Macadam novembre 2010

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WWW.MACADAMJOURNAL.COM

n°80 MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

L’INVITÉ PIERRE KOSCIUSKO-MORIZET : L'ÂGE DES CONSOMMATEURS MALINS...

NEW YORK EMPRUNTER AUX VOISINS PLUTÔT QU’À LA BANQUE LA RUCHE : BUZZ, BUTINAGE ET INNOVATION SOCIALE

CULTURE UN ARTISTE AU SERVICE DES SANS-ABRI JEUX, BD, MOTS CROISÉS

: BONUS ES S PLAC E D Z E GAGN E PIÈCE D A L R U PO ETTA E VEND R T Â É H T AGE 19 VOIR P

PAUL McCARTNEY ÉCOLO, LE BOUCHON DE LIÈGE ?

« JE ME VOIS TOUJOURS COMME LE TYPE QUI PRENAIT LE BUS À LIVERPOOL » M A C A D A M 8 0 - page 1


Macadam mensuel [édition novembre 2010] www.macadamjournal.com contact : contact@macadamjournal.com distribution nationale Les Artisans du Macadam, association loi 1901, Président : Gabriel Gaudillat, siège : 9 rue Jacques Prévert, 69140 Rillieux-la-Pape. Renseignements : 04 78 97 26 73. agences Paris : le Secours Populaire, 13 rue Froissard, 75004 Paris, lundi, mercredi et vendredi de 9h à 11h Olivier au 06 79 05 27 42 Lyon : Habitat et Humanisme, 28 quai Perrache, 69002 Lyon, du lundi au vendredi de 7h45 à 10h Lyon et autres villes : Gabriel au 06 31 96 34 76. directeur de la publication François Fillon rédactrice en chef adjointe Caroline Charron rédaction Jacques Bujardet, Alexandre Delovane, Gabriel Gaudillat, Michel Hannequart, Audrey Henrion, Raymonde Prades, Thierry Quintry-Lamothe, Saïd Mahrane, Frédéric Ravenne, Danièle Rudel-Tessier, Hélène Seingier, Catherine Selden, Jean-Marc Sémoulin, Anne-Marie Thomazeau, Bruno Usannaz-Joris révision Marie Dominique Bergouignan et Sylvie Tiffeneau partenariats Micheline Perrin partenaires@macadamjournal.com couverture © Insp illustrations Crosky, Dominique Goubelle, Sylvain Marchandé, Philippe Tastet, Le Cil Vert graphisme beau fixe, manufacture d’images site web Véronique Guérin édition sarl Media Compagnie impression Imprimerie Chirat, Saint-Just-la-Pendue Dépôt légal à parution / ISSN : 1954-166X CPPAP : 1209 I 89259 partenaires Courrier International, Fondation Macif, Fondation Nicolas Hulot, Fondation Seb, Fondation Crédit Coopératif, France infos, Habitat et Humanisme, Price Minister, Secours Catholique, Secours Populaire, Tour de France Humanitaire...

L’ÉDITO

Vitesse supérieure ! Bientôt deux ans que Macadam a été relancé sous la forme magazine. À l'origine, un homme de bonne volonté, Gabriel. Ancien vendeur, il se bat mois après mois, numéro après numéro pour que les vendeurs puissent proposer un journal de qualité. Au fil des mois, Gabriel a su faire grandir l'équipe. Aujourd'hui, les vendeurs sont dans plus d'une dizaine de grandes villes françaises. Le projet -un peu fou au départ- de redonner vie au premier journal de rue francophone a montré qu'il était viable... et surtout nécessaire. Des dizaine d'hommes et de femmes en vivent chaque jour. Le projet surtout s'est développé, il nous faut aujourd'hui passer à la vitesse supérieure et trouver, au moins à Lyon et Paris où Macadam est fort représenté, un bureau d'accueil pour assurer notre développement. Chers amis, si vous connaissez des possibilités de petits locaux dans ces deux villes, prenez vite contact avec nous... Nous devons passer à la vitesse supérieure...

par François Fillon, directeur de la publication f.fillon@macadamjournal.com

DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSE Les vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse, fiers de leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participent au choix des sujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens de s’insérer socialement et économiquement.

COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 2 euros du prix de vente > 1 euro minimum, en fonction des villes et du coût de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal. > 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.

er ulez aid Vous vo sonne r une pe lté? u en diffic devenir de i lu z Propose de Macadam. r u e vend : Contact 76 4 3 6 9 06 31

UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIF La diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont le conseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnes vendant ou ayant vendu le journal Macadam. L'association a rec ̧u l’agre ́ment d’association d’inte ́re ̂t ge ́ne ́ral. Les personnes offrant des dons ̀ a Macadam peuvent de ́duire 66% des montants des dons de leurs impo ̂ts. Renseignez-vous : 04 78 97 26 73.

UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELS Ponctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisation de Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création ou maquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de coeur pour cette belle aventure.

UN RÉSEAU INTERNATIONAL Macadam est membre — et son unique représentant en France — de l’International Network of Street Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour sa qualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situé à Glasgow regroupe 80 journaux de rue, répartis dans 34 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 250 000 personnes et publient 32 millions de journaux chaque année. Macadam a reçu le label "Année européenne de lutte contre l'exclusion sociale".

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L’INVITÉ

PIERRE KOSCIUSKO-MORIZET

Alors que Noel approche, de plus en plus de Papas et Mamans Noël se met-

internet ou l’âge des consommateurs malins...

tent à acheter des cadeaux d’occasion sur Internet pour remplir leurs hottes. Une tendance apparue sur le web, mais que la crise vient accélérer. Les uns et les autres cherchent d’une part à limiter leurs dépenses en achetant moins cher, et d’autre part à augmenter leurs revenus, en revendant à leur tour sur le Net ce dont ils n’ont plus besoin. Les nouveaux consommateurs de « l’Age de l’accès » n’ont pas attendu la crise pour relativiser la propriété physique durable des biens, et privilégier l’usage. La faculté de pouvoir profiter d’un bien à la demande prend le dessus sur la notion de propriété permanente. Pas étonnant que le premier site français de e-commerce soit une place de marché qui permet aux internautes d’acheter et de revendre pratiquement tout ce qu’ils veulent. A tel point que certains inventent des nouveaux comportements : par exemple en achetant neuf en magasin sachant déjà qu’ils vont revendre plus tard l’article une fois consommé à moitié prix sur le Net. Ils ont ainsi pris l’habitude de profiter du neuf immédiatement au prix de l’occasion en fin de compte… Le prix est au centre des préoccupations de ces nouveaux consommateurs qui font preuve de beaucoup de rationalité dans leurs choix. Confronté en permanence aux lois de l’offre et de la demande sur le Net, le prix devient changeant et relatif, voire éphémère. L’idée de le mettre au centre de l’équation entre acheteur et vendeur est donc l’équation gagnante du e-commerce. L’Internet a en effet progressivement inventé et procuré tous les outils pour encourager les nouveaux comportements des consomm’acteurs : citons notamment les moteurs de recherche, les comparateurs de prix, les chats et les forums qui organisent et amplifient les prises de paroles (parfois sévères pour les marques), les blogs, et tous les autres services pratiques pour faciliter la vie du e-consommateur, tel que les alertes de la disponibilité d’un produit au prix désiré… Sans bouger de sa chaise, l’internaute organise et prépare ses dépenses à l’avance, un peu à la manière d’un service achats d’une entreprise, avec étude de marché préalable, éventuellement suivie d’une négociation. Et la crise du pouvoir d’achat est venue encourager ces pratiques, les inter-

© DR

nautes devenant férus de bons plans, n’hésitant pas à se revendiquer comme Pierre Kosciusko-Morizet, 33 ans, est diplômé

des acheteurs « malins » quand ils ne sont pas « radins ». Des qualités au-

d’HEC, spécialisation Entrepreneurs. Il lance

jourd’hui reconnues socialement, alors qu’il y a encore deux décennies il fallait

en 2001, PriceMinister.com qui va s’imposer

faire étalage de son pouvoir d’achat. Après les années de « consom-

au fil des ans comme le 1er site de e-commerce

mation frime », où surpayer un produit pouvait être un signe d’appartenance

français en termes d’audience (2e trimestre

à une élite, il s’agit aujourd’hui d’acheter juste, et consommer intelligent. Savoir

2010, Nielsen Médiamétrie NetRatings).

dénicher la bonne affaire peut ainsi vous faire valoir auprès de vos proches.

PriceMinister.com a instauré l’Achat-Vente

L’internaute s’empresse alors de le faire savoir, en diffusant l’info auprès de

Garanti en ligne, qui permet aux particuliers

ses contacts personnels par email, ou par un ‘post’ s’il est bloggeur, voire par

et aux professionnels de s’acheter et de

un message repris dans les réseaux sociaux dont il est membre. La caisse de

se vendre tous types de biens. Le groupe

résonnance est illimitée, et d’autant plus recherchée qu’elle promeut l’écologie

leader du e-commerce japonais Rakuten

et le développement durable. Associée au recyclage et à l’équitable, cette nou-

rachète la société en juin 2010.

velle consommation se veut responsable.

