Volume 29, numéro 3
Été 2006
S aumons
illimités 75
La Matapédia ne sera plus jamais la même La pêche sur la Rimouski, la Mitis et la Ouelle
500$
Convention Poste-publications 40063917
Les plus belles mouches au monde
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Numéro 75 Photo couverture : Richard Adams, guide légendaire de la Matapédia 1910-2006 Photo : Marc Robitaille Prochaines dates de tombée No 76, automne 2006 : 10 juillet 2006 No 77, hiver 2007 : 15 novembre 2006
Sommaire
La chronique du président de la FQSA .....................................4 Dossier faunique............................................................................6 Dossiers de l’heure .......................................................................7 Les productions à tirage limité de la FQSA .............................10 Écho des régions • La rivière Rimouski....................................................................11 • La rivière Mitis ...........................................................................14 • La rivière Ouelle ........................................................................17 • La rivière Godbout ..................................................................20 • La rivière Madeleine.................................................................21 Babillard ........................................................................................22 Histoires de pêcheurs • Un joyeux anniversaire ...........................................................26 • Un rendez-vous galant aux Murailles sur la Sainte-Marguerite.........................................................28 • Quelle fascination…! Suis-je normal ? ..................................31 École de pêche • Pour une approche furtive ....................................................33 Les Secrets de Salmo • La migration vers la mer des saumonneaux ....................36 • Invasion de la truite arc-en-ciel.............................................39 Reportage • La FQSA honore ses gens ....................................................40 Cuisinons ......................................................................................42 • Crème de saumon fumé • Avocats, saumon fumé et basilic Mouche-au-logis Résultats du championnat mondial de montage de mouches à saumon FQSA 2006............................................................43 Concours « Montage de la mouche emblématique » .........46
Index des publicités Association de la rivière Sainte-Marguerite.............................................27 Fonds de revenu Boralex énergie ............................................................47 Boutique l’Atelier du moucheur ................................................................45 Canots Roby ................................................................................................29 Latulippe (Magasin) .......................................................................................2 Pascan Aviation ..............................................................................................9 Québec Pêche.............................................................................................29 SAIL Plein air-Canada..................................................................................48 Rivière Rimouski ...........................................................................................13 Association des pêcheurs sportifs de saumon de la rivière Rimouski Tourisme Rimouski Le Navigateur Villégiature Kayak Rivi-Air Aventure L’Atelier du moucheur Rivière Mitis....................................................................................................15 Corporation de gestion de la pêche sportive de la rivière Mitis Groupe AIM-solutions fauniques Jardins de Métis Motel Le Gaspésiana Auberge Jacques-Cartier Rivière Ouelle ................................................................................................19 Société de gestion de la rivière Ouelle Municipalité de Saint-Pacôme Motel L'Escale Auberge Comme au premier jour Caisse populaire de Rivière-Ouelle
Le conseil des Gouverneurs 2006 Membres corporatifs Hydro-Québec Boralex inc. Camp de pêche de la rivière Moisie inc. Corporation de pêche Sainte-Marguerite inc. Fondation Blairmore Groupe CGI inc. Société de restauration du saumon rivière Betsiamites Membre individuel M. John E. Houghton
Revue officielle de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique et de la Fondation François de Beaulieu-Gourdeau, dont le siège social et le secrétariat sont au 42-B, rue Racine, Loretteville (Québec) G2B 1C6 Téléphone : 418 847-9191 • Télécopieur : 418 847-9279 secretariat@saumon-fqsa.qc.ca hthibault@saumon-fqsa.qc.ca Site FQSA : www.saumon-fqsa.qc.ca Éditrice, rédactrice en chef : Hélène Thibault Collaborateurs : Louis Belzile, Stanley Georges, Gilles Shooner, Richard Sirois et Sébastien Turcotte Tirage : 3 500 copies Convention Poste-publications 40063917 RETOURNER TOUTE CORRESPONDANCE NE POUVANT ÊTRE LIVRÉE AU CANADA À : FQSA, 42-b, Racine, Loretteville (Québec) G2B 1C6 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec • Bibliothèque nationale du Canada Adhésion FQSA : 40 $ (hors Canada ajouter 10 $) Abonnement au magazine Saumons illimités 25 $ (hors Canada ajouter 10 $) • La Fédération ne s’engage pas à publier tous les écrits qu’elle reçoit. • Si cela est jugé pertinent, la Fédération se garde le droit de répondre à tout propos. • La Fédération ne publiera pas les propos qui sont jugés diffamatoires, qui contiennent des erreurs, qui sont fondés sur des opinions racistes ou qui pourraient inciter à la violence. • Les opinions émises dans les articles n’engagent que leurs auteurs. • Dans cette revue, la forme masculine n'est utilisée que pour alléger les textes.
LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA FQSA Président : Yvon Côté Secrétaire : Claude Hamel Trésorier : Georges Malenfant Vice-présidence à la pêche sportive : Pierre Manseau • Bas-Saint-Laurent et Gaspésie : Dial Arsenault • Côte-Nord : Gilles Poirier • Montréal : Yannick Chuit, François Chapados, Marc Dancose • Québec et Saguenay : Marc Sélesse, Michel Ouellet Vice-président aux affaires autochtones : Jean-Marie Picard Représentant de la FPQ : Dominic Dugré Représentants de la FGRSQ (2) : vacants Délégués externes : • CIRSA : Gilles L. Duhaime • FSA : Charles Cusson • CIFQ : Yves Lachapelle • Relations extérieures : Pierre Tremblay
Pour chaque numéro de sa revue, la FQSA tire parmi ses membres le nom d’une personne qui gagne le kit de la FQSA (T-shirt, stylo, épinglette, autocollant). Félicitations à notre gagnant, M. Sylvain Fortin, de Fleurimont.
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Vice-présidence à la gestion des rivières : Pierre-Paul Turcotte, président de la Société de gestion de la rivière Matane • Rive sud : Richard Firth, directeur général de la Corporation de gestion des rivières Matapédia et Patapédia Marco Bellavance, administrateur à l’Association des pêcheurs sportifs de saumon de la rivière Rimouski • Rive nord : Jean-Claude Villeneuve, président de l’Association de la rivière Sainte-Margrerite Georges Gagnon, directeur général de la Société d’aménagement de Baie-Trinité
Directeur général : Michel Tétrault Présidents honoraires : Bernard Beaudin, Jean-Pierre Mailhot, Jean Racine, André Vézina
Saumons illimités ÉTÉ 2006
La chronique Photo : Michel Tétrault
du président
Par Yvon Côté, président
Au moment où j’écris ces lignes, on annonce la conclusion d’une entente entre le ministère des Ressources naturelles et de la Faune et trois associations gestionnaires de rivières à saumon de la Gaspésie concernant l’épineux dossier des « perches imposées » en faveur de certaines entreprises de pourvoirie sur trois zecs. Ouf ! Il était temps.
Photos : Pierre Manseau
Dans l’immédiat, il importe peu de savoir qui a tort ou qui a raison dans ce débat. Il fallait que les autorités gouvernementales et les gestionnaires délégués de ces zecs en arrivent à une entente pour éviter que la prochaine saison de pêche ne débute dans un cafouillis total. Les gestionnaires de ces zecs pourront donc continuer d’accueillir, avec l’hospitalité proverbiale des Gaspésiens, les pêcheurs sportifs venus de tous les horizons du Québec et même de l’étranger. Ils pourront assurer la protection de la ressource contre le braconnage toujours latent. Ils contribueront également au mieux-être de leur collectivité et, jusqu’à un certain point, à celui du Québec tout entier. Que penser de l’arrangement conclu entre le ministère et les gestionnaires pour tenter
Il était moins une… d’apporter une certaine réponse au débat sur les pourvoiries ? Y a-t-il là des éléments porteurs d’une solution à long terme ? Tout d’abord, et fort heureusement, l’ajout de perches en faveur des pourvoiries ne constitue pas une menace à la conservation de la ressource puisque les entreprises de pourvoiries bénéficiaires de l’entente pratiquent toutes la remise à l’eau des captures de saumon. Il est heureux que ces entreprises adhèrent d’ellesmêmes à cette pratique de pêche. Autrement, il aurait pu y avoir surexploitation. Souhaitons que, comme le suggérait la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) au ministre Corbeil en juillet 2005, une telle disposition soit incluse ou au protocole d‚entente ou au permis qui régira cette activité spéciale des pourvoiries. Les entreprises de pourvoirie ont fait des gains, mais elles n’ont pas obtenu tout ce que leurs propriétaires demandaient en contrepartie de leur appui à la modification réglementaire sur l’émission des droits d’accès aux zecs. La nouvelle réglementation empêchera désormais le transfert, d’une personne à une autre, du titre de la réservation obtenue par tirage au sort, une possibilité qui, jusqu’ici, les avantageait. Ceux-ci considèrent leur avenir encore incertain puisque l’entente n’est valable que pour un an. La discussion n’est donc pas terminée.
Pour leur part, les gestionnaires de rivière, malgré leurs grandes déclarations de principe et la remise symbolique des « clés » de leurs zecs, ne voulaient visiblement pas se départir de la gestion des rivières qu’ils administrent depuis 25 ans et qu’ils ont Les deux dossiers prioritaires de la FQSA, contribué à bâtir la conservation de la ressource et le respect avec cœur et avec du droit prioritaire du pêcheur sportif québécois, toute leur énergie, il sont la base de tout le système de gestion de la pêche au faut le reconnaître. saumon sur les zecs et les réserves fauniques au Québec.
De façon surprenante, ils admettent tout à coup l’apport des entreprises de pourvoiries à l’économie locale. Toutefois, l’entente qu’ils ont accepté de signer crée une entorse à la vocation même des zecs, au principe de leur autonomie de gestionnaire et, encore plus fondamentalement, à celui de l’égalité des chances pour tous à l’accès aux territoires de pêche dont ils sont les gardiens au nom de la collectivité québécoise. Du côté des pêcheurs sportifs québécois, les grands perdants dans cette triste histoire, la crainte, toujours sentie, est de voir s’élargir une autre brèche dans le principe de l’égalité des chances à l’accès aux zecs. En effet, même si elles sont légales, plusieurs modalités de gestion des zecs de pêche au saumon constituent déjà à leur face même des entorses au principe d’accessibilité démocratique aux zecs : la fameuse règle du 20 % qui permet aux assemblées générales de retirer du tirage au sort un certain pourcentage des perches et de les attribuer de façon discrétionnaire, l’inscription au tirage au sort qui favorise les pêcheurs les mieux nantis et le tirage au sort lui-même qui, tel qu’il est structuré actuellement, n’accorde pas de priorité aux pêcheurs québécois. Étonnamment, dans une zec, il est possible, et cela se produit dans les faits, que la majorité des gagnants au tirage au sort soit constituée de pêcheurs étrangers, alors que les zecs ont été créées pour favoriser prioritairement l’accès aux Québécois. L’entente conclue entre le gouvernement et les gestionnaires ne prévoit aucune amélioration future sur ces sujets. Alors que la FQSA avait demandé au gouvernement des garanties sur ces sujets, les gestionnaires eux, dans leurs négociations, n’en ont pas tenu compte. Est-ce qu’un véritable accès public et démocratique et la priorité aux pêcheurs québécois font encore partie de leurs préoccupations ? Malgré que tous souhaitaient que cessent les tergiversations afin d’aborder sereinement l’été qui vient, l’inquiétude demeure grande suite à la page 6
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An 11th hour settlement… As I write these lines, an agreement has just been announced between the Minister of Natural Resources and Wildlife and three Salmon River Management Associations in the Gaspe Peninsula regarding the delicate matter of “reserved rods” for certain Outfitters in three Controlled Exploitation Zones (ZEC). Oof! It was just in the nick of time. Right now, it is not really important to know who was right or wrong in this protracted conflict. What is important now is that the government authorities and the delegated ZEC operators have agreed to prevent this years’ fishing season from getting off to a very bad start. With this agreement, the ZEC managers may once again this year continue to welcome and serve, with their renowned Gaspesian hospitality, anglers from all over Quebec and abroad. They will also continue, as they have done so for many years, to assume the protection of the resource from poaching, which although latent still exists today. In addition, they will also be contributing to the economic welfare of their regions and to a certain degree, to that of all Quebec. What should we retain from the agreement between the Minister and the River Managers to try to find an answer to the Outfitter’s argument? Are there elements that can provide a long-term solution? First of all, the addition of extra rods in favour of outfitters does not as such constitute a conservation issue since those benefiting from this agreement already practice «catch and release» of salmon. It is a good thing that these enterprises already adhere voluntarily to this type of fishing. Otherwise, there could very easily be over exploitation of the salmon resource. Let us hope that such a clause will be included in the protocol of agreement or in the permit that will be issued to regulate this very special activity of the outfitters, as was initially proposed by the FQSA in July 2005 to Minister Corbeil.
obtained through the draw from one person to another, a practice that up to then was quite advantageous to them. They also feel that their business future is uncertain since the agreement is valid only for one year. It is evident that discussions on this matter are far from over. River managers, in spite of their declarations on principles and the symbolic gesture of handing over the “keys” of their ZECs, visibly and understandably, did not really want to lose control of the rivers they had been managing for 25 years and had built with a lot of hard work. Surprisingly however, they did finally acknowledge the contributions made by the outfitter enterprises to the local economy. Nevertheless, in the end, they did consent to signing an agreement which does indeed create a somewhat perverse twist on the ZEC’s fundamental vocation and in particular, to the accepted rule of equal chances for all to access these fishing territories for which they have assume responsibility in the name of the entire Quebec population. From the Quebec angler’s point of view, the big losers in this sad saga, the ever haunting fear still exists of seeing another important breach in the principle of equal chances for all to access salmon fishing in the ZECs. Indeed many forms of management practiced in salmon ZECs today, even though legal, already constitute a strain on the very principle of democratic access to ZECs: for example the famous 20% rule that allows general assemblies of ZEC members to subtract a certain percentage of rods from the
draws and to distribute them, at their discretion for fund raising purposes; the subscribition fees to the draw which favour the wealthy anglers; and also the draws themselves, as they are now structured, do not give priority to Quebec anglers. Surprisingly, it is possible, and actually it does happen, that the majority of winners in a draw are non-residents, even though ZECs and wildlife reserves were initially created to give priority access to Quebecers. This new agreement between the government and river managers does not provide for any future improvements on these matters. Even though the FQSA had requested guarantees on these matters from the government during the course of the discussion about the presence of outfitters on salmon ZECs, the river managers did not take this into account in their negotiations. Does a truly democratic access to these territories and a priority for Quebec anglers really remain part of their preoccupations and priorities? One has to wonder. The debate on these fundamental issues is far from over. Even though it was very clear that the vast majority of ordinary anglers wanted some sort of settlement to this lingering conflict, so that the upcoming season could be opened in peace and serenity, uncertainty still reigns amongst them. In the end they did swallowed the bitter pill, at least for now. What did the FQSA defend in this file? Two basic principles: ensuring resource conservation and the respect of the priority rights of Quebec anglers, both of which constitute the fundamental bases
FQSA’s agenda: A management policy of salmon fishing in Quebec’s ZECs and wildlife reserves governed by two basic principles: ensuring resource conservation and maintaining the priority rights of Quebec salmon anglers.
Outfitters have made certain gains with this agreement. However, in no way did they obtain all that their owners were seeking in exchange for supporting the changes made to the draw rules. The new rules, enacted last November, now prohibit transferring a fishing reservation
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Dossier faunique La suite du Mot du président
Il était moins une… dans le camp des pêcheurs. En fin de compte, de dépit, ils doivent avaler la pilule mais le débat de fond n’est pas terminé. Il faudra y revenir. Qu’a défendu la FQSA dans ce dossier ? Deux choses : la nécessité de la conservation de la ressource et le respect du droit prioritaire du pêcheur sportif québécois, qui sont la base de tout le système de gestion de la pêche au saumon sur les zecs et les réserves fauniques au Québec. Au cours des mois qui viennent de s’écouler, les stratégies employées par la FQSA pour défendre les intérêts des pêcheurs québécois se sont adaptées aux circonstances prévalant momentanément, mais le cap a toujours été maintenu dans la même direction. L’attitude adoptée par la FQSA, au cours de cette saga, a toujours été la plus grande ouverture possible aux points de vue exprimés par les parties. Peut-on en dire autant des autres parties au débat ?
L’entente conclue entre les gestionnaires et le gouvernement ne porte que sur une saison de pêche. Par après, il faudra tout renégocier. Dans cette perspective, l’entente prévoit un mécanisme d’arbitrage qui permettra, nous le souhaitons, d’éviter les erreurs de parcours que toutes les parties, sans exception, ont commises au cours de la dernière année. Selon la FQSA, les discussions futures sur ce sujet devront s’appuyer sur les orientations qui sont à la base de la création des zecs, telles qu’elles sont décrites dans l’article 1.2 du protocole d’entente liant le gouvernement et les gestionnaires de zecs, à savoir, notamment, « […] assurer l’égalité pour tous des chances à l’accès et à l’utilisation de la ressource faunique, favoriser la participation, dans un cadre démocratique, des personnes intéressées à la gestion de la faune […] ». Bon été et bonne pêche
Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) annonce sa participation financière au monde du saumon Le congrès de la FQSA est un moment que privilégie traditionnellement le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, pour faire part aux saumoniers et à la Fédération, des décisions de son ministère les concernant. Dans l’impossibilité d’être lui-même présent, M. Pierre Corbeil, a délégué pour l’occasion son adjoint parlementaire M. Norbert Morin. Ce dernier a choisi le moment du banquet pour s’adresser aux quelque 110 convives présents. Visiblement très heureux de rencontrer les saumoniers et de constater la légendaire passion qui anime ces sportifs, M. Morin a témoigné de la satisfaction du Ministère à l’égard du travail effectué par la FQSA, notamment en ce qui concerne le dépôt de son mémoire, son engagement à la table saumon, son engagement dans la formation de guides de pêche et de la relève ainsi que sa détermination à établir des ponts avec les communautés autochtones. Il encourage la FQSA à maintenir son esprit de coopération et souhaite que le monde des saumoniers demeure uni dans un objectif de conservation de la ressource saumon et de mise en valeur de sa pêche sportive. Les annonces faites aux saumoniers par M. Norbert Morin au nom du ministre Pierre Corbeil :
An 11th hour settlement… for the management system of salmon fishing in ZECs and wildlife reserves in Quebec. During recent months, the strategy employed by the FQSA in defending the interests of Quebec anglers was indeed fine tuned to adjust to the prevailing circumstances, but the main course was always set in the same direction. The attitude adopted by the FQSA during this saga has always been the same: the greatest possible openness to the points of view expressed by the different parties. Can as much be said of the other parties in this debate? The agreement entered into between the river managers and the government covers only one fishing season. Thereinafter everything must be renegotiated. In the light of this, the agreement provides a mechanism for
arbitration that will allow, we hope, the avoidance of errors that all parties, without exception, have committed during the past year. The FQSA believes that future discussions on this subject should be based on the orientations that were the very bases for the creation of the ZECs in the first place, as set forth in article 1.2 of the agreement protocol binding the government and ZEC managers «(…) assure equal chances for the access to and the use of wildlife resource, favour the participation in a democratic framework for persons interested in wildlife management(…)».
