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1.3 Contenu des fiches

Je mets ici à disposition des opérateurs le référentiel NF HQE sur lequel se base la fiche mais aussi des guides techniques qui viennent expliquer plus précisément certains aspects de la STD.

Je tenais à préciser dans cette partie la différence entre les études réglementaires réalisées pour la RT 2012 que les opérateurs connaissent et la STD qui permet de se projeter dans un climat touché par le réchauffement et d’optimiser la conception.

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Ces trois fiches proposent donc un échantillon des freins ou leviers que j’ai pu rencontrer dans leur élaboration. Elles montrent aussi la manière donc j’ai récolté et choisi les différentes informations en fonction des sujets. Finalement, elles rendent compte des enjeux propres à chaque sujet et sur la manière de les faire accepter et appliquer par les opérateurs. Si il serait inutile de vous le présenter pour chaque fiche, je vous propose dans la partie suivant de présenter le contenu de l’intégralité des fiches et ensuite de revenir sur les limites que j’ai pu rencontrer de manière générale dans mon travail.

1.3 Contenu des fiches

Dans la partie qui suit, je vous présenterai l’intégralité des engagements en fonction de leur thématique et de leur objectif.

Nous reviendrons ensuite sur les engagements pour lesquels j’ai pu réaliser les fiches pédagogiques, il s’agira de présenter synthétiquement les sujets et attendus qui composent chaque fiche du référentiel, mais aussi de préciser les informations importantes à présenter aux opérateurs.

Cette « synthèse » vous permettra de visualiser l’intégralité des sujets que j’ai pu balayer lors de ce stage et donc aussi de toutes les connaissances que j’ai pu y acquérir. Cela me permet aussi de proposer une vision d’ensemble des mesures à prendre pour imaginer une ville bas-

carbone, cette partie peut constituer un « mémo » de bonnes pratiques qui j’en suis sûre, pourra me resservir bien assez tôt.

L’intégralité des fiches réalisées et disponibles en annexe.

Thématique 1 : Matériaux bas carbone et économie circulaire

La thématique de l’économie circulaire et du réemploi est au cœur des nouveaux enjeux. Si on entend particulièrement parler du réemploi depuis quelques années grâce au travail de l’ADEME 13 , de collectifs tels que Bellastock 14 ou de plateformes collaboratives comme Démoclès15, la thématique de l’économie circulaire va prendre une place importante dans la nouvelle réglementation de la RE 2020. En effet, la réalisation d’ACV (analyse de cycle de vie) permettra de calculer l’impact carbone du bâtiment sur l’ensemble de sa vie, le résultat de cette étude sera pris en compte dans les nouveaux critères de la réglementation. Dès maintenant, il est donc nécessaire de privilégier l’économie circulaire pour limiter au maximum l’impact carbone des nouvelles opérations que ce soit pour les constructions neuves ou la rénovation.

La thématique « Matériaux bas carbone et économie circulaire » propose 4 objectifs composés de 12 engagements « base » et 5 engagements « performance ». Les cases surlignées sont les engagements sur lesquels j’ai réalisé une fiche pratique, leur contenu et enjeux sont résumés à la suite du tableau, vous pouvez retrouver l’intégralité des fiches finalisées en annexe.

Matériaux bas carbone et économie circulaire

Objectifs

Privilégier la rénovation à la démolition 1

2

3 Base ENGAGEMENTS

Performance

En cas de démolition/reconstruction, justifier par une analyse multicritère l'intérêt par rapport à une réhabilitation Réaliser un diagnostic produits/matériaux/déchets pour faciliter le réemploi Privilégier la rénovation en conservant une part significative du bâti existant

13 Agence de la transition écologique 14 Agence d’architecture à l’origine du programme de recherche REPAR#2 en partenariat avec l’ADEME et le CSTB 15 A l’origine de nombreux documents pratiques pour accompagner la maîtrise d’ouvrage dans leurs démarches autour du réemploi 44

Mettre à profit les démolitions lorsqu'elles sont nécessaires 4

Privilégier l'utilisation de matériaux durables et/ou locaux

Atteindre un taux de valorisation des déchets issus de la démolition supérieur à 50% 5 Mettre en visibilité les éléments potentiellement réemployables

6 Organiser le réemploi à l'échelle de l'opération (matériaux, terres, gravats, etc.) Intégrer une clause d'insertion dans au moins 1 lot lié à la démolition Parmi les familles de produits de gros œuvre et second œuvre :

7 - Utiliser à minima 3 matériaux de réemploi ou recyclés dans au moins 2 familles de produits - Utiliser à minima 6 matériaux de réemploi ou recyclés dans au moins 2 familles de produits

8 - Incorporer au bâtiment a minima un matériau biosourcé

9 - Recourir à au moins 1 matériau régional

10

Prévoir l'adaptabilité des constructions et des espaces 11

12

13 Prendre des dispositions pour préserver la modularité des locaux Prendre des dispositions pour que la réversibilité des espaces de parking et rez-dechaussée soit possible Prévoir et autoriser l'usage transitoire et temporaire de certains fonciers Atteindre un taux de valorisation des déchets issus de la démolition supérieur à 70%

- Incorporer au bâtiment a minima 18 kg/m² de surface de plancher de matériaux biosourcés

Intégrer des données permettant d'optimiser la fin du premier cycle dès lors qu'une maquette BIM est réalisée

Privilégier la rénovation à la démolition

Il est aujourd’hui nécessaire que chaque opération puisse peser le pour et le contre entre une rénovation et une construction neuve. Si la rénovation consomme actuellement moins d’énergie et de matière en plus de préserver une certaine valeur patrimoniale, elle est inévitablement souvent plus coûteuse et peu privilégiée par les opérateurs.

1 Il est aujourd’hui conseillé de tout mettre en œuvre pour que le bâti existant ou du moins une partie puisse être conservé puis rénové dans une opération. L’Acte d’engagement encourage donc les opérateurs à privilégier la rénovation en conservant une part significative du bâti existant. La fiche propose des compromis (conserver une partie du bâti pour une rénovation partielle, conserver au minimum la structure etc.…) pour permettre aux opérateurs de mettre en place un maximum d’actions pour éviter la démolition intégrale des bâtiments présents sur leur site.

2 Les opérateurs doivent se poser la question de l’état du bâtiment sur lequel ils interviennent. S’il est prouvé que la rénovation est impossible, ils doivent réaliser une analyse multicritère qui leur permettra de lister les arguments qui les poussent à privilégier une construction neuve. La fiche du référentiel a pour but de leur proposer des critères de diagnostic, en précisant les impacts directs ou indirects que génèrent les deux types d’opération. Si la fiche est là pour les aider, elle les encourage à privilégier un maximum de rénovation sur une opération en mettant en avant le critère

« carbone ». De plus, elle les oriente vers des solutions « compensatoires » comme le réemploi des matériaux issus de la démolition.

Mettre à profit les démolitions lorsqu'elles sont nécessaires

Si la rénovation est à privilégier, il est aussi nécessaire de considérer le cas où la démolition du bâti serait la seule option (structure désuète, matériaux dangereux pour la santé…) ou réalisée partiellement (démolition d’une partie du bâti, démolition du second œuvre…). Dans une logique d’économie circulaire, cet objectif a pour but de pousser à la bonne gestion des matériaux issus de démolition pour limiter au maximum l’impact de la démolition sur le bilan carbone de l’opération.

3 D’ici quelques mois, la réalisation d’un diagnostic « produit matériaux déchets » (PMD) sera obligatoire pour chaque opération de déconstruction. Ce diagnostic permet de recenser tous les matériaux issus de la démolition et de les orienter vers la meilleure valorisation possible. Il est important d’accompagner les opérateurs dans ce nouveau type de diagnostic en leur expliquant les démarches et en les orientant vers des organismes spécialisés. Ce diagnostic doit être réalisé par des spécialistes et représente un réel atout pour favoriser la déconstruction sélective des bâtiments. La fiche pédagogique liste plus précisément les étapes du diagnostic en se basant sur la méthode de Démoclès et permet d’orienter les opérateurs vers un diagnostiqueur compétent.

