HALLE NEUSTADT MUTABILITÉ DE L’ESPACE BÂTI CHAUBARD LOU MOURCIA MATHILDE
MASTER “ARCHITECTURE, VILLES, RESSOURCES” ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D’ARCHITECTURE DE GRENOBLE
Directeur d’études : Stéphanie David Responsable pédagogique : Stéphanie David
Juin 2021
REMERCIEMENTS CHAUBARD LOU En premier lieu je remercie ma binôme, avec qui j’ai partagé cette année complexe et charnière. Merci pour nos moments de partages légers et plus complexes, pour ta patience, ton écoute et le bout de chemin partagé ensemble dans notre scolarité mais également dans notre amitié. Merci aux enseignants qui ont su me guider et m’aider à développer ma pensée architecturale au fil des années. Qui m’ont donné le goût, la force et l’envie de continuer ces études. Mes remerciements vont également à mes parents, Christel et Christian, qui m’ont soutenue toutes ces années, assisté aux moments de joie intense mais également plus difficiles en étant à l’écoute, présents, conciliants et aimants. Merci d’avoir toujours été là quand j’en avais besoin. Merci à mes amis proches avec qui j’ai partagé mes doutes, mes angoisses, mes réussites, qui m’ont changé les idées, conseillée, aidée à me concentrer et ne pas rester seule quand le besoin se resentais. Merci à Romane Vrain, Alexis Roussel, Morgan Jaloux, Marina Thorel, Laurine Bouchière, Corentin Matysiak, Amélie Fellmann et Solène Alaux.
MOURCIA MATHILDE Merci à toutes les personnes qui m’ont accompagné durant cette année charnière de mon parcours personnel et professionnel. Je souhaite avant tout remercier mes parents qui m’ont apporté le soutiens dont j’avais besoin lors des bons comme des plus difficiles moment de mes six ans d’études. Je remercie tout ceux et celles dont j’ai croisé le chemin et qui ont su m’aider et m’épauler durant mon parcours à l’ENSAG. Merci à mes ami.e.s, merci à ma DreamTeam. Et surtout merci à Cyril, Robinson et Senanur. Vous avez su être là dans mes moments de doutes, mais aussi dans les meilleurs. Mais aussi merci Ret pour ton soutiens infaillible. Mes remerciement vont également aux professeurs que j’ai croisé durant mon parcours et qui m’ont aidé à forger l’architecture comme je l’a conçoit aujourd’hui.
À ces six ans, à cette année, au futur...
REMERCIEMENTS
Et enfin merci à tout notre master, avec qui nous avons passé toutes ces années, dont cette dernière où nous nous sommes tous soutenus et rapprochés dans des temps importants pour chacun. À Aïtana Eldin, Malorie Maquin, Clément Duchesne, Tahir Memil, Wendy Bonci, Natacha Gaujoux, Nicolas Alfaro, Fabien Tonard, Maxence Gamarde, Alicia Rouze-rivière, Jan Wolski, Pablo Cabrera, Olga Chernova, Yizhen Li, Manon Paludetto, Mickael Genisio, Juliette Riberac, Margaux Ronat, Adrien Cadoux, Justine Vibrac, Laurie Bardeldt et Noémie Desprez.
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CONCLUSION
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AVANT PROPOS
Halle-Neustadt
Cette notice fait suite à l’écriture du Tome 1 sur la ville de Halle. Le premier tome s’est concentré sur l’histoire du développement de la ville de Halle depuis son origine tandis que ce second tome va s’attacher à parler du développement de la deuxième polarité, Neustadt, survenue après la Seconde Guerre Mondiale. Ce Tome 2 de notre travail à Halle-Neustadt marque un point final à nos cinq années passées à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, et à notre apprentissage au sein du Master « Architecture Ville & Ressources. » À travers le projet que nous allons ici vous présentez, nous avons mis à contribution les compétences sensibles et techniques développées au cours de ces années. Afin de réaliser ce projet de fin d’étude, nous nous sommes tournées vers l’Allemagne, plus précisément dans une ville de l’ancienne République Démocratique Allemande. Dans le cadre d’un travail européen durant cette année, cette région nous ai parue comme un lieu porteur d’une histoire européenne commune aux 13 autres villes choisis par les reste des étudiants du Master. À travers les guerres, l’urbanisme du 19 et 20ème siècle, et les problématiques que rencontre l’Europe aujourd’hui, l’Allemagne et HalleNeustadt deviennent les vecteurs de changements forts et porteurs de sens, dans une époque ou le renouvellement architectural et urbain sont plus que nécessaires.
INTRODUCTION Positionné en Allemagne de l’Est, dans un contexte d’ancienne République Démocratique Allemande et aux influences soviétiques, la ville de Halle-Neustadt prend naissance le long de la Saale. Connue pour son riche passé industriel et le modèle de la ville socialiste qu’elle représente, l’Allemagne est aujourd’hui un des pays Européen au plus riche patrimoine hérité des Trente Glorieuses : celui des grands ensembles. Elle suscite l’intérêt des architectes et urbanistes quant à la question du devenir de ces espaces qui se sont développés en masse et en très peu de temps tout au travers du pays à la suite de la Seconde Guerre Mondiale. Située a cheval du côté Est et Ouest de la Saale, HalleNeustadt a su évoluer au fil des siècles avec son temps et ses habitants. Cette ville qui a été fortement industrialisée, s’est développée en à peine dix ans et a su faire forte impression dans l’histoire du pays en devenant la quatrième ville modèle socialiste Allemande sous l’ex RDA. Aujourd’hui elle présente les difficultés contemporaines des villes en décroissance, en cause de la réduction d’emploi et de la déshérence des grands ensembles ne correspondant plus aux standards de vie actuels. Ce lieu est un espace d’expérimentation depuis 1967, date du commencement de l’extension de Halle vers sa deuxième polarité : Neustadt. Dans le cadre de ce projet, nous la considérons toujours comme ville expérimentale ou encore ville modèle, où il est possible de montrer que le phénomène des Shrinking Cities peut être un moyen de repenser la ville de demain si l’on prend le temps de reconsidérer les capacités du «déjà là».
DÉFINITIONS der Plattenbau : O·LPPHXEOH HQ EpWRQ SUpIDEULTXp F·HVW JpQpUDOHPHQW XQH EDUUH
die Platte : nf. le panneau préfabriqué der Bau : nm. le bââti, la construction Plattenbau Siedlung : ville d’immeubles préfabriqués VLPLODLUH DX[ JUDQGV HQVHPEOHV W\SH GH FRQVWUXFWLRQ VRXV OH UpJLPH VRFLDOLVWH
Die Scheibe : nf. la barre Der Wohnkomplex (WK) : nm. équivalent d’un quartier Die Neustadt / Die neue Stadt : la ville nouvelle Schrumpfende Städte : villes en décroissance urbain Schrumpfungsphänomen : phénomène de désurbanisation Die Doppelstadt : la ville double : en Allemagne les villes sont souvent un regroupement de plusieures entitées bâties, villes, villages ou quartiers indépendants les uns des autres
Halle - Neustadt. Crédit photographique : Josef Münzerg
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Halle - Neustadt. Crédit photographique : Josef Münzerg
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Halle - Neustadt. Crédit photographique : Josef Münzerg
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Halle - Neustadt. Crédit photographique : Josef Münzerg
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Halle - Neustadt. Crédit photographique : Josef Münzerg
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Halle - Neustadt. Crédit photographique : Josef Münzerg
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La construction de Halle - Neustadt. Crédit photographique : Josef Münzerg
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Halle - Neustadt. Crédit photographique : Josef Münzerg
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NEUSTADT
UNE VILLE NOUVELLE INNOVANTE ET STANDARDISÉE DANS L’ALLEMAGNE DE L’EST.
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L’histoire de Halle-Neustadt a commencé en 1958. Lors d’une conférence du Comité central du SED 1 sur le thème de l’industrie et du programme chimique de la RDA, la décision alors prise est fut de localiser les effectifs de travailleurs à proximité des sites des usines chimiques. Le 17 septembre 1963, le SED décide de construire la ville des travailleurs sur la rive ouest de la Saale à côté de Halle, à la place des quatre villages de Pasendorf, Angersdorf, Zscherben et Nietleben. « Lorsque l’emplacement a été choisi en 1960 ... il a été pris en compte qu’il y avait un paysage autour de la zone à construire dans lequel la nouvelle ville pouvait être intégrée: au nordouest une zone forestière de 765 hectares, le Dölauer Heide, et une carrière souterraine de 50 hectares avec le Granauer See, à l’ouest la carrière de calcaire avec ses 20 hectares, au sud une carrière d’argile désaffectée de 30 hectares avec plan d’eau, au sud-est le ‘Passendorfer Busch’, une réserve naturelle le reste de la forêt alluviale d’une superficie de 15 hectares, et enfin la plaine inondable de la Saale à l’est. » 2
1. SED : Le Parti socialiste unifié d’Allemagne de la (RDA), d’obédience communiste. En Allemagne de l’Est, il détenait le rôle d’un parti unique, possédant le monopole de toutes les actions politiques du pays. 2. Halle-Neustadt-Information (Hg.): Horizonte, Halle-Neustadt o.J. [1988], page 25.
