LB n°62 : SUCRÉ/

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sucre 50 ct louvr boite n°62

SOMMAIRE Edito : p.3 Top 6 des fleurs pour faire les meilleurs desserts : p.4-5 Blood Sugar Sex Magik : p.6-7 Quelle est la chose la plus sucrée que vous ayez jamais goûtée? : p.8-9 Une sucrerie divine : p.10 Un goût d’Histoire : p.11 L’antique gastronome Apicius : p.12-13 Pour les grands et les petits : p.14 Sucrisime : jusqu’où notre gourmandise nous mène ra-t-elle? : p.15-16-17 La madeleine de Proust : p.18-19 Légendes autour du cacao : p.20-21 Horoscope : p.22 2

: Eloise Briand

DirecteurN°TreizièmeLouvr’Boîteannée62,0,50€depublication

Facebook : fb.com/louvrboite Twitter : ISSNInstagram@louvrboite:@louvrboite1969-9611.Imprimé sur les presses de l’École du Louvre (France). Sauf mention contraire, ©Louvr’Boîte et ses auteurs.

edito

Rédactrice en chef : Flora Fief

Bienvenue à tous, nous c’est Éloïse et Flora respectivement en spé Gaule et Sculpture. Prête à servir le Louvr’Boite pour cette année. Soyez indulgents avec nous, humbles élèves de l’EDL (et auditeurs libres, on ne vous oublie pas).

Responsable communication : Alex Martin Maquette : Mélissande Dubos, Lilou Feuilloley, , Coralie Gay, Blandine Adam, Noémie Carpentier

Vous aurez de quoi baver à la suite de la lecture de ce numéro au doux goût dragée. Que diriez-vous de connaître votre providence grâce à notre divin horoscope 100 % fiable (vous avez notre parole) ? Si connaître votre futur ne vous botte pas, que diriez-vous d’en apprendre plus sur ce qui ravit nos papilles, chocolat, pâtisseries et bonbons en tout genre. Allez ! À vos cuillères ! 3

Courriellouvrboite.fr:journaledl@gmail.com

Couverture : Suzanne Delannoy Ont contribué à ce numéro : Adrien Barbault, Angeline Wiard, Anouk Hubert, Aubin Maudeux, Axel Martin, Blandine Adam, Caroline Legendre, Cassandre Bretaudeau, Célestine Castrigno, Co ralie Gay, Daphné Lemaître, Eloïse Briand, Eve Elmassian, Flora Fief, Gabriel Barnagaud, Gabriel Schmit, Gwladys Jolivet, Hippolyte Campe, Inès Amrani, Jeanne Spriet, Jeanne Thomann, Lilou Feuilloley, Manon de Maistre, Marie Vuillemin, Mathilde Cloüet, Mathilde Rodrigues, Matteo Vassout, Mélissande Dubos, Noemie Carpentier, Pauline Drancey, Raphael Papion, Raphael Vau dourdolle, Sofiya Pauliac, Solène Roy, Suzanne De lannoy, Suzanne Gilles, Tyfenn Le Roux, Victoria ÉcoleLarrieudu Louvre, Bureau des élèves, Porte Jaujard, Place du Carrousel, 75038 PARIS CEDEX 01.

Nous voici enfin de retour ! Et quoi de mieux pour débuter l’année que d’agiter vos papilles, de vous faire saliver et bien plus encore.

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mieux pour illustrer mon propos que de vous parler du mythique groupe californien Red Hot Chili Peppers, et plus particu lièrement de leur album « Blood Sugar Sex Magik », qui par son nom, ses rythmes et ses paroles parvient à allier à la perfection un fond de douceur, parfois obscène, et un kick de piment inimitable. « Blood Sugar Sex Magik » est peut-être l’un des albums les plus cultes du groupe. Sorti en 1991, il marque un tournant dans la carrière des Red Hot Chili Peppers. Musicalement, le groupe troque des riffs de métal distordus pour des mélodies plus douces, moins agressives. Les paroles sont pour la première fois très engagées : lutte contre le racisme et contre le sexisme avec « The Power of Equality » ou engagement contre l’addiction à la drogue avec le très célèbre « Under the Bridge ».