4 Aujourd’hui, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte vise la valorisation de 70% des déchets du bâtiment. Si ce taux est aujourd’hui parfois difficile à atteindre, il est nécessaire de s’en approcher au maximum. D’un commun accord avec les opérateurs, l’engagement « base » se limite aujourd’hui à 50% (ce qui illustre la difficulté rencontrée par les opérateurs dans la gestion des déchets) mais ce taux devrait pouvoir évoluer d’ici quelques temps pour imposer un pourcentage supérieur.

Les opérateurs doivent donc être sensibilisés à ces questions et surtout orientés vers les différentes méthodes de valorisation possible : le réemploi, la réutilisation, le recyclage, la valorisation énergétique… Ces techniques de valorisation sont propres à chaque déchet (inerte, non dangereux, dangereux) et à leur état lorsqu’ils sont récupérés. La fiche du référentiel oriente les opérateurs vers la valorisation adéquate mais les pousse aussi à faire appel à des spécialistes de la déconstruction pour favoriser la meilleure valorisation possible : le réemploi.

5 La valorisation des matériaux par le réemploi est fondamentale. C’est la méthode de valorisation la moins coûteuse en énergie et en matière puisque l’objet est directement réutilisé tel quel sur le projet ou un autre projet. Pour réemployer les matériaux, ceux-ci doivent impérativement éviter la case « déchets », pour cela, ils doivent être détectés en amont puis extraits et triés. Une fois identifiés grâce au diagnostic PMD, les éléments réemployables doivent être mis en visibilité. Ils peuvent être réemployés sur le site ou hors site en passant par l’intermédiaire de plateformes physiques ou numériques. Pour cela, la fiche pédagogique oriente les opérateurs vers ces structures qui aujourd’hui se développent de plus en plus dans les Hauts-de-

France à travers des cartes interactives ou des bases de données numériques. Elle permet aussi de leur montrer que la valorisation des éléments déconstruits à travers le réemploi est à la portée de tous et que surtout, ces démarches sont de plus en plus courantes et faciles à réaliser.

6 Souvent, la technique la plus simple est de réemployer les éléments ou matériaux directement sur le site. Pour cela, il est alors nécessaire d’organiser un plan / programme de réemploi sur l’opération. Cela permet d’optimiser le réemploi en prévoyant à l’avance les éléments qui seront extraits des démolitions et ceux qui pourront rejoindre la conception des nouvelles constructions. Des « ressourceries » éphémères peuvent être installées sur le site pour mettre en visibilité les matériaux récupérés. La fiche du référentiel propose des conseils pour faciliter le réemploi à l’échelle de l’opération, elle encourage les opérateurs à s’allier pour créer des dynamiques communes et optimiser les démarches localement.

Privilégier l'utilisation de matériaux durables et/ou locaux

L’impact carbone d’un bâtiment dû à sa construction est lié directement aux matériaux qui y sont intégrés. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est important de privilégier les rénovations pour éviter l’ajout de matière (la structure représente la plus grande quantité de matière et la rénovation permet d’éviter de la renouveler). Il existe plusieurs moyens de limiter l’impact carbone des matériaux d’une construction :

7 Avoir recourt aux matériaux biosourcés : Si aujourd’hui, l’utilisation du béton est encore nécessaire pour certains éléments structurels, le bois arrive sur le marché pour prendre sa place en tant qu’élément de structure. Il fait partie des matériaux dits

« faiblement carbonés » ou « durables » aux côtés des autres matériaux biosourcés qui s’intègrent facilement dans le second œuvre (isolation, façade etc…) Ces matériaux, en plus de représenter un impact limité en terme de ressource (venant de ressources renouvelables), permettent au cours de leur vie, d’intégrer du carbone par la photosynthèse puis de le stocker durant leur utilisation dans le bâtiment. Ils permettent donc indirectement de décarbonner l’atmosphère pendant un certain temps. La fiche propose une liste non exhaustive de matériaux à mettre en œuvre en fonction du type de projet et de la conception. Elle oriente les opérateurs vers les différents acteurs de la filière (paille, chanvre, lin…), très répandus dans la région.

8 L’intégration de matériaux de réemploi permet aussi une économie de matière en intégrant des produits déjà transformés dont l’impact a été comptabilisé lors de leur première vie. La valorisation de ces matériaux permet aussi d’alimenter l’économie circulaire locale et donc les acteurs locaux. Dans le cas où une partie du bâtiment de l’opération a été démoli, il est intéressant de récupérer les matériaux de démolition pour les réintégrer dans le nouveau projet et atténuer l’impact du projet. La fiche pédagogique permet de poser le contexte réglementaire de l’intégration des matériaux de réemploi qui représente aujourd’hui un frein principal de par sa complexité concernant notamment la question des assurances. La fiche propose les bonnes pratiques pour intégrer le réemploi au projet dès la conception du bâtiment en collaboration avec les architectes. Elle les oriente vers les structures ou filières (plateformes...) qui proposent aujourd’hui la vente de matériaux de réemploi.

L’intégration de matériaux recyclés est aussi une manière de limiter leur impact carbone. La fiche du référentiel met toutefois en garde les opérateurs sur la réalité de la matière recyclée. Les matériaux recyclés génèrent souvent une utilisation massive d’énergie pour retransformer les objets. L’intégration de nouveaux composés polluants à la matière recyclée est aussi un point de vigilance à prendre en compte.

9 Finalement, c’est l’utilisation de matériaux locaux, produits dans la région et les alentours, qui représente aussi un atout pour limiter l’impact carbone des matériaux et ce en réduisant les distances parcourues. De nombreuses filières se sont développées dans la région des Hauts de France et en Belgique, l’occasion de mettre en contact les opérateurs avec les acteurs de la région. Privilégier les matériaux locaux c’est aussi réfléchir à leur insertion en amont de la conception, par exemple, il est nécessaire de vérifier qu’intégrer de la brique aura un impact plus faible de par sa localisation plus proche, qu’un autre matériaux « durable » venant de plus loin.

10 Aujourd’hui, réemployer les matériaux de construction issus de démolition est encore complexe et coûteux. De nombreuses étapes supplémentaires (diagnostic PMD, recherche de valorisation etc.…) sont à prévoir et il est souvent difficile de retracer les origines et les caractéristiques des matériaux alors que ce sont des données nécessaires à leur bonne réinsertion. Dans le cas du gros œuvre en béton par exemple,

il est difficile de réemployer la matière lorsqu’on ne connaît pas les caractéristiques intrinsèques du béton. Des carottages sont ensuite à réaliser sur le bâti puis des tests en laboratoire. En connaissant en amont les caractéristiques des matériaux issus du démontage sélectif, le réemploi pourrait devenir une pratique simple et rapide à mettre en œuvre. La fiche encourage les opérateurs à anticiper le futur réemploi des matériaux intégrés dans leur nouvelles constructions. Elle les sensibilise aux nouveaux outils numériques telle que la maquette BIM qui permet aujourd’hui d’intégrer des « passeports matériaux » associée à chaque matériau et qui comporte ses caractéristiques intrinsèques, son origine, sa date de mise en œuvre etc…. Une base de données regroupant ces informations est ensuite associée à la maquette et permet d’avoir accès à toutes les données nécessaires au réemploi de chaque matériau. Cette base de données est alimentée dès la phase conception, elle est accessible tout au long de la vie du bâtiment.

Prévoir l'adaptabilité des constructions et des espaces

L’économie circulaire, dans un sens plus large, fait aussi référence au cycle de vie des bâtiments et à la manière dont ils peuvent se transformer au cours de leur vie. Prévoir l’adaptabilité des constructions, c’est imaginer des espaces capables de s’adapter aux variations de nos modes de vie que ce soit à la maison ou au travail et ce en fonction de nos besoins.