NEUSTADT
HALLE
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La Saale
Source : Messtischblatt 2605, neue Nr. 4537 : Halle a.d. Saale.
Halle-Neustadt est créé à la place d’un de ces villages : Passendorf, où l’agriculture y est alors prospère. Celui-ci est incorporé à Halle en 1950 pour faciliter la construction de Neustadt. La destruction du village est présentée comme inévitable pour permettre à cette nouvelle ville de voir le jour. Traduction : « À l’automne 1963, ils ont pénétré par effraction dans le calme du village, qui a dû céder la place au chantier de construction. Hier, les Passendorfers avaient ramené leur récolte. Aujourd’hui, des excavateurs s’enfoncent dans le champ. Des charges explosives ont explosé, des maisons se sont effondrées: construction gratuite! Il y aura une ville ici demain! » 3 24
La création de Halle-Neustadt est présentée aux Passendorfers, comme une nécessité absolue présentant le développement socialiste de Halle beaucoup plus important que le vestige capitaliste féodal que symbolise Passendorf. Et cela pousse les villageois à coopérer rapidement. Ils obtiennent en contrepartie une place dans un des futurs blocs de Halle-Neustadt. C’est dans les années 1960 que la plus grande zone de construction de la ville des travailleurs de la chimie de Halle-Ouest voit le jour. Pouvant loger environ 70 000 personnes, la ville indépendante de HalleNeustadt est érigée sous l’impulsion de l’architecte Richard Paulick, disciple de Walter Gropius. La guerre ayant entraîné une crise du logement courant 1955/1956, pousse les dirigeants soviétiques et la RDA à favoriser la construction de bâtiments plus sobres, industrialisés, rapides à mettre en œuvre et moins onéreux. Halle-Neustadt devient
alors une ville modèle et sert de terrain d’expérimentations urbaines jusqu’aux années 1990. Halle-Neustadt s’inscrit dans une tradition urbaine moderne de conception de la ville fonctionnelle, c’est-à-dire séparant les fonctions en zones de vie, de travail, de loisirs et de transport. Cette pensée provient d’une croyance technocratique de la planification totale de la vie urbaine. Construit d’après le modèle de la «la ville socialiste», Halle-Neustadt est érigée en suivant quatre lignes directives : le système social, les conditions fonctionnelles, les possibilités techniques et les exigences esthétiques Ce programme de ville socialiste est supérieur à la ville capitaliste d’après les bâtisseurs, car il est fondé sur un principe égalitaire, suivant le chemin vers une nouvelle ville et une société juste. 1960/70 marque alors la standardisation qui prend place au cœur de la ville de HalleNeustadt. L’objectif est de répondre à la crise du logement, à moindre coût et d’offrir une stabilité aux foyers. La réponse donnée est donc la création de zones d’habitations préfabriquées, menant à la construction de ces Grands Ensembles 4 finalement décriés en raison de l’imposition d’un modèle unique de logements collectifs. En 1959, le géographe Philippe Pinchemel donne une définition suivante : « Le terme de grand ensemble est appliqué à des réalisations de grande envergure comportant plusieurs milliers de logements et qui se veulent des unités résidentielles équilibrées et complètes », Revue Logement, n° 115, octobre 1959.
3. Gerald Große/Hans-Jürgen Steinmann: Zwei an der Saale. Halle Halle-Neustadt, Leipzig 1979, page 153
4. Maurice Rotival, les « Grand Ensembles » visent à « moderniser la banlieue » et à lutter contre la « lèpre pavillonnaire », 1935.
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LÉGENDE Noyau ancien Gründerzeit - Avant 1872 Constructions entre 1920 -1960 Grands ensembles : 1945 - 1990 Zones pavillonnaires Noyaux villageois Zone d’activitié avec logements Zones d’activités
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La construction préfabriquée, telle qu’utilisée dans la création de Grands Ensembles, suit un schéma de production en usines puis d’assemblage sur site. Nous parlons ici de Plattenbau, qui signifie un assemblage à partir d’éléments de panneaux préfabriqués en béton, typique de la RDA. Née en URSS entre 1920 et 1930, les panneaux préfabriqués furent dessinés à partir d’un module unique de six et trois mètres. Le format classique faisait alors trois mètres de long, et les formats carrés servaient à habiller la peau extérieure des bâtiments. D’autres, de six mètres, permettaient de concevoir des appartements de grande profondeur, et ainsi plus confortables. En Allemagne, on distingue trois types d’éléments de béton préfabriqué : les panneaux de revêtement, le béton architectonique préfabriqué et les panneaux sandwich. À partir des années 1960, le béton architectonique préfabriqué est adopté à travers tout le pays, afin de construire des immeubles de bureaux, des bâtiments résidentiels, jusqu’à de grandes tours de logements grâce à des panneaux muraux porteurs de la hauteur d’un étage. Dès les années 1960, en Europe, les joints et connexions entre les panneaux peuvent prendre différentes formes. Fixés à l’aide de barres d’armature protubérantes, ils sont comblés de béton coulé sur place. Les éléments de façade sont généralement non porteurs et leurs ancrages en acier sont ajustables. À partir des années 1970, le développement de l’industrie et l’augmentation de la construction en préfabriqué permettent de développer de nouveaux types de panneaux « sandwich » comprenant des matériaux isolants (comme le polystyrène) entre les couches de béton.
« Généralement, les panneaux présentaient une superficie maximale de 0,1 m² ou ne mesuraient pas plus d’1 m de large ou de 5 cm d’épaisseur. Ces dimensions étaient calculées pour obtenir un poids d’environ 50 kg, de manière à permettre à deux ouvriers de soulever un panneau. Ce dernier se composait souvent de deux couches consécutives de béton : une couche de base et une couche de surface ou de finition extérieure, coulées relativement vite l’une après l’autre pour assurer la cohésion entre elles. La composition de la couche de surface était plus spéciale et onéreuse que celle de la couche de base en béton normal. Les joints horizontaux entre les panneaux étaient généralement remplis de mortier et/ou de mastic. Pour les joints verticaux, en particulier pour les panneaux un peu plus larges, plusieurs autres options furent élaborées. Si les panneaux avaient une rainure ou un creux sur le côté, ce creux pouvait être rempli de mortier fin. Les joints pouvaient également être ouverts, avec un scellant élastique au fond du joint. Les plus utilisés étaient des caoutchoucs synthétiques comme le Thiokol (à base de dichloroéthane et de polysulfure de sodium), le néoprène (chloroprène polymérisé) et le Butyl (un copolymère d’isobutylène et d’isoprène). Une troisième possibilité, quoique moins utilisée, reposait sur des éléments de connexion métalliques, comme des brides de connexion ou des profilés d’étanchéité expansés avec des bandes de recouvrement et des griffes de serrage, souvent complétés par un scellant élastique. » (5)
5. Stephanie Van de Voorde, Matériaux de construction d’après-guerre dans l’habitation, à bruxelles 1945-1975, December 2015, Vrije Universiteit Brussel, page 375-376.
La construction de Halle - Neustadt. Crédit photographique : Josef Münzerg
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TRANSPORT DES PLATTE
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Cable de sécurité Cable de manipulation
Niveau du mur Plafond d’étage Variante 1
Variante 2
ASSEMBLAGE DES SOLS Variante 3
TYPES D’ASSEMBLAGES Source : schémas personnels.
La construction de Halle - Neustadt. Crédit photographique : Josef Münzerg
Halle-Neustadt est pensée comme une ville indépendante et autonome. Pour cela, elle est divisée en plusieurs quartiers, ayant chacun une typologie de bâtiments qui lui est propre dans un même modèle constructif et dont leur numérotation a suivi leurs époques de construction. Les extensions, bien qu’elles aient été prévues lors des plannifications d’aménagement, n’ont pas pu suivre cette numérotation. À partir de ce moment-là, les blocs ont été numérotés dans le sens des aiguilles d’une montre. Au sein des différents quartiers, la reprise continuelle d’un même modèle constructif a fini par montrer ses limites et l’impossibilité de diminuer la consommation spatiale et l’augmentation de la densité bâtie.
Avant d’arriver à cette conclusion, de nombreuses étapes de réflexion ont été menées : la première autour des cours créées entre les barres, puis la disposition du bâti et enfin le moyen de liaison des immeubles par le biais de services communs, faisant acte de pôles de vie sociale, politique, culturelle ; point central d’expression urbaine. La barre ayant une forme allongée et rectangulaire ne permettant guère plus de proposition, les modèles ont été rapidement reproduits à l’infini. Ces constructions ont contribué à faire disparaître la rue, se restreignant à la composition de l’espace par sa forme, créant un tissu rigide, sans réel lien entre les espaces. De cette réflexion naît une dernière tentative urbaine, celle de créer des immeubles sinueux, qui sont vite oubliés en raison de leur coût, trop élevé et de leur inutilité paysagère. De ces expérimentations en résulte une discontinuité urbaine, qui contribue à la déshumanisation de l’espace et crée de ce fait des espaces de rupture. Ces constructions sont encore aujourd’hui visibles dans le tissu urbain de Halle, à la périphérie du centre ancien. Nous y retrouvons des quartiers d’immeubles préfabriqués, symboles de la ville socialiste. Ils sont reconnaissables par leur morphologie simple essentiellement composés de barres et de tours, selon une même organisation, proposant peu de variations en raison des méthodes constructives employées.
