Macadam janvier 2013

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JOHN BIRD JE VEUX APPORTER LA DÉMOCRATIE AUX PLUS PAUVRES

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NUMÉRO 104 - JANVIER-FÉVRIER 2013 - WWW.MACADAMJOURNAL.COM

PORTFOLIO LE REGARD D’UN ÉTUDIANT ALLEMAND

LES HUILES ESSENTIELLES ENTRE POTION ET POISON MAGIQUE


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SOUHAITE ADAM VOUS C A M E IP U ÉQ TOUTE L’ NNÉE HEUREUSE A UNE BELLE ET

Macadam mensuel [édition janvier-février 2013] contact@macadamjournal.com distribution nationale Les Artisans du Macadam, association loi 1901, reconnue d’intérêt général Président : Gabriel Gaudillat siège : 22 rue des Vinaigriers – 75010 Paris Renseignements : 01 40 38 25 20 / 07 62 82 31 12 Lyon : 10 bis rue Jangot – 69007 Lyon Bernard : 06 73 52 61 90 Permanence du lundi au vendredi de 8h à 9h30. directeur de publication, rédacteur en chef François Fillon rédactrice en chef Caroline Charron rédaction Sophie Baqué, Christine Bergougnous, Marie-Pierre Charneau, Caroline Charron, Philippe François, Gabriel Gaudillat, Michel Hannequart, Margot Loizillon, Saïd Mahrane, Raymonde Prades, Thierry Quintry-Lamothe, Valérie Regembal, Mélanie Rembert, Danièle Rudel-Tessier, Catherine Selden, Anne-Marie Thomazeau, Éric Walravens révision Marie Dominique Bergouignan partenariats Micheline Perrin partenaires@macadamjournal.com couverture © 30 dirty fingers illustrations Dominique Goubelle graphisme beau fixe, manufacture d’images site web Véronique Guérin édition sarl Media Compagnie impression Imprimerie Chirat, Saint-Just-la-Pendue Dépôt légal à parution / ISSN : 1954-166X CPPAP : 1209 I 89259

www.macadamjournal.com r alité de Macadam su Retrouvez toute l’actu www.facebook.com/macadamjournal

Ils nous soutiennent :

2013

DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSE Les vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse (statut VDI), fiers de leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participent au choix des sujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens de s’insérer socialement et économiquement.

COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 2 euros du prix de vente > 1 euro minimum, en fonction des villes et du coût de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal. > 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.

er ulez aid Vous vo sonne une per lté? u en diffic devenir de i lu z e Propos de Macadam. vendeur tact : Con 31 12 07 62 82

UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIF La diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont le conseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnes vendant ou ayant vendu le journal Macadam. L’association a rec ̧u l’agre ́ment d’association d’inte ́re ̂t ge ́ne ́ral. Les personnes offrant des dons ̀ a Macadam peuvent de ́duire 66 % des montants des dons de leurs impo ̂ts. Renseignez-vous : 01 40 38 25 20.

UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELS Ponctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisation de Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création ou maquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de cœur pour cette belle aventure.

UN RÉSEAU INTERNATIONAL Macadam est membre — et son unique représentant en France — de l’International Network of Street Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour sa qualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situé à Glasgow regroupe 110 journaux de rue, répartis dans 40 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 200 000 personnes et publient 38 millions de journaux chaque année. Macadam a reçu le label "Année européenne de lutte contre l’exclusion sociale".

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L’ I N V I T É

JE VEUX APPORTER LA DÉMOCRATIE AUX PAUVRES PAR JOHN BIRD

PAR UN FROID MARDI DE DÉCEMBRE, JOHN BIRD, CRÉATEUR DU JOURNAL DE RUE ANGLAIS THE BIG ISSUE, NOUS A FAIT L’AMITIÉ DE VENIR PARLER DE SON EXPÉRIENCE DANS LE CADRE DES « ALTERMARDIS : PARLONS SOLUTIONS ». L’ANCIEN SDF ÉLU ENTREPRENEUR SOCIAL DE L’ANNÉE EN 2008 ŒUVRE DEPUIS PLUS DE 20 ANS CONTRE LA PAUVRETÉ. Comment avez-vous démarré The Big Issue ? Ça a débuté en 1991 grâce à l’aide de Gordon Roddick [entrepreneur social et mécène, créateur des magasins The Body Shop]. Il avait vu un journal de rue à New York et voulait transposer ce modèle en Angleterre. À l’époque, il y avait énormément de sansabri, avec beaucoup de problèmes de délinquance. Je connaissais Roddick de longue date et il m’a demandé si je pouvais étudier la question. Je suis allé voir des SDF pour voir ce qu’ils pensaient de l’idée et la grande majorité m’ont dit « Oui, tout est préférable à la mendicité », puis je suis allé voir la police, qui a été très enthousiaste. Gordon Roddick m’a donné le budget de départ. J’ai dépensé plus que ce qu’il avait prévu mais, au bout d’un an, on commençait à gagner de l’argent, avec la vente du journal et la publicité. Au départ, The Big Issue a été inventé pour décriminaliser la pauvreté dans le sens où, si les pauvres voulaient boire ou se droguer, ils n’avaient pas d’autre choix que de voler pour le faire. En leur donnant un travail, on a changé la donne.

Quelles sont les pistes de développement pour The Big Issue ? The Big Issue sera toujours l’entrée directe pour les gens de la rue et nous serons toujours là pour eux mais, en même temps, la rue est le pire endroit pour ces personnes. Nous devons trouver les moyens de sortir les gens de la rue car c’est alors que commence le processus de changement. Avec notre nouveau projet digital, « Answers from Big Issue », nous essayons d’impliquer les vendeurs pour qu’ils fournissent du contenu. Nous cherchons aussi à développer abonnements et pré-commandes et à faire prendre en charge la livraison par les vendeurs. Dans votre livre The Necessity of Poverty, paru en Angleterre, vous dites : « La pauvreté est l’épine dorsale du capitalisme », pouvezvous nous expliquer ? Le capitalisme repose essentiellement sur l’idée de produire le moins cher possible et vendre le plus cher possible. Si vous souhaitez réduire vos coûts, le plus simple c’est de jouer sur le travail. Afin d’obtenir vos matières premières le moins cher possible, vous avez besoin de la pauvreté. La pauvreté n’est pas une aberration du système, mais c’est le système ! Sa colonne vertébrale. Quel est votre objectif ? Mon motto est toujours le même : plus de démocratie pour les démunis – car être dans la pauvreté veut dire qu’on ne participe pas à la démocratie. Je veux leur amener la justice. Mon objectif, c’est que les pauvres deviennent des « ex-pauvres ».

Comment recrutez-vous vos vendeurs et comment fonctionne The Big Issue ? On recrute par le bouche-à-oreille, les vendeurs amènent leurs amis… La police nous envoie également des personnes qui leur posent problème. Les tribunaux aussi, les associations qui travaillent avec ces publics… Pour ce qui est du journal, nous avons huit journalistes salariés dans tout le Royaume-Uni et une vingtaine de pigistes. Nous formons aussi des SDF que nous payons pour leurs écrits.

Quelle est votre vision de Macadam qui, comme The Big Issue, fait partie du réseau international des journaux de rue (INSP) ? Je trouve que vous faites un travail formidable et avec plus de difficultés que dans les pays anglo-saxons où l’on est assez ouverts à l’idée de s’aider soi-même et de s’en sortir par le travail, aussi humble soit-il. C’est un magazine de qualité et les liens tissés entre les vendeurs et l’équipe sont exemplaires. Je soutiens entièrement ce que vous faites et souhaite que nous puissions travailler ensemble dans le futur… Caroline Charron

Le profil des vendeurs a-t-il évolué depuis 21 ans ? Les gens que nous voyons ont tendance a avoir plus de problèmes d’addiction, de santé mentale, etc. Nous voyons aussi arriver des travailleurs pauvres, des étudiants… Le spectre s’élargit en réalité.

Mardi 22 janvier : « 6e édition du Dreamstorming solidaire » en partenariat avec Ashoka et Accenture. Paris. Renseignements et inscriptions : www.altermardis.org

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ACTU

LE MONDE EST FOU

Ils kidnappent un bricoleur pour lui faire faire des travaux chez eux Au lieu de payer un professionnel pour qu’il effectue les travaux dans leur maison, un couple a eu l’idée étrange d’enlever un bricoleur pour qu’il leur fasse leurs travaux, pourtant pas franchement compliqués. Selon la chaîne de télévision américaine CBS, Jason DeJesus et Chanelle Troedson ont été arrêtés après avoir non seulement menacé le pauvre homme avec une arme à feu, mais aussi l’avoir torturé en le rouant de coups. Tout cela pour qu’il effectue la réparation d’une porte cassée, et d’autres tâches à la portée de tous. « Le bricoleur a été

agressé, il a été menacé de mort, et on l’a forcé à faire des travaux dans la maison. Cet homme a passé près de sept heures sur la réparation d’un lave-vaisselle et d’une porte cassée. Il a effectué d’autres tâches chez ce couple qui possède une maison comprenant cinq chambres à coucher, un terrain de beach-volley, une piscine et un court de tennis », a déclaré le sergent Jose Cardoza du bureau du shérif du comté de Santa Clara à la chaîne CBS.

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Une famille lyonnaise pourrait gagner 6 milliards d’euros grâce au pétrole

aujourd’hui dans le monde entier. Il dépose

Une famille française a engagé un procès

au pouvoir. Voulant sécuriser son invention,

contre la Roumanie concernant le brevet

il vend ledit brevet à Jean-Philibert Thibaudet,

d’une technique d’extraction pétrolière

l’attaché militaire français en Roumanie.

datant d’avant-guerre. Selon le site Internet

Mais ni l’ingénieur roumain, dont le régime

de La Croix, ces habitants de la région

communiste de Ceausescu a nationalisé

lyonnaise réclament la somme de six milliards

l’entreprise, ni le diplomate français n’ont

d’euros. L’histoire commence en 1934

ensuite revendiqué quelque droit que ce soit

au pays de Dracula. Ion Bazgan, un ingénieur,

sur cette invention... jusqu’à aujourd’hui alors

met au point le « forage rotatif par rotation

que le monde entier utilise aujourd’hui cette

percutante », une technique révolutionnaire

technique pour l’exploitation de l’or noir.

d’extraction du pétrole, encore utilisée

le brevet mais, en 1940, avec la Seconde Guerre mondiale, la junte fasciste arrive


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ACTU

en partenariat avec www.zigonet.com

Dominique Goubelle, dessinateur de presse - illustrateur, collabore chaque semaine à VSD, au Point et dessine pour le quotidien La Charente libre... Il dessine également régulièrement pour des agences de communication. www.goubelle.net

Un crocodile retrouvé dans la soute à bagages d’un avion en Australie Selon le site Internet du Parisien, un crocodile a été trouvé en train de circuler librement au milieu des bagages dans un avion de la compagnie aérienne Qantas par un employé de cette dernière. Selon le porte-parole de la compagnie, le reptile, heureusement de petite taille, se serait échappé de sa cage lors d’un vol reliant Melbourne, dans le sud du pays, à Brisbane, situé plus à l’est. Il avait auparavant été acheminé par la compagnie de transport de fret Australian Air Express. Selon le porte-parole de Qantas, « l’animal a été rapidement

attrapé ». À la suite de cet incident – rarissime –, une enquête a été diligentée pour savoir si les consignes de sécurité habituelles pour ce type de transport avaient été respectées.

