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1.4 Retour et limites du travail de rédaction des fiches

Cela permet de limiter les places de stationnement, de réduire leurs dépenses dues aux transports et de limiter la construction de véhicules. La fiche propose une liste non exhaustive de quelques services de mobilités partagés (véhicules en libre-service, location entre particuliers, covoiturage, parkings partagés…) et informe les opérateurs de leur rôle et leur responsabilité dans la mise en place de ce service. Elle précise aussi les coûts de ce type d’opération qui est un argument important pour les opérateurs.

Informer

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La mutation de la ville et des mobilités doit aussi se construire avec les usagers. Il est important que ces derniers se sentent concernés par ces nouveaux enjeux et se sentent responsables pour privilégier les modes de déplacements plus doux et moins carbonés.

7 Les opérateurs ont la responsabilité d’informer les utilisateurs des possibilités qui s'offrent à eux pour se déplacer autrement qu'en voiture utilisée seule depuis le bâtiment. La fiche propose une liste non exhaustive des informations à communiquer aux utilisateurs telles que les localisations de stationnement des véhicules en libreservice, des stations d’autopartage, des services de mobilités régionaux à proximité de l’opération. Elle informe des différents services mis en place sur la métropole de

Lille.

1.4 Retour et limites du travail de rédaction des fiches

• Adapter le contenu des fiches au lecteur

L’enjeu des fiches, en plus d’apporter des connaissances sur les différents sujets évoqués, était aussi de démontrer aux opérateurs que certaines actions ne sont pas si complexes à mettre en œuvre à condition de faire les bons choix et de s’orienter vers des solutions simples et intelligentes que j’ai essayé de regrouper dans les fiches.

Bien souvent la complexité du contenu des fiches résidait dans le choix des informations les plus adéquates et les plus compréhensibles à intégrer pour le lecteur. Comment savoir réellement quelles sont les connaissances techniques d’un opérateur sur un certain sujet ? Dans quelle limite va-t-il être intéressé par la fiche ? Comment le guider pour le sensibiliser à ces sujets ?

D’un côté, il était donc nécessaire que les informations ne soient pas trop techniques et complexes pour éviter de perdre le lecteur, d’un autre, que les informations soient quand même assez pertinentes et intéressantes pour que l’opérateur apprenne et ne se retrouve pas face à des informations qu’il maîtrise déjà.

Bien entendu, il n’est pas possible d’anticiper les connaissances de chacun, il fallait donc trouver le juste milieu entre informations trop vulgarisées et technicité trop complexe.

Pour cela, la composition de la fiche s’adapte aux envies de lecture des opérateurs avec une gradation de l’accès à l’information. Une introduction simple et efficace avec des chiffres pertinents, des bonnes pratiques accessibles à la compréhension de tous et pour aller plus loin, des ressources proposées pour accéder à des données supplémentaires que l’opérateur peut aller consulter dans le cas où le contenu de la fiche ne lui suffit pas. De la même manière, la partie « pour comprendre » lui permet d’aller plus loin en s’intéressant au fond du sujet, elle reste facultative dans le sens où l’opérateur peut se contenter uniquement des « bonnes pratiques » s’il n’a pas le temps.

Cet aspect « pédagogique » dans l’écriture des fiches en plus de l’aspect technique a été un travail vraiment intéressant, je regrette de ne pas avoir eu plus de temps pour aller plus loin dans certaines fiches en optimisant la compréhension à l’aide de schémas personnalisés ou par une organisation plus réfléchie des informations. L’objectif était pour moi dans un premier temps de réaliser un maximum de fiches pour avancer le référentiel.