La construction de Halle - Neustadt. Crédit photographique : Josef Münzerg
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Un autre des défis dans la planification de la construction de Halle-Neustadt est de gérer la circulation et les flux véhicules et piétons de la ville. Elle est en majorité pensée autour de la voiture. De grands axes routierses voies routables, comme la Magistrale, traversent Halle-Neustadt de toutes parts et de nombreux parkings sont répartis entre les différents quartiers. La circulation des piétons a été faite pour permettre aux habitants de circuler en sécurité. Notamment près des écoles, en installant des voies sûres pour les familles, mais aussi grâce à des voies de transports en communs traversant la ville.
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La Magistrale, route principale traversant Halle-Neustadt d’Est en Ouest, pose un problème majeur quant à la circulation piétonne. En effet, lors de sa création, la constructeurs se sont rapidement rendus compte qu’elle était infranchissable. Plusieurs propositions ont été étudiées, comme un passage souterrain, mais vite abandonnés car la Magistrale était déjà en service ainsi qu’à cause du coût coup de potentiels nouveaux travaux. Ce franchissement reste aujourd’hui encore un problème majeur et une barrière physique et infranchissable entre le Nord et le Sud de Halle-Neustadt. Un des gros défaut rapidement perçu de la ville est donc la place mineure offerte au piéton. Elle est conçue autour de l’automobile, offrant une place importante à la voiture. Dans les années 1960, celle-
CARTE DES WOHNKOMPLEX WK 1964 1966 WK KI I: 1964 19 4 ---19 1966 WK II : 1966 - 1970 WK K II 1966 19 - 1970 197 WK III : 1969 -1972 K 19 9-197 WK III 1969-1972 W IV : 61971 - 1974 WK KVIV 16671--1977 10 7 WK 1971 1974 WK : 1974 W WK V 1974 1977 WK VI : 1976 1978 W 6 2 WK 1973-9- 1978 1977 WK VI:91976 KVII 197 197 W 4 WK VII : 1973 1977 WKV1 197 WK VII974 19731977 - 1977
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Westliche Neustadt
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ci devient un objet que la classe populaire acquiert facilement, et le symbole d’une société de consommation de masse et de production industrielle en essor.
Cependant la qualité paysagère, la pauvreté, la répétition des formes géométriques, et le surdimensionnement des rues et du bâti, ne semblent pas aider à l’appropriation du quartier par les habitants. « Les grands L’autre grand enjeu de la ville est l’espace ensembles ont été conçus comme un produit, offert aux parcs et lieux arborés. En effet en négligeant le fait que l’habitat ne peut se Halle-Neustadt offre de nombreux et réduire à cet aspect. » (6) grands espaces tels que des parcs, des jardins publics et des zones végétalisées.
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Source : schémas personnels.
6. Axelle De Gaspérin, Rénovation et réhabilitation des grands ensembles dans les nouveaux Länder : quel avenir pour la ville socialiste ?, Revue Géographique de l’Est [En ligne], vol. 46 / 3-4 | 2006, mis en ligne le 18 décembre 2009, consulté le 25 avril 2021. URL : http://journals.openedition.org/rge/1469 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rge.1469
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Source : schémas personnels. Redessin de Axelle De Gasperin, Genèse et transformation d’une forme urbaine : le grand ensemble L’exemple de la ville modèle socialiste de Halle-Neustadt (Saxe-Anhalt, Allemagne), le 9 décembre 2011
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Halle - Neustadt. Crédit photographique : Josef Münzerg
NEUSTADT
MODÈLE DE VILLE DUPLICABLE
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Halle-Neustadt est désignée comme ville socialiste modèle par l’ancien pouvoir dirigeant en ancienne RDA. Elle n’est pas la première ville socialiste à voir le jour sous ce régime mais elle fait suite à de nombreuses réflexions fondées sous l’ère soviétique. La ville s’inscrit dans l’ère de la ville socialiste moderne. L’objectif de cette ville était de transformer les cadres sociaux pour créer une société nouvelle, socialiste, qui devait renouveler la société. À la suite de la Seconde Guerre Mondial, la reconstruction des villes allemandes se basent avant tout sur des projets aux propositions modernistes tirées du Bauhaus. Le champ Est allemand est alors utilisé comme vitrine de cette pensée. Le modèle de ville proposé est celui du lieu des relations humaines, où elle est synonyme de contraction de la vie par le rassemblement de services, bureaux, logements, écoles et autres équipements pour attirer un maximum de personnes et densifier les espaces. Il s’agit de faire
en sorte que la ville devienne une réponse élément à part entière, qui a sa propre identité. aux besoins de l’Homme : ceux de se loger, Elle est structurée, se compose à différentes de travailler, se cultiver et se détendre. échelles : quartiers, complexes, îlots, qui s’imbriquent parfaitement. Les services sont De cette réflexion naît le modèle duplicable, disposés au coeur des complexes et l’unité celui qui projette les bases retrouvables urbaine doit être continue. dans chaque ville socialiste. Pour cela trois éléments indispensables : le maintien d’une Halle-Neustadt est ainsi la quatrième industrie active pour générer de l’emploi, ville modèle du socialisme sous la RDA, une administration performante pour gérer un résumé des réflexions abouties sur correctement la ville et sa population mais ce que devait être la nouvelle ville. également des lieux de culture permettant de Sa structure s’organise autour d’une place s’élever intellectuellement, de se détendre et centrale et de la Magistrale. L’organisation de sociabiliser. L’industrie étant l’élément des complexes est respectée. Les logements majeur du programme puisque vecteur de la sont égalitaires et similaires. La ville est le naissance de la « nouvelle ville ». reflet du progrès de l’industrialisation de la La nouvelle ville doit être dense, compacte construction. Elle est symbole de progrès et et mise en valeur par des bâtiment de la foi dans la science et la technique. 7 monumentaux. La ville est conçue comme un CARTE DE NEUSTADT
7. Axelle De Gaspérin, Genèse et transformation d’une forme urbaine : le grand ensemble. L’exemple de la ville modèle socialiste de Halle-Neustadt, 2011, URL : https://hal.univ-lorraine.fr/tel-01749126/file/2011NAN21027.pdf
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NEUSTADT
POLITIQUE URBAINE ALLEMANDE DE DÉCONSTRUCTION
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Après une longue période de croissance urbaine, les dynamiques urbaines allemandes depuis une quinzaine d’années se caractérisent par des contrastes avec des villes qui s’étalent et d’autres qui rétrécissent, on parle ici des schrumpfende Städte. Schrumpfung est le mot utilisé pour définir le départ d’une population, d’emploi et une chute économique d’une ville. Comme nous l’avons déjà vu, au cours du XIXème siècle, l’Allemagne s’industrialise en masse modifiant l’urbanisation des villes et lors de leur fermeture, entraînant une décroissance à l’échelle du pays. Cette décroissance urbaine se fait également en parallèle d’une faible fécondité et d’un vieillissement de la population allemande et ce depuis 2008. Les villes rétrécissantes sont alors mises en observation et victimes de mutations démographiques où les lieux servent d’espaces d’expérimentation de nouvelles manières d’appréhender l’espace et sa population. L’Allemagne s’emploie à être le terrain d’expérimentation sur le développement urbain de l’Europe de demain, sujet au
programme de recherche du CIERA (Centre zones pavillonnaires ailleurs. D’un autre Interdisciplinaire d’Etudes et de Recherches côté, le programme vise à revaloriser les sur l’Allemagne). centres anciens délaissés sous la RDA par le biais de la déconstruction de quartiers Le rétrécissement urbain est donc un entiers de grands ensembles, emblèmes moment où nous pouvons observer un de la période socialiste. Nous assistons au déclin démographique notoire, une perte phénomène de création de la ville compacte d’emploi, de dynamisme de la ville et une par la déconstruction de la ville socialiste. augmentation du chômage ainsi que du taux de pauvreté. Ceci se traduit notamment par Stadtumbau Ost est donc un moyen radical une perte des fonctions des villes de l’Est et une opportunité de s’adapter à la ville principalement après la réunification en en décroissance, de manière assumée en 1990, où fonctions industrielles, militaires et organisant ces espaces, en lui offrant les administratives disparaissent. Nous faisons moyens de se renouveler, de se réinventer alors face aux fragilités du devenir urbain sous un modèle autre que celui de l’étalement allemand, représentant un défi de gestion et urbain. de l’aménagement des villes. Ces déclins offrent notamment une Le contexte décroissant de la ville allemande position écologique très positive pour le pousse les programmes de rénovation développement futur des villes allemandes. urbaines au changement de paradigme. La politique de déconstruction offrant alors L’importance de la vacances des logements, de nouveaux espaces libres et offrant de la de la multiplication des friches entraînant ressource à la ville. 8 un rétrécissement agissant à l’échelle des politiques urbanistiques, développées depuis Les grands ensembles et leur devenir est des années sur une logique de croissance. une question majeure dans le devenir urbain L’Allemagne attire l’attention dans sa politique Européen et notamment en Europe centrale de rénovation urbaine par son émergence où le régime socialiste a pris une place d’un programme fédéral de rénovation majeure pendant quarante ans. Ce dernier urbaine : stadtbau Ost. Ce programme vise à laissant un parc immobilier si important, accompagner ce phénomène de décroissance qu’il se pouvait être en capacité de rassembler pour redynamiser le marché de l’immobilier près de la moitié de la population en ville. au travers d’une politique de démolition et revalorisation. Les quartiers de grands À l’origine ces lieux étaient pensés comme ensemble dans ce programme sont la cible des modèles idéologiques mais ont vite prioritaire destinée à réduire le phénomène montré leur obsolescence et se sont alors de vacance. dégradés et devenus vétustes. D’importants Dans le cas de Halle nous faisons face à une travaux de réaménagement devant alors être ville compacte qui oriente son programme prescrit pour s’adapter à cette urbanité. de rénovation urbaine de manière assez contradictoire avec une réduction de Le contexte de la réunification allemande, l’espace bâti du côté des quartiers de grands avec la construction de villes sous la ensembles au profit du développement de RDA ont été marquées par un phénomène Roth, Les « villes rétrécissantes » en Allemagne, Géocarrefour, Vol. 86/2 | 2011, 75-80 URL : https://journals.openedition.org/geocarrefour/8294 8. Hélène
