Article - Architecture Parasite

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Chaubard Lou

La place de l’Architecture Parasite dans la ville de demain S5SL / Méthodologie de l’écriture 1 École nationale supérieure d’architecture de Grenoble

DoKC Laboratory Research, 2014



Introduction Qu’est ce que l’architecture parasite?

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Befve, 2011

À l’origine, ce terme biologique définit un organisme vivant, conçu et reconnu au départ comme élément nocif ayant pour cause la relation qu’il entretient avec son hôte à son seul profit. Néanmoins, sa perception change au XXème siècle, lorsque l’on comprend que le parasite lui-même, en tant qu’être-vivant, peut se montrer utile envers son hôte, en entretenant une relation de coévolution, où les deux partis s’aident l’un l’autre. On parle alors de symbiote. Suite à cette découverte, le parasite est reconsidéré, vu comme un élément en mesure de créer un échange durable avec son hôte, grâce à sa capacité à communiquer avec lui et à l’influencer. Le parasite change alors de statut et peut être alors perçu et reconnu comme élément positif et évolutif1. L’architecture parasite puise donc naturellement tout son sens dans son nom puisque techniquement elle opère comme un organisme sur son hôte. Comme un cri, une révolte, elle voit le jour dans les années 60, happée dans le sillon des idées novatrices qui émergent du monde de l’architecture. En effet durant les Trente Glorieuses (1945-1973), l’architecture se résume à la préfabrication et la construction de masse qui « homogénéise » l’habitat. En réaction à ce constat datant de l’après-guerre, nait le besoin d’affirmer 1


son individualisme1. Les idées prospectives de 1965 gagnent alors de l’importance avec la création du Groupe International d’Architecture Prospective et laissent champ libre à l’expérimentation. C’est durant cette période que la ville spatiale de Yona Friedman voit le jour. Cette ville fera la promotion de techniques architecturales où l’habitant peut participer à la création du bâti grâce à sa flexibilité et son évolutivité. Il s’agit d’une véritable architecture cellulaire qui peut se permettre, à la manière d’un organisme, d’évoluer, de se déplacer ou de se modifier en quête d’amélioration2. Fort enrichi du concept de la ville spatiale de Yona Friedman et inspiré de la capacité de communication du parasite, l’architecture parasite va alors se caractériser par sa flexibilité, son évolutivité et le lien qu’elle entretient avec le bâtiment hôte. 
 La question du lien reste cependant l’élément majeur caractéristique de l’architecture parasite. C’est le moyen qui permet au module « parasite » de vivre, puisqu’il ne peut exister qu’aux dépends de son hôte en lui soustrayant ses énergies, mais pas seulement… Ce lien permet également au « parasite » d’utiliser l’identité de son hôte pour innover à son tour jusqu’à devenir un élément remarquable. Qu’est ce qu’un type? Il s’agit d’une représentation idéale ou abstraite, qui se construit à l’aide de l’observation, l’analyse et l’étude de modèles historiques. Le type exprime une idée représentée dans sa perfection34. (Quincy (Antoine-Chrysostome), 1832) (Salom, 2018) La ville d’aujourd’hui et de demain Aujourd’hui la ville peut se définir comme poreuse. Elle se définit comme « une ville moins dense et plus diffuse, plus durable qui tient plus compte de l’écologie.5» La ville actuelle se développe autour d’infrastructures utilisant « Le transport comme élément transformant6» 2

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Pouyat, 2018

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Rosset, 2018

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De Quincy, 1832

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Salom, 2018

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Vigano, 2016

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Philippe, 2016


La ville d’aujourd’hui se développe donc autour du mouvement, des flux de la population qui la compose et de l’évolution des modes de vie et de la pensée collective1. Ceci implique donc un étalement urbain, une volonté de mixité sociale, une volonté d’un respect de la communion entre ville et nature plus important tout en conservant le confort de la ville d’aujourd’hui. Mais l’étalement urbain peut-il être l’unique solution ? Il y a de cela quelques décennies, Yona Friedman, Marcel Lachat et bien d’autres, ont ouvert d’autres champs des possibles en donnant naissance à l’architecture parasite qui à l’inverse, densifie et optimise chaque espace disponible dans la ville, en vue de répondre aux besoins individuels de chaque habitant.