Pierre Kosciusko-Morizet est aussi Président

En dehors de savoir ce que les Français pourront s’offrir en cette période de

de l’ACSEL (Association de l’Economie

vaches, de bœuf et d’âne maigres, ce qui est sûr c’est qu’ils n’achètent déjà

Numérique), coprésident de l’ASIC (Association

plus de la même façon. Et ce ne sont pas les sapins qui vont se plaindre…

des Services Internet communautaires) et Il vient de publier le livre récit de la saga

Pierre Kosciusko-Morizet

PriceMinister aux Editions les Carnets de l’Info.

Fondateur de PriceMinister.com

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ACTU

LE MONDE EST FOU Le métier de chacun influerait sur sa probabilité à un jour divorcer Angleterre – Une récente étude a mis en exergue la probabilité de chacun à divorcer en fonction du métier qu’il exerce ou de celui qu'exerce son compagnon. Ainsi, les danseurs, chorégraphes, masseurs et barmans auraient en moyenne 40% de probabilité de subir une rupture à cause de leur métier. Et les infirmières, psychiatres et auxiliaires de vie entrent dans cette même catégorie. A contrario, les dentistes, ecclésiastiques et pédicures ne seraient qu’entre 2 et 7% à divorcer. Mais le métier le moins enclin au divorce reste l’ingénieur agronome. Ces derniers seraient en effet moins de 2% à se

Un clown candidat aux élections législatives Brésil – L'humoriste Tiririca, connu pour s'habiller en clown, s'est porté candidat aux élections législatives. Et ses chances de remporter un siège sont grandes, au grand dam des politiciens. Et si l'histoire amusait au début les politiciens, aujourd'hui, certains sont partis en guerre contre lui. La raison ? Il a de grandes chances de sortir vainqueur de l'élection, puisque selon les sondages, près de 1 million d'électeurs ont l'intention de voter pour lui. Tiririca, grâce à de nombreux spots de publicité diffusés à la télévision brésilienne, s'est notamment attiré la sympathie des 20% de la population qui, comme lui, sont analphabètes. Aussi, il incarne le ras-de-bol de certains Brésiliens pour la politique actuelle grâce à un slogan : « Ça ne peut pas être pire si vous votez pour moi. »

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séparer de leur compagne ou compagnon. Ces résultats prendraient en compte le nombre d’heures travaillées, la pression de chaque métier, les modulations des horaires ainsi que le cadre dans lequel s’exerce la profession.


ACTU

en partenariat avec www.zigonet.com

Page de gauche : illustrations de Philippe Tastet, dessinateur de presse, a l’œil collé à la radio, les oreilles sur la Tv et la presse et l’esprit tourné vers la vie. www.philippetastet.com

Page de droite : Dominique Goubelle est dessinateur de presse et illustrateur. Il collabore à Bakchich Hebdo, La Mèche, la Charente Libre… et avec diverses agences de communication. www.goubelle.net

Une femme fait le tour du monde pour embrasser 20 000 personnes Inde - Connue sous le nom de Amma, Mata Amritanandamayi a 57 ans et se propose chaque année de faire le tour du monde pour embrasser et écouter

Il gagne un million de dollars à la loterie, puis deux autres millions

Une méduse serait le seul animal immortel D’après plusieurs recherches scientifiques, la méduse nutricula de Turritopsis serait le seul animal pouvant être immortel. En effet, ils pourraient être les seuls animaux dans le monde à avoir découvert le secret d’une jeunesse et d’une vie éternelle, une véritable avancée dans le monde scientifique. Cette méduse serait ainsi capable de se rajeunir, une fois une certaine phase de vie dépassée,

des individus du monde entier. Considérée comme une "grande âme" ou Mahatma, explique Belga, Amma effectue son tour du monde une fois

Saint Louis, États-Unis – Un américain

par an. Lors de son voyage, elle donne

avait remporté un million de dollars en juin

des conférences ainsi que des concerts,

en grattant un ticket de loterie. Il vient

et cela totalement gratuitement.

de remporter ce mois-ci la somme

Mais sa particularité est qu'elle écoute

de 2 millions de dollars. Ernest Pullen,

également les problèmes des individus

57 ans, est un militaire à la retraite

du monde entier, et cela avant

qui travaillait pour une société de

de les serrer dans ses bras. À l'heure

télécommunication. Récemment,

d'aujourd'hui, elle a déjà étreint environ

il a gagné un premier million en juin

29 millions de personnes et compte bien

en grattant un ticket de loterie. Ce mois-

ajouter 20.000 personnes à son palmarès

ci c’est la somme de deux millions de

cette année. Elle est lauréate du Prix

dollars qu’il a remporté, à un autre jeu.

Gandhi-King pour la Paix.

M. Pullen a pris sa retraite depuis qu’il est devenu millionnaire et se dit être « un gars chanceux ». Ayant gagné avec deux jeux différents, les chances sont quasi impossible à calculer, mais ses victoires consécutives impressionnent.

ne donnant ainsi aucune limite à leur durée de vie. Les scientifiques expliquent ainsi que la méduse hydrozoaire est le seul et unique animal dans le monde à pouvoir inverser son vieillissement pour revenir dans le temps et régénérer sa structure entière afin de revenir à l’état de polype, c'est-à-dire lors de sa première phase de vie.

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© Reuters/Mario Anzuoni

RENCONTRE

PAUL MCCARTNEY, SOIXANTE-SEPT ANS, SEMBLE AVOIR CESSÉ DE VIEILLIR. PEUT-ÊTRE EST-CE LA TEINTURE POUR LES CHEVEUX, QU’IL CONCÈDE UTILISER,

Bonjour Paul. Bonjour, on ne s’est pas déjà vus quelque part ? Je ne pense pas avoir eu ce plaisir… S’il vous plaît, ne me dites pas ça : « Je ne pense pas avoir eu ce plaisir… » [rire] !

OU ENCORE SON RÉGIME SANS VIANDE ? PEUT-ÊTRE EST-CE UN SECRET QU’IL APPRIT DES MAHARISHI, EN INDE IL Y A DES ANNÉES ? LA STAR EST DE NOUVEAU SUR LA ROUTE, PUISANT DANS LE GRAND RÉPERTOIRE DU ROCK POUR RÉ-IMAGINER SUR SCÈNE DES CHANSONS DES BEATLES JAMAIS ENCORE JOUÉES EN PUBLIC. ADAM FORREST, CONFRÈRE DU JOURNAL THE BIG ISSUE (JOURNAL DE RUE ANGLAIS) L’A RENCONTRÉ ENTRE DEUX RÉPÉTITIONS PEU DE TEMPS AVANT SA TOURNÉE.

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Je suis sûr que je m’en souviendrais. Oui [rire], je ne pense pas avoir eu ce plaisir. J’aime bien, c’est mignon. Alors, à quoi peut s’attendre le public avec cette tournée ? Hé bien, nous ramenons au bercail le spectacle que nous avons fait aux États-Unis plus tôt cette année. Il y aura plusieurs nouveaux morceaux, parce qu’il y a quelques chansons des Beatles et des Wings que je n’avais jamais faites sur scène. Un gars m’a demandé si je ferais « Komm Gib Mir Deine Hand », en Allemagne, [rire] ce n’est définitivement pas au programme. La chanson « A Day in the Life » fait maintenant partie de votre répertoire, alors que les Beatles ne l’ont jamais jouée sur scène. N’est-ce pas difficile pour vous? C’est une si belle chanson, et puis j’ai suffisamment de raisons de le faire car je me souviens du moment où je l’ai écrite avec John comme si c’était hier. Il a créé le premier couplet, et c’est devenu sa chanson, son


RENCONTRE

Je me vois toujours comme le type qui prenait le bus à Liverpool

PAUL MCCARTNEY

inspiration. Je me souviens que nous étions assis dans mon studio d’enregistrement à Londres, et nous l’avons développée en un deuxième couplet, et puis « I’d love to turn you on […] », puis j’ai ajouté mon petit morceau au milieu, puis vint la cacophonie orchestrale…

Est-ce que vos enfants et petits-enfants sont aussi des fans des Beatles ? Oui, absolument. Ma plus petite n’a que six ans et elle commence à s’y mettre. C’est vraiment mignon de voir les tout petits s’y éveiller. Qu’est-ce qui fait que l’attraction des Beatles est universelle ? Pourquoi cette musique survit-elle à toutes ces modes changeantes ? Je pense que c’est par rapport à la qualité de la structure des chansons. Nous n’étions pas en train de faire des choses qui étaient cool ou qui appartenaient à ce moment précis, bien que beaucoup de ce que nous faisions le fût. On essayait de faire de la musique suffisamment bonne pour qu’elle reste et, Dieu merci, ce fut le cas ! C’est une œuvre d’art complète et, pour moi, elle contient un million de souvenirs.

© Reuters/Mike Segar

Il semble que toutes les générations soient représentées à vos concerts. Oui, plus que jamais. Les parents me disent souvent « mes enfants adorent les Beatles : ça nous fait quelque chose en commun ». J’aime bien cette idée que la musique que les gens apprécient les rapproche, plutôt que les différencie. La musique est comme une colle multi générationnelle. C’est vraiment sympa. L’histoire des Beatles continue de briller. Comme je le dis souvent, les écrits de Churchill vieillissent et se fripent, mais notre musique devient de plus en plus claire. Avec le remastering, on ne les a jamais entendues aussi bien.

