3 minute read
Toybloïd
Dans cette période de renouveau du mouvement féministe, un groupe comme Toybloïd apparaît comme indispensable. La jeune génération a compris qu’il était nécessaire de renverser le patriarcat. Et que ce groupe suscite un tel engouement démontre que le monde est en train de changer.
Advertisement
Avec la pochette de leur nouvel album où deux lesbiennes d’un certain âge s’embrassent, le trio annonce d’emblée la couleur pour le combat LGBT+: «Dans les médias, on ne voit que de jeunes lesbiennes, souvent jolies. Cela n’est pas représentatif. Avec cette pochette, on a voulu montrer une image souvent cachée. » Pour le trio, le combat pour l’égalité femmes /hommes, contre les discriminations, pour l’affirmation de son identité sexuelle sont des enjeux majeurs et leur disque ne parle que de cela. «Nous sommes clairement un groupe militant. Nous pensons qu’un artiste peut changer des choses et si à travers nos textes des jeunes peuvent assumer leur identité, leur homosexualité, sortir de l’isolement, nous aurons gagné. »
Toybloïd pour un féminisme pop-punk
Pierre -Arnaud Jonard
Dans un univers rock qui a été trop longtemps machiste, des groupes comme Toybloïd sont une bouffée d’air frais : « Ceci dit, nous n’avons jamais trop ressenti le côté macho du rock et aujourd’hui, il y a de plus en plus de groupes de filles (même si chez nous il y a aussi un garçon). Au début, lorsque nous avons commencé, on se sentait un peu seules, c’est vrai. Il y a des genres musicaux dans lesquels tu en trouves plus que d’autres comme le punk et le hardcore. Mais même si les choses bougent, les gros festivals continuent de programmer peu de groupes de filles. » C’est sans doute à cause de cette dualité femmes /hommes que le groupe a souvent été considéré plus dur musicalement qu’il ne l’est en réalité, car si Toybloïd a effectivement un côté punk, c’est un combo qui ne néglige pas la pop et les mélodies : « C’est tout à fait vrai que notre musique est pour partie pop. Peut-être que les médias ne s’en rendent pas tellement compte parce que nous sommes des filles avec des guitares. Du coup, ils zappent un peu notre aspect mélodique qui reste important. Mais nous avons un côté punk aussi, c’est sûr. L’esprit du punk en tout cas. »
Cet aspect pop ne se trouve pas que dans la musique du groupe, mais également dans les textes qui revendiquent clairement une pop culture, à l’instar du titre “Donna”, hommage à la reine du disco des années 80 : « Nous sommes un groupe rock, mais nous écoutons de tout, de Donna Summer à Justin Timberlake en passant par du metal. » C’est sans doute cet éclectisme qui leur a permis de jouer avec des artistes
Guendalina Flamini
aussi différents que Camélia Jordana, Dagoba ou Ultra Vomit. Un grand écart qui ne choque pas leur audience et permet ainsi au groupe de conquérir, année après année, un public de plus en plus large. Et puisque l’Hexagone est déjà à leurs pieds, le trio partira dès que les conditions sanitaires le permettront à la conquête du vieux continent. La vague Toybloïd va bientôt nous submerger. i
dfacebook.com/toybloid