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Vigano, 2016

L’architecte français, Stéphane Malka, représentant actuel du même mouvement, transforme et prolonge aujourd’hui l’idée visionnaire et parfois utopique de ces prédécesseurs. En cherchant et en trouvant des solutions écologiques, économiques, novatrices et durables, il s’inscrit dans une nouvelle démarche qui prend en compte un problème de notre temps : l’environnement. Nous nous demanderons alors... Est-elle dans un premier temps une solution qui peut répondre à l’évolution des besoins de ses habitants et de son environnement ? Et dans un second temps, peut-elle être considérée et perçue comme un type dans le changement d’identité propre de la ville d’aujourd’hui et demain ? La question finale à laquelle nous tenterons de répondre, est de savoir si cette architecture qui cherche à densifier nos villes, offre de nouvelles perspectives ?

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Types d’architecture parasite. Quelles sont leurs caractéristiques et leurs effets? Méthodes d’accroche et types - Définitions L’architecture parasite dans tout ses états. Comme nous l’avons vu précédemment, l‘architecture parasite est donc un module relié à son hôte. Pour ce faire le module exploite deux méthodes d’accroche : - Se greffer - Se jucher Définition de greffe : union d’une partie (greffon) et d’une autre hôte (en vue d’obtenir un seul élément). Littéraire. Ce qui s’ajoute, qui est ajouté pour enrichier, modifier, etc.1 Définition de jucher : loger très haut quelque part. 2

Dictionnaire de français Larousse 1

Dictionnaire de français Larousse 2

Ces architectures peuvent grâce à ces dispositifs d’accroche, prendre position sur les différentes surfaces disponibles de l’hôte : - Sur les toits - Sur les façades - Entre deux façades - Au dessus de la rue

Architettura Parassita. passato presente futuro - Alberto Minero - 2012 Source : https://issuu.com/albertominero/docs/architetturaparassita

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Dictionnaire de français Larousse 1

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Wikipédia

Dicitionnaire de français Larousse 3

Dictionnaire de français Larousse 4

Il existe différents types de modules parasitaires. Chacun est défini et nommé selon la surface où il se fixe ou bien encore par le système d’accrochage qu’il emploie. Nous pouvons donc citer : - L’extension - Le «Plug-in» - La cellule - La cabine nomade Définition d’extension : action d’étendre un objet, d’agrandir, d’accroître l’étendue, le volume de quelque chose.1 Définition de «Plug-In» : verbe anglais signifiant se brancher.2 Défintion de cellule : architecture. Unité de base d’un habitat, petite pièce. Définition de cabine nomade : local de petite dimension qui n’a pas de domicile fixe et qui se déplace.

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The Urban Sprawl - Bunkertoons - Bunker Architectura - 2005 7


Est-elle une solution pouvant répondre à l’évolution des besoins de ses habitants et de son environnement? La ville d’aujourd’hui...

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Spector, Bach, Theys, Ménard, 2001

La ville du XXIème siècle s’inscrit dans un contexte de croissance démographique. C’est une ville qui prolifère, envahissant les espaces vierges qui l’entourent, rongeant peu à peu ses provinces pour construire toujours plus loin ; elle ne connait plus de limites... Homogène, rectiligne, organisée par d’immenses infrastructures, elle n’est jamais assez grande pour répondre au besoin urgent de loger plus de monde, ou bien trouver des solutions pour des familles qui s’agrandissent dans des appartements devenus trop petits. Ce constat alarmant nous montre qu’il est aujourd’hui nécessaire de réagir, de trouver d’autres solutions pour arrêter de construire hors des villes afin d’enrayer la multiplication de ces zones urbaines et préserver ainsi notre environnement. La ville a « besoin de créer des modes d’urbanisation plus durable, besoin de concentrer de nouveaux investissements à la rénovation de zones urbaines existantes. »1 Pour ce faire, il est primordial de se montrer capable, d’atteindre ces objectifs en créant une ville plus amène, plus viable, plus écologique et plus proche de ses habitants. Pour ce faire, il est nécessaire de penser à « la conversion des bâtiments existants » et à « la création d’un plus grand choix de type d’habitat »1. Demain la ville... L’architecture parasite apparaît donc comme moyen fixe ou temporaire de répondre aux besoins des citadins. En densifiant et en optimisant chaque espace disponible, elle peut aussi, par sa capacité d’adaptation, être une réponse aux exigences de la ville elle-même et de son environnement. L’adaptabilité, en effet, suppose que l’objet « parasite » est 8