Vous et les autres Beatles avez des objets astronomiques qui portent vos noms ( 414 pour McCartney ). Vos chansons sont parmi les plus reprises . Ça doit être dur de garder les pieds sur terre avec un tel héritage. Oui, je vois ce que vous voulez dire. Il faut se créer une protection. Moi, je pense en termes de « lui » et « moi », et lui, c’est le gars dont une étoile porte le nom. On sépare sa vie publique de sa vie privée. Parfois, les gens ne savent pas séparer les choses ainsi, et ils finissent par croire en leur propre mythe. Je ne me laisse pas submerger par cela, j’en suis content et honoré, et ça m’émerveille. Mais, quand je rentre à la maison, je ne vais pas dire [il chantonne] « c’est moi le gars que j’ai une étoile qui porte mon nom ». Je me vois toujours comme le type qui prenait le bus à Liverpool, et c’est pour ça que tout ceci continue de m’émerveiller.

Je ressens encore la même énergie qu’à mes débuts.

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© Reuters/Yves Herman

RENCONTRE

Beaucoup de gens veulent quitter l’usine et se mettre à la retraite. Mais, moi, je pratique ma passion, alors je ne veux pas arrêter.

À la fin des années 1960, John décrivait les Beatles comme étant « seulement un groupe de rock ». Aurait-il apprécié à quel point le groupe est aujourd’hui vénéré ? Il a eu cette période très cynique [après la séparation], mais ça lui est passé une fois qu’il a été à New York. J’ai vraiment beaucoup de chance, parce que nous nous sommes réconciliés. Quand il est mort – tragiquement -, mon Dieu, j’étais tellement reconnaissant que nous ayons pu ressouder notre amitié. Ç’aurait été pire que tout si nous avions toujours été ennemis quand c’est arrivé. Ça m’aurait hanté toute ma vie. Mais, vous savez quoi, il n’était pas cynique. On discutait de comment nous gagnions notre pain. En fait, il était devenu très domestiqué. Particulièrement quand Sean est né, il s’occupait du bébé et il adorait ça. Son écriture n’était pas cynique. Si vous pensez à l’album Double Fantasy, avec « Woman » et « Beautiful Boy », c’était vraiment axé sur la vie domestique, très réel et affectueux. En fait, c’est plus dur à faire que d’être cynique. Le cynisme, c’est trop facile. John avait un cœur très doux mais, comme pour chacun d’entre nous, lorsqu’on nous blesse parfois, il faut le cacher parce qu’on se sent trop exposé, trop vulnérable. Parfois, il fallait qu’il fasse ça. Il y a plein de choses qui l’auraient fait rire. Je suis sûr qu’il aurait été assez titillé d’être dans un jeu vidéo. Tout comme moi, il aurait été nul.

Y a-t-il des groupes ou des artistes avec lesquels vous aimeriez travailler maintenant ? J’aimais bien l’idée de travailler avec Take That. C’était très amusant de faire ça [récemment, le concert pour Children in Need au Royal Albert Hall]. C’était pour une très bonne cause. Gary m’a fait l’honneur de me demander de finir le spectacle. J’étais très content parce que c’est quelqu’un de super. Le plus intriguant, c’est Bob Dylan. Il a parlé de moi en très bons termes dans quelques interviews et je suis un immense fan. Mais je n’ai toujours pas le cran de lui téléphoner. Tu sais, c’est Bob Dylan, quoi ! C’est un gars super, et je l’ai côtoyé au fil des années. Donc, s’il arrivait que quoi que ce soit se passe entre nous… ou si, soudainement, je trouvais le courage de l’appeler, ça serait sûrement un événement intriguant. Je l’admire énormément, et je pense que c’est un grand poète. Ça serait effectivement intéressant. Beaucoup de gens commentent le fait que vous soyez en superbe forme. Combien de temps pouvez-vous continuer d’enregistrer et de faire des tournées à ce rythme ? Tant que les médicaments me feront tenir. Les médicaments et le déambulateur [rire] . En fait, je travaille cinq fois plus maintenant que les Beatles, sur scène. Avant, on faisait des concerts d’une demi-heure. Je ne veux pas tenter le diable mais, pour moi, c’est facile de jouer. Je connais des filles américaines qui me disent [prenant une voix nasillarde avec un accent américain] : « Tu ne bois même pas d’eau ! » Hé bien, là d’où je viens, personne n’a jamais fait ça, personne ne boit d’eau sur scène. Je suis old school.

Avez-vous beaucoup joué au jeu vidéo « The Beatles: Rock Band » ? Chaque fois que je touche une copie de basse Hofner, j’essaie de jouer de la basse. Ça ne me va pas d’essayer d’appuyer sur des boutons rouge ou vert. Je ne comprends pas. Mais c’est marrant et les gosses me mettent la pâtée.

© Reuters/Kevin Lamarque

Avez-vous projeté de tout laisser tomber et de vous mettre à peindre dans une maison de campagne quelque part ? Possédez-vous toujours cette propriété à Kintyre ? Bien sûr. Je ne m’en séparerai jamais. C’est un endroit magnifique, que j’adore. Mais ce n’est pas une maison où passer ma retraite. Mon idée est de continuer à travailler. Beaucoup de gens veulent se retirer de l’usine et se mettre à la retraite. Mais moi, je pratique ma passion, alors je ne veux pas arrêter. Je suis toujours dans le jeu, je vais m’en aller, là, je vais attraper ma guitare électrique et je vais faire du rock and roll. Je ressens encore la même énergie qu’à mes débuts. J’ai le droit de jouer de cette super guitare, avec cet ampli du tonnerre et de le mettre aussi fort que je veux. J’aime toujours ça, et je vois toujours ça comme un privilège.

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Adam Forrest (The Big Issue) Le CD et DVD live Good Evening New York City de McCartney est actuellement disponible.


SOCIÉTÉ

en partenariat avec www.courrierinternational.com

© DieDidi / photocase

Pour ouvrir une librairie, un café ou un restaurant de quartier, certains petits entrepreneurs américains font appel à l’épargne de leurs futurs clients. Quelques exemples.

new york aux voisins r e t n u r p m E e u q n a b a l plutôt qu’à Au cours de l’été 2008, Jessica Stockton Bagnulo et Rebecca Fitting ont décidé d’ouvrir une librairie à New York. Les habitants de Fort Greene, le quartier de Brooklyn qu’elles avaient choisi, étaient aux anges. Cela faisait des années qu’ils réclamaient une librairie, plaçant systématiquement ce type de magasin en tête de leurs priorités dans les enquêtes effectuées par l’association de quartier. C’était à la mi-septembre. Une semaine plus tard, la crise financière éclatait. Jessica Bagnulo et Rebecca Fitting avaient toujours su qu’elles auraient des difficultés à obtenir un prêt bancaire. Mais maintenant cela semblait carrément impossible. L’accueil chaleureux que leur avait réservé le quartier leur a alors donné une idée. Elles se sont adressées directement aux résidents et en l’espace de quelques mois elles ont réuni 70 000 dollars [l’équivalent de 55 000 euros aujourd’hui] sous la forme d’une vingtaine de petits prêts accordés par leurs futurs clients. Avec leurs économies personnelles et un crédit consenti par le World Trade Center Small Business Recovery Fund [destiné à aider les petites entreprises locales après les attentats du 11 septembre 2001], cela faisait 346 000 dollars de capitaux. En octobre 2009, Greenlight Bookstore a ouvert ses portes rue Fulton. Très vite, les ventes ont dépassé toutes les prévisions des propriétaires. Bien qu’il n’existe pas de statistiques, le nombre d’entreprises américaines comptant sur leurs clients et voisins pour se financer semble progresser. A l’instar de la Community-Supported Agriculture [CSA, Agriculture soutenue par la communauté, l’équivalent des Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) en France], qui a joué un rôle essentiel dans

la renaissance des petites exploitations agricoles, les Community-Supported Enterprises [CSE, Entreprises soutenues par la communauté] contribuent à l’apparition d’une nouvelle génération de petits magasins de proximité. Cette structure présente deux avantages, explique Linda Ramsdell, propriétaire d’une librairie à Hardwick et l’un des principaux promoteurs du projet. “On espère que ce restaurant va marcher, mais, si ce n’est pas le cas, tout sera déjà en place pour qu’un autre le remplace. De plus, Claire’s ne démarre pas criblé de dettes, contrairement à la plupart des restaurants qui se montent.” Le succès de l’établissement, qui a accueilli ses premiers clients il y a deux ans, a dépassé les attentes de ses fondateurs – même s’il est encore loin d’être rentable. Le financement communautaire soulève néanmoins d’importantes questions juridiques, prévient Jenny Kassan, du cabinet Katovich Law Group. “Dès que l’on met en place quelque chose ressemblant à un prêt ou à une structure d’investissement qui promet des profits à quelqu’un, la réglementation sur les titres de placement entre en jeu”, explique l’avocate. Comme la plupart des projets de ce type ne sortent pas des frontières d’un seul état américain, ils ne sont pas couverts par le droit fédéral. Mais les lois varient énormément d’un état à l’autre. “Dans certains, il est assez facile de monter ce genre de financement et, dans d’autres, c’est quasi impossible.” D’après la juriste, les bons d’achat prépayés permettent de contourner le problème. “Dans ce cas, on n’a pas à se préoccuper de la réglementation financière. On vend en effet un produit qui, contrairement à un investissement, possède une valeur intrinsèque.” Jessica Stockton, Yes! / Courrier international