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Source : Agence Ch. AUE – B. JARRY – Associés - Urbanisme Développement des Territoires Développement Durable 20/07/2018
de décroissance évoqué plus haut mais également par un phénomène de périurbanisation importante. La population allemande de l’Est à déserté les quartiers de grands ensemble au fil du temps et le nombre de logements vacants n’a alors eu de cesse d’augmenter et de suggérer une politique de restructuration de l’espace pour adapter le cadre urbain à sa population et son activité. La ville a été un champ d’étude parfait pour l’URSS, cherchant à trouver la forme urbaine idéale, expression de la société socialiste mais victime de fractures en raison de ruptures politiques, idéologiques, politiques et donc sociales. Face à l’évolution de ce modèle, le programme stadtumbau ost cherche à rendre à la ville son attractivité par son rétrécissement interrogent les complexes pour savoir s’il est plus intéressant de démolir les complexes périphériques tout en conservant le coeur du quartier, ou encore chercher à dédensifier les espaces ou bien conserver la structure de Neustadt. La solution la moins coûteuse envisagée étant celle de démolir les espaces vacances bien que la démolition soit délicate puisque la destruction de complexes entraînerait forcément une perte d’emplois et des problèmes sociaux pour les habitants délogés. Cependant “Des conceptions de la ville moderne, Halle-Neustadt a hérité une structure hiérarchisée : chaque complexe est organisé autour d’un petit pôle, et le quartier dans sa totalité s’articule à partir d’un centre, la séparation des fonctions, un réseau de circulation piétonne indépendant des voies automobiles. Environ 50 % de la surface du quartier est consacrée à des espaces verts. La configuration des zones
vertes n’était pas achevée au moment de la réunification, ainsi que la construction du centre-ville, et il manquait les équipements commerciaux de certains complexes. Malgré ces lacunes, les urbanistes estiment que Neustadt, contrairement à d’autres grands ensembles, est un quartier de qualité, avec une structuration solide et un bon niveau d’équipement, ce qu’il doit à son statut de ville-modèle. De grandes surfaces libres, souvent vertes, un bon niveau d’équipements sportifs et ludiques (un cinéma, une piscine et un ensemble sportif complet), de larges voies de circulation et de nombreuses possibilités de garage sont cependant contrebalancés par une offre de logement peu diversifiée, la monotonie et une orientation difficile, le manque de différenciation entre public et privé dans les espaces non bâtis et la faiblesse de leur composition paysagère, ainsi que par la démesure de certaines voies de circulation.”9 L’enjeu de la politique de rénovation urbaine lancée à Neustadt est donc celle de diminuer la densité bâtie pour offrir une diversification de l’offre, une réduction du nombre d’espaces vacants et laisser place à une requalification des espaces verts. Ainsi les WK VI, V et Am Südpark sont concernés par des démolitions importantes. Le devenir de chaque WK n’étant pas simplement lié au taux de vacances mais également à l’attractivité et le positionnement du quartier par rapport à l’ensemble urbain.
De Gaspérin, Réhabilitation et reconversion des espaces industriels et urbains dégradés Rénovation et réhabilitation des grands ensembles dans les nouveaux Länder : quel avenir pour la ville socialiste ?, VOL. 46 / 3-4 | 2006. URL : https://journals.openedition.org/rge/1469?lang=en . 9. Axelle
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NEUSTADT
UNE VILLE RÉTRÉCISSANTE
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Durant l’année 1989, Neustadt est unifié à Halle. Depuis cette fusion, Neustadt est devenu une partie de la ville, en périphérie du noyau ancien qu’est Halle. Halle-Neustadt est à se moment là considéré comme une ville en décroissance. Les fonds du Stadtumbau Ost pour le renouvellement de la ville sont alors consacrés à la revalorisation du centre historique au détriment de Neustat qui ne peut alors pas éviter la déconstruction d’une parties de ses bâtiments. Cette décroissance est due à plusieurs facteurs de la fin du XXème siècle : la chute du bloc communiste et la compétitivité industrielle entre l’Est et l’Ouest de l’Allemagne qui entraîne la désindustrialisation du pays. Mais nous pouvons également noter qu’une des causes de cette décroissance est l’étalement pavillonnaire qui se développe en périphéries des villes. Ce fait peut être perçu comme un rejet du système de vie socialiste, alors modèle des Grands Ensemble de l’Est, au profit d’une vie individuelle. L’organisation de Neustadt, d’une part verticale et de l’autre horizontale, ne convient plus à ce que recherche les habitants de Halle. En effet, avec la désindustrialisation, la population
ouvrière quitte les Grand Ensemble afin de trouver un travail dans le centre de Halle ou ailleurs en Allemagne. De ce fait, une majeur parties des habitants quittent dans un premier temps Neustadt. Ensuite, ce sont les familles, recherchant un autre mode de vie et plus de confort, qui quittent Neustadt. Le schéma socialiste de vie communautaire ainsi que le types de logement verticaux ne conviennent plus aux attentes des allemand à partir de 1980. Ce qui fut, à l’époque prospère de Neustadt, des qualités recherchées et appréciées, sont devenues aujourd’hui les défauts que fuient les habitants. Nous pouvons noter par exemple la place importante offerte à la voiture dans les rues de Neustadt, qui était symbole d’un société consommatrice et qui est aujourd’hui fuit à cause des nuisance sonores et de la pollution. De plus, de nos jours, une majeur partie de la population possède une voiture et peut donc se déplacer plus rapidement et habiter en banlieue tout en travaillant en ville. Nous sommes face ici à un dilemme entre l’utilisation de la voiture qui augmente mais que les utilisateurs fuient à même temps. De nos jours autre éléments critiqué à Neustadt est sa dimension démesurée. Effectivement à sa construction, le but étant de loger 80 000 personnes tout en laissant de l’espace au sol, les bâtiments furent
Source : Illustration sur photo, personnel
érigées avec entre 11 et 20 étages de hauts. Ce qui à l’époque était synonyme d’avancé technique et sociale, est maintenant perçue comme inconfortable et créé un décors surdimensionné pour les habitants. Les espaces libres aux sols, majoritairement végétalisme n’ont malheureusement jamais pu être approprié par les habitants. Une habitante témoigne : « Je comprends que cela vous surprenne, dans une ville avec autant d’espace libre, que les habitants n’en fassent pas quelque chose. Mais, vous savez, la plupart des gens ici ont grandi sous le régime de la RDA, qui était stricte. Quand on faisait quelque chose, pour reprendre votre exemple, s’assoir devant les bâtiments, c’est que des bancs y avaient été placé par l’Etat. Si vous voulez encourager l’appropriation il faut qu’une institution montre le chemin. Dans le cas des nouveaux arrivants, ils ne veulent pas se faire remarquer et suivent la tendance. »10 De plus, au cours de sa construction, HalleNeustadt fut inachevée. En effet un centre culturel, au sein d’une zone vierge au centre nouvelle ville, ne sera finalement jamais construite même après la chute du mur de Berlin.
Source : Illustration sur photo, personnel
Justine Daquin, Halle Neustadt, vers le lieu commun, Ecole nationale Supérieure d’Architecture Paris Malaquais, Juin 2018. « Citation traduite de l’anglais et tirée de l’entretien avec Johanna Ludwig dans les locaux du Pusteblume, 10/03/2018, 65min » 10.
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Malgré la multitude de barres et de tours construites, Halle-Neustadt reste donc inachevée avant même de devenir un quartier. Laissant un air de lieu encore en construction, Neustadt n’a jamais réussi à atteindre les objectifs offerts aux habitants. Un troisième habitants de Neustadt témoigne de son mode de vie actuel :
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« Je quitte l’appartement dès le matin pour me rendre à Neustadt. Cet appartement est excentré, il me faut donc une bonne dizaine de minutes de marche avant d’atteindre la Marktplatz centrale ou l’on peut enfin trouver un arrêt de tramway. J’ai deux possibilités : je peux prendre le tram 10 ou le 2. Chacun arrive à trois minutes d’intervalle et suivent le même chemin. La place du marché compte des enseignes allemandes de téléphonie -O2-, de droguerie -DM- et de banques - Sparkasse. Une église médiévale en marque le centre, enserrée par les différents rails de tram. Il y a très peu de gens et pas de voiture. Je grimpe dans le tram ; il est bondé, comme d’habitude. Après deux arrêts, il atteint déjà la rivière, la Saale. Les petits immeubles fin XIXème rénovés s’effacent pour laisser place à d’anciennes usines en brique, puis un parc sur les bords de la rivière. Le tram marque l’arrêt ‘Saline’. Presque la moitié des personnes à bord descendent. Le tram redémarre.
