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Lane
LANE, fer de lance d’une scène angevine dont la visibilité tient beaucoup au rayonnement du festival Levitation, déboule avec un magnifique deuxième album qui devrait définitivement poser la ville à la douceur légendaire sur la carte du rock hexagonal.
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«Un des groupes dont on jouait les morceaux avec Daria c’était les Thugs parce que l’on avait lu une interview de Nirvana dans laquelle ils disaient qu’ils aimaient un groupe français qui s’appelait les Thugs. Mais on ne savait même pas qu’ils étaient d’Angers.... »... L’anecdote, racontée par Étienne Belin, guitariste du groupe, est d’autant plus savoureuse lorsque l’on sait que, plus de vingt ans plus tard, LANE (Love And Noise Experiment) sera créé par des musiciens des Thugs et de Daria. Bien qu’originaires de la même ville, les deux groupes ne se croisent pas tout de suite. Ce n’est qu’en 2008 à l’occasion du No-reform tour des Thugs qu’ils partagent quelques dates, puis «chemin faisant, on se rencontre à d’autres occasions,
LANE de l’amour et du bruit
XAVIER-ANTOINE MARTIN FFranpou
jusqu’au moment où l’idée de refaire un groupe est lancée par Pierre-Yves [Sourice]. Il y avait des bouts de chansons, mais il fallait un chanteur; secrètement, nous espérions que Pierre-Yves demande à Eric [Sourice] de venir», explique Étienne. Eric accepte. Le groupe commence alors à répéter et à enregistrer un EP, Teaching not to pray, suivi du premier album, Shiny day en 2019. «Pour Shiny day on avait beaucoup tourné, donc étant ensemble, on en avait profité pour composer une vingtaine de chansons. On en a gardé 13 pour Pictures of a century. Sur recommandation de Michel Toledo, on a enregistré au studio Vega du coté de Carpentras, dans les conditions du live. »
Prévue fin mai, la sortie de l’album a dû être repoussée de 3 semaines à cause de la crise sanitaire, mais l’inquiétude porte surtout sur la suite, notamment sur les concerts qui ont tous été reprogrammés en 2021 : «Ça fait bizarre de sortir un disque en juin et de monter sur scène pour le défendre seulement en février ou mars, si tout va bien... » Étienne préfère néanmoins regarder les choses positivement, les reports des concerts prévus à l’automne donnant plus de temps au groupe pour se retrouver et composer de nouveaux titres, tout en posant un regard lucide sur ce goût d’inachevé qu’a imposé la crise : «D’un côté, il y aura peut-être une barrière psychologique que l’on va se mettre, tu te dis toujours que tant que tu ne l’as pas joué sur scène tu ne peux pas passer à la suite, il y a un cap à franchir. Mais là, ce cap psychologique est inhérent à un problème mondial auquel on ne peut rien, qui a modifié pour on ne sait pas combien de temps et avec quelle profondeur les calendriers, les secteurs d’activité... Il va falloir s’asseoir sur beaucoup de choses et accepter cet état de fait pour se lâcher et penser à autre chose. » Tout ceci a de bon que LANE aura encore plus d’amour et de bruit à distribuer à qui les croisera sur les routes l’année prochaine. i