L’éducation non formelle, le garant d’une « indépendance responsable » Dans le contexte d’une volonté universelle et assumée par les instances décisionnelles de garantir une vie de dignité pour tous, on réoriente les stratégies politiques du développement de la société vers la jeunesse. C’est le temps d’investir dans les jeunes, afin de se confier en eux et de certifier le futur de tout le monde; le catalyseur de cet investissement c’est, indubitablement, l’éducation. L’éducation non formelle (ENF) et sa reconnaissance représentent un composant essentiel dans la construction responsable de la société de l’éducation tout au long de la vie. Définie comme « toute activité organisée et s’inscrivant dans la durée qui n’entre pas dans le cadre des systèmes éducatifs formels, ainsi que des autres institutions éducatives formellement établies », l 'ENF joue un rôle de plus en plus important en vue de faire de l’éducation pour tous une réalité1. L’intérêt vers l’ENF au niveau global est déclaré dès les années ’60 par UNESCO et la résolution « La jeunesse dans l’économie globale », adoptée à la 62-ème l'Assemblée générale des Nations Unies reconnaît le rôle de l’éducation non-formelle dans l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement. De plus, l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) a souligné que la reconnaissance des acquis d’apprentissages non formels et informels ne crée pas, en elle-même, le capital humain, mais „elle rend le stock de capital humain plus visible et augmente sa valeur pour l’ensemble de la société”. On note aussi que l’accent a été mis sur l’éducation non-formelle dans la Charte du Conseil de l’Europe sur l’éducation à la citoyenneté démocratique et l’éducation aux droits de l’homme2, qui, en 2010, a représenté la prise de conscience croissante que l’éducation est considérée comme un moyen de combattre la montée de la violence, du racisme, de l’extrémisme, de la xénophobie, de la discrimination et de l’intolérance, donc un formateur des citoyens responsables et un réel défenseur des droits de l’homme. En Roumanie, l’éducation non-formelle est vue comme une opportunité de compensation d'éventuels déficits existants dans l’apprentissage formel et de croissance des compétences professionnelles et l'inclusion sociale. En fait, les points de la stratégie sur la jeunesse 2014-2020 du Ministère de la Jeunesse et du Sport, sont en accord avec les accents de l’OCDE et l’étude du Forum
Bureau de l’information du public, BPI, UNESCO, http://www.unesco.org/bpi/pdf/memobpi55_NFE_fr.pdf L'éducation à la citoyenneté démocratique et aux droits de l'homme, http://www.coe.int/t/dg4/education/edc/charter/charter_FR.asp? 1 2
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Européen de la Jeunesse3 sur l’importance de la reconnaissance des acquis d’apprentissage non formels et informels sur le marché du travail. D’ici, l’ idée que l’éducation non formelle est le garant d’une « indépendance responsable », cette dernière expression en résumant le gain de soft skills dans des activités de volontariat, l’augmentation des « Compétences d’Employabilité Durable (CED) », du capital social, la transition entre l'apprentissage formel et la mise en pratique des théories, des connaissances acquises. Soit la propre expérience, soit les études faites par le Forum Européen de la Jeunesse ou autres organes décisionnels, montrent qu’il y a une correspondance entre les compétences demandées par les employeurs et celles développées dans des organisations des jeunes, que les volontaires les plus impliqués dans les associations ou activités de volontariat prouvent le plus haut degré de développement de ces compétences, la jeunesse devient de plus en plus consciente de la valeur de la formation qu’elle acquiert pendant ce type d’activités, mais elle doit se présenter plus confiante dans cette expérience devant les employeurs etc. En outre, parmi les bénéfices de l’éducation non formelle, on souligne la transition cohérente du système éducationnel vers le marché du travail, qui doit être soutenue par l’harmonisation législative au niveau national et international. D’ailleurs, l’éducation non formelle ne fournit que des jeunes avec des compétences nécessaires pour un viable marché du travail, qui ont le confort social et économique de s’ investir aussi dans la vie familiale, mais, par les actions sociales, volontaires, philanthropiques etc., l’ENF contribue aussi à la citoyenneté active, à l’amélioration de la communication interculturelle, l’altruisme et l’entraide. Nous avons, autour de nous, que des motifs d’investir dans l’éducation non formelle. Afin de vivre tous les bénéfices qui sont promis par le potentiel de la jeunesse d’aujourd’hui, on doit travailler ensemble et s’investir dans le processus de la reconnaissance de l’éducation non formelle, pour que les jeunes se sentent attirés et responsabilisés, pour que les employeurs soient ouverts, pour que les leaders de la société soient sages et motivés d’orienter tout l’effort et le pouvoir de décision vers des lois et des stratégies qui mettent les jeunes au premier lieu. De plus, la reconnaissance de l’éducation non formelle permet de déployer le capital humain dans l’économie de manière plus productive en ouvrant aux individus l’accès à des emplois qui sont
Study on the impact of Non-Formal Education in youth organisations on young people’s employability, by the European Youth Forum in cooperation with the University of Bath and GHK Consulting, 2012, http://issuu.com/yomag/docs/reportnfe_print# 3
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mieux adaptés à leurs véritables compétences4, en garantissant pour le jeune un futur dans lequel il pourra valider son effort continu d’apprentissage et de formation (tout au long de la vie). Ensuite, la reconnaissance est un moyen d’améliorer l’équité et de renforcer l’accès à la fois à la formation et au marché du travail, pour les minorités désavantagées, les jeunes marginalisés et les travailleurs plus âgés qui, lorsqu’ils étaient jeunes, n’avaient pas beaucoup de possibilités d’apprentissages formels5. Finalement, la reconnaissance de l’éducation non formelle, par des mécanismes et des instruments clairs (par exemple le portefeuille de compétences européen Europass, le CV, le cadre européen des certifications etc.), peut encourager les individus en les rendant conscients de leurs capacités et en leur fournissant une validation extérieure de leur valeur, en contribuant à l’ «indépendance responsable» des jeunes dans le monde.
Reconnaître l’apprentissage non formel et informel : résultats, politiques et pratiques, http://www.oecd.org/edu/innovation-education/recognisingnon-formalandinformallearningoutcomespoliciesandpractices.htm 5 La stratégie nationale de la politique de la jeunesse 2014-2020, www.mts.ro 4
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