WWW.MACADAMJOURNAL.COM
n°78 MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR
HUBERT REEVES L'ADIEU AU PÉTROLE
LA GRÈCE BRADÉE AUX CHINOIS PAR LE FMI ANGÉNIC AGNERO RÉVÉLATRICE DE QUARTIERS
LE CHEWING-GUM FLÉAU ENVIRONNEMENTAL NOS PAGES JEUX
SMAÏN FAIROUZE : BONUS OÎTES Z DES B E N G A G & CIE X HUGO DE JEU M. ACADA AVEC M AGE 19 VOIR P
« J’AI TOUJOURS CONSIDÉRÉ QUE LE SURPLUS ÉTAIT UN CADEAU » M A C A D A M 7 8 - page 1
L’ÉDITO Macadam mensuel [édition septembre 2010] www.macadamjournal.com contact : contact@macadamjournal.com distribution nationale Les Artisans du Macadam, association loi 1901, Président : Gabriel Gaudillat, siège : 9 rue Jacques Prévert, 69140 Rillieux-la-Pape. Renseignements : 04 78 97 26 73. agences Paris : le Secours Populaire, 13 rue Froissard, 75004 Paris, lundi, mercredi et vendredi de 9h à 11h Olivier au 06 79 05 27 42 Lyon : Habitat et Humanisme, 28 quai Perrache, 69002 Lyon, du lundi au vendredi de 7h45 à 10h Lyon et autres villes : Gabriel au 06 31 96 34 76. directeur de la publication François Fillon rédactrice en chef adjointe Caroline Charron rédaction Capucine Bordet, Jacques Bujardet, Alexandre Delovane, Gabriel Gaudillat, Michel Hannequart, Raymonde Prades, Thierry Quintry-Lamothe, Saïd Mahrane, Frédéric Ravenne, Danièle Rudel-Tessier, Catherine Selden, Jean-Marc Sémoulin, Anne-Marie Thomazeau, Bruno Usannaz-Joris révision Marie Dominique Bergouignan et Sylvie Tiffeneau partenariats Micheline Perrin partenaires@macadamjournal.com couverture © Mickael Esdourrubailh illustrations Crosky, Dominique Goubelle, Sylvain Marchandé, Philippe Tastet, Le Cil Vert graphisme beau fixe, manufacture d’images site web Véronique Guérin édition sarl Media Compagnie impression Imprimerie Chirat, Saint-Just-la-Pendue Dépôt légal à parution / ISSN : 1954-166X CPPAP : 1209 I 89259 partenaires Courrier International, la Chaîne du cœur, Fondation Macif, Fondation Nicolas Hulot, Fondation Seb, Fondation Crédit Coopératif, France infos, Habitat et Humanisme, Les Bancs publics, Ludi-presse, Le portail des solidarités, Price Minister, Reporters d’Espoirs, Secours Catholique, Secours Populaire, Terra Éco, Tour de France Humanitaire, Youphil...
revenir à la réalité « Je visite souvent les prisons. Cela me permet de remettre mes propres pendules à l’heure... Cela me ramène à la réalité. » Ces mots sont ceux de Smaïn. Dans ce nouveau numéro de Macadam, il se confie sur sa carrière, son actualité, et surtout, comme c'est aujourd’hui une habitude dans Macadam, sur sa vision de la solidarité. Depuis un an et demi, nous avons fait le choix de demander à toutes les personnalités que nous rencontrons leur point de vue, mais aussi leurs investissements pour ceux que la vie a quelques fois laissé de côté. C'est sans fausse pudeur que, mois après mois, chacun nous répond. Jamais pour se mettre en avant, si ce n'est pour offrir un peu de visibilité à une action qui leur est chère. Mais chacun, avant tout, témoigne combien ce contact avec la réalité est important. Pour ne pas lâcher prise avec la vraie vie. Eux aussi...
par François Fillon, directeur de la publication f.fillon@macadamjournal.com
DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSE Les vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse, fiers de leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participent au choix des sujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens de s’insérer socialement et économiquement.
COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 2 euros du prix de vente > 1 euro minimum, en fonction des villes et du coût de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal. > 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.
er ulez aid Vous vo sonne r une pe lté? u en diffic devenir lui de z e s o p dam. Pro de Maca vendeur tact : Con 34 76 06 31 96
UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIF La diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont le conseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnes vendant ou ayant vendu le journal Macadam.
UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELS Ponctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisation de Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création ou maquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de coeur pour cette belle aventure.
UN RÉSEAU INTERNATIONAL Macadam est membre — et son unique représentant en France — de l’International Network of Street Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour sa qualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situé à Glasgow regroupe 80 journaux de rue, répartis dans 34 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 250 000 personnes et publient 32 millions de journaux chaque année.
page 2 - M A C A D A M 7 8
L’INVITÉ
L A PA R O L E À H U B E R T R E E V E S
l’adieu au pétrole
En ce moment, des plages américaines sont souillées par une marée en noir. C’est un désastre pour tous ceux qui la subissent directement et c’est un deuil pour tout humain qui constate les atteintes aux milieux aquatique et terrestre, et la mort qui rôde sur ces écosystèmes. Quand on voit les spectacles de désolation des oiseaux mazoutés, des pêcheurs sans ressources – et nous ne voyons que la partie émergée de l’iceberg –, on pourrait dire : Vivement la fin du pétrole ! En effet, quand il n’y aura plus de combustibles fossiles, il y aura beaucoup moins d’émissions de gaz carbonique. Attendre sans rien faire la fin totale du pétrole, attendre un siècle la fin du gaz et deux siècles la fin du charbon, ne serait pas raisonnable. Il faut prévoir la fin inéluctable du pétrole : nous aurons épuisé en un siècle ou deux ce que la nature a mis des millions d’années à fabriquer. Le pétrole et ses produits dérivés, ce seront bientôt des souvenirs. D’une part, nous ne sommes pas prêts à nous en passer. Et, d’autre part, il faut nous y préparer, car la pénurie annoncée n’est pas qu’une heureuse perspective. Il est temps de regarder la situation en face. De deux choses l’une, ou nous nous passons d’énergie, ou nous cherchons d’autres sources que les énergies fossiles. La première proposition est irrecevable : il faut permettre les déplacements des humains et des marchandises ; et la seconde n’est pas irréprochable. Il faut admettre que rien n’est parfait ! Ainsi en est-il, par exemple, des agrocarburants. Ceux de la première génération (maïs, colza…) étaient contestables. Et leur contestation est légitime : ils concurrençaient les cultures alimentaires, au point que les habitants des pays les plus pauvres se voyaient privés de nourriture, devenue « hors de prix ». Les agrocarburants de deuxième génération sont du carburant liquide fait à partir des « déchets verts » (par exemple : la paille et autres « résidus » d’exploitation des végétaux). C’est là qu’intervient l’avocat du diable, qui se révèle être celui de la nature. Que deviendraient ces « déchets verts » si nous ne les transformions pas en carburant ? Prenons l’exemple des arbres abattus en forêt. Les copeaux de bois et les branchages sans valeur marchande laissés sur place seraient assaillis par une armée d’insectes et d’autres xylophages. Tout serait décomposé… en éléments fertilisant le sol, ce qui serait une aubaine pour les arbres qui s’installeront en
Hubert Reeves, astrophysicien de renom international,
remplacement des arbres disparus. Prenons l’exemple des récoltes de céréales.
est né à Montréal (Québec) le 13 juillet 1932. Il a étudié
Le blé a puisé dans le sol de quoi élever ses épis : il y a donc prélevé des
au collège Brébeuf, à l’université de Montréal, à l’université
éléments nutritifs. Rendre au sol une partie de ce qu’il a donné permettrait
Cornell (USA), où il a obtenu un doctorat en astrophysique
d’utiliser moins d’engrais chimiques… pour la production desquels il faut de
nucléaire. Il a ensuite enseigné la physique à l’université
l’énergie. Alors, si l’on se donne comme objectif d’aider le sol, il faut admettre
de Montréal tout en étant conseiller scientifique à la Nasa.
que le mot « déchet » n’existe pas dans la nature. Elle est une adepte du
Il a été directeur de recherches au CNRS de 1966 à 1997.
recyclage et de la fertilisation naturelle. Une conclusion pourrait être : garder
Il est professeur associé au département de physique
les yeux ouverts sur la réalité en portant un regard différent sur la nature …alors
de l’université de Montréal. Auteur de nombreux ouvrages, dont plusieurs best-sellers, il est aussi un conférencier de talent. Hubert Reeves est président de la ligue Roc pour la préservation de la faune
tout change… y compris le vocabulaire ! Sans condamner définitivement la piste des agrocarburants, car les conflits d’intérêts nécessitent toujours des compromis et qu’une troisième génération est à l’étude, d’autres pistes sont à explorer, telles
sauvage et de la biodiversité.
celle de la pile à combustible et celles des technologies liées à l’hydrogène.
Pour plus d’informations : www.hubertreeves.info
L’énergie solaire sous toutes ses formes est déjà disponible.
Ligue Roc, 110, bd Saint-Germain, 75006 Paris.