Plus un homme participe aux tâches ménagères, plus il risque de divorcer

s’agirait d’une question de « valeurs » ; pour

Au risque de faire jaser dans les chaumières,

de la « modernité » des couples. « Dans

une étude norvégienne révèle que plus

les couples “modernes”, les femmes ont souvent elles aussi un niveau d’éducation élevé et un emploi bien rémunéré. Ce qui les rend moins dépendantes économiquement de leur mari. Elles peuvent donc s’en sortir plus facilement en cas de divorce », estimet-il. « Peut-être est-il parfois vécu comme positif d’avoir des rôles bien répartis avec beaucoup de prévisibilité […] où l’un n’empiète pas sur les plates-bandes de l’autre ; ça peut générer moins de querelles. Alors qu’on peut plus facilement se chamailler si on a les mêmes rôles et si on a le sentiment que l’autre ne fait pas sa part », ajoute-t-il. Dans un pays comme la Norvège, où la parité règne, l’éducation est généralement partagée de manière équitable entre le père et la mère dans environ sept couples sur dix. Mais, concernant les tâches ménagères, ce sont plutôt les femmes qui s’y attellent, dans sept cas sur dix.

les tâches ménagères sont équitablement réparties dans un couple, plus les risques de divorce sont élevés. Ainsi, la proportion de divorces parmi les couples qui partagent les tâches domestiques est d’environ 50 % plus élevée que pour les couples où l’essentiel des tâches est accompli par la femme. L’étude, financée par le conseil norvégien de la recherche, a été menée dans un premier temps sur un échantillon de 15 000 personnes âgées de 18 à 84 ans, puis sur un panel de 4 000 personnes, âgées cette fois de 40 à 79 ans.

« Plus un homme en fait à la maison, plus la proportion de divorces augmente. Les couples modernes le sont à la fois pour ce qui est de la répartition des tâches et dans leur perception du mariage », moins sacralisé, a expliqué Thomas Hansen, chef de projet et coauteur d’une vaste étude intitulée « L’Égalité à la maison ». Il souligne qu’il

le chercheur, il n’y a aucun lien ou presque de causalité, cette corrélation est plutôt un signe

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RENCONTRE

© 30 dirty fingers

NOUVEAU VENU DANS LA FAMILLE DES HUMORISTES FRANÇAIS, KEVIN RAZY A FAIT SES CLASSES SEUL EN SCÈNE AVANT D’INTÉGRER L’ÉQUIPE D’« ON N’DEMANDE QU’À EN RIRE » ET DU « JAMEL COMEDY CLUB ». AUJOURD’HUI, IL DÉMONTRE QU’EN PLUS DE FAIRE RIRE IL A UN GRAND CŒUR, PUISQU’IL A ACCEPTÉ DE DEVENIR PARRAIN DE MACADAM EN ACCOMPAGNANT SUR LE TERRAIN VENDEURS ET BÉNÉVOLES DANS UNE OPÉRATION DE VENTE SOLIDAIRE. PAR CAROLINE CHARRON

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RENCONTRE

KEVIN RAZY

J’AI ENVIE DE FAIRE AVANCER LES CHOSES Commençons par le commencement : où êtes-vous né ? À Paris, dans le XIIIe arrondissement. J’ai passé mes six premières années à Villejuif, dans le 94 ; ensuite, on a déménagé dans le XIXe arrondissement. J’aimais bien l’école étant enfant même si je n’étais pas l’élève le plus brillant… mais surtout j’aimais bien rigoler. Il faut croire que j’étais prédestiné à ça, à faire un métier en rapport avec le rire. Quel autre métier avez-vous alors envisagé de faire ? Je voulais faire des études de droit, vers seize-dix-sept ans, mais j’aimais bien aussi faire des vidéos dans mon coin. Je me suis alors dit qu’il fallait quand même que je m’essaie au théâtre. J’en ai fait pendant un an et ça m’a plu. Je me suis alors lancé à fond dedans. J’ai commencé une fac de cinéma mais j’y suis resté à peine deux jours avant de débuter sur une webradio qui appartenait à Direct 8 et qui n’existe plus aujourd’hui. J’y ai rencontré un humoriste qui y était chroniqueur et qui jouait dans un petit café-théâtre. Il m’a laissé faire sa première partie et, de fil en aiguille, j’ai fait mon chemin. Au départ, vous considériez cela comme votre métier ou plutôt comme un hobby ? À aucun moment je ne me suis dit « Qu’est-ce que je fais si ça ne marche pas ? » À partir du moment où on est dans ce qu’on aime, si on prévoit un plan B, ça veut dire qu’on ne croit pas à ce qu’on fait. Ça a toujours été ma philosophie. Du coup, je travaillais à côté car, avant de dire à mes parents « Je quitte la fac pour me lancer dans l’humour » – ce qui pour eux revenait à dire : « Je quitte la fac pour me lancer dans le chômage » –, j’ai préféré trouver un temps partiel. Je travaillais sur une plateforme téléphonique d’assistance. Et, à côté, je faisais mes spectacles, des festivals, etc. J’étais déterminé et, au bout de deux ans et demi, j’ai trouvé des producteurs pour mon premier spectacle, au Théâtre le Temple. Là, j’ai commencé à pouvoir en vivre, en devenant intermittent du spectacle, et j’ai pu quitter mon boulot. C’était en 2010.

Comment vos parents ont-ils accepté votre décision ? Ils ne connaissent pas du tout ce milieu et ils appréhendaient beaucoup ce qui pouvait m’attendre. C’est surtout mon père qui avait des réticences car ma mère, dès mon enfance, m’a toujours dit : « Je te vois bien à la télé, etc. » Ça a été plus facile de la convaincre. Pour mon père, le tournant s’est produit quand il m’a vu sur scène. Quand je suis rentré à la maison ce soir-là, il m’avait écrit un petit mot pour me dire qu’il était très fier de moi et que c’était génial. À partir de ce jour, il m’a laissé vivre ma vie car il a vu que j’étais épanoui, dans mon élément. Il n’y a pas de meilleure façon de convaincre. Comment écrivez-vous ? Quelles sont vos inspirations ? Depuis tout petit, je suis fan des Inconnus, en particulier de Didier Bourdon. J’aime la façon dont ils arrivent à dépeindre la société. Je connais leurs sketchs par cœur, je suis fan et très inspiré par leur travail. Pour mes sketchs, je travaille avec un coauteur, avec qui j’ai également monté une maison de production. C’est aussi avec lui que je coécris pour l’émission « On n’demande qu’à en rire » ainsi que pour mon spectacle. Vous vous êtes fait connaître du grand public grâce à l’émission de France 2 « On n’demande qu’à en rire » et, plus récemment, par le « Jamel Comedy club ». Comment se sont faites les rencontres ? Pour « On n’demande qu’à en rire », j’ai commencé derrière l’écran, car j’écrivais et j’écris toujours pour les Lascars gays. Je commençais à maîtriser le format car c’est assez particulier pour cette émission, il y a des codes à respecter, etc. Après ça, j’ai fait comme tout le monde : j’ai envoyé un email à la personne qui s’occupe du recrutement. Elle m’a refusé une première fois et, à la seconde, elle m’a quand même fait galérer deux-trois mois avant de m’intégrer à l’émission. Là, j’en suis à une trentaine de passages, alors tout va bien. Cela m’a permis d’avoir une visibilité énorme sur tout le territoire et dans les pays francophone où j’ai pu

Si tout le monde fait un petit quelque chose, on peut essayer de ralentir cette progression de la misère

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RENCONTRE

velles choses. Aujourd’hui, je commence à peine à gagner ma vie. Mais c’est vrai que je n’ai pas connu de grosses, grosses galères. Des revers ou des désillusions oui, mais vite digérés, et je passais rapidement à autre chose. C’est vrai que je n’ai pas trop à me plaindre.

ZY Z KEVIN RA RETROUVE UR Œ C U D AÎNE SUR LA CH

© Raphaël Rezola

Quels sont vos projets pour 2013 ? Je reprends mon spectacle tous les jeudis à 20 h 15 au Théâtre BO Saint-Martin et j’espère pouvoir jouer là-bas le plus longtemps possible. J’ai pas mal de projets aussi en radio et en télé, qui sont en conception et que j’aimerais faire aboutir.

J’ai toujours été habitué à donner un coup de main à ceux qui en avaient besoin... Pour moi, c’est naturel

aller jouer. Je peux dire que ça m’a fait gagner beaucoup de temps dans ma carrière. Pour le « Jamel Comedy Club », ça s’est passé différemment. Ils organisaient une scène ouverte et on m’a conseillé d’y aller car ils recherchaient du monde pour la nouvelle saison. On m’a fait revenir plusieurs fois avant de me dire que j’étais accepté. J’étais super content car Jamel Debbouze a bercé toute mon enfance, c’est un exemple. Je suis super flatté d’avoir été choisi parmi une centaine d’humoristes.

INFOS !

La télé et la scène, ce n’est pas tout à fait le même métier. Vers quoi penchez-vous le plus ? Il faut savoir faire un bon équilibre entre les deux. La scène est le lieu où je suis vraiment moi, de A à Z. C’est mon spectacle, mes effets, ma vie, etc. Mais, pour remplir une salle de spectacle, tout seul, juste avec le bouche-à-oreille, surtout à Paris, c’est pas évident. La télé c’est un passage quasi obligatoire si on veut remplir les salles ; c’est très lié. L’idéal, c’est de faire une émission axée humour pour ne pas trop perdre les gens car, si on me voit présenter la météo, les gens ne vont pas trop comprendre ! Mais une tribune dans une émission d’humour, c’est l’idéal.

À partir du mois de janvier, Kevin Razy sera tous les jeudis à 20 h 15 au Théâtre BO Saint-Martin, 19, blvd St-Martin, Paris IIIe. www.theatrebo.fr tél. : 01 4 71 50 00.