Source : Illustration sur photo, personnel
Je sens quelques coup d’oeil dans ma direction, interrogateurs. ? On passe un pont et enfin on aperçoit les tours de Neustadt derrière les arbres, encadrant l’entrée du quartier tels des totems. Le premier arrêt marqué après la rivière se trouve dans une zone à part, le genre de zone que l’on aperçoit à la sortie de villes, les zones commerciales où seules passent les voitures, déjà à grande vitesse. Ici cependant, c’est une zone tampon entre les deux parties de villes, entre le parc et les tours. Celui ci se distingue par son apparence : au sol, un entrelas de rails de tram, indiquant cette zone comme non piétonne et, les encadrant, d’imposants centres commerciaux. La comparaison est frappante entre ces deux zones marquant la discontinuité de la ville : l’une se compose d’éléments nostalgiques, peu à peu intégrés au parc et l’autre est une zone commerciale. Encore deux arrêts et je suis arrivée à destination : Neustadt Zentrum, le centre du quartier. Je sors du wagon et me retrouve au milieu d’une rue droite dont je ne peut pas distinguer la fin. Le tram s’éloigne, au centre de cette route. Une fois la vue dégagée, la différence entre les deux rives frappe. A droite, un centre commercial et un hôtel au style retrofuturiste et quelques algeco commerciaux indiquant la présence de banques et d’un supermarché. A gauche, seules filent, face à la route et chacune sur des dizaines de mètres, des barres. En les observant de plus près on remarque qu’au moins la moitié d’entre elle sont abandonnées, s’érigeant alors comme des murs entre le centre commercial, le centre de la rue -le tram- et le reste de la ville. Des barrières protègent les rez-de-chaussée inutilisés, on ne peut que contourner. Les deux barres abandonnées les plus centrales voient leurs tons pastels se délaver et encadrent une barre récemment rénovée,
face au centre commercial, ses couleurs sont périphérique et non plus de centre ville jaune criard et bleu roi, dernière preuve du socialiste. déséquilibre. »11 Bien que de nouveaux projet de ré activation de Neustadt aient été réalisés 12, ils ne La décroissance de Neustadt est considérée semblent pas appropriés pour redynamiser le comme complexe et préoccupante, et amène quartier, lui donnant une images encore plus à une étude urgente. C’est au début des forte de banlieue et bonne commerciale. année 2000 que débutent des recherches par L’image de Neustadt est écorchée par l’architecte allemand Phillip Oswalt, sur le les conséquences de la décroissance, par sujet des Shrinking Cities. son statut administratif, mais aussi par Les notions de déséquilibres et de ruptures l’architecture bétonnée et démesurée. sont déjà bien présentes à ce moment là. Le quartier a aujourd’hui une fonctionnalité Ces deux notions définissent parfaitement et une temporalité propre, loin de Halle, et le centre de Neustadt, requalifié de zone loin de ce qu’elle fut entre 1960 et 1980.
Cas du WK II AIRE URBAINE Développement DE HALLE démographique HALLE-NEUSTADT (SAALE)
ge 16 »
239 257 habitants En 2019
Évolution du taux d’inoccupation des logements
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Program pour Ne financiè
45 661 habitants En 2019
WESTLICHE NEUSTADT HALLE NEUSTADT - Cas du WK II 9 622 logements / 1 115 vacants LÉGENDE T
Accès tramway
T
Accès par logements voie ferroviaire 10 128 /1
SÜDLICHE NEUSTADT
Zone d’intervention
Développement démographique
Évolution du taux
389 vacants
Espace bâti
ee
verts Espaces NÖRDLICHE
NEUSTADT 9 789 logements / 1 045 vacants 16 » « Passage sur dalle appelé Circulation
Supermarché
Parkings extérieurs publics P
Donnéesintérieur de 2018. public Parking
Données de 2018. Sources : Wikipedia
Centre11.commercial Justine Daquin, Halle Neustadt, vers le lieu commun, Ecole nationale Supérieure d’Architecture Paris Malaquais, Juin 2018. « Citation traduite de l’anglais et tirée de l’entretien avec Philipp Kienast lors d’une balade à Neustadt, 07/03/2018, 41 minutes » Boutiques 12. Architectes Hermann & Valentiny. TProjet d’un hôtel en 1995 et d’un centre commercial Neustadt Zentrum en 2000, à Neustadt. Am Bruchsee
Phar
REPOUSSER LES LIMITES DE L’EXISTANT TRANSFORMER LE DÉJÀ LÀ PLUTÔT QUE DE DÉCONSTRUIRE : CONSTRUIRE LA VILLE SUR LA VILLE
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Le programme Stadtumbau Ost, présenté un peu plus tôt, propose trois manières d’agir pour faire évoluer l’existant : Par la dédensification, ce qui offre la possibilité d’utiliser les surfaces libérées en espaces végétalisés ou de stationnement, ceci améliorant le niveau de vie des habitants. La dédensification s’effectuant par le biais de démolitions complètes ou partielles d’un certain nombre de barres d’habitations. Ou par la démolition à grande échelle dans le cas de quartiers où le marché de l’immobilier est trop faible. Ici il est proposé de réduire la périphérie et/ou de déconstruire des complexes entiers. La dernière stratégie propose elle de conserver les espaces laissés à l’abandon, notamment en cas de manque de moyens pour la démolition. La stratégie se choisit donc en fonction des moyens dont dispose la ville et de l’échelle de l’intervention. Dans le cas de Neustadt le développement urbain propose trois solutions : 1. Les villes à inclusions vertes avec perforation ponctuelles 2. La ville à repli concentrée 3. La ville des coulées vertes qui met en relation
la ville et l’espace rural. La réponse la moins coûteuse ici étant celle de démolir le bâti abandonné. Cependant la destruction de quartiers complets s’annonce complexe en raison des problèmes sociaux que cela pourrait engendrer au niveau de l’emploi et du logement. C’est ainsi que la déconstruction totale d’un complexe ne peut se faire qu’à condition de prendre en compte les projets d’entreprises immobilières au sein des complexes, qui prospectent généralement des intentions de déconstruction. Ceci expliquant la démolition des quartiers VI, V Nord et Sud et le complexe Am Südpark, tandis que d’autres sont concernés par des démolitions ponctuelles en vue de dédensifier les quartiers et mettre en œuvre le projet de “la ville forêt”.