Le fonds d’aide à la protection des rivières à saumon créé en 2005 est reconduit en 2006 et est majoré de 25 000 $. Les sommes d’argent de ce fonds proviendront des diverses instances, dans les proportions suivantes : Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune 50 000 $ La Fondation de la faune du Québec 25 000 $ La Fondation Héritage faune 25 000 $ La Fédération québécoise pour le saumon atlantique 25 000 $ À l’instar des autres fédérations siégeant au Groupe faune national, le gouvernement octroie à la FQSA, pour une deuxième année, une subvention au fonctionnement pour la somme de 70 000 $. À cela, le ministre Corbeil ajoute un montant discrétionnaire de 5 000 $ afin de témoigner de son appui à la Fédération. La Fédération est fière de la confiance que lui accorde le gouvernement et entend faire tout en son pouvoir pour la conserver. MM. Yvon Côté et Norbert Morin à l’occasion de la visite de ce dernier au congrès des saumoniers. La FQSA a offert à M. Morin, une lithographie de l’œuvre de Marcel Fecteau, Ma rivière secrète.
Have a nice summer and good fishing
Photo : Michel Tétrault
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Photo : Isabelle Tétrault
Les dossiers de l’heure Par Michel Tétrault, directeur général
Que nous réserve la saison 2006 ? La nouvelle saison de pêche est commencée et déjà quelques pêcheurs ont enregistré des captures. Selon les biologistes de la Direction de l’aménagement à Faune Québec, la diminution sensible de madeleineaux lors des décomptes effectués l’an passé, indiquerait que les remontées de grands saumons pour 2006 compteront majoritairement des rédibermarins (trois ans de mer). Rappelons-nous les bons débuts de la saison de 2005, suivis de cette longue période chaude et sèche. Les saumoniers en région, tout comme les biologistes de Faune Québec, ont constaté les conséquences négatives des très fortes pluies d’automne et d’hiver. Les lits de fraie et les refuges rocheux des saumonneaux auront-ils résisté à ces très fortes crues ? Souhaitons-le car les prochaines saisons pourraient en souffrir.
Photo : Clermont Grand’Maison
La FQSA, très active Lors de l’achat de votre permis de pêche au saumon, vous aurez le plaisir de découvrir que le résumé des règlements de pêche au saumon se présente sous la jaquette d’une édition spéciale de Saumons illimités. Cette production est le résultat d’un projet pilote conclu entre les services des communications du ministère des Ressources naturelles et de la Faune et de la FQSA. Ce projet de distribution d’un numéro spécial de sa revue auprès des pêcheurs offre à la Fédération une grande visibilité. Dans la même veine, le ministre Corbeil a confié à la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) le mandat de doter la province de
Québec d’une mouche, emblème de la pêche du saumon atlantique au Québec. Un groupe de monteurs de mouches québécois a établi les règles du concours, les critères de participation et le type de mouche à présenter. La mouche sèche a été choisie parce que le Québec est un des endroits au monde où se pratique le plus la pêche à la sèche. Les détails de ce concours, réservé aux monteuses et monteurs québécois, ont été adressés récemment à tous les membres de la FQSA. L’information est également publiée dans le cahier des Principales règles de pêche au saumon au Québec, distribué gratuitement à tous les saumoniers lors de l’achat du permis de pêche au saumon. La FQSA appuie directement le projet de recherche de Mme Isabel Thibault, étudiante au doctorat en biologie à l’Université Laval. Mme Thibault sollicite l’aide des pêcheurs pour recueillir les données afin de déterminer l’aire de distribution de la truite arc-en-ciel (steelhead). Une fois introduit dans l’est des États-Unis, ce salmonidé, originaire de l’Ouest américain, s’est répandu dans tous les affluents de l’Atlantique. La FQSA a produit, en collaboration avec d’autres partenaires, un carton plastifié permettant l’identification de l’espèce et donnant l’information requise pour signaler sa présence. Ce fascicule est complémentaire au dépliant produit et distribué par le Centre interuniversitaire de recherche sur le saumon atlantique (CIRSA). De nouveau cette année, de nombreux guides exerçant leur métier tant dans les zecs que dans les pourvoiries se sont inscrits à des sessions d’information sur la ressource et sur les techniques de remise à l’eau. Le succès de cette formation offerte conjointement par la FQSA et la Fédération du saumon atlantique (FSA) grandit chaque année. Aussi, en compagnie de Charles Cusson, de la FSA, j’ai rencontré cette année plusieurs guides de pêche au saumon de la Matapédia à Sainte-Florence, ceux du quatuor du Saguenay à La Baie et ceux travaillant sur la Moisie à Sept-Îles. Nos saumoniers en herbe, inscrits au programme Histoires de saumon, sont probablement en train
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de peupler d’alevins une rivière à proximité de leur école. Le programme 2006 a démarré en mars en raison des discordances entre les semaines de relâche des commissions scolaires. Nous avons accueilli de nouvelles écoles, notamment l’école Maisonneuve à Sept-Îles, alors que d’autres poursuivent leur cycle biannuel. L’application du programme en secondaire I comprend un volet d’apprentissage additionnel en sciences naturelles des plus intéressants. M. Marc Sélesse, membre du conseil d’administration de la FQSA et responsable du comité d’organisation du championnat mondial de montage de mouches à saumon, dévoile dans ce numéro les médaillés 2006. Cette année, les maîtres monteurs ont participé à la compétition grâce à l’ajout d’une catégorie pour eux. Comme chaque année, une forte délégation finlandaise s’est inscrite à notre concours, preuve de l’intérêt mondial qu’il suscite. Inspiré par l’expérience de l’année précédente, le 21e congrès de la FQSA, tenu au début d’avril à Drummondville, a accueilli plus de 140 saumoniers, membres et non membres, heureux de fraterniser. Ce fut un congrès marqué par la bonne humeur et l’amitié. Vous pouvez en lire le reportage dans ce magazine. Je tiens à remercier mesdames Hélène Thibault et Francine Paquet pour leur importante contribution au succès de cette fin de semaine. Un petit mot à l’égard de Francine : nous lui souhaitons une bonne retraite, car elle accompagnera son conjoint dans une nouvelle étape de la vie. Souhaitons donc la bienvenue à Danielle Gagné qui se joint à la permanence de la FQSA et qui verra à assurer, entre autres, le service aux membres. Une grande préoccupation demeure : le respect de la vocation des nos zecs-saumons. Saumoniers, vous assistez actuellement à l’effritement des structures dans lesquelles vous vous êtes investis depuis 25 ans. Je laisse au président Côté le soin de vous présenter ce dossier. C’est dans la représentativité que se trouve notre force. Le devoir de chaque membre actif est de recruter, parmi ses compagnons de pêche, au moins un nouveau membre. Nous comptons toujours sur l’appui des sociétés de gestion des rivières pour accroître le nombre de membres de la Fédération au cours de la présente saison de pêche. Point n’est question de s’approprier les membres des zecs, mais il s’agit de recruter de nouveaux saumoniers, membres en bonne et due forme et détenteurs d’un droit de vote au sein de sa fédération : la Fédération québécoise pour le saumon atlantique, un organisme pleinement démocratique. Saumons illimités ÉTÉ 2006
Congrès de la FQSA : le plaisir Par Hélène Thibault, FQSA Photos ; Gilles Shooner
Le samedi 8 avril dernier, à Drummondville, a eu lieu le congrès de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA). Plus de 130 saumoniers et représentants d’associations gestionnaires de rivières à saumon, venus de partout au Québec, ont été enchantés de cette journée au cours de laquelle ils ont retrouvé des partenaires, des confrères, des amis et même des nouveaux venus dans le monde du saumon. La bonne humeur et l’enthousiasme étaient au rendez-vous.
Une programmation des plus intéressantes Un amusant concours, commandité et animé par Paul Leblanc, de Orvis Salmo Nature, a permis à tous, experts et néophytes, de s’amuser à créer une mouche dont le thème choisi par Paul était : « La grippe aviaire ». À l’issue de cette compétition amicale qui a duré toute la journée, des nombreux prix de participation ont été attribués dont le premier prix, une veste de pêche offerte par Orvis Salmo Nature, a été remporté par M. Michel Henri, de Sainte-Catherine-de-laJacques-Cartier. Un heureux hasard a permis à deux participants de la Maison des jeunes de Verdun de gagner des prix. Il s’agit de Andy Khan et Youssef Chebnoune. La journée bien remplie comptait des ateliers d’information, l’assemblée générale des membres de la FQSA, le verre de l’amitié et le banquet de clôture au cours duquel la Fédération a honoré des gens dévoués à la ressource saumon. C’est également au cours de ce banquet que la FQSA a eu le plaisir d’accueillir, en plus de nombreux hauts fonctionnaires, M. Gilles Desaulniers, sousministre associé à la Faune, et M. Norbert Morin, député de Kamouraska-L’Islet et adjoint parlementaire du ministre des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF), M. Pierre Corbeil, qu’il représentait pour l’occasion.
Les ateliers Les trois ateliers, dont nous vous présentons les résumés, ont été tellement appréciés des participants que ceux-ci auraient aimé qu’ils soient prolongés. 1 A. Situation des rivières à saumon
M. Serge Tremblay, biologiste à la Direction du développement de la faune au MRNF et commissaire canadien à l’OCSAN, a brossé un tableau de l’état de situation de la ressource au Québec, au Canada et dans le monde. D’abord, un bilan rapide de la saison de pêche 2005 a démontré que la saison avait bien commencé mais que, par la suite, une température estivale extrême et de très fortes pluies à la fin de l’été et au début de l’automne ont changé les conditions en général. Cette situation est inquiéÉTÉ 2006 Saumons illimités
tante car la sécheresse estivale et les pluies diluviennes de fin de saison pourraient avoir des conséquences comparables à celles du déluge au Saguenay, c’est-à-dire la destruction de frayères et la mortalité de nombreux tacons. Quant aux montaisons pour 2006, d’après leurs observations, les scientifiques du ministère prévoient une diminution du nombre de grands saumons (deux ans de mer) et une hausse des madeleineaux.
paramètres de l’accès aux zecs, des facteurs influençant l’accessibilité et des critiques entendues au sujet de l’accessibilité, le président Côté a fait état des modifications apportées à la réglementation régissant les zecs et la pêche du saumon pour la saison 2006. Il a aussi rappelé quelques modifications tirées du mémoire déposé au gouvernement du Québec par la FQSA, en décembre 2004.
1 B. Les modifications réglementaires
En conclusion, le président Côté a rappelé que la FQSA continue de défendre les intérêts des pêcheurs et l’autonomie des gestionnaires de rivière dans le respect des règles et du mandat de saine gestion confié aux organismes sans but lucratif responsables de cette gestion.
M. Gaétan Hamel, de la Direction des territoires fauniques et de la réglementation du MRNF, a fait rapport des modifications apportées au règlement des zecs et à celui des réserves fauniques, dont, entre autres, celui régissant l’attribution des perches obtenues par tirage au sort et le droit qu’ont maintenant les gestionnaires à régir les activités de baignade dans les rivières à saumon. M. Hamel a également fait rapport des modifications apportées au Règlement de pêche du Québec (RPQ) et de celles qui sont en cours. Cet exposé a permis aux pêcheurs de comprendre la complexité du processus de modification de règlements qui se trouve parfois prolongé par la nécessité d’adresser au gouvernement fédéral des demandes venant du Québec. 2. Stratégie de pêche
Le deuxième atelier présenté par M. Claude Hamel, secrétaire de la FQSA et pêcheur de grande expérience, portait sur une approche réfléchie de la pêche en fonction des facteurs d’influence. Considérer, entre autres, le niveau et la température de l’eau, le degré de luminosité, la période dans la journée et dans la saison, la mouche à utiliser et de nombreux autres facteurs tels les tables solunaires, l’ensoleillement, l’achalandage et les habitudes des autres pêcheurs, permet au pêcheur d’optimiser ses sorties en rivière. Claude a capté l’attention des pêcheurs toutes catégories en mettant l’accent sur la préparation et l’exécution d’une stratégie sur le terrain. 3. L’accessibilité pour les pêcheurs québécois dans le respect du mandat des gestionnaires de rivières
Le troisième atelier était animé par M. Yvon Côté, président de la FQSA. Après avoir fait un rappel des objectifs visés par la création des zecs, des 8
À la suite de cette présentation, le président Côté et les trois vice-présidents de la FQSA ont répondu aux nombreuses questions et ont échangé avec les congressistes préoccupés par les sujets abordés.
L’assemblée générale annuelle : des membres satisfaits de leur fédération En milieu d’après-midi, s’est déroulée l’assemblée générale annuelle des membres de la FQSA à laquelle près de 80 personnes ont assisté. Les membres de la FQSA ont exprimé unanimement leur satisfaction relativement aux actions posées et aux décisions prises par les administrateurs. L’assemblée a exprimé le vœu que la FQSA adresse une demande au gouvernement pour l’obtention d’une part des revenus tirés de la vente des permis de pêche du saumon afin que, libre de la constante recherche d’argent pour assurer son fonctionnement, elle puisse consacrer son énergie à poursuivre sa mission et son excellent travail. Cette journée de congrès de la FQSA s’est poursuivie dans une atmosphère de grande fête avec le verre de l’amitié et le banquet au cours duquel le représentant du Ministre Corbeil, M. Norbert Morin, s’est adressé aux saumoniers et que, par la suite, a eu lieu la remise des honneurs dans le monde du saumon.
de se retrouver entre amis
Les représentants du MRNF, MM. Serge Tremblay et Gaétan Hamel, ont présenté le premier atelier où il a été question de la ressource et de la réglementation de la pêche sportive du saumon.
Des ateliers captivants et des rencontres intéressantes. MM. Gilles Desaulniers, sous-ministre associé à la faune, Pierre Tremblay et André A. Bellemare en pleine discussion.
Les vice-présidents aux affaires autochtones et à la pêche sportive, MM. Jack Picard et Pierre Manseau, le président Yvon Côté, ainsi que Pierre-Paul Turcotte, vice-président à la gestion des rivières, ont échangé avec les congressistes et ont répondu aux nombreuses questions sur les sujets abordés au cours du troisième atelier qui portait sur les nouvelles modalités réglementaires et sur l’accessibilité dans les zecs-saumons.
Photo : FQSA
L’expérience du montage de mouches offerte à tous.
Afin d’encourager la jeunesse à fréquenter les rivières à saumon, M. Jack Picard, vice-président aux affaires autochtones de la FQSA, a offert au jeune Youssef Chebnoune le forfait de pêche qu’il venait de gagner lors d’un tirage.
Voici le conseil d’administration de la FQSA choisi pour 2006-2007 : Représentants gestionnaires élus, rive nord (2), Jean-Claude Villeneuve, Georges Gagnon Représentants gestionnaires élus, rive sud (2), Richard Firth, Marco Bellavance Représentants désignés, FGRSQ (2), postes vacants Délégués votants : Fédération des pourvoiries du Québec, Dominic Dugré Fédération du saumon atlantique (FSA), Charles Cusson Centre interuniversitaire de recherche sur le saumon atlantique (CIRSA), Gilles L. Duhaime Relations extérieures, Pierre Tremblay Conseil de l’industrie forestière du Québec, Yves Lachapelle
Président, Yvon Côté Secrétaire, Claude Hamel Trésorier, Georges Malenfant Vice-président Affaires autochtones, Jean-Marie (Jack) Picard Vice-président Pêche sportive, Pierre Manseau Vice-président Gestion des rivières, Pierre-Paul Turcotte Représentant pêcheur sportif élu, Bas-Saint-Laurent–Gaspésie (1), Dial Arsenault Représentant pêcheur sportif élu, Côte-Nord (1), Gilles Poirier Représentants pêcheur sportif élu, Montréal (3), François Chapados, Marc Dancose, Yannick Chuit Représentants pêcheur sportif élu, Québec-Saguenay (2), Marc Sélesse, Michel Ouellet
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Saumons illimités ÉTÉ 2006
Les productions à tirage limité de la FQSA
par Tex Lecor
de la rivière Sainte-Anne-des-Monts, par Lars Larsen
50 $
3 Rivière Godbout, par St-Gilles
2 Saumon en fraieson dans la Sautauriski, par Clodin Roy
75 $
4 « Que Dieu me vienne en aide... »,
225 $
1 La fosse Roger-Pelletier,
175 $
75 $
7 Rivière Sainte-Anne, par Jacques Poirier
50 $
5 Fosse à Napoléon, par Louis Tremblay
75 $
11 Ma rivière secrète, par Marcel Fecteau Numéro et titre de la lithographie
6 Sommet, par Jacques Hébert
Qté
Prix*
75 $ Frais de transport (8$ au Québec, 12 $ extérieur)
9 La leçon par Jean-Louis Courteau
50
$
* Les taxes sont incluses dans le prix. * Ces prix sont sujets à changement sans préavis.
Total
$
Commandez par courriel, par télécopieur, par téléphone ou par la poste en utilisant l'enveloppe-retour jointe à la revue. FQSA 42-B, rue Racine, Loretteville (Québec) G2B 1C6 Téléphone : (418) 847-9191 ou 1-888-SAUMONS • Télécopieur : (418) 847-9279 Courriel : secretariat@saumon-fqsa.qc.ca
Votre chèque ou mandat-poste, pour le montant total, est payable à la FQSA. Vous pouvez également payer par Visa, MasterCard ou American Express.
Visa 8 Retour au camp, rivière Natashquan,
MasterCard
Amex
50 $
par Louise Martineau
Nom du détenteur de la carte : _______________________________________
#_____________________________________ Exp.:_____________ 10 La Dernière Fosse, par Bruno Côté
50 $
Signature ________________________________________________
Écho des régions Par Michel Huot, président de l’Association des pêcheurs sportifs de saumon de la rivière Rimouski Photos : APSSRR
La rivière Rimouski, une belle à découvrir !
Une ville, un milieu de vie Rimouski, la capitale de la région du Bas-SaintLaurent, est reconnue, notamment, pour son excellence dans les biotechnologies marines, pour la réputation de ses institutions à vocation maritime et celle de son Université du Québec ainsi que pour son développement avantgardiste dans des domaines aussi variés que les technologies de l’information et des télécommunications. Au confort offert par la ville, avec ses nombreuses possibilités d’hébergement et de restauration, s’ajoutent la vigueur de l’air marin environnant, des sites superbes à fréquenter et de nombreuses activités où le plein air occupe une place privilégiée. Sur ce plan particulier, la rivière Rimouski, une rivière à saumon, se révèle comme un bijou dans un écrin dont chacun s’enorgueillit. La Rimouski se jette dans le Saint-Laurent à la jonction des routes 132 et 232, en plein cœur de Rimouski. C’est une des rivières à saumon les plus rapprochées des grands centres, se situant respectivement à environ 300 km et 500 km à l’est de Québec et de Montréal. Pour y parvenir, vous aurez roulé à peine trois heures depuis Québec, en empruntant l’autoroute Jean-Lesage Est (autoroute 20) jusqu’à Cacouna et la route 132 Est par la suite. Il faut compter deux heures de plus à partir de Montréal. Les traversiers du Saint-Laurent permettront aux visiteurs de la Côte-Nord d’atteindre facilement la rive sud du fleuve et la route 132 en différents points : soit Matane à partir de Godbout ou de Baie-Comeau,
soit Rimouski à partir de Forestville, soit TroisPistoles à partir de Les Escoumins ou Rivière-duLoup à partir de Saint–Siméon. La rivière Rimouski prend sa source à la hauteur des monts Notre-Dame et coule vers le nord dans un lit sinueux de 80 km, dont seulement les 28 derniers sont colonisés par le saumon atlantique. En effet, le saumon ne peut franchir la chute du Grand Sault, haute de 20 mètres, laquelle forme la limite amont du secteur 5 dans le fabuleux canyon des Portes de l’Enfer. Si l’accès au fond de ce canyon est réservé aux seuls gens audacieux et bien entraînés il offre toutefois l’exotisme d’une pêche au saumon dans un lieu de dépaysement total. Par ailleurs, une passerelle surplombant la rivière à 63 m de haut, la plus haute qui soit au Québec, permet à quiconque de découvrir au cours d’une visite guidée, sans danger et à partir d’un autre point de vue, les splendeurs autrement insaisissables de ce site panoramique qui confère à l’observateur le sentiment d’une intense communion avec la nature.