Alors boostons la recherche !
www.roc.asso.fr
Hubert Reeves, astrophysicien
M A C A D A M 7 8 - page 3
ACTU
LE MONDE EST FOU Illustrations de Philippe Tastet, dessinateur de presse, a l’œil collé à la radio, les oreilles sur la Tv et la presse et l’esprit tourné vers la vie. www.philippetastet.com
Une femme devient homme pour éviter le mariage forcé
12 ans de pocédure pour un vol de vache
Inde – Alors que sa famille l’avait promise
Irlande : un pingouin enlevé puis relâché en pleine rue
à un homme qu’elle ne voulait pas
Irlande – Voilà une histoire que la police
épouser, une femme a demandé à
ne parvient toujours pas à expliquer.
changer de sexe. L’opération aurait
Jeudi 8 juillet, vers 8h, plusieurs
d’ailleurs eu lieu si on en croit The Times
individus parviennent à entrer dans le zoo
of India, et elle est alors devenue un homme. Et 7sur7 d’expliquer que l’opération s’est passée sans encombre, bien qu’elle a duré sept heures. Et la jeune fille devenue homme d’expliquer : “Je me sens libre maintenant. Plus personne ne peut m’obliger à me marier désormais. C’est bien mieux d’être un homme.” Et d’expliquer également qu’avec sa nouvelle identité, il pourra désormais se marier avec une jeune femme qu’il a toujours appréciée.
de Dublin, et s’emparent d’un pingouin. Les voleurs s’enfuient avec l’animal et prennent un taxi. L’animal est retrouvé alors à plusieurs kilomètres, vivant et sain et sauf, errant dans les rues de la ville après y avoir été abandonné. La police est actuellement en train d’enquêter.
l’homme (CEDH) pour ne pas être parvenu
La Finlande gagnante des Championnats du monde de porter d’épouse
à traiter la plainte d’un paysan concernant
Finlande – Les Championnats du monde
le vol d’une vache, et cela après douze ans
de porter d’épouse ont lieu chaque année
de procédure. En 1988, Gustave Rausch
depuis quinze ans à Sonkajaervi. Les
dépose plainte pour vol de vache et
années passant, l’évènement a pris de
falsification de numéro d’identification
plus en plus d’importance, jusqu’à réunir
d’un animal, accusant alors son voisin
51 équipes cette année, issues de treize
d’en être à l’origine. En 2010, la Cour
pays différents. 4.000 personnes étaient
européenne des droits de l’homme se
présentes pour assister à la compétition,
penche sur l’affaire et épingle le Luxem-
explique l’AFP, et Taisto Miettinen
bourg pour ne pas avoir réglé cette affaire
remettait son titre en jeu cette année. Il
malgré douze années de procédures.
n’a ensuite mis qu’une minute et quatre
L’AFP explique ainsi qu’entre 2000 et
secondes pour effectuer le parcours de
2007, ce sont trois ordonnances de
250 mètres, deux haies et un bassin, une
renvoi qui ont été émises par la chambre
femme sur le dos. Et l’homme de déclarer
du conseil du tribunal d’arrondissement,
à l’Agence France Presse : “J’adore la
toutes trois annulées. Alors qu’en 2008,
compétition et j’adore gagner. On s’est beaucoup entraînés, mais la course n’étais pas aussi facile que l’an dernier car le bassin était plus grand.” La Finlande est parvenue à remporter la médaille d’or et de bronze. La compétition aurait été inspirée par une légende locale.
Luxembourg – Le pays vient d’être épinglé par la Cour européenne des droits de
les magistrats considèrent l’extinction de l’action public, la Cour d’appel casse cette décision et renvoie l’affaire devant la Chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement. La plainte y est toujours traitée.
page 4 - M A C A D A M 7 8
ACTU
infos en partenariat avec www.zigonet.com
Illustrations de Dominique Goubelle. Il publie dans Siné Hebdo, Vendredi... illustre des livres scolaires chez Nathan, Hachette… et a dessiné dans Spirou et Le Point. www.goubelle.net
Un serpent dans le métro parisien France – La lettre hebdomadaire de la préfecture de Police a expliqué que les pompiers ont capturé une couleuvre dans le métro, et cela à la station Télégraphie sur la ligne 11 dans le
XXe
arrondis-
sement. Et l’AFP de préciser que l’animal était dans une poubelle et qu’après sa capture, il a été transporté dans une animalerie. Et la préfecture de police d’expliquer que “Tout abandon d’animal
Le gouverneur de Russie recommande l’hélicoptère contre les embouteillages
est considéré comme un acte de cruauté réprimé par l’article 521-1 du code pénal, et est passible d’une peine de 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende.” À cela peut être assorti une interdiction de détention d’un animal.
Russie – Boris Gromov, gouverneur de la région de Moscou, a des idées originales pour pallier aux embouteillages de la ville de Moscou. Il a ainsi déclaré : “Moi je
vole en hélicoptère. Vous devriez aussi acheter des hélicoptères au lieu de voitures, et vous n’auriez plus besoin de routes.” Une citation qui fait polémique alors que des travaux de route concernant l’un des axes de Moscou font débat, créant davantage de bouchons que d’habitude. Et l’AFP de préciser que bien qu’original, le conseil du gouverneur de Moscou est inapplicable, du fait que le vol d’un appareil privé au dessus de la capitale est interdit. Pour autant, les embouteillages ne concernent pas les hauts responsables russes qui disposent de voitures équipées de gyrophares et sirènes.
M A C A D A M 7 8 - page 5
RENCONTRE
Posé, apaisé, Smaïn n’est plus l’humoriste sautillant que l’on a connu dans les années quatre-vingt. À l’approche de la cinquantaine, le comédien fait le point sur sa carrière avec beaucoup de lucidité, parle de ses origines et de son envie d’imposer son nom de famille, après avoir fait connaître son prénom.
Même si l’on vous voit moins à la télé, vous n’avez jamais arrêté de travailler. Sur les planches depuis trente ans, qu’avez-vous appris ? Que l’on peut être heureux en faisant rire les autres ! Le bruit du rire est magnifique, un vrai plaisir dont j’ai besoin. Cela prouve que je ne me suis pas trompé. J’ai également pris conscience que le terme de « vedette » est un statut que l’on vous donne et que l’on peut vous reprendre de la même manière ; vous n’êtes pas maître dans ce royaume. Il faut jouer le jeu et savoir gérer. Passer à la télévision vous donne une légitimité, il faut se montrer pour susciter l’envie donc il faut être dans les médias. Je suis assez lucide par rapport à cela, mais je préfère perdre le statut de vedette pour continuer mon métier sincèrement, pleinement. Je viens de terminer un conte pour enfants, je prépare un film, une pièce, je viens de signer avec un éditeur pour un livre ; je n’arrête pas de faire mon métier, mais autrement. Par ailleurs, j’ai réussi à trouver un équilibre grâce à mes amis, ma famille et le travail. Regarder les autres aussi. C’est magnifique de regarder le succès des autres. Parmi les comiques, j’aime beaucoup Booder en ce moment ; mais le rire, c’est subjectif… J’ai fait pas mal de mise en scène aussi, j’aime penser que je suis un instrument et que j’ai plusieurs cordes.
© Mickael Esdourrubailh
Parmi ces cordes, celle du théâtre. Vous serez sur scène à partir du 24 septembre et en tournée pendant neuf mois dans toute la France. Oui, la pièce s’appelle Réactions en chaîne. C’est un pièce que j’ai co-écrite avec Eric Carrière des Chevaliers du Fiel et Jean-Marc de Longval. J’ai eu l’idée de cette pièce il y a cinq ans mais entre temps j’ai fait autre chose. Pascal Légitimus a accepté de faire la mise en scène et Cyrielle Clair va faire partie des acteurs avec moi sur scène. Avec cette pièce, j’avais envie de casser mon jouet ; la perception que j’avais de la télé de mon enfance. On parle toujours de la fameuse ménagère de cinquante ans, et là on va voir qui elle est et beaucoup rire j’espère, grâce à un regard décalé sur le milieu de la télé dans lequel un PDG de chaîne est obligé de virer la star du JT qui n’est autre que son épouse !
page 6 - M A C A D A M 7 8
RENCONTRE
SMAIN FAIROUZE Vous êtes plutôt connu pour vos « one-man-show », que vous procure le travail en équipe ? Travailler à plusieurs permet de sentir l’effet famille. La connivence entre les comédiens dans le cadre de cette pièce est un vrai plaisir. Comme quand je retrouvais mes copains le soir en colonie de vacances pour répéter les sketchs ; ce n’est pas très différent pour moi. Venant du one-man-show, je trouve agréable de m’ouvrir et d’écouter les autres, d’être dans la réplique, comme je l’ai déjà fait au cinéma ou dans les Fourberies de Scapin par exemple.
Vous avez été connu par le grand public grâce au Petit théâtre de Bouvard. Beaucoup de comédiens ont formé des groupes à partir de là, vous avez choisi la carrière solo… Oui, je me suis échappé de ça car je voulais avoir ma spécificité. Je ne voulais pas être « l’arabe de service » dans un groupe, ou alors, tant qu’à être l’arabe de service, être au service de moi-même ! Mais je n’étais pas seul pour autant, j’étais bien entouré par une équipe avec qui j’ai beaucoup travaillé. On n’arrive pas seul non plus dans ce métier.
Vous avez définitivement fermé la page du one-manshow ? Non c’est une parenthèse. Je reviendrais au one-manshow car c’est ma cour de récréation. Même si je trouve qu’il y en a un peu beaucoup maintenant et qu’on frôle la saturation. Nous avons été parmi les premiers avec Muriel Robin après Coluche, mais maintenant c’est différent, la télévision aide beaucoup et c’est tant mieux car cela a permis à toute une nouvelle génération d’émerger.
Qu’est ce qui vous pousse à écrire, qu’est-ce qui vous choque aujourd’hui ? La banalisation de l’information à travers l’image. Je trouve qu’il y a trop d’informations, on est noyé dans le surplus d’info où tout s’entremêle : on passe de la burka à l’équipe de France de football, du procès Bettencourt à l’affaire Woerth, il y a un trop plein ! J’en veux à la dictature de l’image, de la télévision qui creuse les écarts. Quand on voit pêle-mêle des fortunes comme celle de Madame Bétancourt ou des joueurs de foot qui tapent dans un ballon et s’achètent une maison à trois millions d’euros, c’est extrêmement indélicat ! Il y a un fossé qui est amplifié par le matraquage médiatique. Avant d’être un artiste, je suis d’abord un citoyen, un contribuable et un être humain tout simplement. Je suis sur mon scooter dans Paris, je parle à tout le monde sans problème, c’est quelque chose que j’ai acquis de mon enfance, grâce aux colos où j’allais dans tous les dortoirs. La starification a tendance à enfermer, ce n’est pas du tout mon cas, au contraire.