A contrario de ces quartiers, les WK I et II, quant à eux souffrent moins de ces interventions en raison d’une population toujours présente par le maintien en activité et du bon niveau des équipements et densités bâties du site. Les espaces centraux sont relativement stables, avec une légère dédensification que la ville cherche à atténuer. Tandis que les quartiers périphériques sont voués à être démolis. La ville cherche à renaturaliser les espaces déconstruits et en abord de la Saale par souci d’atténuer la brutalité du bâti existant face à son environnement. Ainsi la ville propose de garder la structure actuelle du quartier, avec une revitalisation du centre autour duquel les complexes directement liés servent à renforcer le noyau. L’enjeu actuel de Halle-Neustadt est donc une diminution des densités bâties, une diversification de l’offre de logements, une réduction du bâti inoccupé et une renaturalisation de la ville. 13
13. Axelle De Gaspérin, Réhabilitation et reconversion des espaces industriels et urbains dégadés, Rénovation et réhabilitation des grands ensembles dans les nouveaux Länder : quel avenir pour la ville socialiste ?, Vol.46, 2006, https://journals.openedition.org/rge/1469
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REPOUSSER LES LIMITES DE L’EXISTANT MUTABILITÉ DE L’EXISTANT
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Le propos ici est celui de prouver la capacité du patrimoine hérité de la période « moderne » à se métamorphoser. Nous parlons notamment de celui des Trente Glorieuses, considéré comme le plus en danger vis à vis de cette question puisqu’il est jugé plus facilement renouvelable, au sens démontable pour mieux recommencer. C’est en alternative à la solution de déconstruction, que s’installe la volonté de revitaliser ce patrimoine par la construction de la ville sur la ville, stratégie se basant sur le développement du «déjà là». «Le durable, c’est le transformable» - Christian de Portzamparc Un nouveau paradigme naît, la mutabilité insinue de rendre le bâti réversible, avec une capacité d’adaptation dans une optique de durabilité et de longévité constructive. L’objectif est de lutter contre l’obsolescence des objets construits par leur capacité à évoluer. L’importance de cette démarche est de monter qu’une architecture, quel quelle soit, a des qualités. Le bâti doit se montrer capable de s’adapter par sa flexibilité, à l’image de l’évolution de la société. Faire évoluer un existant est une manière de requestionner la
fonction en remettant en perspective l’usage. La notion de mutabilité se positionne également sur la question de la reconnaissance du patrimoine existant, constituant notre histoire et nos avancées sociétales. Ainsi la mutabilité, se position de différentes manières : celle de la réhabilitation, de la reconversion, de la revitalisation d’une zone urbaine par le redimensionnement, l’évaluation, le reconditionnement de l’existant dont nous héritons. Ces réflexions sont avant tout typologiques et questionnent les usages au niveau du sol, des sous sols, de la question de l’extension avec l’exemple des greffes, la restructuration dans une enveloppe existante ou autre type d’actions contemporaines. Exemple de la tour Bois le Prêtre : La tour Bois-le-Prêtre marque un avant et un après dans la difficile question de la réhabilitation ou de la destruction des tours
et des barres. Pauvrement rhabillée au début des années 1990, elle fait l’objet d’un concours lancé en 2005 par Paris-Habitat dont le but est de démontrer la validité d’une alternative à la démolition-reconstruction. Après démontage des allèges, une structure métallique est rapportée par l’extérieur contre l’ensemble des façades longitudinales et en partie des transversales. Elle porte des balcons spacieux (3 m de profondeur environ), sur lesquels ouvrent les appartements par des baies vitrées coulissantes. S’ajoute un dispositif d’ouvrants en polycarbonate, eux aussi coulissants, qui change sur 2 m de profondeur les balcons en jardin d’hiver, espace tampon propice aux économies d’énergie. Le gain de place est considérable, de 22 à 60 m2 par logement. Hier fermés sur eux-mêmes, presque sombres, ils donnent désormais, dans la lumière, sur le Grand Paris par des vues panoramiques. Une telle métamorphose déstabilise. 14
EXEMPLE DE LA TOUR BOIS LE PRÊTRE, DRUOT ET LACATON & VASSAL, 2011 RÉNOVATION-EXTENSION
Source : Pavillon de l’Arsenal, Transformation of the «Bois le-Prêtre Tower», 2006
14. AMC, Équerre d’argent 2011 / Lauréat - Druot et Lactaton & Vassal - Réhabilitation de la tour d’habitation Blois-le-Prêtre, Jean François Pousse, 28/10/2015, Rétrospective, URL : https://www.amc-archi.com/article/equerre-d-argent-2011-laureat-druot-et-lacaton-vassal-rehabilitation-de-la-tour-d-habitation-bois-le-pretre,21
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UN QUARTIER EN MUTATION LE SITE
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Pour entrer dans le projet, nous vous présentons le quartier sur lequel nous souhaitons intervenir. Ce dernier est à cheval entre le WKIV et WKII, espaces centraux de Neustadt. Il s’agit d’une zone commerciale, le parc immobilier est privé et les espaces laissés à l’abandon sont voués à être réhabilités en tours de bureau, comme c’est déjà le cas ici. Ces tours de bureaux sont projetées en raison de l’implication budgétaire de la ville dans la redynamisation de ces quartiers par la création d’emplois. La particularité de ce quartier réside dans son espace sur dalle desservi par le train inter régional, le tramway et les axes routiers. Nous avons choisi ce site en raison de sa position centrale dans la ville mais également en raison de l’intérêt des privés pour cet espace, sous entendant un intérêt toujours présent pour ces espaces, notamment avec une mise en route de travaux d’immeubles de bureaux. Cet espace a donc déjà pour vocation d’être remis en activité et d’attirer un nouveau type de population, autour d’activités tertiaires.
AXONOMÉTRIE DU QUARTIER
POINT DE VUE PHOTOGRAPHIE Site de projet En cours de reconversion : immeuble de bureaux Tours abandonnées équipement public Administration commerces Dalle
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Halle - Neustadt. Crédit photographique : Josef Münzerg
REDESSIN PERSONNEL DU QUARTIER. BALADE ILLUSTRÉE À TRAVERS WK II ET WK IV.
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UN EXISTANT FLEXIBLE OBJECTIFS DU PROJET
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Au travers de notre projet nous souhaitons proposer une solution qui diverge des standards allemands en proposant la reconversion et l’extension d’une barre d’habitation dans le but d’explorer et de montrer les capacités de mutabilité du bâti dont peuvent faire preuve les grands ensembles. Ce projet a pour but de prendre le contre-pied des politiques urbaines allemandes en proposant de construire plus sur un existant afin de lui redonner vie et de l’adapter à de nouveaux programmes de natures diverses. Notre idée est de dilater l’espace pour lui donner une nouvelle vie. Ce projet, a pour vocation de redynamiser le quartier, redonner l’espace aux piétons, de renaturaliser les sols, de ramener un public étudiant présent dans la ville. Il a comme but d’ouvrir le champ des possibles et de tester au sein même du bâtiment des techniques de reconversion et proposer des solutions d’évolutivité d’un patrimoine existant, qui est souvent considéré comme problématique dans le devenir des villes européennes.
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Halle - Neustadt. Crédit photographique : Jens, View over Halle-Neustadt from Scheibe D URL : https://www.locationscout.net/germany/28377-view-over-halle-neustadt-from-scheibe-d/64414
REQUALIFICATION DE LA MAGISTRALE FLUX ET ESPACE PUBLIC
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Nos premières intentions de projet se portent sur les abords du bâtiment et la requalification de ces espaces. Nous avons pu constater que la Magistrale est à ce jour surdimensionnée en regard de sa fréquentation actuelle. De ce fait, nous pensons qu’il serait opportun de recalibrer le niveau de flux au minimum dans cette zone, et n’y accueillant que les flux les plus doux. Le tramway et l’accès en train y seraient conservés, en considérant que l’espace nécessaire aux voitures peut être accueilli par l’axe routier situé au nord des WK, complexes les plus utilisés à ce jour de la ville. La Magistrale, en recalibrant ses flux en regard de ses besoins réels de circulation contemporain, se dessine alors dans l’esprit général des politiques de smart shrikage : le quartier se transforme d’abord pas ses espaces publics, rendus plus aux piétons et modes de déplacement doux. La Magistrale redeviendrait plus désirable, parce que ralentie, et renaturée. Mais surtout, ce ralentissement général serait l’occasion de requalifier les sols existants dans le sens de leur renaturation. Il s’agirait de découper les parties de sol de l’existant devenus obsolète à l’usage de l’automobile, afin de les rendre aux piétons et à la biodiversité. L’axe de la magistrale fait barrière et coupe Neustadt en deux. À travers le projet de
requalification de cette avenue, nous gardons le principe de « limite » que représente la Magistrale, mais elle devient un seuil à partir duquel le minéral ne peut plus passer. En effet proche du bâtiment où nous actons, les sols goudronnés son découpés partiellement, permettant à la végétation de perforer et commencer à coloniser ces sols, aujourd’hui artificiels. Lorsque nous traversons la voie de tram quant à elle conservée, la route et les parking proches du quartier sur dalle sont de plus en plus découpés, jusqu’à totalement disparaître, laissant la végétation prendre le dessus. Les carrés minéraux conservés font office de parvis à la barre et empruntent un
langage proche des espaces publics classiques afin de ramener une urbanité symbolique et pour le piéton, dont les aménagements anciens manquaient cruellement. Garder ces bouts de l’existant partiellement est également un geste symbolique entre le passé et le présent. Il s’agit de repenser et requalifier l’espace tout en conservant des éléments témoins de l’histoire du quartier. Les morceaux conservés portent la mémoire d’une utopie urbaine passée et vécue que nous souhaitons superposer à l’utopie contemporaine du smart « shrikage ». À travers ce projet urbain, nous faisons un palimpseste à la fois sensible mais aussi économique de la mutation des sols.
PLAN DE L’ÉTAT ACTUEL 55
MUTABILITÉ DU BÂTI RECONVERSION ET EXTENSON DE L’EXISTANT
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Du côté du bâti, ce projet a pour vocation de proposer une appréhension nouvelle des grands ensembles en Allemagne en proposant un type d’intervention sur une barre d’habitation qui nous engage sur la question de l’évolutivité de son aspect résidentiel vers un équipement public. Car, comme évoqué précédemment, le quartier se tourne vers des activités tertiaires et s’éloigne du logement. Dans le cadre de ce projet nous nous inscrivons dans une démarche à vocation expérimentale, permettant de mettre en regard le devenir des immeubles d’habitations produits sous l’ancienne RDA par le biais d’une reconversion d’un bâti existant. Ainsi, nous reprenons l’idée de la ville modèle, mais sous une toute nouvelle forme : celle de requalifier un existant en péril bien que toujours qualitatif. Ainsi, notre parti pris est celui de proposer une reconversion de l’existant, en y touchant au strict minimum, par le travail en extension. En effet, comme nous pouvons le constater, nous gardons tous les éléments porteurs de la barre ainsi que ces façades, elles non porteuses et nous intervenons uniquement sur la suppression de cloisons et dalles intérieures qui fonctionnaient alors l’espace déjà contraint dans une grille resserrée.