11 Préserver la modularité des locaux est un engagement qui pousse les opérateurs à réfléchir à la conception en amont. La fiche pédagogique regroupe de nombreuses méthodes qui permettent de concevoir des espaces « libres » d’interprétation dans le temps. Ces espaces pourront être modulés en fonction des modes de vie mais aussi des usages. Ils pourront s’adapter à différentes temporalités proposées dans la fiche : travaux à long terme (ajout d’une chambre pour enfant), à court terme (cloisonnement pour créer une chambre d’amis dans le salon) ou modularité quotidienne (transformation de la chambre en bureau pour télétravailler) …

12 Les pratiques évoluant, la question de la mobilité mais aussi des changements d’usages est un sujet à prendre en compte dans la transformation des villes. En proposant des espaces de parking modulable et évolutifs, les infrastructures se voient proposer un avenir différent de celui pour lequel elles ont été réalisées. La fiche propose des exemples de conception pour optimiser les espaces de parking de manière à pouvoir les transformer en logements, bureaux etc… Les RDC peuvent aussi devenir des espaces modulables et évolutifs en fonction des évolutions du maillage urbain mais aussi des changements d’usages alentours. L’engagement encourage les opérateurs à proposer des RDC pouvant se transformer selon les besoins ou juste capables de disparaître pour devenir des zones de passages entre la rue et l’ilot.

13 Bien souvent dans les villes, de nombreux sites en attente de construction sont laissés à l’abandon. En effet, il est courant que les temporalités entre le début du projet et le début du chantier soient suffisamment longues pour que l’espace se détériore et représente une « verrue » dans un quartier. L’acte d’engagement propose ici de

pousser les opérateurs à prévoir un usage temporaire de leur foncier en attente de construction. Cet usage transitoire permet souvent à un quartier de se réapproprier l’espace mais aussi de pouvoir créer des installations ou événements éphémères. La fiche pédagogique propose aux opérateurs de se rapprocher de porteurs de projets (collectifs, associations…) pour organiser et gérer ces occupations transitoires. Elle sensibilise les opérateurs en leur rappelant que ce type d’action peut être dans leur intérêt car cela permet d’éviter la dégradation des lieux et l’insécurité grâce à un gardiennage « gratuit ».

Thématique 2 : Énergie et eau

Si la majorité de l’impact carbone d’un bâtiment est observé lors de la phase construction par le chantier et les matériaux, une réflexion sur la ville bas-carbone doit aussi intégrer la question de l’énergie et de l’eau. La consommation énergétique des bâtiments représente une part non négligeable de leur impact carbone aujourd’hui et participe à l’épuisement des ressources naturelles utilisées pour la production d’énergie. La surconsommation d’eau potable observée dans nos sociétés à travers les usages domestiques contribue aussi à l’épuisement de nos réserves qui constitue un potentiel danger pour notre avenir. La Ville bas-carbone doit donc contribuer à la persévération des ressources par une exploitation raisonnée en limitant la consommation d’eau potable et en privilégiant une sobriété énergétique par la décarbonisation des sources d’énergie.

La thématique « Énergie et eau » propose 6 objectifs composés de 13 engagements « base » et 6 engagements « performance ». Les cases surlignées sont les engagements sur lesquels j’ai réalisé une fiche pratique, leur contenu et enjeux sont résumés à la suite du tableau, vous pouvez retrouver l’intégralité des fiches finalisées en annexe.

Énergie et eau

Objectifs

Planifier l'utilisation des ressources ENGAGEMENTS

Base Réaliser une planification énergétique à l'échelle du quartier en tenant compte des possibilités de mutualisation entre opérations du projet et avoisinantes Réaliser une étude de faisabilité des approvisionnements en énergie Atteindre un niveau de performance énergétique supérieur à la réglementation, tendant vers le passif

Performance

1

Économiser l'énergie et limiter l'empreinte carbone du bâtiment 2

3

Accroître la qualité technique des réalisations

Préserver la ressource en eau 4

5

6 Atteindre un des niveaux de performance environnementale suivants : C1 (label E+C-), standard (label BBCA) ou nouvelle RE 2020 Privilégier le raccordement au réseau de chaleur urbain Obtenir le label Bâtiment Passif ou BBC-Effinergie Rénovation

Réaliser une analyse de cycle de vie rénovation pour optimiser la performance environnementale de l'opération Atteindre un des niveaux suivants : C2 (label E+C-), Performance ou Excellence (label BBCA) ou nouveau label RE 2020

Recourir de façon significative à des énergies faiblement carbonées (énergies renouvelables ou de récupération, électricité, raccordement au réseau de chaleur) et opter pour des équipements techniques performant Couvrir a minima 60% des consommations par des énergies renouvelables ou de récupération OU Couvrir 100% des consommations par des énergies très faiblement carbonées

Contrôler les systèmes de ventilation conformément au protocole PROMEVENT pour les bâtiments résidentiels, au protocole DIAGVENT pour les bâtiments tertiaires Installer des appareils hydroéconomes au niveau de tous les points d'eau des logements

Récupérer et réutiliser l'eau de pluie pour l'arrosage des espaces verts Récupérer et réutiliser l'eau de pluie pour l'arrosage des espaces verts et a minima un usage complémentaire

Mettre en place une action de Formation Intégrée au Travail (FIT) au profit des personnels des lots engagés sur la performance énergétique du bâti

Installer un système de détection des fuites d'eau dans chaque logement

Faciliter l'utilisation et l'entretien des équipements

7

Suivre dans le temps Concevoir en tenant compte de l'usage, de l'exploitation et du confort habitationnel

Prévoir une explication du fonctionnement des installations techniques au gestionnaire

Informer les habitants des bonnes pratiques à adopter pour consommer peu d'énergie et d'eau tout en vivant confortablement Suivre et analyser les consommations du bâtiment (énergie et eau), sur les 2 ou 3 premières années

Économiser l'énergie et limiter l'empreinte carbone du bâtiment

Cet objectif a pour but d’encourager les opérateurs à se poser la question de l’impact carbone du bâtiment pendant sa phase de construction mais aussi sa phase d’exploitation. Si des mesures pour économiser l’énergie et l’eau sont souvent prises par les bailleurs, il est plus difficile de pousser des promoteurs ou des aménageurs à réfléchir à la phase d’exploitation des bâtiments, lorsque ceux-ci ne sont pas responsables de la future maintenance. C’est d’ailleurs un des freins qui limite parfois la prise en compte de cette problématique dans les opérations. Cependant, l’acte d’engagement encourage tous les opérateurs sans exception à prendre part à la transition énergétique à travers les différents engagements.

1 La réalisation d’une analyse de cycle de vie des bâtiments est un élément nouveau qui figurera dans la future RE 2020. L’Acte d’engagement propose donc un engagement

« performance » pour encourager les opérateurs à réaliser une ACV 16 pour la rénovation. L’analyse de cycle de vie est une méthode qui évalue les impacts environnementaux d’un bâtiment de l’extraction de ses matières premières à sa fin de vie. En réalisant une ACV, l’opérateur sera informé de l’impact environnemental de son opération. Réalisée en cours de conception, elle permettra d’orienter le choix de méthode constructives ou de matériaux pour limiter au maximum l’impact du bâtiment.

La fiche permet dans un premier temps de sensibiliser les acteurs sur cet outil encore nouveau et peu connu de certains. Elle liste les contributeurs et indicateurs à prendre en compte lors d’une ACV et guide les opérateurs vers des structures adaptées, souvent des bureaux d’études spécialisés.

2 Limiter les émissions de gaz à effet de serre tout au long du cycle de vie du bâtiment ne se limite pas uniquement à atteindre des niveaux de performance énergétique mais

16 Analyse de cycle de vie 52

aussi de veiller à utiliser des équipements faiblement émetteurs de GES. L’acte d’engagement encourage les opérateurs à atteindre des niveaux de performance environnementale du label E+C-, BBCA ou RE2020 décrits plus haut. Cela permet dans un premier temps de les préparer à la future RE 2020 mais aussi de pousser encore plus loin les exigences et d’atteindre le futur « label RE 2020 » qui récompensera les bâtiments ayant pris de l’avance sur la réglementation. La fiche du référentiel revient sur les attentes des différents labels et oriente les opérateurs vers les labels les plus adaptés à leur opération et vers les organismes spécialisés.