Les thèmes du racisme, de l’identité vous ont longtemps caractérisés, ce n’est plus un sujet qui vous concerne maintenant ? Si, bien sûr, mais je l’aborde par d’autres biais, différemment. Dans la pièce par exemple, il y a deux personnages qui permettent de traiter le sujet de manière drôle et décalée. Il y a toujours quelque chose à dire sur ce thème quand je vois par exemple ce qui se passe à Villiers-le-Bel ou le débat sur la burka... Il y a beaucoup à dire et d’autres s’en charge. Moi je me sens autre part, je me suis assagi sans doute, j’ai cinquante balais et je n’ai plus les mêmes préoccupations qu’à vingt ans. Mais il y a quand même eu une évolution. Il y a beaucoup plus d’humoriste d’origine maghrébine et c’est tant mieux, d’autant que ce n’est pas une voie facile que de choisir ce métier. Ca m’enchante réellement de voir de nombreux jeunes artistes réussir. J’ai mis la clé dans la serrure en quelque sorte, la porte s’est ouverte et c’est très bien comme ça.
© Mickael Esdourrubailh
« J’ai toujours considéré que le surplus était un cadeau »
La chance que j’ai, c’est que je peux revenir à la base sans problème ; mon seul souci c’est de manger et de dormir.
Quel est votre regard sur la précarité ? J’ai une grande lucidité et je suis très conscient de ce qui m’entoure, de part mes origines. Mon père était balayeur, ma mère femme de ménage ; j’ai appris à vivre avec des choses très, très simples. J’ai toujours considéré que le surplus était un cadeau. La chance que j’ai, c’est que je peux revenir à la base sans problème ; mon seul souci c’est de manger et de dormir. Mais je pense que le plus dur quand on a rien,
M A C A D A M 7 8 - page 7
RENCONTRE
Vous êtes né à Constantine en Algérie et avez passé vos deux premières années en orphelinat, avant d’être adopté. Gardez-vous un lien avec l’Algérie ? Bien sûr, d’ailleurs on m’a proposé de parrainer un orphelinat à Alger ; j’ai dit oui car c’est mon enfance, c’est mon parcours. J’ai appris à connaître mon histoire, y compris les moments les plus douloureux comme la guerre d’Algérie par exemple. Ce qui m’a donné de la force, je pense, c’est que je ne me suis jamais senti coupable de rien mais sans jamais oublier d’où je venais. D’ailleurs je me suis toujours fait appeler Smaïn. On a pu parfois me reprocher de ne pas assez prendre la parole au nom de la communauté algérienne ou maghrébine par exemple, mais pour moi la symbolique est là : s’appeler Smaïn et monter sur scène, c’est déjà dire quelque chose, surtout quand j’ai démarré. Il n’y a pas à en rajouter, cela vaut dix colloques anti-racistes !
Je visite souvent les prisons. Cela me permet de remettre mes propres pendules à l’heure mais aussi de donner un moment d’espoir à ces jeunes. Cela me ramène à la réalité.
page 8 - M A C A D A M 7 8
c’est l’humiliation. Celle que l’on peut ressentir quand on est rejeté, à part, le fait de ne pas être utile à quelqu’un ou à quelque chose. Ce qui est dur c’est le regard des autres… Vous avez participé à plusieurs reprises aux spectacles des Enfoirés pour les Restau du Cœur. Y a-t-il d’autres causes qui vous tiennent à cœur ? Oui absolument mais en général, je préfère faire les choses plutôt que d’en parler... J’ai récemment visité une prison et c’est quelque chose que je fais chaque fois que je le peux. Cela me permet de remettre mes propres pendules à l’heure mais aussi de donner un moment d’espoir à ces jeunes. Je leur parle comme un grand frère mais sans moraliser. Ils m’ont demandé de faire des sketchs mais je n’ai pas voulu, je leur ai fait des tours de magie à la place… J’ai visité beaucoup de prisons : Avignon, Bourges, Fleury-Mérogis, Nanterre… Cela me ramène à la réalité. On peut parfois avoir l’impression dans ce métier que tout est dû. Non, c’est un leurre. Ces moments m’apportent une vraie satisfaction. Quand je vais dans les prisons, il y a un échange, c’est aussi une matière pour moi de se situer dans la société, de se rendre utile. Après cela, je ne peux pas soutenir toutes les causes, ce n’est pas mon métier mais quand je peux, je le fais...
Des regrets ? Oui plein ! De ne pas avoir rencontré les bonnes personnes parfois, d’avoir perdu mon temps… Mais je ne suis pas aigri pour autant, j’assume totalement mes erreurs. Je suis lucide et juste avec moi-même. Avec l’âge, on prend du recul, on prend confiance en soi. Si je lis ou si j’entends des choses déplaisantes ou fausses à mon sujet, maintenant, je suis assez serein pour me dire : « si tu penses ça, ça te regarde ». En fait, j’ai grandi tard. J’ai dû inventer ma vie pour échapper à cette réalité qui me dépasse un peu. Mais j’aimerais encore étonner. Comme quand j’ai fait le film « Harkis » par exemple, d’Alain Tasma. Je veux encore rencontrer des metteurs en scène qui me font confiance, qui me donne l’occasion de m’exprimer ! Mais je ne reste pas les bras croisés à attendre pour autant, je suis maître à bord et je peux aussi inventer mes propres rôles… Aujourd’hui, vous vous considérez davantage comme un acteur que comme un humoriste ? L’acteur impose, le comédien compose. J’ai la chance de pouvoir faire les deux. Quand j’ai démarré, j’ai imposé Smaïn avec son style mais quand je fais « Harkis » par exemple, je deviens acteur au service d’un rôle, d’un personnage. Je suis dirigé par un metteur en scène. Son travail et le mien c’est de faire abstraction totale de mon personnage de Smaïn afin de faire corps avec une histoire. Aujourd’hui je suis plus Smaïn Fairouze, qui est mon nom de famille, que Smaïn. Je deviens de plus en plus Smaïn Fairouze. Je me suis fait un prénom, maintenant je vais imposer mon nom… Caroline Charron
SOCIÉTÉ
en partenariat avec www.courrierinternational.com
Quand, à l’issue du tournage du Conquérant [en 1955, John Wayne y incarnait Gengis Khan], on a demandé à l’acteur quel était le genre de ce film, l’emblématique cow-boy a répondu : « Un western aux yeux bridés ». Eh bien, c’est ce que nous répondrions aujourd’hui si on nous demandait de décrire ce que fait le géant chinois Cosco de l’économie de la Grèce. La pénétration chinoise en Occident ne se limite pas à l’offensive du yuan. Il faut dire que de grands © codswollop / photocase.com
entrepreneurs, tels Howard Hughes et les Rockefeller, portaient le surnom de tycoons, d’après le mot chinois désignant le chef de la horde. De facto, on peut légitimement supposer que l’ambition des hommes de Cosco conduits par le tycoon Wei Jaifu est de transformer la Grèce en petite Chine. Par rapport à ce modèle, nous nous contenterons de formuler deux ou trois observations faites lors d’un voyage sur place, alors que nous cherchions en vain une image de Mao à Pékin. La pollution, par exemple. Pour certains, ce
La Grèce bradée aux Chinois par le FMI
fléau devrait nous rapprocher des Chinois. En effet, toute la Chine respire un air qui nous est devenu familier depuis que notre quotidien est rythmé par les manifestations contre le plan de rigueur réprimées à coup de gaz lacrymogènes. En marchant dans les rues de Pékin et de Shanghai, nous nous sommes sentis comme à la maison : l’odeur de la place Tiananmen rappelait celle de la place Exarchia (dans le centreville d’Athènes, point de regroupement des contestataires) juste après les échauffourées avec la police. À une différence près : chez nous, les forces de sécurité utilisent des gaz pour contrer les manifestations massives de citoyens qui sont, en soi, une excellente preuve que nous vivons dans un pays démocratique. Dans le pays de M. Wei, inhaler du monoxyde de carbone est, en revanche, un droit universel. Et l’ordre public et la sécurité sont toujours assurés dans cet État moderne et développé où l’élite roule en Maserati, Ferrari et Rolls Royce. Voilà ce qui nous attend, nous aussi. À l’heure où nous, les Grecs, luttons contre la corruption, tout repose, en Chine, sur la corruption. Un système qui peut se reproduire facilement
Ports, chemins de fer, aéroports, les entreprises chinoises rachètent en force des pans entiers de l’économie du pays. Au grand dam d’Eleftherotypia.
sous la baguette de M. Wei, aidé par la présence du FMI ; de quoi perpétuer la dynastie des Papandreou et assurer un emploi à vie aux CRS grecs. Les Chinois de Cosco reviennent ces jours-ci en Grèce après l’annonce de privatisations massives faites par le gouvernement. Après le Pirée, ils sont intéressés par d’autres ports, des lignes de chemin de fer et des aéroports. Autant de points stratégiques à prendre quand on veut conquérir un pays. Puisque notre souveraineté nationale est désormais gérée par le FMI, la logique de ces ventes est dictée uniquement par le besoin immédiat de liquidités. Un peu comme si on confiait la protection des oiseaux sauvages aux organisations de chasseurs… Yannis Kalaitzis, Eleftherotypia / Courrier international
M A C A D A M 7 8 - page 9
SOCIÉTÉ
Angénic Agnero, révélatrice de quartiers
en partenariat avec www.reportersdespoirs.org
L’association Paris par rues méconnues (PRM) a une mission : valoriser le patrimoine urbain et humain des arrondissements populaires de la capitale. Angénic Agnero, sa fondatrice, nous invite à découvrir Belleville…
« Aujourd’hui, je ne vais pas vous expliquer l’histoire de tel
ou tel monument. Je vais vous raconter les anecdotes du quartier, tout ce qui fonde la mémoire des habitants. » Les salariés de l’ONG qui participent à la visite l’ont compris tout de suite : Angénic n’est pas une guide-conférencière comme les autres. Cette jeune femme d’origine ivoirienne, installée à Paris depuis quinze ans, s’inspire plutôt de la tradition des griots africains. Et revendique sa spécificité : « Je suis
“accompagnatrice-révélatrice de quartier”. » La différence ? On ne tarde pas à la comprendre. On commence la visite en poussant une porte anonyme, rue de Belleville, tout près du métro Jourdain. Elle donne sur un beau courtil, petit jardin intérieur typique de l’architecture bellevilloise. La plainte inattendue d’une riveraine récemment installée est l’occasion d’une explication sur la mutation sociologique que le quartier est en train de vivre : « Le Belleville populaire, c’était dans
les années 1980. Aujourd’hui, les loyers grimpent, des gens plus fortunés arrivent et ils n’ont pas forcement envie de partager la vie de quartier. » Une hérésie pour celle qui, depuis 1998, a collectionné 400 cassettes audio avec les souvenirs et les histoires des habitants. Voilà pourquoi Angénic n’a besoin ni de petits papiers ni de brochures pour mener ses visites… et pourquoi, dans la rue, tout le monde la salue alors qu’elle n’habite plus le quartier.