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SOCIÉTÉ

la ruche La Ruche. Un lieu étonnant que ce 84 quai de Jemmapes, au bord du canal Saint-Martin, à Paris. De jeunes entrepreneurs, mordus d’économie sociale et solidaire, y phosphorent sur des projets utiles à tous. Ils sont 60 résidents – bientôt 80 – à y travailler depuis deux ans. Les critères d’entrée, stricts, soulignent l’esprit d’innovation, à la fois sociale et environnementale. Deux fois par mois, tous se retrouvent pour le buzz qui permet d’échanger expériences, invitations et réseaux. Et aux nouveaux de partager leurs projets.

buzz, butinage et innovation sociale donateurs. Au tour de Janine. Elle crée une Scop (société coopérative de production) pour l’accompagnement des demandeurs d’emploi dans les métiers de l’économie sociale et solidaire en Île-de-France. Dix ans d’expérience dans l’accompagnement des chômeurs. Peu satisfaite des méthodes du Pôle emploi, elle a des idées pour dynamiser ces processus. « Les demandeurs d’emploi ignorent que l’économie

sociale et solidaire peut leur procurer des emplois intéressants, qualifiés et variés. » Janine multiplie les contacts avec les entreprises de la Région, se constitue une banque de données.

Tout commence par un tintement. Un carillon pour prendre la parole.

Sarah revient de l’Élysée où le président de la République organisait

Miora, la maîtresse de cet espace pas comme les autres, glisse l’objet

les vœux au monde associatif. Elle a réussi à lui glisser, en trois

au premier intervenant, Julien, trente ans. Après un séjour au Mexique

secondes, qu’il serait bien que, « comme Obama, il crée un fonds

et une expérience dans l’immobilier, Julien s’intéresse à la construction

d’innovation sociale performant ». Une ovation et des éclats de rire

collective de lotissements, où les futurs propriétaires deviennent les

saluent le récit. Plusieurs entrepreneurs de la Ruche ont fait partie des

promoteurs. « En Belgique, voilà vingt ans qu’ils font ce genre

trois derniers finalistes pour un appel à projets lancé par la Ville de

d’opération, 70 familles peuvent s’impliquer dans un projet. » À la

Paris pour la reconversion du Palais Brongniart. Ashoka, le groupe

mode dans les années 1960, l’habitat groupé repart timidement. Après

SOS (des piliers de la Ruche) ont présenté un projet pour reconvertir

avoir travaillé seul, le jeune homme souhaite de l’émulation, des

le palais en espace de promotion de l’économie sociale et solidaire.

échanges. « Je veux faire germer tout ça. Et j’ai besoin d’un site

Le projet, bien ficelé, fait face à une rude concurrence.

Internet. » L’appel est lancé... Nouveau tintement. De nationalité belge,

Quatre mois plus tard. Julien et Dominique sont devenus résidents à la

Dominique a longtemps vécu en Inde et au Sri Lanka. Elle s’occupe de

Ruche. Julien travaille sur son premier projet d’habitat groupé à Pantin.

la collecte de fonds pour la fondation d’un homme d’affaires belge,

Il a réussi à motiver une dizaine de familles. Janine, elle, est une

spécialisé dans le pneumatique, employeur de 8 000 ouvriers sri

« butineuse » qui utilise de temps à autre les services de la Ruche sans

lankais. L’homme d’affaires a failli perdre la vie dans le tsunami de

y avoir un bureau. Sa Scop avance. En revanche, l’équipe de la Ruche

2004. Depuis, il participe à la reconstruction. « Le projet forme des

n’a pas été retenue dans l’appel à projets pour la reconversion du

jeunes locaux à la construction navale : mâts en composite, pièces en

Palais Brongniart. Qu’importe, l’économie sociale et solidaire

caoutchouc, voiles. Les prototypes sont élaborés en Belgique. C’est au

innovante, en attendant son palais, butine avec énergie…

Sri Lanka que les pièces sont fabriquées et les voiles cousues. »

Florence Genestier / www.la-ruche.net

L’entreprise souhaite devenir autonome et ne plus avoir besoin de

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DU 13 AU 21 NOVEMBRE 2010 LA SEMAINE DE LA SOLIDARITÉ

LA FONDATION SEB* SOUTIENT :

INTERNATIONALE

LE GREP - UN ACCOMPAGNEMENT VERS L’EMPLOI POUR LES PERSONNES CONDAMNÉES Je vais sortir de prison mais je n’ai pas d’emploi, que faire ? J’ai été condamné à payer des dommages et intérêts mais je n’ai pas de revenus, comment m’acquitter de ma dette ? Ces questions peuvent être lancinantes pour les personnes sanctionnées par la justice. Faute de trouver rapidement un travail, certaines sont même tentées par la récidive. C’est pour briser ce cercle vicieux que des magistrats lyonnais, des conseillers d’insertion et des chefs d’entreprise ont créé le Grep, Groupe pour l’emploi des probationnaires, en 1985. Son objectif : accompagner vers l’emploi les personnes mises à l’épreuve pour éviter la récidive. La structure s’appuie aujourd’hui sur un réseau

© Alex / photocase

de 130 entreprises, qui proposent des postes ou des missions d’intérim. Pour des raisons psychologiques ou médicales, certains détenus restent exclus de cet accompagnement vers l’emploi. Mais le Grep a tout de même suivi plus de mille personnes en 2009. « J’ai eu

affaire à eux pour un aménagement de peine,

QUELQUES CHIFFRES (EN 2009) :

tionale se déroule la 3e semaine de novembre. Temps fort du-

[libération] conditionnelle grâce à un bon boulot. » Et

témoigne l’une d’elles. À l’époque, j’avais obtenu une

rant lequel des manifestions originales et conviviales sont

l’expérience prend de l’ampleur. À la demande de la

La Semaine de la solidarité

organisées sur des thèmes aussi divers que le commerce équi-

justice et des autorités régionales, le Grep a ouvert des

internationale, c’est :

table, les échanges interculturels, les migrations, les relations

antennes dans les départements de l’Ain et de la Loire.

• 2 000 manifestations,

économiques et politiques entre pays, la défense des droits fon-

Pour en savoir plus :

soit 6 000 animations,

damentaux, de l’environnement. C’est une belle occasion pour

www.grep.asso.fr et www.fondation.groupeseb.com

dans 90 départements.

s’informer et débattre sur l’ensemble de tous ces sujets, et pour-

• 600 acteurs (collectifs

quoi pas : construire ensemble des alternatives. Étudiants, mi-

ou structures seules),

grants, salariés, chômeurs, élus locaux, acteurs culturels,

et 7 000 structures locales

sportifs ou politiques... tout le monde peut y trouver sa place

impliquées.

en tant qu’organisateur, bénévole, ou participant actif. Le

• des centaines de milliers

maître mot de cet évènement est sans conteste le collectif. Car

de personnes touchées

partout où la Semaine est implantée, des collectifs fleurissent

directement par

et se structurent. Le tout pour sensibiliser et informer le plus

les manifestations.

grand nombre sur les questions de solidarité qui se posent ici

• 24 organisations au

et là-bas. Si les crises actuelles exacerbent les tensions et le

comité de pilotage national.

repli sur soi, elles représentent aussi de formidables occasions

© PhotoSuse / photocase

Tous les ans, depuis 1998, la Semaine de la solidarité interna-

de prises de conscience et de créativité pour refuser l’inacceptable. Ici, face aux délocalisations et menaces sur les systèmes de solidarité ; là-bas, face aux pillages des ressources et aux violations des droits fondamentaux... les populations s’organisent. Nos interdépendances deviennent alors sources de rencontres, d’alliances et de transformation sociale. La Semaine de la solidarité internationale, du 13 au 21 novembre 2010, est l’occasion de s’informer, de dépasser nos idées reçues, d’interpeller notre entourage, d’agir pour un monde solidaire.

* La Fondation Seb est

Renseignements : www.lasemaine.org

partenaire de Macadam

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SOCIÉTÉ

je m’appelle

momo

en partenariat avec www.youphil.com

haiti, chronique d’une désillusion Sept mois après le séisme qui l’a mise à terre, la capitale haïtienne offre encore un spectacle déroutant et tragique. La vie a repris son cours mais les traces de la tragédie sont partout présentes. Dès la sortie de la zone de l’aéroport, les camps de toile sont partout, dressés le long des routes et des avenues qui mènent à la capitale ou qui permettent d’en sortir. Des tentes de formes et de couleurs multiples accueillent des sinistrés exclusivement dépendants de l’aide humanitaire internationale. On y devine des latrines et des abris sur lesquels les logos d’ONG sont visibles. Parfois, un camion citerne acheminant de l’eau et un réservoir temporaire. Des bâches en plastiques bleues recouvrent également d’autres baraques de fortune. Les zones grouillent de monde. La précarité est totale.Dès les premiers feux d’orientation franchis, la circulation est extrêmement dense. Les embouteillages fréquents. Le ciel est lourd en ce mois de juillet. Il fait très chaud et les orages sont fréquents, brefs et violents, souvent en fin de journée. Ils inondent systématiquement les routes au bas de la ville, drainant des collines des vagues de détritus immondes.