3 Dans une logique d’atténuation des changement climatiques, le recours aux énergies faiblement carbonées : énergies renouvelables, de récupération, électricité ou raccordement au réseau de chaleur urbain permet de limiter les émissions de GES et l’épuisement des ressources. La planification énergétique doit être pensée à l’échelle de la ville mais aussi des quartiers pour privilégier des sources d’énergies collectives.

La fiche du référentiel permet aux opérateurs d’être avertis de toutes les techniques de production d’énergie faiblement carbonées pour la production d’eau chaude sanitaire, d’électricité, de chaleur et de froid. Si l’engagement base pousse les opérateurs à privilégier ce type d’énergie, l’engagement performance va plus loin en proposant de respecter un pourcentage minimum d’énergie issue de sources faiblement carbonées. Les nombreux échanges avec les opérateurs nous ont montré que ces taux sont pour l’instant difficilement atteignable pour certaines opérations. La fiche propose aussi des exemples d’opérations qui ont réussi le pari de l’énergie faiblement carbonée et sur lesquels ils peuvent se baser, elle évoque aussi les financements disponibles qui peuvent être source de motivation.

Préserver la ressource en eau

La ville de Lille fait face à un réel affaiblissement de la qualité des nappes phréatiques et à un risque de plus en plus élevé d’inondation. Cette altération des ressources pourrait bien représenter un danger pour les habitants à long terme. Si des solutions urbaines sont mises en œuvre pour pallier à cette problématique (déminéralisation des sols, aménagements pour faciliter l’infiltration…) il est aussi nécessaire de réduire les consommations en eau de la ville pour économiser la ressource et permettre son renouvellement naturel.

4 L’acte d’engagement propose d’adopter des mesures pour réduire la consommation d’eau des utilisateurs. Pour cela, l’installation d’appareils hydro-économes au niveau des points d’eau peut représenter une réelle différence en termes de quantité d’eau utilisée. La fiche de référentiel répertorie les différents éléments à installer en fonction des points d’eau, ainsi que les critères à respecter en se basant sur le classement du

CSTB.

5 Réduire ses consommations d’eau potable n’est pas la seule mesure à prendre en compte pour réaliser des économies d’eau, l’installation de systèmes de détection des fuites est essentielle pour limiter les perditions. Des fuites non colmatées peuvent en effet entraîner une surconsommation pouvant aller jusque 150M3 d’eau par an pour un logement. La fiche pédagogique propose une liste non exhaustive de différents

systèmes à installer dans les logements pour pallier aux fuites et permet de sensibiliser les opérateurs sur cette problématique souvent peu évoquée.

6 Pour lutter contre la surconsommation d’eau et le risque d’inondation, la récupération des eaux de pluie pour les espaces verts et d’autres usages est une option tout à fait envisageable et déjà très répandue. La récupération des eaux peut se faire aussi bien pour les logements que pour les autres types de bâtiment. La fiche informe des différents usages pour lesquels l’eau de pluie est utilisable et propose des exemples d’opérations ayant réalisé ces installations. Si l’eau de pluie est souvent plutôt utilisée en extérieur, de plus en plus d’opérations privilégient son utilisation pour les sanitaires, dont la consommation en eau potable et habituellement élevée. La fiche demande aux opérateurs à faire preuve de vigilance sur les règles sanitaires à respecter pour protéger la santé des utilisateurs.

Faciliter l'utilisation et l'entretien des équipements

Si la mise en place d’équipements favorisant l’économie d’eau potable et l’économie d’énergie est pertinente, elle doit être accompagnée d’actions de sensibilisation des utilisateurs.

7 Pour chaque opération, il sera nécessaire d’informer les habitants des bonnes pratiques à adopter pour consommer peu d'énergie et d'eau tout en vivant confortablement. La fiche propose donc les différentes thématiques sur lesquels les utilisateurs doivent être informés ainsi que les bonnes pratiques quotidiennes pour consommer moins d’eau et d’énergie. La fiche propose différents guides existants que les opérateurs pourront mettre à disposition des usagers.

Thématique 3 : Adaptation aux changements climatiques

Nous avons pu voir dans la première partie, qu’au-delà de freiner les changements climatiques, la ville doit être prête à s’adapter aux changements par différents moyens. L’augmentation des températures et l’un des facteur qui pousse la ville à proposer de nouvelles manières de construire et d’urbaniser pour protéger les populations des surchauffes. La question du confort thermique est le sujet principal qui rentre en jeu dans cette thématique.

La thématique « Adaptation aux changements climatiques » propose 3 objectifs composés de 11 engagements « base » et 4 engagements « performance ». Les cases surlignées sont les engagements sur lesquels j’ai réalisé une fiche pratique, leur contenu et enjeux sont résumés à la suite du tableau, vous pouvez retrouver l’intégralité des fiches finalisées en annexe.

Objectifs

Rafraîchir l'îlot

Concevoir des bâtiments confortables toute l'année Adaptation aux changements climatiques

1

2

3 Base ENGAGEMENTS

Performance

Favoriser une bonne circulation de l'air par l'orientation et l'implantation des bâtiments en prenant en compte les vents dominants durant l'été Aménager sur au moins 30% de la surface de la parcelle des espaces végétalisés en pleine terre Sur au moins 40% de la surface de la parcelle

Favoriser la plantation d'arbres de haute tige près des façades sur rue et en cœur d'îlot Végétaliser les abords immédiats des bâtiments

Mettre en œuvre des noues végétalisées

4

5

6 Végétaliser toutes les toitures terrasses en leur donnant une fonction support de biodiversité

Choisir les matériaux et coloris des espaces extérieurs, toitures et façades en tenant compte de leur albédo et de leur émissivité

7

8 Favoriser une forte inertie des bâtiments

9 Maximiser le nombre de logements traversants Végétaliser une partie des façades en leur donnant une fonction support de biodiversité

Concevoir les bâtiments en s'appuyant sur une simulation thermique dynamique, tenant compte des changements climatiques en cours

Informer et sensibiliser les occupants

Rafraîchir l'îlot 10

11

12 Mettre en place des protections solaires extérieures adaptées, fixes ou mobiles Permettre de surventiler durant la nuit pour rafraîchir Informer les occupants des dispositifs mis en place pour le confort d'été, et les sensibiliser aux bons gestes à adopter

Une ville minérale comme la ville de Lille est propice à la surchauffe en cas de forte chaleurs en saison estivale. En considérant l’augmentation de la température ces prochaines années, il est nécessaire de repenser globalement l’aménagement des espaces extérieurs pour proposer des zones de fraîcheur et de replis pour les populations. L’objectif consiste à faciliter le rafraîchissement des ilots de manière naturelle, en concevant l’espace en symbiose entre les éléments, les matériaux et la biodiversité.

1 Le rafraîchissement des îlots passe par une bonne circulation de l'air par l'orientation et l'implantation des bâtiments en prenant en compte les vents dominants durant l'été. Dans le cas d’un nouveau plan d’aménagement, il est primordial que les urbanistes et architectes imaginent leurs plans en considérant l’orientation des vents dominants. Ce mécanisme naturel a le pouvoir de faire baisser les températures de plusieurs degrés grâce au mouvement de l’air. Cependant, le vent peut aussi avoir un effet destructeur et inconfortable pour les usagers qu’il est nécessaire de considérer.

La fiche pédagogique définit à l’aide de schémas, les orientations à prioriser face aux vents dominants dans une logique d’urbanisme bioclimatique. Elle rappelle qu’en plus du vent, les concepteurs devront considérer les orientations solaires pour optimiser au maximum les apports dans leurs bâtiments. En effet, en plus de rafraichir les ilots, les vents pourront pénétrer dans les locaux pour effectuer une ventilation naturelle, là encore, les orientations à privilégier sont précisées dans la fiche. Dans le cas où l’implantation de la parcelle ne permet pas une orientation favorable aux vents, il sera nécessaire de privilégier une architecture intelligente qui puisse rediriger le vent ou le faire entrer, cette partie sera à intégrer dans une future version de la fiche.