LA PORTE EST TOUJOURS OUVERTE « J’ai commencé le métier d’“accompagnatrice-révélatrice”
en 2000, au sein de l’association Belleville insolite. » Salariée dans une agence de voyage des plus classiques, elle est alors recrutée par Cathy Janvier et Isabelle Boyer, les fondatrices de l’association. « Elles ont été les premières à
prôner un tourisme participatif, incluant habitants et commerçants. » Malgré la faillite de l’association en 2004, le chemin est tracé. En 2005 voit le jour l’association Ça se visite, dont Angénic est l’accompagnatrice attitrée. Mais, à nouveau, la structure est obligée de se séparer de ses © DR
salariés. « C’est à ce moment que les artisans et les artistes
de Belleville sont venus me voir pour me demander de
page 10 - M A C A D A M 7 8
VOYAGER DANS LES QUARTIERS Si Paris par rues méconnues a démarré en
Ce qui compte, pour Angénic, c’est
accompagnant des petits groupes de dix
justement la rencontre avec ceux qui font
personnes
vivre le quartier. Pâtissiers, fleuristes,
l’association propose de plus en plus ses
modistes, commerçants…, tous la connaissent
services aux comités d’entreprises et peut
LA PETITE REINE
et lui ouvrent leur porte, même lorsqu’elle
accompagner
de
Depuis 2001, des vélos triporteurs assistés électrique-
est accompagnée par un groupe de quinze
personnes à la fois. « On a deux
ment assurent le transport de marchandises dans 6 villes
“accompagnateurs-révélateurs de quartier”
de France, sans aucune émission polluante ou sonore.
en formation pour offrir des balades en
Incollable donc sur le plan environnemental, La Petite
quatre langues. Pour l’instant, ils sont
Reine a récemment intégré le groupe d’insertion Ares
vacataires
afin de professionnaliser l’accompagnement de ses sa-
© DR
continuer les balades. » En 2008, Angénic crée alors Paris par rues méconnues (PRM).
maximum,
plusieurs
mais
on
aujourd’hui
dizaines
espère
les
LA FONDATION SEB* SOUTIENT :
embaucher. » Le catalogue des balades a
lariés en difficultés sociales. « Une dizaine de per-
aussi été étendu à d’autres quartiers
sonnes sont actuellement formées à ce métier très
(Ménilmontant, le faubourg du Temple et le
complet : suivi d’une procédure client et contact direct,
quartier chinois). Avec des balades six
gestion du temps... Cette activité que l’on espère
jours sur sept, la convivialité et le partage
dupliquer sur tout le territoire nous permet de suivre un
pourraient passer au second plan. « Ces
public plus jeune qui ne se reconnait pas forcément
structures sont très sollicitées, et la
dans l’insertion traditionnelle. », se réjouit Fabien de
personnes. Accueil tout aussi chaleureux
demande a encore une forte marge de
Castilla, directeur du développement d’Ares. 150 postes
dans plus de 350 ateliers d’artistes du
progression,
devraient être créés d’ici 3 ans.
quartier : ces hauts lieux de la création,
coordinateur de l’Association pour le
explique
Julien
Buot,
normalement fermés au public, se livrent
tourisme équitable et solidaire (Ates). Le
aux regards curieux des visiteurs. Pendant
défi est de garder la proximité avec les
la visite de son « gourbi de la mare »,
habitants tout en évitant la routine. » Un
Michel Fontaine confie : « Cela me tient à
engagement que PRM a pris en signant,
cœur d’ouvrir mon studio. C’est un endroit
avec 19 autres associations, la charte du
que j’ai créé pour trouver mon inspiration
tourisme participatif rédigée en juin 2009
et j’aime bien voir la réaction des gens.
par l’Ates et la Région Île-de-France. Il y a
Dommage qu’avec les groupes nombreux
de fortes chances de voir Angénic sillonner
la visite soit rapide… » En effet, on marche
les ruelles escarpées de Belleville pendant
vite pour respecter le programme. Mais
pas mal de temps encore…
En savoir plus : www.lapetitereine.com ; www.ares-association.fr
l’artiste, ou plus si affinités : Marc et Marie-
Andrea Paracchini, Reporters d’Espoirs
Geneviève Regnault, experts en danses
www.paris-prm.com
© DR
chaque visiteur repart avec une carte de
traditionnelles, donnent rendez-vous sur les quais de Seine après avoir entraîné le groupe dans une valse.
P A R O L E S
D E
V E N D E U R S
Une autre façon de visiter une ville, certainement plus attrayante et plus enrichissante, © DR
car le touriste va à la rencontre des habitants. La petite histoire des quartiers complète la grande histoire des sites, des monuments historiques et des musées proposée par les guides touristiques. Une ville, ce n’est pas seulement des bâtiments, une architecture, etc., c’est aussi une population qui l’anime et qui la fait vivre. Commentaires de Frédéric, Bernard et Jennifer, vendeurs Macadam
* La Fondation Seb est partenaire de Macadam
M A C A D A M 7 8 - page 11
SOCIÉTÉ
Sur le terrain avec Quand les bonnes volontés les « Bleus » se rencontrent... de la rue en partenariat avec Youphil : www.youphil.com
La rubrique du Portail Humanitaire Francophone le site collaboratif pour faciliter l’action des acteurs de solidarité
L'équipe de France des sans-abri disputera sa Coupe du monde en septembre. Baskets aux pieds, ils dribblent, se passent la balle, courent autour du terrain de football. À quelques mètres de là, au bord du terrain, le coach de l’équipe parlemente avec un joueur. Tous sont en tenue de sport. Ce samedi d’été à Paris, l’équipe de France de football s'entraîne. Ici, ni Anelka, ni Ribéry, ni Gourcuff. À leur place : Moussa, Anthony, Djamel, Samir et les autres, sélectionnés pour représenter la France à la Coupe du monde des sans-abri.
Avant...
Leur objectif : Rio de Janeiro, au Brésil, où ils défendront, à la fin septembre, les couleurs de la France face à 63 autres équipes « nationales ». Du 19 au 26 septembre aura lieu la huitième édition de la Homeless World Cup, un tournoi de foot organisé par un réseau d’associations de lutte contre la pauvreté de plusieurs pays du monde. Chaque nation présente des équipes de huit joueurs : quatre titulaires et quatre remplaçants. Parmi ceux qui s'entraînent ce matin-là, Moussa Camara, un Guinéen de 23 ans qui a quitté Conakry pour la France en 2007. « On espère faire mieux que les autres », lance-t-il avec
© DR
un sourire éclatant, en faisant allusion à la piètre performance des Bleus en Afrique du Sud. Sans-abri Moussa? Pas
Après !
exactement. Après plusieurs mois de galère à vivre en foyer grâce au Secours catholique, il a décroché un travail dans une usine de conditionnement alimentaire en Vendée. Un
En Avignon, un menuisier rêve d'installer un centre de formation en Roumanie. Il
appartement, un travail… Moussa est bien loin du cliché que
dispose des machines-outils nécessaires et s’engage à financer un formateur durant
l’on peut se faire des sans-abri.
1 an. En Roumanie, le centre Betel répond aux besoins des habitants d'un quartier défavorisé. Il y a quelques années, le centre a acheté un terrain avec une ruine,
CRITÈRES DE SÉLECTION
pour en faire un atelier d’apprentissage, ouvrir un magasin et installer un cabinet
Comme ses sept coéquipiers, il a été sélectionné à l’issue des
dentaire. En Alsace, une vingtaine de volontaires bâtisseurs s’engagent chaque
rencontres organisées – entre autres – par le Secours catholique,
année à rénover un bâtiment. Ils offrent les matériaux et la main-d’œuvre pendant
Emmaüs et le Cash de Nanterre. Au total, huit réseaux de lutte
1 semaine. Dans la Drôme, l'association humanitaire Partage+ a réuni ces 3
contre la pauvreté, réunis dans le collectif Remise en jeu.
volontés. En avril, une équipe roumaine a construit la structure en bois du futur
Pour Christophe Aubin, travailleur social et vice-président de ce
centre ; mi-mai, le camion de Partage+ a apporté sur place les matériaux, et 3
collectif, les bienfaits d’une telle compétition sont multiples. Il
jours après, les Alsaciens fixaient fenêtres et portes, l’isolation et le toit. Il reste à
s’agit notamment d’éviter la désocialisation de jeunes précaires,
couler une dalle de béton. Et pour finir, Partage+ transportera les machines-outils.
de plus en plus nombreux.