CHÂTEAUX DE CARTES

« Bonjour, je m’appelle Momo, je viens pour le stage. » C’est ainsi que s’est présenté Mohamed en arrivant à Mission air.

En empruntant les avenues principales, on prend conscience de la tragédie du 12 janvier dernier. Des immeubles massifs aux bâtiments d’entreprise en passant par les petits commerces, il ne reste quasiment rien. Ils se sont écroulés comme des châteaux de cartes. Le regard est tout de suite attiré par les édifices encore debout, parfois intacts. Parce qu’ils sont peu nombreux. Parfois, une masse informe de plaques de bétons apparaît. Le désarroi est total. Sans doute s’agitil d’un ancien lycée… ou d’un hôpital de plusieurs étages. Ils ont, en tout cas, disparu. Des drapeaux de diverses nationalités sont quelques fois attachés à des fers tordus. Comme pour représenter le souvenir d’habitants, de patients ou de personnels qui n’ont pu être dégagés des décombres. A moins que ce ne soit des équipes de recherche étrangères ayant laissé le signe de leur tentative de sauver des personnes ensevelies.

Momo n’a rien de « l’employé idéal ». Handicapé physique à la démarche lourde et gauche, il a le corps presque tordu sur lui-même. Comment un homme tel que lui pourrait-il travailler dans un entrepôt logistique ? Mais Mission air n’est pas un entrepôt comme les autres. C'est une structure d’insertion par l’activité économique qui permet

“FUCK UN” À un carrefour, des voitures des Nations Unies sont garées. Des soldats de la MINUSTAH portant casques bleus, gilets par balle et fusils mitrailleurs regardent les voitures passer. Tout est calme. Seule la route qui remonte dans les collines est bloquée par des gravats. Un homme sort d’une ruelle, un sceau en plastique rempli de cailloux à la main. Il le déverse au sommet d’un tas de terre qui occupe quasiment tout le chemin. Des voitures font demi-tour. D’autres

aux personnes les plus démunies de se réinsérer dans la société et d’accéder à un emploi stable. Momo a été accueilli pour s'occuper du fret et préparer le matériel pour l’expédition. Mais il n'est pas allé jusqu’au bout de sa mission de deux ans… Il a rapidement appris à respecter les consignes et à s’intégrer dans une équipe. Momo travaille aujourd'hui chez Ikea, il a signé un contrat à durée indéterminée. Pari réussi. Mission air, la logistique solidaire

© Reuters/Kena Betancur

www.mission-air.com

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© Reuters/Eduardo Munoz

SOCIÉTÉ

passent comme elles le peuvent. L’homme repart sans un regard vers ce qu’il reste d’une maison de 3 étages. Plus loin, un autre habitant tape avec un marteau sur une dalle instable. Il semble vouloir la réduire en miette. Peu importe le temps que cela prendra. Ici, le déblaiement se fait à la force des bras. La ville est très animée alors que le soir arrive. Des vendeurs de rue proposent des boissons fraîches, des cartes téléphoniques, parfois d’autres objets. D’autres lavent les vitres des véhicules dés qu’ils se retrouvent dans un « blocus » (comprendre embouteillages). Sur les murs de certains bâtiments apparaissent des slogans plus politiques: « Aba préval, volé », « bonjour JC Duvalier », « Fuck UN »...

DES FEMMES ET DES HOMMES SE LAVENT DANS LA RUE. NUS. Devant le palais présidentiel détruit, sur le Champ de Mars, à même l’avenue, on découvre un véritable camp de tentes et d’abris de fortune. Originaires de Fort National, un des quartiers les plus ravagés par le séisme, les sinistrés sont devenus le symbole de l’incapacité du pouvoir à aider sa population, installés là depuis des mois. Des femmes et des hommes se lavent dans la rue. Ils sont nus. Les images diffusées par les médias internationaux il y a plus de 4 mois montrant un bulldozer en action commençant à détruire le palais présidentiel sont bien loin. Seul le bulldozer a disparu. Le palais écroulé n’a, lui, pas bougé. Aucun travaux en cours. Les sinistrés sont toujours là. Seul le ministère du planning est presque intact. C’est l’un des rares encore debout.

La reconstruction ne semble ici qu’une illusion malgré toutes les promesses internationales faites à New York en mars dernier par les bailleurs internationaux. Ils ont alors évoqué une aide de 5 milliards de dollars sur 3 ans. Alors que la reconstruction est en panne, les frustrations s’expriment ouvertement dans la presse locale, accusant les ONG de prendre la place de l’Etat, et critiquant le président Préval et son gouvernement pour son incompétence. Elles s’expriment aussi dans les quartiers populaires, au Champ de Mars, à Saint-Michel, Solino, ou à Cité Soleil… “Ici, on est toujours dans des logiques de survie. Tous les jours. Et demain, on ne sait pas, souligne un rescapé installé dans une tente de fortune. L’assistance étrangère nous permet de faire face, tant bien que mal. Mais on ne peut pas continuer à vivre comme ça. Ce n’est pas une vie! Il poursui t: « Je suis en colère. Les belles promesses de reconstruction que l’on nous a faites, où sont-elles ? Notre état est à terre mais il l’était avant la catastrophe! Croyez-vous que le président Préval et ses ministres ont changé? Pourquoi feraient-ils maintenant ce qu’ils n’ont jamais fait avant la catastrophe? Pourquoi s’occuperaientils de nous ? ». Les élections nationales qui doivent se tenir grâce à l’aide des Nations Unies en novembre prochain sont-elles signe d’espoir ? Une opportunité pour envisager l’avenir autrement comme on l’entend souvent ? A Portau-Prince, personne n’y croit. Pierre Salignon | 12/08/2010

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EUROPE

gouvernance économique : un despotisme éclairé ? C’est une petite révolution qu’a proposée la Commission

La réforme proposée pose des questions sur le plan de la

européenne le mois dernier, mine de rien. De son propre

démocratie. D’autant plus que la Commission a choisi la voie

aveu, le paquet législatif sur la gouvernance économique

légale rapide pour son adoption.

constitue la réforme la plus ambitieuse depuis le lancement

Le président de la Commission européenne, José Manuel

de l’euro. Mais, si les mesures proposées sont débattues

Barroso, interrogé sur la légitimité démocratique des

passionnément par les économistes, elles ne suscitent pas

propositions, a eu cette réponse surprenante : « Les gouverne-

ments n’ont pas toujours raison. Les décisions prises par les

louable. Avec sa population vieillissante, l’Europe ne peut

institutions élues démocratiquement peuvent être mauvaises.

pas vraiment se permettre de vivre à crédit. Laisser filer la

Les juges, a-t-il poursuivi, ne sont pas élus et leurs décisions

dette publique revient à transmettre un héritage empoisonné

sont pourtant considérées comme légitimes. »

aux générations futures. À 90 % du PIB en moyenne en Europe,

José Barroso n’a peut-être fait qu’exprimer tout haut la

la dette publique s’approche en outre du seuil où elle pourrait

préférence secrète de nombreux eurocrates pour une gouver-

devenir incontrôlable.Au-delà de ce diagnostic, on peut

nance technocratique, préférable selon eux aux dérives du

s’interroger sur la méthode retenue. Jusqu’à présent, les pays

populisme. Il n’a peut-être pas tout à fait tort. Mais l’on

européens étaient plus ou moins tenus de maintenir leur

devrait tout de même s’interroger sur ce glissement vers une

déficit sous les 3 % du PIB, un objectif qui ne s’avère difficile

forme de despotisme éclairé.

à respecter que quand la conjoncture est mauvaise.