Une rivière accessible à tous La rivière Rimouski possède le statut de zone d’exploitation contrôlée (zec) depuis 1993 et sa gestion est assurée par l’Association des pêcheurs sportifs de saumons de la rivière Rimouski inc. (APSSRR), un organisme à but non lucratif dont le mandat est d’assurer l’exploitation et le développement du plein potentiel de la ressource salmonicole qui fréquente ce cours d’eau. 11
Ses fosses De l’embouchure jusqu’à la centrale hydroélectrique La Pulpe, propriété de Fonds de revenu Boralex énergie, la Rimouski coule en pleine ville ou presque, tout en ayant conservé un cachet naturel quasi sauvage. L’accès aux fosses des secteurs 1, 2 et 3 y est très facile, grâce à des sentiers bien entretenus, les mêmes utilisés par les draveurs depuis le début du siècle jusqu’en 1950. Il y a tout lieu de croire que ces sentiers ont été tracés sur les pistes mêmes que les autochtones du groupe Planos ont empruntées, il y a 8 000 ans, pour leurs déplacements le long de cette voie d’eau. En début de saison, à partir du 15 juin, le secteur 3 est le plus productif avec ses fosses profondes et ses eaux tumultueuses coulant sur des crans rocheux. Plus tard en saison, en amont de la centrale la Pulpe et d’un secteur privé adjacent, le pêcheur commence vraiment l’exploration du secteur 4, dont la première partie compte plusieurs fosses rapprochées. Le deuxième tronçon de ce secteur, le plus souvent encavé dans les montagnes, est tout à fait désigné pour les pêcheurs qui aspirent à la tranquillité et au vrai dépaysement. Il renferme une concentration de fosses limitant les déplacements, mais qui retiennent plusieurs saumons. On accède à cette portion de rivière par un chemin forestier bien entretenu à partir de Sainte-Blandine. La signalisation vous guidera au bon endroit.
Ses mouches La Rimouski, encore peu achalandée, est une rivière à découvrir. Elle est accessible à tous et le Saumons illimités ÉTÉ 2006
nouveau saumonier s’y sentira à l’aise. Elle réserve d’agréables surprises et un taux de succès relativement élevé au coût très modeste d’une vingtaine de dollars par jour. Un forfait de 6 jours au prix de 5 est offert. Son débit est moyen et son eau, de tempérée à chaude, est claire sur fond de teinte foncée. La pêche se pratique surtout à gué et la graciation des grands saumons est obligatoire. Les membres de l’APSSRR se feront un plaisir de bien informer, voire d’accompagner les pêcheurs qui voudront la découvrir. Les mouches noyées les plus populaires, montées le plus souvent sur des hameçons 4-10, sont la Rusty Rat, la Black Bear Green Butt, la Cosseboom et la Mickey Finn. Pour la pêche à la sèche, la crevette attire l’attention de Salmo salar, tout comme d’autres versions en brun et en blanc.
Son saumon L’étroit partenariat développé, depuis l’implantation de la petite centrale hydroélectrique au fil de l’eau il y a de cela près de dix ans, entre les gens de l’APSSRR, le producteur d’énergie Fonds de revenu Boralex et les biologistes oeuvrant au sein du ministère des Richesses naturelles et des Parcs du Québec, a largement contribué au succès du développement d’une population de saumon qui ne cesse de croître dans la rivière Rimouski. Amorcés depuis plusieurs années, les ensemencements annuels d’alevins, de tacons ou de saumonneaux se poursuivent encore aujourd’hui. Par ailleurs le transport estival par camion citerne, vers les secteurs sis en amont du barrage La Pulpe, demeure la clé de voûte d’un système assumé par le producteur d’énergie visant à donner à la majeure partie des saumons en montaison l’accès à plusieurs excellentes frayères qui autrement n’auraient pu être utilisées. Dans ce contexte, on comprendra mieux comment la stratégie en vigueur de la remise à l’eau des grands saumons sert à maximiser le nombre d’œufs déposés dans les frayères. Tous ces efforts commencent réellement à porter les fruits recherchés avec la croissance de la population de saumons dans la rivière. Les montaisons montrent des signes très positifs. La grande quantité de madeleineaux de 2005 permet d’espérer le retour de quelque 500 saumons à l’été 2006 dont une grande proportion de dibermarins, ce qui tranche nettement avec les prédictions généralement envisagées pour la majorité des rivières du Québec. Toutefois, le saumon est un poisson difficilement prévisible. Nous maîtrisons bien ce qui se passe en rivière et l’habitat y est d’excellente qualité. Comme les retours de la mer sont toujours porteurs d’espoirs et de surprises ces dernières années furent plutôt encourageantes avec une augmentation constante des montaisons, sauf pour l’année 2004, ÉTÉ 2006 Saumons illimités
marquée par un léger fléchissement. Cependant, tout est en place pour que les efforts déployés depuis tant d’années donnent les résultats escomptés, soit l’atteinte du plein potentiel de 900 ou 1 000 saumons dans un avenir rapproché. N’allez pas croire cependant que vous ne vous croiserez qu’à des madeleineaux ou même qu’à des dibermarins; la Rimouski recèle aussi de gros saumons dont certains font plus de 15 kg. Il n’en tient qu’à vous de venir vérifier ce secret de Polichinelle !
Sa pêche Rien n’est plus vivifiant, de bon matin, que de traverser la passerelle entre la Grande Fosse et la Lame pour se rendre à la fosse 12, dite « Le Saut », avec une petite marche de 15 minutes. De là, le retour se fait en explorant les fosses par le côté ouest jusqu’à la passerelle, à moins bien sûr d’avoir réussi à déjouer Salmo salar en cours de route avec une mouche sèche irrésistible ou avec une noyée affriolante. Cette partie de la rivière se pêche également depuis la rive est, ce qui est particulièrement le cas pour les fosses 12 et 13 où le saumon est habituellement preneur. Cependant, tous les saumoniers savent bien que le saumon peut aussi bien jouer d’indifférence et faire le bec fin, même si les conditions semblent parfaites. Dans la deuxième moitié de la saison, les saumons se retrouvent aussi bien en amont qu’en aval de la centrale La Pulpe. Rappelons que, dans la partie amont, plusieurs fosses se qualifient d’exceptionnelles, soit à cause de leur grande capacité de rétention des saumons, soit par le décor quasi paradisiaque dans lequel le pêcheur se trouve plongé. Par exemple, il n’est pas rare qu’une belle petite noyée numéro 6 ou 8, dans la fosse 27 du tronçon de la Couronne, puisse tenter une torpille argentée en fin de journée. De plus, le secteur de pêche près de la rivière Blanche compte plusieurs très belles fosses qui réserveront d’agréables surprises à la sèche comme à la noyée.
Puis …il n’y a pas que la pêche ! Il y a bien sûr beaucoup plus que la pêche du saumon à Rimouski. Une visite au Parc national 12
du Bic avec ses îles qui émergent de l’eau s’impose. On y appréciera son terrain de camping et la facilité d’y observer les mammifères marins, comme les phoques gris et communs, sans compter de nombreuses espèces d’oiseaux. Les amateurs de golf seront aussi très choyés, disposant de l’offre faite par quatre magnifiques terrains de 18 trous. La promenade de la Mer, (dont l’architecture récente a fait l’objet de trois grands prix d’excellence tant aux niveaux national que provincial et régional) permet aux marcheurs d’admirer la magnifique baie de Rimouski et ses couchers de soleil remarquables. Sur l’île Saint-Barnabé, juste en face de la ville, les visiteurs pourront observer une des plus grosses héronnières de l’est de la province et apercevoir au moins un de la douzaine d’orignaux insulaires. Les cyclistes et les randonneurs tireront également pleine satisfaction de leur journée en arpentant les dizaines de kilomètres de sentiers disponibles le long du littoral comme le long de la rivière elle-même. Une visite au Musée de la mer saura rappeler l’histoire du naufrage du paquebot Empress of Ireland en 1914, deux ans après celui du Titanic. Le Musée régional, pour sa part, présente différents thèmes tout au long de l’année. Quant à la Maison Lamontagne elle demeure un témoin privilégié de cette technique de construction de maisons avec colombages pierrotés importée par les premiers colons. En plus de la prestigieuse Salle de spectacle de Rimouski et le réputé Théâtre du Bic, s’ajoutent à cette diversité culturelle, les prestations originales offertes par Rimouski en Blues, à la mi-juillet, et le Festi jazz international de la fin d’août. En dernier lieu, il importe de signaler que l’APSSRR partage son poste d’accueil avec l’organisme Kayak Rivi-Air Aventure qui se spécialise dans les excursions en kayak de mer, accompagnées ou non de guides compétents. Il ne faut pas oublier non plus la proximité des Jardins de Métis, internationalement reconnus comme une œuvre horticole exceptionnelle. En passant, si le cœur vous en dit, vous pourrez effectuer une croisière aux baleines à Rivière-du-Loup. Allez, on vous attend !
Sur la route 132, à l’embouchure de la rivière Rimouski • Formation en kayak de mer - navigation – sécurité - sauvetage • Excursion • Sorties thématiques • Location (incluant vêtements isothermiques) • Forfait kayak-camping • Tarifs (journée ou demi-journée) 441, Rouer, Rimouski (Québec) G5L 3V3 Tél. : 418 723-5252, téléc. : 418 723-9124
L ’ Atelier du moucheur
382, boul. Jessop, Rimouski (Québec) Tél. : 418 722-6993 1 800 707-3528 • Téléc. : 418 722-4790 Courriel : atelierdumoucheur@globetrotter.net
331, boulevard Saint-Germain Ouest, Rimouski (Québec) G5L 7C5 Tél. : 418 722-6453 • téléc. : 418 722-6518 • apssrr@globetrotter.qc.ca • www.apssrr.com
Photo - Pierre Manseau
Sur la route 20, sortie 614 Sur le chemin de votre destination saumon ! Tout pour le montage de mouche et pour la pêche à la mouche
U n c o i n d e p a y s à v o i r. . .
Photo : J.J. Dubé
Kayak Rivi-Air Aventure
Photo : Armand Dubé
La rivière Mitis, un joyau du Bas-Saint-Laurent Par Michel Lévesque et Pierre Chalifour, Corporation de gestion de la pêche sportive de la rivière Mitis
Une rivière unique La rivière Mitis prend sa source dans le grand lac Mitis, réputé pour ses populations de touladi et d’omble de fontaine indigènes. Un des plus importants tributaires de la Mitis est la rivière Mistigougèche. Cette dernière est pour la Mitis une pouponnière à saumons reconnue et porte actuellement le statut de refuge faunique. Ainsi, tout en amont de la rivière se trouve le grand lac Mitis. Ce réservoir est muni d'un barrage qui régularise le débit d'eau en rivière durant l'été, ce qui constitue un très gros avantage pour le pêcheur de saumon puisque le débit demeure constant durant presque toute la période de pêche. À deux kilomètres de son point de déversement dans le fleuve, deux barrages ont été érigés sur la rivière, les Mitis I et Mitis II. Puisque la chute initiale a toujours été un obstacle infranchissable pour le saumon atlantique, la construction de ces barrages ne constitue pas un obstacle aux montaisons de saumons. Au contraire, grâce aux efforts concertés du gouvernement du Québec, d’Hydro-Québec et de la Corporation de gestion de la pêche sportive de la rivière Mitis (CGPSRM), l’installation d’un système de piégeage et de transport a permis à Salar de coloniser, depuis 1964, plus de 40 km de rivière et ainsi accroître sa population. Depuis 1988, les montaisons se situent autour de 800 saumons mais, en ÉTÉ 2006 Saumons illimités
quatre occasions, elles ont atteint des sommets de 1 000 à 1 200 saumons annuellement. La route du Portage borde la Mitis et donne aisément accès à l’ensemble des fosses. En ajoutant qu’elle possède un des meilleurs taux de succès de pêche au Québec, ce portrait de la Mitis en fait une rivière très intéressante.
La pêche sur la Mitis Le parcours du secteur amont de la Mitis est parsemé de rapides, le rivage y est escarpé en plusieurs endroits et la vitesse du courant est accélérée. On y remarque donc une allure totalement différente de celle observable du secteur de la route 132 à Sainte-Angèle où la vitesse du courant y est beaucoup plus lente. L’eau claire de la Mitis est légèrement teintée de couleur ocre. La rivière est divisée en trois principaux secteurs de pêche dont deux à accès libre et sans réservation, et un, contingenté à 2 perches par jour. Les droits de pêche pour le secteur contingenté sont disponibles au bureau de la Corporation situé à la sortie est de SainteAngèle-de-Mérici, sur la route 132. La saison de pêche débute le 1er juillet pour se terminer le 30 septembre. Durant les mois d’août et de septembre, la graciation des grands saumons est obligatoire et pendant 14
cette période, depuis deux ans, les administrateurs ont ajouté à la tarification habituelle une tarification incitative soit le forfait de 5 jours et la pêche à la demi-journée (en après-midi). Pour l’instant, ces forfaits ne sont en vente qu’au bureau de la CGPSRM. À chaque année, la Corporation s’efforce d’augmenter le potentiel de pêche de la rivière Mitis. En 2004 et en 2005, avec l’expertise du Groupe AIM, la fosse « Prise d’eau » fut reconfigurée avec succès et une nouvelle fosse, la Rivière rouge, aménagée à l’embouchure de la rivière Rouge, en amont de la « Prise d’eau », est offerte aux pêcheurs. Avec cet ajout, la rivière Mitis compte maintenant tout près de 40 fosses, toutes facilement accessibles. Les rivières Rimouski, Matane et Matapédia coulent à proximité de la rivière Mitis, ce qui permet aux clients d’avoir accès à quatre rivières dans un délai d’environ 25 minutes. Les pêcheurs sportifs peuvent donc choisir l’endroit et les conditions de pêche qui leur conviennent le mieux. Nous aimerions tout de même vous conseiller sur la température de l’eau : en période de canicule, la rivière Mitis peut monter de huit à dix degrés Fahrenheit pour atteindre 71°F, vers 17 h. Le saumon prend rarement la mouche à une telle température. Il est préférable de persister en pêchant jusqu’à 14h. Aussitôt que l’eau atteint
Groupe AIM Inc. 300, allée des Ursulines, bureau k-401 Rimouski (Qc) G5L 3A1 Courriel: groupe_aim@uqar.qc.ca Téléphone: (418) 723-1986 poste 1281
460, route de la Mer, Sainte-Flavie (QC) G0J 2C0 Tél. : 418 775-7233, téléc. : 418 775-9227 Courriel : motgas@globetrotter.net • Internet : www.gaspesiana.com
La Corporation de gestion de la pêche sportive de la rivière Mitis 676, du Relais, Sainte-Angèle (Québec) G5H 3Z2 Tél. : 418 775-5151 en saison seulement • Téléc. : 418 775-5244 • Courriel : rivieremitis@yahoo.ca
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Chez AIM, le développement durable et la mise en valeur des régions ressources, c'est capital !!!
Photo : Armand Dubé
70 degrés, il est beaucoup mieux d’aller se reposer pour être frais et dispos pour recommencer à pêcher de très bonne heure le lendemain matin, étant donné que l’eau refroidit rapidement. Plusieurs pêcheurs se demandent quelle mouche ils devraient utiliser sur la Mitis. En voici quelques modèles: Black Bear Green But, Green Machine, Rusty Rat, Silver Rat, Muddler Minow, Cossebom, dans les grosseurs 4, 6, 8, 10 et 12. Pour les sèches, les Bombers brun et blanc ont la préférence des pêcheurs, mais plusieurs teintes valent vraiment la peine d’être essayées.
Des activités pour toute la famille Pour la clientèle familiale qui vient pêcher, la pêche à la truite en famille est également possible au lac Mitis et la MRC de la Mitis offre beaucoup d’autres activités à ses visiteurs. À proximité de la rivière, remplissez vos yeux des couleurs du féerique parcours des Jardins de Métis, dont la réputation n’est plus à faire, faites une randonnée en patin à roues alignées, payez-vous une bonne dose de plaisirs au karting Lelièvre qui possède l’une des pistes les ÉTÉ 2006 Saumons illimités
plus longues au Canada ou relaxez dans l’eau salée d’une jolie plage abritée dans une baie de Sainte-Luce De nombreux sites d’hébergement peuvent accueillir les pêcheurs et leur famille. Tout près de la rivière Mitis quelques chalets sont offerts à louer (communiquez avec la Corporation, on vous donnera les coordonnées des gens qui louent ces chalets). Dans l’hôtellerie, plusieurs possibilités vous sont proposées. L’auberge Jacques-Cartier peut vous accueillir à Mont-Joli et, à Sainte-Flavie, avec vue sur le fleuve, vous y trouverez le motel Le Gaspésiana, le Mont-Joli Motel et les motels Rita. Les amateurs de camping, quant à eux, seront choyés chez le Capitaine Homard ou Domaine du Moïsien avec leurs nombreuses activités. Lorsque vous serez chez nous, profitez d’une visite au Centre d’art MarcelGagnon qui, en plus d’offrir l’hébergement, abrite une galerie d’art très réputée. Dans la MRC de la Mitis, de nombreux gîtes, dont certains ont un cachet très particulier, vous recevront chaleureusement et confortablement. Pour plus de renseignements, vous pouvez communiquer au bureau de la Corporation de gestion de la pêche sportive de la rivière Mitis dont les coordonnées sont à la page précédente.
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Photo : CGPSRM
Rivière Ouelle Du saumon à votre porte ! Par René Bélanger, Municipalité de Saint-Pacôme Photos : Marie Gagnon
La rivière Ouelle est remarquablement accessible. Ce qui contribue sans doute à sa renommée, mais surtout, le charme de ce cours d’eau est à la hauteur des efforts qui ont été déployés pour en assurer la mise en valeur.
La rivière Ouelle se trouve à la limite ouest de l’aire de distribution du saumon atlantique sur la rive sud du Saint-Laurent. C’est donc la première rivière à saumon que vous trouverez sur votre chemin en arrivant de Québec ou de Montréal. La Ouelle se situe plus précisément à 137 km à l’est de la ville de Québec sur le territoire de la MRC de Kamouraska (Bas-Saint-Laurent).
Un peu d’histoire
La rivière Ouelle, un joyau exceptionnel dans un écrin de verdure et de rochers.