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Le thème de l’édition de ce mois est « Sucré ». Et quelle est la meilleure manière de déguster le sucre ? Accompagné de quelque chose de piquant, d’acide, de presque désagréable. Pour cette édition, j’ai donc décidé de vous parler de ma propre conception du sucré, d’une conception un peu particulière, un peu moins populaire peut-être : l’aigre-doux.Etquoide

Le groupe, composé de quatre musiciens : Anthony Kiedis à la voix, John Frusciante à la guitare, Michael Balzary aka Flea virtuose de la basse et Chad Smith à la batterie, est un emblème des années 90. Il a mar qué des générations entières de passionnés dès leurs débuts et encore aujourd’hui. Parmi les nombreux succès du groupe, on peut citer les albums « Califor nication », « Stadium Arcadium » ou encore « By the Way ». Mélangeant les genres de la funk, du rock et du métal, les Red Hot Chili Peppers se sont créés une identité artistique très forte qui fait leur renommée depuis plus de trente ans.

Blood Sugar Sex Magik

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Mais en parallèle, Anthonis Kiedis, principal parolier, développe les thèmes de l’amour et du sexe qui prédominent dans l’album. Il crée un personnage libidineux représentant les déboires du chanteur. Personnage récurrent, il apparaît par exemple dans les titres « Blood Sugar Sex Magik » ou « Sir Psycho Sexy ».

D’ailleurs, si mes quelques lignes vous ont convaincus, vous avez la possibilité d’aller voir les Red Hot Chili Peppers en live le 8 juillet 2022 au Stade de France. Ça vaut le coup ! Célestine Castrigno Ainsi, en regroupant des thèmes comme l’amour ( au sens très large du terme ), la luxure, la drogue ou la mort, le groupe parvient à créer ce cocktail renversant de douceur étrange et d’acidité qui interroge et dérange.Parailleurs, l’album recevra un accueil plus que favorable aussi bien par la presse que par le public, puisque plus de quinze millions d’exemplaires seront vendus dans le monde. Il sera d’ailleurs certifié septuple disque de platine aux États-Unis. Il semble donc légitime d’affirmer que « Blood Sugar Sex Magik » est un album révolution naire ayant changé le monde de la musique à tout jamais.

Hippolyte : La perfusion à insuline de mon coloc diabétique. Tyfenn : un soir d’été, un dessert au res taurant, une boule de glace au miel sur une base de meringue française, le tout recouvert de meringue italienne, depuis je n’ai jamais vécu un moment semblable.

Choix de Quelle est la chose la plus sucrée

Anouk : Ce numéro.

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Flora : Des chocolats se trouvant dans un calendrier de l’Avent Minion (on a tous eu une jeunesse…).

Marie : La colle à lécher sur le bord des enveloppes (non, je confirme que ça ne colle pas). Cassandre : Des morceaux de sucre roux purs. On ne peut pas faire plus sucré.

Coralie : Des pâtes. J’ai confondu le sel et le sucre… Ça peut arriver à tout le monde non ? Éloïse : Du lait concentré, c’est bon mais après j’ai eu si mal au ventre. À consom mer avec modération.

sucrée que vous ayez jamais goûtée ?

Noémie : Le mazapan, une friandise à base de cacahuètes que je mangeais au Mexique, pas moyen d’en retrouver...

Mathilde : Le Kouign-Amann. Je crois qu’il faut vraiment être un initié pour y survivre…et savoir l’écrire correctement

Victoria : 9

la rédac’

Lyse : Le caramel breton. Aubin : Victoria (lol), en vrai : les confi tures de ma grand-mère.

Raphaël : L’amour de ma chère et tendre.

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12 Marcus Gavius Apicius, qui a vécu sous Auguste puis sous Tibère, est célèbre pour la vie pour le moins extravagante qu’il a menée. Il était prêt à dépenser des sommes faramineuses dans ses expérimentations culinaires nécessitant les ingrédients les plus coûteux, et pour l’invention de nouvelles recettes comme des talons de chameaux ou des langues de paons (amis végétariens, pardon), ou bien encore pour l’organisation de banquets d’un raffinement et d’un faste effarants. Le sens de l’hospitalité était sans doute une chose qui ne pouvait pas lui être reprochée ! Dans son Banquetdes Sophistes, Athénée relate même qu’ayant entendu parler de langoustes de belle taille, Apicius se serait directement rendu en Libye pour les acheter. Voyant ce qu’on lui proposait alors, il s’est rappelé qu’il en avait vu de meilleure qualité en Italie et s’en retourna, visiblement assez indifférent d’avoir effectué ce long voyage pour rien. Mais lorsqu’il s’est rendu compte qu’il lui restait – seulement - dix millions de sesterces, on raconte qu’il aurait préféré se suicider plutôt que d’être moins dépensier. Il était donc un personnage glouton, frivole et décadent. Cependant, gardons à l’esprit que le temps a fait son œuvre, beaucoup ont écrit à son sujet dès l’Antiquité, tel Pline l’An cien ou Sénèque, et ce non sans nuire à sa réputation.

