Macadam 109 v2

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numéro 109

exclusif MANU CHAO À BARCELONE AUX CÔTÉS DES INSURGÉS

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INITIATIVES ET SI VOUS EMBAUCHIEZ UN « FERMIER DE FAMILLE » ?

Alain Bernard

L’ÉCHANGE L’ÉCHANGE AVEC AVEC LES LES ENFANTS ENFANTS EST EST MAGIQUE MAGIQUE

GAGNEZ UN DICTIONNAIRE LAROUSSE

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JEUX, BD, MOTS CROISÉS


- ÉDITO -

Coucou, c’est le nouveau Macadam ! www.macadamjournal.com MACADAM

mensuel [édition oct./nov. 2013] contact@macadamjournal.com DISTRIBUTION NATIONALE

Les Artisans du Macadam, association loi 1901, reconnue d’intérêt général Président : Gabriel Gaudillat siège : 22 rue des Vinaigriers 75010 Paris Renseignements : 01 40 38 25 20 Lyon : 10 bis rue Jangot 69007 Lyon Christine : 06 44 76 12 84 Permanence du lundi au vendredi de 8h à 9h30. DIRECTEUR DE PUBLICATION, RÉDACTEUR EN CHEF

François Fillon RÉDACTRICE EN CHEF

C'est notre nouveau bébé et nous en sommes fiers... 7 ans après sa re-naissance, Macadam lance une formule totalement enrichie. Plus de pages, plus d'informations, une maquette plus moderne et une ligne rédactionnelle réaffirmée : non, tout n'est pas noir, il existe des solutions, il existe des initiatives porteuses d'espoir ! Portraits, rencontres, reportages alternent sur 32 pages pour mettre en avant ces idées nouvelles qui permettent d'espérer. Une véritable palette d'innovations sociales sur notre territoire et même au delà de nos frontières. « La qualité, pas la charité ! » C'est autour de cette idée forte qu'a été relancé Macadam, à la veille des fêtes, en 2006. Les années passent et le projet est toujours le même. Des journalistes professionnels apportent leur savoir faire pour créer le plus des journaux. Tous bénévolement. Ils sont journalistes au Point, à Femme actuelle, France Inter, Viva... Une trentaine de journalistes, photographes, dessinateurs professionnels offrent ainsi de leur temps à chaque numéro. Une aventure, à chaque numéro ! par François Fillon, directeur de la publication / fr.fillon@macadamjournal.com

Caroline Charron

Macadam, c’est qui ? C’est quoi ?

RÉDACTION

Marie-Pierre Charneau, Caroline Charron, Philippe François, Gabriel Gaudillat, Michel Hannequart, Clémence Lambard, Saïd Mahrane, Sophia Metz, Thierry Quintry-Lamothe, Mélanie Rembert, Danièle Rudel-Tessier, Anne-Marie Thomazeau, Claire Veyriras, Éric Walravens RÉVISION

Marie Dominique Bergouignan PARTENARIATS

Micheline Perrin partenaires @macadamjournal.com COUVERTURE

© FFN GRAPHISME

beau fixe, manufacture d’images SITE WEB

Véronique Guérin ÉDITION

sarl Media Compagnie IMPRESSION

Imprimerie Chirat, Saint-Just-la-Pendue Dépôt légal à parution / ISSN : 1954-166X - CPPAP : 1209 I 89259

DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSE Les vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse (statut VDI), fiers de leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participent au choix des sujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens de s’insérer socialement et économiquement. COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 3 euros du prix de vente 2 euros minimum, en fonction des villes et du coût de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal. 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.

UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIF La diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont le conseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnes vendant ou ayant vendu le journal Macadam. L’association a recu l’agrément d’association d’intérêt general. Les personnes offrant des dons à Macadam peuvent déduire 66 % des montants des dons de leurs impôts. Renseignez-vous : 01 40 38 25 20. UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELS Ponctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisation de Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création ou maquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de cœur pour cette belle aventure.

Retrouvez toute l’actualité de Macadam sur www.facebook.com/macadamjournal

Ils nous soutiennent

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UN RÉSEAU INTERNATIONAL Macadam est membre – et son unique représentant en France – de l’International Network of Street Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour sa qualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situé à Glasgow regroupe 110 journaux de rue, répartis dans 40 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 200 000 personnes et publient 38 millions de journaux chaque année. Macadam a reçu le label "Année européenne de lutte contre l’exclusion sociale".

i Vous voulez aider une personne en difficulté ? Proposez-lui de devenir vendeur de Macadam. Contact : 07 62 82 31 12


en partenariat avec www.youphil.com

- L’INVITÉ -

Bruno Humbert

BUSINESSMAN REPENTI

Équitel, Mailforgood mais surtout La Ruche… cet ancien cadre œuvre depuis douze dans l’entrepreneuriat social. Mais il a mis du temps à trouver sa voie.

« Je voulais être Che Guevara. » Avec sa grosse montre bling-bling au poignet et son polo chic, Bruno Humbert est bien loin de celui qu’il idolâtrait, adolescent. Son autocritique est même sans concession : « J’étais plutôt un Pied nickelé. » Sauf qu’aujourd’hui, à cinquantequatre ans, il est heureux. Plus d’une décennie après avoir laissé tomber son quotidien de cadre supérieur chez Dim, puis France Télécom, et le salaire confortable qui va avec, il fait désormais ce qu’il aime. « Je n’ai plus la sensation des jours qui passent, cette attente désespérée du week-end ou des prochaines vacances. Aujourd’hui, j’adore aller travailler ! » s’exclame-t-il avec un accent léger, mais suffisamment perceptible pour qu’on sente souffler un vent du SudOuest. Travailler… pour les autres. Tout est parti d’une banale discussion avec un de ses amis dans sa voiture, un après-midi de 1996. Il entend cette phrase qui résonne aujourd’hui encore tel un écho : « Avec de toutes petites sommes, on peut faire de grandes choses. » Une évidence. Un déclic.

plus tard. Équitel devient une agence de conseil, spécialisée dans la mise en place d’opérations solidaires entre des entreprises et des associations. Depuis douze ans, plus de 2 millions d’euros ont été collectés auprès de SFR, de la Fnac ou encore d’OpinionWay, au profit d’une vingtaine d’organisations telles que l’Unicef et le Sidaction. C’était pourtant loin d’être gagné pour le natif de Figeac. Pendant toute son enfance à Pau, où il a grandi, il n’a cessé d’avoir de l’aversion pour l’école, persuadé qu’elle n’était pas nécessaire pour travailler. Il met fin à ses études en seconde. « J’ai déconné… » reconnaîtil aujourd’hui. Une attitude en totale opposition avec le sérieux et la discipline de ses parents. Bruno Humbert enchaîne les petits boulots six années durant en France et à l’étranger. Manutentionnaire, moniteur de voile, barman, conducteur de poids lourds et même joueur de poker. Jusqu’à ce qu’il se décide enfin, à vingt-deux ans, à passer son bac, pour obtenir ensuite son BTS commercial, qui lui ouvre le chemin de la vie active.

UN SALAIRE DIVISÉ PAR CINQ « J’AI DÉCONNÉ » Bruno Humbert décide donc de tout quitter et de se mettre à son compte en fondant Équitel en 2001, un opérateur téléphonique qui propose à ses clients de reverser jusqu’à 15 % de leur facture téléphonique à une association caritative. Mais avec l’éclatement de la bulle Internet et le manque de moyens, il choisit de modifier le projet un an

En matière d’entrepreneuriat social, Bruno Humbert fait partie des pionniers en France. Mais en laissant tomber le costard pour un polo et un jean, il a dû faire des concessions. Son salaire a par exemple été divisé par cinq. « Je ne me suis pas rendu compte que je prenais beaucoup de risques, c’est au fur et à mesure que mes économies diminuaient, et quand mon fils

et ma fille m’ont demandé pourquoi on ne partait plus au ski, que j’ai pris conscience de la situation. Je pensais que ce serait facile… » Lorsqu’il a changé de cap, au début du XXIe siècle, Bruno Humbert avait la conviction que l’entrepreneuriat social était promis à un bel avenir. Le chef d’entreprise aux cheveux poivre et sel s’est donc lancé, en parallèle, dans la création de Mailforgood en 2009, une plateforme de dons pour soutenir des associations humanitaires. En même temps, il fonde La Ruche avec une poignée de collaborateurs.

« DE PLUS EN PLUS D’INJUSTICES » Cet espace de coworking situé tout près du canal Saint-Martin à Paris soutient, grâce à des aides de l’État, une trentaine d’entrepreneurs sociaux. La plupart ont moins de trente ans.

« Il y a des opportunités pour l’avenir, affirme le Béarnais. Comme ce type d’entrepreneuriat s’appuie sur des injustices sociales, il suffit d’en identifier une pour imaginer un business par la suite. Et comme il y a de plus en plus d’injustices, on va vers une société plus entrepreneuse. » Pour preuve : Bruno Humbert a été contacté pour d’autres projets de Ruche à travers la France et même à l’étranger. Il n’en tire aucune fierté. En tout cas pour l’instant. « Je suis en train de jouer. Et je ne suis encore qu’au milieu de la partie. » Jérémie Richard (CFPJ) pour Youphil.com Crédit photo: DR M A C A D A M 1 0 9 - page 3


- ACTU -

le monde

est fou

Dominique Goubelle, dessinateur de presse - illustrateur, collabore chaque semaine à VSD, au Point et dessine pour le quotidien La Charente libre... Il dessine également régulièrement pour des agences de communication. www.goubelle.net

L’ÉTONNANTE HISTOIRE DE MARCELA SILVIA MONTANO MANCERA, LA FEMME QUI VIT DANS L’AÉROPORT DE CANCÚN Elle n’est pas une criminelle et détient même un passeport. Pourtant, Marcela Silvia Montano Mancera, la femme qui a élu domicile depuis plus d’une semaine dans l’aéroport de Cancún, au Mexique, commence à intriguer les autorités, qui ne peuvent pas la renvoyer. Cette voyageuse qui s’est sédentarisée dans l’aéroport de Cancún est âgée de quarante-cinq ans et citoyenne mexicaine. Les autorités aéroportuaires s’interrogent sur les raisons pour lesquelles elle n’a pas simplement quitté l’aérogare pour rentrer chez elle, à son retour des États-Unis le 30 juin. « Elle ressemble

à un passager normal, au premier abord, les gens ne la regardent pas, mais nous, nous la voyons tous les jours. […] Nous ne sommes pas docteurs mais il est évident qu’elle a des problèmes, certains de mes collègues ont essayé de lui parler, mais, chaque fois, il semble qu’elle perde la tête », témoigne un employé de l’aéroport pour News Corp. Si Marcela inquiète tant les autorités, c’est parce que, depuis le 30 juin, elle s’est fait remarquer en déambulant dans les terminaux toute la journée, dormant à même le sol, se lavant dans les toilettes. Fait intriguant : elle a également été vue en train de retirer de l’argent à un distributeur automatique pour se procurer de la nourriture aux restaurants de l’aéroport. Cela laisse donc supposer que l’étrange fantôme de l’aéroport n’est pas financièrement démuni. Une donnée de plus qui obscurcit encore le mystère de la présence de cette femme.