L’idée de faire de la rivière Ouelle une rivière à saumon remonte à la fin des années 1950. Le projet avait soulevé du scepticisme à l’époque… et avec raison. Plusieurs contraintes étaient même évoquées : l’étiage (plus de roches que d’eau), les tenures (semi-privées, privées et seigneuriales), les droits de pêche, le milieu agricole, la difficulté de protéger les rives d’un cours d’eau réparti dans huit municipalités, la présence d’obstacles naturels et de barrages de castors, un lourd historique de braconnage et un faible intérêt du milieu… En un mot, la rivière Ouelle servait alors à la pêche à l’anguille à l’embouchure, aux captures d’éperlans au printemps, à la prise occasionnelle de brochets et à la baignade. Mais voilà, il y avait un mais. À une certaine époque, cette rivière avait déjà contenu du saumon. Les premiers censitaires de la seigneurie de la Bouteillerie pêchaient le saumon à l’embouchure de la rivière et sur une grande partie de son parcours. Avec le temps et le défrichement de la forêt, les ressources poissonnières de la rivière ont diminué. Puis, est arrivée l’exploitation intensive de la forêt avec ses moulins, ses écluses et la drave du bois, empêchant le saumon de remonter la rivière. Il a fallu attendre la fin des activités forestières, une centaine d’années plus tard, pour retrouver les conditions favorisant le retour du saumon.
La relance Entre 1961 et 1964, la rivière est ensemencée par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (MLCP) qui y déverse 450 000 alevins et 9 000 tacons. Jusqu’à nos jours, ce sont plus de 1 300 000 alevins et tacons qui ont été introduits dans la rivière pour y établir une base de géniteurs qui reviennent dans la Ouelle. Pourquoi tant de saumons ? Parce qu’en 1961 il n’y avait pas assez de géniteurs originaires de la rivière elle-même. Il fallait établir une population locale, ce qui nécessite du temps et de la persévérance.
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Saumons illimités ÉTÉ 2006
Comment s’y rendre ?
La cavée est une zone appréciée des pêcheurs.
En automobile : Sortie 450 de l’autoroute Jean-Lesage (autoroute 20). Vous prenez la direction de Saint-Pacôme et après seulement trois kilomètres vous découvrirez cette belle rivière. En autocar : Le transporteur Orléans Express s’arrête à Saint-Pacôme et dessert le BasSaint-Laurent, la Gaspésie et les deux rives du Saint-Laurent entre Québec et Montréal. En bateau : Les visiteurs de la Côte-Nord emprunteront le traversier SaintSiméon–Rivière-du-Loup. Distances de Saint-Pacôme
Montréal Saguenay Rimouski Québec Rivière-du-Loup
380 km 213 km (par le traversier) 160 km 150 km 56 km
Membre de l’Association des plus beaux villages du Québec, Saint-Pacôme vous accueille dans un décor chaleureux, offrant à ses visiteurs de nombreux services et beaucoup d’activités durant l’été
Un pont suspendu permet aux pêcheurs et aux randonneurs de traverser la rivière Ouelle.
En 1982, la Société d’aménagement et de développement de la rivière Ouelle (SADRO) est formée pour exploiter le potentiel récréotouristique de la rivière. Au fil des ans, cet organisme à but non lucratif effectue des travaux pour plus d’un million de dollars, permettant, entre autres, d’aménager une barrière de comptage, un poste d’accueil et des escaliers. En 2005, la Société de gestion de la rivière Ouelle (SGRO) a pris la relève de la Société de gestion de la faune de Kamouraska pour gérer ce cours d’eau.
Une rivière impressionnante La rivière Ouelle coule sur 76 km et compte une trentaine de fosses. Les 400 mètres de dénivellation de son parcours offrent de nombreuses chutes souvent spectaculaires. Les aménagements et les services que l’on y retrouve sont fonctionnels et de qualité. Que l’on pense au kiosque d’accueil et d’enregistrement des prises, aux sentiers le long du ÉTÉ 2006 Saumons illimités
cours d’eau et au service de guide offert sur réservation. Quant aux saumons, ils atteignent en moyenne 61 cm avec un record de 86 cm pour 6,25 kg ! Et comme « la mouche fait souvent le saumon », au kiosque d’accueil de la SGRO, par l’entremise des pêcheurs de la région, on vous propose un choix de mouches qui ont fait leur preuve auprès de nos saumons. On ne sait jamais ! Nos articles promotionnels sont également disponibles au kiosque. La période de pêche s’étend généralement du 1er juillet au 31 août. L’enregistrement des captures est obligatoire et permet de recueillir certaines données : longueur, poids et sexe. Ces renseignements sont essentiels pour connaître l’état de la population de saumons de la rivière. La SGRO propose diverses activités durant la saison. La Journée de la femme (activité gratuite pour les pêcheuses) et la Journée de la relève, destinée aux 14 à 22 ans, permettent aux participants de découvrir les joies d’une journée passée à défier le saumon sur une rivière à la portée de tous.
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Arbre en Arbre Sentiers pédestres Belvédère Club de golf Circuit patrimonial Vins de petits fruits Cinéma Restauration et cafés Auberge et motel Boutique d’art et d’antiquités Pour plus d’informations
Société de gestion de la rivière Ouelle inc. 27B, rue Saint-Louis Saint-Pacôme (Québec) G0L 3X0 Tél. : 418 852-2356 Téléc. : 418 852-2977 Kiosque d’accueil : 418 852-3097 (en saison) Courriel : sgrosp@bellnet.ca
La Société du roman policier de Saint-Pacôme met en valeur le réputé saumon de la rivière Ouelle.
Motel-Restaurant L'Escale 2, chemin du Fronteau Saint-Pacôme (Québec) G0L 3X0 Tél. : 418 852-3030 Sans frais : 1 888 852-3030 Téléc. : 418 852-2552
Une invitation à la détente!
Municipalité de Saint-Pacôme 27, rue St-Louis, C.P. 370 Saint-Pacôme (Québec) G0L 3X0 Tél. : 418 852-2356 www.st-pacome.ca
Une des meilleures tables de la région dans le confort, la chaleur et l'authenticité du vieux presbytère du village. Auberge Comme au premier jour… pour un séjour inoubliable !
Doris et Jean 224 Boulevard Bégin, Saint-Pacôme (Québec) G0L 3X0 Tél. : 418 852-1377 • commeaupremierjour@bellnet.ca www.aubergecommeaupremierjour.com
7, rue Caron, Saint-Pacôme (Québec) G0L 3X0 Tél. : 418 852-2812 Sans frais : 1 866-855-2812 www.desjardins.com/caissedelariviereouelle Centres de services : Rivière-Ouelle et Saint-Gabriel-Lalemant
Société de gestion de la rivière Ouelle inc. 27 b, rue Saint-Louis, Saint-Pacôme (Québec) G0L 3X0 Tél. : (418) 852-2356 • Kiosque d’accueil : (418) 852-3097 (en saison) • Courriel : sgrosp@bellnet.ca
U n c o i n d e p a y s à v o i r. . .
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Écho des régions Par Charles Pinard, Godbout
Photo : Dany Gilbert
La Godbout en 2006 ? Pourquoi pas ?
le 10 juillet. Aucune réservation n’est requise pour le secteur de la zec et les 250 000 $ investis depuis cinq ans ont rendu le chemin forestier qui longe la rivière très carrossable. De plus, en 2005, on a réaménagé tous les sentiers d’accès menant aux fosses, jusqu’à la fosse dite « du 14 ».
Eh oui, la rivière Godbout encore et encore ! Pourquoi la choisir comme destination de pêche au saumon en 2006 ? Je réponds par des chiffres fort éloquents que je viens de lire dans le numéro d’hiver 2006 de Saumons illimités. La Godbout a un taux de succès de 26 % ce qui la place au cinquième rang dans l’ensemble des rivières de la Gaspésie, du Saguenay, de la région de Québec et, bien sûr, de la Haute-Côte-Nord. Imaginez, la Godbout se retrouve à la suite de la Causapscal (43 %), de la Malbaie (42 %), de la Saint-Jean en Gaspésie (37 %), de la Cascapédia (29 %). Rien de moins et toute proche en plus ! J’ose exclure, vous me comprendrez, les rivières de la Minganie, de la BasseCôte-Nord, d’Anticosti et du Nunavik qui sont plus éloignées des grands centres et qui comportent certaines restrictions d’accès. L’accès routier est des plus faciles et la tarification répond à toutes les bourses. La Godbout est accessible à tous !
Enfin, il ne faut surtout pas omettre le secteur digne de mention qui se trouve entre l’amont du pont de la route 138 et la chute Molson. C’est le fameux territoire du club privé pour lequel on a conclu une entente des plus satisfaisantes avec le club Molson depuis l’an dernier. Le club Molson partage, en parts égales avec la zec, l’accès aux fosses qu’il possède. L’entente stipule clairement que la clientèle de la zec peut fouler le sentier plus que centenaire pour y pêcher son illustre résident. La réservation du temps de pêche est conseillée afin de se garantir l’accès. Nous y offrons les soirées entre 17 h et 20 h 30 les mardi, jeudi et samedi et les aprèsmidis entre 12 h 15 et 16 h 45 du mercredi et vendredi. Six perches sont admises avec l’obligation d’un guide par groupe de deux pêcheurs.
Il y a une explication logique à tout ceci. La rivière Godbout gère un secteur connu sous le nom familier du club Molson. Depuis 1986, la zec de la rivière Godbout exploite le secteur de l’île Gilmour que les utilisateurs du club ne fréquentaient plus. Ce secteur, qui a été très surprenant en 2005, est accessible en bordure de la route 138, ce qui permet, selon les marées, une fréquentation adéquate à de nombreux pêcheurs de dernière minute ou qui sont de passage dans la région. Les six perches permises sont disponibles en réservant idéalement 24 heures à l’avance entre le 10 juin et le 10 juillet. Mentionnons que le premier petit blanc (madeleineau) y fut capturé l’an dernier pour l’ensemble de la rivière.
En novembre 2004, la concertation de toutes les personnes et entreprises concernées a permis d’instaurer un climat favorable à une gestion équilibrée de la ressource. Nous vous invitons donc à venir partager avec nous cette réussite de collaboration. Pour vous visiteurs, le village de Godbout offre tous les types d’hébergement, allant du camping sans service ou aménagé au motel, à l’auberge ou au gîte du passant. Une dernière idée en passant… Pourquoi ne pas combiner une visite sur la rivière Godbout avant ou après une visite sur les rivières de la Gaspésie. Le traversier Matane-Godbout vous emmènera en un clin d’œil. Juste une journée de plus à votre voyage de pêche pour découvrir ou redécouvrir la Godbout.
Le secteur de la zec de la rivière Godbout a également été surprenant. La fréquentation des pêcheurs a connu une augmentation de 47 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Cela a donné pour résultat la capture de 13 madeleineaux. De quoi être fier selon nous ! La saison commence aussitôt que les saumons osent franchir la fameuse chute Molson ou la passe migratoire. La migration du saumon, en vue d’aller peupler le secteur amont de la rivière, bat son plein normalement après ÉTÉ 2006 Saumons illimités
Vous pouvez nous joindre au 418 568-7561 afin d’avoir plus de renseignements ou pour réserver votre perche. Vous pouvez aussi consulter notre site : www.rivieregodbout.ca. 20
Madeleine la fabuleuse Par Éric L’Italien, Société de gestion de la rivière Madeleine
entre autres, à mettre en application les recommandations proposées par la firme spécialisée en environnement et à entreprendre une gestion ayant pour objectif l’autonomie financière de la rivière.
Une rivière fait peau neuve Déjà plusieurs mois ont passé depuis la parution, dans l’édition hiver 2005 de Saumons illimités, de l’article passionnant signé par M. Steve Whiting et intitulé « La Belle Madeleine ». Depuis, les événements se sont succédés à un rythme effréné. Si l’on se souvient bien, à cet article était greffé un encadré signé par Mme Caroline Turcotte du ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) et intitulé « On relance la rivière Madeleine », qui présentait une démarche de concertation créée dans le but de trouver des solutions aux difficultés de gestion vécues par les gestionnaires de cette magnifique rivière à saumon.
La Société de gestion de la rivière Madeleine (SGRM) fut alors créée et la FQSA, en collaboration avec le ministère des Affaires municipales et des Régions (MAMR), mit à sa disposition un chargé de projet en soutien administratif. Depuis le mois d’avril, les démarches se succèdent afin de démarrer la saison de pêche. Un tirage au sort présaison a été organisé et a permis, grâce une fois de plus au soutien très apprécié de la FQSA, d’attirer plus d’une cinquantaine de participants malgré qu’il fut organisé tardivement. Une nouvelle sectorisation a aussi été établie afin d’exploiter au maximum le potentiel de la Madeleine tout en ayant comme priorité d’en arriver à une meilleure conservation. À cet effet, à des fins d’évaluation, les activités de pêche se concentreront dans un territoire plus restreint, donc plus facile à patrouiller.
Une firme de consultants en environnement fut alors engagée afin de cibler les problèmes qui affectent le bon fonctionnement de cette zec. Le comité de suivi mis en place obtenant, entre autres, l’aide et le soutien professionnel de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) se mit alors à élaborer les scénarios les plus susceptibles de permettre à la Madeleine de reprendre son rang au sein des grandes rivières du Québec. Entre-temps, ayant noté un essoufflement et un manque de bénévoles désireux de s’engager dans la gestion de la rivière, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec décida de ne pas reconduire le protocole d’entente le liant à l’organisme et entreprit de trouver un nouvel organisme présentant une approche différente. Trois propositions furent alors analysées et la solution retenue fut celle d’un comité chapeauté par la FQSA et regroupant différents intervenants, amants de la Madeleine, représentants du MRNF. La proposition consistait,
Photo : Dany Gilbert
Une nouvelle image est aussi en développement. Un nouveau logo a été créé, une réorganisation administrative est en cours et l’accent sera mis sur la qualité du service à la clientèle. Plusieurs projets sont déjà sur la table afin d’améliorer l’accès et la sécurité autour de notre chère Madeleine. Des ententes de collaboration avec les partenaires locaux permettront aussi de bonifier l’offre de service sur notre fabuleuse rivière et un service personnalisé fera de « la belle Madeleine » une maîtresse à découvrir ou à reconquérir. Faites vôtre notre Madeleine.
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Saumons illimités ÉTÉ 2006
Babillard NOS JOIES ET NOS PEINES
CALENDRIER 2006 DES ACTIVITÉS DANS LE MONDE DU SAUMON
Bernard Beaudin devient membre à vie de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique
Les mardi 4 juillet, mercredi 19 juillet et mercredi 26 juillet
C’est à l’occasion de son dernier congrès annuel que la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) a tenu à honorer Bernard Beaudin, président-directeur général de la Fondation de la faune du Québec, afin de souligner son engagement au sein de la Fédération depuis sa création en 1984.
Journées d’activités offertes gratuitement par le programme Pêche en herbe, en vue de faire connaître la pêche récréative aux jeunes. Les sites de pêche sont la mare du Sault dans la réserve faunique des Laurentides et le lac Noir à Saint-Alban.
Le 8 juillet
Tour à tour membre-fondateur, président ou bénévole à la FQSA, Bernard Beaudin s’est signalé par son leadership, son grand dévouement et son habileté à mettre en place des actions structurantes pour la Fédération. Cet engagement a été particulièrement déterminant durant la période où il en a assuré la présidence.
Le 13e souper-bénéfice de la Fondation Richard-Adams inc. « Un rendez-vous gastronomie » à la salle communautaire d’Amqui sous la présidence d’honneur du réputé comédien Michel Côté. Réservez en téléphonant au 418 756-6174.
Déjà membre honoraire de la Fédération, Bernard Beaudin a reçu cette fois le titre de « membre à vie », une distinction que seulement six personnes détenaient jusqu’à présent.
Pour s’inscrire, communiquer avec la Fédération québécoise de la faune (FQF) au 418 626-6858 ou par courriel à fede@fqf.qc.ca.
Le 19 août
Le jeudi 12 octobre La soirée la plus courue à Québec, le souper-bénéfice de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique. C’est un rendez-vous au Hilton à compter de 17 h. Réservez votre place en téléphonant au 418 847-9191, poste 6, sans frais au 1 888 728-6667 ou en écrivant à secretariat@saumon-fqsa.qc.ca.
Photo : Marc Dancose
Le souper-bénéfice de l’Association des pêcheurs sportifs de la rivière à Mars aura lieu sous le chapiteau du camping « Au jardin de mon père ». Pour réservation, téléphoner au 418 697-5093.
Yvon Côté, président de la FQSA, a remis à Bernard Beaudin un coffret contenant des mouches participantes au championnat mondial de montage de mouches à saumon de la FQSA.
Le Comité de restauration de la rivière Etchemin reconnu au niveau national Le Comité de restauration de la rivière Etchemin (CRRE), dont le gouvernement du Québec avait reconnu, l’an dernier, le travail accompli depuis 1997 avec les enfants des écoles qui mettent à l’eau environ 1 500 alevins de saumon grâce au programme de la FQSA, Histoires de saumon, mérite cette année un des Prix canadiens de l’environnement 2006 décernés par les Canadian Geographic Enterprises en collaboration avec le gouvernement du Canada et le secteur privé. Sélectionné parmi 150 candidatures à travers le Canada, le CRRE a reçu la médaille d’or dans la catégorie Restauration et réhabilitation, du volet Action communautaire, pour son travail qui a permis le retour du saumon dans la rivière Etchemin après deux siècles d’absence. La FQSA tient à féliciter toutes les personnes qui ont collaboré de près et de loin au travail extraordinaire du Comité de restauration de la rivière Etchemin.
ÉTÉ 2006 Saumons illimités
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La rivière Matapédia ne sera plus jamais la même sans le cri de Richard Adams Par Richard Firth, Causapscal
Une partie du folklore de la rivière Matapédia s’est envolée avec le départ de Richard Adams le 3 mars 2006. Depuis le décès du légendaire guide, plusieurs articles et reportages ont été réalisés afin de commémorer la vie de ce personnage marquant de la rivière Matapédia.
Né le 13 octobre 1910 à Sillarsville, petit village sis à l’est de Matapédia, Richard Adams était le deuxième d’une famille de neuf enfants. Étant très social, Richard aimait se rendre voir des connaissances à Matapédia et il venait chez mes parents une ou deux fois par année. Il affectionnait particulièrement les confitures maison de petites fraises que ma mère cuisinait chaque été pour les « Sports » des clubs. La première fois que je fis la rencontre de Richard Adams, c’était lors d’une de ces visites, je devais avoir entre 7 et 8 ans. Déjà, il m’avait impressionné avec son sourire et sa fière allure. J’étais loin d’imaginer que nos routes se croiseraient des années plus tard.
Photo : Marc Robitaille
Une partie du folklore de la rivière Matapédia s’est envolée avec le départ de Richard Adams le 3 mars 2006
De par le lien qui me liait à lui et en raison du respect que j’avais pour Richard Adams, je ne pouvais pas laisser passer cette occasion de vous transmettre quelques beaux moments que j’ai vécus avec cet homme qui a beaucoup marqué ma vie de saumonier.
chevaux. Il avait travaillé avec lui de nombreuses années à couper du bois et à faire la drave. Il me raconta que mon grand-père annonçait toujours son arrivée au campement avec la « team de chevaux » en lançant un cri du style « Yooo Weee » et qu’il avait décidé de perpétuer la tradition en s’exprimant de la même façon lors de son arrivée à une fosse ou lorsqu’il puisait un saumon.