Frédéric Ravenne

© kallejipp / photocase.com

vraiment l’intérêt du public. L’objectif de la Commission est

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C A R N E T D E V O YA G E S

le tour du monde en tandem le col du yak Sans aucun doute, le thé au beurre de yak salé constitue

faveur d’une apparition fugace de la lune des éclairs

un mythe au parfum d’aventure qui s’est répandu de part

métalliques. Et se tient debout par l’opération passive

le globe. On y associe les steppes d’altitude vert

d’un bâton de ski de fond planté au sol et qui vient la

émeraude battues par les vents, les populations nomades

soutenir sous la selle arrière. La tente grossière en peaux

himalayennes emmitouflées dans leur transhumance au

de bêtes, c’est celle de… Delphine et Damien ignorent

travers de territoires inhospitaliers parmi les plus hauts du

son nom, à vrai dire, au berger qui vient de leur remplir

globe. Qui peut se vanter d’avoir goûté à ce breuvage

un nème bol de thé au beurre de yak. Ils ignorent son nom,

mystique se voit paré d’une aura d’explorateur et respire

ne parlent pas deux mots de sa langue, ne connaissent

soudainement l’aventurier du bout du monde, le cuir

rien, au-delà de ce que veulent bien raconter quelques

tanné, la poussière et l’expérience. Son nom même

livres et films, de la vie qui est la sienne sur ces hauteurs

véhicule un exotisme étourdissant : en Mongolie il est

perdues et humides, et pourtant…

suutei tsaï ; dans l’Himalaya, il se dénomme tour à tour po cha, cha süma ou so yu cha. Cela reste, quoi qu’on

UNE TRANCHE DE VIE ET UNE LEÇON D'HUMANITÉ.

en dise, un mélange bouilli d’eau, de thé en quantités

Sous la tente, la pénombre se durcit. Au centre, le feu

minimes, de sel, de beurre généralement rance et de lait.

rougeoyant vaut toutes les invitations du monde, celui autour duquel Delphine et moi pédalons. Ce n’est pas tant

UN LIQUIDE QUE L'ON MANGE, PLUS QU'ON NE LE BOIT

qu’il réchauffe l’air de la cahute, c’est plus qu’il incarne

C’est une boisson que l’on fouette jusqu’à obtention d’une

le sol, on s’assoit. À même le sol, on dispose de rudimen-

mousse, un liquide épais et râpeux que l’on mange plus

taires couverts et un sac de galettes à base de farine de

qu’on ne le boit, et dont l’aspect - a sa surface flottent des

blé, parmi les bols qu’on remplit encore et encore. On

bulles de gras et l’opacité du lait lui donne des airs d’eaux

partage plus que le thé ; c’est une tranche de vie

de vaisselle - déroute parfois avant que le goût ne rebute

quotidienne qui est échangée, et une leçon d’humanité

souvent. C’est une des rares choses que l’on a à se mettre

qui se donne, en toute simplicité. Avant, il était conducteur

sous la dent ou sur la langue en quantités profuses, et la

de camion. Il emmenait des marchandises de Chine à

tradition veut que le bol à peine achevé se voie rempli de

Lhassa. Sa femme et son fils vivent dans la ville proche de

nouveau pour une seconde lampée. Mais pour peu

Dêqên. C’est aujourd’hui un village-dortoir chinois haut

ragoûtant que le breuvage puisse être, il y a concentré

perché pour les mineurs et les ouvriers, à la limite du

dans le rituel qui voit sa consécration toute l’incomparable

Yunnan, la province la plus septentrionale de Chine. Le

magie du voyage, et voilà que se mue sur nos papilles le

goudron y disparaît, commence la piste de terre pâle, et

brouet gras et amer en un délicieux bouillon de la

de grimper, grimper, loin des eaux tumultueuses et rouges

fraternité, fumant symbole d’une hospitalité sans frontière

du Mékong, vers les premiers hauts cols, vers le Tibet.

ni barrière culturelle ou linguistique, qui réchauffe le cœur

Damien Artero

la chaleur humaine qui nous fait si bon accueil. A même

comme l’âme avant même d’emplir nos estomacs. Et c’est rudement bon.

Partagez la suite de l’aventure en tandem autour du

Dans un vallon pluvieux des contreforts himalayens se tient

monde dans « Le Grand Détour », paru aux éditions

un campement sommaire de bergers tibétains.Une tente

Géorama. Delphine et Damien ont voyagé 2 ans et demi

se distingue de ses consoeurs par un accompagnement

réalisant des films sur leurs aventures et des documen-

singulier : une bête curieuse, une autre, qui la flanque sur

taires sur des ONG.

tout son long. Cornue mais squelettique, elle lance à la

www.planeted.eu

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PLANÈTE

en partenariat avec www.lachaineducoeur.fr

et mûrir de plaisir

AGENDA SOLIDAIRE NOV. 2010 ‘ Jusqu’au 30 novembre Un cahier, un crayon Solidarité laïque, la MAE et la MAIF organisent leur 10e collecte « Un cahier, un crayon », au profit des enfants du Mali. www.uncahier-uncrayon.org ‘ Du 3 au 10 novembre Semaine de la finance solidaire Finansol organise la 3e « Semaine de la finance solidaire » afin de faire découvrir ce type de finance et son utilité concrète, avec notamment un happening artistique du célèbre photographe Reza, qui habillera le Palais Brongniart avec une série de portraits.

© PNetzer / photocase

‘ Du 11 au 14 novembre Braderie pour enfants Sol en Si À l’occasion de ses vingt ans, Sol en Si organise au Comptoir général à Paris une grande braderie de vêtements, accessoires, jeux, jouets, livres... pour enfants. ‘ Le 13 novembre Journée mondiale de la gentillesse Premiers refroidissements, dernier délai pour essayer de

trouve encore. Mais vous pouvez aussi récupérer des

sauver ce qui est sauvable au jardin. Car, si on a la

journaux écolos : papier recyclé et encres « vertes ».

chance de posséder quelques pieds de tomates restées

Ensuite, disposées dans une cagette, ces tomates vont

vertes, à l’abri, il n’est pas trop tard pour en grignoter

sur le rebord d’une fenêtre, où la température doit avoi-

encore quelques-unes.

siner les 15°. Dès lors, je vérifie leur couleur régulière-

Direction le jardin pour une opération commando, une

ment et ôte celles qui se sont rabougries.

paire de ciseaux et du courage suffiront. Etêtage dras-

D’autres « potagistes » arrachent tout le pied et le sus-

tique : je coupe le plus bas possible pour ne conserver

pendent la tête en bas, j’ai essayé et je ne trouve pas ça

que les gros fruits du bas ; et j’ôte toutes les feuilles

très concluant, les tomates ayant tendance à se friper…

pour que les fruits bénéficient des derniers rayons du

Mais, à la cuisson, rien n’y paraît.

soleil. (À ne jamais faire trop tôt dans la saison, je vois

Moi, je mélange les genres. Pour les tomates qui dai-

souvent en juillet des pieds qui sont déjà tout nus. N’ou-

gneront mûrir, c’est donc le retour à la cuisine dans une

blions pas, amis jardiniers, que ce sont les feuilles qui

cagette. Pour les autres, je fais ma confiture de tomates

transforment la sève puisée par les racines en nourriture

vertes, que je bonifie de gingembre, une fois la cuisson

assimilable par les fruits !)

terminée. Mais il y a également les plus petites, à

Ensuite, je paille abondamment le pied pour conserver la

« confire » au vinaigre, agrémentées de romarin ; ou en

chaleur et éviter que la terre ne se refroidisse ; puis j’ar-

chutney pour cet hiver, avec une cuisson au vinaigre, et

rose très peu. Avec ça, tout est encore jouable…Mais,

du sucre roux dans lequel je mets aussi une pomme

souvent, les tomates rosissent mais ne rougissent plus.

pour donner de l’onctueux.

Donc, maintenant, direction la cuisine, où je les rentre.

J’ajoute quand même qu’il ne faut jamais manger de

Là, il y a plusieurs écoles : certains les enroulent une à

tomates vertes crues (solanine)… Alors, verte, rose ou

une dans du papier journal, mais ce n’est pas très bio…

rouge (tomate), même si on en voit de toutes les cou-

gare aux encres d’impression ! Pour ma part, j’ai donc

leurs… elle est pas belle, la vie !!!

tâté du sachet kraft (celui des fruits et légumes), on en

Raymonde Prades

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‘ Le 13 novembre « Hockey Show » à Lyon Match et concert sont prévus au programme de ce show exceptionnel au profit de l’association Laurette Fugain à la patinoire Charlemagne de Lyon. Le show réunira de grands sportifs – Gwendal Peizerat (champion olympique) et Brian Joubert (champion olympique) entre autres – et des artistes – Jane Birkin, Camélia Jordana, Olivia Ruiz ou encore Laurent Wolf. ‘ Du 13 au 21 novembre Semaine de la solidarité internationale Grand rendez-vous national de sensibilisation à la solidarité internationale et au développement durable. www.lasemaine.org

en partenariat avec la web TV de la solidarité et de l’environnement


PLANÈTE

en partenariat avec www.terraeco.net

© Artiloo / fotolia

Après une longue période creuse, il fait son retour en France. Il a affûté ses armes face au plastique. Argument coup de poing : sa composition irréprochable.

écolo, le grand retour du bouchon de liège ? Sud des Landes, en plein mois de juillet. Trois hommes, hache d’écorçage à la main, s’affairent dans les forêts du Marensin. Ce matin-là, le temps est idéal pour la levée du liège : chaud mais pas trop. La couche extérieure de l’écorce du chêne-liège se détachera facilement. En vingt minutes, les « leveurs » vous déshabillent un arbre, du tronc à la naissance des branches. Être mis à nu, le chêne s’en fiche royalement : cette couche qu’on lui retire est constituée de cellules mortes et, bien effectuée, l’opération ne l’abîme pas. En quelques années, l’arbre refait peau neuve, plaçant ainsi le liège dans la catégorie des ressources renouvelables. Dans les forêts privées du Marensin, les trois ouvriers de la Coopérative agricole et forestière d’Aquitaine vont récolter, pour le compte de l’association le Liège gascon, 8 tonnes en une semaine. Les propriétaires des parcelles touchent 9 centimes par kilo. Autant dire des clopinettes. Mais la matière est de mauvaise qualité.