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- ACTU -

BAC 2013 : UNE LYCÉENNE ADMISE, PUIS RECALÉE 45 MIN PLUS TARD Quarante-cinq minutes, c’est le temps pendant lequel on a malencontreusement laissé croire à une lycéenne de La Rochelle qu’elle avait son diplôme du bac en poche après ses épreuves de rattrapage. Quid des déclarations rassurantes d’un professeur et du tampon « Admis » ? Tout simplement des erreurs. Après le stress des oraux — d’autant plus grand quand il s’agit d’un rattrapage, épreuve de dernière chance —, Charlène s’est vu confier par un professeur qu’elle était reçue à l’examen. Un certificat avec le tampon « Admis » lui a même été délivré. La lycéenne a alors le temps d’exulter, rassurée et délivrée de toute pression. Mais quarante-cinq minutes plus tard, la liste officielle des admis est affichée et son nom n’y figure pas. C’est une amère désillusion pour la jeune fille : avec une moyenne de 9,75 sur 20, elle est recalée. Toute sa joie n’était due qu’à une erreur de tampon.

À QUOI RESSEMBLE L’HOMME PARFAIT SELON LES FRANÇAISES ?

UNE FEMME OFFRE 10 000 $ À LA PERSONNE QUI LUI TROUVERA UN MARI

Si 88 % des femmes interrogées

« Recherche homme de ma vie. Vif. Récompense 10 000 dollars. » Improbable et excentrique, c’est en substance l’annonce qu’aurait postée sur le Net une Américaine sûrement désespérée. Pour la plupart des gens qui veulent trouver une explication logique à cette annonce, une telle initiative pourrait être un cri de désespoir qui vient du cœur ou tout simplement un accès de folie. Mais, apparemment, telle n’est pas l’explication. Ce serait le livre Lean In, best-seller écrit par Sheryl Sandberg (n° 2 de Facebook, derrière Mark Zuckerberg), qui lui aurait donné l’idée de cette proposition un peu étrange. L’ouvrage ne traite pourtant pas des chances de trouver l’amour de sa vie, mais de la place des femmes dans le monde de travail. Sauf qu’en le lisant l’Américaine en aurait fait une interprétation toute personnelle. Elle aurait réalisé qu’elle devait s’acharner à devenir un leader. Dans la suite de son raisonnement, elle affirme que pour devenir un leader elle devait rompre avec son célibat et « l’agacement » perpétuel qu’il suscite en elle. Le reste du plan est presque parfait : « (1) Un vaste pourcentage de mariages sont le résultat de présentations par des amis et (2) la plupart des gens se fichent de présenter un ami célibataire à un autre de leurs amis célibataires… »

reconnaissent qu’un homme qui prend soin de lui c’est plutôt agréable et positif, elles sont cependant 63 % à trouver que faire des UV ou s’appliquer de l’autobronzant serait pousser le bouchon un peu trop loin. Globalement, elles ont un faible pour les hommes qui s’entretiennent, puisque 51 % d’entre elles ne sont pas vraiment fans de la petite bedaine naissante. Pour autant, la majorité des femmes ne pousseraient pas leur cher et tendre à s’épiler, même s’il est trop

femmes aiment les mecs bien foutus,

poilu à leur goût. Tout est donc

le contraire aurait été assez étonnant.

une question de juste mesure.

Mais quels sont les critères qui font

On ne va pas se voiler la face, les

l’unanimité ? La taille, la musculature, la chevelure, le rasage et la pilosité. Pour faire court, l’homme idéal est plutôt grand (plus de 1,80 m) ; il a des muscles bien dessinés, mais sans tomber dans le cliché du bodybuilder ; il a les cheveux « au naturel » (comprendre sans gel ni coloration) et courts (pour 81 % des femmes) ; il est rasé de près, mais la barbe dite « de trois jours » est également appréciée ; enfin il n’est pas poilu, ou alors juste là où il faut. Bref, l’homme parfait, c’est Ken. Mais attention ! L’homme parfait est aussi doux et frais. En effet, 88 % des femmes préfèrent les peaux de pêche aux vieux cuirs rugueux, et 93 % d’entre elles sont également sensibles à l’odeur que dégage leur mâle.

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- RENCONTRE -

« l’échange avec les enfants est magique

© FFN

»

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- RENCONTRE -

Alain Bernard Vous êtes le parrain de la « Nuit de l’eau » depuis quatre ans. Vous pouvez nous expliquer votre rôle ? Cette opération organisée par l’Unicef et la Fédération française de natation permet de sensibiliser les gens au problème de l’accès à l’eau potable. Tous les fonds récoltés lors des événements sont reversés pour des opérations au Togo. Je suis le porte-parole de cette action qui a lieu chaque année au printemps pour ce qui est des événements en piscine, mais on peut faire des dons toute l’année sur www.lanuitdeleau.com Pourquoi avez-vous accepté de défendre cette cause ? Je n’ai pas recherché la notoriété, elle est arrivée avec mes résultats sportifs mais, du coup, autant la mettre au profit d’une cause et j’ai été extrêmement touché quand l’Unicef m’a demandé d’être parrain de cette opération. C’est assez paradoxal de parler de ce thème pour un nageur, qui est tous les jours dans l’eau ; dans une eau saine et propre alors qu’eux ont du mal à trouver une eau potable ! Mais j’ai trouvé cela très intéressant. Cette année, vous vous êtes impliqué encore plus dans votre rôle… J’avais promis que j’irais voir sur le terrain le résultat de ces dons dès la fin de ma carrière, car avant je n’avais pas le temps. L’idée était de voir concrètement ce qui avait été fait sur place. Mon entraîneur, Denis Auguin, est venu avec moi, car j’ai gardé des liens étroits avec lui. Même si on ne se voit plus chaque jour comme

Après une carrière émaillée de nombreux records, Alain Bernard, doublement médaillé olympique, a pris sa retraite sportive à l’issue des JO de Londres, en 2012. Depuis, ce nageur d’exception multiplie les expériences, avec une envie : celle de transmettre. [par caroline charron]

avant, on a partagé énormément de choses pendant presque quinze ans, on continue de travailler ensemble sur quelques projets et ça me paraissait important de partager cette expérience avec lui. Vous avez donc effectué votre première mission pour l’Unicef au Togo, qu’est-ce qui reste aujourd’hui, avec quelques mois de recul ? On ne revient pas indemne d’un déplacement comme celui-là. C’était la première fois pour moi et j’appréhendais un peu, notamment d’être bouleversé par la pauvreté. On a fait énormément de kilomètres en quelques jours pour voir tout ce qui a été réalisé sur le terrain. On a été extrêmement bien accueillis. Les Togolais sont conscients de ce que l’on fait pour eux, pour améliorer leurs conditions de vie, et cet accueil très chaleureux qu’on a eu dans les villages

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© FFN

- RENCONTRE -

« Ça me fait beaucoup de bien de partager, d’extérioriser... Il y a une sorte de transfert. » était très émouvant. Des personnes qui n’ont pas grand-chose pour vivre nous ont accueillis à bras ouverts et sont prêts à vous donner tout ce qu’ils ont. C’est vraiment touchant. C’était important pour vous d’aller sur le terrain ? Oui, car c’est une chose de communiquer sur un événement ; même si on se documente, tant qu’on n’a pas vu, on ne connaît pas vraiment. On ne peut pas s’imaginer ce que cela représente des enfants qui font 5 ou 10 kilomètres pour se rendre à l’école ou pour rapporter un seau d’eau de plusieurs litres. C’était important pour moi d’aller sur place, pour avoir un discours plus concret et donc qui ait plus de poids et plus de sens. page 8 - M A C A D A M 1 0 9

Vous avez pris votre retraite sportive en 2012, après les JO de Londres, comment s’est faite la transition ? Ce sont deux rythmes de vie complètement différents. Mais je ne chôme pas ! Je fais beaucoup moins de sport qu’avant mais je suis engagé avec des partenaires et des marques, notamment pour développer des activités ou du matériel technique de natation. Je suis également consultant pour Eurosport… Toutes ces choses s’imbriquent et finalement mon emploi du temps est assez chargé. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer. L’adrénaline est moins présente au jour le jour mais j’ai d’autres défis à relever et je m’investis beaucoup dans ce que je fais. Je peux aussi profiter un peu plus de mes amis et de ma famille. C’est une nouvelle vie. Il ne faut pas se reposer sur ce qu’on a fait dans le passé, mais trouver d’autres défis. Mais je ne reste pas éloigné des bassins plus de quelques jours, je continue à côtoyer le milieu, à regarder la nouvelle génération, etc. Vous nagiez plus de vingt heures par semaine, comment ça se passe, physiquement, quand on arrête l’entraînement ? Dans les quelques mois qui ont suivi mon arrêt, j’avais vraiment besoin de couper complètement avec le sport et j’ai pris beaucoup de distance,


mais, petit à petit, l’envie de me dépenser physiquement a été plus forte. J’essaie d’aller nager une fois par semaine, mais je fais surtout d’autres activités, comme le tennis, le squash, le vélo, des choses plus ludiques. J’ai aussi pu profiter d’une bonne saison au ski, ce que je ne pouvais pas faire avant. Je suis également fan d’aéronautisme et de parachutisme, donc je me fais plaisir avec ça. Avant, je ne pouvais pas me permettre de prendre quelques jours, comme je le fais maintenant. C’est un confort supplémentaire. Contrairement à beaucoup de sportifs de haut niveau qui ont dû, très jeunes, partir loin de chez eux pour s’entraîner, vous êtes toujours resté près de chez vous, dans la région de Marseille. Oui, j’ai eu pas mal de chance de ce côté-là, car j’ai rencontré un entraîneur qui était extrêmement investi au Cercle des nageurs de Marseille, sachant que je viens d’Aubagne, qui est assez proche. Je me suis posé la question d’aller aux États-Unis, puis à Antibes, mais quand j’ai rencontré Denis au Cercle j’ai vite compris qu’il avait énormément à m’apprendre et je l’ai suivi à Antibes. C’est une grande fierté d’avoir fait autant de chemin avec lui en restant dans notre région, dans un environnement où l’on se sent bien, ce qui est la base de la performance. C’est un confort d’avoir ses parents pas très loin.