est là, les TDO ont repris et bien que passionnants, ils nécessitent suffisamment d’énergie. Par conséquent, quoi de mieux que de s’inspirer des recettes de L’artculinairedont Jacques André, éminent latiniste et philologue, nous a livrés une admirable traduction également commen tée ? L’ouvrage livre des conseils de toutes sortes sur la conservation des ali ments, de nombreuses recettes de sauces, légumes, viandes, potages, vins, dont certaines paraîtraient probablement étranges à nos papilles du XXIe siècle. Mais intéressons-nous aux quelques recettes qui raviront les becs su crés, en tout cas pour les adeptes de poivre car toutes en contiennent.

L’antique gastronome Apicius

Si Apicius a ainsi créé une école de cuisine, il est surtout réputé être le premier à avoir rédigé un traité culinaire, Derecoquinaria (L’art culinaire). Pourtant il est à noter que ce texte a subi de nombreuses pertes et modifica tions au cours du temps. La version aujourd’hui connue serait en fait davan tage une compilation à dater du début du Ve siècle. Par ailleurs, Apicius n’est en réalité pas le premier auteur de gastronomie : les Grecs l’ont largement précédé, à l’image de Dorion dans « Des poissons » ou Chrysippe de Tyane dans « l’Art du boulanger » et bien d’autres. Ce traité demeure néanmoins un important témoignage sur l’alimentation de l’époque, et est par ailleurs assez amusant à Enfin,lire.l’automne

Voici ce qui serait l’équivalent de notre pain-perdu mais sans oeuf : Apicius indique de prendre des petits pains d’Afrique et de ne garder que la mie. Si vous n’en avez pas, une bonne baguette française fera l’affaire. Il s’agit ensuite de la tremper dans du lait, de passer le tout au four (il ne dit pas combien de temps donc n’oubliez pas de surveiller la cuisson !). Versez du miel sur le dessus en piquant le pain pour qu’il soit bien imbibé. Enfin, ce qui fait toute la différence: saupoudrer de poivre ! Il est aussi possible de faire la même chose mais en faisant frire le pain plutôt que de le passer au four.

Le chef vous propose également une recette de flan. Pour cela, il faut mélanger du lait et du miel, ajouter trois ou cinq œufs selon la quantité de lait, mélanger à nouveau puis passer à l’étamine (une sorte de filtre mais uti lisez un tamis). Ensuite, il s’agit de faire cuire jusqu’à ce que cela prenne, puis d’agrémenter de poivre, vous l’aurez compris.

Source Apicius,: L’art culinaire, traduction de Jacques André, Les Belles Lettres, 1974

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Pour une recette un peu plus originale, vous pouvez moudre du poivre avec des pignons, du miel, du vin paillé et de la rue (d’autant plus que la rue est une plante connue dès l’Antiquité pour ses vertus médicinales. Attention néanmoins, il y a des contre-indications au-delà d’une certaine dose). Il est nécessaire d’ajouter du lait et des œufs et de faire cuire jusqu’à ce que le tout soit suffisamment consistant. Pour terminer, garnissez de miel et de poivre. Braves gens, à vos fourneaux ! Lyse Debard

Je vous assure que j’ai cherché! Je suis restée assise à regarder dans le vide pendant de longues minutes pour tenter de percer le secret du bonbon. Cette réflexion intense ne m’a menée nulle part. Le bonbon restait inacces sible et hautain pendant que j’essayais de lui faire endosser un rôle, de le faire devenir ce qu’il n’est pas. C’est de cette manière que j’en suis venue à penser que son rôle à lui c’est de ne servir à rien.