Plus d'infos sur : www.portail-humanitaire.org
page 12 - M A C A D A M 7 8
© Raphaël Moran
© Raphaël Moran
© Raphaël Moran
© Raphaël Moran
SOCIÉTÉ
Pour participer à cet événement sportif un peu particulier, les critères le sont
Ce matin-là, trois joueurs sur huit seulement sont présents. Quarante minutes
aussi. Chaque joueur de ce Mondial des SDF doit être – ou avoir été au
après le début de l'entraînement, un quatrième arrive. Mais il a une bonne
cours des deux années précédentes – sans domicile.
excuse pour son retard : il travaille de nuit. Les autres absents sont soit
En réalité, dans cette équipe de France, sur les huit sélectionnés, seuls deux
malades, soit blessés.
sont vraiment à la rue. Si, dans d’autres pays, les équipes sont composées d'anciens alcooliques ou toxicomanes, l’équipe de France des sans-abri a
SANS SHORT NI BASKETS
un tout autre profil : il s’agit surtout de jeunes précaires d’origine étrangère.
Enfin, un cinquième joueur arrive. C’est Alexandru, un jeune homme
Sport oblige, la Coupe du monde des sans-abri exige une bonne condition
originaire de Roumanie, qui a été sélectionné tout comme son frère jumeau,
physique. D’autant que, au fil des ans, le niveau de la compétition a
Mircea. L’entraîneur est fier de ces deux « très bons joueurs », qui n’ont
augmenté ! Conséquence : les joueurs ont entre 21 et 32 ans. L'équipe est
pourtant pas de toit et qui parlent difficilement français. « Au début des
strictement masculine même si la compétition est mixte.
entraînements, on a dû leur prêter un short ! » se souvient-il.
Malgré une équipe plutôt bien dans ses baskets, Christian Guillemant, survêtement noir et montre-chronomètre au poignet, l'entraîneur de l’équipe
Mais, sur le terrain, ils sont comme les autres « pour ne faire qu’un », rappelle
de « sans-abri », explique devoir composer avec le parcours chaotique de
Christian Guillemant. Après une semaine de mise au vert en août, les Bleus
certains. « Les SDF sont parfois dans le rejet des autres pour se protéger. Je
de la rue seront fin prêts pour partir au Brésil. Ils défendront les couleurs de
viens à l'instant d’expliquer à un joueur qu’il doit suivre les consignes sinon
la France, qui organisera la compétition l'année prochaine.
il risque de se marginaliser », détaille cet homme qui a l’habitude de
Raphaël Moran / Youphil
travailler régulièrement avec des précaires.
M A C A D A M 7 8 - page 13
E U R O P E / C A R N E T D E V O YA G E S
Le Parlement européen
Nord - Pas-de-Calais
L'aventure humaine de la mine
géant politique encore méconnu Les élections européennes suscitent en général assez peu d'intérêt. Depuis la première élections directe de ses membres en 1979, le taux d'abstention n'a cessé de progresser. Les campagnes
électorales
se
déroulent
dans
un
climat
d'indifférence généralisée, à moins qu'elles ne servent de prétexte à l'une ou l'autre polémique purement nationale. Les partis casent souvent sur les listes des candidats inconnus ou des vieilles gloires qui s'offrent à Strasbourg une retraite dorée. Lors des dernières européennes, il y a un an, la participation a atteint un nouveau plancher, à 43%. Au fil des décennies et des traités, le Parlement a pourtant acquis de Lisbonne fin 2009, il est même devenu un acteur incontournable dans le processus de décision européen. Cette évolution ne devrait étonner personne: rendre l'Union plus démocratique était l'un des objectifs avoués de la Constitutiondevenue-traité-de-Lisbonne. Mais la vigueur avec laquelle les eurodéputés se sont emparés de leurs nouveaux pouvoirs en a surpris plus d'un. C'est le cas par exemple des États-Unis, qui ont sous-estimé le Parlement en
© E. Watteau/Mine de Lewarde
des pouvoirs très étendus. Avec l'entrée en application du traité
Les galeries de Lewarde
négociant avec l'Europe un accord sur le transfert de données financières. Habitués à discuter tranquillement avec des gouvernements plutôt dociles, les Américains n'ont pas vu que les parlementaires avaient bien l'intention de faire respecter à la lettre les règles sur la protection des données. Résultat: un projet d'accord a été rejeté et a dû être renégocié. Il en va ainsi dans presque tous les dossiers « chauds » à Bruxelles: les bonus des traders, la réforme de la finance ou l'évolution des aides aux agriculteurs. Même en matière de diplomatie, une fonction régalienne a priori exclusivement réservée aux États, les eurodéputés ont marqué des points, avec la création d'un corps diplomatique proprement communautaire. Forts de leurs nouveaux pouvoirs, les parlementaires ne manqueront pas de replacer Strasbourg sur la carte médiatique et politique dans les quatres prochaines années de la législature. Gageons qu'aux prochaines élections européennes, le taux de participation augmentera, pour la première fois depuis trente ans. L'Europe commencerait alors vraiment à résorber son déficit démocratique. Frédéric Ravenne
page 14 - M A C A D A M 7 8
Par ses entrailles, le Bassin minier se dévoile sur 120 kilomètres de long, dans un entrelacs de boyaux et de tunnels étroits. S'Il plonge sous terre, ce n'est pas pour se cacher, mais pour mieux se révéler. Le dernier Topo guide lui est précisément consacré. Les deux Comités départementaux du Tourisme du Nord et du Pas-de-Calais ont réuni leurs efforts, pour en faire un outil très pratique, destiné aux randonneurs curieux. Pour gagner le coeur du Pays, arrêt recommandé au Centre Historique Minier de Lewarde, à côté de Douai. Les épaules et le cœur léger, le visiteur est rapidement mis en situation. Ici, la mine, c'est important. Dans la famille, le père et le grand-père étaient mineurs. Et le fils suivait souvent le même parcours. Comment oublier le labeur acharné de ces centaines de milliers d'hommes et de femmes courageux, durs à la tâche ? A. Daneluzzi s'adapte vite au chantier. Il arrive à Lewarde dans les années 20, après un long périple venant du Frioul, une région d'Italie du Nord. Un même rituel répété chaque jour. Lever à l'aube, tour rapide au jardin, sa fierté, puis en route vers la fosse Delloye, la musette à l'épaule, en longeant le coron. Il aperçoit le chevalement et ses molettes, cette tour aérienne au dessus de la mine, puis ses compagnons, venus comme lui de Portogruaro, petite cité entre Venise et Trieste, au bord de l'Adriatique.
C A R N E T D E V O YA G E S
BONS PLANS
© Grégory Roussel
À OFFRIR, À S’OFFRIR, À DÉGUSTER AVEC PLAISIR Les chocolats de Jean-Claude Jeanson 42, place Jean-Jaurès à Lens (Pas-de-Calais) tél : 03 21 28 24 21
RENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES Les offices du Tourisme de Douai tél : 03 27 882 679 et de Lens-Liévin tél : 03 21 67 66 66 Comités départementaux du tourisme du Nord tél : 03 20 57 59.59 et du Pas-de-Calais tél : 03 21 10 34 72 et 03 21 10 34 60
© Grégory Roussel
RESTAURANTS ET ESTAMINETS Café de la Mairie à Pecquencourt (collection d’outils) tél : 03 27 86 51 03
© E. Watteau/Mine de Leward
RANDONNÉES Maison du terril de Rieulay, zone naturelle de 140 ha tél : 03 27 86 03 64 Randonnée ascension sur terrils jumeaux avec le CPIE Chaine des Terrils Loos en Gohelle (Pas-de-Calais) tél : 03 21 28 17 28
© Grégory Roussel
À VISITER Douai : ne pas manquer chaque année la fête de Gayant, ville de forte tradition universitaire et parlementaire, surnommée l’Athénée du Nord. Centre Historique Minier de Lewarde, le plus grand musée de la Mine en France tél : 03 27 95 82 82 (restaurant sur place « le Briquet »).
Jacques Fediaczko, fier d'être mineur. Photo en haut à droite : le plaisir, une fois remonté à la surface...
Marlène, guide du patrimoine à Lens/Liévin Photo au dessus : la mine expliquée aux enfants
La journée minière commence dans la « salle des pendus »,
çant, en raison des accidents, des bagarres, des grèves et
où les mineurs se déshabillent, pour enfiler la tenue de travail,
de la silicose. L'étonnement devant la blancheur de la
prendre le jeton numéroté qu'on laisse au pointage avant de
galerie, la craie répandue sur le sol, foulée par les souliers
descendre en cage, ranger son « briquet », composé d'un
des hommes et les sabots des chevaux.
morceau de pain, de saindoux et de pommes qu'on prenait
Une odeur de crottin et d'urine. C'est Mérinos, le cheval du
à la pause. Sans oublier la lampe, cette fidèle compagne, «
fond. Quelques caresses à l'encolure, des paroles douces.
où la lampe de 30 centimètres passe, l'ouvrier passe », dit-
Aucun mineur n'aurait toléré qu'on le maltraite. Mérinos
il, le soir, à son fils Armando, en rentrant chez lui « et il vaut
humanise l'univers de la mine.
mieux rester sacrément mince et souple ».
