives (si les véhicules le permettent). Ayez toujours le réflexe de relever l’immatriculation du ou des véhicules impliqués, ce qui permettra à votre assureur de réaliser les vérifications a posteriori. Aujourd’hui beaucoup de véhicules circulent sans être assurés. Avant de commencer à remplir le constat, dégainez votre smartphone pour conserver des photos de la situation et des circonstances. Certains assureurs ont dématérialisé le formulaire en e-constat disponible sur smartphone, une solution qui simplifie la rédaction d’un constat, étape par étape. Face à l’émotion du sinistre, il est difficile de penser à tout. Prenez le temps de bien lire les rubriques pour ne pas vous mettre en tort.
Pouvez-vous nous donner un avant-goût des astuces à connaître ?
Il n’y a pas d’incidence à choisir d’être le véhicule
A ou le B mais mal cocher une case de la partie « Circonstances » peut s’avérer très pénalisant. Par exemple, l’item n°10, intitulé « changeait de file ». Il faut se demander « est-ce que JE changeais de file ». À la fin de l’examen de cette partie, n’oubliez pas d’indiquer dans la ligne prévue à cet effet le nombre de cases que vous avez cochées.
Cela permettra d’éviter toute modification par la suite car une fois que le constat est signé, il ne peut être modifié. Tout additif devra être validé par les deux parties. Si aucune des descriptions ne vous convient, ne cochez aucune case et notez-le à l’endroit prévu à cet effet, puis détaillez la situation dans la rubrique « Mes observations » en bas de page, rubrique 14. Si vous n’êtes pas d’accord avec les arguments avancés par l’autre conducteur, ne signez pas ! Lors du remplissage du formulaire, soyez précis sur la partie relative à la description de l’accident (schéma, rue, feu etc.). Durant nos réunions d’informations, nous partagerons de nombreuses subtilités à connaître pour ne pas être injustement considéré en faute et pourrons répondre à vos questions. Il n’y aura pas de question bête !
Propos recueillis par HM
Plus d’infos : Séances d’information sur inscription gratuite au 01 43 65 69 31
La prochaine aura lieu le mardi 18 juin 2024 à 12h30 35 rue Jean Moulin - 94300 Vincennes @JurifinanceGestaxParis www.jurifinance.fr
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