en mesure d’évoluer, de s’ajuster à son contexte et enfin de répondre à une société qui se porte mal, dans le cadre et les conditions de vie actuelles que la ville lui propose. Elle cherche donc à s’incrire dans la cité pour remédier aux divers problèmes énoncés précédemment et en combler les failles. Modifier la ville pour lui donner une nouvelle vie, un nouveau souffle qui répond aux attentes de ses habitants tout en préservant notre planète, voilà ses objectifs. Mutante, l’architecture parasitaire ne se fige pas et reste capable d’être modulée dans le temps. Sa particularité première et son atout majeur sont donc sa capacité à évoluer dans le respect humain et environnemental. Pour aller plus loin et plus précisément, si elle tend d’une part à répondre au cas par cas, en satisfaisant individuellement chaque utilisateur, elle reste d’autre part, respectueuse de son environnement. La réhabilitation réalisée par Stéphane Malka (Plug-in city - 2015) en est un exemple édifiant. Elle montre les avantages de son utilisation, autant favorables à l’homme qu’à son environnement. Isolé thermiquement par l’ajout de plugs modulaires 100% recyclables clipsés sur ses façades, l’immeuble énergivore voit dans un premier temps réduire considérablement sa consommation d’énergie. Grâce à une meilleure isolation, cette réhabilitation en plan climat permet donc à la fois une économie notable à ses résidents. Par effet rebond nous constatons avec évidence l’impact positif qu’elle apporte à notre l’environnement. Au-delà de cet effet économique notoire, cette installation propose, dans un second temps et de manière personnalisée, l’extension des logements à moindre coût. Cette architecture offre donc une nouvelle vie à moindre couts à cet immeuble vétuste. Elle répond aux besoins de la ville de demain qui se doit d’être libre de changer, de s’adapter et se montrer à l’écoute de chacun, tout en ayant conscience qu’il n’existe qu’une Terre.

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Plug-in City 75 - Habiter les façades - StÊphane Malka Architecture - 2017

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Peut-elle être considérée et perçue comme un type dans le changement d’identité propre de la ville d’aujourd’hui et demain ? Une pensée à l’échelle individuelle pour une meilleure appropriation. Si ces architectures prennent vie dans le cadre d’une commande ou d’un besoin à l’échelle du ménage, elles ne se contentent pas de remplir cette unique fonction. Effectivement, l’architecture parasite souhaite également affirmer haut et fort son existence et sa personnalité. Par l’utilisation de matériaux, de formes, de tailles et de couleurs totalement différentes, elle se démarque visuellement de son hôte. Par cette dissociation extrême nait un paradoxe : un contraste se crée et pourtant l’un et l’autre s’additionnent. Ils se complètent, fusionnent et enfin définissent ensemble une nouvelle identité commune. Profitant de cette situation de manière équitable, la naissance de l’un permet la survie de l’autre. De cette symbiose architecturale résulte une nouvelle identité pour la ville. En effet, cette disparité entre eux insuffle l’idée de dynamisme et de mutation à cette dernière. L’architecture parasite devient alors un marqueur temporel en conservant son patrimoine et met en évidence, en se greffant dans chaque interstice de la ville, une progression de notre société. À l’origine informelle, l’architecture d’urgence venant en aide aux plus démunis (exemple de paraSITE de M. Rakowitz - 1998) devient progressivement formelle dans les années 2000. Depuis ses débuts, avec la « Bulle Pirate » (M. Lachat, 1970), l’architecture parasite a fait du chemin et prouve aujourd’hui qu’elle a sa place dans l’univers urbain. 11


ParaSITE - M.Rakowitz - 1998 Source : http://www.michaelrakowitz.com/parasite/

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Bulle pirate inspirée par le Manifeste de l’architecture insurrectionnelle de Jean-Louis Chanéac et installée par Marcel Lachat au Grand-Saconnex, Genève, 1970 Source : https://www.espazium.ch/pascal-husermann-une-architecture-libertaire-pour-dlivrer-le-monde.

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Elle affirme sa légitimité par ses avancées, avec de nouvelles caractéristiques qui affichent ses nombreuses qualités. Écologique, économique, préservant notre héritage architectural, elle continue à se développer tout en restant à l’écoute des besoins de chacun. Son statut progresse tout comme la taille de ses constructions. Plus qu’une simple extension d’habitation, elle s’émancipe peu à peu et s’ouvre à de nouveaux horizons. C’est ainsi qu’elle se retrouve perchée sur les toits de nombreux pays, dans les espaces disponibles de villes comme Moscou, où elle entre dans l’univers professionnel (Parasite Offrice, Za bor Architectes - 2011) ou bien revitalisant des zones urbaines abandonnées, tels que le port du Havre avec sa réhabilitation pharaonique de 12800m2 (Havenhuis, Zaha Hadid - 2016). Depuis vingt ans, elle ne cesse alors de se transformer, utilisant des technologies toujours plus évoluées, comme l’impression 3D ainsi que des matériaux toujours plus innovants. Elle s’approprie de nouveaux espaces insolites et multiplie ses fonctions, par exemple elle combine des logements et un outil de communication (exemple de Homed - Framlab - 2015). Chaque construction aspire à devenir de plus en plus intelligente dans l’utilisation des ressources naturelles, mais aussi dans l’extraction des énergies offertes par leur hôte. L’architecture révolutionnaire qui par le passé a fait face aux constructions de masses, se heurte et se dresse aujourd’hui contre une mondialisation qui globalise et homogénéise l’ensemble de la planète. Grâce à son audace et son esthétique, elle bouleverse la ville moderne. En s’appropriant ses espaces libres elle lutte contre l’aspect homogène et maitrisé d’hier et d’aujourd’hui. Elle est un souffle de liberté, une curiosité qui explore, frôle et joue bien souvent avec l’univers artistique, libérant notre société d’un conformisme oppressant.