• L’apport d’aide en interne

Si la réalisation du référentiel dans le cadre de l’Acte d’engagement est un élément essentiel, il n’est pas le fruit d’un travail collaboratif avec tous les chargés de missions de différents services mais bien mon travail et celui d’Helene et Marine. Si certains des techniciens de la ville sont spécialisés sur de nombreux sujets (notamment la biodiversité et la mobilité) et qui concernent de nombreux engagements, ils n’ont pas été missionnés pour y participer et il a alors fallu les contacter indépendamment et ce pour les sujets sur lesquels nous avions besoin de leurs sollicitations. Cependant, si j’ai pu identifier des techniciens en interne pouvant m’apporter des informations sur certains sujets ou relire mes fiches, j’ai pu observer des délais de réaction bien trop longs qui ne m’ont parfois pas permis de faire aboutir certaines fiches. Aujourd’hui par exemple, de nombreuses informations ne m’ont toujours pas été communiquées sur des sujets qui concernent directement la ville laissant les fiches en manque de données capitales. Ce sont des éléments que je ne peux pas personnellement trouver à travers des recherches car ils sont internes à la ville, je dépends donc des techniciens pour accéder à ces informations.

Les urbanistes ont quand même pu travailler avec nous en faisant remonter leurs commentaires sur les engagements à l’occasion de réunions mais aussi de la présentation que j’ai pu leur proposer à la fin de mon stage. Ces commentaires mais aussi les exemples d’opérations qu’ils connaissaient ont pu ensuite être intégrés aux fiches. Cependant, il s’avère qu’il existe aujourd’hui un manque de connaissance sur certains sujets en interne dû surement à un besoin de formations sur les nouveaux enjeux de la ville bas-carbone. Si ces fiches sont à l’origine dédiées aux opérateurs, les urbanistes qui accompagnent les porteurs de projet ont été demandeur du contenu des fiches, le référentiel sera donc aussi accessible à tous les chargés de mission de la mairie.

• Réaliser un travail technique au sein d’une collectivité

Les élus ne sont pas « spécialistes » des sujets sur lesquels j’ai pu travailler. Ils en ont une connaissance globale car connaissent les enjeux et sont souvent briefés par leurs équipes, ils

basent généralement leurs décisions sur l’avis des techniciens plus expérimentés sur certains sujets. Cependant, ce sont en fin de compte ces élus qui prennent les décisions finales et ils peuvent souvent avoir des avis tranchés sur certains sujets, alors qu’ils n’ont pas le bagage technique nécessaire pour donner un avis réellement pertinent.

En plus de réaliser un travail important, le technicien est donc confronté à un travail supplémentaire, qui consiste à simplifier son propos de manière à ce que l’élu comprenne vite et puisse prendre la décision vers laquelle on l’oriente.

Je n’ai pas été moi-même confrontée à cette situation, mais Marine et Helene ont été les intermédiaires entre mon travail et les élus, et j’ai bien perçu le besoin incessant qu’elles avaient à devoir anticiper les besoins des élus, se retrouvant parfois dans des situations stressantes de dernières minutes. L’avis positif d’un élu sur le travail effectué est la « clé » pour pouvoir le considérer comme terminé et réussi. Dans le cas où il ne correspond pas aux attentes politiques, il est alors urgent et nécessaire de revenir dessus et ce parfois dans des délais limités. Il est souvent arrivé que certains travaux terminés depuis longtemps soient inspectés par les élus à la dernière minute, demandant aux techniciens une modification immédiate et parfois dans des délais difficiles à tenir.

Si mon rôle d’ingénieur dans ce travail s’est montré pertinent pour l’élaboration des fiches pédagogiques qui étaient trop techniques pour qu’un urbaniste ou un architecte puisse s’y pencher, il reste possible qu’un élu qui n’est pas non plus formé sur le sujet, puisse remettre tout un travail en question et décider qu’il ne soit pas présentable.

Bien heureusement pour moi lors de mon stage, les fiches qui ont pu être relues n’ont pour l’instant pas posé de problème et ont même été bien accueillies. Cependant, il est probable qu’elles aient à être modifiées plus tard pour certaines raisons, rendant ce travail de référentiel long et fastidieux.

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