© Noël K Tadegnon/ Unicef

Vous vous impliquez beaucoup auprès de jeunes, comment se passent les rencontres ? Cela se fait par le biais de l’« Arena Swim Academy » : on choisit une vingtaine de jeunes entre six et quinze ans, inscrits en clubs, et, au cours d’une visite d’une demi-journée avec entraînement, j’échange avec eux. Ça permet de les motiver en leur faisant prendre conscience que l’assiduité, la rigueur et l’écoute peuvent les faire progresser rapidement. On organise ça environ une fois par mois dans différentes régions, et ça marche plutôt bien.

Vous avez cette envie de transmettre ? Au début, j’étais un peu sceptique par rapport au regard des enfants, car ceux qui ont le plus brillé dernièrement c’est Yannick Agnel, Camille Lacourt, Florent Manaudou ou Camille Muffat… Les jeunes ne me connaissent pas forcément et, depuis les Jeux, je pensais que les gens m’avaient oublié. Mais ça se passe très bien et j’ai besoin de transmettre ce que j’ai pu apprendre et vivre. Échanger avec des enfants, c’est magique. Maintenant que j’ai un peu plus de temps et de recul, j’aime vraiment faire ça, je leur montre des choses. C’est aussi une manière de partager. Concrètement, que vous apportent ces rencontres et ces engagements ? Ça me fait beaucoup de bien de partager, d’extérioriser. Finalement, quand on est dedans, on est beaucoup seul avec son entraîneur. Là, j’apprécie de pouvoir montrer mes médailles par exemple, de parler de mon expérience, d’échanger. Et si cela peut susciter des vocations et si je peux contribuer à ce qu’un jeune devienne champion, ce serait super. Il y a une sorte de transfert. Quels sont vos projets pour les années à venir ? Je vais continuer ce type de rencontres avec des enfants, notamment au Canada. Je travaille aussi avec des partenaires qui me font confiance pour la création de produits techniques et je développe des activités sportives pour une chaîne de villages-vacances ; je continue aussi à être consultant. Sans avoir un métier précis, ça fait pas mal d’activités, d’autant que je viens d’être élu au Comité national olympique pour relayer les informations venant des nageurs et essayer d’améliorer encore les conditions d’entraînement des sportifs français. Même si je ne nage plus tous les jours, je ne m’éloigne pas plus de quelques jours des bassins…

Ci-contre : un élève de l’école primaire publique du village de Bagré à 600 km au nord de Lomé se désaltère avec une gourde offerte par l’Unicef. L’Unicef a installé dans l’école un forage grâce aux Fonds collectés lors de la Nuit de l’eau. En haut : Un élève de l’école primaire publique du village de Nadoba à 500 km au nord de Lomé dit merci à l’Unicef pour ses actions au Togo grâce aux Fonds collectés lors de la Nuit de l’eau.

© Noël K Tadegnon/ Unicef

- RENCONTRE -

LA NUIT DE L’EAU Chaque année depuis six ans, Unicef France et la Fédération française de natation créent l’événement en organisant des animations festives, éducatives et solidaires, sur le thème de l’eau, dans les piscines de France. Les personnalités sont nombreuses à soutenir ces actions, à l’instar du parrain de l’opération, Alain Bernard. Le but est de récolter des fonds pour le programme Wash au Togo, visant à aider ceux qui n’ont pas accès à l’eau potable. Installation de points d’accès à l’eau potable ou de citernes de récupération d’eaux de pluie, distribution de modules scolaires relatifs aux bonnes pratiques d’hygiène, de santé et d’assainissement font partie des actions menées sur le terrain grâce aux fonds collectés. Cette année, l’Unicef espère arriver au million d’euros collectés depuis le début du programme. Au-delà des événements festifs organisés chaque année au mois de juin, un site Internet dédié permet de se renseigner sur l’opération et de faire des dons toute l’année : www.lanuitdeleau.com

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- INITIATIVES POSITIVES -

f f o o d d oll GGo : : l l a a g ng B Been e e t t u u J «« J » » t t i i o d do

Au Bangladesh, les pêcheurs ont du mal à entretenir des bateaux trop coûteux. Un problème à la fois économique, écologique et social. L’association Watever imagine des bateaux à base de jute… Cox’s Bazar, Bangladesh. Motaher, vingt-six ans, pêcheur depuis son plus jeune âge, n’arrive plus à subvenir aux besoins de sa famille en raison d’une embarcation devenue trop coûteuse à entretenir. Au Bangladesh, Motaher n’est pas un cas isolé, et son histoire est celle de milliers de pêcheurs. Le bois se faisant de plus en plus rare dans le pays, les scieries sont obligées d’importer. Alors que les prix augmentent, la qualité du matériau importé se dégrade. Les embarcations fabriquées sont ainsi d’une qualité précaire, particulièrement inadaptée aux rudes conditions climatiques du Bangladesh (cyclones, inondations).

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- INITIATIVES POSITIVES -

LA FIBRE DE JUTE Le cofondateur de l’association Watever Yves Marre tente de trouver une solution. Il a créé le chantier naval Tara Tari à Chittagong, dans le sud du pays. L’objectif est d’améliorer la solidité et la durabilité des bateaux de pêche en utilisant de la fibre de verre comme renfort structurel. C’est Corentin de Chatelperron, jeune ingénieur français travaillant alors aux côtés d’Yves Marre, qui a imaginé une solution ingénieuse et innovante : utiliser la fibre de jute. Cette ressource naturelle locale présente de nombreux avantages comparée à la fibre de verre (habituellement utilisée dans la construction navale), tant dans sa production que dans son utilisation. Le jute – pendant longtemps la première ressource du pays – est même une solution alternative de qualité. La fibre de jute est durable, potentiellement plus écologique et moins coûteuse que la fibre de verre, laquelle est très polluante à produire et difficilement recyclable. D’autre part, l’utilisation de la fibre de jute participerait à la redynamisation de l’industrie du jute et, par conséquent, au développement économique du pays. En 2011, Corentin lance le projet de recherche Gold of Bengal, afin de mettre au point ce nouveau composite en jute. Il est rapidement rejoint par un ingénieur textile français, Ary Pauget, et tous deux développent ce nouvel écomatériau, baptisé « Pàt », destiné à remplacer la fibre de verre dans divers types de fabrications.

MISE À L’EAU Si sa construction a été laborieuse jusqu’au dernier jour, le 28 février 2013 le bateau de Gold of Bengal est mis à l’eau avec succès. À l’heure où le bateau continue de voguer, testé en conditions réelles pendant plusieurs mois, Corentin semble confiant et se permet déjà de rêver : « D’ici à quelques années, les Bangladais vont pouvoir utiliser l’or qui pousse dans leurs champs. » Dans quelques mois, une fois que l’ingénieur français aura fini de mettre à rude épreuve son prototype, les résultats prouvant le potentiel du Pàt pourraient relancer l’industrie navale, mais pas seulement. En effet, selon Corentin, « dans un grand nombre d’applications où on utilise de la fibre de verre (planches de surf, mobilier, etc.), utiliser de la fibre de jute revient moins cher et a un meilleur impact écologique, économique et social ». Du succès du bateau de Gold of Bengal peut ainsi dépendre la prospérité de toute l’industrie du jute au Bangladesh. Vincent Juilliard

QU’EST-CE QUE LE PÀT ? Il s’agit d’un agrocomposite à base de fibre de jute. Ce matériau se compose d’un renfort (tissu technique en fibres de jute, allongées et cousues) et d’une matrice en résine polyester. Il est capable de remplacer la fibre de verre dans une grande partie de ses applications, tout en étant potentiellement plus écologique et moins cher.

© Nicolas Claris pour Watever

Gold of Bengal veut démontrer l’utilité et le potentiel que présente le Pàt, non seulement pour la fabrication des bateaux de pêche, mais également pour la filière du jute et l’environnement. Les ingénieurs français se donnent alors pour mission de fabriquer – le premier du genre – un bateau uniquement à base de Pàt. L’aboutissement de ce projet ambitieux et innovant permettrait ainsi de prouver la résistance du nouvel écomatériau et d’étendre son utilisation.

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- INITIATIVES POSITIVES -

Afin de ne pas être esclaves de leur travail et de s’assurer un salaire minimum, des paysans ont opté pour la vente directe. Dans une Amap, 100 % de la production est prépayée par les consommateurs, sur le modèle des « fermiers de famille » québécois.

ET SI VOUS EMBAUCHIEZ UN « FERMIER DE FAMILLE » ? page 12 - M A C A D A M 1 0 9


- INITIATIVES POSITIVES -

BRISER LES IDÉES REÇUES

Qui dit agriculteur pense souvent vie de sacrifices. Des semaines de travail interminables pour une rémunération misérable, une vie sociale réduite à la portion congrue et un endettement colossal menant parfois jusqu’au suicide. « 40 % des paysans gagnent moins que le Smic et c’est la catégorie socio-professionnelle qui travaille le plus », explique Mathieu. Mais cet agriculteur de trente-deux ans installé depuis 2006 a trouvé un système lui permettant de ne pas passer sa vie dans les champs. Il travaille « seulement » une quarantaine d’heures par semaine, réparties sur quatre jours, et prend six semaines de vacances par an. Il gagne un peu plus que le Smic et n’a pas d’emprunt sur le dos. Son secret pour ne pas être « esclave de son travail » ? Le système des « fermiers de famille », venu du Canada. Le principe est simple : plusieurs familles se regroupent et commandent à l’avance la production d’un ou plusieurs paysans.