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Parasite office - Za bor Architectes - Juin 2011 Source : https://zabor.net/en/portfolio/parasite_office/

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Homed - Framlab - 2015 Source : https://www.framlab.com/homed

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Havenhuis - Zaha Hadid - 2016 Source : Stijn Hosdez - https://www.flickr.com/photos/shosdez/30603307632

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L’architecture parasite : une nouvelle manière de planifier la ville de demain ? Placée sous le signe de l’utopie réalisable, cette architecture fait référence à ses débuts, aux projets des années 50 qui remettent en question la pensée moderne, accompagnant une société hyper industrialisée. La ville contient alors un malaise car elle n’est plus en phase avec ses habitants. Sans se remettre en question, elle soigne ses blessures de guerre, se redresse et aspire à créer de nouvelles formes à l’aide de nouveaux systèmes constructifs qu’aujourd’hui nous connaissons bien, tels que le béton ou le préfabriqué, pour ne citer qu’eux. Ce retour en arrière fait bien sûr écho au présent car effectivement, s’il y a presque 60 ans la ville avait besoin de se métamorphoser pour trouver un accord entre elle et l’Humain et bien il en est de même aujourd’hui… C’est donc en prenant exemple, en se servant des leçons du passé que le champ des possibles peut s’ouvrir à nouveau, offrant de nouvelles perspectives à la ville de demain. Respectant la même philosophie, l’architecture parasite perdure. Elle tente aujourd’hui comme elle l’a toujours fait, d’interpeller, de vouloir changer la ville d’aujourd’hui au profit du bien-être de ses habitants. Souhaitant mettre un terme à la monotonie, à l’indifférence de cette ville hétérogène qui fait fi de l’individu ainsi que de son environnement; elle est une main tendue vers un changement, vers le renouvellement dont la ville a le besoin urgent. Les propos de Ionel Schein (1927-2004) étayent cette idée que la ville a cette nécessité de créer un nouvel urbanisme : « C’est une architecture nouvelle, un urbanisme nouveau, une éthique est une esthétique nouvelle…. L’Homme se défixera. Les formes construites auront l’allure d’enveloppes, d’abris portatifs (…). L’aménagement évolutif, dynamique des volumes viabilisés, doit être laissé à la libre détermination des individus » (1960).

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Dans ces déclarations, il soutient l’architecture parasite car selon lui, elle pourrait être la solution aux problèmes actuels et devenir une réponse permettant de penser la ville autrement: plus besoin de détruire pour reconstruire, de polluer ou de travailler à grande échelle… Non… La quête est celle d’interroger l’existant pour l’améliorer, le modifier, le personnaliser, le rendre plus imparfait pour qu’il en devienne plus vivant. Dans cette optique, les travaux de Yona Friedman sur la ville tridimensionnelle ou encore celui d’Archigram avec sa ville à la verticale ne méritent-il pas alors toute notre attention ? Peut-on les reconsidérer ? Finalement, leur travail resté à l’état d’architecture de papier, ne tend-il pas à être pris en compte et réalisé afin d’apporter la solution dont a besoin la ville d’aujourd’hui pour demain ? Dans le cadre du travail de la ville spatiale de Y.Friedman, nous pouvons observer la capacité d’adaptation de la ville face à sa population. Les bâtiments actuels pourraient se transformer en espaces de services tandis que les logements se retrouveraient au-dessus des voies de circulation. La particularité de son travail est remarquable par sa capacité à s’adapter aux besoins de chacun. En effet, il propose des logements modulables et déplaçables afin de vivre en communauté sur un schéma déterminé par une collectivité. En appliquant cette technique de construction, l’Homme serait à la fois maître du dimensionnement et de l’organisation de son espace personnel. Il serait également en mesure de définir l’organisation de son quartier à l’aide de la communication collective, ce qui est un véritable atout. De l’autre côté, le collectif Archigram propose des villes sous formes de tours et de capsules pouvant être clipsées à un pilier principal. Ces capsules auraient la capacité de pouvoir être placées librement sur la tour et déterminerait ainsi le choix de l’orientation, en définissant les vues depuis l’intérieur. Elles offriraient également l’avantage de se délocaliser si besoin. 19