Il me semble, à vous écouter, que les choses sont allées assez vite pour vous… C’est vrai, même si j’ai quand même mis cinq ans, mais comparé à beaucoup d’humoristes, c’est pas mal. En fait, chaque année j’avançais d’un pas, il se passait de nou-

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Vous avez accepté d’être le parrain de Macadam et nous en sommes ravis. En quoi ce rôle vous intéresse-t-il ? J’ai vu et croisé des gens qui vendaient Macadam et ça me parle. J’ai été très flatté que vous me le proposiez et je suis très content d’être parrain d’une association dont j’aime la démarche. Je viens d’un quartier populaire de Paris, le XIXe. On n’a pas vécu dans la misère, je viens de la classe moyenne, mais j’ai pu voir autour de moi toutes sortes de situations. Il y avait des gens aisés et d’autres en grande difficulté. J’ai toujours été habitué à donner un coup de main à ceux qui en avaient besoin, que les gens soient soudés, donc, du coup, pour moi c’est naturel. Comment réagissez-vous devant la misère ordinaire, les gens que vous pouvez croiser dans la rue ? Ça me touche beaucoup, forcément. Quand on fait des petites scènes ouvertes, notamment au Paname café, à République, on est payé au chapeau : les gens donnent surtout des pièces, qu’ils mettent dans le chapeau. Donc j’ai toujours beaucoup de pièces sur moi et je les donne autant que je peux aux personnes que je vois, même si je ne peux pas tout donner. J’accompagne parfois une amie qui fait des maraudes pour les Restos du cœur et j’essaie de mobiliser mes copains pour réunir des vêtements à donner car elle m’a dit : « Tu vas voir, même si ça a l’air d’être un gros paquet comme ça, tout va partir très, très vite », et elle a raison ! J’essaie d’aider comme je peux, de faire mon petit geste. Si tout le monde fait un petit quelque chose, on peut essayer de ralentir cette progression. Moi, quand je prends le métro à République et que je vois la soupe populaire, ça me fend le cœur. J’essaie d’aider comme je peux. Vous avez un point commun avec nos vendeurs, c’est de récolter beaucoup de pièces [rires]… Qu’aimeriez-vous dire aux vendeurs de Macadam ? Pour en avoir croisé souvent dans ma rue, je voudrais vraiment les féliciter et leur dire de garder cette positivité car je sais que c’est facile de sombrer très vite dans tout un tas de choses négatives. De rester positif, c’est ça qui va les aider à avancer. Il ne faut surtout pas lâcher l’affaire. De mon côté, je ferai tout mon possible pour les aider et les encourager. J’ai ma bonne humeur et mon envie, l’envie de faire avancer les choses, c’est ce que je peux donner.


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SOCIÉTÉ

lukas chapeau l’artiste Lukas a une vraie tête d’Allemand : grand, le cheveu long et bouclé, l’œil bleu. Il porte un large sac sur le dos où il range son barda d’étudiant à Olivier-de-Serres. À vingt et un ans, il est venu par Erasmus passer un semestre dans la prestigieuse école d’arts appliqués parisienne. Lui est de Nuremberg, une ville prospère. Il étudie la communication visuelle depuis deux ans et se destine à quelque chose comme le design ou la peinture, il verra. Il dit d’emblée « parlons français » quand je le salue en allemand. Il y a trois mois, il parlait à peine notre langue. Comment a-t-il eu cette idée de « portraitiser » des SDF ? « Portraitiser ? » répète-t-il. Le néologisme lui plaît. Il l’adopte. Lukas explique qu’il habite une chambre de bonne dans le centre, qu’il passe devant Beaubourg tous les jours. Il y a découvert l’autre visage de Paris, des hommes, des femmes dehors, campant là, serrés dans leurs sacs de couchage, sous le regard des passants indifférents. Puis, il en a vu partout. Beaucoup. Un choc. Quand ses profs à Olivier-de-Serres lui demandent un travail sur la douleur, il a « tout de suite pensé à ces gens ». La démarche sera coûteuse, au sens propre comme au figuré. « Je ne parlais pas le français, eux non plus. J’ai eu beaucoup de refus. Et puis un jeune Roumain a dit oui… pour un euro. On a négocié. C’est devenu mon tarif… Ensuite, avec un portrait à montrer, c’était plus facile. » Lukas en a réalisé douze au total*. À l’encre de chine et à l’acrylique blanche, parce qu’il voulait faire vite, ne pas y consacrer plus de quinze minutes. Le papier journal s’est imposé naturellement : « Ils lisent tous 20 minutes, le gratuit. Puis l’utilisent pour se protéger. » Après, il a demandé à chacun de signer… En regardant ces douze portraits, on a envie de dire chapeau l’artiste. Lukas répond qu’il était habitué à « portraitiser » ses copains, que l’exercice lui est familier… Il retient surtout ce qui se

jouait pendant l’exécution du portrait. Il raconte les deux jeunes Roumains qui, a la fin de la séance de pose, ont demandé à le « portraitiser » à leur tour, l’ont installé sur leur couverture et ont pris sa place ; le type qui arborait un bonnet à cornes et n’a pas arrêté de crier : « Le roi des cons pose pour la prospérité [sic] ! » ; la seule femme qui a accepté de poser, et qui s’est trouvée moche ; le vieux qui réclamait deux euros puis, au milieu du portrait, dix. « Et comme je remballais mes affaires, il m’a fait signe de continuer. Une femme prenait des photos de la scène. » Lukas repart en février à Nuremberg. Un jour, il sera artiste, peutêtre. Il pense qu’un artiste doit être engagé, qu’il est là pour montrer ce que les autres ne voient pas. On lui a dit qu’à Paris il existait un journal qui publierait peut-être ses portraits. C’est comme ça qu’il a écrit un e-mail à Macadam. Il conclut : « Je suis né un 9 janvier. C’est un joli cadeau d’anniversaire, non ? » Nadya Charvet (*) Ils seront exposés les 1er et 2 février à l’école Olivier-de-Serres, à l’occasion des portes ouvertes. www.ensaama.net M A C A D A M 1 0 4 - page 9


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© Luc Devoldere / Association flamando-néerlandaise "Ons Erfdeelvzw"

C H E M I N D E T R AV E R S E / S O C I É T É

l’escaut de la source à l’embouchure LIVRES CITÉS Ces fleuves qui nous unissent, l’Escaut, la Meuse, l’Yser, la Lys, récit de voyage avec anthologie littéraire, Luc Devoldere, éd. Ons Erfdeel vzw, 2008. De bres (« la brêche »), Chris de Stoop, éd. De Bezige Bij, Amsterdam, 2000. Bourlinguer, Blaise Cendrars, éd. Denoël, Paris, 1948. Mémoires d’outre-tombe, René Chateaubriand, éd. Livre de poche, Paris.

L’ÉTÉ DERNIER, LA CONSIGNE ÉTAIT SIMPLE : DESCENDRE UN FLEUVE, DE SA SOURCE À SON EMBOUCHURE. LA LECTURE D’UN LIVRE, CES FLEUVES QUI NOUS UNISSENT, M’A CONDUIT À SUIVRE LE COURANT DE L’ESCAUT, DE SA SOURCE À GOUY, HUMBLE VILLAGE DANS L’AISNE, JUSQU’À SON EMBOUCHURE NÉERLANDAISE, AU LARGE DE FLESSINGUE. Comme l’auteur du récit de voyage, Luc Devoldere, je me suis posté sur les berges de l’Escaut. Le mérite de Luc est plus grand, puisqu’il lui a fallu trois péniches, pour partir d’une eau stagnante et aborder l’imposant fleuve si magnifiquement chanté par Brel. La source de l’Escaut se résume à un bassin de quelques mètres carrés où les facétieux peuvent tremper chaussures et chaussettes. À côté se trouve une petite stèle, représentant un enfant jouant avec un dauphin. Comment imaginer que ce filet d’eau perdu dans un modeste pâturage puisse donner naissance à un puissant bassin hydrographique de 21 000 kilomètres carrés. À Escaudœuvres, le port fluvial berce déjà de grandes péniches, pendant qu’un train s’engouffre dans un immense silo. Un marinier rencontré avoue qu’il aime bien naviguer en France, « l’on est à l’aise, dit-il, alors qu’en Belgique et aux Pays-Bas je passe à la vitesse supérieure, j’ai davantage le feu aux fesses ». Après l’écluse de Fresnes, le fleuve

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semble l’emporter sur le canal. Ensuite, on navigue entourés par la verdure du Parc naturel régional Scarpe-Escaut. Le fleuve touche Tournai, la vieille ville française de Belgique. Le pont des Trous se soulève et vient couronner le passage. Il suffisait, jadis, d’abaisser une porte d’eau pour barrer le fleuve. À Gand, la ville aux vingt-six îles et aux quatre-vingt-dix ponts, l’Escaut ne cesse de gagner en largeur et ne se laisse plus canaliser. Ses rives deviennent fangeuses, plus boisées. L’influence des marées et des courants augmente. Après Termonde, à mi-chemin entre Gand et Anvers, le cours d’eau devient définitivement fleuve. L’Escaut avance majestueusement parmi la vaste étendue de prés verts. On croise des usines à l’abandon et d’autres aussi, fortement polluantes, avant d’arriver à Anvers. Pour Blaise Cendrars, il y avait de l’amitié et de la rigolade dans ses « bourlingues ». Que reste-t-il de son quartier de marins, si bien évoqué quand il conte qu’il allait retrouver les filles dans le bordel du grand port, à la recherche du chaud giron d’une femme ? Le périple se poursuit. À Doel, attention ! Sables mouvants. Les maisons sont désertes. D’autres portent des drapeaux noirs. Des graffitis impérieux « Doel doit rester ! Pas de déportation ! L’église n’est pas un musée ». Au large, on


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© Luc Devoldere / Association flamando-néerlandaise "Ons Erfdeelvzw"

voit passer des géants des mers comme s’ils voguaient droit sur le village. « Des millions de conteneurs, voilà ce que l’avenir va apporter », écrit Chris de Stoop, dans son livre Agriculteurs en guerre contre les conteneurs et les oiseaux. Que reste-t-il des fermes, des hameaux, du cimetière, des polders ? Un incinérateur géant, une centrale nucléaire, le poison de la société chimique Bayer, un État polder « puisque, dans le nouvel État-providence, ce n’est plus le bifteck qui est le paramètre du bien-être et de la prospérité, mais l’ordinateur », ajoute Chris de Stoop. À l’arrivée aux Pays-Bas, l’estuaire s’élargit. Le fleuve sent la vase, le brouillard, les relents d’anguille vivante, les vapeurs de soufre, les lointains fours à briques et les odeurs de goudron. Les fermiers du pays de Waas flamand, attaqués de front par les mafias portuaires, se sentent menacés également par les jeunes Verts néerlandais. Le béton d’un côté, le marais de l’autre : ils sont pris en tenaille entre économie et écologie. À Terneuzen, mettons nos pas dans ceux de Chateaubriand. « Les barques de Gand glissent, écrit-il, sur d’étroits canaux, obligées de traverser dix à douze lieues de prairies pour arriver à la mer, elles ont l’air de voguer sur l’herbe. » Aujourd’hui, au milieu du fleuve, les suceuses crachent leur sable sur une plateforme.