2 La présence du végétal est aussi une manière de refroidir l’ilot en particulier grâce à la plantation d’arbres de haute tige. Leur intégration à l’espace présente de nombreux avantages ; leur feuillage permet de bloquer les rayons du soleil l’été et éviter la surchauffe sur les façades et les espaces de circulation, ensuite, le phénomène d’évapotranspiration de l’arbre permet un rafraîchissement naturel de l’air alentour, finalement, ils permettent à l’eau de pluie de s’infiltrer directement à leur pied en évitant le ruissellement. La fiche du référentiel informe les opérateurs des précautions à prendre dès lors qu’un arbre est planté près des façades, en prenant garde à la cohabitation entre les racines et les réseaux ou fondations. Elle propose des bonnes pratiques d’implantation en fonction des types d’arbres et des orientations pour

optimiser intelligemment leur position sur l’îlot. La fiche met aussi en garde concernant des effets négatifs que peuvent avoir les arbres, notamment sur la stagnation de certains polluants sous leur canopée. 3 Le rafraîchissement de l’îlot passe aussi par la présence d’eau. La mise en œuvre de noues végétalisées participe à la gestion des eaux pluviales et propose un environnement sain et rafraîchissant pour les habitants. Les noues sont une bonne manière de gérer la problématique de l’eau sur le territoire de Lille, en effet, elles permettent de recueillir les eaux de pluie qui vont ensuite s’infiltrer naturellement quand la terre est suffisamment sèche, pour ensuite alimenter les nappes phréatiques.

Les végétaux permettent de filtrer l’eau des polluants et donc de limiter la pollution des nappes. La fiche du référentiel propose des conseils de mise en œuvre et permet de sensibiliser les acteurs à ce type de réalisation. Si ce sont des aménagements encore très peu mis en place sur les opérations, elles sont plus prévisibles et moins facilement inondables que les réseaux enterrés. De plus, elles permettent d’augmenter la biodiversité sur les sites et de recréer des milieux naturels pour certaines espèces.

4 La présence du végétal peut aussi se faire par une intégration directement sur les parois des bâtiments. La végétalisation des toitures terrasses est de plus en plus conseillées sur les nouvelles opérations. En plus de de favoriser la biodiversité, elles permettent d’augmenter le confort d’été du bâtiment par une isolation naturelle et une réduction de la surchauffe en toiture. L’intégration des toitures végétalisées dans les opérations est encore complexe et les opérateurs ne sont pas convaincus de leur efficacité considérant ce coût supplémentaire inutile. La fiche pédagogique permet de modifier ces idées reçues en proposant des solutions optimales pour limiter le coût des toitures et la surcharge engendrée par le substrat. Elle renvoie à de nombreux guides réalisés sur le sujet. Cette fiche a été réalisée en partenariat avec la Nature en ville de la mairie qui a pu rédiger ces bonnes pratiques de par leur expérience sur les projets de la ville.

5 La végétalisation des bâtiments peut aussi s’effectuer sur une partie des façades. En effet, dans le cas où la présence d’arbres devant les façades n’est pas possible (dans le cas d’un manque de place ou d’une rue canyon) la plantation d’espèces végétales grimpantes peut considérablement contribuer au rafraichissement de l’ilot et des locaux. Elle apport un cadre de vie agréable et frais et permet aussi d’éviter la collision des oiseaux sur certaines façades vitrées. La ville de Lille a d’ailleurs lancé depuis quelques années le « permis de végétaliser » permettant aux propriétaires de végétaliser gratuitement la façade de leur maison pour apporter un environnement plus sain et agréable. L’objectif de l’engagement est d’étendre ce procédé à toutes les opérations. La fiche du référentiel propose différentes méthodes de végétalisation des façades, l’objectif est de rester dans une mise en œuvre simple et peu couteuse, une fois de plus elle essaye de sortir des idées reçues des « mur végétalisés » qui représentent souvent une surcharge très importante et un prix exorbitant.

6 Rafraichir l’ilot, c’est aussi choisir les matériaux et coloris des espaces extérieurs, toitures et façades en tenant compte de leur albédo et de leur émissivité. Ces

matériaux auront tendance à renvoyer le rayonnement plutôt qu’à l’absorber. Cela évitera à la matière de réémettre le rayonnement en infra-rouge et donc d’éviter les phénomènes de surchauffe. La fiche pédagogique préconise donc d’utiliser des matériaux clairs ou végétalisés tout en évitant l’éblouissement des passants. Elle oriente le choix de ces matériaux en fonction des orientations et des zones ensoleillées.

Concevoir des bâtiments confortables toute l’année

Si la question du confort d’hiver se pose depuis de nombreuses années à travers la RT 2012, le confort d’été commence à être pris en compte face à l’augmentation des températures en ville. Dans des logements mal conçus susceptibles de surchauffer en été, les personnes fragiles et isolées peuvent se trouver dans des situations de danger. Si l’architecture bioclimatique semble être un concept venu des pays chauds, la situation en France nous pousse à nous orienter vers ce type de conception pour assurer une température vivable au sein des bâtiments et ce même dans une ville du Nord comme Lille.

7 Concevoir les bâtiments en s'appuyant sur une simulation thermique dynamique, tenant compte des changements climatiques en cours est un atout qui permet de faire des choix de conception adaptés au climat. Les STD permettent de simuler le métabolisme du bâtiment en fonction de différentes températures pour visualiser les points faibles (zones de surchauffe, ponts thermiques, absence de lumière naturelle…). La fiche sensibilise les opérateurs sur le sujet, elle liste les différents objectifs qu’ils doivent se poser lors d’un calcul de STD. Par exemple, la fiche préconise de se baser sur des fichiers météo simulant une augmentation des températures pour estimer son comportement en 2050. Elle encourage les opérateurs à réaliser un travail collaboratif entre les thermiciens et les architectes dès la phase conception. La première phase d’esquisse est un moment charnière pour assurer le confort d’été du bâtiment car c’est la phase qui va déterminer les orientations, la desserte des pièces, la répartition des surfaces vitrées etc... Qui sont tous les éléments à vérifier par le calcul pour optimiser le confort d’été.

8 Le confort d’été des bâtiments est généré par une forte inertie thermique couplée à une ventilation naturelle performante. Favoriser l’inertie des bâtiments permet d’amortir les variations de température au sein des locaux. En intégrant des matériaux dits « lourds », la chaleur est stockée dans les murs aux heures chaudes puis est restituée la nuit lorsque la ventilation permet à l’air chaud d’être expulsée. La fiche pédagogique revient sur ce phénomène particulier qui est pourtant primordial pour favoriser le confort d’été. Elle propose différentes techniques et matériaux capables d’apporter de l’inertie dans un bâtiment, mais encourage les opérateurs à éviter le

« tout béton » en privilégiant des matériaux biosourcés et géosourcés. Si l’ossature bois est aujourd’hui privilégiée, la fiche met en garde sur ce type de structure qui ne participe pas à l’inertie du bâtiment. Il sera alors nécessaire de coupler l’ossature bois à des matériaux plus denses et plus lourds en remplissage.

9 Pour optimiser le confort dans les logements, il est nécessaire de privilégier des logements traversants pour optimiser la surventilation naturelle mais aussi apporter un éclairage naturel et profiter de la double vue. L’engagement préconise 100% des T3 en traversant et 80% des T1 et T2 en bi orientation pour toutes les nouvelles opérations. La fiche du référentiel propose différentes organisations spatiales de logements pour favoriser la double orientation. L’organisation du plan du logement est à définir en fonction des orientations du site et doit donc être anticipée en amont dès l’implantation du bâti par l’architecte ou l’urbaniste.