Pendant 280 ans, deux milliards de tonnes sortiront du Bas-
Le rythme de travail est soutenu. Avancer à genoux. Charger.
sin Minier. Commencée en 1720 à Fresnes-sur-Escaut, la
Reculer. Décharger. Autour, l'obscurité la plus intense. La
vieille histoire du charbon s'achève le 22 décembre 1990.
poussière. La ventilation aléatoire. Le bruit infernal. La claus-
Le dernier puits est noyé à Oignies. Puis, les chevalements
trophobie à plus de 500 mètres de profondeur. Les explo-
sont dynamités, effacés de la mémoire.
sions de dynamite. La peur du grisou, de l'éboulement,les
Daneluzzi, le solide émigrant du Frioul, a depuis longtemps
chargements à la pelle le roulage des berlines, le soutène-
retrouvé sa terre natale, après avoir si intensément vécu un
ment, la paroi et le sol fondus dans le corps de l'homme.
métier, dans les profondeurs du Bassin Minier. Il a emporté
Daneluzzi travaille torse nu, visage noir, avec les marques
avec lui une grande part légendaire d'un territoire, candidat
bleues causées par des morsures de charbon. Un univers
aujourd'hui au patrimoine Mondial de l'UNESCO.
mytérieux, hanté de mots bizarres. Un milieu hostile, mena-
Thierry Quintrie Lamothe - Écrivain/Reporter
M A C A D A M 7 8 - page 15
N AT U R E / P L A N È T E
AGENDA SOLIDAIRE AVRIL 2010
Le jardin en retard ?
‘ 8 septembre : Journée Internationale de l’alphabétisation. Près d’une personne sur sept est illettrée, et sur les 860 millions d’illettrés, 500 millions sont des femmes. ‘ Les 10, 11 et 12 septembre : 2e édition de la Braderie solidaire du sport Pendant 3 jours, les 10, 11 et 12 septembre prochains, l’association 1 Maillot Pour la Vie organise une grande vente solidaire d’articles de sport au profit des enfants malades des hôpitaux pédiatriques de France au Comptoir général, 80 quai de Jemmapes, Paris X.
‘ 25 septembre : La Gentleman du Cœur Rendez-vous le samedi 25 septembre prochain, autour de l’hippodrome de Longchamp pour la Gentleman du Cœur organisée par Mécénat Chirurgie Cardiaque. Plus d’informations sur : http://blog.mecenat-cardiaque.fr ‘ 26 septembre : Course à pied Paris/Versailles Devenez un héros en soutenant une association à l’occasion de votre participation au Paris-Versailles. Rendez-vous sur http://parisversailles. aiderdonner.com
© froodmat / photocase.com
‘ 25 septembre : Yannick Noah au Stade de France pour les Enfants de la Terre ! Yannick Noah organise un grand concert au stade de France. Sur chaque billet vendu, 1 e sera reversé à l’association les Enfants de la Terre.
Comment anticiper les travaux au jardin avec ces foutus changements de température en quelques jours ? Depuis mars, les dates des semis, plantations et repiquages perdent la tête, et moi avec. Vents asséchants, soleil puis pluies torrentielles, avril et mai ont été difficiles. Potagistes et professionnels du « vert » en savent quelque chose ! J’ai beau interroger les astres et les vers de terre, ou essayer de traduire le gazouillis des oisillons, rien n’y fait. J’attends le bon moment, et si c’est pas le bon je recommence. Mais cessons les jérémiades, le temps c’est le temps, il faut faire avec. Donc, une chose est sûre, certaines plantes seront au rendez-vous. Je tiens à vous parler de l’une d’elles – aromate, condiment et plante médicinale –, la coriandre qui, elle, est bien présente. De son petit nom latin Coriandrum sativum, du grec koris « punaise » et andros « mâle ». La bien nommée, puisque son goût, pour certains, a bien celui de la punaise ; et qu’elle permettrait d’augmenter les performances sexuelles de ces messieurs. Utilisée déjà dans l’Antiquité : sous l’oreiller, pour bien dormir, ou jetée fraîche dans le feu, pour éloigner les démons. Au Moyen Âge, chez nous, on en concoctait philtres d’amour et breuvages aphrodisiaques. Bref, la coriandre a tout pour intriguer. Ses vertus réelles et prouvées sont : digestive, diurétique, bonne pour le foie, antiseptique et anti-inflammatoire. Et côté goût, c’est un régal : en vert, elle ajoute ce plus à certains plats ; et sèches, ses graines assaisonnent de nombreuses préparations. J’en raffole ! J’en sème régulièrement, à l’abri, de mars à septembre. Peu exigeante dans sa culture, elle aime avoir un peu de chaleur et d’eau au démarrage. Je laisse quelques plants monter à graine, je récupère les ombelles quand elles commencent à jaunir. Une fois séchées, elles se gardent plusieurs années. Et quelle différence avec ces grains insipides achetés dans le commerce ! Donc, cette année, que sera notre potager ? Bougez pas, je vous informe, je cours ramasser ma coriandre et la jette dans le feu, la météo n’est peut-être, après tout, qu’un mauvais tour de démon ! Raymonde Prades, passionnée d’agriculture raisonnée...
page 16 - M A C A D A M 7 8
N AT U R E / P L A N È T E
en partenariat avec www.terraeco.net
Il rafraîchit peut-être l’haleine, mais il casse surtout les pieds. Sur les trottoirs, le « chouïngue » est un
le Chewing-gum, fléau environnemental véritable fléau environnemental. Rassurez-vous, un chewing-gum
non collant est déjà dans les tuyaux.
Déballez, mâchez, crachez. Le « chouïngue », dans son principe,
COCKTAIL CHIMIQUE
illustre parfaitement le je-m’en-foutisme environnemental de notre
L’histoire ne dit pas si les ingénieurs ont trouvé ces solutions anti-
société de consommation. Il finit rarement sa course dans une poubelle,
chouïngue en mâchant du chewing-gum lequel, selon ses fabricants,
et ce malgré les amendes, pourtant dissuasives (183 euros à Paris),
aide à réfléchir. En tous cas, elles risquent de rester anecdotiques face
dont sont passibles les pollueurs de trottoirs. Encore faut-il jeter son
aux ventes de chewing-gums classiques, qui, elles, continuent de
chewing-gum sous le nez d’un inspecteur. Or, ces derniers ne sont pas
flamber. Propulsé par l’interdiction de fumer et la sortie des « sans-
légion dans la capitale, de l’aveu même du Service de la propreté.
sucre » – plus de 90 % du marché en France, selon le Syndicat national
Amendes ou non, ils s’accumulent en mosaïques blanchâtres sur les
de la confiserie –, ce marché a progressé de 66 % entre 2005 et 2008
trottoirs. « Cinq ans sont nécessaires pour qu’un chewing-gum se
dans l’Hexagone. Avec 260 unités par an, le Français serait le
dégrade naturellement », selon l’Agence de l’environnement et de la
deuxième consommateur au monde derrière l’Américain – 300 au
maîtrise de l’énergie (Ademe).
compteur.
© L. Bouvier - fotolia.com
Seulement, la pâte que ces fabricants utilisent n’a plus rien à voir avec
FLÉAU COLLANT
la gomme naturelle que mâchaient les Mayas. « Le chiclé indien,
L’ennui, c’est qu’il adhère, se solidifie et devient quasiment impossible
obtenu par ébullition du latex tiré du tronc et des fruits de sapotier, n’est
à décoller. Un cauchemar pour les services de nettoyage et pour
plus utilisé car ces arbres sont devenus trop rares et le transport trop
l’environnement. Pour désincruster la gomme, il faut utiliser de puissants
coûteux pour un marché si important », justifie Hollywood. Le produit
produits chimiques, gratter à la main ou passer le Kärcher, voire les
de synthèse qui l’a remplacé est fabriqué à partir d’élastomères issus
trois. « En 2001, il nous a fallu sept semaines pour décaper les trottoirs
du pétrole auquel on ajoute des cires pour leur pouvoir plastifiant, des
d’Oxford Street [à Londres]. En moins de quelques semaines, c’était
résines pour le liant, des charges minérales – sortes de pigments
pire qu’auparavant », se désespérait, en 2005, Alan Bradley, chargé
permettant « d’améliorer les qualités mécaniques » de la pâte –, un
de la propreté urbaine pour l’arrondissement de Westminster, dans les
antioxydant contre le vieillissement du produit et toutes sortes de
colonnes du Guardian. Casse-pieds, les chewing-gums. Las de ce fléau
parfums artificiels, colorants, sirop de glucose ou édulcorants tels que
collant, les libéraux démocrates de la capitale britannique ont réclamé,
polyols ou aspartame pour les « sans-sucre ». De quoi vous donner
en 2005, qu’une taxe d’un penny (un peu plus d’un centime d’euro)
envie de recracher immédiatement votre chouïngue. Attention, pas sur
soit imposée sur chaque paquet afin de financer le nettoyage.
le pavé ! M A C A D A M 7 8 - page 17
C’EST MALIN
conseil du coach bons plans par Alexandre Delovane - www.alexandredelovane.com
par Caroline Charron
__ C’est un réseau de grands-mères généreuses et qui ont retrouvé le bonheur d’être utiles grâce à leur travail. Avec l’association Tricotez Cœur, 10 000 d’entre elles fournissent chaque hiver 900 layettes et plus de 30 000 vêtements chauds à des associations. – Pour que rentrée rime avec solidarité, l’Unicef met en vente sur son site des fournitures scolaires ingénieuses et colorées. Le lot de 12 crayons de couleur recyclés avec taille-crayon et boîte de rangement : 5 euros, soit 50 doses de vaccin contre la polio. Le cahier à spirale de 80 pages avec fermeture à élastique : 7 e, soit 1000 capsules de vitamine A pour traiter les carences. – Pour démarrer l’année scolaire avec de bonnes résolutions et, surtout, pour les tenir, les éditions 365 proposent cette année une collection d’ « Almaniaks scolaires ». De la maternelle au CM2, chaque jour est illustré par un jeu, un test ou un exercice pour réviser facilement jour après jour. La collection comprend également, sur le même principe, © kallejipp / photocase.com
une édition « Réussir le bac » avec un entraînement quotidien et ludique pour réviser, s’organiser ou gérer son stress. Les Almaniaks scolaires sont disponibles en librairies et grandes surfaces à 9,90 e pour les primaires et 10,90 e pour les niveaux collège et lycée. – Equitécho est le premier portail d’information sur le commerce équitable en Ile-de-France. Véritable
COMMENT DÉVELOPPER SON INTUITION ET GAGNER DE LA CONFIANCE EN SOI ?
banque de données du secteur, il référence plus de 250 structures, de nombreux articles et documents, des dossiers thématiques et toutes les clés pour mieux connaître le secteur et démontrer, par l’exemple, qu’il est possible de
Un corps en bonne santé est un corps qui respire bien. Mieux communiquer avec les
travailler autrement dans un monde plus solidaire
autres, c’est ressentir plus facilement l’état émotionnel, la sensibilité de l’individu et
(equitecho.org). Au sommaire : un moteur de recherche
celle de nous même. Être en phase avec son intuition pour faire les bons choix, c’est
pour trouver une structure de commerce équitable par
gagner de la confiance en soi.
activité ou par département/arrondissement, des actualités, des portraits, un agenda, etc.
