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BBCC
BangBangCockCock est devenu BBCC à l’occasion de sa signature chez October Tone. Suffisant pour se refaire une virginité et rentrer dans les clous? Leur dernier LP, Altered states of consciousness, montre que l’on est heureusement encore bien loin du compte.
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Tout avait pourtant commencé normalement avec Crocodiles Inc, premier groupe du leader de BBCC, formation au nom aussi improbable que ses clips, cirque ambulant fonçant à tombeau ouvert vers les abysses de l’humanité, faisant résonner son krautrock à tue-tête pour que, comme à Jéricho, les murs de notre monde finissent par se fissurer pour y laisser entrer sa folie. Entretien hors-sol avec Adrien Moerlen, Monsieur Loyal de ce sextet pas ordinaire.
Un des titres de l’album s’appelle “How the fuck did she survive the nuclear holocaust”. On est tous des survivants en puissance?
«C’est un conte très naïf et absurde sur la peur et la folie. La catastrophe nucléaire est un cadre, un
BBCC cas de consciences
Xavier -Antoine MARTIN Chris tophe Urbain
contexte narratif qui impose le huis-clos. On parle d’une femme qui débarque dans une mine occupée par des survivants qui finissent par lui vouer un culte. C’est juste un très mauvais film d’horreur. Un peu comme si l’humanité repartait sur de très mauvaises bases. Ça pourrait résonner avec le post-Covid mais toute ressemblance est purement fortuite. »
Et toi, «how the fuck did you survive the Covid lock-down»?
« On était plein de bonnes intentions, il était question d’échanges pour créer des morceaux à distance mais aucun n’a vu le jour. J’ai beaucoup regardé la télé et il m’est venu l’idée des BBCC News, un moyen de faire la promo du disque sans concerts ni release party. C’était un espace de liberté un peu hors du temps. On ne se sentait pas de faire un live vidéo ou un DJ set sur un balcon. »
Deux titres sont consacrés à la médiocratie, art majeur de notre temps, vous en souffrez?
«Oui comme tout le monde, on ne s’en rend pas forcément compte. Ça parle de comportements et de travers assez banals qui peuvent être perçus comme des atouts: la fierté et la virilité par exemple, ça peut rendre les gens complètement cons. Les sujets sont traités de manière assez absurde, ce sont des histoires à la fois drôles et dramatiques, entre Bigard et BHL. »
Le premier morceau s’appelle “Human capital”, vous croyez plus à l’Homme ou à l’apocalypse?
«Le morceau parle de ressources humaines et d’un pétage de plomb dans des bureaux. C’est sûr que c’est pas une pub pour l’humanité! L’apocalypse ou la peur de l’apocalypse c’est assez fascinant, ça rejoint notre fascination pour les sectes, les prédicateurs et les prophéties, sujet récurrent dans nos créations. Toute réflexion faite, pour répondre à la question : ni l’un ni l’autre. » i
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