LA FONDATION SEB SOUTIENT : LA COMPAGNIE DES GOURMANDS La nourriture nous unit les uns les autres. Le réseau ANDES* des épiceries solidaires – qui apportent une aide, principalement alimentaire, à des personnes en difficulté économique, fragilisées ou exclues – l’a bien compris, en proposant à ses bénéficiaires de se réunir autour d’ateliers originaux. C’est ainsi qu’a été créée la Compagnie des gourmands en 2008. Un mercredi sur deux (ou davantage pendant les périodes de vacances scolaires), parents et enfants se retrouvent pour un atelier cuisine suivi d’un repas de trois services où chacun peut partager les fruits de son travail. « Le but de l’atelier est de recréer le lien parental, transmettre un savoir-faire et refaire à manger en famille », explique Agathe Cousin, la responsable partenariats et communication d’ANDES. Grâce à des recettes simples et à des ingrédients frais, petits et grands (re)découvrent le plaisir de cuisiner ensemble et de manger plus équilibré. Aujourd’hui, trente et une épiceries sociales dans toute la France proposent ces ateliers ; l’objectif est d’atteindre cinquante épiceries participantes dans les trois prochaines années. La fondation Seb a d’ores et déjà pu équiper dix épiceries en matériel de cuisine et soutenir la formation des bénévoles du programme. Pour plus d’informations : www.epiceries-solidaires.org *Association nationale de développement des épiceries solidaires.

IMMENSITÉ DU CIEL ET DE L’EAU En face apparaît Flessingue. Devant la cité historique s’étale la mer la plus fréquentée du monde. Les bateaux deviennent de plus en plus grands, des vaisseaux de guerre, des navires-citernes, des transports de voitures, et au milieu des remous zigzaguent quelques plaisanciers égarés. Avant le grand large, le port récupère ses pilotes venus d’Anvers. L’eau de l’Escaut devient verte et la lumière plus vive. Il est temps de voir enfin l’embouchure, après un périple de quatre cent cinquante kilomètres, de tremper la main et le pied à l’endroit où les eaux se mêlent. Seuls des migrateurs, au cri âpre et monotone, occupent les bancs de sable des bouches de l’Escaut et survolent les vastes polders littoraux de la Flandre zélandaise. Le fleuve se perd en mer, sous la surveillance des radars, dans un décor de remorqueurs et de bateaux pressés d’atteindre le grand large. Le soir, je regarde par la fenêtre de ma chambre d’hôtel l’immensité de l’Escaut. Je pense aux dernières images de Vacances prolongées, l’œuvre ultime et bouleversante du cinéaste van der Keuken. Le film se clôt sur une grandiose et longue séquence d’un fleuve hollandais, où le ballet industriel des gros bateaux s’estompe lentement dans un souffle scintillant. Qu’est-ce que ce voyage sur l’Escaut, de sa source à son embouchure, sinon ce battement miroitant entre mort et vie ? Thierry Quintrie Lamothe, reporter

Créée en 2007, la Fondation Groupe SEB a pour objet la lutte contre l’exclusion. * La Fondation Seb est partenaire de Macadam www.fondation.groupeseb.com

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EUROPE / SOCIÉTÉ

120 MILLIONS D’EUROPÉENS

MENACÉS DE

PAUVRETÉ

en partenariat avec www.youphil.com

le troc se recycle sur la toile GRÂCE À INTERNET, LES POSSIBILITÉS D’ÉCHANGES ENTRE TROQUEURS SE MULTIPLIENT. ÉCHANGER DES COURS D’ÉDUCATION CANINE CONTRE DU JARDINAGE, DES BOTTES EN CROCO CONTRE UN MANTEAU EN DAIM… ET MÊME DES COUPONS DE RÉDUCTION POUR DES YAOURTS OU DE LA MARGARINE. TOUT OU PRESQUE SE TROQUE SUR INTERNET, À EN JUGER LES PETITES ANNONCES PUBLIÉES SUR LA TOILE. Avec la crise, ce système d’échange dépourvu de contrepartie monétaire suscite

© Quintanilla / dreamstime.com

un regain d’intérêt, après avoir longtemps été perçu comme dépassé. Les motivations économiques ainsi que «la diffusion de la norme écologique au sein de

la société», jouent un rôle déterminant dans le développement des modes de consommations alternatifs, tels que le troc, estiment les auteurs d’une étude du Credoc [pdf] (centre de recherche qui observe les conditions de vie des Français) publiée en juillet 2012. Séduisant un nombre croissant de consommateurs, le phénomène a déjà été

population, sont menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale dans l’Union européenne (UE), d’après les chiffres 2011 d’Eurostat. L’office de statistique de l’UE enregistre une hausse de près d’un point par rapport à 2010. Le taux masque bien sûr des situations très différentes d’un pays à l’autre. Si, en Bulgarie, près d’une personne sur deux (49 %) répond aux critères de précarité retenus par l’UE, la proportion est nettement plus faible en République tchèque (15 %), en Suède (16 %), aux Pays-Bas (16 %) et au Luxembourg (17 %). Mais, dans tous les pays ou presque, le risque de pauvreté a augmenté entre 2010 et 2011. Les objectifs sociaux européens paient donc un lourd tribut à la crise économique. En adoptant ses cinq objectifs prioritaires à l’horizon 2020, l’Europe s’était promis en effet de réduire le taux de pauvreté de 25 %, soit de tirer vingt millions de personnes de la précarité. On est loin du compte. Rappelons que pour être considérée comme menacée de pauvreté, une personne doit avoir un revenu inférieur à 60 % du revenu médian, être en situation de privation matérielle sévère ou appartenir à un ménage à très faible intensité de travail. Frédéric Ravenne

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«récupéré» par les grandes marques qui voient dans la création de communautés de troqueurs une façon de fidéliser leur clients (Comme Décathlon avec son Trocathlon ou la fondation MACIF et les accorderies...).

GÉNÉRATION « WEB-TROQUEUR » Formidable outil de sociabilité, Internet a enfanté une nouvelle génération de « web-troqueurs ». Professeur d’anglais au collège, Patricia a rejoint une « tribu troqueuse» à Paris, grâce au réseau chacunsatribu, qui recense plus de 400 adeptes du troc. Depuis un an, cette mère de famille de 39 ans organise des troc-parties dans des cafés, où les participantes s’échangent leurs vêtements dans une ambiance conviviale. «Il y a beaucoup de filles qui font des achats

compulsifs. Récemment, j’ai réussi à troquer un vieux sac contre un jean de marque qui m’allait parfaitement et j’ai économisé 80 euros», s’enthousiasme-telle. Pour cette ancienne militante écologiste, le troc permet aussi d’adopter un mode de consommation plus responsable. «Le troc a changé mon rapport aux

choses matérielles. J’ai plus de détachement aux choses qu’avant», note-t-elle. Ce système donnant-donnant fait de plus en plus d’adeptes, un peu partout en France. Désormais, les troc-parties qu’elle organise sont pleines deux semaines à l’avance.

© Gavran333 / dreamstime.com

Près de cent vingt millions de personnes, soit 24,2 % de la


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SOCIÉTÉ

DES ALGORITHMES QUI TROUVENT LA BONNE COMBINAISON Internet a aussi démultiplié les possibilités d’échange pour une raison simple: «L’usage du web permet de contourner

certaines limites du troc, notamment la non-coïncidence des besoins entre parties prenantes de l’échange», soulignent Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot, dans leur ouvrage « Vive la CO-révolution ! » dr ea ms tim e. co m

Alors qu’il rédigeait un mémoire de fin d’études sur la consommation alternative à l’École de

/

Management de Grenoble, Benjamin Augros

By ro n

s’est demandé comment appliquer le troc à Inter-

Ro be rt

net. « Si deux personnes ne sont pas d’accord sur

©

ce qu’ils veulent échanger, le troc est impossible. Nous avons donc conçu un algorithme qui trouve automatiquement la tierce personne nécéssaire», explique-t-il. C’est le système de la « boucle de troc ». Benjamin Augros a fondé le site Pretachanger, où l’on peut échanger des vêtements, des jouets, de l’électroménager... Il suffit à l’internaute de mettre en ligne les objets qu’il souhaite échanger et indique ce qu’il recherche en retour. L’échange se fait ensuite par correspondance, via un système de colis économiques.

ÉCHANGER PRÈS DE CHEZ SOI Lancé en septembre 2010 par Vincent de Montalivet, Myrecyclestuff est un autre site de troc s’appuyant cette fois sur la proximité de ses utilisateurs. Avec le constat que 25 millions de foyers possèdent en moyenne 71 objets non utilisés, le site, inspiré des réseaux sociaux, met en relation les recycleurs en fonction de leur proximité géographique.

Il permet ainsi de favoriser l’échange de main à main. « Les internautes négocient, échangent un bien contre un

ou plusieurs. C’est vraiment un exemple de co-construction», explique Vincent de Montalivet. Dans ces deux exemples, l’échange doit s’effectuer simultanément et de façon réciproque. Pour fluidifier les échanges, certains sites ont recours à un système de points. C’est le principe de GuestToGuest, un site d’échange de maison entre particuliers. «Lorsque vous accueillez des gens, ils vous ‘payent’ en

GuestPoints, et lorsque vous êtes invités chez des gens vous les ‘payez’ en GuestPoints. Avec des GuestPoints, vous pouvez vous faire inviter par tous les membres, même ceux qui n’ont pas envie de venir chez vous», explique le site. Du troc «à l’ancienne» on passe ainsi à un système de monnaie alternative facilitant les échanges.