10 Les orientations en fonction de la course du soleil sont à prendre en compte dans la conception du bâti, que ce soit pour l’éclairage naturel, la surchauffe et l’éblouissement. Une réflexion sur l’implantation des surfaces vitrées doit être faite pour tout type de bâtiment. Au-delà de permettre des vues sur l’extérieur, ces surfaces vitrées peuvent être le support de déperditions thermiques importantes en hiver et de surchauffe en été. La mise en place de protections solaires extérieures adaptées sur les surfaces vitrées est un élément incontournable pour optimiser le confort d’été. La fiche du référentiel revient sur les règles de bases concernant les protections solaires, elle rappelle les caractéristiques des protections solaires extérieure/intérieure, fixe/mobile, verticale/horizontales et rappelle quelles orientations sont à privilégier.

Elle précise les caractéristiques thermiques et lumineuse des orientations (Nord, sud, est et ouest) pour prouver aux opérateurs que l’installation de protections solaires doit devenir un automatisme dès que des surfaces vitrées sont présentes.

11 Permettre de surventiler la nuit pour rafraîchir est un processus primordial pour assurer le confort thermique, au même titre que l’apport d’inertie. Elle permet d’évacuer l’excédent d’air chaud libéré la nuit par les parois à forte inertie pour assurer une ambiance plus fraiche au réveil. La fiche pédagogique propose différentes techniques de surventilation nocturne pouvant être naturelle, hybride ou mécanisée. Ces préconisations dépendent de l’architecture du bâtiment mais aussi de son orientation et de son environnement proche. La fiche propose un comparatif des différentes méthodes pour orienter les opérateurs vers la solution qui leur semble la plus adaptée.

Bien entendu, cette décision doit être prise avec un bureau d’étude spécialisé qui effectuera des calculs pour dimensionner les ouvertures nécessaires au bon renouvellement d’air du volume étudié. La fiche propose des exemples concrets de projets qui ont su intégrer la surventilation naturelle au sein même de leur architecture par des procédés intelligents.

Informer et sensibiliser les occupants

Si le confort d’été passe par la qualité architecturale et les équipements installés, la gestion des mécanismes mis en œuvre doit être expliquée aux occupants pour qu’ils puissent devenir eux-mêmes acteurs de la vie de leur bâtiment. Étant les premiers touchés par le confort thermique du bâti, ils doivent être capables d’optimiser la façade du bâtiment (ouverture ou fermeture des protections solaires) et le réglage des appareils (ouverture des fenêtres, ventilateurs…) pour trouver une température de confort qui leur convient.

12 Il est donc nécessaire de les informer sur les moyens mis en place dans le bâtiment pour assurer le confort thermique et de les éclairer sur les bonnes pratiques à adopter où les gestes à réaliser. Des sessions de sensibilisation peuvent être réalisés par les gestionnaires ou propriétaires des opérations dès l’arrivée des habitants ou utilisateurs dans le but de les former aux gestes à adopter pour assurer le confort thermique.

Sinon, des guides peuvent aussi être réalisés en amont et distribués à l’arrivée des occupants. La fiche du référentiel liste les informations nécessaires à transmettre aux futurs occupants concernant les protections solaires, la surventilation nocturne ou encore les gestes à adopter pour éviter les surchauffes. Elle oriente les opérateurs vers des guides existants à fournir aux occupants ou sur lesquels s’appuyer.

Thématique 4 : Biodiversité

La perte de la biodiversité figure au 3e rang des menaces les plus graves au monde d’après le rapport annuel sur les risques économiques mondiaux de 2020 17 . Il est aujourd’hui primordial de redonner une place à la biodiversité dans les villes pour sauvegarder les espèces fragiles et leur offrir un milieu naturel propice à leur développement. L’effondrement de la biodiversité entrainerait des impacts directs sur notre alimentation (disparition des insectes pollinisateurs), sur la qualité de notre écosystème (glissements de terrains, incendies…) ou sur la qualité de vie des animaux et des êtres humains (air moins renouvelé et de plus en plus pollué…). C’est donc un sujet sur lequel tous les acteurs de la ville doivent se pencher aujourd’hui pour éviter une dégradation massive de notre cadre de vie.

La thématique « Biodiversité » propose 4 objectifs composés de 11 engagements « base » et 4 engagements « performance ». Les cases surlignées sont les engagements sur lesquels j’ai réalisé une fiche pratique, leur contenu et enjeux sont résumés à la suite du tableau, vous pouvez retrouver l’intégralité des fiches finalisées en annexe

Biodiversité

Objectifs

Connaître l'état existant et planifier 1

2 Base ENGAGEMENTS

Performance

Intégrer l'opération dans la trame verte, bleue et noire municipale

Réaliser un diagnostic écologique du site incluant des préconisations pour la conception Définir un projet global "biodiversité" pour l'opération

17 Source : http://reports.weforum.org/global-risks-report2020/?doing_wp_cron=1616764593.9221639633178710937500 60

3

Préserver et protéger la biodiversité (faune et flore) 4

5

6

7

Créer des milieux et habitats naturels diversifiés 8

9

10

11

12

Informer et Animer Sauvegarder les arbres remarquables

Si un arbre est abattu, replanter à minima 2 arbres Prendre en compte la préservation de la biodiversité pendant le chantier

Favoriser le réemploi des terres excavées de préférence sur site

Mettre en œuvre un éclairage limitant la pollution lumineuse Éviter l’étanchéisation systématique des espaces extérieurs et des éléments de voirie Choisir des formes et des matériaux de construction favorables à la biodiversité Choisir les espèces végétales parmi celles préconisées Mettre en place des gîtes et des nichoirs Limiter les obstacles à la circulation de la faune

Élaborer un plan d'entretien des espaces verts et le présenter au gestionnaire Mettre en place des panneaux pédagogiques informant des mesures prises sur le site en faveur de la biodiversité Mettre en œuvre des mares écologiques

Dédier des surfaces à l'activité potagère pour les habitants

Assurer l'animation de ces surfaces potagères la 1ère année et inclure à cette animation une action sur le compostage

Connaître l'état existant et planifier

Avant de réaliser une opération, l’analyse du contexte naturel de la parcelle et des environs est une étape fondamentale. La biodiversité présente doit être connue et étudiée afin que l’opération puisse s’y intégrer en limitant les dégradations.

1 La « réalisation d’un diagnostic écologique » permet de faire un état des lieux et un descriptif de la biodiversité du site pour pouvoir réaliser un suivi tout au long du chantier et de la vie du bâtiment. La fiche pédagogique cite les différentes étapes du diagnostic écologique ainsi que la liste de la faune et la flore à considérer. Cette liste a été réalisée par la Nature en Ville et permet de s’adapter au contexte lillois. De plus, la fiche propose des préconisations pensées par des écologues pour favoriser la biodiversité à travers une conception réfléchie et adaptée et qui s’intégrera au projet global biodiversité du chantier.

2 Le projet global biodiversité permet de faire l’inventaire de toutes les actions mises en œuvre pour préserver la biodiversité sur un projet et ce pour toutes les étapes (conception, chantier, exploitation…). La fiche du référentiel liste les éléments qui doivent figurer dans ce projet global ; il s’agit de démontrer l’aspect écologique de l’architecture choisie (matériaux, aménagements favorables à la biodiversité…), d’optimiser le potentiel écologique du projet en préservant et favorisant la biodiversité, mais aussi de mettre en place des actions pour que les habitants soient intégrés au projet à travers la sensibilisation et la pratique. Ces critères ont été choisis en se basant sur ceux du label « Biodivercity ». Le projet global biodiversité ainsi que le diagnostic écologique permettront de comparer l’avant et l’après projet pour mesurer l’impact favorable ou défavorable de l’opération sur son environnement.

Préserver et protéger la biodiversité (faune et flore)

Longtemps la biodiversité n’a pas été prise en compte dans le développement des villes et c’est pourquoi elle est aujourd’hui aussi menacée. Si l’intégration de biodiversité par la présence de parcs, d’espaces verts ou la plantation d’arbres est une solution, il est aussi important de veiller à protéger la biodiversité existante lors des opérations de construction. Pour cela, la Stratégie Urbaine Bas-Carbone encourage les opérateurs à prendre conscience de tous ces enjeux à travers de nombreux engagements qui pourront avoir un impact réel sur la protection de la biodiversité.