Les bonbons vivent en communauté car ce n’est pas l’individu que nous convoi tons, mais le régiment complet. Il y a manipulation par le manque, un besoin d’aligner les petits plaisirs pour tenter de conserver la sensation sur la durée. Mais le bonbon ne fait pas de promesses, sa communauté diminue et très vite il ne peut plus rien pour nous. C’est une extinction rapide et massive d’une espèce sans cesse en danger. La tragédie de la fin du paquet n’est plus très loin. Ces manipulateurs se rendent indispensables à nos yeux, ils nous montrent une version sucrée et acidu lée de la vie avant de nous la reprendre la minute d’après. Comme toute chose, le bonbon ne dure pas*, il joue sur les contrastes, il sait parfaitement doser.

Voilà que le paquet est vide, il va falloir l’accepter. Il va falloir gérer ce vif sentiment de manque, faire le deuil du bonbon ou en racheter.

Le bonbon est une chose in saisissable dont la durée de vie, une fois le paquet ouvert, est assez limitée. C’est pourquoi il est difficile d’essayer de le définir. C’est une chose qui peut sembler mignonne et anodine, inutile même. Mais les bonbons ne monopoli seraient pas des rayons entiers dans les supermarchés s’ils étaient inutiles. Ils ont conquis le monde. Nous avons dé finitivement besoin d’eux. Mais que nous apportent-ils ? Un plaisir de l’instant, intense, rapide, éphémère. Il nous en faut toujours plus.

Ce ne serait pas si grave, il y a beaucoup de choses qui ne servent à rien, un peu comme vous et moi. Mais soyons gentils et aidons-le à trouver sa voie. Les bonbons servent sûrement à faire brailler les enfants devant les boulangeries, à colorer les rayons des supermarchés et à vous péter le foie.

Pour les grands et les petits

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*exception pour la couille de mam mouth ! Anouk Hubert

Certains compétiteurs, possédant visiblement une haute teneur en sucre dans le sang, ont voulu retranscrire leur passion pour cette molécule in croyable (constituée d’atomes de carbone, d’hydrogène et d’oxygène rappelons-le) à travers des records. Cependant, il est impossible d’en dresser le portrait exhaustif, car le monde du sucré est très vaste et Ainsi,polysémique.voiciune petite sélection de records plus ou moins loufoques, qui, j’espère, égayeront votre journée !

. La preuve ! Grâce à lui, le Brésil exporte près de trente millions de tonnes de sucre chaque année. Il représente environ 50 % des exportations mondiales (chiffres datant de 2018 : l’Inde est en train de prendre la première place dans ce domaine actuellement). Ce géant de la production du sucre assure donc la subsistance de milliers de familles brésiliennes. Des familles, qui, cependant, ne peuvent rivaliser avec les Mexicains, pre miers consommateurs de boissons sucrées. En effet, chaque ha bitant en boirait en moyenne 146,5 litres par an, soit trente-trois kilo grammes de sucre à boire annuellement !

La plus grande sucette au monde, elle, est californienne, et mesure environ cinq mètres de haut (2012). Je parle bien ici de sucette comestible, sinon Sucrissime : jusqu’où notre gourmandise nous mènera-t-elle ?

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Le sucre, c’est la vie

Quant aux Européens, ils ne sont pas en reste : le français Nicolas Rief fel a créé un pain d’épice illustré de dix mètres de long et de cinq mètres de large en 2020, lors du festival du sucre d’Erstein. Pendant cet événement, plusieurs activités sont proposées autour du monde du sucre (Erstein possède une fabrique de sucre de betterave depuis 1894), dont des défilés de chars en sucre !

‘‘ Pétillant ! Haut en couleur, doux comme un nuage… ou aussi collant que la confiture de votre tartine du matin, tombée fatalement du mauvais côté : le sucre prend de multiples formes, et il est partout. ’’

Tous ces records, finalement, apparaissent un peu absurdes : pourquoi s’échiner à faire toujours plus grand, plus gros, plus rapide, plus haut ?

Les personnes d’accord avec Épicure diraient peut-être que c’est dans la nature humaine parce que l’homme sans désir, ça n’existe pas. Quand cela concerne le sucre, on peut avoir l’impression que notre socié té actuelle est prise d’une sugar mania et qu’établir des records sert une sorte d’apologie à notre chère bonne vieille société de consommation. En effet, dans la plupart des cas, on ne sait pas ce que deviennent ces mons trueux amoncellements de sucre !