Je revoyais Richard Adams de temps à autre, au fil des années, sans pour autant entretenir de relation formelle. Ma relation de longue durée allait débuter au printemps 1975, alors que j’étais embauché à titre de guide sur le fameux secteur Glen Emma McDonald. Eh oui, à cette époque, le secteur portait ce nom.
Après avoir passé quelque temps comme confrère de travail de Richard Adams, la vie a fait en sorte que je quitte l’emploi de guide pour devenir le chef guide de Glen Emma et, par surcroît, le patron. Je vous avoue que cet aspect me stressait un peu. Lorsque j’ai fait part à Richard Adams que j’étais un peu nerveux à l’idée d’être leur patron, il me conseilla avec sagesse d’être juste et équitable envers tout le personnel et que ça devrait bien aller. Ce conseil était fort apprécié et très judicieux. Plusieurs années plus tard, soit en 1982, nous avons eu le plaisir d’accueillir l’ex-président des États-Unis, Jimmy Carter, ainsi que sa conjointe sur la rivière Matapédia. Richard Adams eut le privilège de guider M. Carter à Glen Emma. Lors d’un souper, Mme Carter demanda à Richard Adams : « Êtes-vous marié ? » Il lui répondit que non et elle lui demanda alors pourquoi. Il fit comme réponse : « À 72 ans, je suis encore bien jeune et il me reste beaucoup de temps pour y penser. » Les gens avaient bien rigolé.
Ceux qui connaissent le secteur Glen Emma savent que les guides travaillent en équipe de deux et le hasard a fait en sorte que je sois jumelé avec Richard Adams. Quel beau jumelage ! Un jeune guide, au début de la vingtaine, allait apprendre du grand sage de la Matapédia. Lors de notre première sortie sur la rivière ce printemps-là, Richard Adams me demanda s’il pouvait me donner des conseils sur les endroits à prioriser dans telle ou telle fosse. Après quelques heures passées dans un canot avec lui, je me suis rapidement rendu compte de sa facilité et de sa générosité à transmettre son savoir. Tout au long de cet été-là, je l’ai observé dans sa façon d’aborder une relation avec son client pêcheur. C’est là que j’ai compris qu’il ne faisait pas ça par obligation. Non, c’était une passion, une joie d’avoir le privilège d’être sur une des plus belles rivières au monde à pêcher le roi de l’eau douce.
Lors de la dernière journée où Jimmy Carter pêchait à Glen Emma, Richard Adams avait été indisposé par la maladie et c’est moi qui eus le privilège de guider M. Carter ce soir là. Ce dernier me confia alors qu’il avait rencontré bien des gens dans sa vie et qu’il avait rarement, sinon jamais, côtoyé un être aussi spontané et bon vivant que Richard Adams. Jimmy Carter et Richard Adams ont échangé de la correspondance pendant plusieurs années après ce voyage sur la Matapédia.
À cette époque, je ne connaissais pas très bien la rivière Matapédia, mais, comme je suis curieux de nature, je voulais en savoir plus. Un automne, Richard Adams me proposa de descendre quelques tributaires de la rivière Matapédia. J’ai accepté avec enthousiasme. Lors de nos excursions, il prenait plaisir à me raconter des anecdotes de pêche et de la période où il dravait du bois. Il avait une mémoire phénoménale pour les dates, les noms, les lieux et j’en passe. Un bon jour, alors qu’on s’arrêtait pour dîner à l’embouchure d’un ruisseau, il me fit part de son amour pour les chevaux. À ma grande surprise, il me confia que c’était mon grand-père Firth qui lui avait transmis le goût de travailler avec les
Les moments mémorables passés en sa compagnie à écouter ses anecdotes pourraient remplir de nombreuses pages, mais, hélas, toute bonne chose a une fin. Toutefois, je terminerai en soulignant que Richard Adams a beaucoup influencé ma vision en ce qui a trait à la gestion de la ressource saumon et mon approche vis-à-vis de la clientèle. Merci, Richard, tu vas nous manquer. 23
Saumons illimités ÉTÉ 2006
Cette pêcheuse avertie a sillonné plusieurs rivières à saumon : Bonaventure, Ouelle, Saint-Anne, du Gouffre et d’autres. Elle obtenait un bon succès de pêche. Elle aimait également taquiner la truite, l’achigan en lac ou en rivière et faisait annuellement un pèlerinage du côté américain pour pêcher d’autres espèces et pour y chasser. Lucie était une femme de caractère qui a su réaliser de grands projets grâce à sa détermination et à son sens innovateur ; elle a rayonné dans son milieu par ses réalisations diverses. Mais elle aimait également la solitude ; la tranquillité de la nature la ressourçait vraiment. À l’automne 2000, un sombre diagnostic la terrasse : un cancer du sein. Elle retombe vite sur ses pieds et se bat contre cet ennemi en même temps qu’elle effectue d’importantes rénovations à son commerce. La rémission fut annoncée et la bonne nouvelle fut célébrée avec des amis de Plumes au vent aux abords de la rivière Nicolet. L’ennemi réapparaît et elle se bat avec encore plus d’énergie que la première fois mais, les forces sont inégales et le destin la rattrape. L’Hôtel-Dieu de Lévis l’accueille alors que ses forces sont amoindries et les bons soins du personnel fort dévoué ont pu soulager ses souffrances. Lucide jusqu’à la presque toute fin, elle n’a jamais manifesté le moindre signe de découragement. Le 5 octobre 2005, Lucie Hallé est allée rejoindre les amants éternels des sports halieutiques, après un ultime combat contre la maladie. Nous partageons avec vous un message composé par des amis de Lucie lors de son départ.
Lucie, tel un majestueux saumon, tu as parcouru les plus magnifiques rivières, surmonté les plus grands obstacles. Tu y as laissé toutes tes énergies. Maintenant fatiguée, laisse le meilleur des guides te ramener doucement à la source ; tu y trouveras enfin le repos et la paix.
Une passionnée de la nature et de la pêche s’est envolée… Texte : Claude Couture et Daniel Godbout, pour Plumes au vent. Photo : Alain Bigonnesse
Diplômée en éducation physique de l’Université Laval au début des années 1980 alors que les perspectives d’emploi dans l’enseignement s’annonçaient plutôt rares, Lucie a opté pour un travail dans le domaine des activités de plein air car elle voulait travailler dans ce domaine. Son expérience comme employée dans une boutique de sport de Lévis et son sens de l’engagement et des affaires l’amenèrent à fonder la boutique Fabrimouche, une référence importante dans le domaine de la pêche sur la rive sud dans la région de Québec. Elle y greffa des cours de montage de mouche, de lancer de précision, sans compter des animations de groupes scolaires de la région. Quelques maniaques de la pêche ont été attirés par cette petite femme déterminée et ont formé, sous sa gouverne, une association « Plumes au vent », qui regroupe une vingtaine de membres, qui profitaient de ses connaissances et de son savoir-faire. Montage d’artificielles, développement de techniques, partage d’expériences sont le lot de cette mecque de sportifs.
Lucie, nous avons apprécié ton passage parmi nous et ton ombre sera toujours présente lors de nos futures excursions de pêche.
RÉSERVATIONS HIVERNALES N’oubliez pas de vous inscrire au tirage au sort pour les réservations de la saison 2007.
Lucie a su également partager son expérience acquise dans d’autres milieux : stand d’exposition au Salon de plein air chasse et pêche de Québec, membre actif de la FQSA, parfois juge au championnat mondial de montage de mouches, commanditaire pour soutenir certains organismes de son milieu, etc.
ÉTÉ 2006 Saumons illimités
Informez-vous auprès de l’association gestionnaire de la rivière où vous souhaitez vous inscrire. 24
Une œuvre de Mme Virginia Pésémapéo Bordeleau, L’Esprit des outardes, 2004
Virginia Pésémapéo Bordeleau
Photo : François Juliano
Prix à la création artistique en région pour Virginia Pésémapéo Bordeleau
À l’occasion du Salon de plein air de Québec, qui s’est déroulé les 16, 17, 18 et 19 mars 2006, les visiteurs qui se sont arrêtés au stand de la FQSA ont pu rencontrer M. François Juliano, un monteur de Québec, deux fois médaillé au championnat mondial de montage de mouches. M. Juliano a pris plaisir à répondre aux questions des visiteurs sur l’art du montage de mouches.
La FQSA félicite madame Virginia Pésémapéo Bordeleau qui, le 11 avril dernier à Montréal, a été honorée du Prix à la création artistique en région par le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ).
DERNIÈRE HEURE
Originaire de Rapides-des-Cèdres et vivant à Destor, en AbitibiTémiscamingue, madame Pésémapéo Bordeleau a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives au Québec mais aussi aux États-Unis, au Mexique, en France, en Hongrie et au Danemark. À partir de ses rêves, de ses souvenirs, de ses lectures et de ses rencontres, elle crée ses propres images inspirées en général de la mythologie amérindienne.
Récemment, M. Bernard Beaudin annonçait une réorientation de sa carrière. Président-directeur général de la Fondation de la faune du Québec depuis une dizaine d’années, M. Beaudin peut inscrire à son actif la création de plusieurs programmes tels que Faune secours, Faites la cour aux oiseaux, Faune en danger, Pêche en herbe et le programme de mise en valeur des cours d’eau en milieu agricole. Il a également créé le Fonds pour les espèces nordiques et le Fonds pour la biodiversité et les habitats.
Depuis près de vingt ans, Virginia s’intéresse à la cause saumon en offrant annuellement au souper-bénéfice de la FQSA une de ses magnifiques toiles. La Fédération est heureuse et fière de la reconnaissance accordée à l’œuvre de madame Pésémapéo Bordeleau.
Ainsi, depuis le 19 juin, le nouveau défi de M. Beaudin, est de contribuer au développement et à la notoriété de l’Université du Québec. La FQSA tient à assurer ce dernier que son expérience et sa collaboration seront toujours accueillies avec enthousiasme au sein de la Fédération.
Pour en savoir plus, consulter www.calq.gouv.qc.ca
Sincères félicitations, M. Beaudin, et bonne chance dans vos nouvelles fonctions.
Devenez membre ou invitez un ami à devenir membre de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA). La FQSA est un organisme provincial à but non lucratif dont la mission se définit dans la protection et la mise en valeur du saumon atlantique, dans le développement de sa pêche sportive de même que dans l’accès à la pêche au saumon pour tous les Québécois. Votre adhésion et votre appui sont essentiels à la poursuite de la mission de la FQSA. Retournez le formulaire d’adhésion joint au magazine. Si non, faites-en profiter un ami !
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Histoires de pêcheurs Un joyeux anniversaire Texte et photos : Georges E. Tanguay, membre de la FQSA et directeur au Casting club du Québec inc.
Eh bien oui, nous revoilà en plein été 1991. J’ai encore à l’esprit mon voyage sur la Matapédia, où ce véritable monstre de plus ou moins 40 livres s’est échappé. Hélas, la saison avance à grand pas, mais je ne puis me résoudre à remiser déjà mon équipement. Fort heureusement, je réussis à convaincre mon épouse Monique de m’accompagner pour un bref séjour sur la superbe rivière Sainte-Marguerite, au Saguenay.
Un coup de téléphone au bureau de la zec, et, chanceux, nous réussissons à réserver un de ces petits chalets au pittoresque site de Bardsville, l’ancien club privé de l’Alcan. La rivière Sainte-Marguerite n’est pas située tellement loin de Québec, soit à 280 kilomètres au nord-est, près de Tadoussac. C’est un endroit d’une beauté incroyable, qui me rappelle quelque peu la vallée de la Jacques-Cartier ou encore la rivière Sainte-Anne en Gaspésie. Après un voyage d’environ quatre heures, nous voilà à Bardsville, en plein milieu de l’après-midi. Brûlant d’impatience, je prépare mon équipement et je visite les quelques fosses environnantes. L’eau est d’une bonne hauteur et très
Photo : Dany Morais
L’eau est très limpide. J’aperçois sans difficulté plusieurs beaux saumons.
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limpide. J’aperçois sans difficulté plusieurs beaux spécimens. J’ai beau moucher de toutes les façons et changer de mouches plusieurs fois, tous ces saumons ignorent totalement mes efforts de séduction. Je crois comprendre que depuis le début de l’été, ceux-ci en ont vu des mouches, sûrement des centaines. Sans doute que des fosses situées dans des endroits moins accessibles pourraient éventuellement donner de meilleurs résultats.
l’on mette fin à notre voyage, vu l’absence de saumons. Il exigea même d’être payé au complet pour les trois jours que devait durer notre pêche. Pas très professionnel n’est-ce pas ? Sans aucun doute que mon compagnon du moment et moi aurions pu éviter cette situation désagréable, si nous avions vérifié au préalable les références de ce triste sire.
Le lendemain matin, je suis debout à l’aurore et je décide d’aller tenter ma chance à un endroit qui, la veille chemin faisant, avait piqué ma curiosité : la fosse 23, nommée Bras d’Alain, un des endroits où il y a un observatoire. C’est dégagé, facile à moucher et fort heureusement, il n’y a aucun autre saumonier sur place. Il est maintenant 6 h 30. Le temps est nuageux et brumeux. Du haut de l’observatoire, je n’aperçois aucun saumon. Tant pis, me dis-je, tant qu’à être sur place, couvrons la fosse quand même. Je m’exécute pendant plus d’une heure sans succès. À un moment donné, le gardien du secteur sort de son camp, situé tout près, et m’adresse ses salutations. Je continue à moucher et ce sympathique gardien qui semble apprécier ma technique, continue son manège et me glisse quelques mots à chacun de ses passages.
Revenons à nos moutons, si je puis m’exprimer ainsi. Après mes remerciements à monsieur Magella Dufour, c’est avec un sourire victorieux que je revins à Bardsville vers 10 heures du matin. À mon épouse, elle aussi ravie de ma capture, je propose d’aller passer la balance de la journée à Tadoussac. Nous pourrions, lui dis-je, relaxer tout en visitant les environs et terminer en beauté par un merveilleux souper à l’hôtel du même nom, dont la réputation gastronomique n’est plus à faire. Inutile de dire qu’elle accepta d’emblée. En effet, il valait la peine de célébrer doublement, car en plus de ma capture, cette magnifique journée était celle de notre anniversaire de mariage. Pour un joyeux anniversaire, cela en fut tout un ! Puis-je préciser que nous en conservons tous les deux un souvenir tout à fait spécial.
Il revient soudainement vers moi et me dit : « Aimeriez-vous en prendre du saumon ? » Stupéfait, je lui réponds affirmativement et il me dit : « Venez avec moi, un peu en amont de mon camp, il y a un sentier qui mène à la petite fosse Caribou. Elle contient plusieurs saumons et il n’y a pas eu de pêcheurs depuis plusieurs jours. » Je le suis et, rendu sur place, il m’indique un certain nombre de taches foncées au milieu de la rivière. Wow !! Tout excité, j’attache une mouche sèche, un Bomber brun. Je remets mon queutard à mon guide improvisé et je lance. « Un peu plus loin », qu’il me conseille. Je recommence soigneusement et je réussis à atteindre l’endroit stratégique. Eh voilà ! Salmo crève la surface de l’eau avec une force vraiment étonnante, ma mouche solidement ancrée à la gueule. La lutte s’engage et ce dernier vend chèrement sa peau. Plusieurs bonds hors de l’eau, mais ma mouche tient bon, il faiblit et, après quelques minutes, c’en est fait de Salmo salar. Un beau sept livres repose sur la berge, compliment de monsieur Magella Dufour, un gentilhomme que je ne suis pas près d’oublier, même après toutes ces années. C’est vraiment spécial voyez-vous, car ce guide improvisé m’a permis de capturer le dixième saumon de ma jeune carrière de saumonier.
Voilà une autre saison de pêche au saumon qui se termina en beauté !
Découvrez nos secteurs sauvages Saint-Germain & Dampool. Pêchez la grosse truite de mer du 1er juillet au 15 septembre. Profitez de notre promotion en relâchant un grand saumon. Sur la Sainte-Marguerite, faites-vous plaisir, notre équipe s’occupe du reste !
J’ouvre ici une parenthèse pour insister sur l’utilisation d’un guide pour un bon citadin tel que moi. Cette fois-ci, le hasard en a mis un, et un bon, sur mon chemin. Sans lui, je serais fort probablement revenu bredouille. Saumoniers, n’hésitez pas à investir quelques dollars pour les services d’un guide. Cette expérience, et bien d’autres vécues par la suite, m’indiquent que c’est pratiquement indispensable. Assurez-vous toutefois qu’il s’agisse d’un guide professionnel, qui réside dans la région, de bonne réputation, bon travaillant, sobre et ayant fait ses preuves. Je me souviens d’une mauvaise expérience vécue il y a nombre d’années. Un certain guide dont je tairai le nom, faisait continuellement allusion à un petit coup de gin qu’il aurait aimé se voir offrir, semble-t-il (je n’apporte aucune boisson alcoolique sur une rivière), et c’est le même individu, qui après un seul jour de pêche, insista pour que 160, rue Principale C.P. 326 Sacré-Cœur (Québec) G0T 1Y0 Courriel : ste-marguerite@arsm.qc.ca • Internet : www.arsm.qc.ca Téléphone : 418 236-4604 • Accueil : 418 907-2564
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Un rendez-vous galant aux Murailles sur la rivière Sainte-Marguerite Texte : Jevto Dedijer, Québec Photos : Serge J. Vincent
Depuis plus de huit mois, je rêve aux deux jours de pêche au saumon réservés aux Murailles. Je passais de longues soirées d’hiver à saliver à l’idée de lancer ma mouche en direction d’un beau saumon bien réveillé. Je quitte la ville de Québec vers midi et, trois heures plus tard, je me trouve à l’accueil de Bardsville, sur la rivière Sainte-Marguerite. Depuis neuf ans que je fréquente cette belle rivière, j’ai toujours gracié mes saumons.
Avant de quitter le confort de l’accueil, la préposée m’indique l’accès qui mène au sentier des Murailles. Le camp se trouve à 4 km de distance, dans une autre vallée, et, au lieu de monter en quatre roues, j’opte pour mes deux pieds. Je suis heureux à l’idée de passer deux jours tout seul dans le bois. Norbert se repose. Il est arrivé de la côte ouest du Groenland il y a deux mois, après avoir passé plus de deux ans en mer. Il a réussi à éviter tous les pièges tendus qui écourteraient sa vie: les filets dérivants, les pêcheurs commerciaux, la pollution organique et chimique, les parasites en provenance de l’élevage industriel de saumons, les phoques, le braconnage, etc. Norbert savoure maintenant la vie et les amis qui l’entourent. Dans quelques mois, vers la fin d’octobre, la fraie. Il se régale à l’idée de fréquenter et de séduire quelques belles demoiselles. Le sentier rocailleux monte carrément vers le ciel. J’avance de 20 pas et je m’arrête. Je reprends mon souffle, puis je continue. Cette procédure se répète pendant de longues minutes. Mon sac à dos est lourd et il fait chaud. La souffrance céleste : j’aime. Norbert est à sa place favorite, dans une fosse profonde, bien située, peu illuminée et très confortable. En plus, il n’a pas encore vu ces drôles de créatures en plumes tomber du ciel avec leurs régularités énervantes. Il sait pourtant que plusieurs membres de sa famille sont morts en essayant d’avaler ces choses bizarres. Pendant que j’imagine les saumons en train de roupiller dans leurs fosses, je me sers une bonne rasade de whisky. J’allume un feu dans le poêle à bois puis je m’étends sur le lit afin de savourer le moment présent. Je me suis réveillé lorsque le feu vit ses derniers instants et je m’aperçus tout à coup que j’ai tellement réfléchi que la bouteille de whisky est à moitié vide. À travers les arbres, je vois tout à coup le camp. J’y suis. C’est un petit chalet peint en blanc, de deux étages, avec une belle galerie qui donne directement sur la rivière.