3 La phase chantier d’un projet représente le moment le plus défavorable pour la biodiversité avec un impact considérable sur la faune et la flore existante. Il est nécessaire de réfléchir en amont à une stratégie permettant de prendre en compte la biodiversité pendant le chantier. Pour cela, la fiche pédagogique contient une liste de bonnes pratiques et de préconisation pour préserver le sol, la faune mais aussi la flore. Pour aller plus loin, la fiche propose des actions à mettre en place pour favoriser la

création de milieux pendant la phase de chantier. En plus de protéger les espèces, il s’agira de leur créer un environnement propice à leur développement, en adaptant les temporalités du chantier à celle des espèces (migration, période de reproduction etc…)

4 La présence de grandes quantités de terres d’excavation est une problématique que l’on retrouve souvent lors de grosses opérations nécessitant des travaux en profondeur ou des modifications du terrain. Dans une logique d’économie circulaire, favoriser le réemploi des terres excavées permet de réemployer les terres inertes de préférence sur site. La fiche du référentiel propose un aide à la gestion des terres excavées mais aussi des idées de réemploi qui peuvent se faire directement sur site ou sur d’autres opérations. Elle pousse les opérateurs à se rendre compte de la valeur de ces terres d’un point de vue biodiversité et de toutes les possibilités de réemploi, comme par exemple leur intégration au sein même de matériaux de construction (terre crue, pisé…). De nombreux exemples existent aujourd’hui sur le projet du Grand Paris ou à Lyon.

5 Il est récurant que l’implantation d’une opération devienne un danger pour certaines espèces de faune par une altération de leur cadre de vie. Limiter les obstacles à la circulation de la faune permet d’éviter la fragmentation des populations de petits animaux. La fiche du référentiel propose différents moyens de rendre ces frontières plus poreuses en privilégiant des clôtures partiellement ouvertes ou a grosse maille, mais aussi en utilisant ces supports pour accroitre la biodiversité (clôtures végétalisées, haies fleuries…). La fiche sensibilise les opérateurs sur les différents déplacements observés de la faune pour appuyer sur l’impact nocif de ces obstacles sur les populations animales.

6 Si les obstacles physiques représentent un danger pour les déplacements de la faune, l’éclairage nocturne participe aussi à modifier la perception de l’espace par les petits animaux. Une lumière trop importante peut être la source de gros dérèglements biologiques chez certaines espèces nocturnes et perturber leurs déplacements. Il est alors important de penser à mettre en œuvre un éclairage limitant la pollution lumineuse des espaces extérieurs dans chaque opération. La fiche rappelle les différentes réglementation déjà actives sur le territoire lillois (PLU, CCTP de l’éclairage public…). Elle liste les caractéristiques à prendre en compte concernant le flux lumineux maximal, la hauteur des lampadaires, leur orientation, mais aussi la couleur de la lumière. Elle encourage les opérateurs à réfléchir à des planifications temporelles de l’éclairage en privilégiant certains horaires ou en installant des détecteurs de présence pour limiter la lumière la nuit, mesures déjà mises en place dans certains parcs de la ville de Lille.

7 La ville de Lille est lourdement handicapée par la minéralisation de ses espaces extérieurs qui participe à la chute de la biodiversité et à l’augmentation des risques d’inondation. L’Acte d’engagement pousse donc les opérateurs à éviter l’étanchéisation systématique des espaces extérieurs et de voirie. La fiche propose des solutions alternatives telle que la mise en œuvre de matériaux plus poreux pour

permettre la bonne infiltration de l’eau. Dans le cas où l’imperméabilisation ne peut pas être évitée, la fiche propose différentes solutions telles que la plantation d’arbres dans des fosses perméables mais aussi la mise en place de récupérateurs d’eau, d’aménagements paysagers naturels (noues, tranchées d’infiltrations, bassins…)

8 Une fois réalisé, le bâtiment en lui-même peut aussi devenir un élément nocif pour le milieu qu’il occupe. Pour éviter un impact trop important sur la faune et la flore, il s’agira donc de choisir des formes et des matériaux de construction favorables à la biodiversité. Les surfaces vitrées par exemple, sont à l’origine de nombreux accidents de collision avec les oiseaux, de plus, certaines constitutions de matériaux sont nocives pour la biodiversité. La fiche met donc en garde les opérateurs sur ces différents points, elle propose des solutions pour éviter les collisions par la mise en œuvre d’éléments en façades pouvant dissuader les oiseaux de l’impact. De plus, elle encourage à l’intégration de matériaux écologiques pour limiter leur nocivité. Pour aller plus loin, elle pousse les opérateurs à porter une réflexion architecturale sur la façade pour permettre à celle-ci de pouvoir accueillir la biodiversité et permettre à la faune et à la flore de venir s’installer spontanément.

Créer des milieux et habitats naturels diversifiés

La réalisation d’une opération est aussi l’occasion de réfléchir aux impacts positifs que celleci peut engendrer sur son milieu. S’il est important de préserver la biodiversité lors de la construction et de l’exploitation d’un bâtiment, il est aussi important de la favoriser et de la développer à travers des aménagements naturels et durables. Si la ville de demain veut renouer avec la biodiversité, les nouvelles constructions doivent devenir elle-même un support de nature en mettant tout en œuvre pour attirer les espèces végétales et animales du territoire.

9 Si la préservation de la biodiversité existante est primordiale, l’intégration de nouveaux éléments de flore sur un projet doit aussi faire l’objet de critères et de préconisations propres à la ville de Lille. En effet, il est nécessaire de choisir les espèces végétales parmi celles préconisées par les écologues pour éviter les risques liés aux espèces envahissantes. La fiche pédagogique propose des critères généraux à respecter quant aux plantations. Elle propose une liste d’espèces à intégrer en accord avec les espèces endémiques de la région répertoriées dans un tableau. La fiche est encore en cours de travail puisque la Nature en Ville doit y apporter de informations complémentaires, cependant, elle indiquera aux opérateurs les différentes espèces à utiliser en fonction du support (toitures terrasses, noues végétalisées...) et ce pour optimiser la qualité de la biodiversité et donc le bon fonctionnement de ces espaces.

10 En ville, l’absence d’arbres peut être un frein à l’installation de certaines espèces comme les oiseaux ou les petits animaux. L’Acte d’engagement propose aux opérateurs de compenser ce manque par l’installation de gîtes et nichoirs au sein des opérations. La fiche pédagogique reprend les différentes installations à mettre en place en fonction des espèces de la région. Elle propose aussi des habitats

directement intégrés dans l’enveloppe des bâtiments, pour créer des niches discrètes et sécurisées pour les espèces. 11 Dans le cas de grandes opérations, les espaces extérieurs peuvent aussi être aménagés pour permettre à la biodiversité de s’y développer. La mise en œuvre de mares écologiques est un bon compromis entre la création d’un habitat pour les espèces aquatiques et amphibiennes et d’une zone de fraîcheur par la présence de l’eau. La fiche détaille les différents paramètres à prendre en compte lors de la mise en œuvre d’une mare (localisation, dimensions, formes etc…). Elle renvoie à la fiche sur les espèces préconisées pour connaître la flore à y intégrer. La présence de ces mares en ville permet aussi à la trame verte et bleue de se déployer et de créer une continuité permettant la présence d’un milieu naturel facilement accessible pour la biodiversité.

Informer et Animer

Préserver et favoriser la biodiversité c’est aussi prévoir son entretien et sa gestion pour les années suivant la mise en place des actions précédemment cités. Il arrive souvent que les aménagements ou les plantations finissent à l’abandon. Une nature recréée par l’homme doit être entretenue car elle a été artificiellement intégrée au milieu naturel existant et peut mal réagir ou engendrer des problématiques supplémentaires. Par exemple, les noues végétalisées perdent de leur intérêt si le faucardage n’est pas effectué, les toitures végétalisées peuvent poser problèmes si les gouttières sont bouchées et que l’eau y stagne, la plantation d’arbres est aussi à surveiller car ils peuvent mal réagir à la présence de ce nouveau milieu et mourir rapidement.