DES «BARRIÈRES PSYCHOLOGIQUES» À FRANCHIR Si quatre Français sur dix se disent prêts à tenter le troc, d’après un sondage BVA, «le troc reste un phénomène

marginal par rapport à la location entre particuliers, qui se développe davantage», estime Antonin Léonard, fondateur de OuiShare, un collectif d’acteurs de l’économie collaborative. Pour que le troc connaisse un véritable développement, il faudrait, selon lui, que les consommateurs franchissent «la barrière psychologique» selon laquelle le

© Gavran333 / dreamstime.com

troc serait réservé aux plus pauvres. Il faudrait surtout que ce mode d’échange gagne en simplicité: «à ce moment-là, les consom-

mateurs l’adopteront». Hélène Fargues / Youphil

QUELQUES SITES DE TROC Troc de vêtements kiditroc.com (vêtements enfants) tooshort (vêtements enfants) vestiairedecopines (vêtements pour femmes) pretatroquer (soirées troc) Trocs divers troczone (biens culturels) troctribu (biens culturels) trocmaison (immobilier) lestrocheures (bricolage) troc-services (services) gchangetout echange.consoglobe grainesdetroc (échange de graines)

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MONDE

vendeuse e u r e d l a n r u jo d’un au Brésil GRÂCE AU JOURNAL DE RUE BRÉSILIEN OCAS”, PILAR FERREIRA, QUARANTE-DEUX ANS, EST PASSÉE DU STATUT DE FEMME DE MÉNAGE À CELUI DE CRÉATRICE. EN PLUS DE SON TRAVAIL AVEC OCAS”, PILAR, QUI A RÉELLEMENT UN DON POUR LES ARTS, A ÉCRIT UN LIVRE, UNACADEMIC WORDS. Avant qu’elle ne rencontre Ocas”, Pilar Ferreira passait sa vie à nettoyer les maisons des quartiers aisés, au Brésil. Alors que, quand elle a commencé ce travail, à huit ans, elle s’était découvert une passion. « J’ai lu Ali Baba et les 40 voleurs et j’ai décidé d’écrire une histoire. Le patron de ma mère est entré dans ma chambre, il a vu mes papiers sur le sol et a dit que j’écrivais trop. Alors ma mère a tout fait pour me garder occupée. Elle disait qu’écrire ce n’était que paresser et qu’il était temps pour moi de trouver un travail. » À l’époque, Pilar vivait et travaillait avec sa mère. « [Son patron] m’a dit un jour : “Mets-toi au travail, petite Noire, tu vises trop haut.” Cette phrase m’a hantée toute ma vie ; aujourd’hui, chaque fois que je participe à un projet littéraire ou à un récital de poésie, j’y repense.» Bien qu’elle trouve, à quatorze ans, son premier emploi de femme de ménage, elle acquiert la réputation d’être difficile et a du mal à avoir un emploi stable. « Il y avait des choses que je n’acceptais pas. », explique-t-elle. Pilar termine sa scolarité à l’université de São Paulo où elle suit des études pour les adultes défavorisés mais, hors de la classe, elle a des difficultés. L’argent commence à manquer et elle finit par être expulsée. En pleurs devant l’entrée du Musée d’art moderne de São Paulo, elle remarque un homme avec un tas de magazines sous le bras. « J’ai vu cet homme, je suis allée le voir et je lui ai demandé ce que je devais faire pour avoir un travail comme le sien. » L’homme s’appelle Cláudio et il travaille comme vendeur chez Ocas”. Il lui parle de l’association et ensemble ils vont au siège de la société où Pilar reçoit une veste orange et un paquet de 10 magazines. C’était un lundi matin, le mercredi, elle repassait en prendre d’autres.

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/ INSP © www.street-papers.org

PILAR FERREIRA

« OCAS” A CHANGÉ MA VIE » Les théâtres, les musées, les librairies et les universités deviennent les points de ventes clés de Pilar. Les meilleurs jours, elle réussit à vendre trente magazines, à quatre réaux chacun. Sur chaque vente, Pilar garde trois réaux, avec le reste, elle achète de nouveaux exemplaires. « Dans l’une des maisons, j’ai appris à parler anglais, les touristes achètent toujours beaucoup. Mes heures de travail et mes revenus m’ont fait gagner en responsabilité. En vendant mes magazines, j’ai rencontré des artistes, des chanteurs etc. Je leur ai montré mes poèmes. On me donne souvent des tickets gratuits pour des expositions et des invitations à des pièces de théâtre. Ça m’aide à ne pas baisser les bras. » Aujourd’hui, artiste de rue, poète et écrivaine, elle explique : « Ocas” a changé ma vie. » La première publication de sa poésie était dans Ocas”. Cela lui a permis d’apparaître dans des anthologies, des blogs et des expositions. Pilar est enthousiaste à propos de son livre Unacademic Words, publié en 2009. « Je ne suis pas allée à l’université, mais vivre dans la rue m’a inspirée pour ce travail. » Pilar participe aussi à d’autres mouvements liés aux femmes, aux jeunes Noirs et au logement : « Pour moi, c’est vital. Les gens doivent être informés. » Elle consacre aussi une grande partie de son temps à des cours de photographie, à la danse africaine et à des performances itinérantes de poésie érotique. « J’adore ça, dit-elle. C’est différent, comme le marquis de Sade, ou Boccace. » Après huit ans avec Ocas”, Pilar a réussi à louer une maison. « Nous avons de l’argent pour nous nourrir et payer les factures, c’est le plus important. Et tout cela, c’est à Ocas” que je le dois. Je ne rêve pas de devenir riche, mais j’aimerais m’acheter une maison. Je crois que ça sera possible grâce à Ocas” et à mon art. » Ricardo Senra. Traduit de l’anglais par Olivia Fuller @INSP. www.street-papers.org


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en partenariat avec

pleins feux TE

© August Li / dreamstime.com

A M O T A SUR L

POUR BIEN COMMENCER L’ANNÉE, QUOI DE PLUS STIMULANT QUE D’IMAGINER LE JARDIN À VENIR ? FERMEZ LES YEUX ET VOUS RETROUVEREZ, J’EN SUIS SÛRE, SES COULEURS, SES ODEURS, SES SAVEURS. Et dans tout rêve de potager, un légume s’impose systématiquement : la tomate, ce légume star des consommateurs et des jardiniers. Fruit pour les botanistes, légume pour les autres, qu’importe, elle reste la vedette incontestée de tous. Variétés rares, anciennes, rouges, roses, biscornues, vertes… Il y en a pour tous les goûts et de toutes les couleurs. Nous en mangeons en moyenne 13 kilos par an et par habitant ; un record ! Mais pourquoi dépenser une fortune (un sachet de graines peut aller jusqu’à 7-8 euros) pour les semences ? Et quel plaisir de sortir des sentiers battus et de produire ses propres cultures ! Quelle fierté devant les amis ! Conserver des graines n’est pas toujours aisé mais s’il est un légume (ou un fruit) qui s’y prête à merveille, c’est

bien la tomate. Pas besoin d’être un expert ; il suffit de respecter quelques consignes. La tomate « mère » doit être saine, bien formée et surtout bien mûre, exempte de toute maladie. Elle doit être la plus représentative de sa variété et, si possible, elle doit faire partie des premières données par le pied. Il faut également veiller à ce que les pépins ne soient pas tachés de minuscules points noirs : ce serait un champignon. Couper la tomate en deux pour extraire ses graines et son jus un peu visqueux ; recueillir le tout dans un bocal en verre, et laisser macérer à l’air libre quatre ou cinq jours. Cette macération aura pour effet de produire une réaction bactérienne qui aura la vertu de dissoudre cette viscosité autour des graines. Puis, pour mettre plus de chances de son côté, faire tremper les graines à température ambiante deux nuits, cela permettra de trier : celles qui flottent iront au rebut, on ne gardera que celles qui « coulent », signe d’une bonne germination. Les rincer alors dans un tamis et les mettre à sécher sur une planche lisse au soleil, à l’air libre. Surtout, éviter le papier absorbant, pour ne pas passer la journée à décoller les graines du papier (j’en ai fait la triste expérience). Enfin, il n’y a plus qu’à choisir de jolies pochettes, à les étiqueter (nom de variété, couleur, année de la récolte), à y glisser les graines bien séchées… et le tour est joué. Attention, les variétés hybrides (si vous aviez acheté des graines ou des plants l’année précédente, cela était forcément indiqué sur le sachet ou sur l’étiquette) ne donneront aucun fruit… Pour commencer sa collection, je conseille d’acheter d’abord des graines chez un semencier spécialisé : quatre ou cinq variétés anciennes pour commencer. Puis, au fil des années, faire des échanges entre amis et voisins pour agrandir sa collection. Les fêtes et manifestations estivales d’échanges ne manquent pas en été. Quel bonheur d’échanger ses idées avec d’autres passionnés ! Et, pour les fous de tomates, le château de la Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire possède 650 variétés… de quoi donner le tournis. Raymonde Prades

AGENDA SOLIDAIRE JANV. 2013 ➔ 8 : Journée nationale de dépistage de l’obésité infantile Un enfant sur six est touché par l’obésité. Ce risque peut être évité par les pédiatres qui utilisent des courbes de référence. Plus vite on dépiste, mieux on peut soigner. ➔ 9-10 : galette solidaire entre voisins L’association Voisins solidaires vous propose d’organiser une dégustation dans votre immeuble ou de vous rapprocher des différents Franprix de Paris qui offriront une part de galette aux habitants de votre quartier. ➔ 9 janvier – 16 février : opération Pièces jaunes Depuis 1990, la Fondation Hôpitaux de Paris (présidée par Bernadette Chirac) organise l’opération Pièces jaunes afin d’améliorer la vie des enfants et des adolescents hospitalisés. ➔ 12 : Rencontres solidaires dans les Yvelines ➔ 24 : Dîner de la mode du Sidaction Organisée par Sidaction, cette soirée permet de récolter des fonds pour soutenir la recherche contre le sida, développer des programmes de prévention ainsi que d’aide aux malades. ➔ 25-27 : Journée mondiale des lépreux La lèpre fait chaque année près de 250 000 nouveaux cas dans le monde. ➔ 27 : Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste ➔ 29-31 : 13e Assises de l’énergie, à Dunkerque Ces trois jours vont permettre de débattre et d’échanger sur le rôle et la responsabilité des collectivités territoriales face aux enjeux énergétiques et climatiques du XXIe siècle.

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PLANÈTE

en partenariat avec www.terraeco.net

les huiles essentielles

ION T O P E R T N E UE Q I G A M N ET POISO

« HARRY POTTER ET L’AROMATHÉRAPIE » : UN TOME INÉDIT DES

médecins savent qu’en petite quantité le basilic est source de bien-

AVENTURES DU JEUNE BINOCLARD ? NON, C’EST L’HISTOIRE DES

faits. » Sauf que le débutant tombé dans la marmite de l’aroma-

APPRENTIS SORCIERS DU BASILIC ET DU ROMARIN. GARE AUX SORTI-

thérapie, lui, l’ignore. Il ignore aussi que certaines essences,

LÈGES DE L’AUTOMÉDICATION !

comme celles de sarriette ou de menthe poivrée, sont absolument déconseillées chez la femme enceinte, car abortives ; que l’hysope

Vous êtes stressée, ma p’tite dame ? Quelques gouttes d’huile

officinale est neurotoxique, et le romarin, caustique. Il existe actuel-

essentielle de bergamote et tout ira mieux. Une inflammation de la

lement environ 400 huiles essentielles… et tout autant d’indications

peau ? Un peu de tanaisie annuelle, mon bon monsieur. Des maux

d’emploi. Ainsi, les concentrés d’agrumes étant photosensibles, il

de ventre ? Va pour la cardamome. Sous ses airs d’apothicaire fou

ne faut jamais les appliquer à même la peau (risque de brûlures

qui farfouille entre ses fioles d’Eugenia caryophyllus Sprengel et

cutanées). Respirer les huiles essentielles, le nez au-dessus du

ses réserves d’Eucalyptus polybractea cryptonifera se cache l’aro-

flacon, peut aussi provoquer une irritation des sinus…

mathérapeute, celui qui soigne par les huiles essentielles. Ces

« Ce n’est pas de la sorcellerie, s’emporte Jean-Pierre Willem.

essences d’extraits de plantes renferment une potion magique : un

L’aromathérapie, c’est de la biochimie ! Il faut connaître les molé-

principe actif, super-ultra-concentré. Par exemple, l’essence de clou

cules. Le médecin, lui, les connaît ! » Ce qui est loin d’être le cas

de girofle est composée à 80 % d’eugénol. Un taux assez fort pour

du vendeur d’essence de lavande de la boutique de souvenirs.

qu’on puisse dire adieu aux sales microbes coincés dans le corps.