AMAP : BANQUE ET ASSURANCE DES AGRICULTEURS Une chance que ne connaissent pas les agriculteurs classiques. « Cette année, nous n’avons pas pu livrer de paniers pendant trois semaines à cause du mauvais temps. Quelqu’un qui fait les marchés n’aurait pas eu de revenus pendant cette période, nous si », explique Jérôme, un des associés. « L’Amap est à la fois notre assurance et notre banque », indique Mathieu. Car, en plus de les protéger des conséquences des intempéries, l’abonnement versé chaque année par les amapiens les préserve également des problèmes de trésorerie. Quand, au début de l’année, des paysans doivent acheter leurs semences, à une période où ils n’ont pas de rentrées d’argent, leurs comptes sont souvent dans le rouge. Eux ne connaissent pas ce problème. « Notre banquier dit que nous n’avons pas besoin de lui », s’amuse Mathieu, entre deux coups de binette. Surtout qu’ils n’ont pas d’emprunt sur le dos. Ces fermiers d’un nouveau genre sont en effet locataires des terres qu’ils exploitent et leur matériel a été principalement financé par la dotation jeunes agriculteurs (aide à l’installation) et par quelques fonds propres. Quant à leurs semences, elles sont en partie autoproduites. Une situation qui leur permet de ne pas recourir aux subventions de la Politique agricole commune (PAC).

Mais si ce système permet de réduire le temps de travail et l’incertitude financière, principaux freins à l’installation des agriculteurs, il implique également des contreparties. Les associés doivent rendre des comptes à ces particuliers qui les financent. « Nous sommes à 100 % dépendants de nos adhérents. C’est un peu comme si nous étions salariés de l’Amap », reconnaît Mathieu. Ils sont toujours maîtres sur leur exploitation, mais justifient néanmoins leurs choix devant l’assemblée générale de l’association. Et pour cause, « chacune de nos actions aura une conséquence sur leurs paniers », explique Jérôme. Alors, pour éviter que leurs amapiens ne les laissent tomber, les trois paysans jouent la carte de la transparence. Quand le temps n’est pas à la fête et que les paniers ne sont pas aussi pleins qu’à l’accoutumée, les agriculteurs envoient des photos et invitent les membres à passer pour constater les dégâts. Des soiréesdébats sont également organisées tous les trois mois afin que les adhérents comprennent mieux le quotidien des paysans. Un travail pédagogique qui permet, selon Gwen, le troisième associé, de « briser quelques idées reçues : on les met face à notre réalité et on leur explique pourquoi il n’y a pas de légumes. L’Amap met en contact deux milieux, les consommateurs comprennent les problématiques des producteurs et inversement. Ça permet de faire prendre conscience à nos adhérents que ce n’est pas au producteur d’assumer tous les risques », insiste-t-il. Une responsabilisation

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- INITIATIVES POSITIVES -

se servir. « Ils pèsent eux-mêmes les légumes, ça leur permet de discuter et d’échanger des recettes », raconte Mathieu. En hiver, lorsque la quantité de légumes est trop importante et pas assez variée pour permettre aux adhérents de consommer toute leur part, les paysans proposent des ateliers de mise en conserve. Des soirées tri de graines à l’issue desquelles chacun peut repartir avec ses semences sont également organisées. Grâce à ces temps d’échange, les membres ne sont plus seulement des consommateurs, ils deviennent des acteurs de leur alimentation. Convaincus de la viabilité de leur mode de fonctionnement, les trois paysans comprennent néanmoins qu’il ne séduise pas tout le monde. « Certains agriculteurs ne veulent pas avoir de comptes à rendre », estime Mathieu. En outre, si les associés sont assurés de toucher le Smic, ce système ne leur permet pas de gagner plus. Un détail qui peut freiner les paysans soucieux de réaliser des « gros coups » pendant les années fastes.

bien vécue, paraît-il : « Ça leur fait plaisir de savoir qu’ils permettent à des paysans du coin de vivre décemment de leur travail », assure Jérôme.

AGRICULTURE PARTICIPATIVE Et ce travail pédagogique ne se résume pas à des paroles. Plusieurs fois par an, les amapiens sont invités à venir donner un coup de main à la ferme, notamment lors de la récolte de pommes de terre. Au-delà de l’économie de main-d’œuvre réalisée, ces journées favorisent la rencontre entre les membres. « Les gens viennent pour le panier mais aussi pour le lien », selon Mathieu. Et les échanges se poursuivent pendant les distributions, qui sont totalement autogérées. Les paysans déposent dans des caisses le contenu de leur récolte du jour et inscrivent sur un tableau la composition de chaque panier. Ensuite, c’est aux membres de page 14 - M A C A D A M 1 0 9

Pour autant, pas question pour nos trois fermiers de recommencer à vendre sur les marchés comme ils le faisaient au début de leur activité : « Quand tu fais les marchés, tu grilles tes week-ends et ça te prend deux fois plus de temps que pour une distribution en Amap. En plus, s’il pleut, tu ne vois personne et tu es obligé de jeter. Les maraîchers jettent en moyenne 30 à 40 % de leur production. Nous on ne jette rien. S’il n’y avait pas l’Amap, j’arrêterais », tranche Mathieu. Mais ce n’est pas à l’ordre du jour. Au contraire, les associés pensent déjà au moyen de perfectionner leur système, notamment en permettant aux adhérents de payer une partie de leur panier en temps de travail. En attendant, Gwen se satisfait d’avoir réussi à « proposer une solution alternative au système de consommation actuel » tout en « produisant de la bonne bouffe vendue localement ». Emmanuel Daniel Journaliste, Emmanuel Daniel s’est lancé dans un « Tour de France des alternatives ». Il part à la découverte des nouvelles initiatives concrètes dans des domaines aussi variés que l’économie, l’écologie, l’éducation, la politique ou la culture. Au fil de ses reportages, des solutions alternatives au système actuel émergent. Ces projets ont pour point commun d’être locaux, concrets et reproductibles.


- INITIATIVES POSITIVES -

Des rues

de Calcutta

à un vrai métier Sushanto, vingt-six ans, jette un dernier coup d’œil aux tables. Parfaites. Son restaurant est prêt à ouvrir. Le garçon n’a pas eu un parcours facile. Habitué dès l’enfance à la vie dans la rue, aux drogues et à d’autres dangers, il a été recueilli par une association pour les enfants des rues de Calcutta. Ashalayam (« les foyers de l’espoir », en sanscrit) concentre son action dans la grande gare de la ville et dans les rues, pleines d’enfants vivant sur le pavé, abandonnés ou perdus, rejetés par leur famille ou orphelins. Son but : offrir à ces garçons et filles un toit, de la nourriture et une éducation. Sushanto a été recueilli dans un bidonville de Calcutta grâce à la ChildLine, ces équipes d’éducateurs d’Ashalayam qui arpentent les rues et les quais de la gare pour discuter avec les enfants. Un premier contact pour leur dire qu’un peu de repos, de calme et de nourriture les attend dans les foyers. Instaurer de la confiance est primordial pour faire venir les jeunes, qui doivent faire le premier pas. Si les enfants des rues restent dans l’association, ils ont des règles à respecter : la vie en communauté dans le respect de l’autre, l’arrêt de la cigarette et des drogues, la participation aux tâches ménagères… Certains ne supportent pas et préfèrent retourner dans la rue. Mais depuis vingt-huit ans le travail d’Ashalayam paye – 600 enfants grandissent actuellement dans les foyers de l’espoir et des centaines d’autres sont devenus des adultes responsables. Les foyers permettent aux enfants de vivre en sécurité, ce qui n’est pas le cas dans la rue, et d’apprendre. Certains vont à l’école, d’autres se forment à la couture, à la boulangerie ou encore à la ferronnerie dans le centre professionnel de l’association. À chaque tâche réalisée pendant l’apprentissage, les enfants reçoivent une petite paye qu’Ashalayam place pour eux

Comment une association indienne – aidée par des bénévoles français – change la vie de centaines d’enfants des rues.

sur un livret. Ils ont ainsi une petite épargne pour s’installer lorsqu’ils quitteront les foyers. Grâce à un partenariat avec l’ASA, l’Association française de soutien à Ashalayam, certains jeunes de l’association ont effectué un apprentissage d’hôtellerie-restauration en France, au sein du groupe Accor. Sushanto fait partie de ces marmitons. Conscient de sa chance, il a étudié assidûment et est devenu un cuisinier de grande qualité, ce qui lui a permis d’ouvrir son restaurant à Pondichéry. Comme lui, Pankaj, Sarpodin, Manoj, Bablu et Rajkumar suivent un parcours réussi entre Inde et France et sont fiers de dire qu’ils sont des enfants des foyers de l’espoir. La rue aurait pu avoir raison d’eux mais Ashalayam les a convaincus qu’une autre vie était possible. En France, les bénévoles de l’ASA s’activent pour soutenir Ashalayam. Certains organisent des événements de collecte de fonds, d’autres décident de parrainer un foyer : ils versent chaque mois une petite somme, précieuse pour l’action d’Ashalayam auprès des enfants des rues de Calcutta. « Un travail de tous les jours qui mérite le respect », c’est Sushanto qui le dit. Pierre Gouzy

Vous souhaitez soutenir Ashalayam ? Contactez Clotilde, la responsable des parrainages de l’ASA – asa.clotilde@gmail.com et 06 62 08 48 76 – ou envoyez votre coup de pouce (par chèque à l’ordre de l’ASA) à Jean-Claude Rossignol, 9 rue Cambronne, 75015 Paris. Merci ! Plus d’infos sur Ashalayam et l’association de soutien en France : www.ashalayamfrance.org

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- PORTRAITS POSITIFS -

Manu Chao

« Mon salon, c’est le quartier autour » Manu Chao promet de soutenir le mouvement de la PAH chaque fois qu’il le pourra.