12 Les opérateurs doivent donc être sensibilisés à ces problématiques et réfléchir à l’entretien de tous ces espaces et ce, même une fois l’opération livrée. Il est donc nécessaire de les pousser à prévoir un plan d’entretien des espaces verts en amont pour pouvoir le présenter au gestionnaire une fois le bâtiment terminé. La fiche liste l’intégralité des éléments à prendre en compte dans la gestion du site, elle encourage les opérateurs à considérer des modes de gestions novateurs (gestion raisonnée privilégiant les méthodes naturelles, développement libre, gestion des déchets verts, abandon des produits phytosanitaires…). Elle précise les préconisations de maintenance à appliquer pour tous les aménagements proposés par l’Acte d’engagement (toitures végétalisées, façades végétalisées, noues, mares écologiques…)

Thématique 5 : Mobilités durables

La question de la mobilité est au cœur des enjeux écologiques qui pèsent sur la ville aujourd’hui. Si à l’époque, la ville s’est construite en se divisant en pôles fonctionnels souvent éloignés : habitations, travail, commerces, cela a indirectement introduit le déplacement forcé des individus et donc la mobilité. Aujourd’hui, la voiture n’a plus sa place en ville, que ce soit à cause de ses émissions polluantes, sa pollution sonore ou encore la place qui lui est données. Au même titre que l’effort fait pour privilégier la mixité des programmes et la densification

des villes pour réduire les distances, le développement des mobilités durables est nécessaire pour imaginer la ville bas carbone.

La thématique « Biodiversité » propose 4 objectifs composés de 10 engagements « base » et 2 engagements « performance ». Les cases surlignées sont les engagements sur lesquels j’ai réalisé une fiche pratique, leur contenu et enjeux sont résumés à la suite du tableau, vous pouvez retrouver l’intégralité des fiches finalisées en annexe

Objectifs

1

Favoriser la mobilité active 2

3

4

5

Prévoir Mobilités durables

Base ENGAGEMENTS

Performance

Réaliser un schéma des mobilités à l'échelle de l'opération Aménager des cheminements et des accès aux bâtiments permettant de favoriser l'usage de modes de déplacements actifs Mettre en place des stationnements vélos & vélos cargo faciles d'accès, adaptés et sécurisés pour les occupants

Mettre en place un stationnement vélo extérieur abrité pour les visiteurs

Mettre en place une station de gonflage et réparation dans le local vélos Prendre des dispositions permettant d'accueillir ultérieurement des bornes et un comptage individuel pour la recharge normale de véhicules électriques ou hybrides Accompagner les mutualisations de stationnement entre opérations Si une dérogation à la création de places de stationnement est possible, analyser les possibilités de stationnement à proximité directe du site

Mutualiser

Informer 6

7 Concevoir des places de stationnement accessibles à des personnes extérieures, de manière sécurisée

Mettre à disposition des occupants un service de mobilité partagée Louer des places de parking / Mettre en place des droits d'accès pour des personnes extérieures

Informer les occupants des possibilités qui s'offrent à eux pour se déplacer autrement qu'en voiture utilisée seul depuis le bâtiment

Favoriser la mobilité active

Dépolluer les mobilités passe dans un premier temps par une réflexion sur la gestion de l’espace pour encourager les mobilités actives (vélo, marche à pied…). Pour cela, ces aménagements doivent se réaliser à l’échelle de la ville mais aussi se prolonger au sein des opérations d’aménagement et des constructions. L’objectif est de réduire la contrainte pour les mobilités actives et de l’augmenter pour les mobilités carbonées.

1 La mobilité doit donc être pensée à travers la réalisation d’un schéma des mobilités à l'échelle de l'opération. Ce schéma permet la réalisation de liaisons piétonnes, cyclables et motorisées en favorisant le partage des voies et en sécurisant les déplacements. La fiche propose dans un premier temps les axes de recherche à réaliser pour contextualiser le projet à l’échelle de la ville (identifier les cheminements existants, les axes routiers, les pôles) et à l’échelle de l’opération (diagnostic des futurs déplacements, besoins des utilisateurs etc…). Elle propose ensuite différentes manières de favoriser les mobilités actives à travers les aménagements urbains, les limitations de vitesses, la signalétique et les dispositifs de stationnements. Pour aller plus loin, la fiche propose des mobilités innovantes comme les plans de déplacements établissements scolaires et encourage les opérateurs à sensibiliser les habitants sur l’impact de leurs trajets.

2 Le schéma des mobilités doit donc favoriser les déplacements actifs, et encourager les opérateurs à aménager des cheminements et des accès aux bâtiments pour les piétons et les cyclistes. Ces modes de déplacements sont efficaces pour réaliser de courtes distances en ville et sont donc à prioriser dans les nouvelles opérations. Faciliter les accès, le stationnement et les cheminements, c’est encourager implicitement les habitants à utiliser les mobilités actives plus rapides et moins chères

que la voiture. La fiche pédagogique incite les opérateurs à réaliser le diagnostic des bâtiments à desservir pour tenir compte des flux entrants et sortants de manière à dimensionner les accès. La fiche oriente les opérateurs sur les éléments à considérer pour la réalisation de ces cheminements comme les matérialités, les dimensions, la prise en compte du relief, l’éclairage etc...

3 Si la présence du vélo augmente dans les rues de la métropole, on observe une recrudescence des vélos cargos qui permettent aux habitants de pouvoir faire leurs courses ou transporter leurs enfants à vélo. Cependant, il existe un réel manque de stationnement prévu pour ce type de vélo. L’acte d’engagement encourage donc les opérateurs à mettre en place des stationnements vélos et vélos cargos faciles d’accès adaptés et sécurisés pour les occupants. La fiche rappelle dans un premier temps les règles du PLU actuel qui imposent déjà un certain quota de stationnements pour les vélos. Mais l’engagement va plus loin en terme de quantité de places, et en ajoute de nouvelles pour les vélos cargos. La fiche propose des bonnes pratiques de conception et insiste sur une bonne accessibilité les locaux de stationnements dans les bâtiments ainsi que sur l’installation de systèmes d’attache fiables et sécurisés.

4 Pour motiver les utilisateurs, un stationnement vélo extérieur abrité destiné aux visiteurs pourra être mis en place sur les opérations. La fiche propose un nombre de stationnement à respecter pour répondre à l’engagement mais aussi des conseils sur la localisation, l’accessibilité, l’éclairage etc…

5 Encourager les usagers à utiliser le vélo, c’est aussi pouvoir leur proposer des services de maintenance pour assurer le bon état de leur matériel au sein des opérations grâce à la mutualisation d’outils. L’Acte d’engagement propose de mettre en place une station de gonflage et de réparation dans le local vélo de l’opération. La fiche propose les différents types de matériel à installer en fonction de la taille de l’opération et du budget.

Mutualiser

Aujourd’hui en ville, la construction de stationnements dans les opérations pose souvent problème aux opérateurs de par le prix de construction et l’espace perdu que cela peut engendrer. La ville bas-carbone doit s’adapter à cette problématique en proposant des solutions permettant de partager et mutualiser les espaces de stationnement pour optimiser leur construction. Il s’agit alors de réfléchir aux différentes temporalités et usages des bâtiments alentours pour proposer des stationnements alternés entre les usagers. La mutualisation des espaces est aujourd’hui une réelle solution pour limiter l’étalement urbain qui bien souvent génère des espaces inoccupés. La mutualisation des services et des transports s’ancre aussi dans cette logique de diminuer les coûts de production des véhicules et d’optimiser les places de stationnements.

6 L’acte d’engagement propose de mettre à disposition des occupants un service de mobilité partagé pour permettre aux habitants de pouvoir utiliser des véhicules pour certaines occasions (travail, vacances, courses…) sans que celui-ci ne leur appartienne.

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