QUINZE ANS D’ATTENTE Et relancer la production ne se fait pas du jour au lendemain. Un chêneliège dont l’écorce n’a pas été prélevée depuis longtemps s’entoure d’une cuirasse compacte, crevassée, sans élasticité. Il faut alors un premier « démasclage » pour que l’arbre produise ensuite un liège de bonne qualité, intéressant économiquement… dans huit à quinze ans. À l’heure actuelle, ramasser le liège dans le Marensin coûte donc plus qu’il ne rapporte. Mais l’association le Liège gascon, composée de quatre industriels locaux, compte bien revigorer la filière. Alors, en attendant de disposer d’une bonne matière première made in Landes, ils en importent une grande partie de l’étranger : essentiellement du Portugal, le premier producteur mondial avec 163 000 tonnes levées en 2007, soit 54,4 % de la production mondiale. Suit l’Espagne à 26 %. L’Algérie, le Maroc, la France, la Tunisie et l’Italie se partagent les miettes.

28 000 EMPLOIS EN EUROPE Les suberaies, ces forêts de chênes-lièges, se répartissent du sud-ouest de la France au Maroc, en passant par la façade atlantique de la péninsule ibérique, soit une surface totale de 2,3 millions d’hectares, selon la Fédération française des syndicats du liège (FFSL). Aujourd’hui, 40 000 hectares sont certifiés par le Conseil de soutien de la forêt, un organisme international qui garantit une gestion durable de ces espaces. Leur exploitation permet de maintenir du travail dans les zones rurales. En Europe, la filière liège génère ainsi 28 000 emplois directs et 65 000 indirects, d’après la FFSL.

LE PETIT POUCET DU SECTEUR Fabriquer des cylindres dans des bandes rectangulaires implique nécessairement des chutes. Et donc du gaspi ? Absolument pas. Tous les déchets seront broyés et serviront à produire des pièces en liège aggloméré, comme des plaques isolantes. Ainsi, les 10 employés de Au Liégeur, ne font pas que des bouchons. « Nous fabriquons 8 à 10 millions de pièces par an et la viticulture concerne à peine 5 % de nos clients. Le liège peut avoir beaucoup d’applications et notre savoirfaire nous permet de produire tous types de spécialités. » De l’industrie des liquides à l’agroalimentaire en passant par la cosmétique, Au Liégeur trouve des solutions à toutes les questions de fermeture, d’isolation ou de jointures. Mais dans le monde du liège, cette petite PME fait figure d’exception. Aujourd’hui, le marché du bouchon est occupé par un mastodonte : Amorim. Ce fabricant portugais produit 3 milliards de pièces par an, détient 25 % des parts de marché et génère 270 millions d’euros de chiffre d’affaires. En ouvrant le rosé de l’apéro ou un grand rouge pour le dîner, les probabilités sont donc élevées de tomber sur un bouchon lusitanien.

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par Caroline Charron

__ Le Pandathlon est une épreuve sportive et écoconçue qui se déroulera les 21 et 22 mai 2011 au sein de la réserve de biosphère du mont Ventoux. Une centaine d’équipes de quatre personnes (particuliers et entreprises) relèveront le défi pour financer les programmes du WWF. Pour participer, il suffit de réunir une équipe de quatre personnes, de mobiliser des fonds pour la biodiversité, puis, en moins de dix heures, de gravir le mont Ventoux et en redescendre ! Ça vous tente ? Rendez-vous sur www.pandathlon.fr __ Newtree, la marque de chocolat belge éthique et inventive, propose une opération séduction avec les magasins Monoprix, du 17 au 28 novembre. Pour un pot de pâte à tartiner Pleasure noir acheté (3,50 €), un pot est offert. __ Le 19 novembre, la veille de la Journée mondiale des droits de l’enfant, 200 enfants des écoles se mobilisent pour l’association SOS Villages d’enfants : réunis © prokop / photocase

au Champ-de-Mars, à Paris, ils lanceront un SOS afin de faire connaître la situation des fratries séparées lors d’un placement en cas de défaillance parentale. www.sosve.org __ Une composition à 96 % d’origine naturelle (huile de pépins d’airelles et de camélia, thé blanc et chêne), sans

LA LUMIÈRE POUR ÊTRE EN FORME... Votre humeur et votre vitalité dépendent aussi de la quantité de lumière que vous recevez tout au long de l’année. À l’automne, les jours raccourcissent, nous changeons d’horaire et la luminosité faiblit. Le déficit de lumière reçue affecte directement notre horloge biologique et se traduit par une dérégulation de notre cycle journalier. Les gestes et les attitudes à adopter pour recevoir votre quota de lumière : ‘ Ouvrez votre maison au soleil pour créer une atmosphère épanouissante pour tous. ‘ Privilégiez les couleurs claires ou les matières satinées réfléchissantes, cela va agrandir vos petits espaces et éclairer les grands. ‘ Favorisez les jeux de miroirs et d’objets brillants, cela va capter la lumière. ‘ Nettoyez bien vos vitres et encadrez vos fenêtres avec des voilages légers et translucides, cela retardera le moment de l’éclairage artificiel. ‘ Installez votre coin lecture ou de travail à proximité d’une fenêtre pour profiter le plus longtemps possible de la lumière du jour. ‘ Laissez de l’espace entre vos meubles et les murs pour davantage d’harmonie. ‘ Accordez-vous une heure par jour de soleil ou de lumière directe, en terrasse ou en balade, en allant au travail à pied, à vélo... Si vous suivez ces conseils, vous éviterez la dépression saisonnière, les troubles du sommeil, la fatigue, la boulimie et la perte de libido.

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SPÉCIAL BRETAGN E LES TROIS MÂTS CONTRE LA GALÈRE SOLIDE BRETAGNE

COMMENT FINISSENT LES BALLES DE TENNIS ? MACA

cacao issu du commerce équitable ; exfoliant Lip Dip et baumes pour les lèvres de

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page 1 75 -

NUMÉRO SPÉCIAL JEUX

BONUS : ER LE DERNI GAGNEZ PATRICK LIVRE DE R POIVRE D’ARVO GNE. SUR LA BRETA 6 VOIR PAGE

PATRI CK POIVR E D'ARV OR

« D’UN E ÉPOQ UE SOLID AIRE, ON GLISS E VERS L’IND IVIDU ALISM E »

MACADAM 77 page 1

CONSOMMATEUR ÉCOLO ?

Les tribulations d’un consommateur ordinaire qui se prenait pour un écolo exemplaire est un essai écologiste du journaliste Fred Pearce. Pour trouver la réponse à des questions simples – « comment sont fabriqués les objets qui nous entourent ? », « d’où viennent les aliments que nous mangeons ou les vêtements que nous portons ? »…, l’auteur s’est rendu dans une vingtaine de pays, de la Chine au Kenya, du Bangladesh à l’Alaska. Il fait ici le récit de plusieurs années d’enquêtes et démontre que les bonnes intentions ne suffisent pas toujours pour être un consommateur responsable et que certains efforts peuvent même être contre-productifs ! Ce livre est le premier de la collection « GoodPlanet », dirigée par Yann Arthus-Bertrand. La Martinière (24 euros).

Parce que ses vendeurs ne sont pas encore présents sur tout le territoire français, Macadam lance l’abonnement solidaire. Sur les 32 euros (pour 11 numéros), 10 euros reviennent à l’association qui développe des ateliers d’écriture et des initiatives au service des vendeurs. nom ................................................................. prénom ..............................................................

S BONU R ECTEU L

10 PLACES DE THÉÂTRE À GAGNER AUX PREMIERS LECTEURS QUI S'INSCRIRONT SUR NOTRE SITE Vendetta, c'est le titre de la pièce de théâtre à laquelle nous vous convions entre la mi-novembre et fin décembre à l'espace La Comédia, 6 impasse Lamier, dans le 11e arrondissement, à Paris. Vendetta est un huis-clos écrit et réalisé par Luis Tamayo, mettant en scène cinq personnages de mondes totalement opposés qui ont un point commun : la recherche du pouvoir à tout prix. Patron de banque, parrain de la mafia ou encore victime de la bourse, chacun se débat pour sa survie et pour son propre compte... Envoyez un mail à jeux@macadamjournal.com. Nous préviendrons les gagnants du tirage au sort qui pourront ensuite réserver leurs places tous les jeudis ou vendredis de novembre et décembre.

mail ................................................................... adresse ................................................................. ............................................................................ code postal ........................................................ ville ................................................................... Joignez un chèque de 32 euros à l’ordre de

Artisans du Macadam et envoyez le à : Les Artisans du Macadam, 9, rue Jacques Prévert, 69140 Rillieux-la-Pape.