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C’est au croisement de deux rues sur la terrasse d’un petit bar du quartier de Poblenou à Barcelone que nous retrouvons le fameux « clandestino » Manu Chao. Ici, tout le monde le connaît. La vendeuse de billets de loterie du bout de la rue passe le saluer avant de laisser sa place à une petite fille. On prend des nouvelles. On s’interroge sur la chaleur des jours à venir. C’est dans ce quartier que le musicien est installé depuis une dizaine d’années. Avant de repartir en tournée dans les Balkans, puis en Inde, le musicien sans frontière a accepté de revenir sur ses engagements et ses espoirs pour l’avenir.


- PORTRAITS POSITIFS -

D

Depuis toujours vous écrivez des chansons en faveur des clandestins, des prostituées, des fous, pourquoi ces thèmes vous tiennent-ils à cœur ? J’écris sur la réalité, sur la vie que je mène au jour le jour. Je suis très en prise avec cela. Dans le monde réel, on se rend compte rapidement qu’il n’y a pas que du bonheur. Ces sujets m’inspirent énormément. Vous qui voyagez très souvent, et dans le monde entier, observez-vous une augmentation de la pauvreté ? Je crois que ça fonctionne par cycles. Il est clair que la pauvreté n’est éradiquée nulle part. Cela dit, je ne peux pas dire que je la vois augmenter partout. Il y a des pays qui vont mieux, notamment en Amérique latine. En Europe, par contre, la pauvreté grandit, nettement. On assiste clairement à la fin d’un système. Le capitalisme sauvage arrive à ses limites. On se rend compte que l’on ne peut plus faire confiance aux politiciens. Comment faire alors pour ne pas perdre espoir et continuer à se battre au quotidien ? Je crois beaucoup à la solidarité de voisinage, au mélange. On ne peut pas choisir ses voisins. On doit apprendre à vivre tous ensemble malgré nos différences d’origines, de cultures, de revenus… On doit apprendre à dépasser nos barrières politiques, aussi. Si on réussit cela, c’est un très bon début. C’est exactement ce que l’on essaie de faire ici, dans mon quartier de Barcelone. C’est un combat quotidien, qui me fait du bien, qui me touche, qui remplit ma vie. Très concrètement, que faites-vous dans votre quartier ? L’idée, c’est que chacun puisse aider comme il peut. Moi, je suis musicien, alors je donne des cours de guitare aux enfants du quartier. Et on les emmène jouer au football avec nous pour alléger le travail des mamans pendant quelques heures. On s’arrange entre nous. C’est une forme de troc. Je crois beaucoup à l’autosuffisance, à l’idée de « potager humain». L’autre est toujours quelqu’un qui vous intéresse ? Je ne suis pas de ceux qui restent enfermés. Je considère que mon salon ne se résume pas à une pièce de ma maison mais qu’il s’étend aux quatre rues environnantes. J’essaie de connaître tout le monde, de m’intéresser à chacun. Chez soi, on veut que le salon soit beau, pour moi c’est pareil. Je veux que mes quatre rues, que mon quartier soient beaux. Qu’il n’y ait pas de souffrance. Que la violence disparaisse. Que tout le monde soit heureux, apaisé. Au quotidien, il faut veiller à ça.

Parfois, vous devez rencontrer des gens qui n’ont pas les mêmes convictions que vous, comment réagissez-vous ? Ce sont des choses qui arrivent, oui. Ça prend du temps avant que le dialogue ne s’instaure. Il faut tenter de comprendre. Ça vient petit à petit. Au final, la personne ne change pas forcément d’avis mais on peut s’accepter, vivre ensemble. Récemment, vous êtes allé jouer dans un squat près de chez vous pour soutenir des migrants menacés d’expulsion, vous continuez de vous engager auprès d’associations ? Dès que je peux, j’essaie d’apporter mon aide. Ces derniers temps, je soutiens le combat de la « Plateforme des affectés par l’hypothèque » de Barcelone, qui lutte activement contre les expulsions en Espagne. Ces gens font un travail remarquable, en plus de leur job et de leur vie de famille. Ils y mettent une très belle énergie. Ce sont des travailleurs de l’ombre. Cela fait du bien de voir des gens en action. Chaque fois qu’ils auront besoin de moi, je viendrai les soutenir parce qu’ils sont très importants dans cette période de crise où l’on cherche des remèdes et où l’on voit les acquis sociaux disparaître les uns après les autres.

Les activistes de la PAH de Barcelone multiplient les manifestations et sit-in devant les banques

Avez-vous envie de passer un message aux vendeurs de Macadam, qui luttent au quotidien pour sortir de la galère ? Il est difficile de dire quelque chose quand on n’est pas dans la même situation. La rue, c’est la démerde, l’instinct. Juste, je voudrais leur dire toute ma solidarité, leur dire que l’on est là et leur souhaiter bonne chance. Je voudrais aussi dire à ceux qui ne sont pas dans la galère qu’ils ne sont pas à l’abri. Ça peut arriver à tout le monde de se retrouver dehors. Il faut être solidaire en tant que citoyen. Clémence Lambard

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- PLANÈTE -

Femmes au puits près de Pali, Rajasthan, Inde (25°57’N - 73°19’E). www.yannarthusbertrand2.org

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en partenariat avec www.goodplanet.info


- PLANÈTE -

À la suite du viol et du meurtre d’une jeune femme dans un bus en Inde, Cecilia Tacoli, chercheuse pour l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED), revient sur les spécificités et les risques de la pauvreté féminine en zone urbaine.

les femmes victimes de l’urbanisation Pourquoi parler de pauvreté féminine en zone urbaine ? L’urbanisation devrait être une opportunité pour les femmes. Elle devrait leur offrir de meilleures possibilités d’embauche, de meilleures conditions sanitaires et une plus grande indépendance. Mais, en pratique, les femmes sont souvent victimes de harcèlement, d’agressions et, pour les plus défavorisées, d’un manque d’accès aux soins. Or les femmes jouent un rôle clé dans le développement durable. D’un point de vue économique, elles prennent en charge les tâches invisibles du quotidien et font vivre la maison. Socialement, elles occupent majoritairement les emplois de services à la personne, s’occupent des anciens, cuisinent, élèvent les enfants. En prenant soin de leur habitation et en s’assurant d’un accès à des sanitaires propres pour leur famille, ces femmes prennent également soin de la planète. La réalité n’est donc pas si facile ? Les situations varient d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre, d’un statut social à l’autre, mais

nombreuses sont les femmes victimes de l’urbanisation. Obligées de travailler pour aider leur mari à subvenir aux besoins plus importants du foyer, elles ne sont pour autant pas dispensées des tâches quotidiennes qui leur incombent déjà en milieu rural. Or, elles ont souvent des longs trajets pour se rendre sur leur lieu de travail. Des trajets qui les rendent vulnérables aux agressions physiques, sexuelles souvent, comme ce fut le cas en Inde. Les emplois qu’elles occupent ne sont généralement pas encadrés par un contrat de travail et les conditions d’embauche sont très précaires. De plus, en zone urbaine, elles n’ont qu’un espace restreint pour s’occuper de leur famille, et les sanitaires sont le plus souvent inexistants. La vie dans les bidonvilles est beaucoup plus rude qu’à la campagne. Quel avenir pour ces femmes ? Les manifestations qui ont eu lieu en Inde à la suite de ce viol nous montrent que les femmes, si elles se regroupent, peuvent se faire entendre des dirigeants et ainsi peser

sur la situation. Mais cela reste trop souvent mal accepté : dans de nombreuses cultures, une femme qui travaille et qui fait entendre son opinion n’est pas une femme bien, et son mari n’est pas un homme de valeur. Mais, désormais, les femmes peuvent profiter des opportunités que leurs offrent les espaces urbains – et notamment de l’accès à la contraception et de l’enrichissement social – pour se regrouper et faire valoir leurs opinion et leurs droits. Quel impact pour la planète ? Les femmes ont compris bien plus tôt que les hommes l’importance du développement durable pour le bien-être de leur famille. Si elles sont capables de se regrouper, en zone urbaine, pour créer des potagers partagés et s’assurer d’un accès aux sanitaires pour tous, ce sera déjà une étape importante pour la planète. Les femmes œuvrent pour la société, l’économie et la planète dans le plus grand des silences. Il est temps pour elles de prendre la parole, ce qu’elles font !

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- PLANÈTE -

en partenariat avec www.terraeco.net

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i m i r u s le l i t e n è m s u o n ? u a e t a b en

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- PLANÈTE -

On croit manger du crabe, quand il n’y en a même pas une pincée. On pense manger des protéines, mais c’est surtout de l’eau et des glucides qu’on avale. Serions-nous masos ?

À l’apéro, en entrée ou en salade, nous préférons souvent le bâton à la carotte. Nous sommes les plus gros mangeurs de surimi en Europe. Et le deuxième marché mondial après le Japon d’où vient cette mixture cuite à la vapeur, débarquée dans nos assiettes en 1988. Aujourd’hui, nous engloutissons pas loin de la moitié (43 %) des petites tiges orange et blanc vendues au sein de l’Union européenne. Soit 60 500 tonnes malaxées par nos estomacs en 2012. C’est cinq fois plus qu’il y a vingt ans. De quoi frôler l’indigestion ! Le marché a cependant reculé de 6 % l’an dernier, en raison d’une météo estivale bien grise et d’un engouement moindre pour le régime hyperprotéiné de Pierre Dukan. Les marques peuvent toutefois remercier le nutritionniste car, en faisant du surimi le produit phare de sa méthode minceur, il leur a permis de conquérir, un temps, 500 000 nouveaux foyers. Avant de les perdre quasiment tous. Le fameux effet yoyo des diètes… Malgré cette baisse (de régime), pas loin de sept foyers sur dix en mettent dans leur panier, pour une consommation moyenne de 0,97 kilo par personne, selon l’Association pour le développement des industries du surimi (Adisur).

DU CRABE SANS CRABE « Les parents en achètent pour faire manger du poisson à leurs enfants », explique Nathalie Sicard, responsable marketing de la marque Fleury Michon, le leader du marché.