Jean-Michel Morel s’inquiète, lui, de voir « un usage immodéré

C’est justement tout l’intérêt, mais aussi tout le danger de l’huile

[des huiles] dans le grand public ». Boutiques diététiques, maga-

essentielle. Les plantes, ça ne peut pas faire de mal ? Erreur !

sins bio, Internet : les tentations sont grandes pour se procurer sa petite dose. Dans ce fatras, le consommateur se perd. « Les huiles

BOMBES CHIMIQUES

essentielles doivent être achetées dans les pharmacies spéciali-

Jean-Pierre Willem, médecin spécialisé en aromathéra-

sées, dans lesquelles on peut prétendre bénéficier des conseils

pie, ne mâche pas ses mots : « Les huiles essentielles

éclairés d’un personnel formé », tonne Danièle Festy, pharma-

sont des bombes chimiques. Elles sont d’une effica-

cienne spécialisée.

cité redoutable. Elles peuvent entraîner la mort, engendrer des épilepsies… » Diable ! Est-ce que aro-

PESTICIDES CONCENTRÉS ?

mathérapie rimerait avec magie noire ? Pas vrai-

Sans compter que, depuis leur colline ensoleillée, le thym ou la

ment. Car il y a un secret : tout dépend de la dose !

camomille ont pu drainer des pesticides, qui se retrouvent à leur

Le docteur Jean-Michel Morel, enseignant en aro-

tour ultraconcentrés dans leur joli flacon. Dans une étude publiée

mathérapie à l’université de Franche-Comté,

en 1998, le pharmacologue Heinz Schilcher, de l’université de

explique : « Par exemple, le basilic a des pro-

Berlin, explique que « la présence de pesticides est attendue dans

priétés protectrices connues. Mais la plante

les huiles essentielles, car elles sont liposolubles ». Autrement dit

contient du méthyl-chavicol. » Du méthyquoi ?

solubles dans les graisses. Et, abracadabra, les produits phytosa-

« Ce principe actif, testé isolément sur les rats,

nitaires s’y concentrent. Pour y échapper, il faut viser les labels bio.

déclenche des cancers

Par ailleurs, pour ne pas se faire berner, mieux vaut décrypter

du foie. Mais les

l’étiquette à la loupe. La variété botanique complète doit être insniste qui, le premier, l’a décrite. Vérifiez également le chémotype, car l’origine géographique du végétal influe sur sa chimie. Ainsi le thym, s’il vient d’une région extrêmement chaude, aura un taux de carvacrol – réputé antibactérien – élevé. En revanche, s’il pousse en montagne, c’est le géraniol qui prendra le dessus... C’est pas sorcier ! Justine Boulo

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© Marilyn Barbone / dreamstime.com

crite en latin, avec son genre, son espèce et l’abréviation du bota-


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C’EST MALIN

BONS

psycho

PLANS ☛ En janvier, pour chaque bouteille de smoothie Innocent vendue, 20 centimes sont reversés à l’association Petits frères des pauvres. www.innocent.fr

© Arbuzubra / dreamstime.com

☛ Grâce à Noteo, on peut désormais faire ses courses en toute connaissance de cause. 45 000 produits de grande consommation (hygiène et beauté, entretien, alimentation, boissons sans alcool), 90 000 d’ici un an, sont notés selon quatre critères : santé, environnement, social, budget. À nous de faire les bons choix. www.noteo.info ☛ Tefal fête la Chandeleur en proposant une « crêpes box » contenant 255 g de pâte à tartiner Spéculoos, 1 kg de sucre Daddy, un pot de 370 g de confiture Bonne Maman et du chocolat Lindt à pâtisser pour tout achat de 20 € de produits Tefal et pour 1 € supplémentaire. www.tefal.fr

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☛ À partir du 1er février, les titres-restaurants

© Marilyn Barbone / dreamstime.com

2012 ne seront plus valables chez les restaurateurs. Cependant, jusqu’au 28 février, vous pouvez en faire don à Action contre la faim. La valeur du titre-restaurant sera intégralement reversée à l’association. Pour en savoir plus : www.jedej-jedonne.com

☛ Beebac permet d’accéder gratuitement à plus de 30 000 ressources pédagogiques en ligne dans tous les domaines, du collège aux études supérieures. Cours des plus prestigieuses écoles ou universités, méthodologie, réponses aux questions, fiches pratiques… Beebac se positionne comme le premier réseau social dédié à l’éducation. www.beebac.com ☛ Deux tiers des Françaises portent moins de cinq fois leur tenues de fêtes. Plutôt que de laisser dormir votre robe de réveillon dans un placard, échangez-la ! Facile et ludique, ce site propose des milliers d’articles : www.trocvestiaire.com

QUESTION : LA PÉRIODE DES FÊTES ME PARAÎT DÉJÀ SI LOIN. J’AI DU MAL À ALLER AU TRAVAIL LE MATIN, JE NE TROUVE PAS D’ÉNERGIE. JE SUIS CONSCIENTE DE MA CHANCE D’AVOIR UNE ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE ALORS QUE TANT DE GENS SONT AU CHÔMAGE. ET POURTANT JE N’ARRIVE PAS À Y TROUVER DU PLAISIR. AURIEZ-VOUS QUELQUES CONSEILS À ME DONNER ? Un psychologue du début du XXe siècle, Abraham Maslow, a conceptualisé une pyramide hiérarchisant nos besoins en tant qu’êtres humains. Sa base serait constituée par les besoins physiologiques (manger, boire, dormir). Viendraient ensuite les besoins de sécurité (du corps, de l’emploi, de la propriété…). Nous avons également des besoins affectifs (amour, intimité, famille), celui d’être estimé (par soi-même et par les autres) et, tout en haut de la pyramide, selon Maslow, nous avons besoin de nous accomplir personnellement, de réaliser ce qui sommeille en nous comme un potentiel qui demanderait à se déployer. Il ne faut pas voir dans cette présentation des besoins une hiérarchie rigide (qui a dit que l’on avait plus besoin de manger à notre faim que d’être aimé ?), mais ce fil directeur nous permet de réfléchir à la complexité de nos besoins d’êtres humains.Si vous allez sans plaisir au travail, peut-être ce besoin d’accomplissement n’est-il pas satisfait. Vous avez un salaire, un toit, et donc une certaine sécurité. Mais si vous vous sentez fatiguée, que vous ayez du mal à voir le sens de vos efforts, c’est peut-être l’occasion de remettre les choses à plat : quelles sont pour vous les valeurs importantes, qui comptent dans votre vie ? Qu’est-ce qui vous apporte de la joie, dans vos activités quotidiennes ? Comment atteindre le dernier étage de la pyramide ? Il est parfois difficile de trouver la réponse à ce type de questions de manière intellectuelle, cérébrale. Cherchez plutôt du côté des émotions. Sélectionnez les actions, petites ou grandes, qui vous apportent un sentiment de réalisation, vous donnent le sentiment d’être exactement à la place où vous deviez être.Une fois quelques réponses trouvées, essayez d’intégrer ces initiatives, si petites soient-elles, dans le quotidien de votre journée de travail. La vie est fluide, dynamique, en mouvement. Certes, il est compliqué dans la situation économique actuelle d’effectuer des changements radicaux de carrière. Mais le changement se nourrit aussi de petites initiatives. Comme disait André Comte-Sponville, « le bonheur est le résultat de l’action juste », et notamment de cette accumulation de gestes quotidiens, peut-être extérieurement anodins, mais qui ont un sens car ils sont en conformité avec ce que l’on se sent être. Valérie Regembal

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MONDE

quand les ondes soignent les fous C’EST UN VÉRITABLE PHÉNOMÈNE QUI, PARTI D’UNE EXPÉRIENCE MENÉE DANS UN HÔPITAL DE BUENOS AIRES, ESSAIME DANS LE MONDE ENTIER. UNE CENTAINE DE RADIOS CRÉÉES SUR LE MODÈLE DE LA COLIFATA BRISENT LES TABOUS AUTOUR DE LA FOLIE. LEUR PARTICULARITÉ : FAIRE APPEL À DES CHRONIQUEURS ATTEINTS DE MALADIES PSYCHIATRIQUES. REPORTAGE. Eber se lève et prend le micro entre ses mains. Anorak sur les épaules, bonnet vissé sur la tête et écouteurs dans les oreilles, il ferme les yeux et se concentre. On ne saurait lui donner d’âge. Soudain, alors que la cour plantée d’arbres malingres résonne encore de conversations diverses, il commence à parler : il se souvient de la Bolivie, de son enfance là-bas, de sa mère. Il veut raconter. Tout dire. Autour de lui, le silence est total.

Chaque semaine, la radio La Colifata, créée il y a vingt et un ans par le psychologue Alfredo Olivera au sein du plus grand hôpital psychiatrique de Buenos Aires, redonne une voix à ceux qui n’en ont plus. « Nous voulions créer un projet thérapeutique pour les patients de l’hôpital, se remémore le docteur Olivera. Nous avons ouvert un espace de liberté à des personnes isolées et marginalisées. » Ici, tous les chroniqueurs, que l’on appelle colifatos – les fous en argot argentin –, souffrent, ou ont souffert à un moment de leur vie, de maladies psychiatriques. C’est sans argent, sans matériel et sans le soutien des institutions que la petite radio a dû faire sa place. Cette pionnière a d’abord pris d’assaut les ondes grâce à une petite antenne placée dans la cour de l’hôpital. Elle est aujourd’hui écoutée par plus de 10 millions d’Argentins et se développe également sur la Toile grâce à ses 140 000 supporters sur le réseau social Facebook. Mieux encore, une centaine de projets similaires ont vu le jour à travers le monde, au point qu’un véritable réseau est en train de se mettre en place. « Cela dépasse complètement ce que nous aurions pu imaginer », confie Eduardo, l’un des plus fameux colifatos. En Europe, sept radios, dont Radio citron, créée à Paris en 2010, se sont lancé un défi ambitieux, le projet SoVo (voir encadré). Objectifs : partager leurs expériences et faire avancer la réflexion autour de la santé mentale. Aujourd’hui responsable de Radio citron, Alfredo Olivera se charge d’être l’intermédiaire entre La Colifata et ses petites sœurs. D’un continent à l’autre, il ne ménage pas ses forces pour créer des ponts entre les radios.