L A PA G E D E S V E N D E U R S

Un artiste au service des sans-abri

Conçu il y a treize ans par un designer américain et exposé ces jours-ci à la biennale de Saint-Étienne, paraSITE est un abri à monter soi-même, dédié à ceux qui vivent dans la rue. Mais, pas sûr qu’il trouve sa place dans les centres-villes français… Une œuvre d’art en forme d’igloo, destinée aux sans-abri et qui utilise la chaleur rejetée par les immeubles pour chauffer son occupant, c’est possible, ça ? Oui, ça s’appelle « paraSITE », ça existe depuis 1997 et on en croise parfois dans les grandes villes américaines. Son concepteur, l’artiste Michael Rakowitz, exposera à la biennale du design de Saint-Étienne (du 20 novembre au 5 décembre) dans le cadre de l’exposition « La ville mobile » qui elle se prolongera jusqu’au 13 mars. Ce militant de la cause des SDF a voulu faire simple, avec en tête l’idée que « les personnes qui

vivent dans la rue n’ont pas d’abri privé, mais elles doivent avoir un abri sécurisant ». À quoi ressemble paraSITE ? C’est une sorte de gros tuyau gonflé d’air relié aux sorties d’air des immeubles et qui débouche, soit sur un sac de couchage gonflable, soit sur une tente en forme d’igloo. ParaSITE est conçu à base de sacs poubelle fixés les uns aux autres par de l’adhésif. L’abri réunit trois avantages : il est bon marché, totalement étanche, et permet, en se branchant sur les bouches d’aération des immeubles, de maintenir une température au-dessus de zéro. Il est aussi possible d'envisager une version plus industrielle, comme le démontrent les photos de cette page. Génial ! me direz-vous, alors pourquoi n’en voit-on pas en France ? D’abord, parce que les associations n’ont pas toutes le mode d’emploi, mais surtout parce que la volonté des pouvoirs publics, ces dernières années, est plutôt de tenter d’éloigner les sans-abri des centres-villes. C’est ce qu’avait montré en 2003 Le repos du fakir, le court-métrage de Gilles Paté et Stéphane Argillet. On y voit comment des plots, pointes, pierres, faux cactus, galets… colonisent tous les lieux où un homme serait tenté de s’allonger. Autant dire que des abris en plastique greffés aux immeubles de Lille, Paris, Lyon ou Marseille, ce n’est sans doute pas – et on le regrette – pour demain. Audrey Henrion

page 20 - M A C A D A M 8 0


DÉTENTE

JOUER

par Michel Hannequart, de Ludipresse, www.les-mordus.com

mot mystère

LOUIS XIV : UN MOT DE 9 LETTRES

mots fléchés PRIVILÈGE EXCLUSIF

PARTIE DE COURS D'EAU

ENTRETIEN

RÉGION D'AFRIQUE

PLAÎT AUX VACHES

REVIENT CHAQUE ANNÉE ENDUIT D'HUILE

EXTORQUENT

ELLE INSPIRE L'ARTISTE

PETIT TUBE

DEVENU ACIDE

QUI MANQUE DE CLARTÉ

CONIFÈRE OPÉRATION DE COMMERCE

GENTILHOMME SALAIRE VENTILÉS VAUT 3,1416

PETITE GRENOUILLE

ART LITTÉRAIRE

VARIÉTÉ DE CHICORÉE IL EXPLOSE MAMMIFÈRE AQUATIQUE

EXCAVATION

NIAIS

IL BRAME

SEMBLABLE

PAYS D'AFRIQUE

MONNAIE BULGARE

ENJOUÉ RÊVE D'ATHLÈTE

DIEU JOUFFLU QUESTION D'UN TEST

SECOUSSE

TRISTE SONNERIE

PRODUIT UN BRUIT AIGU

PLANTE PARASITE

LA PIERRE A LE SIEN

MÈCHE DE CHEVEUX LÉGER ET ÉLANCÉ DIEU SOLAIRE

TRAVAIL PÉNIBLE

PUBLIÉ

ENFLURE

POINTER UN REVOLVER

mots sculptés

SOLUTION DU DERNIER PROBLÈME : PORCHERIE

par Bruno Usannaz, sculpteur et ausculpteur maison, « Maître en mots, spécialiste du mettre en mots ». par Kato, pour les illustrations.

HIPPOPOTIN : POSTÉRIEUR PLUS QUE GÉNÉREUX

HURLUBERLINE : VOITURE DE MAÎTRE DES ANNÉES FOLLES

IMPÉTIGOSSE : DERMITE DU BÉBÉ

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DÉTENTE

sudoku niveau difficile

sudoku niveau facile

5 5 1 6

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2 3 8 9 7 4 8 4 3 7

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sudoku niveau moyen

1

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sudoku ? en japonais ce mot signifie chiffre unique. Le jeu est un puzzle à chiffres. Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres allant de 1 à 9, en partant de certains chifres déjà disposés dans la grille. La grille est composée de régions de neuf carrés 3x3 formant une grille de 9x9. Chaque ligne, colonne et région ne doit contenir qu’une fois chaque chiffre… bon courage !


DÉTENTE

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mots croisés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

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sudoku facile

1 4 5 7 6 2 9 8 3

7 3 9 5 8 1 6 2 4

8 2 6 9 3 4 5 7 1

2 1 8 3 7 6 4 9 5

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3 6 7 4 9 5 2 1 8

5 9 2 6 1 3 8 4 7

6 8 1 2 4 7 3 5 9

4 7 3 8 5 9 1 6 2

sudoku moyen

9 8 5 6 2 4 7 3 1

4 1 6 3 7 9 2 5 8

2 7 3 5 8 1 9 6 4

1 3 9 8 5 2 6 4 7

6 5 2 4 9 7 1 8 3

8 4 7 1 6 3 5 9 2

7 6 1 9 4 8 3 2 5

3 9 4 2 1 5 8 7 6

5 2 8 7 3 6 4 1 9

sudoku difficile

T H A U M A T U R G E O

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B E T I S E O A I L E S

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V OPÉRATION DE COMMERCE

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mots fléchés

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Verticalement 1. Fait des miracles! 2. Musique - Désigne Difficile à percer. 3. Mettre vis-à-vis Lieu de conservation. 4. Poison - Huile essentielle. 5. Spécialité de Cambrai Morceaux de dinde. 6. Lawrencium - Peut éliminer les favoris - Lettre. 7. Vieil accord - Marques. 8. Reproductions exactes. 9. Fin de liste - Bousculade Potion magique... 10. Domicile - Petite boule dans un liquide. 11. Se sert de pinces - Pascal. 12. Faire de l’air - On y met de l'argent.

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Horizontalement 1. 1. Rabat-joie. 2. Saisir - Baie. 3. Excite le désir - Faire mourir. 4. Dieu - Trois fois. 5. Possessif - Déshonorer - Cale. 6. Percent le cuir - Crier. 7. Sucrée au Québec - Arbrisseaux. 8. Note - Elle tourne tout en ridicule. 9. Sa tenue est soignée - Jules. 10. On y rôtit - Banale. 11. Du vent - N'a plus vingt ans. 12. Qui ne manque pas d'argent A des poils blancs, alezans et noirs.

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PARTIE DE COURS D'EAU RÉGION D'AFRIQUE

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BESOIN D’UN COUP DE POUCE ? Rejoignez l’équipe des vendeurs de Macadam ! statut : vendeur colporteur de presse

Vous vendez le journal 2€ et vous récupérez 1€ ou plus (en fonction de la ville - coût de livraison) Pas d’horaires imposés : vous gérez votre temps comme vous le voulez. Pas de stock minimum : vous vendez le nombre de journaux que vous souhaitez. Pas d’engagement dans le temps : vous vendez tant que vous avez besoin. Macadam : Association nationale soutenue par Courrier International, Reporters d’Espoirs, le Secours Populaire... propose chaque mois un vrai magazine réalisé par une équipe de journalistes professionnels.

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Le futur est entre vos mains Chaque haquee jjour, o 100jjournaux ojjournaux urunauaxu de dede rue reurue euccomme celucelui-ci icdeaident, dans atn,sdans le lae monde m eoentier, enteiereentier, ,d des et sessans nessaabris bssans C Chaque jjour, ouur, ,1110 110 o eocomme cmome celui-ci cie-cui aaident, antt,,ed s oleendmonde ,ades arissà ssortir o de eolla a ippauvreté. éa. Grâce G des màillid oenss millions d deeillillecteurs ecntsed uresllecteurs vvous, usm , 200 2e0vvous, 0o000 0u0s,02200 vvendeurs e0u0rs de de aabris britsiràd ssortir rt rade duevrllaeatppauvreté. uvrrâecteé.àGrâce Gd reâscemillions des m o de eccomme cotm eumres ccomme om 0e0nd0000 qquarante pde oanrtapu pnutegagner gppays aganysero leur destiné. lnetupu viggagner eaeet hr aleur lieueet rtd ehsatningée.r leur vvendeurs eunadraenutres pays daeysqquarante uont ont pr uvie gtnecchanger lenugerrvie vleur cchanger leur destiné. destiné. AAchetez chetez MMacadam acadam à votre votre vvendeur! endeurr! P Pour our een n ssavoir avoir pplus lus eett vvous ous eengager: ngager: w www.street-papers.org/2010 ww w w.street-papers.org/2010

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