GENÈSE DU PROJET
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Cheminées Aération pour les CUISINES
Cheminées Aération pour les CUISINES
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5 10
0
EXISTANT PLAN TYPE
N
REZ-DE-CHAUSSÉE R+2 30 échelle : 1/550ème
R+5
Cheminées Aération pour les CUISINES
Cheminées Aération pour les CUISINES
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PLAN DE NOLI, REZ DE CHAUSSÉE
N
DU LOGEMENT AU TERTIAIRE
UNE RÉFLEXION SUR LE DEVENIR DE L’ACTIVITÉ TERTIAIRE
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Comme annoncé précédemment, nous cherchons au travers de notre réflexion, à convertir cet espace en un équipement qui s’engage sur une activité tertiaire, ce qui reste en adéquation avec les actions présentement menées au sein du quartier. Notre choix de programme se tournant alors vers une activité scolaire en raison de notre proximité avec le pôle universitaire de la ville. Notre décision se justifie également par notre volonté d’intégrer une pluridisciplinarité des équipements au sein du quartier, le but étant d’attirer un type de population varié. Enfin, notre objectif est aussi celui d’intégrer les habitants du quartier à la vie de l’école polytechnique en l’ouvrant à tous pour assister à des formations, workshop ou en mettant à disposition des espaces de travail et d’expérimentation. De plus, nous remarquons que le site de projet n’est qu’à 16 minutes en tram des campus universitaire au Nord de Halle.
SCHÉMAS PROGRAMMATIQUES DE LA BARRE DE PROJET LOGEMENT LOGEMENT LOGEMENT LOGEMENT LOGEMENT LOGEMENT LOGEMENT LOGEMENT LOGEMENT medecin AGENCE
ATELIER MULTITECHNIQUES ATELIER MULTITECHNIQUES ATELIER MULTITECHNIQUES ATELIER MULTITECHNIQUES ATELIER MULTITECHNIQUES
CLASSES CLASSES CLASSES CLASSES ASSOSASSOS
ADMINISTRATION ADMINISTRATION
AGENCE AGENCE
logements temporaires pour des invités 638 M2 locaux associatifs 510 M2 médecins universitaires 127 M2
salle professeurs CLASSES CLASSES CLASSES CLASSES CLASSES CLASSES CLASSES CLASSES OPEN SPACEOPEN SPACE CLASSES CLASSES
salle professeurs CLASSES CLASSES CLASSES CLASSES OPEN SPACEOPEN SPACE
CAFƒTƒRIA
CAFƒTƒRIA OPEN SPACEOPEN SPACE
A S S O SA S S O S C A F ƒ T ƒ R I Ae x p o
AGENCE e x p o
atelier multitechniques 1 270 M2
I M F O R M AT I Q U E bibliothèque bibliothèque bibliothèque
ENTRÉE ÉCOLE ET EXPOS
salle professeurs CLASSES CLASSES CLASSES CLASSES CLASSES CLASSES CLASSES CLASSES CLASSES CLASSES CLASSES CLASSES OPEN SPACEOPEN SPACE CAFƒTƒRIA
e x p oCAFƒTƒRIA e x p o AGENCE
a m p h i t h Ž ‰ t r e sa m p h i t h Ž ‰ a m p h i t h Ž ‰ t r e sa m p h i t h Ž ‰ a m p h i t h Ž ‰ t r e sa m p h i t h Ž ‰ a m p h i t h Ž ‰ t r e sa m p h i t h Ž ‰ a m p h i t h Ž ‰ t r e sa m p h i t h Ž ‰ a m p h i t h Ž ‰ t r e sa m amphith AGENCE AGENCE
AGENCE
salles des professeurs 1016 M2
ENtrée de l’école 254 M2
caféteria 1020 M2
open space libre (workshop...) 1016 M2 Salles de cours 3810M2
Salles informatique 254 M2
espaces d’expositions 508 M2
administration 762 M2
AMPHITÉÂTRES 2286 M2
bibliothèque & espaces de travail 762 M2
pépiniaires d’agences et d’entreprises 889 M2
CAMPUS DE HALLE
SITE DU PROJET
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CONSTRUIRE PLUS POUR DÉTRUIRE MOINS EXTENSION PLUTÔT QUE DÉCONSTRUCTION
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Afin de transformer ce lieu en une école, le choix n’a pas été seulement de conserver plutôt que de déconstruire, mais aussi de construire de l’espace en plus. Cette stratégie s’inscrit pourtant dans une optique d’économie de moyens. L’existant est conservé pour ses qualités techniques intrinsèques, mais augmenté pour sa nécessaire mutabilité programmatique. Cette stratégie technique est également l’occasion de travailler symboliquement et sensiblement avec la mémoire du lieu. Cette mémoire est portée essentiellement par les façades anciennement extérieures devenues intérieures, simplement nettoyées, sablées, mais entièrement laissées visibles depuis la partie en extension. Cette extension, sorte d’épaississement de la façade Nord est pensée une bande active qui représente au total près de 35% de la surface déjà existante. Si les plans existants sont très cloissonnés du fait des usages anciens liés à la résidence, la bande active propose en contrepoint un usage de plan libre, permettant librement ce qui ne l’est pas dans la partie existante Elle dilate les espaces existants en terme d’usage en regard de sa programmation nouvelle.
Les usages proposés de la bande active sont de l’ordre de l’appropriation libre quand ceux de l’existant restent plus classiques et permanents comme les salles de classe par exemple. L’aspect mutable du bâti étant ajoutée du côté de l’extension avec des usages non prédéfinis ou fixes. C’est ainsi que dans la bande active crée nous avons décidé d’intégrer du mobilier qui se présente sous la forme de banquettes, tables de travail, espaces de rangements de matériel, blocs avec prises électriques ou encore des panneaux amovibles construits par les étudiants pour faire de ce lieu un supports à diverses activités. L’objectif est d’en faire un lieu vivant, où l’on peut se retrouver, travailler, se reposer ou charger son téléphone. Elle agit comme une épaisseur dans laquelle nous venons nous installer pour travailler, à la manière dont les étudiants viennent habiter les murs de la bibliothèque Exeter de Louis Kahn.
Cet espace nous permet également de mettre en valeur la rudesse de la façade existante en s’y apposant de manière contrastée. De la même manière, la courbe de la façade nord nouvellement crée vient rompre avec la rudesse de l’existant, agissant comme élément complémentaire. Enfin, la façade existante est conservée dans la pensée de la dimension constructive économe. En effet, le corps du bâti est autoporteur, faisant des façades existantes un élément difficilement découpable. C’est pour cela que nous avons choisi de venir ponctuellement découper des bouts de la façade existante dans le but de réduire au minimum les efforts constructifs pour recomposer l’espace intermédiaire qu’est la bande active. Nous pouvons également constater qu’en rez-de-chaussée, l’extension du bâti se fait plus importante, pour l’ancrer encore plus profondément dans son site, mais également pour proposer deux types d’entrées : une publique au centre, vers l’école et d’autres plus privées sur les côtés pour un choix programmatique qui se veut moins ouvert au public, comprenant entreprises et agences d’architecture Nous pouvons également remarquer que nous laissons place à des espaces d’expérimentations architecturales. En effet, nous laissons à la disposition des étudiants, des entreprises et habitants du quartier des espaces libres dans le bâti afin de leur offrir la possibilité de proposer leur vision propre de l’évolution de ces lieux où ils sont libres d’agir selon leur volonté et dans le respect des capacités évolutives du bâti.
Crédit photographique : Xavier De Jauréguiberry, 2011
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PLAN DU R+5 0
5 10M
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N Cheminées Aération pour les CUISINES
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VUE INTÉRIEUR DU PROJET, DANS L’ESPACE DE LA BANDE ACTIVE (EXTENSION AU NORD)
LES DIFFÉRENTS TYPES DE CIRCULATIONS VERTICALES ET HORIZONTALES
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Escaliers de secours Circulation principale Ascenceurs
AXONOMÉTRIE DU PROJET DANS SON CONTEXTE PROCHE
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VÉHICULER UNE NOUVELLE IMAGE RECOMPOSITION DES FAÇADES
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Du côté des façades visibles depuis l’extérieur, nous avons décidé du côté sud, que la façade reste existante, seul l’amphithéâtre est complètement neuf par souci technique et normatif. Quelques balcons sont ajoutés pour permettre aux usagers de se retirer en extérieur. Le choix d’agir ponctuellement sur cette façade s’explique de par son ouverture sur le quartier résidentiel présent et toujours actif à ses pieds. C’est un respect de la privacité constatée. À l’intérieur de l’extension, comme énoncé précédemment nous conservons la façade existante, à la seule différence près que certaines ouvertures sont recoupées pour créer des portes, des ouvertures plus larges, créer de la verticalité ou de l’horizontalité pour varier les types d’ambiances au cours de la traversée du bâti. Conserver l’existant est pour nous un moyen de conserver une trace du passé qui propose déjà des qualités architecturales, mais également un moyen de déconstruire et construire moins par le biais de modifications ponctuelles. De plus, désormais ces façades ne sont plus un point de contemplation de la vie extérieure mais un nouveau point d’entré et de communication entre les espaces. Du côté des façades visibles depuis l’extérieur, nous avons décidé du côté Nord, de créer une façade en relief avec des panneaux à maillages différents et au vitrage curviligne pour apporter
du dynamisme et signaler de manière indirecte, la présence d’usages, programme et ambiances multiples au sein du bâti. Cette façade permet de rompre avec l’aspect monotone et linéaire des constructions de Grand Ensemble par le biais de l’ajout de panneaux, de formes triangulaires. La façade se compose comme un tableau architecturé, où la matière donne sens. Nous venons jouer avec les matérialités, l’acier, des jeux de résilles aux mailles différentes qui agissent sur la lumière, le regard, l’opacité et la transparence. Ces résilles sont pensées comme des motifs formant un ensemble une fois assemblés. Le choix des matériaux et de la résille sont pensés de manière à créer une façade à l’échelle de l’homme, qui se joue de son environnement et agit sur l’existant en créant des jeux de vues et de lumières.