© Radio la Colifata

UN MÉDIA À PART ENTIÈRE

Alfredo Olivera (à droite) et Julio un Colifato

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Ce samedi, les chroniques se suivent sur La Colifata. Jagger, Edu, Julio et les autres prennent leur mission très au sérieux. L’un après l’autre, ils se succèdent au micro pour présenter un invité, débattre d’un sujet, chanter ou encore raconter une histoire. Des microprogrammes de quelques minutes environ qui seront ensuite diffusés sur les ondes et sur Internet. « La Colifata est toute leur vie, dit Julio, lui-même ancien patient. C’est le seul moment où ils rencontrent des gens de l’extérieur et où leurs voix comptent. » En Argentine, La Colifata est aujourd’hui considérée comme un média à part entière. Les chroniqueurs obtiennent des accréditations de presse et sont pris au sérieux par les associations, les artistes et même les politiques. Les auditeurs les connaissent et les reconnaissent. Ils les appellent d’ailleurs par leur prénom. Sur la Toile, certains sont considérés comme de véritables stars. En témoignent ces quelques messages postés pendant l’enregistrement de cet après-midi : « Je vous écoute chaque samedi et je m’identifie


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MONDE

Pour en savoir plus sur ces radios et/ou les écouter : www.lacolifata.org www.radiocitron.com www.radionikosia.org

Manu Chao a la Colifata

© Radio la Colifata

à certains d’entre vous », « Le programme d’aujourd’hui a été incroyable. Je vous écoute depuis Santiago du Chili » ou encore « Les âmes les plus pures sont là ! Nous allons nous battre pour continuer. Merci de partager ça avec le monde entier ». Succès médiatique, mais aussi succès thérapeutique. Alfredo Olivera l’affirme : la radio permet de réduire et d’espacer les crises, les angoisses et le sentiment d’abandon. Et elle participe activement à la réinsertion des malades dans la société. À tel point que, dans certains pays, on se demande même s’il est judicieux de créer des radios au sein des institutions psychiatriques. Radio Nikosia, créée à Barcelone en 2003, a délibérément fait le choix de poser ses micros en dehors. « Pour nous, il n’y a pas de malades mais des personnes à part entière, explique Martin Correa-Urquiza, coordinateur de l’association socioculturelle Radio Nikosia. Tout ce qui traite de la maladie se règle avec les médecins. C’est pour cette raison que nous émettons depuis nos locaux de la plaza Real, en plein centre de Barcelone, loin des cliniques et des hôpitaux. » Encouragés par leurs thérapeutes, par leurs amis, par leur famille ou par la presse, les malades viennent donc de leur plein gré retrouver une voix dans la société. Pourtant, si dans le domaine de la psychiatrie, l’expérience de La Colifata est une véritable révolution, ses dirigeants ne cachent pas leurs difficultés économiques. Il faut dire que, en 2011, la petite radioline de Buenos Aires a connu sa pire crise économique du fait de la perte de plusieurs subventions. « C’est pour tous les colifatos que nous continuons, confie une bénévole de la radio, entre deux chroniques. Ceux qui ont réussi à retrouver une vie en dehors de ces murs sont la preuve que ce combat vaut le coup. C’est grâce à eux que nous revenons chaque semaine. » À Buenos Aires, dans la cour de l’hôpital psychiatrique Borda, l’enregistrement vient de prendre fin. Le soleil est presque couché. Quelques colifatos sont déjà retombés dans leur silence. Calmement, ils retournent dans leur chambre. D’autres tentent de prolonger le moment. Ils aident à ranger dans le cabanon le brancard qui sert de table d’enregistrement. La plupart devront attendre la semaine prochaine pour à nouveau pouvoir dire « je ». Clémence Lambard

MANU CHAO, PARRAIN DE CŒUR « Manu Chao ne s’en va jamais. Il revient toujours », affirment les colifatos, les malades mentaux qui participent à la radio La Colifata. Il faut dire que, depuis plus de dix ans, on ne compte plus le nombre de fois où le musicien globe-trotteur est venu à la radio, ni celui de ses collaborations avec les colifatos. En 2007, alors qu’il prépare son 3e album, La Radiolina, il intègre des extraits de La Colifata dans certaines chansons. C’est un succès planétaire. Le monde se prend d’affection pour cette incroyable équipe de chroniqueurs. « J’ai découvert l’existence de La Colifata à Barcelone, il y a quelques années, se remémore le musicien. Mon ami et voisin argentin Carlos Larrondo les suivait avec sa caméra depuis les débuts. Il était en train de monter un film sur eux [LT22 radio La Colifata]. On a passé des nuits et des nuits ensembles à regarder les images de tous les moments de vie des colifatos. Je les ai pratiquement tous connus comme ça… d’abord en image ! » Ces dernières années, il travaille sur le projet « Viva La Colifata », la mise en musique de textes rédigés par les colifatos. « Il y aura forcément des suites parce que beaucoup d’entre eux veulent continuer à poser sur du son des mots, des phrases, des poèmes et des histoires », complète le musicien. À l’hôpital psychiatrique Borda, on ne cesse de célébrer l’ami Chao : « Merci à Manu de continuer à parler de nous. » « Merci à Manu de ne jamais nous avoir oubliés. » « Merci à Manu d’être le seul artiste à avoir eu le courage de venir jouer au Borda. » Plus d’infos : www.vivalacolifata.org Clémence Lambard

M A C A D A M 1 0 4 - page 19


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L A PA G E D E S V E N D E U R S

Noël est une fête synonyme de générosité et bonne humeur, c’est pourquoi Macadam a organisé une grande levée de fonds le week-end du 15 et 16 décembre dans les rues de Paris. Des dizaines de bénévoles ont rejoint nos vendeurs sur le terrain pour vendre Macadam et distribuer des chocolats solidaires et gourmets Puerto Cacao avec chaque achat ! Le parrain de l’opération, l’étoile montante du rire Kevin Razy (voir interview dans ce numéro), nous a même accompagné sur le terrain le samedi, vêtu de son bonnet de Père Noël et de son chasuble orange Macadam ! Bilan de l’opération : des centaines de magazines vendus en plus de centaines de dons spontanés, et autant de nouveaux lecteurs qui ont pu nous croiser près de l’Opéra Garnier, sur les Grands Boulevards ou aux alentours de l’Hôtel de Ville. Merci à Puerto Cacao, à Kevin Razy, aux bénévoles, aux vendeurs Macadam et à tous ceux qui nous ont soutenu durant ces deux belles journées !

photos © Raphaël Rezola

macadam fête noël dans la rue !

page 20 - M A C A D A M 1 0 4


macadam•numéro 104_Mise en page 1 14/01/13 09:00 Page21

DÉTENTE

JOUER

par Michel Hannequart, de Ludipresse, www.les-mordus.com

mots fléchés

mot mystère

POMPE À INJECTION

IDÉAL

ENLÈVE LA VIE

ÉNORME

EST HAUTE OU BASSE

MÉRIDIENNE

MORT

JARDINAGE : UN MOT DE 10 LETTRES

3600 SECONDES FAIT TCHIN-TCHIN

GROUPÉ

LE TEMPS DES FLEURS MAMMIFÈRE ONGULÉ ENCHANTÉE

RECHERCHÉ

VOYAGE RAPIDE

SENTENT FAIRE LE CHEVAL

NÉON

SUBITE

IMPRÉSARIO

HAUT-LECOEUR PRÉFIXE QUI MULTIPLIE

DOIGT DE PIED

GAI QUI N'A PLUS FAIM

PEU COMPACT VILLE LUMIÈRE

HOMME À L'ÉCART

GRANDE INVENTION RENIFLÉ INTÉGRER TRÈS MINCE

ÉLÉMENT ASIATIQUE RADIOACTIF BANDE DE SOIE

CLASSEMENT RÉFUTE ARTICLE

C'ÉTAIT UN OUI SOUS PEU

EST ENTOURÉE D'EAU

TWEED

SOLUTION DU DERNIER PROBLÈME : PÉCUNIAIRE

photos © Raphaël Rezola

DÉFINIR LA CLIENTÈLE

M A C A D A M 1 0 4 - page 21


macadam•numéro 104_Mise en page 1 14/01/13 09:02 Page22

DÉTENTE

sudoku niveau facile

7

sudoku niveau difficile

6 5

8 2 2 7 4 3 5

6 1 7 8 1

4 9 6

9 2

3 8 6

1 7

9

4 8 7 4 6 3

3

2 5

9

4 3 2 1 9 8 4 7

4 5 6 2 8 3

3 2 5

sudoku niveau moyen

7 1 4 6

3 8 2 6

9

sudoku ? en japonais ce mot signifie chiffre unique. Le jeu est un puzzle à chiffres. Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres allant

7

4 5 3 4 1 6 2 2 6 9 9 3 7 1 2 4 9 4 3

de 1 à 9, en partant de certains chifres déjà disposés dans la grille. La grille est composée de régions de neuf carrés 3x3 formant une grille de 9x9. Chaque ligne, colonne et région ne doit contenir qu’une fois chaque chiffre… bon courage !

1

mots croisés 1 Horizontalement 1. Huit bouteilles. 2. Quelque chose qu'on cachait – Du papier plié. 3. Ils sont sales – Réprimés. 4. Négation – Petits oiseaux. 5. Petit suisse – Rendu plus compact. 6. Fait voir la vie autrement – Vallée salée. 7. Mât qui pointe à l’avant des voiliers – Vieillesse. 8. Enjambée – Il a un chapeau. 9. Produit – Grains de beauté. 10. Hic – Traînée en longueur. 11. Délicat – Bon guide. 12. Qui use lentement – Laxatif.

Verticalement 1. Grosse bouteille – Petite bouteille. 2. Richesse – Travailler. 3. À moitié ternie – Obstruction – Jeu. 4. Siffler – Acclamées. 5. Compliquée – Choix. 6. Réplique – Pièce d’une serrure. 7. Symbole – Empereur – Criss. 8. Fruits – Bois. 9. Avoir la même importance – Du bétail. 10. Recherche biens et jouissances. 11. Court ou long, on le regarde – Charles de Beaumont. 12. Très poli – Très pur.