Une règle et une attitude importante pour arriver à atteindre tous ses objectifs : ‘ Tous les jours et à intervalle de 5 à 6h, en état éveillé, faites des séances
– Photographes de la nature, à vos appareils ! Le site lance
de respiration de 3mn à chaque fois en inspirant et en expirant par le nez
une expérience géante de science participative
sur une durée pour chaque séquences de 5 secondes.
pour alimenter un inventaire de la biodiversité à partir du
‘ Lors de cette inspiration et de cette expiration, visualisez un mouvement
suivi photo des insectes pollinisateurs. Tout le monde peut
de rotation qui monte depuis votre nombril jusqu’à la gorge,
participer en suivant les protocoles de prises de vue
comme l’image d’un œil de cyclone.
expliqués sur le site ; vos photos viendront ainsi enrichir la base de données. Cette opération, lancée en mai 2010
Recommandations : Si vous le faites au moins 4 fois par jour et au quotidien, vous
par le Muséum national d’histoire naturelle, sera poursuivie
optimiserez votre intuition, votre communication et votre confiance en vous.
pendant cinq ans.
page 18 - M A C A D A M 7 8
C’EST MALIN
LES VERTUS DU MIEL
WWW.MACADAMJOURNAL.COM
Antibactérien, cicatrisant, parfait pour soigner les maux de gorge, soulager une brûlure, calmer les maux d’estomac ou adoucir naturellement les desserts avec deux fois moins de calories que son équivalent en sucre, le miel a bien des avantages. En application externe ou à la cuillère, les utilisations sont nombreuses. Bourré d’oligo-éléments, de vitamines et de minéraux, le miel contient également des substances protectrices telles © Marius Necula - fotolia.com
que des antibiotiques naturels et des enzymes. On peut l’utiliser seul ou mixé avec d’autres ingrédients, comme dans le cas des cosmétiques ou des recettes de beauté maison, dans
lesquelles
il
est
ABONNEZ-VOUS À MACADAM ! BON D’ABONNEMENT SOLIDAIRE WW W.M
ACA DAM
JOU RNA
n°69
L.CO M
CE P DE POU R E COU VEN DEU MAG AZIN M AU M, LE MIN IMU MAC ADA EURO S > 1 2 EURO
souvent employé. Il existe plus
R N CA HIE NT LYO LES ILS FO CIA ES SPÉ 10 PAG
d’une cinquantaine de variétés de miel. Préférez ceux « extraits à froid », qui n’ont donc pas été chauffés. Ensuite, laissez-vous guider par votre goût personnel ou les effets recherchés : miel d’acacia
É L’IN VIT GU EDJ .» NIC OLE dise nt.. SDF le « si les
TÉ T EN SO CIÉ CHI S PEU TRE UN GÂ UN AU CAC HER
S: BONU PLACES S ES ET EZ DE GAGN ECTACL ETS DE SP COFFR OFF AN DES ROUM 9 ANNE IR PAGE VO
: LUD ES
(problèmes de digestion, antalgique), oranger (aide au sommeil), lavande (anti-toux, état grippal, antiseptique respiratoire), châtaignier (circulation du sang), etc.
QU AI DES ST C’E JOU ER, IEU X ! ENT SÉR TEL LEM JEU X STÈ RE, MO T MY S, FLÉ CHÉ OK U BD, SUD
Parmi les nouveaux venus aux pouvoirs multiples, vous pouvez tester le miel de manuka néo-zélandais, qui vient de faire son apparition en France. Il renferme une concentration record en méthylglyoxal (MGO), aux propriétés antibactériennes, antivirales, antifongiques et antioxydantes. Le miel de manuka existe en plusieurs concentrations de MGO (Manuka Honey, à partir de 12,40 e le pot de 250 grammes).
Anne anof f Roum
tre lage en le déca montrer tion J’aime applica et leur les idées
!
Autre spécialiste du miel biologique, équitable et local cette fois-ci, la marque BallotFlurin dispose d’une gamme d’excellents produits à base de miel et de pollen tels
Parce que ses vendeurs ne sont pas encore présents sur
que le shampooing doux assainissant, la pommade réparatrice pour peaux réactives
tout le territoire français, Macadam lance l’abonnement
et sensibles ou encore un miel de cure qui associe miel de châtaignier et pollen frais
solidaire. Sur les 32 euros (pour 11 numéros),
pour renforcer la vitalité, stimuler l’organisme et la mémoire (miel de châtaignier &
10 euros reviennent à l’association qui
pollen frais polyfloral, Ballot-Flurin, 9,90 e les 125 grammes). Attention : le miel et les produits de la ruche sont totalement déconseillés aux enfants
développe des ateliers d’écriture et des initiatives au service des vendeurs.
de moins de 36 mois.
nom .................................................................
B
prénom ..............................................................
S ONU
UR E T C LE
mail ................................................................... Macadam et les éditions Hugo & Cie vous offrent des
adresse .................................................................
boîtes de jeux pour tous. Pour participer, rendez-vous
............................................................................
sur notre site (www.macadamjournal.com), où un tirage au sort permettra de sélectionner une dizaine de gagnants. Parmi les boîtes de jeux à gagner : jeux de société et de dés, jeux de mémoire, casse-tête, jeux de logique ou encore jeux d’observation. Tous ces jeux comprennent également un livre et sont présentés dans une jolie boîte en métal. Disponibles en librairies au prix de 10 E la boîte. Bonne chance !
code postal ........................................................ ville ................................................................... Joignez un chèque de 32 euros à l’ordre de
Artisans du Macadam et envoyez le à : Les Artisans du Macadam, 9, rue Jacques Prévert, 69140 Rillieux-la-Pape.
PSYCHO
QUESTION PSY
ADOS COMMENT FAIRE COMPRENDRE À MES PARENTS QU’ILS DOIVENT FRAPPER À LA PORTE DE MA CHAMBRE AVANT D’ENTRER ? Quand vous étiez enfant, vous n’aimiez pas rester enfermé dans votre chambre. Vous détestiez la solitude, l’isolement et vous recherchiez la présence des autres. La porte de l’enfance, vous l’avez désormais refermée derrière vous, parfois même en la claquant violemment. En entrant dans l’adolescence, vous avez ressenti le besoin de tracer une frontière claire entre votre monde et celui de
© view7 / photocase.com
vos parents. Ainsi, vous supportez de moins en moins qu’ils pénètrent dans votre chambre sans frapper. Vous aimeriez leur faire comprendre que vous avez besoin d’un lieu bien à vous, d’un refuge où vous pouvez dormir, rêver, travailler, écouter de la musique, lire votre courrier, sans avoir toujours Voilà des mois que mon garçon, âgé de
Partagez ensuite avec lui ce que votre fils vous a
la crainte d’être dérangé par une intrusion
onze ans, me disait ne pas aimer son
dit ressentir. N’essayez pas d’avancer des
intempestive. Pour ne pas les heurter, pour
professeur. Je lui disais de prendre son
arguments (faits, etc.) qui tendraient à prouver
qu’ils n’imaginent pas qu’il se passe des
mal en patience mais, au cours des
que ces sentiments sont justifiés, et ne vous laissez
choses interdites, mettez-y les formes. Oubliez
dernières semaines, il semblait de plus
pas entraîner dans une polémique. Évitez que
les petites phrases assassines, du genre :
en plus déprimé à la perspective d’aller
l’enseignant ne se mette sur la défensive, ce qui
« Tu me gonfles, tu pourrais frapper, quand
à l’école. J’ai enfin réussi à le faire
pourrait l’amener à dresser de votre fils un
même ! » Guerre totale assurée. Parlez-leur
parler de manière spécifique, et il est
tableau plus noir que son évaluation initiale.
de votre envie de calme, de votre besoin
clair que son maître en a fait sa tête de
Encore une fois, demandez-lui conseil. Terminez
d’indépendance. Soyez franc : « Ce n’est pas
turc, ce qui m’a été confirmé par les
l’entretien en lui faisant comprendre que vous
que j’ai des choses à cacher, mais j’aimerais
mères de ses camarades de classe.
allez maintenant suivre de près les réactions de
bien être un peu tranquille dans ma chambre.
Comment dois-je régler ce problème
votre fils.
En ce moment, c’est vraiment très important
avec l’école ?
Cela devrait suffire pour que l’attitude de
pour moi. » Et n’oubliez pas de leur dire
l’enseignant vis-à-vis de votre fils change. Sinon,
qu’ils ont toujours le droit d’entrer dans votre
Rencontrez l’enseignant et demandez-lui conseil
parlez à la direction de l’école et demandez
chambre, mais avec votre autorisation bien
pour vous aider à gérer les résultats en baisse de
également à être prévenue en cas d’exclusion
sûr… Mais attention ! Qui dit autonomie, dit
votre fils et son manque d’entrain à aller à l’école.
d’un cours ou de tout problème de discipline.
aussi responsabilité. À partir de maintenant,
N’accusez le maître de rien. Posez une question
Si le harcèlement moral persiste, déposez une
c’est à vous, et à vous seul, que reviendra
et écoutez la réponse. Si votre fils a des résultats
plainte en bonne et due forme contre le maître
la tâche de « ranger votre chambre ».
satisfaisants et que vous n’ayez jamais été
avec sa direction.