En France, la fabrication du surimi est réglementée par une norme Afnor qui n’impose que « 30 % au moins de chair de poisson » dans les différentes recettes. En rayon, le taux maximal relevé est de 39 %. Les créatures marines entrant le plus souvent dans la fabrication du surimi sont le merlan bleu (qui n’est pas un poisson de table), le merlu blanc, l’anchois, le colin d’Alaska et le hoki. Les fabricants Fleury Michon et Coraya ont obtenu, pour certains de ces poissons, le label MSC, garantissant la bonne qualité des stocks et la protection du milieu marin. Depuis fin avril, les emballages de Fleury Michon indiquent le type de poissons présents dans son surimi. Une première. Côté fabrication, toute cette poiscaille passe à travers des machines qui équeutent, éviscèrent, lèvent les filets puis les lavent, avant de hacher la chair, mélangée à du sucre. Ce « surimi base », pâte blanche peu goûteuse, est souvent préparé à bord des bateaux de pêche. Il arrive congelé dans les usines, où il est transformé. « Les consommateurs pensent encore que le surimi est fait à partir de déchets de poisson, alors qu’on travaille uniquement la chair », insiste Jean-Sébastien Tamisier, directeur général de l’activité Traiteur de la mer chez Fleury Michon et président de l’Adisur. Ils se trompent aussi s’ils pensent manger, dans les bâtonnets « saveur crabe », de ce crustacé. Car, au surimi base, on ajoute surtout de l’amidon (de blé), de la fécule de pomme de terre, du sucre, du sel, du blanc d’œuf, de l’huile de colza, du paprika pour la couleur et des arômes de crabe.

MAIGRE EN CALORIES MAIS AUSSI EN OMÉGA 3 Pour Fleury Michon, la liste d’ingrédients s’arrête là. « On a supprimé tous les additifs en 2010 car on pense que ce n’est pas bon pour la santé », explique Nathalie Sicard. Exit donc le glutamate monosodique (E621). On soupçonne cet exhausteur de goût, « 100 % synthétique et largement utilisé dans les biscuits apéro, pour leur donner un goût de “reviens-y”, d’être neurotoxique », explique Angélique Houlbert, nutritionniste au Mans. Fini aussi le sorbitol, au pouvoir sucrant et humectant, qui peut créer de l’inconfort digestif. Tous ces additifs entrent en revanche dans la composition du surimi des autres marques. « Plus on descend en gamme, plus on en trouve », précise la nutritionniste, qui a contribué à la rédaction du guide Le Bon Choix au supermarché édition 2013-2014 (éditions Thierry Souccar). Le surimi est-il pour autant un produit de régime ? L’aliment est peu calorique, il est vrai : de 100 à 120 calories pour 100 grammes, contre 130 pour la viande blanche ou le poisson maigre. Et il ne contient pas de graisses saturées. Mais son taux d’oméga 3, ces acides gras polyinsaturés très présents dans le poisson, est jugé « insignifiant » par Angélique Houlbert. Son pourcentage de protéines est assez faible (entre 5 et 10 %, contre 20 % pour un poisson), et sa teneur en sel haute (jusqu’à 4 %). Pour Jean-Michel Lecerf, nutritionniste à l’Institut Pasteur de Lille, « vous mangez un peu de protéines de qualité moyenne et avec peu de calories pour pas très cher ».Mais si vous ajoutez de la mayo, vous gâchez tout ! Alexandra Bogaert

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© Kate Glantz

- MONDE -

UN PDG DANS LA RUE Il y a peu, Eric Weires a quitté sa famille et sa vie confortable pour dormir dans la rue à Washington D.C. Weires – PDG d’une société – participait au « Défi sans-abri », un projet qui permet à tous d’expérimenter les réalités de la privation de domicile. Pendant quarante-huit heures, Weires a vécu dans la rue, la plupart du temps invisible et impuissant, ses pensées et talents masqués par des vêtements froissés et des poches vides…

Eric Weires demandant de l’aide pendant qu’il participe au Défi Sans-Abri, projet de la Coalition Nationale pour l’absence de domicile. Le texte de la pancarte est : « Trois gamins. Je veux juste rentrer chez moi. J’apprécierais de l’aide ! »

Cette histoire commence avec Eric Weires, un homme originaire du Midwest (États-Unis), lorsqu’il décide de quitter sa famille et sa vie confortable de Chicago pour un week-end à Washington, D.C. Bien qu’il ait l’intention de voir les musées et les monuments les plus célébrés de la nation, Weires n’était pas le touriste typique. À sa liste de choses à faire s’ajoutait : dormir sur un carton, essayer la soupe populaire locale et faire la manche ! PDG de Fine Line Services, une société d’entretien située à Chicago, Weires était à Washington pour relever le « Défi sans-abri », un projet conçu pour permettre à des Américains lambda de tester les

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réalités de l’absence de domicile. Weires, le premier PDG dans l’histoire du Défi, vivrait donc dans la rue, sans un sou et sans aucune garantie d’abri. Bien que le Défi en soi soit une nouvelle expérience pour Weires, les périodes difficiles ne lui étaient pour autant pas inconnues. Pendant son enfance, se retrouver sans-abri lui semblait une éventualité tout à fait plausible. « C’était toujours stressant et humiliant, et quelque chose qui approchait à grands pas. Heureusement, ça n’est pas arrivé, mais mon enfance à été dure, vraiment dure. » Weires voyait donc le Défi comme une opportunité de faire parler d’un problème qui lui tenait très à cœur, mais aussi, à titre plus personnel, de montrer sa reconnaissance pour la chance qui lui avait permis d’échapper à cette situation.

UNE CARTE, UNE LISTE ET UN SAC POUBELLE En dehors d’une pièce d’identité avec photo, par mesure de sécurité, et d’un portable pour mettre à jour son blog vidéo, Eric Weires n’a pris avec lui qu’un plan de la ville, une liste d’activités typiques de la vie d’un sans-abri, et un sac poubelle industriel. Après une promenade à Embassy Row, suivant sa check-list du sansabri type, il s’est arrêté devant un hôtel haut de gamme pour demander des ciseaux et du carton afin de se fabriquer une pancarte. Il fut soulagé quand le concierge l’a dépanné. Après un débat intérieur sur la meilleure façon de formuler son appel au secours, Weires a gribouillé au feutre : « Trois gamins. Je veux juste rentrer chez moi. J’apprécierais de l’aide ! » Installé sur un bout de trottoir près de la Maison-Blanche, il a reçu vingt dollars en une heure. Ayant opté pour l’approche passive, Weires n’échangeait qu’un mot avec les gens qui passaient. Il était invisible, mais il ne manquerait pas de nourriture. Sa réflexion de départ avait été : « Qui a le temps pour commencer une conversation avec un ami dans la rue ? Alors, pour un étranger sans abri !? Il y en a trop. Il faudrait s’arrêter à chaque coin de rue. » Après quoi, Weires s’est dirigé vers le fast-food de sandwichs Subway. Puis, alors que la nuit tombait, il a consulté son guide de sansabri, qui indiquait : « André, à Franklin Square Park, entre les rues 14e et 1re nord-ouest. » Bien qu’André soit boursier à plein temps dans une université locale, il n’a pas de revenu complémentaire à ce qu’il gagne en tant que guide des participants au « Défi sans-abri », il n’a donc pas les moyens de déménager de la rue.


La nuit était froide et le banc était dur. Cela, Weires s’y était attendu. Ce qu’il n’avait pas prévu, en revanche, c’étaient les rats énormes qui se s’agitaient sous ses pieds. Pour la première fois de la journée, Weires était près de quitter le Défi…

la Fondation Seb soutient : LES ÉCOLES DE PRODUCTION

DES CARTONS COMME MATELAS

Kate Glantz / Traduction : Rosetta Foundation; révision : Caroline Charron Article original publié en anglais dans le journal de rue américain Street Sense - USA (www.street-papers.org)

« Faire pour apprendre », telle est la devise des Écoles de production. Combinant centre de formation et entreprise, les Écoles de production permettent à des jeunes de 14 à 18 ans en (grande) difficulté dans le système scolaire traditionnel de bénéficier d’une formation théorique et pratique en un même lieu. Ces écoles sont le plus souvent gratuites ou à moindre coût. Confrontés dans la plupart des cas à de « vrais » clients et à des commandes aux conditions du marché, les jeunes comprennent l’intérêt des cours et entrent dans une logique de valorisation de leurs capacités. Cela leur permet de retrouver confiance en eux et d’acquérir compétences et comportements d’entreprise, deux solides atouts pour l’entrée sur le marché du travail. Christophe Girard, délégué général des Écoles de production, soutient que « ces écoles agissent comme des révélateurs de talents insoupçonnés, avec un taux de réussite aux examens [CAP, bac pro] de plus de 90 % ». Plus significatif encore, « quasiment 100 % des diplômés trouvent un emploi stable à la sortie ». C’est pour assurer la pérennité des Écoles de production et accroître leur nombre à l’échelle nationale que la Fondation Groupe Seb s’est alliée au fonds A2i (Agir pour l’insertion dans l’industrie). Ce soutien financier est essentiel pour attirer les porteurs de projet et accélérer le processus de labellisation et de reconnaissance des écoles. Ainsi, neuf nouvelles écoles ont ouvert depuis un an et demi, leur nombre pour la rentrée de septembre 2013 s’élevant ainsi à 21. www.ecoles-de-production.com