2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

page 22 - M A C A D A M 1 0 4

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12


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DÉTENTE

HOROSCOPE

SOLUTIONS

9 1 8 7 4 6 5 3 2

5 7 6 9 3 2 4 1 8

2 5 3 6 8 1 9 4 7

6 9 4 5 7 2 3 8 1 T TWEED

7 8 1 4 9 3 2 6 5

S U

S

I

I

B

P U

R E U

PEU COMPACT VILLE LUMIÈRE

NÉON

V VOYAGE RAPIDE ENCHANTÉE

N E I

TAUREAU (21 AVRIL - 21 MAI) Ne désespérez pas si vos affaires fonctionnent au ralenti. Très vite, vous aurez une proposition et il vous faudra faire un choix. Si vous cherchez un emploi, les astres vous chouchoutent en ce début d’année. En couple, l’indépendance de votre partenaire vous déstabilise. Célibataire, un petit coup de cœur est possible. Couvrez-vous, une angine pourrait vous clouer au lit. GÉMEAUX (22 MAI - 21 JUIN) L’année commence bien côté travail. Vous n’en manquerez pas et vous aurez du mal à boucler vos dossiers en temps et en heure. Des rapports de force avec des collègues vous plombent le moral. Le mieux serait de lâcher prise. En couple, votre chéri(e) apporte de la fantaisie dans votre quotidien. Célibataire, un(e) ex vous fait des avances. Votre nervosité vous joue des tours. CANCER (22 JUIN - 22 JUILLET) Des changements se profilent dans votre secteur d’activité. Il peut s’agir d’un partenariat ou d’une mutation. Votre franc-parler n’est pas du goût de tout le monde. Mettez de l’eau dans votre vin, si vous souhaitez obtenir gain de cause. En couple, votre humeur en dents de scie amène des tensions. Célibataire, il faudrait savoir ce que vous voulez. Faites du sport.

LION (23 JUILLET - 22 AOÛT) Une rentrée qui s’annonce un peu compliquée, il faudra faire face à des collaborateurs pointilleux. Si vous avez une décision à prendre, prenez conseil auprès de personnes compétentes. En couple, des problèmes familiaux vous divisent. N’alimentez pas les rapports de force. Célibataire, votre vie amoureuse est mouvementée. Prenez le temps de vous aérer.

SAGITTAIRE (23 NOV. - 21 DÉCEMBRE) Vous abordez cette année sur de nouvelles bases. Si vous avez des projets en tête, prenez le temps de les fignoler avant de les proposer, votre impatience peut vous jouer des tours. En couple, évitez les scènes de jalousie et tout devrait bien se passer. Célibataire, ne confondez pas amour avec attirance. Faites le plein de vitamines !

VIERGE (23 AOÛT - 22 SEPTEMBRE) Un début d’année chargé qui laissera peu de place à la détente. Des imprévus de dernière minute vous angoissent et vous craignez de ne pas y arriver. Ayez confiance, tout se passera bien. En couple, votre chéri(e) se montre rassurant(e). Certains envisagent un agrandissement de la famille. Célibataire, acceptez les invitations de vos amis. Le stress engendre des soucis digestifs.

CAPRICORNE (22 DÉC. - 20 JANVIER) Cette année démarre très fort dans votre secteur professionnel. Vous avez l’opportunité de rencontrer des personnes qui pourraient vous soutenir dans vos projets. En couple, vous partagez des moments complices. Célibataire, une aventure que vous pensiez passagère peut évoluer de façon durable. Ne forcez pas la cadence, même si vous êtes en forme.

BALANCE (23 SEPT. - 22 OCTOBRE) L’ambiance risque d’être tendue au travail. Vous vous réfugiez dans votre bureau… surtout que l’année démarre sur les chapeaux de roues. Vous pourriez être sollicité(e) pour intégrer une nouvelle équipe. En couple, vous cherchez un meilleur équilibre. Célibataire, écoutez votre intuition, avant de vous aventurer dans cette romance. Prenez le temps de souffler. SCORPION (23 OCT. - 22 NOVEMBRE) Vous subissez des pressions importantes de la part de vos supérieurs en ce début d’année. Vous ne pouvez pas compter sur les autres et vous avez du mal à vous défaire de ce sentiment de solitude au travail. Ne baissez pas les bras et vous obtiendrez de beaux résultats. En couple, vos liens se renforcent. Célibataire, soyez vous-même ! Votre vitalité est en dents de scie.

VERSEAU (21 JANVIER - 19 FÉVRIER) Opiniâtre, vous ne vous découragez pas devant l’ampleur du travail qui vous attend. Soyez attentif(ve) aux propositions extérieures. Osez des contacts, ils peuvent se révéler plus que fructueux. En couple, votre chéri(e) vous reproche votre manque de disponibilité. Célibataire, vous préférez passer des soirées avec vos amis. Un virus peut vous fragiliser. POISSONS (20 FÉVRIER - 20 MARS) Moins fantaisiste en ce début d’année, vous faites preuve de rigueur et vous vous acquittez de vos tâches avec une grande conscience professionnelle. Si vous cherchez du travail, c’est le moment de solliciter votre réseau et de faire appel à des amis. En couple, vous êtes amoureux. Célibataire, vous pourriez faire une jolie rencontre. Attention à votre hygiène alimentaire.

HAUT-LE-COE UR SUBITE

T TRÈS MINCE INTÉGRER

T E I

EST HAUTE OU BASSE IDÉAL

DÉFINIR LA CLIENTÈLE

R

9 7 3 2 4 8 5 1 6

1 3 7 2 8 9 6 5 4 3 1 7 9 6 4 5 2 8

A R O T S A R O A R M E C

L I M E S O E B E N E O I

T O T C'ÉTAIT UN OUI RÉFUTE

A T I PRÉFIXE QUI MULTIPLIE GAI

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1 4 5 3 8 7 6 2 9

FAIRE LE CHEVAL

E

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T

M A T E R I A L I S T E L

B

I

CLASSE-MEN T

E T

MORT

1 4 6 3 2 5 8 7 9

O M E T R A G E O E O N

L I S S E O E T H E R E

E R L ARTICLE

R

E G I

E R E R R O U E DOIGT DE PIED

I

H E N N SENTENT RECHERCHÉ

4 6 5 1 2 7 8 9 3

9 7 2 8 1 6 4 5 3

EST ENTOURÉE D'EAU

I

2 3 6 9 5 1 7 4 8

7 2 9 3 5 8 1 4 6

8 3 5 7 4 9 6 1 2

M E G

Q

HOMME À L'ÉCART

N E I

R

C O U R U

S U R E ENLÈVE LA VIE MÉRIDIENNE

8 9 7 4 6 2 3 5 1

3 8 1 6 9 4 7 2 5

S O U D A

R E

S

S O S I E O P E N E O V

E N

R A V

D E M E POMPE À INJECTION ÉNORME

4 2 9 1 5 8 7 3 6

A E R E

A G E N IMPRÉSARIO

U O T O R D U E O T R I

E N

A S

8 9 4 5 6 3 2 7 1

5 6 8 2 3 7 1 9 4

H U E R O S A L U E E S

ÉLÉMENT ASIATIQUE RADIOACTIF BANDE DE SOIE QUI N'A PLUS FAIM

6 5 2 4 7 1 3 8 9

T E R O I L E U S O G O

C O R E

5 2 1 7 9 6 4 8 3

mots fléchés

SOUS PEU

A V O I R O B O S S E R

2 4 3 8 1 5 9 6 7

6 8 4 1 3 5 2 9 7

mots croisés

M A G N U M O F I O L E

4 1 8 6 2 3 9 7 5

sudoku difficile

3 5 2 8 7 9 1 6 4

sudoku moyen

7 6 9 5 1 4 8 3 2

sudoku facile

BÉLIER (21 MARS - 20 AVRIL) Si vous avez un contrat à négocier, c’est le bon moment pour entamer des démarches. Ne vous laissez pas perturber par la mauvaise humeur ambiante sur votre lieu de travail. En couple, votre chéri(e) joue les courants d’air et vous avez des difficultés à communiquer. Célibataire, ne vous emballez pas trop vite, vous risquez d’être déçu(e). Si vos insomnies persistent, consultez.

par Marie-Pierre Charneau www.mariepierrecharneauastrologie.com

D

LE TEMPS DES FLEURS MAMMIFÈRE ONGULÉ GROUPÉ

E R

T 3600 SECONDES FAIT TCHIN-TCHIN

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HOROSCOPE

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n°96

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LA MOINDRE « C’EST DES CHOSES D’ÊTRE SOLIDAIRE »

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SOLIDARITÉS

DU BONSAÏ AU SÉQUOIA : LIBÉRONS LE POTENTIEL DE L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL !

JEUX, BD, MOTS CROISÉS...

LA SOCIÉTÉ DOIT BASCULER DANS L'ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

TOURISME L’ÉTÉ EN VILLE OU À LA CAMPAGNE ?

SALON DES

EN EUROPE, LE COCA-COLA N’A PAS LE MÊME GOÛT PARTOUT

DES VOLONTAIRES POUR CHANGER LE MONDE

CLAUDE ALPHANDÉRY

AIDER N’A JAMAIS É́ T É́ AUSSI AGRÉ́ A BLE À̀ LIRE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

SPÉCIAL

À PAS DE LOUP

n°99 ÉTÉ 2012

MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

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ÉCOLO LE CANON À NEIGE ?

UNE FÔRET SUSPENDUE SUR LES TOITS DE BEYROUTH

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n°98 JUIN 2012

MAI 2012

MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

LIBAN

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n°97

AVRIL 2012

UN AUTRE MONDE DROIT DANS LES YEUX

LA LESSIVE ÉCOLO DANS DE BEAUX DRAPS

SHIRLEY ET DINO

« LA PAUVRETÉ N’EST PAS UNE NOTION ABSTRAITE POUR NOUS

«

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Parce que ses vendeurs ne sont pas encore présents sur tout le territoire,

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Macadam lance l’abonnement solidaire.

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*la différence entre abonnement soutien ou abonnement mécène et l’abonnement standard donne lieu, sur demande, à déduction fiscale, Macadam étant reconnu association d’intérêt général.

LES SOMMES GAGNÉES SUR LES ABONNEMENTS SERVENT À DÉVELOPPER LES ATELIERS D’ÉCRITURE ET LES INITIATIVES AU SERVICE DES VENDEURS

Joignez à ce bulletin votre chèque à l’ordre de Artisans du Macadam et envoyez le tout à : Les Artisans du Macadam, Association loi 1901, 22 rue des Vinaigriers - 75010 Paris [contact : 07 62 82 31 12] MM AA CC AA DD AA MM1 0 92 5 - page 24


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