Ces deux idées parmi tant d’autres montrent à quel point la ville a de possibilités. Elle peut se transformer, se penser à l’échelle de l’individu et de la collectivité. Cette perspective remet en question la planification de la ville d’aujourd’hui, elle bouleverse et questionne… Ces villes de demain offrent un nouveau regard tourné vers un possible avenir…

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La ville spatiale - Yona Friedman - 1958/1959 Image tirĂŠe du livre Pro Domo - 2006

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La plug-in City - Archigram Images tirées de la revue : L’architecture d’aujourd’hui, architecture fiction ou anti architecture

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Est-ce que l’architecture parasite est une solution pouvant répondre à l’évolution des besoins de ses habitants et de son environnement? Depuis sa création, la ville n’a donc cessé d’évoluer en rapport avec son temps … Année après année, siècle après siècle, elle s’est transformée au gré de l’Homme pour devenir la ville actuelle. En constante mutation et face aux enjeux futurs, nous pouvons donc supposer que la ville de demain aura besoin de se montrer plus libre, plus tolérante aux changements et plus sensible à son milieu. L’architecture parasite, par ses qualités, semble alors devenir une alliée dans cette transformation. Echappant ainsi aux règles établies, elle bouleverse les idéaux, évoque le chaos. Par son impertinence, la ville pourrait alors cesser de rester figée ; sortir du moule qu’on lui a imposé depuis la période moderne et se détacher enfin du plan géométrique et parfaitement organisé de la ville d’aujourd’hui. Quittant ces principes désuets et se développant de manière totalement spontanée, la « ville chaos » pourrait être en mesure de régler le problème de la « ville morte », c’està-dire transformer la ville musée, immuable en une ville vivante, redynamisée par l’énergie inventive d’une architecture astucieuse et humaine. Chaos n’a pas ici de valeur péjorative, il est synonyme de liberté, de valeurs mutuelles entre l’individu, son habitat et son histoire. Il annonce un changement, celui d’une ville qui avance sans modèle, sans règle si ce n’est celle du respect de l’individu et de son environnement.

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Monstre - Enki Bilal - Édition Casterman 2018

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Définition : nomade - Dictionnaire de français Larousse. (s. d.). In Larousse (Larousse). Paris: Larousse. Consulté à l’adresse https://www.larousse.fr/ dictionnaires/francais/nomade/54792 Définition: plug in - Dictionnaire anglais-français Larousse. (s. d.). In Larousse (Larousse). Paris: Larousse. Consulté à l’adresse https://www.larousse.fr/ dictionnaires/anglais-francais/plug/602653 Dock research laboratory. (3 mai 2014). Parasite Architecture. Consulté 5 décembre 2018, à l’adresse https://dokclab.wordpress.com/visions/parasite-architecture/ Esteban, S., & Sebastian. (2005). Bunkertoons. Consulté 13 décembre 2018, à l’adresse http://www.bunkerarquitectura.com/bunkertoons-2/ framlab | Homed. (s. d.). Consulté 14 décembre 2018, à l’adresse https://www. framlab.com/homed Friedman, Y., & Centro Andaluz de Arte Contemporaneo. (2006). Pro Domo. Barcelone : ACTAR[Sevilla] : Consejería de Cultura. Minero, A. (2012). Architettura Parassita. passato presente futuro. Consulté à l’adresse https://issuu.com/albertominero/docs/architetturaparassita Pinol, J.-L., Lévy, J., Fouchier, V., Beaucire, V., & Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques. (2000). La forme des villes : caractériser l’étalement urbain et réfléchir à de nouvelles modalités d’actions : séminaire de prospective urbaine organisé par le Certu (Certu). Lyon. Portzamparc, O. M. ; P. de C. de. (1995). Vers la troisième ville ? (Hachette). Paris: Hachette.` Pouyat, A. (2018, septembre 17). L’architecture parasite à l’assaut de la cité. Consulté 26 novembre 2018, à l’adresse https://www.wedemain.fr/L-architecture-parasite-a-l-assaut-de-la-cite_a3566.html Quincy (Antoine-Chrysostome), M. Q. de. (1832). Dictionnaire historique d’architecture (Vol. 1). Paris: Librairie d’Adrien le Clere. Rosset, C. (2018b, novembre). La Superstructure, penser les échelles de relation. Cours, Grenoble. 26


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