© Luc Benevello

Heureusement, André connaissait une « ruelle agréable » derrière un hôtel proche. Les deux sans-abri ont tiré des cartons d’une benne à ordures pour fabriquer des matelas de fortune et se sont installés pour la nuit. Après quelques heures de sommeil agité, les deux hommes se sont séparés. Le soleil se levait. C’est à ce moment-là que Weires s’est trouvé face à ce qu’il décrit comme « le jour interminable » : « Il y a des tonnes de temps. C’est un peu intimidant. On a l’impression que ça n’a pas de fin. Si je devais le faire pour une semaine, un mois, un an, des années… Je peux voir maintenant comment on peut y perdre sa santé mentale. » Weires a aussi réfléchi à la difficulté de trouver des toilettes publiques dans la ville. Un obstacle, a-t-il noté, qui devait être encore plus frustrant pour les femmes. Mais la compassion se niche dans les endroits les plus improbables. « [Ce matin] je suis allé dans un Starbucks et ils étaient très gentils. Si gentils que j’ai osé demander si ça ne les dérangeait pas de me donner une tasse de café. Et j’ai obtenu un Starbucks gratuit ! » narre-t-il. Ragaillardi malgré ses pieds douloureux, Weires a fait une longue randonnée à travers la ville, avec douze dollars qui lui restaient et son sac poubelle à la main. Il a passé une grande partie de la journée seul et silencieux. Jetant un coup d’œil au sac poubelle, il explique : « Au début il était un peu embarrassant, mais 99 % des gens ne m’ont pas remarqué. » Aux environ de 21 heures, Eric Weires a rencontré son deuxième guide, Ils ont campé dans un parc pour tenter d’échapper aux rats de l’avenue de Pennsylvanie. Le parc était animé, avec d’autres sans-abri, hommes ou femmes, qui ne dormaient pas dans un des refuges du district. C’était encore une nuit froide et venteuse. Avec ses chaussures en guise d’oreiller, Weires avait très froid. Steve, qui avait une couverture de rechange, l’a mise sur Weires pendant qu’il dormait. Pressés d’échapper à la fraîcheur du matin, les hommes se sont dirigés vers le temple de l’Épiphanie, un lieu de culte et un refuge pour tous ceux qui en ont besoin. L’acte final d’Eric Weires en tant que participant au « Défi sans-abri » a été d’utiliser l’argent qui lui restait de sa mendicité pour acheter un bon d’achat chez McDonald’s pour le donner à un homme dans le besoin. Pendant que ses pairs du week-end prenaient leur mal en patience tout au long d’un autre jour éternel, Weires s’est éclipsé de la rue, aussi discrètement qu’il y était venu. Weires a participé au Défi pour aider à mettre en lumière les difficultés quotidiennes des sans-abri aux États-Unis. Pendant deux jours, il a été pour la plupart invisible et impuissant. Mais, en tant que PDG, Eric Weires reconnaît maintenant qu’il a les moyens d’être un catalyseur pour le changement.

Créée en 2007, la Fondation Groupe SEB a pour objet la lutte contre l’exclusion. * La Fondation Seb est partenaire de Macadam www.fondation.groupeseb.com

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© Photo RD/James Murphy

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Les herbes, les tomate s et le vin apportent à ce plat, en plus de leurs save urs, une teinte superbe !

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POUR 4/6 PERSONNES PRÉPARATION ET CUISSON 30 MIN 60 cl de court-bouillon de poisson 1 oignon moyen 1 bulbe de fenouil moyen 2 c. à soupe d’huile de tournesol 15 cl de vin blanc sec 1 boîte de tomates en dés de 400 g 1 feuille de laurier 1 c. à café de sucre en poudre sel et poivre noir 500 g de poisson blanc à chair ferme en filet quelques branches de persil 1 c. à soupe de Maïzena 2 c. à soupe de lait 3 c. à soupe de crème fraîche épaisse

Soupe de poisson à la tomate Mettez le court-bouillon à chauffer. Pelez et hachez finement l’oignon. Épluchez, lavez et hachez finement le fenouil en réservant les feuilles pour la garniture. Faites chauffer l’huile dans une grande sauteuse à fond épais. Faites-y fondre le fenouil 5 min. Videz l’excédent d’huile contenu dans la sauteuse. Ajoutez au fenouil le bouillon, le vin, les tomates, le laurier et le sucre. Portez à ébullition, couvrez et laissez frémir 10 min. Taillez la chair du poisson en cubes de 2,5 cm. Plongez-les dans le bouillon. Lavez et essuyez le persil, réservez quelques feuilles pour décorer, hachez le reste et ajoutez-le à la soupe. Couvrez et laissez frémir 5 min. Délayez la Maïzena avec le lait. Dès que le poisson est cuit, retirez le laurier, mélangez la Maïzena à la soupe et faites épaissir légèrement sur feu doux. Salez et poivrez. Ajoutez la crème fraîche, mélangez et faites réchauffer 1 à 2 min. Garnissez avec les feuilles de persil et servez aussitôt.

Vous pouvez réaliser cette recette avec n’importe quel poisson blanc à chair ferme ou remplacer le poisson par le même poids de grosses crevettes et de Saint-Jacques.

Apport par personne Avec l’aimable autorisation de MES MEILLEURES RECETTES

Calories : 312 / Glucides : 12 g / Protéines : 22 g / Lipides : 17 g

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AGENDA SOLIDAIRE

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1ER OCTOBRE

3 NOVEMBRE

Journée internationale des personnes âgées – Les Fleurs de la fraternité avec les Petits Frères des pauvres / 5e anniversaire de cette opération contre l’isolement des personnes âgées. De nombreux bénévoles des Petits Frères des pauvres, renforcés par d’autres organismes, vont sillonner les marchés, gares, rues, places, hôpitaux, maisons de retraite dans plus de 100 villes de France pour donner une fleur aux passants, qui l’offriront à leur tour à une personne âgée souffrant de solitude ou de pauvreté. www.petitsfreres.asso.fr

Départ de la Transat Jacques Vabre Tanguy de Lamotte sera accompagné du comédien François Damiens pour cette célèbre course transatlantique en double, défi sportif et solidaire. Ils s’élanceront du Havre destination le Brésil au profit de l’association Mécénat chirurgie cardiaque.

5 ET 6 OCTOBRE

– GAGNEZ – UN DICTIONNAIRE LAROUSSE Le Petit Larousse illustré est une institution qui n’a pas pris une ride. Chaque année, il s’étoffe de nouveaux mots, d’expressions, des photos et des dessins en couleurs, qui permettent à tous de se plonger dans la magie des mots. L’édition 2014 est arrivée et compte plus de cent cinquante nouvelles entrées. En partenariat avec les éditions Larousse, nous vous donnons la possibilité de gagner un dictionnaire par tirage au sort si vous envoyez vos coordonnées complètes à contact@macadamjournal.com

Course Odysséa Paris / Course au profit de la lutte contre le cancer du sein. Rendez-vous à l’Esplanade du château de Vincennes. www.odyssea.info/paris 6 ET 7 OCTOBRE Journées nationales des associations d’aveugles et de malvoyants 11 ET 13 OCTOBRE Pasteurdon / L’opération annuelle d’appel à dons de l’Institut Pasteur (en appelant le 3612) sera parrainée par Alexandra Lamy. En 2012, 27 % du budget de l’Institut reposait sur la générosité du public (dons et legs) et les produits de son patrimoine ! 16 OCTOBRE Journée mondiale de l’alimentation À l’heure actuelle, près de 870 millions de personnes souffrent de sousalimentation chronique. 17 OCTOBRE Journée internationale pour le refus de la misère / Depuis 1987, la journée mondiale du refus de la misère permet au grand public d’entendre la parole des plus démunis et de s’engager avec eux pour combattre la misère. En 1992, cette journée a été reconnue par les Nations unies. Elle est célébrée dans le monde entier.

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23 NOVEMBRE Marche des lumières au profit de l’institut Curie / 18 heures : Paris Champ-de-Mars, 4 km de marche pour éclairer la nuit contre le cancer. www.marchedeslumieres.com 25 NOVEMBRE Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes En France, une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint. Seule une femme sur dix dépose aujourd’hui plainte. Numéro d’écoute : 3919. www.gouvernement.fr/gouvernement/ 25-novembre-journee-internationale-delutte-contre-les-violences-faites-auxfemmes 26 NOVEMBRE 1ER DÉCEMBRE Les Frimousses de créateurs au profit de l’Unicef / Exposées au Petit Palais à Paris, les poupées conçues par les créateurs seront mises aux enchères le 2 décembre à 20 heures à l’hôtel George V au profit de l’Unicef et de son programme de vaccination des enfants du Darfour. 29 ET 30 NOVEMBRE Collecte nationale des banques alimentaires / Les banques alimentaires feront appel à la générosité de tous en collectant des denrées alimentaires dans les super et hypermarchés de France. www.banquealimentaire.org


- C’EST UN SIGNE ! -

Horoscope

par Marie-Pierre Charneau www.mariepierrecharneauastrologie.com

BÉLIER (21 MARS - 20 AVRIL)

LION (23 JUILLET – 22 AOÛT)

SAGITTAIRE (23 NOVEMBRE – 21 DÉC.)

Vous vous poserez des questions sur votre avenir professionnel. Vous aurez beaucoup d’idées, mais attention à un manque de sens pratique qui pourrait vous conduire à mal évaluer les risques éventuels. En couple, passionné(e), vous redonnerez du piment à votre relation. Célibataire, entre deux, votre cœur pourrait balancer. Vous serez dans une forme olympique.

Vous serez de taille à relever les défis. Surfant sur la vague du succès, vous serez tellement pris(e) par votre travail que vous n’aurez pas l’occasion de sortir. Côté finances, une augmentation de vos revenus sera d’actualité. En couple, faire confiance à l’autre sera votre défi. Célibataire, une rencontre prendra de l’importance. Privilégiez votre sommeil.

Votre sens du devoir vous vaudra l’approbation de vos supérieurs. Ils pourraient avoir recours à vos compétences pour vous confier de nouvelles responsabilités. Un nouveau job ? Assurez-vous de la fiabilité de votre contrat. En couple, vous resterez soudés face à des problèmes familiaux. Célibataire, vous craquerez pour quelqu’un qui en pincera aussi pour vous. Ne surestimez pas votre résistance.

TAUREAU (21 AVRIL - 21 MAI)

VIERGE (23 AOÛT – 22 SEPTEMBRE)

Vous vous heurterez à un mur d’incompréhension au travail. Vous devrez trouver de solides arguments afin de retourner la situation en votre faveur. Certains penseront à une formation. En couple, vous redoublerez d’attentions pour l’être aimé. Célibataire, vous rencontrerez du monde mais personne ne fera battre votre cœur. Une cure de vitamines vous boosterait.

Vos initiatives provoqueront des grincements de dents chez vos collègues. Attention à une proposition qui pourrait vous apporter plus de contraintes que de satisfactions. En couple, des problèmes non résolus du passé referont surface. Célibataire, pour une nuit ou pour la vie ? Vous ne saurez pas trop où vous en êtes. Misez sur la relaxation.