Je me réveille vers 5 h du matin et, avec mes lunettes polarisantes, je regarde l’eau noirâtre avec l’espoir de voir mes amis. Ils sont là. En tête de fosse, je vois d’abord un gros saumon, avec le dos tout noir. Puis, derrière lui, quatre saumons d’une douzaine de livres chacun. Mon cœur ÉTÉ 2006 Saumons illimités
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Norbert se réveille de sa sieste et effectue un tour d’inspection de la fosse. Tout va pour le mieux malgré le fait qu’il la partage avec quatre autres saumons. Il est le plus gros, le plus fort et le plus beau. Il se positionne en tête de fosse à son endroit favori et se prépare pour un après-midi tranquille lorsqu’un petit objet bizarre arrive dans son champ de vision. Norbert se propulse vers le tas de plumes tel un missile, il ouvre la bouche, avale les plumes puis secoue la tête par excitation. Au moment où il se rend compte de son erreur, il entend la voix de sa mère, qu’il n’a jamais rencontrée, lui dire : « Fiston, fais attention aux plumes. Tu peux en mourir. » Norbert saute hors de l’eau pour s’en libérer mais le tas de plumes reste accroché dans sa mâchoire.
se met à battre plus rapidement juste à l’idée de leur présenter une Blue Charm ou une Mickey Finn. Norbert se prépare à passer encore une journée en tant que maître de sa fosse et il est content car il peut y rester jusqu’à la fraie. Il sait qu’il a juste 500 m à nager avant d’arriver sur les lieux de la séduction et de l’amour. Depuis qu’il est entré dans la rivière, en passant par la baie Sainte-Marguerite, il n’a rien mangé. Norbert ne s’en inquiète pas outre mesure car, lors de son séjour à la mer, il a bien grossi et il dispose maintenant d’une bonne couche de graisse sous-cutanée.
Le saumon effectue un triple saut avec vrille. Après 20 minutes de lutte et lorsqu’il est à 3 ou 4 m du bord, le ciel lui envoie une charge d’énergie et il repart de plus belle vers le milieu de la rivière. Quelques minutes plus tard, de mauvaise humeur, le saumon décide de revenir vers la plage, lentement mais sûrement.
Ils sont là. En tête de fosse, je vois d’abord un gros saumon, avec le dos tout noir. Puis, derrière lui, quatre saumons d’une douzaine de livres chacun.
Je l’admire pour sa beauté, sa force et sa détermination, mais je ne suis pas sûr qu’il en fait autant pour moi. Je le saisis doucement par la queue, il reste calme. Avec la main gauche, je caresse son flanc et approche doucement ma main de sa mâchoire et de la mouche. Cet être vivant, qui a nagé plus de 3 000 km pour danser le ballet de la séduction, m’a fait vivre une expérience hors du commun au milieu d’une rivière d’une beauté stupéfiante. Norbert est épuisé et ne comprend pas trop ce qui lui arrive si ce n’est que la mort est proche. Il a essayé tout ce qu’il a appris de ses amis : des sauts, des démarrages et des arrêts brusques, faire le mort au fond d’une fosse, mais rien n’y fait. Lorsqu’il commence à perdre espoir, il voit tout à coup quelque chose de monstrueux, une vraie vision d’horreur. Il perçoit un être d’une laideur inimaginable, un être si laid qu’il en a le tournis. Norbert en avait entendu parler à la garderie de tacons, mais il n’en avait jamais vu auparavant, pourtant il est bien là. Le monstre touche son flanc, sa nageoire caudale et dorsale, puis approche son tentacule à cinq branches de sa bouche. Norbert fait sa dernière prière. Il revoit une dernière fois défiler les souvenirs d’une vie bien remplie, une vie à laquelle il manque juste une chose : la transmettre à son tour. La créature enlève tout à coup la mouche accrochée dans sa mâchoire d’un geste délicat et doux. Norbert se retrouve alors par miracle dans une position face au courant et savoure la sensation de l’oxygène qui alimente ses branchies. Il donne un puissant coup avec la nageoire caudale et retrouve la sensation de liberté. La liberté de nager, de s’amuser et de se préparer à la fraie.
Pendant la matinée, j’essaie toutes sortes de mouches, des grosses et laides, des petites et jolies ainsi que des mouches tellement affreuses que je n’oserais pas en parler. Après le dîner, sans forcer, je lance ma Blue Charm en direction des saumons. La mouche atterrit dans le courant puis commence à se déplacer lentement vers l’aval. J’entends un balbuzard et, au moment où je lève la tête pour le voir, ma soie se tend et je vois un saumon sauter hors de l’eau.
J’essaie toutes sortes de mouches, des grosses et laides, des petites et jolies ainsi que des mouches vraiment affreuses.
Pour lire la version intégrale de cette histoire, visiter le www.arsm.qc.ca
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Quelle fascination !... Suis-je normal ? Texte et photos : Alain Gaul, Baie-Saint-Paul
chance du débutant existe) et de la patience, beaucoup de patience. Pour ce qui est de lancer la soie, dès l’âge de 12 ans déjà, je taquinais les ombles de fontaine dans les ruisseaux de mon patelin avec ma première canne à mouche. Lors de mes premiers jours de pêche sur la Saint-Jean, je demandais de précieux conseils à des pêcheurs de Gaspé ou parfois à des Américains, de chics types. Il existe un genre de « confrérie » naturelle entre saumoniers.
Pourquoi ce noble salmonidé nous marque-t-il à vie dès le premier contact ? Même après la deuxième fois, la troisième fois… Ce n’est qu’un poisson après tout ! Cependant, pour vous et pour moi, ce fascinant et mystérieux voyageur n’est pas seulement cela. Parfois, je me
Juin 1987 : c’est ma première saison de pêche au saumon atlantique. Étant jeune avec peu de moyens, je fis mes premiers lancers sur une rivière près de la maison, la Saint-Jean à Gaspé, ma ville natale. Chanceux me direz-vous ? Oui, près de trois majestueuses rivières : York, Dartmouth et Saint-Jean. À l’époque il y avait un secteur libre, entre la station de pompage en aval du pont de la route 132, jusqu’à la queue de la fosse Blackwell, en amont de ce pont.
Par une magnifique journée sous un soleil de plomb, je pêchais sur la fosse Baker en amont du pont. Vers midi, je décidai d’avaler un cassecroûte bien mérité sur la grève, assis sur les galets polis de la Saint-Jean. Que cette rivière est magnifique ! Tout comme ses deux autres sœurs d’ailleurs. L’eau est cristalline et vivifiante ; quant à la couleur de son lit, il faut le voir ! Émeraude, turquoise, gris-bleu et même rose ! Oui rose, une fosse plus en amont a été nommée la Wild Rose. Le parfum des bouleaux, des cèdres et des peupliers embaume l’air avec l’effluve frais et tonifiant de la Saint-Jean. Une rivière à saumon dégage toujours une odeur particulière, irrésistible. Toute cette beauté, c’est cela la pêche au saumon.
Mes premières tentatives furent infructueuses mais je ne me décourageais pas. Comme je suis autodidacte, je dévorais tout ce qui concernait ma nouvelle passion. Je commençais également le montage de mes propres mouches. L’art de la pêche à la mouche du saumon atlantique nécessite des connaissances théoriques et techniques, de la pratique (la
Après mon repas, je me réinstalle à la fin du rapide en amont de la fosse, car j’aperçois des saumons de 7 à 10 kg ! Je ne pouvais pas les voir plus tôt à cause de la position du soleil. À ce moment de la journée, il tapait en plein dans la fosse. J’attachai à mon bas de ligne une grosse Bomber blanc immaculé no 4. Quelques faux lancers et,
surprends à comparer Salar à l’humain... Je fais de l’anthropomorphisme, suis-je normal ?
Mes premiers lancers sur la rivière Saint-Jean
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lui offris une Bomber vert lime garnie d’un hackle jaune, no 6. Je lançai là où j’avais vu marsouiner. J’avais visé juste. Un saumon monta lentement en ouvrant sa gueule, j’entends encore le bruit. Smack ! Il goba ma Bomber et descendit ... 1, 2, 3 et je le ferre. Inutile de vous dire, l’adrénaline, les émotions, le moulinet qui chante à n’en plus finir ainsi que les sprints caractéristiques de Salar, toutes les sensations y passèrent comme la première fois... Malchance ! C’est incroyable direzvous, la bobine de mon moulinet tomba par terre sur les galets ! Je criai alors à mon invité : « Mario ! Mario ! Aide-moi ! » Alors il la ramassa vite et me la donna. Je la replaçai aussitôt et réussis à récupérer la soie sortie en boucles à mes pieds. Quelle aventure ! Quand le saumon se fatigua, je l’approchai près de moi dans l’eau plus calme. Alors un copain arriva à la fosse, Steven, un bon jack. Il saisit mon queutard et le passa autour de la caudale de Salar, et voilà que mon saumon s’échappe du collet d’acier… Il repartit comme une torpille vers la fosse, mais je le sentais bien ferré et j’étais confiant. Je tentai alors de le beacher, ce que je réussis à faire quelques minutes plus tard, le traînant sur la berge. Le combat avait duré environ 40 minutes. Avec les poignées de main, je suis tout ému en regardant la première capture de ma vie. Alors je le pris comme un trésor, l’embrassai et le contemplai.
voilà, elle dérive naturellement en amont des saumons dans le courant. Vif comme l’éclair, un grand gaillard argenté s’empara de ma Bomber en fracassant l’onde et disparut dans les méandres de la fosse. Mon moulinet chanta pour la première fois et j’en eus des frissons à l’entendre ! Mon rythme cardiaque s’accéléra comme si je venais de voir un fantôme, j’en tremblais ! Voyons qu’est-ce qui se passe ? Est-ce comme cela chaque fois ? Pour ma part et pour plusieurs d’entre nous, oui, toujours ! Il remonta le courant et s’approcha de moi, alors je l’aperçus facilement dans le rapide. Un géant ! Vite Alain, me dis-je, il y a trop de mou dans ta soie ! Je rembobinai le plus vite possible et… vlan ! La grosse mouche blanche jaillit hors de l’eau et me revint au visage. Je me rendis compte que le saumon n’était pas correctement ferré et qu’il m’avait fait un clin d’œil. Je restai figé, les doigts crispés, serrant ma canne, la respiration haletante, la gorge serrée et le regard fixe, me demandant si c’était un rêve. Bien non, cela avait duré environ 20 secondes, mais quelle intensité ! Indescriptible ! C’est à ce moment que je compris pourquoi... Quelques jours plus tard au même endroit, tôt le matin, à l’heure permise, un ami de passage chez nous m’accompagnait. Il aimait la pêche, mais n’était jamais entré en contact avec Salar. Eh bien, il a vu ce qu’il voulait voir et moi aussi… Je m’installai donc et commençai à couvrir la fosse.
De retour à la maison, j’étais fier comme un enfant qui avait pris son premier poisson, le montrant à mes parents et à mes sœurs. Les jours passèrent et j’en rêvais la nuit, j’avais si hâte à l’été suivant. J’essayais même de me conditionner afin d’en rêver... Était-ce possible ? Étais-je normal ? Oui ! Car, depuis presque 20 ans, cela n’a pas changé... Salmo salar ne cessera jamais de me fasciner...
Après quelques lancers avec une Black Dose double no 6, j’aperçus un marsouinage à la surface du ciré et décidai de changer ma mouche, je
Par une magnifique journée sous un soleil de plomb, je pêchais sur la fosse Baker en amont du pont.
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École de pêche Texte et photos : Claude Hamel, secrétaire de la FQSA
Pour une approche furtive Le succès à la pêche au saumon est largement une affaire de présentation. Selon le grand Lee Wulff, la qualité de la présentation serait trois fois plus importante que le choix de la mouche, même si ce dernier occupe souvent plus l’esprit et les discussions entre les saumoniers. Le terme « présentation » désigne généralement la trajectoire donnée au lancer, de même que la course contrôlée et le caractère attractif de la mouche qu’on fait parader au-dessus des repères du saumon dans le but de le leurrer. Mais il y a un aspect souvent négligé dans cette équation : la présentation du pêcheur lui-même.
Si possible, il faut éviter d’entrer dans l’eau, surtout tôt le matin ou tard le soir, quand les saumons se rapprochent du bord. Quand l’eau est lisse et claire, baisser son profil trompe la perception du saumon.
Présentation furtive du pêcheur: le principe Le saumon atlantique est un animal aquatique sauvage et, comme tous les animaux sauvages, il nous révèle une double nature. Il est un prédateur vorace mais il est aussi une proie pour d’autres animaux sauvages en mer comme en rivière, y compris cet animal social qu’on nomme le pêcheur. Tous les sens du saumon, sa vue, son ouïe, son odorat, sont connectés à son petit mais alerte cerveau pour le rendre apte à combler ses besoins de survie, par la peur autant que par la faim. Le saumon atlantique a rendu un bien mauvais service aux saumoniers quand l’évolution l’a amené à « décider» que sa puissance lui permettait de se montrer au grand jour plutôt que de se cacher sous les roches, les racines d’arbre ou le rebord de la rivière, comme le font les truites (il finirait par manquer de place !). En continuant d’agir ainsi, il nous fait oublier trop facilement un principe fondamental d’efficacité à la pêche sportive, soit celui « de nous présenter au poisson de manière furtive » afin de ne pas l’effrayer ou de l’indisposer.
Photo : Gary Anderson
Certes, on le sait, le saumon s’habitue à la présence du pêcheur. On peut même le toucher quand l’eau est fraîche et en fort volume. Mais il reste sur ses gardes. Il nous laisse approcher seulement quand il est sûr de pouvoir déguerpir d’un seul coup de sa puissante queue. Sinon, il se pousse. Il se replace ensuite, mais tout timidement. Pour le saumon, la pêche n’est pas un sport, mais une source additionnelle de danger. C’est pourquoi il attend la pénombre avant de se tasser tout près du bord à Heppel sur la Matapédia, ou de sortir de sa « piscine » pour aller s’oxygéner dans le petit rapide de tête de fosses en étiage sur des rivières comme la Madeleine, les Pabos, la Grande Rivière et d’autres encore. Passez une demi-journée sur le pont enjambant les fosses jumelles La Roche et Green sur la Bonaventure et voyez les saumons se tasser progressivement vers l’autre bord à mesure que les pêcheurs inexpérimentés ou insouciants s’approchent un peu trop de leur repère. Cachez-vous dans le bois et 33
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observez les saumons regroupés dans Post Brook sur la Dartmouth s’agiter à l’arrivée d’une automobile, des portes qui claquent ou des pas lourds de saumoniers ou de visiteurs insouciants. Essayez de vous approcher et de capturer des saumons sur le pied de la Lemay sur la même rivière quand l’eau n’est pas ridée par le vent. Notez comment les saumons se « désactivent » quand les lumières s’allument le soir aux Fourches sur la Matapédia ou à Edgar Cyr sur la Petite Cascapédia. Enfin, voyez-les déguerpir quand vous lancerez une mouche dans le Cap Seize sur la Matane après que des pointes d’hameçons malvenues leur auront appris la fragilité de l’existence. Un saumon sur ses gardes est un poisson difficile à leurrer. Si le pêcheur désire que le saumon se sente en confiance, il doit feutrer son approche, comme le font les hérons. Tel un illusionniste, sa tâche est de faire croire au poisson que la mouche apparaissant soudainement dans le champ de sa vision ou à sa fenêtre est une proie vivante et libre, et non un artifice attaché à un bas de ligne qu’un être étrange braque de façon saccadée au-dessus de lui. N’en va-t-il pas un peu ainsi dans le monde des hommes ? Quand on veut séduire la Mignonnette, on ne commence pas par lui faire peur. Au contraire, on se peigne longuement, on revêt ses plus beaux atours et on présente le meilleur côté de sa magnifique personne et de sa situation. Il faut d’abord plaire à l’âme convoitée. Le temps de la vérité vient après !
Présentation de soi furtive : les actions à prendre Le principe de la présentation de soi furtive est simple, mais la réalisation l’est moins. En effet, si vous étudiez la quincaillerie visuelle du saumon, vous constaterez qu’il est pratiquement impossible de pêcher hors de sa vue. En théorie, le champ horizontal de la vision du saumon comporte un angle mort d’environ 30 degrés immédiatement derrière lui, mais il suffit que le saumon se tortille ou se déplace de côté pour que cet angle se réduise considérablement ou disparaisse complètement. De plus, même s’il est peu fréquent qu’on pêche directement en arrière d’un saumon, l’angle mort n’existe à peu près plus quand le pêcheur choisit de le faire en se perchant sur une grosse roche pour mieux pêcher à vue des saumons (par exemple à la sèche). Un pêcheur qui peut voir les yeux d’un saumon est vu par ce saumon, même lorsqu’il est en arrière de lui. Il y a aussi le système d’écoute du poisson, capable de transmettre à son centre nerveux toute manifestation soudaine de bruits insolites.
Voici quelques conseils à suivre pour se présenter furtivement à la pêche du saumon : D’abord, il faut s’habiller sobrement de manière à se « fondre » le plus possible dans le paysage (heureuse expression de Marco Weber, Saumons illimités, été 2005). Éviter
On doit arracher la soie hors de la vue des saumons quand on pêche en noyée comme en sèche. Ne pas « stripper l’eau » pour charger la canne.
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comme la peste les bijoux ou les outils de pêche trop clinquants. Éviter également les chapeaux blancs et les vêtements de couleur vive ou fluorescente. Se rappeler que la lumière ambiante intensifie la couleur des objets qui se baignent en elle. Par exemple, une casquette ou des vêtements rougeâtres apparaissent « en feu » lorsque la lumière rouge orangée du soleil couchant inonde l’entourage du pêcheur. L’automne, dans les Maritimes, les saumoniers oublient souvent ce fait en revêtant des casquettes et des vestes de couleur orange fluorescent dans le but de se prémunir contre les gâchettes nerveuses des chasseurs à l’affût. Pourtant, il se vend des calottes ou des vestes réversibles. Le soir ou tôt le matin, les couleurs fluorescentes semblent encore plus brillantes parce qu’elles reflètent des ondes ultraviolettes plus courtes en ondes lumineuses plus longues. Noter que le blanc aussi est particulièrement « lumineux » le soir ou tôt le matin. Prendre l’habitude de se déplacer lentement quand on arrive sur les bords d’une fosse ou en se positionnant pour un emplacement (pêcher une tenue de saumon) particulièrement prometteur (hot spot). Prendre le temps aussi d’habituer le saumon à sa présence avant de commencer à swinger sa canne, sachant que l’activation de la canne lors du lancer produit un jet de lumière (flash) dans la fenêtre du saumon par temps ensoleillé. Pour cette raison, lorsqu’on pêche à la sèche par derrière mais près du saumon, il faut lancer sur un plan plutôt horizontal. Quand on pêche en canot, il est recommandé également de se lever lentement quand c’est à notre tour de tenter Salar.