Et, comme vous êtes devenu grand,
informée de son mauvais comportement, le maître
vous savez bien que Harry Potter et Mary
n’aura sans doute rien de très navrant à vous
Catherine Selden
Poppins ne sont que des personnages
révéler. Écoutez ses conseils avec considération.
Envoyez vos questions à
de fiction… Alors, à vous le balai !
Forcez-le à se comporter en pédagogue en
c.selden@macadamjournal.com
Anne-Marie Thomazeau
faisant appel à son expertise.
page 20 - M A C A D A M 7 8
L A P A G E D E S V EDNÉ D TEN U RT S E
T’AS VU OÙ J’HABITE ? 2 1. Palace pour SDF, bungalow en colocation. Dernière étape avant la réinsertion. Pourtant le parcours du combattant pour le droit
1
à la DIGNITÉ n’est pas terminé. 2. Cabanon de fortune, vue imprenable, proche zone industrielle. Le locataire a été expulsé, son abri nuisait à l’image de marque des entreprises. 3. Village de toile le long
3
du chemin de halage. Ce n’est pas un endroit de villégiature, ici on survit. 4. Proche centre ville, petit meublé bien éclairé et bien aéré. Toutes commodités à proximité. Ça fait tache. Pour
4
combien de temps encore ? 5. Pour amoureux de la nature, cabane bien isolée sur berges du Rhône. Cabinet de toilettes et W.C à l’extérieur. À l’abri des regards indiscrets, la misère comme la lèpre est une maladie honteuse, il faut la cacher.
5
6. Le « koh lanta » des exclus. Ce n’est pas de la télé réalité, c’est la réalité sans la télé. Ici l’on survit sans espoir
6
de gagner 100.000 e. Nous ne sommes ni sur une île paradisiaque, ni sur une île hostile ni dans un endroit du monde éloigné de toute civilisation : NOUS SOMMES EN FRANCE. Photos : Frédéric, Eliane, Gabriel, vendeurs de Macadam Commentaires : Bernard M, Jennifer, Guy, Patrick B, Patrick J et Patrick P, vendeurs de Macadam
M A C A D A M 7 8 - page 21
DÉTENTE
mot mystère
outils : un mot de 7 lettres
JOUER par Michel Hannequart, de Ludipresse, www.les-mordus.com Retrouvez l’ensemble des réponses aux jeux de ce magazine sur le site www.macadamjournal.com
mots fléchés PROCHE DE LA FIN
PRÉTENDRE À
CABALE
TOUCHE AU TIBET
MANTEAU DE FOURRURE DU VERBE POUVOIR
RASSASIÉS
OURLET
TENTE D'INDIENS
VARIÉTÉ DE PRUNE
INSTRUIRE D'UN SECRET SERT À ENCOURAGER
BREVET
METTRE EN JEU
PAREIL
FLEUR ODORANTE ÉCOULEMENT PAR L'OREILLE ELLE EST NOBLE
PASSAGE À L'ÂGE ADULTE
ARAIGNÉES
CHAMPIGNON CHARNU IMBIBE D'UN LIQUIDE INHUMAIN ERRE AU HASARD EAU STAGNANTE
EST DIVISÉE EN STROPHES
FRAYEUR ENJOLIVE UN RÉCIT EST PEU PROFOND
so l u ti on du dernier p ro b l è m e : BOSPHORE
FAIRE TRÈS PEUR CHUTE BRUTALE
BÉRYLLIUM HUME
VILLA DE TIVOLI
ENLEVER
COULEUR DU FLAMANT
MUSIQUE D'ALGÉRIE IL AFFRONTE LES TAUREAUX
mots sculptés
FAITS DU PASSÉ PÉTRIFIÉE
par Bruno Usannaz, sculpteur et ausculpteur maison, « Maître en mots, spécialiste du mettre en mots ». par Kato, pour les illustrations.
CALAMARRANT : DRÔLE DENCORNET
page 22 - M A C A D A M 7 8
DEMEURÉE
CALEPIN - UP : CARNET DE RENDEZ - VOUS LIBERTIN ...
CALVERT : SOUFFRANCE DE NOTRE ENVIRONNEMENT POLLUÉ
DÉTENTE
sudoku niveau difficile
sudoku niveau facile
6 4 8 6 1 2
7 6
6
5 7
2 1
3
7 9 5 6 8 3 5 3 1 8 8
8 4 9 9 4
5
4
2
4
7
2
8 1 5 3 4 5 2 8 9 1 4 7 9 6 9 8 3
sudoku niveau moyen
6 5 6 7 1 3 9 4 3 7 8
4 2 8
en japonais ce mot signifie chiffre unique. Le jeu est un puzzle à chiffres. Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres allant de 1 à 9, en partant de certains chifres déjà
2 7 6 7 9 4 6 9 6
sudoku ?
disposés dans la grille. La grille est composée de régions de neuf carrés 3x3 formant une
3 7 5
grille de 9x9. Chaque ligne, colonne et région ne doit contenir qu’une fois chaque chiffre… bon courage !
M A C A D A M 7 8 - page 23
DÉTENTE
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
5 1 7 6 9 4 3 2 8
2
2 8 3 7 1 5 6 4 9
1
mots croisés 1 Horizontalement 1. Il y règne une grande agitation. 2. Démonstratif - Cicatrices. 4. Division d’un ouvrage - Banc. 5. Réduit en esclavage par les Spartiates Fermé hermétiquement. 6. Usine génératrice d’énergie électrique - Célèbre agent secret. 7. Roule sur le tapis - Faucon. 8. Muscle de la joue - Réponse. 9. Singe - Canton suisse - Très courte. 10. Compatriote. 11. Mesure - Chanteurs. 12. Disposer en réseau Première dame.
Verticalement 1. Artificiel - Style d’improvisation vocale. 2. Osé - Langue polynésienne. 3. Note - Peut qualifier des conversations. 4. Sourires d’enfants. 5. Place - Erbium À l’hôtel ou au casino. 6. On l’a à l’oeil - Attirer l’attention. 7. Ensemble de normes juridiques. 8. Sorte de sponsor Dans l’alphabet hébreu. 9. Superpose - Glander. 10. Ratisser - Partie d’une amphore. 11. Époque - Roche sédimentaire d’origine éolienne. 12. Capitale.
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
3 4 8 5 7 1 2 9 6
1 7 5 2 6 9 8 3 4
6 2 9 4 8 3 7 5 1
2 8 3 7 1 5 6 4 9
4 9 6 8 3 2 1 7 5
5 1 7 6 9 4 3 2 8
9 3 4 1 2 6 5 8 7
7 5 1 3 4 8 9 6 2
8 6 2 9 5 7 4 1 3
3 4 8 5 7 1 2 9 6
1 7 5 2 6 9 8 3 4
6 2 9 4 8 3 7 5 1
2 5 4 9 6 3 1 7 8
3 7 9 8 4 1 5 2 6
5 7 3 9 4 6 8 1 2
9 2 6 1 7 8 4 5 3
1 3 7 4 2 5 8 6 9
5 4 8 6 3 9 7 1 2
7 6 3 5 9 4 2 8 1
4 1 2 7 8 6 9 3 5
8 9 5 3 1 2 6 4 7
F PÉTRIFIÉE FAITS DU PASSÉ
I
G E
A N
T
E
C R A S H CHUTE BRUTALE
FAIRE TRÈS PEUR MUSIQUE D'ALGÉRIE
T
O D E EST DIVISÉE EN STROPHES
N
ERRE AU HASARD EAU STAGNANTE
B O L ELLE EST NOBLE CHAMPIGNON CHARNU
T TENTE D'INDIENS RASSASIÉS CABALE
R E
IL AFFRONTE LES TAUREAUX
EST PEU PROFOND
R U
ENLEVER BÉRYLLIUM
R O D E
P
E
R E
I
T
M
TOUCHE AU TIBET PRÉTENDRE À
ÉCOULEMENT PAR L'OREILLE
INHUMAIN IMBIBE D'UN LIQUIDE
T
FLEUR ODORANTE
O E
P U S A
P MANTEAU DE FOURRURE DU VERBE POUVOIR
I V
VARIÉTÉ DE PRUNE OURLET
I
B E ENJOLIVE UN RÉCIT FRAYEUR
T
E T
E S
I
ARAIGNÉES
L
R E
R A T METTRE EN JEU
S HUME
E R B
COULEUR DU FLAMANT
P E U R
R E M P E
B A R O N N E I
S
T O R E R O
E R R O R VILLA DE TIVOLI
C O N S PROCHE DE LA FIN
DEMEURÉE
E C E D E N P
PAREIL BREVET
O L P I D
PASSAGE À L'ÂGE ADULTE
E L
I T I
O N INSTRUIRE D'UN SECRET SERT À ENCOURAGER
I
Vous vendez le journal 2€ et vous récupérez 1€ ou plus (en fonction de la ville - coût de livraison) Pas d’horaires imposés : vous gérez votre temps comme vous le voulez. Pas de stock minimum : vous vendez le nombre de journaux que vous souhaitez. Pas d’engagement dans le temps : vous vendez tant que vous avez besoin. Macadam : Association nationale soutenue par Courrier International, Reporters d’Espoirs, le Secours Populaire... propose chaque mois un vrai magazine réalisé par une équipe de journalistes professionnels.
Devenir vendeur ? + d’infos : Tél : 04 78 97 26 73 - 06 31 96 34 76 - recrut@macadamjournal.com
8 6 2 9 5 7 4 1 3
statut : vendeur colporteur de presse
7 5 1 3 4 8 9 6 2
Rejoignez l’équipe des vendeurs de Macadam !
9 3 4 1 2 6 5 8 7
BESOIN D’UN COUP DE POUCE ?
4 9 6 8 3 2 1 7 5
sudoku facile
sudoku moyen
sudoku difficile
mots croisés
mots fléchés
solutions
12