GÉMEAUX (22 MAI – 21 JUIN)

BALANCE (23 SEPTEMBRE – 22 OCTOBRE)

Évitez les actions précipitées. Si vous rencontrez un souci avec un collègue, privilégiez la discussion et les compromis, sinon l’ambiance sera tendue. Côté finances, faites-vous conseiller si vous envisagez un achat important. En couple, vous fuirez devant les vraies questions. Célibataire, il y aura du coup de foudre dans l’air. Vous serez comme une pile électrique.

Après quelques jours de flottement, vous reprendrez vos esprits. Si déterminé(e) que vous soyez, ne marchez pas sur les pieds de vos collègues. Ils le prendraient mal et vous pourriez vous retrouver seul(e) pour mener à bien un projet. En couple, ne laissez pas s’envenimer une situation. Célibataire, vous jouerez la carte de l’autonomie amoureuse. Une forme en dents de scie.

VERSEAU (21 JANVIER – 19 FÉVRIER)

CANCER (22 JUIN – 22 JUILLET)

SCORPION (23 OCTOBRE – 22 NOVEMBRE)

POISSONS (20 FÉVRIER – 20 MARS)

Précis(e) et ordonné(e), vous progresserez lentement mais sûrement. Vos résultats seront convaincants et vous bénéficierez d’une belle avancée. Vous aimeriez juste ne pas porter tout sur vos épaules. En couple, vous ne serez pas disponible pour votre chéri(e). Célibataire, n’en demandez pas trop à votre nouveau flirt. Côté forme, n’allez pas au-delà de vos limites.

Il ne sera pas question de vous reposer sur vos lauriers. Sérieux(se), vous serez à l’aise pour suivre une formation, venir à bout de dossiers difficiles ou vous présenter à un entretien d’embauche. En couple, faites le premier pas, afin de remettre votre relation sur les rails. Célibataire, vous vivrez le moment présent sans vous poser de questions. Repensez votre alimentation.

Il vous faudra établir un prévisionnel et être vigilant(e) sur les questions financières. Au travail, vous arriverez, grâce à votre diplomatie, à déjouer des tensions avec vos collègues. En couple, il vous faudra accorder vos violons sur vos projets d’avenir. Célibataire, une invitation ne vous laissera pas indifférent(e). Aérez-vous avec une marche quotidienne.

CAPRICORNE (22 DÉCEMBRE – 20 JANVIER) Il vous faudra faire preuve de patience si les choses n’avancent pas aussi vite que vous le souhaiteriez. Profitez de ce délai pour peaufiner votre projet. Des remaniements seront bénéfiques. En couple, l’harmonie l’emportera sur des disputes passagères. Célibataire, vous aurez du mal à sortir de votre tanière. Bonne résistance physique et mentale.

Vos responsabilités se feront pesantes. Vous pourriez être en butte à des médisances. Vous continuerez votre petit bonhomme de chemin, mais cette ambiance compliquée vous plombera le moral. En couple, vous retrouverez les sentiments qui animaient vos premiers jours. Célibataire, accrochez-vous, car cette relation sera tout sauf paisible. Vous serez fatigué(e).

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- ÉCRIT DE VENDEUR -

Une Étoile file O O O

et se faufile

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Dans la chaleur d’une nuit d’été, une Étoile file et se faufile dans un labyrinthe créé par la vie. Elle cherche en vain un endroit sûr où elle pourra poser valises et sac à dos remplis à ras bord, d’où vomissent de l’ouverture soucis et autres aléas. Aucun site lui semble hospitalier et paisible afin qu’elle puisse enfin se rassasier de sérénité. Depuis qu’elle a vu le jour, il en est ainsi. Une enfance ballottée par monts et par vaux, secouée par des vents en colère et griffée et brûlée par de cinglants éclairs, trahie par de belles paroles et des promesses avortées. Une adolescence moribonde sur des sentiers monstrueux où se manifestaient, à chaque ornière, traquenards et guet-apens. Un début de vie sans repaire et sans attache Ce fut l’écume des jours dans laquelle le nénuphar a germé et grandi. Maintenant, devenu adulte, le nénuphar continue de grandir. Certes, de temps à autre, d’éphémères éclaircies ont entrebâillé l’anthracite de son ciel. Mais maître Satan, tenant à sa fragile proie, a envoyé ses dévots – démons et diablotins – recouvrir la déchirure d’une grosse étoffe de laine brune. Revêtue de la sombre haire, le cœur saignant, l’Étoile tache de rouille le marine de la nuit. Elle n’est invitée ni à la table festive du Seigneur Créateur ni aux bacchanales sataniques auprès du feu de Lucifer, pas assez pure pour le premier, pas assez abjecte pour le second. Alors elle voyage en Purgatoire, entre Éden et Enfers, là où se côtoient maudits et proscrits. Parmi les exclus, elle se fraie un chemin de croix qui malheureusement ne mène nulle part. Elle a beau changer de direction, toujours elle se retrouve à la case départ. Murée dans un silence ironique, elle cherche. Et cherche encore. Mais elle ne peut résoudre cette énigme. Qu’avait-elle fait, mon Dieu ? Que n’avait-elle pas fait, Satan ? Le bien, le mal, qu’est-ce ? Le bon, le mauvais n’estce que visions ? Victime des préjugés, elle ne sait pas, elle ne sait plus. Elles sait seulement que bien et mal, que bon et mauvais entremêlent leurs fils et tissent la toile d’araignée pour mieux prendre au piège les âmes désemparées. Elle est coupable. Coupable d’être née. Coupable d’avoir

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subi des maltraitances durant son enfance. Coupable de ne pas avoir été éduquée. Coupable de ne pas savoir faire, personne ne lui a jamais appris, mais la coupable c’est elle. La présomption d’innocence n’a pas été votée pour elle, elle est réservée aux puissants. Elle, elle est toujours et pour tout la présumée coupable. Coupable ? La vindicte publique crie « Coupable ! » Le verdict tombe, Damoclès a tranché : coupable. Elle, pourtant si obstinée et résistante, se décida à demander de l’aide, mais elle ne désirait pas quelqu’un qui s’apitoie sur son sort. Pitié ou compassion ne feraient qu’aggraver sa situation et les pleurs ne seraient qu’illusions se noyant dans les flots de l’incertitude, apportant ainsi leur lot de tourmentes. Elle souhaite croiser une personne qui la comprenne, la soutienne, la réconforte et l’aide à surmonter la déchéance. Elle ne veut surtout pas être jugée. « Allo ? Espoir ? » Puis une voix mécanique et métallique répondit : « Le numéro demandé n’est plus attribué. » Poursuivie par la malchance, l’espérance, elle aussi, était partie en errance. Donc l’Étoile alluma ses feux de détresse. Sur le bout de ses doigts, des lumières rouges se mirent à clignoter puis lancèrent des S.O.S. Des points écarlates transpercent le manteau nuageux et papillotent entre les astres de la nuit. Ils donnent l’impression d’un ovni en perdition qui, pour d’obscures raisons, a quitté son orbite. « Halte ! – Attention danger ! – Ne pas approcher ! – Risque de chute ! » La société humaine, trop préoccupée par son nombril, vit pourtant ce vaisseau en danger de faire naufrage et ferma les yeux. Qu’est-ce ? Qui est-ce ? Elle regarda et fit semblant de ne rien voir, ce n’était pas son problème. Elle condamna définitivement cette Étoile. Dans un bruit assourdissant grêlent les bombes, sautent les mines et éclatent les obus. La mitraille pleut tout autour de l’astre banni. La prochaine rafale l’atteindra-t-elle ? La future décharge percera- t-elle son cuir pour l’envoyer au plus profond de l’océan ? Gabriel, juillet 2013


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2013 - WWW.MAC ADAMJOURNAL.COM NUMÉRO 108 - ÉTÉ

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2013 - WWW.MAC ADAMJOURNAL.COM NUMÉRO 107 - JUIN

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NUMÉRO 106 - AVRIL

IL M’AURA FALLU LA VIE ENTIÈR E POUR ÊTRE HEUREUX

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L’HOROSCOPE DE L’ÉTÉ

LE SURIMI NOUS MÈNE -T-IL EN BATEAU ?

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RICHARD BOHRIN GER

C’EST LE POGN ON QUI MALTRAITE LE MONDE !

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LES TROPHÉES SOLIDAIRES JEUX, BD, MOTS CROISÉS. ..

INITIATIVE CENT VOIX POUR LES FEMM ES

Bruno Humbert BUS INE SSM AN REP ENT I

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MARIE DRUCKE R

MONTRER LA RÉALITÉ DE LA PRÉCAR ITÉ EST UNE MISSI ON IMPORTANTE

DUSTIN HOFFMA N

JAMBON BLAN C LE TOUR DE COCHON !

INITIATIVES GOLD OF BEN GAL : « JUTE DO IT »

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JEUX !

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RÉZA LE TÉMOIN HUMANISTE

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PIERRE RABH I L’HOMME DE LA « SOBR IÉTÉ HEUREUSE »

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FAUT-IL SUPP RIMER LA « CAISSE NOIRE » DE LA RÉPUBLIQ UE ?

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VACCINS À L’ALUMINIUM, LE SEL DE LA DISCORDE

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HUMANITAIRE POURQUOI CET ENGOUEM ENT ?

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MANU CHAO À BARCELON E AUX CÔTÉS DES INSUR GÉS

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LA VIOLENCE ÉCONOMIQUE FAITE AUX FEMM ES

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STÉPHANE HESS EL UNE VIE D’ENGAGEMEN TS

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AIDER N’A JAMAIS ÉTÉ AUS SI AGRÉABLE À LIRE

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AIDER N ’A JAMA IS

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AIDER N’A JAMAIS ÉTÉ AUS SI AGRÉABLE À LIRE

n ° 108

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INITIATIVES ET SI VOUS EMBA UCHIE Z UN « FERMI ER DE FAMIL LE » ?

Alain Be

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AIDER N’A JAMAIS ÉTÉ AUS SI AGRÉABLE À LIRE

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JEUX , BD, MOT S CRO ISÉS

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