Enfin, l’ingénieur de 23 ans Will Cutbill détient le record du nombre de M&M’s empilés les uns sur les autres : cinq . Quelqu’un prêt à relever le défi ?

Mais il n’y a heureusement pas que ça. Certains de ces recordmen vous di 16

Être francophone constitue peut-être un enclin à la gourmandise, puisque l’on doit en outre à des Suisses la plus grande meringue du monde, en 1985 à Meiringen. Coïncidence ? Peut-être pas : l’origine de la meringue est assez controversée. Mesurant près d’un mètre de haut , la gourman dise géante avait été séchée dans une cabine de sauna, construite autour pour Néanmoins,l’occasion.question

hauteur, on peut trouver encore mieux : l’œuf de Pâques le plus gros mesure plus de dix mètres de haut , en 2011, à Milan (désolée, je dévoile ainsi que les cloches de Pâques n’existent pas : cet œuf serait difficile à cacher). Pour celles et ceux qui lisent ce journal dans le froid, j’espère que savoir que la tour de gaufres la plus haute qui ait ja mais existée mesure soixante-sept centimètres vous réchauffera le cœur (2018, Etats-Unis, et 2019, Liège). <3

La plus grande sucette au monde, elle, est californienne, et mesure environ cinq mètres de haut (2012). Je parle bien ici de sucette comes tible, sinon elle mesurerait plutôt quarante-huit centimètres (chiffre très controversé d’ailleurs, mais nous n’entrerons pas dans les détails dans cet article). Si on veut arrêter de prendre trois kilogrammes à chaque ligne lue, et pour éviter de se faire arracher une dent aussi longue (3,9 cm) qu’un homme indien de 20 ans, en 2017, il conviendra de citer maintenant la plus grosse fraise au monde. Elle pèse presque 300 grammes et elle a été cultivée en Israël (2021).

comme Nicolas Rieffel cité précédemment, le font dans le cadre de la valorisation d’un patrimoine historique (le sucre comme sym bole d’un monde industriel ayant marqué la mémoire des habitants) et d’un patrimoine immatériel, puisque le pain d’épice est une spécialité al sacienne depuis le Moyen-Âge. En plus de valoriser le patrimoine local, le pain d’épice géant est revendu deux euros la part tout au long du festival d’Erstein. En sachant que tout l’argent récolté est reversé à une association, l’image du record dans le domaine de la nourriture paraît redorée.

* RINCKEL, Céline. Un record du monde au Festival du sucre d’Erstein. 23 août 2019. topmusic.fr [en ligne].

D’autres,

* Agence de presse APEI. Il bat un record du monde en empilant 5 M&M’s. 9 juillet 2021, lavoixdunord.fr [en ligne]

Maintenant, il n’y a plus qu’à aller acheter des M&M’s pour commencer à s’entraîner.

Sources pour les records principalement cités :

Solène

* Collectif (Statista Research Departement), Exportation de sucre en volume dans le monde. 7 octobre 2019. fr.statista.com [en ligne] 17

Mais il n’y a heureusement pas que ça. Certains de ces recordmen vous di ront que c’est pour la gloire, pour l’honneur d’avoir son nom inscrit dans le prestigieux Livre Guinness des records.

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Je me souviens que personne n’a jamais vraiment su expliquer pourquoi Marcel Proust a fait de moi sa pâtisserie.

Je me souviens que de la Re cherche du temps perdu, je suis le plus célèbre des mots. Per du au milieu de kilomètres de phrases, je suis l’escale connue de tous, la capitale de son œuvre.