Éviter les chapeaux blancs et les vêtements de couleur vive ou fluorescente. Une casquette ou des vêtements rougeâtres apparaissent « en feu » lorsque la lumière rouge orangée du soleil couchant inonde l’entourage du pêcheur.
Entrer le moins possible dans l’eau, surtout tôt le matin ou tard le soir (quand les saumons se rapprochent du bord). Si l’on doit entrer dans l’eau, éviter de faire des vagues ! Les poissons ont un système d’écoute très raffiné, en plus de leur vision. Quand l’eau est lisse, baisser son profil, ce qui donnera au saumon une image moins nette, voire même écrasée du pêcheur (semblable à une grenouille !). Éviter si possible la propagation inopportune dans l’eau de signaux de danger qu’envoient les crampons, la pointe en métal des bâtons de rivière ou les perches (poles) de canots. Les saumons fraîchement arrivés en rivière sont plus méfiants de ces sons, tout comme du bruit des moteurs (les premiers saumons de l’année sont souvent difficiles à tenter à Bonaventure, probablement parce qu’ils sont gros et méfiants de nature, parce qu’ils ne s’arrêtent que temporairement, mais aussi et peut-être surtout parce qu’ils sont dérangés par les pêcheurs en canot perchés comme des oiseaux de proie, leur moteur vrombissant d’impatience en passant près des saumons). Ne pas grimper sur des grosses roches en pleine vue des saumons (par exemple, au pied de Sinclair en bas de la falaise du côté du chemin sur la Bonaventure) ou traverser la Snake sur la Bonaventure pour aller pêcher sur le cran rocheux au-dessus des poissons. Éviter d’apporter sa contribution malhabile à la gesticulation abusive des pêcheurs réunis dans des endroits surélevés comme l’escalier de Mitchell sur la Bonaventure ou des fêtards attroupés du côté parc aux Fourches sur la Matapédia. Tant qu’à y être, pourquoi ne pas s’asseoir à la table de pique-nique sous cou-
vert d’arbres à Sinclair sur la Bonaventure plutôt que sur des chaises de parterre au bord de l’eau ? Enfin, éviter de faire des feux près des fosses le soir : ils éloignent les saumons autant que les moustiques. Arracher la soie hors de la vue des saumons quand on pêche en noyée comme en sèche. Cette approche permet par surcroît une présentation plus complexe (par exemple, la dérive sans sillon à la sèche, suivie d’une dérive avec sillon jusqu’à ce que la soie soit hors de vue de Salar). Ne pas « stripper l’eau » pour charger la canne (les nombreux faux lancers au-dessus des saumons sont à éviter si possible, mais moins pires que la technique qui consiste à arracher la soie deux fois de suite pour allonger le lancer, la seconde fois sur la tête des poissons). Il suffit de regarder dans un « lookatout » (une boîte à miroir permettant de voir sous l’eau) pour voir les effets de « brassage d’eau » d’une telle pratique. Se laver les mains avec du savon biologique quand on s’applique du chasse-moustique ou de la crème solaire; si les saumons peuvent identifier leur rivière par l’odeur ou par le goût, ils peuvent bien sentir ou goûter l’imposture de tels produits. Garder une distance suffisante entre les pêcheurs en rotation afin d’éviter qu’un saumon qui suit la mouche dans le but de la saisir en fin de course se retrouve en la présence inopinée d’un saumonier en pleine gesticulation qui lui fasse prendre conscience du danger ou de la fourberie de l’offrande présentée par le pêcheur situé derrière. 35
Si l’on doit entrer dans l’eau, éviter de faire des vagues ! Si le pêcheur désire que le saumon se sente en confiance, il doit feutrer son approche. Quand on veut séduire la Mignonnette, on ne commence pas par lui faire peur, nous rappelle Claude Hamel.
Attendre d’avoir tourné son véhicule avant d’en allumer les phares en partant de la fosse Métropole sur la Matane en fin de soirée. Les pêcheurs qui sont encore dans la rotation apprécieront cette marque de respect et retourneront peut-être l’ascenseur un jour.
Conclusion Pour avoir du succès à la pêche au saumon, il faut prendre le temps de bien repérer les saumons dans les fosses, puis de les pêcher adroitement au moment le plus opportun. Cependant, on peut bien moucher comme un dieu, les saumons, eux, n’en resteront pas moins de glace devant notre offrande ailée si quelqu’un dans notre entourage les a effrayés ou indisposés par une approche maladroite. À quoi bon prendre le temps de fouiller la rivière pour trouver des saumons négligés par les autres pêcheurs si l’on gaspille ensuite ses vaillants efforts par une présentation de soi négligée ? Bonne présentation et bonne saison 2006 ! Saumons illimités ÉTÉ 2006
Les secrets de Salmo Par François Martin et Julian Dodson, Centre interuniversitaire de recherche sur le saumon atlantique (CIRSA), Département de biologie, Université Laval. Photos : Daniel Hatin
La migration vers la mer des jeunes saumonneaux On le sait bien, partout où on le retrouve, le saumon atlantique est d’une valeur culturelle et économique très importante. Malheureusement, on sait aussi qu’une forte diminution du nombre de grands saumons a été constatée depuis plusieurs années. Cela étant dit, pour envisager ce problème, il est essentiel de savoir que l’abondance des grands saumons dépend de la production de saumonneaux (juvéniles du saumon migrant vers la mer), mais aussi du taux de mortalité de ces saumonneaux en mer. Or, pour la plupart des populations de saumon, la production de juvéniles en rivière semble rester relativement stable et plusieurs chercheurs s’entendent pour dire que la baisse constatée dans le retour de grands saumons pourrait être due en bonne partie à une augmentation de la mortalité en mer. Plus précisément, on croit que la mortalité des saumonneaux se produirait surtout au cours des premières semaines suivant leur entrée en mer.
François Martin un récepteur VR2 à la main.
La mortalité en mer des saumonneaux Lors de la transition entre la rivière et la mer, plusieurs défis peuvent en fait se présenter. En mer, les saumonneaux doivent, par exemple, faire face à des températures et des salinités différentes et plus variables qu’en rivière. Les courants marins sont aussi plus complexes qu’en rivière, car ils sont fortement influencés par les vents et les marées. De plus, les saumonneaux seraient soumis dans les estuaires à une plus forte pression de prédation par les oiseaux, les poissons et les mammifères marins. Et puis, notons que la pollution est souvent concentrée dans les estuaires et qu’il y a augmentation des infections par les parasites associés aux fermes d’aquaculture en milieu côtier dans certaines régions. Enfin, il faut considérer qu’à la suite de la smoltification les saumonneaux ne disposent que de faibles réserves énergétiques et que leurs capacités natatoires en sont diminuées. Dans un tel contexte, l’adoption par les saumonneaux de mécanismes adéquats pour leurs déplacements vers la mer s’avère essentielle. Différentes stratégies pourraient être possibles. Par exemple, les juvéniles pourraient dériver avec les courants marins afin de minimiser leurs dépenses énergétiques. Selon cette hypothèse, les saumonneaux seraient toutefois plus vulnérables face aux divers facteurs de mortalité en milieu côtier. Autrement, les juvéniles pourraient nager activement de manière à atteindre les zones de croissance optimales le plus rapidement possible. Le compromis ici implique une plus grande consommation d’énergie pour la nage. Enfin, un compromis entre les deux stratégies est possible.
Un des émetteurs utilisés durant l’expérience.
Il est nécessaire de bien comprendre cette dynamique de migration afin de déterminer les répercussions que pourraient réellement avoir les facteurs de mortalité dans les milieux estuarien et côtier. Mais, jusqu’à maintenant, trop peu d’études ont été menées pour bien comprendre ce ÉTÉ 2006 Saumons illimités
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et des innovations subséquentes que les émetteurs sont devenus suffisamment petits (par exemple 8 mm x 20 mm) pour être implantés avec succès dans la cavité abdominale des plus gros saumonneaux sauvages. Les émetteurs sont aussi devenus très performants, la force du signal pouvant effectivement se propager sur plus de 400 m et la durée de vie des piles pouvant être de plusieurs semaines.
Un saumonneau sur la table d’opération.
Des récepteurs automatisés (VR2) ont aussi été conçus, ce qui élimine la nécessité d’un suivi laborieux des poissons fait par une équipe en bateau. Ces récepteurs sont généralement fixés sur une corde, elle-même ancrée au fond. Ces unités réceptrices sont conçues de manière à décoder les codes respectifs de chaque émetteur et peuvent enregistrer automatiquement la date et l’heure de chacune des détections. Ils peuvent ainsi avoir une autonomie de plusieurs mois. Bref, une fois le matériel installé et les poissons marqués, il ne reste pratiquement plus qu’à attendre la fin de l’expérience pour récupérer les unités et télécharger les données enregistrées !
stade de la migration du saumon atlantique. Notre équipe de recherche a donc entrepris, à l’été 2005, un projet qui permettra sûrement de mieux comprendre le comportement des saumonneaux lors de leur entrée en milieu marin.
Question de géomatique Le projet n’aurait jamais vu le jour sans le soutien financier du réseau de centres d’excellence canadien Géoïde, qui a pour mandat de développer et de consolider les compétences canadiennes en géomatique. La géomatique est en fait une discipline de plus en plus répandue qui permet de recueillir, de traiter, d’analyser et de diffuser de l’information géographique.
Une première expérience menée durant l’été 2005
En biologie, la géomatique peut s’appliquer à toute recherche comportant des données spatiales, comme l’étude de l’utilisation d’un habitat ou comme, dans notre cas, l’étude des mouvements de poissons. Concrètement, les technologies de géomatique comme le système de positionnement mondial (GPS) et le logiciel ArcGIS ont été intensivement utilisées dans notre projet depuis la planification de l’expérience jusqu’à la diffusion des données. D’ailleurs, les cartes que vous pourrez voir dans ces pages ont été produites avec le logiciel ArcGIS.
L’objectif de notre projet est de faire un suivi télémétrique en continu du déplacement de saumonneaux lors de leur entrée en milieu marin. Une première expérience a été menée durant l’été 2005. Nous avons ciblé comme lieux d’étude la rivière York, le havre de Gaspé et la baie de Gaspé. L’idée était de pouvoir détecter les poissons, peu importe l’endroit où ils se trouvaient, en couvrant complètement la superficie de la baie avec des récepteurs VR2 fixes. En distançant chaque récepteur de 800 m, nous étions confiants de pouvoir suivre et tracer le déplacement des poissons successivement d’une station à l’autre. La position des 50 récepteurs VR2 disponibles est montrée à la figure 1. Tout le matériel a été mis en place vers la fin du mois de mai 2005, avant que commence le début de la migration des jeunes saumonneaux.
Éléments de télémétrie Les technologies de télémétrie permettent d’observer à distance le déplacement d’individus. En principe, la télémétrie implique la localisation d’un signal émis par un émetteur fixé sur un individu. En milieu marin, les signaux utilisés sont principalement de type ultra-acoustique, car les ultrasons se propagent bien dans l’eau de mer. Le récepteur, qui sera dans ce cas-ci un hydrophone, est utilisé de manière à détecter et à enregistrer le signal. Au début des années 1990, il y eut beaucoup d’intérêt pour le développement de technologies de télémétrie acoustique pour les saumonneaux et c’est à la suite de plusieurs expériences
Une fois le matériel installé, il nous fallait capturer 24 saumonneaux sauvages (d’une longueur de plus de 14 cm) pour les 24 émetteurs que nous avions à notre disposition. Pour ce faire, une trappe a été installée dans la rivière York à 16 km de l’embouchure. Lorsqu’un saumonneau candidat était capturé, une chirurgie était effectuée sur le poisson afin d’insérer un émetteur dans sa cavité abdominale. Après l’anesthésie et une brève période d’adaptation, le poisson était remis à l’eau. Et il ne nous restait plus qu’à espérer que le poisson marqué soit détecté par notre déploiement de récepteurs …
Les premiers résultats En faisant un certain suivi durant l’expérience, nous savions que tout fonctionnait relativement bien. Mais ce n’est que lorsque les derniers poissons détectés furent sortis de la baie que nous avons récupéré tout le matériel et que nous avons pu commencer la compilation et l’analyse des données. Premier constat : des 24 poissons marqués, 16 ont été détectés. Les huit poissons manquant n’ont
Emplacement des récepteurs VR2.
Figure 1 37
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Figure 2 Trajectoire reconstituée de deux des saumonneaux marqués.
Figure 4 Représentation visuelle d’un modèle hydrodynamique de la baie de Gaspé. Les flèches représentent la force et la direction des courants.
Figure 3 Nombre de poissons détectés à chaque récepteur.
Pour répondre à ces questions, nous devrons tout d’abord comparer le déplacement des poissons avec les conditions environnementales du milieu. Nous sommes présentement à mettre au point une modélisation des conditions environnementales de la baie de Gaspé, à partir de données récoltées sur le terrain. On peut voir un exemple de modèle à la figure 4, où les vecteurs (les flèches) représentent la direction et la force des courants marins modélisés. Nous serons bientôt en mesure de comparer mathématiquement ces vecteurs modélisés avec les vecteurs correspondant aux déplacements des poissons. Si les vecteurs concordent bien entre eux, nous pourrons dire que le déplacement des saumonneaux dépend en grande partie des courants marins. S’ils ne concordent pas, on parlera alors plutôt de nage active et il sera intéressant de chercher à comprendre ce qui oriente la nage. C’est donc une histoire à suivre !
probablement jamais quitté la rivière à cause de la prédation ou de traumatismes postchirurgicaux. Peut-être est-ce aussi parce que les émetteurs ont cessé de fonctionner… difficile à dire. Des 16 poissons détectés, 14 ont été suivis à travers tout le système. Et les résultats sont pour nous des plus intéressants, car, comme nous l’avions espéré au départ, ils nous permettent de tracer sans équivoque le déplacement des poissons d’une station à l’autre. Deux de ces trajectoires sont représentées en exemple à la figure 2. À première vue, la variabilité dans les déplacements est très grande, mais des renseignements très intéressants en ressortent tout de même. Premièrement, les saumonneaux sont sortis relativement vite du système. En effet, ils n’ont mis qu’entre trois et huit jours pour passer du site de capture jusqu’à l’extérieur du havre de Gaspé, ce qui représente des distances de plus de 40 km. Deuxième résultat intéressant : les poissons semblent se déplacer moins vite dans la partie estuarienne de la rivière York qu’ailleurs dans le système. Cela pourrait être causé par un besoin d’acclimatation face aux salinités plus élevées ou à d’autres facteurs. Il est aussi très intéressant de constater à la figure 3 qu’une très faible proportion des poissons a été détectée dans les secteurs situés plus à l’ouest et au nord du système. Effectivement, la plupart des poissons ont été retrouvés près de la côte sud et dans le creux de l’anse créée par la pointe de sable appelée Boom Defence. Enfin, il faut préciser que ce ne sont là que des résultats préliminaires, qui soulèvent toutefois bien des questions et des pistes d’analyses pour les mois à venir.
Remerciements Nous tenons à remercier le réseau de centres d’excellence Géoïde, le CIRSA et la Fondation pour le saumon du Grand Gaspé pour leur appui financier. François Caron, Daniel Hatin, Denis Fournier et Vanessa Cauchon du ministère des Ressources naturelles et de la Faune pour leur très importante collaboration, leur expertise, le soutien matériel et l’assistance de terrain; Fred Whoriskey et Paul Brooking de la Fédération du saumon atlantique pour l’expertise et l’aide matérielle; Jean-François Bourque de l’Université Laval, Thomas Garneau et Andrée-Anne Remy pour leur appui sur le terrain; enfin, la Société de gestion des rivières de Gaspé, les membres du comité de concertation de la baie de Gaspé et toute la population de Gaspé pour leur coopération et leur grand intérêt !
À ce sujet, les principales questions auxquelles nous voulons ultimement répondre sont les suivantes : À quoi sont dus ces patrons de migrations ? Est-ce que les poissons se laissent dériver avec les courants ? Ou, encore, est-ce qu’ils nagent activement ? S’ils nagent, la direction prise est-elle aléatoire ou orientée ? S’ils s’orientent, quelle est leur référence ? La salinité ? La température ? Les courants ? ÉTÉ 2006 Saumons illimités
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Projet de recherche sur la truite arc-en-ciel : la collaboration des pêcheurs sportifs est demandée Par Isabel Thibault, Université Laval
La truite arc-en-ciel est une espèce de salmonidé originaire de la côte ouest de l’Amérique du Nord. C’est vers la fin des années 1800 qu’elle a été introduite dans les eaux du Québec, au grand plaisir des pêcheurs sportifs. Les ensemencements massifs et répétés de truite arc-en-ciel dans l’ouest de la province de même que l’échappement d’individus de certains sites d’élevage ont permis à cette espèce exotique de s’établir dans plusieurs cours d’eau du Québec. On mentionne même depuis quelques années sa présence dans les rivières à saumon de la Gaspésie et de la Côte-Nord, malgré le fait que l’ensemencement et l’élevage soient interdits dans ces régions. On sait que la truite arc-en-ciel est une espèce compétitrice et qu’elle peut se nourrir d’œufs de saumon. Cependant, ses répercussions sur l’écosystème et sur les espèces de salmonidés indigènes, comme le saumon atlantique et l’omble de fontaine, demeurent méconnues. C’est dans le but de répondre à cette question qu’a été mis sur pied à l’Université Laval, en collaboration avec le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, un projet de recherche sur l’invasion de la truite arc-en-ciel au Québec. Les principaux objectifs du projet sont : 1) d’établir la distribution actuelle et passée de l’espèce, 2) de déterminer les facteurs favorisant ou empêchant l’établissement de l’espèce dans nos rivières et 3) d’évaluer ses répercussions sur les salmonidés indigènes. Nous sollicitons votre collaboration afin de nous aider à récolter des spécimens de truite arc-en-ciel provenant d’un peu partout au Québec. Pour chaque prise, nous vous demandons de rapporter la tête et les viscères congelées à l’une des nombreuses stations de collecte établies pour le projet. Chaque spécimen rapporté vous donne la chance de participer à un tirage qui aura lieu à la fin du mois d’octobre. Toute l’information concernant la campagne d’échantillonnage, de même que la liste des stations de collecte et le détail des prix pour le tirage peuvent être obtenus au www.quebec-ocean.ulaval.ca/labdodson. Merci infiniment et bonne pêche !
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La FQSA honore des gens Par Hélène Thibault, FQSA Photos : Marc Dancose, Gilles Shooner et Michel Tétrault
À l’occasion de son congrès annuel, tenu le 8 avril dernier à Drummondville, la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) a récompensé le travail exceptionnel de certaines personnes ou certains groupes dans le monde
Photo : MD
du saumon.
Remise de la plus haute distinction dans le monde du saumon
M. Élie Mestokosho, représentant de la communauté montagnaise, M. Yvon Côté, président de la FQSA, M. Gilles Duhaime, récipiendaire du prix François-de Beaulieu-Gourdeau–Uitshitun, et M. Norbert Morin, adjoint parlementaire au ministre des Ressources naturelles et de la Faune.
Le prix François-de Beaulieu-Gourdeau–Uitshitun est le plus haut mérite décerné par la FQSA à une personne qui s’est illustrée de façon exemplaire à la défense du saumon et des rivières à saumon du Québec tout en favorisant le développement de liens d’amitié et de fraternité entre les personnes, les communautés et les groupes intéressés par la sauvegarde de cette précieuse ressource naturelle.