Depuis l’intérieure du bâtiment, le parcours de l’usager est plus dynamique, due aux changements d’ambiances et du lumière que procure les différents panneaux. Individuellement, ils ne font qu’un étage de hauteur, pour 140 cm de long (dépliés), et peuvent être ouverts ou fermés selon les besoins de luminosité et d’intimité. Cependant à l’échelle de toute la façade, la compositions de tout ces panneaux créés un tableau que le piéton en contre bas peut observer. Il peut entrevoir la vie à l’intérieure de la barre, deviner les ombres qui s’y promènent. La dimension humaine de la façade est retrouvée, de l’intérieure comme de l’extérieure, à travers ce jeux de transparence, ainsi que par la succession des courbes qui adoucissent la barre dans son paysage urbain.
DÉTAIL DES PANNEAUX AMOVIBLES DE LA FAÇADE NORD
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FAÇADE NORD
FAÇADE SUD
ÉCHELLE : 1/200ÈME 50m
10 0
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FAÇADE NORD
FAÇADE NORD
ÉCHELLE : 1/200ÈME
10 0
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50m FAÇADE NORD ÉCHELLE : 1/200ÈME 50m
VUE DEPUIS LA MAGISTRALE, AUX ABORDS DU BÂTI
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ZOOM SUR LA COUPE PERSPECTIVE Panneaux amovibles
2x70cm par 170cm de hauteur.
Cadre métal et surfaces en tôles étirées, tôles perforées, résilles acier ou plaques d’aluminium. PURÀOpV DFLHU HQ U, devancé d’une W{OH SOLpH DÀQ G·pSDLVVLU OH SURÀOH de la courbe en façade.
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PODQFKHU ERLV VXU VROLYHV Il vient se poser entre les IPN de la structure, laissant ceux-là apparent au sol et au plafond.
3URÀOpV IPN qui composent la structure en extension. MXUV HW GDOOHV H[LVWDQWV Platte en béton sandwiche : l’isolant se retrouve prit entre deux couches de bétons. L’assemblage de tout les Plattes s’est fait sur place, grâce à des pièces en métal soudées et/ou à du béton coulé entre les dalles et murs.
0
6 1
3
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DÉCLINAISONS SPATIALES ÉCHANTILLONS TYPOLOGIQUES
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Dans le cadre de cette présentation nous avons choisi d’explorer différentes typologies bâties sous forme d’échantillonnage pour montrer à quel point le bâti offre des solutions variables selon le programme et la vision architecturale de l’intervenant.
TYPOLOGIES DES OUVERTURES DANS LES MURS EXISTANTS
< Comme première typologie nous avons celle des noyaux centraux de chaque modules que nous déclinons en trois versions : En escalier de secours, leur fonction originelle pour respecter les normes sécuritaires nous en conservons un certain nombre En espace de ventilation pour la cafétéria ou les espaces de travail de prototypages, ateliers maquettes Ou encore comme espace de transition, une pièce entre deux autres.
Pour ce qui est des pièces existantes nous proposons de garder les murs complets ou de venir les découper, sans forme précise pour montrer la capacité du bâtiment à être perforé et sa flexibilité. > TYPOLOGIES DES OUVERTURES DANS LES MURS EXISTANTS
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Nous avons également travaillé la typologie des dalles avec une version où la dalle est entièrement conservée et une autre ou un quart voire la moitié de la dalle est découpée afin de créer des duplex, très appréciables dans des espaces comme une bibliothèque afin de créer des jeux de regards, d’agrandir les volumes et de laisser entrer plus de lumière.
TYPOLOGIES DES FENÊTRES DE LA FAÇADE INTÉRIEURE EXISTANTE
TYPOLOGIES DES OUVERTURES DANS LES DALLES EXISTANTES
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Nous avons sur la façade existante côté nord, une proposition d’intervention sur les fenêtres qui peuvent être en bandeau ou percées sur la verticale afin de générer un dynamisme visuel des espaces, qui peuvent servir à les identifier lorsque l’on déambule dans la bande active.
Dans la bande active crée nous avons décidé d’intégrer du mobilier qui se présente sous la forme de banquettes, tables de travail, espaces de rangements de matériel, blocs avec prises électriques ou encore des panneaux amovibles dans le but de laisser une liberté d’appropriation de l’espace aux utilisateurs des lieux.
TYPOLOGIES DES MEUBLES INTÉGRÉS DANS LA BANDE ACTIVE
TYPOLOGIES DES PANNEAUX AMOVIBLES DANS LA BANDE ACTIVE
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CONCLUSION
LES GRANDS ENSEMBLES, DES CONSTRUCTION CAPABLES D’ÉVOLUER AVEC LEUR TEMPS
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L’objectif de cette réflexion est donc de montrer les capacités évolutives de bâtis construits en période d’après guerre qui peuvent aujourd’hui ne plus répondre aux standards sociétaux. Au travers de notre travail nous avons tenté de vous montrer un échantillon des possibles pour préserver ce patrimoine dont nous avons hérité et qui présente bel et bien des qualités non négligeables, qui ne demandent qu’a être exploitées et développées selon les attentes de la société actuelle et de demain. Ici nous exploitons l’hypothèse de construire en plus plutôt que de détruire par soucis d’économie de moyen dans la stratégie constructive, mais également pour le rapport à la mémoire des lieux. Nous cherchons à installer un dialogue en contraste entre l’existant et le projet, dans l’objectif de montrer la capacité qu’a le bâti à muter spatialement en rapport avec sa capacité de mutation programmatique. Les architectes depuis déjà quelques décennies pensent leurs projets comme des objets capables, en mesure d’évoluer, de se reconvertir et de s’adapter à sa société en constant mouvement. Dans une ère où la question de l’architecture durable, de l’importance de réflexion écologique, du maintien des traces historiques et de l’attention portée à la société, notre projet questionne les politiques urbaines actuelles. Notre parti pris a été celui de conserver un existant, d’y redonner un nouvel usage, une nouvelle vie, par le biais de la construction plutôt que de la déconstruction. L’idée est de venir redimmensionner, requestionner l’existant pour qu’il fasse bon vivre en ville, dans le respect de son histoire, de ses habitants et de son environnement.
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50m
5 0
10
COUPE PERSPECTIVE NORD-SUD, ET FAÇADES.
BIBLIOGRAPHIE LIVRES/ - BMVBS (Bundesministeriums für Verkehr, Bau und Stadtentwicklung), BBR (Bundesamtes für Bauwesen und Raumordnung) (2006). — Stadtumbau Ost, Stand und Perspektiven, Berlin. - Jaeck, Tobias. Ségrégation socio-spatiale et polarisation à Halle an der Saale. Universitätsverlag Halle-Wittenberg, Halle an der Saale. Allemagne. www.uvhw.de, 2019. URL : https://uvhw.de/neuerscheinungen/product/191230_09-213-4.html. 80
ARTICLES EN LIGNE / - CDe Gaspérin, Axelle. Rénovation et réhabilitation des grands ensembles dans les nouveaux Länder : quel avenir pour la ville socialiste ?, Revue Géographique de l’Est 46, no vol. 46 / 3-4 (1 juin 2006) URL : https://doi.org/10.4000/rge.1469. - De Gaspérin, Axelle. Genèse et transformation d’une forme urbaine : le grand ensemble. L’exemple de la ville modèle socialiste de Halle-Neustadt, 29 mars 2018. 2011NAN21027. URL : https://hal.univ-lorraine.fr/tel-01749126/file/2011NAN21027.pdf.
SITES INTERNET/ - Bernt, Matthias, Daniel Förste, et Laura Colini. Ségrégation sociale à Halle (Saale) Contribution à l’atelier living, 2015. URL : https://translate.google.com/translate?hl=fr&sl=de&u=https://m.halle.de/ push. aspx%3Fs%3Ddownloads/de/Verwaltung/Stadtentwicklung/ISEK-Halle-2025/ Dokumentationenzu-d-07966//Fachworkshop/FWS_Wohnen_03_Bernt_Soziale_ Segregation.pdf&prev=search&pto=aue. - Stephanie Van de Voorde Inge Bertels Ine Wouters, Matériaux de construction d’aprèsguerre dans l’habitation, à bruxelles 1945-1975, December 2015, Vrije Universiteit Brussel. URL : http://materiauxdeconstructiondapresguerre.be/materiel/panneaux-de-facade-enbeton-prefabrique/ - Fabien Bellat, Retour vers l’utopie ? La ville neuve soviétique de Togliatti, Dans Histoire urbaine 2017/3 (n° 50), pages 73 à 92. URL : https://www.cairn.info/revue-histoire-urbaine-2017-3-page-73.htm
À notre aventure Européenne : Corck, Tarente, Corfou, Brest, Portsmouth, Brno, Bythom, Braila, Nicosie, Liège, Cadix, Amiens, Rijeka, HalleNeustadt. «Vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bonnes ou de mauvaises situations, moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi.» - Nexusis, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, 2002.
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