Je me souviens pourtant que Marcel a longtemps hésité à me nommer Madeleine. Dans ses carnets préparatoires, je suis d’abord un morceau de pain grillé qu’il décline ensuite en bis cotte avant de me donner l’apparence d’un « de ces gâteaux courts et dodus appelés Pe tites Madeleines » (1). Tiens … « Petites Madeleines » comme l’acronyme de Marcel …

Je me souviens que je conclus la toute première partie de son tout premier roman, Du côté de chez Swann. Je suis pour le lecteur une surprenante surprise qui ouvre à merveille le début d’une œuvre qui demanda à mon auteur quinze ans

La Madeleine de Proust

Jed’écriture.mesouviens que pour l’étrange narrateur de La Recherche dont on ne connaîtra jamais le nom, je suis plus qu’une petite madeleine. Alors qu’il me plonge dans une tasse de thé un dimanche morose, j’éveille en lui un souvenir et à la surface de sa tasse, c’est toute son enfance qui remonte : d’abord sa tante Léonie, morte depuis longtemps, qui lui

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Je me souviens pourtant qu’en me voyant aucun souvenir n’estremonté à la mémoire de cet étrange narrateur. Il a fallu qu’ilme goûte pour que mon odeur et ma saveur sucrée stimulenten lui, involontairement, ce souvenir qu’il croyait à jamais perdu. offrait jadis, chaque dimanche, une tasse de thé similaire et des made leines qui me ressemblaient. Puis, la chambre de cette vieille tante, la rue où elle se trouvait et l’église qui la protégeait. C’est ainsi qu’est sorti de sa tasse de thé, son village, « tout Combray et ses environs » ...

Je me souviens qu’une fois re trouvée, je suis celle qui offre à Marcel le point de départ de sa recherche, cette longue et périlleuse recherche qu’il ne mentionnera jamais et qui pourtant durera sept tomes, 5 000 pages et 1,2 millions de Jemots.me souviens ainsi que je suis un véritable manifeste qui donne naissance à une œuvre et à sa quête : celle du temps, du temps qui court et qui échappe, même à la mémoire qui ne peut le soutenir ni l’ap préhender et encore moins s’en souvenir à moins d’être stimulée.

Je me souviens que pour beaucoup je suis devenue cette expression de la langue française qui désigne ces précieux instants chargés d’émo tions où remonte à la mémoire, sans prévenir, un heureux souve nir. Désormais, je suis présente un peu partout, dans la vie de cha cun, une petite madeleine méta morphosée, déclinée sous toutes les formes, qui ravive, ranime et rappelle, non sans mélancolie, le temps perdu. Je me souviens enfin que je suis plus qu’une simple pâtisserie, je suis la madeleine de Proust. (1) : Du côté de chez Swann, Marcel Proust. Maudeux Aubin

Légendes autour du cacao Que serait un numéro sucré sans évoquer le roi de nos desserts et de nos goûters, j’ai nommé le chocolat (vous l’aurez remarqué, je fais tous les efforts du monde pour faire preuve d’objectivité) !Il n’échappe pas à nos lecteurs que ce doux met nous vient tout droit d’Amérique, où ce que l’on nommait Xocoatl était une boisson très appréciée, consommée par l’élite (et non boisson des dieux comme le veut la croyance populaire, à cause de son nom scientifique: theobroma cacao), mais aussi très différente du chocolat tel que nous avons l’habitude de le consommer.

Je vous propose ici de découvrir deux légendes autour du cacao. La première est tirée du Popol Vuh, le recueil de légendes maya rédigé en maya quiché et traduit d’abord en espagnol, il nous décrit la cosmogonie maya. Voici donc la petite histoire :

Les pères jumeaux, Hun Hunahpu et Vucub Hunahpu, qui jouaient avec ferveur au jeu de balle, comme à leur habitude, ont éveillé les seigneurs de l’inframonde, Xibalba. Irrités par ce tapage, ils décident de les défier au jeu de balle. Les jumeaux acceptent le défi et se rendent dans l’infra monde. Là bas, les seigneurs de Xibalba se moquent d’eux en commençant par les faire asseoir sur un banc brûlant (on sait s’amuser dans l’inframonde), puis décident de leur faire passer la nuit dans la maison de l’obscurité en leur laissant des torches et des cigares. Lorsqu’ils sortent de la maison, les seigneurs de Xibalba s’inquiètent de ne pas retrouver leurs torches et leurs cigares, qui ont été consumés. Ceci étant visiblement une raison suffisante pour condamner les jumeaux à mort, ils les décapitent. Ils sont ensuite enterrés, seule la tête de Hun-Hunahpu est accrochée à un arbre, qui n’avait jamais porté de fruits auparavant.