Claude Bernard a été choisi par le chapitre de Montréal pour recevoir le Salar de Montréal. M. Bernard, au centre, est entouré de M. Marc Dancose, administrateur de Montréal, à gauche, et de M. Pierre Manseau, vice-président à la pêche sportive, à droite.
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M. Serge J. Vincent étant absent, M. Jean-Claude Villeneuve a reçu en son nom le Salar pour la section Québec-Saguenay. Photo : MT
Ingénieur de formation, saumonier de passion et gestionnaire d’un prestigieux camp de pêche, il ne compte plus ses prises de saumons, ni les graciations de sa majesté Salmo salar. Alors que, pour beaucoup d’entre nous, la pêche du saumon atlantique est une passion qui ne s’assouvit que par quelques bonnes journées de pêche, parfois arrachées aux vacances familiales, elle était devenue pour lui, à une certaine époque, partie intégrante de sa définition de tâches au sein de l’entreprise qui l’employait. C’est d’ailleurs à cette période de sa vie qu’il s’est démarqué, en assumant, avec beaucoup de talent, une des missions qu’on lui a confiées et qui se résumait à faire en sorte que l’entreprise qui l’employait puisse continuer son engagement sans équivoque, à titre d’entreprise humaniste, en faveur du saumon atlantique et son partenariat avec les gens du milieu. Les gens de Sacré-Cœur et de l’Association de la rivière Sainte-Marguerite, en particulier ses présidents d’hier et d’aujourd’hui, Gérard Brisson et Jean-Claude Villeneuve, connaissent son engagement dans la concertation régionale et dans la gestion du club de la rivière Sainte-Marguerite. Gilles Duhaime et son employeur, la compagnie Alcan, ont été cités à quelques reprises à l’assemblée nationale comme exemples d’une relation saine et équitable entre une zec et un club de pêche.
MM. Pierre-Paul Turcotte et Réal Soucy, de la SOGERM, ont reçu, au nom de M. Daniel Blanchard, le Salar du Bas-Saint-Laurent. Photo : MT
Le récipiendaire du prix François-de Beaulieu-Gourdeau–Uitshitun pour cette année est M. Gilles L. Duhaime, bien connu de ceux qui œuvrent au service de la cause du saumon atlantique puisqu’il est engagé au sein de la FQSA depuis une vingtaine d’années. Il a été de tous les débats. Il a contribué bénévolement à presque tous les colloques, réunions, congrès, soupers-bénéfice de la FQSA. Il a occupé le poste de vice-président de la FQSA pour la région de Québec de 1992 à 1997 et poursuit aujourd’hui sa démarche dans le respect de ses convictions puisqu’il est toujours membre du conseil d’administration de la Fédération.
Photo : GS
Adresse du président de la FQSA, Yvon Côté à Gilles Duhaime, récipiendaire du prix François-de Beaulieu-Gourdeau–Uitshitun.
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Photo : MT
de valeur
Le Salar de la Gaspésie, décerné à la Corporation de gestion des rivières Matapédia et Patapédia, a été remis à son président, M. André Tanguay.
Sous son impulsion et grâce à son enthousiasme, son employeur, la compagnie Alcan, a fourni les infrastructures et les ressources financières qui ont contribué à créer le Centre interuniversitaire de recherche sur le saumon atlantique (CIRSA). Ce centre unique au monde, dont la renommée dépasse déjà nos frontières, réunit chaque été sur le bord de la rivière Sainte-Marguerite, et aussi sur plusieurs rivières à saumon des autres régions du Québec, des chercheurs d’au moins quatre universités québécoises. En l’absence de M. Louis-Paul Haché, récipiendaire de la Côte-Nord, M. Gilles Poirier remet son Salar à Claude Théberge qui lui transmettra.
Bravo à Gilles Duhaime pour son mérite et pour son dévouement
Remise des trophées « Salar », de la FQSA
La FQSA a ainsi souligné le travail accompli par les personnes et organismes suivants : Région de Montréal : Claude Bernard Région de Québec-Saguenay : Serge J. Vincent Région du Bas-Saint-Laurent : Daniel Blanchard Région de la Gaspésie : Corporation de gestion des rivières Matapédia et Patapédia Région de la Côte-Nord : Louis-Paul Haché Secteur autochtone : Antoine Bacon Trophée remis par le comité exécutif de la FQSA : Denis Lejeune
Photo : MD
C’est également au cours de son congrès annuel que la FQSA décerne ses « Salar ». Ces trophées, remis annuellement, honorent sept personnes ou organismes qui se sont démarqués de façon tangible par leur engagement envers la ressource saumon, soit dans la recherche, la gestion, la protection, le développement de sa pêche sportive ou dans la valorisation de la ressource dans sa région.
Photo : MD
En l’absence de M. Antoine Bacon, récipiendaire, le Salar autochtone est remis à M. Élie Mestokosho par M. Jack Picard.
Remise du Makhila d’honneur Cette année, une nouvelle cérémonie de reconnaissance a été introduite à la soirée des remises. Il s’agit de la remise du Makhila, un bâton traditionnel basque symbolisant toute une façon de vivre, de penser et d’honorer. Le site www.makhila.com vous informe sur l’origine et sur la méthode complexe de fabrication de cet objet de prestige.
C’est à M. Denis Lejeune que le comité exécutif de la FQSA a choisi de décerner son Salar.
Photo : MT
Depuis 1951, le Québec et la France, unis par une entente de jumelage, ont procédé à des échanges d’information et de technologie sur le saumon atlantique qui portent de nombreux fruits aujourd’hui. En vertu de cette entente, la délégation québécoise a participé à l’automne 2005 à un séminaire sur le saumon, à Bergerac, au cours duquel un Makhila d’honneur a été remis à notre délégation par nos amis français. Au nom de la FQSA, dont il est le vice-président à la gestion des rivières, M. Pierre-Paul Turcotte, a reçu la canne honorifique qui demeurera au Québec pendant les dix prochaines années. Cette canne devra être remise chaque année à un organisme de gestion des rivières à saumon pour finalement retourner en France lors de la prochaine rencontre internationale.
Yvon Côté a transféré le Makhila d’honneur à la Société de gestion de la rivière Matane représentée par son président, Pierre-Paul Turcotte.
Félicitations à tous les lauréats 2006 !
Photo : FQSA
Le premier organisme sélectionné pour recevoir cet honneur est la Société de gestion de la rivière Matane (SOGERM) qui s’engage à le mettre bien à la vue de tous.
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Cuisinons Texte et photos : Gilles Shooner, Loretteville
Avocats, saumon fumé et basilic
Crème de saumon fumé Des amuse-gueules remarqués ou une entrée de choix…
Des avocats… sans frais et sans aller en cour ? En tout cas ce n’est pas souvent qu’on peut bénéficier de pareil privilège ! Ceux de l’arbre, à peu de frais, vous raviront au point que vous en redemanderez, tout comme vos convives d’ailleurs. Surtout si ces avocats servent d’assise à de petits morceaux de saumon fumé surmontés d’effilochures de basilic servis sur des minitoasts ou des biscottes ! Facile et jouissif à souhait…
On utilise souvent du fromage crémeux (genre Philadelphia ou Chèvre blanc) que l’on mélange avec de la crème, des câpres, de la ciboulette ou des échalotes grises etc., et du saumon fumé pour préparer des tartines sur biscottes, comme amuse-gueules. C’est bon. Même très bon ! On peut faire autrement aussi, sans fromage, et réussir une excellente crème de saumon. La recette que je vous propose, d’inspiration grecque, est faite habituellement à partir d’œufs de poisson. C’est ce que l’on appelle un tarama. Ici, on utilise des œufs… avec la coquille, dont on ne garde cependant que les jaunes, histoire de se faire dire : « Je craque pour toi mon coco ! »
Procédure Dans un cul-de-poule… (maudit que j’haïs ça comme description !) Dans un bol à mélanger, à l’aide d’une fourchette solide, faites une purée avec la chair de deux ou trois avocats bien mûrs (mous au toucher) à laquelle vous incorporez rapidement le jus d’un demi-citron pour éviter que la préparation noircisse.
Les ingrédients 250 g de saumon fumé, 2 jaunes d’œuf, la mie de deux tranches de pain, 120 ml d’huile d’olive, 60 ml de crème 35 %, le jus d’un demicitron. Sel et poivre.
Ajoutez deux gousses d’ail au pressoir et quatre bonnes cuillères à soupe de yogourt nature ou à la vanille. Bien mélanger tout en assaisonnant avec une pincée de piment d’Espelette (ou de poivre de Cayenne), du sel et du poivre du moulin. Ajoutez plus de yogourt, à votre goût.
Préparation Débarrassez les tranches de saumon de la partie brunâtre des chairs qui paraît sur les flancs du saumon quand on enlève la peau. C’est essentiel. Le goût n’en sera que meilleur. Hachez finement le saumon. Déposez dans un bol ou un cul-de-poule assez grand pour utiliser un batteur électrique. Ajoutez la mie de pain préalablement mouillée (très légèrement) avec du lait. Ajoutez les jaunes d’œuf et le jus de citron. Tout en mélangeant au batteur électrique, incorporez la crème puis, en filet, l’huile d’olive, comme pour une mayonnaise. Procédez lentement. Vérifiez la consistance du produit suivant votre décision d’en faire des amuse-gueules ou une entrée, celle-ci devant être plus ferme. Assaisonnez au goût. Réfrigérez 6 à 8 heures avant de servir.
Étendez une première couche généreuse de cette purée sur les minitoasts. Ajoutez de fines tranches de saumon fumé (débarrassé de toute cette chair brune, je ne le répéterai jamais assez…) et quelques fines effilochures de basilic frais, puis recouvrez le tout d’une autre couche de purée pour finir avec quelques filaments de basilic… Simplement divin ! Surtout, ne préparez pas ces bouchées longtemps à l’avance pour ne pas mouiller les minitoasts qui doivent conserver leur croustillant.
Comme amuse-gueule:
N’oubliez pas le Domaine La Moussière, ce vin blanc sec préféré de Marc Dancose !
Tartinez généreusement des toasts miniatures (Paris Toasts). Ajoutez une câpre et quelques morceaux de rouelles d’oignon coupées très finement, ce qui ajoute de la saveur. Attention : pour conserver le croustillant des minitoasts, préparez les bouchées peu de temps avant de servir. Comme entrée:
Dans une assiette à dessert, disposez deux feuilles d’endive fraîche que vous emplissez avec la crème de saumon. Ajoutez, sur le dessus, quelques câpres. Sur le pourtour des feuilles d’endive, disposez de très fines rouelles d’oignon, sur lesquelles vous versez un filet d’huile d’olive aromatisée au gingembre. Rien ne vous empêche de recourir aussi à quelques feuilles de basilic finement ciselées. Accompagnez d’un Domaine La Moussière frais. Il ne piquera certes pas les verres !
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Mouche-au-logis
Les résultats du championnat mondial de montage de mouches à saumon FQSA 2006 Par Marc Sélesse, président du comité organisateur du championnat Photos : André Vézina
L’édition 2006 du championnat mondial de montage de mouches de la FQSA est la démonstration que l’innovation et la complexité technique du montage de mouche ne cessent de progresser. Inspirées du thème choisi, « Turbulence », les mouches soumises au jury lors de cette édition rivalisaient de beauté. L’originalité et l’extravagance étaient de la partie, offrant à nos yeux un spectacle éblouissant de formes et de couleurs. Pour une deuxième année, la catégorie réservée aux maîtres monteurs a été offerte. Grâce à la commandite de la Fédération des pourvoiries du Québec (FPQ), un prix de 500 $ a été remis à la mouche gagnante de cette catégorie. Quels talents incroyables ! Toutes les mouches de ces artistes sont des œuvres d’art et c’est la « Tsunami », créée par Michel Leblanc, de Rawdon, qui a produit un véritable raz de marée lors du jugement, qui a remporté le prix offert par la FPQ. La seule ombre au tableau de cette édition 2006 est la diminution, par rapport à l’an passé, du nombre de participants québécois. Le Québec compte pourtant de nombreux monteurs qui ont le talent nécessaire pour participer à cette grande compétition. Un exemple des nouveaux artistes québécois est Simon Tremblay, qui a remporté l’or dans la catégorie aux ailes à multicomposantes. Ce jeune monteur talentueux et prometteur est l’assurance que cet art est toujours bien vivant.
CATÉGORIES CRÉATIONS sous le thème « Turbulence » Maîtres monteurs
Or Argent Bronze
Michel Leblanc Daniel Bolduc Toni Kakkuri
Rawdon (Québec), Canada Rock Forest (Québec), Canada Vantaa, Finlande
Or Argent Bronze
Joni Haapanen Linda Smith François Juliano
Or Argent Bronze
Tero Lannes Jari Degerström Ari-Heikki Rintaniemi
Or Argent Bronze
Simon Tremblay Joni Haapanen Linda Smith
La Tsunami Parade turbulente Theory of Chaos
Créations à ailes en poils
Tampere, Finlande Jonquière (Québec), Canada Québec (Québec), Canada
The Breaking Wave Blü-Whirls Nepisiguit Fall
Créations à ailes en plumes
Jokela, Finlande Kotka, Finlande Espoo, Finlande
Foam-crested Wave The Foaming Wave Disturped Flow
Créations à ailes multicomposantes
Montréal (Québec), Canada Tampere, Finlande Jonquière (Québec), Canada
L’Orage The Dark Storm F-4
CATÉGORIES IMPOSÉES « La Parson » ailes en plumes
Or Argent Bronze 4e position 5e position
Ari-Heikki Rintaniemi Jari Degerström Mikka Hanski Heimo Turunen Matt MacKay
Or Argent Bronze
Claude Hamel François Juliano Lyne Trudeau
Espoo, Finlande Kotka, Finlande Sayneinen, Finlande Outokumpu, Finlande Lake Ainslie (N.-É.), Canada
« La Ruelland spéciale » ailes en poils
Rimouski (Québec), Canada Québec (Québec), Canada Montréal (Québec), Canada
« Undertaker » imposée à ailes en poils pour la relève
Merci à tous les participants, félicitations aux gagnants et merci à notre commanditaire, la FPQ. À l’année prochaine.
Or Argent Bronze
Mikka Hanski Johannes Haimakainen Nikkola, Jori
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Sayneinen, Finlande Kontiolahti, Finlande Joensuu, Finlande
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Les médailles d’or
La Tsunami Michel Leblanc, Rawdon (Québec), Canada
The Breaking Wave Joni Haapanen, Tampere, Finlande
L’Orage Simon Tremblay, Montréal (Québec), Canada
Foam-crested Wave Tero Lannes, Jokela, Finlande
La Ruelland spéciale Claude Hamel, Rimouski (Québec), Canada
La Parson Ari-Heikki Rintaniemi, Espoo, Finlande
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La Undertaker, Mikka Hanski, Sayneinen, Finlande
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Les médailles d’argent et de bronze des catégories créations
Argent
Bronze
Parade turbulente Daniel Bolduc Rock Forest (Québec), Canada
Theory of Chaos Toni Kakkuri Vantaa, Finlande
The Foaming Wave Jari Degerström Kotka, Finlande
Disturped Flow Ari-Heikki Rintaniemi Espoo, Finlande
Blü-Whirls Linda Smith Jonquière (Québec), Canada
Nepisiguit Fall François Juliano Québec (Québec), Canada
Mouche-au-logis The Dark Storm Joni Haapanen Tampere, Finlande
F-4 Linda Smith Jonquière (Québec)
0 oute 2 Autor 614 e ti Sor
Courriel : atelierdumoucheur@globetrotter.net
Dépositaires autorisé des cannes SAGE, ORVIS, ST-CROIX, LOOMIS ET LOOP Les plus grandes marques dans l’équipement de pêche: ABEL, ROSS, SIMMS, SCIENTIFIC ANGLER, WATERWORK, AIR FLO, RIO, ORVIS, HARDY, EX OFFICIO
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Saumons illimités ÉTÉ 2006
Concours de création d’une mouche sèche emblème de la pêche sportive du saumon atlantique au Québec Par la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA), pour le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec (MRNF)
Les critères de participation au concours de la mouche emblématique Le concours de création est ouvert à tous les résidents du Québec et porte sur la création d’une mouche sèche. Les mouches devront être montées sur un hameçon Partridge CS42, de grosseur no 2 et être accompagnées d’une brève explication sur le choix du nom de la mouche emblématique et la relation entre sa composition et son rôle d’emblème de la pêche sportive du saumon au Québec. Un maximum de deux mouches par participant est autorisé.
Les critères d’évaluation Originalité des matériaux utilisés, une préférence étant accordée aux matériaux empruntés à la faune québécoise. Originalité et qualités techniques du montage. Aspect pratique du montage, le but étant de créer une mouche emblématique que les Québécois seront fiers et confiants d’utiliser à la pêche sportive du saumon atlantique. La mouche devra avoir un nom à consonance française ou bilingue (ayant le même sens en anglais et en français) et politiquement neutre. L’utilisation de matériaux provenant d’espèces menacées ou protégées est proscrite.
Monteurs et monteuses de mouches du Québec, vous êtes invités à participer au concours provincial de montage de mouche sèche dont la gagnante deviendra la mouche emblématique de la pêche sportive du saumon atlantique au Québec.
Photos : Pierre Manseau, Marc Robitaille Illustrations : Denys Poirier
À la demande expresse de M. Pierre Corbeil, ministre des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, l’objectif de ce concours, lancé et réalisé par la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA), est la création d’une mouche sèche qui tiendra compte du fait que la province de Québec : bénéficie de 118 rivières classées rivières à saumon, dont plusieurs sont réputées parmi les plus belles au monde ; est un des endroits où l’on pratique la pêche à la mouche sèche en plus grand nombre et où habitent les meilleurs monteurs de mouches à saumon au monde ; abrite une faune riche et diversifiée qui fournit aux monteurs québécois l’essentiel des matériaux qu’ils utilisent dans le montage de leurs mouches.
Le jury Le jury, représentatif des régions salmonicoles de la province de Québec, sera formé d’un groupe restreint de monteurs classés maîtres par la FQSA ainsi que de saumoniers québécois.
Des prix à gagner Des prix pour une valeur totale de 3000 $ seront attribués aux cinq mouches finalistes.
La date limite La date limite pour soumettre votre mouche est le 1er septembre 2006 (l’envoi devra être oblitéré au plus tard le 1er septembre 2006). Le dévoilement de la mouche gagnante sera effectué lors du souper-bénéfice de la FQSA, le 12 octobre 2006. La mouche gagnante sera publiée dans la revue Saumons illimités et montrée plus largement au grand public par voie de communiqué de presse.
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Formulaire de participation Concours La Mouche sèche emblématique – FQSA S.V.P. ÉCRIRE EN LETTRES MOULÉES
Nom : _____________________________________________________________
Téléphone : ________________________________________________________
Prénom :___________________________________________________________
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Courriel :___________________________________________________________
Ville : ______________________________________________________________
Retourner avec votre mouche à : Concours La Mouche sèche emblématique - FQSA 42-b, rue Racine, Loretteville (Québec) G2B 1C6 Téléphone : 418 847-9191, 1888 728-6667
Province : __________________________________________________________ Code postal : _______________________________________________________
Avec votre mouche, faire parvenir le nom de la mouche et une brève explication sur le choix du nom et sur la composition de la mouche.