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Les fèves de cacao étaient broyées et mélangées à du maïs, du piment, de la cannelle et autres épices pour en faire une boisson mousseuse, un mélange très amer qui ne ressemble en rien aux petits carrés sucrés que nous connaissons. Les auteurs espagnols de l’époque ne tarissent d’ailleurs pas d’éloges pour décrire combien leur palais ne sait apprécier cette boisson. Ainsi le décrit Acosta en 1589 :« Le principal intérêt du cacao est le breuvage qu’on en fait et que l’on nomme chocolat, c’est une pure folie de voir combien les habitants de ce pays l’apprécient, et combien aussi il écœure certains qui n’y sont pas habitués, parce qu’il a une écume à sa surface et un bouillonnement qui ressemble à la lie du vin et celui qui l’avale a beaucoup de mérite… On y met beaucoup de piment et de chili »…

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C’est seulement en y ajoutant du sucre que les Européens finissent par le trouver à leur goût et qu’il devient une boisson très prisée.

Stupeur ! Dans l’inframonde où rien ne vit, l’arbre verdit et se couvre de feuilles et de fruits, des calebasses, ou des cabosses (il semble qu’il y ait un peu d’ambiguïté sur ce terme), qui renfermeraient notre fameux cacao ! Il est alors interdit à tous les habitants de l’inframonde de s’approcher de l’arbre et d’en cueillir les fruits. Pas de panique ! Promis, l’histoire se termine bien. C’est une jeune fille de l’inframonde, nommée Xquic, qui va rendre visite à la tête. Cette dernière crache dans la main de la jeune fille, qui tombe enceinte. Réfugiée chez la mère de Hun-Hunahpu après les menaces des seigneurs de Xibalba, elle donne naissance aux jumeaux héros Hunahpu et Xbalanque. Après une enfance joyeuse et une jeunesse pleine de prouesses et de hauts faits, ils décident de venger la mort de leur père et de leur oncle. Ils doivent également passer dans l’inframonde et défier les seigneurs de Xibalba par de multiples épreuves. La décapitation semble être une problématique récurrente puisqu’au cours de l’une d’entre elles, la tête de Hunahpu est arrachée et déposée sur le terrain de jeu de balle. Xbalanque lui en sculpte une nouvelle qu’il place sur ses épaules. Il arrive à la remplacer par sa vraie tête pendant la partie de jeu de balle et à reprendre la partie sans aucun problème… tout en triomphant par la ruse des seigneurs de Xibalba à travers différents tours impliquant leur mort et leur retour à la vie ! Ils finissent par récupérer les restes de leur père et de leur oncle. De retour dans le monde des vivants, les deux jumeaux s’élèvent vers le ciel pour devenir le soleil et la lune.

De nombreuses légendes que l’on peut trouver autour du cacao sont issues d’interprétations plus ou moins justes des chercheurs ou de de visions populaires construites. J’ai retrouvé la prochaine légende à de nombreuses reprises sans parvenir à en repérer la source primaire, elle appartient donc très certainement à cette catégorie. Voici pour vous un bel exemple de légende fantasmée autour de l’apparition du cacao! Elle attribue l’apparition du cacao à une récompense qu’aurait fait le dieu Quetzalcóatl à une princesse aztèque particulièrement vertueuse. Cette princesse aurait refusé, alors que son mari était parti défendre les frontières, de révéler à ses agresseurs l’endroit où se trouvait un trésor. Après des heures de torture, elle finit par succomber sans délivrer son secret. C’est de là où son sang est tombé qu’aurait poussé le cacaoyer dont le fruit est « amer comme la souffrance, fort comme la vertu, rouge comme le sang», de plus, son fruit n’est pas consommable tel quel mais il cache ses fèves, telle la princesse gardant son trésor. On remarque que tout cela tombe très bien! Il s’agit là d’une histoire bien romantique et tragique qui a certainement su plaire!

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credits 23 Couverture : © Suzanne DelanPagenoy 2 : estampe de Marguerite Cresty, 1875-1899, by Wikipedia PagesPageCommons3:Pixabay4-5:©Coralie Morales Page 6 : PIxabay Page 8-9 : ©Mélissande Dubos Pages 10-11 : ©Coralie Morales Page 14 : Pixabay Pages 15-19 : ©Blandine Adam Page 22 : ©Coralie Morales Page 23 : Pixabay

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